MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL EXÉCUTIF SÉANCE DU 7 JUILLET 1993 A 11 H 00 SOUS LA PRÉSIDENCE DU PREMIER MINISTRE MONSIEUR

Membres du Conseil exécutif présents: Monsieur Robert Bourassa, Premier ministre Madame , Vice-Première ministre; ministre de l'Énergie et des Ressources Monsieur Gaston Blackburn, Ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Monsieur , Ministre des Communications Monsieur , Ministre du Travail; ministre délégué aux Communautés culturelles Monsieur Albert Côté, Ministre des Forêts Monsieur Sam Elkas, Ministre des Transports Madame , Ministre de la Culture Monsieur Daniel Johnson, Ministre délégué à l'Administration et à la Fonction publique, Président du Conseil du trésor Monsieur Gérard D. Levesque, Ministre des Finances Monsieur , Ministre délégué aux Transports Monsieur , Ministre de l'Environnement Monsieur Gil Rémillard, Ministre de la Justice; ministre délégué aux Affaires intergouver­ nementales canadiennes Monsieur , Ministre délégué aux Affaires internationales

Madame , Ministre déléguée aux Finances Madame , Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science et Ministre de l'Éducation Monsieur , Ministre des Affaires municipales; ministre de la Sécurité publique Monsieur , Ministre délégué aux Affaires autochtones Monsieur , Ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie Madame Violette Trépanier, Ministre déléguée à la Condition féminine Monsieur André Vallerand, Ministre du Tourisme MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS LE 7 JUILLET 1993

PROJET MEUNIER- CÉGÉO (RÉF.: 3-0056}

Le ministre de l'Environnement, en son nom et au nom du ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, soumet un mémoire portant sur une demande d'aide financière pour un projet d'innovation techno­ logique en environnement dans le cadre du volet III - Environnement du Fonds de développement technologique: Projet MEUNIER -CEGEO. Le mémoire explique que le projet MEUNIER - CEGEO est un projet d'une durée de 5 ans qui porte sur 1e déve 1oppement de tech no 1og i es et de modes de gestion qui permettraient, à un coût raisonnable, de réduire la fréquence de débordement des eaux d'orage. Ces débordements se produisent de 50 à 80 fois par année et cette nouvelle technologie pourrait réduire la fréquence à moins de 10. Elle permettrait aussi de diminuer de plus de 50% les rejets de coliformes fécaux et de 75% les rejets de métaux lourds. Enfin, elle permettrait d'augmenter de 50% la quantité de matières solides acheminées aux usines de traitement des eaux usées existantes. Le mémoire souligne que le progrès environne­ menta 1 visé par 1e projet est pri nci pa 1ement 1 'amél i or at ion de 1a qua 1 i té des cours d'eau dans 1es secteurs urbains dans 1e but de récupérer les usages ainsi que la diversité et la productivité des écosystèmes. Le mémoire mentionne que 3 partenaires privés sont les moteurs du projet, soit la Firme John Meunier Inc. qui se spécial ise dans le traitement des eaux, la Firme-Conseil Asseau Inc. qui oeuvre en gestion de l'environnement et la Firme allemande Umwelt Und Fluid Technik qui fabrique des équipements spécialisés. Par ailleurs, deux institutions de recherche apportent leur concours à la réalisation du projet, soit l'INRS-EAU et l'école Polytechnique. Le mémoire indique que le coût total du projet est de 10,6 M$, dont le tiers serait assumé par les partenaires privés. Les crédits d'impôt du gouvernement du Québec et du gouvernement fédéral s'élèveraient à 2,4 M$ et 1,2 M$ respectivement tandis que la subvention du Québec et le prêt fédéral atteindraient respectivement 1,8 M$ et 1,2 M$. Cette dernière subvention du Québec serait puisée à même 1e Fonds de déve 1oppement tech no 1og i que. Le mémoire souligne que les débouchés éventuels pour une telle technologie sont assez considérables et il propose donc de reconnaître ce projet comme projet d'innovation technologique en environnement dans le cadre du volet III - Environnement du Fonds de développement technologique. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres: 1- de reconnaître le projet MEUNIER-CEGEO comme un projet d'innova­ tion technologique en environnement dans le cadre du volet III du Fonds de développement technologique; 2- de prévoir qu'un accord intervienne entre le gouvernement et les promoteurs pour le versement de la subvention et le suivi du projet et que cet accord tienne compte des conditions suivantes: a) que le gouvernement fixe à 6 M$ les dépenses de recherche et de développement à être effectuées au Québec, b) que le gouvernement fixe à 4,5 M$ le montant total des dépenses admissibles à la subvention du Fonds de développement technologique, c) que le gouvernement fixe à 1,8 M$ le montant maximal de la subvention à être versée par le Fonds, d) que le gouvernement fixe à 0,6 M$ les dépenses minimales de recherche et de développement à être effectuées en milieux de recherche, 2 e) que le Secrétariat du Fonds de développement technologique obtienne les garanties adéquates afin d'assurer que les partenaires pourront effectuer la mise de fonds nécessaire à la réalisation du projet, f) que le Secrétariat du Fonds de développement technologique et le ministère de l'Environnement s'assurent que les étapes de contrôle du projet soient clairement définies et qu'un lien étroit puisse être fait entre l'évolution du projet et celle des engagements financiers et déboursés, g) qu'un rapport d'étape soit présenté au Comité d' éva 1uat ion des projets au plus tard 12 mois après la date de début du projet, h) que toutes 1es ententes nécessaires à 1a réa 1 i sat ion du projet, incluant celles concernant la mise en place et le fonctionnement du Centre CEGEO, soient signées avant la signature de la Convention de contribution financière; 3- de prévoir que la Convention de contribution financière à intervenir entre le gouvernement du Québec et les promoteurs soit signée par les ministres de l'Environnement et de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie; 4- de prévoir que cette Convention soit négociée par le ministère de l'Environnement avec l'appui du Secrétariat du Fonds de déve­ loppement technologique; 5- de prévoir que la date projetée de la fin du projet soit déterminée avant la signature de la Convention à intervenir entre le gouvernement et les partenaires et qu'elle soit mentionnée dans ladite Convention;

6- de fixer au 13 février 1992 la date à compter de laquelle les dépenses effectuées par les partenaires pour les frais de conception et de démarrage du projet seront considérées comme étant faites dans le cadre du projet MEUNIER-CEGEO; 7- de prévoir que la date d'acceptation par le Conseil des ministres soit la date à compter de laquelle les autres dépenses effectuées par les partenaires seront considérées comme étant faites dans le cadre du projet MEUNIER-CEGEO; 8- de désigner le ministre de l'Environnement à titre de responsable du projet; 9- de confier au ministère de l'Environnement la responsabilité du suivi du projet et de constituer un Comité interministériel présidé par un représentant du ministère de l'Environnement et formé de représentants du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, de la Société de développement industriel du Québec, du ministère de 1 'Enseignement supérieur et de la Sei ence et du Secrétariat du Fonds de développement techno­ logique.

Ce mémoire a été examiné par le Conseil du trésor à sa séance du 15 juin 1993 lequel recommande au Conseil des ministres d'approuver les recommandations contenues dans ce mémoire, sous réserve: 1- d'une confirmation de la participation des partenaires privés ou autres pour un montant de 3,908 M$; 2- d'une contribution ferme du gouvernement fédéral sous forme d'une subvention de 1,195 M$ et des crédits d'impôt auxquels le projet est admissible; 3- que la subvention du gouvernement du Québec n'excède pas 1,8 M$. 3 Pour sa part, le Comité ministériel permanent de l'aménagement, du développement régional et de l'environnement qui a examiné ce mémoire à sa séance du 31 mars 1993, recommande au Conseil des ministres d'accepter les recommandations contenues au mémoire. Quant au Comité ministériel permanent du développement économmique qui a examiné ce mémoire à sa séance du 17 mars 1993, il recommande également d'accepter la demande d'aide financière pour le projet MEUNIER-CEGEO tel que formulé au mémoire. Monsieur Paradis explique à ses collègues qu'il s'agit d'un projet préparé conjointement par son ministère et le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie. Ce projet d'une durée de cinq ans porte sur le développement de technologies et de modes de gestion qui permettraient à un coût raisonnable, de réduire la fréquence des débordements des eaux d'orages. Ces débordements se produisent de 50 à 80 fois par année et cette nouvelle technologie pourrait réduire leur fréquence à moins de 10. Elle permettrait aussi de diminuer de plus de 50% les rejets de coliformes fécaux et de 75% les rejets de métaux 1ourds. En outre, e 11 e pourrait augmenter de 50% 1a quantité des matières sol ides amenées aux usines de traitement des eaux usées existantes. Madame Bacon souhaite que l'application du programme à ce projet soit rétroactive au 13 février dernier, puisque les promoteurs du projet ont commencé à effectuer des dépenses à compter de cette date. Monsieur Tremblay ajoute qu'ils ont procédé à la conception et réalisé une partie du démarrage du projet. Le consensus qui se dégage est à l'effet que l'application sera rétroactive. Décision numéro: 93-159 le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire soumis par le ministre de l'Environnement et le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie et portant sur une demande d'aide financière pour un projet d'innovation technologique en environnement (PITE) dans le cadre du volet III­ Environnement du Fonds de déve 1oppement tech no 1og i que: projet Meunier - CEGEO (réf.: 3-0056), 1- de reconnaître le projet Meunier - CEGEO comme un projet d'innovation technologique en environnement (PITE) dans le cadre du volet III du Fonds de développement technologique; 2- de prévoir qu'un accord intervienne entre le gouvernement et les promoteurs pour le versement de la subvention et le suivi du projet et que cet accord tienne compte des conditions suivantes: A. que le gouvernement fixe à 6 M$ les dépenses de recherche et de développement à être effectuées au Québec, B. que 1e gouvernement fi xe à 4, 5 M$ 1e montant tot a1 des dépenses admissibles à la subvention du Fonds de dévelop­ pement technologique, C. que le gouvernement fixe à 1,8 M$ le montant maximal de la subvention à être versée par le Fonds, D. que le gouvernement fixe à 0,6 M$ les dépenses minimales de recherche et de développement à être effectuées en milieux de recherche, E. que le Secrétariat du Fonds de développement technologique obtienne les garanties adéquates afin d'assurer que les partenaires pourront effectuer la mise de fonds nécessaire à la réalisation du projet, 4 F. que le Secrétariat du Fonds de développement technologique et 1e mi ni stère de 1 'Environnement s'assurent que 1es étapes de contrôle du projet soient clairement définies et qu'un lien étroit puisse être fait entre l'évolution du projet et celle des engagements financiers et déboursés, G. qu'un rapport d'étape soit présenté au Comité d'évaluation des projets au plus tard 12 mois après la date de début du projet, H. que toutes les ententes nécessaires à la réalisation du projet, incluant celles concernant la mise en place et le fonctionnement du Centre CEGEO, soient signées avant la signature de la Convention de contribution financière, sous réserve: I. d'une confirmation de la participation des partenaires privés ou autres pour un montant de 3,908 M$, J. d'une co nt ri but ion ferme du gouvernement fédéra 1 comportant un prêt de 1,195 M$ et des crédits d'impôt auxquels le projet est admissible, K. que la subvention du gouvernement du Québec n'excède pas 1,8 M$; 3- de prévoir que la Convention de contribution financière à intervenir entre le gouvernement du Québec et les promoteurs soit signée par les ministres de l'Environnement et de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie; 4- de prévoir que cette convention soit négociée par le ministère de l'Environnement avec l'appui du Secrétariat du Fonds de développement technologique; 5- de prévoir que 1a date projetée de 1a fin du projet soit déterminée avant la signature de la Convention à intervenir entre le gouvernement et les partenaires et qu'elle soit mentionnée dans cette convention; 6- de fixer au 13 février 1992 la date à compter de laquelle les dépenses effectuées par les partenaires pour les frais de conception et de démarrage du projet seront considérées comme étant faites dans le cadre du projet Meunier - CEGEO; 7- de prévoir que la date de la présente décision soit la date à compter de laquelle les autres dépenses effectuées par les partenaires seront considérées comme étant faites dans le cadre du projet Meunier - CEGEO; 8- de désigner le ministre de l'Environnement à titre de responsable du projet; 9- de confier au ministère de l'Environnement la responsabilité du suivi du projet et celle de constituer un comité interministériel présidé par un représentant du ministère de l'Environnement et formé de représentants du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, de la Société de développement industriel du Québec, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science et du Secrétariat du Fonds de développement technologique. 5 ENTENTE DANS LE CADRE DU PROGRAMME STRATÉGIQUE D'AMÉLIORATION ROUTIÈRE 1993-94 1 1997-98 (RÉF.: 3-0146)

Le ministre des Transports, en son nom et au nom du ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, soumet un mémoire daté du 2 juillet 1993 et portant sur l'entente concernant une participation de 75 M$ du gouvernement du Canada dans le cadre du programme stratégique d'amélioration routière 1993-1994/1997-1998. Le mémoire rappelle que 1e 2 décembre 1992, 1e gouvernement fédéra 1 annonçait un programme stratégique d'investissement en capital comprenant des investissements en infrastructure dans le secteur des transports, et s'engageait à financer conjointement avec 1es pro vi nees 1a mi se en oeuvre d'un programme stratégique d'amélioration routière. Le mémoire indique qu'un tel programme signifie une participation de 75 M$ du gouvernement canadien dans la réalisation de projets de construction et d'améliora­ tion pris à même la programmation régulière de travaux de construction du mi ni stère des Transports. Le mémoire propose donc 1a conclusion d'une entente avec le gouvernement du Canada concernant le programme stratégique d'amélioration routière 1993-1994/1997-1998. En vertu de l'entente proposée les gouvernements du Canada et du Québec s'engage­ raient conjointement à payer 50% du total des coûts admissibles établis pour l'ensemble des projets approuvés et mis à exécution aux termes de l'entente jusqu'à concurrence de 150 M$, et ce pour une période de 4 ans. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres: 1- d'accepter que 1e gouvernement du Canada con tri bue financièrement pour une somme de 75 M$ dans des projets visant à l'amélioration du réseau routier du Québec; 2- d'approuver l'entente concernant une participation de 75 M$ du gouvernement du Canada dans le cadre du programme stratégique d'amélioration routière 1993-1994/1997-1998; 3- de retenir le principe du compte à fin déterminée pour recevoir la contribution du gouvernement du Canada; 4- d'autoriser le ministre des Transports à signer cette entente conjointement avec le ministre délégué aux Affaires intergouver­ nementales canadiennes. Monsieur Elkas indique à ses collègues que le gouvernement fédéral exige que tous les entrepreneurs canadiens soient appelés à soumissionner pour ces travaux, en toute équité, et sans qu'aucune réserve ne soit imposée par les provinces dans les documents de soumission. Il ajoute qu'une telle exigence n'aura pas d'impact sur les entrepreneurs québécois, puisque les projets de construction routière qui sont envisagés sont situés loin des frontières des autres provinces. Ce projet d'entente a été examiné par la Commission permanente des achats et par le Conseil du trésor qui 1 'ont recommandé. Madame Bacon demande si 1es sommes requises pour défrayer 1a part du Québec dans cette entente sont disponibles. Monsieur Elkas lui répond qu'effectivement la part du Québec est autofinancée. Monsieur Levesque fait remarquer que ce projet d'entente n'inclut pas des travaux beaucoup plus considérables qui sont encore en discussion avec les représentants du gouvernement fédéral. Déc;s;on numéro: 93-160

à la suite du mémoire daté du 2 juillet 1993, soumis par le ministre des Transports et le ministre délégué aux Affaires intergouver­ nementales canadiennes et portant sur une entente concernant une participation de 75 M$ du gouvernement du Canada dans 1e cadre du programme stratégique d'amélioration routière 1993-94/1997-98 (réf.: 3-0146), 6 1- d'accepter que 1e gouvernement du Canada contribue financièrement pour une somme de 75 M$ dans des projets visant l'amélioration du réseau routier du Québec; 2- de retenir le principe du compte à fin déterminée pour recevoir la contribution du gouvernement du Canada; 3- d'approuver le projet d'entente concernant une participation de 75 M$ du gouvernement du Canada dans le cadre du programme stratégique d'amélioration routière 1993-94/1997-98 et d'autoriser le ministre des Transports et le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes à signer une entente substantiellement conforme au projet d'entente proposé; 4- d'adopter le décret proposé par le ministre des Transports et le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes concernant une entente entre le gouvernement du Canada et le gouver­ nement du Québec dans le cadre du programme stratégique d'amélioration routière 1993-94/1997-98.

LA LAURENTIENNE

Madame Robic explique que 50% des actifs de la Laurentienne sont vendus au groupe Victoire qui détient déjà 50% des actions de cette entreprise. D'autres actifs sont aussi acquis par le Mouvement Desjardins. Le Premier ministre demande quel est le prix de vente. Madame Robic répond qu'elle l'ignore. Pour finaliser cette transaction, il reste à déterminer l'investissement qui devra être réalisé pour la mise aux normes de la capitalisation. Mais il ne s'agit pas d'une somme considérable.

Le Premier ministre signale qu'alors qu'il était à Vancouver, on lu~ a indiqué qu'un groupe de Hong-Kong voulait se porter acquéreur de l'entreprise pour une somme de 850 M$. Il aurait été plus profitable que cette acquisition soit effectuée à même des deniers qui proviennent de l'extérieur du Québec.

LE VOLET ÉCONOMIQUE DU PLAN D'ACTION CONCERTÉ

Monsieur Tremb 1ay exp 1 i que que certains de ses co 11 ègues ont été surpris que des mandats aient été donnés à certains ministères et organismes par les fonctionnaires du ministère des Finances. Il ajoute qu'il a lui­ même parlé aux ministres visés par ce plan d'action et que ceux-ci ne voient pas de difficulté à soumettre leur proposition pour le 9 juillet 1993 à Monsieur Turcotte du ministère des Finances. Monsieur Tremblay indique par ailleurs qu'en deuxième lieu, il souhaiterait faire ressortir la réalité qui se trouve derrière les statistiques. Avec un taux de croissance de 3,4% le taux de chômage devrait se situer entre 12% et 13%. Il est nécessaire d'examiner le taux d'activité, dont la question du décrochage scolaire, car, d'ici l'an 2000, il n'y aura plus d'emploi pour les gens qui seront sous­ scolarisés. Cela implique donc que la solution à ce problème doive entraîner la remise en question de certains acquis. De plus, il est nécessaire de trouver des emplois à ces jeunes. Un régime de prére­ traite sera donc nécessaire. Il faudrait aussi examiner le temps partagé et l'augmentation de la main-d'oeuvre dans les secteurs qui ne sont pas exposés à la concurrence internationale et cela, via le programme "Paie". Par exemple, le Japon est plus productif dans les secteurs d'activités économiques qui sont exposés à 1a concurrence internationale. Les assistés sociaux et les chômeurs devront faire des efforts. Enfin, il faut sortir des senti ers battus, concevoir des modèles et examiner des alternatives. Il faut une toile de fond où le Québec se remet au travail, puisque ce n'est pas le gouvernement qui 7 sera en mesure de remettre le Québec au travail. Si on examine le taux d'activité actuel, on constate qu'il y a trop de femmes sur le marché du travail. Cette constatation sera examinée à titre d'élément d'un modèle qui sera discuté plus tard. Le Premier ministre constate que ces conceptions sont actuellement à la mode en Europe où on parle de pleine activité et non pas de plein emploi. Il indique cependant que les questions de la préretraite et de la pleine activité sont des sujets explosifs. Monsieur Tremblay lui répond qu'avec le modèle actuel, le taux de chômage se maintient à 12%. On va mettre toutes ces données dans nos modèles et discuter de tout cela plus tard. Il faut au moins en discuter. Le chômage élevé est un problème mondial, mais plus particulier à l'Amérique du Nord. Il est donc nécessaire que 1e ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration fasse partie du comité. Il n'est pas possible d'importer des assistés sociaux. Dans le domaine culturel, on sait que l'on peut créer des emplois dans des petites ou moyennes entreprises du secteur. C'est la même chose dans celui du tourisme. Si l'on n'adopte pas un plan d'action, on formera des jeunes qui n'auront pas le bon bagage pour les opportunités qu'offrira le marché du travail. Le Premier ministre croit qu'il serait possible d'accélérer le processus en vertu duquel on exigera plus d'efforts des assistés sociaux. Monsieur Tremblay répond qu'il y a une possibilité du côté des travaux communautaires. Il y a aussi d'autres secteurs que l'on pourrait développer pour absorber une partie de cette clientèle. Les secteurs exposés à la concurrence internationale représentent 20% de l'activité économique du Québec. Le Japon a un taux de chômage de 2% seulement. Il se demande si on peut diminuer le chômage à 7% en créant 250 000 nouveaux emplois dans les secteurs non-exposés. Il faut aussi considérer le travail partagé. Le Premier ministre lui fait remarquer qu'en diminuant le taux d'activité, on réduit la croissance de la richesse. Monsieur Tremblay souhaite que l'on réduise l'omniprésence des gouvernements qui ont récemment taxé toute la richesse addition­ nelle. Il faut que les collègues comprennent bien toutes les implica­ tions qui sont derrière ces statistiques. Pour Monsieur Rémillard, il existe plusieurs façons de voir les choses. On peut constater qu'il n'y a pas assez d'emplois et souhaiter en créer davantage. On peut décider de diminuer le nombre des travailleurs ou partager les emplois. Présentement, il n'est pas prêt à opter pour la réduction du taux d'activité. Il a récemment rencontré un groupe de femmes qui avait des difficultés à venir en aide à leurs enfants pour les devoirs et les leçons. Dans une telle situation, les enfants apprennent moins et sont davantage exposés au décrochage scolaire. Il demande s'il ne serait pas possible d'embaucher des tuteurs pour aider les enfants à effectuer leurs devoirs après l'école. Les enfants qui ont commis des délits criminels sont pris en charge dans des institu­ tions et réussissent mieux par la suite que les enfants des milieux défavorisés où les mères travaillent à l'extérieur. Pour Madame Bacon, il n'est pas possible de mettre des gens à la retraite en trop grand nombre. Il est nécessaire de trouver des solutions à l'intérieur de nos mini stères respect ifs. Cependant il existe des réticences chez 1es fonctionnaires qui croient que l'Opposition officielle formera bientôt le gouvernement. Il faut donc pousser sur la machine afin d'agir ra pi dement si on veut obtenir du renouveau pour l'automne. Quant à l'immigration, il serait peut-être préférable de venir en aide aux pays pauvres afin d'aider leurs citoyens à mieux vivre chez eux. Par ailleurs, il est nécessaire d'examiner davantage l'avenue de l'immigra­ tion économique. Pour les assistés sociaux qui sont aptes au travail, il faudrait créer des emplois surtout dans le domaine communautaire afin de susciter chez eux la solidarité. Le Premier ministre demande si les syndicats réagiraient mal à la présence de tuteurs qui aideraient les enfants à faire leur devoir. Monsieur Tremblay indique en ce qui concerne le décrochage scolaire, qu'il serait possible de faire des prêts aux étudiants et de faire en sorte que ces prêts soient partie11 ement remboursab 1es en cas de réussite. Avec un taux de croissance de 3,4%, il n'est pas possible d'envisager des nouveaux emplois dans les secteurs exposés à la concurrence. Il indique par ailleurs qu'il a certaines difficultés à 8 joindre certains fonctionnaires pour leur faire répondre à des questions, en raison de la période des vacances. Quant à l'aide aux pays moins développés, il serait plutôt souhaitable de leur fournir les moyens d'enrichir la formation de leur population, afin qu'elle ait des emplois plus rémunérateurs et que ces pays deviennent des acheteurs pour nos produits à haute va 1eur ajoutée. Il ajoute qu'il essai era de chiffrer nos problèmes sous forme de données financières. Pour Monsieur Johnson, il y a des problèmes qui concernent le gouver­ nement et d'autres non. La prolifération des familles monoparentales est un problème. Est-ce que le gouvernement doit en prendre acte ou se donner les moyens de le contrer. Quand on a déterminé qu'il s'agit d'un problème auquel le gouvernement doit s'attaquer, il faut ensuite se demander quel est le niveau de ressources qu'il faut consacrer pour le solutionner. Il est cependant difficile de corriger l'évolution de la société. Il faut cependant souligner que les assistés sociaux n'ont pas un droit inné à des prestations. Il ne faut pas non plus diminuer le produit intérieur brut per capita. Il est vrai que les Japonais ont un taux de chômage de 2%, mais ils ont un secteur exposé à la concurrence qui est très très compétitif et qui permet de financer les autres secteurs moins productifs. Enfin, il est nécessaire de réduire la taille de l'État. Cela pourrait s'avérer la façon de redémarrer les choses. Monsieur Tremblay souligne que le gouvernement n'a pas de marge de manoeuvre. Monsieur Johnson croit qu'une telle marge existe, si le gouvernement décide de se la dégager. Pour Monsieur Vallerand, il faut tenir compte des principes économiques fondamentaux comme la nécessité de hausser la productivité. Il est donc nécessaire de créer un climat favorable au développement économique, qu'il s'agisse de la réglementation ou de la fiscalité. Le Premier ministre croit qu'il faut aussi trouver de nouvelles formules, puisque l'augmentation de la productivité crée également des chômeurs. Monsieur Vallerand croit qu'il sera difficile de cerner les distinctions entre les secteurs exposés à la concurrence internationale et les autres secteurs. De p1 us, en ce faisant, on perd de vue 1es pri ne ipes économiques fondamentaux qu' i 1 faut app 1 i quer. I 1 est éga 1ement dangereux de créer artificiellement des emplois. Pour Madame Robic, notre société en est rendue au point qu'il est nécessaire d'examiner toutes les solutions, sauf celle du resserrement du taux d'activité. Les solutions à trouver devront être importantes. Il faudra contrer les réticences de notre fonction publique. Mais, si les ministres n'adhèrent pas à ces solutions, les fonctionnaires ne le feront pas non plus. Il faut examiner le problème des enfants qui ne peuvent avoir l'aide de leurs parents pour faire leurs devoirs et leurs leçons. Il faut retourner à l'entrepreneurship des PME, comme durant la période d'après guerre. Il faut attirer des investisseurs étrangers en tablant sur notre qualité de vie qui est intéressante. Nos délégations à l'étranger sont mal organisées. On devrait y employer des gens à la retraite. Les syndicats vont résister à de tels changements, mais la population commence à comprendre qu'il faut des solutions nouvelles. Quant à l'immigration, il faut contrer le phénomène des réfugiés qui sont à la charge de l'État en aidant les pays moins développés. On pourra diminuer le marché noir, lorsque l'on incitera les chômeurs et les assistés sociaux à travailler. Pour Monsieur Rivard, il s'agit là d'une discussion qui est nécessaire. La difficulté réside cependant dans la conciliation des informations dont le gouvernement dispose. Par exemple, la pré-retraite va à l'encontre de la politique de population qui valorise la retraite. Quant au travail au noir, il s'agit là d'un problème important. Si on se préoccupait de réglementer, on progresserait déjà. Par exemple, les A11 emands ne prennent qu'un mois pour admettre un immigrant i nves­ tisseur. Pour Madame Frulla, le message gouvernemental doit être optimiste. Il faut tenter de redresser nos entreprises qui sont génératrices d'emplois. Des industries culturelles créent beaucoup d'emplois à bon marché. Quant aux emplois communautaires, les assistés sociaux pourraient par exemple procéder à l'inventaire des bibliothèques. Il ne faut pas non plus oublier que les industries culturelles concourent 9 à améliorer l'humeur de la population. Quant au travail des femmes, on constate que les enfants des baby-boomers veulent revenir à des valeurs traditionnelles, se marier et avoir des enfants. La société va ainsi changer et i 1 faut donner des out i 1s à ces jeunes. Monsieur Ri va rd reconnaît que tout cela constitue des éléments d'un projet de société, mais se demande comment on mettra tout cela ensemble. Le Premier ministre répond que c'est la Commission politique du Parti Libéral qui fera cet assemblage. Pour Madame Bacon, on ne peut faire des choix énergétiques qui ne conviennent pas à la population. Il faut laisser une marge de manoeuvre au parti, mais c'est le gouvernement qui doit finalement jouer son rôle. Monsieur Vallerand est d'avis que c'est le développement technologique qui crée de l'emploi. Le Premier ministre souligne qu'avec un taux de chômage de plus de 10% dans beaucoup de pays industrialisés, il y a des gens qui examinent partout à travers le monde la distinction entre les secteurs exposés à la concurrence internationale et les autres secteurs. Mais, l'examen d'un tel concept ne doit pas se faire au détriment de la création de la richesse. Monsieur Tremblay conclut en indiquant à ses collègues qu'il élaborera plusieurs scénarios.

LE PLAN TRIENNAL DES IMMOBILISATIONS DU GOUVERNEMENT

Monsieur Johnson demande à ses collègues si on doit augmenter le niveau du plan triennal des immobilisations, compte tenu du plan d'accélération des investissements que le gouvernement a déjà adopté. Le niveau des investissements autorisés pour le présent exercice financier se situe déjà à 2 260 G$. Depuis 1988, le niveau d'investissements s'est maintenu au-dessus de la moyenne habituelle. Cela a bien sûr stimulé l'activité économique, mais cela est-il sage d'autoriser des initiatives nouve 11 es pour un montant de 300 M$, a1 ors qu'au moment de 1eur réa 1 i sat ion, 1a reprise économique sera en cours et qu'une te 11 e accélération sera devenue inutile. Dans le secteur de l'environnement, le service de la dette croît rapidement. Compte tenu du cadre financier approuvé par le gouvernement, il n'est pas possible d'aller plus loin que les 166 M$ de nouvelles initiatives déjà autorisées. Si on restaure le niveau traditionnel de nouvelles initiatives, ce qui correspond à 300 M$, on ne respectera a1 ors pas 1e cadre financier. Le Premier ministre ajoute que tout ça est lié à la conjoncture économique qui fait en sorte que les revenus du gouvernement continuent de diminuer. Pour Madame Robi 11 a rd, i 1 est dangereux de b1 oquer 1es initiatives nouve 11 es. Il faut s'entendre sur le concept de nouvelles initiatives et distinguer entre les vraies nouveautés et celles qui constituent du développement obligatoire. Il faut penser aux écoles qu'il est nécessaire de construire en raison des déplacements de population. Il faut examiner tous ces impacts. Il serait aussi possible de diminuer certains investissements pour faire de la place aux nouvelles initiatives. Le Premier ministre croit qu'il faut examiner toutes ces questions à la lumière des priorités du ministère de la Santé et des Services sociaux. Madame Bacon croit aussi qu'il n'est pas possible de bloquer toute nouvelle initiative. Monsieur Rémillard souligne que le Palais de Justice de Laval est vide et qu'on ne procède pas à la nomination de nouveaux juges. Quant au Palais de Justice de Saint-Jérôme, si 1 'aéroport de Mirabel devait fermer, il y aurait moins de causes de trafic de drogues qui seraient entendues à Saint-Jérôme. Pour Monsieur Paradis, il va s'écouler un certain temps avant que la construction privée ne reprenne. Il faut donc y a11er d'investissements publics. Le Premier ministre lui indique que l'augmentation du niveau des immobilisations publiques risque d'entraîner une augmentation des dépenses de fonctionnement. Monsieur Paradis réplique qu'au plan électoral, il serait nécessaire d'augmenter les investissements publics pour démontrer à 1a population, à 1a veille d'une élection, que 1e 10 gouvernement pose concrètement des actes en retour des impôts qu'il perçoit. Madame Frulla indique qu'elle subit beaucoup de pression en cette période pré-électorale et que son ministère dispose de projets qui sont prêts à démarrer pour un montant de 52 M$, lesquels projets ont d'ailleurs déjà été promis. Le Premier ministre souligne que la moitié des investissements impliqués re 1èvent du mini stère de 1a Santé et des Servi ces sociaux et que Monsieur Marc-Yvan Côté n'est pas présent à la séance. Monsieur Levesque considère que ce sont tous des exercices intéressants qui ont été évoqués à la séance d'aujourd'hui. Mais il faut cependant concilier ces propositions avec les réductions de dépenses de 1,6 G$ que 1e gouvernement doit faire prochainement. Il demande si 1e gouvernement a un plan pour concilier ces deux réalités. Monsieur Johnson indique qu'il y a des volets du programme de rénovation qui ont été approuvés par le Conseil des ministres. Monsieur Levesque indique que le gouvernement a pu emprunter récemment 1 G$ sur les marchés financiers aux mêmes conditions que celles qui prévalaient avant la décote, puisque les institutions chargées de ces émissions, comme la firme Merryl Lynch, font confiance au gouvernement en raison du plan fiscal de trois ans qu'il a adopté. Mais il est cependant nécessaire de suivre ce plan.

LES NÉGOCIATIONS DANS LE SECTEUR PUBLIC ET PARAPUBLIC

Monsieur Johnson indique que les négociations n'ont pas tellement progressé avec 1es représentants des i nfi rmi ères, mais que 1a compréhen­ sion mutuelle avance. Les choses sont relativement tranquilles dans les autres secteurs, si l'on excepte le dossier des policiers et les affiches que les syndicats vont bientôt installer un peu partout au Québec. Les employés de la Société des alcools ont accepté les offres patronales et une convention a été acceptée jusqu'au 31 décembre 1998 par les employés d'entrepôt. Madame Bacon demande à combien s'élève le coût de la grève du zèle des policiers de la Sûreté du Québec. Monsieur Ryan lui répond que la note est de 1 M$ par semaine. Il ajoute que les problèmes de relations de travail avec les policiers de la Sûreté du Québec sont inquiétants, puisqu'il existe toujours un risque de front commun entre tous 1es policiers du Québec. Jusqu'à maintenant, les policiers de la CUM et ceux de la Sûreté du Québec n'ont pas voulu faire partie du front commun des autres policiers. Il ajoute qu'il attend une démonstration au niveau des chiffres avant de négocier avec les représentants des policiers de la Sûreté du Québec. Quant aux sanctions à prendre contre les policiers qui font la grève du zèle, si on décide de sévir, on sera entraîné dans un processus de griefs très coûteux, où chaque dossier sera traité individuellement. On devrait plutôt s'adresser à l'Associa­ tion des policiers de la Sûreté pour faire cesser cette grève perlée, mais après avoir négocié sérieusement et avec célérité. Monsieur Johnson signale que l'Assemblée nationale a adopté la loi 102 et que tous doivent être traités sur le même pied. Les policiers de la Sûreté du Québec ont touché 111% d'augmentation en cinq ans, si on i ne 1ut 1e coût du système. Ils ont subi une réduction de 1eurs bénéfices de retraite au lieu de se voir imposer le gel salarial de six mois. Ils indiquent maintenant qu'ils sont prêts à revenir au régime des patrouilleurs qui agissent seuls, afin de compenser pour la récupération salariale additionnelle de 1%. Ce n'est pas acceptable.

LA SÉANCE EST LEVÉE A 13H15.