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Étienne Zack, Thorough, 2009, acrylique et huile sur toile, 168 152 cm (photo : Éliane Excoffier) Ovni 03 2009 1 entretien / portfolio

ÉTIENNE ZACK LA PEINTURE EST UNE TECHNOLOGIE PAR ANNIE LAFLEUR

encontré à deux occa- à se constituer en une sorte de rétro-ingé- d’entêtement pour peindre. Je ne considé- sions en août 2008 et en nierie personnelle. Le recours à sa mémoire rais pas cette activité sérieusement à mes avril 2009 dans son ate- visuelle et affective, comme source « docu- débuts et je ’exerçais sur ’importe quel lier à Montréal, Étienne mentaire » du geste pictural, joue un rôle de support. L’acte me suffisait à ce moment-là. Zack a répondu aux ques- premier plan. ’ai donc rapidement été encadré artis- tions d’Annie Lafleur tiquement. D’ailleurs, bien avant de fré- sur son travail, la figuration et l’abstrac- Annie Lafleur – Quelles influences quenter les institutions, je consacrais de tion, les objets et les personnages, son rap- rencontres ont été significatives au début longues heures avec mon grand-père sculp- port au cinéma et à la photographie, et sur de ta carrière artistique ? teur à créer des bas-reliefs la condensation propre à l’image picturale. Étienne Zack – Dès l’âge de 17 ans, j’ai et à apprendre le travail du bois. Aussi, On retrouve dans ses toiles des assemblages développé une sorte d’intellectualisme j’avais une copine à l’époque dont la mère, complexes de lieux incertains et d’objets artistique. Au cégep, je peignais constam- Denise Bouchard, était également sculp- éclectiques qui témoignent de l’importance ment. Je pouvais exécuter jusqu’à 60 teure. Elle partageait sa vie avec Jean que Zack accorde, en soi mais aussi comme tableaux par session, petits et grands for- Dumont du journal Le Devoir. La culture sujet de sa pratique ou thème de ses œuvres, mats. Je trouvais ardu l’acte de peindre, générale de ce journaliste me fascinait, au geste de peindre en tant que processus ce qui m’a encouragé à poursuivre, par et le contact avec une artiste rendait l’art autonome de production d’images, propre essais et erreurs. Il faut une bonne dose concret, accessible. Par conséquent, les

34 ovni 03 2009 Posterior, 2009, acrylique et huile sur toile, 274 x 152 cm (photo : Christine Guest) conversations et les réflexions partagées rapidement, devenait plus international. de plaisir à animer un objet qu’à matérialiser avec eux m’ont fait prendre conscience que Aujourd’hui, je constate que bon nombre une personne. L’objet sert mieux mon propos l’art avait une capacité englobante. Une d’étudiants en art ’inquiètent de leur avenir par sa capacité de représentation, par son fâcheuse tendance à me disperser trouvait en galeries, et pour cette raison je crois que identité malléable et indéfinie, qu’une per- là une façon de contenir égarements, rêve- les artistes s’accrochent plus facilement à sonne à part entière avec son ego et sa per- ries et intérêts divers. Je suis persuadé que des styles sans se questionner ni se situer sonnalité. Il s’agit donc de créer une chair ces échanges ont permis le déclic intellec- dans une pensée. Ce phénomème a pris une animée à partir d’un objet X. Or, étrange- tuel nécessaire à mes nouvelles ambitions ampleur mondiale. ment, la plupart des œuvres que j’apprécie de peintre. A. L. – Les personnages sont pour ainsi comportent des personnages ou des person- Il faut dire que l’art était très local à dire absents de tes tableaux, ou alors ils nalités. Elles nourrissent pourtant une inter- l’époque. Je me suis donc intéressé aux sont déformés et masqués. Pourquoi pri- prétation à l’opposé de leur représentation Automatistes, groupe avec lequel j’ai senti vilégier l’objet plutôt que le personnage ? plastique. Pour ma part, je ne cherche pas à des affinités. Puis j’ai quitté Montréal en É. . – S’il a des personnages, ’est qu’ils représenter une action : je souhaite plutôt 1997 pour étudier au Emily Carr Institute of proviennent d’abord d’une source matérielle. que l’action ait lieu par le tableau. Le désir de Art & Design à Vancouver. Pendant les dix Comme les portraits tirés de chefs-d’œuvre se projeter dans l’autre ne me préoccupe pas, années de mon séjour dans cette ville, je me ou de dessins animés tels que Pinocchio, qui car je suis intéressé par l’animisme. La pro- suis rendu compte que l’art se transformait est en bois. Je trouve davantage de sens et jection de soi par l’objet détourne le factice

Doom and Boom, 2009, huile sur toile, 168 x 188 cm (photo : Éliane Excoffier) ovni 03 2009 35 entretien – étienne zack

vers une peinture plus sincère. L’intervention É. Z. – Je ne suis pas nécessairement doué servait de modèle à toutes sortes de natures d’un personnage ne fonctionne pas au sein en dessin, malgré que je le pratique réguliè- mortes improbables. Ma nouvelle série de ma conception de la peinture, qui appel- rement. Le dessin est plus défini et coupé. exploite justement l’idée que ces modèles lerait un autre parcours. Je vise au-delà de ce Avec lui, il faut suivre la ligne vers le centre, pourraient soudainement exister. qu’un personnage peut nous livrer. De plus, tandis que je travaille davantage du centre Récemment, j’ai fait un voyage à Lon- un personnage mal développé peut nuire à vers la ligne. J’improvise autant que possible dres où j’ai visité le Tate Modern. J’ai gardé un tableau, comme il peut nuire à un film. Et quand je peins. J’avance au fur et à mesure, en mémoire les œuvres et même l’ornement peut-être ne suis-je pas encore assez habile dans l’erreur et la surprise, alors que les de leur cadre. De retour au studio, j’ai tenté pour intégrer cet élément dans mes œuvres ? images se forment, sans que je ressente le de recréer la dynamique des compositions et Les personnages sont peut-être déformés besoin de l’exactitude propre au dessin. Les le motif des cadres, comme gravés dans ma pour masquer à la fois un inconfort et une objets que j’accumule dans mon studio me mémoire. Ceci étant dit, l’usage des croquis indifférence, quoique je m’intéresse de plus donnent aussi des repères visuels pendant la s’impose lorsque certains tableaux particu- en plus à la relation que nous entretenons création. Mais, plus souvent qu’autrement, lièrement complexes l’exigent. Cela n’em- avec le corps à notre époque. Son absence, sa je recours à ma mémoire. Le temps passé à pêche pas que la majorité de mes idées sont distorsion ou son sectionnement dans mon observer une photographie, qui sera ensuite travaillées individuellement pour ensuite travail m’apparaît d’autant plus comme une retranscrite en image sur la toile, constitue être colligées. Or, sur le plan du rendu et de présence que s’il était figuré en totalité. C’est mon réel intérêt. J’évite de gaspiller le la facture, tout est de mémoire. un lieu commun qui demande à être repensé. potentiel qui a été réfléchi au cours de ce Le cinéma est mon art de prédilection. A. L. – À la différence de nombre de pein- processus. Les idées doivent rester en état J’ai commencé à visionner des films réguliè- tres de ta génération qui travaillent d’alerte pendant les actions penser / peindre. rement depuis peu, parce que, plus jeune, je à partir de la photographie, tu peins Je sens que le mode de transcription direct trouvais l’expérience trop violente. En posi- en impliquant beaucoup ta mémoire. conduit inéluctablement à un lieu commun : tion assise, le spectateur se fait bombarder D’autres médiums, le dessin par exemple, je préfère incarner le médium et le traduire de lumière vive, d’idées et de valeurs. J’étais occupent-ils malgré tout une place au en moi avant de le peindre. Ainsi, pendant rapidement saturé par l’histoire. J’étais inca- sein de ta démarche ? quelque temps, la sculpture en studio me pable de rester à la surface, je participais en quelque sorte trop activement au récit. Il y a eu les films français des années 60 et 70, mais Né à Montréal en 1976, suivante, ses œuvres pren- œuvres de l’artiste entre 2004 ce sont les films russes qui m’ont le plus for- étienne zack complète nent part à une tournée inter- et 2008. La même année, la tement marqué. Tarkovsky, par exemple. en 2000 ses études en arts nationale intitulée Genre- Triennale québécoise d’art Il y a quelques années, je travaillais visuels à l’institut Emily Carr, Bending: New Art From Van- contemporain au Musée d’art la série de façon moins soutenue, chaque à Vancouver, où il vit pen- couver. En 2008, la galerie contemporain de Montréal tableau comportait donc sa propre narra- dant onze ans. En 2004, ses Art45 (Montréal) et la Black- expose quelques-uns de ses tion, complète et définitive. Mais je me suis œuvres sont sélectionnées wood Gallery (Université de tableaux, préambule auquel vite rendu compte que la pierre angulaire de pour l’exposition East Inter- Toronto, Mississauga) pré- donnera suite le musée en national 2004 à la Norwich sentent à tour de rôle une février 2010 en lui accordant ma peinture s’articulait à la fois sur le temps Gallery en Angleterre, com- exposition solo de sa produc- un solo. Étienne Zack est lau- d’absorption immédiat et sur la capacité à missionnée par le peintre tion récente et une exposi- réat du Concours de pein- circuler dans un espace pictural. Contraire- Neo Rauch et le galeriste tion collective sous forme de tures canadiennes RBC 2005 ment au cinéma, il n’y a pas de défilement Gerd Harry Lybke. L’année rétrospective, regroupant les et du prix Pierre-Ayot 2008. en peinture, alors je tends à me détacher sensiblement de celui-ci, en conservant tout

À gauche : You Don’ Need a Light Meter to Know Where the Light Goes, 2007, 198 x 229 cm (photo : Scott Massey) 36 ovni 03 2009 À droite : Speaking in the Whites of the Eye (Wrest in Paint), 2007, 198 x 229 cm (photo : C..) entretien – étienne zack

de même une certaine idée de la conden- conceptualisée. Ce titre est tiré des paroles cette décision plastique. J’aime bien, jus- sation des images. La peinture condense d’une chanson de Bob Dylan (« Subterra- tement, que la lumière pose un regard iro- un moment d’exécution unique en surgis- nean Homesick Blues ») : « You don’t need nique sur elle-même en se faisant dure, sant brusquement, alors que les images défi- a weatherman to know which way the wind presque cartonnée. En ce sens, la pein- lent en moi selon des temporalités variables. blows ». À l’époque où j’ai réalisé cette ture se veut beaucoup plus approxima- Durant l’élaboration de l’œuvre You Don’t œuvre, j’habitais à Vancouver, là où la pho- tive comme médium. Je me sers de ma Need a Light Meter to Know Where the Light tographie demeure encore prépondérante mémoire comme quelqu’un d’autre se servi- Goes, j’ai renversé le canevas tête-bêche et très intéressante dans le cercle artistique. rait d’un boîtier photographique. J’incarne pour mettre l’accent sur l’autonomie de la Les artistes photographes, pour la plupart, en quelque sorte la mécanique nécessaire peinture par rapport à la photographie. s’inspirent abondamment de la peinture. à la réalisation de l’œuvre. Cette méca- A. L. – Le titre de ce tableau me rappelle Étonnament, le fait d’être autant exposé à nique mise au premier plan, je me prends justement que tu nommes souvent tes la photographie m’a aidé à conceptualiser moi-même pour ce qu’elle illustre, en éta- œuvres de façon ludique ou aphoristique, une approche de la peinture. You Don’t Need blissant des paramètres pour chercher à et qu’on trouve même parfois dans tes a Light Meter… relate en quelque sorte mes tromper le spectateur. Ainsi, l’œuvre Spea- titres des prises de position ou des sortes observations sur cette expérience, dans le king in the Whites of the Eye (Wrest in Paint) d’indices sur ta conception de l’art. sens où l’œuvre peinte n’a pas besoin d’in- est conçue de sorte à reproduire les méca- É. Z. – Les titres nous informent tout sim- dicateur de lumière pour déduire sa source nismes de la camera obscura et des anciennes plement sur la manière dont l’œuvre a été lumineuse. C’est au peintre que revient caméras en accordéon (l’accordéon est lui-

Spills in Safe Environment (Abstraction), 2009, acrylique et huile sur toile, 137 x 152 cm (photo : C.G.) ovni 03 2009 37 entretien – étienne zack

même constitué de toiles de siècles diffé- jeu différentes idées au sein d’une peinture. qui m’intéressaient particulièrement pour rents). La source lumineuse, provenant J’aime voir émerger une multitude d’idées les mises en images d’algorithmes, des d’une brèche ovale dans un mur de briques, et de concepts une fois l’œuvre achevée. trous noirs et des problèmes scientifiques. transperce les toiles pour ressortir de l’autre A. L. – L’abstraction précède-t-elle la Les planches accompagnant ces traités côté, renversée. La lumière fait allusion à figuration dans ton œuvre ? m’ont largement inspiré, parce qu’elles me paraissaient appartenir à un champ visuel concret, même dans l’abstraction. La part figurative est à mon avis une focalisation Entre 1998 et 2001, on me cataloguait sur la part reconnaissable des mêmes idées concrètes. Cette focalisation s’amplifie dans comme un peintre abstrait. Pourtant, les mon travail, ce qui m’amène à croire que je m’éloigne de l’abstraction pour le moment. toiles que je réalisais à cette époque ne D’autant plus que j’aime bien inventer concernaient ni l’abstraction pure ni le constamment. Je m’interroge, par ailleurs, à savoir si l’abstraction existe vraiment ou si formalisme au sens strict. Je lisais des traités elle n’est pas plutôt le simple produit d’une illusion ou d’une invention. En fait, l’abs- de mathématique et de physique quantique, traction n’est qu’une mise au point d’une réalité ; la figuration en est une autre. Ces qui m’intéressaient particulièrement pour deux représentations se relaient en fonc- tion de ce qui sert mieux une idée. les mises en images d’algorithmes, des A. L. – Dans un essai (La trahison de Philip Guston, L’Échoppe, 2000) sur un trous noirs et des problèmes scientifiques. peintre que tu apprécies, Didier Ottinger écrit que le formalisme américain a été la théorisation du désintéressement un œil de dessin animé dont la pupille ren- É. Z. – L’abstraction n’a été que de passage esthétique hégélien. Dans ce cas, l’abs- voie à l’ombre du point sur le « I » dans le dans mon travail jusqu’à présent. Entre traction a supposé une prise de dis- graffiti «R.I.P. » Cette œuvre, dont la source 1998 et 2001, on me cataloguait comme tance avec toute expérience sensible lumineuse provient de la droite du tableau, un peintre abstrait. Pourtant, les toiles du monde. Or, Guston ressentait plutôt est dans le style de Fra Angelico, qui fait que je réalisais à cette époque ne concer- une proximité avec son œuvre, il disait : usage de la lumière pour démontrer l’om- naient ni l’abstraction pure ni le forma- « J’avais l’impression que j’étais en train niscience de la puissance divine. Ceci n’est lisme au sens strict. Je lisais des traités de de vivre dans la peinture plutôt qu’en qu’un exemple de la façon dont je mets en mathématique et de physique quantique, train de la peindre. » Y a-t-il, de la même

À gauche : When I Hear the Word “Culture”, 2008, acrylique et huile sur toile, 229 x 198 cm 38 ovni 03 2009 À droite : You Talkin to Me, 2008, acrylique et huile sur toile, 229 x 198 cm (photos : C.G.) entretien – étienne zack façon, une forme de «possession» ou de fictionnels que je construis. Comme un ingé- manifesté un choix dans le traitement de mes « cordon ombilical » entre toi et l’œuvre, nieur peintre, je pousse l’œuvre le plus loin idées. J’ai senti beaucoup plus tard le besoin ou alors s’agit-il d’une relation plus possible afin que les idées initiales soient de m’interroger sur la nature de ce choix. désintéressée ? constamment activées. Ensuite, je procède à Vient-il du concept ? De la vie ? En accordant E.Z. – Je ne saisis pas comment Ottinger a une sorte de rétro-ingénierie ou de rétrocon- une plus grande place à l’humour et au pu présupposer que l’abstraction implique ception pour pouvoir sortir de la fiction de la cynisme, j’ai envisagé l’œuvre comme une une prise de distance avec toute expérience peinture. C’est ce que j’entends par « perdre farce ou un calembour : ici, un pot de couleur sensible du monde. Une œuvre d’art s’ac- le sentiment d’attachement » envers l’œuvre. est renversé sur une plaque de verre trouée, complit à une période déterminée dans un A. L. – Qu’est-ce qu’un sujet valable par conséquent, le support qui recueille la schème de pensée précis. Cette relation est aujourd’hui en peinture ? peinture engendre une abstraction. C’est une cruciale. Pour ma part, une fois l’œuvre exé- É. Z. – « Comment un sujet est-il valable » équation simple qui met en perspective cer- cutée, je perds souvent le sentiment d’at- est plus valable comme question et réponse taines notions. J’organise mes tableaux pour tachement qui me reliait à elle, sans toute- pour moi. créer une réaction qui demande qu’on soit fois développer un rapport formaliste (au A. L. – Quelle problématique souhaites- actif, éveillé et prêt à accueillir la surprise. De sens hégélien) avec cette œuvre. Elle a doré- tu explorer ou poursuivre dans ta nou- fil en aiguille, je choisis des sujets actuels navant sa propre existence puis absorbe velle série de tableaux ? pour qu’il y ait ce déclic, cet effet d’instanta- d’autres éléments autour d’elle ; je n’en ai É. Z. – Celle du « faire-de-la-peinture ». néité. Mon travail devient pop sans être pop plus le contrôle. Je m’implique émotivement Récemment, j’ai terminé un tableau intitulé art. La base de ce nouveau tableau est émi- dans les œuvres auxquelles je travaille, parce Spills in Safe Environment (Abstraction) qui nemment cheap, pop et humoristique, tout en qu’elles sont d’abord conceptualisées sur traite justement de la facticité de l’abstrac- étant détournée puis plongée dans des ques- plusieurs mois pour ensuite être exécutées, tion. Il s’agit plus précisément d’un commen- tions qui concernent l’art directement. période pendant laquelle je me sens réso- taire sur l’expressionnisme abstrait et son lument lié à elles. Je dois forcément croire rôle dans l’histoire de l’art. Comme je le Étienne Zack est représenté par la galerie à la fiction que je propose au spectateur. Je disais plus tôt, en peignant de manière abs- Art45 à Montréal et la Equinox Gallery à dois pouvoir me projeter dans les espaces traite pendant quelques années, j’ai vancouver. ovni magazine 03 publicité & diffusion directeurs de la publication direction artistique & design publicité Éric de Larochellière et Karine Denault Élise Cropsal et TypoLab Pour connaître nos tarifs : 514 692-5276 rédacteur en chef logo ovni [email protected] É. de L. Christian Bélanger diffusion au canada comité de rédaction design de la couverture Dimedia Mathieu Arsenault, Christophe Bernard, Thierry Christian Bélanger et TypoLab 539, boulevard Lebeau Bissonnette, Érik Bordeleau, David Clerson, Ville Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2 . D., Geneviève Gravel-Renaud, Annie Lafleur, en couverture 514 336-3941/ www.dimedia.com É. de L., Bertrand Laverdure, Wladimir Nguyen, Nicolas Dickner Marc-Antoine K. Phaneuf, Patrick Poulin Photo : Frédérick Duchesne diffusion en europe Librairie du Québec/DNM « apparitions » imprimeur +33 1 43 54 49 02/ www.librairieduquebec.fr Karine Denault Imprimerie Gauvin 8, rue Leduc, Gatineau (Québec) J8X 3A1 « version originale » 819 777-5201/ www.gauvin.ca Helen Faradji OVNI Magazine est publié par Le Quartanier. papier « ovnicomics » Rolland ST30 140M (certifié FSC Sources Mixtes) Dépôt légal Wladimir Nguyen Bibliothèque et Archives nationales du Québec remerciements Bibliothèque et Archives Canada, 2009 révision linguistique & correction Élise Cropsal, Jean-François Proulx; Frédérick issn : 1916-3037/isbn : 978-2-923400-62-4 É. de L., Geneviève Gravel-Renaud, Fannie Duchesne, Mathieu Jacques, Dominique Lafond; Denault, Hélène Taillefer, Marie-Hélène Sarrasin Iris, Leif Tande; Samuel Archibald, Mathieu Ber- geron, Corey Frost, Amélie Paquet, Annie Rioux, Xandaire Sélène; et l’équipe de l’Imprimerie Gauvin

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72 ovni 03 2009 Étienne Zack photographié pour OVNI par Dominique Lafond