Le Magazine Du Tango Argentin “Mi Buenos Aires Querido”
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LaLa SalidaSalida Le magazine du tango argentin “Mi Buenos Aires querido” N° 23 Avril - Mai 2001 N° 23 Avril N° 23 Avril - Mai 2001 N° 23 Avril 10 francs ou 1,52 euros La Salida page 2 Sommaire Editorial Éditorial 3 De prime abord, l’association de Buenos Aires et du tango semble aller de soi. C’est là qu’il est né et s’est développé, entend-on dire Montevideo et le tango 4 à 5 habituellement. N’oublions pas, cependant, que le mouvement Un voyage à travers les culturel et historique qui a donné naissance à cet art s’est étendu sur rythmes portègnes 6 à 7 un périmètre plus large, celui de de la région du Rio de la Plata, Instantanés 8 à 9 incluant notamment Montevideo et des villes argentines de l’intérieur, comme Rosario et Santa Fé. La grande chanteuse Libertad Lamarque : Libertad Lamarque, qui vient de disparaître, est, par exemple, née à une vie vouée au tango 10 Rosario. Et c’est aussi dans cette ville que s’est tenue en septembre Brèves 11 dernier une importante manifestation, le 5ème congrès mondial de tango, dont Daniel Farias nous livre ici un écho. Autour d’un tango : Balada para un loco 12 à 13 Il n’en demeure pas moins que Buenos Aires a joué un rôle central Un maître : Raul Garello 14 à 15 dans le bouillonnement humain et artistique qui a donné naissance au tango, et dont Juan Carlos Caceres, dans son nouveau CD, nous Deux américains à Buenos Aires 16 à 17 détaille les composantes musicales. La ville constitue également, des origines jusqu’aux productions contemporaines d’Horacio Une nouvelle danse Ferrer, une figure centrale de la littérature tanguera, dont notre pour les jeunes portègnes : le tango (à propos du livre discographie et notre chronique “Autour d’un tango” vous offrent de Nardo Zalko) 18 quelques échos. Un témoignage sur le 5ème festival mondial du Buenos Aires joue aussi aujourd’hui un rôle majeur dans la tango à Rosario 20 renaissance de cet art désormais universel qu’est devenu le tango. Les dizaines d’orchestres créés au cours des dernières années par de Le culte de Gardel 21 jeunes interprètes, l’activité de grands compositeurs comme Raúl Dix idées reçues sur Garello en font un des principaux lieux de création musicale Buenos aires : tanguera dans le monde. Elle est aussi devenue un lieu de pèlerinage distinguer le vrai du faux 22 à 23 pour les aficionados du monde entier, dont certains, comme les Buenos Aires : peintres Stanka et Liliana Rago, en ramènent impressions et œuvres savoir où l’on met les pieds 24 à 25 nouvelles, tandis que d’autres, comme les danseurs américains Janis Kenyon et Jeff Anderson, ont décidé de s’y installer. Mini-guide pour un premier voyage à Buenos Aires 26 à 28 Peut-être un jour, serez-vous également tentés par ce voyage. Nous Discographie vous proposons donc dans ce numéro quelques informations sur Buenos Aires 29 pratiques, adresses et conseils pour vous aider à préparer l’aventure. Agenda 32 à 38 Bon voyage, que ce soit en rêve ou dans la réalité !!! Illustration de couverture Le port de la Boca (détail) par Stanka Fabrice Hatem La Salida page 3 Montevideo et le tango Le Rio de la Plata, le fleuve le plus large du monde, formé par l’embouchure du Paraná et de l’Uruguay (en guarani : fleuve des oiseaux peints) est le berceau du tango. Sa zone géographique englobe les provinces argentines de Buenos Aires, Entre Riós, Corrientes, Santa Fé, avec les villes de Rosario, Santa Fé et l’Uruguay avec sa capitale Montevideo. Cette aire culturelle intègre des populations parta- geant des origines communes et parlant la même langue, presque avec le même accent. Il existe beaucoup de liens familiaux entre les deux rives. Quand nous allons d’une ville à l’autre, voyage qui nous paraît aussi naturel que de prendre le bus, nous avons l’habitude de dire : « vamos a cruzar el charco » (nous allons tra- verser la flaque d’eau). Une flaque d’eau de 204 km de long, entre Buenos Aires et Montevideo !!! On parle cependant toujours du Pourquoi alors cette primauté de queux des indiens de la région, tango argentin, et l’Argentine se l’Argentine dans le tango ? jusqu’en 1726, année où finale- revendique comme créatrice du ment la ville fut fondée. Buenos tango. On oublie l’Uruguay, on Le destin s’est joué en 1516 Aires fut donc choisie comme ignore leur histoire commune : quand le conquistadore Juan Diaz capitale du vice-royaume du Rio mêmes conquistadores, mêmes de Solis débarqua sur les côtes de la Plata et, avec le temps, se ethnies indigènes, mêmes uruguayennes et y fut tué par les transforma en grande métropole. esclaves noirs, même exode de indiens “charruas”. Le port natu- gauchos vers les villes, mêmes rel de Montevideo (nom que lui Mais tout ce que l’on a écrit sur émigrants, même architecture, donna une vigie de Magellan) ne Buenos Aires et le tango est appli- mêmes nourritures, même nostal- put alors être habité par les espa- cable à l’ensemble de la région du gie, mêmes questionnements. gnols à cause du caractère belli- Rio de la Plata. Ainsi, nous savons qu’il existait des “academias”, Un boliche uruguayen typique dans les années 30 salons de danse et de divertisse- ment en certains lieux très précis de Montevideo : Bajo, Barrio Palermo, Aguada, Cordon, etc., quartiers où plus tard le tango allait prendre ses racines. Pintin Castellanos explique dans son livre “Entre cortes et quebradas” (éd. 1948) comment les musi- ciens, dans les “academias” de Montevideo, ont commencé à créer ces mélodies rythmiques et dansantes, les “milongas”. Hora- cio Ferrer, dans le “Livre du tango” cite quelques-unes des “pensiones” de la ville où l’on pouvait danser avec des femmes employées par l’établissement : “la Camarga,”, au coin de la rue Sorrano et Convention, “la Pampa”, rue Yaguaron, “Madame Gaby”, rue Andes, “La madri- lena”, rue Durazno, “La Napole- tana”, rue Florida. Arolas, Contursi et beaucoup d’autres sont venus dans ces “pensiones” de Montevideo. Quant aux bor- La Salida page 4 dels, ils disposaient de musiciens Montevideo, par contre, n’avait “club social”, où, entre autres acti- qui jouaient en trios, pour agré- même pas de maison d’édition vités, étaient organisés des bals de menter l’attente parfois longue phonographique. Pour enregistrer tango, des “milongas”. des clients. Chez la mûlatre Flora, des tangos, il fallait donc se dépla- on trouvait même des pianistes… cer à Buenos Aires où siégeaient Les années 1940 furent un moment Montevideo a également eu ses les filiales des plus importantes d’apogée économique pour l’Uru- “conventillos”, maisons d’habita- maisons de disques d’Europe et guay. Le climat de prospérité per- tion collective où logeaient les des Etats-Unis. Il fallut mit de faire venir à Montevideo de populations pauvres. attendre 1941 pour que l’on grands orchestres et de grands puisse enfin enregistrer en Uru- musiciens, parmi lesquels Osvaldo Les musiciens d’origine uru- guay, avec la création de la mai- Pugliese, Anibal Troilo, Miguel guayenne sont très nombreux : on son “Sondor”. Caló, Juan d’Arienzo, qui aimaient peut citer par exemple Francisco beaucoup jouer dans cette ville. Canaro, Enrique Saborido, Manuel Vers les années 1915-1920, beau- Astor Piazzolla, plus tard, y fut Aroztegui, Luis Alberto Fernan- coup de musiciens uruguayens, aussi très apprécié. Plus récem- dez, et bien d’autres dont notam- partaient donc travailler à Buenos ment, on peut citer les activités de ment l’auteur de “La Cumparsita”, Aires où ils étaient bien payés. l’association “Joven Tango”, qui Gerardo Matos Rodriguez. Mais tous savaient que Montevi- organise depuis 1977 des tournées Alfredo Gobbi, uruguayen, et sa deo avait un public qui savait et des concerts de musiciens en femme Flora Rodriguez, chilienne, écouter le tango, le connaissait et Uruguay, et de la “Fundacion furent également les premiers à l’appréciait. C’est ainsi que Tango”, créée en 1987. Il existe danser le tango à Paris, avec Angel Roberto Firpo joua en 1917 dans également en Uruguay des festi- Villoldo, musicien argentin. la Confiteria “La Giralda”. On vals de tango, des écoles de danse peut également citer d’autres et de théâtre. Parmi les metteurs en Mais Buenos Aires, outre son sta- cafés comme l’Ateneo, le Yupí, le scène qui ont intégré le tango dans tut de métropole, était également Vacaró ; des cabarets, comme le leur langage théâtral, on peut citer devenue le siège d’une puissante “Chanteclaire”, parmi bien Roberto Fontana, Antonio Larreta, industrie cinématographique, qui d’autres lieux prestigieux. Dans Ducho Sfeir… diffusait des films où le tango les petites villes de la région, on occupait une place importante. trouvait également toujours un Carmen Aguiar FORMULAIRE D’ABONNEMENT Je désire m’abonner à La Salida pour un an (5 numéros) et choisis la formule : abonnement individuel France soit 70 F ou abonnement individuel étranger soit 85 F ou abonnement collectif (min 10 ex) soit ...... exemplaires x 50 F = ..... F NOM : .................................................................... Prénom : ..................................................................... Adresse : .................................................................. Code postal et ville: ................................................... Renvoyer ce formulaire accompagné du chèque bancaire ou postal à l’association La Salida page 5 Un voyage à travers les rythmes musicaux portègnes Juan Carlos Caceres poursuit depuis des années ses recherches sur les origines musicales du tango. Dans son dernier CD*, ‘’Toca tango’’, il nous propose une ‘’invitation au voyage’’ à travers tous les rythmes populaires du Rio de la Plata, d’ori- gines si diverses, qui peuvent avoir joué un rôle dans la génèse du tango.