FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE FORMATION GENERALE -----ooOoo-----

IMPLANTATION SPATIALE DE L’EGLISE LUTHERIENNE DANS LE BETSILEO NORD : La FLM dans le secteur du Fisakana Avaradrano, District de (Région Amoron’i Mania)

Mémoire pour l’obtention du diplôme de maîtrise

présenté par :

RABEARISAONA Valimbavaka Mirado

Sous la direction de Monsieur Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA Maître de conférences

Promotion « Honko », Année 2014

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE Formation Générale -----ooOoo-----

IMPLANTATION SPATIALE DE L’EGLISE

LUTHERIENNE DANS LE BETSILEO NORD: La FLM dans le secteur de Fisakana Avaradrano,

District de Fandriana

(Région Amoron’i Mania)

Mémoire pour l’obtention du diplôme de maîtrise présenté par : RABEARISAONA Valimbavaka Mirado

Sous la direction de Monsieur Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA Maître de conférences

Membres du jury :

 Président : Mme Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur Emérite  Rapporteur : Mr. Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maître de conférences  Juge : Mlle Felana OLISOA, Maître de conférences.

08 novembre 2014

REMERCIEMENTS

La réalisation de ce travail a exigé la contribution de nombreuses personnes. Nous tenons particulièrement à les remercier vivement. Nos reconnaissances s’adressent d’abord à Monsieur Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA., Maître de conférences, mon directeur de mémoire, pour ses critiques constructives ainsi que ses suggestions et surtout sa clairvoyance idéologique, ensuite à Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur Emérite, qui a bien voulu accepter de présider cette soutenance, malgré ses nombreuses occupations et enfin à Mademoiselle Felana OLISOA, Maître de conférences, Juge, qui a bien voulu consacrer son temps précieux pour examiner mon travail.

Nous tenons également à remercier toutes les autres personnes qui ont participé d'une façon ou d'une autre à l’achèvement de ce travail, singulièrement :

. à tous les enseignants chercheurs du département de géographie auxquels nous devons nos formations et les personnels administratifs du département de la géographie qui nous ont aidés, . Monsieur RAKOTOMANANTSOA Augustin, Coordonateur régional de la FAFAFI/SPaFi, sans lui, les travaux de terrain n’ont pu être réalisés et les données loins de notre portée, . Dernièrement mais pas le moindre la réalisation matérielle mérite aussi nos reconnaissances, notre famille, nos proches et ami (es) sans qui nous n’aurons pas pu poursuivre nos études jusqu’à présent et qui n'ont jamais arrêté de nous soutenir.

i

SOMMAIRE REMERCIEMENT ...... i SOMMAIRE ...... ii RESUME ...... iii TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... iv ACRONYME ...... vi GLOSSAIRE ...... vii INTRODUCTION GENERALE ...... 1

Première partie :LOCALISATION DE L'IMPLANTATION SPATIALE DE L'EGLISE LUTHERIENNE DANS LE FISAKANA AVARADRANO ...... 8 Chapitre I : LE POIDS DE L’HISTOIRE ...... 9 Chapitre II : STRUCTURE SPATIALE DE L’EGLISE LUTHERIENNE DANS LA SOUS-REGION DE FISAKANA ...... 23 Conclusion de la première partie ...... 34 Deuxième partie : HARMONISATION DES ACTIONS DE L'EGLISE LUTHERIENNE AVEC LE DYNAMISME DU DEVELOPPEMENT LOCAL ...... 35 Chapitre III : UN MILIEU D’IMPLANTATION ESSENTIELLEMENT A VOCATION AGRICOLE ...... 36 Chapitre IV : L’EGLISE LUTHERIENNE : UN PARTENAIRE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ...... 52 Conclusion de la deuxième partie ...... 60 Troisième partie : LA PERSPECTIVE DE L'EXPANSION DU LUTHERIANISME ET SA PARTICIPATION AU DEVELOPPEMENT LOCAL ...... 61 Chapitre V: EGLISE LUTHERIENNE ET DYNAMIQUE DU MILIEU CONFESSIONNEL ...... 62 Chapitre VI : PROBLEMES ET PERSPECTIVES ...... 69 Conclusion de la troisième partie ...... 82

CONCLUSION GENERALE ...... 83 BIBLIOGRAPHIE ...... 85 ANNEXES ...... 88 TABLE DES MATIERES ...... 97

ii

RESUME

Le Fisakana Avaradrano, une sous-région de la Fisakana qui se trouve dans le découpage administratif du District de Fandriana – Région Amoron’i Mania, fait partie de la zone d’action de la FLM et le berceau du luthérianisme dans le Betsileo Nord. Cette institution religieuse se fixe comme objectif d’étendre son aire d’évangélisation à travers la grande Île en créant des églises luthériennes par Fokontany tout en véhiculant la foi chrétienne ; et de contribuer à la réduction de la vulnérabilité, de la pauvreté et l’ignorance des acteurs de base.

Ces objectifs généraux se traduisent dans l’espace avec un certain nombre de spécificités par son organisation et son fonctionnement. On constate une forte emprise spatiale qui arrive jusqu’au niveau local, au fin fond de la brousse dans sa zone d’implantation à l’instar du Fisakana Avaradrano. Mais en analysant à la loupe son modèle de gouvernance et le comportement de ses fidèles, chaque unité issue de la division spatiale de la FLM n’est pas suffisamment liée. La mission luthérienne propose des activités suivant la potentialité géographique de la zone d’intervention mais ces actions connaissent une certaine limite.

Actuellement, la FLM poursuit le principe de l’autosuffisance en cherchant à corriger et à moderniser son fonctionnement par rapport au temps et à l’espace en fonction des obligations de l’église. Ainsi, les activités issues de la FLM constituent un moyen de développement pour la sous-région en question car elles cherchent à redynamiser la population à produire d’avantage tout en l’accompagnant de manière à suivre et évaluer l’application du projet. La FLM constitue aussi un instrument essentiel à la conception d’une société harmonieuse par son instruction et enseignement. En effet, la FLM fait office de partenaire potentiel de l’Etat sur le plan national ou régional pour la mise en œuvre et l’opérationnalisation des dispositifs au ras du sol du développement local pérenne. En conséquence, il est profitable de collaborer avec le secteur religieux et inciter la prise de responsabilité de tous.

. Mots clés : Fandriana, Fisakana Avaradrano, église luthérienne malgache (FLM), mission religieuse, implantation spatiale.

iii

TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES TABLEAUX Tableau N°1 : Répartition de la population du Fisakana ...... 41 Tableau N°2 : Statistique au sein de la SPaFi ...... 43 Tableau N°3 : Classement des églises au sein du District de Fandriana ...... 65 Tableau N°4 : Devoir des Fileovana selon le Budget de la SPaFi ...... 69 Tableau N°5 : Devoir des organisations confessionnelles au niveau synodal selon le Budget de la SPaFi ...... 70 Tableau N°6: Devoir des Fitandremana et organisations confessionnelles envers le Fileovana (Ex : Budget du Fileovana Fandriana) ...... 72 Tableau N°7 : Devoir des Fiangonana envers le Fitandremana (Ex : Fitandremana Andoharano) ...... 72

LISTE DES FIGURES Figure n°1 : Schéma de l’organisation ecclésiastique de la FLM ...... 16 Figure n°2 : Schéma de l’organisation ecclésiastique de la SPaFi ...... 25

LISTE DES PHOTOS Photo n°1 : Mémoire de la Messe et du passage de Ranavalona II en 1873 à Amoron’i Mania ...... 13 Photo n°2 : Siège de la FLM à Ambozontany – Fandriana ...... 26 Photo n°3 : Paysage rural de Malakialina et d’Ambohijato ...... 38 Photo n°4 : L’élevage porcin ...... 49 Photo n°5 : L’Artisanat dans le Marché de Fandriana ...... 50 Photo n°6 : L’hôpital luthérien d’Ambozontany ...... 53 Photo n°7 : Culture du Ravintsara ...... 54 Photo n°8 : Le site cultuel KIRIOKA ...... 58 Photo n°9 : La FLM Antavy et Malakialina ...... 77 Photo n°10 : Célébration des 140 ans d’évangelisation dans Fisakana et 20ème anniversaire de la SPaFi (Les pasteurs et leurs épouses) ...... 79

iv

LISTE DES CROQUIS Croquis n° 01 : Localisation de la zone d’étude ...... 2 Croquis n° 02 : Croquis de l’occupation du sol ...... 4 Croquis n° 03 : Croquis de la subdivision de la sous-région de FISAKANA : Avaradrano et Atsimondrano...... 11 Croquis n°04 : Croquis de la localisation de l’implantation de l’église luthérienne à ...... 19 Croquis n°05 : Etapes spatiales de l’introduction de l’église lutherienne à Fandriana (Fisakana) à travers l’histoire ...... 22 Croquis n°06 : Croquis de l’organisation spatiale de la SPaFi ...... 27 Croquis n° 07 : Croquis de l’occupation du sol et localisation de l’activité artisanale ...... 37 Croquis n°08 : Croquis de la densité et nombre de la population dans Fisakana ...... 45 Croquis n°09 : Localisation de fonctions religieuses au sein de la ville de Fandriana en tant que pôle de décision majeure pour l’église luthérienne de la région de Fisakana ...... 51

v

ACRONYME BMSFAFI : Birao Manohana ny Soritr’asa Fambolena Fiompiana (Bureau d’appuis des projets agricoles) CMS : Church Missionary Society CNAPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ECAR : Eglise Catholique Romaine EPLAF : Ecole Privée Luthérienne Ambozontany Fandriana FAFAFI : Fanentanana Fambolena Fiompiana (Promotion de l’Agriculture) FANILO : Fampandrosoana ANIvon’ny Loterana (Développement au sein de l’église luthérienne) FBL : Fikambanam-Behivavy Loterana FDL : Fikambanan-Dehilahy Loterana FFKM : Fiombonan’ny Fiangonana Kristiana eto Madagasikara (Association des églises chrétiennes de Madagascar) FFMA : Friends Foreign Mission Association FiFiL : Firaisan’ny Fifohazana Loterana (Assemblée du mouvement de réveil luthérien) FJKM : Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara (Eglise de Jésus Christ de Madagascar) FLM : Fiangonana Loterana Malagasy (Eglise luthérienne Malgache) FSFLM : Firaisan’ny Skotisma Fiangonana Loterana Malagasy (Assemblée du Scoutisme de l’église luthérienne Malgache) KMSL : Komity Mpiandraikitry ny Synoda Lehibe (Comité administratif du grand synode) KSL : Komitin’ny Synoda Lehibe (Comité du grand synode) KSP : Komitin’ny Synodam-Paritany (Comité du synode régional) KTLM : Kristiana Tanora Loterana Malagasy (Jeune Chrétien luthérien Malgache) LLLS : Lycée Luthérien Lars Stuenland LMS : London Missionary Society LPSCOF : Lycée Privé Sacré Cœur de Fandriana METM : Mission Evangélique Teratany eto Madagasikara (Mission Evangélique Natif de Madagascar) MFT : Mission Evangélique de Tananarive NMS : Norsk Missionary Society SALFA : Sampan’Asa Loterana momba ny FAhasalamana (Service luthérien pour la santé) SALoMa : Sekoly Alahady Loterana Malagasy SALT : Sekoly Ambony Loterana momba ny Teolojia (Institution Supérieure de théologie luthérien) SB : Sekoly Biblika (Ecole Biblique) SFM : Sekoly Fanomanana Mpampianatra (Ecole Normale) SL : Synoda Lehibe (Le grand synode) SP : Synodam-Paritany (Synode régional) SPaFi : Synodam-Paritany Fisakana SPG : Society for the Propagation of the Gospel VLM : Vokovokomanga Loterana Malagasy (Croix Bleu Luthérienne Malgache)

vi

GLOSSAIRE

Adidy : devoir envers la congrégation, participation des membres de l’église. Diakona : Diacre, serviteur de l’église Distry : traduction littérale du District. Famadihana : exhumation ou littéralement « retournement des morts », us et coutume traditionnelle Malgache. Fanagasiana : malgachisation Fiangonana : Congrégation, église Fifohazana : Un mouvement de réveil. Fileovana : District religieuse Fokontany : Cellule territoriale administrative de base à l’échelle des villages et hameaux. Fitandremana : Paroisse Isa-keritaona / Isa-taona : la grande réunion annuelle. Isanenimbolan’i Merina : la grande réunion semestrielle d’Imerina de la LMS durant la période des Royaumes de Madagascar. Kristiana Tanora : association des jeunes ou Chorale. Mpanazava : éclaireuse, groupement féminine au sein du scoutisme. Mpiandry : Berger, mouvement de réveil reconnu par leur action d’exorcisme. Ny miasa no voky, ny manao no zina : une métaphore qui signifie littéralement : « ceux qui sont actifs seront rassasiés, ceux qui travaillent vont s’épanouir ». Rakitra : offrande organisé à chaque culte. Rakitra an-katoka : offrande organisé chaque Dimanche de la fin du mois. Ray Aman-dReny : Personnes qui ont l’autorité morale au sein d’une communauté, (père et mère). Sampy : Idole, matière considérée divine et adoré par les gens. Sekoly Alahady : l’école du Dimanche, enseignement à la religion. Tobim-Pifohazana : station de réveil ou siège du mouvement de réveil. Toaka gasy : rhum local, un produit du terroir local Tomponarivo : ancien chef administratif durant la période des royaumes Malgaches (chef des milles). Tanety : colline aux versants convexes recouverts d’herbacée. Taniketsan’ny Fiangonana : la descendance, l’avenir ou la nouvelle génération de l’église. Tily : éclaireur, groupement masculine au sein du scoutisme. Vary afara : Riz de culture contre saison Vary aloha : Riz de culture saisonnier. Vary vaky ambiaty : Riz de la floraison de l’ambiaty (vernonia appendiculata, graminée). Le semis des graines en pépinière est fait lorsque l’ambiaty fleurit. Zanak’Ampielezana : la diaspora, natifs du synode migrant en dehors de sa zone.

vii

INTRODUCTION GENERALE La géographie s’intéresse à tous « les faits concrets inscrits à la surface de la terre » (BEAUJEU G. 1974), et sa tâche consiste à dévoiler le projet qu’envisage de réaliser la société sur l’espace géographique, qu’elle se propose de transformer en espace spécifique. Avec son modèle de gouvernance, le luthérianisme s’implante d’une manière effective dans l’espace au niveau du territoire national à Madagascar mais avec des entités territoriales bien définies suivant la division spatiale tacite entre les différentes confessions. Cette nouvelle idéologie véhicule avec elle toute ses caractéristiques. Mais pour s’y prendre il a besoin de se fondre dans la société et le transformer, un besoin considérable en ressources humaines lui est nécessaire pour créer son empire.

Le développement du christianisme avec ses nombreuses confessions et leurs importance dans la vie de la nation attire l’attention du géographe sur son implantation et son évolution dans l’espace. Le christianisme dans son origine est l’œuvre des missionnaires étrangers. Pourtant, ils ont réussi leurs défis, et ont surmonté tous les obstacles pour arriver à l’état actuel. Parmi ces confessions, le luthérianisme était véhiculée par les Norvégiens. Ils s’installèrent à Betafo, le berceau de la FLM, et se déplacèrent vers le Sud et en s’implantant également dans le Fisakana Avaradrano et en marquant l’histoire et l’espace. Notre travail cherche alors à interpréter l’organisation spatiale de l’implantation actuelle de l’église luthérienne dans le sous-espace de Fisakana Avaradrano.

Tout d’abord, il faut mettre en exergue l’importance de l’histoire pour expliquer cette implantation dans la région et en décrivant la structure spatiale de l’implantation actuelle de l’église luthérienne dans le Fisakana Avaradrano. Cela démontrera comment s’est fait l’introduction de la confession à Madagascar et de quel manière s’est-elle développée par rapport au temps et à l’espace. Ensuite, la mission ne se contente pas seulement de l’implantation mais a aussi d’apporter son savoir-faire à la société rurale. Expliquer en quoi les activités d’encadrement de l’église pourraient devenir un facteur de dynamisme local compte tenu de la potentialité géographique de la zone d’étude. Enfin, comme toute action, l’église n’échappe pas à la contrainte posée par son espace et ses cibles. Des facteurs existent et se présente comme la limite des actions des églises. Mais force est de constater que les problèmes de blocage sont toujours présents nécessitant des perspectives d’avenir pour la FLM dans cette région de Fisakana.

1

Croquis n° 01 : Localisation de la zone d’étude

2

D’une superficie de 2 352 km², le District de Fandriana, sous son appellation géographique la sous-région de Fisakana fait partie intégrante de la région géographique du Betsileo Nord. Administrativement, elle se range dans la partie Nord de l’ex-province de Fianarantsoa, dans la région d’Amoron’i Mania. Situé sur le 20° et 21° de la latitude Sud et 45° et 48° de longitude Est, exactement dans l’extrême Nord du Betsileo, sur les Hautes Terres Centrales de Madagascar.

La sous-région est délimitée administrativement par :

- Au Nord-Ouest : District d’Antanifotsy et d’Antsirabe

- Au Sud-Ouest : District d’

- A l’Est : District de Nosy Varika

- Au Nord-Est : District de Marolambo

Intégré dans la région d’Amoron’i Mania, Fisakana totalise 215 914 habitants, son espace est subdivisé en 13 Communes réparties sur deux zones suivant le positionnement de la rivière Fisakana au centre : l’Avaradrano et l’Atsimondrano.

D’une morphologie assez complexe, les vallons étroits se succèdent à des collines et des montagnes. Les sommets se culminent à plus de 2000m d’altitude :

- Au Nord, la barrière montagneuse constituée par le sommet d’Analasarotra (2 018 m), Analamaka (2 010 m) et Vatondrangy (2 032 m) marque la division de la région Onive avec Fisakana.

- A l’Ouest, deux sommets, Antatafano et Vorondolo (2 146m) le sépare de la longue vallée de Manandona.

Concernant l’occupation du sol, deux-tiers de la surface de Fisakana sont couverts par les savanes et forêt (cf. croquis n° 02). L’espace agricole représente 25% du territoire. Presque toutes les surfaces disponibles dans la région sont mises en valeur par la population. L’agriculture est la principale activité de la population.

3

Croquis n°2 : Croquis de l’occupation du sol

4

Nous avons choisi la sous-région de Fisakana et plus précisément du sous-espace de Fisakana Avaradrano comme zone d’étude parce qu’elle fait partie des zones où le luthérianisme a marqué son histoire depuis 1872, et son implantation se traduit par son organisation spatiale et ses activités en accord avec le milieu. Et vue de sa progression dans le temps et dans l’espace, l’exercice intéresse bien le géographe.

Ainsi, il nous a paru intéressant de choisir ce sous-espace de Fisakana Avaradrano comme centre de recherche pour ce mémoire qui a pour thème :

« Implantation spatiale de l’église luthérienne dans le Betsileo Nord : La FLM dans le secteur du Fisakana Avaradrano, District de Fandriana, Région Amoron’i Mania». Cette optique nous amène à poser la question qui constitue la problématique de notre étude : « Quels sont les facteurs qui expliquent une forte emprise spatiale et sociale de l’église luthérienne dans le sous-espace de Fisakana Avaradrano ? ».

Cette problématique s’articule avec les deux questions suivantes :

- Comment s’est développé la progression dans le temps et dans l’espace du christianisme à Madagascar et de quelle manière la FLM s’était implantée dans le Fisakana Avaradrano ?

- Par rapport à son actif, les impacts spatiaux du luthérianisme et ses actions s’accordent-ils vraiment avec les spécificités locales ?

D’après ces interrogations, le plan de notre étude comporte trois parties :

- La première partie est consacrée à l’essentiel de la recherche suivant la valorisation de l’histoire en remontant le temps pour savoir l’origine de ce souffle, par des missionnaires étrangers vue l’état de la société locale. Selon l’étendu de l’espace Malgache, l’organisation interne de l’église favorisant l’intervention de ces responsables doit être examiné.

- La deuxième partie montre les caractéristiques géographiques de la région et les activités débouchant de la ruralité de l’espace. D’autre part, il est nécessaire de parler des activités de la FLM dans son idée de développement local.

- La troisième partie permet de suivre l’évolution des activités de l’église luthérienne par rapport aux principaux problèmes rencontrés dans ses interventions. Une

5

interprétation géographique de la limite de la présence luthérienne au sein de la localité d’étude en vue de la mise en perspective pour l’avenir.

Pour que la recherche soit rassurante, nous avons adopté la démarche suivante :

DEMARCHE DE RECHERCHE La démarché adoptée est la démarche « Déductive ».

L’étude est basée sur l’exploitation des données disponibles dans des différents centres de documentation et surtout par les travaux de terrain :

 DOCUMENTATION Les recherches bibliographiques ont été effectuées dans les différents centres suivants :

- La Bibliothèque du département de la Géographie, du département d’Histoire, de la Musée d’Art et d’Archéologie, et la bibliothèque Universitaire d’Antananarivo - Dans les centres de documentation des différents organismes : ACADEMIE MALAGASY – SFM/FLM Fandriana - Des documents du Région, du District, des Communes (monographie) - Des documents et archives de la FLM et de la SPaFi - Des revues et des documents trouvés sur l’Internet

Les documents cartographiques :

- FTM, Monographie du district, FLM et SPaFi

 LA RECHERCHE SUR TERRAIN -Contact avec les responsables administratives publics et les responsables religieux de Fisakana :

-Contacts avec les responsables de la SPaFi :

-Auprès des Fileovana, Fitandremana et quelques Fiangonana dans la zone d’étude.

-Contact avec le responsable de la FAFAFI

6

Les enquêtes et interviews ont été menées auprès des 4 Communes sur 6 situées dans le Fisakana Avaradrano. Les enquêtes sont effectuées essentiellement chez les responsables religieux et les ménages.

Concernant l’échantillonnage, l’effectif total approximatif de la population du Fisakana Avaradrano est de 112 360 habitants renfermant approximativement 8 072 ménages. L’enquête a retenu le ménage comme unité statistique. L’enquête s’est passé notamment dans les Communes de : Fandriana (Fandriana, Andoharano, Anjomakely), (Miarinavaratra, Vatomitsangana, Ambinanindrano, Andrefanjaka), (Sahatorendrika) et Sahamadio () ; en prenant 20 ménages par secteur. De ce fait, 180 ménages essentiellement des luthériens ont été enquêtés au cours des travaux de terrain avec un taux d’échantillonnage de 2,23%. Cette stratégie était utilisée pour avoir une idée sur l’ensemble du territoire Avaradrano car ces zones sont choisies en tenant compte de l’étendue de la zone d’étude et sa couverture.

7

PREMIERE PARTIE LOCALISATION DE L’IMPLANTATION SPATIALE DE L’EGLISE LUTHERIENNE DANS LE FISAKANA AVARADRANO

.

8

Chapitre I LE POIDS DE L’HISTOIRE

Le luthérianisme est une idéologie à l’initiative de la reformation du 31 Octobre 1517. Son origine vient du prêtre catholique Martin LUTHER qui s’est détaché de l’autorité de Rome et trouve refuge en Allemagne. Ses partisans l’ont suivi et on a appelé leur religion par son leader et a fixé l’idée d’étendre la religion par le biais des missionnaires.

La FLM est l’œuvre de la mission luthérienne, elle est due à la traduction de la mission en langue locale pour donner ce sigle qui signifie : Fiangonana Loterana Malagasy ou Eglise Luthérienne Malgache. Dès son arrivée, l’Eglise luthérienne est encore sous le régime épiscopal de sa nature mais a changé en régime synodal où il a trouvé son apogée.

L’arrivée de la mission dans le Betsileo commence à partir de la pointe Nord proche du Vakinankaratra dont le point de départ de la mission luthérienne est Betafo. De cette situation, la rivière Fisakana a été stratégique pour repérer la mission.

A. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le sous espace de Fisakana Avaradrano, faisant partie des Hautes Terres Centrales malgaches, se positionne géographiquement sur l’extrême Nord de la région du Betsileo. Il se repère comme étant la zone marginale entre le Betsileo et le Vakinankaratra et ce positionnement lui fait valoir ses caractéristiques avec ses voisins d’un côté comme de l’autre. En plus le passage de la rivière Fisakana valide son appellation.

1. La formation territoriale du Fisakana Avaradrano a- Fisakana : formation toponymique

Le nom Fisakana vient de deux sources, l’un d’origine historique et l’autre de sa géographie. Durant le période des Royaumes, les Zafirambo peuplaient la région. Ils ont été victime de l’attaque des Merina et de son souverain Andriamanelo lors de la période sèche. Etant sur la porte du Betsileo, ils s’organisaient en barrage contre l’invasion Merina. Le nom adéquat est donc « Fisakanana » simplifié par l’appellation « Fisakana ».

9

La région est irriguée par une rivière affluant de la Mania. Cette rivière prend sa source dans la forêt de l’Est, près de la montagne de Garao. Les habitants y cueillent des écrevisses et de produits de pêche, d’où son nom « Fisakana ».

b- Fisakana : un concept territorial bien formalisé

Fisakana fait partie de la région géographique du Betsileo et se trouve précisément dans sa partie Nord, ce n’est que l’appellation géographique du District de Fandriana, composant de la Région d’Amoron’i Mania au point de vue administratif. Il présente une certaine nuance avec ses voisins Betsileo qui désigne sa spécificité. Sa position spatiale sur la zone frontalière et intermédiaire du Betsileo à celui du Vakinankaratra affirme son originalité. L’histoire de son peuplement est distinct, considéré comme étant la terre des migrants. Sa population est très métissée à cause d’un fort brassage entre les nouveaux arrivants avec les Vazimba et Kalafotsy anciens occupants. Géographiquement, la région est divisée en deux par l’existence de la principale rivière qui est le Fisakana mais un relief semblable.

 Le Fisakana Avaradrano : C’est la partie de Fisakana qui se trouve au Nord de la rivière Fisakana. Administrativement, il regroupe les Communes de : Fandriana, Tsarazaza, , Miarinavaratra, Sahamadio, et . Fandriana est la seule Commune urbaine de Fisakana et le chef lieu de District. Sa superficie est de 1 453 km2 environ.  Le Fisakana Atsimondrano : La partie qui se trouve au Sud de la rivière. Il rassemble les communes de : Fiadanana, , Mahazoarivo, , Alakamisy et . C’est la partie marginale de Fisakana avec la présence de corridor forestier dans la partie Est. Sa superficie est au environ de 899 Km2.

10

Croquis n°3 : Croquis de la subdivision de la sous-région de FISAKANA : Avaradrano et Atsimondrano

11

B. L’EGLISE LUTHERIENNE A MADAGASCAR

Le Christianisme est une idéologie occidentale transportée à Madagascar par les vagues des missionnaires. Le luthérianisme n’est qu’une partie de cette assemblée. Son introduction et son assimilation conduit à un grand phénomène d’évolution dans la pensée et l`histoire de la société Malgache. Depuis sa naissance jusqu’à ce jour, l’église luthérienne continue encore à justifier cette affirmation en harmonisant son intervention avec l’espace.

1. Contexte et historique a- Enracinement millénaire du christianisme à Madagascar

Le christianisme, pour les Malgaches, était quelque chose de nouveau. Il n’est qu’une suite logique de ce qui se passe de l’autre bout de l’océan. Dans un point de vue, l’introduction de cette idéologie nouvelle est un système de mis en place de ce qu’on appelle « La colonisation » ; nous remarquerons bien que la période et les acteurs vont de pair : le XIXème siècle et les européens.

En Europe, en 1622, le département « Propaganda Fide » s’est fondé au Vatican et dirige les missions catholiques dans le monde jusqu’aujourd’hui. Ce département à envoyer des missionnaires à Madagascar sous la responsabilité de l’association Lazariste ; une congrégation fondée par Vincent de Paul en 1625. En 1642, la société française de l’orient, une compagnie commerciale ; a établi une colonie à Fort Dauphin. De ce fait, on a envoyé deux prêtres dans le but de prendre soin des colons ; et en 1648, Flacourt vient avec deux autres Pères lazaristes Nacquart et Gondée. Mais en 1674, cette tentative a échoué car les deux prêtres étaient mort et n’étaient plus remplacés. C’est surement la première tentative d’évangélisation à Madagascar.

La L.M.S. ou London Missionary Society fondée en 1795 en Angleterre, débarque à Madagascar en 1818 et s’installa sur la côte Est par la présence des deux missionnaires : David JONES et Thomas BEVAN. Puis en 1820, un accord a été signé entre Radama I (1818 -1828) Roi de Madagascar et le Gouverneur Anglais à Maurice Sir Robert FARQUHAR ; un accord Malgacho-Anglais mentionnant le droit d’évangélisation sur le sol Malgache. Cette mission est l’origine de l’Eglise Reformée à Madagascar ou l’actuel F.J.K.M. (Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara).

Ranavalona I (1828 – 1861) succéda à Radama, elle était une défenseure de la foi ancestrale et a fermé les portes de Madagascar aux étrangers surtout les missionnaires. Elle a

12

fait couler le sang des martyrs qui s’attachaient à leur foi chrétienne alors que beaucoup de malgaches se sont déjà convertis. Le Roi Radama II (1861 – 1863) lui succéda, mais son règne n’est que de courte durée. Il a ouvert les portes avec l’extérieur et les invite même à venir. Dès 1861, les missionnaires français catholiques arrivaient à Madagascar. Vient ensuite le retour des missionnaires de la LMS en 1862. Cette époque conduit au phénomène de multi- missionnaire dans le Royaume.

A l’arrivée de Ranavalona II en 1863 au pouvoir avec son Premier ministre Rainilaiarivony, cela marque le succès de l’évangélisation. La Reine était une croyante et la religion était devenue une affaire d’Etat en construisant une église dans l’enceinte du palais Royal, surtout qu’elle avait été baptisée et mariée dans cette Eglise même avec le Premier Ministre. Leurs conversions changent la perception des malgaches du christianisme, ils vont même jusqu’à ordonner la population à prier chaque dimanche et obliger les gens à bruler leur « Sampy ». A partir de ce moment où tout le monde est contraint d’aller à l’église, le christianisme s’épanouit sur l’espace Malgache.

Photo n°1 : Mémoire de la Messe et du passage de Ranavalona II en 1873 à Amoron’i Mania

Source : Cliché de l’auteur, Juillet 2014

13

b- Le rôle des missionnaires

Le succès du christianisme est dû aux efforts des missionnaires. Au début, Madagascar était considéré comme une terre vierge à l’évangélisation. Plusieurs missions étaient venues et étaient prêts à tous pour répandre leurs idées. Afin d’atteindre leurs objectifs, ils devront faire face aux pouvoirs royaux pour avoir un accord et de convaincre la population à suivre leurs idéologies en construisant des églises. La tâche la plus difficile c’est la concurrence entre mission. Le plus surprenant était que les missionnaires parlaient la langue malgache.

En 1820, l’accord entre Radama I et les anglais donne le droit aux missionnaires de la LMS à entrer à l’intérieur du Royaume de Madagascar et ils ont aidé le Roi à l’unification de son royaume. Etant amis du Roi, les missionnaires commencent leur devoir par la scolarisation et initiation de la famille royale à l’art. Cette pratique était reconnue par le palais qui accorde l’apprentissage dans son royaume. Les missionnaires utilisent la Bible et séduisent les étudiants à la croyance de Dieu et du Paradis en les faits peurs par l’existence de l’enfer. En 1826, ces missionnaires de la LMS sont à l’origine de l’alphabet malgache ainsi que la traduction de la bible en langue locale. En 1830, 5.000 exemplaires du premier Nouveau Testament traduit sont distribués.

A partir de 1861, la mission catholique arrive grâce à des missionnaires français alors que la LMS ne revient qu’un an après ; en 1862 par l’invitation de William ELLIS responsable de la mission à Madagascar et ami du Roi. En 1864, la mission Anglicane vient à Madagascar par le biais de la SPG (Society for the Propagation of the Gospel) installée à Toamasina et la CMS (Church Missionary Society) installée à Vohemar. Cette position excentrée de la mission est due à l’influence faite par la LMS au sein du palais royal. Ce n’est qu’en 1872, avec une lutte acharnée, que la SPG parvient à entrer dans la capitale.

Les missionnaires de la NMS (Norsk Missionary Society) arrivent en 1866 mais heurtant aussi à la puissance Reformée. Ce mouvement est l’origine de la FLM (Fiangonana Loterana Malagasy) actuelle. Mais la mission avait trouvé une place au sein du royaume avec ces hommes tels que le Docteur Borchgrevink qui se met au service de la famille royale. En ce temps, l’église était encore sous la structure épiscopale comme l’église catholique et Anglicane c'est-à-dire dirigée par un Evêque, une structure désapprouvée par l’église Reformée.

14

Le phénomène de « multi-missionnaire » touche le royaume. Ce fait est manœuvré et formalisé surtout par le Premier Ministre Rainilaiarivony par méfiance de la puissance de l’église Reformée. Il ne faut pas oublier le rôle des Malgaches qui semble être plus que le rôle des missionnaires. Etant martyrisés, leur sang est considéré comme « la semence de l’église » ainsi leurs actes incitent à la croyance.

c- L’église Luthérienne parmi les confessions les plus anciennes à Madagascar.

L’église Luthérienne d’aujourd’hui n’est que l’œuvre des missionnaires Norvégiens de la NMS. La mission arrive exactement à Antananarivo le 27 Aout 1866 par John ENGH et Nils NILSEN. L’Évêque SCHRUDER était responsable de la mission en Afrique de Sud et Madagascar en même temps. Il s’occupe de tout ce qui est mission diplomatique en plus de son rôle. La NMS est donc la quatrième vague de mission arrivée à Madagascar en 1866. La mission de l’église Reformée arrive en 1818, suivie de la mission Catholique en 1861 et de la mission Anglicane en 1864. Ces compagnons ont déjà une avance sur elle.

La LMS était très puissante et n’a pas laissé les Norvégiens s’implanter dans la capitale. Ils se sont trouvés écartes à Betafo ; et c’est là le point de départ du luthérianisme à Madagascar. Pour eux, il est primordial d’avoir une station dans la capitale mais il faut tout d’abord disposer du Vakinankaratra. La stratégie de la mission était bien claire, c’est de trouver un accord avec la LMS vu le retard connu. En 1869, l’Eveque Schruder a amené sept nouveaux missionnaires : Borchgrevink, Rosaas, Egenes, Stueland, Nygaard, Pedersen et Wilhelmsen. Cela montre la progression de la mission.

Dans l’objectif des missionnaires, une liaison avec les autorités locales est nécessaire, en lui offrant des responsabilités pour que les habitants ne doutent plus en retour. A l’exemple du baptême du Gouverneur de Vakinankaratra Ratsimitraho par Rosaas en 1870. Sous la pression faite par le Docteur Borchgrevink, la mission a pu construire une Eglise dans la haute ville d’Antananarivo à Ambatovinaky le 24 Juin 1875. C’est la première Eglise Luthérienne dans la capitale et c’est la date d’implantation de la mission aussi.

Une harmonisation s’est trouvée entre la NMS et la LMS. La Norvège s’est écartée de la structure épiscopale pour la structure démocratique ; de ce fait, les deux missions se trouvent maintenant sur la même structure. Une coopération s’était arrangée entre les deux, la NMS est libre de fonctionner dans l’Imerina et la partie Sud de Madagascar est la zone d’action de la mission. Face à cette division spatiale la tendance était de dire que cette partie

15

était considérée comme luthérienne. En 1880, suite de cet accord, la LMS a donné ces huit églises à Vakinankaratra pour la NMS. Une collaboration s’est aussi issue des missions protestantes le 30 Avril 1887 en établissant une nouvelle traduction de la bible en Malgache avec la participation de la LMS, NMS, SPG et FFMA (Friends Foreign Mission Association) la mission quakers qui était venu s’ajouter à la LMS pour le grand retour de 1862.

2. Situation actuelle de l’église luthérienne à Madagascar a- Organisation ecclésiastique actuelle

A Madagascar le nom de l’Eglise est la FLM ou Fiangonana Loterana Malagasy (Eglise Luthérienne Malgache). Son siège se situe dans le centre-ville, Select Hôtel 54 Avenue 26 Juin 1960, Analakely, Antananarivo 101. Les membres de l’Eglise sont les croyants qui acceptent et suivent l’idéologie Luthérienne et sa constitution. Elle s’organise en structure Synodale ; une structure démocratique qui fait participer chaque échelon de sa structure.

Figure n°1 : Schéma de l’organisation ecclésiastique de la FLM SYNODA LEHIBE K.S.L. K.M.S.L. BIRAO FOIBE FLM SYNODAM-PARITANY FILEOVANA FITANDREMANA FIANGONANA SALoMa KTLM FSFLM FBL FDL VLM FiFiL Source : Foibe FLM, 2013

L’unité de base de la FLM est le « Fiangonana », c’est une assemblée de chrétiens de même village ou de même zone pratiquant la liturgie luthérienne, acceptant l’idéologie ainsi que sa constitution et les disciplines le régissant. Le « Fiangonana » doit avoir : un Catéchiste travaillant avec le Pasteur, un comité qui gère le bon fonctionnement de l’église, des « Mpiandry » et des « Diakona » travaillant avec ces responsables. Il y a aussi des

16

organismes confessionnels comme l’association des jeunes, des Femmes, des Hommes,… Le Bureau des églises se constitue comme suit : un Pasteur à la tête, deux vices Présidents comme premier le Catéchiste et le second un Laïc, un Trésorier et puis un Secrétaire avec son second ; en addition avec les commissions nécessaires. Les chefs des organisations dans l’église font aussi partie de ce comité et chaque organisation à son propre comité.

Au-dessus de cette institution de base vient le « Fitandremana », une assemblée d’un ou de plusieurs « Fiangonana » proches dirigés par un Pasteur. Il possède son propre comité qui est désigné par vote fait par les membres de bureau et comité du ou des Eglises membres entre eux.

Une unité d’au moins trois « Fitandremana » constitue le « Fileovana ». Il est aussi administré à son tour par un Pasteur avec ses membres de bureau et comité élus parmi ceux des « Fitandremana » constituants. Cette institution joue un rôle essentiel envers le « Fiangonana » car l’ouverture d’un Eglise se fait uniquement par décision du comité du « Fileovana » mais connu par les institutions de dessus.

La possession d’au moins cinq « Fileovana » d’une région le met au rang de « Synodam-paritany » ou Synode Régional. Un Synode est administré par un Pasteur au sommet d’un bureau et du comité, choisi entre les membres. C’est le KSL qui décide de la nomination au statut du Synode.

Au milieu du Synodam-Paritany (SP) et du Synoda Lehibe (SL) trois chambres sont mises en place : le KSL (Komitin’ny Synoda Lehibe), le KMSL (Komity Mpiandraikitry ny Synoda Lehibe) et le Birao Foiben’ny FLM.

Le « Synoda Lehibe » est l’autorité suprême et décisive de la FLM, l’assemblée des SP. Il coordonne tout ce qui est luthérien par son comité : le KSL (Komitin’ny Synoda Lehibe) qui se réunit ordinairement une fois tous les quatre ans. Le KSL élut son bureau appelé : « Birao Foiben’ny FLM » ou Bureau central de la FLM qui assure le bon fonctionnement de l’Eglise et contrôle l’application des décisions tenues suivant son rôle exécutif. Il est représenté par le Président de la FLM.

Le KMSL remplace le KSL et gère tous les affaires, durant les moments intermédiaires. Il se réunit deux fois par an.

17

Mais à part ces hiérarchies, il existe un « Service contentieux Ecclésiastique » au sein de la FLM qui prend en main tous les différends entre ces membres. Ce service est désigné par le KMSL.

Pour la FLM, le mandat de chaque institution est de quatre ans renouvelable au tant de fois que possible. L’élection se fait de bas en haut, c'est-à-dire chaque Fiangonana désigne ses représentants qui va ensuite élire les membres de bureau et les comités du Fitandremana qui va à leur tour designer ceux du Fileovana et ainsi jusqu’au bout des échelons. Le Bureau de chaque institution est formé comme suit : un Président, deux Vices Présidents, un Trésorier, un Secrétaire et son vice. Cette forme est standardisée partout dans chaque organisme issu de la FLM. Mais pour tenir une responsabilité au niveau de l’église, il faut faire la confirmation de la foi c'est-à-dire faire partie des communions. Le baptême étant le principal sacrement qui marque l’inscription à la communauté ; et l’église accepte de baptiser juste après la naissance.

b- Structure spatiale de l’église luthérienne

Spatialement, l’église luthérienne se divise en quatre unités. Selon son régime, elle suit une structure synodale. La FLM est divisé en plusieurs Synodam-Paritany, une division régionale de l’espace malgache du point de vue religieuse, elle représente la seule délimitation possible pour le grand ensemble. Chaque synode est partagé en Fileovana, et chaque Fileovana est constitué par des Fitandremana. Ces derniers sont des unités aléatoirement implantés au niveau du synode et difficile à délimiter. A l’exemple du Fileovana Ambatovinaky de la SPAnta (Synodam-Paritany Antananarivo) ; Ankazobe est un Fitandremana composant. Avant, la FLM Mahalavolona d’Andoharanofotsy appartient au Fitandremana Ambatovinaky alors que sur le trajet, la FLM Tanjombato est liée au Fileovana Anosibe.

L’unité la plus petite qui est l’unité de base est le Fiangonana. Elle est à l’origine de chaque organe et une église seulement peut déjà être au grade du Fitandremena. Ce sont les missions saintes faites par les églises eux-mêmes qui font naitre de nouvelles églises ainsi une église issue d’un Fitandremana devient tout de suite un membre mais une église peut changer de Fitandremana dans le besoin à la suite d’une décision.

18

Croquis n° 4: Croquis de la localisation de l’implantation de l’église luthérienne à Madagascar

Source : Foibe FLM, Auteur, 2013

19

c- L’église luthérienne au sein de la FFKM

La FFKM ou « Fiombonan’ny Fiangonana Kristiana eto Madagasikara » est le Conseil des Eglises Malgaches. Elle comprend les quatre plus anciennes et plus éminentes confessions chrétiennes : l’Eglise Catholique Romaine ou ECAR, l’Eglise de Jésus Christ à Madagascar ou FJKM, l’Eglise Luthérienne ou FLM et l’Eglise Anglicane. Chaque confession est représentée par son leader et ces chefs d’Eglise prennent à tour de rôle d’un an la tête du conseil.

La FFKM est l’œuvre des missionnaires, l’idée est née au moment où on fait la traduction de la Bible. Les missions ont travaillé ensemble et arrive même à conclure leur liaison à ce qu’on appelle « L’œcuménisme », une vraie liaison et solidarité entre les églises. Elle est fondée en 1980 et avait joué un rôle important dans les conjonctures politiques à Madagascar comme le cas actuel.

C. L’EGLISE LUTHERIENNE DANS LE FISAKANA

Dans son implantation régionale, l’église luthérienne marque aussi l’histoire de la région. Dans le Fisakana, le paysage géographique se conjugue aussi à la religion, la société se distingue par la croyance. Les églises se sont bâtis à proximité des villages par les habitants eux même. Il n’est jamais facile d’accepter une nouvelle idéologie sans l’avoir vécu et profité pour arriver enfin à son adoration.

1. Introduction de la confession chrétienne dans la sous- région de Fisakana a- Historique

Le premier souffle de vent chrétien dans le Fisakana date de 1869, à l’initiative de la LMS. Lors de « l’Isanenimbolan’i Merina », une grande réunion semestrielle des chrétiens de la capitale ; une assemblée des missionnaires décide d’envoyer deux missionnaires malgaches Rainikoto et Rainivoalavo dans le Fisakana. Ils se sont installés à Ambodifiakarana, canton de Tsarazaza du moment, et avait fondé une église. Déjà en 1870, leur mission s’étendait jusqu’à Miadanimerina et Miarinavaratra. Cette année marque aussi leur retour en Imerina et malheureusement, ils n’ont jamais été remplacés et la mission a pris fin.

Un homme du nom de Rainitsitohaina avec sa famille, des adeptes de la mission continuèrent la pratique. L’homme était un militaire et s’entraîne souvent à Betafo le siège de

20

la mission norvégienne. Il a connu le problème d’un missionnaire qui n’était pas le bienvenu à Alakamisy Ambohimasina dans le Vakinankaratra et demanda au chef et responsable de la mission norvégienne dans la HTC, John ENGH, de le faire venir chez lui.

Par la suite, le missionnaire Lars STUELAND arrive à Fandriana le 25 Mai 1871 et commence sa mission par la construction de la station missionnaire d’Ambozontany et une église à côté. Il ne se contente pas d’enseigner seulement la Bible mais initie les gens à la scolarisation et à l’art. Conscient que la zone était déjà influencée par la LMS, il continue cette pratique. C’est la date du 28 Mai 1872 qui marque le début du luthérianisme dans le Fisakana car pour la première fois, on pratique le culte NMS.

La tâche n’avait été jamais facile, les problèmes s’enchaînaient et les habitants le craignaient. Il était le seul étranger à venir dans le Fisakana et qui y habitait. La population de Fisakana, connue pour être des pratiquants du culte ancestral, implorant le « Sampy » et étaient aussi de grand buveur de rhum. Il n’est pas étonnant qu’il ait mis un an et demi pour baptiser un Betsileo.

b- Prédominance du Protestantisme

Dans le Fisakana, la partie Nord est le lieu de départ de la mission luthérienne locale. Dès l’arrivée des missionnaires de la NMS, la même année, la mission montre déjà son importance. Avant l’arrivée des missionnaires catholiques en 1886 dans l’Avaradrano, la mission luthérienne a déjà mis son empreinte. A partir de Fandriana, la mission s’installe aussi à Miarinavaratra et Ambohipo, puis va vers l’Ouest pour atteindre la région de Sahatorendrika. A partir de 1886, la luthérianisme commence à se positionner sur la porte de l’Avaradrano et commence à s’étendre vers la zone forestière. Jusqu’en 1950, l’église luthérienne recouvre la partie centrale de Fisakana Avaradrano et finit son action en atteignant la limite marginale Nord de Fisakana. Et en 1992, durant la nomination au statut de Synodam- Paritany, la sous-région comptait 89 Fiangonana.

Quand la mission catholique arrive dans la région, elle s’est heurtée à l’enracinement de l’église luthérienne qu’il faut attendre la colonisation pour forcer leur retard dans ce territoire déjà tenue. Lorsque la NMS et LMS se sont mis d’accord sur leur coopération, la mission luthérienne a déjà conquis le Vakinankaratra et commence à s’installer dans le Betsileo à partir de Fisakana Avaradrano. Dans cette accord est annoncé qu’à partir de la rivière sera divisé la zone d’influence LMS au Sud et NMS dans le Nord. Aujourd’hui, en se

21

référant seulement à la confession majoritaire dans le Fisakana Avaradrano, on compte une quarantaine d’église catholique dans la Doyenné de Fisakana contre une centaine de luthérienne.

Croquis n° 5: Etapes spatiales de l’introduction de l’église luthérienne à Fandriana (Fisakana) à travers l’histoire

Source : BD 500 FTM, SPaFi, Auteur, 2013

22

Chapitre II STRUCTURE SPATIALE DE L’EGLISE LUTHERIENNE DANS LA SOUS REGION DE FISAKANA

Stratégiquement, le Fisakana se trouve à la frontière du Betsileo. Malgré l’influence d’Ambositra du point de vue administratif et capitale de la de la région géographique du Betsileo Nord. Pour le luthérianisme, c’est à Fandriana que l’évangélisation débute et reste comme un symbole de réussite en lui attribuant sa fonction particulier en tant que centre de la mission locale.

Dans un espace, l’organisation est un moyen de le préparer aux différentes actions à entreprendre. Cela va de l’ordre spatial et humain. Cette structuration est nécessaire à l’épanouissement de la confession lui-même et ces acteurs.

A. FANDRIANA : UN POLE DE DECISION MAJEUR POUR LE FISAKANA

Suivant une logique, ce sont toujours les grandes villes qui sont devenues le principal centre administratif régional que national dans l’organisation de l’espace. Pour le Fisakana Avaradrano comme l’ensemble de Fisakana, la ville de Fandriana en plus de son rôle dans l’implantation de la religion, elle était déjà le symbole de l’ensemble de la sous-région de Fisakana.

1. Fandriana : un chef-lieu du synode (SPaFi) a- Historique : de la SPAM à la SPaFi

Dans l’histoire de la formation des synodes régionaux, il faut se tourner tout d’abord aux faits précédents. En Novembre 1890, un premier rassemblement de tous les luthériens a été organisé dans les Hautes Terres désigné par «Isa-keritaona». Compte tenu des paramètres de distance, insécurités routières et temps ; ces facteurs présentaient un obstacle. Par conséquent, la division était nécessaire : d’une part, on a l’ « Isa-taona Atsimon’i Matsiatra » pour la zone Sud de Madagascar ; d’autre part l’ «Isa-taona Avaratrimania » au biais des Hautes Terres. En ce temps, chaque église à son propre leader, les missionnaires qui se répartissent en « 8 Distry Missionnaires» ; un « Distry » est une zone d’intervention d’un missionnaire.

23

En 1949, une grande réunion s’est tenue à Toliara pour faire appel à un Synode général, une assemblée des responsables d’église et des missionnaires du moment. Comme résultat, deux synodes généraux ont eu lieu : le premier le 10 Novembre 1950 et le deuxième le 17 au 28 Aout 1952. La clause de la réunion était la division de Madagascar en Six Synodes Régionaux qui se répartissent comme suit :

- Synode régional Avaratra avec capitale Antananarivo - Synode régional Afovoany avec capitale Fianarantsoa - Synode régional Atsinanana avec capitale Manakara - Synode régional Andrefana avec capitale Toliara - Synode régional Atsimo avec capitale Fort-Dauphin - Synode regional Atsimo-Andrefana avec capitale Betioky Atsimo

Au cours des temps, face au « Fanagasiana » de 1960, l’appellation « Synode Régional » s’est changée en « Synodam-Paritany » et « Distry » en « Fileovana ». Alors, le Synode Régional Avaratra est devenu « Synodam-Paritany Avaratrimania » ou SPAM. Il était divisé en plusieurs départements et le Département Sud regroupait Fisakana. La SPAM s’étendait dans un vaste espace et la difficulté d’assister aux grandes réunions se pose. Face à ce gigantisme, la difficulté de communication au sein du synode persistait suivi de l’insécurité du voyage, la distance à parcourir et les dépenses s’accumulaient. Ces faits poussent le Fisakana à réclamer son statut de Synodam-Paritany. Le requête a été vue et accepté par la commission luthérienne de 1992, et l’inauguration du nouveau Synodam-Paritany a eu lieu le 24 Mai 1992, avec les principaux indicateurs suivants :

- Nom : S.Pa.Fi. (Synodam-Paritany Fisakana) - Capitale : Fandriana - Siege : Station Missionnaire d’Ambozontany - Organisation : 08 Fileovana, 24 Fitandremana et 89 Fiangonana - Superficie : 2 910 Km2.

Avec ces données de 1992, la SPaFi ne comptait que 30 025 Fidèles et 9 725 communions.

24

b- Organisation ecclésiastique du SPaFi

Figure n°2: Schéma de l’organisation ecclésiastique du SPaFi SYNODAM-PARITANY FILEOVANA

FITANDREMANA

FIANGONANA

SALoMa KTLM FSFLM FBL FDL VLM FiFiL Source : SPaFi, 2013

Suivant la structure synodale de la FLM, le SPaFi s’organise comme tous les autres Synodam-Paritany de la confession. Au niveau régional, c’est le Synodam-Paritany qui est la plus haute décision. Il est administré par le KSP ou « Komitin’ny Synodam-Paritany » composé des membres de Bureau et des membres du comité du Synode. C’est le Pasteur président de la SPaFi qui gère et coordonne le fonctionnement de l’église ainsi que les établissements luthériens dans sa région. Chaque « Synodam-Paritany » est indépendant dans ses actions mais doit effectuer son « Adidy » (participation) chaque année à la caisse centrale de la FLM.

Le Fileovana est l’élément essentiel à la vie du Synode, il est la hiérarchie proche du sommet. C’est le seul rapporteur au Synode. Les présidents des Fileovana sont les coordonnateurs des Fitandremana sous son administration et le Fitandremana se communique au Synodam-Paritany par le biais du Fileovana. Ces Fitandremana qui se regroupent en Fileovana sont des groupements du Fiangonana. Un Fiangonana se doit bien au président du Fitandremana pour faire passer sa demande ou son désir à la hiérarchie luthérienne. Le Fiangonana est donc la base de l’échelle synodale, il est solitaire mais dépendant du Fitandremana. Dans cette dimension régionale, les affaires se traitent dans chaque partie mais tout ce qui ne peut être traduit passe au niveau supérieur.

25

c- Fandriana : le siège du Synode

Pour la région de Fisakana, Fandriana est logiquement sa capitale. Il symbolise tous les atouts fondamentaux à ce statut et comptabilise le plus grand nombre de la population. Depuis le début de l’évangélisation, les missionnaires ont bâti leur station à Ambozontany et a fondé la première église. De ce fait, la ville peut être considérer comme le berceau du luthérianisme de la région. A partir de 1992, la nomination de Fisakana au rang de synode symbolise bien le statut de la ville de Fandriana en tant que siège de la FLM dans le Fisakana. Donc, Fandriana est le principal centre administratif et religieux de notre sous-région.

Photo n°2 : Siège de la FLM à Ambozontany - Fandriana

Source : Clichés de l’auteur, Juillet 2012.

26

Croquis n°6: Croquis de l’organisation spatiale de la SPaFi

27

2. Implantation spatiale du SPaFi a- Une organisation bien structurée

Spatialement la SPaFi est constituée de 13 Fileovana, 35 Fitandremana et 135 Fiangonana. Ces Fiangonana se concentrent dans la partie Nord de Fisakana, le berceau du luthérianisme dans la région. La partie Sud reste encore une zone d’extension jusqu’à présent car cette espace ne connait aucun chef-lieu de Fitandremana et les églises sont récemment construites. Aucune des églises dans cette partie de la région n’a un statut particulier. C’est à partir du Fileovana de Sahamadio et de Fandriana que la FLM Fisakana traverse la rivière et bâtit des églises de l’autre côté.

Mais la mission sainte de l’église ne s’arrêtera pas sur sa frontière naturelle mais dépasse son territoire en allant jusqu’à Ambositra. L’existence de la FLM dans ce lieu est l’œuvre des diasporas, car ce sont les natifs de la Fisakana qui se sont migrés là-bas ont été à l’origine de cette Fileovana. Son attachement dans la SPaFI est surtout dû à l’adoration de ces diasporas de leur région d’origine et les responsables sont en général des natifs de Fisakana.

Ambohiperivoana fait partie du Fileovana Ambohipananana et se trouve en dehors de la frontière de Fisakana. Avant la nomination SPaFi, Fisakana et la region d’Ilaka sont dans le même département Sud de la SPAM. Quand ce département est devenu Synode, Ilaka s’est détaché de Fisakana mais Ambohiperivoana s’y colle encore. Cette situation est similaire de celui d’Ambositra.

b- Les organisations confessionnelles de la SPaFi

Au sein de chaque Fiangonana, les croyants s’organisent en association. Cette organisation a pour but de mobiliser chaque tranche d’âge et chaque genre en faveur de l’épanouissement de l’église. On a les entités confessionnelles suivantes :

- FDL (Fikambanan-Dehilahy Loterana) ou association des hommes luthériens. - FBL (Fikambanam-Behivavy Loterana) ou association des femmes luthériennes. - FiFiL (Firaisan’ny Fifohazana Loterana) ou le mouvement de réveil, regroupant les « Mpiandry ». - VLM (Vokovokomanga Loterana Malagasy) ou les Croix Bleus, un mouvement de lutte contre l’alcoolisme et le tabagisme ainsi que l’adultère.

28

- SALOMa (Sekoly Alahady LOterana Malagasy), l’ancêtre de l’école à Madagascar. Initiation des enfants et les jeunes aux écritures saints, qui se dispersent en plusieurs classes selon la tranche d’âge. C’est la préparation de la relève du Fiangonana appelé en Malagasy : « taniketsan’ny Fiangonana ». - KTLM (Kristiana Tanora Loterana Malagasy) ou l’association des jeunes. En particulier, ces jeunes se distinguent en chantant en chœur ou Chorale. - FSFLM (Firaisan’ny Skotisma Fiangonana Loterana Malagasy), l’assemblée des scouts luthérien. - Fikambanan’ny Pastora ou Association des Pasteurs. - Fikambanan’ny Katekista ou Association des Catéchistes. - Fikambanan’ny vadin’ny mpiasa ou Association des femmes des catéchistes.

Il est à noter que chaque organisme est regroupé à chaque structure de l’échelon connu au sein de l’organisation constitutionnelle de la FLM.

B. ENRACINEMENT SPATIALE DE L’EGLISE LUTHERIENNE DANS LA FISAKANA AVARADRANO

Dans l’idée d’implantation, le principal objectif est de dominer l’espace géographique en l’organisant à sa façon. La grande unité qui est le statut synodal devrait alors se traduire en des petits ensembles qui vont lui servir de support au maintien de la vie de la confession dans une région. Mais cette organisation de l’espace ne se suffit pas pour la religion en raison de la présence de la masse humaine qu’il faudra aussi mobiliser selon sa génération.

1. Organisation spatiale de la « Fileovana Fisakana Avaradrano » a- La division en secteur

Si on analyse la carte sur l’organisation spatiale de la SPaFi (Cf. Croquis n°6), on peut affirmer que c’est dans la région d’Avaradrano que ce synode puise ces forces. En réalité, 12 Fileovana sur 13 s’y implantent et il est aussi le principal centre administratif du synode par sa capitale Fandriana. Cette région est donc fondamentale à l’épanouissement de la FLM Fisakana.

29

Les Fileovana se trouvent sur les voies principales du sous-espace. A partir du milieu, trois chefs-lieux de Fileovana se rapprochent : celui de Fandriana, d’Ambatonandriana et de Miadana. Vers l’Est, l’axe va jusqu’à Miarinavaratra en alignant trois chefs-lieux de Fileovana : Tatamalaza, Ankafobalo et Miarinavaratra. Vers le Nord, il y a les Fileovana de Tsarazaza, Antanimboanjo et Andriankely. Vers le Sud, Sahamadio est l’unique Fileovana. Dans son positionnement les Fileovana d’Ambohipananana et de Vatomitsangana se retrouvent à part. Vatomitsangana est établie proche de la zone forestière et Ambohipanana dans la zone montagneuse, des emplacements problématiques.

b- « Le Fitandremana » : une emprise spatiale au fin fond de la brousse

Les 13 Fileovana de Fisakana partagés en 35 Fitandremana, se concentrent encore dans le Nord avec la présence de 33 Fitandremena. Comme les chefs-lieux de Fileovana se situent presque tous dans les importants villages, les Fitandremana s’implantent même dans des zones lointaines c'est-à-dire dans des zones secondaires.

Selon la situation spatiale de l’entité, Beaucoup sont les Fitandremana construit aux environs de la ville de Fandriana. Cette formalité est due principalement à l’ancienneté des églises et aussi la force de ces églises par ces membres aux voisinages du citadin. Mais son existence ne s’arrête pas là, on le rencontre aussi dans des toutes les formes de paysage, même dans les zone limitrophes. Dans l’extrême Nord de Fisakana se situe le chef-lieu de Fitandremana Aniso, à la porte du corridor forestier on a Voatavomonta, Ambinanindrano et Masindrary. Ces Fitandremana se placent logiquement dans des zones enclavées par leur éloignement du centre administratif et leur positionnement géographique.

Suivant l’ordre de l’autorité au milieu du synode, le Fitandremana est primordial selon son importance en couverture de l’espace. Cette autorité existe au plein cœur du synode et dans les zones enclavées de la région. En d’autre cas, il facilite la communication à l’autorité centrale et joue un rôle fondamental à la survie des Fiangonana.

c- L’organisation religieuse de base : « le Fiangonana »

Avec ces 135 Fiangonana composant la SPaFi, la vie du synode continue et s’améliore de plus en plus. Spatialement, l’implantation des Fiangonana montre un certain déséquilibre spatial car une centaine d’église ont été bâtis dans la partie Nord Fisakana. Comme le Fiangonana est indépendant les uns des autres mais sous la surveillance du synode sur le

30

principe luthérien, il représente l’élément fondamental et nécessaire à la vie et survie de la confession.

Plus le nombre d’église croit dans une région, plus la confession progresse. La domination spatiale d’une religion est démontrée par le nombre de ses églises édifiées. Si on se réfère à notre carte (Cf. Croquis n°6), la couverture spatiale des Fitandremana montre déjà une maitrise de la zone d’étude. En ajoutant à cela, les Fiangonana ne choisissent pas d’endroit mais lorsqu’un groupe le veut, il peut en créer un. C’est pour ça qu’on a des églises dans les hameaux et dans des lieux difficiles d’accès. Par exemple, le Fitandremana d’Ambohijato le Fiangonana d’Imahatony (Antavy) se trouve à plusieurs kilomètres dont le trajet se fait à 4 heures de marche car aucune route n’est praticable et même les moyens de transport à deux roues ne le permettent pas.

2. Le poids des organisations confessionnelles au niveau local a- L’école biblique dit « Sekoly alahady »

L’existence du Sekoly Alahady est très promoteur pour l’église car c’est un moyen d’instruire les enfants à la Bible, de les initier à la confession et à la foi chrétienne. Dans la société, on arrive à distinguer dans leur développement les gens qui sont éduqués dans le Sekoly Alahady et ce qui ne sont pas. Ces enfants-là attirent les autres enfants à venir et c’est donc un moyen de montrer que ce sont les enfants qui peuvent conseiller leur semblables, en se montrant comme un exemple aux yeux de tous avec leur connaissances propres. Etant bien cultivé depuis tout petit, il est logiquement impossible de l’enlever de cette voie qu’il a acquis dès son enfance.

Considéré comme l’école traditionnelle, la SALOMa attire les parents à faire venir leurs enfants à l’église. En voyant les diverses manifestations des enfants durant les grands jours de fête religieuse, l’envie est de plus en plus important pour les autres enfants. La célébration du jour de noël reste le plus important pour la SALOMa, car le moment est vivement attendu par les jeunes. C’est aussi le moment où tous les membres de l’église y viennent même pour les parents qui doivent accompagner leurs enfants uniquement.

On dit souvent pour se moquer de l’église et du Sekoly Alahady que : « Diploma ny Sekoly Alahady, sady tsy ahazahoana CNAPS no tsy ahatafidirana any an-danitra » ; cette façon de parler des gens sous-entend bien que le Sekoly Alahady ne sert à rien que de perte de temps inutile. Face à cela, l’église agit autrement en continuant sa pratique pour assurer la

31

continuité de la confession et les membres admis ne cessent d’augmenter, cette situation montre que la SALOMa est très importante et essentielle pour la continuité de la vie de la FLM.

b- Mouvements de réveil : « Fifohazana »

Le « Fifohazana » est le symbole de l’action de la foi et de la prière. Il est à l’origine du fondement des nouvelles églises car ce sont eux qui se chargent des missions saintes dans des zones vierges c'est-à-dire qui ne connaissent pas encore l’évangile. C’est surtout par leurs actes fascinants que les personnes acceptent de se convertir au christianisme. Il démontre par ces actions des phénomènes spirituels importants comme la délivrance, l’exorcisme et l’aguerrissement des maladies incurables médicalement par des prières en fondant leur action par des versés biblique. Il s’habille de façon particulière tout en blanc et porte à leur main la Bible durant leur intervention et beaucoup sont les personnes qui le considèrent comme dernier recours lors qu’ils ne savent plus quoi faire de leurs problèmes dans toutes ces formes.

La présence de cette entité montre bien pour l’église la sérénité de la pratique religieuse et la nécessité de croyance. A Fisakana, Andranoraikitra est le seul Tobim- pifohazana luthérien de la région où son formé les nouveaux Mpiandry et où on soigne les gens. C’est aussi le grand témoin de l’action divine parue en 1887 à Fandriana où des phénomènes étranges se sont produits dans le ciel, dans l’air et atteint aussi les personnes en parlant des langages étranges, désigné comme la manifestation de la Sainte Esprit par les fidèles.

Donc le « Fifohazana » est un élément clé au développement de la mission et son importance se symbolise aujourd’hui par l’appel de la société pour répondre à leur crainte et doute quotidien comme leur mobilisation sur la récente « affaire satanique ». Nombreux sont les gens qui s’y introduisent pour devenir des Mpiandry.

c- Les « Fikambanam-behivavy et Fikambanan-dehilahy »

Dans la population active de la région, les associations des femmes et hommes au sein de l’église en regroupe autant. La présence de ces associations assure la participation des adultes et mêmes les vieilles personnes capables encore de se déplacer. A partir de ces associations, les divers manifestations organisés au sein du synode, Fileovana, Fitandremana et locale les servent de motivation et les mobilisent aussi à œuvrer en faveur de sa religion. Leur présence affirme ainsi l’évangélisation pour leur semblable.

32

Ces personnes sont en général des mères et pères de famille et leur dévouement à rester dans l’église pousse leur famille à les accompagner. Par cette voie, l’église enseigne les parents et les encourage à bien s’occuper de leur famille en faveur du luthérianisme. Ces associations ne s’arrêteront pas là car il faut une forte motivation pour qu’un père et mère de famille abandonne leur champs de culture pour se réunir. En fait, les responsables choisissent parmi les membres de l’église pour des formations organisées au sein ou en dehors du synode.

Dans la FBL, l’église les oriente vers l’utilisation de leur talent et les forme à l’artisanat et puis les accompagnes dans leur projet. Et dans le cadre de la vulgarisation rural, on choisit parmi les membres de l’église les gens participants à la formation et ce sont leurs parcelles qui seront choisis comme pilote. Beaucoup d’avantages et opportunité sont proposés par la confession en plus de la religion.

d- Les associations des jeunes

Les jeunes sont les principaux moteurs du développement de la confession. Ce sont les plus dynamiques des associations et constituent une valeur sûre pour le futur de la religion. L’objectif principal de la création de ces associations à l’intérieur de la confession est pour garder ces jeunes dans leur chemin et les assimilés d’avantages à la foi chrétienne. L’église tient déjà à les initiés à prendre des responsabilités selon leur talent car dans beaucoup de cas, ce sont les jeunes eux même qui sont à la tête de leur organisation. Les associations des jeunes servent davantage à éduquer la jeunesse selon la foi chrétienne et la voie luthérienne. Il existe deux formes d’organisation issues de cette jeunesse :

- selon le genre de la personne, on a le Scout divisé en deux catégories ; le Mpanazava pour les jeunes filles et le Tily pour les jeunes hommes. Ces deux formes d’éducation incitent ces jeunes à adorer « Dieu » le créateur par la découverte de la beauté de la nature et aussi de découvrir et appliquer le talent de chacun.

- l’éducation mixte des jeunes au sein de l’église luthérienne est la Chorale désigné par son appellation Kristiana Tanora. Dans sa pratique, il utilise les talents de ces membres pour louer le « Seigneur » par le chant, la musique et la danse. C’est le plus important des organisations confessionnelles dans la FLM car c’est le plus apprécié des rassemblements dans tous les synodes et de la FLM même où beaucoup de personne y participent.

33

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Le XIXème siècle a apporté du changement à Madagascar, et a apporté la nouvelle idéologie qui est le christianisme. Une idée véhiculée par les européens et acceptée par le pouvoir royal malgache. Les principaux acteurs sont les Anglais, Français et Norvégiens par l’intermédiaire des missionnaires. Dans son histoire, l’évangélisation est accueillie à Imerina sous Radama II, en plein cœur de Madagascar. Les missionnaires ont connu des hauts et des bas mais ils ont su accrocher en se familiarisant avec le pouvoir central. Quatre vagues de missions étaient arrivées consécutivement : d’abord la mission reformée de la LMS, ensuite la mission catholique, puis l’Anglicane et enfin la luthérienne.

La mission luthérienne en accord aujourd’hui avec ces compagnons selon l’Œcuménisme, s’implante à Madagascar sous le régime synodal. Le territoire malgache est alors divisé en plusieurs régions synodales et chaque synode à ses caractéristiques et son histoire. Si le vakinankaratra marque le début du luthérianisme, son influence va jusqu’à Fisakana et marquera son espace à son tour. Depuis 1872, le Luthérianisme s’implante et organise cet espace à sa façon. Par Fandriana, la sous-région est devenue un synode : la SPaFi, constituée par les Fileovana, Fitandremana et Fiangonana. A l’intérieur, ces sous unités assure le bon fonctionnement de la SPaFi en organisant ces membres sous forme des organisations confessionnelles très important pour l’église.

Le sous-espace de Fandriana est donc le domaine de prédilection du protestantisme luthérien et on a vu les éléments constitutifs de cette institution religieuse au niveau local. Ensuite, il est alors nécessaire de savoir comment l’Eglise harmonise ses actions avec le milieu où elle s’installe.

34

DEUXIEME PARTIE HARMONISATION DES ACTIONS DE L’EGLISE LUTHERIENNE AVEC LE DYNAMISME DU DEVELOPPEMENT LOCAL.

35

Chapitre III UN MILIEU D’IMPLANTATION ESSENTIELLEMENT A VOCATION AGRICOLE

L’ensemble du paysage fait la caractéristique d’une région que ce soit d’ordre physique ou humaine. Le paysage physique se présente sous forme de ses reliefs selon la domination des hauteurs ou des plaines. Ce paysage dans sa nature contraint l’homme à l’aménager selon ses besoins. Humainement, l’implantation de l’homme dans l’espace l’organise en société et il définit son paysage par rapport à ses occupations.

Pour le Fisakana, son paysage physique le caractérise de ses voisins du Betsileo. Sa topographie particulière avec les conditions naturelles le rend unique en son genre. L’élément humain par son historique et ses activités confirme l’originalité de l’espace géographique.

A. TRAIT FONDAMENTAUX DE SYSTEME AGRO-ECOLOGIQUE DANS LA FISAKANA AVARADRANO

Le milieu physique est un élément essentiel dans découverte d’une région. Dans la Fisakana Avaradrano, il constitue un caractère spécifique à son image. Le modèle de son paysage et ses ensembles constituants caractérisent son relief et son sol. Ce milieu présente aussi des aspects climatiques en accord avec ce type de paysage. Ces ensembles : relief, sol, hydrographie et climat, décrivent l’originalité géographique de la zone d’étude.

1. Un système d’aménagement dicté par le relief a- Un relief tourmenté

Le Fisakana possède une topographie très accidentée. Une formation de massifs granitiques perturbés par des érosions successives modifiants la forme primitive où les crêtes sont fortement découpées. Le paysage se décrit par la présence des collines et des chaînes de montagne qui dominent la vue. Dans cette région, l’altitude moyenne est de 1 400 m d’altitude qui varie entre 1 600 m à 1 800 m; mais la présence des sommets dépassant les 2 000 m font son originalité, à l’exemple de Vatondrangy 2 032 m, Analasarotra 2 018m et Vorondolo 2 146 m environ.

36

Croquis n°7 : Croquis de l’occupation du sol et localisation de l’activité artisanale

37

b- Absence de vaste plaine

Le paysage étant dominé par des montagnes et collines ; il cache des larges vallées à fond plat. Le pays de montagne très serrés ne met pas en valeur les quelques plaines étroites encaissés entre ces hauteurs toutes aménagées en rizières. L’altitude varie entre 1 125m dans la vallée de la mania à 2 146m du mont Vorondolo.

Le paysage se décrit comme suit : Au Nord, une zone de haut relief avec la présence de l’Analasarotra à 2 017m, Analamaka à 2 021m et Katsaoka 1 870 m d’altitude. Au centre, le point le plus bas est de 1 250 m d’altitude dans la vallée d’Andoharano et Malakialina mais les chaînes de montagne dominent toujours. Au Sud, avec la présence de la rivière principale le Fisakana, les principales vallées de la région sont bien présentées. La zone orientale étant une zone forestière intermédiaire.

Photo n°3 : Paysage rural de Malakialina et d’Ambohijato

Malakialina

Ambohijato

Source : Clichés de l’auteur, Aout 2012. 38

c- La disposition verticale : bas-fonds, tanety et sommet des collines

Dans le Fisakana, les bas-fonds sont exploités au maximum vu leur surface insuffisant et sont aménagés en rizière. Cette zone est destinée à l’agriculture ; on y pratique surtout la riziculture et les cultures nécessitant de l’humidité permanente ou culture maraîchère.

Les tanety sont utilisés comme habitation. Les villages se situent le long des hauts versants sur le flanc Ouest ou encore groupes au sommet des Tanety. Les habitants l’exploitent aussi face à l’insuffisance des bas-fonds, et ils y pratiquent les cultures de contre saison et les cultures pluviales à l’exemple de la culture du riz sur Tanety.

Le sommet des collines est laissé aux pâturages des animaux domestiques mais si les conditions ne sont pas rudes, il peut être transformé en zone de culture et même en habitation.

2. Etudes des dispositifs agro-environnementaux a- Climat favorable pour l’agriculture vivrière

La région présente un climat tropical d’altitude à deux saisons bien distinctes : une saison pluvieuse chaude de Novembre à Avril et sèche fraiche de Mai à Octobre. Elle possède un climat particulier par sa situation à la bordure de l’escarpement orientale forestière. Elle ne connait pas de véritable saison sèche durant toute l’année; pluies fines et crachins se manifestent en hiver, gros orage en Eté avec des grêles certaines fois. La Température moyenne mensuelle varie entre 14°1C à 20°8C, une amplitude thermique de 6°7C, Température annuelle moyenne de 18°9C. L’amplitude diurne atteint 14°C et le régime pluviométrique moyenne est de 1 586,5 mm/150jrs, en Eté la moyenne est de 1 242,7 mm avec un maximum de 312,7 mm au mois de Décembre. En hiver, la moyenne pluviométrique descende à 343,7 mm avec un minimum de 20.7 mm au mois de Juin.

b- Conditions pédologiques

Faisant partie intégrante des Hautes Terres centrales Malgaches, la région présente les mêmes caractéristiques pédologiques. Elle présente aussi une très grande diversité de type de sol. Les formations dominantes sont des sols ferralitiques constitués par des roches cristallines et cristallophylliennes de couleurs jaunes-rouges et rouges en épandage discontinu, riche en concrétions et en résidus d’altérations gibbsitiques. Les sols des rizières sont de type argileux avec parfois des manifestations ferrugineuses. Avec ce type de sol, les terres sont peu productives et seules les terres en bordure des rivières sont biens fertiles.

39

Les bassins versants sont dénudés et la couverture végétale est faible. Les formations dominantes sont les savanes : savane arbustive, savane arboré et savane herbeuse ; enrichis par les forêts de reboisement. Le paysage morphologique actuel est dû à l’action de l’érosion hydrique et fluviatile. De ces faits, des Lavaka apparaissent sur les flancs des collines et sur les bas de pente, au-dessus des rivières ou des cours d’eau.

L’ensemble du Fisakana montre un paysage granitique. La formation terminale du socle s’est fait de deux séries différentes : les quartzites de Vorondolo et les séries des cipolins et schistes de Namorina. Ces granites sont d’origine éruptive ; à l’exemple du granite monzonitique d’Andoharano, d’origine intrusif comme les granites alcalins de Kirioka et d’Angavo. L’individualisation des granites filoniens dans le Fisakana sont des filons liés à des fractures dues à une recristallisation des gneiss et des migmatites du socle avec la présence d’orthide. Toutes ces catégories de granite sont comprises dans le facies micaschisteux ou gneissique du groupe du graphite.

c- Réseaux hydrographiques et systèmes d’irrigation

La région de Fisakana selon sa toponymie sous-entend déjà que la région est drainé par une rivière principale qui est le Fisakana. L’espace est donc bien arrosé et riche en cours d’eau. Mais ces réseaux hydrographiques sont encaissés entres les hauteurs parce que la région est incontestablement montagneuse. Dans son analyse spatiale, le Fisakana Avaradrano est plus arrosé que le Fisakana Atsimondrano.

Par son relief, la domination des hauteurs pousse les habitants à dompter leur environnement. L’idée étant très claire, suivant l’insuffisance de terre exploitable pour la riziculture, l’exploitation des versants est donc la solution appropriée. Transporter l’eau en hauteur par le système d’irrigation est typique dans le Betsileo. Cette technique vise à chercher l’eau très loin et l’amener à arroser les champs de cultures et surtout de drainer leur rizière. En plus de cette qualité, les Betsileo ont déjà une connaissance en maitrise de l’eau.

40

B. LA DIMENSION HUMAINE DE L’IMPLANTATION DE L’EGLISE LUTHERIENNE DANS LA FISAKANA AVARADRANO

L’implantation spatiale de l’église luthérienne se conjugue évidement avec les caractéristiques démographiques de la région. L’évolution de la population est en rapport avec le développement de l’église. Certainement, la division spatiale s’accorde bien avec la densité de la population et sa conséquence suivant l’emplacement des habitants, comme c’est le cas du sous-espace de Fisakana Avaradrano.

1. Une forte potentialité humaine

Tableau n°1 : répartition de la population du Fisakana: Communes Superficie Nombre de Nombre de Densité de Fokontany Population Population Alakamisy 101 14 14 920 147 Ambohimahazo Ankarinoro 212 8 11 676 55 Betsimisotra 239 11 18 573 77 Fandriana 252 43 26 535 105 Fiadanana 134 28 14 326 106 Imito 86 22 17 741 206 Mahazoarivo 176 21 22 566 128 Miarinavaratra 466 41 23 955 51 Milamaina 12 9 2 773 231 Sahamadio 81 27 15 456 190 Sandrandahy 190 38 22 325 117 Tatamalaza 33 5 5 546 168 Tsarazaza 370 35 19 522 52 Total 2 352 302 215 914 1 633 Source : District Fandriana, 2013

a- Mouvements naturels de la population

La région est un des plus anciens foyers d’émigration. Le morcellement des terres, l’exigüité des parcelles, l’insuffisance des rizières et l’accroissement démographique se font sentir au niveau de chaque famille. La solution est alors la migration ; soit de façon

41

saisonnière, soit définitive. Dans ce cas, l’objectif est de chercher une vie meilleure que la région ne peut offrir aujourd’hui à ses habitants.

Les causes de ces migrations sont multiples : la pression démographique étant étouffante dans un espace insuffisant pour satisfaire le besoin de la population. Elles peuvent être aussi d’ordre économique aux espoirs de trouver des sources monétaires et de revenus, il y a aussi des facteurs sociaux qui poussent les gens à désertés leur villages comme l’insécurité.

b- Un taux d’accroissement élevé

Le Betsileo Nord est parmi les régions qui ont une forte croissance démographique, avec une majorité de la jeunesse. En accord à cela, le Fisakana ne montre aucune nuance mais justifie la réalité. Cette situation décrit ainsi la zone d’étude et explique l’évolution démographique actuelle à l’échelle locale et régionale.

La statistique estime que le taux de natalité atteint les 31,9‰, donnant une moyenne de 5 enfants par ménage. Le taux de fécondité est de 147,2‰, cette appréciation est due surtout au mariage précoce touchant les jeunes de la région. En parallèle on estime un taux de mortalité de 7,6‰. Ces données numériques même si elles sont encore estimatifs placent la région selon son indicateur de développement humain ou IDH faible dans la pauvreté.

c- Interprétation de l’effectif des membres de l’église et croit démographique fort

Par rapport aux moyens d’admissions au sein de l’église luthérienne, le baptême est l’unique instrument, c'est-à-dire que ce sont les baptisés qui sont les vraies membres inscrites dans la registres de la FLM. Alors, pour avoir une idée sur l’effectif des membres de l’église, il faut tenir compte de cette donnée-là. Il y a une lacune au sein de la FLM car les données ne sont pas confiantes, selon les données recueillis au sein de la pouvoir centrale de la FLM, la SPaFi compte 56 500 chrétiens en 2012, contre 30 025 chrétiens en 1992 soit une augmentation de 18 364 fidèles, un rythme de la croissance lente par rapport à la population. Le rapport du synode indique que 38 136 personnes sont baptisées à l’intérieur du synode jusqu’à maintenant. Cette donnée reste seulement estimatif car l’église luthérienne n’a jamais fait de recensement général de ces membres et n’ont pas de statistique réel concernant ces fidèles.

42

Dans beaucoup de cas, une église dans le Fisakana Avaradrano peut être l’œuvre d’une ou de quelques familles. Le lien parental sous-entend l’appartenance à une même église. Le nombre des personnes qui viennent pour la prière ou pour les réunions varient de temps en temps. C’est pendant la célébration des fêtes religieuses que l’église sera relativement au complet surtout le jour de Noel. En réalité, l’évolution des effectifs des membres de l’église ne suit pas logiquement le rythme de la croissance démographique à cause de certains faits qui pousse les gens à se soumettre à une religion ou à délaisser une religion pour une autre ou abandonner totalement la pratique.

Tableau N°2 : Statistique au sein de la SPaFi Fileovana Fitandremana Fiangonana Pastora Batisa Fandriana 7 15 6 2 105 Miarinavaratra 3 17 3 5 533 Sahamadio 2 14 2 5 187 Tatamalaza 1 5 1 1 564 Antanimboanjo 1 5 1 1 900 Ambositra 2 18 2 400 Ankafobalo 3 10 2 2 835 Miadana 2 6 2 2 442 Ambatonandriana 1 3 1 2 144 Vatomitsangana 4 15 4 3 519 Andriankely 4 6 3 2 877 Tsarazaza 3 15 2 4 164 Ambohipananana 2 6 2 3 466 Total 35 135 31 38 136 Source : SPaFi, 2013

2. Implantation spatiale et répartition humaine a- Incidence de la densité humaine et organisation spatiale

Le Fisakana compte 215 914 habitants et possède une aire de 2 352km2, qui correspond à une densité humaine de 1 633 Hab/Km2. Cette donnée générale ne montre pas la réalité parce que d’après notre tableau, la Commune possédant la plus forte densité humaine a le plus faible nombre de population de la zone. Cela s’explique aussi par l’étendu de la Commune. Dans notre sous-région, Milamaina, Imito et Sahamadio possèdent le plus faible

43

aire géographique d’où leur forte pression démographique. Par opposition, les Commune de Fandriana, Miarinavaratra et de Tsarazaza occupent le plus étendus de la surface spatiale et dénombre le plus élevé taux de la population mais moins de pression démographique. En général, par rapport au nombre d’habitant, plus la surface d’occupation est vaste plus les habitants se dispersent.

En analysant bien cette statistique, les données peuvent être divisées en deux selon toujours l’existence de la rivière : la partie Nord de Fisakana a 1 453 km2 de superficie avec une densité moyenne de 874 hab/km2, contre 899 km2 de superficie environ et 759 hab/km2 dans le Sud. Ne retenant plus que notre zone d’étude, l’église luthérienne a pris conscience de ces données là pour sectoriser la zone. Le rang de la ville de Fandriana au centre synodale est dû surtout à sa potentialité humaine. Il n’est pas étonnant alors de voir 3 chefs-lieux de Fileovana proches dans la Commune : celui de Fandriana même, de Miadana et d’Ambatonandriana. Dans la Commune de Tsarazaza, 4 Fileovana occupent l’espace : Tsarazaza, Antanimboanjo, Andriankely et Ambohipananana qui s’éloignent l’un de l’autre. La Commune de Miarinavaratra compte 2 Fileovana : Miarinavaratra et Vatomitsangana séparés de plusieurs dizaines de kilomètre. Tandis que dans la commune de Tatamalaza siège les Fileovana de Tsarazaza et d’Ankafobalo ; le Fileovana de Sahamadio lui-même dans la Commune de Sahamadio.

On remarque bien que les chefs-lieux de commune sont désignés chefs lieu de Fileovana car les églises issues de ces centres villes là sont très fortes quantitativement. Seules les chefs-lieux des Communes de Betsimisotra et de Milamaina ne sont pas présentées en chef-lieu de Fileovana.

44

Croquis n°8 : Croquis de la densité et nombre de population dans Fisakana

45

b- Le déséquilibre spatial de l’occupation du sol

Dans le Fisakana Avaradrano, les chefs-lieux de commune présentent les plus fortes pressions démographiques. Plus on s’éloigne du centre-ville, les habitations ne se groupent plus qu’en hameau. La situation des Fitandremana dans l’espace marque les principaux villages et où l’agglomérat est important. L’emplacement de plusieurs chefs-lieux de Fitandremana dans la ville de Fandriana le prouve. Au total, 7 Fitandremana se sont implantés en plein cœur de la ville : Antatezatany, Andranoraikitra, Ambohijato, Miadana, Andraimasina, Morarano et Ambatonandriana. Cette occupation montre une très grande importance démographique dans cette zone et c’est seulement à Fandriana qu’on rencontre ce phénomène. Même si Fandriana est plus ouverte spatialement, le centre reste le plus distingué. Quant aux autres endroits, le cas de Miarinavaratra est un exemple, les Fitandremana se dispersent vraiment.

Pour l’ensemble de Fisakana, on compte 302 Fokontany dont 171 dans l’Avaradrano et 131 dans l’Atsimondrano. En ralliant ce donné au nombre d’église présent dans le Fisakana Avaradrano précédent, pour les 171 chefs-lieux de Fokontany on a 108 Fiangonana ; c'est-à- dire une moyenne de 0,6 Fiangonana/Fokontany soit une église pour deux Fokontany environ. Miarinavaratra recense le plus d’église dans la zone d’étude avec 17 Fiangonana suivie de près par Tsarazaza, Vatomitsangana, Fandriana avec ces 15 Fiangonana. De plus, prenant l’exemple de Tsarazaza, administrativement la zone est divisée en 35 quartiers ; et sur le point religieux avec seulement 27 églises renforcées par leur influence spatiale. Le nombre d’église est en fonction de la distance entre les Fiangonana du même Fileovana et Fitandremana. Les habitants ont préféré construire une église dans leurs villages que de faire des kilomètres pour aller prier. Les hameaux proches pratiquant la même religion s’arrangent donc pour une église avoisinante.

C. LES PRINCIPALES POTENTIALITES ECONOMIQUES

Le Fisakana Avaradrano est un espace rural. Il n’a aucune activité économique source de revenu pour la population. L’agriculture est la pratique par défaut des habitants mais reste au stade de subsistance qui ne suffit pas à soutenir tout une année. L’artisanat est une l’activité secondaire de la population pour compenser cette insuffisance. Cette pratique est en

46

accroissement pour la zone de Fisakana Avaradrano qui est le leader de cette activité pour le Fisakana.

1. Les concepts de polyculture traditionnelle à dominance rizicole a- La riziculture

La base de la vie de la population est l’agriculture, et elle vit essentiellement de la production agricole. La superficie de la culture vivrière représente la plus grande surface du paysage agricole mais la riziculture domine la pratique. La culture du riz se fait de moyen traditionnel avec un apport massif d’éléments fertilisants du sol tels que les engrais chimiques ou semences. Elle est destinée à l’autoconsommation. Les rizières se situent dans les fonds de vallées enrichis par les alluvions fluviatiles grâce aux apports latéraux faiblement remaniés : les alluvions latérales. Tenant compte de l’état du relief, les rizières se trouvent aussi sur les hauteurs le long des versants grâce à la possibilité de domestication des eaux par l’irrigation. Ceci se fait essentiellement en bordure des massifs granitiques. Plus loin où l’irrigation n’est plus possible, la riziculture se fait encore sur les « tanety ». Une pratique où la pluie est très sollicités car c’est le seul facteur qui apporte l’eau nécessaire au développement de ce dernier. Connaissant l’espace et les types de rizières, on a le riz en deux séries dans le Fisakana : le « vary aloha » et le « vary vaky ambiaty ». Le vary aloha est le mode de culture saisonnier, il se fait sur le terrain où l’eau est permanente ainsi l’arrosage est assuré. Le vary vaky ambiaty, appelé aussi « vary afara », un mode de culture pluvial ou de contre saison. Les rizières sont morcelés en des petits parcelles et nécessite beaucoup de soin particulier.

b- Les cultures pluviales

La pratique de la culture pluviale est nécessaire à la survie des habitants du Fisakana car la production du riz ne suffit pas à subsister une année. Ainsi, on a recours à d’autre mode de culture complémentaire. Dans la région, la population cultive surtout du Manioc, de la patate douce, du maïs, de la pomme de terre, du haricot et de l’arachide durant la saison de pluie. La production est consacrée essentiellement à l’autoconsommation. Elle remplace le riz en période de soudure et est utilisé comme nourriture des animaux domestiques. Ce type de culture tient la deuxième place concernant la superficie de terres cultivées et en termes de

47

production, après le riz. La pratique n’est pas facile, car elle nécessite l’utilisation des éléments fertilisant du sol. La riziculture avec l’ajout des cultures pluviales ne suffisent pas à satisfaire la population locale, alors on a recours à d’autres activités agricoles comme les cultures maraichères, la culture des arbres fruitiers et la culture du tabac à vocation commerciale. Tout cela se fait de manière traditionnelle sous forme de petites exploitations mais peu productive.

c- L’élevage à cycle court

Pour les Betsileo, les bœufs représentent la richesse. Son élevage dans le Fisakana est de type extensif, un élevage familial de petit troupeau en petit nombre. Les bœufs sont utilisés pour les travaux des champs de culture comme le sarclage, le transport en charrette; leur déjections sont utilisés pour l’agriculture en tant qu’engrais biologique. Ils sont aussi destinés aux grands événements familiaux tels que le « Famadihana » mais vraiment peu sont amenés aux marchés. L’élevage laitier est pratiqué par peu de gens mais l’embouchure bovine est une technique très apprécié par la population et sa pratique est en hausse. L’élevage des porcs se fait de deux façons : l’élevage de production et l’engraissement. La première méthode, pratique par peu de ménages, consiste à la multiplication des bêtes alors que le second a pour but de l’engraisser. Ce type d’élevage est facilement manœuvrable d’autant où les produits agricoles locales convient bien à leur alimentation quotidien. Les mois de Novembre et Décembre sont consacrés à l’achat des porcelets. La période de croissance au mois de Mars à Avril et la vente en mois d’Aout et Septembre ; les jours des grandes événements culturelles. Le reste de l’élevage alimenté par la filière manioc pour atteindre la vente au mois de Décembre en fin d’année. L’élevage de volaille peut être considéré comme une pratique par défaut des familles. Chaque ménage possèdes des poulets gasy destinés à la consommation mais aussi à vendre sur le marché seulement en cas de besoin. Il ne demande pas trop de charges pour la famille. Il existe encore plusieurs types d’élevage mais ils ne sont pas très considérés : l’élevage aviaire, l’élevage d’ovin et de caprin, l’apiculture, la sériciculture et la pisciculture.

48

Photo n°4 : L’élevage porcin

Source : Clichés de l’auteur, Août 2012.

2. Le dynamisme de l’artisanat local L’artisanat est une activité secondaire dans la sous-région, une source de revenu pour les ménages suivant l’insuffisance des produits de l’agriculture. La population a besoin d’une activité supplémentaire pour faire face à l’insuffisance de terrain de culture et à part l’élevage, on a aussi adopté l’artisanat. Cette forme d’activité est entreprise par les femmes. Les productions sont destinées exclusivement pour le marché. Dans le Fisakana Avaradrano, l’artisanat se présente sous :  La vannerie : une activité très répandue dans la zone d’étude car on compte 10 villages artisanales (Cf. croquis n°7), situe en majorité dans la Commune de Fandriana, où cette pratique montre son importance : Ambatovokonina, Ambatofangehana, Antoby, Antatatra, Ambohijato, Amboatsaonjo, Malakialina, Vohitrambo, Fenoarivo et Vohibolo. Les matières premières utilisées sont les pailles et les joncs (Ravindahasa et Haravola) des plantes locaux.

49

 Tissage et produit en raphia : une activité en croissance, en utilisant des matières importées, la soie et le raphia parce que ce matière ne présente qu’une fine quantité de production dans la région.

Photo n°5 : L’Artisanat dans le Marché de Fandriana

Source : Clichés de l’auteur, Août 2012.

50

Chapitre IV L’EGLISE LUTHERIENNE : UN PARTENAIRE DU DEVELOPPPEMENT LOCAL En tant qu’acteur dans la société rurale de la Fisakana Avaradrano, une institution telle que l’église luthérienne doit prendre part au développement local. Il ne faut pas alors se focaliser sur un domaine : la religion seulement, mais s’ouvrir vers d’autre univers selon l’attente et la difficulté de la société en rapport avec les activités locales.

La relation entre mission et mode de vie rural ne se limite pas uniquement au développement mais à la capacité d’adaptation des deux acteurs. La pensée luthérienne selon sa vision de la société traditionnelle d’une part, et la méfiance de cette société de l’église d’autre part sont contradictoires. Pour cela, une entente rapprochera les deux mais présentée sous forme de stratégies par l’église en raison de son besoin.

Croquis n°9: Localisation de fonctions religieuses au sein de la ville de Fandriana en tant que pôle de décision majeure pour l’église luthérienne de la région de Fisakana

51

A. LES PRINCIPALES ACTIVITES D’ENCADREMENT

Dans sa stratégie l’église luthérienne tente de mobiliser les secteurs clés de la région pour prendre part dans le développement local pour ainsi gagner la confiance du peuple et des partenaires à l’exemple de l’Etat. L’éducation, la santé et l’agriculture sont les principaux domaines à l’exercice actuel de la FLM dans le Fisakana. Des idées qui se concentrent tous dans la ville de Fandriana et les restes se situent comme étant le récepteur ou des zones d’application des projets luthériens.

1. Inventaire des actions des églises a- Scolaires et éducatifs

Dans ces domaines, il est primordiale de cité le Sekoly Alahady. C’est l’origine des écoles actuelles et on l’appelle ainsi : « l’Ecole traditionnel » car sa maintient au niveau de l’église est d’autant plus précieux. L’école Biblique ou SB « Sekoly Biblika » une institution supportée par la NMS et qui s’est bâti à côté de la Station d’Ambozontany. Un lieu de formation biblique au sein du synode qui accueil en priorité les catéchistes et évangélistes puis les laïcs. Il se consacre seulement à l’étude de la Bible. Au début de l’évangélisation, à chaque Fileovana il y eu une école mais devenu tous des écoles publiques primaires après ; des EPP, suivant certainement des accords entre église et Etat. Mais l’école qui s’est trouvé juste à l’enceinte de la station appartient toujours à l’église, qui est devenu un Collège qu’on avait appelé KLAF ou Kolejy Loterana Ambozontany Fandriana avant Mai 2012 mais devient LLLS ou Lycée Luthérien Lars Stuenland et EPLAF ou Ecole Privée Luthérienne Ambozontany Fandriana, Niveau I ; depuis. Ce dernier est une classe d’application pour la SFM. On peut ajouter aussi le récent Lycée Privé d’Iharana dans le Fileovana de Sahamadio, appartenant au Synode. La SFM ou Sekoly Fanomanana Mpampianatra, une école normale toujours à Ambozontany, une institution de formation d’enseignant qui est gérée en même temps par la SPaFi et surtout le pouvoir centrale de la FLM.

b- Sanitaires

Concernant le domaine sanitaire, en 1993, le Synode a bâti un dispensaire juste à côté du siège et intégrant l’enceinte de la SFM. L’objectif principal est tout d’abord de prendre soin des fonctionnaires de l’église mais compte tenu de l’ampleur du besoin de la population,

52

beaucoup viennent le consulter car il est aussi ouvert au public. Ainsi, le petit dispensaire est devenu un Hôpital. Aujourd’hui on l’appelle SALFA ou « Sampan’Asa Loterana momba ny FAhasalamana », et selon sa situation on a juste ajouté SPaFi alors on a le SALFA/SPaFi. On peut aussi ajouter ici la lutte contre la malnutrition amenée par la FAFAFI (FAnentanana FAmbolena FIompiana) qui propose à la population des productions favorables à la sante avec l’apport nécessaire de calorie.

Photo n°6 : L’hôpital luthérien d’Ambozontany

Source : Cliché de l’auteur, Juillet 2012.

c- Vulgarisation rurale

Depuis 1985, la FLM a créé le FA.FA.FI (FAnentanana FAmbolena FIompiana), un projet d’appuis agricole, d’animation rurale et de gestion rationnel des ressources naturels locales. Le projet constitue un programme de développement rural dont la mission consiste à aider le monde rural dans l’amélioration de ses conditions de vie et d’existence. Il agit donc dans le but de contribuer dans la lutte contre la pauvreté, en s’appuyant aux développements de l’agriculture, de l’élevage, des micro-infrastructures rurales et de la préservation de l’environnement. Son siège régional dans le synode se situe dans la ville de Fandriana.

d- Activités d’encadrement et de formation

Au centre de la FLM, une entité cœur du développement et de la survie de la mission luthérienne est créée : FANILO ou Fampandrosoana ANIvon’ny Loterana. Elle coordonne les différentes actions de développements au sein de l’organisation ecclésiastique luthérienne et assure l’autonomie de l’église dans les années à venir sans dépendance des missions étrangères. Elle impulse la mise en œuvre des talents de chaque membre et soutien les projets

53

et programmes des différents organismes comme la FAFAFI, le SALFA,… de la FLM par le biais de la formation et apport de connaissance, mais son rôle le plus marquant est la recherche de partenaire et de financement pour les divers actions entrepris au sein de la FLM. A l’intérieur du FANILO, des sous unités se distinguent selon le domaine spécifique : dans la SPaFi, l’intervention de la BMS-FAFI ou Bureau d’Appuis des Projets d’Agriculture et élevage (Birao Manohana ny Soritr’asa Fambolena Fiompiana) collabore avec le FAFAFI pour deux projets en cours d’exécution : la culture de Ravintsara et de Voasary (orange), initiation à l’élaboration du Biogaz. La stratégie est très précise par la création des sites pilotes qui deviendront des modèles à suivre par la suite pour conduire à la vulgarisation de ce dernier. Le responsable du projet ne fait plus que suivre et évaluer l’application du programme et enfin de trouver un marché de débouché de la production en faveur de la population.

Photo n°7 : Culture du Ravintsara

Source : Cliché de l’auteur, Juillet 2013.

2. Des actions sociales bien structurées a- Des activités basées essentiellement sur l’encadrement éducatif Les activités liées à l’église luthérienne se concentrent tous dans la ville de Fandriana. Il n’est pas alors indispensable de faire la carte entière de Fisakana pour le comprendre, seulement le plan du centre-ville de Fandriana le démontre (Cf. Croquis n°9). Par raisonnement, cet emplacement est dû au statut de Fandriana sur le plan administratif et sur le plan religieux. Etant la capitale de Fisakana, c’est le principal centre administratif et le siège de la FLM dans la sous-région, les activités de l’église s’y concentrent. Ces centres d’activités sont sous la gouvernance du synode et les employés sont à son charge.

54

Dans son fonctionnement, les activités se trouvent au centre du synode et ce sont dans leurs applications que les autres entités sous son commandement en bénéficient. La FLM sensibilise alors ses membres à envoyer leurs enfants à étudier dans les écoles luthériens : l’école normale SFM, le collège LLLS et EPLAF, et la SB ; et à utiliser ses infrastructures pour d’éventuel événement privé ou public dans les Grands salles de réunion et l’espace vert d’Ambozontany. L’hôpital luthérien « SALFA/SPaFi » très performant étant déjà ouvert à tout le monde avec ses services spécifiques. Et pour les maladies incurables ou les maladies spirituelles, le « Tobim-Pifohazana » d’Andranoraikitra n’exclut personne. Comme la zone est principalement à vocation agricole, la FAFAFI/SPaFi est le moteur de promotion de ce domaine. Elle profite des Fileovana et Fitandremana comme satellite de ses activités selon l’ampleur du projet. Avec cette stratégie, le centre de formation et de vulgarisation rural forme des délégués dans les zones d’intervention pour être des pilotes et responsables locaux. Récemment, le projet de la FAFAFI s’est tourné vers la culture de Ravintsara ; beaucoup de parcelles de terrain des membres de l’église issue de la formation sont consacrés à cette culture (Cf. Photo n°7).

b- Bilan et perspective

Avec ses activités, la FLM s’implique dans plusieurs domaines : éducation, agricole, sanitaire, social en plus de son rôle religieuse. La présence de ces activités dans la ville priorise la concurrence entre les missions qui font les mêmes actions dans les mêmes domaines et il y a aussi la présence des établissements publics. La performance des activités de l’église se repose alors dans la capacité de ces dirigeants et de ses responsables. La surface de travail étant très vaste que la FLM local n’a pas assez de monde pour remplir son devoir, n’a pas assez de moyen pour mener à bien son projet et n’a pas d’expert pour l’accompagner. Ces services existant au sein de l’église luthérienne attirent la population mais dans sa conception l’église ne cherche pas à faire profit de son prestation mais reste à son juste valeur pour aider la population. Ce comportement ne permet pas d’étendre ses infrastructures et le laisse trop dépendant des partenaires de la mission. Dans son intervention, la SPaFi devrait être accompagné par des experts dans toutes ses actions pour faciliter la tâche et surtout pour faire l’étude préalable du projet. Le pilier de l’activité de formation et de vulgarisation rural reste le coordonateur régional de la FAFAFI et représentant du FANILO dans le synode. Le domaine le plus apprécié dans ce terre des paysans mais faiblement investit en humain et en argent. Par exemple, le projet d’apporter l’eau potable dans les villages écartés de la ville, où les habitants puisent encore dans la

55

fontaine, en construisant des bornes fontaines de la FAFAFI n’est pas cadeau car les zones bénéficiaires du projet devraient encore remplir le tiers du budget du projet. Et le projet à du mal à continuer car les cibles sont contraints et méfiants des conditions déjà alléger.

B. HARMONISATION ENTRE MISSIONS CHRETIENNES ET MODE DE VIE RURALE DANS LA FISAKANA AVARADRANO

L’espace de Fisakana Avaradrano est dans son habitude une zone purement traditionnelle qui se tient encore de génération en génération mais la pratique se trouve affaiblit par le christianisme. Une dualité se créée alors dans la région, d’un côté les us et coutume traditionnelle et de l’autre les nouveaux apports de la religion. Les deux concepts sont contradictoires mais beaucoup les négligent en l’associant. Alors de l’un ou de l’autre viennent les caractères tolérants envers ces fidèles.

1. Les facteurs d’adaptation de la mission face à une société traditionnelle enracinée a- Eglise et famadihana

Les Betsileo sont des ponctuels pratiquants de la cérémonie d’exhumation considérée par les missionnaires comme le culte de la mort. Ce cas de figure montre bien à leur yeux l’obscurité et l’ignorance de la lumière par la population locale. La mission a alors pris comme tâche très difficile l’éradication de ce dernier en le neutralisant peu à peu. Compte tenu de l’importance des personnes qui le pratiquent, les missionnaires depuis le début n’osent pas interdire aux gens la pratique et la condamnation mais force est d’intervenir indirectement par l’évangélisation et la lecture de la « sainte écriture ». Il était donc suffisant pour attirer du monde dans l’église de faire ce geste et surtout que la concurrence entre mission est très forte. Mais maintenant, l’église a marqué l’espace et beaucoup de gens sont convaincus par la foi chrétienne ; la condamnation de cette pratique est bien formalisée comme étant un culte diabolique et un péché mortel. Divers organisations se sont alors mis en place par la FLM pour lutter contre ce poison tels que le mouvement de réveil ou « Fifohazana » désigné par le sigle Fi.Fi.L (Firaisan’ny Fifohazana Loterana). La naissance du Toby Andranoraikitra forme de plus en plus de Mpiandry ; des gens délaissant totalement le famadihana. Au niveau central de la FLM, les missions saintes précisent le rôle et l’objectif de l’église par le biais de la T.M.M (Tafika Masina Maharitra) ou Mission Sainte Durable, un programme bien établie et structuré.

56

b- Eglise et produit de terroir : le toaka gasy

Chez les Betsileo, toutes les cérémonies priorisent l’alcool qui est l’un des produits locaux. Il est facile à fabriquer et omniprésent partout. Le fait le plus frappant est que le jour des rassemblements sa vente est très propice, tel que les jours de marché ou de spectacle ou de cérémonie… et le jour du Dimanche n’échappe pas à cela. De ce fait, même le jour de la prière, le toaka gasy se vend dans la cour de l’église. Pour les habitants, depuis toujours, l’alcool fait partie du quotidien. Il n’est donc pas rare de rencontrer des soulards assistés au culte et même en tant que responsable liturgique. C’est aussi un autre problème de l’église et une catastrophe qui peut remettre en cause la foi et ainsi détruire le vrai visage de celle-ci. Pour opposition à cela, la mise en œuvre de la Croix Bleu Luthérienne ou V.L.M (Vokovokomanga Loterana Malagasy) une association de lutte contre l’alcoolisme et la drogue en collaboration avec le Toby Andranoraikitra qui prend soin des victimes de ce fléau. Leur mission est de montrer l’exemple au monde une vie meilleur sans dépendance et de convaincre les consommateurs à arrêter et prendre un nouveau chemin.

c- L’omniprésence du traditionalisme

La vie de l’église n’était jamais facile dans le Fisakana, surtout que les uses et coutumes locaux sont très sévères dans ses applications par mépris des Ray Aman-dReny. Leur bénédiction est considérée très sacré et suffisant que celui de « Dieu ». Ainsi beaucoup de personne va à l’église par habitude mais jamais par dévotion. Dans de nombreux cas, la tradition passe avant tout pour les villageois car c’est la foi traditionnelle. Par exemple, l’édification d’une église se fait de la même manière que la construction d’une maison avec toutes les cérémonies nécessaires en utilisant le toaka gasy, en cachette par crainte des missionnaires ou des Pasteurs. A Fisakana comme dans le Betsileo, les conservateurs sont très nombreux ainsi que leurs adeptes et ils affirment leurs mécontentements envers l’église. Ces individus sont en tout cas des blocages pour la propagation de l’évangile selon leur importance au niveau de la société et la considération que le peuple leur apporte. Mais l’église ne décline à aucune pression ni blocage jusqu’à ce qu’elle achève sa mission.

57

Photo n°8 : Le site cultuel KIRIOKA

Source : Clichés de l’auteur, Septembre 2013.

2. Le concept de non-extrémisme de l’église luthérienne a- Tolérance envers la communauté rurale

Au début de l’évangélisation, l’objectif était bien clair, c’est de convaincre la population à se soumettre à la foi chrétienne en abandonnant les mauvaises habitudes telles que l’abus d’alcool, le Sampy, l’exhumation, … pour la préservation du jour du Dimanche pour prier à l’église et de cesser de travailler car c’est un « jour saint pour glorifier le Seigneur ». Ces actes étaient sans doute des péchés et l’homme devrait laisser. Il se trouve difficile aux peuples de changer rapidement ces interdictions les contraignant à entrer dans l’église. Alors, elle n’a pas le choix que de tolérer certains faits issus de ses croyants en espérant leur soumission un jour. Comme la confession s’est installé dans un milieu rural, force est d’accepter les faits suivants : durant la période des pluies et au moment de l’hiver, les hommes ne sont pas très motivés pour se rendre à l’église. En plus,

58

lors des moments de travaux des champs, les gens se consacrent à préparer leur culture que de se préoccuper de prier. Même si l’église prescrit aux gens une attitude idéale, il ne les oblige pas à le suivre mais offre la liberté de choisir en leur montrant la finalité de leur choix. Elle ne cherche pas à exclure les indisciplinés mais encourage leur changement. Ce geste prouve bien le besoin d’effectif de l’église en priorité en tolérant des attitudes indignent de ces fidèles surtout de certains leaders.

b- Une forte intégration des missionnaires vis -à vis de la communauté locale

Parmi les stratégies primordiales des missionnaires étaient de parler la langue locale pour se fondre dans la masse et mieux touchés les cibles. La raison d’utiliser la langue locale durant le culte de chaque dimanche est que tout le monde devraient comprendre le déroulement de la liturgie et pour les encourager à approcher les missionnaire sans crainte ni méfiance. En plus, ils les initiant à la scolarisation et à l’art dans l’enceinte de l’église. Pour gagner la confiance de la population envers la confession, les missionnaires prennent les locaux en leur donnant une responsabilité au sein de l’église et les faire participer aux diverses activités et réunions autours de la mission. Beaucoup d’homme par la suite ont été encouragés par les missionnaires pour devenir des pasteurs ou des Catéchistes on leur offrant le soutien nécessaire pour les motiver. Le fait le plus marquant c’est que les gens n’allaient pas à l’église par honte de ne pas faire l’offrande, mais pour ne pas faire de dépense inutile en plus de la paresse. De ce fait, les missionnaires pensent avoir résolu le problème en leur donnant de l’argent avant d’entrée et beaucoup étaient motivé par ce geste, mais il faut se référer à l’idée que les missionnaires payent même les gens à venir dans l’église surtout que la concurrence aussi pratique cette stratégie. Ce geste se rapproche de plus en plus la population et les responsables de la mission. Les gens profitent des missionnaires et la mission en tant que solution à leurs insuffisances quotidiennes.

59

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Dans cette partie, l’état des lieux de la zone d’implantation de la FLM est démontré. Géographiquement, l’espace est problématique par son relief et son territoire difficilement exploitable avec son peuplement vivant dans l’exigüité. La population locale est constituée majoritairement par des jeunes et vivote dans la pauvreté. L’espace est à vocation agricole et la terre des paysans vivant essentiellement de l’agriculture basé sur le riz secondé par l’élevage. L’insuffisance de la production pousse les gens à pratiquer les cultures pluviales et maraichères. Une activité secondaire caractérise certains villages : l’artisanat, source monétaire écoulé dans le marché. Mais dans sa globalité, le milieu rural du Betsileo Nord est pauvre à cause de plusieurs facteurs : manque de fertilité des sols latéritiques, saturation des parcelles générées par des problèmes d’extension de surface cultivable, faiblesse de l’évolution de technique de production. Cette pauvreté rurale marque fortement la société locale où l’on observe une évasion massive de la population qui migre vers d’autres régions notamment à la capitale. C’est pour cette raison que la diaspora de Fandriana ou « Zanak’ampielezana » est très puissante et constitue un moteur de développement plus particulièrement au sein de l’église locale. Au niveau local, la FLM s’est bien adaptée à cette vie rurale. Comme les autres confessions qui s’investissent dans les actions sociales et caritatives, son action de développement se traduit par la mise en place des activités d’encadrement et de développement local surtout dans le domaine agricole. Mais ses projets connaissent une certaine limite avec ses activités qui se concentrent tous dans la ville de Fandriana. Nombreux sont les problèmes heurtant à l’objectif de la FLM : le problème de financement, la concurrence, … Beaucoup de facteurs empêchent la réussite des actions de la mission que ça soit interne ou externe.

60

TROISIEME PARTIE LA PERSPECTIVE DE L’EXPANSION DU LUTHERIANISME ET SA PARTICIPATION AU DEVELOPPEMENT LOCAL

61

Chapitre V EGLISE LUTHERIENNE ET DYNAMIQUE DU MILIEU CONFESSIONNEL

L’église luthérienne possède une forte notoriété par l’appréciation de la société de ses activités. Des facteurs externes montrent la faiblesse de la FLM et marque la limite de sa mission. L’existence des autres confessions porte une concurrence sérieuse de l’église traditionnelle avec des activités similaires à la luthérienne. L’église catholique est son concurrent direct dans cet espace avec des résultats raisonnables à la contestation des actions luthériennes dans certains domaines. Des facteurs internes usent le dynamisme de l’activité de l’église. La mission est accoutumée à dépendre de ces partenaires et des problèmes de performance.

A. UNE FORTE CONCURRENCE INTRA-CONFESSIONNELLE

Historiquement, la mission luthérienne est la quatrième vague de missionnaire et confession arrivée à Madagascar. Dans le Fisakana Avaradrano, la zone a déjà connu la mission reformée qui n’arrivait pas à son terme et maintenant remplacé par la NMS. Depuis la colonisation, l’entrée de l’église catholique dans l’Avaradrano est très féroce face au luthérianisme. Aujourd’hui, la naissance des nouvelles confessions concurrence la FLM en mettant en cause son enseignement. Dans les secteurs extra-religieux, les autres confessions s’impliquent aussi, surtout l’ECAR qu’il faut voir de plus près.

1. L’omniprésence de l’église catholique a- Une occupation spatiale assez marquée

Si la mission norvégienne était arrivé à Fandriana en 1872 ; la mission catholique arriva à Milamaina-Sahamadio en 1886. C’était la deuxième confession installée dans la zone d’étude en ce temps. L’entrée de la mission était très féroce vue le retard qu’il a eu face à son concurrent direct. Beaucoup s’étaient déjà converti à la NMS dans la capitale de Fisakana alors que la nouvelle mission voulait aussi une place là. Lors que la mission n’avait pas trouvé de place dans la ville de Fandriana, elle s’est installée à Milamaina et c’est le point de départ de la mission catholique dans le Fisakana Avaradrano. Par la suite, la propagation est très spectaculaire et rien ne peut arrêter la mise en place du catholicisme dans cette espace. Le résultat est très frappant car là où une église luthérienne est fondée, une église catholique s’y trouve. Les deux missions se trouvent alors

62

en dualité et on peut apercevoir ce fait là par la présence de ces édifices témoins aujourd’hui. Cette situation se remarque seulement dans les principaux villages mais ce qui s’est passé à Miadana marque quand même un échec de la mission car à force de construire une église catholique dans la partie Sud de la Luthérienne, l’église n’a pas duré longtemps du fait que très peu sont attirés.

b- Le dynamisme de l’ECAR dans la région du Betsileo L’arrivée des missionnaire catholiques à Antananarivo en 1861 se poursuit par leur installation à Fianarantsoa ; la zone de départ de la mission pour la partie Sud de Madagascar. Des missionnaires jésuites français sont installés à Ambositra pour s’occuper de la partie Nord de Fianarantsoa. Ces jésuites vont alors conduire la mission vers Fisakana. A l’initiative du Père De Batz qui avait construit un poste à Ambohimahatsara (Fiadanana-Mahazoarivo) en 1879 et celui de Sandrandahy en 1881. Aucune mission n’était à la mesure de rivaliser avec la mission catholique pour la ville de Fianarantsoa et celui d’Ambositra en ce moment-là. Le choix était bien clair de vouloir prendre ces villes : l’un est la capitale du Betsileo et l’autre se situe à l’entrée de la région. Comme chaque mission, s’instaurer dans les principales villes, villages et hameaux sont les points stratégiques. A partir de la ville de Fianarantsoa, l’émancipation de la confession se concrétise dans le Betsileo surtout que stratégiquement les missionnaires se sont organisés pour faciliter le devoir. Depuis Ambositra, la mission entre dans la zone de Fisakana Atsimondrano et bâtit plusieurs églises. Sandrandahy deviendra la capitale du District missionnaire de Fisakana déjà en 1883 avec les autres églises avoisinantes. Ceci est aussi dans le but d’avancer dans le Fisakana Avaradrano et ce statut de sandrandahy, une ville proche de Fandriana, symbolise un duel entre deux villes et deux missions. Ce n’est qu’en 1886 que les missionnaires arrivent à Milamaina et en 1889, la construction d’une église à Fandriana qui deviendra un centre de District missionnaire pour la zone Nord par la suite.

c- Le dynamisme de l’ECAR local Le début du catholicisme n’était pas à Fandriana, mais à Milamaina. La raison est qu’un responsable administrative « Tomponarivo », un protestant qui s’est convertit en catholique, invite des missionnaires à venir s’installer chez lui et à bâtir une église. C’est aussi le cas à Fandriana, avec un instituteur luthérien et ses amis qui cèdent leur terre pour fonder une église catholique à Ambohibary Fandriana.

63

La montée de la mission catholique se coïncide bien avec le début de la colonisation du fait que ce sont les français qui sont les responsables de la mission. Nombreux sont ceux qui se sont convertis par crainte, ou par force, ou par opportunité envers les français. Aussi, il y a les litiges entre les membres de la luthérienne et par conséquent, construire ou changer d’église était la tendance. Avec la dispersion de ces membres, le sort de l’église est remis en question, les convertis ne veulent pas quitter l’église mais veulent changer le statut de celle-ci et des affrontements ont été eu par la suite. A part ça, les français ont forcé les églises protestants et ces croyants à devenir catholiques grâce à leur pouvoir surtout que le General Gallieni à publier que « l’église peut changer de propriétaire ». De ce fait, à Fisakana on ne comptait plus que deux églises luthériens et 29 sont pris par les jésuites. La situation précédente profite bien aux jésuites mais les deux confessions ne s’entendaient plus et il y avait une discussion entre les missionnaires. Alors, le problème s’est arrangé et certain des églises seulement ont été remis aux luthériens. Mais ce qui est bénéfique pour les catholiques est qu’un accord avait été conclu et les deux missions ce sont bien entendu et peuvent maintenant travailler ensemble.

d- La performance des activités d’encadrement catholiques Dans son implantation dans la zone d’étude, l’église catholique prend aussi exemple sur son voisin. L’existence des activités attire et encourage les gens à s’introduire dans la confession. Pour cela il faut devancer son concurrent direct en offrant un meilleur service et infrastructure ainsi que de bon résultat concret pour avoir la confiance des gens. Dans le Fisakana Avaradrano, l’ECAR a gagné le défi dans les domaines scolaires et éducatifs. Elle a bâti deux établissement les plus modernes et très apprécié de la sous-région dans le Fokontany d’Ambohibary au voisinage d’Ambozontany : la LPSCOF (Lycée Privée Sacré Cœur de Fandriana) créer en 1949, administré par des prêtres, et la Collège Fahendrena fondé en 1956, gérer par des Sœurs Jésuites. Récemment, la mission catholique a construit une école Primaire le «Carmélites de Saint Joseph » en 2008, une ancienne école de coupe et couture. Sur le plan vulgarisation rural, l’ECAR a aussi son centre d’activité désigné par son appellation et son slogan « Miasa no voky, ny manao no zina » dans le village d’Amoron’i Mania à l’entrée de Fisakana Avaradrano. Ce projet catholique n’est pas très connu dans l’Avaradrano. Du moins, le succès des activités catholiques se doit bien dans le domaine scolaire et éducatif dans la zone d’étude.

64

2. L’émergence des confessions dites « sectes »

Tableau n°3 : Classement des églises au sein du District de Fandriana Eglise membre de la FFKM Sectes FJKM ADVENTISTE FLM ASSEMBLEE DE DIEU ECAR JESOSY MAMONJY PENTEKOTISTA MITAMBATRA RHEMA FIANGONANA ARA-PILAZANTSARA APOKALYPSY FIANGONANA BAPTISTE METM Source : District Fandriana, 2011

a- La remise en cause de la foi chrétienne traditionnelle

La naissance de nouvelles confessions dans la Fisakana Avaradrano est due à la conversion des partisans du luthérianisme à un autre. Depuis les années 1880, l’avènement de la foi catholique qui a pu s’aventurer de l’autre côté de la rivière, séduit les fideles à changer de camps. Les peuples ne connaissent alors que ces deux entités : protestant et catholique. Mais à partir de l’année 1950, des nouveaux courants vont souffler et concurrenceront ces anciens en exprimant leurs nouvelles idéologies. Ces nouveaux venus vont s’appuyer sur l’inexactitude de ces antécédents et incitent les hommes au doute pour les recyclés ensuite. Cela à entraîner un détachement de beaucoup de chrétiens à leur foi traditionnelle. Tout d’abord, l’Eglise Adventiste du Septième Jour est fondée à Fandriana et à Sahatorendrika en 1958 ; suivie de l’arrivée de la M.E.T ou Mission Evangélique de Tananarive, origine de la METM (Mission Evangélique Teratany eto Madagasikara); qui s’est implanté à Sahamadio en 1961 par adoption des natifs ; et enfin, en 1970 est créé la nouvelle église luthérienne indépendant désigné par Fiangonana Loterana Mahaleotena instaurer à Amboankazo Tsarazaza. Ces trois derniers sont tous à l’origine des chrétiens délaissant leur croyance primitive Protestant ou catholique suivant l’initiation d’une famille ou d’un groupe. Le désintéressement brusque des membres de l’église est le résultat de nombreux événements infortunés. Voici quelques cas dirigeant à ce fait : la lutte de classe ou de pouvoir au sein de la communauté pousse les gens opportunistes à s’introduire dans un camp avantageux, les litiges entre familles membres d’une église provoquent une séparation même avec l’église pour une autre, les adeptes ne sont pas vraiment convaincu par leur foi et peut

65

facilement le perdre par manque d’instruction et de connaissance, les indisciplinés sont difficiles à corriger et les exempté de leur responsabilité les poussent à quitter la confession. Ces quelques cas de figures sont les plus mémorables du phénomène multi-confession dans l’Avaradrano.

b- Pauvreté et émergence des sectes

La population jeune de Fisakana vit dans la pauvreté extrême. Elle puise ses ressources essentiellement de l’agriculture archaïque et peu productif dans un espace très étroit. Par opposition, l’église parle « d’un royaume céleste où la paix règne avec des richesses époustouflantes » pour attirer des fidèles. Nombreux sont les églises récemment installées dans la région qui utilisent cette affirmation comme un moyen de communication pour affirmer l’exactitude de leur foi unique pour atteindre cet objectif en maudissant ces semblables. Alors, la population qui cherche refuge et tente de s’échapper à leur souci quotidien est séduit par le dogme de la confession et se trouve convaincu. C’est un concret exemple qui explique l’ample développement de la religion dans un pays pauvres. Si dans la zone d’étude, on ne comptait que trois confessions en dehors du protestantisme et du catholicisme jusqu’en 1970. Mais sur les trois, seulement l’Adventiste va survivre mais les deux autres vont être dépassés par le temps et les événements. En 2011, on comptait la présence de 12 confessions : les églises membres de la FFKM qui signifie que la FJKM est aussi arrivé dans le district en question et les 9 nouvelles confessions ou Sectes. Il est à souligner que toutes ces formes de religions sont présentes dans la commune urbaine de Fandriana, la capitale du district.

B. FAIBLE PERFORMANCE DES ACTIONS D’ENCADREMENT

L’intervention de la FLM local dans son idée d’aidée la population et d’apporter les outils nécessaires à leurs avantages le met en difficulté. Il est alors nécessaire de soutenir ses activités financièrement et matériellement pour que les actions soient facilement entreprises par les cibles. Notamment, les habitants du Fisakana sont parmi les vulnérables à Madagascar où la pauvreté domine tous les domaines existants et difficilement l’église n’arrive pas à assurer son devoir de développement local.

66

1. Des activités d’encadrement moins performantes a- Insuffisance des moyens

Face à ces nombreux projets, l’église ne parvient pas à achever en mieux son devoir. Malgré le grand défis d’aidé le peuple, offrir les outils nécessaires au développement locaux, comme organiser des formations au nouveau mode de culture ou l’utilisation des engins modernes agricoles ou encore importer des semences à moindre coût, … de façon à améliorer la production d’une société rurale. Dans son intervention, l’église n’a pas les moyens de recruter des techniciens ou des ingénieurs pour atteindre son objectif mais se suffit des bénévolats qui répondent à l’appel. D’autant plus, le SPaFi ne s’est étendu dans une aire de plus de 2 352 km2 (superficie de la District de Fandriana) avec un problème de voie de communication difficile et le moyen de déplacement limité surtout que le synode n’a aucun moyen de transport. Il est donc difficile au responsable d’offrir de satisfaction au projet. De ce fait, beaucoup de paramètres empêchent l’achèvement des activités d’encadrement initié dans la sous-région : manque de fond basé sur la générosité des fidèles, faute de communication par l’existence de diverses zones enclavées et une absence de ressources humaines à l’exécution du plan établi. Ces quelques paramètres affichent déjà l’idée que ces actions n’arrivent pas à toucher la majeur partie de la population mais une fine partie le bénéficie qui se trouve autour de la capitale du Synode.

b- Problème de financement

Jusqu’aujourd’hui, la FLM ne parvient pas encore à subvenir à ces besoins et à s’autofinancé dans ces activités. Alors elle se trouve très dépendant des autres acteurs partenaires. Par exemple, la FAFAFI dans ses programmes attend plus un financement de l’animation et des microprojets provenant de la Fédération Luthérienne Mondiale à Genève qu’un autofinancement de la part de l’approvisionnement agricole et autre prestation. Dans ces activités de développement, l’appel à des aides extérieurs est très apprécié et son important à la réalisation de ce dernier. En fait, la FLM puise ses ressources propres par les offrandes de ces fidèles et avec les prestations amené par l’église. Cela ne cache pas autant la fragilité financière de la FLM.

67

2. Les autres problèmes a- Fragilité sociale des acteurs de base

En un mot, les habitants de la sous-région est une des sociétés conservateurs et se réfère toujours aux us et coutumes des anciens ainsi que les contes et histoires. Ils restent seulement spectateurs des nouveautés mais ne prend part sans avoir certaine des opportunités qu’ils peuvent profiter. Le rôle important des Ray Aman-dReny sont beaucoup plus tranchant dans les décisions, qui font une dépendance dans les expériences des anciens sans même gouter au changement. Selon les chiffres, le taux de scolarisation est élevé pour la zone d’étude et il fait partie des leaders dans ce domaine. Toutefois, les chiffres sont trompeurs comme ici car la scolarisation des enfants se concentre seulement au niveau primaire. Beaucoup abandonne leurs études pour d’autres obligations en essayant d’entrer dans les grandes villes pour travailler en tant que « bonne ou domestique » dans les grandes villes, ce qui est la tendance durant ces quelques années passés. Les vrais intellectuels partent pour continuer leurs études ou pour travailler ailleurs ; donc c’est une société à faible niveau d’instruction qui reste sur place pour assumer les tâches difficiles à la mission.

b- Pauvreté et église luthérienne

Connaissant la valeur de ces cibles, où les hommes vivent bien en dessous du seuil de la pauvreté, la FLM tente de remédié à cela et invite les personnes à venir dans l’église sans condition et sans contrainte en offrant ce qu’ils peuvent seulement en priorisant sa vocation. Cela dit que l’église est ouvert à ceux qui sont à la recherche du bonheur et la paix malgré les problèmes journaliers.

En offrant des formations et des nouvelles techniques agricoles à la population, le résultat attendu est de plus en plus décevant car les acteurs n’ont pas l’équipement nécessaire à l’application des acquis. D’autre part, le responsable du projet qui est la FLM n’a pas le moyen d’équiper leur apprenti pour l’exécution du travail. Alors, la FLM n’a pas d’autre option que de s’adapter à cette vie de misère avec évidemment des bilans mitigés.

68

Chapitre VI PROBLEMES ET PERSPECTIVES La mission luthérienne est depuis toujours confrontée au problème local touchant la population. Le problème capital est la pauvreté des acteurs de base. Ce fléau est ressenti même dans l’église et ne permet pas suffisamment l’autonomie de la SPaFi, qui a du mal à financer ces propres projets. Dans ce dernier point du devoir, il est primordial d’examiner les problèmes engendrés par cette implantation spatiale dans le but d’offrir des perspectives.

A. LE POIDS DES FACTEURS DE PAUVRETE RURALE

La présence du phénomène pauvreté dans le Fisakana Avaradrano perturbe bien les interventions en faveur de l’église. Les membres de l’église sont le moteur de son dynamisme et tout ce qui les touche, affecte aussi l’église. Le raisonnement des causes à effets parle bien pour la zone d’étude et c’est l’église entière qui est maintenant sous la pauvreté. Cette situation se répercute sur la fonctionnalité de l’église et la motivation des membres.

1. Pauvreté et devoirs envers l’église a- Devoirs envers la SPaFi Tableau N°4 : Devoir des Fileovana selon le Budget de la SPaFi : Classe Fileovana Pourcentage Adidy en Ariary 1 Fandriana 10,10 2 203 510

2 Sahamadio 8,35 1 821 720 Miadana

Ambatonandriana Ankafobalo 3 Miarinavaratra Vatomitsangana 7,10 1 549 000 Ambositra Tsarazaza Andriankely

Antanimboanjo 4 Tatamalaza 6,10 1 330 830 Ambohipananana

Total 13 94,8% 20 682 440 Source : SPaFi, 2011

69

Compte tenu de l’absence de subvention central, chaque synode dans la FLM recherche son budget de fonctionnement et indépendant financièrement c'est-à-dire que la SPaFi puise ces ressources dans ses constituants qui sont les Fileovana et ils sont en nombre de 13. Dans son organisation, le KSP a classifié ces Fileovana en 4 classes par rapport à la force et dynamisme des églises par le partage en pourcentage annuel du budget, cela se mesure par le nombre des fideles et leur motivation à offrir pour le bien de son église. Chaque entité et donc contraint de verser sa part au Synode. Selon le Tableau N°4, le Fileovana de Fandriana comptait 10% du budget synodale soit 2 203 510,00 Ar qu’il assume bien surtout qu’il serve de modèle aux autres; alors que ces poursuivant ne comptait que 8% du budget soit 1 821 720,00 Ar. Sept Fileovana comptabilisent à chacun 7% du budget annuel et trois à 6%. Avec ces chiffres, c’est à l’intérieur de chaque Fileovana de se réorganiser pour la partition du devoir. Il n’est jamais surprenant de voir des Fileovana s’endetter lourdement et des retardataires au versement de la cotisation annuelle. Les Fileovana d’Ambohipananana et d’Andriankely sont les plus marqués par cela. La raison logique est la fragilité sociale des acteurs de base amplifiée par la déficience de la gérance des responsables ainsi que les tentations touchant les serviteurs.

Tableau N°5 : Devoir des organisations confessionnelles au niveau synodal selon le Budget de la SPaFi : Classe Association Pourcentage Adidy en Ariary 1 FBL FDL 0,55 119 990 KTLM 2 SALOMA 0,30 65 450 FiFiL 3 VLM 0,20 43 630 Total 06 2,45% 534 500 Source : SPaFi, 2011 Les organisations confessionnelles prennent part aussi dans la soutient du synode. Leur participation annuelle doit rassembler les 2,45% du budget. Les associations sont aussi regrouper selon leur importance en trois classes par rapport au pourcentage budgétaire. Ce classement indique aussi le dynamisme de chaque entité qui signifie que le Croix bleu (VLM) est le moins dynamique dans le Fisakana et c’est l’entité qui n’arrive pas à assumer son devoir depuis sa création même si elle est en bas du tableau.

70

La grande réunion ordinaire annuelle du Synode ou Isa-taona rassemblant tous les croyants luthériens de la région a eu lieu le fin Aout au début Septembre. Durant cet événement, des offrandes sont organisées spécialement pour soutenir la caisse du synode en plus des offrandes organisées dans chaque église le dernier Dimanche de chaque mois ou Rakitra an-katoka. Cela représente 2,75% du part budgétaire, dans les environs de 600 000Ar. Depuis 2011, la somme budgétaire de la SPaFi est estimée à 21 817 000 Ar. Un budget décidé lors de la réunion des membres de la KSP du Synode.

b- Endettement de l’église

La SPaFi vit par lui-même et encourage ces fidèles à faire tout leur possible pour subvenir aux différents besoins de l’église. Grâce à leur apport aux offrandes et les dons, l’église comptabilise quelque milliers d’Ariary d’argent tous les Dimanches où lors des autres formes de réunions. Le plus grand apport est dans les jours de grande fête religieuse ou durant les grandes réunions au sein du Synode, le moment où il y a du monde. L’église ne se base plus du tout à l’argent pour les parts de devoir des croyants mais optent pour une nouvelle forme d’offrande soit venant de la production agricole, soit des produits artisanales que l’église met aux enchères après. Il y a aussi d’autre forme de quête comme la vente. C’est à partir de ces gains là que chaque Fiangonana, Fitandremana, Fileovana et même le Synode recouvre leur caisse et leur permet d’effectuer leurs Adidy. Mais avec la pauvreté, il n’est pas possible d’effectuer à temps le versement du devoir annuel de chaque entité.

c- Problème d’entretiens des pasteurs face à la faiblesse de ressources propres

En parlant des pasteurs, il faut se référer au Fileovana et Fitandremana qui sont leur zone d’administration. Les Fitandremana sont à la disposition du Fileovana pour compléter son budget de fonctionnement. A l’intérieur de ces deux entités existe au moins un Pasteur à sa charge que tous les Fiangonana et les organismes constituant s’organisent pour son salaire et son équipement. Tout cela est compris dans le budget annuel.

71

Tableau N° 6: Devoir des Fitandremana et organisations confessionnelles envers le Fileovana (Ex : Budget du Fileovana Fandriana): Fitandremana Associations Part du budget Antatezantany 2 073 169 Andraimasina 1 528 900 Iavomalaza 1 528 900 Fenoarivo 1 528 900 Andranoraikitra 1 528 900 Morarano 1 528 900 Andoharano 1 489 155 FBL 85 150 FDL 85 150 KTLM 85 150 SALOMA 72 050 FiFiL 32 750 VLM 32 750 Total 11 599 824 Source : FLM Antatezantany, 2013 Pour le Fileovana de Fandriana, avec la présence d’Antetezantany, la capitale de la SPaFi, elle prend la plus grande part du budget du Fileovana. Les cinq autres Fitandremana la suivent avec une différence d’environ 500 000 Ar et le Fitandremana Andoharano prend la dernière place. Les associations se regroupent aussi à l’échelle du Fileovana et prend part au budget.

Tableau N°7 : Devoir des Fiangonana envers le Fitandremana (Ex : Fitandremana Andoharano): Fiangonana Part du budget Somme Andoharano 54% 992 325 Anjomakely 23% 418 670 Mandrosohasina 17% 318 670 Apangabe 6% 118 670 Total 100% 1 848 335 Source : FLM Andoharano, 2013

72

A l’exemple du Fitandremana Andoharano composé par 4 Fiangonana qui sont : Andoharano, Anjomakely, Mandrosohasina et Apangabe ; le budget de l’année 2013 est représenté par le tableau n° 06 qui reste inchangeable depuis 2011. En tant que capitale du Fitandremana, Andoharano assure plus de la moitié du budget et les autres distribuent le reste, cette organisation est décidée par le comité du Fitandremana. A vrai dire, les employés de l’église dépendent totalement de la générosité des fidèles. Au moment des déplacements des responsables religieux pour d’éventuel réunion ou mission ou formation, ce sont ses églises qui assurent tous les dépenses nécessaires. Nombreux sont les pasteurs qui se trouvent empêches d’accomplir parfaitement leur responsabilité et qui ne prennent pas à temps leur salaire par faute de moyen et d’efficacité de ses églises. D’autre part, certains continuent à travailler par vocation seulement vue la situation sociale de sa zone administrative.

Dans l’exemple du Fitandremana d’Andoharano, le salaire du pasteur et son équipement peut se régler en espèce et en nature vue que la zone se situe au milieu des paysans, soit 1 080 000 Ar et 500 Kg de riz par an. Dans beaucoup de cas, les gens demandent de tout régler en nature mais peu accepte. Alors, les problèmes se multiplient car l’insuffisance des moyens rende difficile le développement espérer et conduit les responsables à faire d’autre activité parallèle avec son rôle pastorale. Par déception, ils transgressent volontairement son serment de ne servir que l’église : d’où on a des pasteurs agriculteurs et des Catéchistes trafiquants de Toaka gasy.

2. Problème de financement des actions de la mission a- Lente progression de la mission

Selon les moyens financiers de l’église, celui-ci ne permet pas l’émancipation de la mission et les résultats sont longuement attendus. Les missionnaires ont besoin d’être bien équipé et matérialisé avant d’affronter des nouveaux terrains et accomplir son devoir. Mais de loin, la FLM locale n’arrive pas encore à s’autofinancé et qui fait toujours appel à ces partenaires étrangers comme la NMS, alors que ces partenaires se contentent simplement à l’apport d’aide mais pas de financé totalement la mission. Ainsi, l’église se trouve à une position presque stationnaire face aux moyens de rassembler les outils nécessaires à manœuvrer son action. Au début de la mission, la progression est très marquante car ce sont encore les missionnaires étrangers qui entrent en action et finance ces projets. En plus, ils ont délimité la

73

zone d’extension selon leur capacité en maitrisant bien son espace. Aujourd’hui, lors que les nationaux ont pris la relève et ont continué à diviser l’espace en plusieurs régions synodales indépendant financièrement, avec toujours des déficits budgétaires en terminales.

b- Pauvreté et dynamisme de l’église

Si nous voulons mesurer la force d’une église, il faut se référer aux membres c'est-à- dire aux nombres des fidèles et savoir dans quelles conditions ils vivent et dans quelles situations ils font faces. La connaissance de ces ensembles nous permet d’avoir une idée sur le dynamisme et capacité d’une église. En analysant notre zone d’étude, la population cible de la foi chrétienne est touchée par l’extrême pauvreté et l’espace de survie ne permet que l’autoconsommation. C’est un espace de subsistance qui ne présente aucun indice d’enrichissement jusqu’à maintenant. Alors, ces résultats montrent bien que la place de la SPaFi au sein de la FLM par rapport de force avec les autres synodes devrait bien être en bas du classement. Beaucoup sont les Fiangonana qui n’arrivent pas à verser à tant leur part d’adidy aux Fitandremana qu’ils appartiennent et certains n’arrivent jamais et se trouvent endetter. Cela se répercutera jusqu'en haut de l’échelle car c’est la base qui est touchée et c’est l’ensemble qui se trouve affaiblit. Ce sont ces cotisations verser par les membres qui font vivre le Synodam-Paritany en général à part les autres activités secondaires qu’il pratique. D’où un gros problème matériel freine le développement de l’église et l’épanouissement de la foi chrétienne.

c- Faible performance de l’église

L’église dans tous ces états ne présente que peu de formes de prouesse comme une faible montée des nombres de fidèles qui y entre mais beaucoup de lacune en revanche. Dans beaucoup de cas, financièrement, les fonctionnaires de l’église ne sont plus motivés à finir leur travail mais se consacre à faire d’autre activité hors pastorales comme des pasteurs agriculteurs par exemple. A vrai dire, les pasteurs ne sont pas autorisés à faire d’autre affaires que l’évangélisation et la religion, surtout de bien s’occuper de la foi et de son enseignement. Ainsi, les responsables sont plus occupés à faire d’autre chose que l’église est mal servie qu’une crise de foi la touche par la suite, et en conséquence, beaucoup de personnes abandonnent leur église maternelle pour une autre et nombreux sont les serviteurs de l’église qui sont arrêter de leur fonctions pour des attitudes indignes. Le problème de bonne gouvernance touche aussi l’église car les responsables n’ont pas les connaissances nécessaires en gestion et administration surtout que c’est une assemblée qui

74

est en jeu. Même si on parle de foi, il faudra quand même certaine connaissance en relation humaine et la gestion d’un groupe, et aussi, les responsables dans l’église devraient avoir des notions sur leur responsabilité surtout sur le domaine financière qui parfois entraîne des litiges entre les membres de l’église et ces leaders. Avec ces blocages à surmonter, la mission n’arrive pas à avancer et l’église se trouve affaiblie de plus en plus par ces problèmes internes.

B. LES PROBLEMES DE LA DESSERTE DE L’ESPACE

L’espace de Fisakana Avaradrano ne facilite pas le déplacement des gens. L’avancé de la mission locale est d’autant conditionné par la mobilité des acteurs face à son territoire. Il est plus intelligent de voir cette accessibilité de près et de décrire son impact spatial qui déterminera la limite des actions de la mission luthérienne.

1. Une implantation spatiale problématique a- Une condition d’accessibilité très difficile

En parlant d’accessibilité (Cf. Croquis n°6), en se référant à la réalité des réseaux de desserte, seule la ville de Fandriana et ces environs qui sont facilement accessibles. Les autres zones n’ont pas cette situation de profiter de la route principale RN 41 qui relie le District d’Ambositra à celle de Fandriana à partir d’Ikelikapona, c’est la seule route bitumée et relativement en bonne état pour l’ensemble de Fisakana. L’espace est riche en cours d’eau, alors qu’en saison de pluie, la montée des eaux est très importante pour les villages longeant le Fisakana et celle du Sahatorendrika. Surtout que le mode de transport fluviale est méconnu par la région et ses habitants. Alors, il faut attendre la diminution du niveau pour pouvoir se déplacer car le courant est très rude en cette partie de l’année. A l’intérieur du Fisakana Avaradrano comme l’ensemble de la sous-région de Fisakana, toutes les routes existantes sont en mauvaise état et ne sont pas entretenues depuis longtemps. Le fait ne se limite pas seulement à cela mais aussi l’emplacement de certaine entité comme le Fitandremana Sahatorendrika qui se trouve vraiment loin de la capitale synodale à 30 km caché par la montagne de Vatoavo aux environs de 1 700 m d’altitude, une situation exemplaire car la zone est vraiment montagneuse.

75

b- Le mode de transport

La route nationale RN 41 reste la voie principale pour entrer à Fandriana et accessible tout l’année par tous les modes de transport terrestre existant. A partir de la ville de Fandriana, vers l’Est, la route se projete sur Miarinavaratra et sur Tsarazaza vers le Nord. Ces deux axes secondaires de la RN 41 même si elles ne sont pas goudronnées sont carrossables pendant toute l’année et l’existence des taxi-brousse en transport commun le démontre très bien, surtout que la route de Tsarazaza est longtemps la voie d’accès vers Fandriana bien avant la construction de la Route nationale. En d’autre lieu, les pistes sont en mauvais état et ne sont cyclable que par les véhicules en deux roues, les charrettes et les camions poids lourds. Ce genre de route et difficilement praticable en saison de pluie et oblige les gens à se déplacer à pied ou en empruntant les chemins pour gagner du temps. La charrette est utilisée seulement pour le transport des objets comme les marchandises des commerçants ou les bagages. Ce mode de transport est très sollicité dans la région vue l’état du trajet et le surcout du transport motorisé. En général, les camions qui empruntent ces voies transportent des bois carrés.

c- Enclavement et extension de l’occupation

Depuis Fandriana, le centre administratif de la SPaFi et aussi le lieu où se concentrent toutes les activités liées à la confession. On peut dire que Fandriana monopolise les activités et contraint les gens à se mobiliser. En plus, ne parlant que les Fileovana, seulement trois centre Fileovana se sont construit dans la capitale qui est : Fandriana, Ambatonandriana et Miadana alors qu’à partir de ce centre, l’éloignement s’étend jusqu’à plus de 30Km tel est la situation du Fileovana Andriankely et Vatomitsangana. La plus courte distance est celle du Fileovana Sahomadio situé à moins de 10 km. Dans le Fisakana Avaradrano, vue l’état de l’espace ainsi que la situation des divisions administratives au sein de cette zone par le synode, il est évident que l’enclavement de certaine zone sont prévisibles. Le problème ne se limite seulement pas à la distance mais aussi à la position du Fiangonana par rapport à l’hydrographie et la végétation comme le cas du Fitandremana Voatavomonta et d’Ambinanindrano. A partir de Miarinavaratra, vers l’Est, le paysage est dominé par la marge forestière difficilement pénétrable surtout en saison de pluie. A part les paramètres distances et reliefs, alors, le paramètre météorologique entre aussi en

76

jeu, comme notre zone d’étude se situe sur un espace à proximité de foret, la condition climatique assez particulière de la région s’ajoute aussi comme difficulté. Cette situation se mesure lors des grandes réunions organisées par le synode. Les croyants sont plus motivé à participer lors qu’il a eu lieu proche de la centre-ville mais peu répond au moment où l’endroit s’éloigne de plus en plus de la capitale.

2. Faiblesse des infrastructures de communication a- Cloisonnement du territoire et communication

Dans son organisation (Cf. Croquis n°6), la division du synode en Fileovana est mal négociée car il est difficile de le limiter. Au début, les églises mères se sont enfantées des nouveaux églises qui lui restes attachés jusqu’à maintenant. Aussi, chaque église fait leur effort de naitre de nouvelles églises pour étendre leur zone d’influence. De cette façon, l’objectif est de bâtir de nombreuses églises sans avoir conscient de comment va se gérer la relation entre eux après. A l’exemple du Fileovana de Tsarazaza, ces constituants s’éparpillent dans des zones où l’accès est difficile et distancé de plusieurs kilomètres. Dans le Fisakana, comme la zone est dominée par les hauteurs et l’énergie est encore en phase de résolution, le problème de communication se pose. Uniquement la ville de Fandriana est couvert par les réseaux téléphoniques mobiles (Orange, Telma et Airtel), plus en plus en s’éloigne de la ville que la liaison est difficile. Même si les antennes se sont installées dans les hauts de collines pour que la connexion aille plus loin, les hautes montagnes autours empêchent celui-ci de se propager. Tel est le cas de la ville de Miarinavaratra où la communication est conditionnelle car il faut atteindre le haut des collines pour pouvoir passer des appels. Cette situation est courante pour le reste de la zone d’étude. De plus, le cas d’Ambositra qui est l’unique Fileovana en dehors de Fisakana Avaradrano dépassant nettement la frontière naturelle.

Photo n°9 : La FLM d’Antavy et de Malakialina

FLM Antavy

77

FLM Malakialina Source : Clichés de l’auteur, Juillet 2013.

b- Une relation hiérarchique limitée

Le synode est le principal moteur de développement de la FLM dans une région. Avec son autorité, il mobilise les Fileovana qui vont par la suite mobiliser les Fitandremana composants qui mobiliseront par la suite tous les Fiangonana. Tout en étant redynamise, le développement de l’église est assuré. Mais la réalité montre que l’autorité du chef de synode n’arrive pas à son terme. Beaucoup des pasteurs ou des employés de l’église ne répondent pas aux appels du synode pour des réunions ordinaires ou extraordinaires et peu applique les décisions tenues lors des grands débats du comité du synode. Le fait très frappant est que l’administration n’arrive pas à suivre ce qui se passe dans son territoire à cause de l’étendue de son espace et le nombre des partenaires de travail. Non seulement l’étendu de l’espace pose problème mais le nombre des responsables est insuffisant. La réalité sur terrain a montré qu’il est difficile encore pour le synode de dompter son territoire car beaucoup d’éléments restent encore douteux par les responsables qu’il soit chef de synode ou Fileovana ou Fitandremana. Au total, pour les 135 églises enregistrées se regroupant en 35 Fitandremana et rassembler en 13 Fileovana ; seulement 31 pasteurs pour ces 35 Fitandremana et un pasteur les coordonne à la tête du synode. Il y on a encore 4 pasteurs stagiaires et 4 autres en formation à la SALT (Sekoly Ambony Loterana momban’ny Teolojika). Dans son fonctionnement, les pasteurs s’organisent pour donner le résultat suivant : le chef du synode assure le bon fonctionnement de son synode avec son adjoint choisi parmi les 13 chefs de Fileovana qui est élu selon les 31 chefs des Fitandremana. En analysant bien cela,

78

les vraies responsables de la confession comptes plusieurs responsabilités dans son rôle et c’est très difficile de les assurés parfaitement. Alors, dans chaque rapport fait durant les réunions du KSP, les pasteurs se plaignent de la lourde charge reposant sur leurs épaules et suggères de les aider par des nouveaux pasteurs. L’existence des catéchistes et évangélistes ne sont pas très facilitateurs du travail car beaucoup d’entre eux n’acceptent pas l’autorité de leur leader ou ne font pas ce qu’on leur demande et l’église a du mal à le condamner surtout que ce sont des volontaires et choisit par les membres du Fiangonana.

Photo n°10 : Célébration des 140 ans d’évangélisation dans Fisakana et 20ème anniversaire de la SPaFi (Les Pasteurs et leurs épouses)

Source : Clichés de l’auteur, Aout 2012.

79

C. FLM FISAKANA : UNE TRADITION RELIGIEUSE BIEN ENCREE 1. Quid de l’augmentation de la couverture spatiale

Compte tenu de l’extension de la religion en dehors de son espace géographique, depuis 1992 où le statut de Synodam-Paritany est acquis pour le Fisakana, la zone d’action de la FLM locale est délimitée : la sous-région de Fisakana avec la ville d’Ambositra et ses environs, et la ligne rongeant la Mania qui le sépare d’Ilaka. Il est maintenant question de comment l’église va couvrir cet espace ? Mais on remarque bien qu’en 20 ans c'est-à-dire de 1992 à 2012, 46 Fiangonana se sont nouvellement construits, soit 2 églises/an. La tendance est que l’église s’étend vers le Sud et commence à négliger la partie Nord, le berceau de la mission. Pour la FLM, le capital objectif est la mise en place d’une église par Fokontany. C’est une utopie compte tenu de l’état actuel de l’organisation spatiale trop vaste de la confession. Si on se réfère à notre zone d’étude, sur l’évolution et la progression spatiale de l’église luthérienne locale, spatialement, avec ces 171 Fokontany administratives contre 108 églises luthériennes, l’objectif peut être atteint. Mais les responsables de la mission priorisent les zones où il y a plus d’habitant comme Imito, Sandrandahy, … En analysant l’emplacement des églises à l’intérieur de la SPaFi, le synode est sensiblement comparable à Fisakana Avaradrano. Donc la partie Sud avec le marge de la Mania est une zone d’influence. Après 140 ans d’activité, la mission n’arrive pas encore à son terme mais se contente du travail accomplie vue les différents difficultés dépassés et les problèmes à surmontés.

2. Perspectives du développement économique local et actions de l’église

La présence de l’activité en parallèle avec la religion montre que la FLM participe aussi au développement économique et social. Le principal objectif est de soutenir la lutte contre la pauvreté touchant la population locale. Comme la région est particulièrement à vocation rurale et la population est diversifiée par leur religion, l’église dans ses activités ne doit jamais exclure personne à la raison d’une discrimination religieuse. L’église dans son espace est en contact direct avec la population locale et ressent la souffrance endurée par le peuple en toute sorte de situation vécue dans le pays parce que c’est par ces membres que l’Eglise vie et survie, elle en dépende beaucoup. Alors le développement fait toujours partie intégrante de l’Eglise Luthérienne Malagasy. Le partenariat Etat-Eglise est

80

très espéré pour faire accroitre ses contributions effectives au développement. Et celle-ci étant grâce à ces plusieurs départements de développement déjà existants et fonctionnels. En somme, l’église doit renforcer et multiplier davantage les relations avec d’autres organismes ou partenaires agissant dans le développement rural, tout en préservant son identité.

3. La FLM : un élément du terroir dans le Fisakana

De Fisakana à l’ensemble de Madagascar, on cherche à détruire la réputation de l’église sous différentes formes. Les autres l’exploitent comme un instrument politique à cause de son influence auprès de la paysannerie locale et la considération de la population des responsables religieux en tant que personne morale. La motivation des gens est corrompue par ce comportement et les conduits à préjuger la religion et l’abandonne après.

Une affluence pense que « L’Eglise est l’Opium du peuple », une idée qui la mette au rang des drogues pour endormir les hommes et les faire rêver. Les hommes ne savent plus quoi faire et suivent uniquement l’idéologie de l’église par ses paroles convaincant qui se reposent essentiellement sur la foi et c’est par l’évangélisation et les prières qu’elle se sent. Plus les gens viennent dans l’église, plus l’église se développe et se sont les plus démunies de la société qui vient y cherché apaisement. Même si la pauvreté touche la personne, elle est encore capable de faire offrande à chaque réunion de l’église alors qu’elle ne gagne rien en retour. La SPaFi démontre bien cette réalité.

En fait, l’église est un élément fondamental à la vie du pays où le christianisme règne. Par le bais de l’église et son éducation, elle conçoit et forge un citoyen parfait et enseigne la sagesse. Elle ne demande rien que la volonté de l’homme à suivre la bonne voie. Aujourd’hui l’église prend part dans les activités de développement économique et social par rapport au besoin de la société où elle est implantée à l’exemple de la SPaFi dans le Betsileo Nord.

81

CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

Malgré la détermination de la FLM dans son investissement et la participation à la réduction du poids de la pauvreté, ses idées sont très prometteuses mais son application n’arrive pas à terme. Sa force dépend de son effectif et la motivation de ses membres à participer selon leur possibilité à offrir pour l’Eglise.

Par ailleurs, contrairement à la situation de monopole séculaire, la FLM dans le Fisakana est fortement affectée par l’émergence des autres nouvelles confessions comme le contexte actuel du développement spectaculaire des sectes. La présence de ces autres confessions favorise une concurrence féroce, surtout de l’Eglise catholique avec une histoire commune inscrite dans cet espace. Face à l’étendue de son espace, la SPaFi connaît un problème de communication. Le manque de ressources humaines à gérer ces nombreux occupations et services. Le cloisonnement de nombreuses zones d’influence déjà établies remet en question la sérénité de la mission.

Le Fisakana Avaradrano ne présente aucune forme d’épanouissement de la mission car même dans la commune urbaine de Fandriana, l’énergie (coupure fréquente de l’électricité) est défaillante et les conditions d’accessibilité désastreuses ne facilitent pas le déplacement. Il est donc nécessaire que l’église surmonte ces obstacles internes avant de réaliser ses activités en connectant bien ses zones d’influence qui deviendront des satellites lors de l’application de ses projets. Les employés de l’église et responsable devraient avoir une certaine connaissance et maîtrise de leur fonction. Il s’agit d’encourager les gens à toujours se rapprocher de l’église sans contrainte et en incitant seulement sa volonté. C’est dans les différentes prestations et services issus de la mission que devraient être la force budgétaire pour l’église. Et l’Etat et les autres institutions similaires sont des partenaires potentielles pour atteindre l’objectif de la mission.

82

CONCLUSION GENERALE

Dans une région à vocation rurale comme le Fisakana Avaradrano, le christianisme est bien enraciné auprès de la société rurale, malgré l’omniprésence de la tradition. La confession qui s’implante ne se contente pas seulement à l’évangélisation, son objectif principal, mais tente de dompter et de maîtriser cette zone d’implantation séculaire selon sa modèle de gouvernance avec une stratégie préétablie surtout que le paysage est physiquement difficile. Il est primordial de savoir s’adapter à la société et la vie paysanne. Une vie difficile qui contraint l’homme à travailler en consacrant plus de temps dans leur occupation journalière et champ de culture. Une vie classée parmi les régions où la population vit en dessous du seuil de la pauvreté avec une proportion d’inactivité majoritaire provoquant une forte dépendance.

Au terme de notre étude, l’objectif principal de notre recherche est de décrire l’organisation spatiale de l’implantation actuelle de l’église luthérienne dans le sous-espace de Fisakana Avaradrano, car malgré ses 140 ans d’existence et d’expérience, la mission luthérienne ne parvient pas encore à s’imposer alors que les autres confessions nouvellement arrivés y trouvent encore de place à s’implanter et s’étend de plus en plus. Autrement dit, la FLM avec ses actions ne séduit que partiellement la population à cause de divers paramètres difficiles à maîtriser au sein de la décision centrale de l’église luthérienne.

Certes, le nombre de fidèles ne cesse de s’accroitre mais ne suit pas le rythme de la croissance de la population. De même pour l’église, l’insuffisance de ressources humaines au sein du synode le met à la situation presque constante et ne permet pas le développement de son influence. Selon le résultat de l’enquête, les pasteurs, les catéchistes et les évangélistes sont des salariés et équipés par le Fiangonana, mais dans beaucoup de cas, ce dernier n’arrive pas à assumer sa responsabilité et empêche le dynamisme de la confession. Cette prise en charge des personnels religieux constitue indiscutablement une charge difficile pour un ménage rural très pauvre et évolue dans une opération de survie.

Les actions de dynamisme de développement local proposées par l’église luthérienne sont suivies par les habitants et les adeptes conservent la pratique car ils ont vu un résultat appréciable. Et beaucoup utilisent les produits comme les semences et engrais vulgarisés par la FAFAFI. L’intervention de la FLM dans le Fisakana Avaradrano peut être considérée comme un résultat positif car la SPaFi continue toujours à survivre et continue à progresser malgré l’état de certaines infrastructures d’accessibilité et la vétusté de certains équipements

83

religieux qui manque de modernisation au sein de la zone d’études. Même si l’église n’atteint pas totalement son objectif, le résultat actuel est considéré comme suffisant surtout avec l’existence de la crise que le pays endure suivant la conjoncture politique actuelle. Le sous- espace de Fisakana Avaradrano est toujours considéré comme luthérien et la confession reste la plus importante de la sous-région de Fisakana.

En bref, l’avenir de la FLM se repose maintenant sur le dynamisme endogène de sa marge de manœuvres car on assiste actuellement à l’effritement des partenaires étrangers notamment de la part de siège international de l’église luthérienne en Allemagne et au Norvège qui ont financé la mission jusqu’aujourd’hui. Ils croient à l’église luthérienne d’aujourd’hui capable d’avancer toute seule, c'est-à-dire indépendant sur tous les plans. La FLM s’étend actuellement jusqu’à l’étranger, il est a remarqué la présence du SP-FLME d’Europe dans la division en synode de la FLM. Ce synode est à l’initiative des malgaches expatriés à l’étranger : ils assemblent les diasporas de la FLM en Europe, indissociable et essentielle au développement de la luthérianisme locale. Pour la SPaFi, depuis sa création, ces diasporas ou Zanak’Ampielezana à travers le monde participe ponctuellement à la soutient du synode.

En définitive, malgré certains problèmes qu’on pourrait résoudre prochainement, notamment les facteurs de la pauvreté rurale, la FLM demeurera toujours la confession la plus populaire dans la sous-région de Fisakana, plus particulièrement dans le secteur de Fisakana- Avaradrano qui fait l’objet de cette étude. Elle s’adapte et résiste aux caractéristiques du milieu aussi du point de vue physique qu’humain.

84

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux

1-DESCHAMPS (H), 1959, -Les migrations intérieurs à Madagascar, -Coll. Monde d’Outre Mer, -Ed. Berger- Levrault, -Paris.

2-DUBOIS, 1938, -Monographie des Betsileo, -Institut d’Ethnologie, -Paris, -p.1200, - pp.421-641.

3-LE BOURDIEC (F), 1974, -Homme et paysage du riz à Madagascar, -Thèse d’Etat, - Ronéotéc, -Tome II, -p.648, -pp.419-459.

4-PETIT (M), 1971, -Contribution à l’étude morphologique des reliefs granitique à Madagascar, -Thèse d’Etat, -p.307

5-RAZAFIMPAHANANA (B), 1972, -Le paysan Malagasy, -Coll. Point de vue sur la société Malgache.

Ouvrages spécifiques

6-RAKOTOVAO (R), 2008, -Fisakana tsa hanim-boay : Fisakana mitohaka fanoitry ny fampandrosoana ny faritra, -Revue, -Volambetohaka andiany faha-IV, Fandriana 07-10 Aogositra 2008, -TPFLM-lah 2146/07/08.

7-HANDFEST (Ch.), 1940, -Histoire du Fisakana, Betsileo du Nord, -Imprimerie moderne de l’Emyrne.

8-FLM, 2001, -Lalam-panorenana sy fitsipika ary toro-hevitra, -TPFLM, -Antananarivo.

9-NAKKESTAD (G), 1967, -Ny voly maitson’Andriamanitra, Tantaran’ny Fiangonana Loterana Malagasy 1867-1967, -TPFLM, -Antananarivo

10-RANDRIAMANDIMBISOA (A), 2002, -Tantaran’ny fifohazam-panahy ao amin’ny Toby Filadelfia Andranoraikitra Fandriana (1958-2000), -Lahatsoratra naroso teo amin’ny mpampianatra ao amin’ny SALT (Sekoly Ambony Loterana momba ny Teolojia) ho famenoana ny fianarana takiana amin’ny fahazoana mari-pahaizana « LICENCE EN THEOLOGIE », -Ivory Avaratra Fianarantsoa, -p.63, -pp.21-24.

11-RAJOHANESA, 1960, -Tantaran’ny Fiangonana Loterana Malagasy ao Fandriana.

85

12-RAKOTONJANAHARY, 1954, -Anaran-tany sy tetiarana mampiseho ny lafy sy ny fokon’ny mponina aty Fisakana, -Imp. Masoandro, -Antananarivo.

13-RANDRIANANDRASANA (D), 1999, -Ny Synodam-paritany Fisakana ao amin’ny Fiangonana Loterana Malagasy, -Maîtrise en théologie, -Ivory Avaratra Fianarantsoa, - Ed. TPFLM – 2001, -p.97.

14-SIGMUND (E), 1885, -Tantaran’ny Fiangonana Loterana Malagasy, -Stencil, -Ivory Avaratra Fianarantsoa, -Toko 4-5-5 - Toko 5.

15-SIGMUND (E), 2002, -Tantaran’ny Fiangonana Loterana Malagasy, -Ivory Avaratra Fianarantsoa, -Ed. SALT, -p.211.

16- BLANCHY (S), RAKOTOARISOA (J.A), BEAUJARD (P), RADIMILAHY (C), 2006, - Les dieux au service du peuple : Itinéraires religieux, médiations, syncrétisme à Madagascar, - UMR 7535, CNRS – UNIVERSITE PARIS X, - Ed. KARTHALA, ISBN : 2-84586-739-5, -pp.1-134

Thèses et mémoires

17-ANDRIANASOLOANDRAINY (R.J.A.G), 1976, -Le pays du Fisakana : Etude géographique de la dépression Fandriana- Mahazoarivo (Betsileo Nord), -Mémoire de maitrise en géographie, -Mém 76/05, -p.244

18-RAMIANDRISOA (H.N), 2005, -Impacts spatiaux de la cérémonie d’exhumation : Exemple de la Commune rural de Fandriana (Pays Betsileo Nord) Madagascar, - Mémoire de Maitrise en géographie, -Mém 05/04d, -p.104, -pp.1-17, 29-42

19-RANDRIANANDRASANA (M.F.S), 2008, -Les Vatolahy dans le Fisakana, - Mémoire de Maîtrise, -UFR d’Archéologie et Histoire de l’Art, -p.108.

20-RAKOTOVAO (R), -Les communautés villageoises de Fisakana et la Mission Norvégienne : L’émergence d’une élite (1871- 1950), -Mémoire de Maitrise en Histoire, - A.U 1997-1998.

21-RATSIMBAZAFIMAHEFA (P), 1971, -Le Fisakana : Archéologie et couches culturelles, -Musée d’Art et d’Archéologie, -Antananarivo, -pp.14-76.

86

Les documents techniques et rapports

28- BESAIRIE (H), 1958, -Rapport Annuel du Service Géologique, -IGM

25- COMMUNE URBAINE DE FANDRIANA, 2013, -Monographie de la Commune.

24- DISTRICT FANDRIANA, 2013, -Monographie du District.

29- JULIEN (J), 1965, -Etude géologique et prospection de la feuille au 1/100 000 Fandriana, - Rapport de fin de campagne 1964, - Service géologique.

22- RANDRIANARISON (T), Avril 2010, -Etat des lieux du District de Fandriana, - Rapport du Centre de Service Agricole (CSA) Fisakana Fandriana, -p.50

23- REGION AMORON’I MANIA, 2007, -Tableau de bord environnemental, p.47

26- SPaFi, 2014, -Rapport de la réunion du KSP à Ankafobalo (25 Mars – 01 Avril), - p.73

27- TPFLM, 2013, -Diary Malagasy, -p.528

87

ANNEXE

88

QUESTIONNAIRE

QUESTIONNAIRE : AU RESPONSABLE DE LA FLM -Nom -Sexe masculin féminin - Fonction -Année de la première implantation dans la zone ?

MOTIVATION DU CHOIX DE LA ZONE : - Votre poste vous plait-il ? - Comment évaluerez-vous votre relation avec les membres ? - Comment évaluerez-vous votre relation avec les autres responsables ? - Comment organisez-vous vos tournés pastorales ? - Quel mode de transport vous utilisez ? - Quel mode de communication vous employez ? - Comment organisez-vous vos fonctions et vos activités journalières ? - Comment se passe la communication entre vous et les autres responsables ? - L’église arrive-t-elle à vous équipés correctement ? - L’église arrive-t-elle à vous payés correctement ? - Comment se passe votre relation avec les autres confessions ?

EVALUATIONS DES DEVOIRS ENVERS L’EGLISE : - Comment évaluez-vous la motivation des hommes à venir dans l’église ? - Les membres de l’église versent-ils correctement leurs Adidy ? OUI NON Pourquoi ? - Quelles sont les stratégies utilisées ? - Combien estimez-vous le pourcentage de l’Adidy réalisés ? - Votre église continue toujours à bien fonctionner ? OUI NON PAS VRAIMENT Pourquoi ?

89

EVALUATIONS DES ACTIONS DE L’EGLISE : -Les actions de l’église sont-elles bien accueillies par les gens ? OUI NON Pourquoi ? - Quelles sont les stratégies utilisées ? - Ces objectifs sont ils atteints ? OUI NON -Répondent –ils exactement aux attentes des paysans ruraux ? -Selon vous, les actions de la FLM ont-elles apporté une modification positive pour les paysans de l’espace ? OUI NON PAS VRAIMENT Pourquoi ?

90

QUESTIONNAIRE : MENAGE

-Commune : -Village : -Nom : -Parent : Enfant : Autres : Caractéristique du ménage -Nombre de personne dans le ménage -Milieu d’activité du ménage : Agriculture Activités Caractéristiques Riziculture -Surface - -Production - -Destination - Cultures pluviales -Surface - -Production - -Destination - Cultures maraîchères -Surface - -Production - -Destination - Cultures fruitières -Surface - -production - -Destination -

Elevage Elevage Bovin Porcin Volailles Nombre de tête Destination

-Quelle est la situation annuelle de vos revenus ? Sources des revenus Recettes moyennes annuelles Vente de produits agricoles Salariat agricole

91

Emprunts Vente de produits Artisanales Autres

-Quelle est la situation mensuelle de vos dépenses ? Dépenses courantes Dépenses Fêtes familiales occasionnelles Famadihana Investissements agricoles Dépenses alimentaires Dépenses non-alimentaires Adidy Rakitra et vokatra Dépenses églises Réunion annuelle vêtement

- Etes-vous membre de la FLM ? - Si oui, à quel organisation confessionnel appartenez-vous ? - Quel est votre responsabilité au niveau de l’église ? - Comment évaluerez-vous la relation entre les membres et les responsables (Pasteurs et Catéchistes) ? - Vous arrivez à suivre ponctuellement les différents réunions au sein du : Fiangonana, Fitandremana, Fileavana et Synode ? OUI NON Pourquoi ?

92

Tableau N°8 : Répertoire de l’organisation spatiale au sein de la SPaFi Fileovana (13) Fitandremana (35) Fiangonana (135) Miadana Miadana Miadana, Fandanana, Ankerana Ambohijato Ambohijato, Imahatony (Antavy), Malakialina antanimboanjo antanimboanjo Antanimboanjo, Andranonasia, Anjanamboahangy, Ambohipinony, Antanetianivo

Tatamalaza Tatamalaza Tatamalaza, Morajerena, Soamahatazana, Ambohimirary, Morarano (Faliandro)

Ankafobalo Ankafobalo Ankafobalo, Tsaramandroso, Tatabe anteza, Ambatomenaloha Vohitrambo Vohitrambo, Lavenona, Andrefanjaka, Ankazomifandraitanana Ambohibolafotsy Ambohibolafotsy, Ambohimahazo

Tsarazaza Tsarazaza Tsarazaza, Ambodifiakarana, Ambohidravaka, Ambohitrinibe, Soatsiadino, Antanetibe Antanambao Antanambao, Vohidoaka, Ampary Filadelfia Sahatorendrika Manjakandriana, Ambohibary, Tsarazazakely, Ranomainty Bemasoandro, Tatabe

Ambatonandriana Ambatonandriana Ambatonandriana, Tadio, Ambalavato

Fandriana Antatezantany Antatezantany Andraimasina Andraimasina Morarano Morarano Andranoraikitra Andranoraikitra, Antateza Andoharano Andoharano, Ampangabe, Anjomakely, Mandrosohasina Fenoarivo Fenoarivo, Antanimarina, Ambohimiatiaty Iavomalaza Iavomalaza, Iavomanitra, Sandrandahy

Miarinavaratra Miarinavaratra Miarinavaratra, Nosiarivo, Tsararay, Ambohimanamora Ambalahambana Ambalahambana, Saharoamiolotra, Andranomafana, Sahalava, Tratrambolo Masindrary Masindrary, Sahamananina, Andranomadio, Ambohimandroso Sahanisotro, Sakarabe, Krisiasy, Andrenilavitra, Besofina

Vatomitsangana Vatomitsangana Vatomitsangana, Ambatomandeha Ambinanindrano Ambinanindrano, Ambalavao, Iavomanitra Voatavomita Voatavomita, Avaratavy, Vintanina Ambohimandroso, Mahatsinjo Sarandrana, Ambohimananarivo Tsaramandroso Ikianja Ambohimananarivo, Antsahalava, Fadiorana, Ampiadiamby, Lakandrano

93

Andriankely Andriankely Andriankely Aniso Aniso, Sarodroa Antanety Antanety Ankerivato Ankerivato, Ankazondrano Sahamadio Ambohipo Ambohipo, Ankerambe, Ankafotra, Tsarafandry Imito, Fiadanana, Ambohimahazo, Mahasoa Miadanimerina Miadanimerina, Ankaditany, Ambohibary, Tsararivotra, Ankarinoro, Iharana, Mahazoarivo

Ambohipananana Ambohipananana Ambohipananana, Ambohitrivazaha, Ambondrona, Andavabiby Ambohiperivoana Ambohiperivoana, Ambohipahana

Ambositra Manantenasoa Manantenasoa, Ivato, Ankorombe, Mahazoarivo, , Ampiadiamby, Morafeno Ivony Morafeno, Antokolava, Imerinimady, Kianjandrakefina, Behena, Source : SPaFi, 2013

94

Tableau représentant la Statistique estimative spatiale de l’Eglise luthérienne (données incomplétes): Synodam-Paritany Fileovana Fitandremana Fiangonana Fidèles 23 265 1 235 ˃ 5 721 ˃ 638 676 SPAM (Avaratrimania) 38 228 823 SPAf ( Afovoany) 18 118 499 206 821 SPFT (Fiherenana Toliara) 15 55 294 45 528 SPBA (Betioky Atsimo) 13 55 320 SPAts (Atsinanana) 26 119 871 45 501 SPM (Menabe) 09 56 29 176 SPTm (Toamasina) 07 26 282 29 375 SPBM (Boeny Mahajanga) 12 42 325 31 107 SPaFi (Fisakana) 13 35 135 56 500 SPAA (Ambovombe Androy) 15 57 329 43 846 SPFa (Faradofay) 10 40 166 SPA (Antsiranana) 05 17 80 6 240 SPMa (Manakara) 18 80 499 47 023 SPN (Nosivolo) 08 38 346 SPAN (ANala) 09 58 SPH (Horombe) 07 31 112 22 000 SPAnta (Antananarivo) 08 46 210 53 000 SPMel (Melaky) 09 33 177 SPAvA (Avaratra Atsinanana) 06 38 SPAl (Alaotra) 09 34 115 16 859 SP Sofia 05 15 78 5 700 SPAB (Andriry Betroka) 05 14 60 SP FLME (Eoropa) Source : Foibe FLM, 2013

95

Martin Luther en1529, par Lucas Cranach LOGO FLM

ZAIKABE FKTLM, Fandriana, Septembre 2012 FLM Toby Andranoraikitra

FLM Anjomakely, Noel 2012 La vente aux enchères dans l’église

Village d’Ambolotara état route Fandriana - Miarinavaratra 96

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS...... i RESUME...... iii INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PREMIERE PARTIE : LOCALISATION DE L'IMPLANTATION SPATIALE DE L'EGLISE LUTHERIENNE DANS LE FISAKANA AVARADRANO. Chapitre I : LE POIDS DE L'HISTOIRE ...... 9 A-Situation géographique ...... 9

1-La formation territoriale du Fisakana Avaradrano ...... 9

B-L’église luthérienne à Madagascar ...... 12

1-Contexte et historique ...... 12

2-Situation actuelle de l’église luthérienne à Madagascar ...... 16

C-L’église luthérienne dans le Fisakana ...... 20

1-Introduction de la confession chrétienne dans la sous-région de Fisakana ...... 20

Chapitre II : STRUCTURE SPATIALE DE L'EGLISE LUTHERIENNE DANS LA SOUS-REGION DE FISAKANA ...... 23 A-Fandriana : un pôle de decision majeure pour le Fisakana ...... 23

1-Fandriana : un chef lieu du Synode (SPaFi)...... 23

2-Implantation spatiale du SPaFi ...... 28

B-Enracinement spatiale de l’église luthérienne dans la Fisakana Avaradrano ...... 29

1-Organisation spatiale de la « Fileovana Fisakana Avaradrano » ...... 29

2-Le poids des organisations confessionnelles au niveau local ...... 31

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ...... 35

97

DEUXIEME PARTIE : HARMONISATION DES ACTIONS DE L'EGLISE LUTHERIENNE AVEC LE DYNAMISME DU DEVELOPPEMENT LOCAL Chapitre III : UN MILIEU D'IMPLANTATION ESSENTIELLEMENT A VOCATION AGRICOLE ...... 36 A. Traits fondamentaux de systéme agro-ecologique dans la Fisakana Avaradrano ...... 36

1-Un système d’aménagement dicté par le relief ...... 36

2-Etudes des dispositifs agro-environnementaux ...... 39

B. La dimension humaine de l’implantation de l’église luthérienne dans la Fisakana Avaradrano ...... 41

1-Une forte potentialité humaine ...... 41

2-Implantation spatiale et répartition humaine ...... 43

C. Les principales potentialités économiques ...... 46

1-Les concepts de polyculture traditionnelle à dominance rizicole ...... 47

2-Le dynamisme de l’artisanat local ...... 49

Chapitre IV: L'EGLISE LUTHERIENNE : UN PARTENAIRE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ...... 51 A. Les principales activités d’encadrement ...... 52

1-Inventaire des actions des églises ...... 52

2-Des actions sociales bien structurées ...... 56

B. Harmonisation entre missions chretiennes et mode de vie rurale dans la Fisakana Avaradrano ...... 56

1-Les facteurs d’adaptation de la mission face à une société traditionnelle enracinée ...... 56

2-Le concept de non-extrémisme de l’église luthérienne ...... 58

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ...... 60

98

TROISIEME PARTIE : LA PRESPECTIVE DE L'EXPANSION DU LUTHERIANISME ET SA PARTICIPATION AU DEVELOPPEMENT LOCAL CHAPITRE V : EGLISE LUTHERIENNE ET DYNAMIQUE DU MILIEU CONFESSIONNEL ...... 62 A. Une forte concurrence intra-confessionnelle ...... 62

1-L’omniprésence de l’église catholique...... 62

2-L’émergence des confessions dites « sectes » ...... 65

B. Faible performance des actions d’encadrement ...... 66

1-Des activités d’encadrement moins performantes ...... 67

2-Les autres problèmes ...... 68

CHAPITRE VI : PROBLEMES ET PERSPECTIVES ...... 69 A. Le poids des facteurs de pauvreté rurale ...... 69

1-Pauvreté et devoirs envers l’église ...... 69

2-Problème de financement des actions de la mission ...... 73

B. Les problèmes de la desserte de l’espace ...... 75

1-Une implantation spatiale problématique ...... 75

2-Faiblesse des infrastructures de communication ...... 77

C. FLM Fisakana : une tradition religieuse bien encrée ...... 80

1-Quid de l’augmentation de la couverture spatiale ...... 80

2-Perspectives du développement économique local et actions de l’église ...... 80

3-La FLM : un élément du terroir dans le Fisakana ...... 81

CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE ...... 82

CONCLUSION GENERALE ...... 83 BIBLIOGRAPHIE ...... 85 ANNEXE ...... 88 TABLE DES MATIERES ...... 97

99