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Portrait de la communauté

de Portneuf-sur-Mer

Portrait de la communauté

de Portneuf-sur-Mer

Dans le cadre du Projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers

Juin 2013

Document réalisé par la Direction de santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord

AUTEURE Iseult Séguin Aubé Agente de développement social Projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers Direction de santé publique Agence de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord

COLLABORATEURS Raynald Cloutier, directeur de santé publique, Agence de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord

Steve Plante, co-directeur de l’Alliance de recherche Universités-Communautés - Défis des communautés côtières (ARUC-DCC)

RÉALISATION TECHNIQUE Esther Desbiens, technicienne

REMERCIEMENTS Nous remercions madame Geneviève Brisson de l’Institut national de santé publique du Québec, ainsi que l’équipe de l’Alliance de recherche Universités-Communautés - Défis des communautés côtières pour leur précieuse collaboration dans le cadre du projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers.

Nous tenons également à souligner l’ouverture, la transparence et l’esprit de collaboration démontrés par la Société de développement de Portneuf-sur-Mer, le Comité ZIP de la rive- nord de l’estuaire ainsi que par le Mériscope au cours de la démarche.

Finalement, nous désirons remercier la municipalité de Portneuf-sur-Mer pour son soutien dans le cadre de ce projet.

Le projet d’accompagnement a été rendu possible grâce à l’appui financier et à la collaboration de professionnels du ministère de la Sécurité publique ainsi que de la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord.

© Agence de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord, Baie-Comeau, 2013

Dépôt légal – 2e trimestre Bibliothèque et Archives nationales du Québec ISBN : 978-2-89003-254-5 (version imprimée) ISBN : 978-2-89003-255-2 (pdf) LISTE DES ABRÉVIATIONS

ARUC-DCC : Alliance de recherche Universités-Communautés - Défis des communautés côtières

ATR : Association touristique régionale

CCERB : Comité côtier Les Escoumins à la rivière Betsiamites

CCU : Comité consultatif d’urbanisme

CEHQ : Centre d’expertise hydrique du Québec

CRÉ : Conférence régionale des élus

DSP : Direction de santé publique

GES : Gaz à effet de serre

INSPQ : Institut national de santé publique du Québec

MDDEFP : Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs

MPO : Ministère des Pêches et des Océans

MRC : Municipalité régionale de comté

MRN : Ministère des Ressources naturelles

MSP : Ministère de la Sécurité publique

MSSS : Ministère de la Santé et des Services sociaux

MTQ : Ministère des Transports du Québec

OBVHCN : Organisme des bassins versants de la Haute-Côte-Nord

ORSC : Organisation régionale de la sécurité civile

PARE : Plan d’action et de réhabilitation écologique

PDE : Plan directeur de l’eau

RCI : Règlement de contrôle intérimaire

SADC : Société d’aide au développement des collectivités

SADR : Schéma d’aménagement et de développement révisé

ZICO : Zones importantes pour la conservation des oiseaux du Canada

ZIP : Zone d’intervention prioritaire

TABLE DES MATIÈRES

1. MISE EN CONTEXTE ...... 1 1.1 L’émergence des risques côtiers...... 1 1.2 Le projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers ...... 1 1.3 Origine des données ...... 3 1.3.1 Sources primaires de données ...... 3 1.3.2 Sources secondaires de données ...... 3

2. PORTRAIT DE LA GÉOGRAPHIE HUMAINE DU TERRITOIRE ...... 3 2.1 Le cercle de la dévitalisation...... 3 2.2 Réalité socio-économique et démographique...... 5 2.2.1 Indices de développement et de défavorisation ...... 5 2.2.2 Secteurs d’activité ...... 8 2.2.3 Logements...... 9 2.2.4 Déclin et vieillissement de la population ...... 10 2.2.5 Scolarité et avenir de l’école primaire...... 11 2.3 Gouvernance et politique ...... 12 2.3.1 Mise en contexte ...... 12 2.3.2 Acteurs et niveaux de pouvoir...... 12 2.4 Vie communautaire et culturelle ...... 14 2.4.1 Organismes à but non lucratif et comités de Portneuf-sur-Mer ...... 14 2.4.2 Société de développement de Portneuf-sur-Mer...... 16 2.5 Synthèse de la section...... 17

3. PORTRAIT DE LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE DU TERRITOIRE...... 18 3.1 Un aperçu du territoire...... 18 3.1.1 Spécificité du paysage...... 19 3.2 Géomorphologie de la zone côtière ...... 19 3.2.1 Secteur de la Pointe à Boisvert...... 21 3.2.2 Secteur du village ...... 22 3.2.3 Secteur de la Pointe des Fortin ...... 23 3.3 Historique des tempêtes ...... 25 3.4 Synthèse de la section...... 26

4. PORTRAIT DES VULNÉRABILITÉS LIÉES AUX ACTIONS ANTHROPIQUES ...... 26 4.1 Artificialisation de la côte ...... 27 4.2 Propriétés privées pouvant être affectées ...... 27 4.3 Institutions et infrastructures publiques pouvant être affectées ...... 27 4.4 Facteurs d’amplification de la vulnérabilité ...... 30 4.4.1 Utilisation des véhicules tout-terrain (VTT) sur le banc de Portneuf...... 30 4.5 Synthèse de la section...... 31

5. PORTRAIT DES ACTEURS DE LA GESTION DES RISQUES CÔTIERS...... 31 5.1 L’État québécois ...... 31 5.1.1 Prise en compte des changements climatiques ...... 31 5.1.2 La prévention des risques ...... 33 5.1.3 Intervention en situation d’urgence...... 33 5.1.4 Soutien financier visant à faciliter le rétablissement...... 33

5.2 Le monde municipal ...... 34 5.2.1 Les MRC ...... 35 5.2.2 Les municipalités...... 37 5.3 Organismes environnementaux...... 39 5.3.1 Organismes dissouts...... 39 5.3.2 Organismes actifs...... 40 5.4 Interventions ponctuelles de nature communautaire...... 43 5.4.1 Agence Côte-Nord ...... 43 5.5 Les compagnies d’assurances...... 43 5.6 Les citoyennes et citoyens...... 43 5.6.1 Cadre législatif et réglementaire ...... 44 5.6.2 Participation aux consultations publiques ...... 44 5.6.3 Implication au sein d’initiatives communautaires...... 44 5.7 Synthèse de la section...... 45

6. PERCEPTIONS CITOYENNES DES RISQUES ET DE LEUR GESTION ...... 45 6.1 Le forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer ...... 45 6.2 Synthèse de section...... 50

7. PISTES DE RÉFLEXIONS ET D’ACTIONS...... 50 7.1 L’accompagnement des citoyennes et citoyens face aux risques côtiers ...... 50 7.2 La protection du banc de Portneuf : une priorité locale à revisiter ...... 52 7.3 Vers une prise en compte des aléas côtiers et des changements climatiques dans la planification de projets...... 53 7.4 L’atlas cartographique : une ressource à mettre en valeur...... 54

BIBLIOGRAPHIE...... 55

ANNEXE 1 ...... 65

1. MISE EN CONTEXTE

1.1 L’émergence des risques côtiers

Le territoire de la Côte-Nord et ses ressources abondantes étaient exploités bien avant l’arrivée des colons européens. Différentes nations autochtones ont ainsi foulé le sol de cette grande région comme le témoignent bon nombre de sites archéologiques ainsi que l’occupation actuelle du territoire par les nations innue et (Frenette [a], 1996). La distribution des ressources naturelles, les modes de gestion du territoire ainsi que les contraintes géographiques et topographiques qui s’y trouvent ont favorisé une concentration du développement le long du littoral nord-côtier. Les premiers habitants arrivés dans la région il y a approximativement 8000 ans, après la fonte du glacier laurentien, avaient un mode de vie nomade. Ce n’est qu’à partir du début du 19 e siècle que l’on voit apparaître des établissements permanents dans la région nord-côtière (Frenette [b], 1999). Les havres ont offerts aux pêcheurs une forme de protection à l’égard des intempéries tout en permettant un accès rapide aux ressources halieutiques, à l’eau potable ainsi qu’au bois de chauffage. Dans ces conditions, l’implantation de communautés le long des cours d’eau constituait une stratégie de survie en contexte de grande isolation (Frenette [a], 1996). Bon nombre de communautés se sont donc installées le long du Saint-Laurent, dans des secteurs aujourd’hui soumis aux aléas côtiers tels qu’à l’érosion des berges, à la submersion ou encore au mouvement de sol.

Dans le cadre du projet d’accompagnement des communautés, la Direction de santé publique (DSP) de la Côte-Nord a adopté une approche psychologique et sociologique du risque. Dans le présent document, la notion de risque côtier est conçue comme la combinaison de :

- La probabilité d’occurrence d’un aléa 1 côtier; - La perception du risque découlant de l’évaluation effectuée par les individus et les groupes à travers un «processus complexe qui englobe des aspects cognitifs et affectifs» (Villa et Bélanger, 2013, p. 1); - Les conséquences sociales, économiques, politiques, culturelles, psychologiques et physiques pouvant en résulter, et ce, tant au plan individuel que collectif.

Ce faisant, la gestion des risques côtiers inclut non seulement les interventions visant à réduire les conséquences négatives découlant des aléas côtiers, mais aussi celles pouvant découler de la perception du risque.

1.2 Le projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers

Les risques côtiers et leur gestion posent un ensemble de problèmes aux communautés touchées ainsi qu’aux intervenants appelés à leur venir en aide. Cette problématique implique un système complexe d’acteurs confrontés à un cadre législatif et réglementaire au sein duquel les rôles et responsabilités de tous s’entremêlent. Au fil des ans, diverses initiatives ont cherché à clarifier la situation. Le forum citoyen 2007 sur l’érosion des berges et l’occupation du territoire en Côte-Nord constitue à cet égard un excellent exemple. L’analyse des propos tenus par les participantes et participants lors de cet événement a servi de base à l’élaboration du rapport Perception de l’érosion des berges de la Côte-Nord et perspectives de santé publique (Brisson et Richardson, 2009). On retrouve au sein de cette

1 Nous avons retenu la définition suivante d’un aléa telle qu’elle est proposée par le ministère de la Sécurité publique du Québec (MSP) : «Phénomène, manifestation physique ou activité humaine susceptible d'occasionner des pertes en vies humaines ou des blessures, des dommages aux biens, des perturbations sociales et économiques ou une dégradation de l'environnement» (MSP [d]).

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publication un ensemble de recommandations adressées par la DSP de la Côte-Nord aux acteurs concernés par la gestion des risques côtiers. Dans la foulée de la parution de ce rapport, la DSP s’est alliée à l’Alliance de recherche Universités-Communautés - Défis des communautés côtières (ARUC-DCC) ainsi qu’à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) afin d’élaborer un projet permettant de favoriser la mise en œuvre des recommandations qui y étaient formulées. Cette collaboration a donné lieu au développement du projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers . Grâce à l’appui financier de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord (Agence Côte-Nord), du ministère de la Sécurité publique (MSP) ainsi que de la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord (CRÉ), ce projet a pu se dérouler du 31 mars 2011 au 31 mars 2013.

Le projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers comportait deux axes principaux d’intervention. Le premier axe se déroulait au sein de trois municipalités sélectionnées afin de participer à une démarche exploratoire visant à initier un processus de renforcement de la résilience des communautés face aux risques côtiers. Il s’agit des municipalités de Portneuf-sur-Mer, Baie-Trinité et Rivière-au-Tonnerre qui sont localisées dans trois municipalités régionales de comté (MRC) distinctes. Le deuxième axe se déroulait au plan régional et visait quant à lui à favoriser la coordination et l'harmonisation des actions en matière de gestion des risques côtiers.

Le présent document s’inscrit dans le premier axe d’intervention du projet. Il découle de la volonté de la DSP de répondre au besoin d’information formulé par des citoyennes et citoyens dans l’ensemble des communautés impliquées dans le projet. L’accès à l’information ainsi que l’accompagnement dans l’interprétation de celle-ci constituent en effet une demande citoyenne récurrente à laquelle il semblait essentiel de répondre. L’expertise de la DSP concerne la santé et le bien-être des individus et des communautés. C’est donc à ce titre que nous avons entamé la rédaction du présent portrait. Nous invitons ainsi le lecteur à considérer ce document non pas comme un rapport technique sur les aléas côtiers, mais plutôt comme un outil d’accompagnement pour la communauté de Portneuf-sur-Mer. Dans la mesure où elle trouverait dans ce portrait un outil répondant à ses besoins et aspirations, nous lui suggérons de mettre régulièrement à jour les données qui s’y trouvent. En effet, les connaissances scientifiques tout comme le cadre législatif et réglementaire se transforment au fil du temps. Ce faisant, la synthèse présentée ici ne constitue pas le point d’arrivée, mais plutôt le point de départ d’une démarche d’acquisition de connaissance.

Les facteurs influençant la perception du risque ne sont pas universels et varient selon les individus. Nous avons cherché à dresser ici un portrait des différentes facettes d’une communauté pouvant contribuer à la création des perceptions citoyennes en la matière. Ce ne sont donc pas les données individuelles qui doivent retenir l’attention des intervenants appelés à jouer un rôle dans la gestion des risques, mais bien le portrait global émergeant de la combinaison de celles-ci. Pour illustrer notre propos, prenons l’exemple de la discussion portant sur le maintien en activité de l’école primaire de Portneuf-sur-Mer. On ne saurait trouver de liens directs entre cet enjeu et les risques côtiers. Toutefois, lorsque combiné à l’ensemble des données présentées dans le portrait de la géographie humaine du territoire, cet enjeu permet de mettre en lumière les défis importants auxquels se trouve confrontée cette communauté. Les intervenants concernés par la gestion des risques sont conséquemment appelés à prendre en considération le contexte social dans l’analyse des solutions aux enjeux découlant des aléas côtiers, et ce, de manière à éviter de créer des pressions additionnelles sur le milieu.

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1.3 Origine des données

Le corpus ayant servi à l’élaboration du présent rapport repose sur des sources primaires et secondaires.

1.3.1 Sources primaires de données

Il s’agit des sources de données brutes collectées directement par l’agente de développement du projet à travers :

o Des rencontres avec les individus ou organismes suivants :

- Des citoyennes et citoyens dans le cadre du forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer; - Le maire et le directeur général de la municipalité; - Le conseil municipal; - La société de développement de Portneuf-sur-Mer; - Le directeur du Mériscope; - L’ingénieur civil chargé du projet de réfection du réseau d’aqueduc et d’égout.

o Des demandes d’information adressées aux différents ministères impliqués dans la gestion des risques ainsi qu’à la MRC de la Haute-Côte-Nord (MRC HCN).

o L’animation d’une table de discussion sur l’environnement et les risques côtiers s’étant déroulée lors du forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer.

1.3.2 Sources secondaires de données

Une variété de sources secondaires a été consultée. Pensons par exemple aux articles scientifiques, aux articles de presse, aux rapports d’études ou encore aux documents de planification. Ces sources, dont une part importante est accessible en ligne au moment de la rédaction, peuvent être retracées en consultant la bibliographie.

2. PORTRAIT DE LA GÉOGRAPHIE HUMAINE DU TERRITOIRE

Dans ce premier volet, nous chercherons à cerner les éléments fondamentaux qui contribuent à la spécificité du milieu humain au sein duquel évolue la population de Portneuf-sur-Mer. Les caractéristiques sociales, économiques, politiques et culturelles présentées à cette étape serviront ultérieurement de point de référence à l’analyse des perceptions citoyennes en matière de gestion des risques côtiers ainsi que, plus largement, d’adaptation aux changements climatiques.

2.1 Le cercle de la dévitalisation

À l’image de nombreuses communautés rurales du Québec contemporain, la municipalité de Portneuf-sur-Mer est confrontée au phénomène de la dévitalisation (Image 1).

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Image 1 Cercle de la dévitalisation

Source : Groupe de travail sur les communautés dévitalisées, 2010.

Il peut être difficile de percevoir les voies de sorties permettant de briser ce cycle. C’est ce qui a poussé le Groupe de travail sur les communautés dévitalisées à conduire une étude portant sur des communautés ayant mené avec succès une démarche de revitalisation. Cette étude a permis de mettre en lumière certains facteurs particulièrement favorables à ce type d’initiative. Ces facteurs ont été classés en trois catégories, soit ceux qui ont trait aux acteurs, aux démarches et aux conditions (Tableau 1).

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Tableau 1 Facteurs favorables à la revitalisation

Source : Groupe de travail sur les communautés dévitalisées, 2010.

À travers la première section du rapport, une série d’encadrés permettra de souligner la présence, au sein de la communauté de Portneuf-sur-Mer, de certains des facteurs présentés au tableau 1. Nous espérons ainsi marquer la présence de certaines forces du milieu sur lesquelles une démarche éventuelle de renforcement de la résilience collective face aux risques côtiers pourrait s’appuyer.

2.2 Réalité socio-économique et démographique

2.2.1 Indices de développement et de défavorisation

Sur les huit municipalités de la MRC HCN, trois sont considérées dévitalisées par le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du Territoire (MAMROT), soit Longue- Rive, Portneuf-sur-Mer et Colombier. Avec un indice de développement de -6,28, Portneuf- sur-Mer se classe sixième parmi les huit municipalités de la MRC HCN (Figure 1). Rappelons

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qu’une municipalité est considérée dévitalisée par le MAMROT à partir du moment où son indice de développement 2 est inférieur à -5.

Figure 1 Indice de développement des municipalités de la MRC de la Haute-Côte-Nord

MRC La Haute-Côte-Nord 0,00

-1,00

-2,00 Tadoussac -3,00 Sacré-Cœur

Les Bergeronnes -4,00 Les Escoumins

Indice -5,00 Longue-Rive Portneuf-sur-Mer -6,00 Forestville Colombier -7,00

-8,00

-9,00 Municipalités (d'ouest en est) Source : MAMROT [c]

Si l’on compare les conditions socio-économiques de Portneuf-sur-Mer avec celles prévalant sur l’ensemble de la Côte-Nord, en nous appuyant sur l’indice de défavorisation 3 2006 de l’INSPQ, cette municipalité semble avantagée du point de vue social et désavantagée du point de vue matériel. Ainsi, en 2006, 56,9 % de la population de Portneuf-sur-Mer habitait une zone très défavorisée sur le plan matériel et très favorisée sur le plan social alors que seulement 9,9 % de la population nord-côtière dans son ensemble se trouvait dans la même situation. La balance de la population portneuvoise, soit 43,1 %, habitait au même moment une zone très défavorisée sur le plan matériel et moyennement favorisée à moyennement défavorisée sur le plan social comparativement à 14,7 % de la population nord-côtière (Figures 2 et 3). Rappelons que l’indice de défavorisation sert à caractériser la réalité socio- économique d’un milieu et non pas celle d’un individu. Ainsi, une personne peut habiter une zone considérée comme très défavorisée matériellement et se trouver en tant qu’individu dans une situation matériellement très favorable et vice versa pour ce qui est du volet social de cet indice.

2 Les indicateurs suivants entrent dans le calcul de cet indice : le taux d’évolution de la population de 2001 à 2006; le taux de chômage; le taux d’emploi de la population de 15 ans et plus; le % du revenu provenant de paiement de transfert gouvernemental; la proportion de la population des ménages à faible revenu; le revenu moyen des ménages.

3 Les indicateurs suivants entrent dans le calcul de cet indice : La proportion de personnes de 15 ans et plus sans certificat ou diplôme d’études secondaires; le ratio emploi/population chez les 15 ans et plus; le revenu moyen des personnes de 15 ans et plus; la proportion de personnes de 15 ans et plus vivant seules dans leur domicile; la proportion de personnes de 15 ans et plus séparées, divorcées ou veuves; la proportion de familles monoparentales.

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Figure 2 Défavorisation matérielle Portneuf-sur-Mer

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Portneuf-sur-Mer Côte-Nord

Favorisé Moyennement favorisé à moyennement défavorisé Défavorisé

Source : INSPQ, «Indice de défavorisation 2006», Table de référence (Québec, 1 er juin 2009), Traitement des données brutes : Yves Therriault (Service en surveillance et évaluation), DSP de la Côte-Nord, Août 2011.

Figure 3 Défavorisation sociale Portneuf-sur-Mer

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% Population 30% 20% 10% 0% Portneuf-sur-Mer Côte-Nord

Favorisé Moyennement favorisé à moyennement défavorisé Défavorisé

Source : INSPQ, «Indice de défavorisation 2006», Table de référence (Québec, 1 er juin 2009), Traitement des données brutes : Yves Therriault (Service en surveillance et évaluation), DSP de la Côte-Nord, Août 2011.

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La réalité socio-économique d’une communauté est complexe. Les indices de développement ainsi que de défavorisation présentés ci-haut dépeignent conséquemment un portrait partiel que nous chercherons à affiner à travers la présentation d’un certain nombre d’indicateurs supplémentaires.

2.2.2 Secteurs d’activité

En 2006, les emplois des résidentes et résidents de Portneuf-sur-Mer se situaient principalement dans deux secteurs d’activité, soit la fabrication ainsi que l’agriculture et autres industries relatives aux ressources (Figure 4).

Figure 4 Nombre d’emplois occupés par secteur d’activité

Soins de santé et services sociaux

Finance et service immobilier

Construction

Services d'enseignement

Commerce de détail

Autres services

Services de commerce

Fabrication

Agriculture et autres industries relatives aux ressources 0 10 20 30 40 50 60 70 80

Source : Statistique Canada [a]

Fabrication

Lors du recensement de 2006, 75 personnes travaillaient dans le domaine de la fabrication 4. Dans ce secteur, l’usine Les Crabiers du Nord est le principal employeur. Cette entreprise de transformation de produits de la mer a vu le jour en 1994. Depuis ses débuts, elle a su diversifier ses intrants en intégrant l'exploitation de la mactre de Stimpson, du buccin et du flétan du Groenland à sa production qui était auparavant essentiellement axée sur le crabe des neiges (Paradis, 2012). À l’image de l’industrie de la pêche, les emplois au sein de cette entreprise sont saisonniers.

Agriculture et autres industries relatives aux ressources

La Commission Coulombe concluait en 2005 à une surexploitation de la forêt québécoise, conduisant les autorités à réviser les potentiels de coupe à travers la province (Service Canada). Motivée par la réduction importante de ses quotas de coupe, dans un contexte de baisse de la demande et des prix des produits forestiers, la compagnie Kruger a cessé ses

4 Il s’agit des catégories d’industries élaborées par Statistique Canada. À Portneuf-sur-Mer, il serait sans doute plus juste de parler d’industrie de la transformation.

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activités dans ses installations de Ragueneau, Forestville et Longue-Rive en juin 2007. En 2008, Kruger vendait la Scierie Haute-Côte-Nord de Forestville à Boisaco qui a depuis abandonné son projet de relance, annonçant en avril 2010 le démantèlement définitif des équipements de cette scierie (Hovington, 2010). Les difficultés éprouvées par l’industrie forestière ont fragilisé l’économie de la MRC HCN (CRÉ, 2011). À Portneuf-sur-Mer, 75 personnes travaillaient dans le domaine de l’agriculture et autres industries relatives aux ressources lors du recensement de 2006, secteur qui inclut notamment l’industrie forestière (Statistique Canada [a], 2006). À l’échelle de la province, les perspectives d’emploi dans cette industrie semblent s’améliorer, avec un taux de croissance annuel moyen anticipé de 1,4 % entre 2010 et 2015 (Emploi Québec; Service Canada). Il reste à savoir si cette tendance se vérifiera dans la MRC HCN.

2.2.3 Logements

À Portneuf-sur-Mer, la valeur moyenne des immeubles, terrain et bâtiment confondus, est actuellement de 66 282 $ (MRC HCN, 2012). Malgré le fait que cet indicateur n’entre pas dans le calcul de l’indice de développement, la figure 5 illustre l’existence d’une corrélation entre le niveau de dévitalisation d’une municipalité et la valeur des propriétés qui s’y trouvent. Cette situation explique, entre autres, les besoins exprimés par les municipalités dévitalisées d’avoir accès à des fonds d’aide permettant de compenser la faible capacité de financer les services locaux à travers les taxes foncières.

Figure 5 Valeur moyenne des immeubles (terrain et bâtiment) par municipalité en 2012

160 000 $

140 000 $

120 000 $

100 000 $

80 000 $

60 000 $

40 000 $

20 000 $

0 $ Valeur moyenne ($) Indice de développement Tadoussac 142 444 $ -0,76 Sacré-Cœur 103 877 $ -1,08 Les Escoumins 95 191 $ -1,48 Forestville 85 708 $ -3,10 71 524 $ -3,82 Portneuf-sur-Mer 66 282 $ -6,28 Longue-Rive 64 763 $ -8,25 Colombier 51 108 $ -7,62

Source : Bédard, 2012.

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2.2.4 Déclin et vieillissement de la population

Les statistiques relatives aux caractéristiques de la population, issues du recensement 2011, viennent confirmer les tendances démographiques déjà perceptibles lors des derniers recensements, soit le déclin de la population et son vieillissement.

La population de Portneuf-sur-Mer est ainsi passée de 990 en 1996 à 761 en 2011, ce qui équivaut à une variation de – 23,13 % au cours de la période (Figure 6). À l’échelle de la MRC HCN, on a pu observer une variation de la population de – 14,09 % au cours de la même période et de + 10,70 % à l’échelle de la province.

Figure 6 Variation de la population Portneuf-sur-Mer entre 1996 et 2011

75 + ans

65-74 ans

55-64 ans 2011 2006 45-54 ans 2001 1996 35-44 ans

15-34 ans

0-14 ans

0 50 100 150 200 250 300

0-14 ans 15-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75 + ans 2011 75 185 85 150 155 100 65 2006 105 155 125 175 140 90 65 2001 150 220 155 150 125 75 55 1996 165 275 190 155 95 75 30

Source : Statistique Canada [a,b,c,d].

L’évolution de l’âge médian constitue un indicateur régulièrement utilisé dans l’étude du phénomène de vieillissement de la population. L’âge médian à Portneuf-sur-Mer est passé de 41,8 ans en 2001 à 51,5 ans en 2011. Comparativement, en 2011, l’âge médian était de 42 ans sur la Côte-Nord et de 41,9 ans à l’échelle de la province. Cette variation de l’âge médian s’explique par le fait que l’on peut constater au cours de la période de 1996 à 2011 une variation de – 40,9 % de la population âgée de 34 ans et moins ainsi qu’une variation de + 36,36 % de la population âgée de 65 ans et plus (Figure 6).

Cette réalité démographique peut influencer de diverses manières les conditions socio- économiques des petites communautés. Pensons, par exemple, à l’augmentation de la charge de travail associée à l’accompagnement des personnes âgées par les proches. Au sein de la municipalité, certaines personnes notent d’ores et déjà un manque de main-d’œuvre, et ce, tant en matière de soins à domicile qu’en ce qui concerne la disponibilité de travailleurs saisonniers à l’usine de transformation des produits de la mer (Duclos, 2012). Ainsi, selon le copropriétaire et directeur général des Crabiers du Nord, «La moyenne d'âge de nos employés

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est de 51 ans, il en part chaque année et, avec l'exode des jeunes vers les villes, il n'y a personne pour les remplacer» (Paradis, 2012). De fait, les difficultés de recrutement de main- d’œuvre sont en partie responsables de la décision de la direction de l’usine d’investir 4,25 millions de dollars en 2012 afin d’implanter un système de transformation mécanisé.

Néanmoins, selon les contextes, le vieillissement de la population peut entraîner certains effets positifs, particulièrement en ce qui concerne le capital social d’une communauté. Delisle (2002) a d’ailleurs «démontré que les personnes âgées résidant en région rurale participaient davantage à diverses activités sociales comparativement à celles du milieu urbain» (Simard, 2006, p. 38). À Portneuf-sur-Mer, la relève dans le milieu communautaire est une préoccupation. La perception selon laquelle «Ce sont les bénévoles qui tiennent le village. Pas de bénévolat, pas de Portneuf-sur-Mer» (Duclos, 2012, p. 10) semble répandu, à tout le moins au sein des participantes et participants au forum sur l’avenir de Portneuf-sur- Mer tenu le 18 février 2012.

2.2.5 Scolarité et avenir de l’école primaire

Les préoccupations quant à la relève dans le milieu communautaire ou les entreprises sont courantes dans les milieux touchés par le vieillissement de la population. À Portneuf-sur-Mer, ce phénomène implique non seulement l’augmentation de la proportion de personnes âgées au sein de la communauté, mais aussi la diminution de la population active ainsi que le déclin de la population d’âge scolaire (Figure 6). Cette situation se reflète dans les statistiques de fréquentation de l’école primaire Mgr Bouchard de Portneuf-sur-Mer.

À travers le Québec, les petites écoles sont confrontées à de nombreux défis dont les «Possibilités d’interactions sociales à des fins d’apprentissage limitées pour les élèves, classes multiâges, accès restreint à des ressources spécialisées, longues distances à parcourir pour se rendre à l’école, isolement professionnel des enseignants et lourdes tâches» (Allaire, 2010, p. 70). Lors d’une rencontre du Comité de développement de Portneuf-sur-Mer 5 à l’automne 2011, on mentionnait que certains parents désirent retirer leurs enfants de l’école primaire du village en arguant la faible proportion d’élèves par tranche d’âge et l’incidence potentielle de cette réalité sur la vie sociale de leur enfant. Selon la Politique de maintien ou de fermeture d’école et de modification de certains services éducatifs dispensés dans une école de la Commission scolaire de l’Estuaire, le seuil d’analyse pour le maintien ou la fermeture d’une école est de 30 élèves ou moins. À partir de 15 élèves, la commission scolaire débute la démarche menant à la fermeture de l’école. Selon la politique familiale de la municipalité, datant de 2007, le nombre d’élèves qui côtoyaient l’école primaire Mgr Bouchard de Portneuf-sur-Mer en 2006 s’élevait à 62 (Municipalité de Portneuf-sur-Mer [a], 2007). Selon la direction de l’école, seuls 22 élèves fréquentaient l’institution à la rentrée scolaire en septembre 2012. Cela équivaut à une baisse de 64,5 % de la fréquentation en six ans. L’avenir de l’école est en jeu et différentes options sont actuellement à l’étude par la commission scolaire. Dans un tel contexte d’incertitude face à la survie même de l’institution, la possibilité de voir certains parents retirer leurs enfants de l’école est d’autant plus préoccupante.

Le maintien des services publics est au cœur de la lutte menée par les milieux ruraux du Québec afin d’assurer leur survie et dynamisme. La fermeture d’une école marque bien souvent l’imaginaire collectif d’une communauté et peut contribuer au cercle de la dévitalisation (Image 1). En effet, «le milieu scolaire est un important facteur de développement. Et donc, en poursuivant sa mission d’instruire, de qualifier et de socialiser, l’école, de par (sic) sa présence et les activités qu’elle mène dans la communauté, génère

5 Aujourd’hui connu sous le nom de Société de développement de Portneuf-sur-Mer.

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des retombées importantes non seulement pour les élèves eux-mêmes, mais aussi pour les milieux» (Prévost et coll ., 2007, p. 11).

Il existe toutefois des exemples au Québec de mobilisations citoyennes stimulées par la crainte de la perte d’une école primaire locale qui ont porté leurs fruits. De fait, ces mobilisations ont parfois conduit au renversement complet des tendances à travers la mise en place de projets novateurs améliorant l’attractivité de la municipalité et stimulant l’installation de nouveaux arrivants, incluant de jeunes familles. Le cas de Saint-Camille en Estrie ou encore St-Joachim-de-Shefford en Montérégie ne sont que deux exemples de succès pouvant inspirer les petites communautés prises dans le cercle de la dévitalisation territoriale (Gagnon, 2012; Chenouda, sans date de parution). À Portneuf-sur-Mer, la fermeture potentielle de l’école a été soulevée à de nombreuses reprises lors du forum citoyen de février 2012. Elle constitue un enjeu majeur pour la communauté qui semble désirer lutter pour le maintien des services éducatifs. Certaines personnes perçoivent toutefois un besoin d’accompagnement afin de développer les bonnes stratégies d’action, voire même mettre sur pied des projets novateurs tels qu’une école alternative ou une école dédiée aux jeunes en difficultés (Duclos, 2012).

2.3 Gouvernance et politique

2.3.1 Mise en contexte

Fondée en 1875, la paroisse de Sainte-Anne-de-Portneuf a été constituée en municipalité de cantons unis en 1902 puis reconnue en tant que municipalité en 1955. Ce n’est qu’en janvier 2004 qu’elle adopta le nom actuel de Portneuf-sur-Mer (Municipalité de Portneuf-sur-Mer [b]). Cette municipalité fait partie de la MRC de la Haute-Côte-Nord. La population est actuellement représentée à la Chambre des communes du Canada par Jonathan Tremblay, du Nouveau Partie Démocratique, député de la circonscription de Montmorency-- Haute-Côte-Nord. Au plan provincial, Marjolain Dufour, du Partie Québécois, représente la circonscription René-Lévesque à l’Assemblée nationale du Québec.

2.3.2 Acteurs et niveaux de pouvoir

Selon les dynamiques locales, plusieurs catégories d’acteurs peuvent influencer les orientations prises par une municipalité.

Élus locaux

Les prochaines élections municipales auront lieu en novembre 2013. Le maire actuel, monsieur Delaunay, occupe le poste depuis 1985. Il a de plus représenté la MRC HCN à titre de préfet pendant 18 ans, entre 1992 et 2010. Il a été remplacé à la préfecture de la MRC HCN par le maire de la municipalité de Les Escoumins, monsieur Pierre Laurencelle, qui est entré en poste à la mi-décembre 2010 (Gilliet, 2010). Au cours de sa longue carrière d’élu, monsieur Delaunay a, entre autres, été reconnu pour son implication dans la défense du dossier des municipalités dévitalisées, engagement qui lui a valu, en septembre 2009, le prix Jean-Marie-Moreau de la Fédération québécoise des Municipalités (FQM). Il s’est de plus impliqué régionalement en siégeant sur les conseils d’administration d’organismes tels que le Centre local de développement (CLD) et le Carrefour jeunesse emploi (CJE) (Hovington, 2009).

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Le conseil municipal de Portneuf-sur-Mer est actuellement composé du maire, monsieur Jean- Marie Delaunay, ainsi que de six conseillers et conseillères aux responsabilités variées (tableau 2).

Tableau 2 Responsabilités des conseillers et conseillères de la municipalité de Portneuf-sur-Mer

Conseiller et conseillère Représentant du conseil Gilles Laflamme Comité de quilles Politique familiale Nady Sirois Comité d’embellissement Politique familiale et démarche MADA Roberto Emond Comité de développement Office municipal d’habitation Marilyne Emond Entente intermunicipale d’incendie Remplaçante du maire à la MRC Michel Chamberland Regroupement d’aide au développement du site (camping) Responsable de la piste de ski de fond Line Sirois Bibliothèque municipale

Source : Municipalité de Portneuf-sur-Mer, 2012 [c].

Employés de la municipalité

Le 2 juillet 2012, on soulignait le départ à la retraite de monsieur Gontran Tremblay qui a agi au sein de la municipalité à titre de directeur général et de secrétaire-trésorier pendant 34 ans (Municipalité de Portneuf-sur-Mer [b], 2012). Sous la direction de monsieur Tremblay, la municipalité de Portneuf-sur-Mer a démontré, de par le passé, un esprit de collaboration dans le cadre de projets liés à la protection de l’environnement (Francoeur, 2012). Monsieur Tremblay était directeur général de la municipalité lorsque le projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers a débuté. Madame Nancy Roussel a depuis pris sa relève. Cette dernière a œuvré au sein de la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) de la Haute-Côte-Nord et s’est impliquée au sein du Centre universitaire du secteur ouest de la Côte-Nord. Selon le directeur du Mériscope, monsieur Danny Zbinden, elle démontre, elle aussi, une ouverture concernant les projets liés à l’environnement et plus particulièrement de la mise en valeur des attraits naturels de la municipalité.

Accompagnement soutenu par des professionnels

Grâce au Pacte rural, découlant de la Politique nationale de la ruralité, la municipalité obtient un soutien financier lui permettant de retenir les services de monsieur Alain Manning à titre d’agent de développement. De plus, madame Lucie Roy, agente de développement rural au CLD de la Haute-Côte-Nord, collabore avec monsieur Manning dans divers dossiers afin d’offrir une expertise additionnelle à la municipalité. L’accès à de telles ressources professionnelles facilite, entre autres, la recherche d’opportunités de financement ainsi que le suivi administratif des diverses initiatives de développement entreprises par la municipalité ainsi que la Société de développement de Portneuf-sur-Mer (MRC HCN [a]).

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Citoyennes et citoyens

Selon de nombreux commentaires entendus lors du forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer, l’accueil des préoccupations citoyennes lors des séances du conseil municipal s’avère mitigé. Ce climat semble avoir une incidence sur la participation d’une partie de la population aux séances du conseil. En effet, certaines personnes n’osent plus se présenter de peur d’être reçues de manière quelque peu cavalière (Duclos, 2012). Si les allégeances politiques des personnes ayant formulé ces commentaires ne sont pas connues, il n’en demeure pas moins que les préoccupations à ce sujet étaient relativement répandues au sein des participantes et participants, ce qui porte à croire qu’il ne s’agit pas là d’un cas isolé.

Engagement de leaders visionnaires et compétents

L’établissement de nouveaux arrivants prêts à s’impliquer dans leur milieu d’accueil peut avoir un effet mobilisateur sur un milieu dévitalisé en le faisant bénéficier d’une énergie renouvelée. C’est ce qui semble se produire à Portneuf-sur-Mer comme l’illustre le commentaire suivant entendu lors du forum sur l’avenir de la municipalité : «De nouveaux arrivants ont amené une réflexion, la population se rend compte qu’elle doit se prendre en main» (Duclos, 2012).

2.4 Vie communautaire et culturelle

2.4.1 Organismes à but non lucratif et comités de Portneuf-sur-Mer

Les opportunités d’implication au sein de la communauté de Portneuf-sur-Mer ne manquent pas. On y retrouve une diversité d’organismes à but non lucratif (OBNL) ainsi que de comités actifs dans différentes sphères de la vie communautaire et culturelle comme en témoigne le tableau 3. À titre d’exemple, la bibliothèque de Portneuf-sur-Mer, qui se trouve sous la responsabilité de madame Christine Olivier, ne pourrait fonctionner sans les huit bénévoles qui la soutiennent. Grâce à leur appui, la bibliothèque est ouverte les dimanches, lundis et jeudis pour un total de quatre plages horaires distinctes. On retrouve au sein de cette institution culturelle, située au 170 rue principale, une collection de 2 163 documents. Le taux d’abonnements en 2011 était de 14,85 % de la population, soit de 116 abonnés.

Tableau 3 Organismes à but non lucratif et comités de Portneuf-sur-Mer

Nom de l’organisme Secteur d’activité OBNL Organisation d’activités sociales, communautaires Association Marie-Reine et religieuses Défense collective des droits des chômeurs et Action-Chômage Haute-Côte-Nord chômeuses Entretien des sentiers de motoneige et organisation Club de motoneigistes «Bourane» d’activités pour les membres Club Fadoq «Les as de Portneuf-sur- Organisation d’activités de loisir pour les aînés Mer» Entretien des sentiers de VTT et organisation Club Quad Haute-Côte-Nord d’activités pour les membres Location et sous-location d’aires de villégiature à Comité de gestion de la seigneurie des fins non lucratives

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Nom de l’organisme Secteur d’activité Comité jeunesse de Ste-Anne-de- Défense et promotion des intérêts et du Portneuf développement des jeunes de 8 à 17 ans Gestion de la salle de quille municipale et Comité de quilles organisation d’activités pour les joueurs La Fabrique de la paroisse de Ste- Organisation religieuse Anne-de-Portneuf Le Cercle des fermières de Rivière- Transmission du patrimoine culturel et artisanal Portneuf Les Chevaliers de Colomb du Conseil de Organisation d’activités sociales, communautaires Ste-Anne-de-Portneuf et religieuses - Promotion de la recherche scientifique Le Mériscope - Protection et sensibilisation du public au milieu marin et au réchauffement du climat Regroupement d’aide au Gestion du site récréatif et organisation d’activités développement du site de la marina culturelles et récréatives - Concertation, sensibilisation et mobilisation des forces du milieu en lien avec le développement socio-économique, touristique et culturel de Société de développement de Portneuf-sur-Mer Portneuf-sur-Mer - Gestion de la marina de Portneuf-sur-Mer - Gestion des permis de pêche à l’éperlan sur la rivière Portneuf - Production et diffusion de spectacles de théâtre Troupe Tiguedou Pac Sac - Animation et interventions thématiques Comités municipaux Offre de conseils en matière d’aménagement et Comité consultatif d’urbanisme d’urbanisme Susciter des activités visant l’amélioration du Comité d’embellissement caractère esthétique de la municipalité Comité de la bibliothèque Gestion des activités de la bibliothèque Organisation d’un événement annuel visant à Comité de la fête de l’amour célébrer les anniversaires de mariage Comité de la politique familiale Suivi de la politique familiale de la municipalité Organisation d’une activité annuelle de confection Comité de sculpture sur sable de sculpture de sable sur la plage Organisation d’une compétition annuelle de course Comité du biathlon-duathlon et de vélo Organisation d’un spectacle plein-air annuel sous le Comité du sentier de Noël thème de Noël Office municipal d'habitation de Ste- Gestion d’un HLM pour personnes âgées Anne-de-Portneuf (21 personnes en 2011) inauguré en 1985 Comités non municipaux Comité de la chorale de Portneuf-sur- Regroupement de choristes participant aux messes Mer religieuses Conseil d’établissement de l’École Mgr Participation à la gestion de l’école Bouchard

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2.4.2 Société de développement de Portneuf-sur-Mer

Présence d’un comité de développement actif

La présence d’un comité de développement au sein d’une municipalité peut contribuer à stimuler l’innovation et susciter la participation citoyenne à une diversité de projets. La Société de développement de Portneuf-sur-Mer 6 est un OBNL enregistré au registre des entreprises du Québec depuis le 21 février 2006. Elle a pour mission de participer au développement socio-économique, touristique et culturel de Portneuf-sur-Mer. Elle cherche à concerter, sensibiliser et mobiliser les forces du milieu vers l’atteinte de cette mission.

Les organismes locaux voués au développement de leur collectivité travaillent habituellement en étroite collaboration avec les municipalités (Groupe de travail sur les communautés dévitalisées, 2010). Si cette collaboration est bien souvent essentielle à leur succès, une telle proximité peut amener des citoyennes et citoyens à questionner l’autonomie décisionnelle de l’organisme. La Société de développement de Portneuf-sur-Mer gagne donc à se faire reconnaître comme organisme indépendant. Le changement de nom qui a pris effet en septembre 2012 constitue un pas dans cette direction. Il ne s’agit pas ici de prendre du recul vis-à-vis de la municipalité, mais plutôt de travailler à faire reconnaitre la Société de développement comme un espace ouvert à la participation citoyenne et à l’implication d’une diversité de parties prenantes de la collectivité. L’approche privilégiée dans l’animation du forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer constitue d’ailleurs un bel exemple de la volonté de cet organisme à stimuler une large participation dans un contexte favorable à la mobilisation citoyenne. Cette activité, qui a eu lieu les 18 et 19 février 2012, a remporté un franc succès. Dans l’optique de maintenir la mobilisation active, soulignons toute l’importance du suivi dans les communications. Si les participantes et participants sont en mesure de percevoir la mise en œuvre d’actions concrètes découlant du forum, les probabilités de les voir s’impliquer activement dans diverses initiatives risquent d’augmenter. La Société de développement semble consciente de cet enjeu. Elle participe d’ailleurs à la rédaction du bulletin d’information de la municipalité, qui est distribué régulièrement à la population.

Connaissance du milieu

Le forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer a suscité des discussions riches et variées pouvant s’avérer particulièrement utiles à qui désire mettre en œuvre une démarche de revitalisation. Outre le rapport découlant de ce forum, la municipalité de Portneuf-sur-Mer a en main plusieurs documents lui permettant d’avoir une vue d’ensemble de la réalité de son milieu. Certains sont de portée générale tels que le diagnostic territorial prospectif (Ouellet et Jean, 2008) alors que d’autres portent sur des thématiques particulières tels que le plan de protection et de mise en valeur du banc de Portneuf (ZIP de la rive nord de l’estuaire [b], 2009), le diagnostic touristique Haute-Côte-Nord dont une section porte sur la municipalité ou encore le présent document. En diversifiant les sources d’information, on augmente d’autant la possibilité de développer un portrait juste de la réalité locale.

6 Autrefois connu sous le nom de Comité de développement de Portneuf-sur-Mer.

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Réalisation de projets rassembleurs avec des retombées visibles pour la communauté

Le forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer était un exercice important et a nécessité une bonne dose de préparation. Les activités de la Société de développement ne se limitent toutefois pas à l’animation de démarche de réflexion et de planification. Voici deux exemples de projets d’importance pour la municipalité se trouvant sous la responsabilité de la Société de développement :

- Depuis la fin des travaux de contournement de la 138, les automobilistes ne sont plus contraints de traverser le village de Portneuf-sur-Mer (MDDEP [c]). Des efforts doivent dorénavant être déployés afin d’attirer les voyageurs et les inciter à découvrir les attraits du village. C’est dans cette optique qu’est né le projet de halte routière, élaboré par la Société de développement en collaboration avec l’Association touristique régionale (ATR) de Manicouagan. Un bateau, une borne d’amarrage ainsi qu’une amarre du traversier de Tadoussac seront éventuellement installés en bordure de la route 138 et rappelleront l’attachement du milieu à la mer.

- La diversification de l’offre de service aux touristes est considérée comme un enjeu important à Portneuf-sur-Mer (Duclos, 2012). De manière à desservir les touristes potentiels ainsi que la population locale, la Société de développement a opéré la marina au cours de l’été 2012 en y implantant un restaurant ainsi qu’un bar. Des travaux d’isolation seraient toutefois nécessaires pour permettre l’utilisation des locaux en toute saison, ce qui explique qu’il s’agit pour l’instant d’une initiative saisonnière (Municipalité de Portneuf–sur-Mer [d], 2012 ). Compte tenu du succès remporté par l’initiative au cours de l’été 2012, l’animation de l’espace publique qu’est la marina pourrait fort bien contribuer au renforcement ainsi qu’à la création de nouveaux liens sociaux à Portneuf-sur-Mer.

2.5 Synthèse de la section

À la vue du portrait de la géographie sociale du territoire, force est d’admettre que Portneuf- sur-Mer fait face à de nombreux défis. L’économie locale est essentiellement axée sur les ressources naturelles et les emplois saisonniers sont courants. De plus, la démographie est caractérisée par le vieillissement de la population qui risque d’entrainer la fermeture de l’école primaire si l’on ne parvient pas à stabiliser la tendance, voire à l’inverser. Néanmoins, nous avons cherché tout au long de cette première section à présenter certaines caractéristiques du milieu sur lesquelles il est possible de s’appuyer pour rassembler les forces locales. Pensons plus particulièrement au dynamisme de la Société de développement de Portneuf-sur-Mer, à la présence d’agents de développement, à l’intégration de nouveaux arrivants au sein des organismes locaux et de la municipalité ainsi qu’à la mise sur pied de projets rassembleurs tels que le sentier de Noël et le restaurant/bar de la marina. Dans un contexte de vieillissement de la population, l’initiation des jeunes à l’implication communautaire semble particulièrement pressante. À cet effet, rappelons qu’il peut être utile d’adapter le recrutement et l’encadrement des bénévoles afin de favoriser une participation élargie des jeunes à la vie communautaire 7. Si le développement d’une culture de respect et d’ouverture est utile à l’intégration des jeunes à la vie communautaire, il en va de même pour l’intégration des citoyennes et citoyens à la vie démocratique locale.

7 Pour ce faire, des ressources sont disponibles en ligne. Pensons entre autres au document Composantes fondamentales de l’engagement bénévole des jeunes : Guide à l’intention des parents, des enseignants et des conseillers en orientation disponible en ligne à l’adresse suivante : http://benevoles.ca/content/composantes-fondamentales-de-l-engagement-b-n-vole-des-jeunes.

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3. PORTRAIT DE LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE DU TERRITOIRE

Les caractéristiques biophysiques d’un territoire influencent le rapport à l’environnement des individus comme des communautés. Ces caractéristiques sont par exemple impliquées dans la construction des représentations mentales du climat et des changements climatiques (Lammel, Dugas et Guillen Gutierrez, 2012). Ces représentations contribuent au processus d’évaluation du risque effectué par les individus et les groupes. Il semblait donc essentiel de présenter ici un portrait global de l’environnement biophysique au sein duquel évolue la population de Portneuf-sur-Mer.

3.1 Un aperçu du territoire

Image 2 Bassins versants de la MRC HCN

Source cartographique: MDDEP [a].

Le territoire de la municipalité fait partie de la province naturelle des Laurentides centrales et de la province géologique de Grenville (MDDEP [b]). Il couvre une superficie de 208,30 km 2 constitué pour l’essentiel d’un couvert forestier avec une faible présence agricole couvrant 1 % du territoire ainsi qu’une zone urbanisée couvrant 3 % du territoire (Ouellet et Jean, 2008). Le village se situe dans la plaine littorale longeant la rive nord de l’estuaire maritime du Saint-Laurent, à l’embouchure de la rivière Portneuf (Heppell et coll., 2002). Il est localisé à environ 300 km à l’est de la ville de Québec et 116 km à l’ouest de la ville de Baie-Comeau,

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dans la MRC HCN (MTQ, MAMROT [f]) (Image 2). Dans cette région de l’estuaire du Saint- Laurent, les vents dominants soufflent habituellement du sud-ouest ou du nord-est. Les marées y sont du type semi-diurne avec un marnage augmentant de l’aval vers l’amont du Saint-Laurent. À Forestville, municipalité voisine de Portneuf-sur-Mer, le marnage moyen est de 3,2 m, il peut toutefois atteindre 5 m lors des grandes marées (Bergeron et Gagnon, 1999).

Au cours de la période allant de 1971 à 2000, l’amplitude thermique annuelle était en moyenne de 41,9°C 8. Le minimum extrême atteint au cours de la période fut de – 37,5°C alors que le maximum extrême atteint fut de 35,6°C (Environnement Canada [c]). Les précipitations annuelles au cours de cette même période étaient de 1084,1 mm. Selon le Centre d'expertise hydrique du Québec (CEHQ), Portneuf-sur-Mer fait partie de la région hydrographique du Saint-Laurent nord-est. Longue de 182 km, avec une dénivellation totale de 608 m, la rivière Portneuf draine un vaste territoire de 2642 km² (Hydro-Québec) (Image 2).

3.1.1 Spécificité du paysage

À l’embouchure de la rivière Portneuf se trouve un écosystème d’importance mondiale qui caractérise le paysage de la municipalité. Il s’agit du banc de Portneuf. Reconnu en tant que Zones importantes pour la conservation des oiseaux au Canada (ZICO), cet écosystème sert d’aire de nidification, d’alimentation et de halte migratoire à une faune aviaire variée. On peut parfois y observer des espèces d’oiseaux rares telles que le Bécasseau d’Alaska (Calidris mauri ) ainsi que le Bécasseau roussâtre ( Tryngites subruficollis ).

Les éléments suivants font partie intégrante de cet écosystème :

- La barre de sable d’une longueur d’environ 4 km incluant trois îlots boisés d’une superficie totale de 9,4 ha; - Le marais salé d’environ 42 ha situé entre la barre de sable et le littoral; - Le marais salé d’environ 29 ha situé en rive gauche de la rivière Portneuf; - La Pointe des Fortin qui est un milieu dunaire situé en rive gauche de la rivière Portneuf; - Le milieu estuarien de la rivière Portneuf; - Le milieu maritime entourant la barre de sable et la Pointe des Fortin; - La zone littorale urbanisée à l’ouest de la rivière Portneuf.

Le milieu maritime entourant la barre de sable et la Pointe des Fortin abrite une faune marine diversifiée. On peut, entre autres, y observer le Petit Rorqual, le Rorqual commun et le Rorqual bleu dépendamment des périodes de l’année (Heppell et coll., 2002).

3.2 Géomorphologie de la zone côtière

«Bien que tous les types de matériaux puissent être touchés, qu’ils soient meubles (gravier, sable, argile, etc.) ou consolidés (roc), l’érosion et plus spécifiquement les glissements de terrain se produisent le plus souvent dans les dépôts meubles et plus particulièrement dans les dépôts argileux.

La plupart des dépôts meubles constituant le sol québécois ont été mis en place pendant la dernière période glaciaire dite du Wisconsin, lors de laquelle une

8 Minimum quotidien de -19,2°C et maximum quotidien de 22,7°C.

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calotte glaciaire recouvrait une large portion de l’hémisphère nord dont la totalité du Québec, il y a environ 18 000 ans. Mobilisant les eaux terrestres sous forme de glace, ces masses glaciaires à l’échelle planétaire ont eu pour conséquence d’abaisser le niveau des mers et des océans. Sous leur poids, la croûte terrestre s’est enfoncée de plusieurs centaines de mètres. Vers 14 500 ans AA (avant aujourd’hui), la calotte glaciaire a commencé à fondre, entraînant comme conséquence l’élévation graduelle du niveau de l’océan attribuable au retour de l’eau de fonte dans celui-ci. De plus, la lithosphère, soulagée de la surcharge glaciaire, a commencé à reprendre progressivement sa position initiale. Par contre, un retard considérable a subsisté entre le rehaussement du niveau marin et celui du continent, ce qui a eu pour effet de laisser pénétrer l’eau salée des océans sur le continent et d’inonder les terres les plus basses, formant ainsi différentes mers postglaciaires (sic)» (MRC de la Haute-Côte-Nord [d], 2008, p. 3) (Image3).

Image3 Retrait de la mer de Goldthwaith

Source : Comité ZIP Côte-Nord du Golfe, 2007.

«Pendant la phase maximale de l’extension des mers postglaciaires (sic) sur les terres graduellement déglacées, l’eau, par endroits, était relativement profonde et calme, favorisant un bassin de sédimentation propice au dépôt des matériaux fins, argileux et silteux. Sur les formations meubles d’origine glaciaire (till) ou au contact de dépôts fluvioglaciaires, l’épaisseur des dépôts argileux peut atteindre plus de 100 mètres. Avec l’abaissement des mers postglaciaires consécutifs (sic) au réajustement de la croûte terrestre soulagée du poids des glaces, des sables littoraux ainsi que des sédiments fluviaux et deltaïques ont été mis en place sur l’argile marine ou à son contact. Au fur et à mesure que la plaine argileuse émergeait, les cours d’eau ont commencé à l’éroder et à l’inciser de plus en plus profondément, générant progressivement des glissements de terrain.

Les glissements de terrain et l’érosion des berges font donc partie de l’évolution géomorphologique naturelle des terrains constitués de dépôts meubles. Chaque année, des centaines de ces glissements, généralement de faible superficie, se produisent au Québec dans cet environnement. De plus, les argiles des mers postglaciaires au Québec sont réputées pour être propices à l’apparition de gigantesques glissements, causés par la présence d’argile sensible au remaniement (…). À l’instar des glissements de terrain, l'érosion côtière dans le fleuve et le golfe Saint-Laurent s’explique par la présence de vastes formations de dépôts meubles. Les berges constituées de sédiments tels que l’argile, le limon et le sable (plages,

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dunes, flèches et cordons littoraux, microfalaises) sont très sensibles à l’érosion» (MRC de la Haute-Côte-Nord, p. 3).

Avec un profil de falaises et de microfalaises constituées de formations meubles, la côte portneuvoise illustre bien ce phénomène (Dubois et coll., 2006).

Dans le cadre de son Rapport d'évaluation du risque d'érosion du littoral de la Côte-Nord du Saint-Laurent pour la période de 1996-2003 , le Comité d’experts de l’érosion des berges de la Côte-Nord soulignait l’existence de trois types d’aléas affectant certains secteurs du territoire de la municipalité de Portneuf-sur-Mer. Il s’agit de la submersion, des mouvements de masse ainsi que de l’érosion.

Seule une faible portion du trait de côte portneuvois est actuellement à l’abri de l’érosion. Il est possible de classer les côtes de cette municipalité en quatre catégories:

Active (ou vive) Côtes dépourvues de végétation habituellement touchée par l’érosion Semi-active (ou semi-végétalisée) Côtes partiellement végétalisées. Elles sont parfois en voie de stabilisation, mais plus souvent qu’autrement elles sont plutôt en voie de réactivation Stable (ou végétalisée) Côtes entièrement recouvertes d’une végétation qui les protège de l’érosion Artificielle Sections de la côte transformées par l’implantation de structures de protection. L’état de ces structures varie en fonction de critères tels que l’âge ou l’entretien effectué

Source : Dubois et coll., 2006.

Afin de faciliter la présentation des données, nous avons subdivisé le territoire de la municipalité en trois secteurs, présentés d’ouest en est. Les cartes fournies permettront au lecteur de se situer dans l’espace tout en prenant connaissance des caractéristiques géomorphologiques propre à chaque secteur.

3.2.1 Secteur de la Pointe à Boisvert

Tout d’abord, à l’ouest du périmètre urbanisé, on retrouve le secteur de la Pointe à Boisvert. Les falaises et microfalaises situées dans cette zone sont constituées de sable et sont majoritairement actives ou semi-actives. Ce secteur fournit un apport en sédiments aux plages localisées dans les municipalités voisines situées à l’ouest (Image 4).

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Image 4 Type de zone côtière, secteur de la Pointe à Boisvert

Source : Cartes de la municipalité de Sainte-Anne de Portneuf, Dubois et coll ., 2006

3.2.2 Secteur du village

En se déplaçant vers l’est, on se retrouve au cœur du périmètre urbanisé. Il s’agit d’un secteur caractérisé par la présence de l’écosystème du banc de Portneuf ainsi que de falaises et microfalaises, constituées de sable et de sable sur silt sableux, en majorité actives ou semi-actives (Image 5).

Le banc de Portneuf : un écosystème en évolution Les bancs de sable dissipent l’énergie des vagues, et ce faisant, ils protègent les côtes. Le niveau de protection offert varie grandement selon les caractéristiques environnementales locales. Certains bancs sont relativement stables alors que d’autres se transforment passablement d’une tempête à l’autre. À Portneuf-sur-Mer, la barre de sable et les îlots, qui font partie intégrante de l’écosystème du banc de Portneuf, offrent actuellement une protection importante au littoral urbanisé. Il ne s’agit toutefois pas d’une forme de protection permanente puisque des études ont démontré que la barre de sable se déplace vers la côte en s’amincissant. «De 1920 à nos jours, la migration de la barre vers la municipalité a été d’environ 300 m, soit un taux moyen de déplacement de 3,75 m par année» (Heppell et coll., 2002, p. 15). Le lit de la rivière Portneuf longeait autrefois la côte, circulant entre la barre de sable et le littoral, là où se trouve actuellement un marais salé d’environ 42 ha. Des scientifiques s’attendent à ce que la barre soit éventuellement percée, permettant alors à la rivière de reprendre son ancien cours. Un tel événement entraînerait des conséquences importantes puisque les falaises du secteur risqueraient de se réactiver. Il serait alors nécessaire d’évaluer la situation afin de déterminer la meilleure marche à suivre dans le but d’assurer la sécurité des personnes habitant le long de ces falaises situées au cœur du village (Peter Stansby et coll., 2006; Dubois et coll., 2006).

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Image 5 Type de zone côtière, secteur du village

Source : Cartes de la municipalité de Sainte-Anne de Portneuf, Dubois et coll., 2006

3.2.3 Secteur de la Pointe des Fortin

Le dernier secteur soumis à l’analyse se trouve à l’est de la rivière Portneuf et se déploie jusqu’aux limites de la municipalité de Forestville. On y retrouve un milieu dunaire, s’avançant sur 500 m dans l’estuaire, nommé la Pointe des Fortin, ainsi que de hautes falaises. L’analyse effectuée par le Comité d’experts de l’érosion des berges de la Côte-Nord portait sur la période allant de 1996 à 2003. À l’époque, le secteur de la Pointe des Fortin était entièrement actif alors que les hautes falaises situées à l’est étaient majoritairement semi-actives (Image 6).

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Image 6 Secteur de la Pointe des Fortin

Source : Cartes de la municipalité de Sainte-Anne de Portneuf, Dubois et coll., 2006.

Selon l’affectation du territoire, le secteur de la Pointe des Fortin est considéré comme une zone de conservation et d’usage extensif. Seules les infrastructures visant la mise en valeur du site telles que des belvédères ou sentiers multifonctionnels peuvent y être développées. La balance de l’écosystème du banc de Portneuf situé dans ce secteur est exclue de la zone de conservation (Image 7). On y retrouve un camping, une marina, un stationnement hivernal de bateaux et des activités commerciales liées à la pêche et au tourisme. Il n’en demeure pas moins que ce secteur est soumis à un cadre législatif et réglementaire qui encadre les interventions pouvant y être effectuées. Pensons entre autres au RCI 107-2008 et à la politique de protection des rives et du littoral (Ouellet et Jean, 2008; Heppell et coll., 2002).

Cette affectation du territoire explique la présence d’infrastructures développées par le Mériscope dans ce secteur. Cet OBNL est spécialisé dans la recherche en lien avec les mammifères marins ainsi que l’écotourisme et contribue à divers projets axés sur la protection et l’éducation à l’environnement. La municipalité de Portneuf-sur-Mer collabore avec cet OBNL de diverses manières. Elle lui loue, par exemple, une parcelle de terrain située en haut de la Pointe des Fortin entre la route 138 et la côte, afin de lui permettre d’effectuer ses activités (Image 6). Selon certaines observations récentes notées par le Mériscope, l’état d’avancement du phénomène d’érosion dans ce secteur aurait passablement changé depuis la collecte de données ayant servi à la rédaction du rapport du Comité d’experts de l’érosion des berges de la Côte-Nord (Dubois et coll., 2006). Lors de notre rencontre avec le directeur de l’organisme, monsieur Dany Zbinden, il nous a mentionné penser que la situation s’était détériorée de manière importante. À titre d’exemple, on a récemment constaté la mise à nu

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d’un cordon de falaise d’approximativement 165 pieds de long, dont la profondeur variait entre 10 et 50 pieds, dans ce secteur de la municipalité. Ces pertes de terrain ont rendu l’utilisation de certaines plateformes de camping de l’organisme trop risquée. Elles ont par conséquent dû être déplacées au cours de l’année 2012. Selon monsieur Zbinden, qui est biologiste de formation, si l’érosion se poursuit au même rythme ou s’accélère, il sera nécessaire de déplacer l’escalier et le belvédère, situés en haut de la Pointe des Fortin, vers les années 2016 ou 2017.

Image 7 Affectation du territoire de Portneuf-sur-Mer

Source : SIGAT GÉO, MAMROT.

3.3 Historique des tempêtes

La présence du banc de Portneuf sur ce territoire a permis à la population locale d’observer l’impact des intempéries sur la côte et plus particulièrement sur la barre de sable. Au cours de son histoire, la communauté de Portneuf-sur-Mer a été touchée à de nombreuses reprises par des tempêtes, certaines plus spectaculaires que d’autres. Pensons par exemple, à la tempête de 1906 qui a détruit le phare en bois situé à l’extrémité sud de la barre de sable. Le phare fut reconstruit en 1921 et demeura en place jusqu’à sa démolition en 1965. Vers les années 1920, une tempête majeure aurait troué la barre de sable. La compagnie Hamilton Cove aurait ensuite profité de cet événement pour effectuer des travaux de dragage afin de permettre le passage de barges sur la rivière. Avant les années 1920, la rivière Portneuf passait ainsi entre la côte et la barre de sable. On retrouve aujourd’hui à cet endroit un marais salé, la rivière débouchant directement dans le fleuve, entre la barre et la Pointe des Fortin (Heppell et coll., 2002; Dubois et coll., 2006).

Certaines données permettent d’affirmer que des tempêtes en période de grandes marées ont soulevé des préoccupations pour la sécurité des personnes et des propriétés compte tenu de l’importance du phénomène d’érosion qu’elles ont entrainé (Publications du Québec [b]). D’autre part, dans un contexte de changements climatiques, on peut s’attendre à «une augmentation de la fréquence des événements extrêmes (tempêtes violentes, pluies

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diluviennes, surcotes des marées, etc.), un rehaussement du niveau de la mer ainsi qu’une diminution de la période d’englacement et du couvert de glace qui n’assurerait plus une protection des berges contre les vagues en période hivernale. Il est indéniable que ces éléments auront une incidence sur l’érosion des berges» (MRC HCN [d], 2008, p. 18).

3.4 Synthèse de la section

La culture joue un rôle de médiateur entre l’humain et son environnement. Si chaque communauté possède un certain nombre de traits culturels qui lui sont propres, c’est que la culture locale émerge d’un contexte bien particulier. Elle est par exemple influencée par les caractéristiques climatiques et géographiques spécifiques à un territoire (Lammel, Dugas et Guillen Gutierrez, 2012). La culture locale sert en quelque sorte de cadre de référence permettant de faire sens du monde qui nous entoure. Elle se modifie à travers le temps afin de s’adapter à diverses mutations (sociales, économiques, environnementales, etc.). Toutefois, lorsque les changements se produisent brusquement, il peut exister un décalage entre les référents culturels et la nouvelle réalité qui s’impose. Le fait est que, malgré son évolution dans le temps, la barre de sable fait partie intégrante du paysage portneuvois depuis plus de 100 ans (Heppell et coll., 2002 .). La culture locale s’est donc forgée en présence de cette infrastructure naturelle. Dans un contexte de changements climatiques, on pourrait voir une accélération du phénomène de l’érosion des berges qui touche actuellement la barre de sable ainsi que les îlots du banc de Portneuf (Bernatchez et coll., 2008, p. VII). On ressent d’ores et déjà l’impact de la diminution du couvert de glace dans la région nord- côtière. Dans un tel contexte, l’adaptation de cette communauté repose sur l’intégration de ces modifications environnementales à la culture locale, processus qui gagnerait à être facilité à travers différentes initiatives de sensibilisation.

4. PORTRAIT DES VULNÉRABILITÉS LIÉES AUX ACTIONS ANTHROPIQUES

Certaines décisions prises en matière d’aménagement et d’occupation du territoire nord-côtier ont participé à la création de contextes favorables à l’émergence de vulnérabilités face aux aléas côtiers. Par exemple, la moitié des bâtiments situés dans les municipalités de la région seraient localisés à moins de 500 mètres de la côte. Loin d’être à l’abri, le réseau routier serait lui aussi vulnérable alors que quelque 160 km de tronçon de route «dont 50 % est de juridiction municipale, seraient menacés dans un horizon de 30 ans» (MRNF, 2010, p. 28).

La volonté de protéger les infrastructures publiques ainsi que les habitations et résidences secondaires a conduit à la construction de nombreux ouvrages de protection le long du littoral nord-côtier. Toutefois, «les nouvelles connaissances sur le fonctionnement global du littoral nous permettent de démontrer que les processus côtiers peuvent être perturbés lorsqu’un ouvrage de protection est installé sur le rivage. En effet, bien que les ouvrages permettent de réduire l’érosion localement, ils entraînent une détérioration accélérée des secteurs adjacents et une perte presque complète de la plage, rendant nécessaire de nouvelles interventions. L’effet domino engendré par ces interventions à la pièce, sans perspective d’ensemble, constitue l’un des principaux problèmes en matière de gestion du risque d’érosion des berges» (MSP [e]). Dans le même ordre d’idées, des travaux de drainage peuvent parfois causer des glissements de terrain en concentrant les eaux d’écoulement (Comité ZIP, 2007). Au cours de cette section, nous présenterons un certain nombre d’éléments contribuant à la vulnérabilité de la municipalité de Portneuf-sur-Mer face aux aléas côtiers.

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4.1 Artificialisation de la côte

À Portneuf-sur-Mer, seule une très faible proportion de la côte a été artificialisée. Le plus grand enrochement s’étale sur approximativement 1,5 km dans la section centrale du village. On retrouve de plus des infrastructures de protection le long du chemin menant à la marina ainsi qu’au bout de la rue du Quai.

4.2 Propriétés privées pouvant être affectées

Selon la MRC HCN, il y a actuellement 320 résidences permanentes et 7 résidences de villégiature à Portneuf-sur-Mer. Sur l’ensemble des bâtiments situés sur le territoire de la municipalité, 101 sont localisés dans une zone susceptible d’être affectée par les aléas côtiers, soit 67 bâtiments principaux (résidences ou chalets) et 34 bâtiments accessoires (garages, cabanons, etc.) (Bédard, 2012).

Tel que mentionné précédemment, une proportion importante des résidences de la municipalité sont situées en haut de falaises. Dans le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) portant sur le Projet de dérivation partielle des rivières Portneuf et du Sault aux Cochons, on note le dépôt d’une pétition de 200 citoyennes et citoyens du village opposés à ce projet. À titre d’explication, on mentionne, entre autres, la présence de préoccupations importantes concernant l’impact de ce projet sur le banc de Portneuf au vu du «rôle essentiel que joue le banc de sable comme barrière protectrice pour le village de Sainte-Anne-de-Portneuf 9» (BAPE, 2001, p. 30). La population semble donc compter sur la protection offerte par la barre de sable afin de protéger les résidences sises en haut des falaises au cœur du village. Le caractère impermanent de cette structure naturelle doit être pris en compte dans l’analyse du risque associée à l’érosion côtière pour le territoire de la municipalité. Le plan de protection et de mise en valeur du banc de Portneuf offre un portrait détaillé de cet écosystème ainsi que certaines pistes de solutions permettant de limiter l’accélération des processus naturels d’érosion actuellement en cours (Comité ZIP rive nord de l’estuaire [a], 2001).

4.3 Institutions et infrastructures publiques pouvant être affectées

Selon l’aménagiste de la MRC HCN, il «n’y a pas d’institutions publiques situées en zone à risque. Pour ce qui est des infrastructures, il est possible qu’une partie du réseau d’aqueduc et d’égout se trouve en zone à risque. Nous n’avons toutefois aucune donnée cartographique pour le valider» (Bédard, 2012). Au cours de la période allant de 2009 à 2010, d’importants travaux de mise aux normes du réseau d’aqueduc et d’égout municipal ont été effectués sous la direction de la firme de génie-conseil groupe TDA. Une rencontre avec l’ingénieur Daniel Lavoie du groupe TDA a permis de confirmer la localisation d’une partie des infrastructures municipales en zone à risque. Puisque de nombreuses résidences se trouvaient déjà dans ces secteurs, il n’aurait pas été possible, lors des travaux, de réduire entièrement l’implantation d’infrastructures municipales dans ces zones, sans quoi les résidences qui s’y trouvent n’auraient pu être intégrées au réseau municipal. C’est ce qui explique le fait qu’une résolution ait été adoptée par le conseil municipal le 27 juin 2012 afin de permettre l’acquisition d’installations sanitaires existantes, situées en zone d’érosion des berges. Toutefois, la formulation de la résolution limite la responsabilité de la municipalité en cas de

9 Rappelons que le village de Portneuf-sur-Mer s’appelait autrefois Sainte-Anne-de-Portneuf.

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problèmes associés à la possession d’infrastructures en zone à risque comme le démontre l’extrait suivant :

«QUE la Municipalité ne s’engage pas, malgré qu’elle détient des équipements sanitaires sur le lot 3 808 647, à maintenir la stabilité du sol advenant le cas où il deviendrait instable en raison de l’érosion des berges;

QUE la Municipalité s’engage à retirer les installations advenant une instabilité du terrain due à l’érosion des berges» (Municipalité de Portneuf-sur-Mer [e], 2012 ).

Selon monsieur Lavoie, il aurait été possible, d’un point de vue technique, de relocaliser une partie du réseau tout en maintenant le même niveau de service à la population. Une telle démarche aurait toutefois impliqué des dépenses additionnelles. Malgré tout, compte tenu de la formulation de cette résolution, il est possible de constater le désir des élus locaux de prendre en compte les aléas côtiers dans la gestion des affaires municipales.

En plus du réseau d’aqueduc et d’égout, une autre infrastructure municipale est touchée par les aléas côtiers, soit la marina. Cette dernière n’est pas située dans une zone de contrainte telle que définie par la cartographie associée au RCI 107-2008 (Image 8). Cela s’explique par le fait que cette cartographie s’applique à la côte alors que la marina est localisée au bout d’une allée au coeur du bassin de la rivière Portneuf. Il s’agit là, par définition, d’un secteur affecté par les éléments et à risque d’érosion et de submersion.

La marina est actuellement protégée par des murs de béton ainsi que des enrochements. Toutefois, comme l’illustre l’Image 9, l’érosion se poursuit dans les secteurs de la propriété qui ne sont pas protégés.

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Image 8 Zones de contraintes, secteur de la marina

Image 9 Érosion des berges à l’arrière de la marina de Portneuf-sur-Mer en 2011

Source : Photo prise à l’été 2011 dans le cadre du projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers.

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4.4 Facteurs d’amplification de la vulnérabilité

À partir du mois d’août 1973 jusqu’au mois de septembre 1994, le CEHQ exploitait une station de mesure en amont des chutes Philias sur la rivière Portneuf. Cette station est aujourd’hui fermée. De la fin des années 1970 à la fin des années 1990, on aurait noté une diminution des crues de la rivière de l’ordre de 35 à 40 %, phénomène qui serait potentiellement lié à des changements climatiques régionaux (Dubois et coll., 2006). En 1996, la société Innergex a mis en service trois centrales hydroélectriques au fil de l’eau sur la rivière Portneuf, soit les centrales PN1, PN2 et PN3. Selon les documents fournis par Hydro-Québec dans le cadre des études environnementales entourant un projet de dérivation partielle de la rivière Portneuf, l’entreprise d’État prévoyait une baisse du débit annuel moyen de 65 % à l’exutoire du lac Portneuf et de 15 % à l’embouchure de la rivière (MPO, p. iii). Depuis le 27 septembre 2002, les travaux de détournement effectués par Hydro-Québec auraient contribué à réduire le débit de la rivière, diminuant de 5 à 15 % le débit disponible pour la production hydroélectrique (Innergex). Une perte d’hydraulicité pourrait s’être traduite en une réduction de l’apport en sédiments des plages et du banc de Portneuf, nous n’avons toutefois pas en main les données permettant de tirer des conclusions à cet effet. Certaines inquiétudes ont toutefois été soulevées en ce sens lors des audiences publiques portant sur ce projet de contournement. Les experts engagés par le promoteur ne sont pas parvenus à s’entendre «sur la provenance des sédiments et l’importance de la dérive littorale sur le banc de sable» (BAPE, 2001, p. 30), ce qui n’avait rien pour calmer les préoccupations citoyennes.

4.4.1 Utilisation des véhicules tout-terrain (VTT) sur le banc de Portneuf

Du point de vue de la réglementation, seules les activités de protection, d’observation et d’interprétation de la nature sont admises sur la barre de sable. L’utilisation du territoire à des fins récréatives impliquant des véhicules motorisés est proscrite par le règlement municipal de zonage # 92-133. On note toutefois une discordance entre la réglementation et les usages du territoire comme l’illustre l’Image 10.

Image 10 Traces de VTT sur la barre de sable

Source : Projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers, été 2011.

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La barre de sable constitue une structure naturelle mobile qui évolue au fil des marées, des tempêtes et de la dérive littorale des sédiments. «Les principaux facteurs qui agissent dans le processus d’érosion sont les vagues, les courants marins et les glaces, les précipitations et le vent pouvant aussi jouer un rôle. Bien que les facteurs naturels soient principalement responsables de l’érosion, l’occupation humaine et ses interventions directes sur les berges contribuent à aggraver le phénomène en modifiant la dynamique littorale. Pensons ici, entre autres, à l’élimination de la végétation sur les berges, à l’artificialisation des rives, aux enrochements et aux aménagements portuaires» (MRC HCN [d], 2008, p. 18). Si les VTT ne sont pas seuls responsables de l’érosion des berges, ils contribuent néanmoins à accélérer le phénomène en plus d’entraîner des perturbations de la faune et de la flore locale. Ces perturbations sont responsables d’un conflit d’usage, le passage de VTT dans ce milieu n’étant pas compatible avec des activités d’observation de la nature et plus spécifiquement de la faune aviaire (ornithologie). Plus de détails seront présentés à ce sujet lors de l’analyse des propos tenus dans le cadre du forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer (Ouellet et Jean, 2008; Heppell et coll., 2002.).

4.5 Synthèse de la section

À Portneuf-sur-Mer, la réduction des vulnérabilités face aux aléas côtiers peut prendre diverses formes. «Dans cette recherche de moyens d’agir, un dialogue réel et soutenu avec la population est essentiel, entre autres pour favoriser l’acceptabilité sociale des solutions qui seront mises en place» (Brisson et Richardson, 2009, p. 34). Les actions des différentes institutions et groupes gagnent à être élaborées dans le cadre de démarches de planification participatives.

5. PORTRAIT DES ACTEURS DE LA GESTION DES RISQUES CÔTIERS

Tel que mentionné précédemment, un système complexe d’acteurs est impliqué dans la gestion des risques côtiers. Ceux-ci se trouvent confrontés à un cadre législatif et réglementaire au sein duquel les rôles et responsabilités de chacun gagnent à être clarifiés à travers une démarche de concertation. Compte tenu de l’importance de l’aménagement et de la planification territoriale dans la gestion des risques côtiers, une attention particulière sera portée au sein de la présente section à la présentation des rôles et responsabilités des différents acteurs dans ce domaine. Nous verrons d’autre part que les citoyennes et citoyens peuvent s’impliquer dans la gestion des risques que ce soit de manière individuelle ou encore à travers des initiatives communautaires. Ces initiatives citoyennes peuvent contribuer à la modification de comportements à même d’augmenter certains phénomènes tels que l’érosion. Des projets communautaires peuvent ainsi être complémentaires aux actions des différents paliers gouvernementaux.

5.1 L’État québécois

5.1.1 Prise en compte des changements climatiques

On observe actuellement des signes concrets des changements climatiques à l’échelle du Canada. Ainsi, au cours des 65 dernières années, les températures moyennes estivales au pays se sont réchauffées de 1,4°C alors qu’elles ont augmenté de 3,2°C pour la période hivernale (Environnement Canada [a, b]). Selon certaines projections effectuées par Ouranos, d’ici 2020, la Côte-Nord pourrait faire face à une augmentation des températures hivernales de

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l’ordre de 1,5 à 2,4°C par rapport au climat de référence qui prévalait dans la région entre 1961 à 1990 (Tableau 4).

Tableau 4 Changements saisonniers de températures et de précipitations : Côte-Nord

Source : Mon climat, ma santé.

La prise en compte des changements climatiques dans la gestion des risques côtiers est essentielle. En effet, les «conditions climatiques qui ont prévalu lors des fortes périodes d’érosion devraient devenir la «norme» dans le contexte du réchauffement climatique appréhendé. Le scénario le plus probable pour la plupart des secteurs côtiers implique une accélération de l’érosion côtière par rapport à la tendance historique en raison des changements climatiques» (Bernatchez et coll., 2008, p. VII).

Cette prise en compte des changements climatiques, à l’échelle de l’État, passe par le développement de politiques publiques. Celles-ci «vont d’abord fournir le cadre dans lequel les stratégies d’adaptation seront pensées. Elles seront les garantes de l’intégration des préoccupations climatiques dans les autres domaines de l’action publique, et en premier lieu dans les politiques de développement et d’aménagement du territoire» (Tubiana et coll., 2010, p. 126). Au Québec, c’est le plan d’action 2013-2020 pour les changements climatiques qui doit jouer ce rôle. Ce plan vise à la fois la réduction des gaz à effet de serre (GES) et l’adaptation aux changements climatiques. La réduction des GES pourrait éventuellement avoir une incidence sur les communautés côtières en limitant l’accélération de l’érosion côtière découlant des changements climatiques. Toutefois, il existe dans ce domaine une grande dose d’incertitude puisque le Québec est tributaire des décisions prises en la matière par l’ensemble des États de la planète. Si l’État québécois ne peut contrôler directement tous les facteurs responsables des changements climatiques, il peut toutefois influencer la capacité des communautés à faire face aux impacts pouvant en découler. Pensons par exemple à l’augmentation des aléas côtiers déjà présents sur le territoire. Le plan d’action 2013-2020 pour les changements climatiques comprend quatre priorités qui pourraient permettre d’avancer dans cette direction (MDDEFP, 2012). Ces priorités sont les suivantes :

Priorité 1 : Induire un aménagement durable du territoire dans une perspective de lutte aux changements climatiques;

Priorité 2 : Soutenir les municipalités et les collectivités dans leurs initiatives de réduction de GES, d’adaptation aux changements climatiques et d’aménagement durable du territoire;

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Priorité 3 : Favoriser une gestion des risques qui minimise la vulnérabilité des collectivités;

Priorités 10 : Intégrer à l’administration publique la préoccupation des changements climatiques.

Les moyens exacts qui seront déployés, afin de concrétiser ces priorités, ne sont toutefois pas mentionnés dans ce plan d’action. Le passage de la théorie à la pratique exigera une période d’adaptation et d’apprentissage.

5.1.2 La prévention des risques

En matière de prévention des risques côtiers, l’État québécois intervient actuellement principalement à travers les outils d’aménagement et de planification du territoire. Dans ce domaine, les ministères offrent soutien et expertise aux MRC ainsi qu’aux municipalités dans l’exécution de leurs mandats respectifs 10 . Outre les interventions en matière d’aménagement, les différents ministères peuvent jouer un rôle en matière de prévention des risques en recourant à différents outils communicationnels. Notre étude nous mène toutefois à croire qu’il s’agit là d’outils sous-utilisés, particulièrement en ce qui a trait aux communications visant la population en général.

5.1.3 Intervention en situation d’urgence

Comme nous le verrons ultérieurement, la sécurité civile est une responsabilité municipale. Malgré les ressources locales, certains sinistres peuvent toutefois dépasser les capacités d'intervention des municipalités. Lorsqu’elles se trouvent confrontées à de telles situations, elles font appel au bureau régional du MSP. Celui-ci rassemble alors les membres de l'Organisation régionale de la sécurité civile (ORSC). Cette organisation regroupe les différents ministères jouant un rôle dans le domaine de la sécurité civile. L’ORSC sert ainsi à assurer la coordination des actions entre les différents ministères et organismes.

En ce qui concerne le réseau de la santé, ce sont les centres de santé et de services sociaux (CSSS) qui prennent en charge la coordination des interventions lorsque les ressources disponibles localement suffisent pour appliquer les mesures d’urgence requises par la situation. Le territoire de la Haute-Côte-Nord est desservi par deux entreprises ambulancières. L’une est située à Sacré-Cœur, l’autre possède deux points de service, un à Les Escoumins et un à Forestville. Lorsqu’il s’agit d’une crise d’envergure régionale, l’Agence Côte-Nord prend la relève. Elle assure alors la coordination « entre différents champs d’activité (santé physique incluant les services préhospitaliers d’urgence, services psychosociaux d’urgence ou santé publique) ou entre plusieurs établissements à l’intérieur d’un même champ d’activité» (Agence Côte-Nord [a], 2009, p. 10). Finalement, lorsqu’une situation concerne plus d’une région ou qu'elle dépasse les capacités régionales d’intervention, l’Agence Côte-Nord fait appel au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour du soutien. L'Agence Côte-Nord continue cependant d'assumer la coordination au niveau de la région.

5.1.4 Soutien financier visant à faciliter le rétablissement

L’aide financière offerte par le MSP aux sinistrés constitue une aide de dernier recours. Les citoyennes et citoyens touchés par un sinistre, qu’ils soient locataires ou propriétaires, doivent dans un premier temps chercher à obtenir un remboursement de la part de leur

10 Voir la section portant sur le monde municipal pour plus de détails quant aux outils d’aménagement et de planification.

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compagnie d’assurance. Si cette dernière ne couvre pas les dommages, une demande d'aide financière peut alors être effectuée auprès de la municipalité qui se chargera d’établir le premier contact avec le MSP. À l’heure actuelle, seules les propriétaires de résidences principales peuvent effectuer une demande d’aide financière, les propriétaires de résidences secondaires n’étant pas admissibles (MSP [b, c]).

En ce qui concerne les municipalités, elles peuvent actuellement s’attendre à une certaine aide gouvernementale de la part du MSP à la suite d’un sinistre ayant affecté des infrastructures essentielles telles que les systèmes d’épuration des eaux usées ou encore les voies publiques principales. Néanmoins, compte tenu des programmes actuellement en vigueur, il n’en est pas de même pour les infrastructures considérées comme non essentielles. En effet, la section cinq du décret «concernant l'établissement de trois programmes généraux d'aide financière» stipule que :

« POUR LES MUNICIPALITÉS

38. Sont expressément exclus de ce programme :

- les dommages subis par un bien appartenant à une municipalité, mais non essentiel à la communauté. Sans restreindre la généralité de ce qui précède, est expressément considéré comme non essentiel à la communauté aux fins de ce programme un terrain, un bâtiment ou une section de bâtiment, aménagé pour la pratique d'un jeu, d'un sport ou de toute activité récréative, culturelle et sociale;

- les dommages aux chemins appartenant à une municipalité, ainsi qu'à ceux dont elle est responsable de l'entretien qui donnent accès uniquement à des propriétés qui ne sont pas des résidences principales, à des installations récréatives, à des zones de villégiature, forestières ou minières, de même qu'à des territoires appartenant à un organisme public ou parapublic;

- les dommages aux clôtures, sauf si elles sont essentielles à la sécurité des personnes;

- les dommages à un boisé, à une érablière, à une plantation d'arbres et à tout équipement ou infrastructure reliés à leur exploitation.»

(Publications du Québec [a]).

L’aide financière offerte par l’État découle de programmes dont le contenu et la portée est à même de varier dans le temps. Les municipalités doivent confirmer les limites posées à l’aide octroyée par les différents ministères à la suite d’un sinistre de manière à nourrir leur réflexion quant au développement de leur territoire. L’omission de tels facteurs dans l’analyse de projets pourrait conduire à de nombreuses déceptions dans le cas où des infrastructures dispendieuses, au vu d’un budget municipal limité, seraient détruites sans qu’il soit possible de les reconstruire.

5.2 Le monde municipal

Au cours des dernières années, la gestion de nombreux services a été déléguée aux MRC et municipalités locales (Nadeau, 2012; Union des municipalités du Québec, 2012). Ces

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institutions jouent un rôle de plus en plus important dans la vie des citoyennes et citoyens en exerçant une influence certaine sur les milieux de vie. La majorité des municipalités nord- côtière sont de petite taille. Il n’en demeure pas moins qu’elles ont de nombreuses responsabilités comme le démontre le tableau suivant qui présente les grandes lignes du partage des responsabilités entre l’État québécois (E) et les municipalités (M) (Tableau 5).

Tableau 5 Partage des responsabilités quant à la fourniture de services

Service É M Service É M Santé et services sociaux √√√ Sécurité incendie √√√ Solidarité sociale √√√ Eau potable √√√ Habitation √√√ √√√ Assainissement des eaux √√√ Éducation √√√ Matières résiduelles √√√ Réseau routier √√√ √√√ Loisirs et culture √√√ √√√ Transport en commun * √√√ Parcs et espaces verts √√√ √√√ Service de police √√√ √√√ Aménagement du territoire et urbanisme √√√

* Dans la région métropolitaine de Montréal, l’Agence métropolitaine de transport a notamment pour mission d’accroître les services de transport collectif (MAMROT [e]).

Dans le domaine de la gestion des risques côtiers, les MRC et les municipalités jouent des rôles distincts.

5.2.1 Les MRC

Les MRC regroupent les municipalités de leur territoire et sont dirigées par un conseil composé des maires et mairesses des municipalités locales. De plus, dépendamment du décret constituant la MRC, d’autres représentants des municipalités peuvent aussi siéger au conseil de la MRC.

Planification de l’aménagement du territoire

Une gestion adéquate des risques côtiers passe par une planification territoriale adaptée aux réalités sociales et environnementales des collectivités. Les MRC disposent de deux outils principaux permettant de régir l’usage de leur territoire.

Schéma d’aménagement et de développement (SAD) La MRC est responsable de l’élaboration d’un SAD. Ce document identifie, entre autres, les zones du territoire qui, pour des raisons de sécurité civile, doivent être considérées comme des zones de contraintes particulières. Pensons aux zones à risque d’inondation, de glissements de terrain ou d’érosion. Lors du processus de révision d’un SAD, les différents ministères sont amenés à évaluer le contenu proposé afin d’assurer l’adoption de réglementations conformes aux orientations gouvernementales. La MRC de la HCN a adopté une première version de son SAD révisé le 16 août 2011 (MRC HCN [b]). Elle travaille actuellement à l’adaptation du contenu afin de prendre en compte les commentaires formulés par les ministères. S’en suivra une consultation publique au cours de laquelle la population de la MRC sera appelée à participer.

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Règlements de contrôle intérimaire (RCI) Le Comité d’experts de l’érosion des berges de la Côte-Nord a déposé les résultats de son étude portant sur les risques côtiers en avril 200611 . Une cartographie ainsi qu’un cadre normatif ont par la suite été réalisés par l’État du Québec pour compléter le travail amorcé lors de l’entente spécifique dont découle ce comité d’experts. L’ensemble des documents concernant le territoire de la MRC de la HCN ont été remis à la MRC. Cette dernière a par la suite adopté, le 18 mars 2008, le RCI 107-2008 visant à régir la construction et l'aménagement des terrains situés dans les zones exposées aux glissements de terrain et à l'érosion des berges 12 .

Une cartographie illustrant les différentes zones de contraintes découlant de l’évaluation des risques présents sur l’ensemble du territoire de la MRC HCN accompagne ce cadre normatif. Le territoire de la MRC a été subdivisé en 13 différentes zones de contraintes auxquelles ont été associées une variété de normes applicables dans la bande de protection. Certaines de ces zones de contraintes indiquent la présence d’un seul aléa tel que le zonage E qui désigne les secteurs sensibles à l’érosion des berges. D’autres zones indiquent le chevauchement de deux aléas dans un même secteur tels que les zones NS1L qui sont susceptibles d’être affectées par l’érosion des berges et les glissements de terrain d’origine naturelle ou anthropique. À titre d’illustration, voir l’Image 11 où l’on peut observer les différentes zones de contraintes affectant le secteur de l’église.

Cette réglementation vise à diminuer les risques en prenant en compte les aléas présents ainsi qu’en interdisant des interventions inappropriées à même de susciter l’émergence de nouveaux risques.

11 Ce volumineux rapport est toujours disponible sur le site de la Conférence régionale des élus. Pour le consulter : http://www.crecotenord.qc.ca/index.php?option=com_docman&task=cat_view&gid=97&Itemid=278 , page visitée le 10 septembre 2012. 12 http://www.mrchcn.qc.ca/Services/Aménagementduterritoire/Schémadaménagement/Règlementdecontrôleintérimaire/tabid/2711/language/fr- FR/Default.aspx , page visitée le 10 septembre 2012.

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Image 11 Carte de contraintes du secteur de l’église à Portneuf-sur-Mer

Source : MRC HCN, 2008, RCI 107-2008.

5.2.2 Les municipalités

Les municipalités sont dirigées par un conseil d’élus composé d’un maire ou d’une mairesse ainsi que de conseillères et conseillers municipaux. Les conseils municipaux sont élus lors d’élections générales municipales se déroulant le premier dimanche de novembre aux quatre

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ans. Les municipalités interviennent dans la prévention des risques côtiers à travers diverses activités de planification.

Planification des interventions en situation d’urgence

Les municipalités sont responsables de la sécurité civile et incendie sur leur territoire. Elles sont ainsi tenues d’élaborer et de tenir à jour un plan de mesures d’urgence afin de prendre en charge les situations d’urgence. La municipalité de Portneuf-sur-Mer est située à 14 km de la sécurité incendie de la MRC HCN ainsi que du poste principal de police, tous deux situés à Forestville. Elle est de plus située à 116 km du bureau régional du MSP dont les bureaux sont localisés à Baie-Comeau. En ce qui concerne la sécurité civile, le plan de mesures d’urgence de la municipalité de Portneuf-sur-Mer date du 13 juin 2005 et doit être mis à jour (MSP [a], 2013). Pour ce qui est de la sécurité incendie, la municipalité de Portneuf-sur-Mer est couverte par le schéma de couverture de risques en sécurité incendie de la MRC HCN, entré en vigueur le 29 avril 2009. Sur ce territoire, 97 % des pompiers ont le statut de pompier volontaire et 54 % possèdent une certification de Pompier 1 (MRC HCN [c]).

Planification de l’aménagement du territoire

En matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme, les municipalités sont tenues d’élaborer un plan et des règlements d’urbanisme qui doivent être conformes au SAD. Lorsqu’un RCI est adopté, celui-ci prime sur tout autre règlement en vigueur à l’échelle locale (MAMROT [d]).

Les municipalités ont toutefois la liberté d’adopter des règlements apportant des contraintes supplémentaires afin de régir l’usage de leur territoire en fonction des orientations qu’elles auront déterminées. Elles peuvent, par exemple, se doter de comités consultatifs d’urbanisme (CCU) afin de soutenir le conseil municipal dans la planification de l’aménagement du territoire. Ces comités doivent être composés d’au moins un élu ainsi que d’individus choisis par le conseil parmi les résidentes et résidents de la municipalité. Ils peuvent se pencher sur différents dossiers tels que l’implantation de mesures visant à favoriser ou limiter certains types de constructions ou certaines caractéristiques architecturales.

Implantation d’ouvrages de protection

Les municipalités peuvent entreprendre des démarches en vue d’effectuer des travaux visant à protéger des infrastructures publiques. Rien ne garantit pour autant que les permissions soient attribuées. Les ministères impliqués peuvent ainsi approuver une demande, la refuser ou encore poser des conditions à l’autorisation telle que la mise en œuvre de mesures d’atténuation ou de compensation des impacts environnementaux. Ce fut par exemple le cas pour l’aménagement compensatoire exigé par le ministère des Pêches et des Océans Canada (MPO) à la suite des travaux d’enrochement à l’ancien quai fédéral de Portneuf-sur-Mer. Cet aménagement, développé et mis en œuvre par la firme GENIVAR, avait pour objectif de permettre «le rehaussement du marais en vue d’atteindre une élévation optimale pour l’implantation de spartine alterniflore» (Kennedy, 2011). Il ne s’agissait donc pas d’un projet de prévention de l’érosion de la barre de sable comme a tenu à l’expliquer la chargée de projet, Julie Malouin, dans un erratum publié dans un journal local (Journal Haute-Côte-Nord, 2011).

En théorie, une municipalité aurait légalement le droit d’entamer un processus visant à obtenir les autorisations nécessaires à la mise en œuvre d’infrastructures permettant la

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protection de terrains privés, ce qui n’est pas le cas des citoyennes et citoyens (Publications du Québec [b, c], MRC HCN [b]). L’attribution d’une partie du budget municipal à la protection de terrains privés ne semble pas constituer une pratique courante. Dans la MRC HCN, les municipalités qui acceptent de prendre en charge de tels travaux doivent s’engager formellement «à devenir propriétaire de l’ouvrage et à l’entretenir» (MRC HCN [b], p. 32). Aux coûts associés à la mise en œuvre s’ajoutent donc les dépenses reliées à l’entretien. Par conséquent, on peut s’attendre à ce que de tels investissements municipaux suscitent des discussions, voire des débats, au sein de la population. En effet, selon leur perception du risque ainsi que leur conception du rôle de l’État et des institutions publiques, certaines personnes pourraient remettre en question ce type de dépenses. Certaines municipalités ont choisi de remédier à ce problème en instaurant une taxe spéciale visant à soutenir financièrement l’entretien d’une infrastructure de protection.

5.3 Organismes environnementaux

Certes, une partie importante de la gestion des risques relève des différents paliers gouvernementaux. Le rôle joué par les OBNL ainsi que les comités citoyens est toutefois essentiel. Ces initiatives citoyennes travaillent bien souvent dans une perspective de concertation et visent l’implication de la population locale à un ensemble de démarches souvent axées sur la prévention et la conscientisation. Certains des organismes qui seront présentés ici ont cessé leurs activités. Nous avons tout de même cru bon de les présenter puisqu’ils ont laissé des traces, marquant à différents égards la population locale, comme nous avons pu le constater lors du forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer.

5.3.1 Organismes dissouts

Comité de protection et de mise en valeur du banc de Portneuf

Le Comité de protection et de mise en valeur du banc de Portneuf , immatriculé comme OBNL en mars 2003, a été radié d’office à la suite d’une dissolution volontaire en décembre 2010. Ce comité a animé différents projets au cours de son existence. Il a par exemple publié une brochure de sensibilisation à l’écosystème du banc de Portneuf qui est toujours disponible en ligne. Ce comité a de plus collaborer à des projets mis en œuvre par d’autres organismes comme nous le verrons un peu plus loin.

Comité côtier Les Escoumins à la rivière Betsiamites

Entre 1996 et 1997, le MPO a mené un projet de sensibilisation visant à identifier les principaux acteurs pouvant participer à une démarche de gestion intégrée de la zone côtière dans la région de la Haute-Côte-Nord. Le Comité côtier Les Escoumins à la rivière Betsiamites (CCERB) a été mis sur pied l’année suivante. En mars 2001, le CCERB a été immatriculé et un coordonnateur embauché. Malheureusement, faute d’un appui financier récurrent, le CCERB a fait l’objet d’une dissolution volontaire en février 2012.

Le CCERB avait pour mission de promouvoir et encourager la gestion intégrée de la zone côtière (GIZC) en favorisant la participation du milieu à sa gestion. Le comité était constitué de 13 membres issus de différentes organisations (MRC, municipalités, SADC, CLD), d’utilisateurs de la zone côtière (cueilleurs de myes, entreprises de tourisme, pêcheurs) et de citoyennes et citoyens concernés. Cet OBNL a privilégié un mode de prise de décision par consensus contrairement au vote à majorité retrouvé couramment dans les organismes du même type. Les réunions de l’organisme avaient lieu une fois par mois, les rencontres du

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conseil d’administration alternant avec celles du conseil exécutif. Différentes actions ont été posées par ce comité, dont l’élaboration de cartes synthèses et le développement d’un plan d’action découlant d’une démarche de concertation. Cette démarche a permis l’élaboration des trois énoncés de vision suivants :

1. Connaître la zone côtière, qui fait référence à une meilleure connaissance de toutes ces composantes et à une sensibilisation des résidants et des usagers quant à son importance pour la collectivité, au maintien de son intégrité et sa saine gestion.

2. Gérer la zone côtière, qui fait référence à l’exploitation durable des ressources, au rétablissement ou à l’amélioration de son état de santé, à l’harmonisation des usages, à la mise en valeur du milieu et à la prévention des impacts négatifs de toute nature.

3. Participer à la prise de décision, qui fait référence à l’implication du comité côtier, des décideurs locaux et de la population dans les prises de décision qui concernent la zone côtière (CCERB).

La GIZC est une démarche complexe qui nécessite du temps ainsi que des ressources humaines et financières pour obtenir un succès et perdurer dans le temps. Au cours de son existence, cet organisme aura effectué diverses activités de sensibilisation et d’éducation ainsi que participé à des recherches scientifiques. Le CCERB aura permis «la production d’un argumentaire sur l’industrie de la mye qui a servi d’amorce à une réforme réglementaire pour les deux paliers gouvernementaux (Québec, Canada), la formation d’une association de cueilleurs de myes, la contribution au développement de projets de recherche, de projets aquicoles et au projet de plan de gestion de la mye» (Hazel et coll., 2006, paragraphe 26). Il s’agirait donc du lègue le plus important du CCERB à la région puisque l’on continue à ressentir l’impact de ces actions malgré la dissolution du comité (MPO [a]; Hazel et coll.; Bélisle, 2004; Nature Québec, 2004).

5.3.2 Organismes actifs

Le Mériscope

À la fois centre de recherche et initiative d’écotourisme, le Mériscope anime ou collabore à une variété de projets liés à l’environnement marin. Certains se déroulent à une échelle régionale comme le projet de «Développement d'un modèle de gestion intégrée des activités humaines dans la future zone de protection marine de l'estuaire du Saint-Laurent». D’autres prennent une saveur locale tels que le sentier éducatif «De la Terre à la Mer» axé sur le patrimoine portneuvois. Au cours des ans, le directeur de cet organisme, Dany Zbinden, a pu constater l’évolution du phénomène de l’érosion et son impact sur la zone côtière portneuvoise. Ses observations le mènent à croire à la nécessité de développer une stratégie ainsi qu’un plan d’action pour atténuer les effets des changements climatiques sur la municipalité de Portneuf-sur-Mer. À son avis, la protection du banc de Portneuf devrait être au cœur d’une telle démarche (Agence Côte-Nord [c], 2012).

Organisme des bassins versants de la Haute-Côte-Nord (OBVHCN)

L'OBVHCN couvre le territoire de la municipalité de Portneuf-sur-Mer depuis 2010 seulement. Anciennement connu sous le nom de Conseil de bassin de la rivière des Escoumins, l’OBVHCN est aujourd’hui responsable d’élaborer un plan directeur de l’eau (PDE) pour l’ensemble des bassins versants situés en Haute-Côte-Nord. Ce PDE est actuellement en cours d’élaboration et seules les données se rapportant au bassin versant de la rivière des Escoumins sont

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actuellement disponibles. Compte tenu de la présence sur le territoire de la municipalité d’un bassin versant d’importance, on peut s’attendre au cours des prochaines années à ce que la municipalité et la population locale soient invitées à participer à différentes démarches de concertation menées par cet organisme.

Comité zones d'intervention prioritaire (ZIP) rive nord de l’estuaire

Il y a 13 comités ZIP au Québec, répartis le long du Saint-Laurent. Ces OBVL sont regroupés sous la bannière de Stratégies Saint-Laurent dont la «mission première est de favoriser, par des modèles novateurs, la participation des collectivités riveraines dans la protection, la réhabilitation et la mise en valeur du Saint-Laurent» (Stratégies Saint-Laurent). Le Comité ZIP rive nord de l’estuaire a été incorporé en 1995. Il couvre la zone côtière située entre Sacré- Cœur et Pointe-des-Monts, ce qui équivaut à la totalité du littoral de la MRC de la Haute- Côte-Nord ainsi que la majeure partie du littoral de la MRC de Manicouagan. La municipalité de Portneuf-sur-Mer fait donc partie du territoire d’intervention de ce comité qui y a mené bon nombre de projets au cours des dernières années. Les informations qui seront présentées dans cette section proviennent majoritairement d’un document non publié élaboré par monsieur Dominic Francoeur, ancien directeur du Comité ZIP rive nord de l’estuaire, pour les fins du projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers.

1999 : Guide sur les habitats littoraux d’intérêts Ce projet a permis l’élaboration d’une fiche descriptive de la barre de Portneuf. On y présentait, dans un document de 18 pages, les caractéristiques biophysiques et humaines du territoire ainsi qu’une analyse de la valeur écologique du site dans le but de favoriser le développement durable de cet habitat littoral.

2001 : Plan de protection et de mise en valeur du banc de Portneuf L’élaboration de ce plan a été rendue possible par la participation des organismes et individus suivants au sein d’un comité de projet :

- Comité ZIP de la rive nord de l’estuaire - La Société de la faune et des parcs du Québec - Hydro-Québec - Le Comité côtier Les Escoumins à la rivière Betsiamites - L’Union québécoise pour la conservation de la nature - La Municipalité de Portneuf-sur-Mer (alors connue sous le nom de Sainte-Anne-de- Portneuf) - Des membres bénévoles intéressés par le développement du milieu

Quatre rencontres de concertation ont permis de délimiter le contenu du plan de protection qui a fait l’objet d’une consultation publique le 19 septembre 2001 (Comité ZIP rive nord de l’estuaire, 2001 [a]).

2003 : Aménagement de l’accès au banc de sable Ce projet avait pour objectif la mise en œuvre de certaines actions ciblées dans le plan de protection et de mise en valeur présenté ci-haut. Le Comité ZIP a pu compter sur l’assistance de la municipalité ainsi que du Comité de protection et de mise en valeur du banc de Portneuf dans l’exécution des différentes tâches ayant permis d’en arriver à :

- L’amélioration de la qualité du stationnement et du sentier d’accès au banc de sable - L’aménagement du chalet d’accueil déjà en place - L’élaboration et la mise en place de panneaux de signalisation

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- L’élaboration et la mise en place d’un panneau d’information sur les usages - L’élaboration et la mise en place de panneaux d’auto-interprétation - La mise en place de panneaux de restriction de l’accès aux îlots boisés - La restauration des sites d’érosion sur les dunes (plantation de plants d’élyme des sables) - La diffusion de la réglementation concernant l’usage des VTT - Le nettoyage des berges - L’aménagement d’une aire unique pour les feux de grève sur le banc - La mise en place d’un comité de gestion

2004 : Ateliers sur les habitats littoraux d’intérêts (HCN) Les plans d'action et de réhabilitation écologique (PARE) sont considérés comme des documents évolutifs devant être régulièrement mis à jour grâce à la participation de la population locale. Le comité ZIP a tenu deux ateliers sur les habitats littoraux d’intérêts dans la région de la Haute-Côte-Nord en 2004 afin de valider ses orientations au vu des enjeux locaux. Les membres du Comité de protection et de mise en valeur du banc de Portneuf ont participé à cette démarche.

2007-2008 : Protection de l’habitat des battures par la sensibilisation des cueilleurs commerciaux de Mye commune et par la planification de l’accessibilité (HCN) Dans le cadre de ce projet régional, on a installé sur le territoire de la municipalité de Portneuf-sur-Mer un panneau visant à sensibiliser les cueilleurs de myes professionnels à l’importance de protéger les écosystèmes littoraux en adoptant des pratiques écologiques de cueillette.

2008 : Atlas cartographique des ressources et des usages de la zone côtière de la rive nord de l’estuaire du Saint-Laurent Un atlas a été produit afin d’accompagner les élus et organismes participant au développement de projets locaux dans la prise de décisions pouvant potentiellement affecter la zone côtière portneuvoise. Dans l’optique de favoriser une gestion intégrée de cette zone, un ensemble de cartes présente les caractéristiques du milieu. Si l’on s’est attardé aux spécificités écologiques de la zone, on a aussi intégré à cet atlas une revue des usages principaux du territoire tant en ce qui concerne le volet économique (pêche, cueillette de myes, tourisme) que social (services, loisirs).

Le développement de cet atlas a exigé un travail important et pourrait constituer un outil fort utile d’aide à la décision. Malheureusement, les acteurs clés du développement au sein de la municipalité ne connaissent pas tous l’existence de cet atlas comme nous avons pu le constater en discutant avec l’agent de développement de la municipalité. Il serait possible de remédier à la situation en favorisant la mise à jour de cet outil ainsi que sa diffusion au sein de l’ensemble des organismes œuvrant dans le domaine du développement au sein de la municipalité.

2009 : Protection des plages de la zone côtière de la rive nord de l’estuaire du Saint-Laurent Ce projet avait pour but de développer un bassin de connaissance portant sur l’état de 26 plages de la région. Sur le territoire de Portneuf-sur-Mer, trois plages ont été caractérisées et différentes interventions suggérées afin de limiter la dégradation de ces milieux. Les données ont été présentées sous la forme d’un rapport, d’affichettes et de panneaux de sensibilisation (Comité ZIP rive nord de l’estuaire [b], 2009).

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2010-2011 : Restauration et mise en valeur des plages pour contrer l’érosion Ce projet visait à poser certaines actions identifiées préalablement de manière à protéger cinq plages situées sur le territoire de ce comité ZIP, dont deux localisées à Portneuf-sur-Mer. Selon Dominic Francoeur, «Nous voulons ainsi nous assurer de la pérennité de ces habitats fragiles que sont les plages et contrer le processus d’érosion qui se trouve aggravé à certains endroits. Les plages constituent une richesse écologique, touristique et économique de la Côte-Nord qu’il faut s’assurer de protéger» (Francoeur, 2012).

5.4 Interventions ponctuelles de nature communautaire

5.4.1 Agence Côte-Nord

Un forum citoyen, ayant rassemblé quelque 70 personnes, a eu lieu à Portneuf-sur-Mer les 18 et 19 février 2012. La formule du Café du monde a été retenue afin de faciliter les discussions le samedi. Ainsi, au cours de cette journée, les participantes et participants se sont réunis en cercles de discussions thématiques animés par différents intervenants extérieurs à la municipalité. Les groupes circulaient d’une table à l’autre afin de contribuer à la réflexion portant sur les thèmes ciblés. C’est à ce titre que l’agente de développement social du projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers, madame Iseult Séguin Aubé, a animé les discussions portant sur la protection de l’environnement et les risques côtiers. Le compte rendu des propos tenus lors de cet événement est présenté ultérieurement.

5.5 Les compagnies d’assurances

À travers la planète, les compagnies d’assurances prennent les changements climatiques de plus en plus au sérieux. En 2012, le Bureau d’assurance du Canada pressait la population et les gouvernements à en faire autant. Dans un tel contexte, les propriétaires pourraient voir au cours des prochaines années le coût de leur assurance augmenter. On pourrait aussi s’attendre à ce que les personnes habitant certaines régions touchées de manière plus régulière par des événements climatiques extrêmes (tempêtes, inondations, sécheresses) voient leur couverture de risque limitée (Canadian Broadcasting Corporation, 2012).

Selon un courtier d’assurance de la région, l’existence de dispositions légales influence le calcul de risque financier effectué par les compagnies d’assurances. De telles dispositions affecteraient le type de protection pouvant être offerte (les risques couverts) ainsi que le coût associé à la police d’assurance. Par conséquent, le RCI 107-2008 peut influencer le type de couverture de risque applicable aux propriétés situées dans certaines zones de contrainte, puisque certaines d’entre elles limitent la reconstruction des résidences à la suite d’un sinistre majeur. Les normes exactes servant au calcul des primes d’assurances sont confidentielles selon une conseillère au centre de relation avec la clientèle chez Desjardins. Elle mentionne toutefois que son institution ne limite pas d’emblée les couvertures offertes en fonction de cadres normatifs tels que le RCI 107-2008. Chaque dossier est ainsi analysé individuellement.

5.6 Les citoyennes et citoyens

Les citoyennes et citoyens ont la responsabilité de respecter le cadre législatif et réglementaire en vigueur de manière à limiter les interventions inappropriées en zone

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côtière. Ils ont toutefois certains droits et peuvent participer à la gestion des risques de diverses manières.

5.6.1 Cadre législatif et réglementaire

Le RCI 107-2008 offre une présentation détaillée des contraintes associées aux différentes zones. Ce règlement peut être consulté en ligne ou encore téléchargé à partir du site Internet de la MRC HCN. Les cartes peuvent quant à elles être consultées au bureau municipal ou encore au bureau de la MRC où il est de plus possible de discuter avec un aménagiste afin de mieux comprendre les implications de la réglementation sur un terrain en particulier. Cette ressource est particulièrement utile puisque l’ensemble des citoyennes et citoyens n’est pas affecté au même titre par cette réglementation. En effet, les contraintes varient selon les aléas présents sur chaque propriété. Parmi les contraintes les plus importantes, on peut penser à l’impossibilité de reconstruire un bâtiment à la suite d’un sinistre majeure. D’autres contraintes moins dramatiques, mais ayant tout de même un impact potentiel sur les propriétaires, concernent les normes applicables à la construction de bâtiments secondaires ou encore à l’agrandissement de bâtiments principaux.

Cela étant dit, un citoyen qui désirerait réaliser un projet visé par une interdiction au cadre normatif pourrait avoir recours à une expertise technique afin de déterminer les travaux à effectuer pour assurer la sécurité des personnes et des éléments exposés aux dangers. Dépendamment des résultats de l’évaluation, des recommandations de l’expert et selon les critères prévus au cadre normatif, il pourrait alors être possible de lever l’interdiction.

Le cadre législatif et réglementaire ne permet pas aux citoyennes et citoyens d’effectuer des travaux de protection de berges en bordure du littoral, exception faite de certaines méthodes douces telles que les plantations (Publications du Québec [b, c]; MRC HCN [b]). Les citoyennes et citoyens qui désirent effectuer des travaux de protection en recourant à des méthodes douces doivent consulter la municipalité afin de vérifier la conformité de leur projet au vu du cadre législatif et réglementaire en vigueur et obtenir les autorisations nécessaires. Rappelons qu’aucune intervention ne peut être faite en bordure du littoral sans l’octroi d’un permis.

5.6.2 Participation aux consultations publiques

Tel que mentionné précédemment, le processus de révision des SAD permet aux citoyennes et citoyens de s’exprimer quant aux orientations prises par les MRC en matière d’aménagement et de planification du territoire. Les personnes intéressées peuvent contacter la MRC HCN afin d’être mises au courant de l’état d’avancement du processus de révision et participer aux prochaines consultations publiques.

5.6.3 Implication au sein d’initiatives communautaires

Différents exemples d’initiatives communautaires ont été présentés précédemment. À Portneuf-sur-Mer, il s’agit principalement de projets initiés par des organismes environnementaux. Ailleurs au Québec, des citoyennes et citoyens se sont regroupés afin de former des comités visant à adresser de manière plus spécifique les problèmes découlant des aléas côtiers. Les actions de regroupements citoyens peuvent prendre différentes formes et viser une variété d’objectifs. Néanmoins, derrière cette approche se trouve la croyance dans la force de l’action collective qui brise les barrières de l’isolement.

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5.7 Synthèse de la section

Les différents groupes et institutions impliqués dans la gestion des risques ont des cultures organisationnelles distinctes qui influencent les pratiques ainsi que les objectifs associés aux interventions. Ce faisant, la concertation peut constituer un défi et comporter une charge de travail initiale plus importante que l’action autonome. Les propos des citoyennes et citoyens de Portneuf-sur-Mer, collectés dans le cadre du projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers, nous portent néanmoins à croire que le jeu en vaut la chandelle. Ainsi, une approche concertée, structurée de manière à faciliter la participation de la population à la gestion des risques, constitue à notre avis l’option la plus susceptible d’adresser les préoccupations citoyennes présentées dans la prochaine section.

6. PERCEPTIONS CITOYENNES DES RISQUES ET DE LEUR GESTION

6.1 Le forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer

C’est en recourant à la méthode de questionnement analytique, telle que définie par P. Paillé et A. Mucchielli, que nous avons cherché à extraire le sens des propos tenus par les participantes et participants lors du forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer. Les constats qui se dégagent de ce corpus sont ici présentés sous forme de réponses à diverses questions ayant guidé l’analyse.

Comment les citoyennes et citoyens des communautés d’accueil perçoivent-ils les risques côtiers?

Il y aurait un phénomène de fluctuation du niveau de préoccupation variant en fonction des événements climatiques extrêmes ainsi que de la médiatisation de la situation. En période de grandes marées, la municipalité auraient ainsi reçu certains appels de la part de citoyennes et citoyens inquiets. Cette fluctuation a été observée par des élus ainsi que des citoyennes et citoyens.

Certaines personnes perçoivent une autre forme de variation des préoccupations, associée cette fois à la localisation des résidences. Les résidentes et résidents habitant entre la côte et la rue principale, dans les secteurs qui ne sont pas protégés par le banc de sable, seraient ainsi plus préoccupés par les risques côtiers que le reste de la population. Les données collectées dans le cadre du projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers ne nous permettent pas de confirmer ou d’infirmer cette interprétation de la distribution géographique des préoccupations. Elle semble toutefois crédible dans la mesure où la barre de sable constitue actuellement un rempart contre les éléments. Sa présence limite par exemple l’impact des vagues sur une partie importante du territoire municipal urbanisé, ce qui contribue vraisemblablement à augmenter le sentiment de sécurité de la population ainsi protégée. Il serait plausible de retrouver un plus grand niveau d’inquiétude auprès des résidentes et résidents dont l’habitation n’est pas protégée de la sorte, et ce, particulièrement lors d’intempéries.

On semble avoir une certaine conscience du rôle joué par les êtres humains dans l’augmentation des risques côtiers. À titre d’exemple, les sujets suivants ont été abordés :

- Un citoyen se demandait si les travaux effectués par la municipalité tout au long de la rue principale pouvaient occasionner un glissement de terrain puisqu’on a alors retiré une quantité importante de terre argileuse pour la remplacer par du sable.

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- D’autres personnes ont mentionné être septiques quant aux affirmations d’Hydro- Québec selon lesquelles les barrages de la rivière Portneuf auraient un impact minime sur la capture de sédiments en provenance de la rivière.

- On a de plus formulé l’existence d’un lien entre le retrait des débris organiques accumulés naturellement sur les plages et l’augmentation de l’érosion des berges.

- Dans le même ordre d’idées, on a cité en exemple un individu qui a choisi de ne pas abattre les arbres situés sur son terrain, ce qui le protégerait aujourd’hui de l’érosion alors que ces voisins, qui ont opté pour la coupe des arbres, ne sont plus protégés.

- Finalement, la problématique des VTT sur les plages, qui sera abordée un peu plus loin, fait aussi partie des exemples d’activités humaines influençant les phénomènes côtiers à avoir été mentionnés dans le cadre du forum.

Y-a-t-il un impact sur la culture locale?

Si la préoccupation face aux risques côtiers ne semble pas être très présente au sein de la population de Portneuf-sur-Mer, bon nombre de participantes et participants considèrent toutefois qu’il s’agit là d’une situation affectant de manière plus importante des municipalités voisines. On a soulevé à une reprise l’impact potentiel, sur le patrimoine historique, du déplacement ou de la destruction de résidences à Longue-Rive.

D’autre part, selon le maire, il y a quelques années encore on avait l’habitude de se déplacer en camion sur le banc de sable en plus d’y aller en VTT. Aujourd’hui, le déplacement de camions sur la barre n’est plus socialement acceptable alors que l’usage des VTT suscite certains débats. Ces commentaires portent donc à croire en une certaine évolution des pratiques culturelles au cours des dernières années.

En quoi les risques côtiers affectent-ils leur santé?

Les personnes âgées sont plus vulnérables face aux événements climatiques extrêmes. Nous n’avons pas remarqué une plus grande préoccupation face aux risques côtiers chez les participantes et participants plus âgés. Toutefois, la majorité des participantes et participants étaient âgés de moins de 70 ans. Une citoyenne a toutefois mentionné qu’à son avis, les personnes âgées avaient peur des risques côtiers. Tel que mentionné précédemment, le stress associé aux risques côtiers semble relativement faible en dehors du contexte des événements climatiques extrêmes. Le cadre législatif et réglementaire en vigueur ainsi que la manière par laquelle le RCI 107-2008 a été imposé semblent constituer une source plus importante de stress et de préoccupation chez les participantes et participants au forum que ne le sont les risques côtiers en tant que tels.

Quelles sont les perceptions liées au banc de Portneuf ?

Dans le cadre du forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer, bon nombre de personnes ont soulevé des préoccupations à l’égard du « banc de sable ». Nous avons remarqué la présence de trois interprétations distinctes des éléments constitutifs du « banc de sable » :

1. L’expression « banc de sable » est parfois utilisée comme synonyme de l’écosystème du banc de Portneuf. Il s’agit d’une interprétation concordant avec la définition donnée précédemment, soit celle d’un écosystème complexe particulièrement riche intégrant les éléments suivants:

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 La barre de sable d’une longueur d’environ 4 km incluant trois îlots boisés d’une superficie totale de 9,4 ha;  Le marais salé d’environ 42 ha situé entre la barre de sable et le littoral;  Le marais salé d’environ 29 ha situé en rive gauche de la rivière Portneuf;  La Pointe des Fortin qui est un milieu dunaire situé en rive gauche de la rivière Portneuf;  Le milieu estuarien de la rivière Portneuf;  Le milieu maritime entourant la barre de sable et la Pointe des Fortin;  La zone littorale urbanisée à l’ouest de la rivière Portneuf.

Image 12 : avant plan : marais salé, 2. L’expression « banc de sable » peut aussi être utilisée pour arrière plan : littoral urbanisé se référer à une partie seulement de cet écosystème, soit la barre de sable, les îlots ainsi que le marais salé situés devant le littoral urbanisé (Image 12).

3. Finalement, cette même expression est parfois utilisée afin de se référer à la barre de sable seulement.

Source : projet d’accompagnement des communautés

face aux risques côtiers, été 2011.

Nonobstant la définition retenue, certains consensus semblent exister quant au «banc de sable» :

- Il s’agit d’une spécificité locale constituant un atout majeure pour la municipalité.

On semble croire au potentiel de développement économique local découlant d’une amélioration de l’offre de services touristiques au sein de laquelle le «banc de sable» est souvent perçu comme jouant un rôle essentiel. Toutefois, l’intérêt porté au développement touristique doit être nuancé par la volonté exprimée de maintenir la qualité de vie découlant de l’accès à cette ressource.

- La barre de sable et les îlots sont touchés par l’érosion des berges.

On semble avoir conscience de l’existence d’un phénomène d’érosion affectant la barre de sable et les îlots. De même, l’on reconnaît bien souvent le caractère mouvant de la barre de sable. Néanmoins, on ne semble pas convenir aussi facilement de son caractère potentiellement éphémère et de la possibilité bien réelle que cette formation meuble cesse de jouer un rôle de rempart contre les risques côtiers.

- Il existe un conflit d’usage localisé essentiellement sur la barre de sable et la Pointe des Fortin.

Il semble y avoir consensus quant à l’existence d’un conflit d’usage entre la pratique de loisirs impliquant le recours aux VTT sur le territoire de la barre de sable et de la

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Pointe des Fortin et la pratique de loisirs axés sur l’observation de la faune. Les participantes et participants au forum ne s’entendent toutefois pas quant à l’origine du problème ou aux solutions à apporter pour dénouer l’impasse. Pour certaines personnes, il s’agit d’un phénomène marginal limité à la période de la pêche au capelan, moment où les plages sont particulièrement fréquentées. D’autres font porter le blâme aux utilisateurs du camping qu’ils considèrent moins attachés au territoire, ce qui les conduirait à accorder moins d’attention à sa protection. Finalement, certaines personnes perçoivent le problème comme étant associé à un manque d’activités stimulantes pour les jeunes.

La majorité des citoyennes et citoyens s’étant exprimés sur la question sont conscients du fait qu’il s’agit d’une situation délicate. Si bien que seule une minorité de personnes envisagent des solutions plus drastiques telles que l’interdiction pure et simple de l’accès des véhicules motorisés aux plages comme réponse à cette problématique.

Les discussions ont mené à la formulation de plusieurs pistes de solutions :

1. Élaborer et animer des activités visant à motiver les jeunes à côtoyer d’autres pistes de véhicules motorisés situées en dehors de la zone côtière;

2. Développer un calendrier permettant de faire connaître les activités ayant lieu dans la zone côtière. Cet outil pourrait servir à identifier des périodes de l’année où la faune locale est particulièrement sensible à la présence humaine;

3. En se basant sur le modèle des périodes de chasse, il a été suggéré de limiter l’accès des véhicules motorisés à la période de fraie du capelan;

4. Employer une personne responsable de limiter l’accès au banc de sable, il pourrait s’agir d’une personne chargée à la fois d’effectuer de la sensibilisation et de l’interprétation.

Quelles sont les perceptions entretenues quant au rôle de l’État dans la gestion des risques côtiers?

Certaines personnes ont mentionné qu’il pouvait être difficile de planifier à long terme compte tenu de la variabilité actuelle du climat.

Bon nombre de commentaires entendus laissent entendre que les participantes et participants aimeraient avoir l’autonomie nécessaire pour effectuer leur propre analyse de risque ainsi que de se voir offrir l’opportunité de participer à la recherche de solutions. Si, d’une part, on ne reconnaît pas la validité de la démarche de prévention des risques mise en œuvre par l’État à travers un cadre normatif, on désire tout de même avoir accès au soutien de l’État en cas de sinistre ainsi que de manière préventive. Comme nous le verrons un peu plus loin, la manière par laquelle ce cadre normatif a été mis en place compte pour beaucoup dans la perception entretenue par la population à l’égard de la nouvelle réglementation.

On a mentionné qu’il n’y avait pas de soutien financier pour effectuer des travaux de protection des résidences privées tels que de l’enrochement ou encore de l’ensablement, ce qui suscite du mécontentement.

Quelle est la perception entretenue quant au rôle de la municipalité et au travail effectué?

Les liens entre la municipalité et les citoyens ont été discutés à de nombreuses reprises. En ce qui concerne les risques côtiers, on a mentionné qu’il était nécessaire d’obtenir l’appui de la municipalité ainsi que de la MRC si l’on désire protéger adéquatement le banc de Portneuf.

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On a de plus souligné l’importance de garder les citoyennes et citoyens au courant lors de travaux importants tels que ceux qui ont été faits relativement à la mise aux normes du réseau d’aqueduc et d’égout. On considère avoir peu et mal été informé lors de ces travaux, ce qui aurait entraîné un stress important. S’il ne s’agit pas là d’un enjeu lié aux risques côtiers, on peut néanmoins appliquer les leçons pouvant être tirées de ces événements à la gestion des risques côtiers puisque la communication et la transparence jouent un rôle essentiel dans la diminution du stress associé à cette problématique.

Quelles questions sont suscitées par le cadre législatif et réglementaire?

Lors des travaux de réfection du réseau municipal d’aqueduc et d’égout, une demande citoyenne a été effectuée afin de pouvoir utiliser la terre alors excavée comme remblai derrière une propriété touchée par l’érosion. Cette demande a été refusée. On a indiqué au citoyen qu’il ne pouvait remblayer son terrain, mais qu’il aurait été possible de prendre la terre tombée dans le bas du talus et la repousser vers le haut. Compte tenu du manque d’explication eu égard à la réglementation, la personne concernée ainsi que son entourage ont vu dans cette situation un manque de cohérence dans la réglementation. En effet, pour ces citoyens, que l’on effectue un remblai à partir du haut d’une falaise ou que l’on repousse à partir du bas du talus la terre qui s’est détachée revient au même. Cette anecdote ne souligne pas tant un problème lié à la validité scientifique de la réglementation qu’un problème découlant du choix de l’approche communicationnelle. Certaines suggestions seront formulées à cet égard dans la prochaine section.

Selon un ancien responsable du comité de protection du banc de Portneuf: «le comité a cessé après une tempête qui a détruit tout le travail. Le ministre de la sécurité publique est venu faire un tour, on parlait alors beaucoup d’érosion. Il a déclaré l’ensemble du village zone à risque. Deux maisons ont été déplacées, un couple a refusé de partir» (Agence Côte-Nord [b], 2012). Cette personne fait ici référence aux événements qui ont motivé la signature de l’arrêté numéro AM 0001-2007 ayant permis le déplacement de deux résidences du secteur ouest du village, considérées à risque imminent par le MSP. Ce commentaire laisse supposer que l’imposition d’un nouveau cadre normatif en 2008, sous la forme du RCI 107-2008 discuté précédemment, découlerait de ces mêmes événements. Après vérification auprès du MSP, il n’y aurait pas de lien entre ces deux événements.

Deux éléments principaux expliquent les perceptions citoyennes somme toute négatives entretenues à l’égard de ce RCI. D’une part, l’entrée en vigueur de ce nouveau cadre normatif a été imposée sans consultation publique préalable, alors même qu’un nombre important de contraintes en découlent. D’autre part, l’adoption de cette réglementation n'a pas été accompagnée d’un plan de communication régional visant à informer la population. Ce faisant, seuls les impacts négatifs associés à la réglementation, soit les contraintes d’usages, semblent être perçus. De ce fait, d’importantes préoccupations subsistent quant aux tenants et aboutissants de la réglementation. On se préoccupe particulièrement des retombées économiques négatives pouvant en découler. À titre d’exemple, on se questionne quant à l’impact :

o Sur l’évaluation municipale des maisons; o Sur l’évaluation marchande; o Sur l’assurance habitation.

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6.2 Synthèse de section

Alors que bon nombre d’enjeux socio-économiques ainsi que de gouvernance semblent constituer des sources importantes de préoccupation citoyenne, les aléas côtiers ne semblent pas susciter d’inquiétudes majeures. Sans nier l’existence des aléas, la majorité des participantes et participants semblent se considérer à l’abri. L’analyse des propos tenus dans le cadre de ce forum citoyen nous porte à croire que ce sont les modes de gestion des risques et plus particulièrement les approches communicationnels qui constituent la source la plus importante d’insatisfaction, voire de colère, chez les citoyennes et citoyens. Ce faisant, il semble nécessaire d’adresser les préoccupations soulevées à cet égard de manière à réduire l’impact de la gestion des aléas côtiers sur la santé et le bien-être des individus.

7. PISTES DE RÉFLEXIONS ET D’ACTIONS

Au moment de conclure la rédaction du présent portrait de la communauté de Portneuf-sur- Mer, nous avons cru bon de présenter un certain nombre de pistes de réflexions et d’actions. Ce faisant, nous espérons offrir un certain soutien aux intervenants locaux et subrégionaux dans le processus de prise en compte des préoccupations citoyennes discutées précédemment. Nous avons limité notre propos aux actions pouvant être posées à l’échelle de la municipalité et de la MRC. Les pistes de réflexions et d’actions qui concernent l’échelle régionale et provinciale seront quant à elles présentées dans un rapport global qui sera accessible sur le site Internet de l’Agence Côte-Nord 13 .

7.1 L’accompagnement des citoyennes et citoyens face aux risques côtiers

Il ne suffit pas de refuser un permis à un individus désirant effectuer des travaux sur sa propriété pour qu’il accepte de se plier aux contraintes posées par le cadre législatif et réglementaire. Selon sa perception du risque, un individu peut considérer qu’il a plus à gagner en effectuant illégalement des interventions sur sa propriété qu’il n’a à perdre en s’exposant ainsi à une poursuite ou une amende. La perception du risque est le résultat d’une évaluation individuelle ou de groupe qui fait appel à un ensemble de facteurs. Pensons par exemple aux normes ainsi qu’aux valeurs sociales et culturelles de même qu’aux connaissances théoriques ou expérientielles. Ainsi, une perception n’est ni bonne ni mauvaise, elle est tout simplement l’aboutissement d’une démarche d’analyse effectuée de manière consciente ou non. Celle-ci n’est toutefois pas fixe et peut évoluer dans le temps. Ainsi, une expérience inédite ou l’acquisition de nouvelles connaissances peuvent transformer la perception du risque d’un individu, ce qui peut parfois se transposer en changement de comportement ou d’attitude. On ne peut imposer une modification des perceptions. Ce faisant, les intervenants gagnent à se positionner en tant qu’accompagnateur dans une démarche d’acquisition de connaissances. Ils démontrent ainsi une forme de respect envers les citoyennes et citoyens. En prenant conscience des impacts négatifs pouvant découler de certaines interventions, ces derniers sont à même d’effectuer des choix adaptés et sécuritaires. Ce type d’approche renforce le pouvoir d’agir en donnant aux citoyennes et citoyens les outils nécessaires pour participer à leur manière à la gestion des risques.

L’accompagnement dont nous venons de faire mention peut prendre plusieurs formes dont voici quelques exemples.

13 Le site Internet de l’Agence Côte-Nord est le suivant: http://www.agencesante09.gouv.qc.ca

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1. Il peut parfois s’agir de discussions entre les intervenants et les individus qui effectuent des demandes de permis afin d’effectuer des travaux sur leur propriété.

2. Il peut d’autre part s’agir de maintenir un lien continu de communication entre la municipalité, la MRC et la population. Les questions soulevées au cours du forum sur l’avenir de Portneuf-sur-Mer tendent en effet à démontrer l’importance accordée par la population locale à l’accès à l’information. On aimerait ainsi être tenu au courant de l’évolution de différents dossiers. Ceci est particulièrement important au cours de travaux tels que ceux effectués dans le cadre du détournement de la route 138 ou de la réfection des infrastructures municipales d’aqueduc et d’égout. La municipalité et la Société de développement collaborent déjà dans la transmission d’un bulletin d’information. Certaines personnes ont mentionné qu’il pourrait être utile d’être informé des actions en matière de gestion des risques ayant été mises en œuvre dans d’autres municipalités et régions. Puisque les municipalités sont déjà regroupées au sein de différents réseaux, ceux-ci pourraient être mis à profit afin de partager les succès et les défis en matière de gestion des risques et d’adaptation aux changements climatiques.

3. Il peut finalement s’agir de formations organisées par la municipalité et la MRC afin de présenter les différents outils d’aménagement du territoire ou encore définir collectivement des enjeux à traiter.

Dans le cadre de telles activités de formation, la manière par laquelle on transmet un message peut avoir autant d’influence que le contenu du message. Des études nous apprennent que le cerveau humain ne peut conserver dans sa mémoire à court terme qu’un nombre limité d’information à la fois. Ceux-ci demeurent accessibles pour une très courte période dont la durée est influencée par la complexité et le degré de familiarité avec le sujet (Newberg et Waldman, 2013). De manière à faciliter l’acquisition de connaissances, il est suggéré de :

- Parler lentement et calmement : Le débit et le ton de la voix affectent la capacité d’assimilation d’une information. Une personne qui parle rapidement en débitant une quantité impressionnante d’information risque d’augmenter le stress de l’auditoire tout en limitant sa capacité d’écoute. L’attention des participantes et participants risque alors d’être monopolisée par leur discours intérieur (exprimant le doute, la frustration, etc.).

- Parler brièvement et faire des pauses aux 20 secondes maximum : Ceci permet de prendre en considération les limites de la mémoire à court terme énoncées ci-haut. En limitant la durée de la prise de parole et en offrant une pause entre deux blocs d’information, on permet une meilleure assimilation. On évitera dans la mesure du possible de sauter du coq à l’âne, on formera plutôt des blocs d’information portant sur un même sujet ou sur des sujets liés entre eux.

- Être à l’écoute : Il s’agit non seulement d’être à l’écoute du contenu des commentaires ou questions formulées par les participantes et participants, mais aussi de chercher à déceler au sein de l’assistance des signes de malaise ou de toute autre émotion susceptible d’entraver la compréhension du contenu (doute, désaccord, frustration, tristesse, etc.). Les expressions faciales, la posture et les gestes inconscients sont des éléments de la communication non verbale qui, lorsque l’on s’habitue à les reconnaître, peuvent être la source

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d’une quantité impressionnante d’information quant à l’état émotif de l’auditoire.

Si nous parlons d’émotions, c’est que celles-ci peuvent inhiber la compréhension d’informations ou encore la faciliter. Elles affectent de surcroît la qualité du dialogue pouvant avoir lieu, et ce, particulièrement lorsqu’il est question d’un sujet aussi sensible que les risques côtiers. En effet, dans le cadre du projet d’accompagnement des communautés face aux risques côtiers, nous avons constaté à quel point les risques côtiers et leur gestion suscitent des émotions vives. La frustration, la colère, la solitude, l’impression d’être abandonné, l’insatisfaction et l’impuissance constituent quelques exemples des émotions qui ont été portées à notre attention. Ce faisant, il apparaît d’autant plus important de bien considérer le contexte au sein duquel se déroulent des activités visant à discuter des enjeux entourant les risques côtiers. En portant une attention particulière à l’aménagement des lieux de discussion, à l’ambiance, à la qualité de l’accueil ainsi qu’aux techniques d’animation, il est possible de favoriser l’émergence d’un climat propice aux discussions constructives. Cela ne veut en aucun cas dire que la colère ou la frustration ne seront pas exprimées, mais bien que le contexte peut à tout le moins éviter d’exacerber les tensions.

7.2 La protection du banc de Portneuf : une priorité locale à revisiter

Une importante démarche de concertation semble avoir abouti au développement du plan d’action de protection du banc de Portneuf (Comité ZIP rive nord de l’estuaire [a], 2001). Ce type de planification nécessite un investissement de temps et de ressources sur le long terme, ce qui rend le maintien de la mobilisation parfois difficile. La protection du banc de Portneuf est toutefois essentielle. En effet, les commentaires entendus dans le cadre du projet permettent de croire qu’il s’agit non seulement d’un écosystème d’une grande importance au niveau biologique, mais aussi au plan social, culture et économique. De surcroît, la protection face à l’érosion des berges qu’il permet n’est pas à négliger. Si l’on a pu observer une baisse de motivation de la part d’anciens membres du comité de protection du banc de Portneuf, nous n’avons pas observé de désintérêt au sein de la population quant à l’avenir de cet Image 13 : Sentiers balisés écosystème. Cela nous amène à croire au potentiel de renouvellement de la démarche d’implication citoyenne entamée par le passé afin d’intégrer la population dans diverses initiatives visant la protection du banc de Portneuf. Le succès d’une telle démarche repose sur l’appui de la municipalité ainsi que d’un soutien professionnel permettant d’entreprendre un dialogue sur les conflits d’usage actuellement observé entre les utilisateurs de VTT et les autres formes d’utilisation du Source : Projet d’accompagne ment des territoire axées sur l’observation de la faune communautés face aux risques côtiers, été et la flore locale. 2011.

Nous sommes d’avis qu’il appartient à la communauté aux prises avec un conflit d’usage de participer à déterminer quelles sont les solutions les plus adaptées à sa situation. Toute prise de décision en la matière gagnerait à découler d’un processus de planification et de gestion

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participative associant les différents acteurs concernés. L’approche utilisée par le comité ZIP rive nord de l’estuaire dans le cadre de ses interventions sur le terrain en 2003 constitue un bon exemple en ce sens. Selon la municipalité de Portneuf-sur-Mer, il y aurait eu une certaine évolution des pratiques à la suite des interventions du comité ZIP. Lors de la première année suivant l’implantation de balises (Image 13), bon nombre d’usagers de véhicules motorisés ont persisté dans leurs habitudes. Ce n’est qu’au cours de la deuxième année qu’on a pu remarquer une augmentation du respect des balises et donc une baisse de la circulation dans les herbages. D’autre part, des citoyennes et citoyens ont mentionné avoir observé une baisse de l’achalandage des véhicules motorisés sur le banc de sable à la suite des interventions du Comité de protection et de mise en valeur du banc de Portneuf . Avec la dissolution de ce comité, on aurait remarqué la résurgence du phénomène. Ceci nous mène à croire à l’importance d’une intervention continue dans le temps, axée sur l’éducation, la communication et l’engagement communautaire.

7.3 Vers une prise en compte des aléas côtiers et des changements climatiques dans la planification de projets

Les petites municipalités sont confrontées à de nombreuses obligations qui offrent au final une très faible marge de manœuvre budgétaire. La mise à niveau ou le développement de nouvelles infrastructures municipales impliquent habituellement des dépenses importantes. La population espère par conséquent pouvoir bénéficier de ces infrastructures à moyen ou long terme. Toutefois, les données présentées dans ce rapport permettent de soulever certaines préoccupations à moyen terme quant à l’impact des risques côtiers ainsi que des changements climatiques sur certains secteurs du territoire de la municipalité de Portneuf- sur-Mer. Dans un tel contexte, la prise en compte de ces éléments dans la planification de tout projet lié aux infrastructures municipales est primordiale. Une telle planification permettrait de prévenir certains dommages qui auraient pour effet de limiter l’usage à moyen ou long terme des infrastructures ou encore d’augmenter de manière importante les coûts liés à l‘entretien ou à la réfection. Tel qu’indiqué précédemment, si une certaine aide gouvernementale peut être attendue du MSP en cas de sinistre affectant les infrastructures essentielles telles que les systèmes d’épuration des eaux usées ou encore les voies publiques principales, le soutien du MSP ne s’applique pas aux infrastructures considérées comme non essentielles telles que les infrastructures de loisirs par exemple.

Si les appréhensions formulées par le directeur du Mériscope à l’égard de l’impact de l’érosion des berges sur les infrastructures situées dans le secteur de la Pointe des Fortin se concrétisent, quelles seront les différentes solutions envisagées par la municipalité et qui assumera les dépenses qui en découlent? Il peut être difficile de prévoir l’avancement exact du phénomène d’érosion. Les documents de références consultés dans le cadre de la rédaction du présent portrait laissent croire qu’il s’agit d’un phénomène qui perdurera dans le temps, au vu des changements climatiques (Bernatchez et coll., 2008 ; Comité ZIP Côte- Nord du Golfe; Dubois et coll., 2006; Environnement Canada [b]; Heppell et coll., 2002 ; MDDEFP, 2012;). Ce faisant, il devrait être pris en considération dans l’ensemble des sphères d’intervention municipales incluant la planification de tout projet d’infrastructures et de développement. Les différentes sources de financement accessibles pour des projets de développement sont limitées. Une planification prenant en compte les risques côtiers permettrait par conséquent d’assurer un usage efficient de ces fonds en évitant des dépenses qui auraient pu être évitées. Ce faisant, les ressources peuvent être attribuées à la mise en œuvre de nouvelles initiatives, ce qui s’avère avantageux pour une communauté dévitalisée.

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7.4 L’atlas cartographique : une ressource à mettre en valeur

Notre dernière suggestion consiste à encourager le recours à un outil que nous croyons particulièrement utile à une approche de gestion durable de la zone côtière. Il s’agit de l’atlas développé par le Comité ZIP rive nord de l’estuaire et mis à la disponibilité de la municipalité de Portneuf-sur-Mer. Peu connu et sous-utilisé, cet outil gagnerait à être mis à jour et diffusé plus largement afin qu’il puisse être utilisé de manière systématique dans la planification de l’ensemble des projets touchant de près ou de loin la zone côtière.

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Annexe 1 Liste des entreprises ayant leur siège social à Portneuf-sur-Mer

Nom de l’entreprise Secteur d’activité Date Statut d'immatriculation Aquaculture et pêche d’oursins 2008-10-28 Immatriculée. Toutefois, elle a reçu un Aquaculture Portneuf-sur-Mer avis de défaut qui pourrait conduire le Inc. registraire à radier d’office son immatriculation 14 Atelier soudure et usinage Soudure et usinage 2008-01-15 Immatriculée Renaud Emond Autobus T.R.inc. et HALTE Transport scolaire, dépanneur, 1995-03-11 Immatriculée 138 garage et station service Buffet mobile Aline Pelletier Services de mets à emporter 2009-09-29 Immatriculée Service de mets à emporter, 2007-02-28 Immatriculée Café de la place cantine Caisse Populaire Desjardins Caisses locales d'épargne et de 1995-02-15 Immatriculée du centre de la Haute-Côte- crédit Nord Club de chasse et pêche Ste- Exploitation d’une pourvoirie à Anne-de-Portneuf-sur-Mer droits exclusifs de chasse et pêche inc. Coopérative Funéraire Haute- Services funéraires 1994-03-24 Immatriculée Côte-Nord Fabrication de meubles et 1997-06-10 Immatriculée Ébénisterie Yvon Tremblay d’armoires de cuisine Épicerie du coin enr. Épicerie 2000-02-23 Radiée sur demande le 2012-07-11 Épicerie et commerce de détail 1994-05-03 Immatriculée d'objets d'art et d'artisanat, de Épicerie Louise Brisson enr. cadeaux, d'articles de fantaisie et de souvenirs Hébergement et service de repas 2006-08-07 Immatriculée Gîte La Marée dans un gîte pour touristes

14 Toute entreprise qui ne se conforme pas à son obligation de produire une déclaration de mise à jour annuelle manquante et qui omet de produire sa déclaration de mise à jour annuelle pour l’année suivante est susceptible de voir son immatriculation radiée d’office. L’avis de défaut constitue le premier et le seul avis que reçoit l’entreprise avant que son immatriculation ne soit radiée d’office par le Registraire. Cet avis est déposé au registre des entreprises et la référence figure à l’index des documents du dossier de l’entreprise.» Radiation d’office par le Registraire. Registraire des entreprises. En ligne : http://www.registreentreprises.gouv.qc.ca/fr/modifier/radier/radiation_office.aspx

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Nom de l’entreprise Secteur d’activité Date Statut d'immatriculation Hébergement et service de repas 1995-01-18 Immatriculée Gîte La Nichée dans un gîte pour touristes Construction, développement, 1994-04-28 Immatriculée. Siège social à Montréal, Innergex société en gestion, vente de projets mais gestionnaire des barrages commandite hydroélectriques Gîte La maison fleurie Location de chambres 2005-01-17 Immatriculée La Petite Bouffe Cantine 2012-05-24 Immatriculée Transformation et distribution de 1994-03-07 Immatriculée Les Crabiers du Nord produits marins Compagnie de gestion de 1995-03-01 Immatriculée Les distributions nordiques portefeuille, exploitation d’un inc. trajet d’autobus scolaire Matériaux de Construction Vente de matériaux de 1998-08-07 Immatriculée Jean-Noël Tremblay construction (quincaillerie) Vente de produits et équipement 1998-06-05 Immatriculée Papeterie du Fleuve de bureau Récupération de métaux tri et 2004-08-19 Immatriculée Récupération Brisson vente Transporteur en vrac, Immatriculée Transport Bouchard Déneigement

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