N° 77 - bimensuel - 30 janvier 2001

Ministère de la culture et de la communication LA LETTRE 3 rue de Valois D’INFORMATION 75042 Paris Cedex 01

3615 Culture Ministère de la culture www.culture.gouv.fr et de la communication

La loi sur l’archéologie préventive validée par le Conseil constitutionnel La réouverture du musée Guimet Le droit de prêt : les propositions de Catherine Tasca Jayavarman VII,Jayavarman époque Angkorienne - Grès, - Cambodge musée Guimet, © photo RMN - Urtado

ISSN 1255 - 6270 Actualité Vœux La loi sur l’archéologie : validée par le Conseil constitu- tionnel 2001 : PERMANENCE ET INNOVATION page 3 Réouverture du musée Guimet : Les arts asiatiques dans une nouvelle présentation page 4 MIDEM : Le point sur la variété française page 7 L’éducation artistique” dans l’enseignement agricole Une circulaire est venue renforcer ce dispositif page 8 Catherine Tasca et Michel Duffour lors de la cérémonie des vœux à la presse Droit de prêt : © photo Farida Brechemier Guerdjou Les propositions de Catherine En présentant leurs vœux à la forte et conduit nécessairement l'un des enjeux des discussions Tasca presse, le 9 janvier dernier, chaque discipline artistique à se actuelles autour des contrats page 10 Catherine Tasca et Michel repositionner. Certaines se trans- d'objectifs et de moyens. Ren- Cinq musées de Haute Normandie s’associent pour un étonnant Duffour ont dressé un bilan de forment du dedans, je pense à forcer les médiations culturelles, voyage leur action depuis leur prise de tous les arts visuels qui sont pro- c'est également la finalité de la page 11 fonction en insistant plus parti- fondément transformés par ces nouvelle politique d'éducation culièrement sur le très mutations technologiques. artistique que nous allons Portrait important travail législatif D'autres sont conduites à révi- conduire avec le ministère de Xavier Franceschi accompli au cours de l’année ser sérieusement leur rapport au l'Education nationale. » Rencontre avec le directeur du 2000 avec l'adoption de la loi sur public. Je tire de ce constat évi- Centre d’art de Brétigny-sur- Les rendez-vous de l'année 2001 Orge l'audiovisuel, la loi sur l'archéo- dent deux principes qui guident page 12 logie préventive, la loi sur la pro- mes projets pour l'avenir : il nous Catherine Tasca a également tection des trésors nationaux et faut d'abord poursuivre et ampli- présenté deux grands rendez- celle sur les enchères publiques. fier le travail de rénovation et de vous de l'année 2001 : « le cen- modernisation de nos institu- tenaire de la loi de 1901 sur la Annonçant le centième anni- tions culturelles, pour leur per- liberté d'association qui nous Directeur de la publication : Jacques Vistel versaire de la naissance d’André mettre justement de relever le permettra de mieux faire Rédacteur en chef : Jean-Paul Ciret Rédaction : Paul-Henri Doro 01 40 15 83 65, Malraux, Catherine Tasca a défi des nouvelles concurrences, connaître leurs réalisations Isabelle Assémat 01 40 15 82 95 et Michèle indiqué que «c’était une occa- et surtout des attentes nouvelles notamment dans la vie musicale Arigot Comité de rédaction : Lionel Bertinet, Jacques sion d’approfondir la reflexion des créateurs et des publics.» ou dans le secteur de la sauve- Bordet, René Bouvet, Adeline Boulanger- sur le devenir de la politique cul- garde de notre patrimoine » et Coustou, Robert Fohr, Alain Fougeray, Nicole Gasser, Annie Gay-Waver, Anne Laborde, Phi- turelle.» En effet, si les missions Et de citer quelques uns des l'année du cirque dont les mani- lippe Larollière, Martine Lehmans, Vincent fixées par André Malraux chantiers en cours : l' inaugure- festations se dérouleront de juin Lorenzini Crédits photographiques : Farida Guerdjou- demeurent d’actualité, les condi- ration du musée Guimet rénové; 2001 à juin 2002. Brechemier tions de leur mise en œuvre ont le projet de Bercy, consacré au Conception graphique : Jeanne Verdoux Impression : Maulde et Renou profondément changé. cinéma ; la création à Marseille MARCEL BOZONNET À LA TÊTE DE LA N° de commission paritaire : 1290 AD, d'un musée des civilisations COMÉDIE-FRANÇAISE nouvelle série Tirage : 36 000 exemplaires Les missions permanentes du européennes et méditer- Catherine Tasca a annoncé sa déci- 2Fle numéro ministère de la culture ranéennes et la création à sion de proposer au gouvernement Pour recevoir la lettre d’information : Adresser une demande écrite au DIC, «Nous avons surtout depuis 20 Chaillot de la cité de l'Archi- la nomination au poste d'Adminis- Ministère de la culture et de la communication ans, a poursuivi la ministre, tecture et du Patrimoine. Mais trateur général de la Comédie 3 rue de Valois, 75042 Paris cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72, Minitel : 3615 Culture, accru l’offre culturelle de façon toutes ces instituions nouvelles Française, Marcel Bozonnet. Il internet : http://www. culture. gouv. fr considérable en multipliant les n'ont de sens que si elles per- prendra ses fonctions en août 2001 lieux de diffusion et de produc- mettent de gagner le pari d'un et pourra d'ici là préparer les moda- tion alors que dans le même public renouvelé. lités de la succession et participer à temps la multiplication des « Si la fréquentation des œuvres l'élaboration de la prochaine saison chaînes de télévision et l'Inter- dépend bien du désir de chacun, avec Jean-Pierre Miquel. Metteur net apportent au domicile même a repris Catherine Tasca, il est en scène de théâtre et d'opéra, Mar- un flot permanent d'images. La de notre responsabilité d'en créer cel Bozonnet dirige le Conserva- concurrence entre les offres cul- les conditions. La télévision a un toire National Supérieur d'Art Dra- turelles est donc devenue plus rôle important à y jouer. C'est matique depuis 1993. 3/Actualité

LETTRE D’INFORMATION LA LOI SUR L’ARCHÉOLOGIE MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION 30 janvier 2001 PRÉVENTIVE vient d’être validée par le Conseil Constitutionnel la détection, à la conservation EXTRAITS DE LA DECISION DU ou à la sauvegarde par l'étude CONSEIL CONSTITUTIONNEL scientifique du patrimoine archéologique. >> Sur l'établissement public : >> la création d'un établissement « (...) l'établissement public natio- public national à caractère nal chargé des diagnostics et opé- administratif pour les diagnos- rations de fouilles d'archéologie tics et opérations de fouilles préventive constitue, au sens de d'archéologie préventive. Cet l'article 34 de la Constitution, à lui seul une catégorie particulière établissement sera placé sous la d'établissement public sans équi- double tutelle du ministère de valent avec les catégories d'éta- la Culture et du ministère de la blissements publics existantes. » Recherche. >> Sur la redevance : >> la mise en place d'une rede- « la loi déférée ne méconnaît pas vance à caractère forfaitaire pour les règles [de finances publiques] le financement par les aména- dès lors qu’elle ne permet pas qu’il geurs des diagnostics préalables soit fait face aux charges qu’elle et des opérations de fouilles. implique sans qu’au préalable les crédits qui s’avèreraient nécessaires >> la droit de garde pour l'Etat aient été prévus, évalués et auto- risés par par la loi de finances de ou l'établissement public d'une l’année, modifiée, le cas échéant durée maximum de 5 ans des par une loi de finances rectifica- Place Camille Jullian © photo Marc Gauthier 16 APA vestiges mobiliers à des fins de tive» publications scientifiques. « (...) en chargeant l'établissement >> la possibilité de récompense public d'arrêter le montant de la Le Conseil Constitutionnel tuées par la Dapa depuis 3 ans des inventeurs de vestiges redevance dans le cadre ainsi vient de valider la loi relative à et sur les orientations dégagées immobiliers qui seront associés défini, le législateur a pleinement l'archéologie préventive. qui par le rapport remis en à une éventuelle exploitation exercé sa compétence » avait été votée par le Parlement novembre 1998 au ministre de commerciale. >> Sur l'atteinte à la liberté d'en- le 20 décembre dernier. la Culture et de la Communi- treprendre : cation par Jean-Paul Demoule, L’opposition parlementaire avait « l'archéologie préventive relève de L'objectif de cette loi était de archéologue et professeur déposé plusieurs recours devant missions de service public, est par- refonder une législation deve- d'Université, Bernard Pêcheur, le Conseil Constitutionnel tie intégrante de l'archéologie (...). En conséquence, eu égard à nue inadaptée : la loi de 1941. Conseiller d'Etat et Bernard contestant en particulier la créa- l'intérêt général de l'objectif qu'il L'accroissement des travaux Poignant, maire de Quimper. tion d’un établissement public s'est assigné et des modalités qu'il publics et privés succédant à la ayant le monopole des opéra- a choisies pour le poursuivre, le législateur a légitimement pu doter reconstruction de l'après guerre C’est Michel Duffour qui a tions de fouilles préventives l'établissement public national créé a, en effet, profondément rema- conduit pour le gouvernement arguant notamment d’une par l'article 4 de droits exclusifs nié sols et sous-sols. La com- les débats devant les deux atteinte à la liberté d’entre- s'agissant de l'exécution des opé- munauté scientifique et plus assemblées. La loi s’organise prendre. Dans son avis rendu le rations de diagnostics et de fouilles d'archéologie préventive » généralement les citoyens sou- autour de cinq grands principes: 16 janvier, le Conseil Constitu- cieux de la conservation du tionnel a rejeté l’ensemble des Le Conseil Constitutionnel a patrimoine se sont alors >> une définition de l'archéolo- moyens présentés en appui du décidé de déclarer conforme à la Constition les articles 1 à 9 de la inquiétés de la disparition gie préventive et du rôle de recours. l'Etat, garant de l'équilibre entre loi sur l’archéologie préventive. accélérée des témoignages la préservation du patrimoine archéologiques. et les intérêts économiques. En Extraits de la décision n°2000-439 DC particulier, les services de l'Etat du Conseil Constitutionnel du 16 jan- vier 2001. Les dispositions de cette nou- dressent et mettent à jour la velle loi s’appuient sur un carte archéologique nationale et ensemble de consultations effec- prescrivent les mesures visant à 4/Actualité LA RÉOUVERTURE DU MUSÉE GUIMET LETTRE D’INFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION 30 janvier 2001 Nouvel écrin pour les arts asiatiques

DE NOUVEAUX ESPACES POUR LA CONSERVATION, LA RECHERCHE ET L'ACCUEIL DU PUBLIC Les travaux ont permis de doter le nouveau musée de vastes réserves (deux niveaux ont été créés en sous-sol) et d'espaces agrandis et modernisés pour la conservation, la recherche et l'accueil du public. D'importants espaces, qui jusqu'alors faisaient défaut, ont notamment été créés au rez-de-jardin pour le service d'action cul- turelle et les ateliers. Ainsi agrandi et modernisé, le nouveau musée Guimet répondra mieux aux attentes du public et manifestera avec plus d'éclat, dans le prestigieux tissu des musées parisiens, l'im- portance que notre pays accorde aux civilisations asiatiques. détail d’undétail vase Meiping, Chine du sud musée Guimet, photo RMN- Lambert

NOUVEL AMÉNAGEMENT DES ESPACES Avec la réouverture du musée Guimet, le programme de réno- Le grand escalier central - qui avait été démoli alors qu'il constituait le vation des musées de marque une nouvelle étape et compte poumon de l'établissement et permettait, dès l'entrée une compréhension verticale du bâtiment - a été reconstruit. Cet escalier dessert désormais un nouveau succès. Le «nouveau» Guimet été inauguré le 15 janvier quatre niveaux depuis le rez-de-jardin (niveau intermédiaire entre rez-de- dernier par en présence de Catherine Tasca et de chaussée et niveau ) Michel Duffour. - l'accueil et les salles d'expositions permanentes du rez-de-chaussée ; - les salles d'expositions permanentes des premier et deuxième étages ; Inauguré en , le musée Guimet avait vieilli au fil du temps et - la conservation au troisième étage ; - les salles d'expositions temporaires, et l'auditorium au rez-de-jardin. n'offrait plus de bonnes conditions de conservation et de présen- Au rez-de-chaussée le nouvel espace d'accueil s'ouvre désormais, à droite, tation de ses collections prestigieuses. De nombreuses réfections sur la nouvelle bibliothèque et, à gauche, sur la librairie, et a retrouvé son avaient été réalisées pour accueillir les collections sans cesse gran- éclairage zénithal d'origine. dissantes. Elles avaient fait perdre au bâtiment de Jules Chatron la Au rez-de-jardin, l'auditorium, qui offre dorénavant 282 places, a été com- clarté de ses volumes et l'évidence de ses circuits de circulation. plètement réorganisé et équipé de nouvelles installations techniques pour L'objectif premier des architectes Henri et Bruno Gaudin, choisis le théâtre, la danse et le cinéma. Au même niveau, la nouvelle salle d'exposition temporaire (d'une superfi- à l'issue d'une consultation sur étude de définition à la fin de l'année 2  cie de plus de 600 m ) a été conçue pour s'adapter avec souplesse aux pro- , a donc été de redonner au bâtiment son intégrité et de retrouver jets les plus divers, et notamment à la présentation d'expositions-dossiers. ses qualités architecturales d'origine. LA NOUVELLE PRÉSENTATION DES COLLECTIONS UNE COMPRÉHENSION GLOBALE DES CIVILISATIONS ASIATIQUES Le nouvel aménagement des espaces a permis de développer un L'étroite collaboration établie entre les conservateurs et les archi- nouveau circuit muséographique, selon une logique géographique tectes, accordés sur le projet muséographique, a permis de sub- et chronologique, dans des salles à nouveau baignées de lumière stituer à une accumulation d'espaces clos sur eux-mêmes un espace naturelle. Ce circuit s'articule comme suit : d'ensemble plus cohérent et permettant une compréhension globale >> au rez-de-chaussée : le monde indianisé ; des civilisations asiatiques. >> au premier étage la Chine (de la préhistoire aux Tang) et la route Les nouvelles salles d'exposition - toutes en relation les unes avec de la soie ; les autres - permettent aux remarquables collections de l'établis- >> Au deuxième étage la Chine des lettrés, le Japon et la Corée. sement de mieux s'articuler entre elles et de trouver une nouvelle Ainsi conçu, il permet de mieux comprendre les grands phénomènes respiration. « transasiatiques », tels que la diffusion des formes religieuses Des nombreuses œuvres majeures récemment acquises ou entrées indiennes par la route de la soie et par les voies maritimes, ou bien par donations ainsi que des œuvres restaurées - parmi lesquelles le vaste phénomène du rayonnement de la civilisation chinoise dans des ensembles monumentaux du Cambodge et d'Afghanistan - tout l'Extrême-Orient,  sont venues enrichir la présentation et en modifient sensiblement Le gain d'espace obtenu -  m supplémentaires pour les collec- l'esprit. La place particulière donnée à des arts considérés comme tions permanentes - permet de mieux mettre les œuvres en valeur majeurs en Asie mais qui étaient à peine évoqués précédemment, et d'offrir sur elles un nouveau regard. « L'objectif, ainsi que le sou- comme la calligraphie, la peinture, l'orfèvrerie ou le textile, contribue ligne Jean-François Jarrige, directeur de l'établissement, n'a jamais également à donner au visiteur le sentiment de découvrir un musée été de montrer plus, mais de montrer mieux. » Dans le souci de donner bien différent de celui qu'il avait pu connaître dans le passé. une vision la plus complète possible des différents arts d'Asie, un 5/Actualité

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rééquilibrage très marqué des espaces a été effectué en faveur de certains pays, comme le Japon ou surtout la Corée dont le musée conserve de riches collections. Les témoins de la créativité des diffé- rentes époques, autrefois séparés, ont été réunis : les divisions par techniques (objets de métal, de céramique ou bien œuvres sculptées, etc.), très présentes dans les anciennes présentations, ont été considé- rablement atténuées.

QUELQUES POINTS FORTS DE LA NOUVELLE PRÉSENTATION La grande salle d'art khmer : véritable cœur du musée, la grande salle d'art khmer, baignant dans la lumière naturelle, accueille le public et introduit à la visite. L'ensemble du musée - et des voyages aux- quels il invite - semble converger vers cette grande salle où la pré- sentation des pièces a été entièrement revue pour mieux les mettre en valeur. Façade du musée Guimet, place d’Iéna photo Hervé Abbadie pour la DMF Les arts décoratifs de l'Inde : au premier étage, se trouve désormais révélée toute la richesse des arts décoratifs de l'Inde (textiles, cos- tumes, bijoux et objets décoratifs s'échelonnant du XVIe au XIXe siècle) qui ont tant contribué à fasciner l'Occident dès le XVIIe siècle. « L'ASIE DES STEPPES, La galerie de Peinture Chinoise : au deuxième étage, est largement D'ALEXANDRE LE GRAND évoqué le monde des lettrés, des Song aux Qing, avec notamment À GENGIS KHAN » une création par rapport au passé. celle d'une galerie de peinture >> du 1er février au ler avril 2001 chinoise, art considéré comme majeur en Chine, au même titre que Le musée national des Arts asia- la calligraphie, et qui était jusqu'alors curieusement absent du musée tiques présente, à l'occasion de la réouverture de l'établissement, une grande exposition intitulée Les collections du Japon : au deuxième étage également, sur la palier « L'Asie des steppes, d'Alexandre de gauche, les collections du Japon ont connu un déploiement le Grand à Gengis Khan ». d'autant plus spectaculaire que l'on a cru longtemps - bien à tort - Les cent cinquante œuvres le musée Guimet pauvre en ce domaine. La présentation, dans la réunies (objets en or, vaisselles, tissus, ornements de chevaux, rotonde aux cariatides, de l'art de la peinture et de l'estampe à la monnaies) offrent un panorama période Edo donne aux arts du Japon une place centrale à cet étage Grand Naga complet des arts des peuples qui © photo Hervé Abbadie pour la DMF ont vécu en Asie centrale, des Les grands paravents chinois, enfin, véritable point d'orgue de la visite : rives de la mer Noire jusqu'au la présentation des grands paravents chinois, dans la rotonde, au bord du fleuve Jaune, entre quatrième étage. La salle s'ouvre par une galerie vitrée donnant sur l'époque d'Alexandre le Grand (- avant J.-C.) et celle de une terrasse extérieure et circulaire d'où l'on peut profiter d'une Gengis Khan (-7). vue exceptionnelle sur Paris et la Tour Eiffel. Les œuvres présentées proviennent de Russie (et notam- La rénovation du musée Guimet ment du musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg), de Mongolie La rénovation du musée Guimet est l'œuvre des architectes Henri et extérieure, de Chine populaire, et Bruno Gaudin. Elle a coûté 350 MF (dont 40 MF financés par du mécé- de plusieurs collections publiques nat) et a notamment permis une extension des surfaces utiles de 10 000 et privées européennes. m2 à près de 13 000 m2. Conduite par le ministère de la Culture et de la Communication/Direc- tion des musées de France et le Service national des travaux, maître d'ou- Musée national des vrage, elle a été entamée en 1997. Arts asiatiques-Guimet Buddha protégé par le Naga 6 place d'Iéna 75116 Paris © photo RMN - Ollivier 6/Actualité

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INTERNET NOMINATIONS Le musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny ouvre son site Internet Laurent Rabaté au cabinet de www.musée-moyenage.fr Catherine Tasca Le musée national du Moyen Laurent Rabaté, conseiller Âge-Thermes de Cluny vient référendaire à la Cour des d'ouvrir son site Internet, qui comptes, vient d'être nommé détaille l`histoire du musée, pré- conseiller aux affaires budgétaires sente ses œuvres majeures et et sociales au cabinet de annonce ses manifestations. Le Catherine Tasca. Né en site permet également de s'abon- septembre 1960, ancien élève de ner à La lettre d'information du l'Ecole normale supérieure, il est musée pour recevoir par courrier nommé auditeur à la cour des électronique les nouvelles concer- comptes en 1987 à sa sortie de nant la vie de l'établissement. l'ENA. Conseiller technique au cabinet de Catherine Tasca, MUSIQUE ministre délégué chargé de la L'Orchestre national de Lyon communication en 1991, il a été L’espace tactile © P. Philibert/Louvre offre des Concerts Expresso conseiller technique (1991-1992) >> Les 16 et 30 mars 2001 auprès de au Avec les Concerts Expresso, l'Or- ministère de l'Education chestre national de Lyon et son nationale avant d'être chargé de nouveau chef d'orchestre, David mission auprès de Jack Lang au Robertson, se jouent des ministère de l'Education traditions symphoniques : les nationale et de la culture (1992- MUSÉE DU LOUVRE concerts sont courts et le 1993). Laurent Rabaté a ensuite Des nouveautés destinées aux programme est original avec des été secrétaire général du Comité aveugles et malvoyants œuvres « légères » peu connues. central d'enquête sur le coût et le >> Depuis le 15 décembre 2000. L'heure du rendez-vous est inha- rendement des services publics Treize nouveaux moulages de bituelle: le vendredi à .Les (1995-1997) puis conseiller du sculptures ou bas-reliefs antiques codes qui régissent les concerts président de la Mutuelle générale ou médiévaux (parmi lesquels : le sont abolis : on applaudit quand de l'Education nationale (1997- Gladiateur Borghèse, la Vénus de on veut, on s'habille comme on 2000.) Milo, la Nymphe à la coquille, veut...Enfin, le prix des places : Charlemagne...) ont rejoint les l'Orchestre national de Lyon et Martine de Boisdeffre, moulages déjà présentés dans l'es- Tati se sont associés pour propo- directeur des archives de France pace tactile ouvert en ... et ser des places à ,F. Martine de Boisdeffre a été une première version du site édu- Auditorium de Lyon nommée le 17 janvier en conseil catif culturel (Louvre.edu), Tarifs : Tati Lyon 19,90 F des ministres, directrice des adaptée aux personnes Auditorium 30 F Archives de France en remplace- handicapées visuelles, leur est Renseignements et réservations ment de Philippe Bélaval qui a proposée. Auditorium de Lyon : 04 78 95 95 95 été nommé en décembre dernier, Une iconographie mise en relief www.tati.fr président de la Cour administra- Cette dernière nouveauté permet, tive d'appel de Bordeaux. pour la première fois dans un EXPOSITION Ancienne élève de l'Ecole musée, de proposer à l'utilisateur « À l'inventaire » au musée des normale supérieure, Martine de déficient visuel une iconographie arts décoratifs Boisdeffre a été nommée auditeur mise en relief - lors de >> Jusqu'au 18 février 2001 au Conseil d'Etat en 1983 à sa l'impression - par un système de Le musée des Arts Décoratifs sortie de l'ENA. Promue maître thermogonflage. Dans un premier expose une sélection des acquisi- des requêtes en 1986, puis temps, le musée du Louvre, en tions qu'il a effectuées entre  conseiller d'Etat en 1998, elle a co-production avec pagesjaunes et  : plus de  pièces repré- été conseiller technique au cabi- édition, a mis en ligne le mastaba sentatives de leurs époques ou du net d'Elisabeth Guigou, ministre d'Akhethéten du département des style de leurs créateurs, pour une délégué aux affaires européennes Antiquités égyptiennes. D’autres vue d'ensemble des différentes de 1990 à 1993. Secrétaire géné- thèmes seront prochainement manières de conjuguer utile et rale adjoint du Conseil d'Etat adaptés, comme le sport dans la beau. entre 1994 et 1995, elle est secré- Grèce Antique et la guerre dans Union centrale des Arts Décoratifs taire général de cette institution l'Orient ancien... 107-111 rue de Rivoli 75001 Paris depuis lors. Elle préside, depuis Tél : 01 44 55 57 50 octobre dernier, l'Institution Site Internet : www.ucad.fr nationale des Invalides. 7/Actualité MUSIQUE FRANÇAISE : LETTRE D’INFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION 30 janvier 2001 BONS RÉSULTATS À L’EXPORTATION Catherine Tasca a abordé le 21 janvier, au MIDEM à Cannes, lors de la manifestation «France-influence», les questions qui se posaient à l’industrie musicale française : succès à l’exportation, économie de l'industrie phonographique, actions collectives d’intérêt général, réseaux numériques.

Après avoir rappelé que le succès des artistes et des productions français à l'étranger est de nature à nous rassurer, Catherine Tasca a insisté sur le fait que cette « France forte de sa diversité qui à partir du Rap, des musiques électroniques ou d'une écoute attentive aux musiques du monde » suppose toute une chaîne de talents mais « s'appuie aussi sur un marché national fort : le cinquième marché du monde et l'in- dustrie du disque y est la deuxième industrie culturelle. » Cela est dû principalemant à l'action conjointe des pouvoirs publics et de orga- Catherine Tasca et Xavier Roy au MIDEM ©MPA/MIDEM 2001 nismes privés : « la création du Bureau Export de la Musique Française a été une initiative déterminante. » LES VENTES DE DISQUES FRANÇAIS A L’ÉTRANGER EN La musique et les réseaux numériques 1999 Pourtant, malgré ces « succès à l'exportation », la ministre a indiqué Les bons résultats des ventes que le « défi présent est celui de l'essor de la musique sur les réseaux d’albums français à l’exporta- numériques. Cette mutation est à la fois technologique, sociétale et amène tion ont été annoncés par la à des restructurations financières spectaculaires. » « L'Etat doit y jouer ministre un rôle important d'impulsion voire de régulation. Le mouvement de concentration comporte toujours un risque potentiel pour les indépen- Les ventes d’albums à l’étranger dants. Souvenons nous que Césaria Evora, Khaled, Laurent Garnier ont représenté 34 millions d’unités et ont généré un chiffre ou Louise Attaque ont été repérés, portés et produits par des indépen- d’affaire global de 643 millions de dants. C'est la raison pour laquelle tout en étant tournés vers l'avenir francs nous devons trouver des solutions pour maintenir une distribution qui permette à l'essentiel de la production d'être mis au contact du public. Les chiffres qui sont ici présentés J'ai demandé à la Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des ont été calculés sur la base des Au total les ventes d’albums à l’é- déclarations des producteurs qui spectacles de réunir une table ronde qui étudiera une série de mesures tranger ont représenté en 1999 : exportent. visant à redynamiser le secteur . » - 36 % de l’ensemble du nombre Les ventes d’albums à l’étranger d’albums francophones vendus La progression des ventes du répertoire local sur le territoire natio- comportent trois éléments : (France et étranger) et 23% du nal nombre total d’albums vendus Pour défendre la chanson française, « il me semble que nous avons - les albums francophones direc- tous répertoires confondus. tement vendus à l’étrange : ils trouvé, avec le système des quotas, un bon système ».« Cela est fonda- représentent 22 % des unités ven- - 16 ¨% de l’ensemble du chiffre mental lorsque l'on sait que pour sept français sur dix la radio reste le dues et 60 % des montants perçus d’affaires francophone (France et seul moyen d'accès à la musique. Cela confère à l'ensemble de la filière étranger) et 9 % du total du une vraie responsabilité et nous devons nous interroger sur la réduction - les ventes de nouveautés via des chiffre d’affaire tous répertoires des play list. » sociétés affiliées (pour les multi- confondus nationales) ou par le biais des Sur le problème crucial du piratage enfin, Catherine Tasca a annoncé licences concédées à des tiers : - les exportations d’albums fran- qu'avec ses collègues des ministères de l'industrie et de la recherche elles représentent 20 % des unités cophones ont été principalement elle lancerait prochainement « le Réseau pour l'innovation dans l'au- vendues et 24 % des montants vendues en Europe (78 %), en diovisuel et le multimédia dont l'un des thèmes sera précisément le dis- perçus Amérique du Nord (10 %) et au positif technique de lutte contre le piratage. » « Il nous faut également Japon (6 %). disposer, a-t-elle poursuivi, d'outils juridiques qui devront acquérir une - les royalties perçues sur les ventes de compilations : elles portée de plus en plus internationale et, dans un premier temps, Donc, plus d’un tiers des albums représentent 58 % des unités ven- francophones se vend à l’étranger, européenne. Nous disposerons avec la directive droits d'auteurs et droits dues et 14 % des montants chiffre qui témoigne du succès et voisins dans la société de l'information, d'un instrument d'harmoni- perçus. Les chiffres comptabilisés du dynamisme du répertoire sation européenne. Le gouvernement français sera attaché à son appli- sont les montants nets perçus, français au-delà de nos frontières. cation et à une transposition dans l’ensemble de l’Union européenne.» qu’il s’agisse d’un chiffre d’affaires ou de royalties. Source : Bureau export de la musique française 8/Actualité L’« ÉDUCATION ARTISTIQUE » LETTRE D’INFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION 30 janvier 2001 DANS L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE

L'enseignement Une circulaire éducation nationale et insertion), favoriser Agrimage dont les missions agricole, créé il y a 150 artistique dans l'enseignement les partenariats avec les artistes, consacrées à l'audiovisuel per- agricole les associations et les collecti- mettent la production de vidéo ans dans une France Conscients des enjeux socio- vités territoriales, privilégier les professionnelles mais aussi l'ac- encore majoritairement culturels liés à l'éducation artis- lieux de pratique culturelle et compagnement aux projets et rurale, se distingue par tique pour une véritable démo- artistique et former les person- offre des modules de formation. cratisation culturelle, le nels (qu'il s'agisse du personnel L'Intranet est un forum d'idées, une forte identité et un ministère de l'Agriculture et le de l'enseignement agricole ou d'échanges d'initiatives, d'in- dispositif éducatif ori- ministère de la Culture et de la des porteurs de projets culturels formations, au sein de la Confé- ginal. Dès l'origine, une Communication ont signé en en milieu rural). rence des Enseignants Socio- août dernier une circulaire La Délégation au Développe- Culturels (ESC). Un site sur dimension culturelle a conjointe. ment et à l'Action Territoriale Internet actuellement en déve- été intégrée au Elle fixe les axes prioritaires : (DDAT) associe, au sein du loppement avec l'École Natio- parcours de formation développer l'éducation artistique ministère de la Culture et de la nale de Formation Agrono- au sein de l'enseignement agri- Communication, la coordina- mique (ENFA) de Toulouse pour favoriser cole dans le cadre de la conven- tion de l'action des différents devrait prochainement complé- l'émergence de futurs tion Culture/Agriculture et des services en lien avec ceux du ter le dispositif. acteurs du milieu rural. projets d'établissements, se ministère de l'Agriculture. L'on ne saurait conclure sans Une circulaire est venue situer dans le cadre de l'en- dire un mot de l'opération Patri- semble des missions de l'ensei- Un réseau national, des réseaux moine . renforcer ce dispositif : gnement agricole (formations, régionaux L'enseignement agricole est un explications. animation, coopération inter- Pour favoriser la réflexion, de véritable lieu de ressources pour nouvelles formes d'échange et le patrimoine rural tant au de mise en commun des compé- niveau de sa documentation que

La Vendangereuse, avec la compagnie Générik Vapeur et les élèves du LPA de Bergerac, tences se sont avérées nécessaire; de son savoir faire en matière spectacle d’ouverture de la saison des lycéens, organisée par la région Aquitaine. des réseaux se sont tissés, favo- d'approche pédagogique du ter- risés par l'existence de la ritoire : dans certaines régions, convention culture/agriculture. des lycées mènent avec les Au niveau national, le « réseau DRAC un travail minutieux et actions culturelles » permet de passionné d'inventaire du « petit dégager des moyens et d'orga- patrimoine ». niser des temps de rencontres, Des évolutions s'imposent et des de débats, de formation. mutations sont en cours. L'en- La création de la revue Champs seignement agricole, par sa Culturels avec l'aide de la vision globale des territoires DDAT a permis de développer dont la dimension culturelle un outil de réflexion pertinent, n'est plus aujourd'hui contestée, moyen privilégié d'informations peut contribuer à une politique sur les actions dans les terri- généreuse et démocratique de toires. développement. Pour enrichir le dispositif, des réseaux régionaux se sont créés et font un travail important : CONTACT : Marie-Paule Sans-Chagrin Rur'Art en Poitou-Charentes, Délégation au développement et à Champ'Art en Champagne- l'action rerritoriale Ardenne, le CRARC en Aqui- 2 rue Jean Lantier 75001 Paris taine, sans oublier le réseau Tél : 01 40 15 78 58 Tcp : 01 40 15 78 18 9/Actualité

LETTRE D’INFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION 30 janvier 2001 Circulaire interministérielle du 3 août 2000 relative à l’édu- cation artistique et culturelle dans l’enseignement agricole Bulletin officiel du ministère de la Culture et de la Communication n°120 http://www.culture.gouv.fr/info-pra- tiques/bo/intro.htm

UNE DISCIPLINE ORIGINALE : UNE CONVENTION L'ÉDUCATION CULTURE-AGRICULTURE SOCIO-CULTURELLE L'ouverture sur le monde de la Mise en place pour accompagner création, la rencontre avec PUBLICATION mouvement art et essai, a été créé l'agriculture dans une phase de l'artiste, la question fondamentale L'officiel de la musique 2001 en  et récompense à la fois un profonds changements, la culture du rôle de l'art, la médiation avec La nouvelle édition de ce guide- auteur et un éditeur.Rappelons est apparue comme le meilleur les œuvres, c'est sans aucun doute annuaire des musiques actuelles qu'en , le Prix Henri Ginet a levier pour l'évolution rapide du ce qu'a apporté de plus important s'enrichit d'un chapitre web qui récompensé l'ouvrage de Jean monde rural, l'outil privilégié le partenariat avec le ministère de recense environ  sites liés à Douchet Nouvelle Vague, publié d'ouverture sur la modernité. L'é- la Culture. En effet, une conven- l'activité musicale du pays. L'offi- aux éditions Hazan / ducation socio-culturelle a pour tion nationale a été signée en ciel de la musique conserve ses Cinémathèque française. ambition une éducation à la . Réactualisée en , elle a autres rubriques : artistes, dimension artistique. Il convient permis de faire travailler spectacles, médias, PUBLICATION de souligner qu'il s'agit d'éduca- ensemble au niveau régional, les services/image, studios... Il réper- Saison culturelle 2000/2001 tion et non d'enseignement : enseignants d'éducation socio- torie et classe les structures et les Ce Guide présente les approche du sensible, développe- culturelle et les DRAC. Depuis contacts au niveau national et programmes de la saison ⁄ ment de la créativité, de l'imagi- quelques années cette collabora- régional.  des établissements sous nation, de l'esprit critique à tion a permis d'inventer des IRMA Édition 290F (900 pages) tutelle du ministère de la Culture travers un parcours personnel et formes nouvelles d'intervention ou subventionnés, ainsi que ceux singulier dans les domaines artis- en milieu rural, d'engager une PUBLICATION des festivals et des expositions tiques : théâtre, musique, danse, réflexion sur les modes d'action et Toutes les adresses utiles de la pho- organisés en France d'octobre cinéma, une manière de confron- de construire des projets tographie en France  à juin . ter ses représentations du monde, communs. La troisième édition de Vous avez Programmes également consultables de « regarder par dessus la haie ». dit photographie, enrichie de cent sur les sites du ministère de la Culture Les ateliers de pratique artistique nouvelles adresses, est un hftp://www.culture.gouv.fr/ et les nombreuses actions cultu- indispensable outil de recherche http://wap.culture.gouv.fr/ relles menées dans le cadre des pour les professionnels et les pas- 3615 culture associations d'élèves présentes sionnés de la photographie. Ce « Saison culturelle 2000/2001 » dans chaque établissement favori- guide répertorie les adresses utiles À se procurer par correspondance sent les projets de diffusion cul- de la photo en France, et fournit 60 F + 21 F de frais d’envoi turelle en direction du milieu tous les renseignements à l’Office central des Partenariats rural. Un partenariat entre les concernant l'organisation, le 49 rue Saint-Honoré 75001 Paris ministères de l'Éducation natio- financement, la formation, la Tél : 01 47 03 48 48 nale, de l'enseignement supérieur vente.des photographies. et de la Recherche, de la Culture, Vous avez dit hotographie ? mais aussi les Collectivités terri- Photodoc, la Documentation française, toriales et les Fédérations d'Édu- 118F. cation Populaire se développe pour assurer cette dimension cul- CINÉMA turelle. 15e Prix du livre Art & essai Sur proposition du jury du 15e LES ÉTABLISSEMENTS D'ENSEI- Prix du livre art et essai, présidé GNEMENT ET DE FORMATION par la réalisatrice Patricia Mazuy, PROFESSIONNELLE AGRICOLE réuni mardi  décembre, Jean- Les établissements d'enseignement et LA REVUE « CHAMPS CULTURELS » Pierre Hoss, Directeur général du de formation professionnelle agricole Cette publication est distribuée à tous CNC, a désigné comme lauréats sont largement représentés sur les établissements agricoles publics :  deux auteurs ex-aequo : Bill l'ensemble du territoire : 860 elle est consultable dans les CDI des Krohn pour Alfred Hitchcock au établissements d'enseignement, établissements. cinéma aux éditions Cahiers du 30 établissements d'enseignement Elle est aussi diffusée dans les DRAF, cinéma et Dominique Noguez supérieur, soit 178 500 élèves et les DRAC, les DRJS, les missions cultu- pour son ouvrage Éloge du cinéma 11 870 étudiants. Il convient d'y ajou- relles des rectorats, les associations expérimental publié par l'éditeur ter environ 29 000 apprentis et 130 000 conj ventionnées par le ministère de Paris expérimental. stagiaires en formation l’agriculture. Elle n’est ni vendue ni Le Prix du livre art et essai - Henri professionnelle. diffusée par abonnement. Ginet - du nom du fondateur du 10/Actualité

LETTRE D’INFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION DROIT DE PRÊT :" UN PRÊT PAYÉ 30 janvier 2001 PLUTÔT QU'UN PRÊT PAYANT " Rencontre de Catherine Tasca avec les élus et les professionnels du livre et de la lecture

Catherine Tasca a réuni, le mardi 19 décembre, des repré- sentants d'associations d'élus et des professionnels concernés par le droit de prêt en biblio- thèque. Elle leur a fait part de ses propositions sur cette croissante des collectivités ter- doit également permettre de d'une retraite complémentaire question. Elles se fondent sur ritoriales, des communes, des renforcer les maillons faibles de qui pourrait améliorer sensible- deux objectifs prioritaires : départements et, à présent, des la chaîne. Au premier rang des- ment ces situations » garantir le droit des auteurs à structures intercommunales. « quels se trouve la librairie. Le principe du versement de une rémunération équitable et Forte de cette idée » qu'il est « Les bibliothèques sont aujour- droits d'auteurs au titre du prêt renforcer les acquis d'une poli- désormais nécessaire de conci- d'hui conduites à s'approvision- des livres est également tique dynamique en matière de lier ces acquis, ses propositions ner, selon les règles des marchés reconnu: « je propose qu'au lecture publique. privilégieront des solutions ne publics, à des rabais très élevés moins la moitié de la ressource représentant pas d'entraves à dont on sait qu'ils ont tendance totale dégagée par le droit de « La question du droit de prêt l'accès de tous à la lecture. C'est à devenir plus importants à prêt puisse aller de manière m'est apparue comme un aspect ainsi que la formule du « prêt mesure que les collectivités significative au droit d'auteur très important de la réflexion payé » a été préférée à celle du accroissent leurs achats et comme cela se pratique dans globale à laquelle nous devons « prêt payant ». entrent ainsi sous le régime des d'autres pays européens qui ont tous nous livrer sur la situation marchés publics. Ces rabais instauré ce droit de prêt. » de la chaîne du livre », a constaté " Un prêt payé plutôt qu'un prêt atteignent aujourd'hui 25 ou Catherine Tasca. payant " 30%, parfois davantage, ce qui Un financement par l'Etat et Le « prêt payant », a-t-elle expli- se révèle beaucoup trop élevé les collectivités territoriales Rémunération des auteurs et qué, pèserait directement sur pour la grande majorité des L'Etat entend bien être partie lecture publique l'usager alors que ce que je vous libraires qui sont obligés d'aban- prenante de ce prêt payé, aux Que faire, donc, pour satisfaire propose d'appeler, en raccourci, donner ces marchés . Il faut côtés des collectivités territo- deux objectifs prioritaires qui un « prêt payé », ferait reposer donc plafonner les rabais actuel- riales : « l'Etat ne laissera pas les semblent à première vue contra- la charge de manière solidaire lement consentis aux collecti- collectivités assumer seules cet dictoires ? « Mon premier objec- sur l'Etat et les collectivités vités publiques par la loi de effort nouveau. Des systèmes de tif, a poursuivi la ministre, est locales qui, ensemble, conser- 1981. Cet amendement per- compensation seront donc mis de garantir le droit des auteurs vent la responsabilité écono- mettrait de remettre les librai- en place, globalement à hauteur à une rémunération équitable. mique et politique du dévelop- ries dans le marché des appro- de 50% des charges nouvelles Cette rémunération est essen- pement de la lecture publique. visionnements des bibliothèques pour les communes et les dépar- tiellement fondée sur les rela- Ce qu'il faut absolument éviter, et de dégager pour elles des res- tements. Nous envisageons que tions contractuelles qui lient les pour Catherine Tasca c'est « le sources supplémentaires dont ces compensations arrivent au auteurs à leurs éditeurs. L'Eu- prêt payant, synonyme de paie- une part alimenterait le finan- travers de la dotation globale de rope nous a par ailleurs rappelés ment à l'acte, et toute forme de cement du droit de prêt. » décentralisation. J'ai demandé dès 1992 que les auteurs avaient tarification qui, devenant exces- Autre maillon faible, celui […] que ces moyens soient affectés un droit à rémunération sur les sive, serait dissuasive. Faire peser des auteurs, notamment de ceux au niveau des postes les plus livres prêtés. » la charge exclusive sur l'usager qui vivent de leur seule activité sensibles du fonctionnement Le second objectif de Catherine aboutirait à remettre en cause la d'écrivain. « Connaissant le tra- des bibliothèques, ceux du per- Tasca concerne la lecture lecture publique. L'Etat pren- vail du Centre national du livre, sonnel et des acquisitions » a publique : « ces vingt dernières dra donc sa part de l'effort je suis très consciente de la conclu Catherine Tasca. années, la politique de notre demandé au titre du droit de grande difficulté dans laquelle pays dans le secteur du livre a prêt. » se trouvent nombre d'écrivains, été largement fondée sur un dès lors qu'ils ont atteint l'âge investissement très important Renforcer les maillons faibles de la retraite. J'ai mis à l'étude dans des bibliothèques de la chaîne un système de financement publiques, une implication Le système du « prêt payant » 11/Actualité une expérience originale LETTRE D’INFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION CINQ MUSÉES DE HAUTE NORMANDIE 30 janvier 2001 S’ASSOCIENT POUR UN ÉTONNANT VOYAGE

e qu hè at ém in C n io t c e l l Cinq musées de Haute-Nor- o DROIT DE PRÊT : LES PROPOSI- c - TIONS DE CATHERINE TASCA mandie se sont associés pour e p

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Le droit de prêt serait mis en i

voyage, en cinq étapes, sur le k a

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d'un prêt payant dont la charge q s

comme au Havre le public est i pèserait sur l'usager. Deux D sources de financement seraient au rendez-vous. combinées : un « prêt payé » à l'achat des ouvrages, lié à un De plus en plus nombreux sont plafonnement des rabais pour les musées à s'associer pour réa- les ventes de livres aux collecti- D'OÙ EST VENUE L'IDÉE ? vités et un « prêt payé » liser ensemble des manifesta- L'idée d'organiser un ensemble forfaitaire calculé à partir des tions susceptibles d'intéresser le d'expositions sur le thème du inscriptions en bibliothèques. plus large public possible, tout miroir a été proposée par le en facilitant la découverte du musée départemental des Les sommes perçues seraient patrimoine régional. Un Antiquités de Rouen. Puis elle a gérées dans le cadre d'une gestion été adoptée par la section fédérée exemple, particulièrement collective obligatoire. Elles servi- des Conservateurs de Haute- raient à la rémunération des réussi, celui des expositions Normandie : le thème n'avait auteurs et des éditeurs et à la créa- consacrées au miroir, actuel- jamais été traité et permettait une tion d'un régime de retraite com- lement présentées dans cinq éta- grande variété d'approches : des LES CINQ EXPOSITIONS plémentaire dont les écrivains sont blissements de Haute-Nor- miroirs de l'Antiquité aux instal- lations contemporaines... aujourd'hui dépourvus. mandie. L'opération, initiée par « Miroirs et reflets, de l'association des conservateurs l'Antiquité à la Renaissance » Les collectivités locales ayant à Musée départemental des Antiquités faire face aux charges nouvelles de la région Haute-Normandie, COMMENT LE TRAVAIL A-T-IL ÉTÉ RÉPARTI ? de Rouen créées par ce dispositif, la ministre permet de décliner le thème du >> jusqu'au 26 février 2001 de la culture et de la communica- Chaque musée est resté parfaite- miroir dans cinq lieux complé- ment libre d'organiser sa propre tion a envisagé que l'Etat prenne mentaires. « Le miroir, du XVIIe au XXe à sa charge la moitié de ces exposition, et a développé un Ainsi le visiteur peut-il, au gré point de vue spécifique couvrant siècle, regard et symbole » charges. Château-musée de Dieppe de sa fantaisie, passer de la une période déterminée. Mais les >> jusqu'au 19 février 2001 Les objectifs défendus pour le contemplation de miroirs cinq établissements ont collaboré règlement de la question du droit romains ou étrusques (musée à l'organisation générale de l'opé- ration et ont notamment assumé « Jeux de miroirs, vues de prêt ont fait l'objet d'un large des Antiquités de Rouen) à celle d'optique. Le miroir objet de consensus de la part des élus et ensemble sa communication (une de la coiffeuse de la reine Marie affiche générique présentant les divertissement : de l'image fixe des professionnels. Ceux-ci ont au cinéma » été invités à faire part de leurs (château-musée de Dieppe), de cinq expositions + cinq affiches, une par musée, déclinées à partir Musée municipal de Bernay réactions sur les modalités de mise celle des « roues magiques » >> jusqu'au 9 janvier 2001 en œuvre de ce droit afin que la prêtées par la Cinémathèque d'une charte graphique commune). ministre de la culture et de la française (musée de Bernay) à « En miroir ; hommage à communication soit en mesure de celle de chefs-d'œuvres Bouvard et Pécuchet » présenter ses propositions au gou- modernes et contemporains COMMENT LE PUBLIC A-T-IL Musée Malraux au Havre vernement avant la fin du premier >> jusqu'au 7 janvier 2001 (musée des Beaux-Arts de RÉAGI ? semestre. Le public s'est montré particuliè- Rouen) ou bien encore à celle rement sensible à la diversité et à « À travers le miroir, de des carnets de notes de Gustave la complémentarité des cinq Bonnard à Buren » Flaubert, véritables reflets de expositions : le dépliant commun Musée des Beaux-Arts de Rouen l'œuvre finale (musée Malraux (5 expositions - 5 musées) a été très >> jusqu'au 21 janvier 2001 au Havre). demandé. Les événements cultu- L'exposition a été reconnue « d'intérêt national » par le Activement soutenue par le rels proposés en complément des expositions (concerts, spectacles ministère de la Culture et de la Com- ministère de la Culture, la de danse, cycles de films..) ont munication/Direction des musées de formule de mise en réseau a déjà également rencontré un grand France et a bénéficié, à ce titre, d'un séduit un large public. succès. soutien exceptionnel de l'État. 12/Actualité

LETTRE D’INFORMATION XAVIER FRANCESCHI MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION 30 janvier 2001 Rencontre avec le directeur du Centre d'art contemporain de Brétigny

Après une formation de plas- L.I. : Comment avez-vous déve- ticien à l'Ecole des Beaux-arts loppé le lieu? de Paris et un cycle d'études à X.F : D'abord avec des artistes, l'Université de Paris I, Xavier pour beaucoup d'entre eux de Franceschi a été nommé, en ma génération, avec qui nous 1991, responsable des arts plas- avons pu produire des pièces tiques à l'Espace Jules Verne, intéressantes, voire importantes Centre d'art et de culture de dans le cadre du développement Brétigny. A la suite de ce par- de leur démarche, à un moment cours atypique, et après avoir où ils n'étaient pas encore véri- présenté de nombreux jeunes tablement reconnus. Ensuite artistes maintenant reconnus avec un projet qui a pris en sur la scène internationale, il compte l'ensemble des caracté- vient d'inaugurer un nouveau ristiques inhérentes à la lieu reconstruit et transformé, structure (les contraintes, bien Xavier Franceschi © D.R. le Centre d'art contemporain sûr, mais aussi toutes les poten- de Brétigny, qui fait l'objet tialités) et proposer des for- d'une convention avec l'Etat, la mules nouvelles, voire expéri- Délégation aux arts plastiques mentales, dans tous les et la Direction régionale des domaines. Je pense que, pour d'adaptation et d'extension du Xavier Veilhan, une véritable affaires culturelles d'Ile-de- présenter la création contem- lieu existant, projet qui a été mis cheminée pour ce lieu que j'ai France. poraine, on se doit nécessai- en place l'année dernière. Cette voulu avant tout... chaleureux. rement d'être soi-même créatif, extension est l'un des aspects Lettre d’information : Dans quel et bousculer sans cesse les cadres d'une restructuration complète L.I. : Quels sont vos projets? contexte avez-vous pris la établis. C'est en ce sens que, par - nouvelle équipe, nouveau X.F. : Continuer. Continuer à direction du Centre d'art et de exemple, j'ai créé, en collabo- fonctionnement - du lieu qui développer des projets en étroite culture de Brétigny? ration avec Francis Bentolila, le devient Centre d'art contem- relation avec les artistes; parfaire Xavier Franceschi : Lorsque je Club du Capitaine Pip, sorte de porain dans le cadre d'un ce Centre d'art qui vient de suis arrivé à Brétigny, j'ai été revue parlée sous forme de conventionnement avec l'Etat. rouvrir... Dans l'immédiat: une confronté à un problème très cabaret où les artistes sont Pour la réouverture, j'ai organisé exposition de Bruno Perramant, simple: comment promouvoir invités à présenter leur travail une exposition collective, Be un peintre trop méconnu dont la création contemporaine dans ou à réaliser un projet spécifique seeing you*, qui joue allègrement nous allons publier un un lieu difficile et inadapté, au au cours d'une soirée. L'autre sur les notions d'installation et important catalogue; puis sein d'une structure pluridisci- axe fort du projet a été l'édition, d'habitat, associant de manière bientôt Pierre Bismuth et Luc plinaire - ce qui laissait présager et nous avons réalisé bon étroite des œuvres existantes et Deleu. des difficultés de repère pour le nombre de premières mono- de nouvelles productions. Parmi public -, structure prenant place graphies (Ghada Amer, Patrick ces dernières, trois pièces ont été dans une ville très étendue, Corillon, Franck Scurti, conçues pour rester au-delà du située en grande banlieue... Une Richard Fauguet...) et de véri- temps de l'exposition et s'ins- véritable équation à plusieurs tables projets originaux avec crire définitivement dans le lieu: degrés. En même temps, il y notamment Michel Blazy, l'Annexe de l'Atelier van Lie- avait d'importants aspects Maurizio Cattelan, Xavier shout, véritable "extension de positifs: tout d'abord un Veilhan, l'Atelier van Lie- l'extension", structure abritant contexte historique intéressant, shout... un petit espace multimédia qui Renseignements : Brétigny est l'une des premières vient se greffer sur la nouvelle Espace Jules Verne villes de banlieue à avoir eu la L.I. : Pouvez-vous évoquer la façade, un bureau d'accueil de rue Henri Douard 91220 Brétigny-sur-Orge volonté politique de mettre en restructuration et la réouverture du Michel Aubry entouré d'une tél. : 01 60 85 20 85 place un vrai projet en art Centre? série de ses fameux tapis de fax : 01 60 85 20 90 contemporain. X.F. : J'ai proposé un projet guerre afghans, et le Feu de mèl : [email protected]