La Littérature Chinoise Contemporaine
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La diffusion de la littérature chinoise en France en 2009 Alizée DABERT Mémoire de 4e année Séminaire : Histoire de la France Sous la direction de : Gilles RICHARD 2011 - 2012 Remerciements En écrivant ce mémoire, j'ai eu une pensée toute particulière pour mes amis chinois en France ou en Chine, qui m'ont fait découvrir leur culture et aimer leur pays. 谢谢黄政、童天洋、斯琪、史文、叶子庄、等等。 Je remercie Monsieur Allanic avec lequel j'ai découvert la Chine (voyage d'études), ainsi que tous les professeurs de chinois qui m'ont enseigné cette langue à l'association Rennes-Chine ou à l'Institut Confucius de Rennes (谢谢红老师). Un grand merci à mes parents qui m'ont soutenue tout au long de l'année et ont eu le courage de faire un travail de relecture. Merci également à 史文 qui a répondu à mes questions et m'a aidée dans le travail de traduction ; ainsi qu'à Madame Chicherie qui m'a embauchée pendant deux ans et m'a permis de financer mon premier voyage en Chine en 2009. Enfin, j'adresse mes remerciements aux professionnels qui ont accepté de me rencontrer et de me parler de leur métier, ainsi que du secteur si particulier de la littérature chinoise en France. Sommaire Introduction..........................................................................................................................4 Chapitre I : La littérature chinoise classique et moderne................................................9 Chapitre II : La littérature chinoise contemporaine.......................................................41 Chapitre III : Les acteurs de la diffusion de la littérature chinoise en France en 2009 ............................................................................................................................................112 Chapitre IV : Les représentations de la Chine véhiculées par les œuvres..................155 Conclusion.........................................................................................................................186 Annexe ..............................................................................................................................201 Une carte de Chine est placée en annexe. Introduction En août 2009, je suis partie pour la première fois en République Populaire de Chine. J'étudiais le chinois depuis quatre ans déjà et j'avais envie de découvrir la réalité du pays, cachée derrière les histoires que nous racontent les idéogrammes. J'envisageais déjà, à l'époque, d'effectuer ma troisième année en Chine lors de l'année obligatoire à l'étranger. Je partais donc pour ce premier voyage de trois semaines comme l'on part en repérage. Je lisais à l'époque Beijing coma de Ma Jian, qui raconte les horreurs de la Révolution culturelle et les coulisses du Printemps de Pékin (1989). Il était difficile de se rendre en Chine avec plus d'appréhension. Le voyage avait été organisé par l'université de Rennes 2 où je suivais des cours depuis un an et plus particulièrement par Monsieur Bernard Allanic, professeur de chinois. Les trois semaines étaient conçues de la façon suivante : cours de langue le matin et excursions culturelles l'après-midi ; deux semaines entières à Pékin et une dans le Sichuan (Jinan et Qufu). Dans la capitale, nos visites se déroulèrent en compagnie d'étudiants chinois de l'Institut de diplomatie, quasiment bilingues après seulement deux ans d'apprentissage - très intensifs - du français. Nous parlâmes finalement très peu chinois, d'une part pour ne pas perdre la face et d'autre part parce que nos niveaux ne le permettaient pas. Nous nouâmes de belles amitiés tout en découvrant les monuments historiques et la nourriture locale. La Chine ne peut entraîner que deux réactions : la fascination ou le rejet. Le retour en France après ces trois semaines fut très difficile. Je décidais alors de chercher un stage dans l’édition en perspective de ma troisième année. Mon rêve était de partir travailler chez Penguin à Pékin ou Phoenix Publishing (en lien avec le groupe Hachette livre) à Hong Kong. Malheureusement, aucune des structures que je démarchais (en Angleterre, au Canada, en Australie ou en Chine) ne pouvait me recevoir pour sept à neuf mois, soit pour des motifs financiers, soit par manque de travail. Je me résolus finalement à partir perfectionner mon niveau de langue à l'université à Pékin, un choix par défaut qui se révéla plus que satisfaisant. Cette fois, je ne me cantonais pas aux grandes villes et aux zones touristiques. Les vacances de mi-semestre furent l'occasion de découvrir la « vraie » Chine, la Chine rurale 2012 4/208 où certains résidents ne parlent pas le mandarin, où les sonneries de portable remontent aux années 2000 et où les moines tibétains téléphonent avec un iPhone tout en conduisant leur mobylette. À mon retour, j'ai réévalué mes objectifs : je souhaitais désormais travailler avec la Chine, peut-être même là-bas. Mon stage chez Gulf Stream Éditeur (édition jeunesse à Nantes) m'a permis de découvrir une facette du monde de l’édition et certains de ses métiers. Je me suis rendue compte que ce secteur me plaisait, mais que l'éditorial n'était peut-être pas ma voie. C'est avec tout cela en tête que j'ai dû trouver mon sujet de mémoire. J'ai tout d'abord commencé des recherches sur la maison d'édition spécialisée Bleu de Chine, mais la difficulté de réunir des archives et celle de rencontrer la directrice éditoriale m'ont obligé à renoncer à ce projet. J'ai finalement orienté mon choix sur le sujet suivant : La diffusion de la littérature chinoise en France. L'inverse m'aurait également intéressée mais encore une fois, la difficulté de récolter des informations sur le sujet depuis la France m'en a dissuadée. Ce sujet sur la diffusion m'avait déjà traversé l'esprit en septembre, mais j'étais réticente à le faire car une étudiante chinoise avait réalisé un mémoire sur un sujet similaire en 20081. J'ai opté finalement pour une approche différente de la sienne. Avec ce mémoire, les questions que je souhaitais élucider étaient : qui diffuse la littérature chinoise en France ? Pour quel public ? Quelle rentabilité ? Quelle image est véhiculée par ces ouvrages ? Quels genres et quels thèmes sont les plus diffusés ? Comment s'effectue la promotion des ouvrages ? Je choisis de travailler sur l'année 2009 pour sa résonance avec différents anniversaires : 1949 proclamation de la République populaire de Chine ; 1959 exil du Dalaï-lama ; 1989 Printemps de Pékin. Cinq ans plus tôt, le Salon du livre de Paris avait mis la Chine à l'honneur. Les parutions étaient alors plus nombreuses et la promotion plus importante, mais j'ai jugé que l'analyse qui pourrait être tirée de l'année 2004 serait justement faussée par cet événement exceptionnel. Je me lançais d'abord dans la lecture de la presse nationale en 2009 avec pour objectif de relever les ouvrages diffusés largement auprès du public par le biais de la presse. Je lus tout d'abord l'ensemble des articles ayant la Chine pour sujet principal dans Le Monde. Cela me permit de me remémorer l'actualité de l'année 2009, de voir quels thèmes étaient privilégiés dans les articles et quelle image de la Chine s'en dégageait. En parallèle, je 1 CHEN Hongmei, séminaire Identités et mobilisations, 2008-2009 2012 5/208 prenais les références des ouvrages chinois ou français traitant de la Chine. J'ai ainsi répertorié les titres faisant l'objet d'articles (allant de l'encart à la double page) dans Le Monde, Le Figaro littéraire, les pages culture de l'Humanité et Libération. J'ai également consulté L'Express et Le nouvel Obs (pages politique étrangère et culture) et des magazines spécialisés soit en littérature soit sur la Chine : La quinzaine littéraire, Le magazine littéraire, LIRE, Perspectives chinoises, Monde chinois et Planète chinois. Les trois dernières revues sont diffusées de façon moins large que les précédentes, mais sont présentes dans de nombreuses bibliothèques notamment universitaires. Je répertoriais finalement une soixantaine d’œuvres et me résolus à faire un tri. Selon le Larousse, le mot littérature renvoie à l'« ensemble des œuvres écrites ou orales auxquelles on reconnaît une valeur esthétique », soit « qui a rapport au sentiment, à la perception du beau ». En Chine, le terme littérature rassemble les œuvres qui n'ont pas de fonction d'apprentissage, c'est-à-dire qui ne sont pas enseignées à l'école. Elle a une fonction de divertissement ou de perfectionnement de soi (pour son auteur). J'éliminais donc du corpus les ouvrages de médecine, science ou relaxation ; je ne gardais pas non plus les ouvrages co-écrits (un auteur français et un chinois). Je me séparais également des auteurs de diaspora et des Tibétains qui n'écrivent pas en mandarin. Je conservais 21 livres : des romans et des recueils de nouvelles ; des textes classiques, modernes ou contemporains ; des nouvelles publications comme des rééditions ou des sorties en format poche. Une fois le corpus déterminé, les principales collections et maisons d'édition diffusant de la littérature chinoise sont apparues d'elles-mêmes. J'ai alors commencé à lire les ouvrages du corpus, en parallèle d'ouvrages bibliographiques. J'ai également contacté des professionnels du secteur pour des entretiens (chroniqueurs littéraires, éditeurs, libraires, traducteurs et une chercheuse au CNRS) qui se déroulèrent entre février et mai 2012. Par manque de temps, je n'ai pas pu croiser les titres diffusés par la presse nationale avec ceux diffusés par d'autres médias (télévision, radio). Les ouvrages bibliographiques que j'ai consultés ont principalement été empruntés à la bibliothèque universitaire de Rennes 2 ou à la médiathèque des Champs Libres. Il en a été de même pour les ouvrages répertoriés. Très peu d'ouvrages abordent le thème de l’édition et de ses enjeux contemporains. Les ouvrages concernant la littérature chinoise sont encore plus rares, mais facilement disponibles par le biais de librairies ou bibliothèques spécialisées. Les éditions 2012 6/208 Philippe Picquier ont d'ailleurs publié deux ouvrages qui m'ont beaucoup aidé1. La Bibliothèque nationale de France compte assez peu d'ouvrages sur ces questions.