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L’histoire de Neuweg Au départ, une route parallèle au Rhin

C’est sur la Table de Peutinger, carte des routes de l’Empire romain du IIIe siècle, qu’on découvre une route passant par Augst, Arialbinum (Bourgfelden, Binningen, ?) pour rejoindre Cambete () et Argentorate ().

Puis une nouvelle route voit le jour

A partir de 1447, il est fait mention d’une route partant de Bâle en direction de Kembs et portant le nom de “Neuer-Weg in den Hart”. En 1568, dans l’ “Urbaere de Landser” on relève le terme “Newen Weg” - la chaussée nouvelle. Pourquoi cette nou- velle voie en bordure de la terrasse rhénane ? Sans doute pour éviter aux voyageurs d’emprunter la route romaine, souvent inondée et rendue impraticable par les crues du Rhin. L’entretien de cette route carrossable est assuré par l’Evêque de Bâle (1538). Ensuite cette charge passe à la ville de Bâle, qui possède par ailleurs la cense de Michelfelden, ainsi qu’un poste avancé des douanes sur le Rhin, à hauteur de Kembs.

“Neuer Weg”, “Chaussée Neuve” (Via Nova), ou “Chaussée Royale” de Huningue (après 1648), plusieurs dénominations pour une même agglomération qui sans nul doute doit son nom, voire son existence, à la route. L’histoire de Neuweg

Et le trafic s’intensifie peu à peu

Unter an Schäffer Hoff Au XVIe siècle, les Huguenots français réfugiés à Bâle y fondent des industries textiles (bas, gants, chapeaux, passementerie). Le commerce avec Bâle se

Kembs développe et plusieurs auberges, haltes pour les nom- breuses voitures attelées de marchandises, naissent le long de la nouvelle chaussée. Schäferhof A cette activité commerciale s’ajoutent au XVIIe siècle la construction de la forteresse de Huningue (le chantier commence en 1679), le début des relais de la poste Loechlé royale aux chevaux, l’appel aux colons (suisses surtout) pour repeupler suite à la guerre de Trente ans. Et ainsi apparaissent toute une série de hameaux

Richardshaüser autour de ces auberges dont celui de La Chaussée et de Saint-Louis.

Neuhaüser (Stutz) Les registres d’Etat-Civil de Neuweg existent de 1793 à 1830. Ils sont consultables à la Mairie de Bartenheim de même qu’ aux Archives départementales du Haut- Dreihaüser Rhin à .

Septenhaüser (Binglerhaüser) Le hameau de La Chaussée est né...

Allemannhaüser (Haberhaüser) Vers 1700, les archives paroissiales de Village-Neuf mentionnent pour la 1ère fois le hameau de Via Nova, rattaché à Blotzheim. C’est en effet à partir de l’ensemble des sept hameaux dispersés entre Saint- Louis et Kembs (Langenhäuser, Hoberhätiser et Kellerhaüser (Langenhaüser, tuilerie) Dreihäuser, Stutz, Richardsäuser, Loechlé et

Plan d’arpentage de La Chaussée où sont mentionnés les lieux-dits Schäferhof) que va naître, à une date imprécise, la de La Chaussée. Au total Ce sont 408 arpents, 48 perches répartis sur commune indépendante de Neuweg ou La Chaussée, une largeur d’environ 400 mètres (vers 1760). encore appelée La Chaussée de Huningue.

En 1754, l’ingénieur de Bâle venu inspecter la Cense de La Chaussée compte alors 145 âmes, soit 45 familles. Michelfelden signale que Saint-Louis se composait alors de deux Son administration religieuse est assurée par auberges, d’un relaiS de poste aux chevaux et de 10 ou 12 baraques, alors que “le dit Neuweg se compose d’une auberge, , depuis 1687, selon la décision du roi d’une tuilerie et de quelques mauvaises baraques”. Louis XIV qui souhaitait dédommager le couvent Témoignage qui atteste de la même origine modeste pour Saint-Louis et La Chaussée, deux hameaux nés à la même époque d’Ottmarsheim des dégâts subis pendant la guerre de à la fin du XVIIe siècle. Trente Ans. L’histoire de Neuweg

...pour être supprimé près de 150 ans plus tard

Le 24 février 1830, une ordonnance du roi Charles X apporte un important changement. Elle précise : “La commune de Neuweg ou La Chaussée, arrondis- sement d’, a été supprimée. Le territoire de Souvenir de Neuweg-Haberhaüser vers 1900 cette commune a été divisé en trois portions et réuni, la première (Langenhäuser, Haberhaüser et Dreihaüser) à Blotzheim, la deuxième (Stutz) à Bartenheim, et la troisième (Richardshäuser, Loechlé et Schaeferhof) à Kembs”. D’après le plan de l’époque il ressort que le hameau de Blotzheim-LaChaussée se composait alors de 27 maisons. La ligne – Saint-Louis est ouverte en 1840. Blotzheim – Neuweg aura sa station.

Dès 1830, une partie du ban de Neuweg, celle rattachée à Blotzheim devient “Blotzheim-Neuweg”, puis “Blotzheim-La Chaussée” après 1945, “Saint-Louis La Chaussée” après 1958 et depuis 1990 “Saint-Louis Neuweg”.

Blotzheim-La Chaussée, vers 1900 L’histoire de Neuweg

La Chaussée 1914-1918, devant la maison Albientz

La Chaussée 1914-1918 Barrière électrifiée, porte d’entrée vers Saint-Louis

En 1832, le de Huningue est ouvert à la circulation. L’écluse n°2 est sur le ban de Blotzheim–La Chaussée. Evolution de la population de Neuweg de 1720 à 1999 1720 15 feux (foyers) 1751 29 feux 1760 21 feux 1763 16 feux 1766 46 feux 1789 379 habitants 1794 296 habitants 1796 328 habitants 1800 331 habitants 1807 303 habitants 1809 440 habitants 1821 422 habitants 1826 504 habitants 1880 276 habitants 1885 266 habitants 1895 317 habitants 1900 420 habitants 1905 462 habitants 1910 637 habitants 1921 618 habitants 1926 660 habitants 1931 410 habitants 1936 802 habitants 1946 802 habitants 1954 1016 habitants 1958 1016 habitants 1975 1950 habitants 1982 2434 habitants 1990 3369 habitants 1999 3471 habitants Restaurant du Soleil Schmitt-Allemann, construit en 1928, à Blotzheim-La Chaussée