La Gazette En Yvelines
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G en N° 5 La Gazette Yvelines Mercredi 23 septembre 2015 lagazette-yvelines.fr en Yvelines Une centaine de demandeurs d’asile évacués d’un campement parisien ont été relogés à Mézy-sur-Seine. A Chanteloup-les-Vignes, la maire annonce l’accueil prochain de dix familles. Actualité p.4 VALLEE DE SEINE LaLa finfin Le challenge local de la dede l’errancel’errance transition Dossier - P. 2 énergétique Portrait p.2 Actualité p.6 P. 6 MANTES-LA-VILLE Terrains ache- tés par 2 responsables du FCM Abdelhamid Aech VALLEE DE SEINE Mouhaded Saadek Les travaux seront bientôt sur le pont P. 6 YVELINES La coopération inter- nationale change de statuts Actualité p.7 P. 7 YVELINES Croq’ en Seine sort VALLEE DE SEINE des Yvelines Conseil munici- pal : les enfants P. 8 LIMAY La coopération palesti- à l’honneur nienne mise en avant Faits divers p.10 P. 12 EQUITATION Jumping de Ver- POISSY nouillet : amateurs et pros réunis Deux Syriens Violence conju- guale : l’ex-chef de P. 14 ACHERES Reggae time au Sax à Gargenville la police condamné Centre Commercial Val de Seine 29 rue des Grosses Pierres - 78540 Vernouillet N° 5 02 Mercredi 23 septembre 2015 Dossier Portrait DOSSIER La fin de l’errance Ces Soudanais et Erythréens campaient gare d’Austerlitz Quelques bénévoles les ont suivis de tombe, et l’association aménage en Pas particulièrement informés en (Paris), après avoir parcouru des milliers de kilomètres Paris, ils les assistent une dernière quelques jours le bâtiment encore amont, le maire de la commune, pour fuir la guerre qui ravage leurs pays. Jeudi dernier, fois. « Nous avions demandé que soient vide, des lits aux frigos arrivés le jour Jean Mallet (EELV), comme son tirées les conséquences des scandales lors même. Les embauches, locales, se homologue d’Hardricourt, ont de- une centaine d’entre eux ont été relogés à Mézy-sur- des opérations précédentes, explique un sont faites en quelques jours égale- mandé « le meilleur accueil » à leurs Seine, dans une future résidence pour personnes âgées Patrice Lanco plutôt satisfait. Pour ment. administrés. « Je ne voulais pas insister transformée dans l’urgence en foyer de demandeurs eux, c’est une bouffée d’oxygène. » A et dire que nous n’avions pas le choix, d’asile. l’intérieur de ce tout nouveau foyer Les élus locaux par courtoisie envers les arrivants, ex- d’accueil des demandeurs d’asile, les informés plique Jean Mallet. Je ne pense pas que Jeudi matin, l’agitation règne dans demandeurs d’asile juste évacués de évacués cassent la croûte par petits ce soit une faute d’accueillir des gens, je cette petite rue de Mézy-sur-Seine, leur campement de la gare d’Auster- groupes. au dernier moment l’assume et je le soutiens. » dans les hauteurs de la vallée. De- litz discutent, bagages à leurs pieds vant l’extension moderne de ce qui et sourire aux lèvres, tandis qu’un 103 hommes devait être une résidence pour per- livreur de réfrigérateurs repart. accueillis sonnes âgées de 35 chambres, des CHANTELOUP-LES-VIGNES Parmi ces 103 hommes figurent surtout des Soudanais et Erythréens La maire prône la solidarité qui ont fui la guerre. Le Souadanais Le week-end dernier, Catherine Arenou (DVD), l’édile chantelouvaise, Abdallah, 18 ans, n’en avait ainsi annonçait avoir indiqué à l’Etat la volonté de sa commune d’accueil- que 17 quand il est parti. « J’aimerais lir une dizaine de familles réfugiées. Le lieu d’accueil des familles à étudier », note le jeune, surtout heu- Chanteloup-les-Vignes n’est pas encore connu, mais ne sera pas dans reux, pour l’instant, d’avoir trouvé un endroit correct où dormir. Tous, l’habitat social, saturé. d’ailleurs, remercient à plusieurs re- prises les bénévoles et professionnels « Devant ce phénomène d’émotion nationale, et des propos que j’ai entendu présents. ici ou là, je me suis dit qu’il fallait se positionner par anticipation », explique-t-elle de sa démarche. Pour éviter que l’Etat n’impose un A l’origine de cette rapide transfor- accueil trop important à sa commune, classée en politique de la ville, mation d’un projet de résidences dans quelques mois, elle a donc préféré s’y prendre en amont. seniors en un foyer d’accueil de de- mandeurs d’asile figure un montage « Il était de notre devoir de dire que nous étions solidaires, car nous avons un juridico-financier. Une société avait savoir-faire d’accompagnement de ces populations », complète-t-elle. Au- racheté les lieux, avant de les rénover, delà de ce message, Catherine Arenou a également en tête les réac- puis d’en confier finalement la ges- tions d’autres élus de la vallée de Seine, peu favorables à tout accueil tion, avant son ouverture, à l’associa- de réfugiés. C’est par exemple la position du maire de Poissy Karl tion Aurore, plutôt spécialisée dans Olive (LR), selon un récent communiqué. l’insertion. « Quand il y a un flot permanent, c’est difficile, mais là, ce n’est pas si grand « L’Etat nous que ça, estime la maire, qui croit à leur intégration rapide, et rappelle les a sollicité » arrivées massives de boat people et de Libanais il y a quelques décennies. Les populations de réfugiés ont encore certainement des moyens, et une formation. » « L’Etat nous a sollicité, et nous avait La première magistrate espère que la solidarité chantelouvaise fera tâche prévenus qu’ils nous appelleraient au d’huile. « Je pense qu’au fil du temps, certains élus seront moins frileux. A un dernier moment, nous disant d’être moment donné, il ne faut pas sans arrêt suivre ce qu’on pense que la population LA GAZETTE DU MANTOIS LA prêts », explique le nouveau directeur pense, leur enjoint-elle. Il faut parfois anticiper, car on va réussir à convaincre, Le maire de la commune, Jean Mallet (EELV), a demandé « le meilleur accueil » à ses du centre Aurore, Jean-Marc Escu- administrés. rier. Quelques jours avant, l’appel et à agglutiner les bonnes volontés. » PORTRAIT Abdelhamid Aech - Mouhaded Saadek Ces deux pères de famille syriens avaient une vie bien Brièvement emprisonné après une fournie. Une vie qu’ils ont quitté voilà presque quatre arrestation à son domicile, il décide ans, dans une errance qui les voit aujourd’hui résider à de partir en décembre 2011. Gargenville comme demandeurs d’asile. Laissant sa femme et sa fille à L’un était chef d’entreprise à Der Mais la dangerosité de sa situation Damas, il fuit en Turquie, avant de Es-Zor, dans l’Est de la Syrie, où rattrape rapidement cet hyperac- prendre l’avion vers la Lybie, où il son usine fabriquait puis vendait des tif : « J’avais participé à beaucoup de travaille pendant plusieurs années, sacs de ciment. L’autre, mécanicien marches, les services secrets syriens me envoyant de l’argent à sa famille d’engins lourds, vivait à Damas avec prenaient en photo et harcelaient ma avant que la situation ne se dégrade. sa femme et sa fille. Aujourd’hui, famille. Ma femme commençait à Il décide alors de partir à nouveau, Abdelhamid Aech et Mouhaded avoir peur. » cette fois-ci en bateau, comme Saadek résident à Gargenville, au beaucoup. centre d’accueil des demandeurs Ancien traducteur d’asile, en attendant un statut de « Quatre-vingt personnes sont mortes réfugié qui tarde à venir. de l’armée française noyées dans le bateau, des Africains et des Syriens, avant que les Italiens Abdelhamid Aech, 45 ans, parle Début 2012, il rejoint en Algé- n’arrivent », se souvient-il de sa parfaitement notre langue, contrai- rie, en franchissant de nombreuses traversée. Des côtes italiennes, il rement à la plupart de ses com- frontières, sa femme (qui est Algé- rejoint la France où vit déjà un de patriotes. « J’ai été traducteur pour rienne, Ndlr) et sa fille arrivées peu ses frères, et demande l’asile. l’armée française dans les années 90 », avant. En décembre dernier, face précise cet ancien élève du Lycée Brièvement emprisonné français de Damas, issu d’un milieu au soutien algérien inconditionnel aisé, et dont l’un des grand-pères fut accordé au régime syrien, il décide premier ministre de Syrie en 1954. de partir en France. Voyageant vers Depuis maintenant neuf mois, tous Cuba, il demande l’asile politique deux attendent le précieux sésame « Connue, notre famille était isolée de lors de l’escale de l’appareil à l’aéro- qui leur permettra de rester, et sur- toute activité politique, note-t-il. En port Roissy. tout de travailler. L’ex-chef d’entre- Syrie, nous n’avions pas le droit de prise, qui ne croit pas à une amé- parler ou de faire beaucoup de choses... » Originaire de Damas, Mouhaded lioration de la situation syrienne, Tout change en mars 2011, avec les Saadek, plus vieux de dix ans et aux envisage une vie en France avec sa première manifestations d’opposi- origines plus modestes, voit sa vie femme et sa fille, déjà présentes avec tion au régime en place. L’activité changer elle aussi brusquement avec lui. L’ancien mécanicien, lui, compte toujours fermement rejoindre sa économique s’effondre très rapide- le début de la guerre civile. Opposé LA GAZETTE EN YVELINES ment, lui se mobilise avec les autres famille en Syrie quand les choses à la violence, il se trouve lui aussi Depuis maintenant neuf mois, tous deux attendent le précieux sésame qui leur per- opposants. dans la mire des services syriens. iront mieux. mettra de rester, et surtout de travailler. lagazette-yvelines.fr VUE DANS MON CATALOGUE JE M'ÉQUIPE, % € POUR PRÉPARER L'AUTOMNE ! -10 15990 € 14390 TRONÇONNEUSE THERMIQUE CS 340 (REF.