Auteurs : Jules RAZAFIARIJAONA, Coordinateur de l’étude Socio-économique. Expert Socio- économiste, Enseignant à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Université d’Antananarivo.

I- GENERALITES ET RECOMMANDATIONS SUR LA VALORISATION DE LA BIODIVERSITE

La question de valorisation de la biodiversité s’analyse comme étant d’étudier les liens de causalité entre les principes de conservation et les impératifs de développement.

La promotion d’un développement écorégional appelé à être durable interpelle l’institution d’une gestion rationnelle des écosystèmes qui constituent l’ensemble des réserves de ressources naturelles en général et de la biodiversité en particulier.

Ces liens de causalité sus-évoqués se traduisent par des phénomènes qui se conditionnent de façon réciproque : d’une part l’état de pauvreté et le non-développement, par des effets multiplicateurs, engendrent la destruction des écosystèmes naturels et de la biodiversité, et d’autre part le défaut de protection, de conservation et de gestion de l’environnement, par effet d’entraînement, aboutissent à la non-viabilité et à la non-durabilité des efforts de développement.

La pression démographique, l’exiguïté des surfaces productives et fertiles, la faiblesse des revenus, le manque de techniques appropriées et le défaut de structuration du monde rural dans cette écorégion du corridor forestier de -Marolambo contribuent essentiellement au processus de dégradation de l’environnement et expliquant l’état d’insécurité alimentaire d’une grande frange de la population.

Etant donné que l’écorégion du corridor Fandriana-Marolambo relève du monde rural, la croissance et le développement de ces régions qui passent par des projets de valorisation économiques de leurs biodiversités et de leurs écosystèmes naturels, se doivent de résulter d’une structuration professionnelle des filières économiques et d’un aménagement des systèmes productifs.

A cet effet, des mesures d’accompagnement sont nécessaires dans une optique d’optimisation des plans d’aménagement des filières qui font l’objet des études effectuées lors de cette seconde phase intitulée “Valorisation de la biodiversité”. Ces mesures d’accompagnement se résument principalement par les éléments caractéristiques suivants:

1 - l’accès à la terre et la sécurisation foncière;

- l’accès au crédit et aux intrants ainsi que le désenclavement de plusieurs localités;

- l’intensification agricole et la diversification des activités agricoles productives;

- la structuration socioprofessionnelle des activités rurales en métiers agricoles;

- l’adaptation constante et circonstanciée des réglementations tant sur le plan préventif que répressif.

Par conséquent, les recommandations spécifiques qui constituent les priorités dans le cadre de la valorisation de la biodiversité de l’écorégion du corridor et ce à partir de l’analyse des différents paramètres liés spécifiquement et respectivement aux filières étudiées (Canne à sucre, écrevisse et faunes aquatiques d’eau douce, orchidées, plantes médicinales et pharmacopées locales, écotourisme ) sont:

- la rationalisation de la filière canne à sucre de l’amont à l’aval c’est à dire la mise en place d’une filière à vocation agro-industrielle de redistillation d’alcool et de traitement des autres produits dérivés de la canne à sucre par des entreprises privées;

- l’encadrement technique des populations en matière de la biologie des écrevisses et des crevettes d’eau douce et la vulgarisation des méthodes d’astaciculture à des fins d’activités génératrices de revenus des populations locales;

- l’établissement de serres des espèces d’orchidées inventoriées ainsi qu’un répertoire d’indexation en vue d’une collection botanique destinée à des fins d’intérêts biologique et touristique par le futur parc;

- l’établissement de répertoires d’indexation des intérêts thérapeutiques des plantes médicinales inventoriées et ce à des fins pharmacologiques de la pharmacopée locale ou régionale par une exploitation en régie ou en partenariat avec des institutions de recherche;

- l’édification de musée archéologique et historique des ZAFIMANIRY, l’établissement d’un circuit écotouristique alliant les cultures locales, les sites de découverte, les sites biologiques et les sites historiques de l’écorégion d’une part, et la constitution d’un réseau formel d’opérateurs touristiques en vue de rationaliser leur implantation dans une zone d’implantation écotouristique (ZIE) d’autre part.

Cependant, la valorisation de ces filières nécessite l’élaboration de plans d’aménagement spécifiques dont les grandes lignes d’orientations reposent sur des cadres logiques formés d’objectifs stratégiques, de plans d’actions, de programmes d’activités de mise en œuvre et d’indicateurs de résultats:

2 - la mise en place de micro et/ou petits projets d’intensification agricole, la diversification de cultures à valeur ajoutée et d’intérêts agro-écologiques régionaux, d’agrobiologique et d’agroforesterie, et ce en synergie à la filière canne à sucre et autres cultures de rapport afin de réduire les actions anthropiques dévastatrices et de rationaliser l’occupation et la gestion de l’espace;

- l’implication des populations locales et riveraines à travers leurs associations ou leurs collectivités d’appartenance au processus d’investissement et de projet de développement intéressant leurs localités afin d’éviter leur marginalisation à des zones inappropriées à leurs activités productives;

- la mise en cohérence et en coordination des divers programmes à vocation de développement rural dont notamment le PADR à travers les GTDR et le PAE, incluant l’écorégion du corridor forestier de Fandriana-Marolambo afin de créer une synergie entre les filières et les actions économiques à des fins de localisation du développement et de conservation de la biodiversité.

II- INTRODUCTION GENERALE

Madagascar, de par sa riche diversité biologique confortée d’une grande endémicité de ses faunes et flores, est catégorisé dans les zones à la fois de mégadiversité et d’une priorité certaine quant à la conservation de ses écosystèmes naturels.

Le corridor forestier de Fandriana-Marolambo qui se situe entre ceux d’Andasibe Mantadia dans le nord-est d’Antananarivo et de Ranomafana Ifanadiana dans le sud-est de Fianarantsoa et d’une représentativité biologique caractéristique.

En effet, le corridor forestier de Fandriana-Marolambo se spécifie de sa géographie des régions du littoral est d’une part et des hauts plateaux d’autre part.

L’existence de forêts tropicales caractérisant le corridor est témoignée par un taux d’endémisme élevé en faunes et flores sauvages, et la rapide anthropisation à grande échelle de celles là justifient la priorisation de conservation de la biodiversité dans cette vaste écorégion.

Par conséquent, il s’agit de trouver des procédés liant les principes de conservation avec des méthodes d’exploitation des ressources naturelles qui se doivent de permettre un développement écorégional durable.

3 En d’autres termes, la conservation des écosystèmes naturels nécessite une considération des activités de valorisation économique qui s’opèrent autour et au sein du corridor forestier afin de préserver sa mégadiversité et d’amener l’amélioration des conditions de vie des populations locales riveraines.

L’objet principal de l’étude des filières préconisées consiste à cette valorisation de la biodiversité au moyen du plan d’aménagement. Les systèmes d’exploitation et de gestion des ressources naturelles inventoriées et identifiées à être converties en projets de développement.

L’étude des filières en question se doit de rechercher les mécanismes rationnels mettant en rapport et en intégration la conservation et la valorisation pour garantir un développement durable et écorégional. Ce qui suppose en effet de procéder à la connaissance et à l’analyse des relations entre les populations locales riveraines du corridor avec les écosystèmes tant naturels que cultivés qui le composent.

A cet effet, les termes de valorisation de la biodiversité faisant l’objet de cette étude de filières sont synonymes de promotion d’un développement agro-écologique régional lié au concept de conservation des écosystèmes naturels spécifiques du corridor.

III- METHODOLOGIE D’APPROCHE MISE EN OEUVRE

La méthodologie qui a été mise en œuvre au cours de l’accomplissement de cette étude des filières pour la valorisation de la biodiversité, consiste à procéder par une analyse systémique que nécessite une analyse de filières.

Etant donné que les diverses filières, objets de l’étude, se trouvent circonscrites dans un état général d’exploitation artisanale, la valorisation préconisée consiste à procéder par l’analyse des dynamiques entre les actions anthropiques entreprises par les populations locales et les écosystèmes naturels.

Cette analyse des dynamiques qui porte sur les opérations de production se base sur une analyse systémique pour chacune des filières afin de diagnostiquer les rapports et interactions entre les systèmes actuels de production, de transferts et de consommation, et de déboucher à des plans d’aménagement que requiert la valorisation tenant compte de la conservation de la biodiversité. L’approche méthodologique pour ce faire est l’approche socio-économique selon le genre c’est à dire celle de savoir les diverses parties prenantes ou les divers acteurs intervenant dans une filière donnée.

4 Une telle approche permet en effet de connaître les aspects paramétriques liés à la filière, et d’en instruire les coûts et avantages comparatifs y afférents.

A l’issue de cette analyse, il est déduit le plan d’aménagement proprement dit pour chaque filière, qui évolue suivant un cadrage logique regroupant les orientations stratégiques, les objectifs spécifiques, le programme d’exécution, les activités de mise en œuvre et les indicateurs de résultats.

Ce cadre logique est résumé par une modélisation des opérations traduisant le plan d’aménagement en question.

IV- CONTEXTE GLOBAL ET PROBLEMATIQUES SPECIFIQUES LIEES AU CORRIDOR

Plus de trois quarts de la population malgache vivent dans des conditions de pauvreté. Une pauvreté subjective ou objective selon qu'elle relève respectivement du défaut d`accès aux besoins essentiels de l’homme (alimentaire, vestimentaire, sanitaire, éducatif et en habitat),ou des cas d’exclusions liées à chaque personne ou catégories de personnes.

Cependant ces conditions de pauvreté sont à la fois en relation et en interdépendance, en ce sens que l’une peut déterminer l’autre et inversement.

Par ailleurs, ces conditions de pauvreté touchent généralement les catégories vulnérables des populations qui évoluent essentiellement dans des circonstances d’insécurité alimentaire, de faiblesse de revenu et du manque d’emplois rémunérateur et durable.

La surexploitation agricole extensive et le défaut d’infrastructures socio-économiques qui caractérisent le monde rural ne font que traduire ces aspects. De telles situations ne manquent pas d’être rencontrées au niveau des populations riveraines du corridor forestier où plus de 90% sont des ruraux opérant dans l’agriculture et l’élevage au moyen des pratiques agricoles extensives et archaïques.

La perspective de développement rural exprimée dans le Document de stratégie pour cet effet élaboré par l’administration (le PADR) a pour objectifs principaux la sécurité alimentaire, la croissance agricole et la réduction de la pauvreté en améliorant les conditions de vie en milieu rural par l’augmentation de revenu, la création d’emplois durables et la professionnalisation des activités productives.

5 Le PADR constitue en effet une orientation stratégique qui rentre dans la politique nationale de lutte contre la pauvreté en se basant sur des composants thématiques dont la sécurisation foncière, l’irrigation, l’intensification agricole durable, la professionnalisation des activités agricoles, la réforme institutionnelle, l’appui à la décentralisation, le transport et les pistes ruraux.

Etant donné que la vulgarisation des ressources naturelles ne peut s’effectuer que par l’exploitation de ces dernières à travers des filières économiques déterminées, il s’agit de prendre en considération les liens de causalité entre les différents volets thématiques du PADR avec ceux préconisés par le PEII à travers d’une part ses principes généraux et d’autre part, ses composantes opérationnelles dont celles directes et spécialisées: ESFUM, CAPE, GCES notamment pour le corridor, celles transversales: GELOSE, AGERAS, FORAGE, et celles stratégiques: PSI et MECIE.

En d’autre terme, les plans d’aménagement qui vont présider à la réalisation des programmes de valorisation des écosystèmes sont à mettre en œuvre dans un contexte rural, et particulièrement ils ont à faire appel à différentes mesures techniques relevant du développement rural tel que définies dans le PADR.

Par ailleurs, sur le plan spécifique ces activités de valorisation économiques sont circonscrites dans une écorégion déterminée qui est celle du corridor forestier de Fandriana- Marolambo, ce qui implique que les programmes ou projets à mettre en œuvre se doivent de s’anastomoser avec le concept de conservation de la biodiversité et des écosystèmes.

Les problématiques fondamentales qui résident, portent sur la capacité de régénération ou de renouvellement des ressources naturelles identifiées et définies à être gérées et valorisées suivant le concept de filière économique tout en prenant en compte les impacts des activités selon les écosystèmes.

En effet, plusieurs facteurs peuvent concourir au processus de dégradation accéléré ou latent de la biodiversité et des ressources naturelles. Toutefois, les plus essentielles sont la pression anthropique due à l’état d’insécurité alimentaire et à la faiblesse de revenus accentuée par la pression démographique dépourvue de structuration socio- technique au niveau des systèmes de production et d’occupation spatio-environnementale.

Dans le cadre de valorisation de la biodiversité de l’écorégion du corridor, la mise en cohérence du PEII avec le PADR semble incontournable et nécessaire en ce sens que le concept de développement durable ne peut que s’articuler et se conjuguer avec le concept

6 de conservation d’une part, et que l’intégration des communautés rurales de base constitue des impératifs dans la mesure qu’elles tirent leurs moyens de subsistance de ces ressources naturelles.

L’état des lieux écorégionaux du corridor démontre que les phénomènes d’exploitation forestière illicite, la surexploitation agricole extensive, les déboisements et feux de végétation supposent qu’il s’avère d’opportunité certaine et actuelle de concilier le programme de conservation avec celui du développement socio-économique.

L’économie régionale de subsistance voire de survie dans certaines localités riveraines du corridor forestier traduit l’existence de causes à la fois structurelles et économiques de la dégradation des écosystèmes naturels. Autrement dit, le manque ou l’inadaptation de structuration des systèmes de production d’une part, et les modes d’exploitation de ces dernières qui se manifestent par les phénomènes d’érosion, de disparition des couvertures végétales, de l’ensablement des bas-fonds et des rivières, l’éclipse des espèces animales.

Par conséquent, l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles, et l’accès libre et abusif dans les écosystèmes forestiers ont pour effet la pénalisation des opportunités de gestion et de valorisation garante d’une croissance agricole et d’un développement écorégional durable.

A cet effet, la connaissance de la situation économique régionale (mésoéconomique) et de celle de son articulation avec les grandes orientations nationales (macro-économiques et macroinstitutionnelles : désengagement de l’état, libéralisation, décentralisation, gouvernance locale, démocratie participative ) permettent de recentrer le positionnement stratégique à adopter pour chaque plan d’aménagement que requiert un programme d’écodéveloppement régional.

V- CONTEXTE SPECIFIQUE DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA MAROLAMBO

Le corridor forestier s’étalant de Fandriana au Sud à Marolambo à l’Est, passant par et le pays ZAFIMANIRY, constitue la zone d’étude des filières canne à sucre, plantes médicinales et pharmacopée locale, écrevisse et faunes aquatiques d’eau douce, orchidées, écotourisme dans le cadre général de projet de mise en place d’un parc national dans ces écorégions.

7 En effet ces écorégions présentent des éléments caractéristiques différents de par leur géographie, démographie, climat, hydrographie, topographie et relief.

Les éléments de spécifications locales des zones étudiées conduisent à procéder à l’établissement de cartographies superposées reflétant respectivement les deux écorégions et les projets à mettre en place et en œuvre.

Les Betsileo, les Zafimaniry et les Betsimisaraka forment les composantes des populations dont les aspects socioculturels et socio-économiques manifestent de grandes diversités caractéristiques.

Sur le plan physique, les zones d’études sont comprises entre les latitudes 20°00 et 20°45 sud et les longitudes 47 °12 et 47°54 est. La superficie territoriale du corridor couvre près de 60.000 Ha.

Le Corridor proprement dit appartient à trois sous-préfectures différentes : à l’Est la sous- préfecture de Marolambo, à l’Ouest la sous-préfecture de Fandriana et au Sud Ouest la sous- préfecture d’Ambositra. La limite de ces trois sous-préfectures sillonne naturellement le Corridor. Ce Corridor forestier est donc sous contrôle de ces trois sous-préfectures quant à leur cantonnement forestier respectif.

En général, l’écorégion est composée de trois ethnies différentes : à l’Ouest le pays Betsileo, au Sud Est le pays Zafimaniry et au Nord Est le pays Betsimisaraka.

L’altitude varie de 1882 m-800 m(Ouest- Est) et de 1882 m- 1200 m de Est –Ouest en mettant comme repère le Corridor.

Sur le plan pédologique, les zones d’études sont formées de :

-sols d’origine non climatique,sols d’erosion, sols humifères des forêts ombrophiles.

-sols indurés concretionnés ou curassés, jaune/ rouge en général sur roches basiques.

-sols ferralitiques : sur roches acides.

Dans la région du Corridor Fandriana- Marolambo, deux catégories de sols existent :

-Sols ferralitiques typiques sur roches acides qui peuvent distinguer rouge d’une part et rouge en phase humifère locale d’autre part puis jaune sur rouge à tendance hydromorphe.

8

-Sols peu évolués qui sont d’origine non climatiques appartenant au groupe des sols d’érosionsdes régions humides et sols humifégions humides et sols humifères des forêts ombrophyles. Ces derniers sont rencontrés sur les reliefs dominants à pente forte, ayant comme caractéristique : un horizon A noir et un horizon C de couleur blanche ou violacée. La texture de ce sol est sablo- limoneuse (partie de la forêt).

Sur le plan hydrographique, la zone étudiée a une forme de paysage multiconverse collinaire et comporte dans la majeure partie du Corridor des sols ferralitiques profonds et de qualité économique. Ce sont des sols forestiers, le climat présente un taux d’humidité assez élevé et présente essentiellement un paysage collinaire.

La région possède une grande dorsale au Nord ( Garaonina) avec une altitude de 1820 m, qui relie le centre à 1665 m et avec ,1875 m. Ces trois zones font partie de la dorsale principale de l’Angavo et de Vondrozo, elle delimite essentiellement le domaine hydrographique et manifeste une très forte resistance. C’est un axe naturellement dur et ancien dont trois grands fleuves caractérisent la région. Ils captent leurs sources à l’intérieur même du Corridor.

A l’Ouest du Corridor, le cours d’eau de Fisakana qui coule vers l’Ouest en prenant sa source dans la forêt de Garaonina au Nord, donne l’affluent de la Manie avant de se deverser dans le Tsiribihina.

Le Fisakana présente un écoulement vers l’Ouest à cause d’une altitude qui varie de

1820 m à 1600 m quand bien même il offre de grandes chuttes d’eau à Tratrambolo avec une hauteur de 50 m et à Andriamanjavona. C’est le Fisakana qui draine presque à 80% des bas-fonds rizicultivés de la sous-préfecture de Fandriana.

La tectonique(un axe structural majeur : faille) se manifeste sur le versant hydrographique oriental, c’est à dire l’adaptation du drainage à la structure faillée qui est généralisée à l’Est du Corridor. Le grand fleuve de Nosivolo prenant sa source dans le Corridor (au Nord et au centre) coule vers l’Est en devenant l’affluent de Mangoro avant de se deverser dans la mer.

Dans le versant oriental du Corridor forestier, des chuttes d’eau apparaissent en surface à cause de la falaise avec une altitude variant de 1825 m à 900 m vers l’Est.

Exemple, la chutte d’eau :-d’Antsaonakely avec une hauteur de plus de 80 m ;

9 -d’ Antsaonabe , plus de 100 m de hauteur

-de Manakana, plus de 60 m de hauteur avec une pente très raide de plus de 70° qui est génératrice de l’adaptation du système hydrographique.

Ces cours d’eau qui coulent vers l’Est ont une capacité érosive très forte, de même au Sud du Corridor, le cours d’eau de Mananjary, Sakaleona, Itazonana, coulent vers le Sud Est, captent aussi leurs sources dans la partie Sud du Corridor dans la forêt de Korikory à

1875 m d’altitude. Sakaleona et Itazonana sont les plus grandes chutes d’eau de la région du point de vue hauteur et le débit d’eau, plus de 120 m de hauteur.

Sur le plan géologique, il est nécessaire de rappeler que le socle malgache est formé d’une roche granitique qui s’étend sur 67% de la surface de la grande île, c’est une structure primitive cristallophilienne. La région étudiée est couverte à 80% de cette structure critallophillienne de Garaonina au Nord jusqu’à Ambinanindrano (Ambositra ), au Sud par la présence des schistes cristallins , serie à Migmatites dominants avec gneiss à biotites et Granites et Migmatites granitoïdes liées aux schistes cristallins.

Le système graphite s’étend sur la majeure partie du socle cristallin où la région autour du Corridor, même à l’intérieur présente une grande richesse en graphite dont la présence d’un lieu d’exploitation abandonné à Lakandrano au Nord de la région de Fisakana, au centre à Andraidoka et à Ranomafana (Miarinavaratra), à Ikify et Vohibato au Sud de Mahazoarivo, au Sud Ouest du Corridor, à Ambatoharanana, à l’intérieur du Corridor ( dans la partie Sud) où il y avait une très grande exploitation de graphite pendant la première République.

La plupart des sols ferralitiques sont pauvres chimiquement et leur mise en valeur est conditionné par des apports d’élements d’origine organique ou minerale. Les rendements que l’on peut obtenir dépendent essentiellement de leur propriété physique notamment les possibilités d’exploitation des racines végétales.

Sur les sols de reliefs dominants, il faut mettre en oeuvre une défense et restauration des sols ou préconiser un reboisement antiérosif.

Pour les sols peu évolués ou sols d’érosion, la preservation contre l’érosion est à initier (reboisement ou mise en défens) car ils sont facilement érodables de par leur richesse en sables et en limons.

10 Cependant, les cultures maraîchères sont à promouvoir et à développer dans les zones d’étude en raison de ces caractéristiques qui peuvent évoluer en sols hydromorphes.

Autrement dit, la région du Corridor Fandriana- Marolambo présente deux classes de sols d’après la carte pédologique :

-Sols ferralitiques typiques sur roches acides dans la grande partie de la région et qui peuvent distinguer :

- Les sols typiques rouges dans la partie central Sud du Corridor (région Fandriana) et Sud ( Sud Nosivolo) ;

- Les sols rouges en phase humifère dans une partie de la forêt se trouvant au centre Est ;

- Les sols jaunes sur rouges parfois à tendance hydromorphes (Bas-fonds) dans la région Zafimaniry ;

-Sols peu évolués sur reliefs dominants à pente forte du Corridor.

En fonction de la composition floristique, le corridor présente trois subdivisions en raison des différences d’altitude; ainsi respectivement:

- Partie sud (Latitude 20°38 et 20°45 sud / longitude 47°12 et 47°30 est)

- Partie centrale (Latitude 20°20 et 20°38 sud / longitude 47°24 et 47°56 est)

- Partie nord (Latitude 20°00 et 20°20 sud / longitude 47°36 et 47°50 est)

Sur le plan climatographique la zone du corridor se singularise par un climat froid et sec dans sa partie occidentale et par un climat pluvieux et tempéré dans sa partie orientale.

D’une manière globale, les activités socio-économiques dominantes sont opérées dans les zones agronomiques fertiles pour les cultures vivrières et les cultures de rapport.

Par ailleurs, les fortes insuffisances en infrastructures de base telles les routes et pistes, les écoles, les centres sanitaires ainsi que le réseau hydro-agricole contribuent à l’enclavement des populations des zones concernées et favorisent les pratiques économiques et sociales archaïques et dégradantes dans l’écorégion du corridor.

L’étude du climat a été effectuée à partir des données météorologiques de la station d’Ambositra car seule cette station dispose des données fiables et est la plus proche de la zone d’étude.

La pluviometrie annuelle moyenne est de 1183,96 mm.

11 Selon la définition d’Aubreville, les mois de juin, juillet, août et septembre sont écologiquement secs (Précipitation inférieure à 30 mm) alors que les mois de janvier, février, mars et décembre sont humides (Précipitation supérieure à 100 mm). Il convient de noter que les précipitations occultes (brouillard, rosée...) semblent être plus abondantes pendant la période sèche surtout dans la partie Estde la zone d’étude.

VI- JUSTIFICATION DE L’ETUDE DES FILIERES

Plusieurs éléments caractéristiques régionaux et d’autres facteurs exogènes au titre de la macro-économie et de la macro-politique et institutionnelle concourent à justifier la mise en place du programme de conservation et de valorisation de la biodiversité à travers les études de filières canne à sucre, écrevisse, orchidées, plantes médicinales et écotourisme au niveau du corridor forestier de Fandriana-Marolambo.

Premièrement, il s’agit de conserver et de protéger le patrimoine en ressources naturelles et en biodiversité de cette écorégion.

Deuxièmement, les pratiques agricoles extensives en forte expansion dans cette écorégion et qui entament le corridor forestier, deviennent des plus alarmantes au risque de constituer des menaces de disparition de certaines espèces végétales et animales et d’aggraver les phénomènes de dégradation des écosystèmes et des ressources naturelles productives.

Troisièmement, le désengagement de l’état des activités économiques dont, pour l’écorégion, celles relevant de l’économie productive rurale, laisse un vide institutionnel en matière d’appui technique et entraîne un certain repli sur soi des populations locales.

Quatrièmement, le manque de coordination, de synergie et de cohérence entre les services étatiques en charge du développement rural et des ressources naturelles crée une distorsion et une autorisation des actions, des interventions ainsi que de l’implication des communautés de base dans la gestion et la valorisation rationnelle des écosystèmes.

Cinquièmement, le dimensionnement du concept de développement régional, qui est par essence un écodéveloppement rural, à la mesure de la conservation des écosystèmes naturels et de la biodiversité, manque d’ampleur et de rationalité tant sociale, économique, technique que juridico-politique.

Sixièmement, le défaut d’une conception d’orientation stratégique, préconisant une approche multi-sectorielle, holistique et intégrée du développement écorégional, marginalise les populations locales et mésestime l’intégration de la conservation de la biodiversité dans les économies locales.

12 En d’autres termes, le programme de conservation et de valorisation de la biodiversité préconisé par les études de filières intensifiées, à l’issue de la première expédition de février-mars 2000 repose sur un processus d’approche systémique et intégrée mettant en considération les rapports entre les écosystèmes naturels en termes de représentativité biologique et les écosystèmes valorisés en termes économiques.

Ce qui suppose l’implication des populations riveraines du corridor à partir de la phase de conception des schémas de valorisation au processus de mise en œuvre et le développement des projets.

En effet, les phénomènes de déboisement, la surexploitation agricole, les pratiques culturales extensives et itinérantes forment les indicateurs négatifs justifiant la mise en place de ce programme de conservation et de valorisation économique de la biodiversité.

La préservation des formations naturelles constitue une garantie pour pérenniser les activités productives en ce sens que les populations locales et riveraines du corridor tirent leurs ressources de ces écosystèmes en les mettant en valeur sous leur forme de filières artisanales.

En somme, ce programme qui se doit d’aboutir à la constitution d’aires protégées pour les faunes et flores, trouve ses justifications dans les efforts de limitation des causes socio- économiques et structurelles de la dégradation des écosystèmes naturels par le plan d’aménagement de valorisation des filières. Ces plans d’aménagement s’orientent vers la structuration socioprofessionnelle des activités productives des populations dans le sens de leur procurer des avantages comparatifs et rémunérateurs.

Par conséquent, il s’agit de mettre en place des actions de coordination et de mise en cohérence de la gestion et de la conservation des ressources naturelles avec les activités productives.

13

VII- LES DIFFERENTS ASPECTS PARAMETRIQUES DES FILIERES VII-1 -PARAMETRES GENERAUX DES FILIERES

La relation triangulaire qui existe entre les populations locales riveraines du corridor, leurs activités agricoles et l’écorégion en général, ne peut pas être occultée dans la formulation des plans d’aménagement des filières, objets de l’étude. En effet, la pratique traditionnelle et quasi-culturelle de cultures extensives et itinérantes sur-brûlis demeure un système socio-économique de production prédominant. Le manque d’infrastructures techniques d’appui nécessaires à de fortes possibilités d’intensification agricole accentue cette situation qui par effet d’entraînement multiplie la pression sur les forêts se trouvant aux états fragmentés. La dimension de la dégradation des écosystèmes naturels ne traduit pas l’existence d’une valorisation rationnelle d’une part, et d’une amélioration réelle de revenus. La croissance agricole et le développement régional se situent en deçà de la pression démographique en ce sens qu’un état d’insécurité alimentaire caractérise les localités visitées en raison de la faiblesse des revenus due à des activités faiblement rémunératrices.

Les phénomènes d’anthropisation des écosystèmes naturels ne reflètent en aucun cas de véritables valorisations économiques. Ils sont dus essentiellement à un défaut de sécurité foncière, d’un manque d’accès aux intrants (techniques, crédits) et de l’insuffisance d’infrastructures indispensables aux activités de diversification de cultures et d’intensification agricole.

La gestion des corrélations entre les actions anthropiques et la conservation des écosystèmes naturels constitue un des aspects paramétriques traduisant la problématique fondamentale de la conception des plans d’aménagement de la valorisation économique des filières identifiées. En effet, il s’agit d’arriver à exploiter les corrélations positives et de pouvoir réduire voire éliminer les corrélations négatives.

L’absence de gestion rationnelle et sécurisée des ressources naturelles, caractérisée par un système d’accès libre et d’occupation de fait aux espaces, favorise le déboisement et les pratiques culturales extensives et itinérantes et montre le dysfonctionnement entre le foncier et l’environnement. Par conséquent, l’introduction d’une démarche patrimoniale dans la gestion de l’espace est de nature à promouvoir une écologie foncière qui reprécise les systèmes de droit d’exploitation et de droit d’aliénation. L'éclaircissement des modes de valorisation économique par des outils juridico- institutionnels opérationnels s’impose

14 pour ce faire afin de mettre en place un système de gestion sécurisée des ressources naturelles en prenant en considération la multifonctionnalité des écosystèmes et de la biodiversité (sols, eaux, airs, faunes et flores).

VII- 2 PARAMETRES SPECIFIQUES DES FILIERES

D’une manière globale, les filières identifiées et faisant l’objet de la présente étude, ne dépassent pas les caractères de filières artisanales et relèvent d’une simple succession d’opérations diverses non techniques mais profilent l’existence des systèmes séquentiels de la production, du transfert et de la consommation.

En d’autre terme, chacune de ces filières constitue une véritable activité économique se situant dans une chaîne de rapports avec d’autres activités d’amont en aval. La prise en compte de l’état de structuration et de fonctionnement économique de ces filières introduit à l’analyse systémique des activités économiques se trouvant en liaison en considérant le rôle et la capacité de chaque intervenant. Cette approche amène à faire la typologie des activités à mettre en place, à renforcer, à restructurer dans l’écorégion.

Par conséquent, pour chacune de ces filières, il s’agit de procéder à sa conceptualisation d’une part, et de faire la caractérisation de ses éléments écorégionaux d’autre part. Cependant, l’état des lieux à propos de ces différentes filières au niveau du corridor a mis en exergue deux typologies: soit une filière d’autosubsistance, soit une filière artisanale.

L’analyse systémique à apporter sur chacune d’elle instruit sur la possibilité de créer le maillon industriel pour en faire dans le cadre du plan d’aménagement de la valorisation une filière industrielle de micro ou petite entreprise.

VII-2-1 Les filières d’autosubsistance

Dans cette typologie, les filières écrevisses, orchidées et plantes médicinales se caractérisent en ce sens qu’elles ont à satisfaire l’autoconsommation familiale pour subvenir à ces besoins. Elles s’appuient globalement sur des techniques traditionnelles de production, de stockage et de transformation. Il est de ce fait très occasionnel que les produits sont motivés par des échanges avec l’extérieur.

15 VII-2-2 Les filières de type artisanal

Dans cette typologie, la canne à sucre, l’écotourisme et en partie les écrevisses et les plantes médicinales rentrent dans la qualification de filières artisanales. En effet, ces filières se caractérisent par l’existence de demande locale, par l’articulation inter- régionale ou régionale- nationale tout en exerçant des opérations techniques simples de protection, de transfert et de consommation. Autrement dit, elles s’orientent généralement vers des échanges de proximité.

VIII- ASPECTS ANALYTIQUES GENERAUX DE L’APPROCHE FILIERE VIII-1 LE CONCEPT ET L’ANALYSE DE FILIERE

La valorisation de la biodiversité qui constitue l’objet de l’étude à travers des analyses de filières rentre dans ce que l’on appelle l’analyse socio- économique de projets de développement rural, étant donné que les filières en question ont à être opérationnalisées dans des zones à forte potentialité agro-écologique.

L’analyse de filière se trouve dans ce contexte en étroite relation avec la programmation de développement écorégional. Ce qui ne manque pas d’avoir des implications d’ordre technique et économique.

Les implications techniques voient la succession séquentielle et articulée d’opérations mettant en rapport la production de biens et services, leur transfert pouvant regrouper le transport, le stockage, la transformation et la commercialisation, leur consommation par divers usages ou autres utilisateurs.

Quant aux implications économiques, elles portent sur la connaissance et la détermination de projets de développement complémentaires auxquels se base la planification régionale d’aménagement de la valorisation des filières. La localisation économique régionale se doit de conférer des avantages comparatifs dans la mesure où la planification en question parvient à reconstituer des projets structurants et à insérer leurs diverses composantes dans une stratégie de mise en place de véritables tissus économiques de développement écorégional.

Cette planification de l’aménagement consiste à favoriser le développement du secteur agricole régional par la structuration du circuit économique local (localisation). Ce qui suppose qu’il s’agit pour les projets faisant partie d’un programme donné de s’approvisionner au maximum dans la région, de promouvoir les activités subséquentes et

16 de trouver des débouchés et des consommateurs sur les plans régionaux, inter-régional voire national ou international (cas de l’écotourisme). En d’autres termes, le développement des activités économiques locales jugées concurrentielles contribue à l’accroissement de la valeur ajoutée régionale et à la formation d’avantages comparatifs.

Par conséquent, dans le cadre de ces analyses de filières, il s’agit de voir les séquences d’opérations techniques et complémentaires susceptibles d’engendrer la création, la circulation et la consommation d’un produit donné (biens ou services).

A cet effet, l’analyse de filière s’identifie à l’analyse systémique en ce sens que la démarche consiste à étudier l’ensemble des éléments composant une filière et des rapports qu’ils entretiennent dans un système donné: production- transfert- consommation. Par ailleurs, chacun de ces systèmes ne manque pas d’avoir des sous- systèmes qui se conditionnent.

L’analyse de filière met en exergue les différents acteurs et intervenants dans chaque séquence d’opérations économiques (création- circulation- consommation) tandis que l’analyse systémique s’y insère en considérant les rapports et conditionnement entre le système de production, le système de transfert et le système de consommation.

Ainsi, suivant la localisation et les éléments caractéristiques du milieu naturel pour ce qui est de la valorisation de la biodiversité, ces systèmes présentent des variations tant d’intégration (écotourisme) tant de spécialisation (canne à sucre, plantes médicinales).

Ces trois systèmes qui présentent une hétérogénéité chacun en lui- même et par rapport au deux autres ne manquent pas d’avoir des relations socio- économiques. Des relations qui sont par ailleurs déterminées par la loi de l’offre et de la demande et surtout de la concurrence imposée par l’économie marchande. Ces relations constituent en fait des chaînes qui sont des filières.

Dans le cadre de l’analyse des filières proprement dite qui se rapportent à l’étude présente, la démarche a été d’identifier ces relations et leurs interactions par rapport aux caractéristiques des intervenants y opérant suivant les aspects techniques, financiers, économiques, sociaux, commerciaux et organisationnels tout en faisant la distinction ou la stratification des acteurs endogènes ou exogènes à l’écorégion.

De cette manière, l’articulation, la conjugaison ou l’intégration de chaque typologie de filière précédemment évoquée est prise en compte en ce sens que l’économie régionale du corridor est prédominée par des systèmes de production familiale et artisanale. Le maillon

17 agro- industriel constitue un nouvel élément qui rentre dans la perspective de valorisation de ces ressources naturelles identifiées à être développées.

VIII-2 LA CARACTERISATION DES ELEMENTS ECOREGIONAUX DES FILIERES

Les éléments écorégionaux des filières étudiées sont caractéristiques de la région du corridor, et que ce soit destiné à l’autosubsistance, à l’autoconsommation et aux échanges de proximité (inter-régional).

Toutefois, pour certaines filières telles canne à sucre, l’écotourisme et les écrevisses, elles émergent par leurs rapports avec l’extérieur de l’écorégion et de par cette situation, elles peuvent constituer des filières économiquement aptes aux échanges concurrentiels.

Sur le plan du système de production, les éléments écorégionaux sont généralement représentatifs. Cependant, sur le plan de transfert, certaines failles sont manifestes telles le transport, le stockage, la transformation aux normes et la commercialisation du point de vue des coûts et avantages et des conditions de formation des prix et d’organisation des marchés locaux.

En matière de valorisation de ces filières, la capacité concurrentielle se mesure par la comparaison des coûts de facteurs de production avec les autres régions et des marges bénéficiaires à l’issu des échanges extra- régionaux. En effet, dans les études des filières entreprises dans l’écorégion et dans les localités extra- régionales les bénéfices ou les valeurs ajoutées sont appréhendés en terme financier ou économique. Ce qui amène à pouvoir déterminer la compétitivité écorégionale laquelle en effet dépend de divers facteurs locaux: ressources naturelles, niveau technique d’exploitation, organisation, réglementation, niveau d’intensification.

L’écorégion du corridor se caractérise par son histoire, ses cultures, ses populations, ses conditions physiques, géographiques, écologiques et économiques, ses avantages et ses inconvénients. De ces considérations générales, l’écorégion du corridor se distingue de la rencontre de diverses potentialités complémentaires et qui peuvent être valorisées en prenant en compte dans ce cadre la réunion de différentes rationalités: rationalité technique, rationalité économique, rationalité socio- politique afin de promouvoir la mise en place de plans d’aménagement relatifs aux filières identifiées à développer. Ces diverses rationalités traduisent la localisation de développement qui prennent en considération les éléments caractéristiques écorégionaux. Cette caractérisation des potentiels écorégionaux

18 constitue le fondement de l’intégration de la dynamique des systèmes de production dans la conservation des écosystèmes naturels et de l’implication des populations riveraines du corridor forestier dans la perspective d’aménagement consistant à préserver la biodiversité régionale.

La caractérisation de l’écorégion du corridor à partir de ses éléments spécifiques permet de définir les avantages comparatifs régionaux induit par ses filières génératrices de revenus.

La définition des axes principaux des plans d’aménagement repose sur une procédure articulée des mesures macro et méso- analytiques en montrant la capacité concurrentielle de l’écorégion et en argumentant sur l’équilibre dans le cadre de l’aménagement des sites.

Les options stratégiques, les programmes d’exécution et les activités de mise en œuvre des plans d’aménagement ont à prendre en compte les spécificités et les spécialisations régionales, les contraintes locales, les avantages de la localisation, la dynamique de l’offre et de la demande intra et extra- régionales, la capacité technique d’utilisation des ressources productives.

Par ailleurs, les plans d’aménagement cadrant la valorisation des filières nécessitent des mesures d’accompagnement relevant des réglementations, des transferts des paquets techniques requis à cet effet et de mode de gestion de l’espace foncier- environnement, fonction d’une circonscription écologique.

Les axes d’orientations à mettre dans les plans d’aménagement se doivent de constituer un cadre logique relativisant les atouts et contraintes déterminant leur mise en place.

Une telle démarche consiste à garantir la faisabilité technique, la rentabilité économique, l’acceptabilité socio- politique, la viabilité financière et l’effectivité des opérations de mise en œuvre.

Par conséquent, il s’agit de promouvoir des programmes intégrés d’écodéveloppement régional dont les objectifs stratégiques globaux visent à l’augmentation des revenus, à l’amélioration des conditions de vie, à la structuration socio- professionnelle des activités productives (intensification agricole, diversification des cultures, agroforesterie, agrobiologie) et des créatrices d’emploi durable (écotourisme et ses composants).

19

IX- APERÇU GLOBAL DES FILIERES ETUDIEES IX-1 GENERALITES

A l’issu de la première expédition de février- mars 2000 qui avait pour objet l’inventaire biologique et socio- économique du corridor Fandriana- Marolambo, cinq filières ont été définies pour une étude en vue de la valorisation de la biodiversité. A cet effet, l’élaboration de plans d’aménagement est recommandée et assignée à une équipe pluridisciplinaire.

La canne à sucre, les écrevisses, les orchidées, les plantes médicinales et l’écotourisme constituent ces filières et elles ont fait lors de la seconde expédition de août-novembre 2000 l’objet d’analyse aboutissant à la proposition des plans d’aménagement qui sont détaillés en annexes du présent rapport.

IX- 2 FILIERE CANNE A SUCRE

La filière est à proprement parlé artisanale en ce sens qu’elle se caractérise par des techniques traditionnelles de production et de transformation. Elle est motivée par le besoin de ressources financières supplémentaires aux activités agricoles de production vivrière.

La filière canne à sucre, en l’état actuel du système productif s’oriente vers l’échange de proximité pour satisfaire la demande locale ou la limite interrégionale. Elle se développe en utilisant peu de capital.

Cependant, l’exploitation de la canne a sucre tient une place de choix dans les spéculations agricoles au niveau du corridor en procurant des ressources financières conséquentes surtout en période de soudure et de contre saison en subvenant le manque de revenu agricole.

Sur le plan global, la canne à sucre est produite essentiellement aux fins de transformation artisanale en alcool alimentaire.

L’étude de la filière permet toutefois de rationaliser le système de production en général par l’insertion du maillon agro- industriel de micro, petite ou moyenne entreprise de redistillerie d’alcool, et par l’introduction de l'intensification culturale en particulier.

20 Ce maillon agro-industriel servira de récepteur- émetteur des produits de canne à sucre et de l’alcool artisanal et restructurera la filière vers une production marchande normalisée et à valeur ajoutée.

En retour, l’implantation de structures de transformation industrielle de la canne à sucre et de l’alcool artisanal présuppose la rationalisation d’une gestion locale sécurisée de cette ressource naturelle renouvelable et la domestication des espaces cultivés et cultivables dans le double but de conservation de la biodiversité et de la valorisation locale de la filière.

A cet effet, des mesures d’accompagnement se doivent d’être mises en œuvre telles la sécurisation foncière relative, l’intensification et la diversification agricole, l’agrobiologie et l’agroforesterie et dont l’ensemble sera appuyé par d’autres mesures à la fois préventives et répressives prescrivant le régime d’exploitation de la filière.

IX-3 FILIERE ECOTOURISME

La filière écotouristique reste à développer dans la zone périphérique et intégrant le corridor forestier de Fandriana -Marolambo en incluant la région de l’Amoron’i Mania et en constituant une chaîne reliant les parcs nationaux de Ranomafana et de l’Isalo dans le Sud Est et le Sud du pays Betsileo.

Les potentialités en sites d’intérêt biologique et écologique d’une part et des sites d'intérêt historique d’autre part permettent de faire une projection d’implantation d’une zone d’investissement écotouristique ou ZIE.

Sur le plan géographique, les sites visités se trouvent dans le pays Zafimaniry, dans les localités d’Ambositra et dans la région de Fandriana.

Dans le pays Zafimaniry, les populations vivent dispersées dans la forêt dense en sauvegardant les us et les coutumes. C’est une ethnie ayant ses propres valeurs identitaires et dont les principaux systèmes de production sont le travail sculptural des bois de forêt et la culture sur brûlis et le travail des fibres végétales. Le travail sculptural et de marqueterie sont opérés sur différents types de bois : le bois de rose, le palissandre et le bois de forêt pour la sculpture ; le hazondrano, le varongy, le jijy, le mareto, le vandrika, le tambitsina, le tambazana, le voamboana, le mananitra, le nato, le fandramana pour la marqueterie.

Le travail des fibres végétales tient également une place importante dans le pays Zafimaniry. Ces fibres proviennent du Rafia, du Penjy, des Bozaka tapissant les pierres, du Ravindahasa. Les fibres végétales sont travaillées par le tissage et la vannerie. Outre ces

21 spécificités culturelles, le pays Zafimaniry ne manque pas de sites d’intérêt biologique et écologique et des sites touristiques. Ainsi, plusieurs localités dont essentiellement , centre des communes Zafimaniry, et Ambohimitombo, recèlent de la présence d’une flore riche et notamment de plantes d’orchidées dans des forêts primaires malgré leur état fragmenté dû au déboisement et aux cultures sur brûlis.

Dans la sous-préfecture d’Ambositra, la culture Betsileo s’avère être des plus vivaces que l’on peut qualifier d’unique en son genre remontant à des temps ancestraux. Cette culture est diversifiée, à savoir le Famadihana, le savika, le lamba Arindrano, le Zafimaniry, le Rija, Le Volambetohaka.

La sous-préfecture d’Ambositra se trouve au Nord de Fianarantsoa en s’étendant sur une superficie de plus de 1600 Km² constituée de 21 communes.

La commune d’Ambositra est le chef lieu de la région d’Amoron’i Mania regroupant Ambositra, , Fandriana et Manandriana. Elle abrite l’ancienne résidence royale au flanc de la montagne d’Antety. En raison de sa situation géographique, elle constitue une porte reliant les régions des Hauts- Plateaux vers le sud, et cela offre le privilège d’être la capitale de l’artisanat par ses boutiques des produits de marqueterie, d'ébénisterie et de la sculpture Zafimaniry, formant ainsi des vitrines.

Le pays Betsileo sur l’axe Fandriana- Miarinavaratra se caractérise sur le plan touristique par ses régions riches en ressources naturelles et en sites historiques.

L’existence de forêts primaires, secondaires, des steppes et savanes explique celle des potentialités en faunes et flores endémiques nécessitant des mesures de conservation aux fins écotouristiques et scientifiques. Les sources d’eau thermale, la piscine royale et les grottes historiques ainsi que les sites sacrés constituent des élements pour l’aménagement de circuit touristique de découverte.

Par conséquent, des potentialités écotouristiques sont présentes en raison de l’existence de divers sites d’intérêt écologique, biologique et historique au niveau de l’écorégion du corridor du moins dans sa partie occidentale.

L’établissement d’un schéma d’aménagement de zones d’implantation écotouristique est une opportunité méritant un approfondissement par l’ étude des avantages comparatifs écorégionaux que cela représente pour l’économie de la région.

22 IX-4 FILIERE ECREVISSE

Selon les résultats de l’inventaire, le genre Astacoides regroupe des espèces d’écrevisses identifiées et collectées dans les localités visitées. Ce qui a conforté les résultats de l’inventaire rapide sur la présence d’écrevisses dans cette écorégion du corridor.

L’objet de cette étude est d’évaluer l’importance de cette faune aquatique tant du point de vue scientifique qu’économique et d’en déduire qu’elle représente des ressources naturelles nécessitant à la fois des mesures de conservation et de valorisation au niveau de ce corridor forestier. En d’autre terme, il s’agit alors de trouver les alternatives de son exploitation tout en respectant sa biologie afin de pouvoir garantir la conservation des espèces identifiées.

Les enquêtes effectuées auprès des intervenants dans la filière et l’observation des modes d’ exploitation en l’état actuel des faits conduisent à l’étude d’une perspective de gestion rationnelle du système de production dans le sens de leur conservation.

Toutefois, il est important de souligner qu’une sorte de conservation naturelle caractérise le pays Zafimaniry en raison de l’autointerdiction de l’ exploitation commerciale des écrevisses par cette ethnie. Par contre, leur exploitation par les autres groupes ethniques pourrait porter atteinte à ces espèces identifiées.

Par ailleurs, dans le pays Betsileo de Fandriana, l’exploitation des écrevisses fait intervenir divers acteurs dont essentiellement les pêcheurs et les collecteurs.

En l’état actuel, la filière est fortement familiale et artisanale. Dans une perspective de valorisation de ces espèces, une approche filière mérite d’être approfondie et parallèlement, il s’avère incontournable d’instituer de nouveaux modes et systèmes productifs appuyés par des méthodes de vulgarisation technique auprès des communautés rurales de base pour garantir la conservation de ces ressources naturelles.

Le schéma d’aménagement pour promouvoir cette filière écrevisse consiste essentiellement à établir un système de production intensif et technique en sachant que le produit représente une opportunité de revenu pour les populations et autres intervenants dans la filière.

IX- 5 FILIERE ORCHIDEES

La valorisation des orchidées dans l’écorégion du corridor constitue une opportunité de création d’ une véritable filière. En effet, la présence de grandes potentialités de variétés d’orchidées est évidente dans la région.

23 L’objet de l’évaluation est d’étudier les diverses possibilités d’établir un plan de valorisation de ces ressources naturelles endémiques d’une rare mais fragile beauté.

D’emblée, il est constaté que la filière orchidées peut être raccordée avec la filière écotouristique.

Par ailleurs, l’inventaire botanique effectué permet d’identifier plusieurs espèces d’orchidées que ce soit dans le pays Zafimaniry que dans la région de Fandriana. Cependant, dans le cadre de la perspective de conservation de ces ressources naturelles, certains sites ont été localisés pour concentrer les études dans le but de constituer soit un parc d’orchidées soit des serres de collection botanique.

A proprement parlé, l’orchidée en tant que ressource naturelle, ne constitue pas encore une véritable filière au sens économique du terme dans la région. Toutefois, le risque d’éclipse ou de disparition existe en raison des pratiques culturales extensives détruisant à grande échelle les écosystèmes forestiers.

Par conséquent, un plan de valorisation des orchidées dans l’écorégion du corridor s’impose pour la collection et la conservation à des fins de créer des sites d’intérêt biologique. Pour la valorisation économique, il s’agit en l’étape actuelle d’intégrer la filière orchidées dans le programme de constitution du zone d’ implantation écotouristique ou ZIE.

X- APERÇU GLOBAL DES PLANS D’ AMENAGEMENT X-1 ORIENTATION DES AXES DE VALORISATION

A l’issue de l’analyse des filières définies à être valorisées, des options semblent s’imposer pour mieux établir les plans d’aménagement dans le sens du double objectif de conservation et de valorisation de la biodiversité.

En effet, ces options reposent sur un processus technique et économique dont leur évaluation permet de déterminer les orientations stratégiques, les moyens à mobiliser pour ce faire et les résultats à atteindre afin de pouvoir définir les axes de développement socio- économique régional.

Autrement dit, dans le cadre de l’objectif global de l’aménagement à réaliser dans l’écorégion du corridor, il s’agit de proposer un ensemble d’actions complémentaires de projets. Ces projets, pour ainsi dire, constituent des grappes qui s’articulent en programmes

24 régionaux de valorisation des filières jugées concurrentielles et ouvrant sur des opportunités de conservation de la biodiversité et de développement économique durable.

Par conséquent, les orientations stratégiques préconisées portent sur quatre grands projets à savoir les filières canne à sucre, écotourisme, plantes médicinales et écrevisses.

La filière orchidées constitue des composantes du projet écotourisme en ce sens que premièrement, elle s’avère inopportune pour en faire un projet autonome et l’on se doit de limiter à la vulgarisation et à l’encadrement technique en matière de gestion biologique et d’exploitation des espèces identifiées ; deuxièmement, l’on ne peut pas en l’étape actuelle de faire l’objet d’un projet à part en raison de l’ampleur des coûts de facteurs de production et de l’incertitude de faisabilité économique et de viabilité financière de l’investissement.

En d’autre terme, la filière orchidées va former un maillon dans le cadre du circuit touristique au même titre que les musées et les autres sites d’ intérêt biologique.

Les éléments caractéristiques régionaux qui justifient ces orientations sont le potentiel régional, l’utilisation des ressources naturelles, la dynamique de la demande, les avantages comparatifs, les contraintes locales au développement et les options de développement (conservation de la biodiversité et valorisation).

X-2 GRANDES LIGNES DES PLANS D’AMENAGEMENT

Sur le plan global, les filières canne à sucre et plantes médicinales sont à valoriser selon le processus technique et économique de la spécialisation. Cependant, la filière écotourisme va œuvrer sur la diversification et les complémentarités c’est à dire selon une approche à la fois intégrée et diversifiée.

En d’autre terme, les filières canne à sucre et plantes médicinales ont à prendre en compte les taux de rentabilité des opérations, quant à la filière écotouristique, elle va prendre en considération en plus de cela des inter- relations qui vont se mettre en place et des effets multiplicateurs que cela va engendrer.

Toutefois, un plan d’aménagement est établi pour chacune de ces filières si bien qu’elle soit spécialisée ou intégrée.

Le plan d’aménagement de chaque filière est développé dans les documents annexes qui en sont relatifs et ce, suivant un cadre logique et séquentiel présentant un ensemble cohérent de projets ou composantes concourant à la réalisation des objectifs.

25 En effet, la planification est constituée d’un processus de programmation dont la séquence sus- évoquée s’échelonne en orientation stratégique, plan d’actions, programmes et projets de mise en œuvre.

Ainsi, le plan d’aménagement se résume par une modélisation du circuit et des acteurs y afférents.

XI- CONCLUSION GENERALE

Les données recueillies lors de l’étude des filières en vue de la valorisation de la biodiversité à travers des plans d’aménagement constituent d’éléments de définition des localités et des circuits pouvant servir de matrices pour l’implantation des réserves et zones d’implantation des projets- pilotes.

D’une manière générale, les sites des projets pour la mise en œuvre des programmes déterminés par les plans d’aménagement sont fonction de l’approche adoptée qui est celle de l’approche intégrée et diversifiée pour le projet écotourisme auquel les filières orchidées et écrevisses formeront des composantes, et celle de l’approche spécialisée pour les projets de valorisation de la canne à sucre et des plantes médicinales ainsi qu’une partie de la filière écrevisse.

En effet, les études sont arrivées aux positionnements stratégiques selon lequel :

- le projet canne à sucre, avec un programme d’intensification agricole et agrobiologique associé à une diversification des cultures vivrières et à une agroforesterie contribue à la structuration de cette filière en mettant en place en aval un maillon agro- industriel de redistillation de l’alcool artisanal produit par les populations de la région. L’une des mesures d’accompagnement principal réside sur celle de la sécurisation foncière par l’adoption de la démarche patrimoniale en matière de conservation et de gestion des ressources naturelles productives.

- le projet plantes médicinales, par la constitution de pépinières naturelles intégrées dans les aires protégées à mettre en place, rentre dans la conservation des espèces identifiées et sert de pont d’essai et d’expérimentation pour les recherches pharmacologiques en vue de valoriser la pharmacopée locale.

- le projet écotourisme par la constitution d’une zone d’implantation écotouristique ou ZIE consiste à valoriser des sites des divers intérêts : biologique, écologique et historique, reliés par un circuit par lequel diverses activités de recherche, de découvertes et de loisirs sont à

26 mettre en œuvre. Ce projet contribue à la conservation de la biodiversité écorégionale et à sa valorisation par l’établissement de circuits de tourisme écologique et de tourisme de découverte.

Particulièrement, la valorisation des orchidées sera intégrée dans ce projet par la création de sites de collection botanique servant de vitrines des potentialités locales et de pépinières naturelles dans les aires protégées.

- le projet écrevisse par la vulgarisation de techniques de cultures naturelles et de la biologie des espèces identifiées contribue à leur conservation et à leur valorisation en structurant le cycle d’exploitation et de collecte. L’instauration d’un programme d’astaciculture semble inopportune en raison de la non- maîtrise de sa technologie.

A ces divers projets, des mesures d’accompagnement sont à mettre en œuvre. Ces mesures peuvent être d’ordre technique (sécurisation foncière, intensification agricole, agroforesterie, agrobiologie, pistes et irrigation), réglementaire (cadrage juridico- institutionnel préventif, d’exécution et répressif), institutionnel et organisationnel (structuration des intervenants, socio- professionnalisation des activités productives), économique (organisation des filières, crédit d’appui).

27 BIBLIOGRAPHIE

1. -Geoffrey Lean, Cap sur terre,1995 (convention sur la lutte contre la désertification) 2. -Ministère de l’Environnement, Document stratégique consolidé du PE II, 1998. 3. -PNUD/INSTAT, rapport national sur le DHD,1996. 4. -FAO, Planification régionale : notions et techniques, 1991. 5. -Banque Mondiale/ FAO/ Primature, Document stratégique pour le développement rural (PADR), 1998. 6. -ONE/ INSTAT, Rapport sur l’état de l’environnement à , 1996. 7. -ONE/ INSTAT, Rapport sur l’état de l’environnement à Madagascar, 1999. 8. -LDI, Priorités relatives à la conservation de la biodiversité- Principes et options stratégiques, 1998. 9. -PNUD, Régions et développement- Programmes régionaux et projets locaux (Etudes régionales Fianarantsoa, Toamasina et synthèses),1991.

28