MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL EXÉCUTIF SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1993 A 15 H 00 SOUS LA PRÉSIDENCE DE LA VICE-PREMIERE MINISTRE ET MINISTRE DE L'ÉNERGIE ET DES RESSOURCES MADAME

Membres du Conseil exécutif présents:

Madame Lise Bacon, Vice-Première ministre; ministre de l'Énergie et des Ressources Monsieur Gaston Blackburn, Ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Monsieur André Bourbeau, Ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle Monsieur , Ministre des Communications Monsieur , Ministre du Travail; ministre délégué aux Communautés culturelles Monsieur Albert Côté, Ministre des Forêts Monsieur Robert Outil, Ministre des Approvisionnements et Services Madame -Hébert, Ministre de la Culture Madame Monique Gagnon-Tremblay, Ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration Monsieur Daniel Johnson, Ministre délégué à l'Administration et à la Fonction publique, Président du Conseil du trésor Monsieur Gérard D. Levesque, Ministre des Finances Monsieur , Ministre délégué aux Transports Monsieur , Ministre de l'Environnement Monsieur Gil Rémillard, Ministre de la Justice; ministre délégué aux Affaires intergouver­ nementales canadiennes Monsieur , Ministre délégué aux Affaires internationales Monsieur , Ministre des Affaires municipales; ministre de la Sécurité publique Monsieur Raymond Savoie, Ministre du Revenu Monsieur , Ministre délégué aux Affaires autochtones Madame Violette Trépanier, Ministre déléguée à la Condition féminine M~MOIRE DES D~LIB~RATIONS LE 10 F~VRIER 1993

AMENDEMENTS AU PROJET DE LO 1 MOD 1FIANT LA lO 1 SUR l' AM~NAGEMENT ET L'URBANISME ET D'AUTRES DISPOSITIONS L~GISLATIVES CR~F.: 3-0043) Le ministre des Affaires municipales soumet des amendements au projet de loi 56 - Loi modifiant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et d'autres dispositions législatives. Ces amendements visent à retrancher dans les articles 73, 112, 167 et 192 de la Loi sur 1 'organisation territoriale municipale, la 1imite de 5 ans qui y est prévue et à prévoir plutôt, que c'est essentiellement pour assurer la transition qu'une condition contenue dans une demande de regroupement, un décret, un règlement d'annexion ou un accord pris, adopté ou conclu en vertu de la Loi sur l'organisation territoriale municipale peut créer une règle de droit municipal ou déroger à une telle règle. Monsieur Ryan explique que les modifications qu'il propose à la Loi sur l'organisation territoriale municipale visent à faciliter les regroupe­ ments de municipalités. En effet, avec les dispositions actuelles, il est impossible, lors d'un regroupement, de prévoir, par exemple, une répartition des dettes sur plus de 5 ans. Il s'agit là d'une contrainte de temps irréaliste dont il veut s'affranchir. Décision numéro: 93-018 Le Conseil des ministres décide: 1- d'apporter les modifications suivantes au projet de loi modifiant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et d'autres disposi­ tions législatives: remplacer dans les articles 73, 112, 167 et 192 de la Loi sur l'organisation territoriale municipale la limite de 5 ans en prévoyant que c'est essentiellement pour assurer la transition qu'une condition contenue dans une demande de regroupement, un décret, un règlement d'annexion ou un accord pris, adopté ou conclu en vertu de la Loi sur 1 'organisation territoriale municipale peut créer une règle de droit municipal ou déroger à une telle règle; 2- de transmettre la présente décision au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative de ces amendements.

MODALIT~S ADMINISTRATIVES ET FINANCIÈRES D'IMPLANTATION DES CASINOS PAR LOTO-OU~BEC CR~F.: 3-0041) Le ministre des Finances soumet un mémoire daté du 8 février 1993 et portant sur les modalités administratives et financières d'implantation des casinos par Loto-Québec. Le mémoire expose que le budget d'implan­ tation du Casino de Montréal sera de 95,1 M$, soit 6,2 M$ de plus que les 88,9 M$ prévus le 2 décembre 1992. Il explique que cet écart est dO à une hausse de 17,1 M$ dans les coOts de construction et d'aménage­ ment. Ainsi, une somme de 7,8 M$ a été ajoutée au budget pour l'aménagement immédiat de l'ensemble de l'immeuble, ce qui permettra d'éviter des coOts de construction et d'arrêt des opérations dans l'éventualité d'une expansion. De plus, on a haussé les prévisions de 2,2 M$ pour l'imperméabilisation du stationnement, de 4,1 M$ en honoraires professionnels et de 3 M$ en ajout nécessaire d'équipements de restauration et de services aux employés. Le mémoire souligne que cette hausse de 17,1 M$ sera en partie compensée par une récupération de taxes de 10,9 M$ par la mise en place d'une filiale de Loto-Québec pour effectuer les achats. Le mémoire indique que Loto-Québec ne peut rencontrer les dépenses requises pour l'implantation des casinos à même ses liquidités et qu'elle devra, pour combler à court terme ses besoins 2 d'immobilisations et de fonds de roulement, contracter un emprunt temporaire de 100 M$. Le mémoire mentionne que, si Loto-Québec assume elle-même la construc­ tion, les achats et la location, elle devra verser 21,8 M$ de plus en taxes au moment de l'acquisition des immobilisations, dont 12,6 M$ en TPS. En créant une filiale responsable de ces fonctions, Loto-Québec pourra étaler le paiement de l'ensemble des taxes sur les biens et les espaces non dédiés au jeu. Le mémoire indique, par ailleurs, que, compte tenu du choix d'un casino à l'européenne, toutes les activités liées au casino doivent refléter le souci de Loto-Québec de maintenir les standards élevés de services et de qualité qu'on retrouve dans ce type d'établissement, y compris les services de restauration. Or, par expérience, con fi er 1a restauration à un ti ers n'est pas un moyen efficace d'atteindre ce but. Aussi Loto-Québec veut-elle assurer la gestion des services de restauration. A cet effet, le mémoire propose la création d'une autre filiale qui aurait pour fonction d'assurer la gestion des restaurants et bars du casino. Le mémoire souligne que la création d'une telle filiale nécessite une modification à la Loi sur la Société des loteries du Québec afin d'enlever toute ambiguïté quant à la compatibilité de ce type d'activités avec les objets actuels de la Société. Enfin, afin d'assurer que ces filiales soient gérées avec rigueur, le mémoire propose de modifier également la Loi sur la Société des loteries du Québec afin de prévoir que le gouvernement détermine les objets de la politique que Loto-Québec doit établir concernant la gestion des commerces exercés par elle ou une de ses filiales et qui contribuent à 1 'exploitation d'un casino, étant entendu que ces politiques sont sujettes à l'approbation du gouvernement. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres: 1- d'autoriser Loto-Québec à constituer une filiale ayant pour mandat la construction, l'acquisition du mobilier et de l'équipement ainsi que la location et l'administration des lieux pour les casinos d'État; 2- d'autoriser Loto-Québec à acquérir et détenir toutes les actions de cette filiale; 3- d'autoriser Loto-Québec à contracter des emprunts temporaires jusqu'à concurrence de lOO M$, les montants ainsi empruntés devant servir à défrayer les dépenses relatives à l'implanta­ tion du casino de Montréal et à constituer un fonds de roulement; 4- d'approuver en conséquence les décrets proposés par le ministre des Finances; 5- de soumettre à l'Assemblée nationale le projet de loi modi­ fiant la Loi sur la Société des loteries du Québec proposé par le ministre des Finances. Monsieur Levesque présente son mémoire. Madame Frulla-Hébert demandant si l'embauche de tout le personnel nécessaire à l'opération du casino est fait par Loto-Québec, monsieur Levesque explique qu'une firme spécialisée a été engagée pour effectuer la sélection du personnel tout en précisant que c'est 1a fil i a1 e de Loto-Québec responsable de 1a gestion du casino de Montréal qui est responsable de l'embauche de son personnel. Monsieur Johnson précise que ce personnel ne fera pas partie de la fonction publique et disposera d'un régime privé de relations du travail. Il ajoute qu'il n'est pas ailleurs question que le Conseil du trésor détermine le salaire que doivent gagner les croupiers. Monsieur Bourbeau dit être étonné que, parmi les augmentations de coûts, il y ait une augmentation de 4,1 M$ des honoraires professionnels suite aux appels d'offres de services professionnels. Monsieur Levesque précise que Loto-Québec a fait appel à la Société immobilière du Québec dans ce dossier. Monsieur Johnson ajoute que cette augmentation des 3 honoraires professionnels provient du fait que le concept a changé complètement entre le début du projet et l'appel d'offres sur le projet final; au départ il n'était question que d'aménager le premier étage du Palais de la civilisation alors que maintenant il s'agit de procéder à l'aménagement de l'ensemble du bâtiment. En effet, poursuit monsieur Levesque, si le casino fonctionne bien, il pourra prendre de l'expansion dans les étages supérieurs du bâtiment sans qu'il soit nécessaire d'effectuer des travaux de construction, ni fermer temporairement le casino. Monsieur Rémillard affirme toujours s'interroger sur la rentabilité de cette opération. Monsieur Levesque lui répond que toutes les études effectuées démontrent que l'opération de casinos est rentable, partout dans le monde. Il ajoute que Loto-Québec profitera de l'expérience du casino de Montréal; si le casino s'avère non rentable, Loto-Québec ne procèdera pas à l'ouverture d'un casino dans la région de Charlevoix. Monsieur Rémillard pousuivant que, lors de son dernier voyage à Nice, il a rencontré des personnes responsables de la gestion de casinos qui lui ont fait part de leurs difficultés à assurer la rentabilité des casinos. Madame Bacon lui rappelle que la décision d'ouvrir un casino à Montréal a déjà été prise. Décision numéro: 93-019 le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 8 février 1993, soumis par le ministre des Finances et portant sur les modalités administratives et financières d'implantation des casinos par Loto-Québec (réf.: 3-0041), 1- d'autoriser Loto-Québec à constituer une filiale ayant pour mandat la construction, l'acquisition du mobilier et de l'équipement ainsi que la location et l'administration des lieux pour les casinos d'Hat; 2- d'autoriser Loto-Québec à acquérir et détenir toutes les actions de cette filiale; 3- d'autoriser Loto-Québec à contracter des emprunts temporaires jusqu'à concurrence de 100 M$, les montants ainsi empruntés devant servir à défrayer les dépenses relatives à l'implantation du Casino de Montréal et à constituer un fonds de roulement; 4- d'adopter en conséquence 1es projets de décret proposés par 1e ministre des Finances concernant l'autorisation pour la Société des loteries du Québec de créer une filiale dans le cadre de l'implantation de casinos au Québec et concernant 1e financement temporaire de 1a Société des loteries du Québec dans le cadre de 1 'implantation de casinos au Québec; 5- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur la Société des loteries du Québec de façon à: A. permettre à la Société d'exercer les commerces qui contribuent à l'exploitation d'un casino, B. prévoir que le conseil d'administration de Loto-Québec doit établir des politiques, dont le gouvernement détermine au pré a1 able 1es objets, concernant 1a gestion des commerces exercés par elle ou une de ses filiales et qui contribuent à l'exploitation d'un casino, C. prévoir que ces po 1 i tiques sont sujettes à 1 'approbation du gouvernement, selon les modalités prévues au mémoire du ministre des Finances; 6- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre des Finances au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle. 4 CRtATION DU PARC DU MONT-MtGANTIC CRtF.: 3-0001) le ministre du loisir, de la Chasse et de la Pêche soumet un mémoire daté du 22 décembre 1992 et portant sur la création du parc du Mont­ Mégantic. le mémoire rappelle qu'en 1991, le moratoire sur la création des parcs était levé et qu'en aoQt 1992 était rendu public le plan d'action sur les parcs, lequel annonçait notamment la création de 4 parcs au sud du Québec, le projet du Mont-Mégantic représentant le premier de cette série. le mémoire explique que le parc proposé est un parc de conservation qui couvrirait 58,8 km2 dont 55,6 km2 font partie du domaine public, les 3,2 km restants étant constitués de terres privées que le ministère se propose d'acquérir. Il indique que 1e parc comporterait 2 accès principaux: un premier à Notre-Dame-des-Bois qui mène au secteur de l'observatoire astronomique et où le ministère améliorera le chalet de ski de randonnée existant à des fins d'accueil, et un second à Hampden, dans le secteur du ruisseau de la Montagne, où seront réalisées les interventions du ministère axées sur les fonctions éducatives et de camping. le mémoire mentionne qu'outre les zones de services destinées à l'accueil et à l'hébergement, le parc proposé comporterait une zone d'ambiance couvrant 1a majeure partie du terri toi re et une zone de préservation visant à assurer une protection accrue à des sites représentatifs ou fragiles. le mémoire précise que le ministère évalue les acquisitions nécessaires à la réalisation de ce projet à 300 kS et les travaux d'aménagement à 3 M$. Quant aux coOts d'exploitation, ils sont éva 1 ués à 300 k$ par année. Il est souligné que 1es ·montants requis proviendront du budget régulier d'immobilisations et de fonctionnement du ministère du loisir, de la Chasse et de la Pêche. le mémoire con cl ut en recommandant au Conseil des mi ni stres d'autoriser: 1- la publication d'un avis de son intention de créer le parc du Mont-Mégantic, en précisant la classification et les limites envisagées; 2- le cas échéant, la tenue d'audiences publiques au cours du printemps 1993, aux fins d'entendre les personnes qui auraient transmis leurs oppositions écrites à ce projet. Ce mémoire a été recommandé par le Comité ministériel permanent de 1 'aménagement, du déve 1oppement régi on a1 et de 1 'environnement à sa séance du 27 janvier 1993. Pour sa part, le Conseil du trésor qui a examiné ce mémoire à sa séance du 3 février 1993, recommande au Conseil des ministres d'en approuver les recommandations sous réserve que le ministère du loisir, de la Chasse et de la Pêche assure la totalité du financement du projet à même son budget régulier. Décision numéro: 93-020 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 22 décembre 1992, soumis par le ministre du loisir, de la Chasse et de la Pêche et portant sur la création du parc du Mont-Mégantic {réf.: 3-0001), 1- d'autoriser le ministre du loisir de la Chasse et de la Pêche à faire publier un avis de l'intention du gouvernement de créer le parc du Mont-Mégantic, en précisant la classification et les limites envisagées; 2- d'autoriser, le cas échéant, la tenue d'audiences publiques au cours du printemps 1993, aux fins d'entendre les personnes qui auraient transmis leurs oppositions écrites à ce projet; 3- de préciser que le ministère du loisir, de la Chasse et de la Pêche devra assurer la totalité du financement de ce projet à même son budget régulier. 5 SITUATION DES FINANCES PUBLIQUES

Monsieur Levesque expose à ses collègues qu'il veut les sensibiliser sur 1a si tu at ion des fi nances pub 1i ques. Il se dit en effet inquiet et préoccupé par 1a si tu at ion économique et financière du Québec. Il précise que déjà le document "Vivre selon ses moyens", rendu public le 19 janvier dernier en vue de la tenue de la Commission parlementaire sur le financement des services publics, est dépassé. Il souligne que cette situation n'est pas particulière au Québec mais s'avère semblable partout à travers le pays. Ainsi, le déficit du gouvernement du Canada, prévu à 27 G$, s'annonce maintenant aux environs de 37 G$. De même, le gouvernement de l'Ontario se dirige vers un déficit record, bien au-delà des prévisions. Il explique que les dernières prévisions budgétaires 1992-1993 annonçaient des revenus de 36,913 G$ et des dépenses de 40,703 G$ pour un déficit prévisible de 5,436 G$ pour 1992-1993. Il explique que le problème provient du fait que l'économie s'effondre. Le mini stère des Fi nances comptait sur 1es ventes de Noë 1 pour 1a réalisation de ses objectifs de revenus, mais les prévisions ne se sont pas réalisées. Pour janvier, les revenus ont été de 295 M$ de moins que prévu et février s'annonce aussi désastreux. Il réclame l'aide de ses collègues, affirmant ne pas savoir quoi faire. Il dit ne pas vouloir terminer l'exercice financier 1992-1993 avec un déficit de 5,436 G$; ce n'est pas la bonne gestion pour laquelle le gouvernement a été élu. Monsieur Levesque poursuit que, pour l'exercice financier 1993-1994, la situation ne s'annonce pas meilleure. Ainsi, les prévisions étaient de 38,786 G$ pour les revenus et de 42,046 G$ pour les dépenses, ce qui laissait un déficit de 3,26 G$. Au 1er janvier 1993, les prévisions révisées étaient de 36,312 G$ pour les revenus et de 41,013 G$ pour les dépenses, le déficit augmentant à 4,701 G$. Aujourd'hui même, ces prévisions doivent être révisées, les revenus s'établissant maintenant à 35,565 G$, les dépenses à 41,529 G$ et le déficit à 5,974 G$. Il souligne que le problème ne provient pas des dépenses, mais des revenus qui ne se réalisent pas. De plus, à court terme, il semble que la situation ne peut s'améliorer et peut même se détériorer encore plus. Et la situation qu'il présente ne tient pas compte d'une décote possible et même prévisible si la situation n'est pas redressée. Il avoue ne plus savoir quoi faire. Monsieur Savoie exp 1i que qu'au ni veau de 1 'impôt sur 1e revenu des particuliers, les entrées de fonds correspondent aux prévisions et la cueillette se fait normalement. Le problème se situe au niveau de l'impôt sur le revenu des corporations qui ne donne pas le rendement qui était prévu. Il prée ise que 1es revenus autonomes, sauf pour 1es sociétés d'Ëtat, sont conformes aux prévisions; par contre les revenus provenant d'autres sources sont problématiques. Il ajoute que presser davantage le citoyen devient très difficile. En réponse à une question de madame Bacon, monsieur Savoie mentionne que le marché noir a des incidences sur les revenus. Il indique que, pour contrer le travail au noir, il faudrait modifier le décret de la construction. Monsieur Levesque ajoute que la contrebande du tabac, de l'alcool, etc. menace le gouvernement et lui fait mal du fait que les revenus des sociétés ne se réalisent pas. Monsieur Levesque poursuit que, devant la Commission parlementaire sur le financement des services publics, à l'exception des syndicats qui réclament une politique de plein emploi, tous les autres intervenants ont transmis le même message au gouvernement: Faites le ménage. Madame Frulla-Hébert intervient en soulignant que si l'on regarde l'état des revenus, 1a si tu at ion est décourageante. Elle s'interroge s'il ne serait pas opportun de prévoir dans les dépenses des incitatifs pour repartir l'économie, pour faire face à la mondialisation. Elle conclut en se demandant s' il ne faudrait pas revoir toute 1a fi sc a1 ité. Monsieur Levesque indique avoir examiné toutes les avenues imaginables. Selon lui, même si la reprise économique s'avérait meilleure que prévue, le résultat serait le même en ce qui concerne les finances de l'Ëtat. Il souligne qu'on ne doit pas penser qu'on peut régler ce problème uniquement sur le dos des syndicats des employés du gouvernement; tout le monde doit faire sa part. Depuis 20 ans, le gouvernement dépense 6 plus que ce que les citoyens paient en impôt; maintenant ils devront payer plus que les services qu'ils recevront de l'État. Il mentionne que, comme société, nous avons construit une dette inacceptable depuis 20 ans. Cet endettement nous coûte maintenant 6 G$ par année de sorte que, pour l'avenir, le gouvernement doit demander plus d'argent et donner moins de services. Sui te à une intervention de monsieur 81 ackburn, monsieur leves que souligne que le problème est beaucoup plus important que la question de la contrebande de cigarettes. Régler ce dernier point ne résoudra pas le problème financier du gouvernement. En ce qui concerne la contre­ bande de cigarettes, il considère que la solution consiste à diminuer les taxes, étant entendu que les taxes des 2 niveaux de gouvernement doivent être diminuées. Il signale qu'au Québec les taxes provinciales sur les cigarettes sont les plus basses. Il dit douter que le ministre fédéral Bouchard accepte cette solution. Monsieur Blackburn estime qu'il est important de lutter contre la contrebande car cette dernière détruit le tissu social. Il ajoute qu'il parlera au ministre Benoît Bouchard et essayera de le convaincre. Monsieur Johnson mentionne que tous les députés décodent actuellement que la population veut que le gouvernement pose des actions concrètes et il considère que le Conseil du trésor doit refaire un tour d'horizon pour voir que 1s gestes concrets pourraient être posés. Monsieur levesque croit que les chiffres relatifs à l'état des finances publiques devraient être divulgués au caucus des députés, du moins dans leurs grandes lignes. Monsieur Johnson reprend que les députés auraient en main une liste de tous les organismes gouvernementaux existants et seraient prêts à ce que des gestes concrets soient posés, y compris des abolitions d'organismes gouvernementaux, pourvu qu'un signal soit donné. Il souligne que cela ne doit pas être une opération uniquement cosmétique, mais qu'elle doit produire un rendement. Actuellement sur 1 G$ de récupération à faire, la moitié proviendrait de récupération dans la rémunération, le reste de compressions budgétaires. le gouvernement n'a rien d'autre à annoncer qu'un gel de la rémunération et des compressions; c'est invendable. le gouvernement doit poser des gestes concrets. Monsieur levesque ajoute qu'on ne peut demander seulement à la fonction publique de se serrer la ceinture. Il demande à ses collègues d'examiner, dans tous leurs programmes de subventions et de paiements de transfert à la population, s'il ne serait pas possible de réduire les montants ainsi accordés. Ainsi une allocation de 100 $pourrait, par exemple, être ramenée à 80 ou 85 $. Il explique qu'il s'agit de faire en sorte que tous soient touchés sans que personne ne soit blessé à mort. Monsieur Outil signale qu'actuellement les entrepreneurs cherchent par tous les moyens à réduire leur personnel, et ce en raison des coûts qu'impliquent la Commission de la santé et de la sécurité du travail et l'application du décret de la construction. Il croit qu'il faut régler ce problème au plus tôt si l'on veut repartir l'économie. Par ailleurs, il estime que le gouvernement doit imposer un ticket modérateur dans les services de santé. Monsieur Rivard affirme avoir la certitude que les députés, lors du caucus, vont rée 1amer deux gestes, soit un geste symbo 1i que comme l'abolition d'organismes gouvernementaux et un geste concret qui rapportera au trésor public 100 M$ en économie. Il estime qu'il faut donc examiner toutes les missions gouvernementales et classer toutes les activités gouvernementales en activités vitales, utiles ou souhaitables de manière à pouvoir établir des priorités. Il souligne que cela n'est pas une opération facile, chaque activité étant sous la responsabilité d'un groupe de fonctionnaires qui tient à son mandat. Monsieur Rémillard indique que, si les gens veulent des gestes concrets, cela signifie qu'au ministère de la Justice, on devra couper des services ou des postes en région et ce sont les députés de ces régions qui en paieront les coûts, politiquement. Il estime par ailleurs que la population s'attend à ce que le gouvernement propose des mesures de re 1ance économique comme, par exemp 1e, un programme permettant 1a déduction fiscale de travaux de rénovation domiciliaire. Monsieur 7 levesque mentionne que, pour qu'un tel programme donne des résultats, l'incitation doit être réelle. Or, il n'est guère possible de contrer les avantages financiers que procure l'exécution d'un travail au noir. Il considère que le meilleur moyen d'augmenter la construction c'est de déréglementer. Monsieur Johnson ajoute que les personnes régies par le décret de la construction prennent en effet prétexte du décret pour charger le gros prix. Monsieur Rémillard souhaiterait tout de même que le budget contienne des programmes incitant à la relance de l'économie. Monsieur Levesque précise que le gouvernement est à la veille de ne plus pouvoir emprunter. Monsieur Savoie suggère d'utiliser un moyen qui a déjà été utilisé par d'autres administrations, soit fermer les bureaux du gouvernement pour deux semaines. En réponse à une question de ses collègues, monsieur Johnson précise que le gouvernement réaliserait une économie de 100 M$ environ si, un vendredi par deux semaines, les fonctionnaires étaient en congé non rémunéré. Monsieur Johnson poursuit qu'il faut aussi envisager des regroupements de mini stères et même une réduction du nombre de ministres. Il souligne que si le gouvernement ne prend pas les mesures qui s'imposent, il se retrouvera avec une décote dans 8 semaines. Monsieur levesque réitère sa demande à ses collègues de regarder chacun dans leur secteur respectif s'il ne pourrait diminuer de 10 % et même de 20 % leurs programmes de subventions. Madame Bacon conclut en soulignant à ses collègues que leur présence est importante au caucus des députés pour fournir à ces derniers les explications dont ils auront besoin.

lEYtE DE LA SÉANCE A 16H40