Mémoires Des Délibérations Du Conseil Exécutif
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.i MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL EXÉCUTIF SÉANCE DU Il JANVIER 1989 A 10 H 30 SOUS LA PRÉSIDENCE DU PREMIER MINISTRE MONSIEUR ROBERT BOURASSA Membres du Conseil exécutif présents: Monsieur Robert Bourassa, Premier ministre Madame Lise Bacon, Vice-Première ministre; ministre des Affaires culturelles et ministre de 1 1 Environnement Monsieur André Bourbeau, Ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu Monsieur John Ciaccia, Ministre de l 1 Énergie et des Ressources Monsieur Marc-Yvan Côté, Ministre des Transports Monsieur Robert Outil, Ministre des Communications Monsieur Pierre Fortier, Ministre délégué aux Finances et à la Privatisation Monsieur Paul Gobeil, Ministre des Affaires internationales Monsieur Daniel Johnson, Ministre délégué à l'Administration, Président du Conseil du trésor Madame Thérèse Lavoie-Roux, Ministre de la Santé et des Services sociaux Monsieur Gérard D. Levesque Ministre des Finances Monsieur Pierre MacDonald, Ministre de 1 1 Industrie, du Commerce et de la Technologie Monsieur Gil Rémillard, Ministre de la Justice, ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et ministre de la Sécurité publique Monsieur Guy Rivard, Ministre délégué aux Affaires culturelles Madame Louise Robic, Ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration Monsieur Claude Ryan, Ministre de 1 1 Éducation et ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science Monsieur Raymond Savoie, Ministre délégué aux Mines et aux Affaires autochtones Monsieur André Vallerand, Ministre des Approvisionnements et Services MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS LE Il JANVIER 1989 POLITIQUE DE LA SANTÉ MENTALE AU QUÉBEC (Réf.: 8-0327) La mi ni stre de 1a Santé et des Servi ces soci aux soumet un mémoi re portant sur 1a politique de 1a santé mentale au Québec. Le mémoi re expose que l'élaboration de cette politique de santé mentale a été rendue possible grâce à plusieurs efforts antérieurs dont les avis du Comité de la santé mentale du Québec et le rapport du Comité de la politique de santé mentale publiés à l'automne 1987. Les audiences de la Commission parlementaire des Affaires sociales qui l'ont suivie ont permis de dégager les problèmes prioritaires et les pistes de solution. Le mémoire souligne que le dégagement des problèmes prioritaires a amené à considérer au préalable l'importance des troubles mentaux dans la population et l'utilisation des services qui en découle, mais également à s'interroger sur les difficultés rencontrées par les divers parte naires en cause et sur les dysfonctionnements du système de services. Le sommaire de l'état de santé mentale de la population et les relevés des difficultés rencontrées par les divers partenaires font ressortir les sept problèmes prioritaires suivants: l'absence de consensus sur la notion de santé mentale, des interventions mal adaptées aux besoins des personnes, une préoccupation insuffisante pour le milieu de vie des personnes, des lacunes quant à la qualité des services, la répartition inéquitable des ressources, un équilibre difficile à atteindre entre le recours au modèle i nst itut i onne 1 et l' i ntégrat i on au mil i eu de vi e naturel et un modèle uniforme d'organisation de services. Le mémoire mentionne que deux ensembles de besoins sont à satisfaire, soit, d'une part, ceux des personnes qui, aux prises avec un problème de santé mentale, s'adressent à un système de services pour obtenir une réponse appropriée à leurs besoins et, d'autre part, un second qui concerne la population, et plus particulièrement certains groupes à risque de développer des problèmes de santé mentale, soit en raison de leurs conditions de vie sociale, culturelle ou économique ou parce qu'elles sont exposées à des phénomènes comme la violence, le suicide, l'alcoolisme et la toxicomanie. De ces ensembles découlent deux objectifs, soit, d'une part, de permettre à toute personne, dont la santé mentale est perturbée ou qui risque de voir son équilibre psychique compromis, d'obtenir une réponse adaptée à ses besoins et une attention appropriée à sa situation et, d'autre part, de favoriser le maintien et le développement de la santé mentale de la population. Pour réa 1 i ser ces object ifs, ci nq ori entat i ons générales comp 1émenta ires l'une à l'autre ont été retenues dans la politique proposée, chacune de ces orientations ayant déterminé le choix des moyens qui, bien que ne leur étant pas exclusifs, en assurent la concrétisation. Ces orienta tions sont la primauté de la personne, la qualité des services, l'équité, la recherche de solutions dans le milieu de vie des personnes et le partenariat. Le mémoire indique qu'afin de réaliser les engagements contenus dans la politique de santé mentale, il est nécessaire d'engager une somme de 24 M$ à partir de 1989-1990. Cette somme est répartie sur trois ans selon les grandes étapes du plan d'action proposé. Ces étapes correspondent à la démarche de décentralisation vers les régions suite à un processus concerté devant mener à une organisation régionale des services. Les sommes impliquées en première étape visent à permettre l'implantation des mesures essentielles à la réalisation des plans régionaux d'organisation de services. Le mémoire conclut, en recommandant au Conseil des ministres, d'endosser 1es pri nc i pes et ori entat i ons contenus dans 1a polit i que de santé mentale du Québec ainsi que le plan d'action qui en découle. 2 Ce mémoire a été examlne par le Comité ministériel permanent des affaires culturelles et sociales à sa séance du 7 décembre 1988, lequel convient de recommander au Conseil des ministres d'endosser le projet de politique de santé mentale déposé par la ministre de la Santé et des Services sociaux. Pour sa part le Conseil du trésor, qui a examiné ce mémoire à sa séance du 13 décembre 1988, convenait de recommander au Conseil des ministres: 1- de ne pas approuver l a demande de crédits de développement de 8 M$ pour l'exercice 1989-1990, annualisés à 16 M$ en 1990-1991 et à 24 M$ en 1991-1992, compte tenu qu'il n'existe pas de disponi bilités budgétaires à la marge de développement; 2- de demander au ministère de consacrer l'année 1989-1990 au parachèvement des mesures initiées en 1988-1989 et à la formu lation précise, avec les centres régionaux de santé et de services sociaux et les établissements, des plans d'organisation de services et des plans de désinstitutionnalisation, compte tenu des incertitudes quant à la nature et au coût de certaines mesures. A sa séance du 20 décembre 1988, le Conseil du trésor convenait de remplacer ses recommandations au Conseil des ministres par les suivan tes: 1- de ne pas approuver l a demande de crédits de développement de 8 M$ en 1989-1990, compte tenu qu'il n'existe pas de disponibilités budgétaires à la marge de développement; 2- d'autoriser le ministère à consacrer, en 1989-1990, 10,4 M$ à la politique de santé mentale, soit un montant de 2,4 M$ autofinancé, en plus des 8 M$ récurrents dont il dispose; 3- de demander au ministère de cibler la planification et l'orga nisation des services sur des clientèles non institutionnalisées; 4- d'aviser le ministère que des crédits de développement de 8 M$ lui seront octroyés à même la marge de développement de 1990-1991, lesquels seront annualisés à 16 M$ en 1991-1992 et à 24 M$ en 1992-1993 et ce, sous réserve de l'approbation des plans d'organi sation des services par le Conseil du trésor. Mme Lavoie-Roux rappelle que, depuis 1965, à la suite de la publication du Rapport Bédard, on a pri s au Québec une approche de dés i nst i - tutionnalisation et au fil des ans, les gens sont sortis des institu tions. Dans les hôpitaux, ont été créés des départements de psychiatrie qui ont pris la relève des hôpitaux psychiatriques. On trouve donc en dehors des institutions deux groupes de personnes, celles qui ont été désinstitutionnalisées et les malades psychiatriques qui ne sont plus admi s en i nst itut ion. Or, il n'est pas évi dent que ces personnes bénéficient de tout le support qui leur serait nécessaire. La politique proposée vise à combler les besoins qui ne se sont pas rencontrés dans la foulée du Rapport Harnois et des Commissions parlementaires qui ont été tenues sur le sujet. Le problème qui s'est posé à l'occasion des suites de ce dossier a été celui des disponibilités financières, compte tenu que la marge de développement en 1989-1990 est déjà engagée. Il a donc été convenu que le ministère utiliserait les budgets récurrents dont il dispose et qu'il autofinancerait une somme 2,6 M$, des budgets additionnels lui étant accordés à même la marge de manoeuvre des prochaines années. Mme Lavoie-Roux souligne que cette politique répond à des besoins réels, l'intégration sociale des malades, bien qu'ayant donné des résultats positifs, laissent certains besoins insatisfaits. Il n'est pas possible de renverser le mouvement qui a été entrepris au cours des années 60, mais la société doit trouver le moyen d'assumer ses responsabilités vis à-vis ses malades. Mme Lavoie-Roux répond ensuite aux questions de ses collègues. Elle indique qu'on estime que de 30 à 40% des sans-abri sont d'ex-psychiatrisés. Cependant, certains n'ont même jamais suivi de trai tement. Il est faux de prétendre que le nombre de personnes 3 dés i nst i tut i onna li sées augmente, pui squ' il n'y a en tout qu'envi ron 5 000 personnes qui pourraient sortir des établissements.