1895. Mille Huit Cent Quatre-Vingt-Quinze, 60 | 2010 [En Ligne], Mis En Ligne Le 01 Mars 2013, Consulté Le 19 Mars 2021
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1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze Revue de l'association française de recherche sur l'histoire du cinéma 60 | 2010 Varia Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/1895/3848 DOI : 10.4000/1895.3848 ISBN : 978-2-8218-0982-6 ISSN : 1960-6176 Éditeur Association française de recherche sur l’histoire du cinéma (AFRHC) Édition imprimée Date de publication : 1 mars 2010 ISBN : 978-2-913758-61-2 ISSN : 0769-0959 Référence électronique 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 60 | 2010 [En ligne], mis en ligne le 01 mars 2013, consulté le 19 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/1895/3848 ; DOI : https://doi.org/ 10.4000/1895.3848 Ce document a été généré automatiquement le 19 mars 2021. © AFRHC 1 Le volume associe réflexion théorique et méthodologique et la publication d'études originales découvrant des pans méconnus de l'histoire du cinéma. La partie « Point de vue » est consacrée à l'ouvrage d'Antoine de Baecque paru chez Gallimard. L'auteur répond aux questions de plusieurs rédacteurs de la revue à propos de sa proposition de repérer des « formes cinématographiques historiques » dans les films ouvrant à une compréhension des phénomènes majeurs du 20e siècle (génocide, effondrement des régimes socialistes, etc.). Dans la partie dévolue aux « Etudes », une analyse précise, philologique, d'une Passion de Jésus-Christ produite par Pathé en 1902-1905 découverte par Alain Boillat et Valentine Robert à la Cinémathèque suisse. Mélanie Trugeon, à partir d'archives conservées aux Archives nationales décrit l'activité du metteur en scène et cinéaste bulgare Slatan Dudow, proche de Bertold Brecht, réfugié en France, à l'époque du nazisme. La troisième étude éclaire de manière tout à fait nouvelle l'activité de militant culturel d'André Bazin et de Chris Marker au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, à travers Travail et Culture et Peuple et Culture. La partie « Archives » jette un éclairage inédit, grâce aux recherches de Jean-Paul Morel, sur l'intérêt qu'un physiologiste français, le Dr Emile Toulouse, a porté au cinéma (entre 1912 et 1928). Enfin, comme de coutume (et seule dans ce cas dans le paysage éditorial français), une importante partie de la revue est dévolue aux « Comptes rendus » : critiques d'ouvrages, de revues, de dvd concernant l'histoire du cinéma, ainsi qu'à des comptes rendus de manifestations savantes et patrimoniales en France, Italie, Russie, etc. 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 60 | 2010 2 SOMMAIRE Point de vue Dialogue avec Antoine de Baecque sur l’Histoire-caméra François Albera, François Amy de la Bretèque, Laurent Le Forestier et Michèle Lagny Études Vie et Passion de Jésus Christ (Pathé, 1902-1905) : hétérogénéité des « tableaux », déclinaison des motifs Alain Boillat et Valentine Robert Un cinéaste antifasciste à Paris : Slatan Dudow (1934-1939) Mélanie Trugeon Slatan Dudow, Bulles de savon (1934) et la Suisse, ou Le mouvement des copies Roland Cosandey Le détonateur de la culture cinématographique allemande d’après-guerre : les rencontres cinématographiques franco-allemandes (1946-1953) Thomas Tode Archives Le Docteur Toulouse ou le Cinéma vu par un psycho-physiologiste (1912-1928) Jean-Paul Morel Actualité Chroniques Cannes Classics 2009 Jean Antoine Gili « Il cinema ritrovato », XXIIIe édition, Bologne 2009 Jean Antoine Gili et Pierre-Emmanuel Jaques 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 60 | 2010 3 Actualité Comptes rendus La tectonique des plaques / Laurent Mannoni, Donata Pesenti Campagnoni, Lanterne magique et film peint. 40 ans de cinéma / Dominique Willoughby, Le Cinéma graphique. Une histoire des dessins animés : des jouets optiques au cinéma numérique Préface d’Alberto Barbera et Serge Toubiana, avant-propos de Francis Ford Coppola, Paris, La Martinière / La Cinémathèque française, 2009, 334 p. / Paris, Textuel, 2009, 286 p. François Albera Natacha Aubert, Un cinéma d’après l’antique. Du culte de l’Antiquité au nationalisme italien / Hervé Dumont, L’Antiquité au cinéma. Vérités, légendes et manipulations Paris, L’Harmattan, 2009, préface de Michèle Lagny, 334 p. / Préface de Jean Tulard, Paris-Lausanne, Nouveau monde-Cinémathèque suisse, 2009, 648 p. François Albera « À la recherche de l’angle nouveau ». S. M. Eisenstein, Glass House Dijon, Kargo / Les Presses du Réel, 2009, 101 p. Benoît Turquety Lars Karl, « O gerojax i ljudjax… » Sovetskoe kino o vojne: vzgljad iz GDR Moscou, Pamjatniki istoricheskoj mysli, 2008, 248 p. Valérie Pozner François Bovier, H. D. et le groupe Pool / Benoît Turquety, Danièle Huillet et Jean- Marie Straub « objectivistes » en cinéma Lausanne, L’Âge d’homme, 2009, 526 p. / Lausanne, L’Âge d’homme, 2009, 584 p. Erik Bullot L’approche « gender » au prisme de l’historiographie du cinéma. Noël Burch et Geneviève Sellier, Le Cinéma au prisme des rapports de sexe Paris, Vrin, 2009, 128 p. Laurent Le Forestier Laurent Garreau, Archives secrètes du cinéma français (1945-1975) Préface de Jacques Rigaud. Paris, Presses Universitaires de France, 2009 (Collection « Perspectives critiques »), 347 p. Rémy Pithon « Du Décor ». Mike Davis, Dead Cities Paris, Les Prairies ordinaires, 2009, 139 p. François Albera Frédérique Berthet, Paris, Texas. De Warhol à Wenders, une vie de cinéma, Souvenirs de Pascale Dauman Paris, Ramsay « Cinéma », 2008, 222 p. Michèle Lagny Idéaliste dans un monde sans foi ni loi. Isabelle Marinone, André Sauvage, un cinéaste oublié, De la traversée du Grépon à la Croisière jaune Préface de Nicole Brenez, Paris, l’Harmattan, 254 p. Valérie Vignaux Actualité Notes de lecture Notes de lecture François Albera, Jean Antoine Gili et Valérie Pozner 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 60 | 2010 4 Point de vue 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 60 | 2010 5 Dialogue avec Antoine de Baecque sur l’Histoire-caméra1 Dialogue with Antoine de Baecque about “the History-camera” François Albera, François Amy de la Bretèque, Laurent Le Forestier et Michèle Lagny NOTE DE L’ÉDITEUR Les questions et réflexions des rédacteurs de 1895 ont été soumis par écrit « en bloc » à Antoine de Baecque qui a découpé le texte à son gré pour y faire intervenir ses réponses. 1895 : En disant « je » dès l’introduction et en contant une expérience personnelle, subjective et somme toute aléatoire (le visionnement successif de trois films de natures assez différentes de 1952, 1959 et 1956 – dans cet ordre : Europa 51, Hiroshima mon amour, Nuit et Brouillard) pour marquer l’apparition de la notion-clé de l’ouvrage, celle de « forme cinématographique de l’histoire » (FCH), l’Histoire-caméra affiche d’emblée sa volonté de s’inscrire dans un type d’écriture historique non conventionnel voire novateur. On peut parler d’ego-histoire, de micro-histoire ou de cette expérience de l’histoire qu’esquissait dans son dernier livre inachevé Siegfried Kracauer (History. The Last Things Before The Last – intitulé en français l’Histoire des [sic] avant-dernières choses ), jouant de la fragmentation, de la subjectivité, d’une sorte de passivité réceptive devant des détails (Benjamin avait rapproché Kracauer du « chiffonnier »). Il se trouve justement que parmi ces tendances récentes, postérieures au « linguistic turn » et tentées par un « iconic turn », on se réfère volontiers au cinéma, trouvant dans ses figures et ses procédés narratifs (cadrage, gros-plan, flash-back, montage, etc.) des instruments propres à un renouvellement de l’écriture de l’histoire via des « jeux d’échelles » (voir le « modèle » Blow Up chez Jacques Revel). C’est cette position d’énonciation qui nous a motivés pour proposer d’en débattre, à tout le moins de répondre à certaines de nos interrogations. Antoine de Baecque : Revendiquons d’emblée l’affirmation d’une subjectivité : un « je » écrit, choisit, commente, analyse. L’Histoire-caméra est le récit d’une expérience personnelle du cinéma, et les FCH se veulent un moyen de connaissance, donc une objectivation, née précisément de cette expérience personnelle. Exercice délicat que 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 60 | 2010 6 cette « écriture intime de la recherche », puisque le « je » qui s’impose n’appartient guère à l’idiome universitaire ni au compte rendu d’un travail de recherche, pas davantage au récit de l’historien, même si les tentatives d’ego-histoire, depuis une vingtaine d’années, ont su démontrer que le chercheur pouvait aussi se prendre pour objet d’étude et s’autoriser à devenir un sujet d’écriture : raconter les protocoles de ses recherches et les effets induits sur ses travaux, son écriture, son itinéraire intellectuel. En revanche, le « je » est pleinement légitime – même hautement recommandé – quand il s’agit de réaliser un film. La critique moderne de cinéma, depuis les années 1950, a comme exigé que le cinéaste s’exprime à la première personne – ce fut le critère fondateur de ce que François Truffaut a nommé la « politique des auteurs », lui qui considérait qu’un film se devait d’être « aussi personnel qu’une empreinte digitale ». Siegfried Kracauer, lui aussi critique de cinéma ne l’oublions pas, a écrit quelques années plus tard, en 1961, un court prélude à son ultime ouvrage, History. The Last Things Before the Last, qui m’a semblé un encouragement à la fois historiographique et cinématographique à prendre la plume du « je » : « Les historiens de l’Antiquité faisaient habituellement précéder leurs livres d’une courte autobiographie – comme pour informer d’emblée le lecteur de la place où ils se situaient dans le temps et dans la société, tel un point d’Archimède d’où ils se préparaient à parcourir ensuite le passé. » À l’exemple d’un « auteur » truffaldien, ou comme un « point d’Archimède » selon Kracauer, je voulais, dans l’Histoire-caméra, me faire aussi l’historien de moi-même : faire récit de mon histoire et en dévoiler les archives, les fragments documentaires. L’élaboration de l’outil historiographique et cinématographique qu’est la FCH devait, selon ce projet, s’ancrer dans cette expérience personnelle de l’histoire et du spectateur de cinéma.