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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

de la

SOCIETE RENCESVALS (pour l'étude des épopées romanes )

Fascicule n° 3

A.-G. NIZET, ÉDITEUR, PARIS

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

de la

SOCIETE RENCESVALS (pour l'étude des épopées romanes )

Fascicule n° 3

1963

A.-G. NIZET, ÉDITEUR, PARIS

AVANT-PROPOS

Une fois de plus notre Bulletin paraît avec quelque retard. Toute entreprise qui débute n’impose pas sans peine des habitudes de régu- larité à ceux qu’elle mobilise à son service. Les membres de notre association voudront bien, aujourd’hui encore, faire preuve d’indul- gence, et croire qu’à l’avenir leur attente sera satisfaite dans de meil- leurs délais. Une des conséquences les plus regrettables de cette insuffisante exactitude — dont la rédaction parisienne n’est pas seule responsable, on s’en doute — est que le versement des cotisations ne s’opère pas toujours comme il conviendrait. Les fonds dont nous disposons à l’heure présente ne permettront pas de couvrir complètement les frais d’impression de ce Bulletin n˚ 3. Au cours de la réunion qui s’est tenue à Venise, et qui rassemblait, outre les membres du Bureau internatio- nal, les délégués nationaux, il avait été décidé que les cotisations seraient annuellement versées, même si le Bulletin ne paraissait pas, pour le moment, selon le rythme prévu. Certaines sections ont ponc- tuellement suivi ces recommandations. Nous demandons aux autres de bien vouloir les imiter. Le problème des subventions avait été aussi envisagé. Les concours qui avaient été obtenus à l’origine du côté français n’ont pas suffi : d’autres seraient les bienvenus. Si par exem- ple, après le règlement de la facture de l’impression du Bulletin n° 3, nous pouvions constituer une réserve de mille à deux mille nouveaux francs, nous pourrions envisager l’avenir avec plus de confiance, et peut-être ajouter à nos rubriques habituelles des notes ou des articles de quelques pages. Le présent fascicule contient un bref compte rendu du dernier Congrès de Venise, ainsi que les résumés des communications pronon- cées au cours de cette très brillante rencontre. La revue de l’Université de Rome, Cultura Neolalina, a bien voulu se charger d’éditer les Actes de ce deuxième Congrès International de notre Société : on trouvera dans le numéro de 1961 (XXIe année), outre une présentation du Con- grès, la publication intégrale des communications.

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La date et le lieu du troisième et prochain Congrès Rencesvals sont désormais fixés. C’est l’Université de Barcelone qui nous accueillera en juillet ou en août 1964, à la demande de M. Martin de Riquer. On a retenu le choix de Heidelberg pour le quatrième Congrès, à la suite d’une proposition de M. Köhler. A l’un et à l’autre nous adressons, au nom de tous, nos plus vifs remerciements. Grâce à ces heureuses initia- tives la Société Rencesvals devrait marquer de nouveaux progrès et affirmer sa croissante vitalité. * * * Conformément aux vœux qui avaient été exprimés de divers côtés, et après consultation des diverses sections nationales, la Société Ren- cesvals a été réorganisée à la suite du Congrès de Venise. Des statuts ont été rédigés, qui sont actuellement soumis à l’approbation des autorités françaises. Dès que cette approbation — dont le principal intérêt sera de permettre une gestion financière plus simple et plus efficace — sera obtenue, nous publierons les textes appelés à régir désormais nos activités. Nous donnerons simplement aujourd’hui la composition des orga- nes directeurs, faute de pouvoir encore fournir un tableau exact des sections nationales. Le Bureau International n’a pas été modifié : Président : M. Pierre Le Gentil, professeur à la Sorbonne, 1, rue Bausset, Paris, XVe. Tél. : Vau. 74-71. Vice-présidents : M. Martín de Riquer, professeur à la Faculté des Lettres de Barce- lone, Camelias, 10-12, Barcelone, Espagne. M. Maurice Delbouille, professeur à la Faculté des Lettres de Liège, 75, rue des Vignes, Chênée, Belgique. Trésorier : M. Roussel, professeur à la Faculté des Lettres de Lille, 18, avenue du Peuple Belge, Lille, France. Compte chèque postal : Lille, n° 3107-68. Secrétaire : M. Woods, professeur à Newcomb College, Tulane University, New Orleans, U.S.A. En revanche le Comité des membres fondateurs a été élargi en Comité de Direction. Il est ainsi constitué (1) :

(1) Les noms des membres fondateurs sont imprimés en caractères italiques.

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Allemagne fédérale : MM. Schalk, Köhler et Jauss. Belgique : Mme Lejeune ; MM. Jodogne et Horrent. Bulgarie : M. Thomov. Espagne : MM. Menéndez Pidal et Lacarra. France : MM. Frappier et Lefèvre. Grande-Bretagne : Miss Hackett ; MM. McMillan et Ewert. Italie : MM. Monteverdi, Roncaglia et Ruggieri. Japon : MM. Shinmura et Sato. R.D.A. : M. Dessau. Scandinaves (Etats) : M. Nykrog. Suisse : MM. Burger et Aebischer. U.S.A. : MM. Holmes et Knudson.

Bureau de la Section française : Président : M. Le Gentil. Vice-Présidents : MM. Frappier et Y. Lefèvre (faisant fonction de trésorier). Secrétaire : M. Senninger.

* * *

Au terme de cet avant-propos, nous ne pouvons pas ne pas consacrer une pensée émue à ceux qui récemment nous ont quittés. Certains, comme ETTORE LI GOTTI, étaient présents aux cérémonies qui ont accompagné la fondation de la Société, le 15 août 1955. Nul n’oubliera l’ardeur de ses convictions « épiques » et la cordialité qu’il associait à une science aussi solide que probe. EDMOND FARAL a disparu peu après le Colloque de Liège : ses interventions nous avaient alors fait espérer qu’il suivrait à l’avenir nos activités de très près et y participerait avec une largeur de vues qui, prenant la portée d’un grand exemple, aurait encouragé de bien souhaitables rapprochements. MARIO ROQUES n’a jamais pu, à son grand regret, participer à nos réunions, mais les encouragements qu’il nous a prodigués, le patronage exceptionnelle- ment autorisé qu’il nous a accordé, ont été entre tous précieux. Nous l’avons tous trop connu et trop admiré pour qu’il soit nécessaire d’en dire plus. ELIE LAMBERT, spécialiste de Roncevaux, pélerin des Pyré- nées, ami intime des bâtisseurs de cathédrales, était des nôtres depuis les journées de Pampelune. Nous avions appris à aimer le subtil sourire avec lequel il nous rappelait la solidité des documents de pierre...

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Que le souvenir de ces maîtres et de ces amis nous incite à poursuivre avec foi notre tâche, qui prolonge la leur.

ETABLISSEMENT DU BULLETIN

Les fiches qui ont servi à la composition du présent Bulletin ont été rassemblées et classées à Paris par les soins de la Section française. Elles ont été établies pour les publications parues — en Allemagne, par M. E. Köhler ; — en Belgique, par M. J. Horrent ; — en Espagne, par M. de Riquer et MM. Joaquin Molas et José Manuel Blecua Perdices ; — aux Etats-Unis, par M. Woods ; — en France, par MM. Le Gentil, Lefèvre, Payen, Raynaud de Lage et Senninger. — en Grande-Bretagne, par Miss Hackett ; — en Italie, par M. Ruggieri ; — en Scandinavie, par M. Nykrog ; — en Suisse, par M. Burger. Etant donné que nous pouvons espérer publier ce Bulletin de façon plus régulière, nous demandons aux bibliographes d’être aussi complets que possible lors de l’établissement des fiches, et en particulier de n’omettre aucun compte rendu.

SECTIONS NATIONALES

En attendant de pouvoir publier la liste exacte des Sections natio- nales, dont plusieurs sont encore en cours d’organisation, nous indi- quons ci-après les représentants nationaux auxquels on pourra s’adres- ser pour les adhésions et les cotisations : Allemagne Fédérale : M. Köhler, professeur à l’Université de Hei- delberg, Romanisches Seminar, Augustinergasse, 15, Heidelberg. Belgique : M. J. Horrent, professeur à l’Université de Liège, 38, rue des Buissons, Liège. Bulgarie : M. Thomov, professeur à l’Université de Sofia, 67, bd Clément Gottwald, Sofia IV. Espagne : M. de Riquer, professeur à l’Université de Barcelone, Camelias, 10-12, Barcelone.

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France : M. Y. Lefèvre, professeur à la Faculté des Lettres de Bor- deaux, 171, rue Judaïque, . Grande-Bretagne : Miss Hackett, professeur à King’s College, Flat C, 26 Lansdowne Road, Londres W 11. Park 0412. Italie : M. Ruggieri, professeur à l’Université de Rome, Piazza di Spagna, 3, Rome. Japon : M. Teruo Satô, professeur à l’Université de Waseda, 1-92, Kamikitazawa, Setagaya-ku, Tokyo. R.D.A. : M. Dessau, professeur d’Université, Rostock, An der Hasen- bäk 9. Scandinaves (Etats) : M. Nykrog, professeur à Aarhus Universitet, Aarhus, Danemark. Suisse : M. Burger, professeur à l’Université de Genève, 16, avenue Peschier, Genève. U.S.A. et Canada : M. Woods, Newcomb College, Tulane University, New Orleans 19.

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AVIS IMPORTANT Nous rappelons que les cotisations doivent être versées globalement, par Section, au seul Trésorier international : M. Roussel, 18, avenue du Peuple Belge, Lille (France), Compte Chèque Postal : Lille n˚ 3107-68. Toutefois, pour les Sections qui ne pourraient verser les cotisations autrement que par chèque bancaire, ceux-ci pourront être adressés, en attendant que la Société, reconnue par les autorités, puisse se faire ouvrir un compte en banque, au Président international sous forme de chèques barrés. La règle est que chaque section fixe le montant de ses cotisations Nous insistons pour que ces cotisations s’élèvent à une somme à peu près équivalente à 10 NF. Il reste établi que le Bulletin n’est pas mis en vente en librairie. Il ne sera cédé aux personnes qui ne font pas partie de la Société qu’au prix de 20 NF, à verser au Trésorier de la Section française : M. Yves Lefèvre, professeur à la Faculté des Lettres de Bordeaux, 171, rue Judaïque, Bordeaux, CCP : Bordeaux 2772-75. Nous insistons pour que les Secrétaires nationaux fournissent régu- lièrement à la rédaction parisienne, outre les fiches bibliographiques qu’ils auront établies ou fait établir, une liste complète et mise à jour de leurs membres ; l’ensemble de ces listes sera régulièrement repro- duit dans le Bulletin. Enfin nous nous permettons de demander, dans l’intérêt commun, a tout membre de la Société qui aura publié un article ou un ouvrage touchant de près ou de loin à l’épopée romane de bien vouloir, s’il veut être absolument sûr de voir son travail cité dans le prochain Bulletin bibliographique, le signaler au secrétaire de sa section natio- nale et à la rédaction parisienne du Bulletin (M. Le Gentil ou M. Sen- ninger). Cela aiderait considérablement le travail des bibliographes et éviterait tout risque d’omission. L’idéal serait même, chaque fois que possible, qu’un «tiré à part» puisse être envoyé à la Section fran- çaise, afin que celle-ci constitue à Paris un Centre de Documentation sur la matière épique, qui serait naturellement à la disposition de tous les membres de la Société Rencesvals.

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LISTE DES ABREVIATIONS A.B. : Annales de Bourgogne A.Br. : Annales de Bretagne A.E. : Annales de l’Est A.H.D.L. : Archives d’Histoire doctrinale et littéraire du moyen âge A.M. : Annales du Midi A.Mus. : Annales de musicologie Archiv. Ou A.S.N.S. : Archiv für das Studium der Neueren Sprachen

B.B.S.R. : Bulletin Bibliographique de la Société Rencesvals B.E.C. : Bibliothèque de l’Ecole des Chartes B.H. : Bulletin hispanique B.H.R. : Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance B.H.S. : Bulletin of Hispanic Studies B.T.D. : Bulletin de la Commission royale de Toponymie et Dialectologie

C.C.M. : Cahiers de Civilisation médiévale C.L. : Comparative Literature C.N. : Cultura neolatina Conv. : Convivium C.R.A. : Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions

D.B.R. : Les Dialectes belgo-romans Est. Rom. : Estudis romanics Et. Angl. : Etudes anglaises Et. Germ. : Etudes germaniques Et. It. : Etudes italiennes

F.R. : Filologia romanza

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F.S. : French Studies

G.R.M. : Germanisch-Romanische Monatsschrift H. Rev. Hispanic Review Hisp. : Hispania

J. S. : Journal des Savants

Let. rom. : Lettres romanes

M.A. : Moyen âge M.A.L. : Moyen âge latin Med. Æv. : Medium Ævum M.L.N. : Modern Language Notes M.L.R. : Modern Language Review M.P. : Modern Philology M.S. : Mediæval Studies

Neoph. : Neophilologus N.M. : Neuphilologische Mitteilungen N.R.F.H. : Nueva Revista de Filologia Hispanica

P.M.L.A. : Publications of Modern Language Association

R.B.A.M. : Revista de Bibliotecas Archivos y Museos R.B.P.H. : Revue Belge de Philologie et d’Histoire

R.F. : Romanische Forschungen R.F.E. : Revista de Filologia Española R.H. : Revue Historique R.H.E. : Revue d’histoire ecclésiastique R.J. : Romanistisches Jahrbuch R.L.R. : Revue des langues romanes R.M.A.L. : Revue du moyen âge latin R.N. : Revue du Nord Rom. : Romania R. Phil. : Romance Philology R.R. : Romanic Review R.S.H. : Revue des Sciences humaines

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S.F. : Studi Francesi S.M. : Studi medievali, 3a serie Spec. : Speculum S.M.V. : Studi Mediolatini e Volgari St. Neoph. : Studia Neophilologica

Z.F.S.L. : Zeitschrift für französische Sprache und Literatur Z.R.P. : Zeitschrift für romanische Philologie

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I

TEXTES, EDITIONS, MANUSCRITS, TRADUCTIONS

1. BENDER, Karl-Heinz : Das Verhältnis von König und Vasall im Spiegel der des 12 Jh., Heidelberg, 1960, Phil. Dissertation. [L’idéalisation de l’image de , poussée au dernier degré dans la Chanson de , se trouve coïncider avec l’épo- que du déclin des Capétiens ; elle est suivie de l’affaiblissement de l’idéal mythique, dans la Chanson d’Aye d’Avignon, au moment où justement, la puissance et le prestige de la royauté se relèvent ; on assiste ensuite, dans la Chanson de , à la ruine de cette idéalisation. Les épopées du XIIe siècle sont, dans une mesure bien plus large qu’on l’avait jusqu’ici supposé, une interprétation pro-féodale de l’histoire contempo- raine ; la situation autonome des princes est niée dans les chan- sons de geste.] 2. BOGDANOW, Fanni : Un fragment méconnu de la Chanson de Roland (Version rimée) (Musée britannique, Add. 41295 G.), dans Rom., t. LXXXI, pp. 500-520. [Miss Bogdanow fait précéder la transcription de ce fragment — nommé B — des quelques renseignements que l’on peut réunir sur son origine et rappelle l’essentiel à propos des divers manus- crits de la version rimée. Le présent fragment est apparenté au ms. T ; il comporte 160 vers, partie de l’épisode de . Particularité exceptionnelle dans les textes de cette version : chaque laisse s’achève sur un vers orphelin de 6 syllabes. Une reproduction photographique du fragment est donnée aux pp. 514-515.] 3. CALLU-TURIAF, Florence : Les versions franco-italiennes de la Chanson d ’ « A y e d’Avignon », dans Mél. d’Archéol. et d’His- toire p. par l’Ecole française de Rome, 1961, pp. 391-435. [Voir n° 56.]

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4. Catalogo di Mostra Marciana in occasione del II Congresso della Société Rencesvals in Venezia (Settembre 1961), dedicato all’ « Epopea francese, con particolare riguardo all’ epopea franco-italiana », 2 fasc., Biblioteca Nazionale Marciana, Vene- zia, settembre 1961.

[Le 1er fascicule contient deux sections : Sez I : Codici Marciani francesi et franco-veneti d’epopea carolingia. Sez. II : Edizioni italiane antiche d’epopea carolingia (Esem- plari marciani). Le 2e fascicule contient une troisième section : Sez. III : Documenti Marciani et Principale letteratura sui codici veneti d’epopea carolingia. Pt I : Documenti marciani manoscritti et a stampa, per servire alla storia degli studî dei codici veneti d’epopea carolingia (nn. 95-124). Pt II : Principale letteratura, per servire alla bibliografia degli studî sui codici veneti d’epopea carolingia (nn. 125-209).]

5. DE POERCK, G. : La tradition manuscrite des « Voyages » de Jean de Mandeville, dans Romanica Gandensia, t. IV, 1955, pp. 125-158.

[Dans ces «Voyages» ou dans certaines versions de ceux-ci, il est question d’Ogier le Danois.]

6. DESCHAMPS, Dr. J. : De Limburgse Aiolfragmenten, Antwerpen, De Sikkel, 1956.

7. DUPLESSY, Jean : Edition de Jehan de Lançon, thèse dactylo- graphiée de l’Ecole des Hautes-Etudes (cf. Annuaire 1958- 1959, p. 97).

8. GORISSEN, P. et MEEUSSEN, A. E. : Fragment van Karel ende Elegast, vv. 68-99, 101-132, 408-442, 444-476, Koninklijke Vlaamse Academie voor Taalen en Letterkunde, Verslagen en Mededelingen, 1956, 2, pp. 213-223.

[Fragment retrouvé à la Bibliothèque communale de Bruxel- les.]

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9. GOUBLET, Juliette : La Chanson de Roland, traduction rythmée d’après Turoldus, Ed. du Centre, 1960, 147 pp. 10. HENRY, Albert : Les Œuvres d’Adenet le Roi — Tome III : Les Enfances Ogier, Brugge, «De Tempel», 1956, 1 vol. in-8° de 383 pp. Rijksuniversiteit te Gent : Werken uitgegeven door de Faculteit van de Wijsbegeerte en Letteren, 121e Afl.. [L’introduction comprend une analyse détaillée de l’œuvre et une étude sur le remaniement d’Adenet et sur ses sources. —- L’édition est fondée sur le ms. T, B.N. Paris f. frç. 1471, dernier quart du XIIIe siècle, les variantes importantes des six autres mss. ainsi que les leçons rejetées du ms. choisi étant reprises dans l’apparat critique. — De riches notes critiques, souvent d’ordre gramatical et lexicologique, et un index des noms propres.] 11. Huon de Bordeaux, édité par Pierre RUELLE, Bruxelles, Presses Universitaires de Bruxelles ; Paris, PUF, 1960, in-8° de 500 pp. Fac-sim. (Université libre Bruxelles, Trav. Fac. Philos, et Let- tres, 20). 12. Karel ende Elegast, uitgegeven door Rob. ROEMANS en H. van ASSCHE, 4e uitg., Antwerpen, De Nederlandse Boekhandel, 1959, Klassieke Galerij, n˚ 9. 13. LECHNER, Joh : Zur « Zeit » und zur stilistischen und topologis- chen Funktion der « Tempora » in der früheren afr. Helde- nepik, München, 1960, Phil. Dissertation. [M. Lechner démontre que les auteurs des chansons de geste emploient les temps des verbes selon des règles stylistiques et, souvent, selon des formules fixes : on ne peut donc pas parler d’une «confusion des temps».] 14. MERWIN, W. S. : The Poem of the Cid, London, Dent. 1959, XIV + 240 pp. [Traduction en vers, destinée au lecteur non spécialisé, mais assez fidèle à l’esprit et à l’atmosphère de l’original.] 15. MEUNIER, Françoise : La Chanson de Godin, chanson de geste inédite, Louvain, 1958, LXXXIII, 324 pp., 4 pl. hors-texte. Tra-

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vaux d’histoire et de philologie de l’Université de Louvain, 4e série, fasc. 4. [Cette chanson est une suite de Huon de Bordeaux, qui compte un peu plus de 10.000 décasyllabes. Sa valeur littéraire est médiocre, mais son intérêt pour les historiens de l’épopée tar- dive est certaine. L’éditrice introduit son édition par l’étude des manuscrits et des éditions, de la langue et de la versification, de la composition et du style.]

16. MYERS, John V. : Jean de Lanson, Chanson de geste of the XIIIth Century, edited after the manuscripts of Paris and Bern, Dis- sertation abstracts XX 2806 (N.C.).

17. Pliegos poéticos españoles en la Universidad de Praga, Centro de Estudios de Bibliografía y Bibliofilía, prólogo del Excmo. Sr. D. Ramón Menéndez Pidal, Madrid, 1960, 2 vols.

[Edition en fac-similé des fameux « pliegos sueltos » de l’Un. de Prague, dont l’importance est considérable pour l’histoire du romancero au XVIe siècle en Espagne.]

18. Poema de Mío Cid, facsímil de la édición paleográfica por D. R. Menéndez Pidal, Madrid, 1961. [Fac-similé de l’édition classique de M. M. Pidal publiée au début du siècle ; destiné à commémorer le don du ms. cidien à la B. N. de Madrid par la Fondation J. March.]

19. Poema de Mío Cid, Edición facsimil del Códice de Per Abat, con- servado en la Biblioteca Nacional, Madrid, 1961. [Edition établie pour commémorer la donation du Códice de Per Abat à la B. N. de Madrid.]

20. REGNIER, Claude : Les rédactions en vers de la « Prise d’Orange » Edition intégrale des trois états du texte : Ms. A1 (en variantes A2, A3, A4 et B1, B2) ; Ms. C (en variantes E) et Ms. D.

[Thèse de Sorbonne dont la sortie est imminente.]

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21. RIQUER, Martín de : El Cantar de Roldán, traducción del texto francés del siglo XII del manuscrito de Oxford, Madrid, (Colección Austral), 1960, 142 pp.

[Traduction qui conserve le plus fidèlement possible les carac- téristiques du poème rolandien, modifiant légèrement les noms propres mais gardant le mouvement syntaxique de l’original.]

22. RIQUER, Martín de : Turpi, Arquebisbe de Reims. História de Carles Maynes e de Rotllà. Tarducció catalana del segle XV. Introducció text i notes per..., Biblioteca Catalana d’Obres Antigues, Barcelona, 1960, 133 pp.

[Edition très minutieuse, dont l’introduction considère l’ori- gine controversée du Pseudo-Turpin, source immédiate de la tra- duction éditée.]

23. ROIZ LOBO, Francisco : Primeyra e segunda parte dos Romances (Coïmbre, 1596), Introducción bibliográfica de Antonio Pérez Gómez, « ...la fonte que mana y corre... », Valencia, 1960, XII + 167 pp.

[C’est d’après la première édition de Coïmbre en 1596, la seule dont le texte soit complet, que l’auteur fait connaître ce livre rarissime, si important pour l’histoire de la poésie pénin- sulaire.]

24. Romancero del Almirante de la Mar don Juan de Austria (1571- 1800), Introducción bibliográfica de Antonio Pérez Gómez, « ...la fonte que mana y corre... », Valencia, 1956, 2 vols., 156 pp. - 160 pp.

[Edition de cinquante compositions, dont vingt-huit se rap- portent à don Juan d’Autriche, à ses exploits maritimes.]

25. RONCAGLIA, Aurelio : Le piú belle pagine delle letterature d’oc e d’oil, Nuova Accademia editrice, Milano, 1961. [Anthologie de passages empruntés aux textes originaux, avec version italienne en face, et divisée en plusieurs sections, dont

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chacune est introduite par quelques pages de présentation. Par- ticulièrement intéressantes pour nous les deux sections consécu- tives consacrées à la Chanson de Roland (pp. 31-85) et aux autres chansons de geste (pp. 87-129), cette dernière compre- nant la , le Couronnement de Louis, Raoul de Cambrai, Girard de Roussillon, Amis et Amile, les Quatre fils Aymon, et par suite constituée de passages nécessairement assez brefs. Les traductions ne se veulent pas poétiques et indépen- dantes, mais philologiques et destinées à servir d’instruments de travail. Fines et riches de suggestions critiques et esthétiques sont les pages d’introduction ; utile et bien à jour la Note biblio- graphique (pp. 607 et suiv.).]

26. ROSIER, J. : L’évolution du Roland, Thèse dactylographiée, Paris, 1958, XII + 567 pp. [Etude des différentes versions de la Chanson de Roland et des procédés de remaniement.]

27. SCHAEFER, Wilhelmine : Die syntaktisch-metrische Struktur des altfranzösischen Wilhelmsliedes und seine Beziehungen zum Rolandslied, Münster, 1960, Phil. Dissertation.

[Etude détaillée des liens entre la Chanson de Roland et la Chanson de Guillaume d’après des critères lexicologiques, syn- taxiques et métriques (premier hémistiche, second hémistiche, vers entier, groupe de deux ou plusieurs vers). Mlle Schäfer démontre ainsi que le parallélisme n’est total qu’en ce qui con- cerne les premiers hémistiches.]

28. SCUDIERI RUGGIERI, Jole : Romances. Editore Pironti, Napoli, 1960. [L’ouvrage contient des romances appartenant soit à la matière d’Espagne (cycle de Don Rodrigo, de Bernado del Car- pio, des Infants de Lara, de Fernán González, du Cid : en tout 11 textes), soit à la matière de France (carolingienne et bretonne : 6 textes). Viennent ensuite un romance historique, 10 romances fronterizos et moriscos, 13 romances lyrico-narratifs, 2 romances religieux et 7 romances artistiques (de Lope de Vega, Góngora,

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A. Machado et F. García Lorca). Les textes sont donnés en espa- gnol avec quelques coupures et sont commentés en italien dans des notes d’information, d’éclairage historique, de grammaire et de stylistique. Le choix s’ouvre par une claire introduction sur les origines du genre et les caractéristiques essentielles des diffé- rents types de romances.]

29. SOUTHEY, Robert : The Chronicle of the Cid, Garden City, New York : Doubleday, 1961. 30. VISCARDI, Antonio : Antologia dei narratori francesi del medioevo, ediz. rinnovata a cura di Caria Cremonesi; Istituto editoriale cisalpino, Milano-Varese, 1960.

[Textes choisis où figurent avec un maximum d’une centaine de vers chacun, des passages de « gestes » tant anciennes que récentes : Chanson de Roland anglo-normande et franco-véni- tienne, Chanson de Guillaume, Aliscans, Raoul de Cambrai, Gor- mont et Isembart, Chevalerie Ogier, Bueve de Hantone, Huon de Bordeaux, Berte aus grans piés (de Adenet le Roi), Enfances Renier. Chaque texte est précédé d’une note d’introduction sur les mss. et les éditions ; le volume s’achève sur un large glos- saire.]

31. WOLEDGE, B. : The Penguin Book of French Verse, n˚ 1 to the fifteenth Century, 1961, introduced and edited by Brian Woledge.

[Contient un certain nombre d’extraits traduits des chan- sons de geste.]

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II

ETUDES CRITIQUES

32. ADLER, Alfred : Ernst Robert Curtius and the Epic, dans Symposium, 13, 1959, pp. 88-95. [Discute les principes de Curtius pour l’évaluation critique de l’épopée médiévale.]

33. AEBISCHER, Paul : L’entrée de Roland et d’Olivier dans le voca- bulaire onomastique de la Marca Hispánica, d’après le « Liber Feudorum Maior » et d’autres recueils de chartes catalanes et françaises, dans Est. Rom., t. V, 1955-56, pp. 55-76.

[Etude sur les anthroponymes Olivier et Roland d’où il résulte que le premier appartenait déjà au vocabulaire onomastique connu par l’auteur de la Chanson de Roland et que, par consé- quent, il est antérieur au couple Olivier-Roland. En ce qui con- cerne son introduction dans la Marche hispanique, la présente étude, fondée sur le Liber Feudorum Maior, confirme ce qui avait été antérieurement obtenu avec des données fournies par le Cartulaire de San Cugat del Vallès : ces deux documents rensei- gnent sur les coutumes de la Marche vers le milieu du XIe siècle.]

34. AEBISCHER, Paul : Le gab d’Olivier, dans R.B.P.H., t. XXXIV, 3, 1956, pp. 659-679. [Le caractère « si franchement grossier dans son obscénité » du célèbre passage du Pèlerinage de Charlemagne n’est pas attri- buable à l’auteur premier, mais à un remanieur égrillard. On entrevoit le texte primitif à travers les traductions Scandinaves (Karlamagnus Saga et ses dérivés danois et suédois).]

35. AEBISCHER, Paul : Une étymologie de Namur donnée par la Kar- lamagnus Saga, dans Marche romane, t. VI, 1956, pp. 67-72. [Le nom de Namur, appelé par erreur Namrus pour Namurs dans la saga, est mis en relations avec celui du duc Naimes. Le

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compilateur scandinave du 2e quart du XIIIe siècle a puisé cette information dans la « Vie romancée de Charlemagne », composée au pays de Liège. Adenet le Roi a utilisé la même tradition dans Berte aux grands pieds, œuvre composée entre 1275 et 1282. Le -r de la forme scandinave Namrus, Namurs, emprunté à sa source romane, permet de penser que cette dernière est de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle.]

36. AEBISCHER, Paul : Les versions noroises du « Voyage de Char- lemagne en Orient ». Leurs sources. Paris, « Les Belles Let- tres », 1956, 185 pp. Bibliothèque de la Faculté de Philoso- phie et Lettres de l’Université de Liège, fascicule CXL.

[L’auteur étudie successivement les manuscrits et les impri- més anciens des versions scandinaves du Voyage en Orient, les relations réciproques qui unissent ces textes auxquels sont ajou- tés les Rimur d’Islande et des îles Feroé ; il précise la valeur de la traduction norroise du Voyage de Charlemagne à Jérusalem et à Constantinople et confronte ce récit avec le voyage en Orient tel que le rapporte la première branche de la Karlamagnus Saga, avec le récit de Benoît de Saint-André du Mont-Socrate et avec la version du voyage contenue dans la dixième branche de la compilation Scandinave, version qui procède par l’intermé- diaire du Speculum historiale de Vincent de Beauvais de la fameuse Descriptio qu’ont éditée G. Rauschen (Leipzig, 1890) et F. Castets (Revue des Langues romanes, 1892). Dans son chapitre « Synthèse et digressions » P. A. indique comment il voit le développement de la tradition et comment il comprend la chan- son française du Pèlerinage de Charlemagne. ]

37. AEBISCHER, Paul : L’expédition de Charlemagne en Espagne jus- qu’à la bataille de Roncevaux, dans Revue suisse d’histoire, 1957, pp. 28-43.

[L’expédition d’Espagne fut remarquablement mal préparée du point de vue diplomatique et, si nous en jugeons d’après ce que nous en rapportent les historiens, mal conduite du point de vue militaire.]

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38. AEBISCHER, Paul : Raimbaud et Hamon. Une source perdue de la Chanson de Roland, dans M.A., t. LXIII, 4e série, XII, 1-2, 1957, pp. 23-54.

[Dans Roland Rembalt et Hamon de Galice commandent la huitième « échelle » dans la bataille livrée par Charles contre Baligant. Ces deux guerriers sont nommés dans l’Ensenhamen de Guerau de Cabrera. Ils sont les héros d’un récit résumé dans la première branche de la Karlamagnus Saga, récit repris à la «Vie romancée de Charlemagne ». A la base de la tradition ainsi attes- tée doit se trouver une chanson de geste de « Raimbaud et Hamon », paire d’amis qui sont des féaux de Charlemagne. Ce récit épique appartient à la production de la fin du XIe siècle.]

39. AEBISCHER, Paul : Le rôle de Pampelune lors de l'expédition franque de 778 en Espagne d’après l’histoire et l’époque médié- vale, dans Revue suisse d’histoire, t. 9, 1959, fasc. 3, pp. 305- 333.

[ Se rallie aux vues de M. d’Abadal et de M. Fawtier sur l’im- portance de la défaite de Roncevaux ; reprend et confirme son identification de Nobles (Noples) avec Pampelune.]

40. AEBISCHER, Paul : La Chanson de Roland dans le « désert litté- raire » du XIe siècle, dans R.B.P.H., t. XXXVIII, 1960, pp. 718- 749.

[L’examen attentif des mentions du couple de Roland et d’Oli- vier permet d’imputer à l’influence de la Chanson de Roland le couple Roland-Olivier (postérieur à 1100) et à celle d’un Girart de Viane primitif (34-35, 38-42 de la branche I de la Karlama- gnus Saga) le couple Olivier-Roland, uniquement attesté dans cet ordre dans le courant du XIe siècle. Le compagnonnage d’Olivier et de Roland serait le fait non de l’auteur du Roland, mais de celui du Girart de Viane primitif. Cet auteur aurait choisi le Roland historique pour l’opposer au point de vue du caractère à son Olivier. Ce dernier nom, attesté dès les environs de l’an 1000, n’a aucun sens symbolique, il appartient à l’onomastique du temps.]

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41. AEBISCHER, Paul : Etudes sur Otinel. De la chanson de geste à la saga norroise et aux origines de la légende. Berne (Fran- cke), 1960. Travaux publiés sous les auspices de la Société suisse des Sciences morales, n˚ 2.

[Compare les diverses versions françaises, scandinaves et anglaises. Conclut que la chanson est l’œuvre d’un auteur médio- cre, qui utilise la tradition littéraire antérieure. Car ni les vues de Pio Rajna, ni celles de Bédier, relatives à l’origine lombarde de la légende (toponyme d’Atilie), ne se vérifient : on est en pré- sence d’une invention pure et simple, qui combine des thèmes depuis longtemps rebattus.]

42. AEBISCHER, Paul : Les derniers vers de la Chanson de Roland, dans Studia Philologica, Madrid, 1960, t. 1, pp. 11-33.

[Etude détaillée du vers discuté de O (4002), considéré dans son contexte. L’auteur, comparant O à la version nordique, sup- pose une lacune dans le modèle utilisé par le copiste de O (Turold selon lui). Attribue le sens de transcrire à declinet.]

43. ALANNE, Eero : Ogier der Däne, ein Epigonenepos ohne «mâze», dans N.M., t. LVIII, n° 3, 1957, pp. 128-143.

[Compare avec les vers 2497-2594 de la Chevalerie Ogier (éd. J. Barrois) un fragment correspondant du remaniement allemand de cette geste contenu dans le ms. Pal. Germ. 363 de la Bibl. de l’Université de Heidelberg. Rappelle que ce dernier ms. a fait l’objet d’une Dissertation en 1925 (Sprache und Vers in der Hei- delberg Handschrift des Ogier, par H. Braun).]

44. ALVAR, Manuel : Patología y terapeútica rapsódicas. Cómo una canción se convierte en romance, dans R.F.E., t. XLIII, 1958- 59, pp. 19-35.

[Etudie en détail comment un chant nuptial sefardi — piyut — se change en romance ; considère comment ce romance est contaminé grâce à d’autres, déjà incorporés dans le substrat poé- tique.]

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45. ARAGONES, Juan Nogués : La Fecha de la Chanson de Guillaume, dans R. J., II, 1960, pp. 54-59.

[L’auteur réfute la datation proposée par Suchier (1080) et par Hofer (après 1170) en se rapprochant de celle établie par Bec- ker et par J. Frappier (1re moitié du XIIe siècle) parce que la puissance des Almoravides (mentionnée au v. 2442) avait sensi- blement diminué dès 1146 et que leur nom n’était pas encore connu en Europe en 1080.]

46. BADIA MARGARIT, Antonio : Dos tipos de lengua, cara a cara, dans Studia Philologica, Madrid, 1960, t. 1, pp. 115-141.

[Partant d’une affirmation de D. Alonso, l’auteur soutient qu’il existe une syntaxe libre pour l’épopée et une syntaxe qui enchaîne dans la prose historique, l’une et l’autre répondant à des intentions stylistiques distinctes, mais la première antérieure à la seconde. Les exemples sont pris dans le poème de Mío Cid et la Primera Crónica General.]

47. BANASEVIC, N. : Les chansons de geste et la poésie épique you- goslave, dans M. A., t. LXVI, 1960, pp. 121-141.

[Les chants épiques serbo-croates ont subi l’influence des chansons de geste françaises par l’intermédiaire des chansons franco-italiennes ou des poèmes chevaleresques italiens colportés par des jongleurs principalement italiens. Les chanteurs you- goslaves ont utilisé des détails frappants des récits d’origine fran- çaise et les ont combinés avec leurs propres inventions pour créer leurs chants nationaux (par ex. chants du cycle de Marko Kralje- vic). Le contact entre épopée française, italienne et yougoslave a dû se placer vers le XVe siècle.]

48. BENOIT, F. : L’épopée française est carolingienne, dans Le Flam- beau, t. XLII, 1959, n° 5-6, pp. 378-384.

[Approuve les thèses de M. René Louis sur l’origine carolin- gienne de l’épopée française, sur son caractère populaire et son mode de transmission oral, sur sa transformation incessante à partir d’un poème primitif contemporain de l’événement chanté.]

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49. BONI, Marco : Nuove ricerche intorno ai mss. marciani della « Chanson d’Aspremont », dans Memorie dell’Accad. delle Scienze di Bologna, classe di Scienze morali, vol. VII, s. V, 1957-59 (ma pubblic. nel 1960), pp. 23.

[M. B. soutient que les mss. IV et VI du fonds français de la Marciana constituent une véritable réélaboration de la Chanson d’Aspremont après sa diffusion en Italie et que, comme il l’a démontré dans ses autres études, le ms. IV représente la version du texte répandue en Toscane, de laquelle dérive — plus ou moins directement — les « cantari magliabechiani », l'Aspra- monte en prose du British Museum et celui d’Andrea da Barbe- rino. Il recense ensuite un nombre considérable d’additions à la chanson française dans les deux poèmes de la Marciana, où l’on retrouve « des réminiscences de romans courtois, romans bre- tons appartenant au cycle dit « classique », romans d’aventures, voire romans à personnages de l’histoire antique ». Dans le ms. IV, où ces additions sont les plus nombreuses et importantes, elles se réfèrent à Alexandre le Grand, à la guerre de Troie, à Arthur, à Yvain, à Tristan, à Iseult et à divers personnages de l’histoire romaine, tels Pompée, Crassus, Vespasien. L’étude de M. Boni est riche de citations, de textes et de remarques pertinentes sur les sources possibles des passages examinés.]

50. BONI, Marco : Ricerche di « fonti » e critica testuale, dans Studi e problemi e di critica testuale : Convegno di Studi di Filolo- gia italiana nel Cenenario della Commissione per i Testi di Lingua, Bologna, 1961, pp. 93-101.

[Les mss. de l'Aspremont d’ se divisent en deux familles et pourtant on est souvent en droit de rester dans l’incertitude concernant la meilleure leçon. Mais la partie importante du roman qui dérive d’une réélaboration du poème conservé à la Marciana (ms. IV de la série française) et qui com- prend le livre II et une partie du livre III permet plus d’une fois par rapprochement de résoudre le problème comme le montre M. Boni avec une liste d’exemples intéressants et démonstratifs.]

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51. BOSSUAT, Robert : Traditions populaires relatives au martyre et à la sépulture de saint Denis, dans M.A., t. LXII (4e série, XI), 4, 1956, pp. 479-509.

[Surtout pp. 487 ss. sur Florent et Octavien.]

52. BOSSUAT, Robert : Réflexions sur le deuxième Cycle de la Croi- sade, dans M.A., t. LXIV, 1958, pp. 139-147.

[Remarques, à propos de l’étude de S. Duparc-Quioc, Le Cycle de la Croisade, Paris, 1955, sur Godefroid de Bouillon (composé peu avant 1356), sur Baudouin de Sebourc (entre 1360 et 1370), tous deux poèmes destinés à la récitation publique qui ont contribué sous Charles V, dauphin et roi, au relèvement national, sur le Bâtard de Bouillon, composé dans le même atelier que les précédents, sur Saladin, poème perdu, reconstitué par S. Duparc- Quioc, qui doit dater de la fin du XIVe siècle. Cette série de poè- mes, qui exaltent les exploits français en Orient, est contempo- raine du cycle de Dagobert (Florent et Octavien, Charles le Chauve, Theséus) qui rattache au fondateur de Saint-Denis la dynastie régnante menacée à l’époque par les prétentions anglai- ses.]

53. BOSSUAT, Robert : Theséus de , dans M.A., t. LXV, 1959, pp. 97-133 ; 293-320 ; 539-577.

[Le premier article est consacré à la description des mss., à l’analyse du poème. De la confrontation de celui-ci avec les Ges- tez et Croniques de Mayson de Savoye remaniées par Jean Servion en 1464 et avec Florence de Rome, il résulte que le point de départ du poème est le conte remanié de l’aigle d’or où s’en- ferme le héros pour conquérir sa belle. La minutieuse analyse s’accompagne de suggestifs rapprochements avec des poèmes, comme de la Roche, Florent et Octavien, Charles le Chauve, Baudouin de Sebourc, Girart de Viane, Béatrix, le Comte d’An- jou, qui traitent les mêmes motifs. — Le deuxième article traite de la continuation contenue dans le ms. B (vers 1378) et consa- crée aux aventures de Florinde et de Regnesson, petit-fils de Theséus, à celles de Godifer et d’Osane, à la trahison d’Aceré, aux exploits du charbonnier et de Ludovis. Le thème du chevalier

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traître par amour pour la femme de son maître, est un des leit- motiv de la vaste composition épigonique. D’autre part on y affirme aussi la présence du roi Dagobert, le fondateur de Saint- Denis et l’ancêtre illustre du roi de France. Theséus qui raconte ses dernières années fait partie avec Charles le Chauve et Flo- rent et Octavien d’un véritable cycle, formé au milieu du XIVe siècle, dans la région parisienne, autour du souvenir légendaire de Dagobert. Derrière les aventures romanesques se profile tou- jours la réalité politique du temps. — Le troisième article est consacré à l’étude de l’influence de Theséus. On en décèle les traces dans Cipéris de Vignevaux, Valentin et Orson, et dans le Miracle de Notre-Dame du roi Thierry. La continuation de The- séus contenue dans le ms. B. a été mise en prose dans la seconde moitié du XVe siècle (prose conservée par deux imprimés du XVIe s., 1534 et postérieur à 1550). Cette prose est un véritable roman de chevalerie. De cette prose dérivent trois abrégés con- tenus dans les mss. 1473 fds fr. B. Nat., 15096 fds fr. B. Nat., 4962 fds fr. B. Nat. et composés entre 1465 et 1468 pour la plus grande gloire des comtes de Dammartin, dont le célèbre homme de guerre Antoine de Chabannes (1408-1488) était l’héritier.]

54. BRAULT, G. J. : Girart d’ and the Pseudo-Turpin Chroni- cle, dans Z.R.P., 76, 1960, pp. 64-93.

[L’auteur relève les points communs du Charlemagne de Girart et des Grandes Chroniques de France de Primat. Il con- clut que la version que Girart donne de la chronique du Pseudo- Turpin est basée sur celle qu’il avait trouvée dans les Grandes Chroniques de France. Cependant le ms., que Girart avait dû avoir sous les yeux, diffère du texte des éditions récentes.]

55. BURGER, A. : La question rolandienne, faits et hypothèses, dans C.C.M., t. IV, 1961, pp. 269-291.

[Examine minutieusement les textes et documents qui ont rapport à l’histoire et à la légende de Roland, critique l’interpré- tation qu’en donne l’école traditionaliste et aboutit à la conclu- sion qu’au IXe siècle ils racontent le fait historique et qu’il faut attendre le XIe siècle pour qu’ils attestent l’existence d’une légende de Roncevaux.]

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56. CALLU-TURIAF, Florence : Les versions franco-italiennes de la Chanson d’ « Aye d’Avignon », dans Mél. d’Archéol. et d’His- toire, p. par l’Ecole française de Rome, 1961, pp. 391-435.

[Edition du prologue figurant dans le Gui de Nanteuil de la Marciana, et publié déjà par A. Cavaliere dans Il prologo Mar- ciana del G. de N., Naples, 1958. L’introduction justifie cette nou- velle édition et étudie le succès de la Geste d’Aye et de ses suites en Italie.]

57. CHAILLEY, Jacques : L’Ecole musicale de Saint-Martial de Limoges jusqu’à la fin du XIe siècle, Paris, 1960, 439 pp.

[Un chapitre du livre IV (Prolongements des tropes) concerne l’origine des chansons de geste : à partir du trope de leçon, une évolution, passant par les vies de saints, conduirait aux trois spé- cimens connus de la musique des chansons, puis à une « dému- sicalisation » du genre...]

58. CHARLIER, Guste et HANSE, Joseph : Histoire illustrée des lettres françaises de Belgique, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1958.

[Le chapitre « Les légendes épiques »est de Rita Lejeune. Il traite successivement des auteurs des chansons de geste et des adaptations régionales, de l’utilisation des légendes épiques par les chroniqueurs wallons (Philippe Mouskès, Jean de Thuin, Jean d’Outremeuse, l’auteur de l'Historia de l’abbaye de Waulsort, Sigebert de Gembloux, la Passion de saint Agilolfe, Egbert de Liège), des pays carolingiens et des traditions épiques du XIe s., des légendes épiques localisées en Ardennes, en pays de Liège et de Tongres, du cycle de la croisade, des auteurs de gestes du XIIIe et du XIVe s. (Gautier de Tournai, Adenet le Roi, Jean d’Ou- tremeuse) (pp. 19 à 32). Le chapitre « Les traductions et les mises en prose » à l’épo- que des ducs de Bourgogne est de Robert Guiette (pp. 87 à 90).]

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59. CLOSSET, François : Joyaux de la littérature flamande du moyen âge, présentation et traduction, 2e éd., revue et augmentée, Bruxelles, A. Manteau, 1955, 8˚.

60. CLOUET, Marcel : Quelques notes à propos de la légende épique : Gérard de Roussillon, dans Revue de Saintonge et d’Aunis, 1956, Nouvelle Série, 2e vol., 4e livraison, pp. 209-235.

[Cherche, surtout par des regroupements de lieux-dits, à loca- liser en Saintonge personnages et événements de la légende de .]

61. CLUZEL, Irénée : Roland à Saragosse, causerie faite aux « Amis de la langue d’oc », à Paris,, le 6 - III - 59. Paris, 1959, in-8°, 8 pp.

62. COHEN, Gustave : Joseph Bédier ( 1864- 1938) , dans Le Flambeau, t. XXXVII, 1954, pp. 683-691.

[Vue générale.]

63. COSSIO, José Maria de : Notas a Romances, dans Studia philolo- gica, Madrid, 1960, t. 1, pp. 413-431. [Utilisant la publication de Las Fuentes del Romancero Gene- ral par A. R. Moñino, M. Cossio fait apparaître des contamina- tions et éclaire par des notes curieuses certains romances.]

64. CURTIUS, E. R. : Gesammelte Aufsätze zur romanischen Philolo- gie, Berne, Francke, 1960. [Les articles qui concernent les chansons de geste sont les suivants : Antike Rhetorik und vergleichende Literaturwissenschaft : chap. III (pp. 8-11) Epische Formeln. Zur Interpretation des Alexiusliedes : chap. XII (pp. 75-77) Alexiuslied und Epos. Das Carmen de Prodicione Guenonis, pp. 81-97. Der Kreuzzugsgedanke und das altfranzösische Epos : chap. I: Die Entstehung des Kreuzzugsgedankens ; chap. II : Folgerun-

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gen für die Epenforschung ; chap. III : Por eshalcier sainte crestienté ; chap. IV : Zum Coronement Loois ; chap. V : Ritter- dichtung (pp. 98-105). Ueber die altfranzösische Epik I : chap. I : Rückblick und Vor- blick ; chap. II : Mittellateinische und volkssprachliche Litera- tur ; chap. III : Allgemeines zur altfranzösische Epik ; chap. V : Das Haager Fragment ; chap. VI : Das Rolandslied ; chap. VII : Zu den Wilhemsepen ; chap. VIII : Gesamtansicht. (pp. 106-183). Ueber die altfranzösische Epik II : chap. I : Garin de Lothrin- ger ; chap. II : Gui de Bourgogne ; chap. III : Aspremont. (pp. 184-213). Ueber die altfranzösische Epik III : chap. I : La Chevalerie Ogier ; chap. II : . (pp. 214-236). Ueber die altfranzösische Epik IV : chap. I : Saint-Denis und der Codex Calixtinus ; chap. II : Das Sachsenlied ; chap. III : Renaut de Montauban (les quatre fils Aymon) ; chap. IV : Zum Couronnement Louis. (pp. 237-276). Ueber die altfranzösische Epik V : chap. I : Noch einmal das Farolied ; chap. II : Zeugnisse für altfranzösische Epik ; chap. III : Girart de Vienne ; chap. IV : Girart de Roussillon. (pp. 277- 304).]

65. DEFOURNEAUX, Marcelin : Autour de la « Chanson de Roland », dans R. H., t. CCXXIII, fasc. I, 1960, pp. 29-44. [Rappelle les principales thèses sur les origines, de Bédier au dernier volume de M. Menéndez Pidal. Marque les constantes de l’œuvre de ce dernier. Résume ensuite « La Chanson de Roland » y el neotradicionalismo. Conclut : « L’ensemble des preuves, des indices et des présomptions qu’il présente forme un faisceau solidement noué. La thèse du silence des siècles paraît désor- mais condamnée, et l’existence d’une légende rolandienne déjà vivante au début du IXe siècle semble pour le moins probable. » Mais « c’est la forme prise dès lors par cette légende qui conti- nuera sans doute à susciter les plus vives controverses chez les romanistes. »]

66. DELBOUILLE, Maurice : Notice sur Maurice Wilmotte, Annuaire de l’Académie de Langue et de Littérature françaises, 1959, 65 pp.

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[Quelques remarques critiques sur l’auteur de Le Français a la tête épique et de L’épopée française.]

67. DESSAU, Adalbert : Epentheorie und Zeitgeschichte : Bemerkun- gen zu Genesis und Standort der Bedierschen Theorie, Lite- raturgeschichte als geschichtlicher Auftrage (24), pp. 33-40.

68. DEYERMOND, A. D. : Una nota sobre et Poema de Fernán Gon- zález, dans Hispanófila, t. 8, 1960, pp. 35-37. [Etude où l'on démontre que le Liber Regum est la source principale d’où le héros tira son origine. Le fait qu’on reproche au comte castillan sa « mala codiçia » résulte d’une erreur due à l’influence directe du Libro de Alexandre.]

69. DOUGHERTY, David M. : The Present Status of Bédier’s Theories, dans Symposium, Winter 1960, XIV, pp. 289-299. [Marque avec vigueur les oppositions, pour finalement se ral- lier aux vues de ceux qui plaident en faveur d’une conciliation.]

70. DOUGLAS, David : and the Norman Conquest of , dans F.S., t. XIV, 1960, pp. 99-114. [Des arguments historiques, et surtout l’emploi de quelques termes de chancellerie anglo-normande, viendraient appuyer la théorie de l’origine normande de la Chanson.]

71. L’Epopée vivante, numéro spécial de La Table Ronde, n° 132, Paris, décembre 1958. [L’objet de ce numéro est de comparer les épopées primitives qui ont été autrefois vivantes avec celles qui sont encore vivan- tes aujourd’hui dans quelques endroits isolés ; sur la définition exacte de l’épopée vivante, cf. n˚ 116]. 72. FERRERO, Giuseppe Guido : (storia di un personaggio), dans Conv., t. XXIV, 1961, pp. 513-30. [Avec Astolfo entre dans la matière de France introduite en Italie un esprit de friponnerie, le goût de la raillerie, du diver- bium bizarre et mordant. Il est d’origine aristocratique et peut

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se permettre d’affronter princes et chevaliers pour la vengeance des petites gens. Dans V7 et C, c’est un preux chevalier ; dans la Chanson d’Aspremont et dans les Quatre Fils Aymon il se rebelle farouchement contre Charles, dans Otinel il apparaît impulsif et brutal ; dans Gui de Bourgogne il montre un caractère généreux et inquiet, mais aussi violent et sans mesure. L’Entrée d’Espagne nous fait assister à sa naissance — comme personnage poétique — et la Prise de Pampelune précise sa nature; en vers lui conserve cette physionomie, non sans lui ajouter des traits populaires et plébéiens ; les Fatti di Spagna lui confèrent sa der- nière dégradation, esthétique et humaine. Le , par con- tre, fait de lui un personnage sérieux, pathétique, angoissé, où alternent les tonalités dramatiques et tragi-comiques. Avec Boiardo, Astolfo réintègre la ligne de la tradition, en devenant toutefois extrêmement valeureux grâce à la possession d’une lance fatale. Alors il apparaît vaniteux et bavard, mais encore généreux et noble, voire ingénu. Avec Boiardo s’achève son histoire. Dans l’Arioste il devient un thème poétique plus qu’un personnage.]

73. FOOTE : A note on the Icelandic Translation of the Pseudo-Tur- pin Chronicle, dans Neoph., t. 43, 1959, pp. 137-42. 74. FRADEJAS LEBRERO, J. : Una nota al Libro de Alexandre, dans Revista de Literatura, t. XII, 1957, pp. 110-111. [Démontre l’influence des Evangelios apócrifos dans la stro- phe 823 du Libro de Alexandre.]

75. FRAPPIER, Jean : Remarques sur le prologue du Couronnement de Louis (v. 1-11), dans Studies in med. Lit. In honor of Al. Croll Baugh, Philadelphie, 1961, pp. 159-167.

[Il s’agit essentiellement des vers 4-5 dont le texte est incer- tain et le sens obscur. Selon M. F., il faut comprendre, en se fon- dant sur la leçon de A1, A2, A4 et D : « A un jongleur de basse catégorie, à un jongleur de carrefour, on ne demandera jamais de réciter pareille chanson, car elle dépasse son entendement». Fierté d’auteur, qui concorde avec le « dessein lucide » qui assure à l’œuvre une «réelle unité».]

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76. GARCIA RAMILA, Ismael : Mio Cid Ruy Diaz de Vivar, el de la luenga y enmarañada barba, dans Boletín de la Institución Fernán González, t. XIV, 1961, pp. 587-591.

[Etude rapide sur la barbe dans la mode médiévale. Locu- tions et formules où entre le mot.]

77. GREGOIRE, Henri : Le rayonnement hors d’Espagne de la pensée de Ramón Menéndez Pidal, dans La nouvelle Clio, t. X, 1958, pp. 3-4.

[Présentation de l’étude de J. Horrent sur l’Œuvre monumen- tale de Ramón Menéndez Pidal et de « l’essai de synthèse criti- que » de R. Louis à propos des recherches de M. Menéndez Pidal sur l’épopée romane.]

78. G[REGOIRE], H. : Un grand livre sur l’épopée française, dans Le Flambeau, t. XLIII, 1960, p. 643-649.

[Analyse qui montre l’importance de l’ouvrage de R. Menén- dez Pidal, La Chanson de Roland y el neotradicionalismo.]

79. GUERRA, José : Notas críticas sobre el origen del culto sepulcral a Santiago de Compostela, dans La Ciencia Tomista (Sala- manca), t. LXXXVIII, n° 279, 1961, pp. 417-474 ; n˚ 280, 1961, p. 559-589.

[Affirme l’authenticité de la sépulture de l’apôtre, en analy- sant des écrits médiévaux concernant la découverte et la trans- lation. Toutefois ne réussit pas à préciser le siècle de façon définitive. Etudie le culte du saint au cours du m. âge.]

80. GUIETTE, Robert : Notes sur la « Prise de Nobles », dans Roma- nica Gandensia, t. IV, 1955, pp. 67-80.

[Dans les Croniques et Conquestes de Charlemaine attribua- bles à D. Aubert, il est dit que la cité de Nobles changea de nom et fut nommée Acs. Il s’agit de Dax, appelée jadis «la cité des nobles».]

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81. GUILLAIN, Camille : Les Epioux, Liège, Bénard, 1958, 111 pp.

[Concerne la forêt où ont été localisées les Espaus de Renaud de Montauban.]

82. GYORY, Jean : Le refrain de la «Chanson de Guillaume», dans C.C.M., IIIe année, n˚ 1, janvier mars 1960.

[Etudie les refrains de la Chanson de Guillaume en rapport avec les coutumes de la trève de Dieu : « chaque cycle de batail- les ou chacun des actes d’hostilité s’interrompt d’abord un jeudi, puis un mercredi, pour recommencer un lundi. Entre le jeudi (ou le mercredi) et le lundi on ne prend pas les armes. On sait qu’à partir du milieu du XIe siècle la trève de Dieu va se fixant, selon la forte majorité des documents, à l’intervalle allant du mer- credi soir au lundi matin».]

83. GYORY, Jean : Réflexions sur le jongleur guerrier, dans Annales Universitatis Budapestinensis, Sectio Philologica, t. III, Buda- pest, 1961.

[Etudie à quelle sorte de réalité historique peuvent corres- pondre ces jongleurs dont les auteurs de chansons de geste nous disent qu’ils ont assisté à la bataille, tels le jongleur Bertolais dans Raoul de Cambrai (v. 2442 sqq.), le baron Gilles dans La Chanson de Roland (v. 2095 sqq.), Taillefer dans le Carmen de Hastingae proelio de Gui d’Amiens et le Brut de Wace, le jon- gleur que Guillaume ramène avec lui de la bataille dans la laisse 97 de la Chanson de Guillaume, Graelens dans la Chanson d’As- premont (v. 9478 sqq.) : artifice sans doute par lequel « le jon- gleur de la chanson se considère à un moment donné comme personnage de la geste».]

84. HALL, Robert A., Jr. : Linguistic Strata in the « Chanson de Roland», dans R. Phil., 13, 1959-60, pp. 156-161.

[D’après les preuves fournies par l’étude des assonances la Chanson de Roland comporte deux couches linguistiques diffé- rentes et deux stades différents de culture.]

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85. HALL, Robert A., Jr. : On Individual Authorship in the « Roland », dans Symposium, 15, 1961, pp. 297-301.

[La démonstration attire l’attention sur des sources diver- gentes que Turold a combinées dans la version que nous con- naissons.]

86. HANKART, Robert et HERBILLON, Jules : A l’Enseigne des Quatre Fils Aymon, dans Vie Wallonne, t. XXXII, 1958, pp. 206-207.

[Compléments aux mentions de M. Piron, Enquêtes du Musée de la Vie Wallonne, t. V, p. 187.]

87. HARDENT, Arthur : The Carbuncle in , dans Romance Notes II, 1960, pp. 58-62.

88. HOLLAND, Michael : Gautier et Margarit : deux épisodes de la Chanson de Roland, dans C.C.M., t. III, 1960, pp. 339-349.

[Explication de la forme moins logique que dramatique don- née à ces deux épisodes par la version d’Oxford.]

89. HORRENT, Jules : Individualisme et traditionalisme dans la poé- sie médiévale, dans Marche romane, t. VIII, 1958, pp. 93-95.

[Remarques à propos de l’étude de P. Le Gentil sur La notion « d’état latent » et les derniers travaux de M. Menéndez Pidal et de la réédition de la Poesía juglaresca y origínes de las literatu- ras románicas de ce dernier, où est soulignée la différence entre « l’œuvre du poète qui à un moment donné, quel qu’il soit, a noué, agencé, animé artistiquement des éléments épars, poétiques ou non, de ces mêmes éléments et des innombrables innovations, légères ou appuyées, que des remanieurs ont fait subir à cette œuvre au cours des âges.]

90. HORRENT, Jules : L’œuvre monumentale de Ramón Menén- dez Pidal, dans La Nouvelle Clio, t. X, 1958, pp. 5-34.

[Analyse et essai de bibliographie de l’œuvre du grand éru-

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dit espagnol, à la fois critique littéraire, historien de la littéra- ture, philologue, linguiste, dialectologue, grammairien, folklo- riste, poète du romancero. ]

91. HORRENT, Jules : Le Poema de mío Cid mis en français, dans Revue des Langues vivantes, t. XXV, n˚ 6, 1959, pp. 443-452. [Remarques sur le Cid historique et le Cid poétique, sur la date du Poema, la patrie et la personnalité du poète, sur l’indi- vidualité de l’épopée espagnole par rapport à l’épopée française et sur ses origines, à propos de la traduction française de la geste castillane publiée par E. Kohler, Paris, Klincksieck, 1955.]

92. HORRENT, Jules : Ferdinand Lot et les origines des légendes épiques françaises, dans M.A., t. LXV, 3, 1959, pp. 321-348. [F. Lot a montré que l’épopée est plus historique qu’on ne le prétendait, que les versions conservées des chansons de geste ont été précédées par d’autres, dont l’examen des documents histo- riques permet d’entrevoir l’influence. En revanche il n’a pas assis définitivement la théorie de la continuité épique, qui sup- pose un enchaînement depuis l’événement inspirateur jusqu’à la chanson conservée. Remarques sur Raoul de Cambrai, Gormond et Isembard, Guillaume d’Orange, Roland, Ogier le Danois, Girart de Roussil- lon, Girart de Viane.]

93. HORRENT, Jules : Sur les sources épiques du « Pélerinage de Charlemagne». L’antécédent du poème, dans R.B.P.H., t. XXXVIII, 1960, pp. 750-764. [L’antécédent du poème facétieux serait un récit héroïque et guerrier consacré à l'inféodation de l’empereur de Constantino- ple à Charlemagne, récit auquel la Chanson de Roland fait allu- sion (Oxf. v. 2329).]

94. HORRENT, Jules : La jura de Santa Gadea. Historia y poesía, dans Studia Philologica, Madrid, 1961, t. II, pp. 241-267.

[M. Horrent suppose qu’il a existé une composition poétique

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sur le Serment de Santa Gadea, lequel aurait servi de trait d’union entre le siège de Zamora et le bannissement du Cid dans un cantar cyclique remanié, qu’on pourrait dater de 1200.]

95. HORRENT, Jules : Le Pèlerinage de Charlemagne, (Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liège, fasc. CLVIII), Paris, Les Belles-Lettres, 1961, 156 pp.

[L’œuvre est un remaniement qui transpose sur le mode comi- que un modèle antérieur. Le poète, sans aucune intention paro- dique ou satirique, s’est amusé à raconter une victoire française obtenue sans «bataille champel». Voir là autre chose qu’un innocent et jovial optimisme serait une erreur. Ceci revient à dire que l’œuvre est bien moins traditionnelle que littéraire.]

96. JODOGNE, Omer : Audigier et la chanson de geste, avec une édi- tion nouvelle du poème, dans M.A., t. LXVI, 1960, pp. 495-526. [Etude sur le nom du personnage, la date de l’œuvre, ses rap- ports avec Aïol, l’art de la parodie épique qui le caractérise. Audigier est « un poème héroï-comique ayant la forme d’une chanson de geste », inspiré par la chanson de geste romancée de la seconde moitié du XIIe siècle (p. 511). — Edition du texte accompagnée de quelques notes explicatives, d’un glossaire et d’un index des noms propres.]

97. KAHANE, Henry et Renée : Die Magariten, dans Z.R.P., t. 76, 1960, pp. 185-204. [A rattacher à une famille de mots venus d’Egypte par la Grèce — byz. « magaritès » —- et le sud de l’Italie, pour dési- gner l’infidèle, c’est-à-dire le pirate ou l’apostat. C’est à cette terminologie savante et exotique qu’il faudrait rattacher Margariz de Sibilie dans le Roland.]

98. KLEIN, Hans-Wilhelm : Der Kreuzzugsgedanke im Rolandslied und die Rolandforschung, dans Die neuere Sprachen, 1956, Heft 6, pp. 265-285.

[Sous l’influence du mouvement de croisade qui, en 1087, se

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levait en Espagne, probablement aussi sous l’influence de la 1ère Croisade, alors à ses débuts, Turold bâtit, en s’appuyant sur un modèle primitif qui est maintenant connu par allusions, une œuvre géniale qui pour son temps était étonnamment moderne et donnait corps à toutes les idées religieuses et nationales suscep- tibles d’émouvoir puissamment lui-même et ses contemporains. Si cependant cette œuvre devait refléter et promouvoir l’esprit de la croisade, alors le thème de la trahison de , de la mort de Roland et de la vengeance de Charles ne suffisait plus. Il fallait en outre, en se plaçant sur un plan supérieur, présenter la grandiose explication entre Chrétienté et Païennie. L’adver- saire de Roland avait été Marsile, mais si Charles était le repré- sentant désigné par Dieu de la Chrétienté, alors il fallait lui attri- buer un grand adversaire païen, digne de lui, — et cet adver- saire est le prince des Sarrasins Baligant, inconnu du Proto- Roland. Toutefois H.-W. K. se défend de réduire la Chanson de Roland à un simple ouvrage de propagande pour la diffusion de l’idée de croisade et veut mettre en évidence le talent du poète, capable de projeter dans le passé national un idéal contempo- rain.]

99. KNAUER, K. : Ein Gestaltproblem der altfranzösischen Laissen- kunst als Beitrag zur Erforschung messbarer Ordnungsgebilde in Werken der Dichtung, dans Forschungen und Fortschritte, 32, 1958, pp. 174-179.

[Tentative pour présenter mathématiquement l’exploitation des laisses dans 13 chansons de geste.]

100. KNUTTEL, J.A.N. : Onze Letteren in de Middeleeuwen, Amster- dam-Antwerpen, 1958, 320 pp., Wereldbibliotheek. 101. KOEHLER, Eric : Ritterliche Welt und « villano », dans Festgabe für R. Grossmann, R.J., XII, 1961, pp. 229-241. [Remarques sur le thème du vilain héroïque dans l’épopée française et dans la littérature romanesque en Espagne.]

102. LE GENTIL, Pierre : Réflexions sur la création littéraire au moyen âge, dans C.N., t. XX, 1960, pp. 129-40.

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[L’homme du moyen âge oriente son effort intellectuel « vers la recherche des essences et sa vie sentimentale a besoin de s’ap- puyer sur une doctrine et des principes généraux. Il s’agit moins pour lui de se découvrir en s’isolant que de se retrouver en s’unissant, de s’affranchir que de s’intégrer, de particulariser que d’abstraire ». Cette phrase illustre bien la position de M. Le Gen- til sur la polémique des individualistes et des traditionalistes ; sa démarche essentielle consiste d’abord dans l’exposition des désaccords sur la composition de la Chanson de Roland, et ensuite dans l’examen bref de la structure de la «chanson de femme », du roman courtois et du drame. Sur le plan des idées générales comme sur celui des cas particuliers, M. Le G. montre que l’individualisme et le traditionalisme ne s’opposent pas, mais se concilient et se complètent, si à la notion de « rema- nieur de génie » on associe celle de « mutation brusque » : dans l’œuvre de la tradition et du continuateur dépourvu d’originalité s’insère en quelque sorte l’œuvre du poète de génie, tournant décisif et pas important dans l’évolution de la tradition, qu’elle enrichit de nouvelles valeurs artistiques, quand elle ne développe pas celles qui étaient auparavant implicites.]

103. LEJEUNE, Rita : Actualité de la Chanson de Roland, dans la Nouvelle Clio, t. VII-IX, 1955-57, pp. 207-227.

[Etat de la question en 1955, à la suite de la publication de la Nota Emilianense par M. Dámaso Alonso.]

104. LEJEUNE, Rita : La plus ancienne Chanson de Roland, dans le Flambeau, t. XXXIX, 1956, p. 391.

[Annonce de l’article paru dans la Nouvelle Clio avec la tra- duction française de la Nota Emilianense publiée par D. Alonso.]

105. LEJEUNE, Rita : Le linteau d’Angoulême et la Chanson de Roland, dans Rom., t. LXXXII, 1961, pp. 1-26. (Une photogra- phie et un dessin au trait, p. 4 et p. 8).

[Mme L. distingue deux scènes de combat et une scène devant une porte de ville et y reconnaît trois épisodes de la Chanson dans la version d’Oxford : combat entre Turpin et Abîme, com-

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bat de Roland et du roi Marsile, identifiés par leurs « coups fameux» (ainsi la mutilation du poignet droit de Marsile), retour et pâmoison de Marsile à Saragosse. Mme L. rapporte l’inspira- tion de cet ensemble à l’évêque d’Angoulême, Girard, dont la figure s’accorde fort bien avec cette séduisante interprétation.]

106. LEJEUNE, Rita : La signification du nom « marche » dans la Chanson de Roland, dans Actes du IXe Congrès inter. de lin- guistique romane, Lisbonne, 1961, pp. 263-274.

[Signifie bien «région frontalière».] 107. LEJEUNE, Rita : Le péché de Charlemagne et la Chanson de Roland, dans Studia Philologica, Madrid, 1961, t. II, pp. 339- 373.

[La légende du péché de Charlemagne se développe à partir du XIe siècle, sous l’influence de la Vita de Saint Gilles. L’auteur de la version d’Oxford a dû connaître une espèce de pseudo- Saint Gilles. Il lui a emprunté le thème de la naissance inces- tueuse de Roland, thème qui a inspiré certaines œuvres d’art du XIIe et du XIIIe siècles. L’inceste de l’empereur, connu du public médiéval, donne un sens nouveau à la dispute de Roland et de Ganelon devant Saragosse.]

108. LEJEUNE, Rita : Quelques réflexions sur la genèse de la Chan- son de Roland, Toulouse, Collège d’Occitanie, extrait du Gai Saber n° 300 (nov.-déc. 1961), 16 pp.

[Prise de position néo-traditionaliste, qui accepte cepen- dant d’attribuer un rôle de premier plan « au rhapsode de génie » que fut sans doute Turold.]

109. LEJEUNE, Jean : Une source méconnue : la « Chronique en bref » de Jean d’Outremeuse, dans B.B.P.H., t. XXXIV, 4, 1956, pp. 985-1020.

(Voir fasc. nos 130, 90 — Réplique à l’article de M. A. Goosse repris sous le n° 90, où il est fait allusion à la Geste de Jean de Lanson, à la Geste d’Ogier, que composa Jean d’Outremeuse.]

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110. LOOMIS, Laura HIBBARD : Adventures in the middle ages, a memorial colection of essays and studies, Selected papers in Literature and Criticism, 1, New-York, 1962.

[On trouvera dans cette belle publication, pieusement établie en souvenir de la regrettée Madame Loomis, une bibliographie de ses travaux et quelques articles qui intéressent l’épopée médié- vale : Observations on the Pèlerinage de Charlemagne, pp. 65-85 ; The Holy Relics of Charlemagne and King Athelstan : the Lan- ces of Longinus and St. Mauricius, pp. 201-228 ; The Passion Lance Relic and the war cry Monjoie in the Ch. de Roland and related texts, pp. 229-253 ; The Athelstan gift story : its influence on English chronicles and caroligian Romances, pp. 254-273.]

111. LOPEZ ESTRADA, Francisco : Sobre el romance fronterizo de Ben Zulema, dans Boletín de la Real Academia Española, t. XXXVIII, c. CLIV, 1958, pp. 421-428.

[Démontre à l’aide de documents l’existence d’une autre ver- sion plus étendue du romance intitulé La pérdida de Ben Zulema ; prouve en outre que la tradition poétique du romancero se pro- longe au XVIIe siècle].

112. LORD, Albert B. : The singer of tales, Harvard University Press, Cambridge, Massachusetts, 1960, 1 vol. de IX + 309 pp.

[Etudie les procédés de la transmission orale, surtout à pro- pos des poèmes homériques et des chanteurs yougoslaves, mais allusions aux chansons de geste et dans le chapitre X quelques notes sur l’épopée médiévale, notamment à propos de la Chan- son de Roland.]

113. LOUIS René : Don Ramón Menéndez Pidal et le problème de l'ori- gine des chansons de geste, dans Le Flambeau, t. XL, 1957, pp. 697-704.

[Exposé simplifié des divers aspects de la doctrine traditio- naliste du maître espagnol.]

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114. LOUIS, René : Ramón Menéndez Pidal et le progrès actuel des recherches sur l’épopée romane, (Essai de synthèse critique), dans La Nouvelle Clio, t. X, 1958, pp. 35-89.

[Application des vues de R. Menéndez Pidal à l’épopée fran- çaise des chansons de geste : continuité par rénovations de la tradition épique, dont le point de départ se trouve dans un chant épico-historique contemporain de l’événement qu’il rapporte. Ce chant fait partie de la poésie historiale chantée sur un événe- ment dès l’époque de celui-ci. S’il y a concordance entre la chan- son de geste du XIe siècle ou du XIIe, qui en dérive, et un quel- conque chroniqueur carolingien (Thégan, Flodoard, Eginhard), c’est que la poésie épique traditionnelle d’une part et l’historio- graphie d’autre part conservent indépendamment la mémoire des événements réels que l’une chante et l’autre relate. Si un lien devait unir les deux traditions, il subordonnerait la tradition his- toriographique à la tradition poétique. Démonstration fondée sur Roland, le Couronnement de Louis, Raoul de Cambrai.]

115. LOUIS, René : Les ducs de Normandie dans les chansons de geste, dans Byzantion, t. XXVIII, 1959, 29 pp. [A propos du pèlerinage de Robert le Libéral à Constantino- ple et à Jérusalem vers 1035. Il aurait existé une chanson de geste sur ce pèlerinage, com- posée d’après le Pèlerinage de Charlemagne, et où les Normands rivalisaient de luxe avec les Grecs. Cette chanson de geste hypo- thétique, dont les chroniques de Guillaume de Jumièges et de Wace font, sans le dire, présumer l’existence, aurait influencé plusieurs récits tant français que Scandinaves ou italiens. D’au- tres chansons de geste normandes auraient existé, la Vengeance de Rioul ou le Meurtre de Guillaume Longue-Epée. La chanson de geste, prise en général, a également fait un sort à Richard le Vieux. L’accueil a été divers, tantôt favorable, tantôt hostile. Pour leur part les Normands ont chanté son intrépidité et l’ont appelé Richard sans Peur.]

116. LOUIS, René : Qu’est-ce que l’épopée vivante ?, article pour ser- vir d’avant-propos au numéro 132 de La Table Ronde consa- cré à l’épopée vivante, pp. 9-17.

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[L’épopée vivante est essentiellement celle qui, passant de chanteur en chanteur et d’auditoire en auditoire, ne cesse de revêtir des formes nouvelles, comportant une série indéfinie de variantes à partir de l’œuvre initiale ou de ses dérivés ; elle est la poésie héroïque traditionnelle des peuples jeunes où l’état de guerre est presque permanent et elle transmet, de génération en génération, par la tradition orale, les hauts faits guerriers qu’elle célèbre ; toutefois il ne s’agit pas de revenir à la théorie roman- tique du peuple créateur : il faut admettre un poète, mais répon- dant à l’attente de tout un peuple ; et surtout son œuvre s’enri- chira de perpétuels renouvellements au cours de la transmission orale.]

117. LOUIS, René : Qu’est-ce que l’épopée vivante ?, dans Le Flambeau, t. XIII, n° 1-2, 1959, pp. 92-104.

[Reproduction du «manifeste épique» publié dans la Table Ronde, n˚ 132, 1958.]

118. MACCHIA, Giovanni : Storia della letteratura francese, I. Dalle origini a Montaigne, edizioni ERI, Torino, 1961.

[Intéressent notre sujet, surtout, les chapitres II et III con- cernant respectivement les chansons de geste, la Chanson de Roland (pp. 27-38) et les grands cycles de l’épopée française (pp. 39-51). Riches d’information et de synthèse, les deux chapitres n’ont pas seulement un caractère de pure compilation et s’achè- vent par des bibliographies sommaires fort utiles.]

119. MANDACH, André de : L’ouvrage de Turpin est-il vraiment une « chronique en prose » ? Une comparaison entre l’art poétique de Turpin et de Turoldus, dans C.C.M., IIIe année, n˚ 1, janv.- mars 1960.

[Démontre que les Adieux de Roland à ne sont pas un texte en prose, mais une triade de laisses similaires.]

120. MANDACH, André de : Naissance et développement de la chan- son de geste en Europe. I. La geste de Charlemagne et de Roland, Genève-Paris, 1961, 462 pp.

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[Se propose de présenter une «théorie générale de la chan- son de geste ». Dans ce premier livre consacré à la « préhistoire » de la geste de Charlemagne, le problème de l’« historicité » de Roland lui-même est posé, en liaison avec la tradition manus- crite de la Vita Karoli d’Eginhard. Quant au « mythe de Charle- magne », il doit son soudain essor au fait qu’il est « calqué » sur l’histoire du roi de Castille Alphonse VI, promoteur de la Recon- quista. De leur côté Sanche Ramirez et l’évêque de Pampelune, Pierre d’Andouque, correspondent respectivement à Roland et à Turpin. A partir du « mythe synthétique originel » dont Pierre d’Andouque lui-même est sans doute le créateur, plusieurs tradi- tions se développent, dont les deux principales peuvent être qua- lifiées de « turpinienne » et de « turoldienne ». La première, étu- diée dans le livre II, aurait été favorisée par Calixte II et Suger, avant de fleurir dans le Livre de Saint-Jacques et de rayonner autour de Compostelle, Poitiers, Boulogne et Peterborough. La tradition turoldienne assonancée, étudiée dans le livre III, fait apparaître plusieurs courants, dont l’un rapproche en Norman- die les personnages de Charlemagne et du Conquérant. Les ulti- mes combinaisons, dont ces efforts prolongés auraient été le point d’aboutissement, auraient pour origine les « bibliothèque's pépinières épiques » d’Angleterre, en particulier celle de Peter- borough. Dans cette perspective le poème de Turold ne repré- sente qu’une étape — une étape antérieure à l’interpolation de Baligant —- mais son auteur mérite toujours d’être considéré comme un génie exceptionnel.]

121. Mc ARTHUR, Douglas : Les versions du « Libro di Fioravante », dans F.R., t. VII, 1960, pp. 121-28.

[Les versions italiennes du Libro di Fioravante sont au nom- bre de quatre : le Fioravante proprement dit (1ère moitié du XIVe s.) ; la version contenue dans les trois premiers livres des Reali di Francia de Barberino, de laquelle dérivent cinq rédac- tions diverses quant à la matière et à la langue ; le Libro de Fioravante cavalière e de Dusolina soa moyere, rédigé dans l’Italie du Nord ; le Romanzo di Francia en dialecte napolitain. Après avoir relevé les affinités et les divergences entre ces ver- sions et s’être rangé aux idées des érudits antérieurs, M. McA. conclut en affirmant que c’est d’une fusion originaire entre la

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Chanson de Floovant française et la Flovents saga islandaise que dérivent les textes intermédiaires que le Libro di Fioravante du XIVe s. a enrichi d’apports nouveaux de provenance variée. Ce texte subit à son tour des réfections, dont l’une fit intervenir des liens généalogiques avec Beuve de Mantoue. Enfin la version de Barberino devint la plus célèbre, sans pourtant éclipser celles qui l’avaient précédée.]

122. MELLI, Elio : Estratti di un perduto codice del « da Mon- talbano » in un manoscritto autografo di Lionardo Salviati, dans Conv., t. XXIX, 1961, pp. 326-34.

[Le ms. de la Riccardienne 2197, de la main de Salviati, con- tient un choix judicieux de phrases et sentences d’un texte en prose du Rinaldo da Montalbano, en tête desquelles on lit : « Libro avuto dal Gatta. Fu dello Stradino ». Cette affirmation, appuyée par des concordances diverses avec le ms. de la Lau- rencienne 42-37, qui fut aussi la propriété de Stradino, ferait croire qu’il s’agit du même texte. En fait le ms. de la Riccar- dienne révèle des analogies avec un autre ms. de la Lauren- cienne, le 89 inf.-64, plus particulièrement en certains endroits où il s’écarte du 42-37. Cela prouve que le ms. de Rinaldo dont a disposé Salviati devait tirer ses origines d’une source commune à la fois à l’un et à l’autre des mss. de la Laurencienne, source que nous ignorons ; dès lors ce n’est pas une, mais deux rédac- tions du Rinaldo que devait posséder Stradino. En appendice à son essai, M. M. transcrit les extraits du Rinaldo contenus dans la copie de Salviati, en donnant en note les variantes des deux mss. de la Laurencienne.]

123. MENÉNDEZ PIDAL, Ramón : La Chanson de Roland et la tradi- dition épique des Francs (Deuxième éd. revue et mise à jour par l’auteur avec le concours de René Louis, traduite de l’es- pagnol par I. M. Cluzel), Paris, Picard, 1960, 543 pp.

[L’ouvrage commence par un historique complet des théories et par un nouvel exposé des vues traditionalistes sur l’origine des chansons de geste (Une poésie qui vit de variantes). Suit une étude de la tradition manuscrite du Roland, qui s’élève contre la

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prétendue précellence de O (défi de Ganelon, épisode de Marga- riz...) et fait apparaître un certain nombre d’interpolations (épi- sodes de Baligant et de , duel de Thierry et de Pina- bel). L’auteur interprète ensuite le témoignage du moine de Silos, qui se réfère à des « récits poétiques français », et celui du Ron- cesvalles espagnol, qui, comme le Ronsasvals provençal, s’écarte de la tradition rolandienne septentrionale. Après avoir longue- ment considéré, d’après les chroniques latines et musulmanes, l’expédition de 778 (déjà une guerre sainte — Gesta Dei per Fran- cos) et le lieu de la bataille (la chaussé romaine de l’Altobiscar), M. Pidal affirme que les Sarrasins ont collaboré avec les Basques à Roncevaux, qu’en conséquence la Chanson, plus véridique que les Annales Royales, procède de poèmes contemporains du désas- tre. Ces annales elles-mêmes, du reste, présentent des particu- larités remarquables que la critique a jusqu’ici commis l’erreur de ne pas relever. Ce qu’elles disent finalement du désastre pyré- néen prouve qu’elles aussi font écho à une tradition poétique orale (tribut de Saragosse et intervention des Sarrasins — Anna- les mettenses —, victoire franque favorisée par un arrêt du soleil — Annales Anianenses). Ainsi le « silence des siècles » parle-t-il, quoi qu’en puissent dire les individualistes. Dès le début du Xe siècle, il existe donc un Roland qui présente avec celui d’Oxford des traits communs. Il n’est pas impossible de reconstituer la teneur de ce poème et de suivre les étapes ultérieures de ses trans- formations (introduction d’Olivier à la fin du Xe s., prouvée par la mode onomastique que l’on sait, au même moment apparition de la belle et extension à toute l’Espagne des conquêtes de Charles). Avec la fameuse Nota Emilianense, dans le 3e quart du XIe siècle, la situation achève de s’éclaircir, malgré le laco- nisme du texte : celui-ci se réfère à un poème et non à une légende, un poème d’allure plus archaïque que le Roland d’Ox- ford, puisqu’il n’étendait pas les conquêtes franques à toute l’Es- pagne, ignorait encore Blancrandin aussi bien que Baligant, attri- buait à Bertrand, Ogier et Guillaume — au détriment d’Olivier — un rôle important parmi les Pairs. La conclusion insiste sur le «phantasme du poème unique», «déplume» Turold en affir- mant «qu’au commencement est l’histoire», l’histoire qui s’iden- tifie avec la poésie, créant une tradition chantée, qui est l’œuvre de tous, le fruit d’un art collectif, national et parfaitement effi- cace dans sa complexité.]

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124. MENÉNDEZ PIDAL, Ramón : Dos poetas en el Cantar de mío Cid, dans Rom., t. LXXXII, 1961, pp. 145-200. [Deux régions seulement sont évoquées dans le Cantar avec précision, celle de San Esteban de Gormaz et celle de Medina- celi. Il ne faut pas s’en étonner. Une analyse interne de l’œuvre prouve que deux auteurs, l’un de San Esteban, l’autre de Medi- naceli, ont associé leurs efforts. Au premier on doit le plan de l’œuvre et le souci de montrer le héros victime de la jalousie d’une classe sociale supérieure, qui le brouille avec son roi et lui vaut l’affront de Corpes. Le poète de Medinaceli refond le travail de son prédécesseur ; les changements qu’il apporte sont plus roma- nesques que véristes. Il fait d’Alvar Fañez le compagnon insépa- rable du Cid, rapporte la conquête de Valence avec liberté, modi- fie profondément le « Cantar de Corpes ». Les deux auteurs, de talent très divers, ont cependant réussi, sur le plan de la créa- tion littéraire, à faire harmonieusement concorder leurs initiati- ves. Cette continuité d’inspiration dans l’art collectif est bien faite pour accréditer les thèses traditionalistes.]

125. MENÉNDEZ PIDAL, Ramón : Una duda sobre el duelo en el Poema del Cid, dans Acta Salmanticensia, Strenae, t. XVI, 1962, pp. 14-19.

[Le poème, dans cette scène, se réfère à une réalité institu- tionnelle. Le duel n’est pas une vengeance de l’honneur comme le prétend l’historien portugais Merêa, mais un véritable riepto (accusation), avec toutes ses caractéristiques juridiques.]

126. MENÉNDEZ PIDAL, Ramón :Cómo vivió y cómo vive el Roman- cero, ed. La Enciclopedia Hispánica, Valencia, s.a. 88 pp. 127. MICHELENA, Luis y RODRIGUEZ HERRERO, Angel : Los canta- res de la guerra de Mondragón (1448), dans Boletin de la Real Sociedad Vascongada de Amigos del País, San Sebastián, t. XV, n° 4, 1959, pp. 371-381.

[Etablit le texte de quelques fragments de l’épopée basque (Biblioteca Nacional de Madrid) avec un commentaire linguisti- que pour faciliter une future traduction.]

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128. MONTEVERDI, Angelo : Lipadusa e Roncisvalle, dans Lettere Italiane, t. XIII, 1961, pp. 401-409. [En commençant son exposé par des références à l’article de Rajna, Le fonti dell’ Furioso, M. M. se propose de mon- trer comment un point capital du poème est « un istintivo ritorno dell’Ariosto agli spiriti della più antica e genuina tradizione epica ». Il traite de l’épilogue de la guerre entre l’Afrique et la France, qui se déroule à Lipadusa, où Orlando, revenu à lui, reconquiert son épée, son cor, son cheval et, combattant aux côtés d’Oliviero (auquel est désormais donné pour la première fois un rôle de premier plan), consacre définitivement la vic- toire chrétienne. Ne manquent pas non plus les vers qui rappel- lent l’apostrophe de Roland à Durandal dans la Chanson de Roland ; la mort de évoque en un certain sens celle de Roland dans le poème français et le comportement de Fiordi- ligi celui d’Aude dans la rédaction d’Oxford et dans les Ronce- vaux.]

129. NICHOLS, Stephen G., jr. : Formulaic diction and thematic com- position in the Chanson de Roland, dans Studies in the romance Languages and Literatures of the University of North Carolina, n° 36, 1961.

[ « Examine la Chanson de R. du point de vue de la formule de l’enjambement et de la composition thématique, afin de mettre en évidence les particularités du texte qui prouveraient son carac- tère oral plutôt que littéraire. En déduit que l’œuvre est certai- nement le produit d’une création individuelle capable de trans- cender les insuffisances des moyens mis à sa disposition par la tradition. »]

130. PANVINI, Bruno : Ancora sul Pèlerinage Charlemagne, dans Sicu- lorum Gymnasium, t. XIII, 1960, pp. 17-80. [Un des buts essentiels de ce vaste essai est la détermination des sources du Pèlerinage. Selon M. P. il dériverait : 1) d’une his- toire relative aux reliques de Saint-Denis et d’autres églises fran- çaises ; 2) d’une légende qui attribuait à Charlemagne la sou- mission de l’empire de Constantinople ; 3) d’un récit sur des

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gabs projetés et accomplis par Charlemagne et les douze Pairs chez un roi païen dont ils étaient les hôtes ; 4) de quelques faits d’une réalité contemporaine ; 5) des récits sur Jérusalem racon- tés par des pèlerins revenus de Terre Sainte; 6) de légendes cel- tiques concernant des exploits de héros de l’autre monde. Ces sources variées sont toutes illustrées et discutées comme il con- vient. M. P. affirme aussi que le poème a été composé entre 1120 et 1150, que son intention est très sérieuse, et que son but est surtout d’exalter la grandeur de Charlemagne et des Français, et non le pouvoir des reliques chrétiennes et de Dieu ; et il ne manque pas d’appuyer ses idées avec force arguments. Enfin l’essai fournit aussi, dans son ensemble, une utile somme biblio- graphique et critique des travaux les plus importants concernant le Pèlerinage depuis un siècle.]

131. PASERO, Nicoló : La Chanson de Roland e i problemi dell’epica francese, dans Il Verri, t. V, 1961, pp. 129-48.

[Résumé judicieux des opinions et des discussions sur les origines, la formation, le caractère des chansons de geste, en particulier de la Chanson de Roland, depuis le temps de Paris et de Rajna jusqu’à nous, avec une insistance particulière sur la querelle entre traditionalistes et antitraditionalistes. En revan- che susciteront des réserves les conclusions formulées par M. Pasero : 1) la composition des chansons est à situer autour de la première moitié du XIe siècle, dans une ambiance cléricale (qu’on pense à leurs affinités avec les poèmes hagiographiques) et de guerre religieuse (qu’on se sou- vienne des croisades d’Espagne) ; 2) l’épopée est une « lit- térature populaire » au sens large, puisque les œuvres font inter- venir un même ensemble de thèmes et de moyens expressifs ainsi qu’un public « prédisposé » à les comprendre et à les assimiler ; mais c’est une « littérature » au sens classique, étant donné la formation des auteurs, leurs choix poétiques et leur pré- sence au voisinage de centres culturels.]

132. PELLEGRINI, Giovanni Battista : Osservazioni sulla lingua fran- coveneta di V4, dans Atti dell’VIII˚ Congresso internaz. di Studi romanzi, vol. II°, p. 2a e 3a, Firenze 1960, pp. 707-17.

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[« L’élément dialectal qui affleure, presque à chaque vers, dans les poèmes franco-vénitiens, appartient au langage littéraire vénitien tel qu’il apparaît dans la plupart des textes contempo- rains ; il n’est pas aisé de lui donner une caractérisation régio- nale ; aux nombreux phénomènes de koiné dialectale s’ajoute ici la constante influence française qui, dans quelques cas impor- tants — et ce sont les désinences verbales qui sont ici relevées — s’accorde avec certains traits morphologiques des régions vénitien- nes ». En partant de ces prémisses et de cette remarque préli- minaire que « le double emploi de morphèmes de tonalité plus noble ou plus populaire, toujours d’usage dialectal, doit avoir été très développé aussi dans le vénitien ancien », M. P. prend par exemple les désinences verbales de V4 et en déduit que « l’ex- clusion de Vérone, et plus encore de Venise, est pour le moins vraisemblable » et que dès lors « l’indication générale de la marche de Trévise (Bertoni) est préférable à l’indication parti- culière de Vérone » (Keller). Toutefois on ne peut vérifier qu’il faille exclure Padoue, comme l’a dit Bertoni, et de nombreuses difficultés linguistiques retiennent de penser à une origine trévi- sane, encore qu’il ne fasse pas de doute qu’à Trévise l’épopée carolingienne jouissait d’une particulière faveur.]

133. PIRON, Maurice et THOMAS, Jacques : La Légende des Quatre Fils Aymond, dans Enquêtes du Musée de la Vie wallonne, t. VII, n˚ 81-84, 1956, pp. 344-352.

[Note sur l’identification de « Montessor » à Château-Re- gnault : c’est à une rédaction épique des XIVe-XVe s. qu’on repor- tera la première attestation de la croyance qui localise à Châ- teau-Regnault le repaire des fils d’Aymon. — Localisations de la légende en Belgique romane : cette addition à un article précé- dent (voir fasc. 1, n˚ 173) concerne Ampsin.]

134. RAMSDEN, H. : The Taking of Alcocer (Cantar de Mio Cid, vss. 574-610) dans B.H.S., t. XXXVI, 1959, pp. 129-134.

[Le mot celada signifierait non pas « embuscade », mais « ruse », et s’appliquerait au stratagème employé par le Cid. Cette suggestion, et l’analyse que fait M. R. du passage, rendent

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beaucoup plus clairs la structure et le déroulement de cet épi- sode.]

135. RENOIR, Alain : Roland’s Lament : Its Meaning and Function in the Chanson de Roland, dans Spec., XXXV, 1960, pp. 572-583.

[Insiste sur les aspects religieux de la démesure de Roland qui ne se sent pas seulement responsable, mais coupable de la mort des siens.]

136. RICHTHOFEN, Eric von: Esprit hispanique dans une forme gallo- romane (Problèmes épiques ouverts et propositions, dans Boletin de Filologia (Un. de Chile), XII, 1960, pp. 5-49 et XIII, 1961, pp. 5-31.

[Les premières pages du premier article intéressent seules l’épopée. Elles établissent un rapprochement entre Garcia Ordó- nez de Granón et Ganelon (cf. C.C.M., 1960, p. 76 et suiv.), entre Baligant et Youssouf, et proposent une explication de la « tri- nité », Mahom, Tervagant, Apollin.]

137. RIQUER, Martín de : El segundo duque Aymon del fragmento del Roncesvalles es el duque Naymes de Baviera (v. 97), dans Dos notas rolandianas, dans R.F.E., t. XLII, 1958-59, pp. 261- 266.

[S’appuie sur les données fournies par des textes français et sur la tradition relative à l’évanouissement de l’empereur soigné « à l’eau froide », thème qu’on rencontre seulement dans la tra- dition Scandinave et le Roncesvalles.]

138. RIQUER, Martín de : Un aspecto zaragozano del « Rollan a Sara- gossa » provenzal, dans Dos notas rolandianas, dans R.F.E., t. XLII, 1958-59, pp. 266-269.

[La suza dont on parle dans ler poème est l’edifice conna à Saragosse sous le nom de la Zuda = palais du gouvernement adossé à la muraille. Autre note de « vérisme » topographique : « Gorreya » = Gurrea del Gállego. L’auteur suggère l’existence d’un ancient poème don’t le Roland serait le remaniement.]

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139. ROBSON, C. A. : The Technique of Symmetrical Composition in Medieval Narrative Poetry, dans Studies in Medieval French presented to Alfred Ewert, Oxford, 1961, pp. 26-75.

[Etudie pp. 29-31, 33-38, 71-73 les procédés de composition symétrique dans le Carmen de Proditione Guenonis, la Chanson de Roland et certaines adaptations étrangères. Discerne dans le ms. d’Oxford des unités de 168 vers ou de multiples de 168 ; sui- vent d’intéressantes remarques sur la composition bipartite ou tripartite, le texte du ms. d’Oxford relevant du tripartisme, quoi- que le bipartisme semble plus ancien et relève davantage de la tradition orale.]

140. ROBSON, C. A. : Aux origines de la poésie épique romane: art nar- ratif et mnémotechnie, (1re partie), dans M.A., t. LVII, 1961, pp. 41-84.

[Cette étude sera analysée quand la parution en sera achevée.]

141. ROEMANS, R. : Bibliographie van Prof. Dr. J. Van Mierlo, Konin- klijke Vlaamse Akademie voor Taal-en Letterkunde, Versla- gen en Mededelingen, Gand, 1956.

[Le R. P. Van Mierlo est certainement le savant qui a consa- cré le plus de lui-même à la littérature épique flamande. Ses édi- tions et ses études sont innombrables. Elles intéressent les médiévistes romans.]

142. ROLAND, Joseph : La marche de Sainte Rolande à Gerpinnes, dans Hainaut-Tourisme, 1957, pp. 47-49.

143. ROLAND, Joseph : Charlemagne et le mariage lombard. A propos de sainte Rolande de Gerpinnes. Mélanges Félix Rousseau, Etudes sur l’histoire du pays mosan au moyen-âge, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1958, pp. 465-473.

[Sur l’épouse répudiée de Charlemagne, qui serait la qua- trième fille du roi des Lombards Didier et pourrait être sainte Rolende.]

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144. ROSE, William : El Nùmero en el Romancero del Cid, dans His- pania, 44, 1961, pp. 454-456. [L’emploi des nombres dans les romances avait deux buts : artistique et magique. La fonction artistique subsiste tandis que la fonction magique a disparu.]

145. ROSELLINI, Aldo : Di nuovo sul valore della traduzione della « Chanson de Roland » del ms. di V4, dans S.F., t. IV, 1960, pp. 1-10.

[Du point de vue linguistique V4 se divise, selon M.R., en deux parties, la première constituée par les v. 1-1346, correspondant aux vers 1-1437 de O., à ceci près qu’il manque l’épisode de Mar- gariz ; l’autre par les vers 1347-3846 (1438-3682 de O.). Dans la seconde partie se trouvent des expressions de O. qui n’apparais- sent pas dans la première, ce qui porte à admettre l’existence de deux traducteurs, le premier plus libre, le second plus fidèle. En conséquence la première partie révèle plus d’additions ou d’omissions que la seconde, et plus de signes d’ignorance du français. M. R. appuie ses assertions en examinant et en compa- rant un choix abondant de termes et de phrases ; il ne manque pas cependant de relever aussi les expressions de O que ne men- tionne pas la seconde partie de V4 et les nombreux épisodes où V4 diverge du texte anglo-normand. Tout ceci pose le problème d’une éventuelle pluralité de sources au poème franco-vénitien.]

146. ROSELLINI, Aldo : Analisi critica della « Prise de Narbonne », dans S.F., t. V, 1961, pp. 1-13. [En passant en revue les idées des critiques précédents sur les sources de la Prise insérée dans V4, M. R. exclut qu’elle puisse dériver d’ (Demaison) et conteste les analo- gies de forme et de fond avec les Croniques et Conquestes de Charlemaine que M. Horrent avait fait remarquer. Il relève ensuite les multiples italianismes et latinismes qui se rencontrent dans l’épisode, met en relief les contradictions avec le reste du poème et diverses singularités de fond qui ne se rencontrent pas dans d’autres chansons de geste rolandiennes ; il en conclut qu’il y a là une insertion due à un remanieur italien : ce n’est

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pas une traduction, mais une création, ou au moins une re-créa- tion.]

147. ROSELLINI, Aldo : Etude comparative des manuscrits de Château- roux et de Venise VII de la Chanson de Roland, dans M.A., t. LXVI, 1960, pp. 259-300.

[Méticuleuse comparaison entre les deux versions et entre celles-ci, la version de Venise IV et celle de la Saga, pour aboutir à cette conclusion: « Ceci nous enseigne que CV7 doivent tou- jours être considérés comme étant deux manuscrits dont la base commune n’empêche cependant pas que certains souvenirs, d’un passé désormais lointain, soient restés tantôt dans l’un tantôt dans l’autre seulement. Les faits sont là pour démentir, en bien des endroits, l’ « étroite identité » des deux textes, C et V7 » (p. 293). Etude de l’allusion à la mort de Blancandrin qui se trouve dans certaine version du Roland rimé (V7) ; ses conclusions, vala- bles peut-être pour le Roland rimé peuvent-elles être impli- citement appliquées au Roland assonancé ?]

148. ROUSSET, Paul : Le sens du merveilleux à l’époque féodale, dans M.A., t. LXII (4e série, XI), 1-2, 1956, pp. 25-37. [Exemples tirés, en autres, de Gui de Bourgogne (éclipses, pluie de sang qui se produisent à l’occasion du départ des guer- riers) ; de la Chanson de Roland (messagers célestes, rôle des reliques, phénomènes atmosphériques); de (puissance des reliques ; animal miraculeux). Des exemples semblables sont empruntés aussi aux chroniqueurs. « Le goût du merveilleux était propre à l’âge féodal, ...était comme connaturel à la mentalité de ce temps » (p. 36).]

149. RYCHNER, Jean : La chanson de geste, épopée vivante, dans La Table Ronde, n° 132, Paris, décembre 1958, pp. 152-167.

[Tout, dans la technique de la chanson de geste, dénote qu’elle est le résultat du travail d’un professionnel, à la fois auteur et chanteur, sans qu’on puisse vraiment distinguer les deux fonc- tions : la laisse, l’assonance, la facture du décasyllabe, le style formulaire, le plan général des œuvres, les annonces et les rap-

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pels d’événements, tout témoigne que la chanson de geste, genre essentiellement oral, « vit d’être chantée différente ».]

150. SANDMANN, Manfred : Syntaxe verbale et style épique, dans Atti dell’VIII° Congresso internaz. di Studi romanzi, vol. II, p. 1a, Firenze, 1959, pp. 379-402.

[En entrant en conflit avec les théories tant individualistes qu’idéalistes, M. S. se propose de montrer que la confusion des temps dans le style épique (et particulièrement dans le Poème du Cid et dans la Chanson de Roland) doit être attribuée surtout aux faits suivants : 1) ce sont deux syntaxes verbales, l’une au style direct, exempte de cette confusion et conforme à la langue parlée ; l’autre, dans les parties narratives, artificielle et flot- tante ; 2) les procédés stylistiques de l’itération synonymique et des laisses similaires se reflètent dans la syntaxe verbale qui recourt alors à la variation des temps ; 3) à la base de la création épique réside le caractère symbolique de l’imagination artisti- que, qui fait prévaloir l’association d’idées sur la logique. Il s’en- suit que « la tolérance pour l’illogisme de l’expression, et partant pour la confusion des temps, est beaucoup plus grande dans nos vieux poèmes du moyen âge » ; 4) le présent de l’indicatif des poèmes épiques ne correspond pas au présent historique, mais à une dimension atemporelle idéale plus que réaliste.]

151. SANDMANN, Manfred : Traditionsgebundene Epik, dans G.R.M., 41, 1960, pp. 361-69.

[Critique favorable de la thèse de R. Menéndez Pidal. La tra- dition épique ne serait pas issue d’une « chanson de Ronce- vaux », mais d’une « chanson de Roland ».]

152. SCHELER, Lucien : La véritable édition originale de « Gérard de Roussillon », dans B.H.R., t. XIX, 2, 1957, pp. 343-345.

[L’édition parisienne de Michel Le Noir est antérieure aux éditions lyonnaises d’Arnoullet ; elle est du 23 décembre 1520 alors que les deux éditions lyonnaises sont l’une de 1520-1530, l'autre du 10 juillet 1546 ; ceci est prouvé par le fait qu’on a retrouvé en Italie une édition de M. Le Noir avec page de titre

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intégrale, alors que celle de la B.N. Rés. 8° Y2 25 est incomplet du titre et du dernier feuillet ; d’autre part Arnoullet remplace Poytiers par Poultiers, forme juste qu’a l’édition parisienne.]

153. SEGRE, Cesare : Tradizione fluttuante della Chanson de Roland? dans S.M., s. 3a, t. I, 1960, pp. 72-98.

[Comme on le sait, selon R. Menéndez Pidal, la tradition manuscrite d’un poème épique ne peut se représenter unitaire- ment par un seul arbre généalogique, mais par autant de généa- logies qu’il y a d’épisodes ou de passages dotés d’une certaine autonomie ou d’une certaine singularité. M. S. analyse minutieu- sement deux des épisodes de la Chanson de Roland dont l’érudit espagnol s’autorise pour démontrer son propre point de vue (celui du défi de Ganelon et celui de Margariz) et par de multi- ples arguments de critique textuelle, de critique historique ou de stylistique, incline à adopter le stemma de Müller et Bédier (pré- cellence de O sur les autres mss.), tandis que M. Menéndez Pidal avait postulé dans le premier cas un stemma tripartite (V4 ; V7, C, n ; O) avec prééminence de V4, et dans le second deux tradi- tions toutes deux défectueuses (d’un côté V4 et n., de l’autre O et les autres mss.]

154. SEGRE, Cesare : Schemi narrativi nella « Chanson de Roland », dans S.F., V, 1961, pp. 277-83.

[Le poète de la Chanson est hostile à tout procédé de suspense et, « en insérant dans le récit présages, pressentiments et prévi- sions qui se vérifient, il semble avoir voulu créer une atmosphère d’inéluctabilité, comme si tout se déroulait selon l’ordre d’un rite sacral ». Il a donc «préféré insister sur la fatalité plutôt que sur le libre cours des événements, comme pour situer l’action dans un ordre providentiel ». L’hagiographie use elle aussi de cette même technique : ce qui advient lui importe moins que la manière dont l’événement se produit. M. S. montre les affinités entre la Ch. de R. et le style évangélique, auquel se conforment, par beaucoup de détails, les vies de saints. Mais en face de ce schéma évangélique, l’élément de nouveauté est, dans la Ch. de R., représenté par l’esprit guerrier et le goût de l’action, enraci- nés dans le présent et contrastant donc avec la « staticité » du

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cérémonial narratif. Roland, qui appartient au monde de l’action, est étranger à toute forme de pressentiment; Charles au contraire représente une forme extrême de la clairvoyance, mais sa vision intemporelle le fait échapper au monde de l’action.]

155. SOTTO Y MONTES, Joaquín de : La orden de caballería en la Alta Edad Media, dans Revista de Historia Militar, t. IV, n° 7, 1960, pp. 39-73 + 8 lams.

[Essai (dont le titre prête un peu à équivoque) qui vulgarise, d’après la bibliographie française relative aux Croisades, divers aspects de la technique militaire, sports et coutumes guerrières du moyen âge.]

156. STAUFFER, Marianne : Der Wald. Zur Darstellung und Deutung der Natur im Mittelalter. Zürich, Juris-Verlag, 1958, Studio- rum Romanicorum Collectio Turicensis, vol. X.

[Le thème littéraire de la forêt dans l’épopée et le roman fran- çais médiéval et chez Dante et l’Arioste.]

157. STIENNON, Jacques : Le rôle d’Annon de Cologne et de Gode- froid le Barbu dans la rédaction de la Passio Agilolfi (1060- 1062), dans M.A., t. LXV, 1959, pp. 225-244.

[La Passio Agilolfi qui date des années 1060-1062 « est le ser- tissage d’un adaptateur habile, cultivé » membre de l’abbaye de Malmédy, alors en conflit avec celle de Stavelot, qui utilise et parfois déforme « avec science et calcul, en vue de ses principaux lecteurs — l’archevêque Annon [de Cologne], le duc Godefroid le Barbu [de Haute-Lotharingie] et le jeune Henri IV — les évé- nements politiques contemporains aussi bien qu’une tradition épique localisée [à Amblève, allemand Amel, bourg situé dans les environs de Malmédy]. »]

158. SUSSKIND, Norman : Humor in the Chansons de Geste, dans Sym- posium, 15, 1961, pp. 185-197.

[L’humour dans les chansons de geste est un élément intégral du poème, subordonné à l’état d’esprit tragique de l’ensemble.]

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159. THERIVE, André : Ils ont la tête épique..., dans La Table Ronde, Paris, n° 157, pp. 186-190.

160. TYSSENS, Madeleine : Un essai sur l’art épique des jongleurs, dans Marche romane, t. VI, 1956, pp. 73-80 (avec une note addition- nelle de M. Delbouille, p. 80, n. 1).

[Examen critique de l’ouvrage de J. Rychner sur La Chanson de geste et conclusion sceptique au sujet des propositions qu’il renferme.]

161. VALLESPI, Enrique : Romance catalan recogido en Penarroya de Tastavins, dans Cesaraugusta, 1957, 7-8, pp. 137-139.

162. VAN DEN TOORN, M.C. : De Germaanse elementen in « Karel ende Elegast », dans Revue des langues vivantes, Bruxelles, t. XXIII, n° 3, 1957, pp. 205-214.

[p. 214 : Il n’est pas invraisemblable qu’il y ait existé deux traditions différentes d’un même récit : l’une est française et son dernier écho s’entend encore dans la Karlamagnussaga ; l’autre est « continentale-germanique » et son remaniement le plus artis- tique est représenté par le poème en moyen néerlandais.]

163. VERCAUTEREN, F. : Les insignes du pouvoir au moyen âge, dans M.A., t. LXV, 1959, pp. 135-155. [Article bibliographique sur l’ouvrage de P.E. Schramm, Herrschaftszeichen und Staats-symbolik, Stuttgart, 3 vol., 1954- 1956. Aux pp. 146-147 il est question de la Sainte Lance, « qui est citée pour la première fois chez Liudprand de Crémone à propos d’un événement de 939... M. Schramm considère cette lance comme un insigne d’autorité, parce qu’elle fut remise en 922 à Rodolphe II, roi de Bourgogne, en signe de corroboratio lorsque celui-ci acquit le titre de roi d’Italie ».]

164. WATHELET-WILLEM, Jeanne : Sur deux passages de la Chanson de Guillaume, dans M.A., t. LXV, 1959, pp. 27-40.

[Il s’agit des vers 252 ss. et 909 ss. Le v. 253 doit être lu De

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la bataille car or(e) ja vien [ge] bien et mis dans la bouche de Vivien. Le passage des vers 909 ss. est remanié dans la forme où nous l’offre le ms. Le remanieur, qui a en vue la Chanson de Guillaume dans le développement qu’elle a dans le ms. de Lon- dres, s’est attaché à « camoufler » la mort de Vivien. A celle-ci, qui se trouvait à cette place dans l’original consacré au jeune héros, il substitue la vision ambiguë d’un Vivien qui tombe, la tête fendue, le corps en pièces, mais auquel il reste le souffle de vie que Guillaume allait si pathétiquement recueillir au début de la seconde partie du remaniement.]

165. WENTZLAFF-EGGEBERT, F.W. : Kreuzzugsdichtung des Mitte- lalters. Studien zu ihrer geschichtlichen und dichterischen Wirklichkeit, Berlin, 1960, XX + 404 pp.

[Traite, par périodes, de la poésie inspirée par les Croisades en latin, allemand, français et provençal. A vrai dire la partie française est assez sommaire.]

166. WHITEHEAD, F. : The textual Criticism of the « Chanson de Roland » : An historical Review, dans Studies in Medieval French presented to Alfred Ewert, Oxford, 1961, pp. 76-89.

[Après avoir passé en revue et discuté les principes critiques de Stengel, F. Bliss Luquiens, Bédier et Vinaver, F. W. propose quelques principes qui peuvent être universellement admis pour une édition du Roland : la base de toute édition reste le ms. d’Ox- ford, « bon » texte préservé dans un « mauvais » ms., la qualité du texte étant due à l’inertie et à l’incapacité du scribe qui copiait sa source sans aucun effort pour l’améliorer, mais était fréquem- ment coupable de grosses bévues de caractère « mécanique » ; à partir de ces prémisses, nous devons examiner tous les passa- ges douteux et il est universellement admis d’exclure du ms. d’Oxford toutes les fautes qu’on peut prouver être dues au copiste, faisant usage à la fois de la probabilité de transcription et de la probabilité «intrinsèque» et pesant la possibilité que la leçon puisse être corrompue en face de la possibilité qu’elle puisse être pure. Ce qui conviendra au texte est la leçon demandée par l’hypothèse la plus probable. Ce que le lecteur veut avant tout savoir, c’est ce que l’éditeur pense de chaque leçon particulière,

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le degré précis de confiance qu’il est disposé à lui accorder et les bases de cette confiance. On peut admettre que tout ce qui peut être fait de certain pour l’amélioration du ms. d’Oxford a déjà été fait. Mais il est aussi important de limiter le champ des hypothèses possibles que de formuler de nouvelles corrections. Ainsi se justifie le prétendu conservatisme de maint éditeur anglais. Dans l’état actuel des doctrines de la critique textuelle, le moins d’intervention possible de l’éditeur est peut-être la plus sage politique. Toutefois il semble que pour l’instant la meilleure façon de faire des progrès est de combiner la méthode « struc- turale » de Bédier, telle qu’il en a donné l’exemple dans ses Commentaires, avec l’idée traditionnelle de la critique textuelle en tant qu’elle a à peser des probabilités.]

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III COMPTES RENDUS

167. ADLER, Alfred : Thematic development of Oliviers’duel with Fie- rabras, dans R.F., t. LXX, 1958, pp. 266-77. C.R. de S. Cigada, dans S.F., t. IV, 1960, p. 117. — F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXI, 1960, p. 142. [Démons- tration tout à fait légitime et bien orientée.]

168. AEBISCHER, Paul : Le gab d’Olivier, dans R.B.P.H., t. XXXIV, 3, 1956, pp. 659-679. C.R. de A. G[oosse], dans Let. rom., t. XI, 1957, n° 3, p. 316. [Trouve l’explication « séduisante ».]

169. AEBISCHER, Paul : Une étymologie de Namur donnée par la Kar- lamagnus Saga, dans Marche romane, t. VI, 1956, pp. 67-72. C.R. de J. Herbillon, dans B.T.D., 31, 1957, p. 180. [Rectifica- tion de la date proposée pour la « Vie romancée de Charlemagne », la forme Namur avec -r apparaissant déjà dans un original du XIe siècle.] C.R. d’E. Legros, dans D.B.R., t. XIV, 1957, p. 184 [Même remarque que dans le compte-rendu précédent.]

170. AEBISCHER, Paul : Les versions norroises du « Voyage de Char- lemagne en Orient ». (Voir n° 36). C.R. de O. Jodogne, dans Let. rom., t. XI, n° 4, 1957, pp. 443- 446. [Admire la critique serrée des versions et des sources Scandinaves, mais fait les plus expresses réser- ves sur l’interprétation que P. A. propose du Voyage français.]

171. AEBISCHER, Paul : L’expédition de Charlemagne en Espagne jusqu’à la bataille de Roncevaux, dans Revue suisse d’his- toire, t. VII, 1957, pp. 28-43.

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C.R. d’A. G[oosse] dans Let. rom., t. XII, 1958, p. 95. [Synthèse claire et précise.]

172. AEBISCHER, Paul : Le Fragment de La Haye, dans Z.R.P., t. VXXIII, 1957, pp. 30-37. C.R. d’A. G.[oosse], dans Let. Rom., t. XII, 1958, pp. 93-94. 173. AEBISCHER, Paul : Karlamagnus Saga, Keiser Karls Krönike da- noise et Karl Magnus suédois, dans St. Neoph., t. XXIX, 1957, pp. 145-179.

C.R. de J. Herbillon, dans B.T.D., 32, 1958, p. 246. [L'argu- ment de datation fondé sur Namrus pour Namurs « Namur » est fragile.]

174. AEBISCHER, Paul : Le titre originaire de la «Chanson de Roland», dans Studi in onore di A. Monteverdi, Modena, 1959, vol. 1, pp. 33-47.

C. R. de Ramón Menéndez Pidal, dans C.C.M., t. III, 1960, p. 359.

175. AEBISCHER, Paul : Le rôle de Pampelune lors de l’expédition franque de 778 en Espagne d’après l’histoire et l’épique médié- vale, dans Revue suisse d’histoire, t. IX, 1959, pp. 305-333.

C.R. de F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXII, 1961, pp. 557-558. 176. AEBISCHER, Paul : La « Chanson de Roland dans le « désert lit- téraire » du XIe siècle, dans R.B.P.H., t. XXXVIII, 1960, pp. 718-49.

C.R. de G. Favati, dans S.F., t. V, 1961, pp. 315-16. 177. AEBISCHER, Paul : Etudes sur Otinel : de la chanson de geste à la saga norroise et aux origines de la légende, Berne, Francke, 1960.

C.R. de C. Segre, dans S.M., t. II, 1961, pp. 639-44. — A. Várvaro, dans S.F., t. V, 1961, pp. 515-16.

— 70 —

178. AGENO, Franca : Lettere ilaliane, t. VII, 1955, pp. 113-129.

C.R. d’A. Amelynck, dans Let rom., t. XII, 1958, p. 98.

179. ALONSO, Dámaso : La primitiva épica francesa a la luz de una « Nota Emilianense », dans R.F.E., t. XXXVII, 1953, pp. 2-94.

C.R. d’A. G[oosse], dans Let. rom., t. XIII, 1959, pp. 310-311. [ « L’article de M. Alonso a suscité le plus vif intérêt et même un enthousiasme, que certains commentateurs ont refroidi singulièrement : je pense aux comptes rendus de MM. Lecoy (Romania, LXXVI, 1955, pp. 254 ss.) et Walpole (Romance Philology, IX, 1955-56, pp. 370 ss. et X, 1956-57, pp. 1 ss.) ».]

180. Amijs ende Amelis : éd. Dr. J.J. Mak, Zwolle, W.E.J. Tjeenk Wil- link, 1954.

C. R. de P. De Keyser, dans Spiegel der Letteren, t.I, 1957, pp. 228-229.

181. BATTAGLIA, Salvatore : La trasmissione giullaresca, dans F.R., t. V, 1958, pp. 225-46.

C.R. de R. De Cesare, dans S.F., t. V, 1960, pp. 314-315.

182. BEZZOLA, Reto R. : Les origines et la formation de la littérature courtoise en Occident (500-1200). Deuxième partie : La société féodale et la transformation de la littérature de cour, 2 vol., Paris, 1960, Champion.

C.R. de A. Várvaro, dans S.F., t. V, 1961, pp. 294-97.

183. BOGDANOW, F. : Un fragment de la Chanson de Roland, dans Rom., t. LXXXI, 1960, pp. 500-520.

C.R. de R. de Cesare, dans S.F., t. V, 1961, pp. 514-15.

184. Bulletin bibliographique de la Société Rencesvals, fasc. 1, 1958.

— 71 —

C.R. d’A. Goosse, dans Let. rom., t. XIII, 1959, p. 310. [Quel- ques additions utiles : n˚ 283 : c.r. de Th. Stroobants, dans Let. rom., t. V, 1951, pp. 265-268. — J. Deschamps: De Limburgse Aiolfragmenten, dans Spiegel der Lette- red t. 1, 1956-57, pp. 1-17.]

185. CASTELLANI, Arrigo : Bédier avait-il raison ?

C.R. de R. Bossuat, dans M.A., t. LXV, 1959, pp. 215-218. [La conclusion de M. B. est que « dans les circonstances actuelles, il est permis... de rester fidèle à la méthode de Bédier, à la fois plus claire et plus économique... Reste à découvrir parmi les copies disponibles celle qui ser- vira de base à l’édition. Cette opération suppose un essai de classement méthodique pour l’établissement duquel la méthode de Lachmann trouvera encore à s’employer ». p. 218.]

C.R. d’A. Henry, dans R.B.P.H., t. XXXVI, 1958, pp. 1088- 1089. — d’O. Jodogne, dans Let. rom., t. XIV, 1960, pp. 75-77. [Loue la patience et la pénétration de l’enquête, mais est déçu par la conclusion où M. C. semble vouloir «concilier l’inconciliable ».]

186. CHASCA, E. de : Estructura y forma en « El Poema de Mío Cid », Stade University of Iowa Press.

C.R. de E.J. Weber, dans Spec., XXXV, 1960, p. 447.

187. Congrès de la Société Rencesvals (Poitiers, 21-25 juillet 1959), dans C.C.M., t. III, 1960, pp. 1-117.

C.R. de V. Bertolucci, dans S.F., t. V, 1961, pp. 316-18.

188. CURTIUS, Ernst R. : Gesammelte Aufsätze zur romanischen Philo- logie, Berne, Franck, 1960.

C.R. de H. Lausberg, dans A.S.N.S., 1961, 198.

— 72 —

189. DEFOURNEAUX, Marcelin : Autour de la « Chanson de Roland », dans R.H., t. 84, 1960, pp. 29-44.

C.R. de R. De Cesare, dans S.F., t. IV, 1960, p. 516.

190. DELBOUILLE, Maurice : Sur la genèse de la Chanson de Roland, Bruxelles, 1954.

C.R. d’Y. Lefèvre, dans M.A., t. LXIV, 1958, pp. 156-158. [Très élogieux.]

191. DEL MONTE, Alberto : Apologia di Orlando, dans F.R., t. IV, 1957, pp. 225-234.

C.R. de P. G[roult], dans Let. rom., t. XII, 1958, pp. 320-321.

192. DOUGLAS, D. : The « Song of Roland » and the Norman con- quest of England, dans F.S., t. XIV, 1960, pp. 99-116.

C.R. de S. Cigada, dans S.F., t. V, 1961, p. 121.

193. FOULON, Charles : L’œuvre de Jehan Bodel, Paris, P.U.F., 1958 (Travaux de la Faculté des Lettres de Rennes, 1re s., 2).

C.R. de R. Bossuat, dans R.B.P.H., t. XXXVIII, 1960, pp. 455- 460. Sur la Chanson des Saisnes, pp. 457-459. C.R. de R. Guiette, dans M.A., t. LXVI, 1960, pp. 617-624. Sur la Chanson des Saisnes, pp. 621-622. C.R. de H. Roussel, dans C.C.M., t. III, 1960, pp. 501-505.

194. FRAPPIER, Jean : Réflexions sur les rapports des chansons de geste et de l’histoire (Voir B.B.S.R., fasc. 1, n° 81).

C.R. de A. G[oosse], dans Let. rom., t. XII, 1958, p. 94.

195. FRAPPIER, Jean : Les Chansons de geste du cycle de G. d’Orange, t. I ; La Chanson de Guillaume, Aliscans, La Che- valerie Vivien. (Voir B.B.S.R., fasc. 1, n° 80).

C.R. de R. Boutruche, dans R.H., t. CCXXIII, 1960, p. 132, sous

— 73 —

la rubrique : Histoire de France au moyen-âge. Publica- tions des années 1954-1958, 2e partie. [« Perspicacité et pénétration ».]

196. GASCA QUEIRAZZA, G. : Ed. du ms. V4 de la Chanson de Roland, 1955.

C.R. de A. Foulet, dans R. Phil., 13, 1959-60, pp. 459-461. — O. Jodogne, dans Let. rom., t. XI, n° 4, 1957, pp. 470- 471.

197. GSTEIGER, M. : Note sur les préambules des chans. de geste, dans C.C.M., t. II, 1959, pp. 213-20.

C.R. de V. Bertolucci, dans S.F., t. IV, 1960, pp. 516-17.

198. GUERRIERI CROCETTI, Camillo : Il Cid e i Cantari di Spagna, Firenze, 1957, XCV + 1 s. n. + 520 pp.

C.R. de Joaquin Molas, dans R.F.E., t. XLII, 1958-59, pp. 303- 307. [Compte-rendu détaillé qui combat l’attitude indi- vidualiste de l’auteur et signale des omissions biblio- graphiques.]

199. HACKETT, Miss : Ed. de Girart de Roussillon, S.A.T.F.

C.R. d’O. Jodogne, dans Let. rom., t. XI, 1957, n° 2, pp. 214- 216. [«[Girart] est une grande œuvre dont on n’osait espérer une si bonne édition ! » (p. 216).]

200. HENRY, Albert : Les œuvres d’Adenel le Roi, tome III, Les Enfan- ces Ogier.

C.R. de R. Bossuat, dans M.A., t. LXIII, 4e série, XII, 4, 1957, pp. 555-559. — A. Ewert, dans R.B.P.H., t. XXXVI, 1959, pp. 1315- 1317. [« Edition définitive... qui répond à toutes les exi- gences ».] C.R. de Ed. B. Ham, dans R. Phil., 44, 1960-61, pp. 87-90.

— 74 —

201. HOLLAND, M. : Gautier et Margarit : deux épisodes de la «Chan- son de Roland », dans C.C.M., t. III, 1960, pp. 339-49.

C.R. de V. Bertolucci, dans S.F., t. V, 1961, p. 514.

202. HORRENT, Jules : F. Lot et les origines des légendes épiques françaises, dans M.A., t. VXV, 1959, pp. 321-48.

C.R. de R. De Cesare, dans S.F., t. IV, 1960, p. 117.

203. HORRENT, Jules : Sur le « Carmen Campidoctoris », dans Studi in onore di A. Monteverdi, Modena, 1959, vol. I, pp. 334-352.

C.R. de Ramón Menéndez Pidal, dans C.C.M., t. III, 1960, p. 363.

204. HORRENT, Jules : Sur les sources épiques du « Pèlerinage de Charlemagne, dans R.B.P.H., t. XXXVIII, 1960, pp. 750-64.

C.R. de G. Favati, dans S.F., t. V, 1961, pp. 318-19.

205. JODOGNE, Omer : « Audigier » et la chans. de geste, avec une édition nouvelle du poème, dans M.A., t. LXVI, 1960, pp. 495- 526.

C.R. de R. De Cesare, dans S.F., t. V, 1961, p. 515.

206. JUNKER, Albert : Stand der Forschung zum Rolandslied, dans G.R.M., t. VI, 1952, pp. 97-144.

C.R. de P. Aebischer, dans R.B.P.H., t. XXXVI, 1958, pp. 170- 171. [Etude utile, mais dont les critères chronologiques ne sont pas aisément saisissables.]

207. KER, W.P. : Epic and Romance. Essays on Medieval Literature, New-York, 1957, IX + 398 pp.

C.R. de P. Aebischer, dans M.A., t. LXVI, 1960, p. 205. [Très sévère pour ce livre de 1896 dont la réimpression en

— 75—

1957 est un « anachronisme aussi émouvant qu’inu- tile ».]

208. KNUTTEL, J.A.N. : Onze Letteren in de Middeleeuwen, Amster- dam-Antwerpen, 1958, 320 pp.

C.R. de P. de Keyser, dans Spiegel der Letteren, t. II, 1958, pp. 233-234.

209. KOHLER, E. : Poema de Mío Cid, Poème de Mon Cid (Voir B.B. S.B., fasc. 1, n° 6).

C.R. de P Groult, dans Let. rom., t. X, 1956, pp. 232-233.

210. LAMBERT, Elie : Etudes médiévales (Voir B.B.S.R., fasc. 2, n° 38).

C.R. de M. Durliat, dans A.M., t. 70, n° 43, 1958, pp. 354-356. [Compte rendu portant surtout sur la partie qui con- cerne l’histoire de l’art.] C.R. de G. Gaillard, dans R.H., t. CCXXIII, avril-juin 1960, p. 452.

211. LAUSBERG, H. : Zur Metrik des altfranzösischen Rolandsliedes, dans R.F., t. LXVII, 1956, pp. 293-319.

C.R. d’A. Goosse, dans Let. rom., t. XI, 1957, pp. 315-316.

212. LE GENTIL, P. : La Chanson de Roland, Paris, Hatier-Boivin, 1955, in-8°, 191 pp.

C.R. de R. Boutruche, dans R.H., t. CCXXIII, janv.-mars 1960, p. 131, sous la rubrique : Histoire de France au moyen- âge. Publications des années 1954-1958. [Volume qui se recommande par sa sérénité et son information.]

213. LE GENTIL, P. : Ogier le Danois, héros épique, dans Rom., t. LXXVIII, 1957, pp. 199-233.

C.R. d’A. G[oosse], dans Let. rom., t. XII, 1958, p. 95. [Analyse séduisante de l’œuvre de Raimbert, qui aurait cepen-

— 76—

dant caché soigneusement les deux vers où le critique voit l’idée directrice du poème.]

214. LE GENTIL, P. : Girard de Roussillon : sens et structure du poème, dans Rom., 1957, pp. 328-389.

C.R. d’A. G[oosse], dans Let. rom., t. XIII, 1959, pp. 311-312. [Défense victorieuse de l’unité de la chanson et remar- quable analyse esthétique.]

215. LE GENTIL, P. : Le traditionalisme de Don Ramón Menéndez Pidal (d’après un ouvrage récent), dans B.H., t. LXI, 1959, pp. 183-214.

C.R. de R. De Cesare, dans S.F., t. IV, 1960, p. 516.

216. LEJEUNE, Rita : Le linteau d’Angoulême et la Chanson de Roland, dans Rom., t. LXXXII, 1961, pp. 1-26.

C.R. de M. Durliat, dans A.M., t. 73, n° 56, oct. 1961, pp. 420- 421. [C.R. élogieux et entièrement d’accord.]

217. LETTS, Malcolm : Mandeville’s Travels et WATERS BENNETT, Joséphine : The Rediscovery of Sir John Manderville.

C.R. d.A. Goosse, dans Let. rom., t. XIV, 1960, pp. 80-85. Sur Ogier le Danois, p. 83.

218. LI GOTTI, Ettore : Roncisvalle nell’ « Opera dei pupi » e la leg- genda rolandiana nell’epoca normanna in Sicilia (Voir B.B. S.R., fasc. 1, n° 135 et n˚ 302).

C.R. de R. Herval, dans Etudes Normandes, livre XXV, 4e trim. 1957, p. 123.

219. LOOMIS, Laura HIBBARD : L’oriflamme de France et le cri «Mun- joie» au XIIe siècle, dans M.A., t. LXV, 1959, pp. 469-99.

C.R. de R. De Cesare, dans S.F., t. IV, 1960, p. 314.

— 77 —

220. LOUIS, René : L’épopée française est carolingienne. (Voir B.B. S.R. fasc. 1, n° 304).

C.R. de H. Grégoire, dans Bulletin de l’Académie Royale de Belgique, classe des Lettres, t. XLIII, 1957, pp. 357-362.

221. LOUIS, René : Le site des combats de Roncevaux d’après la « Chanson de Roland », dans Studi in onore di A. Monteverdi, Modena, 1959, vol. II, pp. 466-496.

C.R. de Ramón Menéndez Pidal, dans C.C.M., t. III, 1960, p. 365.

222. MANDACH, A. de : The so-called AOI in the Chanson de Roland, dans Symp., t. XI, 1957, pp. 303-15.

C.R. de W. Bulst, dans Z.R.P., 75, 1959, pp. 550-55.

223. McMILLAN, D. : La Chanson de Guillaume, Société des Anciens textes français, 1949-1950.

C.R. de Ernst-R. Curtius, dans Gesammelte Aufsätze zur roma- nischen Philologie, Berne, Francke, 1960, pp. 460-463.

224. Estudios dedicados a MENENDEZ PIDAL, Madrid, 1956, t. VI.

C.R. de J. Horrent, dans R.B.P.H., t. XXXVIII, 1960, pp. 624- 631. [Remarques sur l’article consacré par Diego Cata- lán à Un romance histórico de Alfonso XI (pp. 627-28), où est faite la part de la création poétique, et sur l’ar- ticle de M. Defourneaux sur Louis VII et les souverains espagnols (pp. 630-631), où est réaffirmé le scepticisme de J. Horrent concernant l’influence de la chanson du Pèlerinage de Charlemagne sur le souvenir du voyage de Louis VII en Espagne.]

225. MENENDEZ PIDAL, Ramón : Cómo vivió y cómo vive el Roman- cero, ed. La Enciclopedia Hispánica, Valencia, s.a., 88 pp.

C.R. de Manuel Alvar, dans R.F.E., t. XLII, 1958-59, pp. 296- 298.

— 78 —

226. MENENDEZ PIDAL, Ramón : La Chanson de Roland y el neo- tradicionalismo, Madrid, Espasa-Calpe, 1958.

C.R. de Paul Aebischer, dans Z.R.P., 76, 1960, pp. 359-265. — G. Favati, dans S.F., t. IV, 1960, pp. 95-99.

227. MENENDEZ PIDAL, Ramón : La Chanson de Roland et la tradi- tion épique des Francs. Deux. éd. revue et mise à jour par l’auteur avec le concours de R. Louis, traduite de l’espagnol par I. Cluzel, Picard, Paris, 1960.

C.R. de Kurt Baldinger, dans Z.R.P., 76, 1960, p. 549. — G. Favati, dans S.F., t. V, 1961, p. 316. — Manfred Sandmann, dans G.R.M., 43, 1962, pp. 104- 106.

228. MERWIN, W.S. : The Poem of the Cid, Londres, 1959, XIV + 240 pp.

C.R. de J.L. Brooks, dans B.H.S., t. XXXVII, 1960, p. 123. [C.R. sommaire.] — Ronald Keightley, dans Arbor, n° 177-78, 1960, pp. 156-157.

229. MEUNIER, Françoise : Ed. de la Chanson de Godin, chanson de geste inédite, Louvain, 1958.

C.R. de J. Monfrin, dans M.A., t. LXVII, 1961, pp. 341-361. [Compte-rendu étendu et important.] C.R. de Pierre Ruelle, dans Let. rom., t. XIV, 1960, pp. 77- 80. [Accepte l’idée que le poème, primitivement asso- nancé, a été partiellement rajeuni ; s’oppose au prin- cipe qui régit la numérotation des vers et présente de nombreuses remarques de lecture.]

230. MILA Y FONTANALS, Manuel : De la poesia heroico-popular cas- tellana, Barcelona, 1959. (Voir B.B.S.R., fasc. 2, n° 49).

C.R. de Manuel Alvar, dans R.F.E., t. XLIII, p. 229.

— 79 —

— S[ergio] B[eser], dans Indice Histórico Español, 1960, num. 27, H˚ 34.400. Réimpression signalée par F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXII, 1961, p. 555.

231. MORET, André : Kudrun, Paris, Aubier, 1955.

C.R. de G. Desmet, dans R.B.P.H., t. XXXVII, 1959, pp. 149-151. [Ce poème a été mis en relation avec certain romance espagnol.]

232. PELLEGRINI, S. : Turoldo, La canzone di Rolando, traduzione, Torino, 1953.

C.R. de J. Horrent, dans M.A., t. LXII, 4e série, XI, 4, 1956, pp. 522-524.

233. PIRON, Maurice : La légende des Quatre fils Aymon, Note sur l’identification de « Montessor » à Château-Regnault (en coll. avec J. Thomas).

C.R. de A. G[oosse], dans Let. rom., t. XIII, 1959, p. 312. [Une remarque sur la leçon du ms. A : Et pechent en riviere, en Muese et en Cemois au lieu de : E. p. es rivie- res, es viviers et es dois, que les auteurs qualifient de « plénonastique ». « Assez mince argument quand on pense aux usages des auteurs médiévaux », opine M. G.] C.R. d’E. Legros, dans B.D.T., t. XXX, 1956, pp. 313-314.

234. RAIMONDO, Carlo : La Canzone di Rolando, traduzione, Torino, 1956.

C.R. de Robert Barroux, dans M.A., t. LXIII, 4e série, XII, 3, 1957, pp. 369-370.

235. RENOIR, A. : ’Lament : its Meaning and Function in the « Chanson de Roland », dans Spec., t. XXXV, 1960, pp. 572-83.

C.R. de A. Vàrvaro, dans S.F., t. V, 1961, p. 315.

— 80 —

236. RICKARD, P. : Britain in medieval 1100-1300, Cambridge, Univ. Press, 1956.

C.R. de Sneyders de Vogel, dans Neoph., t. 43, 1959. — J. Monfrin, dans M.A., t. LXVI, 1960, pp. 629-631. [Sur l’Angleterre dans les chansons de geste, pp. 629-630.]

237. RIQUER, Martín de : El Cantar de Roldán, traducción del texto francès del siglo XII del manuscrito de Oxford, Madrid, Colec- ción Austral, 1960, 142 pp.

C.R. de Miguel Dolç, dans Argensola, núm. 41, p. 89. — Andrés Soria, dans Arbor, núms. 175-76, pp. 128-130. [Vantent l’utilité et l’exactitude de cette très précieuse traduction.]

238. ROQUES, Mario : Ed. de Roland à Saragosse, C.F.M.A.

C.R. d’O Jodogne, dans Let. rom., t. XII, 1958, pp. 222-223.

239. RONCAGLIA, Aurelio : « Sarraguce, ki est en une muntaigne », dans Studi in onore di A. Monteverdi, Modena, 1959, vol. II, pp. 629-640.

C.R. de Ramón Menéndez Pidal, dans C.C.M., t. III, 1960, p. 367.

240. ROSELLINI, Aldo : Etude comparative des mss. de Châteauroux et de Venise VII de la « Chans. de Roland », dans M.A., t. LXVI, 1960, pp. 259-300.

C.R. de R. De Cesare, dans S.F., t. V, 1961, p. 515.

241. RUELLE, P. : Ed. de Huon de Bordeaux, Bruxelles-Paris, 1960 (Université libre de Bruxelles, Trav. de la Faculté de Philo- sophie et Lettres, XX).

C.R. de F. Lecoy, dans Rom., t. LXXXII, 1961, pp. 269-270. 242. RUGGIERI, R. M. : Ed. de Li Fatti di Spagna, Modène, 1951.

— 81 —

6

Note de J. Horrent, dans M.A., t. LXII, 4e série, XI, 1-2, 1956, pp. 229-230 .

243. RYCHNER, J. : La chanson de geste. Essai sur l’art épique des jongleurs. Droz (Genève) et Giard (Lille), 1955, 174 pp.

C.R. de R. Bossuat, dans M.A., t. LXII, 4e série, XI, 4, 1956, pp. 521-530. — R. Guiette, dans Let. rom., t. XI, n˚ 3, 1957, pp. 347- 353. [Eloges mais M. G. rappelle qu’on trouve dans H.J. Chaytor, From Script to Print, Cambridge University Press, 1945, des « vues synthétiques singulièrement sem- blables » à celles de J.R., et remarque que si, dans l’ana- lyse et l’interprétation J.R. est d’une prudence extrême, il ne manque pas de hardiesse au cours de ses conclu- sions.]

244. SCOTT MONCRIEFF, C. F. : The Song of Roland, 1959.

C.R. de Robert A. Hall, dans R. Phil., 44, 1960-61, pp. 354-355.

245. SEGRE, Cesare : Tradizione fluttuante della « Chanson de Roland » ?, dans S.M., t. I, 1960, pp. 72-98.

C.R. de R. De Cesare, dans S.F., t. V, 1961, p. 316.

246. SIMPSON, L.B. : The Poem of the Cid (traduction anglaise).

C.R. de P.E. Russell, dans B.H.S., t. XXXVI, 1959, p. 114 [C.R. sommaire.]

247. STIENNON, J. : Le rôle d’Annon de Cologne et de Godefroi le Barbu dans la rédaction de la Passio Agilolfi, dans M.A., t. LXV, 1959, pp. 225-244.

C.R. de E. Legros, dans B.T.D., t. XXXIV, 1960, p. 272. [La tradition du Turkenschlacht ou Heidenschlacht existe non seulement à Amblève, mais dans toute la région voisine, notamment à Beaumont-Stavelot.]

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248. La Technique littéraire des chansons de geste, Paris, Belles-Lettres, 1959 (Bibl. Faculté Philos. Lettres Liège, 50).

C.R. de Duncan McMillan, dans C.C.M., t. IV, 1961, pp. 47-54 et 86-91. [M. McM. rend compte des diverses communica- tions du colloque de Liège ; pp. 47-54, il rend compte plus largement du travail de M. Delbouille sur Les Chansons de geste et le livre pour abonder dans son sens et apporter de nouveaux arguments à sa thèse.] C.R. de A. Várvaro, dans S.F., t. V, 1961, pp. 121-122.

249. UBIETO ARTETA, A. : Observaciones al Cantar de Mío Cid (Voir B.B.S.R. fasc. 1, n˚ 209).

C.R. d’A. Lintermans, dans Let. rom., t. XIII, 1959, pp. 76-77.

250. URWIN, K. : La mort de Vivien et la genèse des chansons de geste, dans Rom., t. LXXVIII, 1957, pp. 392-404.

C.R. d’A. Goosse, dans Let. rom., t. XIV, 1960, p. 262. [Objec- tion à l’interprétation proposée fondée sur « les droits du romancier » et rappel de celle formulée par M. A. Adler, Rom., t. LXXIX, 1958, pp. 129-130.]

251. VAN DER VEEN, J. : Les aspects musicaux des chansons de geste, dans Neoph., t. XLI, 1957, pp. 82-100.

C.R. de A. G[oosse], dans Let. rom., t. XII, 1958, p. 94-95.

252. VANTUCH, Anton : Poeta Saxo à Starofrancúzsche epiché Spevy, suivi d’un résumé en français, Litteraria, t. II, Bratislava, 1959 (Slovenská Akademia Vied).

C.R. de Mme R. Lejeune, dans M.A., t. LXVII, 1961, pp. 137-147. [Note l’importance du témoignage qui fait état vers 890 de vulgaria carmina, c’est-à-dire de poèmes romans sur les aïeux de Charlemagne, et non pas de barbara carmina qui seraient en langue germanique.]

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253. WAIS, Kurt : Frühe Epik Westeuropas und die Vergeschichte des Nibelungenliedes, I (Beihefte f. Zs. rom. Phil. 95). C.R. de G. de Smet, dans R.B.P.H., t. XXXIV, 1, 1956, pp. 118- 121. [Allusion aux Infants de Lara.]

254. WALPOLE, Ronald L. : The Nota Emilianense (Voir B.B.S.R. fasc. 1, n˚ 218). C.R. de G. Charlier, dans R.B.P.H., t. XXXV, 1, 1957, p. 281, sous la rubrique Sur les origines de la « Chanson de Roland ».

255. WATHELET-WILLEM, Jeanne : Sur deux passages de la Chan- son de Roland, dans M.A., t. LXV, 1959, pp. 27-40. C.R. de R. De Cesare, dans S.F., t. IV, 1960, p. 117.

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TRAVAUX EN COURS LISTE DES TRAVAUX EN COURS DANS LES UNIVERSITES DES ETATS-UNIS

1. C. Meredith Jones (Manitoba) : La religion populaire dans les chan- sons de geste.

2. A.M. Lewis Sumberg (Boston C.) : La Chanson d’Antioche, éd.

3. Ronald N. Walpole (California, Berkeley) : The Johannis translation of the Pseudo Turpin Chronicle.

4. S.G. Armistead (California, Los Angeles) : Cantar de Gesta de las Mocedades de Rodrigo.

5. Stephen G. Nichols, Jr. : Rhetorical Design in the Chansons de Geste.

6. Barton Sholod : The Carolingian Tradition in Medieval Hispanic Literature.

7. W.C. Calin : The French Epic in the Thirteenth Century.

[Nous rendrons compte dans le prochain Bulletin du vol. publié en 1962 par M. Calin : The old French epic of revolt.]

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CONGRES DE VENISE

C’est la Section italienne qui, cette fois-ci, a accordé l’hospi- talité au Deuxième Congrès International de la Société Rences- vals, ainsi que M. le Doyen Monteverdi l’avait généreusement proposé lors du Congrès précédent, à Poitiers. Cette nouvelle rencontre s’est donc déroulée du 12 au 16 septembre 1961, dans le cadre brillant de l’Université de Venise où M. le Recteur Siciliano a si affablement accueilli les Congressistes. Sous la haute autorité et la vigilance de M. Monteverdi, un Comité d’or- ganisation, animé par la souriante activité de M. le Professeur Cavaliere, a fonctionné pour préparer et ordonner, à la satis- faction de tous, les diverses manifestations du Congrès : séance inaugurale et principales séances de travail dans le cadre pres- tigieux de la Fondation Cini dont le professeur Branca fit si gracieusement les honneurs ; inauguration de l’exposition de manuscrits et d’éditions anciennes relatifs à l’épopée carolin- gienne à la Biblioteca Marciana ; réceptions officielles à la Ca'Foscari par le Recteur de l’Université de Venise et à la Ca’ Farsetti par le maire de la ville. Des excursions coupèrent très agréablement les séances de travail : une promenade en bateau conduisit les Congressistes dans les diverses îles de la lagune et en particulier à Torcello où un repas sous une tonnelle, au milieu des grenadiers et des lauriers, fut particulièrement apprécié ; au cours d’une autre excursion, qui occupa toute la journée du 15 septembre, le Congrès fut reçu à l’Université de Padoue et par- courut une bonne partie de la Marca Trevigiana, par Asolo et Trévise dont les municipalités tinrent à souhaiter la bienvenue aux participants. Bref ce Congrès, que d’illustres romanistes, et même leur prestigieux doyen, M. Menéndez Pidal, honorèrent de leur présence, fut une nouvelle réussite à l’actif de notre jeune Société. Y contribuèrent sans doute grandement, avec le décor unique de Venise, la traditionnelle hospitalité et la vieille courtoisie italiennes : nous pensons ici particulièrement aux

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dirigeants de la Section Italienne qui, comme M. le Professeur Roncaglia, secondèrent si bien les efforts des organisateurs du Congrès. Et nous nous en voudrions de ne pas dire aussi notre gratitude au dévoué Secrétaire que fut pour nous, au cours de ces précieuses journées, M. Ettore Caccia. Nous donnons ci-dessous un résumé de chacune des com- munications effectivement prononcées au Congrès de Venise. On trouvera, éventuellement, après chaque résumé, une référence à la revue qui a publié in extenso le texte de la communication. Dans la plupart des cas, cette revue est Cultura Neolatina (année XXI, 1961) qui a publié en outre un certain nombre de commu- nications annoncées, mais que leurs auteurs ne purent pronon- cer. Nous rendrons compte de ces dernières dans le prochain Bulletin.

256. Karl Heinz BENDER : La métamorphose de la royauté de Char- lemagne dans les premières épopées franco-italiennes.

Comment l’image de la royauté de Charlemagne, héritée des chansons de geste françaises, a-t-elle été transformée dans les premières épopées franco-italiennes pour un public qui ne vivait pas dans un monde féodal ? Cette question n’a pas encore été l’objet d’une étude particu- lière. Il est vrai que A. Viscardi fait une différence très nette entre le Charlemagne des épopées franco-italiennes du Cod. XIII de la Biblioteca Marciana et le Charlemagne des chansons de geste : « ma si tratta sempre di lotte legate a quelle vicende famigliare e private, non di lotte combattute in nome di quegli ideali di cui Carlo, nell’ epopea francese, è l’augusto campione ». Cette phrase de A. Viscardi demande, cependant, à être nuan- cée : elle n’est valable que pour ces épopées françaises qui s’ins- crivent dans la tradition de la Chanson de Roland et elle ne caractérise que ce portrait franco-italien de Charlemagne qui se distingue le plus de l’image traditionnelle de l’empereur de la Chanson de Roncevaux. Les deux portraits du grand Carolin- gien tracés par A. Viscardi ne touchent donc que deux images extrêmes de Charlemagne. Dans la présente étude nous avons choisi cinq chansons franco-italiennes « Les versions des mss. de Venise de la Chanson de Roland, les Enfances et la Chevalerie Ogier, la Chanson de Karletto et la Chanson de Macaire », pour

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établir les différentes stations du chemin sur lequel Charlema- gne, personnage mythique, est devenu un personnage fictif et purement littéraire. L’analyse de cette métamorphose se con- centre sur la question de savoir comment trois marques distinc- tives du mythe français de Charlemagne ont été modifiées succes- sivement dans les épopées franco-italiennes ; c.-à-d. de quelle manière Charlemagne perd ses qualités traditionnelles d’élu de Dieu, de défenseur de la foi et de suzerain de la chrétienté. Tou- tes les fois où nous serons obligés de nous référer au mythe français de Charlemagne, nous nous appuierons sur les résul- tats de notre thèse sur « Les relations du roi et de ses vas- saux dans les chansons de geste du XIIe siècle. » (Texte intégral dans C.N., XXIe année, 1961, pp. 164-174).

257. Marco BONI : Les remaniements franco-italiens de la « Chan- son d Aspremont » de la biblioteca Marciana.

Les deux manuscrits les plus remarquables de la Chanson d’Aspremont que possède la Biblioteca Marciana de Venise (les manuscrits IV et VI du fonds français), tous deux copiés en Italie et très riches en italianismes (comparables en cela au troi- sième manuscrit qui vient d’être étudié par J. Monfrin et qui malheureusement n’est qu’un fragment de 116 vers) constituent, comme on le sait, un sous-groupe particulier, caractérisé par l’ad- dition d'un prologue et par d’autres additions et remaniements qui lui appartiennent en propre. Cependant les deux manuscrits ne reproduisent pas fidèlement leur ancêtre commun : chacun d’eux représente un remaniement ultérieur et indépendant du texte de la Chanson. Le plus important est le manuscrit IV dans lequel le texte du poème a été remanié de façon très considéra- ble, et notamment augmenté par l’addition non seulement de groupes de vers, mais de laisses entières ou de séries de laisses. Ce remaniement, qui remonte probablement à la fin du XIIIe siècle, est dû à un rimeur assez cultivé et qui avait certainement procédé à des lectures très étendues, comme le montre l’inser- tion de personnages historiques de l’antiquité et de héros de romans courtois, tirés des Faits des Romains, de la Historia des- tructions Troiae de Guido dalle Colonne et d’autres compila- tions historiques, du Roman d’Alexandre, du Roman de Tristan en prose, etc., et aussi de personnages bibliques. Ce remaniement

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connut une grande diffusion et servit de base au texte de la Chanson d’Aspremont qui se répandit en Toscane ; c’est de lui que dérivent, en effet, toutes les refontes italiennes de la chan- son. M. Boni souligne le fait que dans le prologue et dans d’au- tres additions insérées dans les laisses traditionnelles de la chan- son, le remanieur du manuscrit IV fait des allusions explicites à la conquête de Risa par et il en conclut que c’est bien de ce remaniement que l’auteur, qui fut probablement un rimeur franco-italien, est parti pour le récit de la conquête de Risa, qui fut repris et développé par les Cantari d’Aspremonte de la Maglia- bechiana, par Andrea da Barberino, par l’Aspromonte du XVe siècle en octaves, et qui, des Aspromonti italiens, passa chez Boiardo et l’Arioste qui s’en inspirèrent pour l’histoire de Roger et de Marphise. (Texte intégral, Ibid., pp. 123-133)

258. Florence CALLU-TURIAF : Notes sur une version disparue de Renaut de Montauban en franco-italien.

Depuis les travaux de l’éminent Pio Rajna aucun érudit n’a analysé dans le détail les rédactions italiennes suscitées par la chanson de Renaut de Montauban ou des Quatre fils Aymon. Personne n’a tenté d’identifier les étapes qui ont rendu possible le passage de la chanson française aux romans italiens. Il a paru intéressant de définir ici le moment capital de cette évolution, autrement dit de sa phase franco-italienne. Les données de l’onomastique ne fournissent malheureuse- ment que peu de renseignements sur une tradition orale relative aux quatre fils Aymon en Italie du Nord avant la seconde moitié du XIIIe siècle. En revanche on rencontre des témoignages certains en faveur d’une tradition écrite. Ce sont, d’une part, les allusions faites à la chanson de Renaut de Montauban dans des textes de la pre- mière moitié du XIVe siècle, d’autre part les particularités d’un remaniement italien en vers dont l’archétype est à rechercher. On laissera de côté le témoignage du chroniqueur Jacques d’Acqui qui, dans le Chronicon imaginis mundi qu’il composa vers 1290, se réfère à une tradition relative à Renaut de Montau- ban qui ne se rattache à aucune version française parvenue jus- qu’à nous. Au contraire trois textes sont à retenir : le poème de

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Macaire, l’Entrée de Spagne, le Liber de generatione de Giovanni de Morro. Dans les poèmes de Macaire et de l’Entrée de Spagne qui sont dus à des auteurs franco-italiens, on relève des allusions à des faits qui ne se retrouvent pas plus dans les versions françaises que dans les remaniements italiens de Renaut de Montauban. Il s’agit en effet d’événements ou de personnages en relation avec les gestes de Clermont et de Mayence qui sont des créations franco-italiennes. L’allusion contenue dans le Liber de generatione de Giovanni de Morro ne peut être empruntée qu’à une source franco-ita- lienne, étant donné que l’auteur se trouvait dans la Marche Tré- visane et écrivait à une date antérieure aux rédactions italien- nes de Renaut de Montauban. D’ailleurs le témoignage de ces textes se trouve magistrale- ment confirmé par l’examen du remaniement italien en octo- syllabes de Rinaldo de Montalbano. Ce poème comporte deux parties distinctes : 1/ un prologue qui est un remaniement très altéré de Maugis et de Bueve d’Aigremont ; 2/ une version de Renaut de Montauban. Or une comparaison détaillée de cette seconde partie avec les versions françaises fait apparaître que le texte italien ne dérive directement d’aucun d’entre elles, mais d’un intermé- diaire qui n’est autre qu’un poème franco-italien. Ce dernier devait se composer d’une version très italianisée de Renaut de Montauban précédée d’un prologue. Cette même structure — un prologue, suivi d’une version italianisée d’une chanson de geste française — se retrouve dans d’autres poèmes franco-italiens et semble constituer un trait caractéristique de l’épopée franco- italienne. (Texte intégral dans M.A., n° 1-2, 1962)

259. Maurice DELBOUILLE : Les chansons de geste et l’épopée you- goslave. On a souvent cité les pesmas yougoslaves à l’appui de l’idée que le style formulaire de l’épopée est la conséquence de l’im- provisation à laquelle est soumis un genre purement oral. Divers éléments indiquent que l’épopée yougoslave a subi

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l’influence des chansons de geste et sa technique oblige même à se demander si elle n’en est pas un simple dérivé, qu’il s’agisse de son style formulaire ou de sa versification. (Texte intégral, dans C.N. XXIe année, 1961, pp. 97-104)

260. Daniel DEVOTO : L’AOI dans la Chanson de Roland. Le sigle Aoi, que l'on trouve à la fin de nombre de laisses dans la Chanson de Roland, a provoqué beaucoup d’interpréta- tions : dérivation du saeculorum amen (Gennrich), indication pour le jongleur (Jenkins), pax vobis, pax Domini (Hämel), «écoutez!» (Mortier), amen plus alleluia (Storost), vocalise (Spanke), « cantel homo iterum » (Cornelia), « avoco » (Defer- rari), alleluia (Chailley), « reader digest » (Place-Brenes), « adoni » (Lausberg), amen (de Mandach), «haut sunt li pui » (René Louis), lettres gnostiques (Kahane), adaudi ou « ainsi soit-il » (Crowley), comptent parmi les dernières. L’interprétation que l'on propose ici est très simple : Aoi est un «cri de bataille» (Fr. Michel), un «wild cry of war» (Char- les Kingsley), mais il s’agit du cri de l’ennemi, et comme tel il sert de « timbre » pour la trahison et toutes ses conséquences (danger, adversité, peine, deuil), dont il souligne les appari- tions. Un tel cri de guerre a-t-il existé ? C’est « envers Espaigne » qu’il faut se tourner pour le chercher.

261. Mario EUSEBI : L’Ogier du manuscrit fr. XIIIe de la Biblioteca Marciana et l’épisode de la guerre contre Amarus de la « Kei- ser Kart Kronike ».

La Keiser Karl Kronike, abstraction faite du récit très bref de la guerre de Baldewin, Wdger et Namlun contre la reine des Saxons Sybilia et son fils Justamont (Brandt, I, p. 176, lignes 4-21), parle d’Ogier en deux endroits : dans la seconde bran- che — Udger Danske og Burnemand (Brandt, III, pp. 20-26) — où est reproduit le texte de la troisième branche de la Karlama- gnús saga, et dans la première partie à la suite de l’épisode de la guerre contre Sybilia où est racontée la guerre de Karlot et Udger contre Amarus, le meurtre de Karlot, etc. (Brandt, p. 176, ligne 24 — p. 180, ligne 14). Or, si l'Udger Danske og Burne- mand, à travers la Karlamagnús saga, remonte à la première

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branche de la rédaction française provenant de la Chanson d’Ogier, l’autre épisode, au contraire, ne remonte à aucun texte roman conservé. Cependant G. Paris avait déjà remarqué des caractères communs à cet épisode de la chronique danoise et au texte transmis par le ms. Marciano fr. XIII, que l’on peut attri- buer selon lui à « la confusion des souvenirs personnels du com- pilateur franco-italien». Plus tard, Rajna, après avoir établi des concordances sûres entre le texte danois et celui de la Marciana — et, secondairement, avec les versions toscanes — pouvait con- clure : « de l’accord entre les versions italiennes et le livre danois on déduit d’une part qu’il a réellement existé une histoire d’Ogier dans laquelle la guerre de Lombardie, qui relève d’une tradition différente, à l’origine, ne figurait pas ; d’autre part que les récits italiens s’appuient sur un texte français assez différent de celui de Raimbert et certainement plus authentique ». Où peut-on pla- cer ce texte dans la chronologie absolue des textes relatifs à Ogier ? Si, comme le suppose M. Aebischer, l’épisode de la guerre contre Amarus, qu’on lit dans la Keiser Karl Kronike, devait appartenir à la première branche de la Karlamagnús saga et donc se trouver dans cette compilation effectuée «aux alentours de 1200 », nous avons une coordonnée qui permet de contrôler la démonstration de E. Roy, lequel voulait voir dans le roi païen Karaheus le courageux défenseur de Acri Caracos, connu en France au retour de Philippe Auguste à Noël 1191. Le quatrième épisode de la première partie de la Kronike danoise conserverait alors la trace d’une version sur laquelle probablement, après Noël 1191, dut travailler l’auteur de ce remaniement dont dépen- drait soit le texte de Venise, soit celui qui, à travers au moins une rédaction perdue, nous a transmis la chanson communé- ment attribuée à Raimbert de Paris. Cette chanson, qui est posté- rieure au Gerbert de Metz, donc à 1210, et antérieure au Huon de Bordeaux (1216-1229), nous livre pour la première fois le long épisode de la campagne de Charlemagne contre Ogier, épisode dont on n’a pas de traces épiques certaines auparavant et dont le caractère archaïque est sujet à caution. C’est à la rédaction perdue dont dépendrait la version publiée par Barrois qu’il faut ensuite attribuer l’insertion de nouveaux personnages comme Gloriande et Danemont, réalisée encore suivant la technique de l’assonance. Les dernières interventions massives doivent être

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attribuées à l’auteur du plagiat du Gerbert de Metz, celui de la version qui nous est parvenue, qui a inséré de nombreuses lais- ses rimées qui font corps avec de véritables unités narratives, avec des épisodes entiers, comme celui de Bertrand à Dijon et celui de Broiefort retrouvé à . En conclusion, grâce surtout au témoignage de la Kronike danoise et de la compilation de la Marciana, il est possible de classer verticalement dans le cours d’un petit nombre d’années quatre textes épiques au moins sur les héros danois et tous très différents les uns des autres. (Texte intégral, Ibid., pp. 141-145)

262. Guido FAVATI : Le « Novellino » dans ses rapports avec l’épopée française et avec le milieu dans lequel celle-ci fut élaborée en Italie.

M. Favati, qui a terminé une reconstitution critique du Novel- lino, attire plus particulièrement l’attention sur les nouvelles 18 et 25 (éd. Gualteruzzi) qui démarquent les chapitres VII et XIII du « Pseudo-Turpin ». Une question se pose : quelles sont les causes qui ont pu amener l’auteur de ces nouvelles et le compilateur du Novellino à rencontrer ce texte épique ? Un examen linguistique de l’en- semble du recueil amène M. Favati aux conclusions suivantes : sous le revêtement toscan que nous connaissons, il y a de nom- breuses traces de dialecte vénitien. Ce n’est donc pas en Tos- cane qu’est née la nouvelle italienne, mais dans le Veneto, dans le même milieu où s’est effectuée la diffusion du matériel épique français. En d’autres termes la nouvelle est un autre produit, méconnu jusqu’à maintenant, de la littérature franco-vénitienne. Ainsi le Novellino est pour nous un témoignage de la curiosité variée, des intérêts intellectuels variés qui se rencontraient dans ce milieu à côté du goût prédominant pour l’épopée, et cela dans une période qu’on peut dater approximativement de 1260 à 1280.

263. Robert GUIETTE : L’entrée de Charlemagne en Espagne et la tradition des Croniques et conquestes de Charlemaine (1458).

L’entrée de Charlemagne en Espagne comprend un certain

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nombre d’épisodes : passage de la Garonne, prise de Bordeaux, prise de Nobles, passage des ports, prise de Pampelune, prise de Montjardin, etc. En dehors des poèmes franco-italiens et de la Karlamagnus saga, le témoin le plus explicite est David Aubert dans les Cro- niques et conquestes de Charlemaine (1458). Il convient d’y étudier les faits et leur enchaînement. Gaston Paris ne disait-il pas de ce compilateur : « le récit par lequel il prépare la guerre d’Espagne semble particulièrement fondé sur de très bons originaux » ? Peut-on conclure de ce texte à l’existence de chansons de geste perdues sur chacun des épisodes ? (Texte intégral, Ibid., pp. 206-213)

264. Helmut HATZFELD : Le Rolandslied allemand, guide pour la compréhension stylistique de la Chanson de Roland.

Une méthode pour élucider le caractère artistique d’un ouvrage est sa confrontation avec ses traductions, adaptations ou amplifications. Comparant dans ce sens la Chanson de Roland avec le Rolandslied allemand on découvre au moins cinq diffé- rences foncières qui montrent la supériorité esthétique de l’ori- ginal : 1. — L’unité organique de la France et de la Chrétienté comme centre organisateur dans l’original, la désorganisation de cette unité dans la traduction par l’invention d’une Carolingie et des « doux Carolingiens » qui ne combattent que pour le ciel. 2. — Le noyau du couple d’amis, Roland le preux et Olivier le sage dans la Chanson comme élément dramatique, sa destruc- tion anti-dramatique par le nivellement des deux caractères dans le Lied. 3. — L’évocation habile de joutes et de batailles par des cli- ches quasi-homériques dans l’original, l’essai inepte de descrip- tions individuelles dans l’adaptation. 4. — Des images, même des tableautins de couleur et de mouvement dans le texte français, beaucoup de comparaisons pâles au milieu des descriptions diffuses dans le texte allemand. 5. — Un lyrisme grandiose explorant le paysage et l’atmos- phère, surtout la lumière, pour créer un climat poétique dans la Chanson, la négligence presque complète de ces moyens dans la

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traduction avec le résultat d’une présentation prosaïque sans chaleur et sans tonalité. (Texte intégral, Ibid., pp. 48-56)

265. Albert HENRY : Berta da li grand pié du manuscrit V13 et Berta aux grands pieds d’Adenet le Roi. Berta da li gran pié, du manuscrit V13, est un texte impor- tant pour l’étude de la légende médiévale de Berthe au(x) grand(s) pied(s) et un élément de comparaison très utile pour l’érudit qui veut apprécier la Berte aus grans piés d’Adenet le Roi. Une étude poussée des diverses versions romanes fait sortir du groupe, pour leur relative indépendance, la Chronique sain- tongeaise, la Chronique rimée de Philippe Mousket, la Gran Con- quista de Ultramar, la Berta de V13 et les Reali di Francia. Mais, parmi ces dernières, la Berta s’impose avant toutes les autres (par sa longueur, sa structure prosodique, la nature de sa composition, ses traits anciens). La version de V13 et le roman d’Adenet s’éclairent par con- traste. Les facteurs à considérer sont : l’état social des auteurs ; leur monde moral et leur sensibilité ; leurs préoccupations essen- tielles devant la matière transmise, leurs centres d’intérêt, pour- rait-on dire ; certains traits caractéristiques de leur métier d’écri- vain. Avec aucune autre version de la légende, la comparaison ne peut être aussi poussée et ne se révèle aussi instructive. (Texte intégral, Ibid., pp. 135-140)

266. Hans Robert JAUSS : Une transformation tardive de l’épopée ani- male : Rainaldo e Lesengrino. L’épopée animale du moyen-âge s’est développée suivant un principe de stylisation qui est particulier à ce genre littéraire. Ce principe, nous le distinguons déjà dans le texte de Pierre de Saint-Cloud qui composa les premières branches du Roman de Renart vers 1176 (les branches II et Va), et nous le retrouvons encore dans les versions des épigones du XIIIe et du XIVe siècles. L’effort de stylisation que ce principe révèle s’accorde mal avec l’idée d’un « remaniement » mécanique, telle que l’interprétation

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positiviste l’avait proposé. Le dénouement que l’auteur de la 1ère branche s’est efforcé d’apporter à l’œuvre de Pierre de Saint- Cloud, a été imité non moins de huit fois, les épisodes typiques s’enchaînant, dans chacune de ces imitations, d’une façon iden- tique. Autrefois, ces neuf versions étaient considérées par la cri- tique érudite comme une suite fortuite de « remaniements » plus ou moins corrompus d’un prétendu texte original. Grâce aux recherches de Lucien Foulet, qui a démontré leur filiation et établi leur chronologie relative, nous savons maintenant que ce texte original nous est bien donné par les branches françaises, telles que nous les possédons encore. Dans ma thèse (Untersuchungen zur mittelalterlichen Tier- dichtung, Beihefte, zur ZRPh t. 100, Tübingen 1959, chapitre V), j’ai tâché de compléter les recherches de L. Foulet, en interpré- tant les neuf versions dans une perspective nouvelle. Au lieu de les considérer d’un point de vue rétrospectif, comme des sortes de paraphrases d’un premier modèle, j’ai essayé de montrer, pour quelle raison cette « matière » s’est si bien prêtée à une série de continuations successives. Car il me semble évident que l’intérêt que ces continuations avaient aux yeux du public médiéval échappe à une critique comparative qui ne voit par- tout que l’imitation et le remaniement d’une première branche donnée. Pour le public médiéval, par contre, les variations du même sujet épique pouvaient très bien représenter une transfor- mation progressive qui conférait, dans chaque cas, un sens nou- veau à un récit connu. Notre analyse de Rainaldo e Lesengrino s’efforce de montrer l'utilité d’un tel changement de perspective. Nous choisissons, d’autre part, de préférence cette version franco-italienne de la première branche du Roman de Renart, parce qu’elle soulève, aujourd’hui encore, un certain nombre de questions qui ne manquent pas d’intérêt général. Ainsi, nous ignorons toujours quelle place il faut, dans l’histoire du cycle de Renart, attribuer à ce texte, dont l'original a vraisemblablement été composé en Italie vers le milieu du XIIIe siècle et qui nous a été transmis par deux rédactions postérieures (celles d’Oxford et d’Udine). On n’a pas déterminé non plus avec exactitude, si ce texte doit être considéré comme une simple imitation du modèle bien connu de la 1ère branche, ou bien, si cette « reprise tardive de la scène du jugement » (L. Foulet) ne correspond pas à une intention

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nouvelle et originale de son auteur italien. D’ailleurs, celui-ci s’est-il contenté de proposer une simple adaptation à un public qui ne connaissait pas encore la « matière de Renart », ou bien, a-t-il suivi, lui aussi, le principe auquel la composition du cycle entier a été soumise, c’est-à-dire a-t-il voulu, de son côté, main- tenir, sous l’apparence d’une imitation formelle, la continuité épique ? Voilà les questions traitées dans notre contribution. Nous les discuterons en nous appuyant sur les particularités suivantes que nous relevons dans notre texte et qui, à notre avis, font res- sortir le plus clairement ce qu’il y a de neuf dans cette trans- formation tardive : 1) Un rôle plus important est attribué à Cantacler qu’au loup, accusateur principal dans cette version. 2) La fidélité du compère Gilberto, le blaireau, est devenue un thème primordial. 3) L’analogie que le royaume des animaux avait tradition- nellement avec l’ordre féodal n’est plus tout àfait évi- dente. 4) Le plaidoyer de Rainaldo est en contradiction avec l’unité et l’universalité fictives du royaume des animaux. 5) Le goupil, personnage très âgé dans notre texte, doit dans la seconde partie (le labourage de Renart), exercer un métier qui ne convient pas à sa nature. 6) Sa nouvelle aventure apporte, par la mort de Lesengrin, un dénouement épique à l’inimitié traditionnelle entre Renart et Ysengrin. (Texte intégral, Ibid., pp. 214-219)

267. George Fenwick JONES : La complainte de Roland — une inter- prétation divergente.

Presque tous les savants qui s’occupent de la Chanson de Roland voient dans le dilemme de Roland l’histoire d’un chré- tien qui pèche, se repent et expie ses fautes. En d’autres termes, ils interprètent le poème comme s’il s’agissait d’une légende hagiographique. Mais personne n’a prouvé que Roland ait vrai- ment éprouvé du remords, ni de l’humilité. En croyant qu’il a été vaincu, Roland éprouve de l’humiliation plutôt que de l’hu- milité, et son doel est une mortification due à une contrariété

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plutôt qu’à un sentiment de culpabilité. Pour lui, comme pour Turold et son public, l’orgueil est plutôt vertu que péché, et Roland n’éprouve aucun besoin d’expier ses fautes. Humilité, remorαs et pénitence de la part de Roland dans cet épisode seraient en contradiction avec son caractère tel qu’il nous est présenté ailleurs dans la chanson, parce que, même après la mort de ses hommes, Roland se vante autant qu’auparavant. Il est possible que Turold ait fondé la bataille de Roncevaux sur une Passio Rotolandi, comme le suggère André Burger, mais, en ce cas, il a emprunté seulement l’attirail extérieur de la légende sacrée et l'a rempli d’un contenu moral héroïque. (Texte intégral, Ibid., pp. 34-47)

268. Rita LEJEUNE : Les statues de Roland et Olivier au Dôme de Vérone.

Pendant très longtemps, on a considéré que les deux statues de guerriers qui flanquent le portail du Dôme de Vérone repré- sentaient Roland et Olivier. L’un d’eux ne porte-t-il pas une épée où se lit DURINDARDA, forme italienne de Durandal ? Les doutes naquirent avec Bédier, et l’on émit bientôt l’hy- pothèse que l’inscription pourrait ne pas être originale. Un pas supplémentaire fut franchi avec l’érudit italien Catalano qui proposa, dès lors, de reconnaître dans le guerrier à l’épée non pas Roland, mais Guillaume «au court nez». Selon lui, la face du guerrier à l’épée se caractérise par un nez tronqué ; d’autre part, l’autre guerrier porte une masse d’armes : pourquoi n’y pas reconnaître Rainouard au tinel ? La thèse de Catalano ne rencontre guère d’écho dans le monde des historiens de l’art et dans celui des historiens de la littérature. Luigi Suttina, notamment, réfute ses assertions. Un nouvel examen, minutieux, des deux statues et de leur entourage de pierre confirme les vues de Suttina et permet d'aboutir aux constatations suivantes : 1) Les caractères de l’inscription Durindarda présentent tou- tes les garanties de l’authenticité. On n’a aucune raison - au contraire -- de supposer qu’ils auraient été gravés après la mise en place des deux statues. Nous avons donc bien affaire à Roland. 2) Si la statue se présente aujourd’hui sous un aspect « esnasé », c’est que tout le côté gauche du porche où elle se

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trouve est soumis aux intempéries, contrairement au côté de droite. L’humidité a provoqué une maladie de la pierre, une sorte de lèpre qui a attaqué non seulement le nez de Roland, mais ses yeux, ses lèvres, son bouclier et jusqu’au lion styliphore qui soutient le porche. 3) On ne peut songer à reconnaître Rainouard « au tinel » — un géant simpliste et bourru — dans l’élégant chevalier por- teur d’une masse d’armes (comme d’autres saints guerriers). Ce chevalier raffiné suggère, au contraire, la mesure du compagnon de Roland et est conforme à sa réputation de séducteur (in Pèle- rinage de Charlemagne et certaine allusion de troubadour). 4) Les statues de Roland et Olivier au portail de Vérone, œu- vre du grand sculpteur Emilien Niccoló, aux environs de 1147, sont bien ce couple guerrier (ce qui n’est pas le cas de Guil- laume et Rainouard). Leur présence s’explique par l’esprit epi- que de Niccoló, perceptible dans d’autres réalisations à Vérone même, notamment à la façade de San Zeno. 5) L’allure de porte-glaive de la statue de Roland (épée sur l’épaule droite) ne fait que préfigurer le type des Roland ger- maniques, symboles de justice. (Texte intégral, Ibid., pp. 229-245)

269. Pierre LE GENTIL : Remarques sur la Chanson d’Otinel.

Le récent travail de M. Aebischer sur cette chanson montre qu’elle est l’invention d’un auteur médiocre, qui s’inspire d’une tradition littéraire et non d’une tradition au sens « pidalien ». Le cas est du ressort de la critique individualiste. Mais il permet de comprendre pourquoi les meilleures chansons sont, sans doute, celles qui prolongent une tradition de type « pidalien » ; le génie, au moyen âge, a besoin d’une telle tradition pour réaliser toutes ses possibilités. D’où la nécessité d’appliquer à l'étude de chefs-d’œuvre de l’épopée médiévale une méthode qui conci- lie les exigences du traditionalisme et de l’individualisme. (Texte intégral, Ibid., pp. 66-70)

270. A. LIMENTANI : Schémas épiques et romanesques chez Martino da Canal.

Depuis la première et unique édition donnée par L. F. Poli-

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dori et divers collaborateurs, dans l’Archivio storico italiano, tome VIII, 1845, jusqu’à l’étude du plus haut intérêt de P. Catel, Studi sulla lingua della « Cronique des Veniciens », dans les Rendiconti R. Ist. Lombardo Sc. e Lettere, classe letter., vol. LXXI, 1938, on a reconnu à la chronique de Martino da Canal un caractère romanesque qui s’exprime surtout dans le recours au français. L’aspect narratif et laudatif de cette chronique, qui ressort plus clairement de la confrontation avec quelques pas- sages des sources, s’apparente moins à des traits précis de la tradition historiographique et littéraire qu’à la prose narrative et romanesque en général, peut-être à celle qui est la plus stéréo- typée, comme dans Tristan et Palamède. Vers la fin de l’œuvre, telle qu’elle se présente dans l’unique manuscrit (Riccardiano 1919) qui nous l'a conservée, apparaît çà et là un intérêt de type moraliste. On peut enfin déterminer avec plus de précision qu’on ne l'a fait jusqu’à maintenant la composition de la chronique. (Texte intégral, Ibid., pp. 220-228)

271. André de MANDACH : Le soi-disant « inventaire unique » de la Bibliothèque des Gonzague de Mantoue, publié dans la « Roma- nia», un centon fabriqué en 1880. — A la découverte d’un ASPREMONT anglo-normand et archaïque de la bibliothèque médiévale des Gonzague.

En 1880, Braghirolli, Paul Meyer et Gaston Paris publièrent dans la Romania ce qu’ils intitulaient un inventaire unique des manuscrits français faisant partie de la biliothèque des Gonza- gue de Mantoue en 1407. En réalité, il n’y a pas un inventaire unique, mais deux. Tous les deux sont des textes officiels com- pilés indépendamment d’après les manuscrits dont ils citent les incipits et les explicits, avec plus ou moins de fidélité — selon chaque cas et selon chaque inventaire. Le soi-disant « inventaire unique » publié dans la Romania est un centon. C’est un faux, un panachage incroyable du XIXe siècle. Les deux inventaires se trouvent dans la chemise 329 du fonds Gonzague, à l’Archivio di Stato, à la via Ardigó à Mantoue. L’un porte le nom de Bartholomé de Crema, et nous lui attri- buons le sigle B. L’autre est désigné ici comme le manuscrit A. Compilés tous les deux à la chancellerie officielle de Mantoue en 1407, il furent rédigés pour les commissaires de tutelle du

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fils de Francesco Gonzague à la mort de celui-ci. Il nous impor- tait de mettre en vedette les instruments sûrs qui permettent aux membres du Congrès de Venise de la Société Rencesvals d’établir la position de la bibliothèque épique des Gonzague de Mantoue, une collection dont la majeure partie est conservée à Venise même. Ces inventaires nous ont été utiles dans nos recherches sur deux manuscrits de cette bibliothèque qui se rapportent à la Chanson d’Aspremont. Jusqu’ici on croyait qu’il n’y avait que deux Aspremont dans la bibliothèque des Gonzague de Mantoue, les textes des numéros 41 et 42 des Inventaires de 1407. En réalité, il y en avait au moins trois, et tous les trois nous sont conservés dans les manus- crits Venise IV et Venise VI (Marciana, mss. fr. IV et VI). Le premier comprend un Aspremont et une célèbre Chanson de Roland. Le second possède, au f° 1 recto, les premiers douze vers d’une version anglo-normande et archaïque de la Chanson d’As- premont, le sujet principal de notre communication. Puis, après la Passion des fos 1-5, on trouve, aux fos 6-69, une version franco- italienne conservatrice de la Chanson d’Aspremont. Celle-ci débute avec douze vers qui reproduisent (tout en les italiani- sant) le début de la Chanson d’Aspremont anglo-normande copiée en partie au f° 1 du même manuscrit. Ainsi que nous le démontrerons prochainement dans Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, ce texte anglo-nor- mand et archaïque dérive du ms. Londres, British Museum Lans- downe 782, le modèle aussi de l’Aspremont de la quatrième branche de la Karlamagnussaga. C’est ainsi que les liens entre les Aspremont et les Chansons de Roland archaïques assonan- cées norroises et mantovanes se découvrent de plus en plus. Comme l’ajouta M. Marco Boni, de l’Université de Bologne, lors de la discussion, cet Aspremont anglo-normand est le pre- mier texte écrit dans cette langue qu’on ait retrouvé en Italie du Nord. (Texte intégral, Ibid., pp. 116-122)

272. Ramón MENENDEZ PIDAL : Sobre las variantes del Codice V4 de Venecia.

V4 est un texte destiné au chant; il donne de l’épopée de Roland une image vivante et non livresque. Les variantes qu’il présente

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sont caractéristiques d’une transmission orale (ces variantes met- tent en relief les libertés ou fantaisies de la mémoire ; elles pré- sentent un caractère local, ou périphérique ; elles ne suppo- sent pas une perpétuelle improvisation ; elles ne sont que retou- ches spontanées ou réfléchies du chanteur ; et surtout la pres- sion collective les maintient dans certaines limites). Tout ceci pour répondre aux interprétations données du traditionalisme par MM. McMillan et Delbouille (C.C.M., 1961) (Colloque de Liège). L’étude en somme généralise très vite et, s’inspirant de loin de V4, distingue entre variantes et espresión, variantes per des- cuidos o libertades de la memoria, variantes de refundición, variantes de retoque, pour affirmer la estabilidad del texto tradi- cional — lequel se transforme sans cesse, mais ne change jamais dans son essence, n’est jamais recréé dans une perpétuelle improvisation. (Texte intégral, Ibid, pp. 10-19)

273. A. MONTEVERDI : Les sources du Roland Furieux.

Quatre vingt-cinq ans se sont écoulés depuis la publication du livre célèbre de Pio Rajna, dont la structure et le but sont demeurés identiques dans la deuxième et dernière édition qui remonte à 61 ans. Après le succès obtenu pendant plusieurs décennies, à quelques réserves près, suivi du discrédit dans lequel il est tombé malgré quelques tentatives de réhabilita- tion, on peut se poser deux questions : en reste-t-il quelque chose de valable ? et, dans l’affirmative, quels sont ces éléments vala- bles ? Si on limite la recherche aux rapports entre le Roland furieux et la littérature du cycle carolingien qui le précède (à l’exclusion, bien entendu, du Roland amoureux), on peut remarquer, indé- pendamment des comparaisons établies par Rajna, que l’Arioste retrouve instinctivement l’esprit de la tradition épique la plus ancienne et la plus authentique, dont les textes lui étaient cepen- dant inconnus. L’examen de l’épisode de Lipadusa est particulièrement ins- tructif à cet effet. (Texte intégral, Ibid, pp. 259-267)

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274. E. VON RICHTHOFEN : Castille et la région gallego-asturienne dans les légendes épiques françaises et italiennes.

Parmi les chansons de geste et poèmes apparentés qui empruntent à l’histoire ou à la littérature espagnole des thèmes centraux, il faut rappeler : le Roland, l’Entrée d’Espagne, le Siège de Barbastre, la Prise de Pampelune, l’Anseïs de Cartage, le Mainet, le Guillaume. Dans ces récits la scène est l’Espagne. L’idée de la reconquête de Saragosse ou de Barcelone, le chemin de Saint-Jacques conduisant par Roncevaux et Sahagún ou Oviedo, à Compostelle, et la ville de Tolède y jouent un rôle pré- pondérant. Ceci est encore vrai pour les remaniements italiens. Les allusions à l’Espagne abondent également dans quelques pas- sages du Cléomadès français et dans certains chapitres du Parzi- val et Titurel « récent » allemands. L’observation ne se réfère pas seulement à la géographie des poèmes et aux personnages mentionnés, qui représentent ou la cause chrétienne à l’époque de la reconquête de l’Espagne, ou les intérêts des défenseurs arabes. Assez souvent, il s’agit aussi d’une contribution essen- tielle à la formation même ou au développement de ces légendes. Quelques faits historiques illustrent l’intensification des relations entre l’Espagne et la France vers la fin du IXe siècle. Celles-ci, reflétées dans les poèmes épiques, sont en partie dues aux sanc- tuaires d’Oviedo, de Compostelle et de Sahagún, comme à l’acti- vité de Bernard de Cluny, d’origine française, abbé de Sahagún, et archevêque de Tolède. La fondation et le développement de Saha- gún, qui prospéra depuis l’époque d’Alphonse VI et de l’abbé Ber- nard, lorsque la contrée fut peuplée de nombreuses familles fran- çaises, explique l’importance de cette ville pour l’Anseïs de Car- tage et la Seconda Spagna, qui du reste, comme on sait, sont influencés par la légende castillane de Rodrigo. Outre le couron- nement d’Anseïs à Sahagún, c’est le miracle des lances ver- doyantes de la Chronique de Turpin qui est rattaché à ce lieu saint, et qui s’achève sous le signe de la fécondité sur les rives du Cea, précisément à l’endroit où fut vénéré Saint-Fécond. Non loin de là se trouvait aussi la mys- térieuse ville de Luiserne de l'Anseïs, de Turpin, du Gui de Bourgogne et des poèmes sur Vivien (elle reparaît encore dans une variante de Perceval). La Galice et l’Asturie jouent un rôle important dans le Turpin et le Titurel « récent » ;

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c’est dans le San Salvador d’Oviedo que l’auteur de ce dernier avait placé le dôme renfermant la précieuse relique du Graal. La ville de Tolède, mentionnée à plusieurs reprises dans Par- zival (par rapport au royaume de « Kaylet » et à « Flegetânîs »), est la scène du Mainet. Quelques aspects de la légende de Char- lemagne en Espagne pourraient refléter la transformation vio- lente de la mosquée de Tolède par l’archevêque Bernard, et sa participation à l’expédition de l’ « empereur » Alphonse contre Saragosse. — Ces relations légendaires seront exposées dans toute leur étendue dans Bol. Fil. XII suiv. (Texte intégral, Ibid, pp. 91-96)

275. A. RONCAGLIA : « Les quatre eschieles de Rollant ».

Le v. 8826 du Roman de Thèbes, avec l’allusion, jusqu’à maintenant inexpliquée, aux « quatre eschiles de Rollant », doit être rapproché de la « Prise de Nobles » qui est perdue, mais dont on trouve le reflet dans un épisode de l’Entrée d’Espagne. Ce rapprochement entraîne différentes considérations sur la tradition de la Prise et sur la place qu’occupe l’Entrée, qui est ici fidèle à une source antérieure de deux siècles environ. (Texte intégral, Ibid, pp. 191-205)

276. RUGGERO M. RUGGIERI : De l' « Entrée d’Espagne » et des « Fatti de Spagna » à la « matière d’Espagne » de l’inventaire de la bibliothèque des Gonzague.

En partant d’une confrontation entre l’Entrée et les Fatti, l’auteur prouve que l’hypothèse récemment avancée d’une Entrée rédigée par Minocchio, en laisses italiennes, est insoutenable. Il est toutefois possible que l’œuvre de Minocchio, et non celle de l’Anonyme de Padoue, soit la première source des Fatti et, par suite, que les deux poèmes aient été différents. Pour examiner cette éventualité l’auteur cherche à déterminer, au moyen de confrontations et de calculs, l’extension et le contenu des six manuscrits relatifs à la « matière d’Espagne » et qui apparte- naient à la bibliothèque des Gonzague. Cette recherche conduit à les subdiviser et à les distinguer de la façon suivante : 1) Un poème (« remaniement ») de Minocchio, comportant la matière de l’Entrée, de la Prise et de la Chanson de Roland.

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2) Une copie de l’Entrée et une de la Prise, indépendantes l’une de l’autre et distinctes, correspondant respectivement à l’œuvre de l’Anonyme de Padoue et à celle de Nicolas de Vérone, cependant il manque à la seconde copie un volume égaré avant 1407. 3) Une autre copie de l’Entrée, manuscrit à deux colonnes qui pourrait correspondre à celui des fragments de Reggio Emi- lia que A. Monteverdi a récemment signalés. La conclusion comporte des remarques sur la diffusion dans l’Italie septentrionale des poèmes franco-vénitiens relatifs à la « matière d’Espagne ». (Texte intégral, Ibid, pp. 182-190)

277. C. SEGRE : Projet d’édition critique de la Chanson de Roland et place de n et de V4 dans le stemma.

La tradition norvégienne de la Chanson de Roland contenue dans la branche VIII de la Karlamagnussaga (n) qui a été longue- ment étudiée par MM. Aebischer et Halvorsen, invite à reprendre l’examen des rapports qui existent entre tous les représentants de la tradition de la Chanson. Cette recherche a donné les résultats suivants : 1) le stemma de la Chanson de Roland est bifide, comme l’ont soutenu surtout Müller et Bédier ; il existe en effet de nombreu- ses fautes communes qui lient n, V4 et les manuscrits rimés, alors qu’il n’y en a pas qui relient O à des représentants isolés de la seconde branche du stemma ; 2) le texte de V4 et celui des manuscrits rimés contiennent des fautes communes dont sont exempts O et n ; 3) il n’y a pas trace de contamination dans n, sauf en des passages faciles à délimiter, comme celui qui suit la laisse CCVI. On en conclut que du second subarchétype B sont dérivés d’une part l’exemplaire traduit dans n, de l’autre l’ancêtre commun à V4 et aux manuscrits rimés. Le texte de n constitue donc, abstraction faite des fautes et des omissions du traducteur, le meilleur témoin de la leçon de B, dont il garantit l’authenticité, là où V4 et les manuscrits rimés ou leur ancêtre commun l’ont altérée. Le stemma bifide, confirmé dans ses grandes lignes et modi- fié dans le détail d’après les observations précédentes, permet de

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concevoir une édition de la Chanson de Roland qui utiliserait le témoignage des deux branches du stemma. En effet, le texte de α représenté uniquement par O est bien supérieur à celui de B, sans être exempt de fautes, d’omissions et de déplacements que B permet de corriger. D’autre part les deux traditions sont chro- nologiquement, linguistiquement et stylistiquement trop éloi- gnées l’une de l’autre pour qu’il soit permis de les mêler dans une reconstitution dangereusement hypothétique. Il faudra donc que le texte de O, débarrassé seulement des fautes du copiste, soit accompagné dans l’apparat de celui de B (en excluant, dans toute la mesure du possible, les lectiones singulares des manuscrits qui le composent, éventuellement même à l’aide de n) et de notes susceptibles, dans chaque cas, d’établir la valeur respective et les rapports des leçons en présence. On pourra ainsi, en com- plétant « mentalement » α par B là où il le faut, se rapprocher davantage de l’archétype de la Chanson au lieu de se contenter, comme on le fait en général, du texte, excellent certes, mais non parfait, de O. C’est selon ces principes que l’auteur de la présente note prépare une édition critique de la Chanson de Roland. (Texte intégral, Ibid, pp. 20-33)

278. Jacques STIENNON : Le pseudo-Roland de Vercelli.

M. Arthur Kingsley a cru, jadis, pouvoir rapporter aux per- sonnes de Roland d’une part et d’Olivier d’autre part, deux grands fragments du pavement en mosaïque de la collégiale S. Maria Maggiore de Vercelli, datant de 1150 environ et actuel- lement conservés au Museo Leone de cette ville. Un examen approfondi des deux œuvres d’art conduit à reje- ter complètement ces identifications. L’analyse des sources historiques permet, en outre, d’établir un lien entre ces mosaïques et certains événements locaux dont la transposition iconographique comporte une leçon morale, appropriée à la destination sacrée de l’œuvre. (Texte intégral, Ibid, pp. 246-258)

279. Madeleine TYSSENS : Aliscans dans le ms. fr. VIII della Mar- ciana.

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Le manuscrit français VIII de la Marciana, qui nous présente une version à peine italianisée du poème d’Aliscans, a parfois retenu l’attention des critiques. Parce qu’il est le seul à ne pas placer ce poème dans un ensemble cyclique, parce que son texte semble plus proche que tous les autres du modèle de Wolfram von Eschenbach et de celui des fragments allemands, on est tenté de lui reconnaître son autorité particulière. P. Lorenz, s’opposant, dans un article de la Zeitschrift (XIII, 1907), aux derniers éditeurs d’Aliscans affirme qu’il est « le plus proche de l’original ». Cependant la filiation qu’il établit n’est pas absolument convaincante (le manuscrit Marciana (M) est finalement séparé de l’original par un grand nombre d’inter- médiaires ; tous les manuscrits, à l’exception de M, du manus- crit de l'Arsenal et des quatre manuscrits de la branche I., A doi- vent être considérés comme mixtes), et certains de ses argu- ments doivent être examinés à nouveau. (Texte intégral, Ibid., pp. 148-154)

280. G. VECCHI : La récitation chantée des chansons de geste. Philologues et musicologues se sont intéressés au problème de la récitation chantée des chansons de geste en s’efforçant de reconstituer les modes musicaux et de retrouver les formules mélodiques sur lesquels étaient chantés les vers des laisses. Récemment J. Chailley a examiné dans cette perspective les importantes sources hagiographiques de l’école musicale de St. Martial de Limoges. Il faut poursuivre les recherches sur ces rapports entre les chansons de geste et la narration poétique des Vitae Sanctorum. Par exemple (et pour rester dans le programme du Congrès) on peut rappeler un texte épique issu de l’école de Nonantola, la Vita rithmica Adriani (Archives de l’Abbaye). C’est une belle collection épique (Gesta Adriani) en grande partie d’argument carolingien (les exploits et les louanges de Charlemagne s’y trou- vent toujours à l’arrière-plan) à laquelle ne manquent ni l’ « in- vocation » ni la « proposition » : Rex regum fortis totius conditor orbis, Qui bona quaeque facis largiris et omnia gratis, A te donantur quaecumque valere probantur : Ergo mihi dona quo possim voce sonora

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Ad placitam laudem tibi verum promere carmen, Pontificis summi quo gesta sonent Adriani.... Ces vers fortement rythmés (la leoninitas était caractéristique des textes poétiques de Nonantola) étaient récités devant le peu- ple, comme il ressort de certains vers (8-9) : Auribus intentis expectat concio plebis Denique sermo brevis percurret eritque fidelis ; et devaient être récités sur des mélodies simples. En effet, quand on considère l’usage de Nonantola (différents textes de narra- tion, de bénédiction, etc. : manuscrits Sessoriani), on s’aperçoit qu’ils étaient psalmodiés sur une unique formule de récitatif constituée par un tenor interrompu au milieu et à la fin par le « cursus » du membrum et du punctum (en accord avec la leoninitas) : tenor (note tenue) tenor (note tenue) membrum punctum Ce genre de récitation subsiste dans les chants d’octaves épi- ques dans quelques régions d’Italie.

281. Jeanne WATHELET-WILLEM : La pénétration en Italie de la légende de Guillaume, vue à travers l’onomastique.

La Geste de ou Geste de Guillaume, avec ses vingt-quatre chansons, constitue un ensemble impressionnant qui a dû franchir les frontières de la France. On sait effectivement depuis longtemps qu’elle est passée en Italie, comme le prouvent et l’œuvre d’Andre de Barberino, et la description d'un Siège de Narbonne dans V4 et les trois codex conservés à la Marciana (Cod. Marc Fr. VIII, Cod. Marc. Fr. XIX, Cod. Marc. Fr. XX), et un passage de Dante. Ces diverses preuves ne nous permettent pas de remonter au-delà du XIIIe siècle. On peut légitimement se demander s’il n’est pas possible de repérer des indices antérieurs de la diffu- sion de la geste du « fier lignage ». On connaît l'importance des recherches onomastiques entre- prises par Mme Rita Lejeune et par M. Paul Aebischer au sujet du couple Roland-Olivier. Aucune étude onomastique systématique concernant les héros de la geste de Guillaume n’a été entreprise. Cette étude est-elle possible ?

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Il convient d’abord de remarquer que, pour la geste de Guil- laume, nous ne possédons pas le double critère qui fait l’intérêt des recherches sur le couple Roland-Olivier. D’autre part, en raison des difficultés que présente toute recherche onomastique touchant des siècles aussi éloignés, les résultats ne peuvent être définitifs. Néanmoins les documents dont on dispose actuellement peuvent fournir un point de départ. En se servant de l’article de M. Aldo Rosellini, Onomastica epica francese in Italia in medioevo (qui apporte un complément d’information à l’article de Pio Rajna, L’Onomastica italiana e l’epopea carolingua), du travail de M. Olof Brattö, Studia di antro- ponimia fiorentina, et de quelques recherches personnelles dans des cartulaires italiens, on constate que les noms de Guillelmus, de Braccio (hypocoristique de Fortebraccio), d'Adimari et de Vivianus, s’ils ne sont pas totalement inconnus dans les actes italiens de la seconde moitié du XIe siècle, deviennent subitement plus nombreux aux environs de 1100. De ces constatations peut-on déduire que des noms emprun- tés à la geste de Guillaume étaient à la mode ? Les personnages dont le nom figure sur des actes officiels vers 1100 doivent être nés, en général, au plus tard vers 1090. La mode onomastique à laquelle il est fait allusion peut donc remonter à la fin du XIe s. Cela permet de supposer, dès 1100, en Italie, l’existence d’une forme de la légende. On se trouverait donc reporté à une époque antérieure ou au plus ancien texte épique connu (Chanson de Guillaume, un peu avant 1150) ou à la Vita Sancti Wilhelmi (vers 1130), mais pos- térieure à ce que l’on peut inférer de la Nota Emilianense. Par une curieuse coïncidence, cette date concorde avec celle de la diffusion du nom de Vivien relevée dans la région lorraine par M. Jacobsson. Cette datation ne peut être présentée comme une certitude, mais comme un simple indice qui demanderait à être corroboré. (Texte intégral, Ibid., pp. 155-163)

282. Z.P. ZADDY : Chrétien de et la tradition épique.

Un certain nombre de lieux communs qui appartiennent au fonds épique réapparaissent dans les romans de Chrétien de Troyes. Si l’on examine sa façon de traiter l’un de ces motifs,

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l’armement d’un guerrier, on s’aperçoit que Chrétien est redeva- ble aux jongleurs dans la façon dont il use de ce genre de sujets, car ses descriptions sont tantôt modelées sur les patrons épiques traditionnels, tantôt développés comme des variations sur eux. Dans certains cas le fait qu’elles constituent des variations est suffisamment évident, dans d’autres cas Chrétien s’écarte du schéma conventionnel, dans des proportions telles que la nature traditionnelle du motif ne peut guère apparaître qu’aux yeux les plus expérimentés. (Texte intégral, Ibid., pp. 71-82)

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SOCIETE INTERNATIONALE RENCESVALS

Liste des Membres ADLER, Prof. Alfred, 49 Garden Place, Brooklyn 1, New York. AEBISCHER, Paul, Prof. à l’Université de Lausanne, 10, avenue Juri- goz, Lausanne, Suisse. ANDERSON, R., Department of French, The University, Aberdeen. ARDENNE, Mlle Simonne d’, Prof. à l’Université de Liège, Solwaster, Sart-lez-Spa. ARINAGA, Hiroto, Prof. à l’Université de Tôhoku, 34, Kawarayama, Dainohara, Sendai-shi. ARMISTEAD, Prof. S.G., Department of Spanish and Portuguese, Uni- versity of California, 405 Hilgard Avenue, Los Angles, 24, Cali- fornia. AURIAULT, J.M., 3 rue de Vaugirard, Paris, 6°. AVALLE, Prof. Silvio, Università di Torino. BAL, Willy, Prof. à l’Université Lovanium, B.P. 108; Léopold XI ; Jamioulx (Belgique). BAROIN, Mme Jeanne, 3, av. de la Division Blindée, Mulhouse. BARTHELEMY, André, Docteur en Médecine, 37, rue des Acacias, Paris, 17°. BATAILLON, André, Membre de l’Institut, Administrateur du Collège de France, 11, place Marcelin Berthelot, Paris, 5°. BENDER, Karl Heinz, Romanisches Seminar der Universität Giessen. BENEDETTI, Esio, Prof, à la Faculté des Lettres de Montpellier. BERTOLUCCI-PIZZORUSSO, Prof.ssa Vleria, Università di Pisa. BEZZOLA, Reto R. Prof. à l’Université, Schönbühlstrasse 14, Zürich 32, Suisse. BLAESS, Miss M., Department of French, The University, Sheffield. BLANC, M., Department of French, Birkbeck College, Malet Street, Lon- don W.C.1. BLANCHET, Mlle Marie-Claude, Professeur à l’Institut britannique, 19, rue de Marignan, Paris, 8°.

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BOGDANOV, Miss F., Department of French, The University, Manches- ter. BONI, Prof. Marco, Università di Bologna. BOURCIEZ, Jean, Prof. à la Faculté des Lettres de Montpellier. BRANCIFORTI, Prof. Francesco, Università di Messina. BRATTO, Docent Olaf, Antenngatan 27 B, Järnbrott, Suède. BRAYER, Mlle Edith, Archiviste-paléographe, attachée à l’Institut de Recherche et d’Histoire des textes, 15, rue de Berne, Paris, 8°. BRERETON, Miss G.E., Royal Holloway College, Englefield Green, Surrey. BROWNE, Miss S., St. Hilda’s College, Oxford. BRUMMER, R., Prof. à l’Université de Mayence, directeur du « Dol- metscher-Institut » Germesheim, Germerscheim, Am Me platz, 5. BRUNEL, Clovis, Membre de l’Institut, 11, rue Cassette, Paris, 6°. BURGER, André, Prof. à l’Université, 16, avenue Peschier, Genève, Suisse. CACCIA, Prof. Ettore, Istituto Universitario Ca’ Foscari, Venezia. CALIN, Willrain C., Dartmouth College. CALLU-TURIAF, Mme, Bibliothécaire à la B.N., 54, rue Pigalle, Paris, 9°. CAVALIERE, Prof. Alfredo, Istituto Universitario Ca’Foscari, Venezia. CLOSSET, François, Prof. à l’Université de Liége, avenue des Ner- viens, 63, Bruxelles 4. CLUZEL, Colonel Irénée, 93, quai de Valmy, Paris, 10°. COLETTI, Prof. Ferdinando, Istituto Universitario Ca’Foscari, Venezia. COLLAS, Prof. J.P., 13 Heath Drive, London N.W. 3. COLOTTE, Pierre, Chargé d’enseign. à la Faculté des Lettres d’Aix-en- Provence, 28, rue Marx Dormoy, Marseille, 4°. CONDEESCOU, Nicolas N., Prof, à la Faculté de Philologie de l’Uni- versité de Bucarest, i strada Lisabona, Bucarest III-e, Roumanie. CONTINI, Prof. Gianfranco, Università di Firenze. COQUIN, Maurice, Prof. au Lycée de Toulouse. CORBY, Robert, Conseiller du Commerce extérieur de la France, 21, avenue des Hubies, Vaucresson (S.-et-O.). CREMONA, J., St Catherine’s College, Cambridge. CREMONESI, Prof.ssa Carla, Università di Bocconi-Milano. CREPIN, André, 18, rue Saint-Simon, Amiens. CROWLEY, Profs F.G. et C.J., Université de Saint-Louis. CROZET, René, Prof. à la Faculté des Lettres de l’Université de Poi- tiers.

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CURTIS, Miss R.L., Westfield College, Kidderpore Avenue, London, N.W. 3. DEAN, Prof. Ruth. Mount Holyoke College, South Hadley, Mass. DELBOUILLE, Maurice, Prof. à l’Université de Liège, rue des Vignes, 75, Chênée. DESONAY, Fernand, Prof. à l’Université de Liége, avenue Pierre Curie, 91, Ixelles. DESSAU, Docent A., Rostock, An der Hasenbäk, 9. DEVOTO, D., Maître de Recherche au CNRS, 25, rue Jussieu, Paris, 5°. DIVERRES, Professor A., Department of French, The University, Aber- deen. DOUGHERTY, Prof. David M., Dept. of Foreign Languages, University of Oregon, Eugene, Oregon. DUBOIS, Mlle Marguerite Marie, Maître Assistant à la Faculté des Let- tres, 1, av. de l’Observatoire, Paris, 6°. DUFOURNET, Jean, Assistant à la Faculté des Lettres, Chemin des Meuniers, Bloc A4, Clermont-Ferrand. EWERT, Professor A., 15, Blandford Avenue, Oxford. FAY, Prof. Percival B., 955 Mendocino Avenue, Berkeley 4, California. FELLMANN, Ferdinand, Romanisches Seminar der Universität Gies- sen. FLETCHER, Professor J.T.H., Department of French, The University, Liverpool. FOULON, Charles, Prof. à la Faculté des Lettres, 165, rue de Fougère, Rennes. FOURRIER, Anthime, Prof. à la Faculté des Lettres de Strasbourg, 10, rue de Porto Riche, Paris, 14°. FOX, J., Department of French, The University, Exeter. FRANCIS, Miss E.A., 71 Brookside, Headington, Oxford. FRANK, Prof. Grace, 110, Elmhurst Road, Baltimore, Maryland. FRAPPIER, Jean, Professeur à la Sorbonne, 28, avenue Daumesnil, Paris, 12°. GALLAIS, Pierre, Secrétaire général du Centre d’Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale, 10, rue Saint-Fortunat, Poitiers. GASCA QUEIRAZZA, Prof. Giuliano, Università di Torino. GIBBS, J., Department of Spanish, The University, Birmingham. GOOSSE, André, Attaché à l’Université de Louvain, rue Marie-Thé- rèse, 94, Louvain. GORDON, Prof. Lewis H., 115 Elton Street, Providence 6, Rhode Island.

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GRIGSBY, John L., Université of California (Berkeley). GUIETTE, Robert, Prof. à l’Université de Gand, Van Djickstraat, 1, Anvers. HACKETT, Miss W.M., Department of French, King’s College, Strand, London W.C. 2. HALL, G., 42 Gyles Park, Stanmore, Middlesex. HAMILTON, Mrs R., Department of Spanish, King’s College, London, W.C. 2. HAMLIN, F.R., Caius College, Cambridge. HARRIS, R., Department of French, The University, Leicester. HASEGAWA, Tarô, chargé de cours à l’Université d’Aichi, c/o Mr Jit- suo Kuzuya, Tamanoi, Kisogawa-chô, Aichi-ken. HATHAWAY, J., Department of French, The University, Birmingham. HATZFELD, Prof. H., Dept. of Romance Languages, Catholic Univer- sity, Washington, D.C. HEINIMANN, Sigmund, Prof. à l’Université, Falkenweg 9, Berne, Suisse. HENRY, Albert, Prof. à l’Université de Bruxelles, Square Coghen, 7, Uccle-Bruxelles 18. HOGGAN, D.G., Glasford, Castle Terrace, Aberrystwyth, Cardiganshire. HOLDEN, A.J., Street, Edinburgh, 3. HORRENT, Jules, Prof. à l’Université de Liège, rue des Buissons, 38, Liège. INGAMELIS, Miss L.E., 20, Hawthorn Road, Sutton, Surrey. JAUSS, Hans Robert, Prof. à l’Université de Münster, Romanisches Seminar der Universität. JODOGNE, Omer, Prof. à l’Université de Louvain, 17, rue E. Van Aren- bergh, Louvain. JOHNSTON, Professor R.C., Westfield College, Hampstead, London N.W. 3. JONES, George F., 3916 Cloverhill Rd., Baltimore, Maryland. JONIN, Pierre, Prof. à la Faculté des Lettres, 15, rue du Docteur Darge- los, Aix-en-Provence. KAIL, Prof. Andrée, Dept. of Modern Languages, University of Colo- rado, Boulder, Colorado. KENNEDY, Miss E., Department of French, The University, Manches- ter. KNUDSON, Prof. Charles A., Dept. of French, University of Illinois, Urbana, Illinois. KOLHER, Erich, Prof. à l’Université de Heidelberg, Gundolfstr. 1. Hei- delberg.

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KRAUSS, Werner, Prof à l’Université de Leipzig, Gletschersteinstr. 53, Leipzig O 27. LABANDE, E.-R., Prof. à la Faculté des Lettres de l’Université de Poitiers. LARRIEU, Mlle Gracie, Chargée d’Enseignement à la Fac. des Lettres, 99, avenue du Parc de Lescure, Bordeaux. LAVAUD, Doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de Poitiers. LEBRETON, Louis, Docteur en Médecine, Bourbriac, Côtes-du-Nord. LECOY, Félix, Prof. au Collège de France, 2, rue de Tournon, Paris, 6˚. LEFEVRE, Yves, Professeur à la Faculté des Lettres, 171, rue Judaï- que, Bordeaux. LEGGE, Miss M.D., Department of French, The University, Edinburgh. LE GENTIL, Pierre, Professeur à la Sorbonne, 1, rue Bausset, Paris, 15°. LEJEUNE, Mme Rita, Prof. à l’Université de Liége, 17, rue Saint-Pierre, Liége. LEMARIE, Abbé Charles, Ecole N.-D. d’Orveau, par Segré, Maine-et- Loire. LENAT, R., Prof. au Lycée, 111, avenue Aristide Briand, Rennes. LINSKILL, Department of French, The University, Liverpool. LODS, Mlle Jeanne, Prof. à l’Ecole Normale Sup. de Jeunes filles, 28, rue de Turin, Paris, 8°. LOMMATZSCH, Prof. ém. à l’Université de Frankfurt, Frankfurt a. M., Savignystr. 59. LORIOT, Robert, Professeur à la Faculté des Lettres de Dijon, 15, rue Madame, Paris 6˚. LOUIS, René, Prof. à la Faculté des Lettres de Poitiers (), 38, rue Gay-Lussac, Paris, 5°. LUCAS, Dr. H., Department of French, The University, Nottingham. LUMIANSKY, Prof. Dean Robert, Tulane University, New Orleans, Louisiana. , Miss. F., Department of French, Bedford College, London M.W. 1. LYONS, Dr. W.H., Department of French, The University, Sheffield. MAILLARD, J., Prof. au Lycée de Fontainebleau, 14, Bd Thiers, Fon- tainebleau. MANDACH, A. de, Habstetten, (Berne). Suisse. MARGUERON, Claude, Prof. à la Sorbonne, 6, rue Marie-Davy, Paris, 14°. MARSAN, Mlle, Chargée d’Enseign. à la Faculté des Lettres de Cler- mont-Ferrand.

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MARSHALL, J.H., Department of French, The University, Durham. MAS, Amédée, Prof à la Faculté des Lettres de Poitiers, 47, rue de Rennes, Nantes. MASSART, Robert, Prof. à l’Ecole des Htes Etudes com. et consulaires de Liége, rue Etienne-Soubre, 39, Liége. MATSUBARA, Hideichi, chargé de cours à l’Université de Keiö, 144, Azabu-Honmura-machi, Minato-ku, Tokyo. MELLOR, G., Department of French, The University, Bristol. MENARD, Philippe, Attaché au CNRS, 47 rue de Jarente, Paris 4°. MICHA, Alexandre, Prof. à la Fac. des Lettres de Caen, 43 rue Violet, Paris 15°. MICHAEL, I., Department of Spanish, The University, Manchester. McMILLAN, Professor D., Department of French, The University, Edin- burgh. MOIGNET, G., Prof. à la Faculté des Lettres de Strasbourg. MOLK, Ulrich, Romanisches Seminar der Universität, Heidelberg. MONFRIN, Jacques, Prof. à l’Ecole des Chartes, 29, bd Saint-Michel, Paris, 5°. MONTEVERDI, Prof. Angelo, Università di Roma. MUIR, Dr L., Department of French, The University, Leeds. MURAILLE, G., Aspirant AU FNRS de Belgique, rue Gaston-Bary, 131, La Hulpe. NICHOLS, Stephen G. Jr., 500 Prospect Street, New Haven, Conn. NOTHNAGLE, Prof. John T., Sept. of Romances Languages, University of Iowa. Iowa City. NYKROG, Per, Prof. à Aarhus Universitet, Aarhus, Danmark. ODAKA Yoro, chargé de cours à l’Université de Okayama, 833, Kami- Ifuku, Okayama-shi. O’SHARKEY, Miss E.M., Department of French, Queen’s College, Dun- dee, Angus. OWEN, D.D.R., Department of French, St Salvator’s College, St Andrews, Fife. PANVINI, Prof. Bruno, Università di Catania. PAYEN, Jean, Assistant à la Sorbonne, 12, avenue Gambetta, Choisy-le- Roi (Seine). PELAN, Miss M.M., Department of Medieval French, The Queen’s Uni- versity, Belfast. PERRAT, Charles, Prof. à l’Ecole des Chartes, 13, bd Raspail, Paris, 7°. PIDAL, Ramón MENENDEZ, Directeur de l’Académie Espagnole, Guesta del Zarzal, 23, Chamartin-Madrid.

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PIGNON, Jacques, Prof. à la Faculté des Lettres de Paris, 3, avenue de la Porte de Montrouge, Paris, 14°. POIRION, D., Chargé d’Ens. à la Faculté des Lettres, 3 rue Paul Dou- mer, à Grenoble. POLT, Prof. John H.R., Dept. of Spanish and Portugese, University of California, Berkeley 4. POTTIER, Bernard, Prof. à la Faculté des Lettres, 6, rue Silbermann, Strasbourg. RASMUSSEN, Prof. B., University College of Southern Rhodesia, Salis- bury, S .Rhodesia. RAYNAUD DE LAGE, Guy, Prof. à la Faculté des Lettres, 15, rue Bon- nabaud, Clermont-Ferrand. REES, Professor J.W., Department of Spanish, The University, Man- chester. REGNIER, Claude, Chargé d’enseign. à la Faculté des Lettres de Lille, 5, rue de Colmar, Vincennes, Seine. REID, Prof. T.B.W., The Taylor Institution, Oxford. REMY, Paul, Professeur d’Université, 147, rue du Noyer, Bruxelles 4. RENSON, Jean, Chef de Travaux à l’Université de Liége, rue de Bois- de-Breux, 188, Jupillé. RICHTHOFEN, Prof. E. von, University of Alberta, Edmonton, Canada. RICKETTS, Dr P.J., Victoria College, Queen’s Park, Toronto, Ontario, Canada. RIQUER, Martin de, Catedrático de la Universidad, Camelias, 10 y 12, Barcelona. ROACH, Prof. William, Box 27, Bennett Hall, University of Pennsyl- vania, Philadelphia 4. ROBSON, C.A., 194C, Banbury Road, Oxford. RONCAGLIA, Prof. Aurelio, Via Giuseppe Tomassetti, 7, Roma. ROSS, D.J.A., Birkbeck College, Malet Street, London W.C. 1. ROSSI, Mme M., 19 Bd. Joseph Fabre, Marseille, 12˚. ROSTAING, Charles, Prof. à la Faculté des Lettres d’Aix, « La Mirèio » Saint-Mitre-les-Remparts, Bouches-du-Rhône. ROUSSEL, Henri, Prof. à la Faculté des Lettres, 18, avenue du Peuple Belge, Lille. ROUY, François, Assistant à la Faculté des Lettres de Bordeaux, 49, rue Godard, Caudéran, Gironde. RUELLE, Pierre, Prof. à l’Université de Bruxelles, avenue des Guérites, 35, Mons. RUGGIERI, Prof. Ruggero M., Università di Roma.

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RUSSELL-GEBBETT, P.S.M., Department of Spanish, The University, Nottingham. RYCHNER, Jean, Prof. à l’Université, 35, chemin des Pavés, Neuchâ- tel, Suisse. SALOMON, Noël, Prof. à la Faculté des Lettres de Bordeaux, 20, av. du Président Poincaré, Talence, Gironde. SATO, Terno, Prof. à l’Université de Waseda, 1-92, Kamikitazawa, Seta- gaya-ku, Tokyo. SCKOMMODAU, Hans, Prof. à l’Université de Munich, Romanisches Seminar der Universität, München. SEGRE, Prof. Cesare, Università di Pavia. SEGUY, Jean, Prof. à la Faculté des Lettres, 16, rue Velane, Toulouse. SENNINGER, Charles, Maître Assistant à la Sorbonne, 14, avenue des Tilleuls, Cormeilles-en-Parisis, S.et-O. SEVERYNS, Albert, Prof. à l’Université de Liège, rue Justin-Lenders, 45 Liège. SHINMURA, Takeshi, professeur à l’Université de Nagoya, 2-2, Jôhokus- hinmachi, Kita-ku, Nagoya. SHOLOD,Barton, 5321 avenue H. Brooklyn 34, New York. SICILIANO, Prof. Italo, Università di Venezia. SMITH, C.C., Department of Spanish, The University, Leeds. STAEHLI, Jean B.V., 4 Nelkenstrasse, Zürich, Suisse. STEGAGNO-PICCHIO, Prof. ssa Luciana, Università di Pisa. STIENNON, Jacques, Chargé de cours à l’Université de Liège, rue des Acacias, 34, Liège. SUARD, F., 11 rue du Gouvernement, Douai (Nord). SUGGETT, Mrs H., 142, Redlands Road, Penarth, Glamorgan. SUTHERLAND, Mrs. D.R., 1, Fyfield Road, Oxford. TATE, R.B., Department of Spanish, The University, Nottingham. TAVANI, Prof. Giuseppe, Istituto Universitario di Magistero, L’Aquila. TAYLOR, Prof. Pauline, Butler Hall (13 F) 400 West 119th Street, New York 27. THOMOV, Prof. Thomas S., 67 Bd Clément Gottwald, Sofia IVn Bulgarie. THORPE, Professor L., Department of French, The University, Nottin- gham. TOJA, Prof. Luigi, Via Manin, 6, Firenze. TROTTER, G.D., Department of Spanish, Queen’s Building, The Uni- versity, Exeter. TYSSENS, Mlle Madeleine, Assistante à l’Université de Liège, rue des Coteaux, 48, Liége.

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ULLMAN, Professor S., The University Leeds. URWIN, K., A.U.T., Lawrie House, 21 Dawson Place, London W.2. VAN EMDEN,W.G., 36 Warrender Close, Bramcote Hill, Nottingham. VARVARO, Prof. Alberto, Grundsteinweg 5, Thalwil-Zürich. VECCHI, Prof. Giuseppe, Via Guglielmini 14, Bologna. VERGNAUD, Mlle Simone M., 3, rue du Lac, Saint-Mandé, Seine. VUOLO, Prof. Emilio, Università di Roma. WALPOLE, Prof. Ronald N., Dept. of French, University of Califor- nia, Berkeley 4, California. WATKINS-VERGNAUD, Mme S., 3 rue du Lac, Saint-Mandé (Seine). WATHELET-WILLEM, Mme Jeanne, Chef de Travaux à l’Université de Liége, Visé-Voie, Vottem. WATKINS, J.H., Department of French, University College, Bangor, M. Wales. WHINNOM, K., Department of Spanish, Trinity College, Dublin. WHITEHEAD, F., Department of French, The University, Manchester. WOLEDGE Professor B., University College, Gower Street, London, W.C. 1. WOODS, Prof. William S., Tulane University. New Orleans, Louisiana. ZADDY, Miss Z., Department of French, The University, Glasgow.

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INSTITUTS, UNIVERSITES, BIBLIOTHEQUES

Agen, Archives départementales du Lot-et-Garonne. Aix-Marseille, Bibliothèque de l’Université, rue Benjamin Abram, Aix- en-Provence. Berne, Stadt-und Universitäts Bibliothek Bern, Kesslergasse 41. Bordeaux, Institut des Etudes ibériques et ibéro-américaines. Edinburgh. University Library. Edinburgh, University Libray. Grenoble, Bibliothèque de l’Institut de Philologie de la Faculté des Lettres. Hamburg, Staats-und Universitätsbibliothek. — Romaniches Seminar der Universität . Heidelberg, Romanisches Seminar der Universität. Köln, Romanisches Seminar der Universität. Liége, Bibliothèque du séminaire de philologie romane de l’Université. London, The University Library. — The Library, University College. Los Angeles, University of California. Louvain, Bibliothèque de l’Université. Marburg, Romanisches Seminar der Universität. München, Romanisches Seminar der Universität. Münster, Romanisches Seminar der Universität. Oxford, Library of the Taylor Institution. Paris, Bibliothèque Nationale, Département des Périodiques. — Bibliothèque de l’Université de Paris, Sorbonne. — Institut de Français de la Faculté des Lettres, place de la Sor- bonne. — Librairie d’Argences, 38, rue Saint-Sulpice, 6°. — Librairie C. Klincksieck, 11, rue de Lille, 7°. Pisa, Istituto di Filologia romanza, Università. Poitiers, Centre d’Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale, Faculté des Lettres, 8, rue René Descartes.

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Roma, Istituto di Filologia romanza, Facoltà di Lettere, Università di Roma. — Magistero « Maria SS. Assunta ». Saint-Lô, Archives départementales de la Manche. Saint-Louis, Washington University Library, St. Louis, Missouri. Toulouse, Bibliothèque Universitaire. Urbana, University Library, University of Illinois.

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INDEX DES AUTEURS

Les noms des auteurs antérieurs au XVIIe siècle sont en italiques; les autres noms sont en romain. Les chiffres renvoient aux numéros d’ordre.

Abadal, R. d’, 39. Bezzola, R.t., 182. Abat, Per, 19. Bogdanow, F., 2, 183. Adenet Le Roi, 10, 30, 45, 58, Boiardo, 72, 257. 265. Boni, M., 49, 50, 257, 271. Adler, Alfred, 32, 167, 250. Bossuat, R., 51, 52, 53, 185, 193, Aebischer, Paul, 33, 34, 35, 36, 200, 243. 37, 38, 39, 40, 41, 42, 168, 169, Boutruche, R., 195, 212. 170, 171, 172, 173, 174, 175, Braghirolli, 271. 176, 177, 206, 207, 226, 261, Bratto, O., 281. 269, 277, 281. Brault, G.J., 54. Ageno, Fr., 178. Brooks, J.L., 228. Alanne, E., 43. Bulst, W., 222. Alonso, D., 179. Burger, A., 55, 267. Alvar, M., 44, 225, 230. Amelynck, A., 178. Callu-Turiaf, Fl., 3, 56, 258. Andréa da Barberino, 49, 50, 121, Castellani, A., 185. 257, 281. Catalan, D., 224. Anonyme de Padoue, 276. Catalano, 268. Aragones, J.N., 45. Catel, P., 270. L’Arioste, 72, 128, 156, 257, 273. Cavaliere, A., 56. Chailley, J., 57, 280. Badia Margarit, A., 46. Charlier, J., 58, 254. Baldinger, K., 227. Chasca, E. de, 186. Banasevic, N., 47. Chaytor, H.J., 243. Barroux, R., 234. Chrétien de Troyes, 282. Battaglia, S., 181. Cigada, S., 167, 192. Becker, 45. Closset, Fr., 59. Bedier, J., 41, 62, 65, 67, 69, 185. Clouet, M., 60. Bender, K. H., 1, 256. Cluzel, I., 61. Benoit, F., 48. Cohen, G., 62. Bertolucci, V., 187, 197, 201. Cossio, J.M. de, 63. Beser, S., 230. Curtius, E.R., 32, 64, 188, 223.

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Dante, 156, 281. Grégoire, H., 77, 78, 220. David Aubert, 263. Groult, P., 191, 209. De Cesare, R., 181, 183, 189, 202, Gsteiger, M., 197. 205, 215, 219, 245, 255. Guerra, J., 79. Defourneaux, M., 65, 189, 224. Guerrieri Crocetti, C., 198. De Keyser, P., 180, 208. Gui d’Amiens, 83. Delbouille, M., 66, 160, 190, 248, Guido Dalle Colonne, 257. 259, 272. Guiette, R., 58, 80, 193, 243, 263. Del Monte, A., 191. Guillain, C., 81. De Poerck, G., 5. Guillaume de Jumièges, 115. Deschamps, J., 6. Gyory, J., 82, 83. Desmet, G., 231. Dessau, A., 67. Hackett, Miss, 199. Devoto, D., 260. Hall, R.A. Jr., 84, 85, 244. Deyermond, A.D., 68. Halvorsen, 277. Dole, M., 237. Ham, Ed. B., 200. Dougherty, D.M., 69. Hankart, R., 86. Douglas, D., 70, 192. Hanse, J., 58. Durliat, M., 210, 216. Hardent, A., 87. Duparc-Quioc, S., 52. Hatzfeld, H., 264. Duplessy, J., 7. Henry, A., 10, 185, 200, 265. Herbillon, J., 86, 169, 173. Eusebi, M., 261. Herval, R., 218. Ewert, A., 200. Hofer, 45. Favati, G., 176, 204, 226, 227, 262. Holland, M., 88, 201. Fawtier, R., 39. Horrent, J., 77, 89, 90, 91, 92, Ferrero, G.G., 72. 93, 94, 95, 202, 203, 204, 224, Foote, 73. 232, 242. Foulet, A., 196. Jacques d’Acqui, 258. Foulet, L., 266. Jauss, H.R., 266. Foulon, Ch., 193. Jean d’Outremeuse. 58, 109. Fradejas Lebrero, J., 74. Jodogne, O., 96, 170, 185, 196, 199, 205, 238. Frappier, J., 45, 75, 194, 195. Jones, G.F., 267. Gaillard, G., 210. Junker, A., 206 García Lorca, F., 28. García Ramila, J., 76. Kahane, H. et R., 97. Gasca Queirazza, G., 196. Keightley, R., 228. Girart d’Amiens, 54. Ker, W.P., 207. Gongora, 28. Kingsley, A., 278. Goosse, A., 168, 171, 172, 179, Klein, H.W., 98. 184, 194, 211, 213, 214, 217, Knauer, K., 99. 233, 250, 251. Knuttel, J., 100, 208. Gorissen, P., 8. Kohler, E., 209. Goublet, J., 9. Kohler, Eric, 101.

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Lambert, Elie, 210. Mila y Fontanals, M., 230. Lausberg, H., 188, 211. Minocchio, 276. Lechner, J., 13. Molas, J., 198. Lecoy, F., 167, 175, 179, 230, 241. Monfrin, J., 229, 236, 257. Lefèvre, Y., 190. Monino, A.R., 63. Le Gentil, P., 89, 102, 212, 213, Monteverdi, A., 128, 273, 276. 214, 215, 269. Moret, A., 231. Legros, E., 169, 233, 247. Morro, Giovanni de, 258. Lejeune, Rita, 58, 103, 104, 105, Mouskes, Philippe, 58, 265. 106, 107, 108, 216, 252, 268, Myers, J.V., 16. 281. Lejeune, Jean, 109. Nicolas de Verone, 276. Letts, M., 217. Nichols, S.G., Jr., 129. Li Gotti, E., 218. Panvini, B., 130. Limentani, A., 270. Paris, G., 131, 261, 263, 271. Lintermans, A., 249. Pasero, N., 131. Lommis, Laura Hibbard, 110, Pellegrini, G.B., 132, 232. 219. Pérez Gómez, A., 23, 24. Lope de Vega, 28. Pierre de Saint-Cloud, 266. Lopez Estrada, Fr., 111. Piron, M., 86, 133, 233. Lord, A.B., 112. Polidori, L.F., 270. Lorenz, P., 279. Primat, 54. Lot, F., 92. Louis, R., 48, 77, 113, 114, 115, Raimondo, C., 234. 116, 117, 220, 221. Rajna, P., 41, 128, 131, 261, 273, 281. Macchia, G., 118. Ramsden, H., 134. Machado, A., 28. Regnier, Cl., 20. Mak, J.J., 180. Renoir, A., 135, 235. Mandach, A. de, 119, 120, 222, Richthofen, E. von, 136, 274. 271. Rickard, P., 236. Mandeville, 5. Riquer, M. de, 21, 22, 137, 138, Martino Da Canal, 270. 237. McArthur, D., 121. Robson, C.A., 139, 140. McMillan, D., 223, 248, 272. Rodriguez Herrero, A., 127. Meeussen, A.E., 8. Roemans, R., 12, 141. Melli, E., 122. Roiz Lobo, Fr., 23. Menéndez Pidal, Ramón, 17, 18, Roland, J., 142, 143. 65, 77, 78, 89, 90, 113, 114, Roncaglia, A., 25, 239, 275. 123, 124, 125, 126, 151, 153, Roques, M., 238. 174, 203, 215, 221, 224, 225, Rose, W., 144. 226, 227, 239, 272. Rosellini, A., 145, 146, 147, 240, Merwin, W.S., 14, 28. 281. Meunier, Fr., 15, 229. Rosier, J., 26. Meyer, P., 271. Roussel, H., 193. Michelena, L., 127.

— 127 —

Rousset, P., 148. Tyssens, M., 160, 279. Roy, E., 261. Ruelle, P., 11, 229, 241. Ubieto Arteta, A., 249. Urwin, K., 250. Ruggieri, R.M., 242, 276. Russel, P.E., 246. Vallespi, E., 161. Rychner, J., 149, 160, 243. Van Assche, H., 12. Van den Toorn, M.C., 162. Sandmann, M., 150, 151, 227. Van der Veen, J., 251. Schäfer, W., 27. Van Mierlo, R.P., 141. Scheler, L., 152. Vantuch, A., 252. Schramm, P.E., 163. Varvaro, A., 177, 182, 235, 248. Scott Moncrieff, C.F., 244. Vecchi, G., 280. Scudieri Ruggieri, J., 28. Vercauteren, F., 163. Segré, C., 153, 154, 177, 245, 277. Viscardi, A., 30, 256. Simpson, L.B., 246. Smet, G. de, 253. Wace, 83, 115. Sneyders de Vogel, 236. Wais, K., 253. Soria, A., 237. Walpole, R.L., 179, 254. Sotto y Montes, J. de, 155. Wathelet-Willem, J., 164, 255, Southey, R., 29. 281. Stauffer, M., 156. Weber, E.J., 186. Stiennon, J., 157, 247, 278. Wentzlaff-Eggebert, F.W., 165. Suchier, 45. Whitehead, F., 166. Susskind, N., 158. Wilmotte, M., 66. Suttina, L., 268. Woledge, B., 31. Thérive, A., 159. W. von Eschenbach, 279. Thomas, J., 133. Thuin, Jean de. 58. Zaddy, Z.P., 282.

— 128 —

INDEX DES MATIERES ET DES ŒUVRES

Les noms d’ouvrages sont en italiques. — Il va de soi que, lors- qu une notion est donnée sans autre précision, il faut comprendre : rôle de cette notion dans l’épopée.

Aïol, 6, 96. Cantari d’Aspramonte, 257. Alexandre (Libro d’), 68, 74. Carmen de Hastingae proelio, 83. Alexandre (Roman d’), 257. Carmen de prodicione Guenonis, Aliscans, 30, 279. 64, 139. Amarus, 261. Charlemagne, 1, 37,143, 256, 263. Amis et Amile, 25, 180. Charlemagne, 54. Animale (épopée), 266. Charlemagne (Vie romancée de), Annales d’Aniane, 123. 35, 169. Annales de Metz, 123. Charles le Chauve, 52, 53. Annales Royales, 123. Chronicon imaginis mundi, 258. Anséïs de Cartage, 274. Chronique en Bref, 109. AOI, 260. Chronique rimée, 265. Aspremont (Chanson d’), 49, 50, Chronique saintongeaise, 265. 64, 72, 83, 257, 271. Cid, 14, 18, 19, 29, 46, 76, 91, 94, Aspromonte, 257. 124, 125, 134, 144, 150. Astolfo, 72. Cipéris de Vignevaux, 53. Audigier, 96. Cléomadès, 274. Aye d’Avignon, 1, 3, 56. Comte d’Anjou (Le), 53. Aymeri de Narbonne, 146. Couronnement de Louis, 25, 64, 75, 114. Baligant, 2. Croisades, 52, 98, 155, 165. Bâtard de Bouillon, 52. Croniques et conquestes de Baudoin de Sebourc, 52, 53. Charlemaine, 80, 146, 263. Béatrix, 53. Berthe aux grands pieds, 30, 35, Dagobert (Roi), 53. 265. Descriptio, 36. Brut, 83. Dialecte, 132. Bueve d’Aigremont, 258. Doon de la Roche, 53. Bueve de Hantone, 30. Doon de Mayence, 64. Durandal, 119, 128, 268. Cantares de la guerra de Mon- Enfances Renier, 30. dragón 1448, 127. Ensenhamen, 38.

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9

Entrée d’Espagne, 72, 258, 274, Huon de Bordeaux, 11, 15, 30, 275, 276. 261. Espagne (rôle de l’ — dans les épopées fr. et it.), 37, 274. Individualisme, 89, 95, 102, 129, Evangelios apócrifos, 74. 131, 269.

Faits des Romains, 257. Jehan de Lançon, 7, 16, 109. Fatti di Spagna, 276. Jongleurs, 83, 282. Féodalité, 1, 256. Fernán González (Poema de), 68. Karel ende Elegast, 8, 12, 162. Fierabras, 148. Karlamagnus saga, 34, 35, 36, 38, Floovant (Chanson de), 121. 147, 162, 261, 263, 271, 277. Florence de Rome, 53. Karletto (Chanson de), 256. Florent et Octavien, 52, 53. Keiser Karl Kronike, 261. Forêt, 156. Fragment de la Haye, 64. Lance, 110, 163. Liber de Generatione, 258. Ganelon, 153. Liber Feudorum Maior, 33. Garin de Monglane, 281. Libro di Fioravante, 121. Garin le Lorrain, 64. Liber Regum, 68. Gautier, 88. Livre de Saint-Jacques, 120. Gerbert de Metz, 261. Gestez et Croniques de Mayson Macaire (Chanson de), 256, 258. de Savoye, 53. Mainet, 274. Girard de Roussillon, 25, 60, 64, Marciana (Biblioteca), 4, 257, 92, 152. 261, 279, 281. Girard de Vienne, 40, 53, 64, 92. Margariz, 88, 153. Godefroid de Bouillon, 52. Maugis, 258. Godin (Chanson de), 15. Merveilleux, 148. Gonzague (Bibliothèque des), Miracle de Notre-Dame du roi 271, 276. Thierry, 53 Gormont et Isembart, 30, 92. Morgante, 72. Gran Conquista de Ultramar, Musique, 57, 280. 265. Grandes Chroniques de France, Nota Emilianense, 103, 104, 123, 54. 281. Gui de Bourgogne, 72, 148, 274. Novellino, 262. Gui de Nanteuil, 56. Guillaume (Chanson de), 25, 27, Ogier, 5, 10, 30, 43, 64, 92, 109, 30, 45, 64, 82, 164, 274, 281. 256, 261. Guillaume d’Orange, 92. Olivier, 33, 34, 40, 264, 268, 278, Hagiographie, 154, 280. 281. Historia destructionis Troiae, Onomastique, 33, 97, 281. 257. Orale (Transmission), 48, 112, Humour, 158. 116, 123, 129, 139, 149.

— 130 —

Origine, 48, 85, 89, 92, 98, 102, Romancero, 17, 23, 24, 28, 44, 108, 113, 114, 116, 123, 129, 63, 111, 126, 144, 161, 224, 131, 149. 225. Otinel, 41, 72, 269. Roncesvalles, 123, 137. Roncevaux, 39, 55. Pampelune, 39. Roncevaux, 128. Parzival, 274. Saint-Alexis, 64. Passio Agilolfi, 157. — Gilles, 107. Passio Rotolandi, 267. — Jacques de Compostelle, Pélerinage de Charlemagne, 34, 79. 36, 93, 95, 110, 115, 130, 224. Sainte Rolande de Gerpinnes, Perceval, 274. 143. Primera Crónica General, 46. Saisnes (Chanson des), 193. Prise de Narbonne, 146. Saladin, 52. Prise de Nobles, 80, 275. Seconda Spagna, 274. Prise de Pampelune, 72, 274. Siège de Barbastre, 274. Prise d’Orange, 20. Spagna, 72. Pseudo-Turpin, 22, 54, 73, 119, Speculum historiale, 36. 262, 274. Technique (métrique, lexique, Raimbaud et Hamon, 38. syntaxe), 27, 46, 84, 99, 129, Rainaldo e Lesengrino, 266. 139, 149, 150. Raoul de Cambrai, 25, 30, 83, 92, Temps (Emploi des), 13, 150. 114. Thèbes (Roman de), 275. Reali di Francia, 121, 265. Théorie générale, 120. Renard (Roman de), 266. Theséus, 52, 53. Renaud de Montauban, 1, 25, 64, Titurel, 274. 72, 81, 86, 133, 258. Toponymie, 35, 39, 41, 60, 80, Rinaldo da Montalbano, 122, 258. 133, 138. Roland, 33, 40, 55, 61, 264, 267, Tristan, 257. 268, 278, 281. Tristan et Palamède, 270. Roland amoureux, 273. Tropes, 57. Roland furieux, 128, 273. Valentin et Orson, 53. Roland à Saragosse, 138. Vilain, 101. Roland (Chanson de), 1, 2, 9, 21, Vita Karoli, 120. 25, 26, 30, 38, 40, 42, 64, 65, Vita Sancti Wilhelmi, 281. 70, 83, 84, 85, 88, 92, 93, 98, Vivien, 164, 274, 281. 103, 104, 105, 106, 107, 108, Vocabulaire, 97, 106. 112, 114, 118, 123, 128, 129, Voyages, 5. 131, 133, 135, 136, 139, 145, Voyage de Charlemagne en 147, 148, 150, 153, 154, 166, Orient, 36. 256, 260, 264, 267, 271, 272, 274, 276, 277. Yougoslave (poésie épique), 47, Rolandslied, 264. 112, 259.

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TABLE DES MATIERES

Pages Avant-Propos ...... 3

Bulletin — Sections Nationales ...... 6

Avis important ...... 8

Liste des abréviations ...... 9

Textes, éditions, manuscrits, traductions ...... 13

Etudes critiques ...... 23

Comptes rendus ...... 67

Travaux en cours ...... 85

Congrès de Venise ...... 87

Liste des membres de la Société ...... 113

Index des noms ...... 125

Index des matières et des oeuvres ...... 129

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ACHEVÉ D’IMPRIMER

SUR LES PRESSES DE L’IMPRIMERIE A. LEMASSON

A SAINT-LO (MANCHE)

DÉPOT LÉGAL : 3e TRIMESTRE 1963