Le Cantique Des Cantiques & Hommage À Mahmoud Darwich
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S c è n e N a t i o n a l e d e S è t e e t d u B a s s i n d e T h a u Le Cantique des cantiques & Hommage à Mahmoud Darwich Rodolphe Burger Mehdi Haddab Yves Dormoy Julien Perraudeau Ruth Rosenthal Rayess Bek création 2010 ©Sebastien Klopfenstein Le Cantique des cantiques & Hommage à Mahmoud Darwich Spectacle créé en mars 2010 à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau Disponible en tournée Durée du spectacle : 1h10 Compagnie Rodolphe Burger Florence Marguerie, administratrice 06 70 91 18 42 [email protected] Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau Yvon Tranchant, direction Marion Fouilland, responsable productions - la Fabrique 04 67 18 68 68 / 06 07 94 32 02 [email protected] Muriel Morvan Chargée de diffusion 04 67 18 53 33 / 06 73 62 83 67 [email protected] Coproduction : Compagnie Rodolphe Burger, Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau, Wart Contact production Production déléguée : Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau Antje Dieul, chargée de production 04 67 18 53 28 / 06 73 62 83 67 [email protected] avec le soutien de mise à jour du dossier : 18 / 10 / 2011 www.scenenationale-sete-bassindethau.com Le Cantique des cantiques & Hommage à Mahmoud Darwich Pourquoi cet hommage à Darwich, et pourquoi le Cantique des cantiques ? Le mieux est peut-être que je raconte ce qui ressemble bien à une histoire. Il y a d’abord cet appel téléphonique, un jour (nous sommes en 2001) d’Alain Bashung, qui me propose de l’aider à concevoir sa cérémonie de mariage avec Chloé Mons. Il ne s’agira pas d’une cérémonie religieuse, mais il souhaite tout de même qu’elle ait lieu dans une église d’Audinghen, dans le Pas-de-Calais. Le curé est d’accord, mais Alain souhaite que nous enregistrions une maquette et que nous la lui présentions pour le rassurer. Mon ami Olivier Cadiot vient de participer à l’énorme entreprise de la Bible Bayard, avec d’autres écrivains contemporains. Sa traduction magnifique du Cantique est achevée et je la propose à Alain et Chloé. Nous enregistrons chez moi une maquette de cette lecture accompagnée d’une musique que j’ai préparée la veille. La séance est mémorable : partis pour enregistrer un extrait du texte, nous sommes tous trois emportés et la version dure plus de vingt minutes. C’est elle que nous avons jouée ensemble à leur mariage devant une centaine de personnes. C’est cette même version qui paraît ensuite, à la demande d’Alain et Chloé, sur mon label Dernière Bande et aux éditions Bayard. Elle figure également dans l’intégrale d’Alain parue chez Barclay. La circonstance privée a donc donné lieu à un disque qui circule et parvient un jour aux oreilles d’Élias Sanbar. Détail pour moi extraordinaire, c’est par Jean-Luc Godard qu’Elias Sanbar a pris connaissance de notre « version » du Cantique. Il se trouve que j’ai découvert chez mon ami Francis Bueb, à Sarajevo, le film Notre Musique de Godard où figure ce très beau passage d’un entretien de Darwich avec une étudiante juive filmé dans l’aéroport de Sarajevo. C’est d’abord par ses entretiens, plus que par sa poésie, que j’ai pour ma part découvert l’immense Mahmoud Darwich. Pour poursuivre l’« histoire », Elias Sanbar prend un jour contact avec moi via un ami commun, Alain Milianti. Nous dînons ensemble et évoquons l’éventualité d’un travail musical autour d’un texte de Darwich traduit par Sanbar, qui s’intitule S’envolent les colombes et dont Elias souligne l’incroyable proximité avec le Cantique. Une mise en miroir des deux textes mis en musique pourrait avoir lieu à Paris et à Ramallah. Cet hommage ne put être rendu du vivant de Darwich. Ce projet, continue de me hanter, et je l’évoque notamment auprès de Rayess Bek, jeune musicien venu de Beyrouth, rencontré à Marseille en juin 2009. Lorsqu’Yvon Tranchant, directeur de la Scène Nationale de Sète, me propose une série de créations en 2010, c’est, je crois, le premier projet dont je lui parle. Le concert est créé en mars 2010 sur le plateau du Théâtre Molière à Sète. Le Cantique est repris, remusicalisé, dans une version à deux voix, le texte hébreu est récité par Ruth Rosenthal, du groupe Winter Family. En miroir, le poème de Darwich est mis en musique et déclamé en arabe par Rayess Bek. Les musiciens que je convie pour cette création s’imposent vite : Julien Perraudeau est le bassiste et claviériste qui m’accompagne régulièrement au sein de mon nouveau trio. Yves Dormoy, électronique et clarinette, est le musicien-compositeur avec lequel s’est développé le projet Planétarium. Nous venons notamment d’achever une tournée avec des musiciens ouzbeks. Mehdi Haddab, extraordinaire joueur d’oud, a été le partenaire clé du projet Before Bach et nous avons souvent joué ensemble. Il a également accompagné Rachid Taha et développe son propre projet, Speed Caravan, dont l’album a été en grande partie enregistré au studio Klein Leberau de Sainte-Marie-aux- Mines. De Darwich, je citerai simplement cet extrait de ses Entretiens sur la poésie, parus aux éditions Actes Sud : « Comme vous le savez, j’ai fait mes études dans une école israélienne, et certains livres de l’Ancien Testament étaient au programme en hébreu. J’ai lu la Bible en tant qu’œuvre littéraire, et non comme une référence religieuse ou historique... Trois textes de l’Ancien Testament sont hautement poétiques, et dénotent une profonde expérience humaine : Job, l’Ecclésiaste, et le Cantique des cantiques... Le Cantique des cantiques est considéré par les plus grands poètes du monde comme un pur chef-d’œuvre... Il a des antécédents en Egypte pharaonique et en Mésopotamie. » Rodolphe Burger Remerciements à Chloé Mons, Elias Sanbar, Alain Milianti. Le Cantique des cantiques (extrait) S’envolent les colombes (extrait) Regarde l’hiver est fini J'ai vu avril sur la mer. la pluie a cessé elle s’en va J'ai dit : Tu as oublié le suspens de tes mains, On voit des fleurs dans ce pays Oublié les cantiques sur mes plaies. le moment de la chanson est arrivé Combien peux-tu naître dans mon songe Et me mettre à mort, On entend la voix des tourterelles dans notre pays Pour que je crie : Je t'aime. Première figue du figuier Et que tu trouves le repos ? les vignes en fleur donnent une odeur Je t'appelle avant les mots. Je m'envole avec ta hanche avant d'arriver Lève-toi chez toi. mon amie ma belle Combien parviendras-tu à déposer les adresses En avant de mon âme dans les becs de ces colombes, (…) à disparaître, tel l'horizon sur les pentes, Le roi Salomon s’est fait un palanquin Pour que je sache que tu es Babel, Égypte et avec des arbres du Liban Shâm ? Colonnes d’argent dais en or sièges de pourpre S'envolent les colombes. Se posent les colombes. Intérieur marqueté avec amour Celui des filles de Jérusalem Le Cantique des cantiques, La Bible S’envolent les colombes traduction d’Olivier Cadiot et Michel Berder Mahmoud Darwich, traduction d’Elias Sanbar Éditions Bayard - Droits réservés Éditions Actes Sud - Droits réservés L’équipe musique : Rodolphe Burger, Julien Perraudeau, Mehdi Haddab, Yves Dormoy chant : Rodolphe Burger, Ruth Rosenthal, Rayess Bek lumières : Jérémie Cusenier son : Philippe Dubich retour son : Julien Hulard Les images diffusées au cours du spectacle sont tirées du film : backline : Ludovic Millet Notre musique de Jean-Luc Godard (Peripheria et Vega Film). régie : Muriel Morvan Rodolphe Burger guitare, chant Un univers musical en constante expansion : entre rock mutant, boucles de mélancolie obsessionnelles, jungle de samples, électronique acide ou lunaire et poésie contemporaine, impossible de ranger l’œuvre de Rodolphe Burger dans une seule boîte. Né en 1957 à Colmar, il fonde au début des années 80 le groupe Kat Onoma, dont il est le leader, au chant et à la guitare radioactive, et signe de beaux instants discographiques entre 1986 et 2004. En solo (Cheval- Mouvement, 1993) ou dans les différents projets qu’il initie sur disque et sur scène, Rodolphe Burger est un artiste en mouvement. Il est aussi producteur et met en son les projets aventureux d’auteurs-compositeurs, tels Alain Bashung et Jacques Higelin, d’instrumentistes virtuoses, comme Erik Truffaz, James Blood Ulmer, Erik Marchand et Yves Dormoy, ainsi que de chanteuses singulières, Françoise Hardy et Jeanne Balibar. Il est le fondateur du festival C’est dans la Vallée à Sainte-Marie-aux-Mines. Nourri de références à la litté- rature, à la poésie, au voyage, à l’Amérique des villes et des marges, le groupe rock mutant et atypique Kat Onoma tranche immédiatement, tant par son esthétique rigoureuse que par la personnalité de son leader, Rodolphe Burger, à l’époque prof de philo en rupture de ban. Succès immédiat. Le groupe signera, au fil d’un exigeant parcours de dix-huit ans, sept albums, tous traversés de cette beauté sombre et intérieure. Cet artiste jette des passerelles entre les styles musicaux, mais aussi entre les disciplines, pour le cinéma avec le poète Pierre Alferi (composition de ciné-poèmes), la danse avec les chorégraphes Mathilde Monnier et Loïc Touzé, le théâtre avec le metteur en scène Ludovic Lagarde (directeur de la Comédie de Reims), la littérature avec l’écrivain Olivier Cadiot, l’illustration, comme récemment avec les dessinateurs Philippe Dupuy et Charles Berberian, l’architecture et l’urbanisme (sonorisation du tramway de Strasbourg).