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Ils forment la nouvelle vague des techniciens

De jeunes entraîneurs aux dents longues

© D. R.

Un vent de jeunesse souffle sur les bancs de touche de l’élite algérienne. À voir comment l’USM Alger mène le bal et à s’intéresser au détonnant parcours réussi sans complexe par le DRBT nous mène inéluctablement à chercher les recettes de ce succès qui trouve sa réponse dans l’identité de ceux qui mènent la baguette, les “jeunes” Hamdi et Bougherara. Comme eux, mais en Ligue 2, Amine Ghimouz (JSM Béjaïa), El-Hadi Khezzar (CA Bordj Bou-Arréridj), le Tunisien Moez Bouakkaz (USM Bel-Abbès) et Si Tahar Cherif El-Ouazzani (Paradou AC) font également figures de jeunes premiers à la recherche d’une crédibilité en tant que techniciens. Le fait que cette nouvelle vague d’entraîneurs prenne place sur les bancs de l’élite professionnelle algérienne dans ses deux paliers semble ainsi confirmer l’attrait que constitue désormais cette “génération Madoui” pour les patrons des clubs des Ligues 1 et 2. Car, à bien y réfléchir, c’est surtout l’insolente réussite du Sétifien Kheireddine Madoui à la tête de l’ESS qui a décomplexé ses alter ego techniciens et convaincu les présidents de club de se tourner dorénavant vers la nouvelle vague qui émerge, forte de ses acquis scientifiques et de son apprentissage sous protectorat fédéral. D’abord adjoint de Geiger et de Velud avant de voler de ses propres ailes, l’ancien libéro de l’ESS et du CRB s’est ainsi constitué une jolie vitrine à trophées nationaux avec ses trois titres de champion et sa coupe d’Algérie, avant de créer une énorme surprise en offrant à l’Entente sa seconde couronne continentale, de quoi définitivement convaincre le président Hammar de lui laisser les clés de la maison avec la certitude de continuer à gagner. Voyant certainement en la démarche de Hassan Hammar une des raisons clés du triomphe sétifien dans le circuit national mais aussi et surtout à l’échelle continentale, d’autres présidents de clubs ont ainsi marché sur ses pas, préférant de jeunes et nouveaux visages sur leurs bancs de touche respectifs plutôt que ces anciens aux exigences parfois indécentes. Apportant un vent de fraîcheur, de nouvelles idées et une tout aussi nouvelle manière de travailler, de communiquer, de fédérer des vestiaires pleins d’ego surdimensionnés et jamais faciles à gérer, les Madoui, Hamdi, Bougherara et autres Khezzar et El-Moez sont en train de former une inédite nomenclature des entraîneurs algériens. L’historique triomphe en Champion’s League de Madoui et son prestigieux complément en super-coupe d’Afrique face au géant égyptien d’Al-Ahly a lancé la mode. L’impressionnante métamorphose de l’ogre usmiste en devenir sous la coupe de Hamdi l’a normalisée. Et ce que réalise depuis presque trois saisons Liamine Bougherara au DRB Tadjenanet ne fait que confirmer l’immense potentiel de ces jeunes techniciens sûrs de leurs bagages, décontractés et complètement décomplexés. De quoi presque pousser à la retraite les pourtant plusieurs fois titrés Abdallah Mechri, Ali Fergani, Mohamed Henkouche, Noureddine Saâdi, Mustapha Heddane, Abdelkrim Bira, Abderrahmane Mehdaoui et Azzedine Aït Djoudi, lesquels n’ont plus vraiment la cote auprès des présidents de club, qui leur préfèrent leurs cadets quand ce n’est pas leurs rivaux étrangers. De quoi faire passer la succession du plus très jeune Abdelkrim Benyellès à sur le banc du RC Relizane comme une bizarrerie qui contraste mal avec la mode juvénile actuelle.

R. B.