UNIVERSITÉ DE TOAMASINA FACULTÉ DE DROIT DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION   

DÉPARTEMENT D’ÉCONOMIE

MÉMOIRE POUR L’OBTENTION DE DIPLÔME DE MAÎTRISE ÈS SCIENCES ÉCONOMIQUES

ANALYSE DES IMPACTS SOCIO -

ÉÉÉCONOCONOMIQUES DU VOL DES

BŒUFS (Cas du district d’ )

Présenté et soutenu par : Johary Tahirinisoa RANDRIAMBAO

PROMOTION 2006/2007 SOUS LA DIRECTION DE :

ENCADREUR ENSEIGNANT ENCADREUR PROFESSIONNEL Monsieur LEMIARY Monsieur Célestin TSIAVALIKY Enseignant Chercheur Enseignant Chercheur Chef de Département Économie Chef de D ééépartement Ecole Normale Supérieur Universit ééé de Toamasina Universit de 20 Avril 2O11

REMERCIEMENTS

Ce mémoire est le couronnement des études que nous avons effectué à l’Université de Toamasina. Nous tenons à reconnaitre ici, l’importance de la contribution de plusieurs personnes. Sans cela, certes, cette œuvre ne serait probablement pas réalisée malgré nos efforts personnels. Ces éminentes personnalités ont eu l’amabilité de nous avoir fait preuve de leur bienveillance dans la direction intellectuelle et le soutien aussi bien morale que matériel durant la préparation de ce mémoire. Ainsi, il est judicieux que nous exprimions nos sincères remerciements et notre profonde gratitude notamment:

À Monsieur LEMIARY, Enseignant chercheur de la Faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion au sein de l’Université de Toamasina, notre encadreur enseignant qui a très bien joué son rôle surtout dans la direction de ce mémoire et, qui entre autre n’a pas ménagé ses efforts pour me donner une formation conséquente par son esprit critique, sa culture et son objectivité, il m’a donné le goût de la recherche ;

Aux personnels Administratifs et Enseignants de l’Université de Toamasina qui nous éduquent efficacement et, nous ont fourni le savoir digne d’une formation académique ;

À Monsieur Célestin TSIAVALIKY, Enseignant chercheur à l’Ecole Normale Supérieur, de l’Université de Fianarantsoa, notre encadreur professionnel, qui a consacré son temps malgré ses responsabilités pour nous encadrer et nous aider pour que ce travail aboutisse à ses fins ;

À nos parents, à qui nous sommes éternellement redevables, ils nous ont vitalement réconfortés, leur sacrifice n’aura pas été vain;

À la famille RAKOTONDRAVOHITRA et, à Madame Nirisoa MAMITIANA, pour leur compréhension, leur aide et leur encouragement incessant;

À toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, d’une manière ou d’une autre, et ont consenti d’incorporer leurs interventions bienveillantes, à l’élaboration de cet ouvrage.

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS LISTE DES ABRÉVIATIONS. SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION………………………………………………………………………………… 7

PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS DU DISTRICT D’IKALAMAVONY

CHAPITRE I. MONOGRAPHIE DU DISTRICT D’IKALAMAVONY…………………...... 10 SECTION I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU MILIEU………………………….. 10 SECTION II. LES CARACTÉRISTIQUES SOCIOCULTURELLES………………… 18

CHAPITRE II. LE ZÉBU………………………………………………………………………. 33 SECTION I. VALEUR D’USAGE ET VALEUR SYMBOLIQUE………………...... 33 SECTION II. SYSTÈME D’ÉLEVAGE ET IMPORTANCE DE L’ÉLEVAGE SUR L’ÉCONOMIE……………………………………………………. 44

CHAPITRE III. LES PROBLEMES RENCONTRÉS……………………………………….... 49 SECTION I. LES CONTRAINTES RÉGIONALES………………………………...... 49 SECTION II EN MATIÈRE DE SOINS………………………………………………. 53

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE ET SOLUTIONS

CHAPITRE I. LES CAUSES DU VOL……………………………………………………..... 57 SECTION I. LA PERSISTANCE DU VOL…………………………………………... 57 SECTION II. LES ACTEURS………………………………………………………….. 64

CHAPITRE II. LES IMPACTS DU VOL……………………………………………………… 70 SECTION I. AU NIVEAU SOCIAL………………………………………………...... 70 SECTION II. SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE………………………………………... 71

CHAPITRE III. LES SOLUTIONS PROPOSÉES……………………………………………… 74 SECTION I. LES MESURES DEJA PRISES………………………………………… 74 SECTION II. JUGEMENT DE LA POPULATION…………………………………… 85

CONCLUSION…………………………………………………………………………………….. 88 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………………. 90 ANNEXES…………………………………………………………………………………………. 92 LISTE DES CARTES……………………………………………………………………………… 104 LISTE DES GRAPHI QUES ……………………………………………………………………… 105 LISTE DES TABLEAUX …………………………………………………………………………. 106 TABLE DES MATIÈRES ………………………………………………………………………… 107

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LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

AB Acte de Banditisme ARR ARRestation APD Autorisation de Première Détention BLU Bande Latérale Unique BR Bœufs Récupérés BV Bœufs Volés BP Bœufs définitivement Perdus BEPC Brevet d’Etude Premier Cycle BDE Brigade BSPD Bureau du Service Provincial de la Défense BIANCO Bureau Indépendant Anti-Corruption BPD Bureau Provincial de la Défense CIN Carte d'Identité Nationale CSA Centre de Service Agricole CEDII Centre d'Echange et de Documentation Inter Institutionnelles CHD Centre Hospitalier du District CSB Centre de Santé de Base COB Certificat d'Origine des Bovidés CEPE Certificat d’Etude Primaire Elémentaire CISCO CIrconscription SCOlaire CIREL CIRconscription de l'Elevage CIRDR CIRconscription de Développement Rural CIRGN CIrconscription Régionale de la Gendarmerie Nationale C E G Collège d’Enseignement Générale CRD Comité Régional de Développement CR Commune Rurale C Na S Conseil National de Sécurité DAA Délégué Administratif d'Arrondissement DAS Détachement Autonome de Sécurité DEFIS Développement Equilibré de Fianarantsoa basé sur L'Information et les Savoirs D E Diplômé d’Etat DAGT Directeur de l’Administration Générale et Territoriale DIB Document Informatif de Base DSRP Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté E FKNL Ecole du Fokonolona E F Ecole Fonctionnelle E N F Ecole Non Fonctionnelle E P Ecole Primaire E F Enseignants Fonctionnaires E N F Enseignants Non Fonctionnaires

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FIFATA FIkambanana FAmpivoarana ny TAntsaha FIANTSO / Fikambanana Andrin'ny Tambazotra sy ny Olompirenena /

ARC Appui aux Réseaux et aux Citoyens FITAFIBE FIkambanan'ny TAntsaha mivoy FIfandraisana ato amin'ny faritra BEtsileo FOFIFA FOibe FIkarohana momba ny FAmbolena FKT Fokontany FERT Formation pour l’Epanouissement et le Renouveau de la Terre. FRAM Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra IST Infection Sexuellement Transmissible JP Justice et Paix KMD Komity Mpanatanteraka ny Dina. LP Liberté Provisoire MD Mandat Dépôt MDN Ministère de la Défense Nationale MSPF Ministère de la Santé et du Planning Familial MEN Ministère de l'Education Nationale MFB Ministère des Finances et du Budget MAEP Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et des Pêches OMD Objectif du Millénaire pour le Développement ONI Observatoire Nationale de l’Intégrité OSC Organisation de la Société Civile ONG Organisation Non Gouvernementale OPCI Organisme Public de Coopération Intercommunale PADR Plan d’Action de Développement Rural PLOS Plan LOcal de Sécurité PRD Plan Régional de Développement PGE Politique Générale de l’Etat PA Poste Avancée. PDS Président de la Délégation Spéciale PPN Produits de Première Nécessité PIP Programme d'Investissement Public PTME Prévention de Transmission Mère Enfant de VIH RHM Région Haute RIR Réseau d’Information Régional RN Route Nationale SDSAS Service du District de Santé des Agents de Santé SOR Service à Objectif Réduit SSD Service de Santé du District SAHI Soa Ananana sy Harena Iombonana SNLCC Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption SIC Système d’Information Communale TAN Taux d’Accroissement Naturel TPG Tournée de Police Générale UPDR Unité de Politique de Développement Rural

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VPM Vice Primature

GLOSSAIRE

Agriculture : Art d’extraire du sol par la culture et d’une façon plus ou moins permanente le maximum de production avec le minimum de dépense et d’effort.

Barabory : Les Betsileo nés et ayant grandi en pays Bara. Ils ont intériorisé les mœurs et les pratiques locales. C’est le même phénomène interculturel qui se trouve chez les Betsileo d’ Ikalamavony, d’, sur le Sud Ouest de Zomandao ; d’Amboropotsy, de Mandrosonoro, de Midongy Ouest, de Mangataboahangy, district d’Ambatofinandrahana.

Catégorie sociale : Ensemble d’individu qui a des caractéristiques communes.

Coopérative : Organisation de personnes, formée dans un but économique et avec un statut particulier.

Dispositif de vulgarisation : Ensemble de personnes, impliquées dans le service de vulgarisation, avec leurs moyens de travail et système de relations administratives et opérationnelles, qui s’établissent entre elles.

Fiche de poste : Ensemble des fonctions et des taches attribuées à un poste donné, perspectives d’évolution du poste et des critères à prendre en compte pour l’évaluation de l’agent dans ce poste.

Groupe d’adhésion : Ensemble de personnes réunies volontairement pour entreprendre quelque chose en commun en fonction d’un objectif déterminé. Il se caractérise par les relations d’interdépendance qui existent entre ses membres.

Indicateur : Information sélectionnée parmi d’autres parce qu’elle parait particulièrement significative ou représentative d’une situation donnée et de son évolution.

Infrastructures : Les équipements collectifs (routes, voies ferrés, ports, terrain de sport …) les systèmes internes d’organisation (réseau de distribution d’eau, électricité, système éducatif, de santé, …) ces éléments sont essentiels à la croissance économique.

Mutualité : Organisation de personnes dont le but est de fournir des services d’ordre financiers : sécurité sociale, assurance, retraite, crédit, etc.…

Participation paysanne au développement : La véritable participation apparaît lorsque les paysans ou leurs représentants élus sont à même de discuter les objectifs et les programmes préposés et lorsque ceux-ci sont mis en œuvre, même progressivement, sur la base de contrats et avec une responsabilité partagée.

Population rurale : C’est l’ensemble le plus vaste qui englobe la population agricole.

Public de vulgarisation : Ensemble de personnes visées par les actions d’information et de formation menées dans le cadre d’une campagne de vulgarisation agricole.

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Syndicat : Ensemble de personnes réunies pour défendre leur intérêt commun.

Technicien Spécialisé : Agent chargé de suivre plus particulièrement certains aspects du développement tant du point de vue des problèmes posés sur le terrain que de celui des réponses disponibles et de leur adaptation à la situation locale. Le technicien spécialisé joue le rôle de conseill er et de formateur du vulgarisateur dans son domaine de compétence et de relais entre la recherche et le terrain.

Tety : Une ligne de crête où végète les reliquats de forêt ou encore une zone de pâturage comme site de refuge, strictement inaccessible à toute personne étrangère.

Vulgarisation ciblée : Type de vulgarisation qui identifie des individus ou des groupes pour leur proposer des programmes spécifiques particulièrement adaptés.

Vulgarisation de masse : Type de vulgarisation conçue pour atteindre un public aussi large que possible en utilisant les moyens de diffusion les plus appropriés : radio, télévision, presse rurale,…

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INTRODUCTION

Madagascar, un pays en voie de développement certes, mais possède une vaste plaine propice à l’activité agro pastorale. Sa population à forte majorité rurale est confrontée quotidiennement à des multiples problèmes, dont le plus pertinent est l’insécurité liée au vol de bœufs et à l’acte de banditisme. La population rurale est généralement de type agricole ayant comme activité économique principale l’agriculture et l’élevage. Pourtant, l’agriculture et l’élevage vont de pair et concourent à la croissance, au développement économique rapide, durable et réduisent la pauvreté. Ainsi, les objectifs économiques généraux du gouvernement et, la Politique Générale de l’Etat (PGE) ont pris comme objectifs : l’instauration d’un Etat de droit et de la bonne gouvernance, une croissance économique à base sociale élargie, la sécurisation humaine et matérielle la protection sociale et, la protection de l’environnement, le passage d’une économie rurale vers une économie industrielle et, l’augmentation des exportations. Plusieurs acteurs de développement internationaux et nationaux apportent leurs concours pour atteindre ces objectifs. Notre pays était autrefois réputé pour sa richesse en zébu, le nombre de zébu était proche du nombre de la population. Malheureusement, la recrudescence du vol de bovidés a réduit considérablement le cheptel bovin national. L’insécurité rurale, amplifiée par le vol de bœufs et, l’acte de banditisme qui devient de plus en plus grave, est parmi les problèmes d’actualité les plus difficiles à résorber à . L’histoire des quarante dernières années montre des périodes où la sécurité régnait pour une durée allant de quelques mois à plusieurs années, avant de se dégrader inéluctablement. Ceci fait que les responsables, à défaut de trouver des solutions adéquates, sont obligés ou bien de se rabattre sur l’utilisation de la force ou bien de ne rien faire, provoquant des critiques aussi bien de la part des personnalités politiques d’opposition que du petit peuple. Il y a même ceux qui accusent le pouvoir d’être derrière ce phénomène. Bien que touchant toutes les provinces, le vol de bœufs ne frappe cependant pas avec la même intensité toute l’étendue de l’Ile. Il y a des régions plus malmenées que d’autres : c’est le cas des Hautes terres, du Sud et du Moyen Ouest. Les périodes de paix sont caractérisées par le sentiment de chaque citoyen d’avoir un Etat fort, juste, démocratique, et animé par la volonté d’éradiquer ce fléau… Ce sentiment n’est pas spontané, il est le fruit d’une interaction permanente entre les différents acteurs de la vie publique : les dirigeants, les organisations politiques, les organisations de la société civile et paysanne d’où émane chaque citoyen, le secteur privé. Le Plan Local de Sécurité (PLOS) et, le Détachement Autonome de Sécurité (DAS), font parti de ces cadres de participation de tous les acteurs de la vie public. Face à cette insécurité permanente, la population essaye de s’organiser pour survivre. Comment la population assure-t- elle sa sécurité ? Dans l’urgence, les habitants sont contraints à la fuite, et abandonnent leur village. Dans les cas graves, ils ne voient d’autre issue que l’application de la justice populaire (la vengeance individuelle). Le cadre de la sécurité concerne divers domaines : la sécurité générale, interne et externe, civile et militaire, locale et nationale, sous régionale, internationale et mondiale. Aussi il est intéressant de savoir comment s’établit et s’opère le lien entre ces différents échelons complémentaires et souvent indissociables ?

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En réalité ces problèmes non résolus posent à nouveau la question sur le rôle de l’Etat, dans la sécurité et, la place de la sécurité dans l’Etat.

Notre choix pour le présent rapport est motivé par la volonté de traduire en action l’éradication des principaux facteurs de blocage du développement à Madagascar telle est la persistance du vol de bovidés et l’acte de banditisme. Cette situation, ces différents changements, et ces obstacles à l’épanouissement individuel ou social, ont été analysés au cours de notre parcours et par le biais de ce mémoire de fin d’études axée sur : « L’analyse des impacts socio- économiques du vol de bœufs ». (Cas du district d’Ikalamavony). Le présent mémoire comprend deux grandes parties : la première partie parle des généralités sur le district d’Ikalamavony, tandis que la deuxième partie traite l’analyse et des solutions proposées. Dans cet ouvrage, nous avons utilisé diverses méthodes d’approches en fonction de la localité, de la population et, des objectifs. Nous commençions par : se documenter, consulter des ouvrages et, des cites internet. Cette première phase, certes difficile, nous a permis d’une part, d’avoir les données nécessaires et, d’autre part, de faire connaissance avec des personnes responsables. En suite, nous avons effectué un stage de deux (02) mois au sein de la région , cela nous a permis d’acquérir les différentes techniques d’interview, d’échantillonnage, d’entretien direct, semi direct et, indirect. À tout ceci s’ajoute de la descente sur terrain pour mener des études participatives et, effectives. Toutes ces méthodes d’approches ne s’excluent aucunement, au contraire, elles se complètent et s’interpénètrent. L’objectif est de réaliser le vœu de la population. Certaines informations ou données sont classées confidentielles / secrets d’Etat, par leur détenteurs. Accéder aux informations, surtout auprès de certaines institutions publiques ou services techniques détenteurs d’informations n’est pas toujours chose évidente et facile…

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Dans cette première partie, nous allons découvrir un aperçu du district d’Ikalamavony,et de ses potentialités existantes. Nous le réaliserons à travers la connaissance de sa situation géographique, démographique et, économique. Ce district est réputé pour l’existence d’une grande surface de pâturage favorable à l’élevage bovin et, très praticable pour l’agriculture. Ces activités ont un rôle moteur dans la croissance et, le développement économique de ce district.

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CHAPITRE I : MONOGRAPHIE DU DISTRICT D’IKALAMAVONY

SECTION I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU MILIEU

§1. Localisation et délimitation

Le district d’Ikalamavony se situe à 96 km au Nord Ouest de Fianarantsoa : Chef lieu de la région Haute Matsiatra, sur la Route Nationale n°42 (RN 42). Ce district a huit (08) communes rurales. Il est délimité au Nord par le district d’Ambatofinandrahana, région Amoron’i Mania. Au Sud par le district d’Ambalavao, région Haute Matsiatra. À l’Est par le district d’Isandra, région Haute Matsiatra et à l’Ouest par le district de Beroroha, région Atsimo Andrefana. La superficie du district d’Ikalamavony arpente environ 10.163 km 2, lui seul occupe près de la moitié de la superficie de la région Haute Matsiatra. Les huit (08) communes qui le composent sont éparpillées sur une zone très étendue de soixante (60) Fokontany : (voir carte n°1, page 11 et, tableau n° I, page 12 ci-après).

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Carte 1 : district d’ Ikalamavony

Bemanda E ! Sakamadio W ! - Ambotamainty ! Fenoarivo Amboasary! Antsakoana ! ! LEGENDE ! ! Ambalamahatsinjo Chef lieu du District ^ ! Ambalakinana Belobaka ! ! Chefs lieux de commune ! Ambodisaka ! ! Chefs Lieux de Fokontany Matsiatra ! Limite des communes Vatsiana ! Cours d'eau Manorikandro Andanoa ! ! IKALAMAVONY Sentiers Vohitrarivo Bedray ^! ! Fotadalina Laobato Pistes ! ! Ivozona Tanambao ! Routes en terre battue ! Ambatomena Sonjovia ! ! ! Laobato Filemahana! Sakafa ! Mandro ! ! Manatanana ! Tamborentina Tsitondroyna ! ! Mahasoa II Ambalamahatsara ! ! Ambalahady Fihasinana ! Anosifito ! Soaseranana ! Soanierana ! ! ! ! ! Antsamby Ipaka !! ! Ambohimanarivo Sakay Tearomizaha ! ! Onisoa Ankazomanga ! Vohitsarana ! ! Tanamatina Bekisopa ! Tanandava! ! ! Soatanimbary Ankisira Betokolava Bekisopa ! ! !

2010 0 20 40 Km

Source : Région Haute Matsiatra, juin 2009.

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Tableau n° I : Liste des fokontany

COMMUNE SUPERFICIE NOMBRE DE NOM FOKONTANY Ambatomainty Fenoarivo Sakamadio Ambodisaka Ambatomainty 1.100 km 2 09 Amboasary Tanambao Ranotsara Ambalamahatsinjo Mahasoa Fitampito Lanjainony Bedray Fitampito 2.565 km 2 07 Ambavà Bekiavy Andanoa Ambodivohitra Fotadalina Vohitrarivo Ikalamavony 1.225 km 2 Manirisoa 08 Ampanivana Manorikandro Matsiatra Ivatsiana Mananatanana Mangidy Ivozona Anjorozoro Mangidy 740 km 2 Laobato Avaratra 08 Laobato Atsimo Filemahana Tambohoretina Imandro Solila Soanierana Tearomizaha Ambalamahatsara Solila 1.152 km 2 09 Ipaka Kirano Fihasinana Ambatovory Ankazomanga

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Tanamerina Tanandava Bekisopa Tanamarina 2.395 km 2 07 Vohitsaranana Bekisopa Ionisoa Soatanimbary Betokolava Sakay Fompohony Tanamarina Sakay 1.205 km 2 05 Antsamby Manomboarivo Iabahazo Ambalatelo Tsitondroina 1.306 km 2 07 Marovotry Vohitromby Ambalatsifary Volovandana

TOTAL 10.163 km 2 60

Source : Commune rurale d’Ikalamavony, août 2009.

D’après ce tableau, Parmi ces huit (08) communes formant le district d’Ikalamavony, on voit que le nombre de «Fokontany » est presque le même sauf, la commune de Tanamarina Sakay. La commune de Fitampito occupe le premier rang sur la superficie et, la commune de Mangidy a la plus petite superficie.

§ 2. Le relief

Le relief peu prononcé mais accidenté, formé par des moyennes montagnes est constitué principalement par deux chaînes qui allant du Nord au Sud, l’une jalonne la partie Est du district d’Ikalamavony jusqu’au massif d’Andringitra et l’autre sur sa partie centre- Ouest en passant par le massif de Tsitondroina s’étale jusqu’à l’Isalo. De ces moyennes montagnes les plus importantes sont situées sur la chaîne de montagne de Manody à l’Est de la commune d’Ikalamavony au mont Ambohibeloha avec ses 1797 mètres et au Sud-Ouest au mont Tsitondroina dans la commune du même nom avec une altitude de plus de 1900 mètres. Les plaines de Sakay et celle de Solila longent la vallée de la rive Mananatanana. Ces chaînes forment des cuvettes dont les plus importantes sont celle d’Ikalamavony et celle de Tsitondroina avec leur vaste pleine arrosées par de nombreux cours d’ eau. Des vallées avec des chaînes plus où moins étroites se rencontrent dans la commune de Mangidy et dans la partie Est de celle de Solila. Il existe aussi des Plateaux Manody à l’Est de la Commune d’Ikalamavony et Ambatolahimandravina au Sud de la commune de Mangidy sont les plus importants avec ceux de Betaimboraka et d’Analasoa .Ces plateaux sont généralement couverts de végétaux formés principalement de « danga » et d’arbuste adaptés à des milieux froids et humides.

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§3. L’Hydrographie

Le district d’Ikalamavony est arrosé par deux fleuves : le Matsiatra dans sa partie Nord et le Mananatanana dans sa partie Sud. Toutes les rivières de la commune d’Ikalamavony, de Fitampito et d’Ambatomainty se jettent dans le Matsiatra dont les plus importantes sont pour Ikalamavony : Ioninarivo et Ialanana, pour Ambatomainty : Sakamadio et Isaka ; Pour Fitampito : Manatadia. Toutes les rivières de la commune de Mangidy de celle de Solila de Sakay et de Tsitondroina convergent vers le Mananatanana. Entre autre, dans la commune de Mangidy, le Manambovona et le Maintinandrina, pour celle de Solila, le et, pour Tsitondroina le Sakaifatra et, l’Ioninarivo. Exception faite de Matsiatra et de Mananatanana, seuls les fleuves de la commune de Mangidy, d’Ambatomainty et d’Ikalamavony coulent une bonne partie de l’année. Aucun des principaux fleuves et rivières de ce district n’est navigable, en raison de la forte déclivité du terrain et de chute d’eau.

§4. Le climat

Par définition, le climat est l’ensemble fluctuant d’éléments physiques, chimiques et biologiques caractérisent principalement l’atmosphère d’un lieu et dont l’action complexe influence l’existence des êtres qui y sont soumis. Le climat du district d’Ikalamavony se présente selon la région sous trois formes, celle de la partie Est, froide et humide. Celle de la région du centre, c'est-à-dire région d’Ikalamavony et d’Ambatomainty humide et sèche, celle de l’Ouest et du Sud, chaude et sèche. Généralement le climat a deux saisons : saison de pluie et de la sécheresse. Cependant le phénomène d’un vent soufflant de la fin du mois de Juin jusqu’au mois d’Août se rencontre dans le district d’Ikalamavony engendrant même dans la partie sèche un froid contrastant avec la chaleur habituelle. Il reçoit moins de 980 mm de pluie par an, le plus gros des pluies tombe entre novembre et avril. La chaleur règne toute l’année sur ce district.

1. Le cyclone

L’Océan Indien présente en toutes saisons des températures de surface élevée (24°C), ce qui constitue une des conditions pour la cyclogenèse tropicale. Les vents se chargent de chaleur et d’humidité et, les masses d’air se réchauffent. Le cyclone formé dans l’Océan Indien, peut être très dévastateur et frappe très fort toute la partie de l’Ile. Le cyclone provoque des fortes précipitations dans le district d’Ikalamavony qui est propice à l’agriculture. Sur les dix-huit (18) cyclones célèbres qui ont dévastés Madagascar entre 1985 et 2006 ; quatre (04) ont frappé le district d’Ikalamavony, en amenant des vents violents avec des fortes pluies qui ravagent les infrastructures et, les cultures. La période de Janvier à Mars est la plus propice au cyclone.

§5. La végétation

La végétation qu’on rencontre dans ce district est en rapport avec le climat qui y règne, ainsi dans la commune de Mangidy se rencontre la forêt et les zones boisées avec des buissons touffues, caractéristiques des forêts côtières de la cote Est de l’Ile. Dans la commune d’Ikalamavony se trouve les forêts de montagnes constituées principalement de « Tapia » et de plantes des zones semi désertiques sans oublier les forêts vierges du plateau de Ma ñody.

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La partie Sud du district d’Ikalamavony région de Tsitondroina, de Sakay et de Tanamarina Bekisopa o ù les montagnes sont à nu suite à l’aridité et au feu de brousse. Dans cette partie on ne rencontre qu’une steppe herbeuse faite de danga. (Voir carte n°2, page 16 ci- après : la couverture végétale, du district d’Ikalamavony).

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Carte n° 2 : La couverture végétale du district d’Ikalamavon

" Ambatomainty " Fitampito

" Ikalamavony Mangidy

Tsitondroina " " Solila " Tanamarina Sakay " " Tanamarina Bekisopa

2010 0 20 40 Km

Source : région Haute Matsiatra, juin 2009 22. 16

LEGENDE

Limites des communes

" Chef lieu du district

Chef lieu de commune " Route en terre battue Piste praticable toute l'année

Piste praticable en saison sèche

cours d'eau permanent cours d'eau temporaire

Forêts denses sèches série à Dalbergia, Commiphora et Hildegardia

Forêts ripicoles Forêts sèches série à Dalbergia, Commiphora et Hildegardia dégradées Peuplements d'Eucalyptus

Peuplements de Pins Culture sèche Plans d'eau

Rizières Savanes et/ou pseudosteppes avec éléments ligneux Savanes et/ou pseudosteppes sans éléments ligneux

Sols nus et sables

§6. Le sol

Le sol est la formation naturelle de surface à structure meublée et d’épaisseurs variables, résultant de la transformation de la roche mère, sous jacente sous l’influence de divers processus physique, chimique et biologique. Le sol riche et, fertile est généralement à base de constituants ferralitiques. Il y a les terres rouges de la région Sud d’Ikalamavony notamment à Tanamarina Bekisopa, Tsitondroina et Tanamarina Sakay. Et les terres au sol noir dans les autres régions, principalement dans la commune d’Ambatomainty de Solila, de Fitampito et d’Ikalamavony. Les terres au sol lumineux se rencontrent dans les régions des cours d’eau, consécutif au cru des fleuves. Dans l’ensemble, il s’agit des sols rouges et des sols jaunes sur rouges, caractéristique des régions chaudes et sèches. La majorité est formée des zones montagneuses peu accidentées et discontinues comprenant des vallées aménageables et des rizières de faibles superficies.

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SECTION II. LES CARACTÉRISTIQUES SOCIOCULTURELLES

§1. Les hommes et les services sociaux

1. La Population

A l’origine, la population du district d’Ikalamavony est constituée par le bouvier des Rois d’Isandra qui s’y sont établis en voyant les vastes plaines riches et bien arrosées par de nombreux cours d’eau, formant ainsi la souche Betsileo. S’y ajoutent les immigrants d’Amoron’i Mania, de et, de Vohibato qu’une fois installés ont fait venir leur parents et leur famille. Les Betsileo sont de loin la plus importante ethnie du district et, se rencontrent dans toutes les communes. Ils représentent plus de la moitié de la population et sont en majorité des agriculteurs. Les Barabory sont les descendants des parents qui naissent dans ce district et imitent le mode de vie du Bara. Les Bara d’Ikalamavony sont originaires d’ et de Betroka et sont surtout présents dans la commune de Tsitondroina, de Tanamarina bekisopa, de Fitampito et, dans les périphéries du district d’Ikalamavony. Leurs activités principales sont l’élevage de bétails. Les Antandroy sont installés un peu partout, mais on les trouve principalement à Solila, et à Andranomiandroka. Les Antesaka ne se trouvent qu’à Ikalamavony notamment à Maherivinda, ils sont cultivateurs et éleveurs. Les Merina sont établis dans les chefs lieux des communes comme Ikalamavony, Mangidy, Solila et, Fitampito s’adonnent au commerce et au transport. Ikalamavony, le plus vaste des districts de la région Haute Matsiatra est le moins habité. La population est estimée à 66.168 d'habitants selon les statistiques du Service de Santé du District, (SSD) Ikalamavony. La croissance démographique, assez élevée, atteignait un taux annuel de 4,2 % sur la période 2000-2005. La mortalité infantile s’élevait à 79 pour 1000, cette même année et, l’espérance de vie moyenne à la naissance ne dépassait pas 57 ans.

1.1. La répartition de la population

Tableau n° II : Répartition de la population par commune du district d’Ikalamavony

NOMBRE DE POURCENTAGE COMMUNE RURALE POPULATION EN % DENSITE/KM 2 Ambatomainty 5.801 8,77 5,27 Fitampito 4.045 6,11 1,57 Ikalamavony 14.791 22,35 12,07 Mangidy 16.682 25,21 22,54 Sakay 5.188 7,84 4,30 Solila 14.553 22,00 12,63 Tanamarina Bekisopa 1.930 2,92 2,21 Tsitondroina 3.178 4,80 2,43 TOTAL 66.168 100,00

Source : SSD Ikalamavony, octobre 2009.

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Ce tableau ci-dessus montre qu’il existe des zones de concentration humaine qui s’expliquent par le fait que c’est la ville où se trouvent concentrés les unités économiques, les commerces et les services pouvant procurer des emplois. Les autres communes ont une faible population à cause de leur éloignement, de l’insécurité, de l’insuffisance des infrastructures adéquates et, de services sociaux de base. On peut noter que, la commune de Mangidy est la plus peuplée avec une population de 16 682 et, de densité à l’ordre de 22,54 hab / km 2. Le chef lieu du district d’Ikalamavony et la commune de Solila occupe respectivement la seconde et le troisième rang avec une population de 14 791 et de 14 553. Ces deux communes ont une densité moyenne de 12,07 hab 2 2 / km et, de 12,63 hab / km . Les communes restantes : Ambatomainty, Fitampito, Sakay, Tsitondroina et de Tanamarina Bekisopa sont faiblement peuplées avec une densité moyenne respective de 5,27 2 2 2 2 2 hab/km , 1,57 hab / km , 4,30 hab/km , 2,43 hab / km et de 2,21 hab / km . Toutefois, la forte concentration humaine observée dans quelques communes est handicapée par une répartition spatiale inégale. Malgré la diversité du peuplement, la population du district arrive à communiquer avec le dialecte Betsileo mélangé du Bara. Environ 41 % des habitants sont chrétiens, près de 57 % ont conservé la croyance traditionnelle. Et la partie restante est manifestement athée.

Graphe n°1 : Histogrammes de l’effectif de la population du district d’Ikalamavony

Source : notre propre analyse sur la base du tableau n° II, octobre 2009.

Le graphe ci-dessus montre la disparité de la répartition de la population dans le district d’Ikalamavony. La population de la commune de Mangidy dépasse les 16000 habitants. Les deux (02) communes successives, Ikalamavony et Solila ont le même nombre de population proche des 15000 habitants. Les deux (02) autres communes suivantes, Ambatomainty et Sakay ne dépassent pas de 6000 le nombre des habitants. Les trois (03) communes restantes, Fitampito, Tanamarina Bekisopa et, Tsitondroina ne depassent pas de 4000 le nombre des

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habitants. Même si on trouve de taux de fécondité à l’ordre de 4,5%. Le nombre d’enfants par famille tourne autours de huit (08), enfants par famille en général.

Tableau n° III : Mouvement naturel de la population du district d’Ikalamavony

COMMUNE TAUX DE TAUX DE TAUX DE TAN % RURALE NATALITE MORTALITE FECONDITE % Ambatomainty 0,22 4,1 Fitampito 0,14 0 Ikalamavony 0,40 3,6 Mangidy 0,33 4,1 Sakay 3,9 4,5 2,58 Solila 0,27 0 Tanamarina 0,03 0 Bekisopa Tsitondroina 0,11 3,9

Source : SSD Ikalamavony, octobre 2009.

Ces chiffres montrent la discordance entre le taux de natalité et le taux de mortalité. En général, le taux de natalité et le taux de mortalité pour chaque commune sont proportionnels, sauf les trois (03) communes suivantes ; Fitampito, Tanamarina Bekisopa et Tsitondroina affichent un faible taux de natalité et n’encaissent pas de taux de mortalité, car les femmes enceintent accouchent vers le Centre de Santé de Base (CSB), mieux équipé en matériel, l’accouchement traditionnel existe encore partout dans le district d’Ikalamavony.

2. Les caractéristiques des ménages

2.1. Le niveau d’instruction du chef de ménage

La plupart des chefs de ménage ayant fréquenté l’école sont restés au niveau primaire. Ceux qui franchissent le niveau secondaire ne représentent que quelques peu. Les chefs de ménage ayant bénéficiés d’une formation supérieure se limitent à un nombre restreint. Un fort pourcentage de la population ne sait pas lire ni écrire.

2.2. La profe ss ion du chef de ménage

Apparemment, il y a très peu de chômeurs dans le district d’Ikalamavony. Il faut peut être classifié ceux qui n’ont des exploitations agricoles et ceux qui s’adonnent aux petits métiers précaires, les spéculateurs occasionnels et journaliers dont la position réelle est en fait de chômage. Nous savons que quatre vingt pour cent, (80%) de la population malgache occupe le secteur primaire. Même à la campagne, le rôle du chef de ménage est de faire tourner l’activité agricole, alors le chef de ménage est forcement agriculteur et, éleveur. Sauf les personnels des services et commerçants, ouvriers et employer de bureau non qualifiés d’entreprise, appelés aussi bureaucrates, vendeur. Ces derniers sont plus marqués dans le chef lieu des communes.

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3. Les services sociaux

3.1. La couverture sanitaire

Tableau n° IV : Couverture sanitaire du district d’Ikalamavony

DISTRICT D’IKALAMAVONY TOTAL COUVRIR 2 Superficie en Km 10 163 10 163 Nombre total des Communes 8 8 Nombre de fokontany 60 60 Noms des Communes sans aucune F.S. publiques 0 0 Noms de chefs lieux de Communes sans F.S. 0 0 publiques

Source : SSD Ikalamavony, janvier 2010.

Ce tableau ci-dessus montre que l’ensemble des huit (08) communes formant le district d’Ikalamavony est couvert par le service sanitaire de base.

3.2. Les infrastructures sanitaires

La situation des équipements socio collectifs connaît un changement notable depuis l’année 2000. Le mieux équipé en infrastructures sanitaires est le Centre Hospitalier du District (CHD1) du chef lieu du district. Le tableau ci-après enregistre la répartition des infrastructures sanitaires. Tableau n° V : Infrastructure sanitaire du district d’Ikalamavony

DESIGNATION NOMBRE Pub Privé Total CHD2 0 0 CHD1 1 1 CSB2 8 0 8 CSB1 4 Semi privée : 1 5 TOTAL 13 14 Dentisterie 1 1

Source : SSD Ikalamavony, janvier 2010.

Le CSB1 Fihasinana, Solila nouvellement construit ne sont pas encore dotés de matériels ni de personnels. La dentisterie n’a pas encore de chirurgien dentiste. Il faudrait doter le CSB 1 de Fihasinana Solila en matériels et en personnel pour permettre son ouverture Il est souhaitable de réaliser 3 nouvelles constructions: le CSB2 d'Ikalamavony non dépendant du CHD1, le CSB1 d'Antorovoka ravagé à 100 % par le Cyclone Gafilo, et le Bureau de la Santé du District (BSD) d'Ikalamavony car le bâtiment est très vétuste, ainsi que la reprise de la réhabilatation du CHD 1 d'Ikalamavony est à souhaiter. Au point de vue infrastructure, seuls trois (03) CSB sur onze (11) répondent aux normes, de par son nombre de salles, mais l'enduit et la peinture ne sont plus en bon état. L’affectation d'un chirurgien dentiste est vraiment urgente.

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Tableau n° VI: Situation du personnel de la santé du district d’Ikalamavony

PERSONNELS NOMBRES Médecin spécialiste 0 Médecin généraliste DE 11 Chirurgien dentiste 1 Réalisateur Adjoint Paramédical 5 Sage-femme DE/AM 3 Infirmier DE/AM 3 Adjoint de Santé Publique 0 Assistant de Santé 0 Aide sanitaire 7 Personnel administratif 7 Personnel d'appui 3 TOTAL 40 Taux de couverture en personnel des CSB 80% Dispensateurs 11 Gardiens 11 Agents Communautaires 120 Nombre de CSB2 sans médecin 0 Nombre de CSB2 sans paramédicaux 0 Nombre de CSB tenus par un aide sanitaire 1 CSB 1 Iovola Ikalamavony 1 Nombre de CSB sans dispensateur ou tenu par un agent de santé 0

Source : SSD Ikalamavony, janvier 2010.

Comme on sait que le dit district d’Ikalamavony n’a pas de Médecin spécialiste qui répond aux normes requises par la modernité, au contraire les Médecins généralistes DE se repartissent dans tout l’ensemble des huit (08) communes qui ont un hôpital. Ce district enregistre une insuffisance en nombre d’hôpital et de personnel. La création de CSB de proximité est nécessaire. Il ne faut pas marginaliser l’intérêt de chaque communauté.

Tableau n° VII: Situation matérielle du service de la santé du district d’Ikalamavony

DESIGNATIOIN DES MATERILS DISTRICT D’IKALAMAVONY Réfrigérateurs 18 Congélateurs 1 Panneaux solaires 5 Groupe électrogène 1 Unité BLU 5 Téléphone 1 Ambulance 0 Voiture 3 Bicyclette 1 Motos 4 Micro-ordinateurs 6 Imprimantes/onduleurs 2 Scanner 0

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photocopieur 2 Appareil ronéo 0 Appareil relieur 0 Vidéo scope 0 Caméscope 0 Appareil photo 0 Matelas 60

Source : SSD Ikalamavony, janvier 2010.

La plupart de ces matériels sont déjà vétustes, surtout les moyens de locomotion, tels que les motos et les voitures, et ne sont plus en état de marche. La politique générale de l’Etat affirme que le manque d’infrastructure adéquate limite la capacité de certaine commune à avoir des matériels plus compétitifs qui répond à l’exigence de la modernité.

3.3. L’état général de santé de la population et situation de L’IST SIDA

3.3.1 L’état sanitaire de la population

Les principales causes de mortalité dans le district d’Ikalamavony sont dues à la malnutrition, à la carence alimentaire, au manque d’éducation sanitaire de base et d’hygiène, à l’insuffisance de soins préventifs, à la consommation d’eau et l’aliment insalubres et au manque de médicaments. Les paludismes, les infections respiratoires aigües, les maladies diarrhéiques et les infections de l’œil, les accidents et traumatismes font aussi partie des dits pathologies principales. La carence alimentaire est visible presque partout. A cela s’ajoute la non utilisation de WC et l’apparition des bilharzioses qui touchent un grand nombre de la population surtout pendant la période des pluies. Il faut sensibiliser la population sur les bienfaits de l’utilisation de WC pour l’hygiène, condition essentielle de la bonne santé.

3.3.2 La situation de l’IST SIDA

Tableau n° VIII : Observation de l’IST SIDA dans le district d’Ikalamavony

TAUX DE Centre PTME Nbre de Nbre de DEPISTAGE PAR Personnel Nombre Nbre de SDSAS Objectif Couns clients RAPPORT AUX formé en des clients dépistages prétest séropositifs OBJECTIFS PTME %

IKALAMAVONY 1 418 1 512 576 576 0 40,6% 12 5

Source : SSD d’Ikalamavony, janvier 2010.

Les enquêtes que nous avons menées auprès du Centre Hospitalier du District, (CHD) d’Ikalamavony permettent de confirmer que le district jusque là n’épargne de la propagation du virus du SIDA, malgré l’ouverture de la carrière de pierres précieuses au public en créant la prospérité de la prostitution. Mais il faut reconnaître que las autres maladies sexuellement transmissibles ou infections sexuellement transmissibles (MST ou IST) sont très fréquentes et voire même en forte progression dans le district.

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4. La situation en eau potable

Même dans le chef lieu du district et des communes, l’indice de pénétration en eau potable est seulement de cinq virgule cinq pour cent (5,5 %). Le nombre de bornes fontaines s’avère très insuffisant. Dans les campagnes, les adductions d’eau potable sont aussi insuffisantes et sont constituées en grande partie par des réalisations des ONG. Les ménages utilisent habituellement les cours d’eau et, puits. Près de quatre vingt quatorze pour cent (94 %) de l’ensemble de ménage ne boit pas de l’eau potable dans le dit district. Les pompes publiques, les pompes aspirantes, les puits et les cours d’eau ne subissent pas de traitement et de contrôle strict, le spécialiste en la matière n’existe pas. De plus en période de pluie, les cours d’eau montent périodiquement et provoquent des inondations. Cela favorise la propagation des maladies. On ne peut pas proprement parler d’eau potable puisqu’ils sont mal protégés et, sont infectés par des impuretés de toutes sortes.

§2. L’enseignement et l’éducation

L’éducation peut se définir, en terme général, comme l’ensemble des méthodes de formation humaine, ou d’une manière plus étroite, en tant que processus survenant dans des institutions spécialisées appelées « Ecole ». Elle constitue indiscutablement la forme essentielle d’épanouissement des ressources humaines. L’éducation joue un rôle clé dans le processus de croissance, l’avancé d’un pays se reflète sur le niveau d’instruction des citoyens. Ainsi, l’enseignement est la base de l’éducation de tout individu et constitue un des piliers de développement d’un pays. D’après la théorie de la croissance endogène qui est daté des années quatre vingt (80) et début des années quatre vingt dix (90) « la croissance n’est qu’un phénomène naturel ».Selon Paul ROMER : « le moteur de la croissance provient essentiellement de l’accumulation des connaissances ». Mais pour arriver à cette fin, le chemin est long, parsemé d’obstacle à savoir l’incertitude, dans laquelle se gère le système éducatif. Le gouvernement Malgache ne cesse d’apporter des reformes sur la politique éducative. La demande populaire d’éducation, en particulier, la scolarisation est énorme dans pratiquement tous les pays, tant en voie de développement que développés 1.

1. Les établissements scolaires

Tableau n° IX : Nombre d’écoles dans la CISCO du district d’Ikalamavony

FONCTIONNELLES NON FONCTIONNELLES FERMER PUB PRIV FKNL PUB PRIV FKNL PUB PRIV FKNL EP 108 16 4 8 10 4 3 3 0 CEG 5 2 0 0 0 0 0 0 0 LYCEE 1 0 0 0 0 0 0 0 0

Source : Cisco Ikalamavony, janvier 2010.

1 Bruno Baron RENAULT : Traduction de la 4 eédition américaine, Economie du développement, année1999 Edition Nouveaux Horizon.

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Dans l’enseignement public, on compte cent soixante quatre (164) établissements scolaires dont cent trente six (136) fonctionnels ; vingt deux (22) non fonctionnels et six (06) fermés. Voir tableau n ° IX, ci-dessus. Quatre vingt quatre pour cent (84 %) représente l’école publique ; treize pour cent (13 %) l’école privé et, trois pour cent (3 %) l’école du fokonolona. Les cent vingt hiut (128) écoles primaires se repartissent sur les huit (08) communes formant le district d’Ikalamavony. Elles fonctionnent bien. Cinq (05) communes parmi les huit (08) ont le collège d’enseignement générale (CEG) ; Fitampito un (01), Ambatomainty un (01), Mangidy un (01), Solila un (01), Ikalamavony chef lieu du district trois (03). L’ouverture d’une Lycée au chef lieu du ²dit district est encore très récente, datait de l’année 2006. En fait, en tant que chef lieu de district, Ikalamavony mérite bien ce nouvel établissement pour que chaque élève qui réussit au B.E.P.C. puisse continuer ses études sur place. Ainsi, les parents n’auront plus à dépenser une fortune pour envoyer leurs enfants continuer leurs études en ville comme Fianarantsoa. Bref, la présence de ce Lycée constitue réellement un atout pour ce district.

Graphe n° 2 : Situation des écoles dans le district d’Ikalamavony

SITUATION ECOLE 2009/2010

2% 2% 3% 6% 0% 5% 3% 10%

69%

PUB PRIV FKLN NON FONCTIONNELLES PUB NON FONCTIONNELLES PRIV NON FONCTIONNELLES FKLNFKNL FERMER PUB FERMER PRIV FERMER FKLN

Source : notre propre analyse sur la base du tableau n° IX, ci-dessus janvier 2010.

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Cette figure ci- dessus montre que, l’école publique occupe la totalité de l’ensemble de ce district, elle représente soixante neuf pour cent (69 %). L’école privée occupe la deuxième place, avec un faible pourcentage de dix pour cent (10 %) par rapport à la première, l’école privée s’implante dans le chef lieu de la commune. L’école du FKNL est de trois pour cent (3%), seulement. Les zones rurales et enclavées utilisent cette école, suite à la demande du FKNL, avec un nombre considérable des élèves scolarisés. Le FRAM paie le salaire des enseignants de l’école du FKNL. L’insuffisance des élèves scolarisé, le manque d’infrastructure adéquate et, l’insécurité entrainent l’abandon de poste par les enseignants, d’où la fermeture des écoles.

2. Les effectifs des élèves et des enseignants dans les EP, CEG et LYCEE

Tableau n° X : Effectif des élèves dans les Ecoles Primaires, CEG et, Lycée du district d’ Ikalamavony

PUBLIQUES PRIVEES FKNL EP CEG LYCEE EP CEG LYCEE EP CEG LYCEE G 7901 641 75 813 135 0 91 0 0 F 7804 679 87 812 153 0 102 0 0 TOTAL 15705 1320 162 1625 288 0 193 0 0

Source : Cisco Ikalamavony, janvier 2010.

On voit dans le tableau ci-dessus, qu’il y a une diminution considerable de l’effectif des élèves qui fréquentent l’école, dès l’école primaire, secondaire jusqu’en lycée et, voire au niveau supérieur. Plus l’âge des enfants scolarisables avance, plus le taux d’abandon scolaire augmente. Les enfants entrent dès leur jeune âge dans la vie active et exercent en général l’activité génératrice de revenu. Ils aident leur parent à sortir de la misère quotidienne. Certains parents pensent que, savoir lire et écrire c’est déjà suffisant. Ainsi, ils retirent leurs enfants de l’école en arrivant en 9 ième pour qu’ils intègrent facilement à la communauté villageoise traditionnelle. Cette habitude journalière se transmet du père au fils et ainsi de suite, la vie sociale reste peu développée.

Tableau n° XI : Personnel administratif dans le CISCO du district d’Ikalamavony

F, ENCADRE F, CONTRACTUEL ELD ECD TOTAL H F H F H F H F COLLEGE 10 6 4 0 0 0 0 0 0 LYCEE 2 2 0 0 0 0 0 0 0 CISCO 17 11 4 0 1 1 0 0 0

Source : CISCO d’Ikalamavony, janvier 2010.

Les enseignants non fonctionnaires à l’école primaire sont beaucoup plus nombreux que les fonctionnaires. Bon nombre d’entre eux sont des suppléants et les autres sont payés par l’association des parents d’élèves (le FRAM). Même au Lycée il y a trois (03) enseignants payés par le FRAM.

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Les professeurs au (CEG) et au LYCEE sont peu nombreux par rapport aux enseignants à l’école primaire, car l’ensemble des communes et la plupart des Fokontany sont couverts par les écoles primaires. Cinq (05) communes sur huit (08) ont de collège d’enseignement général alors que le seul lycée se trouve dans le chef lieu du district. Dans ce lycée, il y a une insuffisance des enseignants. De ce fait, même le Proviseur est obligé nde d’enseigner dans tout les niveaux (dès la seconde, 2 jusqu’en terminale, toute Série). Le personnel enseignant se concentre pour la plupart au chef lieu du district et de la commune. L’enseignant fonctionnaire constitue la moitié de l’enseignant non fonctionnaire. La politique de l’Etat consiste maintenant à embaucher l’enseignant non fonctionnaire et le suppléant en enseignant fonctionnaire, par le biais de sélection de dossier ou concours dans le but de les encourager. La difficulté des voies d’accès, l’absence d’infrastructure de base, l’insécurité, les salaires précaires font que les enseignants ne rejoignent plus leurs postes. L’évolution de recrutement du personnel enseignant n’arrive pas à suivre le rythme d’expansion des écoles demandées par la population. En conséquence, on observe non seulement une insuffisance du personnel enseignant, mais aussi une insuffisance aussi bien qualitative que quantitative de supports pédagogiques et des matériels didactiques (manuelles scolaires, bibliothèques, salles spécialisées, …)

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Tableau n° XII : Personnel enseignant dans la CISCO du district d’Ikalamavony

EN CLASSE NON EN CLASSE PUBLIC PRIVE FKNL PUB PRIVEES FKNL EF ENF DONT, TOTAL H F H F TOTAL DONT, F TOTAL DONT, F TOTAL DONT, F TOTAL DONT, F TOTAL F E P 331 44 60 115 112 42 17 4 3 5 3 3 3 0 0 CEG 45 20 10 4 11 7 3 0 0 9 4 1 1 0 LYCEE 8 5 2 1 0 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 TOTAL 384 69 72 120 123 49 20 4 3 16 7 4 4 0 0

Source : Cisco Ikalamavony, janvier 2010.

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3. Les infrastructures socioculturelles

Les centres d’attractions et les infrastructures culturelles et sociales se concentrent dans le chef lieu du district et des communes. Les terrains de football, sont implantés presque uniquement dans le chef lieu du district. C’est un sport très prisé par les jeunes dans les communes rurales. Le football mis à part, les autres disciplines sportives ne se pratiquent que dans les établissements scolaires. Le bal de jeune et les projections de vidéos ambulantes sont organisés par des particuliers disposant des matériels nuisent le comportement des jeunes. Ce genre d’animation préoccupe les autorités locales ainsi que les parents, car pour eux, c’est à l’origine des problèmes de mœurs et coutume pour les jeunes de la région, surtout dans les milieux ruraux. Les bibliothèques et les centres d’animation et de promotion des jeunes qui ont été implantés dans le chef lieu de district ne sont plus fonctionnels. Seul le CEG est équipé d’une bibliothèque propre à ses collégiens. Le public n’est pas autorisé à y accéder.

§3. Les potentialités économiques

1. Les infrastructures de transports

1.1. Les routes

Ikalamavony n’est relié en permanence qu’avec, seulement, quatre (04) de ses communes. La route nationale n° 42 (RN 42) relie le chef lieu du district d’Ikalamavony au chef lieu de la région Haute Matsiatra. Les routes sont en terre ou butimée ; en mauvais état mais praticable en toute saison même s’il y a des sections dégradées et des tronçons dangereux en saison des pluies. La RN 42 mesure 96 km. Il faut environ 5 h à 6h 30 min, en voiture pour faire ce trajet voire en saison sèche. Le tronçon Ikalamavony – Fitampito distante de 50 km est en assez bon état, il est praticable en toute saison ; de même les 35 km reliant Ikalamavony et Mangidy sur la RN 42. La partie Ikalamavony – Ambatomainty 45 km pratiquement injoignables en période de pluie à cause de la rivière : le Matsiatra à traverser de même pour, la partie Ikalamavony – Solila 46 km, à cause des nombreuses petites rivières traversant la route. Les routes reliant Ikalamavony – Sakay ; Ikalamavony – Tsitondroina et Ikalamavony – Tanamarina Bekisopa ne sont que difficilement praticables même en saison sèche.

1.2. Les moyens de transport

Les moyens de transport les plus usités sont les voitures pour rallier Mangidy, Fitampito, Solila et Ikalamavony ; il s’agit notamment des camions pour Solila. Les charrettes sont utilisées pour le transport de marchandises, sinon on utilise encore le transport à dos d’homme pour rallier les différentes communes où les routes sont impraticables. Le frais de transport peut être multiplié par 1,5 pour les marchandises et triplés pour les passagers. On paye 12 000 Ar le frais de déplacement en taxi brousse d’Ikalamavony à Fianarantsoa. La cherté de frais de transport frappe la maigre revenue de la population. Les transporteurs abusent le mauvais état de la route pour gonfler sa poche. Prenons comme exemple : une voiture 404 ou 505 familiale transporte 14 personnes à chaque départ.

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1.3. L’accessibilité

La mauvaise qualité d’infrastructure constitue un obstacle au développement .Et à cela s’ajoute le problème des moyens de communication tels que téléphone, fax, Internet qui ont un rôle moteur sur la relance de l’économie. Seul le chef lieu du district dispose du réseau téléphonique ; Telma fixe, mobile et Airtel. Les autres communes se communiquent à l’aide de BLU. La vétusté du groupe de la JI.RA.MA (Jiro sy Rano Malagasy) pose le problème d’électricité et d’éclairage public. Le délestage est fréquent en soirée. La hausse du prix du carburant provoque du délestage. Le groupe de la JI.RA.MA ne peut fonctionner que 12 h par jour en moyenne, de 10 h du matin jusqu’à 22 h de la nuit. Cela ne résorbe pas le problème de la population locale en électricité. Bon nombre d’habitants n’ont pas accès à l’électricité vu le problème précité. Et par manque de matériel, la JI.RA.MA ne peut pas assurer la couverture en électricité, même du centre-ville du district d’Ikalamavony. Le réseau actuel de radio locale ne peut pas être considéré comme un moyen de désenclavement ni de communication ou d’information rurale. La raison en est que la radio locale privilégie les programmes de divertissements dans ses émissions, et ce au détriment des informations techniques et économiques qui seront plus utiles aux auditeurs. Or, cette station permet de faire passer de message et des informations du chef lieu du district vers la campagne. L’accessibilité peut se mesurer en unité de temps, d’effort et de coût. Elle est fonction des infrastructures en place et des moyens de transport mis à disposition de l’homme à un prix abordable. L’accessibilité repose sur la mobilité (facilité, fréquence de déplacement, la proximité et, la distance). L’amélioration du réseau téléphonique est la lourde tâche qui attend les opérateurs. L’objectif est de permettre à chaque commune de se communiquer et d’accéder aux informations en temps réel .Cela aboutira, in fine, à un développement rapide et durable.

2. Les différents secteurs d’activités

2.1. Les terroirs cultivés

On a défini la notion de terroir au début de ce volume, comme un village et, l’ensemble des terres : champs, cultures arbustives, pâturages, boisements; parfois forêt et brousse, lui appartenant traditionnellement et qui l’entourent.

2.2. L’exploitation agricole

C’est une unité économique dans laquelle, le producteur pratique un système de production en vue d’augmenter son profit. La terre est l’élément essentiel de l’activité agricole. Le producteur peut l’utiliser en tant que propriétaire ou locataire d’où les mots : propriété et exploitation 2 La propriété est l’unité juridique sur la quelle les détenteurs ont eu droit réel et complet. Le propriétaire a la possibilité de ne pas cultiver lui-même sa terre, mais de le faire cultiver par un autre contre le versement d’un loyer. L’exploitation fait partie de l’unité technique et économique de la mise en valeur de la terre. Elle peut être constituée par des terres en propriété ou en location ou le deux à la fois.

2 Mr Seth Arsène RATOVOSON cours Economie rurale en 3ème année Economie, Université de Toamasina, année 2006.

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L’exploitation agricole a ses différentes formes de mise en valeur appelées : mode de faire valoir à savoir. Faire valoir direct : l’exploitant est le propriétaire des biens fonciers et du capital d’exploitation. Il travaille, récolte le profit, mais subit seul la perte de son exploitation. Faire valoir indirect : l’exploitation des terres est assurée par des tierces personnes autres que le propriétaire. En général, ce dernier a ses propres systèmes d’exploitation qui sont le « fermage et le métayage ». Le plus pratiqué dans le dit district est le métayage moitié -moitié ou un tiers- deux tiers. En ce qui concerne l’agriculture, seules quelques localités dans le centre, l’Ouest et le Sud-Est du district d’Ikalamavony, celle d’Ambatomainty et de la partie Est de la commune de Solila sont propices à l’agriculture avec leur vaste plaine bien arrosée. Dans la commune de Mangidy il y a bien de la riziculture ; seulement l’étendue cultivable est plutôt exiguë à cause de l’étroitesse des vallées qu’on y rencontre. Pour le cas de la commune de Fitampito, les agriculteurs peuvent disposer de vaste plaine mais la difficulté de l’irrigation ; causée par la situation du lit de la rivière se trouvant en dessous de l’altitude permettant la construction d’un barrage, ne permet d’exploiter qu’une faible surface. La grande rivière, le Matsiatra est exploitable au niveau du Fokontany d’Antsakoa, de même la rivière Manatadia l’est au niveau du Fokontany de Kivahoho. Dans cette commune, la plupart des rizières ne sont exploitées qu’en période de pluie. Le secteur agricole occupe 85 % de la population active, mais ne contribue que pour peu de PIB. Le relief montagneux et l’érosion dramatique des sols réduisent les surfaces cultivables à 5 % de la superficie totale. L’agriculture est également tributaire des conditions climatiques. Le cyclone a détruit une grande partie des cultures. L’essentiel de la production est destiné à la consommation intérieure et l’autosuffisance est à peine atteinte. Les principales cultures sont : le riz, le manioc, les haricots, le maïs, les patates douces, le sisal, le tabac, les pommes de terre et le « taro ». Le tableau ci après montre la production en tonnes et les nombres d’hectares cultivés.

Tableau n° XIII : Statistique de la production et surface cultivée dans le district d’Ikalamavony

DESIGNATION PRODUCTION EN SURFACE EN Ha TONNES Riz 32.166 10. 722 Mais 334 150 Manioc 16.400 400 Patate douce 300 135

Source : CIRDR Ikalamavony, juillet 2009.

Ce tableau ci-dessus montre que la riziculture occupe une place importante dans le district d’Ikalamavony. Ce district est le grenier en riz de la région Haute Mahatsiatra. Mais l’autoconsommation n’est pas assurée, car l’essentiel de la production est destiné à la vente et procure aux paysans de maigre revenu, vu la baisse de prix, dû au mauvais état de la route. La donnée statistique concernant les autres produits précités n’est pas encore disponible. Les autres denrées alimentaires assurent un complément d’aliment et ne peuvent pas remplacer le riz. Le riz est la base des aliments de malgache, un malgache consomme 220 kg de paddy par an.

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3. Les richesses naturelles

Le district d’Ikalamavony est riche en ressource naturelle comme le gisement minier. Géographiquement, la vallée de la mine passe par le district d’Ambatofinandrahana, région d’Amoron’i Mania, le district d’Ikalamavony et, s’étale vers la région Sud Ouest, (Antsakoa). Dans le district d’Ikalamavony 3, on rencontre, à Tanamarina Bekisopa : de Fer, Gommes, Béryl, Tourmalines et, etc. Le secteur minier a connu un développement informel considérable depuis 1998, sous l’effet d’entraînement de l’ouverture au public. L’exploitation des pierres précieuses entraînant par la suite la prolifération des trafics de tout genre et le désordre règne. La filière est actuellement en cours d’assainissement. L’exploitation des ressources naturelles ne crée pas d’avantage pour notre pays. Seule la grande firme étrangère gère mieux notre richesse en tirant d’énorme profit. La gestion rationnelle de notre richesse est une grande ligne à suivre pour qu’elle dure le plus longtemps possible et contribue au développement, à l’amélioration de cadre de vie de la population toute entière.

3 PRD de la région HAUTE MATSIATRA .

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CHAPITRE II. LE ZÉBUS

SECTION I. VALEUR D’USAGE ET VALEUR SYMBOLIQUE

§1. Rôle de bœufs et considération

1. Richesse matérielle et morale

La possession de bœufs résulte la multiplication des valeurs ajoutées d’un secteur à un autre qui contribue à la formation du PIB du pays. Le PIB est la somme des valeurs ajoutées réalisées par les unités de la production résidente dans le pays, elle n’est autre que la différence entre le chiffre d’affaire de l’entreprise ou ménage, et les consommations intermédiaires. En terme plus concret, le PIB est égale à la fois, aux deux grandeurs suivantes : Le revenu total de membre de la famille, et la dépense totale consacrée à l’acquisition des biens et services produits par l’économie locale. Trésors de guerre, le zébu constitue une solution en cas de problèmes nécessitant la mobilisation rapide d’une importante somme d’argent. Les paysans mesurent votre capacité de se défendre par le nombre de zébus à votre disposition, comme la superficie de votre rizière, ou toute autre chose monnayable d’ailleurs.

1.1. Honneur

Tous les événements heureux et malheureux sont associés aux zébus. Généralement chez les malgaches, quelque soit leur appartenance ethnique, le zébu est doté d’un caractère sacré et, joue un rôle essentiel dans l’organisation des rapports cérémoniels qui sont les garants de la cohésion sociale du groupe 4, accepté par tout le monde. Toute communication religieuse ou avec les ancêtres, toute requête adressée à ceux-ci doit s’accompagner d’une offrande, d’un sacrifice. Lors des cérémonies coutumières et funéraires, il y a toujours de l’abattage de zébus dans le moyen Ouest Betsileo, surtout en campagne. Même les paysans pauvres font tout leur possible pour tuer un zébu en cas de décès d’un membre de leur famille. C’est honteux et déshonorant vis-à-vis de la société que d’être enterré sans aucun zébu abattu. D’où, l’expression : « Maty tsy milofo ». Les bœufs symbolisent la richesse et marquent à la fois l’honneur, le niveau de vie et l’autorité.

1.2. Puissance, rang social

Le bœuf symbolise la richesse visible, reconnu unanimement par tous et, confère un statut social. A cet effet, un adage Betsileo précise que « Celui qui n’a pas de bœufs ne peut pas s’imposer », « kely feo fa tsa manana omby ».

4 Michèle FIELOUX - Jacques LOMBARD : ELEVAGE ET SOCIETE. Etude des transformations Socio-économiques dans le sud-ouest Malgache : page 121.

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Cliché : Le zébu

Source : auteur, septembre 2010, lieu Ikalamavony.

1.3. Outil de travail

Les zébus, de par son usage multiple, constituent un moyen pour accroître le rendement des travaux agricoles. Ils allègent le travail fatiguant des agriculteurs. Effectivement, ils peuvent être utilisés comme : - Animaux de trait, pour piétiné, - Producteurs d’engrais, - Moyens de transport…

1.4. Epargne / Economie / Investissement

En période de récolte (hasotry), l’épouse d’un éleveur, plus encore qu’une autre, doit se montrer profondément économe. Ne consommant que le strict nécessaire, ne dépassant ni en toilette, ni en frivolités, ni en mets compliqués. Grâce à ce comportement responsable, le cheptel bovin d’un éleveur s’accroît. L’achat d’un bœuf est le fruit de la vente des récoltes en général, le nombre de tête de bétail dans le parc est le résultat de bon nombre d’année d’effort et de privations, en sus, les agriculteurs achètent des zébus pour prévenir les périodes de soudure, ou des problèmes financiers éventuels.

§2. Importance de la demande

Comme méthodologie d’approche, la théorie du bien être de Pigou et les théories de l’offre et de la demande constitueront la base de notre étude. Dans la théorie du bien être, Pigou repose sur les hypothèses de nature individualistes en annonçant que : « l’individu est exclusivement défini à partir du bien être de chacun des individus »5. Les recherches

5 Roland MODONGY, Cours de Faits et Pensées II, en 2ieme année Economie, Université de Toamasina, année 2004.

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bibliographiques, les données statistiques et, les enquêtes que nous avons menées sur terrain permettront de vérifier les théories annoncées et d’évaluer les bénéfices que la communauté peut tirée des zébus. On utilise aussi des modèles pour comprendre l’économie. Les modèles sont des théories qui synthétisent, souvent en termes mathématiques, les relations entre variables économiques. Ils aident à éviter les détails non pertinents et à centrer l’attention sur les liaisons économiques essentielles. Les modèles utilisent deux catégories de variables : les variables exogènes et les variables endogènes. Comme leur nom l’indique, les variables exogènes ont une origine extérieure au modèle : elles sont introduites dans le modèle. Les variables endogènes, au contraire, sont générées par le modèle lui-même : le modèle, les produits.

1. Analyse de la demande

La demande est définie comme l’intention d’achat d’une certaine quantité de produit pour un prix donné. Ces produits sont constitués des biens et des services que les acheteurs souhaitent acquérir suivant leur prix respectif. Du coté de la demande, la taille, les comportements et les attitudes d’achats des consommateurs sont souvent inconnues. Par contre le consommateur est un agent économique utilisant un bien ou un service pour satisfaire le besoin final. Le consommateur n’est pas forcement le demandeur. Le demandeur qui ne formule qu’une intention d’achat est un consommateur virtuel ou imaginaire. Le consommateur réel est celui qui effectue les dépenses. Dans les théories des consommateurs, ces deux (02) notions sont confondues. Selon les économistes néoclassiques, la quantité demandée est fonction décroissante de prix. Suite à une augmentation de prix, la quantité demandée diminue ; inversement une diminution de prix entraîne une augmentation de quantité demandée. Voyons, à titre d’exemple, comment un économiste pourrait élaborer un modèle du marché de bœufs. Il fait tout d’abord l’hypothèse que la quantité ou le nombre de bœufs d demandés par les consommateurs Q dépend du prix de bœufs P b et du revenu agrégé Y. L’équation suivante traduit cette relation :

d Q = D (P b, Y) (1)

Où D ( ) représente la fonction de demande. De même, l’économiste suppose que le nombre de s bœufs en terme de quantité offert par les vendeurs Q dépend du prix de bœufs P b et du prix de préparation du mis en règle de bœufs P c. L’équation suivante traduit cette relation :

s Q = S (P b, Pc) (2)

Où S ( ) représente la fonction d’offre. En fin on fait l’hypothèse supplémentaire que le prix de bœufs s’ajuste pour équilibrer l’offre et la demande :

Qs = Qd (3)

Ces trois équations ne sont rien d’autre, ensemble, qu’un modèle possible du marché du bétail. On illustre ce modèle à l’aide du graphique de l’offre et de la demande présenté à la figure ci-après. La courbe de la demande établit la relation entre le nombre de bœuf demandé et, le prix du bœuf, le revenu abrégé étant constant. La courbe de la demande est décroissante : plus le

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prix de bœufs est élevé, plus les consommateurs se détournent de bœuf pour acheter d’autres articles.

1.1. Théorie du choix des consommateurs

Un consommateur rationnel cherche toujours le maximum de profit ou satisfaction au moindre coup. Cependant, il subit des contraintes où il est limité par son revenu. Ainsi les biens et services qu’il peut acquérir dépend donc de son revenu, du prix des biens, et de la quantité de bien liées. Ces contraintes l’obligent à consommer ou à acheter une Quantité limitée. L’équation suivante représentée par la droite du budget schématise ces contraintes.

Soit R : le revenu du consommateur.

Px : Prix du bien X, avec X la quantité demandée du bien X.

Py : Prix du bien Y, avec Y la quantité demandée du bien Y.

A supposer que le consommateur veuille acquérir deux (02) biens X et Y. D’où : l’équation de la droite de budget.

R = X Px + Y Py (1)

La quantité des biens X et Y que le consommateur peut acquérir peut être tirée de l’équation (1).

X = (R - Y Py) / Px (2)

Y = (R - X Px) / Py (3)

Les équations (2) et (3) montrent que la quantité de biens X dépend du revenu R, du prix du bien X ; (Px), du prix et de la quantité du bien Y, (Y et Py). De même, la quantité demandée Y dépend du revenu R, du prix de bien Y ; (Py), du prix et de la quantité du bien X, (X et Px). Le couplet de quantité de bien (X, Y) peut avoir plusieurs composantes, ainsi le consommateur choisira le panier qui lui procure plus de satisfaction. L’achat de bœufs et la consommation de viande entretiennent une relation d’interdépendance et, on peut tenter de déterminer la masse de revenu qui sera injectée dans l’économie locale par le biais de la consommation moyenne par ménage et par la masse salariale générée par le bœufs et, les activités induites.

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Figure n° 3 : Le modèle de l’offre et de la demande

Pb Courbe de l’Offre

…………………………….... Equilibre du marché : Prix : Prix du Boeuf D’Equilibre : : Courbe de Demande Quantité : D’Equilibre :

Quantité du Bœufs Q

Source : à partir de la leçon Microéconomie, première année Economie, Université de Toamasina, année 2003.

Le modèle économique le plus connu est celui de l’offre et de la demande de biens ou de services, dans notre cas : le zébu. La courbe de demande est une courbe décroissante qui relie le prix du zébu à la quantité en nombre de zébus demandé par les acheteurs. La courbe d’offre est une courbe croissante qui relie le prix du zébu à la quantité en nombre de zébus offert par les vendeurs. Le prix de zébu s’ajuste jusqu’au moment où les quantités offertes sont égales aux quantités demandées. Le point d’intersection entre la courbe d’offre et la courbe de demande définit l’équilibre du marché, c’est- à dire le prix auquel les quantités de zébus offerts et demandés sont égales. La courbe d’offre établit une relation entre la quantité de zébu offert et le prix du zébu, le frais de commission étant constant. La courbe d’offre est croissante, car plus le prix du bœuf est élevé, plus les vendeurs sont tentés de multiplier la vente. Le marché trouve son équilibre en termes de prix et de quantités au point où les courbes d’offre et de demande croisent. Au prix d’équilibre, les consommateurs décident d’acheter exactement la quantité de bœufs que les vendeurs décident de vendre. Ce modèle du marché du zébu comporte deux variables exogènes et deux variables endogènes. Les variables exogènes sont le revenu agrégé et le frais de commission. On a vu que le modèle ne tente pas de les expliquer, mais les intègre comme telle (expliquée peut être par une autre modèle). Les variables endogènes sont le prix de bœufs, et la quantité de bœufs échangés. Ce sont les deux variables que le modèle a pour objet d’expliciter, voir figure n°5 ci-après.

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Figure n°4 : Une hausse de la demande

Pb S

P2 …………………………….... : P1 ………………………. : Prix du Boeufs : : D 2 : : : : : D1 Q1 Q2 Q Quantité de Bœufs

Source : à partir de la leçon Microéconomie, première année Economie, Université de Toamasina, année 2003.

Si le revenu agrégé augmente, la demande de bœuf augmente : à tout prix donné, les consommateurs souhaitent acheter davantage de zébu. C’est ce qu’illustre le glissement vers la droite de la courbe de demande, de D 1 en D 2. Le marché se déplace vers le nouveau point d’intersection entre offre et demande. Le prix d’équilibre et la quantité d’équilibre de zébu augmentent tous deux, respectivement de P 1 en P 2 et de Q 1 en Q 2. On trouve les aspects de la demande sous deux formes :

1.1.1. La consommation

La consommation est une forme de la demande car depuis longue date chaque jour, il y avait abattage de bœufs pour la consommation de la population locale. La loi de l’offre et de la demande assume le prix de vente dans chaque commune.

1.1.2. L’exportation

Les zébus vendus sur les marchés dans le district d’Ikalamavony y sont conduits à pieds « dabokandro ». Ils approvisionnent aussi la consommation des grandes villes. Cette autre forme de la demande, est estimée à 150 zébus par semaine 6. L’acheminement de zébu à pied vers le Sud - Est ou vers les autres grands marchés de bétails, (Tsiroanomandidy, Ambalavao …), suivant les routes nationales ou traversant le corridor forestier (circuits , Ikongo….) fait partie de la demande, mais les données y afférentes sont difficiles à collecter. Pour le cas de l’exportation de la viande, peaux de bœufs et, de cornes. Les données sont pour le moment insuffisantes pour estimer les valeurs de ces produits.

6 Contrôle de la gendarmerie, BDE Ikallamavony, juillet 2009.

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§3. La situation du bovidé

La majeure partie du Cheptel bovin de la région Haute Matsiatra se trouve dans le district d’Ikalamavony où l’on a recensé plusieurs propriétaires possédant plus de 1000 têtes de bovidés encore sauvages colonisant les tety. Le tableau ci-après nous montre l’effectif de bovidés par commune dans le district d’Ikalamavony pour l’année 2009.

Tableau n° XIV: Effectif de bovidés dans le district d’Ikalamavony

COMMUNES EFFECTIFS Ambatomainty 12497 Fitampito 12782 Ikalamavony 8412 Mangidy 6579 Sakay Solila 9758 Tanamarina Bekisopa 7894 Tsitondroina 5786 TOTAL 63708

Source : district d’Ikalamavony, juillet 2009.

D’après ce tableau, nous avons constaté que le nombre de zébu dans les deux communes, Fitampito et, Ambatomainty surpasse de 12000 têtes de zébus. La raison c’est que, ces deux (02) communes ont une large plaine herbeuse propice à l’activité pastorale. Cette activité est appréciée par la population locale. Selon les enquêtes que nous avons menées là- bas, chaque famille a au moins trente cinq (35) têtes de zébus. La commune d’Ikalamavony occupe la quatrième place sur le nombre de zébus recensé derrière la commune de Solila. La commune de Tsitondroina enregistre le plus petit nombre de zébus. Effectivement sur certaines communes telles que, les communes d’Ambatomainty, de Fitampito, de Tsitondroina et, de Tanamarina Bekisopa le nombre de zébus est largement supérieur au nombre de la population.

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Graphe n° 5 : L’effectif des bovidés par commune du district d’Ikalamavony

Tsitondroina 9% Ambatomainty 21% Tanamarina Bekisopa 12%

Solila Fitampito 15% 20% Sakay 0% Ikalamavony Mangidy 13% 10%

Source : Auteur, notre soin sur la base du tableau n°XIV, juillet 2009.

On observe dans cette graphe que le vingt et un pour cent (21 %) de zébu dans le district d’Ikalamavony se trouve da la commune d’Ambatomainty. Le vingt pour cent (20%) dans la commune de Fitampito. Il faut mettre l’accent sur la statistique du nombre de zébu dans la commune de Sakay, les données y afférentes ne sont pas encore disponibles pour le moment. En général, le pourcentage du nombre de zébu dans le dit district d’Ikalamavony se situe entre le huit et, vingt deux pour cent, le (8% et, 22%).

Tableau n° XV: Effectif du cheptel de bovidés par an du district d’Ikalamavony

ANNEE 2006 2007 2008 2009

DISTRICT D’IKALAMAVONY 84.546 85.193 88.767 93.490

Source : district d’Ikalamavony, juillet 2009 .

On observe une hausse régulière annuelle du nombre de zébus dans le district d’Ikalamavony, car chaque année une vache donne naissance à un veau. En sus les bœufs vendus circulent d’une commune à une autre. Le produit des razzias qui vient de l’autre camp augmente encore plus le nombre du cheptel déjà existant. Entre 2006 et 2007, on enregistre une hausse de six cent quarante sept (647) têtes, cette hausse est multipliée par cinq (05) l’année 2007 ; 2008 ; Et multipliée par sept (07) l’année 2008 et 2009. Ces évolutions peuvent se schématiser ci-après.

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Graphe n° 6 : Evolution de l’effectif de bovidés par an dans le district d’Ikalamavony

96000 94000

92000 90000

88000 86000

84000 82000

80000 2006 2007 2008 2009

Source : district d’Ikalamavony, juillet 2009.

§4. Le marché à bétail

Il y a cinq (05) marchés à bétail dans le district d’Ikalamavony : Ambatomainty, Fitampito, Solila, Ikalamavony, Mangidy. (Voir tableau ci-dessous) Généralement, les zébus amenés aux marchés sont tous en règle. Les propriétaires disposent tous des papiers en bonne et due forme. Le marché à bétail d’Ikalamavony est le plus important trente pour cent (30 %) des zébus amenés et, presque cent pour cent (100 %) de chance de vendre mais, il semble être en perte de vitesse actuellement. D’après les témoignages des Maires, l’effectif des zébus amenés dans ces marchés augmente avec l’insécurité : à Ambatomainty par exemple, en période calme, le nombre de zébus amenés tourne autour de cent (100), et durant les périodes troubles, ce nombre peut aller jusqu’à 300 têtes de zébus. Les zébus achetés auprès des petits marchés à bétail convergent vers les grands marchés Ambalavao, Tsiroanomandidy. Presque tous les zébus amenés dans ces deux marchés trouvent des acquéreurs .

Tableau n°XVI : Les marchés à bétail dans le district d’Ikalamavony

MARCHE A BETAILS JOUR ZEBUS VENDUS Ambatomainty le lundi de 5 à 120 têtes /semaine Solila le mardi Fitampito le mercredi Ikalamavony le samedi de 40 à 92 têtes / semaine Tsitondroina Tanamarina bekisopa Tanamarina sakay Mangidy le lundi de 15 à 36 têtes / semaine

Source : C.A.A district d’Ikalamavony, juillet 2009.

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1. La traçabilité des zébus

Nous relatons ci-après, les procédures à suivre pour établir les pièces justifiant la propriété d’un Zébu : Copie de naissance, « Bokin’omby », Certificat d’Origine de Bovidé (COB), passeport, certificat de vaccination, boucles… Le blanchiment des zébus volés signifie la production des ces pièces justificatives en faux. Il faut bien noter que le Délégué Administratif d’Arrondissement (DAA) ou chef d’arrondissement, le Vétérinaire et dans une certaine mesure les présidents de Fokontany et les Maires tiennent une place importante dans la production de ces pièces. Nous avons aussi remarqué le manque de précision dans la désignation de la robe (voir tableau n°XVIII, page 46 et, annexe VI, page 100). Cela facilite l’abus de pouvoir perpétré par certains responsables du contrôle de ces pièces justificatives. L’entrée en jeu des receleurs « mpanera »: intermédiaires entre paysans et acheteurs, des gens qui rasent la campagne à la recherche des zébus à vendre facilitent la falsification et le blanchiment des zébus volés. EX : Récemment, un vétérinaire exerçant à Ambalavao, un DAA (ou chef d’arrondissement), un adjoint d’arrondissement des Communes Rurales de la Région d’ ont été écroués pour avoir délivré des Certificats d’Origine de Bovidés, (COB) et des boucles vierges, signés à blanc en plusieurs exemplaires, d’après le Dàcument Informatif de Base (DIB) de l’Observatoire Nationale de l’Intégrité (ONI), Novembre 2005.

1.1. Pièces justificatives, Procédures et responsables

Tableau n°XVII : Pièces justificatives, procédures et responsables pour régulariser la situation d’un zébus

SITUATION PIECES JUSTIFICATIVES / PROCEDURES RESPONSABLES Président du Fokontany à la naissance Déclaration faite par le propriétaire. Maire d’un veau DAA Enregistrement dans les différents livres et DAA registres Délivrance de la copie DAA Bokin’omby en trois exemplaires Un au Propriétaire Elevage Des informations concernant chaque zébu du Un au Président Fokontany propriétaire y sont mentionnées. Un au DAA

Cahiers d’enregistrement ou registre du DAA D.A.A

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Transaction 1 - Le propriétaire va chez le président du Président du Fokontany (Vente ou fokontany, muni de son cahier n’omby, pour Achat de justifier l’appartenance des zébus. Le Président Zébus) du Fokontany lui délivre un Certificat 2 - Muni de ce certificat, il va chez le D.A.A qui lui délivre le Kavina (Boucles). Le Il n’est pas obligé d’utiliser la boucle que bokin’omby ; lorsque le zébu sera vendu. Le Passeport ; Exemple 301 19 1 003192 / 05 Le Certificat 301 : Code fivondronana d’Origine des 19 : Code CR Bovi dés 1 : Code Sexe (1 mâle / 2 femelle) Le Certificat de 003192 : Numéro d’enregistrement au vaccination, registre du DAA L’acte de vente, 05 : Année (05 pour 2005) Copie de 3 - Ensuite il va chez le vétérinaire qui lui D.A.A naissance des délivre le certificat de vaccination veaux Presque les mêmes contenus que le COB Vétérinaire  Certifié par le vétérinaire  Type de maladie objet du vaccin  Validité : Un an  Calendrier de vaccination : en général du mois d’avril au mois de mai (Diffusion au CR et FKT) 4 - Retour chez le DAA pour avoir le certificat d’origine DAA Le Certificat d’origine  Adresse complète du propriétaire  Réf certificat de vaccination avec motif du vaccin et maladie détectée  Réf passeport d’acquisition  Origine du bovidé  Dénomination robe  Réf boucle du bovidé  Date de confection  Visa du DAA  Paraphe des contrôleurs Renouvellement de COB tous les trois mois Le Passeport D.A.A Transaction Les renseignements concernant l’acheteur et le (Vente ou vendeur Achat de Nom et prénom Zébus) suite FKT, CR, District, région CIN Activité… Origine du bovidé Références COB et du certificat de vaccination Désignation de la robe Visa du DAA

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Acte de vente Quartier Mobile Transaction dans les fokontany Président du Fokontany Signé par le propriétaire vendeur ; L’acquéreur ; Le quartier mobile et le Le Président du Fokontany Commune (Contrôleurs) et Transaction aux marchés à bétails DAA

Rectification des cahiers de bovidés des deux Après parties sont nécessaire. Propriétaire transaction Suppression, ou ajout dans le livre et le Président du Fokontany registre du DAA, acte obligatoirement opéré D.A.A avec la présence du COB, certificat de D.A.A vaccination. En cas de Déclaration de perte dressée par le propriétaire Président du Fokontany perte de Adressée aux autorités locales (FKT, CR et Le Maire bovidés DAA) avec le bokin’omby pour côchage Le DAA Le DAA délivre le passeport de recherche dans Z.P lequel il mentionne le territoire de recherche. Police Ce passeport, après avoir été établi en cinq(05) District exemplaires, sera ensuite, transmis au Archive du DAA, Propriétaire, Z.P, Police, District

Source : DIB de L’ONI, Novembre 2005.

SECTION II. SYSTÈME D’ÉLEVAGE ET IMPORTANCE DE L’ÉLEVAGE SUR L’ÉCONOMIE

L’élevage dépend des conditions naturelles, les facteurs humains et économiques jouent aussi un rôle déterminant. Certains peuples sont des éleveurs par tradition comme le Bara à Madagascar, les peuples d’Afrique Noir, et les Britannique de la Méditerranée. En principe il y a deux types d’élevages : l’élevage traditionnel (extensif) et l’élevage moderne (intensif). §1. Elevage traditionnel

En général, l’élevage traditionnel est de type extensif. Il s’agit donc d’une sorte d’élevage sentimental, peu rentable, il n’y a pas des efforts pour nourrir convenablement les bêtes. C’est l’élevage des pays économiquement attardés et peu productifs : ex : « Kijana » à Madagascar. Ce type d’élevage a un faible rendement parce qu’on apporte très peu de soins aux animaux, et l’élevage n’arrive pas à satisfaire les besoins de la communauté.

1. Le gardiennage

Le gardiennage et l’abreuvement constituent les seuls travaux générés par l’activité. Le gardiennage « Arakandro », s’effectue aux alentours des villages est dure en moyenne de huit (08), à dix (10) heures par jour. Le chef de famille ou les enfants non scolarisés assument ce travail.

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Le salaire du gardien en général, se paie par zébu annuellement. Par exemple un zébu ou veau par an, pour les éleveurs moyens qui ont la possibilité.

2. Les espaces pastoraux

La notion sur l’espace pastoral dans tout Madagascar est pour le géographe d’un grand intérêt à travers l’éleveur entretien une relation particulière avec le milieu physique ; celui-ci se présentant sous la forme d’un espace à habiter, à aménager, et à parcourir. L’espace pastorale en tant que support physique se définit avant tout comme une aire de déplacement englobant plusieurs éléments spatiaux. Au premier abord, nous avons le village qui peut être composé de plusieurs familles d’un même lignage ou de lignages différents d’un unique groupe ethnique ou de plusieurs groupes ethniques. C’est l’espace habité, là où se dresse généralement les parcs à bœufs ou « valan’omby ». En dehors de cette unité d’habitat apparaît l’espace utilisé qui fournit le moyen de subsistance aux groupes, c’est ce qu’on désigne par le terme de « Faritany »7 . C’est donc un espace situé autour du village, un espace ouvert aux différentes activités de la population. Il se subdivise en trois parties : les terres héritées et les terres acquise par entreprise individuelle qui correspondent aux portions cultivées en permanence, rizières et champs situées immédiatement aux environs du village. Puis en deuxième auréole, beaucoup plus éloignée, qui constituent les terres cultivées temporairement comme la culture sur brûlis. Les paysans sont alors obligés de parcourir une certaine distance pour y parvenir. Parfois, ils y construisent un abri sommaire jusqu’à la fin de la récolte. Enfin, les monts marqués par la savane herbeuse et la forêt, à l’intérieur duquel se repartissent les « toets’omby ».

2.1. Les différentes saisons de l’exploitation pastorale

Les éleveurs dans le Moyen Ouest Betsileo reconnaissent évidement les trois fameuses saisons pastorales dans le district d’Ikalamavony : * Mi-Novembre à fin Mars : - roha (première pousse de l’herbe après la mise à feu des savanes ou horoboka) ; - tsapamiha (les jeunes pousses après quelques pluies) ; - somondrara (l’herbe se situe à une vingtaine de centimètres du sol) ; - roha, tsapamiha et somondrara constituent la période de jeunes pousses ou tsirin’akata. * Avril à mi-Août : - lovokahitsa (c’est l’herbe jusqu’à maturation). * Septembre à fin Octobre : - menakata (graminées sèches ou paille sur pied). Mais la circulation des troupeaux dépend de leur importance numérique. Pour les moins importants (en dessous de cinquante têtes) leur déplacement s’effectue uniquement à l’intérieur du territoire villageois, c'est-à-dire des parcs vers le « rohanga » jusqu’au début de l’après midi, pour redescendre dans la vallée où Il y a de l’eau.

7 Michel FIELOUX et Jaques LOMBARD : ELEVAGE et SOCIETE, Etude des transformations Socio-économiques dans le sud-ouest Malgache. Dans un sens spatial restreint et qui s’oppose à faritany, province, P46.

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Par contre, dans la vallée, les animaux se contentent des jeunes pousses de riz après la moisson mondra, du bararata, du vero (Hyparhénia rufa) et de certaines herbes dont les noms vernaculaires sont : dondona, firofiro, kitohitohy, lavarefy. Dans le cas des troupeaux importants, on observe leur transhumance généralement vers Manintsy qui sont des terrains à parcours plus étendu avec de pâturages abondants s’étalant à la montagne. Durant ce séjour, les gardiens ou mpiarakandro n’ont aucune activité agricole. Ce sont les familles résidant à Ikalamavony qui leur envoient des provisions. D’ailleurs, le gardiennage s’effectue à tour de rôle et se renouvelle tous les mois.

3. Les robes et leur désignation

La désignation de la robe change d’une région, ou d’une ethnie à une autre. L’importance est de créer un dictionnaire pour tout les Malgaches en matière de l’appellation de zébu de chaque localité. (Voir tableau, ci-dessous et en annexe) pour la plus ample information.

Tableau n° XVIII : Exemples de correspondance entre dif férentes désignations des robes

Betsileo Bara Antandroy Valagnary Redemoky Retoloho Fitatsy Vasia Voakaboky Maintiloha Remaintiloha Lohapitsy

Source : DIB de L’O N I, Novembre 2005.

Tableau n°XIX : Autre exemples de correspondance entre différentes désignations de s robes

(Antanosy) (Bara Benenitra) (Bara ) Remanga / Retomoloha Retomoloho / Demoky Rendriamboty (Antanosy (Antanosy marevatsara) (Bara Benenitra ) Relohanongongo Relohafia Renolohakotreoky/Kariaky (Antanosy) (Mahafaly) (Bara Benenitra ) Revatonalahatsy Retoko vaaato Vatomalahatsy (Antanosy) (Bara) Revolopiso Soavolo tomoloha (Antanosy / Bara) (Mahafaly) Remasamena Soba (Antanosy / Bara) (Mahafaky) Refitamena Soramena

Source: Célestin TSIAVALIKY: in “Arovy ny omby gasy.”

Il y a plusieurs autres désignations toutes aussi imprécises et qui varient d’une région ou d’une ethnie à une autre. Cette variation constitue une source de falsification, de blanchiment et d’abus de pouvoir de la part des autorités de contrôle.

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D’après les paysans (éleveurs), la couleur des robes peut changer après la castration. Elle peut changer aussi tous les mois et ne se stabilise qu’à partir du sixième mois d’âge des veaux. Il existe d’autres moyens physiques permettant de modifier la couleur des robes, la forme des cornes : (Bain de sable chaud, utilisation d’écorces de bananiers, …) D’autres moyens peuvent être utilisés pour reconnaître les zébus : Utilisation de cachet ; de marques spécifiques pour chaque clan etc. Selon la recherche, dans tout Madagascar on trouve quatre vingt et un (81) 8 désignations de robes de zébu. L’origine des ses quatre vint et un (81) robes provient des cinq (05) couleurs de la vache qui sont : Blanche, Rouge, Noire, Orange et, Bleue. Il y a une nuance entre la désignation Bleu ou Noire ou Verte mais c’est presque la même couleur que le Noir. Voir tableau figurant en annexe VI, page 100.

§2. L’importance de l’élevage sur l’économie

1. Source de revenu

Au niveau des ménages locaux, la vente de zébus et des denrées alimentaires procure du revenu, qui permet de faire tourner l’entreprise agricole du paysan. Vu la hausse du prix de bœuf, ce revenu permet aussi au ménage d’améliorer sa condition de vie, de travail et permet d’assurer le bien être de la famille. La multiplication des valeurs ajoutées d’un secteur à un autre contribue à la formation du PIB du pays. Comme nous avons mentionné à l’avance. L’utilisation des revenus ainsi distribués aussi bien aux éleveurs qu’aux activités, ce qui a pour effet l’élargissement du marché local, interne et externe. Ainsi le circuit de la mécanique économique a pour fondement entre le revenu, l’investissement, la consommation et l’épargne. La théorie de circulation de la richesse de Physiocrate confirme la liaison entre ces trois agrégats. Les dépenses donnent vie à la production, la production crée de revenu (vente ou transformation), et les revenus alimentent les dépenses. Toute activité économique est entretenue par les mouvements de revenu. D’après la loi d’ Engel : « Plus le revenu est élevé, plus la part des dépenses pour les biens de luxe augmente et plus la part des dépenses pour les biens des premiers nécessités diminuent ». Les dépenses sont fonction croissante du revenu.

2. Nutrition et santé

Tous les êtres humains ont le droit d’avoir une nourriture saine, adéquate et au droit fondamental de chacun que d’être à l’abri de la faim. La sécurité alimentaire est atteinte lorsque la totalité de la population dispose à tout moment d’un accès physique, social et économique à une alimentation suffisante, saine et nutritive pour répondre à ses besoins diététiques et à ses préférences alimentaires, et lui autorise une vie active et saine. D’après le rapport de la déclaration sur la sécurité alimentaire mondiale faite à Rome le 13 Novembre1995, plus de 800 millions de personnes dans le monde et plus particulièrement dans le pays en développement n’a pas une nourriture à mesure de couvrir leurs besoins nutritionnels essentiels, cette situation est inacceptable, d’après la politique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

8 Célestin TSIAVALIKY, in Arovy ny Omby Gasy.

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La faim et l’insécurité alimentaire risquent fort de persister aux dimensions planétaires. Ces problèmes s’aggravent de façon dramatique dans certaines régions si les mesures ne sont pas prises de toute urgence compte ténu de l’accroissement de la population. Le tabou de certaine société dans le district d’Ikalamavony entraîne l’interdiction de la consommation du lait, quelque ménage le transforme en « habobo » et yaourt. La transformation laitière est dominée par TIKO et SOCOLAIT et se concentre essentiellement dans la Région de . De même la consommation en lait par habitant / an est de l’ordre de 5kg à Madagascar 9, largement inférieur par rapport aux pays voisins (Kenya 35kg / habitant / an), et de la moyenne de la consommation de pays en voie de développement (40 kg /habitant /an). L’objectif à atteindre est de7, 5 kg de lait et de produits laitiers par habitant par an dans 5 ans à venir. Les défis nationaux pour la filière lait sont l’accroissement de la production laitière, l’augmentation de la consommation en produit lacté et la diminution du déficit commercial pour ces produits.

§3. Développement du district

Le terme développement indique une action qui consiste à ôter l’enveloppe contenant quelque chose, c’est à dire, en faire de l’exposé dans les détails. Développer c’est donc libérer cette chose de toutes les contraintes qui la bloquent ou qui pèsent sur elle pour qu’elle se déploie librement dans le sens que lui impose sa structure. En principe, une chose en développement passe par une série de phases par les quelles elle se transforme et s’étend vers l’épanouissement. Eu égard à ce phénomène, la notion de développement renferme en elle-même l’idée de mouvement et de changement. A vrai dire, toutes les choses n’existent pas totalement isolées les unes des autres car des forces d’interactions agissent toujours, elles sont directement proportionnelles à leur masse. Ainsi, il est naturel que les choses interagissent les uns sur les autres et qu’elles se modifient dans leur évolution. Bref, le développement implique à la fois au niveau quantitatif ; l’accroissement de la dimension qu’une chose acquiert à un moment donné et au niveau qualitatif, l’amélioration de sa forme et de sa contenu. La possession de bœufs contribue à l’amélioration de cadre de vie de la population. Pour les anglo-saxons, le terme développement désigne un accroissement se manifestant dans le revenu total au niveau national et le revenu par tête, diffusé largement parmi les groupes professionnels et sociaux, qui durent au moins deux générations et devient cumulatif. Le développement désigne aussi, un accroissement de la productivité, mais il est précisé que c’est un processus continu qui peut perdurer indéfiniment et qui résulte de facteurs très variés, parmi les quels les facteurs sociologiques occupent une position importante. François PERROUX a fait un effort très important. Les nuances étaient admises et situent le développement en tant que « catégorie logique », Ainsi selon Lui, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à accroître cumulativement et durablement son produit réel global ». Il a ajouté également qu’à cette définition, le développement se considère comme des changements de structures mentales et des habitudes sociales qui permettent la croissance du produit réel global et qui transforment les progrès particulier en progrès du tout social.

9 AROHM: ROISAVOLA, Janvier 2002.

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CHAPITRE III. LES PROBLEMES RENCONTRÉS

SECTION I. LES CONTRAINTES RÉGIONALES

§1. Enclavement de certaines communes

D’une manière générale, le chef lieu du district d’Ikalamavony, le chef lieu de la commune du même nom sont en liaison avec les sept (07) autres communes que compte le district durant la saison sèche. La liaison n’est permanente qu’avec deux (02) communes seulement dont Mangidy et Fitampito. Pour les communes d’Ambatomainty ainsi que celle de Tsitondroina , de Tanamarina Bekisopa et de Sakay, l’accès est quasi impossible en période de pluie, à cause de la présence de fleuve à traverser, tels le Matsiatra pour Ambatomainty et Mananatanana pour les trois autres communes. Pour la commune de Solila , la mauvaise état permanente des routes la reliant à Ikalamavony , rend l’accès difficile , même pour une voiture tout terrain en période sèche. En général, les liaisons s’effectuent à pied et dure environ huit (08) à dix (10) heures, pour parcourir cette distance, et le transport des marchandises s’effectue à dos d’hommes ou en charrette. Durant la marche à pied on ne rencontre pas beaucoup de village à la proximité de la voie à suivre jusqu’ à la destination. L’enclavement provoque des retombées négatives sur la fluidité de la circulation des biens et des personnes, les coûts des transports et les transactions commerciales, cette large extension géographique peut expliquer en partie la difficulté de cerner le problème d’insécurité. Tout cela entrave le développement de ce district et favorise le vol de bovidés et, l’acte de banditisme.

§2. Emprise des coutumes

Il y a aussi le comportement lié à un manque de confiance, le fait de ne peut pas prendre une décision pour faire face à une situation embarrassante. Or, cela exige une prise de décision dans l’immédiat. Les paysans ne veulent pas prendre ce risque car cela pourrait détruire leurs biens et leurs survis. La préservation de la coutume se transmet du père au fil ainsi de suite.

1. Mauvaise qualité de l’enseignement

La mauvaise qualité de l’enseignement, de l’établissement scolaire, l’insuffisance des matériels pédagogiques, le taux d’absentéisme des enseignants et des élèves a des effets néfastes sur le niveau d’instruction. Le ratio d’élève par classe dépasse largement le nombre fixé par le ministère de l’éducation. En moyenne il faut 30 à 35 élèves par classe dans une salle. Les comportements des enseignants ont aussi des influences sur le niveau des élèves. Et, sur le résultat des examens. L’insuffisance des moyens financiers du FRAM entraîne l’irrégularité du paiement du salaire des enseignants non fonctionnaires. Bien évidement, ces derniers doivent survivre et sont obligés de pratiquer des activités annexes. A cause de l’inexistence d’inspection, (faute de moyen de transport), et de manque de conscience professionnelle, Leur comportement devient un abus. Ils délaissent et marginalisent leur rôle d’enseignant.

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2. Rigidité de la mentalité et dualisme spatial

Le dualisme constitue la coexistence de deux types hétérogènes de structure économique et sociale : l’un dit moderne et l’autre dit traditionnel. Le dualisme spatial se définit donc par l’existence de deux types de sociétés opposées : l’une transformée par l’implantation des grandes activités modernes, tandis que l’autre reste à l’état quasiment primitif. L’économiste HIGGINS introduit la notion de dualisme spatial pour indiquer l’opposition existante entre les centres villes caractérisés par l’existence d’une économie monétaire, d’un salariat industriel et de secteur tertiaire. Le milieu rural qui ne connaît qu’une faible évolution. On peut expliquer le retard du monde rural par le problème de macrocéphalie urbaine, autrement dit la concentration des infrastructures de développement dans les milieux urbains. Michael LIPTON le qualifie du « biais urbain ». L’observation de ce phénomène dans le district d’Ikalamavony est dûe à son enclavement, mais également à la centralisation et à la concentration de tout le pouvoir dans la capitale. Alors les responsables sont censés connaître les besoins de chaque zone mais en réalité, ils ne rendent compte que des problèmes qui se présentent sous leurs yeux, d’où l’oubli des endroits éloignés et enclavés comme le dit district.

§3. L’insécurité, ses causes et ses effets

1. les causes de l’insécurité

L’enclavement entre chaque commune est parmi, les causes présumées de l’insécurité. A cela s’ajoute le problème causé par le port d’armes. Effectivement, la possession d’arme assure la sécurité des brigands pendant l’assaut. De plus, la vente de cartouche de balles et la possession de nombreuses cartouches incitent les jeunes à passer à l’acte car le prix d’une cartouche de chevrotine coûte cher et l’acheteur paye souvent en zébu. Si auparavant, les dahalo utilisaient des sagaies et quelques fusils de chasse, actuellement, ils utilisent des armes de guerre dont les éléments des forces de l’ordre seuls ont le droit de porter. D’où viennent – elles ces armes ? Lors d’une enquête effectuée auprès d’une paysanne victime d’une attaque, ce dernier affirme que ceux sont les militaires qui sont en détachement qui prêtent leurs armes de service aux brigands, moyennant le payement d’une grosse somme. Comment fonctionne alors notre système de contrôle ? L’encadrement strict du port d’armes est plus que nécessaire pour savoir avec précision le nombre des armes en circulation et le nombre de famille qui en possède.

1.1. Les liens entre revenu et pauvreté

La pauvreté se définit comme l’insatisfaction des besoins les plus primaires comme l’alimentation, l’éducation, la santé, d’après Mc NAMARA. Le revenu et la pauvreté sont liés, car le faible investissement à l’agriculture a une répercussion sur la fluctuation du rendement de la production. L’agriculture et l’élevage souffrent d’un manque endémique de capital qui ne permet pas aux producteurs d’investir. Ce problème les pousse à voler. L’Etat avait crée des banques dans le but de relancer l’investissement dans le secteur agricole ; par le biais de la micro finance. Or, notre enquête nous a révélé que ces institutions ne jouent n’arrivent plus à remplir son rôle de banque de développement du monde rural.

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Le responsable du crédit nous a expliqué que : c’est l’augmentation du volume des créances douteuses sur les crédits du monde rural qui a conduit les banques à changer le type de financement rural. Le problème de remboursement vient de l’inefficacité de l’encadrement dans le domaine agricole. Le rendement obtenu ne peut pas couvrir les charges. La solution serait d’améliorer la condition d’octroi de crédit pour les petits paysans en difficulté afin de les aider pour s’en sortir. La pauvreté monétaire : le revenu est un indicateur important pour mesurer la pauvreté. Le monde rural est le plus touché par la pauvreté monétaire, cette dernière indique l’insuffisance du revenu. Un revenu insuffisant constitue le facteur déterminant de l’insatisfaction des besoins primaires. Il influe sur la qualité de vie de la population concernée. Il faut noter que le niveau d’instruction d’un individu joue un rôle déterminant sur son comportement. Plusieurs auteurs ont remarqué l’existence d’un surplus de production, même dans les sociétés les plus traditionnelles, mais qui n’était pas destinée à des activités productives. Le comportement psychosocial constitue un grand obstacle. On constate l’absence de rationalité économique remarquable. Le faible revenu est à la fois le résultat et la cause du délabrement de l’état sanitaire des paysans et de la faiblesse du niveau d’instruction. Cette situation pousse les gens à intégrer le réseau de « dahalo » et condamne les victimes à vivre au sous-développement. Le cercle vicieux du sous- développement peut se schématiser ci-après :

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Figure 7 : Le Cercle vicieux du sous- développement

Faible Productivité

Faible Epargne Faible Revenu par habitant

Faible Consommation Mal nutrition et sous

alimentation

Faible Demande solvable

Faible Dépense de Faible incitation à Investir formation de la main d’oeuvre

Faible Investissement

Source : Roland MODONGY, Cours d’Économie de développement, 3 e année , Université de Toamasinana, année 2004.

1.2. La pratique de « dadarabe »

Les devins guérisseurs, ou « ombiasy », jouent aussi un rôle très important dans le monde rural. C’est auprès d’eux que les jeunes demandent des conseils et des amulettes protectrices contre les éventuels dangers. I1 s’agit de la plante appelée « andriogny » protégeant, croit-on, contre les balles, du « somokotra », une sorte de drogue que l’on fume pour ne pas connaître la fatigue au cours des courses-poursuites, du petit miroir considéré

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comme un radar pouvant prévenir de l’approche d‘un danger, et enfin du bain avec du « hazomanga » pour vaincre la peur. Les « dahalo » ou « mavo » ont une certaine façon de se vêtir. I1 s’agit de culottes en tergal bleue et d’un « lamba » en flanelle couvrant la tête et la partie supérieure du corps, cachant le petit sac contenant les amulettes, le sifflet, les cailloux, la petite hache et le pistolet de fabrication locale quand il y en a. Le « dahalo » adopte généralement comme souliers les kiranyl, « Kiraro Nylon » : sandales en plastique permettant de courir sans glisser.

2. Les effets de l’insécurité

Dans un tel contexte d’insécurité : les paysans sont découragés et incertains sur l’avenir de leurs biens, même de leur propre personne et de leur famille. Ils n’arrivent plus à produire même pour assurer leur survie. La pauvreté augmente et règne partout dans le monde rural. On assiste à une dégradation de la société et à l’augmentation des actes des banditismes et surtout au mépris de la population de la part des bandits. Bref, cette insécurité permanente constitue un des obstacles au développement humain dans le district.

SECTION II. LES CONTRAINTES EN MATIÈRE DE SOIN §1. L’apparition des maladies

Ce paragraphe mettra en relief les grands traits des problèmes relatifs à l’élevage et les maladies rencontrées. Les éleveurs dans le dit district citent comme maladie les plus fréquentes touchant leur cheptel : les diarrhées, les dysenteries, auxquelles il convient d’ajouter les traumatismes divers ; fractures, entorses, plaies de toute nature… Les soins importants sont effectués par le propriétaire souvent à la suite d’informations fournies par le bouvier. Il s’agit généralement d’utiliser des diverses plantes qui sont supposées dotées des diverses vertus thérapeutiques. Ainsi, à chaque maladie correspond une plante particulière pouvant la guérir. Pour les diarrhées ; les vahona, katrafay (cedrelopsis greveis) ; pour les dysenteries : le voafaria ou vahetaha ; pour l’ophtalmie : le teloravy, tamenaka ; pour les blessures comportant des plaies : le vahemalo, tohiravy, malaikemotsy ; pour les entorses : le katrafay et enfin, pour les fractures : le vahemafy. Selon le cas, ces herbes sont préparées pour être absorbées par la bête malade ou écrasées sur une pierre plate pour constituer une sorte d’onguent dont on enduit la partie malade. Les infections animales constituent le premier problème. Faute de recensement et de suivi plus avancé, la détermination exacte de cas est difficile. L’étude des maladies animales affectant le cheptel bovin dans le district d’Ikalamavony est assez significatif à ce sujet. Voir tableau n° XX, ci-après.

Tableau n° XX : Quelques maladies des bétails

ESPECES MALADIE MEDICAMENTS -charbon symptomatique. - pénicilline 1 à 2 M d’U I / 100 / jour. BOVINS - entérite colibacillaire. - sulfaguanidine ; oxytitracydine - fasciolose. - nitroxynil - dermatose nodulaire. - streptomycine (100mg / kg)

Source : Vétérinaire Sans Frontière, Ikalamavony, janvier 2010.

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§2. Les prix des médicaments

L’achat des médicaments pour soigner les maladies animales pèse lourd sur le maigre revenu et épargne des éleveurs. Le nombre de traitement reste très faible car les éleveurs n’est pas habitué au traitement payant au niveau des groupements. Du coup c’est assez difficile pour ces derniers le suivi du consigne de traitement des bétails. Le taux de vaccination reste modéré au niveau de la prévention. Le tableau n° XXI suivant nous montre le nom des médicaments et les prix en Ariary.

Tableau n° XXI : Nom des médicaments et prix en Ariary.

NOM DES MEDICAMENTS PRIX EN ARIARY Oxytitracydine 10 % 8000 à 10000 20 % 10000 à 12000 Nitroxynil 250 ml 45000 à 50000 Steptomycine 100mg / kg 10000 Interflux 250 ml 25000 Interflux 100 ml 10000

Aflamec 50 cc 15000 Vitamine 10000 Intermec 10000 Silfamide /Aminoside 100 ml 10000 Traitement symptomique 1200 à 6000 / par tête Vaccin Bichar-coli 300 / tête / injection

Source : Agrivet Ikalamavony, janvier 2010.

§3. Insuffisance des Vétérinaires

Le vétérinaire ou l’agent de l’élevage outre ses missions en santé animale, doit s’assurer de la conformité de la boucle, du Certificat d’Origine de Bovidés (COB) et du certificat de vaccination. Le vaccin de bétail s’effectue annuellement, du début de mois de Mars jusqu’au mois de Mai. En outre, il doit vérifier la conformité des numéros du COB et de la certification de vaccination au code de la localité d’origine des bœufs. Le nombre de vétérinaire est insuffisant dans tout Madagascar . A titre d’exemple : deux (02) vétérinaires seulement s’occupent deux districts : le district d’ et d’Ikalamavony. Mais, vu l’étendue de la superficie de ces deux districts, ils n’arrivent pas à intervenir là, où il faut en cas d’urgence. Le recrutement des jeunes vétérinaires serait un atout pour les paysans.

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On a vu que, le district d’Ikalamavony est parmi les plus grands dans la région Haute Matsiatra. Lui seul occupe près de la moitié de la superficie de cette région. En effet, il est réputé pour l’existence d’une grande surface de pâturage propice à l’activité agropastorale et des richesses matérielles. Cette large extension géographique entraîne la difficulté de cerner la sécurité. L’enclavement de certaines communes résulte aussi la répartition inégale de la population, et le manque des infrastructures adéquates, de service social de base (la santé, l’éducation, la route, le moyen de transport, ...) Cet isolement géographique favorise la persistance de l’insécurité dûe au vol de bœufs et à l’acte de banditisme. Le vol de bovidés perdure et parmi le problème d’actualité difficile à résoudre à Madagascar. La deuxième partie de notre travail essaie d’analyser le vol de bœufs ses causes et ses impacts, afin de trouver des solutions opérationnelles pour éradiquer ce fléau.

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Cette deuxième partie va s’orienter d’avantage vers l’analyse du vol de bœufs et, les solutions proposées pour éradiquer ce fléau. Plusieurs solutions peuvent être mobilisées, pour combattre l’insécurité dans tout le domaine. Ces solutions doivent en premier lieu, provenir des initiatives des paysans eux- même. Ces derniers devraient être conscients de l’importance de leur participation dans le processus de lutter contre le vol de bœufs. En second lieu, la forme d’intervention du gouvernement devrait être remaniée. Elle devrait répondre aux véritables besoins de la population concernée. La décentralisation dans les prises de décision, dans l’élaboration et, la mise en œuvre des politiques s’avère donc, une meilleure stratégie de lutte contre ce fléau.

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CHAPITRE I. LES CAUSES DU VOL

Il existe de nombreuses causes du vol de bœufs .On évoque parfois le mécontentement éventuel de la population face à des problèmes auxquels le pouvoir public ne trouve plus de solution tels que : la querelle de pâturage, le problème foncier, le problème de l’irrigation, ... Historiquement, l’Etat précolonial sous Andrianapoinimerina, l’Etat colonial et la première République ont réussi à instaurer une organisation sociale sans problème majeur d’insécurité du fait notamment que : Les populations étaient incitées à produire pour subvenir à leur besoins : Aménagement du « Betsimitatatra » pour la culture du riz, sous Andrianampoinimerina. L’Etat s’appuyait sur une administration qui permettait le contrôle des faits et gestes de citoyens, à travers la promotion d’activités économiques, intégrées, au marché national et extérieures sous la colonisation et la première République. L’impôt « le hetra isan’dahy » etait le moyen de contrôle du citoyen. Il constituait l’incitation à produire. ième A partir de la deuxième (2 ) République, les rationalisations ont désagrégé l’organisation socio- économique existante. Mais elles n’ont pas pour autant substitué aux structures que rentabilisaient les anciennes sociétés commerciales, des structures ou organisations appropriées de production à tel point que le monde paysan s’est appauvri, mal appuyé dans ses activités productrices et ne profitant pas des perspectives du marché. L’Etat n’a plus de moyens de contrôle direct sur la population. Les citoyens sont sous- administrés. L’Etat manque de moyens pour assurer l’ordre social. Les jeunes, sans source notable de revenus, sont recrutés par les promoteurs des réseaux de vols de bovidés. De plus, les échecs économiques ont entraîné la dégradation de la vie nationale. Cela s’est traduit par le changement de comportement des personnes préposées aux affaires de l’Etat, comme les fonctionnaires, les agents d’administration, la police judiciaire, la police répressive, les gendarmes, les magistrats qui ont perdu petit à petit leur probité professionnelle et se sont laissés entraîner dans la concussion, (malversation commise dans l’exercice d’une fonction publique, dans le maniement des deniers publiques),l’extorsion des fonds et les corruptions actives surtout dans la délivrance des passeports des bovidés. La corruption et les trafics illégaux se développent impunément, l’abus de l’alcool et des stupéfiants exacerbe l’agressivité des jeunes gens, les vols et meurtres se multiplient. . SECTION I. LA PERSISTANCE DU VOL

C’est sa richesse qui malheureusement rend le district d’Ikalamavony comme cible préférée des « dahalo ». Il est vrai que le Sud et le moyen Ouest soient une vocation pastorale et qu’il fut dominé par la civilisation du bœuf et le mode de production guerrier, mais cela est du passé. Le banditisme rural qu’on observe aujourd’hui a un objectif majeur d’ordre économique, qui consiste, au sein d’une société trop pauvre, à un enrichissement individuel à bon compte. De même, les chercheurs en sciences sociales ont inventoriés un certain nombre de causes socio-économiques liées au vol de bovidés. Une des causes principales de la résurgence et de la persistance de cet acte de banditisme est la pauvreté rurale. En effet, cette paupérisation de la population a été accompagnée par la dégradation de la morale et par l’isolement de certaines localités, durcie par le non réussite d’une industrialisation sans mesure d’accompagnement. Des constats ont ainsi été faits des difficultés d’implantations des cultures, commerciales auprès des paysans de la région, habitués à une économie d’autosubsistance de fil en aiguille. Le vol de bœufs sert à faire face aux problèmes pécuniaires de la famille.

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Par ailleurs cet acte qualifié de banditisme constitue un moyen de survie, une expression de résistance et de mécontentement sociale. Les problèmes soulevés par l’insuffisance des eaux d’irrigation des rizières aggravés par l’irrégularité de la pluie favorisent des conflits dont l’aboutissement est le même que cité- précédemment. Le mode de gestion actuelle des pâturages, aux mains des grands éleveurs, renforce le réseau de vols de zébus. Les troupeaux volés sont désormais rarement échangés ; ils sont rapidement vendus et les voleurs s’en prennent également à d’autres biens matériels. Qui, cependant, s’enrichit réellement dans l’affaire ? Ce n’est pas le voleur, contrairement à ce que l’on pense habituellement. Le bœuf se vend aux receleurs pour des sommes dérisoires, entre 25 000 et 30 000 Ariary , à partager entre tous les membres d’une bande. Ce sont les receleurs et autres commanditaires, parmi lesquels on peut citer les bouchers, certains membres des forces de l’ordre, mais aussi des élus, qui profitent du phénomène. On les nomme aujourd’hui les bandits de bureau « dahalo ambony latabatra ». Le vol s’expliquerait par la jalousie, puissant ressort dans la vie des villages. (I1 y aurait aussi l’incompréhension par certains jeunes de ce qu’on appelle la lutte des classes qui fonderait la légitimité de leurs interventions). Enfin, il existe ceux qui disent qu’il y a une dégradation morale, faute d‘un esprit religieux qui aurait entraîné l’apaisement. Or, de nos jours, c’est de l’intérieur que la société du moyen Ouest Betsileo se désagrège. Le respect de l’hiérarchie s’efface. Les exactions commencent surtout à partir du mois de juillet, début de la période de soudure, et se renforcent du mois d’octobre jusqu’en mars, temps des récoltes.

§1. Qu’est ce que le vol de bovidés ?

Qu’est ce que le vol de bovidés ? : Selon l’ordonnance n° 60 -106 du 27 septembre 1960 constitué 30 articles et les textes subséquents relatif à la circulation et commercialisation des bovidés ; Le vol de bovidés est une infraction pénale. L’acte consiste à soustraire ou tenter de soustraire frauduleusement un ou plusieurs bœufs appartenant à autrui. Selon l’ordonnance citée ci-dessous, un individu est jugé coupable d’avoir commis un vol avec les circonstances citées ci après ; qui sont des circonstances aggravantes - vol exécuté la nuit ; - vol exécuté en réunion de deux ou plusieurs personnes ; - vol fait avec port d’armes apparentes ou cachées sans qu’il y ait lieu de distinguer à cet égard entre les armes par nature et les instruments qualifiés des armes par l’usage qui en est fait ; - vol perpétré avec violence ; - vol fait en alléguant aux faux ordres de l’autorité civile ou militaires. En 2001, que sont par exemple, devenus les 7 878 zébus définitivement perdus dans la Région de la Haute Matsiatra ou encore les 20 782 de toute la province de Fianarantsoa10 . Tout le monde est frappé d’une incompétence notoire. On dirait que le cerveau humain est frappé d’obsolescence devant le mécanisme déjà identifié : Les paysans, les élus, les gardiens de la paix, connaissent les tety où les zébus volés disparaissent, par qui et, comment

10 RAPPORT D’OBSERVATION O N I : Vol de bovidés dans la région de la Haute Matsiatra, Mai 2006.

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s’effectuent le blanchiment. On sait les circuits, les passages obligés dit « kizo ». La question que l’on doit se poser est simple : Est ce que la peur, les intimidations, et la corruption passive l’emportent sur le désir réel de démanteler les réseaux ? Il est à noter que les cinq (05) régions : , Haute Matsiatra, Amoron’ i Mania, Grand sud Est ; Ihorombe sont toutes concernées par ce fléau pour l’acheminement des zébus volés.

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Carte n°3 : Circuits des bœufs volés et lieux de blanchiment après enquêtes auprès de la population et autres acteurs concernés

Source : DIB de L’ONI, Novembre 2005.

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1. Les manifestations

L’attaque , toujours guidée par les « mpanolotra », revêt plusieurs formes :

1.1. Tapaka Antamboho ou tapaka atoandro

C’est une forme qui se produit pendant le jour le plus souvent entre 16 et 17 heures, l’attaque se fait dans les lieux de pâturage ou dans les parcs lorsque les zébus sont déjà entrés, s’ils ne peuvent pas entrer dans le parc, les dahalo incendient le chaume de maison. Cette forme est utilisée lorsqu’ on veut dérober plusieurs têtes de zébus, et fuir très loin avec le butin volé.

1.2. Tampim-baravarana, totakely

Elle se fait entre 22 et 23 heures, en force en arrivant en groupe ; Pendant que les uns font sortir le bétail, les autres empêchent les villageois de quitter leurs maisons en jetant des cailloux sur les portes et fenêtres ou en tirant des coups des fusils dehors pour apeurer les villageois, ou encore en brûlant les toits de chaume. Les bœufs sortis, la bande repart chanson à la bouche : cela peut être le (poussons vite les bœufs car il se fait tard) « roahy fa hariva » ou (cet animal de bœuf qui meugle) « biby aomby mima » ou encore (ce type - là a de la chance) « manana andro zalahy iny ». Utilisée quand on veut voler dans plusieurs parcs dans le village, Quand on rencontre de la résistance, cela se termine par une entrée réelle dans les maisons et au meurtre à la hache et / ou au fusil pour piller.

1.3. Soko

En général, c’est une attaque exécutée silencieusement sans coup de fusils. Pendant la nuit, cette forme est usuelle quand les voleurs ne veulent pas être identifiés et désirent dérober quelques têtes seulement.

§2. Conception Bara du vol de bœufs, et la période

Dans cette ethnie cette pratique était considérée comme un sport marquant la force, la supériorité de l’homme, l’esprit virile et l’héroïsme d’un jeune homme avant d’accéder au mariage coutumier et au monde des adultes. Le bœuf signifie force « tanjaka », imitation extériorisé par le biais de la course avec les bœufs. Le vol ne sert que pour montrer la force et la dignité humaine en tant qu’homme. Un adage commun aux Betsileo du moyen Ouest et au Bara précise que « seul celui qui vole des bœufs peut être considéré comme un vrai homme ». De ce fait, on pourrait dire que c’est un genre de sport comme le « ringa » mais non pas un acte de banditisme, car il y avait une certaine limite à garder et la dignité humaine était respectée. Selon Nakany PIERRE : « La possession du bœuf animal sacré constitue l’objectif final de tout individu Bara qui, ayant le sentiment de sa dignité considère comme légitime tout moyen de s’en procurer ». Imbus de cette idée : « Les audacieux et les impatients ne résistent guère à la tentation de razzier armes en main et au péril de leur vie ». D’après certains témoignages, avant 2003, les attaques se faisaient de Février à Juillet (période de récolte « hasotry ». Durant cette période, le phénomène « dahalo » prend

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de l’envergure, car c’est la période où les paysans ont de l’argent (revenu de leur récolte) et peuvent financer, les règlements de conflits au tribunal (payer des avocats). Le phénomène est aussi très aigu pendant la période de la fête nationale, du trouble politique, la campagne électorale du pays et, perd de l’ampleur lors de la saison des cyclones. L’effervescence du vol de bœufs peut aussi être considérée comme un signe précurseur d’une crise au sein de l’Etat. Ils précèdent et accompagnent les rivalités politiques, les causes de conflits sociaux augmentent avec les malaises politiques. Les vols de bœufs « traditionnels » tendent à disparaître de nos jours.

§3. L’apparition du réseau

Des réseaux difficiles à maîtriser apparaissent dans l’ensemble du district, du Sud Est vers le Nord Est ou en Ouest. Ce réseau mafieux a de plus en plus d’importance car tous les brigands se communiquent, s’entraident lors de l’assaut et partagent les taches entre eux. D’abord, les dahalo ont des plans pour que leurs missions réussissent. Cela consiste à trouver une bonne voie sans problème de poursuite, ils ont de relation avec le « patron’ omby » et choisi le « tety » de ce patron comme lieu de refuge. Le butin sera ensuite mélangé avec les bêtes sauvages du patron pour égarer les poursuivants car les nombres sont considérables et les robes se ressemblent ; d’où une véritable casse tête pour les identifier. Prenons par exemple : Si les « dahalo » opèrent dans la partie Septentrionale ; ils prennent la fuite vers le Nord Est ou Nord Ouest. Le tableau ci - après donne de petits détails.

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Figure n° 8 : Les Circuits des bœufs volés et les zones de blanchiment

Circuit des boeufs volés dans le district d’Ikalamavony :

1-Tsaratanàna  Maherivinda  Vahamiolana  Tsitondroina. 2-Ambatomainty  Tsitongambalala  tety Manody ou Ambatofinandrahana  Morondava. 3-Fitampito  Solila  Tanamarina Bekisopa  Ambalavao  Ihosy. 4-Mangidy  Ivozona  Manody ouMangidy  Solila  Sakay  Tsitondroina  Fitampito.

Circuit des bœufs volés à (district d’Isandra) :

1- Isorana Ampiadiana  Keliandrandraina  Antanimadilana  Ambavaloza. 2 -  Ambohipagnary  Ambalamidera II  Monody ou Mahazoarivo. 3 -  Solila  Tanamarina sakay  Manody.

Circuit des bœufs volés à Ambalavao :

1- Iaritsena  Ambinanimbaza Ambinaniroa Andonaka  Fenoarivo  Ikelihorombe. 2- Manambolo  Mahasoa Tanambao  Beronono Ankaramena  Mandazaka Ikelihorombe. 3- Tanambao  Vohitsaoke Tambohobe Menarahake (Ivohibe). 4- Ankarinarivo   Namoly  Varavara  Morarano  Tananarivokely. 5- Tomanga  Ambalatanimena  Betorabato  Tetin-dRatsiriry (FII&Ambalavao). 6-Iaritsena  Ambalalova  Fatrosorosa (ala) Laimandry (FKT)  Dondo  Tomboarivo  Ratsiriry. 7- Laimandry  Itetivolo (Ouest laimandry )  FKT sahamalaza (Volamena )  Lihimena (CR Iaritsena )  Makomby  Ankazoara ( à 15 km à l’Ouest du chef lieu de la CR Iaritsena ).

Source : DIB de l’O N I, Novembre 2OO5.

1. Le non rengagement des militaires

La plupart des jeunes qui font le service national (militaire) sont des paysans, ils connaissent bien le sujet touchant le domaine rural. De même la formation militaire exige un entraînement adéquat pour que les soldats résistent aux difficultés qu’ils peuvent rencontrer en accomplissant leur service. Ils sont ainsi formés à la manipulation des armes à feu durant leur service national .Ils entrent dans l’armé volontairement. Après deux ans, le service s’achève. S’ils n’ont pas le perfectionnement requis suite au manque d’éducation et au faible niveau d’instruction, ces jeunes ne seront pas rengagés. Ils rentrent alors chez eux, en oubliant l’habitude au travail de la terre. Par suite ils deviennent des malfaiteurs. La formation militaire qu’ils ont suivie lors de la formation militaire leur permettra ultérieurement de préparer et d’assurer sans trop de difficulté une attaque à main armée.

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SECTION II. LES ACTEURS

Il y a beaucoup d’intervenants potentiels dans le cas de vol des bœufs. Cela peut aller du simple citoyen à une très haute autorité de l’Etat en passant par les forces de l’ordre et les administrateurs territoriaux. Voici quelques catégories de gens concernés par le vol de bœufs « mpanolotra », des gens qui connaissent bien les victimes mais motivés par des problèmes sociaux difficiles à gérer ; les « dahalo » guidés par les « mpanolotra » mettent en œuvre des plans d’attaques et convoient les butins vers les « tety », qui sont des gros propriétaires « mpanarivo ». Il ne peut pas y avoir des vols de bœufs sans les « mpanolotra », les « dahalo », et les « mpanarivo ».

§1. Les mpanolotra

Ils connaissent très bien la victime, l’organisation du système de défense villageoise. Leur mission c’est : de diriger / piloter l’insertion, l’attaque et la fuite des « dahalo ». Le « mpanolotra » et les victimes vivent généralement dans le même village. (Ceci amène les gens à penser que la mise en place d’un ranch « vala tokana » dissuaderait les « mpanolotra ». On ne peut pas dessiner le profil du « mpanolotra » que par les motivations qui le guident et le poussent à s’associer avec les voleurs. Tellement, il fait partie de la société qu’il peut être tout le monde. Ainsi peut-on être le « mpanolotra » aujourd’hui mais demain, on pourrait aussi être la victime. Et vice versa, la victime d’hier est le « mpanolotra » d’aujourd’hui. Les motivations des « mpanolotra » peuvent être : les problèmes fonciers, la jalousie, la rivalité, la revanche, la politique, etc…, cette liste n’étant pas exhaustive. Bref, des conflits sociaux de tous les jours qu’on n’arrive plus à gérer constituent la majeure partie de cette motivation.

§2. Les dahalo

C’est un groupe constitué de jeunes gens (la fourchette d’âge de ces malfaiteurs est actuellement de 15 à 35 ans) sous l’égide d’un chef. Ils se regroupent pour la circonstance lors des retrouvailles au marché hebdomadaire ou au cours d’un autre rassemblement public. Ce groupe se rajeunit d’année en année, sans distinction d’ethnie. Actuellement n’importe qui peut l’être ou le devenir. Il peut habiter à la localité, il a un travail comme tout le monde quand il fait jour. La nuit, il quitte le lieu de son habitation pour attaquer dans une autre localité et revenir pour être chez lui le lendemain, comme si de rien n’était. Il peut être le gendarme révoqué ou le militaire ayant fini son Service National, l’un ou l’autre habitant aux environs des lieux où le butin (zébus volés) est caché. C’est peut- être aussi un tireur d’élite. Il peut être un jeune de 13 ans ayant quitté l’école trop tôt, inspiré par la délinquance juvénile à la recherche de sensations fortes. En pays Betsileo, le voleur de boeufs est appelé « dahalo », « mavo ». À l’Est de la Route Nationale n° 7 (RN 7), on utilise le terme « dahalo », brigands, et à l’Ouest le mot sale « mavo ». Dans la province de Tuléar, on parle plutôt de « malaso ». Quelqu’un en délocution qui veut survivre ou un autre ne trouvant pas aucune exécutoire dans la vie peut le devenir. Alors, avec son semblable sous congénères, il va

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habiter un village identifié par la population et qu’elle appelle village des brigands « tanànan- dahalo ». Le « dahalo » est tellement multi facette qu’on ne peut pas lui dessiner un profil, puisque ce profil varie selon la motivation dans le temps et dans l’espace. Motivations : non exhaustivement, les « dahalo » sont toujours poussés par : • des besoins culturels (être aussi fort et / ou agressif que les voleurs Bara.) • des besoins pécuniaires (l’argent facile…) • des besoins sociaux (revanches,….) • des forces extérieures. Ils parlent le dialecte Bara pour démontrer leur agressivité.

1. Les commanditaires

Les commanditaires : Ces sont des personnes qui ont un intérêt à la commission de cet acte délictueux. Pour assouvir leur vengeance pour un bénéfice pécuniaire pour étouffer l’effectif de leur bétail et élever ainsi leur rang dans la société, pour subvenir aux besoins de marchés nationaux et internationaux. Ces commanditaires se chargent du paiement direct des indemnités allouées aux malfaiteurs qu’ils ont engagés. Ils s’assurent des fois de la destination intermédiaire de bœufs volés ; Ils ont en général certaines connaissances dans différents milieux, administratif comme le CAA pour la délivrance du COB ou de la fiche individuelle de bovin, corps de vétérinaires pour la délivrance des certificat de vaccination ; force de l’ordre chargée du contrôle ; magistrature pour la protection judiciaire, ainsi que le milieu de la boucherie pour l’écoulement de la marchandise ses connaissances lui permettent de perdurer ses activités malsaines.

1.1. Les complices naturels et obligés

Les parents biologiques des malfaiteurs et les frères de sang (fati-dra) les propriétaires des pâturages traversés par l’itinéraire des bœufs volés, les chefs de logis de ravitaillement de voleurs et la population des villages abordant le couloir de repli des malfaiteurs, par lien de parenté et de solidarité familiale, deviennent d’office complices. En outre par l’insuffisance de surveillance des pâturages trop vastes et, par la peur de représailles. Les gens classés complices obligés sont aussi ceux qui ont déjà subi d’acte de banditisme ou de vol de bœufs avec restitution à moitié des butins. Ce geste consiste à détruire le moral de la population, des villages où devraient passer les convois de bœufs volés dans un temps à venir.

1. 2. Les complices occasionnels

Ils sont constitués des personnes ressources et investies de pouvoir public : le chef de quartier (fokontany), le maire, le chef d’arrondissement administratif, le chef district, les forces de l’ordre, les magistrats. Ces autorités facilitent la circulation et l’écoulement des bœufs volés et assurent l’impunité des malfaiteurs.

§3. Les mpanarivo

Acteurs clés de l’insécurité rurale très riches, ils sont en relation étroite avec les grossistes, les patrons, les bouchers, les dispositifs sécuritaires (gendarmes, police, militaire

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etc.), et les dispositifs administratifs (DAA) et judiciaires (procureur, etc.), avec les politiciens. Ils rémunèrent les acteurs, (dahalo, mpanolotra). Certains se sont même convertis en « mpiandry » pour crédibiliser leur fausse intégrité. C’est autant cacher un loup dans la peau d’une brebis, mais la population n’est pas dupe.

Figure n° 9 : Les relations des « mpanarivo » avec les autres hommes

MPANARIVO

Dahalo Propriétaires Structure Grossiste = Actionnaires fonciers sociale Conseiller = des Hauts technique responsables

Autorité locale

Source : DIB de l’O N I, Novembre 2005.

§4. Les autres acteurs clés

1. Les frères de sang

Les « dahalo » n’attaquent jamais leur frère de sang « fatidrà ». Ce réseau de « fatidra » aide ainsi dans la recherche des zébus volés. On ne peut pas deviner de quel coté se place ces frères de sang. Grâce à un « deal » préétabli, les brigands n’attaquent ceux à qui ils ont emprunté des armes et des cartouches ou encore leurs receleurs.

2. Les patrons

Ces gens qui rasent les villages pour collecter les zébus ont une relation intime avec le « mavo ». C’est pour cela que le « mavo » n’attaque plus le « tety » de gros propriétaire, (patron) où abritent les bêtes sauvages. La mise en règle des butins s’effectue au niveau de « tety ». Les troupeaux de bœufs conduits à pied pour rejoindre l’autre lieu de marché à bétails, dès qu’ils suivent la normalisation.

3. Les « ombiasa »

Ceux qui offrent des amulettes aux dahalo, aux éleveurs pour protéger leurs parcs et pour les protéger contre les ennemis. Les brigands consultent les « ombiasa » pour avoir la confiance et pour que toutes ses attaques ne rencontrent aucune difficulté. Les amulettes

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que les ombiasa lui offrent ont un pouvoir : prévoient ce qui va se passer et leur indiquent le chemin à suivre et les obstacles à éviter jusqu’à la destination .

4. Les bouchers

Selon un maire de Fianarantsoa II (FII), les zébus volés prennent généralement deux chemins en fonction de l’effectif des butins : les « petits butins » inferieur à dix (<10 têtes) ne sont pas convoyer vers les « tety » mais se perdent aux alentours du village ou de la commune même. Les bouchers facilitent l’acte de banditisme en recelant les butins et en vendant sur les marchés locaux avec le complice de DAA et le contrôle de la gendarmerie. Même dans le district d’Ikalamavony, lors du contrôle effectué par le gendarme il était prouvé que les bœufs à abattre ne suivent pas toujours la normalisation exigée par les autorités.

§5. L’écoulement des produits des razzias

Dans le passé récent, les dahalo se dispersent avec leurs butins, et chacun se débrouille pour liquider son gain. Actuellement, suite à l’émergence des gros propriétaires de zébus qui s’approprient d’un espace délimité appelé « tety », exemple : « tety Manody », les « dahalo » procèdent autrement. La mission des brigands consiste à convoyer les butins vers le « tety » où va se dérouler leur blanchiment. Dans ce « tety », les zébus volés seront mélangés avec les zébus des gros propriétaires dont la plupart sont des bêtes sauvages. Quelquefois, quand les « tety » sont très loin, les brigands laissent leurs butins dans un lieu où on ne peut pas s’inquiéter de leur présence. Ainsi, certains propriétaires peuvent récupérer des zébus en plein air, quand les voleurs n’ont pas trouvé la solution d’écouler les zébus avec le temps espéré. Diverses filières sont utilisées pour recycler les cheptels volés, telles que : La revente au rabais (avant les recherches éventuelles) L’échange : par exemple, cinquante (50) bœufs volés « omby maloto » contre vingt (20) bœufs immatriculés « omby madio ».L’échange varie selon les localités et les contractants en présence. Elle peut prendre aussi la forme d’emprunt, c’est-à-dire, les « dahalo » empruntent des fusils et / ou des cartouches et remboursent par tête de zébus volés. Bref, ce qui précède permet de dire que l’on connaît d’une manière générale où se trouvent les bœufs volés, ainsi que ceux qui les détiennent, et comment ils effectuent leur blanchiment ? Dans certaines régions, les victimes peuvent y récupérer leurs biens moyennant paiement d’une somme déterminée par le détenteur. Voir présentation schématique du phénomène vol de bœufs ci - après.

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Figure n° 10 : présentation schématique du phénomène vol de bœufs

Source : RAPPORT D’OBSERVATION CONTINUE , de l’ONI, Mai 2006.

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Ce schéma représente à la fois l’itinéraire, les procédures à suivre pour la régularisation de bœufs volés, les acteurs concernés depuis l’élevage jusqu’à l’exportation ou à la vente aux consommateurs nationaux, ainsi que les mesure entreprises pour éradiquer le fléau. La partie gauche présente les acteurs et les différentes étapes de la régularisation de bovidés volés. Le procédé de vol, la première étape, se trouve au niveau des éleveurs : « mpanolotra et dahalo ». C’est au niveau de blanchement, deuxième étape, les bovidés sont en règles pour toute transaction. Les bovidés vendus ou achetés par les acteurs en avals : transporteurs, collecteurs, grossistes, destinés au marché intérieur ou à l’exportation sont donc des bovidés en règle. La partie droite du schéma présente les mesures déjà entreprises et les mesures actuelles. En général, elles se situent en amont des sites de blanchiments : « dina, kalony », opération, DAS, listes noires. Leurs résultats sont mitigés : satisfaisant pour une période ou pour un espace géographique limité seulement. Les rares interventions au niveau des sites de blanchiment se transforment en événements nationaux. En effet, elle touche les mpanarivo, des personne très riche car disposant de plusieurs centaines, voire des plusieurs milliers de têtes de zébus. Les propriétaires de ces sites trouvent toujours des personnes hautement placées pour défendre leurs intérêts. A ce niveau la corruption se transforme en réseaux difficiles à démanteler. La falsification des livrets bovins « bokin’omby » impliquant la complicité d’agents d’autorité public.

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CHAPITRE II. LES IMPACTS DU VOL DE BOEUFS

SECTION I. AU NIVEAU SOCIAL

§I. Attitude des gens

Pour les gens dans le district d’Ikalamavony actuel, cette crise s’explique d’un côté par : l’appauvrissement, la désagrégation des communautés villageoises, et de l’existence d‘une administration irresponsable, source de tous les abus dans le monde rural, de l’autre, on trouve tous les villages ruraux dans le dit district que, la structure, la construction des villages et maisons restent restreintes et saturées, collées les uns après les autres pour que ces villages résistent aux assauts des brigands « dahalo ». En effet, le plan d’urbanisation ou aménagement du territoire n’existe pas, et la société reste peu développée. Le système de défense de la population consiste à brûler les reboisements des forêts supposées repaires des « dahalo ». Par contre, les « dahalo » incendient aussi les brousses « tanety » pour effacer les traces de leur passage, d’où la dégradation de l’environnement, le problème d’insuffisance des pluies et, le changement climatique. C’est toute la structure de la société qu’il faut donc considérer, si l’on veut trouver les véritables solutions. Face à cette gravité de l’insécurité et à l’inefficacité avérée des forces de l’ordre, on assistait, depuis l’année 1983, à l’apparition d’un dina et la justice sociale .

§2. Les victimes

Le vol de bovidés a des conséquences graves pour les victimes. Bon nombre de paysans trouvent la mort pendant l’offensive contre les brigands. Tous ceux qui sont touchés par ce fléau sont affaiblis physiquement et moralement. Les pertes sont considérables sur tout le plan, que se soit matériel, économique, financier (en tant que source de revenu de paysans et circuit rapide de capital à investir,), et social. Les familles victimes perdent leur rang et leur dignité au sein de la communauté villageoise. Le fruit de tant d’années de durs labeurs étant réduit à néant en quelques secondes. Certains arrivent même jusqu’à en perdre la raison, elles accusent les autorités compétentes et les forces de l’ordre de ne pas remplir leur rôle et mission : veiller la sécurité de biens d’autrui. Pour se venger les victimes refusent de participer aux activités villageoises notamment, la surveillance et le contrôle des passages obligés généralement appelés « kizo », le nettoyage desdits passages, la répercussion du signal d’alerte et le pistage des traces afin de faciliter la poursuite des voleurs de bœufs. Ils restent passifs sur les bras croisés et leur vie tombe en ruine. De telles situations minent toutes activités particulièrement les activités agricoles, car le pistage de trace dure environ minimum de deux (02) semaines à six (06) mois, même à des années et les jeunes aptes à produire font l’itinéraire. Les activités de recherche font encore perdre du temps et de l’argent, ils consistent à investir tous les marchés à bestiaux à chaque jour de marché .

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§3. L’exode rural

Les paysans quittent leur village ruinés par l’attaque des bandits et provoquent le disfonctionnement de l’administration, surtout du système éducatif, de la santé et d’autres activités. Les fonctionnaires refusent de rejoindre leurs postes situés dans les zones rouges 11 . Les victimes ne trouvent aucun moyen pour répliquer aux brigands, la solution la plus facile, c’est toujours la fuite. Ils abandonnent le monde rural et s’installent vers le chef lieu de la commune où il y a plus de sécurité. Voici deux sources différentes montrant les cas de fermeture d’école car les paysans et enseignants ont fui ou ont abandonné leurs postes du fait des dahalo.

Tableau XXII : Cas de fermeture d’école du fait des dahalo.

ANNEE LOCALITE NOMBRE DE CAS SOURCES De 1981 à Fianarantsoa II 24 Thèse Rasamoelina 2000 1989 Ambalavao 23 Ambohimahasoa 7 Ikalamavony 24 1986 Ikalamavony 19 écoles Raomba M : «l’abandon de dont 3 dans la CR poste dans le service de Mangidy l’enseignement du Fiv de Fianarantsoa II 11 Fianarantsoa II » mémoire de Ambatofinandrahana 15 maîtrise en Droit public, Ambalavao 26 Fianarantsoa, 2000-2001 Ihosy 40 1999 Ikalamavony 7 Source CISCO Ikalamavony

Source: DIB de l’ O N I, Novembre 2005.

SECTION II. SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE §1. Diminution de la productivité

Disfonctionnement du système productif : Il y a forcement réduction des surfaces cultivées, car ce sont les jeunes actives dans le village alentour qui participent à la poursuite de trace pendant de longue durée, et cela provoque une pénurie de main d’œuvre indispensable à la bonne marche des activités agricoles. Le fumier devient rare, à cela s’ajoute l’insuffisance des capitaux à investir et, le manque à gagner résultant de la mauvaise condition dans lesquelles les activités ont été menées. La réduction de surface cultivée entraîne la réduction de la productivité de la population rurale due à la fatigue, et à la démotivation. Cette insécurité permanente provoque aussi le déplacement de la population autour du district et, du chef lieu des communes pour plus de sécurité.

11 La fréquence de l’attaque, le rapport entre nombre de bovidés volés et cheptel total.

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§2. Déperdition de bœufs

Dans un tel contexte d’insécurité : les paysans sont découragés et incertains sur l’avenir de leurs biens, et de leur propre survie. Pendant quatre, (04) années consécutives, dès 2006 à 2009 les dégâts sont lourds, presque dans tout l’ensemble du district d’Ikalamavony. Le nombre de bœufs volés s’élève à 17.248 têtes, pendant ces quatre (04) dernières années, 2.660 têtes seulement sont récupérées. Les zébus définitivement perdus sont au nombre de 14.588.têtes, selon le statistique du vol de bœufs dans le district d’Ikalamavony, source région Haute Matsiatra, juin 2009.

1. L’indicateur des zones

On classe les zones 12 suivant le cas du vol de bœufs dans chaque commune :

Zone rouge : cas de VB > 52 . Zone bleue : cas de VB ≤ 52. Zone blanche : cas de VB ≤ 12.

Tableau XXIII : Statistique de vol de bœufs dans le district d’Ikalamavony

ANNEE 2006 2007 2008 2009 COMMUNES CAS BV BR ARR CAS BV BR ARR CAS BV BR ARR CAS BV BR ARR Ambatomainty 5 123 95 7 2 9 9 5 7 341 179 6 12 675 99 4 Fitampito 12 80 50 10 9 133 90 7 6 112 57 4 4 97 69 2 Ikalamavony 22 1092 452 17 12 572 109 9 9 325 153 3 7 673 113 2 Mangidy 34 652 285 9 22 867 250 15 16 725 195 8 5 853 25 4 Sakay 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Solila 4 247 12 13 9 195 7 7 3 88 3 5 12 452 25 4 Tanamarina Bekisopa 12 87 12 6 7 173 124 3 3 78 54 2 5 189 25 5 Tsitondroina 5 59 12 2 9 151 105 5 12 95 35 9 21 75 16 12 TOTAL 2430 918 64 2100 694 51 1764 676 37 3014 372 33

Source : Région Haute Mtsiatra, juin 2009.

Ce tableau ci-dessus, fait ressortir que le nombre des bœufs volés pendant les quatre dernières années tourne autours de 17. 248 têtes. La commune de Mangidy et le chef lieu du district d’Ikalamavony étaient les plus fréquentés par l’attaque des brigands, durant l’année 2006, de même pour l’année 2007. Ces deux villes près citées étaient le parcourt ciblés par le « dahalo », si le nombre de cas était réduit, par rapport aux autres communes, le nombre de

12 région Haute Matsiatra, juin 2009. Zone rouge : Le rapport entre le nombre de bovidés volés et cheptel total, la fréquence des vols et des crimes constituent les critères de définition d’une zone rouge. Ces critères font actuellement l’objet d’une révision.

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têtes de zébus volé devenait considérable. Durant l’année 2008, la commune d’Ambatomainty s’ajoute au deux communes la plus fréquentée par l’attaque de bricand. De même pour l’année 2009, la commune de Fitampito rejoint les trois communes qui avaient constaté le plus de cas de vol de bovidés. Les autres communes, tel que Sakay, Solia, Tanamarina Bekisopa, et Tsitondroina connaissaient ce problème or ces communes étaient le lieu où on peut se rencontrer le « tety » qui abrite les bêtes sauvages. Le nombre de bœufs volés récupérés est de 2. 660 têtes. Et 14. 588 têtes de zébus sont définitivement perdues. Le nombre des individus arrêtés pour vol se situe autours de 195 personnes. L’analyse de ces données montre que le métier de voleur de bœufs est devenu dans ce district, un emploi permanent même si on enregistre une nette diminution de nombre d’arrestations dès 2006 à 2009, ça n’empêche pas le développement de cet acte dit vol de bovidés, car les « dahalo » réduisent le nombre de participant en remplaçant d’avantage par l’utilisation des armes à feux plus performants.

§3. Baisse du revenu rural

En 4 ans, de 2006 à 2009, le nombre total des zébus définitivement perdus est estimé à : 14.588, selon la statistique de la région Haute Matsiatra. Si on prend Ar 300 000, comme prix minima d’un zébu d’après le calcul, sans être spécialiste. La perte financière occasionnée par le vol de bovidés est source de démotivation des habitants. Ce phénomène entraîne une décapitalisation des éleveurs. Cette perte s’évalue à peu près de : (14. 588 têtes * 300 000 Ar) fait égal à : 4. 764. 400 000 Ar dans le district d’Ikalamavony. Les recettes du dit district fuient en main de quelques personnes malfaiteurs. La fuite du revenu amplifie l’appauvrissement du paysan, qui affecte sur le capital à investir. Toute la structure sociale est touchée, leur niveau de vie se dégrade.

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CHAPITRE III. LES SOLUTIONS PROPOSÉES

SECTION I. LES MESURES DEJA PRISES

En raison de la dimension sociale du phénomène, la répression des vols de bœufs a fait l'objet de réglementation des pouvoirs publics à Madagascar 13 :

- Avant la colonisation , les royaumes avaient coutume d'appliquer soit la peine de mort aux voleurs de bétail (en flagrant délit, ou avec blessures volontaires), soit le remboursement au prix fort des bétails volés; ce principe de remboursement est encore présent dans le droit coutumier appliqué à travers les "dina".

- Sous la colonisation, les troupeaux devaient être marqués et signalés dans leurs déplacements, les délits de vols étant soumis au droit commun colonial.

- Sous la Première République Malgache: Institution d'une Cour Criminelle Spéciale pour les vols de bœufs et délits associés. Lois n° 59-23 du 17 Février 1959, modifiée par la loi n°59-55 du 09 Juin 1959. Loi n° 60-106 du 27 Septembre 1960, instituant la peine de travaux forcés de 5 à 20 ans avec interdiction de séjour.

Les règlements en vigueur ont été souvent modifiés par les gouvernements successifs, tels que: L’Ordonnance 62-001 du 10 Juillet 1962 stipulant l'interdiction de séjour, modifiée par une Ordonnance en Mai 1972. L’Ordonnance du 23 Août 1975, interdisant la mise en liberté provisoire pour les accusés de vols de bœufs. La loi 80-037 du 20 Décembre 1980 restaurant la mise en liberté provisoire. D'après les juristes, ces diverses modifications des règlements reflètent la difficulté d'application des textes en matière de vols de bœufs (y compris concernant les carnets de contrôle des bovidés).

-Le droit coutumier joue encore un rôle plus ou moins informel mais actif dans la répression des vols de bœufs, à travers les "dina": Durant la période de 1960 à 1979, les "Dina" ont d'abord été supprimés officiellement, en raison d'abus constatés dans leur application au niveau local . De 1982 à 1990, différents "Dina" sont apparus à l'initiative de personnes physiques (anciens militaires), de communautés ("fokonolona") ou de responsables étatiques, en général basés sur le principe de remboursement forcé.

§1. Les politiques de l’Etat

Pour faire face à ce fléau de vol de bovidés, des mesures ont été déjà prises dont :

13 Journal Officiel de la République de Madagascar n° 2767 du 15 Avril 2002.

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Les diverses opérations qui ont eu des résultats positifs mais pas durables ; par exemple : l’opération militaire « tsy minday mody » se déroulait à partir de 1986, où tous ceux qui sont soupçonnés d’être de brigands « dahalo » seront tout simplement fusillés sans procès par les soldats. A cela s’ajoute, la mise en œuvre d’une politique de sécurité intégrée dont l’un des objectifs a été d’éviter le retour à la situation antérieure aux opérations , ainsi que les représailles après le départ des militaires . La mise en place du Détachement Autonome de Sécurité (D A S), et de la présence permanente de l’armée Malgache en milieu rural, afin de neutraliser le vol de bovidés et les zones de refuge des « dahalo » et de restaurer le climat de confiance, population / forces armées ainsi que l’autorité de l’Etat travaillent main dans la main. . Les résultats enregistrés sont mitigés. Le renforcement de cette politique étatique est confirmé par l’adoption de la sécurité de proximité en mettant en place des postes fixes et avancés de la gendarmerie nationale dans les zones réputées dangereuses ou passage fréquente de bœufs volés. Et l’envoi des patrouilles de trois gendarmes et plus, suivant le cas, par le biais d’une Tournée de Police Générale (T P G),ou exécution des marches manœuvres , ou d’un Service à Objectif Réduit (S O R). Par ailleurs, une collaboration étroite entre la gendarmerie nationale et les différentes autorités ainsi que le « fokonolona » locale pour permettre la facilitation de la gestion de la sécurité dans le temps et dans l’espace. Les impacts enregistrés ont été limités dans le temps en raison de la faiblesse des moyens budgétaires. On va présenter dans le tableau ci-après la liste de ces mesures avec leur appréciation.

Tableau XXIV : Listes des mesures avec leur appréciation.

DESCRIPTION POINTS POSITIFS POINTS A AMELIORER

1974 : opérations à  Représailles après le Ikalamavony. depart des militaires.  Fuites des voleurs 1982 : Opération « Antoka » dans d’autres régions à Besalampy durée 03 mois. dès leur connaissance Accalmie durant la période de l’arrivée des 1987-1988 : Opération de l’opération. militaires. « Ditra » dans la province  Bavures : les d’, Mahajanga opérations sont et Toliary. Contrôle des bœufs, des devenues des moyens armes de carte d’identité pour extraire aux 1988O : opération nationale durant les paysans des fonds ; « Tsimitsitsy » à Bezaha. opérations. par exemple lors du contrôle du 1988 Opération « Sivana » « Bokin’omby ». dans Mahajanga, Toliary et  Infiltrations des Fianarantsoa. individus pour le compte des 2003 : Sécurisation en « Dahalo » ; des campagne « Tsavola » et opérations ont été « Fandio ». déviées des parcours

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pouvant deboucher 2004 : Sécurisation fin aux « Dahalo ». d’année, « Rakotra ».  Des fois les opérations ne 2005 : Sécurisation répondent pas aux ponctuelle en milieu rural attentes des paysans. « Raoka ».

Source : région Haute Matsiatra, juin 2009.

Tableau n°XXV: Etat faisant à connaître l’implantation des unités territoriales dans la brigade territoriale de la Gendarmerie Nationale dans le district d’Ikalamavony.

DISTRICT UNITES COMMUNE EN POSTE FIXE COMUNE EN CHARGE CHARGE

BDE Ikalamavony Ampeha / Ikalamavony Ikalamavony Mangidy Ivatsiana Mangidy Mangidy

BDE Fitampito Fitampito Fitampito Ambavaha Ambararata BDE Tanamerina Tsitondroina Tsitondroina bekisopa Tanamarina Tanamarina bekisopa bekisopa IKALAMAVONY Sakafia Vohitromby androtsy PA Ambatomainty Ambalasoa / Ambatomainty Bemanda Sakamadio

PA Solila Solila Sakay Sakay Atsamby Fenoarivo / Mahemotsy

Source : BDE de la gendarmerie nationale d’Ikalamavony, juillet 2009. Les différents postes suivants sont institués : postes avancés au niveau des Communes à la manière d'une brigade ; Postes fixes: pour des missions de surveillance en un point d'observation donnée par exemple : garde de zone de passage obligé des troupeaux volés 14 pendant une période lunaire "kizo".

14 In : Journal Officiel de la République de Madagascar n° 2767 du 15 Avril 2002.

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Postes volants: pour une mission bien déterminée dans l'espace et dans le temps (exemple: surveillance des grands axes routiers). L’implantation de cette brigade (BDE) et de poste avancé (PA) ne résout pas définitivement la recrudescence du phénomène vol de bovidés et l’acte de banditisme dans le moyen Ouest Betsileo. Dans les zones réputées d'insécurité, les Détachements Autonomes de Sécurité (DAS) sont implantés en complémentarité avec les actions de la Gendarmerie, pour prévenir les infractions et réduire le délai d'intervention pour circonscrire l'évènement perturbateur. Cette politique Etatique est renforcée par la création du Conseil National de Sécurité (CNaS) suivant le Décret n° 2002-161 du 04 Avril 2002, stipulant notamment: Par rapport aux termes du DSRP, les évènements politiques ont conduit le pouvoir en place à prendre de nouvelles dispositions en matière de sécurité publique, à travers la création du Conseil National de Sécurité (CNaS), suivant le Décret n° 2002-161 du 04 Avril 2002 stipulant notamment: Art.2: Il est créé le Conseil National de Sécurité (CNaS) dont l'objectif est de préserver la paix sociale, la sécurité des personnes et des biens et l'intégrité du patrimoine national dans toute l'Ile. Art.4: Le Conseil National de Sécurité (CNaS) prendra toutes les mesures urgentes et efficaces, et coordonnera les activités de collaboration entre l'Etat, les collectivités décentralisées, la population au travers des "Andrimasom-pokonolona", les élus, les organismes privés et les forces de l'ordre à travers le territoire concernant notamment: La sécurité des personnes et des biens La préservation de la libre circulation sur tout le territoire de la République des personnes et biens et des capitaux La prise de mesures contre le marché noir des produits de première nécessité (PPN) La protection et sauvegarde des édifices et biens publics tels que: centrales électriques, centrales de télécommunications, édifices, ponts, barrages, ports, aéroports, infrastructures diverses, produits et marchandises (produits pétroliers, pierres précieuses,...) à caractère stratégique, etc. Le contrôle, la poursuite et l'arrestation des auteurs de délits ou contraventions afférents aux éléments de l'article 4 ci-dessus seront remises aux mains des forces de l'ordre qui engageront les procédures de justice nécessaires prévues par la loi. L'évolution actuelle tend vers l'application progressive des "dina-lasitra", (conventions cadres élaborés à partir de concertations régionales et nationale) dans le cadre de mise en œuvre d'une politique de sécurité de proximité. Sur la base de la loi 2002, mais dont l’efficacité lors de son application reste à prouver.

§2. Le dina

1. Historique

Les Dina sont aussi anciens que les communautés villageoises des Hautes Terres sous forme orale ou écrite, dont le type « Merina », comme cadre institutionnel le « fokonolona » : communauté humaine, spatiale et entité administrative. Ces conventions collectives entraient en action après serment collectif, pour l’entretien des digues, des canaux d’irrigation, la surveillance des rizières, la protection mutuelle contre l’ennemi. Tout contrevenant était rejeté. Les procédures rituelles qu’ils mettaient en jeu contre les voleurs sont de type ordalique.

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Sous la Première République, la convention de Sakaraha est mise au point par les autorités contre le vol de bœufs, mais uniquement dans le Sud, considéré comme un ensemble de sociétés archaïques, et avec des procédures juridiques aménagées. Le zébu était objet du dina car il est la seule grande richesse visible, reconnue unanimement partout, à travers Madagascar.

2. Exposé des motifs

Les « dina »15 , conventions collectives typiquement Malgaches, étaient considérés comme étant un ensemble de règles coutumières d’organisation de la société et, en tant que tels, ils ont été conçu comme l’émanation d’une réelle volonté populaire, et observé comme telle, car ils furent instituées par ceux- là même que en avaient ressenti le besoin. L’importance numérique des Dina est considérable et leurs impacts d’une grande diversité varient d’une région à une autre, à cause d’un manque d’homogénéité absolue des coutumes. Certains « dina », élaborés dans le cadre de la politique du gouvernement pour des mesures de sécurisation massives, ont dans leur principe presque éradiqué le fléau « dahalo » (Dinan’i Toliary, Dinan’ny Fandriampahalemana, Dinan’ny Mpihary…) Néanmoins, leurs applications ont présenté certains inconvénients : empiètement sur les compétences des autorités judiciaires, excès et abus perpétrés par certains dirigeants de « dina », enclin à la loi du Talion : mise à mort des individus appréhendés…. Selon le (dinan’i Mpihary), le principe en est la réparation du préjudice par le système de restitution par trois (03), de tout bœuf volé si celui-ci est trouvé vivant et, par quatre (04), si l’animal a déjà été abattu. L’application est immédiate dès que le voleur est pris en flagrant délit ou identifié. Les membres de la famille sont déclarés responsables des actes de personnes appréhendées. Les juristes sont concernés. Quand un voleur est pris, c’est en effet à la gendarmerie que revient normalement la responsabilité de reconstituer les faits et de repérer ses complices. Or le « dina » leur enlève cette possibilité durant la procédure nécessitée par l’exécution des sanctions. Enfin, comment un parent, s’il n’est pas complice, peut- il être civilement responsable des actes commis par l’un des siens. A la suite de recrudescence des divers actes de banditisme, les avatars de certains « dina » qui allés jusqu’à prévoir des « vonodina » extrêmes, exécution des coupables par exemple ou des dispositions jugées contraires à la légalité, ont entraîné des remous à leur égard, non seulement au sein de la population mais aussi jusqu’au niveau des pouvoirs publiques. Les « dina » étaient considérés comme une profusion au niveau local de législations parallèles difficiles à contrôler. Aussi d’aucuns ont- ils souhaité leur abolition laissant ainsi les lois et règlements en vigueur jouer leur rôle. Des arguments militent pourtant en faveur des « dina »: les partisans souhaitent que le « dina » soit la meilleure façon de renouer avec l’efficacité de l’organisation traditionnelle de la vie en société, la méthode la plus démocratique de responsabiliser la population des campagnes notamment pour lutter efficacement contre le vol de bœufs. En outre, il est difficile de provoquer une rupture brutale avec des pratiques et traditions, tels que les « dina » encrés depuis longue date dans la vie ancienne de la population et conforme aux principes de la démocratie, d’autant plus que les lois actuellement en vigueur leur reconnaissent une valeur certaine( entre autres, article 472, 7° et 8° du code pénal et article 36, 13° de la loi n° 94-008 du 26 avril 1995 fixant les règles

15 Loi n° 2001-2004 du portant sur le Dina, Antananarivo, mars – avril 2006.

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relatives à réorganisation, au fonctionnement et aux attributions des collectivités territoriales décentralisées). La légitimité du maintien des « dina » doit aussi être considérée comme juste et licite. Pour prévenir tout excès ou abus, il faut néanmoins que les pouvoirs publics puissent contrôler les « dina » en les intégrant dans l’ordonnancement juridique interne d’une manière expresse. 2.1. Les dispositions générales

Le « dina » est accepté à la majorité des membres du Fokonolona, âgés de 18 ans révolus, présents à l’assemblée générale lorsqu’il s’agit de chaque hameau, village ou Fokontany. Au niveau d’une commune, le « dina » est adopté à la majorité des représentant désignés par l’ensemble des membres du Fokonolona de chaque hameau, de chaque village et de chaque Fokontany et ceux désignés par le conseil de la commune parmi ses membres. A l’échelon d’un district, d’une région, d’une province autonome, le « dina » est adopté par délibération concordantes prises par la majorité des représentants visés ci- dessus au niveau de la commune. Dans tous les cas, le « dina » ne devient exécutoire qu’après son homologation par le tribunal judiciaire territorialement compétent.

2.2. La structure d’application du dina

Cette section précise qu’un comité appelé « conseil exécutif du « dina » est institué au niveau de chaque Fokontany, de chaque district et à chaque niveau des collectivités territoriales décentralisées ayant établi un « dina ». Les « dina » relatifs au vol de bœufs stipulent dans ce chapitre que le « dina » relatifs au vol de bœufs s’ appliquent au moins au « Fokonolona » du district. Des dispositions prévoient également des mesures préventives telles que la surveillance des passages obligés dits « kizo », l’alerte, le contrôle du « Bokin’omby » l’exécution forcée du vonodina en cas d’opposition à la décision rendue par la comité exécutif du « dina ».

2.3. Le dina lasitra

Le modèle type de « dina » à annexer à la présente lois portant réglementation des « dina » en matière de sécurité publique prévoit les devoirs et obligations du « Fokonolona » en matière de sécurité générale : vol de bœufs, détention d’armes, ivresse publique, violations des tombeaux ou de sépultures, délit de destruction de culture, réglementation de marchés etc.… La salubrité et la santé publique n’ont pas été omises pour autant. Le « dina » édicte des mesures que la population concernée juge nécessaires à l’harmonisation de la vie sociale et économique ainsi de la sécurité en fonction des réalités locales et pour la mise en œuvre de ses attributions essentielles destinées à l’éducation civique des citoyens dans le cadre d’une structure basée sur l’autogestion populaire de la sécurité, pour promouvoir le développement et le progrès social et instaure une discipline collective afin de préserver l’ordre et la sécurité publique. Tout « dina » doit être conforme aux lois et règlements en vigueur. Dans tous les cas, le « dina » applicable est celui du lieu où l’acte ou le manquement répréhensible a été commis.

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La violation des règles édictées par le « dina » entraîne l’application du « vonodina » qui consiste à des réparations pécuniaires ou en somme au profit de la victime et du « Fokonolona » telles que prévues dans le « dina ».

2.4. De l’élaboration et de l’adoption des dina

L’initiative des « dina » appartient au « Fokonolona » et à ses représentants visés à l’article près cité. Tout groupement de personnes peut présenter un projet de « dina » aux autorités locales compétentes pour être soumis au « Fokonolona » ou à ses représentants. Dans l’élaboration des « dina », le « Fokonolona » peut faire appel aux élus, aux techniciens de l’administration territoriale, au tribunal de l’ordre judiciaire et aux forces de l’ordre territorialement compétentes. Au niveau d’un hameau, d’un village ou d’un « Fokontany », le « dina » est adopté à la majorité des membres du « Fokonolona ». Tout « dina » applicable au niveau d’une commune est adopté à la majorité des représentants dûment désignés par l’ensemble des membres du « Fokonolona » de chaque hameau, de chaque village et de chaque Fokontany et ceux désignés par le conseil de la commune parmi ses membres. Tout « dina » applicable au niveau d’un district, d’une région ou d’une province autonome est adopté par délibérations concordantes prises par la majorité des représentants visés à l’alinéa ci-dessus au niveau de la commune.

3. De l’homologation des dina

Le « dina » ne devient exécutoire qu’après son homologation par le tribunal de l’ordre judiciaire compétent ou la cour d’appel ainsi que sa publication par voie d’affichage, de « kabary » ou par tout autre mode de publicité. Le « dina » homologué est déposé dans chaque village et au bureau du « Fokontany » pour être visible par le public.

4. De l’application des dina

Un « dina » régulièrement homologué applique immédiatement sans préjudice des pénales. Dans tous les cas, les actions civiles sont indépendantes des actions pénales. La procédure d’application du « dina » ne doit pas être de manière contradictoire. Toutefois, l’absence de l’une des parties concernant d’une mauvaise foi ou de la détention préjudice par décision du juge ne saurait faire obstacle au déroulement de la procédure d’application du « dina ». Pour assurer le maintien ou le rétablissement de l’ordre public, le représentant de l’Etat territorialement compétent peut faire appel à la Police nationale ou le cas échéant, requérir, dans les formes règlementaires, les unités de la Gendarmerie et de l’armée stationnée dans sa circonscription. En cas de refus d’exécution, le comité exécutif du « dina » notifie au(x) récalcitrant(s) qu’il sera procédé à l’exécution forcée du « vonodina ».

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A cet effet, le représentant de l’Etat territorialement compétent requiert sans délai, dès qu’il aura reçu la notification du refus d’exécution du « dina », ses forces de l’ordre en vue de l’exécution forcée du « vonodina ». En tout état de cause, toute forme de tentation, de rémunération, de don en nature, sera formellement interdite pour les autorités administratives, judiciaires, les élus et les force de l’ordre dans l’application des « dina ». Tout ce qui aura reçu ou offert l’une des différentes formes des dons prévus à l’alinéa précèdent sera puni de deux (02) à dix (10) ans d’emprisonnement et d’une somme obligatoire de 3000 Ar à 300 000 Ar. Tout auteur d’acte ou d’omission contraire destiné à entraver les opérations du comité exécutif du « dina » sera puni des peines sévères par l’article 400 paragraphes trois (03) du code pénal. Tout détournement, toute destruction, toute opération de biens objet du litige, demeurent formellement interdits jusqu’à ce que le comité exécutif du « dina » ou le tribunal a vidé sa saisine, d’une peine des sanctions prévues à l’article 400 et suivant du code pénal.

5. Des règles de fonctionnement du comité exécutif du Dina

Le comité ne peut procéder valablement à la mise en œuvre de l’application du « dina » qu’en présence de la majorité absolue de ses membres. Les décisions sont prises à la majorité absolue des membres présents du comité exécutif du « dina » et du « Fokonolona » membre du « dina ». Il est interdit à tout membre du comité de prendre part à la délibération d’une affaire qui le concerne ou met en cause les membres de sa famille. Tout membre du comité ayant commis des fautes graves dans l’exercice de ses responsabilités est démis d’office de ses fonctions sans préjudice des poursuites judiciaires Les membres du comité exécutif du « dina » perçoivent une indemnité forfaitaire fixée par le « Fokonolona » ou la collectivité territoriale décentralisée concernée. Cette indemnité est supportée par la caisse du « dina » constituée par le « vonodina ». Les dépenses relatives au fonctionnement du comité sont prises en charge par la caisse du « dina » ou par la collectivité territoriale décentralisée concernée selon le cas. A cet effet, le comité exécutif du « dina » doit tenir un registre de comptabilité de caisse. L’application de « dina » exige une évaluation suivant l’objectif à viser. L’objectif global met en évidence le principe de partenariat- public- privé. Chaque acteur ou intervenant identifie les problèmes d’application du « dina » depuis son homologation.

Tableau XXVI : Etat faisant à identifier les problèmes rencontré lors de l’application Du Dina par le KMD région Haute Matsiatra, le DAGT, le consultant

PROBLEMES SOLUTIONS PRECONISÉES OBSERVATION RENCONTRÉS

Application vonodina sans Formation des KMD sur la L’application illégale pourrait être passer par la phase de procédure d’application du initiée intentionnellement ou non. kabary Dina

Le KMD fait que proposer les Décision du KMD à l’insu Information et éducation du décisions compte tenu des du fokonolona fokonolona par les stations dispositions du Dina et des radio locales et par les autorités dispositions légales. Le fokonolona

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qualifiées (sefo FKT, Maire, est souverain pour décider en dernier Chef district, DAGT, force de lieu. La décision appartient donc au l’ordre) Fokonolona et non pas au KMD.

Application du Dina sans Formation du KMD sur la que le quorum soit atteint procédure d’application du (majorité absolue pour la Dina ; première convocation et Information et education du majorité relative pour la fokonolona seconde convocation)

Le fokonolona du domicile de La raison d’être du Dina est avant Quorum de quel la victime tout l’autodéfense villageoise, donc Fokonolona ? protéger les personnes et les biens individuels ou communautaires, dans ce sens, les membres des communautés sont les les premiers concernés dans l’application du Dina sur ses concitoyens.

Flou sur la notion de « Information et éducation du tratra ambody omby » en fokonolona par les stations matière de vol de bovidé. radio locales et par les autorités qualifiées, sur l’Art 43 du Dina lasitra annexé à la loi 2001- 2004(de la qualification de vol de bœufs) Application du Dina sur Formation du KMD sur la L’application illégale pourrait être des cas non prévus par le procédure d’application du initiée intentionnellement ou non. Dina (ex : réclamation de Dina paiement de dettes Information et éducation du infructueuses) fokonolona par les stations radio locales et par les autorités qualifiées Condamner une personne sans preuve suffisante (dans le doute) Immixtion de certaines Cf Art 11 de la loi 2001-2004. Il ne faut pas confondre « instance personnes en intervenant judiciaire » et Dina. Le Dina exclut lors des délibérations du toute intervention d’une partie comité exécutif du Dina. extérieure à la convention, surtout les auxiliaires de la justice (Avocat.) Exigence de droit de Aucune somme d’argent ne peut être plainte pour l’application exigée des plaignants pour la mise en du Dina. œuvre du Dina. Lors des mutations des Les bovidés faisant l’objet du La négligence ou selon le cas, la bovidés du condamné vonodina volonté. Au bénéficiaire, les Doivent être rayés du cahier Délibérée de ne pas effacer les bovidés concernés ne sont pas rayés du cahier de de contrôle du condamné, du bovidés dans le cahier de contrôle contrôles du condamné, du CAA et du sefo FKT. concernés ouvre la porte à la CAA et du sefo FKT. corruption.

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A l’issue du Kabary, des Aucune réclamation ne peut Le droit de la défense est pleinement personnes sont venues être tolérée une fois le accordé aux parties lors du auprès des autorités pour « kabary » terminé. « kabary ».C’est pendant cette phase exposer leurs prétentions qu’elles auraient dû exposer leurs et demander des prétentions. interventions.

Le plaignant ne représente Le plaignant doit être la pas la victime victime ou son représentant.

Le plaignant a un lien de Récusation de ce membre du A vérifier avant le « kabary » parenté naturel ou KMD. artificiel « vakira » avec un ou des membres du KMD Les KMD compétents Les KMD compétents qui refusent Déni d’instruction des pourraient demander conseil d’instruire les affaires qu’on leur affaires portées devant les auprès des chefs de District ou soumet sont passibles d’encourir KMD compétents. DAGT ou personnes pouvant des peines pénales (cf Art 14 de la loi les aider. 2001-004. Le « bokin’ny Dina » doit être Le sefoFKT conserve chez déposé au bureau du FKT pour lui le « bokin’ny Dina » être consulter par la population. Le sefoFKT doit en faire la publicité -Après octroi d’autorisation du Chef de district ou DAGT, de Il n’existe pas de la commune concernée, du communication entre les district concerné, du Faritra), le Cette procédure permet d’éviter toute KMD et les autorités procureur, les forces, doivent intention malveillante. (procureur, Chef de région, être avisés que dans tel FKT ou DAGT, Chef de district, par exemple, le Dina va être sefoFKT, Maires), entre appliqué à telle date. les KMD, les autorités et - A l’issue du « kabary » et de les forces. l’application du vonodina, les autorités sus visées, le procureur, les forces sont destinataires des PV.

Des KMD s’immiscent Instituer la commission Proposition de composition : dans le partage de terrain. d’arbitrage chargée d’enqueter, - quatre (04) de faire convoquer des réunions Raiamandreny ; de « fokonolona » et de porter - président du conseil plainte devant le KMD communal ; compétent. - SefoFKT du lieu du litige - Président du KMD compétent.

Source : région Haute Matsiatra, juin 2009.

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Le Chef de district ou Directeur de l’Administration Générale et Territoriale (DAGT) donne l’autorisation de « kabary ». Il faut vérifier si l’infraction est réelle ; une ou des pièces justificatives doit être annexée à cet effet à la requête, par exemple : un certificat médical, passeport de recherche. L’autorisation d’application de «vonodina » exige le respect de la procédure d’application du « dina », le respect de droit de la défense et le respect de conformité de la décision au « dina ». Si tel n’est pas le cas, la procédure d’application du « dina » pourrait être recommencée. Un « dina » ne répondra donc jamais à l’esprit d’un Etat moderne.

§3. Le Boucle

A l’époque la plus reculée, la propriété des bœufs est indiquée par un certain nombre de marques, de découpages, effectués sur leurs oreilles, chaque groupe clanique disposant d’une marque propre , connue de tous les autres habitants d’une même région. Le problème ethnographique de ces marques d’oreilles a été, bien étudié, et depuis longtemps. Les bœufs portent en général sur l’oreille droite la marque du clan paternel, sur l’oreille gauche la marque du patriclan de la mère. Ce signe de reconnaissance est utilisé en additionnant avec les robes, puisque les robes et les différentes appellations y afférentes étant variable d’une région à l’autre et ne suffisent plus. Par cette marque « sofin’omby », le bœuf devient le symbole vivant et le substitut du clan auquel il appartient. La connaissance de cette marque entraîne la restitution des bœufs volés par le brigand, surtout s’il y a une liaison de parenté entre les voleurs et le propriétaire ; par exemple, frère de sang, «vakira ». Actuellement les différentes marques sont dépassées, et remplacées par des boucles 16 numérotées , suivant les régions d’origines des zébus, car la société se modernise. Dans un boucle on trouve par exemple les chiffres 301 19 1 003192 / 08 : 301 : indique le code du district ; 19 : Code CR ; 1 : Code sexe (1 mâle / 2 femelle) ; 003192 : Numéro d’enregistrement au registre du DAA. 08 : Année (08 pour 2008).Il n’est pas obligé d’utiliser la boucle que lorsque le zébu sera vendu. Les dirigeants de l’Etat pensent que la mise en œuvre de la boucle éradique la recrudescence du phénomène vol de bœuf. On pense qu’elle n’est utilisée que pour faciliter le contrôle des bovidés commercial et à la vente au marché et aussi et surtout pour faciliter et amélioré la recette fiscale de l’Etat. La boucle ne résorbe pas le phénomène « dahalo », car de nombreuses falsifications sont encore constatées. Une paire de boucle coûte 5000 Ar.

SECTION II. JUGEMENT DE LA POPULATION

§1. Solidarité et organisations paysannes

16 DIB, Insécurité rurale de la région Haute Matsiatra, Novembre 2005.

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Dans les pays en voie de développement, le fonctionnement de la société repose généralement sur la classe paysanne. Mais celle-ci, du fait de son éclatement sur l’ensemble du territoire national et de l’isolement géographique des individus qui la composent, est souvent dominée économiquement. Seule une classe paysanne regroupée, structurée et organisée pourra faire entendre sa voix, pour défendre les intérêts qui sont les siens. Les organisations paysannes sont des formes diverses des organisations qui relient les capacités des individus et des groupes afin d’échanger des idées, de générer des connaissances et de les mobiliser en vue d’une action collective. Ils apparaissent lorsqu’un certain nombre d’individus ressent le besoin de collaborer et de prendre conjointement des décisions ; ils commencent ensuite à agir en tant qu’entité cohérente en vue de s’attaquer plus efficacement à des problèmes d’insécurité, de développement, dans un environnement dynamique, complexe et difficile 17 Dans le dit district d’Ikalamavony, à cause de l’état d’esprit des gens, on assiste à l’inexistence d’organisations paysannes solides ou indépendantes ; il n’y a que quelques associations de producteurs ou de nombre réduit. Pourtant, l’existence d’organisations représentatives des paysans revêt une importance capitale pour enrayer l’insécurité lié au vol de bovidés, l’acte de banditisme et pour promouvoir le développement car non seulement elles assument un rôle de représentation politique et professionnelle, mais elles interviennent aussi dans le système de production ; elles sont également actives dans les domaines sociaux, caisse mutuelle, solidarité… La collectivité doit relever le défi d’apprendre travailler ensemble et de prendre en main leur propre destinée. Toujours à la prise de difficultés économiques, les gens ont perdu leur sens de responsabilité et n’ont plus les moyens de maîtriser leur propre destinée. L’objectif des organisations paysannes est alors de promouvoir l’agriculture durable, la sécurité sociale et la sécurité alimentaire. Cela vise à réorienter les politiques agricoles et commerciales et aussi à renforcer les associations paysannes déjà existantes à établir des solidarités entre eux et entre les acteurs composant la société , passant par la connaissance de la diversité des situations et la compréhension des enjeux communs. Le tableau ci après montre les différents types d’organisations paysannes.

Tableau XXVII : Finalités et objectifs des organisations paysannes

TYPES D’ORGANISATIONS FINALITES ET OBJECTIFS Syndicats (plus ou moins spécialisés, Fédération). Défense des intérêts de la profession ou d’une catégorie de producteurs. Mutualités. Sécurité sociale, assurance, retraite, crédit.

Coopératives et unions de coopératives. Approvisionnement, transformation, commercialisation, plus rarement production. Représentation des agriculteurs pour la gestion Chambre d’agriculture. du terroir, fourniture de services, relations avec les partenaires de l’agriculture. Groupements villageois. Gestion du terroir villageois.

Groupements divers. Productions plus ou mois collectives.

Groupements interprofessionnels. Défense des intérêts communs à un groupe de professions différentes. Source : Manuel pratique de vulgarisation agricole page 178.

17 Gérard AYER l’avenir de Madagascar Idée force pour un vrai changement 2001 pages 71.

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Figure 11 : Le processus de prise de décision

Situation Projets

Perception de la situation Objectifs personnel ou Familiaux

Décision

Préserver ce qui est satisfaisant Transformer ce qui n’est pas conforme avec l’objectif

Effet de la mise en œuvre

Source : Selon P SOMBSTHAY, en 1973 Manuel pratique de vulgarisation agricole page 178.

1. L’obligation d rendre compte

L’obligation de rendre compte ou reddition de compte est un mécanisme qui permet de vérifier si les normes d’action sont respectées. Chaque fois que des règles sont établies pour guider l’activité humaine, il est essentiel à la stabilité de l’environnement, ainsi crée de vérifier si les règles sont respectées. Les personnes investies de pouvoirs importants et d’une autorité discrétionnaire doivent pouvoir répondre de l’usage qu’elles en font c’ est à dire qu’elles peuvent faire l’objet d’une enquête, être interrogées et ,finalement félicitées ou punies. En l’absence d’un tel mécanisme, les systèmes ont tendance à verser dans l’autocratie, le despotisme ou la dictature. L’obligation de rendre compte est donc une caractéristique fondamentale des sociétés ouvertes et démocratiques. En soit, l’expression de rendre compte est neutre. Elle s’applique à des actes aussi bien positifs que négatifs. La personne qui doit rendre des comptes doit comptable de toutes les actions qui relèvent de sa responsabilité. Les individus sont comptables de leurs actions, que ces actions soient correctes et ont d’heureuses conséquences où qu’elles soient incorrectes et ont des conséquences fâcheuses.

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§2. Peine de mort

La peine de mort existait depuis l’époque royale, se présentait sous plusieurs formes, le saut de falaise, la coupe de gorge, etc, ... D’après le sondage effectué au niveau de la population rurale, la majorité des « dahalo » libérés de cachots en, arrivant à la société, ils redeviennent « dahalo », leurs actes font souffrir ses cohabitant. Pour éviter une telle chose, les paysans dictent leurs propres lois en exécutant eux même les voleurs arrêtés, par la torture et, la mise à mort de tous les voleurs capturés. L’achèvement de cet acte soulagera d’une certaine manière les gens victimes de vols antérieurs.

§3. Industrialisation rurale, zone franche

L’industrialisation rurale est un moyen efficace pour éradiquer le fléau du vol de bœufs car, la création d’emploi résorbera le chômage et procurera du revenu mensuel pour l’ensemble de la population active. On constatera ainsi une certaine amélioration du cadre et de la condition de vie de la population. Le travail régulier permettra à tout et à chacun de s’épanouir, et d’avoir un esprit de concurrence loyale. Bref, l’installation des entreprises de zones franches peut être la solution au chômage et au désœuvrement des jeunes. Etant salarié, ces derniers seront moins tentés de commettre des activités délictueuses (vol de bovidés…) Il ne faut pas oublier que la sécurité conditionne le développement sociale et économique. En outre, il faut équiper le monde rural pour permettre aux investisseurs étrangers et, nationaux d’investir davantage. Notre pays ne manque pas d’homme d’action pour atteindre le vrai développement, il suffit juste d’avoir une réelle volonté politique.

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CONCLUSION

Arrivant à terme de nos recherches, on peut conclure que la tradition et la coutume ancestrale ayant de la répercussion négative sur l’état d’esprit et, le comportement de la population rurale constituent les causes présumées de vol de bœufs, l’acte de banditisme et de la pauvreté du milieu rural. Toutefois, il est indubitable que les causes réelles sont plus profondes : la querelle de pâturage, le problème foncier, la jalousie, la corruption et le secteur agricole anémique. Ces crises s’expliquent d’un côté par l’appauvrissement, la dégradation de communautés villageoises et, de l’autre par l’existence d’une administration irresponsable, source de tous les abus dans le monde rural. Il est alors, nécessaire de mobiliser toutes les forces vives de la nation : les paysans, les sociétés civiles, les secteurs privés et publics, les partenaires nationaux et internationaux, pour concourir aux actions prioritaires comme la sécurisation rurale, la protection de leurs biens, et surtout l’éradication de la recrudescence de vol de bœufs. Tout cela dépend de la participation effective et active de toutes personnes physiques ou morales, bénéficiaires ou donateurs. Pour renforcer la pérennité de la sécurité, plusieurs portées prenantes à plusieurs échelles doivent travailler main dans la main. Il y a d’abord, en priorité, l’amélioration des services et le circuit routier pour réduire l’enclavement, normaliser le port et détention d’armes à feux ou à chasse. Le comportement des locaux assume la présence de la sécurité. En tant que premiers bénéficiers, de la sécurité et du développement, il est important pour les acteurs locaux de prendre leur responsabilité et ils doivent cesser d’attendre l’Etat de faire le premier pas. Toutes les actions, qui peuvent être assurées au niveau local, doivent être rapidement prises en main par les autorités et le « fokonolona » locaux. Chacun doit être conscient et responsable, avec une mentalité et, un comportement digne, en posant comme défi la dénonciation de toutes les attitudes pouvant être assimilées à la tentative de vol, à l’acte de banditisme, à la corruption. Le gouvernement doit aussi établir des instruments politiques tels que : l’investissement physiques à vocation économique : barrages, routes, marchés, etc. La création de services d’appuis au développement, le système de financement, sécurisation foncière, et système d’informations, etc. Et puis, la mise en place de bonne gouvernance et développement du secteur privé, pour concilier les besoins à court et à long terme, en créant l’effort social de la nation, l’assurance sociale et, la sécurité sociale. Il est important aussi, de mettre l’accent sur les méthodes de gestion, la mise sur pieds des accords visant à réorienter l’utilisation des ressources, les droits , les devoirs liés à l’utilisation des terres, des eaux et de forêts, le fonctionnement des marchés , l’accès à l’information, au capital et, aux autres facteurs de production. Tout en veillant à la formation et au renforcement des capacités à s’adapter à la réalité et, à assumer les plus grandes responsabilités, dans les cadres des efforts déployés en vue d’un développement durable. La réussite du secteur agropastoral est un objectif inéluctable pour le développement du district et de Madagascar dans son ensemble. Tant que ces ruraux sont dans une situation critique, c’est l’économie malgache qui demeurerait stationnaire et sous développée. Les problèmes ruraux nous concernent alors tous ce que nous soyons ruraux ou citadins. Nous avons une part de responsabilité dans le développement rural. Et ce sont nos actions qui

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seraient le pilier du dispositif de la lutte contre la pauvreté, l’insécurité générant la corruption. C’est pourquoi nous désirons lancer un vibrant appel à la population Malgache, toute entière et, à toutes les catégories de responsables de ce pays pour s’acquitter de leurs devoirs en tant que patriotes, de s’épauler dans la réalisation de tout projet et, programme afin d’atteindre les Objectifs du Millénaires pour le Développement, comme tous les pays essayent de les faire, et afin que nous ne soyons pas les derniers. C’est toute la structure de la société qu’il faut donc reconsidérer si l’on veut trouver les véritables solutions. Le vœu de la population est de vivre en paix.

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BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES GENERAUX :

- BIRKELI E. : Marque de bœufs et traditions de race. Document sur l’Ethnographie de la côte occidentale de Madagascar, Oslo, Oslo Ethnografiske Museum, bull. n°2, 1926, 58p.

- GREGORY N. Mankiw : Macroéconomie ; Traduction de la 5 e édition américaine par Jean HOUARD 3 e édition NOUVAEUX HORIZONS.

- GRANIER (P) : Problème posé par le développement de l’élevage dans le Sud de Madagascar, Bulletin de l’Académie Malgache TOME IX, 1962.

- MAMELOMANA E : La psychologie du vol de bœufs Bulletin de Madagascar, 256, Septembre 1967.

- MICHEL.L : Mœurs et coutumes des Bara, Mémoires de l’Académie Malgache, 1972-janvier 1973.

- RANDRIAMAROLAZA. L.P. : Élevage et vol de bœufs en pays Bara: la dimension socioculturelle, Recherches pour le Développement, sbrie Sciences de l’Homme et de la Société, 1, 1986.

- RANDRIANJAFÏZANAKA A. : Les vols de bœufs, Terre Malgache, 14, décembre 1972 - janvier 1973.

- RIBARD : Vol des bœufs dans le Sud- 0uest de Madagascar, bulletin de l’Académie Malgache TOME IX, 1962.

- POIRIER (J) : L’analyse culturelle d’une société Malgache traditionnelle Guide monographie, page 119.

II. DOCUMENTS PERIODIQUES :

- MAURICE Sciff Finance et Développement: L’agriculture, grande sacrifiée dans les pays en développement agricole Mars 1995.

- JACOB YARON Finance et Développement: Des institutions financières rurales qui ont réussi, Mars 1994.

- RAPPORT DE MISSION PROVINCE AUTONOME DE FIANARANTSOA 23-24 novembre 2005, Atelier régional sur le démantèlement des réseaux de corruption dans la filière bovine, année 2005.

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- RAPPORT D’OBSERVATION DE L’ONI : Vol de bovidés dans la région de la Haute Matsiatra Mai 2006.

- III. SUPPORTS PEDAGOGIQUES ET MEMOIRES :

ere KASAVE Raymond Cours de Microéconomie, 1 année Economie, année 2003 Université de Toamasina .

MODONGY Roland Cours de Faits et Pensés économiques, 2 e année Economie, année 2004 Université de Toamasina.

RAJOHANESA Gabriel, Mémoire de Maîtrise en Droit et Administration privée des affaires, : « Le phénomène dahalo et, l’ordre public dans le Moyen Ouest Betsileo », Faculté de Droit de Fianarantsoa, 2002.

RASAMOELINA Henri, Thèse de doctorat de Sociologie et Sciences Politiques : Etat, communautés villageoises et banditisme rural (exemple du vol de bœufs dans la region Haute Matsiatra Madagascar), Perpignan Fianarantsoa, 2000.

RATOVOSON Seth Arsène Court d’Economie Rurale, 3 e année Economie, année 2005 Université de Toamasina.

M Raomba, Mémoire de maîtrise en Droit public : « L’abandon de poste dans le service de l’enseignement du Fiv de Fianarantsoa II », Faculté de Droit de Fianarantsoa, 2000-2001.

IV. SITES WEB :

 Htlm://www.madagascar-island.com/...madagascar/art-et-maniere-de-vivre.

 Htlm ://www. madagascar -tribune.com/ Boeufs -vol es-achemines-directement,5223.

madarevues.recherches.gov.mg/revues/pdfxfiles/rev-geo41 (3).

 Htlm://www.ecole-officiers.gendarmerie.defense.gouv.fr/.../index.php?... vol eurs

htlm://www.syfia.info/index.php5?view=articles&action=voir...

 Htlm://www.persee.fr/web/.../geo_0003-4010_1906_bib_15_83_2413

 Htlm://www.scribd.com/doc/.../Madagascar-a-vol-doiseau

 Http://www.instat.mg/index.htm

 Htlm://www.infotheque.info/fichiers/.../AJSIR_pwt_4-5_Ratsivalaka.pdf -

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ANNEXE I

Implication et adhésion des acteurs locaux 18 et renforcement de l’autodéfense villageoise.

Mise en place d’un système de traçabilité efficace

Lutte contre la corruption : Nous ne sommes pas sans savoir que ce qui soutenir et donne une vie durable à ce réseau mafieux à l’origine du phénomène et- dont le mode opératoire est le crime, les attaques à main armée soutenu par un trafic d’armes florissant. Aussi une lutte sans merci contre la corruption serait une nécessité et une urgence auxquelles l’on pourrait envisager sérieusement, de plus la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour démanteler le réseau ne sera de trop

Le développement d’une stratégie nationale et interrégionale : En effet le phénomène est un phénomène qui infeste tout le pays, ce qui pose la nécessité de développement de stratégie nationale et interrégionale basée sur une approche systémique dans la gestion de la question, sinon tous les efforts faits : opérations, l’autodéfense villageoise, et autres , seront vains

Une Société Civile forte et dynamique Interpeller les pouvoirs publics en vue d’élaborer des politiques des stratégies et mobiliser les moyens adéquats pour éradiquer le fléau.

L’audace politique Pour terminer nous empruntons cette phrase d’un Président de la République Française : « OSONS OSER ». Les actions entreprises se sont situées au niveau du terrain, c’est bien seulement il faudrait peut-être OSER s’attaquer au cerveau, aux têtes de l’hydre et cela nécessite une audace. Il est temps que toutes les parties concernées : les politiciens, les élus, la société civile s’assoient autour d’une table et discutent de ces stratégies et actions de lutte contre le fléau qui est un des facteurs à l’origine de l’effondrement de l’économie nationale, de toutes les misères de la société ou nous ferons toujours le nôtre, cet adage : « Touche pas à mon pote ».

18 DIB de l’ONI, Novembre 2005.

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ANNEXE II

Source : DIB de l’ONI, Novembre 2005. 100

ANNEXE III

ECHECS – FAIBLESSES OBSTACLES - MENACES DAHALO : DAHALO : • Les réseaux de Dahalo diminuent la motivation des producteurs, le niveau de • Les dahalo prennent des femmes en otage production et augmente la pauvreté au niveau de la région • Les dahalo n’ont plus peur, ils attaquent de jour DINA : • Les Dina sont contrôlés par les dahalo • Absence de DINA, non–application de DINA • Existence de villages et Communes non dotés de DINA DINA : • Le DINA n’englobe pas tous les aspects de la vie sociale, mais se limite aux vols de • Le Pdt du DINA devient plus important que le Préfet et le Maire zébus, aux feux de brousse et aux travaux communautaires (asam-pokonolona) • Les chefs de Dahalo sont souvent élus Président du DINA • Il y a des magouilles dans les élections de Président de DINA • La corruption est présente dans la mise en place du DINA • Dans le Dina, les sanctions financières prédominent, aux dépens de la dimension • Corruption entre éléments des Postes avancés et Dahalo, Tribunal et communautaire (ex : tsy angalana afo) Dahalo, Services décentralisés, CLS et Dahalo • La vérification de formulation juridique requise par le Tribunal pour homologation du • Absence de structure, institution, association, d’appui aux communautés de Dina est hors de portée des fokonolona. base et Communes dans l’élaboration et/ou amélioration du Dina • Longueur des procédures d’homologation du Dina de la part du Tribunal • Le Dina dans la région de Fianarantsoa est une source de richesses pour ses • Manque de clarté de la position de l’Etat vis-a-vis-ny DINA fondateurs • Les Dina existants dans la région de Fianarantsoa sont au service des FOKONOLONA/ QUARTIER MOBILE : intérêts des Dahalo • Le Fokonolona n’honore pas ses engagements vis-à-vis du quartier mobile, qui sont donc démotivés FOKONOLONA/ QUARTIER MOBILE : • Les comités de vigilance (andri-masom-pokonolona) sont instaurés et effectifs en • Le fokonolona est désemparé (« atody miady amam-bato ») devant la milieu urbain : mais ils sont faibles (marefo) en milieu rural prolifération des armes et des tenues de gendarmes. • La pérennisation des comités de vigilance (andrimasompokonolona) n’est pas assurée, à cause du sacrifice des activités de production (asam-pivelomana) • Manque de collaboration entre quartier mobile et éléments des postes avancés • Equipement insuffisant (armes, tenues, assurances…) des quartiers mobiles, d’où leur passivité

ETAT / NATION : • Le Fokonolona et l’Etat (Fanjakana) deviennent antagonistes : exemple : les ETAT / NATION : fokonolona peuvent être emprisonnés pour avoir exécuté des voleurs • Existence de relations entre l’Etat (Fanjakana) et réseaux dahalo à • Il existe un Contrat social, sorte de concensus implicite, échappant au fokonolona, Magnody autour du phénomène de réseau Dahalo • Ceux qui tentent de s’attaquer au phénomène dahalo reçoivent des menaces • Zones rouges : Isandra, Manandriana, Ikalamavony, Ankaramena, Andonaka, Ihosy… • Décapitalisation, hémorragie des ressources pour la région du fait du réseau • La culture dominante rend difficile le dépassement de la peur, du complexe Dahalo (cheptel, finances…) d’infériorité (« hena-maso »)

Source : DIB de l’ONI, Novembre 2005. 101

ANNEXE IV EXTRAIT DE L’ORDONNANCE 60-106 DU 27 SEPTEMBRE 1960 RELATIVE A LA SUPRESSION DES VOLS DE BŒUFS.

------TITRE PREMIER DES INFRACTIONS ------CHAPITRE I : DES SANCTIONS PENALES

Section I - Des faits qualifiés crimes

Art 3- Les vols des boeufs sont sanctionnés conformément aux dispositions ci-après. Art 4- sera puni de la peine de mort quiconque aura soustrait ou tenté de soustraire frauduleusement un ou plusieurs boeufs, des lors que cette infraction a été précédée, accompagnée ou suivie d’un meurtre. Art 5- Sera puni de la peine de travaux forcés à perpétuité tout individu coupable d’avoir soustrait frauduleusement un ou plusieurs boeufs, si le vol a été commis avec trois seulement des cinq circonstances suivantes : 1° La nuit 2° En réunion de deux ou plusieurs personnes ; 3° Avec port d’arme apparente ou cachée sans qu’il y ait lieu de distinguer à cet égard entre les armes par nature et les instruments qualifiés armes par l’usage qui en est fait ; 4° Avec violence ; 5°En alléguant aux faux ordres de l’autorité civile ou militaire ; Art 6 Sera puni de la peine de travaux forcés à temps tout individu coupable de vol d’un ou plusieurs boeufs, commis avec une seule ou deux des circonstances visées à l’article précédent. Art 7 Sera puni de la peine de la réclusion quiconque aura soustrait ou tenté soustraire frauduleusement un ou plusieurs boeufs dans les champs, pâturages, parcs, enclos ou en toutes autres lieux. Sera puni de la même peine tout individu qui aura, volontairement et sans nécessité mis a mort, mutilé ou blessé un ou plusieurs boeufs. Art 8 Outre les cas de complicité prévus aux articles 59, 90 et 61 du code pénal seront considéré comme complices d’un voleur de boeufs et, comme tels puni des mêmes peines que celui-ci, les individus qui en connaissance de cause, lui auront fourni nourriture ou asile ou prête par un moyen quelconque, même indirect mais conscient, aide et assistance dans la préparation ou la commission de son crime ou pour assurer son impunité. Art 9 : Le receleur de boeufs volés sera punis des même il aura ignoré les circonstances aggravantes du crime. Toutefois, si le crime commis par l’auteur principal est passible de la peine de mort, le receleur n’encourra que celle des travaux forcés à perpétuité. Art 10 : À l’encontre individus punis des travaux forcés à temps ou de réclusion l’interdiction de séjour devra toujours être prononcée. Sa durée sera de cinq à dix ans Art 11 Les dispositions de l’article 380 du code pénal ne sont pas applicables aux soustractions visées à la présente section.

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Section II - Des faits qualifiés délits

Art 12 Quiconque connaissant l’auteur d’un vol de boeufs ne l’aura pas dénoncé aux autorités, ou connaissant le lieu de son refuge, ne l’aura pas signalée, sera punie d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 10.000 à 100.000 francs. Art 13 : Tout individu coupable d’avoir porté, même contre personne non dénommée, une fausse accusation de vol, recel, mis à mort, blessure ou mutilation d’un boeuf, sera puni des peines prévues à l’article 12 précédents. Art 14 Tout abattage clandestin de boeufs ou tout abattage opéré sans qu’il puisse être justifié de la propriété de l’animal abattu, sera puni d’un emprisonnement d’un à trois mois et d’une amende de 10.000 à 100.000 francs ou d’une de ces deux peines seulement. Si l’abattage est le fait des représentants légaux, agents ou employés d’une société civile ou commerciale, l’amende pourra être portée au décuple de la valeur globale des bêtes abattues.

CHAPITRE II : DES REPARTITIONS CIVILES

Art 15 –Seront déclarés civilement responsables et condamnés solidairement à la restitution des boeufs volés ou au remboursement de leur valeur, quand il aura été retenu à leur encontre une faute en relation avec l’infraction commise, les Fokonolona : -Du village où demeuraient habituellement les coupables ; -Du lieu où les traces de boeufs volés aura été retrouvé ; -De l’endroit où les traces de boeufs volés auront abouti. Les représentants de ces Fokonolona seront cités à la diligence du ministère public lors que leur responsabilité paraîtra devoir être recherchée. Le même droit appartiendra à la partie civile. Art 16 En cas d’acquittement, la partie civile pourra, néanmoins, demander réparation du dommage causé par la faute de l’accusé, telle que cette faute résulte des faits qui ont été l’objet de l’accusation. De l’enquête préliminaire et de l’information.

Section I - Du rôle du Fokonolona

Art 17 Toute personne, ayant connaissance d’un vol de boeufs, doit en aviser le Fokonolona de son domicile. Art 18 Le Fokonolona rend compte à l’officier de police judiciaire le plus proche. Il prend en même temps et sans désemparer toutes mesures nécessaires à la découverte et l’arrestation des coupables : recherche des traces, recueil de renseignements, organisation de la poursuite. Art 19 Les représentants du Fokonolona ont qualité pour entendre les témoins, sans toutefois que ces derniers puissent être retenus à cet effet au delà de vingt quatre heures. Art 20 : Dans les cas ou ces opérations amènent dans un village de la découverte d’une ou plusieurs bêtes dérobées ou de leurs dépouilles, la population est rassemblée. Les explications des suspects sont recueillies publiquement. Du tout, il est dressé procès-verbal par un citoyen lettré à ce requis. Les fonctionnaires publics, s’il s’en trouve, sont tenus de déférer à cette réquisition. Art 21 Les suspects sont conduits sans retard devant l’officier de police judiciaire le plus proche du lieu de leur capture. Ils peuvent être entravés si leur fuite est à craindre, mais ne doivent en aucun cas subir de violence ou de mauvais traitement.

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Section II - Des attributions de l’officier de police judiciaire

Art 22 Prennent la qualité d’officiers de police judiciaire subalternes, pour la seule constatation des crimes et délits prévus par la présente ordonnance : - Les Chefs de canton - Les militaires de la gendarmerie, quelles que soient leurs fonctions, qui n’ont pas normalement cette qualité. Art 23 : Les officiers de la police judiciaire et tous autres ont compétence même en dehors des limites de leur circonscription pour suivre l’enquête commencée sur les infractions prévues par la présente ordonnance ou pour l’exécution de toute délégation judiciaire. Ils se trouvent placées sous le contrôle constant du commandant de l’unité de gendarmerie dans le ressort de laquelle ils opèrent. Art 24 L’officier de police judiciaire est saisi, en matière de vol des boeufs : - Soit par rumeur publique - Soit par plainte ou dénonciation - Soit par Fokonolona, qui a le devoir de l’aviser dans les plus brefs délais. Art 25 Sitôt informé d’un vol de boeuf, l’officier de police judiciaire en avise le commandant de l’unité de gendarmerie qui lui -même en rend compte à son tour au parquet compétent. Celui-ci peut leur adresser toutes instructions utiles. Art 26 : L’officier de police judiciaire averti d’un vol de boeufs se rend sur les lieux le plus promptement possible et prend la direction de l’enquête avec le concours du Fokonolona qui lui doit aide et assistance et peut être chargé par lui de certaines missions. Art 27 : Deux membres du Fokonolona, dont le chef de village, assistent à l’audition des suspects. A la fin de celle-ci, ils interpellent les déclarants pour savoir s’ils ont à retrancher ou à ajouter aux mentions consignées au procès verbal ou au carnet de déclarations de l’officier de police judiciaire. Ils signent ce procès-verbal ou ce carnet de déclarations, qui font foi jusqu’à preuve contraire. Art 28 Si l’officier de police judiciaire estime nécessaire la détention des personnes appréhendées, il peut délivrer un billet d’écrou provisoire, à charge d’en informer le parquet par voie télégraphique, et d’y déférer les intéressés dans le délai maximum de quinze jours. Passé ce délai, le suspect devra être remis en liberté. Art 29 : Le commandant de l’unité de gendarmerie compétente coordonne les diverses enquêtes des officiers de police judiciaire subalternes placés sous son contrôle. Il rassemble les procès-verbaux, établi dans la forme ordinaire des enquêtes de gendarmerie, et en assure la transmission au parquet de son ressort. Art 30 dans les enquêtes menées en vertu des dispositions des articles 17 à 29 ci-dessus ; l’inobservation d’une des formalités qui y s ont prescrites n’emporte aucune nullité, si elle n’a pas eu pour conséquence de gêner ou de compromettre l’exercice des droits de la défense.

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ANNEXE V LES LIEUX D’IMPLANTATION DES POSTES FIXES DANS LA CIRCONSCRIPTION DE LA BRIGADE DE LA GENDARMERIE NATIONALE D’IKALAMAVONY

LIEUX FOKONTANY COMMUNE DISTRICT UNITE DE RATTACHEME NT Mangidy Dudit Dudit BDE Ampeha Ivatsiana Ikalamavony IKALAMAVONY Ambavaha Dudit Fitampito Ambararata Andanoa Fitampito Sakafia Bedray Fitampito BDE FITAMPITO

Androtsy Volovanda Tsitondroina Vohitromby Dudit IKALAMAVONY Tanamarina Bekisopa Dudit Tsitondroina BDE Ambalasoa/ Bemanda Dudit TSITONDROINA Sakamadio Ranotsara Antsamby Ambatomainty Fenoarivo/Mahmotsy Dudit Ambatomainty PA Dudit AMBATOMAINT Antsamby Sakay Y Sakay PA SOLILA

Source : BDE de la Gendarmerie Nationale d’Ikalamavony , juillet 2009.

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ANNEXE VI CORRESPONDANCE ENTRE DIFFERENTES DESIGNATIONS DES ROBES DE ZEBUS

MAINTY

BARA ANTANOSY MAHAFALY Remetso Regaly Menty Revandamenty Revandamenty Tsatsaky Revovoky Reparomenty Paromenty Refitatsy Refitatsy Fitatsy Resomalika Resomalika Somalika Retohirambo Retohirambo Tohirambo Remetso fomela Regalifomela Fomela menty Resada Resada Sada Foty loha Retsirilahy Tsiriny(Mazavaloha) Remarato Remarato Marato Relohanongongo Relohanongongo Lohakariaka Retsomara Retsomara Tsomara Remetso(Volosihotsy) Regaly Volosihotsy Menty Volosihotsy Revovoky Reparo Paro Retomango Retomango Tomango Rebetabaky Rebetabaky Pilotsy Resadafe Resadafe Sadafe Revakivoho Revaky Vaky Revolokalalao Revaroho/ Remakanga Makanga Resadakalalao Retolokibo Tolikibo Rangotratra Rangotratra Rangotsy Revoro ńôsy Revoro ńôsy Voro ńôsy Revoakaboky Revoakaboky Voakaboky Remetso tohirambo Remetso tohirambo Tohirambo Reharabojo Reharabojo Tarabojo

FOTSY

Refotsy Refotsy Fotsy Resoavolo resoavolo Soavolo Resoavolo foty Resoavolo fotsy Soavolo fotsy Reparo foty Reparo fotsy Parofotsy Refotimaintiloha Refotsimaintiloha Fotsimentiloha Retsomara retsomara Tsomara Revasia Revasia Vasia Remenaloha remenaloha Remenaloha Revakivohofoty Revakivohofotsy Vaky fotsy Remangaloha Remangaloha Malôndoha Refotiparofify Refotsiparofify Parofotsy Refotimaintihatoky Refotsimentihatoky Tsapakatohy

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refotimaintilambosy refotsimentilamosy Mentilamosy revatonahalahatsy revatonahalahatsy Tokovato Revoronjaja Revoronjaja Voronjaja

MENA

Remena Remena Mena Retohirambomena Retohirambomena Mena tohirambo Vakivohomena Vakivohomena Vakimena Resadamena Resadamena Sadamena Remasamena Remasamena Soba Remaratomena Remaratomena Maratomena Refomela mena Refomela mena Fomela mena Resoavolomena Resoavolo mena Soavolomena Refitamena Refitamena Somaramena Remenarangotrara Remenarangotratra Menarangotratra Retomangomena Retomangomena Tomangomena Revandamena Revandamena Vandamena (Revolokitsiky) Retsomaramena Retsomaramena Tsomaramena Remanjamena Remanjamena Manja Remanamaso Remenamaso Menamaso

MAVO

Remavo Remavo Mavo Resoavolomavo/ Resafomavo Dafimavo Refitamavo Resadamavo Resadamavo Sadamavo Resoavolomavo Resoavolomavo Mavolambosy Remavo Remavolambosy Masamavo Remasamavo Remasamavo Somalikamavo Resomalika mavo Resomalikamavo Remavoloha Remavoloha Mavoloha Revakivoho mavo Revakivohomavo Vakimavo Remavomaso Remavomaso Mavomaso Remavohatoky Remavohatoky Mavohatoky Refotilohamavo Refotsilohamavo Fotsilohamavo Refitamavo Refitamavo Fitamavo

MANGA

Retomoloho Remanga Tomoloho Refitatomoloho Refitamanga Fitatomoloho Revandamanga Revandamanga Vandamanga

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Resadatomoloho Resadamanga Sadamalô Revakivoho malô Revakivohomanga Vakimalô Remasa (Tomoloho) Remasa Masa Remangaloho Remangaloha Malôndoha Remangamaso Remangamaso Malômaso Remanga hatoky Remangahatoky Malôhatoky Resoavolo tomoloho Revolopiso Volopiso Retohiramba tomoloho Retohirambomanga Tohirambatomalô Retomoloha tsikoja Retomoloho tsikoja Manja Refitatomoloho Refitatomoloho Fitatomoloho

Source: Célestin TSIAVALIKY, in Arovy ny Omby Gasy.

LES CINQ (05) PREMIERES ROBES A L’ORIGINE DES QUATRE VINGT ET UN (81) APPELATIONS

Mavo (Orange) Mena (Rouge) Fotsy (Blanc)

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Manga (Bleue) Mainty (Noir) ou Maintso (Vert)

Source : auteur septembre 2010, lieu Ikalamavony.

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LISTE DES CARTES

Carte n° 1 : District d’Ikalamavony……………………………………………………… 11 Carte n° 2 : Couverture végétale…………………………………………………………. 16 Carte n° 3 : Circuits des bœufs volés et lieu de blanchiments………………………….. 60

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LISTE DES GRAPHIQUES

Graphe n° 1 : Histogramme de la population du district d’Ikalamavony………………... 19 Graphe n° 2 : Situation des écoles dans le district d’Ikalamavony………………………. 25 Graphe n° 3 : Le modèle de l’offre et de la demande……………………………………. 37 Graphe n° 4 : Une hausse de la demande………………………………………………… 38 Graphe n° 5 : Effectif des bovidés par commune du district d’Ikalamavony……………. 40 Graphe n° 6 : Évolution de l’effectif de bovidé par an du district d’Ikalamavvony…….. 41 Graphe n° 7 : Le cercle vicieux du sous développement………………………………… 52 Graphe n° 8 : Les circuits de bœufs volés et les zones de blanchiment…………………. 63 Graphe n° 9 : Les relations des « Mpanarivo » avec les autres hommes………………... 66 Graphe n°10 : Présentation schématique du phénomène vol de bœufs……………….... 68

Graphe n°11 : Le processus de prise de décision…………………………………………. 86

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° I Liste des Fokontany 12 Tableau n° II Répartition de la population par commune 18 Tableau n° III Mouvement naturel de la population du distric d'Ikalamavony 20 Tableau n° IV Couverture sanitaire du district d'Ikalamavony 21 Tableau n° V Infrastructure sanitaire du district d'Ikalamavony 21 Tableau n° VI Situation du personnel de la santé du district d’Ikalamavony 22 Tableau n° VII Situation matérielle du service de la santé du district d’Ikalamavony 22 Tableau n° VIII Observation de l’IST, SIDA dans le district d’Ikalamavony 23 Tableau n° IX Nombre d’écoles dans la CISCO d’Ikalamavony 24

Tableau n° X Effectif des élèves dans les Ecoles Primaires, CEG et, Lycée du district d'Ikalamavony 26 Tableau n° XI Personnel administratif dans la CISCO du district d’Ikalamavony 26 Tableau n° XII Personnel enseignant dans la CISCO du district d’Ikalamavony 28 Tableau n° XIII Statistique de la production et surface cultivée dans le district d'Ikalamavony 31 Tableau n° XIV Effectif des bovidés dans le district d’Ikalamavony 39 Tableau n° XV Effectif du cheptel de bovidés par an du district d’Ikalamavony 40 Tableau n° XVI Les marchés à bétail dans le district d’Ikalamavony 41

Tableau n° XVII Pièces justificatives, procédures et responsables pour régulariser la situation d’un zébu 42 Tableau n° XVIII Exemples de correspondance entre différentes désignations des robes 46 Tableau n° XIX Autre exemples de correspondance entre différentes désignations des robes 46 Tableau n° XX Quelques maladies des bétails 53 Tableau n° XXI Nom des médicaments et prix en Ariary 54 Tableau n° XXII Cas de fermeture d’école du fait des dahalo 71 Tableau n° XXIII Statistique de vol de bœufs dans le district d’Ikalamavony 72 Tableau n° XXIV Listes des mesures avec leur appréciation 75 Etat faisant à connaitre l’implantation des unités dans la brigade Tableau n° XXV territoriale de la Gendarmerie Nationale dans le district d’Ikalamavony 76 Etat faisant à identifier les problèmes rencontré lors de l’application du Tableau n° XXVI Dina par le KMD région Haute Matsiatra, le DAGT, le consultant 81 Tableau n° XXVII Finalités et objectifs des organisations paysannes 86

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TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE REMERCIEMENTS LISTES DE SABREVIATIONS, SIGLES, ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION ………………………………………………………………………………….... 7 PREMIERE PARTIE I : GENERALITE DU DISTRICT D’IKALAMAVONY

CHAPITRE I. MONOGRAPHIE DU DISTRICT D’IKALAMAVONY………………………... 10 SECTION I. PRESENTATION GENERALE DU MILIEU…………………………… 10 §1. Localisation et délimitation………………………………………………………... 10 §2. Le relief …………………………………………………………………………… 13 §3. L’hydrographie …………………………………………………………………… 14 §4. Le climat ………………………………………………………………………….. 14 1. Le cyclone…………………………………………………………………... 14 §5. La végétation………………………………………………………………………. 14 §6. Le Sol. …………………………………………………………………………….. 17 SECTION II. CARACTERISTIQUE SOCIOCULTURELLE………………………….. 18 §1. Les hommes et les services sociaux……………………………………………….. 18 1. La population ……………………………………………………………..... 18 1.1. La répartition de la population……………………………………… 18 2. Les caractéristiques des ménages…………………………………………… 20 2.1. Le niveau d’instruction du chef de ménage………………………… 20 2.2. La profession du chef de ménage…………………………………… 20 3. Les services sociaux………………………………………………………… 21 3.1. La couverture sanitaire……………………………………………… 21 3.2. Les infrastructures sanitaires………………………………………... 21 3.3. L’état sanitaire de la population et situation de l’IST SIDA……….. 23 3.3.1. L’état sanitaire de la population …………………………. 23 3.3.2. La situation de l’IST SIDA………………………………. 23 4. La situation en eau potable………………………………………… ……… 24 §2. L’enseignement et l’éducation…………………………………………………….. 24 1. Les établissements scolaires………………………………………………… 24 2. Les effectifs des élèves et des enseignants dans les EP, CEG et Lycée…..... 26 3. Les infrastructures socioculturelles…………………………………………. 29 §3. Les potentialités économiques…………………………………………………….. 29 1. Les infrastructures de transports……………………………………………. 29 1.1. Les routes…………………………………………………………… 29 1.2. Les moyens de transports…………………………………………… 29 1.3. L’accessibilité………………………………………………………. 30 2. Les différents secteurs d’activités………………………………………...... 30 2.1. Les terroirs cultivés………………………………………………… 30 2.2. L’exploitation agricole …………………………………………….. 30 3. Les richesses naturelles……………………………………………... 32 CHAPITRE II LE ZEBUS………………………………………………………………………... 33 SECTION I. VALEUR D’USAGE ET VALEUR SYMBOLIQUE……………… 33 §1. Rôle de bœufs et considération…………………………………………………..... 33 1. Richesse matérielle et morale………………………………………………. 33 1.1. Honneur…………………………………………………………….. 33

1.2. Puissance et rang social …………………………………………… 34 1.3. Outil de travail ……………………………………………………. 34 1.4. Epargne / Economie / Investissement …………………………… 34 §2. Importance de la demande………………………………………………………… 34

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1. Analyse de la demande …………………………………………………….. 35 . 1.1. Théorie du choix des consommateurs …………………………….... 36 1.1.1. La consommation …………………………………………. 37 1.1.2. L’exportation ……………………………………………… 37 §3. La situation du bovidé…………………………………………………………….. 39 §4. Le marché à bétail…………………………………………………………………. 41 1. La traçabilité de zébus……………………………………………………..... 42 1.1. Pièces justificatives, procédure et responsable …………………….. 42 SECTION II. SYSTEME D’ELEVAGE ET IMPORTANCE D’ELEVAGE SUR L’ECONOMIE …………………………………………………………… 44 §1. Elevage traditionnel, extensif……………………………………………………… 44 1. Le gardiennage……………………………………………………………… 44 2. Les espaces pastoraux………………………………………………………. 45 2.1. Les différentes saisons de l’exploitation pastorale ………………… 45 3. Les robes et leurs désignations…………………………………………….. 46 §2. Importance de l’élevage sur l’économie ………………………………………….. 47 . 1. Source de revenu …………………………………………………………... 47 2. Nutrition et santé …………………………………………………………... 47 3. Développement du district ………………………………………………… 48 CHAPITRE III. LES PROBLEMES RENCONTRES………………………………………… 49 SECTION I. LES CONTRAINTES REGIONALES…………………………………… 49 §1. Enclavement de certaines communes……………………………………………... 49 §2. Emprises des coutumes………………………………………………………….. 49 1. Mauvaise qualité de l’enseignement……………………………………….. 49 2. Rigidité de la mentalité, dualisme spatiale………………………………… 50 §3. L’insécurité ses cause et ses effets………………………………………………… 50 1. Les causes de l’insécurité…………………………………………………… 50 1.1. Les liens entre revenu et pauvreté…………………………………... 50 1.2. La pratique de dadarabe…………………………………………….. 52 2. Les effets de l’insécurité…………………………………………………… 53 SECTION II. LES CONTRAINTES EN MATIERE DE SOINS…………………………. 53 §1. L’apparition des maladies…………………………………………………………. 53 §2. Les prix des médicaments………………………………………………………… 54 §3. L’insuffisance des Vétérinaires…………………………………………………… 54 DEUXIEME PARTIE II: ANALYSE ET SOLUTIONS CHAPITRE I. LES CAUSES DU VOL …………………………………………………………. 57 SECTION I. LA PERSISTANCE DU VOL……………………………………………… 57 §1. Qu’est- ce que le vol de bœufs ? ………………………………………………….. 58 1. Les manifestations………………………………………………………….. 61 1.1. Tapaka atamboho,ou tapaka atoandro … ………………………….. 61 1.2. Tampim-baravarana, totakely………………………………………. 61 1.3. Soko…………………………………………………………………. 61 §2. Conception Bara du vol de bœufs et la période…………………………………… 61 §3. L’apparition du réseau……………………………………………………………. 62 1. Le non rengagement des militaires………………………………………..... 63 SECTION II. LES ACTEURS…………………………………………………………….. 64 §1. Les mpanolotra…………………………………………………………………….. 64 §2. Les dahalo…………………………………………………………………………. 64 1. Les commanditaires………………………………………………………… 65 1.1. Les complices naturels et obligés…………………………………… 65 1.2. Les complices occasionnels………………………………………… 65 §3. Les mpanarivo……………………………………………………………………... 65 §4. Les autres acteurs clés……………………………………………………………. 66 1. Le fatidra, frère de sang…………………………………………………….. 66 2. Les patrons………………………………………………………………….. 66

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3. Les ombiasa………………………………………………………………… 66 4. Les bouchers………………………………………………………………... 67 §5. L’écoulement des produits de razzia………………………………………………. 67 CHAPITRE II. LES IMPACTS DU VOL DE BOEUFS………………………………………..... 70 SECTION I. AU NIVEAU SOCIAL…………………………………………………….. 70 §1. Attitude des gens…………………………………………………………………... 70 §2. Les victimes……………………………………………………………………….. 70 §3. L’exode rural……………………………………………………………………… 71 SECTION II. SUR LE PLAN ECONOMIQUE………………………………………….. 71 §1. Diminution de la productivité…………………………………………………….. 72 §2. Déperdition de bœufs…………………………………………………………….. 72 1. Indicateur de zone………………………………………………………….. 73 §3. Baisse du revenu rural…………………………………………………………….. 73 CHAPITRE III. LES SOLUTIONS PROPOSEES………………………………………………..... 74 SECTION I. LES MESURE DEJA PRISES …………………………………………..... 74 §1. Les politiques de l’Etat…………………………………………………………… 74 §2. Le dina……………………………………………………………………………. 77 1. Historique…………………………………………………………………… 77 2. Exposée des motifs……………………………………………………….... 78 2.1. Les dispositions générales…………………………………………... 79 2.2. La structure d’application du dina....……………………………...... 79 2.3. Le dina lasitra……………………………………………………….. 79 2.4. De l’élaboration et de l’application de dina ……………………….. 80 3. De l’homologation de dina………………………………………………… 80 4. De l’application de dina……………………………………………………. 80 5. Des règles de fonctionnement du comité exécutif du dina………………. 81 §3. La boucle………………………………………………………………………...... 84 SECTION II. JUGEMENT DE LA POPULATION………………………………………. 85 §1. Solidarité et organisation paysannes…………………………………………….... 85 1. L’obligation de rendre compte……………………………………………… 86 §2. Peine de mort……………………………………………………………………… 87 §3. Industrialisation rurale, Zone franche…………………………………………….. 87 CONCLUSION ………………………………………………………………………………………... 88 BIBLIOGRAPHIE ...... 90 ANNEXES ……………………………………………………………………………………………... 92 LISTE DES CARTES ………………………………………………………………………………… 103 LISTE DES GRAPHIQUES …………………………………………………………………………. 104 LISTE DES TABLEAUXS …………………………………………………………………………… 105

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