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WU Yonggang (1934) N & B - 1H22 - Stéréo Numérique

WU Yonggang (1934) N & B - 1H22 - Stéréo Numérique

ARTE France 8, rue Marceau 92130 Issy-les-Moulineaux

: 01 55 00 70 47 / 73 43 Contact presse e Coenca Agnès Buiche / Laur tefrance.fr [email protected] / l-coenca@ar : Jacques Poitrat Contact cinéma [email protected]

www.artepro.com esse en ligne sur dossier de pr www.arte-tv.com plus d’infos sur La Divine (Shennü), avec

Un film muet de (1934) N & B - 1h22 - Stéréo numérique

Musique originale : XU Yi (2004)

jeudi 27 mai 2004 à 0.30

Présentation en avant-première mardi 27 avril 2004 à 20h00 à la Cinémathèque française - Palais de Chaillot

1505 one : 0 pant 9 J10 i : M6 quadr La Divine (La Déesse) Shennü (The Goddess aka Street-Walker)

Scénario et réalisation ...... Wu Yonggang

Prise de vues ...... Hong Weilie

Décors...... Wu Yonggang

Direction de production ...... Li Minwei

Producteur ...... Luo Mingyou

Production...... Lianhua Yingye Gongsi (Studio n° 1)

Interprétation :

Ruan Lingyu ...... la Divine

Zhang Zhizhi ...... Laoda, le souteneur

Li Keng ...... l’enfant

Li Junpan ...... le proviseur

Sortie en salle : 7 décembre 1934, ’s Lyric Theatre.

1934 – 35 mm. – N. & B. – 9 bobines – 77 min. env. (24 i./s.) – Muet – Int./t chinois.

Film sauvegardé en 1981, développement et tirage du deuxième atelier du Zhongguo Dianying Ziliaoguan ( Film Archive).

Nouvelle restauration inédite (2004) : ZZ Productions (Paris), avec la participation d’ARTE France et le concours de Zhongguo Dianying Ziliaoguan (Pékin).

Spatialisation sonore (7.1) originale : XU Yi, interprétée par 10 instrumentistes : pipa, liuqin (2 instruments traditionnels chinois) & flûte, clarinette, cor, percussions (2), violon, alto, violon- celle (Solistes de l’EOC-Ensemble Orchestral Contemporain de Lyon) ; sous la direction de Daniel Kawka. Producteur Associé : GRAME - Centre National de Création Musicale (Lyon).

1934/2004 – TVHD – 1/1.33 – N & B – 82 min. (24 i./s.) – V. O. Int./t chinois – Stéréo

. 1 Synopsis

héroïne est une jeune femme pauvre qui se prostitue afin de pouvoir élever L'son enfant. Tombée entre les mains d'un gredin qui l'exploite, elle tente en vain de lui échapper. L'enfant grandit et entre à l'école. Mais ayant appris son

"origine", les parents des élèves font pression pour qu'il soit renvoyé. Malgré la sympathie du directeur pour la situation de la jeune femme, les "patrons" de l'école donnent raison aux parents. Elle décide alors d'emmener son enfant dans une autre ville où il continuera ses études. Mais c'est seulement alors qu'elle s'aperçoit que le souteneur a volé ses économies et les a perdues au jeu. Prise de colère, elle le tue.

Arrêtée pour meurtre, elle est condamnée à 12 ans de prison.

C’est le premier film de Wu Yonggang, et le plus célèbre. C’est aussi un des grands rôles de Ruan Lingyu, un de ceux où elle est la plus expressive et touchante. Sa seule présence est bouleversante et la prise de vues, sobre et lente, met admirablement en valeur l’élégante beauté de cette star du muet qui fut l’idole des jeunes intellectuels avant de se suicider [le 8 mars 1935, jour de la fête des femmes] à l’âge de vingt-cinq ans, entrant ainsi dans la légende.

. 2 Sommaire

À propos de La Divine ...... p. 4

La Divine et la critique...... p. 5

La Divine par WU Yonggang...... p. 6

WU Yonggang, le réalisateur ...... p. 8

WU Yonggang, filmographie ...... p. 10

RUAN Lingyu, l’interprète principale ...... p. 12

RUAN Lingyu, filmographie...... p. 14

ZHANG Zhizhi, filmographie ...... p. 16

Lianhua Yingye Gongsi...... p.17 (Compagnie Cinématographique Lianhua)

La re-production de La Divine ...... p. 20

XU Yi, la compositrice...... p. 21

Grame, l’EOC, Daniel Kawka ...... p. 22

Les musiciens ...... p. 23

Le générique de la restauration ...... p. 24

Recherches, documentation, traductions et rédaction : Christophe FALIN . 3 À propos de La Divine

La Divine est l’histoire d’une mère-prostituée qui tente de donner une éducation à son fils et qui rencontre sur son chemin un souteneur qui l’exploite et un insti- tuteur qui essaie de l’aider. Sortie en salle le 7 décembre 1934 dans le Lyric’s Theatre de Shanghai, La Divine est le premier film de Wu Yonggang, qui en est aussi le scénariste et le décorateur, et l’un des derniers films de Ruan Lingyu, la grande star féminine du cinéma shanghaien des années trente qui se suicide quelques mois après la sortie du film, le 7 mars 1935, le jour de la fête des femmes. La Divine est réalisé pendant la dernière période de la transition du cinéma muet au cinéma parlant, alors que le cinéma shanghaien est traversé par deux mouvements culturels opposés, le mouvement des films de « gauche » soutenu par les communistes, et le mouvement « Vie nouvelle », dirigé par le Guomingdang. Pendant la réalisation du film, en octobre et novembre 1934, le tournage est régulièrement visité par des membres de l’organisation de ce mouvement « Vie nouvelle ». Ces visites ont sans doute empêché Wu Yonggang de montrer le vrai visage de la prostitution à Shanghai, c’est en tout cas ce que l’on peut comprendre lorsque Wu Yonggang écrit, dans une lettre publiée peu après la sortie du film : « Au début de l’écriture de La Divine, je voulais beaucoup décrire la vie réelle des prostituées, mais l’environnement ne pouvait pas me permettre de le faire ». Dénoncer la prostitution était l’intention initiale de Wu Yonggang. Il explique, dans son aubiographie, que c’est en voyant des prostituées sur le trottoir qu’il eut l’idée de faire ce film. Mais, compte tenu de la censure, et peut être inspiré par Blonde vénus de Sternberg (1932), il modifia ses intentions pour se concentrer sur les liens très forts qui unissent La Divine et son enfant. Cet amour d’une mère pour son enfant est merveilleusement interprété par Ruan Lingyu et son jeu naturel qui faisait dire à Wu Yonggang qu’elle était une « pellicule très sensible ». Accusé par certains critiques de « gauche » de ne pas aller assez loin dans la critique de la société, La Divine est en revanche bien accueilli par d’autres critiques qui mettent en avant la « maturité artistique » de Wu Yonggang. Celui-ci répond à ses détracteurs en expliquant ses intentions et en admettant que la fin du film n’est pas réussie. Il modifiera d’ailleurs cette fin dans le remake de La Divine, Le fard et les larmes, qu’il réalise en 1938. Film majeur de ce qui est considéré comme le premier âge d’or du cinéma chinois, un des derniers films muets shanghaiens, La Divine est aujourd’hui l’un des très rares films shanghaiens de cette époque à être restauré en Europe et être ainsi reconnu comme un film appartenant au patrimoine du cinéma mondial.

. 4 La Divine et la critique

CHEN BAO, Meiri Dianying (L’AURORE, Le Quotidien du Cinéma), décembre 1934.

« En raison de l’environnement général depuis un an, les films qui dénoncent l’oppression des femmes sont devenus le courant principal du cinéma chinois et, dans ce courant principal, La Divine est un bon film. Aujourd’hui, la plupart des films chinois sont encore des œuvres d’intellectuels progres- sistes au style et au contenu identiques. À supposer que l’on puisse faire une sélection parmi les œuvres de 1934, alors La vie [Rensheng de ], Femme [Nuren de ] et ce film La Divine peuvent être considérées comme les plus belles. La Divine exprime l’esprit progressiste des petits possédants, le sens de la justice des intel- lectuels, et en même temps exprime aussi leur timidité… « C’est le problème de toute la société ». Oui, nous sommes tout à fait d’accord avec les paroles de l’instituteur, mais un problème de toute la société demande une solution de toute la société. Cependant, l’auteur ne propose qu’une fin timide… Nous n’avons pas du tout besoin que l’auteur crée un espoir artificiel, nous savons aussi que dans l’ombre de la roue de l’histoire il y a vraiment de pauvres personnes qui vivent comme cela. Cette petite histoire montre du progrès, de l’avenir, mais il pourrait aller plus loin en montrant qu’il y a vraiment des gens courageux pour détruire le système qui force ces femmes à se prostituer et ces enfants à ne pas pouvoir étudier. Mais dans La Divine, il n’y a rien de tout cela. J’ai déjà dit plus haut que La Divine est l’œuvre d’un intellectuel progressiste. Son style est unique. » CHEN Wu

« …Ici, je ne veux pas faire d’éloge extravagante. Pour l’avenir du cinéma chinois, nous devons recommander ce film au public. Cela ne veut pas du tout dire que La Divine repré- sente le cinéma chinois d’aujourd’hui. Mais, dans le monde troublé du cinéma, La Divine est capable de se servir d’un sentiment de justice énergique et courageux pour révéler le côté sombre de la société. Le film n’essaie pas de dissimuler la société morbide mais l’exhume par le sujet réaliste et avec une technique parfaite pour l’exprimer. On ne peut pas dire que La Divine n’est pas une fleur pure sortie d’un bourbier malpropre. Certains cinéastes « révolutionnaires » devraient avoir honte d’eux. Les sujets réalistes des films ne sont pas tirés de slogans ou d’intertitres éloquents. Les échecs du passé ne l’ont- ils pas déjà prouvé ? Une partie des cinéastes aux idées claires sont capables de ne pas recevoir l’influence de ces conceptions superficielles, et il faut les en féliciter. Que le premier film de Wu Yonggang en tant que réalisateur soit une telle réussite est un succès insolite pour le cinéma chinois. Nous avions eu une telle admiration pour le premier film de Fei Mu La nuit de la ville. Ces nouveaux venus sont très prometteurs. Les deux fois où Wu Yonggang utilise le zoom dans les scènes où Ruan Lingyu est jugée au tribunal et est emprisonnée, ainsi que le climax de fin sont des procédés qui méritent l’attention. Cela démontre une maturité technique et exprime un contenu parfait. » MIU Miao

. 5 La Divine par WU Yonggang

« De la compagnie Tianyi à l’école des beaux-arts, il y avait un petit trajet que je prenais tous les jours en tramway. À bord, je voyais souvent des femmes délaissées errer dans les rues sombres. Qu’est-ce qu’elles faisaient ? Au début je ne comprenais pas trop, ensuite j’ai vu qu’elles se poudraient, qu’elles riaient très fortement, abordaient les hommes. Alors j’ai tout compris, elles étaient contraintes de vendre leur corps pour vivre… c’était un spectacle misérable… Après 1932, le mouvement des films de gauche de la direction du Parti fut déclenché, le monde du cinéma de Shanghai commença à faire un nettoyage de sa décadence, de son air pourri, et une nouvelle atmosphère apparue. D’abord, c’est la compagnie Lianhua qui tourna les élégants drames socialistes de Tian Han Trois femmes modernes (Sange modeng nuxing, 1933) et Lumière maternelle (Muxing zhi guang, 1933), de Fei Mu, La nuit de la ville (Chengshi zhi ye, 1933), de , L’aube dans la cité (Duhui de zaochen, 1933), puis créa La route (Dalu, 1934), Cai Chusheng écrivit et réalisa Le chant des pêcheurs (Yu guang qu, 1934) et Femmes nouvelles (Xin nuxing, 1935)… Ces quelques films dénonçaient, de différentes manières et de diffé- rents points de vue, la noirceur de l’ancienne société, reflétaient la vie pénible des masses populaires. Par conséquent, ils reçurent l’approbation des masses. De plus, ils avaient aussi une fonction éducatrice. À cette période, je suis passé de la compagnie Tianyi à la compagnie Lianhua pour continuer comme décorateur. J’ai successivement participé aux tournages de Trois femmes modernes et de Lumière maternelle du camarade Tian Han, et été en contact avec quelques travailleurs du cinéma progressiste. En même temps, j’ai participé à des réunions du groupe de cinéma du Parti dans le grenier de [Jin Yan a joué dans deux films de Wu Yonggang : L’île déserte et De grands idéaux] et commencer à recevoir l’éducation et l’influence de l’idéologie et de la culture prolétaire. Alors, l’image misérable de ces prosti- tuées gravée dans mon cœur depuis quelques années ressurgit. Je pensais que si je pouvais, à travers ce phénomène, parler du malheur et de l’oppression de nombreuses femmes, alors ce serait aussi une critique et une condamnation de cette obscure société. Stimuler par cela, je commençais le travail d’écriture de La Divine ». Wu Yonggang

Extraits de Wode tansuo he zhuiqiu (Mes expérimentations et mes recherches), Zhongguo dianying chubanse (China Film Press), 1986, pp 130-131.

« Dans l’obscurité de chaque grande ville jusque dans les petites villes éloignées et très pauvres, il ne peut pas ne pas y avoir de prostituées, illégales ou officielles, spécialement durant cette période troublée. Ces femmes-là, encouragées par la vie des bas-fonds, n’ont pas d’autre solution que de vendre leur corps pour vivre. Nous pouvons voir ces masses de femmes venues des campagnes en ruine, d’ouvrières d’usines en faillite, être réduites à la prostitution. Ce phénomène est visible spécialement à Shanghai. Elles sont piétinées par les gens, rejetées, spoliées par ces voyous de souteneurs comme outils pour faire de l’argent, mènent une vie misérable. C’est le problème de toute la société, c’est le système économique morbide de la société. Au début de l’écriture de La Divine, je voulais beaucoup décrire leurs vies réelles, mais . 6 l’environnement ne pouvait pas me permettre de le faire. Parce que les gens ont toujours aimé cacher leurs défauts, le centre de l’histoire retient seulement la vie de la prostituée comme arrière-plan et se déplace vers l’amour maternel, pour devenir l’histoire d’une prostituée qui, pour son fils, se débat désespérément entre deux sortes de vie. Un voyou qui la piétine, qui lui extorque son argent, aide le développement de l’intrigue. Un vieux directeur d’école honnête ajoute un appel à la justice, de sa bouche sort ce problème de toute la société. Ici je n’ai pas répondu à ce problème, la réalité de l’environnement m’a seulement permis de faire un petit appel compatissant à la justice. J’admets être un lâche, je n’ai pu faire que si peu. À propos des aspects de la mise au point, au début, beaucoup de bons amis m’ont donné de bons conseils, parce que cette histoire était trop calme et trop fade, elle manquait de paroxysme. Mon objectif était, à partir de la réalité, trouver et faire ressortir l’émotion, donc essayer de décrire le cœur, les changements d’état d’esprit. Ensuite, ici, je voudrais faire des remerciements, ils ont raison, la fin que j’ai écrite est un échec. »

Wu Yonggang Extraits de Lianhua huabao (Le journal de la Lianhua), 1935, tome 5, 1ère période

. 7 WU Yonggang (1er novembre 1907 / 18 décembre 1982), le réalisateur

Wu Yonggang naît dans la province du Jiangsu le premier novembre 1907 dans une famille d’intellectuels. Son père est ingénieur des chemins de fer, sa mère a fait des études à Shanghai où elle a été diplômée. Grâce à l’influence de sa mère, il s’intéresse très tôt à la littérature, à la peinture et au tout jeune cinéma, spécialement aux films américains et allemands. En 1925, alors qu’il n’a que 19 ans, il intègre la compagnie shanghaienne Dazhonghua Baihe et fait ses premiers pas dans le monde du cinéma. Il débute comme apprenti designer (décors et costumes) pour des films muets. En même temps, il exerce tous les différents métiers du cinéma ; maquilleur, costumier, accessoiriste, scripte et même secrétaire du réalisateur Shi Dongshan [alias Tomsie Sze, auteur de Two Stars of the Milky Way / Two Stars (Yinhe Shuangxing, 1931), diffusé sur ARTE, jeudi 19 juin 1997]. Puis il étudie pendant un an les beaux-arts à la Commercial Press (Shang ye yin shu guan) avant de retourner travailler pour la compagnie Dazhonghua Baihe. Il intègre la compagnie Tianyi, une des plus importantes compagnies shanghaiennes des années vingt, en 1928, toujours comme designer. Après les bouleversements provoqués par l’invasion de la Mandchourie (le 18 septembre 1931) et le bombardement de Shanghai (le 28 janvier 1932) par les Japonais, Wu Yonggang rejoint la compagnie Lianhua, fondée en 1929 par Luo Mingyou, où exercent déjà les réalisateurs Sun Yu et , et l’actrice Ruan Lingyu. Il y fait la connaissance du dramaturge et scénariste Tian Han ainsi que d’autres personnalités de gauche. Il travaille sur les films Trois femmes modernes (San ge modeng nuxing, avec les actrices Ruan Lingyu et , et l’acteur Jin Yan, 1933) et Lumière maternelle (Muxing zhi guang avec Chen Yanyan et Jin Yan, 1933), tous deux réalisés par Bu Wancang d’après des scénarios de Tian Han. Puis il commence à écrire le scénario de La Divine qu’il présente à Tian Han et aux dirigeants de la compagnie qui lui en confient la réalisation. L’actrice Ruan Lingyu, dont les films les plus récents remportent quelques succès, accepte le rôle après avoir lu le scénario, malgré le fait que c’est un premier film. Wu Yongang enchaîne ensuite plusieurs films : Petits anges (Xiao tianshi, avec les actrices Li Chuchu et Wang Renmei, 1935) et L’île déserte (Lang taosha, avec Jin Yan, 1936), son premier film sonore, tous deux pour la compagnie Lianhua. La même année 1936, il réalise Un idéal grandiose (Zhuangzhi lingyu, avec Wang Renmei et Jin Yan) pour une autre compagnie, la Xinhua, fondée en 1935. La guerre qui éclate entre la Chine et le Japon en 1937 et le nouveau bombardement de Shanghai apportent de nouveaux bouleversements dans le cinéma chinois. La production de film ne cesse pas mais se disperse. Sun Yu se rend à Wuhan puis à Chongqing, dans les zones contrôlées par le Guomingdang, où il réalise trois films avant de partir aux Etats-Unis. Yuan Muzhi, le réalisateur des Anges du boulevard (Malu tianshi, 1937), rejoint les communistes à Yan’an. Cai Chusheng, le réalisateur de La chanson du pêcheur (Yu guang qu, avec Wang Renmei, 1934) et de Femmes nouvelles (Xin nuxing, avec Ruan Lingyu, 1934) part à Hong-Kong où il est d’abord scénariste avant de réaliser L’île orpheline paradisiaque (Gutao tiantang, 1938). Wu Yonggang, comme Bu Wancang et Zhang Shichuan, choisit de rester à Shanghai alors

. 8 surnommée “l’île orpheline” en raison de sa situation de “paix”, due à la présence des étrangers, dans une Chine en proie à la guerre. Durant cette période de quatre ans (1937-1941), Wu Yongang participe aux mouvements patriotiques du cinéma et du théâtre qui naissent à Shanghai malgré l’interdiction de traiter de sujet concernant la guerre ou les Japonais. Wu Yonggang réalise treize films dont le remake de La Divine, Le fard et les larmes (Yanzhi lei, 1938), Si Pan Jinlian (Si Pan Jinlian, 1938), Blanche-neige de Chine (1940), La reine de beauté (1940), L’enfer moderne (Modeng diyu, 1941) et participe à La famille (Jia, 1941), une réali- sation collective (de Bu Wancang, Li Pingjian…) d’après le roman de Ba Jin. Il met aussi en scène quelques pièces de théâtres comme Fleurs éclaboussées de larmes (Hua jian lei). Condamné au silence entre 1941 et 1945, il recommence à tourner en 1946, pendant la guerre civile que se livrent les communistes et les nationalistes. Il réalise Prélude au printemps (Ying chun qu, 1947), Une famille fidèle (Zhongyi zhi jia, 1946), Grande affaire du mariage (Zhongshen dashi, 1947). Après la prise de pouvoir des communistes en 1949, Wu Yonggang reste sur le continent où il réalise le premier film sur la réforme agraire, Un village éloigné (Yaoyuan de xiangcun, 1950). La violente campagne qui s’abat en 1951 sur le film de Sun Yu, La vie de Wu Xun (Wu Xunzhuan, 1951), puis contre les écrivains Hu Shi et Hu Feng laisse peu d’espoir aux artistes sur leurs libertés. Wu Yongang part dans la région du Xingjiang, à l’extrême ouest de la Chine. Il y réalise un film de fiction avec des acteurs de minorité Kazhak, Hassan et Jiamila (Hasen yu Jamila, 1955), dont les dialogues sont parlés dans le dialecte de cette minorité. Lors de la campagne des “Cents fleurs” lancée par Mao pour encourager les artistes à s’exprimer, Wu Yonggang réalise Qiuweng rencontre une fée (Qiuweng yu xian ji, 1956) mais il est vite condamné comme “droitier” lorsque la campagne prend fin subitement en 1957. Il n’a plus le droit de réaliser de film et est envoyé travailler dans un atelier. Réhabilité en 1961, après la catastrophe du “Grand bond en avant”, il peut recommencer à tourner. Il réalise deux films d’opéra : L’epingle de Jade (Biyu zan, 1961) et Troisième soeur You (You san jie). Peu de temps après avoir été réhabilité, il est de nouveau condamné en 1966, au début de la “révolution culturelle”, pour ses films des années trente. Il est enfermé dans une “étable”, nom donné aux cellules dans lesquelles étaient détenus les condamnés pendant la “Révolution cultu- relle”. En 1974, il est envoyé en “rééducation” à la campagne où il tombe malade du cœur. L’année suivante, il a une attaque cardiaque et est obligé de cesser toute activité. Encouragé par la mort de Mao en 1976 et la chute de la “Bande des quatre”, Wu Yonggang commence une nouvelle vie, à l’âge de 69 ans. Malgré ses ennuis de santé, il réalise Troisième sœur Liu (Liu san jie, 1978), pour les nouveaux studios du Guangxi, Le jeune garçon se moque du patron (Cha tong xi zhu, 1980) et Nuit pluvieuse a Bashan (Bashan ye yu, 1980), une féroce critique de l’extrémisme communiste qui reçut le « Coq d’Or » 1981 (Prix du meilleur film attribué par le Ministère de la Culture) et le prix « Wenhui » à Shanghai. En 1981, Wu Yonggang réalise son dernier film Epoque troublée dans le Hubei (Chu tian feng yun) sur les activités révolutionnaires de cette région.

De La Divine (1934) à Epoque troublée dans le Hubei (1981), Wu Yonggang a réalisé trente et un films dont cinq films d’opéra et trois documentaires sur l’opéra. Il meurt le 11 décembre 1982, à l’âge de 75 ans, en ayant traversé presque toute l’histoire très mouvementée du 20ème siècle chinois.

. 9 WU Yonggang, filmographie

1934 / La Divine (Shen nu). Production : Lianhua. 1935 / Petits anges (Xiao tianshi), avec Li Chuchu, Wang Renmei et Liu Qiong. Production : Lianhua. 1936 / L’île déserte (Lang taosha), avec Jin Yan et Zhang Zhizhi. Production : Lianhua. Un idéal grandiose (Zhuangzhi lingyu), avec Zhang Zhizhi, Wang Renmei et Jin Yan. Production : Xinhua. 1938 / Le bandit de la mer jaune (Huanghai dadao), avec Zhang Zhizzhi, Wang Renmei et Tian Fang. Production : Xinhua. Le fard et les larmes (Yanzhi lei), avec Zhang Zhizhi et Hu Die. Production : Xinhua (remake de La Divine). La haine (Lihen tian), avec Zhang Zhizhi, Wang Renmei et Liu Qiong. Production : Huaxin. Si Pan Jinlian (Si pan Jinlian), avec Yuan Meiyun et Chen Yanyan. Production : Xinhua. La ligue des arts martiaux sans raison (Wugu wushu tuan), avec Han Langen. Production : Xinhua. Une nuit neigeuse Linchong extermine ses ennemis (Linchong xueye jian chou ji), avec Jin Yan et Zhang Zhizhi. Production : Huaxin. 1940 / Yue Fei se dévoue fidèlement à sa patrie (Yue Fei zhong baoguo), avec Zhang Zhizhi et Liu Qiong. Production : Xinhua. La reine de beauté (Huagui nu), avec Chen Yanyan, Liu Qiong et Han Langen. Production : Huacheng. Fard rouge, hallebarde d’or (Hongfen jinge).Production : Jinxing. Blanche-neige de Chine (Zhongguo baixue gongzhu), avec Han Langen. Production : Huaxin. 1941 / L’amour sur les champs de bataille (Zhandi qinghua). Production : Huaxin. Les larmes de sang de la prison (Tiechuang honglei), avec Chen Yanyan. Production : Xinhua. L’enfer moderne (Modeng diyu), avec Han Langen. Production : Huacheng. La famille (Jia), avec Yuan Meiyun, Liu Qiong, Hu Die, Chen Yanyan, Han Langen. Co-réali- sation (Bu Wancang, Li Pingqian…). Production : Zhonglian. 1946 / Une famille fidèle (Zhongyi zhi jia), avec Liu Qiong. Production : Studio central numéro deux. 1947 / Prélude au printemps (Ying chun qu), avec Zhang Zhizhi. Production : Daye (fondée par Wu Yonggang). Grande affaire du mariage (Zhongshen dashi). Production : Studio central numéro un. 1948 / Amour maternel (Tiandu qingshan). Production : Studio central numéro un. 1950 / Un village éloigné (Yaoyuan de xiangcun). 1955 / Hassan et Jamila (Hasen yu Jamila). Production : Studios de Shanghai. 1956 / Qiuweng rencontre une fée (Qiuweng yu xian ji), avec Zhang Zhizhi. Production : Studios de Shanghai. 1962 / L’épingle de Jade (Biyu zan) -film d’opéra. Production : Studios de Haiyan. 1963 / You sanjie (You sanjie) - film d’opéra. 1978 / Liu sanjie (Liu sanjie) - film d’opéra. Production : Studios du Guangxi. 1979 / Le jeune garçon se moque du patron (Cha tong xi zhu). 1980 / Nuit pluvieuse à Bashan (Bashan ye yu), avec Zhang Yu. Co-réalisateur : Wu Yigong. Production : Studios de Shanghai. 1981 / Epoque troublée dans le Hubei (Chu tian feng yun). Co-réalisateur : Li Zhanggong. Production : Studios de Shanghai. . 10 « Avant le tournage de La Divine, j’avais simplement eu quelques contacts avec Ruan Lingyu, j’admirais beaucoup ses capacités de jeu. Cependant, ce n’est que durant le tournage de La Divine que j’ai pu apprécier en personne son surprenant jeu naturel et son excellente technique. Je peux dire que Ruan Lingyu est une pellicule très sensible, peu importe ce que vous lui demandez… elle peut tout jouer immédiatement, de plus elle joue juste et précis… Par exemple, un jour, nous étions en train de préparer la scène où elle part en prison, c’est une scène très triste, le personnage féminin est condamné à une peine de prison de douze ans, elle est sur le point de quitter son fils, d’entrer seule en cellule… par hasard, quelques personnes de la région de Guangdong, dont était aussi originaire Ruan Lingyu, arrivaient de Nanjing pour la voir jouer. Dès qu’ils se virent, ils commencèrent à parler ensemble avec enthousiasme. À cet instant, je vis que les préparatifs pour tourner étaient terminés. En cachette je dis à Ruan Lingyu : « Ruan, nous allons tourner ce plan, d’accord ? » Alors que je disais cela, elle quitta ses concitoyens et alla se mettre en place pour la scène. Je lui dis d’aller à l’arrière se mettre un peu au calme, préparer son état d’esprit, mais elle répond : « ça n’a pas d’importance, ça n’a pas d’importance, commençons ». Je la vois qui se tient debout devant la rampe en fer, attend le silence, et, tout de suite, entre dans le personnage. L’émotion était si sincère, les larmes si naturelles… »

WU Yonggang, Extraits de Wode tansuo he zhuiqiu (Mes expérimentations et mes recherches), Zhongguo dianying chubanse (China Film Press), 1986, pp 132-133

Ruan Lingyu

. 11 RUAN Lingyu (26 avril 1910 / 8 mars 1935), l’interprète principale

uan Lingyu appartient à la deuxième génération d’actrices shanghaiennes, Raprès les pionnières Wang Hanlun et Yang Naimei qui débutèrent au début des années vingt. Elle commence sa carrière en 1926, en même temps que Hu Die (le « papillon Wu »), l’autre grande actrice du cinéma shanghaien, à un moment où les actrices sont souvent comparées à des prosti- tuées et où les femmes, avec la modernité, trouvent petit à petit leur place dans la société de consommation shanghaienne, dans les publicités et les magazines. Ruan Lingyu est repérée par Bu Wancang lors d’une audition pour la compagnie . Elle y joue son premier film, Mariage blanc, en 1926, puis quatre autres avant de rejoindre Bu Wancang à la compagnie Da Zhonghua Baihe pour laquelle elle tourne six films. Durant cette période, Ruan Lingyu est une actrice parmi beaucoup d’autres. Sa carrière va vérita- blement démarrer lorsqu’elle intègre la nouvelle compagnie Lianhua fondée en 1929 par Luo Mingyou. L’image plus positive qu’ont les actrices dans les revues et magazines shanghaiens à partir du début des années trente va favoriser la carrière de Ruan Lingyu. Les actrices sont maintenant plus reconnues pour leurs « talents » et les producteurs se servent aussi de plus en plus d’elles pour promouvoir leurs films. Dans le même temps, les revues se mêlent de plus en plus de la vie privée des actrices célèbres. La vie de ces actrices doit ressembler à leur personnage dans les films pour des critiques et de nombreux spectateurs qui ne font pas la différence entre une actrice et les rôles qu’elle interprète. Ainsi se met en place dans le cinéma shanghaien au début des années trente une sorte de star system copié sur le modèle hollywoodien : la vie privée (les liaisons amoureuses) et publique des actrices sont passées au crible par la presse. Les actrices, et en particulier Ruan Lingyu, deviennent des images et sont l’objet des désirs, des rêves, des fantasmes et des obsessions collectives des spectateurs. Ruan Lingyu, harcelée par la presse sur ses liaisons amoureuses, incarne les dérives de ce star system.

. 12 Dès son premier rôle, Mariage blanc (Guaming de fuqi de Bu Wancang), Ruan Lingyu inter- prète une femme qui veut échapper à la tradition mais qui échoue. Par la suite, de la jeune vendeuse de fleurs dans Herbes folles et fleurs sauvages (yecao xianhua de Sun Yu, 1930) à Femmes nouvelles (Xin nuxing de Cai Chusheng, 1935), en passant par Les fleurs de pêchers pleurent des larmes de sang (Taohua qi xue ji de Bu Wancang, 1931), Le petit jouet (Xiao Wanyi de Sun Yu, 1933) ou encore La Divine (Shen nu de Wu Yonggang, 1934), les personnages interprétés par Ruan Lingyu connaissent le renoncement, le désespoir, la folie et le suicide. Peu d’actrices, dans le cinéma shanghaien des années trente, ont eu autant de rôles tragiques.

La vie de Ruan Lingyu ressemble à ses personnages. Son suicide le jour de la fête des femmes suite aux calomnies publiées dans la presse sur ses liaisons avec Zhang Damin et Tang Jishan, et les lettres écrites par Ruan Lingyu alors qu’elle venait d’avaler le poison, laissent planer une ombre sur sa mort. Ce suicide transforme Ruan Lingyu en symbole des actrices shanghaiennes poursuivies par la presse et des femmes opprimées par la tradition. Le jour de son enterrement, son cercueil, suivis par trois cent mille personnes dans les rues de Shanghai, montre à quel point Ruan Lingyu, par ses rôles et par son geste fatal, a su toucher ses contemporains et devenir une légende. En commémoration du 50e anniversaire de sa mort, l’Association des cinéastes chinois et le Centre de recherches cinématographiques ont organisé un séminaire le 20 mars 1985 à .

Si Ruan Lingyu fascine toujours aujourd’hui, dans le peu de films où l’on peut encore la voir, c’est aussi grâce à son formidable jeu naturel qui faisait dire à Wu Yonggang que c’était une « pellicule très sensible ». … www.geocities.com/lingyuruan/

. 13 RUAN Lingyu, filmographie

1926 / Mariage blanc (Guaming de fuqi) de Bu Wancang. Production : Mingxing. 1927 / Yang Xiaozhen (Yang Xiaozhen) de Zheng Zhengqiu. Production : Mingxing. Stèle de larmes de sang (Xuelei bei) de Zheng Zhengqiu. Production : Mingxing. 1928 / Cai Zhuangyuan construit le pont de Luoyang (Cai Zhuangyuan jianzao Luoyang qiao) de Zhang Shichuan. Production : Mingxing. La pagode de Baiyun (Baiyun ta) de Zhang Shichuan et Zheng Zhengqiu. Production : Mingxing. Chapeau de perles (Zhenzhu guan) de Zhu Shouju. Production : Dazhonghua Baihe. L’oie sauvage solitaire après la catastrophe (Jiehou guhong) de Li Pingqian. Production : Dazhonghua Baihe. Leçon de passion (Qingyu Baojian) de Li Pingqian. Production : Dazhonghua Baihe. 1929 / Écran de fleurs (Yinmu zhi hua) de Zheng Jiduo. Production : Dazhonghua Baihe. Détruire la montagne des neuf dragons (Dapo Jiulongshan) de Zhu Shouju. Production : Dazhonghua Baihe. Mettre le feu à la montagne des neuf dragons (Huoshao Jiulongshan) de Zhu Shouju. Production : Dazhonghua Baihe. Rêve de printemps dans l’antique capitale (Gudu chun meng) de Sun Yu. Production : Lianhua. Contrat suicidaire (Zisha hetong) de Sun Yu. Production : Lianhua. 1930 / Herbes folles et fleurs sauvages (Yecao xianhua) de Sun Yu. Production : Lianhua. Amour et devoir (Lianai yu yiwu) de Bu Wancang. Production : Lianhua. Yi jianmei (Yi jianmei) de Bu Wancang. Production : Lianhua. 1931 / Les fleurs de pêchers pleurent des larmes de sang (Taohua qi xue ji) de Bu Wancang. Production : Lianhua. Le printemps de Yutang (Yutang chun) de Zhuang Guojun. Production : Lianhua. 1932 / Rêve de printemps dans l’antique capitale (suite) (Xu gudu chun meng) de Bu Wancang. Production : Lianhua. Trois femmes modernes (San ge modeng nuxing) de Bu Wancang. Production : Lianhua. Une nuit en ville (Chengshi zhi ye) de Fei Mu. Production : Lianhua. 1933 / Le petit jouet (Xiao Wanyi) de Sun Yu. Production : Lianhua. Une vie (Rensheng) de Fei Mu. Production : Lianhua. Revenir (Guilai) de Zhuang Guojun. Production : Lianhua. 1934 / Une mer de neige parfumée (Xiang xue hai) de Fei Mu. Production : Lianhua. Au revoir, Shanghai (Zaihui ba, Shanghai) de Zheng Yunbo. Production : Lianhua. La Divine (Shen nu) de Wu Yonggang.Production : Lianhua. 1935 / Femmes nouvelles (Xin nuxing) de Cai Chusheng. Production : Lianhua. Coutumes nationales (Guo feng) de Luo Mingyou. Production : Lianhua.

. 14 Now I am dead, people are sure to think I did it out of fear of some kind of punishment. But what punishment did I have to fear? Unlike Zhang Damin, I don't have anything to apologize for. Just to take one example, when we were living together prior to our divorce, I was still giving him 100 yuan every month. I'm not making that up; there is evidence and receipts. However, he repaid kindness with hostility, goodness with hatred. Added to which, outsiders didn't know the full story, and thought I was doing him some wrong. Oh god! What to make of it all? Thinking it over, death is the only solution. Oh god! No one should feel pity for me dying, but gossip is still a frightening thing, a really frightening thing.

[Signed] The last words of Ruan Lingyu [Dated] Night of 7 March 1935, after midnight

[Postscriptum] Without dying, I can't clear away the injustices done to me. And by dying now, I can fulfil his dearest wish. Zhang Damin, although you didn't kill anyone, someone died because of you. I saw how you managed to dodge public opinion. Now you can no longer keep harrassing Tang Jishan with false accusations, because my death is on your hands!

Griffithiana, “Silent Chinese Cinema remembered”, edited by Derek Elley, n° 60/61, Ottobre 1997 © La Cineteca del Friuli, p. 143

. 15 ZHANG Zhizhi (1901 - 1975), Laoda, le souteneur

Filmographie sélective

1934 La Divine (Shen nu) de Wu Yonggang. Production : Lianhua. La route (Da lu) de Sun Yu. Production : Lianhua. 1936 L’île déserte (Lang taosha) de Wu Yonggang. Production : Lianhua. Un idéal grandiose (Zhuangzhi lingyu) de Wu Yonggang. Production : Xinhua. 1937 Les larmes d’une mère (Cimu qu) de Zhu Shilin et Luo Mingyou. Production : Lianhua. 1938 Le bandit de la mer jaune (Huanghai dadao) de Wu Yonggang. Production : Xinhua. Le fard et les larmes (Yanzhi lei) de Wu Yonggang.Production : Xinhua. La haine (Lihen tian) de Wu Yonggang. Production : Huaxin. Le jour se lève (Richu) de Shen Xiling. Production : Huaxin. 1939 L’impératrice Wu Zetian (Wu Zetian) de Fang Peilin. Production : Xinhua. Une nuit neigeuse Linchong extermine ses ennemis (Linchong xueye jian chou ji) de Wu Yonggang. Production : Huaxin. 1940 Yue Fei se dévoue fidèlement à sa patrie (Yue Fei zhong baoguo) de Wu Yonggang. Production : Xinhua. 1943 La pêcheuse (Yujia nu) de Bu Wancang. Production : Zhonghua. 1947 Ce n’était qu’un rêve (Tiantang chunmeng) de Tang Xiaodan. Studio central n°2. Journal du retour à la maison (Huanxiang ri ji) de Yuan Jun. Studio central n°1. Prélude au printemps (Ying chun qu) de Wu Yonggang. Production : Daye. Mère et fils (Mu yu zi) de Li Pingqian. Production : Wenhua. Vive ma femme (Taitai wansui) de Sang Hu. Production : Wenhua. 1956 Qiuweng rencontre une fée (Qiuweng yu xian ji) de Wu Yonggang. Studios de Shanghai. 1957 La ville sans nuit (Bu ye cheng) de Tang Xiaodan. Studios Jiangnan. 1965 Soeurs de scène (Wutai jiemei) de Xie Jin. Studios Tianma.

LI Junpan, le proviseur

Filmographie sélective

1930 Histoires curieuses du pays de l’Ouest (Xiguo qitan) de Hong Ji, d’après un scénario de Li Junpan. Production : Jinlong. 1933 La nuit de la ville (Chengshi zhi ye) de Fei Mu, avec Ruan Lingyu. Production : Lianhua. 1934 La reine du sport (Tiyu huanghou) de Sun Yu. Production : Lianhua. La Divine (Shen nu) de Wu Yonggang. Production : Lianhua. 1935 Petits anges (Xiao tianshi) de Wu Yonggang. Production : Lianhua. 1937 Le chant de minuit (Yeban gesheng) de Maxu Weibang. Production : Xinhua.

. 16 Lianhua Yingye Gongsi (Compagnie Cinématographique Lianhua) aka United Photoplay Service (UPS), la production

a compagnie Lianhua est fondée à Hong-Kong puis à Shanghai en 1929 par Luo Mingyou, un jeune homme d’affaires qui possède un réseau de salles de cinéma Lprincipalement installé en Chine du Nord, et Li Mingwei. Luo Mingyou avait déjà fondé, en 1927, un réseau d’exploitation, la compagnie Huabei, qui possèdait, en 1929, des salles à Tianjin (les salles Pingan, Guangming, Huangguan, Hebei, Hudie), à Pékin (les salles Pingan, Zhenguang, Zhongying…), à Shanghai (Pingan…), à Hong-Kong (Mingda, Zhonghua…) mais aussi à Jinan, Qingdao ou Guanzhou. Alors que les deux principales compagnies shanghaiennes, la Mingxing et la Tianyi, ont d’abord produit des films avant de fonder leur réseau d’exploitation, la Lianhua fait le contraire. La compagnie de Luo Mingyou et Li Mingwei possède ainsi, dès ses premiers films, un solide réseau de salles qui lui permet d’exploiter ses films.

En créant la Lianhua, Luo Mingyou et Li Mingwei veulent revitaliser le cinéma chinois en abandonnant la production de films de pur divertissement (films d’arts martiaux, qui dominent alors le marché) au profit de films plus « artistiques ». Ils veulent, par des fusions de compagnies déjà existantes, former un monopole sur la production du cinéma chinois. Pour atteindre cet objectif démesuré, ils fusionnent plusieurs compagnies déjà existantes et qui ont déjà une taille assez importante : la (qui devient le Studio 1 de la Lianhua), la Huabei, la Dazhonghua Baihe (où a déjà travaillé Wu Yonggang et où travaille encore Ruan Lingyu au moment du rachat de la compagnie et qui devient le Studio 2 de la Lianhua) et la Shanghai Yingxi. Ces compagnies gardent leur indépendance mais sont annexées par la Lianhua qui préserve les emplois de tous les personnels. En 1930, la Lianhua ouvre des bureaux et des studios à Pékin et dans le Sichuan, crée une école pour les acteurs à Pékin et une école pour le chant à Shanghai (où étudiera, entre autres, Wang Renmei) Luo Mingyou et Li Mingwei font aussi appel à des intellectuels progressistes qui donneront aux films une dimension plus artistique. Cette ambition de monopole sur la production cinématographique chinoise répond à plusieurs problèmes qui concernent le cinéma chinois des années vingt. Durant ces années vingt, quarante et une compagnies cinématographiques sont créées, la plupart du temps par des spéculateurs qui veulent s’enrichir. Mais ces compagnies n’ont que des moyens financiers assez faibles et ne produisent souvent que très peu de films avant de fermer. Cet état des compagnies shanghaiennes ne leur permet pas de rivaliser avec les énormes moyens financiers déployés par les compagnies hollywoodiennes qui dominent alors le marché cinématographique chinois. Luo Mingyou et Li Mingwei, en créant la Lianhua, veulent concurrencer ces compagnies hollywoodiennes.

Les trois premiers films de la Lianhua sont réalisés par Sun Yu et interprétés par Ruan Lingyu. Il s’agit de Rêve de printemps dans l’antique capitale (Gudu chun meng, 1929),

. 17 Contrat suicidaire (Zisha hetong, 1929) et Herbes folles et fleurs sauvages (Yecao xianhua, 1930). Le deuxième réalisateur à travailler pour la Lianhua est Bu Wancang qui réalise Amour et devoir (Lianai yu yiwu) et Yi jianmei (Yi jianmei) en 1930, et Les fleurs de pêchers pleurent des larmes de sang (Taohua qi xue ji) en 1931, tous interprètés par Ruan Lingyu. Sun Yu a étudié le cinéma aux Etats-Unis et Bu Wancang a appris la technique de la caméra dans les années vingt avec un caméraman américain. Ils apportent à la compagnie leurs connaissances du cinéma hollywoodien. Les premiers films de la Lianhua répondent à l’objectif de revitaliser le cinéma chinois. Le premier changement qui intervient par rapport aux films d’aventures et de divertissements qui dominent alors la production shanghaienne est l’arrivée de nouveaux thèmes. Dans Rêve de printemps dans l’antique capitale (d’après un scénario de Luo Mingyou), Sun Yu montre la corruption des milieux officiels et la soumission des milieux littéraires. Herbes folles et fleurs sauvages est l’histoire d’une pauvre vendeuse de fleurs qui a une liaison avec un riche musicien. La liaison est malheureusement impossible à cause de la différence de classe. De nombreux autres films de la Lianhua abordent le romantisme en racontant des histoires d’amour tragiques entre de riches jeunes hommes, étudiants ou artistes aux idées progres- sistes, et des jeunes femmes de condition moins élevée, souvent des paysannes ou des ouvrières. C’est le cas dans Les fleurs de pêchers pleurent des larmes de sang (de Bu Wancang, 1931), La rose sauvage (de Sun Yu, 1932) ou Le printemps dans le Sud (de Cai Chusheng, 1932). Ces films sont appréciés des intellectuels progressistes shanghaiens qui se sentent proches des sujets traités et approuvent leurs qualités artistiques.

Entre 1932 et 1934, la Lianhua rencontre de nombreuses difficultés. Les attaques des Japonais dans le nord de la Chine ont détruit de nombreuses salles de la compagnie (le nord était l’un des fiefs de la Lianhua) qui ne peut ainsi plus distribuer ses films correc- tement. À cela s’ajoute la destruction d’un des studios de la compagnie lors du bombar- dement de Shanghai par les Japonais. La compagnie est fortement affectée par ces attaques, comme la plupart des autres compagnies (la production de films à Shanghai chute d’environ de moitié entre 1931 et 1932). La compagnie Lianhua continue de produire des films de fictions dont deux sont produits dans sa filiale de Hong-Kong et un dans sa filiale de Pékin. La Lianhua produit aussi, entre 1932 et 1936, trois documentaires et dix informations filmées parmi lesquels un documentaire, L’histoire de la guerre de résistance de la 16ème armée de route (Shi liu lu jun kang ri zhan shi, 1932, 3 bobines), et des informations sur la mort de Ruan Lingyu en 1935, ainsi que des courts-métrages de dessin animé.

La situation économique de la Chine dévastée par les invasions étrangères et les suites de la crise économique mondiale (depuis 1929) provoquent le manque d’investissement nécessaire pour renflouer la compagnie. La situation ne s’améliore pas en 1935. En mars, le suicide de l’actrice Ruan Lingyu, suite aux calomnies publiées dans la presse, provoque un choc émotionnel et annonce la désaffection du public pour les films de la Lianhua. Ruan Lingyu était la star féminine de la compagnie. Le succès commercial des films reposait beaucoup sur ses épaules.

. 18 De plus, les mauvais choix de Luo Mingyou au début de la transition du muet au parlant commencent à se retourner contre la compagnie. Lorsque le parlant arrive en Chine en 1930, la compagnie Lianhua n’investit pas dans l’achat de matériel sonore et continue de produire des films muets, même si certains d’entre eux sont accompagnés de chansons comme Le chant des pêcheurs qui a un énorme succès public et qui devient le premier film chinois primé à l’étranger (Prix d’honneur au festival international du film de Moscou en 1935). Même après l’invention d’une caméra-son par des Chinois en 1933, la Lianhua continue de produire une grande partie de ses films en muet. En 1935, alors que le cinéma parlant s’impose partout et que le cinéma muet disparaît, la Lianhua produit sept films muets et seulement un parlant alors que la Mingxing, la Tianyi et la Diantong produisent presque 100% de leurs films en parlant.

Jusqu’au bout, Luo Mingyou défend le cinéma muet et sa ténacité paye, artistiquement, puisque ces deux années sont réalisés quelques-uns des plus beaux films muets : La Divine, La route (Dalu de Sun Yu, 1935), Femmes nouvelles (Xinnu xing de Cai Chusheng, 1935)… Mais cette prise de position a aussi des graves conséquences financières. Lorsque le parlant s’impose, la Lianhua s’éffondre. Ces difficultés financières persistent et provoquent des conflits à la tête de la compagnie. Luo Mingyou ne peut plus trouver d’argent, les salaires sont payés en retard et le personnel perd confiance. Luo Mingyou est contraint d’abandonner la direction de la compagnie au profit de Tao Boxun et Wu Bangfan (de la compagnie Dazhonghua Baihe) dont l’une des premières mesures est d’abandonner la production de film muet pour ne produire que des films parlants. La compagnie Lianhua cesse ses activités en 1937, lorsque Shanghai est dévasté par les débuts de la guerre contre les Japonais. GANET © C.

. 19 La re-production de La Divine

“C’est à Turin, en février 1982, que s’est déroulée, à l’initiative courageuse et habile de Marco Müller, la première rétrospective du cinéma chinois, forte d’environ 150 films.” Charles Tesson, avant de privilégier, outre, pour la période des années 30, La Divine, souli- gnait ainsi dans Mémoires de Chine (La Chine à Chaillot © Cinémathèque Française, Programme Novembre / Décembre 2003) le rôle éminent de Marco Müller. Celui-ci nous l’avait bien précisé (OMBRES ELECTRIQUES, Panorama du cinéma chinois 1925-1982 ) : “Les copies de nombreux films existent encore ; de nombreux matériaux imprimés ont échappé à la destruction. Si des initiatives ponctuelles ne tentent pas obstinément de les faire connaître, le mastodonte turinois et la substantielle sélection parisienne n'auront été que d'absurdes velléités.”

Notre initiative ponctuelle a aussi l’ambition de satisfaire sinon surprendre encore plus (les) Nicolas Tavantzis (alias Ryô Saeba / www.hkmania.com) qui rendait ainsi compte(s) : “Ancienneté oblige (près de 70 ans), la qualité de la bande de La Divine est très abîmée, saute assez fréquemment mais on ne chipotera pas. S’il m’avait été donné d’entendre, il y a peu, que je pourrai un jour voir ce film de Ruan Ling-yu, quête du Graal du passionné que je suis, j’aurai sans doute rigolé aux éclats ou mieux fait comme si je n’avais rien entendu. L’initiative de la Cinémathèque Française et du festival La Chine à Chaillot est donc accueillie avec la plus grande joie.”

Nous avons “chipoté”, c’est le moins que l’on puisse dire. Pour votre (encore) plus grande joie à tous, grâce à la collaboration du Zhongguo Dianying Ziliaoguan (China Film Archive) qui l’avait sauvegardé en 1981 (Tirage et développement du deuxième atelier), nous avons pu restaurer ce chef d’œuvre incontournable du cinéma muet chinois. Absurde velléité ?

Près de 70 ans après sa sortie et 20 ans après sa (re)découverte, voici LA DIVINE dans toute sa splendeur !

Retraité en HD (image numérique de haute définition), sa qualité d’image redonne au film tout son réalisme poétique. Une résurrection !

La spatialisation sonore (sept pistes) créée par XU Yi pour son “Opéra Muet” développe de multiples dimensions que le film ne pouvait pas montrer mais suggérer. Par le traitement du son instrumental et la création de nouvelles sonorités qui en résulte, Xu Yi élargit la palette du musicien tout en conservant soigneusement la lisibilité de l'origine acoustique du matériau. Le fait de jouer simultanément entre les instruments réels et les dispositifs de diffusion crée des jeux de conversation entre soi-même, mais aussi entre chaque personnage, où se croisent de multiples espaces : celui du film, l'espace intérieur des acteurs, l'espace imaginaire du public.

ARTE, partenaire unique et fidèle du cinéma (muet), en commanditant cette restauration s’est assuré sa première exploitation en stéréo numérique (2.0). Aussi sans attendre l’évé- nement que sera sans nul doute sa présentation en salle (Studio Cinéma), vous la retrou- verez prochainement en (Home Cinéma) DVD 9 / Dolby Digital Stéréo 2.0, Dolby Digital 5.1 et 7.1 (ZZ Éditions : www.zzproductions.fr)… . 20 XU Yi, la compositrice

XU Yi est née à Nankin en Chine où elle a commencé le violon chinois, erhu, à un très jeune âge. Elle rentre au Conservatoire de Shanghai où elle poursuit l'étude du violon, puis, à l'âge de dix-sept ans, elle intègre la classe de composition. À son arrivée en France en 1988, elle suit le Cursus de Composition et Informatique Musicale de l'IRCAM (1990/1991). Elle rentre au CNSM de Paris où elle étudie avec Gérard Grisey et Ivo Malec et obtient un Premier Prix de composition en 1994. Elle est pensionnaire à la villa Médicis à Rome (1996- 1998). Actuellement, elle est professeur de composition au Conservatoire National de Région de Cergy-Pontoise et professeur invité au Conservatoire de Shanghai. XU Yi a remporté de nombreux prix, dont le Grand Prix du Disque Chinois en 1986 pour son trio Vallée vide. Elle a reçu des commandes de l'Etat français, de Radio France, de plusieurs festivals et ensembles et a composé une trentaine d'œuvres qui ont été radiodif- fusées et jouées dans divers festivals en Chine, au Japon, en Europe, aux Etats-Unis et au Canada. Les formes de la création de XU Yi sont diversifiées : Le Roi des arbres (opéra parlé, drama- turgie de François Cervantès) créé au festival Musica en 1993 ; Gu Yin (pour flûte et percussion) créé au festival Présences en 1996 ; Le plein du Vide (pour 14 instruments et dispositif électronique spatialisé en 8 pistes) créé au festival Musiques en scène en 1997 ; Yi (pour trio à cordes) créé au festival RomaEuropa en 1998 ; Crue d'automne (poème scénique, vidéo de Robert Cahen, texte de Jacques Guimet) créé au festival 38e Rugissants en 1999 ; Tempête sur l'Asie (pour film muet de Poudovkine) créé à l'Auditorium du Louvre en 2001 ; Dialogue d'Amour (pour soprano, chœur d'enfants et 13 instruments) créé à Radio France en 2002. Un disque monographique (MFA-Radio France) distribué par Harmonia Mundi a été édité en 1999.

Un opéra, mais muet, c’est paradoxal. Pour un opéra classique, on a d'abord la musique, la dramaturgie, puis la mis en scène, les chanteurs, les musiciens, le décor, etc... Pour un Opéra Muet, on dispose de tout sauf de la musique, il faut que le compositeur “rentre dedans” pour “faire sortir” les sons, les chants qui sont cachés et/ou suggérés par les images à travers l'his- toire et l'interprétation des acteurs. Pour un compositeur, ce sont des conditions de travail idéales, c'est-à-dire sans mauvaise dramaturgie souvent à l’origine des déconvenues d'un opéra (surtout l'opéra contemporain) ; sans les éternelles disputes entre le compositeur et le réalisateur, reste cette relation, plutôt coopérative, entre le compositeur et le chef. On est confronté à un chef d'œuvre, bien établi, déjà éprouvé par le temps et par l'histoire.

Les musiciens (Pipa, Liuqin, Flûte, Clarinette, Cor, Percussions, Violon, Alto et Violoncelle) ont, non seulement, le rôle d’instrumentistes mais aussi de chanteurs qui s'expriment simul- tanément avec les acteurs du film par la musique. La spatialisation sonore (sept pistes) crée des multiples dimensions que le film ne peut pas montrer mais suggérer.

Je suis toujours émue par cette histoire ; émue par cette pauvre femme dont l'amour pour son enfant est sans borne ; émue par son courage et sa revanche. Elle est vraiment DIVINE.

. 21 La musique

Grame Grame, centre national de création musicale a été créé en 1982, à Lyon, à l'initiative de James Giroudon et Pierre Alain Jaffrennou, grâce au soutien du Ministère de la culture. Implanté en région Rhône-Alpes, Grame développe un ensemble d'activités recouvrant la totalité de la création musicale, de la réalisation à la diffusion des oeuvres en concert, dans le champ de la musique contemporaine. L'attention particulière portée à l'articulation création / diffusion nécessite d'oeuvrer en partenariat avec l'ensemble des acteurs de la vie musicale et culturelle, notamment avec des interprètes solistes ou des formations instrumentales, des centres de création et des structures de diffusion et d'enseignement, aux plans régional, national et international. … http://www.grame.fr/Presentation/index.html

L'Ensemble Orchestral Contemporain

L'Ensemble Orchestral Contemporain créé en 1990, dirigé par Daniel Kawka, est une formation modulable constituée d'une quinzaine de musiciens. Ses réalisations en péren- nisent le projet artistique : projet multiple et ambitieux puisqu'il s'agit de promouvoir l'expression sonore incarnée par l'instrumental pur, la mixité des sources (instrumentales et électroacoustique), la théâtralité, sous toutes ses configurations d'émission, à travers des programmations thématiques qui singularisent chaque manifestation et soulignent la valeur événementielle du concert. Cette "thématique" permet l'exploration transversale du répertoire, confrontant (plutôt que juxtaposant) des oeuvres considérées comme des "classiques" du XXème siècle à des oeuvres récentes ou nouvelles. … http://www.grame.fr/EOC/index.htm Daniel Kawka

Actuel directeur musical de l'Ensemble Orchestral Contemporain, Daniel Kawka mène aujourd'hui une carrière internationale. Ardent interprète de la musique du XXème siècle, il s'est distingué dans de récents enregistrements discographiques consacrés respectivement aux classiques du XXème siècle et à la jeune création. Maîtrisant un vaste répertoire, il dirige régulièrement des formations telles que l'Orchestre National de Lyon, l'Orchestre Symphonique del Valles de Barcelone, Sinfonia Varsovia ou encore l'Orchestre de la Radio polonaise, l'Ensemble Intercontemporain, l'Orchestre Philarmonique de Radio-France, l'Orchestre National de Lille, pour ne citer que les plus récentes collaborations. À la tête de son orchestre, il parcourt les musiques de notre temps, s'adonnant à la création d'ouvrages ambitieux, associant, selon le cas, chorégraphie, mise en scène, ou théâtre. Des compositeurs comme G. Amy, J. Harvey, écrivent actuellement pour lui et sa formation. … http://www.grame.fr/EOC/DKawka/index.html

Depuis 1997, L’Ensemble Orchestral Contemporain poursuit avec le Grame une formi- dable aventure de créations, d’interprétations d’œuvres de compositeurs chinois.

. 22 Les musiciens

Ge Yong (Pipa), née à Qingdao. Diplomée en 2001 du China Conservatory of Music. - The most symbolic Chinese instruments The "pear-shaped" Pipa is a leading Chinese orchestral and accompaniment instrument as well as a distinctive solo instrument. With a Pipa held vertically in the lap, the player plays it using imitation fingers. The use of imitation allows more freedom for the player to perform various techniques on the four strings of the lute. The range of techniques that can be used on a Pipa is the widest among all the Chinese plucked-strings, making it the most expressive instrument in the plucked- string section. Some of these techniques include: fretted pitch-bends, tremolos, various double and triple, and a continuous strumming of the strings with four fingers.

Di Yang (Liuqin / Qin), né à Pékin en 1980. Diplomé en 2003 du Chinese Music College. - A plucked string instrument in pear shape popular in folk since Tang Dynasty Liuqin is a high pitch plucking instrument similar to that of the Pipa, except that it is smaller and uses plastic pick rather than finger nails to play. Crisp and bright, the Liuqin is the highest-pitched member of the plucked strings but its volume is small. Its tone is bright and clear and is extremely beautiful in performing solos. Liuqin can aut right through the heviest sound the orchestra can make. It is also frequently features in cadenzas. Liuqin is capable of producing an exciting and agitating tune when played loudly, and a sweet and touching tune when played softly. et les solistes de L'Ensemble Orchestral Contemporain (EOC) :

Fabrice Philippe (Flûte). Né en 1972, il a effectué ses études musicales aux conser- vatoires de Lyon puis de Genève.

Hervé Cligniez (Clarinette). Né en 1962, il enseigne la clarinette au Conservatoire Massenet de Saint-Etienne et est membre de l'Ensemble Carpe Diem et d'Acte II.

Didier Muhleisen (Cor). Né en 1963, il est enseignant au Conservatoire Massenet de Saint-Etienne.

Claudio Bettinelli et Gérard Lecointe (Percussions). Gérard Lecointre, membre fondateur des Percussions et Claviers de Lyon, enseigne la percussion à l’Ecole de Musique de Rive de Gier.

Jérémie Siot (Violon). Prix du CNSMD de Lyon, membre fondateur du Quatuor Ayin, ses expériences le conduisent à intégrer le cursus d’électroacoustique SONUS du CNSMD de Lyon.

Brice Duval (Alto). Diplômé National d'Etudes Supérieures de Musique 1999, il fait parti de l'orchestre de Besançon depuis 1995.

Valérie Dulac (Violoncelle). Née en 1973, elle est diplômée du Conservatoire Supérieur National de Lyon en 1994. Elle est appelée à jouer avec l’Orchestre National de Lyon et de l’Opéra National de Lyon ainsi que le l’Orchestre Philarmonique de Radio France.

. 23 Générique de la restauration ------

La restauration de ce film muet de 1934 a été rendue possible par l’ayant droits

CHINA FILM ARCHIVE qui l’avait sauvegardé en 1981 (développement et tirage du deuxième atelier)

La restauration numérique a été réalisée par

(Toby Ridgway et Kenji Chansin)

sous la direction artistique de Jacques Poitrat

(Unité de Programmes Cinéma)

france

et

Jean Michel Ausseil (producteur délégué)

assistés de Christophe Falin

Musique originale

Xu Yi

dirigée par Daniel Kawka

------• 24 Administration de Production Marie-Pierre Mourne

interprétée par assistée de Valérie Louis Ge Yong (pipa) Di Yang (liuqin) Une production et

Fabrice Philippe (flûte) Hervé Cligniez (clarinette) Didier Muhleisen (cor) Claudio Bettinelli & Gérard Lecointe (percussions) Jérémie Siot (violon) Brice Duval (producteur associé) (alto) Valérie Dulac avec la (violoncelle) participation solistes de de

et enregistrée le concours de (14-16 avril 2004) Ambassade de France à Pékin au CNSMD (Lyon) Remerciements à

Spacialisation sonore Isabelle Glachant, Marc Piton, Liu Jié, Alberto del Fabro, Chen Jingliang, Chen Mei, Alain Lombard, Pierre Triapkine, Olivier Bernard, Marc-Olivier Dupin, Ingénieur du Son Pierre et Michelle Daclin, Christophe Lebreton James Giroudon, Pierre Jaffrennou, Patrick Giraudo, Hélène Juillet, assisté de Pierre-Yves Mas, Nicolas Bois, Philippe Bayle Denis Auboyer, Angelo Cosimano, Bertrand Chalon, Valérie Brunet, Yann Houbre, Justine Goussin, Gravure musicale Jean-Claude Jean, Jordane Maurs, Jean-Baptiste Devillers André de Margerie, Annamaria Lodato, Michel Reilhac, Karen Byot, Catherine Kenler,

Postproduction &

(Jean-Rémy Morançais et Corinne Monik) © China Film Archive / ZZ Productions, 2004

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