WU Yonggang (1934) N & B - 1H22 - Stéréo Numérique
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ARTE France 8, rue Marceau 92130 Issy-les-Moulineaux Contact presse : 01 55 00 70 47 / 73 43 Agnès Buiche / Laure Coenca [email protected] / [email protected] Contact cinéma : Jacques Poitrat [email protected] dossier de presse en ligne sur www.artepro.com plus d’infos sur www.arte-tv.com La Divine (Shennü), avec RUAN Lingyu Un film muet de WU Yonggang N & B - 1h22 - Stéréo numérique(1934) Musique originale : XU Yi (2004) jeudi 27 mai 2004 à 0.30 Présentation en avant-première mardi 27 avril 2004 à 20h00 à la Cinémathèque française - Palais de Chaillot pantone : 1505 0 quadri : M69 J10 La Divine (La Déesse) Shennü (The Goddess aka Street-Walker) Scénario et réalisation ..........................Wu Yonggang Prise de vues ......................................Hong Weilie Décors..................................................Wu Yonggang Direction de production ........................Li Minwei Producteur ..........................................Luo Mingyou Production............................................Lianhua Yingye Gongsi (Studio n° 1) Interprétation : Ruan Lingyu ........................................la Divine Zhang Zhizhi .......................................Laoda, le souteneur Li Keng ................................................l’enfant Li Junpan ............................................le proviseur Sortie en salle : 7 décembre 1934, Shanghai’s Lyric Theatre. 1934 – 35 mm. – N. & B. – 9 bobines – 77 min. env. (24 i./s.) – Muet – Int./t chinois. Film sauvegardé en 1981, développement et tirage du deuxième atelier du Zhongguo Dianying Ziliaoguan (China Film Archive). Nouvelle restauration inédite (2004) : ZZ Productions (Paris), avec la participation d’ARTE France et le concours de Zhongguo Dianying Ziliaoguan (Pékin). Spatialisation sonore (7.1) originale : XU Yi, interprétée par 10 instrumentistes : pipa, liuqin (2 instruments traditionnels chinois) & flûte, clarinette, cor, percussions (2), violon, alto, violon- celle (Solistes de l’EOC-Ensemble Orchestral Contemporain de Lyon) ; sous la direction de Daniel Kawka. Producteur Associé : GRAME - Centre National de Création Musicale (Lyon). 1934/2004 – TVHD – 1/1.33 – N & B – 82 min. (24 i./s.) – V. O. Int./t chinois – Stéréo . 1 Synopsis héroïne est une jeune femme pauvre qui se prostitue afin de pouvoir élever L'son enfant. Tombée entre les mains d'un gredin qui l'exploite, elle tente en vain de lui échapper. L'enfant grandit et entre à l'école. Mais ayant appris son "origine", les parents des élèves font pression pour qu'il soit renvoyé. Malgré la sympathie du directeur pour la situation de la jeune femme, les "patrons" de l'école donnent raison aux parents. Elle décide alors d'emmener son enfant dans une autre ville où il continuera ses études. Mais c'est seulement alors qu'elle s'aperçoit que le souteneur a volé ses économies et les a perdues au jeu. Prise de colère, elle le tue. Arrêtée pour meurtre, elle est condamnée à 12 ans de prison. C’est le premier film de Wu Yonggang, et le plus célèbre. C’est aussi un des grands rôles de Ruan Lingyu, un de ceux où elle est la plus expressive et touchante. Sa seule présence est bouleversante et la prise de vues, sobre et lente, met admirablement en valeur l’élégante beauté de cette star du muet qui fut l’idole des jeunes intellectuels avant de se suicider [le 8 mars 1935, jour de la fête des femmes] à l’âge de vingt-cinq ans, entrant ainsi dans la légende. 2 Sommaire À propos de La Divine ..............................p. 4 La Divine et la critique.............................p. 5 La Divine par WU Yonggang.....................p. 6 WU Yonggang, le réalisateur ....................p. 8 WU Yonggang, filmographie .....................p. 10 RUAN Lingyu, l’interprète principale .......p. 12 RUAN Lingyu, filmographie......................p. 14 ZHANG Zhizhi, filmographie ....................p. 16 Lianhua Yingye Gongsi.............................p.17 (Compagnie Cinématographique Lianhua) La re-production de La Divine ..................p. 20 XU Yi, la compositrice..............................p. 21 Grame, l’EOC, Daniel Kawka ....................p. 22 Les musiciens ...........................................p. 23 Le générique de la restauration ................p. 24 Recherches, documentation, traductions et rédaction : Christophe FALIN . 3 À propos de La Divine La Divine est l’histoire d’une mère-prostituée qui tente de donner une éducation à son fils et qui rencontre sur son chemin un souteneur qui l’exploite et un insti- tuteur qui essaie de l’aider. Sortie en salle le 7 décembre 1934 dans le Lyric’s Theatre de Shanghai, La Divine est le premier film de Wu Yonggang, qui en est aussi le scénariste et le décorateur, et l’un des derniers films de Ruan Lingyu, la grande star féminine du cinéma shanghaien des années trente qui se suicide quelques mois après la sortie du film, le 7 mars 1935, le jour de la fête des femmes. La Divine est réalisé pendant la dernière période de la transition du cinéma muet au cinéma parlant, alors que le cinéma shanghaien est traversé par deux mouvements culturels opposés, le mouvement des films de « gauche » soutenu par les communistes, et le mouvement « Vie nouvelle », dirigé par le Guomingdang. Pendant la réalisation du film, en octobre et novembre 1934, le tournage est régulièrement visité par des membres de l’organisation de ce mouvement « Vie nouvelle ». Ces visites ont sans doute empêché Wu Yonggang de montrer le vrai visage de la prostitution à Shanghai, c’est en tout cas ce que l’on peut comprendre lorsque Wu Yonggang écrit, dans une lettre publiée peu après la sortie du film : « Au début de l’écriture de La Divine, je voulais beaucoup décrire la vie réelle des prostituées, mais l’environnement ne pouvait pas me permettre de le faire ». Dénoncer la prostitution était l’intention initiale de Wu Yonggang. Il explique, dans son aubiographie, que c’est en voyant des prostituées sur le trottoir qu’il eut l’idée de faire ce film. Mais, compte tenu de la censure, et peut être inspiré par Blonde vénus de Sternberg (1932), il modifia ses intentions pour se concentrer sur les liens très forts qui unissent La Divine et son enfant. Cet amour d’une mère pour son enfant est merveilleusement interprété par Ruan Lingyu et son jeu naturel qui faisait dire à Wu Yonggang qu’elle était une « pellicule très sensible ». Accusé par certains critiques de « gauche » de ne pas aller assez loin dans la critique de la société, La Divine est en revanche bien accueilli par d’autres critiques qui mettent en avant la « maturité artistique » de Wu Yonggang. Celui-ci répond à ses détracteurs en expliquant ses intentions et en admettant que la fin du film n’est pas réussie. Il modifiera d’ailleurs cette fin dans le remake de La Divine, Le fard et les larmes, qu’il réalise en 1938. Film majeur de ce qui est considéré comme le premier âge d’or du cinéma chinois, un des derniers films muets shanghaiens, La Divine est aujourd’hui l’un des très rares films shanghaiens de cette époque à être restauré en Europe et être ainsi reconnu comme un film appartenant au patrimoine du cinéma mondial. 4 La Divine et la critique CHEN BAO, Meiri Dianying (L’AURORE, Le Quotidien du Cinéma), décembre 1934. « En raison de l’environnement général depuis un an, les films qui dénoncent l’oppression des femmes sont devenus le courant principal du cinéma chinois et, dans ce courant principal, La Divine est un bon film. Aujourd’hui, la plupart des films chinois sont encore des œuvres d’intellectuels progres- sistes au style et au contenu identiques. À supposer que l’on puisse faire une sélection parmi les œuvres de 1934, alors La vie [Rensheng de Fei Mu], Femme [Nuren de Shi Dongshan] et ce film La Divine peuvent être considérées comme les plus belles. La Divine exprime l’esprit progressiste des petits possédants, le sens de la justice des intel- lectuels, et en même temps exprime aussi leur timidité… « C’est le problème de toute la société ». Oui, nous sommes tout à fait d’accord avec les paroles de l’instituteur, mais un problème de toute la société demande une solution de toute la société. Cependant, l’auteur ne propose qu’une fin timide… Nous n’avons pas du tout besoin que l’auteur crée un espoir artificiel, nous savons aussi que dans l’ombre de la roue de l’histoire il y a vraiment de pauvres personnes qui vivent comme cela. Cette petite histoire montre du progrès, de l’avenir, mais il pourrait aller plus loin en montrant qu’il y a vraiment des gens courageux pour détruire le système qui force ces femmes à se prostituer et ces enfants à ne pas pouvoir étudier. Mais dans La Divine, il n’y a rien de tout cela. J’ai déjà dit plus haut que La Divine est l’œuvre d’un intellectuel progressiste. Son style est unique. » CHEN Wu « …Ici, je ne veux pas faire d’éloge extravagante. Pour l’avenir du cinéma chinois, nous devons recommander ce film au public. Cela ne veut pas du tout dire que La Divine repré- sente le cinéma chinois d’aujourd’hui. Mais, dans le monde troublé du cinéma, La Divine est capable de se servir d’un sentiment de justice énergique et courageux pour révéler le côté sombre de la société. Le film n’essaie pas de dissimuler la société morbide mais l’exhume par le sujet réaliste et avec une technique parfaite pour l’exprimer. On ne peut pas dire que La Divine n’est pas une fleur pure sortie d’un bourbier malpropre. Certains cinéastes « révolutionnaires » devraient avoir honte d’eux. Les sujets réalistes des films ne sont pas tirés de slogans ou d’intertitres éloquents. Les échecs du passé ne l’ont- ils pas déjà prouvé ? Une partie des cinéastes aux idées claires sont capables de ne pas recevoir l’influence de ces conceptions superficielles, et il faut les en féliciter. Que le premier film de Wu Yonggang en tant que réalisateur soit une telle réussite est un succès insolite pour le cinéma chinois.