B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 197 VILLE DE BREST, 2017

1 4 INTRODUCTION 98 B�EST, UNE RICHESSE PATRIMONIALE

99 Le patrimoine bâti LA DEMARCHE DE LA CANDIDATURE 6 122 Le patrimoine naturel et paysager 7 Une certaine idée du patrimoine 132 Les patrimoines 7 Le périmètre de la candidature 148 Les outils de gestion 11 Organisation territoriale 11 Carte scolaire 154 LE PROJET VILLE D’ART ET D’HISTOIRE 12 Équipements touristiques 155 Rappel des enjeux et des grands axes de la candidature 14 Présentation de la structure politique porteuse du label 158 Méthodologie et animation de la candidature 15 Description de la méthodologie

164 ANNEXES 1 16 B�EST, UNE VILLE SINGULIÈRE 182 ANNEXES 2 17 Brest, porte de l’océan 31 Brest, une histoire mouvementée 38 Brest, « la ville blanche » 42 Brest, de grands défis urbains 48 Brest, des forces vives

52 B�EST, UN DYNAMISME CULTUREL

53 Une politique culturelle active 56 Les Capucins, un nouveau pôle culturel et d’innovation 59 Les sites historiques 60 Les musées et lieux d’exposition 62 La culture scientifique 64 Les médiathèques et les archives 70 Le cinéma et la photographie 73 Les salles de spectacle et de concert 83 Les pôles de diffusion et de création 88 L’enseignement spécialisé Neptune, statue en pied colossale, attribuée à Yves Etienne Collet (1761-1843) 94 Les festivals et manifestations phares Musée national de la Marine

2 3 Située à l’extrémité de la Bretagne, Brest, à partir de son Le projet culturel de Brest porte la marque d’une ville ins- identité portuaire, de son passé de ville détruite puis recons- crite dans son temps. Moderne, ouverte aux autres, terre d’ac- truite, s’est écrit une histoire singulière. Port militaire et ville de cueil, de métissage et de partage, Brest se révèle et s’assume à la tradition ouvrière, elle raconte aujourd’hui plus de 18 siècles de faveur de ce label ville d’art et d’histoire. À l’opposé d’un seul retour splendeurs et de revers à travers ses monuments, ses places et ses sur le passé, cette mise en valeur de Brest vient raconter l’envie de ce marchés, ses églises et ses jardins, ses bateaux et ses ports… À l’avant-poste de territoire de prendre en main son devenir, de créer et d’inventer la ville de demain l’océan, Brest est une ville coup de cœur, celle que Richelieu choisit au XVIIe siècle pour relever les défis de notre société et mieux vivre ensemble notre quotidien. comme port militaire, mais aussi la cité des explorateurs et des grands naviga- Forte de son histoire marquée par les choix de la défense nationale, souli- teurs, de l’arsenal et des entrepôts, et des Brestois�e�s qui continuent de l’incarner gnée par son ancrage industriel et ouvrier à forte couleur sociale, caractérisée avec passion. par l’engagement public, Brest a voulu préciser ce qui la façonne depuis toujours Ville en renouvellement continu, elle se nourrit de son passé et ouvre, cinquante en décidant de candidater à ce label. Porter la mémoire, c’est d’abord racon- ans après sa reconstruction, une nouvelle page de son histoire. Ville dynamique, ter l’histoire des femmes et des hommes de cette ville, c’est considérer le patri- en perpétuel mouvement, elle franchit, avec la requalification des anciens ate- moine humain comme le point de départ de ce projet. Un label construit avec liers des Capucins et son téléphérique, une nouvelle étape de sa transformation les brestois�e�s, approprié par les habitant�e�s, qui ne demande désormais qu’à se urbaine, prouvant à nouveau sa capacité à se réinventer. Fière de son histoire déployer pour mieux affirmer encore la capacité créatrice de notre ville. et construisant son avenir, Brest entend affirmer aujourd’hui son identité de ville d’art et d’histoire. GAËLLE ABILY Adjointe au maire de Brest en charge de la culture FRANÇOIS CUILLANDRE Maire de Brest

4 5 LA DÉMARCHE DE LA CANDIDATURE UNE CERTAINE IDÉE DU PATRIMOINE Jacques Quillien, François Cuillandre, maire de Brest et Christophe Miossec, Riche et pluriel, tel est le patrimoine à Brest. Qui imaginerait ainsi que les lors de l’inauguration de la fresque murale « Ici, c’est Brest » fortifications de l’époque romaine sont toujours visibles ? Que les vestiges de la cité de Vauban ressurgissent de toutes parts ? Que la ville regorge d’une ar- chitecture XIXe et moderniste de premier plan ? Que son architecture recons- truite, longtemps dénigrée, possède autant de qualités et d’originalité ? Mais, au-delà de son bâti, Brest c’est aussi un patrimoine naturel et bota- nique, lié à son brillant destin maritime ; un patrimoine ouvrier et portuaire ; des dynamiques sociales et de ses traditions orales qui veulent se faire recon- naître. Ville vibrante de festivals, de musique et de spectacles en tous genres, c’est aussi une ville graphique avec la présence forte de l’art dans l’espace public où s’expriment les artistes contemporains et de street art. Brest, c’est encore un appétit culturel qui en fait le caractère et l’identité. Une ville où la culture se vit avant tout, en partage. « J’ai grandi dans la région parisienne, LE PÉRIMÈTRE DE LA CANDIDATURE Réunion plénière d’échange et j’ai suivi mon mari ici. avec les associations et les Le périmètre retenu en 2013 est celui de la ville de Brest, plutôt que de Dès que je suis arrivée, habitants – candidature au label Brest métropole ou du Pays de Brest. Outre le fait que la ville de Brest est Ville d’art et d’histoire. j’ai instantanément porteuse de la compétence culture et que ses services ont pour mission d’ac- trouvé dans cette compagner la candidature, son identité particulière de ville reconstruite où, de fait, la notion de patrimoine n’est pas une évidence, a été prise en compte. À ville une âme et une noter également que le territoire de la ville de Brest est déjà issu d’un regrou- personnalité ! pement de communes assez récent puisque le grand Brest qui a absorbé les Il y a cette ouverture communes environnantes de Lambézellec, Saint-Marc et Saint-Pierre date de à la mer, l’histoire... » 1945. Irène Frachon, médecin pneumologue Ce périmètre circonscrit à la ville se veut ainsi une première étape. au CHRU de Brest

6 LA DÉMARCHE DE CANDIDATURE LA DÉMARCHE DE CANDIDATURE 7 Brest dans la métropole – SIG Brest métropole

Les quartiers de Brest – SIG Brest métropole

8 LA DÉMARCHE DE CANDIDATURE LA DÉMARCHE DE CANDIDATURE 9 Participation des enfants aux actions proposées dans le cadre des aides * aux projets d’école Brest en chiffres :

ARTS PLASTIQUES 143 458 habitants dans une métropole de : 13 propositions d’interventions différentes 214 504 habitants e 62 classes concernées L’objectif est de mettre en lumière le patrimoine historique, artistique et 25 ville française humain de la ville de Brest, avec à l’horizon un possible élargissement à la de part sa population EXPRESSION métropole et au pays de Brest. Dans cette perspective, des liens autour la can- e didature et de son avancée ont été tissés dès le départ avec les communes de 2 port militaire français 7 propositions, la métropole et le bureau du pays de Brest (dans le programme des Journées e 43 classes concernées 2 pôle urbain de Bretagne européennes du patrimoine, une page renvoie aux sites dédiés des communes après Rennes. de la métropole ; une information régulière est faite aux élus du bureau du MUSIQUE pays de Brest sur l’avancement de la démarche brestoise). 8 propositions, Enseignement 38 classes concernées ORGANISATION TERRITORIALE supérieur :

IMAGE Située à l’ouest de la Bretagne, dans le nord du Finistère, la ville de Brest 2 étudiants er s’étend sur une superficie de 49,51 km et compte sept quartiers : Bellevue, 24603 6 propositions, Carte scolaire du 1 degré SIG Brest métropole Brest-centre, Europe, Lambézellec, Quatre-moulins, Saint-Marc et Saint- 6 facultés au sein de l’UBO 24 classes Pierre. Chaque quartier possède une mairie qui assure une gouvernance de proximité en termes de services, d’espace public et de développement local. 5 écoles doctorales THÉÂTRE Préfecture maritime et sous-préfecture du Finistère, Brest devient une des instituts ou écoles : propositions, premières communautés urbaines de France en 1974 – la CUB, communauté 9 5 Institut universitaire européen 19 classes concernées urbaine de Brest – puis Brest métropole océane en 2005 et accède au statut de la mer (IUEM), Institut de de métropole en 2015. géoarchitecture, École supérieure du professorat et de l’éducation PATRIMOINE CARTE SCOLAIRE (ESPE), École supérieure 7 propositions, d’ingénieurs en agro-alimentaire (Esiab) 41 classes concernées La ville de Brest compte, pour l’enseignement primaire, 37 sites scolaires (dont les 16 classes publics et 17 privés, dont 2 écoles Diwan (enseignement dispensé en breton), grandes écoles d’ingénieurs pratiquant la langue 8 (3908 étudiants) bretonne avec Sked) ce qui représente au total plus de 8000 élèves dans le public et 4000 élèves 5918 étudiants dans d’autres dans le privé. Des services périscolaires de restauration et de haltes d’accueil établissements ( classes PHILOSOPHIE sont proposés dans toutes les écoles publiques. En outre, la ville compte 9 col- préparatoires, école de lèges publics et 7 privés ainsi que 9 lycées publics et 5 privés. Maistrance, institut de formation 1 proposition, La ville dispose de 65 bibliothèques centres documentaires installées dans en soins infirmiers...) 7 classes concernées chaque école élémentaire et maternelle publique brestoise. Un parc informa- tique important (800 ordinateurs) et des outils innovants (15 salles multimédia, En 2016, près de 8 équipements de visioconférence) sont déployés à travers les établissements 6000 élèves scolaires qui bénéficient en outre d’équipements sportifs, de moyens de trans- bénéficient sur le temps ports et d’intervenants extérieurs à titre gratuit. scolaire, de

2560 heures de De plus, la municipalité soutient fortement les projets d’école qui touchent, pratique culturelle régulière. chaque année, par des actions pédagogiques complémentaires sur le temps scolaire, 6000 élèves scolarisés dans les écoles (pratiques artistiques, sensi- * Chiffres 2016-2017. Carte scolaire du 2nd degré bilisation à l’environnement, découverte de l’histoire de la ville …). La ville de SIG Brest métropole Brest met en synergie l’ensemble des acteurs éducatifs autour de valeurs et d’actions éducatives partagées dans le cadre d’un projet éducatif et citoyen.

10 LA DÉMARCHE DE CANDIDATURE 11 NOMBRE DE VISITEURS EN 2016

LES FÊTES LE MUSÉE OCÉANOPOLIS MARITIMES DE LA MARINE LA TOUR TANGUY ABRI SADI CARNOT

400 000 712 000 70 345 23 800 5 372 visiteurs visiteurs visiteurs visiteurs visiteurs

Navigation en rade de Brest lors des fêtes maritimes internationales de Brest – juillet 2016 L’office du tourisme de Brest L’office du tourisme a le statut ÉQUIPEMENTS TOURISTIQUES métropolitain. Son directeur est aussi à la tête de “ Brest Au cœur des circuits touristiques vers les îles de Molène et Ouessant, les destinations océanes ” à l’échelle enclos paroissiaux, les Abers, la pointe de Crozon ou Saint Mathieu, Brest du pays. La ville de Brest a accueille chaque année une importante population touristique. Océanopolis, obtenu le 16 février 2015 la reconnaissance institutionnelle premier équipement touristique payant de Bretagne, la base navale, le musée en tant que station classée de national de la Marine du château de Brest, le Conservatoire botanique national tourisme par décret du Ministère et ses serres restent les grands pôles les plus fréquentés. L’affluence atteint de l’Économie, de l’Industrie et du des records durant les nombreux festivals, congrès et évènements phares Numérique. Parmi les nombreux comme les Fêtes maritimes internationales. Encouragé par le succès croissant labels qui existent en matière de tourisme, celui-ci est un gage de des visites organisées par l’Office de Tourisme, le développement du tourisme qualité offert aux touristes. urbain autour du patrimoine et des nouveaux équipements phares comme les La ville de Brest avait confié Capucins est un objectif clairement affirmé par la ville. la réalisation du dossier de classement à l’Office de Tourisme qui avec l’appui des services de la collectivité a pu répondre FRÉQUENTATION TÉLÉPHÉRIQUE DEPUIS MISE EN SERVICE aux 45 critères obligatoires. En 2015, l’Office de Tourisme a 449 000 VALIDATIONS – source Brest métropole accueilli 96 500 visiteurs dont 9 600 étrangers (plus 200 000 98333 95 484 connexions sur son site 100000 90652 internet pour 155 000 visiteurs uniques). Pour la partie accueil 80000 70926 et information des clientèles 63 552 57319 touristiques, l’Office de Tourisme 60000 54475 a participé également à l’accueil 45720 des paquebots de croisière en 40000 escale a Brest (près de 10 000 passagers) et a animé un point information tourisme à 20000 Océanopolis (en partenariat avec l’équipement). 0 NOV JAN FÉV MAR AVR MAI JUIN JUIL

12 LA DÉMARCHE DE CANDIDATURE 13 Les balades en ville Proposées par le service patrimoines depuis 2013, les « balades en ville », organisées en soirée, sans inscription préalable, ont tout de suite rencontré un succès important avec la participation PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE de plus de 300 personnes. Convoquant POLITIQUE PORTEUSE DU LABEL tout à la fois l’histoire, la géographie, le paysage, l’urbanisme, l’aménagement, les Après validation, le 15 juin 2013, par le Conseil municipal du projet de can- usages, les pratiques habitantes mais aussi didature au label ville d’art et d’histoire, un comité de pilotage a été mis en les imaginaires collectifs et individuels, place, co-présidé par Gaëlle Abily, adjointe au maire en charge de la culture et elles se déroulent autour d’un thème, avec l’intervention de conférencier.e.s, artistes, Alain Masson, premier vice-président chargé des grands projets, de l’énergie musicien.ne.s, acteur.rice.s. et des déplacements, adjoint au maire chargé du patrimoine et des élections. Dans un souci de transversalité et de co-construction avec l’ensemble des « J’ai suivi cette ville acteurs, le comité de pilotage a décidé de la création de deux comités pour dans ses reconstructions accompagner la démarche : successives. Pour Un comité scientifique, co-présidé par Alain Boulaire, historien et spécia- moi, elle est arrivée liste de l’histoire de Brest, et Jacques Quillien, ancien adjoint au maire du quar- à destination de sa tier des Quatre-Moulins, et réunissant les représentant.e.s de nombreuses résurrection et Brest instances (Office du tourisme, Marine Nationale, université de Bretagne -Oc n’a jamais été aussi cidentale, éducation nationale, musée national de la Marine, Conservatoire botanique national) ainsi que des membres des Conseils consultatifs de belle. Elles sont rares, quartiers, des artistes et des acteur.rice.s du tissu associatif. les villes où la mer et l’horizon font partie Un comité technique associant la quasi-totalité des services de la collec- du mobilier urbain. tivité à la démarche de candidature dans un souci de transversalité (urba- nisme, architecture, espaces verts, CCAS...) Yann Quéffelec, écrivain romancier Le service patrimoines, créé en 2012 au sein de la direction culture-anima- tion-patrimoines de la ville de Brest, pilote la candidature au label ville d’art et d’histoire.

Grâce à cette structure, de nombreux échanges, réflexions et actions de sensibilisation et de valorisation des patrimoines ont ainsi pu être engendrés autour de la candidature.

Direction culture- DESCRIPTION DE LA MÉTHODOLOGIE Balade en ville 1917-2017 animation-patrimoines Sur les pas des Sammies – 13 juin 2017 La mise en place de comités et groupes de travail a permis d’engager une véri- table dynamique autour de la candidature. Loin de se limiter à l’échange entre expert.e.s, la candidature a favorisé un décloisonnement entre toutes les forces vives du tissu intellectuel et social brestois. Universitaires, directeur.rice.s de Service patrimoines Archives municipales structures culturelles, acteur.rice.s sociaux.les, artistes, membres d’associa- Responsable de service et métropolitaines tions ou habitant.e.s ont ainsi pu s’approprier la démarche et y prendre une part active au fil du temps. Collectes de paroles, balades urbaines, jeux, actions diverses à l’occasion de temps forts de la vie sociale et culturelle (Journées européennes du Patrimoine, festival Longueurs d’onde, marché de Noël, ouverture des Capucins…), la can- Chargé.e de projet Chargé.e de projet Chargé.e de projet didature au label a été menée en interaction avec la population. Son adhé- sion, son enthousiasme sont aussitôt venus confirmer la pertinence de la dé- marche.

14 LA DÉMARCHE DE CANDIDATURE 15 B�EST UNE VILLE SINGULIÈRE « C’est dans tout un contexte océanique que baigne Partir/Revenir la ville de Brest, et c’est vers lui que vont depuis AÉROPORT : toujours, bien qu’en des sens variés selon les époques, 28 liaisons internationales, les aspirations et les espoirs de ses habitants. » vols quotidiens vers André Guilcher (1913-1993), géographe, 11 professeur à l’Université de Bretagne Occidentale de Brest de 1970 à 1981. LIGNES FERROVIAIRES : 8 liaisons TGV Brest/Paris par jour BREST, PORTE DE L’OCÉAN + mise en service de la LGV en juillet 2017 permettant de relier Brest à Paris en moins de 3h30. UN SITE EXCEPTIONNEL RÉSEAU ROUTIER : Située à l’extrémité du continent européen, Brest se fonde d’emblée sur autoroutes gratuites une destinée maritime qui la traverse des origines jusqu’à nos jours. Nichée au cœur d’une rade exceptionnelle d’environ 180 km2 et ouverte sur le large par un étroit goulet, Brest s’est développée de part et d’autre du fleuve Penfeld. Offrant un abri sûr, ce site détermine une vocation défensive et maritime dès « La Penfeld, sans elle, l’origine. À l’avant-poste de l’océan mais aussi excentrée, la situation géographique point de Brest.» de Brest va tour à tour constituer un atout et jouer parfois en sa défaveur. La Pierre Péron, peintre et illustrateur route nationale 12 en 1824, reliant Paris à Brest, le canal Brest-Nantes en 1858, l’établissement de la liaison ferroviaire Paris-Brest en 1865 puis l’aéroport de Guipavas en 1937 avec en 1961 une liaison quotidienne Brest-Paris marquent, chacun en leur temps des étapes décisives.

16 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 17 18 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 19 Alfred Guesdon, Brest, vue de la Ville et de la rade prise des Glacis Pierre-Julien Gilbert, Combat de La Cordelière et d’une flotte anglaise, en 1512, au large de Saint-Mathieu Vers 1850, lithographie sur papier, collection musée des beaux-arts de Brest métropole. 1838, huile sur toile, collection musée des beaux-arts de Brest métropole.

UNE VOCATION DÉFENSIVE Nicolas Ozanne, Combat de la frégate française « La Belle-Poule » La guerre, période attaquée par la frégate anglaise « L’Aréthuse » le 17 juin 1778 L’histoire connue de Brest remonte à l’époque romaine et à la construc- Gravure au burin, collection musée des beaux-arts de Brest métropole. d’intense activité tion, au IIIe siècle, sur le site actuel du château, d’un premier castellum pure- Le tableau illustre le premier succès de la France face à l’Angleterre dans le conflit Forteresse, port militaire ment défensif. Située sur un éperon rocheux, la forteresse continue de jouer e qui les oppose autour de la guerre d’Indépendance des futurs États-Unis. puis arsenal à partir du XVII tout au long de l’histoire un rôle décisif dans les conflits qui opposent la Bre- siècle, la ville de Brest entre en effervescence en temps de tagne puis la France aux autres puissances maritimes, espagnoles et anglaises. guerre. Sa population de militaires Devenue port de guerre en 1631 avec Richelieu, puis arsenal, Brest va se doter et d’ouvriers de la construction d’un ambitieux système défensif. navale s’accroît alors de manière Vauban ne se limite pas en effet à transformer le château en citadelle ni à phénoménale engendrant toute édifier en 1686 l’enceinte bastionnée qui entoure les bourgs de Recouvrance une économie locale. Florissante en temps de guerre, Brest et de Brest constitués en une seule ville. Fort d’une vision plus large, il réflé- est moins active en temps de chit à la protection des abords (fort et batteries de Camaret et Bertheaume) paix selon une alternance peu élargissant le réseau de fortifications à l’échelle de la rade, « la plus belle pièce commune pendant de longs d’eau de l’univers » selon lui. Le système défensif de la ville sera augmenté au siècles. XVIIIe, sous Louis XVI, d’un réseau de cinq forts extérieurs, toujours visible (du Nord au Sud : Penfeld, Questel-Bras, Keranroux, Montbarey et Porzic), visant, pour certains, à la protéger en amont des attaques terrestres. Aujourd’hui siège de l’escadre de l’Atlantique, de la Force océanique stra- tégique (FOST) et base française des sous-marins nucléaires, Brest continue d’assumer une position militaire et de force dissuasive française de premier plan.

20 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 21 L’Académie Lindu, Dumaitz de Goimpy, René-Aymar Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec, de Roquefeuil, Groignard, Nicolas-Marie Jean-René de Verdun de la Crenne, royale de marine Ozanne. Granchain, Fleuriot de Langle, (1752-1792) L’Académie disparaît temporairement Honoré Sébastien Vial de Clairbois, de 1765 à 1769, à la suite de la guerre Pierre-Alexandre-Laurent Forfait, Vers 1745, un capitaine de vaisseau du de Sept Ans. En 1769, Aymar Joseph de Jacques-Noël Sané, Antoine-Jean-Marie Roi, théoricien de la tactique navale et Roquefeuil, commandant de la Marine Thévenard, Jean-Jacques de Marguerie. grand expert en balistique, Sébastien à Brest, obtient de Louis XV et du L’Académie contribue notamment Bigot de Morogues, prend l’habitude secrétaire d’État de la Marine Choiseul- à l’amélioration des instruments de de réunir chez lui des officiers et des Praslin son rétablissement sous le nom navigation. On retrouve trois de ses ingénieurs du port de Brest partageant d’Académie royale de marine. Une membres (Claret de Fleurieu, Fleuriot son intérêt pour les sciences de la mer. devise est adoptée : « Per hanc prosunt de Langle, d’Escures) dans l’expédition Après son passage à Brest, Antoine omnibus artes » (« Grâce à elle, les arts que conduisit La Pérouse jusqu’aux îles Louis Rouillé, secrétaire d’État de la profitent à tous »). Salomon avant de disparaître. Certains Marine, décide de rendre officielle cette L’Académie sera liée à l’Académie des sont également étroitement associés à institution privée. Le roi Louis XV signe, sciences par un édit de 1771. Dans la guerre d’indépendance américaine. le 30 juillet 1752, les lettres patentes l’esprit encyclopédique des Lumières, L’Académie de marine sera finalement portant création d’une Académie de elle devient alors très active, se supprimée par la Convention le 8 août marine à Brest. réunissant huit cents fois en vingt- 1793, en même temps que toutes les Composée de soixante-quinze membres, cinq ans, et présentant quatre cents autres académies. C’est le début des l’Académie réalise de 1752 à 1755, de mémoires dans tous les domaines sociétés savantes qui fleurissent à Brest nombreux travaux. Les officiers de scientifiques et de la pensée. Elle au XIXe, comme l’importante Société Marine qui y participent se proposent s’intéresse à l’astronomie navale, aux académique. Cette émulation et cette de contribuer à la modernisation de la mathématiques, à l’architecture navale, excellence s’illustrent aujourd’hui Marine française. à la physique, à l’hydrographie, à la dans les nombreuses publications L’Académie rassemble des astronomes, cartographie et à la santé des équipages. universitaires et conférences (rendez- des hydrographes, des mathématiciens, Sa bibliothèque compte plus de 3 800 vous maritimes, colloques, cours etc. Parmi les membres, lors de la volumes, toujours conservés à Brest. publics) qui continuent de ponctuer fondation, on compte, outre Bigot de Parmi les nouveaux membres, on la vie intellectuelle brestoise, sans Morogues, Jean Florent de Vallière, compte Joseph Jérôme Lefrançois de compter la Société d’études de Brest Amédée François Frézier, Henri Louis Lalande, Alexandre Guy Pingré, Pierre et du Léon créée en 1954 et à l’origine Duhamel du Monceau, Charles Étienne Charles Le Monnier, Alexis-Marie de la revue « Les cahiers de l’Iroise ». Louis Camus, Pierre Bouguer, Jean- de Rochon, Jean-Charles de Borda, Baptiste Après de Mannevillette, Charnières, Étienne Bézout, Nicolas Jacques-Nicolas Bellin, Esprit Pezenas, Claude Duval-le-Roy, Étienne Nicolas Chardon de Courcelle, Bory, Joseph Blondeau, Poissonier-Desperrière, Ortelius, Theatrum Orbis Terrarum, Bernard de Chabert, Antoine Choquet de Sabatier, Louis Antoine de Bougainville, 1595 – Service historique de la Défense LA CONSTRUCTION NAVALE Louis-Nicolas Van Blarenberghe Vue du port de Brest 1774, huile sur toile, Arsenal par décision de Colbert en 1669, Brest s’érige en site majeur de collection Musée des Beaux-arts la construction et de l’armement de la flotte royale au XVIIe. Elle s’affirme au de Brest métropole. XVIIIe siècle comme l’un des premiers centres militaro-industriels du monde employant plus de 12 000 ouvriers. Au milieu du XIXe siècle, l’évolution de la navigation avec le passage de la voile à la vapeur et des vaisseaux de bois aux bâtiments cuirassés implique une grande mutation, à laquelle Brest ré- pond par la construction d’équipements portuaires nouveaux et d’immenses halles industrielles sur le plateau des Capucins notamment. Poursuivant une histoire brillante, des fleurons de la flotte française de 1939 y naissent comme le Richelieu ou le Jeanne d’Arc. À nouveau premier employeur de la ville, l’arse- nal renaît dans l’après-guerre qui voit le lancement d’unités phares comme les porte-avions Clémenceau, Foch et De Gaulle, le porte hélicoptère Jeanne d’Arc ou le croiseur Colbert avant que le port de Brest ne soit dévolu à partir de 1996 à la maintenance et la réparation de la flotte.

22 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 23 Le jardin des explorateurs Installé dans une ancienne batterie du 18e siècle, face au château, le jardin des explorateurs, inauguré en 2002, est une vitrine de cette histoire botanique exceptionnelle et un lieu de promenade offrant des vues magnifiques sur la ville, le château et la rade.

Quittent le port de Brest… • Le 5 décembre 1766, la Boudeuse, menée par Bougainville • Le 26 mars 1773, le Roland et l’Oiseau, menés par Kerguelen • Le 1er août 1785 la Boussole et l’Astrolabe, menées par La Pérouse

Des plantes venues d’ailleurs… L’hortensia, venu de Chine ; la cordyline, venue de Nouvelle- Zélande ; le géranium d’Afrique australe et, bien entendu la fameuse fraise du Chili qui, croisée à des fraisiers des bois locaux, va donner les fameuses fraises de Plougastel, arrivent successivement à Brest…. entre autres innombrables spécimens !

LA CITÉ DES EXPLORATEURS

Ville de navigateurs et d’effervescence scientifique autour de l’Académie Royale de marine, Brest s’impose au XVIIIe comme le point de départ des grandes expéditions françaises. Si l’expédition de Bougainville part finalement de Brest en 1766 suite à des problèmes techniques, celles, du second voyage de Kerguelen en 1773 et de La Pérouse en 1785 s’y préparent et y démarrent, mobilisant les meilleures compétences scientifiques et techniques présentes sur place. Des naturalistes et des scientifiques aussi illustres que Commerson ou La Martinière embarquent à bord, rapportant de nombreuses planches, ob- servations et spécimens naturels qui sont mis en pépinière à l’arrivée dans le jardin botanique de l’hôpital maritime avant d’être envoyés au Jardin du Roi de Paris (futur Jardin des Plantes). Brest affirme ainsi très tôt une place majeure Encyclopédie botanique – Bibliothèque E.Denisse dans le monde de la botanique, mission poursuivie aujourd’hui par le Conser- En 1714, Amédée-François Frézier rapporte des plants de liane du Chili vatoire botanique national situé dans le vallon du Stang Alar. qui croisés à notre fraise des bois vont donner la célèbre fraise de Plougastel.

24 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 25 1 2 L’acticivité des ports LA VILLE DES PORTS

e une ville de 2 port militaire 1 Le port militaire, sur les rives de la Penfeld, occupe le même site de- champions er puis sa création en 1631 par Richelieu. Il va s’étendre côté rade sur le port de port français de maintenance 1 Laninon après sa séparation d’avec le port de commerce au XIXe siècle. Siège Selon une tradition remontant à de la flotte militaire et de la la création en 1848 de la Société réparation navale civile de la FOST (Force océanique stratégique), l’actuelle base navale regroupe au- des Régates de Brest, la rade est er jourd’hui près d’un quart de la flotte militaire française. Environ 12 000 per- un plan d’eau majeur pour la voile port français pour la pratique 1 sonnes travaillent dans le secteur public au sein de la base navale de Brest. de plaisance et a permis à Brest de la voile loisir Elles sont appuyées par l’intervention d’entreprises du secteur privé. Port de devenir un centre de formation e reconnu internationalement. port de commerce français d’entretien pour les bâtiments militaires français à propulsion nucléaire tels 11 En témoignent les nombreux que les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), Brest accueille égale- 14 escales de paquebots champions qui ont fait ici leurs en 2016 ment en relâche les forces navales de l’OTAN et d’autres bâtiments étrangers armes comme Eric Tabarly ou dont des sous-marins nucléaires anglais et américains. Olivier de Kersauson et obtenu des médailles d’or olympiques comme Jean-Yves Le Déroff, 2 Le port de commerce : Créé par décret de Napoléon III en 1859, le port Faustine Merret, Marie Riou, de commerce se sépare en 1865, d’un commun accord, du port militaire avec Nicolas Hénart ou Camille lequel il cohabitait jusqu’alors. Installé dans l’anse de Porstrein, il se développe Lecointre. Trophée Jules Verne, dès lors à l’Est de l’embouchure de la Penfeld. Avec ses quais en eaux pro- Tour du monde, traversée de l’Atlantique: Brest reste le port fondes et ses équipements performants, il assure le transport des matières de départ et d’arrivée de grands premières et constitue, avec le port militaire, le premier bassin d’activités por- exploits maritimes et sportifs à tuaires de Bretagne. il accueille également les bateaux du port scientifique. la voile. Pour 2019, Brest prépare Il poursuit aujourd’hui sa croissance avec l’aménagement par la Région Bre- la première édition du tour du tagne d’un immense polder, visant à accueillir de nouvelles activités notam- monde des Ultims, course en multicoque et en solitaire. ment liées aux énergies marines renouvelables.

3 3 Les ports de plaisance : Avec ses deux ports de plaisance, le port du Moulin Blanc, (1325 places à l’année, 100 places visiteurs) établi au fond de la rade et le port du château (750 anneaux), inauguré en 2009, au pied du châ- teau, Brest est le premier port français pour la pratique de la voile loisir.

26 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 27 4 5

4 Le port de pêche : Abrité en rade et géré par la CCIM (Chambre de com- merce et d’industrie métropolitaine de Brest), le port de pêche comprend une flottille de 70 bateaux (40 fileyeurs et 30 coquilliers en saison hivernale) repré- sentant 150 marins embarqués. Il est doté d’une criée entièrement rénovée en 2015, qui traite 1 800 tonnes de poissons, crustacés et coquillages par an.

5 Le port urbain : Dans le cadre des travaux d’embellissement de la ville, les espaces publics du port de commerce, situés au pied du château, ont été réaménagés de façon à accueillir cafés, restaurants et manifestations cultu- relles comme les Jeudis du Port pendant l’été. « Je suis d’ici, je vis ici depuis toute petite, et je ne vivrais 6 Le port d’escale : Depuis 2009, le port escale permet d’accueillir les ailleurs pour rien au monde ! paquebots de croisières, sur la façade atlantique. Alors, devenir ambassadrice de Brest, c’est pour moi une vraie fierté ! Brest est une Le port de Maison Blanche ville qui a toujours accueilli En direction de Sainte-Anne du Portzic, le port de Maison Blanche garde intacte l’âme pittoresque tous les marins. Et qui permet des petits ports de pêche, avec ses cabanons de couleurs vives. à tous, grâce au Pôle Voile ou à des associations de vivre leur passion pour la voile. Je suis fan de cette ville ! » Marie Riou, navigatrice D.R.

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28 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 29 250- 875 1240 1341 1397 1505 350 Première Le duc Jean 1er Jean de Montfort Brest redevient Visite d’Anne mention de Brest Le Roux achète s’empare du française après de Bretagne Construction du castellum romain dans une source au comte de château et une période de médiévale Léon Hervé III entoure le burg gouvernance 1592 « La Chronique le château, la d’un rempart anglaise pendant 410- de Nantes » à ville et le portus la guerre de L’attaque des propos d’un raid de Brest succession de Ligueurs est 420 normand contre Bretagne repoussée par Fin de l’oppidum René de Rieux l’occupation

CHRONOLOGIE romaine

BREST, UNE HISTOIRE MOUVEMENTÉE

BREST À TRAVERS LES SIÈCLES

L’époque gallo-romaine Si l’on trouve des traces d’occupation dès le Paléothique inférieur (vers -30 000 av JC), la fondation de Brest remonte à la construction au IIIe siècle d’un important Castellum sur le site stratégique du château actuel. Alors que Topographie de Brest – Petit P. 17e – Musée national de la Marine – Plan de la ville de Brest, H. Van Loon d’après Nicolas de Fer, 1692 l’Empire romain est attaqué de toutes parts, un millier d’hommes de la légion maure (les Osismes) y prend place. Le site sera ponctuellement abandonné à partir du Ve siècle et durant la période troublée du haut Moyen-Âge.

La ville close du Moyen-Âge Objet de convoitise au Moyen-Âge dont l’histoire est émaillée par les guerres de Cent ans et de succession, Brest passe alternativement aux mains des Fran- çais, des Anglais et des . Une ville close se développe dans l’enceinte du château qui vit plusieurs sièges. En 1505, Anne de Bretagne séjourne à Brest, déclarée « ville française en terre bretonne » suite à son union avec le Roi de France Charles VIII. François Ier vient visiter le port royal en 1518. Durant les guerres de religion, Brest reste fidèle au roi Henri IV contre les ligueurs qui l’assiègent en 1592. Deux bourgades se développent hors les murs du château: Sainte Catherine sur la rive droite de la Penfeld (futur Recouvrance) et les Sept Saints aux abords immédiats du château (futur centre-ville).

XVIIe le port militaire « Mon Brest », tels sont les mots employés par Richelieu qui retient le site pour y créer en 1631 un port de guerre de la marine royale. Tournant majeur, cette décision s’accompagne en 1669 de celle de Colbert d’y construire un important arsenal. Parachevant cette orientation militaire, Vauban est chargé de construire un important dispositif de fortifications et dessine également ce qui sera le premier plan de la ville selon une trame orthogonale toujours vi- sible (1683-1694). La ville attire une importante population liée à la marine et à l’activité portuaire (charpentiers, menuisiers, marchands et négociants). Avec 15 000 habitant.e.s à la fin du règne de Louis XIV, Brest compte alors parmi les villes importantes du royaume.

30 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 31 1593 1629 1681 1686 1766 1780 1781 1785 1856 Henri IV confère Richelieu envoie Lettres patentes Arrivée des Départ de Guerre Guerre Départ de Décret de le droit de une tournée sur la réunion ambassadeurs l’expédition d’Indépendance d’Indépendance l’expédition création d’un bourgeoisie d’inspection de Brest et de de Siam scientifique de américaine : américaine : scientifique de pont sur la aux habitants à Brest pour Recouvrance Bougainville départ du corps départ de la Lapérouse Penfeld de Brest et leur décider des lieux expéditionnaire flotte de De permet d’élire qui accueilleront 1683 1752 de Rochambeau Grasse un maire et deux les arsenaux de Constitution de la marine royale Vauban dresse échevins l’Académie de un plan des marine fortifications à entreprendre

Nicolas Ozanne, Le port de Brest vu du chenal devant le nouveau quai aux canons Le pont tournant ouvert pour la sortie d’un croiseur Archives municipales et métropolitaines de Brest Carte postale – Archives municipales et métropolitaines de Brest

XVIIIe, le rayonnement XIXe, une seconde naissance Le bagne Doublant sa population en un siècle, Brest est avec Toulon et Rochefort l’une Le blocus anglais durant la Révolution puis les guerres napoléoniennes, a Une identité à part des trois principales bases navales de la monarchie. En liaison régulière avec les mis à mal l’activité commerciale et la construction navale. L’atonie politique La suppression en 1748 du corps Ville royale en terre bretonne du des Galères entraîne la création bureaux ministériels de Versailles, l’intendant de Marine est l’homme fort de la et économique fait naître un esprit de révolte. Des mutineries et des révoltes temps d’Anne de Bretagne, fidèle des bagnes qui accueillent les ville. L’ingénieur et architecte brestois, Choquet de Lindu (1712-1790) multiplie éclatent du côté de l’arsenal sous le règne de Louis-Philippe. Animé d’une à Henri IV au moment de la Ligue, prisonniers de droit commun. les constructions sur le port qu’il borde de bâtiments de belle facture classique: ambition nouvelle pour la ville, Hyacinthe Martin Bizet, premier maire élu au révolutionnaire en pays Chouan … Brest affirme de tous temps une Construit par Choquet de Lindu, corderies, ateliers, hôpital de marine et le bagne, son chef d’œuvre. Brest joue suffrage universel direct, apporte l’élan nécessaire à son évolution et sollicite le bagne de Brest ouvre en identité à part. À la pointe de la 1751. Il accueillera jusqu’à sa un rôle décisif lors de la guerre d’indépendance américaine (1778-1783). Ville Napoléon III. Par décret impérial, il est décidé en 1859 de séparer le port mili- Bretagne, elle s’en démarque par fermeture en 1858, plus de 60000 progressiste et éclairée, Brest accueille avec enthousiasme l’élan révolution- taire et le port de commerce qui s’installe à l’Est du château. Sous son impul- son lien particulier avec la Marine forçats. Enchaînés deux par deux naire. Dès 1789, le peuple brestois avide de justice et d’équité, parvient à ins- sion, un pont tournant, admirable exemple d’architecture de fer, relie enfin en et le pouvoir central mais aussi et portant le reconnaissable taurer sans violence une organisation révolutionnaire et participe activement 1861 les deux rives de la Penfeld et en 1865, le chemin de fer arrive à Brest, par sa personnalité indépendante. habit et bonnet, ces hommes Portuaire, cosmopolite, tournée à la mise en place des nouvelles institutions et du directoire du département. désormais relié à la capitale par une ligne régulière. À l’étroit dans ses rem- sont employés à toutes sortes vers l’ailleurs, elle est aussi de travaux de force comme parts, la ville voit se développer des constructions extra-muros. En 1861, une ouvrière dans une Bretagne plutôt l’aménagement du port et de partie (176 ha) de la commune limitrophe de Lambézellec est annexée. Si la rurale. l’arsenal ou la construction du ville échoue dans ses ambitions de port d’escale transatlantique, elle inaugure cours Dajot. Ils apparaissent en 1898 son tramway, signe ultime de sa modernisation. mêlés à la population du port où ils assurent le chargement ou La ville officielle le déchargement des navires. Tout au long de son histoire, Un coup de canon, le fameux Brest voit passer de nombreux « Tonnerre de Brest », signale les ambassadeurs et chefs d’Etat. évasions. Les ambassadeurs de Siam qui débarquent à Brest le 18 juin 1686 avant de gagner Versailles Jules Noël, donneront leur nom à la rue qu’ils Les Bagnes, Condamnés à temps remontent depuis le port. Parmi 1844, crayon sur papier, les chefs d’état, Brest reçoit au collection Musée des Beaux-arts XVIIIe le tsarévitch, futur Paul Ier de Brest métropole. de Russie et Joseph II d’Autriche. En 1918, le président américain Wilson y débarque sur le chemin de la conférence de la paix de Versailles. Au niveau national, le roi François Ier, l’empereur Napoléon III, Charles de Gaulle et le président Vincent Auriol s’y rendent personnellement.

Plan de Brest et de ses environs relatif aux projets de l’agrandissement Diorama de l’artiste brestois Jim Sévellec representant l’arrivée, de l’enceinte, Desandrouins 1790 à Brest, des Ambassadeurs de Siam

32 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 33 1858 1859 1865 1918 1940 1941 1942 1944 Séjour de Décret de Inauguration Arrivée à Brest Entrées des Arrivée des Nomination de Victor Début du Siège de l’empereur création du port du chemin du Président troupes croiseurs allemands Eusen, Président de la Brest Napoléon III de commerce de fer Wilson allemandes « Scharnhorst » et Délégation Spéciale Catastrophe de l’abri et de à Porstrein dans Brest « Gneisenau » dans le Sadi-Carnot l’impératrice 1917- 1921 port de Brest 1943 Eugénie Reddition de la 1861 Déclassement Destitution du Décret d’évacuation 1919 garnison allemande de Création Ouverture du des fortifications député-maire Victor de la population non Brest , port la Place de Brest de la Société pont sur la Le Gorgeu qui a refusé indispensable d’arrivée académique Penfeld à la de voter à l’Assemblée Remise des clés de la des troupes de Brest circulation les pleins pouvoirs au ville libérée américaines maréchal Pétain

Visite de Napoléon III à Brest, 11 août 1858, Mayer Auguste (1805-1890) – 19e siècle – Musée national de la Marine File de soldats allemands lourdement armés montant la rue de Siam – Archives municipales et métropolitaines de Brest

Ville de Brest, plan d’aménagement et La santé d’embellissement Sujet crucial, la santé des gens de (1920). mer positionne Brest à la pointe Tracé définitif. de la médecine. Hôpitaux civils et militaires y apparaissent très tôt tandis qu’en 1740 une école de chirurgie navale et en 1783 une école de médecine navale sont créées. Ville portuaire, Brest doit faire face à de terribles épidémies qui déciment sa population comme celle du typhus rapportée du Canada par l’escadre de Dubois de Lamotte en 1758 ou la grippe espagnole apportée en 1918 par les navires américains.

Brest et l’Amérique… Des liens profonds, tissés au fil de l’Histoire, unissent Brest et les États-Unis… Brest joue un rôle décisif durant la guerre d’Indépendance américaine (1778-1783), puis c’est au tour des américains de voler au secours Vers la modernité de la France, avec l’arrivée des troupes à Brest en 1917. Avec Insalubre, asphyxiée dans des remparts qui n’ont plus de raison d’être, elles, ce sont le basket-ball, Brest compte dans l’entre-deux guerre 50 000 habitant.e.s dans Brest-même le jazz qui font leur entrée en et 50 000 habitant.e.s dans les faubourgs immédiats. Pour répondre à cette si- Europe… tuation, un « plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension de la ville de Brest » est dessiné dès 1920 par l’architecte municipal Georges Milineau (1878-1949). Traversée par la crise et les mouvements sociaux, Brest connaît dans les années 1930 des affrontements violents. En prise directe avec les 1 1. La rue de Siam et la préfecture maritime, milieu XXe 2 Archives municipales et métropolitaines de Brest grands évènements internationaux, elle accueille en 1917 les troupes améri- 2. Des bretonnes observent le défilé des soldats américains, vers 1918-1919 caines (près de 800 000 hommes) qu’elle héberge dans le camp de Pontanézen National archives and records administration – USA et voit réembarquer, le conflit mondial une fois terminé.

34 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 35 1945 1947 1950 1859 1960 1971 1974 2012 2017 Création du Explosion du Violents Installation Remise de la Ouverture Création de la Mise en service Ouverture des Grand Brest liberty-ship mouvements du Collège Médaille de du Centre Communauté du tramway Ateliers des Capucins (réunion des « Ocean-Liberty», de grève des scientifique la Résistance Océanologique urbaine de et ouverture de communes de un second ouvriers de la universitaire, à la ville par de Bretagne, qui Brest, une 2013 la Médiathèque Lambezellec, traumatisme reconstruction. ancêtre de le Général de devient en 1984, des premières François Mitterand- Saint-Marc , après la Mort du l’ Université Gaulle IFREMER communautés Candidature au Les Capucins Saint-Pierre qui destruction de la syndicaliste de Bretagne urbaines de label Ville d’art deviennent des ville pendant la Edouard Mazé. Occidentale France et d’histoire Mise en service du quartiers de seconde guerre téléphérique urbain Brest) mondiale 2015 Brest devient métropole

L’Occupation et la Libération Le 19 juin 1940, les forces allemandes entrent à Brest qui a vu partir les Une ville ouverte jours précédents toute sa flotte, dont le contre-torpilleur Milan, avec à son sur le monde bord le général de Gaulle. Base importante regroupant désormais les sous-ma- rins allemands, la ville subit durant l’Occupation les bombardements alliés. Les Maures de la légion romaine au IIIe siècle, les Bretons, les Vikings, Malgré la violence de la répression, une résistance active s’organise. À la Li- les Anglais durant l’occupation bération, les allemands refusant de se rendre, le siège de Brest (7 août - 17 (1342-1397) d’Edouard III septembre 1944) s’engage après l’évacuation de la population civile restante d’Angleterre, les troupes (15 000 à 17 000 personnes). Déjà mise à mal, Brest, ville martyre et médail- américaines lors de la première guerre mondiale, les Allemands lée de la Résistance, en ressort libre mais anéantie. Tout le centre-ville est en durant l’Occupation… au gré des ruine. Confiée à Jean-Baptiste Mathon (1893-1971), la reconstruction s’engage soubresauts de l’histoire, Brest tandis que la population brestoise s’installe dans la ville provisoire en baraques voit se succéder différentes vagues (5000 baraques organisées en 25 cités). de population. Ville portuaire, elle a une dimension cosmopolite liée au va et vient des navires et Vers le Grand Brest attire actuellement de nouveaux Avec l’ouverture du Centre océanologique de Bretagne et du CNEXO arrivants, nombreux au point d’être (Centre national d’étude et d’exploitation des océans) en 1971 suivie de celle surnommés les « néo-brestois ». en 1989 du Technopole de Plouzané et de l’Ifremer, Brest va faire face à la crise de l’industrie navale en se redéfinissant toujours à la pointe des ingénie- ries marines. Première communauté urbaine de France en 1974 et métropole océane en 2005, elle se modernise avec le tramway en 2012 et devient mé- tropole en 2015. L’ouverture en 2017 des Ateliers des Capucins et du premier téléphérique urbain de France marque une nouvelle étape de son développe- ment, dans une vision innovante et en dynamique avec son histoire.

Brest, rive gauche, septembre 1944 – Archives municipales et métropolitaines de Brest

36 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 37 Plan de reconstruction et d’amenagement de la ville de Brest, plans régulateurs. – Archives municipales et métropolitaines de Brest Baraques dans le quartier de Kérédern- Vue d’ensemble en 1950 – Archives municipales et communautaires

Pour autant et contrairement aux idées reçues, le projet de J.-B. Mathon BREST, « LA VILLE BLANCHE » Brest, une ville ne fait pas table rase du passé. Il garde l’orientation historique Nord-Sud de la Une lente LE PROJET DE J.-B. MATHON rue de Siam, selon un axe tourné vers la Penfeld, et définit un axe secondaire appropriation planifiée perpendiculaire ponctué d’édifices publics (de la trésorerie générale au palais Depuis le plan en damier tracé par de justice) et ouvrant vers la rade. Relogée dans des baraques « C’est dans les années 1990 que s’opère un changement de provisoires pendant la Vauban, Brest offre la particula- Autour de cette croisée, J.-B. Mathon constitue une trame urbaine en da- rité d’avoir été dessinée de tous perspective des villes reconstruites sur elles-mêmes. La question Reconstruction, la population mier telle que définie par Vauban dès le XVIIe siècle et s’attache à reprendre le brestoise aura du mal à apprivoiser temps. Cette vision urbanistique de leur réhabilitation physique et morale se pose au même précoce la suit tout au long de son tracé des anciennes rues. cette ville flambant neuf qui fait histoire. Le plan Milineau, puis le moment. Contrairement au Havre, Brest n’est pas l’œuvre d’un Il s’inspire également du plan Milineau des années 1920. Les remparts rem- place à l’ancienne. La nostalgie du vieux Brest, l’attachement à la plan Mathon restent fidèles à cette architecte mondialement connu. Ses qualités échappent souvent blayés ne sont plus une entrave et permettent ainsi au centre-ville de changer trame orthogonale originelle et à aux catégories et méritent d’être mises en lumière car, sous une vie en baraques et sa convivialité d’échelle avec une place de la mairie située « hors les murs » et une ceinture sont autant d’éléments qui l’orientation de ville tournée dès apparente homogénéité, se cache toute une richesse et une diversité l’origine vers le port de la Penfeld. verte faisant couture avec les faubourgs (communes de Lambézellec, Saint- retardent l’appropriation de la ville architecturale. » Marc et Saint Pierre Quilbignon) annexés à la ville en 1945 . reconstruite. Patrick Dieudonné, directeur de l’Institut de géoarchitecture, Brest Surnommée « la blanche » pour son nouvel aspect et son hygiénisme mo- derne, Brest se veut une architecture « ordinaire », dédaignant les signaux Les grands Menée entre 1945 et 1961, selon un plan directeur approuvé en 1948, la forts, à l’exception du clocher de l’église Saint-Louis et de la Mairie. Elle se principes de la ville reconstruction du centre-ville, détruit à 70%, est confié à l’architecte en chef caractérise par un vélum bas (3, 4, ou 5 étages) et une construction par ilots reconstruite Jean-Baptiste Mathon (1893-1971) et à l’ingénieur des Ponts et Chaussées Mau- que Mathon va confier à toute une équipe d’architectes (parmi lesquels Phi- • Un centre ville remblayé rice Piquemal (1902-1995). lippe Beverina, Gaston Chabal, Jean De Jeagher, Yves Francès, Henri Granger, • Un changement d’échelle Ni reconstitution historique comme à Saint-Malo, ni geste architectural Edouard Mocaer, Michel Ouchacoff, Maurice Philippe, Raymond Tassel, Mau- • Une grande croisée autour de comme , le Brest de J.-B. Mathon se pose comme une véritable ré- rice Vacher…) autorisant une grande variété architecturale. La charte com- l’axe historique flexion sur l’aménagement urbain moderne. mune définit une ordonnance classique des bâtiments selon un rythme ternaire • Une construction par ilots • Un velum bas, sans signal fort Des décisions radicales sont prises. Nombre de bâtiments jugés trop en- (soubassement-étage-couronnement) qui caractérise déjà l’architecture bres- • Une ceinture verte, rapidement dommagés (dont les bâtiments de Choquet de Lindu) sont détruits et la dé- toise au XIXe. Particulièrement soignés, les immeubles d’angle présentent une construite cision de reconstruire le centre-ville sur les tonnes de gravats remblayés grande variété et qualité architecturale. Ainsi sous une apparente uniformité, engendre un vrai changement de topographie. c’est une vraie diversité architecturale qui caractérise la ville reconstruite.

38 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 39 Eugène Cicéri, Recouvrance à Brest, XIXe, musée des beaux-arts de Brest métropole L’anse de Saint Marc 1936

DES IDENTITÉS DE QUARTIERS Une ville duelle La ville ensevelie, Loin d’être uniforme, Brest ne se résume pas à son centre-ville marqué Deux rives, deux populations, entre fantasme l’une francophone, l’autre par la Reconstruction. Elle se compose de quartiers très contrastés, à l’image et réalité bretonnante, deux quartiers, les d’une ville qui s’est agrandie en plusieurs phases d’annexion. Malgré leur réu- Ti-zefs et les Yannicks, « Brest nion dès 1680, l’opposition demeurera toujours entre Recouvrance sur la rive Très présent dans les souvenirs ou l’imaginaire des brestois, le vieux même » et Recouvrance… : droite, peuplée de matelots et d’ouvriers parlant breton et l’enceinte des for- d’emblée Brest se construit Brest, disparu sous les gravats, tifications ,« Brest même », réunissant sur la rive gauche officiers de Marine, sous le signe de la dualité. La hante la mémoire collective. Au- ville haute se distingue de la négociants et hommes de loi parlant français. delà de la blessure et d’une vision ville basse du port selon une Les annexions successives en 1861 (176 hectares sur la commune de Lambé- parfois fantasmée, la ville ensevelie opposition toujours tangible entre zellec) et en 1945 (communes de Lambézellec, Saint-Marc et Saint-Pierre-Quil- ressurgit par endroit, certaines caves ouvrant accès à d’anciennes zones civiles et zones militaires bignon) n’ont pas gommé la trame urbaine ni l’identité de ces anciennes de la ville. rues (comme la rue La Pérouse) communes adjacentes, beaucoup moins touchées par les bombardements. La ou encore dans la crypte de place du marché et les îlots XIXe de Saint Martin comme les ruelles pentues de l’Église Saint Louis où l’escalier de Recouvrance dont la topographie est restée intacte possèdent ainsi une âme l’ancienne façade demeure visible. et une ambiance bien particulière. Encore aujourd’hui, on vous dira qu’on est de Saint Marc, de Recouvrance, de Bellevue ou de « Lambé »… sans parler de l’expression toujours répandue de « Brest même » pour désigner le centre- ville. Pierre Péron, La ville enfouie musée des beaux-arts de Brest métropole

40 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 41 Le Scot Pays de Brest Voué à s’étendre, le Scot Pays de Brest compte actuellement 89 communes constituées en 7 intercommunalités. Urbanisme, protection de l'environnement, transports et mobilité, organi- sation fonctionnelle, notamment entre habitat et activités économiques : il travaille à conjuguer développement, équilibre du territoire et qualité du cadre de vie (voir p. 148).

Le PLU Facteur 4 Approuvé par la Métropole dès 2014, le PLU facteur 4 associe Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), Programme local de l’habitat (PLH), Plan de déplacements urbains (PDU) et Plan climat énergie territorial (PCET). D.R. (voir p. 149). BREST, DE GRANDS DÉFIS URBAINS LE PROJET DE MÉTROPOLE

Métropole depuis 2015, Brest s’est fixé l’horizon 2025 pour mener une am- bitieuse politique avec pour objectifs : → L’ouverture à travers des coopérations régionales et interrégionales mais aussi européennes et internationales, autour de ses pôles d’excellence ma- ritime notamment → L’innovation sociale, culturelle, économique et technologique, dans un lien étroit avec les pratiques et les expériences menées par les habitant.e.s. → La cohésion sociale, intergénérationnelle, territoriale et la qualité de la vie, de l’environnement, des espaces urbains et des services publics. Les axes de la candidature du Label qui se déclinent autour de 4 axes : la dé- fense, la mer et l’international, la ville palimpseste et les dynamiques sociales, s’intègrent parfaitement au projet métropolitain auquel la ville de Brest prend part activement.

L’ambition partagée de préserver et mettre valeur tant l’environnement na- turel que le patrimoine architectural, immatériel et humain de la ville donne tout son sens à la candidature qui s’inscrit dans un projet de métropole à taille humaine, ouverte sur le monde, apprenante, solidaire et respectueuse de l’en- vironnement, en phase avec les grands enjeux de développement durable de ce XXIe siècle.

L’AMÉNAGEMENT ET LE RENOUVELLEMENT URBAIN

Propre à Brest, l’aménagement des anciennes zones militaires cédées par la Marine en fonction de l’évolution de l’activité de l’Arsenal (le port, puis les Capucins) relève d’enjeux spécifiques qui impliquent un travail de retissage et de réappropriation urbaine. Le téléphérique urbain au-dessus de la Penfeld

42 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 43 Situé sur la rive droite, l’ancien site militaire du plateau des Capucins Pour un (racheté par la ville à l’Etat en 2009) fait l’objet de la création d’un nouvel développement éco-quartier de 16 hectares qui s’articule autour des anciens ateliers trans- durable formés en pôle culturel et de loisirs (ouvert en janvier 2017) et avec, en par- tie haute du site, des locaux d’activités et des bâtiments d’habitation (environ Avec le Plan Climat Energie, la 560 logements). Autour d’une grande place publique couverte de 10000 m2 ville et la métropole se sont fixées des objectifs clairs : on pourra trouver : la médiathèque François Mitterrand-Les Capucins, ouverte • réduire de 20 % les émissions en janvier 2017, le Fourneau, centre national des arts de la rue et de l’espace de GES par rapport à 1990, public, des espaces tertiaires en lien avec le label French Tech Brest+, un ci- • économiser 20 % de la néma, des commerces, restaurants et espaces de loisirs urbains, le « pôle des consommation totale d’énergie, excellences maritimes de Brest », vitrine des savoir faire brestois en matière • porter à 20 % la part des de technologie et de techniques marines. Avec son premier téléphérique ur- énergies renouvelables dans la bain de France venant renforcer le dispositif de transports publics de la ville, consommation énergétique. les Capucins s’affirment comme un signal fort et l’emblème d’une ville qui se réinvente tout en se réappropriant son histoire. Il s’intègre au quartier de Re- couvrance, qui fait aujourd’hui l’objet d’une importante opération de rénova- tion urbaine.

D’autres interventions à l’échelle d’un quartier ont ainsi métamorphosé la ville. À Saint-Martin, la réhabilitation et la transformation d’un certain nombre d’équipements (halles Saint-Martin, école Bugeaud et médiathèque Guérin, ré- sidence seniors de l’îlot Proud’hon) se sont accompagnées de la rénovation de plus de 500 logements. Démarche tant urbaine que sociale, l’opération de renouvellement urbain du quartier de Saint-Martin s’est attachée à créer une forte dynamique de création d’une offre neuve de logements (ZAC St Martin) et de réhabilitation des immeubles du quartier (OPAH RU), en s’attaquant aux dysfonctionnements qui touchaient aussi bien la qualité de l’habitat, le fonc- tionnement urbain que la qualité des espaces publics (réduction des conflits d’usage). C’est un programme d’actions combinées au sein d’un projet ur- bain de grande ampleur qui a permis de repositionner Saint-Martin comme un quartier résidentiel de centre ville, de le rénover sans remettre en cause son L’Arena fonctionnement et ses équilibres sociaux gé- nérateurs de qualité de vie et porteurs d’iden- tité, et enfin de conserver, revaloriser et réadapter son patrimoine et ses espaces pu- blics aux modes et vie et besoins contempo- rains (transformation de l’immeuble Proudhon en résidence seniors, restructuration des voi- ries obsolètes, collecte en tri sélectif par bacs enterrés, effacement des réseaux aériens, sé- curisation des carrefours et éclairage public). Cette opération d’envergure (2005-2010) a donné un nouvel élan au quartier à l’instar du projet Recouvrance-Rive droite actuellement 1 en cours. 2 3 1. Inauguration des halles Saint Louis 4 2. Pôle social maritime au port de commerce 3. L’ilot Proudhon à Saint-Martin 4. Médiathèque de Saint-Martin

44 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 45 Le quartier de Recouvrance

Créé au tout début des années 60, le quartier de Bellevue, modèle en son temps, fait l’objet d’un important programme de réhabilitation, de remodelage et d’articulation avec les bords de Penfeld et les quartiers avoisinants. Dynamisés notamment par l’aménagement du tramway, les bâtiments d’ac- tivité et les locaux tertiaires font également l’objet d’une attention particulière montrant le potentiel d’innovation dont sont capables la ville et ses acteurs (exemples : Campus des Métiers de la Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine, le Phare de l’Iroise, la ZAC du Port). En matière d’équipements publics, la ville a profité de la réhabilitation de certaines structures vieillissantes et de la création de nouveaux équipements ou quartier pour s’affirmer comme une ville de création architecturale (La Carène, le Mac Orlan, l’Arena..). Attirant des architectes locaux, régionaux et nationaux, une réflexion au- tour de l’habitat de demain, hybride et protéiforme (maisons de villes revi- sitées, habitat intermédiaire, formes innovantes, nouveaux matériaux …) est menée, relayée notamment par les bailleurs sociaux, qui mettent l’innovation technique et architecturale au cœur du programme de leurs opérations (cf. l’appel à projet sur les maisons-containers lancé en 2015 par Brest métropole Habitat). Dans le cadre de cette politique ambitieuse, la mise en valeur du patrimoine architectural des siècles précédents reste une priorité, avec un travail de sau- vegarde, de mise en valeur et de réinterprétation de ce bâti, pour répondre aux contraintes et aux usages actuels. Avec une moyenne de 330 autorisations d’urbanisme délivrées par an depuis 15 ans, le patrimoine du centre-ville de Brest se rénove, sur la base de règles partagées entre les partenaires, avec des exigences de qualité et un souci d’intégration continuel. Le quartier de Bellevue

46 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 47 3 QUESTIONS À Natalia Leclerc Vice Présidente culture et développement durable de l’Université de BREST, DES FORCES VIVES Bretagne Occidentale (UBO) Brest et la DES SECTEURS D’ACTIVITÉ DE POINTE recherche Quelle place particulière joue universitaire Ville ouvrière où l’État, à travers l’Arsenal, a durant des siècles été le premier l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) dans la vie culturelle brestoise ? Le Centre océanologique de employeur de la ville, Brest a su faire face en 1996 à la requalification de son Bretagne ouvre ses portes arsenal désormais centré sur la réparation et la maintenance. Si avec Naval L’une des grandes missions de l’université, outre l’enseignement et en 1971, la même année que Group et Thalès (guerre électronique, lutte anti sous-marine…), la défense la recherche, est la diffusion de la l’UBO (Université de Bretagne reste un secteur d’activité majeur, cette évolution a entraîné une crise écono- Occidentale), avec l’idée d’une culture. A l’UBO, nous développons de mique à laquelle Brest, base militaire toujours aujourd’hui, a su faire face par convergence scientifique nombreuses conférences publiques « marine » qui se matérialise un repositionnement intelligent à la pointe des énergies marines. ainsi que des colloques gratuits et avec la création de l’IEM Située à l’ouest de l’agglomération, sur le site de la pointe du Diable à accessibles à tous. Certains jours, (Institut d’Etudes Marines). Ce plus de vingt conférences ont lieu qui Plouzané, le technopôle Brest-Iroise, regroupe aujourd’hui sur 107 hectares embrassent toutes les disciplines. sont les prémices du projet le siège de l’IFREMER, l’Institut Paul-Emile Victor, Thalès, IxBlue, Dassault, d’ampleur internationale Sous quelle forme l’Université de l’Institut universitaire européen de la mer, la bibliothèque La Pérouse, l’École « Brest UniverSEAtech » qui Bretagne Occidentale (UBO) s’est-elle fédère aujourd’hui toute une supérieure d’ingénieurs en agroalimentaire de Bretagne atlantique, Télécom associée à la démarche du Label Brest communauté de scientifiques Bretagne, l’Ecole nationale d’ingénieurs de Brest… Ville d’Art et d’Histoire ? et croise sciences, technologie, Référence internationale en matière de sciences et technologies marines, Nous avons ouvert un cycle de cours santé, communication, sciences le technopole est identifié comme un pôle de recherche et d’excellence autour publics autour du label et des axes de humaines et sociales autour de de la mer, sans compter, toujours à Brest, le SHOM (Service hydrographique la candidature : Brest ville palimpseste, la mer, dans une approche qui Brest et la défense, Brest et la mer, évoque en son temps l’Académie national), le CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d’expérimen- Brest et les dynamiques sociales, Royale de marine. tations sur les pollutions accidentelles des eaux) ou l’ENSTA (Ecole nationale sous forme de rendez-vous réguliers supérieure de techniques avancées) avec une filière à 50% consacrée à l’envi- le 3e mardi du mois, en invitant les ronnement marin. intervenants les plus avertis. Nous réfléchissons aussi à valoriser dans Enfin l’aménagement en cours sur le port de commerce d’un immense pol- le cadre du label le patrimoine der par la Région Bretagne a pour objectif d’accueillir les activités liées aux scientifique et artistique (collection énergies marines renouvelables (hydroliennes, éoliennes). de paléontologie, ouvrages anciens, À la pointe des problématiques actuelles, Brest poursuit son histoire liée archives, commandes artistiques) à la mer et à l’excellence maritime en embrassant tous les domaines: de la longtemps inexploité de l’université. pollution aux moyens de communication, de l’agroalimentaire à la défense En quoi le label ville d’art et d’histoire sous-marine, de la cartographie aux changements climatiques… Déjà caracté- vous semble-t-il un enjeu pour Brest aujourd’hui? ristique de Brest au XVIIIe siècle, avec l’Académie Royale de Marine, ce foi- L’idée que Brest, du fait de son histoire sonnement scientifique et intellectuel rayonne à l’international mais aussi à mouvementée, est une ville sans travers toute la ville. patrimoine existe à tort. Il est donc particulièrement important de faire Laboratoire astronomique de la pointe du Diable Laboratoire Experiment’HAAL à Télécom Bretagne émerger cette mémoire, car c’est à partir de l’histoire et du patrimoine que l’on peut se projeter dans l’avenir.

1 1. Vue aérienne du technopôle Brest Iroise 2 2. Embarquement au port de commerce de l’hydrolienne Sabella

48 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 49 Rencontre publique de concertation autour de l’avenir de l’ilôt Cerdan Réunion publique de concertation sur Recouvrance

DES DYNAMIQUES SOCIALES OMNIPRÉSENTES La mobilisation à la brestoise Ville de tradition ouvrière, Brest voit naître au début du XXe l’expression Presque exclusivement liée à de courants puissants avec Jean Vibert et le « syndicat rouge de l’arsenal », la l’activité de l’arsenal pendant prolifération des coopératives et de journaux comme l’Égalitaire puis Le Cri du des siècles, Brest est la ville des Peuple. grandes mobilisations ouvrières Après la Première Guerre mondiale, le mouvement associatif prend le re- et sociales. Le XXe siècle et lais et toute une organisation, à la fois festive et engagée, s’affirme alors avec l’après-guerre voient la montée Manifestation pour l’emploi, Vent debout en puissance des syndicats, les patronages laïques, en réponse aux patronages religieux. Le mouvement des grandes manifestations et syndical ne tarde pas à ressurgir avec force et, à l’été 1935, plusieurs ouvriers Planche issue de la bande dessinée Un homme est mort de Kris et Etienne Davodeau grèves ouvrières dont celles de trouvent la mort à Brest dans un mouvement de portée nationale, à la veille de 1950 tristement célèbres pour la mort d’Édouard Mazé. Toujours l’avènement du Front populaire. prêts à défendre l’avenir de Après la Seconde Guerre mondiale, la solidarité générale s’exprime à nou- leur ville aujourd’hui, ce sont veau notamment dans les cités provisoires - les baraques - où les conditions 25 000 brestois qui descendent de vie sont précaires. Les associations d’éducation populaire connaissent un dans la rue, sans bannière et développement sans précédent durant les trente Glorieuses qui voient appa- toutes professions confondues, lorsqu’en 1996 la décision tombe raître les Maisons des jeunes et de la culture (MJC), les centres sociaux et des d’arrêter la construction navale comités plus politisés et plus indépendants. (Brest Debout). Porté par une longue histoire, l’esprit d’équité, de solidarité et d’engage- ment se traduit à Brest aujourd’hui par la cohésion d’un tissu social toujours Wiki-Brest très présent. Chaque quartier compte ainsi ses patronages laïcs, sa MJC ou sa Site collaboratif du patrimoine maison pour tous, son centre social. Loin d’être des survivances obsolètes, ils et du vivre ensemble à Brest jouent un vrai rôle dans la vie de la cité en complémentarité avec la multitude et au Pays de Brest, Wiki-Brest d’associations en tous genres. Les comités consultatifs de quartier (CCQ) sont est un site où les contenus venus s’ajouter à la liste, montrant l’implication des brestois.e.s au sujet de sont produits par les habitants. Citoyenneté, santé, emploi, leur ville. sport, tourisme, environnement… Véritable dynamique à l’échelle de la ville, le lien social a été d’emblée iden- toutes les thématiques possibles tifié comme un trait typiquement brestois venant trouver place dans le cadre sont traitées avec une part du Label. Ainsi les comités consultatifs de quartier (CCQ) ont été associés dès importante consacrée à l’art, la le départ à la démarche et se sont montrés ressource tant pour la collecte de culture, la mémoire et l’histoire de Brest. mémoire et de documents sur l’histoire des quartiers que pour l’organisation http://www.wiki-brest.net/ de balades urbaines.

50 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 51 B�EST UNE POLITIQUE CULTURELLE ACTIVE La culture en chiffres La mise en œuvre de la politique culturelle s’appuie sur les équipements dans le budget UN DYNAMISME publics gérés directement par la ville et la métropole : les médiathèques, le musée des beaux-arts, le conservatoire de musique, de danse et d’art drama- de la ville tique, la maison de la Fontaine, la tour Tanguy, le Mac Orlan ainsi que sur les En 2014, équipements en gestion déléguée (le Quartz, La Carène, Océanopolis), asso- 14 % du budget de la ville ciative (Passerelle, le Stella - Maison du Théâtre) ou en établissement public de de Brest étaient dédiés à la culture. CULTUREL coopération culturelle (École européenne supérieure d’art de Bretagne). De manière volontariste, la municipalité a fait le choix de soutenir les as- sociations brestoises, essentielles à la vie culturelle, créatrices de lien social et particulièrement actives en matière d’éducation populaire. Ce soutien se traduit de plusieurs façons : versement de subventions annuelles de fonction- nement et/ou d’aide aux projets, aides techniques destinées à faciliter l’orga- nisation de manifestations dans divers domaines artistiques (prêt de matériel) et mise à disposition de locaux. La politique culturelle de la collectivité repose à la fois sur la poursuite d’actions engagées depuis plusieurs années et sur la mise en place de nou- veaux projets programmés pour le mandat 2014-2020 : la candidature au label ville d’art et d’histoire, la rénovation du Quartz, la modernisation des réserves du musée des beaux- arts, le pôle culturel des Capucins.

Mobilisant plus de trois cent agent.e.s, la Direction Culture-Animation- Patrimoines se compose de sept services : Culture-Animation, Patrimoines, Ressources Techniques, Administration-Gestion, Réseau des médiathèques, Conservatoire de musique et de danse et musée des beaux-arts, avec comme objectifs de : → sensibiliser et éduquer les publics à l’art et à la culture, → soutenir la création artistique et les pratiques amateurs, → participer au rayonnement de la ville et de la métropole, conforter l’image de Brest et renforcer son attractivité, → partager le patrimoine culturel et artistique sous toutes ses formes, → renforcer la cohésion, la mixité sociale et les relations intergénérationnelles.

52 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 53 le soutien au secteur associatif La ville de Brest met en œuvre sa politique culturelle et d’animation par l’organisation en direct de ses propres projets mais également par un soutien actif en direction du secteur associatif.

En 2016, 1 900 046 € ont ainsi été attribués aux associa- tions culturelles brestoises, soit sous forme de subventions annuelles de fonctionnement, soit pour l’aide aux projets, dans les principaux champs artistiques et culturels.

Par ailleurs 73 540 € ont été versés sur le budget de l’animation à des associations pour l’organisation de manifestations telles que le Festi- val des Fanfares, la Foire aux croûtes, les animations de Noël…

Un dimanche au bord de l’eau Les 50 ans de Bellevue, en 2013

54 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 55 LES CAPUCINS, UN NOUVEAU PÔLE CULTUREL ET D’INNOVATION

Plaçant la culture au cœur de ce nouvel éco-quartier, les anciens ateliers des Capucins ont été transformés en un pôle culturel et de loisirs qui s’affirme comme l’un des équipements phare de la ville et a été présenté au public en janvier 2017 lors de l’événement festif « Tous aux Capucins ». Un lieu totem Bâtiment totem de la French Tech, il comprend aujourd’hui la nouvelle D.R. de la French Tech médiathèque François Mitterrand-Les Capucins, inaugurée en février 2017. Les Ateliers des Capucins 2 Plateforme d’initiatives et de D’ores et déjà accessibles, les nefs industrielles (25 000 m en partie basse) développement, les Capucins sont appelées à accueillir le Centre national des arts de la rue Le Fourneau, s’affirment comme le projet un cinéma de 5 salles, un pôle des excellences maritimes valorisant les res- phare de Brest Tech +. Déjà en sources maritimes brestoises présentes et futures, un espace d’interprétation Arsenal : vue des ateliers des Capucins, du bassin et des bâtiments côté Pontaniou, service, la cantine numérique, Les Capucins… à l’arrière-plan la caserne Guépin et le centre-ville, 1900 adossée à la médiathèque, assure qui donnera les clés de compréhension de notre histoire maritime brestoise Archives municipales et métropolitaines de Brest un peu d’histoire l’accueil des publics, la mise en indissociable de l’histoire maritime de la France, un grand espace public pré- Le plateau des Capucins tire son relation et l’échange d’idées et vu pour accueillir expositions, spectacles, salons et une rue commerçante de nom de la communauté de moines de compétences. Focalisé sur 2 3 000 à 5 000 m de commerces et de services. qui y fondent au XVIIe siècle un l’émergence de nouveaux projets, couvent qu’ils vont occuper jusqu’à le village By CA (Crédit Agricole), la Révolution. Le lieu devient proche de l’ouverture, accueille les ensuite au début du XIXe siècle une équipes French Tech dans un espace caserne et une école d’apprentis où les co-workers bénéficient de canonniers. Avec l’avènement de postes de travail individuels ou en la marine à vapeur au milieu du équipe, d’open space ou privatifs. XIXe c’est une grande révolution Des programmes d’accélération qui s’amorce dans la construction Brest Startups mais aussi des navale. A partir de 1841, on ateliers de prototypage, en lien construit de nouveaux ateliers à avec le fablab les Fabriques du la place de la caserne, à proximité Ponant, une pépinière de Startups des forges toujours situées en et un concept store – showroom, contrebas au niveau de la Penfeld. dédié aux offres développées, sont De grandes nefs industrielles sont également prévus dans un horizon édifiées qui abritent les ateliers de proche. chaudronnerie, ajustage, montage, Start up week end électricité … en activité jusqu’en à la cantine numérique 2000. D.R.

56 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 57 LES SITES HISTORIQUES

1 La Tour Tanguy. Face au château, la « Tour Tanguy » est un élément dé- fensif construit au XIVe siècle à l’embouchure de la Penfeld. Elle devient en 1954 propriété de la ville qui décide d’y créer un musée consacré à l’histoire du Brest d’avant guerre. Le parcours s’appuie sur les dioramas commandés alors

au peintre Jim E. Sevellec. La tour est ouverte gratuitement aux visiteurs tout 1 au long de l’année. Des animations ponctuelles sont proposées au troisième et dernier niveau de la tour, offrant un panorama à 360° sur l’entrée de la Penfeld.

2 L’abri Sadi-Carnot. Construit entre 1942 et 1943, l’abri Sadi-Carnot était destiné à protéger la population pendant la Seconde Guerre mondiale. Long tunnel de 400 mètres, il va de la place de la Déportation à la porte Tourville. Une terrible explosion accidentelle, la nuit du 9 septembre 1944, allait faire des centaines de morts. Géré directement par la ville, l’abri Sadi-Carnot a fait l’objet en 2010 d’aménagements muséographiques pour témoigner de la vie de la population civile pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est ouvert d’avril à octobre et accueille gratuitement les visiteurs, individuels et groupes (sco- laires, associations...).

3 Le fort Montbarey. Dans le dispositif de défense voulu par Louis XVI et 2 édifié au XVIIIe siècle, le Fort Montbarey est un important maillon de défense de la ceinture extérieure de la ville. Utilisé par les Allemands de 1940 à 1944, il fait l’objet de nombreux assauts durant la bataille de Brest avant leur réddition le 18 septembre 1944. Reconstruit après la Seconde Guerre mondiale, le Fort Montbarey a abrité, pendant la guerre froide, le centre de commandement de la DCA (Défense Contre Avions) « marine » du port de Brest. Depuis 1984, il a été mis à la disposition de l’Association du Mémorial des Finistériens par la Marine nationale pour en faire un musée sur l’histoire du Finistère pendant la Seconde Guerre mondiale. Le musée gère aussi plus de 10 000 dossiers et do- cuments de résistants, militaires et victimes de la Seconde Guerre mondiale. 3 Il organise des expositions et accueille chaque année plus de 10 000 visiteurs.

4 Le fort du Questel. Vestige du XVIIIe siècle, le fort du Questel est en réalité une « redoute », ouvrage fortifié de type Vauban. Construit sur un site de 6 hectares, il surveille la croisée des vallons du Moulin du Buis où pouvait s’établir l’ennemi pour bombarder la ville et le port de Brest. Entouré de fos- sés profonds et accessible par un pont-levis, il est composé d’une muraille maçonnée, surmontée d’un chemin de ronde destiné aux fusiliers. Ce chemin est lui-même dominé par un rempart de terre, en retrait, destiné à supporter l’artillerie (26 canons au total, portant à 4,5 km). La garnison en place, environ

200 hommes, avait accès à différentes galeries dont deux grands souterrains 4 qui relient la cour centrale aux chemins de ronde. Depuis 1983, des travaux de débroussaillage, de nettoyage et de réfection de l’entrée ont permis de redonner à la façade du bâtiment son allure d’origine et de dégager l’accès empierré de l’ogive principale datant du XVIIIe siècle. Ce site fait aujourd’hui partie d’un ensemble d’espaces naturels réaménagés qui mènent jusqu’aux rives de Penfeld par un circuit passant au pied de l’hôpital de la Cavale Blanche. 1

58 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 59 1

LES MUSÉES ET LIEUX D’EXPOSITION

1 Le musée national de la Marine- Château de Brest. Situé dans la partie visitable du château, le musée national de la Marine retrace la grande aventure navale de l’arsenal de Brest et de la marine française. Dans les salles récem- ment rénovées, les visiteur.e.s découvre les chefs-d’œuvre de la décoration navale, l’expédition Lapérouse, la vie des bagnards ou encore les navires em- blématiques de la Marine contemporaine. Associant intérieur et extérieur, le parcours permet d’apprécier l’architecture du château, classé au titre des Mo- numents historiques depuis 1923, des fondations gallo-romaines aux fortifica- tions Vauban et d’admirer, en passant par le chemin de ronde, de magnifiques panoramas sur la rade et la ville.

2 Le musée des beaux-arts. Inauguré en 1877, le musée des beaux-arts de Brest, touché par les bombardement de 1941, a rouvert ses portes en 1968 2a au cœur de l’îlot conçu par Jean-Baptiste Mathon. Volontiers liée à la vocation le musée des beaux-arts de brest 2b 2c maritime de la ville, sa collection est, de part son histoire, assez diversifiée. 2a. La galerie du 1er étage Elle comporte notamment des objets extra-européens, ainsi qu’un ensemble 2b. Exposition « Nothing at all », 2016 reconnu de cornemuses, mais reste principalement tournée vers les beaux- 2c. Atelier pour enfants arts. Outre son riche fonds de peintures de la fin du XVIe siècle à nos jours, elle comprend un grand nombre d’œuvres d’art graphique – dont des dessins et des gravures représentant Brest et la Bretagne –, ainsi qu’un ensemble de sculptures, majoritairement issues du don de la sculptrice Anna Quinquaud. Centré sur les beaux-arts, le parcours de visite permet une traversée de l’his- toire de l’art, de la vue de Venise de Canaletto à l’univers abstrait d’Yves Tan- guy, des toiles nabies de Paul Sérusier et de Georges Lacombe, jusqu’au jardin de Pierre Bonnard sans oublier les perroquets d’Édouard Manet. Des exposi- tions temporaires, liées à la collection et à l’histoire de la ville (« Brest Japon, trésors des collections » en 2012 ; « Les peintres de Pont Aven» en 2013 ; « Sa majesté, le pont tournant » en 2016), s’y déroulent régulièrement. Un important programme de visites, ateliers et conférences s’adresse aux publics adultes, enfants et scolaires tout au long de l’année. Le musée comprend éga- lement une artothèque, unique dans le Finistère, permettant l’expérience iné- dite de l’« art chez soi ». Tout en proposant au prêt sa collection de plus de 1100 œuvres (estampes et photographies), l’artothèque permet de compléter l’offre des expositions du musée par un regard sur l’art contemporain.

60 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 61 Où exposer à Brest ? La ville de Brest a conçu un document « Où exposer à Brest ? » répertoriant l’ensemble des lieux susceptibles d’exposer des travaux d’artistes. L’objectif est de promouvoir le travail artistique mais aussi de le rendre accessible au plus grand nombre (expositions dans les mairies de quartiers, les médiathèques, les équipements socio-culturels).

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1 Passerelle-Centre d’art contemporain. Installé depuis 1988 dans un bâ- timent industriel de 4000 m2 en plein cœur de Brest, Passerelle-Centre d’art contemporain présente un programme d’expositions monographiques ou col- lectives, des cycles de projections, des rencontres, des débats et différents dispositifs d’accompagnement des publics. Lieu du décloisonnement discipli- naire, il explore les autres champs de la création contemporaine, du graphisme à la danse, de la musique au design. En 2014, Passerelle a accueilli plus de 18 000 visiteurs.

2 La maison de la Fontaine. Achetée par la ville en 1980, la maison de la Fontaine, demeure XVIIIe au cœur du quartier de Recouvrance, est dédiée aux arts plastiques contemporains. Elle accueille des expositions et depuis peu une résidence artistique.

2 3a océanopolis LA CULTURE SCIENTIFIQUE 3b 3c 3a. Nourrissage des poissons en plongée – pavillon tropical 3 Océanopolis. Parc de découverte des océans, Océanopolis, centre de 3b. Espace minilab dans le pavillon Bretagne restauré en 2017 culture scientifique et technique de la mer, propose une plongée au cœur du 3c. Vue aérienne milieu marin et de ses écosystèmes. Doté de 68 aquariums et bassins, il se compose de trois pavillons : tropical, polaire et tempéré, rebaptisé pavillon Bretagne suite à sa rénovation en 2017. Le spectacle fascinant de la faune et de la flore marines est montré dans des décors fidèlement reconstitués tout en préservant les besoins du millier d’espèces animales (10 000 individus) ré- sidant dans ce parc des océans. Le parcours de visite permet de mieux com- prendre l’histoire des milieux marins et les enjeux environnementaux actuels par le biais d’outils de sensibilisation et de médiatisation. Centre de recherche et de connaissance sur la mer et les océans, Océanopolis comptait en 2014 10 millions de visiteurs depuis sa création en 1990, soit une moyenne de 400000 à 500 000 personnes par an. Doté d’une salle de projection de 250 fauteuils équipée d’un projecteur 3D, Océanopolis propose une programmation à carac- tère scientifique et des évènements commeLa nuit des chercheurs, le Festival de l’aventure océanographique et le Brest Surf Film Festival, premier festival interna- tional du film de surf lancé en 2017

3

62 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 63 s

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oie e e de Gouesnou Brest la ville V Mairie

Rout où on lit Bd de l’Europe Bd de l’Europe Rue du Europe A Lambézellec 8 mai 1945 Historiquement et encore venue Le Gor aujourd’hui, les Brestois.e.s EUROPE sont les plus grands lecteurs geu de l’hexagone. Le réseau des e médiathèques municipales Bellevue

Place Napoléon III spierr et la librairie Dialogues, une 1er étage centre commercial Place de Strasbourg A des plus importantes libraires venue Le Gor Rout ès e de

Rue Rober indépendantes de France, geu Place almy Mairie également éditeur, lieu de Guérin Rue Jean Jaur A erdun v Rue de V

enue F V conférences et de rencontres, Saint- de Rue Place Jack London Martin Saint-Marc sont au cœur des activités och SAINT-MARTIN culturelles des Brestois.e.s. F. Mitterrand Cavale Blanche Les Capucins La presse occupe une place à LIBERTÉ eau e ATELIERS part à Brest qui voit au XIX la POLYGONE Bd Cl création de titres phares comme Rue du Chât emenc Quatre moulins Rue de Siam Rue T L’Océan ou L’Armoricain suivis Rue Anat e eau ole Franc CHÂTEAU rav er de La Dépêche de Brest et de se l’Ouest. Ce quotidien renaît en 1944 sous le titre Le Télégramme de Brest et de l’Ouest ancêtre de l’actuel Le Télégramme, journal le plus lu aujourd’hui à Brest. Le réseau des médiathèques à Brest

LES MÉDIATHÈQUES ET LES ARCHIVES

LE RÉSEAU DES MÉDIATHÈQUES Il est constitué de huit sites répartis sur le territoire de manière à ce que tous les quartiers bénéficient du même type d’offre. Plus de 600 000 docu- ments sur tous types de supports (livres, journaux et revues, CD, partitions, La philo en une heure DVD, tablettes et livres numériques) sont consultables librement et gratui- avec des collégiens à la médiathèque de Saint-Marc tement. On compte 25 000 abonnés et 1,3 million de prêts par an. De nom- breuses animations sont également proposées tout au long de l’année au Pass’media public autour du livre et de la lecture. Depuis avril 2017, la nouvelle 1 La médiathèque François Mitterrand – Les Capucins. Elément phare du formule d’abonnement projet métropolitain d’aménagement du plateau des Capucins, la nouvelle mé- Pass’media permet l’emprunt de documents dans toutes les diathèque François Mitterrand – Les Capucins a été inaugurée en février 2017. médiathèques de Brest, mais Tête de réseau de l’ensemble des bibliothèques de la Ville de Brest, et d’une également dans certaines superficie globale de 9 700m2, elle comprend 5 départements documentaires, communes de Brest métropole un espace d’accueil du public avec 900 places assises, un café, une salle d’ex- ainsi qu’à l’artothèque du musée position, un auditorium de 150 places, mais aussi des bureaux pour l’adminis- des beaux-arts. Ce service existe grâce à la coopération tration, des espaces de traitement des ouvrages, des magasins de conservation mise en place depuis 2013 entre des fonds, ainsi que des espaces sanitaires et locaux techniques. Elle compte les six communes concernées. 120 000 documents en libre accès et 350 000 documents en réserve. Dotées du même logiciel de gestion depuis 2015, elles inaugurent leur site internet commun en juin 2017.

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64 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 65 Carte de l’Académie de Marine conservée au SHD

Le service historique de la Défense (SHD). Le Service historique de la Dé- Exposition présentée par les archives municipales et métropolitaines dans les rues de Brest, en 2016 D’une rive à l’autre fense de Brest s’inscrit au sein du réseau des centres historiques des archives le partage des de la Défense et constitue aujourd’hui l’un des cinq dépôts portuaires du SHD. connaissances Le SHD de Brest a pour mission de collecter, classer, conserver, communiquer LES ARCHIVES Lieu d’effervescence intellectuelle au public et valoriser les archives produites par les services de la région ma- et scientifique, Brest est aussi celui e ritime atlantique (2 préfecture maritime après Toulon), les forces navales et du partage des connaissances. Pour Les archives municipales et métropolitaines de Brest Créées en 1843, les aéronavales et les bâtiments implantés sur le périmètre de la région maritime exemple, la Journée d’échanges archives de la ville sont le reflet de l’activité de l’administration communale Atlantique. « Sciences et histoire : quand les depuis le début du XVIIe siècle : conseil municipal, état civil, voirie, bâtiments La richesse des fonds (près de 12 km de documents) retrace toute l’histoire sources se croisent ! Recherches scientifiques et historiques de e publics, aide sociale... Elles recueillent l’ensemble des documents produits ou maritime et l’activité des gens de mer depuis le XVII siècle. Y sont conser- Brest » organisée le 2 février 2017 reçus par les services de la ville de Brest et de Brest métropole, ainsi que vés notamment toute la correspondance échangée entre les autorités mari- par le SHD et le service patrimoines des fonds privés (fonds d’architectes, de commerçants, de particuliers, times locales et nationales, les documents produits par les forces navales, les de la Ville. Dans l’auditorium des d’associations, de syndicats...) acquis par achat, don, ou dépôt. Du fait archives de l’inscription maritime (fonds de l’intendant (1674-1823), fonds du Capucins fraîchement ouvert, elle mettait en dialogue les chercheurs de la création du grand Brest, les archives des anciennes communes de préfet maritime depuis 1800, fonds du contrôleur du port depuis 1674) mais autour de leurs travaux les plus Lambézellec, Saint-Marc et Saint-Pierre Quilbignon ont été intégrées aussi les archives du bagne (1749-1758). Entré par donation en avril 2017, le récents sur des thèmes aussi divers en 1945 aux archives municipales. fond iconographique de la DCNS, riche de 8 800 clichés (4 000 plaques de que le paysage portuaire, la santé ou Pour la période plus contemporaine, les archives de certains parte- verre, 200 albums et 45 classeurs de négatifs), est une source rare et pré- la construction navale. naires des collectivités, comme l’Agence d’urbanisme du pays de Brest cieuse renseignant sur l’histoire de la construction navale et la vie ouvrière (ADEUPa) ou Brest métropole Aménagement (BMA) enrichissent aussi brestoise, de la fin du XIXe au début des années 2000. ses fonds dans les domaines de l’aménagement urbain, de l’économie… Parmi les fleurons du patrimoine écrit de la ville, le fonds constitué par L’ensemble des documents archivés représente aujourd’hui huit kilo- l’Académie de Marine (1752-1793) y est conservé. Enrichi tout au long du XIXe mètres linéaires. et XXe siècle, il compte aujourd’hui 8000 titres dont 2000 volumes déposés Pilotes, au niveau national, dans la mise en place de l’archivage par l’Hôpital des Armées, plus d’une centaine de livres du XVIe siècle, quatre Séance de découverte des archives électronique, les archives proposent une salle de lecture et désormais une incunables et de nombreux atlas de voyage richement illustrés dont ceux rela- avec des élèves salle de lecture virtuelle qui enregistre un nombre grandissant de visiteurs tifs à l’expédition de Lapérouse en 1785. (1000 connexions par jour). Un service éducatif accueille des groupes d’élèves Le SHD de Brest comprend une salle de lecture accessible au public et un et leurs enseignants pour des séances pédagogiques autour de documents service éducatif qui accueille les élèves et leurs enseignants pour des séances d’archives. Des ateliers de calligraphie mensuels sont animés d’octobre à mai pédagogiques autour des archives. Le SHD organise également des exposi- par une calligraphe diplômée. Des conférences et des expositions sur l’histoire tions empruntables gratuitement et des conférences, comme le cycle proposé de la ville (actuellement douze expositions empruntables gratuitement) sont dans le cadre des « Rendez-vous maritimes » organisé en partenariat avec la également à son initiative. ville de Brest.

66 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 67 À propos du niveau de la mer Parmi les missions du SHOM, la mesure du niveau de la mer apporte des informations capitales pour la navigation mais aussi pour la prévention des sinistres maritimes et des risques de montée des eaux liées au réchauffement climatique. Détenteur du premier marégraphe au monde, présenté en 2016 lors des dernières fêtes maritimes, le SHOM possède la série de mesures la plus complète de France voire au monde puisque les premières données remontent à 1711. C’est à Brest en 1846 qu’est installé le premier appareil à enregistrement automatique et continu de l’histoire. Détruit par les bombardements en 1944, il est réinstallé en 1953 avant Cartographie de Brest et la rade par le SHOM d’être remplacé en 1993 par un marégraphe numérique. Le Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM). Héritier du premier service hydrographique officiel au monde créé en 1720 sous Louis XV avec la constitution du dépôt des cartes et plans de la Marine, le Service hydrologique et océanographique de la marine a pour mission de connaître et de décrire l’environnement physique marin et d’en prévoir l’évo- Numérisation des archives du Centre de recherche bretonne et celtique lution. Il constitue pour cela des bases de données maritimes de référence sur la profondeur des fonds marins, le niveau de la mer, les courants, la nature des fonds, les épaves. Les données et expertises du SHOM sont utilisées pour ré- Le Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC). Fondé en 1969 par aliser les cartes marines et ouvrages nautiques nécessaires à la sécurité de la Yves Le Gallo, le Centre de recherche bretonne et celtique est un laboratoire navigation mais également pour de nombreux autres usages : préven- de recherche pluridisciplinaire de 45 membres (historiens de l’Antiquité à nos tion des risques de submersion, aménagement du littoral, protection jours; linguistes, celtisants et anglicistes; ethnologues; sociologues) qui inves- du milieu marin ou planification de l’espace maritime. La Marine na- tissent des thèmes et des terrains de recherche relevant des aires culturelles tionale met à disposition du SHOM une flotte hydro-océanographique bretonne et celtique. Ils mènent également, à titre comparatif, des recherches composée de cinq bâtiments : le Beautemps-Beaupré ; le Borda ; le La individuelles ou collectives sur d’autres terrains, à l’échelle de l’Europe, no- Pérouse ; le Laplace et le Pourquoi pas ?, exploité conjointement avec tamment atlantique, voire au-delà. Il est installé en plein cœur de la ville, dans l’Ifremer. Ses archives comptent plus de 200000 documents papiers un bâtiment construit par Massimiliano Fuksas. remontant pour les plus anciens au début du XIXe siècle. Son fonds Le CRBC dispose d’une bibliothèque de recherche dédiée à la connais- est en accès et usage libres pour la reproduction et l’exploitation. sance de la Bretagne et des pays celtiques. Fondamentale dans son domaine, elle a reçu la labellisation du CNRS le 1er janvier 2012. Accessible à tous, elle La bibliothèque Lapérouse. Implantée sur le technopôle Brest- rassemble 62 000 ouvrages et 2 230 titres de périodiques mais aussi une so- Iroise, dans un bâtiment conçu par l’architecte Bruno Gaudin, la bi- nothèque avec 16 000 enregistrements sonores, une iconothèques et une bliothèque Lapérouse est un centre de documentation en sciences de cartothèque. La priorité est donnée au domaine breton et celtique (5 000 la mer destiné aux chercheurs, étudiants et acteurs socio-profession- titres en langue bretonne). Le CRBC conserve également des manuscrits em- nels du secteur. Il est aussi ouvert à toute autre personne intéressée blématiques comme par exemple ceux de Pierre Jakez Hélias « Le cheval d’or- par ses collections. Son fonds patrimonial comprend des documents gueil », d’Anatole Le Braz « La légende de la mort », d’Yves Lefebvre « La terre des Frères Crouan. Algues marines du rares comme l’alguier finistérien des frères Crouan (1852), Voyages prêtres ». Finistère: 2, Floridées. 1852 en Scandinavie, en Laponie, au Spitzberg et aux Feroë, 1838-1840 sur À l’occasion d’événements particuliers (fête de la science, Journées euro- Bibliothèque universitaire Saint-Charles, la corvette La Recherche, Expédition du Challenger : Atlantique, 1873- péennes du patrimoine, portes ouvertes de l’Université de Bretagne Occiden- Res 10030/2 1876 ou Voyage de La Manche à l’île Jan-Mayen et au Spitzberg, 1892. tale, colloques ou journées d’étude), le CRBC organise aussi des expositions et des visites du centre d’archives, également possibles sur rendez-vous.

68 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 69 LE CINÉMA ET LA PHOTOGRAPHIE Les 30 ans de la cinémathèque LA CINÉMATHÈQUE DE BRETAGNE Pour ses 30 ans, en 2016, la Cinémathèque de Bretagne Créée en 1986 et installée à Brest depuis 1995, la cinémathèque de a inauguré une exposition de Bretagne conserve et diffuse le patrimoine cinématographique et audiovisuel photos intitulée “ Regard(s) ” des cinq départements de la Bretagne historique : Côtes d’Armor, Finistère, issues de films de ses collections. Directement Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et Morbihan. Elle conserve actuellement plus présentés sur les murs de 27 000 films amateurs ou professionnels tournés en Bretagne ou par des extérieurs du bâtiment, sur Bretons. le parvis du Quartz, chacun Fictions, documentaires, films de famille, reportages sur des manifesta- des photogrammes (une des tions locales, le fonds de la cinémathèque de Bretagne constitue un témoi- 24 images qui composent une seconde de film) était gnage unique, une véritable mémoire filmée de la Bretagne et de toutes les accompagné d’un QR code cultures et pays visités par les Bretons depuis le début du XXe siècle. permettant de visionner sur La cinémathèque de Bretagne assure la conservation de ce patrimoine, smartphone ou tablette le répertorié dans une base de données, indexé et enrichi d’informations film dont il était issu. Cette exposition a donné lieu par contextuelles. ailleurs à plusieurs animations Le fonds est à disposition des professionnels mais aussi du public par le et parcours pédagogiques à biais du site internet (4700 films accessibles en ligne) et des nombreuses destination des scolaires ou actions de diffusion culturelle. tout public. L’idée est de La cinémathèque de Bretagne valorise ses collections par le biais de Avant-première de La fille de Brest au cinéma les Studios pérenniser le dispositif sous forme de rendez-vous annuel projections hors les murs (à Brest, les rencontres de la cinémathèque, – des Journées européennes chaque mois au cinéma Les Studios) et tout un programme de ciné-concerts, du Patrimoine en septembre et expositions, ciné-conférences, en partenariat avec les différent.e.s acteurs et jusqu’en décembre – chaque actrices culturel.les du territoire. LES SALLES DE CINÉMA fois sur des thématiques différentes. La cinémathèque s’associe activement aux grands évènements comme les Journées européennes du patrimoine ou aux commémorations comme celles L’offre brestoise est actuellement concentrée sur la rive gauche de du Centenaire de l’arrivée des soldats américains à Brest (ciné-concert, ciné- la Penfeld avec trois établissements situés le long de l’axe du tramway : le conférences, exposition photo). Celtic, les Studios et le Ciné Liberté. Le projet de Ciné Capucins vise à un ré- équilibrage de l’offre cinématographique entre les deux rives, avec un second pôle situé sur la rive droite, en parfaite synergie avec les activités culturelles et de loisirs « grand public » des Ateliers des Capucins. exposition Les Studios, cinéma Art et essai : doté de 5 écrans et 665 fauteuils, le Stu- regard(s) dio est un lieu de référence en matière de cinéma « Art et essai ». Des festivals regard(s) thématiques mais aussi des expositions s’y déroulent tout au long de l’année. 17 sept. 16 déc. 2016 cinémathèque 2, avenue clemenceau - parvis du quartz - brest de bretagne

avec le soutien du Le ciné Liberté, multiplexe : inauguré en 2005, le Liberté comprend 15 Photogramme extrait du film Brest 1917 © Tous droits réservés Graphisme /// : Nathalie Rose Riou www.entrepriseanonyme.net salles de projection toutes équipées de projecteurs numériques 3D et 2805 Affiche de l’exposition « Regards » fauteuils. Il propose, parallèlement à sa programmation cinématographique, la proposée sur les façades de la diffusion en direct ou en différé de ballets et d’opéras. cinémathèque de Bretagne, parvis du Quartz cinémathèque de Bretagne Le Celtic : équipé de 8 écrans (dont 3 avec projecteur numérique 3D) et de 1727 fauteuils, il fait l’objet d’un programme de rénovation afin de moderniser les salles.

70 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 71 Le festival Remise du grand prix du festival européen du du film court 2014 film court Manifestation d’ampleur internationale, le festival européen du film court a fêté ses 30 ans en 2015. Initialement porté par la ville de Brest, il est piloté depuis 1987 par l’association Côte Ouest créée pour l’occasion. Le Festival met en compétition une sélection de films internationaux et décerne plusieurs prix (Grand prix du film court ; prix européen ; prix du premier film ; prix spécial) sont décernés chaque année par différents jurys. Rendez-vous des professionnels, le festival est ouvert au grand public et aux scolaires. Parallèlement à la sélection officielle, des cycles thématiques sont organisés ainsi que des actions en direction du jeune public.

Images à Brest LE CENTRE ATLANTIQUE DE LA PHOTOGRAPHIE (CAP) Le dispositif Images à Brest consiste en la mise en place, Créé à Brest en 1996 par un groupe de photographes brestois, le centre hors temps scolaire, de atlantique de la photographie a pour mission de développer la création photo- projets d’action culturelle graphique par une politique d’expositions, de résidences de photographes et cinématographique et d’aide à l’édition. Il mène également des actions de médiation et de pédagogie audiovisuelle en direction des publics, prioritairement les de l’image. jeunes, qui, pour des raisons Le CAP organise cinq à six expositions par an dans la galerie du Quartz - sociales, géographiques ou Scène nationale de Brest (par exemple Marc Riboud en 2013, Valentine Vermeil culturelles, sont éloignés en 2014, Guy Le Querrec en 2016) et coproduit des expositions avec des par- des pratiques et de l’offre tenaires du milieu de la photographie et de l’image. « Brest, je suis née ici, je cinématographiques et suis partie voir ailleurs… et audiovisuelles. Les projets Lieu de ressources, le centre diffuse du matériel d’expositions et met en allient deux actions place une lettre d’information électronique. Il propose des visites commen- je suis revenue, par choix. complémentaires, la diffusion tées ouvertes à tous, individuels et scolaires. À l’époque, j’ai eu et la pratique, et répondent l’impression qu’ici, les à des objectifs précis : meilleur accès aux pratiques choses étaient moins cinématographiques, éducation LES SALLES DE SPECTACLE ET DE CONCERT figées qu’ailleurs, que tout à l’image, sensibilisation à était encore possible. la diversité culturelle, lutte LE QUARTZ, SCÈNE NATIONALE DE BREST Et je l’expérimente encore : contre les discriminations. Ce dispositif, à vocation culturelle avec le festival, on propose et sociale, mobilise dans une Première scène nationale de France (hors Paris) pour sa fréquentation, Le toujours des choses stratégie globale différents Quartz fait référence pour avoir réussi le pari de concilier exigence artistique différentes au public, partenaires du territoire dans et succès public. Sa programmation théâtrale, chorégraphique et musicale un peu expérimentales… une action à long terme et fait propose chaque année tous les genres et toutes les esthétiques du spectacle l’objet d’un nouveau protocole et les gens suivent ! » interministériel depuis 2009. vivant. Centre des arts contemporains de la scène, inscrit dans les réseaux Fabienne Wipf, Directrice du Festival Séance de cinéma en plein air au Moulin Blanc culturels et artistiques régionaux, nationaux et internationaux, le Quartz est européen du film court de Brest un lieu de production et de diffusion qui accueille également en résidence des artistes associés avec, pour la période 2014-2017, Olivier Martin-Salvan (théâtre), Marcela Santander Corvalàn (danse) et Erwan Keravec (musique).

72 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 73 D.R.

Il est également à l’initiative du festival international de danse contempo- raine DãnsFabrik et du festival des musiques populaires du monde NoBorder. Labellisé Scène nationale par le ministère de la Culture depuis 2001, Le Quartz est intégré à ce titre au réseau des 70 scènes nationales. Situé au cœur 2 1 du centre-ville de Brest, dans un bâtiment de 20 000 m , il comprend : le Quartz 2 3 1. Ça ira (Fin de Louis), de Joël Pommerat un grand théâtre de 1500 places, → 2. Nouvelles Pièces courtes, → un petit théâtre de 300 places, de Philippe Découflé → une salle méridienne (capacité d’accueil de 200 à 350 places,) 3. Timon/Titus d’après Shakespeare, « Tout ce qui se passe ici → une salle de répétition (capacité d’accueil de 100 places), par le collectif OS’O (artistes associés ne pourrait exister nulle → un studio de danse, au Quartz pour 2017-2020) part ailleurs ! Brest a une → un studio de musique, conscience et une acuité → un café des artistes, culturelle comme aucune → un restaurant, 2 autre ville au monde... → une galerie d’exposition de 400 m , À quoi est-ce lié ? À la → une bibliothèque. présence de l’océan, au goût du voyage ? En tout cas, Brest est cette ville qui permet à la culture d’être si importante dans la vie des gens... C’est pour moi la ville de tous les possibles, comme l’est Berlin : une ville en ébullition permanente. » Mathieu Banvillet, directeur du Quartz

74 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 75 LE FOURNEAU, CENTRE NATIONAL DES ARTS DE LA RUE

Labellisé « Centre national des arts de la rue » depuis 2005 et intégré à ce Les Jeudis du Port titre au réseau des 14 centres nationaux des arts de la rue, le Fourneau est un Rendez-vous mythique de l’été à établissement de création et de production artistique dans l’espace public. Ins- Brest, les Jeudis du port, rendez- vous créé par la ville de Brest en tallé sur le port de commerce de Brest depuis 1994, il occupe des locaux com- 1989, sont co-construits avec le 2 prenant une halle polyvalente de 500 m d’une hauteur de 10m ; un atelier de Fourneau et Quai Ouest musiques. couture et de construction ; un lieu de vie et d’hébergement. Son installation Evènement gratuit, se déroulant à dans de nouveaux espaces aux Capucins est en projet. partir de 19h, dans l’espace public Son activité s’articule autour de plusieurs axes : du port de commerce, les Jeudis du port sont autant d’instants magiques → le soutien à la création et aux artistes travaillant dans l’espace public, conviant tous les publics autour avec d’une part l’accueil en résidence au Fourneau et d’autre part, à l’échelle des créations récentes de théâtre de la Bretagne, le RADAR Bretagne (Réseau d’Accompagnement Des Arts de rue. de la Rue en Bretagne, créé en 2012 par le Fourneau), → la diffusion en Bretagne, pour favoriser la rencontre entre le théâtre de rue et les publics, → l’éducation et la culture, par des actions de médiation dans le sens d’une diversité sociale, culturelle et générationnelle (création du mobilier urbain des ateliers des Capucins), → les ressources en tant que pôle de référence pour les arts de la rue au niveau de la Région Bretagne, mais aussi national et international.

1 Structure associative, le Fourneau propose plus de 150 rendez-vous publics le Fourneau 2 en accès libre et gratuit chaque année. L’association fédère les énergies lo- 1. Cie Ilotopie. Inauguration du tram, 2012 cales et implique également les habitant.e.s dans des projets artistiques fédé- 2. Cie Les Urbaindigènes. Les Jeudis du Port rateurs et porteurs de sens comme les « embarquements » et la « Fabrique des Capucins », en partenariat avec Passerelle-Centre d’art contemporain.

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Concert électro dans le cadre du festival Astropolis l’hiver à La Carène

LA CARÈNE, SALLE DE MUSIQUES ACTUELLES

Complexe dédié aux musiques actuelles, La Carène comprend deux salles de concert, le Club de 350 places et la Grande Salle de 1300 places; six studios de répétition et un studio d’enregistrement MAO (musique assistée par ordi- nateur) ; un grand hall avec un bar pouvant accueillir une scène et un centre Soirée de danses et d’échanges interculturels au Mac Orlan d’information et de ressources. Située sur le port de commerce, La Carène accueille depuis 2007 entre 70 et 90 concerts par an, de la scène locale aux grandes tournées nationales LE MAC ORLAN et internationales. Elle embrasse tous les styles de musiques actuelles, des groupes en devenir aux talents confirmés. Ancien cinéma de la rive droite, le Mac Orlan a Salle de concert, La Carène est aussi avec six studios de répétition et rouvert ses portes en 2011 après rénovation. Avec sa son studio d’enregistrement un lieu ouvert à tous les musiciens de la région salle de spectacles de 450 places et sa petite salle qui viennent y répéter, enregistrer leurs maquettes, mais aussi profiter des pouvant accueillir 140 personnes, c’est un lieu cultu- conseils de professionnels voire se produire en concert. Au quotidien, La rel ouvert à toutes les disciplines artistiques avec une Carène met en place des rencontres, des rési- dominante : la danse. Il développe une programma- dences, des formations et des ateliers à l’atten- tion de spectacles chorégraphiques et permet aux ac- tion des musiciens amateurs ou professionnels teurs et actrices culturels de la ville de diffuser danse, comme des organisateurs ou des associations théâtre, musique, cinéma mais aussi de proposer des qui font vivre la culture locale. conférences et des expositions. Parmi ses missions essentielles, La Carène Ouvert aux groupes scolaires, venant présenter s’implique auprès des scolaires, des hôpitaux, leurs projets artistiques dans les meilleures con- de la maison d’arrêt, des services sociaux du ditions, le Mac Orlan accueille de mi-mai à fin juin une département et met en place via son service diversité de projets associatifs. d’action culturelle des opérations « sur me- Avec une moyenne de 30 000 spectateurs par an, sure » avec ses partenaires. Dans le même souci le Mac Orlan propose près de 120 rendez-vous par de s’adresser au public le plus large, La Carène saison dont plus d’un tiers est dédié à la danse. Il propose depuis septembre 2016, des concerts est le partenaire de nombreuses manifestations : les gratuits pendant la pause méridienne le premier Rencontres de la Cinémathèque, le festival Oups, le mercredi du mois. festival Dansfabrik, les Renc’Arts hip-hop, … avec ses partenaires.

Cool bus en itinérance dans les quartiers brestois dans le cadre des 10 ans de La Carène

78 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 79 LE STELLA-MAISON DU THÉÂTRE

Entièrement rénové en 2011, le Stella-Maison du théâtre comprend une salle de 300 places, un studio équipé pouvant accueillir 120 personnes et deux ateliers de pratique de 70 et 90 m2. Salle de spectacle, c’est aussi un 3 QUESTIONS À lieu de création et diffusion pour les compagnies dramatiques et un centre de pratiques théâtrales amateurs. Axé sur le théâtre, son projet n’exclut pas les Natacha Renault directrice de la Maison du théâtre autres arts de la scène et Le Stella-Maison du Théâtre est partenaire de nom- breux festivals et porteurs de projets sur le territoire. Quelle place occupe le ministère de la Culture et est engagée dans apporté une note artistique et poétique lors Centre de ressources pour le développement des pratiques théâtre à Brest ? toutes sortes de partenariats. Avec le service des deux dernières éditions. Ces différents théâtrales en Finistère, il développe des outils d’information, Ici, le théâtre n’est pas du tout perçu patrimoines, nous avons participé à la exemples traduisent bien l’esprit de notre propose des ateliers techniques et thématiques, des ren- comme élitiste et la pratique théâtrale est Balade en ville qui s’était tenue en 2014 dans démarche : travailler en bonne intelligence contres sur l’ensemble du département. Au sein d’un Comité très présente. Cette réalité est le fruit d’une le quartier de Lambézellec et s’achevait ici avec les partenaires culturels et sociaux avec l’intervention d’un comédien dans la en ciblant des interventions porteuses de de pilotage, il met en œuvre le schéma départemental des en- histoire ancienne, d’une tradition forte portée à l’origine par les patronages laïques rue couverte du théâtre. Cette année, nous sens. C’est ce type de partenariats que nous seignements théâtre. Les jeunes publics sont au cœur de son et religieux qui avaient tous leurs troupes avons porté un de nos ateliers de pratiques entendons développer dans le cadre du projet, avec une saison de spectacles dédiés, des temps forts amateurs. Cette spécificité brestoise se amateurs autour du centenaire de l’arrivée label. (La Belle saison !) et des évènements (rencontres, ateliers de retrouve aussi aujourd’hui dans les filières des troupes américaines et notre spectacle En quoi le label ville d’art et d’histoire vous pratiques et confrontations aux œuvres) adressés aux enfants universitaires et professionnelles, comme le « Boys and girls in Brest » a été présenté dans le cadre des commémorations semble-t-il un enjeu pour Brest ? et aux adolescents. master spectacle vivant ou la toute nouvelle licence Arts, très axée sur la pratique organisées par la Ville. Nous avons aussi Reconnaître Brest comme une ville d’art Le Stella-Maison du théâtre accueille 15 000 spectateurs en artistique et qui attirent les étudiants de participé à l’exposition du musée des et d’histoire, c’est tout d’abord rendre sa moyenne par an et une centaine de représentations (20 spec- toute la France à l’UBO. beaux-arts dignité à cette ville détruite puis reconstruite tacles dont 12 créations). Dans le cadre des ateliers et stages, « Sa majesté, le Pont Tournant » (5 avril- et redonner toute sa fierté à cette cité Quel rôle peuvent tenir des lieux tels que la 18 septembre 2016) en travaillant sur des ouvrière, militaire et portuaire. C’est 350 usagers et praticiens sont accueillis ce qui représente en- Répétition du spectacle Brest au temps de Lapérouse Maison du théâtre dans le cadre du label ? textes polémiques autour de la construction probablement aussi une manière d’affirmer par le théâtre de la Coche viron 500 heures de formation. La Maison du théâtre, déjà soutenue par du pont. Egalement, nous prenons part à que le patrimoine ne se résume pas qu’aux la Ville, le Département, la Région, a été des événements populaires comme la fête vielles pierres mais comprend une réalité reconnue Atelier de fabrique en 2016 par le de quartier de Lambézellec où nous avons bien plus vaste et plus riche.

80 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 81 L’ARENA Inaugurée en 2014, sur le site du Polygone, dans le secteur ouest du terri- toire brestois, l’Arena, permet d’accueillir un public de 2000 à 5000 personnes pour des évènements relevant du spectacle vivant comme de l’évènement sportif de haut niveau. Son bâtiment compact aux lignes audacieuses, sa salle entièrement modulable et ses capacités techniques en font un équipement phare, capable de s’adapter à tous type d’évènements, du Lac des Cygnes à la coupe de France de Handball féminin en passant par le cirque Gruss. Répon- dant aux besoins des professionnell.e.s d’une salle de forte capacité, l’Arena complète utilement le panel des nombreuses salles de spectacle à Brest. LES PÔLES DE DIFFUSION ET DE CRÉATION LE VAUBAN Ancienne salle de bal dans les années 60, le cabaret Vauban, est situé au ARTS DE LA SCÈNE sous-sol de l’hôtel, bar, brasserie et restaurant du même nom. Sa program- mation éclectique en a fait une salle de concert mythique en plein cœur de Moral Soul. Formé auprès du chorégraphe Bernardo Montet, de Kim Hoan Brest où l’on voit Christophe Miossec, Yann Tiersen, Jane Birkin, Dominique A. en street dance et Joao Grande en capoeira, Herwann Asseh, danseur et ou Rodolphe Burger se produire. Le Vauban a accompagné l’histoire musicale chorégraphe, a créé en 1999 sa propre compagnie sous le signe du métissage 1. L’entrée du Vauban brestoise et française depuis les années 70. et d’un style chorégraphique résolument énergique. 2. Concert de Féfé au Vauban, La ville de Brest accompagne l’activité du cabaret Vauban par le biais d’une Accueillie en résidence au Quartz scène nationale de Brest, de 1999 à 2011, le 26 avril 2017 convention de soutien à hauteur de 60 dates de spectacle par an. la compagnie Moral Soul développe des créations chorégraphiques mais éga- lement des projets de sensibilisation en direction de publics variés. Elle in- tervient dans des établissements scolaires, structures culturelles, maisons d’arrêt, maisons de retraite, MPT, etc... En réponse à un appel à projet lancé par la mairie du Relecq Kerhuon, commune de la métropole brestoise, la compagnie est installée depuis 2015 dans l’ancienne gare, convertie en un espace de création dédié à la danse et à l’art du déplacement ou parkour. Les locaux comprennent une salle de danse, dédiée à la création artistique et aux résidences, de 7 mètres de hauteur sous plafond, et un deuxième espace modulable, ouvert à une utilisation ludique et évolutive, destiné à l’art du déplacement ou parkour. Lieu de travail de la Compagnie Moral Soul, « La Gare - Fabrique des arts en mouvement » met à disposition ses espaces de création et de recherche à d’autres compagnies toutes disciplines confondues, amateures ou professionnelles, locales ou internationales. Elle organise sur place des évènements, des master class, des stages, et également des cours hebdomadaires dans différents sites à travers la ville de Brest. 1 2

82 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 83 D.R.

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1 Dédale de clown, compagnie d’art clownesque et école de cirque. 4 La chapelle Dérézo. Depuis 2011, la ville de Brest a mis Le soutien Installée dans le quartier de Recouvrance, Dédale de clown est une compagnie à disposition de la compagnie de théâtre forain contemporain municipal d’art clownesque convoquant les arts du clown, du masque et de la pantomime Dérézo une ancienne église désacralisée dans le cadre d’un bail mais aussi les arts du cirque, les arts visuels, numériques et chorégraphiques emphytéotique de 21 ans. Dans un esprit de partage, la Com- Quatre compagnies sont dans le refus des stéréotypes. A travers ses spectacles, la compagnie déve- pagnie Dérézo a fait le choix de mettre à disposition son outil conventionnées par la ville, trois compagnies de théâtre loppe une vision poétique défendant un art accessible et populaire mais exi- de travail à d’autres artistes faisant de ce lieu un atelier, une (le Théâtre de l’Instant, Dérézo geant, sans démagogie ni complaisance. Scène, rue, salle, chapiteau, escalier, fabrique ouverte. et les Cambrioleurs) et une tram, musées, cabines téléphoniques, jardin... les terrains d’expérimentations Situé dans le quartier de Recouvrance, l’espace présente 12 compagnie de danse (Moral et d’action sont multiples, le clown venant se loger dans tous les interstices. mètres de hauteur sous la nef et 225 m2 de plateau. Equipée en Soul). Au-delà de l’aide à la création, les financements Autre pôle de son activité, Dédale de clown est une école de cirque pro- son, lumière et vidéo, la chapelle Derezo possède un atelier de accordés permettent à ces posant cours, ateliers et stages à un large public, enfants, adultes et scolaires. petites constructions, une cuisine, un appartement et dispose compagnies de développer au sous-sol de différents espaces aménagés, notamment un des politiques de médiation 2 Le Théâtre de l’instant. Créée en 1977 par Bernard Lotti, acteur et met- studio son qui a accueilli en résidence le compositeur Jean-Luc et d’action culturelle. En teur en scène, la compagnie le Théâtre de l’Instant est installée dans un ancien Aimé (résident longue durée de 2014 à 2016). Une cinquantaine outre, des aides à la création sont également versées aux cinéma de la rue Robespierre depuis 1983. Elle fédère un public fidèle, au- d’artistes d’audience nationale et internationale sont déjà pas- compagnies professionnelles tour d’un répertoire classique (deux trilogies Molière, en 1983 et 1991, parfois sés par la Chapelle depuis son ouverture. non conventionnées, au nombre jouées en Nuit Molière ou Les Bonnes à tout faire de Goldoni en 2001) mais aussi d’une trentaine en 2016. de nombreuses créations contemporaines. En tournée dans toute la France, 5 Le Maquis. Géré par un collectif composé à la fois d’habi- « Homme et Galant Homme » du napolitain Eduardo de Filippo a ainsi été joué tants et d’artistes, Le Maquis est un lieu de création artistique, plus d’une centaine de fois de décembre 1999 à mai 2002. En 2016, « l’Instant de construction de lien social et un espace de recherche. Indicateur du dynamisme créatif de la ville, différents lieux asso- Molière » proposait de revisiter tous les territoires de l’œuvre, en résonnance Il est ouvert à différentes pratiques et aux compagnies et ciatifs ou collectifs ont été créés avec des thèmes toujours actuels. artistes de Brest et d’ailleurs. Les compagnies de théâtre ac- ces dernières années à Brest. tuellement en résidence au Maquis y créent leurs spectacles, Association de recensement de la 3 Les Cambrioleurs. Créée par la metteure en scène Julie Berrès, la com- proposent des stages, des ateliers et présentent leurs travaux 4 création à l’échelle locale, Kuuutch est aussi un espace de partage et pagnie « Les Cambrioleurs » développe depuis 10 ans un projet artistique sin- de recherche. D’autres structures et artistes utilisent les locaux ponctuelle- La plus petite fête foraine du monde d’accueil pour les artistes comme gulier fondé sur une approche onirique, mêlant textes, scénographie, création ment. Le lieu comporte un espace administratif (quatre bureaux et un espace par la compagnie Dérézo pour le public au travers d’évé- sonore, vidéo, nouvelles technologies. Par son principe d’immersion docu- commun de vie, de réunion et de travail), un espace de création artistique de nements (expositions, ateliers et mentaire, elle ancre la création théâtrale dans les problématiques de notre 100m2, un espace polyvalent de 60m2 (création artistique, atelier, salle à man- rencontres). Collectif d’artistes, époque. Dans une conception ouverte de l’écriture théâtrale, elle milite pour ger), un office, une cave (espace de stockage), un espace d’exposition et de d’artisans et de créateurs, les Ateliers de Louis réunissent 15 une pratique de création collégiale et convie volontiers d’autres formes artis- réunion. ateliers accueillant 22 créatifs en tiques comme la danse ou les arts du cirque. Le Théâtre National de Chaillot a Lieu de création artistique mais aussi de construction de lien social, le tout genre (sculptures, pein- produit de 2001 à 2004 les premières créations de Julie Berrès qui a ensuite Maquis développe les conditions de rencontre et de partage, tisse des par- tures, bijoux, vêtements, linge été artiste associée au Quartz à Brest de 2006 à 2010. tenariats avec les structures du quartier de Saint-Pierre et les équipements de maison, jeux en bois, lainage, La compagnie déploie par ailleurs un important programme d’action cultu- culturels du pays de Brest. La construction collective et le vivre ensemble, la ingénierie culturelle, création de sites internet...) avec au rez-de- relle en direction d’amateurs, du public scolaire et universitaire, mais aussi à parole partagée et la transmission des savoirs, la volonté commune de dépla- chaussée une galerie d’exposition destination de populations éloignées de l’offre culturelle (milieux carcéraux, cer les frontières sociales sont au cœur de ses principes fondateurs. ouverte au public. hôpitaux, maisons de retraite).

84 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 85 2 3

1 2 Penn ar Jazz. Association créée à Brest en 1997, Penn Ar Jazz œuvre pour la diffusion du jazz et des musiques improvisées dans le sens le plus Brest, ville large. Labellisé Scène de musiques actuelles, Penn ar Jazz est conventionné de musique MUSIQUE par la ville de Brest, le conseil départemental du Finistère, le conseil régional Connu pour son public authentique de Bretagne et l’État. Son action s’ancre sur le territoire par des partenariats et chaleureux, Brest est une ville 1 L’ensemble Matheus. Fondé par Jean-Christophe Spinosi en 1991, le avec des salles de concerts et des structures de tout type (associations de où la musique est célébrée sous Quatuor Matheus, qui deviendra rapidement l’Ensemble Matheus, s’est impo- proximité, centre d’art, école de musique...). Une cinquantaine de concerts toutes ses formes. Des bagadoù sé comme l’une des formations les plus reconnues du monde musical par sa et une centaine de formations se déroulent chaque année. La saison de traditionnels aux musiques démarche artistique, à la fois audacieuse et ouverte à tous. Sa géométrie va- concerts se déroule de décembre à juin (à l’espace Vauban, au Mac Orlan, à électroniques en passant par le rock ou la musique classique, il n’y a pas riable, de l’ensemble musique de chambre à l’orchestre symphonique, permet l’auditorium du conservatoire ou au Centre d’art contemporain Passerelle) et un soir où une salle ne vibre d’ondes d’interpréter tous les répertoires du XVIIe au XXIe siècle (baroque, classique, s’accompagne de festivals organisés : Désordre en février, Sonore en mai et propres à magnétiser le public. romantique et moderne), y compris sur des instruments d’époque. En rési- l’Atlantique Jazz Festival en octobre. « Grâce à la musique, j’ai dence au Quartz de Brest depuis 1996, l’ensemble Matheus est depuis 2007 eu la chance de voyager également en résidence au Théâtre du Châtelet où il produit chaque année un 3 La Kevrenn Brest Sant-Mark (Saint-Marc en français). Ce bagad, dans le monde entier et nouvel opéra. ensemble de musique bretonne, trouve son origine en 1947 dans le mouvement je continue de voir Brest De notoriété internationale, l’ensemble Matheus se produit sur les scènes de solidarité qui se lance en faveur des sinistrés de l’explosion violente de comme l’une des villes du monde entier mais son enracinement à Brest le conduit à effectuer de nom- l’Ocean Liberty (un bateau chargé de nitrate d’ammonium) au large du port de les plus passionnantes et breuses tournées en Bretagne. commerce , qui fait de très nombreuses victimes à Brest dans le quartier de avec un très fort potentiel. Dans son souci constant de rendre la musique classique accessible, il conti- Saint Marc. En plus d’être la plus ancienne, la Kevrenn Brest Sant-Mark est la Il n’y a pas 36 endroits nue à sensibiliser les plus jeunes par un programme d’actions et de concerts deuxième formation la plus titrée de la 1re catégorie du Championnat national dont on peut tomber pédagogiques. Il poursuit pour la sixième année consécutive l’opération « Opé- des bagadoù, avec 11 titres entre 1954 et 1974. Après 1977, la Kevrenn quitte amoureux, mais je suis ra en Région » qu’il a initiée, véritable production d’opéra tournant dans toute la Bodadeg ar Sonerion et ses championnats, dans le but d’innover en donnant amoureux de Brest. » la Bretagne. des concerts, en jouant avec des orchestres étrangers ou en intégrant des Jean Christophe Spinozi instruments non traditionnels. Depuis 2008 le bagad participe à nouveau aux Quatuor Mattheus concours des bagadoù. Son bagadig (bagad école) y participe quant à lui depuis 2003. Le bagad a collaboré avec des artistes bretons, comme Alan Stivell, Dan Ar Braz, Jacques Pellen, Pat O’May, Manu Lann Huel, Melaine Favennec…

86 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 87 D.R. D.R.

elle contribue à la culture générale des élèves et étudiant.e.s, ainsi qu’à la sen- sibilisation du public à des champs d’expression variés. D.R. Le fond documentaire du conservatoire comprend de plus de 20 000 parti- tions. 500 matériels d’orchestre symphonique et autant d’orchestre d’harmonie, des documents sources tels que dictionnaires, encyclopédies, CD, DVD ou en- Concert de l’ensemble Entre sable et ciel L’ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ core revues spécialisées sont à la disposition des élèves et des enseignant.e.s. à l’auditorium du conservatoire de musique de Brest LE CONSERVATOIRE DE MUSIQUE, DE DANSE ET D’ART DRAMATIQUE L’ECOLE EUROPÉENNE SUPÉRIEURE D’ARTS DE BRETAGNE (EESAB) À RAYONNEMENT RÉGIONAL (CRR) Etablissement Public de Coopération Culturelle (EPCC), l’École européenne Le Conservatoire à Rayonnement Régional de Brest métropole est un éta- supérieure d’art de Bretagne est un établissement d’enseignement supérieur blissement culturel d’enseignement spécialisé de la musique, de la danse et de placé sous la tutelle pédagogique du Ministère de la culture et de la communi- l’art dramatique, contrôlé pédagogiquement par l’État (Ministère de la Culture cation. Elle compte près de 900 étudiant.e.s, répartis sur quatre sites, à Brest, et de la Communication). Équipement metropolitain, il est implanté dans diffé- , Quimper et Rennes et est habilitée à délivrer des diplômes nationaux rents quartiers de Brest et sur les communes de la métropole. de niveau Bac +3 et Bac +5 (DNSEP valant grade de Master). Les formations Articulant la formation, la création et la diffusion, cet établissement ac- sont dispensées en art, en communication et en design. Elles s’intègrent à l’ar- cueille environ 2000 élèves, encadrés par une équipe pédagogique de 92 en- chitecture européenne des diplômes grâce au système de crédits ECTS (Eu- seignants et une équipe administrative et technique de 25 agents. ropean Credits Transfert System), favorisant la mobilité étudiante en Europe. L’enseignement prépare les élèves dès l’âge de 5 ans aux divers aspects Chacun.e des 110 enseignant.e.s, qu’ils.elles soient artistes, théoricien.n.e.s, de la pratique collective et individuelle. S’adressant en majorité à un public designers, architectes ou graphistes, exerce une activité dans le milieu de la amateur, y compris adultes, il comprend également un cycle d’orientation pro- création ou de la recherche, ce qui offre une ouverture sur le monde profes- fessionnelle. sionnel à tous et toutes les étudiant.e.s. L’innovation pédagogique et la création artistique contribuent à une dy- Tout au long de leur cursus, les étudiant.e.s bénéficient d’une formation namique d’ouverture qui se traduit notamment dans la mise en place d’une spécifique, d’un accès libre à des ateliers techniques perfectionnés, et d’un formation musicale via le chant choral, d’interventions dans les écoles, d’orga- accompagnement dans la constitution du dossier artistique et autour de l’envi- nisation de classes à horaires aménagés auxquels les enseignants participent ronnement professionnel envisagé. Des stages en ateliers, agences ou entre- largement. À compter de la rentrée 2017, Brest métropole s’engage, via le prises sont également proposés grâce aux partenariats tissés par l’école. conservatoire et en lien avec l’Education nationale et la Philharmonie de Paris, Après l’EESAB, les diplômé.e.s suivent des orientations variées : artiste, sculp- dans la mise en place d’un projet DEMOS d’orchestre à l’école. La diffusion re- teur, sculptrice, vidéaste, photographe, médiateur, médiatrice culturel.le, com- groupe les réalisations du conservatoire, les projets en partenariats, l’accueil missaire d’exposition, galeriste, régisseur.se, designer d’objet, de mobilier, d’es- d’artistes et la programmation de l’ensemble instrumental des enseignants pace,scénographe, architecte d’intérieur, designer numérique, maquettiste, web « Entre Sable et Ciel ». Moyen et aboutissement des formations proposées, designer, graphiste, éditeur.rice, illustrateur, illustratrice, typographe, etc.

88 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 89 L’EESAB propose aussi des cours publics au public amateur désireux de se former (dessin d’espace, peinture, modelage, design graphique…)

MASTER 2 MANAGEMENT DU SPECTACLE VIVANT (UBO) Créé en 1999 au sein de l’université de Bretagne occidentale, le Master 2 Management du spectacle vivant forme aux métiers de l’administration du spectacle vivant sous toutes ses formes ( théâtre, danse, musique, arts de la rue, arts du cirque, formes hybrides). Il est ouvert aux étudiant.e.s en forma- tion initiale et aux professionnel.l.e.s en formation continue. Formant tant à l’administration qu’à la direction ou à la médiation, il balaie le champ de toutes les structures existantes (compagnies, petites ou grosses structures, associa- tions intermédiaires, collectivités locales). Le Master 2 propose une formation de près de 800 heures de cours, tra- vaux pratiques encadrés et journées de séminaires, assurés pour moitié par des enseignant.e.s et enseignant.e.s-chercheurs de l’UBO et pour moitié par des professionnel.l.e.s. Un partenariat constant et multiforme est entretenu avec le secteur professionnel du spectacle vivant, particulièrement dynamique dans la Région Bretagne.

LICENCE ARTS (UBO) Depuis 2013, l’université de Bretagne occidentale a engagé avec l’ensemble des partenaires culturels de la métropole un vaste chantier de réflexion et de concertation afin de permettre aux jeunes bachelier.e.s de poursuivre à Brest des études universitaires en arts. Innovante à de nombreux titres, la Licence Arts ouvrira à la rentrée 2017. Portée en commun par l’Université et ses par- tenaires (école d’art, structures culturelles), la formation est fondée sur la pluridisciplinarité, le dialogue entre les arts et le décloisonnement, tels qu’ils sont à l’œuvre dans la création contemporaine. Les méthodes pédagogiques entendent développer la curiosité et l’autonomie de l’étudiant.e, mais aussi redonner à la pratique artistique et au sensible toute leur place.

LE CENTRE BRETON D’ART POPULAIRE (CBAP) Créé à Brest en 1977 à l’initiative d’un groupe de passionnés dont le compo- siteur brestois Per-Yves Moign, le Centre breton d’art populaire est une école de musique dédiée à l’apprentissage de la musique traditionnelle bretonne et des musiques de traditions orales. L’éveil musical à partir de 5 ans, les cours de pratique instrumentale, les ateliers de pratique collective, la chorale, les stages permettent à chacun.e, à tous âges, de découvrir un instrument ou d’approfondir ses acquis. Les élèves ont rapidement l’occasion de se produire lors de manifestations organisées par l’association (concert, fest-noz) et lors de manifestations sur le département ou au niveau régional.

1 1. Faculté des Lettres Victor Segalen 2 2. Cours de harpe bretonne au Centre breton d’art populaire

90 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 91 Scène ouverte à la Luciole

LA LUCIOLE, ÉCOLE DE MUSIQUES ACTUELLES

Depuis 10 ans, La Luciole accompagne les Brestois.e.s dans leur parcours de musicien.ne.s amateur.e.s et professionnel.l.e.s. Ouverte à tous, l’école permet d’aborder la pratique d’un instrument et du chant de manière ludique et sans langage savant. Les enseignant.e.s sont tous des musicien.n.e.s profes- sionnel.l.e.s. De nombreux styles musicaux sont abordés du rock à la chanson française, en passant par le blues, le jazz, la pop, le métal ou reggae… L’année est faite d’ateliers et aussi de concerts qui constituent autant d’occasions de se produire sur scène (Vauban, Mac Orlan, Espace Léo Lagrange).

VIVRE LE MONDE Vivre Le Monde est une association dédiée aux danses, percussions et chants du monde depuis 20 ans. Conventionnée avec le conservatoire de Brest métropole, en tant qu’école référente dans le cadre du schéma départemental de développement des enseignements artistiques, elle propose tout un volet d’enseignement (cours hebdomadaires, interventions en milieu scolaire, hos- pitalier et carcéral) et participe à la formation rythmique de différents profes- sionnels (écoles de musique, formation de maîtres, etc). Vivre le monde produit et diffuse également des spectacles et des concerts D.R. tout au long de l’année. Certains sont créés au sein de sa structure et d’autres sont programmés avec ses partenaires, l’association entretenant des liens 1 1. Batucada de Vivre le monde lors de la fête de la musique avec des pays tels que Cuba, le Sénégal, le Brésil ou les Etats-Unis. 2 2. Danses orientales par l’association Vivre le Monde, lors des fêtes maritimes

92 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 93 • Festival • Festival Longueur • Festival Petite marée • Renc’arts hip hop • Festival des fanfares • Fête de la musique Pluie d’images d’ondes (radio) (conte) (musique et danse (musique) JANV (photographie) FÉV MARS AVR urbaines) MAI JUIN • Festival Oups • DãnsFabrik (danse) • Foire aux Croûtes • Astropolis Hiver (théâtre) • Subito (théâtre (peinture) (musique électro) d’improvisation) • les Carnets de voyage • Les Pétarades (dessin, peinture ; tous (musique) les deux ans) • Le Printemps des sonneurs (musique et danse bretonnes)

• Astropolis • Les Jeudis du Port • Les Journées • Festival • Festival européen du • No border (musique électro) européennes intergalactique de film court (cinéma) (musiques du monde) • Cinés plein air JUIL AOÛT SEPT du patrimoine OCT l’image alternative NOV DÉC • Les Jeudis du Port • Festival Invisible (cinéma) (animations tout ((expressions artistiques public : musique, danse, • Les Tréteaux chantants multiples) arts de la rue) (musique) • Les fêtes maritimes • Atlantic jazz festival internationales (musique) (tous les 4 ans) • la Becquée (danse)

LES FESTIVALS ET MANIFESTATIONS PHARES Soirée de clôture du festival Astropolis au fort de Penfeld Astropolis Plus de 50 festivals ponctuent le calendrier culturel brestois. Leur qualité Astropolis est un festival de mu- leur vaut souvent une renommée nationale, voire internationale comme dans sique électronique se déroulant au bois de Keroual, près de Brest, le cas d’Astropolis, de l’Atlantique Jazz Festival ou des Fêtes maritimes. Por- ainsi que dans divers lieux emblé- tées par la collectivité ou le secteur associatif local, ces manifestations autour matiques de la ville, entre le début de la musique, du cinéma ou du spectacle vivant sont autant d’occasions de du mois de juillet et la fin du mois d’août selon les années. Plus ancien Blast dance sur la place de la Liberté découvertes artistiques, de rencontres, de partage et de moments de fête. Les festival de musiques électroniques dans le cadre du festival DãnsFabrik animations gratuites et ouvertes à tous initiées par la collectivité comme les en France encore en activité, il ras- Jeudis du port, le Printemps des son- semble chaque année entre 10 000 neurs et les fêtes dans les quartiers et 30 000 personnes. En quelques contribuent au renforcement de la années, il a réussi à s’imposer cohésion et de la mixité sociale ainsi comme un grand évènement électro français et européen, aussi bien qu’au développement des relations in- par l’affluence que par les artistes tergénérationnelles. présents.Créé en 1995, il est installé à Brest depuis 2001. Depuis 2012, une édition hivernale du festival est organisée au mois de janvier. Astropolis bénéficie du soutien de la ville de Brest, de la DRAC, de la région Bretagne et du département du Finistère. Finale des Tréteaux chantants à l’Aréna, en 2014

94 B � EST UN DYNAMISME CULTUREL 95 Les Fêtes maritimes internationales Évènement aussi original qu’incon- tournable, les Fêtes maritimes in- ternationales, organisées à Brest depuis 1992, réunissent tous les 4 ans des milliers de bateaux, bâtiments militaires ou vieux gréements, yachts de belle plaisance, bateaux de travail ou de régates pour une majestueuse parade sur la rade. Sur les quais, la mer est célébrée sous toutes ses formes, des chansons de marins aux sciences de la mer en passant par la construction navale, la littérature ou le spectacle de rue. Evènement d’audience internationale, les Fêtes maritimes sont aussi un succès public immense avec 712 000 visiteurs en 2016.

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UNE RICHESSE LE PATRIMOINE BÂTI

Loin de se limiter à l’architecture de la reconstruction, Brest compte un PATRIMONIALE patrimoine bâti riche et diversifié. Cinq monuments protégés, au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques classés ou inscrits à l’in- ventaire supplémentaire, sont présents à Brest. Deux monuments sont classés au titre des monuments historiques (l’enceinte fortifiée du Château et le bâti- ment aux Lions) et trois sont inscrits à l’inventaire (la villa Mathon, une partie de l’hôpital Morvan et le monument américain). La collectivité porte une attention toute particulière aux projets de classe- ment au titre des monuments historiques en cours.

LE BREST HISTORIQUE

architecture militaire

La position de Brest comme base stratégique de la marine royale puis na- tionale s’est traduite par une forte production d’ouvrages liés à la défense.

1 Le château. Emblématique de la ville, le château, situé sur un éperon rocheux surplombant la rade et la Penfeld est aussi le bâtiment fondateur de la ville. Reconnaissable à son appareillage de brique et pierre, le soubassement de la forteresse romaine originelle (IIIe siècle) reste visible dans la partie basse des courtines nord et sud. Le château a conservé son allure médiévale avec les tour Nord, César et Azénor du XIVe siècle ; les tour Paradis (entrée actuelle) et Duchesse Anne datant du XVe siècle ; les tours de Brest et française datant du XVIe siècle. Des éléments défensifs comme le bastion Sourdéac (XVIe) et ceux ajoutés par Vauban au XVIIe (courtines, terrasses à canons, batterie…) restent clairement visibles. Il est ouvert au public et se visite pour la partie occupée par le musée national de la marine.

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1 La tour Tanguy. Sans doute construite pendant la guerre de succession en Bretagne (1371-1375), la bastille de Quilbignon ou « tour de la Motte Tan- guy » surveille à l’origine l’entrée de la Penfeld, face au château. Elle est le siège de la justice des seigneurs du Châtel jusqu’en 1580. Négligée par la suite et transformée en bâtiment d’habitation au XIXe, elle a gardé son aspect ori- ginel, hormis son toit en poivrière d’inspiration médiévale. Gérée par la ville dont elle est un symbole important, elle se visite toute l’année.

2 Les forts du Questel et de Montbarey. Éléments de la ceinture exté- rieure de défense édifié au XVIIIe siècle, les forts du Questel et de Montbarey sont d’exceptionnels témoignages de l’architecture militaire défensive. Ils ap- partiennent tous deux à la ville. Le fort Montbarey abrite depuis 1984 l’asso- ciation du Mémorial Montbarey, qui présente des expositions en hommage aux Finistériens victimes de la Seconde Guerre mondiale et bénéficie d’une sub- vention annuelle de la ville de Brest.

3 Les fortifications de Quéliverzan. Mis à jour récemment, l’ouvrage à corne de Quéliverzan date du XVIIIe et constitue, avec le cours Dajot, l’un des plus grands vestiges des anciennes fortifications de Brest visible sur plus de 300 mètres dans l’environnement naturel de Kervallon. Le site a fait l’objet d’un aménagement paysager qui met en valeur les forti- 3 fications et offre un parcours de promenade.

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1 La batterie de la Rose. Située à l’embouchure de la Penfeld, sur la rive gauche, cette batterie, destinée à défendre l’entrée de l’arsenal, est édifiée en 1790. Les ouvertures des casemates du côté de la rade ont été murées et restent ouvertes en arcade vers le Parc-au-Duc, côté intérieur.

2 Le corps de garde du Bouguen. À la fin du XVIIIe, le corps de garde du Bouguen (1778–1782) est édifié pour protéger le fond de Penfeld. Il était constitué d’une enceinte allant de l’arrière-garde au moulin à poudre. Au centre de ce dispositif, se trouvait le corps de garde transformé en caserne. Situé dans l’emprise actuelle du stade universitaire, il a été démoli et son im- posante porte de granit, dite Porte de Castelnau a été remontée cent mètres plus haut et entourée d’un mini-square.

3 Le bâtiment aux Lions. Édifice classé en 2011, le bâtiment aux Lions, construit entre 1807 et 1809, a pour but premier de renforcer la clôture de l’arsenal de Brest au niveau du vallon de la rue Saint Malo. Il combine les fonc- tions de pont et d’entrepôt affecté au stockage des matériaux de calfatage, et commande l’accès à l’arsenal depuis le quartier de Recouvrance et la prison maritime de Pontaniou. Il tire son nom des gargouilles à tête de félin ornant sa façade antérieure. En cours de restauration (financement DRAC et Marine nationale), il constitue un bel ensemble d’architecture militaire napoléonienne. Le château et le bâtiment aux Lions s’inscrivent tous les deux dans le cadre du protocole culture-défense. D.R.

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1 Le Centre d’instruction naval. Inauguré en 1936 par le président de la D.R. république Albert Lebrun, le centre d’instruction navale est l’œuvre de l’archi- tecte Henry Auffret (1919-2007). Surnommé le « Versailles breton », il dominait fièrement la rade de Brest avec ses cinq bâtiments de façade, ses cours et ses jardins. Rudement endommagé pendant la seconde guerre, le site, progressi- vement remis en état à partir de 1947, est en mesure d’accueillir de nouveau des élèves dans les bâtiments rénovés en 1960. Le centre d’instruction naval assure la formation de 800 élèves maistranciers, 180 mousses et 350 élèves du lycée naval avec tous les moyens dédiés. La visite de l’environnement du Centre, du salon Richelieu, du hall Tourville ou encore de la cour Jean-Bart est possible deux fois par an, lors des journées portes ouvertes en février/mars et des Journées européennes du patrimoine en septembre.

2 Le monument américain. Situé sur le cours Dajot et inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, le monument américain rend hommage aux « hauts faits des forces navales des États-Unis et de la France 2 pendant la Première Guerre mondiale ». Édi- fié en 1932, il fut endommagé par les bom- 3 bardements anglais en 1941 puis dynamité par les forces allemandes en 1942 et reconstruit 3 La base sous-marine. Sous l’Occupation, les forces allemandes éta- à l’identique en 1958 en granit rose de Plou- blissent cinq grandes bases sur la façade atlantique (Brest, Lorient, Saint Na- manach. zaire, La Pallice et Bordeaux). Mise en service en septembre 1941, la base sous-marine de Brest est conçue pour protéger les bâtiments sous-marins al- lemands. Tout au long de la guerre, des travaux d’extension, de modernisation et de consolidation sont menés. À mesure que la pression aérienne des Alliés augmente, la base se complexifie et devient une ville sous béton avec un dé- dale de pièces, magasins, ateliers… Au final, elle atteint environ 320 mètres de long et 150 à 200 mètres de large. Ses murs de 1,50 à 2,50 mètres et son toit de 3,50 à 4,80 mètres d’épaisseur en font un bâtiment quasiment indes- tructible. Jusqu’à la Libération, la base brestoise subit de puissantes attaques. Mais, si les bombes font des percées dans le toit et endommagent l’édifice, Le monument américain lors des commémorations du centenaire de l’arrivée celui-ci reste debout. Devenue propriété de la Marine française, elle est au- des Américains à Brest jourd’hui un espace de stockage pour les militaires brestois.

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architecture civile et religieuse

Si les destructions de la Seconde Guerre mondiale ont fait disparaître des pans entiers de la ville, on trouve, même dans les quartiers les plus touchés comme le centre-ville, des immeubles anciens dispersés dans le tissu urbain. Certains quartiers et anciens faubourgs de la ville ont même conservé en grande partie leur physionomie du XIXe siècle (Saint-Martin, Keruscun, Recou- vrance…).

Les escaliers relient la ville haute 1 . Offrant de superbes vues sur le port de commerce et la Le cours Dajot à la ville basse, du port de commerce rade, le cours Dajot est né de la volonté au XVIIIe de réaliser une promenade au cours Dajot publique au niveau des remparts sud-est de la ville. Construit par les bagnards Les escaliers reliant la gare SNCF sur les fortifications de Vauban toujours visibles, le cours Dajot est jusqu’à la au boulevard Gambetta L’ancienne porte de la caserne Seconde Guerre mondiale un espace de fête et de vie de quartier très animé. Guépin, square L’Herminier C’est aujourd’hui toujours un lieu de promenade et de manifestations variées Les escaliers (commémorations, propositions artistiques). Immortalisé par Jean Grémillon Les portes dans le film « Remorques » (1939) avec Jean Gabin, le double escalier Vestiges de bâtiments disparus, 2 La maison de la Fontaine. Construit au XVIIIe siècle, ce bâtiment d’allure de nombreuses portes, souvent reliant le port commerce au cours classique recourt à l’emploi contrasté de la pierre de Kersanton et de Logonna, remontées ailleurs, se dressent à Dajot a été construit en 1867. C’est travers la ville. Il est en ainsi de la le porche central présentant des colonnes de kersantite. Une croix médiévale le plus monumental de tous ceux porte du petit séminaire de l’ancienne épaulée apparaît dans l’angle du bâtiment auquel une fontaine en pierre de Lo- toujours existants à Brest, ville caserne Guépin (1686) remontée gonna (1761) est adossée. Ancienne demeure de l’artiste sculpteur Yves Collet, escarpée et peuplée d’escaliers avant le nivellement opéré lors square L’Herminier ; des vestiges du dont certaines des œuvres sont visibles au musée de la Marine, la maison de la péristyle et du pavillon central de de la Reconstruction. Toujours l’ancienne caserne Fautras (1819), Fontaine est aujourd’hui propriété de la ville et abrite des salles d’exposition et visible, l’escalier neuf (1709) reliant remontés square Jean Moulin ou un lieu de résidence artistique. le centre-ville au port de Penfeld encore de la Porte de Castelnau, est sans doute le plus ancien. vestige de l’enceinte du Bouguen 2 Côté Recouvrance, l’escalier de (1778 – 1782), déplacée rue de Lille la Madeleine mène toujours de à une centaine de mètres de son site la rue Saint Malo aux ateliers des d’origine. Capucins et l’escalier de la rue de la Petite Eglise, taillé dans le roc et reconstruit en pierre de taille en 1789, est celui qu’emprunte « Petit Morgat » dans le célèbre roman de Pierre Mac Orlan L’ancre de miséricorde (1941). D.R.

106 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 107 Les fontaines de Marta Pan, rue de Siam La fontaine Lunven, adossée à la maison de la fontaine

Les fontaines Couronnée d’un obélisque à vocation décorative, la fontaine du quay, à deux pas de la Tour Tanguy, est édifiée en 1768 et alimentée alors par la source du Rouisan. Sous le Second Empire, dans le cadre du réaménagement du port de Penfeld, désormais dédié aux activités 1 2 militaires, elle est déplacée d’une trentaine de mètres vers le nord et constitue aujourd’hui un bel exemple d’architecture en kersantite grise. 1 L’église Saint-Sauveur : rue de l’église, quartier de Recouvrance. Non loin, adossée à la maison de la Construite en 1749 par l’architecte Amédée-François Frézier, l’église Saint- Fontaine à qui elle a donné son nom, La Rue Saint Malo la Fontaine Lunven (1761), à l’allure Sauveur présente une version plutôt austère du style jésuite avec ses pilastres, Située entre le bâtiment aux monumentale, était approvisionnée écoinçons et volutes. Elle est typique de l’architecture religieuse brestoise Lions, les ateliers des Capucins en eau par un acqueduc remontant telle qu’elle pouvait s’illustrer également avec l’ancienne église Saint-Louis. et la prison de Pontaniou, la rue jusqu’aux sources de la paroisse de Saint-Malo, avec ses pavés et ses Saint-Pierre-Quilbignon. Gravée maisons en partie à l’état de ruine, 2 Église Saint-Louis. Œuvre des architectes Yves Michel, Jean Lacaille, dans la pierre l’inscription en latin témoigne du vieux Brest populaire « si ta soif, Brestois, grâce au maire Jacques Lechat, Yves Perrin, Hervé Weisbein, l’église Saint-Louis (1958), re- de la rive droite. Cet ensemble est Lunven est apaisée par cette onde, construite sur les ruines de l’ancienne église XVIIIe (dont la partie basse de géré par une association « Vivre gardes-en souvenir dans ton cœur la façade subsiste au sous-sol), s’affirme comme la plus grande église de la la rue » qui assure sa sauvegarde reconnaissant », montre à quel point Reconstruction (longueur de 95 mètres, largeur de 27 mètres et hauteur sous et son animation via de nombreux l’accès à l’eau potable était une vraie évènements culturels. préoccupation. la voûte de 24,5 mètres). Tout en béton, elle présente à l’extérieur un jeu dé- coratif avec le parement de pierre jaune de Logona. Surmonté d’une toiture à pavillon, son clocher reste le grand signal vertical du centre ville. Le mobilier religieux est l’œuvre d’artistes modernes tels que Léon Zack, Maurice Rocher, Paul et Jacques Bony pour les vitraux, Olin pour la tapisserie de l’autel de la chapelle latérale du Saint-Sacrement ou Philippe Kaeppelin pour l’autel prin- cipal.

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LE BREST XIXe ET MODERNISTE Château Ker Stears Période d’expansion de la ville, le XIXe siècle voit s’affirmer une nouvelle 1 105 chemin de Ker Stears typologie architecturale dont le quartier de Saint-Martin notamment garde Folie néo-gothique, le manoir de Ker l’empreinte avec son église de style néo-gothique néo-roman, ses halles mais Stears, construit en 1860 par Victor surtout sa structure en îlots et ses bâtiments à attique dont JB Mathon se sou- Lapierre pour John Burnett Stears, propriétaire de l’usine à gaz du architecture portuaire viendra à l’heure de la Reconstruction. Ces bâtiments reflètent aujourd’hui le vieux Brest, très marqué par cette architecture « troisième république » mais Forestou, possède une architecture composite, avec sa tour crénelée, Peuplé de grues et de bâtiments divers, le port de Brest, comporte de nom- aussi par l’élan moderniste qui s’exprime avant la Seconde Guerre mondiale. sa poivrière et ses baies ogivales. breux ouvrages liés à son histoire défensive et maritime, toujours présents L’épisode rocambolesque du vol du diamant bleu qui s’y déroula malgré les aléas de l’histoire. bâtiments à attique inspira Maurice Leblanc pour une 1 3 des aventures d’Arsène Lupin. Il Le Bâtiment des subsistances. Seul vestige des constructions de Choquet Émaillant la rue Jean-Jaurès, les bâtiments XIXe, nombreux à avoir abrite aujourd’hui un établissement de Lindu pour l’arsenal, le bâtiment des subsistances dit les « boulangeries du survécu aux bombardements, offrent une typologie tripartite : soubassement- d’enseignement. port » (1768) abritait onze fours pour alimenter les équipages. Il présente un étages-attique. Une riche modénature met en valeur les différents niveaux. On appareillage de granit avec bandeaux filants sur toute la façade, des portes à remarque la grande qualité du garde-corps de l’attique et des baies. fronton et un rez-de-chaussée voûté sur piliers massifs. bâtiment proud’hon 2 L’ancien bâtiment de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Héritier de l’agence de son père Abel Chabal, Gaston Chabal (1882-1965) est un grand 4 Construit en 1915, au cœur du quartier Saint Martin, ce bâtiment s’arti- nom de l’architecture à Brest. Actif avant la Seconde Guerre mondiale, il cule autour d’un angle en rotonde coiffé d’un dôme. Avec son soubassement construit de nombreux bâtiments dans un style pittoresque, inspiré de l’art en bossage continu et ses incrustations de céramiques bleues et blanches, il nouveau et d’éléments vernaculaires bretons. Moderniste, il participera montre une facture soignée et a récemment été réhabilité en résidence senior. activement après-guerre à la reconstruction de la ville. Construit en 1923,

2 l’ancien bâtiment de la Chambre de Commerce et d’Industrie est un bon

exemple des chantiers publics dont il reçoit la charge dans les années 20-30. D.R.

110 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 111 architecture art nouveau

Sans posséder l’exubérance décorative qu’on associe à ce courant, l’art nouveau brestois en présente les caractéristiques fondamentales : asymétrie de la façade, mélange des matériaux (brique, pierre, céramique…etc), décor végétal des ferronneries et des éléments décoratifs. Les principaux architectes brestois qui lui sont associés sont Sylvain Crosnier et Joseph Philippe.

1 Maison Crosnier. Située en bordure du cours Dajot, cette maison parti- culière construite par l’architecte Sylvain Crosnier témoigne du style art nou- veau qui fleurit à Brest autour de 1900.

2 Villa Amélie. Autre architecte actif à Brest, Joseph Philippe signe avec cet hôtel particulier une élégante composition où la symétrie est rompue par l’accentuation d’une travée latérale. On note aussi le socle de granit et les al- lèges ornées de céramique à motifs d’iris. 1 architecture art déco et moderniste

Trop souvent confondus avec l’architecture de la Reconstruction, de nom- breux bâtiments art déco et modernistes sont construits durant l’entre-deux guerres.

3 Immeuble Freyssinet. Construit en 1926 par Aimé Freyssinet, cet im- meuble art déco occupe une étroite parcelle d’angle, le long du boulevard, en belvédère sur la rade. D’inspiration « paquebot », son architecture associe les lignes courbes de bow-windows à celles, horizontales, de balcons filants, dont les deux derniers, en retrait, évoquent les ponts supérieurs de transat- 4 lantiques. D’autres édifices construits par Aimé Freyssinet existent toujours à Brest comme l’ancien Palais du commerce 27, rue d’Aiguillon, la maison parti- culière du 28-30-32, rue Branda ou l’ancien cinéma du 9, rue Armorique.

4 Gare SNCF. Construite en 1937 par l’architecte Urbain Cassan, élève de Le Corbusier, ce bâtiment moderniste adopte une forme en hémicycle dont le profil général évoque la locomotive. Particulièrement élégant, il se distingue par sa façade à double rythme, son auvent continu, sa toiture terrasse et sa tour d’horloge. Il est doté d’un campanile, orné d’un bas-relief en granit rose de Lucien Brasseur reprenant les archétypes de la Bretagne et dont seule sub- 3 siste la partie basse.

5 L’hôpital Morvan. Construit en 1939 par les architectes Raymond Lopez et Raymond Gravereaux, l’hôpital Morvan, inscrit pour partie au titre des Mo- numents historiques, se caractérise par sa modernité et sa monumentalité. Sa vigoureuse façade à péristyle central s’adapte à la déclivité du terrain tandis que sa forme concave affirme une dimension accueillante.

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112 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 113 1 2

LE BREST RECONSTRUIT

Menée par Jean-Baptiste Mahon, la reconstruction de Brest suit un plan Les églises de directeur, chaque ilot étant confié aux différents membres de l’équipe d’ar- la reconstruction chitectes. A l’exception des bâtiments publics et de l’église Saint-Louis qui uti- Outre la monumentale église lisent le béton et des parements de pierre, une simple maçonnerie, à partir des Saint-Louis, les églises de la gravats disponibles sur place, sert de matériau de construction avant d’être Reconstruction à Brest offrent recouverte d’enduit. une qualité architecturale remarquable, entre le plan circulaire de l’église Sainte Thérèse édifices phares du Landais, l’étonnant clocher cubiste de l’église Saint-Luc 1 Hôtel de ville – Place de la Liberté. Œuvre de l’architecte Maurice-Léon ou les lignes inventives de Notre-Dame du Bouguen. Genin, l’Hôtel de ville (1960), se situe à l’articulation de la rue de la Siam et la rue Jean-Jaurès, dans l’ancien extra-muros de la ville. Signal fort, l’édifice pré- L’église Sainte Thérèse du Landais sente une composition symétrique autour une tour de 30 mètres de large par 43 mètres de profondeur. La monumentalité du bâtiment repose sur la mise en valeur du vestibule d’honneur et de la grande salle de réception située au 1er étage, grâce à un avant-corps où les verticales de la structure porteuse s’op- posent aux horizontales des bandeaux et des corniches. Conçus en 1954 par l’architecte Jean De Jaeger, les immeubles bordant la place de la Liberté participent à l’effet de mise en scène autour de la Mairie. On note la puissante composition ternaire verticale à caractère monumental : rez-de-chaussée d’arcades, étages selon un ordre colossal avec travées de fe- nêtres et trumeaux de granit, dernier étage d’attique. Revue par l’architecte Bernard Huet en 1996, la place elle-même présente aujourd’hui un espace mi- néral en creux, faisant le lien piétonnier entre les axes Siam et Jaurès. Avec son parvis animé de fontaines, elle s’apparente à une « agora » où se déroulent les animations et les grandes démonstrations populaires.

2 Pont de Recouvrance. Édifice marquant de Brest, le Pont de Recou- vrance fait suite au célèbre pont tournant construit sous Napoléon III (1861) et détruit en 1944. Lorsqu’il est inauguré en 1954, rétablissant enfin la circulation entre les deux rives de la Penfeld, c’est alors le plus haut pont levant d’Europe. Il présente une travée mobile en poutres d’acier qui s’articule sur quatre py- lônes en béton armé s’élevant à 64 mètres au-dessus des quais. Dans le cadre des travaux de mise en œuvre de la première ligne de tramway, il a fait l’objet en 2011 d’une rénovation et d’une modernisation afin de renforcer le confort de circulation des piétons

114 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 115 D.R.

1 2 5 6

1 Carré des Arts. Œuvre de Jean-Baptiste Mathon, le Carré des Arts 5 Le Comœdia. Construit en 1949, cet ancien cinéma (le Comœdia) est réunit le musée des beaux-arts, le conservatoire de musique, de danse et l’œuvre de l’architecte Michel Ouchacoff. Il épouse les lignes arrondies ca- d’art dramatique, l’auditorium du conservatoire et aujourd’hui l’EESAB (école ractéristiques des immeubles d’angles. Il présente un traitement monumental européenne supérieure des Beaux-Arts). Avec cet îlot culturel, l’architecte en avec une travée centrale largement ouverte et une forte composition ternaire chef de la Reconstruction, J.-B. Mathon signe ici en 1960 une de ses meilleures verticale. Autre réalisation de Michel Ouchacoff, l’ancien cinéma Mac Orlan œuvres tant par le jeu des volumétries entre les bâtiments, le dessin avant- (1958), situé sur la rive droite, à l’emplacement de la porte du Conquet, pro- gardiste de certaines façades que le rapport avec l’espace public. pose une élégante composition sur l’angle avec auvent, larges baies vitrées et corniche débordante. Salle de spectacle, il a été réhabilité, et partiellement immeubles d’habitation modifié, par l’architecte Michel Quéré en 2012 (surélévation par un attique re- couvert d’une maille métallique). 2 76-78-80 rue de Siam. Caractéristique de la reconstruction, cet ensemble architectural monumental, construit en 1949 par les architectes Gaston Chabal équipements et Jean De Jeagher, marque l’entrée de la rue de Siam tout en répondant aux immeubles de la Place de la Liberté. On retrouve la division ternaire verticale 6 Ancienne station service. Construit par l’architecte Philippe Beverina en forte, présente dans l’architecture brestoise dès le XIXe siècle: soubassement 1950, cet immeuble d’angle abritait à l’origine une station-service. On note le 3 à linteau filant sur deux niveaux, étages courants à travées de fenêtres et tru- grand auvent délimitant un parvis et la façade concave rythmée de travées de meaux, traitement de corniches avec retrait à l’angle de la rue Algésiras. fenêtres et la corniche débordante.

3 Boulevard Jean Moulin. Construit par les architectes Henri Granger et 7 Piscine Foch. Construit en 1966 par l’ar- Maurice Vacher en 1957, cet alignement d’immeubles du boulevard Jean Moulin chitecte Albert Cortellari, l’édifice se caracté- assure un compromis entre le principe de la barre et de l’îlot ouvert. Forme rise par une structure en béton armé visible de urbaine unique à Brest, il présente en ressaut de petits corps de bâtiments l’extérieur et par la réalisation de voiles en bé- traités comme des villas, avec des mur-bahuts abritant des jardinets. Quant ton, notamment pour le porche d’entrée. au volume général de l’alignement d’immeubles, il reprend celui du bagne de Choquet de Lindu disparu.

immeubles d’angle

4 22-28 rue de Denver. Édifié en 1953 par les architectes Corre, Philippe et Chesneau, cet immeuble d’habitation présente l’habituelle composition ternaire avec bandeaux filants. Comme tous les immeubles d’angle de la reconstruction, il offre des lignes courbes. On note ici l’ordre colossal à double rythme et les

4 balcons à ferronneries. 7

116 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 117 1 D.R.

LES RÉALISATIONS CONTEMPORAINES

Ville en développement, Brest est aujourd’hui le théâtre de propositions architecturales innovantes. Candidate au label Architecture contemporaine remarquable, l’auberge de jeunesse du Moulin Blanc 1 (1983) est une œuvre emblématique de l’archi- tecte français Roland Schweitzer, grand pionnier du renouveau de l’architec- ture en bois et des valeurs écologiques et solidaires. Œuvre de l’architecte italien Maximiliano Fuksas, la faculté de lettres et sciences humaines Victor Segalen est un bâtiment à la fois fonctionnel et au- dacieux inauguré en 1994. Surnommé le paquebot par les brestois, il porte la signature de cette personnalité de renommée internationale. Affirmant un profil qui rappelle celui en arrière-plan du cours Dajot,la Carène (2007), salle de concerts sur le port de commerce, est l’œuvre des architectes Jacques Ripault et Denise Duhart, prix architecture Bretagne en 2008. Intégrant largement l’élément végétal, le groupe scolaire Kérinou, conçu en 2008 par l’atelier brestois Quéré architectes a reçu le prix architecture Bre- tagne en 2010. Conçu par l’agence d’architectes brestoise ENO, le Pôle social maritime (2014) (voir p.45) combine habilement le métal et la couleur pour prendre place dans l’environnement du port de commerce. Œuvre des architectes Isabel Hérault et Yves Arnod, l’Arena (2014) est, avec sa salle de 5000 places, un équipement phare qui concile de façon opti- mum des activités multisports, de spectacles, concerts et congrès. Sa forme 2 3 4 5 2. La médiathèque François Mitterrand- organique combine dans un volume compact, rigueur technique, occupation 6 Les Capucins optimale du terrain et solutions passives. 3. La salle des musiques actuelles la Carène Dernière en date, la médiathèque François Mitterrand-Les Capucins, réalisée 4. La faculté de lettres et sciences humaines par Canal Architecture – Patrick Rubin, relève la gageure de conserver des élé- Victor Ségalen ments patrimoniaux du bâtiment (four industriel, potences, échelles à crino- 5. Le Pôle social maritime au port de commerce line….) tout en proposant un équipement moderne, agréable et performant. 6. L’Arena

118 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 119 Balade commentée en lien avec l’’exposition « Sa Majesté le pont tournant » Le conseil architectural et urbain Dans une politique de qualité architecturale, Brest métropole s’est dotée d’un conseil architectural et urbain. Outre la mise à disposition du grand public de conseils d’experts (architecte, coloriste) sous forme de permanences gratuites, de nombreuses actions UNE POLITIQUE DE VALORISATION ACTIVE de sensibilisation sont menées, notamment lors du Printemps de Les actions à destination du public. L’important patrimoine bâti à Brest fait l’architecture en Finistère. l’objet de nombreuses visites proposées tant par l’office de tourisme« ( les ma- En 2016, plus de 18 évènements sur rines à Brest », « Au temps de la reconstruction », « Une plongée dans le cœur de la métropole ont ainsi été proposés la ville », « le charme du Brest d’avant-guerre » ...), le service patrimoines de la au grand public (balades, visites, conférences, ateliers, expositions, ville (les « balades en ville » tous les deux mois), que par le Conseil architectu- rencontres du public avec les ral et urbain de Brest métropole. Chargé de la ZPPAUP (zone de protection du professionnels...). patrimoine architectural, urbain et paysager) redéfinie en zone AVAP (Site pa- trimonial remarquable valant Aire de valorisation du patrimoine), le Conseil ar- chitectural et urbain a mené des études précises et établi un inventaire détaillé. La revue Journées européennes du patrimoine, Printemps de l’architecture… de nom- Patrimoines brestois breux évènements au cours de l’année sont l’occasion d’expositions, visites, ateliers, conférences, débats autour du patrimoine bâti brestois. Des exposi- Editée par le service patrimoines de la ville de Brest et les archives tions sont régulièrement organisées tant par le conseil architectural et urbain municipales et métropolitaines, le que les archives municipales avec, en 2016, une exposition en plein air sur le La rue Saint-Malo pendant les réseau des bibliothèques et le musée cours Dajot à l’initiative des archives mu- « 1865-2015, métamorphose d’un port » Journées européennes du patrimoine des beaux-arts de Brest, la revue nicipales. Certaines expositions du musée des beaux-arts traitent également Patrimoines brestois Balade numérique de découverte a été lancée de l’histoire de la ville comme en 2016 « Sa majesté le pont tournant » autour du en 2007. Trimestrielle, elle est de la ville avec Dédale distribuée gratuitement dans les pont de Recouvrance. mairies et autres lieux publics. A la Très impliqués dans la vie des quartiers, les habitants membres des conseils Les Journées fois grand public et rédigée par des consultatifs de quartier (CCQ) et l’Office des retraités brestois (ORB) docu- spécialistes du territoire, elle aborde mentent le patrimoine et organisent aussi régulièrement des balades à la dé- européennes des thématiques variées telles que couverte de la ville. du patrimoine le patrimoine et tourisme (n°1) ; le patrimoine maritime brestois (n°5) ; Lors, de cet événement national Brest par la mer, par les routes, Les actions à destination des scolaires. Dans le domaine de la valorisation annuel, le patrimoine architectural brestois est mis à l’honneur avec par les airs (n°14); les jardins (n°22)… de l’architecture et du patrimoine bâti, des actions sont proposées dès la ma- des conférences, des débats, des Trente numéros sont parus depuis ternelle. 30% des élèves brestois sont concernés chaque année par les actions 2007. parcours thématiques (le Brest d’éducation artistique et culturelle et tous les enfants participent au moins une art nouveau et art déco en 2016) fois à une action dans leur scolarité (écoles publiques et privées confondues). et la découverte de réalisations Dans le cadre des aides aux projets d’école, près de 75 propositions différentes contemporaines telles que Brest Arena, le gymnase de l’Europe (prix sont faites aux élèves des écoles maternelles et élémentaires chaque année Architecture Bretagne 2014 dans la dont une part est consacrée à l’histoire et au patrimoine de la ville. catégorie Apprendre, se divertir) ou Dans le cadre des temps d’activité périscolaires (TAP), de nombreuses le pôle social maritime... écoles se sont intéressées aux spécificités de leur quartier. Accompagnés par des étudiants de l’école européenne supérieure d’art de Bretagne (EESAB), les Sérigraphie sur crèpes sur la place de la Liberté, rebaptisée place aux enfants ont réalisé des maquettes illustrant leur perception de leur quartier. patrimoines en 2015 Enfin, depuis 2014, le service patrimoines a élaboré une convention avec le lycée polyvalent Dupuy de Lôme. Des actions de découverte de la ville et de compréhension de son histoire (les strates historiques de Brest, les matériaux dans l’habitat, les couleurs dans la ville, visite de Brest Arena…) sont menées chaque année.

120 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 121 LE PATRIMOINE NATUREL ET PAYSAGER

Quiconque découvre Brest est frappé par la force du site. Située en lisière du parc naturel régional d’Armorique et du parc de l’Iroise, premier parc marin en France, la ville entretient un rapport puissant avec la terre (le plateau du Léon entaillé de très nombreux vallons) et avec la mer (la rade de Brest). Ins- tallée sur un plateau d’une ligne de crête de 70 m en moyenne, la ville se dé- ploie en belvédère sur la Penfeld dont le cours tortueux ménage de nombreux espaces naturels. La rade de Brest, la Penfeld et les nombreux vallons boisés constituent l’ar- mature paysagère majeure du territoire. Une politique en faveur de la biodiver- sité, de la préservation de la rade et du littoral, des cours d’eau et des zones humides, du développement de la trame verte et bleue, de la nature en ville ou encore de la randonnée, est activement menée.

UN LIEU DE BIODIVERSITÉ

La rade. Le cri des goélands, l’air du large qui baigne la ville rendent à chaque instant la dimension marine omniprésente. La rade, avec deux sites classés Natura 2000, abrite une grande diversité d’habitats naturels et d’es- pèces faunistiques d’intérêt communautaire (lamproie marine, grande alose, saumon atlantique…). Elle est le premier site français d’hivernage du plongeon arctique et elle dispose également d’un patrimoine végétal marin remarquable (maërl, herbier de zoostères…). Par sa morphologie, son faible niveau de dé- rangement et l’abondance de ses ressources alimentaires, la rade est un lieu de vie mais également de refuge hivernal et de reproduction pour un grand nombre d’espèces d’oiseaux nicheurs et migrateurs. La présence de certaines espèces comme le grèbe à cou noir et le harle huppé, lui confère une valeur in- ternationale pour l’hivernage des oiseaux d’eau. Brest a été reconnue capitale maritime de la biodiversité en 2010.

Le patrimoine végétal et animal. Plus de 3000 taxons végétaux (ensemble d’êtres vivants partageant certaines caractéristiques à partir desquelles est établie leur classification) ont été jusqu’à présent recensés sur le territoire de Brest métropole. Cet inventaire majoritairement constitué de plantes communes comprend aussi une cinquantaine d’espèces remarquables, par- mi lesquelles on peut citer le Limonium humile ou petite statice, et quelques fougères rares terrestres ou aquatiques (Hyménophille de Tunbridge, l’Ano- gramme à feuilles minces, Pilulaire à globule). Des espèces animales remarquables sont également présentes sur le territoire : les oiseaux (butor étoilé, grèbe à cou noir, héron pourpré…), les chauves-souris (pipistrelle de Kuhl, pipistrelle de Nathusius, grand rhino- lophe…), les libellules (agrion de mercure…), les amphibiens (crapaud accoucheur et triton marbré…), les poissons (saumon atlantique, truite fario, anguille…), les mammifères (loutre, musaraigne aquatique…), les reptiles (couleuvre à collier, lézard des murailles) et les mollusques (escargot de Quimper…). D.R.

122 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 123 Les cours d’eau et zones humides. Les 331 kilomètres de cours d’eau présents sur le territoire de Brest métropole forment un assemblage d’éco- systèmes aquatiques et semi-aquatiques dans lesquels sont présentes de nombreuses espèces animales et végétales, ainsi que de nombreux habitats naturels. Les zones humides occupent une surface d’environ 1 540 ha (7% du terri- toire). Elles sont principalement présentes aux abords des cours d’eau dans les nombreuses vallées qui structurent le paysage de l’agglomération brestoise (en tête de bassin versant, dans les fonds de vallées, en zone estuarienne…) et sur la frange littorale (marais, vasières…). Des actions de protection, de res- Les rives de Penfeld Le jardin des explorateurs tauration et de mise en valeur sont développées dans le cadre d’un Contrat territorial volet milieux aquatiques et répondent aux objectifs définis par la Directive cadre européenne (DCE) visant au bon état écologique des masses d’eau et du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE). La pro- tection des cours d’eau et zones humides est également effective dans le Plan local d’urbanisme.

Les rives de Penfeld et les vallons. Véritable coulée verte, les rives de Pen- feld présentent un écrin feuillu dans un monde minéral. Derrière la base na- vale, la rivière redevient ruisseau. Site de promenade, parcours sportif et de détente, les rives, avec leurs espaces naturels et leur plan d’eau de 15 hectares offrent de magnifiques échappées.À travers la ville, les nombreux vallons sont autant de puits de verdure et de biodiversité comme les sites de Kervallon ou du Dour Bras. Dominant la vallée de l’Allégoet, ruisseau affluent de la Pen- feld, le fort du Questel intègre un ensemble d’espaces naturels qui mènent aux rives de Penfeld par un circuit piéton passant au pied de l’hôpital de la Cavale blanche. Un important réseau de sentiers piétonniers (600 kms de chemins sur le territoire de Brest métropole) offre un maillage important de promenades, reliant les vallons aux rives de Penfeld ou conduisant à la mer, aux grèves et aux plages comme aux zones d’activités portuaires.

DES PARCS ET DES JARDINS DE QUALITÉ Élément important dans le cadre de vie des Brestois, des jardins en belvé- dère venant raconter l’histoire de la ville, des places et des squares fleuris ou encore des jardins partagés ponctuent le tissu urbain. À ces espaces, s’ajoute également la végétation des bosquets, arbres isolés, parterres ou micro-mi- lieux, importants relais biologiques au sein d’espaces fortement minéralisés.

Le jardin des explorateurs. Inauguré en 2002, le jardin des explorateurs, installé dans la Batterie du cavalier, offre depuis la passerelle une vue impre- nable sur le château, l’embouchure de la Penfeld, le port militaire et plus lar- gement sur la rade. Il présente des espèces botaniques rapportées des quatre Le vallon du Stang Alar coins du monde par les explorateurs et les botanistes partis de Brest comme l’hortensia, rapporté du Japon, le lin de Nouvelle-Zélande ou les fougères ar- borescentes. L’aménagement en carré de plantes évoque les « jardins de retour » et rappelle que c’est à Brest, au jardin de l’hôpital militaire, que s’ima- gina le principe du jardin d’acclimatation.

124 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 125 les habitants jardiniers Nombreux sur le territoire, les passionnés de jardinage et de nature sont à l’origine des initiatives autour du jardin et de la nature en ville. Atelier semis, plantation, apiculture, balades… l’ « Agenda des habitants jardiniers », édité par la métropole, en co-élaboration avec l’association Vert le jardin et la maison de l’agriculture biologique du Finistère, 1 2 1. Le jardin des Yannicks, jardin partagé recense régulièrement des actions 3 ouvertes à tous. sur le quartier de Recouvrance 2. Le jardin de Kerzudal 3. Le jardin Jean Giono

« zéro phyto » Le jardin de l’Académie de marine. Au pied du Château, ce jardin public, Depuis les années 2000, bien avant inauguré en 2000, rend hommage aux officiers passionnés de sciences de la la réglementation nationale de 2017, mer et qui allaient placer Brest à l’avant-garde des Lumières. Planté de pins Brest a fait le choix « zéro phyto » élégants, d’une superficie de 1 hectare, il offre un superbe panorama sur la pour la gestion des voiries et des rade, le port du château et le port militaire. espaces verts sur l’ensemble du territoire de la métropole et aussi dans les cimetières de la ville. Une Le jardin Jean Giono. Ouvert en 2014, ce nouvel espace vert, d’une super- gestion écologique et responsable ficie de 1000 m2, se situe au cœur du haut Jaurès. A destination des habitants, qui contribue à préserver l’eau et la il est le fruit d’une étroite collaboration entre le conseil consultatif de quartier biodiversité. La ville édite en outre de l’Europe, la ville de Brest et les riverains. Espace ouvert, ludique et sédui- de nombreux outils («Les plantes invasives, aidez-nous à les éliminer sant pour les enfants, il conserve également la mémoire du jardin méditatif des ! » ou « Le guide du désherbage religieuses qui l’occupait. devant chez soi ») à destination des habitants, chargés depuis fin 2012 Le jardin de Kerzudal. Aménagé lors de la création du quartier de Kérou- de l’entretien des pieds de façade d’immeuble. rien, le jardin de Kerzudal (superficie de 1 hectare), conçu en concertation entre les acteurs du quartier (CCQ, centre social…), les services de la mairie de Saint Pierre et la direction espaces verts, a ouvert au public en 2015. Elément de maillage entre la ligne de tramway et le bourg de Saint-Pierre, il propose des circuits piétonniers qui s’articulent autour du sport en libre accès et des jeux d’équilibre. Eléments structurants de l’espace, les blockhaus sont remis en scène dans l’idée d’en faire des supports de street art, en lien avec les acteurs du quartier.

Les jardins partagés. Lieux d’expérimentation, d’innovation et de convivia- lité, les jardins partagés, qu’ils soient familiaux, pédagogiques, collectifs, en pieds d’immeubles… connaissent un succès qui ne se dément pas. À Brest, ils sont de plus en plus nombreux, (57, dont 12 localisés dans le périmètre d’étude de l’AVAP) accompagnés dans leur développement par l’association Vert le Jardin.

126 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 127 3 QUESTIONS À Dominique Dhervé Directeur du Conservatoire botanique national de Brest LE CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL (CBN) Le CBN en chiffres, Quelle place occupe le CBN dans c’est… C’est au botaniste Jean-Yves Lesouëf que revient l’idée de créer un jardin le patrimoine brestois ? Le CBN de Brest est au cœur des • un jardin conservatoire de spécialisé dans le sauvetage des espèces végétales menacées (soit 20% des espèces recensées). Soucieux de préserver la biodiversité et le patrimoine bio- compétences et des patrimoines hectares avec brestois en matière de biodiversité. 30 logique, il parvient à fédérer les acteurs, Communauté urbaine de Brest, mi- Il témoigne de l’esprit d’ouverture espèces 2500 nistère chargé de l’environnement et Société pour l’étude et la protection de au monde et aux défis du temps • des serres tropicales de la nature (SEPNB) en Bretagne. Dans la lignée historique du jardin de l’hôpital que savent relever la ville et son 1 000 m² avec militaire qui accueillait les espèces rapportées par les marins et les explora- agglomération. L’idée de Conservatoire teurs, on inaugure en 1975 le premier conservatoire botanique au monde, dans botanique est née ici. Elle est le fruit 500 espèces d’un pari sur l’avenir lancé par les le vallon du Stang-Alar, coulée verte de 2 km, autrefois site de carrière. Cette • un pavillon d’accueil acteurs locaux dans les années 1970. première mondiale fait aussitôt école en France (11 conservatoires botaniques Elle est aussi certainement le fruit de 500 m² avec des nationaux aujourd’hui) et dans le monde. moins conscient d’une histoire orientée expositions permanentes ou Le conservatoire botanique, national depuis 1990, comprend un jardin bo- vers les horizons lointains qui plonge temporaires et des ateliers pour ses racines dans les nombreuses tanique de conservation, ouvert au public mais aussi des locaux scientifiques les enfants expéditions maritimes des siècles qui abritent un patrimoine inestimable : banque de semences, documenta- passés, scientifiques notamment mais Mais aussi : tion spécialisée, bases de données. Le Conservatoire mène de nombreuses aussi militaires et commerciales. missions de sauvetage à l’étranger, notamment dans les îles océaniques et se D.R. En quoi l’obtention du label vous 5millions préoccupe depuis ses origines des plantes sauvages et des milieux naturels d’observations floristiques en bases semble-t-elle un enjeu important de données CBN menacés de Bretagne et du massif armoricain. Il dispose également d’un lieu pour Brest ? d’accueil du public et d’expositions, ainsi que de serres techniques et pédago- Brest traine encore souvent une image 60 000 références de ville reconstruite qui efface son giques. bibliographiques en centre de passé lointain dont les traces sont documentation Chargé d’étudier et de préserver les plantes sauvages et les milieux na- pourtant encore nombreuses, même turels de l’Ouest de la France et des hauts lieux de biodiversité mondiaux, le si elles ne se dévoilent pas forcément 4 000 espèces en collection dont CBN est aujourd’hui un expert incontournable au service des politiques d’amé- immédiatement. C’est particulièrement nagement du territoire, de gestion et de conservation de la nature. Jouissant évident dans le domaine du patrimoine 2000 en banque de graines botanique, dispersé en divers lieux, pas d’un microclimat favorable et de milieux variés, le jardin du Conservatoire bo- toujours connus. Il demeure d’ailleurs tanique est aussi un merveilleux espace de 30 hectares, lieu de promenade certainement des trésors à inventorier et centre exceptionnel de découverte du monde végétal, accueillant chaque et valoriser dans ce domaine. Le label année plus de 350 000 visiteurs. peut permettre de dépasser cette image de ville reconstruite et de raffermir le fil de l’Histoire. Depuis 1990, un service éducatif organise des expositions et des ateliers pédagogiques pour faire découvrir au public les plantes rares et menacées. Quelles actions envisageriez vous dans le cadre du label ? De nombreux groupes scolaires et d’étudiants, de la maternelle à l’université, Le Conservatoire botanique pourrait ont déjà pu être sensibilisés au patrimoine végétal. D’autres évènements sont par exemple participer à une action organisés en collaboration avec les acteurs de la métropole comme le cycle de d’inventaire du patrimoine botanique conférences organisé par l’Arche aux Plantes ou la Fête de la nature organisée Brestois, mais aussi à des actions de par Brest métropole ainsi que diverses animations à caractère culturel : expo- valorisation : concevoir des balades botaniques, participer à la réalisation sitions, spectacles. de documents de présentation… Quoi qu’il en soit, nous sommes prêts à D.R. LES ACTIONS DE CONNAISSANCE nous impliquer dans cette dynamique collective. Inventaire de la flore sauvage. Le CBN œuvre quotidiennement à un inven- taire permanent de la flore sauvage grâce notamment à un réseau de plus de 500 observateurs bénévoles. Les informations sont centralisées dans une base 1 1. Les serres du Conservatoire botanique national 2 2. Animations lors de la fête de la Nature de données consacrée à la flore des régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire.

128 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 129 Cette connaissance est fondamentale pour mettre en place des actions de préservation, pour établir et mettre à jour des listes d’espèces végétales léga- lement protégées, ainsi que pour sauvegarder in situ des espèces menacées. Nécessaires à la mise en œuvre des politiques nationales et régionales de pro- tection de la nature, ces données sont mises à disposition de l’Etat et des col- lectivités territoriales.

UNE POLITIQUE D’ANIMATION ACTIVE

Les animations horticoles. Au sein de la direction des espaces verts, un poste d’animateur a été créé avec pour mission de faire découvrir et mieux connaitre le patrimoine naturel à l’échelle de la ville : animations scolaires en écoles maternelles et primaires, animations jardinage en crèche, plantation de fruitiers, visites thématiques sont programmées tout au long de l’année.

Les actions à destination des scolaires • Les projets d’école. Découverte de la vie sur l’estran, les mammifères marins en mer d’Iroise, découverte des milieux naturels de Brest… : la ville mais aussi les nombreuses associations qui œuvrent pour la préservation de l’environne- ment proposent de nombreux projets aux scolaires. Des actions plus spécifi- quement liées au développement durable sont également menées autour de la réduction du tri et du traitement des déchets ; des déchets aquatiques ; des économies d’énergie… • Les temps d’activité périscolaires. L’animateur horticole des espaces verts intervient sur les temps d’activités périscolaires et accompagne les scolaires Les réseaux dans les projets liés à l’environnement. Il travaille en lien étroit avec le conser- d’habitants vatoire botanique national. Soucieux d’un cadre de vie agréable Les balades urbaines. Dans le cadre des balades urbaines, la ville de Brest a et végétalisé, les Brestois se sont organisés et ont créé des réseaux développé un circuit sur la thématique de la botanique et des explorateurs. Les tels que Jardiner à Brest (avec le Brestois ou les visiteurs peuvent en profiter à tout moment et à leur rythme soutien de l’association Vert le grâce à un dispositif associant outils numériques et guides papier. En 2017, Jardin) et les Guides composteurs. des balades urbaines autour de la ceinture verte du centre-ville sur les anciens glacis des fortifications de Vauban sont prévues.

Brest ville Les décors évènementiels. À l’occasion du marché de Noël, des fêtes mari- Aménagement des espaces verts en vue des Fêtes maritimes aux 4 fleurs times internationales, et d’autres événements, les jardiniers des espaces verts créent des scénographies originales à l’échelle de la ville. En 2016, dans le En 2016, le jury national du Conseil National des Villes et Villages Fleuris cadre des Fêtes maritimes, des décors XXL de bateaux ou encore un mur végé- a confirmé la e4 fleur pour la 15e tal représentant des courants marins ont ainsi été réalisés et en 2017 plusieurs année consécutive. décors dans le cadre des commémorations autour du centenaire de l’arrivée des Américains à Brest.

130 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 131 D.R. D.R.

Les vestiges de fortifications visibles au square Mathon Vue sur les formes de radoub dans l’enceinte militaire, Penfeld

LES PATRIMOINES

LE PATRIMOINE ARCHÉOLOGIQUE

Dans le cadre des travaux de réaménagement de la Place de la Liberté par l’architecte urbaniste Bernard Huet, un diagnostic archéologique a été mené en 1995, suite à la mise à jour d’un tronçon de voie pavée, d’une contrescarpe, d’une douve, d’un reste de fortification de la ville avec une de ses anciennes portes, la porte Saint Louis. Ces éléments ont été laissés visibles et valorisés dans le cadre végétalisé du square Mathon. Un plan de la ville au début du XIXe siècle a été réalisé en bronze et installé. Un diagnostic archéologique a également été réalisé en 2016 autour de la datation des vestiges gallo-romains du château. Des opérations d’archéologie préventive liées à des projets d’aménage- ment concertés ont eu lieu sur le site de la Fontaine Margot en 2012 (tertre Les Ateliers et les machines-outils restaurées funéraire de l’âge de bronze, établissement rural médiéval et vestiges de la deuxième guerre mondiale) ; de Messioual et Grand Spernot en 2013 (décou- verte d’un enclos du 1er âge de fer) ; de Kerlinou en 2016 (découverte d’un enclos fossoyé carolingien lié à la métallurgie du fer).

LE PATRIMOINE INDUSTRIEL ET PORTUAIRE

La base navale. Occupant toujours le site historique des rives de Penfeld, le port militaire, interdit d’accès aux civils depuis 1865, est visible depuis la ville. De nombreux éléments viennent témoigner de sa longue histoire, de sa création au XVIIe jusqu’à aujourd’hui. Situé dans l’anse de Troulan, sur la rive gauche de la Penfeld, le bassin Tourville construit en 1683, puis modifié en 1745 et en 1864, est la plus ancienne des formes de radoubs existantes. Plus en amont, sur la rive droite, les bassins de Pontaniou ont été creusés au milieu du XVIIIe puis modifiés et agrandis au gré des besoins de la construction navale au XIXe et XXe siècle. Plus en amont encore, au-delà des Capucins, les bassins du Salou, construits au milieu du XIXe et nécessitant l’arasement de la mon- Arasement de la montagne du Salou tagne du Salou, répondent alors à un besoin croissant de bassins plus profonds D.R. D.R. et plus grands. Les ateliers de l’Arsenal de Brest prennent possession de Le four Jaubé, restauré et conservé dans la ce tour Somua après le conflit en 1945 afin de remplacer, médiathèque François Mitterrand les Capucins Les halles et les machines-outils des Capucins. Réhabilités en pôle culturel un tour obsolète de même type : il représente l’un des ouvert en 2017, les ateliers du plateau des Capucins, liés à l’avènement de outils incontournables de la reconstruction de la flotte la marine à vapeur au milieu du XIXe siècle, ont gardé leur structure initiale. française décimée. Sa fonction principale sera alors Les grandes nefs réhabilitées abritent quelques-unes des machines-outils qui et jusqu’en 2003, la confection et la maintenance en condition opérationnelle des tronçons de lignes d’arbre occupaient la halle des machines de 12 000 m2. Témoignage phare de ce patri- porte-hélice, servant à la propulsion des navires de tout moine industriel et ouvrier, le tour Somua (1940), l’aléseuse Richards (1948), type : Jeanne d’Arc, Colbert,Frégate Tourville, porte-avions l’aléseuse Asquith (1950), la raboteuse Berthiez (1949) servaient à l’usinage Charles de Gaulle...

132 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 133 D.R.

et l’assemblage de safrans, hélices, arbres ou porte-hélices de grande dimen- sion. Véritable symbole de la condition ouvrière, le « grand marbre », où toutes les pièces à réaliser étaient d’abord dessinées, était aussi le lieu de prise de parole des représentants syndicaux. Aux ateliers, se syndiquer était presque automatique et il arrivait que 200 à 300 personnes se réunissent à l’appel des syndicats lors des mouvements sociaux. À l’extérieur des ateliers, le môle du viaduc (1848-1850), avec sa grande arche de 30 mètres d’ouverture, surmon- tée à l’origine d’une grue-revolver, ou grue Gervaize du nom de son concep- teur, assurait la liaison avec les quais de Penfeld situés en contre-bas.

1 1 La grue Paindavoine. Mise en service en 1956, la grue Paindavoine n°4 est la seule rescapée des quatre grues Paindavoine (nom du constructeur lil- lois) financées dans le cadre du plan Marshall. Grue à crochet, spécialisée dans le levage, elle a vu différentes affectations avant de cesser toute activité en 2004. En 2011, la Chambre de commerce et d’industrie de Brest, concession- naire du port, décide de la restaurer. Fait rare pour un équipement de ce type, elle est classée monument historique en 2013, preuve de son importance dans l’histoire portuaire et le paysage brestois. 2

2 Le remorqueur Abeille Bourbon. Construit en Norvège, le remorqueur 3 Abeille Bourbon appartient à l’armement Abeilles International, filiale de Bourbon. Sa mission est d’assurer des opérations d’assistance dans les zones maritimes à fort trafic, notamment le rail d’Ouessant dans lequel croisent environ 150 bateaux par jour. Le bâtiment est de couleur bleue avec des bandes tricolores comme tous les bâtiments qui participent à l’action de l’état français en mer.

3 Goélette La Recouvrance. La goélette La Recouvrance est la réplique d’un aviso appelé Iris, bateau militaire du XIXe siècle, chargé de transmettre les plis ou les avis urgents. Le projet de construction a été lancé en 1990 lors du concours national «Bateaux des Côtes de France». Les travaux débutent en 1991 et sont réalisés par le chantier du Guip qui s’implante à Brest pour la circonstance. Mise à l’eau à l’occasion des fêtes maritimes internationales de Brest 92, La Recouvrance est propriété de la métropole et gérée par Brest’aim. Bateau ambassadeur de Brest, elle participe aux grands événements nautiques, rassemblements de bateaux et départs des grandes courses. La Recouvrance navigue environ 180 jours par an et propose aussi des sorties découvertes, à la demi-journée et des jour- nées de croisière en rade de Brest.

4 Le chantier du Guip. Spécialisé dans la restauration et la construction de bateaux en bois : bateaux du patrimoine, bateaux de travail, yachts de belle plaisance, le chantier du Guip, créé en 1976 dans le Morbihan, est installé à Brest quai Malbert, sur le port de commerce depuis 1991. Trophée du bois « Charpente Marine » et premier prix de construction du concours « Bateaux des côtes de France», le chantier du Guip a construit ou restauré de nombreux bateaux comme la goélette La Recouvrance ou le langoustier Le corbeau des 4

134 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 135 mers classé monument historique. Lors des fêtes maritimes de 1996, la gabare Notre Dame de Rumengol, classée monument historique, est lancée devant le public après un an de restauration.

5 Le port des records. Trophée Jules Verne, Tour du monde, traversée de l’Atlantique : Brest est le port de départ et d’arrivée de grands exploits mari- times et sportifs à la voile. Philippe Monnet et Olivier de Kersauson ont ouvert la voie à la fin des années 1980 et depuis, avec le soutien technique de Brest Événements nautiques, tous les chasseurs de record (les Peyron, Joyon, Co- ville, Stamm…) viennent s’amarrer à Brest. En solitaire, en équipage, sur mono- coques... ce sont 24 performances qui sont rattachées à la ville. Inaugurée en 2013, une promenade rend hommage à ces navigateurs détenteurs de records. À la manière d’Hollywood Boulevard, 19 plaques de bronze marquées de leurs empreintes de mains ont été scellées au sol le long du quai Éric Tabarly. Deux nouvelles plaques vont prochainement être ajoutées en hommage à Thomas Coville pour son tour du monde en solitaire et Francis Joyon pour le tour du monde en équipage.

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Danses bretonnes lors du Printemps des Sonneurs

LE PATRIMOINE ORAL

La langue. Avec le Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC) créé en 1969 par Yves Le Gallo au sein de l’UBO, Brest est un pôle important de recherche sur les langues celtiques, et plus particulièrement celles de Basse-Bretagne. Outre le breton, des études spécifiques sur le parler brestois ont été menées par Annie Le Berre. Ses contributions comme « Le système pho- nétique et phonologique du parler brestois », « Réflexions sur un parler français non rural : le parler français de Brest », « Quelques aspects de la conscience linguistique des Brestois », « Joli comme Brest : le parler ti zef’ » restent autant d’apports dé- cisifs. En terme de valorisation et diffusion, des activités d’initiation à la langue et à la culture bretonne sont au programme des écoles brestoises. Parmi les groupes scolaires brestois, on compte 2 écoles Diwan dispensant un enseigne- ment en langue bretonne et 3 écoles publiques Div Yehz proposant une filière français/breton. Des ateliers autour de la danse et de la musique traditionnelle sont proposés par le Centre breton d’art populaire aux élèves des écoles ma- ternelles et élémentaires. Enfin, dans le cadre de la convention avec le lycée Dupuy de Lôme, des interventions autour du patrimoine immatériel sont pro- posées, notamment autour du parler brestois.

136 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 137 Illustration de Pierre Péron extraite du livre Brest en chansons

Les chansons. Brest est une ville populaire où la musique est partout pré- sente. Fanny de Laninon, La complainte de Jean Quéméneur, Souviens-toi Barbara Balade en ville « Lueurs d’hiver » en d’après le poème de Jacques Prévert sont autant d’airs qui s’entonnent en- fevrier 2015. Arrêt au lavoir de la rue core en famille et racontent la ville et ses quartiers. Egalement, les chansons de Saint-Malo. des ouvriers de l’arsenal appartiennent à cette mémoire collective, Avec ma Les lavoirs gamelle étant la plus célèbre. Paru en 2013, le recueil « Brest en chansons » Un inventaire, réalisé par l’ADEUPa illustré par le peintre Pierre Péron réunit les plus célèbres de ces chansons (l’agence d’urbanisme de Brest populaires. Bretagne) et la ville de Brest, a Toujours aujourd’hui, la ville et ses habitants, son atmosphère, son histoire recensé 30 lavoirs sur le territoire brestois. Lieux de vie et d’échange et son caractère ne cessent d’inspirer musiciens et paroliers comme le groupe au cœur des quartiers, certains Matmatah avec son tube Lambé an dro et Christophe Miossec avec son my- de ces lavoirs sont encore utilisés thique Brest. aujourd’hui et accueillent sinon Auteur de plusieurs ouvrages (40 ans de rock à Brest (2005), Baluche (2015)), des propositions artistiques et l’historien Olivier Polard a analysé dans son dernier livre Brest en chantant culturelles comme ceux de la rue Saint-Malo, de la rue Conseil, de la (2015) tout le répertoire de ces chansons brestoises qui font l’identité de la rue Brigadier Le Cann. ville depuis le XVIIe siècle.

La collecte de parole. Pratiquée par les archives municipales et le Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC) notamment, la collecte de parole est le moyen de garder la mémoire des quartiers et la mémoire ouvrière, toutes deux très ancrées dans l’histoire de la ville. Des collectes de parole ont été réalisées récemment par Alain Le Moigne et Céline Angot afin de documenter l’histoire des ateliers des Capucins. Les témoignages des anciens des Capucins sont venus illustrer la vie ouvrière, la lutte syndicale et le militantisme, partie intégrante du patrimoine immatériel brestois. Par ailleurs, dans le cadre de la candidature de Brest au label, une collecte de paroles de Brestois.e.s a permis de recueillir les histoires, souvenirs, images que les habitants partagent sur la ville. Ce point est développé dans la partie animation de la candidature.

La mémoire des quartiers. L’implication des habitants autour de leur quar- tier et de la mémoire de leur ville est particulièrement sensible à Brest. Des Couverture du livret Les Ateliers se projets urbains comme la reconversion en résidence senior du Petit jardin, an- racontent, réalisé par les archives cien bar restaurant dancing, a recueilli les suggestions des habitants (archi- municipales et métropolitaines et les anciens des ateliers. tecte Edith Girard, quartier de Recouvrance, en 2014) tout comme en 2017 l’aménagement du site de l’ancienne brasserie de Lambézellec s’est faite avec l’apport du conseil consultatif de quartier CCQ et dans l’idée de maintenir vivante la mémoire populaire des lieux. Très actifs au niveau des quartiers, les CCQ, les associations de quartier et les greeters (habitants proposant d’accompagner des tou- ristes à la découverte de la ville) mènent chacun à leur échelle un travail d’inventaire, d’identification, de documentation et de valori- sation. Proposée lors des Journées européennes du patrimoine en 2016, la balade « elle est où la mer ? » vient ainsi retracer l’histoire du quartier de Saint Marc bouleversée au XIXe par l’arrivée du chemin de fer. Ce parcours, d’églises en lavoirs, de ruelles en vallons, est une première initiative dans le cadre d’un projet plus large, commun à tous les CCQ, de balades urbaines pensées dans le cadre du label. Collecte de Paroles de Brestois à l’occasion du marché de Noël

138 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 139 1 2 3 4

1. Voile sous la tempête de Henri-Georges Adam 2. Quadrille de Jean-Paul Thaeron 3. Calvaire Brest acier de Yigal Tumarkin 4. Les balises de Tony Soulié et Jacques Bosser D.R.

LES ŒUVRES DANS L’ESPACE PUBLIC La Ligne bleue Outre les équipements existants, l’art à Brest est de longue date, en partage Projet financé par la ville, La Ligne bleue (2000), œuvre éphémère de et dans la rue. Gwenaëlle Magadur, formalisait par un marquage au sol sur plus de La commande publique. Très tôt, dès les années 50-60, la ville de Brest 7 km le tracé des anciens remparts, a mené une politique de commande publique volontariste qui va s’amplifiant toujours présents sous les remblais. En collaboration avec l’architecte dans les années 80. Implantée à proximité du Cercle Naval, Voile dans la tem- Sylvain Le Stum, l’artiste a poursuivi pête d’Henri-Georges Adam est un des exemples de cette présence précoce cette réflexion sur l’histoire de la de l’art dans la ville. Le long de la rue de Siam, « Les Lacs » (1988) de Marta ville dans le cadre d’une résidence Pan est une succession sculptures flottantes ou de fontaines. Devant la gare (2006- 2010), soutenue par la Drac SNCF, le « Quadrille » (1989) ludique et coloré de l’artiste finistérien Jean-Paul Bretagne, département architecture, le conseil régional de Bretagne et la Thaeron contraste avec square Beaupré, le Calvaire Brest acier (1989) de l’israé- ville de Brest. lien Yigal Tumarkin, œuvre commémorative autour de la déportation (don de l’artiste). Au pied du cours Dajot et non loin du port de commerce, les Balises (1996) de Jacques Bosser et Tony Soulié sont un autre exemple d’œuvres par- faitement intégrées et faisant écho à leur environnement. 5 6 7 8 9 10 La commande du tramway. À l’initiative de la ville, une ambitieuse com- mande artistique, d’un budget de 1 million d’euros, a été lancée autour de la 5. L’arbre empathique construction de la ligne de tramway inaugurée en 2012. Convoquant les plus de Enric Ruiz Gel grands artistes contemporains, la ville s’est enrichie d’œuvres majeures ve- 6. Signes de vie d’Olivier Rosenthal et Philippe Bretelle nant ponctuer le trajet, du centre ville aux quartiers socialement plus défa- 7. Le générateur de Recouvrance vorisés. Parmi elles, Les Jetées œuvre monumentale de Didier Fuiza Faustino ; de Pierre Di Sciullo Le générateur de Recouvrance de Pierre Di Sciullo, jeux sur les caractères typo- 8. Les Cylindres vibrants graphiques ; L’arbre empathique » de l’architecte catalan Enric Ruiz Geli, Signes de Hugues Germain de vie, œuvre plastique et littéraire d’Olivia Rosenthal et Philippe Bretelle ou 9. Les Jetées de Didier Faustino encore Cylindres Vibrants, œuvre sonore de l’artiste brestois Hugues Germain.

140 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 141 Les fresques murales. Depuis près de 20 ans, Brest a vu fleurir sur ses murs des œuvres murales, certaines à l’initiative de la ville, d’autres à l’initiative d’association ou collectifs d’artistes. • Les murs ont la parole : Lancé en 2000 dans le cadre d’un programme d’embellissement du quartier des 4 Moulins, l’opération « Les murs ont la parole » a mobilisé les habitants dans une collaboration avec les acteurs de la ville. Coordonnée par Cité Création, l’opération a vu la réalisation de dix fresques monumentales venant orner des pignons aveugles et proposant tout un parcours sur la rive droite. La botanique, le voyage, l’océanologie, la mu- sique, l’arsenal… des thématiques phares propres à Brest ont été soumises aux artistes parmi lesquels Patrice Pellerin, Liliwen, Marc Dailly, Olivier Bon- homme ou Pierre-Henri Argouarch. Édité par Brest métropole, un dépliant per- met d’effectuer tout ou partie du parcours avec un éclairage pédagogique sur les œuvres réalisées. • Projet Crimes of Minds (2011-2012) Soutenu par ville, le projet Crimes of minds, à l’initiative de l’association Sugar Rush, a consisté à inviter des ar-

1 2 3 tistes du Street art à investir des murs à travers la ville de Brest. Sous la forme 4 d’une carte blanche, dix-sept artistes émergents ou d’audience internationale 1. Le voyage de Patrice Pellerin ont pu ainsi s’exprimer. Cette aventure a fait l’objet d’un reportage photo, d’un 2. La mer et la recherche océanologique film, d’un livre (bilingue anglais/français) aux éditions Critères ainsi que d’une de Marc Dailly exposition en 2013 à la West Bank Gallery (Londres - Notting Hill) et sur le 3. Les Quatre-Moulins de Wen2 site des ateliers des Capucins en chantier. Une plaquette commentée permet 4. Ici c’est Brest à tous d’effectuer le parcours des œuvres à travers la ville de Brest en bénéfi- de Pierre-Henri Argouarch ciant d’un accompagnement pédagogique. Liste des artistes : Da Mental Vaporz (France), Best Ever (Grande-Bretagne), C215 (France), Guy Denning (Grande-Bretagne), Liliwenn ((France), Jef Aérosol (France), Alice Pasquini (Italie), Wen2 (France), Morten Andersen (Danemark), Crimes of minds#7 Ben Slow (Grande-Bretagne), Antoine Stevens (France), Fin DAC (Grande-Bre- DMV (Da Mental Vaporz) tagne), Sly2 (France), PakOne (France), Kool Koor (États-Unis), TSF (France), Céleste Java (France).

142 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE D.R. B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 143 « Aujourd’hui, je peins là où on m’invite. Mais je n’ai pas l’intention de quitter mon havre de paix. Je suis Brestoise, née dans une D.R. D.R. ville dynamique, en pleine mutation, très ouverte à la culture. J’ai beaucoup de fierté à voir ce qu’elle est, ce qu’elle devient… Crimes of minds, c’était aussi pour lui rendre quelque chose. » Liliwenn Artiste street-art

Miossec – Crimes of minds #5 Jeff Aerosol

1 2 3 1. Crimes of minds #4 Liliwenn 2. Crimes of minds #1 Guy Denning and the Raven 3. Crimes of minds #3 C215

144 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 145 La construction du mobilier par le Bureau cosmique L’espace de la Fabrique citoyenne dans la nef des Ateliers des Capucins

Installation du mobilier urbain La Fabrique citoyenne et poétique des Capucins. L’opération de requa- par les habitants lification des anciens ateliers des Capucins en espace culturel, de loisirs et d’innovation s’est accompagnée d’une initiative artistique novatrice, à la fois transversale et participative. La ville de Brest, Brest métropole et Brest mé- tropole aménagement ont choisi de missionner Le Fourneau Centre National des Arts de la Rue et Passerelle Centre d’art contemporain pour concevoir et animer une démarche artistique. Ce duo inédit a entamé une réflexion sur la notion d’art dans l’espace public et ses usages. Avec le Bureau Cosmique, col- lectif d’architectes-constructeurs et l’ANPU, Agence Nationale de Psychana- lyse Urbaine, il a été proposé aux citoyens d’inventer les usages de ce nouvel espace public et d’en construire les éléments de mobiliers urbains. Lors de rendez-vous artistiques et d’ateliers de pratique réguliers sur trois ans (de 2016 à 2018), les citoyens inventent et imaginent les mobiliers conçus à partir de différents usages : s’asseoir, lire, travailler, jouer…

Connaissance et politique de valorisation. Un travail d’inventaire des œuvres présentes dans l’espace public a été mené avec l’UBO, Institut de Géo-Architecture en 2014. Seules les œuvres directement visibles sur l’espace public sont concernées. Quatre-vingt œuvres ont ainsi été recensées. En 2015, vingt-sept d’entre elles ont fait l’objet d’un diagnostic afin de préciser leur état et les restaurations éventuelles à envisager. Dans le cadre de la démarche de labellisation, l’harmonisation des cartels et de la signalétique ainsi que la création de parcours thématiques à l’intention du public sont également en cours. En outre, les habitants, à travers leur investissement dans les CCQ, sont à l’initiative de balades dédiées à l’art public dans leur quartier. Le CCQ de Belle- vue a ainsi réalisé un inventaire des œuvres sur l’espace public, support de réflexion sur la valorisation des œuvres sur le territoire. D.R. Les actions à destination des scolaires. De nombreux projets d’écoles concernent les arts plastiques, de la découverte à la pratique, de l’histoire de l’art à la bande-dessinée. En 2016, la ville proposait onze types d’actions différentes en lien avec les arts plastiques. Sur les temps d’activité périscolaire, chaque année, des étudiants de l’EESAB accompagnent les enfants dans la découverte des arts plastiques. Ces actions sont souvent suivies d’expositions dans l’en- ceinte de l’école, mais aussi dans les mairies de quartiers ou lors d’évènements locaux.

146 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 147 LES OUTILS DE GESTION

LE SCHÉMA DE COHÉRENCE TERRITORIALE (SCOT) DU PAYS DE BREST

La révision du schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Pays de Brest, lancée le 17 décembre 2014, est portée par les élus des communautés consti- tuant le Pôle Métropolitain du Pays de Brest. Son projet d’aménagement et de développement durables exprime le projet des élus pour le territoire à l’horizon 2035. Ses orientations du Projet d’Aménagement et de Développement Durables (PADD) du SCoT forment le cadre de référence pour l’élaboration des documents d’urbanisme locaux, à • Associer logements, bureaux et commerces à proximité l’échelle des EPCI. des transports en commun Il est le fruit de nombreux échanges qui ont permis d’exprimer une am- bition partagée à l’échelle du pays tout en se situant au plus près des enjeux Les principes d’action locaux. Au regard du diagnostic, les élus du Pays de Brest se donnent comme Les principes d’action pour développer l’offre de logements, gé- première orientation de favoriser le développement économique pour dynami- rer les déplacements et préserver la biodiversité sont explicités dans ser l’activité et la création d’emploi. Cette priorité va de pair avec la volonté de trois Orientations d’aménagement et de programmation (OAP) thé- valoriser la qualité du cadre de vie comme atout du territoire et de préserver matiques. Ils sont complétés par des OA P sectorielles. Le Pays de Brest au 1er janvier 2017 les équilibres internes au Pays de Brest. Il œuvre ainsi de manière concertée avec notamment pour enjeux la lutte LE PLU FACTEUR 4 : UNE DÉMARCHE INNOVANTE contre le réchauffement climatique, la limitation de l’étalement urbain, la consolidation du développement économique, le renouvellement urbain, l’in- En s’engageant dans la production de son « PLU facteur 4 », Brest métro- sertion urbaine des équipements et le niveau élevé de services et d’aménités pole innove. de proximité. La métropole est la première, au niveau national, à produire un plan local d’urbanisme intercommunal tenant lieu de programme local de l’habitat et de LA PROTECTION ET LA VALORISATION DU CENTRE-VILLE plan de déplacements urbains, comme prévu depuis le Grenelle de l’environ- nement. Le centre historique de Brest compte 5 bâtiments classés ou inscrits au Elle va plus loin, en articulant explicitement cette démarche avec la pro- titre de Monuments Historiques (le Château, la villa Mathon, le monument duction de son plan climat-énergie territorial. américain, le bâtiment aux Lions, et l’hôpital Morvan) dont les périmètres de L’intitulé de la démarche « PLU facteur 4 » souligne ainsi la nouveauté que protection formés par cinq cercles de 500 m de rayon, cumulent une surface constituent de près de 400 ha. à la fois l’articulation de quatre outils réglementaires de planification : Partant du constat que ces périmètres, arbitraires et discontinus, ne consti- → le plan local d’urbanisme (PLU ), tuent pas un outil de gestion cohérent, Brest et l’État ont opté pour la création → le programme local de l’habitat (PLH), d’une Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager (ZP- → le plan de déplacements urbains (PDU), PAUP) sur le centre-ville. Entrée en vigueur en septembre 2001, la ZPPAUP de → le plan climat-énergie territorial (PCET), Brest présente un périmètre dont les limites sont fondées sur l’histoire de la et l’engagement qui consiste à diviser par 4 les émissions de gaz à effet de formation de la ville, l’état actuel et l’évolution des activités et des usages, la serre d’ici 2050. densité patrimoniale réelle et enfin les limites géographiques et visuelles. Défini selon une logique urbaine, architecturale et paysagère, le secteur Les orientations générales protégé s’étend sur près de 700 ha et comporte environ 7600 édifices, dont Les orientations générales pour l’évolution du territoire sont définies dans 4300 inventoriés pour leur intérêt patrimonial. Parmi ceux-ci, près de 160 sont le Projet d’aménagement et de développement durables (PADD). protégés car considérés comme les plus représentatifs de l’architecture bres- • Pour une métropole attractive, durable et solidaire au service d’un terri- toise. Outre le travail d’inventaire et de connaissance mené dans ce cadre, un toire de 400 000 habitants règlement comprenant des dispositions générales applicables à la totalité de la • Conforter l’organisation multipolaire de l’agglomération zone et des dispositions spécifiques a été défini.

148 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 149 Afin de suivre l’évolution de la ville depuis 2001 et de répondre aux enjeux Une politique du PLU facteur 4, notamment en termes d’aménagement et de développement couleur volontariste durable, le conseil de communauté de Brest métropole a décidé en 2014 de transformer l’actuelle ZPPAUP en Site patrimonial remarquable valant Aire de Depuis 15 ans, une politique de couleur a été mise en œuvre pour valorisation du patrimoine(AVAP). le ravalement et la rénovation Il s’agit notamment de : des bâtiments compris dans la → Préciser les conditions de renouvellement urbain dans le centre-ville, ZPPAUP. Il s’agit, sous le contrôle d’un.e architecte conseil et, → Concilier préservation du patrimoine architectural et amélioration de la depuis 2004, d’un.e coloriste performance énergétique du bâti, conseil, de souligner les lignes du → S’appuyer sur ce patrimoine comme levier d’attractivité et de dévelop- bâtiment et de favoriser la lecture pement économique, du dessin architectural. Des nuanciers précis ont été définis → Valoriser la relation à la rade et à la Penfeld, renforcer la présence de la pour s’adapter aux différentes nature en ville et mettre en scène un réseau d’espaces publics de qualité, typologies architecturales que → Articuler cette démarche avec la candidature de Brest au label « ville e ce soit les immeubles XIX de d’art et d’histoire ». Saint-Martin ou les bâtiments à dominante claire de la L’important travail mené dans le cadre du Site patrimonial remarquable Reconstruction. valant Aire de valorisation du patrimoine par les services d’urbanisme (dia- gnostic, règlement avec prescriptions et règles précises) constitue à la fois un outil de valorisation du patrimoine mais également un cadre de référence Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) pour les nouveaux projets prenant l’histoire comme support des programmes (exemples : les Capucins, le port de plaisance du château, les halles St Louis…).

L’hôpital Morvan Le monument américain Vue sur le bâtiment aux Lions

150 BREST, UNE VILLE SINGULIÈRE 151 LE PATRIMOINE NATUREL

Brest métropole gère un patrimoine important de plus de 800 hectares d’espaces verts, dont 435 hectares sur le territoire de la ville Brest.

L’armature verte urbaine. L’armature verte urbaine (AVU) est évoquée par le plan local d’urbanisme (PLU) facteur 4, principalement dans son orienta- tion sur l’environnement. En cohérence avec les orientations d’aménagement et de programmation « environnement » du plan local d’urbanisme (PLU), la démarche permettant la mise en place de l’armature verte urbaine (AVU) dans le futur Site patrimonial remarquable valant Aire de valorisation du patrimoine consiste donc à : → identifier et conforter les cœurs de biodiversité, → assurer les connexions en déterminant quels sont les supports les plus intéressants pour constituer ces corridors écologiques, → accompagner l’armature verte urbaine (AVU) par des aménagements spécifiques afin de la rendre plus lisible et attractive.

La charte de l’arbre et du patrimoine végétal. Fortement décimé durant la Seconde Guerre mondiale, le patrimoine arboré a fait l’objet de nombreuses opérations depuis 25 ans. Depuis 2013, les élus portent une politique de mise Le parc de l’Arc’hantel en œuvre de la « charte de l’arbre et du patrimoine végétal » regroupant les enjeux liés à la préservation du patrimoine arboré ancien comme nouvelle- ment installé et à sa diversification. Ce document regroupe toutes les préco- nisations associées à la bonne gestion des arbres. Il permet l’adhésion de tous les acteurs concernés par le paysage urbain public et privé, à des valeurs, des références et des dispositions afin d’assurer aux arbres une conservation et des conditions de vie durable pour le bien-être de tous.

la Trame verte et bleue (TVB). Inscrite dans le Plan local d’urbanisme- facteur 4 de Brest métropole, la Trame verte et bleue (TVB) est un outil d’amé- nagement durable. Elle forme sur le territoire un réseau de continuités écolo- giques terrestres et aquatiques. Issue du Grenelle de l’environnement, la TVB vise la biodiversité remarquable mais également la biodiversité ordinaire indis- pensable au maintien des nombreux services que nous rend la nature. Elle a pour objectifs : → freiner la disparition et la dégradation des milieux naturels, qui sont de plus en plus réduits et morcelés par l’urbanisation, les infrastructures et les activités humaines ; → éviter l’isolement des milieux naturels et de maintenir la possibilité de connexions entre eux. Elle concerne à la fois les milieux terrestres (trame verte) et les milieux aquatiques (trame bleue). Elle est formée d’un réseau de continuités écolo- giques, qui comprennent des réservoirs de biodiversité et des corridors éco- logiques.

152 B � EST UNE RICHESSE PATRIMONIALE 153 B�EST LE PROJET

RAPPEL DES ENJEUX ET DES GRANDS AXES VILLE D’ART DE LA CANDIDATURE

À partir de sa situation maritime, de son destin militaire, de son identité ouvrière, de son statut de ville détruite puis reconstruite, Brest s’est construit ET D’HISTOIRE une histoire singulière. Tant son architecture que ses atouts patrimoniaux, culturels et naturels trouvent une résonnance dans des faits historiques. Par ses monuments, par son patrimoine civil et militaire, par sa vie culturelle et ses musées, Brest n’en finit pas de surprendre et d’interpeller. Ville palimpseste, elle continue de se nourrir de son passé et écrit, cin- quante ans après sa reconstruction, une nouvelle page de son histoire. Après la première ligne de tramway en 2012, elle franchit aujourd’hui une autre étape de sa transformation urbaine dont le réaménagement des anciens ateliers des Capucins et le téléphérique (2017) sont les symboles les plus emblématiques. À travers ces réalisations, le regard que portent les Brestois.e.s mais aussi les visiteurs et visiteuses extérieur.e.s, sur une ville en perpétuel mouvement se modifie. Aujourd’hui plus encore qu’hier, Brest est prête à raconter son his- toire, son architecture et à affirmer son avenir.

Dès 2008, le label ville d’art et d’histoire est inscrit dans le programme municipal. Parmi les priorités affirmées figurent déjà les éléments constitutifs de l’engagement de 2014 c’est à dire, le repérage et la mise en valeur de son identité, le rayonnement et l’attractivité de l’agglomération brestoise. Ville à la situation géographique exceptionnelle et que tout le monde sait situer sans hésitation, Brest entretient un rapport à la mer et un savoir-faire artisanal et industriel séculaire qui ont forgé son identité. La mise en place d’une politique publique du patrimoine s’avère indispensable pour identifier, partager, valoriser et animer le patrimoine brestois comme héritage et bien commun.

154 B � EST, LE PROJET VILLE D’ART ET D’HISTOIRE 155 La candidature au label ville d’art et d’histoire a permis depuis 2013 d’initier une dynamique forte et fédératrice avec l’ensemble des acteurs culturels de la ville. Habitant.e.s, services de la collectivité, associations se sont unis dans cette conviction partagée que Brest est une ville de patrimoines.

La candidature s’articule autour des enjeux suivants : → combler, lorsque l’on parle de Brest, un décalage persistant entre perception et réalité, → raconter la ville d’hier à demain en partageant la fierté d’une histoire longue et riche, → s’approprier collectivement les biens communs que représentent les patrimoines brestois, → accompagner la mutation urbaine pour faire émerger la nouvelle identité de la ville, → inscrire le patrimoine comme levier de développement métropolitain en associant le plus grand nombre de ses habitants.

Les élus ont acté en 2013 le périmètre de la candidature comme étant celui de la ville de Brest plutôt que Brest métropole. Cette première étape dans un processus plus vaste de valorisation de la métropole mettra en lumière le patrimoine humain, historique et artistique de la ville de Brest à travers les objectifs du label : → valoriser le patrimoine et promouvoir la qualité architecturale, → développer une politique des publics, → sensibiliser les habitant.e.s et les professionnell.e.s à leur environnement architectural et paysager, → initier le jeune public à l’architecture et au patrimoine, → accueillir les visiteurs et visiteuses extérieur.e.s.

Après le vote à l’unanimité du conseil municipal du 15 juin 2013, le maire, François Cuillandre, adressait à la direction régionale des affaires culturelles un courrier confirmant la volonté de la ville de Brest de se porter candidate au label ville d’art et d’histoire. Cette candidature s’articule autour de quatre axes : → la Défense, → la mer et l’international (vocations historiques de l’agglomération), → la ville palimpseste (la capacité de la ville à se reconstruire sur elle- même et la singularité de son architecture), → les dynamiques sociales (richesse des initiatives d’habitants, vigueur du secteur associatif, projets innovants).

156 B � EST, LE PROJET VILLE D’ART ET D’HISTOIRE B � EST, LE PROJET VILLE D’ART ET D’HISTOIRE 157 3 QUESTIONS À Claudie Taloc Responsable du Groupe de Pédagogie et d’Action Sociale (GPAS)

En quoi votre participation au sein du Comité scientifique vous a-t-elle semblé importante ? Le Groupe de Pédagogie et d’Action Sociale (GPAS) développe des actions pour amener les enfants et les familles de quartiers brestois dits « difficiles » vers une découverte de la ville et de ses ressources patrimoniales et culturelles. Ma participation au sein du comité scientifique a permis, selon moi, d’associer un regard de professionnel de terrain à celui des institutions et des experts porteurs d’aspects plus Fêtes maritimes –Paroles de brestois chuchotées aux visiteurs et visiteuses théoriques. Quel rôle le Groupe de Pédagogie et d’Action Sociale (GPAS) a-t-il joué tier des Quatre-Moulins, réunit les représentants de nombreuses instances dans le cadre de l’animation du label ? (Office du tourisme, Marine Nationale, Université de Bretagne Occidentale, Nous avons entraîné les enfants et les familles des quartiers de Kérourien, Education nationale, musée national de la Marine, Service Historique de la Dé- Quéliverzan et Recouvrance dans les fense … voir la liste exhaustive en annexe) ainsi que des membres des Conseils événements forts de la vie brestoise Le grand brestois illustré consultatifs de quartiers, des artistes et des acteurs du tissu associatif. tels que Brest 2016 ou l’inauguration des Capucins. Notre démarche est toujours de les accompagner pour Le comité technique associe la quasi-totalité des services de la collectivité LA MÉTHODOLOGIE ET L’ANIMATION DE LA CANDIDATURE qu’ils y trouvent leur place et puissent à la démarche de candidature dans un souci de transversalité. s’approprier les richesses de leur ville. Quelles actions souhaitez-vous MÉTHODOLOGIE Des points fixes réguliers réunissant les co-présidents du comité scienti- poursuivre dans le cadre de la fique (Alain Boulaire et Jacques Quillien), le service patrimoines, la direction de labellisation ? L’élaboration de la candidature a été menée dans l’esprit des objectifs la communication, le service presse et l’Office du tourisme ont été organisés Le Groupe de Pédagogie et d’Action définis pour le label : tout au long de la démarche. Sociale (GPAS) poursuivra sa → fédérer les acteurs et les actrices autour d’un projet patrimonial, participation aux événements proposés dans le cadre de la labellisation. → inscrire le projet ville d’art et d’histoire au sein d’une politique publique De nombreuses rencontres autour du label et de la démarche de candida- Nous travaillerons à des propositions locale, ture ont eu lieu (rencontre avec Elisabeth Chauvin, animatrice du patrimoine innovantes, destinées à développer → sensibiliser les publics à l’architecture, au patrimoine et au paysage au Havre, Vincent Nuyts autour de l’expérience de labellisation de la ville de l’intérêt des familles de la rive droite pour les conduire à se considérer comme acteurs et actrices de leur cadre Besançon, Claire Tartamella, responsable du service patrimoine de l’office de pour leur ville. Notre objectif est de de vie, à partager une identité, tourisme, et de la candidature au label du Pays de , ville de Grenoble…) favoriser l’accès à l’ensemble de la population brestoise, tout en suscitant → développer pleinement le tourisme urbain et culturel, auprès des Depuis 2011, la direction culture-animation-patrimoines est en contact la curiosité des visiteurs. Brestois.e.s comme des visiteurs et des visiteuses . sous forme de rendez-vous réguliers avec les différents interlocuteurs du mi- nistère de la culture et de la DRAC au sujet de la candidature brestoise. En mai Le Comité de Pilotage. Après validation, le 15 juin 2013, par le Conseil mu- 2016, le maire, François Cuillandre, a reçu la délégation du ministère et réaffir- nicipal du projet de candidature au label ville d’art et d’histoire, un comité mé à cette occasion sa très vive attention à cette démarche. de pilotage a été mis en place, co-présidé par Gaëlle Abily, adjointe au maire en charge de la culture et Alain Masson, premier vice-président chargé des Afin de ne pas restreindre les échanges et de mettre en contact l’ensemble grands projets, de l’énergie et des déplacements, adjoint au maire chargé du des participants à la démarche, les comités scientifique et technique ont fonc- patrimoine et des élections. Ce comité a décidé de la création de deux autres tionné en dynamique. Plusieurs groupes transversaux se sont ainsi constitués : comités, le comité scientifique et le comité technique. Le groupe « label et les sept mains ». Piloté par Alain Boulaire, il réunit les Le comité scientifique, co-présidé par Alain Boulaire, historien et spécia- «experts » de l’histoire de la ville de Brest (musée national de la Marine, Ser- liste de l’histoire de Brest, et Jacques Quillien, ancien adjoint au Maire du quar- vice historique de la Défense, Éducation nationale, UBO…). Outre les réunions

158 B � EST, LE PROJET VILLE D’ART ET D’HISTOIRE 159 3 QUESTIONS À Robert Cloarec Habitant membre du Conseil Consultatif de Quartier (CCQ) Brest-centre

Comment en êtes vous venu à vous intéresser au patrimoine brestois ? J’ai travaillé 37 ans pour la Marine Nationale à bord de la Jeanne d’Arc et j’ai beaucoup voyagé. Où que j’aille, j’ai toujours entendu dire que Brest, ma ville, était moche et sans intérêt. Arrivé à la retraite, j’ai travaillé, de 2003 à 2008, comme guide bénévole pour le service des relations publiques de la préfecture maritime. J’ai commencé à m’intéresser de près à l’histoire de Brest, du port, de la ville et de son architecture. J’ai découvert que Brest a une histoire riche et passionnante, qui mérite d’être valorisée.

Quel rôle avez-vous joué dans la Robert Cloarec au micro et traduction en langue des signes française. Exposition AVAP (espace « candidature ville d’art et d’histoire » – fêtes maritimes 2016) démarche du label ? Balade en ville du 13/06/2017 En tant qu’habitant et membre du conseil consultatif de Quartier Brest Centre, je me suis impliqué dans la et les échanges, des contributions, sous forme de fiches synthétiques, ont été ANIMATION DE LA CANDIDATURE commission qui se mettait en place demandées à chacun des membres afin d’enrichir la partie historique du dos- autour du label au sein de mon CCQ et sier de candidature. Dans le souci permanent d’impliquer les habitant.e.s, l’animation de la can- dans le comité inter CCQ . didature s’est faite sous forme d’actions rattachées à des évènements culturels Quelles propositions ont pu ainsi Le groupe « programme d’animation ». Piloté par le service patrimoines, il ou populaires forts du calendrier brestois, l’idée étant ne pas se restreindre à émerger ? réunit des membres du comité scientifique, du comité technique et d’autres des opérations exclusivement étiquetées label. J’ai pris part comme représentant du partenaires (une trentaine de participants). L’objectif de ce groupe est de tra- Organisées à la médiathèque de Saint-Marc, sur le marché de Noël ou lors CCQ Brest centre au projet de parcours vailler sur des propositions d’actions concrètes de valorisation et d’animation du festival Longueurs d’Ondes (festival de la radio et de l’écoute réunissant « Balcons sur la Penfleld » pour la station Siam. Je suis aussi impliqué des patrimoines à destination des habitants, du public jeune et des touristes. le temps d’un week-end amateurs et professionnels autour du son radiopho- dans le cadre du comité inter CCQ Ces propositions sont venues nourrir le projet d’animation du label dans le nique), les collectes de paroles menées par la compagnie« La pointe du jour » autour du parcours « Elle est où la dossier. ont invité les Brestois.e.s. à s’exprimer autour de leur ville. Points de vue sen- mer ? », de la balade à Saint Marc mise sibles mobilisant le patrimoine humain, ces témoignages ont fait l’objet de en place aux Journées européennes du Le groupe « fiche n°2 ». Piloté par le service patrimoines, il réunit des restitutions à de nombreuses occasions dans le cadre de l’animation de la can- patrimoine 2016, et celle mise en place cette année du « Guelmeur au cours membres du comité technique, les directions et les services de la collectivi- didature. Dajot » pour les Journées européennes té qui œuvrent à la valorisation du patrimoine telles que les espaces verts, De nombreux ateliers et actions, conduits par la compagnie « La pointe du du patrimoine 2017. J’ai aussi participé l’agence d’urbanisme Brest -Bretagne (ADEUPa), l’écologie urbaine, le conseil jour », les collectifs d’artistes « Kuutch » et « Antonin+Margaux », les conseils à la mise en place de la Balade en ville architectural et urbain, l’atelier d’études urbaines. Le groupe a travaillé col- consultatifs de quartiers (CCQ)…, ont ainsi valorisé les écrits et les textes « Brest, dans les pas des Sammies » qui s’est tenue le 13 juin dernier dans lectivement à la rédaction de la fiche n°2. Il s’agit d’une présentation des po- collectés lors des Fêtes maritimes internationales Brest 2016 où un espace le cadre des commémorations autour litiques publiques mises en œuvre dans les domaines de l’architecture, des information autour du label avait pris place sur le jardin de l’Académie. Lors du centenaire du débarquement patrimoines, des arts plastiques, du patrimoine urbain et paysager. de l’inauguration des Ateliers des Capucins les 7 et 8 janvier, la restitution à des troupes américaines à Brest. l’oreille des paroles de Brestois.e.s autour de la mémoire des lieux et de la ville Recherches, collecte de documents, Le groupe « inter-CCQ ». Co-piloté par le service patrimoines et la direc- a également été menée par la compagnie « La pointe du jour » autour de l’es- connaissance des lieux, voilà ce que j’apporte en plus de « l’esprit pratique tion de la proximité, ce groupe s’est constitué autour d’habitants, membres pace d’information « label » installé pour l’occasion aux Capucins. de Robert » ! des conseils consultatifs de quartier (CCQ) des différents quartiers brestois. Pour les Journées européennes du patrimoine 2016, des ateliers autour des Impliqués dans la démarche de candidature, des groupes « inter-CCQ » se sont axes de la candidature au label (personnages, lieux, évènements embléma- créés autour de thématiques et de projets tels que la création de parcours de tiques de l’histoire de Brest) et avec la participation active des CCQ ont permis découverte de la ville, un inventaire du patrimoine et la collecte de mémoire la mise en œuvre de parcours thématiques. des quartiers. Le travail mené a permis la réalisation d’un parcours urbain à Des évènements spécifiques liés au label ont également été créés comme Saint-Marc « Elle est où la mer ? » proposé lors des Journées européennes du les très populaires « balades en ville », lancées par le service patrimoines, dont patrimoine 2016. le succès ne faiblit pas depuis leur création en 2013.

160 B � EST, LE PROJET VILLE D’ART ET D’HISTOIRE 161 3 QUESTIONS À Martine Geffrault-Cadec Compagnie La pointe du jour

Comment avez-vous procédé dans la collecte de paroles d’habitants ? L’idée n’était pas de faire du micro- trottoir derrière un panneau « label » mais d’amener les gens à porter un regard poétique sur leur ville. Nous les avons donc sollicité en imaginant des formes très ouvertes qui soient une invitation à s’exprimer. Ecrire une carte postale à ma ville, Brest en portrait chinois (si c’était une couleur, un animal, une fleur, un personnage de BD…), les sons dans ma ville… voilà quelques exemples de ce que nous avons mis en œuvre pour cette collecte de paroles . Qu’est ce qui vous a semblé le plus frappant dans le rapport des brestois à leur ville ? Qu’il s’agisse des brestois.e.s de souche, de ceux qui ont adopté cette Le jeu de cartes « Brest mêm’ » ville ou de ceux qui en sont originaires et y reviennent voir la famille ou les amis, tous, quelque soit leur âge, témoignent d’un attachement à un En mai 2016, l’exposition en plein air « D’une rive à l’autre » est « esprit brestois » fait de simplicité et née d’un travail commun entre le musée des beaux-arts, le service de convivialité. patrimoines et les archives municipales autour de l’un des emblèmes La spontanéité, le caractère à la fois de Brest, le pont de Recouvrance et son histoire. solidaire et direct des brestois.e.s Initiée par le service patrimoines, la convention avec le lycée Du- est souvent souligné, comme la vitalité de sa scène culturelle. puy de Lôme (classes générales, technologiques, bac professionnel, dispositif ULIS), d’une durée de trois ans (2014-2017), a permis aux En quoi votre implication autour du label prend-t-elle sens par rapport au élèves d’acquérir de nouvelles connaissances sur les patrimoines travail de votre Compagnie ? brestois, les dispositifs de conservation et d’amélioration du bâti ain- La compagnie La Pointe du jour a pour si que sur les questions environnementales et d’habitat. Les projets menés principe artistique la participation avec les groupes d’élèves se sont concrétisés par des articles de presse sur les de la population. C’est pour cela que œuvres d’arts sur l’espace public et la réalisation de panneaux d’interprétation nous avons été sollicités. La restitution sur l’histoire du port de Brest (printemps 2016). des paroles de brestois au Jardin de l’académie l’été dernier lors de À l’initiative du service patrimoines, un jeu de 72 cartes « Brest-mêm’ » a Brest 2016 ou en janvier 2017 lors de été imaginé pour évoquer de manière ludique les lieux, les personnages et les l’inauguration des Capucins nous a évènements marquants de l’histoire de la ville. Permettant une interaction en- permis d’aller au bout de la démarche core plus forte, ce jeu a été transposé sous forme de spectacle de rue et pré- qui a consisté en un travail d’écriture et de mise en forme artistique autour des senté notamment à l’été 2016 dans le cadre des Jeudis du Port, manifestation paroles recueillies. gratuite mettant en scène musiques et arts de la rue sur le port de commerce les jeudis des mois de juillet et août, et lors du deuxième week-end d’octobre au moment de la fête du pain, fête de quartier et rassemblement populaire réunissant l’ensemble des acteurs associatifs du quartier de l’Europe (MJC et centre social de Pen-ar-Créac’h, centre socioculturel Horizons et conseil consultatif de quartier) autour d’une thématique fédératrice : le pain. 1 1. Collecte de paroles marché de Noêl 2 2. Balade en ville 3 3. Journées européennes du patrimoine

162 B � EST, LE PROJET VILLE D’ART ET D’HISTOIRE 163

Brest en chansons

Le mythe brestois d’une ville en « finisterre », composée de désirs d’ailleurs et d’empreintes portuaires, prend tout son sens et son éclat lorsqu’il est chanté. Il recèle aussi la promesse d’une culture urbaine préservée. Qu’elle soit d’amour ou de marine, contestataire ou grivoise, entonnée dans la rue ou dans un cabaret, en solo ou en groupe, la chanson est constitutive de l’identité des Brestois. Les chansonniers et les chanteurs sont des témoins des bouleversements et des problématiques de leur époque. C’est toute la vie sociale, politique et culturelle de la ville de Brest que l’on découvre à travers le prisme original et précieux de la chanson. Garante d’un patrimoine invisible, symbole d’une ville singulière, Annexes 1 défigurée mais réenchantée, la chanson brestoise, d’Henry Ansquer à Christophe Miossec, nous raconte une histoire brestoise et nous montre aussi, sans en avoir l’air, tout son pouvoir et sa place dans la société.

BREST EN CHANSONS Au milieu d’la cohue, Mais le travail m’emmerde, qui envahit l’trottoir, (BIS) je cours aux cabinets, (BIS) descendre la gran’Rue griller une cigarette, BREST EN SCÈNE le matin on peut voir lire l’Humanité »

(Refrain) (Refrain) BREST EN MOTS avec sa gamelle, à p’tits pas, p’tits pas, p’tits pas, J’y reste un couple d’heures avec sa gamelle des fois toute la journée (BIS) LES FILLES DE BREST au port il s’en va tant le travail m’emmerde, m’a toujours emmerdé Narguant l’ouvrier d’ville PAROLES DE BRESTOIS�ES beaucoup plus matinal (BIS) (Refrain) sans trop me fair’ de bile, j’rapplique à l’arsenal Pendant c’temps-là, ma femme, du moins à ce qu’on dit, (BIS) « Avec sa gamelle » (Refrain) s’envoie du vague-à-l’âme, au bras d’un autre mari Henri Ansquer Malgré la sacrée cloche, Sur l’air de qui m’appelle au turbin, (BIS) (Refrain) « Auprès de ma blonde » quand j’ai quelqu’sous en poche, je m’arrête chez Martin Après tout que m’importe le soir, une fois couché, (BIS) (Refrain) j’y gagne de la sorte le droit d’dormir en paix. Là je vide un p’tit verre et le cœur plus léger, (BIS) (Refrain) aux bâtiments en fer j’arrive sans trop m’presser Que faire ? Dormir toute la journée, (Refrain) et puis le soir encore (BIS) voilà la destinée de l’ouvrier du port.

(Refrain)

164 165 Écoutez peuple de France Après s’être rincé la gorge C’est par une nuit qu’il vit le jour, Mais à cinq ou six jours de là, Du Brésil, de Tombouctou Jean la tête sur l’oreiller Au treize de la rue de la Tour; Cette drôlesse le trompa « Le crime de De Lambé, de Kérinou Ne tarda pas à roupiller « À Recouvrance » Il faisait noir comme en un four Avec un sigond-maîtr’ calfat la rue Suffren » De Brest et de Recouvrance En ronflant comme une forge (La Complainte Et, pas de chance, Plein de prestance, Les treize couplets sans refrain Mais quand arriva minuit Avec ça un vrai temps de canard: Un sergent-major, un fourrier, Henri Ansquer de Jean Quéméneur) Du crime de la rue Suffren La porte s’ouvrit sans bruit D’la pluie, du vent et du brouillard, Un commis du port, un pompier, Complainte populaire Henri Ansquer Ce qui mit la sage femme en retard L’agent Paugam et tout l’quartier sur un fait tragique Un brave gabier de la flotte Et l’on vit dans la nuit sombre La vie humble et peu chanceuse À Recouvrance ! À Recouvrance ! Jean-Marie Pendivalo S’avancer dix malfaiteurs de jean Quéméneur, ouvrier Qu’avait gagné le gros lot Assassins déboyauteurs du port Mais le malheur vint, qui l’eût cru? Puis, v’là-t-y pas qu’à Kervallon, S’en revint épouser Margotte Ne travaillant que dans l’ombre Son père, un soir qu’il était bu, Femme sans coeur et sans raison Margotton sa fiancée Venus pour voler le magot Tomba sur sa tête et mourut Elle fit d’un quartier-maîtr’ clairon Je crois bien que vous la connaissez Du malheureux matelot Sans connaissance La connaissance Il s’appelait Jean Quemeneur, Et sa mère eut ce mot touchant: Ils s’en allèrent bras d’ssous, Ainsi donc notre joyeux drille L’un avait une baïonnette Il était le fils d’une demi-soeur « Gast ! Me voilà veuve à présent: bras d’ssus Arriva par le dernier train Le deuxième un tire bouchon De la fameuse Madame Larreur, J’aurai plus d’père pour mon enfant » Au pardon d’la chapelle-Jésus; Et s’installa rue Suffren Le troisième un poinçon La grande Hortense, À Recouvrance ! Depuis, on n’les a plus revus Dans une pension de famille Le quatrième une fourchette Celle qui tenait un caboulot À Recouvrance ! Dame quand on devient rentier Le cinquième un passe-partout «Aux gars de Dinard et Puis sa mère mourut à son tour On choisit le plus beau quartier Les autres n’avaient rien du tout de Saint-Malo» Toujours au treize d’la rue de la Tour, Le pauv’mari, pour oublier, En fac’ la caserne du dépôt Mais sa tante Yvonne Marchadour Se mit alors à s’arsouiller Là il fit la connaissance Dans un élan unanime À Recouvrance ! Qu’avait de l’aisance Dans tous les bistrots du quartier D’une bande de mauvais garçons Ils s’avancèrent tous en chœur Et du coeur autant que de l’argent À « l’Espérance », Qui lui dirent sans façon S’abattant avec fureur Sa mère était une Kermarec, Jura le jour de l’enterr’ment Au débit d’la mère Pouliquen Qu’ils étaient de Recouvrance Sur l’innocente victime Vous savez bien, d’Lambezellec, De veiller sur le petit Jean Et même au « Retour du Tonkin » : Et qu’il fallait avec eux Qui mourut sans pousser un cri Une grosse puant du bec À Recouvrance ! On voyait qu’lui soir et matin Boire une chopine ou deux Sans cracher sans dire merci Qui n’eut pas de chance À Recouvrance ! Avec Yann, son premier mari, Comme tous les petits enfants Voici donc notre compère On déroba le porte-monnaie Bon garçon, mais faible d’esprit Il eut la cocotte à quatre ans Bref, un soir qu’il ventait très fort, Bu bien plus que de raison On déchira le pantalon Qui dans son grenier se pendit Et puis la toque pendant Roulant de bâbord sur tribord Qui se lève en titubant On vola jusqu’au pompon À Recouvrance ! quequ’ temps Il finit dans le fond du port Et se dirige vers l’arrière En souvenir du macchabée Bref, son enfance Son existence Illustration de Pierre Péron L’arrière de l’établissement Et le corps étant encore chaud C’était parents aux Kervella Fut celle de tous les moutards Pour avoir voulu, l’pauv’garçon Pour regagner son logement Vous avez connu ces gens-là? Que, légitimes ou bien bâtards, Aidé d’son ami Kerouanton On le découpa en morceau Qui faisaient tant de tralalas On voit courir sur les remparts, Larguer l’amarre du Petit Pont On en fit de la charcuterie Et d’manigances À Recouvrance ! À Recouvrance ! On vendit l’odieux rata Portant voilettes et grands chapeaux Et Margotte en boulotta Qu’on aurait dit, ou peu s’en faut, Puis il grandit. Quand il fut grand, Sans reconnaître son Jean-Marie Qu’ça fréquentait des amiraux Travailleur et intelligent, Ah plaignez sa destinée À Recouvrance ! Il voulut faire un vétéran Elle est morte empoisonnée Ici commence Son père était pompier au port, L’histoire de ses amours avec Dans cette histoire véridique Travaillant peu mais buvant fort, Marie-Madeleine Poullaouec Si margotte trépassa Et jamais content de son sort, La nièc’ de Jean-François Cusec C’est que par malheur elle avala Comme bien on pense. À Recouvrance ! De son fiancé la chique Avec sa pipe et son fanal Jean étant de son état Il s’balladait dans l’arsenal Elle était jolie comme un cœur Grand amateur de tabac Du « Corps de Garde » au Il l’épousa , fou de bonheur, « Fer à Cheval » Dans notre église Saint-Sauveur La morale de cette histoire À Recouvrance ! Puis, quelle bombance! Je vais la dire à tout matelot Aussi, quelle gaieté, quel entrain, Qui aurait gagné le gros lot Jusqu’à trois heures lendemain matin Mets bien à l’abri ta poire Dans les salons du « Petit Jardin » Illustration de Souviens-toi brave marin À Recouvrance ! Pierre Péron Du crime de la rue Suffren

166 167 À l’aube sur le quai Gueydon La plus belle de Laninon, Ruisselante ravie épanouie Devant l’petit pont Fanny Kersauzon, Et tu t’es jetée dans ses bras « Fanny de Lanninon » Chantait la chanson, M’offrit un pompon, Rappelle-toi cela Barbara « la fille de Pierre Mac Orlan Le branle bas de la croisière Un pompon de fantaisie Et ne m’en veux pas si je te tutoie Recouvrance » Et dans la blanche baleinière, C’était elle ma bonne amie, Je dis tu à tous ceux que j’aime Claude Leroux Les souvenirs d’un ancien Jean Bouin notre brigadier Elle fréquentait un bistrot Même si je ne les ai vus qu’une quartier-maître timonier Son bonnet caplé Rempli de mat’lots seule fois Un peu sur l’côté, En face du dépôt, Je dis tu à tous ceux qui s’aiment Me rappelle mon bâtiment Quand je pense à mes plaisirs Même si je ne les connais pas C’était le bon temps J’aime mieux m’étourdir Rappelle-toi Barbara J’ai vu le port de Barcelone Celui d’mes vingt ans. Que d’me souvenir. N’oublie pas Les bouges d’Anvers et Tanger Le bidel capitaine d’armes Ah Fanny de Recouvrance Cette pluie sage et heureuse A qui m’achète je me donne Et son cahier d’punis, J’aimais tes yeux malins Sur ton visage heureux Et tant au mousse qu’au gabier Dans la cayenne f’sait du charme Quand ton geste plein d’élégance Sur cette ville heureuse Ce soir c’est mon dernier voyage A je n’sais quelle souris, Balançait des marsouins, Cette pluie sur la mer C’est ma dernière traversée Mais j’garde au coeur une souffrance Je n’étais pas d’la maistrance Sur l’arsenal Ce soir tu seras mon naufrage Quand le quartier-maître clairon, Mais j’avais l’atout en mains, Sur le bateau d’Ouessant Ce soir je serai sans passé Sonnait en haut d’Recouvrance Et tu v’nais m’voir le dimanche Oh Barbara Aux filles de Laninon. sur le Duguay Trouin. Quelle connerie la guerre Marin, ta peau est douce « Barbara » Qu’es-tu devenue maintenant emmène moi À c’t’heure je suis retraité, Jacques Prévert, Paroles Sous cette pluie de fer Je veux revivre mon enfance Maître timonier, De feu d’acier de sang Marin, je vais mourir emporte moi Poème qui symbolise le drame Aux ponts et chaussées, Et celui qui te serrait dans ses bras Je veux revivre à Recouvrance de la ville de Brest pendant la Je fais le service des phares Amoureusement seconde guerre mondiale mais Et j’écoute la fanfare. Est-il mort disparu ou bien encore On m’a vendue à Baltimore qui symbolise aussi le drame de De la mer en son tourment vivant Et rachetée à Saïgon toutes les villes bombardées. D’Molène à Ouessant Oh Barbara A qui voulait de mes trésors Quand souffle le vent, Mis en musique par Joseph Kosma Il pleut sans cesse sur Brest Je n’ai jamais su dire non Tonnerre de Brest est tombé en 1947, sa version chanté sera Comme il pleuvait avant Marin, c’est ma dernière escale Pas du bon côté interprétée par Yves Montand, Mais ce n’est plus pareil et tout est Une heure encore et c’est fini Tout c’est écroulé. Mouloudji et les Frères Jacques, abimé Je ne verrai plus les draps sales A c’qui reste de Recouvrance entre autres. C’est une pluie de deuil terrible et Et les murs crasseux des garnis J’logerais pas un sacot, désolée Et Fanny ma connaissance Ce n’est même plus l’orage Je sais Shanghai et Surinam Est morte dans son bistrot. De fer d’acier de sang Et Liverpool et Macao J’n’ai plus rien en survivance Rappelle-toi Barbara Tout simplement des nuages Tous les bordels d’Amsterdam Et quand je bois un coup d’trop, Il pleuvait sans cesse sur Brest Qui crèvent comme des chiens Et tous les claques de Rio Je sais que ma dernière chance ce jour-là Des chiens qui disparaissent Marin, c’est ma dernière escale S’ra d’faire un trou dans l’eau. Et tu marchais souriante Au fil de l’eau sur Brest Je vais mourir ne t’en vas pas Épanouie ravie ruisselante Et vont pourrir au loin Si tu savais comme j’ai mal Sous la pluie Au loin très loin de Brest Si tu savais comme j’ai froid Rappelle-toi Barbara Dont il ne reste rien. Il pleuvait sans cesse sur Brest Et je t’ai croisée rue de Siam Tu souriais Et moi je souriais de même Rappelle-toi Barbara Toi que je ne connaissais pas Jean Quemeneur et Fanny de Laninon, Toi qui ne me connaissais pas sculpture de Jérôme Durand, Rappelle-toi à Recouvrance Rappelle-toi quand même ce jour-là N’oublie pas Un homme sous un porche s’abritait Et il a crié ton nom Barbara Et tu as couru vers lui sous la pluie Illustrations de Pierre Péron

168 169 Brest en scène

Est-ce que désormais tu me détestes Star du petit et du grand écran, égérie des photographes, Brest envoûte. Elle enchante D’avoir pu un jour quitter Brest « Lambe an dro » La rade, le port, ce qu’il en reste même. Elle inspire. C’est certain. A tel point que le nombre de tournages a été multiplié Matmatah Le vent dans l’avenue Jean Jaurès par deux ces deux dernières années. Emmanuelle Bercot vient d’y réaliser « La fille de Brest », long métrage consacré au combat contre le Médiator. Les acteurs principaux Je sais bien qu’on y était presque On avait fini notre jeunesse Sidse Babett Knudsen et Benoit Magimel, ont chacun reçu l’oscar du meilleur second rôle Mélaouache Fanch ! On aurait pu en dévorer les restes pour des films sortis en 2015. « Le dernier des céfrans » de la jeune société de production Si tu cherches un peu de gaieté Même au beau milieu d’une averse brestoise « Stank » a été lui aussi primé dans la catégorie court-métrage. Viens donc faire un tour à Lambé Si aux exams tu t’es planté (Refrain) Viens donc faire un tour à Lambé Tonnerre, tonnerre, Si t’as quelque chose à fêter tonnerre de Brest UNE AUGMENTATION NETTE Viens donc faire un tour à Lambé Mais nom de Dieu, que la pluie cesse DES TOURNAGES Y a du chouchen à volonté « Brest » Tonnerre, tonnerre, Remorques Viens donc faire un tour à Lambé Christophe Miossec tonnerre de Brest Avant 2014, Brest accueillait en Jean Grémillon Si t’as rien trouvé pour squatter Même la terre part à la renverse moyenne une petite dizaine 1941 Viens donc faire un tour à Lambé de productions audiovisuelles Si ton mec vient de te plaquer Le Recouvrance que l’on délaisse professionnelles par an. 2014 Les maudits Viens donc faire un tour à Lambé La rue de Siam, ses nuits d’ivresse marque un véritable tournant René Clément Si du Bouguen tu veux te jeter Ce n’est pas par manque de politesse avec pas moins de 18 productions 1946 Juste l’usure des nuages et de tes professionnelles accueillies, Viens donc faire un tour à Lambé Le grand pavois Si pour le mélo y a plus d’entrées caresses tendance confirmée en 2015 avec Viens donc faire un tour à Lambé 18 productions également dont deux Jack Pinoteau Si t’en a marre de galérer Ceci n’est pas un manifeste longs métrages et un téléfilm : 1953 « La fille de Brest » d’Emmanuelle Viens donc faire un tour à Lambé Pas même un sermon, encore moins Le Voyage en ballon une messe Bercot produit par la société Haut Si dans le bus tu t’es fait choper Albert Lamorisse Viens donc faire un tour à Lambé Mais il fallait bien qu’un jour je dis- et Court, « Rester vertical » d’Alain 1958 Si dans le bus tu t’es fait pécho paraisse Guiraudie et « Rappelle-toi » de Deus da Lambé d’ober un dro Doit-on toujours protéger l’espèce ? Xavier Durringer. L’amour à la mer Si t’as de la beuh à partager Guy Gilles Simplicité et efficacité : les maître- Viens donc faire un tour à Lambé (Refrain) 1963 Et si t’aimes bien la marche à pied mots de l’accompagnement brestois Jean Gabin et Michèle Morgan Viens donc faire un tour à Lambé Tonnerre, tonnerre, La ville peut accompagner les Le ciel sur la tête lors du tournage du film« Remorques » tonnerre de Brest professionnels dans plusieurs Yves Ciampi Est-ce que toi aussi ça te domaines, en prenant en compte 1964 de la Liberté, l’hôtel de Ville pour bouleverse ? les besoins spécifiques de chaque production : aide à la recherche de L’ancre de son intérêt architectural et sa vue sur la rade, le port de commerce et Est-ce que toi aussi ça te bouleverse décors, à l’organisation de castings, miséricorde de plus en plus le port de plaisance, Ces quelques cendres que l’on autorisations de tournages, mise à Bernard d’Abrigeon le quartier de Queliverzan, théâtre disperse ? disposition de bâtiments ou de lieux 1977 de nombreux courts-métrages Est-ce qu’aujourd’hui au moins municipaux. mais également de deux scènes quelqu’un te berce ? Le voyage à Hédé LES DÉCORS ET LA LUMIÈRE : Pierrick Guinard des « Seigneurs » et de « La fille de LES ATOUTS BRESTOIS 1980 Brest », le Vauban, théâtre bien sûr du film « Un soir au club » que l’on Ici, plusieurs réalisateurs et sociétés Querelle retrouve également dans le film « de production s’accordent pour Rainer-Werner Fassbinder Rouge sang» et de nombreux courts- dire que la valeur ajoutée de Brest 1982 métrages. se lit dans la variété de ses décors Les sirènes de minuit Par ailleurs, la lumière incomparable et en particulier dans cette facilité Philippe Lefebvre qui baigne notre zone de vie couplée de passer très rapidement d’un 1989 à des périodes météorologiques très décor urbain à un décor paysager. clémentes permet à des équipes de Plusieurs décors sont régulièrement Rêve de Siam production de bénéficier de très utilisés par les réalisateurs : la place Olivier Bourbeillon bonnes conditions techniques. 1992

170 171 Brest en mots

De tous temps et par tous temps chaque coin de rue, réverbère, grue portuaire a Les sirènes de minuit inspiré et inspire de nombreux artistes et écrivains qui sont nés à Brest ou s’en sont Philippe Lefebvre nourris pour leur travail artistique. De Querelle à Maria Chapdelaine, de Barbara 1989 à Tonnerre de Brest, des maux, réels ou fantasmés, aux mots, le Brest impertinent Rêve de Siam se dévoile finalement au fil des pages de romans policiers où l’imaginaire Olivier Bourbeillon 1992 est sans cesse questionné et régalé. L’affaire Seznec Yves Boisset BREST À L’ENCRE NOIRE 1992 Dans la lignée de Jean-François Chemins de traverse Coatmeur, auteur de nombreux « Brest, sa marine royale, son arsenal, son bagne… Le Manuel Poirie romans policiers dont Les Sirènes grand port du Ponant a connu un passé si riche qu’il ne 2003 de minuit, d’autres écrivains ont, pouvait manquer d’inspirer une abondante littérature. dans leurs intrigues, mis Brest en Ce qui a fait sa renommée de port de guerre a aussi King Guillaume scène. Comme Pierre Mac Orlan. Pierre François failli causer sa perte quand la ville fut détruite en 1944. Martin-Laval BREST EN BULLES Elle s’est relevée et demeure toujours “ une ville sans âge 2008 Dans le domaine de la bande des- et dans sa force, vaste, royale et d’un caractère altier, Un soir au club sinée Brest peut compter sur un un bastion qui veille, un air d’acier, de roc et de canon ”, Jean Achache vivier de dessinateurs réunis autour selon André Suarès ». 2009 de la revue « Casiers » et sur des scénaristes tels que Kris, Arnaud Nathalie Couilloud Un Poison violent Le Gouëfflec ou encore Bertrand « Promenades littéraires en Finistère » Katell Quillévéré Gallic qui a travaillé à l’adaptation 2010 du Cheval d’orgueil, qui sera illustrée « Brest est une ville passionnante. Je me Les Seigneurs par Marc Lizano. Quelques titres : Olivier Dahan La nuit Mac Orlan (Le Gouëfflec/ suis mis en contact avec les milieux les plus 2012 Briac), Un homme est mort (Etienne divers. Tu ne peux pas te figurer combien Davodeau et Kris), le tome III de Bowling L’Epervier (Pellerin). je traverse de groupes et de mondes Marie-Castille Mention-Schaar ILS SONT DE BREST hétéroclites en une semaine. C’est très 2012 • Alain Robbe Grillet, romancier rigolo. Je ne m’ennuie pas du tout ». Melody et cinéaste Jules Romains Bernard Bellefroid • Marie Lenéru, auteure de pièces Correspondance de 1910, année où Louis Farigoule alias Jules Romains 2014 de théâtre termine Mort de quelqu’un qui deviendra Les Copains. Et ta sœur • Jeanne Perdriel-Vaissière, auteure Marion Vernoux • Louis Hémon, auteur de « L’Arsenal est une immense cachette. Un réservoir Maria Chapdelaine 2014 inépuisable de mystères. Un tiers de la ville est Rester vertical • Victor Ségalen dont la maison maintenu sous la cloche du secret, marqué par des natale est située au 17 rue Massillon Alain Guiraudie murs, des encorbellements, des guérites. Les portes à 2015 • Léontine Drapier Cadec, auteure de plusieurs récits sur Brest dont Brest, ce ne sont pas celles du périphérique comme à Rappelle-toi Rue de Madagascar (1963) et Paris, mais de l’Arsenal, qui s’ouvrent au détour d’un Xavier Durringer Recouvrance des souvenirs (1966) coin de rue et vous font comprendre d’un coup que 2015 • Roparz Hémon, auteur du roman le mur que vous longiez sans y penser est en fait une La Fille de Brest Nenn Jani où il dresse le portrait frontière. ». Emmanuelle Bercot d’une société de modestes artisans Arnaud Le Gouëfflec 2015 et ouvriers dans les quartiers Tournage du film « Rappelle-toi » Emmanuelle Bercot et Irène Frachon d’avant-guerre « En Bretagne ici et là » lors de la présentation du film • Hervé Bellec « La fille de Brest »

172 173 Les filles de Brest

• François-René de Chateaubriand. L’histoire de Brest, du fait de sa position géographique stratégique est restée Il raconte son séjour dans Mémoires « Ce que j’aime ici c’est ça : cette patte humaine, et aussi d’Outre-Tombe. à la postérité comme une histoire faite par les hommes. cette mythologie sur l’histoire d’une ville rare, sur laquelle • Max Radiguet, grand voyageur Mais à lire entre les lignes, les femmes ont aussi été importantes il faut fouiller un peu pour découvrir les choses ». qualifiant le Cours Dajot comme et dans tous les domaines : culture, sport, social, travail… ; « l’une des plus belles promenades de Quelques figures de cette histoire : Kris France » Sillages, sept. 2013 • Prosper Mérimée et son rapport sur l’état de conservation HISTOIRE sous-marins ou des bateaux pour des monuments « excepté les fuir la France occupée. Elle sauva « Tonnerre de Brest ! » fortifications du château, tout • Anne de Bretagne ainsi la vie de 102 jeunes soldats et Ce n’est pas seulement l’une des injures préférées du capitaine Haddock, est moderne à Brest ;Louis XIV et Successivement mariée à Charles aviateurs et en aida plus de 20 000. c’était le canon qui sonnait l’alarme en cas d’évasion d’un bagnard. Vauban y ont tout fait ». VIII puis à Louis XII, rois de France, Elle a été arrêtée à Paris en 1944, et En un peu plus d’un siècle il a vu passer 60 000 prisonniers. • François Ménez « la ville était tapie Anne, duchesse de Bretagne (1477- envoyée au camp de concentration au creux de la Penfeld, comme une 1514) fait son entrée avec sa cour de Ravensbrück, avant d’être à Brest fin août 1505 après avoir transférée à Buchenwald. Elle « C’était sans doute la première fois que je voyais la neige araignée surveillant sa toile tissée de brumes et de filins » effectué le pèlerinage le Tro Breizh. allait être fusillée lorsque l’armée tomber […]. Ça nous changeait de la pluie, et de cette • Antoine de Saint-Exupéry vécu La reine est un enjeu central dans américaine entra dans le camp pour fatalité qu’on collait à la ville depuis ce foutu poème à Brest lors de la rédaction de son les luttes d’influence qui aboutissent en libérer les prisonniers. rabâché dans toutes les écoles du pays, Rappelle-toi, premier livre Courrier-Sud après sa mort à l’union de la Elle a reçu plus tard une lettre Bretagne à la France en 1532. de remerciements de Winston Barbara, il pleuvait sur Brest ce jour-là, à se demander • Jack Kerouac Churchill. si finalement Jacques Prévert n’avait pas fait autant de • Antoine Blondin, et son « Ton air • Les munitionnettes dégâts sur la réputation de Brest que toutes les bombes de Brest » pour l’Equipe au départ du de la Grande Guerre • Jeanne Galland, qui nous étaient tombées dessus pendant la guerre. » Tour de France en 1974 Lors de la Première Guerre infirmière et résistante mondiale, dans tous les pays Andrée Virot Assistante du Devoir National puis Hervé Bellec ARSÈNE LUPIN À BREST belligérants, les femmes deviennent infirmière, elle intègre rapidement « Un bon dieu pour les ivrognes. » un soutien indispensable à l’effort les rangs de la résistance dans Maurice Leblanc pour Arsène Lupin de guerre dans l’industrie de le mouvement Libération-Nord. contre Herlock Sholmès s’inspire l’armement, remplaçant dans Embauchée par la Kriegsmarine, très fortement des mésaventures de les usines les hommes partis au elle rend compte de ce qu’elle voit la comtesse de Rodellec du Portzic combat. Elles sont surnommées les à la résistance tout en tamponnant • Tanguy Viel, auteur de après la soirée du 2 août 1906. munitionnettes car elles fabriquent près de 350 laisser-passer (ausweis) L’absolue perfection du crime, Elle recevait ce soir-là des amis souvent des armes, des munitions et au profit de la résistance. Surveillée, L’insoupçonnable, Paris Brest dans son château de Ker Stears, de l’équipement militaire. Brest ne elle abandonne ses activités et dont l’attaché de l’ambassade de • Patrick Gourvennec et son roman fait pas exception. On retrouve leur se livre pleinement à la Défense Russie. Quelques heures après noir Les Beaux bruns (2009) trace dans les registres du personnel Passive. Elle restera à Brest durant cette réception on s’aperçut de la • Arnaud Le Gouefflec, auteur de la de l’arsenal. tout le siège de la ville et ne sera disparition d’une bague ornée d’un bande dessinée Vilebrequin libérée que le 17 septembre par les diamant d’une valeur de 50 000 • américains à la veille de la chute • Kris, scénariste de bandes francs or. Le bijou fut retrouvé 20 Andrée Virot, complète de la ville. Pour son action, dessinées dont Un homme est mort jours plus tard caché dans le flacon résistante dite l’agent rose elle recevra la médaille militaire et de dentifrice du diplomate. Faute Après l’invasion allemande, elle la croix de guerre (avec palme) en ILS SONT PASSÉS PAR BREST de preuves on le relâcha. En juillet s’engagea dans la Résistance en 1955 et la légion d’honneur dans 1907, l’affaire rebondit lorsque le participant à la distribution de Jeanne Galland • Pierre Mac Orlan, écrivain dont les années 80. Elle œuvrera tout le diplomate intenta un procès en journaux clandestins. Elle devint L’Ancre de la Miséricorde (1954). reste de sa vie à la reconnaissance diffamation aux époux de Rodellec ensuite chef d’une sous-section • Choderlos de Laclos, auteur des des actions des anciens résistants. du Portzic. Le procès public fut un de la Résistance. Avec son équipe, Liaisons dangereuses Si aujourd’hui il est possible de déballage de mauvais goût sur la vie elle utilisa des torches pour guider consulter des archives sur la • Gustave Flaubert « la vraie ville est privée des deux parties : un scandale les avions alliés vers des terrains résistance locale dans le secteur arsenal » mondain repris par la presse. d’aviation improvisés, et aida les • Victor Hugo en voyage incognito aviateurs, qui avaient atterri en de Brest, c’est en grande partie « tout cela est plein de curiosités et France, à embarquer dans des grâce à elle. d’émotions de toutes sortes »

174 175 ARTS ET CULTURE française fondée par Marie-Paule SPORT • Katarin Quelennec, Kermarec avec l’aide de son frère nageuse Charles. Ils travailleront ensemble • Marie Lenéru, • Marie Riou, Evoluant au club de natation de jusqu’au décès de celle-ci en 2007. écrivaine et dramaturge navigatrice à la voile Brest, la nageuse Katarin Quelennec- Dialogues étend son activité sur Restée sourde et déficiente visuelle La brestoise, Marie Riou se Lorzil est membre de l’équipe de plusieurs établissements: Les à la suite d’une rougeole, Marie passionne dès 7 ans pour le France aux Jeux olympiques d’été Enfants de Dialogues, Dialogues Lenéru est une écrivaine brestoise dériveur. Elle s’oriente ensuite de 2000 et de 2004, prenant part Musiques, Les Éditions Dialogues restée connue pour ses pièces de vers la compétition de voile légère. au relais 4x200 mètres nage libre. ainsi que 2 portails collaboratifs de théâtre et son journal intime En 1999, elle devient championne Elle est médaillée de bronze en libraires. (1893-1918) publié après sa mort. d’Europe et du monde sur 420. relais 4x200 mètres nage libre aux En 1905, elle publiera sous le En 2012, elle termine sixième des Championnats d’Europe de natation pseudonyme d’Antoine Morsain un • Edith Girard, Jeux olympiques de Londres. Elle 2000 et médaillée d’argent aux article incisif sur Saint-Just dans architecte s’oriente vers la compétition sur Championnats d’Europe de natation le Mercure de France qui la fait Pionnière du renouveau catamaran de sport en 2013 et est 2004. Elle met un terme à sa carrière remarquer de Barrès. En 1910 elle architectural et du renouvellement sacrée championne du monde sur après les Jeux de 2004. remporte un prix littéraire grâce de l’image du logement social au Nacra 17 associée à Billy Besson. début des années 1980, Edith Girard à un conte dédié à « Miss H. K. » En 2014, toujours associée à • Virginie Hériot, navigatrice pour Helen Keller, jeune américaine accomplit à Brest plusieurs gestes Besson, elle gagne le championnat Née en 1890 dans une famille aisée, sourde, muette et aveugle qui devint architecturaux : la cité de Kérigonan du monde ISAF sur Nacra 17. En Virginie Hériot est une navigatrice. la première personne handicapée Léocadie Salaün-Penquer et la modification du hall d’entrée 2014, elle fait partie de l’équipe de Sa personnalité et sa fortune sont à obtenir un diplôme. La même du siège de Brest métropole habitat France Olympique de voile afin Marie Riou telles qu’elle peut imposer sa année sa première pièce de théâtre, (1990,2004), la mairie et l’îlot Pierre de représenter la France au Jeux présence dans une activité jusque-là « Les Affranchis », sera programmée Corre à Lambézellec (1996). Olympiques 2016 à Rio de Janeiro. typiquement masculine. En 1928, elle à l’Odéon avec succès puis reprise Elle est nominée en duo avec Billy remportera une médaille d’or aux par la Comédie Française. • Irène Frachon, Besson pour le titre de Marin de Jeux Olympiques. Virginie Hériot médecin pneumologue l’année 2013 parmi neuf navigateurs, s’attachera à promouvoir le yachting • Léocadie Salaün-Penquer, puis pour le titre 2014 avant de Médecin pneumologue en poste au français à travers le monde et à faire poétesse l’emporter en 2015. CHU de Brest, Irène Frachon a joué connaître la qualité des chantiers Léocadie Penquer, poétesse un rôle déterminant dans l’affaire navals français devenant, selon la surnommée la muse brestoise, crée du Médiator, médicament produit • Faustine Merret, véliplanchiste et skippeuse formule du ministre de la Marine le musée des beaux-arts de Brest. par les laboratoires Servier de 1976 à Georges Leygues, une véritable Epouse du Maire de Brest Salaûn– 2009 et qui aurait provoqué la mort Faustine Merret, née à Brest, est une « ambassadrice de la marine Penquer, Léocadie se consacre de nombreux malades. véliplanchiste médaillée d’or aux française ». Philanthrope, elle offre à l’écriture de poèmes et textes En 2007, elle constate des cas Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. des yachts dits "monotypes brestois" littéraires. Son salon littéraire a vu d’atteintes cardiaques chez des Elle pratique désormais le triathlon aux élèves de l’École Navale de Brest passer des figures aussi célèbres patients traités par le benfluorex où elle est devenue Championne de pour leur permettre d’acquérir la que celle de Victor Hugo ou de (principe actif du Mediator), Bretagne longue distance en 2011. pratique de la voile sportive. José Maria de Hérédia. médicament très largement diffusé Depuis sa retraite sportive, elle en France (300 000 traitements). dirige le pôle voile de Brest. • Marion Limal, • Jeanne Perdriel-Vaissière, Elle s’inquiète alors de la respon- handballeuse poétesse et écrivaine Irène Frachon sabilité du benfluorex dans des • Anne Liardet, Marion Limal Handballeuse au poste arrière cas de valvulopathies, une maladie navigatrice à la voile Jeanne Perdriel-Vaissière, connue gauche née en 1987, Marion Limal touchant les valves cardiaques. également sous le nom de plume Troisième femme de l’histoire du rejoint Brest Bretagne Handball à la Débute alors une longue étude de Saint-Cygne, est une poétesse Vendée Globe à avoir bouclé ce saison 2014. Elle a derrière elle une épidémiologique qui confirmera ses qui vécut à Brest après son mariage des paysages bretons ont structurés tour du monde en solitaire et sans puis une voilerie, elle s’imagine déjà carrière impressionnante avec 51 inquiétudes et aboutira au retrait du avec l’enseigne de vaisseau Eugène son œuvre. escale, la brestoise Anne Liardet à bord des bateaux qu’elle prépare. sélections et finaliste de la coupe du médicament en novembre 2009. Perdriel en 1891. Amie de Victor est un marin comme les autres. Après une première régate en 1985, monde en 2009 et 2011. En 2016- Irène Frachon est l’auteur du livre Segalen, Jules Romains, Théodore Une femme aux pieds sur terre et elle enchaine les tournois dont les 2017, grâce à son concours, le club SCIENCES ET ECONOMIE « Mediator 150 mg, Combien Botrel ou encore Anatole Le Braz, mer passionnée de pêche depuis célèbres Vendée globe et Route brestois s’illustre comme finaliste au de morts ? » publié aux éditions elle organisa le salon littéraire son enfance. Native de Bourges, sa du Rhum. Elle fait partie des six Championnat de France LFH. brestois entre 1900 et 1920. • Marie-Paul Kermarec, brestoises Dialogues en 2010. famille s’installe à Sainte-Anne-du- femmes avec Catherine Chabaud, Voyageuse, féministe avant l’heure libraire et femme d’affaire En 2016, son histoire est adaptée Portzic. A 15 ans elle se tourne vers Isabelle Autissier, Ellen MacArthur, et femme de lettres, les thèmes de Librairie Dialogues au cinéma par la réalisatrice la navigation, sous l’influence de son Karen Leibovici, Samantha Davies la solitude des femmes de marins, La librairie Dialogues est une Emmanuelle Bercot dans « La fille père. En travaillant dans le milieu de et Dee Caffari à participer à cette l’espérance du retour ou le mystère importante librairie indépendante de Brest ». la course au large, un chantier naval compétition.

176 177 Paroles de Brestois-es

La candidature de Brest au label Ville d’art et d’histoire a été l’occasion de solliciter Brest, Adolescente, les Brestois-es sur leur ville, sur ce qu’ils en pensent, sur ce qu’elle leur inspire. Ville d’art, ville d’histoires Je me disais « s’il y’a bien une ville Brest, une histoire d’art ! où je ne veux pas vivre, c’est Brest... » Cela a généré des textes anonymes d’une grande diversité, des paroles positives Brest un jour, Brest toujours. BREST EN CHARADE Et puis m’y voilà, après 25 ans, et ensoleillées, instillées par l’amour d’une ville. A.B x Aucun regret, au contraire Brest, ce côté m’as-tu grue ! Même si souvent j’ai envie de partir, Laisse béton. Ou pas. B découvrir ailleurs, Brute ou brutale Comme bateau, Et quand je le fais, Brest, une ville d’art, bien sûr, on le BREST. Tu me fatigues Chaleureuse, en fait. breton, bisous je sais que je reviendrai toujours ici ! voit partout, la musique, le théâtre, Mais c’est de la bonne fatigue. Quinze jours déjà bière, babos, Plus belle rade du Monde, les poètes, le cinéma, l’écriture, la Je te portes au cœur. Longue vie à nous deux. beauté,etc. des belles personnes, peinture, les artistes sont là partout Brest m’a touché à l’âme et au cœur. Je suis de BREST Brest, Brest ma ville est belle. des lieux d’échange et de rencontre, petits et grands. Quand j’ai vu pour la première fois le Ville reconstruite dans le bon sens Et en plus, au bout du monde D’architecture, bien sûr, il suffit de tableau de Pierre Péron, Je nais à BREST Bravo pour le tramway ! tranquille ! lever le nez, Le ciel joue avec les Il a peint les 2 villes superposées : Brest, Love Brest toits et les angles des immeubles. Je vis à BREST Celle détruite et la ville reconstruite. Bord de la mer R Sophie. Des Brestois résistants peignent C’était au début des années 80, comme une reine J’aime BREST. L’énergie bouillonne à la frontière. leurs maisons en couleurs vives.Ce Je venais d’arriver à Brest pour mes qui domine la rade Brest, ville de richesse. tram vert pomme traverse la ville qui Vous êtes à Brest études. et dont les rivages sont le Au-delà de son aspect béton, – bouge.Les Capucins évoluent. J’ai tout de suite aimé cette ville rire, Faites-y exploser la culture et les Par hasard, par dépit, La ville est belle, la vie aussi ! Et Brest est à minérale et océanique. ses rues, son rythme, découvertes. Je suis arrivée, j’ai atterri. Et d’histoires. Et ce tableau m’a aidé à comprendre Ses riverains et ses rêves... vous ! Brest, ville des mélanges À Brest, il y a cinq ans Vu et lu tant de choses. Brest Pilier et à saisir la nostalgie qui l’imprègne Je suis ravie de vivre dans ville d’histoires Sans un sou, sans envie, Rouge. Un homme est mort, La Et la vitalité ! Brest, ville d’ouvertures. Seule et au ralenti. résistance, l’histoire ouvrière, Si attachante la radieuse. Je me suis faite à toi l’histoire des ports...L’arrivée des Grise, rose, lumineuse, ensoleillée, Américains et du jazz en 1917 – Brute et heureuse, blanche, BREST, – et tant d’autres choses... Brest Apprivoisée de toi j’ai été. UNE VILLE QUI CASSE J’aime bien E Brest, vaste sujet. comme l’enthousiasme Brest par Hasard, par dépit. troublante, SES JOUETS Parce que c’est cassé. des écoliers, l’ennivrance Brest par amour, tu t’es ancrée ET QUI CONTINUE À JOUER. – mouvante des soirées, l’éclat des dans ma vie. Brest, – édifices Brest, Brest, Brest La ville où il y a tant de choses c’est ma ville – Brest c’est les tours bleues et l’énergie des érudits. Merci. à faire, Brest, de Queliverzan. Brest, l’éclatante. Tant de choses à dire, à raconter. maintenant... Ma douce, ma belle, ma généreuse, Mathilde 6 ans – Tant de lieux à visiter ma vivante. BREST – SÉANCE D’ÉCRITURE- Tant de quartiers différents à Je t’aime. S BOUQUINÂGE AVRIL 2016 traverser. – comme le soleil SIESTE DANS UN HAMAC la banlieue c’est pas rose, Tant d’animations et tant de gens C’est pas ma ville qu’on surprend quelques À MARÉE HAUTE. la banlieue c’est morose » dit- on agréables – secondes à moi, Brest, La banlieue de Brest, à rencontrer... chaque jour, et qui sublime Envie d’ailleurs… Une ville à découvrir St Pierre Quilbignon, Territoire de vie, les soirées d’été Partir...ou Revenir Mais au fil des une ville qui change tous les jours. n’est ni rose ni morose ! d’envie et d’énergie. ou les soupers d’hiver. Et si c’était un nouveau port J’aime Brest. Elle est de toutes les couleurs, Brest, l’énergie années Brest la sublime. d’attache ? Florence, brestoise depuis la FAC de toutes les odeurs, de tous les Brest l’énergique. À Brest depuis un an seulement… Elle est devenue Et j’y suis restée. bonheurs, Plutôt rockeuse Ou déjà un an… de toutes les vigueurs... franchement chaleureuse. mienne. Elle est de toutes les Atypique et décalée. T – sèves, de tous les rêves, Comme toi

Une belle ville, avant tout C’est ma Brest BREST, Va skuizhaat a Rez – de toutes les vies mon amour pour toujours. Tout s’est passé si vite.

de belles personnes. met ur skuizhader pozitivel eo. même. et de toutes les envies... T pour tes tours, Laissé ma famille, mes amis à Lyon Brest, Tomm out d’am chalon. ses quelques touriste, x Je ne connais personne et tout m’est ses théâtres étranger. sa taule, etc. Bientôt entourée de nouveaux amis. Brest mon tout. Je me suis bien accueillie.

178 179 Ville de finitude UN J’AIME /J’AIME PAS SUR BREST À Brest, ce que j’aime moins ce sont les gens brutaux et les saletés. De la gare, les trains partent toujours PAR LES ÉLÈVES DU COLLÈGE À Brest, on dit : dans la même direction. ANNA MARLY À Brest, ce que Fabrizio – Ça gaze ? Bout du monde. j’aime beaucoup Ville d’errance ou déshérence. Chère ville de Brest, – – Comment que c’est avec toi Artères conçues pour laisser passer Nous sommes les élèves de 5ème 4 c’est aller voir le À Brest, j’aimerai qu’on reconstruise des blindés rugissants du collège Anna Marly. à neuf le collège. et des hommes au regard impassible. match de foot aujourd’hui ? Manuela Dans une rigide chorégraphie au stade Francis – Partir en riboule avec les yannicks militaire – À Brest, ce que j’aime moins les goélands ricanent. avec les pichgum en poche, espérant c’est quand il pleut. Le Blé et qu’il – Les marins sont perdus. À Brest, j’aimerai que le tram aille rencontrer Barbara sous une pluie de feu, Au bout de nulle partager Cynthia y ait toutes les jusqu’à l’aéroport et qu’il y ait des champs, plus de fermes et des de fer et de sang. Dérivant de bar en barbares nationalités, toutes Nostalgie. – animaux à Brest. Mais souvent ils rencontrent des pikez. les cultures, toutes Johan – À Brest, ce que j’aime beaucoup c’est les couleurs... Les mots qui viennent quand on aller voir le match de foot au stade Francis Le Blé et qu’il y ait toutes – arrive a Brest. Damien À Brest, j’aimerai qu’il y ait un bus Ce que l’on voit : les nationalités, toutes les cultures, jusqu’à Plabennec. toutes les couleurs... Les noms de rues ou de lieux que bâtiments sont moins heureux et La mer, le ciel et les nuages. William nous propose cette ville, nous rappellent la reconstruction. La tour de la gare, le monument Damien conduisent au Rêve. En flânant dans les rues, on fait des américain sur le cours Dajot. Le pont neuf, il suffit de le passer et rencontres, des échanges. Les voiles à la sortie de la gare. À Brest, ce que j’aime beaucoup – La mer, la rade, l’horizon large et – c’est aller à Recouvrance et au À Brest, j’aimerai que le tram passe c’est tout de suite l’aventure. Un seul bémol, le temps : À Brest, ce que j’aime beaucoup ce démesuré. parc d’Heol devant chez moi, qu’il y ait un zénith La liberté...La liberté chérie, les jamais froid sont les animations sur le quai du La pointe des Espagnols et le goulet Adèle à Brest et qu’on agrandisse le stade bateaux, les navires, la criée, les Jamais chaud. tram, aller à la place de Strasbourg de Brest. Francis Le Blé. voiliers, les voiles. et au kebab « so good food ». Le port de commerce et la rue de Laurie – Johan – Siam, Nous rappelle la descente Ville abrupte À Brest, ce que j’aime beaucoup c’est de Louis XIV avec ses éléphants ville imposture aller au vallon du Stangalar et aller – dont le pas faisait vibrer l’asphalte. Sous le soleil venant du Sud – voir mon père au cimetière. À Brest, j’aimerai qu’il y ait moins Brest...C’est parler de la pluie et du Nacre et perle. Eblouissante À Brest, ce que j’aime beaucoup Jérémy de manifestations qui perturbent le beau temps pour partager un bon Du blanc sur du Bleu La ville grise c’est le festival des Rencarts Hip tram parce qu’après on est en retard moment pour tout les temps. Alger, Tanger ou ailleurs hop car tous les jeunes peuvent en à nos cours. En arrivant à Brest, la première fois, Au loin des grues et qui faire pendant une semaine même – Adèle je me suis perdue. Les ronds points Leurs bras égratignent les nuages « sent la guerre » le dimanche et la salle de concert À Brest, ce que j’aime moins c’est portent des noms pour moi étranges Les goêlands signent une identité Brest Arena. J’aime aussi qu’il y ait le port de Commerce parce que et je n’arrivais pas à me repérer. océane qui sent encore beaucoup de magasins. je le trouve moche avec plein de – Depuis je me suis posée d’abord à Puis rails métalliques rouillés. Laurie bidons d’essence... J’aime moins À Brest, j’aimerai avoir mon portable Bellevue ou j’ai vécue 1 an heureuse Rochers. les terribles les personnes désagréables et les dans la cour de récréation, avoir une d’y être puis je me suis posée à Saint Le gris béton escamote la blancheur blessures que lui travaux aussi. musique au lieu de la sonnerie au Marc. Sommeil des cargos – Damien collège et puis surtout j’aimerai qu’il J’aime aller au port, flâner dans les Port endormi. ont imposées les À Brest, ce que j’aime beaucoup c’est y ait plus de couleurs dans les rues commerces. Une cale de radoub comme la fosse prendre le bus, aller en ville voir des de Brest. bombardements. gens et des potes. J’aime aussi aller à Je suis en longues vacances d’un redoutable saurien. – Cynthia À Brest, ce que j’aime moins c’est désormais et je ne devrais être La ville minétaliste absolue. la boxe, au club thaï boxing dans la l’école et la mer. pressée mais si un peu quand même. Fuite des parallèles salle Levot. J’ai toujours mille choses à faire. perpendiculaires Yohan Jérémy – À Brest, j’aimerai qu’il y ait un club de J’aime le quartier recouvrance, les Géométrie urbaine, hautée de pétanque pour tous les âges à Brest. autres quartiers un peu moins les courants d’air. Fabrizio

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LISTE DES BALADES EN VILLE 2014 5- Balcon sur le port (2013-2017) Cours Dajot : une balade spéciale 1- Lueurs d’hiver à Recouvrance Jeudis du port, de 20h à 21h De juin 2013 à novembre 2015, le service Du jardin des Explorateurs Jeudi 14 août Patrimoines a organisé 15 balades en au lavoir de la rue de Saint-Malo Avant de découvrir les animations ville. Elles rassemblent à chaque fois un Mardi 28 janvier des jeudis du port , une plongée dans public nombreux, fidèle à ces rendez- Balade contée autour du thème des l’histoire de notre port de commerce vous du soir (en moyenne 300 personnes lumières dans la quartier de Recouvrance Animation : Josiane Massé, chargée par balade). En 2016, 7 balades et 6 Animation : Gérard Cissé, historien- de mission Brest métropole et la visites sont au programme. chroniqueur participation de la Compagnie Ces balades du soir ambitionnent de Impro infini convoquer tout à la fois l’histoire, la géographie, le paysage, l’urbanisme, 6- Sur les falaises de Saint-Marc l’aménagement, les pratiques De Kerstears à la place Simon habitantes, les usages… mais aussi nos Mardi 18 novembre Annexes 2 imaginaires collectifs et nos perceptions L’histoire de la commune de Saint-Marc individuelles. Animation : l’historien André Hascoët, En renouvelant les lieux, les regards et la participation de sonneurs de la et les approches, les balades en ville Kevrenn St-Marc souhaitent construire un savoir pluriel de la ville. 2015 Le service Patrimoines sollicite 2-Dans les pas de Michèle Morgan le concours d’historiens et de 1- Château et Dépendances et Jean Gabin chroniqueurs, auteurs d’ouvrages sur de l’Hôtel de Ville au Château, De l’église Saint-Louis au quai Malbert Brest, reconnus pour leur connaissance mardi 24 février 2015 Mardi 25 mars de la ville. Des lectrices et lecteurs, Autour de l’imposante figure tutélaire du Histoires du tournage du filmRemorques comédiens amateurs ou issus de clubs Château, le Service Patrimoines propose en 1939 de lecture, accompagnent chaque de s’intéresser aux lieux de pouvoir et balade : des textes brefs tirés de romans, Animation : Grégory Le Bris, directeur de d’autorité qui ont fait l’histoire de la cité. essais, articles divers, sont lus durant l’imprimerie PAM et auteur d’une thèse De places en bâtiments remarquables, le parcours. Les mairies et les Conseils sur le cinéaste Jean Grémillon. de l’histoire longue à l’histoire récente, l’occasion est donnée de revenir sur consultatifs de quartiers sont également 3- Histoires de train à Lambezellec sollicités dans la construction des des aspects peut-être méconnus de la Du bois de la Brasserie au lavoir de destinée de la ville et de ses institutions. balades dans les quartiers. Une surprise Pen ar Run et à la Maison du théâtre artistique (musique, théâtre…) ponctue Mardi 27 mai Animation : Alain Boulaire et Jean-Yves ou clôt chaque balade. En suivant les traces du train Besselièvre, historiens. Les balades en ville démarrent à 20h00 départemental ou « train patates » 2- Autour du vallon de Kerinou pour une durée moyenne de 1h30 Animation : l’historien Alain Boulaire vestiges oubliés des fortifications, De la caserne Foch 4- Europe sur mer 2013 à la porte de la Brasserie Du jardin du Pilier-Rouge Mercredi 29 Avril 2015, 1- Brest de haut en bas à la plage du Moulin-Blanc Souvent dissimulés par des De la place de la Liberté Mardi 8 juillet constructions, parfois difficilement au port de commerce Animation : l’architecte Philippe accessibles, il subsiste à Brest des Mardi 25 juin - Lannuzel, le directeur du conservatoire vestiges étonnants des remparts qui Ou comment apprendre à lire la ville botanique Dominique Dhervé, ceinturaient la ville. Il reste notamment et son port . autour de Kerinou des éléments dont Animation : Alain Boulaire, historien le service Patrimoines a souhaité 2- Brest à l’encre noire, s’emparer pour créer une balade en Des Halles Saint-Martin ville. Si l’environnement est plus difficile, au Centre d’art Passerelle le parcours invite à découvrir murs, Mardi 26 novembre escaliers, passages, ignorés de beaucoup Brest à travers les livres policiers de Brestois et qui nous révèlent certains Animation :l’historien Alain Boulaire, la aspects de l’histoire des fortifications. journaliste Josiane Guéguen et l’écrivain Animation : Jean-Yves Besselièvre, Hervé Bellec. historien et auteur d’ouvrages sur les fortifications, et Patrick Jadé animeront cette balade.

182 183 3- Terres de maîtres responsabilités au sein de l’ANACR – Le château lui-même appartint à l’armée 3- Sur les remparts de Recouvrance à l’architecture remarquable. Elle se et terrains de manœuvre Finistère (Association Nationale des de terre pendant 16 siècles et n’entra de Kervallon à Laninon (en contournant poursuivra par la gare et le cours Dajot Du jardin de Kerbonne au Polygone Anciens Combattants et Résistants). dans le giron de la marine qu’après la parements et bastions) puis elle descendra sur le port. Mardi 16 juin 2015 Seconde guerre mondiale. Le cours De Quéliverzan à la rue des remparts 5- À travers l’ancienne banlieue de Brest Animation : Gilbert Elleouet, conseiller Cette balade conduit du jardin de Dajot fut construit pour la manœuvre Mardi 7 juin 2016 de 1861 à 1945 pédagogique et passionné d’histoire. Kerbonne et de l’ancienne propriété de des soldats français mais le monument En longeant le tracé des anciennes De saint-Michel à Saint-Martin la Famille Kerros au Polygone, autrefois américain rappelle qu’il fut aussi le fortifications de la rive droite, l’on sera 7- Exploration à Kérigonan Le Service Patrimoines propose de butte de tir et terrain de manœuvre théâtre de défilés de troupes des Etats- surpris d’y découvrir quelques restes L’évolution d’un quartier populaire s’attarder sur l’histoire de l’habitat pour la Marine. Le Service Patrimoines Unis en 1917-1918 puis en 1944. encore bien visibles, et avec un peu Mercredi 2 novembre 2016 ouvrier, qui, à plusieurs égards, se e propose de s’attarder sur l’histoire Le port de commerce installé sur un d’imagination, l’impact qu’ont pu avoir Ce quartier fut conçu au XIX siècle superpose à celle des annexions du quartier de Kerbonne / Quatre- polder dès le Second Empire accueille ces murailles militaires sur l’urbanisation comme une ZUP actuelle : un quartier successives qui ont vu l’extension de Moulins et d’entendre ce qu’elle recèle des marins au commerce, venus du et la topographie de la ville actuelle. Ce complet avec école, halles, église… Brest. Les anciens quartiers populaires d’anecdotes et de légendes urbaines, monde entier, le port de pêche des parcours sera souligné d’explications Saint-Martin, en grande partie épargné aux frontières de la Ville corsetée de personnalités locales. De la maison pêcheurs de la rade et le port du ponctuées par des anecdotes par la dernière guerre, devint, après la dans ses remparts, ont évolué avec de l’espion à l’église de Kerbonne sans Château des plaisanciers de toutes toponymiques et historiques. guerre, le centre- ville de Brest, avec la les annexions mais leur physionomie clocher, de l’ancienne venelle du rat nationalités. Mais on n’aurait garde mairie centrale rue Malakoff. d’aujourd’hui garde trace de leur passé Animation : Gérard Cissé, historien goutteux aux premiers essais de vol d’oublier tous les hommes débarqués Devant les maisons avec façades en et donne matière à l’évocation des et chroniqueur, membre la Société de Jean-Marie Le Bris sur le terrain ici pendant la guerre de 1914-1918 écaille de zinc (zone de glacis, maisons mutations de la ville, notamment depuis d’Etudes de Brest et du Léon. du Polygone, un parcours paisible à (Portugais, Russes, Indochinois, Africains de bois recouvertes de zinc, pour, en le milieu du XIXe siècle et les grands l’approche de l’été dans un paysage du Nord et d’Afrique noire…). C’est à 4- Les coulisses de Brest 2016 cas de guerre, pouvoir être démolies travaux du second empire. urbain où subsiste par endroits une toutes ces marines et à tous ces marins, et l’histoire des fêtes maritimes rapidement) atmosphère bucolique. Animation : André Hascoët, historien, dont la mémoire est conservée au Mardi 5 juillet 2016 Kérigonan : les premiers HBM de Brest accompagnera la balade Elles ont brillamment passé le cap (remplacés par l’immeuble de l’OPAC) La balade traversera une grande partie Service historique de la Défense, que 3- Brest centre L’histoire de l’arrivée du Polygone pour arriver près de l’Arena. rendent hommage tous les 4 ans les de leurs 20 ans en 2012 : les Fêtes Intervention sur l’architecture du siège Maritimes Internationales de Brest de l’OPAC conçu par Edith Girard des troupes américaines en 1917 Animation : Gérard Cissé, historien et grandes fêtes nautiques brestoises. s’acheminent vers leur 7e édition, Rue Camille Desmoulins, r F Le Dantec, 13 Juin 2017 chroniqueur, membre de l’Association Animateur : Alain Boulaire, historien du 13 au 19 juillet 2016. Avec un Du port à la place Wilson en passant Société d’Etudes de Brest et du Léon Animation : André Hascoët, historien, par le monument américain 2- Les sentiers de l’Europe et les garennes événement : l’accueil de la frégate Marc Quelen, architecte et Laure Dosso Dans le cadre de la programmation du 4- La Résistance vue de Recouvrance de Kergaradec l’Hermione, réplique historique du du Conseil consultatif du quartier centenaire de la Grande Guerre. De la Tour Tanguy Mardi 5 avril 2016 navire amiral de La Fayette, qui suscite Les lieux du centre ville fréquentés et à la Prison de Pontaniou Cette balade fera une boucle autour l’enthousiasme du public. Et comme 2017 occupés par les troupes américaines Mardi 8 septembre 2015 du cœur du quartier de l’Europe. Elle toujours, issus de tous les océans de lors de leur arrivée à Brest à partir de Cette balade a été organisée le 26 racontera l’histoire du quartier de la planète, des grands voiliers, des 1- Les femmes dans l’espace public novembre 1917. novembre 2014 dans le cadre de la l’Europe qui vit le camp américain bateaux du patrimoine, des embarcations Dans le quartier du Haut-Jaurès

Fêtes de Poul ar Bachet, 1929 de Poul Fêtes Animation : Alain Boulaire Historien et soirée Résistance associant parcours de 1917 s’étendre sur les prés et les exotiques, des yachts de belle plaisance… Mars 2017 et représentation au Mac Orlan. Devant champs. Dans cette zone artisanale et Les fêtes maritimes offrent aussi à des les conseiller.es de quartier de Brest- BALEADENNOU E KÊR En lien avec la programmation de la l’intérêt porté par le public et la réussite industrielle très bitumée qui comprend centaines de milliers de personnes, Centre À travers l’ancienne banlieue journée des femmes pour de ce parcours, le Service Patrimoines aussi des ilôts d’habitation, il subsiste concerts, espaces d’exposition, l’égalité des droits et avec la de Brest, de Fêtes1861 de Poul ar Bachet, à1929 1945 4- Europe, l’histoire de l’arrivée des a souhaité le reprendre dans un format de Saint-Michel à Saint-Martin, des chemins creux, « garennes », des animations et des séquences magiques : collaboration du Conseil de quartier de troupes américaines en 1917 balade en ville (durée, itinéraire…), alors en passant par le Pilier Rouge zones humides, d’où se dégage une parades maritimes et feux d’artifice. A-dreuz bannlev gozh Brest, l’Europe 7 Octobre 2017 que seront commémorées en 2015 la eus Sant-Mikael da Sant-Varzhin, dre ar Pilier Ruz atmosphère bucolique. En découvrant les coulisses de Brest MARDI 17 NOVEMBRE 2015 À BREST Animaton : Les femmes artistes du 223 , Dans le cadre de la programmation du fin de la seconde guerre mondiale et la 20H-21H30 Kergaradec fut autrefois primé comme 2016, l’on racontera la riche histoire de RDV PLACE SANÉ centenaire de la Grande Guerre et de la

Photo : archives municipales et communautaires municipales : archives - Photo 2015 OCTOBRE rue Jean Jaurès, Gérard Cissé , historien libération des camps. Un parcours émaillé de textes et de chansons modèle de zone industrielle qui ces fêtes créées par quelques personnes et chroniqueur, les conseiller.e.s de fête de quartier de l’Europe. Depuis Recouvrance, nous reviendrons www.brest.fr respectait la nature ; beaucoup l’ont habitées par la passion de la mer. quartier de l’Europe Épisode deux des balades organisées sur des personnalités et des épisodes Affiche Balades en Ville 17/11.indd 1 26/10/2015 11:03 oublié. On le rappellera. Animation : service patrimoines de dans le cadre du centenaire. marquants de la Résistance dont le La balade traversera Kergaradec pour la ville de Brest, Brest événements 2- Bellevue Au fil de la Penfeld 2016 Nous nous intéresserons à pontanezen et Château, le boulevard des Français revenir par le tramway à la mairie de nautiques et l’office de tourisme Mai 2017 plus précisément à son camp américain Libres, la porte Tourville, le boulevard l’Europe Dans le cadre de la programmation du 1- Histoire de soldats et de marins, surnommé « Ponty camp » Jean Moulin, furent le théâtre. La 6- Belles architectures d’hier Printemps de l’architecture du militaire au civil Animation : Patrick Dieudonné, urbaniste Animation : en cours de construction balade s’achèvera autour de la et d’aujourd’hui Une histoire de l’histoire du quartier de Du château à la digue La Pérouse et Michel Guivarch, économiste prison de Pontaniou et des Capucins, De la rue Richelieu au Port Bellevue vue de la Penfeld. Mardi 2 février 2016 en passant par la gare lieux de souffrance et de lutte des Jusqu’à une date récente, le matelot au Animation : Johan Colloc, chargée de Balcons sur le port résistants brestois, dont la force et la pompon rouge était l’une des figures projet à l’Agence d’urbanisme de Brest Mardi 4 octobre 2016 détermination valurent à la ville d’être Bretagne (Adeupa), Katia Le Gall, chargée emblématiques de Brest, symbole de La révolution industrielle a transformé médaillée de la Résistance. de projet à la mission des Equipements tous les marins qui ont arpenté les rues la façade de la ville côté mer. La balade Animation : métropolitains de Brest métropole et les et les quais de la ville. Mais on a en empruntera le bas de la rue Richelieu Michel Madec, enseignant et historien, conseillèr.e.s de quartier de Bellevue même temps tendance à oublier que avec sa perspective sur la rade, le et Edgar de Bortoli, fils de résistant les soldats furent bien plus nombreux boulevard Gambetta et ses immeubles brestois, tous deux en charge de encore.

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PB N° 18 - BELLEVUE 13/05/13 15:31 Page 1 LISTE DES REVUES 2016 PATRIMOINES BRESTOIS (2007-2017) N° 27 : Le festival des cornemuses, 1953-1970 Le service Patrimoines édite cette revue (dans le cadre du Printemps trimestrielle destinée à l’origine à mettre Bellevue des Sonneurs) en valeur les collections du Musée des fête ses cinquante ans beaux-arts, des Archives municipales N° 28 : Naissance d’un pont sur la penfeld et communautaires et du réseau des (dans le cadre de l’exposition du musée bibliothèques. Elle s’est ouverte en 2014 des beaux arts de Brest « Sa Majesté, Le à de nouveaux contributeurs. Pont tournant »

Place Dixmude 2007 à Recouvrance 1929

n° 10 avril - mai 2010 N° 18 - Mai 2013 N° 1 : Tourisme et patrimoine N° 2 : École et patrimoine N°10 : Femmes de Brest N° 22 : Rendez-vous aux jardins N°11 : Brest et la musique Ode (en lien avec la manifestation nationale 2008 N°12 : Brest sur nature du même nom) (dans le cadre des Journées Européennes à la pluie N° 23 : 1914-1944 Brest, port européen N°3 : Le patrimoine à l’heure numérique du patrimoine) (dans le cadre du Centenaire de la N°4 : Le vélo à Brest et en Bretagne Grande Guerre et de l’exposition (dans le cadre du grand départ du 2011 éponyme) Tour de France à Brest en 2008)

N° 5: Le patrimoine maritime brestois N° 13 : Banquets, gastronomie et festins 2015 N° 14 : Brest par la mer, par les routes, par les airs N° 24 : Brest, Ville art nouveau, art déco N° 25 : L’arrivée du train à Brest en 1865 2012 (dans le cadre de la commémoration des Entretien avec Jean Jouzel, climatologue 150 ans de l’arrivée du train à Brest) N° 19 - Juillet 2013 N° 29 : Brest au temps de l’Hermione Hors-série réalisé avec des enfants de (dans le cadre de la venue à Brest de la N° 19 : Ode à la pluie l’école Jean Macé et leurs encadrants réplique d e L’Hermione dans le cadre de (dans le cadre de l’exposition éponyme « Les jeunes Brestois à la découverte du Fêtes maritimes internationales de Brest du musée des beaux arts de Brest centre-ville ».(dans le cadre des Journées et de l’exposition du musée national de Européennes du patrimoine ) la marine, antenne de Brest « Brest, Port de la Liberté ») 2014

BrBrestest N° 20 : Migrations 2017 ville de cinéma (dans le cadre de l’exposition éponyme)

2009

N° 6 : 1749-1858, il ya 150 ans N° 15 Printemps 2012 le bagne de Brest fermait N° 7 : La Franc-maçonnerie à Brest N° 15 : Brest, Ville de cinéma Migrations N° 8 : L’Enfance N° 16 : Brest et le Japon (dans le cadre des journées Européennes (dans le cadre de l’exposition éponyme du patrimoine) du musée des beaux arts de Brest)

2010 2013

N° 9 : Brest et le Québec N° 17 : Brest, culture botanique N° 26 : Le port de commerce a 150 ans, (dans le cadre de la commémoration N° 18 : Bellevue fête ses cinquante ans Entretien avec Kofi Yamgnane,homme politique franco-togolais la conquête de l’Est de la Guerre de Sept Ans (dans le cade de l’anniversaire du N° 20 - Janvier 2014 (dans le cadre des 150 ans de la quartier de Bellevue et de l’exposition construction du port de commerce à N° 21 : Écrivains du début du XXIe siècle ’ »L’odyssée de Bellevue ») Brest) N° 30 : Le plateau des Capucins et Brest (dans le cadre de l’inauguration des Ateliers et de la Médiathèque François Mitterrand – les Capucins )

186 187 LE LABEL ET LES SEPT MAINS la rade, de l’Elorn ou de l’Aulne et le port Brest » et, quelques pages plus loin, locales : le jazz, le basket, le base-ball, s’ajoutaient, bien entendu les maladies militaire, d’autant que la presque totalité qu’un navire de La Rochelle lui demande le tabac blond, le self-service etc. sont vénériennes contractées lors des escales Ces fiches ont été rédigées par les des hommes de ces cantons riverains de la route de Brest. Des pêcheurs brestois autant de nouveautés qui s’installent très mais aussi, de manière récurrente un membres du comité scientifique pour la rade font leur service militaire dans la avaient donc identifié le site bien avant précocement à Brest. alcoolisme largement partagé par les préparer la première partie du dossier marine et très majoritairement à Brest. l’explorateur malouin. Les croisières autour du monde des Bretons. de candidature au label . Les installations dépendant des autorités En 1686 arrive à Brest une ambassade navires-écoles successifs appelés Jeanne La marine avait des installations de Ce groupe de travail a été coordonné et des structures maritimes brestoises siamoise dont la présence marque d’Arc, les déplacements des bâtiments quarantaine, puis de sanatoria dans les par Alain Boulaire, co-président du comme les poudrières de l’île d’Arun tant les esprits que la rue Saint-Pierre, de la Marine offrent aux nombreux îles de la rade, tandis qu’à terre, les comité scientifique ou de l’île des Morts, le lazaret puis l’artère la plus emblématique de la ville, jeunes Brestois qui y servent une installations hospitalières permettent le sanatorium de l’île Trébéron, les est rebaptisée rue de Siam. ouverture sur le monde exceptionnelle une lutte médicale et pharmaceutique 9-1-Brest et la rade installations plus récentes de l’Ecole Sous le même règne de Louis XIV, dont ils tirent largement profit. contre les maladies tropicales pour (rédactrice : Chantal Guillerm) navale à Lanvéoc-Poulmic ou de la base des jeunes gentilhomme moscovites En 1940, le départ vers l’Angleterre lesquelles existe un important centre de La rade de Brest est un ensemble des sous-marins nucléaires lanceurs viennent se former à Brest pour devenir pour les uns, l’arrivée des troupes vaccination. maritime exceptionnel d’environ d’engins à l’île Longue et bien d’autres les cadres navigants et constructeurs de allemandes d’occupation pour les autres Aujourd’hui les structures civiles du CHU 2 184 km ouvert sur le large par un étroit sites encore ont créé des liaisons Trans la marine de Pierre le Grand. Duguay- sont d’autres façons plus brutales de et militaires de l’Hôpital d’instruction goulet orienté est-ouest, ce qui posait rade qui voient transiter chaque jour Trouin part de Brest pour ses courses s’ouvrir sur le monde, de même que, de des Armées se sont rapprochées d’énormes problèmes lors de la marine des centaines de personnes, même si, contre Rio de Janeiro. nouveau, l’arrivée des troupes alliées, pour continuer à agir pour la santé de à voiles, les vents d’ouest, largement en une période de prise de conscience Au 18e siècle, Brest devient un port américaines, venues libérer la ville du l’ensemble de la population brestoise dominants dans la région, interdisant la écologique majeure, on peut penser que majeur de la géopolitique mondiale : joug nazi. et la recherche médicale, héritière sortie des flottes. Les bassins versants ce type de transport, moins polluant que les flottes qui transportent les troupes Depuis la guerre, Brest continue à faire directe de celle de l’Académie de marine de l’Elorn et de l’Aulne, auxquels le routier, est appelé à se développer. de Montcalm pendant la guerre de Sept vivre ces liens avec le monde entier, en de Brest dont un des membres les s’ajoutent de plus petits comme celui La rade, selon une tradition établie par ans, celles qui permettent la victoire particulier par ses nombreux et actifs plus éminents, Duhamel du Monceau, de la Penfeld, apportent à l’eau marine la création en 1848 de la Société des des Insurgents américains s’opposent jumelages. Inspecteur général de la Marine, écrivait un complément non négligeable d’eau Régates de Brest, l’une des premières à la Royal Navy non seulement en dès 1759 des « Observations sur les douce au rythme des vents et des en France, est un plan d’eau majeur Manche, mais aussi aux Antilles, sur 9-3-Le patrimoine santé moyens de conserver la santé des marées. pour la voile de plaisance et a permis à les côtes nord-américaines, jusqu’à la (rédacteur : Alain Boulaire) équipages des vaisseaux avec la manière Ce vaste plan d’eau constitue un lien Brest de devenir un centre de formation baie d’Hudson, mais aussi en Afrique En raison de la présence des marins, de purifier l’air des salles d’hôpitaux naturel entre les multiples ports qui reconnu internationalement comme en ou en Indes. Plus pacifiquement les « gens si précieux à la nation », selon et une courte description de l’hôpital marquent ses rives et cependant on a témoignent de nombreux champions grands voyages d’exploration de Louis- Richelieu, Brest s’est très tôt intéressé Saint-Louis à Paris ». Poissonniers- l’impression d’une sous-utilisation de cet qui ont fait ici leurs armes comme Eric Antoine de Bougainville, Kerguelen, La à la santé des gens de mer. Des Desperrières était, quant à lui, l’auteur atout majeur. Tabarly, Olivier de Kersauzon ou des Pérouse, d’Entrecasteaux, Hyacinthe de hôpitaux civils et militaires sont apparus d’un « Traité des maladies des gens Cela est lié à plusieurs facteurs médailles d’or olympique comme Jean- Bougainville, Vaillant etc. partent des rapidement, connaissant des périodes de mer », où il prône de privilégier un historiques. Le fleuve côtier Elorn Yves Le Déroff, Faustine Merret, Franck rives de la Penfeld pour une incroyable de surcharge au moment des grandes régime végétal. Ces deux ouvrages, ou marque la séparation entre les évêchés David, Camille Lecointre ou Pierre Lecoq. moisson scientifique qui parfait la épidémies comme celle de typhus encore le « Mémoire sur le régime des de Léon au nord et de Cornouaille au La pêche en rade est une vieille tradition, connaissance du monde à tous les points rapportée du Canada par l’escadre de gens de mer », édité en 1791, écrit par sud. Or on connaît l’importance juridique en particulier la pêche aux coquillages de vue. Cela a des conséquences pour Dubois de Lamotte en 1758 qui fit des Chardon de Courcelles, qui fut directeur et administrative de l’Eglise au cours comme la coquille Saint-Jacques ou la Brest où reviennent des plantes du milliers de morts en quelques mois. de l’École de chirurgie de Brest, font du Moyen-Age et même sous l’Ancien praire. monde entier, soignées dans le jardin Dès 1740 Brest accueille une école de partie de l’importante bibliothèque de Régime. Lorsque la Révolution et Ainsi, avec le port de commerce et celui botanique de l’Hôpital militaire, avant chirurgie navale, puis en 1783 une école l’Hôpital maritime conservée aujourd’hui l’Empire réduisent l’importance cléricale de réparation navale, avec les navires d’être dirigées vers le Jardin du Roi, de médecine navale, les deux étant au Service historique de la Défense de et font coïncider un seul diocèse avec scientifiques du SHOM ou de l’IFREMER, actuel jardin des plantes. réunies en 1798 au sein de l’Ecole de Brest, qui permet de voir la continuité le département, les faits sont déjà avec les départs vers les îles d’Ouessant Au 19e siècle l’avènement de la vapeur médecine navale de Brest. de cette riche histoire : ainsi en est-il, amplement ancrés dans les mentalités. ou de Molène, avec les escales de accélère les échanges avec le monde En 1918, des navires américains par exemple du rare « Mémoire sur le De plus, Brest, ville royale en terre paquebots, de plus en plus nombreuses, entier. Le commerce maritime et la introduisirent à Brest la grippe dite régime des gens de mer », édité en 1791, ducale après le mariage d’Anne de Brest et sa rade continuent à assumer le colonisation entraînent la présence de espagnole qui devait faire tant de ravages écrit par Chardon de Courcelles, qui Bretagne avec Charles VIII, devient rôle historique qui est le leur. navires brestois sur toutes les mers du en Europe, provoquant plus de morts fut directeur de l’Ecole de chirurgie de très clairement ville française en globe et la présence de marines de très que les armes pourtant si meurtrières de Brest . terre bretonne : elle est fidèle à Henri 9-2-Brest et l’ouverture sur le monde nombreux pays. la première guerre mondiale. IV quand le reste de la Bretagne est (rédacteur Alain Boulaire) Au 20e siècle, la guerre de 14-18 voit Cette histoire, alliée au fait que les 9-4-Patrimoine végétal ligueuse, loyaliste quand les bonnets Dès le 3e siècle, en accueillant la légion affluer à Brest les travailleurs des marins étaient exposés à des maladies (rédacteur : Alain Boulaire) rouges l’assaillent, révolutionnaire quand des Maures osismes, venus d’Afrique du colonies – surtout Indochinois et exogènes dès les origines, explique Les instructions royales qui les Chouans sont aux alentours. Ainsi, les Nord, le castellum de Brest s’ouvre sur Africains du Nord- mais aussi les troupes le rôle qu’ont pu jouer les médecins commandaient d’étudier la faune rivages de la rade s’opposent à la ville le monde. russes, portugaises par dizaines de et chirurgiens de marine dans la et la flore des pays visités afin d’en majeure, même si elle les fait largement En 1342, le roi Edouard III débarque à milliers d’individus, et, à partir de 1917, connaissance des maladies ou des tirer des ressources pour les escales vivre par le commerce qu’elle suscite. Brest. La garnison anglaise va rester dans plus de 50% des arrivées et plus de 60% accidents de mer ainsi que dans la lutte prennent une dimension majeure lors Au 19e siècle, la vapeur et le creusement la ville jusqu’en 1397. des retours des 2 millions d’Américains à mener pour sauvegarder la santé des des grands voyages d’exploration du du canal de Nantes à Brest créent un Jacques Cartier, lors de son premier venus combattre sur le sol français. équipages : au scorbut, au typhus, aux 18e siècle, en particulier, pour Brest, important trafic maritime sur la rade avec voyage sur le Saint-Laurent, en 1534, L’arrivée de ces jeunes gens du Nouveau maladies pulmonaires dues aux chauds ceux de Bougainville et de La Pérouse. un réseau de liaisons entre les ports de écrit qu’il mouille dans le « havre de Monde bouleverse les mentalités et froids attrapés sur les vaisseaux, Plus tard, les voyages de Hyacinthe

188 189 de Bougainville, fils du précédent, de Japon qu’il s’agit d’éradiquer au mieux au regard des évolutions de la cité. CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES Franck Betermin Vaillant ou du botaniste brestois Raoul, afin de permettre aux espèces locales À ces vestiges peuvent s’ajouter les Mélanie Bodonnec vont permettre de mieux connaître la de continuer à prospérer. C’est ce à évocations, telle que la Ligne bleue de Yvan Breton flore mondiale. quoi s ’attache le remarquable service Gwenaëlle Magadur, ou le plan-relief de Agence d'urbanisme Brest-Bretagne Simon Cohen Mais le plus intéressant est le fait que des espaces verts de la collectivité, qui, 1807. Il existe d’autre part des vestiges Dominique Gautier Michel Coquil les nouvelles espèces rapportées sur les soucieux de coller à l’histoire de la ville, Stéphanie Corfec « invisibles » : la trame urbaine, due AlexisCourcoux bateaux sont mises en pépinière dans cherche aussi à repérer et protéger les Archives municipales et métropolitaines Hélène Couvidou en grande partie à Vauban et non à la le jardin botanique de l’hôpital maritime arbres à caractère patrimonial tant sur le Bibliothèque universitaire Saint-Charles Elisabeth Carecchio pour s’y refaire une santé avant d’être domaine public que privé. reconstruction, l’opposition intra/extra- Brest-Bretagne Handball Sébastien Durand envoyées au Jardin du Roi de Paris, qui muros encore visible de nos jours. Brest métropole Benjamin Deroche va devenir le Jardin des plantes que nous Direction Espaces Verts Les fortifications Patrimoines Thierry Dubreil connaissons aujourd’hui. Un intéressant (rédacteur : Jean-Yves Besselièvre) Claude Carnot Charles Fréger Les fortifications constituent un manuscrit datant de 1792 fait « État des Cadre Vincent Gestin Forban patrimoine bâti important (château, instruments et des livres réunis et déposés La candidature Ville d’art et d’histoire ne Michèle Hubert-Véron Anne-Laure Gac dans la bibliothèque du cabinet d’histoire considère – dans une première étape – enceinte, jardin des explorateurs, forts Yvon Jézéquel Yves Gladu naturelle du jardin des plantes à Brest, que le territoire de la ville de Brest. extérieurs, etc.). Elles sont également un Emmanuelle Pichelin Simon Gosselin à la charge du sieur Laurent, jardinier La défense de la ville dépasse pourtant patrimoine naturel. Si elles se composent André Querré Jean-Yves Guillaume botanique.1 » ce cadre dès le XVIIe siècle et doit être de pierres, la terre et le végétal Cinémathèque de Bretagne René Jacques Si cela est possible, des échantillons gardée à l’esprit. La défense de Brest en sont également des composantes. Conseil architectural et urbain Yvon Jézéquel restent sur place et c’est ainsi que se est en effet un système multi-scalaire Celles-ci sont essentielles et souvent Conservatoire National Botanique Thierry Joyeux développent des espèces exotiques qui comprenant la ville et le port, la rade, peu perçues au premier abord. Lieux de Crime of minds Thomas Kerleroux vont s’adapter parfaitement à la terre et Dérezo son accès et ses approches. balade et de biodiversité (coulée verte Claire Lamri au climat de Brest et de ses environs : Direction des espaces verts Nathalie Le Bihan de l’ancienne enceinte, forts couverts de on peut ainsi citer l’hortensia, venu de Pertinence Direction de l’écologie urbaine Eric Le Cadre Chine, la cordyline, venue de Nouvelle- Brest et la défense sont véritablement végétation), les fortifications sont Le Fourneau Hervé Le Gall Zélande, le géranium d’Afrique australe consubstantiels, la cité étant née d’un aujourd’hui d’authentiques espaces Links Mathieu Le Gall et, bien entendu la fameuse fraise du ouvrage fortifié romain castellum( ) au naturels et peuvent être valorisées Longueurs d'ondes Raymond Le Menn Chili, liane qui, croisée à des fraisiers IIIe siècle de notre ère. Les fortifications comme tel. Enfin, les fortifications Moral Soul Frédéric Le Mouillour des bois locaux, va donner les fameuses brestoises se caractérisent par leur sont un patrimoine vécu pour lequel Musée des beaux arts Dominique Leroux ancienneté, leur importance et leur fraises de Plougastel. des témoignages (oraux ou photos) Musée national de la marine Julien Ogor permanence dans le développement et Même si ces espèces ne sont pas toutes subsistent : glacis lieux de balade, forts National Archives and records Pierre Planchenault les activités de la ville. administration arrivées à Brest, elles permettent lieux de sociabilité (jardins potagers), Ch. Le Quellec aujourd’hui à la ville d’accueillir en toute Le château est l’ouvrage qui illustre le Océanopolis Guy Quemeneur de détention (1940-1944) et de loisirs légitimité patrimoniale, le Conservatoire mieux ce fait : berceau de la ville, plus Photothèque, Brest métropole M. Morvan (festivals, activités, etc.). national botanique du Stangalar, ancien élément patrimonial, ayant Rodhamine Laurent Nevo toujours conservé sa vocation défensive vaste héritier du jardin botanique de Inventaire (non exhaustif) Service historique de la défense Yolène et Jean-Pierre Petit l’hôpital maritime qui existe toujours depuis 1 700 ans. Il abrite en effet le Service hydrographique et Ti-Adam Antiquité : château. et fait l’objet d’un entretien et d’un poste de commandement de la Force océanographique de la marine Pierrick Ségalen renouvellement méticuleux en dépit des océanique stratégique qui assure la Moyen âge : château, Tour Tanguy. Benoît Stiechelbaut destructions consécutives à la guerre dissuasion, celle-ci étant généralement XVIIe siècle : cours Dajot, square Mathon. A.S. Zika et à la reconstruction. Le jardin des considérée comme héritière de la XVIIIe siècle : Bouguen (porte, explorateurs, installé dans une ancienne fortification (elle-même destinée à arrière-garde), Le Ménes/Brasserie, dissuader un assaillant). batterie du 18e siècle, est une vitrine de Quéliverzan, Jardin des explorateurs, cette histoire botanique exceptionnelle. Témoins Batterie de la Rose, redoute du Questel, On a aussi la chance d’avoir conservé Les fortifications et leurs vestiges forts de Penfeld, Keranroux, Montbarrey, à Brest, au sein des services témoignent des fonctions successives de Portzic. de bibliothèques et d’archives la ville (castellum– > ville close – > place XIXe siècle : Bâtiment aux lions, universitaires, civils et militaires des forte), de l’organisation urbaine (trame Jardin de l’Académie, Brasserie, documents exceptionnels sur ces urbaine du centre-ville, ceinture des questions du patrimoine végétal comme anciennes fortifications, emplacement Harteloire, Portzic. en témoignent les nombreux atlas de de la gare, etc.) et de ses évolutions XXe siècle : cours Dajot, voyages qui y sont conservés avec leurs (ville close – > place forte – > place à collège de Keranroux, base planches botaniques de toute beauté. forts détachés). des sous-marins allemande. Mais ce patrimoine végétal qui s’est répandu dans la ville pose aujourd’hui la Vestiges question des espèces invasives, comme Deux types de vestiges peuvent être l’herbe des pampas ou la renouée du identifiés. D’une part les vestiges visibles, du IIIe au XXe siècle, pour 1. Ms 14 du SHD de Brest, pièce 18. lesquels une périodisation est essentielle

190 191 Remerciements Kris et Davodeau, editions Futuropolis pour l’utilisation de la planche extraite de l'album Un homme est mort Yves-Marie et Françoise Péron pour l'utilisation des dessins de Pierre Péron Les équipes de production, le réalisateur et la réalisatrice des films Rappelle-toi et La Fille de Brest

conception du dossier Direction culture-animation-patrimoines, service patrimoines rédaction Véronique Bouruet-Aubertot Infographie SIG Brest métropole documentation et iconographie Ville de Brest et métropole Comité scientifique du label conception graphique thierrydubreilgraphiste.fr impression Cloître – St-Thonan Septembre 2017

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