UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO DEPARTEMENT MINES

En partenariat avec La Région AMORON’I MANIA

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MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR DES MINES

Intitulé :

« ETUDE ET ANALYSE DES EFFETS SOCIO- ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DES ACTIVITES D’EXPLOITATION ET DE VALORISATION DES RESSOURCES MINERALES DE LA REGION AMORON’ I MANIA »

Présenté par : ANDRIAMANAMPISOANILAINA Mbina

Le 05 Mars 2009 à Vontovorona

Promotion 2008 UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUES D’ANTANANARIVO

DEPARTEMENT MINES

En partenariat avec

La Région AMORON’I MANIA

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR DES MINES

Intitulé :

« ETUDE ET ANALYSE DES EFFETS SOCIO- ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DES ACTIVITES D’EXPLOITATION ET DE VALORISATION DES RESSOURCES MINERALES DE LA REGION AMORON’ I MANIA »

Présenté par : ANDRIAMANAMPISOANILAINA Mbina

Président de jury : Monsieur RAFARALAHY, Enseignant chercheur au sein de l’E.S.P.A

Examinateurs :

Monsieur RANDRIANJA Roger, Chef de Département MINES

Madame ARISOA RIVAH Kathy, Enseignante chercheur au sein de l’E.S.P.A

Monsieur DAMY Joachin Clotaire, Enseignant chercheur au sein de l’E.S.P.A

Monsieur FABIEN Rémi Roger, Enseignant chercheur au sein de l’E.S.P.A

Monsieur RANAIVOSON Léon Félix, Enseignant chercheur au sein de l’E.S.P.A

Encadreur : Monsieur ANDRIATSITOMANARIVOMANJAKA R .Naina, Enseignant chercheur au sein de l’E.S.P.A

Promotion 2008

REMERCIEMENTS

Ce présent ouvrage a été réalisé avec la contribution étroite et sérieuse des personnes suivantes, à qui nous témoignons ici toute notre reconnaissance et nos profonds remerciements, en particulier :

 Professeur RAMANANTSIZEHENA Pascal, Directeur de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo de nous avoir autorisé à soutenir ce mémoire ;

 Professeur RANDRIANJA Roger, Chef du Département pMines à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo (ESPA) pour les précieuses directives et la qualité de la formation qu’il nous a dispensée pendant nos études.

 Monsieur ANDRIATSITOMANARIVOMANJAKA R .Naina, Enseignant chercheur au sein de l’E.S.P.A, qui a bien voulu partager ses savoirs et ses expériences pendant la réalisation de ce travail, nous vous exprimons tout spécialement notre gratitude.

 Monsieur RAKOTOARISOA Zohasina Mampianina, Chef de bureau du BCMM Antsirabe. Il a porté un grand intérêt à notre travail et s’est toujours mis à notre disposition pour répondre à nos innombrables questions malgré ses nombreuses et hautes responsabilités.

 Monsieur RASOLOFOARIMANANA René, Chef de Région Amoron’i Mania sans qui nous n’avons pas pu travailler sur ce sujet. Il a consacré beaucoup de temps pour nous apporter ses précieux conseils et son expertise dans l’élaboration de ce travail.

 Monsieur RAKOTOMAMPIONONA, DDR de la Région Amoron’i Mania, qui malgré ses nombreuses obligations, a bien voulu nous aider, conseiller et collaborer, veuillez recevoir nos sincères remerciements.

Nos remerciements vont également à tous les personnels de la Région, en particulier :

- Monsieur Jean Pierre, responsable de l’unité de gestion de l’information régionale d’Amoron’i Mania - Monsieur Harison, responsable environnemental de la Région.

Nous remercions également Tojo, Zozime Fehisoa, Fanja, Mox et Gigg’s pour leur franche collaboration. Nous ne saurions oublier de remercier notre famille pour leur soutien et leur encouragement tout au long de nos longues années d’études.

A toutes nos connaissances proches ou éloignées qui n’ont pas ménagé leurs peines pour nous tendre la main .

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de localisation de la Région Amoron’i Mania...... 3 Figure 2 : Carte de localisation des chefs lieu des communes...... 5 Figure 3 : Carte géologique de la Région ...... 6 Figure 4 : Carte physique de la Région ...... 8 Figure 5 : Carte pluviométrique de la Région Amoron’i Mania...... 9 Figure 6 : Carte thermique de la Région Amoron’i Mania ...... 10 Figure 7 : Carte hydrographique de la Région ...... 11 Figure 8 : Carte de densité démographique de la Région...... 13 Figure 9: Carte des aires protégées de la Région...... 16 Figure 10 : Estimation du nombre de lavaka dans la Région……………………………………….….....……. … ..19 Figure 11: Les ressources minières dans la Région...... 25 Figure 12: Les activités minières dans la Région ...... 27 Figure 13 : carte de recouvrement en permis miniers de la Région...... 28 Figure 14: Les exploitations existantes à ...... 34 Figure 15: Localisation des personnes enquêtées...... 36 Figure 16 : Age moyen des orpailleurs...... 37 Figure 17: Répartition par sexe des orpailleurs ...... 38 Figure 18 : Niveau d’instruction des orpailleurs ...... 38 Figure 19 : La proportion des différents types d’exploitation ...... 39 Figure 20: Répartition des orpailleurs selon le type d’exploitation...... 39 Figure 21 : La production moyenne des orpailleurs ...... 41 Figure 22: Occupations quotidiennes des orpailleurs ...... 42 Figure 23 : Diagramme montrant les occupations quotidiennes des orpailleurs ...... 42 Figure 24 : Diagramme montrant la nécessité de l’orpaillage ...... 43 Figure 25 : Effectifs des enfants et des enfants scolarisés...... 44 Figure 26 : Comparaison de scolarisation au niveau communal et la scolarisation des enfants des orpailleurs ...... 45 Figure 27 : Le rayon cible pour promouvoir la filière or ...... 51 Figure 28 : Aperçu de la zone d’étude ...... 54 Figure 29 : La répartition des exploitants selon les types d’exploitation ...... 56 Figure 30 : Age moyen des exploitants ...... 57 Figure 31: Répartition des exploitants par sexe ...... 58 Figure 32 : Le niveau d’instruction des exploitants ...... 58 Figure 33 : Le revenu moyen des exploitants ...... 59 Figure 34 : Le revenu des exploitants, et le revenu moyen ...... 60 Figure 35 : Fenêtres montrant les statistiques des enfants et des enfants scolarisés ...... 60 Figure 36 : Scolarisation au niveau communal et scolarisation des enfants des exploitants ...... 61 Figure 37 : Zones pouvant être influencées par l’exploitation de tourmaline ...... 64 Figure 38: Suggestion d’organigramme pour un site d’exploitation ...... 65 Figure 39: Carte de localisation de la zone d’étude ...... 66 Figure 40 : Localisation des sites d’exploitation ...... 67 Figure 41 : Age moyen des exploitants et le diagramme correspondant...... 68 Figure 42: La répartition par sexe des exploitants ...... 68 Figure 43 : Le niveau d’instruction des acteurs ...... 69 Figure 44: Répartition des acteurs selon leurs niveaux d’instruction...... 69 Figure 45 : Lieux d’exploitation selon les substances recherchées ...... 69 Figure 46 : Effectifs des acteurs selon la substance exploitée ...... 70 Figure 47 : Mode d’écoulement des produits ...... 71 Figure 48 : Diagramme montrant les motivations des exploitants ...... 72 Figure 49 : Courbes des personnes exerçant l’exploitation et de celles impliquées dans l’activité rizicole ...... 73 Figure 50 : Localisation des zones sensibles dans le District ...... 74 Figure 51 : Les nombres moyens d’enfants et d’enfants scolarisés ...... 74 Figure 52 : Comparaison entre la scolarisation au niveau du District et celle des enfants des exploitants ...... 75 Figure 53 : Revenu moyen des exploitants ...... 76 Figure 54 : Carte de vulnérabilité des Communes dans le District d’ ...... 76 Figure 55 : Diagramme montrant les avis des exploitants sur leurs activités ...... 78 Figure 56 : Les sites d’exploitation et les zones forestières sensibles ...... 88 Figure 57 : Emplacement des sites d’exploitation par rapport à la susceptibilité du sol à l’érosion ..89 Figure 58 : Localisation des exploitations selon l’occupation du sol ...... 90

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Récapitulation de la répartition des communes dans la Région Amoron’i Mania...... 4 Tableau 2 : Classification des Districts selon la superficie ...... 5 Tableau 3: Les différents types de sol de la Région ...... 7 Tableau 4 : Répartition par classe d’âge de la population ...... 12 Tableau 5 : Répartition de la population dans chaque District...... 12 Tableau 6 : Récapitulation des formations sanitaires dans chaque District et les ratios ...... 14 Tableau 7: Récapitulation des taux de scolarisation par niveau ...... 15 Tableau 8: Taux de réussite aux examens officiels 2007 ...... 15 Tableau 9: Répartition des surfaces cultivées en ha...... 20 Tableau 10: Récapitulation des rendements, exprimés en T/ha ...... 21 Tableau 11 : Estimation du nombre d’acteurs dans le secteur minier de la Région Amoron’i Mania ...... 27 Tableau 12 : Effectifs des personnes enquêtées ...... 32 Tableau 13 : Les gemmes recherchées et leurs localisations respectives...... 34 Tableau 14: Statistique des octrois de cartes à Miarinavaratra...... 46 Tableau 15 : Quelques espèces animales et végétales de la Région Amoron’i Mania ...... 84 Tableau 16 : Les domaines forestiers ...... 85

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : La pente des surfaces cultivées dépasse la valeur acceptable de 12 %.....20 Photo 2: La sculpture est l’un des arts qui représente la Région au niveau national ..23 Photo 3 : Anjahana : un des gisements primaires exploités à Miarinavaratra ...... 40 Photo 4 : Exploitation des gisements alluvionnaires à Miarinavaratra ...... 40 Photo 5 : Enfant assistant à l’exploitation ...... 46 Photo 6 : Personnes utilisant un sluice en bois ...... 48 Photo 7 : Le trou laissé par la première exploitation de tourmaline à Nandihizana ...... 56 Photo 8 : Des personnes pratiquant le « SISIBOKA » ou refouille ...... 57 Photo 9 : La gravité de la destruction des terrains cultivables à Nandihizana ...... 63 Photo 10 Tas de latérite dans le site d’exploitation à Tolohomanga ...... 1 Photo 11 : Dégât causé par l’exploitation du gisement primaire d’or à Anjahana ...... 1 Photo 12: Cours d’eau victime de l’activité d’orpaillage en amont ...... 87 Photo 13 : Dégradation des végétations à proximité de l’exploitation de cristal à Fenoarivo ...... 89 Photo 14 : Rizières victimes de la recherche de cristal de quartz à Ambatofinandrahana ...... 90 LISTE DES ABREVIATIONS

AERP : Autorisation Exclusive de Réservation de Périmètre AFOMA : AFOkasoka MAlagasy ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées BAC : BACcalauréat. BCMM : Bureau du Cadastre Minier de BD : Base des Données BEPC : Brevet d’Etude du Premier Cycle CEG : Collège d’Enseignement Général CEPE : Certificat Etude Primaire Elémentaire CHD : Centre Hospitalier de District CHRR : Centre Hospitalier Régional de Référence CNRE : Centre National de Recherche pour l’Environnement CR : Commune Rurale CSB : Centre de Santé de Base DBA Département Biologie Animale DBEV Département Biologie et Ecologie Végétales DMG : Direction des Mines et de la Géologie DRDR : Direction Régionale du Développement Rural DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale EPP : Ecole Primaire Publique EIE : Etude d’Impact Environnemental. FTM : Foibe Tao-tsaritanin ’I Madagasikara GELOSE : Gestion Locale Sécurisée JIRAFI : JIro sy RAnon’I FIsakana JIRAMA : JIro sy RAno Malagasy MAP : Madagascar Action Plan MAGRAMA : Marbre et Granite de Madagascar. ONG : Organisation Non Gouvernementale ONE : Office National pour l’Environnement. PCD : Plan Communal de Développement PCDR : Plan Cadre de Développement Régional PEE : Plan d’Engagement Environnemental PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural PSUCA : Plan Simplifié d’Urbanisme de la Commune rurale d’Ambatofinandrahana PE : Permis d’Exploitation. RRI : Rapide Result Initiative RN : Route Nationale UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature SAGE : Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement SAPM : Système des Aires Protégées de Madagascar SEVMACAM : Société d’Exploitation et de Valorisation de Marbre de calcite et d’Aragonite de Madagascar. WWF : World Wide Fund for Nature

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS

LISTE DES FIGURES

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES PHOTOS

LISTE DES ABREVIATIONS

SOMMAIRE

INTRODUCTION

Partie I : MONOGRAPHIE DE LA REGION AMORON’I MANIA

Chapitre I : LA REGION AMORON’I MANIA

Chapitre II : LES ACTIVITES DE VALORISATION DES RESSOURCES MINERALES DE LA REGION

Chapitre III : COLLECTE DES DONNEES

Partie II : ETUDE DES EFFETS SOCIO-ECONOMIQUE DES ACTIVITES D’EXPLOITATION ET DE VALORISATION DES RESSOURCES MINERALES DE LA REGION AMORON’I MANIA

Chapitre I : LES ACTIVITES MINIERES A MIARINAVARATRA

Chapitre II : L’EXPLOITATION DE TOURMALINE A NANDIHIZANA

Chapitre III : LES ACTIVITES D’EXPLOITATION A AMBATOFINANDRAHANA

Partie III : ETUDE DES EFFETS ENVIRONNEMENTAUX DES ACTIVITES D’EXPLOITATION ET DE VALORISATION DES RESSOURCES MINERALES DE LA REGION AMORON’I MANIA

Chapitre I : ANALYSE DE L’ETAT INITIAL ET DE SON ENVIRONNEMENT

Chapitre II : ANALYSE DES EFFETS DES ACTIVITES MINIERES SUR L’ENVIRONNEMENT

Chapitre III : MESURES A PRENDRE POUR PREVENIR, REDUIRE, SUPPRIMER, ET COMPENSER LES EFFETS NEGATIFS DES EXPLOITATIONS SUR L'ENVIRONNEMENT

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

WEBOGRAPHIE

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

RESUME - ABSTRACT

INTRODUCTION

L’Etat Malgache a procédé à la rénovation de la structure administrative pour faciliter et voir de plus près l’avancé du développement et l’amélioration du niveau de vie de ses citoyens. La Région Amoron’i Mania est née de cette nouvelle structure. Elle mise sur une politique de développement relative à la politique actuelle du développement de 2007 à 2012 connue sous le nom de MAP ou Madagascar Action Plan. Ainsi la Région compte valoriser l’artisanat, la richesse et la diversité de ses ressources forestières, le tourisme ainsi que l’existence de vastes étendues de terres cultivables pour mettre en œuvre ses « populations jeunes» en activité pour le développement de la Région.

L’une des richesses de la Région Amoron’i Mania est constituée par les ressources minérales qu’elle renferme. Ses innombrables ressources font l’objet de prospection, d’exploration et d’exploitation. Des exploitations, aussi bien industrielles qu’artisanales sont en œuvre actuellement, et devraient apporter un soutien significatif à l’économie locale. Parmi les stratégies du MAP, le Ministère chargé des Mines, en collaboration avec les Régions, s'engage à faire en sorte que les petites mines et les mines artisanales deviennent des activités qui participent activement au développement de l’économie locale, régionale et même nationale. Ces activités sont réalisées dans le principe du développement durable.

Des politiques seront établies pour pouvoir atteindre l’objectif de développement du secteur minier de la Région. Il est indispensable de connaître la situation actuelle, les impacts des activités, aussi bien socio-économiques qu’environnementaux avant d’établir une politique de développement. C’est dans cette optique que le présent mémoire intitulé « Etude et analyse des effets socio-économiques et environnementaux des activités d’exploitation et de valorisation des ressources minérales de la Région Amoron’i Mania » a été accompli dans le cadre d’un partenariat entre la Région Amoron’i Mania et l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo (ESPA).

Afin de mieux cerner le sujet, nous allons voir dans la première partie la monographie de la Région Amoron’i Mania, ainsi que les exploitations existantes. La deuxième partie comprendra l’étude et l’analyse des effets socio- économiques des activités d’exploitation et de valorisation des ressources minérales de la Région. Enfin, la dernière partie montrera les impacts environnementaux résultant de ces activités.

1

Partie I Monographie de la Région Amoron’i Mania

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Chapitre I : LA REGION AMORON’I MANIA

I. Localisation  I-a. Localisation géographique La Région Amoron’i Mania se situe au cœur des hautes terres centrales Malgaches, traversée par la route nationale numéro 7(RN7) de Marovato jusqu’à . Sur le plan géographique, elle est comprise entre 45 0 7’ et 47 0 7’ longitude Est, et 19 08’ et 21 00’ latitude Sud dans les canaux (160_074 ; 159_074 ; 158_074) de la scène Landsat. La nouvelle structure administrative qui subdivise notre pays en Régions place la Région Amoron’i Mania comme suit : • au Nord, elle est limitée par la Région Vakinankaratra (districts Antanifotsy, Antsirabe II, Betafo) ; • à l’Est par la Région Atsinanana (district de Marolambo) et par la Région Vatovavy Fitovinany (district Ifanadiana) ; • au Sud par la Région Haute Matsiatra (districts d’Ambohimahasoa et Ikalamavony) ; • à l’Ouest par la Région Menabe (districts de Mahabo et de Miandrivazo). La carte ci-dessous nous permet de mieux situer la Région :

                                               

           

N

      AMORON'I MANIA       VAKINANKARATRA ATSINANANA

            MENABE AMORON'I MANIA

           

VATOVAVY-FITOVINANY

            HAUTE MATSIATRA



                

ATSIMO-ANDREFANA          

           

                                               

Figure 1 : Carte de localisation de la Région Amoron’i Mania (source BD 500 FTM)

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 I-b. Situation administrative La superficie de la Région Amoron’i Mania est de 17 512 km 2. La capitale de la Région est la commune urbaine d’ I. On y trouve 4 districts: - à l’Ouest : Ambatofinandrahana ; - à l’Est : ; - au centre et à l’Est : Ambositra ; - au centre : Manandriana. Dans ces 4 districts figurent 55 communes dont la répartition est récapitulée dans le tableau ci-dessous :

Ambatofinandrahana Ambositra Fandriana Manandriana (9 communes) (23 communes) (13 communes) (10 communes) • Ambtofinandrahana • AlakamisyAmbohijato • Alakamisy/ • Ambohimahazo • • Ambatofitorahana • • Ambohimilanja • • Ambinanindrano • Fandriana • • Fenoarivo • Ambohimanjaka Sahatsiho • Fiadanana • Ambovombe Centre • • AmbohimitomboII • Mahazoarivo • Anjomà Nandihizana • Mangataboahangy • Ambositra I • Miarinavaratra • Anjoman’Ankona • Soavina • Ambositra II • • Talatan’I Vohimena • Andina • Sahamadio-Fisakana • Vinany-Ankadikely • • Ambohinamboarina • • Fehizay • Ihadilanana • Ilaka Afovoany • • Ivato • Ivony • Mahazina Ambohipierenana • • Vohidahy Tableau 1: Récapitulation de la répartition des communes dans la Région Amoron’i Mania

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L’unique commune urbaine de la Région est la capitale : la commune d’Ambositra I. Mise à part cette capitale qui a une vocation urbaine, la Région présente dans l’ensemble un caractère général de ruralité. La superficie de chaque district de la Région est la suivante : Ambatofinandrahana : 10 132 km², Ambositra : 3 161 km², Fandriana : 2 947 km² et Manandriana : 1 276 km². La carte de la figure 2 nous montre l’emplacement de chaque chef lieu de commune dans la Région.

" #          #     #      # #    



     

   



$   $ $   Fand ria na$   $T   $ $   $   $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ Ambatofinandrahana Am bo sitra$ $T $ $T $ $ $T$ $ $ $ $ $ $ $   Manandriana$     $$ $   $   $   $ $ $ $ $ $ $



     

   



" #          #     #      # #    

         N $T            $           

         !

  

    

       



Figure 2 : Carte de localisation des chefs lieu des communes (source BD 500 FTM) La commune d’Ambatofinandrahana occupe la plus grande superficie dans la Région, suivie de celle d’Ambositra, de Fandriana, et enfin de Manandriana. Il n’y a pas de correspondance entre le nombre de communes et la superficie de chaque District. Le tableau 3 illustre cette affirmation.

District Superficie (km 2) Nombre de Communes Ambatofinandrahana 10 132 9 Ambositra 3 161 23 Fandriana 2 947 13 Manandriana 1 272 10 total 17 512 55

Tableau 2 : Classification des Districts selon la superficie

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II. Milieu physique

 II- a. Géologie de la Région Le récent travail de révision, de réinterprétation tectonique et de réévaluation du potentiel minier effectué par le PGRM et ses collaborateurs situe la Région Amoron’i Mania dans les zones de révision B et C. Le nord de la Région est inclus dans le groupe d’Ampasay, le centre dans la nappe d’Itremo et le sud dans le bloc d’Ikalamavony. Voici la carte correspondant à cette répartition.

Géologie Groupe d'Ampasay( Bloc d'Antananarivo) Bloc d'Ikalamavony N Nappe d'Itremo

      Zones de revision zone B zone C

Figure 3: Carte géologique de la Région La partie au nord incluse dans le domaine d’Antananarivo, est formée par le groupe d’Ampasay, tiré du nom de la rivière d’Ampasay, un affluent de la rivière Mananjary, célèbre par la forte présence d’or dans ses alluvions. Il s’intercale avec des formations gneissiques de Massora. Il est défini comme une association de biotite migmatisée et de biotite à hornblende. Il est caractérisé par l’abondance des roches ultramafiques où on trouve des lentilles de harzburgite avec la présence de divers minéraux et une forte probabilité de présence de minéralisation d’émeraude.

Le domaine d’Itremo est caractérisé par l’abondance de schistosité en muscovite- biotite avec des recouvrements récents en cordiérite. Il y a présence de foliation en staurolite et quartz contenue dans un grenat.

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Le domaine d’Ikalamavony est caractérisé par la forte présence de gneiss à biotite, amphibole, grenat, biotite et plagioclase. Le domaine se situe au dessous de l’unité quartzique de Vavarivotra, qui est essentiellement constitué par des quartzites à muscovite.

La nappe qui affleure dans la Région est celle d’Itremo. Elle est constituée par des formations sédimentaires stables et très faiblement métamorphisées. Les épisodes gabbroïques, syénitiques et granitiques ont intrudé les formations de la plate forme continentale. Dans la Région Amoron’i Mania, on trouve une grande diversité de type de sols. Généralement à l’Est, on trouve des sols relativement pauvres (Fandriana et Ambositra). A l’ouest (Manandriana et Ambatofinandrahana), les sols sont plus riches. Les formations dominantes sont les sols ferralitiques de couleur jaune ou rouge. On peut résumer les différents types de sols de la Région dans le tableau ci dessous : Districts Type de sols

• Association de sols ferralitiques rouges et jaunes/rouges riches en Fandriana concrétions et en résidus d’altérations gibbsiques. • Sols peu évolués et rankers à l’Est

• Sols ferralitiques jaunes/rouges de qualité médiocre à l’Est, complexe Ambositra lithosols et Sols peu évolués (partie Ouest Nord et Sud), plus ou moins humifères

• Sols ferralitiques rouges (sols plus ou moins compacts et relativement pauvres) formés sur migmatites ou sur roches acides ; disséqués en Ambatofinandrahana deux au milieu par un ensemble de complexe lithosols et Sols peu évolués

• Sols ferralitiques rouges, plus ou moins compacts et relativement Manandriana pauvres au Nord ; complexe lithosols et Sols peu évolués dans la partie Sud

Tableau 3: Les différents types de sol de la Région

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L’un des aspects tectoniques qui marque la Région, surtout le District d’Ambatofinandrahana est le modèle karstique. Modèle karstique. C’est un type de relief affectant les régions calcaires, principalement dû à la dissolution de leurs roches par les eaux météoriques chargées de gaz carbonique. Il laisse des cavités vides, on peut y distinguer des formes de surfaces telles que la doline, les lavaka. L’explication scientifique montre que les calcaires de la vallée à caractère basique se neutralisent avec les éléments acides de la couverture terrestre. Ceci entraîne la formation de trou. Ce phénomène handicape le développement du District. La zone la plus sensible et la plus touchée se situe dans la partie Nord-Ouest et Ouest du district d’Ambatofinandrahana.

 II-b. Relief et paysage Le pays Betsileo présente un relief montagneux. La figure ci-dessous nous montre la carte physique de la Région.

       

    

         

         

        

      

N                

       

     

       

Figure 4 : Carte physique de la Région En général, on peut subdiviser la Région Amoron’i Mania en trois zones d’altitude : • altitude comprise entre 1 600m à 2 000m : cette zone est pratiquement non peuplée. Elle se situe dans la partie Nord-est de la Région ;

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• altitude comprise entre 1 200m à 1 600m : cette zone occupe la majorité de la superficie de la Région. On la retrouve généralement dans la partie centrale (Ambositra et Fandriana) ; • altitude comprise entre 900m à 1 200m : ce sont les plaines qu’on trouve dans la partie Ouest de la Région (Ambatofinandrahana).

 II-c. Le climat Le climat de la Région est de type tropical d’altitude, où il y a deux saisons bien distinctes :

• la saison chaude et humide : du mois d’octobre jusqu’au mois d’avril ; • la saison fraîche et sèche : du mois de mai jusqu’au mois de septembre.

En général, à l’Est et au Nord de la Région, le climat est froid et humide tandis qu’au Sud et à l’Ouest, il est chaud et sec.

La pluviométrie

La pluviométrie annuelle de la Région en 2007 varie de moins de 100 mm au Sud à 140 mm au Nord, et de 120 mm à l’Ouest jusqu'à 200 mm à la frontière Est (selon le service météorologique d’Akorombe (Ambositra I). La carte de la figure 4 nous montre la pluviométrie dans l’ensemble de la Région

0 8 140 1 0 0 6 0

1 2

1

4

0

1 1 2 20 0 100

N          

         

                    

    

     

Figure 5 : Carte pluviométrique de la Région Amoron’i Mania (source BD500 FTM-PCDR Mania)

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La température Concernant la température moyenne annuelle, on observe une augmentation de 16°C à 18°C du Nord vers le Sud, et de 16°C à 28°C de l’Est vers l’Ouest. La carte thermique de la Région en 2007 nous montre cette différence.

Figure 6 : Carte thermique de la Région Amoron’i Mania (source BD500 FTM-PCDR Mania)  II-d. L’hydrologie Les réseaux hydrographiques sont denses en général. La Région est partagée en trois grands bassins versants formés par trois rivières : • au Nord, celui de la Mania et ses affluents forme la « partie amont » du bassin versant du Tsiribihina ; une grande partie du Sud du Vakinankaratra s’y intègre aussi. Ils couvrent la quasi-totalité du District de Fandriana, les parties septentrionales des Districts d’Ambositra, de Manandriana et d’Ambatofinandrahana ; • au Sud, celui de la Matsiatra et ses affluents qui se prolonge par le bassin versant du Mangoky dans lequel s’intègre toute la partie occidentale de la Haute-Matsiatra. Les parties méridionales des Districts d’Ambositra, Manandriana et Ambatofinandrahana en font partie ;

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• à l’Est, celui de la Maintinandry et ses affluents : la partie orientale du district d’Ambositra le constitue. Les principaux cours d’eau sont :

• Mania et ses affluents dont les principaux sont : Izanaka, Ikely, Imorona et Ivato ; • Mitody, Manambiroa et Fanindrona qui sont les affluents de la Matsiatra • Fisakana. La carte ci-dessous nous permet de visualiser le réseau hydrographique de la Région :

M a n a a m n a b M M o A k l e N a o a I s n A k o i a a v F i l a n r

a a

z h I I a lo I v M k o o M o k l l a y M a o a n g a i a I I n k m n n a i oro v t I na i o d a n j r a a n t a o r b a n y M m t a a d a n r a m y n M I a S n M ah t I an s i v o t f a o a a

h n d a a y n l a a

    

       

          N Fi gure 7 : Carte hydrographique de la Région (source BD500 FTM)

III. Milieu humain et social  III-a. La population Actuellement on compte environ 783 000 habitants répartis dans 69 650 ménages. Le taux de croissance démographique annuel est de 3,4%. Cette valeur est supérieure à la moyenne nationale qui est de 2,8%. D’une manière générale, selon l’âge et le milieu, la population d’Amoron’i Mania se répartit comme suit :

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- l’âge moyen de la population est de 21,8 ans ; - la moitié de la population est âgée de moins 17 ans ; - en milieu rural, 50% de la population ont au moins 16 ans, alors que l’âge moyen du chef de ménage est de 34 ans. En milieu urbain, l’âge médian est de 18 ans, alors que l’âge moyen du chef de ménage est de 36,7 ans. Voici le tableau de répartition par classe d’âge de la population de la Région en 2007. Homme Femme Total Enfants âgés de moins de 6 ans 10% 11% 21% Population scolarisable (âgée de 6 à 10 ans) 6,9% 7,05% 13,95% Adolescents âgés de 11 à 14 ans 5,5% 6,18% 11,68% Individus âgés de 15 à 59 ans 23,1% 24,4% 47,5% Individus âgés de plus de 59 ans 2,89% 2,98% 5,87% Total 48,39% 51,61% 100%

Tableau 4 : Répartition par classe d’âge de la population La densité démographique régionale qui est de 45 habitants par km² est supérieure à la moyenne nationale. Elle est faible dans la partie occidentale (Ambatofinandrahana : 17 habitants par km²) et elevée dans la partie orientale (Ambositra : 87 habitants par km², Manandriana : 111 habitants par km², Fandriana : 86 habitants par km²). La répartition de la population de la Région est résumée dans le tableau suivant :

District Nombre de Superficie Densité démographique Pourcentage population (Km 2) (habitants/km 2) Ambatofinandrahana 197 121 10 132 17 25.22 Ambositra 264 890 3 161 87 33.86 Fandriana 208 623 2 947 86 26.67 Manandriana 111 503 1 272 111 14.25 Total 782 137 17 512 45 100

Tableau 5 : Répartition de la population dans chaque District Même au sein de chaque district, on a observé une densité démographique très hétérogène. A Ambatofinandrahana par exemple on a :

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• moins de 25 habitants/km 2 dans la partie Ouest (Communes d’Itremo, de Mangataboahangy, Mandrosonoro, Fenoarivo) et ses environs ; • plus de 50 habitants/km 2 dans la partie Nord ; • plus de 100 habitants/km 2 dans le bassin rizicole de Soavina. La carte ci-dessous nous montre cette inégalité de la répartition démographique au niveau des Districts.

N                    

                   

        

        

Figure 8 : Carte de densité démographique de la Région (source BD500 FTM, PCDR Mania)  III-b. Les services sociaux  Santé La Région Amoron’i Mania est caractérisée par une mauvaise répartition géo- spatiale des centres de santé périphériques, ainsi, sa couverture sanitaire est géographiquement inefficace.

A titre d’exemple, le District d’Ambatofinandrahana qui a une superficie de 10 332 km², c’est à dire 2/3 de la Région, ne possède que 26 formations sanitaires dont 23 publiques et 03 privées.

D’une manière générale, toutes les communes de la Région, sauf deux nouvellement créées, ont leur propre Centre de Santé de Base niveau II dans leur chef lieu respectif, 50% d’entre elles ont en plus un Centre de Santé de Base niveau I.

Voici le tableau récapitulatif faisant sortir le nombre des formations sanitaires de base publiques ou privées :

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DISTRICT CHRR CHD CSB 2 CSB 1 TOTAL POPULATION RATIO (1) MEDECINS RATIO(2)

Ambatofinandrahana 00 01 11 14 26 197 121 7 582 12 16 427

Ambositra 01 00 36 10 47 264 890 5 636 35 7 569

Fandriana 00 01 17 26 44 208 623 4 742 16 13 039

Manandriana 00 01 09 2 12 111 503 9 292 08 13 938

Total 01 03 73 52 129 782 137 6 064 71 11 016

Tableau 6 : Récapitulation des formations sanitaires dans chaque District et les ratios (Source : monographie sanitaire de la Région Amoron’i Mania) RATIO (1) : nombre d’habitants/formation sanitaire

RATIO (2) : nombre d’habitants/médecin

Les ratios moyens de la région Amoron’i Mania sont donc de

6 064 Habitants/Formation sanitaire et de 11 016 habitants /médecin.

. Il y a aussi 166 paramédicaux qui aident les médecins dans leurs travaux.

Sur le plan accessibilité, la couverture moyenne des formations sanitaires publiques n’affecte au plus que 70% de la population de la Région. Pour la plupart des districts sanitaires :

- 35% de la population habitent à une distance de 1km à 5 km d’un centre de santé ;

- 25% se trouvent à une distance de 5 km à 10 km d’une formation sanitaire ; - et enfin, 40% restent encore dans un endroit de plus de 10 km d’un centre de formation sanitaire. Concernant les bâtiments, 25 % des centres sanitaires de base nécessitent des sérieuses réhabilitations, 5 % d’entre eux devraient faire l’objet d’une nouvelle construction. 75% des bâtiments des formations sanitaires existantes ne demandent qu’un simple entretien annuel.

 L’éducation Le taux de scolarisation est relativement élevé dans la Région. Concernant le niveau primaire : 90% des enfants de 6 ans sont scolarisés dans les Districts de Fandriana et d’Ambositra II, il est de 88,9% pour l’ensemble de la Région. Ce taux baisse très fortement pour le niveau II car il est de 14,3%. Pour le niveau III ou Lycée : 5,7%. Cette baisse est très forte pour les Districts d’Ambatofinandrahana et de Manandriana

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Le système éducatif du secteur public est hautement sélectif aux niveaux secondaires (II et III), car :

- faute de bâtiments scolaires, la capacité d’accueil est réduite ;

- à cause d’un bas niveau en primaire, l’admissibilité en secondaire reste faible ;

- pour des raisons économiques, le taux d’abandon à l’issue des classes primaires n’est pas négligeable ;

Loin de toute attente, l’enseignement spécialisé ne se comporte pas non plus aussi bien que l’enseignement général. Les effectifs des établissements sont assez réduits par rapport au nombre de candidats potentiels qui ne peuvent pas ou ne veulent pas suivre l’enseignement général.

D’où le tableau récapitulatif de cette situation :

Classification du Taux net de Taux Taux d’élèves dans centre Taux d’accès scolarisation d’achèvement l’enseignement privé

Niveau I 120 à 247(%) 72 à 120(%) 41 à 71(%) 11 à 19(%)

Niveau II 22 à 55(%) 6 à 20(%) 8 à 29(%) 6 à 35(%)

Niveau III 2 à 27(%) 1 à 10(%) 1 à 47(%) 42 à 59(%)

Tableau 7: Récapitulation des taux de scolarisation par niveau

(Source : DREN Amoron’i Mania)

Remarque : Le taux d’accès a été calculé par rapport à la capacité d’accueil des écoles.

Le résultat scolaire pour la totalité de la Région s’avère promettant, les taux de réussite aux examens officiels restent élevés par rapport aux taux nationaux.

CANDIDATS ADMIS POURCENTAGE

CEPE 13 138 8 980 68,35

BEPC 5 146 2 138 41,55

BAC 1 727 872 50,49

Tableau 8: Taux de réussite aux examens officiels 2007 (source DREN Amoron’i Mania) Actuellement, des efforts considérables sont menés dans le domaine de l’éducation. Le taux d’abandon scolaire diminue considérablement à cause de la distribution des kits

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scolaires. Et dans le futur, on peut espérer une augmentation du taux de scolarisation, et surtout du taux d’achèvement.

Malgré l’effort déployé par l’Etat, le taux d’alphabétisation reste toujours non satisfaisant pour la population d’Amoron’i Mania.

IV. L’environnement

 IV- a. Couverture forestière La couverture forestière est de 79 330 ha environ, soit 4,5% de la superficie totale de la Région qui est de 1 751 200 ha. Les forêts naturelles (3,75%) se répartissent en forêts denses humides, forêts claires sclérophylles et forêts rupicoles. Le reste (0,8%) est constitué par des reboisements (Eucalyptus,Pins). La couverture en forêts est un peu faible car, au niveau national, la superficie de la couverture forestière est de 8 880 000 ha soit 15% de la superficie totale du territoire. Les aires protégées sont représentées sur la carte de la figure 9.

 IV- b. Les zones sensibles de la Région La biodiversité de Madagascar, les habitats des espèces et l’écosystème sont réputés fragiles. Ainsi l’Etat malagasy a procédé à la définition des zones sensibles, des précautions doivent être prises au cas où des investissements publics ou privés s’implanteraient dans ces zones.

N        

             

         

         

Figure 9: Carte des aires protégées de la Région (source BD500 FTM, PCDR Mania)

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L’article 3 de l’arrêté interministériel n°4 355/97 portant définition et délimitation des zones sensibles donne la liste des zones considérées comme sensibles. Pour le cas de la Région Amoron’i Mania, les endroits cités ci-après répondent aux définitions des zones sensibles :

• les forêts tropicales humides qui se trouvent à l’Est des Districts de Fandriana et d’Ambositra : Miarinavaratra, Betsimisotra, Ankarinoro, Mahazoarivo, Ambinanindrano, Alakamisy, Imady, Kianjandrakefina, Ambalasoaray, Ambohimitombo, Antoetra ; • les forêts classées de l’Itremo (Ambatofinandrahana), d’Ambatofitorahana (Ambositra) ; • les Forêts de tapia situées à Manandriana Est, Ambalamahatsara, Fenoarivo, Itremo, Ambatofinandrahana, Ambositra Nord, Tsarazaza Ouest, Sandrandahy Ouest ; • les zones marécageuses : Itea (Manandriana), Soavina (Ambatofinandrahana), Ihadilanana (Ambositra), Sahamadio et Fiadanana (Fandriana). • les périmètres de protection des eaux potables (80 m autour des sources d’eau potable pour toutes les localités desservies par la JIRAMA, par la JIRAFI ou par les Communes), • les périmètres de protection des eaux minérales. Il y a 21 sources thermales dans le District d’Ambatofinandrahana, 1 source à (Manandriana), 1 source au sud-est de Tsararivotra (Ambositra), 1 source entre Betsimisotra et Miarinavaratra. • les sites archéologiques et historiques, en particulier le pays Zafimaniry, le site « Ambositra taloha » et Ampandihizana dans le District d’Ambositra, Ankalovifito et Ankazotsararavina dans le District de Manandriana.

 IV- c. Les espèces endémiques  Faune La région Amoron’i Mania abrite 68 espèces animales endémiques : 21 mammifères, 2 amphibiens, 1 reptile, 40 oiseaux et 4 poissons.  Flore Du point de vue floristique, 339 espèces endémiques de Madagascar et 56 endémiques régionales ont été recensées dans la région. Ces données ont été fournies par le Consortium de consultants du Département Biologie Animale (Université d’Antananarivo) ou DBA : Département Biologie et Ecologie Végétales ou DBEV– CNRE ; ONE, en 2005

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Du point de vue faunistique, 9 espèces sont menacées d’après la liste établie par l’UICN ou Union Internationale pour la Conservation de la Nature, publiée en 2004. Du point de vue floristique, 5 espèces figurent dans cette liste.

 IV- d. Les dangers pour l’environnement

On peut citer les cas suivants comme menaces pour la faune et la flore dans la Région : • La dégradation des massifs forestiers de Zafimaniry, d’Antoetra, d’Ankazomivady et du Sakalava. En fait, la demande en bois comme le palissandre, le bois d’ébène, le bois de rose, le bois blanc pour l’artisanat (sculpture, marqueterie, etc.) est très importante au niveau du district d’Ambositra. Les lieux d’approvisionnement sont localisés au niveau de la zone forestière Zafimaniry. La culture sur brûlis ou teviala est la principale cause de dégradation de la zone forestière de Sakalava. • L’érosion est aussi un problème sérieux. Les zones érodables sont : - le District de Fandriana ; - le District de Manandriana ; - l’extrême Ouest du District d’Ambatofinandrahana (Soavina, Ambondromisotra). • L’un des problèmes majeurs de la Région est l’ensablement. Parmi les 53 communes, 30 (56%) connaissent un problème d’ensablement des bas-fonds.

Les communes où le problème d’ensablement est préoccupant sont :  le District d’Ambatofinandrahana : Ambatomifanongoa, Itremo, Mandrosonoro, Ambondromisondrotra, Amborompotsy, Mangataboahangy ;  le District d’Ambositra : , Ambinanindrano, Ankazoambo;  le District de Fandriana : Fandriana, Milamaina, Sahamadio, Sandrandahy, Tsarazaza. La superficie ensablée avoisine les 614,5 ha. • L’apparition des lavaka est aussi un problème préoccupant dans la Région. A propos, une étude à été déjà réalisée et on a pu établir la carte suivante :

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Figure 10 : Estimation du nombre de lavaka dans la Région (Source BD500 FTM, PCDR Mania) En bref, l’économie de la Région Amoron’i Mania repose essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles. Il faudrait donner alors une importance particulière à la protection et à la gestion rationnelle de ces ressources. En voici l’objectif environnemental fixé par la Région Amoron’i Mania : « Accélérer le développement économique en assurant la conservation et la valorisation de l’environnement et des atouts culturels de la Région ».

V. Les différentes activités économiques dans la Région Amoron’i Mania

V- a . L’agriculture

L’agriculture est la première activité économique de la population de la Région Amoron’i Mania. En fait, la population de la Région pratique souvent l’agriculture et l’élevage en parallèle dans leur vie quotidienne. Les 78,9% de la population sont des paysans cultivateurs/éleveurs.

 La surface cultivée La superficie occupée par les cultures vivrières représente 98 % des surfaces totales cultivées dans la Région. La riziculture arrive en tête avec 44%. Elle est suivie par les cultures du manioc (14%), du maïs (12%), de la patate douce (10%) et du haricot (8%). Voici le tableau donnant la répartition des surfaces cultivées en hectare (ha) dans chaque district en 2007 :

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districts Riz Maïs Manioc Patate Haricot Arachide Pomme douce de terre

Ambatofinandrahana 11 050 7 112 4 379 1 238 3 315 1 379 138

Ambositra 17 215 2 125 3 900 2 824 2 570 1 345 780

Fandriana 12 230 1 416 4 821 5 081 1 309 309 2 056

Manandriana 8 020 2 307 2 745 2 377 1 950 1 318 932

Toute la Région 48 515 12 960 15 845 11 520 9 144 4 351 3 906 Tableau 9: Répartition des surfaces cultivées en ha (source : DRDR Amoron'i Mania).

Dans les districts d’Ambositra et de Fandriana, les terrains rocheux et pentus (pente supérieure à 12 %) sont aménagés en gradins et exploités pour les cultures vivrières. Les parcelles sont exploitées au minimum deux fois dans l’année. La superficie des terrains pratiquement cultivés peut excéder la superficie techniquement considérée comme utilisable.

Photo 1 : La pente des surfaces cultivées dépasse la valeur acceptable de 12 %

 La pr oduction

La production rizicole s’est pratiquement stabilisée à environ 100 000 tonnes par an au cours des huit dernières années. Cette production rizicole est en train de s’améliorer considérablement dans la partie Nord Est et la zone du moyen Ouest. Servie par d’intéressants projets d’adduction et de maîtrise de l’eau, l’appropriation par les cultivateurs des techniques agricoles performantes (SRI) commence à être effective dans les communes d’Ambondromisotra et d’Ambatomifanongoa. C’est un paysan de cette zone qui a obtenu le deuxième prix du concours national pour le rendement par hectare de riz en 2004.

Malgré cette amélioration, le niveau d’autosuffisance en riz est encore loin d’être atteint pour tous les Districts. Le manque à gagner a été estimé à 43 800 tonnes de paddy dont 24 000 tonnes pour le seul district d’Ambositra.

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Les autres cultures vivrières comme le manioc, le maïs, l’arachide n’atteignent dans la Région que des niveaux de production moyens, malgré l’excellente adéquation de la nature physique du sol et du climat pour ces plantes. Par exemple : la production de manioc est de 237 282 Tonnes par an, la production de maïs est de 20 551 Tonnes par an. Le tableau suivant nous récapitule les rendements, exprimés en tonne par hectare (T/ha) de chaque produit agricole :

District Riz Maïs Manioc Patate Haricot Arachide Pomme de terre Ambatofinandrahana 3,50 1,92 17,55 15,47 1,41 1,39 9,17 Ambositra 3,27 1,05 13,65 13,64 0,94 0,78 9,82 Fandriana 2,75 0,85 12,33 9,00 0,75 1,07 8,86 Manandriana 2,59 1,50 17,40 12,05 1,34 0,96 10,29 Toute la Région 3,08 1,59 14,98 11,46 1,17 1,05 9,40 Tableau 10: Récapitulation des rendements, exprimés en T/ha (source : PCDR Mania)

 V-b. L’élevage

L’élevage bovin intéresse en général les ménages dans la Région. En moyenne, on a 3 bœufs par ménage. L’effectif total des bovins dans la région augmente toujours. En effet, il est passé de 102 777 têtes en 1993, à environ 210 000 têtes actuellement. C’est dans le District de Manandriana qu'on a recensé le moins de têtes de bœufs.

L’élevage est une base essentielle pour le développement économique de la Région car l’agriculture dépend beaucoup de cette activité, aussi bien dans l’amendement du sol que dans le transport des produits. En fait l’élevage bovin est multifonctionnel dans les communautés Betsileo :

• nécessité agro-technique : production de fumier, réalisation des travaux ;

• nécessité économique : production de lait, viande, et

• importance socioculturel comme dans les funérailles, famadihana, ou autres cérémonies. L’importance donnée à chacune de ces fonctions varie selon la sous région.

L’élevage laitier s’améliore. L’effectif des vaches laitières est passé de 7 000 têtes environ en 2001 à 13 000 têtes actuellement ; soit une augmentation de plus de 80%. Le nombre de vaches laitières est très important dans les deux Districts de Fandriana et d’Ambositra avec respectivement 60% et 36% de l’effectif régional. La productivité en

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production laitière est par contre plus élevée dans le District d’Ambositra (69% de la production régionale) comparée à celle de Fandriana (15%).

L’élevage porcin représente une importante source de revenu des foyers de la Région, surtout pour les Districts de Fandriana et d’Ambatofinandrahana. On compte environ 80 000 têtes actuellement. On note également une forte proportion de ménages urbains et ruraux pratiquant l'élevage porcin, leur nombre peut être plus important que celui des éleveurs de bovins dans certaines localités. L’effectif moyen de porcs par ménage est assez réduit. Les facteurs de blocage sont variés, mais les plus contraignants sont les maladies (peste et autres) d’une part et les problèmes de disponibilité en alimentation d’autre part. Les premiers Districts impliqués dans la filière sont Fandriana (38% de l’effectif régional de têtes de porcins) et Ambatofinandrahana (30%).

Les autres ressources animales du petit élevage sont : • l’apiculture, qui est très présente dans le district d’Ambositra (80% de la production régionale de miel), • la pisciculture : aussi développée en nombre de pratiquants qu’en superficie globale des étangs dans les deux districts d’Ambositra et de Fandriana • la sériciculture d’origine sauvage pratiquée dans les forêts de tapia dans les districts d’Ambatofinandrahana et d’Ambositra • la sériciculture d’origine domestique en plantant des mûriers, généralement concentrée sur Fandriana et Manandriana.

 V- c. Le secteur artisanal Pour ce secteur, la région Amoron’i Mania prend une place importante par rapport à la production nationale, et elle s’est spécialisée surtout dans la fabrication des objets artisanaux dérivés du bois comme : la marqueterie, la sculpture, la chaise Zafimaniry, et la vannerie. Les produits finis de cette filière peuvent se voir dans les différentes boutiques de la ville d’Ambositra. L’art Zafimaniry constitue un patrimoine précieux et fait la renommée de la région de l’Amoron’i Mania.

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Photo 2: La sculpture est l’un des arts qui représente la Région au niveau national

 V- d. Le secteur touristique et culturel La quasi inexistence d’ infrastructure hôtelière adéquate, et l’état critique des routes handicapent encore la filière tourisme, bien qu’il y a des sites naturels, et des circuits touristiques intéressants, entre autres la zone « ZAFIMANIRY »(Antoetra) qui est reconnue dans le monde par ses œuvres matériels et immatériels, les sources thermales d’Ankazoambo, Ambatofinandrahana, Manandriana, Mahazina Ambohipierenana , les forêts primaires du versant Est avec leurs biodiversités spécifiques, la cascade d’Itazonana, le massif d’Itremo.

 V-e . L’entreprenariat Les activités d’entreprenariat sont largement dominées par le commerce et le transport. Les branches d’activités commerciales de gros et de détails ainsi que le transport représentent 85 % des créations d’entreprises. Elles sont suivies par les bâtiments et travaux publics (6%) et par l’hôtellerie et la restauration (moins de 4%).

Les entreprises individuelles dominent largement le secteur avec 92% des établissements existants. La performance des natifs de la région en commerce national et international est reconnue dans la plupart des grandes villes du pays.

 V-f. L’industrie On a observé en général un faible développement du secteur de l’industrie et de la transformation artisanale. Il s’intègre difficilement dans le monde rural et se limite aux quelques implantations suivantes :

• une industrie d’extraction de marbre (MAGRAMA) : extraction et exportation de blocs de marbre, qui s’étend actuellement à l’exploitation du labradorite ; • une industrie d’allumettes (AFOMA) : fabrication d’allumettes et de bougies domestiques ;

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• de petites unités de transformation agro-alimentaire réduites à une dizaine de décortiqueries et quelques scieries à Ambositra ville. En somme, la situation économique de la population régionale est encore assez précaire. Les revenus familiaux des habitants restent encore relativement bas.

Conclusion

La Région Amoron’i Mania qui a pour capitale d’Ambositra s’étend sur une superficie de 17 512km 2. Elle compte environ 783 000 personnes dans ses 55 communes. Cette Région est généralement montagneuse. Son relief est plus accidenté dans la partie Est qu’à l’Ouest. Le climat est de type tropical et la pluviométrie moyenne annuelle est de 100 mm à 200 mm.

Sur le plan environnemental, la couverture forestière est un peu faible par rapport au niveau national. L’endémicité des faunes et des flores est considérable, et la menace pour l’environnement persiste également.

L’économie de la Région dépend surtout de l’agriculture et de l’élevage, malgré les réels potentiels miniers. Le secteur industriel et l’entreprenariat restent encore à améliorer.

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LES ACTIVITES DE VALORISATION DES RESSOURCES MINERALES DE Chapitre II : LA REGION

Comme le sujet nous indique, on a intérêt à traiter en particulier les activités économiques relatives aux ressources minérales de la Région.

I. Les ressources minières et minérales de la Région

En terme de potentialité, chaque District de la Région dispose des ressources suivantes :  Or : Fandriana et Ambatofinandrahana ;  graphite : Ambositra et Fandriana ;  quartz, dolomite : Fandriana, Ambositra, Ambatofinandrahana ; Nickel (estimé à 60 000 t en 1977) à Ambositra,  cuivre, Marbre, Béryl : Ambatofinandrahana ;  tourmaline : Ambatofinandrahana, Manandriana, Ambositra ;  Cristal : Ambatofinandrahana, Manandriana.

Le récent travail du PGRM et de ses partenaires ajoute certainement d’autres indices miniers dans la Région. Pourtant, les descentes menées sur les différents lieux concernés par ce mémoire et les données recueillies ont permis de réaliser la carte ci-dessous :

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Figure 11: Les ressources minières dans la Région (source BD500 FTM, DMG, PCDR Mania, enquête)

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II. Les exploitations existantes

Pour cette partie, on va diviser en deux sous-paragraphes : l’un concerne les exploitations industrielles et le second les exploitations artisanales.

 II- a. L’exploitation industrielle

Malgré l’existence de réelles potentialités économiques et de diverses zones intéressantes, le secteur minier (pierres industrielles, fines, et précieuses) est resté, le plus souvent, au stade informel. Seule la Société italienne MAGRAMA à Ambatofinandrahana exploite, à grande échelle, les ressources minières industrielles de la Région Amoron’i Mania. Elle se trouve à 4 km du chef lieu de la commune Ambatofinandrahana. Cette société s’intéresse surtout à l’exploitation du marbre, du granite et du labradorite.

MAGRAMA

La société a été fondée suite à la coopération des gouvernements Malgache et Italien en 1974, elle se nommait à cette époque SEVMACAM ou Société d’Exploitation et de Valorisation de Marbre, de Calcite et d’Aragonite de Madagascar. En 1978 l’exploitation s’est arrêtée et n’est reprise qu’en 1982. Depuis 1982 jusqu’en 1996 la société devienne une société d’Etat. Elle a été fermée à nouveau durant 2 ans. Depuis sa réouverture en 1998, elle devient une société anonyme (S.A), et prend le nom de MAGRAMA.

La production annuelle de la société est estimée à 2 500 tonnes, dont 2 375 tonnes de labradorite. Les dirigeants projettent d’augmenter cette production de 50 % dans les années à venir. Les principaux produits sont :  les carreaux et les plinthes ;  les plaques de grande dimension ;  les plans de cuisine et autres sous produits ;  les marches et contremarches d’escalier ;  façonnage de granite à la demande. Ces produits sont façonnés à l’usine installée à Ambatofinandrahana ; les gros blocs sont extraits dans les 22 carrières de la société.

 II-b. Les petites exploitations

Les activités minières de la Région sont dominées par les petits exploitants, l’objet même de ce travail etant d’évaluer entre autres les effets socio-économiques et environnementaux de ces activités.

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Si on parle de petites exploitations dans la Région Amoron’i Mania, il s’agit en particulier de :  l’exploitation aurifère de Miarinavaratra ;  l’exploitation de tourmaline à Nandihizana, commune rurale d’Ambatofitorahana ;  l’exploitation de cristal de quartz dans le District d’Ambatofinandrahana.

                       

           

Sarandrana $T $T $T

Anjahana             Mangataboahangy $T Tsangandrano

Ambatofinandrahana $T $T Amborompotsy Bedihy $T Itremo $T $T$T Mandrosonoro Tolohomanga             Nandihizana Fenoarivo $T

           

                        $T 

 N                      

                            

           

      

   

    

Figure 12: Les activités minières dans la Région (source BD500 FTM, PCDR Mania, enquête) L’estimation du nombre de personnes impliquées dans ces activités actuellement est représentée dans le tableau ci-dessous :

Orpaillage à Miarinavaratra Exploitation de Exploitation de cristal Personnels de la tourmaline à dans le District société Nandihizana d’Ambatofinandrahana MAGRAMA Décembre - Février Mars - Novembre 40-50 Supérieur à 1 000 70 1 000 400 Tableau 11 : Estimation du nombre d’acteurs dans le secteur minier de la Région Amoron’i Mania

(Source : enquête effectuée au niveau des autorités locales concernées).

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La carte ci-dessous nous montre le recouvrement en permis miniers de la Région :

                     

           

           

           

                     

        

N    

                

                   

       

Figure 13 : Carte de recouvrement en permis miniers de la Région III. Conclusion

Malgré les réelles potentialités économiques et les diverses zones intéressantes, le secteur minier (pierres industrielles, fines, et précieuses) est resté, le plus souvent, au stade informel.

Seule la société italienne MAGRAMA à Ambatofinandrahana exploite, à grande échelle les ressources minières de la Région Amoron’i Mania.

Les petites exploitations intéressent beaucoup de monde, comme à Miarinavaratra, à Nandihizana ou dans le District d’Ambatofinandrahana, mais leur formalisation demande encore du temps.

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Chapitre III : COLLECTE DES DONNEES

Pour la réalisation d’une étude des effets socio-économiques et environnementaux d’une exploitation minière, des travaux d’enquêtes sont indispensables. C’est à partir de l’interprétation des résultats obtenus par ces enquêtes qu’on tire des conclusions et qu’on suggère des recommandations par la suite.

I. Objectif de l’enquête

L’objectif de l’enquête doit être fixé au préalable, en fonction des résultats qu’on souhaite. Pour ce travail, notre principal objectif est la mise en évidence des effets des activités de valorisation et d’exploitation des ressources minérales sur l’économie et la vie sociale des acteurs, et ensuite sur l’environnement. Aussi pour chaque entité, les différents points énumérés ci- dessous vont être minutieusement observés :

 I- a. Cas d’une personne physique ou d’un groupement d’exploitants

 Connaître les différents types de travaux de valorisation et d’exploitation des ressources minérales.  Connaître la place de l’activité minière dans leur vie (activité primaire ou secondaire).  Connaître le niveau de vie des personnes ou des familles qui pratiquent l’activité minière comme activité primaire, les comparer à celui des habitants qui pratiquent d’autres activités (culture, élevage, autres).  Connaître les différents problèmes rencontrés par les exploitants.  Avoir des renseignements à propos du marché.  Connaître leurs avis sur une éventuelle amélioration de leur condition de travail ou de leur niveau de connaissance en matière de gestion des ressources naturelles  Connaître l’influence de l’existence d’une société qui pratique l’activité minière dans la Région. Environnement  Connaître les engagements environnementaux et évaluer sur place le respect ou non de ces engagements.

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 I- b. Cas d’une société  Avoir des renseignements sur l’activité exercée : les substances extraites, les modes d’exploitation, les méthodes d’exploitation appliquées, les mesures d’atténuation des impacts, les mesures d’accompagnement et les mesures préventives pour préserver l’environnement.  Connaître la répartition des ouvriers selon leurs origines respectives  Connaître les conditions de vie des employés.  Connaître l’influence de l’existence de cette société sur le niveau de vie de la population environnante et les activités sociales qu’elle entreprend.  Avoir des renseignements sur les produits et le marché.  Connaître les différents taxes et ristournes que cette société doit payer (au niveau du Fokontany, de la Commune, du District ou de la Région).  Avoir les avis des habitants à propos de l’existence de cette société. Environnement Connaître ses engagements environnementaux (PEE ou EIE) et évaluer sur place le respect ou non de ces engagements.

 I. c. Au niveau des autorités locales Avoir des renseignements (statistiques) sur :  La population totale.  Le nombre des exploitants.  Les collecteurs ou acheteurs légaux.  Les divers taxes et ristournes.  Connaître les engagements des exploitants (sociétés ou petits exploitants) sur les œuvres sociales.  Connaître leurs engagements environnementaux.  Connaître l’influence des activités sur les recettes communales.  Se renseigner à propos des problèmes sociaux dûs aux activités minières et qu’on règle au niveau des autorités compétentes (plaintes,…).

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Environnement  Connaître les obligations environnementales imposées aux exploitants et la méthode de suivi ou de contrôle appliquée.

 I- d. Au niveau de l’administration minière  Connaître le nombre total des exploitants réguliers et faire la comparaison avec les années précédentes (augmentation ou diminution).  Avoir les statistiques des renouvellements des divers permis.  Connaître la couverture en divers permis de la Région.

II. Réalisation des enquêtes

Pour la collecte des données, deux méthodes d’approche ont été adoptées.

 II- a. Enquête directe auprès des acteurs On a établi des fiches d’enquête qui contiennent les questions correspondant aux informations et renseignements qu’on veut avoir. Cette fiche est présentée dans l’annexe (annexe IV). C’est une sorte de questions – réponses. Ce genre d’enquête révèle les effets directs de l’activité minière sur la vie des acteurs.

Problèmes rencontrés Le premier problème qu’on a rencontré, c’est le refus des personnes enquêtées de répondre à toutes les questions. Le problème c’est que nombreux sont les exploitants illicites voire irréguliers, qui ne respectent pas les lois et règlements en vigueur. Ils ont peur d’être interrogés sur leurs activités. C’est le cas d’une enquête menée auprès des détenteurs de PRE à Ambatofinandrahana, qui utilisent des ouvriers dont le nombre est supérieur à celui défini par le code minier (20 personnes). Ils cachent donc des informations, ou refusent de répondre aux questions à cause de cette irrégularité.

En outre, lors des enquêtes, les exploitants se sont sentis dérangés, même si la durée de l’interview n’a pas dépassé 10 mn. Il a été difficile d’expliquer aux acteurs, surtout à ceux qui ont un niveau d’instruction assez bas, que cette étude pourrait amener à une amélioration de leurs activités. Il a fallu quelques minutes pour les convaincre à répondre aux questions.

L’un des problèmes rencontrés a été l’accès aux sites d’exploitation qui, le plus souvent, se trouvent dans des endroits enclavés ou isolés loin des zones habitables. On a dû chercher quelqu’un qui faisait le rôle d’un guide. Dans certaines communes, ce sont les autorités locales qui avaient désigné un guide.

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 II- b. Collecte des informations au niveau des autorités locales Ce genre d’enquête nous permet d’avoir beaucoup de renseignements, à savoir :

 les Fokontany ou localités où on mène les enquêtes ;  les nombres approximatifs des exploitants ;  les données démographiques et économiques à comparer avec les résultats des enquêtes ;  les impacts des activités minières au niveau communal ;  les engagements environnementaux des exploitants, ainsi que d’autres renseignements utiles. On n’a pas rencontré de problèmes sérieux lors de la réalisation de ces enquêtes. Au cours de ces mêmes enquêtes, nous avons pu nous entretenir avec les présidents des associations ou coopératives existantes qui sont en relation avec les activités minières. C’est la combinaison de ces diverses méthodes qui nous a permis d’avoir des données permettant de faire l’étude des effets socio-économiques et environnementaux.

III. Données obtenues Pour les enquêtes directes, on a interrogé 181 personnes dont la répartition est indiquée dans le tableau ci dessous : District d’Ambatofinandrahana 82 Commune Miarinavaratra 54 Fokontany Nandihizana 30 Autres 15 Total 181 Tableau 12 : Effectifs des personnes enquêtées Les données récoltées sont de deux types :  Les données démographiques ;  Les données socio-économiques. Elles sont groupées par zone et récapitulées dans des tableaux données dans l’annexe I

VI. Conclusion

Avec les méthodes utilisées pour réaliser l’enquête, et les différentes questions qu’on a adressées aux acteurs du secteur minier dans la Région Amoron’i Mania, on a obtenu des données socio-économiques et environnementales qu’on va analyser et traiter pour en sortir des interprétations dans la partie suivante.

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Partie II : Etude des effets socio-économiques des activités d’exploitation et de valorisation des ressources minérales de la Région Amoron’i Mania

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Chapitre I LES ACTIVITES MINIERES A MIARINAVARATRA

La principale activité minière dans cette région est l’exploitation de l’or. Rares sont les exploitations des pierres industrielles telles que le béryl, l’améthyste ou la tourmaline.

                                   

           

Sarandrana ÊÚ       rivière de Toloho      

Anjahana

            ÊÚ Anja ha na

           

      MIARINAVARATRA       # Miarinavaratr

           

                                   

ÊÚ                         

N           

             

   

     

Figure 14: Les exploitations existantes à Miarinavaratra (source : PCD CR Miarinavaratra- enquêtes)

I. Exploitation des pierres industrielles dans la Commune de Miarinavaratra

L’exploitation des pierres industrielles n’est pas très répandue dans cette Commune. On trouve des exploitants de tourmaline, de corindon et d’améthyste dans quelques localités comme le tableau ci-dessous nous indique :

Gemmes recherchés Localisation des sites

Tourmaline Vatovihina, Lakandrano, Tsarahonenana

Corindon Vatovihina

Améthyste Vatondrano, Lakandrano

Tableau 13 : Les gemmes recherchées et leurs localisations respectives Dans la Commune de Miarinavaratra, on parle beaucoup de marché des pierres, mais d’après les enquêtes, la plupart des pierres proviennent du District de Marolambo (Région Antsinanana), à part celles qui proviennent des lieux cités ci-dessus.

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D’après le résultat de l’enquête, seulement 5 personnes parmi les 54 enquêtées pratiquent l’exploitation des pierres industrielles. En général, ce sont les collecteurs de l’or qui s’intéressent à l’achat des pierres. Dans le cas où la découverte s’avère de taille, les exploitants cherchent des acheteurs à Ambositra ou à Antananarivo.

II. Etude des effets socio-économiques de l’exploitation des pierres industrielles à Miarinavaratra

D’après les renseignements au sein de la commune, un détenteur de permis de recherche et d’exploitation de tourmaline est déjà passé au bureau de la Commune, pour régler ses différents engagements. Il occupe 8 carreaux à Lakandrano.

Pour les exploitants et les ouvriers, les impacts socio-économiques de ces activités dans leur vie quotidienne sont semblables à ceux des orpailleurs. Quelque fois, ces personnes pratiquent aussi l’orpaillage.

Ces travaux d’exploitation sont périodiques et ne durent qu’environ 5 à 10 jours par mois, pour les exploitants individuels.

En bref, les exploitants des pierres industrielles ont les mêmes situations de vie que les orpailleurs. La seule différence est qu’il est très rare de trouver des exploitants permanents, et qu’on consacre peu de temps à cette activité.

III. Orpaillage

 III- 1. Historique de l’exploitation L’exploitation de l’or existe déjà depuis la période de la colonisation à Madagascar et à Miarinavaratra.

En général, l’exploitation se concentre sur 3 lieux :

• à Sarandrana où il y a eu des exploitants alluvionnaires auparavant. Mais depuis le mois de Mars 2007, l’exploitation des gisements primaires s’est répandue. On a défini la rivière de Toloho comme couloir d’orpaillage ; • suivant la rivière d’Ambolotara qui est un affluent de Malaza, où il y a une exploitation alluvionnaire ; • autour d’Anjahana, soit dans le gisement primaire, soit dans les petits cours d’eau où l’on récupère l’or érodé de la montagne.

Un des phénomènes qui a marqué l’orpaillage à Miarinavaratra est la chute brutale de la production d’or en 1983. Beaucoup d’orpailleurs ont été victimes de la famine et ont abandonné la filière. Selon l’enquête effectuée, la production était élevée ( ≈1,2g /personne/jour).

Depuis, la migration venant de la région de Vakinankaratra s’est intensifiée jusqu’à ce que presque 75 % des orpailleurs à Sarandrana sont actuellement des immigrants.

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Aujourd’hui, la période de soudure ou « fahavaratra » (fin du mois de Novembre jusqu’à la fin du mois de Février) est la période où on observe une forte augmentation du nombre d’orpailleurs.

Pour les différentes représentations et interprétations des données, on va utiliser le logiciel Arc View. Arc View permet de visualiser, explorer, interroger, et analyser des données géographiques. Il est facile à manipuler et permet de faire des calculs automatiques pour quelques fonctions.

 III-2. Résultats de l’enquête Après avoir compilé les données de l’enquête dans un tableur Excel, on peut afficher toutes les localisations des personnes enquêtées correspondant à des coordonnées (x, y). Les étapes suivies sont les suivantes :

 Enregistrer la table en format Excel sous forme de texte (séparateur : tabulation) pour que Arc View la reconnaisse. La table s’intitule ‘enquête Miarinavaratra’.

 Démarrer une nouvelle vue dans Arc View, puis ouvrir la fenêtre table. Cliquer sur l’onglet ‘add ’ et parcourir l’emplacement de la table qui est en format texte (séparateur : tabulation).

 Retourner dans le menu View puis choisir ‘ Add event theme ’ et remplir le champ : Table : enquête Miarinavaratra.txt

X field : x

Y field : y

Cliquer sur OK.

 Activer et cocher le thème enquête Miarinavaratra. Il faut ajouter aussi le thème : commune Miarinavaratra pour délimiter la zone d’étude. La fenêtre ci-dessous s’affiche :

Figure 15: Localisation des personnes enquêtées

36

 III- 3. Analyse et traitement des données III- 3 - a. Age moyen et classification selon le sexe des orpailleurs Cette valeur est donnée par le logiciel si on l’interroge par l’intermédiaire de l’onglet ‘statistics ’. Les étapes à suivre sont :

 On reprend les mêmes étapes que précédemment puis

 Ouvrir la fenêtre ‘ legend editor ’ en double cliquant sur le thème actif.

 Choisir ensuite : Legend type: ‘ graduated symbol’

Field value : ‘age’

Puis cliquez sur l’onglet ‘ statistics ’, et choisir Field : ‘ Age ’ La valeur voulue s’affiche sur le champ ‘ Mean’ encerclé en rouge

Figure 16 : Age moyen des orpailleurs.

L’âge moyen des orpailleurs est supérieur à l’âge moyen de la population qui est de 25 ans. Les personnes plus âgées s’intéressent plus à l’orpaillage que les jeunes. Elles n’ont plus la même force que ces derniers pour aller travailler la terre. Alors elles cherchent d’autres moyens plus faciles pour trouver de l’argent. De plus, les jeunes peuvent trouver d’autres sources d’argent comme aller travailler à l’extérieur de la Région ou transporter des marchandises dans des endroits inaccessibles aux voitures.

De la même manière, on obtient la classification par sexe (figure17).

La proportion de 26%, correspondant à la valeur 14 femmes sur 54 personnes enquêtées, signifie que quelque fois, une seule femme se charge de la séparation des minerais extraits par deux personnes. En plus, elle doit s’occuper de ses enfants et de son foyer, cultiver le Tanety, et faire d’autres tâches ménagères.

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Figure 17: Répartition par sexe des orpailleurs

 III-3-b. Le niveau d’instruction Une des données qu’on a obtenues est le niveau d’instruction des orpailleurs. Voici les processus suivis pour avoir le diagramme montrant les différents niveaux.

 Ouvrir la table correspondant au thème ‘enquête Miarinavaratra’ en cliquant sur l’icône ‘ open table’

 Cliquer sur l’icône ‘create chart’ Choisir ensuite Field : ‘niveau d’instruction’, et cliquer sur l’onglet ‘ add ’ et ‘ OK ’

Le logiciel propose un diagramme en bâton par défaut.

Figure 18 : Niveau d’instruction des orpailleurs

On voit ici que la majorité des exploitants n’a fait ou n’a terminé que l’enseignement primaire. Il faudra en tenir compte lors des opérations de sensibilisation et de formation.

 III- 3- c. Types d’exploitation Dans cette région, on a deux types d’exploitation de l’or : exploitation des gisements primaires et exploitation des gisements éluvionnaires et alluvionnaires.

Afin de différencier les données obtenues lors de l’enquête, une classification dans Arc View a été établie.

 Double cliquer sur le thème ¨ enquête Miarinavaratra ¨. La fenêtre ‘legende editor’ s’ouvre et choisir ensuite

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Theme: ‘ enquête Miarinavaratra’

Legend type : ‘ unique value’

Field value : ‘types d’exploitation’.

La fenêtre ci dessous s’ouvre et on peut voir les différents renseignements concernant l’exploitation.

Figure 19 : La proportion des différents types d’exploitation

L’effectif de chaque type d’exploitation s’affiche (encerclé en rouge), et le diagramme correspondant est le suivant :

Figure 20: Répartition des orpailleurs selon le type d’exploitation 20% des orpailleurs exploitent des gisements primaires. Le cas le plus évident est celui de Sarandrana et d’Anjahana. L’exploitation de ces gisements est faite généralement soit par groupe, soit par famille (propriétaires fonciers du lieu de gisement).

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Photo 3: Anjahana : un des gisements primaires exploités à Miarinavaratra 51% des exploitants s’intéressent aux gisements éluvionnaires et alluvionnaires. Ce genre d’exploitation est plus répandu dans cette zone, surtout pendant la période pluviale. Les exploitants attendent que l’eau de pluie érode le sol et apporte en aval le minerai d’or. Pendant la période sèche, l’extraction des minerais se fait de plus en plus profonde et de plus en plus loin pour qu’on puisse atteindre les zones d’accumulation des minéraux lourds.

Photo 4: Exploitation des gisements alluvionnaires à Miarinavaratra

Les 29% pratiquent les deux types d’exploitation alternativement.

 III- 3- d. Méthode d’exploitation Malgré les sensibilisations effectuées dans la Commune de Miarinavaratra, pendant la journée de l’or (26 -27-28 Mars 2007), pour l’utilisation des sluices, l’exploitation traditionnelle en utilisant l’angady ou la bèche et la batée (surtout en bois) est la seule méthode d’exploitation de l’or dans la Commune de Miarinavaratra, faute de moyen financier pour acheter les matériels plus performants. Si on exploite un gisement primaire (comme le cas à Sarandrana et Anjahana), on transporte le minerai vers la rivière ou cours d’eau la plus proche pour qu’on puisse faire la séparation par batée. Pendant la saison de pluie, on peut utiliser l’eau de ruissellement en l’accumulant proche du lieu d’exploitation.

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 III- 4. Etude socio-économique III- 4- a. Effets positifs

 Impacts sur le revenu de chaque foyer

On a effectué des enquêtes sur 54 personnes concernées par l’activité d’orpaillage, et des enquêtes au niveau des Fokontany de la Commune Rurale de Miarinavaratra.

Le logiciel Arc View calcule automatiquement la production moyenne par l’intermédiaire de l’onglet ‘ statistics ’. Voici les étapes à suivre :

 Ouvrir la fenêtre ‘ Legend editor ’  Cliquer sur l’onglet ‘statistics’ puis choisir : Field : ‘production’

 La production moyenne s’affiche. Ici la valeur est égale à 1.015 dg par personne.

Figure 21 : La production moyenne des orpailleurs

Pour l’exploitation artisanale d’or, deux personnes travaillent ensemble en général. L’une s’occupe de la batée tandis que l’autre se charge de l’extraction et du transport.

La production moyenne de l’exploitation est de 2.03 décigramme par jour pour deux personnes (2.03 dg/j /2 personnes). Le prix de vente moyen tourne autour de Ar 30 000 le gramme d’or actuellement, soit un revenu de Ar 3 000 par personne et par jour.

On a constaté aussi que ce sont les paysans agriculteurs-éleveurs qui forment la majorité des orpailleurs. Rares sont les personnes qui pratiquent l’orpaillage comme activité primaire.

41

Figure 22: Occupations quotidiennes des orpailleurs

Le diagramme correspondant est le suivant :

Figure 23 : Diagramme montrant les occupations quotidiennes des orpailleurs

Les individus aptes à pratiquer l’orpaillage dans la Commune de Miarinavaratra correspondent à une proportion de 37%. Ce sont des personnes de plus de 16 ans et qui ne vont plus à l’école.

En moyenne, on a 6 (1) personnes par foyer dans cette région. On calcule alors le revenu moyen journalier pour chaque foyer :

6 X 37 x 3000 6600 Ar/ménage/jour 100

Le calcul nous donne alors un revenu journalier d’environ Ar 6 600 par ménage.

Pour un orpailleur, il faut tenir compte de toutes les dépenses telles que la nourriture et les besoins quotidiens. La dépense journalière est estimée à Ar 4 500 par ménage (2) .

(1) (2) PCD CR Miarinavaratra 42

Le calcul nous donne une épargne de Ar 6 600 – Ar 4 500, soit Ar 2 100 par ménage, pour une famille d’orpailleur

Le revenu annuel moyen par ménage dans la Commune de Miarinavaratra est estimé à Ar 700 000 (1) . En considérant que la population de la commune de Miarinavaratra travaille 5 jours par semaine, on a un revenu journalier d `environ Ar 3 000/j.

Considérons maintenant les dépenses journalières pour chaque foyer :

Pour une famille d’agriculteur éleveur, la dépense journalière est estimée à Ar 1 800 (1) . L’épargne est donc d’Ar 3 000 – Ar 1 800, soit Ar 1 200 par ménage.

On peut voir que l’orpaillage est plus rentable que l’agriculture dans les lieux concernés par cette activité.

De plus, l’une des sources d’argent de la population est le travail journalier ou « Sarakatsaha » qui ne leur permet d’avoir que Ar 1 200 par jour actuellement. De ce point de vue, il y a un impact positif de l’exploitation de l’or.

 Satisfaire les besoins urgents en argent

La population de la Commune de Miarinavaratra ne peut faire qu’une épargne d’Ar 1200 par jour en général. Or le besoin en argent varie d’une journée à une autre et d’une période à une autre (période des lanonana par exemple ou dans le cas d’un décès). Il fallait donc une source d’argent supplémentaire pour pouvoir faire face à ces nouveaux besoins.

L’orpaillage est la première solution à ce problème. Une bonne partie des orpailleurs pratique cette activité dans ce but. L’enquête a donné le résultat suivant :

Figure 24 : Diagramme montrant la nécessité de l’orpaillage

(1)PCD CR Miarinavaratra 43

 Combler l’insuffisance de terrain cultivable

Le relief de la région Nord de Miarinavaratra, et la qualité du sol entraînent un manque de terrain cultivable. On aménage quelque fois les terrains accidentés en champ de culture, ou on fait une surexploitation des terrains cultivables. La carte physique de la Région Amoron’i Mania nous montre cette constatation.

L’orpaillage permet aussi à la population de passer leur temps à une activité rentable. La gestion du temps nécessite une organisation pour que l’agriculture et l’orpaillage soient complémentaires.

III- 4- b. Les effets négatifs  Du point de vue scolarisation

Pour cette partie, on va établir la courbe correspondant à la scolarisation des enfants des orpailleurs et la comparer avec la scolarisation au niveau communal.

Arc View permet de visualiser ces deux courbes en suivant les étapes suivantes :

 Ouvrir la fenêtre ‘ legend editor’ puis choisir l’onglet ‘statistics’

 Choisir ensuite Field : ‘enfant’ . La première fenêtre s’ouvre, Field : ‘enfant scolarisé’ et la deuxième fenêtre s’ouvre

Ces deux fenêtres permettent de calculer le taux de scolarisation des enfants des orpailleurs.

Figure 25 : Effectifs des enfants et des enfants scolarisés

Calcul du taux de scolarisation T (scol.) :

Nombre moyen d’enfants scolarisés

T (scol.) = X 100

Nombre moyen d’enfants 44

T (scol.) = 65.67 %

. Le taux de scolarisation dans la Commune de Miarinavaratra est de 91%.

Pour pouvoir visualiser rapidement l’effet sur la scolarisation, on va créer un graphe affichant la courbe de variation de la scolarisation au niveau communal et celle des enfants des orpailleurs. Pour cela, on va créer deux champs :

- l’un correspond à la scolarisation au niveau communal (Field : scol. moy) - l’autre pour les enfants des orpailleurs (Field : scol. orp) Les valeurs dans les champs sont calculées à partir des pentes qui sont de 0.8 et de 0.6567.

Maintenant, on va créer le diagramme correspondant, les étapes à suivre sont donc les suivantes :

 Ouvrir la table correspondant au thème ‘enquête Miarinavaratra’ en cliquant sur l’icône ‘ open table’

 Cliquez sur l’icône ‘create chart’

 Choisir ensuite Field : scola. Moy et Field : scola. Orp et cliquer sur ‘ add ’ et ‘ ok ’ Le logiciel propose un diagramme en bâton par défaut. Il faut choisir alors histogramme courbe et on obtient ainsi la courbe voulue :

Figure 26 : Comparaison de scolarisation au niveau communal et la scolarisation des enfants des orpailleurs

On peut en conclure que l’orpaillage influe sur le taux de la scolarisation. Plus précisément, les enfants aident leurs parents dans leur travail. Pour certaines familles, l’orpaillage ne permet pas aux parents de payer les frais de scolarisation de leurs enfants.

45

On a remarqué la présence d’enfants qui assistent leurs parents dans les activités d’exploitation de l’or pendant l’enquête.

Photo 5: Enfant assistant à l’exploitation

 Influences au niveau communal Dans la Commune de Miarinavaratra, il n’y a pas de comptoir d’or, ni de points de pesage. Les acheteurs se déplacent ainsi d’un point à un autre. L’influence sur la recette communale n’est pas palpable malgré les forts potentiels et les activités d’orpaillage dans la région. Le mois de Mars 2007, il y avait une formation des exploitants d’or pendant la RRI OR ou Rapide Result Initiative, suivie de la journée de l’or. On observe alors au niveau de la commune une forte présence d’acteurs soucieux de légaliser leur travail. Autrement dit, ils se sont procurés d’une carte, soit d’orpailleur, soit de collecteur. Le tableau ci-dessous nous donne cette statistique :

Cartes d’orpailleur délivrées Cartes de collecteur délivrées Année

62 5 2007

Tableau 14 : Statistique des octrois de cartes à Miarinavaratra

Pour cette année, jusqu’au moment de notre passage dans la commune, il n’y a que trois orpailleurs qui se sont octroyés leur carte.

En bref, l’impact économique de l’orpaillage à Miarinavaratra sur la recette communale est jugé non significatif.

III- 4- c. Autres effets  Du point de vue sécurité sociale L’enquête menée au sein des populations, les questions posées aux autorités n’ont révélé aucun problème social sérieux, sauf les petites disputes entre les exploitants et les propriétaires du terrain.

46

La Commune de Miarinavaratra est classée parmi les communes qui ont une sécurité moyenne, autrement dit, les activités minières n’ont pas d’influence sur la sécurité communale.

 Influences sur l’agriculture Seulement 23% des personnes interrogées au cours des enquêtes pratiquent l’activité d’orpaillage toute la saison. En général, les exploitants ne pratiquent cette activité que lorsqu’ils n’ont pas de travail important dans leur champ de culture, ou lorsqu’ils veulent résoudre un problème de besoin d’argent urgent.

Pour la majorité de la population, plus de 78 % des chefs de famille s’occupent de la culture. Seulement 20% s’occupent de l’artisanat et d’autres métiers (1) . Ce qui confirme le taux bas des exploitants permanents, et le taux élevé des exploitants temporaires.

Dans la Commune de Miarinavaratra, la surface cultivable est de 2 520 ha sur une superficie de 520 km 2, ce qui nous donne un pourcentage de 20,63 % (1) . Or généralement, à Fandriana, la surface cultivable est inférieure à celle cultivée. Les terrains arables deviennent rares, les gens commencent à se tourner vers les terrains rocailleux et difficiles d’accès. Donc, l’exploitation agricole est maximale. Même s’il y a orpaillage, la population n’abandonne pas son champ de culture. La complémentarité de ces deux secteurs est envisageable. L’influence directe des exploitations d’or sur les champs de culture n’est pas considérable car les exploitations se font soit dans les tanety (cas des gisements primaires), soit dans les gisements alluvionnaires. Il n’y a pas donc destruction à grande échelle des terrains cultivables.

 Influences sur l’inflation et la santé

Prénoms le cas la localité de Sarandrana. Comparé au taux d’inflation dans les Fokontany environnants, on a vu qu’il y a une augmentation du prix des PPN à cause de la forte concentration des exploitants.

L’influence de l’orpaillage sur l’état de santé des acteurs n’est pas inquiétante. Le fait de rester dans l’eau pendant quelques heures pourrait causer un petit problème de santé, mais en général, les acteurs ont déjà l’habitude de cette condition.

(1)PCDR Amoron’i Mania 47

 III- 5. Recommandations

D’après ce qu’on a vu sur les lieux des enquêtes, et selon les informations collectées au niveau de chaque entité, on peut encore améliorer beaucoup de choses soit sur le plan technique, soit sur le plan administratif.

A. Sur le plan technique

A-1. Utilisation du sluice

Le sluice est un appareil de séparation et de traitement du minerai d’or. On l’utilise dans des petits cours d’eau en édifiant un petit barrage de retenue pour avoir le débit d’eau nécessaire au lavage du minerai d’or.

Photo 6: Personnes utilisant un sluice en bois

Le problème pour l’utilisation de cet appareil est le moyen financier pour l’avoir. Le remboursement du capital investi pour l’acquisition peut se faire, soit directement à partir de la vente des produits obtenus, soit au moyen d’un emprunt auprès de l’administration ou auprès des opérateurs économiques. Le prix d’un sluice est de Ar 170 000 (prix hors intérêt). D’après les essais effectués pendant la RRI, la production journalière moyenne dépasse 3 g/j pour 5 personnes, donc s’ils utilisent cet appareil, ils peuvent effectuer le remboursement total après 3 jours en considérant que le prix de vente de l’or est de Ar 30 000 le gramme.

On a besoin de 5 personnes pour l’utilisation d’un sluice. Ces 5 personnes peuvent, au maximum, provenir de 3 foyers différents. Dans cette hypothèse, après amortissement, le revenu journalier pour chaque foyer sera estimée à Ar 50 000.

Il faut initier aussi les acteurs à fabriquer son propre sluice. A cet instant, ils peuvent choisir le nombre et la taille de leurs appareils, en respectant les normes prédéfinies dans les ouvrages sources de la conception.

48

A-2. Utilisation de spirale pour la séparation du minerai d’or

C’est un appareil de séparation gravimétrique. Deux phénomènes favorisent la séparation tout au long des spires : la centrifugation et la gravimétrie. C’est un résultat des recherches menées par des étudiants de l’ESPA, et qui s’avère prometteur pour l’orpaillage à Madagascar.

A -3. Formation des orpailleurs

On a vu que plus de 95% des orpailleurs choisissent leur lieu d’exploitation sans avoir appris des techniques d’exploitation et de valorisation des minerais. Donc une formation technique est nécessaire pour pouvoir améliorer les productions journalières.

Cet apprentissage se base surtout sur :

- le choix du lieu d’exploitation, autrement dit, le lieu favorable à l’accumulation du minerai d’or pour les gisements alluvionnaires, et les veines de quartz contenant l’or pour les gisements primaires ; - les matériels à utiliser pendant l’exploitation ; - le mode de formation et de dépôts du minerai d’or.

B. Sur le plan administratif

B-1. Réglementation et professionnalisation de la filière or

La réglementation et la professionnalisation de cette filière peut apporter beaucoup de revenu à la commune et aux personnes impliquées dans cette activité. Il est préférable qu’on installe un comptoir de l’or dans la commune et qu’on augmente la distribution de carte d’orpailleurs et de collecteurs.

L’un des moyens le plus efficace pour faciliter cette réglementation est la formation des orpailleurs. Le principal objectif d’une telle formation est de :

- faire savoir aux orpailleurs qu’ils n’atteignent pas encore une production optimale ; car on peut encore utiliser d’autres méthodes qui permettent d’améliorer la production ;

- informer les exploitants sur les lois, les réglementations, les codes et les décrets régissant la filière or.

- aider les exploitants à s’octroyer leurs cartes d’orpailleurs et de collecteurs.

Il est fortement probable que le prix proposé par les collecteurs sera inférieur au prix proposé par un comptoir au cas où il en sera installé, d’où l’intérêt de la mise en place d’un comptoir

49

B-2. Sensibilisation de la population sur la filière or

Cette mesure est prise surtout pour lutter contre la migration qui se passe à Sarandrana et ses environs. Les populations de la Région du Vakinankaratra migrent vers la région pour exploiter l’or.

Les espaces cultivables et la qualité du sol sont plus favorables à la culture pour la Région de Vakinankaratra que pour la Région d’Amoron’i Mania. Or les habitants de la Région de Vakinankaratra vivant à proximité de Sarandrana préfèrent exploiter l’or que de cultiver. De plus, l’éloignement du site d’exploitation du lieu d’habitation est considérable. Malgré ces facteurs, 75 % des exploitants sont des immigrants. On peut en déduire alors que l’orpaillage est rentable à Sarandrana.

Le changement suivant est donc envisageable : les 75% des exploitants qui sont de Vakinankaratra seront remplacés en partie par la population qui vit autour du lieu d’exploitation.

On cible surtout la population qui vit autour du site d’exploitation. Dans ce cas, il est possible que les exploitants n’abandonnent plus l’agriculture. L’extension de ce rayon cible est envisageable, par exemple, on pourra s’intéresser aux familles qui ont un revenu plus bas mais vivant un peu plus loin de Sarandrana.

Calcul du rayon cible et d’extension possible

Le nombre d’exploitants de Sarandrana est estimé à 400 personnes et on observe une augmentation de ce nombre pendant la période de soudure ou fahavaratra (environ 1 000 personnes entre le mois de Novembre et le mois de Février). Le nombre d’immigrants est alors estimé à 300-450 personnes. D’après les statistiques, il y a 656 personnes qui vivent dans le Fokontany de Sarandrana.

Le pourcentage de 37% correspondant à la population active du Fokontany donne un nombre total de 242 personnes susceptibles de s’adonner à l’orpaillage.

Etant donné que ces personnes ne sont pas toutes intéressées par l’orpaillage, il faudra donc cibler les autres Fokontany environnants pour atteindre le nombre équivalent à celui des immigrants.

Tenant compte de ces facteurs, il faut baser le calcul sur la densité démographique de la commune.

La densité démographique dans la Commune de Miarinavaratra varie entre 25 et 50 habitants par km 2 (1). Le pourcentage de 37% donne une proportion de 10 à 19 habitants par km 2 aptes pour l’orpaillage.

D’après ces chiffres, il faudra cibler une surface de 16 km 2 à 45 km 2. Le rayon correspondant à cette surface est d’environ 2.25 km à 3.75 km.

(1) PCDR Mania 50

De plus, l’éloignement du foyer influe aussi sur l’envie ou non de pratiquer l’orpaillage. Quelque fois, des personnes ne veulent pas pratiquer l’orpaillage à cause de leur croyance ou d’autres facteurs. Il est sûr que plus on s’éloigne du lieu d’exploitation, plus le nombre de personnes qui s’intéressent à cette activité diminue. L’évaluation exacte du rayon de la zone dans laquelle la population est susceptible de s’intéresser à l’orpaillage nécessite donc une autre enquête particulière.

Pour la représentation des rayons cible, on va utiliser l’outil de dessin du logiciel Arc View pou avoir plus de précision. Voici la démarche à suivre :

 Ajouter puis activer et afficher le thème Fokontany,

 Cliquer sur l’icone ‘ draw circle’ et tracer un cercle à un emplacement quelconque.

 Cliquer ensuite sur l’icone ‘ graphics ’ puis choisir ‘ size and position ’. Une fenêtre s’ouvre et on la complète comme suit : X : 519366

Y : 669370

Radius : 2 250 (ou 3 750 pour le second cercle)

X et Y correspondent aux coordonnées de Sarandrana, tandis que radius désigne le rayon cible.

Figure 27 : Le rayon cible pour promouvoir la filière or

51

D’après cette figure, plusieurs Fokontany pourraient être bénéficiaires de l’orpaillage, s’il y a sensibilisation.

La surface recouverte par le cercle se trouvant à l’extérieur de la Région correspond à 10 % de la surface totale. On redéfinit alors un cercle dont toute la surface se situe dans notre zone d’étude. On a obtient ainsi un cercle dont le rayon est de 4 km.

B-3. La gestion du temps

La notion de gestion du temps est aussi importante pour la population qui vit autour de Sarandrana et les autres lieux d’exploitation. Il fallait harmoniser le temps consacré à la production agricole et le temps pour pratiquer l’orpaillage.

Au niveau de la Commune de Miarinavaratra, il y a 747 ha de rizières et 1 773 ha de tanety cultivés. On a observé que l’autosuffisance en riz n’est pas atteinte au niveau de la commune, et de même au niveau du District et de la Région.

Il est ainsi impératif qu’on s’occupe en premier lieu de la rizière, en plus le rendement moyen pour la production de riz est de 2,75 tonnes par hectare.

Vu l’étroitesse de la vallée et la qualité du sol dans cette commune, on a constaté que 80% des vallées sont des rizières, les 20 % restantes sont des champs de cultures vivrières. La population consacre 50% du temps pour s’occuper de la rizière et des cultures dans les vallées, le reste pour s’occuper des cultures sur tanety.

De plus 20 % des tanety sont des terres fertiles favorables aux cultures vivrières.

Compte tenu des observations que nous avions faites, la répartition des jours de travail durant une semaine peut être schématisée ainsi :

- 3 jours pour travailler dans la rizière et dans les tanety fertiles ; - 2 jours pour l’orpaillage.

La notion de gestion de temps est donc importante pour améliorer la situation de la population vivant autour de la zone aurifère.

52

Conclusion

L’activité d’orpaillage permet à plusieurs personnes de survivre malgré le manque de surface cultivable, surtout de rizière à cause de la morphologie de la région. L’orpaillage permet de combler les besoins d’argent dans la vie quotidienne. Par contre, le niveau de vie des orpailleurs est un peu bas, car l’exploitation est artisanale et le rendement n’est pas encore optimal. La perte de temps durant le travail est considérable à cause de la mauvaise croyance qui pénalise l’ardeur des orpailleurs. Les effets sociaux comme les influences sur la scolarisation, l’inflation commencent à être inquiétants.

En guise de conclusion, on peut affirmer que beaucoup reste encore à faire pour que l’orpaillage soit bénéfique pour la Commune de Miarinavaratra

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EXPLOITATION DE TOURMALINE A Chapitre II NANDIHIZANA

Introduction

Le Fokontany de Nandihizana ou Nandihizana carrière fait partie de la Commune d’Ambatofitorahana, District d’Ambositra. Géographiquement, il se situe entre le district d’Ambositra et le District de Manandriana. Le fait que cette zone fait partie du Massif d’Itremo nous confirme l’importance des ressources qu’on peut y rencontrer. Il est probable qu’il y a d’autres ressources qu’on peut exploiter dans cette zone mais actuellement, c’est la tourmaline qui y est exploitée.

Il faut mentionner que le Fokontany de Nandihizana est différent de la Commune Rurale d’Anjoma Nandihizana qui se situe au sud de la carrière. La carte ci-dessous nous montre un aperçu de la zone d’étude.

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AMBATOFITORAHANA

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Alarobia Andalandranobe NANDIHIZANA $T Bemanta $T Sahatsiara $T $T ÊÚ %     %     Ambovombe Ambatofitorahana Ú$T Anjoma-Nandihizana $T

$    $    $T Marofotsy

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$T      

N   

         

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Figure 28 : Aperçu de la zone d’étude

54

I. Historique de l’exploitation

Il y avait d’exploitation dans le Fokontany d’Amboniarivo-Tanjato et à Valozoro mais le rendement et la qualité des pierres n’étaient pas satisfaisants, et les acteurs ont abandonné l’activité.

L’exploitation de tourmaline existait déjà depuis quelques années à Nandihizana (vers 1995) mais les acteurs n’ont pas connu la vraie valeur de cette richesse naturelle. Peut être aussi que le marché des tourmalines n’était pas encore très répandu.

Le mois de Novembre 2005 constituait un tournant pour le site d’exploitation de tourmaline à Nandihizana. Avant cette date, c’était la commune rurale d’Ambatofitorahana qui était le responsable de la gestion de l’exploitation. Elle s’occupait de la répartition des périmètres, de la gestion des ristournes et des autres opérations relatives jusqu’en Octobre 2005. Il y avait une phase de transition jusqu’au 16 Novembre 2005, depuis l’association Lovasoa a pris les choses en main. L’histoire a commencé quand des exploitants venant de Carobin et qui ont apprécié la qualité de la tourmaline de Nandihizana tentaient d’immigrer dans cette zone. Vu cette situation, la population locale s’intéressait aussi à son tour a cette ressource. La tension était très tendue entre les deux protagonistes et le conflit éclatait. L’intervention des forces de l’ordre était donc incontournable. Depuis, la commune a pris la gestion de l’exploitation. A cette époque, le payement des ristournes se faisait par exploitant toutes les 30 minutes. La production et le marché étaient très favorables pour les exploitants, et des investissements s’effectuaient. En conséquence, le problème d’isécurité, de surpopulation et les problèmes environnementaux apparaissent.

Vu que la commune ne pouvait plus gérer la situation, la Région intervenait et décidait d’arrêter toute fouille jusqu’à nouvel ordre. C’était la période transitoire. Après quelques semaines de préparation, l’association LOVASOA avec ses 34 membres et ses 12 conseillers a pris la commande. La priorité de l’association était de mettre de l’ordre dans le site et autour, et de gérer les effets environnementaux. Elle procédait aussi au développement socio- économique de cette zone en construisant des infrastructures par le biais des ristournes de 15% percues sur la production et versées à son compte par l’exploitant. La non maîtrise du marché des pierres et les fausses déclarations de production effectuées par les exploitants ruinaient cette association. Son activité a pris fin vers le mois de Mai 2006. La majorité des exploitants revenaient à leurs anciennes occupations. On a constaté que les ressources sont plus ou moins épuisées. Les fouilles deviennent de plus en plus profondes, et la production n’était plus pareille aux précédentes. Retourner à la culture et à l’élevage pour la population environnante, et retourner à leurs Régions d’origine pour les immigrants étaient mieux que de rester à Nandihizana. L’histoire de ce site d’exploitation de tourmaline peut faire l’objet d’un ouvrage entier si on s’intéresse à tous les détails.

II. Types d’exploitation

Actuellement, l’exploitation à Nandihizana est une exploitation artisanale. Le périmètre où tout avait commencé est géré par une personne, et les ouvriers y travaillent

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journalièrement. On fait des trous inter-communicants et l’expérience du maître d’œuvre détermine la direction et le sens de l’exploitation, ainsi que l’endroit où on creuse.

Le gisement de Nandihizana est un gisement secondaire, recouvert par des alluvions plus ou moins épaisses. Géologiquement, le gisement provient de l’érosion et du transport des tourmalines qui se sont formées à la même époque que l’événement géologique relative à la formation du massif d’Itremo qui affleure juste à l’ouest du site, à environ quelques dizaines de mètres. La profondeur du gisement et la puissance du recouvrement, d’environ 2m à 10m nous prouvent aussi cette hypothèse. Les terrains aménagés en rizières actuellement font partie d’anciens lits de rivière.

Les matériels utilisés pour l’exploitation sont l’angady, la barre à mine et les seaux pour le transport. Selon les autorités locales, il y avait utilisation d’excavateur vers le mois de Décembre 2005 mais le règlement les a obligés d’arrêter.

L’une des préoccupations, et qui oblige les exploitants d’abandonner quelques forages, c’est le problème d’exhaure. Le niveau de la nappe phréatique est très élevé. On fait souvent recours à l’utilisation des motopompes. La figure ci-dessous, qui nous donne la première excavation où on a trouvé la majorité des produits, nous montre que l’inondation du site est une des préoccupations majeures des exploitants.

Photo 7: Le trou laissé par la première exploitation de tourmaline à Nandihizana Actuellement, il y a deux groupes de personnes qui sont en relation avec l’exploitation de tourmaline à Nandihizana. Voici leur répartition d’après le logiciel Arc View.

Figure 29 : La répartition des exploitants selon les types d’exploitation

56

30% des exploitants, correspondant à l’effectif égal à 9 personnes sur les 30 personnes enquêtées, pratiquent la refouille ou « SISIBOKA ». Ceci consiste à réexploiter, refouiller les remblais qu’on a déjà exploités auparavant. Les exploitants connaissent pertinemment qu’à l’époque, on s’intéressait uniquement aux grosses tailles de tourmaline. De plus il y avait beaucoup de négligences. Des tourmalines de taille beaucoup plus petite restent enfouies dans les remblais. Ces personnes sont déterminées pour les retrouver.

Remblais à

Des

Photo 8 : Des personnes pratiquant le « SISIBOKA » ou refouille

• 70% des exploitants travaillent sous la directive du propriétaire du périmètre minier. Ces personnes ne sont pas permanentes, et travaillent irrégulièrement, selon l’ordre du chef.

III. Analyse des données

Les données de l’enquête sont présentées dans l’annexe II

 III- a. Age moyen et classification des exploitants selon le sexe Cette valeur est donnée par l’intermédiaire de l’onglet ‘ statistics’.

La démarche à suivre est semblable aux différentes étapes qu’on a abordées quand on a fait la classification selon l’âge et le sexe des orpailleurs dans la Commune de Miarinavaratra.

La fenêtre de la figure ci-dessous montre le résultat de cette étude

Figure 30 : Age moyen des exploitants

57

L’âge moyen des exploitants est supérieur à l’âge moyen des personnes aptes à travailler, qui est de 26 ans. Dans le cas de l’exploitation de Nandihizana, on ne trouve pas beaucoup de femmes, 5 sur 25 seulement, peut être à cause de la dureté et les risques inhérents à ce travail.

Figure 31: Répartition des exploitants par sexe

 III-b. Le niveau d’instruction Les données qu’on a obtenues sur le niveau d’instruction des exploitants nous ont permis de tracer le diagramme ci dessous.

.

Figure 32 : Le niveau d’instruction des exploitants

On a vu ici que la majorité des exploitants (20 sur 30) n’a fait que l’enseignement primaire.

IV. Etude socio-économique

Dans cette étude, nous allons voir les effets positifs et négatifs de l’exploitation de tourmaline à Nandihizana.

 IV-1. Les effets positifs Les effets positifs de l’exploitation de tourmaline de Nandihizana se sont manifestés surtout pendant la période Octobre 2005 jusqu’en Mai 2006. Actuellement, selon l’enquête,

58

environ une quarantaine de foyers sont concernés par cette activité, et les effets ne sont plus très palpables.

 Du point de vue revenu pour chaque foyer Vers la fin de l’année 2005 et le début de l’année 2006, un jeune exploitant pouvait épargner jusqu'à Ar 2 000 000 par mois. Un marchand de bois rond ou de Tafo bozaka pouvait gagner jusqu'à Ar 30 000 par jour. Actuellement, la situation est tout à fait différente.

Les exploitants pratiquant le « SISIBOKA » travaillent par groupe de 3 à 6 personnes. Ils travaillent en moyenne 4 jours par semaine. La production est très variable, car quelque fois, ils trouvent une bonne quantité et qualité de tourmaline, quelque fois, ils rentrent les mains vides. Pour les ouvriers, leurs revenus sont constants et dépendent du nombre de jours de travail par semaine. La moyenne du revenu par semaine a été établie par l’intermédiaire du logiciel arc View

Figure 33 : Le revenu moyen des exploitants

Quand on a fait l’enquête, il était plus facile de déterminer le revenu par semaine que le revenu journalier car la production n’était pas constante.

Chaque exploitant gagne environs Ar 13 000 par semaine. Soit une moyenne annuelle d’Ar 624 000, en tenant compte qu’une année corresponde à 48 semaines .Ambatofitorahana est une commune rurale, il y a en moyenne 5.5 personnes par ménage et 3 personnes par ménage sont productives.

Donc, le revenu moyen annuel par ménage est de Ar 1 872 000

59

Figure 34 : Le revenu des exploitants, et le revenu moyen

Le revenu moyen par tête et par an dans cette zone est de Ar 270 000 (1) . Si on fait la moyenne par ménage (5.5 personnes par ménage), on a environ Ar 1 485 000 / ménage / an.

De ce point de vue, on trouve que l’exploitation de tourmaline est avantageuse. Mais le problème c’est que les personnes qui peuvent la pratiquer sont limitées en nombre.

 Du point de vue scolarisation

L’exploitation de tourmaline à Nandihizana a permis au Fokontany d’améliorer les infrastructures scolaires. De ce fait, et suivant la tendance actuelle de la scolarisation dans la Région, on trouve que la scolarisation des enfants des exploitants est un peu supérieure à la scolarisation moyenne qui est de 85 %. Voici les fenêtres qui montrent les statistiques et les effectifs de cette scolarisation.

Figure 35 : Fenêtres montrant les statistiques des enfants et des enfants scolarisés

Ces deux fenêtres permettent de calculer le taux de scolarisation des enfants des exploitants

(1) Enquête périodique auprès des ménages, rapport principal (2006)

60

Nombre moyen d’enfants T (scol.) = X 100

Nombre moyen d’enfants

Si on représente graphiquement les courbes de scolarisation des enfants des exploitants et de ceux de la commune, on obtient la fenêtre suivante :

Figure 36 : Scolarisation au niveau communal et scolarisation des enfants des exploitants

Nous avons vu aussi que les revenus des foyers pratiquant l’exploitation de tourmaline sont supérieurs au revenu moyen, ce qui peut influencer sur la scolarisation de leurs enfants.

On observe une légère différence entre la scolarisation moyenne et la scolarisation des enfants des exploitants.

Même s’il y avait avant, quelques enfants qui abandonnaient l’école au profit des petites activités de commerce, actuellement, ce problème est quasi- inexistant.

 Eviter la perte de temps

Les terrains cultivables aux alentours du site d’exploitation de Nandihizana sont insuffisants. Une partie des terrains cultivés auparavant a été détruit pendant l’exploitation. L’activité d’exploitation surtout le sisiboka permet aux populations locales de passer leurs temps à des activités plus rentables, en dehors des temps consacrés à la culture. Presque toutes les personnes qu’on a interrogées s’adonnent à cette activité car ils n’ont pas assez de terrains fertiles, pouvant produire convenablement.

61

 Impact au niveau communal

L’amélioration de la piste latéritique amenant à Nandihizana, par les exploitants, l’entretien des infrastructures scolaires et sanitaires, sont les effets positifs de l’exploitation de tourmaline de Nandihizana. La recette communale s’était améliorée lorsque la Commune a pris en charge la gestion du site d’exploitation. Actuellement, le seul impact au niveau communal reste la ristourne que le détenteur du permis lui doit verser.

 IV-2. Les effets négatifs  Sur la quantité de ressources de Nandihizana

Au début, on avait assisté à un assaut comme pour conquérir un royaume ou une fortune, ce qui a provoqué un épuisement rapide des réserves facilement accessibles. Vu les trous laissés par les exploitants et le nombre d’acteurs à l’époque, on peut conclure que l’exploitation aurait pu durer quelques années au lieu de quelques mois seulement, s’il y avait une politique de gestion bien établie. On a constaté sur place qu’il y a quelques trous servant à prospecter d’autres gisements autour du premier site exploité, mais selon le président du Fokontany de Nandihizana, la prospection n’a rien donné. Actuellement, on peut dire que la réserve est plus ou moins épuisée. C’est un des effets négatifs de l’exploitation de tourmaline à Nandihizana.

 Sur le milieu social

A l’époque, le problème d’insécurité était l’un des problèmes majeurs. Ce problème a été causé par la surpopulation de Nandihizana et par le flux monétaire très intense. Il y avait même des marchands d’armes ou « basigasy » et les fusillades étaient très fréquentes. Alors il fallait l’intervention des forces de l’ordre pour assainir la situation. La venue des immigrants a influencé sur la culture et le mode de vie des populations locales. Pour illustrer ce dire, signalons que le pays Betsileo respecte le « fady », alors que les immigrants ne se soucient pas de cette coutume. Un autre exemple, ils n’hésitaient pas à prendre le bain, nus devant des personnes, ce qui avait causé des problèmes car la population locale commençait à contester cette attitude.

a- Sur le milieu environnant

La destruction des végétations pour la construction des cabanes était très intense. Des terrains cultivables font l’objet de l’implantation d’habitations. Des fois, on exploite même à ces endroits.

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Les déblais issus de l’exploitation recouvrent les rizières et les champs de culture sur des étendues considérables. On a abandonné une bonne partie des terrains cultivables au profit de l’exploitation de tourmaline. Actuellement, ces effets persistent encore. Les propriétaires ne parviennent pas à remettre le lieu dans son état initial, vu le coût de cette œuvre. Quelque fois, ils décident de continuer le travail d’exploitation, même si la production n’est pas bonne. En plus, pendant la saison pluviale, l’érosion traîne la latérite et une épaisse couche de sédiment recouvre les rizières.

En bref le problème de destruction des terrains cultivables était et est encore inquiétant à Nandihizana. La photo ci-dessous nous montre une vue générale du site d’exploitation. On ne trouve que des tas de latérites et des terrains recouverts par des sédiments.

Photo 9: La gravité de la destruction des terrains cultivables à Nandihizana

A travers ces paragraphes, on a évalué les effets qu’ils soient positifs ou négatifs de l’exploitation de tourmaline de Nandihizana. De ces observations, on peut faire des recommandations pour que cette ressource puisse contribuer à l’amélioration du niveau de vie de la population locale.

 V. Recommandations

A. Faire une prospection pour évaluer la réserve encore existante

La localité de Nandihizana est proche du massif d’Itremo. Ce qui favorise l’idée d’espérer l’existence d’autres gisements qui se sont formés avec l’autre déjà exploité. On pourra recourir à des méthodes de prospection. Ces méthodes auront pour but d’estimer et localiser la réserve existante. Dès qu’on a cette estimation, on élabore une politique de gestion adéquate, permettant d’éviter les erreurs du passé.

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Nous avons vu que l’exploitation de Nandihizana à attiré environ 20 000 personnes. Supposons que la prospection va donner une estimation de réserve voisine de celle déjà épuisée, on va calculer alors la zone que cette activité pourrait influencer.

La densité démographique dans la Commune Rurale d’Ambatofitorahana est de 98habitants / km 2. En outre, environ 40 % à 60 % de la population ont l’âge de travailler dans l’exploitation (supérieur à 16 ans et n’allant plus à l’école). L’espace dans laquelle cette population active est supposée se trouver correspond à une superficie de 300 à 500 km 2. En d’autre terme, elle habite dans une zone de rayon de 11 à 13 km autour de Nandihizana (figure 36)

Figure 37 : Zones pouvant être influencées par l’exploitation de tourmaline

De cette fenêtre, on peut apercevoir que la totalité de la Commune Rurale d’Ambatofitorahana pourrait bénéficier de l’exploitation de tourmaline. Même les personnes vivant à l’extérieur de la commune seront concernées.

B. Sur le plan administratif

Nombreux cas, comme ce qui s’est passé à Nandihizana posaient souvent des problèmes sur l’octroi et la gestion de permis d’exploitation. Actuellement, le périmètre appartient à une personne et seulement quelques foyers, en dehors de sa famille, bénéficient de cette exploitation. Alors, si le régime et le mode de gestion ne change pas, il faudra procéder comme suit, pour que la population profite de l’activité :  On choisit une personne qui fera une demande d’acquisition de permis. Cette personne représente l’autorité locale (ou une communauté, ou une association d’exploitant). Comme la règle générale de l’octroi de permis est ’premier venu, premier servi ’, alors, toutes les personnes impliquées dans l’affaire soutiennent et aident la personne désignée pour qu’il soit le premier venu. Il est donc fortement probable que cette personne acquiert le permis.

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 Après, cette phase, l’autorité locale concernée établit une organisation interne pour que les acteurs soient tous bénéficiaires de l’exploitation, et que le Fokontany, la Commune, le District, et même la Région obtiennent aussi leur part. Dans ce cas, on peut contrôler la production, le marché, l’impact environnemental et l’immigration. Voici un organigramme simplifié de cette suggestion :

Opération classique

Intervention

Figure 38: Suggestion d’organigramme pour un site d’exploitation La collaboration des exploitants avec une personne connaissant parfaitement l’évolution du marché des pierres est aussi une solution, car le plus souvent, ce sont les spéculateurs ou ‘panera’ qui gagnent plus que les autres dans cette affaire.

 Conclusion L’enquête menée à Nandihizana nous a permis de connaître que l’exploitation de tourmaline permet aux acteurs de scolariser leurs enfants, de pallier l’insuffisance de terrain cultivable et de gagner de l’argent pour leurs besoins quotidiens. Par contre, le milieu environnant, le milieu social et la réserve ont connu des effets négatifs. Vu que cette zone est probable de renfermer encore des pierres intéressantes, une nouvelle prospection et une nouvelle politique de gestion constituent des solutions pour que la population de Nandihizana, ou de la Commune d’Ambatofitorahana bénéficient de l’exploitation dans le futur.

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Chapitre III LES ACTIVITES D’EXPLOITATION A AMBATOFINANDRAHANA

Introduction

Ambatofinandrahana est egalement reconnu par son appellation de vallée des mines. Ce District possède la plus forte potentialité minière dans la Région Amoron’i Mania. On y trouve la société MAGRAMA, qui, dès sa création, exploite le marbre et le granite. Actuellement, ses activités s’étalent sur d’autres produits.

Le potentiel agricole de cette zone est considérable. La fertilité du sol et le relief moins accidenté dans la zone permettent à la population d’avoir un meilleur rendement. Le potentiel touristique comme la source thermale, la crête d’Andriantantely, et les ressources forestières font aussi partie des atouts du District.

Les problèmes de cette zone sont liés, la plupart du temps, au manque d’infrastructures et à l’insécurité. Aussi, l’enquête s’est limitée dans les communes accessibles. De plus, la situation est presque identique dans toutes les communes.

La carte ci-dessous nous montre la localisation de la zone d’étude.

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# Mangataboahangy # AMBATOFINANDRAHANA # # # # Ambatofinandrahana # # # Tsangandrano # # #Y # # # ## # # # # # # # # # # # # # #Y# # # # # # # # # # # ' ' ## # # # ## ## # # ## # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # #Y# # # # # Bedihy # # # #Y # # # # # # # # ## Mandrosonoro # # # # # # # # # # # #Y # #Y # #Y # # # ## #Y # # # # # # # # # ## # # # # # # # # ## # # # # ' ' # # # Tolohomanga # # # # Itremo # # # # # # #Y # # # # # # # # # # Fenoarivo

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Figure 39: Carte de localisation de la zone d’étude

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I. Historique de l’exploitation

L’exploitation minière existe depuis longtemps à Ambatofinandrahana. L’exploitation de cuivre et d’ardoise a fait l’objet d’une exploitation éphémère pendant la période coloniale.

Pour la société MAGRAMA ou Marbre et Granite de Madagascar, l’activité a débuté en 1974 sous le nom de SEVMACAM ou Société d’Exploitation et de Valorisation de Marbre, de Calcite, et d’Aragonite de Madagascar. Dans les années 1970 à 1980, Ambatofinandrahana, par le biais de l’exploitation minière, était considéré comme le pôle industriel le plus important de l’ex-Faritany de Fianarantsoa.

L’exploitation traditionnelle des pierres date d’environ une trentaine d’années. Dans un futur proche, l’ouverture d’un site d’exploitation du minerai uranifère à Mangataboahangy est envisagée.

L’exploitation minière est pratiquée par une bonne partie de la population du District d’Ambatofinandrahana. Puisque les ressources existent, nombreuses sont les personnes qui s’intéressent à l’exploitation et ont tiré profit de ces richesses naturelles.

II. Analyse et traitement des données

Comme on a indiqué précédemment, on a enquêté sur les sites accessibles à cause de la difficulté d’accès et du problème d’insécurité. Les données se trouvent dans l’annexe II. Il y a d’autres activités dans les autres endroits enclavés, mais les données seraient semblables à ce qu’on a recueillies. Après avoir reporté sur une carte, la localisation des personnes enquêtées, on obtient sous Arc View la fenêtre suivante :

Figure 40 : Localisation des sites d’exploitation

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 II- a. Age moyen et classification selon le sexe des exploitants A partir de la table attributaire de l’enquête à Ambatofinandrahana, le logiciel nous donne l’âge moyen des acteurs, qui tourne autour de 31 ans. L’âge moyen des exploitants est supérieur à l’âge moyen des personnes aptes à travailler dans le District qui est de 26 ans. Les causes possibles de cette non concordance sont : l’âge moyen élevé des ouvriers de la société MAGRAMA, et la fertilité du sol qui pousse les jeunes à s’orienter vers l’agriculture.

Figure 41 : Age moyen des exploitants et le diagramme correspondant.

La classification selon le sexe nous reflète qu’il n’y a pas beaucoup de femmes qui sont impliquées dans l’exploitation, sauf quelques unes à Mangataboahangy

Figure 42: La répartition par sexe des exploitants .

Seulement 10 personnes sur 82, correspondant à une proportion de 12.2 % sont des femmes. Ce qui veut dire que les activités minières d’Ambatofinandrahana ne sont pas faites pour les femmes, à cause des efforts physiques qu’il faut déployer lors des exploitations qui restent encore archaïques dans la majorité des cas.

 II-b. Le niveau d’instruction des exploitants Contrairement aux petits exploitants, les personnes enquêtées auprès de la société MAGRAMA et celles qui seront les futurs employés de l’exploitation du gisement uranifère ont souvent un cursus scolaire plus long.

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Figure 43 : Le niveau d’instruction des acteurs

Ici la barre rouge correspondant au niveau lycée est plus longue que l’autre indiquant le niveau secondaire. La majorité, correspondant à une proportion de 61 %, a passé le niveau primaire, comme le diagramme nous indique.

Figure 44: Répartition des acteurs selon leurs niveaux d’instruction.  II- c. Les substances exploitées Selon les responsables communales et les collecteurs habitant à Ambatofinandrahana, on exploite dans ce District le cristal de quartz, le quartz hématoïde, le béryl, l’amazonite, l’or et évidemment le marbre.

                 

Mangataboahangy< Tsangandrano ## # # ## &V&V &V# # &V &V&V&V < &V&V&V&V &V&V&V &V &V&V             &V&V

Ambatofinandrahana <%U Itre m o %U%U&V%U&V < &V&V &V%U&V%U%U%U%U &V &V&V %U&V&V&V&V%U Amborompotsy &V &V &V&V &V&V&V&V &V &V &V B e d ih y &V&V &V&V< <&V&V < <&VTolohomanga Mandrosonoro

            F e n o a riv o <

                  limite Communale < Lieux d'exploitation

        substances recherchées # béryl- amazonite N &V cristal de quartz %U m a rb re # ur a ni u m

Figure 45 : Lieux d’exploitation selon les substances recherchées

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On a constaté que l’exploitation artisanale du cristal de quartz est la plus répandue. On a aussi rencontré des personnes concernées par la future exploitation d’uranium à Mangataboahangy.

La répartition des personnes impliquées dans les différentes activités d’exploitations est représentée dans la figure suivante :

Figure 46 : Effectifs des acteurs selon la substance exploitée

Même si Ambatofinandrahana renferme diverses ressources minérales, l’exploitation du cristal de quartz reste la plus répandue.

 III. Etude des effets socio-économiques L’exploitation minière influence la vie quotidienne des acteurs. Ces conséquences peuvent être positives ou négatives et on va essayer de les dégager dans ce paragraphe.

Le marché des produits de la société MAGRAMA est différent de celui des exploitations artisanales.

Pour les petits exploitants, ils livrent leurs produits aux collecteurs qui habitent le chef lieu du District d’Ambatofinandrahana. Quant aux ouvriers, ils travaillent pour un patron, qui est le plus souvent, collecteur à Ambatofinandrahana. Chaque fin de semaine, on trouve quelques charrettes qui transportent les produits venant des autres lieux d’exploitation. Les collecteurs se déplacent d’un endroit à un autre pour collecter les produits des exploitants individuels. On peut dire alors que les produits sont sous contrôle des collecteurs locaux. Quelques fois, il y a des acheteurs venant d’autres Régions qui atterrissent à Ambatofinandrahana, mais ils ne négocient qu’avec les collecteurs locaux.

Pour la société MAGRAMA, la transformation en produit fini se fait sur place, dans son usine installée à 4 km au Sud Est du chef lieu de la Commune. Elle travaille sur commande, et ne livre que des produits finis comme des carreaux, des plans de cuisine, des plaques et tables, des marches d’escalier, des revêtements du sol, ….

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Les personnes vivant à Ambatofinandrahana bénéficient aussi de ces produits à un prix abordable, car les frais de transport sont relativement bas.

La figure suivante montre le mode d’écoulement des produits des petits exploitants :

Figure 47 : Mode d’écoulement des produits

Si on ne tient pas compte des ouvriers de la société MAGRAMA, 59 personnes vendent leurs produits à des acheteurs locaux, et 12 autres ne se sont pas prononcées.

A Ambatofinandrahana, on compte 5 collecteurs de pierres.

D’après eux, ils versent 1% de la valeur de leurs produits à la Commune.

III-1. Les effets positifs

 Apport sur la recette communale

A chaque kilogramme de cristal de quartz déclaré, on verse une somme de Ar 20 à la Commune. On estime une production d’environ 500 kg à 1000 kg par semaine pour la totalité du District. Ce qui donne une somme de Ar 10 000 à Ar 20 000 par semaine. La production est très variable, et dépend souvent des commandes. Quelque fois, il n’y a pas de commande pendant la moitié de l’année, et les acteurs s’orientent vers d’autres occupations.

Pour la société MAGRAMA, elle contribue à l’amélioration des infrastructures au niveau communal, comme le don et l’installation des carreaux pour les bureaux de la commune, en sus des ristournes qu’elle doit verser en tant que société.

 Effets sur les infrastructures

La société MAGRAMA utilise la route nationale reliant Ambatofinandrahana et Ambositra (RN 35) pour le transport de ses produits. Depuis son installation jusqu’à présent, la société ne cesse pas d’entretenir cette route. Elle a même largement contribué à sa construction. Cependant, l’état actuel de la route est inquiétant.

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Pour les détenteurs de PRE, ils participent à diverses activités au niveau de la commune ou du Fokontany, comme la construction et l’entretien des écoles, l’édification d’église.

 Impacts sur les activités sociales

Depuis sa création, la société MAGRAMA participe activement aux activités sportives et culturelles dans la commune, et au niveau du District. L’un des effets palpables est l’assistance aux personnes malades, en les conduisant à l’hôpital, ou en leur donnant les premiers soins. Lors de notre passage, on a enregistré 15 prestations de service de la société aux personnes en difficulté. Pour les détenteurs de PRE, ils participent aux activités sociales au niveau de la commune ou du Fokontany, comme la participation active aux cotisations pour la sécurité, les manifestations culturelles et sportives.

 Combler les besoins quotidiens et éviter la perte de temps

Même si le District d’Ambatofinandrahana possède un potentiel agricole intéressant, la population se plaint toujours du manque de terrain cultivable ou du faible rendement de la culture. L’activité d’exploitation permet de combler leurs besoins quotidiens. Le diagramme ci-dessous nous montre la répartition des exploitants suivant leur motivation.

Figure 48 : Diagramme montrant les motivations des exploitants

En général, l’activité d’exploitation n’est pas permanente, on a interrogé les acteurs sur le temps qu’ils consacrent à l’exploitation, et les données ont permis de déduire les courbes suivantes :

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Figure 49 : Courbes des personnes exerçant l’exploitation et de celles impliquées dans l’activité rizicole

De ces courbes, on déduit que le nombre des exploitants est très élevé à partir du mois d’avril jusqu’au mois d’août. Les cultivateurs s’intéressent donc à l’exploitation pendant cette période car ils ne vont pas à la rizière. Ils passent leur temps à des activités leur permettant d’éviter la perte de temps, et d’atténuer les effets du manque de terrain cultivable. Cela constitue un des effets importants de l’exploitation minière.

III-2. Les effets négatifs

Même si on constate que l’activité minière semble bénéfique pour la population, il y aussi des effets négatifs dont on doit tenir compte.

 Les effets sur l’environnement

Pour l’exploitation artisanale, l’intervention humaine laisse souvent des trous non remblayés. Après avoir extrait les pierres, les exploitants abandonnent, en fin de phase, les trous qui peuvent aller jusqu’ à 3m à 5m de profondeur. Cette situation entraîne une destruction de l’humus, et cause souvent des éboulements ou ensablement des terres cultivées durant la saison pluviale. L’absence des infrastructures routières, et les problèmes d’insécurité rendent le contrôle environnemental difficile, et permet aux exploitants de faire ce qu’ils veulent. L’exploitation du quartz se fait sur les tanety en général. Les exploitants ne se soucient guère du danger que l’excavation peut causer sur les champs de culture.

De plus, on trouve des zones forestières sensibles et des forêts denses sèches à Itremo et Mangataboahangy. Le risque environnemental est énorme si les exploitants touchent ces zones (figure 46). Heureusement que l’accord de transfert de gestion de la forêt d’Itremo a été signé récemment. Cela va accentuer le contrôle environnemental et diminuer certainement les effets néfastes de l’exploitation minière sur ces endroits.

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Mangataboahangy F a s i m e n a

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Ambatofinandrahana Mandrosonoro I t r e m o < < < B e d i h y <<

      Tolohomanga      

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N                 

           

     

Figure 50 : Localisation des zones sensibles dans le District (source BD 500, ONE)

 Désintéressement vis-à-vis de l’agriculture

Un des effets négatifs des activités d’exploitation des ressources minérales est la négligence, voir l’abandon de l’agriculture. En exploitant, les acteurs gagnent journalièrement ou hebdomadairement de l’argent, alors qu’en agriculture, il faut attendre la période des récoltes, attente qui peut durer des mois. Le cas qui s’était produit à Itremo l’année 2005-2006 est un exemple concret. Il y avait une forte demande en cristal de quartz sur le marché, nombreux sont les cultivateurs qui s’orientaient vers cette filière. A la fin de cette période, une crise s’est déclarée dans la zone puisque la plupart des rizières ne furent pas cultivées. Il a fallu attendre une saison de culture pour que la situation revienne à la normale. Actuellement, ce cas se présente encore, mais pas directement, et influe sur le niveau de vie des exploitants.

 Effets sur la scolarisation

Voici les statistiques sur la scolarisation des enfants :

Figure 51 : Les nombres moyens d’enfants et d’enfants scolarisés De ces deux fenêtres on a :

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Nombre moyen d’enfants T (scol.) = X 100

Nombre moyen d’enfants

Si on établit les courbes comparant la scolarisation, on obtient la figure ci-dessous.

Figure 52 : Comparaison entre la scolarisation au niveau du District et celle des enfants des exploitants

Le taux scolarisation est relativement faible pour les enfants des exploitants. C’est l’un des effets négatifs de l’exploitation. Nous savons que la scolarisation des enfants demande de l’argent. Le revenu de l’exploitation ne permet pas aux acteurs de payer les frais nécessaires à la scolarisation de leurs enfants.

 Effets sur le niveau de vie des exploitants

Le cas concerne surtout les exploitants travaillant pour un patron. Ils perçoivent quotidiennement ou hebdomadairement de l’argent, et préfèrent exploiter au lieu de cultiver. D’après l’enquête, 49 personnes ont répondu à la question concernant leur revenu journalier. Ne tenant pas compte des salaires des ouvriers qui travaillent dans la société MAGRAMA, la moyenne des revenus journaliers est d’environ Ar 1 700 comme la fenêtre ci-dessous nous montre.

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Figure 53 : Revenu moyen des exploitants

S’ils travaillent donc 5 jours par semaine, ils gagnent environ Ar 408 000 par personne et par an. Or s’il y a 3 personnes productives par ménage, le revenu moyen annuel du ménage est de Ar 1 224 000.

A Ambatofinandrahana, on compte en moyenne 6 personnes par ménage, Le revenu moyen annuel par tête dans cette zone est de Ar 269 716 (1) . Si on fait la moyenne par ménage, on a environ Ar 1 618 300 par ménage et par an.

Comparé au revenu de l’agriculteur, et en tenant compte des différentes dépenses, comme la nourriture et les autres besoins quotidiens, cette valeur est largement inférieure. Le niveau de vie des exploitants est donc inférieur à celui de la population en général.

De plus, le District d’Ambatofinandrahana possède le ratio de pauvreté le plus bas de la Région Amoron’i Mania (75% à 85% contre plus de 85% pour les autres Districts), alors que les communes les plus touchées par l’exploitation minière figurent parmi les communes les plus vulnérables de la Région. Ce qui montre que l’exploitation minière n’améliore pas le revenu des acteurs. La carte ci-dessous montre le classement des vulnérabilités des communes du District.

MANGATABOAHANGY

AMBATOMIFANONGOA AMBONDROMISOTRA

AMBATOFINANDRAHANA IT RE M O SOAVINA

AMBOROMPOTSY

MANDROSONORO FENOARIVO

N 

      

                   

       

Figure 54 : Carte de vulnérabilité des Communes dans le District d’Ambatofinandrahana

(1) Enquête périodique auprès des ménages, rapport principal (2006) 76

De ce point de vue, l’activité minière ne permet pas aux acteurs d’améliorer leur condition de vie. Le fait de consacrer plus de temps à l’exploitation minière se fait au détriment de l’agriculture qui est de loin plus rentable.

En bref, malgré quelques impacts positifs, le niveau de vie reste l’indicateur le plus important pour apprécier les effets. Le bilan des données d’enquête sur l’exploitation minière démontre que cette activité n’améliore pas l’économie locale.

De ces différentes observations et analyses, et pour que la filière ne handicape pas l’économie du District, et devienne vraiment un moteur pour le développement, on peut avancer quelques recommandations afin que les activités minières soient bénéfiques aussi bien pour les acteurs que pour le District.

IV. Recommandations

 A. Orientation vers d’autres substances Le District d’Ambatofinandrahana possède plusieurs ressources de substances minérales, il faut alors étudier le marché actuel et exploiter les substances qui rapportent mieux que le cristal de quartz ou l’amazonite ou le quartz hématoïde qui sont exploités actuellement. Le problème de cette exploitation est que le marché de quartz est concurrencé par le quartz provenant des pays d’Asie, notamment de Chine. Si on se réfère au marché des substances minières, et compte tenu des ressources existantes à Ambatofinandrahana on peut suggérer l’exploitation des substances suivantes : L’or pour lequel on a constaté une augmentation considérable de la demande sur le marché national et mondial ; Le béryl qui figure parmi les trois premières pierres fines exportées durant les années précédentes, avec une quantité d’environ 18 667 kg ; l’uranium et le bastnaésite.

Un exemple pour cette réorientation est le cas du minerai d’uranium à Mangataboahangy. Si ce projet se met en marche, la population de cette zone en sera bénéficiaire, et il est fortement probable que le niveau de vie s’améliorera.

 B.Transformation au niveau du District ou de la Région des substances brutes Si on installe au niveau du District d’Ambatofinandrahana une industrie de transformation de quartz brut en produits finis, comme le cas de la MAGRAMA avec le marbre, le prix de vente de la matière première dépassera probablement le prix actuel qui est d’environ Ar 2 000 à Ar 3 000 le kilo.

L’installation de cette usine améliorerait beaucoup de choses comme l’augmentation du nombre de salariés, l’amélioration des infrastructures routières et la mise en place d’une nouvelle source d’énergie.

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 C. Formation des acteurs

Pour leur bien, il faut faire connaître aux acteurs des activités minières, surtout aux ouvriers et exploitants les suggestions suivantes :

 La notion de gestion du temps : il faut harmoniser et bien organiser leur temps pour qu’ils puissent à la fois profiter des ressources minières et jouir du potentiel agricole intéressant de la zone. La surface de terrains cultivables dans le District est beaucoup plus importante que dans les autres Districts, alors autant cultiver qu’exploiter les richesses minières, tant que la situation des activités minières ne s’améliore pas.

 La réglementation à propos de l’environnement : si on fait connaître aux acteurs le fonctionnement, le cycle et les dangers sur l’environnement, peut être qu’ils seront conscients des risques, et par conséquent, ils respecteront plus leur milieu environnant. De plus, des lois sont en vigueur à ce propos, et les acteurs doivent les respecter.

 L’appui technique aux exploitants : il s’avère nécessaire que les acteurs connaissent mieux le monde de l’exploitation minière, c'est-à-dire, les endroits favorables à l’emplacement des minéraux et pierres, les méthodes et les techniques d’exploitation efficaces, les prix et le marché de ces produits pour qu’ils puissent décider de ce qu’ils vont faire.

Ce ne sont que des suggestions mais au fur et à mesure qu’on avance, les idées vont se multiplier pour d’éventuelles améliorations à apporter à cette filière. La plupart des exploitants déclarent qu’ils veulent continuer à faire le travail d’exploitation minière comme nous le montre le graphe ci-dessous, c’est pour cette raison qu’il faut les aider.

Figure 55 : Diagramme montrant les avis des exploitants sur leurs activités

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Conclusion

Ambatofinandrahana abrite la majorité des ressources minérales de la Région. Même si l’exploitation donne des effets positifs tels que les ristournes communales, les infrastructures et les activités sociales, les impacts négatifs restent dominants, car le revenu des exploitants, comparé à ceux de la population en général est relativement bas. Cette conséquence affecte la scolarisation et l’agriculture. De plus, les négligences sur l’environnement sont considérables.

Pour que l’exploitation minière devienne un moteur de développement du District, on a suggéré l’idée de s’orienter vers l’exploitation d’autres substances, la mise en pratique de nouvelles techniques d’exploitation, de valorisation et de préservation de l’environnement, et la formation des exploitants.

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Partie III : Etude des effets environnementaux des activités d’exploitation et de valorisation des ressources minérales de la Région Amoron’i Mania

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INTRODUCTION

Le réchauffement terrestre, l’instabilité climatique dans le monde nous montrent que notre environnement se dégrade actuellement. C’est pourquoi, le souci de la qualité de l’environnement est à la une de l’actualité de nos jours. L’environnement devient un sujet de discussion qui oppose les pays industrialisés entre eux, mais aussi avec les pays en voie développement.

Pour Madagascar, prendre soin de l’environnement est devenu une priorité. La mise en place de la charte de l’environnement Malagasy en 1990 était le début de cette valorisation. Cette décision a été respectée par les gouvernements qui se sont succédés et elle a été renforcée et améliorée par l’actuel gouvernement. En effet, la protection de l’environnement est inclue dans la politique actuelle de développement de 2007 à 2012, connue sous le nom de MAP ou « Madagascar Action Plan ». L’engagement 7 dans ce plan stipule qu’il faut prendre soin de l’environnement en se basant sur les quatre défis suivants :

• augmenter les aires protégées pour la conservation et la valorisation de la biodiversité terrestre, lacustre, marine et côtière ; • réduire le processus de dégradation des ressources naturelles ; • développer le reflexe environnemental à tous les niveaux ; • renforcer l’efficacité de l’administration forestière.

Tous projets et activités sans distinction doivent alors être orientés vers ces objectifs. C’est pourquoi on a intérêt à voir de plus près les effets environnementaux des activités d’exploitation et de valorisation des ressources minérales dans la Région Amoron’i Mania.

Terminologie  Quelques définitions Environnement • Au sens large du terme, l'environnement est l'ensemble des éléments naturels et artificiels qui entourent l'être humain. • Au sens strict du terme, l'environnement est constitué de l'ensemble des parties du (des) milieu(x) (physique et biologique) qui sont en corrélation directe avec le milieu humain. • Au sens plutôt général, l'environnement peut être considéré comme l'ensemble des éléments constitutifs des différentes parties de notre planète à savoir : le contenu de l’atmosphère ; le contenu de la biosphère ; le contenu de l’hydrosphère ; et le contenu de la lithosphère.

• L’environnement est un système organisé, dynamique et évolutif de facteurs naturels (physiques, chimiques, biologiques) et humains (économiques, politiques, sociaux, culturels) où les organismes vivants opèrent et où les activités humaines ont lieu, et qui ont de façon

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directe, immédiatement ou à long terme, un effet ou une influence sur les êtres vivants ou sur les activités humaines à un moment donné et dans une aire géographique définie. • C’est l’ensemble des éléments naturels et artificiels ainsi que les facteurs économiques, sociaux et culturels qui influent sur les êtres vivants et que ces derniers peuvent modifier. • Selon la loi québécoise sur la qualité de l’environnement, c’est l’eau, l’atmosphère et le sol ou toute combinaison de l’un ou de l’autre ou, d’une manière générale, le milieu avec lequel les espèces vivantes entretiennent des relations dynamiques. • Dans cette étude, comme nous avons déjà évoqué les effets socio-économiques dans la deuxième partie de l’ouvrage, nous allons prendre la définition de l’environnement dans le sens qu’ il désigne le milieu dans lequel un organisme fonctionne, incluant l’air, l’eau, la terre les ressources naturelles, la faune, la flore. En d’autres termes, il désigne le milieu naturel. Cette partie de l’ouvrage est consacrée à l’étude des conséquences des exploitations des ressources minérales sur le milieu naturel.

Étude d'impact

L’étude d'impact sur l'environnement minier est une étude orientée principalement sur les incidences physiques et socio-économiques qui pourront résulter de l'exploitation d'une mine ou d'une carrière. Son objectif n'est pas seulement d'apporter des mesures pour prévenir, supprimer, réduire et si possible compenser les effets nocifs du projet, mais de prouver que la solution retenue est viable.

L'impact des industries extractives sur l'environnement dépend de leur taille, car si la production est un facteur à prendre en considération, il faut tenir compte des surfaces concernées et de la durée de l'exploitation. Certaines nuisances sont plus directement liées à la surface en exploitation à un moment donné.

La faune C’est l’ensemble des animaux habitant dans une région ou dans un milieu de vie particulier .

La flore C’est l’ensemble des espèces végétales d’une région ou d’un pays.

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Chapitre I : ANALYSE DE L'ETAT INITIAL ET DE SON ENVIRONNEMENT

I- 1. Cadre géographique

La Région Amoron’i Mania se trouve au cœur des hautes terres centrales Malgaches, La région est limitée au Nord par les Districts d’Antanifotsy, d’Antsirabe II et de Betafo (Région de Vakinankaratra) ; à l’Est par le District d’Ifanadiana (Région de Vatovavy Fitovinany), au Sud par les Districts d’Ambohimahasoa et d’Ikalamavony (Région de Haute Matsiatra), et à l’Ouest par les Districts de Mahabo et de Miandrivazo (Région du Menabe). La présentation de la Région est détaillée dans le premier chapitre de la première partie du présent ouvrage.

I-2.Caractéristiques physiques du site et de ses environs

A ce propos, les données sont déjà mentionnées dans la partie I. Dans ce qui suit, on va s’intéresser particulièrement au milieu biologique. L étude sera axée sur les espèces végétales et animales et les sols.

 Etat faunistique La région Amoron’i Mania abrite 68 espèces animales endémiques : 21 mammifères, 2 amphibiens, 1 reptile, 40 oiseaux et 4 poissons. Huit espèces sont considérées comme envahissantes. Il s’agit du micromammifère Rattus rattus,et des poissons Gambusia holbrooki (pirina), Ophicephalus striatus (fibata), Oreochromis macrochir (makrosira), Oreochromis niloticus (barahoa), Tilapia rendalli (bory vava), Tilapia zilii (kalapia) et Xyphophorus maculatus (kibôta).

 Etat floristique 339 espèces endémiques de Madagascar et 56 endémiques régionales ont été recensées dans la région. Le tableau suivant montre quelques espèces animales et végétales qu’on rencontre dans la Région.

Sous domaines Nom vernaculaire Nom scientifique Localisation Domaines

Espèces Animales trandraka tenrec écaudatus Ambatofinandrahana sokina Setifer setosus Ambatofinandrahana sora Ambatofinandrahana Mammifères sifaka Propithéons diadema Ambositra tsidy Microcebus Ambositra Fosa Cryptoprocta ferox Ambositra Kitromoka Mena Elemur fulvus rufus Ambositra Dô Acrantophis Ambatofinandrahana Reptiles madagascariensis

Sitry Oplus cuvieri Ambatofinandrahana

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Androngo Zonosaurus laticadatus Ambatofinandrahana Androngombato Phelsuma mutabilis Ambatofinandrahana Tanalahy Furcifer labordi Ambatofinandrahana Androngo maintso Pholsuma spp Ambositra Akanga Ambatofinandrahana Horovana Fixocinela Ambatofinandrahana madagascariensis Railovy Oicrusus forficatus Ambatofinandrahana Vorondreo Lepto somus discolor Ambatofinandrahana

Goaika Corvus scapulatus Ambatofinandrahana Oiseaux Papango Mulvus migrans Ambatofinandrahana Ankoholahin’ala Ambositra Domihina Streptopelia Ambositra Fody Foudia Ambositra madagascariensis Orana Astrcoide Ambositra Amphibiens madagascariensis Végétales Bois précieux Tapia Hazotana Voarafy Kisiasia Nonoka Ambiaty Hazotsora Scffera bojeri Sakavirombato Pachypodium brevicaule Menavitrana Senecio longiacapus Dingadingana Coryza hiertella Lalona Weinmania munitiflora Hazondrano Ilex monticola Voamasontainakoho Tsilavondriana Desmodium canum Voafotsy Alphlo Ambatofinandrahana longoza raphia radriaka Vakoana Varongy Palissandre Harongana Orchidées Plantes Fanivambohitra médicinales Hazotsora Kijejamahy Felanjirika Ahimavo Odifo Anivoravina Kandafotsy Bororona Fotsiavadika Tableau 15 : Quelques espèces animales et végétales de la Région Amoron’i Mania (source ONE, Association HAONASOA)

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 Les forêts Les forêts denses humides se trouvent dans les altitudes moyennes. Les formations végétales sont du type denses humides, sempervirentes c’est à dire des plantes à feuillage persistant, dont les essences ou substances qui s’y trouvent sont caractéristiques de la forêt orientale. On recense dans les bas fonds, des gros arbres de différents types dont les tailles diminuent au fur et à mesure que l’on monte en altitude. Les végétations herbacées sont très importantes dans les sommets. Ces endroits sont les habitats naturels des animaux (oiseaux, mammifères, et reptiles) comme les « fosa » et les « trandraka », qui sont des espèces menacées. Pour les espèces végétales, les « ramy », les « nato », les palissandres, les « varongy », les « Hetatra » (podocarpus) sont les espèces les plus menacées. Leurs régressions sont dues aux sécheresses des sous-bois, à cause des irrégularités des saisons de pluie et surtout aux défrichements clandestins. Ces forêts denses se trouvent un peu partout dans la Région comme à Ambositra dans sa partie Est, et à Fandriana dans sa partie Sud - Ouest Les forêts naturelles du Corridor oriental longent la partie Nord Est de la Région, du côté de Vohidahy vers Fandriana et se prolongent jusqu’ à Marolambo. Ce corridor relie quatre Régions dont Amoron’i Mania, 6 districts dont deux appartenant à la Région Amoron’i Mania : Ambositra (communes de Kianjandrakefina et Alakamisy Ambohijato) et Fandriana (communes de Fiadanana, Mahazoarivo, Ankarinoro). Ce corridor est aussi la principale source d’eau de la partie Nord de la Région de Vatovavy Fitovinany mais surtout de la Région Amoron’i Mania, où les principaux cours d’eau y prennent source. 95% des espèces animales et végétales de ce corridor sont endémiques de Madagascar.

Les forêts de tapia occupent des grandes surfaces dans le District d’Ambositra et d’Ambatofinandrahana. Ces forêts sont les habitats naturels des vers à soie sauvages, du horovana, et du trandraka. Outres les espèces végétales caractéristiques des forêts de Tapia, des plantes médicinales sont aussi présentes dans ces forêts, comme le Kandafotsy. 57% du District d’Ambatofinandrahana soit 5 252 ha est recouvert de cette forêt de tapia (dont la répartition est de 2 000 ha à Ambatofinandrahana, 2 500 ha à Itremo, 500 ha à Fenoarivo et 500 ha à Amboropotsy) tandis que ceci est de l’ordre de 39% pour Ambositra avec 4 000 ha. La production de « landibe » ou de soie est l’une des activités génératrices de revenus de la Région d’Amoron’i Mania notamment pour les Districts d 'Ambositra et d’Ambatofinandrahana.

La statistique des domaines forestiers est la suivante :

Forêts domaniales Forêts classées Forêts de Tapia Reboisements Total Ambatofinandrahana 200 13 100 5 800 780 19 880

Ambositra 40 295 2 203 4 000 1 006 47 504

Fandriana 20 340 2 500 11 4 120 26 971

Manandriana 260 0 402 150 812

Ensemble Région 61 095 17 803 10 213 6 056 95 167

Tableau 16 : Les domaines forestiers (Source : Eaux et Forêts/Ambositra) En terme de potentiel forestier, la Région Amoron’i Mania possède une flore non négligeable.

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Chapitre II : ANALYSE DES EFFETS DES ACTIVITES MINIERES SUR L'ENVIRONNEMENT

II-1. Impacts sur le milieu humain

Les activités minières dans la Région ont des impacts socio- économiques négatifs et /ou positifs sur le milieu humain. Dans cette partie, nous allons nous référer aux études socio- économiques faites dans la deuxième partie de l’ouvrage.

II-2. Impacts sur le milieu naturel  Impacts visuels La rivière d’Isahona, là où se déversent les cours d’eau provenant des lieux d’orpaillage à Anjahana et à Sarandrana prend presque toute l’année la couleur jaune, à cause des activités d’orpaillage en amont. De plus, l’exploitation alluvionnaire attire pas mal de monde. Le fait d’exploiter les gisements primaires détruit les végétations existantes autour du site, d’une part, et laisse aussi des trous ou des cavités, d’autre part. A Nandihizana, l’ouverture de la piste latéritique et les grands trous laissés par l’excavation sont les impacts visuels de l’exploitation. A l’entrée de la ville d’Ambatofinandrahana, à un kilomètre de la commune de Tetikanana, nous apercevons déjà des excavations et des terrils de latérite suite à l’extraction des marbres. Dans les autres sites comme Itremo, Amboropotsy et Mandrosonoro, l’exploitation atteint déjà la forêt de tapia. L’excavation, qui peut atteindre quelques mètres entraîne aussi la formation de tas de latérite qu’on aperçoit même à une distance considérable. Les figures ci dessous nous montrent ces observations.

Photo 10 : Dégât causé par l’exploitation du Photo 10 Tas de latérite dans le site gisement primaire d’or à Anjahana d’exploitation à Tolohomanga

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 Impacts sur la qualité de l’eau

La qualité de l’eau est la première victime des activités minières dans la Région. Pour l’orpaillage, le filtrage naturel ne parvient plus à purifier l’eau. Pendant la période où l’exploitation s’intensifie, les perturbations deviennent de plus en plus fortes. Les particules en suspension dans l’eau n’arrivent plus à se décanter. L’eau devient aussi très boueuse. De ce fait, plusieurs habitants ne peuvent plus l’utiliser dans leur vie quotidienne.

Photo 11: Cours d’eau victime de l’activité d’orpaillage en amont

Auparavant à Nandihizana, les exploitants ont toujours l’habitude de laver les pierres dans le cours d’eau qui se trouve à une distance moyenne de 20 mètres du lieu d’exploitation. A cette époque, l’eau était polluée, et on ne pouvait plus l’utiliser dans la vie quotidienne. Heureusement, les responsables ont pris la mesure d’interdire le lavage de pierre dans l’eau, et l’eau redevenait ainsi utilisable. Actuellement, les trous profonds attirent l’eau, ce qui provoque une baisse du niveau de l’eau dans le cours d’eau. A Ambatofinandrahana, la Société MAGRAMA utilise environ 6 000 litres d’eau par jour. Cette eau est pompée à partir d’un petit cours d’eau qui se trouve à l’Ouest du site d’exploitation. Même si la Société effectue le traitement des eaux usées, et que l’ONE fait des études et des suivis périodiques, le problème est encore préoccupant car tôt ou tard, les effets vont se montrer, comme la baisse du niveau ou la pollution de l’eau en aval. Quant aux autres sites d’exploitation tels que Mangataboahangy et Tolohomanga, la perturbation de l’eau fait suite au lavage des pierres. La carte de la figure 52 nous montre la proximité des sites d’exploitation des cours d’eau.

 Impacts sur la faune La perturbation de l’eau causée par l’orpaillage alluvionnaire, le lavage des pierres et l’exploitation industrielle provoque la pollution de l’eau qui pourrait entraîner la disparition des animaux aquatiques. Les opérations de défrichement et de décapage entraînent la disparition des différents vers de terre, des micro-organismes et d’autres espèces animales. Nous savons aussi que le tapia abrite de nombreuses espèces endémiques. Actuellement, une bonne partie de cette espèce végétale est déjà touchée par l’exploitation. Les animaux

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s’éloignent, et risquent de disparaître si des mesures ne sont pas prises. Heureusement que le transfert de gestion de la forêt de tapia d’Itremo a été signé récemment, ce qui va interdire les exploitants de pénétrer dans les zones protégées.

 Impacts sur la flore La réserve forestière d’Ankazomivady a été victime d’une déforestation intense vers l’année 2005, à cause du fort besoin en bois à Nandihizana dû à l’arrivée massive d’immigrants intéressés par l’exploitation de tourmaline. Il en est de même pour les forêts de tapia d’Itremo, de Mandrosonoro, de Mangataboahangy, et d’Amboropotsy où on a constaté que des parties sont déjà détruites à cause de l’exploitation du cristal. Des végétations sont touchées par l’orpaillage. Dans des endroits comme à Nandihizana, l’agriculture est victime de l’exploitation. Voici la carte de localisation des exploitations montrant les zones forestières sensibles de la Région et les cours d’eau environnants.

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Sarandrana #Y Mangataboahangy #Y #Y Anjahana

# & # & #Y Tsangandrano

Itremo Ambatofinandrahana #Y #Y Amborompotsy Bedihy #Y #Y #Y #Y Mandrosonoro Tolohomanga # # Nandihizana Fenoarivo #Y

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#Y                N            ! " # $               

                       

          

                  Figure 56 : Les sites d’exploitation et les zones forestières sensibles

Sur cette carte, on aperçoit que des sites comme celui de Nandihizana, d’Itremo, d’Anjahana sont très proches, voire inclus dans des zones forestières sensibles. Les effets sur les flores y sont préoccupants comme nous montre la photo ci-dessous :

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Photo 12 : Dégradation des végétations à proximité de l’exploitation de cristal à Fenoarivo

 Impacts sur la qualité du sol Les exploitations des ressources minérales peuvent provoquer un ensemble de phénomènes tels que l’érosion, la lavakisation. La dégradation du sol dépend essentiellement de sa résistance aux actions exercées par des facteurs mécaniques, physiques, ou chimiques qui à leur tour peuvent être naturels (vent, pluie) ou liés aux activités de l’homme. La carte ci- dessous nous illustre la susceptibilité du sol à l’érosion dans la Région.

Sarandrana#Y Mangataboahangy #Y #Y Anjahana #Y Tsangandrano

Ambatofinandrahana #Y #Y Amborompotsy Itremo Bedihy #Y #Y #Y #Y Mandrosonoro Tolohomanga Nandihizana Fenoarivo #Y

N #Y                 

            

  

                   

Figure 57: Emplacement des sites d’exploitation par rapport à la susceptibilité du sol à l’érosion

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On remarque que tous les sites se situent dans des zones sujettes au phénomène d’érosion. L’image ci-dessous nous montre sans ambigüité que l’exploitation favorise la susceptibilité du sol à l’érosion, ou, dans l’avenir, si cette activité continue sans mesures de prévention et d’atténuation, ces zones seront érodées.

A Nandihizana, quelques parcelles de rizières ont été couvertes par des alluvions et on ne peut plus les cultiver actuellement.

Photo 13: Rizières victimes de la recherche de cristal de quartz à Ambatofinandrahana

La photo N° 13 nous offre un spectacle de désolation et nous permet d’affirmer que les exploitants sacrifient les rizières au profit de l’exploitation minière. Après l’opération de défrichement, ils ne parviennent plus à remettre les lieux à leur état initial, le rendement devient alors faible, et la qualité du sol médiocre.

Quelques sites d’exploitation se trouvent dans des mosaïques de culture, la destruction de la qualité du sol va influencer certainement sur le rendement de l’agriculture qui y est effectuée.

M a #S n a m #S

b M #S o

l e o a n i o ana a I n v m #S ak a i a Fis l r a k o a r M a o h n n a a a

z M I I lo Ik v o o ly k M lo a #S o a #S I M g v n

n a a a a I k i i t n n a#S #S o o d t j r i a #S a n #S n b a a r m t n y a a d an r M m M I y

a n #S S a aha n M no t fa s i I t #S v o a a d h n y a a

l n a a

                 

          

N        ! " #    #S             

      

   

      

    

Figure 58 : Localisation des exploitations selon l’occupation du sol

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Chapitre III : MESURES A PRENDRE POUR PREVENIR, REDUIRE, SUPPRIMER, ET COMPENSER LES EFFETS NEGATIFS DES EXPLOITATIONS SUR L'ENVIRONNEMENT

III-1.Mesures envisagées sur le plan administratif  Renforcement des structures existantes Actuellement, des organismes et structures sont déjà en œuvre dans la Région pour la protection de l’environnement. On rencontre un soutien et une forte sensibilisation de la part des ces organismes pour la préservation du milieu naturel. Nous pouvons citer entre autres, Tany Meva, PSDR, SAGE, SAHA Betsileo, Haona Soa, Haingonala,… dans le District d’Ambositra, WWF dans le district de Fandriana, ONG Vatosoa, Mampirindra, Fizato dans le District d’Ambatofinandrahana. D’autres organismes d’appui sensibilisent les populations locales à adopter d’autres systèmes de culture pour diminuer l’appauvrissement des milieux naturels. Outre les organismes d’appui, l’administration malgache participe aussi à la sensibilisation de la population sur la conservation de l’environnement.

La mise en place d’une Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM) fait partie de la lutte contre la destruction de l’environnement. Le corridor forestier de Fandriana- Marolambo fait partie du SAPM.

Les reboisements qui consistent au repeuplement des espaces détruits permettent un épaississement de la couverture végétale. Ces activités contribuent à la facilité d’accès au bois de chauffe et à la protection durable de l’environnement. Des ONG prennent en charge la mise en marche de cette politique environnementale.

Aucun de ces organismes ne prend en charge les effets de l’exploitation minière sur l’environnement dans la Région. La mise en place d’un organisme de suivi et de contrôle des exploitations minières permettra de mieux suivre l’évolution de l’environnement et de prendre des mesures de prévention ou de compensation de la destruction de l’environnement dans les sites d’exploitation.

 Sensibilisation et formation des acteurs Nombreuses sont les personnes qui ont déjà reçues des formations au niveau des organismes. Par exemple : en 2005 l’ONG Haingonala a pu former 40 animateurs villageois, 40 comités de gestion. Il faut alors mobiliser ces personnes pour donner des formations et sensibiliser les exploitants sur la nécessité de la protection de l’environnement.

On peut aussi informer les acteurs afin qu’ils respectent les périodes sensibles pour les activités minières. C’est la période de pluie, car à cette saison, le sol est facilement érodable et les excavations peuvent entraîner l’éboulement ou la formation de lavaka. Ce respect s ‘applique sur l’exploitation des gisements primaires d’or, sur l’exploitation des pierres industrielles à Ambatofinandrahana et à Nandihizana et sur l’extraction des blocs de granite de la Société MAGRAMA.

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Durant cette période, la Société MAGRAMA procède aux divers travaux de débitage et de finition, alors que les petits exploitants se concentrent sur l’agriculture pour tirer profit de la pluie. III-2. Mesures envisagées sur le site et leurs environs

Des mesures doivent être prises comme :

 L’utilisation et le respect des méthodes d’exploitation appropriées, qui tiennent compte de l’environnement. Nombreuses sont les mesures à prendre pour harmoniser le respect de l’environnement et l’exploitation minière.  Pour les orpailleurs, éviter de jeter directement les stériles dans les cours d’eau. Pour les exploitants de pierres industrielles, il faut éviter de laver les pierres dans les cours d’eau pour conserver la qualité de l’eau. La solution proposée consiste à transporter de l’eau et de laver les pierres sur le tanety ou dans les endroits à proximité du cours d’eau. Cette mesure a permis à la population de Nandihizana de réutiliser à nouveau le cours d’eau à la lessive et aux autres usages ménagers ;  La restauration des zones exploitées dont le but est de maintenir l’équilibre écologique et la stabilité de l’environnement, on doit reboucher les trous laissés par l’exploitation. Au moins, dès maintenant, on doit pratiquer cette remise en état si on ne parvient plus à rattraper les dommages antérieurs.  Même si la Société MAGRAMA cherche à protéger l’environnement en utilisant des scies diamantées pendant l’abattage, au lieu d’explosif, et procède au traitement des eaux usées pour qu’on puisse les réutiliser, on peut encore améliorer les mesures et précautions environnementales. Par exemple, les trous dans laquelle les gros blocs de marbre, de granite ou de labradorite ont été extraits doivent être remblayés et replantés.

CONCLUSION

La Région Amoron’i Mania dispose de plusieurs sites d’exploitation des ressources minérales. La présence de ces sites crée naturellement des effets sur l’environnement. Comme l’environnement est formé par quatre piliers majeurs : le milieu biologique, le milieu social, le milieu culturel et le milieu économique, dans cette partie on a étudié en particulier le milieu biologique.

A l’issu de cette étude, on peut affirmer que la majorité des sites d’exploitation se situe à proximité des cours d’eau et des zones susceptibles à l’érosion. Quelques sites touchent des zones forestières sensibles. Les effets environnementaux sont inquiétants, et des mesures de protection s’imposent dans l’immédiat.

Les mesures d’atténuation et de réduction de la destruction de l’environnement doivent être prises et appliquées par les autorités locales et régionales. Ces mesures sont nécessaires pour qu’on puisse réaliser les quatre défis environnementaux stipulés dans le MAP.

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CONCLUSION

La Région Amoron’i Mania dispose de ressources minérales importantes, favorables à l’exploitation et susceptibles d’intéresser des investisseurs. L’exploitation traditionnelle domine encore l’activité minière de la Région, malgré l’existence des sociétés comme le MAGRAMA.

Des enquêtes ont été menées dans la Commune de Miarinavaratra, la Commune d’Ambatofitorahana, dans le District d’Ambatofinandrahana pour collecter des données socio- économiques et environnementaux, afin d’en sortir des études et analyses des effets des ses activités minières sur la vie de la population.

L’utilité de l’exploitation et les impacts varient d’une zone à une autre. Si on fait une synthèse, l’exploitation minière n’améliore pas le niveau de vie des acteurs, pourtant elle permet de satisfaire quelques besoins et résoudre des problèmes urgents. Le bilan des effets reste négatif, c’est pourquoi on a avancé des recommandations pour améliorer la situation actuelle.

Partant de cette étude, on peut établir une politique de gestion pour que l’exploitation des ressources minérales soit une base ou un appui pour le développement rapide et durable de la Région Amoron’i Mania et de la Nation toute entière. Au fur et à mesure que l’on applique les différentes améliorations suggérées au secteur minier, on trouvera d’autres suggestions et politiques qui vont nous mener à atteindre la politique de développement actuelle définie dans le MAP.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

• [1] Direction Régionale de l’Education Nationale(DREN) Amoron’i Mania, • Statistiques scolaires, 2007 – 2008. • [2] Encarta 2008 – CD ROM • [3] ERIC JAQUES, JEAN FRANÇOIS ORRU, REMI PELON : Développement durable : quelle place pour la mine artisanale ? • [4] Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget, Enquête périodique auprès des ménages 2005, rapport principal, 2006. • [5] JEAN-LUC CAMILLIERI, La petite exploitation minière à Madagascar : Etude socio-économique conclusions et recommandations, Mai 2000 • [6] Ministère de l’Energie et des Mines - Loi n ° 99- 022 du 19 Août 1999 portant Code minier et ses textes d’application, modifiée par la Loi n° 2005-021 du 17 octobre 2005, 20 novembre 2006. • [7] Monographie sanitaire de la région Amoron’i Mania, 2005. • [8] Plan Communal de Développement(PCD) CR Ambatofitorahana, 2003. • [9] Plan Communal de Développement(PCD) CR Miarinavaratra, 2003. • [10] Plan Simplifié d’Urbanisme de la Commune rurale d’Ambatofinandrahana, 2005 • [11] Région Amoron’i mania, Diagnostic environnemental régional, 2005. • [12] Région Amoron’i Mania, Politique Environnementale Régionale(PER), 2006. • [12] Programme Cadre de Développement Régional (PCDR) Mania, 2005. • [13] RAKOTOARISOA Zohasina .Mampianina, Contribution à l’élaboration d’un guide de remise en état des sites miniers en découverte. Mémoire de fin d’études de l’ESPA- promotion 1999, département Mines • [14] RAKOTOARIVELO Gilbert, Contribution à l’étude des effets des exploitations artisanales d’or du district de Vavantenina. Mémoire de fin d’études de l’ESPA- promotion 2006, département Mines. • [15] RAKOTOMANANA Dominique, cours de Géologie de Madagascar, 4ème Année Mines 2007 • [16] RAKOTONIRINA Mamy Nantenaina, Contribution à l’étude du problème d’érosion, cas du lavaka, en SIG et Télédétection, dans la Région Amoron’i Mania. Application du VBA et MATLAB pour la résolution. Mémoire de fin d’études de l’ESPA- promotion 2006, département Mines.

• [17] SEYDOU KEITA - Etude sur les Mines Artisanales et Les Exploitations Minières à Petite Echelle au Mali, Décembre 2007. • [18] Tableau de Bord Environnemental Régional(TBER) de la Région Amoron’i Mania, 2007.

WEBOGRAPHIE

http://www. amoron-i-mania.com http://www. brgm.com http://www .ftm.mg http://www. googleearth.com http://www .iied.org/mmsd/mmsd_pdfs/asm_mali_fr.pdf http://www.omnis.mg http://www. pgrm.mg

Annexes

Annexe I : FICHE D’ENQUETE

CAS D’UNE PERSONNE PHYSIQUE Identité H F célibataire marié(e) Niveau d’instruction enfants en charge enfants scolarisés Age

Personnellement vous pratiquez l’activité minière comme : Activité primaire Activité secondaire

Si c’est votre activité primaire, quelle(s) est (sont) alors votre (vos) activité(s) secondaire(s) Culture élevage autres

Si c’est votre activité secondaire, quelle(s) est (sont) alors votre (vos) activité(s) primaire(s) Culture élevage autres Comment trouvez-vous votre activité primaire ?

Rentable Peu rentable Pas rentable

Comment trouvez-vous votre activité secondaire ?

Rentable Peu rentable Pas rentable Vous pratiquez les activités minières

Régulièrement (de manière permanente) occasionnellement (cas de besoin urgent) Vous pratiquez les activités minières souvent pendant le(s) mois de

j f m a m j J a s o n d Combien de temps consacrez- vous à l’activité minière ?

h/j j/semaine

Semaine/ mois mois/an Depuis quand pratiquez-vous cette activité minière ?

Comment trouvez-vous les activités minières ?

Rentable peu rentable Pas rentable

Pourquoi ?

Emplacement du lieu de travail vous avez choisi votre lieu de travail par initiative individuelle Par appui technique d’autrui (à préciser) Pensez-vous continuer à faire ces activités minières dans le futur Oui : Non :

Pourquoi ?

Quel(s) matériel(s) utilisez-vous pendant l’exploitation ?

q

Quelles (s) substances exploitez-vous principalement ? Or gemmes - - Pierres industrielles substances de carrière

Autres (préciser) - - - - Quelle est approximativement votre production ? /j /semaine / Mois /an

Vous vendez les produits : Par jour par semaine

Par mois par an

À propos du marché où vous vendez les produits : Sur place A des acheteurs locaux A des acheteurs étrangers

Sur le marché communal A des acheteurs locaux A des acheteurs étrangers Sur des marchés à l’intérieur de la région A des acheteurs locaux A des acheteurs étrangers A l’extérieur de la région Pouvez-vous nous donner une fourchette de prix ? q

Votre approvisionnement en PPN se fait : Sur place (petit marchand) au niveau du fkt concerné

AU niveau communal ailleurs

Pendant que vous pratiquez les activités minières, vu votre revenu,, vous penser à : Continuer comme ça Chercher des améliorations

Pratiquer en cas de besoin urgent Arrêter et faire autres choses

Pouvez-vous nous décrire votre méthode d’exploitation ?

Quelles sont les influences de l’existence d’une société minière dans votre vie quotidienne (le cas échéant) ?

Quels sont vos propositions et vos avis pour le secteur minier en général?

-

-

b

ANNEXE II : LES RESULTATS DE L’ENQUETE

Les résultats de l’enquête menée dans les lieux d’exploitation sont compilés dans un tableur Excel avant d’être exportés dans le logiciel Arc View sous forme de texte (.txt). Voici le résumé de ces données selon les localités :

Ambatofinandrahana : On a enquêté 83 personnes, dont les données recueillies sont les suivantes :

Niveau ECOULEMENT DES Période de ENFANT Avis a propos de X Y AGE SEX COMMUNE d'instruction SUBSTANCE_ OCCUPATION PRODUITS But de la pratique W REVENU/jour ENFANT SCOL ARISÉS l’exploitation éviter la perte de Avril- 419907 613511 25 M ITREMO lycée et plus cristal Exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre 1500 3 3 continuer d’exploiter

421317 613511 20 F ITREMO primaire cristal Ouvrier collecteurs locaux-patron combler leurs besoins VARIABLE 2000 0 0 continuer d’exploiter éviter la perte de Avril- 421060 612230 26 M ITREMO primaire cristal Exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre 1500 4 2 éviter la perte de Avril- 419651 612230 46 F ITREMO primaire cristal exploitant NPP temps Octobre 1500 5 3 chercher autres choses éviter la perte de 422214 612742 46 M ITREMO lycée et plus cristal exploitant NPP temps VARIABLE NPP 2 2 chercher autres choses éviter la perte de Avril- 420420 611589 25 M ITREMO lycée et plus cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre 2000 2 2 continuer d’exploiter

421701 611845 33 M ITREMO primaire cristal NPP combler leurs besoins VARIABLE 1000 3 3 continuer d’exploiter toute 414397 614152 16 M ITREMO primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP l'année 1500 0 0 éviter la perte de Avril- 419779 614152 42 M ITREMO secondaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre NPP 4 2 chercher autres choses éviter la perte de Avril- 417600 612230 16 M ITREMO secondaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron temps Octobre NPP 0 0 chercher autres choses

417472 614024 17 M ITREMO secondaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP VARIABLE 1500 1 1 chercher autres choses éviter la perte de Avril- 421188 614921 18 M ITREMO secondaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre NPP 0 0 continuer d’exploiter éviter la perte de Avril- 437591 619534 19 M AMBATO lycée et plus cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre 1500 2 2 ouvrier toute 439257 616971 46 M AMBATO lycée et plus marbre société revenu mensuel l'année NPP 4 4 continuer d’exploiter Avril- 437079 616971 36 M AMBATO primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Oct obre NPP 5 4 continuer d’exploiter ouvrier toute 437719 617996 37 M AMBATO lycée et plus marbre société revenu mensuel l'année NPP 6 6 ouvrier toute 439001 617996 36 M AMBATO primaire marbre société revenu mensuel l'année NPP 5 5 continuer d’exploiter Avril- 437335 618124 38 M AMBATO lycée et plus marbre collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Octobre 1500 5 3 chercher autres choses éviter la perte de Avril- 435797 617868 45 M AMBATO primaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre 2000 4 2 continuer d’exploiter ouvrier toute 434900 619790 36 M AMBATO lycée et plus marbre société revenu mensuel l'année NPP 3 3 continuer d’exploiter ouvrier toute 439385 619278 18 M AMBATO primaire marbre société revenu mensuel l'année NPP 0 0 continuer d’exploiter

436694 616330 45 M AMBATO 0 cristal exploitant collecteurs locaux-patron NPP VARIABLE 2000 6 5 continuer d’exploiter éviter la perte de Avril- 438745 616202 36 F AMBATO 0 cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octob re 1500 3 3 continuer d’exploiter ouvrier toute 436053 620303 26 M AMBATO secondaire marbre société revenu mensuel l'année NPP 0 0 continuer d’exploiter ouvrier toute 435541 617484 36 M AMBATO secondaire marbre société revenu mensuel l'année NPP 5 4 continuer d’exploiter ouvrier toute continuer d’exploiter 440282 618252 35 M AMBATO lycée et plus marbre société revenu mensuel l'année NPP 4 4

c

ouvrier toute 438745 620943 34 F AMBATO lycée et plus marbre société revenu mensuel l'année NPP 4 3 continuer d’exploiter 436822 ouvrier toute 621200 32 M AMBATO primaire marbre société revenu mensuel l'année NPP 5 5 éviter la perte de Avril- 434644 619149 31 M AMBATO 0 cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre 1500 4 3 continuer d’exploiter éviter la perte de 437463 615818 36 M AMBATO secondaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps VARIABLE NPP 2 2 éviter la perte de 440026 620175 35 M AMBATO secondaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps VARIABLE 1500 5 5 chercher autres choses ouvrier toute 435669 619021 45 F AMBATO lycée et plus marbre société revenu mensuel l'année NPP 4 3 continuer d’exploiter BEDIHY- béryl- éviter la perte de Avril- 451559 610435 34 M TOLOHOMANGA 0 amazonite ouvrier collecteurs locaux-patron temps Octobre 1500 5 3 chercher autres choses BEDIHY- béryl- 452584 611204 15 M TOLOHOMANGA 0 amazonite ouvrier collecteurs locaux-patron combler leurs besoins VARIABLE NPP 0 0 BEDIHY- béryl- 452328 607232 37 M TOLOHOMANGA primaire amazonite NPP combler leurs besoins VARIABLE 1500 4 2 chercher autres choses BEDIHY- béryl- Avril- 450406 607360 45 M TOLOHOMANGA primaire amazonite ouvrier collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Octobre NPP 5 3 chercher autres choses BEDIHY- béryl- éviter la perte de Avril- 451559 606463 35 M TOLOHOMANGA primaire amazonite exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre NPP 2 2 BEDIHY- béryl- toute 453610 606975 54 M TOLOHOMANGA primaire amazonite ouvrier collecteurs locaux-patron NPP l'année 2000 5 2 continuer d’exploiter BEDIHY- éviter la perte de Avril- 449509 607232 31 M TOLOHOMANGA primaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre 2000 4 2 continuer d’exploiter BEDIHY- toute 449765 610179 44 M TOLOHOMANGA primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron combler leurs besoins l'année 1500 4 3 BEDIHY- toute 450534 611204 35 M TOLOHOMANGA primaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron NPP l'année 1500 6 4 éviter la perte de Avril- 439257 647342 41 M Tsangandano primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron temps Octobre 1500 4 2 chercher autres choses Avril- 441051 647470 36 M Tsangandano primaire cristal collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Octobre 2000 4 3 continuer d’exploiter Avril- 441692 646957 35 M Tsangandano primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Octobre NPP 4 2 toute 443486 645804 26 M Tsangandano lycée et plus cristal exploitant collecteurs locaux-patron combler leurs besoins l'année 2000 5 3 continuer d’exploiter toute 443230 647085 25 M Tsangandano primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP l'année NPP 4 2

439385 648111 24 M AMBATOMIFANONGOA secondaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron NPP VARIABLE NPP 5 2 toute 377490 647470 19 F MANGATABOAHANGY primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP l'année 2000 4 4 continuer d’exploiter en relation 376850 649136 19 F MANGATABOAHANGY secondaire uranium Uranium collecteurs locaux-patron combler leurs besoins NPP NPP 0 0 continuer d’exploiter Avril- 375312 647982 18 F MANGATABOAHANGY secondaire uranium NPP combler leurs besoins Octobre 2000 0 0 continuer d’exploiter éviter la perte de Avril- 373518 648623 17 F MANGATABOAHANGY primaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre 1500 0 0 toute 372108 649392 18 M MANGATABOAHANGY primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP l'année 2000 1 1 continuer d’exploiter en relation 374671 649648 19 M MANGATABOAHANGY 0 uranium Uranium NPP combler leurs besoins NPP NPP 0 0 continuer d’exploiter en relation 373774 650545 16 M MANGATABOAHANGY primaire uranium Uranium NPP combler leurs besoins NPP NPP 0 0 continuer d’exploiter en relation 373133 649392 18 M MANGATABOAHANGY primaire uranium Uranium collecteurs locaux-patron combler leurs besoins NPP NPP 1 1 éviter la perte de 372621 647598 14 M MANGATABOAHANGY primaire cristal exploitant NPP temps VARIABLE 2000 0 0 continuer d’exploiter éviter la perte de Avril- 374799 647854 18 M MANGATABOAHANGY secondaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre NPP 0 0 continuer d’exploiter Avril- 375953 647214 45 M MANGATABOAHANGY primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Octobre NPP 4 4 chercher autres choses Avril- 377875 645932 25 M MANGATABOAHANGY primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Octobre 1500 6 3 chercher autres choses

376722 644522 26 M MANGATABOAHANGY primaire cristal collecteurs locaux-patron combler leurs besoins VARIABLE 3000 6 4 chercher autres choses

d

éviter la perte de Avril- 378259 644651 25 M MANGATABOAHANGY primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron temps Octobre 1500 4 2 Avril- 376081 646445 24 M MANGATABOAHANGY primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP Octobre 2000 6 3 continuer d’exploiter Avril- 377619 642985 21 M MANGATABOAHANGY primaire cristal NPP combler leurs besoins Octobre 1500 2 2 chercher autres choses éviter la perte de 378516 643113 26 M MANGATABOAHANGY primaire cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps VARIABLE NPP 4 2 chercher autres choses en relation 375056 650033 28 M MANGATABOAHANGY primaire uranium Uranium NPP combler leurs besoins NPP 2000 7 4 continuer d’exploiter en relation 372621 651571 27 M MANGATABOAHANGY secondaire uranium Uranium collecteurs locaux-patron combler leurs besoins NPP 1500 4 3 continuer d’exploiter en relation 371980 650417 28 M MANGATABOAHANGY lycée et plus uranium Uranium collecteurs locaux-patron combler leurs besoins NPP NPP 5 2 continuer d’exploiter toute 378387 641960 29 M MANGATABOAHANGY primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP l'année NPP 5 3 continuer d’exploiter éviter la perte de 377362 641575 29 M MANGATABOAHANGY primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron temp s VARIABLE 1500 8 4 éviter la perte de Avril- 375825 649264 27 M MANGATABOAHANGY lycée et plus cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps Octobre 2000 5 3 continuer d’exploiter toute 355706 613767 28 M MANDROSONORO 0 cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP l'année 2000 6 2 continuer d’exploiter éviter la perte de 355577 612870 24 M MANDROSONORO lycée et plus cristal exploitant collecteurs locaux-patron temps VARIABLE 2000 4 2 continuer d’exploiter Avril- 356474 613127 38 M MANDROSONORO primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Octobre 1500 4 2

358525 613383 19 M Amboropotsy primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP VARIABLE NPP 2 1 continuer d’exploiter Avril- 357756 614024 39 M MANDROSONORO primaire cristal collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Octobre 2000 5 2 chercher autres choses Avril- 358653 612486 37 M Amboropotsy primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Octobre 1500 4 2 chercher autres choses toute 358653 611461 36 M Amboropotsy secondaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP l'année 2000 4 2 chercher autres choses Avril- 360703 611461 33 F Amboropotsy primaire cristal collecteurs locaux-patron combler leurs besoins Octobre 1500 1 1

361472 610179 33 F Amboropotsy primaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP VARIABLE 2000 3 1 chercher autres choses éviter la perte de Avril- 362113 610820 33 M MANDROSONORO primaire cristal exploitant NPP temps Octobre 1500 2 2 éviter la perte de Avril- 363010 611204 22 M MANDROSONORO lycée et plus cristal exploitant NPP temps Octobre 1500 0 0 Avril- 364548 610564 22 M MANDROSONORO secondaire cristal ouvrier collecteurs locaux-patron NPP Octobre 1500 3 3 continuer d’exploiter

e

A Miarinavaratra, on a enquêté 54 personnes

AG ENFANTS occupatio Substanc RENTABILIT FORMA PR TYPES X Y SEX ENFANTS MOIS DE W LIEU DE TR NIVEAU Ecoulement X ts E SC/SES n e E TION O 52150 66311 F 48 4 3 agr/elvg Or pas du période de soudure Anjahana non 1, primair alluvionnair nv communal 9 4 tout 0 e e 52150 66311 M 40 6 4 agr/elvg Or Peu période de soudure Sarandran non 1, primaire alluvionnair nv communal 9 4 a 0 e 51602 66495 M 26 2 2 agr/elvg Or période de soudure Sarandran non 1, primaire alluvionnair nv communal 7 8 a 5 e 51941 67213 M 40 3 1 agr/elvg Or Peu période de soudure autres non 1, primaire alluvionnair nv communal 6 4 0 e 52335 67034 M 37 2 1 agr/elvg Or Peu période de soudure Sarandran non autres alluvionnair nv communal 2 0 a e 51443 67073 M 45 6 3 agr/elvg Or Peu toute l'année Sarandran non 0, primaire alluvionnair nv communal 2 9 a 5 e 51836 67093 M 25 3 3 agr/elvg Or peu période de soudure Sarandran non 1, primaire alluvionnair nv communal 9 8 a 0 e 51991 66416 F 19 0 0 agr/elvg Or peu période de soudure autres non 1, primaire alluvionnair nv communal 4 1 5 e 52076 66570 M 12 0 0 orpaillage Or peu période de soudure autres non 1, primaire alluvionnair nv communal 1 5 5 e 52011 66615 M 46 8 4 agr/elvg Or rentable période de soudure Anjahana non 1, primaire alluvionnair nv communal 3 4 0 e 51582 67014 M 49 5 3 orpaillage Or rentable période de soudure Sarandran non 0, primaire alluvionnair nv communal 8 1 a 5 e 51802 66979 M 29 5 4 agr/elvg Pierre peu période de soudure Sarandran non primaire 0 2 I/lle a 52111 67248 F 16 0 0 agr/elvg Pierre pas du période de soudure Sarandran non primaire 0 3 I/lle tout a 52185 66989 F 29 5 5 orpaillage Pierre peu période de soudure Sarandran non primaire 7 1 I/lle a 52170 66954 F 45 9 6 agr/elvg Or pas du période de soudure Anjahana non 0, primaire alluvionnair nv communal 8 3 tout 5 e 51822 66854 M 50 5 1 agr/elvg Or peu période de soudure Sarandran non 1, primaire alluvionnair nv communal 0 6 a 0 e 51727 67437 M 22 agr/elvg Or peu toute l'année autres non 2, alluvionnair nv communal 3 6 0 e 52076 67522 M 24 1 1 agr/elvg Or pas du période de soudure non 1, primaire alluvionnair nv communal 1 4 tout 0 e 51961 66316 M 45 3 3 agr/elvg Or peu période de soudure autres non 1, primaire alluvionnair nv communal 5 4 0 e 51822 66316 M 42 5 3 agr/elvg Or peu période de soudure Anjahana non 0, secondaire alluvionnair nv communal 0 4 5 e 52101 66421 M 30 2 2 agr/elvg Or rentable toute l'année Sarandran non 2, secondaire alluvionnair nv communal 0 0 a 0 e 52016 66371 M 25 3 3 orpaillage Pierre peu toute l'année Sarandran non primaire 3 2 I/lle a 51911 66391 M 35 3 3 agr/elvg Or rentable période de soudure Sarandran oui 0, primaire alluvionnair nv communal 7 1 a 5 e 51871 66520 M 29 2 1 agr/elvg Or pas du période de soudure Sarandran non 1, primaire alluvionnair nv communal 8 7 tout a 0 e 51877 66520 F 15 0 0 agr/elvg Or peu toute l'année Anjahana non 0, secondaire alluvionnair nv communal 8 7 5 e 52230 66470 M 13 0 0 agr/elvg Or peu période de soudure Sarandran non 1, alluvionnair nv communal 6 9 a 0 e 51787 66610 M 50 4 1 agr/elvg Or peu période de soudure Anjahana non 1, primaire primaire nv communal 1 4 0 51787 66610 F 20 1 1 orpaillage Or peu toute l'année Sarandran non 2, primaire primaire nv communal 1 4 a 0 51787 66610 M 34 6 6 agr/elvg Or peu période de soudure Sarandran non 0, primaire primaire nv communal 1 4 a 5 51752 66321 Sarandran 0, 2 4 M 34 3 3 orpaillage Or peu période de soudure a non 8 secondaire primaire nv communal

f

51787 66575 M 23 2 2 agr/elvg Or pas du période de soudure autres non 1, primaire nv communal 1 5 tout 0 51996 66789 F 18 1 1 agr/elvg Or peu période de soudure Anjahana non 2, primaire primaire nv communal 4 8 0 51956 66670 M 15 0 0 agr/elvg Or peu toute l'année Sarandran non 1, primaire primaire nv communal 5 2 a 0 51662 66809 M 15 0 0 agr/elvg Pierre peu période de soudure Sarandran non primaire 5 7 I/lle a 51911 67073 M 34 1 1 agr/elvg Or rentable toute l'année Anjahana non 1, primaire primaire nv communal 7 9 3 51687 66974 F 21 1 1 orpaillage Or peu toute l'année autres oui 1, primaire nv communal 4 2 0 51727 67153 M 40 4 3 agr/elvg Or peu toute l'année Sarandran non 1, primaire primaire nv communal 3 6 a 0 52041 66974 M 45 5 2 agr/elvg Or peu période de soudure autres non 1, primaire les deux nv communal 2 2 0 51891 67163 M 41 6 2 agr/elvg Or peu période de soudure Anjahana non 1, autres les deux nv communal 7 6 0 52061 67133 M 48 4 4 orpaillage Or peu période de soudure Sarandran non 0, primaire les deux nv communal 2 7 a 5 51981 67308 M 37 2 2 agr/elvg Or peu période de soudure Sarandran non 1, primaire les deux nv communal 4 1 a 0 51732 67218 M 26 1 1 agr/elvg Or peu période de soudure autres non 1, secondaire les deux nv communal 3 4 2 52140 67143 F 35 6 5 agr/elvg Or peu période de soudure Sarandran non 1, primaire les deux nv communal 9 6 a 0 52280 67248 M 42 5 3 agr/elvg Or peu toute l'année Anjahana non 0, primaire les deux nv communal 4 3 5 52185 67397 M 20 0 0 orpaillage Or peu toute l'année Anjahana non 0, primaire les deux nv communal 7 8 5 52076 66864 M 40 3 2 agr/elvg Or pas du période de soudure autres oui 1, secondaire les deux nv communal 1 6 tout 0 51607 66869 M 32 2 2 agr/elvg Or peu toute l'année Sarandran non 1, primaire les deux nv communal 7 5 a 0 51562 67193 M 21 1 1 orpaillage Or pas du période de soudure Sarandran non 0, primaire les deux nv communal 8 5 tout a 5 51647 67044 F 24 4 4 agr/elvg Or peu période de soudure Sarandran non 1, secondaire les deux nv communal 5 0 a 0 51876 67258 M 37 7 5 orpaillage Or pas du période de soudure Sarandran non 1, primaire les deux nv communal 8 2 tout a 0 51752 67392 F 48 Agr/elvg peu période de soudure les deux nv communal 2 8

g

A Nandihizana, on a enquêté sur 30 personnes :

x Y TYPES REVENU/sem ENFANTS ENFANT AGE SEX NIVEAU D’INSTRUCTION BUT_DE_L_PRATIQUE PERIODE SUBSTANCE D'EXPLOITATION SCOLARISÉS D'EXPLOITATION 471981 589710 sisiboka 10000 3 3 26 M PRIMAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 471981 589006 sisi-boka 15000 4 4 25 F PRIMAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 472720 589358 sisi-boka 15000 4 3 32 M SECONDAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 472333 590027 sisi-boka 10000 3 3 24 M SECONDAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 472897 590133 sisi-boka 10000 2 2 39 M PRIMAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 473707 589745 sisi-boka 12000 4 3 36 M SECONDAIRE éviter la perte de Tourmaline temps 473319 589463 sisi-boka 12000 5 4 25 M PRIMAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 473178 588794 sisi-boka 12000 2 2 34 M PRIMAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 472544 588583 sisi-boka 14000 3 4 25 M PRIMAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 473108 589041 ouvrier 14000 2 2 20 M PRIMAIRE occupation variable Tourmaline quotidienne 472615 589675 ouvrier 15000 4 2 28 M AUTRES éviter la perte de variable Tourmaline temps 471664 589393 ouvrier 10000 5 3 24 M PRIMAIRE éviter la perte de presque toute l'année Tourmaline temps 471840 588865 ouvrier 10000 7 5 36 M PRIMAIRE occupation presque toute l'année Tourmaline quotidienne 472580 588970 ouvrier 14000 4 3 28 M PRIMAIRE occupation presque toute l'année Tourmaline quotidienne 471945 590238 ouvrier 14000 5 5 29 M SECONDAIRE éviter la perte de presque toute l'année Tourmaline temps 471523 589816 ouvrier 8000 4 4 33 F SECONDAIRE occupation presque toute l'année Tourmaline quotidienne 471241 588970 ouvrier 8000 3 2 22 F PRIMAIRE éviter la perte de Tourmaline temps 472262 589393 ouvrier 10000 5 5 31 F PRIMAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 472262 590485 ouvrier 15000 4 4 25 M PRIMAIRE occupation presque toute l'année Tourmaline quotidienne 472932 590555 ouvrier 15000 6 4 32 M PRIMAIRE éviter la perte de Tourmaline temps 471734 590450 ouvrier 14000 6 5 35 M PRIMAIRE occupation variable Tourmaline quotidienne 471135 589816 ouvrier 10000 3 3 32 M SECONDAIRE éviter la perte de presque toute l'année Tourmaline temps 471417 588653 ouvrier 20000 5 4 31 F SECONDAIRE occupation Tourmaline quotidienne 471910 588371 ouvrier 20000 2 2 25 M SECONDAIRE éviter la perte de presque toute l'année Tourmaline temps 471030 589323 ouvrier 20000 2 2 21 M PRIMAIRE occupation Tourmaline quotidienne 471311 590274 ouvrier 10000 1 1 22 M PRIMAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 471875 591013 ouvrier 15000 1 1 19 M SECONDAIRE occupation presque toute l'année Tourmaline quotidienne 472650 590908 ouvrier 10000 2 2 20 M PRIMAIRE éviter la perte de Tourmaline temps 473566 590626 ouvrier 12000 4 3 27 M PRIMAIRE éviter la perte de variable Tourmaline temps 470924 590238 ouvrier 12000 6 6 35 M PRIMAIRE occupation presque toute l'année Tourmaline quotidienne

h

TABLE DES MATIERES Partie I : MONOGRAPHIE DE LA REGION AMORON’I MANIA

Chapitre I :LA REGION AMORON'I MANIA...... 3 I. Localisation...... 3  I-a. Localisation géographique ...... 3  I-b. Situation administrative ...... 4 II. Milieu physique ...... 6  II- a. Géologie de la Région ...... 6  II-b. Relief et paysage...... 8  II-c. Le climat...... 9 La pluviométrie ...... 9 La température ...... 10  II-d. L’hydrologie...... 10 III. Milieu humain et social ...... 11  III-a. La population...... 11  III-b. Les services sociaux...... 13  Santé ...... 13  L’éducation...... 14 IV. L’environnement...... 16  IV- a. Couverture forestière ...... 16  IV- b. Les zones sensibles de la Région ...... 16  IV- c. Les espèces endémiques ...... 17  Faune...... 17  Flore ...... 17  IV- d. Les dangers pour l’environnement ...... 18 V. Les différentes activités économiques dans la Région Amoron’i Mania ...... 19 V- a . L’agriculture...... 19  La surface cultivée ...... 19  La pr oduction...... 20  V-b. L’élevage...... 21  V- c. Le secteur artisanal...... 22  V- d. Le secteur touristique et culturel ...... 23  V-e . L’entreprenariat ...... 23  V-f. L’industrie ...... 23 Conclusion ...... 24

Chapitre II : LES ACTIVITES DE VALORISATION DES RSSOURCES MINERALES DE LA REGION ...... 25 I. Les ressources minières et minérales de la Région...... 25 II. Les exploitations existantes ...... 26  II- a. L’exploitation industrielle ...... 26 MAGRAMA...... 26  II-b. Les petites exploitations...... 26 III. Conclusion...... 28 Chapitre III :COLLECTE DES DONEES ...... 29 I. Objectif de l’enquête...... 29  I- a. Cas d’une personne physique ou d’un groupement d’exploitants...... 29  I- b. Cas d’une société...... 30  I. c. Au niveau des autorités locales ...... 30  I- d. Au niveau de l’administration minière ...... 31 II. Réalisation des enquêtes ...... 31  II- a. Enquête directe auprès des acteurs ...... 31 Problèmes rencontrés...... 31  II- b. Collecte des informations au niveau des autorités locales ...... 32 III. Données obtenues ...... 32 VI. Conclusion...... 32 Partie II : ETUDE DES EFFETS SOCIO-ECONOMIQUES DES ACTIVITES D’EXPLOITATION ET DE VALORISATION DES RESSOURCES MINERALES DE LA REGION AMORON’I MANIA

Chapitre I LES ACTIVITES MINIERES A MIARINAVARATRA...... 34 I. Exploitation des pierres industrielles dans la Commune de Miarinavaratra...... 34 II. Etude des effets socio-économiques de l’exploitation des pierres industrielles à Miarinavaratra ...... 35 III. Orpaillage...... 35  III- 1. Historique de l’exploitation ...... 35  III-2. Résultats de l’enquête ...... 36  III- 3. Analyse et traitement des données ...... 37 III- 3 - a. Age moyen et classification selon le sexe des orpailleurs...... 37  III-3-b. Le niveau d’instruction...... 38  III- 3- c. Types d’exploitation...... 38  III- 3- d. Méthode d’exploitation ...... 40  III- 4. Etude socio-économique ...... 41 III- 4- a. Effets positifs...... 41  Impacts sur le revenu de chaque foyer ...... 41  Satisfaire les besoins urgents en argent...... 43

 Combler l’insuffisance de terrain cultivable ...... 44 III- 4- b. Les effets négatifs ...... 44  Du point de vue scolarisation ...... 44  Influences au niveau communal ...... 46 III- 4- c. Autres effets...... 46  Du point de vue sécurité sociale ...... 46  Influences sur l’agriculture ...... 47  Influences sur l’inflation et la santé ...... 47  III- 5. Recommandations ...... 48 A. Sur le plan technique...... 48 A-1. Utilisation du sluice ...... 48 A-2. Utilisation de spirale pour la séparation du minerai d’or...... 49 A -3. Formation des orpailleurs ...... 49 B. Sur le plan administratif ...... 49 B-1. Réglementation et professionnalisation de la filière or ...... 49 B-2. Sensibilisation de la population sur la filière or...... 50 B-3. La gestion du temps ...... 52 Conclusion ...... 53 Chapitre II EXPLOITATION DE TOURMALINE A NANDIHIZANA ...... 54 Introduction...... 54 I. Historique de l’exploitation ...... 55 II. Types d’exploitation...... 55 III. Analyse des données...... 57  III- a. Age moyen et classification des exploitants selon le sexe...... 57  III-b. Le niveau d’instruction...... 58 IV. Etude socio-économique...... 58  IV-1. Les effets positifs ...... 58  Du point de vue revenu pour chaque foyer ...... 59  Du point de vue scolarisation ...... 60  Eviter la perte de temps ...... 61  Impact au niveau communal ...... 62  IV-2. Les effets négatifs...... 62  Sur la quantité de ressources de Nandihizana...... 62  Sur le milieu social...... 62 a- Sur le milieu environnant...... 62  V. Recommandations ...... 63

A. Faire une prospection pour évaluer la réserve encore existante ...... 63 B. Sur le plan administratif...... 64  Conclusion ...... 65 Chapitre III LES ACTIVITES D’EXPLOITATION A AMBATOFINANDRAHANA...... 66 Introduction...... 66 I. Historique de l’exploitation ...... 67 II. Analyse et traitement des données...... 67  II- a. Age moyen et classification selon le sexe des exploitants...... 68  II-b. Le niveau d’instruction des exploitants ...... 68  II- c. Les substances exploitées ...... 69  III. Etude des effets socio-économiques...... 70 III-1. Les effets positifs...... 71  Apport sur la recette communale ...... 71  Effets sur les infrastructures ...... 71  Impacts sur les activités sociales ...... 72  Combler les besoins quotidiens et éviter la perte de temps ...... 72 III-2. Les effets négatifs...... 73  Les effets sur l’environnement...... 73  Désintéressement vis-à-vis de l’agriculture ...... 74  Effets sur la scolarisation...... 74  Effets sur le niveau de vie des exploitants...... 75 IV. Recommandations...... 77  A. Orientation vers d’autres substances...... 77  B.Transformation au niveau du District ou de la Région des substances brutes 77  C. Formation des acteurs ...... 78 Conclusion ...... 79 Partie III : ETUDE DES EFFETS ENVIRONNEMENTAUX DES ACTIVITES D’EXPLOITATION ET DE VALORISATION DES RESSOURCES MINERALES DE LA REGION AMORON’I MANIA

INTRODUCTION ...... 81 Terminologie...... 81 Quelques définitions ...... 81 Environnement...... 81 Étude d'impact...... 82 La faune ...... 82 La flore ...... 82

Chapitre I : ANALYSE DE L'ETAT INITIAL ET DE SON ENVIRONNEMENT ...... 83 I- 1. Cadre géographique...... 83 I-2.Caractéristiques physiques du site et de ses environs...... 83  Etat faunistique...... 83  Etat floristique ...... 83  Les forêts...... 85 Chapitre II : ANALYSE DES EFFETS DES ACTIVITES MINIERES SUR L'ENVIRONNEMENT ...... 86 II-1. Impacts sur le milieu humain ...... 86 II-2. Impacts sur le milieu naturel ...... 86  Impacts visuels...... 86  Impacts sur la qualité de l’eau ...... 87  Impacts sur la faune ...... 87  Impacts sur la flore...... 88  Impacts sur la qualité du sol...... 89 Chapitre III : MESURES A PRENDRE POUR PREVENIR, REDUIRE, SUPPRIMER, ET COMPENSER LES EFFETS NEGATIFS DES EXPLOITATIONS SUR L'ENVIRONNEMENT.... 91 III-1.Mesures envisagées sur le plan administratif...... 91  Renforcement des structures existantes...... 91  Sensibilisation et formation des acteurs...... 91 III-2. Mesures envisagées sur le site et leurs environs ...... 92 CONCLUSION...... 92

Nom et prénom : ANDRIAMANAMPISOANILAINA Mbina

Téléphone : 033 07 426 08 E- mail : [email protected]

Adresse : lot VT 85 bis XIA Andohanimandroseza -(101) Antananarivo

Titre : « EETTUUDDEE EETT AANNAALLYYSSEE DDEESS EEFFFFEETTSS SSOOCCIIIOO---EECCOONNOOMMIIIQQUUEESS EETT EENNVVIIIRROONNNNEEMMEENNTTAAUUXX DDEESS AACCTTIIIVVIIITTEESS DD’’’EEXXPPLLOOIIITTAATTIIIOONN EETT DDEE VVAALLOORRIIISSAATTIIIOONN DDEESS RREESSSSOOUURRCCEESS MMIIINNEERRAALLEESS DDEE LLAA RREEGGIIIOONN AAMMOORROONN ’’’III MMAANNIIIAA »

Nombre de pages : 93 Nombre d’annexes : 2

Nombre de figures : 58 Nombre de photos : 14

Nombre de tableaux : 16

RESUME

Le présent mémoire est établi dans le but de connaître les effets des activités minières de la Région Amoron’i Mania. Pour cela, on a fait des enquêtes, puis on a interprété les données après les avoir traitées avec le Logiciel Arc View.

Notre étude a permis de mieux connaître la situation actuelle, les problèmes rencontrés par les acteurs. Le bilan des activités d’exploitation et de valorisation des ressources minérales de la Région reste négatif d’après les résultats. Des recommandations sont proposées pour la réforme du secteur.

. Partant de cette étude, on peut élaborer une politique de développement du secteur minier de la Région Amoron’i Mania.

ABSTRACT

The present document is established in the goal of knowing the effects of the mining activities in Amoron'i Mania Region. We have done some interviews and documentations. After having treated the data in the Software Arc View, we get out interpretations and conclusions.

After the survey, the balance of the activities of exploitation and valorization of mineral resources of the Region remains negative. Some advices will be kept in to begin the reforms of this sector.

Finally, the study’s goal is to know the present situation and the problems met by the actors.

Mots clés : effets, socio-économique, environnement, ressources minérales, Région Amoron’i Mania , Arc View

Encadreur : Monsieur ANDRIATSITOMANARIVOMANJAKA R .Naina, Enseignant chercheur au sein de l’E.S.P.A