journal des Débats

Le mardi 26 mai 1981

Vol. 24 - No 4 Table des matières

Dépôt de documents Rapport sur la Loi sur les élections dans certaines municipalités 97 M. Gérard D. Levesque, leader parlementaire de l'Opposition 97 M. Michel Pagé, whip en chef de l'Opposition et M. , whip adjoint 97 Rapport annuel de la Société générale de financement 97 Procès-verbal de la 123e réunion de la Commission des biens culturels 97 Rapport de la commission d'enquête sur la tragédie de la mine de Belmoral 97 Bilan des Floralies internationales 1980 97 Pétition au sujet d'un travailleur qui n'a pas réussi les tests de l'Office de la langue française 97

Projets de loi au nom du gouvernement Projet de loi no 2 - Loi sur la Société du Palais des congrès de Montréal Première lecture 98 M. Rodrigue Biron 98

Projet de loi no 10 - Loi modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse Première lecture 98 M, Denis Lazure 98

Questions orales des députés Participation de SOQUIP dans Gaz Métropolitain et Gaz Inter-Cité 99 Possibilité de ticket modérateur dans les services gratuits 101 La route Masson-Lachute 103 Transport scolaire paralysé dans le comté de Rousseau 104 L'aide aux producteurs de porc 105 Relations du travail dans certains magasins Woolco 106 Le port de la ceinture de sécurité 108 Modifications au programme d'aide au transport de la chaux 108

Motions non annoncées Hommage à M. David Lewis 109 M. René Lévesque 109 M. 109

Félicitations à M. Gaston Miron 110 M. Clément Richard 110 M. Claude Ryan 110

Semaine des familles d'accueil M. 110 M. Pierre-Marc Johnson 110

Exploit de M. Phil Latulippe

M. Jean-Claude Rivest 110

Avis à la Chambre 110

Recours à l'article 34 111 Table des matières (suite)

Affaires du jour Reprise du débat sur le message inaugural 111 Mme 111 M. René Blouin 114 M. Fernand Lalonde 117 M. Raynald Fréchette 121 M. Fabien Bélanger 124 M. Patrice Laplante 128 M. 132 M. Rodrigue Biron 136 M. Claude Dauphin 140 M. Raymond Brouillet 142 Mme Joan Dougherty 144 M. Michel Gauthier 146 M. Roma Hains 148

Ajournement 150 97

(Quatorze heures douze minutes) Le Vice-Président (M. Jolivet): Dépôt de document. Le Vice-Président (M. Jolivet): À M. le ministre du Travail, de la Main- l'ordre, messieurs! d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu. Un moment de recueillement, s'il vous plaît. Rapport de la commission d'enquête Veuillez vous asseoir. sur la tragédie de Belmoral Affaires courantes. Déclarations ministérielles. M. Marois: M. le Président, il me fait Dépôt de documents. plaisir de déposer le premier rapport de la commission d'enquête sur la tragédie de la Rapport sur la Loi sur les mine Belmoral et les conditions de sécurité élections dans certaines dans les mines souterraines. municipalités Le Vice-Président (M. Jolivet): Un instant, j'ai d'abord des documents Document déposé. à déposer: le Rapport annuel de 1980 du M. le ministre de l'Agriculture, de directeur général du financement des partis l'Alimentation et des Pêcheries. politiques sur la Loi sur les élections dans certaines municipalités. Bilan des Floralies internationales 1980

M. Gérard D. Levesque, M. Garon: M. le Président, pour leader parlementaire l'information des membres de l'Assemblée de l'Opposition nationale, j'ai l'honneur et surtout le plaisir de déposer le bilan d'organisation des Aussi une lettre à M. René Blondin, Floralies internationales 1980 de Montréal. secrétaire général, de la part de M. Claude Ryan, chef de l'Opposition officielle, qui se Le Vice-Président (M. Jolivet): lit comme suit: "Veuillez être avisé par la Document déposé. présente que M. Gérard D. Levesque Dépôt de rapports de commissions continuera d'agir comme leader parlementaire élues. de l'Opposition officielle. Dépôt de rapport du greffier... Oui, M. le député. M. Michel Pagé, whip en chef de l'Opposition et M. Yvon Picotte, Pétition au sujet d'un travailleur qui whip adjoint n'a pas réussi les tests de l'OLF

"M. Michel Pagé agira comme whip en M. Rocheleau: Je voudrais déposer une chef de notre groupe parlementaire et M. pétition qui m'a été remise la semaine Yvon Picotte, comme whip adjoint." dernière par au-delà de 600 travailleurs de la Le ministre de l'Industrie, du compagnie E. B. Eddy concernant l'Office de Commerce et du Tourisme. la langue française et le congédiement d'un employé qui n'a pas passé les tests de Rapport annuel de la SGF l'Office de la langue française. Cela sera à discuter au cours de cette semaine, M. le M. Biron: M. le Président, j'ai l'honneur Président. de déposer le Rapport annuel 1980 de la Société qénérale de financement du Québec. Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci, M. le député. Document déposé. Le Vice-Président (M. Jolivet): Dépôt de rapports de commissions Document déposé. élues. M. le ministre des Affaires culturelles. Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi privés. Procès-verbal de la réunion de la Dépôt de projets de loi au nom du Commission des biens culturels gouvernement. M. le leader du gouvernement. M. Richard: J'ai l'honneur de présenter l'extrait du procès-verbal de la 123e réunion M. Charron: L'article a) du feuilleton, de la Commission des biens culturels du M. le Président, s'il vous plaît. Québec tenue le 2 octobre 1980 à Québec. 98

Projet de loi no 2 Consentement. Première lecture Le Vice-Président (M. Jolivet): Le Vice-Président (M. Jolivet): Projet Consentement. de loi no 2, Loi sur la Société du Palais des congrès de Montréal, déposé par le ministre M. Charron: Je vous prierais d'appeler de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. le dépôt de ce projet de loi, M. le Président. M. le ministre. Projet de loi no 10 M. Rodrigue Biron Première lecture

M. Biron: M. le Président, ce projet de Le Vice-Président (M. Jolivet): Projet loi a pour objet de constituer la Société du de loi no 10, Loi modifiant la Loi sur la Palais des congrès de Montréal, qui aura protection de la jeunesse, déposé par le notamment pour mandat d'administrer et ministre d'État au Développement social. M. d'exploiter le Palais des congrès de Montréal le ministre. et d'exercer les commerces et autres activités de nature à contribuer à son M. Denis Lazure développement. Les affaires de la société seront administrées par un conseil M. Lazure: M. le Président, ce projet d'administration composé d'au plus onze propose d'inclure dans la définition du mot membres nommés par le gouvernement, dont "organisme" les institutions dispensant un président et un directeur général de la l'enseignement au niveau primaire, secondaire société. Ce projet prévoit l'uniformisation ou collégial et de modifier la définition avec les lois existantes des règles régissant d'unité sécuritaire prévue par la loi. les conflits d'intérêts des administrateurs, Il a également pour objet de permettre officiers et employés de la société. Il confie au Comité de la protection de la jeunesse de au gouvernement le pouvoir d'autoriser confier l'exercice de certaines responsabilités certains engagements de la société et de a un nombre réduit de ses membres. Il faire des règlements touchant les conditions prévoit que la très grande majorité des des contrats de la société. Il confère enfin infractions au Code de la route ainsi que des au gouvernement le pouvoir de garantir aux infractions aux règlements municipaux conditions qu'il détermine les obligations de relatifs au stationnement ou à la circulation la société. imputables à un enfant seront soumises directement au Tribunal de la jeunesse. Il Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci, prévoit également que la durée maximale de M. le ministre. Cette motion de première l'hébergement volontaire d'un enfant dans lecture est-elle adoptée? une famille d'accueil ou dans un centre d'accueil passera de six mois à un an et que Une voix: Adopté. sa prolongation ne pourra se faire qu'avec le consentement des parents et de l'enfant, si Le Secrétaire adjoint: Première lecture celui-ci est âgé de quatorze ans ou plus. de ce projet de loi. Ce projet de loi vise à élargir le nombre de situations où le Comité de protection de Le Vice-Président (M. Jolivet): Adopté. la jeunesse peut saisir le Tribunal de la M. le leader du gouvernement, est-ce que... jeunesse du cas d'un enfant. II prévoit également que la durée maximale de M. Charron: II demeure au feuilleton, l'héberqement d'un enfant de quatorze ans ou M. le Président. plus dans une unité sécuritaire passera de trois à six mois et qu'elle pourra être Le Vice-Président (M. Jolivet): prolongée d'une autre période de six mois. Deuxième lecture, prochaine séance ou Enfin, il vise à renforcer le caractère séance subséquente. confidentiel des dossiers du Tribunal de la jeunesse et à permettre à celui-ci d'émettre M. Charron: Je voudrais maintenant dans certains cas un mandat d'amener un solliciter le consentement de l'Assemblée enfant devant le directeur de la protection pour pouvoir déposer immédiatement un de la jeunesse. projet de loi qui apparaît en appendice au feuilleton d'aujourd'hui. J'indique tout de Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci, M. suite qu'il s'agit du projet de loi concernant le ministre. Est-ce que cette motion de la protection de la jeunesse. première lecture sera adoptée?

Le Vice-Président (M. Jolivet): Ce Mme Lavoie-Roux: M. le Vice-Président, consentement est-il accordé? j'aimerais demander au leader du gouvernement s'il est dans l'intention du M. Levesque (Bonaventure): gouvernement de convoquer une commission 99 parlementaire, ne serait-ce que pour deux ministre Bérubé avait informé l'Assemblée jours, sur ce projet de loi qui est que le gouvernement n'avait pas encore extrêmement important, compte tenu de précisé les modalités entourant la prise de toutes les difficultés d'application que la loi contrôle de Gaz Métropolitain, mais que 24 a soulevées depuis deux ans et demi. l'intention était de mieux coordonner les Nous pouvons assurer le gouvernement de politiques entourant la pénétration du gaz au notre totale collaboration pour que le projet Québec avec les politiques d'électricité. de loi - je pense que c'est dans l'intérêt de Cependant le 11 mars dernier, le la société et de la jeunesse - soit adopté, ministre Rérubé faisait une déclaration néanmoins, le plus rapidement possible. ministérielle faisant part de la décision (14 h 20) gouvernementale d'autoriser SOQUIP à Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le participer au contrôle de Gaz Métropolitain leader du gouvernement en plus d'annoncer la participation de SOQUIP dans Gaz Inter-Cité, qui obtenait la M. Charron: M. le Président, Mme la franchise de la région de Québec. députée de L'Acadie, que je crois familière J'aimerais savoir du ministre s'il est avec le dossier, sait d'avance, je dirais, que responsable de la société Gaz Métropolitain le contenu de ce projet de loi est en quelque dans cette Chambre et si, de fait, SOQUIP a sorte l'effort de plusieurs semaines de obtenu ou obtiendra bientôt une partie consultation, non seulement au cours des importante des 56% des actions détenues, toutes dernières semaines. Je lui rappelle que semble-t-il, par la Caisse de dépôt et ce projet de loi avait d'ailleurs été déposé placement du Québec à ce jour. dans la précédente Législature. Donc, dans Autrement dit, est-ce que le ministre tout ce temps écoulé entre le dépôt, dans la sait où il va dans ce dossier, cinq mois après précédente Législature, et le dépôt l'annonce du ministre Bérubé, le 11 décembre aujourd'hui devant cette nouvelle Assemblée, dernier? tous les avis, selon nous, en tout cas, à ce moment-ci, et recommandations quant aux Le Président: M. le ministre de dispositions de ce projet de loi ont été l'Énergie et des Ressources. exprimés et sont connus de part et d'autre, non seulement des membres des partis M. Duhaime: M. le Président, je ne politiques de cette Assemblée, mais de pourrai malheureusement répondre, aujour- l'opinion publique en général. d'hui, directement à la question du député Donc, pour l'instant, je dirais, sans d'Outremont pour la raison bien simple que fermer une porte de manière catégorique, si je suis en train de faire le tour de cet le besoin devait se faire sentir, je crois que immense ministère. Pour ce qui est de Gaz l'Assemblée pourra procéder à son adoption Métropolitain et de Gaz Inter-Cité, ma en deuxième lecture, sans retourner à une préoccupation dans l'immédiat est de période de consultation en commission m'assurer, de concert avec mon collègue du parlementaire. ministère du Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, qu'une entente Le Vice-Président (M. Jolivet): Donc, pourrait être faite entre les travailleurs cette première lecture est-elle adoptée? impliqués dans le projet qui est actuellement en cours pour la pénétration du gaz au Des voix: Adopté. Québec. Je prends avis de cette question et j'y Le Secrétaire-adjoint: Première lecture répondrai avec plaisir demain, parce que je de ce projet de loi. devrai me référer aux deux déclarations qu'a évoquées le député dans sa question. Le Vice-Président (M. Jolivet): Deuxième lecture, prochaine séance ou Le Président: M. le député séance subséquente. d'Outremont. Présentation de projets de loi au nom des députés. M. Fortier: Je suis désolé que le Questions orales des députés. ministre ne soit pas déjà au fait de son M. le député d'Outremont. dossier. Je le mettrai au courant que Gaz Métropolitain mettra en vente, aujourd'hui ou QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS demain, 4 000 000 d'actions, dont 1 300 000 seront achetées directement par la Caisse de Participation de SOQUIP dans dépôt et placement du Québec. Gaz Métropolitain et Gaz Inter-Cité Mais je lui demanderai ceci: Est-ce que le ministre est au courant du danger qui M. Fortier: Merci, M. le Président. existe de retarder la construction du gazoduc J'aurais une question à poser au ministre de pour une deuxième année, après celle que l'Énergie et des Resources. À une question nous avons connue l'an dernier? Cela que j'avais posée le 11 décembre dernier, le priverait Gaz Métropolitain de quantités 100 considérables de gaz qui ont déjà été pleinement conscients des problèmes qui se vendues à ses clients. En effet, un conflit posent là, mais j'espère que les parties, aussi avec les soudeurs spécialisés dans ce genre bien patronale que syndicale, sont également de construction pourrait entraîner des délais conscientes non seulement des problèmes qui de quelques semaines, qui seraient suffisants se posent, mais des conséquences et de la pour empêcher la traversée du lac des Deux- nécessité qu'un règlement intervienne sur la Montagnes. Les experts en la matière sont base d'une négociation menée directement unanimes pour dire qu'un... par les parties elles-mêmes. J'espère, M. le Président, que le député Le Président: Question, s'il vous plaît. d'Outremont s'est aussi un peu renseigné sur l'état des relations de travail dans le secteur M. Fortier: ... tel délai ne permettrait de la construction, qu'il n'a pas oublié que pas à gazoduc Trans Québec et Maritime ces relations tombent sous la coupe de la d'atteindre Boisbriand et ainsi Loi sur les relations de travail dans d'approvisionner Gaz Métropolitain. l'industrie de la construction et que la Je viens à la question, M. le Président. convention devient, après certaines étapes, Le ministre se rend-il compte de la gravité ce qu'on appelle un décret et qu'il n'est pas de la situation pour l'avenir énergétique du de l'autorité légale du ministre du Travail, Québec, puisque tout retard additionnel dans de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du ce dossier pourrait compromettre revenu d'imposer d'autorité une modification irrémédiablement la pénétration du gaz, en au décret à moins que les parties elles- plus de faire subir des préjudices financiers mêmes, ayant négocié, n'en viennent à une considérables aux sociétés Gaz Métropolitain, entente et ne soumettent cette entente au Gaz Inter-Cité et Trans Québec et Maritime? ministre, auquel cas il peut procéder à une J'aimerais savoir quelle action le ministre a modification dans le sens demandé par les prise dans ce dossier à ce jour. parties qui en viennent à un accord. D'ailleurs, M. le Président - je pense Le Président: M. le ministre de que le député de Portneuf pourra donner un l'Énergie et des Ressources. coup de main à son collègue d'Outremont pour l'informer - je pense qu'on se M. Duhaime: Je remercie le député de souviendra que, lors des travaux de la sa question additionnelle. J'ai l'impression, commission parlementaire sur le décret dans M. le Président, qu'on va avoir un échange le secteur de la construction, j'avais moi- mutuel d'informations utiles. Je le remercie même - forcément cela ne faisait pas partie de l'information et je l'informe également de la liste des sujets qu'on devait aborder que la problématique, pour traverser le lac pour voir si les divers points étaient légaux des Deux-Montagnes, en ce qui est du ou non ou allaient dans le sens de l'intérêt calendrier qui a été autorisé par le certificat public ou non - invité instamment les parties de l'Environnement, j'ai entre deux dates, le à se retrouver dans les meilleurs délais 15 mai et le 15 octobre; or, nous sommes possible à une table de négociation pour en aujourd'hui le 26 mai, M. le Président. Je venir à une entente précisément sur cette sais que mon collègue va enchaîner et question-là. donner le complément d'information pour ce J'ai eu l'occasion depuis de rencontrer qui est des négociations en cours entre les des représentants de chacune des parties, parties patronale et syndicale dans ce patronale, syndicale, aussi bien que le dossier. Mais je ne vois pas en quoi il y a propriétaire du gazoduc en question, pour lieu de paniquer. Nous sommes à neuf jours leur dire ce que je viens d'évoquer et leur de la date qui était initialement prévue pour dire également que le ministère était prêt à commencer les travaux et j'ai toute mettre à leur service les personnes- confiance que, si une entente intervient avec ressources. Effectivement, le médiateur, M. les tuyauteurs, tout est prêt pour commencer Leboeuf, a été autorisé sous ma signature à les travaux et qu'on devrait être en mesure, contacter les parties, à les convoquer, et on même s'il y a dix jours de retard, de va apporter le meilleur coup de main rattraper et de tenir l'échéance. possible, mais il faut la volonté arrêtée des parties elles-mêmes d'en venir à une entente. Le Président: M. le député d'Outremont. Le Président: M. le député d'Outremont. M. Marois: M. le Président. M. Fortier: J'ai une question à poser au Le Président: M. le ministre du Travail ministre du Travail, de la Main-d'Oeuvre et et de la Main-d'Oeuvre. de la Sécurité du revenu. Auparavant, j'aimerais préciser que l'information que j'ai M. Marois: Je voudrais ajouter ceci à - mon information semble être meilleure que ce que mon collègue vient de dire, M. le celle du ministre de l'Énergie et des Res- Président: non seulement les ministres sont sources - est que la période durant laquelle 101 on pourrait procéder à la construction pour ainsi un meilleur climat pour permettre d'en se rendre à Boisbriand est très mince et arriver à une entente. qu'on n'a pas jusqu'au mois de novembre. Si c'était aussi simple que le député Cependant, n'est-il pas vrai, M. le d'Outremont le laisse entendre, les parties se ministre du Travail, de la Main-d'Oeuvre et seraient déjà rencontrées et une entente de la Sécurité du revenu, que... serait intervenue. Je voudrais d'ailleurs rappeler au député que lorsqu'il parle des Une voix: D'ailleurs, il n'est plus parties, il y a, bien sûr, des entreprises qui ministre. obtiennent des contrats, mais ces parties patronales, en vertu de la Loi sur les M. Fortier: Là, il n'a plus rien à dire. relations du travail dans l'industrie de la N'est-il pas vrai, M. le ministre, que les construction, sont représentées par l'AECQ. parties sont tout près d'accepter le tarif que Il faudrait que l'AECQ aussi se mette à la les syndicats désirent obtenir dans ce dossier, table de négociations, ce que je souhaite. à savoir que les soudeurs spécialisés, qui sont Nous allons continuer à faire un effort au nombre de 80 ou 90, veulent obtenir le maximal pour amener les parties à une tarif de l'Alberta? Mais la pierre entente dans ce dossier, mais il faut un d'achoppement, ce sont justement les décrets minimum de bonne volonté et de prise de et la question que je pose est la suivante: conscience de chacune des deux parties. On Est-ce que le ministre va avoir le courage va travailler très fort dans ce sens, c'est de faire le nécessaire pour résoudre ce amorcé depuis déjà plusieurs mois. problème puisque l'avenir énerqétique du Québec en dépend? Le Président: Question principale, M. le député de Sainte-Anne. Le Président: M. le ministre du Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du Possibilité de ticket modérateur revenu. dans les services gratuits

Une voix: On va violer les lois. M. Polak: M. le Président, j'ai une question pour le premier ministre. Hier, le M. Marois: M. le Président, je ministre des Finances a parlé devant le comprends que... Canadian Club, à Montréal. D'abord, je suis très content de constater qu'il parle encore Une voix: Ce n'est pas la première devant le Canadian Club, qui croit au mot fois. "canadian". (14 h 30) M. Marois: ...dans son énervement, le Des voix: Ah! Ah! Ah! député d'Outremont voudrait qu'on balance toutes les lois, qu'on les viole M. Polak: M. le Président, je demande systématiquement. Je comprends que le votre protection! Merci, M. le Président. Le député d'Outremont met en pratique ce que ministre a parlé, à ce moment-là, de la le chef de l'Opposition a laissé entendre dans possibilité d'entamer la qratuité des services une entrevue à la télévision, à savoir qu'un publics par la mise en vigueur d'un ticket des rôles de l'Opposition était d'exagérer sur modérateur. Sans doute ceci pourrait-il tout. Je comprends qu'il mette ça en sérieusement affecter les personnes pratique et qu'il exagère d'abondance. défavorisées. Le ministre semble vouloir couper les abus, mais je ne voudrais pas que M. Fortier: M. le Président, est-ce ce soit une façon indirecte pour le ministre qu'on peut demander au ministre de des Finances de remplir les coffres de l'État. répondre, s'il vous plaît? Il y a le problème des frais d'administration, le découragement des citoyens de se Le Président: M. le ministre. prévaloir de ces services et la consultation avant de changer le système. M. Marois: II exaqère d'abondance et M. le Président, après cette courte même sans scrupules, M. le Président. Ceci introduction, j'ai une guestion simple qui, étant dit, les choses ne sont pas tout à fait selon moi, demande une réponse simple. aussi simples qu'il le laisse entendre. Je Étant vis-à-vis du premier ministre... on rappelle simplement que pour modifier... Le n'a pas besoin de rappeler l'article 170 du député nous dit: Le problème, c'est le règlement. Peut-être que je le ferais si décret. Il y a une solution bien simple, si le j'avais posé la guestion au ministre des problème est le décret, que les parties se Finances. Ma question est la suivante. M. le rencontrent et négocient. J'ai mis à leur Président, merci. Lisez votre règlement, si disposition, sous ma signature autorisée, le vous l'étudiez... Je l'adresse au premier médiateur M. Leboeuf, non seulement pour ministre. S'agit-il de l'initiative privée du les contacter et les rencontrer, mais même ministre des Finances ou d'une décision prise pour les convoquer, les aider et favoriser par le Conseil des ministres de lancer ce 102 ballon d'essai et a-t-on pris connaissance des critères. À titre d'exemple, la Loi sur l'aide études faites, enfin, voudrait-on déposer dans juridique. le plus bref délai ce rapport pour qu'on Ma question s'adresse soit au premier puisse l'étudier? Merci, M. le Président. ministre ou au ministre des Finances. Est-ce qu'on a discuté de cette question de ticket Le Président: M. le premier ministre. modérateur avec son homologue fédéral ou avec des ministres fédéraux? Si oui, quels M. Lévesque (Taillon): Je ne ferai pas ont été les résultats de ces discussions, et nécessairement de compliment. sinon, a-t-il l'intention de discuter de cette La réponse, aussi simplement que le question avec ses homologues fédéraux? demande le député de Sainte-Anne, serait Merci. celle-ci. Il y a une préoccupation que nous partageons tous de ce côté-ci, je crois aussi Le Président: M. le ministre des de l'autre côté de la Chambre, comme Finances. d'ailleurs dans toutes les sociétés d'aujourd'hui, en ce qui concerne le coût des M. Parizeau: M. le Président, je pense services sociaux. À cet égard, on n'y peut que je vais prendre la réponse, dans ce cas- rien. là. Tout en éliminant toute idée de près ou Comme le député de D'Arcy McGee le de loin de priver des gens qui en ont sait, les négociations entre le gouvernement absolument besoin de ces services essentiels, fédéral et les provinces au sujet des parce qu'ils sont essentiels, cette idée de arrangements fiscaux sont, à l'heure actuelle, ticket modérateur ou, enfin, d'instrument engagées au niveau des fonctionnaires et quelconque, mais ça c'est l'un des mieux vont passer au niveau ministériel très connus, qui permette de modérer quelque peu bientôt. Normalement, puisque la loi fédérale la croissance de ces services est une idée des arrangements fiscaux vient à échéance le qui a été discutée, qui n'est pas uniquement 31 mars prochain, c'est au cours de celle du ministre des Finances. On comprend l'automne prochain que l'essentiel des que cela le préoccupe peut-être plus discussions va avoir lieu, mais c'est particulièrement que d'autres. Mais, c'est une évidemment à ce moment qu'une question de idée qui a été discutée il y a déjà un bon ce genre doit être soulevée et discutée. Je nombre de mois, mais simplement, jusqu'à pense qu'on ne peut pas nous en vouloir, au présent en tout cas, comme idée et, que je contraire. Ce serait anormal qu'on ne soulève sache, il n'y a pas d'étude qui a été faite; pas actuellement un certain nombre mais aussitôt qu'il y en aura sur les d'hypothèses justement dans la perspective implications et aussi comparativement avec des négociations fédérales-provinciales qui ce que cela a donné ailleurs, on pourra doivent avoir lieu l'automne prochain. sûrement les fournir, non seulement au député, mais à l'Assemblée nationale. Le Président: Question principale, M. Pour l'instant, il s'agit d'une idée qui le... découle de cette préoccupation, je pense, partagée par tout le monde, savoir que tout M. Levesque (Bonaventure): Question en respectant les besoins essentiels des additionnelle, M. le Président. citoyens qui ne pourraient pas vivre sans ces services, on essaie de trouver légitimement Le Président: Question additionnelle, M. tous les moyens possibles pour comprimer le leader de l'Opposition. l'escalade. M. Levesque (Bonaventure): Je voulais Le Président: Question additionnelle, M. simplement savoir du ministre des Finances le député... Non? Alors, M. le député de ce qu'il voulait exactement dire lorsqu'il a D'Arcy McGee. parlé de ticket modérateur. Est-ce que je comprends bien en pensant que lorsqu'on irait M. Marx: Si j'ai bien compris le chez le médecin, par exemple, ou aux premier ministre, maintenant, on va avoir services d'urqence ou lorsqu'un autre citoyen une taxe pour les gagne-petit. irait à l'aide juridique - présentement, il ne Il y a beaucoup de services du paie rien - là, il faudrait qu'il paie au moins gouvernement du Québec qui sont assortis de un petit montant. C'est cela, un ticket programmes à frais partagés. Je m'explique. modérateur, n'est-ce pas? Ma question est Souvent, il y a une entente entre le celle-ci: Le ministre des Finances pourrait-il gouvernement du Québec et le gouvernement nous dire pourquoi il a fait cette fédéral et le gouvernement fédéral va verser déclaration? un certain montant d'argent au gouvernement du Québec pour que ce dernier offre certains Le Président: M. le ministre des services aux Québécois. Et, dans le cadre de Finances. ces programmes, le gouvernement du Québec doit offrir ses services selon certains M. Parizeau: M. le Président, je 103 remercie le député de Bonaventure de me sérieuses, mais dont un certain nombre sont donner l'occasion d'expliquer cela de façon relativement futiles. Pourquoi? Parce que ça un peu plus détaillée. Il y a deux types de ne coûte rien. À la loi actuelle, tel que nous services publics. J'exagère un peu, je l'avons votée en cette Chambre, les deux caricature un peu mais, en gros, il y a deux partis qui sont ici prévoient qu'on peut grandes catégories. Il y a ces services établir un ticket modérateur. Est-ce qu'on publics qui correspondent à des besoins peut imaginer que quelques dollars essentiels et dont le volume, la quantité qui empêcheraient un certain nombre d'abus est livrée au public correspond à des besoins flagrants qui font qu'à l'heure actuelle, à la essentiels. Il y a une deuxième catégorie où Régie des loyers, il y a un certain nombre les besoins sont tout aussi essentiels, mais il de gens qui disent: Je n'ai rien à perdre à le y a des possibilités d'abus, de demander, aussi bien le demander; si on me surconsommation, de demandes vraiment déboute, ça n'aura aucune espèce exubérantes, justement parce que c'est d'importance, de toute façon, ça ne coûte totalement gratuit, et nous savons, le public rien du tout? sait que dans le cas de certains services Est-ce que poser la question dans ces publics, il y a des abus dans la termes est aberrant ou abusif? Pas du tout. consommation. Il est possible que dans un certain nombre de (14 h 40) secteurs de services publics, il y ait des abus Que vise le ticket modérateur? Non pas et du gaspillage et le ticket modérateur est tellement à s'adresser aux services de la destiné possiblement, dans notre société première catégorie où on répond à des comme dans bien d'autres, à éliminer le besoins et où il ne peut pas y avoir de gaspillage et les abus. C'est tout? gaspillage, mais dans les cas où, effectivement, il peut y avoir du gaspillage, Le Président: Question principale, M. le à chercher à le contrôler. Toutes les sociétés député de Papineau. occidentales sont placées devant ce problème à l'heure actuelle. Il y en a qui l'ont réglé La route Masson-Lachute plus tôt que nous. Il y en a d'autres qui vont le régler peut-être un peu plus tard que M. Assad: M. le Président, ma question nous, Mais que nous soulevions à l'heure s'adresse au ministre des Transports. Le 16 actuelle le problème de savoir si on peut février 1981, votre prédécesseur au ministère éliminer le gaspillage, l'abus par des tickets des Transports annonçait l'intention du modérateurs à l'égard de certains services gouvernement de construire le tronçon connu publics paraît une interrogation normale. comme le tronçon Masson-Lachute de L'exemple le plus concret que je donnais l'autoroute 50 dans l'Outaouais, sans hier, à cette conférence que j'ai eu toutefois en préciser l'échéancier. Est-ce que l'occasion de présenter au Canadian Club - le ministère des Transports a l'intention de je m'excuse auprès de notre ami d'en face si respecter cet énoncé? le mot "Canadian" le choque. Moi, il ne me choquait pas... Le Président: M. le ministre des Transports. Des voix: Ah! Ah! M. Clair: À l'étape où j'en suis dans M. Parizeau: Qu'est-ce que vous l'étude de la programmation en cause, je ne voulez? Les membres du Canadian Club de suis pas en mesure de préciser quel sera Montréal sont des Québécois comme moi. Je l'échéancier en ce qui concerne ce projet. pensais que c'était une bonne chose d'y aller, mais enfinl Le Président: M. le député de L'exemple que je donnais est assez Rousseau. remarquable à cet égard. Lorsque quelqu'un va à la Cour des petites créances, on ne M. Blouin: M. le Président, merci. Ma veut pas qu'il y aille pour des raisons question s'adresse au ministre du Travail, de totalement futiles. Ce serait facile, en un la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du certain sens, de provoquer une espèce revenu. d'avalanche de demandes à la Cour des petites créances. Qu'est-ce qu'on fait? On Le Président: Un instant, s'il vous dit: II y aura une espèce de ticket plaît! Question additionnelle, M. le chef de modérateur, on va avoir à payer l'équivalent l'Opposition. de 10 $ pour inscrire une cause à la Cour des petites créances. Cela existe déjà. M. Ryan: Vous dites que vous n'êtes Regardons maintenant du côté de la pas en mesure de préciser ce que sera la Régie des loyers. Je n'ai pas besoin de dire politique du gouvernement là-dessus. Est-ce - le public le sait - que la Régie des loyers que, en matière d'échéancier... est inondée, à l'heure actuelle, de demandes qui lui sont faites, dont la plupart sont Le Président: M. le ministre des 104

Transports. de fonctionner. Conséquemment, M. le Président, plus de 2000 étudiants sont privés M. Clair: M. le Président, question de de transport scolaire dans le comté de privilège. Je répète pour le chef de Rousseau. En plus de priver les enfants du l'Opposition, j'ai dit que je n'étais pas en service de transport scolaire, cela devient mesure de préciser l'échéancier. une charge très lourde pour les parents qui doivent débourser des dizaines de dollars par M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait semaine pour assurer le transport de leurs demander au ministre si son prédécesseur, enfants de leur domicile jusqu'à l'école. dont on ne sait pas pourquoi il a été Chacun doit être conscient, que cette dégommé, lui a laissé un projet d'échéancier? négociation bloque un service aux enfants Est-ce qu'il y en a un précis que le ministre dans un comté où les distances sont aurait eu le temps d'étudier? Est-ce qu'il a particulièrement grandes et où l'absence de quelque chose à dire là-dessus ou si ce sont transport scolaire risque de nuire à simplement des généralités? l'évolution pédagoqique d'un certain nombre d'étudiants. Le Président: M. le ministre des Ma question est la suivante, M. le Transports. Président. J'aimerais d'abord que le ministre fasse le point sur la situation du conflit et, M. Clair: M. le Président, ce que mon deuxièmement, qu'il m'indique ce que le prédécesseur m'a laissé au ministère des ministère du Travail entend faire dans Transports est certainement plus important l'immédiat pour hâter le règlement de ce que ce que le chef du Parti libéral va laisser conflit. à son propre parti. Le Président: M. le ministre du Travail Le Président: M. le député de Portneuf. et de la Main-d'Oeuvre.

M. Pagé: Question de règlement, très M. Marois: D'abord, pour faire le point, brièvement. Est-ce que le ministre des il y a des écarts importants sur des points Transports... essentiels qui séparent toujours les parties. M. le Président, je comprends que le député Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît: de l'autre côté s'énerve, mais je vais Question additionnelle? À l'ordre! continuer à répondre calmement à la Dernière question additionnelle, M. le question qui a été posée, question, d'ailleurs, député de Portneuf. qui me semble très pertinente, accrochée à des besoins réels des citoyens, n'en déplaise M. Pagé: Très brièvement, c'est tout au député libéral qui s'énerve de l'autre simplement pour vous signaler, M. le côté. Président, qu'on n'a pas entendu, compte Bref, les points en litige, qui portent tenu qu'il y a des ambulanciers à l'extérieur quand même sur des choses fondamentales, qui manifestent, ce que le ministre des demeurent les salaires, la rétroactivité, la Transports avait à nous indiquer. question des vacances et la qarantie d'emploi. Il y a eu plusieurs rencontres entre Le Président: M. le ministre des les parties et, particulièrement, une période Transports. intensive de rencontres qui ont eu lieu entre les 11 et 17 mars. Ces rencontres - et un M. Clair: M. le Président, je ne conciliateur était, bien sûr, déjà dans le comprends vraiment pas le député de dossier - ont amené la partie patronale à Portneuf. Je peux le répéter? Avec plaisir. présenter une offre. Cette offre a été Mon prédécesseur m'a laissé beaucoup plus présentée en assemblée générale des au ministère des Transports que ce que le travailleurs syndiqués et a été rejetée par un chef du Parti libéral va laisser à son propre vote de 90%, donc un vote là aussi parti. extrêmement important. Partant de là, compte tenu des écarts Le Président: M. le député de extrêmement importants qui séparent encore Rousseau. les parties, j'ai demandé au conciliateur de convoquer de façon péremptoire les parties. Transport scolaire paralysé Je me permets d'inviter instamment les dans le comté de Rousseau parties à répondre favorablement à cette invitation du conciliateur. Il me semble, M. Blouin: Merci, M. le Président. Ma malgré les écarts importants, qu'avec un question, s'adresse au ministre du Travail, de minimum de bonne volonté, de sens des la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du responsabilités et de bonne foi de base, revenu. c'est-à-dire ce sur quoi est fondée Depuis le 17 février 1981, les autobus l'économie même du Code du travail, s'il y a appartenant à la compagnie Gilbert ont cessé vraiment une volonté d'en arriver à un 105 règlement, je crois que, autour de ces le programme fédéral. Parce que, comme je rencontres convoquées de façon péremptoire l'ai dit la semaine dernière - le député de par le conciliateur, à la lumière des données Beauce-Sud devrait écouter ce que je lui dis que j'ai en main concernant ce dossier, et regarder comment cela fonctionne pour malgré des écarts importants, il serait quand mieux comprendre ses questions - le même possible que les parties puissent gouvernement fédéral, quand une province avancer et que puisse s'ouvrir une paie l'assurance-stabilisation, a dans le passé perspective de règlement sur une base qui pénalisé le Québec. Il semble qu'à l'heure soit honorable pour les deux parties. actuelle, certaines provinces vont être pénalisées dans l'application du régime que Le Président: M. le député de Beauce- vient d'annoncer le ministre de l'Agriculture Sud, question principale. du Canada, mais comme nous ne connaissons pas les modalités, nous ne savons pas de L'aide aux producteurs de porc quelle façon les provinces vont être pénalisées. Le Québec n'est donc pas libre M. Mathieu: Oui, M. le Président, d'appliquer n'importe quelle mesure dans merci. Ma question s'adresse au ministre de l'assurance-stabilisation, parce que s'il adopte l'Agriculture. certains types de mesures, cela va avoir D'abord, c'est vraiment reqrettable de uniquement pour effet de faire soustraire le dire que ça va mal dans l'agriculture. Cela montant que le Québec va payer du montant va mal dans le secteur du porc, dans le que le fédéral va payer. secteur de l'érable, dans le secteur du boeuf, dans la relève agricole. Il y a des baisses de M. Mathieu: Question additionnelle, M. budget, il y a des coupures de programmes. le Président. Je déplore que le ministre ne Jeudi dernier, M. le Président, j'avais soit pas en mesure d'annoncer quelque chose demandé au ministre de l'Agriculture s'il pour les producteurs qui sont mal pris était pour annoncer bientôt des mesures aujourd'hui. Ce n'est pas dans six mois, c'est d'urgence pour venir en aide aux producteurs aujourd'hui que cela requiert une solution. de porc qui vivent une situation tout à fait Ma question est la suivante: Le intolérable. Le ministre m'a répondu qu'il ministre a-t-il l'intention de rouvrir le attendait la position du gouvernement programme de crédits spéciaux qu'il avait fédéral. Or, en fin de semaine, le ministre mis sur pied l'an dernier, et si oui, d'élargir de l'Agriculture du Canada, M. Whelan, ce programme pour permettre à ceux qui ne annonçait qu'il versait 8,96 $, si mon ren- sont pas inscrits de s'inscrire cette année? seignement est bon, par porc, ce qui faisait Est-ce que le ministre a l'intention d'agir 40 000 000 $ pour la province de Québec. ainsi comme mesure d'urqence? On s'attendait que le ministre de l'Agriculture veuille bien compléter M. Garon: M. le Président, j'ai répondu l'information qu'il nous avait laissé sous- au député, la semaine dernière, en disant que entendre la semaine dernière. Or, ce matin, chacun des cas pourrait être analysé par le il a tenu une conférence de presse. J'ai été crédit agricole, que nous étudions bien content quand j'en ai été averti. Mais actuellement la possibilité d'adopter des j'ai été déçu par la suite. La conférence mesures de crédits spéciaux qui vont portait sur les Floralies. Les producteurs de s'adapter à ceux qui ont des problèmes de porc, ce n'est pas assez important. financement, des problèmes de liquidité. (14 h 50) C'est exactement ce que j'ai dit la semaine Ma question précise est la suivante: dernière. Avant cela, il faut connaître Maintenant que le gros méchant exactement la situation. J'ai demandé encore gouvernement du Canada a annoncé qu'il aujourd'hui de communiquer avec le versait 8,96 $ par porc, ce qui fait gouvernement afin qu'il nous envoie par 40 000 000 $ millions pour le Québec, quel bélino le programme qu'il a adopté, s'il en a montant versera à son tour le bon adopté un, parce que actuellement, je n'ai gouvernement du Québec? Je veux une pas les modalités d'application. Il semble que réponse précise à cette question précise. le ministre de l'Alberta ne les ait pas non plus parce que, lui aussi, il veut avoir ces M. Garon: M. le Président, je recevais modalités. justement aujourd'hui une copie d'un Bien plus, le ministère de l'Agriculture télégramme que le ministre de l'Agriculture de l'Ontario a communiqué avec nous pour de l'Alberta adressait au ministre de nous demander si nous avions les modalités l'Agriculture du Canada, lui demandant les parce qu'il ne sait pas comment il se fait modalités d'application de l'annonce qu'il a que cela va s'appliquer différemment en faite la semaine dernière et qu'on a apprise Ontario et au Québec. Qu'est-ce que vous aux nouvelles jeudi soir. Apparemment, cela voulez que je vous dise? Il faudrait que vous ne s'appliquera pas de la même façon dans communiquiez, peut-être afin d'avoir les les différentes provinces, et il faut avoir les données que le gouvernement fédéral ne nous données pour savoir comment va s'appliquer a pas fournies. 106

Le Président: Question additionnelle. M. Picotte: Sur combien, M. le M. le député de Maskinongé. Président9 C'était cela ma question.

M. Picotte: Le ministre de l'Agriculture Le Président: Question principale, M. le semble dire qu'il y a eu un programme l'an député de Portneuf. passé qui a été utilisé. Est-ce qu'il pourrait nous dire présentement, ici même, en M. Picotte: Combien ont été refusés? Chambre, quels sont ceux qui en ont bénéficié, le nombre de personnes qui ont M. Pagé: Merci, M. le Président. voulu s'enquérir de ce programme et ce que cela a donné comme résultat, quelle M. Garon: II y a eu environ... enveloppe budgétaire? Le Président: Question principale. À Le Président: M. le ministre de l'ordre, s'il vous plaît. Question principale, l'Agriculture. M. le député de Portneuf.

M. Garon: J'aimerais que le député de M. Pagé: M. le Président, je suis quand Maskinongé nous dise de quel programme il même prêt à laisser le soin au ministre de parle. Il parle d'un programme en vertu répondre, mais pour autant que je pourrai duquel les gens ont appliqué... De quel poser ma question. Vous savez, il répond programme parle-t-il? Il y a 135 programmes tellement peu souvent. au ministère. Le Président: Je ne peux pas vous M. Picotte: Le ministre de l'Agriculture garantir que vous pourrez poser votre n'est plus dans le porc, il est dans les question. M. le ministre de l'Agriculture. patates. On parle du porc. Vous avez mentionné tantôt qu'il y avait un programme M. Pagé: Demain. l'an passé pour venir en aide aux producteurs du porc à l'Office du crédit agricole. Je Le Président: M. le député de Portneuf. vous demande quel montant a été alloué à ce programme, le nombre d'agriculteurs qui Relations du travail dans s'en sont prévalus et le nombre d'agriculteurs certains magasins Woolco qui ont été refusés dans ce programme. Ce n'est pas compliqué. N'allez pas chercher M. Pagé: M. le Président, ma question cela au Nouveau-Brunswick ni en Ontario. s'adresse au ministre du Travail et de la Regardez alentour de votre nombril. Main-d'Oeuvre. Elle est relative à la situation qui prévaut actuellement dans les M. Garon: II faut appeler les choses par magasins Woolco, ici dans la région de leur nom. Dans le fond, il y a trois Québec. Le ministre du Travail et de la programmes; deux programmes de Main-d'Oeuvre est-il ici, M. le Président? stabilisation et un programme de crédit Oui. spécial. Je ne sais pas à quel programme il Nos informations vont dans le sens qu'à fait allusion. la suite d'une requête en accréditation qui a été déposée par les employés des magasins Une voix: L'Office du crédit agricole. Woolco, de Giffard, de Lévis et selon nos informations aussi, Hauterive, la partie M. Garon: II fallait le dire, l'Office du patronale exercerait, depuis le dépôt de la crédit agricole. Si vous voulez le savoir, dans requête en accréditation, des moyens de l'aide spéciale, il y a eu environ 850 cas qui pression allant de directives disant que le ont été acceptés pour un montant global, si matériel ne doit pas être renouvelé, à des ma mémoire est bonne, de 22 000 000 $ ou directives disant que les employés ne 23 000 000 $. Il a eu un peu plus de pourraient pas prendre, toujours selon les personnes d'inscrites au programme, mais informations que l'on a, de commandes sur le elles n'étaient pas toutes dans la position de matériel qu'ils n'ont pas en magasin. démontrer leurs besoins. C'est évident que J'aimerais être informé de la part du quand il y a un crédit spécial à des taux ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre d'intérêt plus bas, tout le monde est si, d'une part, il est au fait de la situation intéressé à avoir un crédit qui coûte moins qui prévaut là-bas, qui ressemble, entre cher que le taux du marché, mais il y eu, je parenthèses, toujours selon les informations pense, si ma mémoire est bonne, 858 cas qui qu'on a et sous réserve que ces informations ont été acceptés pour un montant de soient vérifiées et que le ministre nous 22 000 000 $ ou 23 000 000 $. donne des réponses, à des moyens de pression fortement exercés pour limiter l'utilisation Le Président: Question principale, M. le d'un droit qui existe pour des travailleurs. député de Portneuf. Cela ressemble à de l'intimidation. J'aimerais être informé de la part du ministre si le 107 ministère a eu des avis de fermeture en m'informe, précise la différence entre une vertu du Code du travail, en vertu de nos enquête et une enquête systématique, lois ouvrières, et j'aimerais être informé, si premièrement. Deuxièmement, est-ce-qu'il a un tel avis n'a pas été envoyé au ministère fixé un échéancier précis à l'enquêteur qui du Travail, si des plaintes ont été logées en est censé, selon son vocabulaire, "mener" une vertu du Code du travail pour porter à enquête systématique? Dans quel délai celui- l'attention des autorités la situation qui ci doit-il faire rapport? Et j'aimerais qu'il prévaut là-bas. Et, enfin, troisième volet de nous informe aussi des moyens qu'il entend la question, j'aimerais que le ministre nous prendre; est-ce qu'il va suivre le dossier lui- dise, à la lumière des engagements qu'il a même ou s'il va reléguer cela à un tiers? toujours pris, quelles sont les dispositions et S'il entend faire rapport ici à l'Assemblée les moyens que lui-même, en tant que nationale, dans quel délai? ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre, entend prendre pour corriger une situation Le Président: M. le ministre du Travail comme celle-là qui ne devrait pas exister, si, et de la Main-d'Oeuvre. encore une fois, les informations sont fondées. M. Marois: M. le Président, je vais simplement, de la façon la plus précise Le Président: M. le ministre du Travail possible, reprendre une partie de la réponse et de la Main-d'Oeuvre. que j'ai déjà donnée au député. J'ai demandé aux officiers supérieurs du ministère, dès M. Marois: M. le Président, je voudrais aujourd'hui, de procéder à un relevé, s'il dire ceci: Le député de Limoilou m'a aime mieux, le plus systématique possible, effectivement informé - je pense que sa parce que ce n'est pas la première fois qu'il réputation en tant que défenseur des droits y a des contrats de travail qui sont négociés des travailleurs est bien connue - il y a avec la compagnie Woolco par l'une ou environ 24 heures, des faits qui recoupent ce l'autre des unités accréditées. Woolco a que le député de Portneuf vient de plusieurs points de vente à travers le mentionner. J'ai effectivement demandé - je Québec; on m'a dit, par exemple, que, ne suis malheureusement pas au fait, au forcément, des unités dûment accréditées par moment où on se parle, de ce dossier - aux le syndicat à l'intérieur de l'une ou l'autre officiers du ministère de procéder à une des unités de Woolco avaient négocié sous enquête systématique, parce que, semble-t-il, l'ancien régime libéral au Québec. Donc, que ce ne serait pas la première fois que cette l'on procède à un relevé de cela, je veux entreprise, dans une de ses unités, adopte avoir le relevé des comportements, des une attitude semblable. J'ai donc demandé attitudes de l'entreprise tout au long de ces qu'on procède à une enquête systématique divers déroulements de renouvellements de sur cette entreprise, à un relevé complet des conventions collectives et, dès que j'aurai divers comportements accrochés aux divers cela en main - j'ai demandé cela dans les moments de négociation dans l'une ou l'autre meilleurs délais possible - j'en ferai part à des unités de cette entreprise et qu'on me la Chambre. fasse part des résultats dans les meilleurs délais possibles. M. Pagé: En terminant, très Dès que j'aurai en main ces brièvement, est-ce que le ministre pourrait renseignements et les résultats de cette nous indiquer si son collèque de l'Industrie et enquête, j'en ferai part à la Chambre avec du Commerce est dans le dossier? plaisir. Si les faits devaient se confirmer, cela me confirmerait de plus en plus dans le M. Marois: Je ne suis pas au courant. fait que je crois qu'il est plus que temps que l'Assemblée nationale se penche sur un projet Le Président: M. le ministre du Travail de loi, sur lequel j'ai demandé qu'on et de la Main-d'Oeuvre. commence à travailler dans les plus brefs délais, qui lèverait véritablement les M. Marois: S'il fallait, M. le Président, obstacles, réels, dans les faits, à la qu'on soit trois, quatre, cinq, six, douze, syndicalisation. quarante ministres à se mêler des dossiers des relations du travail, ce serait le bout! Le Président: Question additionnelle, M. le député de Portneuf. Le Président: Alors, il reste sept (15 heures) minutes à la période de questions et je pense M. Pagé: Très brièvement, M. le que le député de Nelliqan et le député de Président, je prends donc acte de l'admission Joliette pourront poser leurs questions. Alors, du ministre du Travail à savoir que le député M. le député de Nelligan, sans question de Lévis et le député de Saguenay ne lui ont additionnelle et M. le député de Joliette- pas parlé du conflit, parce que ce n'est que Montcalm, sans question additionnelle. M. le le député de Limoilou qui en a parlé. député de Nelligan. J'aimerais que le ministre du Travail 108

M. Lincoln: M. le Président... amendes, que ce soit par des campagnes d'information, que ce soit par des campagnes Le Président: Voici, j'aimerais informer de sécurité publique, que ce soit par une cette Chambre qu'à ce moment-ci c'est amende incitative qui est de la nature de peut-être une journée record - nous en celle qu'on propose actuellement dans le sommes à notre septième question principale, Code de la route, qui est de 25 $, que ce dont six actuellement à l'Opposition. Je soit au niveau des points de démérite. Il y a pense que personne ne peut se plaindre. En toutes sortes de possibilités à envisager. temps et lieu, des questions de règlement Une chose est certaine. Ce que j'ai dit, pourront être soulevées. Alors M. le député c'est que je suis pour le port de la ceinture de Nelligan. de sécurité. Qu'elle soit obligatoire par des amendes raisonnables, j'en suis, mais je suis Le port de la ceinture opposé à ce qu'on ne fasse pas de de sécurité distinction, au point de vue des amendes, entre un comportement social non avantaqeux M. Lincoln: M. le Président, j'aurais pour l'individu comme pour la société, qui une question très brève pour le ministre des s'appelle le "non-port" de la ceinture de Transports. J'aurais voulu lui demander si sécurité, et un acte criminel grave gui c'est ce même dossier magnifique que lui a s'appelle la conduite en état d'ébriété. laissé son prédécesseur dont il s'est servi Si le député de Nelligan ne fait pas ces pour sa nouvelle politique de ceinture de distinctions, je l'invite à en discuter sécurité. ultérieurement avec moi.

Le Président: M. le ministre des M. Chevrette: M. le Président. Transports. Le Président: Tout en vous informant M. Clair: M. le Président, ayant eu qu'il ne reste que deux minutes, M. le l'occasion d'entendre le discours en réplique député de Joliette. au discours inauqural du député de Nelligan, je suis à même de constater que cela Modifications au programme ressemble à une habitude de sa part de juqer d'aide au transport de la chaux les gens, sans les avoir entendus. Je voudrais simplement dire, M. le Président, sur cette M. Chevrette: M. le Président, ma question... question s'adresse au ministre de l'Aqriculture. L'ensemble des producteurs Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! québécois pouvait bénéficier anciennement du  l'ordre, s'il vous plaît! M. le ministre. programme qui consistait à donner 2 1! la tonne pour le transport de la chaux pour M. Clair: M. le Président, très l'ensemble du Québec. rapidement, en trois points, je voudrais Depuis un certain temps, on sait rassurer le député de Nelligan, ainsi que pertinemment que les producteurs à l'ensemble de mes collèques, qu'il n'y a l'intérieur de 25 kilomètres ne sont pas aucun doute et qu'il n'y en a jamais eu dans subventionnés et j'aimerais connaître les l'esprit de celui qui vous parle: le ministre motifs qui ont amené le ministère à faire des Transports est favorable au port de la cette coupure. ceinture de sécurité. L'actuel ministre des Transports n'a jamais donné d'entrevue, en Le Président: M. le ministre de aucun temps, où il précisait qu'il était l'Agriculture, très brièvement. contre le port de la ceinture de sécurité. Ce que j'ai dit, cependant - je pense que c'est M. Garon: M. le Président, j'entends partagé par un grand nombre de collèques - des députés de l'Opposition. Je voudrais dire c'est simplement qu'il y a une distinction à ceci: Si les députés de l'Opposition veulent faire entre le fait de ne pas porter la se renseiqner sur l'agriculture, ils pourraient ceinture de sécurité, par exemple, et lire la Gazette de samedi, qui indique l'ivresse au volant dans un autre cas. Dans justement que l'aqriculture au Québec se le cas de l'ivresse au volant, il s'agit, comporte beaucoup mieux qu'en Ontario à évidemment, d'un acte criminel grave qui cause des politiques du gouvernement du doit être réprimé avec des mesures normales Québec. face aux actes criminels; je m'oppose Dans le journal The Gazette, j'imagine simplement à ce que l'on criminalise à que cela doit être la vérité. Il y a presque outrance le port de la ceinture de sécurité une page complète sur l'aqriculture. en y attachant une amende, par exemple, de Concernant la chaux, le ministère de 100 $. J'ai dit que j'étais opposé à ce genre l'Agriculture a tendance à se retirer de moyen, parce que je crois qu'on peut graduellement des programmes qui sont des inciter le conducteur québécois par d'autres subventions au fonctionnement. De la même moyens qu'exclusivement par le biais des façon qu'il s'est retiré des subventions à 109 l'engrais chimique qu'il y a eu dans le passé, (1 5 h 10) il est en train de se retirer graduellement du Je propose donc simplement qu'on rende programme de la chaux, pour favoriser une hommage à un parlementaire qui a été un meilleure concurrence entre les entreprises homme dont on se souviendra et qui avait qui vendent de la chaux. Ceci veut dire que vraiment la passion de la justice. les 25 premiers kilomètres ne seront pas subventionnés, ce qui va amener une Le Président: M. le chef de meilleure concurrence et sans doute des l'Opposition. meilleurs prix aux agriculteurs. Cela représentait en 1979 par agriculteur, 55 M. Claude Ryan tonnes d'achat et 60 tonnes en 1980. Si on se réfère au calcul de 1980, cela M. Ryan: M. le Président, je m'associe représentait à peu près 3.30 $ la tonne. aux paroles du premier ministre. Je voudrais, Avec une meilleure concurrence, étant donné au nom de l'Opposition, adresser à la famille qu'il n'y aura pas de subvention sur les 25 de M. Lewis les condoléances de notre premiers kilomètres, il est possible qu'une qroupe parlementaire et de notre parti. bonne partie de ces coûts soit assumée par J'ai bien connu M. Lewis pendant de l'entreprise. nombreuses années; c'était un homme qui avait reçu sa formation à Montréal; même Le Président: Fin de la période des s'il était originaire de Pologne, il parlait questions. excellemment les deux langues. Il a été un Motions non annoncées. défenseur des droits des travailleurs pendant toute sa carrière et un grand promoteur de M. Richard: M. le Président... la législation sociale. Je pense gu'on doit à l'influence de son parti, à la Chambre des M. Charron: Allez-y, allez-y, M. communes en particulier, beaucoup des lois Lévesque. sociales progressistes qui ont été adoptées au Canada au cours des 25 dernières années, je Le Président: M. le premier ministre. dirais. Nous gardons tous, au Québec, le Hommage à M. David Lewis souvenir de l'attitude extrêmement courageuse qu'avait adoptée M. Lewis, lors M. René Lévesque de la crise d'octobre 1970. Alors qu'au Parlement fédéral, une sorte de climat de M. Lévesque (Taillon): M. le Président, panique semblait s'être emparé du milieu, M. je voudrais proposer à la Chambre de se Lewis et quelques autres députés avaient joindre à ceux et à celles, partout au conservé leur lucidité et ont montré, à cette Canada, qui, depuis son décès, ont dit occasion, que l'attachement profond et même l'estime et l'admiration qu'ils nourrissaient à entêté à la défense des droits de l'homme l'égard de M. David Lewis, l'ancien chef est une des grandes valeurs politiques dans fédéral du Nouveau Parti démocratique. les sociétés démocratiques d'aujourd'hui. M. Pendant de nombreuses années, d'abord Lewis a toujours, dans les moments difficiles, comme bénévole et comme permanent très su conserver un calme et une lucidité qui en mal payé, David Lewis avait été l'un des faisaient l'une des voix les plus écoutées. Il plus infatigables bâtisseurs de ce parti parlait avec une clarté remarquable. Je social-démocrate qui s'est d'abord appelé la pense que c'était un très grand parlementaire CCF, pour devenir ensuite le NPD, et qui a également. fini par s'enraciner solidement, comme le Je voudrais ajouter, en terminant, qu'il sait, surtout dans l'Ouest canadien et assez a servi la cause de l'unité canadienne d'une pour exercer de l'influence en Ontario et au manière qui n'a jamais, à ma connaissance, fédéral, une influence qui, la plupart du provoqué de grincements de dents chez qui temps - je pense que tout le monde le que ce soit. Il croyait beaucoup à l'unité de reconnnaîtra - a été progressiste et ce pays, il croyait beaucoup à l'égalité des bénéfique pour l'ensemble des citoyens. M. deux langues principales qui sont comme Davis expliquait cela en disant simplement l'armature culturelle fondamentale du pays. Il ceci: "C'est parce que nous avons en nous la respectait le Québec. Je crois pouvoir colère devant les inégalités, les injustices rappeler, en toute vérité, que c'était un des sociales et parce que nous refusons de croire rares hommes politiques anglophones gui que la pauvreté est une fatalité". Le journal pouvaient parler au Québec en toute qui nous rappelle ces propos ce matin - franchise et en même temps, le lendemain, parce que c'étaient les funérailles de M. prendre la défense du Québec en toute Lewis ce matin - ajoute que les qens qui liberté, n'importe où au Canada. l'écoutaient dire ces choses avaient tendance Il laisse un très grand souvenir. Je à le croire parce qu'ils sentaient que, lui, il voudrais que sa famille, et en particulier son y croyait. Je crois qu'on peut dire qu'il fils Stephen, qui a eu lui-même une carrière devait continuer à y croire jusqu'à sa mort. politique très intéressante en Ontario, 110 acceptent nos condoléances. Le Président: Y a-t-il consentement? M. le ministre des Affaires sociales. Le Président: Merci. Est-ce que la motion de M. le premier ministre sera M. Pierre-Marc Johnson adoptée? M. Johnson (Anjou): II v a Des voix: Adopté. consentement, M. le Président, qu'au nom du gouvernement. Il est entendu qu'au nom du Le Président: M. le ministre des gouvernement, il me fait plaisir de Affaires culturelles. m'associer à cette volonté qu'a l'Assemblée de souligner le travail remarguable fait par Félicitations à beaucoup de ces familles qui acceptent, dans M. Gaston Miron des conditions parfois difficiles - et qui risquent de le demeurer dans bien des cas - M. Clément Richard de faire leur part de la solidarité entre les êtres humains dans notre société. M. Richard: M. le Président, je voudrais solliciter le consentement unanime rie cette Le Président: Cette motion du député Chambre pour que nous puissions rendre de Laurier sera-t-elle adoptée? hommage à l'un de nos grands poètes dont le talent vient d'être couronné sur la scène Des voix: Adopté. internationale. En effet, l'Académie des beaux-arts française a décerné, hier, son prix Le Président: Adopté. M. le député de Apollinaire 1981 au poète québécois, Gaston Jean-Talon. Miron. Je fais donc motion, un peu Exploit de M. Phil Latulippe tardivement déjà, pour féliciter M. Gaston Miron. M. Jean-Claude Rivest

Le Président: M. le chef de M. Rivest: M. le Président, je suis l'Opposition. convaincu que le ministre responsable des sports va s'associer également à moi pour M. Claude Ryan souligner une nouvelle fois un exploit dans le domaine sportif, l'exploit de M. Phil M. Ryan: Je m'excuse d'intervenir de Latulippe qui, comme on le sait, est à nouveau, mais M. Miron, comme vous le Québec aujourd'hui, Québec n'étant qu'une savez, est plutôt du côté de nos adversaires étape de la traversée de notre pays, le politiques; c'est cependant un grand poète et, Canada, que M. Latulippe a entreprise il y a pour moi, un ami très ancien. J'admire son déjà quelque temps à Saint-Jean, Terre- oeuvre et je suis très heureux, pour tout le Neuve, et qui doit l'amener jusqu'en Québec et pour M. Miron, de l'honneur qui Colombie britannique. lui a été conféré hier par l'Académie des beaux-arts. Le Président: Est-ce qu'il v a consentement? Est-ce que cette motion sera Le Président: Est-ce que la motion du adoptée? ministre des Affaires culturelles sera adoptée9 Des voix: Adopté.

Des voix: Adopté. Le Président: Adopté.

Le Président: Adopté. M. le député de Une voix: C'est un de vos employés, si Laurier. vous ne le savez pas.

Semaine des familles d'accueil Le Président: Enregistrement des noms sur les votes en suspens. M. Christos Sirros Avis à la Chambre. M. le leader du gouvernement. M. Sirros: M. le Président, je voudrais faire motion afin de souligner de façon Avis à la Chambre particulière la semaine des familles d'accueil. J'inviterais tous les membres de cette M. Charron: M. le Président, je Assemblée à remercier ces gens qui ont voudrais indiguer tout de suite à l'Assemblée l'amour et le courage d'assumer cette lourde que dans guelques instants, conformément au charge sociale que sont les enfants, les règlement, le ministre des Finances nous personnes âgées et les handicapés et à les donnera avis qu'au cours d'une prochaine assurer de notre appui. séance il déposera un budget provisoire qui 111 doit être en vigueur jusqu'à l'adoption finale enfin ses responsabilités dans un dossier de du budget actuellement en discussion devant services essentiels... cette Assemblée. J'indique tout de suite que cette Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît. prochaine séance, c'est demain. Donc, dès M. le ministre des Finances. demain matin, au début de la séance, à dix heures, le ministre des Finances déposera ce M. Paradis: M. le Président. budget provisoire et la discussion sur le budqet sera entamée immédiatement jusqu'à Le Président: La période des la suspension de la Chambre à 12 h 30. questions... Malheureusement, M. le député Le règlement prévoit un maximum de de Brome-Missisquoi, je ne pense pas qu'il cinq heures pour la discussion d'un budqet s'aqisse d'une question sur les travaux de provisoire. Si jamais demain, à 12 h 30, le l'Assemblée, mais bien une question de fond débat sur ce budqet provisoire n'était pas sur un problème déterminé. terminé, nous reprendrons avant la fin de la semaine, probablement jeudi en soirée, le M. Paradis: Je n'entends rien. débat sur le budqet provisoire. Demain après-midi, comme d'ailleurs Le Président: M. le député de Portneuf. cet après-midi et l'après-midi de jeudi, l'Assemblée consacrera son temps à la M. Pagé: Brièvement. Pour ajouter à ce poursuite et à la fin, avant la fin de la que mon collègue de Brome-Missisquoi dit, à semaine, du débat sur le discours inaugural quel moment le qouvernement les écoutera-t- au nom du premier ministre. il?

Le Président: Merci. Des voix: Ah!

M. Levesque (Bonaventure): M. le M. Pagé: Non, mais... Président. Le Président: M. le ministre des Le Président: M. le leader Finances. parlementaire de l'Opposition. M. Parizeau: M. le Président, M. Levesque (Bonaventure): J'ai cru conformément aux dispositions de l'article entendre le leader parlementaire du 132, paragraphe 1, de notre règlement, gouvernement indiquer que les travaux se j'indique que dès notre prochaine séance, je poursuivraient demain jusqu'à 12 h 30. Il est ferai motion pour que cette Assemblée se possible, sans qu'il y ait engagement de transforme en commission plénière pour voter notre part, que nous puissions disposer des en bloc un douzième des différents articles crédits provisoires demain, mais il faudrait du budget de dépenses pour 1981-1982. au moins les trois heures que nous consacrons, normalement le mercredi matin, Le Président: Merci. M. le leader du à la séance de la Chambre. qouvernement.

M. Charron: II n'y aura pas de M. Charron: Je vous prierais d'appeler problème, M. le Président. Si on se trouve l'article 1) du feuilleton, M. le Président. dans les circonstances qu'évoque le leader de l'Opposition, on poursuivra jusqu'à 13 heures, Le Président: Reprise du débat sur le bien sûr. message inaugural. Mme la députée de Chomedey. Le Président: Affaires du jour. M. le ministre des Finances. Mme Lise Bacon En vertu de l'article 34, M. le député de Brome-Missisquoi. Mme Bacon: M. le Président, c'est avec plaisir que je prends aujourd'hui la parole à Recours à l'article 34 titre de représentante des citoyens de Chomedey qui m'ont témoigné une confiance M. Paradis: Une question au leader du remarquable lors de la dernière élection gouvernement. À la suite de l'incurie, de la générale, alors que l'ensemble des Lavallois négligence et de l'insouciance du présent m'ont réservé un accueil chaleureux. gouvernement dans le dossier des services (15 h 20) ambulanciers, qui font des services C'est donc pour les Lavallois et avec essentiels, comme mon collègue de Portneuf les Lavallois que je chercherai à concentrer l'a mentionné tantôt, on a de la difficulté à mes efforts puisque je crois en cette jeune suivre les travaux de la présente séance. ville qui offre toutes les possibilités de créer Est-ce que le leader du gouvernement peut un milieu différent, plus humain et équilibré nous assurer que le gouvernement prendra comme espace de vie sociocommunautaire et 112 socio-économique. l'autoroute 640. Et, à cet égard, je dois déplorer le peu La Cité de la santé est une institution de préoccupation du ministre d'État au majeure à Laval, construite par le Développement économique concernant qouvernement libéral en 1975 au coût de l'agglomération lavalloise, puisque, dans sa 60 000 000 suivant la phase I de son réponse au discours inaugural, il a semblé concept; malheureusement, le qouvernement oublier complètement son rôle de péquiste a négligé d'en réaliser les autres représentant de la circonscription de Laval- phases. Il est donc prioritaire que les des-Rapides. citoyens de la deuxième ville du Québec Pour ma part, je compte m'associer à aient droit à des services de santé complets tous les représentants locaux, autorités et il est urqent que le gouvernement termine municipales, institutionnelles et bénévoles, les autres phases de ce complexe hospitalier. afin de relever avec eux le défi lavallois. Il est aussi urqent de créer, dans les Or, il s'agit bien d'un défi puisque, malgré plus brefs délais, un comité d'étude les efforts nombreux constatés auprès des multidisciplinaire en vue de doter Laval différents intervenants politiques, sociaux et d'une université. Il est impérieux pour le économiques de la deuxième ville en gouvernement de rechercher un consensus importance au Québec, il reste encore bien avec les autorités municipales, les des énergies à consentir si nous voulons que commissions scolaires et les institutions de le sentiment d'appartenance lavallois et ce Laval. goût de Laval soient appuyés par une volonté Notons qu'au-delà de tout intérêt et une réalité politiques. politique, il semble devenu urgent pour le Dans ce contexte, inutile de vous dire mieux-être de la collectivité lavalloise que qu'à titre de députée du comté de cette ville, qui est maintenant considérée Chomedey, je travaillerai sans ménager mes comme une réqion, soit dotée d'un CRSSS efforts afin que l'actuel gouvernement livre afin que toutes les grandes décisions la marchandise promise aux Lavallois et concernant l'avenir socio-institutionnel de accorde à Laval l'importance et, surtout, le Laval soient prises par des Lavallois et à statut privilégié qui lui revient à titre de partir de Laval plutôt que par un CRSSS deuxième ville du Québec. montréalais. Dans la même ligne de pensée, Depuis la fondation de la deuxième précisons également qu'un grand nombre de ville du Québec, le Parti libéral du Québec a Lavallois s'attendent que des changements toujours été un associé efficace des majeurs viennent assouplir la réforme de la Lavallois. Cela s'est manifesté par de fiscalité municipale afin d'alléqer le fardeau nombreuses réalisations qui ont contribué à fiscal de nos concitoyens. Il faut, en effet, développer Laval et à en faire une ville amender la réforme fiscale pour redonner à dynamique. Après avoir vu récemment les Laval des revenus proqressifs, telle la taxe autorités gouvernementales supérieures de vente. Cette mesure procurerait à témoigner un intérêt très relatif à ses l'administration de Laval des revenus d'au besoins, Laval est maintenant en droit de moins 30 000 000 $ dès 1982 si elle était s'attendre que tous les aqents adoptée immédiatement, soulaqeant d'autant gouvernementaux appuient son dynamisme et les contribuables lavallois. encouragent son déterminisme collectif. De plus, le gouvernement devrait L'équipe du Parti libéral dans Laval remettre en vigueur, dès 1982, la subvention appuie et respecte l'effort des Lavallois pour de 4 500 000 $ que ce même gouvernement bâtir un milieu de vie agréable et équilibré. a retirée arbitrairement. Cette subvention Les libéraux reconnaissent le rôle important est nécessaire afin de défrayer le coût des de Laval dans l'économie québécoise et ils dettes des anciennes villes au moment de la lutteront de toutes leurs énergies afin de fusion. D'autre part, des efforts rappeler au gouvernement qu'il doit accorder gouvernementaux devraient être consentis à Laval l'importance qui lui revient. afin d'améliorer le transport en commun à M. le Président, j'ai déjà une Laval. Il nous faut repenser la politigue de expérience vécue de la vie politique et transport en commun à Laval, notamment en parlementaire. J'ai, en effet, depuis toujours, transformant le financement de la CTL et en été profondément engagée dans la discussion favorisant des modèles nouveaux de transport des affaires publiques québécoises et cela, au en commun dans Laval. sein du Parti libéral du Québec, comme au Des efforts devraient aussi être niveau ministériel de 1973 à 1976. consentis afin de compléter le réseau routier Les circonstances ont voulu que je que le gouvernement libéral avait commencé prenne guelgues distances de cet engagement à Laval et, concrètement, cela veut dire depuis 1976 mais, à la faveur de ce qui qu'il est urgent que le gouvernement m'apparaissait alors des années cruciales pour complète l'autoroute 440 vers l'Est et vers le Québec et le Canada, j'ai voulu, à la l'Ouest pour la relier aux deux extrémités de première occasion, reprendre mon Montréal. Cela veut dire aussi que engagement au service de mes concitoyens, l'autoroute Papineau serait prolongée jusqu'à au service du Québec, au service du Canada 113 et je serai toujours extrêmement Sur le plan de l'avenir du Québec, le reconnaissante aux électeurs de Chomedey de défi demeure entier et de plus en plus de m'avoir permis de retrouver, en quelque taille. En effet, à cette épogue où c'est sorte, la manière dont je pense avoir su, davantage l'avenir gue le passé qui dans le passé, bien servir mon idéal. conditionne le présent, on peut facilement Je suis de nouveau en politique active s'interroger sur la gualité de l'espace et - pourquoi ne !e dirais-je pas, M. le politigue et social qui reste à la femme et à Président? - très heureuse d'être de retour l'homme du Québec. ici à l'Assemblée nationale et aussi de (15 h 30) partaqer maintenant, moi qui étais la seule C'est pourquoi, il faut chercher femme élue de 1973 à 1976, avec mes sept dorénavant bien au-delà des modèles autres collègues féminines, l'ambition qu'ont constitutionnels et administratifs toujours les femmes du Québec de participer de plus très relatifs qui constituent les réalités de en plus directement à la vie et au progrès l'État fédéral ou de l'État provincial ou de la collectivité. même de l'État nation ou encore de l'État C'est pourquoi j'ai accepté l'invitation Providence ou de l'Ftat paternaliste, afin de des libéraux de Chomedey et du chef du rejoindre véritablement les premiers besoins Parti libéral du Québec d'être candidate à de l'individu qui sont, faut-il le rappeler, la l'élection générale du 13 avril dernier. raison première des constitutions de l'État et J'aurai d'ailleurs a apporter, au niveau de des nations. mon comté et également à l'Assemblée En effet, les constitutions, les États et nationale, une contribution particulière en ce la nation sont là d'abord pour permettre aux qui concerne la valorisation des différentes individus de trouver plus facilement les communautés culturelles québécoises qui conditions nécessaires à l'épanouissement de constituent toutes, à leur manière, un leurs libertés individuelles et personnelles. enrichissement pour le Québec et le Canada. La vision libérale des choses reconnaît donc cette primauté des libertés individuelles Pour moi et pour mon parti, il n'y a sans toutefois s'arrêter là, car cette vision qu'une seule et même classe de citoyens au libérale des choses reconnaît aussi la valeur Québec. Tous, sans exception, ont le droit de des libertés collectives en les situant dans le se dire, d'être et d'être perçus comme des prolongement, nécessaire surtout, dans l'ordre citoyens à part entière du Québec. Le économique et social des libertés Québec a une identité culturelle particulière individuelles. au sein du Canada et sur le continent nord- américain. C'est une société de langue et de Ainsi je veux, par exemple, que la culture française. Le Québec est aussi, et au constitution de mon pays, le Canada, même titre, une société pluraliste et reconnaisse aux individus le droit au travail, largement ouverte sur le monde et, surtout, mais je sais aussi que, dans la reconnaissance profondément accueillante pour tous ceux qui du droit d'association, c'est-à-dire d'une appartiennent à d'autres horizons linguistiques liberté dite collective, ce droit au travail et culturels et qui, en choisissant le Québec, accordé aux individus en tant que tel risque viennent ici partager avec nous les qrandes souvent d'être aléatoire. libertés qu'on y trouve. Ils viennent témoi- Je veux que mes concitoyens du Québec gner, de par leur langue et leur culture et du Canada puissent tous trouver un propres de la capacité même de notre travail, mais je veux aussi qu'ils puissent se société de faire la preuve de la possibilité regrouper pour pouvoir négocier librement les qu'il y a pour une société d'être et de meilleures conditions de travail possible. demeurer elle-même, tout en s'ouvrant à des Le problème du rapport des libertés valeurs culturelles plus universelles et individuelles et des libertés collectives n'est fondamentalement plus humanistes. pas le seul auquel nous avons à faire face. Dans le domaine économique entre autres et, C'est cette croyance profonde que d'une façon prioritaire, des redressements j'avais, M. le Président, lorsque j'assumais la s'imposent. C'est dans et par une nouvelle direction du ministère de l'Immigration du attitude et une nouvelle conception du rôle Québec ou encore lorsque, comme juge de la de l'État que nous pourrons traverser cette Cour de la citoyenneté canadienne, j'avais le crise, autant crise sociale que crise privilège et l'honneur d'octroyer, au nom des économique. L'État et ses institutions Québécois et des Canadiens, le statut de devront se rebrancher sur les véritables citoyen à part entière à des femmes et à attentes des citoyens et non plus fondre les des hommes gui nous venaient de tous les attentes des citoyens dans les besoins de horizons culturels du monde entier. l'État et de sa bureaucratie. Je veux simplement dire gue j'entends Si nous voulons vraiment redonner au continuer dans cette même perspective à citoyen confiance en ses moyens propres et l'Assemblée nationale, en tant que porte- l'encourager à se redéfinir plutôt qu'à parole de l'Opposition, en ce qui concerne l'assumer, nous devrons éqalement stimuler la les questions liées à l'Immigration et aux recherche individuelle et admettre communautés culturelles guébécoises. l'intériorité des individus comme une richesse 114 collective et non plus seulement percevoir avec, comme seule et unique vision, celle de l'extériorité du monde comme étant un la justice, de la justice véritable, peut-être problème à administrer. que bien de nos querelles présentes et de nos Ce "new deal" humain tant recherché stratégies partisanes nous paraîtraient bien par l'ensemble des citoyens occidentaux et dérisoires et que nous découvririons ensemble par la base même de notre société, c'est-à- une manière humaine de résoudre les grandes dire l'individu et la famille, se pourrait-il questions linguistiques et nationales. qu'il devienne le lot des 122 députés de Je crois, M. le Président, gue le cette Chambre dans ce prochain mandat et Québec a beaucoup de justice à offrir aux qu'il soit identifié comme la priorité du femmes et aux hommes gui y vivent. Je nouveau gouvernement, alors que, pour une crois que le Canada a aussi beaucoup de fois, l'État pourrait devenir à l'avant-garde justice à offrir aux Québécois et à tous les en ce qu'il planifierait ses politiques suivant Canadiens. C'est pourguoi, avec mes le déterminisme d'intériorité des citoyens? concitoyens de Chomedey, avec mes Il ne s'agit pas ici d'instaurer une collègues libéraux à l'Assemblée nationale, morale de l'État ou encore de faire j'ai voulu vous dire aujourd'hui ma foi dans abstraction de la réalité politique et l'avenir du Québec et du Canada. économique de l'État, mais il s'agit bien plus d'ajuster l'État au vécu et aux aspirations Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le supérieures de l'intelligence québécoise qui député rie Rousseau. habitent aussi des millions de femmes et d'hommes qui cherchent à se définir un M. René Blouin monde intérieurement et individuellement meilleur, à travers une famille moins M. Blouin: Merci, M. le Président. menacée et plus équilibrée, à travers une Comme à peu près tous et toutes les députés jeunesse moins tourmentée et plus sûre de de cette Assemblée nationale, je voudrais son avenir, à travers un travail moins d'abord - il me semble que ça convient - contraignant et plus humain, à travers aussi remercier tous les citoyens et les citoyennes une société moins divisée sur elle-même et du comté de Rousseau qui ont accordé, le 13 plus consciente des dynamismes et des avril dernier, une majorité décisive en faveur ressources innombrables gui lui permettent du Parti québécois et de son candidat. Je d'espérer une vie meilleure. suis très conscient des responsabilités gue Un tel défi, ainsi posé à l'État cela implique et je puis vous assurer que je nouveau, donc faire appel à la bonne volonté ferai tout mon possible pour y répondre avec et à la profondeur humaine et politigue de toute la dignité que cela exige. tous, les femmes et les hommes publics qui Le comté de Rousseau est un des douze croient encore en un engagement plus près nouveaux comtés du Québec. Il est composé, de l'être, et devrait apolitiser davantage le pour la moitié de son étendue, d'une partie sens de notre action dite politique en du comté de Prévost; le tiers du comté de recherchant autant que possible des consensus Rousseau nous vient de l'ex-comté de favorables à l'éclosion d'une meilleure Joliette-Montcalm et 17% du comté de dynamique sociale et à la compréhension L'Assomption. Après une campagne électorale d'une intériorité individuelle plus admise. gui, de l'avis de tous les candidats, fut Je reprends donc ici, M. le Président, à propre et loyale, je tiens à préciser que le l'Assemblée nationale, mon enqaqement député qui a été élu dans le comté de politique. Je suis libérale et je veux donc Rousseau est le député de tous les citoyens parler, avec mon parti, de liberté, de et toutes les citoyennes du comté, sans libertés individuelles et de libertés aucune distinction à l'égard de leur collectives, ces dernières étant souvent le allégeance politigue. C'est en travaillant prolonqement nécessaire des libertés pendant trois ans comme attaché politique au individuelles. bureau de comté du député de Joliette que Je suis libérale, je veux donc parler, j'ai appris et approuvé ces principes de avec mon parti, d'une société québécoise justice et d'équité envers tous les citoyens bâtie par les femmes et les hommes qui y et toutes les citoyennes des comtés vivent et gui peuvent compter sur un État électoraux. nouveau moins lourd pour être plus efficace, Géographiguement, M. le Président, le et moins présent pour être plus humain. comté de Rousseau est un très grand comté. Je suis libérale, M. le Président, et je Il s'étend de Saint-Donat, dans le nord, veux donc parler, avec mon parti, de libertés jusqu'à Sainte-Anne-des-Plaines, près de et d'un État nouveau pour qu'il existe Montréal, et il s'étend également de Rawdon véritablement, ici au Québec, plus d'égalité jusqu'à Sainte-Adèle inclusivement. C'est et plus de justice. donc dire que les citoyens et les citoyennes Et si, M. le Président, nous allions qui habitent ce comté vivent essentiellement ensemble, Québécois anciens et nouveaux, à travers deux vocations économiques, soit la tous profondément Québécois, regarder nos vocation touristique et la vocation agricole. différends constitutionnels et linguistiques (15 h 40) 115

Et, justement parce que le comté de Président, que, certains jours d'été, quand il Rousseau est composé essentiellement fait bien chaud, on pourrait presque marcher d'anciens bouts de circonscriptions électorales dessus et ce ne serait pas un miracle. Mais, passées, on ne peut pas dire qu'il a été grâce à la politique d'épuration des eaux, qui particulièrement gâté en termes de réseau a commencé à voir le jour il y a quelques routier. En fait, M. le Président, le réseau années et qui commence 5 s'appliquer routier du comté de Rousseau est maintenant, même dans certaines particulièrement détérioré. J'étais heureux municipalités à la tête des rivières du comté récemment d'entendre le ministre des de Rousseau, nous sommes confiants que, si Transports annoncer qu'il accorderait de les choses vont comme nous le souhaitons, l'importance aux réseaux routiers locaux et les citoyens et les citoyennes du comté de régionaux parce qu'il est plus facile de se Rousseau, plutôt que de marcher sur les rendre de Québec à Montréal que de cours d'eau, puissent recommencer à plonger traverser le comté de Rousseau d'ouest en dedans d'ici quelques années, M. le Président. est. Nous avons également été très En arrivant à Québec, M. le Président, satisfaits que, déjà, le premier ministre je l'ai souvent dit un peu à la blague, mon annonce, la semaine dernière, le programme premier objectif, compte tenu de ces besoins d'accès à la propriété qui sera essentiels dans le comté de Rousseau, était particulièrement utile aux familles qui ont un de faire du ministre des Transports un ami enfant de moins de douze ans. Très intime. Je dois dire que j'ai déjà établi de rapidement, M. le Président, je répète que bonnes relations avec lui. Je dois dire aussi ce programme d'accès à la oropriété que je serai membre de la commission permettrait à ces familles ayant au moins un parlementaire des Transports et que c'est un enfant de moins de douze ans de bénéficier dossier qui est très important et qui est et d'un prêt de 10 000 $ dont les intérêts qui demeurera prioritaire pour les citoyens et seraient beaucoup moindres que les coûts les citoyennes du comté de Rousseau. actuels du marché. C'est très important pour Hier soir, M. le Président, j'ai réuni un les jeunes familles qui n'ont pas des reyenus groupe de citoyens et de citoyennes du exorbitants et pour qui l'accès à la propriété comté de Rousseau qui me permettent est devenu impossible. Cela pourra permettre aujourd'hui d'être leur porte-parole pour de réduire l'écart qui existe entre le nombre exprimer un certain nombre d'idées qui leur de locataires au Québec et le nombre de tiennent à coeur. Permettez-moi d'exprimer propriétaires par rapport à certaines autres en leur nom bon nombre d'idées qui me provinces voisines du Canada. préoccupent également. Ainsi, je désire très Fqalement, nous souhaitons que le rapidement revenir sur la question des gouvernement donne rapidement suite à son transports, mais en l'abordant sous l'angle du enqaqement électoral qui permettrait aux transport en commun, qui est tout à fait jeunes diplômés de bénéficier d'un bon de déficient dans notre comté. travail qu'ils pourraient présenter à leurs Nous comprenons, M. le Président, que, patrons lorsqu'ils se présentent devant eux ce dans un comté où les distances sont très qui courrait éviter qu'ils se fassent répondre grandes comme le comté de Rousseau, il systématiquement qu'ils n'ont pas existe chez nous, comme ailleurs au Québec, d'expérience et que, par conséquent, ils ne un réseau intégré de transport en commun peuvent pas être enqagés. Il est certain - et qui pénètre complètement toutes les tout le monde l'admet - gu'un jeune gui se municipalités, même les plus éloignées: il présente sur le marché du travail n'a pas s'agit évidemment du réseau de transport l'expérience et, donc, n'a pas l'efficacité, scolaire. Il n'est pas rare de voir, M. le n'est pas aussi rentable qu'un individu qui Président, les autobus scolaires se promener aurait travaillé pendant cinq, dix ou quinze presque à vide. ans dans un secteur donné. Nous croyons Nous souhaitons, M. le Président, qu'avec un bon de travail que le jeune étudier la possibilité d'ouvrir ce réseau de diplômé pourrait remettre aux patrons, en se transport afin que la population entière présentant devant lui, l'enqaqement d'un puisse en profiter, en ayant soin cependant jeune deviendrait plus alléchant et aussi d'augmenter léqèrement la fréquence des rentabiliserait le fait d'habituer ce jeune au voyages. Il s'agirait, M. le Président, d'une marché du travail. Très rapidement, non excellente mesure qui permettrait, aux seulement cela pourrait-il être profitable citoyens à moyen et à faible revenu, de se pour les jeunes, mais cela pourrait éqalement déplacer dans un comté dont l'étendue est être profitable pour les patrons qui vont se aussi qrande que celle du comté de rendre compte du dynamisme de la jeune Rousseau. main-d'oeuvre et de sa créativité aussi. Également, M. le Président, le domaine Enfin, il y a les personnes âgées dans de l'environnement préoccupe notre comté qui sont très nombreuses et qui particulièrement les citoyens et les comptent beaucoup sur l'enqaqement citoyennes de ce comté. Certains de nos électoral du gouvernement, en ce qui a trait cours d'eau sont tellement pollués, M. le à la retraite facultative. Cela permettra aux 116 personnes âgées de prendre leur retraite en présenté à la population en prenant onze tenant compte de leur état de santé et non engagements. Qu'est-il arrivé ensuite? Ces en fixant de façon presque absurde à 65 ans, onze engaqements n'étaient pas un bluff. Ils au coup de minuit, le moment de prendre ont été intégralement respectés pendant le leur retraite. Il s'agit là d'excellentes premier mandat du Parti québécois. Le Parti mesures dont certaines sont déjà engagées, québécois vient de terminer une autre dont les citoyens et citoyennes de Rousseau campaqne électorale au cours de laquelle pourront profiter. nous avons pris, cette fois, douze Finalement, je voudrais vous soumettre, engagements. Cela ne fait pas deux semaines évoquer surtout, deux idées fondamentales que les travaux parlementaires sont qui ont guidé et gui continuent à guider commencés que, déjà, le premier ministre a notre démarche politique. D'abord et surtout, annoncé à court terme la réalisation de deux il y a l'idée de démocratie. Il est ce ces douze engagements électoraux. intéressant, à cet égard, d'analyser un peu La deuxième grande idée dominante qui l'attitude du premier ministre fédéral gui est guide notre action politigue, nous l'avons essentiellement basée - j'en donnerai assez longuement et assez souvent expliquée quelques exemples - sur le bluff politique. En lors du référendum, tenait principalement effet, au cours de sa carrière politique, le dans les termes mêmes de la question premier ministre fédéral, aux grands référendaire. Nous souhaitons, quant à nous, moments, a toujours utilisé la stratégie du que, dans les meilleurs délais, le Québec soit bluff pour berner la population québécoise et maître de ses taxes, de ses impôts et de ses la population canadienne en général. N'est-il lois et que cela se fasse surtout en amitié pas vrai qu'au début des années soixante-dix, et en égalité avec les autres dans le respect le premier ministre fédéral actuel avait fait intégral de la décision démocratique gu'ont une campagne électorale en rejetant du prise les citoyens et les citoyennes lors du revers de la main et en traitant d'absurde le référendum. C'est-à-dire que nos convictions gel des prix et des salaires proposé par ses profondes nous amènent à soutenir l'idée de adversaires politiques? Cela ne l'a pas la souveraineté-association, mais nos empêché de bluffer les gens et de leur convictions démocratiques aussi, qui sont mentir au point que, quelques mois plus tard, profondes, nous amènent à respecter le choix il appliquait ces mêmes principes qu'il avait que les citoyens ont librement exprimé lors ridiculisés pendant la campagne électorale. du référendum et à essayer, sans nous faire Plus près de nous, le premier ministre trop d'illusions cependant, d'ici quelques fédéral a battu non seulement à la Chambre années, non seulement à conserver, mais, si des communes, mais pendant la campagne possible, à augmenter les pouvoirs du Québec électorale, ses adversaires politiques en les à l'intérieur du régime fédéral canadien. blâmant de vouloir augmenter le prix de Cela ne nous empêche pas de reprendre l'essence de 0,18 $. Les citoyens, encore le collier et d'aller convaincre nos une fois, ont été séduits, l'ont cru et se sont concitoyens et nos concitoyennes que la fait bluffer car, depuis ce temps, solution la plus sécuritaire et la plus sûre l'augmentation du prix du pétrole a excédé pour l'avenir du Québec passera, à notre ce qu'il dénonçait encore. avis, par la souveraineté-association. Nous Troisièmement - c'est peut-être le bluff allons essayer de les convaincre, parce que le plus sérieux et, sans jeu de mots, le plus nos racines nous portent à croire que la souverain que le premier ministre ait fait à souveraineté est la seule réponse qui conduit la population et à beaucoup de militants, lors à l'égalité tant désirée entre les peuples du référendum, non seulement du oui, mais plutôt qu'à la subordination d'un peuple par également du non - lorsgue le premier rapport à un autre. ministre fédéral s'est rendu au centre Paul- Nous allons essayer de les convaincre, Sauvé, quelques jours avant le référendum, et parce que nous tenons à ce que les que, devant les caméras de télévision et Québécois et les Québécoises, sur les plans devant une estrade de militants du non, il a social, politique et économique, accélèrent affirmé qu'un non signifierait un oui, bien leur développement et prennent la place qui peu de nos amis libéraux, qui sont ici leur revient au Canada, en Amérique et dans aujourd'hui, avaient compris que ce non qui le monde. Quand, démocratiquement, les signifiait un oui signifiait en fait un oui à la Québécois et les Québécoises nous en diminution des pouvoirs et des droits du donneront la permission, nous allons travailler Québec. Personne n'avait compris cela, M. le fièrement à faire avec eux du Québec un Président. Encore une fois, le premier pays normal et ouvert au monde. ministre fédéral a abusé de la confiance des Tous ensemble, nous en sommes citoyens et il a bluffé tout le monde. convaincus, M. le Président, si nous le (15 h 50) voulons vraiment, demain nous appartient. D'autre part, analysons un peu Merci. l'attitude du Parti québécois au cours de cette même époque. Au cours de la Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci. campagne de 1976, le Parti québécois s'est M. le député de Marguerite-Bourgeoys. 117

M. Fernand Lalonde aussi des LaSallois, je me sens un porte- parole important pour faire valoir leurs M. Lalonde: M. le Président, je ne puis droits ici à l'Assemblée nationale et auprès pas m'empêcher, immédiatement après le des différents ministères. Ils pourront discours du nouveau député de Rousseau, de toujours compter sur moi, y compris remarquer la façon dont le Parti québécois l'administration municipale avec laquelle, et ses ténors, même les barytons, depuis près de huit ans, j'ai travaillé la main entretiennent la confusion dans l'esprit des dans la main pour donner aux LaSallois - gens. C'est raffiné. D'un côté, le premier cela a été plus facile lorsqu'on était au ministre et les ministres disent: II faut pouvoir - M. le Président, soit une piscine, respecter le référendum; il faut travailler une aréna, enfin les services auxquels ils ont dans le sens du fédéralisme renouvelé. De droit. l'autre côté, les gens d'arrière-ban éteignent M. le Président, on arrive ici à un la veilleuse du 13 avril pour fouetter les nouveau Parlement, et de nombreux troupes et dire: Écoutez, ce n'est pas vrai, problèmes assombrissent le ciel politique, on n'est pas rendu fédéraliste, on est alors que cette nouvelle Assemblée aborde toujours indépendantiste. Je pense que le son mandat du 13 avril dernier. La confiance Parti québécois ne réussira pas tout le temps que le Parti québécois a obtenue n'a pas fait à tromper tout le monde. disparaître les 300 000 chômeurs, n'a pas Dans cette première intervention depuis comblé les 10 000 000 000 $ de déficit l'élection du 13 avril, j'aimerais, comme c'est accumulés depuis cinq ans. On n'en sait pas la coutume, et cela me fait particulièrement davantage sur le scandale de la Société plaisir dans ce cas-ci, vous féliciter pour d'habitation du Québec et sur l'offre de votre réélection unanime à la vice-présidence 50 000 $ que le gouvernement aurait faite de cette Assemblée, ainsi que ceux qui vous pour acheter le silence d'un témoin gênant. accompagnent, le président et votre nouveau Nos questions n'ont pas reçu de réponses, M. collègue à la vice-présidence, dont nous le Président, malgré la réélection du Parti avons appuyé énergiquement et avec québécois. Mais c'est le Parti québécois qui beaucoup d'enthousiasme la candidature. a été choisi pour régler les problèmes et il J'aimerais aussi, comme c'est la est dans l'ordre de l'en féliciter. On peut coutume, mais cela fait toujours plaisir de se avoir des doutes sur la capacité du "fan plier à cette tradition, remercier les club" qui sert de cabinet au premier ministre électeurs du comté de Marguerite-Bourgeoys de régler les problèmes qu'il a si souvent qui m'ont signifié leur confiance pour une lui-même accentués, surtout en matière troisième fois - cela fait vieillir - après 1973 économique. Mais souhaitons-lui bonne et 1976, en m'appuyant, me donnant un chance. Quand on hérite de sa propre nouveau mandat et, cette fois-ci, je dois le incompétence, on a plus besoin de chance dire en toute modestie, avec un enthousiasme que de sympathie. qui fait chaud au coeur, dans la majorité. M. le Président, depuis le début de ce Donc j'accepte ce mandat avec modestie, il débat sur le discours inaugural, on a entendu faut le dire. Je tenterai de servir tous les des interventions souvent touchantes, souvent électeurs de Marguerite-Bourgeoys, quel que impressionnantes, quelquefois malheureuses. soit le vote qu'ils ont donné le 13 avril, au Je ne veux pas souligner, par exemple, les meilleur de mes moyens. divagations du ministre d'État au Vous savez que le comté de Développement économique, qui ne méritent Marguerite-Bourgeoys, avant la nouvelle carte pas qu'on s'y arrête. Il y a déjà longtemps électorale, couvrait toute la ville de LaSalle. que plus personne n'écoute ce ministre, qui LaSalle, qui s'est développée d'une façon est d'ailleurs fort satisfait de s'écouter phénoménale depuis les vingt dernières parler tout seul. années est devenue une des grandes villes du (16 heures) Québec avec près de 80 000 habitants, Mais il est quand même un passage du maintenant. Elle était trop populeuse pour discours inaugural que j'ai trouvé étonnant. faire un seul comté, alors, on en a pris un C'est celui qui traite de l'éventuelle décision morceau à l'ouest et on a fait le comté de de la Cour suprême sur la résolution du Marquette. Je salue ici, dans cette gouvernement fédéral visant à rapatrier la Assemblée, le premier député de Marquette, constitution et à y introduire une charte des qui est un député libéral, qui a remporté, droits et des libertés. justement, une belle victoire avec un Le premier ministre commence par morceau de mon ancien comté, une partie de quelques réflexions méprisantes sur la Lachine et de la ville Saint-Pierre. On en a fonction des juges de cette cour, soulignant aussi enlevé une autre partie à l'est, qui fait qu'il s'agit de personnages non élus et qui maintenant partie de Verdun, aussi représenté sont nommés par le gouvernement fédéral. par le Parti libéral, de sorte que je Le premier ministre souhaite-t-il que les représente les 35 000 électeurs du centre juges de nos tribunaux soient élus, comme de LaSalle. À ce titre, en collaboration avec c'est le cas dans certains autres pays? N'est- les deux autres députés qui représentent il pas conscient qu'au Québec, nous avons 118 hérité d'un système judiciaire extrêmement récompenser le gouvernement qui l'a nommé enviable, où l'indépendance des juges est en rendant des jugements gui lui sont assurée par leur nomination à vie, c'est-à- favorables. Quelle mentalité! Comme le dire que les juges n'ont pas besoin de se premier ministre a une conception petite et faire élire ou de se faire réélire et sont méprisante de la nature humaine! C'est donc protégés contre la tentation de rendre probablement à force d'avoir lui-même des jugements en fonction de leur intérêt trempé dans toutes les manoeuvres, les électoral? calculs, les pirouettes, les compromissions, Ce qui est étonnant, ce n'est pas les combines préréfendaires, référendaires, tellement le caractère méprisant des paroles préélectorales, électorales, que le premier du premier ministre envers les juges, parce ministre croit impossible que des êtres qu'ils ne sont pas élus ou parce qu'ils sont humains soient capables de franchise et nommés par le fédéral; nous sommes habitués d'honnêteté. Car, pour le Parti québécois, aux propos arrogants du gouvernement l'opinion publique n'est pas une chose qu'on péguiste à l'égard des juges qui ne rendent respecte. C'est une chose que le PQ essaie pas leurs jugements en fonction de l'intérêt de manipuler et de tripoter avec tous les du Parti québécois. Mais, vraiment, ce qui moyens modernes et raffinés de la est étonnant, c'est que le premier ministre propagande et même du terrorisme désavoue d'avance le jugement de la Cour intellectuel, afin de l'amener à prendre des suprême au cas où ce jugement ne serait pas décisions favorables au gouvernement. Ce qui en faveur de la thèse du gouvernement. décourage le premier ministre dans toute Pourquoi le gouvernement péquiste s'est-il cette histoire judiciaire, M. le Président, donc adressé aux tribunaux? C'est lui, ce c'est que les juges ne se laissent pas gouvernement, qui a décidé de porter sa manipuler, ne laissent pas manipuler leur cause devant le tribunal, afin de contester le jugement comme ce qouvernement péquiste geste unilatéral d'Ottawa, qui apparaît à aime bien tenter de manipuler l'opinion plusieurs d'entre nous, des deux côtés de la publique. Chambre, comme étant un geste dépassant Une démocratie peut-elle résister les pouvoirs du gouvernement fédéral. longtemps aux attaques du pouvoir exécutif Mais, lorsqu'on a décidé de soumettre contre le pouvoir judiciaire? Au moins, si on sa cause au tribunal, n'a-t-on pas accepté pouvait compter sur un ministre de la d'avance de se soumettre à son jugement7 Justice respectueux des juges! Mais non! On La contestation judiciaire du gouvernement sait bien que le ministre de la Justice du du Québec ne serait-elle alors qu'une qouvernement péquiste est davantage le manoeuvre dilatoire, si le gouvernement ministre de la Justice du Parti québécois et n'était pas prêt au départ à se soumettre au de son chef; il l'a prouvé souventefois dans jugement de la cour à laquelle il s'est le passé. Il est évident qu'on ne peut pas adressé lui-même? Et pourtant les juges à compter sur ce ministre de la Justice pour qui le qouvernement du Québec a décidé de protéqer nos droits démocratiques. s'adresser ne sont pas élus eux non plus - L'attitude du premier ministre me c'était la Cour d'appel du Québec - ils sont rappelle l'argument du ministre des Affaires nommés par le gouvernement fédéral. Ce interqouvernementales qui prétend que le sont pourtant les juges que le qouvernement geste d'Ottawa, s'il était déclaré légal par la péquiste a consultés au départ, Cour suprême, serait guand même immoral. volontairement. Il n'était pas obliqé de le C'est d'abord amusant d'entendre parler faire. de moralité le ministre des Affaires Pourquoi donc rejeter d'avance le intergouvernementales dont les demi-vérités, jugement de la Cour suprême? Le premier les silences, les mises en veilleuse et tous ministre dit qu'il s'agit d'une question ces demi-mensonges qu'on appelle l'étapisme politique qui dépasse les frontières de la auront été la principale marque de commerce légalité. Alors, s'il s'agit d'une guestion politique depuis qu'il s'est joint au rang Parti politique, pourquoi le premier ministre du québécois. Mais je veux plutôt insister sur le Québec a-t-il décidé de s'adresser au caractère subjectif et dangereux de tribunal? Aurait-il utilisé le pouvoir judiciaire l'argument du ministre. à des fins purement tactiques, afin de gagner Est-ce que tout ce qui ne fait pas du temps après sa défaite référendaire, pour l'affaire du Parti québécois, est-ce que tout éviter d'affronter le fédéral sur son terrain? ce qui n'est pas conforme à l'idéologie On n'a pas de réponse à ces guestions. Mais indépendantiste du PQ est devenu immoral? les remarques du premier ministre les Cet argument n'est-il pas une marche de soulèvent, ces guestions. plus vers les bas-fonds de l'intolérance Une autre remarque méprisante du intellectuelle? Dites-nous, M. le ministre des premier ministre à l'égard du pouvoir Affaires intergouvernementales, ce qui est judiciaire, c'est de souligner que les juges de moral et ce qui ne l'est pas. Il faudrait que la Cour suprême sont nommés par le le Parti québécois publie son petit gouvernement fédéral, comme si, dans catéchisme pour que tous les petits l'esprit du premier ministre, un juge doit Québécois sachent ce qui est maintenant 119

immoral, en fonction des objectifs décidés Il nous a laissé des grèves; plus de par le gouvernement. Avec un tel jours perdus par les étudiants, pendant gouvernement, nous ne sommes pas loin du l'administration péguiste, que pendant aucun caporalisme intellectuel, avec tout ce gui en autre gouvernement auparavant. Il nous a découle en termes de décadence de nos laisisé un transport scolaire plein de valeurs démocratiques, M. le Président. problèmes, gui est assis entre deux chaises, En parlant de valeurs démocratiques, entre le ministère des Transports et le vous savez que l'éducation est le fondement ministère de l'Éducation. À chaque année, et même du développement, de l'épanouissement encore l'an dernier, ma collègue de L'Acadie individuel et de l'organisation collective. Le vous a posé la guestion à savoir qui Parti québécois a toujours réclamé, depuis s'occupait du transport scolaire. C'était ses débuts, un titre spécial sur l'éducation au toujours la même réponse: On ne le sait pas. Québec. Que ce soit par la formation de ses La sécurité du transport scolaire est un grandes vedettes ou par l'appui reçu d'une dossier noir, ici, au Québec; 20 mortalités en proportion substantielle des professionnels de 1979, au Québec, et encore une hier dans le l'éducation, le Parti guébécois a toujours guartier de Côte-des-Neiges. réclamé, justement, l'exclusivité de la vérité (16 h 10) en matière d'éducation. Arrivé au pouvoir en Le refus de permettre aux étudiants de 1976, c'est à un ancien chef de l'Opposition ne rembourser leur prêt que six mois après officielle, ancien professeur à la faculté de avoir trouvé un emploi, tel que demandé par droit de l'Université de Montréal et les étudiants lors de la grève à l'automne maintenant vice-premier ministre, que le 1978 et promis par le ministre de l'Éducation premier ministre a confié le ministère de d'alors! Cela a toujours été refusé jusqu'aux l'Éducation. Et pourtant, quel est le bilan de élections. On arrive aux élections, on promet ces guatre années et demie d'administration cela. péquiste en matière d'éducation? Qu'est-ce qui explique le silence L'aveu du Parti québécois, dans son coupable du ministre péquiste de l'Éducation document électoral, est peut-être le plus et même du ministre de la Justice sur le symptomatique. À la page 37 du document, phénomène de la criminalité des jeunes que, qui contenait les actions prioritaires du pourtant, tout le monde connaît dans le gouvernement Lévesque pour un second domaine scolaire, dans le domaine de mandat - publié juste au déclenchement des l'éducation? La centralisation dans le élections - le Parti québécois dit ceci: "Au domaine collégial, c'est ce que le Parti cours des quatre dernières années, le guébécois nous a légué. gouvernement a procédé à un examen du Dans l'enseignement universitaire, ce système, qui a permis d'en connaître les qu'on a fait, c'est une commission d'étude. lacunes", etc. Le Parti québécois avoue lui- Mais cette commission d'étude des même que, pendant quatre ans, il n'a fait universités a fait son boulot, son rapport. que reqarder, étudier, examiner. Aucune Son rapport, il est quand même daté de juin action concrète que les livres multicolores et 1979. Cela va faire deux ans le mois les nombreux discours ronflants de ministres prochain. Le Conseil des universités a remis incapables de prendre des décisions. Pourtant, au gouvernement, en mars 1980, sa réaction faut-il tellement de livres blancs, verts, au rapport de la commission d'étude. Quand jaunes ou rouges pour savoir les nombreux le gouvernement présentera-t-il son plan problèmes du fonctionnement d'une école, les d'action promis pour l'automne 1980? problèmes créés par la fermeture arbitraire L'ancien ministre de l'Éducation l'avait d'une école, la tragédie de l'abandon promis pour l'automne dernier. On est rendu scolaire, la pauvreté d'un trop grand nombre à l'été 1981 et on n'a pas encore de de bibliothèques scolaires? politique, de plan d'action gouvernemental Regardons les problèmes au primaire. pour donner suite à la commission d'étude Ce gouvernement nous a légué la stérilisation sur l'enseignement universitaire. Pourtant, des commissions scolaires, envers lesquelles dans le monde universitaire, ce n'est pas le ministre de l'Éducation s'est conduit de rose depuis que le Parti québécois est au façon hautaine et méprisante pendant les pouvoir. quatre années qu'il a été ministre de C'est tout d'abord le blocage des l'Éducation. Il nous a légué un trou de crédits à la recherche, la réduction 500 000 000 $ gaspillés par manque de considérable des subventions à l'enseignement contrôle et du ministère de l'Éducation et du supérieur. Cela aura un impact tragique sur Conseil du trésor. Il nous a légué un très le développement de l'enseignement supérieur mauvais exemple, la mise en tutelle de la éventuellement. Commission des écoles catholigues de Montréal pour quelques heures, seulement Une voix: ... pour signer un contrat et lui laisser ensuite les pots cassés; c'est ce qu'on appelle un M. Lalonde: Attendez! Vous allez voir. hold-up en termes moins polis, M. le Vous ne perdez rien pour attendre. Président. Le ministre de l'Éducation, en 1978, 120 annonçait son intention de diminuer la service direct aux étudiants. Je vous en subvention prévue par les universités, à donne la preuve, M. le Président. partir des règles établies antérieurement, Prenez le livre des crédits, ouvrez à la d'une somme de 12 000 000 $. Selon la page 11-2 et vous avez les effectifs du commission d'étude sur les universités - je ministère de l'Éducation. En 1980-1981, cite - "cette coupure encore aggravée par l'année qu'on a terminée, 2831 employés les dispositions du plan quinquennal 1978- permanents; en 1981-1982, l'année où on 1983, en ce qui touche en particulier les coupe les vivres au domaine scolaire, 2847. investissements, s'ajoutait au refus d'indexer Donc, une augmentation. On ne coupe pas, les dépenses autres que celles de là; on ne coupe pas dans le gras. Le l'enseignement - c'est ainsi qu'on a étouffé ministère est dodu, qras dur, comme le disait les universités depuis cinq ans - s'ajoutait au le ministre des Finances. blocage des crédits à la recherche, à la diminution des effectifs affectés à Une voix: Comme le ministre des l'enseignement supérieur par le ministère de Finances! l'Éducation, au changement des rèqles de calcul de la subvention accordée pour les M. Lalonde: Oui, enfin, je ne ferai pas nouvelles inscriptions d'étudiants." de comparaison. Il n'y a pas de problème là, M. le Président, l'administration 2847, 15 employés de plus, alors qu'on coupe péquiste en matière des universités nous des centaines de millions dans les services laisse songeurs, même inquiets. Pourquoi directs aux étudiants. crée-t-on sur presque tous les campus du Québec la psychose du déficit et de la Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce que disent réduction du service universitaire? Pourquoi tous ces enseiqnants, de l'autre côté? ferme-t-on à un rythme qui s'accélère des postes d'enseignement"7 Pourquoi le Québec M. Lalonde: Où est-ce qu'on coupe7 On continue-t-il à accumuler un déficit lourd diminue les crédits alloués aux commissions quant au nombre de ses diplômés par rapport scolaires en leur faisant porter l'odieux à l'ensemble du Canada, voire de certaines d'effectuer les coupures elles-mêmes. Les de ses régions les plus démunies? commissions scolaires se voient donc dans Concernant l'éducation des adultes, M. l'obligation de sabrer dans un grand nombre le Président, malheureusement le bilan, là de services, ce qui aura inévitablement des aussi, n'est pas très rose. L'éducation des effets néfastes sur la qualité et la quantité adultes a été pour ce gouvernement un de ceux qui sont déjà en place. mystère; il ne savait pas comment s'y Comme conséquence, vous allez avoir la prendre. Pendant quatre ans, il a attendu et, diminution de l'attention accordée à des en fin de mandat, il a créé la commission élèves reqroupés sous l'appellation "cas Jean, commission qui vient de déposer ses spéciaux", la diminution de l'aide aux hypothèses de solution, mais qui doit quartiers défavorisés, la diminution du continuer son travail pour présenter son matériel pédagoqigue nécessaire à rapport au gouvernement plus tard. C'est l'apprentissage, les arts plastiques, donc là l'inaction du gouvernement en ce qui l'éducation physique, les ateliers de secteur concerne l'éducation des adultes. professionnel, la diminution de l'accès aux Pour l'aide financière aux étudiants - je classes d'accueil pour les enfants néo- l'ai dit tout à l'heure - on leur a refusé québécois. Je voyais, pendant l'élection - quelque chose pendant tout le mandat, mais parce qu'on dit bien des choses pendant on le leur promet avant les élections. On l'élection - "désaccord Godin-Laurin sur les retrouve pourtant dans le programme du classes d'accueil". Qu'il est brave, ce Parti québécois, que la gratuité générale des candidat péquiste, le 19 mars, d'être en cours à tous les niveaux est un objectif du désaccord avec le ministre de l'Éducation gouvernement péquiste. C'est encore une pendant l'élection. Depuis l'élection, le promesse de son programme en 1980. nouveau député s'est-il levé en Chambre pour Non seulement le gouvernement ne nous exprimer son désaccord, pour contester les a-t-il pas amenés vers la gratuité des cours coupures du ministre de l'Éducation9 On ne à tous les niveaux mais, au contraire, on a l'a pas entendu et on l'invite à le faire. reculé. Héritant de ce bilan piteux, le Le candidat péquiste dans Prévost était nouveau ministre de l'Éducation commence en désaccord sur les coupures dans un autre son règne en faisant l'unanimité dans le secteur, les affaires sociales. Le député monde de l'éducation; c'est la première fois péquiste de Prévost ne dit plus un mot que cela existe. Il l'a fait en coupant les depuis le 13 avril. Je l'invite à se lever en vivres au secteur de l'enseignement. On le Chambre ici, devant les caméras, quand il savait médecin, mais on iqnorait qu'il sera ici, pour dire au ministre des Affaires pratiquait la chirurgie et qu'il la pratiquait sociales: Je suis en désaccord avec vous. S'il avec un grand sabre ou un couteau de est un homme d'honneur et s'il ne réussit boucherie. Il ne coupe pas au ministère de pas à convaincre le ministre - même chose l'Éducation, par exemple, il coupe dans le pour le député de Mercier - il peut 121 démissionner, c'est toujours facile. M. Lalonde: Imaginez-vous, s'il fallait couper partout où on étudie, M. le Président, Une voix: On fera des partielles. on couperait presque dans tous les ministères. Mais lorsque le ministère des M. Lalonde: On pourra faire des Communications a fait une étude sur la partielles. publicité, l'information gouvernementale, il n'a pas coupé dans les budqets de M. Chevrette: Vous êtes forts dans les propagande. Au contraire, ce gouvernement a partielles, mais... gaspillé des millions et des millions en propagande de toute sorte pour essayer de se M. Lalonde: Donc, diminution de l'accès faire réélire. aux classes d'accueil. Donc, comment se fait-il que tout le L'abolition des services aux étudiants. monde scolaire s'élève contre les coupures et Les coupures ont aussi un effet certain sur qu'aucun député péquiste ne s'y oppose? le personnel. "6000 postes seraient menacés", Comment cela se fait-il? J'ai parlé du au dire de la CEQ. Le député de Joliette député de Mercier; il y a le député de n'écoute pas, quand on parle de cela. "6000 Prévost, on va attendre ce qu'ils en disent. postes seraient menacés", au dire de la CEQ. Même des anciens membres de la CEQ Je pose la question au ministre. Le ministre semblent assis tranquillement sur leur siège coupe avec de gros couteaux, mais il ne sait et prendre cela avec beaucoup de pas calculer sur ses doigts. Il dit: II y a 87% philosophie, ils s'amusent même un peu. Je des coupures qui sont des salaires. Or, on les invite à y réfléchir. Les interventions qui sait qu'ils ont coupé 200 000 000 $ dans ont dénoncé les coupures couvrent deux le domaine de l'éducation; 87%, c'est pages dans un journal. Je vous fais part 174 000 000 $. Je dis au ministre: Combien d'une des dernières interventions. Tous les de postes vont être enlevés? Il dit: 1300, à syndicats, toutes les associations patronales, peu près. Divisez 174 000 000 $ par 1300 les commissions scolaires ne comprennent postes, cela veut dire que ces enseignants pas, il n'y a personne qui comprend pourquoi seraient payés 133 000 $ par année chacun. le gouvernement a agi de façon si sauvage. (16 h 20) Il y a guatre jours seulement, les cadres Une voix: C'est honteux! scolaires du Québec ont désigné le Conseil du trésor et M. Parizeau comme responsables M. Lalonde: Je pense que le ministre des concessions faites au syndicat à la fin devrait retourner à sa table de travail et des négociations et les ont accusés d'avoir faire ses calculs parce que, s'il est vrai, ainsi voulu acheter la paix sociale quelques comme on nous a dit, que c'était mois avant la tenue du référendum, 200 000 000 % qu'on avait coupés et que attribuant à cette situation le problème que 87% étaient des salaires, c'est beaucoup plus vit le monde de l'enseignement. C'est un que 1300 postes d'enseignants qui seront point de vue fort possible. coupés à la suite de la décision du Le gouvernement est acculé maintenant gouvernement. à la déconfiture financière et veut faire La catégorie d'employés la plus touchée payer par nos enfants son incurie par l'austérité est sans contredit celle des administrative, M. le Président. Le ministre professionnels, dont font partie les devra faire autre chose que des jeux de mots psychologues, les conseillers en orientation et pour expliquer son action. Le Québec a trop les conseillers pédagogiques. À titre investi de son coeur et de son âme dans un d'exemple, le resserrement budgétaire imposé système d'éducation sorti de la noirceur par le ministère de l'Éducation amènera la unioniste de 1960 pour laisser le disparition d'une centaine de postes chez les gouvernement péquiste lui faire perdre des conseillers d'orientation et on pourrait acquis chèrement payés par nos taxes. Quant continuer comme ça: des centaines de postes à nous du Parti libéral du Québec, forts au niveau des directeurs d'écoles, au niveau d'une équipe renouvelée, plus nombreuse, plus des employés de soutien. Mais ce n'est pas aguerrie, nous allons combattre cette façon que dans l'enseignement primaire et sauvage du gouvernement de tenter d'acheter secondaire que le nouveau ministre de et de faire payer par la qualité de l'Éducation a fait valoir ses talents de l'éducation ses erreurs d'administration, son chirurgien. Il l'a fait dans des secteurs peut- incurie administrative, M. le Président. être encore plus tragiques. À l'éducation des Merci. adultes, ce ne sont pas des coupures, c'est littéralement la disparition de services qu'on Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le impose à l'éducation des adultes. Et la ministre du Revenu. raison, c'est parce qu'on est en train d'étudier. M. Raynald Fréchette

Mme Lavoie-Roux: Combien coûte M. Fréchette: M. le Président, vous l'étude? allez me permettre - je le suppose - de 122 réserver les commentaires usuels que l'on équipe qui va à la fois s'attirer le respect fait pour retenir quelques passaqes de de toute la députation et faire son travail l'intervention que vient de nous livrer le comme il doit être fait. député de Marguerite-Bourqeoys. M. le Président, on a siqnalé, au Le député de Marquerite-Bourgeoys, M. moment où je devenais candidat de ce parti, le Président, est un parlementaire que le congrès d'investiture qui m'a choisi d'expérience, chevronné qui vient de créait une première en politique, en quelque développer non pas une argumentation, mais sorte, dans le sens que je prenais la relève des arguments que, pendant un mois, tous les d'un député qui, depuis quatre ans, siégeait membres du Parti libéral ont véhiculés sur la en cette Chambre et représentait les place publique, que tous les membres de électeurs du comté de Sherbrooke. Si la cette formation politique ont rendus publics situation que je viens rie décrire est partout. C'est au peuple qu'on a demandé de effectivement une première, par la même juger de la valeur de tous les arguments que occasion, une autre première s'est déroulée vient de développer le député de Marguerite- et c'est celle qui découle du comportement Bourgeoys et c'est le peuple qui a rendu le de l'ancien député de Sherbrooke à la suite jugement que l'on sait. Il me semble assez de ce congrès d'investiture. Il a fait preuve, évident dans les circonstances, M. le M. le Président, d'une attitude tout à fait Président, que si l'on veut ressasser tout ce extraordinaire dans les circonstances et, dans qui a déjà été jugé de la façon que l'on sait, notre milieu à nous, on dit qu'il a été un on peut consacrer nos énergies à d'autres vrai militant. Je pense qu'il convient de le considérations que celles-là. souligner et de profiter de l'occasion pour lui M. le Président, ces choses étant dites, dire, au nom des électeurs de Sherbrooke, je reviens à cette réserve dont je vous qu'il nous faudra avoir recours à lui à cause parlais il y a un instant pour, à mon tour, de son expérience. remercier les électeurs de la circonscription (16 h 301 électorale de Sherbrooke pour la confiance M. le Président, depuis le 13 avril, les qu'ils m'ont manifestée le 13 avril dernier. analystes politiques se sont prêtés à toutes C'est d'ailleurs, quant à moi, la deuxième sortes d'analyses sur les motifs qui ont fait occasion que j'ai de le faire et c'est avec que le résultat a été celui qu'on connaît beaucoup d'empressement que je me maintenant. On a touché dans certains cas consacrerai à répondre à leurs attentes. II des situations bien précises, on a touché des est bien évident, M. le Président - on va le situations bien concrètes; mais je pense que comprendre - le combat électoral étant si on faisait le résumé de l'ensemble de maintenant terminé, que je serai, quant à cette situation, on pourrait dire avec assez moi, à l'écoute de tous les électeurs de d'exactitude que ce gouvernement a retenu Sherbrooke et cela, bien sûr, au-delà des la faveur de l'électorat pour le simple motif allégeances politiques partisanes. qu'il a été un gouvernement crédible, qu'il a M. le Président, je voudrais aussi - et mérité la crédibilité de la population du cela me rappellera des souvenirs heureux - Québec. Pourquoi a-t-il mérité la crédibilité? vous présenter mes félicitations, ainsi qu'à Il me semble que c'est fort simple de votre équipe, pour la confiance unanime que répondre à la question. la Chambre vous a manifestée. Je suis En 1976, ce parti politique, qui aspirait d'autant plus heureux de le faire, M. le à devenir le gouvernement du Québec, avait Président, que je me souviens avec assez pris des engagements formels et en plusieurs d'exactitude quelles sont les exigences de la matières. Il avait dit cependant que tout fonction que vous occupez. Si mon souvenir cela allait devoir se réaliser. Ce parti est fidèle - et c'est sous réserve de politique avait dit, entre autres choses, en vérification - il semblerait que c'est en ]970 1976, compte tenu de la discussion qui se qu'on a terminé la coutume en vertu de faisait depuis nombre d'années: Nous prenons laquelle un président quittait son poste en l'engagement ferme de tenir une consultation amenant avec lui son fauteuil. C'est en 1970, sur la question nationale. L'engagement de parce que, paraît-il, il y avait des 1976 est devenu une réalité, le premier compressions budgétaires à l'époque, que la élément gui a permis à ce gouvernement de coutume a été abolie et que, probablement, devenir crédible dans la population. Il a donc vous siégez sur le même fauteuil que celui tenu cette promesse fondamentale qu'il a qui était là en 1970. faite, et tout cela nous a menés au 20 mai Je me réjouis également du fait que 1980 avec le résultat que l'on sait. l'un de ceux qui forment l'équipe de la J'écoutais tout à l'heure le député de présidence est mon voisin de comté, le Marguerite-Bourgeoys qui semblait avoir député de Saint-François. Comme l'a signalé certaines réserves quant à l'opinion que nous le premier ministre au moment où il a fait pouvions avoir de ce côté-ci au niveau des motion à cette Chambre pour faire nommer résultats du 20 mai 1980. Si on me demande le député de Saint-François, son sens de quelles sont les convictions qui restent de ce l'équité et de la justice étant reconnu de 20 mai 1980, je vous répondrai qu'il me tous, il n'y a aucun doute qu'il y a là une reste deux convictions bien profondes. On l'a 123 dit, bien sûr, depuis le début du débat, mais D'ailleurs, mes confrères d'en face ont dû il me semble qu'on peut le répéter, c'est prendre connaissance de ce texte, qui est trop important. Il me reste deux convictions fort intéressant à lire. Alors, elle termine en profondes, c'est que la solution qui était disant ceci: "D'ici dix ans, estime-t-elle, le suggérée, la voie que le gouvernement Canada va chanqer profondément car il ne voulait ouvrir à la population du Québec pourra résister bien longtemps aux pressions était vraisemblablement celle qui, finalement, intérieures et extérieures, et il faudra alors nous aurait sortis de tous ces imbroglios trouver une nouvelle conception à ce pays." qu'on connaît depuis le temps que je viens Elle estime que le système actuel de de dire. En d'autres mots, la proposition qui péréquation, qui veut en principe assurer une était faite de vivre sur ce territoire d'égal à répartition des richesses au pays, puisse égal était philosophiquement, et en pratique devenir la véritable base d'une nouvelle union aussi, la meilleure des solutions. C'est une économique. première conviction qui continue d'exister. Alors, M. le Président, ce qu'on disait Au-delà ou en même temps que cette avant le 13 avril sur la question conviction, il en est une autre qui fait que, fondamentale que l'on discute, à savoir la en démocrates que nous sommes, nous avons question constitutionnelle, maintenant qu'on accepté ce verdict populaire et nous avons en est sorti ce ne serait plus la même également accepté de le respecter. C'est un chose. Ce ne seraient plus les mêmes cas en particullier. principes qui vaudraient. Je pense que la Voilà pourquoi ce gouvernement a position, la ligne de pensée et la philosophie acguis la crédibilité qu'on lui connaît. C'est du Parti québécois a toujours été la même; ce même gouvernement qui a dû faire face, elle est constante, la population la connaît après le 20 mai, à une opposition et c'est d'ailleurs pourquoi ce juqement du systématique relativement à tout ce qui 13 avril dernier a été rendu. touchait cette même question M. le Président, en matière économique constitutionnelle. - et là je voudrais mentionner de façon plus Le député de Marguerite-Bourgeoys, précise la région et le comté que je tout à l'heure, nous rappelait certains représente - vous allez comprendre, M. le extraits de journaux. Je me suis arrêté à lire Président, qu'on ne puisse pas évoquer la la Presse du samedi 23 mai et j'y ai trouvé réqion de l'Estrie sans évoquer, bien sûr, des passages intéressants. Une personne qui l'amiante et sans souligner également la siégeait dans cette Chambre comme député, volonté manifestée par le gouvernement qui a livré ses commentaires sur l'ensemble d'arriver à réaliser la transformation sur de la question constitutionnelle, que tous les place de cette matière première qu'est la députés libéraux connaissent bien, je le fibre d'amiante. Je suis bien placé pour vous présume en tout cas, a dit des choses le dire, M. le Président, je suis originaire intéressantes. On aura compris, évidemment, d'une ville de l'amiante, ma famille y est qu'il s'agit de l'ancienne députée de Prévost. encore et je sais ce que c'est, l'industrie de Elle a dit, en particulier, ceci: "Le Parti l'amiante. libéral du Québec devrait s'engager dès Le gouvernement a manifesté sa maintenant à appuyer le gouvernement volonté, par des gestes concrets qui se sont péguiste du premier ministre René Lévesque traduits dans des lois, d'arriver à réaliser dans un projet commun et national visant à l'objectif de transformer sur place cette l'opposer de façon inconditionnelle au projet matière première. Je voudrais bien, M. le Trudeau de rapatrier unilatéralement la Président, que l'on sache que lorsqu'on parle, constitution." par exemple, de la nécessité de transformer Cela ne fait pas longtemps que c'est chez nous une matière première, il ne faille écrit, et ça ne fait pas longtemps qu'elle pas nécessairement faire l'équivalence d'une siégeait à votre gauche, M. le Président. Ce nationalisation. Lorsqu'on parle de la n'est pas complet, ce n'est pas terminé. Le transformation d'une matière première et même personnage disait ceci, et je cite qu'un gouvernement pose des gestes concrets encore une fois: "En fait, disait-elle, le Parti et précis, ces gestes concrets et précis ont libéral est en train de commettre la même pour objectif premier de faire réaliser aux erreur que lorsqu'il a décidé de s'opposer, corporations qui exploitent nos richesses avant les élections du 13 avril dernier, à la naturelles quels outils elles devraient motion du gouvernement Lévesque voulant s'associer dans le phénomène de la obtenir l'unanimité de l'Assemblée nationale transformation de la matière première. pour contrecarrer le projet Trudeau." Voilà, (16 h 40) et il n'y a pas si longtemps, c'est elle- C'est l'exemple que le gouvernement même, et c'est ça qui est difficile à veut donner et c'est l'exemple qu'il a concilier, c'est elle-même qui tenait des effectivement donné. Si, à ce chapitre, vous propos tout à fait différents de ceux qu'elle n'entendiez que mon seul jugement, je vous tient maintenant. concéderais qu'il peut y avoir des réserves, Et puis, finalement, M. le Président, il pour des motifs que vous comprenez sans est utile de rapporter la fin de l'entrevue. doute fort bien. Mais, quand le jugement sur 124 une politique gouvernementale est émis par textile. un adversaire politique, il me semble qu'à ce Il en est de même, et toujours pour la moment, il ne fasse plus de doute quant à sa réqion, du secteur des pâtes et papiers, que valeur. le député de Mégantic-Compton connaît très Je suis un peu peiné de voir que le bien, qu'il a étudié d'ailleurs. Il connaît un député de Richmond, qui est intéressé au rapport qu'il a déjà rejeté du revers de la problème de l'amiante, ne soit pas là. Je main en disant: Tout ce que ces gens ont suis un peu malheureux de cette situation. Je fait, cela a été absolument inutile. Ils ont voulais simplement lui rappeler combien nous dépensé du temps, de l'énergie pour rien, avions été heureux du jugement qu'il a porté, évidemment, les gens d'East Angus ont donné lui, le député de Richmond, intéressé au au député de Mégantic-Compton la grosse problème de l'amiante, vivant dans un comté majorité que l'on sait. où l'industrie principale est l'amiante. Je M. le Président, je vous signale qu'en voulais lui rappeler le jugement qu'il avait Estrie, nous avons très certainement, au porté le 24 mars 1981, quelque trois moment où je vous parle, franchi une étape semaines avant l'élection. Je vous cite donc importante au niveau de l'économie. Nous au texte une déclaration du député de avons franchi cette étape, qu'on appelait Richmond. Ce n'est pas un candidat péquiste jusqu'à maintenant la consultation, pour et ce n'est pas un député péquiste qui va réaliser ce qu'il est convenu d'appeler vous parler, c'est le député de Richmond. maintenant de la concertation, passer à "Si l'intervention politique du l'action, avec le résultat net que presque gouvernement du Parti québécois est des plus tous les mois naissent des initiatives en positives en ce qui concerne le dossier de Estrie qui vont, effectivement, atteindre l'amiante, et elle peut combler un manque l'objectif que l'on vise et relancer, continuer de fermeté du gouvernement libéral antérieur l'essor économique que déjà l'Estrie a pris. - je pense qu'il en faisait partie - elle a Je signalerai tout simplement, M. le créé un déséquilibre entre la région Président, l'implantation en Estrie d'une d'Asbestos au profit de Thetford." maison régionale de l'industrie qui regroupe C'est peut-être vrai, mais il reste que les intervenants industriels et qui va voilà un jugement rendu par un député d'une demander à ces gens-là une contribution formation politique qui, sous réserve des d'ordre pécuniaire pour leur permettre de se erreurs humaines possibles, jusqu'en dernière bâtir un chez-eux, finalement, où ils pourront instance, et avec la vigueur que l'on sait, a obtenir les renseignements et les services combattu toutes les initiatives dont ils ont besoin pour bien bâtir un gouvernementales en matière d'amiante, sauf dossier, pour acheminer un dossier là où il en période électorale, parce que cela faisait doit l'être, lorsqu'on a le goût de se lancer l'affaire, car, à ce moment, cela pouvait dans la petite ou la moyenne entreprise. rapporter du capital politique. Cette maison régionale de l'industrie, elle Voilà la situation devant laquelle nous est là; elle a été inaugurée et elle est là nous retrouvons en matière d'amiante et pour rester. Il y a toutes sortes d'autres voilà aussi la situation que nous voulons initiatives de cette nature qui ont été quant à nous voir continuer d'évoluer et, lancées en Estrie. Bien sûr, l'objectif des d'une façon plus particulière, en demandant à députés de l'Estrie, c'est de continuer cet ces compagnies propriétaires de richesses essor dont je vous parlais il y a un instant. premières de s'associer à ce phénomène de Quant à moi, M. le Président, en transformation chez nous, et c'est de cette terminant, je voudrais vous réitérer cette façon que nous atteindrons les objectifs que collaboration dont je vous parlais tout à nous visons. l'heure et réitérer aussi à la population du Toujours en Estrie, nous avons été, au comté de Sherbrooke, à mes collègues de la cours du mandat de ce gouvernement, au région et aux électeurs de la réqion de cours du mandat du gouvernement du Parti l'Estrie et du comté de Sherbrooke, québécois, de 1976 à 1981, l'objet de qu'ensemble il nous sera possible de la bâtir décisions qui ont effectivement permis dans cette Estrie et, par voie de conséquence, de plusieurs domaines de relancer des secteurs bâtir le Québec également. industriels que, jusqu'à il y a deux ou trois ans, on appelait secteurs mous et que, Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci. maintenant, on appelle secteurs traditionnels. M. le député de Mégantic-Compton. Que l'on vienne nous dire, par exemple, que cela ne va pas dans le textile! J'enqaqe ceux M. Fabien Bélanger qui auraient l'impression, qui croiraient que, dans le textile, cela ne va pas bien, à aller M. Bélanger: Merci, M. le Président. s'informer à la première source, qui est celle Permettez-moi de profiter de cette première de la compagnie exploitante elle-même. occasion qui m'est offerte depuis ma Depuis que cette taxe a été abolie sur les réélection pour remercier les électeurs de produits textiles, il est facile de constater Mégantic-Compton qui, à nouveau, m'ont fait quel progrès s'est manifesté dans l'industrie confiance pour les représenter à l'Assemblée 125 nationale du Québec. Éditions Héritage. Il a été écrit - on va M. le Président, même si plusieurs de essayer de le trouver - peu importe par qui, mes collègues qui m'ont précédé l'ont fait, il a été écrit... M. le Président, ce livre est j'aimerais à mon tour vous féliciter de votre public. M. Lévesque, que je sache, ne l'a réélection à la présidence ainsi que vos jamais condamné, ne l'a jamais renié. Nous collègues. Nous sommes tous d'accord, du retrouvons, à la question 25: Pourquoi les côté de l'Opposition, pour reconnaître non deux peuples fondateurs du Canada, les seulement votre impartialité, mais aussi Français et les Anglais, héritiers de deux des l'habileté avec laquelle vous présidez nos plus qrandes cultures occidentales, ne débats. pourraient-ils pas former un pays uni et Avant d'évoquer les principales prospère qui deviendrait vite, par l'harmonie préoccupations de ma circonscription de ses rapports internes, un exemple pour le électorale et de commenter le discours monde? inaugural, j'aimerais prendre quelques instants Je vais vous citer maintenant la pour faire le point sur les interventions réponse: Voeu pieux qui risque de ne jamais qu'ont faites certains députés du côté se réaliser, du moins dans la Confédération ministériel. J'ai été scandalisé d'entendre les canadienne. Depuis deux siècles, ces deux déclarations du nouveau député de Vachon peuples, que d'autres appellent fondateurs, disant que le Parti québécois était vivent côte à côte sur cette terre appelée responsable du bon traitement des Canada avec les résultats que l'on connaît. anglophones au Québec. Il a même - merci, Deux siècles doivent suffire à établir la merci - poussé cette farce en prononçant faillite du pacte confédératif. Mais, au fait, presque entièrement son allocution en si les Québécois veulent l'indépendance du anglais. C'est à se demander jusqu'où ce Québec, c'est justement pour en arriver à parti politique peut aller pour tenter de faire vivre en paix avec leur voisin, le Canada bonne figure face à un milieu où il n'aura anglais. jamais la chance de pénétrer. Nous retrouvons en post-scriptum, et là (1.6 h 50) c'est extrêmement intéressant: Si l'histoire Les Québécois anglophones demandent veut dire quelque chose, il n'y a pas deux d'autres mesures que de tels gestes peuples fondateurs au Canada, mais un seul, d'hypocrisie avant de faire confiance à ce le peuple français dont les Québécois sont gouvernement. Je suis persuadé que le issus. Les Anqlais, ce sont, du moins pour la nouveau député de Vachon, surtout avec un partie guébécoise du territoire canadien, des nom anglophone, aura de la difficulté à envahisseurs. Les occupants de 1760... trouver des arguments valables pour expliquer à ses commettants anglophones pourquoi ils M. Payne: M. le Président, en vertu de n'ont même plus la chance ou le privilège de quel article... faire une demande de renouvellement de permis de conduire à l'aide d'une formule M. le Vice-Président (M. Jolivet): M. le bilingue. Ces anglophones, M. le Président, député de Vachon. Un instant, M. le député. ou ces groupes ethniques, ont encore à la Sachant que vous allez soulever une question mémoire les déclarations des membres du de privilège, je tiens simplement à vous faire gouvernement, y compris le premier ministre, remarguer que vous aurez cette occasion, en M. René Lévesque, qui, durant la campaqne vertu de l'article 96, de le faire après que électorale, ont catalogué ces groupes le député qui a la parole aura terminé son ethniques, faisant d'eux des Québécois de discours. deuxième ordre. Si nous nous référons au petit livre M. Charron: M. le Président, je bleu, intitulé Référendum de René Lévesque voudrais vous indiquer tout de suite que ce - je crois qu'au Québec, il n'y a qu'un René que le député de Vachon a l'intention de Lévesque - publié par les Éditions Héritage, faire n'est pas de rétablir les faits par de Montréal, fin de l'année 1979, nous rapport à l'interprétation de ce qu'il a dit; retrouvons, aux pages 36 et 37, des en ces circonstances, il utiliserait l'article déclarations plutôt frappantes, concernant ces 96; mais, dans les circonstances, il s'aqit anglophones. Dans l'intérêt du nouveau vraiment d'une question de privilège, député et des autres nouveaux députés du puisqu'on lui a imputé des motifs à son côté ministériel, j'aimerais en citer quelques comportement de la semaine dernière et, en passages. Ce petit bouquin est intitulé: conséquence, l'article 49, deuxièmement, Référendum de René Lévesque, comme je prévoit qu'il doit soulever la question l'ai mentionné, et a été édité à Montréal, à immédiatement. la fin de l'année 1979. M. Pagé: Oui, vous avez statué, en Une voix: Par qui? vertu de l'article 96, que, lorsqu'un député veut apporter une correction de fait ou M. Bélanger: Je vais vous le dire, mon soulever une question de fait personnel, il cher monsieur, pas de problème. Par les doit la soulever immédiatement, en vertu de 126 l'article 96, après que l'intervenant, qui fait partielles et des élections qénérales. l'objet de la question de privilège, a terminé, Au moment où je vous parle, M. le ou encore il peut demander le consentement Président, le problème demeure entier. à l'intervenant. Or, dans les circonstances, Encore une fois, je ne suis pas persuadé que M. le Président, le député de Mégantic- les travailleurs et les familles d'East-Angus Compton devrait continuer son intervention le trouvent si magnifique que cela, le et si, par la suite, le député de Vachon croit programme de M. Bérubé. opportun de soulever une question de J'ai également écouté le député de privilège, il le fera, mais uniquement à ce Deux-Montagnes nous faire état d'un moment-là. programme de restauration qu'a mis au point le gouvernement actuel, le fameux Le Vice-Président (M. Jolivet): Si j'ai programme Loginove, qui a été annoncé avec interprété l'article 96, c'est que j'ai eu un qrand éclat en 1979, mais qui, à ce jour, l'occasion, dans bien des circonstances, de n'a même pas encore démarré. bien distinguer entre l'article 49 et l'article M. le Président, ce n'est certes pas 96. Jusqu'à maintenant, dans le discours avec la restauration de l'édifice connu sous prononcé par le député de Mégantic- le nom de la "Grande Passe" à Montréal, où Compton, j'ai cru comprendre que c'est en M. Cyr a obtenu des contrats sans aucune référence au discours prononcé la semaine soumission, que les Québécois vont faire dernière par le député de Vachon, ce qui me confiance au gouvernement dans son semble être l'intervention que le député de programme de rénovation. Vachon veut faire, c'est ce que j'ai compris. Un autre fait que j'aimerais porter à Il me fait signe que oui, à ce moment-ci. Je votre attention, M. le Président, c'est l'aide lui indique donc, en vertu de l'article 96, qu'apporte le gouvernement pour l'isolation qu'il pourra le faire à la suite de des maisons. J'ai ici, je crois, un exemple l'intervention du député de Mégantic- très frappant. Un de mes commettants a fait Compton. des travaux d'isolation à sa propriété pour la M. le député de Mégantic-Compton. somme de 992 $, au début du mois d'octobre 1980. Il adressa donc une demande de M. Bélanger: Merci, M. le Président. subvention au gouvernement fédéral et, deux J'étais certain de votre décision. Je vais semaines plus tard, il recevait un chèque de répéter, pour le nouveau député de Vachon 392 $. et tous les députés, de quelle façon votre Il demande également une subvention au chef parle des Anglais. ministère de l'Énergie et des Ressources du Je vais citer le post-scriptum au Québec. Je peux d'ailleurs vous citer son complet: Si l'histoire veut dire guelgue numéro de dossier, soit 057-476. La chose, il n'y a pas deux peuples fondateurs subvention lui fut accordée à la mi- du Canada, mais un seul, le peuple français décembre, donc approximativement deux mois dont les Québécois sont issus. Les Anglais, après sa demande, après avoir dû ce sont, du moins pour la partie québécoise communiquer à plusieurs reprises avec les du territoire canadien, des envahisseurs, des fonctionnaires, remplir occasionnellement un occupants. 1760 ne fut pas pour nos pères un paquet de formules. Il a finalement reçu un acte de fondation, mais un acte d'invasion magnifigue chèque du gouvernement du armée. Québec, et je vous cite la somme aussi, M. Je crois que le nouveau député de le Président: 5 $. Vachon aurait avantage, si jamais la chose Je ferai donc remarquer au député de est possible, à s'asseoir avec son chef et Deux-Montagnes qu'avant de faire l'éloqe de discuter. certains programmes, lui aussi aurait J'ai écouté aussi le député de Lac- avantage à se renseigner auprès de son Saint-Jean vanter les mérites du programme gouvernement. conjoint fédéral-provincial en ce qui concerne M. le Président, j'ai écouté avec grand la modernisation des usines de pâtes et intérêt le message inaugural prononcé par le papiers. Selon cet honorable député, ce premier ministre M. Lévesque. Deux points programme fut tellement couronné de succès en particulier ont attiré mon attention, soit qu'on l'a surnommé le programme Bérubé. l'habitation et la modernisation des usines de M. le Président, je ne suis pas pâtes et papiers, deux mesures gui devraient convaincu que les résidents de la Matapédia être favorables au comté que j'ai l'honneur sont si satisfaits que cela du magnifique de représenter. Mais j'espère que ces programme Bérubé. J'ai dans mon comté, dernières ne seront pas des voeux pieux et comme l'a mentionné le ministre du Revenu, que le gouvernement tentera de les rendre nouveau député de Sherbrooke, l'usine effectives dans le plus bref délai possible. Domtar, d'East-Angus, gui demande de l'aide (17 heures) pour la modernisation de ses installations, Je suis davantage privilégié puisgue ces pour assurer la survie de l'usine. Et tout ce deux mesures que je viens de mentionner qu'a fait ce cher M. Bérubé se résume à des font partie des dossiers spéciaux que m'a promesses faites à la veille des élections confiés le chef du Parti libéral, M. Claude 127

Ryan. vertigineuse au Québec. Je veux également informer le nouveau Je trouve inconcevable qu'un ministre des Transports que les réseaux gouvernement gui se dit favorable aux routiers demandent une attention particulière travailleurs puisse adopter de telles mesures dans Mégantic-Compton. J'ai récemment pris discriminatoires. C'est à se demander si ce connaissance d'une déclaration dans laquelle gouvernement ne se dit sympathique aux il disait ne pas trouver normal que des travailleurs que pour en retirer des avantages résidents du Québec doivent, à chaque électoraux. printemps, attacher le tracteur de ferme en En terminant, M. le Président, avant de la voiture pour se rendre à leur permettez-moi d'exprimer à nouveau ma domicile. Malheureusement, ce fut le cas gratitude aux électeurs de mon comté. Je dans Mégantic-Compton en février et en veux les assurer que j'aurai constamment mars dernier. J'entends donc faire des présente à la mémoire la confiance qu'ils représentations très fermes à ce sujet pour m'ont manifestée, et ce à deux reprises que, dès le printemps prochain, une telle consécutives. Merci, M. le Président. situation ne puisse se produire à nouveau. M. le Président, je ne voudrais pas Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le commenter le programme d'accession à la député de Vachon. propriété. Nous aurons la chance, d'ici quelques jours, d'en discuter en deuxième M. Payne: Oui, M. le Président, c'est lecture et en commission parlementaire, mais une question de privilège en vertu de je peux déjà vous dire que l'Association l'article 50. provinciale des constructeurs du Québec a de C'est qu'à titre de député, je trouve forts doutes au sujet de ce programme. On a déplorables les propos de mon collègue du peine à différencier si c'est une politique Parti libéral d'en face, qui déplore le fait nataliste ou vraiment pour faciliter l'accès à que moi, anglophone, j'ai utilisé quelques la propriété; on y reviendra un peu plus tard, mots en anglais, ce qu'il a considéré comme M. le Président. une farce. Tel que je l'ai mentionné, mes principales préoccupations pour ce nouveau M. Bélanger: Question de règlement, M. mandat seront donc, tout d'abord, la le Président. modernisation de l'usine Domtar d'East- Angus, pour que ses familles et ses Le Vice-Président (M. Jolivet): Je travailleurs retrouvent une sécurité m'excuse, M. le député de Mégantic- essentielle à tout être humain. Compton, je voudrais savoir en vertu de quoi En deuxième lieu, je me soucierai de vous voulez intervenir. l'approvisionnement en bois pour toutes les scieries du comté de Mégantic-Compton. Je M. Bélanger: Sur une question de veux vous informer, M. le Président, que règlement, M. le Président. S'il faut qu'à certaines d'entre elles sont menacées de chaque fois que les députés... fermeture pour la bonne et simple raison que l'approvisionnement est devenu, sinon Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le impossible, en tout cas très difficile avec député, je comprends très bien votre l'arrivée au pouvoir de ce gouvernement. position, mais je dois vous dire qu'en vertu Je tenterai également de convaincre le de l'article 96 du règlement, un député qui, à nouveau ministre des Communications de partir de propos qui ont été dits lors de mon l'importance d'ériger une tour émettrice pour discours, croit avoir été lésé par les paroles Radio-Québec sur le mont Mégantic ou, tout d'un autre député en cette Chambre a le au moins, une tour de retransmission. pouvoir de s'expliquer et de rétablir les Les résidents de Mégantic-Compton sont faits. M. le député de... des résidents à part entière au Québec et cette société appartient à tous les M. Pagé: M. le Président... Québécois. Je ne vois pas pourquoi mes électeurs en seraient pénalisés. Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le Un autre dossier qui m'a été confié, M. whip du Parti libéral. le Président, c'est le placement si contesté dans le domaine de la construction. Je M. Pagé: ...sur le même sujet, vous m'efforcerai de faire comprendre au conviendrez cependant que la réplique qui est gouvernement qu'une telle situation ne peut permise en vertu de l'article 96 au député persister; 20% à 25% des commettants qui se qui se sent concerné par une déclaration d'un présentent à mes bureaux de comté sont autre collèque ne doit pas amener un débat. justement des jeunes travailleurs ou des Elle doit se limiter strictement et moins jeunes qui n'ont pas eu la chance de uniquement à rétablir les faits. travailler à la construction durant les dernières années, tout simplement parce que M. Payne: M. le Président, je... les mises en chantier ont connu une chute 128

Le Vice-Président (M. Jolivet): S'il vous Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci. plaît! J'ai bien compris jusqu'à maintenant M. le député de Bourassa, votre intervention. que c'était ce que le député de Vachon était en train de faire. M. le député de Vachon, M. Patrice Laplante vous avez la parole. M. Laplante: Merci, M. le Président. Au M. Payne: Pour rétablir brièvement les début, je laisserai à la population le soin de faits, M. le Président. Je proteste aussi en juqer l'intervention raciste du député de vertu de l'article 50 qui dit qu'un député Mégantic-Compton, car vous avez là un "doit se borner à protester et à rétablir les exemple très juste de la propagande que le faits." Je déplore le fait que le député de Parti libéral a faite durant la campagne Mégantic-Compton, faisant référence à mes électorale afin d'essayer de diviser premiers propos en anqlais la semaine passée, francophones, groupes ethniques et a dit que c'était effectivement une farce. À anglophones. titre de membre de ce côté de l'Assemblée nationale, je trouve cela tout à fait normal, Une voix: C'est vrai. acceptable et raisonnable, au moins pour le parti ministériel du Québec. Si le Parti M. Laplante: Je l'ai vécu, M. le libéral préfère, lui, se moquer des Québécois Président, dans le comté de Jeanne-Mance, anqlophones, qu'il continue. Je rétablis ainsi tout près du mien. Je l'ai vécu dans le les faits. comté de Viger. Je l'ai vécu dans le comté de Viau et je l'ai vécu dans mon comté, M. Pagé: M. le Président, question de Bourassa, où il y a une forte proportion d'un privilèqe. groupe ethnique italien. Malgré tout, je dois remercier cette population ethnique, Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le francophone et de toutes les catégories de whip du Parti libéral, de l'Opposition, tout à m'avoir fait confiance pour un autre mandat. l'heure, vous avez bien voulu dire qu'il ne Le plus bel hommage que j'ai reçu, M. fallait pas qu'une question de privilège... le Président, je l'ai reçu, je crois, en octobre 1980; il y avait des rumeurs Une voix: Provoque de débat. d'élections à ce moment-là et le Parti libéral cherchait des candidats à présenter Le Vice-Président (M. Jolivet): dans le comté de Rourassa. Il y avait une ...provoque de débat. J'aimerais, si vous grande dame que j'avais battue en 1976. En aviez cependant une question de privilège, octobre, on m'a rapporté, après lui avoir que ce soit vraiment une question de demandé si elle accepterait l'investiture du privilège. comté de Bourassa, que sa réponse aurait été: M. Laplante a très bien fait son devoir. M. Pagé: M. le Président, d'ailleurs, la mise en garde que j'ai faite tantôt, c'était Une voix: Quand on ne le sait pas, on pour prévenir le député. Ce qu'il a fait, ne le dit pas. c'est que, dans sa question de privilège, il a (17 h 10) attaqué notre formation politique. J'ai le M. Laplante: S'il a été capable de me droit, à ce moment-ci, de soulever une battre en 1976, il sera capable de me battre question de privilège et de porter à votre en 1980. attention... Pourriez-vous, M. le Président, les rappeler à l'ordre? Mme Bacon: Question de privilège, M. le Président. Le Vice-Président (M. Jolivet): Allez! Allez! Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député, question de privilège de la part de la M. Pagé: Merci. J'ai le droit, au nom députée de Chomedey. Mme la députée de de la formation politique que je représente, Chomedey. de faire part à l'Assemblée, au public, à ceux qui ont entendu les propos du député de Mme Bacon: M. le Président, jamais je Vachon que pas du tout, mais pas du tout le n'ai prononcé de telles paroles et j'aimerais député de Mégantic-Compton n'a pu utiliser bien que le député de Bourassa ait au de tels termes. Si le député de Vachon a moins... mal compris, mal interprété, le problème n'est pas de notre côté, mais il est bien de Des voix: Oh! Ohl son côté à lui. Ce n'est pas notre faute si vous avez mal interprété les propos du Mme Bacon: Qu'il dise au moins la député de Mégantic-Compton. vérité. Il a dit des paroles que je n'ai jamais prononcées et que je ne prononcerai jamais. Des voix: Ah! Une voix: Parce que vous le 129 connaissez? Une voix: Point-virgule!

Mme Bacon: Je le connais trop et je M. Laplante: Dans des domaines plus n'aurai jamais envie de prononcer de telles vastes, j'entendais la députée de L'Acadie paroles. essayer de parler de transparence, essayer de s'apitoyer sur les personnes âgées. Elle aurait Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci. dû consulter son collègue et ancien ministre M. le député de Bourassa. des Affaires sociales, le député de Saint- Laurent. Elle aurait pu apprendre de quoi on M. Laplante: C'est peut-être exact, M. parle lorsqu'on parle de transparence, le Président; tout de même, j'aurais aimé lorsqu'on parle de dossiers passés à la l'avoir comme adversaire dans le comté de vapeur. Le 21 octobre 1976 - si vous vous Bourassa, mais elle a préféré un comté sûr, souvenez bien, l'élection a eu lieu le 15 le comté de Chomedey. novembre 1976 - un dossier, le rapport du comité de travail sur la qualité de la vie des Mme Bacon: Je n'ai pas peur... personnes âgées, a été passé à la vapeur pour essayer de faire miroiter aux personnes M. Laplante: À la dernière minute. âqées une politique globale au Québec. Il y a eu des gens honnêtes qui ont collaboré à ce Le Vice-Président (M. Jolivet): S'il vous dossier. Il y a eu un mandat d'accordé le 25 plaît: mars 1976 pour que ce soit terminé en décembre 1976. Le dossier n'étant pas M. Laplante: En m'adressant à mes terminé, on a alors commandé un dossier, concitoyens du comté de Bourassa, je tiens à pour en faire un élément de travail, un mentionner que, depuis quatre ans et demi, élément de promesses, lors de l'élection de j'ai travaillé dans leur intérêt en essayant de 1976. On a pris le dossier à la hâte pour répondre aux différents besoins du comté essayer de le faire avaler aux Québécois. comme, par exemple, les 6 000 000 % de Mais il y a eu des fonctionnaires qui étaient l'hôpital Fleury, le dossier du transport. honnêtes à l'intérieur de cela. Il y a même Plusieurs millions ont aussi été distribués une lettre d'un fonctionnaire qui dit: Je suis dans les HLM, dans les centres d'accueil et dans la pénible situation d'avoir à me pour les autres politiques, en collaboration désister du rapport du comité de travail sur avec la ville de Montréal-Nord. la qualité de vie des personnes âgées pour L'enqaqement que je prends différentes raisons. Une de ces raisons était actuellement vis-à-vis des citoyens du comté justement d'avoir essayé de passer aux de Rourassa est celui de continuer le travail Québécois du troisième âge un dossier qui déjà amorcé, de continuer aussi le dossier de n'était pas apte à passer. l'hôpital Fleury. Malgré les 6 000 000 $ engagés actuellement, il y a une volonté très Une voix: C'est effrayant! ferme de ma part de ramener l'hôpital Fleury à ce qu'il était, comme institution, M. Laplante: Si j'avais le temps, je dans les années soixante, soixante-dix. Je me pourrais vous lire des recommandations de ce suis aussi engagé à agrandir encore l'hôpital dossier, toutes les recommandations. Dans la Fleury pour qu'il comprenne un centre plupart, on dit qu'il faut former des comités, psychiatrique externe. il faut encore étudier, mais on voulait avoir Vous avez aussi ce qui concerne le des promesses fermes à ce moment. On parle quartier Ahuntsic, l'île de la Visitation et le de la situation des personnes âqées au parc régional, sur Récollet, où les travaux, Québec d'une façon dédaigneuse dans selon la Communauté urbaine de Montréal, l'Opposition. débuteront cette année, et d'autres grands Or, il faut se rappeler qu'en 1976, projets, tels qu'un centre culturel de lorsque le Parti québécois est arrivé au Montréal-Nord, J'espère pouvoir travailler en pouvoir, on a regardé ce qui se passait dans étroite collaboration avec le maire de les hôpitaux. Le ministre du temps avait Montréal-Nord même si on ne partage pas accordé 10% des lits des hôpitaux aux cas les mêmes idées politiques. chroniques, aux malades du troisième âge. Un autre dossier devrait être terminé Mais, à notre surprise, ce n'était plus 10% actuellement, mais la politique a eu le qu'il y avait. Certains hôpitaux étaient dessus sur ce dossier: le pont Pie-IX. C'est occupés à 40% par ces malades. un dossier vieux de 18 ans. Le maire de Mais, de 1970 à 1976, qu'est-ce que le Montréal-Nord, après un engagement oral Parti libéral a fait? Certainement, vous avez ferme avec l'ancien ministre des Transports, fait du travail. Je ne dis pas que tout a été a préféré garder ce dossier pour en faire une négatif. Mais vous avez acheté des campagne électorale. J'espère que la petite institutions, par exemple, pour, après cela, politique va finir et qu'on réussira à faire de la rénovation à même ces lits, si concrétiser ce projet. bien que dans les trois dernières années, de 1973 à 1976, il n'y a eu que 42 lits 130 nouveaux dans le secteur des affaires conséquence, on n'aurait pas besoin de cette sociales pour les personnes âgées. C'est ce multitude... Je pense que, depuis le début du qui s'est passé. débat sur le discours inaugural, quand ce n'était pas lui qui s'occupait de se mêler de Mme Lavoie-Roux: C'est faux! ce qui ne le regarde pas, le débat a eu une allure que, je pense, vous avez appréciée Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le vous-mêmes. Depuis le début de la séance, à plusieurs reprises, il a essayé de se mettre député... en évidence au cours des interventions mêmes de ses propres députés; dans les Mme Lavoie-Roux: M. le Président. circonstances, je pense que vous devriez le ramener à l'ordre. Le Vice-Président (M. Jolivet): Mme la députée, un instant! M. Pagé: En vertu de quoi? Mme Lavoie-Roux: Question de privilège. M. le député de Bourassa vient Une voix: En vertu de quoi, ces d'induire la Chambre en erreur. interventions?

Le Vice-Président (M. Jolivet): Je Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le m'excuse, madame. Je voudrais bien que ce député de Bourassa. soit une question de privilège. Mme la députée de L'Acadie. M. Laplante: Merci, M. le Président. Il y a des choses qui font mal. C'est vrai. Je Mme Lavoie-Roux: M. le Président, le ne peux pas non plus blâmer la députée de député de Bourassa vient d'induire cette L'Acadie de ne pas avoir été ici avant 1976. Chambre en erreur, quand il a dit qu'il n'y a C'est qu'on s'est connu probablement avant, eu que 42 lits créés pour les personnes mais dans un autre milieu. âgées, sous l'administration libérale. J'ai eu Pour en revenir, M. le Président, aux l'occasion de réfuter tant et plus cette lits affirmation; d'ailleurs, par la suite, le ministre des Affaires sociales lui-même n'a Des voix: Ah! Ah! jamais nié ma rectification. Je pense que les (17 h 20) députés de cette Chambre ont la M. Laplante: C'est un bon lapsus. responsabilité d'informer la population Pour en revenir à la place consacrée correctement et non pas d'une façon erronée, aux personnes âgées dans le milieu même pour se faire du capital politique. hospitalier... C'est ce qui a fait que le gouvernement a été dans l'obligation de Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le consacrer près de 200 000 000 $ de béton député de Bourassa. afin de construire 69 centres d'accueil au Québec, pour créer environ 4500 places. M. Laplante: M. le Président, je répète Mme la députée de L'Acadie, depuis le ce que j'ai dit tout à l'heure: 42 lits début de mon discours que vous ronronnez à nouveaux dans les trois dernières années. l'arrière, si vous avez envie de parler de C'est la vérité que je dis là, elle a été nouveau, demandez donc la permission à un confirmée par l'ancien ministre des Affaires de vos collègues pour qu'il vous donne sa sociales et je le réaffirme ici dans cette place pour répondre à ce que j'ai à dire. Chambre. Si bien... C'est un petit peu ce qu'elle fait chaque fois que quelqu'un dit... Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député de Bourassa, question de règlement, Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le de la part du whip de l'Opposition. député de Bourassa, je voudrais bien vous permettre d'obtenir votre droit de parole en M. Pagé: M. le Président, est-ce que vertu de l'article 100. Depuis le début de c'est le cas, est-ce que c'est le vrai sens de l'après-midi, cela va bien. Je sais qu'il est notre règlement que, lors de la réplique au 17 h 20. discours inaugural, un député peut dire n'importe quoi? Si c'est le cas, je pense M. Paradis: ... qu'on en a là une preuve éclatante. Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député de Brome-Missisquoi, s'il vous plaît! leader du gouvernement. Chacun a droit de parole en cette Chambre et j'aimerais bien que le député de M. Charron: Sur la question de Bourassa puisse le faire dans le calme, règlement. Je m'aperçois que le député de comme cela a été le cas jusqu'à maintenant. Portneuf a perdu plusieurs milliers de votes, M. le député de Bourassa. mais il n'a rien perdu de son arrogance. En 131

M. Laplante: Merci, M. le Président. faire une politique autour de cela, mais sans Cela nous a amenés à construire 69 idées, par exemple, rien de constructif au centres d'accueil pour ces personnes. Certes, bout de cela. La même manipulation, vous on ne vous fera pas accroire - et on ne l'a l'avez faite chez les personnes âgées par un pas fait non plus durant la campagne banquet la veille des élections; 700 à 800 électorale - que le problème des urgences personnes âgées ont été manipulées. C'est ce est réglé. C'est faux. Lorsqu'on est arrivé au qui s'est fait. pouvoir, en 1976, on était presque 20 ans en Par contre, les gens de Bourassa sont arrière dans ce domaine. C'est ce qui nous a des gens intelligents. Ils ont compris dans un amenés à dépenser ces 200 000 000 $. premier discours - tout se suivait dans Aujourd'hui, on peut vous dire qu'avec un l'image du Parti libéral - alors que le chef autre ajout de 150 000 000 $ dans les trois du Parti libéral était là, où on a dit: II faut années qui vont venir, on pourra parler des se débarrasser de Laplante, c'est seulement urgences, le problème sera réglé à ce un petit boucher. Vous aviez des haut-le- moment-là. coeur sur tout ce qui s'appelait ouvrier. Eux, ils se sont promenés. J'ai eu C'est cela que vous avez fait et c'est cela l'honneur d'avoir ce qu'on a appelé le plus que vous continuez de faire. C'est pour cela gros candidat du Parti libéral dans mon que, tout à l'heure, le député de Mégantic- comté. C'était supposé. On l'a même nommé Compton a essayé de continuer la division ministre des Affaires sociales avant entre anglophones et francophones, ce qui l'élection. C'était drôle à voir. C'est le seul peut se faire, ici au Québec. Vous avez peur député de l'Opposition, le seul candidat de que les groupes ethniques comprennent une l'Opposition à qui on a dit: Toi, Ti-Gus, tu fois pour toutes ce qu'est le Québec vas être mon prochain ministre des Affaires français. Lorsqu'ils l'auront compris, les sociales. C'était comique à voir dans le portes ne seront jamais assez grandes pour comté. Il n'a pas eu la décence d'essayer que vous, libéraux, puissiez en sortir, parce d'activer, d'essayer de déborder dans des que vous vous couchez dans les portes, je idées nouvelles, d'essayer de créer un suis certain de cela. Les groupes ethniques programme pour les besoins d'un comté commencent à en avoir assez... ouvrier; mais qu'est-ce qu'il a essayé de détruire, par exemple! Dieu que la population M. Gratton: Question de règlement, M. a été fine au Québec d'avoir qardé le Parti le Président. québécois au pouvoir! Le même homme a essayé de détruire Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le la crédibilité qui pouvait exister à l'hôpital député, malheureusement, une autre question Fleury. C'est une honte, ce que je vais vous de règlement de la part du député de conter là. Je vous le dis à vous autres, Gatineau. libéraux, les actions que vous avez faites dans ce milieu. On fait remplir l'urgence Une voix: Malheureusement? volontairement, corridors pleins, le candidat du Parti libéral était à l'intérieur de cet M. Gratton: M. le Président, je ne hôpital et, par malheur, le député est arrivé, pense pas que ce soit malheureux que je le candidat péquiste. Je dis que c'est la vous demande de faire respecter le main de Dieu qui m'a envoyé là cette rèqlement qui exige qu'un député s'adresse journée-là! Une infirmière vient me dire à au président et non pas directement aux l'oreille: M. Laplante, vous avez affaire à un membres de cette Assemblée. coup monté. Par vous autres! Ce sont les mêmes politiques, madame, que quand vous Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le étiez dans le comté aussi. Vous êtes encore député de Bourassa, vous avez compris le chez les libéraux. À ma grande honte, je suis messaqe? arrivé à l'urgence. J'ai demandé des explications. C'est vrai que je me suis M. Laplante: J'ai compris le message, choqué. Quinze minutes après que Laplante M. le Président, et j'espère qu'en vous eut quitté l'hôpital Fleury, par exemple, tous regardant, ils vont suivre mon doigt qui, les malades étaient remontés aux étages. parfois, peut crochir. C'est ça! M. le Président, la volonté du gouvernement, la volonté du Parti québécois, Une voix: Oui, mais vous, vous n'étiez c'est qu'il y ait une alliance entre tous les pas guéri! Québécois. On ne veut pas de discrimination entre nous, on veut que chacun de ces Des voix: Ah! Ah! groupes ethniques se sente participant aux politiques du Québec; c'est cela qu'on veut M. Laplante: Oui, c'est drôle, lorsqu'on dans notre coeur. On ne veut pas que ce soit parle des malades. C'est drôle lorsqu'on parle un maudit Italien, un maudit Juif, un maudit de la manipulation des malades. Vous criez ci, un maudit ça, ce n'est pas ça qu'on veut. au sujet des urgences. Vous avez essayé de On a une économie à préparer ici au 132

Québec, on a un pays à fonder, on veut que son comté et sa région au cours des quatre chacun d'eux puisse y participer, et je suis années précédentes. certain qu'avec les années... On sera Je voudrais profiter de l'occasion aussi, patients, on ne le sera pas d'une façon M. le Président, étant donné que je démagogue, d'une façon raciste, on le sera m'adresse à tous les Québécois et avec une compréhension de ces qens. Québécoises du Québec, pour les inviter à la D'ailleurs, on a commencé. finale des Jeux du Québec qui sera présentée La députée de L'Acadie, qui essayait de à Hull du 12 au 23 août 1981. Je voudrais s'emparer du centre d'accueil, devrait profiter de cette occasion, M. le Président, s'informer de ce qu'était le projet du centre pour inviter mes collègues de l'Assemblée Colombo; la communauté italienne comprend nationale, et plus particulièrement ceux du très bien ce que je dis. Je conseille à la Parti québécois, à venir connaître la région députée de L'Acadie de s'informer de ce de l'Outaouais et à venir voir que le qu'était le centre Colombo - on l'a mis au gouvernement fédéral, qui est à côté de chez panier, ce n'est pas pour rien - elle aurait nous, n'est pas si méchant que ça. peut-être des réponses à ce moment-là. À la Je lisais dans les journaux, il y a communauté italienne, pour les femmes, quelques semaines, que l'ex-députée avait qu'est-ce qu'on a fait? Un groupe de femmes décidé de prendre quelques semaines de a formé une association pour tenter de faire vacances et avait rencontré le premier des échanges culturels à partir de ministre, M. Lévesque, pour lui mentionner l'apprentissage du français. Il y a d'autres qu'elle était inquiète pour l'Outaouais - M. programmes. Le ministère de l'Immigration a le Président, je dois vous avouer que nous fourni tout près de 100 000 $ pour ces n'avons plus d'inquiétude dans l'Outaouais programmes. C'est cela qu'on a fait. On a québécois si ce n'est pour les autres comtés aidé les loisirs dans la communauté pour près du Québec qui n'ont pas encore compris - de 100 000 $, à partir des courses de parce qu'il n'y avait aucun représentant du cyclistes, des jeux de soccer, des loisirs à Parti québécois dans l'Outaouais québécois. Il l'intérieur. Pour les personnes âgées, ç'a été y en avait deux avant le ]3 avril et ils ne la même chose. On continuera de faire le se parlaient pas, M. le Président. devoir que chaque Québécois doit faire, soit Mais ce qui m'a surpris, c'est de voir de considérer toute la population du Québec ceci dans les journaux - et je cite le Droit sur un même pied d'égalité. du 22 mai 1981 - "Même si les cinq députés En terminant, le plus grand désir que libéraux de l'Outaouais ne veulent pas de j'exprime en cette Chambre, c'est que nos représentation parallèle, il y en aura une groupes ethniques comprennent que le Québec quand même." Cela vient du bureau du est à eux comme il est à moi. Je vous premier ministre, M. Lévesque. Le porte- remercie, M. le Président. parole a indiqué que ça prenait nécessairement quelqu'un de spécialisé dans Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci. les dossiers de l'Outaouais pour les faire M. le député de Hull. valoir auprès des grands argentiers. (17 h 10) Je voudrais qu'on nous fasse une faveur dans l'Outaouais et qu'on n'affecte pas de M. Gilles Rocheleau ministre à nos problèmes parce qu'habituelle- ment les solutions qu'on nous offre nous M. Rocheleau: M. le Président, créent des problèmes. Je voudrais, permettez-moi avant de commencer de vous d'autre part, mentionner à nos collègues les offrir toute ma collaboration. Je voudrais problèmes que nous avons vécus de 1976 à immédiatement apporter certains correctifs à 1981 avec l'ex-députée et ministre des ce que le député de Bourassa vient de Travaux publics du gouvernement. Je mentionner au cours de son allocution. Je considère, M. le Président, que nous avons eu trouve un peu malheureuse l'attitude du par le passé une députée qui a fait du tort, député de Bourassa, M. le Président, et j'ai et énormément de tort, à l'Outaouais simplement un commentaire à faire, entre québécois et plus particulièrement au comté autres. Tantôt, il mentionnait qu'il était allé de Hull; une députée qui a bloqué à l'hôpital à l'urgence; il aurait dû y rester, systématiquement plusieurs engagements, M. le Président. plusieurs programmes acceptés à l'intérieur Je voudrais remercier les électeurs et du plan directeur de la ville de Hull. Il électrices du comté de Hull qui m'ont permis s'agit de programmes avec le gouvernement d'être le nouveau député de Hull et de les fédéral qui auraient permis des investisse- représenter à l'Assemblée nationale. En ments importants dans le comté passant, M. le Président, on m'avait prêté un de Hull, d'une part, et dans l'Outaouais des slogans du Parti québécois, c'est-à-dire québécois, entre autres, un parc linéaire pour celui-ci: On l'aime, on le garde à la mairie. lequel le gouvernement du Québec, par Mais les électeurs et électrices du comté de l'entremise de la députée de l'époque, a Hull ont jugé opportun de remplacer la bloqué une cession d'un terrain, c'est-à-dire députée, l'ex-députée plutôt, qui a mal servi une parcelle de terrain, empêchant la 133 construction de ce parc linéaire, empêchant connaître une assimilation assez rapide, je la création de "jobs" pour nos travailleurs qui veux simplement rappeler quelques brins actuellement en manquent. On s'est permis d'histoire, M. le Président, et vous dire que, aussi, au cours des dernières années, de lors de la fondation de Hull, en 1800, Hull bloquer les aménagements du ruisseau de la était composée de 90% d'anqlophones et Brasserie, toujours à l'intérieur du comté de qu'en 1981 Hull est composée de 92% de Hull, parce que c'était aménagé par la francophones. Commission de la capitale nationale, encore Je voudrais vous mentionner une lettre là, un organisme du gouvernement fédéral qui que le président du Conseil régional de la dépensait l'argent de tous les Canadiens du culture de l'Outaouais, très bon ami du Parti côté québécois. On a même pu, à un moment guébécois, écrivait au ministre des Affaires donné, bloquer certains échanges entre la culturelles, le 14 mai dernier. 11 mentionnait, ville de Hull et la commission scolaire entre autres, l'absence coûteuse du ministère Outaouais-Hull, échanges de terrains et de des Affaires culturelles du Québec en propriétés, simplement pour faire un blocage Outaouais. "Le premier sujet est lié à systématigue à l'égard du conseil municipal l'incohérence et parfois à l'absurdité des gui pourtant avait offert toute sa politiques de subventions du ministère des collaboration à la ministre de l'époque et Affaires culturelles." Je suis totalement en députée du comté à la suite de son élection accord avec le président du Conseil régional au mois de novembre 1976. de la culture de l'Outaouais et je lui Quand on parle d'affecter certains apporterai mon entière collaboration et mon ministres dans l'Outaouais québécois, on en a concours au cours des prochaines années. eu des échantillons au cours des dernières Je voudrais, M. le Président, vous années. Entre autres, le ministre qui était parler quelque peu des principaux objectifs aux Affaires municipales, M. Tardif, et le pour le comté de Hull, c'est-à-dire ministre des Affaires intergouvernementales. poursuivre les programmes avec le En passant, je fais maintenant partie de la gouvernement fédéral. J'espère avoir toute la commission parlementaire des affaires compréhension du ministre des Affaires in- intergouvemementales et j'aurai sûrement tergouvernementales dans le but de régler les l'occasion de rencontrer le ministre des quelques dossiers que nous avions confiés à Affaires intergouvemementales pour lui l'ex-députée et ministre des Travaux publics expliquer un peu plus ce qu'est l'Outaouais et pour lesquels on a créé tellement de québécois du côté de l'Outaouais et de ses confusion et d'ambiguïté qu'on a failli en cinq comtés et lui démontrer les avantaqes perdre le contenant et les contenus. que nous avons à l'intérieur de la région de J'aimerais que nous poursuivions les la capitale nationale, information gui semble aménagements des abords du ruisseau de la manguer à nos collègues de l'Assemblée Brasserie, des investissements importants de nationale. la commission de la capitale nationale dont Quand on nous parle de nous affecter la ville de Hull, malheureusement, à des ministres pour s'occuper de nous, je l'intérieur de ses programmes et plus voudrais simplement faire allusion à la Loi particulièrement de son programme triennal sur la Législature, article 6. Je me suis d'investissement, ne peut se payer le luxe. permis de commencer à apprendre certains Je voudrais que l'on complète le protocole documents et j'espère que mes collègues d'entente qui va permettre l'aménaqement du pourront faire la même chose. L'article 6 parc linéaire, un parc qui se situe à mentionne que chacune des circonscriptions l'intérieur des limites de l'île de Hull et qui électorales établies conformément à la Loi va desservir en totalité des projets ou des sur la division territoriale constitue un programmes qui nous ont permis de faire de collège électoral et envoie un député pour la l'amélioration de quartier ou de la représenter à l'Assemblée nationale. Dans restauration. l'Outaouais guébécois, vous avez cinq députés Nous souhaiterions voir notre réseau gui vont faire leur "job" et, ne vous en routier se compléter en d'autres moments faites pas, nous offrons à l'avance notre qu'à la veille des élections. Nous avons un collaboration au gouvernement; nous réseau routier local pour lequel le demandons, d'autre part, d'avoir sa gouvernement précédant celui-ci avait fait collaboration aussi en ce qui concerne les des expropriations au cours des années 1973 différents dossiers qui traitent de l'Outaouais et avait commencé à faire des travaux de québécois. construction qui se sont arrêtés (17 h 40) malheureusement en 1976. Je parle de À ce gouvernement qui s'est vanté, qui travaux sur le le boulevard Saint-Laurent qui s'est pété les bretelles en disant que la doit rejoindre le boulevard Laramée et, par culture, cela importait dans l'Outaouais la suite, aller rejoindre le secteur Pink dans québécois, que c'était important de dépenser la municipalité voisine, c'est-à-dire Aylmer. et d'accorder plus de subventions à La veille des élections, M. le Président, le l'Outaouais québécois étant donné que nous ministère des Transports venait installer ses étions situés dans une réqion où on pouvait pancartes pour nous annoncer la construction 134 d'un petit tronçon évalué à quelques millions Travaux publics. Le gouvernement demandait de dollars. J'ose souhaiter que, dans les une rente annuelle de 202 000 $ pour la crédits du ministère des Transports, nous location de son terrain. J'ose souhaiter, dans verrons, dans les prochaines années et le but d'attirer et d'amener chez nous des sûrement dans les prochains mois, débloquer investissements, entre autres la construction ce qui concerne le réseau routier interne de de cet hôtel, que nous allons pouvoir la ville de Hull pour que cela puisse se privilégier pour guelques années la rente sur compléter le plus rapidement possible afin de le terrain afin de permettre la construction desservir les villes voisines. de cet hôtel et de permettre aussi à la ville M. le Président, lors de la dernière de Hull, qui aura à défrayer le déficit du campaqne électorale, j'ai été renversé coût d'exploitation du palais des congrès, de d'apprendre que, subitement, I'ex-députée et respirer guelgue peu durant les premières ministre du comté, faisait appel au années. gouvernement fédéral pour la construction Construction de logements pour d'un musée de l'homme. Après avoir rabroué personnes âgées. Nous avons, au cours des le fédéral, après l'avoir critiqué, après lui dernières années, bénéficié de certaines avoir dit de rester chez lui, on venait faire constructions pour personnes âgées, étant des demandes afin de favoriser la donné certaines faillites occasionnées, entre construction du musée de l'homme. En autres, par la Coopérative d'habitation passant, M. le Président, j'espère que j'aurai Reboul, propriété qui a été acquise par la toute la collaboration du ministre des Société d'habitation du Québec, de la Société Affaires intergouvernementales, s'il y a lieu, canadienne d'hypothèques et de loqement, au parce que le gouvernement fédéral aurait été coût de quelque 40 000 $ l'unité. Je trouve intéressé à construire son musée de l'homme pratiquement indécent le prix payé pour ces et aussi le musée de sciences technoloqiques, logements. Cela a été acquis par la Société n'eût été l'obstruction systématique de la d'habitation du Québec et sûrement piloté députée de l'époque. par le ministre des Affaires municipales du Je voudrais aussi que l'on puisse, avec temps, M. Tardif. le ministère de l'Éducation et aussi avec le (17 h 50) ministère des Affaires municipales, compléter J'ose souhaiter, M. le Président, que se les échanges de terrains avec la commission réaliseront les programmes que nous avions scolaire, tel qu'indiqué dans la loi. Si le avant 1976, entre autres 36 unités de réseau scolaire n'est pas intéressé à loqement dans l'aire 6. Même si cela avait l'obtention de certains édifices, Hull était été octroyé par le gouvernement précédent, intéressée à échanger certaines propriétés c'est-à-dire le gouvernement Bourassa, avec le ministère de l'Éducation. Encore une j'espère que nous allons apprendre la bonne fois, M. le Président, il y a eu un blocaqe nouvelle un jour, de la part du nouveau systématique que nous avons considéré très ministre déléqué à l'Habitation, que cela va malheureux et néfaste pour notre population. être construit. Je regrette, M. le ministre, En ce qui touche la commission ce ne sont pas des acguis de propriétés déjà scolaire, nous apprenions, quelques semaines construites, ce sont de nouvelles avant l'élection, qu'on allait fermer trois propriétés. écoles à Hull. L'indécence même. Une Je voudrais aussi, M. le Président, dans "parade" organisée dans la rue. L'ex-députée le domaine de l'habitation, que l'on pense et ministre des Travaux publics mentionnait sérieusement à accommoder nos personnes aux parents qui revendiquaient le maintien de âgées grâce à l'allocation-logement, pour ces écoles qu'il fallait se tenir au Québec et permettre aux personnes âgées de demeurer qu'il fallait revendiquer auprès du chez elles, dans leur milieu de vie, dans leur gouvernement et demander à la commission environnement, chose que nous revendiquons scolaire, qu'elle blâmait pour la fermeture de depuis déjà plusieurs années et sur laquelle, ces écoles, leur maintien en septembre j'espère, le nouveau ministre déléqué de prochain. Je trouve cela indécent, parce que l'Habitation se penchera afin d'accepter un la députée et ex-ministre des Travaux publics programme qui va favoriser cela. était aussi membre du Conseil du trésor qui votait les crédits pour maintenir à l'intérieur Une voix: Cela existe déjà. des différents ministères les montants d'argent nécessaires pour le maintien, M. Rocheleau: Je regrette, M. le l'exploitation et la gestion par les Président, il n'existe pas dans la forme que commissions scolaires des immeubles et des nous souhaiterions, parce que, si on fait les bâtisses dans nos comtés respectifs. calculs, à peu près personne n'en bénéficie. Je voudrais aussi que l'on complète la Au niveau des objectifs régionaux, M. construction d'un hôtel intégré à proximité le Président, à la suite de la formation du du palais des congrès gui est finalement en front commun des cing députés de construction et qui devra servir à compter l'Outaouais, nous allons sûrement revenir sur de septembre 1981. Le terrain appartient certains des objectifs que nous partageons, actuellement au ministère des entre autres, l'autoroute 50. 135

Je ne peux comprendre, M. le être à dos de cheval. Je ne sais pas, en Président, qu'un gouvernement qui souhaite passant, si ce sont ses antécédents de police l'indépendance du Québec, qui veut séparer montée. les liens de notre pays actuel, puisse permettre d'utiliser encore une fois et de Des voix: Ah! continuer à utiliser la 417, du côté ontarien, pour se rendre à Montréal ou pour réintégrer M. Rocheleau: Je voudrais aussi, M. le le Québec. Président, mentionner que nous devons avoir Quand on parle de l'autoroute 50, M. le une restructuration de nos organismes Président, il est peut-être malheureux d'avoir régionaux. Nous souhaitons que le ministre dégommé l'ancien-ministre des Transports, des Affaires municipales puisse se pencher parce qu'il semblait y avoir un accord avec sur cela le plus rapidement possible afin de notre députée et ministre des Travaux corriqer une situation gui existe déjà depuis publics d'inclure des budgets importants pour trop d'années. la construction de cette autoroute. Je trouve En terminant, M. le Président, guant à un peu malheureux qu'on l'ait changé et j'ose mes objectifs face à la province, je vais espérer que le nouveau ministre des participer activement aux travaux de Transports connaîtra les dossiers assez l'Assemblée nationale, dans les meilleurs rapidement afin que l'on puisse, dans les plus intérêts des Québécois et des Québécoises. brefs délais, utiliser l'autoroute 50 pour Comme nationaliste, je n'ai de leçon à s'acheminer vers Montréal. Cela me fait un prendre de personne de vous autres. peu penser aux années qui ont précédé les années soixante, M. le Président; on construit Une voix: C'est cela. des viaducs, il n'y a pas de route. Dans le temps, on construisait des ponts et on faisait M. Rocheleau: J'oserai vous en dire les rivières après. plus long une de ces journées, guand Quand on parle d'assainissement des l'occasion se présentera. eaux, M. le Président, au point de vue régional, le ministre de l'Environnement a, Une voix: De toute façon, tu es allé en dernièrement, obligé les municipalités à prison. accepter de financer, pour et au nom du gouvernement, un projet de 160 000 000 $ Des voix: Consentement. et la communauté régionale, qui doit limiter sa part à 20 000 000 $, a dû financer les M. Rocheleau: Je suis même allé faire coûts excédentaires; sinon, apparemment, le du temps pour vous autres afin qu'on modifie ministre des Finances n'acceptait pas d'en des lois. Maintenant qu'on les a modifiées de défrayer la note. l'autre côté, on joue chez nous et, la preuve, Je trouve absolument aberrant, M. le je l'ai faite ce matin en déposant une Président, que le gouvernement actuel, pétition. Une employée de E.B. Eddy, après aujourd'hui, utilise les crédits des 19 ans de service, parce qu'elle n'a pas municipalités. Maintenant qu'il a endetté la réussi les tests de l'Office de la langue population du Québec avec un déficit de française, on l'a foutée à la porte. 600 14 000 000 000 $, qui coûte à chaque employés, des francophones du Québec, Québécois 5 $ par jour seulement en n'oubliez pas cela... intérêts, il va endetter les municipalités et drainer leur capacité d'emprunt pour leurs Une voix: II a fait trois jours en prison. propres programmes. J'aurai l'occasion d'y revenir, M. le Président, guand le ministre M. Rocheleau: ... ont signé une pétition de l'Environnement sera en cette Chambre. dans le but de demander au gouvernement de L'alimentation en eau potable, des modifier quelque peu sa loi pour permettre engagements gui avaient été pris par le justement à l'Office de la lanque française gouvernement Bourassa en 1975, des de changer ses règlements afin de protéger engagements gui auraient dû être tenus par aussi les minorités, les anglophones et les le gouvernement de M. Lévesque après 1976 allophones au Québec. Je pense que cela est qui obligent actuellement les municipalités important. urbaines, c'est-à-dire Aylmer, Gatineau, Buckingham et Hull, à défrayer la part du Une voix: C'est bien! gouvernement du Québec parce que le gouvernement n'a pas tenu ses responsabilités M. Rocheleau: En terminant, je face à nos citoyens. Nous allons sûrement y m'engage à être honnête face à mes revenir lors de l'étude des crédits en collègues. commission parlementaire des affaires municipales et j'espère que le nouveau Des voix: Ah! Ah! Ah! ministre des Affaires municipales sera beaucoup plus sensible que l'ex-ministre des M. Rocheleau: Je m'engage à être Affaires municipales, lequel semblait toujours sincère. Sûrement que nous pourrons leur en 136 montrer quelque peu parce que l'hypocrisie dans une interview qu'il donnait au journal qui s'en est déggée, le manque de sincérité Les Affaires, il y a quelgues jours, disait qui s'en est dégagé, je trouve cela ceci, à propos du Parti québécois du malheureux. J'aurai l'occasion d'y revenir et gouvernement du Québec. M. Demers, qui je vous remercie. n'est certainement pas reconnu comme un péquiste, disait: "Pour la première fois dans Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le l'histoire économique du Québec, nous voyons ministre de l'Industrie, du Commerce et du un gouvernement s'attarder à trouver des Tourisme. formules visant à aider les PME et, par voie de conséquences, le marché boursier local ou M. Biron: M. le Président, je voudrais montréalais. proposer la suspension du débat. Ces paroles venant d'un homme de la trempe de Robert Demers, on peut dire avec Le Vice-Président (M. Jolivet): Est-ce beaucoup d'autres Québécois ou d'autres que cette motion de suspension est adoptée? Québécoises que ce parti politigue est véritablement au service des Québécois et Des voix: Adopté. des Québécoises et des entreprises guébécoises. Le résultat du passé nous le Le Vice-Président (M. Jolivet): Adopté. prouve, d'ailleurs, au cours des dernières Nous suspendons nos travaux jusqu'à 20 années, et l'engagement du gouvernement et, heures. en particulier, du premier ministre vis-à-vis de la décennie des années quatre-vingt, (Suspension de la séance à 17 h 59) mérite aussi d'être souligné. Je crois, M. le Président, que la décennie des années soixante a été celle de la révolution (Reprise de la séance à 20 h 9) tranquille, la décennie des années soixante- dix, celle de la révolution constitutionnelle Le Vice-Président (M. Rancourt): À et la décennie des années quatre-vinqt sera l'ordre, messieurs. peut-être celle de la révolution économique M. le ministre de l'Industrie, du au Québec, celle où les Québécois et les Commerce et du Tourisme, à vous la parole. Québécoises, confiants dans leur capacité, prendront la direction de l'économie au M. Rodrigue Biron Québec et y occuperont la place qu'ils méritent. M. Biron: M. le Président, je voudrais, M. le Président, je voudrais citer à l'occasion de ma première intervention de quelques phrases du discours inaugural du cette nouvelle Législature, tout d'abord premier ministre, parce qu'elles expliquent remercier les gens de Lotbinière, les gens de tellement justement l'orientation de ce chez moi qui, à l'occasion du 13 avril gouvernement au cours de ce mandat. Je dernier, m'ont encore une fois fait confiance. cite le premier ministre qui disait: "Or, Pour moi, le plus grand titre de gloire que justement, ce sont d'abord les performances j'aie pu porter dans ma vie, c'est d'être le économiques qui seront déterminantes au député de Lotbinière, représentant des qens cours de cette décennie et qui feront le d'un comté exclusivement rural où il fait bon succès ou l'échec de toutes les sociétés." se retrouver et où on retrouve souvent le Un peu plus loin, le premier ministre gros bon sens du monde ordinaire. Je veux disait: "Désormais, l'avenir est à ceux qui aussi remercier mon prédécesseur à la tête travaillent avec le plus d'ardeur et du ministère de l'Industrie, du Commerce et d'imagination, à ceux qui produisent avec le du Tourisme, M. Yves Duhaime, député de plus d'efficience en employant toutes les Saint-Maurice, de m'avoir laissé un ministère ressources sans les gaspiller, à ceux gui très bien structuré, prêt à fonctionner, à connaissent bien les marchés et s'arrangent relever le défi des années quatre-vingt de pour y occuper toute la place." bien servir la collectivité québécoise. Le premier ministre ajoutait: "Ce n'est M. le Président, je dois vous dire que pas à l'Assemblée nationale, de toute je suis heureux aussi de pouvoir aujourd'hui évidence, que cet engagement se manifestera continuer mon enqagement personnel en le plus souvent. Le développement faveur des entreprises québécoises de économique est avant tout l'affaire des favoriser même nos petites et nos moyennes entreprises et des hommes et des femmes entreprises du Québec et de participer à la qui y travaillent." marche du Québec vers la plénitude de sa Je pense, M. le Président, comme souveraineté économigue. Je suis heureux orientation d'un gouvernement, d'un parti aussi de me retrouver dans un parti politigue politique, qu'il nous faudra relire de temps à qui favorise les entreprises québécoises et autre cette partie du message que le premier particulièrement les PME du Québec. Ici, je ministre nous a légué à l'occasion de son veux tout simplement citer le président de la premier discours inaugural de ce présent Bourse de Montréal, M. Robert Demers, qui, Parlement. Il faudrait réfléchir sur l'action 137 qu'ensemble on va pouvoir mener, justement profité au cours de la dernière année; pour servir la collectivité québécoise et aider beaucoup d'autres, au cours des prochaines les hommes et les femmes d'ici à manifester années, suivront le chemin tracé par ces leur engagement économique. qens de l'Office québécois du commerce Bien sûr, il faut réaliser qu'en 1981, à extérieur ou par les gens de la SDI- ce moment précis de l'histoire du monde, il Exportations ou par d'autres gens gui ont y a des contraintes qui existent telles que circulé à travers le monde pour ouvrir de l'inflation et les taux d'intérêt exorbitants et nouveaux marchés aux entreprises que c'est quand même difficile pour la québécoises. plupart de nos PME, la plupart de nos On parle de plus en plus - nous en hommes et de nos femmes qui veulent se parlerons encore plus au cours des prochains lancer en affaires. Il faut réaliser aussi mois, des prochaines années - d'établir à quand même qu'au cours des dernières Montréal un centre de commerce mondial années, il y a un processus de renforcement afin de permettre à tous les intervenants du de notre économie a été enqagé avec les commerce extérieur de se regrouper, que ce principaux agents de développement soit le gouvernement fédéral, que ce soit le économique. Qu'on songe, en particulier, à gouvernement du Québec, les boîtes privées l'analyse des grands secteurs qu'on a faite au de commerce extérieur, les différents cours des dernières années; qu'on songe à la organismes, ou ministères du gouvernement concertation qui a été menée au cours des du Québec, ou des gens de la ville de quatre dernières années à l'occasion de Montréal qui pourraient se regrouper à ce sommets économiques, que ce soit à La centre de commerce mondial, à Montréal. Malbaie ou à Montebello, dans les mini- Les entreprises, naturellement, pourront en sommets qu'on a tenus à travers tout le profiter. Québec. L'orientation politique de ce Dans le domaine du commerce gouvernement est écrite dans le livre Bâtir international, M. le Président, je crois qu'il y le Québec, livre qu'on aura peut-être intérêt a beaucoup à faire pour les Québécois. On se à relire de temps à autre, parce qu'il y a retrouvera naturellement dans le domaine dans ce volume une orientation à long terme commercial. Je me souviens d'avoir étudié et à court terme, orientation gui peut aider l'histoire de notre pays et, au tout début, les les jeunes et les moins jeunes à prendre des vrais commerçants étaient ces hommes venus décisions économiques et à voir dans quelle de France qui maquignonnaient, qui direction ce gouvernement a voulu planifier échangeaient des marchandises, gui troquaient l'orientation économique du Québec pour la des peaux de fourrure contre d'autres prochaine décennie. produits. C'est naturellement que les hommes M. le Président, avant de vous parler et les femmes du Québec sont des de cette philosophie d'enqaqements nouveaux commerçants. Ce sont des gens qui peuvent ou d'orientations nouvelles vis-à-vis des vendre leurs produits, qui peuvent échanger hommes et des femmes du Québec, ou des certains produits contre d'autres produits. Il entreprises du Québec, pour dire ce qui a s'agit maintenant, tout simplement, de été fait, et rapidement, on a des exemples montrer à ces gens ou de leur indiquer des dans le passé comme le redressement des méthodes modernes de qestion de notre secteurs mous, en particulier dans le meuble, commerce, commerce international en dans le textile, dans le vêtement, dans la particulier. J'ai confiance en la capacité des chaussure. Certains programmes qui ont été hommes et des femmes du Québec d'être institués au cours des dernières années, plus meilleurs que n'importe quel commerçant de particulièrement l'an dernier, ont beaucoup par le monde. aidé les entreprises du Québec, dont des On nous parle souvent des Japonais, des PME québécoises, à reprendre leur place sur Allemands, comme étant des as dans le les marchés économiques. Vis-à-vis des domaine du commerce international. Je crois grandes entreprises, il y a d'autres qu'au Québec, nous avons des gens aussi programmes, comme celui de l'industrie des compétents, sinon plus compétents que ces pâtes et papiers, qui visent à augmenter la gens-là pourvu qu'on leur donne le petit coup productivité de nos entreprises. Déjà, des de pouce nécessaire pour partir et surtout investissements sont faits et d'autres pourvu qu'on leur donne la formation investissements viendront au cours des nécessaire pour aller partout à travers le prochaines années pour totaliser, dans cinq monde faire du commerce au nom du ans, autour de 2 500 000 000 $ investis par Québec. les usines de pètes et papiers en (20 h 20) collaboration avec les gouvernements. Maintenant, M. le Président, le temps Il y a l'exemple concret aussi de est venu de perfectionner notre action auprès l'Office guébécois du commerce extérieur ou des chefs d'entreprises, des travailleurs, des SDI-Exportations qui aide les entreprises du travailleuses de nos entreprises québécoises. Québec à trouver de nouveaux marchés à Le temps est venu de revoir nos programmes l'extérieur du Québec, partout à travers le de subventions, d'aide à ces entreprises, et monde. Beaucoup de ces entreprises en ont de se demander si c'est véritablement de 138 l'argent dont nos entreprises ont besoin placer leur argent à 13%, 14%, 15%, 16%, aujourd'hui ou si, l'argent ayant tellement de peut-être 18% ou 20% d'intérêt, on ne le valeur, on ne pourrait pas le remplacer par sait pas, au cours des prochaines années, autre chose. dans les banques ou dans les placements Je prétends, M. le Président, que ce réguliers. C'est le temps pour les travailleurs qui importe plus que l'argent pour les de voir le chef d'entreprise comme un entreprises québécoises, c'est la matière homme qui a des idées, mais qui a aussi du grise, c'est un changement de mentalité dans coeur et qui désire pour lui, son entreprise les méthodes de gestion de nos ressources et ses travailleurs le succès à court, à naturelles, de nos ressources humaines. C'est moyen et à long terme. C'est de cette un peu à ce niveau-là que j'entends orienter façon, en ayant une meilleure concertation les actions du ministère de l'Industrie, du de la part du capital-travail et du capital- Commerce et du Tourisme pour faire en argent, qu'on pourra éventuellement mener le sorte de rendre les vrais services à la Québec sur le chemin du succès économique, population du Québec et aux entreprises du du développement économique pour et par les Québec en 1981 et en 1982, c'est-à-dire dans entreprises québécoises, pour mieux servir les les années quatre-vingt. Notre action travailleurs et les travailleuses de ces maintenant ne peut plus être ce qu'elle était entreprises et en particulier la collectivité en 1950, en 1960 ou en 1970. À l'époque, il québécoise. y avait au Québec ce qu'on appelle du Je dis cela, M. le Président, c'est ma "cheap labor". Jamais plus, au Québec, il n'y vision des choses, mais c'est aussi la vision aura du "cheap labor". Jamais plus il n'y de beaucoup de gens au Québec qui ont aura du salaire à bas marché. Il y aura des évolué au cours des dernières années. Je hommes et des femmes qui seront prêts à lisais, la semaine dernière une étude, un travailler, qui seront prêts à participer au rapport, de deux éminents professeurs de développement économique du Québec, qui l'Université du Québec à Montréal, Yvon seront prêts à aider leurs entreprises à Perreault et Paul Dell'aniello, qui disaient devenir de plus en plus efficaces, de plus en que, sur 20 PME qui sont fondées cette plus productives. Il y aura au Québec des année, 19, au cours des dix prochaines hommes et des femmes qui voudront, d'une années, fermeront leurs portes. Elles façon intelligente, participer aux décisions de fermeront leurs portes surtout pour une leurs entreprises. C'est notre défi à nous, de raison, une mauvaise gestion: une mauvaise cette Assemblée nationale, et je dirais même gestion des ressources matérielles, bien sûr, des deux côtés de cette Assemblée nationale, mais une mauvaise gestion aussi et surtout d'adapter nos mentalités, de changer notre des ressources humaines. approche de l'entreprise et de faire en sorte Voilà pourquoi il est aussi important que les véritables partenaires d'une pour nous, du gouvernement du Québec, au entreprise, qui sont le capital-travail, d'une lieu de nous contenter de donner de l'argent part, et le capital-argent, d'autre part, se à des entreprises sous forme de subventions, retrouvent autour d'une table ronde, non pas de voir à ce que les montants donnés ou face à face à s'affronter, à gaspiller le investis par les investisseurs soient vraiment meilleur des énergies des travailleurs et des bien gérés pour avoir le maximum de ce partenaires de cette entreprise, à se qu'on investit dans l'entreprise. chicaner, mais que ces partenaires, le travail M. le Président, j'ai parlé à plusieurs et l'argent, se retrouvent autour d'une table reprises, depuis quelques mois, depuis ronde pour se concerter, pour décider de quelques • années, de cette vision plus quelle façon notre entreprise ou leur moderne de la gestion de nos entreprises. entreprise pourra devenir concurrentielle, non J'ai trouvé des gens qui, à travers le pas seulement sur le marché intérieur, mais Québec, se préoccupent aussi de cette aussi sur les marchés extérieurs. C'est le approche nouvelle gestion-entreprise. Je veux temps de changer notre approche et notre citer encore une fois Robert Demers à mentalité pour faire comprendre d'abord aux propos de ses préoccupations sur l'avenir des chefs d'entreprise qu'ils ont besoin plus que PME québécoises en particulier. On y dit: jamais de la collaboration intense, efficace, "M. Demers mise beaucoup, d'autre part, sur active de leurs travailleurs, qu'ils ont besoin la réalisation concrète de deux engagements de plus en plus des idées, du génie, du importants du gouvernement Lévesque, soit cerveau et de la participation des l'aide financière promise aux PME désireuses travailleurs d'une entreprise s'ils veulent d'inscrire une première émission à la Bourse véritablement viser une productivité accrue, de Montréal, dans le but d'auqmenter les un profit accru et une meilleure concurrence activités boursières locales." Cet engagement sur les marchés mondiaux. fut annoncé à la clôture du sommet sur C'est le temps aussi pour les l'économie de l'agglomération montréalaise travailleurs d'admettre que les chefs ainsi que le plan Biron, ou le plan de d'entreprise ou les investisseurs ont besoin participation des travailleurs à la qestion de d'un retour sur leurs investissements; leur entreprise, qui viserait, notamment, à autrement, ces gens vont tout simplement étendre le régime d'épargne-actions au titre 139 des PME. meilleures que les entreprises québécoises. Là aussi, il faut revoir notre approche Mais il y a des gens qui investissent ou qui vis-à-vis des entreprises ou des PME cotent leur entreprise à la Bourse et d'autres québécoises et le capital de risque. Il y a gens investissent. Cela fait partie de leur trop de nos entreprises qui ont commencé mentalité. Nous, malheureusement, cela n'a avec un peu d'argent et beaucoup jamais fait partie de notre mentalité. Mais il d'emprunts, un peu partout, et aujourd'hui, faut de plus en plus s'orienter dans ce sens- malheureusement, de très hauts taux là, d'autant plus que si nos travailleurs d'intérêt. Trop de nos entreprises manquent participent aux décisions de l'entreprise et de capital-actions, de capital de risque et que si nos travailleurs, eux aussi ou elles sont obligées de payer de très hauts taux aussi, participent au financement de d'intérêt sur les capitaux qu'elles empruntent l'entreprise par du capital-actions, il y aura sur hypothèque ou autrement, ou sur marge une sécurité pour l'investisseur de savoir que de crédit et, finalement, cela nuit à long le dynamisme est dans l'entreprise, qu'il y a, terme à la capacité financière de entre les deux principaux partenaires de l'entreprise. Cela met des coûts d'intérêt l'entreprise, une concertation et une chance tellement élevés que tout le profit de de meilleure gestion pour nos entreprises. l'entreprise est bien vite englobé. Cela ne sera pas nécessairement un gage de Là aussi, il faut avoir une approche succès, cela sera au moins une garantie nouvelle. Là aussi, je rejoins un peu le additionnelle de succès pour l'entreprise. nouveau président de la Bourse de Montréal, Je sais, M. le Président, que la M. Pierre Lortie, qui entrera en fonction au participation des travailleurs au capital- cours des prochaines semaines, qui veut actions et à la gestion des entreprises, c'est rapprocher le parquet de la Bourse de une idée qui, hier, aurait pu paraître l'économie régionale, qui veut inviter les révolutionnaire. Je sais que le financement hommes et les femmes du Québec qui ont un des PME québécoises, dans une Bourse peu d'argent à placer à investir à la Bourse québécoise, hier, aurait pu paraître dans des entreprises québécoises. C'est faux révolutionnaire. Mais ces idées, demain, de dire que la Bourse est un jeu. La Bourse seront jugées nécessaires et normales pour est un investissement et nous, au Québec, l'expansion des entreprises québécoises. avons peut-être eu trop peur, au cours des Personnellement, je vous assure que chaque dernières années, au cours de notre fois que les travailleurs d'une entreprise, de existence, d'investir de l'argent dans des concert avec les dirigeants de l'entreprise, capitaux de risque à la Bourse, ce qui a fait voudront travailler ensemble, voudront que la Bourse de Montréal a décliné, a collaborer, le ministère de l'Industrie et du périclité et est rendue aujourd'hui au Commerce regardera d'un oeil très troisième ranq des Bourses canadiennes, sympathique les actions à faire pour aider ayant été dépassée largement par Toronto et cette entreprise en vue de son expansion. maintenant par Vancouver. II nous faut absolument - et c'est la On pourra corriger cet état de choses, base même du service que nous allons donner prendre une partie de l'épargne des aux entreprises du Québec au cours des Québécois et des Québécoises et la faire prochaines années - améliorer et intensifier servir au développement économique du notre matière qrise, notre sens de la gestion. Québec, aux hommes et aux femmes de chez Il faut convaincre nos chefs d'entreprises nous, si on peut vulgariser un peu la Bourse qu'en plus de faire un bilan économique deux et en rapprocher les activités des hommes et ou quatre fois par année, ou à chaque mois, des femmes qui sont prêts à investir au ils doivent faire un bilan social de leur Québec. entreprise vis-à-vis des actions qu'ils font M. le Président, c'est sûr que ce sera envers leurs travailleurs, leurs travailleuses, long, peut-être ardu, peut-être difficile, mais ou envers la collectivité locale, régionale ou il faut, comme je le disais au début, innover nationale. dans nos méthodes de gestion et de Bien sûr, M. le Président, tout cela va financement de nos entreprises, c'est une nécessiter une analyse et une réévaluation innovation. De plus en plus, aujourd'hui, des programmes existants de subventions, depuis quelques années, des chefs autant à la SDI, à la Société de d'entreprises, des financiers en parlent et développement industriel, comme au vous, comme ceux qui m'écoutent, pouvez ministère de l'Industrie, du Commerce et du facilement regarder dans les pages Tourisme. Mais nous allons la faire cette financières de votre quotidien, vous allez réévaluation, cette analyse nouvelle, parce voir - ce qui va peut-être vous scandaliser - que nous croyons qu'il faut absolument sortir que la Bourse de Montréal occupe très peu des sentiers battus et innover dans nos d'espace et que la Bourse de Toronto prend méthodes de gestion. les trois quarts de la page, habituellement. Il faut faire appel à ces jeunes, (20 h 30) intelligents, formés, qui sortent aujourd'hui On a, à la Bourse de Toronto, des des universités, des cégeps, des polyvalentes, entreprises qui ne sont pas nécessairement qui sont des techniciens ou des professionnels 140 au sortir de l'université et qui ne demandent M. le Président, personnellement, je l'ai pas mieux que de participer au cette foi dans l'avenir du Québec, cette développement économique du Québec, qui ne conception de ce modèle social unique qui demandent pas mieux que de se servir de n'existe pas ailleurs, de cette spécificité leurs idées, des grandes idées qu'ils ont, pour différente du Québec, des Québécois et des aider les entreprises, en particulier les PME, Québécoises, des autres gens d'Amérique du à se développer. Nous allons essayer d'aider Nord. Nous faisons beaucoup d'innovations. de plus en plus ces jeunes à se placer au Nous avons des idées nouvelles pour gérer niveau des PME et à donner de leur cerveau, nos entreprises comme pour gérer notre de leurs idées et de leur conception de gouvernement ou gérer nos familles. Nous l'avenir du Québec au niveau des PME avons des marchés extérieurs extraordinaires, québécoises et de prendre de l'expérience à un potentiel illimité, avec des qualités de ce niveau. Je ne m'inquiète pas des grandes vendeurs innés chez notre peuple. Nous avons entreprises. Elles iront chercher les plus des richesses naturelles comme peu d'autres compétents parmi ces jeunes, pour les pays ont. appeler chez elles et les faire participer à M. le Président, demain appartient au leur développement. Québec, aux Québécois et aux Québécoises, à La même chose dans le domaine condition d'adapter notre mentalité ou nos touristique, M. le Président. Nous avons au mentalités à la vision d'un Québec moderne Québec quelque chose d'extraordinaire que des années quatre-vingt. Demain appartient les autres, en Amérique du Nord, n'ont pas: aux Québécois et aux Québécoises à nous avons un peuple différent, nous avons condition d'innover dans nos méthodes de une collectivité différente. Non seulement il gestion de nos ressources matérielles ou de ne faut pas cacher la différence de cette nos ressources humaines. Demain appartient collectivité, M. le Président, mais il faut la aux Québécois et aux Québécoises, si nous montrer de plus en plus parce qu'elle est nous mettons à la recherche de nouveaux rentable. Elle est rentable économiquement, marchés. Demain appartient aux Québécois et cette différence. Ce peuple différent est aux Québécoises si nous avons la foi dans la rentable au point de vue touristique et je capacité des Québécois et des Québécoises voudrais que les entreprises reliées au de gérer leur devenir. domaine touristique du Québec conçoivent cette différence et la mettent en pratique. Des voix: Bravo! Pourquoi faire la même chose dans un Hilton, au Québec, que dans un Hilton à New Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le York ou à Toronto? Les gens ne viendront député de Marquette. pas voir la même chose, ils vont venir voir une différence. Bien sûr, pour une fois, ils M. Claude Dauphin vont peut-être venir voir notre fleuve, nos lacs, nos montagnes ou le rocher Percé, mais M. Dauphin: M. le Président, c'est il faut ramener ces gens plus souvent qu'une aujourd'hui pour moi un grand honneur de fois au Québec. On va les ramener plus m'adresser à tous les membres de cette souvent si on leur fait vivre ce qu'on vit au Assemblée nationale élus démocratiquement Québec, s'ils vivent avec nous la chaleur, par la population du Québec. Je commencerai l'hospitalité, le coeur, l'amour, la haine des donc par offrir mes félicitations aux gens du Québec, s'ils réussissent, au cours membres et députés du parti qui forme des quelques jours qu'ils passent parmi nous, aujourd'hui le gouvernement. Mais c'est aux à bénéficier de cette chaleur, de cette membres, candidats et députés du Parti fraternité toute québécoise. Et c'est là qu'on libéral du Québec que je voudrais affirmer va voir que, au point de vue touristique, le ma plus grande appréciation. Grâce à leurs développement économique d'un peuple efforts et à leurs convictions, dans un différent des autres est rentable. Nous contexte souvent difficile, le Parti libéral du sommes 6 000 000, en Amérique du Nord, Québec a obtenu 46% du vote populaire et contre 250 000 000 parlant anglais, et le fait élire 42 députés. bassin touristique rentable pour le Québec J'aimerais cependant profiter de ces est tout le tour de nous, il faut l'exploiter minutes qui me sont accordées pour au maximum, avec une différence de ce que remercier tout spécialement mes électeurs du sont ces gens, de leur façon de vivre, de comté de Marquette de la confiance et de leur façon de voir, de leur façon d'aimer. l'espoir qu'ils ont placés en moi. Je les M. le Président, je termine en citant assure que ce ne sera pas en vain et je les encore une fois le premier ministre. Dans représenterai en cette Assemblée au mieux son discours inaugural, il nous disait, à la de leurs intérêts et de leur volonté. fin: "Nous pouvons bâtir ici un modèle social (20 h 40) unique, nous sommes des gens ouverts aux Notre nouvelle circonscription fut créée changements et, de plus en plus, à cette lors de la dernière réforme de la carte solidarité vivante qui, seule, permet de électorale du Québec et elle est composée - réaliser de grands projets collectifs." Marquette - d'une partie des villes de 141

Lachine et LaSalle et englobe complètement immense que représentent les jeunes la ville de Saint-Pierre. Peuplé d'ouvriers, de Québécois est gaspillé par le présent commerçants et d'artisans, le comté de gouvernement qui non seulement a laissé se Marquette est représentatif de l'ensemble de détériorer notre système d'enseignement, un la collectivité québécoise. des meilleurs au monde, mais qui n'a pas su Le parti gouvernemental, guidé par je non plus créer une économie dynamique ne sais quelle technocratie administrative nécessaire qui aurait permis de leur offrir excluant toute concertation réelle avec la des emplois à la hauteur de leurs population, a décidé de bouleverser qualifications et de leurs ambitions. fondamentalement notre environnement local Certaines politiques proposées par ce et nos habitudes de vie. Je mentionne, entre gouvernement, qui se voudraient favorables à autres intrusions, l'implantation d'une prison la jeunesse de ce pays, ne sont que miroir en plein coeur d'un quartier résidentiel de aux alouettes. LaSalle et l'éventuelle "archipellisation" des Je ne citerai qu'un exemple parmi tant rapides de Lachine et du lac Saint-Louis, à d'autres: Lors du discours inaugural, le grands renforts de montagnes de béton et premier ministre nous disait qu'il fallait autres matériaux de même qualité favoriser une politique d'accessibilité à la écologique. propriété résidentielle, surtout chez nos La population, M. le Président, a le jeunes familles québécoises. Naturellement, il droit de savoir quels sont les implications et faut parler des jeunes, dans ce cas-là. Peut- les bouleversements réels sur son on entrevoir, en effet, une politique familiale environnement et sa qualité de vie. Mais, et sans la participation des jeunes? Je me surtout, elle a aussi le droit de décider si demande où le premier ministre va recruter elle est en accord avec ces changements les jeunes candidats face à cette parodie de décidés trop souvent à son insu par quelques politique familiale. Tout le monde sait dans technocrates grassement installés dans cette Assemblée, y compris le premier l'arrière-bureau d'un cabinet de ministre. ministre, comme il est difficile et presque Aussi, je m'engage envers mes électeurs impossible pour les jeunes de créer une désireux de conserver une qualité de vie et structure familiale sérieuse et durable sans un environnement que peu de régions peuvent la perspective d'un emploi stable et se vanter de connaître, à utiliser tous les rémunérateur. Des emplois pour les jeunes au moyens en ma possession afin d'obliger le Québec, depuis 1976, il n'y en a pas gouvernement et ses sociétés affiliées à beaucoup. informer la population et à écouter les Vous offrez à la jeunesse un incertain objections et désirs de tous ceux qui sont rêve politique, mais, personnellement, je directement ou indirectement concernés. crois qu'elle préférerait de beaucoup une Citoyens du comté de Marquette et du perspective d'avenir basée sur le travail et Québec, je serai toujours à votre service. Je la réussite d'une vie familiale harmonieuse. vous invite à me rencontrer et à m'appeler Je m'inquiète beaucoup de la façon qu'un chaque fois que vous vous sentirez lésés dans jeune chef de famille, en 1981, peut apporter vos droits de citoyens de ce pays. En tant l'harmonie et le bonheur dans son foyer alors que membre de l'Opposition a l'Assemblée que son avenir professionnel reste incertain, nationale, j'assumerai la responsabilité des résultant, à n'en pas douter, des politiques dossiers concernant la jeunesse. J'écoutais économiques néfastes de ce gouvernement. tantôt le député-ministre de Lotbinière qui La situation est qrave et inquiétante. nous parlait de la jeunesse. Quant à ses Je demande donc au gouvernement d'agir propos, jusqu'à quel point doit-on lui rapidement car c'est le Québec de demain accorder une crédibilité? Il n'y a pas que vous sacrifiez aujourd'hui sur l'autel de tellement longtemps encore, en matière l'électoralisme. Le premier ministre et son d'éducation et d'enseignement, il était gouvernement devraient plutôt s'attaquer favorable au libre choix. Peu de temps après, sérieusement et en priorité au problème du sur le plan constitutionnel, à la suite de chômage qui frappe durement notre province congrès d'orientation du parti qu'il dirigeait et plus particulièrement sa jeunesse. à l'époque, il était, naturellement, fédéraliste Pour être bref, en terminant, je et il était favorable au non. Peu de temps voudrais aussi assurer nos compatriotes après, il était favorable au oui. Tout ce que anglophones que je serai toujours attentif et j'ai à dire, c'est: Jusqu'à quel point peut-on sensible aux problèmes qu'ils peuvent accorder une crédibilité à ce spécialiste de affronter dans cette période de l'idéologie changeante? On peut douter bouleversements profonds que traverse notre légèrement. pays, ne serait-ce que par égard à Pour en revenir à la jeunesse, le l'enrichissement tant économique que culturel dossier qui me préoccupe, cette jeunesse est qu'ils ont apporté à notre pays et que nous aujourd'hui la plus grande richesse de notre ne saurions perdre sans nous appauvrir. pays, car c'est elle qui formera demain un M. le Président, pour terminer ma peuple québécois dynamique et respecté première intervention dans cette Assemblée, partout à travers le monde. Ce potentiel je ne dirai que ces quelques mots: j'ai un 142 amour profond de mon pays et un désir foisonnent de toutes parts. Sa population sincère de le servir. Merci beaucoup. active et dynamique est désireuse de se prendre en main et de prendre en main son Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le propre développement. Je remercie, au nom député de Chauveau. du gouvernement et en mon nom, toute cette population de son témoignage de confiance à M. Raymond Brouillet notre égard. Je tiens aussi à lui réitérer mon amitié et mon appui dans tout projet M. Brouillet: M. le Président, j'aimerais susceptible de contribuer au mieux-être et au tout d'abord m'excuser auprès des membres bonheur des citoyens de notre comté. de l'Opposition - que certains de mes M. le Président, vous me permettrez collègues en cette Chambre ont le privilège aussi d'exprimer mon sentiment de fierté de d'appeler nos amis d'en face - de devoir leur prendre la relève en cette Chambre de tous parler dans le dos. Ce n'est pas mon ces nobles citoyens du Québec gui, par leurs habitude, et vous me comprendrez si je vous efforts et leurs énergies contribuèrent à dis que je préfère de beaucoup le face-à- sauvegarder le patrimoine que nous ont légué face. Ce n'est pas moi qui ai choisi mon nos ancêtres et à bâtir le Québec moderne fauteuil et, contre mauvaise fortune, je ferai que nous connaissons aujourd'hui. Fierté aussi bon coeur. d'être membre de cette équipe de députés M. le Président, à cette première formée d'hommes et de femmes compétents, occasion qui m'est offerte de parler devant tout entiers dévoués à la cause du Québec et cette auguste Assemblée, vous me diriqés par un homme qui a témoigné depuis permettrez d'exprimer tout d'abord les 20 ans et au-delà, de sa passion du Québec, sentiments qui m'animent à l'égard de la notre premier ministre, M. René Lévesgue. population de Chauveau, cette population que Fierté de faire partie de cette immense j'ai l'honneur de représenter en cette équipe que forme le Parti québécois, équipe Chambre. Oui, cette population de Chauveau de citoyens qui a pris le relais des groupes que j'ai appris à aimer au cours de la les plus dynamiques et les plus progressistes récente campagne électorale partout où je de notre histoire passée pour permettre, l'ai rencontrée, dans les usines, les centres encore aujourd'hui au Québec, de faire un commerciaux, les centres de loisirs, les pas de plus vers le plein épanouissement de groupes sociaux, les conseils municipaux, les toutes les richesses que recèle notre société. commissions scolaires, les écoles, les M. le Président, l'édification de la résidences privées, partout, cette population société québécoise, le Parti québécois et le qui me réserva un accueil des plus gouvernement actuel l'appuient chaleureux. essentiellement sur le principe de la Déjà, M. le Président, on percevait reconnaissance et de la protection des droits chez elle, à mesure que la campaqne de la personne. L'objectif essentiel poursuivi électorale progressait, un nombre de plus en par le parti et le gouvernement, c'est de plus considérable de citoyens désireux d'élire permettre à toutes et à chacune des le candidat du Parti québécois et de reporter personnes, à tous et à chacun des citoyens au pouvoir l'équipe de notre premier de vivre dans la dignité et le respect ministre, M. René Lévesque. La campagne mutuel. Il est vrai, M. le Président, que les électorale des militants du Parti québécois membres de l'Opposition libérale, que les de Chauveau et la progression de leur dirigeants du Parti libéral, et au surplus, candidat se sont faites à la vitesse de leurs penseurs aiment à répéter et à redire l'éclair. À un point tel que seuls quelques sur tous les tons: Nous, du Parti libéral, observateurs très attentifs ont pu y déceler défendons les droits individuels. Eux, du Parti une marche vers la victoire. Pour les autres, québécois, ne s'occupent que des droits notre victoire fut une surprise. Mais pour collectifs. Nous, de liberté; eux, de nous, du comté, elle fut la confirmation de collectivisme. Que d'aveuglement témoiqnent, nos perceptions et prévisions et le résultat M. le Président, de tels propos sur la d'un travail intense. Les 41 100 électeurs du disjonction entre droits individuels et droits comté de Chauveau ont accordé au candidat collectifs, ou bien les uns, ou bien les du Parti québécois, le 13 avril, d'une façon autresl claire et sans équivoque, leur confiance et Ce que le Parti libéral semble ignorer leur appui, faisant passer la majorité du ou du moins ne pas prendre en sérieuse candidat dans le nouveau comté de Chauveau considération, ce sont les conditions réelles de 1800 qu'elle était en 1976 à 5000 voix. dans lesquelles a à se vivre le respect des (20 h 50) droits des personnes. Dans la vie concrète, Le comté de Chauveau, M. le les individus ne disposent pas tous des Président, s'étend au nord de Québec en mêmes moyens pour se faire respecter, pour bordure de cette belle chaîne des obtenir de la société et des gouvernants les Laurentides, de Stoneham jusqu'à Sainte- conditions d'une vie décente et digne. C'est Catherine. C'est un comté en pleine la raison pour laquelle il ne peut pas y avoir expansion et les projets d'aménagement y de réel respect de toutes et de chacune des 143 personnes si on s'en tient à une Parti québécois, volet qui constitue l'autre reconnaissance juridique de droits acte fondamental de son projet de société exclusivement individuels. L'on ne peut se pour le Québec, celui de la souveraineté contenter de reconnaître en droit seulement politique du Québec. Il est une loi l'égalité des personnes; il faut, au contraire, fondamentale de tout organisme vivant, c'est assortir ces droits individuels de droits celle de posséder en lui-même le principe de collectifs. Il faut absolument accorder aux son propre développement, tout apport de groupes et surtout aux groupes, dont les l'extérieur étant radicalement soumis à ce individus sont les plus démunis, des droits en principe immanent et autonome d'organisation tant que groupes si nous voulons donner aux interne. À moins de nier au Québec son individus de ces groupes les moyens concrets caractère de société distincte qui possède de défendre et de promouvoir leurs droits une identité culturelle propre enracinée dans individuels. une origine historique commune, prôner la On a souvent comparé la reconnaissance subordination du Québec à un pouvoir fédéral des droits exclusivement individuels à la qui, très majoritairement, a ses racines dans liberté du renard dans le poulailler ou, une autre société, c'est vouloir maintenir le encore, du loup dans la bergerie, et Québec dans un état foetal et faire dépendre j'ajouterai, du boxeur poids lourd dans une son développement en grande partie d'un arène de poids plume. Et c'est juste. Si vous pouvoir qui lui est étranger. n'accordez pas aux individus des droits Nous croyons pour notre part, M. le collectifs, le droit d'association, par exemple, Président, qu'il est temps de rompre le ils se feront dévorer successivement comme cordon ombilical non pas pour s'isoler, non les poules par le loup. Si vous n'accordez pas pas pour rompre tout lien, mais pour créer aux poids plume le droit de se concerter, le un nouveau type de relations. Ainsi, droit d'élaborer une stratégie, ils se feront l'accession du Québec à la souveraineté culbuter un à un au-delà des câbles et hors mettra fin à des rapports de subordination de l'arène. N'est-ce pas d'ailleurs ce qui pour lui substituer des rapports d'égalité s'est passé dans le domaine des relations du entre États et peuples souverains. travail aux beaux jours du libéralisme M. le Président, voilà la conviction que économique? je partage avec tous les membres du Parti Nous pouvons aussi prendre un exemple québécois et une multitude d'autres plus près de nous et dans un autre champ de Québécois. Mais il est tout aussi assuré que la réalité sociale: celui de la langue en si nous sommes souverainistes, nous sommes Amérique du Nord. Nous pouvons y comparer d'abord et avant tout démocrates et nous la situation de la langue française à celle du respectons la volonté de la majorité poids plume et celle de la langue anglaise à exprimée lors du référendum de mai 1980, et celle du poids lourd. Si nous nous contentions c'est pour cela que l'engagement de ne pas au Québec de laisser à chaque individu tenir de référendum sur l'option francophone le soin d'exercer son droit de constitutionnelle du parti lors du présent parler français, nous connaîtrions encore la mandat sera respecté. situation que trop de citoyens ont connue (21 heures) dans un passé récent, celle de se retrouver II est aussi une autre certitude, M. le dans un milieu de travail au Québec où tout Président: comme le disait le premier se passait en anglais. Il a fallu reconnaître à ministre, jamais le peuple du Québec la collectivité francophone du Québec le n'acceptera de se faire enlever des droits droit de travailler en français partout au essentiels. Je préciserai, entre autres, le Québec pour permettre à chaque individu droit de disposer librement et francophone d'exercer réellement son droit démocratiquement de son avenir. Devant le de parler français dans son milieu de travail. coup de force du gouvernement d'Ottawa, C'est en s'appuyant sur le même c'est tous ensemble, ici, dans cette Chambre, principe, celui de la nécessité d'assortir les et partout au Québec que nous nous droits individuels de droits collectifs, afin de tiendrons debout, solidaires les uns des garantir le respect des droits individuels, que autres, pour résister à cet assaut qui tente le gouvernement du Parti québécois élabora de nous asservir à jamais, un pouvoir où nous ses politiques à l'égard de tout groupe social, sommes et où nous serons de plus en plus surtout parmi les plus démunis, les jeunes, minoritaires. les consommateurs, les handicapés. C'est en Il ne faudrait pas, M. le Président, que m'appuyant sur le même principe que je quiconque dans cette Chambre ne travaillerai au sein de cette Assemblée à recommette, comme l'a affirmé tout promouvoir les politiques et les lois du récemment l'ex-députée libérale du comté de présent gouvernement afin de créer au Prévost, l'erreur qu'elle-même et l'Opposition Québec une société plus juste non seulement libérale dans cette Chambre ont commise il au niveau des intentions et des voeux pieux, y a six mois en votant contre la résolution mais dans la réalité concrète et quotidienne. du gouvernement condamnant le coup de M. le Président, j'aimerais rappeler force d'Ottawa. brièvement un autre volet du programme du M. le Président, voilà mes convictions 144 profondes, convictions pour lesquelles, ici approach to dealing with social problems. dans cette Chambre et partout ailleurs, je I am convinced that cultural and suis décidé à déployer toutes mes énergies. language diversity is a positive source of richness and vitality in our society and that Le Vice-Président (M. Rancourt): Mme any cultural constructive policy must be la députée de Jacques-Cartier. motivated by recognition of this fact. Being in contact with other ways of being and Mme Joan Dougherty other ways of thinking provides each of us with opportunities for personal growth and Mme Dougherty: M. le Président, spiritual expansion. j'aimerais en quelques mots faire part à My community of Jacques-Cartier cette Assemblée de mes préoccupations face instinctively knows this. The people of à la société dans laquelle nous vivons Jacques-Cartier know that a diverse society aujourd'hui. Je crois fermement en une has the wonderful possibility of beinq more certaine société que j'aimerais aider à bâtir. tolerant, more respectful, more open, more M. le Président, j'aimerais vous expliquer exciting, more varied, more alive and pourquoi les citoyens de Jacques-Cartier ont creative, more civilized and more human. voté, avec une majorité écrasante, pour le This is the kind of Québec that we want to Parti libéral. live in and this is the kind of Québec that I I am here because I am deeply want to help build. In other words, we, in concerned about what is happening in our Jacques-Cartier, are convinced and are society. I am here because I hold certain wanting to help prove by our own life-style beliefs very dear about this kind of society that diversity is not a burden, but an asset. that I want to live in and that I want to My community is convinced that we all help build. These beliefs are based on need each other and we must take convictions that I have come to over the responsibility for each other, for only years about the fundamental needs and together can we survive and flourish. aspirations of people, all people, and about Divided, we will all perish. My community is their expectations of government and, in deeply concerned therefore about what particular, the kinds of responses which the appears to be a deliberate and persistant government should make to nurture the campaign by the government to polarize our personal fulfillment of all citizens. Because society into "we" and "les autres". We of the few minutes that are available to me, consider this attitude to be destructive and I shall come to the point. we urge the government to adopt attitudes My fundamental premise is as follows: I which will build bridges rather than erect believe that deep in the heart of each of us, walls. no matter what our circumstances, no matter With regards to the learning of where we live or what languaqe we speak, is languages, we believe that each of us must a desire for dignity. By dignity, I mean a recognize that one's language lies at the desire to be respected for what we are, a heart of one's identity and, therefore, it desire to seek our own aspirations, to grow, follows that strong first-language learning is to make choices and to be as self-reliant as essential for all of us, but to be able to possible. speak another's language not only increases Within the concept of dignity, I also personal power and success in the include the desire to communicate our marketplace, it builds bridges, increases thoughts and feelings with others, to do interpersonal understanding and goodwill. In useful work, to be seen as successful by view of the social and economic benefits of oneself and others, to contribute something both first and second language learning, I of ourselves to our community and to be urge the government not to shortchange any used by life. of our citizens. In order to be happy, I believe that Maintenant, j'en viens à ma deuxième people must have space, not only physical, préoccupation. Je suis déçue par ce que je but psychological space, so people can make veux qualifier d'excès de zèle, c'est-à-dire decisions and take responsibility for their l'intervention bureaucratique et coûteuse du own lives and the lives of their children. In gouvernement dans chaque aspect de notre the light of this basic conviction about vie. human nature, I want to touch upon three (21 h 10) questions which concern me deeply and have Comme solution au problème, le motivated me to sit in this Assembly. gouvernement n'émet que loi après loi, The first is my concern about our directive après directive, règlement après attitudes regarding language and cultural règlement, structure sur d'autres structures, diversity. The second is my concern about ce qui fait que le peuple est progressivement the dehumanizing and demoralizing effect of contrôlé et dirigé par le gouvernement. Nos excessive government intervention in our commissions scolaires, nos hôpitaux, nos lives. And the third is my concern about the agences sociales ainsi que nos municipalités wisdom of the traditional government sont étouffés et écrasés. La conséquence en 145

est que les travailleurs dans ces domaines est la façon traditionnelle du gouvernement ont de la difficulté à prendre des décisions de traiter des problèmes sociaux. Nous pour le meilleur intérêt des citoyens; ils ne faisons face à une période de restrictions sont que des robots. Ils ont si peu de marge budgétaires, il est donc plus important que de manoeuvre qu'ils perdent le contrôle de jamais d'en avoir pour notre argent, en ce leur propre vie et ainsi la possibilité qui concerne les avantages sociaux, des d'apporter une contribution personnelle programmes mis de l'avant par le valable en ce qu'ils croient et en ce qu'ils gouvernement. Trop souvent, des sommes seraient en mesure d'apporter à la société. importantes sont déboursées, souvent avec Nulle part ailleurs que dans le domaine de des résultats inefficaces, pour essayer de l'éducation ce phénomène ne se retrouve de couvrir le nombre grandissant de problèmes façon aussi apparente. Je vais vous donner sociaux. Par exemple, les problèmes deux exemples pour appuyer mon affirmation. découlant de la dissolution de la famille, de Premièrement, la convention collective la dépersonnalisation croissante de notre des enseignants, c'est un labyrinthe société et les progrès médicaux et administratif pour le monde de l'éducation, y technologiques de toutes sortes. compris les professeurs, de telle sorte que la Je crois qu'il est temps de nous poser qualité de l'enseignement se trouve diminuée des questions sur nos priorités, puisqu'il à cause de la frustration, de la semble que nous soyons disposés à dispenser démoralisation des personnes concernées, encore plus d'arqent pour bâtir des centres administrateurs, commissaires, parents, d'accueil pour les délinquants avec des enseignants, y compris les étudiants. résultats plus ou moins probants. Il en coûte Deuxièmement, en réponse aux parents un minimum de 35 000 $ par année pour qui demandaient une meilleure discipline et héberger un enfant, plutôt que de favoriser de meilleurs critères d'enseignement dans nos les ressources humaines pour une éducation écoles publiques, le gouvernement a présenté spécialisée, une meilleure éducation familiale, son régime pédagogique qui propose un une aide aux parents exténués, des loisirs programme scolaire uniformisé au Québec, communautaires, des programmes favorisant des examens standardisés, ainsi que de l'accès au marché du travail et des nouveaux volumes pour chaque matière, pour programmes sociaux tels que les grands chaque étudiant au Québec. frères et les grandes soeurs. De plus, nous Nous soulevons immédiatement ces avons un besoin urgent d'offrir toute une questions. Pouvons-nous absorber les coûts gamme de services pertinents aux besoins engendrés par ce projet? Mais la question la réels et particuliers de chaque étudiant, plus importante est celle-ci: Est-ce que cela besoins qui, présentement, sont presque améliorera les choses? Est-ce que le régime ignorés. pédagogique améliorera la qualité de I believe that there is something wrong l'enseignement pour nos enfants? Peut-être with our priorities, when we are prepared to pour quelques-uns. Pour la plupart, je crois spend more time arguing about increasing que non. Nos enfants les plus brillants vont welfare payments than for support for inévitablement être sujets à de médiocres special innercity programs designed to equip standards et les enfants qui ont des our citizens with both the attitude and the problèmes auront moins de chance de voir skills to do useful work. There is something leurs besoins individuels satisfaits. wrong with our priorities, when we are Au lieu de réduire le nombre de content to build more and more institutions décrocheurs, il est susceptible qu'il y en ait to house the handicapped, the mentally ill, davantage, parce que, même avec notre the old and the weak, while, at the same programme scolaire d'aujourd'hui, qui est time, we do not seem to be able to find the modérément adapté aux besoins individuels, money often relatively inexpensive which ce programme s'avère inapproprié pour au would facilitate these people's access into moins la moitié de nos étudiants. Je pense the mainstream of society. I admit that, in qu'il est temps d'arrêter de chercher des recent years, there has been a growing solutions uniformes pour répondre aux conciousness of the real needs of people who problèmes individuels et locaux. have hitherto been marginalized by our L'éducation est, par sa nature même, attitudes and our policies. However, it is une discipline très personnelle, variée et simply not good enough to make pious humaine. La qualité de l'éducation dépendra policies about integration and mainstreaming toujours de la qualité du contact humain and not to back them up with the cash, so entre l'enseignant et l'étudiant. Nous devons that they can be implemented. non pas chercher à uniformiser, mais plutôt (21 h 20) à établir des politiques gouvernementales qui It is urgent, in my view, that the favoriseraient l'embauche d'enseignants de government support prevention programs of première qualité et qui feraient confiance all kinds. The needs and the solutions can be aux paliers de décision de chaque identified in each of our communities. If we communauté et de chaque école. J'arrive do not support prevention, then we will maintenant à ma troisième préoccupation, qui continue to rob huge numbers of our citizens 146 of their dignity, because instead of helping principalement à deux grandes causes. La people to greater self-reliance so that they première - et elle est réglable à court terme can live useful and satisfying lives, we will il s'agit de conflits de travail très be maintaining them in a state of forced importants qui ont perturbé les différents independence. secteurs de l'économie de notre région, The key guestion that we must always principalement au cours de la dernière année, ask ourselves in supporting any social et je fais allusion, bien sûr, entre autres, au program is: Will it increase self-reliance. In conflit des travailleurs forestiers, autant de the long run, it is not only more humane to la CIP que de la Donohue, à Girardville, do so, it is cheaper and more successful in dans mon comté. dealing with human needs. Cela m'amène à vous dire, M. le Il est urgent que le gouvernement Président, que certaines mesures législatives défraie le coût des programmes de dans le domaine du droit du travail ne sont prévention répondant aux besoins identifiés peut-être pas aussi opérantes qu'on le dans chague communauté. La question voudrait, dans une situation critigue comme primordiale que nous devons nous poser est celle que l'on vit chez nous. D'abord, je dois la suivante: Est-ce que cela faciliterait dire que la Loi antibriseurs de grève semble l'autonomie? En fin de compte, ce n'est pas présenter certains problèmes d'application seulement plus humain, mais également moins qu'il est certes possible de résoudre à court dispendieux et plus fructueux. terme, mais dont il importerait que le Pour conclure, voici mes trois ministre du Travail s'en saisisse au plus tôt. principales préoccupations: l'importance pour Les délais qui sont requis normalement sont le gouvernement de reconnaître l'apport de parfois trop longs lorsqu'un conflit de travail la diversité dans notre société, le fait dure déjà depuis plus de neuf mois. Vous négatif d'une trop grande intervention comprendrez l'impatience des citoyens et des gouvernementale dans notre vie et, travailleurs, qui logent une plainte contre troisièmement, la nécessité pour le une entreprise, de devoir attendre des délais; gouvernement de se tourner vers la même si, administrativement, ils sont prévention en ce qui concerne les besoins relativement courts, je pense que, en sociaux. situation de conflit, il faut faire These are the principal reasons why I extrêmement vite parfois. am here, Mr. Chairman, and I hope that in Également, il y a certains problèmes some modest way, I can do something about qui sont débattus dans ce conflit qui font le them for all Quebecers. centre de ce conflit de travail, mais qui risquent de faire aussi l'objet de conflits Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci. ailleurs en province. C'est pourquoi, il est M. le député de Roberval. important qu'on les soulève ici et qu'on en saisisse le ministre du Travail, afin qu'il M. Michel Gauthier puisse se pencher avec un groupe de travail sur ces questions qui risquent de revenir M. Gauthier: M. le Président, c'est fréquemment dans les prochaines années. avec une très grande joie que je prends la Vous comprendrez, bien sûr, que je fais parole pour la première fois à titre de référence ici à la question du travail à représentant du comté de Roberval, mais forfait. Il est important que le ministre du c'est aussi avec une certaine appréhension Travail étudie en profondeur toute cette que je commence à assumer ce rôle de question, pour qu'on envisage, à court ou à représentant des 40 000 électeurs de mon moyen terme, certaines solutions qui seront comté. C'est avec une certaine appréhension acceptables par chacune des parties parce que le comté de Roberval est impliquées dans ces conflits. tellement vaste que cela en fait l'un des Également, tout le problème de la plus grands du Québec et que les problèmes sécurité d'emploi des travailleurs forestiers qu'on y rencontre font appel à la qui est menacée, compte tenu du fait que la compétence d'à peu près tous les ministères mécanisation devient absolument avancée du gouvernement du Québec. dans le travail en forêt. Je comprends, Le comté de Roberval n'a pas la comme représentant de ces citoyens et je chance, M. le Président, de compter sur une pense que les membres de cette Assemblée économie très diversifiée. On y rencontre, le comprennent également - l'inquiétude que bien sûr, quelques grandes industries, mais la ressentent ces petits travailleurs qui ne principale source de revenus est d'abord tirée possèdent pas de machinerie forestière de l'exploitation de la forêt et de importante autre que leur scie mécanique. l'agriculture. Avec un contexte économique Enfin, un deuxième problème important semblable, vous comprendrez que le problème demande une action assez énergigue de la du chômage nous place dans une situation part des représentants des citoyens et de la particulièrement difficile dans ce comté part du ministre de l'Industrie et du éloigné. Commerce en particulier. Nous n'avons chez Ces problèmes de chômage tiennent nous à peu près pas d'usines de 147 transformation de produits finis sur place. Je important, un rôle de concertation, un rôle pense que c'est le lot de certaines régions en favorisant des initiatives parmi leurs éloignées; on peut compter, bien sûr, de membres qui sont habituellement des hommes temps à autre, sur une usine de d'affaires, des promoteurs, des agents transformation de lait ou sur une petite dynamiques du milieu. scierie, mais c'est bien peu, compte tenu de Enfin, les promoteurs eux-mêmes ont l'importance des ressources qu'on sort d'un compris qu'il fallait qu'ils fassent preuve comté, comme celui que je représente, pour d'un peu de créativité, qu'ils fassent montre aller les transformer ailleurs. d'un peu d'initiative, enfin qu'ils acceptent Dans ce cadre, je pense que les de prendre un certain nombre de risques politiques gouvernementales, principalement calculés pour en arriver à créer de l'activité dans le domaine de l'amiante, ont permis de économique et à combattre efficacement le prouver à la population du Québec - la leçon chômage qu'on connaît chez nous. a porté fruit dans les régions également - Au même moment, alors qu'on qu'il ne faut pas penser qu'à sortir des comprenait ces choses, on a compris ressources de notre territoire, mais qu'il faut également la faiblesse et le manque aussi penser transformation. S'il est vrai d'articulation du programme qu'on nous qu'on a réussi à transformer sur place de 3% proposait du côté libéral. On a craint - dans à 10% de l'amiante qu'on produisait chez mon comté ce fut le cas - les contradictions nous, il doit être vrai également, dans un qui devenaient trop évidentes durant cette comté comme celui de Roberval, qu'on puisse période électorale qu'on vient à peine de transformer une plus grande part des produits terminer, contradictions qui sont devenues agricoles et des produits forestiers qu'on encore plus évidentes au moment où le chef vient y chercher régulièrement. du Parti libéral, chez nous dans mon comté, Mais les gens du comté de Roberval, lors d'une émission radiophonique, a déclaré conscients de ces problèmes économiques que à la grande surprise de l'ensemble des nous vivons, ont quand même choisi de faire citoyens qu'il ne se sentait lié d'aucune confiance à une équipe du Parti québécois façon par les engagements que pouvaient qui présentait des solutions on ne peut plus prendre ses candidats durant la campagne réalistes et qui nous ouvrait des perspectives électorale. assez encourageantes pour nous, des régions Or, la guestion qui m'inquiète ici - et périphériques. pour la bonne gouverne de cette Chambre je Il y a cependant une chose encore plus pense qu'il serait important que le chef de fondamentale qui est ressortie tout l'Opposition précise sa pensée là-dessus - récemment, dans mon comté, et qui devra c'est: Est-ce que ce manque de confiance ressortir un peu partout à travers le Québec, vaut également, M. le Président, pour les c'est une prise de conscience collective, soi-disant chargés de missions qu'on remarque chez les aqents développeurs gouvernementales qui posent les questions, à du milieu. Cette prise de conscience la période prévue à cette fin, aux ministres collective a pris entre autres la forme, du gouvernement7 II serait important que le récemment, d'un sommet économique de chef de l'Opposition clarifie sa position à ce secteur qui a été organisé par la Chambre sujet parce que les gens du comté de de commerce de Dolbeau, sommet Roberval n'ont eu, à partir de ce moment, économique où tous les promoteurs et absolument plus aucune confiance dans une hommes d'affaires du milieu se sont équipe qui ne semblait pas plus unie que rencontrés, ont échangé des idées et surtout celle-là. ont compris un certain nombre de choses, un Enfin, il y a un autre projet majeur certain nombre de principes lorsqu'on parle dans le comté de Roberval qui risque de de développement économique. faire couler passablement d'encre dans les (21 h 30) prochaines années. Il s'agit de l'aménagement On a saisi chez nous qu'en de la rivière Ashuapmuchuan. Évidemment, développement économique l'État joue un durant la campagne électorale, on en a fait double rôle. D'une part, il fixe le cadre état largement, même très largement. Mais général du développement économique, il les gens ont compris l'attitude qu'avaient donne la couleur au développement prise le Parti québécois et son représentant économique. D'autre part, il apporte aussi un dans ce dossier qui est fondamental dans une soutien qui est fondamental et essentiel, un région comme la nôtre où le chômage est soutien par des mesures appropriées dans le important, je le disais tout à l'heure. Ils ont domaine du développement économique, dans compris qu'un projet comme celui-là ne le domaine de l'aide à la petite et à la pouvait se réaliser qu'à la suite d'études moyenne entreprise. Les paroles du ministre absolument sérieuses quant aux impacts de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme économiques et écologiques possibles. À cette nous rassurent sur ce plan. fin, ils ont appuyé le sérieux de notre Également, on a compris, dans le comté position et la sagesse avec laquelle on de Roberval, que les corps intermédiaires envisageait, avec beaucoup d'espoir, ce grand devaient de plus en plus jouer un rôle projet de développement. 148

Ce sérieux, les gens ne l'ont pas gouvernementaux. retrouvé, évidemment, chez nos adversaires La rénovation est aussi de plus en plus et, plus récemment, lors des premiers jours populaire et le comté de Saint-Henri de cette session. À mon grand étonnement, présente déjà un visage rajeuni tout en du côté du développement économigue, j'ai gardant ses airs d'autrefois, son architecture cru comprendre, par les discours prononcés, et surtout son hospitalité traditionnelle. De que l'Opposition était devenue social- plus en plus, on veille aussi à démocrate. J'ai cru comprendre que dans le l'embellissement des artères et des rues domaine social on se cherchait une politique. principales par la plantation d'arbres et de On essayait, à tout le moins, de présenter fleurs et l'amélioration du mobilier urbain. l'image d'un parti qui en avait une. La vie communautaire y est intense et M. le Président, cette faiblesse, ce sympathique. Les fêtes populaires se manque de cohérence et ce peu de multiplient et s'orqanisent pour mieux programmes sérieux ont fait que les citoyens fraterniser. Les clubs sociaux et paroissiaux du Québec ont jugé. Le résultat de ce sont nombreux, rassemblant une bonne élite jugement se retrouve évidemment en cette de gens qui se dévouent pour les oeuvres de Chambre. Pour quelques années encore, on bienfaisance surtout envers la jeunesse, les nous a confié la gouverne du Québec. En ce défavorisés et les personnes du troisième qui me concerne, je tiens à souligner que je âge. serai extrêmement présent et extrêmement Dans cette petite patrie, comme on le dévoué pour servir les gens de mon comté disait durant la semaine du patrimoine, il ne comme les gens de tout le Québec de la faut pas croire cependant qu'il n'y a pas de meilleure façon possible. Merci. problèmes. Ils sont là, nombreux et angoissants. Il y a d'abord le chômage qui Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ronge notre classe ouvrière et notre jeunesse. député de Saint-Henri. Le taux des sans-emploi était de 7,6% en 1976; il a plus que doublé depuis cette date. M. Roma Hains C'est là une dure réalité contre laquelle se butent nos efforts et nos espoirs. Les plus M. Hains: M. le Président, c'est avec âgés se sentent souvent humiliés jusgue dans une grande satisfaction que je m'adresse la fibre de leur âme de ne pouvoir gagner aujourd'hui pour la première fois à leur vie et les plus jeunes rêvent souvent l'Assemblée nationale. Ma joie est profonde d'un exode vers des cieux plus cléments. de pouvoir parler de mon comté de Saint- (21 h 40) Henri, que je représente avec fierté et que En effet, d'après un sondage je veux aider de toutes mes énergies. scientifique publié dans le journal Les Le comté de Saint-Henri est situé à affaires, le 23 mai dernier, sondage mené l'intérieur des limites de Montréal, plus par le secrétariat permanent des conférences précisément dans le sud-ouest, et compte socio-économiques de Québec, 51% de nos quelque 60 000 âmes; il est à majorité jeunes entre 15 et 19 ans envisageraient la francophone soit dans une proportion de possibilité d'aller vivre en dehors du Québec. 73,3%. Entouré des circonscriptions de Ce serait là la suite terrible de la marche Sainte-Anne, Verdun, Marguerite-Bourgeoys, migratoire de 125 000 des nôtres gui ont Westmount et Notre-Dame-de-Grâce, le quitté durant les quatre dernières années. comté de Saint-Henri est le cap avancé où Un autre problème aiqu à Saint-Henri est venue se briser et s'échouer la vague est le nombre et l'insatisfaction de nos péquiste lors de la dernière campagne assistés sociaux. Au 1er mai 1981, il y en électorale. Nous en sommes très heureux, avait 2711 dans notre comté. Ces gens, en évidemment. plus, vivent une situation vraiment inacceptable. Dans un autre document, publié M. Bertrand: II fallait bien arrêter cette fois-ci par l'Organisation populaire des quelque part. droits sociaux, on nous dit, que depuis dix ans, le prix des aliments a grimpé de 178% M. Hains: Notre circonscription est et le coût du logement de 104%. Une famille partagée en plusieurs secteurs par une assistée sociale de trois personnes, mettons, multitude d'axes de communication - voies par exemple, un adulte et deux enfants, ferrées, autoroute, canal de Lachine, etc. - après avoir réglé le logement, le chauffaqe, d'où proviennent nos quatre quartiers: Ville- l'électricité et le vêtement, ne disposerait Émard, Côte-Saint-Paul, Saint-Henri et Saint- que de 59,62 $ pour l'alimentation de toute Raymond. On retrouve encore dans notre une semaine et ce, pour trois personnes. comté un habitat multifamilial vieilli, mais C'est intenable, vraiment, pour ces assistés on assiste à la disparition graduelle et qui crient au secours. Ce n'est pas, M, le constante de ces logis insalubres pour y voir Président, par électoralisme que je m'associe surgir des maisons nouvelles et des séries de à leur détresse réclamant une augmentation logements à prix modigue grâce à la des barèmes d'aide sociale et l'indexation de coopération des trois paliers leurs prestations. Coupons quelque part, 149 coupons dans la publicité, par exemple, car tous unis, ils se sont lancés dans une lutte nos assistés sociaux aussi ne veulent pas se sans merci contre ce projet qui les faire avoir par la faim et le désespoir. amènerait sûrement vers le dépérissement et D'autres personnes encore réclament la fermeture. aide et protection dans notre comté. Ce sont Pour appuyer ces marchands qui luttent des personnes âgées qui attendent une place sans faille et sans répit pour enrayer cette dans les foyers d'accueil depuis deux, trois, menace, les autorités de la ville de Montréal quatre ou même cinq ans. Au seul Centre de se sont insurgées contre ces centres santé Saint-Henri, plus de 200 demandes commerciaux qui prolifèrent aux périphéries attendent toujours dans les classeurs. Nous de nos villes, drainant la clientèle de nos savons que partout les besoins, évidemment, rues d'affaires. Dans cette optique, M. Yvon sont de plus en plus immenses et que les Lamarre, président du comité exécutif de la revenus ne fournissent plus à combler toutes ville de Montréal, lors de la conférence des les urgences. Pourtant, M. le Président, municipalités, a demandé un moratoire sur la toutes ces personnes ont droit à une vie construction des centres commerciaux de décente et attendent de nous secours et banlieue. D'ailleurs, une lettre a été envoyée assistance. Nous espérons que le nouveau à cet effet au ministre des Affaires ministre des Affaires sociales entendra ces municipales par nos marchands du sud-ouest. doléances qui montent de notre comté, de Cette lettre a été reproduite dans le journal notre classe ouvrière qui peine et qui local, la Voix populaire, le 24 mars dernier. travaille et qui attend du gouvernement On y lisait ceci: "Sans une intervention considération et collaboration pour vivre une directe et immédiate de votre part, M. le vie normale et heureuse. ministre, des centaines et des centaines de Professeur et directeur d'école, je ne petits et de moyens commerçants seront saurais oublier nos enfants et nos maîtres ruinés." victimes, eux aussi, des coupures Un autre ministre, le ministre d'État au gouvernementales. Avez-vous entendu les Développement économique, est même venu, professeurs chanter sur la colline durant la campagne électorale, prêter main parlementaire lors de leur rassemblement du forte au candidat de son parti et a rencontré 19 mai dernier sur l'air populaire de Savez- l'Association des commerçants de la Plaza vous planter des choux? Voici les paroles: Monk. Il a dit, comme le rapporte encore le "Savez-vous faire des coupures, à la mode, à journal la Voix populaire: "Ce soir, j'ai eu la mode, savez-vous faire des coupures à la une vision saisissante du problème. Le projet mode du PQ?" Et les couplets continuaient: détruirait une artère commerciale vraiment On nous coupe les enseignants, on nous coupe intégrée au quartier." Et par la suite, M. le les soutiens. On nous coupe les services, on ministre promettait d'utiliser tous les moyens nous coupe les professionnels. Et c'est ici, pour bloquer une décision irréparable. M. le Président, que nous devons intervenir. Sachant que le ministre d'État au Il est inacceptable, surtout dans Saint-Henri Développement économique ne faisait point, où ces mesures sont indispensables, d'enlever ce soir-là, des promesses partisanes, nous des professionnels aux enfants, déficients espérons qu'il continuera son appui aux légers, dénombrements flottants, mésadaptés commerçants du sud-ouest malgré le sociaux et affectifs, classes de soutien, bref, changement d'allégeance du comté. Alors, tous les services généraux pour l'enfance pourtant, elle est facile, la solution, M. le inadaptée. À Saint-Henri, c'est un sine qua Président. Si je ne m'abuse, le terrain non. Il faut vraiment arrêter les coupures, convoité par les promoteurs du centre arrêter la guillotine si on veut sauver la tête commercial est classé terrain industriel et et le coeur de nos enfants car eux non plus est la propriété de la SAQ, donc du ne veulent pas se laisser avoir par gouvernement. Alors, si, vraiment, le l'ignorance et le manque de préparation à la gouvernement est sincère, par la voix des vie. ministres précités, il n'a qu'à refuser la Dans un dernier volet, M. le Président, vente du terrain pour fins commerciales et permettez-moi d'insister sur un danger le problème sera réglé. Inutile en effet de imminent qui menace tout particulièrement restaurer l'habitation si on ne favorise pas le nos marchands locaux et nos artères commerce et l'industrie comme éléments commerciales. Une grande association indispensables de survie et de prospérité pour financière travaille actuellement au projet de nos villes. construction d'un important centre M. le Président, au nom de tous les commercial sur un terrain vague situé aux commerçants, au nom de la population de limites extérieures de Ville-Émard et Côte- Saint-Henri, de concert avec les autorités Saint-Paul. Si ce vaste projet se réalise, ce municipales, nous prions donc les ministres sera la mort lente, mais certaine du responsables des Affaires municipales et du boulevard Monk et de la rue Notre-Dame qui Développement économique d'apporter une sont les deux centres nerveux de notre solution immédiate à ce grave problème qui activité commerciale. Nos commerçants du menace vraiment toute l'infrastructure sud-ouest ont bien compris ce danger et, commerciale du sud-ouest de Montréal. 150

Je termine, M. le Président, en disant que Saint-Henri demeure un lieu privilégié de vie, mais là comme ailleurs, il y a encore beaucoup à réaliser: la lutte au chômaqe, l'aide accrue aux déshérités sociaux, les handicapés, les personnes âgées, le règlement du centre commercial, le maintien de nos services scolaires. Comme le disait le premier ministre dans son discours inaugural, mettons le cap sur l'avenir. Oui, quant à moi, je mets le cap sur l'avenir d'un Saint- Henri heureux et prospère, sur l'avenir humain d'une population gui ne demande que le respect, la considération et la fraternité, par la voix de son nouveau député. Merci.

Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député de Sainte-Marie.

M. Bisaillon: M. le Président, je serais tenté à ce moment-ci de demander la suspension du débat, mais, maintenant que mon collègue de Rouyn-Noranda- Témiscamingue a compris la portée de l'article 92, je vais lui céder ma place.

Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.

M. Baril (Rouyn-Noranda- Témiscamingue): Je demanderais l'ajournement du débat, M. le Président.

Des voix: Bravo!

Le Vice-Président (M. Jolivet): Cette motion d'ajournement est-elle adoptée? Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.

M. Bertrand: M. le Président...

Le Vice-Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!

M. Bertrand: Je propose l'ajournement de nos travaux à demain matin, 10 heures, alors que nous entamerons l'étude des crédits, tel que déclaré cet après-midi par le leader parlementaire, jusqu'à 13 heures, c'est-à-dire jusqu'à ce que le temps nécessaire pour en faire l'étude soit épuisé.

Le Vice-Président (M. Jolivet): Cette motion d'ajournement du débat est-elle adoptée? Adopté. Cette Assemblée ajourne ses travaux à demain, 10 heures.

(Fin de la séance à 21 h 52)