Villes Et Festivals Volume Monographique
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L'INSCRIPTION TERRITORIALE ET LE JEU DES ACTEURS DANS LES ÉVÉNEMENTS CULTURELS ET FESTIFS VILLES ET FESTIVALS VOLUME MONOGRAPHIQUE AURILLAC ANGOULÊME LORIENT NANTES RENNES SAINT-MALO DEP - MINISTÈRE DE LA CULTURE CNRS - UMR 6590 - ESPACES GÉOGRAPHIQUES ET SOCIÉTÉS Avril 2002 Les rédacteurs du volume monographique sont : - C. Barthon pour le festival Interceltique à Lorient, - V. Frappart, pour ECLAT à Aurillac, - I. Garat pour les deux festivals nantais, Tissé et Métisse, Musiques sur l'Ile, - M. Gravari pour les Tombées de la Nuit et les Transmusicales à Rennes, - V. Veschambre pour le Festival International de la Bande Dessinée à Angoulême. - Enfin, le volume sur Étonnants voyageurs à Saint Malo a été co-rédigé par C. Barthon et V. Veschambre. Attention : Chacun des sites est présenté par ordre alphabétique et fait l'objet d'une pagination propre. L'INSCRIPTION TERRITORIALE ET LE JEU DES ACTEURS DANS LES ÉVÉNEMENTS CULTURELS ET FESTIFS FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA BANDE DESSINÉE À ANGOULÊME DEP - MINISTÈRE DE LA CULTURE CNRS - UMR 6590 - ESPACES GÉOGRAPHIQUES ET SOCIÉTÉS Avril 2002 I - CONTEXTES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUE, ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE 2 1. ANGOULÊME : VILLE-CENTRE D’UNE AGGLOMÉRATION MULTIPOLAIRE OÙ LE DÉCLIN DÉMOGRAPHIQUE EST ENRAYÉ 2 2. UNE VILLE MARQUÉE PAR L’INDUSTRIE 3 3. SITUATION POLITIQUE : LE FANTÔME DE BOUCHERON 4 II - LA SPECIALISATION FESTIVALIERE 4 1. DES ÉQUIPEMENTS CULTURELS EN LIEN AVEC LA BD 4 2. ANGOULÊME, LA CITÉ DES FESTIVALS 6 III - HISTORIQUE DU FESTIVAL DE LA BANDE DESSINÉE 8 1. L’AVANT FESTIVAL ET LA PREMIÈRE ÉDITION EN 1974 8 2. LES GRANDES ÉTAPES DU FESTIVAL 9 IV - LE FESTIVAL ET LA FABRIQUE DES LIEUX 19 1. LES LIEUX DU FESTIVAL 19 2. UNE VOLONTÉ GÉNÉRALE DE PÉRENNISER L’ÉVÉNEMENT FESTIVALIER 21 3. DES ORGANISATEURS EN QUÊTE DE LIEUX ET DE TERRITOIRE 24 4. RAPPORTS AUX LIEUX DU PUBLIC 25 V - DES ACTEURS EN CONCURRENCE 35 1. LES ACTEURS EN PRÉSENCE 35 2. RELATIONS ENTRE ACTEURS : INTERDÉPENDANCES ET CONCURRENCES 37 VI - PUBLICS 42 1. CE QU’EN DISENT LES ORGANISATEURS 42 2. ANALYSE DES ENQUÊTES MENÉES AU FESTIVAL D’ANGOULÊME (ÉDITIONS 1999 ET 2000) 43 CONCLUSION - AUTOUR DU FESTIVAL DE LA BD, UNE CONCURRENCE TERRITORIALE 45 BIBLIOGRAPHIE 47 ANNEXES 48 Lorsque il a fallu proposer des sites pour mener cette étude, notre intérêt s’est porté immédiatement sur la ville d’Angoulême, dont le festival de la BD figure parmi les plus connus et les plus fréquentés, dans un contexte de ville moyenne. Nous avions l’intuition qu’un tel événement devait avoir un impact considérable sur la vie politique, économique et culturelle de cette agglomération. Cet impact s’est avéré encore plus important que nous ne pouvions l’imaginer : il est aujourd’hui impossible de comprendre le jeu des acteurs locaux, les orientations politiques et économiques adoptées, et les évolutions urbaines contemporaines sans revenir à cet événement lancé en 1974 autour de la bande dessinée. I - CONTEXTES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUE, ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE 1. Angoulême : ville-centre d’une agglomération multipolaire où le déclin démographique est enrayé Parmi les quatre chefs-lieux de département qui se partagent l’organisation de l’espace régional Poitou-Charentes, Angoulême est de loin le moins peuplé, avec 43000 habitants au dernier recensement. Mais si l’on raisonne en terme d’agglomération, la ville se situe avec un peu plus de 110 000 habitants au même niveau que Poitiers et La Rochelle, devant Niort. Cela nous indique d’emblée l’originalité d’Angoulême par rapport aux autres villes moyennes de la région, à savoir son caractère multipolaire et l’étalement de l’urbanisation, avec plusieurs communes dépassant les 5 000 habitants. Dominée par la vieille ville, place forte maintes fois assiégée jusqu’à son démantèlement au XVIIIème siècle, l’agglomération est marquée par une topographie compartimentée. Compte tenu de ces contraintes de site, et de l’intensification des migrations alternantes, les problèmes de circulations sont particulièrement vifs autour d’Angoulême. Ville centre et communes de banlieue sont aujourd’hui regroupées au sein d’une communauté d’agglomération, La Comaga. Au cours de la dernières période intercensitaire, la tendance démographique s’est inversée, avec le retour à une légère croissance de la population d’Angoulême (+ 0,08 %/an). Cette inversion s’explique par une forte réduction du déficit migratoire, dans un contexte économique qui est aujourd’hui moins défavorable que durant les deux dernières décennies. 2 2. Une ville marquée par l’industrie L’autre originalité d’Angoulême dans le contexte régional, c’est en effet son profil industriel. Même en perte de vitesse, cette industrie continue à marquer le tissu urbain et le profil social de l’agglomération. Les contraintes liées à la reconversion et à l’innovation économique sont exacerbées par rapport à ce que l’on peut observer dans les trois autres villes moyennes de Poitou-Charentes. C’est la papeterie, apparue au XVIème siècle le long des petits affluents de la Charente, qui est à l’origine de l’industrialisation précoce et de l’étalement urbain. Comme en témoigne l’existence d’un musée du papier à cigarette (NIL), installé dans d’anciens bâtiments sur la Charente, cette orientation papetière est aujourd’hui révolue, même si quelques entreprises d’imprimerie ou d’emballage de luxe (liées au Cognac) maintiennent la tradition. Angoulême a été également marquée par la présence militaire, avec l’installation d’un arsenal pour la Marine au XVIIIème siècle (fonderie de canons de Ruelle). Les industries de la Défense emploient encore aujourd’hui plus d’un millier de personnes, principalement à la Direction des constructions navales de Ruelle, mais aussi à la poudrerie de la SNPE. Autour de ces entreprises gravitent de nombreux sous-traitants en mécanique et informatique. Cette forte présence des industries de la Défense constitue en ces temps de restructuration de l’Armée un facteur de fragilité pour l’économie locale. C’est le secteur électrique et électronique qui pèse aujourd’hui le plus lourd économiquement, représentant près de 7 000 emplois dans l’ensemble de l’agglomération. Les plus grandes entreprises françaises du secteur sont représentées : Leroy-Somer, Saft , Schneider-Télémécanique… Le secteur de l’Image numérique, même s’il ne fait travailler encore que 900 personnes, est celui qui incarne les espoirs de développement économique, dans un contexte marqué par des héritages difficiles. Son essor est fortement soutenu par les collectivités locales, Conseil général et ville d’Angoulême, à travers un “ Pôle image ” créé en 1997 et rebaptisé depuis Magelis. De l’avis même des principaux acteurs de ce développement, le festival de la bande dessinée est à l’origine d’une telle spécialisation, qui fait de l’agglomération le second pôle français dans le domaine de l’image, après Paris. Nous aurons l’occasion de revenir sur cet aspect important des retombées du festival. 3 Même si le poids du secteur tertiaire croît ici comme ailleurs, Angoulême apparaît beaucoup moins attractive que ses voisines et rivales. Nous pouvons illustrer cet état de fait à travers le tourisme, dont l’offre reste manifestement insuffisante (en hôtellerie notamment), comme le révèle chaque année le festival de la BD. La ville est cependant bien desservie par de grands axes de transport, quatre voies et TGV Sud-Ouest notamment. 3. Situation politique : le fantôme de Boucheron Nous sommes dans une agglomération où la tradition politique et le profil sociologique sont favorables aux candidats de la gauche, et tout particulièrement à ceux issus du parti socialiste : la communauté d’agglomération (Comaga) est d’ailleurs tenue par la gauche. Dans la commune centre, plus “ bourgeoise ”, la situation politique est plus incertaine. Mais aux dernières élections, contrairement à ce qui semblait se dessiner quelques mois auparavant, Ph. Mottet a réussi à se maintenir à la mairie, dans un contexte national très favorable aux candidats de droite. Douze ans après la chute de J.M. Boucheron, qui a laissé les finances communales dans une situation catastrophique, le challenger socialiste n’a pas réussi à reconquérir la mairie au profit de la gauche. II - LA SPECIALISATION FESTIVALIERE 1. Des équipements culturels en lien avec la BD À Angoulême, la vie culturelle et les principaux lieux où elle se déroule, entretiennent des relations plus ou moins étroites avec le festival de la BD. Comme nous le verrons un peu plus loin, le théâtre et le musée des Beaux Arts, en tant qu’institutions culturelles les plus légitimes de la ville, ont joué un rôle moteur dans le lancement de l’évènement en 1974. Le théâtre, qui a été entièrement rénové à la fin des années 1990, constitue toujours l’un des piliers de la manifestation, en accueillant certaines des expositions les plus importantes, ainsi que les cérémonies officielles de remise des prix (les alpharts). Le musée des Beaux Arts a quant à lui passé le relais au Centre national de la BD et de l’image, qui est la plus grosse structure culturelle générée par le festival, inaugurée au début des années 1990. 4 Les principales institutions et infrastructures culturelles de la ville d’Angoulême (source : service culturel, Ville d’Angoulême, janvier 2002) Arts plastique et musées Ecole supérieure de l’Image (ancienne école des Beaux Arts) FRAC (Fonds régional d’art contemporain) Musée des Beaux Arts Centre national de la bande dessinée et de l’image (bibliothèque, musée, salle de cinéma) Musée du papier “ Le Nil ” Musique Ecole nationale de musique et de danse La Nef (salle consacrée aux musiques amplifiées) Spectacles Théâtre scène nationale Espace Franquin (salle de spectacles) Livre et archives Bibliothèque centrale adultes Bibliothèque centrale jeunes Archives départementale Légende : Structures : issues du festival de la BD Ayant eu ou ayant encore un rôle central dans le fonctionnement du festival (accueil d’expositions) Associées au déroulement des derniers festivals Sans lien avec le festival Si dans le domaine des arts plastiques (musées et lieux de formation), du spectacle vivant (scène nationale) et de la musique (classique et “ amplifiée ”), Angoulême paraît bien dotée, il manque de l’avis des élus une structure du type médiathèque.