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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE de la SOCIÉTÉ RENCESVALS

(pour l'étude des épopées romanes)

Fascicule n° 4

1967

A.-G. NIZET, ÉDITEUR, PARIS BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE de la SOCIÉTÉ RENCESVALS

(pour l'étude des épopées romanes)

Fascicule n° 4

1967

A.-G. NIZET, ÉDITEUR, PARIS

INFORMATIONS DIVERSES

Nous rappelons que le prochain Congrès de la Société Ren- cesvals aura lieu fin août - début septembre 1967 à Heidelberg. Ce Congrès sera organisé par M. le Professeur Köhler qui don- nera toutes précisions utiles à ce sujet.

* * * Il n’y a pas eu de changement dans la composition du Bureau International (sauf pour le Trésorier), du Comité de Direction et du Bureau de la Section française. Bureau International : Président : M. Pierre Le Gentil, professeur à la Sorbonne, 133, Bd du Montparnasse, Paris VIe, Tél. 633-74-87. Vice-présidents : M. Martin de Riquer, professeur à la Faculté des Lettres de Barcelone, Camelias, 10-12, Barcelone, Espagne. M. Maurice Delbouille, professeur à la Faculté des Lettres de Liège, 75, rue des Vignes, Chênée, Belgique. Trésorier: M. Senninger, 14, avenue des Tilleuls, Cormeilles- en-Parisis, Val-d’Oise. Secrétaire : M. Nichols, Stephen G Jr., Dep. of Comparative lite- rature, Bascom Hall, University of Wisconsin, Madison 6, Wisconsin. Comité de Direction : Allemagne fédérale : MM. Schalk, Köhler et Jauss.

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Belgique : Mme Lejeune ; MM. Jodogne et Horrent. Bulgarie : M. Thomov. Espagne : MM. Menéndez Pidal et Lacarra. France : MM. Frappier et Lefèvre. Grande-Bretagne : Miss Hackett ; MM. Mc Millan et Ewert. Italie : MM. Monteverdi, Roncaglia et Ruggieri. Japon : MM. Shinmura et Sato. R.D.A. : M. Dessau. Suisse : MM. Burger et Aebischer. U.S.A. : MM. Holmes et Knudson. Les noms des membres fondateurs sont imprimés en carac- tères italiques. Bureau de la Section française : Président : M. Le Gentil. Vice-Présidents : MM. Frappier et Y. Lefèvre (faisant fonction de trésorier). Secrétaire : M. Senninger.

SECTIONS NATIONALES

En attendant de pouvoir publier la liste exacte des Sections nationales, dont plusieurs sont encore en cours d’organisation, nous indiquons ci-après les représentants nationaux auxquels on pourra s’adresser pour les adhésions et les cotisations : Allemagne Fédérale : M. Köhler, professeur à l’Université de Heidelberg, Nussloch b. Heidelberg, Jahnstr. 27. Belgique : M. J. Horrent, professeur à l’Université de Liège, 38, rue des Buissons, Liège. Bulgarie : M. Thomov, professeur à l’Université de Sofia, 67, bd Clément Gottwald, Sofia IV. Espagne : M. de Riquer, professeur à l’Université de Barce- lone, Camelias, 10-12, Barcelone. France : M. Y. Lefèvre, professeur à la Faculté des Lettres de Bordeaux, 171, rue Judaïque, Bordeaux. Grande-Bretagne : M. G. Mellor, Department of French. The University, Bristol.

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Italie : M. Ruggieri, professeur à l’Université de Rome, Piazza di Spagna, 3, Rome. Japon : M. Teruo Satô, professeur à l’Université de Waseda, 1-92, Kamikitazawa, Setagaya-ku, Tokyo. R.D.A. : M. Dessau, professeur d’Université, Rostock, An der Hasenbäk 9. Suisse : M. Burger, professeur à l’Université de Genève, 16, avenue Peschier, Genève. U.S.A. et Canada : M. Nichols, Stephen G Jr., Dep. of Compa- rative literature, Bascom Hall, University of Wisconsin. Madison 6, Wisconsin. Nous demandons instamment aux diverses Sections de nous donner la composition de leurs Sections que nous publierons dans le prochain Bulletin.

AVIS IMPORTANT

Nous rappelons que les cotisations doivent être versées globa- lement, par Section, au seul Trésorier international : M. Sen- ninger, 14, avenue des Tilleuls, 95 - Cormeilles-en-Parisis, Val d’Oise. La Société Rencesvals possède maintenant un compte en banque, ouvert à la Société générale, Agence G, 27, Boulevard Saint-Michel, Paris — Numéro du compte en banque de la Société Rencesvals : 39.647. On peut donc adresser à M. Sen- ninger des chèques bancaires établis au nom de la Société Ren- cesvals. La règle est que chaque section fixe le montant de ses coti- sations. Nous insistons pour que ces cotisations s’élèvent à une somme au moins équivalente à 10 F. Il reste établi que le Bulletin n’est pas mis en vente en librai- rie. Il ne sera cédé aux personnes qui ne font pas partie de la Société qu’au prix de 20 F, à verser au Trésorier de la Section française : M. Yves Lefèvre, professeur à la Faculté des Lettres de Bordeaux, 171, rue Judaïque, Bordeaux, CCP : Bordeaux 2772-75. Nous insistons pour que les Secrétaires nationaux fournissent régulièrement à la rédaction parisienne, outre les fiches biblio- graphiques qu’ils auront établies ou fait établir, une liste com-

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plète et mise à jour de leurs membres ; l’ensemble de ces listes sera régulièrement reproduit dans le Bulletin. Enfin nous nous permettons de demander, dans l’intérêt com- mun, à tout membre de la Société qui aura publié un article ou un ouvrage touchant de près ou de loin à l’épopée romane de bien vouloir, s’il veut être absolument sûr de voir son travail cité dans le prochain Bulletin bibliographique, le signaler au secrétaire de sa section nationale et à la rédaction parisienne du Bulletin (M. Le Gentil ou M. Senninger). Cela aiderait consi- dérablement le travail des bibliographes et éviterait tout ris- que d’omission. L’idéal serait même, chaque fois que possible, qu’un « tiré à part » puisse être envoyé à la Section française, afin que celle-ci constitue à Paris un Centre de Documentation sur la matière épique, qui serait naturellement à la disposition

de tous les membres de la Société Rencesvals.

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LISTE DES ABREVIATIONS

A.B. : Annales de Bourgogne A.Br. : Annales de Bretagne A.E. : Annales de l’Est A.H.D.L. : Archives d’Histoire doctrinale et littéraire du moyen âge A.M. : Annales du Midi A.Mus : Annales de musicologie Archiv ou A.S.N.S. Archiv für das Studium der Neueren Sprachen

B.B.S.R. : Bulletin Bibliographique de la Société Rencesvals B.E.C. : Bibliothèque de l’Ecole des Chartes B.H. : Bulletin hispanique B.H.R. : Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance B.H.S. : Bulletin of Hispanic Studies B.T.D. : Bulletin de la Commission royale de Toponymie et Dialectologie.

C.C.M. : Cahiers de Civilisation médiévale C.L. : Comparative Literature C.N. : Cultura neolatina Conv. : Convivium C.R.A. : Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions

D.B.R. : Les Dialectes belgo-romans

-7- Est.Rom. : Estudis romanics Et. Angl. : Etudes anglaises Et. Germ. : Etudes germaniques Et. It. : Etudes italiennes

FeL. : Filologia e letteratura F.R. : Filologia romanza F.S. : French Studies G.R.M. : Germanisch-Romanische Monatsschrift H. Rev. : Hispanic Review Hisp. : Hispania

J.S. : Journal des Savants Let. rom. : Lettres romanes M.A. : Moyen âge M.A.L. : Moyen âge latin Med. Æv. : Medium Ævum M.L.N. : Modern Language Notes M.L.R. : Modern Language Review M.P. : Modern Philology M.S. : Mediæval Studies

Neoph. : Neophilologus N.M. : Neuphilologische Mitteilungen N.R.F.H. : Nueva Revista de Filologia Hispanica

P.M.L.A. : Publications of Modern Language Association

R.B.A.M. : Revista de Bibliotecas Archivos y Museos R.B.P.H. : Revue Belge de Philologie et d’Histoire

R.F. : Romanische Forschungen R.F.E. : Revista de Filología Española R.H. : Revue Historique R.H.E. : Revue d’histoire ecclésiastique R.J. : Romanistisches Jahrbuch R.L.R. : Revue des langues romanes

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R.M.A.L. : Revue du moyen âge latin R.N. : Revue du Nord Rom. : Romania R. Phil. : Romance Philology R.R. : Romanic Review R.S.H. : Revue des Sciences humaines

S.F. : Studi Francesi S.M. : Studi medievali, 3a serie Spec. : Speculum S.M.V. : Studi Mediolatini e Volgari St. Neoph. : Studia Neophilologica

Z.F.S.L. : Zeitschrift für französische Sprache und Litera- tur Z.R.P. : Zeitschrift für romanische Philologie

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I

TEXTES, EDITIONS, MANUSCRITS, TRADUCTIONS

1. L’Aquila rossa, versione metrico-ritmica di Gino FAC- CHIN, Verona, 1962, 216 pp.

[Traduction en vers du chant XV du poème franco- vénitien sur Attila, de Nicoló da Casola. Ce chant raconte la longue lutte pour la conquête de Concordia, que se dis- putent les troupes d’Attila et celles du roi Giglio, maître de Padoue : à la fin le chef païen l’emporte et incendie la cité. L’introduction offre de brèves indications sur Nicoló da Casola, les sources de son poème, et les caractères essen- tiels de celui-ci (pp. 9-17). Le volume comporte à la fin quelques notes sur la légende d’Attila en Italie, sur l’inva- sion des Huns et divers personnages du poème (pp. 205- 216). ]

2. BARRA, E. de la : Poema del Cid. Reconstrucción de... Barcelona, 1962, 550 pp.

[Hasardeuse reconstitution du Poema del Cid en six parties et 7 500 vers qui vont des premiers exploits du héros jusqu’à sa mort (et enterrement), en se servant des chro- niques et du Romancero. En ce qui regarde le Poema lui- même, cette version offre, parmi d'autres changements, des

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corrections de rimes, de l’ordre des vers et de leur place, avec suppression de laisses entières, de vers répétés et d’épithètes traditionnelles.]

3. BOGDANOW, Fanni : Un nouveau fragment d’, dans Rom., t. LXXXIV, 1963, pp. 380-389. [Fragment correspondant aux vers 1354-1513 de l’édi- tion Demaison.]

4. La Chevalerie d’Ogier de Danemarche, canzone di gesta edita per cura di Mario EUSEBI, Milano - Varese, 1963, 510 pp.

[L’éditeur décrit dans son introduction les cinq mss conservés et les classe. Il souligne l’étroite parenté qui unit D, P et M d’une part et A et B de l’autre, B et subsidiaire- ment P pouvant isolément offrir de bonnes leçons. L’auteur a pris pour ms. de base B, parce que seul complet et homo- gène. Ce ms. a été copié en Italie, car il contient quelques italianismes septentrionaux discrets, mais son modèle devait provenir de la France du Nord, à en juger par certaines particularités phonétiques et morphologiques. La Chevale- rie O. est postérieure à 1185, date du Gerbert ; les asso- nances révèlent quatre mains diverses au moins (on notera dans l'Appendice des fragments de D M P et dix pages de notes critiques).]

5. DRACHKOVITCH, Vlado : Putovanje Karla Velikog u Jeru- salim i Carigrad (Le Pèlerinage de ) Kri- tichko izdanje, prevod, komentar, intergralni rechnik. Univerzitet u Beogradu, Beograd, 1965, 183 pp.

[Introduction en serbo-croate ; texte ; traduction et notes en serbo-croate ; lexique traduit en français mo- derne.]

6. HENRY, A. : Les œuvres d’Adenet le Roi. Tome IV : Berte aus grans piés. Bruxelles, Presses Universitaires, 1963, 1 vol. in-8o, 269 pp. Université libre de Bruxelles, Travaux de la Faculté de Philosophie et Lettres, t. XXIII.

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[Excellente édition qui comprend une analyse de l’œu- vre, une étude sur le travail du remanieur, avec un examen des autres œuvres qui contiennent le récit. — Le ms. géné- ralement suivi est le ms. A, Arsenal, 3142, fin du XIIIe siècle, et les principes de l’édition sont ceux qui ont été énoncés au tome I des Œuvres d’Adenet le Roi, p. 229, et sont repris aux pp. 53-54 du présent tome IV.]

7. JEAN D’OUTREMEUSE, Ly Myreur des Histors. Fragment du second Livre (années 794-826), publié par André Goosse, Bruxelles, Palais des Académies, 1965, CCXLVI, 384 pp. Académie Royale de Belgique, Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques, Col. des Anciens Auteurs belges, nouvelle série, n° 6.

[Très soigneuse édition du fragment du second livre qu’Ad. Borgnet n’avait pu utiliser dans son édition de 1873. L’introduction comprend une étude sur les mss et l’éta- blissement des principes de l’édition ; une analyse fort utile pour les épopéistes du texte édité ; une recherche des sources surtout épiques de Jean d’Outremeuse ; une très minutieuse étude sur la langue du texte (phonétique, morphologie et syntaxe, vocabulaire) avec des remarques sur le style. L’édition du texte est fondée sur le ms. b, en intercalant dans le texte b ce qui en a disparu par acci- dent ou omission (d’après le ms. a). L’édition du texte est suivie de deux tableaux, l’un sur les lignages épiques, l’au- tre sur la parenté d’Ogier le Danois, du côté maternel et du côté paternel, selon le chroniqueur liégeois.]

8. Karel ende Elegast. Ingeleid en verklaard door Dr W van den Ent. 3de druk bezorgd door Dr E. Rombants. Zwolle, W.E.J. Tjeenk Willink, 1962, 8o, 72 pp. Klassieken uit de Nederlandse Letterkunde, nr 4.

9. LOPEZ ESTRADA, Francisco : Poema del Cid. Texto inte- gro en versión de... Valencia, Castalia 1961, 158 pp. [2e éd. de cette bonne traduction en espagnol moderne.] 10. MANDACH, André de : Naissance et développement de la en Europe :

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II. Chronique de Turpin. Texte anglo-normand inédit de Willem de Briane (Arundel 220). Genève, Droz, 1963. (Publications romanes et françaises, LXXVII) 96 pp.

[Edition de ce texte, avec introduction.]

11. MENENDEZ PIDAL, Ramón (ed.) : Romancero tradicional de las lenguas hispánicas (español-portugués-catalán- sefardí). Colección de textos y notas de Maria Goyri y Ramón Menéndez Pidal. I. Romanceros del Rey Rodrigo y de Bernardo del Carpio. Edición y estudio a cargo de R. Lapesa, D. Catalán, A. Galmés, J. Caso, Madrid, 1957 (« Seminario Menéndez Pidal », Universidad de Madrid, Facultad de Filosofía y Letras -- Ed. Gredos), 276 pp. II. Romanceros de los Condes de Castilla y de los Infantes de Lara. Edición y estudio a cargo de D. Catalán, con la colaboración de A. Galmés, J. Caso y M. J. Canellada, Madrid, 1963 (id. id.), 298 pp.

[Cette collection vise à présenter le Romancero tradi- tionnel hispanique de la minière la plus complète. Après avoir groupé organiquement tous les textes publiés de façon anarchique par les romanceros précédents, Da. María Goyri et M. Ramón Menéndez Pidal ont ajouté des milliers de versions prises dans les mss oubliés, dans des feuilles volantes, citées dans des comedias, et venant surtout de l'exploration systématique de la tradition orale moderne de l’Espagne, de l’Amérique espagnole et des colonies de juifs séphardites. Les deux volumes publiés contiennent tous les romances — qu’ils soient ou non traditionnels -- rela- tifs aux légendes héroïques, partagés en quatre sections : I. Romances primitivos (dont la vie traditionnelle part du moyen âge); II. Romances viejos (de style purement propre aux jongleurs ou dont la vie traditionnelle ne remonte pas plus loin que la premiére moitié du XVIe siè- cle); III. Romances eruditos (des rimeurs de chroniques) ; et IV. Romances artificiosos (œuvre des poètes du Roman- cero Nuevo). Les pièces des sections I et II sont impri- mées dans le vers épique traditionnel long (16 syllabes comptées à l’espagnole) ; celles des sections III et IV, dans le vers court où elles furent conçues par leurs auteurs

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(8 syllabes, c’est-à-dire l’hémistiche du vers précédent). On n’essaie pas de fixer le texte de chaque poème, bien au contraire, on veut que le lecteur sente qu’il se trouve devant une poésie qui n’est pas fixée ni déterminée par un poète unique, qui est le patrimoine commun d’une collectivité, qui se trouve récréée à chaque récitation et dans un perpé- tuel devenir. Outre les introductions générales sur l’évolu- tion de chaque légende et les considérations particulières sur la vie de chaque romance, on trouve infinité d’annota- tions qui comprennent la «problématique» totale des dif- férents poèmes. La bibliographie est donnée brièvement en tête de chaque version ou dans le commentaire ; on prévoit une bibliographie détaillée qui sera donnée en appendice.]

12. MURJANOFF, Michael : Note sur deux nouveaux fragments de l’Aliscans, dans Rom., t. LXXXV, 1964, p. 533.

[Fragments de la Bibliothèque de Leningrad, Fr. O. v. XIV. 6.] 13. ROSELLINI, Aldo : Rolandiana Marciane, Venezia - Roma, 1962, 344 pp. [Introduit par une préface de P. Aebischer, ce volume est une étude de V4. La partie la plus importante est consa- crée à une comparaison de V4 avec O et les autres ver- sions (lacunes, additions, déplacements). Un chapitre est consacré à l’épisode de la Prise de Narbonne et aux carac- tères de la version rimée. Le livre est donc lait essentiel- lement de confrontations de textes. Il conclut que V4 est l’œuvre d’un traducteur fort ignorant du français qui avàit à sa disposition deux mss., dont l’un était le reflet d’une tradition ancienne (concurrente de O) et l’autre, plus récent, en rapport avec les Roncevaux. En somme l’arché- type de V4 peut être défini comme une espèce d’encyclo- pédie rolandienne en trois volumes, dont le premier aurait eu le droit de figurer auprès de O et de n, le second aurait pu porter le titre de « épica francese in Italia », et le troi- sième aurait mérité une petite place parmi les Roncevaux, aussitôt après CV7 et peut-être P, bien qu’il présentât des leçons particulières et des lacunes plus ou moins graves.]

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14. THOMAS, Jacques : L’Episode ardennais de « Renaut de Montauban », éd. synoptique des versions rimées, Bru- ges 1962, 3 volumes, 288, 295 et 499 pp. Ryksuniver- siteit de Gent. Werken uitgegoven dort de Faculteit van de Letteren en Wijsbegeerte, 129-131 Afleveringen.

[Tome I : les manuscrits ; les textes (histoire du texte, problème de Beuve d’Aigremont, versions traditionnelles, rédaction du XVe s.) ; édition de la plus ancienne version 1). Oxford Bodl. Douce 121. Tome II : édition de deux autres représentants de la version ancienne (P. Cambridge, Peter- hourse 2.0.5. et A, Arsenal 2990), d’une autre version ancienne voisine de la précédente (copié de Metz, Bibl. mun. 192 et Abrégé du XIVe s. de Montpellier, Fac. Méd. M 247), de la version parisienne de 1333 (O. Oxford, Bodl, Laud. Misc. 637). Tome III : édition de la version franco- italienne (V, Venise Saint-Marc fr. XVI), de la version « La Vallière » (L, Paris, B.N. fr. 24. 387), d’un remaniement de la version traditionnelle (N, Paris, B.N. fr. 766 ; C, Paris, B.N. fr. 775), de la nouvelle rédaction du XVe siècle conser- vée dans un fragment rimé d’un manuscrit mixte (B, Lon- dres, Br. Mus. Royal 16 G II) et complètement dans R, Paris, B.N. fr. 764. Le tome III s’achève par un glossaire conçu pour faciliter la lecture des textes et par un index des noms propres.]

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II

ETUDES CRITIQUES

15. ADLER, Alfred : Rückzug in epischer Parade (Frankfurt am Main, 1963). 16. AEBISCHER, Paul : Un problème d’exégèse rolandienne : Maelgut, la conquête de Gautier de l’Hum (Chans. de Rol., ms. Digby, v. 2047), dans C.N., t. XXII, 1962, pp. 146-152.

[Les spécialistes se demandent si Maelgut est un topo- nyme ou un anthroponyme. Passant en revue les diverses hypothèses, M. A. conclut qu’il s’agit d’un féminin d’origine germanique (latinisé en Madelgutis) appliqué à une épée, et il rappelle quelques cas analogues dans les chansons de geste.]

17. AEBISCHER, Paul : A propos de quelques noms de lieux de la « Chanson de », dans BRABLB, t. XXX, 1963-1964, pp. 39-61. [En face des identifications de Boissonnade, trop opti- mistes et trop peu rigoureuses, et de la réaction trop scep- tique de Menéndez Pidal, P.A. affirme un triple fondement théorique : quelques noms de lieux purent naître seulement de la fantaisie de l’auteur ; il est inutile de chercher les

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autres trop loin de Saragosse ; on doit employer les variantes de tous les mss de la Chanson. L’identification de Munigre avec les Monegros est assurée par le caractère des paysages plus que par la ressemblance phonétique. Cordres (Cordes en C et V7) est sans doute Cortes en Ara- gon. Carcasonie (Cartasoine en V4) doit être Tarazona ; l’original aurait été Tarason(i)e. Au vers 886, Tere Certeine (sans l’article) doit simplement s’entendre « terre sûre, qui tient ». La liste des villes conquises par Roland (vv. 197- 200) suit un ordre tactique cher à Charlemagne. L’auteur de la Chanson a connu sûrement l’Espagne, où il dut arri- ver parmi les troupes françaises dans la seconde moitié du XIe siècle, ou dans le premier tiers du siècle suivant.]

18. AEBISCHER, Paul : Une allusion des « Quinze signes du Jugement » à l’épisode du Jeu de la quintaine du « Girart de Viane » primitif, dans Mélanges... Del- bouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 7-19.

[Le texte des Quinze signes du Jugement, qui est comme un appendice au Mystère d’Adam dans le ms. de Tours, comporte une allusion à Roland et à Olivier. Come Rolant ala juster / E son compainnon (vv. 968-969). Cette allusion se référerait à l’épisode de la quintaine, et non à celui plus fameux du duel de Roland et d’Olivier dans l’île du Rhône, tel qu’il aurait existé dans la version primitive du Girart de Viane que nous permet d’entrevoir la tradition Scandinave sur Charlemagne.]

19. ARCE, A. Cinco romances del Cid, dans Sefarad, t. XXI, 1961. pp. 69-75.

[Recueillis par J. Rosende en 1902 à Tétouan.]

20. ARMISTEAD, S.G. : Algo más para la bibliografía de Yaakob Abraham Yoná, dans Nueva Revista de Filologia Hispanica, 1964-1965.

[Bibliographies de Las Almenas de Toro, Roncesvalles El sueno de Dona Alda et d’autres dérivées de ballades séphardites.]

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21. ARMISTEAD, S.G. : Para un gran romancero sefardi ; publié par Instituto Sefardi du Consejo Superior de Investigaciones Cientificas, Madrid, 1965.

[Discussion sur Roncesvalles.] 22. ARMISTEAD, S.G. et J.H. SILVERMAN : Sobre unos romances del Cid recogidos en Tetuan, dans Sefarad 22, 1962, pp. 385-396.

[Cet article de revue identifie cinq ballades judéo-espa- gnoles publiées par le Père Agustin Arce dans Sefarad 21 (1961), 69-75, avec leurs transcriptions du XVIe-XVIIe siècle ; s’y ajoute une bibliographie d’autres variantes judéo- espagnoles. Pour les trois premières ballades p. par A. d’Arce (Búcar sobre Valencia, El destierro del Cid, Las quejas de Jimena), on peut finalement remonter jusqu’aux sources épiques. Le texte de la ballade n° 4 La buena hija n’est pas primitivement une ballade du Cid. Son sujet a été arbitrairement attribué au héros castillan dans la tradi- tion marocaine. Le cinquième texte « Victorioso vuelve » présente une interprétation artistique tardive du thème du Cid. Le texte judéo-espagnol suit presque à la lettre une ballade du Romancero general de 1600 et doit être entré dans la tradition orale, très récemment, par le moyen d’un placard imprimé.]

23. ARMISTEAD, S.G. et J.H. SILVERMAN : El romance de Celinos y la adultera entre los sefardies de Oriente, dans Anuario de Letras (Universidad Nacional Autonoma de Mexico) II, 1962, pp. 5-14.

[Une ballade séphardite publiée par M. Attias (Roman- cero sefaradi, Jérusalem, 1956) doit être identifiée avec l’exceptionnelle ballade espagnole de Celinos y la adúltera dérivée de la vieille geste française de Beuve de Hantone (XIIe s.). Les auteurs publient une autre version judéo-espa- gnole qui se trouve dans une édition populaire du début du XXe siècle et qui fut imprimée par Yakov A. Yona. Cette dernière version clarifie certains détails du dénouement du texte d’Attias, mais il reste néanmoins obscur si la personne tuée dans les derniers vers de la

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ballade séphardite est le mari (comme c’est le cas dans la geste française) ou l’amant de la femme adultère comme dans le romance espagnol.]

24. ARMISTEAD, S.G. et J.H. SILVERMANN : Diez romances hispánicos en un manuscrito sefardi de la Isla de Rodas (avec une préface de M. Menéndez Pidal), Pisa, Istituto di Letteratura Spagnola e Ispano-americana dell' Uni- versité di Pisa, 1962.

[Les numéros 10a et 10b de cette collection des roman- ces ladinos des XVIIIe et XIXe siècles en provenance de l’île égéenne de Rhodes sont des versions fragmentaires de la ballade espagnole Celinos y la adúltera, qui, elle-même, dérive de la chanson de geste du XIIe siècle Beuve de Han- tone.]

25. ARMISTEAD, S.G. : An Unnoticed Epic Reference to Dona Elvira, Sister of Alfonso VI, dans R.Phil 12, 1958, pp. 143-147.

26. ARMISTEAD, S.G. : A lost Version of the Cantar de gesta de la Mocedades de Rodrigo reflected in the Second Rédaction of Rodriguez de Almela’s Compendio histo- rial, dans University of California publications in mo- dern Philology, 38, 1963, pp. 299-336.

[La seconde rédaction (1504) du Compendio historial (vers 1479) de. Diego Rodríguez de Almela interpole trois épisodes différents des aventures de jeunesse du Cid. Cer- tains traits de ces interpolations diffèrent radicalement de la relation donnée par les chroniques des Mocedades du Cid suivie par Almela. Mais elles sont d’autre part en accord avec la Refundición de las Mocedades en vers rimés et avec un bref épisode de l’histoire du Cid inclus dans les Bienan- danzas e fortunas de Lope García de Salazar. Cependant d’autres caractéristiques de ces variantes peuvent s’expli- quer comme évidemment tirées d’autres sources épiques. L’auteur de la deuxième relation du Compendio historial avait apparemment accès au texte d’un poème épique main- tenant perdu, variante traditionnelle bien caractéristique

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des Mocedades du Cid, qui différait substantiellement des autres versions connues.]

27. ARMISTEAD, S.G. : The Structure of the Refundición de las Mocedades de Rodrigo, dans R.Phil., 17, 1963 pp. 338-345. [L’auteur souligne l’attitude négative des études anté- rieures à l’égard de l’unique (et mal copié) ms. de la version rimée des Mocedades de Rodrigo et attire l’attention sur un manque général d’effort critique pour comprendre la struc- ture narrative de ce poème. Une remarquable exception est l'édition de M. R. Menéndez Pidal dans Reliquias de la poesía épica española (Madrid, 1951, pp. 257 sqq.) qui offre dans sa documentation une interprétation possible du poème comme une entité artistique. Le présent article, s’appuyant sur une preuve fournie par la mise en prose des Mocedades (Crónica de los Reyes de Castilla, circa 1300), offre une interprétation différente de la structure narrative du poème. Au lieu de consister en un « cantar » unique, comme la disposition de l’édition de M. M. Pidal l’implique, ce poème (si l’on en exclut l'Introducción) pour- rait bien avoir comporté deux « cantares » séparés : un Cantar de las cinco lides (v. 293-745), centré autour de l’exécution par Rodrigue d’un serment l’obligeant à gagner cinq batailles avant d’épouser Chimène et un Cantar de la invasion de Francia (v. 746-1164) dans lequel le héros et le roi Fernando remportent une victoire mythique sur les Français et leurs alliés européens.]

28. ARTILES, Joaquin : Paisaje y poesia en la Edad Media. Universidad de la Laguna, 1960, 159 pp.

[Avec quelques considérations littéraires sur le .]

29. AVALLE-ARCE, Juan Bautista : Sobre una crónica medie- val perdida dans Boletín de la Real Academia Española, t. XLII, 1962, pp. 255-297.

[La Crónica del maestre Pelayo Pérez Correa, composée très probablement pendant les dernières années du règne

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d’Alphonse XI et aujourd’hui perdue, semble être en rap- port avec la tradition rolandienne espagnole, en ce qu’elle développait le miracle du soleil arrêté.]

30. AZEVEDO, António de : Mais um passo da Chanson de Roland no românico português, dans Bracara Augusta, vol. VII, 1957.

31. BAUTIER, R.H. : Recherches sur les routes de l’Europe médiévale, dans Bul. philol. et hist., 1960, t. I, pp 99- 143 (De Paris et des foires de Champagne à la Méditer- ranée par le Massif Central) ; 1961, pp. 277-308 (Le grand axe routier Est-Ouest du Midi de la France : d’Avignon à Toulouse).

[Carte de la voie Regordane, p. 119.]

32. BERNHARD, Erwin : Abstractions médiévales ou critique abstraite ? dans S.M.V., t. IX, 1961, pp. 19-70.

[D’après les traités latins et médiolatins, définit avec une grande précision l'expolitio qu’il faut soigneusement distinguer de l'interpretatio, de l’amplificatio et de la congeries. Ayant ensuite marqué la différence entre res, materia et forma, puis offert des exemples d’expolitio (tirés d’Alain de Lille, Godefroy de Reims et Nivard de Gand), l’auteur soutient que ni la technique de la répétition syno- nymique ni celle de la reprise thématique, si fréquentes dans le Roland, n’ont de rapport avec l'amplificatio. La plus grande partie de l’article est consacrée à cette démonstra- tion ; elle s’appuie sur de nombreux topoi rhétorico-litté- raires relatifs à la description des lieux et du paysage. La conclusion est que ces topoi ne s’expliquent pas par la rhétorique médiolatine, mais plutôt « en analysant les exigences et la nature de ce genre littéraire, ou mieux encore de cette res poétique qu’est la Chanson » (p. 70).]

33. BESSO, H.V. : Don Ramón Menéndez Pidal and the Roman- cero sefardí, dans Sefarad, t. XXI, 1961, pp. 343-374.

[Résumé bibliographique, avec de brefs comptes rendus,

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des travaux de R. Menéndez Pidal sur les romances des juifs séphardis.]

34. BLANC, Michel : Le présent épique dans La Chanson de Roland, dans Actes du Xe Congrès international de Lin- guistique et Philologie romanes, Strasbourg, 1962, Paris, Klincksieck, 1965, t. II, pp. 565-578.

[« Le temps majeur de la Chanson est le présent... Tout se passe comme si le plus souvent le trouvère-jongleur s’installait et se mouvait dans un présent qu’il fait coïncider avec son propre présent psychologique... Temps principal de la re-création épique, il représente dans le présent tantôt ce que le prétérit, tantôt ce que l’imparfait représentent dans le passé.»]

35. BONI, Marco : Il « Prologo » inedito dell’ « Aspremont » del manoscritto di Chantilly, dans Conv., t. V, 1962, pp. 588-602.

[Reprenant l’étude publiée dans les Mélanges Piccolo, M. Boni, après avoir précisé dans un schéma les rapports qui existent entre V1 et V2 et Cha (= ms. de Chantilly) d’après lesquels il résulterait que « il gruppo Cha V1 costi- tuisce un ampliamento e un rimaneggiamento della reda- zione franco-italiana della Chanson conservataci (non peró con assoluta fedeltà, ma con vari ritocchi e aggiunte ad esso peculiari) dal ms. V2 », concentre son attention sur le pro- logue, offert seulement par V1, V2 et Cha. Les mss donne- raient de ce prologue deux rédactions, une constituée par V1 et V2 (qui dérivent d’un même modèle par eux diver- sement retouché), une autre, assez différente, donnée par Cha. L’auteur de cette dernière doit avoir travaillé « su una versione ampliata simile a quella di V2, ... forse mancante di talune aggiunte o modificazioni caratteristiche di V1, ma recante anche particolari presenti in V1 » (p. 593). En appendice de son étude, M. B. donne une édition critique du Prologue de Cha, soit 442 vers.]

36. BONI, Marco : Un manoscritto pòco noto della « Chanson d’Aspremont » : il codice 470 (703) del Musée Condé de

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Chantilly, dans Romania. Scritti offerti a F. Piccolo nel suo LXX compleanno, Napoli, 1962, pp. 123-147.

[Selon l’auteur, le ms. appartient à la fin du XIIIe siècle et fut exécuté en Italie (il contient en effet de nombreux italianismes. De plus, on y relève des annotations en italien de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle, ce qui prouve qu’il se trouvait en Italie à ce moment, probablement en Emilie ou Vénétie). M. Boni insiste sur les points suivants : ce ms. est étroitement apparenté aux mss marciani de la chanson, V4 et V6 (V1 et V2) qui comportent les mêmes laisses uniques et les mêmes amplifications ; comme ces mss marciani, le ms. de Chantilly offre un prologue, mais quelque peu différent ; il a de nombreuses affinités avec V1, y compris quelques fautes communes ; mais on ne peut prouver qu’il procède de V1 ni que V1 procède de lui ; V1 semble provenir plutôt d'un remaniement apparenté au texte du ms. français ; on pourrait conclure que Andrea da Barberino et les autres adaptateurs toscans de l'Aspre- mont se sont servis de versions plus proches de V1 que du ms. de Chantilly, lequel représenterait un remaniement intermédiaire entre V1 et V2.]

37. BONI, Marco : La Chanson de Roland e Le Canzoni di Re Enzio, dans Studi per il centenario della nascita di G. Pascoli, t. II, Bologna, 1962, pp. 189-198.

[Chargé d’enseigner l'histoire comparée des littératures néolatines à l’Université de Bologne, G. Pascoli a fait en 1906-1907 un cours sur La Chanson de Roland dont il a traduit et commenté divers passages. Selon M. Boni, ce cours fut très important parce qu’il a conduit à se faire une idée précise de la Canzone dell’Olifante. En effet l’au- teur intercale dans cette chanson, en les traduisant ou remaniant plus ou moins librement, de nombreuses laisses du poème français, dont il conserve même la structure métrique et la technique stylistique, ainsi qu’il ressort de la confrontation de nombreux passages.]

38. BONI, Marco : L' « Aspremonte » quattrocentesco in ottave, dans Studi in honore di C. Pellegrini, vol II Torino, 1963, pp. 43-59.

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[Les Storie d’Aspramonte firent l’objet en Toscane de deux rédactions en prose et de deux cantari. Le poème dont s’occupe M. Boni a été imprimé vers 1490 (incunable floren- tin) et réimprimé à plusieurs reprises au XVe et au XVIe siècles (en particulier en 1491 — incunable du British mus.; dix éditions au XVIe siècle et deux au XVIIe). Le présent tra- vail de M. Boni se fonde sur l’incunable florentin qui est complet et correct. L’auteur, sans doute Toscan, s’inspire d’abord d’une rédaction en prose du XIIIe siècle conservée dans un ms. du Brit. mus. (de nombreux rapprochements le prouvent) et aussi d’autres sources parmi lesquelles on doit ranger le roman en prose d’Andrea da Barberino. Tou- tefois le poète inconnu, qui est médiocre, cherche à renou- veler la matière à sa façon ; son œuvre a eu un notable succès car il constitue, au XVIe siècle, la version courante qui circule de la vieille chanson française, dont les thèmes étaient connus du public italien depuis le XIIe siècle.]

39. BOSSUAT, Robert : Le roi Dagobert héros de romans du moyen âge, dans C.R.A., 1964, pp. 361-367.

[Sous Charles V se développe une poésie épique d’ins- piration politique dans laquelle les jongleurs exaltent saint Denis et Dagobert : elle produit Florent et Octavien, Hugues Capet et le roman de Theséus de .]

40. BURGER, André : Remarques sur la composition de l’épi- sode de , dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 59-69. [L’analyse porte sur les « procédés employés par le poète pour rattacher l’épisode au reste du poème » et com- prend le songe prémonitoire, les indications chronologiques, le double jugement de Dieu. La conclusion est nette : « Le « poète qui a écrit l’épisode de Baligant écrit exactement « comme Turold ; le style est le même, la technique poéti- « que est la même, la pensée qui s’y exprime est une part « essentielle du sens de l’œuvre entière : c’est dire que « c’est Turold qui a écrit l’épisode de Baligant. Supprimer « Baligant, c’est mutiler le poème et s’interdire d’en com- « prendre la signification profonde. »]

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41. BUHR, Wilhelm : Studien zur Stellung des Wilhelmsliedes innerhalb der ältesten altfranzösischen Epen, Hamburg 1963, Phil. Dissertation.

42. CALIN, William : Epic of Revolt, Droz, 1962.

43. CALLU-TURIAF, F. : Notes sur une version disparue de la Chanson de « » en franco- italien, dans M.A., t. LXVIII, 1962, pp. 125-136.

[Repérage du Renaud de Montauban franco-italien, source du da Montalbano italien du milieu du XIVe siècle, grâce à un examen de ce dernier et à la mise en lumière d'allusions de Macaire, de l'Entrée de Spaqne et du Liber de generatione aliquorum civium urbis Padue... de Giovanni de Nono.]

44. CAMARA CASCUDO, Luis da : Roland au Brésil, traduc- tion et adaptation par J.-M. D’Heur, dans Marche Ro- mane XII, 1962, pp 69-76, et note additionnelle, dans Marche Romane, XIII, 1963, pp. 85-95. [Diffusion folklorique.]

45. CAPITANI, Liana : Da Hrodland a dans S.M.V., t. XI, 1963, pp. 69-73.

[Un dépouillement de chartes latines fait apparaître que la forme « onginaria » est attestée en Italie depuis le IXe siècle, mais que le type Rodelandus est antérieur d'en- viron un siècle par rapport au type Rolandus. La mention la plus ancienne de Orlandus se situe vers 1011 et cette forme peut être considérée comme présentant un caractère populaire.]

46. CASALDUERO, Joaquin : El Cid echado de tierra, dans Estudios de Literatura Española, Madrid, Gredos, 1962, pp. 28-58.

[Etude du motif initial du Poema, l’exil, ainsi que des procédés poétiques du jongleur, qui combine le matériel historique (action politico-guerrière) et le matériel roma- nesque (action familiale).]

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47. CASALDUERO, Joaquin : El sentimiento de la Naturaleza en la Edad Media española, dans Estudios de Litera- tura Española, Madrid, Gredos, 1962, pp. 11-27.

[Avec des considérations sur le paysage dans le Poema del Cid. Les rares allusions au paysage tendent, pour J.C., à rehausser les exploits du Cid, s’il ne s’agit pas de signes expressifs, symboliques, qui dépassent toute allusion au réel.]

48. CAVALCANTI MARTINI, Maria de Lourdes : Valores esti- lísticos de los numerales en los romances españoles, portugueses y brasileños. Tesis de la Univ. de Madrid, resumida en Revista de la Universidad de Madrid, t. X, 1961, pp. 842-843.

[Le romancero hispanique traditionnel se caractérise par l’usage d’un groupe limité d’adjectifs numéraux. Leur valeur est symbolique, et elle est conditionnée par les élé- ments sociaux, religieux, etc. qui agissent sur les romances traditionnels.]

49. CLUZEL, Irénée Marcel : La culture générale d’un trouba- dour du XIIIe siècle, dans Mélanges... Delbouille, Gem- bloux, 1964, t. II, pp. 91-104.

[Le troubadour en question est Guilhem de Cervera, dit aussi Cerveri de Girone, dont la vaste culture avait un pan- neau épique : Basin, Berart de Montdidier, Charlemagne évidemment mis en rapport avec Basin et aussi présenté comme le conquérant de l’Espagne, Daurel, Olivier, la reine d’Espagne qui voulut faire empoisonner son fils (légende castillane de la Condesa traidora).]

50. CONTINI, G. : La canzone della Mort Charlemagne, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 105-126.

[Analyse de la chanson de geste franco-italienne sur la Mort de Charlemagne, conservée dans le ms. Canon 54 de la Bodléienne d’Oxford et inédite ; essai pour la situer dans

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la tradition épique qui comporte cette scène, et mise en rapport avec les poèmes suivants : Couronnement de Louis, Vie de saint Gilles, Huon de Bordeaux, Elie de saint Gilles, Aïol, Roland, Aymeri de Narbonne et la « Prise de Nar- bonne » du Roland V4, de Mayence, et avec les récits d’Andrea da Barberino ; en appendice l’édition de la fin de la chanson.]

51. CREMONESI, Carla : Venice, dans F.L., t. IX, 1963, pp. 214-224. [Les toponymes des Enfances Rénier (dont l’auteur a pro- curé une édition, on le sait) se rapportent essentiellement à la Méditerranée orientale, principal théâtre de l’action, à l’Espagne et à l’Italie. Mme C. passe en revue les trois groupes de noms, en expliquant et en localisant chacun d’eux. En particulier, elle soutient avec de solides argu- ments que Venice est Venise et non Benise, en Espagne, comme le pensaient F. Lecoy et déjà Suchier. A cet égard sont évoqués quelques événemènts de la IVe Croisade, dont l’auteur des Enfances R. s’est certainement inspiré.]

52. CREMONESI, Carla : Le « Enfances Renier » e la Sicilia, dans Bollettino del « Centro di Studi filologici e lin- guistici siciliani », t. 9, 1965, pp. 249-261.

[Selon Mme Cremonesi, les seuls lieux que l’auteur des Enfances R. connaisse bien sont la Sicile et à la rigueur ceux de l’Italie méridionale. Aussi les identifications pro- posées jusqu’ici (le Phar, la mer de Messine, Roche Foraine = peut-être Massa Furiana) peuvent-elles être complétées : la forteresse sarrasine de Tour Baudane, voi- sine de Loquiferne (= Messine) correspondrait pour l’emplacement, à l'actuel Forte S. Salvatore sur la pénin- sule S. Rainieri ; la Tour Gaiete pourrait procéder d’une contamination littéraire entre Galati marina et Torre Galata. Ces études trouvent place dans une vaste revue des échos éveillés en Sicile par la littérature française (Moniage Rainoart, Bataille Loquifier, Guillaume d’Oranae Guil- laume de Palerme, Rutebeuf, Adenet).]

53. DELARUELLE, Ch. E. : L’idée de croisade dans la litté-

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rature clunisienne du XIe siècle et l’abbaye de Moissac, dans A.M., t. 75, 1963, pp. 419-440.

[Il ne faut pas exagérer l’influence de Cluny sur la préparation idéologique et politique des Croisades, donc sur la genèse des épopées médiévales. Moissac n’a pas été « une pièce essentielle de la logistique » de la guerre sainte, mais une maison de Dieu, avant tout orientée vers la prière.]

54. DE VRIES, J. : Heldensagen. Naverteld en van aantekenin- gen voorzien, Utrecht-Anvers, Het Spectum, 1962, 16°, 215 pp., Aula-Boeken, 85.

55. DEYERMOND, A.D. : « Las mocedades de Rodrigo », poema de Palencia, dans Insula, XIX (1964), num. 212- 213, p. 26.

[Malgré sa rudesse et sa filiation orale probable, le poème possède quelques traits érudits, en particulier son insistance à justifier le diocèse de Palencia et à y associer , réaction sans doute en face de la crise locale du milieu du XIVe siècle.]

56. DEYERMOND, A.D. : La decadencia de la epopeya espa- ñola : « Las mocedades de Rodrigo », dans Anuario de estudios medievales, t. I, 1964, pp. 607-617.

[Ce poème est une refonte, exécutée vers le milieu du XIVe siècle, d’un poème plus ancien qui s’est perdu mais dont on peut trouver les traces dans les chroniques en prose. Cette refonte érudite, afin d’apporter son aide au diocèse de Palencia dans une époque de crise, insiste sur la faveur du roi et du Pape envers le diocèse naissant, et donne à entendre que Palencia valait autant que Tolède à l’époque du premier évêque, en ce qu’elle réclame Rodrigo comme patron diocésain. On ne peut pas appliquer à cet ouvrage la doctrine néo-traditionaliste.]

57. DEYERMOND, A.D. : The Singer of Tales and Medieval

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Spanish Epic, dans Bulletin of Hispanic Studies, t. XLII (1965), pp. 1-8.

[Comme l’avait fait P. Harvey dans son article sur le Cid (q.v.). A.D. examine les Mocedades de Rodrigo à la lumière des remarques de Lord sur la transcription dictée. Il conclut que l’irrégularité métrique et le mauvais état du texte pourraient s’expliquer, au moins en partie, si celui-ci avait été dicté, mais qu’il n’est pas nécessaire de supposer que toute transmission préalable ait été orale.]

58. DOUGHERTY, David M. : A Comparison between the Girart de Vienne of the Cheltenham ms. and that of the Bertrand de Bar-sur-Aube, dans Romance Notes, 6. printemps 1965.

59. DUNN, Peter N. : Theme and Myth in the « Poema de mio Cid », dans Rom., t. LXXXIII, 1962, pp. 348-369.

[L'auteur veut préciser en quel sens le poème peut être dit « mythique » et comment il associe le thème du héros exemplaire d’une communauté et celui d’un magnifique destin individuel.]

60. DUPARC-QUIOC, Suzanne : La composition de la Chan- son d’Antioche, dans Rom., t. LXXXIII, 1962 pp. 1-29 et 210-247.

[Essaie de déterminer ce qui appartient à Richard le Pèlerin dans Antioche en se fondant sur ce qui a passé de son oeuvre chez Grégoire Béchada, dans les Gesta de l’Ano- nyme, chez Raymond d’Aguilers, Foucher de Chartres Albert d’Aix ; ce travail permet de démêler la part de Graindor de Douai et la façon dont il a procédé.]

61. ETIEMBLE, René : Mest’fa ben Brahim et Turoldus, César et Roland. (Actes du sixième congrès national de la Soc. fr. de littérature comparée, Rennes, 1963 — Litté- rature savante et littérature populaire, Didier, 1964, pp. 40-53).

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[De récents travaux sur l’épopée tibétaine de Gésar de Glin — autrement dit César de Rome — attirent de nou- veau l’attention sur les théories de Bédier. « Partant de quelques cantilènes maghrébines du XIXe siècle et du Gésar... le comparatiste est conduit... et peut-être réduit à penser : a) que les itinéraires de pèlerinages, les couvents ont joué un grand rôle dans la genèse, la mise en forme et la rédaction des éléments hétéroclites dont se compose notre épopée ; b) que parmi ces éléments les thèmes épi- ques, les archétypes, bref la « typologie » comptent beau- coup plus que les faits historiques ; c) qu’avant le ms. d’Oxford, toutes sortes d’ébauches, de la cantilène à l’épo- pée, préparent ce texte-là. Donc Bédier aurait raison dans la mesure où il insiste sur les thèmes épiques, mais il a eu tort d’avoir fait du Roland un chef-d’œuvre sorti tel quel du seul génie de Turold. » ]

62. FARNHAM, Fern : Romanesque Design in the Chanson de Roland, dans R. Phil., 18 (1964), pp. 143-164.

[Mme Farnham pose le problème trinitaire de l’unité du poème, du vrai caractère du héros, et des sources poéti- ques dans une perspective nouvelle. Elle propose de tran- cher la question soulevée tout en faisant appel à l’icono- graphie de l’époque, à l’art roman en particulier. En s’appuyant sur des sculptures, surtout celles des façades des églises, le champ le plus riche pour ce genre d’étude, Mme Farnham affirme de nouveau l’unité du poème, sur- tout en ce qui concerne l’épisode dit de Baligant.]

63. FAVATI, Guido : Olivieri di Vienne (con appendice rolan- diana), dans S.F., 1962, pp. 1-18.

[Dans la tradition épique, Ogier est dit de Genève (à quoi correspond la Gebenz de la Karlamagnus Saga), de Lausanne ou de Vienne (Isère). Ce sont là des cités « bour- guignonnes » demeurées liées pendant des siècles. On en peut tirer argument pour la localisation et l’origine du personnage et, qui sait, de La Chanson de Roland. G. Favati note à ce sujet que, parmi les Pairs énumérés dans divers textes rolandiens, il y en a quelques-uns (cités par Le

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Pèlerinage de Ch. et des documents comme le Fragt. de la Haye et la Nota Emilianense) qui sont des héros méridio- naux ; parmi eux on peut ranger Olivier. D’autre part, la plus ancienne mention de ce nom (Olivarius) est faite à Savigny, cité qui faisait partie du royaume Burgonde, comme Vienne, Genève, Lausanne. On doit donc envisager l’existence d’un poème originaire du Sud-Est de la France. Quelques traits archaïques de ce poème pourraient être dégagés de la rédaction du Voyage incorporée dans la Kar- lamagnus Saga, où Roland ne figure pas comme protago- niste, mais où ce rôle revient à Olivier. L'appendice rolan- dien s’efforce d’accréditer cette conclusion en s’appuyant sur la Nota Emilianense et La Chanson de Roland elle- même.] 64. FAVATI, Guido : Il « Voyage de Charlemagne en Orient », dans S.M.V., t. XI, 1963, pp. 75-159. [Très longue étude sur les caractères, les intentions et le style du Voyage, en vue d’une édition critique. Dans ce poème on assisterait à une démolition de la grandeur de Charlemagne, telle que la conçoit le Roland ; d’autres per- sonnages, comme Roland et Turpin, pâtiraient eux aussi de cette intention de dénigrement, de sorte que le Voyage pour- rait être défini comme un grand gab — gab devant être entendu comme une parodie des lieux communs épiques et des personnages les plus en vue des grandes gestes. On trou- vera enfin dans le présent travail des remarques sur la structure stylistique des laisses du Voyage.] 65 FEITO, J.M. : Los romances de Somiedo, dans Boletin del Instituto de Estudios Asturianos, t. XIII, 1959, pp. 282- 283. [Présente deux romances de thème religieux : « La hija del rey y la Virgen », et « El cantar del remador ».] 66. FERRERO, Giuseppe Guido : Sul testo della « Rotta di Roncisvalle », dans G.S.L.I., t. 140, 1963, pp. 67-91. [L’édition Catalano de in rima est accompa- gnée de la Rotta di Roncisvalle, poème en huit chants ; à

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la suite de Rajna, l’éditeur a cru que la Rotta avait été composée après la Spagna et que, par suite d’interférences entre les deux textes, un remaniement abrégé avait vu le jour, en trente-quatre chants au lieu de quarante, remanie- ment donc bâtard et composite. G. Ferrero en revanche estime qu’il faut rétablir dans leur pureté propre deux Spagna, une grande en quarante chants (celle qu’a éditée Catalano) et une petite en trente-quatre chants, dont la Rotta contitue une partie. La plupart des contradictions relevées entre Spagna et Rotta sont sans intérêt ou inexis- tantes, — ce sont tout au plus des contradictions internes de la Spagna minore. G.F., vérifiant le texte de la Rotta, établi par Catalano d’après le ms. F, souligne la valeur de ce manuscrit, dont il maintient les leçons là où l’éditeur l’avait altéré ou mal compris. C’est non seulement la Rotta, mais toute la Spagna minore en trente-quatre chants dont elle dépend, que selon G. Ferrero, il conviendrait d’éditer maintenant.] 67. FOLENA, Gianfranco : La cultura volgare e l' « umanesimo cavalleresco » nel Veneto, dans Umanesimo Europeo e Umanesimo Veneziano, Firenze, 1963. [Rappelle le témoignage de Lovato Lovati sur le chan- teur de geste de Charlemagne et de ses à Trévise — témoignage où il ne faut pas voir un dédain d’humaniste à l’égard de la matière populaire, mais une réserve à l’égard de la langue, sans doute franco-vénitienne, qui servait à véhiculer cette matière. M. Folena dégage divers caractères de l’Entrée d’Espagne, qu’il juge être l'œuvre la plus impor- tante de la littérature « vénitienne » et même de toute l'Italie du Nord jusqu’à la Renaissance. Il attire aussi l’attention sur l’unique roman français, ou plutôt franco- vénitien de l’Italie septentrionale, l'Aquilon de Bavière dont l'auteur Raffaele Marmora, à en juger d’après le portrait esquissé par le poète padouan Francesco di Vannozzo, res- semblait plus à un jongleur qu’à un lettré de cour.] 68. FOTITCH, Tatiana : The Chanson de Geste in Light of Recent Investigations of Balkan , dans Linguistic and Literary Studies in Honor of Helmut A. Hatzfeld (Washington, 1964), pp. 149-162.

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[Mlle Fotitch préconise une étude systématique des chansons de geste selon la méthode déjà employée avec de bons résultats dans le domaine de la poésie serbo-croate. L’article ayant été préparé bien avant sa parution récente, il ne tient pas compte des travaux récents dans ce domaine.]

69. FRADEJAS LEBRERO, José : Estudios épicos : El Cid, Instituto Nacional de Enseñanza Media, Ceuta, 1962, 80 pp.

[Ce petit livre réunit nombre d’essais extrêmement brefs sur le Poema del Cid, dont il étudie le « popularisme », le désir de richesse, l'honneur et la renommée. La deuxième partie de ce travail est consacrée à suggérer que le Poema a été écrit par ordre d’Alphonse VIII, comme ouvrage de propagande, entre 1195 et 1212.]

70. FRAPPIER, J. : Note sur la composition du Couronnement de Louis, dans MA., t. LXIX, 1963, pp. 281-287.

[Par sa composition, le Couronnement de Louis est « une épopée à tiroirs », où l’art de la parataxe narrative prévaut sur celui de la subordination des épisodes les uns aux autres. Mais le caractère épisodique se rattache à la conception fondamentale du sujet, l’inlassable fidélité de Guillaume au faible roi Louis. « Les épisodes successifs convergent vers l’image d’un Guillaume voué à la défense de la royauté. ». Il y a une unité essentielle dans le carac- tère du protagoniste. L’unité est également prouvée par le thème politique de la chanson : l’autorité du souverain s’exerce légitimement en France et à Rome. L’auteur est aussi poète en montrant que le destin de Guillaume est celui du perpétuel sacrifice.]

71. FRAPPIER, Jean : Les thèmes politiques dans le Couron- nement de Louis, dans Mélanges... Delbouille, Gem- bloux, 1964, t. II, pp. 195-206.

[Sont passés en revue les devoirs du roi, les devoirs des vassaux, le principe de la monarchie héréditaire, la reven- dication de l’empire pour la France. La chanson apparaît

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comme « une défense et illustration de la France et de la royauté ». Le poème reflète une réalité politique du XIIe siè- cle et y unit des souvenirs carolingiens. L’actualité du XIIe siècle est celle des années où s’achève le règne de Louis VI lorsque son fils, le futur Louis VII, « pouvait apparaître comme trop frêle pour le poids de la cou- ronne ».] 72. FRAPPIER, Jean : Les Chansons de Geste du Cycle de Guil- laume d’Orange-II : Le Couronnement de Louis, Le Charroi de Nîmes, La Prise d’Orange. — Société d’Editions d’Ensei- gnement Supérieur, Paris, 1965, 317 pages. [Ce second volume consacré par M. J. Frappier au cycle de Guillaume d’Orange fait suite à celui publié en 1965 et dans lequel il s’attachait à la trilogie : Chanson de Guil- laume, Aliscans, Chevalerie Vivien. Ces dix années de « compagnonnage érudit et poétique avec Guillaume au court nez » nous valent un livre en tous points remar- quable, en un mot une somme. Après un chapitre d’intro- duction (pp. 7-46) où l’auteur aborde la majorité des ques- tions propres à l’ensemble du cycle et plus particulièrement au groupe de chansons envisagé, l’ouvrage se présente sous la forme de trois analyses extrêmement fouillées et « avant tout littéraires » : successivement analyse du Couronne- ment de Louis (pp. 47-178), du Charroi de Nîmes (pp. 179- 253) et de la Prise d’Orange (pp. 255-317). Chaque étude est accompagnée d’une notice bibliographique, ainsi que d'observations fort utiles sur la tradition manuscrite. Sans céder à la tentation de décerner a priori un brevet d’excel- lence aux poèmes étudiés, M. Frappier souligne les fai- blesses et les limites de chacun d’eux pour ensuite, peseur de beautés, en traquer le pittoresque ou en poursuivre le coloris. Il a le mérite de reprendre la quasi totalité des problèmes à la base : avec l’attention scrupuleuse d’un entomologiste, il passe au crible les interprétations de ses devanciers et s'efforce en conclusion de faire le point. Outre une confrontation systématique et minutieuse des variantes et des « états différents », on trouvera là aussi des citations textuelles et des notes littéraires, historiques, géographi- ques, philologiques ou sémantiques fort abondantes et d’un très grand intérêt. ]

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73. Frère DAMIEN DE VEZELAY : Les attaches vézeliennes de la plus ancienne chanson française, dans Bulletin de la Société d’Etudes d’Avallon, 61° vol., 1957-1960, pp. 189- 194.

[Chanson de croisade écrite vers 1146.] 74. GAMILLSCHEG, Ernst : Burgundische Lehnwörter in der Chanson de geste « . », dans Ausge- wählte Aufsätze, II, Tübingen, 1962, pp. 102-128.

75. GAMILLSCHEG, Ernst : Sur une source catalane de la Chanson de geste « Girart de Roussillon », dans Ausge- wählte Aufsätze, II, Tübingen, 1962, pp. 217-224.

76. GIL, Ildefonso Manuel : El caballo desdeñado (Nota al « Cantar de Mio Cid »), dans Insula, no 200-201, julio- agosto de 1963, p. 8. [Il est possible que le fait que le héros, au commence- ment du Cantar, ne possède pas un cheval ni une épée signalés par des noms particuliers (afin que l’on voie après comment il gagne , Tizón et Babieca) ait fonctionné dans l’esprit du jongleur comme un indice révélateur de l’ascension du Cid depuis le déshonneur et l’exil jusqu’à la gloire.]

77. GILMAN, Stephen : Tiempo y formas temporales en el « Poema del Cid ». Madrid, Gredos, 1961, 141 pages. [L’auteur croit que le temps a un emploi particulier — « aspectuel » — dans la narration du jongleur, lequel n’emploie pas le présent parce qu’il est un présent dans le temps, mais parce qu’il est d’une durée indéterminée ; il arrive la même chose avec le passé, non employé parce que passé, mais parce qu’il est perfectif. Lorsque ces ten- dances se déploient, les deux temps ne diffèrent plus tem- porellement, car ils ne sont plus relatifs au présent et au passé du narrateur, mais seulement à la durée de l’action même. Le travail est illustré par un ensemble de tableaux statistiques et par des études détaillées sur l'imparfait, le passé « célébratif » et le présent « descriptif ».]

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78. GOOSSE, André : « Ogier le Danois », chanson de geste de Jean d’Outremeuse, dans Rom., t. LXXXVI, 1966, pp. 145-198.

[Jean d’Outremeuse a commencé par écrire une Chanson d’Ogier qu’il a utilisée en la dérimant dans la Geste de Liège et le Myreur des Histors.]

79. GOUGENHEIM, Georges : « Place » dans la Chanson de Roland. Recherche d’un contenu sémantique, dans Bul. des Jeunes Romanistes, IX, 1964, 1-4.

[A deux sens : place dans une ville et espace de terrain où se situe un événement.]

80. GREGOIRE, H. : Le « Gautier del Hum » de la « Chanson de Roland » n’est autre que Gautier d’Aquitaine, héros du « Waltharius », dans La Nouvelle Clio, t. X-XII, 1958-1962, pp. 215-217.

[Réimpression des conclusions de Mme R. Lejeune sur le même problème (voir La Technique littéraire des Chan- sons de geste, Liège, 1959, pp. 237-260), avec approbation. Une note complémentaire de R. Louis : « Primitivement, Gautier était le dernier combattant avec Roland et il pré- cédait immédiatement le héros dans sa glorieuse mort. Il était... le second personnage du poème. Et Roland frappant de Durandal sur le perron de sardoine est une transposi- tion probable de l’épisode de la ferita Waltharii. » Gautier serait antérieur dans l’évolution de la Chanson à Olivier, et même à Turpin combattant.]

81. GREGOIRE, H. : Sur l’origine strasbourgeoise du « Wal- tharius », dans La Nouvelle Clio, t. X-XII, 1958-1962, pp. 223-224.

[L’auteur du Waltharius n’est pas Ekkehard de Saint- Gall mais Gérald de Strasbourg.]

82. GUIETTE, R. : Les deux scènes du cor dans la Chanson de Roland et dans les « Conquestes de Charlemaine. » dans M. A., t. LXIX, 1963, pp. 845-855.

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[La leçon de la Chanson de Roland est « une leçon de grandeur dans l’audace et la force. Roland est un chevalier qui risque sa vie et celle de ses compagnons, pour l’hon- neur, et aussi pour la cause de la Chrétienté. C’est cette cause qui achève de rendre sacrée la folie de Roland. Cependant la prouesse du héros, cette furor (Wut)..., pour sacrée qu’elle ait pu être, ne saurait se confondre entière- ment avec l’audace obstinée, où Roland se trouve, certes, au-dessus de lui-même ; mais où il est avant tout l’hostie d’un sacrifice... La Chanson de Roland est donc de nature à proposer pour modèle Roland et non Olivier ni Charle- magne. L’exaltation de l’audace au service de la foi, telle serait la virtus de Roland. Au mépris de la mort, il s’aven- ture, certain de la grandeur et de la sainteté de la cause qu’il défend... L’idée du rôle du chevalier, l’idée de la mission héroïque de la France poussaient Roland au marty- re... La mort dans la guerre sainte était considérée comme une récompense... Il ne se rendait coupable ni d’orgueil ni d’imprudence. Comment songerait-il à se repentir ? » — L’aimable récit des Conquestes se veut raisonnable et compréhensible. Roland y est considéré comme coupable et demande pardon. Le compilateur limite ainsi la grandeur du héros. Cela s’accorde avec le ton modéré de son récit, avec son esprit conventionnel ; il n’a pas compris la scène du cor, parce qu’à l’esprit de l’ancienne chevalerie il a substitué sa propre conception, qui ne diffère guère de celle de certains commentateurs modernes de la chanson ancienne.] 83. GUIRAUD, Pierre : L’expression du virtuel dans le Roland d’Oxford, dans Rom., t. LXXXIII, 1962, pp. 289-302. [L’auteur considère que l’opposition réel-virtuel éclaire de larges secteurs de la grammaire historique, et en parti- culier dans le domaine de la déclinaison où l’expression du virtuel commanderait l’emploi du cas-régime dans le Ro- land d’Oxford, quand une prétendue norme grammaticale ferait attendre un cas-sujet.] 84. HACKETT, W. Mary : La technique littéraire de Girart de Roussillon, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 259-273.

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[Comparaison du mouvement narratif et de la succes- sion des laisses. La conclusion est que s’il y a, comme on l’a prétendu, trois versions successives, le dernier poète a fait « autre chose que rimer tant bien que mal l’œuvre de ses devanciers. Il a imprimé son cachet, ..., au poème entier, de sorte que l’on peut vraiment l’appeler son œuvre per- sonnelle. »]

85. HACKETT, W. Mary : Syntactical features common to Girart de Roussillon and Beroul’s Tristan, dans Medieval Miscellany presented to Eugène Vinaver, Manchester, 1965, pp. 157-165.

[Examine plusieurs types de phrase complexe qui se retrouvent dans les deux poèmes ; ces ressemblances s’ex- pliqueraient par le fait que chacun des poètes exploite, de son côté, les ressources expressives d’une langue qui est au fond celle des chansons de geste, mais pour exprimer les pensées et les sentiments des personnages. Ce serait là l’origine de l’obscurité de certains passages, mais aussi, en partie, du style fortement individuel des deux textes.]

86. HALL, Robert A., Jr : On individual authorship of the « Roland », dans Symposium, t. XV, 1962, pp. 297-301.

87. HARDEN, Robert : The Elements of Love in the Chansons de geste, dans Annuale Mediaevale, 5 (1964), pp. 65-80.

[M. Harden nous propose d’expliquer le rôle littéraire de l’amour — motif romanesque plutôt qu’épique — dans les chs. de g. L’auteur cite des exemples d’intrigues amou- reuses tirés des chansons les plus diverses. En voici quel- ques-unes : La Chevalerie Ogier, Floovant, Orson de Beauvais, La .]

88. HARRIS, Julian : Pleine sa Hanste in the Chanson de Roland, dans French and Provençal Lexicography, Essays in Honor of A. H. Schutz, ed. by U. T. Holmes and Kenneth R. Scholberg (Ohio State University Press, 1964), pp. 100-118.

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[S’il y a eu une formule épique par excellence, c’est bien pleine sa hanste. M. Harris propose de chercher une fois pour toutes le sens exact de l’expression a laquelle on a attribué les sens les plus divergents. De l’analyse phi- lologique, M. Harris passe à l’étude « contextuelle » de la formule. Il nous fait remarquer que l’expression est souvent précédée d’une autre formule avec empeindre : empeint lo bien. De ceci, il ressortirait que pleine sa hanste ne serait pas une description de l’acte d’enfoncer la lance, mais de la récupérer sans dommage. L’expression n’étant pas employée que là où il n’est pas question d’avoir brisé la lance en l’enfonçant, elle aurait servi à avertir l’auditeur que le combat à la lance se renouvellerait.]

89. HARVEY, L.P. : The Metrical Irregularity of the Cantar de Mio Cid, dans Bulletin of Hispanic Studies, t. XL (1963), pp. 137-143.

[Dans son livre récent, The Singer of Tales, A.B. Lord constate qu’un poète yougoslave moderne, prié de dicter un poème au lieu de le chanter, se trouvait toujours inca- pable, sans le secours de la musique, d’aligner des vers réguliers. M. Harvey voit ici une hypothèse séduisante pour expliquer la métrique irrégulière du Cid. La version que nous possédons aurait été dictée par un poète accoutumé à chanter le poème.]

90. HORRENT, J. : La prise de Castejón. Remarques littéraires sur un passage du « Cantar de mio Cid », dans MA., t. LXIX, 1963, pp. 289-297.

[Excellence de la composition de l’épisode, un des moins célèbres du poème, tant au point de vue narratif que psycho- logique. Le Cid poétique est un personnage à double face, en même temps généreux et intéressé, un personnage pro- fondément humain. — Des notes de critique textuelle sur les vv. 441-442, 456, 473, 477, 503, 513, 515, 528.]

91. HORRENT, J. : Notes de critique textuelle sur le Cantar de mio Cid, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 275-289.

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[Notes sur l’explicit de Per Abbat, dont la copie daterait « d’un XIVe siècle sans doute déjà bien engagé », et non de 1307, et dont le modèle daterait de 1207 ; sur quelques corrections inspirées par la Crónica de veinte Reyes et qui seraient abusives (vv. 1615 b, 2124 b, 2125-2126, 3469, 3000 ss., notamment le v. 3008 b, où R. Menéndez Pidal introduit le nom de Pedro Ansúrez, personnage historique inconnu du Cantar.]

92. JAUSS, H. R. : Les enfances Renart, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 291-312. [Rapprochement avec les « enfances » des héros épiques.]

93. JOHNSTON, R.C. : Hoese « Boot » in the Chanson de Roland, dans Modern Language Review, t. LVIII, pp. 390-393.

[Note sur le vers 641. Un passage du Ruodlieb, où un messager porte un petit coffret dans sa botte, nous montre que Miss D. Sayers avait eu tort de ne pas traduire hoese par « botte ».]

94. JONES, George Fenwick : The « Chanson de Roland » and semantic change, dans Modern Language Quaterly, 1962, pp. 46-52.

95. JONES, G.F. : The Ethos of the « Song of Roland », Baltimore, Johns Hopkins Pr., 1963, 216 pp. 96. JONES, G.F. : Friendship in the « Chanson de Roland », dans Modern Language Quaterly, t. XXIV, 1963. 97. JONES, C. Meredith : Vis baptizari ?, dans Culture 24 (1963), pp. 250-273. [Etude très fine portant sur la véracité historique du baptème dans les chansons de geste. Pourrait-on déceler dans ce thème un trait réaliste ? Il paraît que oui en tenant compte de nombreuses chroniques de l’époque.]

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98. KELLER, H.E. : La place du Ruolantes Liet dans la tradi- tion rolandienne, dans M.A., LXXI, 1965, pp. 215-246, 401-421.

[Première partie. Konrad procède par amplification et déplacement. Recherche du modèle français du poème allemand et examen des « preuves de Bédier » en se réfé- rant à Konrad. — En conclusion de la deuxième partie, H. E. K. remarque que Konrad, comme toutes les autres versions du Roland, a modifié profondément un modèle dont il conservait cependant l’essentiel et même de nom- breux détails ; que son adaptation est la seule à suivre le cours des événements tel qu’il se présente dans Oxford ; mais aussi que pour le détail des concordances l’accord est plus fréquent avec V 4, avec la saga, avec Ch et V 7. Par conséquent le témoignage de Konrad est favorable aux conclusions de R. Menéndez Pidal sur la chanson de geste « œuvre de tous ». « Chunrat a su combiner de façon remarquable, en poète conscient de sa mission culturelle, littéraire et religieuse, l’héroïsme de sa source française avec les idées maîtresses de son époque, qui réclamait une légende de martyrs de grande envergure. » ]

99. LAFONT, Robert : Composition et rythme épiques dans la seconde partie de la « Chanson de la Croisade albi- geoise », dans Revue de Langue et Littérature d’Oc, t. IX, 1962, pp. 42-56.

[Etudie les circonstances dans lesquelles fut composée la seconde partie de la Chanson de la Croisade albigeoise et les « mouvements » qui en constituent le plan.]

100. LEJEUNE, Rita : Trois épisodes de la « Chanson de Ro- land » sur un linteau de la cathédrale d'Angoulême, dans C.R.A., 1961, pp. 381-399.

[Communication correspondant à l’article paru dans Rom., t. LXXXII, 1961, pp. 1-26, et mentionné dans le précédent Bulletin.]

101. LEJEUNE, Rita : Le Poète saxon et les chants épiques français, dans M.A., t. LXVII, 1961, pp. 137-147.

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[Présentation et commentaire confirmatif du mémoire Poeta Saxo a Starofrancúzsche epiché Spevy publié par Anton Vantuch dans les Slovenská Akadémia Vied, Littera- ria, t. II, Bratislava, 1959, pp. 286-341. — « Il paraît diffi- cile... de ne pas conclure, avec M. Vantuch, que le Poète Saxon a distingué à bon escient les carmina barbara des carmina vulgaria : les uns renvoient à des poèmes ger- maniques ; les autres faisaient clairement allusion, en leur temps, à des poèmes en langue romane. Dans la pensée du Poète, c’était donc des poèmes romans qui célébraient les ancêtres, vrais ou supposés, de Charlemagne, de Clovis à Pépin. »] 102. LEJEUNE, Rita : La fresque de Trévise et la légende d’Oti- nel, dans C.N., t. XXII, 1962, pp. 114-121. [Il s’agit d’une vaste peinture murale fort détériorée, provenant du palais des comtes de Trévise et remontant au dernier quart du XIVe siècle. Œuvre d’art populaire, elle est divisée en trois compartiments horizontaux ; il ne saurait s’agir, comme on l’a cru longtemps, d’une illustration du combat de Roland et de Ferragu d’après l’Entrée d’Espa- gne ; mais on est bien plutôt en présence d’un épisode de la Chanson d’Otinel. Deux particularités donnent en tout cas à le penser : 1) l’écu où figure un B, lettre initiale du nom Belissent (l’écu est porté par un des compagnons de Roland et on sait que Belissent, fille de Charlemagne, avait été fian- cée à Otinel après sa conversion) ; 2) la scène de baptême où apparaît un géant païen (alors que Ferragu est tué au contraire par Roland dans l'Entrée d’Espagne); 3) il ne faut pas oublier enfin que Trévise, au temps où fut exécutée la fresque, était dominée par deux podestats padouans, de la famille des Carraresi, ce qui expliquerait la survivance à Trévise d’une légende dont les premières traces sont révé- lées par l’onomastique padouane, vers 1150.] 103. LEJEUNE, R. ; Le troubadour Arnaut Daniel et la Chan- son de Guillaume, dans M.A., t. LXIX, 1963, pp. 347- 357. [Dans le v. 13 [don ai gran fam] c’anec non l’ac tal lo nebotz Sain Guillem de sa chanson Doutz brais e critz (éd.

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Toja, Florence, 1960), Arnaut Daniel fait allusion à l’enfant Gui, neveu de Guillaume, que la faim tenaille dans la Chan- son de Guillaume, une faim vraiment épique (voir les vv. 1744 et ss.). Le passage consacré à Gui par la Chanson de Guillaume (première partie) était donc connu dans les milieux des troubadours avant 1180-1187.]

104. LEJEUNE, Rita et STIENNON, Jacques : La Légende de Roland dans l’Art du moyen âge, Bruxelles, Editions Arcade, 1965, 2 volumes de 411 et 403 pp. (Le 1er volume compte 63 planches en couleurs, le second 510 planches en noir et blanc). Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liège, Publications exception- nelles, 1.

[Monumentale étude iconographique sur les œuvres d’art inspirées par la légende épique de Roland du début du XIIe s. au début du XVIe s. Les œuvres analysées sont : 1) pour l’époque romane : les chapiteaux de Sainte-Foy de Conques, les statues de San Salvador de Fruniz, le sarco- phage de Doña Sancha à Jaca, le linteau de la cathédrale d’Angoulême, les peintures murales de Santa-Maria in Cos- medin à Rome, les miniatures du Codex Calixtinus de Saint- Jacques de Compostelle, les statues du portail du Dôme de Vérone, les bas-reliefs du portail de Saint-Zénon de Vérone, la mosaïque de Verceil, les illustrations de Roland à Santa Maria della Strada de Matrice, à Cluny, à Notre- Dame de la Règle de Limoges, à Notre-Dame de Cunault, les reproductions du combat de Roland et de au palais d’Estella, à Saint-Julien de Brioude et à la vieille cathédrale de Salamanque, la mosaïque de Brindisi, la statue angulaire de la Ghirlandina de Modène, les reliefs des chapiteaux de Braga, les dessins du ms. P du Ruolandes Lied de la bibliothèque universitaire de Heidelberg, le vitrail de la cathédrale romane de Strasbourg, les peintures murales du Loroux-Bottereau, le chapiteau de Luna, la miniature du Psautier dit de Lambert le Bègue, de Liége, la façade du Dôme de Borgo San Donnino, le monument de Saint-Faron de Meaux, les reliefs de la châsse de saint Charlemagne du Dôme d'Aix-la-Chapelle ; 2) pour la période gothique : le vitrail de Charlemagne de la cathé-

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drale de Chartres, la statue de saint Roland du portail sud de la même cathédrale, la statue dite de la Communion du Chevalier de la cathédrale de Reims, les illustrations de certains manuscrits d’épopées (Roland, Aspremont, Girart de Viane, , Renaut de Montauban, Arles, Karl du Stricker, Entrée d’Espagne), de compilations historiques ou pseudo-historiques (Pseudo-Turpin, Grandes Chroniques de France, Anonyme de Béthune, Baudoin d’Avesne, Chro- niques de Hainaut de Jean Wauquelin, Histoire des Sires de Gavre, Speculum historiale, Spieghel historiale, Miroir historial de Jean de Vignay, Trésor de Brunetto Latini, Fleur des Histoires de Jean Mansel, Chroniques et Conques- tes de Charlemaine de David Aubert, Chronique des Empe- reurs, Hystorie de Charlemagne en forme d’Heures, Chris- herre Chronik, Schwabenspiegel Chronik de Martin de Troppau, Chronicon Imperatorum et Pontificum destiné à Lionel d’Este), le reliquaire de Charlemagne au Trésor du Dôme d’Aix-la-Chapelle, les statues de Roland en Alle- magne, à Raguse et à Dôle, les fresques, les tapisseries, l'iconographie rolandienne dans un ms. des Neuf Preux de Sébastien Mamerot, dans les nielles et la marqueterie, dans l'imagerie religieuse, les cartes à jouer, les incunables et les post-incunables, dans les Grandes Chroniques de Guil- laume Cretin. Le volume 1 est consacré à l’étude propre- ment dite, illustrée d’admirables planches en couleurs. Le vol. 2 est consacré aux illustrations en noir et aux « Réges- tes » de Roland.]

105. LOUIS, R. : L’abbé Lebeuf et l’anecdote du chien dans La Nouvelle Clio, t. X-XII, 1958-1962, pp. 207-214.

[Il y a eu une Chanson de Roland sans Olivier, sans la trahison de Ganelon, mais non sans Ganelon. L’adversaire primitif de Roland a été transformé en traître sous les effets de la trahison effective de Wenilo, archevêque de Sens, en 858. Il faut écarter le Saint Léger comme témoi- gnage indirect de la fâcheuse renommée de Ganelon. Quel- ques remarques sur le chien Ganelon de Louis le Pieux, qui d'après un récit rapporté on ne sait d’où par Lebeuf, est mort en défendant la vie du fils de son maître.]

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106. LOUIS,R. : De Livier à Olivier, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 447-476.

[Du rapprochement entre le récit chevaleresque sur saint Livier conservé dans la Chronique messine de Phi- lippe de Vigneulles (fin du XVe s.), et la rubrique épique qui introduit le récit de la passion du même saint dans la com- e pilation du début du XIII s., improprement appelée « Petit Cartulaire de Saint-Arnould de Metz », on peut admettre « l’existence dans la régon messine, avant 1200, d’une chan- son de geste sur Livier,... ». D’autre part, sur la passion de Livier, on a composé une passion de Livière (Liveria), hono- rée à Grand, près de Toul, et le culte de sainte Livière a été transféré à Chaumont-Porcien, où on a découvert une Oliveria (Pauphilet). Le passage de Livière à Olivière serait dû à celui, d’origine populaire, de Livier à Olivier par action analogique de l’olivier, symbole de paix, mais encore par fausse régression (l’Onoré/ le Noré as le Livier/ l’oli- vier). « L’Olivier » était le porteur du rameau d’olivier, le messager de la paix, comme l’écuyer est le porteur de l’écu. Le nom d’Olivier n’a pas été forgé par un poète de toutes pièces sans partir d’aucun nom préexistant (Spitzer). Les Chrétiens baptisés Olivier avant qu’il n’y ait vers 1275 un saint Olivier, mort à Ancône, avaient comme patron un autre saint, le Messin Livier, dont le nom a été modifié là où il était l’objet d’un culte populaire, en Lorraine, en Ar- denne, en Champagne septentrionale. Quant à l’Oliverius de Savigny dans le Lyonnais (Xe s.), il remonte au person- nage épique Olivier du Girart de Viane, lequel a été intro- duit par après dans Roland et qui était dès l’archaïque Girart le héros pacifique qu'il est resté chez Bertrand de Bar-sur-Aube. Cet Olivier rhodanien n’est autre que le Lor- rain Livier au nom déformé en Lorraine même et colporté ainsi des rives de la Moselle à celles du Rhône et de la Saône par des jongleurs ambulants.]

107. LOUIS, René : Ce que l'illustre basilique de Saint-Jacques- de-Compostelle doit à la petite église Saint-Jacques d‘As- quins, Yonne, dans Echo de Saint-Pierre d’Auxerre, n° 15.

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Olivier d’Asquins, auteur du Liber sancti Jacobi, était probablement curé du village d’Asquins quoique d’origine poitevine.

108. Mc MILLAN, Duncan : Notes sur quelques clichés formu- laires dans les chansons de geste de Guillaume d’Orange, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 477-493.

[Les clichés formulaires qui se rapportent à l’intro- duction de l'oratio recta, à l’apostrophe ouvrant l'oratio recta, à l’expression de Dieu, à l’invocation « par l’apôtre », à l’idée « faillir devenir fou de rage », à l'acquiescement « à vos ordres », au concept « sans rien cacher », aux expres- sions de l’affirmation, de la malédiction, à l’idée « sans tar- der », à celle « aller tout droit à », sont dénombrés dans Les Enfances Guillaume, Le Couronnement de Louis, Le Charroi de Nîmes, La Prise d’Orange, La Chevalerie Vivien et Le Moniage Guillaume. La conclusion est que « ce qui frappe dans une matière qui semble a priori s’offrir au ca- price du scribe, ce n’est pas tant les modifications apportées au texte primitif que le respect pour celui-ci attesté par ces pourcentages (relevés précédemment) de leçons mainte- nues. Ce n’est donc pas dans les clichés formulaires, aux variantes si nombreuses et si disponibles, que l’on verra un témoignage de « l’état mouvant » de la tradition manus- crite, ni, encore moins, ce que celle-ci doit aux conditions d’une très hypothétique transmission orale. »]

109. Mélanges de Linguistique romane et de Philologie médié- vale offerts à M. Maurice Delbouille. Gembloux, 1964 ; t. I : Linguistique romane ; t. II : Philologie médiévale.

110. MELLI, Elio : Rapporti tra le versioni rimate del Renaut de Montauban e il Rinaldo in versi del manoscritto pala- tino 364, dans G.S.L.I., t. 141, 1964, pp. 369-389.

[S’appuie sur une comparaison de divers passages de l’épisode « ardennais » de Renaud avec les passages corres- pondants du Rinaldo palatino. E. Melli se sert pour Renaud du ms. français D, « le plus fidèle à l’archétype », vu que

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le Rinaldo est lui-même fondamentalement fidèle à cette tradition. Toutefois certaines particularités absentes des versions anciennes se retrouvent également dans le Rinaldo et les versions plus récentes. La chanson italienne trouve donc place dans le stemma établi par Thomas, le dernier éditeur du Renaud (épisode ardennais), mais, bien qu'elle ne le modifie pas, elle fait apparaître une contamination entre la version la plus ancienne qui est à l'origine du Rinaldo et les versions plus recentes (mss français DNCL). Ceci revient à dire que le Rinaldo palatino participe à un développement déjà en cours du côté français et dont le dernier stade est représenté par L).]

111. MENENDEZ PIDAL, Ramón : En torno al Poema del Cid. Barcelona-Buenos Aires, EDHASA, 1963, 224 pp.

[Ce volume réunit les travaux suivants : El poema de Medinaceli, pp. 5-65 (prologue à la 1re éd 1913 du Can- tar dans la série « Clásicos Castellanos » de La Lectura ; La épica medieval en España y en Francia, pp. 67-94 (les deux sections initiales, « Verismo » et « La forma épica en España y Francia », sont des ajouts, des amplifi- cations, ou des précisions aux études parues dans NRFH, t. III, 1949 PP 113-129 et RFE, t. XX, pp. 345-352 ; la troi- sième section, « El escándalo de los textos perdidos y el milagro de los textos perdurables », insiste sur des sujets développés dans le prologue à Reliquias de la poesía épica española 1952, dans Los godos y la epopeya española, 1956, pp. 59 ssq., etc.) ; Fórmulas épicas en el Poema del Cid, pp. 95-105 (paru dans RPh, t. VII, 1954, pp. 261-267) ; Dos poetas en el « Cantar de Mio Cid », pp. 107-162 (cf. B.B.S.R., fasc. 3, n° 124) ; Sobre la fecha del Cantar de Medinaceli, pp. 163-169 (c’est le travail signalé sous le no 113) ; Una duda sobre el duelo en el Poema del Cid, pp. 171-178 (cf. B.B.S.R., fasc. 3, n° 125); Mitología en et Poema del Cid (paru dans Studia philologica et litteraria in honorem L. Spitzer, Berne, 1958, pp. 331-334) ; Reca- pitulación final (Recapitulación esencial), pp. 187-224, sui- vie d'une brève bibliographie, pp. 221-222.]

112. MENENDEZ PIDAL, Ramón : El estado latente en la vida

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tradicional, dans Revista de Occidente, t. 1, 2e. ép. no 2, mai 1963, pp. 129-152.

[L’auteur, en vue de préciser certains points que P. Le Gentil avait déclaré être peu clairs, considère plusieurs cas particuliers d’ « état latent » (phénomènes linguistiques, usages et mœurs, institutions juridiques, contes, poésie épico-lyrique, etc.). Il consacre la partie la plus longue de son étude à « Chansons de geste et art collectif » ; en indiquant les différentes raisons qui expliquent la perte de l’épopée primitive (le dédain des doctes, entre autres) et même le manque de références, il insiste sur l’analogie entre l’Espagne et la France en ce qui concerne les régions où se manifeste l’impulsion germanique (Francia-Neus- tria, Castilla-Gotia), sur les mises en prose et sur le triom- phe du romancero en tant qu’ennemis de la survivance des gestes, et il montre enfin la façon dont persiste l’un des thèmes gothiques les plus caractéristiques et les plus anciens, celui de Walther, appelé « d’Aquitaine » ou « d’Es- pagne ».]

113. MENENDEZ PIDAL, Ramón : La fecha del « Cantar de Mio Cid », dans Studia Philologica. Homenaje of re- cido a Dámaso Alonso, Madrid, 1963, t. III, pp. 7-11.

[L’étude de F. Mateu Llopis sur la monnaie dans le Cantar (dans : BRABLB, t. XX, 1947, pp. 43-56) confirme la date assignée par Menéndez Pidal ; celle de B. Gicovate dans Hispania, t. XXXIX, 1949, pp. 419-422, n’offre que de vagues considérations de critique individualiste et ignore les données linguistiques ; celle de A. Ubieto Arteta (cf. B.B.S.R. fasc. 1, n° 209) ne prend pas note de ce que les terres du Bas Aragon qu’on dit dominées par le comte de Barcelone étaient en « empara » déjà vers 1090, que la bourgade de Cetina dut être habitée avant sa repopulation entre 1151-1157, que les Généalogies Navarro-gasconnes employaient déjà en 1050 le titre de « Roi de Navarre », que les noms des Rois Mages étaient connus déjà au VIe siècle, que l'adjectif « todos » appliqué aux rois d’Espagne en tant qu'apparentés au Cid ne doit pas être pris de façon absolument littérale. La thèse de M. Ubieto est invalidée

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par tous ces manques de soin et par la critique peu soi- gneuse des sources.]

114. MICHAEL, Ian : A Comparison of the use of epic epithets in the Poema de Mio Cid and the Libro de Alexandre, dans Bulletin of Hispanic Studies, t. XXXVIII, 1961, pp. 32-41.

[M. Michael trouve que l’auteur du Cid fait un usage plus fréquent que celui de l'Alexandre de l’épithète dite épique, et s’en sert avec une grande habileté pour obtenir des effets dramatiques à la récitation ; chez le second auteur les épithètes, moins fréquentes et moins frappantes, suggèrent que l’Alexandre était destiné à la lecture.]

115. MOELK, Ulrich : Das Motiv des Wiedererkennens an der Stimme im Epos und höfischen Roman des französischen Mittelalters, dans R.J. 15 (1964), pp. 107-115.

[La voix humaine n’étant pas considérée comme un trait caractéristique de l’individu dans les chansons de geste, on n’y trouve pas le motif de l’identification par la voix (Chanson de Roland, Chanson de Rainouard, Aliscans, Chevalerie Vivien). Ce motif paraît avoir été découvert par les narrateurs courtois vers le milieu du XIIe siècle. Comparaison des deux versions de la Folie Tristan sous ce point de vue.]

116. MONFRIN, Jacques : Les études de Ferdinand Lot sur les légendes épiques françaises, dans B.E.C., t. CXIX, 1961, pp. 245-255.

[Liste et analyse de toutes les études, articles et comp- tes rendus, que Ferdinand Lot a pu écrire sur les légendes épiques. Constitue un utile complément au volume, Etudes sur les Légendes épiques françaises, par Ferdinand Lot, publié en 1958 par les soins de M. Robert Bossuat.]

117. MONFRIN, Jacques : Sur la date de « Huon de Bordeaux », dans Rom., t. LXXXIII, 1962, pp. 90-101.

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[Ecarte les millésimes de 1216 et de 1229 entre lesquels le dernier éditeur, fort prudent de surcroît, a proposé d’en- fermer l’apparition de Huon ; il n’y a pas d’allusion histo- rique déterminante.]

118. MONTEVERDI, A. : Regolarità e irregolarità sillabica del verso epico, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 531-544.

[On devrait pouvoir conclure que l’anisosyllabisme des vers épiques anglo-normands, franco-italiens, et même éventuellement espagnols, ne représente pas la survivance d’un anisosyllabisme général qui aurait précédé l’isosylla- bisme des chansons de geste françaises conservées, mais n’est que la déviation incorrecte de cet isosyllabisme français. Il convient d’autre part de ne pas assimiler à l’anisosyllabisme l’usage qui consiste à faire alterner des groupes compacts d’alexandrins et des groupes com- pacts de décasyllabes.]

119. MUNOZ FILLOL, C. : El Cerro de las Cabezas y su signifi- cación en la epopeya medieval castellana, dans Cuader- nos de Estudios Manchegos, t. X, 1960, pp. 7-26.

120. NELLI, E. : Estratti di un perduto codice del Rinaldo da Montalbano in un ms. autografo di Leonardo Salviati, dans Conv., t. 29, 1961, pp. 316-334.

121. NICHOLS, Stephen G., Jr. : Roland’s Echoing Horn, dans Romance Notes 5 (1964), pp. 78-84.

[Partant de l’indéniable accent mis sur le retentisse- ment du cor à travers les vallées pyrénéennes lors du rappel de Charlemagne, l’article précise le rôle littéraire du cor. L’auteur voudrait faire remarquer l’habileté du poète qui fait du cor un instrument de transition. C’est bien le cor, ou plutôt son écho, qui effectue la liaison étroite entre le retour de Charlemagne, y compris les événements provo- qués par le retour, et la bataille où meurent les douze pairs. C’est donc encore un article portant sur l’unité fon- cière du poème.]

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122. NICHOLS, Stephen G., Jr. : Style and Structure in « Gor- mont et Isembart », dans Romania 84 (1963), pp. 500- 535.

[L’auteur constate certains faits stylistiques du poème d’où il tire des conclusions portant sur la structure et l’esthétique de cette épopée.]

123. NICHOLS, Stephen G., Jr. : Les interventions de l’auteur dans « le Siège de Barbastre ». [L’auteur signale une technique de rhétorique grâce à laquelle le poète réussit à unifier une matière assez dispa- rate. L’habileté du poète devrait lui valoir une meilleure réputation que celle dont il a joui jusqu’ici.]

124. O’GORMAN, Richard : The Legend of Joseph of Arimathea and the Old French Epic Huon de Bordeaux, dans Z.R.P., 80, 1964, pp. 35-42.

[Constate certaines relations entre H. de B. et la tradi- tion du J. d’A. (Robert de Boron, Perlesvaus, Estoire del Saint Graal).]

125. OWEN : The Secular Inspiration of the Chanson de Roland, dans Speculum, t. XXXVII, 1962, pp. 390-400.

126. PASCUAL RECUERO, P. : Influencias bíblicas en el « Romancero de don Alvaro de Luna », dans Miscelanea de Estudios arabes y hebráicos, t. I, 1958, n° 2 pp. 27-40.

127. PAYEN, V.C. et WILSDORF, Ch. : La Chanson de Roland, l’épopée franque et l’épopée chrétienne, dans M.A., t. LXVIII, 1962, pp. 395-417.

[Les deux travaux sont inspirés par la lecture de la traduction française de l’ouvrage de R. Menéndez Pidal, La Chanson de Roland et la tradition épique des Francs. M. Payen, qui admet l’existence, dès le lendemain de la dé- faite de 778, d’une légende répandue dans des carmina

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vulgaria, s’interroge sur le lieu même du désastre, qui est sans doute Roncevaux, nom qui apparaît dans les textes lorsque le pèlerinage l’a rendu populaire, ce qui établit un lien ténu entre celui-ci et ceux-là. Il estime que, dans le texte conservé, il y a assimilation de l’épopée nationale et de l’épopée chrétienne, que Roland n’a pas commis le péché de démesure et n’est coupable de témérité que sur le plan de la sagesse humaine sur laquelle se place Olivier, sagesse militaire, épique plutôt que cléricale. M. Wilsdorf se livre à une critique des documents antérieurs à la Chanson. Ceux-ci ne permettent pas de savoir si Roland vivait dans l’esprit des hommes comme héros de chanson épique ou comme simple souvenir. Il est possible qu’un petit poème francique soit né de l’événement de 778, qui aurait été mis en roman au IXe siècle, mais n’aurait pas atteint une notoriété suffisante pour capter l’attention des auteurs de récits écrits. Les Normands qui ont joué un rôle dans la diffusion de la Chanson en ont peut-être joué un aussi dans son développement (parallélisme sommaire entre Roland et le Chant de Bjarki). Les épopées au XIIe siècle ont peut-être comme antécédents non seulement des récits littéraires assez développés, mais aussi les chants martiaux dont parle Tacite et que Teillefer aurait entonnés à Hastings.]

128. PELLEGRINI, Silvio : Studi rolandiani e trobadorici, Bari, 1964, 232 pp. I. La campagna del 778 nella tradizione storiografica fini al secolo X, pp. 27-74. II. La data della Canzone di Rolando, pp. 75-125. III. L’ira di Gano, pp. 122-135. IV. Iterazioni sinonimiche nella Canzone di Rolando, pp. 136-147. V. Animo e arte di Turoldo, pp. 148-166. VI. Postille rolandiane, pp. 166-177.

[La 1re de ces études est entièrement inédite, la seconde l'est presque entierement. I. Passant en revue 17 textes latins, pour la plupart annales et chroniques, l’auteur estime qu’aucun ne peut autoriser à supposer l’existence d’un chant relatif à Roland, peu après l’événement du 15 août 778. On verra en parti- culier pp. 44-51 comment, contrairement à l’avis de M. Pidal, il soutient que la Vita Karoli se borne à répéter littéralement ou à paraphraser les Annales royales rema-

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niées et que le nom de Roland, absent de la classe B des mss de la Vita n’a été ni inscrit dès le début dans l’œuvre d’Eginhard, ni ajouté ensuite par Eginhard lui-même. II. Passe scrupuleusement en revue les textes, les lieux et les monuments qui ont été mis en cause à propos de la Genèse du Roland (G. de Malmesbury, Orderic Vital. R. Le Tourtier, Moine de Silos, Hugues de Fleury, Nota Emi- lianense, Chanson d’Antioche, inscription de Nepi, archi- trave d’Angoulême, « Colle Rolandi » (non encore signalé), Crux Caroli, etc.). M. Pellegrini conclut que le témoignage le plus ancien sur l’épopée rolandienne est constitué par la mode onomastique qui associe les noms de Roland et d’Olivier, vers le milieu ou le second quart du XIe s. La Chanson aurait donc vu le jour vers 1050, au seuil du monde courtois, mais sans le franchir. Un paragraphe est consacré à la Chanson et aux Croisades ; le poème est bien traversé par la mystique de la guerre sainte, mais il est fondé avant tout sur un respect absolu des rapports féodaux. M. Pellegrini parle enfin de Turold, en termes qui le rapprochent de l’individualisme ; à propos du der- nier vers, il discute les hypothèses émises jusqu’ici, en par- ticulier celles qui cherchent à identifier le personnage. III. Quant à la « colère de Ganelon », M. Pellegrini pense qu’il faut l’attribuer plus au désir de vengeance qu’à la bassesse ou à la crainte ; il propose une interprétation du v. 298, et note que le comportement de Ganelon devant Marsile est annoncé par les v. 300-301 où il interprète einz = non seulement, mais encore, le que ayant une valeur finale. IV. Précise les caractères et l’emploi de la répétition synonymique dans la littérature latine et néolatine et cata- logue les exemples qu’on peut relever dans la version d’Oxford. V. D’après la rhétorique, le style, la présentation des personnages et la façon d’animer les épisodes, M. Pelle- grini montre que la forme et l’inspiration de la Chanson n’ont rien d’élémentaire et de populaire, comme le croyait Croce. Il ne pense pas toutefois que la structure du poème puisse être qualifiée convenablement selon des termes empruntés aux arts figuratifs (impressionniste, gothique ou romane) ; il parle d’une « archittetura a blocchi, statica

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e rigida » qui « col solenne tono ieratico, esprime à suo modo monumentalità ». VI. Discussion de 15 passages de O, où la solution rete- nue est presque toujours autre que celle de Bédier.]

129. PEREZ DE CASTRO, J. L. : Nuevas variantes asturianas del romancero hispánico, dans Revista de Dialectología y Tradiciones populares, t. XVI, 1960, pp. 477-481.

[Le Romancero ne présente pas aux Asturies des parti- cularités régionales qui apportent des connaissances nou- velles pour l’étude fondamentale du folklore ; on y trouve néanmoins des variantes d’intérêt pour l’enrichissement de la poésie populaire. Ces six romances recueillis oralement en 1957 sont un apport intéressant pour le Romancero hispanique.]

130. PETRICONI : Roland, Don Quijote und Simson, dans Romanistiches Jahrbuch, t. XII, 1961, pp. 209-228.

131. PIRON, Maurice : De quelle version de « Renaut de Mon- tauban » David Aubert s’est-il inspiré ?, dans Mélanges Guiette, pp. 139-149.

132. POGNON, E. : Adieu à Turold, dans La Nouvelle Clio, t. X-XII, 1958-1962, pp. 199-205.

[Adhésion à la thèse de la continuité créatrice de la tradition épique défendue par R. Menéndez Pidal et connue par la traduction française de son ouvrage sur Roland : La Chanson de Roland et la tradition épique des Francs.]

133. RENZI, Lorenzo : Gli utimi studi sulla « Chanson de Roland » e la redazione franco-veneta (ms. V4), dans Lettere Italiane, t. XVI, 1964, pp. 323-339.

[Prend pour point de départ le livre de M. Menéndez Pidal et s’intéresse tout particulièrement à la polémique entre individualistes et traditionalistes sans oublier les tentatives de compromis. Les idées de M. Rosellini sur V4 sont largement exposées tant du point de vue de la langue que du point de vue des sources, en particulier à propos de

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l’épisode de la prise de Narbonne. Attire l’attention sur une étude ancienne et difficilement accessible de F. Kelleter parue en 1894 et selon laquelle la langue de V4 serait une « koinè superdialettale di tipo italiano settentrionale » où les gallicismes et les mélanges hybrides seraient rares et imputables le plus souvent à la rime.]

134. RICHARD, J. : Sur un passage du « Pèlerinage de Charle- magne » : le marché de Jérusalem, dans R.B.P.H., t. XLIII, 1965, pp. 552-555. [La description du poème est exacte : « L’église de Sainte-Marie-Latine se trouvait précisément sur la place où se tenait le marché au poisson, au coin de la rue que hantaient orfèvres et vendeurs de palmes et de celle que fréquentaient les drapiers syriens... » (p. 553). Elle convient toutefois mieux à la situation des lieux dans le second quart du XIIe siècle qu’à celle antérieure à 1120 ou à celle postérieure à 1150.]

135. RICHTHOFEN, Erich von : Relaciones franco-hispanas en la épica medieval, dans Actas del primo Congresso in- tern. de Hispanistas, Oxford, 1964, pp. 1-12.

[Rappel des cas souvent invoqués d’Anseïs, Roland, Siège de Barbastre, Entrée d’Espagne, Prise de Pampelune, Mainete, Bernardo del Carpio.]

136. RICHTHOFEN, E. von : Considérations complémentaires sur les légendes épiques et les romans courtois, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 581-596.

[« Diverses observations... qui attribuent à l'Espagne une grande influence dans la formation des légendes et l’évolution des poèmes épiques », qui pourraient « fournir la base d’une perspective nouvelle concernant la chronologie des chansons de geste », notamment sur les rapports entre le Cid et Roland, cette dernière chanson ayant subi l’in- fluence de l’autre.]

137. RICHTHOFEN, E. von : Style and Chronology of the Early Romance Epic, dans Saggi e ricerche in memoria

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di E. Li Gotti, t. III, Palermo 1962, pp. 83-96 (« Centro di Studi filologici e linguistici siciliani », Bollettino, n. 8).

[Posant en principe que l’examen comparatif de certains procédés rhétoriques ou stylistiques peut aider à déter- miner la chronologie relative des plus anciens poèmes épi- ques, l’auteur étudie à ce point de vue l’amplification, l’alli- tération, le rythme, les images, l'annominatio et les prières dans le Waltarius, le Roland et le Mio Cid et les poèmes du cycle de Guillaume. Il arrive ainsi à conclure que le Roland n’a pas été écrit avant le Waltarius, mais que le style de l'Alexis lui est familier ; enfin que la technique narrative subit, entre la fin du XIe siècle et le milieu du XIIe, un déclin et un engourdissement. Un paragraphe est consa- cré à l’AOI du Roland d’O., qu’il faudrait mettre en rela- tion avec le nordique a haugi (to the height, upwards).]

138. ROBSON, C.A. : Les origines de la langue littéraire en France : rime approximative et assonance, dans Actes du IXe Congrès international de Linguistique romane, Lisbonne, 1959-1961, t. II ou Boletim de Filologia, t. XIX, 1960, pp. 11-27.

[Soutient qu’avant l’assonance, il a pu exister un sys- tème fondé sur des rimes approximatives : on en trouverait la preuve dans une étude des plus anciens textes littéraires conservés, dont le Roland d’Oxford.]

139. ROBSON, C.A. : Aux origines de la poésie épique romane : art narratif et mnémotechnie dans M.A., t. LXVII 1961, pp. 41-84.

[Vues générales sur la période antérieure à celle des chansons de gestes conservées, fondées sur une utile con- frontation avec d’autres littératures épiques ; des observa- tions sur les milieux historiques, des considérations sur « l'oralité » traditionnelle, sur le rôle primitif du centre de la France. Essai sur l’évolution stylistique de la Chanson de Roland antérieure au plus ancien texte conservé.]

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140. RODRIGUEZ-MONINO, Antonio : El « Jardin de Amado- res ». Romancerillo del Siglo de Oro. (1611-1679). Noti- cias bibliográficas, dans Archivum, t. X, 1960, pp. 5-52.

[Ce recueil, édité de 1611 à 1679, fournit une image intéressante de l’activité littéraire de son temps en ce qui concerne le « romancero nuevo », car il présente quantité de compositions qui ne se trouvent pas dans le corpus de 1600 ni dans les Flores de 1589-1597. La dernière édition incorpore nombre de « Preguntas » assez compliquées, très en rapport avec le goût de l’époque et la tradition des jeux d’esprit, enracinée en Espagne depuis le moyen âge.]

141. RUGGIERI, Ruggero M. : L’umanesimo cavalleresco ita- liano da Dante al Pulci, Roma, 1962, 281 pages. [Etudie les motifs, les personnages, les procédés que Dante, Pétrarque, Boccace, Politien et Pulci ont pu emprun- ter à la poésie épique ou au roman courtois. On notera tout particulièrement les chapitres suivants : Tradizione e ori- qinalità nel lessico cavalleresco di Dante : Dante e la « Chanson de Roland » (pp. 47-66) ; Dante, Petrarca, Boc- caccio e il romanzo epico-cavalleresco (sur Boccace sur- tout) ; Da Baligante ad Antea e da Roncisvalle a Parigi (pp. 253-265). Dans cette dernière étude on verra comment l’assaut donné par Antéa et sa puissante armée sarrasine contre Paris, dans le de Pulci, constitue un mo- ment important ou la dernière étape de l’histoire de Bali- gant en Italie, histoire que jalonnent l’Entrée d’Espagne, La Spagna in rima, la Rotta di Roncisvalle, l’Orlando et les Fatti di Spagna.]

142. RUGGIERI, Ruggero M. : Armi ed amori dalla piazza alla corte, dans Nicola Zingarelli. Scritti vari e inediti nel primo centenario della nascita, Bari, 1963, pp. 124-134.

[Rappelle et commente certaines scènes et certains per- sonnages des cantari italiens tels que la Rotta di R., l’Or- lando, la Spagna in rima, le Morgante ; montre comment la matière et le style des chanteurs populaires ont été repris et attirés par les poètes de cour, les éléments bre-

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tons relatifs à l’amour prenant un relief de plus en plus accentué (chez Boiardo par exemple), l’Arioste développant pour sa part surtout trois des thèmes traditionnels (armes, amour, « celebrazione encomiastica ») qu’il réussit à fon- dre harmonieusement.]

143. RUGGIERI, Ruggero M. : Lingua e letteratura dell’Europa romana, germanica, slava e nordica (lineamenti e im- pronte di spiritualità cristiana), dans La Chiesa catto- lica nella storia dell’umanità, vol. II, Fossana, 1963, pp. 319-376.

[Dans un vaste panorama historique et culturel pré- sente, sous ses aspects linguistiques et littéraires, le pro- blème des origines romanes ; souligne les rapports entre l’hagiographie et l’épopée, tout en accordant une attention particulière à la Chanson de Roland et à son inspiration chrétienne ; mais sans oublier, à propos du Cantar de mio Cid, les rapports de l’histoire et de l’épopée.]

144. RUGGIERI, R.M. : Il titolo e la protasi dell’Entrée d’Espa- gne e dei Fatti di Spagna in rapporto alla materia della Chanson de Roland, dans Mélanges... Delbouille, Gem- bloux, 1964, t. II, pp. 615-633.

[Il est probable qu’il a existé une tradition antérieure ou parallèle à celle consignée dans le Roland d’Oxford, avec laquelle celle-ci entre en concurrence d’une façon subrep- tice mais sensible. Nous avons un témoignage tardif de cette tradition concurrente dans l’Entrée de Spagne, qui est dépositaire d’une tradition ancienne, comme le montre l’examen de son titre et de son début, et leur confrontation avec les documents et chroniques carolingiens, avec l'En- senhamen de Guiraut de Cabrera, le Roncesvalles, les Fatti di Spagna, le Ruolandes Lied de Konrad, le Pseudo- Turpin.]

145. RUGGIERI, R.M. : Expressivité et polymorphisme dans l’onomastique de l’ancienne littérature chevaleresque française et italienne, dans M.A., t. LXXI, 1965, pp. 175- 288.

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[Mahomet, Apollon, Tervagant, Jupin, Balatron, pour les dieux ; — Ferragu, Baligant, Marganices — Margariz, Zabuer, pour les héros ; — Alda la bella, Olimpia. Le nom propre a une structure phonique variable ; il vise à être expressif, « signifiant » ; lorsqu’il n’a pas de signification transparente, on s’efforce de lui en donner une.]

146. RYCHNER, Jean : Observations sur le « Couronnement de Louis » du manuscrit B.N., fr. 1448, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 635-652.

[La version de ce ms. « est plus passive qu’active, plus dégradée que positivement remaniée ». A son propos il con- viendrait de ne pas parler de travail de remanieur, et de réserver le terme de remanieur aux auteurs de remanie- ments intentionnels... « La dégradation involontaire d’un texte par une mémoire infidèle diffère profondément d’un remaniement, bien que remaniement et dégradation mémo- rielle puissent se conjuguer. » Le responsable de la version considérée est « un professionnel de la diffusion orale ». L'examen de celte version « appuie fortement l’idée que les principaux traits de la technique épique française ne se sont pas développés sous la plume d’écrivains écrivant pour l’oral, mais sont nés dans et de l’oral ». Le style épique a dû se former et se définir d’abord dans le métier de chan- teur, pour ensuite se prêter en effet à la plume. D'où d’une part l’hypothèse d’une origine ancienne et d’abord orale et d’autre part l’acceptation pour l’époque des chansons con- nues, du rôle de l’écrit et de l’existence de textes fixés dans leur lettre, puis diversifiés ensuite par les jongleurs et les copistes. De l’examen comparatif du ms. 144B et de la Vul- gate, il apparaît enfin combien est grande l’importance des variations subies par les chansons de geste lors de leur diffusion, fait dont doit tenir compte le critique qui s’oc- cupe du genre épique.]

147. SANTORO, Mario : L’ ariostesco : homo fortunatus, dans F.L., t. IX, 1963, pp. 236-287.

[Dans un climat humaniste, le traditionnel binôme virtù-fortuna se précise et se définit dans un nouveau binô-

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me : prudenza-fortuna. Cette transformation, l’auteur la dégage de la pensée de Pontano qui, à travers les « signa » de l'homo fortunatus désigne l'impetus irrationnel, la légè- reté et l’ignorance, d’où cet homme tire sa naturelle promp- titudo à entreprendre les actions les plus risquées, actions qu’il mène à bien habituellement avec succès, alors que l’insuccès le guette s’il fait appel à la raison. A l’aide de nombreuses citations, habilement commentées, M. Santoro montre que le personnage d’Astolfo dans l' est construit dans cette perspective : homo fortunatus, avec des moyens absolument indépendants de ses propres virtù, mais mu par l'impetus, sine ratione, sine consilio, nulla prorsus maturitate adjuncta, il se lance « nelle più varie e stimolanti occasioni e compie le più sorprendenti imprese » (p. 268). Mais dans l’Astolfo de l’Arioste se rassemblent, adaptées au nouveau climat humaniste, diver- ses qualités épico-chevaleresques traditionnellement attri- buées au personnage. Il était preux dans la Chronique de Turpin et dans l'Aspremont, moqueur et railleur dans l'Entrée d’Espagne et plus encore dans les Fatti di Spagna. Ces traits bouffons s’atténuent dans l' qui met au premier plan la générosité, la sincérité et le courage ; dans le Mambriano au contraire Astolfo rede- vient non seulement vantard et moqueur, mais aussi galant, et même parfois tout à fait libertin. Tout ceci est naturelle- ment illustré par de nombreuses citations.]

148. SIMON, P.-H. : Le domaine héroïque des lettres françaises, Paris, 1963, 424 pp.

[Paraît mal informé sur le Roland.]

149. SMITH, C. Colin : Did the Cid repay the Jews ? dans Rom., t. LXXXVI, 1965, pp. 520-538.

[Le héros épique ne peut être jugé suivant des critères de respectabilité qui ne sont pas de son temps et de sa taille.]

150. STEINMEYER, Karl-Josef : Untersuchungen zur allego-

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rischen Bedeutung der Träume im altfranzösischen Rolandslied, Munich, Hüber, 1963, 172 pp. (Langue et parole, 5).

151. STOREY : AOI in the Chanson de Roland, dans Essays presented to C.M. Girdlestone, Univ. of Durham, 1960, pp. 311-317.

152. THOMAS, Jacques : Les mises en prose de « Renault de Montauban », dans Mélanges Guiette, pp. 127-137. 153. TOMAS PARES, J. : Las variantes en la canción popular. El romance popular « Los dos hermanos », en Anuario musical, t. XIV, 1959, pp. 195-205.

[Ce romance « classique », répandu dans différentes régions et publié en collections et anthologies, est l’un des plus connus en Espagne ; ses variantes offrent un grand intérêt pour l’étude du processus évolutif de la chanson populaire.]

154. TOJA, Gianluigi : Il gab d’Olivier in un antico cantare ita- liano, dans C.N., t. XXIV, 1964, pp. 95-102.

[Dans le Cantare toscan sur Ogier le Danois, plusieurs fois imprimé entre 1468 et 1638 et dont une petite partie a été conservée par un ms. « mediceo-laurenziano » et un « magliabechiano », Olivier se vante de pouvoir rester trois jours avec la fille du roi sans manger ni boire. Enfer- mé dans une chambre avec la princesse, le n’exerce sur elle aucune violence, mais cherche à la convertir au christianisme. Le troisième jour il se nourrit du lait qui jaillit miraculeusement du sein de la jeune femme. A la suite de ce miracle, cette dernière se convertit et Olivier sort vivant de l’épreuve. G. Toja se demande si cette ver- sion du gab, si différente de celle qu’offre le Voyage de Ch., n’aurait pas sa source dans un texte plus proche que la version conservée de ce que devait être l’état primitif de la chanson française, et appartenant à cette « tradizione oggeriana d’Italia che già il Rajna dimostrò rappresentare uno stadio antico e più genuino della francese ».]

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155. THOMOV, Thomas S. : Le manuscrit V4 dans ses rapports avec la version oxonienne de la Chanson de Roland, dans Annuaire de l’Université de Sofia, Faculté de Philologie, tome LVIII, 1 (1964), pp. 225-284.

[L’étude examine la 1re partie du Manuscrit V4 qui suit un modèle très proche de celui qu’avait sous les yeux le copiste de la version d’Oxford. Tous les changements examinés et expliqués permettent d’établir, une fois de plus, la supériorité de O sur V4 (et les autres versions rimées).]

156. TYSSENS, Madeleine : Bibliographie de Maurice Delbouille dans Mélanges... offerts à Maurice Delbouille, Gembloux, 164, t. I, pp. 11-26.

[Les nos 9, 14, 22, 44, 45, 72, 87, 106, 129, 162, 189, 190, 197, 205, concernent la littérature épique médiévale sur- tout française. Le no 108 est un choix de textes de l’épopée latine du IXe et du Xe siècle, publié à Liège en 1942.]

157. TYSSENS, Madeleine : Le style oral et les ateliers de copis- tes, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 659-675.

[Un atelier de copistes détenait une sorte de monopole sur l’édition d’une version donnée de chanson de geste. En ce qui concerne la geste de Guillaume, dans la très grande majorité des cas, les remaniements ont été opérés par écrit en vue de l’établissement d’un recueil cyclique. Ces recueils étaient destinés aux bibliothèques seigneu- riales, d’où quelque récitant les extrayait pour distraire les maîtres et leurs hôtes, puis les y replaçait soigneuse- ment, une fois la lecture terminée. Ce récitant pouvait être un jongleur, un clerc attaché à la maison seigneuriale. « Derrière les formules de [ce] récitant, l’écrit est présent à toutes les étapes de l’évolution de la geste : objet de com- merce, moyen de transmission et de sauvegarde des vieux textes, mais aussi instrument de leur diffusion vivante».]

158. UITTI, Karl D. : Poesía y visión politica en la « Chanson

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de Roland », dans Boletin Informativo del Seminario de Derecho Político, t. XXVII, 1962, pp. 3-26.

159. UNDURRAGA, A. de : Un arquetipo panhispánico : el buen y leal castellano, dans Estudios americanos, t. XX 1960, pp. 143-154.

[ Remarques sans intérêt sur le poète Vicente Huidobro et le Cantar de Mio Cid.]

160. VAJAY, S. de : Rayonnement de la « Chanson de Roland ». Le couple anthroponyme « Roland et Olivier » en Hon- grie médiévale, dans M.A., t. LXVIII, 1962, pp. 321-329.

[Témoignages onomastiques de la diffusion de la légen- de rolandienne en Hongrie. Son point de départ est le clan puissant des Ratot, dont les ancêtres Oliverius et Ratold arrivèrent en Hongrie en 1097, venant de Sicile. A l’apogée de leur puissance les Ratot affirmaient descendre de Roland.]

161. VAN EMDEN, W.G. : « Gormont et Isembart » and the Old French epic of revolt, dans Nottingham Medieval Stu- dies, t. VIII, pp. 22-34.

[L’Isembart du fragment de Bruxelles ne doit pas être classé parmi les « barons révoltés » tels que Raoul de Cam- brai, Renaut de Montauban, etc. Il n’y a aucune raison pour supposer que la partie perdue de la chanson l’ait représenté comme injustement traité par le roi Louis La chronique de Hariulf, contemporaine du poème raconte plus ou moins la même version que celui-ci, et non pas une version plus ancienne. Les textes plus tardifs prou- vent l’existence de remaniements qui auraient transforme Isembart en persécuté et Louis en roi injuste, assimilant ainsi le poème au groupe des « barons révoltés’. » ]

162. VINAVER, Eugène : From Epic to Romance, dans Bulle- tin of the John Rylands Library, Manchester, t. 46, pp. 476-503.

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[La transition de l’épopée au roman ne s’explique pas par des changements survenus dans la société, mais par une nouvelle préoccupation littéraire de l’auteur et du public. Le poète épique ne se soucie pas d’expliquer les actions et les événements ; malgré un certain souci de la structure de son œuvre, il présente les scènes, comme les membres de ses phrases, sans lien évident et sans commentaire. Par contre, les écrivains de la seconde partie du douzième siè- cle furent amenés par leurs études de grammaire et de rhétorique à expliquer et à commenter les actions et les sentiments de leurs personnages.]

163. VISCARDI, Antonio : Tradizione linguistica e tradizione epica, dans Romania. Scritti offerti a F. Piccolo nel suo LXX compleanno, Napoli, 1962, pp. 527-534.

[Réitère les critiques déjà formulées dans l’article de FeL. contre le concept de « création collective » appliqué à la poésie populaire et plus spécialement à l’épopée, selon la méthode de M.M. Pidal. La conclusion est que les efforts du maître espagnol pour sauver, en le rationalisant, le mythe romantique selon lequel l’épopée est une création collective, dont le processus a son correspondant dans l’his- toire linguistique, peuvent être considérés comme vains.]

164. VISCARDI, Antonio : Poesia « collettiva », poesia qiulla- resca, letteratura epica, dans Filologia e letteratura (Napoli), t. VIII, 1962, pp. 143-174.

[Vaste essai critique et polémique contre la théorie traditionaliste de M. M. Pidal. S’appuyant sur les plus récentes acquisitions de la science folklorique, M. V. sou- ligne que la poésie traditionnelle ne précède pas la litté- rature, mais en dérive, contrairement à ce que pensaient les romantiques. D’ailleurs M. Pidal lui-même rectifie le con- cept romanitque en soulignant límportance de l'élément individuel dans le développement de la poésie dite collec- tive. Il faut encore tenir compte de la différence qui existe entre la tradition du chant populaire et celle des chansons de geste. On ne peut pas établir un rapport — comme tente de le faire le critique espagnol à propos des chansons —

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entre la poésie collective et celle qui procède d’actes créa- teurs conscients d’origine individuelle. On ne peut accepter le postulat selon lequel les chansons auraient été élaborées dans une ambiance indépendante de toute tradition litté- raire. Les deux courants, populaire et savant, se mêlent continuellement, comme sont en étroit contact les activités jongleresques et les activités cléricales. M. V. s’emploie ensuite à combattre la thèse de M. Battaglia qui, comme celle de M. Pidal, envisage une transmission orale et « mné- monique » des chansons de geste : cette réfutation s’appuie surtout sur l’argumentation de M. Delbouille. De même, M. Viscardi se montre hostile à l’idée, également soutenue par S. Battaglia, que le passage de la « tradition mnémo- nique » à l’écrit se confond avec l’élévation de la poésie populaire au niveau de la littérature. Même si l’on admet que le Roland d’Oxford est à ce point de vue un unicum, du fait qu’il révèle l’intervention d’un grand poète, on doit constater dans d’autres remaniements rolandiens (par exemple V7 et C) une évidente « trivializzazione » de la matière, phénomène qui apparaît d’une autre façon dans le Pèlerinage ou dans les poèmes franco-vénitiens et autres du même genre. Selon M. V., on doit reconnaître dans le Roland d’O., comme dans la Chanson de Guillaume et le Gormont, un ton essentiellement clérical ; quant à la forme, le Roland ne se situe pas au terme d’une évolution, mais plutôt à l’origine de cette évolution et du genre auquel elle conduit.]

165. VISCARDI, Antonio : Le origini romanze e la tradizione letteraria mediolatina, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp. 687-704.

[Dans cette étude d’ordre historiographique, qui traite des divers genres littéraires médiévaux, il est naturelle- ment question des chansons de geste. La relation entre la chanson de geste et l’épopée médiolatine est hautement affirmée : Roland et l’épopée médiolatine obéissent aux mêmes canons rhétoriques ; le poète du Roland, et celui de Guillaume, ont les mêmes goûts et la même éducation que les poètes épiques médiolatins ; ils appartiennent au même monde clérical. Au XIe s., avec la naissance des gestes en

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langue vulgaire, il n’y a pas opposition révolutionnaire à la tradition séculaire, exprimée en latin, mais rénovation de celle-ci. Les responsables en sont les grands poètes du temps, dont la culture toute classique, était celle que con- servaient jalousement les écoles.]

166. WALTZ, Matthias : Rolandslied, Wilhelmslied, Alexius- lied. Zur Struktur und historischen Bedeutung. Heidel- berg, 1964, Phil. Dissertation. A paraître, Studia Roma- nica, Heidelberg Winterverlag 1965.

[La Chanson de Roland est un poème politique. L’au- teur du présent travail cherche, à partir du texte lui-même, à éclairer les structures psychologiques et les structures sociales du groupement humain que la Chanson présuppose et célèbre. Il pose au début l’idée de l’épopée telle que l’a conçue Hegel, parce qu’il y voit un exemple particulière- ment fécond d’interprétation rattachant une forme litté- raire à l’état d’une société. Une analyse approfondie, qui met au centre, non plus le conflit de Roland et d’Olivier, mais la description de la mort du héros, montre que la Chanson de Roland ne répond pas, comme on le croit habi- tuellement, à la définition de l’épopée, mais constitue un genre à elle seule, un genre de transition. Dans une partie historique, l’auteur montre ensuite que les structures socia- les révélées par l’analyse de la Chanson ont vraisemblable- ment existé dans la réalité. Des raisons d’ordre historique suggèrent l’hypothèse de l’existence, dans la première moi- tié du XIe siècle, d’une « Chanson de Roland » plus « chré- tienne » que la version d’Oxford. Des études sur la Chan- son de Guillaume et la Vie de saint Alexis servent à appuyer et à situer les résultats acquis.]

167. WATHELET-WILLEM, Jeanne : A propos de la technique formulaire dans les plus anciennes chansons de geste, dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t II, pp. 705-727.

[Dès les plus anciens textes, on rencontre des formules, les unes communes aux divers textes, les autres propres à chacun d’eux, ce qui dénote une préférence particulière.

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Les formules ont tendance à se grouper dans les textes, comme si le poète tenait à répéter plusieurs fois une for- mule avant de passer à une autre. Du reste, plutôt que de formules stéréotypées, on devrait parler de schémas for- mulaires, qui souffrent des variations dans l’expression. L’étude des formules pourrait apporter des lumières sur la forme primitive de la chanson de geste et des éclaircis- sements pour l’édition des trois plus anciennes de celle-ci, Roland, Guillaume, Gormont, toutes trois mal conservées dans des copies anglo-normandes.]

168. WATKIN, Morgan : La civilisation française dans les Mabi- nogion, 450 pp., Paris, Didier, 1962. [Les Mabinogion décrivent, non la vie indigène de la communauté galloise, mais le mode de vie suivi sur le continent par la noblesse féodale franco-normande, en un mot le mode de vie décrit dans les chansons de geste.]

169. WHITE, Julian Eugene : La Chanson de Roland, secular or religious inspiration dans Rom., t. LXXXIV, 1963, pp. 398-408.

[L’auteur intervient dans un débat suscité par un arti- cle d’Alain Renoir (Spec., t. XXXV, 1960, pp. 572-583), au- quel ont pris part G.F. Jones (R.R., t. LIII, 1962, pp. 3-15) et D.D.R. Owen (Spec., t. XXXVII, 1962, pp. 390-400) et souli- gne l’inspiration religieuse de la Chanson.]

170. WHITEHEAD, Frederik : Menéndez Pidal and the Chan- son de Roland, dans Bulletin of Hispanic Studies, t. XXXIX, pp. 30-3. [Critique de La Chanson de Roland y el neo-tradicio- nalismo ; affirmation ferme mais nuancée de la thèse indi- vidualiste. L’auteur souligne l’importance du rapproche- ment entre l’idée politique du Saint Empire Romain, éla- borée entre 800 et 1000, et le rôle de Charlemagne dans la Chanson.]

171. WOLEDGE, Brian : Un emploi du verbe « être » en ancien français : « fustes fiz Boeve » : vous êtes fils de Beuve,

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dans Mélanges... Delbouille, Gembloux, 1964, t. II, pp 749-756. [Quelques allusions à Roland (v. 1905, 1388, 2208, 2671) à Guillaume (v. 297), au Moniage Guillaume (v. 2224), à Floovant (v. 464). Le tour fustes fiz avec le sens de « vous êtes né fils de... » fait partie de la langue des chansons de geste, sans être cantonné dans le langage épique.] 172. ZUMTHOR, Paul : Les planctus épiques, dans Rom., t. LXXXIV, 1963, pp. 61-69. [Complément à une communication de même ordre sur La Chanson de Roland au colloque de Liège (cf. Technique littéraire des chansons de geste, 1959, pp. 219-234). L’au- teur confirme ici ses vues en étudiant les motifs de cinq autres chansons.]

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III

COMPTES RENDUS

173. AEBISCHER, Paul : La « Chanson de Roland » dans le « désert littéraire » du XIe siècle.

C. R. d’A. G[osse], dans Let. rom., t. XVI, 1962, pp. 280-281. [ « Etude fort intéressante, où M. Aebischer montre une fois de plus la rigueur et l’agilité de son esprit ».]

174. AEBISCHER, Paul : Le dernier vers de la « Chanson de Roland », dans Homenaje a Dámaso Alonso, Madrid 1960, t. I, pp. 11-33.

C.R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VI, 1962, p. 116.

175. AEBISCHER, Paul : Sur quelques passages du « Voyage de Charlemagne à Jérusalem et à Constantinople », à propos d’un livre récent, dans R.B.P.H., t. XL, 1962, pp. 815-843.

[Notes critiques inspirées par l’ouvrage de J. Horrent, Le Pèlerinage de Charlemagne, Paris, 1961. Divergence dans l’interprétation générale du poème, mais convergence dans la conviction que le poème est un.]

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176. AEBISCHER, Paul : Un problème d’exégèse rolandienne :

Mallgut, dans C.N., t. XXII, 1962, pp. 146-152.

C.R. de R. de Cesare, dans S.F., t. IX, 1965, p. 123.

177. AEBISCHER, Paul : Etudes sur Otinel. De la chanson de geste à la saga norroise et aux origines de la légende, Berne, 1960.

C. R. de K. Heisig, dans A.S.N.S. 199, 1963, p. 62. — W. Mettmann, dans R.F. 74, 1962, pp. 208-210. — C. Minis, dans R.J. 13, 1962, pp. 216-220.

178. Atti del 2e Congresso internazionale della « Société Ren- cesvals » (C.N., t. XXI, 1961). C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VII, 1963, pp. 522- 523.

179. ATTIAS, Mossé : Romancero sefardí, Jérusalem, 1956 (Voir B.B.S.R., fasc. 2, n° 169). C.R. de D. Gonzalo, dans Miscelánea de estudios árabes y hebráicos, t. VII, 1958, pp. 146-148.

180. BANASEVICH, M. : Les chansons de geste et la poésie épi- que yougoslave, dans M.A., t. LXVI, 1960, pp. 121-141.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VI, 1962, p. 117.

181. BERNHARD, Erwin : Abstractions médiévales ou critique abstraite ? dans S.M.V., t. IX, 1961, pp. 18-70. C. R. de V. Bertolucci, dans S.F., t. VII, 1963, pp. 124-125.

182. BOGDANOW, Fanni : Un nouveau fragment d’ « Aymeri de Narbonne », dans R., t. LXXXIV, 1963, pp. 280-289.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VIII, 1964, p. 125.

183. BONI, Marco : Nuove ricerche intorno ai manoscritti mar- — 71 —

ciani della Chanson d’Aspremont, Bologne, 1960, 23 pp. (Mem. della Acad, delle Scienze di Bologna, cl di sc. morali, vol. VII, ser. V, 1957-1959).

C. R. de J. Monfrin, dans Rom., t. LXXXIII (1962), pp. 285-286.

184. Bulletin bibliographique de la Société Rencesvals, fasc. 2, 1960. C.R. d’A. Goosse, dansLet. rom., t. XVI, 1962, p. 280. [Instrumentindispensable, mais dont on regrette la parution trop tardive.]

185. BURGER, André : La question rolandienne : faits et hypo- thèses, dans C.C.M., t. IV, 1961, pp. 269-292. C.R. de V. Bertolucci, dans S.F., t. VI, 1962, p. 318.

186. BURGER, André : Remarques sur la composition de l’épi- sode de Baligant, dans Mélanges... Delbouille, t. II, Gem- bloux, 1964, pp. 59-69.

C. R.de G. Di Stefano, dans S.F., t. IX, 1965, pp. 322-323.

187. CALIN, W.C. : The Old French Epic of Revolt — Raoul de Cambrai, Renaud de Montauban, Gormond et Isem- bard, Genève, 1962.

C.R. de F.J. Warne, dans M.L.R., t. LIX, 1964 pp. 291-292. — W. van Emden, dans Medium Aevum, t. XXXIII, 1964, pp. 68-71. — A. Adler, dans R.F. 75, 1963, pp. 175-176. — A. Adler, dans A.S.N.S. 199, 1963, pp. 426-428. — Brian Foster, dans F.S., t. XVIII, pp. 36-37.

188. CALLU-TURIAF, Florence : Les versions franco-italiennes de la chanson d’ « Aye d’Avignon », dans les Mélanges d’Archéologie et d’Histoire de l’Ecole fr. de Rome 1961, pp. 391-435.

— 72 —

C. R. de F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXV (1964), p. 408.

189. Chanson de geste und Höfischer Roman — Heidelberger Kolloquium, 30 jan. 1961, (Studia Romanica, heft 4, 1963).

C. R. de F. Whitehead, dans F.S., t. XVIII, 1964, pp. 366-367. — R. de Cesare, dans S.F., t. VIII, 1964, pp. 124-125. — A. Adler, dans R.F. 76, 1964, pp. 232-236. — St. Jauernick, dans Z.R.P. 81 (1965), pp. 184-187.

190. La Chançun de Willame, ed. by Nancy V. Iseley and etym. Glossary by Guérard Piffard (Univ. of North Carolina, Studies in the Romance Languages and Literatures, 35, 1961, XXII, 211 pp.

C. R. de C. Régnier, dans Rom., t. LXXXIII (1962), pp. 411-412. — R. de Cesare, dans S.F., t. VII, 1963, p. 524.

191. La Chevalerie d’Ogier de Danemarche. Canzone di gesta per cura di Mario Eusebi, Milano 1962.

C.R. de St. Jauernick, dans Z.R.P. 81 (1965), pp. 188-190. — R. de Cesare, dans S.F., t. VII, 1963, p. 524.

192. CHOMEL, Vital : Chevaux de bataille et roncins en Dau- phiné au XIVe siècle, dans Cahiers d’histoire publiés par les Universités de Clermont-Lyon-Grenoble, t. VII (1962), pp. 5-23.

C.R. de J. Monfrin, dans Rom., t. LXXXIV (1963), p. 142.

193. CREMONESI, Carla : Enfances Renier, Canzone di gesta inedita del sec. XIII : Milano, 1957.

— 73 —

C. R. par K. Baldinger, dans Z.R.P. 81 (1965), pp. 190- 194. [Remarques importantes sur le vocabulaire.]

194. DELBOUILLE, Maurice : Les chansons de geste et le livre, dans la Technique littéraire des chansons de qeste, Liège, 1959, pp. 295-407.

C. R. de J. Bourciez, dans R.L.R., t. LXXIV, 1961, p. 273.

195. DISCRY, F. : La Chanson de geste du comte Basin de Huy.

C. R. d’A. Goosse, dans R.B.P.H., t. XLI, 1963, pp. 965- 966. [Recension sévère.]

196. DUPARC-QUIOC, S. : La composition de la « Chanson d'Antioche ».

C. R. d’A. G[oosse], dans Let. rom., t. XIX, 1965, p. 54.

197. DUTTON, Br. : Gonzalo de Berceo and the Cantares de gesta.

C. R. de P. G[roult], dans Let. rom., t. XIX, 1965, p. 56. [Berceo doit avoir connu du Poema de Fernán González une rédaction plus ancienne que celle qui nous est parvenue sous la forme tardive du mester de clerecía, ou une chronique latine fondée sur des cantares de jongleurs.]

198. El códice del Poema de Mio Cid ingreso en la Biblioteca Nacional de Madrid por donación de la fundación Juan March, dans Revista de Archivos, Bibliotecas y Museos, t. LXVIII, 1960, pp. 851-857.

C. R. de la cérémonie de la remise du ms., réalisée au siège de la Fondation le 20 décembre 1960.

199. EUSEBI, Mario : La Chevalerie d’Oqier de Danemarche, Milan, 1962.

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C. R. de F. Lecoy, dans Rom., LXXXVI (1965), pp. 556-557.

200. FAVATI, Guido : Il « Voyage de Charlemagne en Orient », dans S.M.V., t. XI, 1963, pp. 75-159.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VIII, 1964, p. 516.

201. FRADEJAS LEBRERO, J. : Estudios épicos : El Cid.

C. R. d’O. B[orgers], dans Let. rom., t. XIX, 1965, p. 91. [Problèmes posés succintement et clairement.]

202. FRAPPIER, Jean : Les chansons de geste du cycle de Guil- laume d’Orange, I. La chanson de Guillaume, Aliscans, La Chevalerie Vivien, Paris, 1955.

C. R. de K.H. Bender, dans A.S.N.S. 199, 1963, pp. 59-62.

203. GAUTIER, Léon : La Chevalerie. Edition préparée et adap- tée par Jacques Levron, Paris, 1959.

C. R. d’A. Borst, dans R.F. 76, 1964, p. 236. — K. Heisig, dans A.S.N.S. 199, 1963, p. 202.

204. GARCIA GALLO, A. : El carácter germámico de la épica y del derecho en la Edad Media, dans B.R.S.R., fasc. 1, n° 85.

C. R. de J.-L. Vázquez Dodero, dans Nuestro Tiempo, t. VI. 1957, pp. 495-497. [En s’écartant de la position générale qui voit l’origine de l’épopée castillane parmi les Goths, l’auteur croit plus logique d’ajouter à l’in- fluence gothico-germanique d’autres influences — cantabro-vasconne et musulmane ou moza- rabe — qui agissent sur des domaines diffé- rents mais qui ont eu de possibles interféren- ces. On ne peut faire abstraction de cet arrière-plan culturel qui, altéré et trans- formé, quelquefois même rendu méconnais-

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sable, agit en même temps que les données romanes et germaniques.]

205. GILMAN, G. : Tiempo y formas temporales en el Poema del Cid, Editorial Gredos, Madrid, 1961. C. R. de R. Hamilton, dans Bulletin of Hispanic Stu- dies, t. XL, 1963, pp. 50-51.

206. GUERRIERI CROCETTI, C. : Il Cid e i cantari di Spagna. C. R. de J. Horrent, dans M.A., t. LXVIII, 1962, p. 229. 207. GUIRAUD, Pierre : L’expression du virtuel dans le Roland d’Oxford, dans R., t. LXXXIII, 1962, pp. 289-302. C. R. de A. Rosellini, dans S.F., t. VII, 1963, pp. 322-323. 208. GYORY, Jean : Réflexions sur le jongleur guerrier, dans Annales Universitatis Budapestinensis, « Sectio filolo- gica », t. III, 1961, pp. 47-60.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VI, 1962, p. 117. 209. HART Jr, Th. R. : Hierarchical Patterns in the Cantar de mío Cíd. C. R. d’A. Kies, dans Let. rom., t. XIX, 1965, pp. 286-287. 210. HEISIG, Karl : Turoldus und Vergil, dans Germanisch- Romanisch Monatschrift, t. XLIV, 1963, pp. 204-206. C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VIII, 1964, p. 124. 211. HENRY, Albert : Les œuvres d’Adenet le Roi. Tome IV : Berte aus grans piés, Bruxelles/Paris, 1963. C. R. d’A Junker, dans R.J. 14, 1963, pp. 196-197. — J. Bourciez, dans R.L.R., t. LXXV, 1963, pp. 297-299. — A. Ewert, dans R.B.P.H., t. XLIII, 1965, pp. 621-623.

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[ « Edition qui répond à toutes les exigences de la criti- que moderne. »]

212. Historia Silence : éd. de J. Pérez de Urbel et A. Gonzalo Ruiz-Zorrilla. C. R. de J. Gaultier-Dalché, dans M.A., t. LXVIII, 1962, pp. 185-186.

213. HORRENT, Jules : Le pèlerinage de Charlemagne. Essai d’explication littéraire, avec des notes de critique tex- tuelle, Paris, Les Belles Lettres, 1961, 155 pp.

C.R. de S. Duparc-Quioc, dans B.E.C., t. CXX, 1962, pp. 219-222. — A. Adler, dans R.J. 13, 1962, pp. 213-215. — I. Nolting-Hauss, dans A.S.N.S. 200, 1964, pp. 235-236. — J. Bourciez, dans R.L.R., t. LXXV, 1962, pp. 142-143. — R. de Cesare, dans S.F., t. VI, 1962, pp. 318-319. — R.C.D. Perman, dans M.L.R., t. LVIII, pp. 257-258. — A. Stussi, dans S.M., t. III, 1962, p. 389. — O. Jodogne, dans Let. rom., t. XVII, 1963, pp. 285-286. [Recension favorable.]

214. HORRENT, Jules : Sut les sources épiques du Pèlerinage de Charlemagne, dans R.B.P.H., t. XXXVIII (1960), pp. 750-764.

C. R. de F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXIII (1962), p. 428. — A. Goosse, dans Let. rom., t. XVII, 1963, pp. 63-64. [Peu favorable.]

215. RUELLE, P. : Ed. de Huon de Bordeaux, Bruxelles, 1960. C. R. de J. Bourciez, dans R.L.R., t. LXXV, 1962, pp. 145-146. — R. de Cesare, dans S.F., t. VI, 1962, p. 319. — R.M. Ruggieri, dans C.N., t. XXIII, 1963, pp. 111-112.

— 77 —

— M. Eusebi, dans A.S.N.S. 199, 1963, pp. 345- 346. — K. Varty, dans R.J. 14, 1963, pp. 194-195. — L. Thorpe, dans F.S., t. XVIII, 1964, pp. 247- 248. — J. Monfrin, dans M.A., t. LXX, 1964, pp. 100- 105. [Désaccord sur la date de la chanson, qui serait du deuxième quart du XIIIe siècle, plutôt que du premier ; sur le rôle de Saint-Omer, où, au XIIe et au XIIIe siècles, il y eut une dynastie de châtelains fort remuants et dont l’un, s’étant croisé, finit par se fixer en Orient et devint prince de Galilée et seigneur de Tibé- riade ; quelques remarques de détail. D’une façon générale « on est heureux qu’une œuvre de l’intérêt et de l’importance de Huon de Bordeaux ait trouvé un éditeur pleinement digne d’elle » (p. 104).]

216. JANSEN-BECK, Lydia I. : Possessive pronouns and adjec- tive in « Garin le Loheren » and « Gerbert de Mez », New York, 1961, Phil. Dissertation. C.R. de W. D. Stempel, dans R.F. 74, 1962, p. 179. J. Bourciez, dans R.L.R., t. LXXIV, 1961, p. 305. — Camproux, dans R.L.R., t. LXXVI, 1964, pp. 121-122. — P. Ruelle, dans R.B.P.H., t. XLI, 1963, pp. 959- 960. [Quelques remarques de détail.] 217. GATHEN, A.D. : Rolande als Rechtssymbole. C. R. de P. Aebischer, dans R.B.P.H., t. XLI, 1963, pp. 962-963. [« Démonstration motivée, convaincante et, je veux le croire, définitive ».] 218. JONES, G. Fenwick : The Ethos of , Baltimore, 1963. C. R. de R.N. Walpole, dans F.S., t. XIX, 1965, pp. 169-170.

— 78 —

— A. Burger, dans Med. Aev., t. XXXIV, 1965, pp. 52-55.

219. JONIN, Pierre : Pages épiques du Moyen Age français, Aix-en-Provence, 1963. C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. IX, 1965, p. 322. 220. LECOY, Félix : C.R. de R. Menéndez Pidal, La Chanson de Roland y el neotradicionalismo, dans R., t. LXXXIV, 1963, pp. 88-133.

C. R. de R. de Cesare dans S.F., t. VIII, 1964, p. 124. 221. LE GENTIL, Pierre : A propos de « La Chanson de Roland et la tradition épique des Francs » de R. Menéndez Pidal, dans C.C.M., t. V, 1962, pp. 323-333.

C. R. de V. Bertolucci, dans S.F., t. VII, 1963, p. 322.

222. LEJEUNE, Rita : Le Linteau d’Angoulême et la « Chan- son de Roland », dans R., t. 82, 1961, pp. 1-26.

C.R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VI, 1962, p. 117. — A. G[oosse], dans Let. rom., t. XVI, 1962, pp. 281-282.

223. LEJEUNE, Rita : Le péché de Charlemagne et la Chanson de Roland, dans Homenaje a Dámaso Alonso, II, pp. 339-371.

C. R. de F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXV (1964), pp. 407-408. — A. G[oosse], dans Let. rom., t. XVIII, 1964, p. 395. [Il est difficile de prouver que, dans l’épisode de la désignation de Ganelon, Char- lemagne et Ganelon aient eu dans l’esprit le souvenir de la naissance incestueuse de Ro- land, fruit des relations de Charles et de sa sœur.] — J. Bourciez, dans R.L.R., t. LXXV, 1962, pp. 119-120.

— 79 —

224. LEJEUNE, Rita : Le Poète Saxon et les chants épiques français, dans M.A., t. LXVII, 1961, pp. 137-147.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VI, 1962, p. 116. — A. G[oosse], dans Let. rom., t. XVI, 1962, p. 281.

225. LEJEUNE, Rita : La fresque de Trevise et la légende d’Otinel, dans C.N., t. XXII, 1962, pp. 114-121.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VIII, 1964, p. 125.

226. LEO, Ulrich : La afrenta de Corpes, novela psicológica.

C. R. de P. Groult, dans Let. rom., t. XVI, 1962, p. 275.

227. LOT, F. : Etudes sur les légendes épiques françaises.

C.R. de R. Guiette, dans R.B.P.H., t. XL, 1962, pp. 460-461.

228. LUGGE, M. : « Gallia » und « Francia » im Mittelalter.

C.R. de R. Folz, dans M.A., t. LXVIII, 1962, pp. 172-175. [« Peut-on véritablement admettre que, dans la Chanson de Roland, le mot France dési- gne toujours tout l’Empire de Charle- magne ? Après l’avoir affirmé p. 82, l’au- teur vient d’ailleurs à en douter p. 172. De notre côté, nous ne le pensons pas, d’autant plus que le terme de Francia se fixait à ce moment-là sur la France proprement dite... Et nous pensons avoir montré que le Roland alle- mand et les ouvrages postérieurs de la geste carolingienne germanique font de Charlema- gne un souverain de l’ouest de la France — c’est dans ce sens qu’il faudrait entendre Vrancrich et Kärlingen — et le transforment en souverain germanique par le biais de l’Empire ».]

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229. MANDACH, André de : Naissance et développement de la chanson de geste en Europe. I. La geste de Charle- magne et de Roland, Genève-Paris, 1961.

C. R. de R.M. Ruggieri, dans S.M., t. III, 1962, pp. 632- 637. — A. Vàrvaro, dans S.F., t. IV, 1962, pp. 521-523. — Erwin Bernhard, dans Neue Zürcher Zeitung, 10 mai 1963, n° 1881. [Graves réserves concer- nant l’exactitude des citations, de leur traduc- tion et de leur interprétation.] — J. Bourciez, dans R.L.R., LXXV, 1962, pp. 135-137. — A. Adler, dans A.S.N.S. 199, 1963, pp. 425- 426. — C. Segre, dans Z.R.P. 79, 1963, pp. 437-445. — L. Thorpe, dans Scriptorium, t. XVII, 1963, pp. 383-384. 230. MARKLEY, J. Gerald : The Epic of the Cid (Library of Libebal Arts, No 77, NewYork, 1961, traduction). C.R. sommaire de J.L. Brooks, dans B.H.S., t. XXXIX, p. 65.

231. MARTIN-CHABOT, Eugène : La chanson de la Croisade albigeoise, éditée et traduite du provençal par..., tome II, Le poème de l'auteur anonyme (2e partie), Paris, Les Belles Lettres, 1961, 429 pp. (« Les Classiques de l'his- toire de France au moyen âge », 25).

C. R. de Y. Dossat, dans A.M., t. LXXIV, 1962, pp. 336- 337.

232. Mc MILLAN, Duncan : A propos d'un travail de M. Del- bouille sur les chansons de geste et le livre, dans C.C.M., t. IV, 1961, pp. 47-57. C. R. de V. Bertolucci, dans S.F., t. VI, 1962, p. 117.

233. MELLI, Elio : Rapporti tra le versioni rimate del « Re-

6 — 81 —

naut de Montauban » et il « Rinaldo in versi » del ms. Palatino 364, in G.S.L.I., t. 141, 1964, pp. 369-389. C. R. de R. de Cesare, dans S.F., IX, 1965, p. 123.

234. MENENDEZ PIDAL, Ramón : La Chanson de Roland et la tradition épique des Francs, trad. de l’espagnol par I.M. Cluzel, Paris, 1960. C. R. de J. Bourciez, dans R.L.R., t. LXXIV, 1961, pp. 269-273. — F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXIV, 1963, pp. 88-133. [Compte rendu fort important.] — W.M. Hackett, dans M.L.R., t. LVIII, p. 153. 235. MENENDEZ PIDAL, R. : Romanceros de los Condes de Castilla y de los Infantes de Lara, Romancero Tradi- cional de las lenguas hispánicas II, Madrid, 1963. C. R. par A. Rüegg, dans Z.R.P., 1965, pp. 205-208.

236. MEUNIER, Fr. : La Chanson de Godin. Chanson de geste inédite. (Université de Louvain, Recueil de travaux d’his- toire et de philologie, 4e série, fasc. 14. Nauwerlaerts, Louvain). C. R. de Ronald N. Walpole, dans F.S., t. XV, pp. 150- 154. 237. MICHAEL, I. : A comparison of the use of epic epithets in the « Poema de Mio Cid » and the « Libro de Alexandre. C. R. de P. G[roult], dans Let. rom., t. XIX, 1965, p. 57. [L’emploi des épithètes épiques confirmerait l’idée que le Poema était destiné à la récita- tion publique et le Libro plus vraisemblable- ment à la lecture privée.]

238. MILA Y FONTANALS, Manuel : De la poesia heróico- popular castellana, Barcelona, 1959. (Voir B.B.S.R.. fasc. 2. no 49).

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C. R. de J. Cosgaya, dans Archivo agustiniano, t. LV, 1961, pp. 143-144. — Picaza, dans Estudios, t. XVI, 1960, p. 360. — D. Devoto, dans BHi, t. LXIV, 1962, p. 313. — J. Horrent, dans M.A., t. LXVIII, 1962, pp. 228-229. [« Bien des théories sur la formation de la chanson de geste française, qui plus tard parurent fracassantes, sont discrètement annoncées et dûment justifiées par l’inter- prétation que propose Milá de l’évolution de l’épopée espagnole. En 1874, les conceptions de Milá étaient en avance sur leur temps, elles ne sont pas en retard sur le nôtre ».] — H. Bihler, dans A.S.N.S. 199, 1963, pp. 206- 208.

239. MONFRIN, Jacques : Sur la date de « Huon de Bordeaux », dans R., t. LXXXIII, 1962, pp. 90-101. C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VII, 1963, p. 125. — A.G[oosse], dans Let. rom., t. XVII, 1963, p. 274.

240. MURJANOFF, M. : Notes sur deux nouveaux fragments de l' « Aliscans », dans R., t. LXXXV, 1964, pp. 533- 540.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. IX, 1965, p. 323. 241. Neuf siècles de littérature française des origines à nos jours, sous la direction et avec une introduction de Emile Henriot. Paris, Delagrave, [1958], XL, 795 pp. Le moyen âge a été traité par Emile Mireaux.

C. R. de R. Pouilliart, dans Let. rom., t. XVI, 1962, p. 173.

242. NOGUES ARAGONES, J. : La fecha de la « Chanson de Guillaume ». C. R. d’A. G[oosse], dans Let. rom., t. XVI, 1962, p. 282.

— 83 —

[L’argumentation tirée du prestige des Almo- ravides auxquels fait allusion le v. 2442, est faible : « Un tel souvenir peut subsister longtemps dans l’imagination populaire aussi bien que dans le magasin d’accessoires épi- que. »]

243. OWEN, Douglas D.R. : The Secular Inspiration of the « Chans, de Rol. », dans Spec., t. XXXVII, 1962, pp. 390- 400. C. R. de A. Vàrvaro, dans S.F., t. VII, 1963, p. 124. 244. PANVINI, Bruno : Ancora sul Pèlerinage de Charlemagne, dans Siculorum Gymnasium, XIII (1960), pp. 17-80. C. R. .de F. Lecoy, dans Rom., LXXXIII (1962), p. 549. — P. G [roult], dans Let. rom., t. XIX, 1965, pp. 51. 245. PASERO, Niccolò : La « Chans. de Rol. » e i problemi dell’epica francese, dans II Verri, t. V, 1961, pp. 129- 148. C.R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VI, 1962, p. 116. 246. PELLEGRINI, Silvio : Studi rolandiani e trobadorici, Adriatica editrice, Bari, 1964, 232 pp. C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VIII, 1964, pp. 515- 516. — H. Guiter, dans R.L.R., t. LXXIX, 1965, p. 192. — E. Nègre, dans A.M., t. LXXVII, 1966, p. 251.

247. RICHTHOFEN, Erich von : Esprit hispanique dans une forme gallo-romane (problèmes épiques ouverts et pro- positions ; la légende du Graal et l’Espagne), dans Boletín de Filologia, Santiago de Chile, t. XII, 1960, pp. 5-49, et t. XIII, pp. 5-31.

C.R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VII, 1963, pp. 524- 525.

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— P. G [roult], dans Let. rom., t. XIX, 1965, p. 50. [«Etude qui suscitera un vif intérêt et sans doute aussi une vive opposition chez les tenants des solutions traditionnelles. On jugera probablement d’une excessive hardiesse plu- sieurs des évolutions de mots, qui aboutissent à des identifications surprenantes...»]

248. RICHTHOFEN, Erich von : Style and Chronology of the Early Romance Epic, dans Bollettino du « Centro di Studi Filologici e Linguistici siciliani », t. VIII, 1962, 3e vol., pp. 321-329.

C. R. de A. Vàrvaro, dans S.F., t. VII, 1963, p. 524.

249. RICHTHOFEN, Erich von : Relaciones franco-hispanas en la épica medieval, dans Actas del Primer Congreso Internacional de Hispanistas, Oxford 1964, pp. 1-12.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. IX, 1965, p. 322.

250. RIQUER, Martin de : Dos notas rolandianas, dans R.F.E., XLII (1958-59), pp. 261-269.

C. R. de F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXIII, 1962, pp. 284- 285.

251. RIQUER, Martin de : Turpi, arquebisbe de Reims, História de Carles Maynes et de Rottla, traduccio catalana del segle XV, Barcelona, 1960, 133 pp.

C. R. de F. Lecoy, dans Rom., LXXXIII, 1962, p. 432.

252. RIQUER, Martin de : Les chansons de geste françaises, 2e édition entièrement refondue, traduction française par I. Cluzel, Paris 1957.

C. R. de K. H. Bender, dans Z.R.P. 79, 1963, pp. 216- 223.

253. ROBSON, C.A. : Aux origines de la poésie épique romane :

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art narratif et mnémotechnie, dans M.A., t. LXVII, 1961, pp. 41-83. C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VII, 1963, pp. 523- 524. 254. ROSELLINI, A. : Rolandiana Marciana. Il ms. V4 nell’in- sieme della tradizione testuale della Chanson de Roland, Venezia/Roma 1962. C. R. de C. Segre, dans Z.R.P. 80, 1964, pp. 147-154. — A. Stussi, dans S.M., t. IV, 1963, p. 393.

255. ROSS, David J.A. : L’originalité de Turoldus : le manie- ment de la lance, dans C.C.M., t. IV, 1963, pp. 127-138. C. R. de V. Bertolucci, dans S.F., t. VIII, 1964, pp. 315- 316.

256. ROUQUETTE, J. : La littérature d’oc. C. R. de G. Muraille, dans Let. rom., t. XIX, 1965, pp. 280-281. [Des rectifications à propos de la Chanson d’Antioche, la Chanson d’Alexandre, Daurel et Beton, Aigar et Maurin, Girart de Rous- sillon.] 257. SEGRE, Cesare : Schemi narrativi nella Chanson de Roland, dans S.F., t. XIV, 1961, pp. 278-283. C. R. de F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXV, (1964), p. 407.

258. SERGHERAERT, G. : De la chanson de Roland au Capi- taine Conan. C. R. d’A. Guillou, dans M.A., t. LXX, 1964, p. 125. [Ouvrage qui vise à montrer la présence conti- nue de la Bulgarie dans les lettres françaises. « Mais le livre, agréable, n’est pas écrit pour l’homme de science, mais pour l'homme de lettres. »]

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259. STEINMEYER, K.J. : Untersuchung zur allegorischen Bedeutung der Träume im altfranzösischen Roland- slied, Munich, 1963.

C. R. de R.N. Walpole, dans French Studies, t. XVIII, 1964, pp. 364-365. — G. Fenwick Jones, dans Medium Aevum, t. XXXIII, 1964, pp. 134-137. — A. Vàrvaro, dans SF., VIII, 1964, p. 124.

260. THOMAS,J. : L’Episode ardennais de « Renaut de Mon- tauban », édition synoptique des versions rimées, wer- ken uitgeven door de Faculteit van de Letteren en Wijsbegeerte, 129e aflevering, Ghent, 1962.

C. R. de L. Thorpe dans M.A., t. XXXIII, 1964, pp. 216- 218. — Camproux, dans R.L.R., t. LXXVI, 1964, pp. 119-120. — E. Melli, dans F.L., t. X, 1964, pp. 321-336. — R. de Cesare, dans S.F., t. VIII, 1964, p. 125. — F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXVI, (1965), pp. 430-432.

261. TOJA, Gianluigi : Il « gab d’Olivier » in un antico cantare

italiano, dans C.M., t. XXIV, 1964, pp. 95-102.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. IX, 1965, p. 323.

262. UBIETO ARTETA, A. : La derrota de Carlomagno y la « Ch. de Roland ».

C. R. de E. Goyhénèche, dans A.M., t. 76, 1964, p. 105- 106. [Doute du rapprochement proposé entre Sizer- Sizaru-Sicera et Siresa. Remarque également que l’argument tiré des distances prête à con- testation, car, sur la voie Astorga-Bordeaux, le tronçon à considérer a bien la longueur indi- quée par Idrisi, ce tronçon ne passant pas par Valcarlos mais par les crêtes.]

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— R. de Cesare, dans S.E., t. VIII, 1964, p. 315. 263. UBIETO ARTETA, A. : Observaciones al Cantar de Mio Cid (voir B.B.S.R., fasc. 1, n° 209). C. R. de M. Sanchis Guarner, dans Revista de filología valenciana, t. V., 1955-58, pp. 265-267.

264. UITTI, K.D. : Poesía y visión política en « La Chans. de Rol. », dans Boletin informativo del Seminario de Dere- cho político, Princeton, t. 27, 1962, pp. 3-25.

C. R. de R. de Cesare, dans S.E., t. VII, 1963, p. 524. 265. VAN EMDEN, W.G. : Isembart and the Old French Epic Revolt, dans Nottingham Mediaeval Studies, t. VIII, 1964.

C.R. de J. Dufournet, dans R.L.R., t. LXXIX, (1965), pp. 183-184.

266. VISCARDI, Antonio : Poesia « collettiva », poesia giulla- resca, letteratura epica, dans F.R., t. VII, 1962, pp. 143-192.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VII, 1963, p. 322.

267. WATKIN, Morgan : La civilisation française dans les Mabi- nogion, 450 pp., Paris, Didier, 1962.

C. R. de F. Falc’hun, dans A.Br., t. LXX, n° 4, 1963.

268. WENTZLAFF-EGGEBERT, F.W. : Kreuzzugsdichtung des Mittelalters. C.R. de G. Muraille, dans Let. rom., t. XVI, 1962, pp. 368-372. [Les chansons de geste romanes ont été fort négligées par l’auteur. La lecture de l’ouvrage est cependant utile au romaniste.]

269. WHITEHEAD, Frederic : The Textual Criticism of the

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« Chans, de Roland » : an Historical Review, dans Studies... presented to A. Ewert, Oxford, 1961, pp. 76- 89.

C. R. de R. de Cesare, dans S.F., t. VI, 1962, p. 521. 270. ZUMTHOR, Paul : Les « Planctus » épiques, dans Rom., t. LXXXIV, 1963, pp. 61-69.

C. R. de R. de Cesare, dans S.E., t. VIII, 1964, p. 124.

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TRAVAUX EN COURS

GRANDE-BRETAGNE

EDITIONS.

VAN EMDEN, W., Girard de Vienne. Traduction française de la Karlamagnus Saga. (Nottingham)

JOHNSTON, R.C. et KNOTT, G.A. Fierabas (ms. de l’Escorial). (London)

Mc MILLAN, D. Le Charroi de Nîmes. (Edinburgh)

ROBSON, C.A. « Edition of the B text of the Chanson de Roland, with an English translation of the Norse and Welsh ver- sions, and a reconstruction of the older oral poetry contained in the text. » (Oxford)

ETUDES.

ANDERSON, R. « The Chanson de Roland, Turold and the Anglo-saxon Chronicle. » (Durham)

HACKETT, W.M. La langue de Girart de Roussillon. (London)

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HOGGAN, D.G. « La famille de Guillaume d’Orange dans les chansons de geste. » (Glasgow)

HOLLAND, M. « Form and meaning in the Chanson de Roland. » (Reading)

Mc MILLAN, D. « Etude sur la Chanson de Guillaume. » (Edinburgh)

G. MELLOR (Bristol) L’Epopée franco-italienne. D.D.R. OWEN (St. Andrews) Some Characteristics of the early epic.

I. SHORT (London) Les traductions françaises du Pseudo-Tur- pin.

BULGARIE THOMOV, Thomas S. La Chanson de Roland et le Poème du Cid (à propos de la question des contacts littéraires romans).

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IIIe CONGRES INTERNATIONAL DE LA SOCIETE RENCESVALS

Barcelone, 1-6 septembre 1964.

Mardi, 1er septembre.

Le 1er septembre 1964, dans la Salle des Fêtes du Colegio Mayor Universitario San Raimundo de Peñafort, M. Pierre Le Gentil. Président de la Société Rencesvals, ouvrit le IIIe Congrès Interna- tional de la Société. M. Le Gentil remercia spécialement les orga- nisateurs en particulier M. le Profeseur Martin de Riquer — de l’effort fourni pour la préparation du Congrès ; il signala aussi le nombre des participants, venus de douze pays situés sur trois continents différents, et fit des vœux pour que les travaux du Congrès pussent se dérouler heureusement dans un climat de haute qualité scientifique. La séance du matin fut présidée par M. Erich Köhler (Heidel- berg). M. Barton Sholod (New York) prit d’abord la parole pour lire sa communication sur Charlemagne and Roland. A mysterious relationship ? D’après Mr. Sholod, en raison des preuves histo- riques nouvelles et des études récentes des textes médiévaux latins et romans, il est hautement probable que la relation entre l’Empereur et le Préfet de Bretagne ait été beaucoup plus intime qu’on ne croyait. C’est-à-dire, que, comme l’insinue le Pseudo- Turpin, Charles et Roland ont pu être plus qu’oncle et neveu (comme le soutient l’ancienne tradition épique germanique) ; ils auraient pu être père et fils. On doit accorder une attention toute spéciale à la sœur de Charlemagne, Gisla, généralement consi-

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dérée comme la mère de Roland. Il y a des raisons historiques pour croire que la conduite de Charles vis-à-vis de sa sœur était d’une nature toute particuliere, et cela ne contredit point ce que l’on sait du relâchement des mœurs de l’Empereur, relâchement hérité de ses ancêtres. Dans les chroniques, après et même avant sa mort, les références à un mystérieux « péché charnel » sont abondantes. Dans l’épopée romane telle qu’on la conserve, et dans l’art médiéval, tous les deux basés sur d’anciennes tradi- tions orales, le « péché » de Charlemagne est associé à la nais- sance incestueuse de Roland. Ceci, bien entendu, donnerait des clartés nouvelles sur la naissance et la popularité de la Chanson de Roland, car la mort du héros (associée à l’invasion malheu- reuse et si peu chrétienne de l’Espagne, qui supposait la compli- cité avec les infidèles et l’anéantissement des forces chrétiennes péninsulaires) fut peut-être considérée par la société franque contemporaine comme un châtiment divin des péchés de l’empe- reur. En réponse à une question de M. E. Köhler, Mr. Sholod indiqua que la relation dont il s’agissait était un fait biologique, et non simplement légendaire. Miss Lynette Muir (Leeds) rappela l’exis- tence d’une relation entre Artus et Mordred parallèle à celle qu’on supposait entre Charles et Roland. Mme Rita Lejeune (Liège) — en face de Gaston Paris et de Mr. Sholod lui-même — donna pour assuré que le Pseudo-Turpin, avant la Karlamagnus saga, faisait allusion à cette même relation. Miss Lynette Muir (Leeds) parla ensuite sur le personnage de Charlemagne dans les romans en prose. Les personnages des chansons de geste paraissent rarement dans les romans arthu- riens, et pour cause. Mais il existe un épisode du Tristan en prose qui nous présente Charlemagne conquérant l’Angleterre, où celui- ci voit les prodiges du royaume d’Artus et devise avec ses pairs sur les prouesses des chevaliers de la Table Ronde. Cet épisode, dont nous possédons deux rédactions différentes, fut imité par les auteurs des cycles postérieurs, tant français qu’espagnols, portu- gais et italiens. Pour quelle raison l’auteur introduisit-il Char- lemagne dans son Tristan ? Miss Muir suggère une hypo- thèse intéressante, en supposant que le rédacteur du Tristan dési- rait glorifier le roi de France, nommé couramment « fils de Char- lemagne ». Pour finir Mme Jeanne Wathelet-Willem (Liège) lit sa commu- nication sur le tinel de Rainouard. D’après Mme Wathelet, l’ori-

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gine du fameux tinel dont Rainouard se servit, selon la Chanson de Guillaume, pour faire une affreuse tuerie sur le champ de bataille, serait assez problématique. Le mot tinel, assez fréquem- ment employé en vieux français, est ordinairement traduit par « massue » ; on accepte l’étymologie tina « Kufe ». En rap- pelant que Rainouard avait vécu sept ans avec le tinel dans la cuisine, et en analysant les textes où le mot apparaît, Mme Wathelet suppose que le sens du mot fut originairement — avant que la populairté de Rainouard ait répandu la nouvelle accep- tion — celui de « perche ou support ». Miss W. M. Hackett (Londres) confirma le sens proposé pour le mot tinel par un passage de Girart de Roussillon, et M. Charles A. Knudson (Urbana) fit de même en s’appuyant sur d’autres passages de La Prise d’Orange. MM. Raynaud de Lage (Clermont- Ferrand), G. Moignet (Strasbourg) et Ruggero M. Ruggieri (Rome) manifestèrent quelques doutes au sujet de la discussion présente, sémantique et étymologique. M.D.M. Dougherty (Ore- gon) proposa une autre interprétation du mot, qui fut contre- dite par Mme Rita Lejeune (Liège). La séance de l’après-midi fut présidée par le Professeur Teruo Sato (Tokyo). M. Marco Boni (Bologne) parla des note marginali dell’ « Aspremont » di Chantilly. Le ms. de la Chanson d’Aspre- mont conservé au Musée Condé de Chantilly, rédigé en Italie vers la fin du XIIIe siècle et dont le texte italianisant est semblable à celui du ms. Fr. IV de la Marciana de Venise, présente dans la partie inférieure de la plupart des feuillets de nombreuses anno- tations en italien, qu’on peut dater de la fin du XIIIe siècle ou du commencement du siècle suivant ; elles sont l’œuvre de mains différentes et semblent être (les plus anciennes) des instructions pour les miniaturistes, ou (les plus modernes) des sommaires du contenu de chaque page. De l’étude de ces notes, et de leur langue en particulier, on peut conclure que le ms. de Chantilly fut copié dans l’Emilie septentrionale ou dans la zone occidentale de la Vénétie. M. A. de Mandach (Neuchâtel) insista sur l’affinité entre le ms. Fr. IV de Venise et le ms. de Chantilly, sur la base des titres des laisses. Mr. Geoffrey Mellor (Bristol) prit aussi part à la discussion. M. Jack Gibbs (Birmingham) fit ensuite sa communication sur la bataille de Roncevaux dans les « Anales de España » de D. Joseph de Pellicer (1681), qui répètent le récit du livre La idea de Cataluña (1642) du même auteur, récit fondé sur les Annales

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royales, l’Astronome limousin, la Vita Caroli (avec une variante qui fait de Roland le Britanniæ littoris Praefectus), le Poète saxon... Pellicer s’oppose à l’auteur de la Crónica Silense (Semi- nense), et il nie que les auteurs de la défaite de l’arrière-garde impériale aient pu être les Navarrais, attribuant par contre le fait aux Vascones conduits par Louis le Jeune, fils de Wilfarius (Gaiferos). Le privilège de 845 qu’il cite est indiscutablement faux. Les « gascons » se cachèrent à Altobiscar et la bataille commença près de San Salvador de Ibañeta ; les Francs reculè- rent jusqu’à Roncevaux. A l’encontre du Pseudo-Turpin, Pellicer blanchit Ganelon de la responsabilité du désastre. M. André de Mandach (Neuchâtel) étudia ensuite l’évolution et la structure de la laisse, en analysant quelques chaînes de trans- mission orale, écrite et mixte, à l’aide de graphiques et résumés distribués parmi les assistants. Il est vrai que la laisse subit quel- ques transformations, mais, parmi ses éléments, certains possè- dent un pouvoir de persistance plus grand que d’autres : ils deviennent normalement traditionnels. Souvent le premier vers, le vers d’intonation, forme avec le vers ou les vers suivants une unité, un « verset d’intonation » qui tend à survivre. Suit un « verset de développement » qui survit parfois ; ensuite vient un « verset de revirement » qui possède une grande vitalité et résiste aux changements. Chacun de ces « versets » tradition- nels engendre un certain mouvement d’idées ou de sentiments, il a tendance à se prolonger et à s’amplifier. Un « verset d’into- nation » de trois vers arrive fréquemment à en posséder cinq ou six après la deuxième génération de remaniements. Les additions ont évidemment tendance à se transformer, à moins qu’elles se perdent. Les limites, les fins de « versets » traditionnels, devien- nent estompées, et le « verset » final d’une laisse s’amplifie au point de devenir, après plusieurs remaniements, le point de départ d’une laisse satellite. M. de Mandach étudia ce processus de traditionalisation et de « rifacimento » dans plusieurs textes de la Chanson d’Aspremont. Miss. W. M. Hackett (Londres) signala la parenté possible entre un passage de Venise 4 et les Chansons de toile. M. Ray- mond Joly (Heidelberg) montra un certain scepticisme sur la thèse de M. de Mandach en ce qui concerne la diffusion orale de la chanson de geste, et Mme Rita Lejeune (Liège) apporta diffé- rentes et très utiles précisions sur la récitation des jongleurs, en mettant l’accent sur la mémoire exceptionnelle de certains

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professionnels, mais sans affirmer qu’il s’agît là d’un phéno- mène généralisé. M. Miguel Coll i Alentorn (Barcelone) rappela un texte du Blanquerna de Lulle où le « recomptador de novas » est montre en train d’exercer son métier. M. Ruggero M. Ruggieri (Rome), en citant Nicolas de Vérone, insista sur le fait que le chanteur, pendant les longues chevauchées, devait appartenir à la suite d’un grand seigneur.

Mercredi 2.

La séance du matin était présidée par M. Ruggero M. Ruggieri (Rome). M. Heinz Bender (Giessen) parla de la genèse de l'image épique de Charlemagne, élu de Dieu. A l'encontre de Bédier et de Gaston Paris, il lui semble probable que le mythe de Charle- magne, champion de la chrétienté, « élu de Dieu », soit né au XIe siècle, aidé par la ferveur belliqueuse contre les musulmans et par la nouvelle conception de la chevalerie. Les textes latins, influencés par la Vita Karoli magni, ne mentionnent pas l’aide miraculeuse de Dieu à l’empereur jusqu’au XIIe siècle. Les textes vulgaires contemporains ne font pas davantage allusion au mythe de Charlemagne (mythe auquel contribua sans doute la concep- tion germanique de la royauté sacrée). En même temps que la nouvelle figure de Charlemagne paraît dans la Chanson de Roland, l’Eglise modifie sa position par rapport à la guerre et commence à considérer un miracle accompli pendant le combat comme une preuve de l’élection divine : tel est le cas de l’Empereur. M. Jean Marx (Paris) rappelle que Geffroy de Monmouth conçoit la figure d’Artus en fonction de celle de Charlemagne, s’opposant par là aux témoignages antérieurs, dans lesquels Artus n’a pas un carac- tère particulièrement chrétien. M. Charles A. Robson (Oxford) signale qu’il est difficile de trouver, au moyen âge, un empereur qu’on ne considère pas comme un « élu de Dieu », et ceci déjà au VIIIe siècle. M. Bender souligne qu’il faut séparer l’idée ger- manique de la royauté sacrée, de l’idée chrétienne ultérieure. M. Jean Marx (Paris) note que dans certains poèmes sur les vassaux rebelles (Renaut de Montauban) Charlemagne perd ce caractère d’ « élu de Dieu ». Mme Rita Lejeune (Liège) confirme l’appui de quelques Papes (dans ce cas Calixte II, en face de Grégoire VII) à la conception divine de l’empereur, en rappelant certaines peintures relatives à la légende de Charlemagne, par exemple à Santa Maria in Cosmedin. M. Jacques Stiennon (Liège) élargit la

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documentation sur les peintures mentionnées par Mme Lejeune et fait allusion à d’autres peintures semblables, celles de la Cap- pella Laterana, dans lesquelles Charlemagne, en opposition avec les empereurs germaniques, apparaît comme le paladin de la Papauté et de la Chrétienté. M. Charles A. Robson (Oxford) étudia ensuite l’existence possi- ble d’une Chanson de Roland gasconne. Le dialecte gascon se caractérise par un consonantisme très particulier, qui par certains traits se rapproche du basque et du castillan. Il est probable que ces traits se soient étendus aussi vers le N.-E. ; le provençal ne les conserva pas, néanmoins, et il faut remonter au XVIe siècle pour trouver des textes littéraires gascons. Existe-t-il des traces de ce dialecte dans la versification épique ? On trouve déjà dans le Saint-Léger des rimes approximatives en t : l ; la même tendance reparaît dans la Chanson de Roland 885-893 : part, arz, vassal, cuard, Brigal/ — ant, chaval, balt, Rencesvals, mat. On peut reconstruire toute une série de rimes en dialecte gascon. Ce fait permettrait de formuler des hypothèses qui met- traient en rapport la poésie, rolandienne, à travers les pays bas- ques et navarrais, avec l’épopée castillane. Puis Mr. George Fenwick Jones (Maryland) s’occupa du Rôle du baiser dans les Chansons de geste. Le baiser a une fonc- tion très importante dans la chanson de geste, mais cette fonc- tion n’est pas celle qui le caractérise dans la littérature moderne. Quoique le baiser exprime quelquefois l’affection, le plus souvent il a le caractère d’une signature dans un traité ou dans d’autres conventions, et il possède, partant, un caractère juridique plutôt qu’affectif. Il n’exprime jamais la passion érotique, et il se donne plus entre hommes qu’entre homme et femme. On trouve des antécédents de ce baiser particulier à la chanson de geste dans la littérature grecque et latine, dans l’histoire primi- tive des Francs et dans les fictions latines médiévales ; mais sa source principale paraît se trouver dans la Bible, qui donne les modèles et le vocabulaire nécessaire pour les imiter. Ni la Bible ni les chansons de geste n’emploient des adjectifs ou des adverbes qui marquent une différence entre les divers types de baisers, et elles ne font pas non plus de différence entre les baisers publics de nature politique et ceux, privés, qui expriment des sentiments personnels. Mme Wathelet-Willem (Liège) apporte une citation de l'Alis- cans à l’appui de la thèse de Mr. Jones.

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Mme Rita Lejeune parla pour finir sur quatre toponymes de la Geste de Guillaume d’Orange : Aliscans, Campi Strigilis, l’Ar- champ ou l'Archant, Al Campestres. Parmi ces quatre noms, l’Archamp et Aliscans sont particulièrement connus : ils dési- gnent le champ de bataille où périt Vivien (Chanson de Guil- laume, Aliscans, Chevalerie Vivien). Les Campi Strigilis, dans le fragment de La Haye, voient le triomphe des héros narbonnais sur le païen Borel et ses fils. Al Campestres figure dans un office du XVe siècle (pour le moins), dans lequel Vivien apparaît orné de traits de sainteté (Saint Vezian). Les trois premiers termes cités ont suscité, ainsi que l’on sait, quantité d’études et de controverses. Où les localiser ? On n’est pas encore arrivé à une conclusion universellement acceptée. La communication de Mme Lejeune n’a pas la prétention de déterminer la localisation d’après la logique ou le manque de logique des textes et des contextes : elle se contente d’aborder le problème d’un autre côté, en considérant en même temps les formes des quatre topo- nymes et en s’interrogeant sur leur signification, sur leur racine et sur l’élément qui leur est peut-être commun (Campus ?). M. Maurice Broëns (Barcelone), sur la base d’une allusion à Martres-Tolosanes, signale l’existence de légendes locales sur Vivien qui se rapportent à la nécropole préhistorique située là. En réponse à une question de M. Ulrich Mölk (Heidelberg), Mme Lejeune déclara que la dérivation traditionnelle Aliscamps

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sa patrie. Avec ce procédé, Homère met en lumière l’attitude de Calypso, qui ne désire pas le départ d’Ulysse et tait pour cette raison la promesse de retour au foyer qui lui est faite. M. de Riquer (Barcelone) et Mme Lejeune (Liège) signalèrent l’intérêt présenté par des études comme celle-ci, apparemment si éloignées de la thématique du Congrès, mais si pleines de sug- gestions. A la demande de M. de Riquer, M. J. Alsina exposa quelques caractéristiques de l’épopée primitive grecque. Mlle Madeleine Tyssens (Liège) étudia ensuite le siège d’Orange. La chanson de La prise d’Orange, telle que nous la possédons, manque évidemment d’une suite qui devait raconter comment le chef des infidèles, Tibaut, dépossédé par Guillaume, tâchait de reprendre sa ville et se présentait pour assiéger les Français à Orange. Que peut-on penser de ce récit perdu ? Etait-il une ancienne chanson ou, par contre, un poème récent ? A quel moment a-t-il disparu et pourquoi, de sorte qu’il ne figure plus dans aucun recueil cyclique ? M. Charles A. Knudson souleva quelques questions textuelles ; Mlle Tyssens pense que 'D est une refonte d’un original ancien très important, et que E est une version indépendante de la vulgate. M. Ruggero M. Ruggieri (Rome) parla pour finir sur Alda la Bella a Vienna e a Blaia : dati e risultati di un raffronto tra il primo « Roland rimé » e i « Fatti di Spagna ». En comparant l’épisode d’ la Belle tel qu’il se déroule dans les Roncevaux avec celui des Fatti di Spagna, texte du XIVe siècle en prose pro- cédant de l’Italie septentrionale, on voit aussitôt que dans ce dernier il est beaucoup plus court et beaucoup plus résumé. La comparaison des textes permet de montrer les nombreuses coïn- cidences entre les Fatti et le premier Roland rimé, formé par les mss V 4, V 7 et C ; la graphie de certains noms propres suggère un rapprochement entre les Fatti et V 7, mais en général le rifa- cimento italien n'offre pas de concordances exclusives avec un seul des trois mss contre les deux autres. La deuxième partie de l’exposé de M. Ruggieri fut consacrée à l’examen de la tech- nique stylistique des Fatti, s’intéressant plus spécialement aux répétitions des synonymes et aux expressions de douleur. M. Ruggieri fit quelques observations tendant à montrer que l’auteur italien garde une certaine indépendance à l’égard de son modèle, le Roland rimé, ainsi que le montrent les caracté-

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ristiques les plus saillantes de son art : sa prose très expres- sive, douée d’une vivacité toute populaire.

Jeudi 3. Séance présidée par M. Charles A. Knudson (Urbana). M. Anto- nio Ubieto (Valence, Espagne) lut une nota para la cronología de la « Chanson de Roland ». Il rappela que dans la traduction castillane de la Crónica de Sahagún (dont l’original latin, aujour- d’hui perdu, remonte à l’an 1117) figure le chevalier catalan dit « Geraldo el diablo », lequel, nous dit-on, jurait « por el vivo diablo », expression qui pourrait avoir des rapports avec « le vif diable » de la Chanson de Roland. M. Charles A. Robson (Oxford) et M. de Riquer (Barcelone) posèrent le problème de la possible valeur intensive de vif et de sa correspondance avec une réelle différenciation, visible peut- être chez les théologiens contemporains. M. Raymond Joly (Hei- delberg) interpréta la phrase comme une opposition au syntagme courant Dieu vivant (dans des expressions comme « en nombre de Dios vivo »). Mr. Jones (Maryland) rappela la locution anglaise « a very living devil ». M. Miguel Coll i Alentorn (Barcelone) traita ensuite de la legenda de Girart de Rosselló i Cataluña. Déjà en 1955 M. Coll affirmait que la légende de Girart de Roussillon n’avait été intro- duite en Catalogne que vers 1150, et qu’en conséquence il n’y avait aucun témoignage d’un transfert supposé de la légende de Girart de Vienne en Roussillon vers la fin du Xe siècle, à l'encontre de ce qui avait été soutenu par M. René Louis. Il affirmait aussi que le nom du comte Girart Ier de Roussillon, personnage réel et histo- rique, ne pouvait pas provenir de l’influence du Girart de Roussil- lon légendaire. C’est un processus inverse qu’il faut envisager. M. Coll affirma donc que le nom de Girart n’appartient pas à la tradition catalane et n’a jamais été très employé en Catalogne; et il supposa que le rôle important joué par un Girart de Rousil- lon historique dans la première croisade attira l’attention de l’auteur du Roland d’Oxford ou celle de son modèle, lorsqu’il entreprit de composer le cortège des héros, opération par laquelle il cherchait à flatter les personnalités contemporaines en don- nant un rôle glorieux à leurs ancêtres réels ou imaginaires ; il inventa ainsi comme ancêtre de son contemporain Girart de Roussillon, un certain Girart de Roussillon le Vieux, « l’ancien »

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qui s’oppose au Girart réel tout en le rappelant. Le premier auteur qui — avant 1115 — voulut renouveler la matière des anciens poèmes sur Girart, prit ce Girart « de Roussillon », direc- tement ou indirectement, à la Chanson de Roland, et le mit à la place de l’ancien Girart épique (de Vienne). Il eut conscience que la substitution le forçait à donner un ton « catalan » à son poème ; son œuvre est peut-être celle que M. Louis appelle le « Girart de Bruxelles ». De nombreux témoignages montrent que, en des époques moins anciennes, les Catalans prirent ce légen- daire Girart pour leur compatriote. Dans sa réponse à M. Charles A. Knudson (Urbana), M. Coll déclara être d’accord avec l’hypothèse de M.R. Louis sur le Girart de Bruxelles. Mme Rita Lejeune (Liège), tout en agréant une bonne partie de l’exposé de M. Coll, sollicita quelques éclair- cissements, et rejeta la possibilité que le Girart de la Chanson d’Oxford doive quelque chose au Girard de Vienne. Miss W. M. Hackett (Londres) prit aussi part à la discussion. M. Geoffrey Mellor (Bristol) étudia enfin l’itinéraire de Charle- magne et les noms de lieu dans la « Chanson de Roland ». D’après lui, Charlemagne entra en Espagne par l’Est et sortit par l'Ouest, et quoique la Chanson de Roland soit localisée uniformément dans l’Ouest, les noms de lieu qu’elle contient peuvent être iden- tifiés avec des points de l’Orient de la Péninsule. M. Charles A. Robson (Oxford) exprima son scepticisme devant la possibilité d’une quelconque identification des noms de lieu du Roland. Mme Rita Lejeune (Liège) insista sur le besoin de faire le partage entre ce qui est historique et ce qui est épique, et fit allusion à d’autres hypothèses sur le chemin parcouru par Char- lemagne. M. Antonio Ubieto (Valence, Espagne), signala une série de chemins du Nord de l'Espagne qui auraient pu servir aux troupes françaises, en particulier celui de Lescun à Sara- gosse, par Aspe et Siresa ; il rappela l’hypothèse de l'historien aragonais Garcia Arista (qu’il est en train de contrôler), laquelle tend à identifier les noms de lieu de la Chanson avec certains noms de la région de Tarazona, à 20 kilomètres de Tudèle ; et il envisagea enfin la possibilité que la « terre certaine » fût la région que les historiens arabes nommaient Cerdaña ou Carta- gena, en Navarre.

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Vendredi 4.

La séance du matin était présidée par M. Pierre Le Gentil (Paris). M. Teruo Sato (Tokyo) traita du pathétique dans la « Chanson de Roland » et dans le « Héiké-Monogatari », litté- rature japonaise épique du début du XIIIe siècle. Essai de compa- raison thématique. Il affirma que, dans la chanson française, le pathétique se manifeste essentiellement dans les descriptions de la tendresse humaine, de la mort et le planctus. Les des- criptions du premier type sont très peu variées dans la geste, tandis que dans le Héiké elle sont très variées et très nombreu- ses. Il continua par une fine analyse stylistique, montrant dans le Roland, dès la deuxième scène de l’ jusqu’à la mort du héros, une progression de l’élan poétique, dans laquelle le poète mit en jeu toutes sortes de procédés émotifs. M. Raymond Joly (Heidelberg) sollicita des précisions sur le public auquel était destiné le Héiké (il était essentiellement aris- tocratique et populaire seulement par exception). Répondant à la demande de M. Raynaud de Lage (Clermont-Ferrand), M. Sato indiqua que la langue du Héiké est une sorte de prose rythmique M. David M. Dougherty (Oregon) demanda la bibliographie du genre. M. Maurice Delbouille (Liège) s’intéressa à la transmis- sion de l’œuvre ; M. Sato répondit qu’il s’agissait d’une produc- tion surtout chantée, transmise par écrit. M. Ulrich Mölk (Heidelberg) s’occupa ensuite du motif litté- raire du reconoistre au parler dans les chansons de geste et dans les premiers romans courtois. Le thème est inconnu des gestes, même dans les moments dialogues (Roland-Olivier, Gui- borc-Guillaume, Geriaume-Huon...) les plus propices pour son apparition. C'est le roman qui découvrit la voix humaine comme trait caractéristique de l'individu, au point que Chrétien de Troyes se voit obligé d’expliquer comment deux chevaliers peu- vent se parler sans se reconnaître. Cette thèse se voit confirmée par la Folie Tristan, où ce motif ne paraît que dans la version courtoise. Puis M. Maurice Broëns (Barcelone) présenta une communica- tion sur les noms propres wisigoths dans la « Chanson de Roland ». Il signala que de nombreux noms de peuples, pays et personnages, que la chanson présente comme « sarrasins », résis- tent à toute analyse étymologique non orientée vers le gothique.

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L’ancienne rivalité franco-gothique (qui arriva à sa plus haute tension en 542) peut expliquer le fait que les noms des anciens antagonistes, conservés par la tradition orale, aient servi plus tard pour raconter la geste de Charlemagne et de Roland. M. Paul Aebischer (Lausanne) signala quelques-uns de ses travaux sur des sujets analogues et ne trouva pas la thèse de M. Broëns suffisamment contrôlée. M. Paul Aebischer (Lausanne) posa enfin le problème de trois personnages en quête d’auteurs : Roland, Olivier, Aude. Contri- bution à la génétique de la « Chanson de Roland ». A la suite de M. Menéndez Pidal, il se demanda si le nom de Roland ne fut pas introduit dans quelques familles de mss de la Vita Karoli (et dans plus d’un diplôme, faux ou douteux, où le préfet est mentionné) sous l’influence des chansons populaires. Une chanson sur Girart de Vienne très connue au XIe siècle et résu- mée dans la Karlamagnus saga nous présente le couple Olivier- Roland si solidement constitué qu’on doit peut-être la rendre responsable de la mode onomastique consistant à appeler le frère aîné comme le neveu de Girart et le cadet comme le neveu présumé de Charlemagne (mode qui, au siècle suivant, intervertit la relation sous l’influence d’une nouvelle chanson de geste, le Roland). Peut-être cette chanson sur Girart apportera-t-elle le nom d’Aude ? Si grand que fût le génie de l’auteur de la Chanson de Roland, il est vraisemblable qu’il n’a pas tout inventé, et que s’il sut rendre intensément dramatique l’opposition de Roland et d’Olivier ainsi que la mort d’Aude, il a dû se limiter à mettre admirablement en œuvre les données fournies par ses prédé- cesseurs, en particulier le Girart de Vienne. De sorte que le Roland d’Oxford, plutôt que le travail de masses anonymes, nous apparaît comme une œuvre d’art élaborée par le lent et long travail de multiples remanieurs. La séance de l’après-midi fut présidée par M. Ramón Menén- dez Pidal (Madrid). M. Cesare Segre (Milan) s’occupa des pro- blemi dell’edizione della « Chanson de Roland ». M. Segre, convaincu de l’unicité caractéristique du stemma codicum, s'est proposé de préciser l’apport de quelques traditions ; par exem- ple, celui des laisses assonancées contenues dans les mss dits rimés, ou celui de la traduction en haut allemand, la seule qui puisse aider à la reconstitution du texte d’Oxford à partir du v. 3862. Tandis que la critique, dans les dernières décennies, s’est consacrée tout particulièrement à l’analyse des épisodes

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pris isolément, considérés du point de vue de leur structure narrative, on a abandonné l’examen comparatif des différents textes. M. Segre, à l’aide de graphiques et de schémas, donna quelques exemples précis des questions à résoudre à leur propos. M. Menéndez Pidal (Madrid) se montra désireux de connaître l’opinion de M. Segre sur le caractère, totalement ou partielle- ment écrit, de la tradition du Roland. M. Philippe Menard (Paris), étudia le thème comique du « nice » dans la chanson de geste et le roman arthurien. L’exa- men du thème dans Aïol, Le chevalier au cygne, , Peredur, Perceval et sa première suite, Fergus, etc., montre l’énorme supériorité littéraire de Chrétien et son influence sur le roman ultérieur. Néanmoins le développement du motif, dans son origine, ne peut pas s’expliquer par des influences concrètes, et pour cette raison les cas de ressemblance doivent être attribués à une mentalité commune : le thème reflète quel- ques tendances de la sensibilité et de l’imagination médiévales. MM. Maurice Delbouille (Liège) et Jean Marx (Paris) signa- lèrent l’utilité d’étudier la niceté de Perceval en rapport avec les sources possibles de Chrétien. M. Erich Köhler (Heidelberg) apporta des indications sur le caractère de « sauveur » que revèt dans la mythologie indo-européenne le nice arrivé de la forêt. Mlle Jeanne Lods (Paris) prit aussi part au débat. M. Maurice Delbouille (Liège) parla enfin sur les chants épi- ques serbes et l’épopée vivante. M. Delbouille avait déjà appelé l’attention de la critique sur le rôle que les épopées françaises, entrées à travers Venise et Raguse en Yougoslavie, ont pu jouer dans la naissance de l’épopée serbo-croate. Nés au XIVe ou au XVe siècle, ces poèmes présentent beaucoup de caractères communs avec les gestes françaises, particulièrement dans leur thème central, la lutte contre l’infidèle, et dans quelques-uns de leurs thèmes narratifs. La ressemblance entre le décasyllabe français épique et le décasyllabe serbo-croate suggère une relation de dépendance. D’autres rapports, enfin, permettent de défendre avec succès la thèse de l’origine française des chansons épiques de Yougoslavie. M. Menéndez Pidal (Madrid) réaffirma quelques caractères de la doctrine néotraditionaliste, avec une particulière insistance sur le rôle de la tradition orale, les aspects de la culture des jon- gleurs, etc. Mme Rita Lejeune (Liège) signala la grande valeur

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des congrès de la Société, qui permettent, à travers le contact humain direct, d’arriver à une connaissance plus juste et plus objective du champ de nos travaux. Miss W.M. Hackett (Lon- dres) mentionna, au sujet du thème traité, le prologue de Girart de Roussillon ; M. Delbouille, dans sa réponse, se déclara éloigné d’un « bédiérisme » strict.

Samedi 5.

La séance matinale fut présidée par M. Paul Aebischer (Lau- sanne). M. Charles A. Robson (Oxford) donna lecture de la com- munication de M. Stephan G. Nichols (Los Angeles) sur les interventions de l’auteur dans « Le siège de Barbastre ». Afin de montrer la nature « créative » des chansons de la fin du XIIIe siècle, M. Nichols étudie l’individualité de l’auteur du Siège, toujours présent dans son œuvre en tant que critique, commentateur intéressé, juge..., soucieux de son public, s’oc- cupant de son art, de son sujet, de ses personnages. Quelques- unes de ses interventions visent surtout à assurer la solidité structurale de la geste, tandis que d’autres servent de contre- point à l’action principale. Dans tous les cas, la présence de l’auteur dans le Siège s’accompagne de l’emploi d’un procédé stylistique fondamental. M. Alberto Varvaro (Naples) parla ensuite sur « Le Couronne- ment de Louis » e la prospettiva epica. Malgré l’attention de la critique, un élément précieux pour l’étude de la poésie épique des pays les plus différents est resté dans l’ombre : la poésie épique ne se réduit nullement à sa technique de composition, laquelle ne la définit que partiellement ; bien au contraire, elle est caractérisée par le relief historico-national particulier de sa thé- matique, et par la place qu’elle occupe dans la formation d’une conscience culturelle collective ; et cet aspect intime et essentiel est celui qui conditionne intérieurement la structure des chan- sons de geste. Le cas du Couronnement est particulièrement ins- tructif. Si l’on tient compte de cette nature particulière de l’épo- pée, les préoccupations de la philologie du siècle dernier, les pro- blèmes de Bédier, profitent d’un éclairage nouveau, et l’on donne sa pleine valeur à la « problématique éthico-historico-poli- tique de la chanson de geste ». M. Jean Vernet (Barcelone) pour finir s’occupa d’Antar y España. La Sirat Antar est l’un des rares romans arabes de che-

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valerie qui ait reçu quelque attention de la part de la critique moderne. Dans cet ouvrage à l’affabulation compliquée on peut séparer deux noyaux principaux indépendants, dont l’un, qui est ancien, et dans lequel on décrit seulement les pays du pro- che Orient, s’est accru avec des matériaux d’origine différente. Il faut en outre signaler le manque de précisions temporelles et géographiques et la valeur littéraire assez relative du roman, en s’arrêtant spécialement sur certains passages dans lesquels est mentionnée « la cité de al-Andalus ». M. Menéndez Pidal (Madrid) souligna la supériorité de l’an- cienne littérature arabe.

* * * Le même samedi 5, à midi, eut lieu l’Assemblée générale de la Société Rencesvals prévue par les statuts. Le président de la Société, M. Pierre Le Gentil, prit la parole pour souligner d’abord les différents efforts et les aides diverses qui contribuèrent à la magnifique réalisation de ce IIIe Congrès international. Il remercia en particulier M. Martín de Riquer et ses collaborateurs, l’Academia de Buenas Letras de Barcelona et la Fondation March, l’Ayuntamiento de Barcelone et tous ceux qui travaillèrent de façon si efficace et si active au succès du Congrès. Il signala les bienfaits d’une rencontre périodique entre les membres de la Société Rencesvals, bienfaits qui, à tra- vers le contact humain, favorisent sûrement le travail scienti- fique. Accueillant la proposition de M. Erich Köhler, M. Le Gentil annonça que le IVe Congrès international aurait lieu à Heidel- berg. Il rendit aussi compte des travaux préalables à la publica- tion du Bulletin bibliographique et pria les collaborateurs de remettre au plus vite les matériaux recueillis. Afin de centraliser et de rendre plus facile la vie matérielle de la Société, il annonça la nomination d’un nouveau trésorier, M. Charles Senninger (Paris), qui vient remplacer M. Henri Roussel (Lille). Il rendit aussi compte de la constitution définitive de la Société en accord avec les exigences de la loi française, et signala l’ouverture d’un compte courant à la Banque, la Société générale, Agence G, Paris. Puis le Bureau international qui terminait son mandat fut réélu par acclamation ; il est constitué comme suit : Président : M. Pierre Le Gentil (Paris).

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Vice-présidents : M. Martín de Riquer (Barcelone) ; M. Maurice Delbouille (Liège). Trésorier : M. Charles Senninger (Paris). Secrétaire : M. William S. Woods (New Orléans) qui a depuis cédé sa place à M. Nichols (Wisconsin). M. Le Gentil remercia ensuite tous les membres du Congrès — et M. Ramón Menéndez Pidal en particulier — de leur assistance et de leur collaboration, et adressa un souvenir plein d’affection à M. Jean Frappier, empêché de se rendre à Barcelone. M. Maurice Delbouille, vice-président, prit la parole pour rap- peler que la création de la Société Rencesvals avait été une idée de M. de Riquer, et pour le remercier très sincèrement du soin qu’il avait déployé pour la réussite du IIIe Congrès international, remerciements qu’il voulut symboliser dans des cadeaux que les membres du Congrès offrirent à Mme de Riquer, à Mme Noy et à M. Gabriel Oliver. M. Pierre Le Gentil déclara close l’Assemblée. * * * La séance de l’après-midi fut présidée par M. Maurice Del- bouille (Liège). M. Charles A. Knudson (Urbana) présenta sa communication sur Quel terrain faut-il concéder au néo-tradi- tionalisme ? Le cas de la « Chanson de Roland ». L’individua- lisme, incarné par J. Bédier, est un scepticisme systématique en face du traditionalisme et, en outre, une doctrine positive dans sa façon d’aborder le problème des origines. Le néo-traditiona- lisme moderne chante victoire en assaillant, avec des armes et des techniques nouvelles, les positions les plus extrêmes et les plus vulnérables de Bédier, lequel niait toute tradition histori- que orale effective, entre l’époque carolingienne et les chansons conservées, et minimisait la dette du Poète à l’égard de ses devanciers, obstiné qu’il était dans la défense de l’unité du Roland d’Oxford, alors qu’il est facile de percevoir jusqu’à quel point les œuvres françaises du moyen âge sont soumises à des processus de refonte. C’est précisément sur cette expérience de Bédier qu’il faut baser notre méfiance en face de la prolifération d’hypothèses trop audacieuses ou devant le dépècement des textes pour reconstruire leurs stades antérieurs. Dans la mesure où nous sommes en face de textes intelligemment structurés et où nous pouvons affirmer que certains poèmes, tel le Roland,

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sont très supérieurs à d’autres, et par leur inspiration et par leur économie structurelle, il y a la place pour une théorie individualiste, car il est alors impossible de tout expliquer par la transmission orale, l’improvisation, le travail collectif de plu- sieurs générations de remanieurs et de récitants. M. Pierre Le Gentil (Paris) signala une fois de plus la possi- bilité d’une conciliation des deux théories, en faisant une part légitime à la tradition et une autre à la création individuelle. Mme Rita Lejeune (Liège) admit une élaboration partiellement traditionnelle et nia que le couple Roland-Olivier fût une création de l’auteur du texte d’Oxford. M. Maurice Delbouille (Liège) rappela qu’on peut encore admettre l’existence d’un « architecte », d’un constructeur génial qui, avant le texte d’Oxford, aurait introduit l’épisode de Baligant (cas semblable à celui du Tristan). M. Helmut Hatzfed (Washington) cita les travaux de M. Zumthor : en se fondant sur eux ainsi que sur diverses considérations stylistiques et historiques, on peut aban- donner presque complètement l’idée d’une tradition exclusive- ment littéraire. Miss W.M. Hackett (Londres) apporta d’autres précisions et d’autres suggestions à ce sujet. M. Menéndez Pidal (Madrid) insista sur la faillite des vues individualistes après la confirmation de l’existence du couple Roland-Olivier avant le texte d’Oxford ; il nia la précellence de celui-ci, mais accepta l’intervention de plusieurs remanieurs géniaux, en s’appuyant sur des exemples espagnols. M. Menéndez Pidal (Madrid) compara ensuite los cantares épi- cos yugoeslavos y los occidentales. El « Mió Cid » y dos refundi- dores primitivos. Par l’examen de The singer of tales (1960) de A.E. Lord, il signala la coïncidence des recherches faites sur la poésie épique de Yougoslavie et celles réalisées sur les chansons romanes et la poésie espagnole traditionnelle : la poésie de trans- mission orale offre un texte fluide et changeant, dont l’original premier est impossible à atteindre ; le chanteur remanie ce qu’il chante ; dans les refontes épiques le dénouement se prête à plus de changements que le commencement. Le chanteur yougoslave, improvisateur continuel, repousse le texte qu’il sait par cœur et le transforme entièrement, mais une telle improvisation, atten- tatoire à la tradition et à la dignité littéraire, est inconnue des jongleurs occidentaux. Nonobstant, les chanteurs yougoslaves répètent eux aussi des vers traditionnels et ne transforment pas l’ensemble du poème. Lord élimine le concept de « variante », car

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il n’y a pas un « original » dont on puisse s’écarter, quoiqu’il existe un prototype collectif, présent dans la mémoire des chan- teurs, et soumis à de petites variations. Les chanteurs qui conservent, en le faisant « varier », le poème traditionnel, ne sont pas les propagateurs uniques ; il se trouve aussi tel ou tel exécutant qui modifie certaine portion du poème, généralement la fin : ce type de remanieur est indispensable pour renouveler une chanson trop répétée. En somme, la chanson orale vit en variantes et croît en refontes — très différentes des continuelles improvisations yougoslaves. Le Cid, en tant que héros tardif de l’épopée occidentale, est un excellent exemple qui permet de voir la naissance, vers l’année 1100, d’un poème dont le texte versifié se maintient en état de conservation très fidèle plus d’un demi-siècle après, époque où l’on refond la partie finale. La mémoire a agi ici à la façon d’une « écriture analphabétique », en s’opposant aux refontes totales dans chaque récitation, con- trairement à ce qui se passe en Yougoslavie. M. Pierre Le Gentil (Paris) traita enfin des tendances actuelles de la critique et de l’interprétation des chansons de geste. Lors- qu’il s’agit d’œuvres comme les chansons de geste, dans lesquelles une société très différente de la nôtre exprime sa conception de la vie et ses aspirations, leur interprétation par la critique litté- raire doit s’appuyer sur des connaissances historiques très pro- fondes, mais celles-ci ne sont pas les seuls appuis indispensables. La sociologie appliquée à l’épopée médiévale ouvre des perspec- tives nouvelles, stimule l’analyse, mais entraîne aussi des risques, en ce qu’elle se prête à des fantaisies dépourvues de fondement et de prudence. On peut dire aussi que certaines tentatives antihistoriques, telles la psychocritique, le structuralisme intel- lectualiste, la « nouvelle critique » américaine, sont de peu d’utilité pour l’étude de l’épopée médiévale. Leo Spitzer, suc- cessivement ou simultanément stylisticien, structuraliste, freu- dien, signala à la fin de sa vie qu’on ne doit pas aborder tous les textes d’un seul et même point de vue, et que le critique doit se servir avant tout de cette vertu de sympathie que toute phi- lologie bien comprise commande. Après sa communication, et en tant que président de la Société, M. Le Gentil déclara terminé le IIIe Congrès international de la Société Rencesvals.

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LES IMPRESSIONS D’UNE CONGRESSISTE

Quand on songe au IIIe Congrès Rencesvals, la première impression qui revient à l’esprit est la cordialité de l’accueil que les quelques cent participants reçurent au Colegio Mayor Uni- versitario San Raimundo de Peñafort, où se tenaient les sessions de travail. M. Martin de Riquer, président de la Real Academia de Buenas Letras de Barcelona, vice-président de la Société Ren- cesvals et grand animateur du Congrès, ainsi que le secrétaire M. Noy, qui se dévoua sans compter, et leurs divers colla- borateurs mirent tout en œuvre pour le confort et la satisfaction de chacun. Le Colegio Mayor, vaste et luxueux bâtiment moderne, ouvert spécialement pour les congressistes en cette période de vacances, fut un endroit où il faisait bon vivre : que ce soit dans le sympathique bar, où les participants se retrouvaient volon- tiers avant et après les séances pour tenir ces conversations particulières qui constituent souvent un des intérêts majeurs des congrès, ou dans les petits salons si coquettement ménagés çà et là, ou autour des tables rondes où se groupaient, munis de leurs plateaux de self-service, les congressistes aux heures de repas, ou encore dans les prestigieux campos deportivos univer- sitarios dont la fraîche et coquette piscine tenta souvent les congressistes et surtout les personnes qui les accompagnaient (car les congressistes, eux, devaient travailler !), partout les organisateurs, en offrant le confort, surent faire régner la bonne humeur. Ceux surtout qui avaient la bonne fortune de loger dans les coquettes chambres d’étudiants éprouvèrent la douce illusion d’être rajeunis — d’un nombre plus ou moins grand d’années — et de vivre une vie idéale d’étudiants, d’étudiants sans examen ! On travailla beaucoup à Barcelone, mais il est un moment où

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« le Congrès s'amuse » et, si les divertissements furent de qua- lité, le plaisir n'en fut pas moins vif. Une après-midi et une soi- rée, celles du jeudi 3 septembre, et toute la journée du diman- che 6 avaient été réservées aux délassements. C’est l’Ayunta- miento de Barcelona qui avait pris la charge de l’organisation des distractions du jeudi après-midi. La promenade à travers la ville commença par la traversée des nouveaux quartiers ouvriers ; d’autre part, le déplacement de plusieurs gros auto- cars provoqua dans le vieux quartier un somptueux embou- teillage qui valait le spectacle. A côté de ces menus incidents, quel régal de parcourir les ramblas animées, de visiter la biblio- thèque, le barrio gótico et la cathédrale, sous la conduite, aussi experte que dynamique, de M. Bohigas ! L'Excelentisimo Ayuntamiento, qui offrait le dîner du soir, avait eu la délicate attention de l’organiser dans un luxueux res- taurant dont la terrasse s’ouvre sur l’étonnante fontaine lumi- neuse aux combinaisons de couleurs et de mouvements qui peu- vent varier presque à l’infini et qui fonctionnait ce soir-là spé- cialement en l'honneur des congressistes. Ceux-ci étaient solli- cités à la fois par lu délicatesse des mets abondants, le charme d’une musique entraînante et la beauté artistique des formes et des couleurs : le goût, l’ouïe, la vue, tout était flatté. Volontiers on se serait attardé dans ce séjour enchanteur... et l’on s’attarda d’ailleurs. Il fallut cependant partir, car une séance de théâtre médiéval, donnée dans l’austère, mais grandiose salon del Tinell, devait offrir aux participants un régal plus intellectuel. Deux troupes d’acteurs représentèrent des jeux liturgiques du XIe siècle : De tribus Mariis et De peregrino. La noblesse du drame liturgique, impeccablement interprété, avec le soutien de la chorale de Montserrat, l’action se déroulant devant le mur majestueux de l’énorme salle, donnèrent vraiment aux specta- teurs un sentiment de très grande et très pure beauté. L’Auto de los Reyes Magos (la plus ancienne manifestation du théâtre en langue espagnole, conservé de façon d’ailleurs incomplète dans un manuscrit trouvé à Tolède, qui suit le texte évangélique de saint Matthieu), tout en paraissant plus grêle, plus naïf, ter- mina de façon fort agréable une soirée particulièrement instruc- tive pour qui s’intéresse à la naissance du théâtre. Les organisa- teurs n’auraient pu choisir cadre plus prestigieux et mieux appro- prié pour une évocation d’une telle qualité artistique que le site du barrio gótico.

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La journée du dimanche fut consacrée à une excursion qui mena les participants à travers une série de monuments romans catalans. La halte la plus longue fut consacrée à la petite ville de Vich, dont le musée, particulièrement intéressant pour l’art roman et gothique catalans, retint longuement les visiteurs. Au retour, le cloître de San Cugat del Vallès devait laisser une impression inoubliable dans l’ocre du couchant. Et il y avait Barcelone elle-même avec ses ramblas animées, ses merveilleux jardins du parc de Monjuich, son pueblo español aux pittoresques maisonnettes d’artisans et tant de beautés ou de curiosités qui sollicitèrent les familles des congressistes et... souvent aussi bien sûr les congressistes eux-mêmes !

J. WATHELET-WILLEM.

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SOCIETE INTERNATIONALE RENCESVALS

Liste des Membres

ADLER, Prof. Alfred, 49, Garden Place, Brooklyn, New York. AEBISCHER, Paul, Prof. à l’Université de Lausanne, route d’Arruffens, Romont, C. de Fribourg. ANDERSON, R., St. Cuthbert’s Society, 12, South Bailey, Durham. ARDENNE, Mlle Simonne d’, Prof. à l’Université de Liege, Sol- waster, Sart-lez-Spa ARINAGA, Hiroto, Prof. à l’Université de Tôhoku, 34, Kaw - rayama, Dainohara, Sendai-shi. ARMISTEAD, Prof. S.G., Department of Spanish and Portu- guese, University of California, 405 Hilgard Avenue, Los Angles, 24, California. AURIAULT, J.M., 3, rue de Vaugirard, Paris 6e. AVALLE, Prof. Silvio, Università di Torino. BAL, Willy, Prof, à l’Université Lovanium, B.P. 108 ; Léopold XI ; Jamioulx (Belgique). BANASEVIC, Prof., Faculté de Philologie,Studentski trg 3, Belgrade. BARNETT, Mrs., Kenbrook, Fitzroy Park, London, N. 6. BAROIN, Mme Jeanne, 3, av. de la Division-Blindée, Mulhouse. BARTHELEMY, André, Docteur en Médecine, 37, rue des Aca- cias, Paris 17e. BATAILLON, André, Membre de l’Institut, Administrateur hono- raire du Collège de France, 14, rue de l’Abbe-de-l'Epée, Paris 5e. BENDER, Karl Heinz, Romanisches Seminar der Universität Giessen, Diezstr. 15.

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BENEDETTI, Esio, Prof. à la Faculté des Lettres de Montpellier. BERTOLUCCI-PIZZORUSSO, Prof. ssa Vleria, Università di Pisa. BEZZOLA, Reto R., Prof. à l’Université, Schönbühlstrasse 14, Zürich 32, Suisse. BLAESS, Miss M., Department of French, The University, Sheffield. BLANC, M., Department of French, Birkbeck College, Malet Street, London W.C.1. BLANCHET, Mlle Marie-Claude, Professeur à l’Institut britan- nique, 19, rue de Marignan, Paris 8e. BOGDANOV, Miss F., Department of French, The University, Manchester 13. BONI, Prof. Marco, Università di Bologna. BOURCIEZ, Jean, Prof. à la Faculté des Lettres de Montpellier. BRANCIFORTI, Prof. Francesco, Università di Messina. BRATTO, Docent Olaf, Antenngatan 27 B, Järnbrott, Suède. BRAYER, Mlle Edih, Archiviste-paléographe, attachée à l’Institut de Recherche et d’Histoire des textes, 15, rue de Berne, Paris 8e. BRERETON, Miss G.E., Royal Holloway College, Englefield Green, Surrey. BROOK, L.C., Department of French, The University, Birmin- gham 15. BROWNE, Miss S., 171, Reading Road, Wolningham, Berks. BRUMMER, R., Prof. à l’Université de Mayence, directeur du « Dolmetscher-Institut » Germesheim, Germerscheim, Am Messplatz, 5. BRUNEL, Clovis, Membre de l’Institut, 11, rue Cassette, Paris 6e. BURGER, André, Prof. à l’Université, 16, avenue Peschier, Genève, Suisse. CACCIA, Prof. Ettore, Istituto Universitario Ca’ Foscari, Venezia. CALIN, Willrain C., Dartmouth College. CALLU-TURIAF, Mme, Bibliothécaire à la B.N., 54, rue Pigalle, Paris 9e. CAVALIERE, Prof. Alfredo, Istituto Universitario Ca’Foscari, Venezia. CLUZEL, Colonel Irénée, 93, quai de Valmy, Paris 10e. COLETTI, Prof. Ferdinando, Istituto Universitario Ca’ Foscari, Venezia. COLLAS, Prof. J.P., 13 b., Heath Drive, London N.W. 3.

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COLOTTE, Pierre, Chargé d’enseign. à la Faculté des Lettres d’Aix-en-Provence, 28, rue Marx-Dormoy, Marseille 4e. CONDEESCOU, Nicolas N., Prof. à la Faculté de Philologie de l’Université de Bucarest, i strada Lisabona, Bucarest III-e, Roumanie. CONTINI, Prof. Gianfranco, Università di Firenze. COQUIN, Maurice, Prof. au Lycée de Toulouse. CORBY, Robert, Conseiller du Commerce extérieur de la France, 21, avenue des Hubies, Vaucresson (S.-et-O.). CREMONA, J., St Catherine’s College, Cambridge. CREMONESI, Prof. ssa Carla, Università di Bocconi-Milano. CREPIN, André, 18, rue Saint-Simon, Amiens. CROWLEY, Profs F.G. et C.J., Université de Saint-Louis. CROZET, René, Prof. à la Faculté des Lettres de l’Université de Poitiers. CURTIS, Miss R.L., Westfield College, Hampstead, London, N.W. 3. DEAN, Prof. Ruth. Mount Holyoke College, South Hadley, Mass. DELBOUILLE, Maurice, Prof. à l’Université de Liège, rue des Vignes, 75, Chênée. DEMAS, Mlle, Faculté des Lettres de Nantes, 2, rue Beaurepaire, Nantes. DESONAY, Fernand, Prof. à l’Université de Liège, avenue Pierre- Curie, 91, Ixelles. DESSAU, Docent A., Rostock, An der Hasenbäk, 9. DEVOTO, D., Maître de Recherche au C.N.R.S., 25, rue Jussieu, Paris 5e. DEYERMOND, A., Westfield College, Hampstead, London, N.W. 3. DIVERRES, Professor A., Department of French, The Univer- sity, Aberdeen. DOUGHERTY, Prof. David M., Dept. of Foreign Languages, University of Oregon, Eugene, Oregon. DUBOIS, Mlle Marguerite-Marie, Maître Assistant à la Faculté des Lettres, 1, av. de l’Observatoire, Paris 6e. DUFOURNET, Jean, Chargé d’enseignement à la Faculté des Lettres, Cité Saint-Michel, Bât. I, av. du Pont-Juvénal, Montpellier. EWERT, Professor A., 15, Blandford Avenue, Oxford. FAY, Prof. Percival B., 955, Mendocino Avenue, Berkeley 4. California.

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FELLMANN, Ferdinand, Romanisches Seminar der Universität Giessen. FLETCHER, Professor J.T.H., Department of French, The Uni- versity, Liverpool. FOULON, Charles, Prof. à la Faculté des Lettres, 165, rue de Fougères, Rennes. FOURRIER, Anthime, Prof. à la Faculté des Lettres de Stras- bourg 10, rue de Porto-Riche, Paris 14e. FOX, J., Department of French, The University, Exeter, Devon. FRANCIS, Miss E.A., 71 Brookside, Headington, Oxford. FRANK, Prof. Grace, 110, Elmhurst Road, Baltimore, Maryland. FRANK, Roberta, 6, Ash Street, Cambridge 38, Massachusetts. FRAPPIER, Jean, Prof. à la Sorbonne, 28, avenue Daumesnil, Paris 12e. GALLAIS, Pierre, Secrétaire général du Centre d’Etudes Supé- rieures de Civilisation Médiévale, 10, rue Saint-Fortunat, Poitiers. GASCA QUEIRAZZA, Prof. Giuliano, Umversità di Torino. GIBBS, J., Department of Spanish, The University, Birmin- gham 15. GOOSSE, André, chargé de cours à l’Université de Louvain, rue Marie-Thérèse, 86, Louvain. GORDON, Prof. Lewis H., 115 Elton Street, Providence 6, Rhode Island. GRIGSBY, John L., Université of California (Berkeley). GUIETTE, Robert, Prof. à l’Université de Gand, Van Djick- straat, 1, Anvers. HACKETT, Miss W.M., Department of French, King’s College, Strand, London W.C. 2. HALL, G., 42 Gyles Park, Stanmore, Middlesex. HAMILTON, Mrs R., Department of Spanish, King’s College, Strand, London, W.C. 2. HAMLIN, F.R., Caius College, Cambridge. HARRIS, R., Magdalen College, Oxford. HASEGAWA, Tarô, chargé de cours à l’Université d’Aichi, c/o Mr Jitsuo Kuzuya, Tamanoi, Kisogawa-chô, Aichi-ken. HATHAWAY, J., Department of French, The University, Bir- mingham. HATZFELD, Prof. H., Dept. of Romance Languages, Catholic University, Washington, D.C.

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HEINIMANN, Sigmund, Prof. à l’Université, Falkenweg 9, Berne, Suisse. HENRY, Albert, Prof. à l’Université de Bruxelles, Square Coghen, 7, Uccle-Bruxelles 18. HOGGAN, D.G., Kilda, Llandre, Bow Street, Cardiganshire. HOLDEN, A.J., Street, Edinburgh 3. HORRENT, Jules, Prof. à l’Université de Liège, rue des Buis- sons, 38, Liège. INGAMELIS, Miss L.E., 27, Hill Street, Saffron Walden, Essex. JAUSS, Hans Robert, Prof. à l’Université de Giessen, Beuern b., Giessen, Ebertstr. 12. JODOGNE, Omer, Prof. à l’Université de Louvain, 15, rue E.- Van-Arenbergh, Louvain. JOHNSTON, Professor R.C., Wesfield College, Kidderpore Ave- nue, London N.W. 3. JOLY, Raymond, Rom. Seminar der Universität Heidelberg, Wieblingen b. Heidelberg, Mannheimerst. 226 b. JONES, George F., 3916 Cloverhill Rd., Baltimore, Maryland. JONIN, Pierre, Prof. à la Faculté des Lettres, 15, rue du Docteur- Dargelos, Aix-en-Provence. KAIL, Prof. Andrée, Dept. of Modern Languages, University of Colorado, Boulder, Colorado. KELLER, Hans-Erich, Prof. à l’Université d’Utrecht, Orange Nassaulaan, 25, Bilthoven (Pays-Bas). KELLERMANN, Wilhelm, Prof. à l’Université de Göttingen, Göttingen, Calsowstr. 71. KENNEDY, Miss E., Department of French, The University, Manchester 13. KNUDSON, Prof. Charles A., Dept. of French, University of Illinois, Urbana, Illinois. KOHLER, Erich, Prof. à l’Université de Heidelberg, Nussloch b., Heidelberg, Jahnstr. 27. KRAUSS, Werner, Prof. à l’Université de Leipzig, Deutsche Aka- demie der Wissenschaften Berlin, Berlin-Hessenwinkel, Kanalstr, 35. LABANDE, E.R., Prof. à la Faculté des Lettres de l’Université de Poitiers. LARRIEU, Mlle Gracie, Chargée d’Enseignement à la Faculté des Lettres, 99, avenue du Parc de Lescure, Bordeaux. LAURENCE, Mrs. K., Department of Spanish, University College of the west Indies, Mona, Kingston 7, Jamaïca.

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LAVAUD, Doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de Poitiers. LEBRETON, Louis, Docteur en Médecine, Bourbriac, Côtes- du-Nord. LECOY, Félix, Prof. au Collège de France, 2, rue de Tourmon, Paris 6e. LEFEVRE, Yves, Professeur à la Faculté des Lettres, 171, rue Judaïque, Bordeaux. LEGGE, Miss M.D., Department of French, David Hume Tower, George Square, Edinburgh 8. LE GENTIL, Pierre, Professeur à la Sorbonne, 133, Bd du Mont- parnasse, Paris VIe. LEJEUNE, Mme Rita, Prof. à l’Université de Liège, 17, rue Saint- Pierre, Liège. LEMARIE, Abbé Charles, Ecole N.-D. d’Orveau, par Segré, Maine-et-Loire. LENAT, R., Prof. au Lycée, 111, avenue Aristide-Briand, Rennes. LINSKILL, Department of French, The University, Liverpool. LODS, Mlle Jeanne, Prof. à l’Ecole Normale Sup. de Jeunes filles, 28, rue de Turin, Paris 8e. LOMMATZSCH, Prof. ém. à l’Université de Frankfurt, Frank- furt a. M., Savignystr. 59. LORIOT, Robert, Professeur à la Faculté des Lettres de Dijon, 15, rue Madame, Paris 6e. LOUIS, René, Prof. à la Faculté des Lettres de Poitiers (Tours). 42, bd Blanqui, Paris 13e. LUCAS, Dr. H., Department of French, The University, Nottin- gham. LUMIANSKY, Prof. Dean Robert, Tulane University, New Orleans, Louisiana. LYONS, Miss. F., Department of French, Bedford College, Lon- don N.W. 1. LYONS, Dr. W.H., Department of French, The University, Sheffield. MAILLARD, J., Prof. au Lycée de Fontainebleau, 14, bd Thiers. Fontainebleau. MANDACH, A. de, Habstetten (Berne), Suisse. MARGUERON, Claude, Prof. à la Sorbonne, 6, rue Marīe-Davy, Paris 14e. MARSAN, Mlle, Chargée d’Enseignement à la Faculté des Lettres de Clermont-Ferrand.

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MARSHALL, J.H., Department of French, The University, Durham. MAS, Amédée, Prof. à la Faculté des Lettres de Poitiers, 47, rue de Rennes, Nantes. MASSART, Robert, Prof. à l’Ecole des Hautes Etudes com. et consulaires de Liège, rue Etienne-Soubre, 39, Liège. MATSUBARA, Hideichi, chargé de cours à l’Université de Keiö, 144, Azabu-Honmura-machi, Minato-ku, Tokyo. MELLOR, G., Department of French, The University, Bristol. MENARD, Philippe, Chargé d’enseignement à Rouen, 19, rue d’Alésia, Paris 14e. MICHA, Alexandre, Prof. à la Fac. des Lettres de Paris-Nanterre, 43, rue Violet, Paris 15e. MICHAEL, I., Department of Spanish, The University, Manches- ter 13. McMILLAN, Professor D., Department of French, David Hume Tower, George Square, Edinburgh 8. MOIGNET, G., Prof. à la Faculté des Lettres de Nice. MOLK, Ulrich, Romanisches Seminar der Universität, Heidel- berg, Eppelheim b. Heidelberg, Kepplerstr, 14. MONFRIN, Jacques, Prof. à l’Ecole des Chartes, 29, bd Saint- Michel, Paris 5e. MONTEVERDI, Prof. Angelo, Universitá di Roma. MUIR, Dr L., Department of French, The University, Leeds 2. MURAILLE, G., Chef de Travaux à l’Université de Louvain, 93, avenue de la Reine, La Hulpe. NICHOLS, Stephen G. Jr., Department of Comparative Literature, Bascom Hall, University of Wisconsin, Madison 6, Wis- consin. NIES, Fritz, Rom. Seminar der Universität Heidelberg, Ludwig- shafen/Rh., Eichendorffstr. 26. NOTHNAGLE, Prof. John T., Sept. of Romances Languages, University of Iowa. Iowa City. NYKROG, Per, Prof. à Aarhus Universitet, Aarhus, Danmark. ODAKA Yoro, chargé de cours à l’Université de Okayama, 833, Kami-Ifuku, Okayama-shi. O’SHARKEY, Miss E.M., Department of French, Queen’s College, Dundee, Angus. OWEN, D.D.R., Department of French, St Salvator’s College, St-Andrews, Fife. PANVINI, Prof. Bruno, Università di Catania.

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PAYEN, Jean, Chargé d’enseignement à la Faculté des Lettres de Caen, 13, Parc de l’Andelle, Mont Saint-Aignan, Seine- Maritime. PELAN, Miss M.M., Department of Medieval French, The Queen’s University, Belfast. PERRAT, Charles, Prof. à l’Ecole des Chartes, 13, bd Raspail, Paris 7e. PIDAL, Ramón MENENDEZ, Directeur de l’Académie Espagnole, Guesta del Zarzal, 23, Chamartin-Madrid. POIRION, D., Chargé d’Ens. à la Faculté des Lettres, 3, rue Paul Doumer, à Grenoble. POLT, Prof., John H.R., Dept. of Spanish and Portugese, Uni- versity of California, Berkeley 4. POTTIER, Bernard, Prof. à la Faculté des Lettres, 6, rue Sil- bermann, Strasbourg. PRICE, G., Department of French, The University, Leeds. RASMUSSEN, Prof. B., University College of Southern Rhodesia, Salisbury, S. Rhodesia. RAYNAUD DE LAGE, Guy, Prof. à la Faculté des Lettres, 15, rue Bonnabaud, Clermond-Ferrand. REES, Professor J.W., Department of Spanish, The University, Manchester 13. REGNIER, Claude, Chargé d’enseign. à la Faculté des Lettres de Paris. 5, rue de Colmar, Vincennes. REID, Prof. T.B.W., The Taylor Institution, Oxford. REMY, Paul, Professeur à l’Université de Gand, 147, rue du Noyer, Bruxelles 4. RENSON, Jean, Prof. aux Facultés Universitaires St-Ignace à Anvers, rue de Bois-de-Breux, 188, Jupille. RICHTHOFEN, Prof. E. von, Department of Modern Languages, Boston College, Chestnut Hill 67, Massachusetts. RICKETTS, Dr P. T., Department of Latin, The University, Bir- mingham 15. RIQUER, Martin de, Catedrático de la Universidad, Camelias, 10 y 12, Barcelona. ROACH, Prof. William, Box 27, Benett Hall, University of Penn- sylvania, Philadelphia 4. ROBERTSON, Howard S., Department of Romance Languages, University of Alberta, Edmonton, Alberta, Canada. ROBSON, C.A., 94C, Banbury Road, Oxford.

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ROHR, Rupprecht, Privatdozent an der Freien Universität Ber- lin, 1 Berlin 45, Prausestr. 17. RONCAGLIA, Profes. Aurelio, Via Giuseppe Tomassetti, 7, Roma. ROSS, D.J.A., Birkbeck College, Malet Street, London W.C. 1. ROSSI, Mme M., 19 Bd Joseph Fabre, Marseille, 12e. ROSTAING, Charles, Prof. à la Faculté des Lettres d’Aix, « La Mirèio » Saint-Mitre-les-Remparts, Bouches-du-Rhône. ROUSSEL, Henri, Prof. à la Faculté des Lettres, 18, avenue du Peuple Belge, Lille. ROUY, François, Chargé d’enseignement au Collège universitaire de Brest. RUELLE, Pierre, Prof. à l’Université de Bruxelles, avenue des Guérites, 35, Mons. RUGGIERI, Prof. Ruggero M., Università di Roma. RUSSEL-GEBBETT, P.S.M., Department of Spanish, The Uni- versity, Nottingham. RYCHNER, Jean, Prof. à l’Université, 35, chemin des Pavés, Neuchâtel, Suisse. SALOMON, Noël, Prof à la Faculté des Lettres de Bordeaux, 20, av. du Président Poincaré, Talence, Gironde. SATO, Terno, Prof. à l’Université de Waseda, 1-92, Kamikita- zawa, Setagaya-ku, Tokio. SCKOMMODAU, Hans, Prof. à l’Université de Munich, Roma- nisches Seminar der Universität, München. SEGRE, Prof. Cesare, Università di Pavia. SEGUY, Jean, Prof. à la Faculté des Lettres, 16, rue Velane, Toulouse. SENNINGER, Charles, Maître Assistant à la Sorbonne, 14, ave- nue des Tilleuls, Cormeilles-en-Parisis, Val-d’Oise. SEVERYNS, Albert, Prof. à l’Université de Liège, rue Justin- Lenders, 45 Liège. SHINMURA, Takeshi, professeur à l’Université de Nagoya, 2-2, Jôhokushinmachi, Kita-ku, Nagoya. SHOLOD, Barton, 5321 avenue H. Brooklyn 34, New York. SICILIANO, Prof. Italo, Università di Venezia. SMITH, C.C., Department of Spanish, The University, Leeds. STAHELI, Jean B.V., 4 Nelkenstrasse, Zürich, Suisse. STEGAGNO-PICCHIO, Prof. ssa Luciana, Università di Pisa. STEMPEL, Wolf, Prof. à l’Université de Bonn, Romanisches Seminar der Universität.

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STIENNON, Jacques, Chargé de cours à l’Université de Liège, rue des Acacias, 34, Liège. SUARD, F., 11 rue du Gouvernement, Douai (Nord). SUGGETT, Mrs H., 142, Redlands Road, Penarth, Glamorgan. SUTHERLAND, Mrs. D.R., 1, Fyfield Road, Oxford. TATE, R.B., Department of Spanish, The University, Nottin- gham. TAVANI, Prof. Giuseppe, Istituto Universitario di Magistero, L’Aquila. TAYLOR, Prof. Pauline, Butler Hall (13 F) 400 West 119th Street York 27 THOMOV, Prof. Thomas S., 67 Bd Clément Gottwald, Sofia IVn Bulgarie. THORPE, Professor L., Department of French, The University, Nottingham. TOJA, Prof. Luigi, Via Manin, 6, Firenze. TROTTER, G.D., Department of Spanish, Queen’s Building, The University, Exeter. TYSSENS, Mlle Madeleine, Chef de Travaux à l’Université de Liège, bd Frère-Orban, 48, Liège. ULLMAN, Professor S., The University Leeds. URWIN, K., A.U.T. Bremar House, Sale Place, London W.2. VAN EMDEN, W.G., 36 Warrender Close, Bramcote Hill, Nottin- gham. VARVARO, Prof. Alberto, Grundsteinweg 5, Thalwil-Zürich. VECCHI, Prof. Giuseppe, Via Guglielmini 14, Bologna. VERGNAUD, Mlle Simone M., 3, rue du Lac, Saint-Mandé, Seine. VUOLO, Prof. Emilio, Università di Roma. WALPOLE, Prof. Ronald N., Dept. of French, University of Cali- fornia, Berkeley 4, California. WALTZ, Mathias, Rom. Seminar der Universität Heidelberg, Schmeilweg 7. WATKINS-VERGNAUD, Mme S., 3 rue du Lac, Saint-Mandé (Seine). WATHELET-WILLEM, Mme Jeanne, Chef de Travaux à l’Uni- versité de Liège, Visé-Voie, Vottem. WATKINS, J.H., Department of French, University College, Bangor, N. Wales. WHINNOM, K., Department of Spanish, University College of the West Indies, Kingston 1, Jamaica.

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WHITEHEAD, F., Department of French, The University, Man- chester 13. WOLEDGE, Professor B., University College, Gower Street, London, W.C. 1. WOODS, Prof. William S., Tulane University, New Orleans, Louisiana. ZADDY, Miss Z., Department of French, The University, Glas- gow.

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INSTITUTS, UNIVERSITES, BIBLIOTHEQUES

Agen, Archives départementales du Lot-et-Garonne. Aix-Marseille, Bibliothèque de l’Université, rue Benjamin Abram, Aix-en-Provence. Berlin, Institut für romanisches Sprachen und literaturen an der Technischen Universität. --- Romanisches Seminar der Freien Universität. Berne, Stadt-und Universitäts Bibliothek Bern, Kesslergasse 41. Bochum, Universitätsbibliothek. Bonn, Romanisches Seminar der Universität. Bordeaux, Institut des Etudes ibériques et ibéro-américaines. Cambridge, University Library. Durham, University Library. Edinburgh, University Library Erlangen-Nürnberg, Romanisches Seminar de Universität Giessen, Romanisches Seminar de Universität. Grenoble, Bibliothèque de l'Institut de Philologie de la Faculté des Lettres. Hamburg. Staats und Universitätsbibliothek. --- Romaniches Seminar der Universität. --- Ibero-amerikanisches Forschungs-Institut der Univer- sität. Heidelberg, Romanisches Seminar der Universität. Kiel, Romanisches Seminar der Universität. Köln Romanisches Seminar der Universität. Liège, Bibliothèque du séminaire de philologie romane de l’Uni- versité.

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London, The University Library. — The Library, University College. — The Warburg Institute. Los Angeles, University of California. Louvain, Bibliothèque de l’Université. Marburg, Romanisches Seminar der Universität. München, Romanisches Seminar der Universität. Münster, Romanisches Seminar der Universität. Oxford, Library of the Taylor Institution. Paris, Bibliothèque Nationale, Département des Périodiques. — Bibliothèque de l’Université de Paris, Sorbonne. — Institut de Français de la Faculté des Lettres, place de a Sorbonne. — Librairie d’Argences, 38, rue Saint-Sulpice, 6e. — Librairie C. Klincksieck, 11, rue de Lille, 7e. Pisa, Istituto di Filologia romanza, Università. Poitiers, Centre d’Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale, Faculté des Lettres, 8, rue René Descartes. Roma, Istituto di Filologia romanza, Facoltá di Lettere, Univer- sità di Roma. — Magistero « Maria SS. Assunta ». Romanisches Institut der Universität des Sarlandes. Saint-Lô, Archives départementales de la Manche. Saint-Louis, Washington University Library, St.-Louis, Missouri. Salzburg, Institut für Romanische Philologie der Universität Salzburg. Toulouse, Bibliothèque Universitaire. Tubingen, Romanisches Seminar der Universität. Urbana, University Library, University of Illinois. Yale, University Library.

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INDEX DES AUTEURS

Les noms des auteurs antérieurs au XVIIe siècle sont en italiques ; les autres noms sont en romain. Les chiffres renvoient aux numéros d’ordre.

Adenet Le Roi, 6, 52. Beroul, 85. Adler, A., 15, 187, 189, 213, 229. Bertolucci, V., 181, 185, 221, 232, Aebischer, P., 13, 16, 17, 18, 173, 255. 174, 175, 176, 177, 217. Bertrand de Bar-sur-Aube, 58, 106. Alain de Lille, 32. Bihler, H., 238. Albert d’Aix, 60. Blanc, M., 34. Andrea da Barberino, 36, 38, 50. Boccace, 141. Anonyme de Béthune, 104. Bogdanow, F., 3, 182. Arce, A., 19, 22. Boiardo, 142. Arioste, 142, 147. Boissonnade, 17. Armistead, S. G., 20, 21, 22, 23, 24, Boni, M., 35, 36, 37, 38, 183. 25, 26, 27. Borgers, O., 201. Arnaut Daniel, 103. Borgnet, Ad., 7. Artiles, J., 28. Borst, A., 203. Attias, M., 23, 179. Bossuat, R., 39, 116. Avalle-Arce, J.-B., 29. Bourciez, J., 194, 211, 213, 215, Azevedo, A. de, 30. 216, 223, 229, 234. Baldinger, K., 193. Brooks, J. L., 230. Banasevich, M., 180. Brunetto Latini, 104. Barra, E. de la, 2. Buhr, W., 41. Battaglia, S., 164. Burger, A., 40, 185, 186, 218. Baudoin d’Avesne, 104. Calin, W. C., 42, 187. Bautier, R. H., 31. Callu-Turiaf, F., 43, 188. Bédier, J., 61, 98, 128. Camara Cascudo, L. da, 44. Bender, K. H., 202, 252. Camproux, 216, 260. Berceo, 197. Canellada, M. J., 11. Bernhard, E., 32, 181, 229. Capitani, L., 45.

— 127 —

Casalduero, J., 46, 47. Gamillscheg, E., 74, 75. Caso, J., 11. Garcia Gallo, A., 204. Catalan, D., 11. Gathen, A. D., 217. Catalano, 66. Gaultier-Dalche, J., 212. Cavalcanti Martini, M., 48. Gautier, L., 203. Cesare, R. de, 174, 176, 178, 180, Gérald de Strasbourg, 81. 182, 189, 190, 191, 200, 208, 210, Gicovate, B., 113. 213, 215, 219, 220, 222, 224, 225, Gilman, St., 77, 205. 233, 239, 240, 245, 246, 247, 249, Giovanni de Nono, 43. 253, 260, 261, 264, 266, 269, 270. Gil, I. M., 76. Chomel, V., 192. Godefroy de Reims, 32. Cluzel, I. M., 49, 234, 252. Gonzalo, D., 179. Contini, G., 50. Goosse, A., 7, 78, 173, 184, 195, Cosgaya, J., 238. 196, 214, 222, 223, 224, 239, 242. Cremonesi, C., 51, 52, 193. Gougenheim, G., 79. Dante, 141. Goyheneche, E., 262. David Aubert, 104, 131. Goyri, M., 11. Delaruelle, Ch. E., 53. Graindor de Douai, 60. Delbouille, M., 109, 156, 164, 194, Grégoire Béchada, 60. Grégoire, H., 80, 81. 232. Groult, P. G., 197, 226, 244, 247 Devoto, D., 238. De Vries, J., 54. Guarner, S., 263. Deyermond, A. D., 55, 56, 57. Guerrieri Crocetti, C., 206. Guiette, R., 82, 227. Diego Rodriguez de Almela, 26. Guilhem de Cervera, 49. Discry, F., 195. Guillaume Cretin, 104. Di Stefano, G., 186. Guillou, A., 258. Dossat, Y., 231. Guiraud, P., 83, 207. Dougherty, D. M., 58. Guiraut de Cabrera, 144. Drachkovitch, V., 5. Guiter, H., 246. Dufournet, J., 265. Gyory, J., 208. Dunn, P. N., 59. Hackett, W. M., 84, 85, 234. Duparc-Quioc, S., 60, 196, 213. Hall, R. A. Jr., 86. Dutton, Br., 197. Hamilton, R., 205. Ekkehard de Saint-Gall, 81. Harden, R., 87. Etiemble, R., 61. Harris, J., 88. Eusebi, M., 4, 191, 199, 215. Hart Jr., Th. R., 209. Ewert, A., 211. Harvey, P., 57, 89. Facchin, G., 1. Heisig, K., 177, 203, 210. Falc’hun, F., 267. Henriot, E., 241. Farnham, F., 62. Henry, A., 6, 211. Favati, G., 63, 64, 200. Horrent, J., 90, 91, 175, 206, 213, Feito, J. M., 65. 214, 238. Ferrero, G. G., 66. Hugues de Fleury, 128. Folena, G., 67. Huidobro, V., 159. Folz, R., 228. Iseley, N. V., 190. Foster, B., 187. Jansen-Beck, L. I., 216. Fotitch, T., 68. Javernick, St., 189, 191. Foucher de Chartres, 60. Jauss, H. R., 92. Fradejas Lebrero, J., 69, 201. Jean de Vignay, 104. Frappier, J., 70, 71, 72, 202. Jean d’Outremeuse, 7, 78. Frère Damien de Vézelay, 73. Jean Mansel, 104. Galmès, A., 11.

— 128 —

Jean Wauquelin, 104. Muraille, G., 256, 268. Jodogne, O., 213. Murjanoff, M., 12, 240. Johnston, R. C., 93. Negre, E., 246. Jones, C. M., 97. Nelli, E., 120. Jones, G. F., 94, 95, 96, 169, 218, Nichols, St. G., Jr., 121, 122, 123. 259. Nicolo da Casola, 1. Jonin, P., 219. Nivard de Gand, 32. Junker, A., 211. Nogues Aragones, J., 242. Keller, H. E., 98. Nolting-Hauss, I., 213. Kelleter, F., 133. O’Gorman, R., 124. Kies, A., 209. Olivier d’Asquins, 107. Konrad, 98, 144. Orderic Vital, 128. Lafont, R., 99. Owen, D. D. R., 125, 169, 243. Lapesa, R., 11. Panvini, Br., 244. Lebeuf, 105. Pascoli, G., 37. Lecoy, F.,51, 188, 199, 214, 220, Pascual Recuero, P., 126. 223, 234, 244, 250, 251, 257, 260. Pasero, N., 245. Le Gentil, P., 112, 221. Payen, V. C., 127. Lejeune, R., 80, 100, 101, 102, 103, Pellegrini, S., 128, 246. 104, 222, 223, 224, 225. Perez de Castro, J. L., 129. Léo, V., 226. Perez de Urbel, J., 212. Llopis, F. M., 113. Perman, R. C. D., 213. Lope Garcia de Salazar, 26. Pétrarque, 141. Lopez Estrada, Fr., 9. Petriconi, 130. Lord, A. B., 57, 89. Philippe de Vigneulles, 106. Lot, F., 116, 227. Picaza, 238. Louis, R., 80, 105, 106, 107. Piccolo, F., 35, 36. Lovato Lovati, 67. Piffard, G., 190. Lugge, M., 228. Piron, M., 131. G. de Malmesbury, 128. Pognon, E., 132. Mandach, A. de, 10, 229. Politien, 141. Markley, J. G., 230. Pontano, 147. Martin-Chabot, E., 231. Pouilliart, R., 241. Martin de Troppau, 104. Pulci, 141. Mc Millan, D., 108, 232. Raffaele Marmora, 67. Melli, E., 110, 233, 260. Rajna, P., 66, 154. Menendez Pidal, R., 11, 17, 24, 27, Raymond d’Aguilers, 60. 33, 91, 98, 110, 111, 112, 113, Raoul le Tourtier, 128. 127, 132, 133, 163, 164, 170, 220, Regnier, C., 190. 221, 234, 235. Renoir, A., 169. Meunier, Fr., 236. Renzi, L., 133. Mettmann, W., 177. Richard, J., 134. Michael, I., 114, 237. Richard le Pèlerin, 60. Mila y Fontanals, M., 238. Richthofen, E. von, 135, 136, 137, Minis, C., 177. 247, 248, 249. Mireaux, E., 241. Riquer, M. de, 250, 251, 252. Moine de Silos, 128. Robert de Boron, 124. Mölk, U., 115. Robson, C. A., 138, 139, 253. Monfrin, J., 116, 117, 183, 192, 215, Rodriguez-Monino, A., 140. 239. Rosellini, A., 13, 133, 207, 254. Monteverdi, A., 118. Rosende, J., 19. Munoz Fillol, C., 119. Ross, D. J. A., 255.

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Rouquette, J., 256. Thorpe, L., 215, 229, 260. Ruëgg, A., 235. Toja, G., 154, 261. Ruelle, P., 215, 216. Tomas Pares, J., 153. Ruggieri, R. M., 141, 142, 143, 144, Turold, 40, 61, 128, 132, 210, 255. 145, 215, 229. Tyssens, M., 156, 157. Ruiz-Zorrilla, G. A., 212. Ubieto Arteta, A., 113, 262, 263 Rutebeuf, 52. Uitti, K. D., 158, 264. Rychner, J., 146. Undurraga, A. de, 159. Santoro, M., 147. Vajay, S. de, 160. Sayers, D., 93. Van Emden, W. G., 161, 187, 265. Schutz, A. H., 88. Vantuch, A., 101. Sébastien Mamerot, 104. Varty, K., 215. Segre, C., 229, 254, 257. Varvaro, A., 229, 243, 248, 259. Sergheraert, G., 258. Vasquez Dodero, J. L., 204. Silverman, J. H., 22, 23, 24. Vinaver, E., 85, 162. Simon, P.-H., 148. Viscardi, A., 163, 164, 165, 266. Smith, C. C., 149. Walpole, R. N., 218, 236, 259. Spitzer, L., 106, 111. Waltz, M., 166. Steinmeyer, K. J., 150, 259. Warne, F. J., 187. Stempel, W. D., 216. Wathelet-Willem, J., 167. Stiennon, J., 104. Watkin, M., 168, 267. Storey, 151. Wentzlaff-Eggebert, F. W., 268 Stricker, 104. White, J. E., 169. Stussi, A., 213, 254. Whitehead, F., 170, 189, 269. Suchier, 51. Wilsdorf, Ch., 127. Thomas, J., 14, 110, 152, 260. Woledge, B., 171. Thomov, Th. S., 155. Zumthor, P., 172, 270.

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I

INDEX DES MATIERES ET DES ŒUVRES

Les noms d’ouvrages sont en italiques. — Il va de soi que, lorsqu'une notion est donnée sans autre précision, il faut comprendre : rôle de cette notion dans l’épopée.

Aigar et Maurin, 256. Berte aux grans piés, 6, 211. Aiol, 50. Beuve d’Aigremont, 14. Alexandre (Chanson d’), 256. Beuve de Hantone, 23, 24. Alexandre (Libro de), 114, 237. Bienandanzas e fortunas, 26. Aliscans, 12, 115, 202, 240. Charroi de Nimes, 72, 108. Amour, 87. Chevalerie d’Ogier de Danemarche, Annales royales, 128. 4, 87, 191, 199. Anséïs, 135. Chevalerie Vivien, 108, 115, 202. Antéa, 141. Chevaux, 192. Antioche (Chanson d’), 60, 128, Chrisherre Chronik, 104. 196, 256. Chronicon Imperatorum et Ponti- AOI, 137, 151. ficum, 104. Chroniques de Hainaut, 104. Aquilon de Bavière, 67. Chronique des Empereurs, 104. Arles, 104. Chroniques et Conquestes de Char- Arts, 62, 102, 104, 128. lemaine, 104. Aspremont, 35, 36, 38, 104, 183. Cid, 2, 19, 22, 26, 27, 28, 46, 47, Assonance, 138. 55, 56, 57, 59, 69, 76, 77, 89, 90, Astolfo, 147. 91, 111, 113, 114, 136, 137, 143, Attila, 1. 149, 159, 198, 201, 205, 206, 209, Aude, 145. Aye d’Avignon, 188. 230, 237, 263. Aymeri de Narbonne, 3, 50, 182. Cluny, 53. Compendio Historial, 26. Baligant, 40, 62, 141, 145, 186. Conquestes de Charlemaine, 82. Basin, 195. Cor, 121. Bataille Loquifer, 52. Couronnement de Louis, 50, 70, Belissent, 102. 71, 72, 108, 146. Bernardo del Carpio, 135.

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Croisade, 53, 73. Huon de Bordeaux, 50, 117, 124, Croisade albigeoise (Chanson de 215. la), 99, 231. Hystorie de Charlemagne en forme Cronica del maestre Pelayo Pérez d’Heures, 104. Correa, 29. Iconographie, 62, 104. Cronica de veinte Reyes, 91. Joseph d’Arimathie, 124. Dagobert (le roi), 39. Karel ende Elegast, 8. Daurel et Beton, 256. Karl, 104. Don Quichotte, 130. Karlamagnus Saga, 63. Doon de Mayence, 50. Lara (Infants de), 235. Elie de Saint Gilles, 50. Liber de generatione aliquorum Enfances, 92. civium urbis Padue, 43. Enfances Guillaume, 108. Liber Sancti Jacobi, 107. Enfances Renart, 92. Los dos hermanos, 153. Enfances Renier, 51, 52, 193. Mabinogion, 168. Ensenhamen, 144. Macaire, 43. Entrée d’Espagne, 43, 67, 102, 104, Mainete, 135. 135, 141, 144. Margariz, 145. Estoire del Saint Graal, 124. Miroir historial, 104. Fatti di Spagna, 141, 144, 147. Moniage Guillaume, 108, 171. Fernán González (Poema de), 197. Moniage Rainouart, 52. Ferragut, 102, 104, 145. Morgante, 141, 142. Fierabras, 104. Mort de Charlemagne, 50. Fleur des Histoires, 104. Myreur des Histors, 7. Floovant, 87, 171. Mystère d’Adam, 18. Florent et Octavien, 39. Neuf Preux, 104. Folie Tristan, 115. Nota Emilianense, 63, 128. Ganelon, 105, 128. Ogier le Danois, 7, 78, 154. Garin le Lorrain, 216. Olifante (Canzone dell’), 37. Gautier d’Aquitaine, 80. Olivier, 18, 63, 106, 128, 154, 160, Gautier del Hum, 16, 80. 261. Gerbert de Metz, 4, 216. Onomastique, 45, 106, 128, 145, Gésar, 61. 160, 228. Girart de Roussillon, 74, 75, 84, Origines, 143. 85, 256. Orlando furioso, 142, 147. Girart de Vienne, 18, 58, 104, 106. Orson de Beauvais, 87. Godin (Chanson de), 236. Otinel (Chanson d’), 102, 177, 225. Gormont et Isembart, 122, 161, Pèlerinage de Charlemagne, 5, 63, 164, 167, 187, 265. 134, 164, 213, 214, 244. Graal (Légende du), 247. Perlesvaus, 124. Grandes Chroniques de France, Planctus, 172. 104. Politique, 39, 70, 71, 158, 166, 264. Guillaume (Chanson de), 41, 87, Prise de Narbonne, 13, 50, 133. 103, 164, 165, 166, 167, 171, 190, Prise de Pampelune, 135.

202. Prise d’Orange, 72, 108. Guillaume de Palerme, 52. Quinze signes du Jugement, 18. Guillaume d’Orange (Cycle de), 52, 108, 137, 157, 202. Rainouart (Chanson de), 115. Grandes Chroniques, 104. Raoul de Cambrai, 187. Histoire des Sires de Grave, 104. Renaut de Montauban, 14, 43, 104, Historia Silence, 212. 110, 131, 187, 233, 260. Hugues Capet, 39. Révolte, 42.

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Rinaldo da Montalbano, 110, 120, Saint-Gilles, 50. 233. Saint-Léger, 105. Roland, 13, 17, 30, 32, 34, 37, 44, Schwabenspiegel Chronik, 104. 50, 61, 62, 63, 64, 79, 80, 82, 83, Sephardi, 20, 21, 22, 23, 24, 33, 86, 88, 93, 94, 95, 96, 98, 100, 179. 105, 106,115, 121, 125, 127, 130, Serbo-croate (poésie), 68. 132, 133, 135, 136,137, 138, 139, Siège de Barbastre, 123, 135. 141, 143, 144, 148,150, 151, 155, Spagna in rima, 66, 141, 142. 158, 160, 164, 165,166, 167, 169, Speculum historiale, 104. 170, 171, 172, 173,174, 185, 207, Spieghel historíale, 104. 220, 221, 222, 223,228, 229, 234, Théséus de Cologne, 39. 245, 250, 254, 257,258, 259, 262, Toponymie, 16, 17, 32, 51, 52, 63, 269. 262. Romancero, 2, 11, 21, 22, 23, 24, Trésor, 104. 33, 48, 65, 112, 126, 129, 140, Tristan, 85. 153, 179, 235. Troubadour, 49. Roman courtois, 136. Roncesvalles, Roncevaux, 13, 21, Turpin, 251. 144. Turpin (Chronique de), 10. Rotta di Roncisvalle, 66, 141, 142. Turpin (Pseudo-), 104, 144. Routes médiévales, 31. Vita Karoli, 128. Ruolandes Lied, 93, 98, 104, 144. Saint-Alexis, 137, 166. Voyage de Charlemagne, 63, 64, Saint-Jacques de Compostelle, 107. 154, 175, 200. Waltharius, 80, 81, 112, 137.

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TABLE DES MATIERES

Informations diverses ...... 3 Sections nationales ...... 4 Avis important ...... 5 Liste des abréviations ...... 7 Textes, éditions, manuscrits, traductions ...... 11 Etudes critiques ...... 17 Comptes rendus ...... 70 Travaux en cours ...... 90 IIIe Congrès international de la Société Rencesvals ……………….92 Liste des membres de la Société ...... 113 Index des auteurs ...... 127 Index des matières et des œuvres ...... 131

ACHEVÉ D’IMPRIMER LE

29 JUILLET 1967

SUR LES PRESSES DES

IMPRIMERIES RÉUNIES

22, RUE DE NEMOURS

-- RENNES --

Dépôt légal : 3e trimestre 1967