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35 kilos d’espoir à l’Essaïon Elaine Kibaro au Gymnase Grégoire déteste l’école si fort qu’en sixième il a déjà redoublé deux fois. Conteuse autant que chanteuse, Elaine Kibaro, entourée par la magie du son et Le seul endroit qu’il aime, c’est l’atelier de son grand-père Léon, avec qui il de l’image, déroule sous nos yeux un récital à la fois émouvant et passionnant passe des heures à bricoler. Quand Grégoire est renvoyé du collège, Léon avec De l’autre côté du Miroir. Un jeu de scène inimitable. est furieux. Il est peut-être temps que Grégoire accepte de grandir... Une Où ? Au Théâtre du Gymnase Marie Bell, 38 bd Bonne Nouvelle- 10e. EN SCÈNES adaptation tirée du roman d’Anna Galvada. Où ? À l’Essaïon - 6 rue Pierre Quand ? À partir du 6 Décembre à 15h. Tél : 01.42.78.67.03. au Lard - Paris 4e. Quand ? À partir du 12 novembre les mercredis, Double album CD et du DVD Best of Live 2007 “L’Intemporel” samedis et dimanches à 16h. Tél : 01.42.78.46.42. et DVD du concert 2006 à la Mutualité “De la Paix” / ONU”.

LE CONCERT COUP DE COEUR DE LA SEMAINE PAR DOMINIQUE PARRAVANO DANS LES BACS PAR DOMINIQUE PARRAVANO LES DIMANCHES À L’ELYSÉE-MONTMARTRE The Cure, “4:13 Dream” Après une stratégie marketing bien élaborée par Robert Smith et qui consistait à sortir les , scène et sauf ! quatre singles The Only One, Freakshow, Sleep When I'm Dead et The Perfect Boy les L’étendard de la noirceur classieuse. Sombre nier album : Jet’ai manqué ou encore Hier à Sousse avant 13 mai, juin, juillet et août plus un maxi et lumineux, rocker magnifique, tel est Alain d’enchaîner avec l’incontournable La nuit je mens,qui pro- intitulé Hypnagogic States comprenant des Bashung. Entrée sobre en scène, élégamment voque une émotion palpable dans le public. Avec, remixes des quatre singles le 13 septembre, vêtu de noir, lunettes noires pour chemise blanche, toujours, des gestes économisés à l’extrême. on attendait tous avec impatience le 13 octobre. Mais, c’est chaussé de bottes en croco dans lesquelles se trou- Seule la main se place devant le visage comme finalement le 27 octobre (décalage dû à la maison de disque vent plus que jamais des montagnes de question... pour se protéger ou le doigt pointe un ciel imagi- américaine Geffen Records) que le 13éme album des Cure Cet électron libre du rock irradie à la fois le sombre naire… Magistralement accompagné de quatre musiciens comprenant 13 titres se retrouve enfin dans les bacs. Il s’avére tout en jetant un trait de lumière dans l’ambiance éter- (guitare, batterie, basse/contrebasse et violoncelle), le qu’après plusieurs écoutes bien appliquées, cela valait le coup nellement atmosphérique de ses concerts, chanteur fit aussi quelques concessions à son passé : d’être patient. Ce 4:13 Dream est une très grand album des Cure, capable de combiner rock musclé et poésie Vertige de l’amour, Volontaire, Happe, Osez réunissant tous les ingrédients qui ont fait le succés de ce groupe dense et exigeante, capable de lier Joséphine ou la reprise de Everybody’s légendaire qui avoisine les trente ans de carrière et trente millions recherche fondamentale et culture popu- Talkin’.Après un superbe Malaxe,sans d’albums au compteur. De la magnifique intro Underneath the Stars laire. Même s’il aime à cabotiner, même parler des sublimes Mes prisons, aux titres cold pop comme The Only One aux plus épileptiques s’il joue infailliblement de son statut ou Madame rêve, Freakshow ou Switch, The Cure perpétue sa tradition hypnotique en culte, Alain Bashung n’est pas de ces Bashung revient seul en scène avec parvenant à se régénerer sans s’éssoufler.Polydor / Universal. artistes qui veulent absolument en sa guitare pour Angora et Night in mettre plein la vue. Bashung en white satin des Moody Blues. Vieille Pep’s, “Utopies dans le décor” concert, c’est un moment de rencon- référence à cette Amérique dont il Pep’s est le premier artiste à avoir signé sur le treàsens unique, sur le mode som- asouvent rêvé et qui créé toujours label du groupe Sinsemilia, Echo Productions. bre, définissant les règles du jeu avec chez lui cette atmosphère désen- Mixé par Laurent Gueneau (Zazie, Grand Corps cette étonnante manière d’envisager chantée comme dans ces wes- Malade, IAM...), Utopies dans le décor s’ouvre la scène comme une barrière qu’on terns quand tous les combats sur letitre Mélodie, à l’instrumentation ciselée, imagine infranchissable. Distant, ont cessé et que ne restent que avant d’enchaîner deux titres plus loin avec l’artiste ne se donne qu’aux plus quelques débris calcinés. Un l'inspiré Dans ma tête (Je suis voyageur connecté aux étoiles (...) J'ai exigeants. Pétri de disharmonies, concert où Bashung a été juste à fermer les yeux (...) Je cours sur la Grande Ourse), sur une angoissé ou torturé, le rocker impérieux, avec cette voix rythmique mi-rock, mi- reggae. J’te serre met en scène un homme chante à pleine voix racée une ving- sublime miraculeusement drogué à un poison bienfaiteur et Me contenter de rien est une ode au taine de morceaux qui satisfont un intacte. Deux heures d’une bonheur sur la mélodie sobre, à la guitare. Poétique, dense et exigeant, public connaisseur et conquis. À por- magie de très grande distinc- Utopies dans le décor nous révèle un artiste à laplume romantique. tée de main, une table de bistrot en tion, où tout y était intense, cré- Une chanson française affûtée. On aime ! Echo Productions. acier, un verre d’eau à moitié vide et pusculaire, impossible à saisir, son harmonica. L’ensemble de son impossible à fixer, fluctuant, et pourtant Jesus Volt, répertoire défile selon une alternance de toujours Bashung. Une leçon ! “Hallelujah Motherfuckers !” titres savamment dosée : nouveaux et  Dominique PARRAVANO Après dix années passées à sillonner les routes anciens, sages ou rock, ésotériques ou d'Europe, 700 concerts et3albums studio, enjoués. Après une introduction assurée Tous les concerts des dimanches à l’Élysée- Montmartre étant complet, Alain Bashung Jesus Volt sort enfin son “Live”. Du rock matiné par le monumental et franchement noir rajoute une date supplémentaire au Grand d'electro, basé sur de solides fondations, qui Comme un lego, le chanteur dégaine Rex le lundi 2 mars 2009 à 20h. vont du blues des années 40 et 50 au funk pour se chauffer quelques titres de son der- des années 70, en passant par la soul et le rock. Très certainement l’album le plus Rock'n'Roll du groupe, de par son titre, intense, brut, énergique et sauvage. Dixiefrog. MUSIQUE PAR ISABELLE SIBOUT Tinariwen, “Live in London” Voici le live en DVD du plus célèbre des BRUNO MAMAN groupes touaregs Tinariwen avec son blues hypnotique, électrique et lancinant. Avec, en bonus, une interview de 50 minutes du leader Un retour tout en humanité du groupe Ibrahim Ag Alhabib dit “Abraybone” dans laquelle il raconte son enfance et sa jeunesse en exil en Algérie et en Libye et une Bruno Maman nous revient avec son nouvel (et quatrième) album interview entre autres du producteur Justin Faire l’amour. Un album à fleur de peau avec des titres tour à tour Adams (et guitariste de Robert Plant). Independient/pias. tendres et pêchus, à l’image de l’artiste.

The Submarines, Comment présenterais-tu ton nouvel album Oui, complètement. Je fais ma musique avec “Honeysuckle Weeks” par rapport aux précédents ? mes racines, ma vie, mon parcours. Donc, c’est Blake Hazard et John Dragonetti est un couple Il fait le lien avec les autres. Je pense qu’il y a vrai que la chanson Comment font les poissons heureux qui s’aime et qui aime la pop ! Après un une continuité, même s’il est espacé dans le se pose là, dans l’album. Je ne l’avais pas premier album Declare a new state en 2006 temps. Il est riche des albums précédents, de vraiment fait de manière aussi marquée dans les qu’ils écrivent chacun de leur côté durant une période de séparation, mes rencontres, que ce soit Alain Goraguer précédents, pas avec ces “arabesques” en tout Honeysuckle weeks aété composé en parfaite harmonie ! Une pop (arrangeur de Boris Vian et ) cas. Même si avant d’entrer en studio pour aérienne et enjouée, avec des touches old school et psychedéliques sur sur celui-ci et le précédent, et bien d’autres sur l’enregistrement de cet album, j’écoutais surtout certains titres, et de fines notes électroniques sur d’autres. les deux premiers ainsi que de mon expérience du blues ou de la musique japonaise (théâtre Bruno Maman - Faire l’amour - AZ de la scène. Voilà, il a tout ça. Plus le fait de No), pour moi, une chanson, c’est un texte, c’est “We love Afrobeat” l’avoir réalisé moi-même. Autant dans le une musique. Ce n’est pas une question de précédent, Alain Goraguer avait tout arrangé et couleur musicale. Une chanson, ça raconte une Tu as composé toutes les chansons ? Des groupes fidèles à l’héritage de Fela, j’étais uniquement dans la peau de chanteur, histoire. La sienne, celle qui se mélange à celle Oui, sauf Place de Wazemmes qui est d’ailleurs aux artistes plus affranchis, cette compilation une histoire assez folle : Wazemmes est un montre comment le mouvement Afrobeat se autant sur celui-ci, j’ai eu envie de retourner aux des autres. On raconte aussi l’histoire des quartier de Lille où je vais chaque année pour le mélange de plus en plus aux musiques instruments en plus de ma voix. autres. Quand on chante, on est aussi la voix de festival d’accordéon et le concours de actuelles comme le jazz, le rock, le Hip Hop et la ceux qui n’en ont pas. musique électronique. Vous y retrouverez toute Quelles ont été tes influences pour cet album ? pétanque. J’y ai entendu une mélodie qui m’a la jeune garde mondiale et montante qui propose cet esprit Afrobeat Mes influences sont multiples, diverses, elles ne Pourquoi avoir choisi la chanson Faire l’amour séduite et j’ai mis un an et demi pour retrouver revisité même si l’âme des anciens plane toujours. Comet Records. sont pas que musicales. Je suis attiré par ce (magnifique duo) comme titre de l’album ? le compositeur. Je l’ai invité au Bataclan. C’est qu’on dit, par ce qu’on vit. Ce qui compte pour J’ai envie d’entendre ça. Je trouve qu’on est une histoire assez chouette. Il ne pensait pas du “New King Of kezmer Clarinet” moi, c’est le texte, c’est la mélodie, le reste suit dans un moment très difficile, où l’on divise tout tout qu’on pouvait écrire du texte sur sa en fonction de ce que raconte la chanson, le le monde, où l’on campe sur ses positions. Cette mélodie, et puis ça s’est fait. Ce disque est un hommage à Naftule climat. Quand je travaille en studio, je n’ai pas chanson, dans ce climat, c’est une douceur. Brandwein, clarinettiste klezmer, émigré de vraiment de référent, je suis en immersion totale. J’aurai pu aussi l’appeler L’espoir interdit (autre Si tu n’es pas d’ici (autre titre de l’album Je Galacie (Ukraine) aux USA et auto-proclamé titre de l’album). Les deux titres se rejoignent ne suis pas d’ici), alors … “Roi de la clarinette klezmer”. Un opus où on La chanson Comment font les poissons a des d’ailleurs, ce sont les deux pôles qui guident D’où je suis ? (Oui.) Quand je dis ça, ce n’est découvre l’émotivité extrême de cet instrument sonorités orientales. C’est un petit clin d’œil à l’album. Il tourne autour de la problématique de pas pour m’exclure de quoi que ce soit. Quand qui parle pleure et rit associées à unson de tes origines algériennes ? Elle fait partie d’un vivre avec l’autre, que ce soit avec une femme je chante ça, cela veut dire que si je devais groupe unique à la fois poignant et festif, dansant et mystique. Buda ensemble éclectique, où l’on trouve des titres ou avec les autres en général. Mais j’ai préféré choisir une patrie, alors oui, ce serait la poésie, Musique. En concert le 9 décembre au Café de la Danse. beaucoup plus rock ? Faire l’amour ,c’est plus doux. la patrie des plus faibles…