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Cap-aux-Diamants La revue d'histoire du Québec

Les Montagnais d’autrefois, les d’aujourd’hui Paul Charest

Des Montagnais aux Innus. L’histoire d’un peuple : « Utshiulnut ut luash Ilnut. Ilnut Utipatshimunuau » Numéro 85, printemps 2006

URI : https://id.erudit.org/iderudit/7012ac

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Éditeur(s) Les Éditions Cap-aux-Diamants inc.

ISSN 0829-7983 (imprimé) 1923-0923 (numérique)

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Citer cet article Charest, P. (2006). Les Montagnais d’autrefois, les Innus d’aujourd’hui. Cap-aux-Diamants, (85), 10–15.

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Matimckosh LES INNUS D'AUJOURD'HUI

PAR PAUL CHAREST Pakuashiipiî

V^yeux qu'on appelait autrefois Montagnais - toute la Côte-Nord. En 1732, le père jésuite ou Montagnais- dans les milieux Pierre Laure semble avoir été le premier à académiques - se nomment maintenant reconnaître l'unité culturelle d'un ensemble Man Innus (plus exactement Innuat au pluriel). de groupes amérindiens habitant ces régions L En langue innue, ce terme a une signification et désignés sur les cartes anciennes et les variable selon les contextes : les êtres hu­ récits missionnaires par une série de noms mains, les Amérindiens ou encore les «gens différents, outre celui de Montagnais : de...» lorsqu'il est placé après un nom de lieu. Tadoussaciens, Chicoutimiens, Kakouchaks C'est le nom qu'ils ont choisi de se donner (ou Porcs-Épics), Piékouagamiens, Chomon- Possamit, depuis une quinzaine d'années et qu'ils nous chouanistes, Nekoubanistes, Petits-Mistassins, demandent d'utiliser en reléguant aux Outakamis, pour le bassin du Saguenay- oubliettes le terme «Montagnais», d'origine Lac-Saint-Jean; ou encore Bersiamites, européenne, utilisé dès 1603 par Samuel de Papinachois, Ouchestigoueks, Oumamioueks, shtouistsh o Champlain avec la graphie «Montagnez» Chisedecs, Petits-Esquimaux, Attik Irinouetchs et apparaissant sur une carte de Marc (ou Gens du caribou), Nitchik Irinouetchs (ou Lescarbot, en 1609. Il désignait alors un Gens de la loutre), Ouneskapis (Naskapis) groupe d'Amérindiens vivant sur la rive nord pour les régions de la Côte-Nord et du Labra­ du Saint-Laurent de chaque côté de la rivière dor. Sauf exception, la plupart de ces noms Saguenay. Le terme a été par la suite élargi sont disparus de la nomenclature amérin­ pour recouvrir toute une série de groupes dienne du XIX' siècle, telle qu'établie par linguistiquement et culturellement apparen­ l'anthropologue Frank G. Speck qui a dressé tés occupant un vaste territoire s'étendant du une liste de vingt «bandes» innues, si on exclut bassin hydrographique du Saguenay-Lac- les bandes cries et atikamekw occupant la Saint-Jean jusqu'au Labrador y compris partie occidentale de la péninsule du Québec-

Campement d'été sur le bord de la rivière Coucouchou. PI (Photo. Serge Jauvin). *w w^ w

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Localisation des Montagnais selon une carte de Lescarbot de 1609. (Marcel Trudel. Atlas de la Nouvelte-Fïance. Québec, Presses de l'Univer­ sité Laval, 1960, p. 76).

Labrador. Cela ne signifie pas que ces grou­ cette famille : les Abénakis, les Atikamekw, pes anciens soient disparus, comme l'affir­ les Cris, les Malécites, les Micmacs et les ment certains historiens, mais seulement que Naskapis. Les deux autres familles culturel­ leurs noms - le plus souvent donnés par les du Québec sont celles des Iroquoiens (Mo­ d'autres - ont changé. hawks et Wendats ou Hurons) et des Inuits.

Aujourd'hui, les Innus sont regroupés en LA FAMILLE ALGONQUIENNE douze «bandes administratives», selon la dé­ ET LES INNUS signation du ministère des Affaires indien­ nes, résidant dans treize «réserves» dont onze Les nations de la famille algonquienne ont en au Québec et deux au Labrador : Mashteuiatsh commun de nombreuses caractéristiques (Pointe-Bleue), (Les Escoumins), culturelles qui sont aussi celles des Innus : Pessarnit (Betsiamites ou Bersimis), l'adaptation à un milieu froid de type (Sept-îles) et Mani-Utenam (), soit subarctique doté d'une végétation dominée une bande et deux réserves, (Schef- par les conifères, un mode de vie nomade ferville), Ekwanitshit (Mingan), Nutashkuan fondé sur la chasse, la pêche, le piégeage (Natashquan), Unamenshipi (La Romaine), et la collecte de végétaux, une technologie Pakuashipi (Saint-Augustin); Sheshatshit simple mais très bien adaptée à l'exploitation (Northwest River) et Natuashish (inaugurée des ressources du milieu, la dispersion de la en 2003 en remplacement de Utshimassit ou population en petits groupes multifamiliaux Davis Inlet) au Labrador. Comme l'indiquent sur un vaste territoire, la prédominance des les noms entre parenthèses, toutes les com­ liens de parenté dans les rapports sociaux, munautés ou «réserves» innues ont changé de l'entraide et le partage comme valeurs so­ nom dans les dix ou quinze dernières années ciales fondamentales, l'animisme et le cha- et plusieurs arborent le terme de «Première manisme comme systèmes de croyances et Nation», en remplacement de celui de réserve, de pratiques spirituelles. Sur le plan de la dans une volonté manifeste d'affirmer leur culture matérielle innue, l'écorce était un autonomie politique et leur identité autoch­ matériau indispensable pour la fabrication tone. En fait, le terme «nation» est plus ap­ d'habitations au revêtement facilement proprié pour désigner l'ensemble des com­ transportable (la tente unifamiliale conique munautés innues du Québec et du Labrador, ou en forme de dôme et la tente multifa- même si ces dernières sont regroupées en miliale ou shaputuan), du canot léger per­ une association qui porte le nom même de mettant de contourner les rapides par des Nation. On voit bien que les questions chemins de portage, de contenants de diffé­ de nomenclature des groupes amérindiens rentes dimensions, d'appelants à l'orignal, ont toujours été quelque peu compliquées au etc. C'est pourquoi le botaniste Jacques Rous­ point que les non-spécialistes peuvent facile­ seau l'a qualifiée de «civilisation de l'écorce». ment s'y perdre. D'autant plus que toutes D'autre part, les peaux d'orignal et de cari­ ces communautés innues font elles-mêmes bou étaient transformées en vêtements, dou­ partie d'une famille linguistique et culturelle blées en fourrures en hiver, et en revêtement plus vaste appelée algonquienne - ou algi- d'habitations là où l'écorce se faisait rare que selon certains — qui englobe plusieurs plus au nord du territoire innu. Tout ce autres «nations» ou «groupes ethniques» matériel pouvait être transporté facile­ dont les Algonquins eux-mêmes. Au Québec, ment lors des déplacements fréquents tout six autres groupes amérindiens font partie de au long de l'année.

CAP-AUX-DIAMANTS, N° 85, PRINTEMPS 2006 II LA CULTURE INNUE ET SES TRANSFORMATIONS

Bien qu'elle soit le résultat d'une longue adaptation progressive au milieu naturel, la culture des Innus a connu une période de changements plus rapides à la suite de l'arri­ vée des premiers Européens et de leur parti­ cipation proactive au commerce des fourrures dès le milieu du XVT siècle, soit bien avant la fondation de Québec. Selon l'historien Jean- Paul Simard, les anciens Montagnais auraient même exercé un monopole comme intermé­ diaires dans la traite des fourrures entre dif­ férents groupes autochtones et les traiteurs d'origine européenne dans un vaste territoire appelé «chasse gardée de Tadoussac». La traite des fourrures a contribué à modifier un cer­ tain nombre de traits culturels innus par l'utilisation de nouveaux matériaux (fer, cui­ vre, tissus, cordes, etc.) et de nouveaux objets (fusils, couteaux, ustensiles de cuisine en mé­ jjP* tal, etc.), l'éclatement des unités collectives en faveur d'unités plus petites telles que la Localisation des communautés innues actuelles. (Archives de l'auteur). famille nucléaire et la famille élargie, la mo­ dification des déplacements en faveur d'une don progressif mais non encore achevé fréquentation de zones de chasse privilégiées aujourd'hui de plusieurs pratiques tradi­ où les animaux à fourrure comme le castor se tionnelles comme la tente tremblante, par trouvent en plus grande abondance, les règles exemple. De plus, ils ont été des agents de de fréquentation du territoire et de redistri­ changement dans plusieurs autres domaines bution des produits de la chasse, etc. tels que l'enseignement de l'écriture et de la lecture en langue innue, la musique et les En plus des commerçants de fourrure, les chants religieux, la création de réserves, missionnaires, jésuites dans un premier temps, même dans les domaines de la santé et des oblats à partir du milieu du XIX' siècle, ont soins aux personnes âgées. Les Innus n'ont joué le rôle de propagateur de nouveaux com­ pas été que des victimes passives de ces portements et de nouvelles idéologies reli­ changements. Ils les ont intégrés dans leurs gieuses, non seulement par la conversion des propres traditions anciennes et ont développé Innus au catholicisme, mais en favorisant l'aban- une culture de transition caractérisée à la

Chasse gardée des Montagnais à Tadoussac 1550-1652. (Jean-Paul Simard «Les Amérindiens du Saguenay avant la colonisation blanche» dans Christian Pouyez et Yolande Lavoie (dir.). Les Saguenayens. Intro­ duction à l'histoire des populations du Saguenav XVI-XX siècles. Sillery, Presses de l'Université du Québec, 1983, p. 69).

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12 CAP-AUX-DIAMANTS, N° 85, PRINTEMPS 2006 fois par le nomadisme et la pratique d'un Québec - pour qui ce sont des terres de la mode de vie de chasseur-collecteur et par couronne — ne les octroie pas à d'autres ex­ des échanges économiques et des emprunts ploitants comme les compagnies forestières, de différentes natures à la société euro-ca­ Hydro-Québec ou encore les pourvoiries de nadienne. chasse et pêche. Dans le passé, les Innus avaient bien des territoires familiaux de LA SÉDENTARISATION trappe à l'intérieur de «réserves à castor» créées dans les années 1940 à 1960, mais Par ailleurs, la création des réserves et la sé­ l'exclusivité qu'ils y avaient d'y exploiter les dentarisation progressive des Innus sur une animaux à fourrure ne veut plus dire grand- longue période s'échelonnant entre le milieu chose aujourd'hui, même si le système des ré­ du XIX siècle et la période actuelle a été un serves à castor n'a jamais été officiellement autre facteur - mais aussi un effet - de chan­ aboli. Devant l'envahissement de tous ces gements. Cette sédentarisation s'est amorcée exploitants dotés de permis octroyés par avec la création des deux plus anciennes ré­ le Québec, les territoires de chasse tradi­ serves, celles de Pointe-Bleue et de Bersimis tionnels (ou le Nitassinan) des Innus ont ou Betsiamites, dans les années 1860 et n'est été progressivement réduits comme une «peau pas vraiment complète, car de nombreux de chagrin», selon l'expression de Sylvie Vin­ Innus continuent à passer une partie de l'an­ cent. Aujourd'hui encore, les Innus poursui­ née en forêt et à y pratiquer leurs activités vent leurs activités traditionnelles de chasse, traditionnelles. D'ailleurs, la création des de pêche et de piégeage (Innu Aitun) à partir dernières réserves est relativement récente de campements de tentes en toile ou de caba­ chez les Innus de la Moyenne et de la Basse nes en bois disséminées sur de grandes dis­ Côte-Nord, car elles ne datent que des an­ tances le long des réseaux hydrographiques. nées 1950-1960. LES NÉGOCIATIONS TERRITORIALES Sous juridiction du gouvernement fédéral, les EN COURS réserves sont en fait de petites enclaves terri­ toriales destinées à l'usage exclusif des Amé­ Pour mettre fin à cette érosion progressive de rindiens, dans ce cas-ci les Innus. Elles ne leurs droits d'accès à leurs territoires ances­ représentent qu'une infime fraction des ter­ traux, les Innus — de concert avec leurs voi­ ritoires ancestraux de chasse, sur lesquels les sins Atikamekw - se sont engagés, en 1979, Innus n'ont qu'un droit d'usufruit résiduel. dans un processus de revendications territo­ Cela signifie qu'ils peuvent y poursuivre cer­ riales en vertu de la politique du gouverne­ taines activités traditionnelles comme le pié- ment fédéral dite de «revendications territo­ geage, à condition que le gouvernement du riales globales» fondée sur l'existence de

(Archives de l'auteur).

CAP-AUX-DIAMANTS, N° 85, PRINTEMPS 2006 I 13 droits ancestraux démontrés par des études tant les trois communautés d'Ekwanitshit, d'occupation et d'utilisation du territoire de Unamenshipi et Paquashipi; les communau­ façon continue depuis l'arrivée des Euro­ tés de Uashat mak Mani-Utenam et de péens jusqu'à aujourd'hui. Au Québec, les Matimekosh qui ne sont pas encore vrai­ ententes des gouvernements du Québec et ment en cours de négociation; les deux com­ du avec les Cris, les Inuits et les munautés du Labrador qui négocient de Naskapis au sujet du développement hydroé­ leur côté avec le gouvernement de Terre- lectrique de -James, négociées et en­ Neuve tout en revendiquant des droits terri­ térinées sur une période d'environ six ans toriaux au Québec. La superficie totale des seulement, constituent des précédents de territoires ancestraux des Innus sur la­ règlement de revendications territoriales quelle se fondent ces négociations est d'envi­ autochtones bien connus. Dans le cas des ron 700 000 kilomètres carrés. Innus, 25 ans de négociations n'ont pas en­ core permis d'arriver à de telles ententes Le tableau des négociations territoriales des ou traités modernes, comme certains les Innus est donc passablement compliqué et appellent. Toutefois, une entente de principe c'est une des raisons pour lesquelles le tout baptisée «Approche commune» a été paraphée, avance à petits pas ponctués de nombreux en 2004, par quatre communautés innues, arrêts. Pourtant les Innus fondent beaucoup celles de Mashteuiatsh, Essipit, Betsiamites d'espoir pour leur développement politique, et Nutashquan. Les négociations pour une en­ économique, social et culturel sur l'aboutisse­ tente finale traînent encore une fois en longueur. ment de ces négociations en termes d'un meilleur contrôle sur leur territoire ancestral Il faut reconnaître que l'entité politique qui et les ressources qu'ils renferment, de reve­ fut à l'origine du processus de négociations nus monétaires, de gouvernance autonome, s'est fragmentée depuis 1994 en plusieurs de mainmise sur certaines institutions-clés entités sous-régionales ou locales négociant comme les écoles, le système de santé et chacune de leur côté, malgré la volonté expri­ d'aide sociale local, de tribunaux de première Localisation des bandes mée de l'actuel gouvernement du Québec de instance, etc. L'objectif visé est de mettre fin de Montagnais.Naskapis. les regrouper autour d'une seule table : le con­ le plus rapidement possible au système de vers 1850.(Frank G. seil Tribal Mamuitun, représentant trois des dépendance institué par la Loi sur les Indiens Speck. «Montagnais- Bands and Early quatre signataires de l'entente de principe et le ministère des Affaires indiennes et de Eskimo Distribution in the sauf Nutashquan; le conseil Tribal Mamit prendre en main son propre développement. Labardor Penisula», in Innuat et son instance de négociation l'As­ Le règlement des revendications territoriales American Anthropologist, 33 (4), 1931, p. 585. semblée Mamu Pakatatau Mamit, représen­ et politiques par un traité moderne est vu comme un outil pour parvenir à cette fin, mais pas le seul.

LA MODERNISATION EN COURS

De fait, parallèlement à ces démarches, les Innus sont aussi engagés dans différentes initiatives de développement ou de moderni­ sation de leurs communautés. Pour celui qui fréquente régulièrement les communautés innues, les changements en cours depuis dix à quinze ans sautent aux yeux, de prime abord sur le plan matériel. Partout on cons­ tate de nouvelles constructions chaque an­ née : maisons, édifices administratifs, éco­ les, centres sportifs, centres commerciaux, etc. Plusieurs initiatives ont aussi vu le jour dans le domaine du développement écono­ mique : commerces, entreprises forestières, pourvoiries, centres d'hébergement touristi­ que, unités de pêche commerciale en mer, et autres. On peut en donner plusieurs exemples dont les suivants : celui de Mashteuiatsh avec son développement culturel autour du musée et de nombreuses boutiques d'art et d'artisa­ nat; celui d'Essipit avec ses pourvoiries et en­ treprises touristiques et d'hébergement; celui de Betsiamites avec son unité de foresterie; celui de Uashat mak Mani-Utenam proprié-

14 CAP-AUX-DIAMANTS, N° 85, PRINTEMPS 2006 en dit long sur le peu de cas qu'on a toujours fait dans la réalité des droits de ceux qui ne sont pas prêts à les défendre devant les tri­ bunaux, comme l'ont fait les Cris à maintes reprises. Ceux-ci en ont retiré des retombées positives sous forme d'ententes, peut-être un peu trop vite réglées dans les années 1970, et d'une entente récente bien plus avantageuse connue comme «La Paix des Braves». Ce type d'ententes ne règle pas tout, loin de là, mais il fournit des moyens juridiques, politiques et fi­ nanciers à ceux qui les ont signées. Si on peut parler d'un Québec à deux vitesses, on peut parler aussi d'un développement autochtone à deux vitesses ou asymétrique : celui des con­ ventionnés avec les Cris en tête et celui des

Taira* choiait» par U» non-conventionnés comme les Innus et les Inuit*. lt.» Cria «t 1«» NaakapU autres nations du Québec. La voie préalable II*i li«icroph«» 5 - r«d

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