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MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL EXÉCUTIF SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1993 À 11 H 00 SOUS LA PRÉSIDENCE DU PREMIER MINISTRE MONSIEUR

Membres du Conseil exécutif présents: Monsieur Robert Bourassa, Premier ministre Monsieur Gaston Blackburn, Ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Monsieur André Bourbeau, Ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle Monsieur , Ministre des Communications Monsieur , Ministre du Travail; ministre délégué aux Communautés culturelles Monsieur , Ministre des Affaires internationales Monsieur Albert Côté, Ministre des Forêts Monsieur Marc-Yvan Côté, Ministre de la Santé et des Services sociaux; ministre dé 1égué à 1a Réforme électorale Monsieur Robert Outil, Ministre des Approvisionnements et Services Monsieur Sam Elkas, Ministre des Transports Madame Monique Gagnon-Tremblay, Ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration Monsieur Daniel Johnson, Ministre délégué à l'Administration et à la Fonction publique, Président du Conseil du trésor Monsieur Gérard D. Levesque, Ministre des Finances Monsieur , Ministre délégué aux Transports Monsieur , Ministre de l'Environnement Monsieur Gil Rémillard, Ministre de la Justice; ministre délégué aux Affaires intergouver­ nementales canadiennes Madame , Ministre déléguée aux Finances Madame , Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science et Ministre de l'Ëducation Monsieur , Ministre des Affaires municipales; ministre de la Sécurité publique Monsieur Raymond Savoie, Ministre du Revenu Monsieur , Ministre délégué aux Affaires autochtones Monsieur , Ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie Madame Violette Trépanier, Ministre déléguée à la Condition féminine Monsieur André Vallerand, Ministre du Tourisme Monsieur Yvon Vallières, Ministre délégué à l'Agriculture, aux Pêcheries, et à l'Alimentation M~MOIRE DES D~LIB~RATIONS lE 13 OCTOBRE 1993

PROJET DE LOI MODIFIANT LA LOI SUR lES FOR~TS ET ABROGEANT lA LOI SUR LE FONDS FORESTIER ET LA LOI SUR lE PRIX DU BOIS A PATE VENDU PAR DES AGRICULTEURS {RÉF.: 3-0021) le ministre des Forêts soumet un mémoire daté du 1er septembre 1993 et portant sur un projet de 1oi modifiant 1a loi sur 1es forêts et abrogeant la loi sur le fonds forestier et la loi sur le prix du bois à pâte vendu par des agriculteurs. le mémoire expose qu'actuellement, le Règlement sur les normes d'intervention prévoit des normes générales quant au maintien ou la reconstitution de la forêt. Toutefois, en rai son de 1a di vers i té des usages et de 1a grande va ri ab il i té des caractéristiques du milieu forestier, il peut se présenter des situations nécessitant l'application de normes différentes afin que la protection de l'ensemble des ressources du milieu forestier soit adéquate. le projet de loi proposé vise donc à permettre une interven­ tion plus adéquate et plus efficace du ministre des Forêts en lui accordant la possibilité de prescrire, de façon exceptionnelle et après consultation, des normes différentes et adaptées au milieu ainsi que de suspendre une activité lorsque le titulaire d'un permis ne se conforme pas aux normes en vigueur ou aux prescriptions indiquées à son permis d'intervention. Par ailleurs, le projet de loi propose que les bénéficiaires de contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier aient l'obligation de consulter sur le contenu des plans quinquennal et général avant que ces derniers ne soient approuvés par le ministre. le projet de loi propose également d'élargir et simplifier les modes actuels d'accès à la forêt du domaine public de manière à contribuer au développement économique et favoriser l'accès à un plus grand nombre d'utilisateurs. Enfin, il propose d'améliorer et de simplifier certains processus administratifs découlant de l'application de la loi sur les forêts. Il s'agit entre autres d'accorder au ministre le pouvoir de destiner les bois générés par la réalisation de traitements sylvicoles par un bénéficiaire de contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier à un titulaire de permis d'exploitation d'usine de transformation du bois. Il propose également qu'il soit possible pour un bénéficiaire de récolter dans le respect du rendement soutenu au cours des années subséquentes, le volume de bois qui lui est attribué par contrat et qu'il n'a pas récolté une année donnée, étant entendu que la majoration de son volume de récolte ne pourrait excéder 15% du volume attribué pour une année et que les volumes non récoltés durant une période quinquennale donnée, ne peuvent être utilisés que durant cette même péri ode. Il propose aussi de simplifier la gestion des permis émis par le ministère en portant à 5 ans la période de validité de certains permis qui est actuellement d'un an. Il propose aussi des amendes pour quelques dispositions portant obligation ou interdiction, ce qui devrait inciter leur respect par les utilisateurs de la forêt. Il précise les normes de mesurage des bois récoltés de façon à s'assurer qu'aucune ambiguïté ne subsiste, notamment quant aux dé 1ais à respecter et aux techniques à ut i 1i ser, et en favoriser ainsi un meilleur respect. Enfin, il propose d'accorder au ministre le pouvoir de résilier le contrat d'un bénéficiaire lorsque l'usine de transformation du bois exploitée par le bénéficiaire n'est plus en opération depuis un an et demi. le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de soumettre en conséquence à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la loi sur les forêts et abrogeant la loi sur le fonds forestier et la loi sur le prix du bois à pâte vendu par des agriculteurs. le ministère des Finances qui a examiné ce mémoire indique ne pas avoir de commentaires à formuler à s.on égard. 2 Par ai 11 eurs, 1e Comité mini sté rie1 permanent de 1 'aménagement, du développement régional et de l'environnement qui a examiné ce mémoire à sa séance du 13 octobre 1993, recommande au Conseil des ministres d'adopter les recommandations contenues au mémoire, sous réserve que 1 'exemption de droits de coupe ne s' app 1i que que dans 1e cas où 1e bénéficiaire d'une convention d'aménagement est une municipalité locale et que cette convention porte sur des aires forestières situées dans une municipalité locale. Quant au Comité ministériel permanent du développement économique qui a examiné ce mémoire à sa séance du 6 octobre 1993, il recommande au Conseil des ministres d'accepter le projet de loi proposé par le ministre des Forêts. Monsieur Albert Côté explique qu'actuellement, le Règlement sur les normes d'intervention prévoit des normes générales quant au maintien ou la reconstitution de la forêt. Cependant, la diversité des usages forestiers et 1a grande va ri ab il i té des caractéristiques du milieu forestier nécessitent parfois des normes différentes de celles du régime général. Il est donc nécessaire de permettre par voix législative une intervention plus adéquate et plus efficace du ministre des Forêts, en lui accordant la possibilité de prescrire de façon exceptionnelle et après consultation des normes différentes et adaptées au milieu, ainsi que de suspendre une activité forestière 1ors que 1e titulaire d'un permis ne se conforme pas aux normes en vigueur ou aux prescriptions de son permis d'intervention. Par ailleurs, le projet de loi prévoit que les bénéficiaires de contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier seront obligés de consulter sur le contenu de leurs plans quinquennaux, avant que ces plans ne soient approuvés par le ministre. Il ajoute qu'il existe éga 1ement une proposition quant aux coupes à blanc, qui vise à donner suite à une recommandation du Bureau des audiences publiques sur l'environnement. Décision numéro: 93-233 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 1er septembre 1993, soumis par le ministre des Forêts et portant sur un projet de loi modifiant la loi sur les forêts et abrogeant la loi sur le fonds forestier et la loi sur le prix du bois à pâte vendu par des agriculteurs (réf.: 3-0021), 1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la loi sur les forêts et abrogeant la loi sur le fonds forestier et la loi sur le prix du bois à pâte vendu par des agriculteurs, de façon à, notamment: A. permettre une intervention plus adéquate et plus efficace du ministre des Forêts en lui accordant la possibilité de prescrire, de façon exceptionnelle et après consultation, des normes différentes et adaptées au milieu ainsi que de suspendre une activité lorsque le titulaire d'un permis ne se conforme pas aux normes en vigueur ou aux prescriptions indiquées à son permis d'intervention, B. prévoir que les bénéficiaires de contrat d'approvision­ nement et d'aménagement forestier aient l'obligation de consulter sur le contenu des plans quinquennal et général avant que ces derniers ne soient approuvés par le ministre, C. élargir les modes actuels d'accès à la forêt du domaine public, O. simplifier certains processus administratifs découlant de l'application de la loi, notamment afin d'éviter des pertes de matière ligneuse, 3 selon les modalités prévues au mémoire du ministre des Forêts, sous réserve que l'exemption des droits de coupe ne s'applique que dans le cas où le bénéficiaire d'une convention d'aménagement est une munici­ palité locale et que cette convention porte sur des aires forestières situées dans une municipalité locale; 2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre des Forêts au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

PROJET DE LOI MODIFIANT lA lOI SUR LES PARCS CRtF.: 3-0190) Le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche soumet un mémoire daté du 31 aoOt 1993 et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les parcs. Le mémoire expose que la mise en valeur et la prestation des services dans les parcs accroissent l'appréciation et la compréhen­ sion du pub 1 i c à 1 'égard de ces mi 1 i eux protégés. Elles orientent l'attention des visiteurs vers les attraits intrinsèques du milieu, favorisant chez les visiteurs un comportement privilégié et, à la longue, un meilleur sens de l'éthique environnementale. Dans le but d'inciter à un plus grand partenariat avec des entreprises, à but lucratif ou non, ainsi que de promouvoir une plus grande équité entre l'ensemble des contribuables et les usagers des parcs, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche désire fixer des droits exigibles dans les parcs québécois. L'article 9 de la Loi sur les parcs permet de fixer des droits exigibles pour la pratique de la pêche dans un parc. Le ministère désire que de tels droits puissent également être exigibles pour circuler dans ces territoires. Par ailleurs, l'article 8.1 de cette même loi permet que les droits perçus pour la pêche puissent être dévolus à un concessionnaire. Le ministère désire étendre l'application de cet article à la circulation. Le mémoire propose donc de modifier en conséquence la Loi sur les parcs pour donner au gouvernement un pouvoir réglementaire lui permettant de fixer des droits exigibles, d'une part, et de permettre, d'autre part, que les droits perçus pour la circulation dans un parc puissent être dévolus à 1 'autre partie contractante du contrat de concession conclu en vertu de l'article 8.1 de 1a 1oi. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de soumettre en conséquence à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur les parcs. Ce mémoire a été recommandé par le Conseil du trésor à sa séance du 6 octobre 1993, ainsi que par le Comité ministériel permanent de l'aménagement, du développement régional et de l'environnement à sa séance du 13 octobre 1993. Quant au ministère des Finances qui a examiné ce mémoire il en recommande l'adoption par le Conseil des ministres. Monsieur Blackburn indique que ce projet de loi institue un régime de droits qui seront exigés pour circuler en forêt. On prévoit que cela rapportera beaucoup au gouvernement. Un tel régime existe déjà dans plusieurs provinces du Canada et dans plusieurs États américains. Ces droits varieront selon la période de la journée ou de l'année. Décision numéro: 93-234 le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 31 aoOt 1993, soumis par le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les parcs (réf.: 3-0190), 1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur les parcs de façon à: 4 A. conférer au gouvernement un pouvoir réglementaire lui permettant de fixer les droits exigibles pour circuler dans un parc, B. permettre que les droits perçus pour la circulation dans un parc puissent être dévolus à l'autre partie contractante d'un contrat de concession conclu en vertu de l'article 8.1 de la loi, selon les modalités prévues au mémoire du ministre du loisir, de la Chasse et de la Pêche; 2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre du loisir, de la Chasse et de la Pêche au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

AIDE FINANCitRE A BOMBARDIER/ {RÉF.: 3-0203) le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie soumet un mémoire daté du 30 août 1993 et portant sur une aide financière de 22,5 M$ à Bombardier/Canadair en vertu de l'Entente auxiliaire Canada­ Québec sur le développement industriel pour: l'implantation d'un centre d'excellence en usinage, le développement du Challenger Cl-604 et les études préliminaires de conception du Global Express. le mémoire expose que le projet d'un·centre d'excellence en usinage de Canadair représente un investissement de 167,985 M$. Il explique que ce projet est destiné à faire de Canadair le centre d'excellence en usinage du groupe aérospatial de Bombardier et qu'il consiste essentiellement en un renouvellement presque complet du parc de machines et la construction d'un atelier de peinture et de traitement de surface satisfaisant les normes environnementales les plus sévères. Tout en réduisant la surface occupée de près de 40%, Canadair prévoit pouvoir doubler sa production avec les nouvelles installations. En ce qui concerne le développement du Challenger Cl-604, le mémoire expose qu'il s'agit d'une variante améliorée du Challenger Cl-601. Ce Cl-604 bénéficie des améliorations qui ont été implantées sur le Jet Régional. le projet vise à maintenir le leadership de Canadair sur le marché des avions d'affaires, particulièrement face à l'introduction en 1995 du Dassault Falcon 2000 qui se trouve dans le même créneau que le Cl-604 avec un prix inférieur de 3 M$ mais avec un rayon d'action de 3000 milles contre 4000 milles pour le Cl-604. le mémoire indique que le développement du Cl-604 représente un investissement de 119 M$ dont 84,7 M$ pour la main­ d'oeuvre, 12,6 M$ pour le matériel, 9,5 M$ de coûts non récurrents des fournisseurs et 2 M$ de coûts d'essais en vol et de certification. Pour ce qui est des études préliminaires de conception du Global Express, le mémoire indique que le Global Express est un avion d'affaires à très long rayon d'action, soit 12 500 km, dérivé du Challenger et dont le coût de développement est estimé à près de 1 G$. Cet avion a fait l'objet d'études qui ont démontré la faisabilité du concept. la phase d'études préliminaires consiste à définir la configuration de 1 'avion et à vérifier en soufflerie les calculs aérodynamiques. À l'issue de cette phase, la masse et les performances de l'avion devraient être définies et les options d'achat devraient être transformées en commandes fermes, ce qui permettrait le lancement officiel du programme. Pour cette phase, Canadair prévoit dépenser 27,8 M$ qui se répartissent en 18,4 M$ pour l'ingénierie, 5,5 M$ pour les essais en soufflerie, 3,9 M$ pour le marketing. le mémoire expose que, depuis quelques mois, Bombardier/Canadair a fait des représentations afin d'informer les deux gouvernements de 1 'ensemble des projets qu'il désirerait réaliser au cours des 5 prochaines années, ainsi que les aides financières qu'il souhaitait obtenir. Il a précisé qu'une aide globale de l'ordre de 94 M$ serait nécessaire pour lui permettre de réaliser les trois projets jugés prioritaires dans l'avenir immédiat, soit 48 M$ pour le centre d'excellence d'usinage, 31 M$ pour le développement du Challenger CL-604 et 15 M$ pour le Global Express. 5 Il rappelle qu'une contribution remboursable de 24 M$ avait été initia1 ement auto ri sée en vertu de 1 'Entente pour 1e centre d'ex ce 11 en ce d'usinage, autorisation qui tenait compte de l'éventualité d'une aide en vertu du Programme de productivité pour l'industrie du matériel de défense (PPIMO). Or, les nouvelles du programme ne permettent plus d'aider les projets d'acquisition d'équipements de production. Le mémoire propose donc une aide globale de 60 M$ pour ces trois projets prioritaires, soit une contribution remboursable de 30 M$ en vertu de l'Entente pour le centre d'excellence d'usinage, 22 M$ pour le développement du Challenger CL-604, dont 5,5 M$ assumés par le Québec, et 8 M$ pour le Global Express, dont 2 M$ assumés par le Québec. Le solde de 22,5 M$ pour ces deux derniers projets proviendrait du programme PPIMO. Le mémoire souligne que le montant total de la contribution du gouvernement du Québec, soit 22,5 M$, sera imputé en totalité à l'enveloppe de l'Entente auxiliaire Canada-Québec sur le développement industriel. Le projet de centre d'usinage sera traité comme un projet conjoint, chaque gouvernement déboursant 50% de 1a contribution et les projets du CL-604 et du Global Express seront comptabilisés comme des projets complémentaires où, à l'intérieur de 1 'Entente, 1e Québec versera uni 1a té ra 1ement 1es ai des. Ainsi , 1a contribution du PPIMD ne sera pas considérée comme une contribution fédérale dans l'Entente, ce qui laissera au Québec un crédit à recevoir du Fédéral pour un montant de 7,5 M$ sur d'autres projets. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres d'octroyer à Bombardier Inc. (Division Canadair) dans le cadre de l'Entente auxiliaire sur le développement industriel une aide d'un montant total de 22,5 M$ sous forme de contribution remboursable se répartissant en 15 M$ pour le projet de centre d'excellence en usinage, 5,5 M$ pour le projet de développement du Challenger CL-604 et 2 M$ pour la phase de design avancé du Global Express. Ce mémoire a été examiné par le Comité ministériel permanent du développement économique à sa séance du 22 septembre 1993, lequel recommande au Conseil des ministres: 1- que le ministre soit autorisé à présenter à Bombardier une offre d'aide financière telle que proposée dans le présent mémoire pour la réalisation du centre d'excellence en usinage, soit 15 M$ dans le cadre de l'Entente auxiliaire, sous réserve que l'entreprise réa 1ise son projet te1 que décrit dans 1e mémoire ayant fait l'objet d'un décret le 14 juillet 1993; 2- que le ministre soit autorisé à présenter deux offres distinctes d'aide financière, soit de 5,5 M$ dans le cadre du projet CL-604 et de 2 M$ dans le cadre de Global Express en s'assurant que chacun de ces montants sera spécifiquement alloué aux projets sus-mentionnés; 3- qu'il soit demandé au ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie de remettre au Comité ministériel permanent du développement économique un bilan complet des aides fédérales et provinciales ainsi que des crédits d'impôts des deux ordres de gouvernement pour les trois divisions québécoises de Bombardier; 4- qu'il soit demandé au ministre délégué aux Affaires intergouver­ nementales canadiennes de fournir au Comité ministériel permanent du développement économique une évaluation des conséquences financières pour le Québec des nouvelles règles régissant le programme PPIMD. Pour sa part le Conseil du trésor, qui a examiné ce mémoire à sa séance du 6 octobre 1993, recommande au Conseil des ministres d'approuver les recommandations contenues au mémoire du ministre de 1 'Industrie, du Commerce et de la Technologie, sous réserve que chaque projet soit autorisé par un décret fixant 1es moda 1i tés d'intervention et que l'ensemble des contributions du gouvernement fédéral totalise 37,5 M$ pour les trois projets. 6 Enfin, le ministère des Finances qui a examiné ce mémoire indique n'avoir aucun commentaire additionnel à formuler relativement à ce dossier. Monsieur Tremblay explique à ses collègues que les produits des entreprises Canadair se retrouvent maintenant partout dans le monde. L'entreprise a récemment sollicité l'aide du gouvernement pour trois projets. L'entreprise avait auparavant refusé l'aide gouvernementale de 12 M$ qui était limitée au seul projet de centre d'excellence. En procédant maintenant avec trois projets, cela permet d'augmenter la parti ci pat ion du gouvernement fédéra 1, 1aque 11 e devrait s'élever à 37,5 M$. Quant à la participation du Québec, elle s'élèvera à 22,5 M$ et il est fort probable que Canadair accepte que le gouvernement du Québec limite sa contribution à ce montant. Le Premier ministre demande si les ventes du Regional Jet et du Challenger vont bien. Monsieur Tremblay lui répond par l'affirmative, mais ajoute que tous les pays industrialisés investissent dans 1 'aéronautique et 1 'aérospat i a1. Monsieur A1 bert Côté demande si Canadair pourrait vendre quatre des huit appareils CL 415 à l'Espagne. Monsieur Tremblay lui répond que cette transaction est peut-être en voie de se réaliser. Décision numéro: 93-235 Le Conseil des ministres décide: à 1a sui te du mémoire daté du 30 aoOt 1993, soumis par 1e ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie et portant sur une aide financière de 22,5 M$ à Bombardier/Canadair en vertu de l'entente auxiliaire Canada-Québec sur le développement industriel pour l'implantation d'un centre d'excellence en usinage, le développement du Challenger CL-604 et les études préliminaires de conception du Global Express (réf.: 3-0203), 1- d'autoriser le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technolo9ie, sous réserve que chaque projet soit autorisé par un décret fixant les modalités d'intervention et que l'ensemble des contributions du gouvernement fédéral totalise 37,5 M$ pour les trois projets: A. à pré,senter à Bombardier une offre d'aide financière telle que proposée au mémoire pour la réalisation du centre d'excellence en usinage, soit 15 M$ dans le cadre de 1 'entente auxiliaire, sous réserve que 1 'entreprise réalise son projet de 1a façon décri te dans 1e mémoire accompagnant le décret du 14 juillet 1993, B. à présenter deux offres distinctes d'aide financière, soit 5,5 M$ dans le cadre du projet CL-604 et 2 M$ dans le cadre de Global Express, en s'assurant que chacun de ces montants sera ~pécifiquement alloué aux projets sus-mentionnés; 2- de demander au ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie de remettre au Comité ministériel permanent du développement économique un bilan complet des aides fédérales et provinciales ainsi que des crédits d'impôts des deux ordres de gouvernement pour les trois divisions québécoises de Bombardier; 3- de demander au ministre délégué aux Affaires intergouverne­ mentales canadiennes de fournir au Comité ministériel permanent du développement économique une évaluation des conséquences financières pour le Québec des nouvelles règles régissant le programme PPIMD (DIPP). 7 PROJET DE LOI MODIFIANT LA LOI SUR lES PRODUITS AGRICOLES. LES PRODUITS MARINS ET LES ALIMENTS (RÉF.: 3-0175) Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, en son nom et au nom du ministre délégué à l'Agriculture, aux Pêcheries et à l'Alimentation, soumet un mémoire daté du 25 aoOt 1993 et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments. Le mémoire expose que, dans le cadre de la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimenta­ ti on peut exercer une discrétion d'intérêt pub 1i c pour refuser 1a délivrance d'un permis ou assujettir la délivrance à toute condition ou restriction qu'il détermine. Il l'exerce généralement en fonction de critères d'hygiène et de salubrité, mais dans le secteur des produits marins, il fait intervenir des critères socio-économiques. Or, l'application de cette discrétion ministérielle est contestée judiciai­ rement. Ainsi, un jugement de la Cour supérieure, en date du 1er juin 1993, a ordonné au ministère de délivrer un permis d'usine de produits marins qui avait été refusé pour le motif que la finalité de la loi est essentiellement reliée à la salubrité et à l'hygiène et que la discrétion d'intérêt public ne peut se fonder sur des facteurs d'ordre socio-économique. Le maintien de cette interprétation, malgré l'appel de ce jugement, aurait des conséquences dévastatrices sur l'équilibre socio-économique de l'industrie des produits de la pêche, notamment en régions maritimes. Par ailleurs, la loi ne prévoit pas de discrétion d'intérêt public pour permettre au ministre de modifier ou d'imposer des conditions ou des restrictions lors du renouvellement des permis. Enfin, les ajustements des montants des amendes n'ont pas été actualisés en fonction de la gravité des infractions, des risques pour la santé des consommateurs et du caractère opérationnel des sanctions. Plus spécifiquement, les amendes pour les personnes morales sont beaucoup plus sévères que pour les individus et les amendes relatives aux permis sont uniformes et ne tiennent pas compte de la nature des permis. Le mémoire propose donc de modifier la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments afin d'y spécifier que, dans le cas d'un permis de nature industrielle impliquant des produits de la pêche, la discrétion ministérielle d'intérêt public peut s'exercer en considérant également des facteurs d'ordre socio-économique et que, po,ur tous les permis, e11 e peut aussi s'exercer 1ors du renouve 11 ement, pour y modifier ou imposer des conditions ou des restrictions. Il propose, pour la cause pendante, de confirmer tous les permis en vigueur avec leurs conditions ou restrictions et les refus résultant de l'apprécia­ tion par le ministre ou le ministre délégué de l'intérêt public en fonction de facteurs socio-économiques. Enfin, dans le cas des dispositions pénales, le mémoire propose d'appliquer les mêmes amendes aux personnes morales et aux individus, de les diminuer pour certains permis, entre autres pour les permis de restauration et de vente au détail, et de globalement les actualiser en fonction de la gravité des infractions. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de soumettre en conséquence à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments. Ce mémoire a été examiné par le Comité ministériel permanent du développement économique à sa séance du 6 octobre 1993, lequel recommande au Conseil des ministres d'accepter le projet de loi proposé par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et le ministre délégué à l'Agriculture, aux Pêcheries et à l'Alimentation. Quant au ministère de la Justice qui a examiné ce mémoire, il indique que les modifications proposées relativement aux critères devant guider la délivrance de permis lui apparaissent acceptables. De même, la disposition déclaratoire visant les permis délivrés antérieurement à 1 'adoption des modifications proposées lui apparaît législativement acceptable, même si elle peut soulever des réactions négatives telles que celles exprimées lors des travaux parlementaires du printemps 1993. 8 Monsieur Vallières explique que le projet de loi proposé comporte deux volets. Un premier volet qui concerne davantage Monsieur Picotte consiste en une diminution des amendes attachées aux permis de restaurant et de ventes au détail. Actuellement, ces amendes sont trop élevées, à tel point qu'elles risquent de mettre en cause la survie de ces entreprises et de susciter des contestations systématiques. L'autre volet vise à élargir aux facteurs socio-économiques la discrétion du ministre en matière d'octroi de permis reliés aux produits marins. Actuellement, la discrétion du ministre ne peut être fondée que sur des questions d'hygiène et de salubrité. Une disposition déclaratoire permettra également de valider les décisions déjà prises et qui sont fondées sur des facteurs socio-économiques. De fait, depuis 1982, de telles décisions ont presque toutes été fondées sur de tels facteurs. Décision numéro: 93-236 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 25 août 1993, soumis par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et le ministre délégué à l'Agriculture, aux Pêcheries et à l'Alimentation et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments (réf.: 3-0175), 1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments de façon à: A. préciser qu'en outre des facteurs de salubrité et d'hygiène applicables à tous les permis, la discrétion ministérielle d'intérêt public puisse s'exercer en fonction de facteurs socio-économiques dans le cas de la délivrance des permis industriels reliés aux produits marins ou aux produits d'eau douce, B. prévoir que la discrétion ministérielle d'intérêt public, tant en fonction des facteurs de salubrité et d'hygiène que, selon le cas, en fonction de facteurs socio-économi­ ques, puisse s'exercer lors du renouvellement des permis pour modifier les conditions ou restrictions imposées lors de la délivrance ou pour imposer des conditions ou restric­ tions, C. préciser que la discrétion ministérielle d'intérêt public de réduire à moins de 12 mois la période de validité des permis délivrés puisse, outre les facteurs de salubrité et d'hygiène, tenir compte, selon le cas, de facteurs socio­ économiques, D. sauf pour toute décision ministérielle annulée par un tribunal ou toute cause pendante à la date de la sanction de la présente loi, valider les permis délivrés et renou­ velés ainsi que les décisions de refus de délivrance de permis lorsque cela a impliqué l'exercice de la discrétion ministérielle d'intérêt public en fonction de facteurs socio-économiques, E. prévoir que la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments ainsi modifiée s'applique immédia­ tement à tout dossier de délivrance ou de renouvellement de permis soumis au ministre ou ministre délégué et qui, à la date de 1a sanction, n'a pas encore fait 1 'objet d'une décision ministérielle, F. modifier 1e régime des sanctions péna 1es, notamment en actualisant l'ajustement des montants des amendes en fonction de la gravité des infractions, des risques pour la santé des consommateurs et du caractère opérationnel des sanctions, 9 selon les modalités prévues au mémoire du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et du ministre délégué à l'Agriculture, aux Pêcheries et à l'Alimentation; 2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre de 1 'Agriculture, des Pêcheries et de 1 'Alimentation et du ministre délégué à l'Agriculture, aux Pêcheries et à l'Alimentation au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

AUTOROUTE 30 Monsieur Paradis explique que les avocats du Service juridique de son ministère disposent de toutes les données qui leur permettent de terminer la rédaction du Règlement sur l'évaluation environnementale. Cette rédaction devrait être terminée la semaine prochaine. Monsieur Bourbeau demande si ce projet de règlement est susceptible de cheminer rapidement dans les divers comités ministériels permanents. Monsieur Paradis lui répond que le secteur des pâtes et papiers ne sera pas d'accord avec ce projet de règlement, étant donné qu'il considère que les délais pour se conformer aux nouvelles dispositions sont trop courts. Cependant, les entreprises de ce secteur sont actuellement aux prises avec les règlements fédéraux adoptés en vertu de la loi C-13, lesquels règlements sont actuellement en pré-publication et ne comportent aucun délai. Monsieur Bourbeau demande si le ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme sera d'accord avec ce projet de règlement. S'il appert que les discussions entre ce ministère et celui de l'Environnement risquent d'être longues, il serait peut-être nécessaire d'oublier cette avenue réglementaire, ce qui permettrait ensuite de faire entrer en vigueur les dispositions de la Loi sur la qualité de l'environnement qui autorisent le gouvernement à déroger au processus d'évaluation environnementale lorsqu'il considère qu'il est d'intérêt public de le faire. Monsieur Paradis est d'accord pour oublier cette voie si cela risque de prendre trop de temps. Le Premier ministre indique que l'Association des manufacturiers s'est opposée à ce projet de règlement. Il rappelle cependant que le gouvernement a déjà fait adopter un projet de loi spéciale dans le cas de l'autoroute 30. Monsieur Paradis lui répond qu'il s'agissait d'une situation d'insurrection appréhendée résultant de la crise amérindienne. Dans la situation actuelle, il ne croit pas que le gouvernement ait suffisamment de bons arguments à défendre pour procéder une autre fois par loi spéciale. Il i-ndique, par ailleu.rs, que le ministère des Transports a changé son projet et que cela a entraîné certains inconvénients pour le ministère de l'Environnement. Monsieur Marc-Yvan Côté rappelle que le gouvernement a d'abord privilégié le contournement de Châteauguay pour ensui te faire de 1 'autoroute 30 sa priori té. Monsieur Bourbeau demande s'il est possible d'évaluer le temps que cela prendra d'ici 1 'adoption finale du projet de règlement. Monsieur Paradis lui répond que son ministère a fait tout ce qu'il pouvait et ajoute qu'il y avait huit propositions qui ont été soumises au Bureau des audiences publiques sur l'environnement. Il ajoute qu'il est prêt à vérifier s'il est possible légalement d'utiliser la notion de frivolité contenue dans la Loi sur la qualité de l'environnement afin de ne pas tenir d'audiences publiques. Cette opinion proviendrait d'un avocat de l'extérieur du gouvernement. Le Premier ministre souhaite que l'on ait un avis juridique rapidement. Monsieur Elkas souligne que son ministère a réussi à faire prolonger la validité des soumissions jusqu'au 15 octobre seulement.

LEVÉE DE LA SÉANCE A 12H15.