Orchestre De Paris
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ORCHESTRE DE PARIS STABAT MATER, OP. 58 Antonín DVOŘÁK 1841-1904 Fin du concert aux environs de 22H Grande Salle – Philharmonie 1 Tomáš NETOPIL direction Aga MIKOLAJ soprano Elisabeth KULMAN mezzo-soprano Dmitry KORCHAK ténor 20h30 Georg ZEPPENFELD basse 2016 Chœur de Jeunes de l’Orchestre de Paris Edwin Baudo, Marie Deremble-Wauquiez, Béatrice Warcollier avril chefs de chœur associés 28 Chœur de l’Orchestre de Paris Lionel SOW chef de chœur jeudi Orchestre de Paris et Philippe AÏCHE violon solo 27 Mercredi STABAT MATER, OP. 58 (B 71) POUR SOLISTES, CHŒUR MIXTE ET ORCHESTRE Antonin DVOŘÁK Composé en 1876-1877 et créé le 23 décembre 1880, à Prague, par Eleonora Ehrenbergová, Betty Fibichová, Antonín Vávra, Karel Čech, l’orchestre et le chœur Où que j’apparusse, que ce fût du Théâtre provisoire sous la direction sous la direction d’Adolf Čech dans la rue, chez moi ou quand Dix mouvements : 1. Stabat Mater dolorosa – Quartetto e Coro. Andante j’entrais dans un magasin, les gens con moto – 2. Qui est homo, qui non fleret s’attroupaient autour de moi et me – Quartetto. Andante sostenuto – 3. Eja Mater fons amoris – Coro. Andante demandaient des autographes. con moto – 4. Fac, ut ardeat cor meum – Basso solo e coro. Largo –5. Tui Nati Antonín Dvořák, le 13 mai 1884, au lendemain du vulnerati – Coro ; Andante con moto, triomphe du Stabat Mater à l’Albert Hall de Londres quasi allegretto –6. Fac me vere tecum flere – Tenore solo e Coro. Andante con utour de la trentaine, Dvořák tirait moto –7. Virgo virginum præclara – Coro. suffisamment le diable par la queue Largo – 8. Fac, ut portem Christi mortem (comme organiste et compositeur à Duo. Larghetto –9. Inflammatus et A accensus – Alto solo. Andante maestoso la gloire encore locale) pour obtenir de la 10. Quando corpus morietur – Quartetto e Ville de Prague un certificat de pauvreté. Ce Coro. Andante con moto document se révéla salvateur : il lui permit de Dédié à la Société des artistes de musique de Prague (Jednota umělců concourir pour une bourse d’État à Vienne, hudebních) qu’il remporta quatre années consécutives, de Durée approximative : 90 minutes 1874 à 1877. Au jury figurait Johannes Brahms, principale figure de la vie musicale viennoise. EN SAVOIR PLUS Brahms présenta le jeune musicien à son éditeur, Fritz Simrock, qui lui passa commande – Guy Erismann : Antonín Dvořák. Paris, des Danses slaves. Publiées en 1878 avec un Éd. Fayard, 2004. énorme succès, elles assurèrent la renommée - Alain Chotil-Fani / Eric Baude, Antonín et l’avenir de Dvořák. Une autre partition, plus Dvořák, un musicien par-delà les frontières : l’histoire redécouverte; Éd. Buchet Chastel, ambitieuse dans son propos et sa longueur, 2007. allait avoir une importance considérable dans le développement international de la carrière de Dvořák : le Stabat Mater. La première bourse L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE (400 florins), touchée en février 1875, engendra Le Stabat Mater de Dvořák est au une floraison enthousiaste de partitions. Mais répertoire de l’Orchestre de Paris depuis c’est l’enchaînement de deuils qui fit naître le 1983 où il fut dirigé par James Conlon. chef-d’œuvre de cette période, le Stabat Mater. En deux ans, le compositeur perdit ses trois premiers enfants, et la maison emplie naguère de rires et de cris se trouvait désespérément DVOŘÁK ET LA MUSIQUE silencieuse. Déclenchée par la mort de Josefa, RELIGIEUSE en septembre 1875, puis mise de côté, la Dvořák, qui chantait enfant dans la partition fut terminée dans un élan frénétique chorale paroissiale et commença sa après la mort successive de Růžena (13 août carrière comme organiste de l’église 1877) puis d’Otakar (8 septembre suivant). Saint-Aldebert de Prague, composa Après sa création à Prague, l’œuvre triompha pour l’église tout au long de sa notamment à Londres ; adulé en Angleterre, vie. Étudiant, il écrivit une messe Dvořák en recevrait plusieurs commandes. qu’il détruisit suite aux critiques La partition suit fidèlement le texte écrit de son professeur, Josef Foerster. e au XIII siècle par Jacopo da Todi, qui peint Le Stabat Mater constitue donc la douleur de Marie pleurant son fils au sa première œuvre sacrée connue, pied de la croix. Le lyrisme domine, dans et le succès de cette partition cette partition où le chant est le principal suscita rapidement d’autres vecteur des émotions. La douleur qui étreint compositions : le Psaume 149 le premier mouvement (doté d’un long (1879), commande du principal prélude orchestral et fondé sur une descente chœur pragois, le Hlalol ; l’oratorio chromatique lourde de symboles) laisse place Sainte Ludmila, créé à Leeds ensuite à une espérance sereine et lumineuse, en 1886 ; la Messe en ré mineur, qui faiblit à peine dans l’avant-dernier initialement pour chœur et orgue, mouvement, aux accents plus pathétiques et orchestrée pour Londres en 1893 ; un peu baroquisants. Le matériau du premier le Requiem (1890), commande mouvement revient au début du dernier, avant de Birmingham ; le Te Deum l’envolée de l’Amen final. En 1890, le Requiem (1892), commande de l’employeur montrera un tout autre visage de Dvořák : cette new-yorkais de Dvořák, Jeanette grande symphonie funèbre avec voix sera aussi Thurber, pour le 400e anniversaire tragique et introspective que le Stabat Mater de la découverte de l’Amérique par était généreux et extraverti. Christophe Colomb ; et enfin une Claire Delamarche autre partition new-yorkaise, aussi délicate que la précédente était majestueuse, les Chants bibliques (1894). STABAT MATER STABAT MATER 1. STABAT MATER DOLOROSA, 1. DEBOUT, LA MÈRE DE DOULEUR, Juxta crucem lacrimosa, se tenait en larmes près de la Croix, Dum pendebat Filius. où pendait son Fils. Cujus animam gementem, Son âme était gémissante, Contristatam et dolentem, affligée et toute désolée. Pertransivit gladius. Un glaive la transperça. O quam tristis et afflicta Oh ! Combien triste et affligée Fuit illa benedicta fut cette mère bénie Mater Unigeniti! d’un Fils unique. Quae maerebat et dolebat, Elle gémissait et soupirait, Pia Mater, dum videbat pieuse Mère, nati poenas incliti. en voyant les peines de son divin Fils. 2. QUIS EST HOMO, QUI NON FLERET, 2. QUEL HOMME NE PLEURERAIT Matrem Christi si videret en voyant la Mère du Christ In tanto supplicio? en un tel supplice ? Quis non posset contristari, Qui pourrait sans tristesse Christi Matrem contemplari, contempler la Mère du Christ Dolentem cum Filio? souffrant avec son Fils ? Pro peccatis suae gentis Pour les péchés de son peuple, Vidit Jesum in tormentis elle le voyait livré aux tourments Et flagellis subditum. et déchiré par les fouets. Vidit suum dulcem patum Elle voyait ce doux fils, Moriendo desolatum, mourant, délaissé, Dum emisit spiritum. rendre son âme. 3. EJA, MATER, FONS AMORIS, 3. Ô MÈRE, SOURCE D’AMOUR, Me sentire vim doloris fac, faites-moi sentir la violence de vos douleurs ut tecum lugeam. afin que je pleure avec vous. 4. FAC, UT ARDEAT COR MEUM 4. FAITES QUE MON CŒUR S’EMBRASE In amando Christum Deum, d’amour pour le Christ, mon Dieu, Ut sibi complaceam. afin que je puisse lui plaire. Sancta mater, istud agas, Ô sainte Mère, Crucifixi fige plagas, fixez les plaies du Crucifié Cordi meo valide. fortement en mon coeur. 5. TUI NATI VULNERATI, 5. POUR MOI, TON FILS VOULUT MOURIR, Tam dignati pro me pati, Aussi donne-moi de souffrir Poenas mecum divide. Une part de Ses tourments. 6. FAC ME VERE TECUM FLERE, 6. DONNE-MOI DE PLEURER Crucifixo condolere, en toute vérité, comme toi près du Crucifié, Donec ego vixero. Tant que je vivrai ! Juxta crucem tecum stare, Je désire auprès de la croix, Te libenter sociare, Me tenir, debout avec toi, In planctu desidero. Dans ta plainte et ta souffrance. 7. VIRGO, VIRGINUM PRAECLARA 7. VIERGE DES VIERGES, TOUTE PURE, Mihi jam non sis amara ne sois pas envers moi trop dure; Fac me tecum plangere fais que je pleure avec toi. 8. FAC, UT PORTEM CHRISTI MORTEM, 8. FAITES QUE JE PORTE EN MOI Passionis fac consortem, la mort du Christ, que je partage ses douleurs Et plagas recolere. et vénère ses plaies. Fac me plagis vulnerari, Faites que, blessé de ses blessures, Fac me cruce inebriari, je sois enivré de la croix Ob amorem Filii. et du sang de votre Fils. 9. INFLAMMATUS ET ACCENSUS, 9. DES FLAMMES ET DU FEU Per te, Virgo, sim defensus, viens me défendre, ô Vierge, In die judicii. au jour du jugement dernier. Fac me cruce custodiri, Quand il me faudra mourir, Morte Christi praemuniri, que la croix du Christ me protège, Confoveri gratia. que sa grâce me soit accordée. 10. QUANDO CORPUS MORIETUR, 10. LORSQUE MON CORPS MOURRA, Fac, ut animae donetur Paradisi gloria faites qu’à mon âme soit accordée Amen. la gloire du Paradis. Amen. TOMÁŠ NETOPIL Direction omáš Netopil a fait, la saison dernière, de brillants débuts au Staatsoper de Vienne T avec Rusalka de Dvořák. Il est réinvité cette saison pour Cosí fan tutte, Rusalka et La Petite renarde rusée. Il est invité à l’Opéra des Flandres pour une nouvelle production de La Juive de Halévy. Après avoir été directeur musical du Théâtre national de Prague de 2008 à 2012, Tomáš Netopil est depuis 2013 directeur général de la musique du Théâtre et de la Philharmonie d’Essen. Pour sa première saison, il dirige Macbeth, Le Vaisseau fantôme et Don Giovanni, puis La Passion grecque, Elektra et L’Amour des trois oranges. Depuis ses débuts à Salzbourg en 2002 dans l’opéra seria de Mozart Lucio Silla, il a été invité par les prestigieuses maisons d’opéra, Bayerische Staatsoper de Munich, Deutsche Oper de Berlin, Opéra de Zurich et sur les scènes italiennes de Bologne, Gênes, Turin, Naples et Venise.