Auteurs : Jules RAZAFIARIJAONA, Coordinateur De L'étude Socio
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Auteurs : Jules RAZAFIARIJAONA, Coordinateur de l’étude Socio-économique. Expert Socio- économiste, Enseignant à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Université d’Antananarivo. I- GENERALITES ET RECOMMANDATIONS SUR LA VALORISATION DE LA BIODIVERSITE La question de valorisation de la biodiversité s’analyse comme étant d’étudier les liens de causalité entre les principes de conservation et les impératifs de développement. La promotion d’un développement écorégional appelé à être durable interpelle l’institution d’une gestion rationnelle des écosystèmes qui constituent l’ensemble des réserves de ressources naturelles en général et de la biodiversité en particulier. Ces liens de causalité sus-évoqués se traduisent par des phénomènes qui se conditionnent de façon réciproque : d’une part l’état de pauvreté et le non-développement, par des effets multiplicateurs, engendrent la destruction des écosystèmes naturels et de la biodiversité, et d’autre part le défaut de protection, de conservation et de gestion de l’environnement, par effet d’entraînement, aboutissent à la non-viabilité et à la non-durabilité des efforts de développement. La pression démographique, l’exiguïté des surfaces productives et fertiles, la faiblesse des revenus, le manque de techniques appropriées et le défaut de structuration du monde rural dans cette écorégion du corridor forestier de Fandriana-Marolambo contribuent essentiellement au processus de dégradation de l’environnement et expliquant l’état d’insécurité alimentaire d’une grande frange de la population. Etant donné que l’écorégion du corridor Fandriana-Marolambo relève du monde rural, la croissance et le développement de ces régions qui passent par des projets de valorisation économiques de leurs biodiversités et de leurs écosystèmes naturels, se doivent de résulter d’une structuration professionnelle des filières économiques et d’un aménagement des systèmes productifs. A cet effet, des mesures d’accompagnement sont nécessaires dans une optique d’optimisation des plans d’aménagement des filières qui font l’objet des études effectuées lors de cette seconde phase intitulée “Valorisation de la biodiversité”. Ces mesures d’accompagnement se résument principalement par les éléments caractéristiques suivants: 1 - l’accès à la terre et la sécurisation foncière; - l’accès au crédit et aux intrants ainsi que le désenclavement de plusieurs localités; - l’intensification agricole et la diversification des activités agricoles productives; - la structuration socioprofessionnelle des activités rurales en métiers agricoles; - l’adaptation constante et circonstanciée des réglementations tant sur le plan préventif que répressif. Par conséquent, les recommandations spécifiques qui constituent les priorités dans le cadre de la valorisation de la biodiversité de l’écorégion du corridor et ce à partir de l’analyse des différents paramètres liés spécifiquement et respectivement aux filières étudiées (Canne à sucre, écrevisse et faunes aquatiques d’eau douce, orchidées, plantes médicinales et pharmacopées locales, écotourisme ) sont: - la rationalisation de la filière canne à sucre de l’amont à l’aval c’est à dire la mise en place d’une filière à vocation agro-industrielle de redistillation d’alcool et de traitement des autres produits dérivés de la canne à sucre par des entreprises privées; - l’encadrement technique des populations en matière de la biologie des écrevisses et des crevettes d’eau douce et la vulgarisation des méthodes d’astaciculture à des fins d’activités génératrices de revenus des populations locales; - l’établissement de serres des espèces d’orchidées inventoriées ainsi qu’un répertoire d’indexation en vue d’une collection botanique destinée à des fins d’intérêts biologique et touristique par le futur parc; - l’établissement de répertoires d’indexation des intérêts thérapeutiques des plantes médicinales inventoriées et ce à des fins pharmacologiques de la pharmacopée locale ou régionale par une exploitation en régie ou en partenariat avec des institutions de recherche; - l’édification de musée archéologique et historique des ZAFIMANIRY, l’établissement d’un circuit écotouristique alliant les cultures locales, les sites de découverte, les sites biologiques et les sites historiques de l’écorégion d’une part, et la constitution d’un réseau formel d’opérateurs touristiques en vue de rationaliser leur implantation dans une zone d’implantation écotouristique (ZIE) d’autre part. Cependant, la valorisation de ces filières nécessite l’élaboration de plans d’aménagement spécifiques dont les grandes lignes d’orientations reposent sur des cadres logiques formés d’objectifs stratégiques, de plans d’actions, de programmes d’activités de mise en œuvre et d’indicateurs de résultats: 2 - la mise en place de micro et/ou petits projets d’intensification agricole, la diversification de cultures à valeur ajoutée et d’intérêts agro-écologiques régionaux, d’agrobiologique et d’agroforesterie, et ce en synergie à la filière canne à sucre et autres cultures de rapport afin de réduire les actions anthropiques dévastatrices et de rationaliser l’occupation et la gestion de l’espace; - l’implication des populations locales et riveraines à travers leurs associations ou leurs collectivités d’appartenance au processus d’investissement et de projet de développement intéressant leurs localités afin d’éviter leur marginalisation à des zones inappropriées à leurs activités productives; - la mise en cohérence et en coordination des divers programmes à vocation de développement rural dont notamment le PADR à travers les GTDR et le PAE, incluant l’écorégion du corridor forestier de Fandriana-Marolambo afin de créer une synergie entre les filières et les actions économiques à des fins de localisation du développement et de conservation de la biodiversité. II- INTRODUCTION GENERALE Madagascar, de par sa riche diversité biologique confortée d’une grande endémicité de ses faunes et flores, est catégorisé dans les zones à la fois de mégadiversité et d’une priorité certaine quant à la conservation de ses écosystèmes naturels. Le corridor forestier de Fandriana-Marolambo qui se situe entre ceux d’Andasibe Mantadia dans le nord-est d’Antananarivo et de Ranomafana Ifanadiana dans le sud-est de Fianarantsoa et d’une représentativité biologique caractéristique. En effet, le corridor forestier de Fandriana-Marolambo se spécifie de sa géographie des régions du littoral est d’une part et des hauts plateaux d’autre part. L’existence de forêts tropicales caractérisant le corridor est témoignée par un taux d’endémisme élevé en faunes et flores sauvages, et la rapide anthropisation à grande échelle de celles là justifient la priorisation de conservation de la biodiversité dans cette vaste écorégion. Par conséquent, il s’agit de trouver des procédés liant les principes de conservation avec des méthodes d’exploitation des ressources naturelles qui se doivent de permettre un développement écorégional durable. 3 En d’autres termes, la conservation des écosystèmes naturels nécessite une considération des activités de valorisation économique qui s’opèrent autour et au sein du corridor forestier afin de préserver sa mégadiversité et d’amener l’amélioration des conditions de vie des populations locales riveraines. L’objet principal de l’étude des filières préconisées consiste à cette valorisation de la biodiversité au moyen du plan d’aménagement. Les systèmes d’exploitation et de gestion des ressources naturelles inventoriées et identifiées à être converties en projets de développement. L’étude des filières en question se doit de rechercher les mécanismes rationnels mettant en rapport et en intégration la conservation et la valorisation pour garantir un développement durable et écorégional. Ce qui suppose en effet de procéder à la connaissance et à l’analyse des relations entre les populations locales riveraines du corridor avec les écosystèmes tant naturels que cultivés qui le composent. A cet effet, les termes de valorisation de la biodiversité faisant l’objet de cette étude de filières sont synonymes de promotion d’un développement agro-écologique régional lié au concept de conservation des écosystèmes naturels spécifiques du corridor. III- METHODOLOGIE D’APPROCHE MISE EN OEUVRE La méthodologie qui a été mise en œuvre au cours de l’accomplissement de cette étude des filières pour la valorisation de la biodiversité, consiste à procéder par une analyse systémique que nécessite une analyse de filières. Etant donné que les diverses filières, objets de l’étude, se trouvent circonscrites dans un état général d’exploitation artisanale, la valorisation préconisée consiste à procéder par l’analyse des dynamiques entre les actions anthropiques entreprises par les populations locales et les écosystèmes naturels. Cette analyse des dynamiques qui porte sur les opérations de production se base sur une analyse systémique pour chacune des filières afin de diagnostiquer les rapports et interactions entre les systèmes actuels de production, de transferts et de consommation, et de déboucher à des plans d’aménagement que requiert la valorisation tenant compte de la conservation de la biodiversité. L’approche méthodologique pour ce faire est l’approche socio-économique selon le genre c’est à dire celle de savoir les diverses parties prenantes ou les divers acteurs intervenant dans une filière donnée. 4 Une telle approche permet en effet de connaître les aspects paramétriques liés à la filière, et d’en instruire les coûts et avantages comparatifs y afférents. A l’issue de