Note De Recherche Par Hugo Roy Avec La Collaboration De Louise Campeau Sous La Direction De Yves Boisvert
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M3I Note de recherche par Hugo Roy avec la collaboration de Louise Campeau sous la direction de Yves Boisvert Dans le cadre du projet de recherche subventionné par le Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC) : Vers un nouveau cadre d’analyse en éthique appliquée : Consolidation théorique et évaluation de sa valeur heuristique à partir de l’éthique appliquée en contexte gouvernemental École Nationale d’Administration Publique 21 mai 2007 Table des matières Table des matières......................................................................................................... 2 Introduction ................................................................................................................... 3 1. L’historique ............................................................................................................... 5 2. Les acteurs et leurs discours .................................................................................. 18 Marcel Côté............................................................................................................... 18 Mario Bertrand .......................................................................................................... 21 Pierre Jeanniot........................................................................................................... 22 Toby Gilsig ............................................................................................................... 23 Yves Payette.............................................................................................................. 24 Daniel Johnson .......................................................................................................... 25 Christos Sirros........................................................................................................... 26 Jacques Parizeau ....................................................................................................... 28 Guy Chevrette ........................................................................................................... 29 Paul Bégin ................................................................................................................. 32 Les médias................................................................................................................. 33 3. La dimension régulatoire ....................................................................................... 37 3.1 Les problèmes comportementaux........................................................................ 37 Les conflits intérêts ................................................................................................... 37 Le favoritisme ........................................................................................................... 39 3.2 Les infrastructures de régulation ........................................................................ 40 3.3 Les enjeux éthiques ............................................................................................... 41 La confiance de la population ................................................................................... 41 3.4 Les zones à risque.................................................................................................. 42 La politisation des conseils d’administration............................................................ 42 3.5 Les éthiques sectorielles........................................................................................ 43 L’éthique des affaires................................................................................................ 44 L’éthique des administrateurs publics ...................................................................... 45 4. Les impacts .............................................................................................................. 47 4.1 Les impacts sur les politiques gouvernementales et les lois .............................. 47 4.2 Les impacts sur la stabilité des gouvernements ................................................. 49 4.3 Les impacts sur la crédibilité, la légitimité des élus ........................................... 50 Conclusion : La classification du scandale ............................................................... 52 Bibliographie ............................................................................................................... 54 2 Introduction Fondée par Toby Gilsig et Yves Payette, deux anciens employés d’Hydro-Québec, l’entreprise M3i voit le jour à la fin de 1990 afin de commercialiser un système d'affichage électronique et interactif de haut niveau pour les réseaux d'électricité. Ce système est mis au point dans le cadre d'un projet-pilote démarré trois ans plus tôt chez Hydro-Québec. Pour négocier les conditions de formation de M3i avec ses futurs dirigeants, Hydro- Québec mandate la firme Secor, présidée par M. Marcel Côté. À l'automne 1990, Secor propose donc une structure administrative et financière pour cette entreprise. Elle suggère aussi, à ce moment-là, de nommer, pour siéger au conseil d'administration de M3i, trois personnes «externes» à Hydro-Québec, auxquelles une option pour l'achat d'actions de M3i serait octroyée. Les trois administrateurs externes sont Pierre Jeanniot, ex-président d'Air Canada, Mario Bertrand, ex-chef de cabinet de Robert Bourassa et membre du conseil d'administration d'Hydro-Québec ainsi que Marcel Côté, celui-là même qui est au cœur des négociations pour la mise en place d’une option pour l’achat d’actions de M3i. Le 6 mai 1994, le scandale éclate : nous apprenons que les trois administrateurs externes de M3i pourront recevoir 2 millions de dollars au total grâce à leurs options d’achat. Durant les mois qui suivront, les politiciens se pencheront sur l’éthique des administrateurs publics, ce qui mènera à la création d’un Groupe de travail sur l’éthique, la probité et l’intégrité des administrateurs publics. Pour procéder à l’analyse du scandale M3i, nous tracerons d’abord les grandes lignes de son historique. Par la suite, dans notre seconde partie, nous présenterons les principaux acteurs 1 impliqués ainsi que leurs discours, que nous analyserons brièvement, si nécessaire. Cette section permettra en outre d’exposer leurs perceptions souvent divergentes. 1 Dans le présent document, le genre masculin est utilisé sans aucune discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte. 3 La troisième partie de notre texte touchera la dimension régulatoire sous-jacente au cas M3i. Nous ferons alors état des comportements qui ont semblé problématiques dans ce dossier. Puis, nous présenterons l’infrastructure régulatoire qui est, selon nous, sollicitée par ce cas. Nous nous attarderons aussi aux enjeux éthiques ainsi qu’aux zones de vulnérabilité qui sont en cause. Finalement, nous préciserons quels secteurs de l’éthique appliquée sont interpellés par ce scandale. Nous aborderons ensuite les impacts du scandale qui nous préoccupe. Ainsi, la quatrième partie sera consacrée aux impacts sur les politiques gouvernementales et les lois, à ceux sur la stabilité des gouvernements ainsi qu’à ceux sur la crédibilité, la légitimité des élus. Nous terminerons notre texte en spécifiant le type de scandale que représente le cas de M3i. 4 1. L’historique À la fin des années 1980 et au début des années 1990, la société d’État Hydro-Québec se lance dans la confection de différents logiciels administratifs. Elle crée alors les filiales Strateck et CIME, la première se spécialisant dans la vente de logiciels de contrôle de parcs d'ordinateurs alors que la seconde produit des logiciels d'étude de réseau1 . En décembre 1990, Hydro-Québec continue son avancée dans le domaine informatique en créant sa filiale M3i. Toby Gilsig, ex-directeur de l'Institut de recherches d'Hydro- Québec, en devient le président, et Yves Payette, ex-ingénieur de projet principal pour Hydro-Québec, son vice-président recherche et développement. La société Systèmes M3i 2 est alors une entreprise dont l'actionnaire principal est Nouveler, une filiale d'Hydro-Québec, et son mandat est de vendre une expertise concentrée sous forme de logiciels à valeur stratégique pour les services d'électricité. L'ensemble de la technologie M3i a été développé au coût de 2,5 millions de dollars à partir du service de développement technologique et de commercialisation d'Hydro- Québec. Dans le but de compenser Hydro-Québec pour son investissement en recherche et développement, M3i doit lui verser des redevances commerciales durant quelques années. Au début des années 1990, M3i se concentre sur la mise en place de programmes informatiques qui permettent la gestion des appels relatifs aux pannes de courant sur un réseau de distribution d'électricité. Par exemple, si un transformateur est défectueux, il devient possible de le repérer immédiatement sur ordinateur et, par la suite, de lancer certaines opérations pour limiter les dégâts chez des clients privés d'électricité. Ces services permettent également de mieux orienter les réparateurs qui doivent se rendre sur les lieux, et d’éviter l’attente d’appels d’usagers avant de pouvoir intervenir sur le terrain. À l’époque, la confection de ces nouveaux logiciels par M3i se fait avec grand enthousiasme. Selon Toby Gilsig, président de M3i et précédemment vice-président de l'innovation technologique chez Hydro-Québec, « M3i élimine énormément de lenteur et 1 Yan Barcelo, « Hydro-Québec met sur le marché deux nouveaux logiciels », Les Affaires,