UNIVERSITÉ D'ANTANANARIVO FACULTÉ DE MÉDECINE DÉPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRES

ANNÉE : 2008 N°0008

LES PLANTES MALAGASY À USAGE TRADITIONNEL VÉTÉRINAIRE DANS QUELQUES LOCALITÉS DES DISTRICTS DE I ET II

THÈSE P r é s e n t é e e t s o u t e n u e p u b l i q u e m e n t l e 0 2 A v r i l 2 0 0 8 à A n t a n a n a r i v o P a r M a d e m o i s e l l e R A N D R I A N A S O L O H o l i m i h a j a N é e l e 1 0 J u i l l e t 1 9 8 2 à T o a m a s i n a

P o u r o b t e n i r l e g r a d e d e D O C T E U R E N M É D E C I N E V É T É R I N A I R E ( D i p l ô m e d ' É t a t )

M E M B R E S D U J U R Y

P r é s i d e n t : P r o f e s s e u r R A N D R I A N T S O A A d o l p h e J u g e s : D o c t e u r R A J A O N A R I S O N J e a n J o s e p h : D o c t e u r R A Z A F I N D R A K O T O C h a r l e s R a p p o r t e u r : P r o f e s s e u r R A F A T R O H e r i n t s o a UNIVERSITÉ D'ANTANANARIVO FACULTÉ DE MÉDECINE DÉPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRES

ANNÉE : 2008 N°

LES PLANTES MALAGASY À USAGE TRADITIONNEL VÉTÉRINAIRE DANS QUELQUES LOCALITÉS DES DISTRICTS DE FIANARANTSOA I ET II

THÈSE P r é s e n t é e e t s o u t e n u e p u b l i q u e m e n t l e 0 2 A v r i l 2 0 0 8 à A n t a n a n a r i v o P a r M a d e m o i s e l l e R A N D R I A N A S O L O H o l i m i h a j a N é e l e 1 0 J u i l l e t 1 9 8 2 à T o a m a s i n a

P o u r o b t e n i r l e g r a d e d e D O C T E U R E N M É D E C I N E V É T É R I N A I R E ( D i p l ô m e d ' É t a t )

M E M B R E S D U J U R Y

P r é s i d e n t : P r o f e s s e u r R A N D R I A N T S O A A d o l p h e J u g e s : D o c t e u r R A J A O N A R I S O N J e a n J o s e p h : D o c t e u r R A Z A F I N D R A K O T O C h a r l e s R a p p o r t e u r : P r o f e s s e u r R A F A T R O H e r i n t s o a

DÉDICACES DÉDICACES

À Dieu tout puissant, « Ô Dieu ! Tu m’as instruit dès ma naissance, et jusqu’à présent, j’annonce tes merveilles. » Psaumes 71 :17

À mes Parents : Monsieur RANDRIANASOLO Jean Berchmans et Madame RAHOLIARISOA Martine Pour tant de sacrifices et de dévouement. Pour vos encouragements affectueux, en témoignage de ma fierté, permettez-moi de vous exprimer ma reconnaissance infinie. Que la grâce de Dieu soit avec vous.

À Hery, Meilleur et tendre compagnon qui a toujours été là dans les bons comme dans les mauvais moments pour me soutenir. Toi-même, tu sais … !!

À mes : Frère, Sœurs et Beaux-Frères. Sachez que ma réussite est la vôtre !

À mes Neveux et à mes Nièces Toutes mes tendresses. Je vous adore !

À tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de cette thèse, Votre aide a été capitale. Nos sincères appréciations. À NOTRE PRÉSIDENT DE THÈSE : Monsieur le Professeur RANDRIANTSOA Adolphe, Professeur titulaire spécialiste en pharmacologie à l’Université d’Antananarivo Qui nous a fait le grand honneur de présider la soutenance de cette thèse. Qu’il veuille bien trouver ici l’expression de notre profonde gratitude. À NOS MAÎTRES ET HONORABLES JUGES DE THÈSE Monsieur le Docteur RAJAONARISON Jean Joseph, Docteur vétérinaire et microbiologiste Enseignant de maladies infectieuses et de pathologie des animaux de rente Monsieur le Docteur RAZAFINDRAKOTO Charles, Vétérinaire Inspecteur en Chef de Classe Exceptionnelle Enseignant de parasitologie Qui nous ont fait le grand honneur de siéger parmi les membres du jury de cette thèse. Qu’ils veuillent recevoir l’expression de notre respectueuse admiration et nos vifs remerciements.

À NOTRE RAPPORTEUR DE THÈSE : Monsieur le Professeur RAFATRO Herintsoa, Professeur en Pharmacologie Docteur Habilité à Diriger des Recherches Qui a accepté sans hésitation la direction de ce travail. Pour la confiance et la disponibilité qu’il nous a accordée. Qu’il veuille accepter l’assurance de notre profonde considération et nos sincères reconnaissances. À NOTRE MAÎTRE ET DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE D’ANTANANARIVO Monsieur le Professeur RAJAONARIVELO Paul Veuillez recevoir l’expression de notre haute considération.

À TOUS NOS MAITRES ET PROFESSEURS DE LA FACULTE DE MEDECINE-DEPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE LA MEDECINE VETERINAIRE. Notre reconnaissance pour tous les enseignements que vous nous avez prodigué. À LA DIRECTION DE L’AFAFI FIANARANTSOA, Sa précieuse collaboration. Tous nos hommages respectueux.

AU PROJET DELSO, Pour leur grande aide financière. Tous nos remerciements.

À L’HOMEOPHARMA, Vous n’avez pas ménagé vos efforts en nous accueillant avec vos conseils.

À TOUT LE PERSONNEL du DRDR et du PSDR Fianarantsoa, PBZ Tsimbazaza, de la Bibliothèque Universitaire, ESSA, CIDST, CIPE. Ma grande reconnaissance. SOMMAIRE SOMMAIRE

INTRODUCTION……………………………………………………………..………….1 Premier chapitre : GÉNÉRALITÉS SUR LA MÉDECINE TRADITIONNELLE, LA PHYTOTHÉRAPIE ET LES PLANTES MÉDICINALES 1-Historique…………………………………………………….…..…………….....3 2-Évolution……………………………………………………...………...... 6 2-1-Définitions……………………………………………..….………...... 6 2-2-Désignation des plantes………………………………..….………………...7 2-3-Récolte………………………………………………..……….…….………8 2-4-Conservation…………………………………………..……….…...... 9 2-5-Préparation……………………………………………..……….……….....10 2-5-1-Parties utilisées……………………………………..…………..…….10 2-5-2-Techniques de préparation………………………………....……..…..10 2-5-2-1-Origine……………………………………………..………...... 11 2-5-2-2-Importance des formes galéniques…………………..…….....….11 2-5-2-3-Classification des formes galéniques………………….....…..….11 2-5-2-3-1-Formes d’emploi habituel………..………………..……….12 2-5-2-3-2-Formes galéniques plus élaborées…………………..….….13 2-6-Modes d’administration…………………………………….………..….....15 2-7-Mode d’action……………………………………………….………....…..16 2-7-1-Théorie de FILATOV……………………………………………..….16 2-7-2-Les éléments actifs des plantes et leurs effets…………...... ……...... 16 3-Impacts de la phytothérapie………………………………………...………...... 20 3-1-Impacts positifs…………………………………………………….…...... 21 3-2-Impacts négatifs…………………………………….………………...……23 4-Synthèse……………………………………………………….……...…………23 Deuxième chapitre : MATÉRIELS ET MÉTHODES 1-Objectifs……………..…………………………….………………….……...... 24 2-But………………………..…………………………………………..………….24 3-Cadre d’étude…………………..……………..……………...………...... 24 3-1-Présentation………………………………………………..……….....…....24 3-2-Choix………………………………………………………..……....….…..25 4-Méthodes d’étude et matériels…………………....………….……...... ….28 4-1-Prise de contact et sensibilisation……………..………………….……..…28 4-2-Enquête proprement dite………………………...……………………...... 28 4-3-Récolte …………………………………………..…………..……….....…28 4-4- Identification des plantes………………………..…………….…………..29 4-5-Traitement des résultats …………………………..………….…...…….....29 4-6-Documentation scientifique ………………………..………….……...... …29 4-7-Comparaison des données…………………………..…………..……...…..29 Troisième chapitre : RÉSULTATS 1-Étude sur terrain…………………………………………..………………...…...30 1-1-Les plantes répertoriées………………………………..………….…….....31 1-2-Utilisation traditionnelles et vétérinaires des plantes…..…………...... 35 1-2-1-Soins des pathologies aviaires ……………………..………...... 36 1-2-2- Soins des pathologies porcines……………………..…...………...... 37 1-2-3- Soins des pathologies bovines………………………..……..…….....39 2-Étude analytique des plantes à utilisation courante et, ou à activités intéressantes...……………………………………………….…….47 3-Exemples de phytomédicaments vétérinaires…………………………..….……77 4-Interprétation………………………………………………………...... 78 4-1-Maladies les plus préoccupantes……………………………….……..…....78 4-2-Les plantes remarquables et les plantes populaires…………….……….....80 5-Synthèse………………………………………………………………………....82 Quatrième chapitre : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS 1-Commentaires………………………………………………...………...……….83 1-1-Raisons qui incitent les gens à pratiquer la médecine traditionnelle vétérinaire …………………...... 83 1-2-Avantages et inconvénients de la médecine traditionnelle vétérinaire………………………………………………………..85 2-Suggestions………………………………………………………………...... 89 3-Synthèse…………………………………………………………………...….....96 CONCLUSION………………………………………………………………...…...…...97 ANNEXES BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Index des numéros, des noms vernaculaires des plantes répertoriées avec leurs noms scientifiques et leurs familles.……..…………………...………………32 Tableau 2: Utilisations traditionnelles des plantes chez l’espèce aviaire………….….....36 Tableau 3: Utilisations traditionnelles des plantes chez l’espèce porcine…………….....37 Tableau 4: Utilisations traditionnelles des plantes chez l’espèce bovine………...……...39 Tableau 5: Classification des indications thérapeutiques des plantes répertoriées par symptomatologie dominante, l’étiologie et selon l’espèce.…………………...... …..78 Tableau 6: Description des maladies à symptomatologie générale selon les éleveurs...... 79 Tableau 7: Les vétérinaires et leurs zones d’intervention dans la DRDR de la Haute Mahatsiatra…………..……………………………..………………....…...105 Tableau 8: Liste des localités concernées par l’étude………………………...………...106 Tableau 9: Comparaison des utilisations locales des plantes identifiées avec leurs indications selon la littérature………………………………………...…...... 108 Tableau 10: Les différentes étapes de développement d’un nouveau médicament..…...118 LISTE DES FIGURES

Figure 1: Séchage de plantes médicinales dans un centre de médecine traditionnelle…....9 Figure 2: Préparations phytothérapiques : Tisane et Sirop……………...... 15 Figure 3: Proportion de la commune couverte par des forêts dans la région de la Haute Mahatsiatra…………………………………………………………….….....25 Figure 4: Carte de localisation de la région de la Haute Mahatsiatra avec les routes nationales………………………………………………………………...26 Figure 5: Carte de cheptel par type d’élevage dans les Districts de Fianarantsoa I et II………………………………………………………………...... …27 Figure 6: Symphytum officinale……………………………………..………………...... 47 Figure 7: Aloe macrolada…………………………………………………………...…...49 Figure 8: Capsicum frutescens………………………………………………..…..………51 Figure 9: Allium sativum……………………………………………………………...... 53 Figure 10: Melia azedarach…………………………………………………………...…55 Figure 11: Coffea arabica…………………………………………………………...…...57 Figure 12: Ricinus communis………………………………………………………...... 58 Figure 13: Psiadia altissima……………………………………………...……...……….61 Figure 14: Phytolacca dodecandra……………………………………...... 63 Figure 15: Curcuma longa…………………………………………………………….....65 Figure 16: Harunga madagascariensis……………………………………….…..…...... 67 Figure 17: Musa paradisiaca……………………………………………….....………....69 Figure 18: Passiflora incarnata……………………………………...………...……...…71 Figure 19: Psidium guajava……………………………………………………..……….73 Figure 20: Nicotiana tabacum………………………………..………………………...... 74 Figure 21: Principales familles des plantes repertoriées…...…………………………….80 Figure 22: Baume cicatrisant ………………………………………….…………………77 Figure 23: Complexe multi-soins…………………………………………..……...…...... 77 Figure 24: Utilisation du décocté des feuilles du ricin pour le soin des mammites bovines…………………………………………….…………………...…83 Figure 25: Absence de l’hygiène lors d’un traitement traditionnel d’une plaie au niveau du membre postérieur droit d’un bovin………………………………...... …...88 LISTE DES SIGLES ET DES ABRÉVIATIONS

AFAFI: Andrin’ny FAmbolena sy FIompiana AMM: Autorisation de Mise sur le Marché CNARP: Centre National d’Application des Recherches Pharmaceutiques CNRP: Centre National de la Recherche Pharmaceutique CRDI: Centre de Recherche pour le Développement International DRDR: Direction Régionale de Développement Rural IMRA: Institut Malgache de Recherches Appliquées INSPC: Institut National de la Santé Publique et Communautaire INSTAT: Institut National des Statistiques OMS: Organisation Mondiale de la Santé OUA: Organisation de l’Union Africaine SIRSA: Système d’Information Rurale et de Sécurité Alimentaire INTRODUCTION

1

INTRODUCTION

À , l’élevage intéresse 72% des ménages ruraux que ce soit de basse cours ou de gros bétail [INSTAT, 1999]. Il constitue la principale source de revenu pour une bonne partie de la population rurale.

Mais, l’insuffisance des services offerts en matière de santé animale se fait sentir puisque près de 18% des communes seulement disposent de centres sanitaires vétérinaires [INSTAT, 1999].

De plus, l’inaccessibilité aux médicaments s’ajoute à celle-ci. A vrai dire, la plupart des médicaments vétérinaires distribués sont importés de l’étranger et coûtent chers. Aussi, l’efficacité des médicaments tels que les antibiotiques, considérés comme la solution quasi universelle aux infections graves, décroit car les virus et les bactéries se sont peu à peu adaptés aux médicaments et leurs résistent de plus en plus [Iserin, 2001].

Face à cette situation, il a été constaté que l’usage vétérinaire des remèdes traditionnels à bases de plantes médicinales par certains éleveurs n’a pas totalement disparu. [Descheemaeker, 1990]

Actuellement, la phytothérapie qui est à la base de toute notre thérapeutique moderne connaît un renouveau indéniable. En effet, de nombreux médicaments produits par l'industrie pharmaceutique sont issus d'espèces de plantes médicinales [Davy, 2001].

Pour le cas de Madagascar, on dénombre 12 000 variétés de plantes dont environ 3 000 sont utilisées par la médecine traditionnelle et dont 85% sont endémiques [CNRP, 1982].

Ainsi, serait-il envisageable d’exploiter ces connaissances traditionnelles et pour résoudre, même en partie, cette insuffisance médicamenteuse dans le monde de l’élevage? 2

Afin de pouvoir répondre à cette question, nous nous proposons d’étudier cette médecine traditionnelle vétérinaire dans le but de découvrir une médication nouvelle « plus efficace et moins onéreuse ». Pour ce faire, une enquête a été conduite dans quelques localités des Districts de Fianarantsoa I et II.

Ce manuscrit sera abordé sous divers aspects, regroupés en quatre chapitres. -Le premier est consacré aux généralités sur la médecine traditionnelle, la phytothérapie et les plantes médicinales. -Les deux chapitres qui suivent, respectivement, présentera les méthodes et traitera les résultats obtenus de la recherche qui est constituée d’une enquête sur terrain suivie d’une documentation scientifique. -Le dernier débouche d’abord sur les commentaires, tout en insistant sur les avantages et les inconvénients des pratiques traditionnelles vétérinaires, ensuite des suggestions seront avancées.

Premier chapitre : GÉNÉRALITÉS SUR LA MÉDECINE TRADITIONNELLE, LA PHYTOTHÉRAPIE ET LES PLANTES MÉDICINALES 3

Premier chapitre : GÉNÉRALITÉS SUR LA MÉDECINE TRADITIONNELLE, LA PHYTOTHÉRAPIE ET LES PLANTES MÉDICINALES

Dans ce chapitre sera résumé en quelques pages l’historique de la médecine traditionnelle et exposé son évolution en insistant sur l’essentiel des bases de la phytothérapie, notamment des plantes médicinales afin de citer les impacts qu’elle apporte en matière de qualité de la vie.

1-Historique

Parmi les "thérapies complémentaires", la phytothérapie a ses racines dans la médecine traditionnelle [Bouldoires, 2007]. Les plantes furent un élément essentiel de l’arsenal thérapeutique pendant des millénaires. Elles ont été utilisées dans toutes les civilisations comme remèdes, mêlées à des éléments magiques et religieux [Rasolonirinarijao, 1994]. Aussi, depuis la préhistoire, les hommes ont pu constater que les animaux sauvages ou domestiques consomment des herbes médicinales et puis le folklore montre que la découverte des plantes médicinales et leur utilisation dérivent de l'observation du comportement d'animaux, comme les ours, les sangliers, les porcs-épics ou les éléphants [Huffman, 2007]. La phytothérapie semble donc remonter à la genèse de l’humanité [Besnard, 1981].

En effet, la phytothérapie fait partie des plus anciennes formes de thérapie médicale qui soient. Il y a près de 5000 ans, les maladies étaient déjà traitées avec succès au moyen des plantes médicinales les plus diverses en Chine et en Inde. Plus tard, les plantes médicinales ont été utilisées dans toutes les cultures développées [Bouldoires, 2007].

Au XIXème siècle, les progrès de la chimie mettent en évidence les « principes actifs » des végétaux [Aquaron, 2002], la phytothérapie trouvera sa dimension avec les travaux de Derosne qui extrait la morphine de l’opium du pavot en 1804, les pharmaciens Pelletier et Caventou, qui isolent l’émétine des épicées, la strychnine de la noix vomique, la quinine du quinina [Besnard, 1981]. 4

Les premiers médicaments de synthèse sont réalisés vers 1890 [Aquaron, 2002] et ce n'est qu'à partir des années trente que l'industrie pharmaceutique commença à fabriquer des médicaments et compléments alimentaires (par exemple des vitamines) par la voie chimique et synthétique, évinçant les produits végétaux [Bouldoires, 2007].

Mais depuis le début des années 70, sous l’impulsion de l’OMS et de l’OUA, de nombreuses recherches ont été entreprises sur les médecines traditionnelles dans la région d’Afrique [Razafintsalama, 1993]. Des organismes internationaux ont été créés visant à recenser les usages traditionnels des plantes médicinales, à les valider sur le plan scientifique et à mieux comprendre leurs mécanismes sous-jacents [Lalancette, 2000]. Notamment, le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI), un organisme canadien, se réjouit de la proclamation de la Décennie de la médecine traditionnelle en Afrique (2001-2010) par le Sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) [Davy, 2001].

L’usage de la médecine traditionnelle est très répandu et revêt une importance sanitaire et économique croissante. En Afrique, jusqu’à 80% de la population utilise la médecine traditionnelle pour satisfaire à ses besoins de santé. En Asie et Amérique Latine, l’utilisation de la médecine traditionnelle est en raison de circonstances historiques et convictions culturelles. En Chine, la médecine traditionnelle représente 40% des soins administrés.

Dans les pays par où le système de santé « Allopathie » est dominant et la Médecine traditionnelle n’est pas intégrée au système de santé, la Médecine Traditionnelle est ainsi appelé Médecine Complémentaire Parallèle.

L’utilisation de cette médecine complémentaire parallèle se chiffre comme suit : 48% en Australie, 70% au Canada, 42% aux Etats-Unis, 38% en Belgique et 75% en France [OMS, 2002].

À Madagascar, l’utilisation des plantes pour guérir et, ou prévenir des maladies a été pratiquée depuis longtemps par nos ancêtres. Elle est restée au stade empirique. La médecine traditionnelle fut alors plus ou moins étouffée, déconsidérée à 5 cause de la colonisation qui a importé et imposé la médecine européenne. Mais les chercheurs ont poursuivi leurs études sur les plantes [Rasolonirinarijao, 1994]. Après la deuxième guerre mondiale, plusieurs organisations ont contribué aux recherches sur la phytothérapie ; l’Institut Pasteur de Madagascar, l’Institut de Recherche Scientifique de Madagascar, l’Institut Malgache des Recherches Appliquées en 1957 [IMRA, 2007]. Obéissant à un impératif qu’il s’est choisi : « essayer de se suffire à lui- même », le gouvernement malgache a décidé de mettre dans ses priorités l’exploitation des plantes médicinales. Et c’est dans ce but qu’a été crée en Octobre 1972 sous la tutelle du Ministère de la Recherche Scientifique, le Centre National de la Recherche Pharmaceutique (CNRP) sis à Androhibe Antananarivo qui est devenu Centre National d’Application et de Recherches Pharmaceutiques (CNARP) à partir de 1992. Le CNARP a pour objectifs principaux : -d’une part de produire des nouveaux médicaments d’usage courant à des prix relativement modestes, en revalorisant scientifiquement la pharmacopée traditionnelle ; -d’autre part, de trouver des médicaments nouveaux susceptibles d’intéresser le marché non seulement national mais régional ou international [CNRP, 1982]. En 1992, a été fondé l’HOMEOPHARMA qui est un établissement pharmaceutique, agréé par le Ministère de la santé, et qui va être spécialisé dans la phytothérapie, l’aromathérapie, la médecine traditionnelle rénovée et l’homéopathie. Cette société établie à Antananarivo donne, par conséquent, une nouvelle dimension à cette tradition. Jusqu’à maintenant, l’HOMEOPHARMA a dispensé des formations à plus de 600 médecins, pharmaciens, dentistes et vétérinaires, naturopathes et masseurs, et propage leurs produits et enseignements dans toute l’Ile. [HOMEOPHARMA, 2007]. Actuellement, la promotion de la médecine traditionnelle est bien engagée dans notre île. En effet, le métier de tradipraticien est désormais reconnu par le ministère chargé de la Santé par le Décret 2007-805 du 21 aout 2007. (Annexe 2). De plus, la filière « Médecine traditionnelle » est ouverte à l’Institut National de la Santé Publique et Communautaire (INSPC); les phytomédicaments d’usage courant sont 6 intégrés dans la liste nationale des médicaments essentiels et la Pharmacopée malgache est déjà en cours d’élaboration [Andrianaivo, 2007].

2-Évolution

Pendant la dernière décennie, le recours à la médecine traditionnelle a connu un regain d’attention et d’intérêt dans le monde si bien qu’actuellement, les traitements à base de plantes reviennent au premier plan [OMS, 2003]. En fait, l’utilisation des plantes médicinales devient la forme de médecine la plus répandue à travers le monde [Lalancette, 2000]. Aussi, en relation avec la percée de l’agriculture et élevage « bio » pour les animaux de production et des médecines « douces » pour les animaux de compagnie, la phytothérapie vétérinaire s’est remarquablement développée [Phytomedecine, 2007].

Aujourd’hui, la phytothérapie s’appuie à la fois sur la sagesse traditionnelle et sur les découvertes de la médecine moderne [Lalancette, 2000]. Pour mieux évoquer l’évolution de cette médecine naturelle qui a donné naissance à la phytothérapie, des définitions ainsi que les résultats des avancés technologiques se rapportant aux plantes médicinales vont être détaillés dans les parties qui suivent.

2-1-Définitions :

La phytothérapie, étymologiquement le traitement par les plantes, est une méthode thérapeutique utilisant l'action des plantes médicinales fraîches ou sèches. On peut distinguer deux types de phytothérapie :

-Une pratique traditionnelle, parfois très ancienne basée sur l'utilisation de plantes selon les vertus découvertes empiriquement. Selon l'OMS, cette phytothérapie est considérée comme une médecine traditionnelle qui est, « l’ensemble de toutes les connaissances et pratiques explicables ou non pour diagnostiquer, prévenir ou éliminer un déséquilibre physique, mental ou social en s’appuyant exclusivement sur les expériences vécues et 7 les observations transmises de génération en génération oralement ou par écrit » [OMS, 2003].

-Une pratique basée sur les avancées scientifiques qui recherche des extraits actifs des plantes et qui conduit aux phytomédicaments. Selon la réglementation, la circulation des phytomédicaments est soumise à l'autorisation de mise sur le marché (AMM). On parle alors de pharmacognosie ou de Biologie pharmaceutique [Wikipedia, 2008].

L’Aromathérapie [Bouldoires, 2007] fait partie de la phytothérapie, mais utilise uniquement les huiles essentielles extraites des plantes. La Gemmothérapie [Bouldoires, 2007] est la partie de la phytothérapie qui utilise exclusivement des macérats glycérinés de tissus végétaux en pleine croissance (bourgeons, jeunes pousses, radicelles …)

Une plante est dite médicinale lorsque « au moins une partie possède des propriétés médicamenteuses » que les hommes ont découvertes progressivement pour se soigner [Bruneton, 1987].

2-2- Désignation des plantes :

Depuis Carl Von Linné (1707-1778), chaque être vivant est appelé par deux noms. C’est la nomenclature binaire. [Andrianaivo, 2007].

Le nom scientifique est, en effet, l’appellation internationale en latin qui comporte deux mots successifs : -le premier désigne le genre, et commence toujours par une majuscule ; -le second indique l’espèce et s’écrit entièrement en minuscule, -il peut y avoir un troisième mot qui n’est pas obligatoire : il s’agit du nom en abrégé de celui qui a décrit la plante pour la première fois.

Aussi, chaque plante possède un ou des nom(s) vernaculaire(s) :c’est l’appellation indigène en langue nationale qui varie selon les régions. [Rasolonirinarijao, 1994]. 8

2-3-Récolte : [Kramer, 1952- Caron, 1966-Ticli, 1999- Iserin, 2001].

Il faut planifier soigneusement la récolte des plantes médicinales, pour permettre leur utilisation au moment le plus favorable, et l’effectuer assez rapidement pour mieux conserver leurs principes actifs. -Utiliser, si possible, un plateau en bois ou un panier ouvert pour y déposer les plantes, ce qui évite de les abimer. Dans la nature, un sac à dos ou un sac en toile sera plus pratique (le nylon est à éviter). -Pour la coupe, utiliser un couteau bien affuté ou des ciseaux pour ne pas abimer la plante. -Récolter uniquement des plantes saines. Il faut éliminer toute plante abimée qui risque de rendre toxique la préparation médicinale. Pour éviter toute confusion, ne pas mélanger les éléments coupés provenant de plantes différentes. -Récolter les plantes par temps sec, plutôt par une matinée bien ensoleillée, lorsque la rosée s’est évaporée. En effet, les plantes cueillies dans de bonnes conditions climatiques et au moment de leur pleine maturité ont une teneur élevée en principes actifs. Certaines plantes peuvent être cueillies toute l’année, mais la plupart doivent être récoltées à un moment précis de leur croissance pour être utilisées immédiatement ou conservées. Il est préférable de cueillir : -Les feuilles au printemps ou en été c'est-à-dire au moment de leur plein développement, quand la plante est couverte de boutons, mais avant la floraison, qui diminue leur teneur en principes actifs. -Les sommités fleuries seront à cueillir au début de leur épanouissement. -Les fleurs, lorsqu’elles commencent à s’ouvrir. -Les fruits et les baies, dès qu’ils sont murs. -Les bourgeons seront cueillies à la fin de l’hiver ou au début du printemps, avant que la sève n’ait repris sa montée à travers le végétal. -Les racines, en automne. 9

-Les tiges gagnent à être ramassées au début de l’hiver, lorsque les feuilles ont achevé leur période d’activité et que, par conséquent, elles n’envoient plus, ni dans l’écorce ni dans la moelle, les produits de leur élaboration. -L’écorce doit être détachée avec précaution si la survie de l’arbuste veut être préservée. Elle doit être prélevée sur des arbres d’âge moyen. -Les plantes entières ne doivent jamais être transportées dans un sac où elles risquent de subir un commencement de fermentation. Aussi, il ne faut jamais mélanger les différentes espèces car la présence ou même le contact d’une plante dangereuse peut avoir des conséquences graves pour les autres.

2-4-Conservation : [Kramer, 1952- Caron, 1966-Ticli, 1999- Iserin, 2001].

Pour conserver les plantes, il suffit de les faire sécher à l’air ou en four. Un endroit chaud et sec est l’idéal. Poser toujours les plantes sur du papier journal. Le séchage gagne à être effectué à l’ombre sauf pour les racines, qu’il vaut mieux sécher au soleil (les racines seront lavées avant d’être séchées). Une fois séchées, les plantes se conservent plusieurs mois dans un sac en papier kraft bien fermé ou dans un pot en verre teinté, pour l’opacité à la lumière.

Les plantes seront renouvelées régulièrement, en fonction de leur durée limite de conservation, qui est de 2 ans pour les fleurs, feuilles et autres parties fragiles, de 4 ans pour les autres parties de plantes et variable pour les huiles essentielles (2 ans).

Figure 1: Séchage de plantes médicinales dans un centre de médecine tibétaine traditionnelle (Jarkot, Nepal). 10

Source : www.wikipedia.org/phytothérapie

Outre le simple séchage à l’air, il existe d’autres méthodes pour conserver les propriétés médicinales des plantes : -Déshumidification : Ce moyen efficace mais onéreux, nécessite l’utilisation d’un déshumidificateur, qui « aspire » l’humidité des plantes. -Congélation : La congélation conserve les couleurs et les parfums, mais elle est plus adaptée aux plantes aromatiques qu’aux plantes médicinales. Il est inutile de décongeler avant utilisation, les feuilles gelées étant facile à émietter. Le suc de nombreuses plantes peut être extrait et congelé sous forme de glaçons.

2-5-Préparation :

2-5-1-Les parties utilisées : [Kramer, 1952- Andriamahery, 1999- Kasonia, 2007].

Les parties utilisées de la plante varient d'une espèce à l'autre, ou pour une même plante selon l'effet désiré. Les végétaux ne sont pas, en effet, composés de la racine à la fleur, des mêmes substances.

Les organes utilisés peuvent être les feuilles, les fleurs, les fruits, les baies, les graines, les tiges, les racines, les rhizomes, les bulbes, les tubercules, le latex, le résine, l’écorce des racines ou des tiges, le bois, les bourgeons, les sommités voire la plante entière (racines-tiges-feuilles).

2-5-2-Techniques de préparation :

Les plantes possèdent des molécules à l'intérieur de leurs organes et peuvent selon des techniques chimiques permettre l'isolation du principe actif [Curieux de pharmacie, 2007]. 11

Il est à noter que la fabrication de produits d’herboristerie et de phytomédicaments doit être en conformité avec les Bonnes Pratiques de Fabrication mentionnées dans le guide de l’OMS afin de garantir la constance de qualité. (Annexe 7)

2-5-2-1-Origine : [Andrianaivo, 2007]

Galen (129-199), un scientifique grec ayant exercé à Rome sortait de nombreux ouvrages sur les médicaments. Il a reçu une grande influence d’Hippocrate et a réalisé dans sa pharmacie plusieurs travaux de formulation complexes à partir de matières végétales et à la suite desquels il a découvert les premières formes pharmaceutiques telles que les extraits, les teintures et les élixirs. Il a pensé que les plantes contiennent des composants utiles mais aussi des substances non actives. D’où la nécessité de procéder à des purifications pour obtenir une meilleure activité. C’est à partir de ce raisonnement qu’il a commencé à extraire les substances utiles à partir des plantes.

2-5-2-2- Importance des formes galéniques en phytothérapie : [Andrianaivo, 2007]

La mise en forme galénique des plantes permet :

-D’assurer la reproductibilité des remèdes et de leur processus de production. Elle garantit par conséquent la reproductibilité de leur effet thérapeutique. Sur ce point, toutes les préparations pharmaceutiques doivent satisfaire les différentes exigences techniques demandées. -D’améliorer la conservation des remèdes, ce qui entraine la possibilité de produire en grande quantité donc une meilleure disponibilité des produits mais en même temps une baisse du coût de fabrication des médicaments. -D’améliorer la qualité des remèdes (présentation, goût,…) donc d’avoir une meilleure acceptation des patients. Ce facteur peut influencer sur l’efficacité des médicaments car il pourrait d’augmenter le taux d’observance du traitement. 12

2-5-2-3- Classification des formes galéniques : [Andrianaivo, 2007- Creapharma, 2007] En phytothérapie ou médecine par les plantes, diverses formes galéniques de médicaments sont utilisées. Elles peuvent être classées selon leur nature (solide, liquide ou semi-liquide) ou leur voie d’administration (voie interne, voie externe). Les différentes formes et techniques d'obtention des principes actifs de la plante seront résumées dans les paragraphes qui suivent.

2-5-2-3-1-Formes d’emploi habituel : [Andriamahery, 1994- Raslonirinarijao, 1994- Iserin, 2001- Creapharma, 2007].

-Infusion : Il s’agit de verser de l’eau bouillante sur des fragments frais ou séchés de la plante et de laisser infuser le mélange recouvert, pendant quelques minutes à plusieurs mois selon la partie traitée et le but recherché. -Décoction : C’est un procédé d’extraction des produits actifs de la plante par cuisson dans l’eau. La durée de la cuisson varie selon la plante ou la partie de la plante utilisée. Elle sera plus longue pour l’écorce et la racine que pour les fleurs et les fruits. -Concoction : Elle consiste à réduire le mélange en faisant évaporer l’eau et parfois à y ajouter, tièdes ou froids, des ingrédients supplémentaires -Fumigation : « humide » si on fait bouillir la drogue et on expose la lésion à la vapeur humide ou on inhale la vapeur et « sèche » si on fait bruler la médication sur du charbon ardent afin obtenir de la fumée. -Onguent : C’est une préparation d’aspect crémeux, réalisée à base d’huile ou de tout autre corps gras, dans laquelle les principes actifs des plantes sont dissous. -Jus : Les plantes sont trempées dans l’eau quelques minutes puis triturées pour en extraire le jus. -Broyage : Il s’agit de piler la matière végétale fraîche. -Macération : On laisse la plante au contact de l’eau froide pendant quelques heures à la température ambiante. -Poudres : Cette forme est obtenue après avoir broyé une plante séchée au soleil. -Incinération : Elle consiste à brûler la plante afin de la réduire en cendres. 13

-Cataplasme : C’est une bouillie médicinale que l’on applique, entre deux linges, sur une partie du corps enflammée. -Fomentation : Application externe d’un médicament chaud, sec ou humide (serviettes, boues) pour calmer une inflammation.

2-5-2-3-2-Formes galéniques plus élaborées : [Iserin, 2001- Andrianaivo, 2007- Creapharma, 2007- Curieux de pharmacie, 2007].

Elles sont surtout utilisées par les spécialistes pour extraire les principes actifs des plantes.

-Sirops: Ils se préparent par cuisson à feu doux d’un mélange d’infusion ou de décoction et de miel ou de sucre non raffiné en quantités égales. La saveur sucrée des sirops permet de masquer le mauvais goût de certaines plantes. -Gouttes : En général, elles sont à base d'alcool et intègrent les molécules solubles à l'alcool de la plante. Pour obtenir des gouttes, laisser macérer la plante dans l'alcool. Après filtration, la forme désirée est obtenue. -Granulés: C’est une préparation pharmaceutique sous forme de petite pilule qui contient une quantité minime de médicament et presque toujours une grande quantité de sucre comme excipient. -Comprimés : Ils sont préparés grâce à un mélange de poudre de plante, souvent provenant de l'extrait sec, et complété par des excipients, pour obtenir un comprimé. Ce mélange est pressé ou comprimé dans des presses, un enrobage peut être encore ajouté pour éviter sa désagrégation ainsi qu'obtenir une certaine couleur. Cela permet aussi un dosage adapté en principe actif, car des techniques galéniques puis d'analyse donnent la possibilité d'avoir une normalisation en actif. -Gélules : Ce sont des formes obtenues par remplissage de gélules vides par une quantité suffisante de poudres fines issues également de techniques d’extraction à base d’un ou de plusieurs types plantes. -Extraits : Ils s’obtiennent par extraction des principes actifs d’une plante fraîche par un solvant approprié vaporisable (alcool, eau... ou un mélange de ces solvants...), suivie de leur évaporation jusqu’à la consistance voulue : fluide, molle ou sèche. 14

-Nébulisats : Ce sont des extraits secs particulièrement fins, obtenus par nébulisation, c’est-à-dire par dessiccation très rapide de l’extrait fluide issu de la plante fraîche, qui sont injectés sous forme d’un brouillard de microgouttelettes instantanément séchées par un courant d’air très chaud. -Lyophilisats : Ce sont des extraits secs obtenus par cryodessiccation, c’est- à-dire par congélation puis sublimation du solvant. Ils sont très lyophiles (très avides de solvant). Ils permettront de redonner très vite une solution vraie. -Phytols : Ce sont des extraits fluides hydro-alcooliques, obtenus par extraction à froid des principes actifs de la plante dans le solvant approprié, pour conserver l’intégrité des principes actifs thermolabiles. Etant constitués d’une phase aqueuse et d’une phase organique (alcool), les phytols contiennent à la fois des substances hydrosolubles (tanins, acides aminés, sels minéraux, oligoéléments...) et des substances organiques (huiles essentielles, principes actifs aromatiques...). -Phytosols : Ce sont des digestés huileux (extraits fluides huileux) de plantes préalablement stérilisées, obtenus par longue digestion de la plante dans de l’huile de tournesol. -S.I.P.F. Les " Suspensions Intégrales de Plantes Fraîches " sont des suspensions de microparticules de plantes, obtenues par micro broyage de la plante fraîche entière, effectué à froid (azote liquide), dans de l’éthanol à 30° pour conserver l’intégralité et l’intégrité des principes actifs. -Poudres cryobroyées : Ce sont des poudres de plantes, obtenues par microbroyage des plantes à froid (azote liquide), en l’absence de solvant. -Teintures mères : Base de l’Homéopathie, elles sont aussi utilisées en Phytothérapie. Elles sont obtenues par macération de plantes, le plus souvent fraîches, dans de l’éthanol à 65°. -Teintures : Ce sont des solutions obtenues par extraction des principes actifs contenus dans une poudre de plante sèche, grâce à de l’éthanol à des titres différents. Il suffit de laisser macérer une plante dans de l’alcool: les substances actives se dissolvant ainsi facilement, les teintures sont plus efficaces que les infusions ou les décoctions. D’un emploi simple, elles se conservent pendant deux ans. -Alcoolatures : Ce sont des solutions, obtenues en traitant des plantes fraîches par de l’éthanol à un titre élevé (85 à 90°), souvent employé chaud. Ce mode de préparation permet d’extraire de la plante, pour les dissoudre dans le solvant, les 15 principes actifs organiques solubles dans l’alcool fort et contenus dans des parties ligneuses (racine, écorce...).

-Alcoolats : Après une extraction des principes actifs contenus dans des plantes fraîches ou sèches, grâce à une macération dans de l’éthanol à des titres divers, on sépare ceux qui sont volatils par entraînement avec les vapeurs d’alcool en procédant à une distillation .C’est le distillat ainsi obtenu qui porte le nom d’alcoolat. -Macérats glycérinés : Ce sont des solutions obtenues par macération de tissus végétaux en pleine croissance (Bourgeons, jeunes pousses, radicelles...) dans de la glycérine diluée. Ils sont ensuite filtrés puis dilués au 1/10 dans un mélange eau/éthanol/glycérine, pour obtenir la 1ère dilution décimale hahnemannienne. -Huiles essentielles : Ce sont les produits volatiles aromatiques qui sont retirés de la plante par entraînement à la vapeur d’eau. Les vapeurs de l’eau distillée vont entraîner les huiles essentielles de la plante.

Figure 2 : Préparations phytothérapiques : Tisane et Sirop.

Source: www.creapharma.ch/phytothérapie

2-6-Modes d’ administration: [Debray, 1971-Andriamahery, 1994].

L’administration des préparations dans l’organisme varie selon les formes d’emploi et l’organe cible. L’usage interne peut se faire par les voies orale, nasale ou génitale et l’usage externe s’applique à travers la peau ou les muqueuses. 16

2-7- Mode d’action :

2-7-1-« La théorie de FILATOV » :

Elle repose sur la notion suivante : un tissu vivant (humain, animal ou végétal) séparé de son organisme et conservé dans des conditions de souffrance (dessication, ébullition, distillation,…) produit, dans le cadre de la lutte pour la vie, des substances de résistance appelée 310 ou Phytostimulines. Ces stimulines introduites dans un organisme déficient, activeront les processus vitaux défaillants, amélioreront les diverses fonctions physiologiques et lutteront contre l’infection en renforçant le terrain [Rajaonatahina, 1992].

En effet, l'être vivant fait partie intégrante de la Nature dont il est issu. Vivre selon des règles les plus proches possible de cette Nature dans laquelle nous baignons est donc la clef de voûte d’un bon équilibre biologique. Autrement dit, un organisme vivant qui évolue en parfait équilibre et en parfaite harmonie avec le milieu naturel dans lequel il se trouve a peu de chances d'être agressé par ce milieu. Et là sont touchés deux points essentiels qui ont été bien oubliés, à tout le moins trop négligés, au cours des dernières décennies, à savoir la notion de terrain et le problème de la prévention au sens le plus large. La célèbre petite phrase : « Le microbe n'est rien, c'est le terrain qui est tout » de Louis Pasteur a été redécouverte comme une évidence [Donadieu, 2007].

2-7-2-Les éléments actifs des plantes et leurs effets:

Avec l'avènement de la chimie moderne et des instruments de laboratoire plus précis, les scientifiques commencèrent à s'intéresser aux composants moléculaires des plantes et entreprirent des recherches systématiques. [Wikipedia, 2008] 17

Effectivement, il est indispensable de connaître la composition des plantes pour comprendre comment elles agissent sur l’organisme. Les effets curatifs de certaines plantes sont bien connus.

Or, ce n’est que récemment que les éléments actifs à l’origine des actions thérapeutiques des plantes ont été isolés et étudiés [Kramer, 1952].

Rappelons que les principes actifs sont des composants naturels contenus dans une plante médicinale lui conférant son activité thérapeutique [Aquaron, 2002].

Une plante peut être composée jusqu’à 10 000-12 000 molécules [Andrianaivo, 2007].Cette composition peut varier d'un spécimen à l'autre, dépendant du terrain, des conditions de croissance, humidité, température, ensoleillement, qui vont déterminer ce que l'on appelle en aromathérapie le chémotype [Wikipedia, 2008].

Les plantes médicinales contiennent essentiellement les principes actifs suivants : [Iserin, 2001]

Les phénols : Il existe une très grande variété de phénols, de composés simples comme l’acide salicylique, molécule donnant par synthèse l’aspirine, à des substances plus complexes comme les composés phénoliques auxquels sont rattachés les glucosides. Les phénols sont anti-inflammatoires et antiseptiques. Les acides phénoliques, comme l’acide rosmarinique, sont fortement antioxydants et anti- inflammatoires et peuvent avoir des propriétés antivirales.

Les huiles essentielles : Elles sont extraites des plantes par distillation et comptent parmi les plus importants principes actifs des plantes. Elles sont largement employées en parfumerie. Les huile essentielles contenues telles quelles dans les plantes sont des composés oxygénés, parfois d’origine terpénoide et possédant un noyau aromatique. Les huiles essentielles ont de multiples propriétés.

Les flavonoïdes : Les flavonoïdes, présents dans la plupart des plantes, sont des pigments polyphénoliques qui contribuent entre autres, à colorer les fleurs et les fruits en jaune ou en blanc. Ils ont un important champ d’action et possèdent de nombreuses vertus médicinales. Antioxydants, ils sont particulièrement actifs dans le 18 maintien d’une bonne circulation. Certains flavonoïdes ont aussi des propriétés anti inflammatoires et anti virales, et des effets protecteurs sur le foie.

Les tanins : Toutes les plantes contiennent des tanins à un degré plus ou moins élevé. Ceux ci donnent un gout amer à l’écorce ou aux feuilles et les rendent impropres à la consommation pour les insectes ou le bétail. Les tanins sont des composants polyphénoliques qui contractent les tissus en liant les protéines et en les précipitant, d’où leur emploi pour « tanner » les peaux. Ils permettent de stopper les hémorragies et de lutter contre les infections.Les plantes riches en tanins sont utilisées pour retendre les tissus souples, comme dans les cas des veines variqueuses, pour drainer les secrétions excessives, comme dans la diarrhée, et pour réparer les tissus endommagés par un eczéma ou une brulure.

Les anthocyanes : Les anthocyanes sont issus de l’hydrolyse des anthocyanidines (flavonoïdes proches des flavones), qui donnent aux fleurs et aux fruits leurs teintes bleue, rouge ou pourpre. Ces puissants antioxydants nettoient l’organisme des radicaux libres. Ils maintiennent une bonne circulation, notamment dans les régions du cœur, des membres et des yeux.

Les coumarines : Les coumarines, de différents types, se trouvent dans de nombreuses espèces végétales et possèdent des propriétés très diverses c'est-à-dire que certaines contribuent à fluidifier le sang et constituent un puissant vasodilatateur coronarien tandis que d’autres soignent les affections cutanées.

Les saponines : Principaux constituants de nombreuses plantes médicinales, les saponines doivent leur nom au fait que, comme le savon, elles produisent de la mousse quand on les plonge dans l’eau. Les saponines existent sous deux formes, les stéroïdes et les triterpenoides. Elles sont souvent expectorantes et facilitent l’absorption des aliments.

Les anthraquinones : Ils agissent sur la constipation. Elles ont un effet irritant et laxatif sur le gros intestin, provoquent des contractions des parois intestinales et stimulent les évacuations environ dix heures après la prise. Elles rendent les selles plus liquides, facilitant ainsi le transit intestinal. 19

Les glucosides cardiaques : Les glucosides cardiaques comme la digoxine, la digitoxine et la convallotoxine ont une action directe et puissante sur le cœur. Ils l’aident à maintenir le rythme cardiaque en cas d’affaiblissement. Ces glucosides sont également diurétiques. Ils contribuent à transférer les liquides des tissus et du système circulatoire vers les conduits urinaires.

Les glucosides cyanogeniques : Bien que ces substances sont à base de cyanure, un poison très violent, elles ont, prises à petites doses, un effet sédatif et relaxant sur le cœur et les muscles. Ils permettent de supprimer ou de calmer les toux sèches et irritantes.

Les polysaccharides : Ce sont des unités complexes de molécules de sucre liées ensemble que l’on trouve dans toutes les plantes. Du point de vue de la phytothérapie, les polysaccharides les plus importants sont les mucilages « visqueux » et les gommes, présents dans les racines, les feuilles et les graines. Le mucilage et la gomme absorbent de grandes quantités d’eau, produisant une masse gélatineuse. Cette dernière peut être utilisée pour calmer et protéger les tissus enflammés, par exemple la peau est sèche et irritée ou la paroi des intestins enflammées et douloureuse.

Les glucosinolates : Les glucosinolates provoquent un effet irritant sur la peau, causant inflammation et ampoules. Appliqués comme cataplasme sur les articulations douloureuses, ils augmentent le flux sanguin dans la zone irritée, favorisant ainsi l’évacuation des toxines.

Les substances amères : Les substances amères forment un groupe très diversifié de composants dont le point commun est l’amertume de leur gout. Cette amertume stimule les secrétions des glandes salivaires et des organes digestifs. Ces secrétions augmentent l’appétit et améliorent la digestion. Avec une meilleure digestion, et l’absorption des éléments nutritifs adaptés, le corps est mieux nourri et entretenu.

Les alcaloïdes : Formant un groupe très large, les alcaloïdes possèdent presque tous une molécule d’azote qui les rend pharmaceutique ment très actifs. 20

Les vitamines : Bien qu’elles soient souvent négligées, de nombreuses plantes médicinales sont particulièrement riches en vitamines.

Les minéraux : De nombreuses plantes médicinales sont très riches en minéraux. Les plantes, notamment celles issues de l’agriculture biologique, tirent les minéraux du sol et les transforment en une structure aisément assimilable par l’organisme. Dans de nombreux cas, les minéraux contenus dans une plante participent activement à son activité thérapeutique dans l’organisme. Certaines sont des puissants diurétiques, effets dus à leur concentration en potassium alors que d’autres, grâce à leur forte teneur en silice, sont efficaces contre l’arthrite, contribuant à réparer le tissu conjonctif.

3-Impacts :

Face aux molécules de synthèse, voici le grand retour de la pharmacopée naturelle. Ainsi, le corps médical a pris conscience de l'intérêt thérapeutique des plantes pour soigner efficacement un grand nombre d'affections [Aquaron, 2002].

Actuellement, il est estimé que 25% des médicaments produits et commercialisés dans le monde proviennent des plantes [Davy, 2001]. La phytothérapie est donc prouvée scientifiquement [Curieux de pharmacie, 2007].

Cet intérêt toujours croissant pour les plantes médicinales et aromatiques en phytothérapie ne s'applique plus uniquement à prévenir et guérir les maladies humaines. Un des nouveaux débouchés en plein essor actuellement est d'utiliser les plantes médicinales pour le soin aux animaux, la phytothérapie vétérinaire [Quennoz, 2005- Mediplant, 2007].

En effet, les médicaments phytothérapiques peuvent être utilisés pour la majorité des espèces animales (animaux d’élevage ou animaux de compagnie), à tous les âges. [Bouldoires, 2007]. 21

3-1-Impacts positifs :

-La phytothérapie vétérinaire permettra tout d’abord de soigner les animaux avec des moyens simples, facile et peu onéreux; aussi, de traiter l'animal sans laisser de résidus, ce qui en fait un traitement non-toxique non seulement pour l'animal traité, mais ensuite pour les consommateurs des produits alimentaires d’origine animale et l'environnement [Phytomedecine, 2007]. De plus, les traitements antibiotiques seraient limités et la défense immunitaire sera préservée. En effet, la phytothérapie s'intègre parfaitement dans le fonctionnement physiologique de l'organisme vivant et propose une approche plus nuancée, cherchant à traiter la faiblesse qui favorise l’apparition de la maladie [Iserin, 2001]. Il est devenu évident aujourd'hui qu'il vaut mieux mettre en œuvre tout ce qui peut améliorer la résistance du terrain biologique en vue de se protéger de toute agression éventuelle et maintenir ainsi l'état de bonne santé, plutôt que d'attendre d'être touché par la maladie, et devoir recourir alors à une action offensive pour le retrouver à l'aide de thérapeutiques "lourdes", malheureusement non dénuées de danger, comme la chimiothérapie [Donadieu, 2007].

-Les produits phytopharmaceutiques sont, au fait, des médicaments fortement concentrés à base de plantes dont les agents efficaces sur le plan pharmacologique sont issus exclusivement de substances végétales secondaires obtenues à partir de végétaux ou de parties de végétaux traités ou non traités. En font partie les végétaux et extraits de végétaux frais ou séchés à l'état découpé ou en poudre, les sucs pressés et les teintures, les distillats dans la mesure où ceux-ci contiennent des substances végétales secondaires pharmacologiquement efficaces. À la différence des médicaments chimiques et synthétiques, les produits phytopharmaceutiques sont donc toujours, de par leur origine, des mélanges multicomposants naturels et plus ou moins complexes représentant une unité efficace. En raison de la composition particulière des principes actifs et des substances d'accompagnement, les produits phytopharmaceutiques possèdent en majorité un large spectre thérapeutique ainsi qu'un vaste profil d'action pharmacologique et ont généralement beaucoup moins d'effets secondaires que les médicaments synthétiques, 22 ou sont même totalement exempts d'effets secondaires. Un bon nombre de molécules de synthèse très efficaces au demeurant, conservent parfois une toxicité que les plantes médicinales qui contiennent le principe actif n’avaient pas [Bouldoires, 2007]. Aussi, les médications chimiques de synthèse, qui représentent encore aujourd'hui la quasi-totalité des prescriptions médicales, sont des plus utiles et des plus efficaces pour toute une catégorie de maladies graves bien déterminées, mais sont très souvent inadaptées pour la plupart des maladies bénignes et des troubles mineurs qui constituent la plus grande part de la pathologie quotidienne habituelle [Donadieu, 2007].

-De plus, la phytothérapie offre un très grand choix de plantes disponibles et à accès facile pour les utilisateurs [Bio-conseils, 2007].

En effet, les plantes médicinales d’usage courant ne provoquent aussi que très peu, voire aucun effet indésirable. D’ailleurs, l’action synergique de ces divers constituants commence à être comprise et acceptée scientifiquement.

Enfin, contrairement à certaines croyances populaires, plusieurs plantes ont des effets immédiats sur le métabolisme [Lalancette, 2000].

C'est précisément en raison de ces propriétés particulières que les produits phytopharmaceutiques gagnent de plus en plus d'importance dans le monde entier depuis quelques années, qu'ils sont particulièrement appréciés des consommateurs et sont également de plus en plus reconnus dans la médecine officielle à orientation scientifique [Bouldoires, 2007].

Mais, la phytothérapie, tout en étant facile à trouver et à utiliser, demandent absolument l'établissement d’un diagnostic médical précis de l'affection à traiter, afin de ne pas soigner une maladie qui n'existe pas et, surtout, de ne pas laisser se développer, sous leur couvert, une autre affection, plus ou moins grave, qui ne rentre pas dans le champ de leurs indications et qui nécessiterait d'autres soins spécifiques adaptés plus importants et plus ou moins urgents [Donadieu, 2007]. 23

3-2- Impacts négatifs :

Tout ce qui est « naturel » n’est pas inoffensif. Si les plantes sont faciles à utiliser, certaines d’entre elles provoquent également des effets secondaires. Comme tous les médicaments, les plantes médicinales doivent être employées avec précautions [Iserin, 2001]. En effet, d’éventuels effets indésirables et des contre-indications peuvent exister en phytothérapie. Aussi, certaines plantes sont toxiques et d’autres peuvent être nocives en interaction avec d’autres plantes, des médicaments et selon l’état de l’animal ou le traitement qu’on en fait [SRVA, 2004]. Cette toxicité dépend de deux facteurs : de la plante elle-même et de l’individu [Rasolonirinarijao, 1994]. En outre, des facteurs sont susceptibles d’influencer la qualité et l’efficacité des produits de phytothérapie tels que la variabilité des matières premières végétales qui trouve son origine dans divers paramètres (provenance, période de récolte, conditions de stockage) et la nature des protocoles de fabrication et de formulation dans le cas des phytomédicaments [Weniger, 2007]. Une mauvaise utilisation peut, par conséquent, s’avérer dangereuse. Malgré tous cela, les plantes demeurent un moyen thérapeutique non négligeable, surtout que la flore malgache est renommée pour sa richesse en plantes ayant des vertus thérapeutiques.

4-Synthèse :

D’après ces points principaux cités supra, la phytothérapie constitue donc une médecine naturelle qui fait appel aux défenses naturelles de l’organisme en cherchant à les renforcer, sans pour autant se substituer à l’allothérapie classique dite « médecine chimique ». De plus, il a été constaté qu’on retrouve dans le règne animal les racines biologiques de l'utilisation d'herbes médicinales chez l'homme. D’où l’importance de cette recherche sur la phytothérapie vétérinaire dont les méthodes seront développées dans le deuxième chapitre.

Deuxième chapitre : MATÉRIELS ET MÉTHODES 24

Deuxième chapitre : MATÉRIELS ET MÉTHODES

Dans ce chapitre seront présentés le site où l’étude a été conduite et les matériels ainsi que les méthodes utilisés tout au long de l’étude.

1-Objectifs:

Inventorier les plantes médicinales à usage vétérinaire et revaloriser scientifiquement la pharmacopée et la médecine traditionnelle à Madagascar.

2-But :

Contribuer au développement de l’élevage à Madagascar par l’amélioration de la prévention et du traitement des pathologies animales courantes plus ou moins graves, voire à la progression du champ de nos connaissances médicales et pharmaceutiques.

3-Cadre d’étude : 3-1-Présentation :

L’enquête a été réalisée dans la région de , au niveau des Districts de Fianarantsoa I et II (Annexe 4), telles que : -les quelques zones qui se situent au centre mais surtout les arrondissements périphériques de la commune urbaine de Fianarantsoa. -les communes appartenant au District de Fianarantsoa II qui se trouvent aux alentours des grands axes constitués par les routes nationales qui partent de la commune urbaine de Fianarantsoa: la Route Nationale 42 vers et la Route Nationale 7 vers Antananarivo et Toliary. 25

3-2-Choix :

Cette étude a été effectuée dans ce milieu pour les raisons suivantes: -La forêt regorge de nombreuses plantes que les habitants n’hésitent pas à utiliser pour soulager les maux [Moreau, 2007]. -L’élevage compte parmi les principales activités de la population [Ralison, 2003- Kasonia, 2007]. -Il n’y existe que deux vétérinaires praticiens (Annexe 3).

Figure 3 : Proportion de la commune couverte par des forêts dans la région de la Haute Mahatsiatra.

26

Figure 4 : Carte de localisation de la région de la Haute Mahatsiatra avec les routes nationales. 27

Figure 5 : Carte de cheptel par type d’élevage dans les Districts de Fianarantsoa I et II. 28

4-Méthodes : Cette recherche consiste à faire des visites systématiques dans les villages où la population est constituée en majeure partie par des éleveurs. Pour la réalisation de cette étude, deux types de sources, orales et écrites, ont été soutirées.

4-1-Prise de contact et sensibilisation : Dans chaque localité, les autorités administratives ont d’abord été contactées afin de leur expliquer les objectifs de cette étude et de leurs solliciter un partenariat ou de leurs demander une autorisation de recherche d’informations auprès des intervenants de la médecine traditionnelle vétérinaire. Une fois autorisé, un nombre le plus élevé possible d’éleveurs et de guérisseurs de bétail ont été rencontrés en vue de leur convaincre de coopérer pour la réalisation de notre enquête dans le cas où ils ont une certaine notion sur la phytothérapie vétérinaire traditionnelle.

4-2-Enquête proprement dite : Un questionnaire (Annexe 1) a été posé aux éleveurs qui pratiquent la phytothérapie vétérinaire ainsi qu’à certains guérisseurs traditionnels du bétail que nous avons réussi à rencontrer. Au fait, l’enquête réalisée sur le terrain a envisagé plusieurs aspects : -En premier lieu, les différents types d’affections distinguées par les éleveurs et les guérisseurs, pour lesquelles une phytothérapie traditionnelle était connue, ont été retenus. -Ensuite, la ou les plantes intervenant dans les soins ont été notées ainsi que les techniques de préparation, les modes d’application et les doses préconisées. Leurs appréciations sur l’efficacité du traitement n’ont pas été négligées.

4-3-Récolte : Une récolte de plantes a été organisée en milieux naturels selon la disponibilité de la personne interrogée en vue de monter un herbier. 29

4-4- Identification des plantes : L’identification des plantes a été faite par des botanistes grâce à l’échantillon de référence qui a été réalisé pour chaque plante. Les photos des plantes à l’état frais qui ont été prises sur terrain ont aussi aidées à leurs déterminations.

4-5-Traitement des résultats de l’enquête: L’utilisation traditionnelle et vétérinaire des plantes sera présentée dans le résultat sous forme de recettes contenant notamment le détail des informations obtenues telles que les parties utilisées, les modes de préparation et les voies d’administration qui ont été aussi résumées dans un tableau. (Annexe 6)

4-6-Documentation scientifique : La revue de la littérature s’avère nécessaire pour rechercher des données sur les constituants chimiques et les propriétés pharmacologiques pour certaines plantes qui ont déjà subi des études scientifiques dans les travaux de laboratoire. Parmi les sources écrites reprises dans la bibliographie consistent en ouvrages relatifs à la médecine traditionnelle, à la phytothérapie notamment aux plantes médicinales à usage évidement vétérinaire mais aussi humain.

4-7-Comparaison des données: Une confrontation des données recueillies grâce aux travaux accomplis ultérieurement par des chercheurs a été faite avec les résultats de l’enquête afin de pouvoir évaluer le bien fondé de l’utilisation locale notamment les propriétés traditionnelles des plantes médicinales pour le soin des animaux.

Troisième chapitre : RÉSULTATS 30

Troisième chapitre : RÉSULTATS

Cette partie sera consacrée aux résultats de la recherche.

1-Étude sur terrain :

La production animale prend une place importante dans l’économie des Districts de Fianarantsoa I et II. Deux sortes d’élevage peuvent y être rencontrées:

-l’élevage à cycle court (porciculture, sériciculture, apiculture, aviculture, pisciculture).

-l’élevage à cycle long (ovins, caprins, bovins tels que les zébus et les vaches laitières)

L’étude sur terrain effectuée du 06 Mars 2007 au 04 Mai 2007 a concerné les trois espèces de rente les plus rencontrées dans les sites d’études qui sont, par ordre de prédominance croissant, les porcins, les volailles et les bovins.

Parmi les éleveurs contactés, la plupart pratiquent uniquement l’élevage bovin en extensif mais certains d’entre eux qui pratiquent l’élevage bovin en semi- intensif pratiquent souvent l’élevage porcin et/ou aviaire comme étant une activité parallèle.

En tant que stagiaire à l’AFAFI (Andrin’ny FAmbolena sy FIompiana), l’aire géographique que cette étude touche, a été limitée par la zone d’intervention du vétérinaire sanitaire mandataire et propriétaire de cette entreprise, qui n’était autre que notre encadreur professionnel. La facilité d’accès des villages a été parmi les critères de leur choix.

Cette enquête a pu être menée à terme grâce à une collaboration franche et efficace avec le personnel de l’AFAFI.

Au total, 33 Fokontany dans 15 arrondissements, dont 07 du District de Fianarantsoa I et 08 de Fianarantsoa II, ont été visités. (Annexe 4) 31

Une centaine de personnes a pu être interrogée dont des éleveurs, des tradipraticiens et dont les 59.43% ont une connaissance phytothérapique vétérinaire.

En effet, cette connaissance phytothérapique vétérinaire se situe à deux niveaux : d’une part, un niveau populaire qui s’adresse aux maladies les plus courantes, où la connaissance fait partie du domaine public et d’autre part, une phytothérapie réservée aux guérisseurs professionnels. Cette dernière connaissance est transmise par tradition orale d’une génération à l’autre, à l’enfant préféré. [Byavu, 2000].

Les 55 éleveurs et 08 guérisseurs qui pratiquent encore souvent partiellement, mais rarement complètement la médecine traditionnelle vétérinaire, ont été donc questionnés.

Dès fois, un tradipraticien soigne autant les hommes que les bestiaux. Dans ce cas, les éleveurs l’appellent généralement en malgache « MPANAO ODY OMBY ».

1-1-Les plantes répertoriées :

À Madagascar, l’étude des plantes utilisées à des fins médicinales se heurte à la difficulté de détermination botanique des espèces végétales de l’île. Cet inconvénient résulte de la grande originalité de la flore malagasy et de la complexité de son étude.

Les noms des plantes utilisées par la population pour les soins des animaux seront cités ci-dessous. Malgré une documentation, les noms scientifiques de certaines plantes n’ont pas été trouvés. Pour de diverses raisons, d’autres plantes n’ont pas été récoltées. Dans ces cas, seul le nom vernaculaire est donné. Bien entendu, les noms vernaculaires sont de la région étudiée.

Plantes identifiées : Tableau 1 : Index des numéros, des noms vernaculaires des plantes identifiées avec leurs noms scientifiques et leurs familles. (Voir la page suivante) N° NOMS VERNACULAIRES NOMS SCIENTIFIQUES FAMILLES

01 TARETRA GASY Furcraea gigantea Vent. Amaryllidaceae 32 02 TARATANA Rhus taratana Perrier Anacardiaceae

03 VOANENINA Catharanthus lanceus Pichon Apocynaceae

04 FANORY Gomphocarpus fructicosus Asclépiadaceae

05 MAITSORIRININA Ageratum conizoides Asteraceae

06 MANANITRA Brachylaena ramiflora Asteraceae

07 FITANGOSANA Crassocephalum rubens Moore Asteraceae

08 TAMBAKOMBAKO Elephantopus scaber L. Asteraceae

09 KISIOSIONA Emilia citrina DC Asteraceae

10 FOTSIAVADIKA Gerbera piloselloides Cass Asteraceae

11 TANAMASOANDRO Helianthus annuus Asteraceae

12 IKAHIBALALA Helichrysum rusillonii Hochr Asteraceae

13 DINGADINGANA Psiadia altissima Asteraceae

14 RAMIARY Senecio decalyi Asteraceae

15 SATRIKOAZAMARATRA Siegesbekia orientalis Linn Asteraceae

16 AMBIATY Vernonia appendiculata Less. Asteraceae

17 KANDAFOTSY Vernonia garnieriana Klatt Asteraceae

18 SAKATAVILOTRA Vernonia pectoralis Back. Asteraceae

19 KIJITINA Vernonia polygaefolia Asteraceae

20 KAONSODY Symphytum officinale Boraginaceae

21 MANANASY Ananassa sativa Lindl. Broméliaceae

22 RAKETAM-BAZAHA Opuntia vulgaris Mill Cactaceae

23 MANDRAVASAROTRA Cinnamosma fragrans Canellaceae

24 PAPAY Carica papaya Linn Caricadeae

25 TAIMBORONTSILOZA Chenopodium ambrosioides L. Chenopidiaceae

26 VOATAMENAKA Combretum coccineum Combrétaceae

27 VOAMANGA Ipomaea batatas Convolvulaceae

28 VOLONONDRY Fimbristylis diphylla Vahl Cyperaceae

29 FORONA Scirpus corymbosus Rottb Cyperaceae

30 TOHOTOHOKA Equisetum ramosissimum Desf Equissetaceae

31 MANGAHAZO Manihot utilissima Pohl. Euphorbiaceae 33

-BEFARORATRA -KIAFOLAVA

-FANTSINAKOHOLAHY -MARODO

-FATORA -MAVOANATIAHITSA

-KANDAMAINTY -TSIPIKOPIKO

-MARIAVALONONO -RONGONY

Plantes non identifiées :

1-2-Utilisations traditionnelles et vétérinaires des plantes:

Les résultats sont présentés par les maladies animales et leurs traitements par les plantes médicinales.

Au fait, les éleveurs décrivent les maladies généralement à partir de la symptomatologie et très rarement à partir de l’étiologie.

Différentes maladies d’origine diverses mais siégeant au même endroit ou présentant des signes cliniques semblables sont nommées ainsi du même nom. Il s’agit des dermatoses, du Barika, du Ramoletaka, du Besoroka, etc. 34

Par contre, les troubles causés par des agents mécaniques sont nettement exprimés : les plaies, les foulures, etc.

Certaines affections fréquentes ou bien caractérisées ont un nom précis : les mammites.

Ces indications thérapeutiques sont regroupées, par ordre alphabétique, selon l’espèce.

1-2-1-SOINS DES PATHOLOGIES AVIAIRES

Tableau 2 : Utilisations traditionnelles des plantes chez l’espèce aviaire. Maladies N° Modes de préparation Modes d’administration 35

Barika 78 Broyer des feuilles, puis en Par voie orale ; administrer extraire le jus. une seule dose d’environ d’une cuillerée à café. 82 Broyer des feuilles, puis en Par voie orale, administrer une extraire le jus. fois par jour jusqu’à la guérison. 20 Broyer des feuilles et macérer le En mettre dans la mangeoire. broyat. 33+60+71 Broyer les feuilles de ces trois En mettre dans la mangeoire. plantes. 25 Placer des tiges feuillées dans le Par voie nasale, inhalation et feu de l’enclos. fumigation 14 Broyer des feuilles et macérer le Par voie orale, administrer le broyat dans un peu d’eau puis filtrat. filtrer. 66 Broyer une poignée de fruits. Laisser macérer dans l’eau de l’abreuvoir. 41 Broyer une poignée de gousses. Laisser macérer dans l’eau de l’abreuvoir 31 Broyer des feuilles, en extraire le Par voie orale jus. 63 Brûler au feu les fruits, réduire Par voie orale. en poudre, ajouter de l’eau. 03 Broyer des feuilles fraîches. Mettre le broyat dans l’abreuvoir Diarrhée 20 Décocter des feuilles dans un Verser le décocté dans litre d’eau. l’abreuvoir

Réduction de 54 Mettre la partie aérienne dans Par voie orale la ponte l’enclos.

Verminoses 60 Broyer des feuilles, infuser le Mettre l’infusion dans broyat. l’abreuvoir. 41 Broyer des bulbes, en extraire le Par voie orale. jus 82 Broyer des feuilles et des Mettre le broyat dans la tubercules. mangeoire. 25 Poser des tiges feuillées dans le Par voie orale. 36

poulailler. N.B : Traitement préventif

1-2-2-SOINS DES PATHOLOGIES PORCINES Tableau 3 : Utilisations traditionnelles des plantes chez l’espèce porcine. Maladies N° Modes de préparation Modes d’administration Cysticercose 31 Broyer des feuilles, macérer Mélanger le macéré avec dans de l’eau salée. l’aliment. 28 Broyer la partie aérienne. Par voie orale, administrer le broyat. 29 Décocter la partie aérienne. Par voie orale, administrer le décocté. Dermatoses 53 Broyer des feuilles dans un peu Appliquer le broyat sur tout le d’eau. corps. 46 Broyer des feuilles dans un peu Appliquer le broyat sur tout le d’eau. corps. 11 Broyer des feuilles dans un peu Appliquer le broyat sur tout le d’eau. corps. Gales 20+69 Broyer des feuilles de ces deux Appliquer le broyat sur tout le plantes. corps de l’animal. 14+71 Broyer des feuilles de 14 et le Par voie orale, administrer le rhizome de 71, en extraire le jus et appliquer le reste du jus. mélange sur tout le corps. Inappétence 82 Faire sécher des tubercules, les En mettre dans la provende. réduire en poudres. Pesta 66 Broyer des fruits En mettre dans l’eau de boisson. 81 Décocter les feuilles. Verser le décocté dans l’abreuvoir. 69 Prendre une tige. Laisser macérer dans l’eau de l’abreuvoir. N.B : Traitement préventif Piqûre 75 Broyer des feuilles, macérer Appliquer le mélange sur la d’insectes dans de l’eau et mélanger avec partie lésée. de la terre rouge. 37

Ramoletaka 14 Faire bouillir des feuilles. Par voie orale, administrer le décocté. 32 Décocter des feuilles. Appliquer le décocté par un massage corporel. 82 Broyer des feuilles, macérer le Par voie orale, administrer le broyat et filtrer. filtrat. 64 Faire brûler des feuilles. Par voie nasale, inhalation ou fumigation. 04+16+49+71 Faire cuire le broyat des Mélanger avec l’aliment. rhizomes de 71 et des bourgeons des 04+16+49. 41 Broyer deux gousses. Mélanger avec l’aliment. 71 Broyer le rhizome. Mélanger avec l’aliment. 69 Broyer les tiges feuillées. Laisser macérer dans l’abreuvoir Verminoses 82 Broyer des feuilles et faire cuire Mélanger avec l’aliment. . des tubercules. N.B : Traitement préventif. 60 Décocter des feuilles. Par voie orale, administrer le décocté.

1-2-3-PATHOLOGIES BOVINES

Tableau 4 : Utilisations traditionnelles des plantes chez l’espèce bovine.

Maladies N° Modes de préparation Modes d’administration °

Absence de 31 Broyer deux tubercules crus. En mettre dans l’aliment. chaleur

Amaigrissement 65 Décocter l’écorce de la tige. Par voie orale, administrer le décocté. 23 Réduire en poudres une tige Mélanger avec l’aliment. séchée. 38

Asthénie 72 Broyer un morceau d’un Par voie orale, administrer le rhizome et mélanger avec une mélange. cuillerée à café de ranomena et une bouteille de café. 60+62+70+82 Faire bouillir des feuilles de Par voie orale, administrer ces quatre plantes. une bouteille du décocté une fois par jour pendant deux jours. Besoroka 69 Réduire en poudres des Par voie orale, administrer le feuilles séchées, mélanger mélange et appliquer le reste avec du ranomena. en cataplasme sur la partie œdémateuse. 06+12 Décocter les feuilles. Par voie orale, administrer le décocté. 13+56 Faire brûler des feuilles. Par voie nasale, fumigation. 79 Broyer des feuilles, décocter Appliquer sur la partie lésée. le broyat. 43+53+66 Infuser des feuilles des 43, 53 Par voie orale, administrer le et des fruits de 66. filtrat et appliquer le reste sur la lésion. Constipation 43+53 Infuser des feuilles de ces Par voie orale. deux plantes. 39

Dermatoses 53 Broyer des feuilles, macérer Appliquer en cataplasme le dan un peu d’eau. macéré.

77 Broyer des feuilles. Appliquer le broyat sur les parties lésées à raison de deux à trois fois par jour. 02+17+40+55 Décocter une poignée de Par voie orale, administrer le +66+71 feuilles des 02+17+40, une filtrat et appliquer les feuilles partie entière de 55, des fruits cuites sur le dos, à raison de de 66, et des poudres de trois fois de la tête jusqu’à la rhizomes séchées de 71. queue. 22 Broyer la partie aérienne, Appliquer sur tout le corps. infuser le broyat. 20+69 Broyer des feuilles. Appliquer le broyat sur les parties lésées à raison de deux fois par jour. 02 Broyer des feuilles. Appliquer en cataplasme sur les lésions. Diarrhée 52 Infuser dans un demi-litre par voie orale, administrer d’eau le broyat des feuilles. quatre à cinq fois tous les cinq jours. 07 Broyer des feuilles, macérer Par voie orale, administrer le dans de l’eau et filtrer. filtrat. 11 Décocter quatre feuilles dans Par voie orale, administrer en un litre d’eau et filtrer. deux prises le filtrat. 31 Broyer des feuilles, en Par voie orale, administrer un extraire le jus. demi tasse de jus une à deux fois par jour. 06+47 Broyer des feuilles, macérer Par voie orale, administrer le dans un peu d’eau. macéré en une seule dose. 40

Fasciolose 69 Prendre des feuilles. En mettre dans l’aliment. 37 Prendre des feuilles. En mettre dans l’aliment. 01 Faire bruler des feuilles, les Mélanger avec l’aliment. découper en petits morceaux. 42+69+76 Broyer des feuilles, macérer Par voie orale, administrer le dans deux litres d’eau et une mélange une fois par mois. tasse de rhum.

17 Broyer des feuilles, macérer Par voie orale. dans de l’eau. Fièvre 24 Prendre 4 ou 5 feuilles et en Par voie orale, administrer préparer un décocté de 4-5 une grande quantité du litres. décocté et appliquer trois fois de la tête jusqu’à la queue les feuilles cuites. Foulure 30 Broyer des feuilles, infuser le Appliquer par un massage sur broyat dans un peu d’eau. la partie à traiter.

79 Broyer des feuilles, chauffer Appliquer en cataplasme. le broyat. 34 Décocter des feuilles. Appliquer par un massage. 01 Broyer des feuilles, en Appliquer localement. extraire le jus. 63 Infuser des feuilles. Appliquer sur l’articulation lésée. 34+58 Décocter des feuilles. Appliquer par un massage, deux fois par jour pendant deux semaines. 35 Broyer des feuilles, infuser. Appliquer sur la partie lésée. Hématurie 08+10 Décocter des feuilles de ces Par voie orale, administrer deux plantes. une tasse du décocté une à deux fois par jour. 41

Hypersialorrhée 69 Réduire en poudres des Par voie orale, administrer le feuilles séchées, mélanger mélange. avec du ranomena.

16 Broyer des feuilles et en Par voie orale. extraire le jus.

43 Broyer des feuilles et en Par voie orale. extraire le jus.

Inappétence 09 Faire brûler des feuilles avec Par voie nasale, fumigation. du saindoux.

70 Décocter une vingtaine de Par voie orale, administrer le feuilles dans un litre d’eau. décocté.

51 Broyer des feuilles, macérer Par voie orale, administrer le dans de l’eau salée. macéré.

38 Faire bruler des graines, En mettre dans l’aliment. réduire en poudres.

31+80 Prendre des feuilles de 80 et En mettre dans la mangeoire. des tubercules de 31.

Indigestion 63 Réduire en poudres une Par voie orale, administrer poignée de graines brûlées et une fois par jour pendant décocter dans un litre et demi trois jours. d’eau.

20 Prendre des feuilles. Mélanger avec l’aliment.

Inflammation 35 Décocter des feuilles. Appliquer en cataplasme sur la partie enflée. 42

Ingestion 42 Broyer des feuilles, en Par voie orale, administrer le d’insectes extraire le latex. latex en une seule dose. 69 Broyer des feuilles fraiches, Par voie orale, administrer à en extraire le jus et ajouter du raison d’une fois par jour sel. pendant cinq jours. 01 Broyer des feuilles fraiches, Par voie orale. en extraire le jus. 35 Broyer des feuilles, en Par voie orale. extraire le jus. Larmoiement 57 Broyer des feuilles. Instiller le jus dans l’œil atteint jusqu’à la guérison. Mammites 32 Décocter huit à dix feuilles. Appliquer en cataplasme sur les quartiers enflammés avant la traite jusqu’à la guérison. 20 Broyer des feuilles. Enduire le broyat sur la partie atteinte du pis. Météorisation 27 Prendre des feuilles. Mélanger avec l’aliment. 69 Réduire en poudres des Par voie orale, administrer le feuilles séchées, mélanger jus et appliquer le reste en avec du ranomena. cataplasme sur le flanc. 63 Réduire en poudres des Par voie orale, administrer le graines brulées. décocté. 34 Broyer des feuilles. Appliquer le broyat sur le flanc. 43 Décocter 100g d’écorce de la Par voie orale, administrer le tige dans deux et demi litres décocté. d’eau jusqu’à réduction de moitié de la quantité d’eau. 44 Broyer des feuilles, laisser Par voie orale. macérer dans un litre d’eau salée. 43

Piqûres 69 Réduire en poudres des Appliquer sur la partie lésée. d’insectes feuilles séchées, mélanger avec du miel et du ranomena.

04+49 Décocter les feuilles. Appliquer localement le décocté.

75 Broyer des feuilles, ajouter de Par voie orale, administrer le l’eau et de la terre rouge, filtrat et appliquer le broyat filtrer. sur la partie lésée.

Plaies 34+39+61+67 Broyer des feuilles des Appliquer le broyat sur la +71 34+67+71 avec la partie plaie. entière de 39 et les bourgeons de 61.

43 Broyer l’écorce de la tige, Appliquer le macéré sur la macérer dans un peu d’eau. plaie.

35 Broyer des feuilles, en Par voie orale, administrer extraire le jus. une cuillerée à café du filtrat une fois par jour pendant deux jours et appliquer le reste sur la plaie.

20 Broyer des feuilles. Instiller le jus sur la plaie.

45 Broyer des feuilles. Appliquer le broyat sur la plaie.

Polyurie 19 Faire bouillir des feuilles. Par voie orale, administrer 1- 1.5 litres du décocté 1-2 fois par jour. 44

Rétention 50 Décocter des feuilles. Par voie orale, administrer le placentaire décocté.

59 Décocter des feuilles. Par voie orale, administrer le décocté.

48 Décocter des feuilles. En mettre dans l’aliment et procéder à un lavement vaginal avec le décocté.

Tiques 71 Broyer le rhizome. Appliquer le broyat sur les lieux d’élection des tiques.

53 Broyer des feuilles et en Frotter énergiquement sur les préparer une infusion. lieux d’élection des tiques.

N.B : En cas de surdosage, cette plante provoque des démangeaisons.

61 Décocter des feuilles séchées. Par voie orale, administrer une grande quantité du décocté.

Toux 63 Réduire en poudres des Par voie orale, administrer le graines brûlées et en préparer décocté. un décocté.

Tumeurs 74 Décocter des feuilles et filtrer. Par voie orale, administrer le filtrat et appliquer le reste localement. 45

Verminoses 68 Broyer des feuilles et en Par voie orale. extraire le jus. 31 Mettre du sel dans des feuilles Mélanger avec l’aliment. broyées. 42 Découper les feuilles, en Par voie orale, administrer et extraire le latex. appliquer sur le ventre.

73 Décocter les feuilles. Par voie orale, administrer le décocté. 18 Broyer des feuilles dans un Par voie orale, administrer peu d’eau salée et chauffer. une tasse du broyat par jour.

41+46 Broyer des feuilles de la 46 et Par voie orale, administrer le des gousses de 41. jus. 46 Broyer des feuilles. Par voie orale. 15 Broyer des feuilles et en Par voie orale. extraire le jus.

60 Broyer des feuilles, laisser Par voie orale, administrer macérer dans un peu d’eau. une fois tous les trois jours pendant un mois. 26 Broyer les graines. Par voie orale 48 Découper les tiges. En mettre dans l’aliment. 37 Prendre des feuilles. En mettre dans l’aliment. 82 Broyer des feuilles et des Mélanger le broyat avec tubercules. l’aliment. 25 Brûler la partie aérienne. Par voie nasale, fumigation. 36 Prendre la partie aérienne. En mettre dans l’aliment. 21 Broyer des feuilles, macérer Mélanger une tasse du dans un peu d’eau. macéré dans l’aliment. 46

2-Etude analytique des plantes :

Parmi les plantes inventoriées, la plupart ont déjà subi des études pharmacologiques notées dans les littératures. Dans cette partie sont regroupées les extraits des fiches monographiques reprenant les caractéristiques des principales plantes qui sont les plus couramment utilisées et, ou celles qui possèdent des activités intéressantes. Les données qui seront présentées sont obtenues après une revue de la littérature.

• KAONSODY

Figure 6: Symphytum officinale

Source : www.creapharma.ch

Nom scientifique : Symphytum officinale Famille : Boraginaceae

Description botanique : La consoude est une plante herbacée vivace, d’une hauteur de 1m, très pubescente, dotée d’un gros rhizome ramifiée et de racines charnues, qui sont tous recouverts d’une écorce noire brillante. La tige peut être dressée, robuste, angulée, 47 simple ou ramifiée vers le haut. Les feuilles sont épaisses, « en clochettes » blanches ou mauves. Les fruits tétrakènes, durs et brillants, sont renfermés dans le calice. Origine et répartition géographique : La consoude est originaire d’Europe et d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Australie. Cette plante prospère dans les endroits humides.

Usages traditionnels et courants : Traditionnellement, la consoude était utilisée pour favoriser la consolidation des fractures. C’est également une plante cicatrisante. Jean Fernel, le médecin du roi de France Henri II, la conseillait déjà pour soigner les rhumatismes avec fractures. Elle demeure aujourd’hui appréciée pour cette raison.

Pharmacochimie : Les principaux constituants sont les tanins, le mucilage, les alcaloïdes de la pyrrolizidine, les triterpenes et les acides phénols.

Pharmacodynamie : Les parties utilisées sont les feuilles et les racines. Il relève des différents travaux que les extraits de la consoude possèdent des activités anti-inflammatoire, calmante, astringente, antihémorragique, antidiarrhéique et émollient. Elle cicatrise les plaies et accélère la consolidation des fractures. Cette plante est indiquée également pour le traitement du gonflement de glandes, des douleurs, des hématomes, des ulcères et des contusions. Elle est à proscrire lors de gestation et d’allaitement.

Données toxicologiques : La consoude contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques qui sont toxiques pour le foie. L’administration de cette plante par voie interne est donc à proscrire sous peine de risque d'intoxication. Il a été constaté que les données obtenues pourraient confirmer les utilisations traditionnelles du Symphytum officinale pour traiter les dermatoses, les mammites et les plaies chez l’espèce bovine selon l’enquête. En effet, des recherches ont démontré que la consoude contient de l’allantoïne, un cicatrisant. 48

Éléments de bibliographie : [Ticli, 1999-Iserin, 2001- Creapharma, 2007] • VAHONA

Figure 7 : Aloe macroclada

Source : Auteur

Nom scientifique : Aloe macroclada Famille : Liliaceae

Description botanique :

C’est une plante grande, toujours solitaire. Les feuilles, 36 environ, en rosette, arquées ascendantes et à rebord sinué dentés sont largement ensiforme- atténuées, en moyenne 75cm de long, 15cm de large à la base et épaisses de 1-2cm. L’inflorescence, à fleurs nombreuses de couleur jaune orange, est généralement simple, parfois avec un court rameau, en moyenne 1,75m de haut.

Origine et répartition géographique : Le Vahona est un remède naturel de légende à Madagascar. C’est une plante endémique commune sur les rochers granitiques ou siliceux des Hauts Plateaux. C’est une espèce résistante aux feux de brousse et à la sècheresse. 49

Usages traditionnels et courants : Le Vahona est traditionnellement utilisé dans la prévention ou traitement de certaines formes de tumeurs, de maladies de dégénérescence et de maladies cardio- vasculaires. Il est également utilisé pour la désinfection des plaies et en cas de piqûres d’insectes, de brûlures, de douleurs des articulations, de morsure, d’œdème inflammatoire, de plaies suintantes, de constipation, de verminoses, d’arthrites et de ramoletaka.

Pharmacochimie : Le Vahona renferme des dérivées anthraquinones, des saponines, des tanins ; des polysaccharides des oligoéléments ; des antioxydants, des acides aminés, des vitamines (E et C) et des minéraux (Phosphore, Calcium, Potassium, Sodium, Magnésium).

Pharmacodynamie : Les parties utilisées sont les feuilles et le gel dans les feuilles. Il agit sur tout l'ensemble de l'appareil digestif (estomac, foie, intestin, pancréas). Le Vahona est réputé pour son effet remarquable sur le système immunitaire. Aussi, elle favorise la circulation sanguine et l’oxygénation. C'est à la fois un puissant agent de cicatrisation en régénérant des cellules de la peau et restructurant de l’épiderme. En usage externe, cette plante a des actions anti-inflammatoire, désinfectante, hydratant, antiseptique et antifongique. En usage interne, il est à la fois dépuratif, purgatif, laxatif et reconstituant de l'état général de l'organisme. Il est à prescrire pour le soin des démangeaisons et des brûlures, des plaies, des coupures, des aphtes, de l’arthrite et des douleurs. Il contribue également au traitement de la constipation. Son usage est à éviter en cas de gestation. Ces études pourraient démontrer l’usage traditionnel vétérinaire d’Aloe macrolada en cas d’ingestion d’insectes selon l’enquête. 50

Éléments de bibliographie : [Reynolds, 1966-Desheemaeker, 1990-Samyn, 1999- Rasolofonirina, 2001- HOMEOPHARMA, 2007]

• PILOKELY

Figure 8 : Capsicum frutescens

Source : www.creapharma.ch

Nom scientifique : Capsicum frutescens Famille : Solanaceae Description botanique : Le Capsicum frutescens est une plante vivace, en buisson épineux et à fruits coniques rouges, remplis de graines blanches.

Origine et répartition géographique : Originaire des régions tropicales américaines, cette plante est aujourd’hui cultivée dans toutes les régions tropicales, notamment en Afrique.

Usages traditionnels et courants : Pour ses qualités « réchauffantes », la capsaicine stimule la circulation sanguine et sert aussi à réguler la température du corps. Appliquée sur la peau, elle désensibilise les terminaisons nerveuses ; elle était utilisée comme analgésique local. Elle soulage également l’aérophagie et les coliques, et stimule la sécrétion des sucs gastriques, ce qui facilite la digestion. 51

Il permet de prévenir les infections du tube digestif et les combat. Enfin, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, ce piment est efficace pour soigner certains types de diarrhée. Les guérisseurs de bétail de Ruzizi prescrivent les feuilles de ce piment lors de diarrhée générale et les verminoses. Pharmacochimie : Les fruits du piment contiennent des vitamines : vitamines C ou acide ascorbique, thiamine, riboflavine, niacine. Leur couleur est due à des caroténoïdes qui peuvent se transformer dans l’organisme en vitamine A. Cette plante fournit des composées phénoliques, des flavonoïdes et de l’huile essentielle.

Pharmacodynamie : Les fruits constituent la partie médicinale de la plante. L’extrait de piment a une action antibiotique nette vis-à-vis des levures et de plusieurs bactéries. Il a un effet stimulant, tonique, favorise l’expulsion des gaz, soulage les spasmes musculaires, antiseptique, active la transpiration, stimule la circulation sanguine, analgésique. En usage externe, cette plante possède une activité hyperémiante et antiprurigineuse et peut servir également pour traiter le rhumatisme, les douleurs musculaires surtout aiguës. L’action rubéfiante sur la peau, sont dues à la capsaicine. Tandis qu’en usage interne, elle stimule les sécrétions gastro-intestinales et facilite les fonctions gastro-intestinales Il est possible de rencontrer des effets secondaires lors de son utilisation tels que la diarrhée et des problèmes gastro-intestinaux en usage interne et la rougeur et allergie en usage externe. Au vu de cette étude, nous pensons que l’utilisation vétérinaire selon l’enquête de cette plante contre la Dermatose, le Besoroka et le Barika pourrait être justifiée. Néanmoins, de véritables études pharmacologiques s’imposent.

Éléments de bibliographie : [Boiteau, 1993-Byavu, 2000-Iserin, 2001- Creapharma, 2007] 52

• TONGOLO GASY:

Figure 9 : Allium sativum

Source: www.creapharma.ch

Nom scientifique : Allium sativum

Famille : Liliaceae

Description botanique : C’est une plante bulbeuse à fleurs rose pâle ou vert blanchâtre.

Origine et répartition géographique : Originaire d’Asie, l’ail pousse partout.

Usages traditionnels et courants : Avant l’invention des antibiotiques, l’ail soignait toutes sortes de maladies, de la tuberculose à la typhoïde. On l’utilisait également pour panser les blessures durant la Première guerre mondiale.

L’ail est excellent en cas d’infections bronchiques. Il soigne également les maladies de l’appareil digestif et il débarrasse l’organisme des parasites intestinaux.

Cette plante prévient les troubles circulatoires et empêche leurs développements en fluidifiant le sang. En effet, il diminue le taux de cholestérol. 53

Pharmacochimie : L’analyse de l’extrait de l’Allium sativum a révélé la présence de l’huile essentielle (allicine), des glucides, des vitamines (A, B, C, E), du sélénium et des composés soufrés.

Pharmacodynamie : Le bulbe et la gousse constituent les parties à utiliser. Ils possèdent des activités antibiotique, expectorant, vermifuge, antimycosique, hypolipemiant, hypoglycémiant, hypotenseur et inhibiteur de l'agrégation plaquettaire. Ils peuvent aussi activer la transpiration. En usage interne, l’ail régularise la cholestérolémie, traite les problèmes gastro-intestinaux et prévient les piqûres d'insectes grâce à son effet répulsif. À haute dose, des effets gastro-intestinaux peuvent survenir. Cette plante attenue les inflammations en usage externe.

Les documents consultés ont noté une possible interaction avec la warfarine (molécule anticoagulante). À vrai dire, l'ail pourrait augmenter l'effet de la warfarine et mener à d'éventuels saignements.

Les activités vermifuges de cette plante et le fait qu’il peut s’employer pour traiter certaines infections en renforçant l’action des antibiotiques chimiques pourraient démontrer ces indications selon l’enquête contre les verminoses, le Ramoletaka et le Barika.

Éléments de bibliographie : [Iserin, 2001- Creapharma, 2007] 54

• VOANDELAKA :

Figure 10: Melia azedarach

Source: Auteur

Nom scientifique : Melia azedarach Famille : Meliaceae

Description botanique : C’est un arbre à écorce lenticellée. Les feuilles composées imparipennées, alternes forment un feuillage dense. Les inflorescences sont des thyrses, sortes de grappes dressées comme celles du vrai lilas. Les corolles à cinq pétales sont de couleur mauve ou violet. Les drupes à noyau se présentent sous la forme de petites boules portées par des grappes.

Origine et répartition géographique : Arbre originaire d’Asie tropicale, qui se reproduit facilement et dont la croissance est rapide.

Pharmacochimie : Dans les grains, on a signalé la présence de l’azadirachitine, qui est un puissant dissuasif contre les insectes. 55

Pharmacodynamie : Les parties utilisées sont les graines, l’écorce, les feuilles. Ils possèdent un pouvoir tonique, anti appétant, insecticide, nematicide, rebellent et vermifuge. Seule l’écorce est fébrifuge. L’huile des graines est doté des propriétés antifongiques, antivirales, et servent à lutter contre certaines affections de la peau. Un composé de cette huile détruit plus de 200 espèces d'insectes (mites...), sans danger pour l'homme.

Données toxicologiques : Les racines et les fruits sont toxiques, pouvant provoquer des vomissements de sang.

L’utilisation selon l’enquête de cette plante pour lutter contre les verminoses chez les animaux peut être justifiée par ses effets nematicides et vermifuges.

Éléments de bibliographie : [Samyn, 1999-Vegetox, 2007] 56

• KAFE :

Figure 11: Coffea arabica

Source: Auteur

Nom scientifique : Coffea arabica Famille : Rubiaceae Description botanique : C’est un buisson ou petit arbre à feuilles vert foncé, à fleurs blanches en forme d’étoile et à fruits rouges contenant chacun deux grains. Origine et répartition géographique : Originaire de l’Afrique orientale, le Caféier est cultivé dans toutes les régions tropicales.

Pharmacochimie : Cette plante présente les constituants suivants : la Caféine, la théophylline, des phénols, des stérols et des tanins.

Pharmacodynamie : La caféine est très stimulante et la théophylline détend les muscles lisses. En effet, le café agit sur le système nerveux en renforçant, temporairement, la tonicité musculaire. Il améliore le fonctionnement du cœur, possède de puissantes propriétés diurétiques et stimule les secrétions digestives. Ce qui justifierait l’usage traditionnel et vétérinaire selon l’enquête des graines de caféier en cas d’indigestion, de météorisation. Éléments de bibliographie : [Iserin, 2001] 57

• KINANAMENA

Figure 12 : Ricinus communis

Source: www.vegetox-envt.fr

Nom scientifique : Ricinus communis Famille : Euphorbiaceae

Description botanique : Cet arbuste de 2 à 3 mètres de haut, possède des feuilles palmées et larges comportant entre 7 et 12 lobes. Les tiges présentent un épi de fleurs femelles, juste au dessus des inflorescences mâles. Les capsules piquantes rouges à 3 coques hérissées, chacune contenant une graine ovale, marbrée, à caroncule saillante et albumen riche en huile. Origine et répartition géographique : Le ricin est probablement originaire d’Afrique de l’Est. On le cultive dans toutes les régions tropicales, mais surtout en Afrique et en Asie méridionale.

Usages traditionnels et courants : L’huile de ricin est utilisée depuis plus de 4000ans, jusqu’à une date récente, elle servait à purifier l’organisme. Dans la plaine de Ruzizi, elle est indiquée pour le soin de la brucellose, la constipation et les mammites chroniques chez l’espèce bovine. 58

Pharmacochimie : Le principal acide gras est l’acide ricinoleique. Les jeunes feuilles de ricin sont riches en acides aminés libres. La graine contient 45-50% d’huile fixe constituée principalement de glycérides d’acide ricinoleique, de la ricine, de la ricinine qui est un alcaloïde.

Pharmacodynamie : L’huile de ricin a la réputation d’être puissamment laxative et de déclencher des spasmes intestinaux. L’huile de ricin est si efficace qu’on l’emploi aujourd’hui dans les cas d’empoisonnement pour purifier l’appareil digestif.

Les feuilles sont purgatives, émétiques et galactogènes. Leur décoction est administrée comme galactagogue, ou sous forme de cataplasmes appliqués sur les mamelles. Les graines sont utilisées en onguent sur les yeux irrités. Les fruits et les téguments sont prescrits comme insecticides et nematicide.

Cette plante est également utilisée contre les coliques et les rhumatismes. Le cataplasme des feuilles est préconisé au Népal contre les blessures et les fièvres, le jus attenue la dysenterie et l’infusion des racines les maladies de la peau.

Les phytothérapeutes indiens la prescrivent en cataplasme sur les articulations enflammées.

Données toxicologiques : Les tourteaux des graines sont toxiques et ne peuvent être employés à l’alimentation du bétail. Le tube digestif et le système nerveux constituent les organes cibles. Cette intoxication peut affecter toutes les espèces y compris l’humain. Les doses létales sont de 0,1g de graines par kg de poids vif pour un cheval; de l'ordre de 1 à 2g par kg de poids vif pour les bovins, les ovins, le porc, le lapin, le chien et les volailles et de 5,5 g par kg de poids vif chez les caprins qui semblent moins sensibles. 59

Après une latence variable, il y a une perte de poids accompagnée de diarrhées plus ou moins sanglantes, des crises de convulsions alternées avec des phases de paralysie flasque ainsi qu'une hypersalivation, des spasmes, de l'hyperthermie, des muqueuses sombres chez le cheval et des crises de vomissements avec cyanose chez le porc. Il peut y avoir une apparition d’une gastro-entérite hémorragique. Il est à noter que le lait devient également toxique. L’indication selon l’enquête de cette plante pour le soin des mammites des vaches pourrait être justifiée par ses actions galactogènes.

Éléments de bibliographie : [Boiteau ,1993-Samyn, 1999- Byavu, 2000-Iserin, 2001, Vegetox, 2007] 60

• DINGADINGANA Figure 13 : Psiadia altissima

Source: Auteur

Nom scientifique : Psiadia altissima Famille : Asteraceae

Description botanique : Cet arbuste ou petit arbre de 2-5m de haut, à rameaux glabres possède des feuilles à limbe entier, quelquefois dentelé, lisses à la face supérieure et résineuses.

Répartition géographique : C’est une espèce endémique de Madagascar. Elle comporte plusieurs variétés et sous-espèces et elle est très fréquente dans les lieux découverts et les lisières forestières dans toute l’île.

Pharmacochimie : Debray, Jacquemin et Razafindrambao (1971) ont étudié plusieurs organes de la plante. Ils ont trouvé des saponines dans les feuilles et la tige, des tanins et des stérols. Bernet (1959) note la présence de flavones dans les tiges feuillées 61

Pharmacodynamie : Une expérimentation in vitro de l’huile essentielle de Psiadia altissima extraite par hydrodistillation a donné comme résultats des activités sur Staphylococcus aureus, Bacillus subtilus, Sarano lutea, Branhamella catarrhales, Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli, Bordetella bronchoseptica et Moraxella glucydolitica et sur Shigella dysenteriae. Pernet note que l’extrait des tiges feuillées permet de soigner l’eczéma. Les cendres des rameaux sont utilisées contre la gale et les ulcères. L’application des feuilles est indiquée en cas de condylome.

Ces études pourraient justifier l’utilisation vétérinaire et selon l’enquête de Psiadia altissima dans certaines affections de la peau ainsi que dans certaines formes d’infections d’origine bactérienne. Dans tous les cas, des véritables expérimentations cliniques s’avèrent nécessaires.

Éléments de bibliographie : [Debray, 1971- Andriamahery, 1994- Samyn, 1999]: 62

• MANDEMOKA

Figure 14 : Phytolacca dodecandra

Source: Auteur

Nom scientifique : Phytolacca dodecandra Famille : Phytolaccaceae

Description botanique : Cette plante est une herbacée vivace, à feuilles alternes lancéolées, à fleurs blanc verdâtre en épis et à baies violentes charnues en grappes.

Origine et répartition géographique : Originaire d’Amérique du Nord, la Phytolaque est une plante commune du bassin méditerranéen. C’est une espèce introduite, largement répandue en Afrique tropicale. Elle pousse dans les régions boisées humides. Elle est fréquente dans les zones habitées et les rocailles. 63

Usages traditionnels et courants : Les Indiens d’Amérique et les colons Européens employaient la phytolaque en cataplasme pour soigner les maladies de la peau, les plaies et les ulcères .Elle était prescrite en usage interne, pour provoquer les vomissements. Cette plante est également utilisée en cas d’avortement, de rétention d’arrière-faix et de verminoses bovines dans la plaine de Ruzizi.

Pharmacochimie : La phytolaque fournit des saponisides triterpéniques, des lectines, des protéines et des pigments rouges.

Pharmacodynamie : Les racines et les fruits sont émétiques et purgatifs. Bremness cite que la racine est aussi narcotique. Les saponisides triterpéniques sont anti-inflammatoire, les protéines, antivirales. En usage interne, la phytolaque est employée pour soigner les rhumatismes. Elle s’administre contre l’hypertrophie des ganglions ; elle diminue le catarrhe et apaise l’arthrite. Cette plante est préconisée parfois en cas de douleur et d’infection des organes reproducteurs; elle agit comme un décongestionnant lymphatique, qui favorise l’élimination des toxines. Elle soigne les folliculites, les mycoses et la gale. La racine est prescrite contre les infections des voies respiratoires, ainsi que l’inflammation des ganglions.

Données toxicologiques : La phytolaque est toxique à forte dose. C’est une plante poison pour le bétail qui mange les feuilles tendres en saison sèche. Ses propriétés purifiantes et antimycosiques pourraient contribuer au résultat obtenu, respectivement, lors du traitement de la constipation et des dermatoses selon l’enquête. Sa capacité à éliminer les tiques reste à vérifier.

Éléments de bibliographie : [Samyn, 1999, Byavu, 2000-Iserin, 2001] 64

• TAMOTAMO :

Figure 15 : Curcuma longa

Source: Iserin, 2001

Nom scientifique : Curcuma longa Famille : Zingibéraceae

Description botanique : C’est une plante vivace à tige courte, feuilles lancéolées et rhizome noueux. Origine et répartition géographique : Originaire d’Inde et d’Asie du Sud, le curcuma est cultivé dans toute l’Asie du Sud-est et aussi en Afrique notamment à Madagascar.

Usages traditionnels et courants : Le curcuma, stimulant du foie, est le remède traditionnel de la jaunisse dans la médecine chinoise. C’est également un remède ancestral contre l’acidité gastrique et autres troubles digestifs, car elle stimule la sécrétion de mucus et protège ainsi l’estomac. Si le curcuma ne soulage pas les douleurs, il est néanmoins efficace en cas d’affections inflammatoires comme l’eczéma. Appliquée sur la peau, le curcuma soigne efficacement plusieurs types d’affections dont les mycoses. 65

Pharmacochimie : Cette plante renferme de l’huile essentielle, des principes amers et des composés phénoliques.

Pharmacodynamie : Le curcuma est un anti-inflammatoire puissant. Il serait même plus efficace que l’hydrocortisone. Les recherches ont démontré l’action anticoagulante du curcuma, fluidifiant sanguin. Celui-ci stimule aussi les sécrétions biliaires et a une action protectrice sur l’estomac et le foie. Il soulage les douleurs de l’estomac et présente des activités antioxydant et antibactérien. Ce qui pourrait expliquer son indication traditionnelle et vétérinaire pour le traitement de la dermatose, des plaies, des gales, aussi du Ramoletaka et du Barika selon l’enquête. Il est encore nécessaire de démontrer son activité contre les tiques.

Eléments de bibliographie : [Iserin, 2001- B12] 66

• HARONGANA

Figure 16 : Harunga madagascariensis

Source: Auteur

Nom scientifique : Harunga madagascariensis Famille : Hypericaceae Description botanique : C’est un arbre à feuilles persistantes mouchetées de noir, vert foncé sur le dessus et recouvertes d’un duvet brun-rouge sur le dessous, et à grappes de fleurs rouille. Les fruits sont formés de baies globuleuses ou ovales. Origine et répartition géographique : Originaire de Madagascar et d’Afrique orientale, l’harunga pousse sous les tropiques. C’est une espèce endémique et grégaire qui s’installe dans tous les domaines laissés libres par le feu. Elle n’est jamais rencontrée dans les forêts primaires. Les feuilles et l’écorce peuvent être récoltées tout au long de l’année. Pharmacochimie : Son constituant majeur est appelé Harunganine (Stout, Alden, Kraut & High ; 1962) ; il est accompagné d’un autre pigment : la Madagascine et d’une petite quantité d’Anthrone. Les feuilles auxquelles sont attribuées, en médecine populaire, des vertus anti-gastralgiques et anti-enteralgiques, mais aussi anticatarhales et anti gonorrhéiques contiennent de l’Hypericine qui est antivirale, de la Pseudohypericine, de la quercetine, également des pigments phénoliques, des flavonoïdes et des tanins. Elles sont riches en 67 vitamine C. L’écorce contient des pigments phénoliques, des anthraquinones et des tanins. Pharmacodynamie : Les parties utilisées sont les feuilles, l’écorce, les racines et la gomme résine. Légèrement astringent et laxatif, cette plante est prescrite contre les troubles digestifs, notamment les diarrhées, les indigestions et les déficiences pancréatiques. Ils améliorent les cas de météorisme et corrigent l’atonie gastro-intestinale. L’activité antibiotique vis-à-vis de divers germes tels que les staphylocoques, a été vérifiée par Malcolm et Soforowa. Les feuilles sont utilisées pour le traitement biliaire et les jeunes pousses pour le traitement des plaies. Les écorces et les racines présentent des effets fébrifuges, anticatarhales et sont employées aussi contre la gale, l’hémorroïde, les angines et la dysenterie. Toutes les parties de l’arbre, lorsqu’on les entaille, laissent écouler une substance gommeuse abondante, de couleur vive rouge orangé qui est d’intérêt thérapeutique ; elle est appelée en malgache Ditin-karongana qu’on applique sur la peau en cas de gale. Cette gomme résine fraiche jaune et gluante, sert à soigner l’eczéma. Elle est aussi employée sur d’autres dermatoses, mais par confusion, semble-t-il. Son indication en cas de dermatoses n’a été démontrée que partiellement mais vu que cette plante est dotée d’autres multiples activités intéressantes, une étude sérieuse doit être effectuée dans le but d’une exploitation ultérieure.

Éléments de bibliographie : [Boiteau, 1993- Samyn, 1999- Iserin, 2001] 68

• AKONDRO Figure 17 : Musa paradisiaca

Source: Auteur

Nom scientifique : Musa paradisiaca Famille : Musaceae

Description botanique : Le bananier est une grande plante non ligneuse vivace, à très grandes feuilles persistantes d’un vert brillant, à fleurs en épis et à fruits regroupés en « régime ».

Origine et répartition géographique : Originaire d’Inde et du Sud Est de l’Asie. Elles poussent exclusivement dans les régions tropicales et subtropicales.

Usages traditionnels et courants : Au Ruzizi, elle est préconisée pour le soin de la fièvre aphteuse et des démangeaisons chez les bovins. 69

Pharmacochimie : Les fruits contiennent des flavonoïdes et est riche en vitamines (B, C, E), en potassium, en sérotonine et noradrénaline.

Pharmacodynamie : Les parties utilisées sont les fruits, les racines et les feuilles. Les bananes encore vertes sont astringentes et antidiarrhéiques. Les feuilles séchées du bananier servent à préparer un sirop pour soigner la toux et les affections pulmonaires telles que la bronchite. Il est important de mentionner qu’aucun des documents consultés par nos soins ne révèle ses effets sur l’appareil reproducteur notamment lors d’une rétention placentaire et ses activités contre les verminoses, leurs principales indications vétérinaires selon l’enquête.

Éléments de bibliographie : [Byavu, 2000- Iserin, 2001] 70

• GARANA GASY

Figure 18 : Passiflora incarnata

Source : Auteur

Nom scientifique Passiflora incarnata Famille : Passifloraceae

Description botanique : Cette plante grimpante, aux feuilles à trois lobes, à fleurs très nombreuses et aux fruits en forme d’œuf peut mesurer jusqu’à 9m de haut.

Origine et répartition géographique : Originaire du Sud des Etats-Unis et d’Amérique du Sud, la passiflore est aussi cultivée en Afrique, en Europe notamment en Italie. La plante exige une exposition ensoleillée.

Usages traditionnels et courants: Grâce à ses propriétés anxiolytiques, la passiflore soigne de nombreuses affections nerveuses ainsi que des pathologies aussi diverses que l’asthme, les palpitations, l’hypertension et les crampes musculaires.

Pharmacochimie : Elles contiennent des flavonoïdes, des glucosides et des alcaloïdes. 71

Pharmacodynamie : La passiflore a des propriétés sédatives, antispasmodique, et tranquillisantes. Le mode d’action de la passiflore sur le système nerveux central est encore mal connu. Les parties aériennes ont des propriétés sédatives bien établies, mais les constituants responsables de ces effectues n’ont pas été identifiés.

L’utilisation vétérinaire et selon l’enquête de cette plante pour drainer les secrétions excessives comme dans la diarrhée pourrait être dû à la présence des tanins.

Eléments de bibliographie : [Iserin, 2001] 72

• GOAVY

Figure 19 : Psidium guajava

Source : Auteur

Nom scientifique : Psidium guajava

Famille : Myrtaceae Origine et répartition géographique : C’est une plante originaire d’Amérique tropicale. Introduite à Madagascar vers 1900, elle est répandue dans toute l’île.

Pharmacochimie : D’après Wehmer, les feuilles contiennent d’huile fixe, d’essence à base de cineol et de tanin. Pharmacodynamie : Au CNRP, Andriantsiferana et coll. (1983) ont expérimenté que sur la souris, une infusion de poudre sèche d’écorce est à la fois inoffensive et efficace pour ralentir le transit intestinal. La richesse en tanin des différents organes justifie pleinement l’emploi du Psidium guajava comme une plante astringente et antidiarrhéique. En outre, Khadem et Mohamed ont montré que le décocté des feuilles possède une activité antibactérienne in vitro sur le staphylococcus aureus. Son activité sur le tube digestif en particulier au niveau des intestins pourrait démontrer son indication pour le soin des animaux en cas de troubles digestifs. Éléments de bibliographie : [Andriamahery, 1994- Ralantonirina, 1993] 73

• PARAKY Figure 20 : Nicotiana tabacum

Source: www.vegetox-envt.fr

Nom scientifique : Nicotiana tabacum Famille : Solanaceae

Description botanique : C’est une plante annuelle ou biannuelle à tige dressée, à très grandes feuilles ovales et à fleurs roses ou blanches.

Origine et répartition géographique : Originaire d’Amérique tropicale, le tabac est aujourd’hui cultivé dans le monde entier, principalement comme tabac à fumer, mais aussi pour la fabrication d’insecticides.

Usages traditionnels et courants: Les éleveurs de Ruzizi, les utilisent pour traiter la blessure et les plaies infectées, la conjonctivite, la dermatose et la morsure de serpent, la fièvre aphteuse et la théileriose chez l’espèce bovine. 74

Pharmacochimie : La présence de la nicotine, un alcaloïde à effet parasympathomimétique, a

été signalée.

Pharmacodynamie :

Les feuilles séchées fournissent un bon insecticide.

Données toxicologiques : Le principe toxique est présenté par la nicotine et ses dérivées. Le système nerveux autonome constitue l’organe cible. L’humain, les bovins, les porcins, les ovins, les caprins, les équins, les carnivores et les nouveaux animaux de compagnie peuvent être affectés par cette toxicité. Les ovins seraient moins sensibles. Les doses toxiques sont en grammes de feuilles sèches de 300-2000 chez les bovins, de 300-1200 chez le cheval et de 30-100 chez les petits ruminants. Les doses létales sont en milligrammes de nicotine pure de 60 chez l’humain, de 200-300 chez le cheval, de 30-100 chez les carnivores et de 100-200 chez les petits ruminants. Cette intoxication peut être diagnostiqué d’’après les symptômes et l’anamnèse principalement, l’analyse du contenu gastrique est aussi possible. Les feuilles séchées sont les sources d’intoxication qui se manifeste par une stimulation, à faible dose, puis un blocage, à forte dose, de la transmission nerveuse au sein du système nerveux autonome. À faible dose, peuvent apparaître des symptômes en hyper tels que la tachycardie, le tachypnée, l’excitation, le tremblement, les spasmes musculaires, les vomissements, la diarrhée, l’ataxie, les convulsions. À forte dose, peuvent survenir des symptômes en hypo tels que la dépression, la bradycardie, le bradypnée, l’ataxie, la parésie, la paralysie flasque, le coma voire la mort par insuffisance respiratoire. Le traitement est symptomatique et éliminatoire par la vidange gastrique précoce, l’utilisation de diurétiques, d’analeptiques cardio-respiratoires, de tanins et d’adsorbants. À faible dose, le pronostic est favorable avec une guérison sous 10 jours mais très sombre, à forte dose. 75

Actuellement, le tabac n’est plus utilisé en phytothérapie. Or, c’est la plante la plus fréquemment indiquée (les mammites, les ingestions d’insectes, l’Hypersialorrhée, la fasciolose, le besoroka, l’intoxication et les dermatoses) selon l’enquête sur terrain. La préparation de cette plante en association avec le Ranomena a été souvent prescrite. En effet, le Ranomena est un remède traditionnel obtenu à partir d'os de zébus, utilisé surtout en Imerina depuis longtemps, pendant la période coloniale et jusqu'à nos jours. Traditionnellement indiqué en cas de foulures, douleurs musculaires et articulaires (contusion, fatigue…), il est aussi utilisé dans les états grippaux, la fièvre, la sinusite, la toux, les brûlures, les plaies, la gale et les dermatoses.

Éléments de bibliographie : [Boris, 2001-Iserin, 2001- HOMEOPHARMA, 2007- Vegetox, 2007] 76

3-Exemples de phytomédicaments vétérinaires:

L’HOMEOPHARMA, un laboratoire pharmaceutique de Madagascar commence à produire quelques phytomédicaments vétérinaires dont la composition sera décrite dans ce paragraphe. (Annexe 5) • BAUME CICATRISANT – Boîte de 20g Composition : Huiles essentielles de Kininindrano- Vahona- Foraha. Propriétés : Anti-inflammatoire – Antiparasitaire – Antibactérienne – Cicatrisante - Hydratante- Régénératrice des tissus. Indications : Plaies- Blessures- Éruptions cutanées. Mode d’emploi : Application locale, deux fois par jour. Figure 22: Baume cicatrisant

Source : Auteur • COMPLEXE MULTI-SOINS – Flacon Spray 30 ml Composition: Huiles essentielles des Kininindrano, Jirofo et Kanelina. Propriétés : Antiseptique- Antibactérien- Antiparasitaire- Antalgique. Indications : Plaies- Dermatoses- Démangeaison- Hématomes- Chute de poils- Entorses- Coups- Mauvaises odeurs. Mode d’emploi : Vaporiser sur les parties à traiter, deux à trois fois par jour, jusqu’à amélioration. Figure 23: Complexe multi-soins

Source : Auteur 77

4-Interprétation :

4-1- Maladies les plus préoccupantes : [Merial, 2001-Kasonia, 2007]

La majorité des personnes interrogées sont des éleveurs de bovins si bien que la plupart des plantes inventoriées sont utilisées surtout pour le soin des bovins. Au total, ces plantes interviennent dans 135 préparations permettant de soigner ou de prévenir 34 signes cliniques ou maladies qui peuvent être regroupées par symptomatologie dominante.

Tableau 5 :Classification des indications thérapeutiques des plantes répertoriées par symptomatologie dominante, l’étiologie et selon l’espèce. Symptomatologie Espèces affectées VOLAILLES PORCINS BOVINS dominante Étiologie GÉNÉRALE Barika Ramoletaka- Amaigrissement – Asthénie – Pesta Besoroka - Fièvre DIGESTIVE Diarrhée Inappétence Hypersialorrhée – Inappétence -Ingestion d’insectes – Indigestion – Météorisation - Diarrhée – Constipation RESPIRATOIRE Toux REPRODUCTRICE Réduction de Mammites-Rétention placentaire la ponte -Absence de chaleurs URINAIRE Hématurie - Polyurie CUTANÉE Dermatoses- Dermatoses - Plaies – MUSCULAIRE Piqûre Inflammation – Tumeurs - ARTICULAIRE d’insectes Piqûres d’insectes – Larmoiement – Foulure PARASITES Verminoses Gales- Verminoses -Fasciolose-Tiques Cysticercose- Verminoses Selon l’enquête, une grande partie des plantes répertoriées sont indiquées pour les infestations parasitaires, les affections digestives et les maladies cutanées. Il est 78

à noter qu’une plante peut être utilisée pour soigner plusieurs symptômes chez des différentes espèces.

Les préoccupations principales des éleveurs de la région sont généralement les maladies qui présentent des signes visibles à l’extérieur et celles qui provoquent des pertes économiques. Ces maladies sont surtout secondaires à l’amaigrissement associé à une baisse de la production (les dermatoses, les plaies, les mammites, les verminoses, le Barika, le Ramoletaka etc.).

En cas d’échec de traitement ou dans le but de le renforcer, et souvent faute de moyen financier mais quelquefois par pure conviction sur l’efficacité des plantes, les éleveurs n’hésitent pas à recourir aux plantes médicinales.

Tableau 6 : Description des maladies à symptomatologie générale selon les éleveurs. Espèces affectées Maladies Symptômes VOLAILLES BARIKA Abattement, Diarrhée blanchâtre, Plumes ébouriffés, Crête cyanosé. PORCINS PESTA Diarrhée, Pétéchies, Dyspnée. RAMOLETAKA Paralysie du train postérieur, Hypersialorrhée BOVINS BESOROKA Fièvre, Œdème de l’auge.

Comme les données obtenues sont issues des informations rétrospectives, il a été préféré de garder les noms en malagasy de ces maladies. Scientifiquement, -le Barika est une maladie infectieuse, appelée le cholera aviaire, due à un Pasteurella multocida, qui s’exprime le plus souvent à la suite d’un stress. -la Peste porcine, est une infection virale, présentant des symptômes hémorragiques, respiratoires dans les formes aigues et provoque une mortalité élevé. -le Ramoletaka ou la maladie de Teschen et Talfan, est causée par un virus de la famille du Picornaviridae, caractérisée par une paralysie ascendante. -le Besoroka, ou le charbon symptomatique est une toxi-infection par des bactéries anaérobies : le Clostridium chauvoei et le Clostridium septicum, caractérisée par des troubles généraux très graves et par l’apparition de foyers hémorragiques emphysémateux dans les grosses masses musculaires. 4-2-Plantes remarquables et plantes populaires : [Byavu, 2000-Kasonia, 2007] 79

L’identification des plantes de l’herbier de référence a permis de dresser une liste de 72 espèces appartenant à 37 familles (Tableau 1).

Il ressort ainsi que les plantes les plus utilisées en médecine traditionnelle vétérinaire sont celles qui se rencontrent facilement partout (Asteraceae et Fabaceae) et celles dont la cueillette est aisée (herbacées et arbustes). En effet, • Les cinq familles principales des plantes identifiées sont les Asteraceae, les Fabaceae, les Solanaceae, les Poacea, les Rosaceae.

Figure 21: Principales familles des plantes répertoriées.

• Les parties végétales utilisées sont, par ordre d’utilisation décroissante : les feuilles, les bourgeons, les tiges, les tubercules, les bulbes, les rhizomes, les racines, les fruits, les graines et l’écorce, les fleurs et le latex, voire la partie entière.

• Sept techniques de préparations ont été mises en évidence, telles que: le broyage du matériel végétal frais, la macération, la décoction, la concoction, l’infusion, l’incinération, la fumigation et la réduction en poudres.

• Plusieurs modes d’administration ont été reconnus, à savoir : par voie orale, par voie nasale et par voie locale. (Annexe 6) 80

Il est à remarquer que les informations détenues par les spécialistes sont parfois incomplètes, tronquées ou modifiées volontairement ou non. Toutefois, le dosage des drogues reste un problème important dans l’utilisation de l’herboristerie traditionnelle. Dans la mesure du possible, nous avons indiqué, avec toutes les réserves qui s’imposent, les quantités actuellement utilisées. Dans le domaine du soin par les plantes, les intervenants (tradipraticiens, éleveurs, etc.) mettent surtout l’accent sur les connaissances empiriques des plantes et sur leurs effets reconnus depuis la nuit des temps [Lalancette, 2000]. L’étude analytique de chaque plante identifiée nous a permis d’estimer le bien fondé de leurs usages traditionnels vétérinaires. Cependant, -Les noms scientifiques des 87,80% des plantes utilisées par les éleveurs et par les tradipraticiens ou guérisseurs de bétail, pour une pathologie animale donnée, ont été trouvés. À vrai dire, parmi les dix plantes qui n’ont pas été identifiées, cinq n’ont pas été récoltées. -Plus de la moitié soit 52,63% des plantes identifiées voient leurs indications confirmées par la phytochimie et la pharmacologie obtenues suite à des études faites par des éminents chercheurs. (Annexe 6) -Parmi les documents dont nous avons pu disposer, nous n’avons trouvé aucune étude sur l’utilisation de quelques plantes données bien que des études aient été menées sur la plante. -Malgré nos recherches, les intérêts thérapeutiques de 20,83% des plantes identifiées nous restent inconnues. Selon la revue de la littérature, les plantes médicinales offrent une grande variété d’activités sur l’état général (tonique, dynamisant, antifatigue, etc.), sur les fonctions des différents organes (digestif, respiratoire, urinaire, reproducteur, tégumentaire) voire sur les agents microbiologiques (bactéries, virus) et parasitaires (internes et externes). 81

5-Synthèse :

Les plantes répertoriées ont, en effet, les unes une réputation thérapeutique précise à l’égard d’un syndrome bien défini, tandis que d’autres étaient censées guérir un syndrome morbide sans aucune précision sur le mode d’action. Au fait, les plantes améliorent, dans certains cas, seulement les signes mais ne guérissent pas la maladie. Il faut dire que, si les indications pour chaque plante sont bien connues par les éleveurs, ils sont unanimes à dire la posologie ainsi que la durée du traitement qui reste très approximative. Comme des recherches confirment certaines connaissances traditionnelles, il pourrait y avoir, ultérieurement, de remarquables découvertes. L’exploration de cette pharmacopée Malagasy n’en est, par conséquent, qu’à ses débuts mais déjà, ces résultats confirment certaines intuitions et pratiques traditionnelles. Par contre, cette herboristerie traditionnelle recèle encore des secrets que la science est encore loin de connaître ou de comprendre. Ce qui conduit aux commentaires et aux suggestions qui vont être apportés dans le chapitre qui suit. Quatrième chapitre : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS 83

Quatrième chapitre : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS

1-COMMENTAIRES 1-1-RAISONS QUI INCITENT LES GENS À PRATIQUER LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE TRADITIONNELLE : Figure 24: Utilisation du décocté des feuilles du ricin pour le soin des mammites bovines.

Source : Auteur

Pauvres ou riches, paysans ou citadins, instruits ou non, toutes ces catégories d’éleveurs préfèrent recourir souvent partiellement mais rarement complètement aux plantes médicinales pour guérir les pathologies animales. De nombreux motifs expliquent cette habitude :

-Les expériences vécues par les tradipraticiens qui évoluent depuis la période précoloniale et qui se transmettent oralement que ce soit par apprentissage ou par instruction de parents en descendants ou entre les éleveurs. Ainsi, comme certaines affections peuvent être aisément identifiées par tout le monde, la médecine populaire se trouve fréquemment prise en défaut. Sauf que lorsque des troubles difficiles à identifier se présentent, il importe de faire appel à un spécialiste qui pourrait poser son diagnostic.

-Quelques unes des coutumes qui font croire à certains éleveurs que le contact des animaux avec des métaux (aiguilles, etc.) serait interdit. 84

-L’inaccessibilité aux vétérinaires et aux techniciens d’élevage, qui est due d’une part à leur insuffisance en nombre d’où leur indisponibilité fréquente, d’autre part à la hausse des frais de déplacement pour rallier les centres sanitaires et certains villages. Ceci amène à la vente illicite des médicaments pratiquée par des faux agents de santé animale allant même jusqu’à faire des prescriptions inutiles entrainant une résistance microbiologique ou parasitaire et voire des injections mettant la vie des animaux en danger. Ce qui peut conduire au fait que les éleveurs n’ont plus confiance à cette équipe de la santé animale et considèrent les traitements par les médicaments modernes comme des dépenses inutiles.

-Le coût des médicaments vétérinaires occidentaux, qui est hors de portée de la majorité des éleveurs; fait qu’ils ont, comme solution alternative, l'utilisation de drogues végétales qui se rencontrent encore très fréquemment dans la nature et dont le prix est plus abordable. En effet, le tradipraticien ou le guérisseur de bétail, est facilement accessible à tous les éleveurs du village et il ne demande qu’une somme très modique par rapport à celle exigée par les vétérinaires ou les techniciens d’élevage.

-La crainte de la modernisation, fait que certains éleveurs préfèrent s’enfermer dans le monde traditionnel.

-L’insécurité rurale qui persiste encore et incite une partie des gens à déprécier leur élevage en minimisant tout investissement en matière de santé animale. Dans ce cas, ils n’hésitent pas de procéder à l’abattage si le traitement par la pratique traditionnelle échoue. 85

1-2-.LES AVANTAGES ET LES INCONVENIENTS DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE TRADITIONNELLE : L’efficacité de la médecine vétérinaire traditionnelle considérée comme paranormale est indéniable malgré les nombreux aspects négatifs. Quelles sont ses avantages et ses inconvénients ? C’est ce qui va être traité maintenant.

1-2-1-LES AVANTAGES :

Sur le plan social : La médecine traditionnelle se préoccupe en premier lieu de l’intégrité de l’individu d’une part et de la conservation de l’espèce d’autre part [CNRP, 1982]. À vrai dire, la médecine traditionnelle reflète une culture. Son étude et sa relance contribuera donc à revaloriser l’homme Malagasy notamment sa personnalité spécifique [Ralaivao, 1994].

Sur le plan environnemental : La médecine vétérinaire traditionnelle peut jouer un rôle dans la préservation de la biodiversité [Kasonia, 2007] notamment dans la restauration du système paysage [Andrianaivo, 2007].

Sur le plan scientifique : La pharmacopée traditionnelle malagasy utilise divers végétaux ; de nombreux produits pharmaceutiques notamment vétérinaires en ont été déjà extraits des moyens techniques modernes, d’autres pourront l’être à l’avenir, confirmant ainsi l’apport certain de la civilisation malgache à la science et à la technologie universelle [Ralaivao, 1994].

En outre, des récentes études sur l’acidité, la résistivité, le pouvoir oxydoréduction de certains extraits de plantes tendraient à démontrer qu’en matière thérapeutique, une supériorité du complexe naturel « plante entière » se trouve affirmée sur les divers constituants utilisés isolément [Rama, 1993]. 86

En fait, ses différentes parties agissant ensemble sont plus efficaces qu’un dosage équivalent du principe actif extrait de la plante utilisée par la médecine conventionnelle [Iserin, 2001]. L’explication de l’efficacité obtenue par les guérisseurs doit, semble-t-il, tenir compte de ces divers éclaircissements.

Sur le plan économique : L’avantage qu’elle offre c’est leur prix véritablement dérisoire par rapport au prix des spécialités et par leur utilisation, la santé ne s’achètera plus à prix d’or ; cela est très important dans un pays pauvre comme le nôtre ou le niveau de vie de la masse est encore bien bas [Ramiaramanana, 1974].

De plus, l’exploitation et l’exportation sous forme de produits industrialisés de cette pharmacopée permettraient à l’État d’avoir des devises supplémentaires et à la population des médicaments moins onéreux. Aussi, les médicaments modernes pourront être associés aux plantes médicinales existantes dans leur région. Ceci permettra de réduire sensiblement l’importation de médicaments ; ce qui est une source de bénéfice non négligeable pour le pays [Ralaivao, 1994].

En plus de leur efficacité, ces plantes médicinales contribueraient aussi à l’amélioration à la fois de la quantité et la qualité des produits alimentaires d’origine animale c'est-à-dire de la nutrition et de la santé populationnelle. Ce qui serait bénéfique à la fois pour les éleveurs et pour les consommateurs.

1-2-2 -LES INCONVENIENTS : Une conception erronée fait de « naturel » le synonyme de « sans danger » [OMS, 2003]. Les pratiques traditionnelles n’ont pas que des avantages, elles ont aussi des inconvénients qui vont être énumérés ci-après. 87

Sur le plan médico-sanitaire : Certains tradipraticiens n’ont pas toujours la maîtrise de leur art. Il y a certains d’entre eux qui fondent trop leurs soins sur les coutumes et croyances ancestrales. En outre, il y a parfois une certaine confusion dans les esprits, et on ne distingue pas toujours les plantes médicinales des « ODY » sorciers, et des plantes toxiques qui peuvent tuer et sont utilisées dans ce but.

En fait, ces plantes toxiques sont nombreuses mais inconnues dans la majorité des cas. Ces remèdes naturels sont bien souvent très efficaces avec moins d'effets secondaires reconnus que beaucoup de médicaments de synthèse mais peuvent néanmoins être mortels pour l'organisme [Curieux de pharmacie, 2007].

La notion de contre-indication et d’interaction est pratiquement inconnue ; or pris dans certaines conditions, un bon médicament peut être dangereux. En d’autres termes, la prise simultanée de plantes médicinales et de médicaments peut entraîner l'interaction des deux remèdes et l'apparition d'effets secondaires, parfois graves.

Un autre grand problème, le manque d’hygiène dans la collecte des plantes et dans leur administration aux animaux malades, l’imprécision absolue des doses auront des impacts sur l’efficacité du traitement. En effet, certaines plantes contiennent des principes actifs qui peuvent être extrêmement puissants, d'autres sont toxiques à faible dose.

De plus, la consommation « brute » de la plante induit la consommation d'autres produits contenus dans la plante que le principe actif, ne permettant ainsi pas de connaître la dose exacte de principe actif ingéré entraînant un risque de sous-dosage ou de surdosage [Wikipedia, 2008].

Aussi, l’ignorance la plus élémentaire de l’anatomie, de la physiologie, de la microbiologie, etc. entrainera sûrement des diagnostics surprenants. En effet, les diagnostics peuvent être d’une confusion effroyable. 88

Figure 25: Absence de l’hygiène lors d’un traitement traditionnel d’une plaie au niveau du membre postérieur droit d’un bovin.

Source : Auteur

Sur le plan social, éthique et juridique: Le non respect du code de déontologie favorise l’existence des charlatans.

Sur le plan environnemental : L’utilisation accrue de ces plantes en médecine traditionnelle, des méthodes de cueillette non appropriées, leur commerce et une demande croissante sur les marchés sont autant de facteurs qui menacent la durabilité de la biodiversité [Davy, 2001].

Sur le plan culturel : Très souvent véhiculées par la tradition orale, ces informations se diluent d’une génération à l’autre pour disparaître totalement. Ainsi, peu à peu, il y aura un aboutissement à un appauvrissement de la diversité culturelle du patrimoine national voire mondial [Jardins du monde, 2007]. 89

2-SUGGESTIONS Face à la situation de l’élevage à Madagascar et aux problèmes concernant la thérapie animale que vivent actuellement de nombreux éleveurs, surtout des zones rurales telles que les sites de cette étude, un maximum de propositions vont être citées qu’elles soient à réaliser dans les long et / ou court termes.

En effet, une minorité seulement des éleveurs peut jouir les bienfaits de la médecine moderne en se procurant des médicaments vétérinaires pour le soin des animaux.

- Il est donc urgent de faire un inventaire critique et raisonné de l’ensemble des données concernant la pratique traditionnelle et vétérinaire actuelle et de les fixer par écrit avant de voir disparaître progressivement le patrimoine qui, actuellement n’est plus détenu que par peu de personnes. Ensuite, de valoriser ces connaissances afin de conserver les cultures, les savoirs des plantes. En fait, « quand un tradipraticien meurt, c’est tout un dictionnaire qui disparaît ».

Pour cela, des enquêtes auprès des tradipraticiens ainsi que des éleveurs sur les notions des maladies animales et de leurs soins, sur l’utilisation des plantes dans la pharmacopée traditionnelle, doivent être organisées par les organismes nationaux, aidés par les organismes internationaux

Ces organismes sont aussi invités à assurer la diffusion aussi large que possible de l’information et de la documentation sur cette médecine traditionnelle.

- Il s'agit aujourd'hui non seulement de continuer ces enquêtes mais aussi de commencer à vérifier les propriétés pharmacologiques et toxicologiques de ces plantes. Si les intervenants de la médecine traditionnelle, préconisant une approche holistique, s’intéressent aux effets de la plantes dans sa globalité sur tout l’individu ; les scientifiques doivent se baser davantage sur les connaissances biochimiques et se préoccuper de l’action des principes actifs des plantes [Lalancette, 2000]. 90

Des échantillons des plantes utilisées par les habitants pourraient donc être pris afin d’en extraire le principe actif et déterminer ses propriétés, ce qui nécessite une collaboration avec les laboratoires les mieux équipés [Thill, 1996]. Cette partie sera consacrée à réaliser des études d'efficacité d'extraits végétaux pour le soin des bestiaux, en particulier de rechercher une manière naturelle de prévenir et de traiter les pathologies animales courantes [Mediplant, 2007]. Pour cela, il faut tenir compte de l’existence des différences au niveau de la résorption, de la métabolisation et de l’élimination des principes actifs végétaux chez les différents groupes d’animaux (herbivores, omnivores et carnivores) et des intolérances spécifiques vis-à-vis de substances végétales au sein même des espèces animales et des groupes d’animaux [ Swissmedic, 2007]. L’innocuité de cette utilisation de drogues végétales est ensuite à confirmer par des méthodes appropriées [Thill, 1996]. Il est donc nécessaire de développer de nouveaux protocoles de recherche rigoureux qui respectent les particularités des plantes (synergie, etc.) et d’étudier les réponses physiologiques à des traitements par les plantes [Lalancette, 2000]. Il s'agit de procéder à des essais cliniques, à une standardisation du médicament traditionnel afin d’assurer la sécurité d’emploi des produits à base de plantes et prévenir les risques d’effets indésirables [Andrianaivo, 2007]. Dès que les propriétés curatives de ces drogues, identifiées grâce au savoir des tradipraticiens et des éleveurs, sont reconnues cliniquement et pharmacologiquement, il est nécessaire de traiter ces données, de les vulgariser pour aboutir à la production locale de médicaments [Thill, 1996] tout en s’assurant de leur composition exacte, de leur qualité et de leurs conditions de conservation [Lalancette, 2000]. Cela, en vue de développer la filière pour répondre à la demande sans cesse croissante, tant sur le marché local qu’international. Aussi, il faut inviter tous les producteurs de remèdes phytothérapiques vétérinaires déjà existants à moderniser le système de production et d’exploitation face aux défis de la mondialisation. C’est un programme à long terme (Annexe 8) mais les résultats seront bénéfiques pour la nation entière. 91

- Une collaboration franche entre les scientifiques et les tradipraticiens est évidement souhaitable pour mener à bien ce projet. Le personnel de santé doit être parfaitement conscient de la place des tradipraticiens dans la société malgache c'est-à-dire que les vétérinaires doivent souvent travailler en étroite symbiose avec les guérisseurs de bétails. La phytothérapie invite, en effet, le médecin à une compréhension du vivant, de l’homme, de l’animal et du végétal. Autrement dit, le corps d’un animal est mieux adapté à un traitement à base de plantes qu’à une thérapeutique exclusivement chimique. Les animaux et les plantes vivent côte à côte depuis des dizaines de milliers d’années. Ils sont habitués à consommer et à digérer différents types de plantes, qui sont bien souvent apprécier pour leurs qualités aussi bien médicinales que nutritives [Iserin, 2001]. Par conséquent, les chercheurs sont également encouragés à contribuer à l’étude des pharmacopées régionales malgaches pour pouvoir mettre à la disposition de la majorité de la population des produits efficaces et sûrs, moins onéreux que leurs homologues importés.

Pour ce faire, des échanges entre les guérisseurs et les différents acteurs locaux de santé animale ; pour une meilleure compréhension réciproque et un travail coordonné, peuvent être organisés afin d’améliorer de manière générale les prestations de soins pour les animaux malades.

Chaque agent de l’élevage dit est donc invité à se documenter sur les plantes médicinales qui ont déjà fait l’objet d’études scientifiques et se renseigner de leurs utilisations empiriques auprès des guérisseurs afin de pouvoir prescrire, chaque fois qu’il estimera nécessaire à l’intérêt de l’animal malade les plantes médicinales. De leur côté, les tradipraticiens doivent abandonner leur fréquente attitude « anti-scientifique ». 92

- Il est temps, par conséquent, de penser à réglementer la matière par une législation national, pourquoi pas continentale voire internationale. Le Ministère chargé de l’Environnement, de la Santé et pourquoi pas de l’Élevage et de l’Agriculture, par l’intermédiaire du service de la pharmacopée traditionnelle peut inclure dans ces programmes, une contribution au recensement et à la formation des guérisseurs traditionnels authentiques afin d’améliorer leur qualité de travail et de leur inciter progressivement à abandonner certaines manœuvres inappropriées qui peuvent nuire à la santé. La mise au point d’un système de protection des droits de propriété intellectuelle des connaissances traditionnelles semble urgente, ne serait-ce que pour protéger et encourager les tradipraticiens à divulguer leur savoir avant qu'il ne les accompagne dans la mort. De son côté, l’Organisation Mondiale de la Santé, plus précisément, l’OMS Région Afrique, recommande à ses pays membres l’intégration de toutes formes de médecine traditionnelle notamment vétérinaire dans les systèmes de santé dès le début de ce troisième millénaire. Etats et gouvernements se proposent donc petit à petit à initier la valorisation de leur pharmacopée traditionnelle respective en recommandant la production et l’utilisation de remèdes à base de plantes en guise d’alternatives dans les problèmes à l’accessibilité aux médicaments [ Andrianaivo, 2007].

- Après une sélection sérieuse et des modes opératoires bien testés, les plantes encore accessibles devraient être mises à la disposition du public par des méthodes éducatives appropriées. En effet, l’encadrement de l’exercice de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle consiste surement à augmenter l’offre en quantité et en qualité de la thérapie. Un bon diagnostic, de bons produits appropriés, une bonne connaissance de leurs possibilités et de leurs modes d'utilisation, telle est la trinité primordiale à respecter pour obtenir les meilleurs résultats de ces thérapeutiques naturelles [Donadieu, 2007]. 93

Il a été remarqué que les malgaches sont jaloux de leurs croyances et coutumes mais force est de reconnaître que certains d’entre elles sont dépassés et constituent par leur existence des obstacles au développement, surtout sur le plan de la santé. D’ores et déjà, tous les personnels des centres sanitaires vétérinaires éloignés peuvent être initiés à l’utilisation des plantes médicinales. De plus, l’inclusion de cours sur la médecine traditionnelle en particulier la phytothérapie et des précis sur les plantes médicinales dans le programme d’enseignement des étudiants vétérinaires est souhaitable. La création d’un centre de formation ayant pour but de développer la connaissance de la pharmacopée locale est envisageable afin de mieux en assurer la défense et la promotion. Il s’agit plus précisément d’informer les habitants, les éleveurs et les agents de santé animale sur les plantes déjà étudiées sur les plans chimique et pharmacologique : indications, posologie, parties utilisées, durée du traitement. De même, qu’il ne faut pas utiliser des plantes d'origine douteuse, puisque les facteurs de pollution, la cueillette et les méthodes de conservation, de stockage peuvent altérer les propriétés des plantes [Wikipedia, 2008].

- Il est conseillé également d’investir et de développer des recherches sur la médecine traditionnelle vétérinaire dans diverses directions : recherches analytiques sur des plantes d’intérêt médical ; recherches zootechniques et cliniques pour évaluer l’efficacité des plantes médicinales, tant au laboratoire que sur le terrain. Notamment, d’effectuer des études scientifiques systématiques des comportements d’automédication chez l’animal tout en apportant une attention sur son régime alimentaire. En effet, « les animaux sont médecins d’eux-mêmes » selon Michel Ansay et d’après les travaux d’observation de Dr Huffman : "les chiens, eux, se purgent, quand ils sont malades de la bile, avec l'herbe que l'on appelle l'herbe aux chiens ». On retrouve donc dans le règne animal les racines biologiques de l'utilisation d'herbes médicinales chez l'homme. À Madagascar, des recherches de terrain sont déjà effectuées sur certains Lémuriens. Ces approches connaissent un intérêt particulier, étant donné la résistance accrue des parasites aux antiparasitaires modernes [Phytomedecine, 2007]. 94

- Aussi, il est primordial d’éduquer le public sur la nécessité de protéger l’environnement. En effet, tout en formant la population comment s’utilisent les plantes, il faut les motiver à saisir l’importance des différentes plantes, à les gérer rationnellement et à les conserver [Lalancette, 2000]. Tout le peuple Malagasy doit participer activement à la sauvegarde de la biodiversité de la flore et de l’écosystème naturel et à la lutte contre la dégradation de l’environnement naturel. Il s’agit aussi de limiter l’exploitation « sauvage » ou anarchique des ressources de la biodiversité. La population doit, également, être sensibilisée et encouragée à prévenir et à maitriser les feux de brousse. À Madagascar, 300 000 ha de forêt partent en fumée chaque année [Nouvelles, 2008]. En effet, il est nécessaire de renouveler le stock de matières premières végétales qui s’épuisent. Des plantes particulièrement prometteuses doivent être mises en culture et sélectionnées pour leurs principes actifs. Les plantes endémiques doivent être cultivées prioritairement. Un jardin botanique doit, par conséquent, être mis en place et a pour finalité de permettre la préservation du patrimoine culturel en plantes utilisées en pratiques courantes et /ou destinées à l’industrie pharmaceutique en intégrant ces plantations dans un projet de gestion du territoire. [Jardins du monde, 2007] La création des aires protégées sert à la fois à assurer la valorisation de la pharmacopée. Ainsi, il faut intensifier les contrôles, les suivis, et les études d’impact afin de maintenir le développement intégré des populations et la conservation de la biodiversité.

- D’un autre côté, il faut motiver les acteurs de développement rural à professionnaliser leurs métiers en encourageant particulièrement les éleveurs à renforcer leurs savoir faire afin d’augmenter la production et d’obtenir un meilleur rendement en vue d’accéder facilement aux médicaments chimiques en cas de nécessité. En effet, d’après la littérature, l’allopathie et la phytothérapie sont complémentaires. 95

Aussi, il faut accroître, par la formation continue, la capacité et la compétitivité des personnels de la santé animale afin de satisfaire les besoins nationaux en matière de prophylaxie et de traitement médicaux vétérinaires. En un mot, pourquoi ne pas faire prendre conscience à tous ses utilisateurs de l'intérêt qu'ils ont à manger plus sainement et donc de recourir aux soins naturels s'ils veulent bien et mieux se porter au cours de ce prochain millénaire, tout en préservant au maximum le capital biologique de la seule planète qui nous est disposée pour vivre pendant encore très longtemps : la Terre ?

- Enfin, l’État est invité à participer à l’atténuation de cette insuffisance médicamenteuse en commençant par la baisse des prix des intrants et prestations vétérinaires qui, associée à la faible couverture de certaine région d’élevage en spécialiste vétérinaire, laissent place à la pratique prédominante de la médicine traditionnelle dans les zones rurales. 96

3-.SYNTHESE :

Les plantes médicinales tiennent une place prépondérante dans la vie des habitants qu’ils n’hésitent pas à les utiliser pour soigner les animaux. Seulement, il faut établir des règles et prendre des mesures pour qu’elles ne nuisent pas.

Malgré ces côtés négatifs, il ne faut pas sous estimer la médecine traditionnelle, ni ignorer les bienfaits réels ou possibles présentés par cette pratique.

En effet, l’étude de cette médecine vétérinaire traditionnelle permet d’encore mieux connaître l’extrême richesse constituée d’une grande diversité de plantes malagasy, qui n’a pas d’égal. Cela; en vue d’utiliser plus largement ces ressources de pharmacopée et de découvrir de médicaments nouveaux afin que le traitement de certaines maladies animales devienne plus efficace et économiquement plus abordable. Aussi, il faut admettre que ce sont les tradipraticiens qui se servent et semblent mieux connaître les plantes médicinales qui font la fierté de notre île sans oublier les côtés économique et culturel. À cet égard, le tradipraticien se montre le garant des us et des coutumes malagasy, précieux héritage que les années à venir ne devraient pas faire ignorer aux générations successives. De plus, de nos jours, le bien être animal est une préoccupation majeure, que ce soit pour les animaux de rente ou de compagnie et l’efficacité, déjà observée, des médicaments phytothérapiques en médecine humaine, trouve des applications comparables en médecine vétérinaire. Si bien qu’aujourd’hui, il ne faut pas oublier que la pharmacopée traditionnelle et l’art de soigner moderne ont tous deux leur place dans une société qui essaie de répondre à de nouveaux besoins. Les responsables de la santé animale devront par conséquent, accorder un intérêt croissant à la phytothérapie vétérinaire en vue d’une exploitation des plantes et de la fabrication des médicaments. La présente étude se veut donc non seulement une introduction à la connaissance traditionnelle de notre patrimoine pharmacopique mais surtout une contribution au développement de la médecine vétérinaire dans notre pays.

CONCLUSION 97

CONCLUSION

À Madagascar, la pratique de la médecine traditionnelle vétérinaire est une réalité. Dans les zones d’étude concernées par ce travail, plus de la moitié des éleveurs préfèrent recourir aux plantes et aux services des tradipraticiens pour les soins de leurs animaux de rente notamment les espèces aviaire, porcine et bovine. Ceci est un choix, mais parfois, c’est dû au fait que ces éleveurs n’ont pas accès aux avantages de la médecine scientifique. Cet aspect est rencontré, non seulement dans les zones rurales, mais aussi dans les agglomérations urbaines dotées de services médicaux modernes. D’autant plus, la médecine moderne, malgré le progrès scientifique, ne peut, malheureusement, pas résoudre les problèmes de toutes les maladies et cela amène à l’objectif de ce travail à rechercher le profit de ces ressources naturelles.

Au cours de cette étude, il a été observé que les éleveurs utilisent les plantes pour traiter différentes pathologies telles que les infestations parasitaires et les maladies à symptomatologie surtout digestive, cutanée et générale. Les principales familles des 72 plantes qui ont été identifiées sont les Asteraceae, les Fabaceae, les Solanaceae, les Poacea et les Rosaceae.

Cette utilisation des plantes est surtout fondée sur la tradition et l’expérience mais d’après la présente étude, certaines de ces pratiques phytothérapiques traditionnelles vétérinaires paraissent étranges et révèlent de la magie (Nicotiana tabacum), d’autres au contraire semblent plus fondées, plus efficaces (Aloe macrolada, Symphitum officinale). Il ressort également de cette recherche que les plantes médicinales peuvent constituer des ressources médicamenteuses dans le monde de l’élevage grâce aux bienfaits qu’elles apportent surtout du point de vue économique et sanitaire mais aussi, scientifique, environnementale et culturelle. 98

Actuellement, même les pays dits industrialisés s’efforcent de mettre en valeur leurs plantes médicinales. Pour Madagascar, où poussent d’innombrables plantes médicinales, parfois uniques au monde, l’utilisation de cette pharmacopée ne peut être que bénéfique. L’expérience a aussi montré que les médecines traditionnelle généralement à base de plantes et conventionnelle peuvent fonctionner parallèlement, même si, souvent leurs rapports sont relativement complexes. Alors tandis que les savoirs traditionnels s’éloignent de nous, les plantes auxquelles ils se référent subissent une érosion parallèle. Il convient, à présent, d’approfondir cette connaissance traditionnelle par des études ethnopharmacologiques et encore de l’intégrer dans un cadre scientifique, notamment par une gestion appropriée des divers écosystèmes en vue du maintien d’une biodiversité.

Il appartiendra donc aux responsables, chercheurs, médecins et vétérinaires, de travailler dans une collaboration franche, basée sur la confiance mutuelle, pour mener à bien cette grande œuvre. Tout en sachant qu’on ne peut espérer bâtir un pays prospère sans penser à améliorer l’état sanitaire des animaux qui sont à la source de notre alimentation; nous tenons à rappeler que ces plantes médicinales constituent encore un vaste domaine qui attend un bon nombre d’entre nous. ANNEXES

Annexe 1 QUESTIONNAIRE

DATE DE L’ENQUETE :…………………….. FIVONDRONANA :……………… FICHE N° :…………………………………….. FIRAISANA :……………………… RACE :…………………………………………. FOKONTANY :…………………. ESPECE :………………………………………. HAMEAU :………………………

I- Identification de la personne interrogée :

Nom :…………………………………………………………………………………… Age :…………………………………………………………………………………… Sexe :…………………………………………………………………………………… Profession :……………………………………………………………………………… Niveau d’instruction :…………………………………………………………………… Adresse :…………………………………………………………………………………

II- Activité d’élevage :

Type d’élevage :…………………………………………………………………………. Effectif: …………………………………………………………………………………

III- Santé animale :

1) Maladies courantes:…………………….………………………………………….. ………………………………………………………………… 2) Traitement : i. Principe : moderne traditionnel néant ii. Raisons :……………………………………………………………………… iii. Expériences : • Animal n° : …………. Age :………. Sexe :………… Poids :… • Maladies et symptômes : ……………………………………………………………………………………………. • Plantes utilisées : Code :……… Noms vernaculaires:……………………………………………………………………… Parties utilisées :…………………………………………………………………………. Quantité à employer :…………………………………………………………………….. Mode et moment de préparation :……………………………………………………….. Voie d’administration :…………………………………………………………………. Posologie : Quantité par prise :………………………………………………………………… Fréquence de la prise :……………………………………………………………... Indication thérapeutique :………………………………………………………………… Durée de traitement :……………………………………………………………………... Appréciations :……………………………………………………………………………. • Animal n° : …………. Age :………. Sexe :………… Poids :….. • Maladies et symptômes : …………………………………………………………………………………………… • Plantes utilisées : Code :……… Noms vernaculaires :……………………………………………………………………. Parties utilisées :………………………………………………………………………… Quantité à employer :…………………………………………………………………… Mode et moment de préparation :………………………………………………………… Voie d’administration :…………………………………………………………………… Posologie : Quantité par prise :………………………………………………………………. Fréquence de la prise :……………………………...……………………………… Indication thérapeutique :…………………………………...……………………………. Durée de traitement :…………………………………………...………………...……… …………. Appréciations :…………………………………………………………………………..

3) Prévention : i. Antimicrobiennes:

-Virales :......

-Bactériennes :…………………………………………………………...

ii. Antiparasitaires :

-Internes :………………………………………………………………...

-Externes :………………………………………………………………..

4) Autres informations : i. Plantes broutées ou pâturées : ......

ii. Plantes toxiques :

...... iii. Plantes médicinales :

1 : Noms vernaculaires 5 : Quantité par prise 2 : Partie utilisée 6 : Fréquence de la prise 3 : Quantité à employer 7: Voie d’administration 4 : Mode et moment de préparation 8 : Durée d’utilisation

Code 1=NV 2=PU 3=QE 4=MMP Posologie 7=VA 8=DU Indications Observations 5=QP 6=FP IV- Commentaires :

i. Enquêté :

…………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………

ii. Enquêteur :

…………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………

V- Conclusion :

…………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… ……………… Annexe 2

Source : Express de Madagascar. N°3817 du 29 septembre 2007 : 07

Source : Hebdo de Madagascar. N°0157 du 15 février 2008 : 05 Annexe 3 Tableau 7 : Les vétérinaires et leurs zones d’intervention dans la DRDR de la Haute Mahatsiatra en 2007. CIRDR Noms et Prénoms Résidence Zones d’actions Dr RASOALINA Viviane Ambalavao Ambalavao : Ambalavao, , , , Ambohimandroso, , , , , , Miarinarivo, , , , Ankaramena, Ambinaniroa, Fenoarivo Fianarantsoa I Dr RAZAFIARISON Raymond Anjoma Fianarantsoa I: (Défunt) Fianarantsoa I Ex Firaisana:Lalazana, Vatosola, Ville Haute, Ville Basse Manolafaka, Andrainjato Nord, Andrainjato Sud. Fianarantsoa II: Fianarantsoa II : - Lalangina-Ivohibato: -Ivohibato , , , , , , Ialagnanindro, , AMbalakely, , , Androy, , , Isandra: -Isandra Ankarinarivo Manirisoa, Iavinomby Vohibola, , , Fanjakana, , , Ambohimidera II, Mahazoarivo, , . : -Ambohimahasoa Ambohimahasoa, , , Isaka, , Kalalao, , , Morafeno, , Vohitrarivo, , Fiadanana, , , Ankafina, , .

Ikalamavony Dr RAKOTONAIVO Ikalamavony Ikalamavony: Solohery Ikalamavony, , Ambatomainty, , , , Sakay, , Bekisopa Fianarantsoa II Dr RAKOTONDRAVANONANA Fianarantsoa II Mahasoabe, , -Lalangina Volahanta , , Vinanitelo, , , , Vohibato Ouest Ankarimalaza, Mifanasoa. Source : AFAFI Annexe 4 Tableau 8 : Liste des localités concernées par l’étude :

DISTRICT ARRONDISSEMENT FOKONTANY FIANARANTSOA I Ville Basse Mahasoakely, Tambohomandrevo, Tanambao, Sahalava, Ampopoka, Besorohitra, Antsororokavo, Ambohibory, Mokana Manolafaka Ambalamarina, Ivohitsoa Andrainjato Nord Idanda, Ambodirano Centre, Ambatolahy, Ambodirano Atsimo Lalazana Mahazengy Andrainjato Sud Soanierana Vatosola Kianjasoa Ville Haute Anjoma, Ivory, Ambalapaiso, Ampitakely, Imandry

FIANARANTSOA II Ankarinarivo Manirisoa Ambohifirariantsoa Ambondrona Ambalamahatsinjo Nasandratrony Soamiandrizafy Andranovorivato Ambatosoa Talata Ampano Talata Ampano Ambalamahasoa Ambalamahasoa Alakamisy Ambohimaha Talata Iboaka Sahambavy Antotohazo, Bedia, Antamiana

Annexe 5 Caractéristiques des plantes présentes dans les phytomédicaments vétérinaires produits par L’HOMEOPHARMA :

*Nom scientifique : Melaleuca viridiflora Sol. Noms communs : Niaouli- Kininindrano Indications : Infection respiratoire- Blessure- Brûlure- Barrière antivirale.

*Nom scientifique : Calophyllum inophyllum Linne. Noms vernaculaires : Foraha (Betsimisaraka)- Forabe (Betsimisaraka) Propriétés : Anti-inflammatoire- Antiparasitaire- Antibactérienne- Cicatrisants- Hydratante- Régénérateur du tissu (excellent).

*Nom scientifique : Eugenia caryophyllata Thunberg Noms vernaculaires : Jirofo (Betsimisaraka)- Jorofo (Betsimisaraka) Propriétés : Le girofle est efficace contre l’acaride Psoroptes cuniculi

*Nom scientifique : Cinnamomum zeylanicum Breyne. Noms vernaculaires : Kanelina (Betsimisaraka) Indications : Plaies- Inflammation- Maladies fébriles-Troubles respiratoires et digestifs. NOMS N° PU P A F.I UTILISATIONS LOCALES INDICATIONS VERNACULAIRES BOVINS PORCINS VOLAILLES selon la littérature AHIBALALA 12 Fe Décoction V.O 1 Besoroka Rhumatisme, Cicatrisant, Ti Annexe 6 Hémostatique AHITRA Tableau 9 : Com39paraisFone deBs rutoyailigesations locVal.Les et 1vétérinaPlairies des plantes identifiées avec leurs indications selon la littérature. Ti AKONDRO 48 Fe Nature V.O 6 Rétention Diabète, Diarrhée, Diurétique, Ti Décoction V.L placentaire, Hématurie, Hydropisie, Verminoses Astringent, Diurétique, Brulure, Toux, Affection pulmonaire AMBATRY 34 Fe Broyage V.O 4 Plaies, Tonicardiaque, Laxative, Décoction V.L Météorisation, Diurétique, Hypertension, Foulure Névralgie, Hémorragie post partum AMBIATY 16 Fe Broyage V.O 2 Hypersialorrhée Ramoletaka Fébrifuges Plaies, Dermatose Bo Décoction d’origine virale AMBILAZONA 35 Fe Broyage V.O 4 Plaies, Ingestion Dartre Décoction V.L d’insectes, Infusion Foulure, Inflammation BEFARORATRA 73 Ti Décoction V.O 1 Verminoses DATIRA 67 Fe Broyage V.L 1 Plaies DENDEMY 43 Fe Concoction V.O 5 Hypersialorrhée, Dysenterie rebelle, Ec Infusion V.L Météorisation, Constipation, Vomitive, Broyage Constipation, Tonique, Fébrifuge, Laxative, Macération Plaies, Besoroka Antitussive DINGADINGANA 13 Fe Fumigation V.N 3 Besoroka Gales, Ulcères, Diarrhée, Antibiotique, Plaies, Toux, Pathologie de la reproduction FANAMO 37 Fe Nature V.O 1 Fasciolose, Insecticide, Problème Verminoses intestinal, Anorexigène FANORY 04 Fe Broyage V.O 2 Piqûre Ramoletaka Antiasthmatique, Emétique, Bo Décoction V.L d’insectes Tonicardiaque FANTSINAKOHOLAHY 74 Fe Décoction V.O 1 Tumeurs V.L FATORA 75 Fe Broyage V.O 2 Piqûre Piqûre Macération V.L d’insectes d’insectes FITANGOSANA 07 Fe Broyage V.O 1 Diarrhée Blessures, Furoncles Macération sanguinolente FORONA 29 Fe Décoction V.O 2 Cysticercose Ti FOTSIAVADIKA 10 Fe Décoction V.O 1 Hématurie Antipyrétique Fe: Feuille Ti: Tige Tb: Tubercule P.E : Plante Entière V.O : Voie orale P : Préparation Fl: Fleur Ra: Racine Ec: Ecorce V.N : Voie nasale N°: Numéros des plantes A : Administration Fr: Fruit Bu: Bulbe La: Latex V.L : Voie locale P.U : Parties utilisées F.I : Fréquence d’indication

Elements de bibliographie : Andriamahery, 1994- Boiteau, 1993- Boris, 2001- Byavu, 2000- Caron, 1966- Creapharma, 2006- Debray, 1971- Descheemaeker, 1990- Desouter, 1991- Essential drugs, 2007- Homeopharma, 2007- IMRA, 1969- Iserin, 2001- Lans, 2007- Metrafo, 2007- Michat, 2006- Rajaonatahina, 1992- Ralaivao, 1994- Ralantonirina, 1993- Rama, 1993- Rasolofonirina, 2001- Rasolonirinarijao, 1994- Samyn, 2004- Ticli, 1999. Annexe 7 Règles d’une bonne pratique de fabrication (BPF) : 1-Évaluation pharmaceutique 2-Identification, définition botanique et autres renseignements complémentaires sur le matériel végétal 3-Modes de préparation 4-Caractéristiques du produit fini 5-Stabilité du produit fini 6-Dossier toxicologique 7-Activités biologiques et pharmacologiques 8-Indications thérapeutiques 9-Existence ou non d’associations médicamenteuses 10-Dossier clinique 11-Informations sur le produit : étiquetage et conditionnement 12-Marketing et promotion Annexe 8

Tableau 10: Les différentes étapes de développement d’un nouveau médicament :

ETAPES ACTIVITÉS DURÉE

Molécules chimiques Criblage, Synthèse chimique Année 0

Phase préclinique : Pharmacologie Année 7-Année 9 Expérimentation animale expérimentale, Toxicologie, Pharmacocinétique, Pharmacogalénique

Essais cliniques : Expérience Année 3-Année 4 chez les humains

Présentation du document au Dossier d’autorisation de Année10-Année 13 Ministère de la santé pour mise sur le marché ou AMM l’obtention de l’Autorisation de Mise sur le Marché

Pharmacovigilance Fabrication Commercialisation Essais (phase IV) BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

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WEBOGRAPHIE

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-Bouldoires C., 2007. In http://www.animal-homeo.ch

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-Curieux de pharmacie- G.D-G, 2007: In http://www.curieuxdepharmacie.com

-Davy B. Ottawa, 2007. In http://www.idrc.ca

-Donadieu. Faculté de Médecine de Paris, 2007. In http://www.01sante.com

-Essential drugs, 2007. In http://www.essentialdrugs.org

-Homeopharma, 2007. In http://www.madagascar-homeopharma.com -Huffman M. À la recherche des origines de la médecine par les plantes chez l'animal : d'anciennes méthodes en réponse à de nouveaux problèmes, Primate Research Institute, Kyoto, Japan In http://www.ethnopharma.free.fr, mise à jour: juillet 2007

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-Végétation et toxicologie vétérinaire. In: http://www.vegetox-envt.fr

-Wikipedia. In http:/fr.wikipedia.org/phytothérapie, mise à jour: 17 janvier 2008 Serment des Docteurs en Médecine Vétérinaire DEPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE MEDECINE VETERINAIRES (DESMV – Faculté de Médecine – Université d’Antananarivo)

« Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux, en présence des membres de l’Ordre National des Docteurs Vétérinaires Malgaches et devant mes Enseignants, je fais le serment d’avoir à tout moment et en tout lieu le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire. Ainsi, je promets et je jure : • De conformer ma conduite professionnelle aux règles prescrites par le Code de Déontologie et d’en observer en toute circonstance les principes de correction et de droiture, • D’être fidèle aux lois de l’honneur, de la moralité, de la probité et de l’éthique dans l’exercice de la médecine vétérinaire et d’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner ma reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement, • De respecter la vie des animaux, de jouer un rôle primordial dans la protection de leur santé et de leur bien être et d’œuvrer à l’amélioration de la santé de l’Homme et de son bien être, • D’œuvrer pour la préservation de l’environnement et pour la promotion d’une vie harmonieuse entre tous les êtres vivants et de m’efforcer de créer les conditions idéales de coexistence entre l’Homme et l’animal, • D’essayer de maîtriser les récentes connaissances et techniques en médecine vétérinaire et de les inculquer à d’autres en veillant à promouvoir les échanges avec les sciences apparentées afin de permettre l’évolution de la science. En aucun cas, je ne consentirais à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les mœurs et favoriser des actes répréhensibles.

Que les Hommes m’accordent leur estime si je suis resté fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d’opprobre et méprisé des confrères si j’y manque. »

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVÉ Le Président de Thèse Signé : Professeur RANDRIANTSOA Adolphe

VU ET PERMIS D’IMPRIMER Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo Signé : Professeur RAJAONARIVELO Paul

Name: RANDRIANASOLO Holimihaja Title of thesis: THE MALAGASY PLANTS USED IN TRADITIONAL VETERINARY THERAPY IN DIFFERENT LOCALITIES OF FIANARANTSOA. Classification: Veterinary medicine Number of pages : 98 Number of tables : 10 Number of figures : 25 Number of references : 60

SUMMARY According to the health problems, the phytotherapy, which had repressed during the colonial period, comes back today on the foreground. The object of this research is to study this millenary practice, applied in animals, which is transmitted and enriched age after age. For that, an investigation near the users of veterinary traditional therapy was realized in different localities of Fianarantsoa I and II between March 06th and May 04th 2007. The result of this investigation showed that the most of listed plants are known to have some specific curative and general preventive effects for many diseases. They offer undeniably a great interest for animal and human health by permitting a treatment with toxic hazards which are, for the consumer and the environment, nearly not one. Therefore, theses medicinal plants need an attention because in addition of the multiple advantages they provide, they constitute an inestimable low cost resource for pharmaceutical industries. Among the manners of remedying to the medicines insufficiency in the Madagascar breeding is firstly to make an inventory of plants and then to preserve these phytotherapeutic means and this traditional knowledge in order that the latter can be durably used in the view to intensify the efforts in the phytomedicines production.

Key words: Fianarantsoa, Plants, Therapy, Traditional, Veterinary. President of the thesis: Professor RANDRIANTSOA Adolphe Reporter of the thesis: Professor RAFATRO Herintsoa E-mail: [email protected]

Nom et prénom : RANDRIANASOLO Holimihaja Titre de la thèse : LES PLANTES MALAGASY À USAGE TRADITIONNEL VÉTÉRINAIRE DANS QUELQUES LOCALITÉS DES DISTRICTS DE FIANARANTSOA I ET II. Rubrique : Médecine vétérinaire Nombre de pages : 98 Nombre de tableaux : 10 Nombre de figures : 25 Nombres de références bibliographiques : 60

RÉSUMÉ En raison du nombre élevé de problèmes rencontrés en matière de santé, la phytothérapie, qui fut réprimée durant la période coloniale, revient aujourd’hui au premier plan. L’objectif de cette recherche est d’étudier cette pratique millénaire, appliquée chez les animaux, qui s’est transmise et enrichie au fil des siècles et générations. Pour cela, une enquête auprès des intervenants de la médecine traditionnelle vétérinaire de quelques localités des Districts de Fianarantsoa I et II a été réalisée du 04 Mars au 04 Mai 2007. Le résultat de ce travail a montré que la plupart des plantes répertoriées semblent avoir des effets curatifs spécifiques et souvent préventifs généraux, pour diverses maladies et présentent indéniablement un grand intérêt en santé animale mais aussi en santé humaine en permettant des thérapeutiques dont les risques toxiques pour le consommateur et l’environnement sont très faibles voire nuls. Les plantes médicinales méritent une grande attention. En effet, à part les multiples avantages qu’apportent ces plantes, elles constituent aussi des ressources inestimables mais à moindre coût pour l’industrie pharmaceutique. Parmi les façons de remédier à l’insuffisance médicamenteuse dans le monde de l’élevage à Madagascar est d’établir l’inventaire de ces plantes, ensuite de préserver ces moyens phytothérapeutiques et ce savoir traditionnel afin que celle-ci soit durablement utilisée en vue d’intensifier les efforts dans la production des médicaments à base des plantes.

Mots clés : Fianarantsoa, Médecine, Plantes, Traditionnelle, Vétérinaire. Président de thèse : Professeur RANDRIANTSOA Adolphe Rapporteur de thèse : Professeur RAFATRO Herintsoa E-mail: [email protected]