Etude De La Gravité À Madagascar
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MÉMOIRES DE L’INSTLTUT SCIENTIFIQUE DE MADAGASCAR Série D - Tome VI - 1954 , ETUDE DE LA GRAVITE A MADAGASCAR par le R. P. Louis CATTALA La carte des anomalies de Bouguer que nous présentons en annexe est une première ébauche des études de la gravité à Madagascar. Le lecteur se rendra compte que, dans plusieurs régions de l’île, les courbes isanomales auraient pu être tracées autrement qu’elles ne l’ont été, il y a donc dans notre carte une part d’interprétation subjective. Les futures campagnes de mesures per- mettront d‘améliorer peu à peu les résultats déjà obtenus. On remarquera que la ligne en trait fort est celle d’anomalie nulle ; les courbes sont en traits pleins dans les régions d’anomalie positive et tiretées dans les régions d‘anomalie négative. Elles sont tracées de 10 en 10 milli- gals, sauf le long de la cate Est où leur accumulation aurait nui à la clarté du dessin et où le manque d‘observations détaillées n’aurait pas permis le tracé de 10 en 10. Sur la côte Sud-Ouest on remarque des poussées des anomalies positives à l’intérieur des terres ; les plus importantes sont celles de Morondava et d’Ambovombe, à cause de leur fort gradient, et celle de la Sakoa, à cause de sa profonde pénétration à l’intérieur et de son intérêt pour l’étude du bassin charbonnier de cette région, qui pourrait s’étendre dans la vallée d‘anomalies nêgatives située à l’Ouest des afneurements actuellement reconnus et étudiés. La plus forte des anomalies positives, rencontrées jusqu’ici, se situe sur la cate Est à Nosy-Varika ;si on la joint par tine droite à la forte anomalie ‘ positive de Morondava, sur la cate Ouest, cette droite est sensiblement perpendiculaire au grand axe de l’île de Madagascar ; mais on ne peut voir encore aucune signification particulière à cette coïncidence. Le seul noyau fermé d‘anomalie positive, observé jusqu’ici à l’intérieur des terres, se situe près de Morafenobe ; il laisserait supposer une remontée du socle. Et, en effet, on trouve dans cette région des affleurements de couches bitumineuses. Le noyau d‘anomalie négative le plus important se situe dans la région d’hntsirabe et vers le Nord de cette ville ; il est probable que si l’on peut faire des observations dans le massif de l’Ankaratra, le centre de ce noyau ‘ 1 2 R. P. CATTALA sera déplacé vers le Nord (pour des considérations d’isostasie). Les courbes fermées en sont allongées parallèlement à l’axe des chaînes montagneuses. Nous avons noté ailleurs (1) une explication possible du fait que cette ano- 1 malie négative n’est pas aussi forte qu’on devrait l’attendre, d’après ce que Y l’on connaît des autres continents. A+ On remarquera aussi dans le Sud-Ouest le très grand écartement des Y courbes (- 50) et (- 60), entre lesquelles se situent d’ailleurs des noyaux 4 plus ou moins élevés (le fait que nous avons fermé les courbes autour de ces noyaux secondaires est en somme assez arbitraire). C’est une région où il serait souhaitable de multiplier les observations, mais où malheureusement l’absence presque totale de pistes les rend fort difficiles. Le rattachement du réseau gravimétrique de Madagascar au système de Potsdam a été effectué par Mme F. DUCLAUXet M. J. MARTIN.(2) ; les stations no 1 à 18 du tableau ci-apr&s ont Bté r8ocmp6es par eux st nous donnons comme valeur de g observé à ces stations les valeurs qu’ils nous ont communiquées. Le réseau intérieur de Madagascar est mesuré avec le gravimètre North American CO, no 73, mis à notre disposition par l’Office de la Recherche scientifique d’Outre-Mer: Cet appareil présente une zone de mesures d’envi- ron 90 milligals, ce qui pour un pays aussi étendu que Madagascar, et surtout en raison des grandes variations d’altitude, oblige à de très fréquents change- ments de zone ; c’est une cause d’erreur lorsqu’ils doivent être faits rapide- ment au cours d’une journée de travail et pas seulement à l’étape. Les difi- cultés de transport sur des pistes accidentées sont aussi des causes de moindre précision. Aussi nous estimons que, pour obtenir une précision équivalente à celle actuellement acquise dans les autres régions du globe pour des réseaux semblables, il serait nécessaire d’exécuter, avec un gravimètre à large zone et par avion, des liaisons entre Tananarive et une trentaine de points de Madagascar, entre lesquels ne réseau du gravimètre no 73 pourrait être interpolé. Actuellement, dans la partie du réseau qui est encadrée par les stations . de Tananarive, Morondava, Tuléar et Fort-Dauphin (stations internatio- nales de Mme DUCLAUXet M. MARTIN)nous estimons la précision à quelques dixièmes de milligal, d’après les fermetures que nous avons obtenues. Dans les autres régions l’erreur peut facilement dépasser le milligal. Dans les tableaux suivants, nous avons indiqué pour chaque station les niéthodes qui ont servi à déterminer les positions et les altitudes ; le lecteur pourra ainsi apprécier le degré de précision variable des anomalies calculées. .’ (1) Ccmptes wndus dm sdayices dc Z’Acad6nzie dm Sciences, T. 234, p. 547-548. f’ (2) I?. DUCLAUXet J. &lARTIN. - Résultats de la premiere campagne gravimétrique effectuée en Mrique de mars S juin 1951. - Office de la Recherche scientifique d’Out~e-Mcr, Paris, janvier 1952. LA GRAVIT6 A MADAGASCAR 3 Les positions prises sur les cartes au 1/100.000 ancien, au 1/200.000, et au l/SOO.OOO sont sujettes à révision à mesure que des levés réguliers au 1/lOO.OOO se développent. Les altitudes dues au nivellement du Service Géographique de Madagascar, ne seront sujettes qu’à de faibles retouches lorsqu’on fera la compensation d’ensemble du réieau de nivellement, qui s’éfend actuellement d’année en année. Pour les régions où n’existe ni carte régulière au 1/100.000, ni nivellement, c’est-8-direlpour la majorité des cas, nous avons fait des observations au baromètre ,Fortin en même temps que les mesures de gravité. Chacune de nos observations barométriques a été calculée par la ,formule di? LAFLAOE et. par rapport à plusieurs (généralement trois) baromètres à mercure du Service Météorologique. I1 reste cependant d’assez grandes incertitudes dans les résultats pour les raisons suivantes. Les stations météorologiques possédant un baromètre à mercure sont éloignées les unes des autres, ce qui rend la formule de LAPLACEpeu appli- cable. Dans plusieurs stations le baromètre à mercure n’est pas doubléd’un enregistreur, ce qui rend dificile l’interpolation pour l’heure où l’observation a été faite à la station de gravité, parce que bien des stations météo ne font que trois lectures par jour du baromètre. Enfin, l’altitude des stations météo elles-mêmes, qui sert de référence, n’est pas connue avec précision; un récent itinéraire de nivellement du Service Géographique passant par une station météo a fait changer de vingt mètres l’altitude à admettre pour cette station. Une autre difficulté est de trouver au sol des repères fixes, pour établir les stations de gravité en des points que l’on puisse facilement retrouver. Dans un pays en pleine évolution comme Madagascar, c’est seulement dans quelques grandes villes que l’on trouve des monuments publics définitifs. En brousse,.il arrive souvent que les villages en bois ou en paillotes changent de place; les pistes changent d’itinéraire d’une année à l’autre selon les érosions de la saison des pluies précédentes ; les ponts en bois ou les bacs ne sont pas toujours à la même place ; sur les grand’routes, elles-mêmes, le bornage kilométrique a été refait plusieurs fois et est encore souvent en réfection ; quant aux repères de nivellement du Service Géographique ils n’ont pas toujours été respectés dans les travaux de réparation et amélio- ration des routes et dans les travaux d’urbanisme. Depuis le début de nos mesures de gravité (en 1948), il nous est arrivé souvent de ne pouvoir réoccu- per une station dont l’emplacement avait disparu, malgré les photos et description de chaque station. Nous devons remercier ici YOfice de la Recherche Scientifique Outre- Mer et l’Institut de Recherche Scientifique de Madagascar, qui ont mis le 4 n. P. CATTALA gravimètre à notre disposition, et les divers organismes qui nous ont aidé pour les travaux de terrain et les documents topographiques et météoro- logiques : Centre National de la Recherche Scientifique, Société des P’étroles I‘ de Madagascar, Bureau Minier de la France d’outre-Mer, Commissariat ’ de l’energie Atomique, Service Géographique de Madagascar et équipes 4 de terrain de Y Institut Géographique National, Service Météorologique de i Madagascar. Monsieur H. Besairie, Correspondant de YInstitut, Chef du Service Géologique de Madagascar, nous a encouragé de ses bienveillants conseils, nous a facilité plusieurs campagnes sur le terrain, et a fait mettre au propre le dessin de la carte de gravité. Monsieur Vincent Ramparison nous a aidé pour les calcuIs des altitudes barométriques et la réduction des stations. Tananarive, le 5 juin 1953. Y il LA GRAVITI? A MADAGASCAR 5 TABLEAU DES STATIONS DE GRAVITG A MADAGASCAR Colonne 1 : numéro de référence des stations. Colonne 2 : nom des stations. Colonne 3 longitude Est de Greenwich. Colonne 4 latitude Sud. Colonne 5 méthode par laquelle la position a 6th obtenue. Colonne 6 altitude du gravimètre. Colonne 7 méthode par laquelle l'altitude a été obtenue. Colonne S valeur de g observée. Colonne 9 anomalie à l'air libre. Altim. : altimètre. Anc. : ancien(ne). Baro. : baromètre. C.