LA BRIGADE INDEPE'NDANTE AI.SACE-LORRAINE. Àr Colonal Dr?î$er ,t9qlr- {9ttf

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.,LÀ BRIGADE INDEPENDANTE ALSACE-I,ORRATNE'' du Colonel Berger

par Paul Meyer selon un texte inédlt de Rémy Schnell

|'Uot corygnana d' htul âQlmrt voà conwgrlon^812)LnQ]À.,," AM^A Moltatx - Ouestol

La France déclare la guerre à trAllenagne le 3 septernbre 1939. Dès lors les populattons des trols départernents du Haut-Rhin, du Bas-Rhln et de la Moeeller uont subir peodant plus de clng ans des épreuves de plus en plus tragiguea. En 1939 s'lnetalle la "drôIe de guerre". Le gourretnenent françals, en pré- vlslon d'une attaque ennemie fait évacuer des vlllagee entlers le long de la frontlère séparant son terrltolre de celul du Reich. La "Ligne Maginot" e6t conÈournéepar le Nord à la sulte drune grande of- fenslve al-lenande déclenchée subitenent le 10 mai 1940 et tonbe aprèe une dure et hérolque réslstance. La populaÈion fult devant I'envahisseur, qul la massacre. Le 22 Jutn 1940 IrArrnlstice enÈre les deux belllgérants est conclu en fo- rêt de Conplègne. une grande partle de 1'armée française est prlsonnlère. tracte arrêtant lee hostllltés, slgné par les généraux Huntzinger pour la France et, Keitel gnur l'Allenagnêr rrê conporte pas de clauses territorlales, naig reconnalt la souveralneté nâtlonale du pays valncu. Bafouant Ie contrat, lee nazls procèdent en Alsace et en Moselle au renpla- cenent des haute fonctlonnalres français par deux "Gauleite!", l'un à Straebourg et lrautre à t'letz : lee préfets et lee aous-préfets sont relevés par des "Landkqrunisaar"' tandie que les maires des villes cèdent la place à des nStadtkqrmlagar". LeB fonctionnalres subalternes doivent signer des déclaratlone de sount,ssl.. Dèe le début de lroccupation, les Allenands procèdent à l'assainlssenent des deux provtncee par lrexpulsion de vlngt deux nille Juifs alsaciens, dont Ies btens Bont confisqués par lradninlstration de t{agner. Cette opératlonr gui frappera ensuite les patriotes non-juifs, se Eoursulvra nagsivement en Alsace dès le t6 aott 1940 et s'étendra à la lorralne dès Novenbre lorsque Burkel rejettera du Relch les I'tosellans de langue françaiee. Du 12 au 22 novenbre' on verra arriver ou passer à Lyon-Brotteaux soixante Elx convois ferrovialres dépIaçant "clnguante sept nille slx cent clnguante clnq Mosellane alore gue trelze nille avaient déJà été refoulés en Ftrancenon-occupéer. I'e 25 avrll 1941 est lnstauré en Lorralne le R.A.D. ou Relchsarbeltedienstr sulvi en Julllet de negures ldentiques pour lee Alsaclens. Iues passageEclandes- tlne de la nouvelle frontière et de la "tigne de démarcaÈl,on"entre les deur zones de France occufÉe et de France libre se multiplient essentlellenent à par- tlr du 19 aott 1942 pour les l{osellans et du 25 août tg{Z Snur les Alsacieng lorsque Burkel et Wagner décrètent "le gervLce mllitalre obligatoire dans I'arnée allenrande pour les personnes de souche germanique appârtenant aux clas- ses qui seront déslgnéee ultérleurenent". ilusqu'à la fin de la guerre, vingt et une classes de 1907 à 1927 seront ainsi nroblllsées. B.A,L. - CI. Berger 2.

BeaucoupdrAlsaciens et de lorrains quitteront leurs provinces avant dtê- tre enrolés de force ou déserteront les fornations allenandes. "1,e but eonnun était d'échapper à L'enprise allenande et de revenir dès gue les deux provlnces auront été liberées. C'est gnurguoi certains drentre eux envisagèrent dès 1940 de reprendre les arnes pour accélérer la libération". "Crest autour dreux que se créèrent des noyaux qul allèrenÈ devenlr plus tard !a Brlgade Indépendante Alsace-Icrraine. A ces preniers éIénents s'aJou- tèrent par la suite des résistants de la France entlère" et des "déserteurs" des forces armées allenandes. "Ce sera cetèe unité formée d'élérnents hétérocli- tes, qul se dintinguera sous le cmrmandementde son chef "le Colonel Berger". *

Crest de cette Brigade gue nous allons reconstituer sotunairementlrhlstolre, sans autre prétention que de rapporter chronologlquement des faits relatés dans des documents fiables ou ayant été la conséquencedrordres donnée, dont les textes ont éÈé consignés danE des Journaux de marche conservéE lnur la plupart au service historique de I'armée.

***

La Brigade va au combat t

Lrengagenrentau feu de la Brlgade peut se décomposeren trols vastes opÉ- ratlons. Drabordr nous relaterons celles dans les Vosges-Oueetdans le cadre du IIème Corps drArnée du Général De Monsabert aux fins de naltrlEer Le Thillot et Ramoncharnpeentre le 25 septenbre et Ie 10 octobre 1944. Ensuite. nous évo- querons son acÈion au cours de la deuxiène qulnzaine de novembre, lorsqu'eIle srlnfiltrera Ie long de Ia frontlère suisse vers Mulhousepar Altkirch, BallerEdorf et Dannenarle, avec Ie Ier Corps dtArmée du Généra1 Béthouard. Flnalenent, nous la suivrons Lorsgurelle sera transportée à Stragbourg pour partlctper au rejet de la contre-offenslve allernande venant de Ia poche de Coùnar vers Rhinau et Gerstheirn du début Décenbre 1944 au 11 févrler 1945.

Quels sont les effectlfs avant I'oçÉration des Vosges ? L,a Brigade est encore en voie de crlstaltisation (0) avec nille hornnes. Elle srarticule en deux Deml-Brlgadeg ; "l{etz" et "strasbourg". La prenlère ne conprend que trols cent cinquante honmeset en atÈend trols cents auÈres, tandis que la seconde cqnpte six cent cinquanÈe honmes. Ltunité placée en "réserve d'armée" Ie 28 sepÈembre1944, est cantonnée à Luxeull-1es-Bains, le P.C. du Colonel Berger (ândré Malraux) étant imptanté à froldeconche.

(0) E.tt. lère Arnée - Aène B. - Son FFI/1o A/C 432 Q L27 - 28 septembre 1944 J B.A.L. - el. Berger 3. ! Un raplde retour en arrlère e8t utile pour sa\roir quron venalt de loin et gu,on n'était pae du tout prêt à un cqnbat dans le cadre dfune grande Unlté. Ia future Brlgade Indépendante Alsace-Iprrâine du Colonel Berger était êDcolêr Iorsqurelle attelgnlÈ par lrOuest le pied des Vosgest' en plelne organleation, sublssant des dlssolutlonE, deg constltutlons et des reconetltutlons de gqman- dog, de compagnies ou de deni-brigades. Les Bataillons se conplétalent et chan- geaient de nom, tout en deneurant aux mêmesordreg des ccnrunandantsDiener-Ancelr Plels et Dopff. Un vent de liberté dtaction du conunandenentdevalt lntrodulre Peu à peu dane les appellatlons deE unités I'adjectlf aux relente naqulsards : "IndépendanÈrr. Et naqulrent lee Conpagnlegde Serviees, Àuto ou drEtat-MaJor. Le corunandenent, selon les clrconstanceg du charnpde batallle eÈ la néces- slté ae rassembler sufflsannent de forces, allait également dlsséquer ces unl- tés pour créer des groupenents de conbat éphénères. La vie de la Brigade deviendra un mouvementperpétuel peu favorable à la concré- tlsatlon drun esprlt de corps trâdlitionnel liant Ees trois batalllons' dont pratlquenrent !e drapeau eera les nons de Malraux et de ilacguot, lrun lnur le prestlge et lrautre pour la tactfgue, tous deux étant cependant la plupart du temps au seln nême du combat. L€a ,,Unités d,Aquitaine" avaient été rassemblées à ltontauban sous l'églde du Colonel Noetinger, puis embarguées aur les camions de la lère Armée Françalae du Général De Lattre De Tassigny. L,e Groupement Régional des Alsaclens-Iorralns du Capltalne Pleis, bientôt pronu Chef de Batalllon' mua en Brlgade fndépendante AlEace-Iorraine (devant en fait forner le futur trolslème Bataillon de Ia Brl- gade) le 8 septembre 1944 pour s'appeler à partir du ler octobr€ "Demi-Brlgade lrletz[ et Ie 19 novenbre "Bataillon tndépendant Metz". Ce Batalllon comprenalt dès le 29 août 1944 Ia Conpagnle "Iéna" (lssue du Maguls du Gers) aux ordreg du Lleutenant d'Actlve Argence, pronu Capitaine FFI, la Cqnpagnle "Ney" (recru- tée dans la région de pau) sous le conmandementdu Capitalne de Réserve Bljon père et la Compagnle"Kléber" (rassenblée dang la région drAuch) avec le Lieutenant dtActive Linder, prornuCapitaine FFf. Au 8 septembre s'aJouteront la Cornpagnie"Rapp" avec le Capitaine F'ischsr' tfP du I,ot, etr Plus tard, au Ier octobre, ta Cornpagnie "Corrèze" avec Maxùne. Notons que Ia CompagnleNey fut diesoute le tZ settenbre à lczanne (Rhône) et reconstituée le 26 septembre par le Lieutenant d,Atiatlon Eneckelr tandls que Corrèze serâ rayé des contrô- les 1e ? octobre, ses hqnnresregagnant leur région d'orlglne. Le 3 septenbre Lg44, Pleis flt mouvementde Montauban en Corrèze à Ussel pour reJotndrè Ie Bataillon "Straebourg" du CorunandantDiener-tuicel, unlté for- loé. ett Ooraogne et conprenant trois CornmandosI "Verdun" p âux ordreg du Capl- talne Guéry, "Valmy" avec Ie Capltaine Gandouln et 'rBark" sou8 Ie ccnunandemenÈ du Capitalne Gossot. L,Unlté FFf (Forces Françaises de I'Intérieur), Ia Brigade Alsace-Iprralne, dont une partie se déplace avec dee gazogtèneeou des tractions-avanÈ nolres de récupératlon (on ge eouvlenôra de Ia "Rosa1ie" du Chasseur-fnflrmler-Ordonnance ttourtoulle), se conetltue progresslvenent sous 1'lnrpulslon du Colonel Berger - Àndré Malraux - ayant pour adjolnt le Lieutenant-Colonel drActive' Breveté que drEtat-MaJor, Edouaid, - le futur Général d'Armée J.A. Jacguot - alnsi leg ccnnrnandanteBernard Metz et Brandstettern allas "schatzi' (seul offlcier acconpagné de son épouse). Le nanque dressence des Arnées Altlées stolterâ lreneenble de cette formatlon de;brigands de grands cheml'ne"dans le nhône en partlculler à I'Arbresle-Iozanrê. Lâ Brlgade dû se déplacer à pted plusleurs fols. B.A.L. - Cl. Berger 4.

Les effectifs furent pratiquement lnEaisissables et osciLlèrent entre t.1 huit centE et deux mllle hmnes, y cqnprlses les arrbulancièreg, dès Ie constl- tution du Bataillon "Mulhouse" lsEu des Deux Sarroles, de llauèe-Saôneet des survivants du maguis de Belfort. Le Capltaine René DoPff, qul sera promu Chef de Bataillon, organisa son unlté "MulhouEe" en trois eonrnandog: "Donon" avec le Lieutenant Schurnacker,"Vieil"Àrnând" avec le Lieutenant Ronconet "Belfortn avec les capitaines Dufay et .fean-Jacgue6Dollfus. DanB son état-nraJor eet af- fecté le Docteur Jacob, qui devlendra le Médecln-Chef de la Brlgade. La cqtposition des éléments conbattants varlera également en fonction dee ternes de lrengagement volontalre des homes ayant préclsei leur mlsslon ou le terne de leur participation aux opératlons de libératlon du territoire français, draucuns nrayant rlen slgné et pouvant quitter selon leur bon 9ré. Enfin, comnedéJà évoqué, les nécessités de la bataille modifieront lror- oanùgrarnmegénéral. Ainsl les unltés léna, Verdun Valtnyr Corrèzer Barkr Kléberr r{ey, Rapp ou Vietl-Arnand seront englobées en totalité ou partiellenent dans Iee opérations nenées de concert avec d'autres formaÈions, telles les chars, les batterlee antl-chars, Itartlllerle 105, les FFr, les Tabors, etc... Avant d'avoir conquis par le sang Ie tltre de cqnbattants eÈ avolr étê bâbll- 1é! db pled en cape à Luxeuil au retour des lignesr les naquisards ont conbattu on shorts' sans casques èt pieds nus dans les espadrilles.

ttLe tonpa del lcêvoAvl.l.Âet de-t 6uail's de cltalae ceÂ.u' pal ù petr,.,o' (1)

Crest ainei qu'on npntera en ligne depuis Luxeuil-lee-Balns et du P.C. du Colone1 B€rger lnstallé à rroideconche, ce gul expliguera auesl lrexlstence provlaotre du cfunetlère en ce lleu devenu pélerlnage pour lee survivants. La prenière victlner inhuméed'abord au Cimetière de Luxeuil-Ieé-Bains, fut engevelle aqnÈs de ses canarades Ie 29 septernbre 194{, après un office re- ligleux dane lré911se de Froideconche : 11 E'aglt de ltAdjudant-Chef Henll gatôt dfOrbey (28 novenbre L922 - 22 seBtenbre 1944) de lrE.M. du Batalllon MeÈ2.

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Henai fuftôt, qu' on ae@aiÎ. "lleni7tt convoquâ.à L'l,ftbe'i'tÂdien/tt, qwillÂ. ' aon (ogut, iniwtoilWnt aiun ronl, antivi.tê. de paaatL dutrâ Aet .Voa.get poutl à ton tnun att ptix de g,LondQÂdi66irilâ8t Id Ligne de dênatt- 'co*tolnesnu -entrte In zone lload-oecupâ.eW let ALlena.nd.tQt, La. zône $td, di.te LLUo de LtEttt, Faang.it dï tlulLrhal Pê.tain. Il t'wtg*gea auuifôt at l0ëtne BCP, uni,tl, d'ainiÂtice coryuêe en rmiotti.tt- d'ALxtieru ataqunlt t'ertlëne de In Î,tcoane de gvutne, getltuiÂonûLadilionne,tle de celte .niiL de ehaueuu à, piat, iapryLee eho4ue ioun que L'ewwvi. nyûgaite Ie p4,7a, Aet Wentti tet (aùtea. Mai IÂ. guuûe corrtLrwe, L'Nurûe d)Nt- niatiie e;t di,aaoule, Ia zône fud envah,'LeWn &et AL.\etwnd't. Herny va itmûd.i.alurent âtengagur. dtr L:eÂeauAaLliq, du 8,C.R,.A. de Londnu &vqr. âon ehe{ Paû llcquc, fi iie c,bfideÂLine cowten4:a.et en 194.til tftanl- Wrltz de.d ceftainp; dlanet en a.llut-nzlottt danguletx, aL nez de le Ca* tapo, qui Le iQrharcJwit. W,rlrtant t^è ao.livetent gt è bque!{e il d,U fæ;hecà phuieutu ieryiÂQÂ'otrî t aucun coulutiul n'a êti. dê*punt &. aon bu/', tou12,6 tel nt^gttion LtA. aetWU.eA. Pui Hemi Wnùiei.putt à la. Uëa- tion d'un naaui dan le Vauûute ; i.L 6onee de bamaget et &uve un gloryz de cottntudet Wt âon coullage infrtëpi.de eâ (ouguetx, en via/i voagien de cette voltêe oui a cotwentê. aon Mni't {nancophone nslg^A Aet ennetiotu tuccetaivet Wa iet olAQrwndÂ.

(1) Discours d'André lialraux l,ors de I'inauguration de la Place de la Brigade Alsace-Iorraine à t'letz le 14 mai 1961 - Bulletin No 101-Ir-61 B.A.L. - Cl. Berger 5"

Coupê.de aon PCW le.s êvènenenltde Le Libê^at,Lon,^HeraA .nei.oignai,t.. le'nn4u,i.sde Ia.hvz datu te Ciut4,-buce4y du 8a1,0/,W.onlte-tz. aq.p.ga.ig*- de Af,iaæ-LotuainB. ge Capoaû, il eat bientôt pLry oa gnade!'4di$arrt- Che6,nettanl. totÈe aonatdutt à conbalrtteLola de L'a(laitte de L'IaIe Jouidnin, eoupantWL âa,aeile apLton ln tiniaon de e'Ln4centt allerwtld^ tentanf de aejoindne TauAouteç1, tnu's 6ait pti.aonnLuta2e Lendem.'Ln.lL {uf dëcodâ.de' 2a Cnoix de C'uwte. Evaui.tzce la nattehetnlornphgAe.. vetu 2e pw1ano,tnL" Suptâneloie, i,[. ævtcotrlttetn.^on^uu. (at4e qu* vanoJail. â.golwneil.hersalns-s ù In wwtru vua n'M.sor,:e,wi bnu,lnlwne$t.en plQ,t- ne lewv-sae, en pLein amou/Lde Ia vie, Henngtnnrbe^ ot Charyd'Horwuttt lot L'en' ahotâ que negant envehoppeunB duwtùe- 6ott ^U.o4Tusdepuit fuêe Sudde ^on Lcaceû,il-lers-M,Llu, en pLeine nilaion de I'is,i'ton, à notoul- cîelte - celfue qu'iL avail. conqwi.te,lui L' QÂtd,6a1:2alletwde à llon(uurtan' SavèalÀual - 2e 22 aeptenbte1944. |ïu.LteL"Lnde t,Amie,xheds Aneieu de ta BaigddeA!.sate-Lonnaine No 2l ' ' Jonviut li49l

Nous tenions à relater cette courte histoire d'un héros, d'un camarade de la Brigade, car tous ceux qui vont tomber dans ses rangs seront de ce mênre Èlpe drhonnes et de patrlotes.

Dans le Journal de Marche du Bataillon Metz, nous retiendrons que l'unité fut t,ransportée le 1? septembre 1944 par des camlons anéricains de lpzanne à Ville-Bichot (Côte d'Or) par Villefrancher Mâeon, Châlon-sur-Saône, Beaune eÈ Nults-Saint-Georgeg- Le lendemain, elle fit la route à pied jusqu'à Gllly pour cantonner à Gilly-les-vougeoÈ (8.M. et léna) et à Flagey-les-Gllly (Kléber et Rapp) . 1Ê 22, après avoir réquisitionné deg véhlcules, on fit route vers Oiselay (Côte dror) par Dijon, Mirebeau et Gray. II faut évoquer Le 24 septenbre, date à Laquelle eut lieu la bénédlction et la remise du fanion de conpagnle à léna, qui fit aussitôt mouvenent gur tlévans par frétignefr Mailley, FréÈey, Colonrbe et Noroy S/C. On se renrlt en route te 26 avec les noyens de fortune de Kléber et de Rapp sur Mollans, à 2r5 Km Est deglrâtgnr€renouille et à 20 I(m au Sud de Luxeuil-les-Bains (Haute- Saône), où l,on établit le cantonnenent. Le 28, le déptacement va sreffectuer grâce à des navettes multiples de gazogènes en passant par BreuchcÈto pour cantonner à r,a aruyère (e.M" et napp) et à la Proiselière (Kléber et Ney), Iéna étant cléjà partl le 26 sur la Corveralne près de Froideconche pour monter en ligne après une nuit passée à Corravillers avec les Tabors dans une usine de pelles et de pioches (13) *

Les choses sérleuses vont bien vite cotunencer !

Le 26 septembre 1944'en effet, on apprend la nominatlon du comnandant Charnsonde I'8.M. du Général De LaÈtre De Tassigny commeOfficier de Lialson entre les Unités alsaciennes et lorraines, gui sont lncorporées à Ia Ière Armée Française, soit la Brigade Alsaee-Lorrafure au comnandenent du Colonel Berger et le Groupe Mobile d'Alsace venant de Suisse sous les ordres du Conmandant Georges (3). Cette dernlère unité indépendante suivra un touÈ autre itinéralre r, que Ia Brlgade Malraux i elles ne seront jamais en contact. :

(3) Ordre de mission - Besançon le 30 septembre 1944 B.A.L. - Cl. Berger 6. Les officiers, sous-officiers, caporaux et chasseurs de la Brigade Malraux auraient dû être entraînés et "familiarisés avec I'Armée d'Afrique supérieurement équipée et armée" (4) avant drêtre appelés à participer à la bataille des Vosges- En d'autres termes, iI ntavait pas été guestion de les engager dans les combats autres que quelques 'ropération de nettoyage" i leur armement était dérisoire, trop léger et héÈéroclite puisque provenant pour partie de rares parachutages et essentiellement de la récupération des armes priges à I'ennemi au cours d'escar- mouches ou d'embuscades lorg de 1'ère mlsérable des naquis. L,évolution accélérée des évènement,s, dont la Libération de Strasbourg le 23 novembre 1944 par la 2ème DB du Général Leclerc, modifie donc très rapidernent ces dispositions iniÈialesr câr I'ennemi oPpose une résistance farouche aux chars qui amis tentant de conguérir les crêtes Nord-Sud des Vosges. Dans le secteur' nous intéresse, Ies Allemands sont solidement installés sur une échine boisée positions s,appuyant sur les llauts-de-parère. Les lisières dominent nettement 1es françaises. Les troupes sont constituées des élèves de I'Ecole de Sous- Officiers".r"nâéé" de Rouffach, "éléments hitlériens fanatisés et prêt au sacrifice" sans merci et sans esprit de recul, mordants dans Ia contre-attaque et appuyés d'une bonne artillerie. "Dès les premiers contactsr otl s'était aperçu gue le terrain étant particulièrement favorabte" aux défenseurs de I'ultime barrage avant la ptaine d'Alsace, il ne suffirait Pas ur qrnrUnarur d'escarmouches de commandoslégers, mais ien <1'un ensemble cle forces organisées Puissan et capable de bousculer Ies Allemanrls.

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llrrita. 5ai^e g[- Crh,l{ûlrfin r'6û t t4l É----g tllhrt ol gui dans le texte, ont été puisées aô L"" ptincipales considérations, suivront .n .à qui concerne Ie Bataillon Mulhouse dans les archives du sous-Lieutenant Octave Landwerlin (+), AdJ. du CommandantRené Oopff' parues dans trAlsace Française en octobre 1948 eÈ reprises dans La plaqueÈte de 1a Section du eÀs-Rhin de I'Amicale de l-a Brigede Àlsace-Lorraine en I978. I B.A.L. - Cl. Berger 7.

La Brigade est donc soudain appelée à ee tenlr prête à lntervenir en sou- tien du CC I du Générat Sudre de la lère D.B" selon I'ordre du 26 septernbre 1944 énanant du Chef drEtat-UaJor de la Ière Armée FrançâlEe, le Général VaIIny. Par la euiÈe lrunlté des volontaires sera rattachée au 2èmeC.A. du Général de Irtonsabert le 30 septenbre (2) avec un effectif théorigue de 1.150 hornrnesauxquels devralent sradjolndre trois cents venanÈde Savoie.

Les évènementsvont s'enchainer très rapidernent. *

Quelle fut ltattltude des chefE ?

Le Colonel Berger entouré de guelques offlci.ers de son Etat-Major, de I'Aurnônier Pierre Bockel, du ConmandantPleis et de son Adjolntr Ie Capltalne Paul Meyer, est en inspection dans les lignes. Àndré Malraux, le volontaire des Brigades fnÈernatlonales de la guerre drEepagne, grinpe allègrenent la contre- escarpe, enjanrbe les abattls provoguées par lee tlrs drartillerle, dépasse les avant-potttes et progresse dans le no mantg land. fl est deboutr face à lrenneml, gurll défte. Iorsgue comnencentlee tlrs allemands, Bes compagnonsse couchent en recherchant un abri. tui, 11 reste debout, rnale finit par redescendre des lignesr sâhs sourclller. I1 dlra avoir voulu offrir sa vle pour la llbératlon de lrAlsace ! "La plus belle chose de na vle eût été de tomber là-haut dans les vo6ges, face à I'enneni, pour I'Algace*, Ensuiter âu cours d'une réunion dfE.M. à tr'roldeconehe,ses cadres lui adresseront à peu prèe ces paroles ; "Vous rroug devez à rros hqunesret à la Bri- gade, voua ntavez pae le droit de vous exposer lnutllemenÈ. votre devoir egt de voue protéger Pour nous corunander." Mais cea reprochee ne changeront rlen à sa présence prestigieuse dans toutee lee "affaireg" gue dtrlgera son adjoint le tieutenant-Colonel Jacquot, pour qui - un jour guril fut questionné sur les raiEons de ne pas mettre èn oeuvre des noyens pour secourlr et sauver une fraction de nos troupes engagées, noyens dont ll ne dlsposait pas - ,'la dure nécessité de la guerre cqrrmandeparfois de sacrifier en toute connaissance de cause des vies humainesaux fins d'assurer la victoire finale...', cette permanencede la présence du Colonel Berger devait être évoguée peu de jours après sa lîort. Le eamedl 15 Janviet L977, Iors d,un office rellgieux dans la crypte de la cathédrale de Strasbourg, Monseigneur plerre Bockel devait dire : "Toujours le Colonel Berger était avec nous, Iorsque tanÈ de fois nous nous étions retrouvés dans des petltes égllses de canpagne, partlcullèrement dans celle de Froideconche, trrcur adresser un dernier salut à noE canaradeg torrtÉs à nos côtés...', Un anci.en de la Brigade écrira ces souvenirs en ces termes s "euand je pense Àndré Ma1raux, je revols I'homme qui exaltait notre combat et, plua €D C o - re, celul qui étalt avec nous face à lrennemi. Je me souvlsns en particulier drun eertain jour au Bois-1e-Prince... Le Colonel Berger et le Lieutenant{olo- nel Jacquot arrivent près de nous... nous avançons en ordre dlspersé, gradés et soldats. Foin des précautiona. Des cris fueent pour encourager I'enneml à se montrer et à se rendre. Les plus pressés drenÈre nous jouent les éclaireurs.

(21 E.M. Ière Armée- sectlon FFr - $z g L27 du 30 septembre1944 B.A.L. - Cl. Berger 8.

Un peu en retrait, le Colonel avançant drun trns leste et régutier, cherchant attentlvenent conunechacunr mais paraleEant suivre en mêne tenps une réflexion sur un autre plan. A ses côÈés, son AdJolnt, l'allure du baroudeur, vlbrant intengénent à l'évènenent présent. Et tous les autreE âutour d'euxr règlant leur allure sur Ia leur, se sentant à lrunlsson avec celul qul les avait amenés là, et qul leE conduitg encore sans pourtant les conrmander..." F. Stephan (BulleÈin No 163-Iv-76) Conpagnie Verdun.

On devralÈ clter beaucoupd'hormes et de cadres qui furent deg héros ou firent leur devoir avec une conscience extraordlnalre. Devant cette inpossibi- llté, âyons toutefois une mention spéciale pour les aumôniers de la Brigade : le Père Bonnal, I'Abbé Bockel, les pasÈeurs Frantz et Weiss (ce dernier devant être blessé), les prêtres, religieux, séminarlstes se battant dans les Eectione avec ou sans galons, tout le Corps Sanitalre (qul sera réuni sous les ordres du Capitalne-Médecin Jacob), médecins, lnfirniers, brancardiers, ambulancières, leg chauffeure des gazogènes et les autree deg conpagnies Auto' llors-rang, etc... les adnrintstratlfs (trésorlersr vâgtrlêstres, ravitaillement, essences)... Sur 60 ÈuéE, ll y eut clnq officlers (Cdt Dufay, Capitaines Benetzr Figoères et Peltre, Lt Streiff), douze sous-officiers (Àsplrant leyenberger, Mjudant{hef satôt,, ÀdJudant Boulanger, sergents-Chefs Diss, Guerber et Tsfunba, Serg€nts Bernard, Brisbois, Fleuretr Freyernuth, Girardln eÈ Guldon) un Ca[roral- Chef (tlell) r Blx caporaux (Brunnerr Bur, Oerther, Rachou, Sternberg et Stelrunetz) et deux chagseurs de Ière classe (Hachay et Sinleft) et trente guatre chasseurs.

Honneurà eux, gu'on ne saurait oublier t

Î"e 27 septenbre L944 ' à 15 heures, "le CC I donne lrordre d'engager une conpagnie de la Brlgade pour concourlr à une actton de couverture dans le sec- teur du Plaln-de{orravlllers - ChâÈeau-Lambert,deux autres compagniesdevant rester en état dralerte (4). rI sragit de couvrlr la colonne bllndée, dont lravant-garde est arrêtée au col do Mont des FourcheE, au Nord-Ouest du Bois- le-Pr lnce. Dans la solrée la CompagnieVerdun (5) du Capitaine Guéry rejoint le CoI et prend posi.tion face à lrEgt, alors gue lea Allemands déclenchent un Èir de mortierg.

Crest le baptêne du feu. Au cours de la mise en place tombent les premlè- res vlctlmes. fls appartlennent à la Sectlon l'{alnory.

*

Le Sugenl Herni Gitandin e 'Qlî tuô patt AcLa,t.d'oburs à 2l hatttet à Ramon- clunp ; il âtai,t, në. le 27 iuin"kf. l9l5 à. Bonnq en Moâe%e. Le Chuaan Anl,oitrB.BuL, d,it ùelauaA tonbe de 2a rûne la4,one.t à. 2a. ffi: me heile ; iL ôfdâ ê.gaLwnentottiginaine de Moao]Ae, ni, à Rtlluttge Le 25 aep- tetfute 1919. Le Chataaut Jean HerueQLnn,në. à Metz Xe 4 dêcunbae 1924 âtûi,t. ,te nâne âonl ain^i que te Choaeua Adnien fu,tAuin, qui avai.t vu 2e loun à. CouaelAet- Cha!Â^rylMoaeilel Le 4 dâcanb.te1924. Le Sutgenl-Chet ChanheÂ2i.aa e,ot b&e A.a! urâttB. datu Las nënel cittcotu- tanueÀ ; iI dëcùuLa 2e 29 aeptenbae tg44 à, l?, h l0 det auitud nalgnê.Ùet uitw dornSt ar, lsëne tu,tuiL[on M&icd,(. à Faacogrw4 ; il ô-tai,t nê. à Strutboung Le 24 oe,tobze1906. (5) Batatllon Strasbourg B.A.IJ. - Cl. Berger 9. f Le CapoaalAniairc Stpituviz QÂt tuÉ W Aela,t.d'obtu à Ratnoncâanp; i,t Uajf, nA à Wi,Uwsheïn l&oÂ-Rhinlle 20 août 190t. Le ChaaaanEÙierue \eti,tzh.i, nê Le 30 iui,LtQf. lgll à Burdide$tto(( U,lode.lAel,Lât tonbê.daru lel nâne.scittcovrttontel. Le ChatauutRobut tud,Iut d 'e18.bletsaê. à RanoræhnnpW Ao-["af.d'obtu à .b lenbe garche el en e^tt dêcLlê.Le lendetuin 29 aeptznbtteat liène tutailAon l"l&i,eal.à Fatrcogneg; i2 âttoi,t.nê. à 9megruninot Ie 5 wvtu 1922. rc eapotà Piwtz ùtunnur, bkersa'eLe 28 âeptrnbrlelg44 à, Ranorctunpd'A- e,IifÀ dtobtu att thoadx., moulutndel aui,tps à Luneà LtHôpiâol de cotrpgne 421, 2e 2 oolobae.

Ils étaienÈ tous de Ia Conpagnie Verdun. *

Le 28 septembre' les cornpagniesréna et corrèze du Batalllon Metz du cqn- nandant Charles Pleis sont stationnées à Corravlllers. En soutlen, elles sont prêtes à intervenlr. Au natln, le Cmnando Verdun sublt de violents tlrs de préparatlon d'ar- tlllerle allenande. A lI heures, deux conpagnies allemandee attaquent, nats verdun les repou!- se. Elles tenteront en vain à plusieurs reprlses de culbuter nos forces entte 13 et 17 heures. Le contnandementdécide de faire monter au feu Ia Cornpagnieléna du Capi- talne Argence. eprèe un parcours difficlle en gazogènes,elle stinstalle sur un namelon boisé au-degsus de l'un des nonbreux éÈangs de ce plateau voeglen.

te 29 septembre' le Lieutenant SÈreiff attaque dès le maÈin, appuyé par le tir deE chare et couverÈ sur eon flanc Aauche par Verdun, gul est toujours en llgne malgré ses pertes. Un avant-poste allenand est abordé, mais la section revlent sur seg bases. tes condltions du conbat sont très dlfflctlesr câl 11 pleut et par allleurs les troupes de la Brlgade sont nal égulpéee ; les hqnneg venant du Sud de la France se bâttent valllanunent en culotteg courtea et espadrillesr Bârredlepoaer ni de couverturesr nl de toiles de tente. Ce ne sera gue le 2 octobre qurlls percevront des casgues et guatre fusils-mitrailleurs, ce ravltaillenent ayant été effectué sous la responsabillté du Capitalne Àdelphe Peltre (sataiUoo) Straebourg) r au cours de cette opératlon ce dernier est tué par éclat drobus.

*

Le Sutgenl, Ennett ezwldon,moaiê. e,t pëne d'un en(anl, QÀt tuA W une ba,Ile dan le cou Le 29 aeptwnbde 1944 att liu-Cit Let Fouache-slVo.sgetl ; il ê,tai't tû. à Anu;nvi/."tatUûoael&el Lo. 29 ma,t lql6" Le Choaaatt Poul De CauAejat, nê. Ie 3A août. 1925 à Pouehonutne,t-W-Rieunp l\ufe-Cf,Jtow.el , côllboâaile tonbe à I'ennwri W boWe de ni,tnai,(Iepæ hounde à ls fuae du thoaax t^ave),nnl âon corlp^ de pttt en Wt u CoL des Fouaehel. Le Chaaaett Jean Vigne.s Q.$ fuA W uvtp.bolle daru te vQ.ttlie Ie 29 aeptnn- bne 1944 att nô.nteendnoil.. Son eonpa daru he,s LLgnu alAe:nndel el. ne ae.na aunenê que Le 7 oelobae 1944 ; il AÉeU^QÂte në. à Bi.aati,tz 2e 16 avdil 1925. B.A.L. - Cl. Berger l0 rf Le ChaaaanLoui.a lWiÂ, nê.Ie ll dëcenûtel92l à wilfa%hz,in l4oul,-Rluinl, a ê,tâ.ttû. d'une balle dil^ fr. tdle. u cour d'uttB aecovnwilzrttceo((eraive datu lel nÊnot ùncoutansQÂ, e& 2e CltsÂâailLVigne.s, ns,U aon conq a A.tl aanenâ.à Fnoi.deconcheLe loutt nêne"

ces guatre héroE appartenaient à Ia Conpagnie Iéna.

Du journal intfune de Paul * o"ur]rac' tlré du livre "A la lisière de la joie", nous extrayona cette page émouvante : "lut teptenfue 1944- La vie nilitsfue ne âutb{,e 6a,i.tepoun noi - .s.n^ douin ett-ce noi qui âui 6ai1.pottL elAz, LL n'q a. W ie'z-de cu notguinaliQ de aëglwrcnl,, de ee,sbtimtdets de aou-o$(ieio-sa et d'atæievw. J'o,t tnuloua dinê, It carnttadutie det eÂnpâ, 6u.t-el0e enlÂdrëe de vulgati.t2., ea,t 6o.s belle's ârpl cqrme ee,LAe.sque je tenconilte, ne âe Lai'saenl. pa.t roui,tlut pat ee qwt avi- fil. let otûJtQÂ... Taoi.t aurwine,sd'ituLrutclion ni,Pjfu,ilte : .Lemnienenl. d'a)tnQÂ, lel rotuatvrteÂ, Ao-srwæJraÂ. Oe ?au'-àBi.atu'i.tz, à Motr.ùutban,à Oijon, âun Le lnonl dou let Uo.sgas"Ce 6ul. une g,Londejoie pout noi dta*ivut fun flt Voage-s, en t*tue de cclnbal.,âtul un aot depi's LongtwnpadiÂWtA, un peu conmeai le dë.- couvna,iÂMelz ou Vutdun.Je ptie pourlcau( quei'oine...." ûUoioi I'hayte du Conba,taderunenl, âouhonilÂ..., Tou,t à Ljhanz rctu nwnlota en tigrn - Joie I - En/,in, pouvoitta'o((aût t L'altrt*l eÆ aanû,ie ou vd.2'ë1)te. J'a,t 2e negaetd'êltte ûë.a pauvde,d'avoi^ Io.s nniu vi.dQÂ.J'a,t tenlê. d'appt,L- quur L' eÂâCnLtel.de Ia damiù.rc îetfle l?o!,(. 0e turtela.c a'dd^e e à un ani doru une detniùe nirsaivel que le poate tnujouaa E t moi. lL at a4itwi,t. d'êtte hnhiîA Mn cQÂôeWt ln joie. Je ntat- ianai tattl. dhnê,ln vie ef. ianni^t le n'oi â.tâ.pltu dê,ta.c-!tê..IX g,'a loninnpt quelta,L 6aiî. fe aaoû(ice de na viz : ie ne dc:rsntoï.salaal ai j'en aurui 2'ocen*Lon.o,.t

Ltun del catrsttalel de conbo/-.de P0!,,(.0. vwtL : "28 AprëÂtni.d,t, non&e en ligne, à piel. ilh,gni(inenced'un uëptucnte voagien.^eptgnbie... Pl"ul nëoi,te EpL- queÀvzt à ton voi*Ln de.wtaehe : "lleufteuxceax qui aoni nor6 dant ter gnandes ba.taillet,,,'t M-dQÂâuâde wa tAiL6, det obtu vonl (dapry tu Aoin. Nwil tloilte, aaivêe en ligne. Le.smottietu wuA tapeû,deÂ&ta, e'e*t lz baptêneùt (et. Le 29 au mo/tin, En U.tiètte de In (oaët, (aæ à L'otûte Î,i*ièlte, ce,îJedol alle- nondÂ, aut la4uelle nouÂnegadoru tonbu lcl obru. Paû. ëui,t,, eniarneun ca^- nol. pe.tlornB].. Apl'i,r-nini, nonfëe otx avonl-poâtn6. Tia de moilielt. Un bleltê. aêtiulc. PatI le Wute. Nuit de vei.Ile, lL iuf, aecouQlll,a (afrLgue- 30 aeptnn- bae. Uneniltwilletue a'inetûl.te (ote à tou.t, à cenl. cinqunnle nèfltet de twuÂ, Coup de 6au aëp0rque,na(olet... Accnttnie, Aptèt-ni-di, vel tttoi.a heutet : Pa!2 va allut poatut un netueignesre.nlun pc.rten aaniùte. Refi:tê &n dou,tz... lhe na(ale de nitttailletÂe, ûoi.a baller, un e)ti,.. "Adlûeil'r.L'en(ant elt,'elen- du an 2e dot, .b conx,ietwe 2'a quifti. quelquet aeonndotavanl Ia vie. Un ltot de .nng, un pel),t tltou datu .ta poi.trtine... llott !" Let dunieu nots ôfuif.2e 2t-29 aeptwnbaedaru te pQf,i,t.esmeJ de rctns dePaû.Oe Catlejat : 'LL ault L'ë.glite de Coutavi,[2e*s: .'TotrlW dttotti - l68l)t. l1ulAeLin de L'oni,esle det Ancieu de In Etigde Altate-Loutotne No 15 - Jui,UQt. 19481. B.A.L. - Cl Berger 11

{ Un chef de sectlonr dont le "Journal de ronde" est signé : Berger, raconte cette journée du 29 septembre commesult : "Ma Sectlon est en position autour drun petit piton rocheux couvert de sapins et de fougères. oerrière nous un petit lac et une ferme, à notre droite un valLon couvert de fougères, en face de nous, à cent mètres une forêt où se trouvent leE Allemands. 11 paral,t qu'il s'agit d'une écoLe de sous-offlclers. "Nous nravons évidemrnentrien vu de toute la nuit que j'ai passée couché aous un sapin avec Max. Celui-ci n'a fait que râler pendant toute cette veilLe parce gu'on lui avait confié, en guise de fusil-nitrailleur, une sorte drengln d'origine russe et dans lequel nous n'avions aucuneeonfiance. "Au petit matin tout est blanc ile glvre et les Àllemands reeonnencenÈà tirer, arrosant not,re position. Kapsa et Hentzy Oscar sont blessés. tes balles seraient explosives. Guldon est tué. "Pour nous dégager, notre artillerie se rnet à tirer elle aussl et deux chars Sherman, embusquésle long de Ia route, viennent nous soutenir avec leur 75 de plein fouet dans la forêt. "Profitant de ce soutienr une partie de Ia 4èmeSection sous le comnande- ment,de Cambonet de Roby (Venturelli) attaque la lislère et crest ainsi gue nous oceupons une partie du bols, dont on a repoussé les Allemands, gui, appuyés par des nitrailleuses lourdes, contre-atÈaquent plusieurs fois pendant les deux heures durant lesquelles nous réeistone grâce aux salves bien ajustées de notre tireur au F.M. Hemnerlin. "L'opératlon est cotÈeuse. Louis lltis eet tué d'une balle dane Ie front à côté de moi. Vignes est tué également. Lrordre de repli sur noÈre ancienne position nous parvient. Sur quinze hommes,trols avalent été tués et deux blessés. "Au cours de cette affaire, Jreus la chance drapercevoir le prenier Àlle- mand de la Krlegsnarlne gul, coupé de ses arrières vinË gentfunent se rendre. Je dis "Jreus la chance' car cregt ainsi que Je pus lui confisquer un magnifi- que pisÈolet 7r65. "Le 6oir nous somnesrelevés par la lère Section. Justin a la vlsière de son casgue traversée drune balle. Nous allons coucher au poste de secours où nous sommesaccueillis pâr des ambulancières de la lère Armée." Le 30 septembre, "Berger" continue sa relation en ces termes l "Le natln, nous recevons la vtsite de Pierre Bockel, eui me présente au tieutenant- Colonel Jacguot. Nous remontons en ligne après Ie déJeuner dang un bois 1égè- rement en arrière de notre position dthler. Le scénarlo n'a cependantpas changé. "Les Allenands se nettent à tirer toutes les derni-heures et lron entend Ies balles crépiter dans les arbree au-dessus de nos têtes. Le Èrou dana lequel je suis est relativement confortable, mais iI nrattelnt pas le luxe de celui de "Chan-Pierre" (Burger), gut en a taplssé les bords avec des morceauxdré- toffe blanche. Autour de nous des half-tracks d'un réginent de zouaves (lhabors) nous apportent le réconfort moral que procure à un biffin 1'exlstence de nom- breuses liaisons radlo." * Le CommandoBark prendra la relève de Verdun tandis que la Compagnie Corrèze remplacera Iéna (6) qui ira cantonner à Les Fessey. Le ler octobre, "I1 p1eut, L'eau se raEsembledans nos trous. Nous appre- nons qu'hier De Gaulejac a été tué. Mltou, Dondellnger et lraumônier protestant (PauI Vùeiss)ont éÈé blessés. 'rNousavons froid toute la journée. "Tarzan'r a expliqué au Colonel notre degré d'inprégnation dreau de pluie : "Vous prenez une poule, vous la trempez dans l'eaul eh bien I Comrneçà, nous somnesn(Berger) (6) La Compagnie Corrèze ne sera rattachée admlnistrat,ivement au Bataillon Metz gue Ie ler octobre 1944, mais elle sera disEoute le 7 octobre. B.À.L. - Cl Berger 12 $

Le retour au repos se flt d'abord à pledr puls en camlohe à Corravlllers et enfin Jusqurà Fessey-Dsas\rs.

r'ê 2 ocÈobrer .reEt au tour drune "compagnle de narche" contrroaéede deux sectione de Rapp et drune section de Kléber, commandéepar Ie Capltaine de relever Corrèse, gui ira cantonner à IJes Fessey (9). Le 3 octoot"'ur" Lleutenant-coroner Jacquot donne re conmandenentde deux ngroupernentsdrattaque" au Chef de Bataillon P1eis' (4). Le prenier groupe est à la gauche du diapositlf et conprend Rapp et Kléber I il va mener lrattaque vers Ie Bols-de-1rAlouette. Le second, à drolter crest Bark, gul attaque slrnul- tanémentet sraligne sur lrautre au chemin de terre en llsière Sud-Est du Bols-le-Prince. Crest le prélude à une bataille difflctle étant donnés }e nordant drun enneml entral,né, acculé à se défendre sang espoirr et f inexpérience des maqui- sards Eoudain ttansformés par la grâce drun inmense patrlotisne et le désir de recorquérir leurE provinces en combaÈtants "aux nains nues" desquels on adtnire- ra le comportementcomparable à celui des "vleilles troupes aguerries".

Nous en aomnesdonc arrivés à I'heure de vérlté, le don du sang et le don de la vle.

Ce sera auesl le prlx à payer, cormneailleurs au Plateau des Glières, trnur être reconnu comne "unité conbattante". officiellement, on va trouver au Bulletln Offlclel des Arnées (7) Ies dates "du 15 septenbre 1944 au 16 nars 1945'l concernant Ie "GroutrrementF.F.I. ayant ccnrbattu dans les rangs de la fère Arrnée Françal,se."

*QuaL nou avottaê,tt. enga4ê^d^; Iot voaget, le pawniut Cornsndoê.ta,i.t. âottÂLQ oid^Q du Capi,taittePeX,Ate. ll ë.e.ttivai.t.à u. (esmer nlz n'igno^e W que ita'i lurne ef, enlanl., ol poun vouÂ, pouhnoi, le Lieu à Îa vie, a*5ez poul iaile non devoil - cahi dtltonmeu plein âevr^du not, qwi etu,ie de doruwt à tnut ce qu'il doi,t. de tpi-nêne, e-t gui eÀt Mtl^ têrtê^iiA.n ' "tla4uiÆrrden Calot, ha,biluL arn fuzoohat û. A k 6ottê,t,tou evionl WLâ 'tnai4ue.poai,Lion en avanl. de nobte lùte Oivi.tion Wiwlêe W^al1âêe paa une boue pi:Q-lûÂ- Let eatquas auivèaenl 2e cinquiùne !o,.tt, o,t 2e Capi.tairc Pet'fue (u1, fuiê.en diÂL,tibuÂ,tû.cu)c de âQÂhonupÂ. 'tVouÂttdvottâ etuevo(i oa ehptië^e de Faoideconîhe,où tonl. entptuSt Iot aollalt donl on q, tWWLtL Aet eonps. "Let pelifet {i.Uet el, ltin*tiltûtti.ce dvaient, paaaê.lL ruri.t,à coudne' e.t d' Andr:lMnltusc le 5 ooJnfutel9î4 - \ullQl,in No 155-lV-î41

I

Le CapiâaineAdalphe PeLltte, de I'ï,M, de In ùQni-9ttiglne Sûta.abouftg,ett htê. pat Ae,kf, il obtu aL cotttt^ d'wp 6is5'i,on de tavi,ta.i,lluvrlt. à. Ranonchonp,k 2 oeltûte 1944; in Aiai.t, ttê.te 3l rni l9l5 à AAbo-strto${ltÂoae-Llel. Le ChaaaatnRa4nond Lacoate de 2a Canpa4ruieCotuëze du Mfai,Æon Mo'tz, oniginaitte de Li.t;rr. Ie 24 iui,Uel. 1926, QÂt tttë W unp.ba.IAe dorrt fa t2in Ie 2 oetnfue.1944 en Coî du Clû,.tetu-LonbettlVotge.al.

(7) BOA No 367 P. 225 (BOE4/G 328 - 2l B.A.L. - Cl. Berger 13

Le 4 octobre 1944' re temps stécraircit. c'esÈ un nercredi. L€ capitalne Gossot avec 1a CompagnieBark relève la Conpagnie Verdun, tandis que la "Compa- gnie de narche" com5rcséed'une section de Kléber et drune section de Rapp sous les ordres du CapiÈaine Linder, reste en réserve dans tes taillis du Boie-le- Prince. A 13 h 20, les Allemands lancent plusieurs attagues, qui sont repoussées avec succès. A 13 h 30, se déclenche I'offensive française dès que la courte, nais violente préparatlon drartillerie prend fin. Deux secÈions de la Brigade appuyées par l'escadron de chars légers du CommandantDe Maison ouge et des mortiers; gul ont pour objectif la croupe Sud du Hameaude la Parère, s'élancent sous le Com- nandementdu Chef de Bataillon P1eis ; celle de gauche atteint La lisière Ouest du Bois-de-lrAlouet,te non sans pertes très sévères puisgu'on va compter dlx morts et dix-neuf blessés ; celle de droite progresse vers 1e bois, donÈ elle nettoie les abords à la grenade, pour prendre positlon à la lislère tandis gu'un char av.encéhardiment dans les bols détruit les nids de rnitrailleuses ennemies. Vers 17 heures la section de gauche s'installe défenslvement face au Nord- EsÈ. La progression de la section de droite ayant provoqué un vide dans le dis- positif, le ComnandoValmy Le comble. "A Ia tombée de la nult,, les hommesde Bark sont relevés par lrensemble du Commandovalmy et Ia 2èmeSection de Vieil-Arrnand du Lieutenant Gerber" (4). "Au cours de la journée, le P.C. avancé du Colonel stationné au Bois-le- Prince, repéré par lrennemi, est soumis à ae fréquente tlrs de mortiers', (4)

Le.lutggnlRobattFiertlQ,t e-# fuA à 13 lL 30 pat Aoelf, d,obu.aàRanonclwry ne 4 oeLobte 1944 ; i,f. Atui.t në.à Vegtac [.e 26 avl:i2 t9t3. Le Chataeua Jean Le{èvaz, nê, en ùondogneà lli,il.eQf. .te lut d.oû.t 1924 QÂt. noLt pouL Ia Fl.ancz dau let nîne cittcovutnnce que Ie Sutger,t FLeunel,. Le Chataut Ragut Rontuix, nê.Ie 20 avniL lgzt àRaza.c.-aua-l.tlate lùon- dagnel a auivi le aoat de aon ^ulgent. Le Cln'taattt Jryque-s Pwlaon, nÊ.à ?ôiiguQnx le 29 ôeptanbne 1924 q. AiA. trA xe mëme.iowz, à .2a même.hatle er, datu he-smâne-s ei.ncovutancet. Le Chta'taautl'laacel Caâ"tin, nâ"en tlo.se].Ieà HeÎ.l.ecou^tLe 21 luittQl, lg2l aubil. Ie mônedo-stin. Le Cho'saatttPiune Roch,z.e.st ê.ga.turenl tnnbâ. Iz 4 oclnbae à 13 h 30 ; it Atail. nê.Le 21 ,septurbne lgZS à Uayitôme lùondognel. Le ClllÂ.saû Cltathea )uthut, në à l"lu,thou^ele 22 ns.na 1908, a ê.tê-t-uê patt ba,tle exptoaive dara Ia tô.te. ce mênejoun à 13 h 90.

lous ces héros appartenaient au CommandoBark de la Demi-Brigade Strasbourg.

Le Sutgent Henai Butvtotd, nê. à Pe.ti.ùnont lheu,tfhe et MoaeLhelIe 25 mai l^qlg.e,st fua W L'ennuvi dtune bolLe de (uaiL doru la &re à Runond,nnpte 4 octobae1q44. Le cln'van Piute Bau.dut, tuë" d'urp. balje de ituiL dau La aê.giondu coeut le 4 octobne.à Ranonclnnp, â.tai.t nê. 2e tQ aoû,t- 1923 à Soultz-.sôu,s-FodQl l&a,s-Rhinl .

Ces deux héros appartenaient à la Compagnie Rapp de la Demi-Brigade Metz. B.À.L. - Cl. Berger 14 Le Cha.daeutlatcel Lavigwe de I.a. Compagnie\atth, në. à Pêttigueu Ie l0 oelobae 1g23, e'st bLetaê,at fhonax paL Acla.t dtobu.sIe 4 octnbfte 1944 t il dêeë/rua de,s ,sui,te-sà Fateognetl l{atte-Sdônel et auta enlpuë à Faoideconche.

D'autre8 auronÈ La chanee de s'.n*atr., lors de la montée en ligne de BARK (1e nouveâu nôm du "CommandoBir Hakeim - Ruffel Kinder). Lrun d'eux "Sarthols" raconte dans sa reLation intitulée "DcIsIe en lll... une sacrée va- drouille" : "Je ne réveilte sur un brancard et ma première vlsion dans le poste de secours est une tête auréolée de cheveux blonds, qui me font crolre, dès 1'a- bord, que je suis déjà rendu au ciel et veillé par un ange. Celui-cl se net à parler... I1 s'appelle ttélène (Foisil) et assume la fonction d'infirmière dans le détachement de la Croix-Rouge affecté à notre unité. Son uniforme bleu est déIavé et porte des traces de boue, nais cela n'enlève rien au caractère para- dislaque de la situation et lorsque je seral conduit par non ange à bord de son arnbulance à 1'hôpital de Luxeuil, je resterai encore sous le charme divin... "ile vois arriver des camarades blessés au cours des combats que Livre mon unité et reconnais quelques anciens du maquis : Jean-François entre autres... "... .Je suis sans nouvelles de mon frère et engeule copieusement 1e Lieutenant fnnocenti venu rne visiter... parce que je me suis nis en tête qu'il est arrivé un pépin à Montrouge et qu'il ne veut pas me le dire... Mais celui- ci vient effectivement le lendemain. "puls je suis autorisé à quitter L'hôpital et je rejoins mon unité à Ranonchanp... pour voir avec tristesse nos camarades repartir au combat, car je dois me contenter (sur ordre du Sergent Frantz) draider les infirmières à soigner les nombreux blessés, qui sont acheminés vers l'école où nous cantonnons."

uJtassiste un officier drEtat Major note calepin ' d'un point "u.*"on avancé et souni.s au tir boche à la magnifique attague qui le bouscule. Mon coeur bat à la minute tragique où se décide Ia victoire. Quelle impression fanÈastique... alors gu'au début une section avait refusé d'aller à I'assaut. Certalns ont cru falre une promenade jusqu'en Alsace. D!autres y voyaient un rapatrlement rapide et sans frais, puisgu'iI escomptaient arriver trop tard Pour se battre. Or notre rentrée au pays doiÈ être cerÈainement payée très chère. Le cimeÈière de Froideconche se creuse de tombes : Èrente deux."

"... on se fait peÈit derrière un*aron" drarbre, entre leg chenilles du char... Encore un brult sourd parmi les branches qui volent en éclat. Je me baisse... lorsgue tout près de noi, un appel : "Vite un brancard." ta figure pâIe, mais les yeux brillants, les traits tirés par 1a souffrance, mais lrair cafune, notre sergent passe devant moi, porté par deux infirmiers. Il. nous re- garde ltun aprèg lrautre, avec un faible sourire... "I1 étalÈ en permission quand il a appris gue "nous montlons"' II est venu nous reJoindre le matln nême. Lorsque Ie Lieutenant lui demande pourquol ce prompt retour, il a répondu simplement r "J'al des jeunes dans mon groupe, qui n'ont Jamais vu Ie feu. 11 faut que je sois Ià pour les aider"... Deux éclats dans la poitrine, sur son lit d'hôpitaf il maudissait ce coup tneur- trier qui l'avalt séparé de "son" groupe..." (un de la réna). B.A.L. - Cl. Berger 15

Il existe des notes plus gaies d'un certain nP.B" (8) concernant I'his- tolre du marin, qui fit les gorges chaudes des popotes. Au milieu de la batailler le Colonel Jacquot appostrophe un gars de la Brigade' gui fait le coup de feu : "Eh I Le marin, là-bas, veux-tu te planquer t Tu vas nous faire repérer avec ton pompon rouge !'Lrautre, gans se retourner, sans mêmesoupçonner llorigine de cet ordre, répond avec un accent qui tient à la fois du Faubourg-Montmartre et de Neudorf : "La Marine Française te dit m. . . " Un pompon rouge, mais iI y eut aussi Ia "chéchia du Grand-pèrê'lr c€ vieux zouave'Qui ne pouvait2 bien sûr, se batt,re autrement gu'en zouave. Et ce grand diable, qui achève son uniforme à peu près mllitaire d'une casquette eivile..." "Nos brancardiers... sortenÈ drune ferme abandonnée et sérieusement enta- mée par les obus, située à quelques mètres des Àllemands. Ils viennent lenÈe- ment Portant leur tragique fardeau (une couverture rebondle recouvranÈ le brancard) ... CommentonÈ-iIs pu sorÈir un mort de ces ruines et qui pouvait bien sry t,rouver ? on leur tlre dessus. ILE poursuivent à la mêmecadence, traversent le bois ; un coLonel des chars se net au garde-à-vous et salue. fI nra jamais soupçonné, ce coloneI, que J.a dépouille guril saluait ainsi nré- Èait pas celle drun homme,mais celle drun superbe coctron que nos brancardiers avaient repéré et gurils sont allés occir sous Ie nez des Allemands, songeant, au ravitaillement des copailrs. ".t'

Le Lieutenant Benjamin collaine, ]rrt.t., drapprovisionnement du Bataillon Met,z, est atteint drune baLLe dans sa janbe droite... amputée depuis longtemps ; volontaire maLgré son handicap, iI se déplace à L'aide de béguilles, Ia janbe du pantalon étant fLottante (Réf. L'Alsace Française - octobre 1948 - P. 16) et ne peut évldemment que rester debout pendant que le feu de I'ennemi I'en- toure de toutes parts. *

Ce début droctobre est un véritabte déluge : "De ménoire de maguisard, on n'avait jamals vu pleuvoir aussi fort et aussi longtemps". Dans certaines unités, on "crapahutait" malgré celà avec paquetage et armement, au point que le CoLonel Berger en fut lntrigué : "Que faiÈes-vous 1à avec ces hommessous la pluie battante, dlt le "Colonel" mince, drolt corune un i, avec ses leggins, ga canadienner soh petit bérèt et Ia cigarette fixée au bout des lèvres ? - fls ne rêvent gue draller se batÈre et non de moisir encore longtemps ici... - C'est bien, continuez t dit le Colonel en sréloignanta puis, se retournant, il ajouta : "Ne vous inquié- tez pas, ils nrauront plus à attendre longtemps avant, drenÈrer dans la danse." "Le mêmesoir Ie Capitaine nopff réunlssait dans Ia grange d'une vleille ferme, à Brest, à 4 Km nst de St.Sauveurr les guatre "Commandos"du Bataillon Mulhouse' pour annoncer l'arrivée lmminente du Colonel Berger "qui avait quel- gue chose d'important à nous comnuniquer". Quelgues secondes après, le Colonel arriva et nous adressa une brève harangue". (Marcel Picard- Ière Section de ',/ieil armand)

Le 5 octobre, sur les ordres du Lieutenant-Colonel Jacguot, un nouveau mou- venent en avant est décidé" Le ComrnandantPl.eis, relevé par le Cqnmandant Brandstetter, Chef drEtat-Major de la Brigades pour exécuter cetÈe seconde phase, regagne La Bruyère avec son étaÈ-major rédult.

(8) t'Als.ce Française - p. 40 - Humour eÈ Llberté - Octobre 1948 B.A.t, - Cl. Berger 16

La nouvelle rnission est d'occuper 1'éperon boisé prolongeant vers le Sud les posiÈlons françaises du Haut-de-1a-Parère aux fins de rnaîtriser un observa- toire naturel avec vues plongeantes sur Ranonchampet Ia rouÈe du CoI de Bussang. A 10 heures, les sections progressent. Le Lieutenant Gerber occupe le gomrnet gauche du dispositif, qui s'étend à angle droit sur le versant oriental tenu par Ia 3èrneSection du Lieutenant Lehn et la 4èrneSectlon du L,l,eutenantRoyer. "Le front sult exactement la lisière de la forêt en direction du Sud. Le Conr- nando valmy assure la couverture sur lraile droite" (4) cependantgue le Lieu- tenant Picard (ComnandoViell-Arrnand) se tient en réserve sur le manelon occu- pé précédemmentpar le Lieutenant Gerber.

. ':cT.de,lÈ,BAL" du cewlando vlei|-$imapdr ri;tate aà1$.ug t9x|9,:lntitulé "Algpce f944-1945" la montée en ligne, la ielève sous le feu de "Verdun", la creubée de troûÉ"'individûels que cT partage toutefois avec Penny, voltigeur '" corq8çlui-mêng, |8.aqq. "l.andwerlin ayant fait une teconnài'sFânce"deliùig, danb la rruit du:4 au 5 octobre, nous lance à I'attaque. Progressant d'environ six cents mètres derrière les chars, nous nettoyons le manelonl puis nous nous déployons vers la droite et descendonsdans le bois de sapins : plus de t,race de schleus : ils se sont gauvés emportant leurs tués, mais laissant leurs vivres et leurs muniÈions sur place. lilous récupérons de nombreusesgrenades, des casgues troués et ensanglantés, des arnes antichars, deux bazookas notam- ment... En bas, nous découvrons la Moselle et Les cheminéesdu thillot un peu plus loln. Un copain de la 2èmeSectlon est blessé par un tir de mortier... "Le Sergent Graf prend vers 16 heures I'iniÈlative d'une patroullle de reconnaissancedans La vallée. Accord du Lieutenant Picard. J'en suls avec Huttenschnitt et Penny. Descente dans les fougères, où nous dlsparalsgons. Nous arrivons bientôt à une ferne, où nous trouvons des braves gens, vosglens, gui nous font goûter un succulent "munster"... La rentrée se falÈ sâns âccEo- chage et à peine de retour notre Section passe en 2èmeéchelon... "Dans la nuit, Burtin sera mortellement atteint par un éclat : not,re prenier deuil." * IJe Matricule "156" de Vleil Armandnote sur son Journal de Route : "AÈ- tention tout est miné. un beau couvert en argent près d'un sac abandonnéet un fil qul le relle à ce cadavre qui a une attache dessus. Heureusementï1. a falt deux ans au front russe et nous a rejoint justement parce gu'un de ces plèges 1'avait blessé au genou et I'avait fait venir à Annernasse.Son lnstlnct ne lra jamais tronpé jusque 1à..." * A Ia suite de cette nouvelle avancée, I'aumônler Bockel trouve lfempla- cement où étalent tombés les Chasseurs Iltis et Vigne de la Compagnieléna. Le Clwaaeua Hetai GioM, epp*tenant at Conutwnd,oVahnq de In,0wni-Baigote l,lu.Ihotue, A*oit nof,L( du tlau,t-Rhin à. Gundo.%hein Le 11 octobae 1922 ; iL e'tt ble,saê.pan ëeLat d'obtu Le 5 octobde lq44 à Rontonr,holllrpet en est dêcêdA à 2'Hô- pi,taL de LuuiL-le,s-l3aiu Le bendmain 6 octobne 1944, Le Clu'saattt Jenn EunLtn, du Canmand,oUiei!.-l,tmand de la Ûeni-fuigade lkûhotwe, nê.Ie 2l octobne lglg à Vic-au-SeLhe Ulloaellel e* bluaê. Le 5 octo- bae 1944poa êctat. d'obtu ilt ventie et en dêcèduta penddttf. t)Latû|utt att Wâte de aeeotna à Condvilbuta. ^on Le 6 octobre, Rapp est dissoute et une partle des effectifs envoyée à Ia maintenance à Montureux-les-Beaulay (Haute-Saône) (94). Sur les posltionsn des obus de 88 saluent la corvée de ravitaillement, blessant un Chasseur. IJe Sous-Lieutenant Morel, le Médecin-Lieutenant Kannel et quatre hommesen paerouille sont sérieusement accrochés par lrennemi.

(9a) A environ 40 Km à vol d'oiseau à I'Ouest de Froideconehe B.A.L. - Cl. Berger 17

A Froideconche, "après 1'enterrement de onze jeunes de Ia Brigade, écrit Marie-Thérèse Peltre, nous étions réunis dans la cuisine hospitalière de MadameDanur, La secrétaire de mairier euand Malraux entra. Etant données les circonstances, je ne ne souviens pas cles paroles qu'il mradressa. Mais ll, me reste le souvenir de sa poignée de main fraternelle, de sa personnaliÈé et de son énergie soutenant tous ces homnes qui luttaienÈ à la Brigade, pour plus de "justice et de dignité" selon les mots du Colonel Berger lui-même." 7 octobre, le Lieutenant-Colonel Jacquot monte une troisi,ème opératlon pour s'emparer définitivement du HauÈ-de-1a-Parère et tenter d'atteindre la Moselle en collaboration avec les Tabors marocains attâquant par lrauÈre versant. A 11 heures, le Capitaine René Dopff se lance en avant avec aes hommes du ComrnandoVieil-Armand, mals il se heurte aussitôt au feu nourrl des avant- postes ennemis, tandis que les deux chars légers en appui de lrattaque sont bloqués dans la forêt par des abattis. A midi, Vieil-Armand est ranené, sur orCre du Lleutenant Landwerlln, sur ses positions de départ pour permettre des tirs drartillerie sur le sonmet de la Parère, mais les allemands "qui avaient déguerpi regagnèrent leurs trous.

"C'est alors gue nous vl,mes urrf.rl, deux co!.onels, Berger et un autre, gue nous ne connaissions pas. Il paraît qu'il nous venait de "1'armée régulière", qu'iI se nommait Jacquot, gu'iL était breveté dtétat-major, etc... Effectivement, iI portait un bel uniforme américain tout bardé ae décorations. Commenotre Section (Lieutenant Picard) était en flèche, ces deux hauts pergonnages nous demandèrent de les accompagner pour effectuer une reconnalssance. iI'avais le Colonel Berger à mes côtés. "Entretemps I'artillerie s'était, déchaînée, mals alors qu'au cours de la prenière attaque nous nous étions assez avancés, cette fois-cl nous ne fîmes que la moitié du chemin précédemmentparcouru. Nous fùnes accuelllis par une volée de balles. Si BergêEn le bérêt sur I'oreiller la cigarette au bec, gueu- lait "Planquez-vous derrière les arbres, Jacquot caracolait devant, pistolet au poing, en criant : "Allez-y, les petits gars, la Moselle est en bas. On y pissera ce soir !" Et ctest à ce moment 1à qu'il reçu une rafale de mitrailleuse gui, mettant fin à son ardeur, Ie coucha sur un brancard (9)...u

A 14 heures, le Capitaine Dopff rlpr"na I'offensive avec lee lère et 2ème Sections renforcées par Ie CommandoValmy. Il progresse à travers lren- chevètrenenÈ de rochers vers Ie dernier mamelon de la Parère, en liaison avec les Tabors sur sa gauche. Ltobjectif fixé est atteint t le contact avec les éIéments amis montés de Ia vallée de la trloselle est étabti. Des prlsonniers sont ramenés.

Crest le succès d'une opération difflclle.

8 octobre, le CommandoVieil Armand regagne des cantonnements à Brest, pour ensuite être transporté le 11 à naniremont. Pendant ce temps, beaucoup ne pensent qu'à manger et à dormir pour récupérer des forces. Drautres se ren- dront à Luxeuil pour tenter de danser... C'esÈ ainsl que s'écoulent aussi les 9 et 10 octobre.

(9) Selon un témoignage de Jean Lieunard B.A,L. - Cl. Berger 18

Au bas des Vosges, côté France, la Derni-Brigade Metz poursult son rema- niement : la CompagnieCorrèze est dissoute, la plupart de ses honunesreÈour- nant dans leurs départementsd'origine, Ies auÈres continuant avec la Briga- de le conbat meurtrier comnencé: pour ces derniers, il s'aglssait drun con- trat tacite souscrit au départr mais non signé, ni confirné. Des modifications dans La côûnpogltiondes unltés affectent égalementd'autres commandos,tel que Vieil-Àrmand. Le 9 octobre, a lieu une revue dreffectifs de la Demi-Brigade Met,z can- tonnée à La Bruyère (8.M. et trley), à la Proiselière (Kléber) et à Les Fessey (Iéna).

Le 10 octobre' le ComnandoBark relève au cours de la nult Verdun.

Le lI octobre, un mercredi, à t'Hôpital de Luxeuil-Ies-Bains, en présence des Généraux Goislard de Monsabert (ou Montsabert) et De Vernejoul, le Général De Lattre de lassigny renet la Croix d'Officier de la Légion drHonneur au Lieutenant-Colonel Jacguot cloué sut son Iit, mais déjà inpatient de reprendre son conunandement, ses inspections et. Ia direction des opérations comne adjoint du Colonel Malraux. Un détachement de la Compagnie Iéna rend les honneure. La sympathie inspirée par Jacquot le faisalt surnomner par I'aumônier Bockel "le Colonne1 Passoire", parce qu'iI fut blessé Èrois fois en cinq jours. On raconte aussi gue son officier d'ordonnance D,qutz fut obligé de re- chercher une balle identique à celle qui avait été extraite, afln de pouvoir la monÈrer à ses visiteurs. Nul n'a jamais su comment a disparu I'authentique talisman... ou qui I'avait subtilisé en guise de souvenlr.

Un cqnnuniqué de la lère Armée rlunçatsn fait spécialenenÈ mentlon de la participation actlve et décisive de la Brlgade à ltaffaire de eols-le-Prince, près de Ramonchanp (10) : "L'ennetni cotl.iruLe à ae nor*ltul opini,Alie et nonddnt, ttw6 no^ ti^ai"t- "leui^ olgênieru Qt tuvtiÂienÂ, noâ gotJniuLânvJLoca/Ln6, noâ uniâë^ 'ubl,tndêell noa ba,tai.Ilona F,F.L paini helque.ts Ia Ùeni-ùtigade ALtate- "Louaine, aivo!-Laenftd'utdapl et. d'lwbi,tetë., dan ce di6{ic,æe tptnain 'tde nonlagneet de boiÀ",." Des unités vont srinstall". a n"ifremont, dont le Bataillon Metz : "... Ehfin un peu d'électricité, de la propreté, moins de boue et de pluie. Les canons à longue portée américains tonnent régulièrement à côté de la ville pour rappeler à chacun que la guerre nrest pas finie. "Valmy stationne à tuothe, où les jeunes de la région de Nancy connais- gent une instruction accélérée. . .'j * "GT de la BAL" c'est-à-dire de Vieil-Armand, pousse un cri de joie ! "le jeudl 12 octobre L944, premier jour de réplt depuis notre départ drAnnecy, voici plus d'un nois. Remiremont nous a accueilLis hier matin avec enthou- Eiasme. La ville qui reçoit les premiers soldats françals n'a presgue pas souffert de la guerre alors que beaucoup de localités environnantes ont été littéralement s"ccasées. . .

(I0) CommuniquéNo 1010/3 - E"M./reA/L3.3 du 08.L0.44 B.A.L. - CI. Berqer 19

"Je connais à nouveau les douceurs dtun lit bien moelleux, partagé avec mon chef de groupe, Ie Sergent Louis Grafo originaire de MuLhouse, marié. Nous jouissons d'un magnifique confort chez un directeur de banque, Monsieur Catelin, originaire du Jurn, ancien combaÈtant t4-18, et dont la femme est alsacienne. IIs n'ont pas d'enfanÈs."" MadameCatelin servit une tradition- nelle et onctueuse omelette au lard, nroubliant pas, après le Beaujolais, le kirch...

"... Nous avons un ",9ecteur posr-al" ! 50.012.

Certains vont à Béchanrpà pied, à quelques kilomètres de Remirem^nt. D'autres iront visiter Plombières. "llous cherchons à nous installer chez L'ha- biÈant. Crest diffic-.'e, car Itaméricain paye cher et nous rien.', (riatricule 155). Les américains étaient les Iitrérateurs, poussant I'aÈtaque du Sud au Nord.

Le 12 octobre, outre F,enirencnt, la région de Tronarey - Chancey - Sornay située à une guinzaine de kilomètres au Sud-Est de Gray et cette v|lle etle- même, seronl Ie cantonnement des unités regroupées de la Brigade. Cette ac- calmie dans la bataille va êt::e mise à profit pour recrut,er par affichesr rê- prendre en main Les troupeso Les réo:ganiser et les remettre à I'instruction morale, technigue et du conbattant dtinfanterie de pointe, les équiper. En effet, et heureusernenè, cn ?a t:oqur:r les équlpements hétéroclites, fantaisistes et pittoresques, parfois comiques, contre une tenue américaine entreposée à Luxeuil-les-gains" Ajoutons gue cette perception d'effets neufs s'accompagne drune douche, d'une désinfeetion et d'une vaccination : tous en costume drAdam (if y aura drautres moments tragiques où guelques-uns se mettront une seconde fois à poil). La Brigade reçoit également un armement identique à ta dotation de la Ière Armée Française. Au-deLà de I'apparence physigue s'effectue ulramalgame" : il n,y a maintenant pLus de Brigade F.F.I., mais une Unité de la fère Armée mise à Ia disposition du Général commandantla 2ème D"B. (11) le t2 octobre 1944 pour être placée en Réserve d'Armée. (12). Ainsi sera confirnée Ia valeur de lfadjectif "indépendantetr accolé au terme de "Brigade", cette dénomination ayant une importance extrême : el1e mainÈenail en permanence ltUnité, forte de deux mille hommes, sous les ordres directs du Général De l,attre de lassigny avcc lequel, par allleurs, le Lieu- tenant-CoLonel Jacguot ent,retenait des liens étroits, sinon, pourguoi ne lrau- rait-on envoyée garde;: Ia frontière espagnole ou participer à la liquidation d'un des réduits alLenands de long de I'Atlantique ? Le "repos" de Ia. Brigade va s'étendre jusqutà la rupture du front al- lemand au Nord du Doubs.

Entretemps' Ie Capi.taine René Dcpff est nomméChef de Bataillon, Ie Lieutenant Roncon le rernplaçant à VieiJ.-Armand, puisque les Commandos"Donon,, du LieuÈenant Schumacher et "Be1fort." du Com:andant Dufay et du Capitaine Jean-Jacgues Dollfus rejoignaient la Brigade pour former 1e Bataillon Mulhouee.

t11) Ordre parÈiculier No 92 - No 1097/3 S-E.D{./1e A/B - 3 du 12.10.44 (LZ) Ordre particulier No 102 * No L/3 - OP - E.M./Le A/B - 3 du 20.L0.44 B.A.L. - CI. Berger 20

te 13 octobre L944' "le Colonel Malraux, écrit "Berger" dans son cahier' nous falt une conférence. Nous apprenons ainsi que la Brigade a terminé son prenier séjour en ligne pour partir au repos à nemiremont. Le Sous-Lieutenant Meuse nous quitte pour rejoindre son arme doorigine : lravlation. Le lendenain' 14 octobre, nous déjeunons dans une écoLe de soeurs. Puis chacun reçoit son bil.let de logement : je suis avec Ayerra au No 11 rue Maldoyenne où nous rece- vons chez M. et l,tmeOulmann une magnifique chanbre à deux lits. "... Nous avons rejoint Ia lère Armée Française. Avec nos tenues déchi- rées et terreuses, nous devons évoquer quelque chose conme les spectres de waterloo dans les gravures de Raffet. Des hommesvêtus d'imperméables, à 1'al- lure sportive, en casque rond, nous regardent. Sauter au cou de ces soldats ? Nous l.'aurions fait le 6 septembre ; après ce gue nous avons souffert' nous éprouvons une joie trop grande pour 1'exprimer. Lfarmée de nos rêves esÈ là' victorieuse et nous ne nous lassons pas d'admirer. "A Lure, où il s'est transporté le 13 octobre, le groupe du Conmandant (Dufay) veut redev:nir Le centre de ralliement de tous les F.F.I. de Belfort. Au prix de difficultés courtelinesques, euê le dévouenent, 1'astuce et Ia cama- raderie de tous parviennent à surmont,er, Ie projet Prend corps. "Dans Itintervalle, la grigade Alsace-Lorralne du Colonel Malraux accepte d,lntégrer cette unité belfortaine : Ia constitution s'effectue à Cult près de Marnay sous les ordres du Lieutenant Roncon dans une ambiance drentrain inoubtiable : le commandanta obtenu 1'autorisatlon de faire revenir Èous les belfortains engagés dans drautres formations F.F.f. parce qurils ignoraient que la leur se reformait en zone libérée. Le Lieutenant Guillaumer inlassable, multiplie à cette fin les démarches et les voyages...rr ("Àvec les F.F.I. de Belfort""- Edit. Alsatia - Mulhouse)

Le 15 octobre, à partir de I heures, les Compagnies Iéna du Capitalne Argence et Ktéber du Capitaine Linder - après I'annulation drordres reçus La veille au natin ' rnontent en ligne depuis Remiremont pour tenir les avant- postes à Ramonchamp. "Le camion transportant la 4ème Section reste en rade par suite d'une panne de moteur. Un car la reprendra vers 15 heures et elIe monte à pied vers les positions le long drune pente au-dessus de Ranonchanp. Les 88 sont nerveuxi il y a par icir pâE 1à, des cadavres allemands, des Èrous drobus et des douilles..i" Le CommandoBark est au Mont-des-Brécheux, parce gue les Allenands doi- vent être contenus dans un combat d'arrière-garde : ils s'accrochent au terraln et interviennent par leur artilLerie de harcelLement et des patrouill.es de nult, qui ont leurs cheminements d'approche jalonnés par des mains courantes en fll de fer. "De tenps en temps La fusillade s'allume sur un poinÈ de front, puis stéteint sans qu'on sache pourquoi, provoquant un climat d'insécurité et dré- nervemenÈr gui pourralt aller jusqu'à la panique collective... Le cemps est très mauvais, il pleut en permane.nceet il ne fait pas chaud, obligeanÈ parfois les hommesà se coucher les uns près des autres pour se proÈéger du froid. Les nults sonÈ noires, il est totalemenÈ irnpossible de voir guoi gue ce soit" (Berger - 4ème Section d'Iéna). L'activité ennemie provoque donc de nouvelles victines 3 Le Capoaat-ehe| Loui's T^eillilLd de Baab eÂt tuA W ëcfaf. dtobu,s à Ranon' ehampLe 15'octobfte iq+A a 15 h 30 ; il â.ta,if.nA en Hute-Vienne Ie 6 oetobae 1922à SutatX.Itæ., Le Cho'saeunJuXien Kmp6.de dz KIâbu, nA à Krw.tangeU,loaeL'tel le 22 lui].get lqæ QÂt tuô. pan une ,u,(o"Le m.LLttq.i.LteuÂeL'a,tteignonl au brla gql&e et doil^ In nô.giondu'coeun Ie 15 octobrLa1944 au Movtt-de.s-futëeha-rtxà. Runorwhanp. Leurs corps furent inhumés à Froldeconche" A Remiremont est lue une messe à 10 heures et demie. * B.A.L. - CI. Berger 21

Du 15 au 20 octobre, un témoin écrit : "On de loin des Allemands qui se nontrent, mais il est défendu de tirer au F.M.".. Dans la nuit du 17 au 18, une forte détonnation retentit à 3 m de moi, alors que jtétais cle garde au Fttt, Max essayant de dormir sur la banguette du trou. Il sragissait drune grenade allemande qui a éclaté sur le toit de I'abri du Chef de Section. Droù venait- eIle ? On ne Ie saura jamais. L,es éclats ont blessé le Lieutenant Streiff, ain- si que Lévy, que je tire de dessous les rondins et les ramène cahin-caha, dans la nuit noire, au poste de secours." (Berger) "Le Lieutenant Fred Streiff revient mal en point à Ia base en disant qu'il avalt eu la tête coincée entre la couverture et Ie sol cle son abri. 11 hurlait, ayant des hallucinations, parce qu'i1 lui revenait en mémoire la torture subie durant dix-sept jours par la Gestapo drAgen..." (CharLes Pleis) Le soir du 20, Ia Section de Berger est relevée et "après avoir fait cinq kilomètres à pied, est reprise par son fldèIe canion pour la ramener à Remiremont. " Le L8 octobre, le CommandoVieil-Armand, toujours à nemiremont, est passé en revue par le Lieutenant-Colonel ,facguot, qui félicite les combattants pour leur tenue au front. Des soucis sapent cependant Ie noral de tout le monde sem- ble-t-ilr pârcê que la siÈuation nilitaire individuetle doit maintenant être ré91ée par Ia signature d'un "engagement pour la durée de Ia guerre". Des défec- tions amènent des remaniemenÈsde sections : "Nous sommesdes F.F.I. rassemblés pour libérer I'Alsace-Lorraine. Ensuite nous demanderons à sulvre le sort des classes de mobilisation respectives auxguelles nous appartenons, à moins gu'on ne nous accorde guelgues semaines de congé pour règler nos affairesin (GT) Mais Ie jeudi 2 novembre crest le jour de la signatute de I'engagement' dont le libellé est : 'rE.M. Ier Bureau - ordre d'Engagement pour La durée de la guerre contre I'Allemagne du nommé...a pour les F.F.I. "Brigade Alsace-Lorraine". L'an. .. 1 à... heures, srest présenté devant nous, M. ..., âgé de... exerçant la profession de..., domicilié à (Canton, Département), fils de... et de..., domiciliés à... (Canton, Département), laquel a déclaré vouloir s'engager pour la durée de la guerre contre lrAllemagne pour servir dans les F.F.I. "Brigade Alsace-Lorraine". A cet effet, il nous présente un certificat délivré par le médecin de... cons- tatant quril est apte au service et notifié que sril quittait l'Unité à laquelle iI est affecÈé serait considéré commeinsoumis et comne tel passible des sanctions prévues par les lois en vigueur. eprès guoi, nous avons reçu 1'engagement de M. lequel a promis de servir avec honneur et fldélité pendant la durée de la guerre. fl est entendu par t\tote 305 EMGG-Idu 30 septembre 1944 du Ministre de La Guerre, d'accord avec le Chef du Gouvernement, que les Unltés drAlsaciens- Lorrains geront, après La libération de I'Alsace et de la Lorraine, mis à la disposltlon du Général Commandantla Xème Région Militaire, les Officiers, Sous- Officiers et Hommesde Troupe pouvant éventuellement être détachés auprès de I I Administration civile" " Ce fut fait par GT et ses camarades à Hugier. Des permissions de huit jours furent accordées, tandis que certains s'inscriront au cours des EOR (Elèves Officiers de Réserve). * A Vieil-Armand, on supprime la 2ème Section (10 novembre)r on crée un "Corps Franc" i Ie tieutenant Polack commandela Compagnie par intérim, Landwerlin est affecté à 1'8.M" B.A.L. - Cl. Berqer 22

L'engagement de la Compagnie Donon fut signé à Montreux-les-Bauley en Haute-Saône, dans la vieille derneure délabrée où eLle est abritée tant bien que mal à lrabri de la pluie et du froid. "La plupart d'entre-nous est "Bon pour le Service", néanmoins il y a quelques éliminés que nous consolons conme nous pouvons. .. " (r.emblé) * Le mêne jour le détachement du Bataillon Metz, conmandé par le Capitaine Argence, après trols jours de conbaÈs à Ranonchamp, descend des lignes. Le len- deinain Ie Capitaine est remplacé à la tête de la Conpagnie Iéna par le Lieutenant DéIieux.

Le 2I octobre L944c se poursuit la période de "repos", pendant laquelle on fait des narches, du tiro de ltentraînenentr avec une nourriture passable. I1 y a peu de distractions à Renlremont, Ie cinéma étant réservé aux Ènéricains. "un jour un gala fut organisé pour nous avec 1'aide de chansonniers, drun orchestre, drun quintette de jazz américain ; cela fut très bien. J'ai rencon- tré les deux frères Hartmann, qui sont aussi de Ia Brigade, Bataillon t'{ulhouse, alnsi gu'André tutringer, gui est à L'Etat-Major. D'après ce que je sais, nous sonnes actuellenent sept thannois à la Brigade : Pierre Bockel, Gégé Kammerer, Kraft,r les deux Harttnann, Zundel et moi. J'apprends aussl que Lévy, que j'avais sortl de son trou après lrexplosion de la grenaden avait dans son bras droiÈ guarante huit petits écIâts i Streiff en avait les mains plelnes..." (Berger)

Durant cetÈe pérlode de repos, il faut relater I'histoire de "Lroie de Bonboillon", survenue donc près de Marnay à sonboillon surnomné "Bonbouillon" à cause de la boue qui était partout. Donon y cantonnait. "Les rations U et K américaines commençaient à nous lasser i nous en avions assez de ces menus stéréotypés trop parfaits où tout était prévu, mêmeles be- soins les plus intlmes... avec guel plaisir savourions nous un morceau de Èarte aux prunes de chez nous ou un quignon de bon pain de campagne à la place de ces biscuits trop sucrés dont nous étlons saturés. "Or, voici gu'un jour trun des nôtres repéra une belle ole grasse dans lrenclos voisin. Quelle aubaine t Déjà iL se voyait en train de dévorer à belles dents une cuisse dorée ruisselante de graisse ou de savourer délicleusement Le foie gras fondant de sa future vlctine. I1 en fit part à trois gaillards aussi décidés et gourmands gue lui. "te soir, vers minuit, alors gue le village dormait, ils pénètrèrent dans la basse-cour en guestion à pas de loup et.., crac tordèrent Ie cou de ltobJet de leur convoitise. Ils l'emmenèrent au cantonnement et se mirent à la plumer solgneusement. Le feu de la cheminée flambait ; les bûches de chêne crépitaient dans 1'âtre et lançaient des étincelLes. Toutefoisn nos lascars se gardèrent blen de rôtir la volellle avant deux heures du natln. Les fenêtres furent obs- t,ruées avec des toiles de tenter des capotes ; Ia porte elle-nême fut barricadée avec soin. Aucun rayon ne filÈrait au-dehors, aucun intrus ne pouvait, r€ntrer dans ce sanctualregueGargantua lui-nême n'aurait pas dédalgné. "L'un drentre nous tailla dans une branche de coudrier une broche qui souleva lradmirat,lon de Èoute I'assemblée. Cet instrument était vraiment digne de Ia victime. L'oie y fut empalée avec naîtrise et le tout reposa bientôt sur les chenêts du foyer. Chacun, à tour de rôle fiÈ tourner Ia broche lente- ment, laborieusenent. Au début, guelques plumes oubllées et le dernier duvet répandirent en brûlant une odeur désagréable gui empesta la salle. Les commen- taires allaient bon train r "Et dire que nous allons nous délecter malgré cetÈe mauvaise odeur." "2u'elle est grasse, la bestiole.', B,A.L. - Cl. Berger 23

',Bientôt elle fut dorée à point et retirée du feu au milleu de l'enthou- siasme général. Un boucher aigulsa son 9106 couteau du Maquis et découPa artis- tement l,appétissant animal. loute la chambrée fut conviée au banquet. Chacun reçut une bonne part de cette chair savoureuse agrémentée comne il se doit drun quart de ce bon petit vi.n drArbois.'La belle oie fut engloutie en guelgues minutes par les voraces "brigadiens" gui se déclarèrenÈ repus et enchanÈés de ce fameux repas.' (ERRIEP) * Le 22 octobre, les Généraux De GaulLe, Juin, De Lattre' De I'lonsabert et Décampsont à Remiremont. L'après-midi des éLéments de la Brigade défilent devant eux. Le 25 octobre L944, a 2l hanea à fua-le-ùuc, le Cdpil,airc C,eongetEenne.tz eat, tuê. arcidenftu{tenent en atÉnnobile eu coL,^adt unemi'saion ; il ë.tdit nê, à i,lulhouteLe 23 [ëvniat lgl5. Le ChoaaervlJe.iln-l,lo)Lie. La,taigvn)Ld,ie, në. Ie 27 6ëvniu{ëvniut 19ll à IAgen,a. t)tou- v'e X.amott danâ lo.s mêne.scittcotwtdnce tir"giguea quz Capilaûne, Tous deux appartenaient au Connando Verdun du Bataillon^on Strasbourg. IIs furent enterrés à froideconche. * eui étalt le Capltaine Bennetz ? IL se battit héroîquement durant la cam- paqne de 1940 pour se retrouver au lendemain de la défaite à I'tarseille, mais, patriote convalncu, refusa de retourner dans son Algace annexée par 1'ennemi- peu de tenps après, il entra dans Ia Réslstance et prls contact avec Bernard Metz qui lrenvoya à tfunoges, afin de remonter I'organlsation du réseau alsa- cien décapité par lee Allemands, mais Ie débarquement le surprit avant quril ne réusslsse à créer un maguis en Haute-Vienne. Il se mit donc à la disposition du Maquis de Dordogne et organisa plusleurs coups de nain dans Périgueux contre la police allemande. pour la l,ibéraulon, 11 comnande le CommandoVerdun. Sorti indemne des com- bats de Ranonchanp et du Bois-1e-Prince, où son unlté se bat héroiquenent et brise plusieurs contre-attagues ennenies, 11 est tué en gervlce commandélors d'une mission avec son chauffeur Lassignardie. ,'Le Capitaine Bennetz était uh officler renarquable, qui srimposaiÈ sans jarnais écraser, hardi, nals d'une prudence extrêne dans I'exécution de ses en- treprlses, plein drespoir pour le lendemain et s!intéressant beaucoup aux pro- blèmes de lrÀIsace. I1 fut l'un des meilleurs hommesde la Brigade, un de ceux dont la perte a été irréparable pour I'esprit du rnouvement." (J.t. - LrAlsace du 25.05.1955) Le 27 octobre, un vendredi, les permissions sont susP€ndues pour le Com- mando Vieil-Armand, En attendant on se délasse comne on peut, nédiocrement, après des journées d'exercices de tir à la mitraillette, au FM, au fusil et au côIt américains, "tout un arsenal". La pénurle s'est transformée en abondance. Cela ne présage-t-iI pas Ia reprise de la narche de la f,ibératlon vers le Rhin ? * Du 29 au 31 octobre, des élérnents de la Brigade, soit 1'8.M. du Bataillon Metz et ses cornpagnies, changent de cantonnement Pour se fixer à Sornay (8.M. et léna) et Chenevray (Kléber et Ney), petits villages sympathiques boueux et bouseux, où lrinstruction des Chasseurs est trroussées, tandis gue le recru- tenenÈ s'accéIère. (I3) (13)- t." é"ènenents concernant le Bataillon Metz sonÈ relatés au Journal de Mar- che de cette UniÈé (Service historique de L'Armée) tenu à jour par le Lieutenant Thielen, Officier Trésorier, sous la responsabilité du Capitaine paul Meyer, Officier Instructeur d'acÈive, Adjoint au CommandantPleis eÈ rédacteur d'une notice d'insÈruction du Soldat au Combat pour Les Chasseurs du Bataillon, 1'unité étant dépourvue de tout règlenent. B.A.L. - Cl. Berger 24

"En gueLgues semainesr le personnel de la Brigade s'était parfaiÈement adapté à la forme de guerre gue nous avions à faire." (Général Jacquot). Par ailleurs' on recuellle les premiers alsaciens ayant franchi au périL de leur vie - souvent après avoir déserté la Wehrmacht ou mêne les "SS" dans Lesquels on les incorporait de force et après s'être cachés pendant des rnois dans des caves ou des soupentes - les crêtes des Vosges et les lignes alle- mandes pour s'engager à la Brigada (13) * Au repos, rien n'est facile. On réftéchit au lleu d'âtre entraîné dans I'action. Certains se laissent aller à douter des motlfs de leur présence ou de la nécessité de tant de morts. Les aumôniers ont, quelque peine à résoudre de tels problèmes aux goûts amers. L€ repos du guerrier est une césure, la cadence combattante est rompue souvent sans espoir : 1'élan vers sa "petlte patrie" à reconquérir risque de se briser. Les permissions n'arrangent rien' car Les retours sonÈ difficiles. *\ Le Sarthois raconte ; "... Je me vols attribuer une permission de conva- lescence de dix jours et vais demander à Ancel, devenu Conmandant' de parta- ger ma perme avec mon frère (Montrouge).. " Nous partons avec un autre permls- slonnaire, notre aml Lebreton, dans la voiture du Capitaine que pilote notre ami Titi, gui, après Luxeuil, nous falt faire un bouÈ de route vers Paris et doit nous abandonner." De tracteur forestier en camionneur, ils attelgnent Paris où leur visage charbonneux "excite la curiosité des rares passants". La fanille se retrouve et après Le séjour plein de joie, ils doivent "repartir pour participer avec Les camarades alsaciens et lorrains à la libératlon de leur province." Le che- mln du retour utlLisera de multiples moyens de transport : nétro, à pied le long du champ d'aviation du Bourget, retour à la maison (ce gui prolongera le séjour au-deIà des lj.mj.tes de la permission), nouveau départ' un automobiliste jusgu'à npinal I "comme il est tard, nous cherchons un gl,te gu'il nous est facile de trouver chez I'habitant, gui nous offre en mêne temps Ie couvert. Le lendemain, nous nravons aucune peine à regagner notre cantonnement, où il ne resÈe plus qurun échelon réduit sous Ie cornrnandenentdu Sergent Bourquard. No- tre unité a fait mouvement sur Chaumercenne (HauÈe-Saône)... "Nous nous préeentons au ComrnandantAnceL, gui nous flangue à chacun huit jours de cabane : "CommeiI n'y a pas de tôle icin vous serez privés de ciga- rettes pendant quinze jours." fl ne nous faut pas longtenps pour apprendre gue Ia ration de cigarettes est attendue par nos camarades depuis plusieurs semaines et il leur faudra patienter encore pendant des semaines avant de pouvoir perce' voir I'herbe à Nicot. Ce qul rend notre punition parfaitement supportable..."

Finalement, la camaraderie trionphera des épreuves, gui ne furent pas toutes aussi bien supportées que celle dont nous venons drévoguer le souvenir. * Le 13 novenbre, le oétachement automobile comrnandépar le Commandant Scheydecker est, rattaché à la oemi-arigade Metz au point de vue administratif et disciplinaire avec "effet rétroactif" au ler novembre 1944. Le 19 novembre, la Deni-Brigade Metz prend à nouveau la dénomination de "Bataillon Indépendant Metz" (blote l,1o362/T. du Colonel Berger du 19.lf .44). Le 2O novembre, en vue d'un mouvement éventuel consécutif à la persée du front de Belfort, la Compagnie Kléber (Metz) est portée à I'effectif de 120 honmes avec des éléments venant des Compagnies léna (un Groupe de Combat) et Ney (une Section de Fusiliers-Voltigeurs). B.A.L. - Cl.. Berger 25

Le lundi 20 novembre 1944, la ville de Gérardmer est libérée, non par les Américains, mals par le Groupement du Colonel Lecoq, composé du IIIèrne Batail- lon de Régiment de Franche-Comté et le BaLaillon de Marche de l'Aveyron. La veilIe, eIle flambait, allumée par 1'ennemi.

Replaçons I'action que nous venons de vivre dans son contexte en un ré- sumé fort succint tiré de "l'Histoire de Ia Ière Armée Française - Ch. VIII - La Batallle des Vosges" de De Lattre De Tassigny ;

Le Général De Lattre se rend le 19 septembre 1944 auprès du Généra1 Devers à Vesoul pour discuÈer du plan de manoeuvre des armées. La 7ème Armée U.S. file Sud-Nord, alors qu'iI désirerait marcher Ouest-Est, une fois Gérardmer libérée pour atteindre le Hohneck, la Route des Crêtes, Guebwiller, la plaine d'Alsace entre Rouffach et, Cernay, Belfort (à revers) et Èlulhouse (couper le Rhin). "Une telle divergence de nos directions respectives ne peut manquer d'é- loigner les Amérlcains de Ia lère armée Française, donc augmenter mon frontr n'affaiblir et paralyser mes efforts."

"Le 20 septembre, le Général Patch me rend visite à Besançon pour m'in- diquer les énormes difficultés gue rencontre la 3ème D.I.u.S. dans sa progres- sion vers Gérardner, se heurtant à une résistance exÈrêrnenent violente. OtDaniel me demande de relever Ie ptus tôt possible ses unités qui opèrent dans la ré- gion de Rupt eÈ la forêt de Longegouttê.." Cela ne peut, se faire gu'en prélevant sur le groupement de manoeuvre que je viens d'avoir Èant de mat à constituer... Nous sonnes bloqués par 1'enneni renforçant rapldement sa puissance devant Le Thlllot et Château-Lanbert et Ronchamp... "

"Je n'ai plus les moyens de la manoeuvre que jravais espérée par Gérard- mer et par La Schlucht, De Monsabert me propose drutiliser commenouvelle base de départ la ligne de partage des eaux entre la Moselle et la I'1ose1otte... Ce sera une phase très dure de la bataille des vosges. Le 2 ocÈobre, De Monsabert donne ses ordres. A son aile marchante, il place les éIément,s frais que j'ai prélevés sur le Ier Corps à son bénéfice, alnsi que ceux réunissant à la 3ème D.I.A., les 2ème et 3ème G.T.M. et le BataiLlon de Gardes Moblles Thiollet. Lrensemble de ces forces congtitue le Groupenrent Guillaune r pousser vera I"ongemer en se couvrant à lfouest vers Gérardmer, prendre pled sur la Route des Crêtes entre Ie Hohneck et Schweisselwasen, puis dans un deuxiène temps déferler sur Guebwiller et lrHartmannswillerkopf""

"De son côté la lère D.8., renforcée des ParachutisÈes, des Chocs, des commandos, de la Enigale lndëpendanle dt Alla.c,e-LotutnivÊ BaLgal-lh,Xiaax, du Corps Franc Pommiès et du ler BaÈaillon du Charollais, a pour mission de cou- vrir au pLus près le flanc Sud du Groupenent Guillaume, d'abord en srenparant Du Thillot, puis en se portant vers la vallée de Ia Thur par les cols de Bussang et drOderêh..."

"ta lutte est acharnée, halet,ante, sans merci." La tère O.4., le 4 octobre essuie un échec contre Le Thillot. "De Monsabert décide de concentrer ses ef- forts au Nord de la Moselle et donne I'ordre du Généra1 Du vigier de llmi- ter à des acÈions de couverture, ses tentatives au Sud de la vallée." (Renvoi en bas de page . ''ete^t aL coutl^ de {tunz de cea ar.tton que (ut. gaièvenenl bne.daô.atr Hdnf.-de-Pattë.ttelsud de Xornuptl Le LiaÉevwvr,t-ColoreL Jatquot, Adloint att CoLoneIEutge*fr1a,ùto,ux, conmandant ta, Ettigade Indleyterrdanled'AI*ce-Lottnd,ine,,,"l

"En fin de journéÊ, nos Tirailleurs sont partout cloués au sol à mi- pente par les balles allemandes et les mines..." B.A.t. - Cl. Berqer 26

I;e 5, il y a cles corps à corps et des menaces dren- cerclement réciprogues dans des sous-bois, mais Le I Ia victoire est là. Le 9, l'at- taque française repart avec les Tunisiens de Guillebaud' les Algériens et fes Goumiers de Chappuis, les Paras, etc... contre I'ennemi résistant avec frénésie. Le 10, le mou- vement-désorganise les posi- \ rions allemandes mal.gré Ie $cÙoue{ 'YSOwrnl v "temps abominable. La pluie, lh*1 l- l"e brouillard et mêmela neige 3 alternent ou se conjuguent ; on avancedans I'eau. Mais on avance tout de même. DofrOVt "L'attague stest déve- * loppée vers La Bresse, mais rrerr*- .\^ etrrrrt Guitlaume, pêu épaulé et S- privé de renforts fraisr nrest \O plus en nesure d'alimenter (rr-11rrictÀ i1:;.ï,::";::"';:::i:î::' *-j.Û|! !blr'i"r'-'orit'ttlt s'assuretes crêtes au Nord + ryY + de la Moselotte. crest un {idr- ^ lrÊorhcrrrrr gue des terrain l'héroisme i ^ }1 i:':ï:::"":::::"ii"ï1"11.",- l?iFfi Ë o . r.1,...1?;gr*xfùturtrr nes plus tôt, quatre vingt --l-' 'O. '- g' 4) trois d'entre eux sont, tom- I Sræàrar bés à la "Piquante Pierre" O frnirftf,.o*f à Noiregoutte et à la tête t| -)\ de Rondfaing, après une Iutte désespérée soutenue I_U ^t.D) -Sr,rtrr{ ^: \'r$n'r'^ti..'- h,trurr ;iiiï:i:l'*]ii,i::.1"",Èombés,Ies TiraiLleurs .â.{ \ se baÈtent maintenant O ^tÊ tæ pour les ven_eer." F ./ bcf1oft "Du rt au 14 ocrobre, .{ % a\ ' arraques - Brlc se succèdent.". "on.r"-;;;;q'"; Le froid et trn-,e"^ b"'tf"_.y TÀiiifitar'-alSÏ -- la pluie ne cessent d'ajou- ;""i;;;;'";;-;;""outl'"- 'i.--l - r{'{ 1' ..lnll y * frances et cle difficultés -- r- { } à celles qu'impose la résis- Y su}t}Ë tance farouche de la l{ehrmacht..." t < qui a la prétention de nous arrêter durant tout I'hiver sur la tdinterlinie... Le 2ème Corps d'Arrnée accentue cepen- dant se pression tout en se couvrant face à Gérardmer..." B.A.L. - Cl. Berger 27

Le 16 octobre, I'attaque se développe en direction de Ventron et du Drumont."une fois de plus la pluie tombe à torrentsr" et se poursuit Ie 17, tandls que La position de Château-Lambert-Le Thillot, où l'ennemi srest forte- ment retranché, tombe. "Jamais encore le heurt n'a été aussi sanglant. Si un seul bataillon nazi a laissé sur les pentes 70 I de ses effecÈifs, Ie 6ème Ré- giment de Tirailleurs Marocains à qui la prise du Haut-du-Faing a coûté une centaine de pertes, laisse sous les sapins déchiquetés de cette crête 700 tués et blessés pour la conserver".. Dans les bois du Haut-du-Tonteuxr Ie grouPe de conmandos drAfrique laisse de son côté gZ morts..."

"La rupÈure dans les Vosges n'est plus possible et il me faut arrêÈer I topération. "

"Le l? octobre L944, je fais donc savoir au Général de Monsabert que I'opération "Vosges" n'ayant pas abouti aux résultats escomptés' j'ai pris la résolution de suspendre l'offensive et de retirer à bref délai au 2ène Corps drArnée une partie des moyêns actuellement à sa disposition. (Renvoi en bas de page : "Les unités enlevées au 2ème C.À. sont les sulvantes : fère D.B. r 6ème R.T.M., Bataillon de Choc, ConmandosdrAfrique, 2ème Dragons' Corps Franc pommièset Bnigade Indâpe,ndanle,d'AX.aate-Lorûd,Lno Butgut-tla,Ltalx." ...1 Mais "cette décision de stopper Monsabert s'accompagne d'une décision corrélative de renverser le point d'application de notre effort... Le 19 oc- tobre, mon chef d'8.M. n le Général Val1uy, porte une letÈre au Général De Gaul1e "Je demande au 2ème Corps de conserver à sa cléfensive un caractère nettement agressif, afin de canouffler à I'ennemi nos intentions réelles et de le nain- tenir dans cette convlction que nous nous obstinons à rechercher la déclsion par Ia montagne. Effectivement divers signes nous montrent gue I'inquiétude allemande ne se calne pas. On sent gue l'adversaire s'attend à une reprise imninente de notre offensive dans ce sect,eur..." Tandis que Ia Ière DB est re- tlrée, "Ie corps franc Pomnriès eE ,(a Migade l,IaltZattlcWâenl. en iêÂALve dtULnLe, tandis que I'ennemi, à lrinverser fait nonter une division fraîche, gui arrive de Norvège, la 269ème..." Déclenchée par surprise, 1e 3 novembre à I h du matln, l'attaque fran- çaise se heurte, malgré I'appui considérable de notre artillerie et des forces aériennes françaises, à une opposition violente. Vraimentr I'ennemi considère bien le secteur des Vosges comne le secteur essentiel. Ses 198ène et 269ème divisions y dressent un barrage compact gu'il faut guaranÈe hult heures de conbats furleux pour entaner sérieusement".. "l,la.iÂdA!à, ddru le ph gfted mq^tè^e, tou.te-s te-s uni.tôt de nen(odcanent que i'avai,s miÂeÂà Ia. di.tpoattion du Aène C.A. ottl. quilfi. te aeetutt, et de _ iaif. 6ont nouvemenlvu .ta. daoi.tz de nottte (ttont. Le btwit du duniut a.cte de .(a ba,tai,L(.ede Voage.scouvae ùet ultime^ piAW*LiÇa de lt arle nouveut qu"i, denain, vd. louut devcnt Ia, tttouêe de $e{.(oat, ^e

La Bataille des Vosges}, pour Ia Brigade, est terminée.

*** {' ? 25.04.1993 AI$Q!88--W-':14-98!9405--!t!0-E?8ry?4ryI8-ô!S49E:!988ôIry91 lsuÂ.te2l

La aui,t*. No I ajoulêe u,\uL&etin No ltî a ,stcilL let nwratquet aûva,ntot, dottl le-s esnttada votrdhonl.bien tznitt conptn : al En ae dâ.(ênant.à fu. P. 3 in (ine, i,L ett Wêei,të. queU êpotue du Connnndanttutrd,ttotlttt l9he( d,Eta,t-tla.ioa de Ia. Migodel. avail ê,tê.rcnnëe W 2z Cotonel Butgut r ,,Chef,du Ttuin- Sani- tabte de Is. Bttigade,,et pÙonëe,de ce 6qi,t, aoualet ondnea du llôleein-Che(de În ùûgade, 2e CoMant. Ratult, de 2.8.M. El.le dêtntui,t, aloru Le gaaded,lnspitanl,. Lt A4pitunl Piwrctte BiandÂfuûet ao enlÂe auitto.s(aita ttuwt- qublet el. en tnnl que volontaite a,ùotu que fa. bafàilte (aiAaiL aoqe Ie 25 novanbae1944, î,ttotupoatê.ddna It nùnevoilutte eenl h,iàognamrotde nplnÂLittt, det diîowtÂtputu, del nècheahento,t ef. du coddest dL,tonyrottt.,dettinê.a à iahe aaûat le vi.oûn de Oannenwtie. lladdneHeAi Mod,ateitat e*, dëcâ.dileXe lut ianvial tgtt lBu,tLtLLnNo l80-l-81-Suite Al.

ôl Le tênoigru4e ?. 17 ne coutetporulatttW ù 2a tê.oti*ê. vêote W L'infiietaL. le 7 octob4e 1944,il eat auggLtâ.de aryett au {dûtte no,ittcuttnitw nots aoul,ign2Âdatu Le texli ci-opttë.t-t , ELleeLÛvement.,i,L pôû*i.t u /TTT unifuane atfritieain .-ITotr6iciut' ne poatait, p.t . Phan4uez-vouÂduutiùe hea aûnot, Iotquot /ffioWT devanl,, pi,tto,te.t au poing, @ utial4t,,.7ffi6t avd,i.t une dênnttehedidgiû,A@e qu,i,I avait ôfâ.-6texê. deux ioutU aupoaevanl.l" . E! c, eÀt,à ee nwnt. Ià qu,il tllgut une aafule'ffi /7effiW @7, quinetfffil iinaaohadeu W . lL, oT{Eict i, ett aenduat poffi TffiIffu b&ancdJlde.t guoiqu'u1aû, la, poi.trtine ûnvetuêe d, une ba.Ilel.

cl lA twue "onêttiu,,tne|)pettçtte à Luxaûl lp, tg - lounnêedu 12 oeâobrte19441 ne convrena,ii,,aelon sulhoi,t de Baû, eu,un pttl*h0n, une ve*te e.t une cltoniae anUticaine, det æu.t-vêtuettt n)ë,tant.paq.û qu,à MulJtouAe.

t Si votu duez dot ,LuwLquQÀà lairc au mlet de ta. Zhe uite lohtn ut 8tû2e1,inNo l!1, _iruutiuez-Lea qr vutâo de ls ptLsenfu.(eilIte el,-en- voaezIn à Pottr.MEVER - 16l aue Thê.odofteoecb - 6'9i00?|JEBù[LLER. \ \\ r vl \-"

P. ,,IEYER, \ B.A.L. - CI. Berger 28

II

I/a Brlgade retrouve I'Alsace t

,,L,avion qwL m'utpoute à l,lulhou,seWae enlie Mfrziaeh et ùanwrnlie, C,e.st În mëneàpptoche'ce âoitt, et doute te nêne (aoid âu^ La, twte, et le nëmebnou*tbttd... qu'i,t U a peu^en^d'annêzÂo..1' nCteÂt u.n cetle peti.te pfiate, à paLnz virsibLe en bdt, que datU fn yai.t d,lvtvut où tnua X.e-shonme.a ont daoid avec Ùea nêne-sgeate.s, nouÂ, otwLeu pti- aonwtela, hegmdion notne ptuniùe uni.tn a,IlAnattdepi'lonntë1e..." ll4l " ,,, Da,nnenuLie{lanbai-t.. Uil.tnge-s et. bouttga n'ôls.ient pfuia que do's nona de 6lotme's. Et quard ne gmttd ve"nl.glteê. aoutevaiâ Is..Lwiëtte, epryliÂ,sa,Lt, en poa'iLLon, un chàn que coitnen$,if à iecouvnul L0. gehëe bldtæhe de' touiouta, "... Là où i,L q avaLt enc.oneme ô.tahle, noâ bleaaû doanu,Lent.Xe long de,s bê.te.schu.de,s. Êt tout pLèÀ, donnaienl cun qui al-IaLent, un quflLt d'heute poutr où poun 'letnpfua toad, a'dlhonqul âutl cptte tuue ennwie, L'a.ttnque, W^aL pnwniùe. nw|t-de motts. .Ie n'en voqoi's W un, e-t pouatanl, etx aJJ/tâi wnpli's,u,Lenl. ta rwlt. . . tf... C"etaLenl ceux qwl, deput,s que Le nonde e-st.monde,cluiwient Ùers poulet's. Ceux qwL, dèt quii,Lt ne ndaent plua aeaaemblnlent,usc Xabounuttt du lloqen-Age; cetlx du Cenl,ttzverurÀ ^e conboî,Ate poal t'} AUqte evee Aet eoryitu al'soeheru,- Qù ô*oLeni vew conballtte avec alx lda,n^ Lets nw4wi,al, ',ll ne 6ai,satenf. aien de. t.onenù5quet i"It altendaient Evuenbhe. Et talt lnaluwlte venn'il atuai du $ord dea tenpa, d'atÂâi Loin que Ie pteniut aounÛrc du pamiut en{ant.... ,'Pui'saent Le,s putilt zndattls de ce aoL aavagë ae aouvewh de cQÂhomns Iibnet, d'unz uwi,tê. qui ne.covttuû W unCoue,tl de guutne ; de cel aotdalt qwl n'onl ws oublië Luna cheia et. peul.'ôttte, de ee'sche{a qwi n'ottt, W ôubLië.Ùattta æIlo"ts.".t' Andzt MaXtwx U5l

Non, il n'y eut pas de "Conseil de guerre"'

Beaucoup de combattants de ta Brigade furent de réels héros, mais les ré- cornpenses furenÈ plus que modesÈes. Cecl est sans doute regrettable lorsquron pense qu'il s'agit de "volontaires", dont guelques-uns mourront au seuil de leur maiEon reconguise, dont beaucoup ne retrouveront leurs parents gu'au cl- metière, donÈ d'autr,:s avaient bravé Les sanctions de déportatlon ou de trans- plantaÈionde leurs familles en refusant drendosser I'uniforne enneni ou en désertant 1'armée al.lemande pour traverser les frontières grâce aux passeurs, pour franchir Ia ligne de démarcation entre les zones en France' pour se réfu- gler en Suisse, pour rejoindre les Forces tr'rançaises Libres (FFL), IrArnée Leclerc , Ies Maquis, les Réseaux de Résistance, les prisons, les canps de prisonniers ou de déportés' la torture, Ia mort...

(14) La Brigade en formation dans les maguis avait déjà fait des prlsonniers ; constituée, elle en fit dans les vosges.

(15) Préface de lrAlsace Française - octobre 1948 - Nouvelle série No I - P. 3 B.A.IJ. - Cl . Berger 29

Draucunsont été punis, pour ainsi dlre "administrativenent", plutôt que pratlquenenÈ parce que leur comportenentdifférait de celui d'une unlté disci- pllnée et parce gurune certaine clémenceatténuait les sottises et leE distrac- tions de ces "volontalres" parfols "chippeurs de poulets", de dodges plelns de jerrlcains dressence et autres objets gu'iI fallait "piguer" au passage. On nanquait de tant de choses "gui pouvaient eervir dans lrart subtile de la guerre." Faut-il citer quelques motifs de punition, parce gue ce texte Ee veut aussi objectif que posslble sans sombrer dans lrlncongrutté ? "Négllgence ayant entralné une avarie sérleuse de ea volture automobile.'r - "Etalt en état d'é- briété lê.,. au solr " et un autre qui dans Ie nêmeétat "a frappé aes canara- dês". -'Srest absenté de son poste pour aller voir l'heure" alorE qurll nta- valt que deux mois de servlce, peu excellent, et guinze mois de maguls". - "A mls de la mauvaiee volonté à ravitailler la compagnle" et celul-là qul a comnis "une négligence dans Eon service de cuislnier"..."ltlalgré les ordres plu- Eleurs fois répétés qu!aucune arme ne doit être chargée, ni approvisionnée sur les rangs, a été trouvé porteur drun fusll approvisionné" lors de I'lnspectlon des arnes au rlsgue de tuer le gradé qui la passait. Le Colonel est tornbé sur une sentlnelle endormie pendant la garde, alors que les Allemands bonbardalent : "DraprèB La loi, vous devriez être fuslllé, mals vu gu'on a davantage besoln d'hommegvivants que norts, je vous laisse la vie sauve ; mais attentlon à Ia prochalne fois l" (fgnace Buhaj). fl y eut quelques victines drimprudences, dont on ne reÈlendra que celul gui se logea une balle en pleln front parce qu'il avalt latssé son fusll arné en formant les falsceaux ; celui qui, avec Ba "sten" à la gachette faclle restée accrochée à un bouton de Ea tenue, a lancé sa giclée au mllleu des copalns fê- Èant la llbération drun village i celui qul escalada un camion par 1'arrlère, lâchant son coup de fusil dans le dos du chauffeur, gui ne fut protégé que par son slège métaltlque et sa chenlse... Tout le mondene s'est pas vanÈé de ses stupidités, dont certaines furent dangereuses, voire mortelles. Drautres enfin ont bénéflcié de clrconstances exceptionnelles. Eux non plus nront pas clamé ces extraordlnaires "exploits" à la face de leurs chefs, qui ont oublié leurs soldats le jour des récompenses...

Grandeur et servitude militaires.

Lrun de ceux gui ont suivl du 6 au 19 novembre un Btage drE.O.R. compre- nant environ clnquante étèves, dirigé par le Capitaine Figuères, "un Cyrard de la promotion Charles de Foucault", raconte ; "... Pendant ce stage, le peloton E.O.R. est allé à Besançon, lors de la vlslte gue firent à cette ville le Général De Gaulle et Churchlll. Notre unité formaiÈ la haie du côté de La gare... Nous y fùnes une deuxième fols, mais c'é- talt pour prendre une douche. "À Ia fin de la deuxiène sernaine de notre séjour à Chancey, la nouvelle éclate conuneune bombe ; le front est crevé près de Belfort t "... Le 20, je reJoins, non pas léna, mais la Kléber. Je râle, blen en- tendu' mals pas longtempsz cê! j'apprends que crest ce coilnando qui va parÈir en premier pour IrAlsace." (Berger) R.A.L. - CI. Berger 30 \

|'a bataille Pour p6nétrer en Alsace le Iong rle la frontière suisse et rlu Rhin et à laquelle Ia Brigade NOVEMgRE 'l9r+h r4ut$ousE Alsace-Lorraine Érnfrilr rupture du front du 14 au 17 novembre et AtlrrrrerrdS r Ie dépassement d'Héri- @ :e9t Pio'ni*'h court, Montélimar et .l CÈ f$tl trrrt'r Audincourt. Viennent (D qCts llrsæ successivetnent la @ 7r'u/lo'r.ç prise rle Belfort t/tl"îtffi (18 - 2l novenbre 1944 Ia course au Rhin le lsFltrt*r""1 long de la frontière ?anurfet tOmf. suisse et Mulhouse tf trlrprSt (20 - 2I novembre). lCl Mais I'ennemi ne s'avoue ryfpr'r t 6"t r r:'lf,lrlri pas battu et contre- frrii ltlnjri attaque sévèrenent dès (9)$yOrarruireu Le 22 novembre Èout - lorrlsrei en exerçant une sérleuse Frrnçrirr pression sur Mulhouse 3.tàtto*r*lf pour enpêcher 1'étau g;fC,.cttrr de se refermer sur lui : 8CA t'Le 26, en cer- oliTor.r.r,.' tains Points, 1'en- t{.t}tr*_ oll a"d,.,,:, neni tente de reprendre 'rtr tt* 9r/ | @4î une fois rle plus I'iniÈiative. @3,1'&.^*.o-. "Dès I heure du matinr à la tère D.8., Lépinay est violem- 8Arr5 ment contre-attagué à Galfingue. Un second assaut, se Prodult à @,1'u 3 heures, aved de gros chars et une infanterie nombreuse. Pendant @ rr.Rtc des heures, la lutte se'poursuit dans I'obscurité complète. Au jour, nous restons naîtres du village ; mais tout débouché vers Burnhaupt esE lnPossible. [in quelques instants, nous perdons une automitrailleuse et trois Shermann. 'C'est gue Ia Wehrmacht tient toujours Heimsbrunn ainsi gue les bois avoi- sinant-s et que, par 1à, elle orend de flanc toutes les tenÈatives de Lépinay. Toute avance de celui-ci est donc subordonnée à I'action entreprise contre ses positions par Labarthe. B.A.L. - Cl. Berger 31

"ta lutte qurengage ce dernler - vers l-0 h - est féroce. Heirnsbrunn est, défendu par le 269ène Bataillon de Pionniers gue renforce une conpagnie du 654ène Bataillon de Panzers lourds. Ce n'est qu'à 16 h, âu prlx de 60 tués et blessés et de la perte de deux chars que Les Zouaves du Capltaine Kleirunann (2ème Bataillon), les tirailleurs du CommandantDiebold (III,/6e R.T.M.) et les blindés des escadrons Dumont et Brisson (3ème R.C.À.) enlèvent ce cenÈre de résistance et s'y installent pour la nuit. nA lrautre bout du secteur du ler Corps en Suarclne, à l'heure où le grou- pement ColLiou rattaché à Ia 9ème D.I.C. snapprêtait à guitter ses posltlons de protection des ltinéraires pour progresser vers Ie Nord, des renseignenents apportés par des déserteurs lui slgnalent lrlmrninence drune attaque. De fait, après une heure de préparatlon d'artilLerleo guatre bataillons ennerais appuyés par des chars et des automoteurs s'élancent, à I h 45, à lrassaut de la Centrale électrique de Seppois. uA t h 30, à bout de munltionsr sês défenseurs doivent se replier à quel- gues centaines de mètres : une troisième fois, Ia route du Rhin est coupée t "Une contre-attague du ler BaÈaillon du 152ème R.f. ne peut atteindre son objectlf. une section du bataillon médical de Ia,àme D.r.C. est prise entre deux feux. te médecin-Capitaine Cheynel est tué, trois conductrices grièvement blessées. Mais Ie cran de l'une drelLes, Marie-Louise Bajeux, en impose à 1,ad- versaire qui laisse passer leurs ambulances. "Mais la 9ème D.I.C. a ernployé sa journée à régter cette affalre et ses unités en position Ie long de la Suarcine nront pu déboucher vers l'Est tant a été violent le tir de lrartillerie adverse. "Par contre, entre la 9ème D.I.C. et la tère o.9., ta dlvielon de VerneJoul a sérieusement secoué le rnôle de Dannemarie. "Agissant vers Ie Nord, au départ d'Altkirch, le C.C. 5 srest littéralement rué sur Aspach où il a fait 600 prisonnierg, puis a réussi à créer une petite tête de pont au nord du canal et à s'emparer de Spechbach-le-Bas ainsi que de Brininghoffen. Àxé vers lrouest, Ie C.C.A, âotûztw W In Migate F.F,l. I,la.Iiaux, sregt porté vers Dannenarle en deux colonneg. "La colonne Robelin' gul doit déborder largement par le Nord cette petite ville, atteint Hagenbach et pousee même au-delà quelques élérnents, bientôt isolés d'ailleurs par la destruction du pont sur le canal gutlls avalent franchl par surprise. Toutefoisr unê fragile tête de pont est acquise. "La 2ème colonney celle du Colonel Du Breull, a pour nlssion de marcher directement sur Dannenarie. i'lalsr su! sa route, Ee trouve un formldable obstacle, Ie vlllage de Ballersdrof, tenu par Ie 76e Infanterie neglment de la 30e Waffen SS les automoteurs du 198e Heeres Motor-Abteilung, Ie 435e Flak Abteilung eÈ la Panzerpak Kompagnie. Un combat violent srengage qui dure tout lraprès-midl. Mè- tre par mètre, Ie village est grignoté ; il ne sera complètenent conquis qura- près que la Panzerpak Kompagnie aura perdu 20 de ses autonltrallleuees. "Malgré 1'âpreté de cet engagernentr gu€ ce seul chlffre sufflt à indiquer, du Breuil nrattend pas son issue pour prélever gur ses forces un sous-groupement quril confie au CommandantDe Preval, avec mlssion de déborder Ballersdorf et drattaguer lnanédiatement Dannemarie. Ce sous-groupement enlève au passage Gomnersdorf, mord dans le guartier Est de Dannemarle et, après bien des vlcis- situdes, se cranponne autour de la gare. B.A.IJ. - Cl. Berger 32

"Ce coin enfoncé dans la ville permet, le 27, la reprise de I'action dans de bonnes conditions. Reportant ses éléments libérés par la prise de Ballersdorf sur le Sud de Dannemarie et srappuyant sur De Préval à lrEst, Du Breiril saislt ta vilte dans une tenaille. Entre les deux pinces, de forts éIénents de Ia 30e !{affen SS, soutenus par une compagnie de Jagdpanther, trois ou guatre groupes d'artillerle et un train blindé résistent désespérément. Une fois de plus, l'en- nerni ne cède le terrain gu'après épuisement de tous ses moyens. Mais, à 13 h, il est écrasé. Et le C"C. 4 se hâte de jeter un éIément du R.ù1.L.8. sur la rive Nord du canal et du ruisseau gui le longe pour rétablir les ponts indispensables à 1'exploitation de ce succès. "Àu Nord de Dannemarie, le C.C. 5 a fait,r pendant ce temps, du bon travail. Après une véritable batailLe, iI est entré dans Spechbachr puis dans Enschingen (St Bernard ?) : crest un caporal qui conduit, la section de la 2ème Compagnie du R.M.L.E. qui y pénètre en tête. Tous les autres gradés sont tombés. D'en- schingen, le groupemsnt Laimay descent sur Balschwiller et y anéantit le déta- chement de reconnaissance de La 30e Waffen SS. Le village est conquis et 110 prisonniers y sont, capturés. "Cet ébranlernent de la résistance allemande dans touÈ Ie secteur de Danne- marle faciliÈe I'action de la 9ème o.I.C. qui ratisse les bois de ltOberwald et remonte tout le "doigt de ganÈ" de Suarcine. Le Cénéral Morlière, comnandant l'I.P. 9 aÈtaque vers le Nord en'reilant de la Centrale électrigue de Seppois, avec Le 23ème R.I., le 9ème Zouaves, Le l52ème R.I. et Ie Groupe Mobile drAl.sace. Une fois déclenché ce mouvementr le ColoneJ. Bcurgund pousse vers L'Est en par- tant de Suarce avec le 21ème R.I.C. et Ie groupement Charles descend la vallée de Ia Largue depuis F:iesen. Partout la progression est rapide. Cette fois, le fond de la poche allemande esL résorbé. Valdieu est occup,é et Ia liaison prise à Dannemarie avec la 5ème D.8."

Un coup d'oeil sur la situation aln* foest de Ia France permet de voir que le Général De Monsabert prend Mulhouse Ies 20 et 21 novembre L944, le Rhin étant atteint le mêmejour (f6). A lrautre bout de lrAlsace, deux jours plus tard, le Général Leclerc De HautecJ.oguelibère Strasbourg (17). L'armée françai- se tient les crêtes des Vosges ; ainsi se f,orrnepeu à peu la "Poche de Colnar". Les Allemands nrabandonnent pas encore la partie et lancent drabord de violentes contre-attaques dans le Sundgau vers la frontlère sulsse pour couper I'axe de marcher cordon ombilical, de 1'armée française étirée Ie long de cette frontière aur une seule voie d'accès jusqu'à Mulhouse et au Rhin. La défense de la lialson entre lravant-garde française et le gros des unltés va donc subir de terrlbles coups de boutoirs par une armée allemande qui se renforce à cet effet. Delle, Courtelevant, Seppois, Altkirch, Ballersdorf et Dannemarie vont entrer dans I'Histoire et narguer pronfondément la Brigade Alsace-Lorraine dont Ia pugnacité ne sera janais entamée"

Le 22 novembrer la Brigaite reçoit loordre de faire mouvementen directlon du front (18) z "La Miga.de-A,tsate-LoutaLne lMa,Anuxl e-st.mi,se à 2a d'i'spotiLion du lut C.A. pow opê^uLddfl !-e *tlbge de.ta lùe O.B. - Le lut C.A. {ixua le poinl de dëbaquQnenl eL libèttuta. Lea cenioytÂ.tt (19)

(16) Ordre Général No 45 (121 St,rasbourg est délivrée par la 2ème oB (7ème DIUS) le 23 novembre 1944 (18) T.O.N. No 1825,/3 s - nMllo îI/22.11.44 du fer C.A. (L9) Il sragit d'un convoi dc, 75 camions Dodge âyant une capacité de transporÈ de 1.100 hommes B.A.L. - Cl. Berger 33 Le 23 novembre, à Florimont, le Chef de Bataillon René Dopff reçoit pour mission d' ttenpêchut l"'in(iltttol,ton ennefiie veltonl. du Notd put le Bob de Seppoi's, galdul Ltbae Le laongon de Is. aoule ûnvataanL Xe 9oi,t de Seppoi,,spoul le W- de eonvoi's. IX. di,spoaa& pot L cel,te opêta.tion de Ia Secl,ion Viei,(:lvunnd ^dgeew( ondiea du Lieuluafi.t Piennd, de fuoi,s ehattt tê.guta et, de ln conpgwLe KLQ.bat de la 0wni-ùtigade lletz," * Lrunité de transport mise à Ia disposition de la Brlgade se forne à Marnay. EIle se met en route à 3 heures pour attelndre Besançon, Elle se trouve à 6 heu- res à Beaunes-Ies-Dames.Par vermondans, elle atteint Pont-de-Roide à I h 30 puis se dirige à Abbévillers, St Dlzier-L'Evêque pour Delle et Faveroie à 7 xm de la frontlère drAlsace. A 17 heures la Deni-Bri,gadeest au carrefour des routes de Courtelevant- Seppois et Réchéry-Lepuix. Ne serait-ce pas Ie momentde chanter avec Ia Sec- tlon Vieil-Arnand ? "C'est nous les Alsaclens, - Qui venong de loin, - !!lou6venons de la "Haute-Savoie - Pour libérer 1'pays. - Nous avons quitté nos parents, "nos anis, - Et nous avons au coeur une indicible ardeurr - Car nous "voulons porter haut et fier - tre beau drapeau de notre France entière. - "EÈ si quelgu'un venait à y touch€lr - Nous serions Ià pour nourir à ses "pleds, - Oui, à ses pieds. - Roulez tamboursr - A nos amours. - Pour la "Patrte, pour le pays, mourir pour lui. - C'est nous les Alsaclens. "Nous sonmesles Lorrains." * Dès Ie 20 novembreIa CornpagnleKtéber avait été portée à l'effectlf de I20 avec des éIéments pris à léna (un groupe de combat) et à Ney (une section de fuslllers-voltigeurs). Peu après ninuitr Le 22 novembre,elle avait été effectivement intégrée à la Derni-Brigade S{ul.housedu ComnandanÈDopff soug le non de "CommandoMetz". Le transport se fit par canions dodge 6x6, qui l'amèneront donc le 23 no- vembre vers 18 heures à être engagée dans une opératlon vers le Bois de Seppois, après avolr passé par Bôaume-les-Dames,Hérinoncourt et Delle, où "un lmnense enboutelllage, quelques deux cents véhiculeso capot contre capot, sont blogués. Un officier parcourt la colonne cherchant Ia première unité d'lnfanterie. Il tornbe sur la Kléber, dont les véhicules déboitent et nous nènenÈ à Courtelevant. Là, dans la nuit, nous débarquons et à pied nous partons en direction de Seppois. Nou6 nous mettons en position de part et

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l T,e 24 novembre, + vers une heure du matin, f+{ patrouille du dispositif t r.rne ennerni s'approche t de la Brigâde et rrranifeste sa présence par un t coup de Panzerfaust dirigé contre un char déjà dérnoli. f,es convois français passent sans inter- ruption sur la route disparue sous une épaisse couche Ie boue. Â 7 heures, un convoi français est attaqué aux mortiers allemands deprris I'orée des bois, nais ses mitr":illeuses lour<1es réduisent ces derniers atr sil.ence.

À 10 heures, Ie Capitaine l-,inder sorrtenu par des chars légers và attaquer en direction rll) bois, au \ord, afin cle donner libre pâssage à rleux convois im- rnobilisés près rl'un trânsformat-eur électrique en ruine. La section Chanbeau pro- gresse sans difficultés majeures derrière les trois chars légers, mais Ia Section Bauer se heurte I r:ne très forte résistance allernanrle. La mission est cependant rernplie 1>uisque les convois peuvent alors poursuivre leur route au prix d'un tué. Il y a neuf blessés, lont le Capitaine Lin,ler. Celui-ci est aussitôt relevé par te Capitaine Fischer. La fatalité s'acharnant,.le Capit-aine Fischer ''alsacien l"ui atrssi et inqénieur agronome, c'est-à-clire dans les temps où rrous vivons dé- rnoLisseur cle ponts, pujsqu'il avait appris à les construire' (An

Iâ reconquête) r €s t gravement blessé le mêne soir à 23 h à Courtelevent par vingt et un éclats de nortier. Le Lieutenant Fixary de la lère Sectlon du Com- Fando ]e çemplaaqen attendant qu'arrlve, après de grosses difficultés de trans- pgF!, te Capltaliie Paul trteyei, Àdjoint au Chef de Bataillon Pleis, "un dur, en uniforme de chasseur alpin" (Berger de léna). Relevée par les Taborsn l'unité se regroupe à Courtelevent. Le Chasseur Edouard crlmm, - qui avait à peine dix-huit ans et avait quitté avec Joseph Grotzlnger, les frères Pierre et iloseph Abrahamson,Àlex Mallller, ltorphellnat de Guebwiller replié à ttlontferran-Savèe dirigé par Soeur Paulaine (Céclle Van- dendriesche) -, voulut boire son jus et srétonnalt de ne pouvoir renpllr son guart. Celul-ci avait été percé par un éclat, qui a'était arrêté 6ur aa chenise après avolr traversé la musette.

Le Sutgenr Lucien Bni,sboi.s,d" ; ÇonrygryieKëëbat de .?nDui-ùtigade . Melz, oaiainiitte de Zinani,tùut lBa.t-Rhinle Ati. bLetaê.2e24 novenbrle1944 d'une bathâ dnni fA. û,te à Couatetevenl. ll devai,t mouùn 2e 26 vwvutbae1944 vau I huilLeà L,Hôpitnl St Moaatû,à Al,th.inche,t ê,t:teenlw& u cimeLiÙtede cella ville où aon eotpa denutttun iuqu'aptè.t L'Nmi'aLi-ce. * Pendant ce tempsr Ie CommandoBelfort est dlrigé aur Belfort, gui a été prls du 18 au 2l novenbre 1944. La Brigade participe ainsi aux opérations gui se poursuivent sous forme de combats de rue. Les trols secÈlons de Vieil-Arnand et le CorunandoDonon resteront en ré- serve à Courteleventr où Ie ConnandanÈDopff a installé son P.C. Le Bataillon Strasbourg cantonne au soir à giseL, donc sur la terre drAlsace. A Courtelevent on avait vu "dès Ie petit jour le GMApasser vers Seppols. Je ne reconnals peraonne, note Ie Matricule 156, Je sais que parml eux il y a un de mee couslns évadé de 40, condamnéà mort par les SS. Nous attendons stol- quenent notre tour... Mais on enrageait'l Serge Bromberger (Figaro) écrlra : "Courtelevent, erest un nom qul évoque un souvenir slngulier parce gue cregt le dernler village de Franche-Contéavant ItAlsace.'Lragglonération suivante porte déjà un non algacl,en... On savait que Mulhouse était tqnbé et pour mon batall- lon, qul porte le nqn de Ia capltale du llaut-Rhin, cet ordre d'attente est res- EenÈi conne une lnjure peraonnelle. Nous arrlverons quand tout sera flnin, est IrinquléÈude constanunentproférée... 'En quelque sorte on est Jaloux de ceux qul sans avolr pârtlcipé à la batallle des Vosges seront sans doute les preniers à uulhouse, non sâns groaaes pertes, 11 est vtrai."

Le IGMA"- croupement Mobile drAleace - a été constitué en Suisse par le CorunandantGeorges avec des Alsaciens et dee Lorrains y lnternés. En septembre, il rentre en France et se trouve à Lac-ou-Vlllere pour ensulte srentrainer à OtnanB. Entre ternps, 420 Àleaciens-Lorralns, gul ne voulalent Paa rejoindre Ia Brigade Berger-Malraux, essentlellenenÈ fonctlonnalres désireux de s'occuper de la réorganisation adninistrative des provlnces recouvréesr ee rasEemblent à Toulouee Eous I'éÇlde du Capitaine alsacien Schmitt. À Montaubârlr êrl septembre L944, se forrne le Bataillon KaÈZ, sous la déno- mination de ea'taillon Rapp. Sous les ordres du CqnrrandantVoulgre, les Batalllons Schmltt et Katz devlennent respecÈivementler et 2ène Bataillon drun groupe dit "drAlsace et de Lorrainett. B.A.Ir. - Ct. Berger 36

Sur la demandedu Généra1 Juin, Chef d'Btat-Major de la oéfense Natlonale No 2 D.I'{.,/FFI-S du 19 septenbre L944, cette unité est mise à Ia disposltion du Général De Irattre. Ce tétégramme émane du Ministère de la Guerre - 3ètneBureau. Depuis le ler novembre, en effetr Ie Capitaine Audibert, ancien du 27ème Bataillon de Chasseurs Alpins, renanlait ce groupe avec lralde des capitaines Marschall et Katz. Le GI{A et ce groupe à deux bataillons se rejoignent pour ne former en fin de conpte gu'une unlté qui sera auEsi lancée dans la bataille. En févrler 1945r cê Bêrâ la dissolutlon et lraffectatlon des Alsaciens au 23èmeR.I. et cles lorrains au l46ème R.I. Le 16 février, le Généra1 Sa1an prendra le comnandementde La 14ème D.I., dont ltfnfanterie Divlslonnaire aux ordres du Colonel Berchoux comprendra les 35èrne BC, 152ème RI et la 3ène Derni-Brigade de Chasseurs, cette dernière commandéepar le Colonel Jacquot. (33)

25 novembre 1944. Cette Journée est celle de la véritable entrée de la Brigade en A1sace. On s'arrête, on descend des véhlcules et on embrasse la terre. Dfun groupe jaillit un chant : "Vous nraurez pae I'Alsace et la lorrai- ne"r mais ltémotion est telle guron ne chantera pas longtemps. Icir cregt "Sept" (Seppols), le ''premler vlllage drAlsace au clocher pointu." "La pluie sresÈ brusguement arrêtée... Une enseigne de café en caractères gothigues "Gasthaue Kaspen"... Le Soldat Einderlin aperçoit sa maison paternelle en haut drune colllne, iI reste silencleux : iI n'y a plus personne chee lui, les siens ont été déportés..." (20)

"Nous étions donc de retour en A1sace."

"Cette félicité aurait encore pu être plus grande pour notre cher caporal- chef Hell (né en 1919 à Koest}ach), si doux et sl gentil. La llodge roulait à 60 à lrheure guand à un tournant ce brave garçon s'écria : "Liiag, ni Brûader". II reviÈ ainsi dans un éclair un frère aimé qu'11 n'avait plus vu depuls quaÈre ârls... eÈ qu'il ne devalt plus revoir, hélas, puisque deux jours après il tom- balt à Dannenarie sous les 88 allenands. Un autre souvenir, moins Èragigue, mais tout aussi émouvant, ne revint à 1a ménoire en traversant Helmersdorf, le vlllage du sergent-chef Munch eÈ de son frère. Commele convol srétait arrêté., cês deux hommesse précipitèrent chez leur oncle où eurent lieu force enbraggades. Hélas, Ies parents manquaient à lrappelr câ! lls avalent été déportés en Allemagne. Un autre "Brigadler" profita de cet arrêt pour réaliser un gesÈe qul lui Èenait tellenent à coeur. Descendant du camion, il s'agenouilla à terre pour enbrasser à nouveau cette terre tant aimée et pour laguelle tant de jeunes sont morts. Ce geste rappelle drailleurs celui des offtclers de la 2ème DB qui en Normandie prlrent en nain une polgnée de cette terre de France et Ia baisèrent. Cette attitude qui peut paraÎtre puérlle à certains esÈ pourtant tellement émou- vante et tellement pleine dranour." (P. Lernblé) B.A.L. - Cl. Berger 37

Maintenantr cregt effectivement Feldbach, Heinersdorf, Hlrsingue : "A 17 h, nous progressons lentement vers Carspach à molns de quatre kllo- mètres drAltkirch, dépassant le château des Barons De Reinach (Hirtzbach). Lea Allemands nou6 attendent à la lisière d'un bois, à nilte nètres. Dee chars nous dépassenËdans Carspach pour attaguer lrenneml, gui menacela route à moine de slx mètres... 11 y a un blessé au CommandoMetz. "A 18 h, nous entrons enfin à Àltkfrch." Le Ctwtaeun Renl. Coaaeau Co,*otào Vutdun e,6t tt&. W uneboLte dz ni,ttai\- lelfe a! cotilLâd'un dêp,Lotenevû.en Ligne Le 25 novenbl.eà 2l heuazÂà Al,thitch. U êfAi.t.nô. ,te 26 aeptenbrc1926 à St Vitttent-de-Coâaeen Dondogne,

"Nous renontions en Alsace. l,* .ln.rot venait de faire halte à Delle et Ancel vint demander des volontaires pour une nlsElon. Je ne présentais et, avec Marrakech et deux ou trois autres, nous enbarquâmes dans deux voitures en di- rection dtAltkirch. Je me trouvais dans Ia voiture de tête, une Vivaquatre Re- naultr à côté du chauffeur. Derrière, Marrakech tenait conpagnie à celui, donÈ nous savions maintenant quoil était un homrnecéIèbre... Les deux voltures rou- Iaient à bonne allure et j'écoutais diseraitenent les propoE tenus par les deux passagers du slège arrière. Commetoujours, le dialogue Ee transformait en mono- J.oguede Malraux, dont la cigarette traçait dans le clair obscur de la berline des hléroglyphes Lumineux que suivait ta trace bleue de la fumée. "Il expliquaiÈ à son compagnonquela rouÈe était tenue par les troupee alllées et que les abords étaient encore occupés par des trainards allemands' dont Ia tâche consistait à faire quelques cartons au bazooka ou au fusll de précislon sur les convois circulant sur la chaussée. Au fil du discoursr je rroyais mon voisin chauffeur se ratatiner sur son siège et Ia sueur perler sur son front abrité par le casquê. De mon côté, je m'efforçais de me tasser sur le coussin jusqu'à ne plus avoir gu'une mince llgne de visibiliÈé entre La vi- slère de mon casgue et Ia base de la vitre de portière. Derrièrcrle bourdonne- ment de la conversation continuait... Malrauxr irnperturbable, paraissalt igno- rer I'effet de ses commentaires... Nous nous attendions à tout instant à re- cevoir un coup de bazooka ou de fusil de La part des tireurs allemands. Crest avec un grand soupir de soulagement que nous arrivâneg à eltflrch..." Sarthois du Groupe Ancel

"Altkirch resplre à peine. ElIe se réveille drun mauvais rêve de guatre années. Cette nuit elle nrest pas au bout de ses pelnes. Autour de la ville, les Allernands résistent. Ils tiennent drune part, au Sud, le carrefour des rou- tes de Dannemarie, Carspach et, drautre part, tous les environs Nord et Ouest de la viIle." Sous-Lieutenant Landwerlin (Carnet de route)

L'accueil des habitants fut chaleureux pour les chasseurs de la Brigade Alsace-torraine, gui ne lront pas oublié. "Extrait d'une lettre à ma femme : "... Je regrette de te lravouer, maie c'est ainsi ; je couche actuellenent dans le llt de I rArbeltsdienstmËdel Hilda Sonnenbaut[. . . tt "En effetr Ie Commando"lt{ETZ" prenait ses quartiers dans les barraguenenÈB drun campdu R.A.D. Féminin. rr... Tout à l'heure, il y a eu une messeémouvante, avec une absolution générale, car Le temps pressait. Voilà qui est sérieux et vous rent,re les plai- santeries dans la gorge t Presgue tout le mondea conu,nunié,y comprls cerÈains "esprLts-forÈs". lout,e Ia journé€r hous avlons été en état aralerte, sacs bouclée et couvertures roulées. Et comnede blen entendun ce nrest gu'après minuit que les camions sont arrlvésr alors que lassés par lrattente et harassés de fatigue nous nous étlons assoupis..." B.A.L. ct. lereer J8

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Futccrr ,4.

Autour d'Al.tkirch, les Allemands résistent toujours avec acharnelnent.

Demain commencerala bataille décisive.

26 novembre 1944. C'est dimanche. oès 1'aube, le Bataillon Strasbourg est nis à la,tisposition du C.C. 4 de Ia 5ème D.B. à Carspach, afin

Pour la Brigader crest un honneur et un exemple.

A 8 h 30, se décl-enche I'attaque : deux colonnes btin

Pendant ce tenps, deux sections du CommandoVerdun poursuivent leur mar- che vers Ballersdorf. Vers 12 h 30, trois chars ayant déjà été irnnobilisés, Ies troupes arrivant à la hauteur de la chapelle, à lrentrée de Ballersdorf, sont bloquées par une forte résistance ennemie. La section de I'Aspirant Malnory va donc se déployer au Nord du vlltage pour une manoeuvre de débordement, tout en interdisanÈ Ea sortie vers Dannemarie. Vers le Sud, Ia section de lrAdjudant cuermann se porte à 1'extrémité Ouest de Ballersdorf et entreprend le nettoyage difficile étant donné gue certalnes naisons occupées par les Allemands offrent à ceux-ci de rnagnifiques chanps de tir i presque chaque habltation a été transformée en blockhaus, les SS se sont même enfermés dans Ies caves avec les habitants, obligeant ainsi les Français à de sévères précautions pour ne pas atteindre les civils. A 16 heures, Ballersdorf tombe après un matraquage massif d'artillerie et un combat de rue meurtrier. Les ultimes défenseurs, des officiers allenands, sont tués ou contraints à se réfugier dans les dernières maisons de la lislère Est du village (2U. Soixante prisonniers se rendent, done à lui seul Pierre Herkès capture seize "SSn et un chef de batalllon ; un important matériel, par- mi lequel figurent deux canons de 88, reste sur le terrain. Parni les cadavres, on trouve le corps dlun russe "sans doute un survlvant de I'armée Vlassov". L'Àspirant Malnory a été blessé lors des conbats de rue. En se portanÈ à son secours Morgenthaler est tuér tandls que le Capitaine Figuères est blessé (11 nourra le 27) en abordanè de front Ie village. Mais 1a liste ntest pas close.

Le Chataeui l&beit i,{ASSIASdu CowrwndoBaltb, Dwni-ttigode StiqÂbou^g, oniginaine de ?â*igueux où i"(. t&qui.t .te 15 janvien 1925, q UA tuë W baX.le à Bdlluâdon| .Le 26 novurbne vuL^ 16 heuaet" Le Clnaaeul AndrLAPautHivutt, nô.Le.20 n@Â 192?à. Itanzar.enDoadogne et. apaa&evtor4t à La môme.uwi,të. que Ma^âia/s, 6ut tuê. pat balle dau Xe-s ttÊme,s ci^conatoncu. Le Chataatn Augu,'ttinMongenthalut, oniginaîte de SttazsbouagLe I luillet l92l , {u1. tuê pwt bal.te aw nêne.sLieux et heuae.t que t'laÂâi-aÂe-t Hivutt. Le Chataun EnlLe Gitatd,in, nA en Moaeile.à Boaru1te 12 ma,(lq25 ett ton- bê.do,ru he's nëne.sciltconatnncel. Lt oqrytztui.t aa CowwvtdoVetdun. Ces cqnbattants furent lnhumés provisolrement au cimetière d'Altkirch.

Pendant ce temps, deux sections le varnv et de verdun en appui d'un élé- ment blindé de la 2ème DB, avancent vers Hagenbach et atÈeignent le chemin fo- restler menânt à Aaltersdorf" Les sections descendent des chars. Valmy pousse vers Dannemarie. Sans rencontrer de réslstance, Verdun atteint Hagenbach où il se heurte soudain à un barrage de plusieurs armes autonat,iques, qui sont rédultes. Les chars arrivent à 1'entrée de la localité et débouchent sur le canal du Rhône au Rhin r nl,e pont est intact, deux chars légers sry engagent et gagnent la rive Ouest : à ce monent, le pont saute ; trois soldats de La Brigade sont grièvement blessés aux jambes. "Une tête de pont est cependant établie pour permettre la construction par une compagnie du 101ème Réginent du Génie guivant de près 1'échelon de cqnbat (2I) drun paesage pendant Ia nuit. B.A.L. - Cl. Berger 40

"Mais lrenneml, retranché dans une tuillerie, ouvre le feu et blesse deux hommesprès du pont. Une rapide intervention de 1'Aspirant Leyenberger permet la capture de quinze Allemands, cependant qu'un autre élément blindé, soutenu par Valmy poursuit sa progression en vue de contourner Ballersdorf par le Nord. Ces éléments progressant par Ia lisière du Bols de Hasenberget Ia ferme ziegelscheuer parviendront dans les quartiers Est de Dannemarie. "Pendant la nuit les positions françaises de Ia ferme Ziegelscheuer sont violemnent prises à partle par 1'artillerie allemande. A lraube, le C.C.4 pas- sera à I'assaut (22).' *

Oue sont devenues les autres unltés de Ia Brigade Alsace-Lorraine engagées dans lropération drAltkirch ? Le natin, au Nord-EEt drAltklrch, avait été montée simultanément lratÈaque en direction de Burnhaupt. Vers 13 heures, Ie ConmandoMetz avait quiÈté Attkirch pour un nettoyage de bois, mais 11 regagna son cantonnementvers 17 heures faute dravolr été en- 9a9é. Dàns son ".Iournal de route" le Lleutenant Michel HolI noÈe pour VieiL- Àrnrandet Donon, qui devaient protéger le flanc droit des unités blindées en progresslon : 'Alerte à 13 h. Oépart à 14 h pour Ie nettoyage d'un bois aux environs drAspach, libéré depuis midi par une unité de chars eÈ la r,églon. A 14 h 45 à 500 m d'Aspach, sur un chemln de terre secondaire, Ie Chasseur Zundel Henri saute sur une mlne anti-char piégée. Orlginaire de Thann, il était à quelques kllomètres de chez lui, Il y a 4 ans qurll n'avait plus vu ses parents. "À Irentrée d'Àspachr un char calciné et quelques cadavres de léglonnaires. Le Comnandoentre dans Àspach, encombréd'équipements allemands abandonnés. Il prend posltlon au-delà d'Aspach en bordure du bois à nettoyer vers 15 h. A 15 h 15' heure H pour Ie départ de la manoeuvre, nous recevons contre-ordre et ordre de rassenblernent funrnédiatet de retour sur Altkirch. Lrordre est exécuté vers 16 h. "Ltétat d'alerte subsiste pour le Comnandoet je dois refuser des denandes de permisslon de quelques heures pour de jeunes soldats gui sont à queJ.quesKn de chez eux. Entre autres, le Caporal-Chef Hell qul n'a pas revu sa mère depuis 5 ans. I1 devalt tomber Ie lendemaln matinn Ia tête emportée par un éclat drobus." PIus tard, Vieil-lrmand est dirlgé sur Carspach. Sa 4àne sectlon, aux or- dres du LieutenanÈ Royer, Be [rorte sur une crête à 50 mètreg en de-çà du pont du chemln de fer de la route Carspach-Fulleren pour protéger la poinÈe blindée, dont un char a sauté sur une mine. La section s'lnstatle défensivement à gauche du coude de la route, face au Bois du Dockenberg.

27 novembre1944.

La bataille se poursuit.

Dans la nuit prennent lnsltion sur une ligne de départ : Ia 2ène section du Sous-t,leutenant Bauer et la 3ènreSectlon du Sous-Lleutenant Chambaudi elles se nettent sous les ordres du Lleutenant Schumacher,connandant le Commando Donon de Ia Demi-Brigade Mulhouse en vue de I'attaque de Dannenafie. ., À 3 h du matin les colonels Berger et'Jacguot, conduits par le chauff,eur : Boyette sont aux avant-postes. "André"Mdl,rauxa toujours été présent au bon mo- nent" (Paul Kessler). Ce fut moralement indispengabtre. tZZt C.n. a'opératlon du 26 novenbre 1944 (18 h. q0) au 27 (18 h 30) r i :;:ji.l No 634/3/T.5. de la 5èmeD.B. - E.M. 3èmeBureau B.A.L. - Ct. Berger 41

Du "Journal de route Donon" tenu par le Sous-Lieutenant Michel Holl, ce texte r

"Rassembletnentà 0 h 30 sur la place drÀltkirch. Départ à t h pour Ballersdorf, occupé par des éIéments de la Brigade qui y ont combattu. Malraux était venu les voir dans une grange. Nous traversons le village et Prenons po- sitlon quelgues kilornètres plus loin, en attente aux abords du village de Dannemarle, occupé par les Allemands. Il est 2 h du maÈin. Quelques tirs d'ar- tillerie. Nous creusons des trous individuels entre l'orée du bois et la route qui mène à Dannemarie. La terre est dure. 11 fait très froid.

"La nuit semble longue à tous en attendant I'heure tt de lrattaque. Malraux, vêtu de sa canadienne coI relevé et de son légendalre bérêt, et son adjoint }e Colonel Jacquot viennent reconnaître les abords du village. fls font les cents pas sur Ia route, en avant de nos trous individuels pendant un bon moment en devleant calnement. L'effet sur les hommesest excellent. Tous volonÈaires, mais souvent bien jeunesr les voilà gonflés à bloc pour y aller. Lrattaque est pour }e lever du jour. Une brune glacée nous enveloppe, noyanÈ les bois et le village. Le silence est impressionnant. Tousrtapis dans leurs trou$ aÈtendent.

"Enfin le soleil, très désiré, se 1ève verg 7 h 30. A 7 h 50 un violent tir de barrage est déclenché sur Dannemarie. 11 dure une demie heure. A I h 20 les chars prennent positlon de dlépart pour lrattague, proÈégés par des élérnents de la tégion, fort rédults. Lrinfanterie est en place : ConunandoVaÙny, deux sections Deni-Brigade Metz, Conmandotlonon. L'attague débouche, Ia manoeuvre se déroule bien... Un vlolent tir de barrage déclenché troP Èard par les Chleuhs stabat gur une des sections du CommandoDonon, oecasionnant des pertes, car la section se trouve en terrain découvert à ce monent-là, et retarde son avance... Gare, clneÈière, sont occupés... Des prisonniers sont faits... L€s maisons du village fouillées rnéthodiguement. Dannemarie entièrement occupÉe... Infanterie et chars prennent position aux lisières du bourg. II est 15 h.'

De son côté thirion, Chef de Section au ConmandoDonon' note :

"Nous avions, pendant Ia nuit, traversé Ballersdorf en flanmes et, pour- suivant notre avâncê sur lraxe Ballersdorf-Dannemarie par un froid glacial et sous un violent bombardement, nous nous trouvions au lever du jour aux lislères de Dannenarie... Tout à coup, sur la router derrière moi, je vis arriver un groupe à ta tête duquel' vêtu de sa Iégendaire canadienne et coiffé de son bé- rêt frappé de cinq galons, se trouvait le ColoneL Berger. II vinÈ près de moi et, ne diÈ I "Crest blen" et, regardant les premièree maisons de Dannemarie, je crols ne souvenir qu'iI ajouta : "I1 faut continuer"... jamals je n'oublie- rai cette présence inattendue et réconfortante du Chef, gui avalÈ tenu à venir auprès de nous pour voir se réaliser la dernière phase de la rnlssion quril avalt donnée. " *

Reprenons donc à I H 30. Les blindés se mettent en marche en direction de 1'usine située à lrentrée Est de la petite viIle. Malgré Ia vigoureuse réac- tlon de I'ennemi conscient de I'import,ance de sa position stratégique et bien décldé à la défendre coûte que coûte, - on en sera encore une fols convaincu devant la morgue des prisonnters -, les deux secÈions de Metz se déplolent de part et d'autre de Ia route en poussent en avant Ie long de la voie ferrée, où circule encore un train bllndé allenand.

Trols chars sauÈent sur les -";r-nes. B.A.L. - CI Berger 42

E*ago,la"tn

}ânnarnarie

bùrcrn&

(Arrdrrtr &non - trrotttl -t1------l0r'ttr

A 9 h 45, I'attaque progresse toujours malgré Ie tir adverse fort meur- trier. Le SergenÈ-Chef Gerber meurt pour Ia France i c'est "1'adjoint du Sous- mitrail- L,ieutenant Chambaudde La Compagnie Kléber : iI a été tué à la suite du Lors- lage à balles explosives par les chars "Tigre". rouché âu 9€rrour iI décède qu'on le hisse dans lrambulance" (Marcel Maral). par Les conmandants Ancel et Habert sont blessés dès le début, et remplacés premières Ie Lieutenant ùlotti à la tête de Valmy alors que le Comrnandoattelnt Les maisons et que va se réaliser la jonction avec Bark à 1'entrée Nord-Est de Dannemarie' Le CommandoDonon s'y engouffre par Ie Sud. A 13 heures, Dannemarie Èombeaprès de violents combats constituant "lrat- (22r. tague frontale combinée avec une habile manoeuvre vers le Nord" Le Colonel gardé Berger comnandait les troupes de Ia Brigade, dont le P.C. est à eltkirch, par la lère Section du Lieutenant Fixary du Commandot'1etz.

le nettoyage '... La section du LieuÈenant eaulr avalt pour premier objectif de la Gare et l,occupation de la voie ferrée et des environs immédiats. Entre les galves de mortiers nous progressions lentement, utilisant les trous d'obus (pulsqu,il parait que les 88 ne tornbent jamais deux fois au mêmeendroit). En partent alproefrant de la uJi., grosse érnotion, un train est 1à, semi-blindé, d'où aâà coups de feu. Voilà qui est réjouissant, pensals-je, dans quelgues minutes une mltrailleuse boche va nous prendre en enfiLade et nous serons frals ! vaine quel- cralnte, heureusement, car nous fûnes bientôt à l'abri du talus, et de là gues rafales de mltraitrlette et une vingtaine'de grenades bienptacées firent dé- camper préclpitatnment les derniers servants du train' bonne mine, ',A côté de noi, X..., (plus connu sous le sobriquet de "t'as non c...) fait mêmeavec sa "Hand-Granate" une magnifique chandelle gui retombe plus aux pieds de mon voisin : il a juste Ie temps de La relancer sur un ob)ectif approprié. Ce nrest pas encore pour cette fois. ses car- "Une demi-heure plus tard la gare est priser âu 9lând dam de tous reaux. En visltant une maison voisine' nous descendons à deux dans la cave Pour y dénicher d'éventuels Feldgrau (nous devions effectlvemenÈ en rencontrer très souvent en ces lieux souterrains, parfois assls patiemment au mllieu des civils' attendant que lrorage passe ou d'être faits prisonniers, service que nous leur rendions d,ailleurs bien vo!-ontiers).Bref nous voici dans cette cave et nous sen- tons, dans I'ombre, des bras nous agripper. Sensation plutôt désagréable ; c'étaient les habltants de La dite naison qui enbrassaient en pleurant les Libérateurs du village. B.A.L. - Cl. Berger 43

nQuelgues minutes plus tard, crest au lour drune grande laiterie-fronagerie d'être perguisitionnée de fond en conble. DanB le bureau du Dlrecteur un bon coup de crosse faiÈ voler en éclats le cadre du "sogenannten Ftihrer". Brusque- ment, une pétarade de moteur devant Ia naison. La Brigade n'étant pas, à notre connaigsance, équipée en divlsion motorisée, nous nous préclpitons aux fenêtres 1rcur voir démarrer un Teuton (issu peut-être bien de Russie sub-carpaLhique..,l, qui éEait venu reehercher à notre barbe un side-car abandonné par les siens dans Ia cour de la l'lolkerei" Quelgues-uns ont la présence d'esprit de faire feu illico r pneus crevés, I'engin stoppe à une cinquantaine de mètres et noÈre lascar est fait prisonnier. Il n'est pas amoché. Sur Ie plan sportif je nten suls pas mécontentr câ! il avait du cran. "Àprès cette énotlon, nous nous souvenong gue nos ventres sont vldes déaespérément depuis plus de 16 heures ; vite un paguet de beurre dans une main, un quart de munster (appellation non contrôfée) dans lrautrer et nous y mordons alternativement à belles dents. "Drautres souvenlrs encore : Ie viaduc interninable eÈ au pied de chaque pile une confortable charge drexplosifs. Où diable vont aboutir tous ces flls rouges et Jaunesr gui relient entre elles toutes les charges ? Le servant du détonnateur a-t-il blen prla la fuite commeles autres ? En attendant, le ci- toyen "t'as bonne nine" hésite fort à poser ses p{eds sur ces fils suepects. Par bravade guelgurun les foule en le nargant... tl est toujours vlvant, donc rassuré. Et puls, un certain petit bois où nous sommesrestés plus drune deni- heure, face contre terrer sous un violent tir d'artillerie amie, avec les éclats et les branches hâchées au-clessus de nous qul retonbalent en pluie sur nos épaules. Tout celà parce que les vaillants de la Brigade, dans leur avance fou- droyanÈe' avaient bouleversé les horaires prévus par ces Messieurs de I'Etat- Major et dépassé largement Leurs obJectifs i avec nos lmpers verdâtres on nous avalt pris pour des Frldolins en dérouÈe, à externlner jusgurau dernier."

Les sectlons d'attaque, nalgré ,"1r" pertes, restent en ligne et s"orga- nisent défensivement. Le 2ème Bureau, en la personne du Capitaine Pierre Deux, accompagné du Chaeseur Jean-Paul Hauter, gue lui avaiÈ délégué René Dopff, foullle les caves de Dannemarie, afin dry retrouver et arrêter lrOrtsgruppenlelter, puis lrenfer- mer dans une cell-ule de Ia gendarmerle. Lrennemi en fuite abandonne plus de sepb cents prlsonniers, des chars "Tigre" et un train bltndé. Mais ce sonÈ augsi treize tués dans les rangs de la Brigade.

Le ClvaaeunHerai Tunde.La ê*ê.*ri W, minB.avul.t 15 heune-ste 26 noven- bie 1944à Lapanh.U Atui,t. nâ,à Ttnnn le t4 jui,Ltet t9Z4 et eprytzwiâ. ort Conwwyrd,o0onon. Le Capi,tai-neJean, Fë.fix, Hevni Figuèaea,bLe'saê. ,ta vaille, QÂt dêcôdê. Îe 27 novutbnelq44 à et1{l,t412 et. a AtA ir,lwtA dL c,hat\ène Sainf-Claudeà $eâeneon.I2 Ata.it. vtê.X.e 25 avttil l92l à Cûet datu lea PqnênëetÙtienla,tet. L'Adiudsnt.Rrymortd. Boutlzngut, nA Ie 16 $êvdiut l9l5 à Porû-Aude,sau en Euie, ett tonb2.{aappë d,une baLÙevutâ I heuneaLe 27 novembue1944 à fuIlutsdoa{. B.A.L. - Cl. Berger 44 Le Chasæul Pau.t Knouut, në. à Nancqte 9 janviut 1925 e^t tonbê le nêne lou et vul^ Xa mùne,heune dau dea c,ittcovÂtevwa-;identQue's. Cel fuoi,t hêno,seprytewierû à Uudun du Bala,i,WonSîlta'sboLt^9, Le Sutgent Joaeph Faegutrulh, du Corvnando1ath, nâ,à hletz le 2 avni,I 1913, e.st torbâ., dnappê.d)une ba(.Levuta 11 h 30 àDanvpnatie te 27 vwvenbde1944. Le Sutgenl-Che.6Jean-PoaL Guutbur, nê,f.e 27 ma| lql6 à Gnoatenbinen floaelle, a 'e7ê.ble.saê. à ta lonbe d'une baL,LeexpLoaive et e'st mont de L'hâno- aagie q coruëquentevuts ll tL 45 .te 27 novenbne1944 à0annenilLie. 7,Lapputtn- wLt à la ConpagwteKLëbett" Le CltoaaeultNico[.o,,t ùowLda, tuô. pat AcI&t dtobus vena l0 heunea te 21 novenbneàùawp*wttie, ê"t*iL. nê.à Ni.lvangeen tloaeLLeLe 3 aoû,t 1925. Le Cdpoaal-Che| ?a4mondHelL, nê. davu le tluû-Rhin à Koe,stlaph Le 18 juiLlet'\glg, eat. tombô.datu Le,smône,s cittcovutntrce^ que âon carw)Lode,tou deux a4attt eppa^tena ar Co,ftMndoDonon du Bo'taLtLon th"ûhouae.

Dansla guerre, tout est Ainsi faut-il évoquerla "joie pour un père alsacien de se retrouver"onar""al. avec ses cinq fils et son gendre dans le vil- lage libéré depuis un court moment (Ballersdorf), gue durant les premlères heu- res iI a vu marmiter, à deux kilomètres, depuis tes fenêtres du gecond étage de la sous-préfecture d'Altkirch, où il avait passé la nuit" (Jules-Albert Jaeger - 18 octobre L948). À Dannemarie et aill.eurs, quel ne fut pas 1'étonnemenÈr d'abord silencieux et dubitatLf, puis explosant dans Ia joie de sortir d'un cauchemar de cing ans, lorsqu'on entendit dire aux soldats libérateurs: "Mir oi sin Elsasser lo (Nous aussi, nous sommesdes alsaciens) et cette vieilLe qui répondit toute ébahlt : "DrÀmerikaner reda jo elsassisch l" (Les Américains parlent lraLsacien). A Altkirch on les accueille, par exemple Ie Général De lJattre, avec nusigue et drapeaux français déployés, sortis des cachettes ou nouvellemene confection- nés par les femnes et les jeunes filles. "souriant, pressé, il est, avec la Brigade Alsace-Lorraine, acclamé,.. rl passe souplementr uD Peu penché, prê- tant I'oreille à Ia religion - un prélat l'accompagne -, et aux Propos gue lui tient le Colonel Berger. Le Général est vêtu d'une canadienne kaki et porte Ia casquette française. 11 sait ce gue valent les r.F.I. et il les aime..." "La BdigadeAt-nce-Lonrcine e.,stune rytendi.de uni,të" dit-il (Paul Lambert - journaliste suisse - Bulletin de Ia Brigade No I72-r-79) Saisissons I'occasion pour remercier les populations libérées. Leur accueil sympathique et les manifestations tout, au J.ong de Ia narche de la Bri- gade pour Ia Libération sont inoubliables. Elles surgirent spontanément du tréfonds de leur âme. Parfois une jeune fille savait exprimer tout cela dans un baiser. . . Et déjà les villes et les villages libérés se réorganisent : "Les consells municipaux d'Altkirch et de Dannemarie, ceux de 1939, sonÈ rélntégrés dans leurs fonctions. A lrissue de I'assembLée, ils ont spontanément chanté Ia Marseillaise." Les Comité de libératlon sont créés. Lradministration française reprend ses drolÈs. Les collaborateurs sont arrêtés ; certaines filles seront tondues, d'autres traÎÈres seront jugés et exécutés. Les prisonniers vont être mis au travail. Le français remplace L'allemand à l'école, dans les rues et dans les devantures des magasins... B.A.L. - CI. Berger 45

Le 28 novembreI vers 14 heures, les trois sections de Metz embarquent pour Falkwiller et sont, engagées à Hecken et à Gildwlllerr puis sont ranenées au cantonnement à al-tXirch au cours du 29 novembre par le Capitalne Meyer.

La lère secÈion dnréna, très éprol"U. U seppois-courtelevent, était af- fectée Ie 26 à la garde du PC de la Brigade à A1tkirch... "Dans une nalson voi- sine nous dénichons un stock de hochets nazis et notannent un magnlfique sabre que "charlotte" s'empresse de passer dans son ceinturon. Dlx ninutes après, sur la place drALtkirch, il croise le Lieutenant Colonel Jacquot et, sabre au celn- turon' Le salue imperturbable. Le Colonel en est tellenent interloqué gu'11 ne réagit pas... Nous couchons dans une imrnense cave renplie d'une population né- langée. I1 y a notanment un certain nombre de femmes drorigine slave, gul 6en- blent être des déportéesll (Berger)

Le 29 novembre, après minuit, Metz est relevé et embarqué en Gæ pour Ballersdorf, puis vers le solr pour Altklrch. Matricule I55 note avoir "retrouvé un convoi de bovldés gue la wehrnacht avait, ponctionnés quelque part en France. Ire boucher de Vieil-Àrmand sren donne à coeur joie. Il travaille toute une journée avec des confrères pour gue cette viande soit distribuée à Ia populatlon et aux unités." Donon et Vieil-Armand sont à Haguenbach, puis à galschwiller et retour à Altkirch.

NDANNEMARIE''

Dannemarie ! Dannemarie t ô jour glorieux où guidés par un suprême élan victorieux Nous t'arrachions aux mains de 1'ennemi traqué, En mon coeur, à jamais, tu resteras gravée. Enveloppés drobscurité, guettant lraurore, Frémissant sans cesse aux coups de canon sonores, Regardant srélever dans le noir horlzon Les vives flammes dévorant guelque maison, wos pieds transis, debout dans lreau glacée, crispant Notre fusil drune main mordue par le vent, Nous attendons depuis deux heures du matin Ainsi, croyant que Le jour ne viendrait jamala, Le jour enfin nous surprend guand déjà, là-bas Nous voyons nos glorieux chars prêts au combat. Une faibLe hauteur nous cache La citadelle Trahie par la pointe de son clocher fldèle, Elancé et qui senble jaillir de la terre BravanÈ de nos canons lrassourdissant tonnerre. Où que lron regarde, des panaches mouvants Sréchappent lentement des r:gtes encor fumants. Sinistre tableau drune guerre meurtrière I Le clocher, au loin, semble éLever sa prière. lout à coup, comne un effrayant bourdonnement Nos canons entrent dans la fête bruyamment. Là-bas derrière la colLine, des brults sombres Des éclairs brillants jaillissenÈ de la pénonbre. B.A.L. - Cl. Berger 46

Par-dessus nos têtes' invisibles rapacesr Par de longs sifflements déchirant Ies espaees' Les obus s'appellent' se succèdent sans cesse, Passent, et repassent, vont semer la détreEse. un obus nous venant je ne sais trop par où Soulève la terre à quelques mètres de nous. Les yeux fixés en L'air,, nous cherchons vainement L'engin meurtrier d'où provient ce slfflement Et qul, là-bas, chez l'ennemi falt apparaitre Ce flocon nuageux gui tarde à disparaitre Se balançant au falte de quelque toiture Qui semble chanceler sous sa fraiche blessure. Mais 1'engourdissement où nous sonmes PlongéE, Fait soudain place à un remuenent prolongé. Le sergent fait lrappel. Drune maln lente et sûre Chacun du chargement de son arme s'assurer Jette un regard satlsfait sur ses cartouchières. Devant nous, les chars, creusant de larges ornlèrest SrébranlenÈ, et dans un grand vacarme assourdiesant ces monstres de fer avancent en bondissant. Jrenfonce mon casque dtun geste de sagesse. Un slfflement. Le sol tremble. ltul ne se balsse. - I1 faut leur apprendre à viserr JetÈe guelgu'un - Et pour nous faireprnrr il nous en faut plus d'un. Notre lleutenant fait un slgne en arrivant. I1 dit en souriant : Mes amisr en avant t - Pas mêmele temps de finir ma ciqaretter DiÈ une volx sourde. SerraoÈ Ia mltralllette Je pars suivant I'autre d'un pas rapide et sûr. Le ciel est bleu et limpide. Quel beL azur t Le vacarme approcher redouble de fureur. Nous avançons en formation de tirallleurs' En traversant un pré humider labouré Par IeE mortlere qui cherchent à nous entourer De leur feu neurtrier. Nous avançons toujours. Sous cette grèLe dracier nous disant bonjour. Tout à coup, sur notre gauche, la voie ferrée Le secteur dans lequel nous devons opérer. D'un dernier bond nous atteignons Ia vole où couchés un instant, noug respirons ma foi Un déluge de feu s'abat autour de nous. La terre tremble ; les éc1ats sifflcnt partout' Une vague auréole de fumée sentant Ia ;nudre Flotte au-dessus du sol palpitant. On entend dans les rueg, les sombres abolementE De nos chars et au milieu des crépitelîents De cent mitrallleuses s'insultant avec rage, On perçoit par moment' au nilieu du carnage Les lourds écroulenent de quelque mur gênant Ou encore, sur quelque toit avolsinatrt Les claires cascades de tuiles fracassées Qui sonnenÈ gaiement au contact de la chaussée. Nous avançons le dos courbé, ne bronchant PaB. Nulle balle ennenie ne vient troubler nos pas. Mais ce combat sans cri' sans râIe et nulle plainte Est plus terrible que Ia sanglante tempête Et ce morne silence est un traltre vorace. Le farouche combatr âu cohtralre, délasse. B.A.L. - CL. Berger 47

Le silence au combat est I'ami de la mort t'lais quand on râIe et lorsqu'on crieo on vit encore. Un mortier éclate en faisant sauter les pierres. A droite apparaîssent les ifs du cimetlère Parni les vieilles crolx qui sembLent chanceler Sur la tornbe de ceux venus pour s'isoler. Une rafale tout à coup nous jette à terre. on écoute. Le silence. Minute amère. Devant nous, à vingt pas, un hangar seulr sans vie. Serait-ce un piège qut "i1" nous tend avec envle ? Mais Ifinstant nrest pas aux guestions. 11 faut agir. Dans cette guerre impie il faut vivre ou mourir. Celui qui agit vit. Celui qui attend' meurt. Lraction fait de lrhomme Ia joie ou le malheur. Drun seul bond, nous voilà derrière Le hangar. Nul ennemi n'a encore troublé nos regards. Une refale dans la porte i mais soudain Elle srouvre toute seule, êt, bien hauts les mains, L'ennemi sravance tout en demandant grâce. Est-ce 1à leurs héros ? Est-ce 1à leur race ? Les yeux fixes jettent des regardsde terreur. Et sa voix trenbler ses mains se joignent de peur- La gare est 1à, tout près, devant nous silencieuse Nous avançons gaiement i aucune i'dée soucieuse... La grêIe de feu et dracier toujours srabat Autour de nous. Chacun peut-être prie tout bas. Les obus, les mortiers sracharnent avec rage Sur tous ces hommesqui, remplis drun fol courage, Bravent en souriant tous ces monstres de fer Brisant ce gue la paix avait à I'homne offert. Parmi Les sifflernents, les fracas de tonnerre, tes éclats, les bâlleso les cris de guerre Des fusils et des canons et des mitrailleuses, Malgré lracharnement de ces sombres fauchèuges Nous avançong en souriant vers les naisons. Avec Ie désir drentonner une chanson, Le coeur léger, l'eetonc vider et le sourirer Nous prenons la gare conme on prend une femne. Le soir, guand tout stendort, quand I-'horlzon s'enflamme Quand tout se calne et que eeule souffle Ia brise Le combat s'arrêta, mals la ville était conguise.

- UN DE LA IENA -

De cette bataille André Malraux dira le 13 nai 1972 z de pendafif, "Toute la rwil, i,!'s ottt a.ttendu, cour.hê Ie clwnpa -givae ou,à L,hoaizon bnû.bLent LeuftA$utnza. A L'atûe ^uLi,[ ovti dfft4uë. le cha',LAol- iermnd à daoi,te, pendanl que Ie Lê.gion.te.s o"tta4uai.t à gouuhe, Le-selocltatdt dea na4ui,s, ceu)( qui avaienl conbaLtu no.guèie.evec llzttltâ twLrtA Yu, ceux q.ul ehippaient'Ie.s poute-tÂ, eeux Ett- quaienl.-neioiQ L9-iaonf, daru^heutâ convoi in lo'eè.iQÂavangient. ûu W tà* nUtorLique de Xa L.ê,gion,aôtohut à auwit de "cinù. d'.q- à l,ëgal-de-s bëpi,s''dëgongenienl btane.s huti,LtaÀ de tanl. de- guwtet. Le^ 6i24 bu"lsncp,saelternient, LeuL^ bLe.saê's'8f 1e neÀMgalâ ventuLentde- ,*rd,u, de-,sche(a de confuttâo.spou^ ftsmplecut czrrx qui ye@ent de ryoû4. OAià, Le-scomqgnon^ di.spuaê>spouz .g'a.ttaque, Aail6 l8À E& nÙn' taienl,'au-eomba,t,^tAto,ienl.et 2'on ne'vouaii P[uÂ, à gotryhe' que deô_oû04-ryd.,b^ ^UulveÀ dan^ 2e bui,saoyu, te,s elanpt et Ie givae et, à dnoi-te, quetque Aepi btûtrrÀ. B.A.L. - Cl. Berger 48 Les conpqwlea de nê,suwenonlnLenl. à, pa,spelo"nia, ,LeLal,Lvenenfà couvuLt, ma/U X.e,stiaailheuta gwL avan4,n"ierrlavec Ûuna gaenolel dnlichata et leuna bqzooh,o,t, aonblnient acconpq.gnut!.e pa d.eÂhê.gionrubte-s" Le,scLochatda d.'Mad!.e, de ùondogneet de Coutèze,ùel nôtnea, ava,n4,aienl daru t'onbae de.schanpa de Darmuro/tie,goagô.s d"e nna depui,afu,nt. d'awû.e1, Le maqui,wd,s, iivaux de In plu cê.Lèbne.tltoupe dtêLi-te de L'amëe 6ao,nCni'te,&vzc L'ëbnanLenerutaoutd clwiava(.t ê.tâ.eutui de la @ide... Rëpô:,tnntez que !'ai diL ilni : je votu (aia tôunoinÂ,en ee loutt aui- vut.soiute,vou nùs conpt,gnavÂd'h,iett, vou^ âutez mQÂconpz,gnon^ ê,tnlmets, Souvenez-vouadz Vietott Hugot 'Pa.aun ne t.ecu,fa..ùotmez,moit's hëltoïquets"l ùannematieiLLt WLse.'o lDi,acouttade guaeataLl

Le 30 novembre, les commandosMetz et Vieil-Armand se préparent à faire nouvement sur Mulhouse restée sous Ie feu de Loartillerie ennemie. La bataille fait rage à la "Manu". Les ponts de Riedisheim et de Bourtzwiller ont sauté... La "Brigade du Colonel Berger est placée en Réserve drÀrmée à Mulhouse." (2ll La chute de Dannemarie, bastion central de la llgne de défense allemande Rougemont-Seppois, a entraîné la dislocation du dispositif ennemi. Lâ route Belfort-Mulhouse.-Rhin est désormais ouverte et protégée. La Brlgade y a lalssé douze morts et de nonbreux blessés : crest un très lourd tribut cependant que la vlctoire en ce secteur fut définitive,

La Brigade cantonne à UuLhouse.

A Mulhouse, on se bat depuis 1. 2; novenbre. Le 21, entre autres, le 2ème Bataillon du 6ème RTM (24), avalt qultté à pted dès 6 heures Bruebach. A I heures le Capitaine Fourrière de La 6ème Conpagnie place ses mitrailleuses sur les renblais de la voie ferrée, sur le canal du Rhône au Rhin et à lren- trée de la rue des Bonnes Gens. Et puis on va pénétrer plus pronfondément par la Porte Hermann Goering (la Porte Jeune), la rue Adolphe Hit1er (la rue du Sauvage : WiLdemannstrasse débaptisée parce que se prêtant à un Jeu de rnot dif- ficlle à supporter par le Fiihrer), 1'avenue de Colmar jusqu'à la Caserne Coehorn. Deux tanks destroyers sont en soutien, car les Allemands, quron disait partis, sont toujours 1à et tirent conme des enragés. On se battra de midi à ninuit malgré I'appui de cinq nouveaux chars du Lieutenant de Loisy, de deux automo- teurs-canons du CommandantCothias et des héroiques FFI de Mu1houee. À 23 heures' Les cloches de I'église Ste Jeanne drArc se nettent à sonner à toute volée. C'est 1s signal du regroupenent des Allemands à la Cagerne Lefebvre (baptisée Hermann Goering) , Le 22 novembre à nidi la reddition allenan- de est complète à Coehorn. Le Lendernain la caserne Lefebvre tombe sous les efforts de Ia 7ème Compagnie du 6ème RTr,tappuyée par trois chars et une batte- rie du 68ème drArtillerle. IL y eut 22 officiers et 767 tirailleurs tués. Les lorrains apprennent avec soulagemenÈ que l{gr Heintz a fait son entrée à t'tetz le 21 novembre. (23) Ordre particulier No 3 du Général De LatÈre De Tassigny - MinuÈe OP 3/Le A/C No 432 Q 61 (241 Le 6ème RTM appartlent à la 4ème Division t'tarocaine de Montagne et est détaché en renfort aupràs de la lère p.B. (Ière Armée Française) B.A.L. - Cl. Berger 49

pendant ce temps les tr'.F"I. du CommandantDaniel (Paul Winter) particl- paient "aux combats de Ia Libératlon à la Gare du Nord' où les trouPes fran- çaises n'avançaiÊnt pas. Le ComnandantDaniel et ses honmes avalent tenu en novembre tout le guartier. Le Capitaine Schenck et sa 3ème Compagnie ont évlté tes pillages des dépôts et lutté l'arme à l"a main. Ils on! assuré Le ravitall- lement de la population grâce à 1'occupation de la caserne Barbanègre, où lla avaient trouvé drimportants stocks de farine. Crétait des heures décisives." (LrAlsace du 13.09.f9 1) Les contacts de la grlgade avec les FFf furent excellents. Le GIr{Aest aussi stationné à t',tulhouse.

Le ler décenbre 44, c'est donc clans les ruines que les chasseurs de la Brigade Alsace-Lorraine cantonnent dix jours après Ia prise de Mul.house. Lors d I un rassemblement, on entendra à nouveau, parce que déjà prononcée ailleurs commedans une scierie de Froidcconche, Ia légendaire phrase du Colonel Berger t'Je aalue- Lp-snoat's d'luiut û qwi, patmi vouÂ, lnmbutovrldena'in.t' (2s1 "y En faitr on ne retrouve guère de documents de ce court séjour de la Bri- gade à Mulhouse. L'une des unités du Br..taillon Metz sregt abritée dans une dee rares mai- sons encore habitables entre les immeubles écroulés. Les volets étalent arra- chés rue Magenta (numéro pair) derrière IrEglise St Etienne. On y couchera à plusleurs par chambre : dans le même lit un capltaine avec un sergent-chef (261, le jeune fils de guinze ans de ce dernler endorni au pied du lit,, I'oreille en alerte pour éviter toute surprlse. I1 y a des punai- ses partout, mais Ie DDT en aura partiellement raison. Dans les décombres circulent des rats. On découvre la vie des habitants surpris par la guerrer corrlê le Vésuve avait rendu sllencleuse Pornpél. r,à tral- ne un microscope encore en étet, qui fut récupéréo puis volé à Eschau I c'étalt sans doute le matérie1 drun centre de recherche de l'avenue Clénenceau. Lâ Brigade assiste à une me!':e en lrEglise St Etienne fortement endornna- gée : lraunônier Pierre Bockel y prononce un sermon de circonstance exaltant et patriotique Que faisaient les autres unités de la Brigade ? GT de la BAL (Alsace 1944-1945) raconte : "Le vendredi ler décembre, au rapport de compagnie à t heures' le Lieute- nant Roneon donne commeconslgne : "Discipline et tenue". Huit cents alsaciens venus de Suisse défilent en vllle 3 nous sommesqueLque peu vexés. On annonce d'ailleurs la prochaine ilissolutlon de ce "Bataillon SchmitÈn, qui serait rédult à trois cents homnes et dirigé sur Strasbourg. Cette nuiÈ la vllle a gouffert drun certain nombre de coup" 6s m-':tiers. Les américains Lravaient déjà bien arrangée en rasant au cours de plusieurs bombardenent aériens Ia gare et dl- I'ers quartiers du centre faisant plus de cinq cents morts. On dit que les mi- lieux dits de droite organiseraient une forte offensive dirlgée contre la Brigade A.L. et ses chefs, dont Malraux, que lron traite de communiste."

(25) Le Lieutenant l,tarcel Picard du CommandoVieil-Armand (Ière Section) écrlra en L976 ; "Je salue ceux qui sont morts aujourd'hul et j6 salue ceux drentre vousr gui mourront, demain." (Dans une grange de Brest près Luxeui1-Les-Bains) (261 Sergent-Chef des Effectifs du BatallLon Metz Armand Grob eÈ son fils Jean-François, or:'.qinalres de Mulho.''.:, gui retrouvèrenÈ leur famille au Rehberg. I B.À.L. - Cl. Berger 50

pour Bark, le Sarthois raconte : "Notre cantonnement est arnénagédans une usine (de ùtulhouse), mais nous trouvons rapidement une occasion chez lrhabltanÈ tout heureux de nous recevoir... Nous passons de choucroute en Rlesling et en Traminer au gré des invitations, gui nous sont prodiguées. Pastpour longtemps, car quelgues jours plus tard, nous embarquonsà bord des dodges de la Ière Arméepour gagner la région de Strasbourg..." Y eut-il des escarmouches? on se comptait. On se réorganisait, on se ravltaillait, tout en récupérant des forces pour la phase sulvante des combats.

L'Alsace n'était pas encore libérée.

lùe Ntnêe Faan4,.o"i'se- Sème 0ivi,sion BL"indëe- E.M. Cabinel- No l3lE/eoh'P,C. le 29 novanbaelg44 1tdae, Gâ.vtêiolNo 25 066ie;.ua, Sout-0$(ieiuta, Solda"ts de Îa Buigode Attate-Lotuùtne 0u 24 a! 28 novembne1944, vou avez, Let oadnet du CoLoneLllolttatn, pa,nticipê, au eonba.ts que nène ta Sène0ivi*ion ^otr Bttnlêz potû Ia kbênation de noûte aoL, Poatouft, vou &vez ô.tê.m2.lâ.t à noùe æ.illn.

A BaLtuadond e-t à. Oannemutieoù l.'enneni avec une {atouthe. tùnæ.iîA, votle pattici@ion aL {itu,e a'e.tâ^'acutoclni.t d'une inpoatrurce upilale. ^uccë Vot peûel oû A.tA ùouade-s,Louaiu QÎ. Ahla.iutvs, votJÂ&vez ba'tgn2.de vot^e .nng le de L'A,l;a.ce, voûLe twte rntn'te, ai chèae a! coaû de tnu'a Ie.s Fnang,i's. ^oî

Je ao,lae vo^ nohtÂo ie m'incl,ine devanl voa bîelaê's. Leu aapti{ice n'a pa,s ëtë, v*tn, bientôt LtALsate enliÙte auta dê,!.LvrLAe. Votu nou.aqui,ttLz pourl d'arblea conbo"tt, Je aouh*i.te que 2e luÂand de batail-tol twu niluwi,aaeà tnuveau. Vou"sâuLe.z tnulouat astei,tU.a pnni rcu's avec loie et. dau ce,t e.spti.t de lnafutnitA, nê. de cQ iou^â dutwlua, dea ëpteuve.a aubiea e.t ders arccèl ienpotltL^ en cotumtn. Le GënêtuLde Uuneloul CowrwndanlLc SèneOivi'sion et.Lndëe

*** . 15,09,1963

A!fiQlgE-?E-:!4-98IQPE-!IWE!?4UIE-4!$98:!9BB4IryEl lstli.te 3l

Let detx penietu elapîhet onr, êrê. aloulît aux burleilnt No ltl e.t,lt9, uoio( le ch, rlr, dottt.,?n&tt-t.s paabifua avecre No lga w. 6gl. Ueuillez rctuc La twra;.quetuivaniz t ll ?Àt pa,ôtitê, qut thdone thii.a. Libold, avai.t,Qlû, btetaêe lon^qute%e a pottê. la Ligne de (et avec âon êpouxJulien pou^ aQnduedt Alaane en Uotge* l_eÂWaniënu ttoupel $nngjaet^e aetaonlttëel 6unet* hel TabottaLlattoeniru coi,wnan- dU W_Ze Cg^pilaine Fhoænt, tuhni.tt, qui dinigen. Ie couple attt 2e Eolai2lon lleiz.

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.9i uoaa avezdet obauvati.oru à (aiae au aulet,de Ia. lène auite io.i4-ry Bu,ueiln No,lgg, inativez-tet ei-a,eno,tte,t, ierwoqez-ceile 6inheà PauL tet nûe '1,{EyER- Thê.odoaeoeeh - 66900cltlgfiLLlk. B.A,L. - Cl. Berger 5l

III

La Brigade passe par Strasbourg.

nll 6a!.t. que 10. Iène NwÉ.e Fnançai.,se âoi,t ptô,sente à SttatboutLg.'l Crest lrordre que donne le Cénéral de Lattre de Tassigny à la suite de la denande formulée le 30 novembre1944 par Charles Frey, naire de cette pres- tlgleuse vilte sur laguelte floÈÈent à nouveau les trols couleurs de la Francer libérée le 23 novembre19.44 par le Général Lec1erc, Chef de la 2èrneOB au sein de la VIIème Arnée Américaine. Ce jour-là, la vie habituelle de la capitale de lrAlsace avait reprls sa routine de guerre lorsque vers t heures grondent les chars françals : lreffet de surprlse est total" Devantr en pointe, Le char "Evreux", puis le "DJénila", le "Rouen", le "Oran" et le "Cherbourg" formant le sous-groupemenÈRouvillols, qui a forcé Ie passage par Hochfelden, Brurnath et Schiltigheim et se regroupe sur la place de Haguenâu... Rue de la Nuée Bleue, la Cathédrale où monÈe le drapeau français. 11 est 14 h 30 : le serment de Koufra est tenu. Puls crest Ia ruée par le pont d'Anvers vers Ie Rhin. En tête srébranlent les trente tonnes du "Cherbourgn dont le Chef de char est A1bert Zimnernann, Maréchal des Iogis Chef, évadé à t'âge de 19 ane le 14 Julllet 1941 de la Wantzenau, où il étalt né et où 11 pensalt enbrasser ses parents le Eolr nêne. Mais un panzerfaust mit fin à cette aventure chevalereegue (271.

Du 23 au 27 novembrene sont en action avec Leclerc, préocoupé par la conquête de lrAlsace vers Colmar pour réaLiser la jonction avec la Ière Àrmée Française naîtresse de Mulhouse, gue les F.F.I" strasbourgeois du Comnandant François. Ces derniers auront une attitude héroique, délicate et difflcile, alorg que la ZèmeOe se voyait relevée par la 3èmep.I. de la vllème Armée ftnéri- calne (28). Plus tard on a pu écrire gue "lramalgane entre l'armée ré9u11ère et les FFI, voulu et organisé par Ie Général de Lattre de Tassigny, va beaucoupplus loin que le recomplèternentassez faclle de ges dlvlsions aguerrlee i 11 ira jusgutà la constitut,lon, 1'équipement et lrentrainement de brigades, de deni- brigades, de groupements autonomesà partir des anciens maguis et de nanlère à ne pas Ieur enlever ce qui a fait leur valeur et leur élan, à savoir Ia per- sonnal.ité" (eb Ia possibilité de "se retirer de Ia Ière Arnée Française, si celle-ci, draventure' se voyait assigner Le front des Àlpes', guê sous-entendait

(27) Ce char se trouve au pont du Rhin à strasbourg, face à xehL (RFA) et nar- que I'extrême avance de La 2ène DB Ie 23 novembre 1944. Les références de ce paragraphe sont à rapporter au No 274 du 24.f1.82 des "Dernières Nou- velles d rÀlsacer'

l28l Les principales références sont tirées de la pLaquette "Brtgade Alsace- Iorraine" éditée par la Section du Bas-Rhln de I'amlcale des anclens de cette unité, en 1978, texte du Président tlational Bernard Metz, Page 30. Lrauthenticité historigue est fournle par les ordres de mission dont celui du 04,L2.1944 au Lieutenant Léon Neff, nonunécomnandanÈ de la Conpagnie dtE.tr{. de la Brigade Ie 01.r.2,L944, précisant Itltinéraire Mulhouse-Altkirch-Belfort-Luxeuil-Sarrebourg-Saverne-Strasbourg, signé par Ie Lieutenant-Co1one.l E. Jacguot q, B.A.L. - Cl. Berger 52 l,adjectif "fndépendânte'r.- Bernard Metz)o "Le tour de force a conslsté à les habiller, à les arner, à les instruire et à valoriser leur encadrement,'r(Pelo- ndans ton EOR, Ecole de Cadres) Ie momentgue lr:r bataille est engagée. Il faut clter guelques unités remarguables telles gue S.abtiSc.dz AXlote-Lothaivp' le GroupenentPonniès, celui de Janson-de-SailLy et tant d'autres." (Général de Saint-Germain). Lramalgamene fut ni un raccolage, ni un recrutement ou une recherche de protection contre la dléslntégration, ni un collage artlficiel de plèces dlE- parates, ni une affaire de prestige et de comnandement.Ce fut une assimila- tion réciproque, une fuslon dans I'esprit plutôt gue dans le corps et le par- tage de Ia victoire au prix du sang versé en cor,nun sur Le mêmechanp de batallle. Ce fut Ia renaissance de la Fra:lce.

Le texte cité en tête de ce chapÎtre dolt se llre ainsi : t,Il $au,t quele lëne Annê.eFtdnçoi.,se âoit ptle-senteà Stttarsbouttg.EUe le ,saLl.qLJL une urui.tê.dana bquel^e tou Alsdtien neconns/U^er.1,',1 ^e Ce messagedu Général de Lattre ^e,s est porté au Colonel Berger par le ConnandantAndré Chamson. La Brigade va donc faire mouvementde Mulhouse sur Strasbourg, tandls que

2e ChoaaeuttAlbutt Faiâ2, oaigina,ine dt AamcltLe 7 aeptetrbrc 1921, ble-saë. Lou de .La,ba,taiLÛe de Dannswtie à .b. cùuaQ. gtruc.he,meuit de's ,swi.te'sde celle blzaatue Lz 3 dëcenbae.'lqMà YliËM412 à-Eeæ,nçon,cù iL e-st inhunleau Cineliëne St CLade.

Le 4 décenbre 1944, Ie Groupement de la Brigade se dirige par Belfort sur Plonrbière où ll cantonnere. Lprès Ia gortie Ouest de Lure, 1à où lron quitte la route de Vesoul à angle droit pour Luxeuit, le ComriiandantDopff arrête sa voiture et sort du coffre une bouteille Ce vin drAlsace du dernler crû récolté dans ses vignes de Rlquewihr avant Ia Granrie Tou!:nnenteet trinque à Ia Victolre avec Le Capitaine Paul Meyer. De son côté, le ConmandoVieil-Arrnand s'e:t ébrairlé après une longue attenÈe.

r!

Ic 5 décembre, on poursuit sa route vers Epinal et BaccaraÈ' rasées par les Américains. Du ConnandoMetzr lcs véhicul-es hétéroclites, - 11 y en a en- core quelques-uns venant du férigcrd et d,rAnchen particulier -, dont on ne peut évidem:nentpas se séparer, sont nâlés aux anéricains rnontant vers Ie Nord. Crest une cohue sur des routcs transfornées en véritable bourbier. Toute voitu- re en panne est aussitôt rejetée Cans le bas-côté ç,ar d'énorrnesbulldozers, dont les Français ne soupçonnaient i-a puiscance. 3 B.A.L. - CI. Berger 53

Par un détour inatten- du quelques-uns passent à Gérardmer, où les attend I'une des situations les PIus tragi- ques rappelant le sort d'Oradour- sur-Glane, gu'ils aient vécues : La ville venait d'être incendiée U-|riI par les Allemands battant en {, retraite. Des ruines calcinées des filets de l/, s'éIèvent encore funée et une odeur d'élnuvante \l et de décomposition. Pl.us tard, des habitânts de la région de $"D{lt Guebwiller devaient témoigner v) avoir aperçu au-delà des cimes des Vosges un rougeoiment in- a tense du ciel' dont ils ne Pu- \ rent deviner qu'il s'agissait du martyr de ceÈte ville (Veille @ de Ia Libération du 20 novembre Curtnr 1944). n Cependant le mouvenent (l se poursuit pour la Brigade qui ?tarrUèro atteint sarrebourg. Des cen- { taines de chars précèdent la t petite colonne qui Progresse turrdt difficilement. On découvre un peu partout des tranchées anti- MulhouEo chars creusées à 1a hâte par les Allemands. Du bas d'une Lutt côte, on voit s'étirer un long B.flo?t serpent constitué par de lar- ges bandes d'étoffe de couleur lcir.orirr lelwr cæhtai.luh ltf -4/ror.!tf - rouge vif tendues sur les vé- hicules jalonnant ainsi leur itinéraire aux avions a1liés ayant la maîtrise absolue de I'air. Ctest la montée du Col de Saverne.

Il se produit alors un miracle : par une trouée dans 1es nues apparaît un bout de ciel bleu découvrant soudain au détour de la desôetite vers la plaine d'Alsace, au loin, mals bien distincte au-dessus des brûmes basses gui rampent, Ia fine flèche de la Cathédrale. on s'arrête pour contempler, mais Ie mqnent n'est pas à Ia rêverie, ni à I'émotion ; it faut avancer pour cantonner au soir à tingolsheim, périphérie ouest de Strasbourg. Tout.efois, pris drune soudaine frénésie, Ie Capitaine Paul Meyer et son chauffeur Marcel. Samson à bord de leur traction noire poussent jusque sur la place de la Cathédrale : ils seront les premiers de la Brigade : "O Strasbourg' comme tu as souffert !'. B.A.L. - Cl. Berger 54

Si Paul Meyer retrouva à Kronenbourg la tombe de sa nère, drautreE hê câ- chèrent, pas des larmes de Joie. Pierre Bockel a raconté dans "LrEnfanb du rLre" en 1973 : "strasbourg était en liesse. Jry retrouvals quelques amis sortis de l'onbre. Je me rendis à L'évêché où m'accueillit Mgr Doubierr ce héros rnéconnu, pârce que trop futé, gui, en l'absence de notre évêqueen exilr protégea et adninistra le diocèse avec autant de sagessegue draudace. J'y rencontrais aus- sl Mgr Fischer, 1'archiprêtre de la Cathédrale, dont nul à Strasbourg nra ou- blié le conportementà 1'égard des prisonniers français et, plus tard, dans les bombardementsqui secouèrent cruellement 1a ville. J'étais loin dtimaginer que je lui succéderais un jour. "Charles Blondel, nommécc:nmissaire de la République de I'Alsace retrouvée, venait drarriver. FiIs du phil.osopheMaurice Blondel et frère drEllsabeth Flory, la belle-soeur de L'abbé qui avait si profondénenÈmarqué ma jeunesEe, Charles Blondel trouva parmi nos amis de la arlgade quelques-uns de ses premiers colla- boraÈeurs. t{os liens, déjà forgés dans le passé, m'autorisèrent à être auprès de lul un conseiller fréquemrnentsolLlcité."

Les Unités arrivent peu à peu. Matrlcule 227 de Vieil-Armand note : "Débarguement à 19 h à f,ingolsheim. Nous voyons un car troué à la base du plan- cher et jusque 40 à 50 cm au-dessus de ce dernier. Plus de vitres. Nous appre- nons gue crest un car schleuh gui a été surprispar un poste de la 2ème oB, dont les arnes automatiques ont lait un carton. En effetr Ie trottoir en fait foi, car I'engin est transformé en passoire. La 3ème Section loge "zun goldenen Lamm"désaffecté depuis 1940 et dont Ie propriétaire serait à Schirmeck." "GT de la BAL, de son côté, écrit que la lère Section est cantonnée au "Gasthaus Sportplatz", av "Café des Sports" sur la paille : nais les gens sont hospitaliers et tout le monde logera dans les villas environnantes. on soupe aux rat,ions "V", maLs le lendemain, de garde au PC du Bataillon, je perds ma pipe et passe la nuit sur la paille".

Le 6 décembre, Le Sutgewt-Che(AM^A Tahnba, nA Le 14 luiLhef. l9l9 à lnanên à tla.d.ageac0Jl,du Ccn:nandoVulmy de In Demi-Bnigc,CeSùLaÂboung, ble.saê, Ie 26 novembae1944 Lona dea conbohsd'A[.ilzittch, dê.eèdedet twLto-s de aet ble'saue-s le 6 d'ecenb.Le!944 à X:lie|.l 4ll, IL e,st ententê. att CimzàièaeSainl, CIilde de $e-sançon. *

Le reste du Bat-aill.on Motz arr>:ordres du CoinrnandantPleis fait mouvement de Sornay à tingolsheim par \rcsoul, Lur:euilr Plcmbj.ère et Remirenont, où, après une "grandrhalte", iI continne par SL Dié, Schirmeciç et Molsheim. "Berger" d'Iéna notera "La Ccnpagnlc Kléber, avec l"e Capitaine Paul l{eyer est logée dans une belle école pratiquement neuçe et bien chauffée."

*

A la "Maison Rouge" à Strasbourg grouillalt un Etat-Major a1.11édans Le- quel ll fut donné à quelques-uns, gui lravaient connu au Service des Réf';giés, Quai Cournont à Lyon et plus tard entendu à la ssC de Londresr de retrouver ,facques drAlsace, alias Maître Kalb de Colmar. B.À.L. - CI. Berger 55

André Malraux dira le t4 mai L96l à Metz : "Nous nravons certes pas été seuls à défendre Strasbourgo mals 11 n'est arrivé d'êcre seul à Lfhôtel de la Maison-Rouge, de voir nos soldats seul-s dans les rues désertes. Cette fols, Èoute la France attendait. Et il est beau que les Lorrains et leurs conpagnons du Centre alent été ce jour-Ià aux côtés de leurs compagnonsdrÀlsace pour défendre tous ensernbler ce'.r::' qui auraient payé eher de nous arrolr applaudi trop tôt..."

Le 7 décembre, le Colonel Berger est à son P.C. du Roseneck (rue du Géné- ral Castelnau)"en face du P.C. des FFI de Strasbourg, soulignant ainsi leur connunautéd'actlon et drobjectif". "La ttigale eÂt ta Waniëtte uni,tô. de In lëtte lvmëe Faançaite entrqilt, dqn^ Sfuoaboug libê^ëe, Elle nehève de L'aûnnifë" du Gënùzal Sclunttz, Gouve.nneut infi^hnaiie de Sûta.rbou)tg.. . "Le.s Baltilloyâ de .h. ùtigode atal,Lotuo-nl evûne lf,ûziach-Gtta{[euta.den, Lingobhein et. Sttstblulgt coyt^ti.tn:* Ie,,saL,suwe,s ,sLta,tê,gique le-s axe.s d'apptoche, pl.A.tÂà ir'fuwevûa awt ùe-ateeleurtt menocatde Ia ville,"^uL (291

Est-ce le mornentde se denander recherchalt Àndré Malraux dans cette aventurer alors que ses Anciens Cor.pagnons,"l "u" sur Irlnstigation du Lleutenant Dominlque (Louis g:,eringer), apposeronl'- qr:arante âns après une plague sur la vllla Baumannà lll-hj.rch, où fu{: ce P.C. cl:r Colonel. Berger ? 11 sulvait sa des- tinée et servait Ia Franee. Danr; f i:cnélj.e pirononcée aux Invalides à Parls le 23 Janvier 1977 par le Chanoine Pier::c Eocltelr 1'ancien Aunônier de Ia arigade dira : "Curieusement les dates dc ia r'crt, et des obsèques de Malrattx ont coln- cidé avec celles du trente-deu:rièrce al:niversaire des libérations de Mulhouse et de Strasbourg, les 23 et 24 nove:rbre i944.u ? Nous ajouterons qutAndré Malraux avait connu la garnlson de Strasbourg commehussard pendant cinq se:naLrios avani la g::ande Èourmente.. . De ces souvê- nirs naguit "Les Noyers de lrAltenl:erg". En 1944, ce fut I'hc:rrre drune nouvelle aventure, celle de la Brigade Alsace- Iorraine, à la foLs à son pltrs irrtense degr:é parce gurentreprlse de LlbéraÈion r nAprès avoir été :ndochinois avec les rndochlnois, Catalan ou Basgue avec les Catalans ou les Basques, il s:e faicait Alsacien avec les Alsaciens pour recon- quérir lrAlsace, dcnt Strasbotrrg constituait Ie s1'rnbole." Et après... il sren fut. Très sinplement, ccr,me il exerça son comnandement, humalnenent. Lrambition de ses soldats, officiers, sous-officiers, caporaux et chasseurs, fut d'être ce qu'il dira dans une clairière d'un bois de la Dordogne le 13 rnai L972 z "Je vous en fais témoins en ee jour anniversalre : voug, mes compagnons drhier, vous serez Feuc-être nes compagnonséternels...n (30) Trangcrivons quelgues extraits d'un témoignage de Constant Geiger : "Ja- mals Ie Colonel Berger ne nous a 6crasé de sa supérlorité. Aucune allure hau- tatne, néprisante pour 1'équlpe qui lrentourait et pourtant il savait tout... Ses connalssanees égalaien! celles cles spécialistes. Àinsi, je Ital entendu discuter théo!.ogi.e a..'ec Lcs pr:êtres, peinture à ùlontagney avec André Chanson, droit avec Ie Pr. Pré-lot à 1'cecasion drune entrevue en Cécembre 1944 à Stras- bourg au resteurant, de la Diligence (le patrcn avait, sorti de derrière les fagots un pernod dravant-guerre), musigue avec un artiste de lrEtaÈ-Major...

(29', LrAlsace Françalse - Cctolrre l-948 - octave Landwerlin - P. 22 (30) Maquis de DuresÈal - 27ène Congrès National de 1'Arnicale des Anciens de la Brigade Al.sace-Lorraine B.A.L. - Cl. Berger 56

Un Jour il nous a fait un lalus sur leg llgnes de la nain, la chiromancle à travers les âges à conmencerpar leE Perses. Mênedane les choses pratiques iI connaissalÈ tout. Le jour où nous avons touché un appârell de cinéma, il était le seul à savoir le faire fonctlonner eÈ à nous nontrer connent il fal- lait falre... "À côté de cela une force de caractère peu cotnmune.Le jour où il apprlt par télégrammele décès de sa conpagne (11,11.44 -,Iosette Clotis), 11 nra eu aucune réaction apparente. 11 m'a sinplement demandéde lui préparer l'ltiné- ralre pour le lendemain matln et à son retour iI nra jamais fait alluslon à ce deuil cruel qul venait de le frapper... "Sincèrement soucleux du bien-être de ses homnes, 1I n'était pas pour les engagementsmeurtriers, recherchant touJours Le noyen drépargner la vle de ses combattants. Ce sentinent lramenait à vislter personnellement les blessés dans la nesure du temps dont il dlsposalt".." * Le Cho'saeuaAtbuttEâaneÀ, në. à BQl6o&tLe l0 nwt^ 1924,bleuê.ùou de f,n bdfai%e de funnenwtie dan te enfurcde In ùzni-BaigadeMulltouae, CoMn Bel6oat., pilL Aelat d'obu.sdana fu, aê,gionnobine &ver.AruÆ.ltnlion paLieÆe de 2) oeil, dê.cèdedet aui,tu de.cet blotaute"t le 1 dëcenbae1944 à 3 hane.s à [.'HEll 415. IL a ê,t1"irkmê at Cinoâiùe tuinl CLoud,ede $etot4on. * Dans Strasbourg et ses faubourgs, souÉr1a neige, la Brigade prendrait- elle ses cantonnenents drhiver ? LrEtat-MaJor du Colonel Berger, leg Bataillons strasbourg, Metz et Mulhouse ont contourné les vosges pour se regrouper. Du 7 au 9 décembrer Le Chef de Bataillon Pleis reconstltue en effeÈ son unité rassenblée à r,ingolsheim : Etat-Major de Bataillon, DétachementAuto du ConmandantScheydecker, Iéna du Lieutenant Delieux, Ney avec le Lieutenant Eneckel et Kléber aux ordres provisoirement du Capltaine Paul trieyer en aÈÈen- dant le retour du CapiÈalne Linder en convalescence de ses blessuree. Des chaussures américalnes déclasséeE, peut-être oubliéee par 1à, mals ayant à pelne servi et pâr conaéquent en excellent état font lraffaire de bon nonbre de chasseurs de Metz gui voisinent avec Donon, Belfort et Vieil-Armand. Ce genre de récupératlon aura encore lieu par la gulte : ce fut indiepensable, malgré Ie rattachement à la Ière ermée Françalseret posslble grâce à la présen- ce des Anéricaine, grands benêts courageux, nais bien peu hablÈués aux roueries françalses du fameux système de la débroullle.

GT de la BAL constate par ailleurl , "De WoIf, Sergent-Infirmier, hérlte drun splendide veEÈonbleur propriété dfun kollabo gui a vidé les lleux. Je trouve une chambre chez de nodestes gens très s1mpa, qui, hélas, lgnorent tota- lement le françals. Non contentg de me laver le llnge, ils m'offrent du tabac. Jtachète un journal "LrAlsace Libérée" gul n'apprend gue Blondel est comnlsEai- re de la Républlque à Strasbourg, Catal Secrétaire Général de Ia préfecture du BâB-Rhinet Naegelen, t'laire. 11 sry llt aussl un article sur la Brigade." * Le I décenbre, GT de la BAL continue . uitrassiste à un cercte-velllée avec le Lieutenant Roncon, uoël eÈ Hertzog (style chantlere, voire Urlage). Jrapprends mes nouvelles fonctlons au PC oe compagniecomne Agent de Llalson, maie Je couche aur une paillasse 1.. Le Lieutenant Polack donne les chlffres officielg de Ia Brigade : 47 norÈe eÈ 170 blessée. B.A.L. - Cl. Berger 57

Le I0 décembre, Matricule 156 (2èmejus) de Vlell-Armand s'étonne : uà 7 h 30, pour la prenière fois nous voyons un lieu du culte servant à deux confessions, cathotique et protestant. Puis c'eEt la corvée de munltions.rl "Le pain du coin est vraiment peu appétisaant. Crest Ie "K-Brot" tout nolr gu'il faut couper à la hache. Le paln de rnle US est meilleur, mais pas facile à obtenir. QuanÈau reste, le ravito ordinaire cède le pas aux rationg U.{ "Berger" après avoir été affecté à Kléber est riluté à la Conpagnie léna "gui srest renforcée de tout un tas de nouvelles recrues" (grâce à la dlligence de I'AdjudanÈ-Chef du Bataillon Metz, Julien tibotd) et retrouve à la lère Sec- t,ion le Lieutenant Hahnet le Sergent-Chef Mailller. *

"Le ComnandoDonon cantonne à tingolshein dans les locaux d'une éco1e constituée de baraguementsproviaoires. vlent alore lrordre de falre noovement vers les vallées vosglennes où, selon certalnee lnfornatlons, se cacheralent encore quelques troupes allemandes plégées par le verrouillage du Pont de Kehl. "Montés sur des GMCet des Half-lracks, les gars du Comnandoaùntrent, nralgré la saison bien avancée, Ia canpagne alsacienne. Après une heure de voya- 9êr lls arrivenÈ à Andlau où la population est rasaenblée sur la place de la nalrle. Elle a appris en effet gue des soldats françals, les preniers depuis la Llbération, allalent arriver dans la petite ville célèbre pour Bes vlns. LraccueiL enthousiaste se transforne en délire quand les vignerons se voient lnterpeler en dialecte par les honnes casgués. Les gens se précipitent vers eux et, leur offrent le gîte et le couvert i les gars sont tellement Eo1llciÈés qurils accepÈent1e repas chez I'un et la chambrechez I'autre. "Une réception est offerte à Ia Mairle selon les meilleur€s tradltlons alsaclennes : clevner drAndlau commeil. se doit et Kougelhoupf. Après les pa- roles de blenvenue du Malre, le Colonel Berger prend la parole etr avec le ly- rlsme et le ton si parÈiculier qui allalent devenir célèbres, prononce une allocutlon dans laquelle tombent les mots :""Les reacapés de Dannemarieo... 11 loue 1es nérites de ces cqnbattants qul, réfuglég, expulsés ou évadéer unis à leurs canarades rencontrés dans les départetnenta d'accueil du Sud-Ouest et de Savole, ont désiré rentrer dans leur provlnce natale les armes à la main et chasser lrenvahisseur, gui a tenté de vlder leur âme... "Mal,s, en ce gui concerne Itopératlon millÈalre, proprement diÈer aucun Allenrand n'a été capturé çlue ce eolt dans Ia réglon drAndlau ou dans celle de Grendelbruch où Ie Conrnandoa été envoyé le lendemain.tr Plerre Lemblé (Bulletln de l'Anicale BÀL Iv.76 No 163)

'rLa CompagnieBark cantonne dans ltécole communalede Montagne-Verte. Jren proflte pour mtoffrlr une séquelle de ma pleurlte et pars falre un séjour à lrhôpital... A na sortle, je trouve une chambrechez l'habltant à guelgues pas du cantonnement. Je fals connaissance du flls ainé de nes logeurs gui, mo- blligé dans les Panzers, a déserté et srest caché jusgu'à noÈre arrivée. Avec lui et son frère, nous pratiquons Ia pêche à la grenade dang les canaux proches. te poisson est abondant" "Les corvées de garnison reprennent avec, en plus, leE revues en grande Èenue sur la place Kléber. Nous assurons Ia garde du GouvernementMllltalre à tour de rôle pendant quelque tenps. wous céIébrerons Noël chez lrhabltant avec un faste gue noua avions oubllé depuie quatre ans... B.A.L. - Cl. Berger 58

"Mâls lrennenl est toujours 1à et ll nous fauÈ assurer une vellle perna- nente le long de la plalne du Rhin. Il y fait un froid terrible et la seule trns- stbilité de se réchauffer Èant eolÈ peu est d'alluner à l'intérieur des abrle une botte de paille, gui nous enfumÊ conme de vulgaires harengs. Nos vêtementg eont trenpés par la nelge qui tornbe dru et les chaussures gue nous tralnons, pour quelgues-uns depuis Pérlgueux, sont de vrales passoires. "Heureusementcette garde prend fin"... t

"Pour les arnese Dos fuelle Lee Enfield ayant épuisé leurs nunttlonsr noug avlons poursulvl le cqnbat avec des lilauser récutrÉrés, crest-à-dlre ceux gue les Allenands avalent abandonnés. Je rne rappelle avolr échangé le rnien trole fois dans la journée lore de Itaffaire de Ba1lerEdorf. Un de mes camara- des possédait un fusit aeml-autqnatique de prlse, dlrun modèle aesez peu répandu c'éÈaiÈ peut-être le type Gewehr43 ou Karablner 44 à ne paB confondre avec le STg-44, fusil dfassâut. Ce ne sera gurà Gernershelmen avrll 1945, que j'ai finl par percevolr un Mas 36'... (Jean Porcher) Quron ne srlmaglne pas que la Brlgade dispoaait drun armenent homogène américain. Malgré lee dlfflcultés drapprovlglonnement en nunltions dlverses et, en Plèces de rechange, les cornbats furent nenés avec foi et courage. André Chanson confla un jour à un reporter I 'Nous falsions tout âvec de la flcelle et du papler collant". La résultat fut Ia Vlctoire"

Stragbourg en danger.

LIIÉrée, la capltale de l'AIEace est menacéede trole côtés par les ar- mées allenandes, qui vont tenter une nânoeuvre drencerclement. Au Nord' ce sera la contre-offenstvel pulssante, massive eÈ dangereuse du Maréchal Von Rundstett gu'il lancera le 16 décembre 1944 vers les Ardennes, tout en protégeant son flanc Sud par des actlonE offensives. A I'EEtr le Rhlnr fortenent tenu par la Llgne Slegfrled intacte, où pour le momentlI ne sragira pas d'y fa{re "sécher son Llnge' (31), servl,ra de base de départ dfune actlvlté de patroullles lncegsantes et mordantee, gui tenteront de prendre à revers les attaguants de la Poche de Colnar. Au Sudr réslste avec acharnementcette "Poche de Colmar" contre la pres- slon de la 2ène DB du Nord au Sud et de celle de la lère Armée opérant du Sud au Nord. Le danger sera aggravé le 26 décenbre par l'attltude inexpllcable, lnat- tendue et consternante du Conmandementarnérlcaln décldant lrabandon pur eÈ sim- ple de Strasbourg i le Général Eleenhower déelre raccourcir Ie front de défense alllé contre Itenprise du Maréchal von Rundstett. I€s généraux De Gaulle et De Lattre décideront de conserver Strasbourg coûte que coûÈe avec les seuleg forces françatses. r ')Ent^e le dêWt d'Mmr.e de ta Divi,rion Leeluc 2e 30 dëeubae en ditec- tion du Notl de la Lotutaineoù pouvai,t dê.(uttut L'o((euive aLlerwde venanl, det t&dewe el. I'autivêe, Ie 4 janviut 1945, dea ptwnia AIênQrûÂde Ia lèteO.F.L, û, de Ia.lùneO,l.A., 2e (donl,de50 Kn,allaû.de CtaqbârlunWa 2e Poû du Rhin ju.tqu'à,Rhinoa, âuo, teru pal tttoit'cenl F.F.,T,,'deut ex4dtoru de tn @ade Mobite et U Migdde Ature-Ldut*ine;

(3I)ï6G de suerre 1939-1940 B.A.L. - Cl. Berger 59

"Aitr*,i &q.B;r.igane ALuse-Loruoine, ai e.Ile n'ava,i,t W Lihê^ë. Stnatboutg,- asta l.e aeÀoutsbAehonwtt de dê.6endneh. Vi"l.2econtute le aetoua dot trtoupe,a ennaniel et le.s de îa GQAtnpo,"(Bernard Metz) ^epiê.&Â,f,eel

Nous vécûmes un début de panigue.

Les habltante fuyaient affolés par la propagande nazle esEayant de réédl- ter 1'exode de 1940 pour dérouter lee trou;ns régulières françalses. Aux lssues de Strasbourg les homnesde la Brigade tentèrent de refouler une population affolée constituée essentiellement de vleillârds, de femmeseÈ d'enfants encore au berceau, tout en flltrant ces maEseshurlantear afin dren extraire les per- sonnels allenands ou les collaborateursr essenÈiellenent féninins, revêtus de frlperies civiles, les uniformeg à croix gannréebruns, gris, verts ou nolrs ayanÈ été hâtlvemenÈ abandonnés. Des trophées furent collectionnés, gui un drapeau narqué aux enblènes du Relch, gul une dague frappée à la svaetlka, qul un lugger, 9ui un insigne. Draucuns continuèrenÈ ainei Ie Èroc qu'ils avaient entarnéquelques semaines au- paravant avec les emérlcalns frlands de plstolets et de revolverg archalques, dont étalent affublés les maguisards. Ce furent aussl les échanges contre des ratlons K ou autres cigaretteg. Des conductrices drambulnnce, donÈ la candeur nalve égalalt le fantastl- gue courage qu'elles déployalent guoÈldtennementpar nrinrporte quel ternps, avec les rtsquee de ee falre faire prisonnlères ou d'être tuées sous lea bqn- bardenents drartillerie, n'avaient-elles pas questionné un soir de popote à guoi pouvaient blen servlr certains artlclea de caoutchouc souple contenus dane les rations arnérlcalnes gurelles venaient de percevoir pour Ia premtère fole et, qul cotoyalent dans les emballages étanches le café Eoluble, Ies boites de corned beef, de beans et autres denrées conecrunables? Cette alinentation demandait une réelle adaptation aux goûts anértcains. Draucuns lui préféralent la nourrlture prélevée sur le paya. On a donc pêché à Ia grenade, au nez et à la barbe des Allenands. On a chippé des poulets. on a braconné des falsans et autres gibiers, ce gul a nêne déclenché des pâtroullles et allumé le tir de Ia ligne de feu, pulsque dans la deml-obscurlté de Ia nuit tonbante au bord du Rhln, on croyait à une attaque ennenie. On a mêmetué à grand renforÈ de coups de plstolet eÈ de fusll tel boeuf énorme, qul ne voulait pas nourlr. On a rnangédu cochon gul avait faussé conpagnie à ses propriétaires en fulte. On a tralt des vacheg, afin qurelles ne crèvent pas d'un pis eurgonflé. un capitalne nravait-il pas exprimé le déelr de se rrolr présenter chaque matin pout son petlt déJeuner deux oeufs eur Ie plat ? La consigne fuÈ tenue scrupuleusement par son chauffeur. (32) St puis, ne devait-on pas "récupérer" le natériel que laissaient les ar- méesderrlère elles ? dPiguer n'est pas voler" et "nécesslté falt lot à la guer- re" ? Cela allait de mortlers de groa callbre aux dodges ou arrrjeepsr ên pâs- sant Par lee anbulances, remis en éCat par les gars débroulllarda des eervlces Àuto, dont les stocks en plèces détachées étalent lnépuleableg. Une auÈre con- trainte était évidernrnentde se procurer de lresEence, dont les attributlons par- clmonieuses n'auraient pu permeÈtre le déplacernenÈde la Brlgade, Tout 11êsâu- ralt être inventorlé. *

(32) De ces faits divers, dont est constltuée la "petite hletoire" de la Brigadel peuvent témoigner le Sergent-Chef Estienne, l'AdJudant Llbold, le "petlÈ sergent" Venturelli - .Robypour les lntlmes -, les chauffeurs Sanson et Hourtoullêr cê dernler poussant, Jusqu'au dévouenent subllne le servlce^' de son ccnnnandantauto g chaque homnede la Brigade pourrait ainsi conter des dizalnes de "coups funants". B.À.L. - Cl. Berger 60

On a culbuté lrennemi et on a culbuté deg filles. Draucuns, plua tard, reviendront auprès dtelleg pour les é5rouser... lls furent heureux et eurenÈ de nonbreux enfanls. Menteur qul sren dédit I Si parfols on a été lnhumain, fanfaron ou présonptueux, souvent lndle- clpllné ou un peu fou, - commece commandantqui, dégainant son pistolet en plelne popotê, descendait avec précision lee anpoules électriques Jusgu'à ce que tout soit obscur -r beaucoupont été bon et courtois, conpréhenslfs et fra- ternelg, souvent profondément, au point que d'aucune onl été parfois rappelés à des attltudes plus rudes.

Alnsl est la guerre depuls la nult dee tenps I

I€ tl décembre, le Général valluyr Chef drEtat-Major de la tère Arrnée établtt la Note de servlce euivante : "La ùtiqqde Atlr'qe-!.otualne, âouÂle coMurenf du Colonel Mal)stx, eÂt.pfnLile en'RëÂalvegënltale d'Annëeel ae tlendla à Sfud.abourg,où e%e entinwû.e e-t ni,,seà In di,opoui,LlondL cfrnL^ol GouvutnutttMili.taiae de celln^ala, vi.lle. "EIle ett chaagêed'g oaconpbJt2d tâthe de aëani.tê. qu'exige la. âi.tue- ti.on atâuplle, coniorutû,;lnentutst irutnr.tiotw du GouvetneutMiil,tai^e de Sûu,a- boung. En eorulêquenue,Le CotoneLcormwndani fn Uigade Attor.e-Lotnatne Wen- dtu imLdiatanertf conta.el, evec Le Cinâvta.(.Gouvennattt l,liil,tabæ de Sùatboug poul attaul;at ta aëatai,tê. et Ie preattge det Foncet (tang.i'sea dau cetle ville et, Ia. aë.gionde StttatbolilLg.t' tî

Le 12 décembre, un rnardir le lommandoVleil-Arnand va "npnter" à Strae- bourg sectlon par secÈion, dont celle où vit Ie 2ène jus Matricule 156r gul se trouve dans un groupe "de huit relevant une sectlon entlère à la Gauleiterei à 17 h 30. La garde de nuit est ensulte lmpressionnante... Eo rentrant de poEte, 11 flotte des vapeurs éthytlgues au polnt gue non pauvre E. avait enten- du un bulsson respirer. wagner (Gaulelter) avait Etocké du vln et ses effets laissent des traces sur la plupart d'entre nouÉt.Donc les non-buveurs restent de garde. On prospectera tout le bâtiment depuls Ie buncker Jusgu'aux combles : pas drhonneE, nais beaucoupde natériel, de telle sorte que Ie lendemain la gendarnerle nous tnet à contributlon pour sortlr les nunltione allenandea gue nous avons découvertes. " La Brigade au ùlont Sainte Odile. Le 13 décembre, le Corunandoléna, aous les ordres du Chef de Batalllon Pleis, cornprenant un éIément de lrE.M. du bataillon et la Conpagnie Iéna du Lieutenant Streiff, fait mouvementsur Ia région du Mont SainÈe-Odile (33), pour y effectuer une opération de nettoyage. Iê P.C. du Commandoet la lère Sectlon drléna y canÈonnent (34).

(33) te te.te lnédit de Monsieur RémySchnell sert de caneva aux indlcations techniques el aux références qui vont guivre.

(34) Sources : Èllnute o.P, 3,/1ère A/c 432 Q 61 du Service Historlgue de I rÀrmée. B.À.L. - Cl. Berger 6l

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Les autres sections patrouillent et dé- minent les bols des environs. Malheureusement une mlne exploee blessanÈ cinq chasseurs' dont le LleuÈcnant Fred Streiff, qui mourra. La 2ène Section descend à Ottrott, tandis que le PC de la Compagnie léna s'ins- tallera à Saint-wabor (35).

Le Lieutenant Ffted Stl.ei66, nA à Moahangeen Modetle, bletaë oa couzâ d'un dêninase le t3 d\cenbne 1944, dëcèdele nêneioua de.s.tuite^ de aea ble,sauteaà l,hôpiLa.t d'lbutnai, Il ,sata irkmê. dau le oinel,Lùe de ceLtB ville duBo.s-Rhin, loaa d, une poigranle cô,1ênowieau cotutâ de laquelle lea honneu,tt'sdea ame's lui autottl nendue's'; iL {u1. (atl Chevaliut de In Lëgion d'Honneu&et dt.conê-de td l'lêdaille de ta Rê.aiatnvweà tÀfue poât-lunrp..

(35rc""r.es : Journal de Marche de la Dernl-Brlgade MeÈ2. Cette mlssion d'accom- pagnement de [,tgr Ruch est également authentlfiée par un ordre de mission donné au Lieutenant Neff téon et signé H. Brandstetter le 13.L2.L944. B.À.t,. - CI. Berger 62

Le Lieutenant streiff était venu au bataillon voisin, dont egt lssue la Conpagnie léna. I1 étalt accompagnéde son inséparable Lleutenant Maurel, 'rné- rldlonal curleux, prêtre belllgueux gue la halne du boche et 1'anitié pour Streiff rnènerontjusquren Alsacê"... Crest lui qui confie bientôt que Streiff vient d'échapper de justesse au poteau d'exécution et qutll est nal remis des quatre séancesde torture atroce qu'il a subies pendant dix sept Jours à Agen... un officier enneni en s'inclinant devant lui avalt dl.t : "Vous êteE officler I Vous falteg honneur à 1'armée françalse"... Fred nravait pas parlé. trA Ramonch"*p,après I'affalre de Bois-l,e-Prlnce, Strelff aû être évacué... Depuis ce nomenuson moral semble baisser de jour en jour. Mais volci qu'une ldylle srébauche i ce tendre sentinent I'aidera à remonter lentement la pente... I1 redevlent alorE un brave pleln drespoir et décidé à construire son bonheur, lorsgue la nort lrarrache brutalement à cet amour", gui, bien longtemps, nren guérlÈ pâs... (35).

Le 14 décenbre, les honneurs sont rendus à Monseigneur Charles Eugèna Ruch, qui effectue sa prenlère visite au monastère du Mont Salnte-Odile. L'Evêque de Strasbourg que Bernard trletz avait cherché paur le ramener dans son diocèse, étalt réfugié à fréliesac, puis de eérigueux. fl avait manifesté avec intran- sigence son refus, dès 1940, de l'annexion de fait de l'ÀlEace et plus tard de la collaboratlon pratlquée par Ie Gouvernementà Vichy" et en partlculier lais- aer ranener les vltraux de sa cathédrale strasbourgeolse alorg entreposés dans les caves du châÈeaude tlautefort en Dordogne. Mgr Ruch avait été dtabord à Mulhouse Ie 26 novembre, puis à Strasbourg Ie 9, où iL célèbre les offices - saints à st pierre-te-Jeune, Ie I0. Le reste du commandoMetz nonte au Mont salnte-odlle rendre les honneurs au Général Schwartz, Gouverneur Ètilitalre de Strasbourg, pule degcend vers les vallées. "Berger" note à propog de lrautre "Berger" (Colonel1: "Il double la colon- ne dans sa tractlon, dont la plaque minéralogigue porte un rond rôuÇê1 ce qul falt dire à certalns gu'à la fln de la guerre ici, la Brlgade ira en Chine." Le PC du Bâtail.lon et la lère Section féna cantonnent à Klingenthalr la 2èmeSection à Ottrott et le PC de Conpagnie avec Ia 3èmeSectlon à Saint Nabor.

Le mêmejour Ie CommandoDonon part "en expédltion dans Ia région du Mont sainte odile où ont été signalés, parait-lt' des débris de I'arnée allemande non encore capturés. Nous arrlvons à GRENDELBRUCHvers t heures du matin. La réceptlon que nous font la population et la munlclpalité est trlonphale. FIeurE, discours, complimenÈrécité par une petite filte habillée en Alsacienne sous lralmable dlrectlon de I'institutrice, soeur de RIBEAWILLE,ponplers aux caE- ques rutilants nouvellenent astiqués après quatre ans de cachette, cllque munl- clpale. "ta manifestatlon est drautant plus somptueusegue nous sornmesIa première troupe françalse à passer dane Ie village qul a été libéré par lrarnée amérlcalne. "La population est drun enthousiasme déllrant. Chaque fanille veuÈ son soldat et il y a beaucoupplus droffres que de denandes. Je me souviens, quant à moi, avoir été déjeunsg dans une famllle, dlner dans une autre et coucher **-- chez un trolslème ménage, afin de ne pas faire de jaloux. ParÈout le Kougelhopf' le vin blanc de derrière les fagots, les eaux de vle de fruits...

(36) Références : le CoLonel Charles Pleis - Bulletin No 16 - eoût 1948 - de I'Amicale de la Brlgade Alsace-Lorraine , F B.A.L. - Cl. Berger 63

"Néanmoina nous ne sofnmespas venus ici unlguement pour les honneurs. Àprès le déjeuner pantagruélique, nous partons en reconnaissance dans la forêt à la recherche des soldats ennemis. Tout à coupr nous apercevong une nalson forestlère que nous abordons, selon les règtes enselgnées au peloton EoR, par le côté ayant le nolns drouvertures. Nous pénétrons dans la naison que nous fouillons de fond en ccnnble. Nous ne t,rouvons personne i 11 faut supposer gurelle avalt été habt- tée par un fonctionnaire allenand gul s'est enfui à I'approche des arméesa1.11ées. "Nous rentrons à GRENDELBRUCH,bredouille, commetoutes les auÈres patrouil- les. Il senble bien qu'il n'y ait plus d'allemands en arnes dans le nassif de Salnte-Odile. " *

A Strasbourg pendant ce tenps "la fusillade continue au cours de la nuitr dans la ville et vers I'Orangerie : on arrête encore des boches cachés dans les caves ou les greniers... De nouvelles recrues sont affectées dans les unltés... Iree permlsslons dans la proche région se prennent en arme, car il y a du "no nan's land". A Schwindratzheim,pâr exemple, je vais arrêter, deux jours plus tard, une patroullle allemande infiltrée et perdue dans un café. Par hasard jfy entreral sten au poing pour demanderma route. À Modenhel.m,crest une pa- troullle dans la rue qui me prendra pour un des leurs, avec ce vélo à la pépé (je lrempruntais pour les 25 Kmde rendonnée), rétropédalage à freins... II y eut aussl un drame, une brave femmesera tuée dans un chanp, un U.S. en tlrant un llèvre l'atteignanÈ. tes U.S. ont La gachette facile: j'ai failli être at- telnt en plusieurs circonstances nocgurnespar Leurs projecÈiIes." (MIe 156).

LE L5 décembre, le CommandoMetz patrouille sur les flancs Nord-Est du Hohwald, puis redescend à Obernai pour assister au:r obsèques du Lieuteaant Streiff. 11 rentre en fln de journée à t ingolsheim.

*

Pour Donon ce sont les mêmes festivltés que la veille, "mais ceÈte fois- ci à anof.eU. Àu coura du vin d'honneur servi à ltHôtet de Viller le Colonel BERGERrappelle les hauts falts de la Brigade à ne!4tnnMoNr, à Ia frontlère euie- se et fait lréloge des "rescapés de DANNEMARIE"avec des accents qui sont main- tenant unlversellement connus grâce à Ia radio et à la télévlslon. È encore, Ia population a failli provoquer une émeute en €e disputant les prenlers soldats françals depuis 1940' qu'ils veulent absolurnent choyer chez eux." À Lingolshefun la "4ème Section de Vieil-Armand tient sa fête : plus de troig cents personnes. Le tieutenant Polack est cependant cafardeux, car il est sans nouvelles de sa femme et de son filso déportés en Allemagne conme lsraëli- tes : il est polytechnicieno très intelligent, fin psychoLogue, manguant un peu de préseneation..." Après de Larges considérations Ce politique nationale et lnÈernationale, GT de la BAL, aJoute : "un abîme se creuse entre les deux chefs de la Brigade et entre eux et Ia plupart des offlciers et, honmes de la Brigade" (On n'en sut rlen dans d'autres unitésr mais 11 semble gue ce fait est hiEtorl- que eÈ difficile à démentir lorsgu'on t,ient connptede 1'origine et de la philo- sophie politigue des deux hommes,qui, sauf erreur, s'éviteront soigneusement dans Ie cadre de l'Anicale des Anciens de la BAL). ..t B.À.L. - CI. Berger 6tl rt

Les chefs ntlltaires ne se doutent pas être la cible des observatlone eÈ des critlques de leurs Eubordonnésdlrects et de la troupe elle-même. Il est évident que lrHistoire ne retiendra gue leurs "bons côtés" et les citatlons ne perpétueront que leurs succès. Sinon, ne serait-elle pâs trop longue à écri- re ? Il est des rancunes personnelles et des jalousles cornmedee caractères : "Chasse !a nature à coupa de fourche, elle ne ceasera de revenir au pas de courss". (Horace).

Le 16 décenbrer reconstitué, le Batâlllon Metz est passé en revue par le Général Schwartz à l,lngolsheln. Les Cormandosviell-Armand et Donon également. "Le Général, très paternel, demandeà plusieurs drentre nous de quelle localité nouc sommesorlglnaires. Un premler répond : "De CHAIIBERY",un second : 'rdfEpINAL" i le gouverneur doit déJà se denander al cette Brlgade conpte tanÈ drAlsaciena guron veut blen le dire quand, à sa nouvelle gueetion, un solide gaillard engoncé dans une capote trop exiguë lui réplique avec un accent du ter- rolr gui ne peut troûnper personne : "De KRÀUÎERGERSHEIM'non Chénéral". 11 nry a plus de doute posslble, crest bien la Brigade ALSACE-IORRÀINE." Ia Brlgade est à 1'effectif de 868 hommes.(37) "Juequ'à présent nous avions 10 francs par Jour. Malntenant nous somnes payés en marks. La bonne blague : 27 marks pour un Françaie en France !"

i

La Brlgade rend sa Cathédrale à strasbourg.

"A la veille de la contre-attaque allemander le Colonel Berger, Itagnos- tique André Malraux, Iors doun solennel 'nTeDeum" rend officiellement à son nvêque, au peuple de Ia clté et à celul drAleacer leur Cathédrate de Strasbourg, condannéedepuis I'invasion httlérlenne au sllence du tonbeau." Dans I'imnense édifice à la voûte trouée, victlne d'un bombardementaveu- gle, dit "en rateau" des américains en août L944, éclate cette fols le chant trlonphatr - €n ces tempe-là lrEglise catholique prlait encore en latln -, : nTe Deun laudanus : te Dominrmrconfltemur", hlmne dtactlon de grâce ter- mlnant les Matines : "Crest toio Dleu, guê nous louons, tol que noue reconnals- aona commeSelgneur... Ltéclatante arrnéedes Martyrs chante tes louanges... Dalgne donc aecourlr tes serviteurs... Sauve ton peup1e..." Salvum fac populum tuun, Doml,ne...".

"Le Colonel Berger était Ià avec ses officlers, ses sous-officlers eÈ des honunesde troupe, anciens réslstants, anciens magulsards, anciene prisonnierg, peut-être un déporté tibéré, anciens drautres formations mill.taires ou paraml- lltalres, anciens de France, anclens des Colonias et des terres lointainê8r â11- ciene sans grades constellés de disÈinctlons, anciens nobles hurnlliés et anciens roturiers, anciens ouvriers et anciens pâtronso anciens milltants politiquesr honunes,fennes et Jeunes sâng nom, sans identitér sans foyerp sans argent, ganE violence..." (38)

tlZt s.E. No 353/3/î.F.I. de I'8.M. /Te A/Son F.F.I. (38) Plaquette de Ia Section Bas-Rhln de L'Amicale et "L'Enfant du rire" (P. Bockel) 4 B.A.L. - Cl. Berger 65 te t7 décernbre, la Conpa$hle léna se porte sur Gerstheim. Le Colonel llalraux lnepecte le front avec un écrivaln (ou Journaliste rugge) déslreux de connaltre Ia sltuatlon au Hord de la poche de Colmar" Ils sont lnpregslonnég, lorsgue le Cne Meyer les mène au Pont de Kraft. On sut gue c'étatt llia Ehrenbourg. t

Is poche de Colmar entre dang lrhletolre.

Afln de blen eltuer lraffalre dang laguelle va être traglquenent mêlée la Brlgader le Générat ttétlrouart (391 dépelnt ainsl la batallle dfAlsace : "Crest à la Ière Arnée gu'll apparttent de rédulre la poche de Colmar. oLe 17 décenbre ee déclenche lroffenglve de Von Rundstedt gur lee Ardennes. Le 31 décenbre, Itattaque stétend au nord de lrAlgace en dlrectlon de Saverne êtr Ie ler janvlerr Eisenhower donne lrordre drévacuer lrAlaace et de reporter la défense aux vosgea. Cette déclelonr cotnportant 1'évacuatlon de Strasbourg et de Mulhouse, provogue la réactlon en chaine de De Gauller Juln et De tatbre. "J'étalg à ttlontbéllard auprès de ce dernler quand, le 3 Janvler, arrlva le Général Gulllaume dont la dlvlElon venal.t d'êÈre relevée dans les Vosges et gul ne se doutalt de rlen. Il cdrunençapar déclarer gue sa dlvlslon étatt éput- sée. 'EIle est lrprÈeu, dlt-il t De f.attre bondit : 'Conment morte ? Les Anérl- calns évacuent Strasbourg. Îu lee renplaeeras avec ta dlvlelon et, au begoln, tu feras Stallngradn. Il Ie flt nagnlflguenent et les aeeauts menéspar les Allernands au Nord et au Sud de Strasbourg se heurtèrent à sa dlvlslon, à Ia rère divislon françalse llbre et à la Biigate Alm.e-LoAtaine coMêe W lhliolx, au courg âe conbats très vlolenÈË dlrlgés par Monsabert et étay'és au Nord par le 6èrnecorps anérl.cain. "Au Sudr tnoncorpa drarmée étatt étlré, gans réserve, lrur 90 Km de front entre le Hohneck et Bâle. Dans une tell€ eituatlon 1'fuunoblllsrne est le pire danger et il faut touJours et à tout prlx reprendre lrlnltiaÈl.ve. C'est ce gue je propose à oe Lâttre Ie 8 Janvler. Il n'avalt prie une de mes dlvlslons pour la nettre en réserve derrlère les Vosges. S'll ne la rendr Je peux reprendre I'offensive et Je lut npntre le plan que J'al établl avec non état-major. II ltaccepte aussltôt et, ausei rapldle dans ses déclslone gue dans ses réactlons, 11 alerte Monsabert et nonte, avec lul et un corps d'armée amérlcaln que lul cède Devers, la nanoeuvre de Colnar. "Jrattaqueral le prenl,err Monsabert 3 Joura aprèe. Noug évlterona la vllle pour la préserver et noua prendrona conuleobjecttf Neuf-Brleach. Il falsalt un temps slbérlen : - 15or et 11 y avalt une épalsge couche de neige, aource de blen deE difflcultés. Par contr€r unê aurprlse heureuse nous fut apporEée par I'arrivée de la 9èmeotvlglon colontale dont les eoldaÈg (de Jeunes Français ayant trols motE de servlce) avalent été recrutés après le débarguenent Four remplacer les Sénégalals salelg par le frold. flE furent gensatlonnels. ,Je les avals placés volontalrement âu Nord de Mulhouge devant les rnlnes de poÈasse et les cltés ouvrlèresr terrain très dlfflclle où Je ne voulals que flxer 1'enneni, nais lrextraordinalre tactlclen qufétalt le Colonel Salanr eut vlte faif, de leu:; enlever systénatlguement des eérlec de vltlages ou de cltés. ile dus changer mon plan it déplacer nes f,orceg à leur proftt pour explolter leur succèE. nLe 2 févrlerr au Nord du terrain de nanoêuvrêr le 109ène réglnent US arrlve aux llslères de Colnrar. Àvec lrssprlt chevaleresque gul régnait alors, il srécarte pour lalgEer passer lee pllndés de SchleEser qul pénètrent dans la vllle et la libèrent avec leg batalllons de choc de Canrbiez.

(39) Le Souvenlr Françals No 333-rlèmeîr. 73 z lnauguration du Mémorial de la Ière Armée Françalse à Colrnar le 2 Jttln 1973 B.À.Ir. - Cl. Berger 66

',Devant le ler Corps, le front crague Ie 3 février à Cernay et à wiÈEels- heln, et la 4èmeolvislon narocaine sfélance vers Rouffach où elle falt la liai- son avec Ia 5èmeBlindée. A sa droite, Ia 2èmeMarocaine, soutenue cqnne la 9èrnepar la Ière Dlvisl,on glindée, atteint le Sud de Colmar et nos Jeunes colo- niaux franchlesent 1'I11-à Ensisheim, face au Rhln, après que la divislon US de O.Daniel eut enlevé Neuf-Brisach de nult au clair de lune artificielle. Blllotte, avec sa division de Paris, descenddas pentes des Vosges et nettoie les vallées. Toute I'armée falt face à I'EsÈ. "Le 9 févrler, Ie pont de Chalampésaute à notre arrivée. Il nty a pIuE un soldat enneml en Alsace. Colmar fête sa libération et lâlsse éclater une joie que De Gaulle vlent bientôt partager. "Les conbats avaient été particulièrement acharnés conNnesi, malgré IeE avanceEsoviétlque et aIliée, le sort de la guerre se Jouait tà. f.a victolre de Colmar, dernière ville française libérée devint ainsi un symbole et seE ar- nolrles sonÈ prlsea cqune insigne de Ia lère Armée... 'Elle a coûté cher et Je me souvlens de Ia réponse drun colonel de la 9èmeDlvislon à qui je disals qu'il avait trop de pertes I "MonGénéral, je ne peux les retenlr."

La lrlehrmachtsera valncue : "ElIe y laissera 20.000 prisonnlers et un nom- bre plus grand encore de tués et de blessés. La XIXèrnearmée allemande aera pra- tiguenent détrulte" écrlra le Général Eisenhower.

La Brlgade Alsace-Lorralne d'André Malraux y avalt apporté eon sacriftce. En voici lrhistolre.

Le 18 décembrer la Colçagnle Kléberr remanlée et conmandéepar le Capl- talne Paul Meyer, falÈ mouvementsur Schlrneck, où elle cantonnera et assurera la garde du Canrpdes lnternés clvils allemands.

A Parls, Ie Ministre de la Guerre se préoccuSn de la Brigade. DanE un rnessage express" du 18 décembre 1944, ll donne les lnstructlons sulvantes : "Des Alsaciens et des Lorralns évadée de la l{ehrmacht viennent drarrlver à lrEcole Militalre (360) et au Fort de Vineennes (138) à paris en provenance dtAlgérle... Les volontalres contractant un engagementou un rengagementau ti- tre d'une formatlon des Arméesconstltueront un renfort, gul sera dirigé sans nouveauxordres sur la Brigade Alsace-Lorraine de la rère Arméê...'l Cette opération de renforcement des effectifE avait déjà été faite par une note 62L îîl/L du 12 novembre1.944 "attribuant à la Brigade Alsace-Iorraine rattachée à Ia lere Arméeun renfort de 600 hormtes,y conpris 10 t de gradés... Ce renfort devra être prétevé sur les éIéments F.F.I. et maquls de la 20èmeRé- glon ne fornant pas drunlté congtiÈuée."

Lâ Brlgade va naintenant participer à la défense de SÈrasbourg. r'5 B.A.L. - Cl. Berger 67 Le Général Schwartz, GouverneurMilitalre de Strasbourg, signe Ie 18 dé- cenbre 1944 une note de service' dont voici le texte : t'I. ll eÂt aignilA. que Le pa,UouiLÛe-sa,llenwndea {nanclui,saenl. le Rluln rrt Norlde.t au Sui de Sttta,sboung. Ce,sputat ovrLca*sê- de-s pute^ ulv" FFI de la nâ.gionde llequtahe,in, @nbahuh, onu.aenhatnet e&e in4uië.tem tet populat).ou de,svil- Lagus voi'sivw du RluLn" ll. Le Colonel connqnlm.tde Ia 8.4.[, dô.tanhan al u negude nn p,t'aæntenote de auwiee, un cotnnorudoà uu\utahoin, où ce connwnd,oatol,Lonnuta !u,squ'à nouve,e,oidle i bl vatdi 19 dëcernbtLe,une eomp,gnte.à Neudoa(où eLte aelèvua Is, eompagruieFFI, qui A ott .stabLonnëee,t. ej,te U ieÂlala lusqu'à nouvel orLdxQ.,

IV. Mi,,saionde; de*r dê.tacltenenl,sde 2a B.A,L. t DonAla zone à (ixen poun cha4ue dê:ballenenl,, en arcorld avec te conmwld.QnerutLoca,{" anêtieatn, epptryU Lt atÙLon del F.F .1. Ioulrx en L.ini,,son&ve.c ne,s dâÉnchutenLs Loonux anâlnicatvu, dêlttuitte ou captuttut lea p,tttoui,Ê.!.eaalluwmlus. S'e$(oncut d'obtewh clnmezone d'action : - at Nond, de KiX'stett. à ùalluuden inclu - aa Sud, du boi,s de. Neuho.(:inclu,s à PLobahein inctu.a"

*

Le Commandoeark se porte donc immédiatement à weyershein, où 11 séJour- nera Jusqurau 30 décembre. La Conpagnie Valmy srétale en bordure de Neudorf.

*

Le 19 décembre L944, arrlve un accident boulevergant : Capoadl Rw1mondStutnbutg nâ.à ?ati.t Ie, 12 rmi 1923, de {n Conpgnie lëns., blo,uê, ar.c.i.devttelAemenîen penchatrl ,5ui lJlme,,W une balle qui ae logen dan la tQ.te, dëcèdeque,tquet^e. irutnnïs p.Lu,s^ontattd à LingoXdhainle 19 dëcanbne 1944à ll hetne,s. Son corps sera inhumé au Cimetlère de Strasbourg-Cronenbourg.

"A Strasbourg "L'Alsace Libérée" de la vellle commencela publicaÈion drune série d'articles de LandwerLin intitulée : "Fllle du magulsr la Brigade A.L. au combat' (GT de Ia BAL). A Schirmeek, Ia vllle duenent chapitrée organlse une réception offlcielle et magistrale : la Brigade eonstitue la prenière uniÈé française à pénétrer dans cette vallée. Srll y a de la jole et du bonheurr urrê certaine flerté blen légi- tlme, Ie malheur va frapper dans Ia nuit du i? décembre. *

Le 20 décembre, est en effet enterré au Cimetière Militaire de Strasbourg- cronenbourg le Cha,+teu Herai-Ro4nondHeintz de Ia Compdg:nieKhôtbut, blo-taL. ac- cilenlot.(.emen1,puL ulre ba,tte de. nitza,|X.Leffr. aAerLtp'znê.Ltô. ut-detaul de L'oeil dttoit et Q.tant pa,LLe du utâne, dëcddê.eWè aon ttatudutt à L'Hô- pilnl, cllwLque^orîie chittuagieÂ.ùe. ^ommetB d,e Ststa.'sboung, ,Le 20 dleeenbne1944 à t heute, ttarupontê. de Scluitnech pott au.to. In Atuit. nâ. à Nte,tzle 3l luileet. 1925. ât B.A.L. - Cl. Berger 68

Le 2I décembre, une section de Kléber eEt reçue avec enthousiagne par la population de crandfontainer pays de passeurs' non Loin de Schlrneck et des el- nlstres camps de concentraÈion. Le BâÈalllon Mulhouse avec ses trois conpagnles Vieil-Arnand, Dononet Belfort eEt, passé en revue à r,ingolsheim par le Général Schwartz, Gouverneur de Strasbourg. * Le 22 décembre, le Capitaine Linder reprend Ie conrmandenent de la Conpa- gnie Kléber statlonnée à Schirneckr tandie que le Capltalne PauI Meyer rejoint Ia Cornpagnle réna.

Au Canp du SÈruthof.

"A Schlrmeck fonctionnaient deux canps. "Le premier, constrult par les françals en 1939 aux lisièree de La ville étalt un "canp d'internement classigue", tandls que le second avalt été cons- trult par les prlsonniers eux-mêmesdans la montagnepour eervir à leur exÈer- mlnatlon ; on le déslgnalt sous le nom de Struthof de la Comnunede Natzwiller. "Au Campde Schirneck proprenent dita on lnternait les AlsâcienE rétlfs aux idées nazies. Ils y demeuraient six mois, rnals à défauÈ de faire anende honorabler Ie redressement intenslf était prolongé de sk autreE mois. Trop récalcitrants, ils étalent transférés au Campdren-haut. A Schlrrneck voug êtes accueilli par une cour de "réception" conprenant un corps de garde, deg bâtlments de dlrection, un rédult médical.. PIus loinr uh€ surface drenviron neuf hectares esÈ entourée d'un grillage non électrifié de trois mèÈresde haut et flangué de trols miradors. Dans cette cage on passe par une altée centrale constanment entretenue par Les détenus au prix de vexat,lons et de eoups de trlque pour ac- céder par un escalier lnposant à une inrmense"llalle" située entre des barague- nents classiques en bols aux bas-flancs superposéee, groulllant de punalsegr de gale et autres parasites. Dans cette salle de conférence, dee oriflatmes rouges à crolx gammée,des emblèrneshitlériens, dea efflgles de "chevallers" du Reich et les arnoiries de quelques villeE d'Alsacer créent l'amblance propice à lr"Umschulung" i en sous-sol sont lnstallées une quinzaine de cellules propres et chauffées. on a dlt que le régime pénitencier nrétait pas particulièrenent sévère et la nourriture "convenable". I1 y eut peu d'évaslons grâce à la sur- velllance disposant de projecteurs, de chiens policiers et drarnes meurtrières. Au monent de Ia Llbération qui avançait Èrop lentenrent la plupart des prisonniers furent encore transférés en Allemagee. "Le Canp du Struthof comprenddeux partles blen séparéeg : au sornrnet,le canp de travall et en contre-bâs Ie canp de la mort. on accède en haut entre des clôtures barbelées et électrifiables à une vaEte aire talllée à nêne le ro-' cher rose des Vosges. De nonbreux baraquementssolgneusenent numérotés renfer- nenÈ de lroutlllage et des matériets de dérmntage et de récupÉratlon de moteurs d'avlons accidentés i on y voit des centatnes. Lea nazla avaient projeté de construlre là une véritable uslna, dont certalnes parties souterralnes' la main droeuvre étant fournie par le campdrinternenent du bas. Tous les jours les ba- gnards y montalent, les malades et les blessés portés jusgue sur Ie lieu de tra- vall et attendanÈ le retour sur un tas de pierraillee. II n'y avalt pae drabri contre la chaleur toride ou le froid rendu plus rigoureux par un terrible vent de montagne : un vrai régime drenfer. tes gardiens poussaient parfois un tra- vailleur vers les barbelés dfenceinte et I'abatÈalent : "Auf derFluchterschoe- Ben" pour avoir une pernission de trois jours. B.A.L. - CI. Berger 69

"Au camp drexternination, dont on franchit la double rangée de fils de fer barbelés, celui de f intérieur étant éIectrifié et truffé de niradors équl- pés de puissants projecteurs, se dressent des baraguements"classiques" devanÈ recevoir jusqu'à huit rnille détenus pour trois niLle places. Lorsgu'un honme était nalade, on Ie solgnait théoriquement à Lrlnfirmerie qui ne fonctionnait que lors des inspections officlelles. Certains détenus devalent porter le long de la penter - câ! le camp est construit en gradins sur le flanc de la montagne -, de grosses pierres ; srlls nry nettaient pas assez drardeurr euelg quren solent les nptifg, des chiens tenus en laisse par les "SS" Ies nordaient. Selon les térnoignàgesrecueillls, on ernpêchait de soigner ces morsures souE peine de mort. on diÈ aussi que cinq généraux français, - dont le Général Frère -, y sont dis- parus, nais aucune trace n'en a été retrouvée, car on n'y tenait pas de contrô- le nominatif, mais seulenent des statistiques numériques : celles deE norts gu'on cornptalt quotldiennement par dizalnes et que I'on classait méthodiquenent en "Gehângt" (pendus), "Erhangt" (suicidés par pendaison), "Erschossen" (fusiIlés) et "Gerstorben" (décédés de mort naturelle, fracture de crâne ou de Ia colonne verÈébrale, voire de tout autre petit accldentl. "Les baraguementsou "Blok" étalent conunandéspar des repris de justice allenands. Lorsgu'un indivldu était "assez vu'', le Blokleiter Lui rernettalt le soir une corde afin qu'il put se pendre avant lraube. Parfois Le Blokleiter étalt trouvé pendu , peu importait pulsque tous étalent condamnésà mort. Ces morts, on les mettait dans des cercueils en zinc et on les transportalt dans un srous-sol, d'où ils étaient montés sur un plateau pour les enfourner avec des pinces dans le four crématoire i leurs cendres étaient ensuite dispersées dans Ie jardin d'un tôtel hablté par les officiers du camp: crétalt 1à un excelLent engrais. Certains déÈenusvivaient encore lorsgu'iIs furent enfournés, Ies reEtes non calcinés des os ont été retrouvés. r,es deux "bourreaux" préposés à cette sinlstre besogneétaient eux-mêmeslncinérés après six mols de service. "Àttenante au four, on a découvert la "salle d'opération" dans laquelle furent tentées certaines "expériences" en particr":lier de vivisection sur des ferunes julves arnenéesau canp à ceÈte fin. Contigtie, voici la "chambre des tor- tures", où, pendus tous nus par les bras repliés dans Ie dos, les patlents étalent enfurnésconne des jambons. D'autres étaient ligotés sur un banc spécial pour recevoir au molns vingt cinq coups de trigue, tandis que les suivants, en flexion des jambes, bras étendus, devaient chanter en cadencepour facillter le travail des deux SS chargés de la "Schlag". Le patient conptait lui-même les coups et, au cas où 1l sravanouissait, iI était passé alternativernent à la dou- che froide et au bain chaud jusqu'à ce gu'il soit conscient. Tout le reste ne se raconte pas. "Au dehors du camp, près de I'hôtel, fut construit un:petit bloc dont f inÈérleur comporte une plèce propre, carrelée, sans aucuneaspérité, éclairée par deux fortes lanpes au plafond. Un judas permettalt drobserver de I'extérieur les réactions des comdamnésà la chambre à gaz. "Crest ce que je certifie avoir vu et rapporté fidèlement le 30 janvier 1945." Signé : Ch. - SP 50.014

Après avolr effectué lravant-vellle une vaste opÉration de bouclage de 8 Km à pied du côté de l'orangerle, Le CommandoVerdun ae prête à une revue et un défifé devant Ia Mairle de Westhoffen : ce sera 6on Noël : chague habitant prend chez lul un ou deux soldats. A côté de la Mairle, un Vl a faiÈ des dégâts en faisant gauter toute une malson. Un centre ou relais radio important a été laie- sé en ltétat par la Wehrmachten retraite. La 3èrneSection part à scharrach- bergheim où la population l-'accueille avec un village en fête. 11 y a bal Ie soir. (Mle 156) B,A.L. - Cl. Berger 70

A Ia 4èmeSectlon, GT de la BAL note férocement : "Je suls lnvité par Luc, Chef local des FFI de Wegthoffen. I1 ne fait connaitre le Café de la Gare (Frick)... Souper excellent et compagnieplus qurhonorable. En effetr le Lleu- tenant Roncon étalt également I'invité de Luc. A 22 heures, le Lleutenant Colo- nel Jacquot et deux offlciers drE.l,!. survlennent à leur tour, partageant te rnê- me repas et vidant en choeur force boutellleg de vln drAlgace. Jacquot dleserte à perte de vue sur des sujets les plus varlég. Draprès tul 50 t des effectlfa de la Brigade lnurraient fournir des cadres drofflciers I lraccord franco-ruase t gee entretlens avec De Gaulle' etc... Brêfr nuit rédulte à 5 heures de somnell,.." Le lendemain nous guittong vers 13 heures en offrant (hélas) à la populatlon de westhoffen quelgues scènes drivresse gul ont pour but de nettre en boule 1es nerfs de noÈre chef de commando. La Ière Section est reçue à treuhelm par le Maire Charles Muller pronon- çant une courte allocution en dlalecte algacienr les maisons étaient parroiséea, I'accuell fut cordialr cependant, note le Lieutenant picard, la population, à part les FFI, senblait réservée, nals la Jeunesse lntéresgée et émuepar cette vislte. Le vlllage a eu une conduite dlgne pendant lrannexlon, quolque le Malre Edouard RoÈhgerberde l9I4 à 1944 fut un germanophlle convaincu. Quatre famllles allemandes réfuglées de llanhelm sont encore à Treuhein. Tout ce nonde devralÈ être arrêté, mals 1répuration ne pourra se falre en toute Justice qu'à partlr du momentoù les FFI' parfaitement choisis par le nouveau nalre, ne cralndronÈ plus le retour des allemands. *

Le 23 décembre, avant-veille de Noël, au pleln milieu de Ia fête organl- sée dans la plupart des unités de la Brlgacler un ordre arrl,ve. ',Les festlvitéE sont terminées, dans un quart drheure la Compagnleténa dolt se trouver au rassemblenent en artnesr paquetages enbarqués sur les véhlcules, Destinatlon : PlobEheim." Le Bataillon Mulhouse, renf,orcé d'un co!ilnandodu Bataillon Metz, se por- te en enÈier sur le Rhln et étaUtit son p.C. à plobeheim.

I€ 'r8âtaillon Rhln et Moselle" aux ordres du ComnandantMuller obÈient son intégration à la nrigade Àlsace-torralne. En septembre, la fueion des ler ct 2èmeBatalllons de Ia lère Deml-Brlgade drAlsace-Iorralne est réallsée à Clerrnond-Ferrand. nDepuls la libératlon de Lyon en octobre, notre groupe FFI, appe!.é Cénéral Koenig, est sous les ordres du ConmandantNunlnger rassemblé près du Fort t{ontluc, gurll qultte pour Êe rendre à la caserne Mendelet à Dijon le 2{ novembre L944, puls il egÈ au can- tonnenent le 5 décembre à Ruffey-Ies-Echirey. Le 23r Dous sonmes à Grand- Vlllars avec le Lieutenant Méslré, sous les ordres du CqnmandantMuller.n (Edy Gréber) s.P. 70008. r.e Capitaine adJoint est René planchet. La Compagnie de Conmandenenteat sous lrautorlté du Capltaine Hervé-Gruyer, le Sous-Lleutenant Schrelner est officler des détalls eÈ le Lieutenant Gabriel, Chef du Servlce de lrÀpprovislonnement. Ic bataillon est cornposéde trois conpagnles de fusi- liera-voltlgeurs et d'une conpagnie dracconpagnement.Crest ce qui ressort drune note de servlce du ConmandantMuller en date du 16 janvler 1945. On dolt à la vérité que lrarrivée de cette unité ne fut pas apprécIée unanlnenent. En Pratique, il nty eut donc pas de contacta proprement dits, pro- bablement au noine Jusqu'au L4 avrll 1945r date à laguelle elle est dénommée "rtène 8.C.P.", toujours soue les ordresduCormandanÈuull€a on relèvera cepen- danÈ cette remarque 3 "Si l'arrlvée en Janvier de ce batalllon sur la rlve B.A.L. - Cl. Berger 7l gauche du Rhin a pu pertnettre à certalns d'établlr une ressemblance à celle de carablnlers, le Colonel Jacquot, sous les ordres duguel nous nous falsons un honneur d'avoir servir srest plu à rendre horunageà lrapport que constl- Èuait notre batalllon à une pérlode particullèrenent crltlque."

LÊ 24 décenbre, pour NoëI, le Sarthois de Bark note : "...Je suis logé par une famllle où règne une fillette de quatre ou clnq ans. Mon frère est lnvité avec noi et nous confectionnons quelques paguets-cadeaux à lrlntentlon de ces braves gens et de leur enfant. Lressentiel est le contenu des ratlong I dont nous gardonsr à cette fln, les frlandiEes et les cigarettee.. "MalÊ I'ennemi est tcujours Ià et il nouE faut assurer une vellle Perma- nente Ie long du Rhln âvêcr pour tout abri' leê casmates construites par nos anctens de 1939,/40. Il y fait un froid terrlble et la seule posslbllité de se réchauffer tant solt peu est d'allumer à 1'lntérleur une botte de pailler gul nous enfune commede vulgaires harengE. Nos vêtenents sont trenpés par la nei- ge qul tombe drue et les chaussures que Éous trainoûs, pour guelgues-uns depuls Périgueux, sont de vraies passoires..."

Donon, selon Pierre temblé, est à Daubensand,"un tout petlt et pauvre village protégé des crues du Rhin par une dlgue. l,es habltatlons eont généra- lenent de toutes petites maieông aans étage. NouB gomlnesici dans une zone dangereuse et Les troupes de Iâ Oivlslon Leclerc que nous relevons nous font part de lragressivité que manlfestent la nult les patroullles allenahdeB. Nous apprênons alnsi gurun sous-offlcier a été poignardé dans son chàr quel- ques jours auparavant... Mes pensées, en oette rtuit de t\loëlr vont au loln vers ma famille dont je suls toujotrra sans nouvelles. Le servlce de garde eat assez pénible : deux heures de garde pour deux heuree de repos pendant la nuiÈ. Lrennemi senble moins agressif I je vais âcconpagner le fJleutenant Schunacher dans sa ronde autouf du village." *

Et puisr ailleurs, 11 y a "Grand-père" qui s'amenânÈdans une carrée à Lingolsheln propose nalicieusement d'améllorer l'ordlnalre sur le doE d'une unité u.s.'r installée à quelqueE hult cents mètres de tà, des gare graa et luisants, avec dee canions bourrés de conserves allmentaireâ parqués soug les arbres, une seule sentlnelles velllalt sur ce garde-manger... lrexpédltion fut organlsée par Grand-père, qui connalssalt les lleux. Une demi-heure plus tard noua étions déjà sur le chemin du retour, lropératlon s'étant déroulée avec une facillté dérieolre... Drun coup sec de la paune de la mainr B. enfonça son coutelas dans la prernière boÎte. Rapide comne un éclairr un jet rouge et vis- queux Jaiflit : au lieu de pouleÈs rêvés, de la sauce tomate ! La deuxième bolter Ia trolsl,ème... toujours de la sauce tonâte. Après un tao de boites ouvertes, B. abandonna. Nous n'eûnes pas le coeur drouvrlr lee quatre boltes restantes I (J.L.)u

La déf,ense de Strasbourg.

Les Lère et 2èmeSections de Vieil-Armând sont à Gerstheim (Ia 4ène au Pont de KrafÈ). "Garde de nuit à I'école" Messede minuit à 16 heuree : à la sortie, les mortiers nous saluent. Deux colls de Noël à partager avec la 2èmeDB à laquelle nous sommesrattachés. te Ler groupe fait une Patrouille'l note Mle 229. B.A.L. - Cl. Berger 72

GT de la BAL, 2ème classe précise : "La Section Lehn monte en avant au carrefour L55 situé à six cênts mètres du Rhin en pleine naturê. La Section Picard organise Ia défcnse N.E. de Gersthcim, tandis que cellc de Royer est postée au Pont de Kraf,t, point névralgigue au N.O. Pendant ce temPs' je m'affaire à installer le P.C., non sans déboires, chez des gens nommésMetz. Je Passe la nuit seul au P.C." Une note de la 3ème PB : "La défense du secteur Est Gerstheim Par te détachement Compagnonest organisée comrnesuit : Au Point d'Appui Est : le Lieu- tenant Roncon avec une comPa- gnie A.L. - Au P.A. 155 : le Lieutenant Bethmann avec une à section (Marco) - Au P.A. S.E. : I'Adjudant-Chef Martin avec la Section Mortier et L section Marco - Au P.A. Sud : 1e Sous- Lieutenant Maillard avec une section Marco et I Peloton de Chars - Au P.A. N.E. : Ie tieu- tenant Savary avec un Peloton de garde et I Peloton de Chars - I1 reste commeElément : I'Ad- judant-Chef Weiss avec 1 Pelo- ton de Chars. te Lieutenant lvlarco est chargé : lo de I'organisation des patrouilles (avec I'appui de deux FFI de Gerstheim) à faire par 1a Compagnie Marco, la Compagnie Roncon et le Peloton de mortiers (programme et compte-rendu Ie matin avant lL heures au PC Conpagnon) ; 2o de I'organisation des relèves à tSs (la première le 26 par la Compagnie Roncon) entre les Compagnies Roncon et Marco. L'organisation des relèves permettra alter- nativement, à la Conpagnie Marco et à ta Compagnie Roncon d'avoir à tout moment une section en réserve pour intervention éventuelle. Stationnement en demi-repos. Les CR d'évènements devront présenter Ia moyenne d'heures de garde prises par homme." * Le 25 décembre, Vieil-Armand est toujours à Gerstheim : "Le 2ème groupe est à gauche dans un trou de betteraves. L'ennemi n'est pas loin. En tous cas iI se trouve dans le bois de 1'autre côté au village" (MIe 156). C'est ainsi que les souvenirs individuels décrivent la situation : le soldat, - et Peut-être le petit encadrement des groupes et des sections -, nraaucunenotion d'ensemble de la si- tuation : il reçoit une mission précise, terre à terre, de guet, de veille, de patrouille, de tir, de trou à défendre ou de crête à atteindre, de maison à fouil- ler et il exécute de son mieux avec ses copains en évitant de se faire descendre, B.A.IJ. - Cl. Berger 73

car "un homnemort ne sert plus à rien dans Ia batallle", sauf à remplir les états adminlstratifs et lee statlstiques d'après-guerre. Le tenps est ensoleillé. Pour Donohr P. Lenblé note : "Noël : L'aumônier Bockel vient llre la messe dans une pièce drune maison particulière, anénagéeà cet effeÈ, car Daubensand ne possède pas dréglise catholique. Nous sornmesnombreux à assister à cet office tant il est vrai que le danger, I'angoisse du lendenaln ranènent vers Dleu...n

Le 26 décembre, Matricule 156 note sur Eon calepln : "Garde au Rhln. Nous sommessix du mêmegroupe et guatre de la lère Section avec Ie Sergent M. dans la maison du garde forestier que I'on soupçonned'être collabo. Tout le reate de vieil-Armand est au poste 155. Nous installons des pièges de tous côtés, sonnerie-alerte, boîtes de conserves, relais." GT noÈe à nouveau : "13 heures, relève de 155 par la section Picard rem- placée au N.E. par tehn. - 19 h - liaison à f55 par la sectlon Bell. - Un ordre du mêmejour du Capitaine Compagnon,commandant Ie 2èmeEscadron précise qu'à dater de la revue du 26, 13 h,la CompagnieRoncon nrest plus aux ordres du Comnandantdu Secteur, mais chargée de la défense du nhin sous leg ordres dl- rects du Chef du Batalllon ltulhouse. Cette note sert de conclusion à un diffé- rent Dopff-Compagnon." Le froid est vif.

I'e 27 décembre, la situatlon de Vieil*Arrnand eet toujours la même au poste 155. Mle 156 poursuit ainsi son carnet de route : rrBonnenuit de garde en face d'un champ de maîs. QueLle barbe cee feullles qui bougent continuellement I Je pense gue les Schleuhe nous ont délégué un chien là-dedans, car crétait un peu troP bruyant. Le tout, crétait de ne pas trop s'énerver et de ne pas tirer, car crest certainement ce gue cherchalt notre vls-à-vis, Le poste était bien douillet. - A midi, je suis déplacé au poste 155 avec le Sergent H. pour rempla- cer w. C'est le vral gourbi : on renÈre par les fenêtres pour ne paE passer devant I'ennemi. Plein de plèges autour : dans la nuit un ou plusieurs lièvres ont fait sauÈer les grenades piégées. Le Sergent M. a fait une patroullle de lrautre côtÉ au canal pour se rendre compte pourquoi les allemands ont latssé ce convoi de voitures devant nous. Probablenent faute d'essence. Non, crest 1'aviation alliée, flairanÈ le recul stratégique importantr gui a coupé l.a route. Mais crest le contenu qui n'amuse : bas de soie, chemises de dames, chausgureg, vraiment du matéreel qui doit être protégé des balles t Sûrenent récupération qui ne rejoindra plus le grand Reich. Mieux : le Sergent M. tombe nez à nez avec une patrouille ennemie. Ils retournent tous deux sur leurs posltions respectives. .. "

En se reportanÈ au Èerxte de GT de la BAL "ÀIsace 1944-1945", on lit : "Nous recevons communicatlon drun ordre de Didelot prescrivant à I'egca- dron Conpagnon de se rendre à Erstein. La Cie Marco reste chargée de la défen- se de Gerstheim avec nous. Mission Conpagnon : surveillance et lntervention éventuelle sur Krafft et Gersthelm. B.A.L. - Ct. Berger 74 "Notre mission consiste à défendre des lisières des villages et éventuellement à défenctre la Partie Ouest du village. Le corPs franc se PaYe en moyenne trois Patrouilles sTR.A5BOUR6 par 24 hommesentre le Canal et le Rhin. Un convoi allemand abandonné dans Ie Noman's land intéresse ParÈiculièrement Par tvqo ses richesses en bas de soie et soutien-gorge. "visite de MMweiss et t{illiam, agents de la radio guisse. Les allemands en envoyant quelques couPs de mortier ont la délicatesse de leur offrir guelgues imPressions à 155- Nos relations avec "ceux" de la 2ène D.B. sont "éPatantes". Polack dit gue ce sont des hommes"fumants". "Le CR du 27-28 dans Ie secteur 155 signale le Passage de t0 hommesvers 16 h en di- rection du blockhaus- Les ni- trail!.euses Pètent. CouPs de LlFsTel feu de I'autre côté. L'ennemi a sans doute installé des Pos- tes volanÈs à Proximité de nos postes. Au cours de la nuit : RsqelM nombreux Passages de trains de 1'autre .Ua:, Sud-Nord." ICHTRATS

Le 28 décembre, € Br igade lfiPSlfe q Ia est placée sous les ordres de ) Général Garbet' Ê" { Ia Ière D.F.L. du Le secteur de Ia Brigade tfonDHAtJâ \ c, s'étend du Nord-Est de Plobsheim, 3s atigné sur le Rhin, jusqu'au tq village de Daubensand, éPauIé au Nord Par les éléments améri- cains et au Sud Par un bataillon de la lère. D.M.I-, '9ui venait ÉRsTÊ,tN de relever la 2ème D.B. sa mission est "d'ou\âu)tei la couventattedu Rhin awt une Iiqne Plob.shein-ùoab en'sand et de-autveill"ut ê"btoitementX"e $ cotr/t^du Rhin L''etendue du PotlL^u^ dê.ceÙen toute tentn^ecteut, LLve de (nanchi'saement 6ÉRSrHÉ rM de l'ennemi," B.A"L. - CI. Berqer 75

Un E.t!. réduit du Bataillon avec le Chef de Bataillon plels et la Conpagnie féna font mouvement de lringolsheln sur Krautergersthelrn pour y cantonner en vue de poursuivre le lendenain juEqu'à Gerstheim. "Nous gomnea logés chez lrhabitanÈ. Je suis avec Justln et Seppl chez deux vleilles gens , chacun de nous a un lit gui est un monument d'édredons et de plumes" (Berger).

"Par-dessus les tuiles" Ies gars du ConmandoVleil-Armand touJours à Ia cote 155 voient "la route blanche de L'autre côté du canal. Nous diÊÈinguons deux blockhaus eC une naison sûrement occupÉe par le trlh. Notre mlÈrallleuge peut balayer le pont du canal. Mais à 13 h la lère Section est relevée : le schleuh a dû repérer ce remue-ménage. Il nous salue à coups de norÈiers, dont la moitié n'éclate pas. Nous les repéronE : si l'on entend un vlouf, vloufr rien à craindre, sauf conme S. gui â'est fait arracher gon "â9 de carreau" du doa parce que lrobus I'a pris en plein travers. - Retour à pied à Gergtheim" (Mle 156).

Le 29 décembre, le groupement Pleis prend posltion en défenge face au Rhin à la cote 155. L'activité des patreuilles allemandes est except,ionnellement Crès rédulte. Une section de viell-Armand arrlve à plobshemm. "On devait d'abord cou- cher près drune porcherle, puis dang un entrepôt. Finalement, nous logeons dans une menuiserie chez g. Dans la nuiÈ noue entendons quelques "trains bleue" (orgues de Staline de Ia !{H} lugubres et lnquiétant8." (Mle 229)

Le 30 décembre, ta 3èrne Section de Vieit-Armand va à la Thumenau. Àu grou- pe installé seul sur la route se joint une auto-mltrailleusre avec guatre hommes du 2ème Cuir. "Nous pouvons ainsi nous initier au rnatérlel U.S. radlo et néca- nique. Jrapprends, nals un peu tard, comnent Jraurais nleux pu venlr en alde à ceux d'Haguenbach". (Mle 229) L'activité des patroo{lles de ta Brigade srétend chaque nuit jusqu'au bord du Rhin, "d'où I'on voit bien le bo he près des forts de la Llgne Slegfried". Une autre occupation consiste à pêcher à la grenade, à chaseer au fusil et à tutter contre le froiô.

Donon quitte Daubensandpour Plobsheim. "ta localité, Çui fait déjà partie de la grande banlieue de Strasbourg qui est à 14 Km au Nordr êBt plus riche que le petiÈ village rhénan. La population est égalenent plus expansive et p1u6 cha- leureuse. Nou6 sommes invltés à plusieurs camarades à déguster le Kougelhopf chez le boulanger du vlllage, Monsieur Grinnern dont toute la fanllle redouble de gentillesse à notre égard.. " La population est cependant inqulète : Daubensand que nous venons de quitter est retombé aux malns de lrennemi. Elle cralnt le retour des nazis, gui clament à Ia radio avec aÊsurance : "Bientôt la place Karl Roos retrouvera son nom à Strasbourg t " Nous tranguillisons les gens cn leur déclaranÈ avec un rien de naiveté et de fanfaronade : "ALtÂâi Longtnnpl que 2afuigade e t là, voua n'uutez aien à. e)taindhet'. (p. Lernbté) B.A.L. - Cl. Berger 76

te 3I décembre, sous Ia pression des arnées de Von Rundstett, les amérl- ca{ns effectuent drlmportante prélèvements de troupes : La 7lène D.I.U.S. est âÈtaquée dans le secteur de Bitche. Le Haut-Commandenent amérlcain, logique dans sa décision rnilitaire, anorce un repli général gur les vosges. Cette stra- téqie se heurte évldemment à I'opposition du Général De Gaulle. Lalssons la parole au Général De Lattre De Tassigny (Histoire de la fère Àrmée Française" - 1949 - P. 346).

La contre-attaque allemande

"Le 3I décenbre à 23 heures, 6 divisions d'infanterle allemandeg et une Panzer ont attagué le front de Sarreguemines-Bitche-Bannstein-Bauhoffen, dans !e dessein de s'emparer de la trouée de Saverne. Sous Ie choc, les unlÈés amé- rlcalnes, fort étalées, cèdent un peu de terrain mais se repllent en bon ordre. "DanE I'après-mldl du ler janvier, Ie Général Eisenhower, alerté, télé- phone au Général Devers. Pour éviter que le 6ème Corps U.S., engagé à Ia droite de Ia ?ème Arrnée dans Ie salllant de wissenbourg, ne se trouve découvert par l'avance nazier le commandant en chef donne I'ordre de Ie "replier promptement sur Ia position prlncipale des Vosges" - ordre gue' peu après, le Général Devers, venu en avion à Saverne, répercute verbalement pour exécution au Général Patch et au Générat Brooks, commandant du 6ène Corps. Ce repli sur Ies Vosges devra être effectlf le 5 Janvler au matin. "Crest l'abandon du Nord de lrÀlsace. Et de S':rasbourg !... "Il est exactement 21 h 4?.- le 2 janvier - quand me parvient le télé- grammedu Général Devers m'informa*,t enfin d.e I'ordre de repl.i donné par le corunandenent suprême alllé et m'enjoignant de ramener la gauche de la Ière Arnée Française sur les Vosges. "Vous devez accepter, sur votre gauche, la perte du territolre de lrEst des Vosges et replier les gros de votre alle snr Ia posit;lon pïincipale des Vos- ges, de façon à vous trouver sur cette position au plus tard le 5 Janvier au natl,n. .. "Les positlons avancées actuelles de votre aile gauche seront tenues avec deg forces légères ultra-mobiles disposées de telle façon eÈ pourvues de tele noyens de transport automobiles gu'elJ.es puissent se replier rapidement devant toute forte aclion offensive allenande, en détruisant tous leurs emplacenents dans leur retralte". "Çà, non. Non posgumug... "ile n'ignore pas évidennent que, dans lrabsolu, ce repll stratégique peut se Justlfier par de sérieuses raisons militaires - encore que la seuLe pers- pective d'avoir à reconquérir pierre par pierre Strasbourg retombé au pouvolr des nazis soit aussi une sérieuse raison militaire dc le condamner. Mais il est des circonstances où joue moins Ia raison raisonnante gue la raison instinctive dictée par les réflexes de Irêtre. Je ne calcule pas : non seulement je ne re- plieral pas lraile gauche de non armée, rnais je prendrai à rna charge la défense de Strasbourg. "... Chacun sraffaire à trouver une solution à ces redoutables problèmes quand verg rninult arrive à mon P.C. un officier de I'E.M. de la Défense Natlo- naler le ComrnandanÈÀ111x, porteur drune Lettre manuscrlte du Gé'néral De Gaulle. "Cette lettre écrite tard dans la soirée du jour de lrAn est déjà vlellle de 24 heures, mais 1'abominable état des routes n'a pas perrnis à Atlix drarriver plus tôt. Îelle quelle, elle n'en garde pas noins un puissant intérêt puisqurelle étaUttt I'ldenÈlté de la décision que je vlens de prendre avec les intentions gue nrexprime le chef du gouvernement, et qu'elle approuve à ltavance non lni- tiative : B.À.L. - CI. Berger 77

"Mon cher Général, "Il nregt pas lmpossible gue Ie comnanden.;;a111é,redoutanÈ drexposer des "noyens lmportants dans le salllant de Wissenbourg, décide de replier Ia "ligne de combat sur IeE Vosges à Hauteur de Saverne. "Un tel repll reviendrait à abandonnerStrasbourg. "Si des dlsposlÈions de cette nature pourraient être Justifiées du point "de vue de la stratégie anglo-anéricalne, il va de soi que I'Armée Fran- "çaiser eller ne saurait congentir à I'abandon de SÈrasbourg. "Par lettre d'aujourd'hul, dont ci-Joint cople, j'en avertls le Général "Eisenhower. "Dans 1'éventualité où les forces alliées se reÈlreraienÈ de leurs posi- "tions actuelles au nord du dispositif de la lère ArméeFrançalse, je "vous prescris de prendre à votre compte et drassurer la défense de "strasbourg. "Veuillez croire, moncher Général, à nes sentiments cordialement dévoués." Signé : De Gaulle

I'DansIa lettre adreseée au Général Eisenhower, le Général De Gaulle affirnait la nêmeréEolution : ". .. Sans contester gue cet abandonpuisse éventuelLementse justifier du "point de vue stratéglque de la part des arméesaltiées, le Gouvernement "Français ne peut évidernmentlaisser Strasbourg retomber aux mains de "lrenneml sans faire, guant à lui, tout ce qul lui est possible pour "le défendre. ".. . Je suis prêt à pousser de ce côté toutes les forces françaises en "voie de fornaÈion qu'11 ne sera possible de prélever à ltlntérieurr et "en premier lieu Ia 10èmeDivision du Généra1Billote, dont Ia tête se "trouve à nefuns. Ces forces seraient rnises à Ia disposltlon du Général "De Lattre. "Je guis assuré que voug leur fournirez le soutien nécessalre. "guoiqu'il advlenne, les Français défendront iErasbourg."

"Ces deux documentsme sont inflnirnent précleux, puisqu'ils éÈablissenÈ qu'à I'lnverse des tlalsons matérielles, la liaison intellectuelle, expression de Ia comnunautéde pensées, a Joué parfaitement. Mais une très vive inquiétude deneure : en tant gue commandantd'Armée, je rne trouvais placé dans le cadre drune coalition et tenu d'en respecter les règleE. Dans cette coalitlon, j'oc- cupe une place stratéglquement essentielle, celle de pivot droit de tout le front. fI ne me vlent donc pas à I'esprit que je puisse faire la guerre en isolé. ta loyauté envers Ia coalition, plus encore que les circonstances natérielles, me I'interdit. "Agir autrement reviendrait à mettre en péril la solidarité militalre des nations unies - mais aussi à placer dans une situation intenable nos troupes de Strasbourg, ohllgées de s'enfermer dans la ville sans aucune lialson à I'ou- est avec les unités américaines repliées sur les vosges. "Il est dès lors capital que les mesuresprises s'insèrent dans un plan drensemble adopté en accord avec le commandementarnéricain, le repli décidé par celui-cl étant révisé ou, pour le moins échelonné en fonction de La prise en charge par nous de notre nouveau secteur. "Crest ce gue je cable sur le champau Général De Gaulle. Le télégrarnrne expédié, j'en développe aussitôt la substance dans une lettre gue je confie au ComnandantÀ111x : "Je vous demandeinstamment d'intervenir personnellemen! auprès de S.H.A.E.P. de manière gu'un accord lntervienne rapidement. Cet accord me permettrait de concilier mon devoir de généra1 français à 1'égard de monPays, de lrhonneur de mon armée et de vous, mon chef politique et B.A.L. - Cl. Berger 78

militaire, devoir gue je ferai passer avant tout, avec non devoir de soldat, non devoirdndlsetpllnoà 1'égard du commandernentsuprême des armées altlées, parmi lesquelles la lère Armée Françalse Èient une place stratéglgue essentielle... 11 reste absolunent nécegsaire qurune divi- slon amérlcaine aEsure la couverÈure de non flanc aauche gur le canal de la Marneau Rhln, entre Saverneet Brunath..." nLe 2 janvier à mldi le Général De Gaulle a connu la décision anéricaine par 1'lntermédialre du Général Du Vigier. Le6 réactlons du Général De Gaulle sont lmnédiates. fl prescrit au Général Juln de me transmettre lrordre de pren- dre à non cqnpte Ia défense de Strasbourg et le charge d'en aviger Ie Général Eisenhower. 'rPar un mystère resté inexplicable, et sans équlvalent dans lrhistoire des transnissions de cette guerre, le télégranme gui n'est destiné meÈÈra 27 heures à rne parvenl.r. Par chance, la letÈre au Général Elsenhower atteint plus rapidenent son degtlnatalre : crest elte qui provogue la conférence de ITERSAILTESIe 3 janvier, à 15 heures, entre le comnandantsuprêne, M. lilinsÈon Churchill, venu spéclalement de LONDRES,et Ie chef du gouvernement françals. "I1 appartlent aux seuls aeteurs de cette réunion historique d'en rap- porter le déroulement. Pour na part, j'en apprends vers 22 heures le résultatr par ce téIégranune de Juin : "A la suite de la conférence tenue à sgepp cette après-nidi, commandementallié a envisagé ltsposiÈions nouvelles assuranÈ couverture de Strasbourg. Général Devers a dû recevoir ordres dans ce gens'..r1 "Effectivenentr à VITTEL dans la nuit du 4 au 5 janvier, les divers paints pratlques en suEpenstrouvent leur solut,ion. Lraccord se faiÈ drautant plus alsément que si }e général Devers a Jusque tà exécuté à la lettre les instruc- tions de repli reçues du Général Eisenhovrê!r il n'en rnesurepas moins leur extrêne gravlté. "Ce n'était pas de gaieté de coeur qu'il avait dû paraltre insenslble tant à nes objurgations - qurétalÈ allé en partlculler portrràson état-major le Général De tinarès, le 3 au matin - qu'aux nobles observations du Général Patch. 11 répugnait, au comnandantde la VIIène Arnée d'abandonner sans coûbaÈ Ies populations déIivrées par !.ui un mois plus tôt eÈ crest pourquoi iI avait de lul-mêrne suggéré ta possibiltté drune défense sur la ligne Maglnot. "Crest à cette eolutton que Erarrêtera en déflnitlve le Général DeverÊ. Le 5 janvier à 3 heureE du matinr il ordonne à la ?èrneArrnée de ne se replier au-delà de la ligne Maginot gue 6ous la pression de I'ennenri et pour tenlr alors une "ligne BIIICHE-BISCI{I{ILLER- et bretelle suivant Ia ligne générale de la Moder entre INcwIr.l.nR et HAGUENAU".DanE le cas où ceÈte llgne nême ne pourralt être maintenue, la posltton finale de défense erétablira en dernler lieu sur la ligne générale BIIeHE-INcl{ILLER-Canalde la Marne au Rhln. ote Général Valluy me rernet la lettre personnelle qurau matln de ce même5 janvier nradresEe le chef du VIàne Groupe d'Arnée : "... Jral profondémentapprécié la sincérité avec laquelle vous nravez exposé vos opinlong gur cette lmportante questlon." - Devers - "Ainsi achève de se régler une crise dramatlgue. Elle prend fin par un resserrement de nos llens d'amitlé et de confiance avec nos alllée anéricains, I,iens que lractlon va porter à un degré jarnais atteint drlntlmlté. Jamals, en effet, la solidlté de la coalitlon, et son efflcacité, ne seront plus remargua- bles quren ce nois de janvier 1945. Car si les Arnéricalns ont pu, au courg de ces journées anxieuses, constater notre résoLution, ils ont pu aussi appré- cier notre loyauté. EÈ nous, nouÉrallons pouvolr aùnlrer leur nagnlflque falr play. " B.A.L. - CI. Berger 79 Sur l-es murs r.+.t*, des P.C. de conman- Dcqrifroim @ dement des E.t'l. fleu- riront des cartes ttfxf.i- O sur lesquelles sont ?3 U.5. tracés des olives, \.r ,\r a des fl.èches, des chif- -'\r_ fres romains, des traits gleA'wfi@ interrompus i les uns sont rouges, crest lten- \.,;1"-"' autres sont !t[qq& - \/t ; nemi ; les Êrnçircrr.tàirt L/t ;I bleusr cê soDt les amis. etil.'( On raye, on efface au fur iffi*.\ et à mesure qu'une unité rr,rrÙtiiti-' hhb I tactique a été anéantie, x -"ôr faite prisonnière ou dont Ie contact a été Perdu. Ces sYmboles Permettent la ..l5i^rrrf bataille, mais ils ne comP- tabilisent Pas les morts. CresÈ devant un tel Panorama gu'un officier resta cloué trlrrilrt -l au garde-à-vous, lorsguron .r*.drtgPq3l; mit une croix gur un grouPement t**r-rril'-" de son unité à taquelle on ne Q*" pouvait porter secours Parce qu'encerclé et faute de réserves de contre-attaque : cela se Pas- t.tau'nnr sera Ie I janvier 1945. é i hr$i â Tï1TI+!*#i * **f ùtû-+l+- t ^al t La Brigade est aussi à Sélestat. d*' tî.i\,.(?_, I 3- t *t*t"*t U,,.,Èr; t Relevé, le grouPement Metz, tou- f tr$:Ùiù jours sous les ordres du Chef de Batail- jrr$ror*rr lon Charles P1ei6, fait mouvement sur j Sélestat par camions, qui le déposent Po@ en plelne dévastation. 11 prend po- sition aux lisières Nord-Est de la ville pour faire le joint entre deux grandes unités U.S. et de Ia rère Armée, dont le décallage dans le temps nra pas Permis la relève en elle-même. La ComPagnieKléber rejoint depuis Schirmeck Ie grouPement de Sélestat. |{urr{OUgË Les avant-Postes sont en contact avec les allemands de maison à maison et de jardinets en jardins, piégés et minés Par l'ennemi, dont les AâIùT Patrouilles 0Édl|d sont activeg mais chague fois o repoussées, malgré I'abondance de vivres et dnalcools découverts dans les caves des habitations B.A.L. - CI. Berger 80

éventréesr gue I'on a falt communiguerles unes avec les autres pour pouvoir nanoeuvrer lors des relèves ou des coups de force ennemls. Dans le secteur de la Brlgade se trouve le cimetière, dont le sol est gelé, regorgeant de cadavres allenands raldls. Ce qui lmpresslonne, c'est leur allgnement et les alliancee qurils portent encore aux doigts : leurs ca- rnaradesn'avalent pas eu le temps de les inhumer, bousculés par l'attaque alllée. Le frold enpêche toute décorrposition, mals ausEl de creuger des tombes. Une activité d'artlllerie contlnue de harceler la vllle, au point que de sry "pronener" egt dangereux ; un officier se fait rappeler à Ia réatité alors quril déambule, pour Dieu seul sait quelIe ralson, au milieu des arrivées. La Corpagnle Bark est également transportée "dans les faubourgs de SéIcs- tat. Nous nous installons dans un secteur part,icullèrnunent étendu et conslgne nous est donnéed'évlÈer de nous faire repérer... Nous occuPonsun pavlllon bâti à une trentalne de pas devant nos llgnes, des cadavrès allemands, geléE sur leur brancard, sont abandonnésdevant le perron de I'habitation I ils ont I'alr d'être endormis." (Le Sarthois)

Ont été lnhunés au cimetière milltaire de Plobsheitn, Bas-Rhin : Corwra.ndo.ttl.Piuute Matie ?att ûu/3ar!, tuA Wn duci.denl, laaâ d'une col,fi-tion de æ voi"lttte otttonobile avec un cûnion-Gl'lCde Is Zëne 0.8. le 3l dëcubae 1944 à 18 h 45 à PX.oballein,ioufu. du Rhin vuL^ SûtoÂboung.U. Aûdrt nâ,à Bexs4on Le 26 dëcurtbael9l0 e.t.cowwndo,Lt 2a Oemi-&tigadeBe0$oat. Cln'saeutPiune ilonniut, nê,à. Bavi.Ilua du Tunitoitte de 3el{orlt te 6 octnbne 1913,a ë,tô.futë avecaon Ched,2e ConnmnddntOulut,dant let nê.iltQÂ ci^conatenÙeÂ.

Nous enpruntong au livre "Avec les F.F.I. de Belfort" Ie texte suivant : "Pierre Dufay ! C'était un prêtre qut alllait une vive intelligence et une grande lnstruction à une foi ardente. C'est dans ceÈte foi qui rayonnait de lui qu'il découvrait le devoir irnpérieux de combattre jusqu'au bout contre le nazlsne, contre lrordre nazi françaisl eÈ pour 1'avènementdrune ère nouvelle de liberté,et de combattre en cette qualité d'offlcier gu'il avait acceptée aux temps heureux de I'avant-guerre. Car ctétait un chef. fl en avait le caractère. Il en avalt la prestance. La prernière fois que nous 1'avions vu en civilr nous avions été surpris par touÈe cette force, toute cette jeunease gul se dégageait de sa personne. "Et guand, au naguis, 11 faisalt de son pas rapide le tour de ses con- pagnles, on devinait Èout de suite gue cet honmeen veste de cuir et en calot' c,étalt le patron. Il savalt demanderLes avis de ses subordonnés,ma18 quand eeg décisions étaient prises, d'un ton sec, iI arrêtait alorg toutes objec- tlons tardlvee. CeIa aussi, c'était les qualltés d'un chef. "... TouE, nous avons protesté contre cetÈe rnort dans un accident stupl- de. Pierre Dufay aurait dû mourir d'une balle, pendant un conbat. "Au-dessus de la porte du 18, Faubourg de MonthÉliard à BelforÈ' se trouvera une plaque rappelant que ce fut 1à le P.C. du CommandantPlerre Dufay."

La Brigade entre en 1945.

Le ler janvier L945, surprend la Brtgade en ligne. Les unités' toujourg débrouillardes, améliorent leur ordinaire, mais les nults sont plutôt agitées. B.À.L. - Cl. Berger 8l

"A rninuit plle, un cog a chanté. EsÈ-ce un appel ? Un chauffeur "nataf" inquiet nous prévlent quelques heures plus tard gu'à plobshein il y a une forte infil- tratlon ennenle. On entend en effet une violente nitraillade dans tous les sens et de plusieurs tlrpes drarnes différents. On voit des fusées éclalrant€s...r' (MIe 229) Pour ceux de Sélestat, cresÈ La relève en fin d'après-midi. Le groupement Metz rejoint très pénibternehtà pied, sac au dos, Scherwiller par Châtenois. Ces villages sont sounis régulièrement au tir drartillerie ennemie.

La tqoupe est à bout de nerfs, créanÈ alnsi des noments difficiles quant au ravttaillement et à la discipline. La guerre ne se fait pas en dentelles, mais est vécue au raz des innondatlons et de Ia neige au grand damn du moral. où sont lee horizons des vosges avec ses promesses de rentrer au pays ? On nren finit pas de piétiner dangereusenenÈ autour de cette "poche de Colmar", dang laquelle l'enneni se renforce et montre une agressivlté quron n'attendait plus t On a en tête f inagerie satyrique de rlansi : le boche plle ses bagages, horloges et cages à oiseaux sous le bras pour s'en retourner outre- rhln, La réaliÈé d'aujourdrhui, ce sonÈ les nines sur lesguelles sautent les engins bllndés, leE jeeps et Ies hommesi ce sont leurs chars contre lesquels on ne dispose que de nos petits fusils américains i ce sont leurs moyens de carnouflage et leurs équipements blancs qui les font confondre avec la terre recouverte de neige i crest leur artillerie et crest aussi leur propagande par hauts-parleurs ou par tracts, commependant la "drôle de guerre" en 1940.

Pour Bark, ctest donc aussi la relève : "... L'ordre de nous mettre en narche arrive dans I'après-.nldi et nous prenons, à pied' la direction du vll- lage de Scherwiller où nous devons cantonner. C'est une troupe assez bizarre, qui déambule en colonne sur la petite route dans la nuit noire. Nos camarades ont trouvé qui une dame jeanne, gui un tonnel-et qurils ont remplis de vin char- gés sur ceg curieux petits chariots alsaciens à quatre roues. "Nous arrivons dans le village qu'il nous faut traverser pour atteindre lrusine où nous devons coucher. ile guls en queue de colonne et je vols, devant nol, onduler les paquetages sur les épautes de mes compagnons. Nous débouchons sur une place plantée dfarbres sous lesguels je distingue Ia forme dtune jeep. Je regarde sans y prêter autrement attention un soldat sortir du rang et se pencher sur un obJet que je ne distingue pas derrlère la Jeep ; un deuxième quitte sa place à son tour en passant devant la voiture et je le vois rePren- dre son poste en balançant 6ur son épaule un sac volumineux ; quelgues rangs plus loln, un autre I'inlte et je vois ainsi quatre camarades prélever chacun ce que Je reconnais enfin pour des sacs à Paquetage américains. nPassant à mon tour devant la jeep, j'avise un grouPe de militaires U.S. qui contenple; avec un sourire narguoisr cette bonne vieille armée française' décidément vouée à la marche à pied quand eux se déplacent en voiture. Aucun nra I'air de se douter gue les fardeaux portés par mes camarades gont leurs propres paquetages. Ce nrest gue bien plus tard, alors que nous sommesinstal- }és depuls un bon moment sur la pallle qui nous sert de couchette, que nous voyons arriver notre capiÈaine flanqué d'un officier arnéricain, en présence duquel nous devons étaler nos paguetages. Cette inspection sera vaine eÈ lra- '' méricain repart sans avolr pu découvrir la moindre trace du matériel volatiliséi' (Le sarthols) B.A.L. - Cl. Berger 82

Le 2 janvier, lrE.M. réduit du Bataillon Metz et la CompagnieKléber sont transp,ortés de Scherviller au cantonnementde Krautergerstheim, où se sont entretenps regroupés le reste de I|E.M. et Ia CompagnieNey.

Dans la nult du 2 au 3 janvier 1945, les troupes anéricalnes se retirent à ltOuest des Vosges, mais dans Ie secteur de Ia Brlgade I'enneni reste cons- tanment tenu en alerte par d'incessantes escarmouches, 9oê le Colonel Berger prescrit de multiplier pour donner 1'lmpression drune forte couverÈure fran- çalse, Des éIéments allemands de reconnaissance sont donc très souvent accro- chés. Strasbourg, vidée des amérlcains, n'est plus défendue gue par un mince ridcaude FFIÀ (Forces Françalses de IrIntérleur d'Alsace). Le manqued'appul drartlllerie se fait cruellement sentir : Ies casematesr9u € l'ennemi n'avait pas eu le temps de faire sauter, se trouvent pour Ia plupart innondées. La fatigue est vivement regsentie par les troupes statlonnées autour de Strasbourgr cePendantgue ltordre du Général De Gaulle au Général De Lattre est : "Tenii Aan^ QÀpLi,t.de neeil la (oati$iêe de Stua'sbotl, dovn dëlendae 2a vil.Le coûfre que coûfte.t' ":*u

nÀIerÈés Ie 25 décenbre, la lère D.F.L. déployée dans la région Est de Royan, rejoint lrÀlsace à toute vitesge par un froid glacial pour rele er la 2èrne D.B. appetée à opérer dans la régton de gltche. Le 2 janvier la lère D.F.L. srartlcule ainsi i La 4ème Brigade du Colonel Raynald est au Nord avec 2 batalllons (8.I.!4.P. et B.M. 241 entre l'Il1 et le Rhin, le B.M. 21. restant sur I'I11 ; la 2ène Bri- gade du Colonel Gardet au Sud, de Benfeld à Sélestat avec les B.U. 4' B.M. 5 eÈ B.M. 11, enfin Ia lère Brigade du Colonel Delange, la l7ème Demi-Brlgade et Ia B,M.N.A. sont inltialenent de réserve. Ce sont Ià des moyens faibles en effec;ife et en matérielE, cependant que Ie noral est trèe élevé dans ces unltés. ,'Les contacts sont étaU1ls avec Ie Colonel Berger et le tleuÈenant-Colonel Jâcquot, les éIéments de la Brigade occupant GerEtheim dans le gecteur Nord du B.ttl. 24. ',LeE avant-postes de la lère D.F.L. affectent la forme d'une éguerre. r,e côté EEt correspond au Rhin de PlobEhelm à nhinau, la face Sud va du Rhin à SéIestat." (Lleutenant-Colonel Coffinier)

Le 3 janvier, la Compagnie Iéna à son tour est transPortée en canlons de Scherwtller à Krautergerstheim. Après un séJour, bref et plutôÈ désagréable parce gurun certain refus de la discipline falsait jaillir de leur calme un certain nonbre drhonneg et de gradés, ce vlllage du roi de la choucroute' ranena la bonne hurneur par I'expresslon amusante de son surnotn traduit de lral- sacien en bon language françals "choucr@ute-vi11e". voici donc que ce Batalllon Metz, sl souvent dtsloqué en tant qu'unité, se retrouve et déjà ee métarnorphose la CornpagntreNey prend la dénonrlnation de CornpagnleHorsRang ou CHR avec effeÈ rétroactif au ler Janvier L945. B.A.L. - CI. Berger 83

GT dans sea notes rassembléeE aous le tltre "Alsace 1944-1945" et rela- téeg'dans le bulleÈln de I'Amlcale dee Anclens de Ia Brigade Aleace-Lorralne en 1949, parle drune "panique à Strasbourg le mercredl 3 Janvier 1945. Un flot de réfugiée déferle à t,ingolEheim. on évacueralt mêmecertalnes aùnlnistratlons. Les allemands auraient Èraversé dans Ie Nord de ltA1eace. TelleE sont les in- formations rapportées ce matln pâr Autelln et Liennard gul rentrent de permls- elon. Par contre le calme règnait hier à Saverne. A 16 heuree, Dreyfus précise que 3 DB allemandegauralent percé de part et drautre drtlaguenauet de Bitche. Dlles geralent à molng de vlngt kilonètres de Strasbourg, alors que le contnan- denent erattendait plutôt à une attague par le Sud. A 17 heures egt lancé par téléphone lrordre d'alerte : "fal.re les sacs". A 17 h 30, le sous-lieutenant Contal annonce que les "Leclerc" contre-attaqueraient avec les DB américalneE. A 18 h 30, on annonce un éventuel départ de nuit. Est-ce un replis sur la Thumenau? Enfin à 19 heur€Br on songeralt à évacuer I'Alsace, mais les ané- rlcains sont hermétigues. " *

La CqnpagnieBark s'lnatallera à fnnenhelm. Le Sarthois écrit : "... iIê trouve à loger chez un haÏ:itant, dont les deux JeuneE enfantg restent bouche- bée devant le grand escogriffe gul partage son chocolat avec eux. "Nous sommesau repos et passons le temps à flaner dans le village ou Èenter quelque partie de chasee au chevreuil dans la plalne environnante. Ces expédltions sont toujours négatlves, nals devlennent tellement dangereuses que le connandementles lnterdit ingÉratlvement sous pelne de punltion. 11 fauÈ dire que noua chagsons avec nos Mau6ers, sur un terraln très plat et ptrr- faltenent dénudé. !' 'Jrai fait connaiEsanced'un villageois, qui a séJourné quelque tenpg à paris dans le 14èmearrondlssenent et nous parlons du pays. Nos rencontres ont lieu le soir au café du village où, devant une blère, nous échangeons nog souvenlrs. "Un soir, nous entendone sonner le tocsin , croyant à une lncursion en- nemle, nous nous préclpitons dehors, male 1l e'agit d'un lncendie vers lequel nous accourons. Ia naison en feu est justenent la Uâtlsse gul se trouve à côté de celle où je loge. Nous évacuong les farnilles et les neubles en danger tan- dis que des canarades apportenÈ leur aide aux pomplers venua des vilLages dea alentours. L'adJudant Charitas grlnpe sur une charpente en flamme et tenter à coups de hache, d'abattre les poutres embraEéesqui risquent de propager f incendie. Quand il redescend, il a les yeux gonflés et reste un bon monent gans voir clair. "Le einlstre est vlte clrconecrit et les ponplers se réunlssent dans une naison vôlsine où lts ont prls soin d'achenlner, en mêmetenps gue leur maté- rlel, quelgues boutellles de echnapsqu'll entreprennent de vlder. Je ne réa- lise pas que crest dans cette maison que mon frère est hébergé..."

A Plobshelnr vellle Vleil-Armand dans une insécurité sensible ! on a Irin- preesion gue certains habitants conmunlquent avec l'ennemi par pigeon voyageur. Les unltés de la lère DFL bougentr se relèvent. Les nouvelles sont âlarnantes : une offenslve en Baare ? Enervementsnocturnes, gardes prolongées dans le froid. on va raconter quelques jours plus tard gurune forte patrouille s'est infittrée le 5 janvier Jusqurà Ersteln et a "cravaté" un poste françals (3 tuég, 5 blessés, guelgues réchappés) après avoir neutralisé la aentlnelle. On est lnquieÈ du départ des troupes U.S. Les nerfs tiendront-lls' car on se sent seul ?

)i '' ;- i .-! -. B.À.L. - Cl . Berger 84

Le 4 janvler, Ie Batalllon Metz s'installe en point d'appul ferné dans Krautergerstheim à envtron dlx kilqnètres au Nord-Est-Est drobernai et à hau- teur de Plobsheln, c'egt-à-dire à vingt cinq kilonrètrea au Sud-Ouestde Sttaabourg.

GT relate les "nlEsions respectlves des CommandosVieil-Armand, Belfort et Donon... En raison de certalns faits constatés dans notre secteur et dans les eecteurs voisins, Ie diepositif de sécurité et de garde sera renforcé de- pule Ia tombéede la nuit (17 h 30) jusgu'à I h du matin. - ComnandoV.A. : un poste de guêt avec armee automatlquee et sentinelles doubles sera mls en place en direction Nord-Est à un point gue le comnandanÈdu commandoproSrosera au chef de bataillon. La zone à surveiller par patrouilles entre Canal et Schwartzwasger, limitée au Nord par la route Eschau-Canal CosakenstraaEer 3êlâ patrouillée deux fois de jour et deux fois de nuit.. . " Le Lieutenant Ronconva prévoir que le "poste du noullnr au Nord-Est de Plobsheim, et le point d'appui de la thumenaudevronb se repller en cas de forÈe aÈtaque vers Plobshelm soug la protectlon des auto-nl,trailleuseg (à 13 h le 5).

On pressent lrattague allenande.

Le 5 janvier, au natin, la 3ème D.I.A. du Général Guillaume se porte au Nord de Strasburg, le front français E'étendant sur 220 Ktn. Le Général Du Vigler, noruné Gouverneur de Strasbourg en décembre, commandele Secteur de Strasbourg. Les allemands entament une grande offensive en direction de Haguenau, tandis que le Général Von Maur, connandant Ie Groupe d'Arnées du Hâut-Rhin' Iance à ses troupes cet ordre du jour, afin de les galvaniser dans leur narche \rerg la capitale de l'Alsace : "Je netg en vous toute na conflance et tous nes espolrs pour annoncer au Fuhrer que la crolx gammée flotte à nouveau sur Strasbourg". fls vont se heurter à Ia lère D.F.L. I "Le choc est violent, écrira le Général De Lattre, dans lraube glaciale.eur la plaine couverte de nelge... des ombres fantomatigues avancent, des onbres dénesurées des chars pelnts en blanc, ombres lnnonrbrables des fantasElns tevêtus de cagoules... Ils ne Pourront, valn- cre la réslstance dee batalll.ons de marche, dont l'un porte le nom du Pacifique lls nront pu davantage franchir lrlll ou le canâl sarlf à Krafftr où ils seront heureusenent bloqués à quinze kilmètres cie Strasbourg. Des unltés françalses restent complètement isolées à Obenhelm et à Gersthelm (La Brlgade Alsace- torralne). Pendant trois jours, attâgues et contre-attaques se succèdent dane la nelge et par un ternps slbérlen avec l'appui rJu ler Corps Aérien et du 12ème Tactical Àir Cqnrnand, Obenheim et Ie Batalllon Cofflnier y sont sacri- flés, nale ce sera Ia fin de la menace Sud sur Straebourg. Au Nord, il faudra attendre le 21 Janvier et la réappariÈion de la 2èrne oa (qui avait été envoyée dans les Ardennes) ".

Lr affaire de Gersthefun.

Le 7 janvier 1945, un dinanche, les allenands passent à lratÈague au Sud de Strasbourg avec la brigade blindée "Feldherrenhalle" et la 198ème Division. Leur objectif No I est Ie Pont de Krafft, le No 2 : Strasbourg. Lroffensive se développe entre 1'111 et Ie'Cahal du Rhône au nhln. A 6 heurest' une trenlaine B.A.L. - CI. Berger 85 de chars allemands srébranlent depuis Ia poche de Colnar dans un violent rush verE la capiÈale de lrAlsace.

Pour Ia Brigacle la misEion est simple t "lnieldhe le ÇAarchiaaenenl. du Rhin pd,nt'ennenL, couvtlii Le $anc gatche duB.M, 24 de Id lète 0,F.L. et teni^ Ie ba,ttLon de Ctetathein !u,tgu'à L'exbtùne Linile dea {oace.s oâ det moAenâ". 11 faut donc enrayer toute avance ennemie en direction du Nord, lnterdire aux assalllants lraccès de Ia route de Strasbourg par le pont de Krafft et pernet- tre ainsi 1'arrivée des réserves stratégiques françaises. Le Bataillon Mulhouse occupe Ie sous-Secteur Sud de strasbourg entre le pont du petit Rhin (manufacturedestabacs) jusqu'au Fort Hoche inclus. Le P.C. du Bataillon Metz eÈ la Compagnleléna sont transportés en cars de Krautergergtheim à Lipshelrn. "Nous avons un déjeuner de compagnieavec nos offlclers (Je suis à ta lère Sectlon drléna avec le Soue-Lleutenant Maurel et le Sergent-Chef Du Chatel), lorequrau milieu du repas arrive l'ordre de départ t Ie raggemblemenÈest à 14 h... Sur la voie ferrée Colnar-Strasbourg, un train de voyageurs est arrêté, vlde et recouvert de neige. Curteuse {mage l" (Berger). La Conpagnie Kléber est portée sur Fegersheirnet EEchâu. On fait face au Sud. Plus à l'EEt, la défense est plus échelonnéeen profondeur. *

Que se passe-t-il à cerEthelm ? Sous les ordres du tieutenant Rousselot du CommandoVerdun, valrny et Verdun font face à lrattaque ennemie avec le maigre effectif de guatre vingt cinq hommeEpour Ie prenier et de cent vingt pour le second. Ils servent res- pectivement neuf et six fusils-mitrailLeurs, quelques mitrailleuees légères, un bazookâet dlsposent de leurs armes indivlduelles, mals iI sonÈ sans liai- son radio' ni arÈlllerie, sauf un canon archalque de 47 mmservi par guatre marins. Deux Sapeurs du Génie gont avec eux i ils sont chargés de faire Eauter les ponts. Ce sont donc leE seuls défenseur du secteur.

A I0 h 30, le Lieutenant Caniou et I'Asplrant Leyenberger partent de Gerstheim dans Irlntentlon dratteindre Ie Pont de Krafft avant l'enneml : iI sragit de rendre compte de Ia situatton au comnandement. IlE y arrivent en nême temps gue les premiers chars ennenls. LrAspirant Leyenberger est frappé d'une balle en plein front et le Lieutenant Caniou est falt prisonnler. Le pont aaute.

A 1l h, les liaisons téléphoniques entre Ie PC drObenheim du Commandantdu Secteur et Gersthein sont rornpueg.Rétabl.ies dane la soirée, elles seronÈ à nouveau coupées le lendemain matin et remplacées par des agents de t,ransmiEsion. Dans 1'après-midl, on observe la présence drRu motns troig chars allenands au Nord de Gerstheim. B.A.L. - Ct. Berqer 86

La poche française englobant Obenheim (dont I'indicatif est "coquelicot") tenu par le B.M. 24 de la lère D.M.I. et Gerstheim défendu par le CommandoVatmy renforcé du ComnandoVerdun est fermée. Mêmeles patrouilles du B.M. 24 sont im- puissantes à reprendre le contact avec les éléments de la Brigade. Lrattaque ennemie obtige au remanie- ment de la défense de Gerstheim primitivement orientée vers le Rhin. Deux sections de VaLmy., I'une prélevée à l'Est et I'autre au Nord, sont portées face au canal à I'ouest de Gerstheim, ce gui provogue un Èrou à l.'Est gue le eommandoValmy bouche avec deux fusils- mitrailleurs en réserve au magasin du commando ils seront gervis par les cuisiniers, les brancardiers et les secrétaires, soit six sol- dats au total. i\

Le I janvler, fl.: vers 8 heures, des tirs ft par g directs au 88 sont effectués I'un des trois chars "Tigre" allemands sur Le clocher du temple protestant. Aucune riposte n'étant k$ possible par mangue d'armes lourdes, le Lieutenant ., Rousselot denande un tir d'artillerie, dont, pâr 1' suite drune erreur tragigue, les huit ou dix pre- t t miers obus tonbent sur la 3ème Section de Valmy, , la rectification du tir pouvant se faire aussitôt par téléphonê, la llgne étant encore rétablie.

I t Au début de l'après-midi, un avion allemand I survoLe la région et lance des tracts incit,ant -{ I Les hommesà se rendre. Pendant ce temps le Bataillon Metz fait mou- lr' a. vement sur Plobshein en camions et assure Ia re- lève du Batalllon Mulhouse. Une Compagnie est en I Ligne aux avant-postes face au Rhin et au Sud sur plobsheim I le Hochwasserkanal. Le P.c. est installé à I défendu en hérlsson par la Compagnie Iéna, I'ensemble I s du secteur étant sous Les ordres du Commandant T Charles Pleis.

Le Bataillon Rhin et Moselle quitte Morvillars pour Plombière, Remiremont, Gérardmer, St. Dié, Neuvillers, Col de"Saales, Schirmeck, MuÈzig et t'lolsheim. Le lendemain, elle reprend la route pour Fegershei.mpuis Eschau et Lipsheim (S.P. 50012), Sa présence et son rattachement à la Brigade seulement connue aux échelons supérieurs vers cette date est diversement commentée et acceptée. B.À.L. - Cl. Berger 87

Curleusement, une note de service du PC de la 3ène DIA étaUlit ce 8 jan- vler 1945 une flche de renseignements concernant la Brigade Alsace-Lorraine, dont il resgort qu'elle conpte 97 officiers, 237 sous-officlers et 929 homnes de troupe accusant une noyenne dtâge de 24 ans. on y dlt gue "La tenue par honmecomprend une capotêr uh imperméable et une seule couvertur€, uh armenenÈ hétéroclite français, allemand, anglais : l0 Fu, dont 50 allemands, 80 mitrail- lettes, ni srortlers utlllsables, ni mitrallleuses ; 12 téIéphones de campagne mais pas de f11, 3 centraux i 9 ER 40 4.000 coups par Fljl et 100 par honne ; 2 cate, 2 carnionettes, 20 voitures légères et beaucoupde voitures en répa- raÈion. Etat moral excellent, sanitaire bon, vaccination réalisée, guelgues galeux et pouilleux. Lrorganisatf,on comprend 3 bataillons à 3 commandosà 3 sections de 35 horuneschacune. BeEoins immédiate : munitlong et acceggoires de tir au nortier, habillenent (200 tenues complètes, linge de corps, chaus- sures ; lndlcatif : Phénix."

Le 9 janvler 1945r un nardir vêES 3 h 30, le CommandoValny désirant sa- voir si I'écluse du canal gituée devant ses positions au Nord-Ouestde Gerst- helm est gardée par l'ennenil y envoie une patrouille compoaéedrun sous- officier et de quatre hommes.Elle se fait prendre à parti par une nitrailleu- se lourde au cours de Eon repll eÈ ne peut rejoindre les lignes. Quatre heures plus tard, elle esÈ capturée, faute du Comnandantdu polnt encerclé de Gerst- heim d'avoir pu obtenir un tir de mortier ou drarÈillerie sur l'arme ennenie. Les canons des chars effectuent naintenant un tlr gur le clocher de 1'é- glise catholique. Cinq ou slx allenands somtent Le personnel du posÈe avancé 155 de se rendre. Celui-cl répond par les mêmesgomnatlong, mais aucun coup de feu nrest échangé. Vers 13 heureg, ces mênesallenands s'avancent vers Malson-Jaune' autre poste avancé placé sur la digue pour observer les lisières Est de Gerstheim. Un F.M. du Commandovalny les déloge aussltôt, mals ils s'abritent derrière la d19ue. Envlron une heure plus tardr lrlnfanterie allemande emprunte le pont détruit et 1'écluse distante d'environ 900 rnètreEdes postes français, profl- tant des angles norts et dee tlrs de mortlers et drobus de 88 désorganisant la défense des deux sections de Valny. Ces inflttrations deviennent de plus en plus massives, afin d'assurer Ie débordementdu village ver6 le SudtOuest et vers le Nord-OueÊt. Cette manoeuvreprenant de flanc la 2èmesection, per- met à deux chars allemands de progresser du Nord de part et d'aut,re de la rou- te de Strasbourg. Vers 17 heures, cerstheùn est débordé au Sud-Ouestpâr lrinfanterie al- lemande, tandis que les chars et des éléments à pted y pénètrent par le Nord. Les munitlons des asslégée sont épulsées, y comprises les régerves cons- tltuées par chacune des sections. Près de huit mille coupgr sâns conpter les armes individuelles, ont été tirég (40). Que peut-on faire, sinon donner I'ordre de repli en direcÈion du Sud- Ouest en vue de rejoindre et de renforcer Obenhein? Mais verE 18 heures, Ia forêt est soumise à un tlr drartilLerle enneniêr c€ gui oblige le Lleutenant Rousselot à changer d'objectif , donc à faire mouvementvers le Nord en don- nant la liberté à chaque unité de nanoeuvrer au mieux des clrconstances et du terraln, le groupe de 1'Adjudant Sauttreau et celui du Sergent-Chef Duchêne protégeant le décrochage. Duchêne,qul étaiÈ venu aux ordres,he peut rejolndre., son poste. (40) Sourceg : Rapport du Lieutenant Motti reLatif qux opérations ,p€rdant le.'r,: r ..1+' séjour du Commandoà Gerstheim B.A.t. - Cl. Berger 88

Alors que Ie LieutenanÈ Rousselot, avec les edJudants Clauss et Guermânn, alnEi que le groupe du sergent Bord décrochent, les postes 155 et Maison-Jaune aont déjà en route selon IeE ordres reçus, ce qul gêne considérabternent le Lieu- tenânt Rousselot, gui, arrivé au canal d'alimentation, ne sait à quel endroit le franchir. N'ayant pas entendu sauter le pont du poste I55 tenu par lrÀsplrant Malnory et pensant que cel.ul-ci réslstalt toujours, it décide d'y pousser une reconnalssance avec I'AdJudant Clauss, le Capitaine Ottenad et les Chasseurs Morguenthaler et Schott, lalEsant le commandenentdu groupe au Lieutenant Motti. Celui-cl fait franchir le Cana} au barrage au Conunandoqui srlnflltre aus- sttôt le long du Rhin en directlon de Plobsheim. I1 falt nuit. Les eaux sÈa- gnantes du Rhln sonÈ Èraltres, mais on y poursuit Ia marche par - 18o. Les vê- Èementsgèlent, la faim sraJoute au froid et à la fatigue. Le premier bras du Rhln est traversé à la nage par Ie Sergent Dartigue- Payron. L'inÈerventlon drun tlr de mitrailleuse enneni oblige le groupe à se sclnderr cep€ndantque le regroupemenÈs'effectue un kilr:ètre plus loin. Un marécage recouvert de glace trop faible pour supporÈer le p,oids des hmnes force à un nouveau dée$lr. Arrivé.., au vieux-Rhln, I'on congtate gue ce- lul-cl e6t trop profond pour être franchl par toute la troupe, certalns ne sa- chant pas nager. nLe SergenÈDarÈlgue-Payron et Ie Caporal zezzos se portent alorg volontaireg... De l'autre côté, lls partent tout nus à travers la forêt lnur donner l'alerte. tes Chasseursrmhoff et Servia traversent à leur tour à 4 heures du matin pour porter alde aux deux preniers au cas où ils seraient en difflculté". (Léon Dubourg)

Le l0 janvier, ce ne Eera gue vers 6 heures gue les premiers gecourg ar- rlveronÈ. Le Bataillon Metz, gui est cantoné depuis le I à Plobsheim esÈ alerté seulenent à 4 heureg. I1 met deux barques à l'eau, tout en protégeant le passa- ge avec des F.M. Le Colonel Jacquot est 6ur place avec I'Aumônler cathollque Plerre Bockel pour accueillir les rescapés qu'accompagne1'Aunônler protestant Frantz dont lraclion a été exemplaire et pârmi lesquels on compte aussi Plerre Herkèsr cê- lui qul srétait partlculièrement dlstingué à gallersdorf, mais conmentles cl- ter toug ? *

"Après la traverEée on va se réchauffer à la FermeSchneider Michel. Crest 1à qu'au courant de la nuit leg deux honnes (comptètementnus) sont arrivés ex- ténués. Avant de s'évanouir, lls ont pu prononcer ces seules paroles "Valmy... Verdun... au gecours...", sans pouvoir indlquer lremplacement.Entre autre' lls avaient l€B pieds gelés. Le fermier auquel 11 convient de rendre un Juste honneur, avait courru à plobsheltn avertir le P.C. du Comnandant,Pleiss. Les rescapés furenÈ transportés dans les postes de secours et Ies plus atteints évacuésà 1'hôpital." On tente de se conpter. "Sept blessés sont restés à cerstheirn avec le MédecinAuxlllaire lrloringer (Verdun) qui avait tenu à rester avec eux, ainsl gue ses inflrrnlères. fls ont été eaits prlsonnlers. Drautre parÈ, quatre honmes partls en patroullle ont disparu..." (OcÈaveLandwerl.in)

Le bllan de Gersthein est particulièrement lourd avec ses cinquante huit disparus (41).

(41) Journal de rnarche du Bataillon Metz. B.À.L. - Cl. Berger 89

En avrll 19{5, les anclens de la Brlgade ayanÈparÈlcipé à lrlnvaslon de 1'Allenagne devaient llbérer 26 canaradesfaltg prisonniers lorg de lraffalre de Gerstheln. "NouBavlons retrouvé lrofflcler allemand, ancien de 1914-18, qul lee avait "ranassés" et qui nous a donné guelquea explications sur les opé- ratlons allenandes devant le pont de Krafft : le servant de lrarme antlchar qui a été touché étalt repéré dèg son prenler tlr. Ce fut Ia nort de cette pièce. Quant au tlr de lrârme autoaatlque Eituée pour lui à gauche, 11 fut fatal à l'avance allenande. Crest grâce à celui-ci gue le chef de compagnie fut tué dane sa coupole et que le flottement qul s'en suivlt a permie au tlreur de la plè- ce sautée de venlr abirner le pont. Ils aval,ent Jugte assez dreggence pour aller à strasbourg eÈ l'unlté venalt spécialement du front russe..." Ce tânolgnage llvré par Mle 229 peut paraltre suJet à cautlon.

En revenânt en arrière, Pierre lernblé avalt noté le 7 janvler : "Noug voyons passer de nonbreux véhiculee bllndés avec un putssant natériel antl- char à Ptobgheln. Ce gont lee fuslllers-nrarlns gul vont âu feu avee leur po,mpon rouge." Ft le 9 Janvler Donon va "au repos à Cetepotehelm (Gare1 après arrolr passé une nulÈ à wlebolBhelm. Et cT de la BÀL r "Ce dlmanche 7 Janvier ! Attaque boche au Nord de COLttlÀR sur ERSIIEIN€ t KRAFEà 6 kilqnèÈres de PIOBSHEIM.Le pont saute à la rH(,}IENAU. Leg bocheE ont prls GERSI'I|EIMque Valmy et Verdun défendralent ! grosse Perte de notre côté. Le I noua soûme8relevée pâr IùIETZet le 9 : départ pour FEGERIIHBIIII où nous nous lnstallone quelques heures chez un collabo : DREYFUSexerce Eon talent sur un splendlde Errard. Je déJeune avec Ie P.C. chez MadameHelfer. Nous dlsposona depuls PilFBHEIMdrun culslnler épatant,, Wendling Raymond,gui sait préparer "moults petlta plats''. I1 se spéclaliee dang une qnelette au rhum gui tàtt nervellle rur nos palals. En fin draprès-rnldi déménagerttntà r,tpsnnlu à un kllonètre de FEGERSHEIM.ile couche seul au P.C. installé dang un blgtrot' tandls que les copalns couchent en chambre. CreEt là gue me parvient toute une flopée de lettres en route depuis plue drun mois. Le 10, je suis enrroyéen élé- ment précurseur à GEISPOLSIIEIMoù le P.C. arrière est Èhéoriquenent installé depuia le 5."

Dans "L'Histoire de la lère ArméeFrançaise, le Général De Lattre De Tas- slgny écrlra 3 "... Grâce à ce coup de freln et au fait que, nulle pârt' notre défense sur 1tI11 nta été entanée, Ieg egpoirE que lradvergalre avalt pu placer dane Ia surprlse sont déJoués. Nt vers Stragbourg, ni vers Molghelm, ll n'a pu remporter un succèE déctsif. Mals la sltuation nren demeurepas moins pour nouE critlque, d'autant plus qurentre le Cana1et le Rhln, le Batalllon de Marche No 24 du commandanrcofflnler et un dôtothanerû de 2q Brligane Alxte-Lotua(ne, Iet Comandot llotti et. Otthouttg, Mtl^ avoi^ 8lê. dûeetwrrent. atto4uët, tont cou- pê^ dq teuu auiètet. SQ.ILU'deuo66iciut el, une vingtaine d'howpt &AuÂâi- Âent ù â'ëelnwut à ta 6avu)t dz l'obaatni.tL.. ùatu td ruif.du q et l0 ianviut aet ê.Lhvrût ïvaient, 6iIf^A de Guatlteiil afit4ut W uw dizaine de chÂlll et aega4nâ.Let tignet onie's à Knalt lP, 368l-.

Cette odyssée est relatée par de nqnbreux Journaux, qul nagnlflent 1'ex- ploit des "lrangls de Gerethelm" dans des artlcles dithyramblques. 'Lô résls- tance des llrallleurer âu Nordn et la résistance de Ia B.I.A.L. à Gersthelm, au Sud, ont sauvé Strasbourg du retour deg allemands dans cette vllle" dit le Général culllaume, chargé de ea défense. Et il féliclte les combattantg du ConnrandovAIIrlY, qui ont partlclpé à ces combats et échappé à la capture après trois Jours d'encerclement, (Réf. dépltant du ler rassernblement des Anclens du ConrnandoValny à Brantôrne Ies 19 et 20 avril 1980) B.A.IJ. - Cl . Berger 90

Le 11 Janvler, la Cornpagnle Kléber Pose dee mlnes âux avant-postes t lrun deg Chasseurô a les plede déchlguetés par un éclatement prérnaturé. Lractlvlté des pâtrouillee se pourEult eouE bois le long du Rhln eÈ provogue divers lnci- dents, dont on fera des gorges chaudes aprèe c€up. te traglque côtole souvent le rlre.

ùtatricule 229 slgnale dans .oln"t de route, alore qurll est à Getepols- helm : ,,te ccnnmandoRhin et ltoselle"on falt son aPparltion v€nànt de Clermont" (volr à ce sujet le texte y relatlf eous Ia rubrlque "8 janvler 1945n ci-degsus). Dang cert,alnes unitéE on pense aux Srernieglons : "ilren 3ui8 (GT de Ia BAt) avec Danlel, Uaulet, Schtck , Bruckr Blerleln et Contal... auto-stop, nais Dleu qu,ll gè1e. A t5 heures Danlel, Schlck et mol-mêne nous nous réchauffons d'une bonne soupe chez le Colonel Jacquot à Renlrenont. Un bonjour à Welker nhlllppe. Noug attelgnons fourbus la gare de Vesoul vers 23 heuËes...n "Gf", car .iàst lul qui avalt noté tous leg détalle de son équlpée, renttera le 25 Janvier au p.C. Roncon après arrôlr connu les rlgueurE de l'hlver à fpinal' nanéy, pont-à-Uouason, Metz (30 cm de nelge) r Saverne, Eckbolshelm, Lingols- helmr Enzhein, Gelspolsheimr lllkirch-Graffengtaden, Stockfeld... LeS moycnt de transport ayant été fe trainr deE canions, un car rnllitalrer I'autQr 1'ambu- lance, Ie narche à pled.

IÊ 12 janvler 1945' une flche d'Etat-Major eans No de Ia lère ArrnéeÆ-4, 3èmeSectlonr menùionne ; "plun d,,inlê.wtaLion : ut n*iÂon de t'wtga4wrent Wtieûiut lpoun b U- bgtni,ton de L, Ag.uiel de âQÂhowteÂ, In" Btigaie- AtAdee-Lotctwinene âUû W ttr,otu|otmêeen uwi'ti nâ.ryûiÙteu.

ce sont les premlères rumeurs de sa dlseolutlon. *

Le 13 Janvler, à Vletl-ermand, on apprend deg nqnlnatlona de eoug-offl- clers et de probables trangfornatlons de fusilllers-voltlgeurs en mitrailleurg. Dee offlclers sont égalenentE nutés. Par allleurs, on perçoit-"un caleç:on, des ganta et dee chaugsures'r. On paase, aprèe Ia douche, à la pigûre T.A.B., (IUê quelques-uns EuPPorÈerontdif flcilement.

Le 17 Janvler, eEt lnott lnur la France Ie i2 nUuil 2c CapoaalJetn-JarquQ Rdch;i,-rà* ae's ao,s^eÂ-Pyaht$et,-aan oq .19 iwin lg'23à Satuo-tn,utà-ae-Saa,,rn,'Il. tttouva In nott te ealae du Eaini,fAonile.tz t;,, e',nà iott o"UUe à fa.' cote tl3, aux34vilon! de Ptobahein,^2e .1.1 ianvi3tt iqqi, *lttt ata AU"da|.nodtp.Ilenenl, W Aoeoft de nwdtiut da&6la 6igne e't Lo nu4ue, Son corps a été inhurné au cirnetlère de Plobshein. B.A.l. - cl. Berger 91

Relevé dans Ie carnet de route de P. Lemblé de Donon : "Le 17 Janvier se- pauben- ra une autre Journée exaltante. En effet, et bien que nous ayonE été à sand puia à plobehein, je n'ai pas eu l'occasion de voir le Rhin à nouveaufran- bord nême çals. Ce eera chose faite au Fort du Paysan où nos casemaÈessont au du fleuve. "Un beau natln drhiver nous entendons avec surprlse, une entraînante val- se mugette. euel est I'idiot gui se pernet de nous slgnaler ainsi à lrattentlon de l,enneml ? La valse est suivie drune chansonnette hurlée par un haut-Parleur. Mala que se passe-t-il donc ? Nous ne tardons pas à être fixés. A la fin du concert, nous entendons une volx qui nous diÈ en subsÈancececi : "BraveE sol- dats français, vous êtes perdus. LtAllenagne a d'LnunensegréEerveg, des armeg secrètee Éut lui permettent de conÈlnuer I'offensive déjà en cours d'exécutlon. Votre Cénéral De Lattre est un lncapable gui ne doit qutà des circonstances fortuites ges succès éphénrères.Rendez-vous avant drêtre écrasés par les 91o- rleuses troupes du Relch." ',La réponse des "Braves soldats françal8" ne Ee falt pas attendre. Deux nlnutes à peine après cette offre "généreuee" notre artltlerie se met à Itoeu- vre et bombardeIa rive ennemle. Le malheureux sPeaker gernanlque, ayant perdu touÈe lltusion de nous convalncrêr sê lamente en nous digant : "soldats français vous nêtes Pas gentils", Nous nraurons plus drolt aU concert musette... ,,Nous sornmesrelevéa quelques Jours plus Èârd et nous allons au repos à I'hospice de Neuhof. Enfin nous couchons de nouveau dans des llts avec des draps bten blancs. Ces draps nous les emportons lorgque nous allong occuPer un ou*ri"g" de la ligne Maginotr le bloc 105. En effet le sol est recouvert main- tenant d,une épaisse couche de nelge et nos capotes kaki sonÈ vlEibles de loln sur le tapis Ulanc. Ausst est-ce sans vêrgogne gue nous nous Procurons ce linge de camouflage. "L'iniérieur du bloc 105 est drune saleté repoussante et 11 semble bien gue la pa11le n'ait pas été changéedepuis 1940. D'autre part lreau est inexis- tante sinon sous forme de neige gue nous fondons dans nos caEgues pour falre une tollette sorTmaire. tlais pas question de prendre de douches alors que de telles ablutions s,évèreraient plus nécessalres gue jamais. Aussi somres-noue attaquée par de sales petltes bestloles qui nous obllgent à nous gratter tout le temps. Il faudra par la suite plusieurs sernaineset des baine répétés pour me débarasser de cette naudite engeance. ,'Crest à cette époqueque se place un épisode dont je n'ai eu l'expllca- tion que blen plus tard. 11 est blen connu rnaintenant qu'en décembre1944, Ie CénérJf Eisenhoner, dans Ie but de racourcir le front, avalt évacué toutes les troupes américaines de }a région de Strasoburg pour les porter sur Bastogne. Or, un Jour de début Janvierr alors que nous nous rêposons enÈre deux servlces de gardes dans une eal1e de reEtaurant qul constitue notre canbonnernent'nous voyons entrer un officier anérlcaln avec deux soldats ; 1'offlcier entane la conversation avec noug et à mon grand étonnenent Je comprend très blen l'an- glaie qu,il parle alors qu'auparavant mes conversatlon avec les gens d'outre- Àttunttgoe élatent plutôt laborleuseg. Il me dit que son père est français d'o- rlgine et exerce la profeseion de chef drorchestre. Je suis quelque peu éton- né de eon affabifité et de Eon âttitude qul diffère Eensiblement de celle des Arnérlcatns rencontrés jusqu'lci. Lrofflcier déploie ensulte une carte drétat nrajor, fait quelques signes à ses deux acolytes qul restent nuets, puis la petit- groupe E'en va en saluant. ,ice petlt lncident ne serait depuls longtemPs sorti de la mémoire, si je n'avals paa appris, longternps après la guerrer la fornation par les nazis de petits groupeà hablués en soldats anérlcalng, parlant 1'anglats et munis de jeeps. ,'Jral de fortes présomptions de croire gue nos vieiteurs faisaient partle de ces comnandos." B.A.L. - Cl. Berger 92

Le 19 janvier, MIe 229 de Vieil-Arnand est aussl disert. Ecoutons-le ra- conter : "Nous partons à 7 h 30 en camions peints en blanc jusqu'à I'Oberjaeger- hof, cregt un ancien rendez-voug de chasse avec ferme, puis nous rePartons Jus- gu,au prochain croisement dans le bois. De 1à, nous nous rendons à pieds au fort, lloche, fortlflcaÈion daÈant de Vauban sans doute, et intégrée dans la li- gne Maginot. Nous y récupérons pas mal de savon. C'est la prernière fols que noug rroyonsdes croix avec 1.1.5, 1.2.5, 1.3.5. I1 s'agissait des feuillées des US, eÈ dire gue nous allions plalndre des norts, La 3èrneSection est déta- chée au tournant du Rhin à 1 Xm au Sud du fort Hoche. Pendant toute la marche, 11 faut se cacher derrière Ia dlgue. Dès qurun casgue dépaese, le Schleuh ti- re et juste t Le 2èrnegroupe est seul à gauche' les deux auÈres groupes sont à drolte. Devant la maison le Rhln coule à 50 rnètres. Entre les deux rnaisons que nous occupons et un peu à I'avantr le grand restaurant-hôtel constrult spéclalenent pour réslster aux inondations. Evldenunent,pas âne qui vive I Sur la droite des deux groupes, rlen que la forêt qui va loln et dans laquelle se trouve la maison que les amérlcains ont abandonnéele 5 janvier. A cent nètree de la malson de drolte, une péniche qul servira de repère aux patrouil- lee ennemies. I,e prenler soir est lugubre. Il faut entrer et Eortir par les fenêtree face OueEt. Lrenneni voit tout ce gue nous faisone dehors. Mênepas trrcuvoir faire de feu, la funée nous trahirait t La lère Journée est hérolque. Pauvre garde forestier ou douanier qui habitalt 1à t 11 fallait se camoufler : nous Eomnesdevenus orfèvres en la matière. DrapE, rideaux, chenises de nuitr noua ont transforméE en honunesblancs t Ba. et Wa. étal.ent devenug "Moukher". Quant aux pieds, il fallalt les enballer pour ne pas geler. I1 y avait - 20o à - 30o i les chaussures gelaient. Noue les enduislons de cire à parquet,, puls nous prenlons une palre de chaussettes, une nouvelle couche de cire eÈ enfin une bande blanche par-dessuÊ.." LeE arnes éÈalent devenues, ellee aussl' blanches'" En face, on aperçolt le boche , on I'entend mêmetousser, câr la neige tombe abondarnnent,parfois en bourasgue. L'Altheimerdorf flambera le 21 janvler. *

Le 20 janvier, Ie Batalllon Rhin et Moselle falt mouvenentde Lipeheln par Fegersheim Eur Graffenstaden. r

Le 2I janvler, 1a base arrière du BaÈai1lon Metz fait route sur rllkirch- Graffenstaden. Le Bataillon Rhin et Moselle va à Plobsheim.

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Le 23 Janvier, Vleil-Armand est relevé par un détachement de "Rhln et Moselle". *

Le 26 janvler, vleil-Arnrand est touJours "enfutnée" au fort Hoche dans "la soute à munltlon" par un fourneau énettant plus de furnéeque de chaleur, maiE la 3èrneSection part à 1'Oberjaegerhof pour trols Jours. Le boche est partout actif (patroullles et tlrs drartlllerie) nalgré lraccueil des arnes autonaÈlgueset des mortiers, qui lui sont réservés avec vigilence. Dee chaÈs et des grosses pièces d'artillerie U.S. sont tnaintenant en âppui et rendent les coups sur la rive droiÈe du Rhin B.A.L. - Cl. Berger 93

te 29 Janvler, le "GMA"attelnt Strasbourg-Neuhof-Stockfeld et particlpe à ea défenee Jusqu'au 10 févrler.

Le 30 Janvler, on retrouve "G1" nettant "son carnet de route à Jour à 1'Oberjâgerhof, pavlllon de chaese drun nomnéSchrnltt, ex-adJolnt-collabo du nalre de Strasbourg, prèg du Rhln, en pleine forêt où le silence eet naitre à hult centg mètres dee boches. Deux sectlonB et demi occupent le fort Hoche qui balgne dans le Rhln. Cregt là que J'apprends ma nonlnatlon de Caporal-Chef... À rnohnouveau P.C. cogitent Roncon, Noël, chlllèe, Febvrel, Hertzog, Xardel, Voinson et un nédecln auxlllaire à l'âccent Vaudoig ncmnréUh1mann".

Ic ler févrler 1945, la mleslon de la Brlgade reste de "portlo)t Lt elf,Ut aua .ta dë.6eue de SÛtr.;tbour',ge,t In tê.gion o,u Nottd. SonSeÉuttt ef. ce,hû du l9ëne R.L devtont avoilt un ba.tni,l,tonen ftëÂQ)we'tUzl ,

"Le dégel transfonne le eol nelgeux en une saleté sang notn. f,e Lieut€nant Polack dlrlge (depuis 1'OberJâgerhofl Ie tlr de nortlers de l'autre côté. Bong résultats. A 16 h, le Capltalne Dollfus nouE annonce la reprlse de Gergthein : on auralt nêne retrouvé deux de nog honneg dans une câvsr où tlE étalent cachés depuls plus de trois senalnes. 11 parait que là-baa Valmy et Verdun ont eu une cinquantaine de dlsparus et parmi les regcapés, gul avaienÈ franshl le canal, un certaln nonbre d'honneg ont eu lee pleds gelés'',i" (G.T. de la BÀLl.

On peut alsément déduire dfaprès ces notesr Çuê les lnfornatlons entre les unitéE élénentalreg de la Brlgade ne clrculaient qurlmparfaltement et fort lentement. PluE Èard, on ge rendra conpte de cetÈe "lndépendance" règnant de batalllon à batalllon, ce terme ayant évldenunentune autre slgnlficaÈlon gue celle qui avalt été aètrtbuée à la Brlgade lore de son "lntégration" aux Ré- serves de la lère ArrnéeFrançaise pour la gauver d'être dlrlgée sur d'autres théâtres d'opératlon danE l'exagone. Cregt donc blen de ce manguede llaleon et drlnterpénétratlon des petltes unitég qu'est né au nlveau de Ia troupe I t adJecttf " lndépendante". *

Fort Hoche en Janvler 1945 : "Notre petlt tonneau". "Sl je vous parle auJourdrhui de la mort de notre petlt tonneau, enlevé à no- tre affrctton dans la fleur de l'âge, creEt parce qu'il représenÈepour nous un exemple de courage et d'abnégatlon. fl a supporté sa courte rnaladle - quâtre Jours de dépérlasement progresslf - avec une patlence adnlrable. Chaque jour, lorsgue nous venlone à gon chevet, et noua rroylons dleparaitre aeg couleurg éclatantes, nous sentlons blen gue la fln étalt proche et que noug serione bten- tôt prlvée de ea préeence attachanÈe. Hier, 11 étaiÈ vislble pour tout le monde qu'll ne passeralt pae la nult. Beaucoupde vouE, gul êtes là aujourd'hui à mrécouter, étalent venug lui rendre la dernlère vlslÈe, la vlslte suprêmeavant ItanéantlaEernent. Ce qu'11 représentait pour nous, vouÉrle gavez blen : il étatt le calne après la tempête I le conselller qul ne trompe Jamals, l'arni gtr et indlspengable. Jamals nous ne retrouverona parell gulde, parellle synthèse de vertug en un seul corp6." (42) Ordre préparatoire No 126 clu 2ème CA - EÎ,t 3ème Bureau ltro 704/3 T.S. B.À.L. - cl. Berger 94

(Sur lrair de "de profondls") :

O Muse, prête-moi ta lyre vous qui ainez les hlstolre tristes Afin qu'en vers je puisse dire Sachezgue Grojean parachutiste La nprt de notre petit tonneau Le ventre rempli de carburant Qui disparut à grands flots Effectua le débarquement

Nous l'avlons ranené sur nog épaules 11. sfâpptocha avec des ruges de canague Depuls le Rhln en farandole Tout près.lu r,ieutenant Polack Nous lfavions placé splendide tttals celui-cl le flt Ëôiiler Dans le coln le moins hurnide Et faire une reÈralÈe précipitée

NoÈre rnalin petit tonneau Pour vous qui aimez la musique Joua un tour de salop Un orchestre magniflque A noÈre brave LieutenanÈ Roncon CéIébrait en termes éclatantg Qul vint à l'lnauguration Le mérite du vin blanc on le vit pendant deux heures Joyeux cornmeun écolier Chanter de sulte avec ardeur On a pu volr le Lleutenant Royer une ribanbelle de chansons laper à coups redoublés Qul n'étaient pas pour nourissons Sur une casserolle fêlée

Bt chaque jour et chaque nuit Mais hélas tout a une fin Chacunpulsait à l'envle Notre tonneau nrétait plus plein Dans ses fLancg encore tout nolrs Et chaque seconde le vidalE Qul regorgealenÈ de plnard Du précieux necÈar gu'il contenait

Et lron pu voir avee étonnement Hler solr notre tonneau à t h 30 Notre Kllo dans son élénent Srest éteint drune mort lente Qui aspirait avec ardeur Et nous sommesrestés consternég Le nectar cher à Eon coeur Devant ce cadavre décharné

En guatre jours d'un combat gigantesque Aujourd'hui en grande potûpe 11 avala trente lltres pregque Nous allons le mener à la Èombe Sans compter les gouttes nombreuses Et à la place du vln, bien vite Qui se perdaient dans ga barbe glorieuse Nous allons mettre de lreau bénite

Notre Chef Charlot le charmeur O voug qul passez aur son chemln PerdanÈ toute idée de peEanteur Souvenez-vousde ce fameux vin S'étaIâ de tout son long Qul restera dans nos coeurs Sous lrinfluence de la boisson Cqune un souvenir de bonheur. (raPPorté Par G.T.)

Le 2 févrierr est une "mauvaise Journée pour le ComnrandoViell-Armand, qul a trols blessés au Fort Hoche : ce fut d'abord Benek atteint drune balle au bras alors qurll creugait une Èranchéeà 150 m âu Nord, puiE à 15 h 30 Michel ilaeger et Luck atteints drécIats de mortler." A fB h 15 Ie Caporal Voinson esEuie une rafale de mitraillette. "Rhln et Moselle" guitte le Cormandoavec son Lieutenant dlt "Eléphant" (Roncons'appelle "Buffle"). G.T. Le CorunandoDonon va au repog à Egchau. La CompagnieIéna se déplace à pled de plobEheim à Eachau. B.A.L. - Cl. Berger 95

Le 3 févrler, on retrouve au cimetière de Gerstheirn LtAapitani ALdnedLulenbutgut, onigina,Uted'Ùtluathal te 12 novutblce1919, ba,,t-ahinoit, avalt di-twu à Guathein Le l0 janviut 1945totu d'wp ni.taion de l.iaÂon avec Ie cunttade awivanl du Connand.oVutdun, encutchëà Gut^thQin. Soncotpa {ut aefitouvê.2e3 $'evaiut 1945, Sur.IÂ. atoix du c,ûne,Ltërc(igune L'iru- utiption : u,dêcâdê,Le 07.01,1945't . Le Cha'saeude lène CLaaaeRoqnond Sinteil, Miil de Redingen lloaelAe 2e 27 mau 1922,di,spatu à Guathein 2e l0 janviut 1945et neûtouv'enoat Le 3 |êvaiat 1945,In uoix potttanl.l'itauiption "no^t 2e 9 lonviett 1945".

La Cornpagnieréna fait nouvementà pted sur Eschau. Le P.C. du Bataillon Uetz est transporté en camions à lllkirch-Graffenstaden, la relève ayant eu lieu par le Bataillon strasbourg. C'est le repos :""Je suis logé avec Justin chez M. et l{ne Kammerer,Jakob Mesgmerstrâsse.Ce sont des gens très gentlls ; nous avons une magniflque chambre. I1 y a appel tous les matins à I h et crest tout. La ConpagnieIéna est commandéepar le Lieutenant Sca1liet""(Berger).

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Le Bataillon Rhln et Moselle à plobsheln retire son détachement du Rhin pour lraffecter à la garde à lrEst de Neuhof, dans une ferme au bord du fleuve : 11 y eût des blessés par mortiers allemands. LrOberjaegerhof eÈ Le Lichten- bergerhof sont défendus contre une éventuelle intrusion allemande.

Le 4 février, Ia Compagnie léna poursuit son déplacenent, à pied pour re- jolndre le reste du bataillon Metz à ll.lkirch-Graffenstaden, tandls que la Conpagnie Kléber seulement relevée ce jour fait route par cars sur le nême faubourg de Strasbourg. Le Bataillon Metz, en réserve, ainsi regroupé une fois encore est au repos.

Le Conmando Vieit-Armand s'était déplacé la veille à Ohnheim. Les sectlons ont rejoint à pied, tandis que Ie matérie1 suivait Eur des voltures à chevaux. Denain, ce sera Eschau.

Dans les relatlons des combats, on oublie toujours Le rôIe deg servlces, gui est hunble mais indiapensable. Dans "Lazare", André Malraux évoque les "salles préparées pour noE conbatÈants de 1rI11 et du Rhin atteints jusqu'à la ceinture de gelure au sortlr du fleuve et qurallait sauver le Docteur Jacob grâce au sérum de Leriche conservé à Strasbourg..." (P. 99) Ce sont aussi les postes de secours avancés au moment de I'attague, par exemple dans les Vosges, où "la solennité dee nontagnes ne prévaut pas une tache de sang, guand elle est d'un sang fraternel." (P. 233) Qul a connu le IIème Bureau de la Brlgade ? Et pourtant ll a été très actif, souvent appelé aux premlères lignes, gue ce soiÈ auprès de nos Unités ou de celles des Américains, dans les Vosges : Bois-Ie-Prince, Rupt-sur-Mogelle, Saulxures-sur-Moselotte ou Bruyères, Altkirch, Ballersdorf, Dannemarie, Kllstett et le Pont de KrafÈ... Le conunandementétalt exercé par Le Capitaine Pierre Deux B.A.L. - Cl. Berger 96 alias Pierre Zehnlé, Ingénieur originaire de &lulhouse.Son adjoint, le Lleute- nant Emile Peterschmitt était né à SéIestat. Lrancien capitaine des pomplers dravant L939 à Àltkirch Brunner (ou Bronner) était Adjudant ; François Kubler, Sergent. te soldat Thomasvenalt de BussangeÈ le soldat Oumanski,dlt Kiki, de Nancy. La secrétalre se nonmait Françoise. A Strasbourg un certain Conunan- dant MoreaureJolgnait 1téquipe dans laquelle s'était également lncorporé à Renirenont le Sous-Lleutenant André Lutringer. Après la llbératlon drAuch, de Toulouse, de Mont-de-Marsan et de la Pointe-de-Graves, I Bataillon Arnagnac avait autorlsé Kubler et Peterschmitt à rejoindre le Brigade à Clernont-Ferrand et la sulvre Jusqu'à lraneien consulat betge de la rue Gustave Klotz à Stras- bourg par Gray, rrétigney, Froideconche, Remiremont,etc..." (D'après les souvenirs de F. Kubler).

Le 5 février, au reÈour drune Permisslon, te Capitalne Paul Meyer est à nouveâu affecté à son pogte de CommandanÈAdjolnt du BaÈallLon Metz rassenblé à f Uf irch-Graffenstaden. Le Sous-Lieutenant Scalliet prend le conunandementde Ia Compagnie léna. Une section de Vieil-Arnand s'installe en défensive à Gelspolsheim' où elle retrouve la 2ème D.B. de retour de Marckolsheim, Guénar et Sélestat.

*

Le 7 févrler' le Lieutenant Augugte Metz, cousin de Bernard Metz, prend la responsabilité de la CHR du BatailLon Metz en remplacement du Lieutenant Enecke}, muté à I'Armée de LrAir, dont il est originaire. Lractivlté principale du Bataillon est Ie recrutement' c'est-à-dire lrln- corporation de nouveaux volontaires pratiquement par I'Adjudant-Chef Julien Libold et adntnistrativement par le Lieutenant Guillaume Thlelen, aidé pour le matériel, gul a prls de lrlmportance, par I'Adjudant René Brullard.

Le PC de Vieil-Armand change de cantonnement pour srinstaller confortable- ment à Eschau ; deux de ses sections reçolvent l'ordre de se préparer pour re- lever Ie lendenaln "BelforÈ" sur une posltion de casemates au "Tournant du Rhln".

Ordre du Jour du Général De Lat,tre aux combattants de la Ière Armée (Message téléphoné du 07.02.1945 à I h 30 à Drapeau) :: ';ÙnûLedu Joua No 6 "0{{iciuta, Sou,s-0/,ditiua, Capoaauxet So0da,tt amîticairu o.t. {nang.i.t de ta. lëtte AnnëeFaatrg.i;e. Je ne veux W d.ûetldue Ia, (in de celle dpae et vietnaieurse baâai,(le poun vou dine nn loie e,t nw ieconvu,iÂaanc.e.0e.pui't p,{u.s de fuoi,t âena/inQÂ,je ne vau dLcoide ateun aëpit de ruit conrnede loul, le vou utie duenent et â0t1^ cQ e : eft dvl.nt. Nu,LLetâche n' Atoiâ pL*s inpûieu- âe ni phu,sbelle, que co,the de ,sauvut Slttatboutrg e-t de libêttut dô,|initivyeni l,A0'sar.;e. NuLLe.tâihe n'Alo'tt pfua |ëcotd,e en rl1ÂuLtats nilitafutea e-t po,(itt' quL4. Ntil.Le {ache ne n2,rilail davaninge voùLe gênô'loai"tô"e,t voÛte aaoû$iee. Uotu l'dvez conpriÂ.votu e,t, couvettû de bôue, eL Liarui's de 6noid, ëpui.të.,s,vory avez L,Louvê.en l'ënutgie poun aubluguut Ll S.nutgiedùeapël2êe de ^ Ltetueni. llarci ù vouÂ, ne^ chuâ^u4ùe co$wvdlls anëliienLu,",etli nouÂevez apponte vottLe vaiLhance et. qui n'evez aien ëpwtgnâ.,n't voa d/LnQÂ,vw voûte,nng, potll B.A.L. - Cl. Berger 97 tlott^didut. U)nil.t à votu ne chutâ um)nd? laatgia, votrÂpouvez ptùendtle avecune iute 6iuttâ. quevou avez ê.tL te-s aabLutu d'un gaandëvènenenl, nal,Lonol.,-donf noa en(anil pnhurcnl. qvec AnoLionet ae,spect.T.ou.tot lel di- vi,tiotu de l, oanëede- IibêttahLon ê.taient W:etu,te,set, chrcunede aon ê.rctgie Wop& et dt un amoui ëgal poun2a po,tnie, a va4gu!.glottiettwrrenl. aon coin de'bal,ai,lle. L,aLLQrsnA QÂt chMAê.du rol" ættê, de la Fttarc;e.Il. ne teviendna pLlÂ." Le Gënâto"td'NwÉe J. 0e La,Lûe0e Ta'saigru1

Le 8 février 1945, Le Cha,saetnde \ùe Ctntae Fn'edêyticHanlra4, lloaellnn de Faqmbg, où i,t e'St. në le 22 juiLÙet 1915,a ê.tê.tuê. te I ('evtiut 1945à.?Iobahain da*u Ie es.- dne du 8la,tai,(honSttatboug, pû AeLtfrr de bombedant Is nâ.gionlonbaÛte. I1 sera lnhuméau Cimetière de Plobsheim.

Plobsheim est bombardé par un avlon ennemir gui détruit lrancien P.C. de Vlell-Armand. *

Le 9 févrierr on apprend que deux SS enrôlés par Rhin et Moselle sont arrêtée. IIs essayalent de prendre deg messages et avalent mêne tiré sur des soldats français. *

Le 10 février, passe inaperçu dans tous les documents.Profitant de cette accalmier un conteur a rapporté cette "histoire vécue"r gu'iI baptlsa "La Pêche". "Or donc, le popotier (bénle soit sa mémoire et que chacun lui pardonne ses méfaits) nous avalt fait nanger des nouilles. GauseenI'aîné, toubib de son vénérable état, en pâllt. De rage, il vida le mouÈardier. Mals les rages de toubib ne durent jamais longtemps, et notre honne, habiÈué à se pencher sur les vicissitudes du genre binane placentalre, se pencha aussi sur la détresse de cette popote-là. CeÈte détresse étalt drautant plua grande qu'étant au rePos dang un petit village de la plaine drAlsace, nous n'avlons drautres soucis im- nrédiats à portée de nain gue ceux des ollves gustatives et de leur prolcngement coumunénentappelé trlpe. Mais cormleune âme saine ne saurait se passer dtun support en bonne forme, Ie toubib prit à partie lraunônler : "Tu vLens, Pasteur, on va à la pêche l " 'Commel'âne du pasteur avaiÈ peine à contenir dang son long corpE fatl- gué par les beans et anémié par les nouilles (rentre en toi-même, popotier et fais pénltence), il acquiesça. "[,es deux s'en allèrent donc emprunter canne à pêche et asticots. Peut- être aussi était-ce un panler qu'ils garnirent de plastic eÈ détonnateurs le tout soigneusement recouvert d'un petlt linge blanc comtneIe panier du petlt chaperon rouge. Mais je dois faire erreur. A la rrès-Chrétienne-Brl9ade-Alsace- Lorraine-du{olonel Malraux on ne s'arme point de la sorte pour prendre du poisson. uL'Il1 nréÈait pas loln. Un petit bois truffé de mlnes, ma13gu'importe, chacun des deux étalt en bonne conpagnle en Ia circonstance, et vollà la riviè- re, cal'ne commeun chanp de bataille en temps de palx. I1 y avait mêmeune bargue, mais malheureusementà ta berge opposée. Nos deux hommesse tâtent, tâtent lreau, se tâtent encorer et conmeIe toubib était le plus courageuxdes B.À.L. - Cl. Berger 98 deux, 1I s'en alla se deehabiller danE Ie fourré (non point pour arroir I'air plus- braconnler encore) pour guérir la barque. "Manguede peau. Sur lrauÈre rive un hqnmeapparait et détache la plate frégate. DéIlcatenent 1'aunônier pose son panlerr êt comîe le gêneur traverse la rivière, il engage la conversatlon avec le quldam, ce à haute et lnte[igi- ble volx afln de permettre à son larron de cornpèrede rendosser les ustenslls de ga dtgnité. ,,Crest quand-rnêmenalheureux. Toute Ia pêche est cagsée avec leurs cre- naÈes, dit lrhomner âvêc un accent gul senÈ le terrolr. Vous gombrenezche euls Ie garde-jasse et garde-péche. Mais ça n'intéresseratquand-même de volr une fois ça. " "Quià celà ne tienne. Ce nréÈait pas difflcile. Et vollà nos trols garants de I'ordre moral et public enbarqués pour la braconne. "Deux heureE durant notre homnerana le coin poissonneux. Le résultat lui fit oublier sa peine. ,'euaît à la séparation, elle fut touchante. Le panler était pleln de pois- sons, maie les blousons arnéricalnÊ ont de grandes poches, mais trop petiteg ce pren- Jour-là. tilotre nocher a b{en voulu se charger de ce gue nous ne pouvione àre. fI se chargea mêmedu reste de plastic pour quelqutopération future. "Et hein, dlt-il, guand vouE voudrez de nouveau aller à la péchêr vous me le dlrez, et che vous préterai de nouveaumon navtre." *

L€ 11 févrler 1945, c'est un dimanche. un détachementde la Brlgade rend les honneurs au Général De Gaulle eÈ défile place Broglie à Strasbourg sous les applaudissenents de la population très denge. La guerre nresÈ pas termlnée, mêneaprès Ia liguidation déflnitive de la poche de Colnar, il reste des conbats à nener sur les bords du Rhin. ta cosnpagnleIéna est en état d'alerte contre lee parachutistes jusgu'au 12 au natln.

L€ 13 févrler, des éléments de "Rhln et Moselle" sont en défensive au Stockfeld. Au Bataitlon Mulhouseest créée une Section drengins, mortlers et anÈl- chars, à laquelle sont rnutés entre aueres le Lleutenant Polack, lrAspirant Jaeger eÈ onze honnes de Vlell-Armand. "On parle de plus en plus drune prochalne diEsolution de la Brigade et d,une affectation à une unité de narche formée de volontalres, ou dàng les ser- vlcee publics". (G.T.) D'autres sulvent un stage de téIéphonlste (Berger).

Le 14 févrler, un courrier du Malre de trtetz, Monsieur G. Hocquard Parvlent à C.t. : "... Je vous féllcite d'appartenir à cetÈe belle unité gurest Ia Bri- gade Aleace-Iôrraine et gul particlpe si brillamtent à la llbératlon de nos provlnces. . . " B.À.L. - Cl. Berger 99

Pierre Lemblé écrit : "Le 1.4 février mes camaradeEhaut-rhinois et moi- nêmeobÈenons une permission exceptionnelle pour revoir nos famllles après quaÈre ans de séparation. Je retrouve mon père en traln de rarnagger les déblais. 11 mrapprendque ma nère et mes frères et soeurs gont réfuglés à Guebwitler où nous allons Ie solr même.Les retrouvallles sont étnouvanteset la plus surprl- se est na petite soeur, née en 1940, et qui ne pouvait croire gu'elle avait un grand frère habillé en Anéricain. (Le 17 je quitÈeral na famille pour reÈourner à gschauoù nous resterons jusgurau 201".

Au Batalllon Mulhouge, les mesures gulvantes sont prlses sous forme de "Note de Service" 3 "Le ComnandoV.A. relèvera demain rnatin 16 crt. les élémentg actuellement en ligne du ConnandoBelfort. Le dispositif sera le suivant : - Ie long de la dlgue : deux casemates à occuper de jour et de nuit, deux gen- tinelles obligatoires de nuit à chacune i deux aménagelnents(ouvrages de canPagne) en voie d'exé- cuÈion à occuper de nuit ; une arne autonatique avec grenades à chacun de ceE quatre Pogtes. v.A. prendra à sa charge l'aménagementdes deux postes sltués au Nord des deux casemates de façon telte que ces deux posèes soient occupés de jour et de nuit par quarante honnes' Les quatre poEtes seront aménagésen P.A. fernés avec chlcanes devant, de leur côté, être fermés de nuit par des chevaux de frlge. Des fils de fer barbelés contourneront les postes à environ Èrente mètres de dlstance. Ils sont à poser de façon telle à rester lnviglbles à l'enneni. Lds barbelés sont à pièger à distance convenable. te fll de fer nécessaire sera amenéà proxinrité par les soins du Batall1on. Un cornpte-rendu d'exécutlon écrlt gera remis par le ComnandoV.A. Ie 18 crt. pour nldi au plus tard. - Malson du tournant du Rhin : celle-ci sera de nouveau occupée à titre Perma- nent. Elle devra égalenent être aménagéeen P.A. fermé commeci-dessus. Effectif r deux groupeâ conplets - sentinelle double de nuit. - CasemateChacal arrière : celle-ci fournira la section de réserve. Effectif : une section de trois groupes avec un ninimun de trols armes autonatiqueE - sentinelle double de nult. Le central téléphonlque de Chacal arrière est à la charge du ComnandoV.A. gous la responsabilité du Caporal-Chef Morgen. te Conanandantde Conrmandoassurera Ia relève interne de seg éléments entre Chacal avant, lcs postes de la digue et Chacal arrière. - Sectlon d'engins : les prescriptlons ci-dessus concernant leE postes de Ia digue sont également valables pour les deux casenates occupées par la section d'engins gul les aménageraen P.A. fermé. Le chef de Ia section assurera Ia relève intérieure tous les deux jours de façon telle à ce qu'il y alt les sentlnelles inposées de nuit étant entendu que les deux plèceE de nortier solent en permanenceprêtegpourun tir au profit des éIéments en llgne. - Patroullles : Liaison entre postes : deux de jour - deux de nult avec volgln de droite : deux de nuit - un de jour , rr rr rr rl avgc voisin dg gauche : " P.C. le 15.02.45 Dopff" B.A.L. - Cl. Berger 100

Le BaÈâlllon Metz eat aussi chargé de la "garde au Rhin" à Plobsheim. La Compagnlexléber est au Château de thunenau ; Iéna est au Kenpferhof' tandls que le P.C. du Batalllon se retrouve encore une fols à Plobsheirn. C'egt ce mêmesolr que le Chasseur Marcel Sangon et le Capitaine Paul Meyer ont fallli gubir à peu de choseE près le sort du Capltaine Dufay et de son chauffeur. Au retour du P.C. avec leur traction noire p1elne de bottes ré- cupérées par lee Chasseurs ayant les pieds danE I'eau, se produit une colli- slôn avec un dodge, les deux véhicules roulant à feux ételnts pour évlter d'ê- tre prls à partie par les Allenands tlrant sur la route départementale N" 468. oeg débrls de la ClÈroën lrrécupérable et dont Le contenu sera pratiguement volér on retire les passagers qul sont transportés à la Clinlgue Salnte-Odile de Neudorfr où ils seront opérés. Ils se rapelleront de cette positlon incon- fortable d'êÈre fumobilieés sur un lit drhôpitalr tandis gue ce dernler est bombardépar 1'artlllerie ennenle inetallée outre-Rhln. Les bleggés qultte- ront leur étage le 4 mars, le Capltaine t{eyer étant affeeté à la olrection de I'Infanterle à Parls, au Secrétariat particuller du Colonel Ely qu'il rejoin- dra 1e 22 mal.

Le 16 février, on observe le passage d'avlons anglais, qui bombardent tout près des abords du Rhin. Vleil-Armand va relever "Belfort" au tournant du Rhln, Fort 86 G. te fleuve déborde et monte Jusqu'à la dlguer ce qui n'âr- rête pas les patrouilles allemandes passant habituetlement entre le Fort 86 D et la sclerle de Plobsheim. on poaera des barbelés' *

Le 1? févrler, Rhin et Moselle cantonne à Ia Caeerne Drouot à Uulhouse. G.l. : "Jracconpagne le tieutenant Roncon verE leg forts. La première sectlon tlenÈ une grogse casenate à quatre cents rnètres du Rhin. Le fortâln esÈ d'ailleurs cornplèternentfêlé depuis qu'il a subi les obus arnérlcalns. ite prends quelgues photoE, puis ne rends verE le Rhin le long de la digue où depuis vingt quatre heures nos homes ont transforné le terraLn : barbelést troug drhorunes,pièges à con... Le mondeextérieur est bien lointalnr il nous ignore d I allleurs facllenent. "

Le 18 févrler, la arlgade passe aux ordres de la 9ène D.I.C. (43) *

Au bord du Rhln, Vleil-Arnrand occupe Èoujours le Fort 86 C et veille sur 86 D et B, mals le nlveau du Rhin baisse, ce qul permet une fols de plus de pêcher à Ia maln. I1 parait que faisans et lièvres abondent également dane Ie coln qui intéressent âussl les allemandg, moins agressifs. On contlnue Ia pose de barbelés et de fils téIéphonlques (les "coguing d'en face nous en fauchent toutes les nuits un à deux kllomètres").

(43) Ordre préparatotre No 135 de la rère A.F-,/2èmec.a.,/EM - 3èmeBno 787,/3T's' B.A.L. - Cl. Berger l0l

Le 19 février, "nouc remontons en ligne (CompagnieIéna du Batalllon Metz) et nouE noug lnstallons au Kaepferhof. De Jour tout paralt calne, la nult noug Eonnesde garde ou faisons deç patrouilleg le long des dlgues du Rhin. A lfaller et au retour noue falsone halte dans lea accueLllants quartlere de la Kléber où règne le Capltalne Linder... Les Lleutenants Chanbeauet Maurel gont blegség" (aerger).

I€ 20 février, la Conpagnle xléber est relevée de ees emplacenents du Sous-Quartler Sud de Plobsheln. Elle va occuper la réglon Nord du Quartler, c'egt-à-dire relever des unltés de Viell-Armand, qul gagnent Eschau et Ie len- demaln Neuhof.

Les "Dernlères Nouvellee" de Sttrasbourg publlent une lntervlew d'André Malraux : Le Thillot, Dannemarle, Èlulhouaeet Strasbourg, telles eont lea éta- pes de Ia narche des Àlsaclens sur I'Algâce.

Lê 22 févrler, la Brigade reçolt lrordre de relever le III,/20 au Sud du Chapeau-ile-Gendarmedurant la nult du 22 au 23. Une Compagnledu 21ènreR.I.C. est mise à ea dlspoelÈion pour particlper à la relève (44). *

On retrouve ce Jeudl 22 février 1945 le corps du Chalaeutt RwgnondDau1duru1, nê. te 29 ianviut lq25 à. WibQltswiÆut en MoaelAe, di'spoau ar coul6 du dëuoclw4e Ce Vadun à, GQâ1!tQ,ht Ie l0 idrviut 1945, I1 sera inhurnéau clnetière de Plobsheln. *

trlatricule 229 de Viell-Arnand comnente lee évènenents conme suit : I'Leg temps des maguls revlennent. Nous sormes amenésen voltures particullèree au mllieu du bols, en face de MarLen. Les bagagee aont dang une remorque à bes- tiaux. Evldemnentr cê mode egt plus sllencleux que les canlong. De 1à, à tra- verE forêt Eur un eentier étrolt, nous cheminons vers le poste : 'tChevreuil" i consigne Etricte : paê de bruit, et surtout blen rester eur le chenln. Un pa8- sage étroit à peine d'un rnètre nregÈ pas rnlné et les nlneg sont allenândes, amérlcalnes et anglalsee. Belle salade ruEse nrest-ce pas ? et tout celar sang plan. Prenona la garde au poste de mltrallleuse où leg gardes rnobiles, nos pré- décesseurs, ont perdu 2 honmes. Couchons dana un rédult sonbre où le problème dréclairage faisait dee prodiges dringtallation. A La tombéede Ia nult, on enÈendle boche travalller. Pâr "blgo" on le slgnale à l'arrlère, malg un ar- rosage ne les arrête pas alors ll n'y a qu'à écouter et attendre. Ce sont de vlolents coupa de masse ou de béller. De tempg à autre, noug entendong un train pasger."

Donon egt au Fort Hoche, "L'enneml est mâlntenant beaucoupnolng agresslf et tout se passe bien". "Berger" se réJoultr it est déstgné pour aller faire un sÈageE.O.R. à lrEcole deg cadres de Ia lère Armée à Rouffach. (44)Ordre préparatoire No 52 de Ia 9èrne DIClEM-3ème BÂ{o 357/35 B.A.L. - CI. Berger 102

Le 23 févrler, vers 0 h 30, le Sous-Lieutenant Chambaudet le Chasseur Houdot en lialson de poste à poste sont assaillls par dee élérnents ennemls sur Ie digue de lrIll-II,/53 t les allemands contlnuanÈ leurs harcellementE noc- turnes en travereant le Rhln en bargues.

Le Chaseeur Houdot va mourlr pour la France. IJe Sous-IJieutenant Chambaud a le bras drolÈ cassé et une balle au côté gauche. Dégagéspar contre-attague du Groupe-Franc, les blegsés sont ramenéset évacuég. Le Cha,aaeuJesn Houdot, tr.ê.le 3 oelnbae l92l à Condë.-Nonthettn,en MoaeIJe, a ê1ê.bleaaê. noftte%enenl. oa-de-saua du coeJt^au cou;r.âd'une Lit i-aonde po,st*. à poate àui Is digue de L'lî"t dotu ,(a aê.giondePLobahein. lL elrt dêeê.dtau" cou^Ade X.têvatus,Li.on et apryteruit ou fulai"IAonMotz. Il a été enÈerré au clmetlère de plobgheim,

Reprenons le récit de Vieil-Armand : "Notre "voisln" a travaillé toute la nuit. Ce n'est que le lever du jour qul lra fait taire. A 3 h du matln, on entend un engin à chaine en face (chenillette ou char ?). A 17 h, Ba. écrivant à côté de noi au poEte de nitrallleuse reçoit des éclatÉr sur le casgue, noi plus tard. On nous salue avec des balles explosives. La nu{t, de plus, du gi- bler nous nettoie les champs de mine. Des lièvres et dee chevreuils glsent à quelques nètres du fort. perdus pour tousr câ! tout est Èruffé. Un nort sur mlne au 20ème, un blessé grave et un fou dlsparu.'r"

Le 24 févrierr "dèg Ie coucher du jour, le travall a repris en face. eue crest lancinant la nuit t Relevé par la 4ème à t h, nous passons leE consignes, mais de lrautre côté on nous a repérés. Tous ceux qui porÈent une charge sur les épauleg "écopent" i sang doute, I'ennernl dolt apercerrolr ce qul dépasse la tête. we. se met à Jurer car lui a eu son Jerrycan de vln touché face à ltoreille. Pas moyen drobturer le trou." *

Le 25 février, draprès lrOrdre Particuller No 53, la Brlgade devra se por- ter sur Mulhouse à partlr du 27 féviler, nals un CompÈeRendu dfOpérations (C.R.ops No 780,/3-t.s de LrE.M. /LeA/83 du 24.2.45, lnfirrne les rengelgnements précédants et permet de supposer gue la Brigade étatt en cours de réorganisatlon en vue de la mige sur pled du 4ème B.C,P.

Le 26 février, le Batalllon Metz est relevé par le 21ème Régiment drlnfan- terie Coloniale. Le PC, les Compagnies Iéna et Kléber fonÈ mouvement en camiong sur Lipsheim. Donon ge retrouve à Fegersheim. t B.A.L. - Cl. Berger 103

Vieil-Armand est relevé par la 9èmeDIC Êous le feu d'un tlr drartillerle ennenie : crest Ie baptênrecar lrunlté de relève semble conposée essentielle- nent de "bleus". Et pour ceux de la Brigade : "Nous parÈons à pied à Neudorf, "çà rrous donne des alles c'truc-là t". Bientôt on devait apprendre qu'iI y a déjà eu un morÈ et un bleEsé à "Chevreuil" dana les rangs de Ia lène DIC. L'étape suivante est Fegerghelm,enÈanée dès 20 heures..." (Mle 229)

Lractlon du CommandoVieil-Armand est surtout relatée par les Eouvenlrs du Matricule 229, "2ène jus" à la 3èmeSectlon, dont Ie chant préféré était I

- Refrain - Yra des cailloux sur toutee les routes Sur touteE les routes, y'â des chagrtns Mals pour guérlr le noral en déroute Yra des filles Eur tous les chemlns. Yren a autant qu'iI yra de pierres Qutll yra de fleurs dans lee Jardina, Qurll y'a dooiseaux sur la branche légère Y'a des filles sur tous leg chenlns. Il euffit de trouver, Celle dont on a rêvé Ainsi, guand on pense à lramour Le chemin semble bien plus court. Yra des callloux gur toutes les routes Mals aujourdrhui commedemaln, Une raison suffit pour quron sren fouter Yra des fillee sur tous les chemins. I SouE le sac gue l'on porÈet Et gui pèse vingt kllos' On marche comn€ des cloportes, Et lron courbe Ie dos. Mais qu'une Jolie fllle, vlenne à passer par 1à, Aussltôt nog yeux brlllent, Et noug narguona le pas. Et nous pâseons dans un frlggon, En chantant tous à l'uniEson. (Refrain) II Qu'elle golt brune ou blonde, La fille que nous croisons, Crest la plus belle du monder Aux yeux de Ia Section. Et pour Ie deuxlène claese' Conme pour le tleutenantr Crest de lramour qui passe, Et tout le nonde e8t content A détailler son corps mignon On en oublle ses durlllons. (Refrain) o 't B.A.L. - CI. Berger 104

après celà, la cltatlon

Ordre No 3 du cénéral Touzet du Vigler, GouverneurMilitalre de Strasbourg, Commandantdle ta XèmeRégion Milltaire en date du 27 février 1945 :

,'La ttiga.de ALæee-Loaaouirv, qtr4 oidi?Js du Colonej l,lollatx, doil. dust noia qwi.ttut ptloclulnanenl. IQ bond.t du Rlûn où depi's. .p^ry.^de eLle tieni L'.ennwL en êchec ddru de-scittcorutatæe-s di|licilQÂ. *Dë.jà Le Thi,l,[.0t, Ddwtwtwtie, lhûhouÂe Ql Stta,sbouagavaienl. matquL.ce's glonie/rsQÀ ëLapea. nALtdtient et Lottlt*itu de celln tJvtilâ., ven aponlanënenl à Is. ba.tai,Lhe peuvent ê,tue (iuta de Xn pat qu'i,La ont Wi à Ia LibLaabton de t'Alugte. ,,Avdtrl Ùul dëpant, Ie CrënëaaLGouvetneut Mi,Uaahte de SÙtaabouttg t cenl, à heun alnç'saut æ.s lêlicilatioru pou^ taul baillante eondui,tz et Ieu aouhaite de pouttaûvtrc Ia guwte avec f;e'nêne âuî.cëÂ,"

*

La nission de la Brigade est terminée.

*t*

IV

Lraprès Brigade.

On peut considérer qu'à partir de la résolution de Ia "Poche de Colnar", I'Alsace est totalement lltÉrée et qurainsi prend fln Ia miseion de reconquête militaire de la Brigade Alsace-Lorraine, unlté consÈituée en majorité de volon- taires lesus de Ia Résistance. La vie des unités va consister à assurer Ia "Garde au Rhin", étrangenent eemblable à la "Drôle de Guerre" de 1940 et à ses prénices de 1936/39. Les sol- dats d,Algace, I'arne au pied, se gengalent frustrés d'une vlctoire après avoir tout donné pour la LitÉration de Ia France.

Certes, Ia défenee du Rhin en 1945 ne fut pas sans dangers, mais elle fut aussl sans grand tntérêt, chacun ayant hâte, solt de rentrer chez lul, solt de poursuivre le combat au-delà des frontièreE. I 0" 15.12.19t3 A!5rc!88--?g-:!ô-98!90-E--!W?8ry?ô!IE-4!$49E:!988ôIryE: lsui.tz 4l

Veuillez decti(iut Ùes indienl,Loru aLivanlùb a#rrl Wu? ddtu le Ch. lll avecle bulleLLn No ltq 3 dl Page5l lteëneLignel Le Che( de choa du potrt du Rhin atappeJail, lrlbutt Z I ll M E R el non Zûmaurwut bl Pa4e53 ldumiut {l Le Capi.tninn?aû llapt e,t aoncrau66et4 Marcel fuiaon ae tlouvèttevû.att te pavi,a de In CofhLniole de SÛna,sbouaale 5 dëcurbte 1944 à, nil,i avelele PoÆuttt Futnoù. Ftantz, unôniut de Ia. Bttigode, el, Le Chauatt Jenn-Faatqoi,t GR0Bl+l du fu2ai,qon tle'tz. cl Page54 | 4èneLigtel : Lûte "flaa OûUVIERUel,, non Ooubiat, Sou.aL'ôccuryl,ion e.t ut g40ndæatdale du peinbte @.oaaetRillwta oui en ava|t wtlê. à Pêaiauetn où iI ê.tni"t. aal6uàia, MgaoluvinR â, ê.tai.t lai.t norme)LOAUBIIER. * Ptrhîi.enfiln t il ett bien uêci.aê. oue l'Hiatnute de la BALo-tt une eJuo- Mtogie ëtabtie gtôr;e atu doaunentt puuÀ dau te bulleiln, EI.te ne âan W 'loÂpûùAe æu lotine de Livne, het Ùectuttt aont donc invi,tLt à colAeeilowiut *^ui.teA" joittlet au bu,Uet)nt et de lol neliut atx-nû,rp. loatque le doattent, aeln conpleft. r S,i voua avez det obtawaliotu à 6ohe u a$et de fs 4ëneauitn iointe oa bulleiln N' 190, iruativez-let ci-detaou el, aznvogezcelLe 6iche à Pa!2 MEVERltét me Thê.odoaeûech. - 6t500dlEgrttl.ERf . a-- B.A.L. - Cl. Berger 105

Lrengagementde la brl.gade prend fln.

*

Une dissolutlon drunité n'a rlen drune alnthéose de feu d'artlflce. CeIa ne falt nl grand brult, ni ne constitue une phaee guerrière, dont ne se souvlen- dronÈ peut-être que les échelons admlnistratlfs eoudaln subnergés par la pape- raêse inévitable. Cregt une démobillsatlon lente et éprouvante. Pour la Brigade, ce fut une dislocaÈion, dont quelques pointg ealllants conplètent cependant son histolre ! on ne tranche pas brutalement lee liens affectifE drune chaine de camaraderie forgée au combat. It y euÈ des déchire- nents, des injustices parfols, des déceptions souvenÈ.

ttals ce fuÈ aussi la liberté retrouvée.

"Ainsi stachevait la grande avenÈure. J'y al goûté la fraternlté, fréquen- Èé et frôlé la mort et mleux apprls la liberÈé. J'y ai égalementdécouvert lrhotme, I'honme réeL, faible et noble, grirnaçant et beau, désespéré et pour- tant habité par une force venue de plus haut que lul. J'y ai vécu la détresse et le bonheur cotûne en une slmphonle où les airs joyeux dominent les tons ml- neurs. Jry ai rencontré la foi des bergers commeaussi Ia dlfflclle approche dea nages. Curieusementla guerre n'a conduit à mépriser la haine. "Par-dessus Èout, Dieu n'a surpris à.tous les carrefours de 1'épopée, et plue précisément Ià où je ne I'attendais pas. II mra parlé par des voix agnos- tigues : il n'a rejoint par ce canarade de conbat que Je baptlsal avec lreau boueuse de la tranchée recueillie dans mon casgue, parce que, en déplt de son habituelle contestation, il me supplialt de tui conférer Ie baptême en profes- Êant une foi venue drune inexplicable profondeur I Dleu nrattendait dans les regards flévreux eÈ avldes d'étrange lumlère de ceux qui bientôt altaient être sans regard ; il se révélait aussi dans la aauvage et mâle beauté des vlsages où, par-delà les atteintes dlssolvantes du nonde, se reflétalt une enfance re- trouvée avec toute sa charge de générosité, de gratuité, de rire et draudace... "Sl voug ne redevenez commeces petlts enfantsr voug ne pouvez entrer au royau- me des cleux..." (LrEnfant du nire de Plerre Bockel)

"Ma grande chance, pendant cette Reconquêtêrcrest de m'êt,re Èrouvé à la charnière de lrarmée venue d'Afrique gui étalt presgue une arméede nétler, et des troupes de Volontaires, sorties de tous les maquls cachés jusquralors dans Ies bois et les nontagnes. "Mon autre chancer crest d'avolr rencontré, dans la marge de Ia guerre, des êtres qul semblalent avolr été mis sur mon chemin pour y représenter touÈ ce gue la créature humaine peut faire de bien ou de mal. J'al eu pour compagnon DE LÀTTRE,MALRAUX, JACQUOT, les horunesde la Brigade Al.sace-Lorraine et ceux de lrEÈat-Major de 1'Àrmée." (La Rencontre drAndré Chanson- Edition Plon 1975) B.A.L. - CI. Berger 106

'Parce que cette histolre est écrlte dane la duréer les morts y sont plus présents que lee vlvantg. Dans la Brigade dtÀlEace-Iorralne, Malraux parle tous les solrs de ceux qui vont mourlr denaln et' s'il Ie dlt, c'est parce gue cette rnenaceest sur eux toua. ta Brlgade d'AlEace-Lorraine est la Brigade des onbres ; toug nourront contnesont morEs leurs camarades. Droù ces veillées fu- nèbres gue noug raconte André Chansonet gurll rapproche dee cultes rérrolution- nalres. Chaquesolr, rnêmesl elle a beaucoup trlnqué, Ia Brlgade est au complet : les vlvants pour aglr, Ies norts pour montrer l'exemple." (La Brlgade des ombres - Plerre Slpriot - La Flgaro du 01.06.1976)

Ia Brlgade mue.

i

Le 28 février, Ies éléments non démobltlsables de la Brigade destlnéE au renforcement de la 3èrneDernl-Brigade de Chasgeurs sont relevés du SecÈeur de la 9èmeD.I.C. eÈ regroupés dans la zone IlIkirch-Graffenstaderr Ichtratzheim, fegersheim (45). À partir de ce moment1à les ordres ne concerneront plus que les "Engagés volontalres pour Ia durée de la guerre".

Le ler mare 1945, le CapiÈaine Albert Meyer du BaÈaillon Rhin et MoseIIe est affeeté à la CompagnleKléber du Batalllon Metz, tandis gue le Capitaine Alfred Linder Lrest à Ia C.H.R. (CompagnleHors Rang) relevant alnEl le Lieute- nant Àuguste Metz, gul, lul-nrêne, avaiÈ remplacé le 7 février 1945 le LieutenanÈ Eneckel. Cee nutations conEtantes au coura de la campagnequt srachève étaient lrexpresslon de la volonté du connandenentdradapter à chaque instanÈ ses unl- tés aux beeolng du terraln et face à un ennenl touJours renouvelé et corlace. La plupart des nomlnatlons furenÈ la conséquencede la mort des cadres ou de leur indlsponlbilité par sulte de blessures graves. I1 y eut peu de muÈatlons par sanctions diEclplinalres ou lncapaclté à prendre cerÈaines responsabilltés.

La situation générale pourralt être décrite par ceg quelques lignes de "GT de la BAL" appartenant au ConnandoViell-Armand du Bataillon Mulhouse : ttA Fegersheim, nous avions déménagéune fols de plus le 26 février. Journées très chargées sans une minute de réplt. Je partage une chambre avec Volnson. La culslne se ressent quelque peu du départ en perme de W., remplacé par le vleux Henrl G. ex-Iégionnaire aux L5 ans de service. Nous prenons nos repas chez des vleux aleaciens très pieux, aux noeurs bourgeolses infiniment palslbles. PC a été réinstallé dans la deneure du "collabo" le nagnlfique E. "Le ' y règne toujours. Ronconm'avait chargé des cantonnenenÈs, ce qui provogua une de ses plus belles fureurs, prodlguée en plelne nult. C'est aussi avec guelgues regrets gue nous avons guitté Neuhof où Ie séjour fut presque aussi agréable qutà Eschau."

t45) C.R. Ops. No 848,/3 - TS de I'EM,/leAÆ3 du 28.02.1945 B.A.L. - Cl. Berger 107

"Leg bruitg leE plus dlvers ctrculent au suJet du sort qui sera réservé à la Brigade. PrimiÈivement nous ne devions rester ici que deux ou Èrois Jours pour nous regrouper avant de descendre sur Mulhouse ou Lunévllle. Une chose eEt certaine : les hommesen ligne depuis deux mols sonÈ érelntés. Àutre fait : la Brlgade engage de nombreusesrecrues. Àutre nouvelle encore : leE classes 41 et 42 seront mobilisées à conpter du Ler avrll. Pour le momenÈil esÈ ques- Èion de nous faire déflLer dans plusieurs vllles drAlsace avant de nous "dissou- dre" dans Ia rère Armée. Àu PC jrai fourni état sur état, sÈatiaLique sur sta- tistlque oùr je n'empêÈre. Jrapprends à I'instant mênegurau cour6 de la nult qui a Euivi notre départ de "Chevreuil" (Neuhof) les allemands ont opéré une forte attâque-patrouille. La "baraka" continue au Viell-Arnand." *

Le 2 mars, d'après le Matrlcule 229 de la 3èmesectlon du ComnandoViell- Àrmandr.après Ie rapport, a lieu une "revue pour renettre Ia Croix de Chevalier de la Légion drllonneur au CapiÈaine G. de Verdun pour la bravoure de ses trou- pes eÈ la prise de Bois-le-Prince le 5 octobre 1944. Défifé devant le Colonel Jacquot. Nous nous demandonsseulement ce qul nous vaut cet honneur. Je ne l'a- vals jamais vu avant drêtre à Chevreuil...' (451

Le 3 mars, iI "reneige".

Le 4 mars, Vleil-Arnand est "touJours à Celspolshein. loujours la nelge la fin approche.' (47) *

La recherche historique concernant la vle de la erigade Indépendante Alsace-Lorraine s'avère dtfflcile et pleine de fausses pistes. HabiÈués à la clandestinlté de la RéslEtance et des Maquis, Ies homnes des ombres et du brouillard nront gardé par devers eux que de rares docunents concernant les évènenents, dont lls étalent les acteurs tragués par I'ennemi et consÈammentexposés à ses eoups. Ils se battaient. Ils ne rêvaient pas drune future "HlsÈolre de la Brtgade" étane plutôt enclins de par leur nature prudente à détruire les archives qu'à veiller à leur conservation. Habitués à rejeter de leur ménoire ÈouÈIrlnutlle de lraction, quarante annéesplus tard ils souffrlront de "trous" que leur ménolre ne peut plus conbler : la restltuËion du passé ne peut êt,re qurune oeu- vre collecÈive, dont il fauÈ accepter les contradlctlons internes et mineures.

(46) On reÈrouve dans ce térnolgnage le manguede contacts et de llaisons entre les unités, souvent dlspersées géographiguemenÈet peu souvent regroupées. (47) LrinplantaÈion des petites UnitéE est pratiquernenÈlnposelble à localiserr aucun "ordre de baÈaille" nrayant pu être consulÈé, ni dans un dogsier, ni sur une carte d'état-major. B.A.L. - CI. Berger 108

5 mars : ,, Chargé d'affaireg, Je pars à 10 h pour Cernay en stop. Changé quaÈre foia de voitures. Passe par Sélestatr Ostheln tout détrult (les fermes fuoent encore et ça senÈ Ia Srourriture : sang douÈer le bétail coincé sous ces rulnes t)..(Il ne reste que le pan de mur qui Èlent le nid de cigognes) et Colmar. A C. la ville a souffert. La maison du grand-père est toute brûlée par un obus incendiaire français qui a fait mouche à un nètre de I'extrémité de Ia traJectolre le 2? janvier alors gue cernay était ltbéré le 4 février. Les oc- cupants n'ont pu gue sauver leur peau. Tout le reste était perdu. Jrai retrou- vé dans les décqnbres une tasse fondue par la fournalse. La tante déjà sourde de guerre L4/18 esÈ seule survivante, car sa conpagne en est morte de blessures et de frayeur. Je reJolns Guebwiller pour la nult. TouÈ le long de la router il y avait des chare et des voitures endonunagéssurÈout près de Colmar, entre Rouffach et Colmar." (MIe 229, dit aussi 156 - 2ème jus) *

Le 6 nars, "La Brigade a cegsé de vivre. Les notes de service pleuvent. La fln approche, sauf pour les mobilieables, La Brlgade engage encore de nom- breuses recrues (Ies classes 41 et 42 seront mobilisées à conrpter du ler avril)'* en vue de la formaÈlon d'une nouvelle unité. Viell-Armand fait office d'organe liquldateur. Le Mle 229 rejoint Fegersheim. Il pleut.

Le 7 mars, le Capltaine Linder prend effectivement le comnandement de la C.H.R. du Bataillon Metz, gui avaiÈ déJà absorbé le 13 novembre 1944 Ie Détache- ment AuÈo du Corunandant Scheydecker, alotrs muté à lrEt,at Major de la Brigade. Le Sartois note finalement en ce gui concerne Bark : "J'obtiens une Per- misslon de détente dans la premlère guinzalne de rnars 1945 et' à mon retour, notre bonne vlellle Brlgade AlEace-Lorraine est dlEsoute pour former Ia 3ème Demi-Brigade de Chaseeurs à pled. Mon frère rejolnt lravlation, d'autres cama- rades parÈent vers drautres arnes et une nouvelle campagne en rndochine" (Èel fut ]e cas du marin Edouard Crinun) "pendant que mon unité formée des anciens fait route vers Germershein, sur Ia rive allenande du Rhin. CresÈ fini... Nous avons Ie sentlment d'avoir fait ce qu'il fallait. Que les canarades gui sont restés le long de la route, dans les bois du Pérlgord, sur lee crêtes des Vosges ou dans les chenins glacés de Dannemarie, dorment en palx..."

*

"Ce mercredi, tout le commandoViell-Armand est réuni dans une salle de café à Fegershelm. On sert de gucculents sandwtchs et le vln coule à pleins bords dans les verres" Lrheure des dernières chansons et histoireE... des der- nlers souvenirs communs. On nous offre le Champagne: cresÈ I'instant choisi par notre Lleutenant Roncon, qui exceptionnellement n'est pas à cran, car voici un bon bout de temps qu'il ronchonnaiÈ et ne décolérait pas, Pour entonner la chanson de V.S. r "Le grenadier des Flandres" aux propos quelgue peu gaillards Ainsi nls en voix, Roncon prononce ensuite quelgues paroles d'adieu, rappelant Irobjectif de notre Brlgade : "Partlclper à la Libératlon de lrAlsace et de la Iorraine, instlÈuer un ordre de propreté, devrons conÈinuê!". Mlnute de silence pour le camarade Burtln mort au Thillot. 11 souhaite que chacun Ee reÈrouve B.A.L. - Cl. Berger 109 derrière Malraux dans une vaste Anicale des Anciens. Applaudissements sur tous Ies bancs, y compris le groupedes "Jules" (48) et des "Gaillardso. fl rappelle enfin sa péroraison d'Hugier où il avaiÈ pronis qu'on pouvaiÈ conpÈer sur lul, coûnmeil était certain qutil pouvait conpter sur nous. "Séparation à 21 heures sur une retentlssante Marselllaise et un "Vous nraurez pas I'Alsace et la Lorraine" entonnés par lrorgane du LleuÈenant Plcard qul, auparavant, srétait nis en frais eÈ avait vidé tout son répertoire de changons". (GT de Ia BÀL)

A la nême date Mle 229 note gue "Ba est détaché aux ÈransmlEsionE à Ia PosÈe de Fegersheim et nomné Sergent : je vais le voir et on arroge ses galons.u

Le I mars 1945, paralÈ Ia Note de Servlce No 2015/f/D.I. l de I'8.M./1e AÆ1 annonçant Ia dissolution de la Brlgade : "Latrigad,e ALsate-Louta|ne diÂ^oule à Îa dale du 16 ilwLâ 1945. Se,,spuaomQl F.F.I ", eprytenm,t^u& à td. cL!Â^e 43 ou volonlti^QÀ pout conliactpt un engegenenLà tume âutlnl. : al vuL^AÂdaru une uwitl, de Ùeua ulme ât i,I n'dppntiewpnl W à . l'ln/,anftatie ; bl vataê>sorrx U.P,. de In 3ène Dani-&zigade de Clutaautâ qu'i.Lt eowilIttulonl et ùea putaonneU en ,su^pllr al(ectêl datu ï un dea 8.C.A. de cette Deni-Atigale len ptincipe î.e 4ènel a'il,s aont. [anlnsaiu dtonigine. Lut puaonne.Ls d'ocl,ive twivttoyr.t.Ie nûne Lea puaonneU F.F.l, non vol.otutn).tt(2Âon. ^oat.pouh un engq,genent.à tutne UbêrLêÂavd.nt. Ie 3l md,ft^.tl ^urorû, Des extraits de Ia longue "Note de Service" de lrEtaÈ-Major des ler et Aème Bureaux de ta lère Arnée Françalse sous le No 2015,/1/DL/T ayant pour ob- jet la "Dlgsolution de la Brigade Alsace-Icrrainen eÈ signée le 8 mars 1945 par le tieutenanÈ-Colonel Legrand, Chef du ler Bureau, complètent le docunent reproduit ci-dessus : rr... I Putaonnel à l-ibônut : Le puutoruel non voLontd,i^e pouz cotûJldntal un engaganent Qt n'appattte- nant. pat à In eLo,s,selq$ aua Libê^ê. auivdttl. Iea noda,U.tât 6ixëoa Wt L,a iFeuille de RetuzlgnenenlÂ" No 20141116en da,te du 6 nwu 1945. La totoli,tô du putaonne-LtibêvtabLe devna.avoii âûi. Lheræiëe potn Ie 3l nilLa 1945. 't 2 ?utaonne.X.à rwlat : Le's mi,lilaLtteÀ FFI appaûetranl, à d'au,tlet dlme que L'ln/,arûnttie et dê.- de conltnc.l*.tt un engagutent à tutne ou poLti ùnêe de la guu)Le âaLont,^iiu)( trufi à de-scortp,s de leun ahne d' otigine pilL Ie du lut Buent-Chdncellehie. Le CoLonel., ConnmndarûIn Eaigate lndëperdanle^oirrA

(48) I1 n'est pas permis à un anclen de Ia Brlgade d'ignorer ce gurétalt "ies Jules". CeÈte instltutlon fondée au seln de Ia 3ème Sec- Èion par le grand patron Ju1es V.I. avait pour buÈ pratique eÈ original d'asgurer Ia popote de la section. Grâce à I'esprit animateur de son chef, elle dépassa son but primltif et donna à ses adhérents enthouslastes des principes moraux, philosobhiquesr voire nême poliÈiques. Rien ne fut ou- blié et un parfait Jules savait quelle conduite tenir à 1'égard des femmes, des curés, des suisses, etc... (Jean Eschbach) B.A.L. - CI. Berger 110

ATSACE-L0RRAI'VEùte.sautq âouÂIe Wô,sent tinbne poui 2e 20 wta un Q,tnt, noniyto.LL{ dors ni,LLtnilteâ en u!Âe, paL grldle el. put uLne avec indica- tion êvenfu,telhenentdu Coapadaru LequeL iÂa paë6èttua,tent, auwi,tt. Poun he's gna.de'sindiquut a'il a'agit de gna.del FFI ou de gmde.s anqwi-s ddyu X.,oainêenô-guLiùe, aiwi que -te gaadi'.tëet loæ.Li-veou , n 3 Putaonnel natnfunu : ^AÂuwel al Le puuonne-("de ta e.tntae 1943, Le putaonneLvohotrtwitte poul dueu- ,LuLdu ,t'\ndatûtttie pat engagementauwita à corwtituat le Uni,tt Râ.ainenlni'te,s'deta 3ùne Oaù--Éniqa.dede etûÂâeui lNote de SeM

bl Le puuonnel en exêderû 6uta {'objet d'un'etd.t nomirnli{ pilL g,tade lFFl ou nê-guliul à adnetâe)L le ptô>sentLinbne en vue de aecevoitt une a6iec.ù.tion daru l'un dea^ou 8,C.P" de la ïàme.ùeni'Bdiga.delen ptin- cipe au 4o B.C,P,l cl En outtte, un CRGAI,{ELlctUIûATELl?. de .fn turigate At'sar.e-Lotu*tne auta ottgani'sê.paa Le-sfficoMant'In Eniqodeen vue d'ansau- aut le aègtwnenl. de tnute's Xet querfioru adniwLat-nabtvet ou aulne's nê,su,IldnL"de 3a d"i,saofution de èette uni,tê." L'2dqane Ltau*da,teut de In &tigode lndëpendafie ATSACE-LORRAIÀIEcWut cowwndanl 2e dêdatltenenl - 1 O((ieiut Wn Sa,taiLhon - 1 DêtÂLhenenl de aoou-o((ieiuta e.t de peilî. puaonnn-L ilun tntoL naxinan de 40 homnet' lI' aua nafi'achê'à x4' c'H'R' de I'a Sèmeùwni-Bttigal'e de ehaÂ' Aeui^ et ,suta.dê.(ini.tivment di,saou.t et infëgaê. datu ce.Lte CIeni-fuiga.de à comptut du 16 ns,na1945. "Le na,tô-ttieLo"tÉonobi"Le-utnunent-natâttiel du C,êwLe,tlaruni.taiorw et Z : tounsee-s rnalâniel"t autonl. venaô.'sgn bloc à .?n.| 4' 9,I . qwL poullnr. en diapoaut, aoi.t poua !-* 3ène ceni-Btigod.e, aoi,t. poua une-uûle dodnw- tion. Le Gê.nâna,l.,conwtarlddrû. La 140 D,I" altte'saau. poui Ie 20 mata au"G:enûta,L Cdt L, Anm(r-el?..!,1,. 4ëne Bunentl un ë,t01.indiryanl. î.a Lbte de cet ma,tênieL,s,en (aLvnt connai-ate cerx qutil. dâ'sbte gadwt et eeux qu',(}. dê.aiae ,LevuL^uL. LQ-s autovtt aloaa z66ee.tuôn poa Le,saoiru de ln 14o O,l. alx^evuLâenevû.s cerûne-s(,ixe's pat Note 311014du 27.2,45. "Poui te md,tiytien hahi.LAe:nent,ë-quipetnent ei earnpestentt ql Lus niLitailtus Î,tbôyte.saurovtt nwwL.sd'une. tevwz eovuti.tuëe W X.ea aoffil.''l,ntendwtce, à" me-tllte en plate poult Le 13 nwta 1945un gtlouped.'exp.toi,totion, de.La.9o D,LC, LoÂpa4uztagel de ce's nilits.itte's autovtt fteverLâA^à cz gnouped'zxp,(.oi,ta,t)-on le66e.e' ti$ apptoxitmùi( 600l- bl Lea nilit*iaat à d'au.Atea donnalioru de ta lène Ann6e Qnpoi- eul Wùe-saoirudeln 90 O,T,C. et bLoquL.apat le 4ène ButeatButteat de L'AnnëeL' Annëe cl Le Gâ.nêltalconmo,ndant Ît 9o O,I"C, ad^eÂâe)tau Gbnâtta,(-Cdt La qulQtxl lùe Ann'eeFnanca.[-sc (E,M " 4ène en 3 exempfainersL'invenit'iae de,se$(ets e.t nvâênieL'snevutdê.,s ut C"E. de Ia go O'.I.C, " Avaizt en dewiett^ - lnaÂ.6eg'enfua&e. d'enUteLlen - dondade,s otdi- yr*ine.s: L'avoii en dzniutâ et l'avoi^ de La,wwb6e gê.nônale d'erûtte'Lûen 'sont à vuÂQJt ut $uz.qal de Conptabinifâ. ehaqê. d'el{ectuut In aeldi,Lton de-scompte-s de X.'tlnitL" Lu 6ond^ de.s ondinoJiea aelovrl, aevutaêl att 6.1 .A.A.T, qui Lea tiettdna à.b di,spoai.tiondu GënênolConrwndanl In lète Anmëe. 'tLa diusaoful,tonde La tuigale lndêperdavtle ALSACE-L1RRAINE,uwilÂ. FFI ne dotuuta W {.ieu à â*thXjrsaenenLde Pnocèt-Uutbatx de. 0itao&tùLon." B.A.L. - Ct. Berger 111

MLe 229 de Viell-Arnand décrit ce qui suit : ',Au rapport de t h, on nous annonce la reconstitution de l'uniÈé. Nous allons former la Compagnie de comnandement au 4ème BCP avec des bleus. 'Je re- nets Le F.M. avec Èoutes les armes auÈonaÈigues. Pluie. A Il h, on me prévienÈ que Je suls nutté aux transmisslons avec G. Nous rejoignons Graffenstaden à midi. Tout est fermé et rien à manger. A 14 h 30' nous voyons le Capltalne F. gui nous renvolt comme éléments peu intéressants. Nous revenons à Fégersheim."

Le Vendredi 9 nars 1945, uatricule 229 ne fait grâce draucun déÈalI : "LeE bleus prennenÈ pLace à côté de nous. Les débris de la 3ème SecÈion vont à Ia 1ère." Et Ie lendemain: "3ème piqûre T.A.B. Hous allons déménager drici."

Si la SecÈion Roncon a fêté la dlssolution deux Jours plus Èôt, creEt maintenanÈ le Èour du Conunando."Cela durera Èoute la nult. ,,TouÈ le monde est 1à : Le Lieutenants Picard préslde aux côtés de Roncon, Lehn, Kannel et Contal. 11 y a aussi les anciens ; Gruska, Merle, Wieler' Noël' Xardelr etc... 43 présents, de quol vider notre chère vieille cagnotte' 9ui renferne t2 alrnables blIlets de 1.000 francs amaEsés franc par franc' tieunard sresù surpassé en dessinant un menu retraçant nos itinéralres... Autelin pré- sente une petite revue rlmée où chacun en prend pour son grade... "Le Lleutenant Picard prend la parole, retrace lfhlstoire et lalsse par- ler son coeur : "fI y a Six mols, jour poUr jour, nous répondionS à ltapPel de Landwer1in... Annecy le 19 sepÈenbre L944, c'est le départ immlnent, ins- pection du Colonel Nizier...Bourtren-Bresse (pays du paln blanc)r Mouchard (où nous fûnes à la fols gansters, bohérniens et boy scouts) Breat (avec de ' la m... jusqu'aux genoux et les prenières défecÈions), RamonchamP(Ia nuit des doutes), Coravillers (la montée en ligne, leg cadavres, la baraka), le Bois- le-prlnce, le Haut-de-1a-Parère, Remiremont, Hugier (velllée d'armes) . "Le 22 novembre, I'entrée en Alsace, SePpOis, HirSlngue, CarSpach (1'aS- salsonnement) r Altkirch (où ttolbein coucha chez lul), Haguenbach (nous y fû- mes "troupe d'appât"), Buethschwiller (le Tigre), Mulhouse. "strasbourg (!e but), Lingolshelnr Treuheimo Westhoffen' le Rhin, Gerst- heim (La barrlcade, !.55, Ie coup dur après notre départ) Plobshelm, la Thume- ' nau, Fegersheim, Lipsheim, Gelspolshein, te Fort-Hoche' Eschau, Neuhof... "Sacré Lieutenant, on lui tapalt presgue sur le ventre, disait Schllckr 1'ancien des Glières et le condanné à mort."

Lundl 12 mare, vieil-Armand est à tchtratzheirn à un kilomètre de Fegers- heim. Le PC est une école. Depuls quelgues Jours les nutations bouleversent donc 1'uniÈé de fond en combler ce Çui falt dire par ailleurs à i{le 229 de la Compagnie léna : "7 h, rassemblement - I h, départ pour Llpsheim. DrauÈres unités arrivent à Fegershelm avec arnes eÈ bagages. FouiLte des paquetages à f,ipshelm pour rechercher du savon volé. SommesaffecÈés à Ia Cle Antichar du Bataillon MeÈ2. Les dénobillsés vont à lchtratzhelm, la CHR à Graffengtaden et nous à ceispolshein. "

Mardi 13 mars, GT note : 'La quille est égalemenÈ pour nous" et Mle 156 : "Raptrnrt à I h 30. Présentat,ion de tout le monde. Les anciens de V.A. sont Pres- que tous à la 2ème secÈlon, les autres à la section auto. Crest le Capitaine M. qui corunande Ia compagnle. " B.A.L. - C1. Berger ll2

1.4 lnarsr t:0.c.n ,,on nous apprend que les classes 4Cl-41- sont Qcrnrlrlhoirn garde démobilisables. La section est de jour et reste de 5.!:rI d'une - de I'7 h à 17 h le lendemain. La cie cAC se compose +f t.T.ïf section à O pièccs. Ce n'est donc plus fa Brigade'" .3.&, (Mle 229 ) .

Lieu La di'saolution de .ta Bdlgade a |inalenent A *trr Le 15 ma^a1945 l49l à 24 ,1. rrr*orrJ * Le 16 mars' conformément à la Note de Service No 2AI2/l DIlt de la lère Armée Française' le Bataillon Rhin et Moselle devient Ie 4ème BCP et sernble clétenir des pièces d'archives de la Bri- gade, puisqu'une permission a été accordée le 6 mars 1945 sur un imprimé du 2ème Bataillon de 1a Brigade. Strorbourll- ffi*o*.'. "Puis ce fut I'Allemagne. Bt nos Lorrains' û{Ërbar !}l U o nos Alsaciens et nos Corréziens décorés à _ .r lnrirr- +.q, furent O i.'ras Stuttgart par le Général De LaÈtre, le Ohrlui- par les Lorrains, 1es Alsaciens et les Corré- ziens gu'iIs avaient délivrés ensemble des camps ,r*1" de concentration. " (Discours de Metz du flùfrdn 14.05.196I d'André Malraux) . 2t.l-t?.a.r.f ' ËHffiXn Le Samedi 17 mars, c'est le "Premier jour $8br de démobilisation au Couvent d'Ichtratzheim" âtlrrne{rre pour une vingtaine d'hommes de Vieil-Armand. rig"drd * o Lê 22 mats, totn* Roncon de vieil-Àrmand r appor te ce que lui a dit Malraux : "Dans fe fond, je ne suis Pas socialiste, je suis chef de bande du XIIème sièc1e." o (rrùribr

(49) Il existe pratiquement très peu d'in- o dications pèrmettant de reconstituer ltrçr v ndhar cetçe période de dislocation de fa rl':'rs Br igade IndéPendante Alsace- ,s.tâirrf.sî I lL*q lô la, Lorraine. C'est ce gui O o I gue les pr inc ipales turetril o fiËiia t expl ique lnnrrig 1r sources ont trait au Commando Vieil-Armand. o lrrtl .t rtvnfr- Solirc t&|rair {rr -s,ro.Sr,ar. O lcsatl

ù I TrNeRAtCt (Ttr\, a1atêls6 Èqrçn t1 tlor lc.lr.{.t B.A.L. - Cl.. Berger 113

"Le lendemain soir, le Colonel Berger accordera une entrevue à Roncon, NoëI, Hertzog et moi-même.Quelgues secondeg drattente devanÈ sa porte. La voix d'un honne qui chante "il y a des cailloux gur toutes les routes.."'. L'auteur de *La Condltion Hunaine" surgit du haut drun eÉca1ier. "Crest vous Roncon I 18 h 30 I Toujours à l'heure." fl nous invite à passer dans un bureau où nous [xluvons cau6er à loisir. Roncon nous présente ensuite. Puis, en funant des Curzon nous écoutons Mal- raux resté debout : il porte ses 5 galons sur I'épaule, le calot sur la Èête. jours). "Messieurs,.." (nous somnescivils depuis trois I1 stenguierg de notre avenir, critlque la naphtaline, gui envahiÈ nêne la lère Armée. gur NoëI se renseigne sur la future Amicale et denande si elle se placera Ie plan politique. "Non". Elle aura les statutE d'une Arnicale réglmentalre et son action sera essentlellenent "sociale''. I1 pronoatique Ia fln de la guerre dans six semaines ou deux mois au maxinun"ln (GT de }a BAL) * Le 24 mars' c,est ra liquldation de Vleil-Arrnand Par un beau soleil de printemps. "Ronconest tout fou. Nousétabllssons une ÈêÈe de ponÈ sur un rulg- seau et prenons un bain." (GT) * Le 25 marg' est un dimanche pas cornmeres autres pour ceux qui sonÈ restés cornpÈabiltté à Juequrà l,extrêne linite à vieil-Armand 3 "Nous déposons la Illklrch-GraffensÈaden où s'lnstalle 1'organe liquidateur composé de Bana et de wolff". (GT) * Le 26 mars, le carnet de route de GT de la BAt se termine par ces quaÈre mots : "Ç'en est fait".

Il resgera une chanEon :

Chanson du naquis (42ème Division lorraine - Air de la Marche de la Légion)

1. 11 etÈ dans les plalnes de Lorraine, un bataillon de Hors la Loi (bis) Gars du Maguis, tu nrae Pas de veiner Mais le pays comPte sur tol. Oui, mais pour être volonÈalre, rI faut être vraiment mordu (bis) on nous tralte de réfractaire, La revanche est notre vertu. Les autres sren foutent mais pas nous (biE)

En marchanÈ sur La grandIroute, Souviens-toi, oui souviens-toi, Tes ancieng I'ont fait sans doute, Avant toi, bien avant tol. Du Nord jusgu'à la Lorraine Sans cesse nous battong la Plaine, Sac au dos, dans la Pousslère, Nous valncrons volontalres. B.A.L. - Cl. Berger I14

2. Nous irons jusqu'en Allemange, Les négocier ces sales frisous (bis) IIs ne bolront plus notre champagne' Car nous Le garderong PouË nous. En ce motnent, on boit de la flotte, Mals cela c'est un petlt malheur (bis) On sren fou, notre draPeau flotte, Ctest ce qui nous net du baune au coeur. Les autres Eren foutentr mals pas nous (bis)

Ctest noug leg Alsaciens (sur I'alr I cregt nous Ies africains du "BaÈdaf")

Crest nous les algaciens, qui revenong de loin' Nous venons d'Ia Haute-Savoie, pour libérer I'pays, Nous avons lalesé là-bas nos parenÈs nos anisr Et nous avons au coeur' une invlncible ardeur' Car nous voulons porter haut et fiero Le drapeau de noÈre France entière, Et si quelqurun venalt à y toucher (bis) Nous gerions prêÈs à mourir à ses pieds. BatÈez tanbours (bts) pour le PaYs, pour Ia PaÈrler Crest nous les Alsaclens.

Le 30 nars' Rhln et Moselle se trouve à nrsÈein-Krafft,. Le 2ène Bat,a1110n garde le canal au Blockhaus et organlse des patrouilles à 1'IIe du Rhin conÈre àes coups de nalns et des nlssions de reconnaisgance allenandE. rI ne subit pas de perte.

Le 5 avril 1945' Rhln et trtoselle fait mouvenent depuis Plobsheim-Nordhouse- Eschau sur cermersheim en Allenagne par lllklrch, La Meinau' Strasbourg, BrumaÈh' Ilaguenau, Soultz-sous-Forêt, Wissembourg' KaPs$reyer (Allenagne) et lalrdâu. *

pour la Brlgade du Colonel Berger, "une page régionale est définitivenent Èournée" (50) Son "La mlssion de la Brigade Indépendante Alsace-Iprraine est terninée. objectif eet aÈteint, non seulenent aon objectif mllltaire, la reconquêÈe du teiritoire à laquelle elle a largenent contrlbué et qu'elle a payé drun lourd tribut de sang : 60 morts, plusieurs centaines de blessés, 58 disparus - mais aussi et surÈout son objectlf moral, celui d'avoir falt participer une unité fornée spéclfiquement drAlsaciens et de torrains à Ia Llbératlon de leur eol nata1.,'Des patrloteE de nombreux coins de France les y ont largenent aidés par leur sacriflce allant jusgu'àu bout.

Noël Balout se souvient avolr été "convoqué dans une salle "de bistrot" à negershelm - c'était peut-etre à Ceispolsheln - un matin avanÈ la soupe : ,,Le Colonel veut vous parler". Nous devions ôtre une cinquantalne... Il nous tlnt en effeÈ un dlscours i il paraissait nerveux, lmpatient, préoccupé. J'ai conservé dans mon esprit longtemPs son visagçi crigpé, pleln de tics :

(50) Selon Ie Lieutenant Dotttinique, Louis Haeringer (P. 45 de Ia. Plaquette édltée par Ia Sectlon Bas-Rhin de l'Arnicale pour le 32ème Congrès National des 5 et 6 mai 1978 à Strasbourg). B.A.L. - Ct. Berger 115 ,tVouÂa,(hez ieqendie In vie civile, idppehez'vou ceci. VottÂë.fua fel de I'aveniu de la Fttance. La Faance, c'eat vouÂ", ^eqtôÂentanlÂCe fut un au revoirr cât Ia France en effet aura besoin de lul et de eee anclens eoldats.

Lroeuvre esÈ achevée

f,'épopée de la Brigâde Alsace-Lorralne est donc close à Janals. ',On dlra que la Brigade d'André tilalraux, sans puis6ance nlll.talrer 8âtle chars, sans splendeur" a offert à la France eÈ au nonde quelgue chose de plus de prix gue les plua beaux artnenents : lrapport collectlf dfun coeur pur et I'a afslrétton sereine de gens qui eont allés au conbat sân8 orgueil, pour le slm- ple honneur de faire leur devoir alsaclen, leur derrotr françals. "Cela seulernent. Mais cIest as6ez.' (A1berÈ Jaeger - Alsace Françalse - Octobre 1948)

La Républigue Française reconnalt offlclellernent la Brlgade IndépendanÈe Alsace-Lorraine comme "UnlÈé Combattante" du 15 eeptenbre 1944 au 16 mare l'945 sous Ia dénorninatlon parue au BOA llo 367 P. 225 (BOEM/G328/21 de "Groupenenù FFI ayant combatÈu dans les rangs de !a Ière Arnée Française" (51)

A Dannemarle en !g4g, Ia Brlgad" ]o*.Uroorera le cingulème annivergaire de Ia 1lbération de Ia ville. André Malraux, après avolr ealué les morts de sa Brigade, dira drune volx profonde : ,'Dannemarie a été llbérée... 11 y a eu beaucoup de batallles' 1l y a eu beaucoup de guerres, mais il y a eu cette fols guelgue chose d'autre pulsque chez vous, avant des soldats, avant deE combattants, ll y avalt des Îémoins. Dans un monde où 11 n'y avait plus de France, où seule restalt une dérlsion de notre palsr 11 existalt un tout petit nombre drhomnes' rampant dans les arbres nains de Corrèze et qui permettaient à ces rnalns illustreg de tâton- ner dans I'onrbre . "Jral vu des SS en remontant les colonnes de prisonnlersr eeB nêmes prisonnlers que nous étlons avanÈ et je leur dleais en peneant à leur honneur qul srappelle fidéIité : "Eh blen, 1I y a eu en France un petlt nombre d'honuneg dont Ia ftdéflté srappelle l{onneur." (52)

,,Lraventure gue nous avons vécue ]vec anaré ualraux n'a pas été seulesrent celle de la libéraÈion drune terre et d'un peuPle encore enchalnés. Elle fut tout autant celle drune exçÉrlence de libératlon personnelle : la révr6latlon gurun hommene congulert sa liberté intérieurêr Dê devient un horunellbre, guren acceptanÈ tous les risques, y comprls celul de la morÈr et que crest çà la fraternité. gu "Et c'est très exacÈernent cette part de lui-mêne gue MaLraux a cotlûu- niquer aux volontaires de !a arlgade Alsace-Iprraine qu'11 cotmandalt, sl bien gue nul drentre nouÉt, quelle qu'alt été sa condltion de départ, ne pourrait au- jourd,hul nler avoir été drune cerÈaine nanière renouvelé par ce contact avec un chef qui s'appelait André Malraux, leguel révelllait ainsi en nou8 les pro- fondeurs somnolentes de la foi et de 1révangile." (Mgr Plerre Bockel) *

(51) Bureau des archives collecttves France-Uétropolo eÈ TOE t 1l Bld Masséna - 75013 PARIS (52) Selon I'hebdornadaire "Est-Matin" du Haut-Rhi,n - No 29 du 27.11.1949 8.4.L. - Cl. Berger 116

On ne peuÈ cacher une certaine érnotion en répétant ce gu'écriÈ HuberÈ Bi- jon, qui parlant de la Brigade Alsace-Iprrainer crie à travers le passé ! "Jren fus l" A I'instar de ses camarades de combaÈ, 11 éprouve un sentimenÈ de fierté d'avoir porté les arnes sous les ordres du Colonel Berger : "Ce ne fut Pas tou- jours de f imagerie d'nplnal, de Ia liberté sans récrimination. Je pleurais en ôcÈobrè en perdanÈ à mes côtés mon mellleur canarade de guerre. Je pestais en novembre dans les caniveaux renplis d'eau de Ia route de Seppois. Je râlais en décembre d'avotr à présenter les armeg dans Ia cour du couvenÈ de Sainte-Odlle' car je préférais les marches de nettoyage dans les forêts du Mlndelsturm. En janvier Je trouvais fort déplacé d'être transforné en homrnede "génie" pour creuser des tranchées près de Krautergerstheim, à trois kilomètres du village où j'avais passé mes vacances en 1938.'

"La fantaisie, mêmeau sein des plus lourdes, ne perdlt ja- mais ses droits. ,Je ne feral qu'enÈr'ouvrir"lau"aro*loa un chapitre, dont la natlère, on le devine, esÈ inépuisable. Je ne parlerai que de ce simplet, gui, lanciné' en plelne nult, par un besoln fort excusable alors qu'll se Èrouvait de garde, Pré- féra déserter son poste plutôt que de soulller la neige aux abords du P.C Nos cuistoÈBr un jour, annulant dans un grand tintamarre de jerrycans touÈes nos précautions drapproche, poussèrent la sollicitude - au rnomenÈcritlque où nous rampions, souffle renÈré et fusil en passe... jusgu'à nous apporter... Ie café t C'esÈ dlre qu'en llgne, nous fine6 souvenÈ preuve d'une ingénuité affo- lante. Les frasques qui s'y comnlrent ne peuvenÈ, cependant, soutenir la compa- ralson avec les "funantes hlstolres" dè I'arrière. Là le goût ae 1'ubuesgue et du drôlatigue ne cessa de nous être inoculé par nos lnénarrables léglonnalres i 11 y soufflait un courant dranarchisme de bon augure eÈ de la neilleure veine. En donneral-je le ton dans ce quatrain ? "Au cotnmencement, était Ie Verbe Le Verbe : Bolre Lorsqu'il se mit à nous manguer Ce fut le début d'nos déboirEs I" "f)onc Ia Brigade, du fait qurelle passait pour êÈre indépendante, jouis' sait pour ainsl dlre d'un réglme de faveur au sein de la Ière Armée. Nous en abusânes un peu. Lee autodidacÈes ont 1'excuse drâtre intempérants. Formation exlge." (P. Kalt - LrAlsace Française - Octobre 1948) *

De Ia nême velne est cette "vantardise" ! La 4ème section de "Vieil-Armand" avait le privilège de posséder un cer- tain nombre de champions de classe éprouvés. Je pense noÈarnmentgue dans les épreuves de dégustation dans les catégorles 5 litres, 10 liÈres, 20 litres' elle pouvait al.igner, lndividuellenent et par équipe, des gaillards d'une classe in- conparable. Dans les catégories supérleures elle se heurtait à forte concurren- ce en la personne du léqionnaire Dour gu'un long séjour sous le soleil africaln semblait avolr assolffé 5rcur ltéternité. Et corune I'un accompagnegénéralement I'autre, elle comptait dans son sein une pléiade d'orateurs gui n'eussent pas désavoué les plus habiles camelots' et qul s'y enÈendairntcoûatpagun pour pousger des gueulanÈes sengationnelles. Le vin aidant, celà tournait quelquefois à la conversation de fous, mais lee arguments les plus extravagants trouvaient toujours des orellles admiraÈives. Quant à la puissance séductrlce de la section,:J'espère qurelle n'a point lalssé trop de témoins dans les nombreux vilJ.ages où elIe a eu I'occasion dtexercer ses ravages. 11 esÈ un seul poinÈ où la section brlllait par son incompétence' et cresÈ le chant i eIIe laissait d'ailleurs Èrès volontiers cette supériorité à Ia pre- mlère section, se contentant de glaner des titres, avec une sÈupéfiante aisancer dans toutes les autres catégories. B.A.L. - CI. Berger IL7

Si d'ailleurs on I'avait lalsséefalre, ll esÈ certain guravant la fin des hostilltés, avec Èoutes les "prl.ses de guerre" qu'eIle avait faites"-l'.e eu pu transformer la Brigade en corps d'Armée. I1 se trouvera, bien entendu, des confrères jaloux de vtell-Armand pour contegter noe Èltre6. La parole leur est donnée pour faire valoir les Ieurs. Et par delà les années, 11 nous sera possible de reprendre les viellles riva- lités r:nicales, et de ranener au jour des souvenirs déJà bien enfouis. *

,,C,éÈait tout de mêmele bon temps". Jean Eschbach écrira de Poligny en Jura une longue "nouvelle"r gui résume parfaièement ce que d'aucung auront re- Èenu de l'épopéer câr lls la vécurent dans une certaine "pagaie"... "Nous avlons un mot, qui nrest pas tout à falt synonyme de "pagaie" et qui à nos yeux défl- nlssalt parfaitement 1'atrnosphère de la vie de la compagnle : La comPagnie bor- deL. Un bordel synpathique diallleurs, où le bacille de l'lndividuallsme, 9éné- raleaent étouffé dans les instltutions militaires (genre caserne) de notre pau- vre époque, a trouvé un Èerrain parfait pour se développer. "Nous étlons des guerriers, non des miliÈaires. Un mllltalre est un roua- ge plus ou noins parfaiÈernenÈ abruti drun assez curleux appareil soclalr un guerrter pense et vit, il sait pourguoi il se bat, il gueule quand on lrembête et, quand on use ses loisirs, dans des corvéeg dont I'utiliÈé nresÈ pas Èoujours indlquée. ,,Venus de toutes les classes sociales et tous engagés volontaires' les honmes falsaient partie de cette élite gui salt Ie jour venu rompre avec toute la monoÈonle dessèchante de I'existence couturnlère pour jouer sa vie dans le hasard des combats : Seul le combat peut donner un seng à la vie. On ne vit plelnement que guand on risgue sa peau. Tout ceci pour e:i:pliquer gue des hommes conscients de leur grandeur laissaienÈ staffirrner enÈ.ièrement leurg diverses individualités. f,e iésuttat assez curieux était de voir toutes ces volonÈée s,affronter, :'imposer sans tenir compte d'hiérarchle ou de discipllne milltai- re. Ajoutez-y la vie en conmun des combattants, leur jeunesse lnsouclante, les bonnes blagues, les permissions, L'espolr lnvlncible... par ',Dans la plupart des compagnies de La Brlgade la popote se faisait sectlon assurant ainsi entre officiers, sous-officiers et soldats un sollde lien de solldarité et de camaraderie.

Ne vaut-il pas nieux prendre un exempleconcEêtr tel ce ComnandoViell- Armand,gui semble être celul qui a lalssé le pLus de ÈexÈes écrlÈs auxguels on peut se référer ? qul va "Suivons Ie sous-chef des Jules (48), l'aimable Welsshaard, sren poussant une ',gueulante" au P.C. de la Compagnie : guancl on a trente gaillards à nourrir, 11 faut touJours protesÈer contre I'insufflsance des rations. Au P.C. le secréèalre, qul n'a rLen à faire, écriÈ ses mémolres ou cire ses chauseures sur Ie bureau. Accroupi à terre, dans un coin, pareil à un gouddha farnélique et désenchanté le lieutenant-curé Roncon, chef de la co*pagnie, regarde triste- ment s'envoler de sa pipe des volutes de funée. "-8... de p... de Dieu t ' brallle rdeisshaard en enÈrant (53) . Mon lleu- tenant, crest dégueulasse. Sacré b... de P... de m... c'est toujours à moi gue pour La secÈion çà arrive, (nouveaux jurons). Seulement deux nourrices de vin je i1urons) r la brigade cdnmence à me faire c... si je Ie renconÈrais, ne sais

(53) I1 me faut avertlr le lecteur que Weisshaard est affl:'.:é itij::,c 1é9ère in- firmité : lL ne peut pas dire trois mots sâns y intercaler un chapelet de jurons commeun autre dirait "nrest-ce pas". Ma gualité d'historien nto- blige dang un souci de vérité à relater fi,lèlement les expressions imagées dont srest servi le cuigtot de Ia 3ème compagnle pour expliquer que la ratlon de pinard était insuffisanÈe" ,l\ B.A.L. - Cl. Berger 118 pas ce que je ferai, rnals..." Et dans un geste pulssamnentévocateur 11 dévolte draffreux deeslns sanguinaires. Commeélectrisé par cee cr18, Ie lleutenant a bondl en hurlant t son poing rageur martèIe Ie bureau ; ,'- Merde t gu'est ce qurll vlenÈ encore ne falre c... celul-là. On.nrentend que lui dane la compagnle. Et puls d'abord gu'est ce que crest que cette hls- tolre... ?' petlte scène de tous les jours, Soyonscertalns que Welgshaardsoit ar- rlvé à un compromis. porÈons-nousmalntenant à Ia 3èmesection. Crest lrheure de la souPe. Dans la salle d'auberge, sou6 I'oeil du PaÈrondee ilules, se déroulent de tran- quilles agapes. Debout au nllleu, la voix sonore, les Joues rublcondes, la lar- ge carrure, 11 assure lrordre, Ie parÈagedes trrortlons, règle touÈe digcueslon avec son sollde bon sens eÈ ses étonnants prlnclpes. LeE conêerves touchées au ravltaillernenÈ onÈ été rernplacées rnystérleusment par les rnellleurs produits de notre terrolr. On peut faire coriftance au grand ilules. On ne nourra pas de fairn à la 3èrne. Le brouhaha eEt général, Iratnosphère gaie et cordiale. Le lleutenant Lehn préslde à Ia table avec Ie lieutenant Ronconqul est ce jour-Irà lnvité drhonneur des Julee. Chacun égaie un coln avec ses facéties et sa verve partlcullère. De la cuisine arrlvenÈ leg pulseants Jurons de Weisshaard, sur la gauche Grosjean récolte un succès avec 6eB EavoureuseghistolreE, dans un autre coln I'adJudant Lehn expllque à son fldèIe agent de llalson, nalheureux candidats à St Cyr, les lnepùlee de l'armée : oe Joyeux anlnateur prononce 8on réquisltoire drune volx déeabuséecomtîe accablé par Ie lltanle des bassesses auxquelles la nature falt descendre Ie genre hrmain et semble resplrer avec dégoût Ie parfum des turpl.tudes nilltalres : tr- Mon pauvre ani, l'armée est une école dtabrutlsgement. On transforne les neilleures énergles en des nandarlns amorphee, uniguement Eoucleux de leur avancement.. . " Jtarrête ici cee imagesdu "bon te!nps". J'al voulu monÈrerguril ntexl's- te pas de bons petits soldats pleins de ralsons et de tlrades. 11 faudralt évl- dennent encore monÈrer ces hmunesà I'action, au combat. Crest 1à une très bel- le page. ,Je ne veux pas terrnlner sans rendre horunageaux chefs gul ont été deg aninateurs de cet esprit, Viell-Arnand et qui ont su en malntenlr Jusqurau bout son caractère de camaraderie eÈ de solldarlté : Au ConnandantDopff, gui con- nanda la compagnte pendant les bons Jours de RemirenonÈ avant de prendre Ie conunandenentdu Batalllon, au créateur de la conpagnie, le LieuÈenant Lehn qul }a dlrlgea dane IeE combaÈsglorleux des Vosges' au tieutenânt Ronconqul fut, à sa tête pendant toute la canpagne drAlEace, aux épatanÈs chefe de secÈion, Albert Lehn, Picard... A y blen réftéchlr, La mêmeatnosphère sympathique devalt régner dans toutes les compagnlesde la grlgade, ta dlfférence venait almplement de 1'an- blance partlcullère gu'y mettaient les chefe ou... un Jules. *

IL faut avoir une pensée pour les Anciens de la Brlgade, qui décèderont des Euites de leurs bleseures. Le chronlqueur ne sera sang doute Jarnais infor- mé du sort des lnvalides, nl de f incidence des séjours aux maguiE et, des condltions de la longue et dlfflcile narche vers la Vlctoire sur la vie de ses cotnpagnons.Ainei est le sort des humbles de plonger dans I'oubli pour ne se retrouver gue dans Ia connune gloire de l'Histoire. B.À.L. - Cl. Berger 1I9 24 nars 1945 : 'tLe cluÂtuttt tlaxine Ho({atettttt, nê.le tî îrûi lgz4 à Rouge- nont-le-Cltâ.tpÂrr lfwtitniae de BeLdofttl, cël,Lbo,taite, blettê. atcidenlnllupttl. W balle de nw,uea qattt. ùtavuÂê. Ie cortpâ, dê,cë.dedes uû.tna 2e 24 mr 1945 Qt QÂt inlutnL u CitneLiëne de Ptobahein l&da-Rh.i,nl." * .Le 8 nal 1945, IrÀrrnlgtice aurprcnd les "Ànclens de Ia Brlgade Algacc- Iprralne" , gul ont contlnué le conbat en Allemagne en y pénétrant par Germcreheltn et allant à travers la Forêt-wolre juggurau Lac de Congtance. C'est le repos des armeÊ, mals ce ne Eera encore longtcmps paB la palx (55). 11 regte à lutter contre le Wehrwolf ou naqule strnradlgues nazls, qul sont plu- tôt le fait de guelguea lsolés nracceptant pas la défalte du Relch ; de grandes opératlonE de ratissage effectuées par deux ou trols batalllons ne donnêront aucun résultat appréclable. Les carnpsde prlsonniers politlgues bénéflclent drun réglne bénin nrayanÈ de loln âucun rapport avec leË bagnes nazis, dont lrexietence egÈ souvent nIée par Ia population composéede vleillards, de femrneset de Jeunes enfante, gull au début de lroccupatlon, ont bien accuellli leE Alllée. Avec Ie retour des prtsonnlers de guerr€ llbérés par les anglo-saxons, lresprlt va iapldem€nt ae rnétanorphoser en opposltlon sourde. Tous les champe, en août 1945, sont ensêrnensésI les forêts sont explol- tables pour n'avoir pas soufferÈ de Ia guerre. Des uslnes tournent' en partlcu- Iler celles qui déJà produisent des engins agrlcoles. * Des anciens de la Brigade Berger avaient donc Èerminé la Canpagnedans les rangs de la lère ArméeFrançalse. D'autreg partlrent sur les théâtree d' opératlons Extérieurs. La plus émouvanterencontre a été racontée par Ie tleuteâant Iouis Haeringcr, Offlcler drord,onnancedu Général d'Àrtillerie Noetinger (56). Ce fut de "retrouver en secteur amérlcain au Canp de Moosburg, près de Munlch, dans Ia Sectlon deg "TerrorlsÈes gaulllstes" Ies camaratlesdu CornmandoVerdun falts prisonnlere à Geretheim. Parml eux se trouvait le pocteur worlngerr 9ul srétalt lalesé volon- talrement capturer pour ne paa abandonner les blessés."

Iê 12 nat 1945, 2e eJnaaaan&aton Bagte dëeële as-Ueninllenenl en conù)/i- unL det pumi,aaiowuitet à Auttt ùLain à Faihouttg. (54)

Le mercredl f6 mal 1945, le Bulletin drlnformatlon de la fère Rrrnée Fran- çaise "Rhln et Danube" No 168 publle la "LeÈtre de féllclÈatlons" du Généra1 Jacob L. Devers, Connandant Ie VIène Groupe drÀrnrles U.S. au Général De L,attre :

(54) Ce milltaire appartenalt après Ie 15 mars 1945 au BaÈaillon de Cqnmandenent de la 3èmeoerni-Brlgade de Chasseurs (Ière Armée - l4ème DI) (55) Le Traité de Palx entre 4111és et lrAllernagne (RFAet RDÀ) nrest pâs encore signér quarante ans après.le I rnai 1945 (56) r,e'Généraf Noetinger avalt réussl à se dégager de Montauban(où tl fut I'un des posslbles chefs de Ia nrigade) pour la Ière p.g. \ B.A.L. - Cl. Berger 120

',Il m'a été donné à plusleurs reprises depuls le débarguenentde la Ière ÀrrnéeFrançalse dans le midi de la France de vous adresser, à vouE, à voe Of- flclers et à voe troupes, des ordres du jour sur leg brillants faits drarmes gue vous aviez acconpli. auJourd'hul, après neuf mois d'une batatlle incessanter notre vlctolre esÈ conPlète. ,'Je Èiens à ce que vous, et tout officier ou honunede- ÈrouPe de la lère Àrmée Française, sachiez à quel poinÈ je suis fler de vous. Je connals bien ttos prouesses et voa magnifiques gualltés guerrières. Votre débarquemenÈiniÈi4l, exécuÈéei brlllamnenÈ, et votre poussée lrrésistible des plageE jusgu'aux vosges passeront à la postértté et servlront pIuB tard d'exemple et drenseigne- ment à La future ArméeFrançaise. "iIrai assisté aux souffrances de vos Èroupes durant cet lnterninable hiver dans les vosges. Jamais encore soldats n'avalent été appelés à attaguer Par un temps aussi effroyable et gur un terrain ausEl lnpratlcable. Non seulemenÈils I'ont fait de tout leur coeur, mals lls y ont mis un tel élan et une telle vi- gueur qu'ile onÈ forcé la trouée de Belfort, et attelnt le Rhin dans une ruée si foudroyante gue I'ennemi en a été abasourdi. nl,grsque }es ellenands se sont rendu conpte du péril dane lequel votre Arrnéeles avait mis et quoils ont reconstltué en face de vous leurs forces dans la poche de Colmar, vous lee avez de nouveau rompues et vous avez llbéré un coln de France cher entre touÊ au coeur de chaque Françal€. "La complète llbération du Eol de France étant falt accompli, unls aux autres forces altiées vous avez pénétré sur le Èerrltolre allenand en franchis- sant le Rhln et vous voug êtee enfoncés vers le Sud pour supPrlner la dernlère menacequi pesait encore sur les frontlères françalses. Votre poussée vers I'Est vous a ensuite assuré un conplet contrôIe de la frontlère germano-suisse et vous a permls de vous enparer de 1r lmportant centre de STUTIGART. "La guerre est maintenantternlnée, vous et vos frèree drarme8 américalns, britanniques eÈ rusees I'avez brillamment conclue. La Vfehrmachtallenande a été anéantie. "Ce fut pour moi un insigne honneur d'avolr Parml les Èroupes gue je com- mandals Ia Ière Arnée Française. Jamals juequ'ici ll n'avalt été donné à un autre qu'à un Françals d'avolr sous sea ordres un nqnbre ausei considérable de combaÈÈantsfrançaie. C'est un bien grana priiifège pour nroi et je veux que chague rrançais sache gue je sais gu'11 est un vaillant guerrler. "Et voicl gue nous avons attelnt Ie Èerne d'une longue lutte. Je meÈsmon fervent espoir dans 1'établlseement d'une paix durable, une palx dans laquelle chague homrneaura 1e droit de vivre dans la liberté. Je souhaite à la France un prompt rétablissemenÈ dans sa grandeur, cette grandeur gue le mondea connue pendant tant de siècles. Dleu aidant nous atteindrone ce buÈ."

Le Chotaeut Abbeat Rotûut dëcèd.e*.Aur*nllanent Le 26 nai à Neu.ttodt en Foul.bNoite. (s4) * Le Choaæua ThLoph,LLeRbhatd nê. 2e 30 dvaiL 1921 à Oawwrwlie dëcële arrr,i-denleltenoû. le 26' ns,i 1945 en Mtetagne à Netttadt en Fottê.t-l'lo.t4e.,ll 4* itlfunA Le 29 nai oa Cinefiùe l'li,{.i1,ai"nenùe dee vallons à lfuilhou,telE-3-1051 eL aatc taaru{êtê. {in aeptwnbaelq48 à Qsttnwattie. (s4) (RenselgnenenÈs J. Jaeger du 19.10.48 - Mulhouse)

Le Clv,uewt Renë tleltrc,tt noie do"^ Xu Lat de Coratance ù Abulingen. (54) ^e * Le Chd.taattt Ju.k's Dupont .5e noie datu te Lar. de Corutotne à \butlingen, (s4) B.A.L. - CI. Berger 121

Certaine rapports noraux sur les Unités sÈationnées en Allenagne donnenÈ, par leur contraste, plus d'éclat au comportementde Ia Brlgade Alsace-Iprralne du Colonel Berger. Alnsi cet extrait énananÈde la C.C.I. de Ia 3èmeDemi-Brlgade de Chas- aeurs de Ia l4ème D.I. : en ce gui concerne le ravlÈaillenent, "la viande arrive souvenÈdans les Unités rernplle de vers et sentant mauvais... les distributions de vin sont rares, le vin est nauvais, Ie bon vin exceptionnel... Le Èabacpro- vienÈ du temps de Vichy, il est parfois moisi... La dissolutlon prochalne de la C.C.I. n'a pas causé de notable déception : cette unité a eu trop de Conmandants de compagnie successifs pour arroir une âme. Toutefols les élérnents qul la con- posent regrettent la dlspersion des efforts faits jusqu'à ce jour. Une C.C.I. ne trouvera sa vraie vole que J.orsgu'eLle aura enfin perçu ses canons'l. (Juil- let 45). Mals le ler août 1945 : "le ravltalllement est de plus en plus insuf- flsant ou mal compris, parfois inmangeable (polseon). II y a des Èentatlves de fraude des éléments distributeurs..." (C.P.) Et plus tard, on lira : "La déception des Offlciers F.F.t. rétrogradés est grande... Homrneset gradés marlés désirent reprendre la vie de famllle, Èandis que les célibataires déplorent lé nangue de présence férninine, la frater- nisaÈion étant exclue, cependant que les moyensde préservations manguenÈ.La guerre est finle et avec elle un certain genre d'émotion i les homnesen cher- chent drautres... Enfin, un nalaise règne à cause de la dualité des influences gul sounettent lrArmée au GouvernenenÈMllltàire..."

Et en Alsace ?

"Les Alsaciens se plaignent de ce gue "1'épuraÈion" solt trop lente eÈ plus souvent gurelle n'alt pas du tout été faite. Beaucoup de nazis et de "col- labo" notoires demeurent encore en place ou nront nêrne pas éÈé inquiétés, à plus forte raieon jugés eÈ puni6. Ils poursulvent leur oeuvre destructrice en semant de fausses nouvel.les, en critlquanÈ Ie réglme français ou en eappant le moral de l"a population. 'rDraucuns ont encore peur de voir revenir les Allemands avec tout le cor- tège de représailles... Les traces de Ia "nazifl.cation" sont profondes danE lresprit des gens. Dans certalnes adminisÈrations des posÈes imporÈants sont encore aux mains de chefs demeurés sur place pendant I'Annexlon 40-44. IlE écar- tent insensiblement les Résistants et surtout les éléments "venus de 1'lntérieur". Drautres, ex-vol.ontaires de Ia WHou autres services nazis, rentrent sous 1té- tlquette "déporté". "Les biens des expulsés et des enne.mis du Reich avaient été considérés par les Allemands conme "prl.se de guerre" et immédiatement exploltés au proflt de lrEÈat nazi ou vendus à des citoyens du Relch d'origlne ou d'a

',euant à 1a reconstruction, il ne semble pas y avoir d'efforts. On déblale des nalsons écroulées sans songer à réparer les guelques 30.000 logements Par- tlellement détruits à Strasbourg. C'est un exemple regrettable lorsguron voit arrlver à grands pas la nauvaige salson... ',En concluslon, 11 sernble y avoir en Alsace un grand nalalse créé par la surprise de voir que Ia France est loin de son redressement rnoral et matériel : les Àlsaclens sont err général déçus de ce qurap6rorte Ia Srance par rapporÈ à ce que ltAllemagne falsalt pour eux. On regrette de voir au pouvolr les mênes horunesgu'avant 1940 et on déplore gue I'enneni demeuredans lrotbre aussi puissant guravant 1939..." - 4 août 1945 -

De retour dans leurs communes,les anclens du Batalllon Malraux - absenÈs de leurs foyers depuis de longues années et qul avaient eu d'autres soucis en tête que Ia vengeance - ne particlpent pratiguenent pas à l'épuratlon. Peu leur lnportaiÈ de raeer les fiiles ayant fraternlsé avec les nazls et de condanner des collaborateurs après un slmulacre de JugemenÈen coura rnartlale.

Ce ne fut pas la ruée vers les places dans I'Admlnistratlon, alors que peut-être certalnes unltés anles eurcnt la satisfactlon de voir les fonction- naires - qui les constitualenÈ essentiellenent - retrouver ou trouver des postes de responsablllté en vue de remplacer les anclens cadres nazis ou du réglme vichysois.

IIs furênÈ meurt,ris d'être informés en détail par la preEse et }es publi- cation dls sévices de I'Occupant nazi quant aux révoltantes affalres de Tu1le, d'Oradour-sur-Glan€, d'Autun et tous les lleux de torture, de fusillades, d'In- ternements arbitraires et définttifs quant à leur durée ou leur forme mortelle.

La guerre civile, gui fallllt exploEer à routouse, fut éviÈée. L'activlté écononique réduite à 40 I de celle de 1938 reprit Eon essor, quoigue la recons- truction de la France fut une oeuvre de longue haleine.

Chacuna reprls son travail. D'autres ont continué la guerre. Ce ne fuè pas sans accidents.

Tout n'eet pas finl.

"Àvol.r partictpé à une guerre est un évènementque lron ne peut oublier. I1 faut Iravoir vécu pour en comprendre Ie câractère et les souffrances norales et physlgues. II ne s'aglt pas d'un incldent quelconque. C'est 1'entrée dans Ie sombre néant dans des condltlons de vle inlmaglnables et avec Ie rlsque d'en mou- rlr ou de devenlr un grand mutllé, un grand nalade et de termlner sa.trlste exis- tence dans des condttlons très pénlbles physiquement et moralement.

"Il faut évldemmentavoir vécu ces épreuves pour en connaitre et conpren- dre les douloureux effets. Les nutllés, les conbatÈants' ce sont malnÈenantdes personnagesdéEuets qui font sourire et, que 1'on moquevolonticra, parce qurlls sonÈ vleux, parce qu'lls eont inflrmes, parce qurils évoquent des évènements aujourd'hul périmés, dont on a oubllé lrinportance et la grandeur." ArnédéeChiva - (Journal des Cqnbattants - No L476 '' 13.09.1975) B.A.L. - Cl. Berger 123

Des StatuÈs.

Le 14 octobre 1945' I'Messieurg Malraux, Ancel' Bockel, Bourdeaux, Bully, Collaine, Dopff, Frantz, Hees, KrafÈ, Kuh1mann, Landwerlln' Metz, Meyer, MotÈl, Pleis et Rousselot établissent les Statuts de "1'Anica1e des Anciens de la Brl- gade Alsace-Lorraine", soit quelques neuf rnols après que f idée eût germé. (57) CeÈte amicale a pour objet de grouper touteE }es personnes gui ont appar- tenu à la Brigade d'André Malraux. EIle comprendra toutes les veuves des Chas- seurs morts pour Ia France, qui comptaient à 1'effectif de Ia Brigade' alnsl gue toutes les personnes ayant contribué par leur actlon à Ia formatlon' au recru- tement eÈ à I'amélioration des conditions natérlelles ou norales de Ia Brlgade Alsace-Lorraine i ses rangs sont ouverÈs à leurg ascendanÈs ou à leurE descen- dants. Le buL pzincipaL du degnoupenente,st de veru& en aide mol.olemvltet rMlA- gatt^ niellenenl ufi( veaveÂde.s moat's de ln Ettigod.e'tAluae-Lo&ttoinet' ou à. aÂ- cendanlÂou derscettd,afllÂ,de dêvehoppatL'erûlt'a"id.e en ae,in, de cotuutvelt Lt UôAl qui eninart [ eyaenblede ['|uni,& mi.î.i,tnineet. ^on de ,LQÀwLut lo-s I'Levu de canatta.duieenfute âe^ manbkeÂ"

Le siège de I'Amlcale esÈ fixé à slr""uourg au No 8 de Ia Place de I'Université. (58) tes conditlons d'admission précisenÈ que leE membres titulaires dolvenÈ avoir été présenÈs à 1'Unité combaÈtante pendant toute La période conprise entre le 15 septembre 1944 et la dissolution, ou qui onÈ dû la qulÈter pendanÈ ceÈte mêrnepériode par sulÈe de réforme consécutive à une blessure ou à une maladie. Pourront également faire partie de l'amlcale ceux gui ont appartenu à une for- nation préllmlnaire entre Ie 15 février et le 15 sepÈembre 1944. L'amicale est administrée par un "Comité Central". L'assenblée générale ordinaire se compose des membres dudit conité et d'un délégué de chaque "section" (59) mandaté par eLle, tandis que 1'assenblée générale exÈraordlnaire est composée de tous les rnenbres cotlsanÈg PréEenÈs, représentés ou votant par correspondance. Tout€discussions poJ-itiques ou rellgieuses aont interdltee au sein de l'amica1e. *

Le Colonel André Malraux est nomrnéPrésident d'Honneur à vie, tltre qul sera transféré après son décès au Lleutenant-Colonel Jacguot, Vice-Président d I Honneur . Les Présldents nationaux successifs seronÈ René Dopff (f945-19471, Antoine Diener-Ancel (1947-1954) o Bernard Metz (1954-1977) et Gustave Houver (1977- l.

(5?) Ces statuts sont basés sur Ia lol du ler juillet 1901 (Malraux est né le 3 juillet 190I). Ils seront nis en concordance avec la nouvelle loi Ie 28 nai L976 (année du décès de t{aLraux) par I'Aesemblée Généra1e de Périgueux et inscrits le 2 févrler 1977 au Trlbunal drlnstance de Strasbourg (Volume XVII- No 2). L'association est régie par les artlcles 2L à 79 du Code Civil local. (58) Le siège sera tlansféré ultérieurement Rue SédilloÈ - Cité Peltre eÈ plus Èard au No 9 rue Jean Knauth à Strasbourg (59) Pour la commodiÈé de Ia rédaction des documents, le code suivant esÈ appli- I'BR( qué ; "CC" = Comité CenÈral - = Section du Bas-Rhln - "HR" = du Haut- t'Ptr *Sr uSOu nhin - 'tMrra de la MoseLle - = de Paris - = des Savoies - = du Sud-Ouest - ltvir = des Vosges. B.A.L. - Cl. Berger 124

Le "Reglstre d'enregistrement des procès-verbaux de réunlons du Comlté Central de I'Amicale des Anclens de Ia Brlgade Alsace-Icrralne contenant quatre vingt douze feulllets a été coté et paraphé par noua, Ilopff René, présl- denÈ de lrAnicale des Anciens de tra arlgade Alsace-torralne à Strasbourg le 20 octobre 1945 en exécution de I'artlcle 12 deE Etatuts de lttunlcale des An- clens de la Erigade Alsace-Lorralne."

Alnsi cornnence ce document relaÈant la première réunion "enregisÈrée" cqune suit :

"Réunlon du 14 octobre 1945 à Stambach (Bae-Rhin).

"préeents : MM I'aunônler Bockel, Bourdeaux, Bully' CollainerDopffr Heesr Kuhlmann, Metz, Motti, Pleis, Rousselot. Excusés : tttt Malrauxr Ancel, FranÈz, Meyer. M. Landwerlln, en déplacement, n'a pas été touché par la convocat,ion.

trMonsieur Collalne ouvre Ia séance à 14 h 30... donne lecture deE statutg adoptés à I'unanlmité : "Aptès Ia lecture de lrartlcle 6 du paragraphe 2' Le ComlÈé précise que les miliÈaires ayant appartenu à Ia formation "Rhln eÈ Mo- selLe" sont exclus à prlori. Ceux gui présentent un cas particuller feronÈ valoir !e b) de I'article 6, relatli aux "Membree titulairee honoraires". CeÈte décision est àdoptée à I'unanlmlté."

"t*1.Dopf f informe Ie Cornité qu'il tlent à la dtspoeition du Îrésorier la sonme de 170.000r- francs (cent soixante dlx mille), dont 1l est le dépositaire jusqu'à ce jour. Un règlenent lntérieur est, ébauché...

"Lron procède ensuite à l'élection du Conrité Central : Présldent drHonneur : Monsieur André Malraux - Vlce Président drHonneur : Colonel Jacguot Présldent : M. Dopff - Vice-présidents r MM Ancel, Kuhlmann' Pleis - Secrétaire Général : M. Bourdeaux - Secrétaire Cénéral Adjoint : M. Landwerlln - Îrésorier Général : It{. Hees - trésorier Général Adjolnt : t'[. MoÈti - Assesseurs : MM les Aurnôniers sockel et Frantzo Bully' Collaine, KrafÈ' Metz, Meyer, Rousselot:

"I,e Présldent charge M. Motti d'organiser la Section du Bas-Rhin, !t. Rousselot celle de la Moselle eÈ lui-nêna s'occupera du Haut-Rhin. Pour Ia région de Belfort I'on prendra contact avec M. I'abhÉ Roncon et avec M. Itabbé t{orel pour celle de Toulouse. M. EIie }lazeau à erantôme a provisolremenÈ or- ganisé la Dordogne."

Rien ne se crée facilernent, les débuts de l'Àmicale donnèrenÈ lieu à des discussions à perte d'halelneet seheurtèrent, égalenenÈ à des "refus d'adhérer" dts souvent à la rapidité avec laquelle les anciens s'inaginaient Pouvoir "touÈ obtenlr Èout, de suiÈe" cependant que les responsables n'en pouvalent maie, la gualité d'ancien combattanÈ ne disslpant nullement les lourdeurs de I'adml- nistratlon déJà redevenue toute puissante.

"M, Collaine suggère d'envlsager Ia création d'un Bulletln des Anciensr ceux-cl en étant les animateurs. MM Landwerlin et Mêtz sont désignés pour étudler la queetion." B.A.L. - Cl. Berger 125

un insigne.

Le 6 décembre 1945, Iors de Ia réunion du "CC", iI est dpcidé.Lâ lëffa- ," tion d'un "lnslghe de lrAmicale soub formç d'écu sur lequel figureront lrinscription' leg armêB dtAlsace et de Lorralne des écus- sons (offlclels) et une marque de combat : ileux épées croisées."

"Seuls les membres fondateurs et Èitulaires auronÈ droit au Port de ltinsi- gne. Au verEo figurera le numéro de la carte d'adhérent corresPondante. Pour ceux gui sont tombés, Ia mention "mort pour la France" sera ajoutée et iI sera iemis aux fanilles à titre de don, épinglé sur un document."

Le "cc" adopte Ie dessin définitif de lrinsigne Le 27 avril 1946.

Le règlement intérieur.

Le 17 janvier, tes SÈatuts sont assortis d'un Règlement Intérieur, qui Pré- cise les fonctions des responsables, ainsi que l.'organisation des Sections, les conditions d'admission, lradministration des mernbres, La création "d'un bulletin pérlodique, imprimé à La diligence des membresqui en seront chargés par le Comité Central."

Ainsi prennent naissance diverses Sectlons (59). En 1947 sont constituées ttM" itM" uSO". trP$r ttSOUS-SeCtiOn" de à fniOn- "BRt', "HR", et Ltannée SUiVantg UItê ville et ,'s". La section "HR" s'étend pendant quelque tenps vers le Territoire de Belfort (17 septembre 1950) sous forme drun "groupe" qui disparaîtra faute de membres et vers les Vosges, Sectlon'V'r gui obtiendra du "CC" son autonomie.

Les premiers secrétaires furent respectivement Diener, Venturelli, Pillot, Cagné, porcher dit Montrouge, Bentz, lessier, Rubert et Noël.

Les sections aguéreront peu à peu des Drapeaux aux couleurs natlonales frappées de 1,écusson de l'Amical-e et du nom des combats livrés par Ia Brigade. Les ,'fanions des Compagnies" ainsi remplacés restent en Poasession des chefs d,unité : ils les remettront plus tard au Musée historique de Strasbourg. B.A.L. - Cl. Berger 126

Le bulletin.

Le 9 mal L947, paralt le nunéro "un" du bulletln interne à Ia Section "HR". On y liÈ en particulier 3 ,'Le Comlté Central a projeté de créer un bulletin de I'amicale. Comme ceÈte réalisation est très difflcile, nous avons pensé que I'lnitlaÈive devait être prise par la Section du Haut-Rhin. - Le but est de servir de trait drunlon entre tous les ancieng des Bataitlons Mulhouset lûe|.zt Belfort et Strasbourg. - Oui fera ce bulletin ? Vous toug, par vos souvenirs' vos leÈÈresr vos nouvelle8. Le titre ? Peu importe pour Ie moment. Le Président "' Capitalne Paul Meyer (Btn Metz)" Le numérosuivant est tlaté du ler juln 1947. Peu à peu iI sera dlgtrlbué dans toutes les sectlons. A lrorée de 1984, il en est au No I91" Le bulletin est devenu, non seulement un Lien entre les survivanÈs, mais un trésor dÉr gouvenirs et dranecdotes. *

Dans le procès verbal de la réunlon du "CC" on avaiÈ lu le 27 avril 1946 : "Le Colonel Malraux déslre que lrAmicale procède prochalnenent à la création du Bulletin. 11 accepte de fournir de tenps à autre des articles qui y seront, in- sérés. La collaboration du ComrnandantChamson noug est égalernent acguise. Le Bul- Ietln pourra déborder le cadre de ltAmicale... IJe non "Espoir" est retenu. Le tirage est menauel. Le prlx du nunéro est prévu à 20'- frs. L'abonnement annuel à 20or- frs... M. Landwerlin accepte la gérance du Bulletin..." Le 16 octobre L947, Ie CC "félicite unanimement la SecÈion du Haut-Rhin et son Président d'avoir pris Ia louable initiative de falre paraltre un bulle- Èin qui étaulit entre les nembres un llen fraternel nécessalre."

L'Anicale se souvient.

A chaque hauÈ fait correspondent les noms de ceux qui sont morÈs au Champ drHonneur ou de ceux qui furent leurs compagnons héro1ques. La tradition veut qu'iIs solent, englobés anonlmement sous une inscription laconique au coin d'une rue, au bord drune place ou sur un monutnenÈcollecÈif. De tels souvenirs jalonnenÈ les routes venant d'Aquitaine et de Dordogne en passant par les Vosgeg Pour aÈtelndre lrAlsace et ]a Lorralne.

Le 14 juilJ.et L947, est dévoilée à I'occasion de I'assenblée générale de I'anricale une plaque donnant Ie nom de la Brigade à une rue de Gerstheim.

Le 15 décembre 1948, furent exhumées Les dépouilles des tués de la Brigade provisoiremenÈ enÈerrée dans le champ de Froideconche. Une délégation des An- ciens était conduite par Ie Général Jacquot et conprenait outre Ie Président Clauss de la Section "BR"r 1'abbé Bockel, Du Chatelle, Gensburger' Moserr Neff et Thony. Les auÈorités étalent représentées par le sous-préfeÈ de Lure Lanolx' B.A.L. - Cl. Berger 127 le conselller de la République maire de Froideconche Depreux, le curé, Madame Dumber, présidenÈe, et les anclens combattants avec leure drapeaux, Madenolselle Lamboley, institutrlce en retraite qui avalt fait La toileÈte deê tués en 1944, Madane Dumler, secrétaire de mairle, et MadameLevernier du 2ème bureau. A la tête de touÈe !a population, la clique de Froideconche eÈ le personnel enselgnant accolnpagné des enfants des écoles.

Le 15 mai 1949, Ie Général drArmée Jacquot remet le DraPeau de l'Amlcale au président du "CC" Antoine Dlener-Ancel. Les trots couleurg frappées à I'insl- gne de I'Amlcale parcoureront toute la France et seronÈ un témoignage de fldé- liÈé au Souvenir et de patriotlsme, dont se nourrirent lee soldats de la Brigade et des maguis qui La formèrenÈ en 1944.

Le 14 mai 1950, est transférée une stèle du clmetière de Froldeconche sur Ie champ, qul servlt à enÈerrer provlsoirenent la dépoutlLe des Chasseurg de la Brigade, afin que leur mémolre ne dépérisse pas. La Comnune et ses habltants entretiendront ceÈte concession, dont la proprlétalre, MadameSeiller, Ière ad- jolnte au nalre Huttin promettra Ie 20 Juln 1982 de le léguer à tr'roideconche.

Le 21 septembre 1952, est ajoutée à la StèIe de Froideconche une dalle cqnrnémorative (60) portant les inscriptions EuivanÈes : "Ici reSrosèrent les Volontaires de Ia Brigade Alsace-Lorraine tombés au Champ drHonneur entre Septembre et Octobre 1944 pour la LibéraÈ,ion Capitaines Bennetz G. et Peltre A. Àdjudant-chef Batôt H. Sergents-chefs Diss Ch. et rreillard L. sergents Bernard II., Fleuret P., Girardln H. et Guidon E. caporaux Brunner P. et steinmetz A. Chasseurg Beritzkl 8., Brudel P., Burr À., Burtln J., Créth M. r De Gauléjac P., GroEs H., Hennequin ,J., Iltis L. , Kanpf L. , IÊcoste R., Lasslgnardie J.M. Lavlgnac M. r Lefèvre J. I Oerther Ch. Peyrou J. r ' ' Roche P., Rossteix tl,.r Sadler P. Sallerin A. et Vignes J. Souvenez-vous dteux" *

"Parents des héros de Froldeconche, c'est à vous que Je ntadresser dlt André Malraux. ConbatÈantg d'une forrnaÈlon de valeur, gul luttez dans 1'union eÈ l,amitié, c'est à cette amitlé là que le vilJ.age de Froideconche reconnaît ce jour. Puissent les Françals savolr de la part de quelques hommes' gui sont ici, que nous avons trouvé en ce pays un témoignage vivant de pur patriotisme. "C,est par un jour comne celui-ci que nos jeunes ÀIsaciens, Irorralns et tous ceux qui vinrent des autres Provj.nces sont tombés et crest pour qu'un jour comne celul-cl, sous un ciel semblable, les combaÈtants qul se succèderont con- naissent le haut sacrifice de ceux qul les ont précédés." (Les Afflches de la Haute-Saône - L952).

(60) La dalle gravée esÈ due au ciseau des Monuments funéraires Kreider de Soultz (Haut-Rhin) et fut Posée te 7 juillet 1952 par Paul MeYer' ilulien Libotd et ÈJouard Grimm de Ia Section "HR". B.A.L. - Cl. Berger L28

Iors de cetÈe renconÈre, iI fut atÈrlbué aux Ànciens de Ia Brlgade Àlsace- Icrralne du ColoneL Berger le titre de "Citoyens drHonneur de la Ccrnrrunede Froideconche'!. Monsieur Depreux, maire, reçu le dlplôme de "nenbre drhonneur de I'Anicalen. la stèle sera entretenue avec soln par Ia municipalité de Froideconche. Le flambeau du Souvenir et de la Reconnaissance ne sréteindra jamais.

Le 22 févrl.er L954' est fixée sur lrune des bornes enÈourant le monunent du "Souvenir Français" du cimetière nilitaire de Guebwiller une Plaque de bronze au nom de la Brlgade. 11 est à renarquer que Ie Capitalne Bennetz rePose dans ce lieu de recueillement" *

Le 14 mai 1961, André Malraux prononçait un grand discours. L'AmicaIe était rassemblée à uetz en Moselle pour baptiser une place du nom de Ia Brigade Alsace-Lorraine : ',6ème Sectlon - Place de Ia Brigade Alsace-Lorraine - Formation combatÈante de la Résistance et de la Libération - 1943-1945" "... pour nous, commepour tant d'autreg, Metz, Strasbourg, étaient des symboles ; mais pour nos conbattanÈs du Centre, eLles étaient aussi les vll1es dé leurs volslns de maquis, de leurs conpagnons de combat : ta Lorraine, c'éÈait les maisons des copains "... Notre prenier mort à Froideconche, I'un des nôtres les plus chers, fut tué lorsqu'11 apportalt en ligne les premiers casgues. Mais quand sous la pénétrante pluie drautomne qui s'installaiÈ, nous veillâment ensemble les norÈs en short eÈ ceux qui avaient porté te képt bleu, l-es seconds devinrent moins nombreux... jours "A Dannemarie, toutes les troupes cqnbaÈtaient depuls pLusieurs et 1e Général Schlesser demanda des volontalres pour appuyer ses chars, avec la Légion, contre les chars et le traln blindé allernande... Unlté par unfté, je denandai les volontaires. Et à 1'aube, tous les Lorrains, Èoute la Brigade, partaient devant les chars.. " I'euanÈ à SÈrasbourg, chacun salt aujourd'hul que pendanÈ quelques jours la ville se trouva seule en face de lrattaque de RunstedÈ. Leclerc étalt 0é3à au Nord. Le Généra1 De Lattre me convogua : "Le Cénéral De Gaul.le a décldé que SÈrasbourg ne seralt abandonnée en aucun cas : la Brigade Alsace-Lorraine doit y entrer innrédiatement". C'était évident... "Lrarmée alliée revlnt ; Strasbourg fut sauvée. Et au pont de Kraff,È une plaqua dit : "Ici, la Ière DFL et Ia Brigade Alsace-Lorraine arrêtèrent I'avance allenande." (61)

Le 12 nai 1963, est dévoilée une plaque : "'Rue de la Brigade Alsace- Iprraine" à Séleetat (Bas-Rhin) et simultanément à paris en présence des Anciens Jacguot eÈ Chanson.

Le 28 juln 1964, l-a "rue de la Brigade A1sace-Lorraine" voit le Jour dans un nouveau guartier de Dannemarie.

(6f) TexÈe exacÈ : "Ici fut arrêtée I'offensive allemande vers strasbourg le 7 1945. En souvenir des défenseurs du secteur Sud de Strasbourg. Janvier n Les Anciens de 1a Brigade Alsace-Iorraine. ilanvier 1955. B.A.L. - CI. Berger I29

Le 22 mal 1966' à I'occaglon du XXIème Congrès de I'Amicale réuni à pieuze (Moselle) est inaugurée une rue porÈant 1'érrocatlon de la arigade Alsace-Iorraine.

Le 5 juin L966, à gaUersdorf est inauguré le MonunenÈ aux Morts, qui por- te un gisant en bronze au-desEus duquel on peut llre : "En mémoire de la Communede Ballersdorf que les guerres ont foudroyée". SuivenÈ les nons des victimes I9I4-19L8, 1939-1945' avec en plus : "En mémoire des fusillés du 13 et du 17 février 1943". Et, en-dessous, aussi en lettres de bronze i "A la gloire de la Premlère Armée et de Ia Brigade Alsace-Iprralne". A 1'occaËlon du 25ème annlversaire de Ia Libératlon, I'anclenne rue de Haguenbach gera débaptisée en faveur de Ia Brigade Alsace-Iorralne lors de Ia réunion du Conseil Municipal du 19 avril 1969, le maire étant t'lonsieur Eugène Gentzbitel. Cette décision sera entérinée par L'arrêté Préfectoral du 26 juln 1969'

Le t2 mai 1968, Château-Salins r"Olra sa "Rue de la Brigade Alsace-Iorraine".

Et ailleurs.

A Ligneux, une face de la stète du Monument aux t{orts eEÈ ent,ièremenÈ con- sacrée au souvenir de la Brlgade. on peut y llre : "Aux morts de la Brigade Alsace-Iprraine Ligneux (22.02.431 - Périgueux - Angoulème - Les Vosges (ocÈobre 44) - Dannemarie novembre S4) Strasbourg..." *

I1 y eut d'autres lieux rappelant le pasaage de la Brigade. I1 y en aura encore d'autres juequ'à ce que le ''dernler deg anciens" alt rejoint ses nombreux camarades, morts sur les champs de bataille, décédés des suites des blessures et des lnvalidlÈés contractées de 1944 à 1945'.. Si Ie Colonel Berger a passé dans le dicÈionnaire, ga Brigade Alsace- Icrraine nry figure pas aous ce terne. On y trouve cependant Ia menÈlon suivante dans l'exposé du Grand Larousse encyclopédigue consacré à André Malraux : "Sous le nom de "Colonel Berger", chef du maquls de Lot-et-Garonne et de la Corrèze, il joue un rôIe actif dans la Résistance, puis particlPe aux c.rmpa- gnes drAlsace et d'Allenagne, où iI commandeIa brlgade Alsace-Iorraine".

Le musée de SÈrasbourg.

Dès 1965, I'ancien Aspirant de vieil-Armand, Pierre Jaeger de la section "BR" émet f idée de rassemblçr le maximum de documents, d'armes et drobjet'É ayant appartenus aux combattants de La Brlgade de Malraux. L'Assemblée générale du "CC" tenue à pieuze (MoseLle) le 22 mal 1965 le nonme "chef du Eervlce hlstorigue de la Brigade Àlsace-LorraLneo'. Dès lors il peut entrer offlclellenent en contact avec le conservateur, &lonsleur Mart,ln, du "Mugée Hlstorlque de la Ville de Strasbourg" pour y installer dans la salle réeervée à la guerre 1939-1945 un "coin". B.A.t. - Cl. Berger 130

Le 22 novenbre 1969, Plerre ilaeqer aidé drune petlte égulpe d'Anciene y place deux mannequinsportant les tenues de l'époque (1944) pour officier et honunede troupe en aÈtendanÈIa réaltsation d'une "vLtrlne" contenant des agran- diesenenÈs de photographies, une carte géographigue, des textes de présentation et divers fanions des Unltés de la Brlgade. La rétenslon des "souvenlrg" éÈant tenace, ce "co|n" qui se veuÈ sobre et discret va toutefois srétoffer pour en permettre I'inauguraÈlon par le Secrétalre d'Etat André Bord Ie samedl 29 mai 1970 à t7 h 30 à l'occaeion du XXVèneCongrès national de I'Anlcale dee Ancieng de la 'rB.I . A. L'jn . *

Les rencontres.

ridèles au souvenir, Ieg anciens contlnuent leur action au cours de gran- des rencontres (621, quoiguril alt été impossible de retrouver tous les combat- tants par suiÈe de clrcongtances géographigues et professlonnelles. IIs sont résolus à profiÈer Jusqu'au bout du Èenpsqui leur eEÈ encore accordé par la vle. Ce sont des bavardages et des redites interminables, leurg femrnessreffaçanÈ momentanénantde leur exlstence lorsque les évocations pren- nent telnte de feu et de sang. On ne pourra pas oubller "la somnede dramee, 1'accumulatlon des mllllers de gesÈesdérisoires et grandloses, 9ul avalent à Jamals cimenté les acÈeurs de cette tragédle à ces paysagesde nort et droubll". (A1aln Dubos - Lrembuscade) * Ceux qui ont quitté I'Alsace eÈ la Icrraine onÈ emporÈéleurs écussons sur Ie coeur, afin de ne pas abandonner entre vosges et Rhin une parÈ dreux même,que leur mânolre recherche obstinémenÈ par delà le tenps passé.

L'histoire de la Brigade.

peu après le décès du Chef de la Brigade, ilean Lieunard a regretté que ',pergonne n'ait Jamaie Èrouvé le Èempsd'écrire lrhlstolre hunaine de la Brigade avec Èous ses petits à côté qui en failaient tout le piquant et le charme. Pour n,en tenir au seul Viell-Armand, il y avalt le curé Roncon et ses colères gul nravaient rlen d'a;rostoligue, Ie légionnalre et ses histolres à dormir debout, les toubibs Jacob et un autre dont je ne me rapelle plus le nom, les étudiants' les ouvriers, les lorrains, les Alsaciens et ceux deE autres provlnces. Ouel monde, qrlelle étrppée t"

(621 GersÈhelm (14 jutllet 1947, 20 juln 1954), strasbourg (21 mars 1948, 3 avril L949, 17 mai 1953, 9 mai 1970,5 mai 1978 et 1985)' MeÈz (3 avril 195I, 12 rnal 1957, 14 mal 1961 et 5 novembre 1977) r Mulhouse (30 mars 1952 et ler avrll t979), Paris (2L nai 1955, 26 avril 1964 et 5 octobre 1974) , Wittenheim (17 juin 1956) r Frlbourg en Brlsgau (4 mal 1958) , Renlremont (3 mal L959), OsÈhefun(26 juin 1960), Entzheim (2 décembre 1962) , Sélestat (I2 mai 1963), Reinfelden (16 mai 1965) r Dieuze (22 nai f965)r Epina1 (18 juln L967), ChâÈeau Salins(12 nai 1968)' Dannemarle (l? mai 1969), Thlonville (9 mai 1971), Périgueux (12 mal L9721, Ta!.Ioires (Ier juin I9?3), Froideconche (11 mai 1975 et 3 juin 1984), périgueux-Sorges (28 mai 1976), Sevrier (1.6 nai 1980), Dlzy-Epernay (28 mai 1981), Brantôme (20 mal 1982) et Solgne (12 juln 1983). t B.A.L. - CI. Berger 13L

'l|> En atÈendanÈd'auÈres témoignagestardlfs, la présente hlEtoire est un eseal de synthèse de tous les réciÈs parua essentlellenent dana Ie bulletin de lramicale. Beaucoupde correopondanÈsnront certes pas été cltés nomnément, maie chacun, sous I'une ou lrautre expression, aura retrouvé telle silhouetÈe famllière, alnsi que l'évocation du souvenlr des chagseurs, caporaux' ttoutt- offlclers et offlclers tombéeau ChampdrHonneur.

Concluons malntenant.

La "Brlgade" fut une étape de la vle de chacun de ses nembres, quelle que fut la durée réelle des services sous son sigle. On a vécu cette "aventure" engemble, au moins dans une certaine mesure, nême si en ce tenps-là on ne s'éÈait paE connu. CeÈte fraternlÈé des armeEgeest effrltée au fil des années par suite des décès des uns ou des extgenceg professionnelles des autres. Puis ll y eut des renconÈresétonnanteg, parce qu'on ne Ë'étalt jamals cotoyé "aIors" ; mals on a ressenti d'instlnct que celui-là "devalÈ en être" et aussltôt La sympathie a fait le reste. Les Eouvenirs communsont peu à peu rapproché les combattants de jadis' mênesi cerÈains regroupementsfurent sporadiques. On greEt retrouvé flnalement autour de quelques hotnnes, quels guraient été leurs galons ou leurg responsa- btlttés. Ce fut la Jole des reÈrouvaiLles, teintée parfois de mélancolle. Pour un "Ancien" le passé restera toujours "la belle vle", celle pendant laquelle il partageait tout avec son camarade, san6 connalÈre son idenÈité, sans compter et sans rien lui demanderen retour, slnon sa ragaurante préeence dans "leg coups durs". Le souvenir dû aux So1daÈstombés au Champdrllonneur demeurera vivace tant qurun "hommede la Brigade" sera en vie. Ce devoir esÈ profondément ancré dans Ie coeur des gens ayant composéd'une manière ou drune autre lfAnlcale. Les morts gue seulement quelgues-uns onÈ cotoyés sont devenus le Patri- moine collectlf de tous les Anciens (63). l,e passé appartient à tous les hommeset à toutes les femmeequi ont été au combat dans les rangs de la Brigade Alsace-Lorralne du Colonel Berger. I1 ne peut être renié, pas plus gu'il pourrait être accaparé par un lndividur car ce serait insulter I'Histoire et le courage dee Volontalres de Ia néslstance française eÈ de la narche sanglante ver6 la Vlctoire du I mal 1945. Les actes personnels de chacun n'ont acquis Ie drolt de cité dans la Natlon gue par la collecÈivlÈé éphémèreeÈ nouvante gue conÉtltualÈ Ia Brlgade Indépen- dante Alsace-Lorralne (64). Tcut ce capital moral serait vain s'll ne servalt pas de base à l'avenlr de notre Patrie eÈ de chacun des survivants de I'épopée qul vlent d'être évoquée (65).

(63) Aux soixantes nom6se sont rattachés au cours des années ceux gui diaparu- rent après le 15 mare 1945 ou qui sont décédés, fussent-iIs ou non membres de l rAmicale des Anciens de la Brlqade Alsace-Icrraine. (64) fl a été écrit tout au long de ce récit : "La Brlgade du Colonel Berger", afin de Ia dlstlnguer d'autres unlÈés ayant porté des noms semblableE évo- guant I'Alsace et la Iprraine, nals dont les chefe nravaienÈ pas accepté de se ranger sous les ordreg du Colonel Malraux, du Lieutenant-Colonel Jacquot et du ConmandanÈChemson. l,e mérite de ces groupes nrest nullement en cause. (65) LrauÈeur s'est tenu volontalrement à la forne chronologigue. Il se peuÈ que des faits aient été oubliés, ce qu'11 faudra généreusemenÈpardonner. B'A'L' - cl' Berger 132 : eue chacun se nette donc face:^^^ à\ lui-nême, ,..r--^-^ afln,drutlliser éaaÉes rr.r*{naaultfunes rar-for- ceE pour "servlr la France" t Se souvenânt que beaucoup eurent un regard verg Dleu au mdnent des baÈall- les ou dans Ia clandeet,lnlté, pourquol refuseralent-l1E auJourd'hul de croire en lrÀmour de Dieu ? De trèe nonbreux canarades ont attesté dane une grande slnrplicité et en toute llberté de la Juetesse de lrexpreselon née au courg de la tibération : "f,a très chrétlenne Brlgade du Colone1 Betger". ***

v

AvanÈla Brigade.

Jral revu le chemin, grlnpanÈ sur le coteau Qui nous amena, jadts jusque chez Peytoureau. La viellte ferme est 1àr et Ia rnànefanlIle Dont survlvent la mère, Ie flls eÈ la fllle l r,e père a dlsparu, volcl quelques années, tlals de vlellles photos, Jaunleg eÈ surannéeg Mront rappelé le bonhonmerde sa chlenne escorÈé, Qui venait aux Pâquerles, parfoie y prendre un thé. Il nous apporÈalt des nouvelles du nonde, Que nous avlons lalssé pour la forêt profonde. EÈ puis, 11 repartalt par Ie Pettt sentler, Qul cerpente Èoujours parml les nolgetiers. La source à mi-coÈeau murnure sur les plerres Conme11 y a trente ang' on croit que cregt hler.

J'ai revu à crignols, Mirabel, son fournil' Qurll nous ouvrait Ia nuit, touJours un peu fébrlle ; 11 a viellll, grossl, son crâne est ravagé Mais la maison demeureet rlen n'y a changé. Les grandes tourtes dorées, fumantes eÈ farlnées, Qu'aux perches on enfllalt pour nieux les enmener, Sont devenues des palns que vlennent acheter Les touristes du Nord à la salson drété.

La Route de Saint Astier a perdu son mystère Et le chernin de Chaulnes se perd dans les terres : La grange où nous vlvlons, envahls par les poux Montre parmi les arbres son antlque Èoit roux.

DeE nons montent de I'oubll où ils étaient enfouis : Poly, Cuistot, Fauvette' ilean Bart à l'air réjout ? Toua ceux gul, ce printenps, loreque tonbait Ie soir Rêvalent en espérant leg avlons de lreepoir. B.A.t. - CI. Berger 133

J'ai traversé Coursac' par delà la forêt Et foulé de nouveauclalrières et guérets I EÈ, par Le vieux chenln bouché par les roncierg, J'ai reÈrouvé le va1 du Moulln du Rosier. fci, touÈ est désert et comneabandonné. Le gîte où noue couchions eet quasiment rulné ; Les rulsseaux sont perdus Bous les grands peupliers Et La meule est tombÉede son axe dé11é. Les murs délabrés, gu€ les ronces gangrènent témoignent trisÈenent gue les années s'égrènenÈ. Rien ici ne parle du tumulte passé EÈ de ceg rnlliciens qui nous en ont chassé. Rappelez-vous Jean-François, PoIy, dans la panigue Nous avions sauvé nos armes... et la barrique I EÈ nous avions gagné les bois fourrés drépines, Qui devaient devenir notre "Campdes Sardlnegrr.

euis j'ai vu Durestal eÈ ses buÈtes ruinéee, Oui ont vu aboutir nos dures randonnées. Dans cette aube de juin, nog âmes, galvanlgées RenalssalenÈd'espoir du voeu réallsé i Chacun, en ce matinr quand nonÈalt le soleil, Sentait dans ses artères rouler Ie sang verrneil De ceux que nous laiselonsr enfouis dans ceÈÈeÈerre, Désignés, simplement, de crolx rudinentaires.

I1 ne reste plus dreux que des tombes discrètes Où vont se recueilllr les pleureuaes secrètes. 8t, parfois, au seuil drun sous-bols'. Un vieux panneau de bois où se lit "Souvlens-toi".

Sarthois du GrouPe Ancel

*

"ile me souvlens du Jour où en Corrèze, un groupe des nôtres, après avolr falt sauter un transfornateur, fut prls eÈ exécuté par la WehrmachÈ. Les solp9 des morts avaient été exposés devant la mairle et devaient être enterrés clan- destinemenÈ à 1'aube. "Dans les viLlages de cette réglon, il est de tradltion qu'une femme de chaque farnille assiste, debout auprès de la tonrbe fanllialer âux obsèques de chague mort du village. IJorsgue les corps des rnaquisards arrivèrent au cimeÈière et que le jour se J-eva sur les soldats allemandg, mitraillette au polng' les figures de deuil venues pendanÈ Èoute la nuiÈ apparurent imnobilea, depuis les tombes jusqu'au sommet des trois collines voisinesr cotûrê Ia garde silencleuee de la France." André t'talraux - Metz Ie 14 nai l94L **

Dang beaucoup de discours qu'adressalt Malraux à ses ancleng cornpagnonÉt drarne de la Brlgade Alsace-Lorraine, il. se tournait vers les enfants : "ile pensals aux nôtres sous la pluie à froideconche. Je pensaie gue te Gé- néral De Gaul.le eût accuellll dans La grande nuit funèbre leur escorÈe inconnue et qu'it eût tendu le bras vers êux, à cette heure d'éternlté où la France di- sait avec le chuchoÈement de La vllle éteinte r "Quand vous vous lèverez d'entre les mort-s..." Alcr9 le Général De Gaulle auralt falt signe aux plus Proches de nos tués de monter lravenue avec lui t parcê gue - comne Ia paysanne nolre der- r|ère le char'rt le vral cercuell - ils nravalent falt que ce gurun hommepeut falre, nais ils avalent été Ia France. B.A.L. - CI. Berger 134

uvoilà ce que j'auraie voulu dlre aux enfants, qul fleurlrenÈ nog tombes à Proldeconche, et aux vôtreg, meeco[npagnons. Peu lnporÈe. Vous Ie leur dlrez pour noug. rr (crétell le 5 octobre 1974) * Lrenfantr étonné et interrogeant, écoute cette évocatlon venanÈ après la longue hletolre des honuneset des femnes de Ia Brlgade Alsace-Iprralne du Colo- nel Malraux, qurll faut drabord replacer dans le cadre des évènementsmondiaux du tempe de l'époçÉe pour répondre à la questlon ; uDroù venalent-lls ?'

trHlstolre à grandE traits (66).

Iê 3 septenbre 1939, la guerre éclate entre la France et ltÀllenange, alors gurHltler menalt Ëon."Blitzkrieg" - guerre éclalr - à frBst et au Sud de 1'Europe. Le long du Rhin et de la Moselle srinetalle une "drôle de guerre" dénobtll- sante. Elle est falte eEsentlellenent drescarmoucheg, de coups de mains gang ln- cidencee graves, de patroullles eÈ parfolE de fraternlsation. On eèche eon llnge sur la Ligne Slegfrled, gul falt face à l'incpnplète Llgne Maglnot. La "5ème Colonne" allenande est chargée de la propagande pro-nazle. EIle lancera au monent opportun les populatlons françalseË sur les rouÈes de France pour y provoguer Ia plus slnlstre panlque qu'on n'y avait vécue depuis bien longÈemps Les fuyards de pays alliés se mêIeront aux réfuglée avant que ne viennenÈ e'y aJouter certaines unltés françai.ses en déroute, pule - plus tard - les "expulséË" et les traqués à "1tétoile Jaune" cousue sur la poltrlne.

Le I0 mai 1940, se déchalne I'ouragan gul emporÈeraleg forces armées de lrOuesÈ Jusqurà 1'Atlantlgue. IrrAngleÈerre seule y réslsÈera au prlx de terri- bles sacrlflcee.

Les 15 et. 20 nal 1940r se déconrposenÈles armées néerlandalse eÈ belge eub- mergées par les hordes nazleE. LeB Pays-Bas et la Belglque déposent lee arnes, ÈandlE gue la ruée allemande se développe de Ia Sqmre à l'Alsne : Sedan et la Meuse (14 nai) , la t'tanche(21 mai) eÈ Dunkergue(4 juln) .

Entre les 5 et 9 Juln 1940, rnalgré un sursaut hérolque de I'Arrnée françal- se, la tigne Maginot esÈ contournée par le Nord. L'encerclemenÈ se termlnera peu après le 16 Juin, lorsque les allemands déferleront en deux colonnes blln- dées vers lrEst par Vesoul, Begançonet Belfort. Il y a des mllllers de prisonniers, qul ne se doutent pas gue lee "offlag" et les "Stalag" lee retiendronÈ pendant pluE de guatre ans derrlère les barbelés ou au travail forcé pour les besolns économlqueset belliqueux des nazls.

(66) De nonbreux falts hlstorlques ne seront pas évoqués, afin de ne pas Bur- charger ce texte, gul se veut être un simple rappel de la sltuatlon, B.A.IJ. - Cl. Berger 135

IJe 14 juin 1940 ' les allemands sont à parls et deux Jours après 1e Présldent de Ia République françalse Albert Lebrun demande au vleux Maréchal Pétain de former le gouvernement. ''Le 18, les combats prenaient finn le chanceller allenand Adolph Hitier allait dlcter Ees conditions d'arrnlstice dans Ia Forêt de Cornplègne dans le wagon mêmeoù le Maréchal Foch avait, en 1918, reçu Ia délégation alle- nande." (Pierre Galante)

Le 18 juin 1940, le Général De Gau1Le, inconnu de la plupart des françals, lance à 18 heures depuls Londres I'Appel, devenu légendaire. I1 faudra lractlon quotidlenne de 1a BBC écoutée clandestinement par les françals pour leur faire par difft- frendre peu à peu conscience d'une résistance à 1'enneml et ce tnoyen clle à capter en assurer I'extension. Les Forces Françalses Libres (67) et Les Forces f'rançai8es Combattantes (68) se formeront peu à peu face à Ia défaiÈe, à I'Occupation de la Patrie et à l'An- nexion de falÈ de l'Alsace et de la Lorraine. Les arrestatlonsr la déportaÈion magslveo le Service Obligatoire du Travall (STO), 1a collaboration du Gouvernenent de Vichy et d'une naJorlté de français bernés par la propagande mensongère, le marché noir et I'actlon des millces feront surgir ta Résistance. En partant de rien, en se cherchant au pérll de la dénonclation mortelle et en inventant des méthodes de conrbat sans unlforme et SanE arnesr - 9u'il fau- dra acquérlr au prix du sang -r uhÊ ninorlté de français et de françaiseg se rassemble sous Ia Croix de Lorraine opposée à Ia Crolx gamnée du nazisne. Des groupuscules se constitueront, d'abord sans cohéËion, sans plan d'en- semble, sans concertation entre des fractlong rivaleg, sans conmandemenÈunigue et reconnu : BCRA (Bureau Central de Renseignenent et drAction' devenanÈ en 1944 Ia DGSS- Direction Générale des Services SpÉclaux), lrAS (Armée Secrète du Général Giraud) (69) r 1'ORA (Organisatlon de nésistance de lrArmée (70) et des chantlerE de les issue essentiellement de I'Armée d'Armistlce Jeunesse) ' FTp (Francs-Tireurs et Partlsans forrnés par le parti comnuniste françaie),

(67) FFL : formations mllitaires françaises, quilaprès I'Arnistlce de 1940, continuèrent le combaÈ sous les ordres ilu Général. de Gaulle. Le noyau fut constltué en Angleterre par des éléments de la Légion Etrangère et les Chas- seurs revenant de Norvège, puis étofté par les volontaires des Antilles' du paciflque et dtAfrigue Equatorlale Françalse. IIs conbatirent en Egypte, en Libye, en Erythrée et en Syrie, puis fornèrenÈ I'Armée d'Afrique r (2èrneôa - fère DFL), les FNFL (unités navales), les FAFL (aériennes) eÈ le Groupe de Chasse Normandie-Niérnen avec les rugses (68) FFC : Le 25 JuilleÈ L942, sur Décret du GénéraL de Gaulle à tondres' rassem- ble les Agents des Réseaux de Ia France Libre en f'rance - FNFL : Forces Navalee Françalses Libres .^ FAFL : F.orces Aérlennes Françaises Libres (69) t'évasion de captivité du L9 avril 1942 du Gén6ral Glraud va insuffler un nouvel élan à la Résistance, nals créera des difficultés diplomatlques eÈ de colwnandenent avec le cénéral Charles de Gaulle (70) Formée après Le 27 novembre 1942 (dissolution de I'Armée d'Arrnistice), elle fut commandéesuccesslvement par les Généraux Frère, Verneau eÈ Revers et laissa des noms prestlgleux tel6 gue Ie VÊrcors et le Plateau des G1ières B.À.IJ. - Cl. Berger 136 pour aboutlr lors de la Libération en février 1944 aux FFI (?1) aprèa avolr passé par le folsonnement des organisations clandestlnes d'aide aux réfugiés et aux lsraélltes, d'accueiL aux prisonniers évadés et soldatE alliés, des passeurE et enfln des naquis. Tout cela addltlonné n'a malheureusenentjamals rassemblé Irunanlnlté des français, cependant que Ies allemands devaient toutefois en pâtlr dangereusenent.

,,Ouand1'écrasant désastre commençlU" n*""r nolns lourd, quand on coflunen- jardins ça dtoubller les longues files de notre armée en retralte dans les de Juln sous les nuées sinistres des dépôts dressence en feu, quand Irespolr repa- rut, Ies lorrains et les Àlsaciens repllés reJolgnlrent les Jeunes des départe- nents du CenÈredans la clandestlnité. "Al-ors conmencèrentles naquls d'arbres nalns, où 1'on gagnait à quatre pattes les chambres souterraines lorsgue la Geetapo foulltalt la grande forêt, les maguis dont les soldats qui ne se rasalent plus ressemblaient aux laboureurE du Moyen-Age, les maguis dont les drapeaux étaient des bouts de mouesellne cou- sus et les armes, des révolvers et des fusl.ls de chasse. QuelguesexploslfË aus- si, heureusenent t "Les premiers coups de maln commencèrent,bien modesÈeeencore et beaucoup nolns lmportanÈs par leurs pauvres victoires que par leur accent de sacrlflce. Lrennemi rriparait telle centrale électrique détruite, mals la rumeur qul emplls- salt }a vllle, crétalt la réponse à IrAppeI du I8 juin, la volx retrouvée de la France..." (André Malraux)

Le 22 juin 1940, I'Arnistice est slgné entre ltAllemagne eÈ la France cou- pée en deux zones par une ligne de démarcatlon, un Gouvernement,de Vlchyr - éma- natlon de 1'Etat Français -, assurant la gestlon sous tutelle de la zone llbre sltuée au Sucl. I'nmpiie demeureintact, sauf I'Afrique du Nord mlse sous conÈrôle. Le 24 juin 1940, I'Italie, lmpuissante à percer le front alpln après la déclaratlon tardive de La guerre à la France du 10 juln 1940, signe également ltArrnlstlce. Des cornmlssionsde eontrô,:-c ennemieg sont rnlses en place. De 1'Armée française subsisÈera I'Armée drArmistice 1721, Elle sera une péplntère pour les futurs cadreË d'une 'partie de la Réslstance (73), tandis que seront constltués les Chantlers de Jeunessepour les jeunes gens.

(7I) Forces Françalses de L'Intérieur : ensemble d'unités menant la lutte contre les allemands sur le territoire métropolitain et qul appartenalenÈ à des organisatlons très diverses sous Ie conrnandementdu Général Koenlg (nars 44) en vue de la paralysie des voies ferrées et des régeaux électrlques avant le débarquernenÈ(jutn 44), Une partie des 140.000 FFI fut pris en cor:pte par Ia Ière Armée Française à Ia Libération (analgane). (721 LrArmée d'Armistlce est conposée de 7 Divislons, fortes chacune de 2 Brlga- des d'Infanterle à 2 Régiments, drune Brlgade drArtillerle, dont un Régi- ment de DCA et d'un Régiment de Cavalerie. Nl chars, ni avions. Sa mission : rnalntien de Irordre. (Réf. "Histoire de lrArmée Françalse" du Général Weygand) (73) Itactivlté clandestine de 1'Arnée drArmlsÈlce fut le canouflage drarmes, de chars, cie canons anti-chars et de r!éfense aérlenne, le naintlen du Servlce guerre, de Renseignement,sinterdlt, -1a fabricaÈion d'organes d'engins de Ia t,ransformation en Services Civils de certalng Servlces Mllitalres eÈ la mobilisatlon future (Réf. - ldem -) B.A.L. - Cl. Berger I37

En 1941, LrAlsace commencent les exécutlons colLectives d'otages français' pas offlclellement et la lPrraine sont vldées de tous ceux qui ne se déclarent ,,d'occupation,, Juifs et les personnes favorables au nouveau réglne nazie, les nées en vieille-r'rance.

En 1942, au Grand Les provinces drAIsaCe et de LOrraine Sont "annexées" Reich hiÈIérien. pour leurs poPu- ,,L, Incorporation de Force" dans la wehrmachÈ est décrétée prisonniers droriglne alsa- latlons en état de porter IË3 armes' y compris les et des jeunes fenmes' cienne et lorraln" itbétés par mesure spéciale Q4l et des "camps de re- Des "déplacementE de populations"vont être entrepris (Bade) pour tenter de dressenent" lnstallés à Schirmek (Bas-Rhin) et à Gagenau janals dans leg ''camps convertir les récalcitrantg avant de les enfermer à du SÈruthof' d'extermlnation", dont 1'Algace eut le nalheur de sublr celui Le 8 novenbre L942, les AIIiés débarquent en Afrique du Nord (Maroc et de la zone sud ce qui a conséquence immédlàtu f'envahissement Algérie), Pour Nlce et la par la wehrmacht Ie 11 novembie, tandis que les itallens "prennent" Corse. Le 27 novembre L942, 1'Armée d'Arnistice est dissoute après avoir tenté par le sabordage de Ia une résistance veine, gui se traduit essentlel'lement Flotte française à Toulon. Le 23 janvier L943 ' Montgomery prend rripoli et, après Ia Lybie' conquiert jonction les FFL la capitulation la Tunlsie (7-I2 mai) entrainant pal ta avec du corps expéditionnaire gernano-italien en Afrigue' Le 3L janvler L943 ' L'armée allemande capitule devant Stalingrad' Pès février 1943, estinstltuéparuneloigouvernementaledel'EtatFran- pour effet premier le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.), qui aura çais Seulement 270'000 d'accroiÈre le nombre de "réfractaires" et de maguisardg"' préÈexte d'y relever leE hommes Sê;f,opt déplacés Outre-Rhin Étoue le falacieux Prisonniers de Guerre (P.G.). Le 3 juin 1943, (CLN) pour est créé Ie Conlté de Libératlon Nationale" et Giraud' ré91er Les dlfficultés surgies entre les généraux de Gaulle Le 10 juillet 1943, les Alliés débarquent en Sicile' Le I sePte'mbre 1943' I'Italie capitule sous la pression des trouPes alliées farouchenent après Ia vainqueurs en Calabre, alors gue les ailenands résistent Les français prise de lilaples (Ier octobre) sur Ie Garagllano (Ligne Gustav). libèrent la Corse ce mêmemois. Le 15 décembre L943, Naple' a lieu le débarquement français dans Le golfe de de plus dans L'Histoire Sous les ordres du Général Juln lls entreront une fois à Cassino (1944). de 1'Ar- proPagande sans succèe *ars t.rle fut errtreprise dans les rangs l74l Une annexés mée d'Armistice Pour sugciter le retour volontalre en terrlÈoires ,,égarés', maintien de 1'ordre. des alsaciens et' des loirains dans cette force de B.A.L. - Cl. Berger I38

En 1944, se llvrent les combats glorleux de la Réeistance, en partlculier aux Glières eÈ dans le Vercors, cependant que la répresslon allemande sans mercl devient insupportable. Le Il nai 1944, sur le Garigliano I'armée françalse est seule face à 1'ar- née allemande qurelle force au repll le 13. Le 5 jutrn L944, Rome est conquise. Le 6 juin, lee allemands Ee croyant à I'abri derrière le "nur de I'Atlan- tique" sous les ordres de Von Rundstedt, sont surpris par le débarquement allié sur les côtes de Normandle signaL de la llbération de La France, Le ler août 1944, sreffectue la percée du front allemand à Avranches. Le 15 août' a rleu re débarquement franco-apérlcain en provence. c'est ensuite la remontée vers le Rhin de la Premlère Armée Françalse du Général Jean de Lattre de Tasslgny (Rhln et Danube) et 1'actlon particullère de la Brigade Alsace-Iprralne du Colonel Berger. Le 25 août' paris est libérée par re Général Lecrerc. Le L2 septembre L944, les forces alliées de Normandle et de Provence opè- renÈ leur Jonction à ChaÈillon-sur-Seine, enfernant ainei un certain nombre d'u- nltés allenandee dans les "poches", qul furent difficiles à rédulre. En octobre 1944, les Alliés bordent le front allemand de Belgique et du Luxembourg, mals sont arrêtés dans leur élan. Patton est à Metz, Leclerc à Strasbourg et De Lattrs à uulhouse. te 16 décenbre 1944, se déclenche la dangereuse contre-offensive elleman- de des Ardennes, de la Sarre et du nhfn.

Le 9 avril 1945, Clark déclenche 1'offenelve générale, sur Gênes, Venise, Milan, lurin et réalise la jonction avec loArmée Française des Alpes ayanÈ pé- nétré dans Le Val drAoste.

on a sutvi Ie reste de Ia Liueratiln en combattant avec Les chaegeurs de Malraux, cependant quren 1945 les Français prendront Stuttgart et les Américains Munich, tandls gue seront liquldées les poches de résistance dans lcrquelleg étaient prisonnièreg des EFr les troupes allemandeË encerclées à Royan (avril), SainÈ-Nazaire - Lorlent - Brest et enfin Dunkerque (nai). *

11 faut encore mentlonner lgs accords de Yalta (4-L2 février 1944) et de Potsdan (f7 juilfet au 2 août l9+ll pour arriver finalement à lrArmistice du I mai 1945. La France retrouve son intégralité terrltoriale.

t B.A.L. - Cl. Berger 139

En 1985, aucun Èraité de palx nrest encore slgné par les belllgérants qul eurent à dénombrerenviron trente huit millions de morÈ6 (7S1.

La situatlon en Alsace et en *rruln"" (76)

Dès 1940 et avanÈnême l'occupation de loAlsace et de Ia Lorraine, des alsaciens-lorrains ont été obligés de quitter une partle de leurs provinces en prévision de I'attague allenande. Des vlllages entlers de la frontlère ont été êvacués en direction du Sud. La ville de Strasbourg dû suivre ce mouvenentet 1'Université se replia sur CLermont-Ferrand." " tes allemands, après 1'armistice de 1940, se sont enpressés de remplacer tous les hauts-fonctlonnalree par deux "Gauleiter'' à Uetz et à Strasbourg, des ,bandkonnrlê9âre,'àIa place des préfets et des sous-préfeÈs, des "stadtkottlttissâre" à celte des naires des villes. Ils ont fait eigner des déclaratlons de sounis- sion aux foncÈlonnaires. " " Dès le début de ItOccupatlon, les julfs furent expulsés et leurs biens con- fisqués. puls, Ie 16 août tgaO, conmencèrentles expulsions massives sous la responsabilité de Burkel, Gauleiter de Metz, de milliers de lorrains de langue françalse. Du 1.2au 22 novenbre, soixante-dix trains Passèrent en gare de Lyon- Brotteaux t,rangféranÈclnquante sept mllle six cent clnguante clnq mosellans, alors que trelze mille avalent déjà été refoulés en zone non occupée... En A1sace, le Gauleiter T{agnerexpulsa d'abord vlngt deux mille julfs, puls des nl1llers drautres alsaciens d'origine française ou connuEcomme PatrloÈes. 11 malntlendra les personnes de souche gernanique. Le 25 avril 1941, le service du travail (RADou neichs Arbeits Oiengt) est décrété en lorraine. En jullLet I'Alsace y est soumise à son tour. Ces nesu- res déclenchèrent un certain nonbre de passagesclandestlns des frontières et lignes de démarcallon, Ils allaient augmenter consérablenent après le décret du 25 août 1941, qul lntrodulsait pour les classes 190? à L927 Le service millÈaire obligatoire dans lrarmée allemande pour Les Alsaclens et les classeg 1914 à 1927 pour les Mosellans. *

Dès lors un certain nombred'alsaciens-Lorrains envlsagèrent de reprendre IeÊ armes pour accélérer un évenÈuel retour de la France en Alsace et en lorraine. C'est autour d,eux que se créèrent des noyaux de résistance. "S ces premiers é1é- nents s'ajouteront tar la suite des nésistants de la France entlère, mais ausËl des alsaciens-lorrains qui avaient déscrté les forces allemandes."

(7S; France (205.000 rnllitalres et 330.000 civils, dont L82.000 déportés) Allemagne (près de 4 nitlions de rnilltaires et 1 million de civils) - Autriche (380.000 - Belgigu.: (88.000) - Bulgarie (20.000) -Canada (41.000) Chine (I.300.000) - Etats-Unis (300.000) - Finlande (90.000) - Grande- Bretagne (421.000) - Hongrie (430.000) - Italie (450.000) - Japon (1.800.000) Nouvelle Zélande (12.000) - Pays-Bas (210.000) - Pologne (5'800'000) Roumanie (450.000) "- Tchécoslocaquie (4I5.000) - Unlon Sud Africaine (8.500) URSS (17.000.000) - Yougoslavie (1.600.000) (76) Ce texte est tiré partiellement de la préparation de thèse de l{onsieur Rémy SchneII et ne se veut en aucun cas exhauÉtif' car 1'histoire des incorporés de force e6! une très longue et douloureuse épreuve, qui ne peut être résu- rnée à lroccasion de Ia préeente rétrospective. B.A.L. - Cl. Berger 140

pès 1940 s'organise à Thann, gui en est le berceau, ta réslstance alsaclen- ne-lorraine par la créatlon de "Centuries" nilltaires réparÈies dans tous les centres lmportants de la Zone Sud, tlmidement à Parls, mais aussl au coeur de I'Etat Françals à vicny. Un coordonnateur assurant les llaisons inÈerdépartemen- tales et interrégionales entre Clermont-Ferrand, Llnoges et Tarbes esÈ déslgné par Marcel Klbler en La personne d'un étudiant en rnédecine Bernard Metz origi- naire de Strasbourg, gui circulera sous diversee identités (77). Bernard Metz choisltpour chague secteur important un Chef régional ayant Boug Ëea ordreg une ramlflcation pyramidale de "cenÈuries", de "vingtaine6" et de "slzalnêË" 1 qul constituent egsentiellenent des cadre6 pouvant disposer le jour "J" de conbattants qurils ont la charge de recruter, puis de former en unltés clandestines, dont certalnes prennent le maquis en vue d'actlons de sa- botage eÈ de harcellement de L'ennemi. Cette coneepÈion de lraction aboutira à l'lncorporation d'unltés alsaciennes-Iorraines à la Ière ernée Française li- bérant les deux provlnces annexées par Ie crand neich nazl malgré la notle ré- probatlon de I'Etat Françals collaborateur anti-alliés. En 1941, une tentatlve de regroupeiltent d'alsaciens et de lorralns est fai- te dans Ia réglon de Clermont-Ferrand par ilean Nocher et Ie Général Cochet, sans qu'un lien constant soit établi avec Bernard Metz, donc avec ceux qui devien- dront trols ans plus tard la Brigade Indépendante Alsace-Lorralne drAndré Malraux. Àprèe la llbéraÈion de I'Auvergne, le projet de 1941 esÈ repris pour se concré- tiser à tyon soug La forme du ''Bataillon Rhin et Moselle" gu'avait pratlquement préparé Paul Marx, industriel strasbourgeois et résistant reconnu depuls 1941. trune des bases communesrle Ia philosophie des nouvements de résistance alsaclenne-lorralne émane du "Cahler de témoignage Chrétien - Alsace et Lorralne, Terres françalses" de Pierre Bockel, étudiant en théologie orlginaire de Thann et nembre éminent de 1'éguipe fondatrice de la Résistance Alsacienne. *

En 1942, l-e R.P. ChailleÈ charge celui-cl de préparer ce document afin de "renselgner leg françals sur la situatlon véritable et tragique des deux provln- ces françalsee devenues, au néprls des conventlons, lrenjeu de la victolre al- lemande et le gage inavoué des défaitlstes françals i de donner r pâr le specÈacLe de "LrAlsace-Lorralne terre drexpérlence (Mugterland)", une ldée du sort qul se- rait réservé à une France et à une Europe livrées à Ia domination nazie,. i de livrer à Ia consclence françalse la Éomne de souffranceg eÈ la force de résistan- ce des populations drAlsace et de Lorraine, afin de les donner en exemple et de stoPper tous les soupçons drautonomisme chez ce peuple français parce gue llbre i de faire de la flèche de Strasbourg Ie polnt de mire de la résletance françalse... "Je venals de mrinstaller dans une petlte villa drun faubourg de Toulouse où je fus t'hôte drune famille, gui mraccueiltlt et ne supporta (car la villa de- vint rapidemenÈ une officine) avec une bonté que je ne saurats oublier lorsgue, aux premiers jours droctobre 1943, Je reçus la vislte de mon ami Fernand Belot (Bertrand dans la Résistance), une des chevllles ouvrières du "T.C.' t781... Je possédais un dossler de prenlère lmportance que j'avaig falt enterrer dang la cave drune villa lyonnalse, depuig malencontreusement occupée par lee allemands. Belot parvlnt à extralre Le dossler de ga redoutable cachette et me Ie rapporta alnsl gue les séries compJ"ètes des "Strasburger Neuegten Nachrlchten" et du "Mrilhaueer TagblatÈu. . .

(771 Àlias Maurice Bertrand, né à Paris Ie 8 décembre 1918, lngénleur domicilié 2 rue de Quarantaine à tyon (5ème) (78) Fernand Belot fut fusillé par les allemands le 09.06.44 i Raymondefut dé- portée à Rawensbruck B.À.L. - Ct. Berger I4I

',Je rédigeais au Eon de Ia machine à écrlre où se reLayalent notre dévoué Ryckebusch et quelgues étudiantes toulousaines. Dans une autre pièce, Belot' sa fenme naynonde, Pierre Michaux eÈ sa fiancée Maddyr ainsl que Bernard Metz, travailLaient au clasgenent. II ne faut mentionner tout partlcullèrement Bernard Metz parce qu'iI représentait en Iroccurence ce que I'on pourralt appel'er une seconde paternité de ce cahier... qui parut quelques semalnes plus Èard. "Tiré à de nombreux exemplaires, réédtté plusieurs fois, il se répandit dans Ie pays avec rapidlÈé i l'effet prodult fut celui d'un explosif...Quant aux exemplaires qui sont parvenus au-delà des Vosges' lls ont apPorté un senÈl- nent de délivrance morale..." Abbé Plerre Bockel (Réf. Revue "Le Semeur" de la fédération protestante des Etudiants - Extraits parus dans le bulletln No 5O-IV-1951 de ItAnicale des Ànciens de la Brigade Alsace-Lorralne) .

LrUnité d'actlon.

Le mouvement de Résistance al.saclenne-lorraine prend naissance en 1940. Il se concrétise sous Ie nom de GMA-Sud (791, dont le pivot est Guy drOrnanÈr alias Marchal, ex-commandant du 5ème Cuiragsiers, I'un des chefs responsables de I'ORÀ. Si tes liaiSons de base sont L'oeuvre de Bernard Metz, cresÈ Erançois Marzolf (80) gul assure l-a coordination inÈerrégionale du Renseignement et du Contre-Espionnage. Cette activité politique et militaire a égalenent en charge Ia Sécurtté ae 1'organlsation. Elle se trangformera lors des débarguements aI- liés en France en actions de'guerrilla, puis passera de I'armée de l'ombre à celle de La vlctoire du jour.

Fin 1943, d'Ornant et Marceau sont en inSpection dans }a réglon de Limoges, Toulouse eÈ périgueux en vue de ge rendre compte des actions armées, qui leur paraissent trop réduiÈes, sauf en Périgord" Le motif invoqué par les responsa- bles est le manque drarnes. Mal.gré les six terrains de parachutage reconnuB, - dont trois près de Périgueux, deux près de Llmoges et un près de L'I.sIe- Jourdain -, la néslstance alsaclenne et lorraine n'a pas reçu de parachutages. Ne serait-elle donc pas reconnue par lpndreg ? Le 31 mai 1943, Bernard Metz est accrédlté auprès des colonels Mariug et Henry (81). * Mi mars L944, Bernard Metz renconÈre à vtchy lrrnÈendant Régional de I'oRÀr Jullen, puis une seconde fois à Lyon en présence de Georges pour organiser une réunion à f,imoges !e jeudl-salnt entre Jullen et IeË chefs réglonaux. Le soir du 6 avril 1944, Houver de eérigueux, Courtot de Toulouse, Huber de Llnoges et Dillenseger sonÈ arrâtés par la Gestapo au bar "Chez André. IJeurs adjoints doi- vent se "meÈtre au vert'r, respectivement Schneider et Rledinger' Sigristen res- tant à Limoges. Bernard Metz doit quitter Vlchy par nesure de sécuriÈé.

(79) croupe Mobile d'Algace de 1a Zone Sud de la France non occupée par I'armée allemande (80) François !,tarzolf, Boulet et Henrl Weibacher seront, fusillés par les alle- nands début 1944 (8f) RespecÈivement Généraux Pfister et Ze]Ier B.A.L. - Cl. Berger 142

Le 4 juln L944, deux jours avant le Débarquenent en Nornandle, se réunie- sent à Couzon au Mont drOr (nhône) drOrnant, Marceâu, Rlvlère, Arnbrugter, Metz et quelgues autreg. t'EtaÈ-Major de la Résistance drAlsace devient "8.M,-F.F.I. drAlsace" et désigne Henry Dioinger, alias Pellegrln, du B.C.R.A. pour prendre la conmandement de toutes Les unltés lorsqu'il aura été parachuté dans la réglon de Figeac-la-Tronquière (82). Bernard Metz obtl€nt I'accord de Ee procurer lrar- menent auprès des organlsation régionales ou localee à condition de ne pas par- tlclper à des opératlons politiques et de pouvoir reprendre Ia ltberté d'actlon dès Ia fin des conbats dans les départements d'accuell (83). Par ailleurs, la trésorerle des unltés sera à prélever dans les calsses publiques et, sl neces- Baire, auprès des "colLaborateurs" ou les trafiquants de "narché nol.r".

Le 5 Juln, après réceptlon des messages radio demandant lrexécution du "Plan Vert" qui annonce le débarquement allié, drOrnant, Marceau et Rivière par- tenÈ pour le P.C.-avanl des unités F.F.I. d'ÀIsace sltué à Raon-lrEtape, tandig gue Bernard Metz rejoint Toulouse où se consÈltuent dèg le lendenain les maguis après la rencontre avec P1eis, Riedinger, Bockel, Michaux, Benjamin et Mimi Collalne.

Le 6 juin L944, dans 1'lmpossibllité de faire monter le GMÀ-Sudvers IrAl- sace, le ComnandantMarceau donne l'ordre sulvant à Bernard Metz : "Partlclper à la Ltbération de la France dans les régions respectivee de statlonnement i rrous présenter au commandant en chef de l'arnée française pour vous metÈre soug ses ordres' participer dans les rangs de l.'armée françalse à la ltbératlon de rAlËace. I "

Après I'arreEtatlon des chefs, une réorganisation rapide s'impose : Diener remplace llouver en Dordogne, tandis que le Llmousln échoit à Cuy Strelcher et la Haute-Vlenne à Georges Bennetz. Charles Pleis est nonné chef régional ORÀ pour suppléer Corutot ; iI eet aÉsisté de Plerre Bockel et de Rledinger.

"TouE les maquie formés par Ie G!{A-Sud conbattent aux côtés des autres ma- quie de leurs départements d'accuell jusqu'à la llbératlon de ceux-ci. e Itap- proche de celle-ci, Bernard Metz entreprend de chercher Leg noyenË de regrouper des naquis, conforménent à la miselon qui lui etait confiée, pour en faire une unlté contbattanÈe capable de rejolndre sans déIai la Ière Armée française qui débarque en Provence." (8, t4etz)

Sl Bernard ùtetz avait été arrêté par la GesÈapo, il est plus que probable que la arigade n'eût pas existé sous sa forme réeIIe. Si Àndré Malraux n'avait pas été libéré de La prison, elLe aurait probablenent eu une hisÈolre différenÈe. Le sorÈ des grandes réalisaÈions dépend souvenÈ de tous petlËs évènements ou de la vie drun 6euL homme.

(82) Opératlon gul n'aura pas lieu (83) Cette condltlon fondamentale permettra à la Brigade Alsace-Lorraine de se dégager de sa mission à la frontière espagnole et de ne pas être engagée dans Ia poche de Bordeaux sous les ordres du Général Bertin B.A.L. - CI. Berger 143

Le 7 juln, Bernard Metz attelnt Figeac (l,ot), vllte désignée pour devenir le p.C. du GMA-Sud. Lry attend Rény Muller du groupe de Paris, dont lee conpa- gnons Flscher et Many ont été arrêtéE par les FtP maitres du département du Lot. iprèe quelques pérlpétles, les unités de I'Est deviennent F.T.P., mals après trolg semalnes, elles reprendront leur indépendance.

Le 17 julllet 1944' après a'loir tenté en valn de contacter Ance1 et Benetzr Bernard t{etz Ee rend au Château drUrval en Dordogng' slège du GQGInteralllé (8e1 et de 1a rnlsslon lnterrégionale du Colonel Berger (S5). 11 réuEsit à falre passer un nesËage à rondres pour denander au Capltainc' oùrrlnger de reJolndre le GMA-Sud ou de aéiéquer un autre officier, nals aucune sulte nry fut apPortée (86).

Dès lorÉ se pose la questlon du Chef dee unltés. Jacquotl allae Colonel Edouard, vosgien membre de IIORÀ et ancien menbre du cablnet Daladier est eolll- clté par Bernard Metz, tandls que Plels propoÊe Ie Cmnandant Noetdnger de Mon- tauban, alsaclen drorlgine. On pense égalenent à deux offlclers du BCRAparachu- tés dans le lot en llalson avec Ie Général Koenig et Ia mlsglon Mac Person (87). Il y a eussi 1a candldature d'André Chamson, écrlvaln, cévenol, offlcler de liai- son auprès de De LaÈtrer gul jouera un rôle imporÈant dang lresËort de Ia Brigade.

Vers la ml-aott, Jacquot accepte le comrnandementqul lui est offert. Mais survient ta libératlon lnattendue de Berger de Ia prleon de ToulouÉe. Jacguot cède aussltôt son rôle à Berger, dont iI est et regtera l'adJolnt (88). Cette dé- clsion est contestée par les chefs entourant Plels croyant connâltre André Mal- raux en tant que révolutlonnaire et conbattant de la guerre dtEspagne. Bernard gera Metz eÈ pierre Bockel applanleeent ceg dlfflcultés : le Colonel Berger donc !e chef de la Brtgade Indépendante Alsace-Lorraine en formation.".

Le 23 août' Bernard Metz, SlgriSte et Streicher contactent le Colonel Hervé (alias VauJour) en vue de la formation d'une "colonne de marche" Alsace-Iorralne en accord avec I'AS.

(84) Grand euartier Généra! Interalllé sous leg ordres du CaplÈaine britanique Jack (g5) Berger a été arrêté par les allenands Le 24 Julllet 1944 Eur la route de Granat. Le Lleutenant-Colonel Jacquot lul Euccède (Bernard Metz avait pris conÈact avec ceg deux personnalités de la néslstance reEpectivement en mai eÈ en julIlet 1944) (86) Derrlnger sera parachuté dang les voEge3le 30 août t9aa (8?) ces tractatlons échouèrent' malÉ permlrent le débloquage drarmes du dépôt de Caussade (Tarn et caronne) et de Ée Soustralre, grâce à un faux télégram- me, à lrautorité du Colonel F.F.f. Ravanelle, Çui ne voulalt pas ge désal- ' sir des unltég alsaclennes-lorralnes (88) Ces officlers sont hébergés par Ia fanille Sipan à aubazine, près de Briver maig cette déctsion expllquera ultérleurenent un.certaln antagonisne des deux homres politlques B.A.L. - Cl. Berger 144

Le 3 septenbre L944, est constitué le Groupenent Régional des Alsaciens- Lorrains devant I'intendant de fère Classe du Service Générat de loulouse-Loubens télé- en vertu de l,articLe ler du Décret du I janvier 1935 en se basant sur le grammedu GQGMac person à Bram et Bargue No 13.844 du 3 septembre 1944. Une re- de vue a,effectifs a 1leu devant le Colonel Noetingerr commandantla subdivision Pleis. Toulouse, le commandementde I'unité étant confié au commandantFFr charles

Le 4 sePtembre L944, octarre Landwerlin obtient par suite drune initiat'ive personnelle la créaÈion d'une "Compagnie Alsace-Lorraine" et va rechercher le dès contact avec la Brigade Alsace-Lorraine, seule unité FFI des GMAà marcher à présent vers les Provinces, dont elte porte }e nom sur les écussons'

Le 6 sePtembre, Bernard Metz et chamson se dirigent sur Mâcon, siège de 1'EM de Ia Ière Armée Française, où ils rencontrent Ie Capitaine Scheer auquel le CommandantMarceau avait remis les dossiers poLiliques de Ia Résistance alsacienne. Scheer est chargé avec lcs Capitaines Altorfer et Dollfus de monter une "section t|*r, Alsace" du 5ème Bureau. I1 fait part de ce que les Lieutenants HolI et Jesel regroupent les alsaclens- lorrains des Deux savoies dans I'lntention dc rejoindre le Groupement Berger. tm Le 6 aeptembne1944 e,st In date conÂi-dLr6econrne ceLÙede Ia utêaLion de la Eniga'deA'Lsaee'Lonnaine 3 {Rôd. Bennattdtletz 01.03.?71 ei La.conÂA'eiaLion de Ia F niaiion d'AtrdftAMa.lnaux, dovr.t. ,Ltaûnnitê-, le gnale et 3 Le,s $onetion's ne ianai's conteâtA^. ë ^enont Le 7 septembre L944, une entrevue avec J a lieu a De Lattre et le lendemain Malraux, Jacquot, Chamson .l t et Metz reçoivent la Note de Service intégrant leur rr ;itrAquig rl Unité à la rère Armée Française, cependant quron ntl y lit gue ce type de formation n'est apte à aucun a, combat et qu'eIle bénéficiera drun statut parti- a t culier de fait gue I'Alsace .fbiât d. tyt;- et la Lorraine ne sont (?oatde; l+rrt(rûr tt. pas encore libérées. fa"oio *tr Le plus beau x démenti historique *1. allait démontrer que la Brigade Indépen- { dante Alsace-Lorraine 'zoncs,t participera activement dt Màqul6 à cette Libération ct àèncruhrncnE prix au du tbitrtdr Êi,rntûl G0r'rtlls sang. (rratrtl"rrn) &s O, hDd{edc Jelt /JÇ v0âôéÉ ftf @' te cr.ûg.àcadr,âtn.or AltAcc l6f NE5 aeta (g'tr Eri{1daàël-',à *if;.*", 51R^5Èouc-q B.A.L. - C1. Berger I45

Le 9 septembre 1944, Ie Général de Corps dtArmée Leyer' Chef il'Etat-Major Général de Guerre adresse aux généraux commandant les Régions Militaires les lnstructions suivanÈes : "Certains Commandantsde néglons ont été amenés à organiser des Centree draccueils ou organisations sirnllalres pour regrouper les orlginaires drAlsace et de Lorralne, et en particulier les déserÈeurs de I'Arnée Àllemande iasus des départernents du Haut-Rhin, Bas-Rhin et de la Moselle. ',La remise en marche des services ailrnlnlstratifs dans ces deux provinces présentera, au fur et à nesure de leur llbération, des dlfflcultés partlculièreg iésultant, de lrabsence générale du personnel gualiflé. Pour remédier à cet in- convénient, j,ai décidé de mettre à la disposition des Conmissalres Régionaux de Ia Républlgue, de Metz et de Strasbourg, les personnels visés aux Paragraphes précédents dont la présence à certains postes serait estimé nécessalre. "pour atteindre ce buÈ, je vous serais obliçé de bien voulolr m'adreeser les llstes nomlnatives des Français oriqinalres drAlsace et de Lorraine eÈ re- groupés par vos soins. 1,Ces listes nominaÈlves devront comporter les renseignenents suivants : Nons et prénoms - Date et Lieu de naissance - Sltuatlon actuelle (indlquer en partlculier les déserteurs de 1'Armée Allemande) - Profession ou capacités. ,,Après décision des Commissalres Régionaux intéressés, je vous ferai con- naitre tes conditlons draffecÈatlon et d'acheninenent des personnels visés par la prégente dépêche."

Le I0 septembre, après une revue des troupes par le Colonel Noetinger (89) dans la cour de Ia Caserne Pomponne et Guilbert de t'tontauban, le "3ème BatallLon de la Brigade fndépendante d'Alsace-Lorraine", - nouvelle désignatlon du Groupe- ment Réglonal de Ptels -, eÊt enbargué pour Tulle. André Chanson s'était falt accompagner de dix-huit "GMC" et de deux "ileep" pour appuyer sa candldature au cqnnandement de La Brigade. Son espoir fut déçu, mais beau joueur, i1 décida de lalsser ce train aux ordres du Capltalne Prat et de le nettre effectlvement à la dlsposition de I'Unité Plels. Mais ce nrest là qu'un moyen de transport exceptlonnel, qui va être bloqué à Lozanne (Rtrône) par nanque à,essence des Armées Àlliées et André Malraux écrlra plus tard dans i'Lazare" une réaliÈé plus plttoresgue : "En Auvergne' aux pleds du pays des puys, nos gazogènes sont en route pour Ie front drAlsace comle des taxis de la Marne." Le 1l septembre ' fut marqué par 1a jonction au Pont de Cornll à 15 Km au Sud-Ouest de Tulle de Ia CoLonne Pleis avec celle de Ia "Légion Àlsace-Lorraine" venant de Dordogne avec Ancel et de Ia Cornpagnie issue du tot.

189) ct*É d'8.t1. de la 42ème Division à ttletz de 1939 à 40. Echappant à la captl- vité, il cornmandele 24èrne na à toulouse en L1AL-A}, favorise la Réslstance où il est maintenu par ordre alors qu'il désire rejoindre ItAfrlque du Nord. Il entre en rapport avec De Lattre alors détenu, organlse les services de renseignernent et camoufle des matériels. Vichy le relève de ses fonctlons en garcelone 1943. I1 est par conséguent libre d'acconpllr des rnisslons à et à Madrid. nrépaiant une ÀcÈion contre le Camp de Compiègne, 11 est arrêté et lnterné dans la Creuae, d'où il s,évade le I juin 1944 aprèg deux tentatives infructueuses et prend Ie maquis. fl favorise ensuite 1a miee sur pied d,unités d'Alsaclena et de Iprralns à Toulouse et rallie la Brigade Alsace- pB, Lorraine. En 1945, iI prendra le conmandenent de ltArtlllerie de la 5ène qu'il conduit jusguren Autriche. En L946, il se retrouvera Chef de la Sub- division ml.litalre du Haut-Rhin. B.A.L. - Cl. Berger 146

Cregt à Tulle, dans Ie Iycée gue 1'aunônler rnllltalre Plerre Bockel rencon- tre la prernlère fols André Malraux. "Ils ne se disent presque rien. Malraux Jette un regard glacial sur le prêtre I I'alsaclen contenple avec placldlté ce person- nage nerveux surgi de Ia Chlne, de Ia Russle, de lrEspagne' on ne salt trop. Crest queLques joure plus tard, dans la rue du J.ycéeà Besançongue Malraux, sang dlre un mot, prend Bockel par le bras et lul parle. Pendant Èrols heures lls font lee cents pas sur le trottoir. Ce qu'lls Be sont dit ce Jour décfslf, Bocke1 n'en parle pas, sauf : ".r'al. découvert un homne. Un être gul nrétalt, parcouru que Par une paeslon unigue : trouver quelle était ce qu'11 appelalt "la parÈ éternelle de lrhqnne". fl se déclaralt agnostique" (GeorgesSuffert) * Ctest à partlr de maintenant gue les alsaclene et les lorralns peuvent rem- pllr les armes à la rnain leur double nisslon en partlclpant à la llbération de leurs terres. IIs donnent suite à 1'asplratlon profonde du retour au lleu de leur nalsgance mêlée à la volonté de réconciliatlon naÈlona1e. Ils croient aussi quril eet de leur devoir moral de racheÈer les erreurs commisespar un certaln nonbre de leurs concltoyens sounis pendanÈ1'Ànnexion des deux provinces drAlsace et de Iprralne à Ia tyranie du nazlsme. * Répondonsà la questlon de lrenfant : "Doù venaient-11s"?"

Ils venaient de Thann.

Une des toutes premlères réactions algaclenneg conÈre lrenvahisseur fuÈ celle drune équlpe réunie en juin-juillet 1940 à Thann autour de Paul pungler (90) Paul Kraft, Paul winter (91) et Plerre Bocke1 (ceux.cl tentèrent de créer La "Léglon Alsace-Lorraine" chargée de regrouper les mllltaires alsaclens-lorralns alnsl que les dérnoblllsés restant dans la Zone-Sud, puie les évacués n'ayant pas reJolnÈ les Provlnces de ItEst après lrermlstlce de 1940, les expulsés vers Llon ou le Sud-ouest et Les réfuglés ou évadés en Sulsse. Sans arrlère-pensée, ceÈte f.églon devralt partlclper à Ia f,ibératlon eÈ éventuellenent à la remlse en route de Iradnlnlstratdon françalse drAlÊace et de Iorraine. *

Georges Suffert, dans "Le Secret dtendré Malraux" érroquerace tenps-là com- rnesulÈ : "Août 1940. L'ombre est descenduesur la Francer et sur lrAlsace la nult. Dans une maison de Thann une dizaine d'hosrmegsont raseemblés dang le salon de lt.un d'eux ; lls ont entre vlngt eÈ trente ans , Plerre Bocke1 en a vingt six, 1I nrest pas prêtre, mais a été fait prisonnier puls ltbéré.., Ce jour-là tLs prennent une décision lnoule 3 engager imnédiatement Ie cqnbat pour revenir un Jour à Strasbourg les armes à la maln. "Crest un pari stupide. fls sont démunls de tout, coupés de la France de Vlchy, I'Alsace étant devenue allemande. Or ce parl stuplde' ilE vont le gagner Ils ont trois ans dtavance sur la Réslstance françalse : à travers touÈe lrAlsace, sous Ie nez des allemands, lls créent de nlnuscules antennes. Etr bien entendu, lraffalre tourne naI. Que!.ques-unasont arrêtés, drautres réusslssent au dernier momentà fller vers le Sudr Bockel est de ceux-là. Le Jour ll poul- sult ses études de théologle, Ia nuiÈ 11 trotÈe à Grenobler St Etlenner Toulouse, Clermont-Ferrand. Puis lI est ordonné prêÈre...

(90) Allas Capltalne AdaLbert, puis Schnelder, chef fondateur du mouvement de réslstance alsacienne, ainsi que

(9f) Alias "CotnmandantDanlel" de Mulhouse, Chef du Haut-Rhln. Il a pour adJolnt wassmer, alias Capitaine Justin eÈ pour responsable du Secteur de thann Ehllngerr alias Capltaine Veba1y. B.A.I,. - Cl. Berger I47

"Un beau jour Georges Bldault prend contact avec Plerre Bockel. C'est le 4 janvler 1944 : "- Conblen avez-vous d'hommes? - Environ 2.800. - Organisés eÈ encadrés ? - oul, mals Je manguedtofficlers supérleurs. - Ne risquez-voua pas de vous falre pièger ? - Rlsque mlnlmum. Les typeE sont dlspereés et ne se connals- sent, pas entre eux. - Pourquol ne fuslonnez-vouE pas avec les maquis ? - Nous travaillons partout en llaison avec eux, mais nous voulons former une uniÈé à part..." (Réf. BuLleÈln BAr,No L46-L9721. Ajoutons pour bien situer le "problène de la néslstance alsacienne" gue la sltuation géographtque et te ré91me spéclal d'occupation ennenle' gul devait se transformer rapidemenÈen annexl.onpure et sirnple, ne Eieprêtaient pas aux ac- tions de guérillag ou d'inplantation de maguis en Aleace.

pratiquement, c'est-à-dire 6ur r" l"rrufnu Paul Dungler va mettre à la place de la lréglon Alsace-Lorraine une "7èrneColonne drAlEace". Cela aura lleu entre le ler septembre et fln novembre1940, tandls gue des contacÈe seront éta- bllg avec son frère Julien résidant en Suisse, ainsi gu'avec des responsableE de Vichy et de l,yon. C'est dans cette derniere vllle - où fonctlonne un servlce d'accueil (921 - que Dungler va se réfugler le I0 décembre1940' parce quracÈive- ment recherché pour Bes activités polltiques dravant 1939. Vingt quatre heures après, Marcel Kibler (93) sera expulsé avec toute sa fanllle. Lrorganisation décapltée est à rétaUlir d'urgence. Plus structurée, elIe sera divlsée en "Centuri.es" dans dlverses villes, 1a llalson avec le Bas- nhln étant assurée par Frelss de Strasbourgn alias Capitaine Jean-Paul. Ce cloi- sonnementassurera davantage de secret et de sécurité (94). Il en sera de mêmedans diverEes réqions de Vlet1le-France' Zone Sud non occupée et Paris, Il fut décidé de créer praÈlquement trols "Groupes Mobiles drAlsace" : Gt"lA-Sud,GMA-Suisse et GMA-vosges.

IlB venalent de Strasburg.

Slmultanément en L941, dans Le Bas-Rhin, la "7ème Colonne drAlsâce" sror- ganise sous Ia môme impulsion acharnée eÈ patrioÈlgue de Marceau. Le Chef dépar- Èemental est Georgeg Kieffer, alias ComnandantFrançoie, dont lradjoint est Matter alias Mathleu et I'officier de liaison avec le ItauÈ-Rhin Eugène Mey' alias Capitalne Firmin. Le Becteur Strasbourg-OuesÈ est conflé à foehr, alias Capltalne Jérôme, celui de Ia Vallée de la Bruch à Stouvenel' allas Capltaine Robert et à Mlchel Ferry pour Ia Haute vallée de Ia Bruche. Le service de santé a pour responsable le Capitaine LelbenguÈh. Cet état-najor prévoit des Èerralns de parachutage, dont un au Champ du Feu. (Réf. Eugène l.ley - "Le drame de 1rA1- sace" - Ed. Berger-LevrauLÈ) "

(921 Le Service des ExpuLsés et Réfugiés non rapatriables d'Algace et de Lorral- ne - 54 quai,Jules Courmont à l,yon (Franklin 33.65) est dirigé par MalÈre KaIb, fuÈur Jacgues d'A}sace de la BBC de Londres et Georges Courbot, allas Florlval, aldés de nombreuses familles de Guebwiller : Bloch-Kastler, Albert Meyer-sansboeuf, son épouse, etc.,. Ces deux derniers furenÈ arrêtés et déportés alnsi que Mady Tlirth, soeur de Germaine le 21 julllet 1943 comme nenbres du Réseau Gallia (BCRA), leur domiclle. du 6 rue des Noyers servant de P.C. au Chef dudiÈ réseau. (93) Àllas 'CommandantMarceau" de St Amarln' Chef drAlsace Lau- (94) A tous ces noms, tI faut aJouter 'Jean Kannerer, Jacques HêÊz, GasÈon rent, êtc... B.A.L. - Cl. Berger 148

Il faut cependant noter que "des mouvementsanalogues fonctlonnent dans Ie Bag-Rhin, dont celui créé par le Lieutenant-Vétérlnaire Barrels du SèrneCui- rasslers. Leur rattachenent à 1t8.M. de tyon se fit début L942.'(Réf. OPuscule du 20èmeannlversalre de la création de Ia ?ène Colonne d'Alsace- RéseauFFC Martial et "euelques Eouvenire de quatre annéee de lutÈe" de Paul Dungler +)

Ils venalent de la MoseIIe.

L'organlsaÈlon englobe la Lorraine, dont le responsable est Krieger, alias Grégore. Aucune documentatlon ne put être consultée 3e rapportant à 1'Hlstoire de la Brlgade Alsace-Lorraine durant toute la formation de la Résistance de cet- te province, sauf;que lee Iorrains réfuglés dans la Zone Sud s'analgameront aux maqulsards autochtones pour préparer la reconguêÈe de la Lorraine en L944. En attendant certains sont enfermés au Fort de Queuleu, le "Canp de la Mort,' de Metz. parni eux, René Thill et Michelettlr qul rejolndront les rangs de la Brigade Alsace-Lorralne, après s'être évadég avec Plerre Ehrmann eÈ Ga8Èon ThiII, le frère de René, le matin du L9 avril 1944 dans des conditions diffici- les et périlleuseE. (Réf. "Le Lorrain" du 13 avril L9471

Ils venaienÈ de Clermont-Ferrand.

L,Université de Strasbourg est repliée à Clermont-Ferrand. L'éÈudiant en nédecine Bernard Metz y déploie une activité de réslstant par Ie truchement de dlvers "cercles drétude" chrétlens et scouts, alors que De lJattre De Tasslgny cherche également à raseembler !-es alsaciens et les lorrains autour des foull- les du Plateau de Gergovie (95). Le 17 janvier 1943 des informations précises sur la sltuatlon en A1sace Eont transmises à Bernard MeÈz par 1'Aunônier des Scouts Paul HeId, 9ui rejoin- dra Clermont-Ferrand en octobre pour se soustraire à l'lncorporaÈion de force avec un groupe d'anle de Strasbourg alertés par 1'affaire Alphonse Adâtnr Robert Kleffer, Robert t'teyer, Charles Schnelder, iloseph Seger (96) et Pierre Tgchaen arrêtés et fuelllés le L5 julllet 1943. Bernard t'teÈz organise dèe le L7 Janvier 1943 une réunion à Royat (Puy de oôrne) en vue de donner forne à la résistance algaclenne. Deux radlos de lrEM de la Résistance Aleace-Iorraine, Jo Vulllard et Achl1le Lamblé tul parlent alors de Dungler et Pierre Bockel falt rencontrer les deux h(ilutes. Bernard Metz sera dorénavant responsable de 1'organlsatlon et de la lialson des cellules de Ia réslstance alsacienne soug Ie slgle de "GltA-Sud". IJes cont,acts de Bernard [letz seront facilltés avec les mouvements de jeu- nesse, scoutisme, iIEC, JOC, UCJG4€ t c . . . par Plerre Stahl et Enlle Baa8. Le re- crutement des slzmpathlBants s'opère essentiellenent auprèa des instituteurs' des secrétalres drinspection d'académle, des enselgnants de tous grades et des éco- lee nornales (97).

(95) 11 y a lieu de citer 1'alde apportée par le Généra1 Cochet et Les professeurs dont Jean Cavaillèsr Chef naÈional de Ia Réslstance, fusil1é Par leE aLlemands (96) Joseph Seger né Ie 22 mars 1896 à Petlt Landau (Haut-Rhin), engagé volontal- re dans l,arnée françalse en 1919, était Ie père de Jean, conbaÈtant volon' taire de la Brigade. Alsace-Lorralne (97) L'école normaLe d'Obernal est repliée à Sollgnac (Haute Vienne) B.A.L. - Cl. Berger 149

Des responsables départementaux de la région de Clermont-Ferrand sont nom- més : Flesch, Frltsch et Feldmann.Mals le 23 juin 1943 les allemands fonÈ une prenrlère rafle à 1'Université. CinquanÈeétudlanÈs sont arrêtés dans cette af- iaire de,'Gallia". Huit membresdu GMA-Sudsont déportés et I'organlsatlon est étâtéer FrlÈsch et Feldmannsubissant le mêmesort. Curieusementcinq mois après, jour pour jour, le 23 novembreà lieu la eeconderafte à la Gallla au cours de Iaquelle une trÈntalne d'alsaclens-lorrains résistants seront arrêtés.

Ils venalent de Linoges.

pour fut SchrnieC-er(alias Petit-Louis) il faut Limoges, dont le responsable ' citer comne responsables départementaux : Slgrist, DiLlenseger et Huber' les deux dernlers seront arrâÈés dans cette ville et déportés après le 6 avril 1944. Bernard Metz désigne Georges Bennetz (98) pour reconstltuer I'organisation GIvtA-Sudrûais le débarquenent a Lieu trop tôt pour lui pernettre de créer un ma- quls en Haute-Vienne. I1 se met donc à ta disposition des maguls de Dordogne où il organise plusieurs coups de main dans Périgueux contre Ia pollce allemande.

Ils venalenÈ du Lot.

1es responsables départementaux sê rromillêDtRémy Muller, Edmond FiEcher et Léon Kraft. Du 6 juin au 6 septembre 1944 la "Centaine'o du Gl"tÀ-SudapparÈlendra aux FTP, Franc-Tireurs eÈ Partisans drobédience cornmuniste.

Ils venaient de Corrèze.

"Les premlers naguis furent constlÈués en Corrèze au début de I'été f943. eprès un hlver difficile les effectifs corrunencèrent à croitre sous la double in- fiuence de I'espoir d'un débarguement prochaln et de Ia chasse à l'honme menée dana les villes par la milice de vichy et la pollce allemande. " LeB parachutages sont praÈlquement lnexlstants. Les armes sont une denrée rare, sauf le "lot ap- préctâUte de fusils-mitrailleurs enlevés avec leurs munltions par le Capitaine Guédin dès novembre 1942 à la Caserne du 41ène R.I- à Brive." IJa Résistance dans Ie Lot, la Dordogne et la Corrèze tire sa force de la coordlnation des opérations selon un plan du Général Revers lorsqu'elle oblige pro- la Divlgion allemande "Das Reich" à conbattre, à prendre du retard dans sa gresslon vers le Nord et à changer dritlnéraire, s'offrant, ainsi aux coups de Ia i.a.r'. à engoulème. Le 14 juillet L944 un parachutage massif apporte aux maguis une nouvelle puissance de feu, gurelle avait épulsée dans les combats héroiques contre I'armée allemande en retraite (99).

(98) Le Capitaine Bennetz dit Guéry (Mulhouse 23.02.15 - Bar-le-Ducr âux Armées 25.L0.44) avait particiPé à Ia Campagne1940, puls s'éÈait mls à la dispo- siÈion du Comnlssarlat Régional des Chantlers de Jeunes - Commandantde La Compagnie Verdun. (99) Référence : "Notes sur la Résistance en Corrèze' Dordogne et f,ot rédigées en septembre 1944 par P.E. Jacguot, Lleutenant-Colonel FFrr parues au No 325 du bulletln du "Souvenir Français" du 4àme trimeEtre 1971 B.À.L. - Cl. Berger 150

Dès lors s'appllque une tactigue nalruEienne de guérlllas, drenbu8cades sans cea3e renouvelées, de coupures de voleg de cqnnunlcatlon et de refoulement des forces locales ennemles dans leurs garnisons. La mise au point pratlque a Ileu au ChâteaudrUrval le 17 julllet 1944 et, après Ia capÈure de Malraux }e 23, elle Eera poursulvle par le Lieutenant-Colone1 Jacquot. Les maqulêards con- tràtent en peu de Joure liensemble des trois déPartenents à lrexception de Brite, fufi", u"""i, pérlgueux, Bergerac et Cahorg. Le 13 août L944, le Colonel Bohmer, comrnandantles troupcs allenandes de Corrèze, engage des négociattonE avec le SouE-préfet de grlvà, Uonsleur Chaussade, 9ui aboutlssent Ie 15 août à la capl- (100) tulatlon. ',Le 25 aott la llbération Èotale de la réglon eet un fait acconpll".

IIs venaient de Pérlgueux.

Un jeune instltuteur lorrain, Gustave Houverr €3 t chargé par Schneider (allas :f,hqnas)de créer en Dordogne des groupeg ou "centurles". néfugié dans Ie pérlgord, un autre instituteur, Antoine Diener (allae Rncel) prend contacÈ au prinlempa 1943 avec le rectorat de Strasbourg à pérlgueux. La tl rencontre celul lui sera plus taid son beau-frère, Précieément Houver. Le recrutement auquel procède llouver nrest pas alsé et 8rétendra peu à peu en dehors du nonde enseigttunt à Ia police, aux GMRet aux nombreuxpérlgourdlns recherchés par les allenands pour divers rnotlfs. !{alheureuaementHouver est ar- rêté le 6 avril 1944 par la Gestatrrc.rI Eera déporté et ne pourrâ pae prendre le noment venu ]e commandernentde 1'Unl.té qu'll avalt recrutée. Mals l,oeuvre n'est pas déÈrulte. Ancel, la prend aussltôt en conpte puis- qu,il L,avalÈ reJointe en iévrler. L|ORAde Ia réglon est décapitée à son tour : Àncel accepte a1àrs Ia responsablllté des maguie existant dane la région.

Ancel. ,,A notre arrlvée au maquis, un honmesort de la 9ran9ê de la ferme. 11 est plus âgé gue nousr pâa très grand et plutôt naigre. Une fine moustache accentul sa tèvré supérleuie. 11 est vêtu d'un blouson de culr sur un tricot kakl et drun pantalon de cheval eerré dans des bas de laine t gur Ia tête lrhabituel bérêt. De sa celnÈure émerge 1a crosse d'un pistolet. Notre gulde nous le présen- 'te : "Voici le Lleutenant Ancel,r qul conunandece naguis"' ,'Ancel, un nom de guerre, un chef auesl de ce maquls eoue les chênes nalns : jamais." le cornbat pour la liberté de lrhonurreest une lutter qui ne s'achève (Réf. Jacgues Granier - Oernlère lilouvelles drAlsace No 113 - L9721

Ancel avalt eu en avrll et nai fgal qu.fques contacts avec André lrlalraux, qul vlent de former, tout à fait à l'extérleur de lrorganlgrammedes F.F.I., un Etat-Ua3or Interallté et Interrégional, qul cornptaiÈdes DéIéguésMllltalres ré- gionaux-à Llmoges, Toulouse et Clerrnont-Ferrand et des Chefs déParÈenenttux. (Ûrar i,g.u. créé pai Malraux avec I'appui du s.o.E. du Colonel Bucknaster offlce), qui voulatt àgir en dehors des structures FFI plus ou moins contrôlées par le iénéraf De Gaulle depuis lpndres et de celles des F.T.P. étrolÈement sounlses au partl connunlEte, comprenalt entre autres des offlclere brltanlgues et arnér1- cains.

(r.00)Ire détail des opération est, exposé ci-après sous le tltre "Ile venalent de Dordogne" ù B.A.L. - Cl. Berger 151 rD Après le débarquenentdu 6 juin L944' Ie ConmandanÈ"Edouafd"Jacguotse joindra à eux et devlendra l'adjoint de Malraux avec le grade de Lleutenant Colonel FFI. 11 est à noter que cet, r.M. dispoge de plus de mcryensde parachutage que les réseaux dépendant de De Gaulle. Ceci explique pourquol Ancel, ayant besoln d,arnenent, a recherché ce contact. A ce mment 1ào Malraux est frapfÉ par l''é- nergle d'Ancel et par son lndépendance vis à vls des nouvenent de résistance tlu"u, à tel point qu'après une inspect,lon en mai 1944 du ltaquts de Duregtal, "nll lui propose de confler aux naquis alsaclens-lorrains de Dordogne Ia protec- envlsagealt lar- tion de la zone de parachutage de Donne, où le !{ar Office -le gage d'une divlsion aéroportée en diverslon du débarquement. Cette opératlon 'n,éOt cependant pas lieu, nals Ancel flnlÈ par obtenlr des arnes à l'occaslon du grand parachutagè au 14 Julllet 1944 dans le Lot entre GramaÈet SÈ Céré, au Causse de f,aubràBSâcroràanisé par Malraux et dont le natérlel devalt être ré- partl entre toutes les fàrnations As, FTP, ORAet Groupementsaleaclens-lorralns. *

Malraux. En 1940, lI est prlsonnier et s'évade pour rejolndre SlmonEussy' son aml pelntre sur Ia Côte drAzur, malE dès 194L son tempéranent aventureux I,entralne verg ToulouEe, où, avec Enmanueld'Astler eÈ EdouardCornigllon- Mollnier, 1l falt sauter un traln de munitions allemand. Il résume ce temps-Ià ainsl : "On complote, on ne ee bat pa8." eprèe ltlnvasion de Ia Zone Sud du 11 novembre L942, 1I se perd dane la clandestinlté pour reParattre en combattant dans les maquls en 1943 sous le non de "Berger" (101). En nal 1944' un matln, sortant rnal réveit}é de sa hutte, !e Sarthois décrit la scène dont 1l témolgne : "Je vols le Lieutenant Ancel arpentant le sentier avec un grand tlpe encore jarnals vu. Le nouveau venu est vêtu drune canadienne détavée eÈ de culottes de chevalr eê9 jambes sont prlses dans des leggins de cuir et il est coiffé dfun Uérêt... Jrapprendrai plus tard qu'11 s'aglssalt du Colo- nel Berger, notre grand chef pour la réglon." I'e 23 julllet L944, Berger tonbe dans une embuecadesur la route de Labas- tide-Murat à cramat dans Ie Iotr alors qu'il venalt de rencontrer les chefs de I,ORA du Cantal. Blessé et épargné par les allenande 11 sera lnterné à la Prlson St Miche1 de Toulouse et par conséguent abEent à la réunion d'Urval (102) entre les 14 et 23 août (pierre calânte). Malraux reparaitra le ler septembre1944 à Aubaglne, alors gue Bernard Metz négocle le cqrunandenentde la Brlgade Alsace- Icrralne avec Jacguot, son actif adjolnt ayant Joué un rôIC irnportant lors de Ia reddltion dee troupes allemandes'en août 1944 à Périgueux, lulle et Brlve.

Falsons un saut dans Ic temps pour préeiser quelques points concernant cet- te reddltion (103). Il est lndéniable que le "CoFcnandantJack"r successeur du Major John Peulever aurait dû slgner les actes de reddition des trouPes allemandesde Corrèze en sa quallté de représentant des Alliés. Le samedi 12 août L944, alors qu'il s'efforce de déltvrer Malraux enfermé à toulouse, a lieu à t'tartel (I,ot) une réunion des re- présentanÈs, des Mlsslons britanlque et amérlcaine au cours de laquelle Ie tÉné- fice moral de Ia reddltlon du Colonel Bohmer, cqunandant les t,roupes allemandes en Corrèze, eerait lalssé aux seuls RéslstanÈs français.

1i5Ï) Berg"r de Reichbach, vleille famille alsaclenne d'avant 1870 (102) Château de poujadeo demeure ancestrale des marquls de Conunargue'donÈ Malraux était I'hôte (103) néférences : "La Voix de La Réslstance" - No 92 - ,IullleÈ,/Août 1964 (le Général Jacguotl B.A.L. - Ct. Berger 152

retrgo.diamr Ce ne fut quren raison o de I'extrême qravité de la situation, aPrès la ruPture (craerrrr) des pourparlers le 15 août qu'il fut déci- lcttrc à Il heures, * dé de était un fait accomPli.' !'ilrè > f crrtrltn (104) Futur ambassadeurde Grande-Bretagne à Rio de Janeiro B.A.L. - Cl. Berger 153 .f Le maquis Àncel étâtÈ-tl connu ? Le colrnarlen nodolphe Kessler donne une prernlère approche à cette questlon danE son livre "LeB Terrorl,gteg" paru en 1948. Alors gu'en 1943 tl étalt ernployé aux archlves drun cornmlssarlaÈde pollce en Dordogne, il fut, en llaiEon congtante avec le maqulsard Àndré Bord : trAgent de llaison très hablle, dévoué eÈ audacleux, bref, un homneà qul l'on pouvalÈ se fler. fl n'apportalt parfols des pllee de cartes I Je 1es rempllssale, y appo- sals Ia signature du comnissalrer et 11 sten retournalt les dlgtribuer à ses canarades du nraguls. II me ntt aussl en relatlons avec Ie chef Àncel gui vivalt dans les forêts aux envlrons de Pérlgueux avec son groupe de maqulsards alea- ciens-lorralne. ttlals nrallez pas croire que le transport de ces cartes étalt choee aisée, témoin cette petite avenÈureoù seule,sa présence dreeprlt put sau- ver notre anl Bord. Àndré prenalt presque toujour8x*!'Eùr3 Bergerâc-Pérlgueux pour ses "voyages draffaires't. Un jour, la "Feldgendarmerle" eut 1'ldée nalen- contreuBe de contrôler les voyageurs de cet lnnocent autobus de canrpagne.Or, Bord avalt dans sa poche un paquet de cartes d'ldentlté à la slgnature contre- falte. I1 ne perdlt cependantpas sa présence d'esprlt et, pronptenent, 11 fatt gllsser ce paquet par un trou, spécialement pratlqué à cet effet, verc Ie bas de ses pantalons de . on foullla ce cher Bord... et 11 fut jugé inoffenslf I car les allemands, malgré leur flalr de policlere expérirnentés, ne pensèrent pas à Ia cachette provldentlelle que constltue le bas de ce genre de pantalon eÈ, par conséquent, ils ne déeou'.'rlrent ::ien de conprometÈant ,J ,l*tl; h*1. drr."^fi^et * (ftil1,u",".fi- :7I"4 i 6 ^tnJ;; ("/ Puisque nous en somnesaux hlstolres lnsolltee, évoquons celle de la fameu- se "RoBe"r gul se situe. en mal 1944 : "Un séjour de quelques tetnps dans un noulln à eau où nous cantonnlons' le Moulln du Rosier, à guelques kllomètres de Coursacr mravait affltgé d'une pleu- rlte que les deux toublbs du gecteur, les frères Gaussen,Erefforçaient de jugu- ler en dépit des falbles moyensdlsponibles. Afln de me remonter physlquemenÈ, la suralinentaÈlon srlmposait et, fauÈe de pouvolr m'agsurer un ravitalllenent sufflsant, leg responsables srétalent résolue à régulsltlonner une vache, dont le lait devalt ne redonner la vlgueur qui me falsait défaut. Cette brave "colla- bratrlce" vint nous reJolndre un jour, au "Canp des Sardlnes" et ce ftt le com- mencementdfun balleÈ courtellnesque enÈre le Sous-Offlcier chargé de 1'lnten- dancer le copaln "Cuigtot", la vache et mol-mêrne.Le consclencleux adJudant avalt une oplnlon blen arrêtée sur la valeur diététtque du lalt de vache et sa fornule, nainte et malnte foie serinée, était : "Quatre vingt dix neuf pour cent du chep- tel françals est Èuberculeux". En vertu de ce prlnclpe, 11 mravalt lrnpératlvemenè lnterdit de consomnerdu tait frals tlré, pour nrévlter de tdrber de Charybde en Scyllar et ordonné au Cuistot de falre bouilllr la tralte aussltôt. Pour ma part, Je n'ai jenrais particullèrement apprécié Ie lait bouillt autrenent, gue nêLé au café ou au chocolat. Il s'ensuivit donc, au fll des Joursr une sorÈe de partle de cache-cache, à trols contre un, lequel sollÈaire étalt blen str battu d'av'nce. I'Le processus, bien organisé, se déroulait aussi régulièrement gue systé- matlguement. La vache, gue nous avlons baptisée Rose, rneuglalt à heure régullère et J'ai toujours pensé, eu égard à la rélularité de ses appels gue sa connivence nous éÈalt acquise dès le début ; le CuistoÈ lnspectalt alors leE alenÈours et, sl le digne sous-officier nrétalt pas en vue, lI mrappelalt discrèÈementet allait recuellllr la contrlbutlon de cette milltante insollte. Dès 1'opération ternlnée, je rejolgnals non camaradeet, avidenent, Je lampals une large ratlon de lait tout chaud, à genoux sur le soli dlrectement au seau que le Cuistot te- nalt obligeanment à na hauteur. Raptdelent gavé, notre estonac ayant acguis de- puls longÈenps une dlnenslon adaptée au régirne rcrtreint qul étalt le nôtre' je remerciais chaleureusement leg deux dispensateurg de cette faveur et regagnais dlscrètement ::1agultoune. Iorsque Itadjudant apparaissait, jtallais ostensible- ment quémanderune gamelle de lait bouilli que je rarnenals dana mon antre où B.A.L. - Cl, Berger 154 un canarade affamé se falgait un ptalslr d'avaler ce llquide duenent débaraesé des baclles de Koch. Ce nanège se renouvelalÈ quasiment tous les jours et je reste trærsuadégue notre brave nose éplalt le départ de lrenpêcheur de bolre en rond et ne neuglalt que lorsque son absance étalt certalne. ',Hélas, tout a une flnn notre vie errante donnalt à notre compagneprtvée de grassee pralrleer utr€ allure squelettique, le corurrandenentne fit conduire chez un cordonnler de vlllage, synpathisant, à frémolatr et, lorsque Je revlns au camp, RoBe, la "vache maqulsarde", avalt dlsparu dans les egtonacË de mes canaradeg, nllltant , Jueque dans Ia mort, pour gue vlve Ia RéelsÈance.n (Le Sarthols).

Troie hommess'Gent de lrhôpital de Périgueux, où ils sont détenus. Les deux preniers bleseés avalent été faits prisonniers le 23 octobre 1943 lors- gue leur groupe de la "Fornatlon Mirellle" fut câpturé par les allemands à La Douze de Ia communede Versannes. Lrévasion de RoberÈ Mercier (105) et de Maurlce Desnoyer longuement et mlnutieusement rnise au polnt Peut enfln avolr lleu, lorsqurun condamnéde droit co!ûnunfalt appel à f'Asslstant de chlrurgie ,Iean Gaussen, - gul partage son temps entre I'hôpita1 et les solne au maguls -, pour lrlnformer de son déElr lmpératlf de Ee jolndre aux deux ÈerrorlEtes' afln dtévlÈer de retourner le lendemaln à la prison de Pérlgueux. Tout le plan g'effondqe, .I'.évaslon semblant éventée. Gaussenexplique alors gu'aux bataillons dlscipllnalres on appllque une méthode pour 3e falre exenpter de nanoeuvre : glisser en séton un fll septlque eous la peau pendant quelques heures. Le prisonniern dès le lendemain, est adnls à rester à Ithôpltalr le haut de sa cutgEe étant énormémentenflé provoquant ainsi de grandee douleurs. Depulg la vellle, 11 avalt lalesé dane la chalr Ie ftl préalablement trempé dans Ia cuvette du !{C. Le Dr Gausgenréusgit cependanÈà le guérlr et Ie 9 dé- cembre 11 profitera de lrévaclon de Mercler et de Desnoyer pour prendre le large. En effet, Ie 9 décembre, André nibetter unê jeune fenrneet deux hommes trÉnètrent de nult dans lrhôpltaln flcellent le concierge' sectionnent les file du téléphone, se rendent dans la salle des détenuE où ils désarment les deux trnllclers conpllces et enunènentlee deux maquisards Jusqu'à aassilac. Un quart drheure après Itopératlon, 1'alerte générale est donnée nais tout Ie commando eet déJà en route pour Lyon. CtesÈ alnsl gu'eûrent lieu trois évaElons au lieu de deux. (Selon un réclt du Dr Gauesen)

Au prlntenpE 1943, une "Centurle avait été constltuée dans le secteur Nord- Dordogne à erantône par Elle Mazeauet Ernest Huttard. EIle prit le non de Valmy (106) et groupa cent quatre vlngt volontaires. De centurle, valmy devient "Com- mando"ayant à sa tête Annlbal MoÈti. LrinsÈructeur niliallre en est Léon Dubourg. "Le Cqilnandor au Jour "J" reJolndra Durestal" Ancel le fait insÈaller dans les bols de la Talllândière, à Veyrlnes-de-vergt. Son PC sera dans une vlellle étable avec le Servlce de Santé, Èandls gue la troupê sera logée sous tente."

(f05) Mercier eqt menbrede Irorganisatlon "Robert" du Colonel Sarrazac à tyon, qul prend en charge l'évaslon avec 1'appul des régistants locaux, dont Ie pivot est le Dr Gaugsen 1106) Vaùny, vllIage rnarnals où É'ltlustrèrent Kellermânn et Dumouriez B.A.L. - Cl. Berger 155

',II est une ferne en haut de la peÈlte rouÈe gul mène à la "clalilère de Durestal,', où vlvent les Mazeau, qul offrent leur naison comnebaee de ravltatl- lement. Leur férrae sera brûlée et lrhorûne tué par les allemands' mals entre tenps, un Jour, Ancel présenÈe dans ce coln perdu une troupe llttéralement poullleuse, face aux couleurs et au garde-à-vous au Colonel Bergel." (Serge Bfbmberger) *

(A la rnénolre de Georges Mazeau, Magulsard de prernlère heure)

"Partlsan gouvienË-Èoiu"

Crétalt pendant lrhiver année quarante trols. Partlsan souviens-toi comblen iI falsalt frold Couché en chlen de fusll sur la terre getée Drune vlellle malson sans pallle ni funée. Conblen de gens hélas ne te comprenaient pas Et vlvalent doucereux auprès de leur bon feu Pendant que Toir êt malgré ces hcrnmeshalneux, Forgeaio ta doctrine, vLvant en parla. Pour toi ton Eeul souci était chasser ces sblres, Dont leurË bottes foulaient Ie sol de ta Patrle. Qu'importent leE privationg, Ie froid et la famine' Pourvu que dans la nuit tu entendes Ie crl. Oh déllre I Oh jole ce maÈln de printenps Où tu vae déllvrer ta caPitale (Périgueux). Tout n'étalt qurembrassades,gourires et chants. Le bôche était vaincu Par tes batallles. ta premlère des choses étalt de libérer Tes eamaradesanls en prlson lnternés Mals Èon coeur ge serra Quand ton arni Dada Te condult sur cette Èrlgte fos6et où glsaient guarante clnq des nôtree. Partlsan gouviens-toi Et surtout nroublle Pas 3 ' L'lnpact fralchement empreint sur cette murallle Des balles ayant tué lraml de bataille.

(Un anclen de valny)

Les *clvlls" sfétalent égalenent organlsés dans de nonbreuses agglomératlons. IIs apportent spuvent une alde efflcace aux naqulsards. Cttons Ie cas de Ia nar- ralne dee nagule HéIène Dupulr née Maufange, et appartenant au Groupe RoIIand : "Sa dêtneurede la Rue des Chalnes à Pérlgueux est le rendez-vous de Èrès nombreux réslstanta. Elle a aldé de Èrès nonbreux ieraélites à échapper aux hordee nazles en les faisanÈ paEger dans Ie naquis ou sortir hore de France. En raPport avec Monsleur Gagnerie, Inspecteur deg Enfants asslstés, qul lul fournissalt de faus- Bes cartee drldentlté, elle a su placer en lleux sûre de Èrèe nombreuxenfantE Julfs, leur évltant ainsi un sort certainetnenÈfatal. Elle Èravaillalt égalenent én étroite collaborâtion avec les Soeurg de la Mlsérloorde et dlu Ttrouln où, 1à aussl, elle put arrlver à camoufler beaucoup de ces enfanÈs poursulvls par lee allemands." On retrouvera alnsl de nqnbreuses personnes sana lesquelles Ia vle des ma- quls eut été blen plus dlfflclle et aléatolre. Dand touÈeÉ les réglone des "pa- trlotes" surglrent bien evant les débarguementsalliés i on y compta drlnnombra- bles femlea. Beâucoupfurent dénoncées, arrêtés, fuslllée, pendus, déportés eÈ exter,minéequelquralent été leur personnallté, leur politlque ou leur religlon. B.À.L. - CI. Berger 156

Ltatmosphèrerègnant dans certalnes agglonérations est loln drêtre gévère. A Chalaisr pât exenple, le Sarthois raconte gu'un soldat allemand appartenant à une école de conduite de chars équipés de gazogène esÈ le jouet

Houver, après J.adéportatlon ae"ful"au : "De ï,eizurle à ta tr'arge' en em- pruntant les chemins de la Siozee, de Beau Solellr du Pavlllon du Château... pour ne clter que ceux-là, partout les gars des premlères Centuriee Alsace-Lorraine du nérlgord étaient chez eux. Àu coin des cherninéeson partagealt la soupe en mêne temps gue les risques, on forgealt ensenble les promessesdu lendenain tout en pleurant parfois les déceptlons de la veille... ,'euandLe 22 février L944, Èrahls par un anclen chef d'une autre organl- sation de Résistance, ils furent à leur tour traqués à Périgueux par La Gestapo et la Millce, Ligueux fut tout naturellement leur premier refuge et leur prenler réconfort. proté;és par le Maquis FTP du secteur, soutenus, aldés et encouragéB par la quasi totaliÈé de la populatlon, ils peuvent alors, malgré 1rétat draler- te pernanent, poursuivre leur mission avec Ie minimun de guiétude indlspensable. "

Le 25 mars 1944' le maquis met la main sur les tickets d'alirnenÈaÈlon de la gendarmerie de Brantôme, où bientôt courre le bruit drun guet-apenB ayant tué deux officiers allemands clrculant en voiture dans le faubourg de Courrière. teurs corps sont entreposés à la morgue en attendant que débarque brutalenenÈ un déÈachenent atterund pour les ramener à périgueux' où le maire, Ie Dr Devillard, est également emmené. La tragédie de Brantôrne ne fait gue corunencer. Le 26 mars' un dimanche où l-es gens se reposent et vont, voir un match de football, des Waffen-SS et des légionnalreg Azur-Franguistes investissent la vil- Ie, terrorlsent }a polulatlon, pillenÈ' tnassacrent un juif et fusillenÈ vingt clnq otages en transfert de la prison de Llmoges à eérlgueux, auxguels il faut ajouter un hommequi fut capturé alors qu'il passalt à proxlmlté du lieu pour aI- Ier nourrir ses bêtes. Le lendemaln la pivislon SS-Brener occupe Brantône, incendie des malsons, fusille un père de hult enfants. Au faubourg Charnbarot neuf Personnes sont fusil- 1ées et trente autres prises en otages, dont huit seront tuées ou déportées. Le 29, les allemands repartent vers Périgueux. t'opération a fait Èrente neuf vic- tines et beaucoup de d6gâts matérie1s. 11 faudra y aJouter le 14 avril les ar- reetatlons, prises d'otages et au noins sept fusillés dans les communesdes alen- tours par la GestaPo et les nillciens de Darnan de Chanpagnæ. B.A.L. - Cl. Berger 157

Sarthols et son frère tdontrouge (de Paris) gagnent les Pâquerieg, où le ma- quis occupe une grange. On leur expllque qutil y a lieu "droubller sa vérltable identité et crest alnsi qurlls font connalssancedu'bergenÈ Gaston, des caporaux pauly et Molphê et puis de Jean-François gui arbore un suPerbe chapeau et un trench-coat taché nais blen coupé, de Michel, de Roger, de Champagne(le frère de pauly), parlsien, André et CuistoÈ bien sûr chargé de Ia cuisine, de Fauvetter cauffrette et Moscou, un alsacien rescapé des narals 91acés de Stallngrad où I'a- valÈ conduiÈ son incorporation de force dans L'armée allemande. Le maquls a été forrné le 27 février pai une scisslon drun autre établi dans Ia régton de Ribéral. Son arrlvée date de peu de jours..." A peine ingtallés, lls suivent un "cours drarmement: 11 y a un fusil MAS36, un fusil Lebel Mle 86, un fusll de chasse et trols mitrailletùes Sten!'r cêpêhdantquril esÈ interdlt de tlrer pour lrexercice, alors gue comnencentIe soir rnêmeles tours de garder Qul seront coupés par des expédiÈiong nocturnes du côté de Grignols. Le 29 mars 1944, on apprend à trteuvlc-sur-lrIsLe que le maquls est repéré par la Millce. I1 faut évacuer la grange pour éviter des représalltes à la fanll- Ie peytourÊâur proprlétaires, qul ont déjà souffert de I'arrestatlon de leur fils Ceorgâsde selzà ans, arrêté à Musgidan. t'lals la grange est si bien nettoyée gue les millciens concluent à une erreur de leur parÈ, cependanÈgue les maguieards introuvables sont réfuglés au Château de Chaulnes, près de St Aetier. Là, leur groupe "srétoffe par I'arrlvée de "Grand-père", vieux sous-offlcier de la Colo- nla1e, blanc de cheveux et ,ie moustache, Laquelle a cependant une teinte plus foncée au-dessus de la bouche, à l'endroit où s'appuye Le verre de rouge qurll semble affectlonner t c'est un brave bonhomme,dynamigue en diab1e..." ',par une belle nuit clalre, Ie Lieutenant guitte le campavec une équlpe et Ie lendemaln s'étalenù sur la.table bancale une superbe collection de fugils Lee Enfield, de mitrailletÈes Sten et Thomson,de revolverE Colt et Schmlth and Wegson,de grenades et tout un assortlment de rnatériel de sabotage." Cette joie esÈ soudainement troublée par un accldent blessant sérleusenent par balle Pauly. "Nous voyons alors arriver de Périgueux les frères Gaussen,9ul deviennent nos toubibs àttitrés" et bienÈôt 1e frère de Champagnenous reJoindra au Château de la Feuitlade aux environs de Coursac où le maquls a dénénagépar mesure de sécurité. *

"Un jour nous arrivent deux aviateurs amérlcalns, pilotes de "Mustangs" abatÈus prés de Montauban. Ils ae nommentArthur et Dan et doivent attendre chez nous leur rapatriement. Nos canarades Michelr Jean-Françols et Marrakech tentent de rassenbler leur anglais scolalre pour lier conversation, sans grand succès. Conne lls essaient dtexpllquer le fonctlonnement du petlt poste récepteur radlo reçu récemment, les mots Èechniquee font défaut dans leur vocabulaire et ils re- noncent. Nos deux invités comprendronsquand mêmeen voyant notre camaradeCeorges' chargé du poste, contrnentL'inetaller pour 1'écoute régullère de la B.B.C. Puls c'est un nouveauvenu que le Lleutenant Francine nous amène.Ctest un garçon de dix-sept ans. Notre lieutenant et I'agenÈ de llaison le gardent longtempËavant ae noui le présenter. NoÈre surprlse est grande lorsque Ancel nous ordonne, à Montrouge eÈ nol, de Ie garder de près. sans conprendre, nous appllquons La consl- gne et apprenonsqurll s'eat présenté de but en blanc chez Franclne, ce gui rend sa situation suspecte. Nous le gardons pendant quelques Jours de près et il fintÈ par exhlber une pnoto où figure le copain, gui lui a lndigué Ia ftllère. Culstot ieconnalt un anclen camaradepartl du maquis quelque temps avanÈ et noÈre camarade respire enfln. B.A.L. - Cl. Berger 158

un texte signé "euaÈre de Verdun", décrlÈ Ia situation du maguls Ancel de façon fort préclse : ,,Depuls plusieurs jours le boche s'énervalt à eérigueux. I,es gars de la ré- slstancê avaienÈ coups de main sur coups de maln à leur actif, mals bon nombre drentre eux étaient traqués. Les mouchards, hél-as, étaient nombreux à falre ce triste métler. Une poignée drhornmeg,les créateurs du mouvementAlBace-Lor:aine' pour dont Le p.C. éÈaiÈ Jusqu'à ce jour en villeo devaient employer malntes ruses déplster la Gestapo. A.L. "Après maintes alarmes, thornas, dlÈ le Vieux' fondateur du Mouvement est draccord avec son petit, EM de qultter La ville et de s'établlr à une dlzaine de kilomètres au Sud. Après un séjour de guelques semalnes sous Èente derrière la,'Betussie"r proprléCé de la conmune de Chalagnac, le mauvais temps nous força à déménager , cèci se passa en février, mars, avril 44. Une petite malson au lleu dlt "com6e" répondait à nos besoins et fuÈ oecu3'ji: après "accordn' avec le proprié- talre. Ce nouveau P.C. servalt de boite aux lettres et surtout de lieu de réunion de nos chefs de secteurs. Le nombre des occupanÈs étalt ltmité : Thomas le Vieux, gord Ie Bronzé, Winter dit Raoul, AusÈin Ie Rouquln et C1aussCj.iAllouette. ',Ancel avait installé son naguls (une trentaine d'hommes) non loln de 1à. Nos chefs de secteur (Bergerac, Brantôme, Le Change, Périgueux, Clairvivre, etc...) y allaient prendre des cours sur Irarmement américain et les explosifs, effecÈués par le Capitaine anglais Jean-Pierre de I'8.!,t. Interalllé, parachuté depuis quel- gues temps. Chacun de nous avaiÈ sa mission bien déterminée et ces dernières ne manquaient pas : renseignements, llaison, recrutement, ravltalllement' sabotage, etc. . . ,'Après un temps relativement calme dr,r côté boche, la millce et les gardes mobiles, commandéspar la Gestapo, conmencèrent à traquer et organisèrent des périgueux, ',opérations de nettoyage". Ils voulalenÈ donner un peu d' "airu à dont les routes étaient contrôlées et rnenacéesd'être coupÉes par les maqutsards. Aussi, notre secteur ne tarda-t-il pas à être le centre d'une de ces opérations.

"Le 7 avril 44, au matino notre s.R. vient nous prévenlr du départ d'une co- lonne de miliciens et gardes noblles en dlrection de notre P.C. Le matériel fuÈ vlte camouflé aux alentours et nous partons dans les bois. Vers 11 heures une fu- sillade nous donne pendant guelques lnstants I'alarme, mais elLe était trop é1oi- gnée pour qu.un danger lmminent pulsse avoir Ileu, aussl Ie repas fut Prls chez un propriétaire du hameau. ,,De retour au p.C. après l8 heures, le Vieux rentre le premler, Iorsqu'à Alouette échappe un cri I "DeË casgues t ". Etonnés et croyant à une blague nous nous retournons et e?ercevons des canons de fusils : nous sotnmespriS au piège. "Le moment esc criÈique. Les at,taquants stapprochent. Aucune parole n'est prononcée, nais tous ont Ia mêne idée en ce qui concerne notre positlon : con- tourner la malson, enjamber 1a pallssade et descendre le pré et les champs à tou- te allure. Ce nrest gutaprès avoir enjambé la pallssade que les miliciens nous tirent dessus. Armes automatiques, mousgueÈons' mitraillettes craclent de Lous côtés ; de derrière chaque hale sort un lâche, Ie doigt sur la gâchette. ,'La première surprise passée, nous nous jetons à plat ventre dans un che- mln encaissé, mais ce dernier est pris également d'enfllade par un F.Pt. Le Bronzé, soucieux de ramasser Ia cerviette de Thomas perd un tênps précieux et est, pris avec Alouette sous le feu de toutes les armes leur coupant net 1a reÈralte. Les millclens les capturent. B.A.L. - Cl. Berger 159

',... Thomaset Raoul après drinnombrables dlfflcultés réusslggent à passer et crêst, totalement épuisés, gutils rejolgnent Ancel une heure Plug tard droù une forte patroullle part vers noÈre P.C. où tout a été ntnutleusetnent foutllé. La popui.atlon nous renselgne sur le sort de nos camarades, emnenésaprès avolr éÈé nenacésd'être fuslIlés sur place srlls ne renselqnaient pas leurs vaingueurs provisoires. "guatre jours se gont écoulég depuls que le Bronzé et Àlouette ont été prls leE armes à ta rnain par l-es miliciens. Le Rouquln, après une discrète enquête chez les GMRoù lle sont enfermés, cherche un plan pour Bortlr les deux prison- nlers. I1 faut falre vite, nos deux copalns dolvent partlr pour Llmogespasser la cour martlale et nous savons ce gue celà veut dire. Ce nrest que Ie jour mê- ne du déparÈ prévu que le Rouquin réussit à jolndre Raoul qui se trouve au camp Ancel. II demandedes horunespour effectuer Ie coup de naln sur Ia prlson. Lrad- Judant Canlou avec Rouqufn, Raoul, Canlou, Guy, se dlrlge vers Pérlgueux par des chemins détournés. Maqulllage et déguieementchez le Rouquln, gui se passe du ci- rage nolr sur les cheveux eÈ les clls et de Ia couleur brune Eur Ia Peau. Canlou revêt un costume bleur 9ênf,êmlllce, un inelgne de nlllclen falt à Ia crale sur le bérêt. Raoul et le Rouquin srhablllent "chic", en vrais "marlous" de la m11j.- ce. Guy et Canlou entretemps meÈtent la rnaln sur u:e 202 grenat lmmatriculée de lcrraine, qui n'avait pas roulé depuis ptus d'un an et le réservolr presgue à sec. nLe Il avrll à 20 h I0 : départ en voiture p"rr des chemlns détournés vers Ia prlson. Nos canarades dolvent partlr à 20 h 30 pour Llmoges. Devant la prison Caniou sort de la volÈure, nous ouvre la porte du véhlcule eÈ nous salue-dans un lmpeccable garde à vous. La sentlnelle croit avoir affaire à la vraie mlllce et se net sur Ie côté en nous lalssant passer sans nous demanderquoi que ce soit. Nous lul lançons alors un "nlIlce françalse" au passage et elle est satisfaite, nous lui nontrons rapldement le coin tricolore de Ia catte de prlorlÈé de la mère du Rouquln, qui nous sert de papier offlclel. Nous voicl dane la place. Nous demandonsle chef de poÊte qul sur un "N. de D... " retentissanÈ ne tarde pas à accourir. Le chef de poste nous demandece gue nous voulons. n'Allez cher- cher Bord et Clauss, et en vitesse l" Notre homnesren va, fait vlngt mètres et se reÈourne en nous demandantle 2èrnenom gurll nravait paÊ comprlg ? Cette fols notre patience est à bout et crest en hurlanÈ que 1e "N.. de D..." est lancé. Le pauvre È!æe repart de plus belle et quelques instants plus tard 1l ramène nos'teu:+-eopêins, gui sont, un peu pâles et pas rassurés. Raoul empoigneBord au col}et et l'eruiiène'-etrle..secguant vers Ia voiture. I€ Rouquin concluit C1auss encore plus brutalement à grands coups de pied dans I'arrière Èraln. Crest alors gue noug nous apercevons que "notre" pauvre volture esÈ blen petlte et certalns gardes dolvent trouver étonnanÈ de volr les miliciens assls sur les genoux des pr isonniers. "La volture ne veut pas démarrer et lL faut partlr au plus vlte. Heureuse- ment qu'une petite descente est 1à el avec 1r "amablllté" des G!,lR,qul nous ai- dent à pousser, nous dénarrons. Malheureusementclnquante rnètre pLus loln elle s'arrête de nouveauet Gu;,'met tout son savoir pour repartlr. A:':ès plusleurs arrêts nous aornmesforcés de 1'abandonner et par des petlte chemlns du guartler nous rejolgnons les bols, souÊrI'oeil ahuri des curieux. fres deux petltes soeurs du Rouquin nous attendent à la sortie de La vllle avec deux vélos. CtesÈ déJà un moyen de loconotion plus rapide. Le camp a été rejoint vers 4 h 30 du natin où ancel nous attendait heureux de nous revolr tous en chalr eÈ en o5. " B.A.L. - Cl. Berger 160

Fln avrll Ig44r"Montrouge particlpe à une oçÉratlon de récupératlon dté- qulpements à pérlgusux. Je le vois partir, vêtu dfun beau costune bleu narlne à rayureE, béret sur la tête et la poche, côté coeur, gonflée par le gros revolver, dont 11 eet armé. Cette opératlon doit condulre nos canarades au slège du Secours Natlonal où nous a été signalé un stock de chaussureg' sur leque1 les allenande ont lrlntentlon de falre maln basee. L'égulpe se rend à férlgueux à borcl du ca- mlon de l'uelne BaÈaet, pendant que le Sergent Gaston entre par ltaccès arrière des locaux eÈ contacte les membregdu Pergonnel, qul sont de connivencêr noh frère reste en factlon Eur le trottoir. I1 est 1à depuls un mcnnentquand 1I volt s'arrêter derrlère Ie canlon, un véhlcule allenand duquel deEcend un sous-offl- cler gul salue très correctetnent mon frère et se net à arpenÈer le troÈtolr. Monttouge se sent rnal à lralse et se demandece gurll dolt falre. Mais les cama- rades sortent, porteurs de cartons de chauasures et ltallemand regarde dlstral- tenent les honmesqul, d'abord lnterloqués par la présence du feldwebel, char- gent lmperturbablement Ie camlon. caston est toutefois obllgé de llgoter leÊ agents sur un slège pour donner Ie change et, après avolr bouclé la porte drac- cès pour retarder une lnterventlon, donne I'ordre de départ. Ire canrlon srébranle et gagne à toute vltegEe la sortie de la vIlle.n *

Dans les dernlere Jours du rnols, nous changeonsà nouveau de cantonnemenÈ et partons nous lnstaller dans le Moulin du Rosler où nous reJoignent blentôt un groupe de quaÈre jeunes gens de Razac sur lrlgler condultg par un vétéran, Ie Père Simon. NouE falsons alnsi connalssance de Charlle, BilI, Jlnuny et Buffalo qui sont vlte ailoptés. nous recevons aussi la vislte drun offlcler anglals, le naJor ilean-Pler:o chargé de nous insÈruire eur leE dlvers armenents et natérlelg que les récents parachutages nous ont apportés i nous verrons souvent sa gllhouet- te mlnce descendre le chemln du coteau, de Irallure tranquille gu'tI doit avolr dans son pays pour parcourlr la campagne. Il parle françals avec un accent épou- vantable et le surnom de "T'CHAIIEUTON"lui est bientôt attribué. fl nous en- selgne lrusage du plastlc, ce curieux explosif qui se nanie conmedu vulgaire nastlc de vitrler, des crâyons allumeurs à retardetent et autrea grenades "Ga[ton"I ainsl que Ia manière de stopper un char avec Ie bazooka que nous venona de per- cevolr.

Le 30 avril, le maquls organlse un sabotage de rrole ferrée. Jean Bart' anclen caporal des fuslllers marlns, dlsant connaltre le Becteur, s'égape. On fl- nlt par trouver lrendroit de Ia voie en renblai avec un chenln la longeant en contre-bas et non loln d'une rlvlère. "... Pendant qu'un groutræse place en pro- tectlon de part et d'autre, l'équlpe de sabotage lnstalle leg charges le long des ralls. Lorsgue tout est en ordre, nous rassenblons près de la rrolture et noue attendone le passage du traln vlsé. Soudaln, notre lleutenant qul vient de jeter un regard à sa montre paratt étonné et dlt à Gaston : "Le train doiÈ être passé deputs un moment". Il ordonne à Jean-François de contacter les clvlls, gul sont requis chaque nuit pour garder la voie. tea canarades revlennent noue prévenlr que lee gardes ont vu passer le convol à l'heure prévue. Il ne nous reste plus qutà récupérer notre rnatérlel et à partlr en vitesse." "On décide de retourner le soir nêrneau mêmeendrott réédlter notre sabota- ge. Noua naltrlsons les gardes poqr évtter toute surprise et une équtpe est char- gée de les garder dans leur cabane. Nous lnstallons de nouveau nos charges et, I'opératlon terminée, Àncel m'envoie renforcsr Ia garde de nos "prlsonniers". Nous attendons patiemment et percevong blentôtr dans Ie matln qul se lève, le halètement de la locomotlve gui dolt démarrer d'une gare proche. Le bruit pro- gresse en mêne temps que Ia nervoslté de nos pauvreÊ gardes gui appréhendent avec terreur Ia suite de lraffaire. ,Ie dlstlngue maintenant, dans la brurnematl- nale, Ia masse sombre du convoi qui approche, surmonté de son panache de fumée B.A.L. - Cl. Berger 161

noire. Iâ locdtotlve arrlve vers nous et e6t tout près des charges. A notre gran- de stupeur, nous voyons le traln eontlnuer sa route' dépaaser le polnt où eont cramgnnnésles pétarde, êt pasBer à notre hauteur sans que rlen ne se eolt pro- dult. Du fond du renblal, je vols les wagonedéfller au-deÉsus de nol eÈ les fe- nêtres occuçÉes par des nl!.ltalres allenands encore ensonunel.llés. Nous eomnesà quelques mètrea leg uns des autreg, malg personne ne réagltr leg Allenands trop surprle et nous abasourdls par la faltllÈe de noÈre dlsposltlf. le traln dispa- ralt dane Ia prochalnc courbe, nous ramasaona raptdement notre matérlel que nous entasrons dans le coffre de la volture et nous dénarrons vlvement. De retour au noullnr noua exanlnons notre nontage et constatont que ,fean-Françols avalt monté lea détonnateurs à 1'envers, neutrallsant le dlspositlf. Cet échec noug Eervlra de leçon et, par la eulte, les eabotagee aboutlront.n

"Un anl nous slgnale en gare de ![arsac, un convol de ravitalllement alle- rnand. Cregt une bonne aubalne et une opératlon est ausslÈôÈ mise sur pled. une égulpe est déstgnée, gul ee rend un golr dans lrencelnte de la gare à bord de 1'habltuel canlon Batar condult lrâr son chauffeur alsaclen. Ce1ui-ci gare son véhlcule en travers deg ralle, devant la porte scellée drun wagongue les cama- rades fracturent aussl dlscrètenent que posslble. Le contenu est consÈltué de cartona dont ltun, évcntré, lalese volr des boltes de sardlnes à la tomate. Le canlon eat chargé à pleln de cartons, à tel polnt que son chauffeur se demande comrent tl va blen pouvolr sorttr son engln surchargé sans rlen câ83ê!.rl

"Un jour, dans le sllence de la forêt, retenÈlt une détonation qul nous net en alerte I elle provlent d'un polnt à quelque distance de notre campement. Le Lleutenant envole une patroultle pour se reneetgner. Les canarades totnbent Bur un autre maquls, dont nous lgnorions I'exlstence. Nous arrivons vite à con- fondre c€a gens qul ne sont en falt que des rnalfaiteurs, gui profitent de la sl- tuatlon équivogue pour perpétrer leurs raplnes. Àncel et le chef d'un autre na- quls, le Lleutenant Roland, organj.sent un traguenard et nous nrentendrons plue parler de ces érnules des Grandes Conpagnies,"

t Le 18 nal, jour de lrAgcenslon, une expédlÈlon est montée Pour s'enparer d'un camion transportant du vln pour I'occupant. ElIe esÈ conduite par le sergent Gaston gul stadJolnt quelquea canarades dont Culstot, gul veut se donner lrair et gortlr un peu de la furnée de ea cuislne. L,e groupe lnstalle son enrbuscadeà pro- xtnlté du vlllage de Fouleix au Sud de la petlte vl1le de VergÈ eÈ lorsque le camlon arrlve, l'arralsonne. Maie nos amle nront pas le temps de mener leur opéra- tlon à tertne, une volÈure allemande surglt lnoplnément, dont les occupants, troyant deg hommesarnés sur la route, ouvrent Ie feu sans héslter. Cuistot est abattu presqutaussitôt et seg conpagnonsnront gue la ressource de ee dlspereer à travers le bolg. te sergenÈ revlent au vlllage peu après et obtlent du malre que le corps de notre canarade solt prls en charge et tnhumé dans le petlt cinetlère de la comnune. NoE mâlheureux amls revlennent en débandade au canp eÈ nous pleurons tous la mort de notre camarade. Ctegt Ie prernler de nos norts et ils nous fait centlr plus profondément la gravité de notre s.ltuatlon. B.A.L. - Cl. Berger 162

Àprès une longue narche en direcÈion du Sud-Est en évltant Vergt, le groupe attelnt Durestal. ce canp est sltué à flanc de coteau et une source proche cons- tltue un excellent point dreau. L'accès n'egt possible que par un chemin de terre aboutissant à La route de St Alvère ou par des chenins forestiers se faufllant sous couvert Jusqurà des routes très éIolgnées" oes points drappui strs nous couvrent dans les villages des environs : un hôtel. à St atvère, une pharmacle à Vergt où affluent les renseignetnents sur les déplacements de I'ennemi qui en est réduiÈ, devant notre rnobillté extrème à ten- ter drinfiltrer, parmi nous, des agents gu'iI est relativenent facile de démasguer. Certains d'entre eux ternlneront leur trlste carrlère sur la crête du coteau qul donlne Ie camp. *

Des noteB de "D" de 1944r Soos La référence de "La Plantade-Cendrieux", retenons ce réciÈ : "Àu cours du mols de Juin, au début d'une après-midl, on nous slgnale Ie passage, puls l'arrêt de véhicules allenands à proxfunité de nous sur la route de Bugue. Je mroccupe à rassembler quelques nouvêaux. Un adJudant-chef' dont je ne me rappelle pas le nom et appelé à une autre nlsslon, me remet un cahler de con- trôIe nominatlf contenant probablement beaucoupde renseignernents. "VerE 18 h, la siÈuation étant éclalrcie par le départ de la colonne alle- mande, je redescends à non travail au garage, sous bois, heureusementassez bien camouflé. Nos postes de protection sont repliéE sauf les guetteurs. Popol Ancel vient me trouvér et ne demandeune volture de llaison de toute urgence. Vues Ies circonstances d'entretien la pl.upart des véhicules ont leur batterie presque à plaÈ. Je décide de me falre pousser dans la descente. Pour celà, je place le pré- cieux cahler bien à plat sous le piège et montê au volant. Presgue aussitôt le noteur tousse, mais ne part pas. A ce moment,on entend à travers bols, guelgu'un arrlver au galop. "Camouflez-vous I Nous sornnesatÈaqués par I'auÈre côté." "Me déplaçant au.sommetdu talus, jp vols plusieurs véhicules arrêtés en bas du chemin qui nonte aux fermes, où pe,r ae jours avanÈ se trouvait une partie de "Valmy". Les hommes,des allenands et des nolrs "phalange africaine" descen- dent des véhicuLes et se groupent. Srlls montent, la voiture peut être vue sur le chemin. Il faut donc Ia camoufler. telièvre et un autre avec moi unissant nos efforts, nous arrivons à la garer convenablement. 11 est temps, car déjà la trou- pe ennemie déployée monte dans la luzerne. ,Je prends ma trousse à outils' quel- ques plèces et mon armementet oublle Ie cahler" Je rejolns Ancel un peu plus loln dans le bois, lul expllgue ce que j'al vu. "Au mêmenoment vers les fernes toutes assez procheg, Ie bois comrnenceà brûler. L'enneml a découvert les traces de I'ex-canp VaLmyeÈ y a nis le feu. Irlais ce que nous ignorions, sans doute sat,isfaits' lls nront pas été plus loin' mêmepas au garage, gui se trouve à deux cents mètres dreutr. Je pense eoudaln au cahier et en un éclair j'envlsage toutes les conséquencesqui peuvent en découler s'11 est découvert. Je passe par toutes les alternatives espérant qu'lls nront pas foulllé touÈes les voitures, puls que la volture est brûIée, pul.s je sombre dans Ie désespolr en pensant que trouvant des voltures et Pouvant les utlliser, l}s les ont épârgnées et récupérées et que tôt ou tard, lls trouvêronÈ le fameux cahler. "Je rends compte de Ia situatlon à encel et je mrattends à un sévère blâme' nals celul-ci avec sa décision habituelle ranène non optlmisme et me dit "s'ils nous avaient poursuivis, ils nous auratent déjà attaqués depuis longtemps. fl ne resteront pas dans un bois Ia nuit, srils ont vu les voitures, ils ne peuvent pas lee emmenertoutes et nront certainement pas pris le tenps de les visiter. B.A.L. - Cl. Berger 153 ote pauvre Adolphe partlt en reconnalssance et au bout drun certaln tenPs noue partîmes quelgues-uns à ea rencontre. vers 23 heureg, noue Ie rencontrâmeg, gui revenalt de son pas tranguillê. "fl n'y a PerEonne,dlt-ll' et les voltures eenblent au conplet ; elles nront pas brûlé parce gue le parc étant débrousalllé le feu arest arrêté 1à." I'Avec quelle Jole et quelle hâte fonçions-noue sur le Parc. Je me précipi- tats déJà sur la polgnée de la portlère de la volture pour l'ouvrlr, guand une matn brutale me rejeta en arllère : "Ne bougeEPasr s'il y a du danger' je passe le prenler, ne dit Àncel, les voltures sont peut-être plégées." I1 nten étalt rien. Je recuelltis le précieux cahler et le mettais en lleu sûr. II nravait pas paralt- 11 l'lmportance que Je lul atÈribuals, nals Je pule jurer que J'al noralenent paeeé quelqueg-unc!detheures les plus cruellee de ma vie."

Le 10 juln 1944, se perprStueIe masgâcre droradour-sur-Glane, qu'on apprend au canp deux Jours plUs tard, Iragent de llalaon 5lrancil est tué. On le retrouve ealclné dans ea volture avec le canarade qul le condulsalt.

Le 2I juln, a lleu un engagenent drun groupe du maquis avec un conrrol blindé à proxirnlté de Castang, au eours duquel Moscouet Merlan trouvenÈ la mortr tandls que Montrouge est blesgé. Le canp de Durestal a été transforné en une vérltable citadelle, dont un parc auto dans une clairière non loin de la route de St Alvère. *

"Il y a 1à, une goixantalne de véhlculeE divers, depuis Ie car des gendarnes Jusgu'à l,ambulance des sapeurs-pornpiers de Pérlgueux, dont Ia réqulsition, de connlvence avec se6 proprlétalres, a été une vérltable ex1Éditlon gue ne raconte Mlchel. Cette ambulancedevait être prlsê avec l'accord des eapeurs-ponplers et uae équipe avalt été chargée dfaller La chcrcher et, dans le nêrneternps, de rap- porter au canp, un bldon d'essence qul conetlÈualt un blen précleux. La premlère partie du progranme se déroula sans incident et lrambulance, condulte par un saPeur, prit le chernin des faubourgs i lltl, un vrai parigot, eut la nalencontreuse idée de falre prisonnier un feldgendarm qul sl,rotalt sa bière à Ia terrasse d'un café. Falsant stopper le véhicule, TiÈl alla déltbérérnent pointer son revolver eous le nez du nalheureux en lul enjolgnant de le sulvre. L'allemand, saisi de se volr aussl brutalenent à la nerci drun "terrorieÈe"r nfopposa drabord aucune réslstan- ce et embarguadans I'anbulance, souE la garde de notre camaradequi le désarna drun revolver dès qurlls furent dane Ia rrclture. "Cependant, le chauffeur, absolument paniqué par cet incident non prévu re- prenalt aa route avec de plus en plus de difflculté dans la condulte. Lrallemand se voyant dans une situatlon crltique reprit courage et comnençaà se débatÈre, entamânt avec notre ami une lutte désespérée dans la cabine du véhicule, lsolée des autres qui se trouvaient assls à côté du chauffeur. Iitl réusslt cependant à falre lâcher prise au feldgendarm et à te basculer hors de la volÈure. Sttôt à Èerre, l'allemand se mit à crler lnur alerter see cqnPatrlotes qul ouvrirent Ie feu sur les fuyards. I.e chauffeur réusslt tant blen que mal à faire sorttr le vé- hlcule ile la vllte et toute I'équlpe regagna Ie canp sans autre lncldent nals' sane le bidon dressence. "Le Lleutenant accuelllit fraîchement le réclt de lrexploit et enJolgnlÈ au responsable de lréchec, draller le lendenaln seul à nérlgueux chercher Ie farneux bidon. Tlti se rendlt donc à lradresse convenue et récupéra le précleux objet. I1 lui restait à le ramener" I1 avisa un conducteur de vélo-taxi et lul demandade le conduire hors de la vllle avec son bldon. Le cycliste Erexécuta et, parvenu au- B.A.IJ. - Cl. Berger 164

dehors, TtÈt lrlnforma qu,ll gardait sa machlnepour continuer son chenin. Les protestationg du malheureux stétouffèrent devant 1'arme brandie par notre camarade àt cetut-ci enfourcha 1'engln eans plus attendre. Le retour fût laborieux et Ia nachlne, à 1,arrlvée au câtnpr était dang un état tel qurlL falLut la renettre aux mains de Michel, lui-même anclen pllote de vélo-taxl pour Ia réparer avant quril ne la reconduige aux portes de Ia ville et avise son proPrlétalre de I'endroit où il pouvalt Ia récuPérer."

1Ê 24 Juln, "Àncel a, maintenant, la charge d'une cqmlunauté inportante et ll est éviderment très affalré. Je le trouve en pleln travall et iI s'apprête à me slgner les laisser-paEser quand résonne le téléPhone de campagnele reliant au poEte de garde lnstallé à Itlntersectlon du chenin débouchant sur la route de St Àl.rère. Crest ]e Sergent Le Bail gui occupe ce poste armé dtun F.M. I1 annonce gutun convoi allenand mot.rlsé et doté de canons vlent de prendre posltion sur la route, devant notre camp, et place son artlllerle en poeition. Ancel lui ordonne de se replier et part sè rendre compte de la situation. Tous les gradés sont ap- pelée et, au retour du chefr chacun reçolt sa conslgne tandis gue lrordre.de 3'en- foncer dans les bols est diffusé. C'eet une technlque gul noug est fanilière eÈ chacun s,exécute vivenent. Je rejolns non frère que Roger nraide à entralner dans ,.les profondeurs de Ia forêt. ,, upendant ce tenps les allemands ont ouvert Le feu sur lrobjectif le plue en vue, la ferme où nous entrepogons nos réserves et lront lncendiée. Ses habitanÈs ont réussi à fulr avant dtêtre prls et les allemands sracharnent sur les bâtiments qurlls anéantissent, sous les obus lncendiat:as. Ils srattaquent malntênant aux bole qurils aperçolvent eÈ quelgues obus tombent près de la clalrière où son par- qués les véhicules. IJe feu cesse avec Ia tonbée du jour et cornmenous ne nous : sofiuneËpas manlfeEtés, lrenneml lève Ie siège et repart vers La P].antade. Dans la nuit, ÀnceI décide drévacuer les véhiculee lntacts."

plus tard, le réclt se poursuit alnei I "Plusieurs conbats ont eu lieu ; il y a des bleesés. Si à St Àlvère L'hôte1 de la Boule drOr est incendlé par les aI- lemands, à Vergt règne une certaine gulétude estlvale. Avec son frère Montrouge, le Sarthole se présente à Ia pharnacle Boubaud, qul abrite I'Etat-!4ajor' Le pre- nler rejoint le magula, tandls que le second est nomnépar le Lieutenant Francine caporal et infirntàr à 1'école des filIes, gul vlent drêtre érigée en hôpital. Il devlent t'adJoint drune alsaclenne, Madenoiselle Wittêrs, gui nalgré son â9e se dérrouecorps et âme pour sauver les blessés ; elle "porte avec dignité la coif- fe blanche des lnfirmlères et }e tablier frappé de Ia crolx rouge"

,,Un second agent allté nous esÈ tonbé du ciel' presgue dans les bras de Georges qul a vu un inurrenseeacogriffe, armé drun revolver à canon long coruneun iour-sans pain, atterrlr à ses pleds. Il a pour nomMarc et sa grande distraction est de se faire condutre à l'entrée de Pérlgueux en voiture où 11 srexerce au tir sur les sentlnelles allemandes en poste aux chlcanes connandant les accès de la vil1e. Ce genre de sport nrest guère appréclé de Robin, son chauffeur, qui doiÈ reprendre vivement Ia route du camp après chague séance. fl ne confle un jour qurll en a assez eÈ va demanderune autre affectatlon.n B.A.L. - Cl. Berger 165

,'Lrennemi paratt alroir perdu sa combattvlté r nous sotluneaen Julllet et les combatE en Nornandle lul lnp,osent de raEsembler dane cette région toug ses effec- tifs dlsponibles. r.e découragenent comnenceà grandlr dans seg ran98 et nous. avons parfots Ia surprlse de volr arriver, conduits par des gendarmes'des déser- teurs qul eont dtrtgés vers un campclandeEtin pour y attendre la fin de la guerre." Les naquis ne chôrnentpas, Ies morts eÈ les blessés contlnuent de payer le prix des escarnouches et des réactlons des allemandsr gul, Pâl exemple' ntacceptent p"s qu,on les prlve de deux milliards de francs prélevés lors drune attague de irafn. fls appiéhendent donc quarante otages, maig les relâchent de façon inattendue. * Le 14 julllet L944, un vendredi a lieu au Causse de Laubressac' près de St Céré un parachutage "nonstre" avec deux cents fort,eresses volantes et Libéra- tors ptoÈégés par une solxantaine de chasseurs Spltfireg : "600 conÈalners recè- lent quelques 1.200 nitralllettes, 150 mitrailleuses' des centalnes drarnes di- verses, 3.000 pistolets et revolvers avec leurs muniÈlons, des engins anti-chars et quantlté d'explosifs, alnsl que du matériel de toute sorte. Trcusles maquis ae ia réglon ont été mobillsés" celul drAncel a falt deux cents kitomètres pour Joulr de cette nane. Le 18 julllet, un élément du corpS franc connu SoUs le nom de "Groupe RaS- guln,o rattaché à encel est installé depuls quelques jours danE une nalson isolée ae la coûlrounede Marsaneix. Toutes les nuiÈs ce petit groupe rernpllt des missions éprouvantes de sabotage, de survelllance, de llalson et de harcellemenÈ de I'en- neni. Avant gue naisse I'aube de ce mardi là, les honmesregagnent leur cantonne- nent. Ils sont fourbus, mais placent cependant une sentlnelle avant de srécrou- ler dans la paille. Gutdés par une voleine et ses deux aldes alléchés Par Ia pri- me offertê pour la déIation, clng camlons nazls arrivent au bas de Ia côte de châtres. Dix garçons, dont le plus jeune esÈ à pelne âgé de guinze ans, sont aur- prls dans leur sop1eil. Devant leur refus de trahlr les naguis, ils sont frolde- nent abattus, sauf I'un d'entre eux gui a eu le réflexe salutalre de fuir. Après le retrait des allemands, Ie malre Boissavy falt enterrer Les neuf vlctimes en présence des naquisards drun autre groupe, gui, blen quralerté par Ia fusillade, ne put lntervenlr à temps. Les traiires sont Jugés séance tenante et exécutés. (Robert Rebière)

te 26 âoût 1944, valrny est engagé en soutlen du 2ène Batallton de la Briga- de RÀCet relève ses unltés éprouvées à Dlgnac (Charente), Fouguebruneet Torsac. Dans ce dernier village, à proximité du cirnetière, à I'aube du 28, se pré- sente une voiture de tourigme occupée par des allemands, 9ul tentent de fuir. Ils sont abattus. L,un étalt le colonel, Conte grnst utrlch von Trotha, tué tout près du clmetlère, lrautre, son Officier d'Etat-t{ajorr fut abattu à proximité du pont gul enJambele rulsseau coulant près de Ia route sltuée au bas du village. 11 est né."""àtre de préclser que Ia nort de ces deux offlciers fut Ia conséguencêde leur lntransigeance, car ils furent lnvltés à se rendre à plusieurs reprises par des rafales d'avertissement, mais il.s n'y consentirent pas. Vers 10 h 30 se pré- sente une forte colonne de la Kriegsmarlne, camions, slde-cars, cyclistes et hom- rnes de troupe qul débarquent des véhicules et attaquent aussitôt nos hommes. Mals ces dernlers, blen abrltég par des murs de plerres sèches, ripostent par des tlrs de ruEils-Mltrailleurs et d'une mitrailleuse lourde gue possédalt Ie batail- lon Vieugeot. Vrrs 14 h, vlennent des renforts allenands :3 canions bourrés d'hom- mes et un slde-car. A 21 h les assaillantB rompent Ie combat, mais laissent sur B.A.L. - Cl. Berger 165 place un canlon chargé de rnatérlels divers, des égulpements lndlllduelsr url câ- non ae 20 et plusleurs blcyclettee. Ils enportent une soixantalne de norts ou de blessée. (Réf. Dubourg - ler avrll L9771 nNos vaillante réslstants, qul jusque là n'avalent effectué gue dee orÉra- tions de harcèlementr venalent draccomplir une nlsslon toute différentêr ull coltl- bat défenslf, gans esprlt de recul et 1I en fut alnsl. Forsac fut sauvé drune destruction à peu près certalne et peut-être même,à l'exemPle droradouEr de Roufflgnacr dê llouleydler, de Brantôme, de Tuller etc... de Ia nort drun certaln nonbre drotagee qul auralent été prls dans ce palslble vlllage. Sl chose pareil- le erétalt màttreureusenentproduite, qurauralt dlt ou plutôt falt ce Réslstant téméralre et lnfatigable que fut 1'Àbbé nlcheullr curé du vi11a9e, qul ne cessaiè de srexposer à longueur de Journée eÈ lorsgu'on lul en faisalt la remarquer il répondalt : "Lalssez-mol falre ne6 petlÈE, j€ mrarrangeral touJours avec Ie Bon Dleu".

"tes vllleg de Ia réglon eont llbérées lee unes après les autres et notre tour arrlve drentrer dans Pérlgueux, gue les troupeg allemandeg abandonnent. NoE agents en vllle nouÉront tenu au courant de la gltuatlon eÈr par un beau natln diaott, un rassemblenent extraordlnalre de véhicules hétéroclltee se forme sur le champde folre de Ia petlte ville de Vergt. I/es grouPes dlsEémlnés dane les bols dralentour font leur Jonctlon et enbarquent dans lee rrolÈures gul enPruntent Ia route de pérlgueux en conrrol organlsé. îout le long du parcours' nouÊtaonmeE ovaÈlonnéEpar une foule en liesse qul volt, enfin, le cauchenar se ternlner. Des drapeau* trl.olores ou aux couleurs des alllés sont arborée aux fenêttreE. On gl- nous Jette des fleurs, deE flllea nous enbrassent en pa68ant. Crest commeune gantegque kernesse. ',NouE traversone Pérlgueux et notre randonnée se ternlne dang la cour du euartler Bugeaud, anclenne câaerne du 26èmen.t, où nous devgns cantonner. Notre Etat-MaJor à'lnstalle à lrHôte1 Fénelon pendant gue nous noug rendons à la ca- Berne au gSèmen.e. où lI nous est posslble de,récupérer quelques plèces drunl- forne et, pout certal.ng, des chaueBures. Je nral pas la chance dren trouver une paire à ma polnture." nun service de sécurlté eEt toutefole organlsé. Nous gardonE Ie dépôt dreg- aence "Desmarals" gue convoltent les F.T.P., lnetallés dans un grand lnmeuble sur les cour6. Ce dépôt fera un Jour lrobJet drune tentatlve drinrlestlssement de leur part que l'autorlté de nos chefg et notre volonté de défenee rédult à néant. IJe plus grand soucl de ces gene sst de nener une proPagande polltlque lnteneive dans toute Ia vllle en vue de eon contrôle. Un car avec haut-parteuù parcourt les rues en scandant des nots drordre et dee elogans.o

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,'Nous reÈrouvons dans un charnler sur la foute de luller les corps de 42 vlctlrnes de la sauvagerle nazle I parml ces nalheurêuxr Ie père de notre agent de llaison paul, qul s'étalt entrenis pour négocler, avec lcg allemandg, leur red- ditlon et s,ét;lt falt prendre peu de jours avant. Les funérallleg ont lieu aussiÈôt.'!

t

,,DanB lea Jours qul sulvent, nous asslstons, en nous pronenant en vllle, au Iamentable défllé des canlone chargés de "collaborateurs" des deux eexee que lea F.T.p. exhibent avec une Jole sadlque. Les femnes sont toutes rasées et portent, de nêne que 1es honu1es,des traces de coups. Tout ce nonde part pour un canp drln- ternenent en attente de Jugenent. Nous sommesen dehors de celar noÈre obJectif B.A.L. - Cl. Berger L67

étant l,organlsatlon de notre déparÈ pour les départernentsde IrEst d'où sont orl- ginalres Ia plupart de nos camarades. Les périgourdins et ceux qul' colnmeMontrouge et nrol, viennent d'autres régionsr ont décldé de les acconpagner dans leurs pro- vlnces qu'lls onÈ lfintentlon de rejolndre les arnes à la main. '.pendant que notre Etat-MaJor se plonge dans les préparatifs de cette expé- dlÈionr Doug falsons connaissance avec la vle de caserne eÈ sa routine fastidieuse : raseemblenents, appels, corvéeE, école à pled, toutes sortes de choses ennuyeuaes pour nousr gui sortons doune période de vie aauvage dans laquelle nous étionE blen lnstallés. Je eul.s caporal volÈigeur drun groupe coinposéessentiellenent de pérl- gourdlns, dont nos arnlErazacols. Charlie eet chef de plèce du F.M. eÈ le Sergent FranÈz a eu le comnandement."(Le sarthols) *

pour chasser I'ennui, on fait "guelgues blagues aux F.T.P., leur coulant une Simca 5 dans un bassln des cours ou hiEsant un garage à vélos sur 1e toit drun klosgue à journaux, nais ça ne va pas blen loin" Un jour, cependant, la lecture du journal nous donne, à Montrouge et mol, une idée qut nous paralt génlale i un artlcle est consacré au Général Dumesnll dont la staÈue de bronze ornalt le cours du mêrnenom jusqu'à ce gue les allemands décldent de récupérer les métaux straté- glgues. Le général avait al.ors été déboulonné et caché sous un anas de ferraille dans un dépôt de la S.N.C.F. La llbérat,ion venuer lee cheminots avaient extralt le général dremplre de sa cachette et, après l'avolr consciencleusement badigeon- né drhulle de lin, l'avaient fait replacer sur son socle. ,'Ceci nous amenaà penser gue, sl ce baron dont une jarnbe était restée gur le charnpda bataille de Wagran, avait prls Ie naguis, iI avait le droit de porter le brassard trlcolore des F.F.f. De 1à, iI ne restalt gu'un pas à franchlr pour la réallsatlon de l'idée. Avec la compliclté d'un canarade, nous portons mon bras- sard dans une des rnaisong accueillantes du quartler St Front où les demoiselles se font un plaislr de Ie laver et le repassër. Ia nult tornbée, nous revenons sur Ie cours et aldons notre camaradeà se hlsser le long de la statue glissanÈe Jus- qu'à pouvoir nouer le brassard autour de lrénorme bras du générat. Un gardlen de ia patx que notre manègeintrlgue vlent stenguérir de ce qui se passe et' nous lui expllquons gue nos chefs nous ont ordonné cette nlsslon. Le brave agent ae conten- te de nous lnvlter à ne pas falre de dégâts et reprend sa ronde. Notre réconpense sera de volr, dès Ie lendemaln, leg badauds srarrêter dans leur pronenade pour adrniner Ia prestance du général baron naqulsard. Nous en proflterona jusqu'à no- tre départ de Périgueux. Les F.T.P., sans doute Jaloux, rettreront ensulte 1'or- nementqul avalt échaopéà leur initiaÈlve""

Au monent du départ du Batalllon Àncel, les véhicuLes de Èransport sont dls- ponlblesr sauf l,essence falt presque totalement défaut. À Périgueux, les cuves sont à sec, cependant qu'11 exlste aux envlrons de Bordeaux des réserves imtrnrtan- tes gue les aviateurs allenands avaient abandonnées.A Ia tête d'un détachement comprenant un camion-citern€ et un ca:nion chargé de bldonsr le Lieutenant nonlnlque et 1'épouse du ConmandantSchatzl, 1'Aspirant Pierrette BrandsÈeÈtôrse présen- tent au dépôt, mais sont brutalement repoussés par les gardlens qul exigent un bon signé du cqnnandant, gui toge à une centaine de mètres de 1à. I"es deux offi- clers àe Ia Brlqade se rendent donc à pied à ce bureau où l'officier chef du dépôt est aussi intranslgeant gue ses hqnmes, car il n'a reçu aucune instruction concer- nant le ravltaillement en essênce du bataill0n des alsaclens-Iorralng. B.A.I,. - Cl. Bêrqer 168

"A bout d'argunents et sur un signe entrc les quémandeurs, à (lhrtl nÊrrrrÉ] deux I'Asplrant attlre 1'officier I'extérieur du bureau, tandis que Dotninique resté seul avise sur la table un carnet à souches, en *f,;" détacbe un bon, y appose un cachet et rejoint son complice." Ils prennent congé tout en palabrant, rejoignent leurs camions et font le plein grâce t&g,t, à ce "bon dûment rempli et signé", puis déguer- piesent avec Ie précieux chargement sans lequel rTulr I'Unité de Ia Brigade Berger nraurait, Janais pu rejoindre le front en tcmps utiIe. (Selon un têxtê de Haeringer). rtrîÈ I. Corrril * C'est Ie moment maintenant de s'élancer vers x Cfinlrqlûnt Ia victoire. Le maquis de la rorêt de la Double en Dordogne, - où Ancel fit ses premiers pas le 29 février L944 -, le deuxième maquis forné par (collrzl) Gù Ie Sous-Lieutenant Gandouin en mai 1944 êt baptlsé depuis "Valmy", le troisième maguis né le 10 juin 1944 avec I'Adjudant-Chef Schneider qui I'appellera "Verdun", le CommandoBir Hackeim venant de Bergcrac le 10 juiltet 1944 rejoindre grâce au Lieutenang Schwartzentruber Ie Secteur Centre Dordogne drAncelr \r\ra. sont devenus un certain 20 août L944, sous le commandcmentde ce dernier, le "BaÈaillon Strasbourg" \. comprenant trois Compagnies. tq If sepÈembre Lg44 (totl ' cette colonne s'abranle à travers le Massif Central vers lrEst de la France. "Nous enbarguons sur des véhicules qui forment xr*bl le convoi le plus extraordinaire gu'une armée ai jamais vu. 11 y a 1à, entre la citerne bleue à étoi- Ie de ta Soclété Desmarals, chargée dc I'essence $cài que nous avons pu sauvegarder dans I'optigue du rI projet en cour6, et I'anbulance récupérée en juin tcôcererc chez les Sapeurs-Pompiers de Périgueux' un assorti- nent varié de voitures légères, autocars, camions et nêne une moto gue mon frère et moi avons "piguée" chez un milicien. Cette moto, une Peugeot type P 109 r Crrnrrt de 350 m3, nous a donné un certain maL pour Ia met- trê en route et la ramener à la caserne Bugeaud arhfrr avait été laborieux. Elle fera peu d'usage drail- ? leurs, et finira abandonnée dans un fossé. rF'lh "Le convoi part en direction de Brive et Tulle dans une atmosphère de kernessê. Lês gens nous saluent ct nous eouhaitent bon voyage. Je suts assis sur l'aile avaht drun car, Ies em- buscades des miliciens reEtés un peu parÈout dans la nature étant encore à crain- dre. Nous avona installé des F.!4. sur les toits des véhicules qul s'y prêtaient et noua relayons à leur service. Lê gros des voitures foncÈionne au gazogène et lravancc est relativement lente. It faut s'arrêter souvenÈ pour recharger en bols ou en charbon de bois, les appareils gul font ressembler Les chauffeurs à des conducteurs de locomotives. Nous sommesparvenus à une certaine distance de Brlve, en direction de Tulle et marquons un temps d'arrêt à l'entrée du village de Cornil. B.A.L. - CI. Berger 169

',Un convol auÈomobile nous dépasse à grande vltesse, les véhlcules dont ll est cotnposé sont peints en vert foncé et nous pengons d'abord qu'il sragit drun détachenent allemand. Lee soldats qu'11 traneporte portent la tenue kakl et un drô1e de casgue rond encore Janais vu. Toutes les voitures sont frappées d'une étoile blanche pelnte sur les côtés et sur Ie capot ou le toit. Ces mllitaires nous interpellent en français et nous apprenons qu'il sragit drune fornatlon drAlsaclens-Iorrains rassenblée à Montaubon et qui nous rejolgnent à I'alde de véhlcules prêtés par Ie générat De Lattre de Tassigny, lequel vient de débarquer en provence avec la tère D.F.L. et marche le long du Rhône en direct,ion de IrAl- sace. Nous falsons flgure de clochards avec nos "gazos" et nos unlformes dlspa- rates. Le convoi a vite fait de nous laisser sur place et nous continuons notre route au rythme lent de nos englns." *

"Un soir, nous falsons halte dans un village proche de Vichy, à Randau. Le canpenent est vite organisé et Jê pars à la découverte en compagnie des sergents Frantz et Le BaiL. Nous dénichons une blanchisserie utlllsée par les allemands, qul y ont abandonné un amas d'uniformes. Je trouve un pantalons de treillis et une casgueÈte à longue vislère ; j'enfile le pantalon, gut renplace avantageuse- nenÈ le vieux pantalon de fibrane que je Èraîne depuie des mois et me coiffe de la casquette." "Le lendenain, une équlpe est envoyée à Victry pour prendre contact avec Les éléments Locaux de la résistance. A leur arrivée à I'entrée de la viller Dos cama- rades sont désagréablement surpris de se volr entourés drhomnes arrés qui pointent sur eux leurs fusils. Le chef du détachement est condult sans ménagementdans un local où siège un indlvidu galonné qui lui pose un tas de guestlon et semble déci- dé à faire un mauvais sort à nos amis. II faut toute l'énergie de notre sous- offlcler' qul ne se laisse pas influencer et promet de cuisantes représailles, le cas échéant, pour gue notre patrouille puisse repartir sans donunage. "Une expédition est organisée dès son retour etr cette fois, crest une arma- da hérissée de fusils et de mltraillettes gul invesÈit le barrage et Ie local de ces résistants de dernière minute. Nous avons vite falt de persuader les matanores gue nous ne sommespas déciCés à les sublr et qu'iI vaut mleux ne pas nous chatouiller. La vue de nos mines farouches qu'appuient les canons des arnes braquées sur eux les anène à conposltlon et nous en profitons pour acquérir des vlvres et du natérie1 qui nous font défaut, ainsi que pour leur consel}ler de pavolser la ville où nous devons passer demain. "Ils seront les prerniers à nous ovatlonner guand noua traverserons Vlchy. NoÈre progression dans Ie Massif Central est l.aborieuse et nous devons faire de nonbreuses haltes pour laisser reposer les mécaniques fatlguées et encrassées. Une de ces haLtes nous permet de visiter Les caves de Roquefort en Montagne et d'empor- ter, par Ia mêmeoccasion, guelques succulents frornages offerts par Ia 5rcpulation."

nNotre itinéraire nous amène a Cr"V où nous cantonnons sur le champ de foire. Le canpement vlte instatlé, nou6 Èrainons notre ennul à Èravers la ville' sans but défini. Iorsque je reviens au camp, un immense nuage de funée blanche s'étire parmi les voltures i j'entends des camarades tousser comlnesi Èout le monde était grippé. iI'apprends bientôt qu'une équipe de plalsantlns a nls la naln sur une cais- se de grenades furnlgènes aLlemandes et qu'lls se sont amusés à les lancer à tra- vers le carnpeïnenten poussant des cris propres à faire crolre à une attaque ennemie. CeIa vaudra aux 6qlst'.::!, une sériause "engueulade", mais on riera blen sous les couvertures le soir. " B.A.Ir. - Cl. Eerger 170

iNour attetgnons les premlers contre-fortB dl€aVosgas et fatsons halte à Norolr-lo-Bourg d'où leg dlfférentes cmpagnteE éclatent pour des cantonn€!ûents dlver!. La nlenne est devenue Ie Cqnnando Blr Eakelm - Ruff,el Klnder, plus com- nunârent déatgné par le stgle B.A.R.K. Nous cantonnonB à froldeconche p,endant quc lea cqmandos féna et Verdun Bont engagés dans le sccteur du Bolg lG Prlnca, prèe du tlhlllotr le 28 eeptenbre 1944" (Sarthols). *

nBatalllon !Èr pour clore cette érrocatlon du preetlgleux Stracbourg" cm- prenant VaÙny, Verdun et Bark, volcl une chanson qul bourdonne probablen€nt enrore dans lee orellleg deg Anclena (107). I Sur cette terre de mlgère, Nous Bcnmesvenus pour souffrlr (bls) Mals noue, leg Jeunes réfractatreg, Nul ne gaura noug aagervtr. tll leg nenacesr nl les crlmeg N'auront ralson de notre fol. Aaeez de aang et de victlnes, Nous défendons noÈre drolt. 2 On nous appelle fortes têÈeE' Iê bon bourgeols le croit Parfola. Car, au rnllleu de la tempêter Nous vlvons toug en hors-la-loi. NouE sondnegpartlE sans hlstolrear Oulttant nos Parentg, nog amlE. l,loua ne recberchons PaB Ia gIolre, Nous rroulons Sauver Ie PaYs. 3 Tous les maqulg, dlsent les triltreg, Sont dee rePaires de bandltE. ifoaeph Darnand dolt sry connaitre, Lul et sa bande de nervlE (VlchY). l.lala lron ealt que I'armée du crlmc, Que I'on dlt cachée dans lee bols, NrautraJanals drautres vlctlnee Que des traltres renplls dreffrol. Refrain En avant jeunes de France I GrouponË-nous, oul grouSrona-noug. Pour hâter Ia déllvtâhcêr La Patrie comPte sur nous. Les souffrances de nos frères, rÊE angolsses de nos mèreE, Nous donnent le drolt suprêne de leg venger nous-mêmes. *

ffieocleraux.,homne8o'd|Anc€1r1esanrbu1ane1ères,conductrl'ces, lnflrmlèrea et toutes les "fenrmes"du Sud-Ouest et ayant drallleurs géné- reu3enent et aouvent dângereu8ement contrlbué à la vlctolre. cette retnar- que est valable pour toutes les Unités de la Brlgade Indépendante Alsace- Iorralne du Colonel Berger. B.A.L. - Cl. Berger 171

IIs venalent de loulouse.

r,a Résistance prend corps dès après 1942 dans le "Mouvenent insurrectionnel de la vallée de la save sous les ordres de Plerre Conze (10S) et ultérleurement de Mouly. eprès I'arrestation de ce der- nier, le mouvenent est dirigé Par le capitaine Canille voisin, alias vérité. Son secteur est défini en gros par les soflmets drun triangle : Garacr Cologne et Cadours, et englobe les éléments alsaciens-Iorrains. celui-ci Le GùiA-Sudest sous le commandementdu Capitaine courtot. tôrsgue pierre Lieutenant drAr- est arrêté te e avril 1944 à Limoges, conze désignera le premlère-démar- tilterie charles pleis résidant à Toulouse pour Ie remplacer. La André Riedinger che de pleis sera de prendre des contacts avec lradjoint de courtot, Kraft de la et par lui avec Kibler, Pierre Bockel, RémyMuller chargé avec téon la centurie de centurie de cahors. I1 prendra à son conPte la responsabilité de Toulouse et provisoirement celle des Centuries de Pau et de Tarbes' Sa1non' tes liaisons entre pleis et Voisin seront établies par le Lieutenant P'C' à Garac Devant quitter Toulouse, où iL est recherché, Pleis étaUlira son de (Gers) dans Ia ferme de Roger Desterac, se raPprochant ainsi sur le terrain quelques grenades' Voisin-Vérité, qui lui donnera trenÈe mitrailtettes Sten, (I09). II nry aura un pistolel LL/iS et environ cinquante kilogranmes de plastic pasdeparachutagesqulluisoientdestinés;itdépenddubon-vouloirdesauto- sort iitg" régionales HIp, CFP, FFr, etc... dont iI aura du nal Pour sauvegarder futur préfet indépendance, ce qui I,incitera à rendre visite à Fonlupt-Espéraber, arnénagée du Haut-Rhin, réfùgié à sauveterre-de-Béarn. cette rencontre Lui sera par Èlademoiselle péroux, secrétaire. 11 rencontrera à nabastens, Charles Scheidecker, 1'ancien dépu- à Tarbes le responsable du GERALGeorges Thony et à Loures-Barbazan té de Thann Charles Hartmann.

mois Dans dix départements du Sud-Ouest, se manifeste pendant vingt et un à pau une unité créée pâr fe Capitaine pomnrlèsdu 18ème Régiment d'Infanterie 1'armée dans en 1940, chargé par fe cénéraf Revers de la mobilisation secrète de 17ène Ies Landesr les Hautes et Basses eyrénées, puis en novembre 1942 de la solide- Division militaires. Le 1? novembre, il crée une unité de conbat réduite et le ment encadrée qu'lL bapÈige "CorPs Franc P."r QUi a Pour but te sabotage formation harcellenent des troupàs d'occupâtion de la Zone Sud. Rapidement cette de Toulouse deviendra inportante aisposeia après la libération de Pau, de Tarbes,

@adronPierreConze,comnandantjusqu.à1adisso1utiondel|Armée-t drArnistice le 9lèrne Groupe du 404èrne RÀDCA,organise et comnande dès novem- bre 1942 le ,,Mouvement insurrectionnel de la Vallée de Ia Save" et ultérieu- rement une filière de passages en Espagne' rattachée à I'ORA. Il sera arrê- té (1944). Le Capitaine Mouly qui I'avait remplacé est arrêté à son tour avec lesLieutenants perrier àt Argence. Ce dernier s'évadera de déportation léna. et renplacera pleis à la Èête de la Centurie Toulouse, future Compagnie de (fO9) néférence : "Des origines du Bataillon Metz - Mouvement insurrectionnel la vaLlée de la Save - Bataillon Vérité - Groupenent régional des alsaciens- lorrains du Sud-Ouest" par Charles Pleis, Colonel ER t paruÈion aux bulle- tins N" Ig3 et suivants - 1981-82 de ltAmicale des Anciens de la Brigade Alsace-Lorraine. B.À.L. - Cl. Berger 172

^idri{urr+t rrrtlrlarr^ (nrn tT (raoud tF]rsrrra t'1 o (il^-' 6âBorr,vÉ,) (6ens)'\ (D @'\ t\ rôlorrt -rtqrurziel Cûl{r* -.x - .rtttilt ,' lnorrfrlÉ r r:rog \.-:f.fifLâ.ù

< Af,l ,*ds#t,*}:** rôf$rrrrctûr r\4i.3I \ r(-a-t 2hm luq.arr: I ^*,w,,.".fj*IHî_"- cfiirrrâr \ lfur&r r€nôor4ùh 'r

ct drAutun drenviron 4.800 horrnes pour marcher vers les Vosges (U0). À partir du 11 novenbre L944,le "Corps Franc Pommiès" e.'lllustrcra au Thillot avec la Ière DFL et au Drunont Le 29. rl sera à Strasbourg et ensulte en Allenagne sous 1,écuason du 49èrnenégiment drfnfanterie, puis Le 22 avril. 1945 à Stuttgart. Le Capltaine Ponrmiès terminera sa carrière de Salnt-cyrien avec le grade de 9éné- ral de Brlgade et décèdera en 1972. ta Brigade A1sace-Lorralne ntaura pas de llens particulier8 avec le C.F.P.

Le 5 Jutn 1944, 'à 21 h 45, Ia BBC lance deux nessages ! "Le père Lacerise eEt venun et "Véronèze était un peintrê. r cê qul déclenche leE plans "vetrt" et nrouge" (III). Cet appel à lraction surprend les organismes éprouvés par des arrestations dans lrlnpréparation de certains secteurs. 11 faudrait en tout prenler lieu se connaltre et se rencontrer. Des agents de liaison sont envoyés dans diverses régtons. A Cahors, Pauly rencontre Moreau qui a constitué un naquis sous la coupe de lrAR ne respectant pas L'autonomie du Groupe Àssace-forralne. - A Auch, un contact est pris avec le chef départenental du M.U.R. - A Lourdes est envoyé !,lonsleur-de-Pau. Tout le nonde sragite soudaln, il serait valn de citer tous tes rxf,1sr cmne il eerait fastidieux d'énr.rnérer toutes lee expéaitions trlunitives envers des collaborateurs pour se procurer argent et ravitalllement.' Laissons-nous cependant tenter Par une courte énumération (I12). * (II0) À rejoint après la libération du Sud-Ouest la nColonne Schneider" (111) Plan vert = prendre le maquis - PIan rouge = mise en oeuvre deg destructions (112) Carnet de route de Marchand paru dans le bulLetin de 1'Amicale des Ànciens de la Brigade Alsace-Lorraine N" 173 et suivants sous Ie titre "De ToulouEe au maguis" B.A.L. - Cl. Berger 173

[]éplcler de Cologne "met à dlsposltlon" du naguis une Cltroën "Rosalle", tandls que les boulangers et le boucher sont nis largement à "contribution" t mêmela perceptlon est vlsitée en vue de la récupératlon de listes concernant I,lmpôt nétal, dont le cuivre. Un autre boulanger "livre" une traction avant. On "s'adre3ge" aussi au Matre drFncaussepour de Ia nourriture et à I'adjoint de ponbrun pour un vélo de dame. A I'Iele-Jourdain, quoique cette localité solt occupée par des troupes allemandes on "prélève" outre lrallmentatlon un camlon p 45 Cltroën gazo-bois et de t'hulle à moteur. On passe à Cassemartinpuis à Slrac, où Ie préaldent de !a légion "livre" un Renault Prlna Quatre et de lreEsence. À engouflellê, on ',met la maln Eur" une RenaulÈ Juva Quatre neuve avec son esgence, gui est complétée par 190 litres "requis" à Garac. Le maire de St Gernler "fournlt" une blcycletÈe. A Ginont, outre de l'essence on "trouvera" un déPôt d'épicerle en 9rog. (1I2)

Le 6 juin 1944, a lleu !e débarquementdes A]liés en Normandle. Seize hommee (ff3) sur cent vlngt sept prévus par l'organlsation forment les prenlers éIéments du naqulsdcGarac soue le conunandementdu Lleutenant Charles P1eis aEelsté de l,abbé pierre Bockel et du Docteur Maxine Schnelder. Le recrutement Portera rapl- dement lreffectif à trente, autant gue de nltraillettes dlsponlbles. Ce maquls dépend du Capltalne Volslnr comtrrâtrdanÈrnllltalre de 1rA.S. de Ia Vallée de 1À Saver dont les mlsslons conslstent en enbuscadeset destructione (114). *

La Sécurlté des personnels clandestlns dans les vtlles étant devenue aléatolre, certalns vont se retrouver à Encausse, vlllage guaslnent à cheval Sur Ia llaute- Garonneet Ie Gers. Icl, la nature offre tous EeB replls, ses bois et ses cachet- tes. Lrennemi sry aventure plutôÈ rarement, mais les habitants Eont dans leur ma- Jorlté indlfférents ou pétlnlstes. I1 faut donc être sur aea gardes et ouvrlr leg orelllee lossquron tralte les combattants de la nésietance de terrorlstes. Iie facteur, lui, est très net : "Parfaitement t ile rrous dis que les terro- ristes sont des bandite I Les paysans gui les aldent, Ies nourrissent et les cachent nront pas drexeuses : ce sont des s... t Ilg sont connus' lls seronÈ châtlés. On les pendra t On brûlera leurs fernee et leure récoltes guand les assaseina qui les protègent seront loln dtlci t" Creet ennuyeuxlorsque Ie facteur affiche ainsi ses dlspositlone anti-maqul.sardes. (115) I€ chef du rnaquls envole donc gon secondr un certain "Le Coq", anclen agent cycliste de Strasbourg aux muscles puissants et aux trnlngs redoutables pour corrlger le fonctlonnaire des PTI. Mlnuit sonne. Une auto, tous feux ételnts s'arrête devant sa nalson et guatre onbres en gautent pour se faire ouvrir la porte. "Qul est 1à ? - Ouvrez I Ce sont les paÈrlotes.-Mop Dieur protégez-nous". Rlen ne bouge. "Ouvrez ou j'enfonce Ia porÈe l" EIle grouvre devant les intrus; Ilvlde, en chemise, une bougie à la maln, se tient le natamore du v!l}age. "Hablltez-vous t" Lrhcfirneet sa femne sont verts de peur. Le Coq IiÈ un texte et ternlne : i'1,'accusésera fuslllé". 11 est brutalenent poussé dans lrauto.

ffierMaxine,Médec1n-t1eutenantévadé-Bocke1Pierre,prêtre- Hahn André, brlgadier de pollce - Cambon,lngénleur - Michaux, profeeseur - Hartmann, Kanmerer et Steinberg, étudiants - les deux frères Blaes - Béchel, Braun et Rauch, sous-brlgadiers de pollce - Fuger, Hassig et Maolt, agents cle police - les aoeurs l{ady et Madelelne Laragneguy ( dont la premlère sera rnarlée à ulctraux Gustave-Plerre à Monferran-Savès par le Maire réslstant MaÈet le 16 août 1944, PauI Meyer étant tânoin) (}}4) Journal de marchedu 3èmeBatalllon de la Brigade Alsace-Icrralne (Deml-Brigade Metz) (!.15) Réclt tlré drun docunent signé "Ch. P.-'ayant paru dans Ie Nô 27 de Julllet 1949 du bulletin de I'Amicale des Anclens de la Brigade A1eace-Lorraine B.A.L. - Cl. Berger 174

Lrhonne flcelé à un tronc d'arbre du bols le plus proche va donc être fusillé lorsgu'arrlve un nessager apportant la grâce du Chef. 11 est tibéré, mais quand rnêrne-passéà taUac... Quand le lendenain 11 falt sa tourné, 11 ne tlendra pas de dlscoùre, nl par Ia sulte au blstrot du vlllage, dont les habltants applaudlssent eilencleusement en ralllant pour un bon nonbre Ia cause de la réslstance... Et lron ntentendlt plus janals parler du facteur d'Encausge.

Fln juln L944, I'abbé Pierre Bockel, camaradede classe de Paul Meyer, contacte celul-ci par I'lnternédialre de Soeur Paulaine (116), DlrecÈrice de 1'Or- phelinat de Guebwiuer repllé à ttonferran-Savès (Gers). C'est, un haut lleu de 1a iésistance entre 1tlsle-ilourdain et Auchr au botd de Ia N 124, et un refuge pour de nombreuxamis, dont les enfants de l'épouse de P1els, Mariette, chargée par son mari de missions de liaison dangereuses, gui nécessitent une "cache" sûre I celle-ci réslstera aux incursions de la pollce allemande, ce qul prouve la quall- té de l,organlsatlon et I'autorlté, dont joult la rellgteuse du rrès salnt Sauveurr qui a su éialement lmposer son patriotlsme au Maire Matet' boulanger' et à la po- pulation. èette conflance ne sera Jamais trahle. De 1à Partiront par Ia suite Les ôrpheltns nrayant pas dix-huit ans EdouardGrlmm, Joseph Grotzlnger, les deux frères Abrahamson,premlère équipe de combattants entourant Paul Meyer et son agent de lialson du-RéseauGa1lià Henri Batôt. AIex Mallller, le fermler lorrain au Cnâteau se jolndra à eux dang un irréslstlble élan de patrlotlsme.

Ce jour de I'été 1944, le clel est d'un bleu gris, qui rend le so1eil plus chaud, lralr plue étouffant. Des lumièrea cruês sraccrochent aux chaumesdrun cnalnprnolsgonié. La poussière des chemins alourdit les feuilles des buissons épi- neux. Un vleil autobue, désartlculé, grlnçant, pousslf, enprunté à un garage cam- pagnard, prornènequelgues maquisards à travers les monts et vallons gersols' dans la-région de I'Isie-Jourdaln. Le chauffeur se fait un ptaisir d'appuyer sur I'ac- céléràteur et prend des tournants tels guron s'attend voir à chaque lnstant la gueue du véhtcile prendre Ia clef des chanps. Un haneau grouPant guatre ou cing fermes branlantes, deg crls de volailles échappant de Justesse aux roues du bo- lide déchainé et la course continuer avec des nuages de pouseière qui narquent Ie passagedu car, antigue gulmbardeaux eièges déséguillbrésr-aux vitres trenblan- tes, avec 6on moteur qul fume et sa carrosserle rafistolée à force de vls' de sou- dures et de fits de fér, tu fuE noÈre premler noyen de tranBlrort qul nous mènera jusgurà Strasbourg I La nuit, nous Ia passons à mêmeIe sol, à ta belle étolle, car crest meil- leur gue sous le hangar où eet caché notre naigre barda. on peut se laisser 9r1- s.r pàt lrobscurlté et Le silence, on lnterprète le jet de phares drauto là-bas sur la route natlonale : est-ce la geatapo ou la descente de terrorlstes se ra- vitaillanÈ chez quelque gros proflteur ? Ltami fintln srest tu depuls longtemps, 11 dort et rêve. A quoi donc ?

Médallle iÏI6) So.ur p"u1alne, Léglon dtnonneur, Croix de Guerre avec Palme, de la Réslstance décèdera Ie LB août tgTZ dans sa 69ène année. Son actlvité paÈriotique est résunée de façon succlnte dana le texte gulvant : i',Je eou"slgné, Chef de t'tission de lère Classe Cavarrot Henri' certifle ce gul sult : I.{adaneVan den Drlessche Céclle, en rellglon Soeur Paulaine, Supèrleure de l,Orphellnat Saint-Joseph de Monferran-Savès, a aPpartenu à nes Servlces de Renseignement et Passages en Egpagne, ainst que C.d.M. en quallté cl,Agent de Liaison, Àsile et Organlsatlon du Poste de Comman- denent depuls 1e mois d'avril 194I. - Paris, le 11 févrler 1945, I'e Chef du Réseau "Maurlce". Slgné CavarroÈ." B.À.L. - CL. Berger 175

peut::8treà la corvée d'eau, qul nécessite un entrainement digne des jeux olympiques. Il faut deecendre au bas de La pente plusieurs fols clnq cents mètres pour pulser dans un trou situé au creux du vallon deux seaux d'eau à la fols et renonter en soufflânt et en trnstant surtout lorsquoon a la chance de renverser un seâu en coura de route. Cela fait partle de la vle de maqule. pas un coln drombre devant la ferme igolée où le groupe a élu donicile. Pas un chat qui clrcule. Les canards se lanentent de trouver une mare dessèchée. La- bas, un Èype en short, ùorse nu, les épaules rouges comneune écrevlgge, traver- se un coln de pré, trois chargeurs de mltraillettee battânt sa fesse gauche. Vol- 1à Le Cog qul traverae Ia cour, la figure rulsselante de sueur, nals toujours sou- riant. Et cet autre qul ronfle derrlère le hangar. Un groupe drhqilnes staffaire autour drune niÈratlleuse arnérlcalne qul vlent drêtre parachutée, Chacun ee fanlllarise avec sa "Sten". Un coup de feu qul part dans Ia naturer ce qul a pour effet de voir son autêur suhnergé eous une avalan- che de jurons et drengueulaârs. Dans un coln de Ia grange, un flegmatigue allgne tranquillement une collection de grcnades de toute8 les fornes et orlgines eur une poutre bosselée, tandls que son copaln dénonte et renonte trente slx fols Ie "Mauser" qul vlent de lui échoir. Un gars qul vous seeoue brutalenent au mllleu de vot,re somnell r allonsr crest ton tour I voug vouE révelllez à noitié, prenez votre nltraillette, bouclez votre ceinture alourdle par deux chargeurs. En partant, une glissade sur une bouse de vache voua âaperge Ies jambes et vous rappelle gue vous dorrnez dans une étable. Vous allez prendre votre tour de garde, au bord d'un chemin qul passe à une vlng- tainc de nèÈree. Et caché derrlère le tronc creux d'un saule, voug regardez' ob- servez, écoutez, croyant volr des ombres partout et entendre des pas sllencleux qul s'ampllfient dans votre cervelle. (un de la léna)

Le 31 Juillet L944, vers 6 heures, les allenands attaguent le naquls vérité (U4) essaimé autour du Château de I'Arsene, PC de son chef. C'est probablenent la réponse de I'occupant au succès renporté 1'avant-veille sur le terraln de Blagnacl où volsln a falt gauter 17 wagonsdfexplosifs. Plerre Bockelr qui devait dlre une messe au château réusslt à faire deml-tour sous les balles ennemies,confirme dès 8 h cette attaque. Vers'LI h des flamrneset des fuméesdenses s'élèvent dans la dlrectlon de I'Arsene. A 1? h 30, Pleis et Bonzonatteignent la Trappe Ste-Marle du Désert, où le père Robert leur montre les corps de Voisin et ile Camus, puls décident dfaller au château, mais y sont reçus à coups de fuslls. Ils rebrougsent chemln. Les Maguisarde survlvants de vérité rejolgnent Plels à Roquelaure-St Àubln I ils avalent été vendus. Ces trente hommes,comnandée par le Capitalne Rlbertr alias Comnlneeet Ie Lieutenanl 36tfer, allas Bruyères, avaient réslsté pendant guatre heures contre 400 aLlemands, qui ont eut 98 tués et de Èrès nombreuxblessés. On sut aussi gue Ie Comte drOrgelx, propriétalre du donaine avalt été abaÈÈude- vant le château. On put récupérer Jean Lunière drorigine tchèque, artlficier de vérlté, bleasé de trois balles.

Le 4 août, les allemands font sauter le château, ainsi gurune ferne voislne. Les pères de la Trappe furent maltraités.

Le I août L944, Argence reçolt des mains de P1eie le cqunandement du maqule de Garac et est nomméCapitaine. B.A.L. - Cl. Berger 176

te 12 aoûÈ' les naquls Eont réorganisés de sortè gue Ie "Maguls de Garac" devient "la Conpagnle léna", du 'Groupenent Derlne" rattaehée au "Corpa Franc P" (C.F.p.) sous la re6pônsab111tédu Capltalne Argence gu'acconpagnalt Gulllaune Thielen, tous deux anciene du 9lène croupe du 404. Lrorganlsatlon d'embuscades dans le GerE devlenÈ 1â rnlsslon prlncipale. Dans peu de jours cependant la Com- pagnie fera rouee vers lrEspagne (25 août).

Le 16 août 1944, le débarquernenten Provence est Ie slgnal du harcellenent accru que sublssent les troupes ennemies de la part des naquls et de la réglstan- ce urbaine. Tout le mondeest fébrile et actif. De plus en plus de "F.F.I." se révè1ent, mals certalns de leurs chefs vont Èenter une malnmise, non eeulement sur le counandementterritorial, nals aueel sur les alsaclens-lorralns' 9u1 sont un éIéaent important de leurs effecttfs. L,es unltés alsaclennee-lorralnes partent dans cette llbératlon du sol de !'rance avec un handicap, elles sont dérnuniesdrar- nenent et de moyensde tranBltolt.

L€ 17 août 1944, un anclen de la réna note : "Mon père vient de recevoir un mot de l'abbé Bockel, le départ est pour ce solr 22 h. J'al prévenu Gagser, Iltls, Kapsa, ToIu, Wlntenberger et Galési afin qurils se préparent. A 5 h de I'après- rnidi arrivent dane une tractlon-avant I'abbé Bockel, Ie ConmandantPlele Et Polo. Nous partons de sulte, à savoir : Gaeser, Iltls, Kapsa, Galési et nol. Noua arrl- rrons dans la soirée à nuycaequier. Je suls affecté à la téna. À la Èombéede la nuitr toute la compagnie fait nouvementen direction de Peyrlguere près drEndou- flelIe. Malheureusement, en cours de route, notre voiture (gazo) tqnbe en panne' nous La poussons jusqurà Touget près de Cologne (Gers) où nous nous faisons "1n- vltêr" par un collabo plus ou moins terriflé. Nous faisons chez lul un excellenÈ dlner et passons Ia nult dans ses chambres.

Le 19 août, la garnlson allenande drAude se replie vers Toulouse. Une vedette-moto précètlant largement les 500 holrmresde la tnlehrrnachtest abattue juste en face du Château de Monferran-Savès par le Caporal Henri Batôt en embuscade. I1 falt sienne La noto (117) et renet au Capltalne Paul Meyer (l18) le casque, le plstolet et la sacoche contenant des papiers. te Capltaine Argence commandantléna, Paul Meyer et trol6 honmespoursui- vent alore dans leur traction-avant noire leur raid de reconnaisaance. Venant de la dlrectlon de Cologne, ils débouchentde Ia D 654 sur le N 124r juste en face du ponÈ de lflsle-itourdaln et tqnbent nez à nez avec la colonne de véhlcules al- Iemands. La surprlse bloque 1'enneml, gul connet la faute de ErétaUllr défenglve- nent sur place après avoir engagé Le feu et falt sauter la tractlon gue les ma- guisards avalent dt abandonneren combaÈtant. Profifant de cette escarnouche, le ConrnandantLesur du CFP falt placer un rouleau compresBeurEur lrunlque pont pernettant le passage de la Save et alerte les Bataillons Armagnacet Vérlté.

(1I7) LrAdJudant-Chef Henri Batôt se tuera en servlce conmandé sur cette moto Le 22 sepÈenbre 1944 à Luxeuil-les-Bains (1f8) Le Capitaine Meyer a été muté Ie 18 aott 1944 du BCRA-RéseauGallla au Bataillon Metzr dont ll sera Conmandanten Second jusgurau ler avril 19{5. B.A.L. - Ct. Berger 177

Le 20 août 1944, ont lieu les combaÈsde lrIsLe-Jourdain amenantla teddi- Èlon des UnlÈés allemandes encerclées par les maquis et nrayant pae réussi la per- cée vers Toulouse, qui vient d'être LltÉrée, où seule des francE-tlreurs tlennent encore 1es toits, nl le retour vers Auch. D,ouzeprlsonnlers, dont un adjudant, aont à mettre au compte de la Cornpagnieléna, gui, dans cette opératloh de deux Jours, nteût aucuneperte' nl blessés (1I4).

Replenons le récit de celul qul slgne "Un anclen de la léna" gue nous avlons lalssé à Îottget. Le l8 il arrlve à neyriguere où il est affecté au groupe de nortlers de Polo. "on n'a demandéde prendre un faux nomet jtai reprie celul que portalt non père en 1914-1918. Cela pose drallleurs quelques problèrnescar 1l faut toujours, quand quelqurun appelle Bergerr guê Ie voisin ne rappelle que crest mol. Dans Ia nult du 18 au 19, Je fals ma première garde de nult. Le 19 Je suie affecté au groupe d'agents de lialson. Monarmenent se conposedrune mitrailletbe Sten dont le guldon' à la Eoudure légèrement ilécollée, permettrait, dtaprès lea copains, de faire du tir contre avl.ons, tout en loupant une vache dang un couloir. Le mênreJourT Je pars en mlssion à Garac et Encausaeavec Blaes. Nous avons reprls l'habit civll et chacun de nous porte dane sa poche un plstolet. La route nrest pas très sûre. Nous arrlvons là-bas dans I'aprèe-mldl et y couchons après avolr rencontré le curé. Malheureuaenent, Les "trnulets" que noue devlons y chercher nrétalent pas au rendez-vous (II9). 'tNous repartons le 20, nais en cours de route, nous aommesalertég Par des bruits de bataiLle. NouB rencontrons le CommandantCasanova qul nous dlt gue le Corps Franc est engagé dans une affaire sérieuse à 1'fsle-ilourdaln et gue Iéna esÈ en ligne à eujaudran. Nous les y trouvons effectivement nais comneBlaes et mol nravons ni armenent ni équlpement, on noua renvole à eeyrlguere. Nous reve- nons à Pujaudran dès l'aube du lendenaln. Malheureusènent pour noug' la bâtaille est flnie.

Le 24 août, "nous partons à pted à Giscaro, où nous coucherons. Je sulE af- fecté à la lère Section du Sous-LieuÈenant tleuse. Le lendemaln Je vais au ravitall- lenent à Glmont tout pâvolsé. À Ia Cornpagnlearrivent des renforte' notannent .le Lleutenant Strelff, le Soue-LieuÈenant l{aurel, ainsl gue Roby, Max, Lérry et Jean- Pierre dit "Chan-Bierre". t

Deux tlpes revêÈus drunlformes rappelant ceux de Ia millce se présentent à Pleis juste de retour d'une expédttion à Pau. Lrun se dit lorrain de Morhanger Èandls que lfautre, dont le premler ne veut pas sê séparerr €s t un rnérldional cu- rleux, prêtre belliqueux. Fred Strelf et !îaurel flnissent par convalncre Pleis, Bockel, Argence, Hahn et Meyer très circonspects, loraqu'lls prouvenÈ que Fred vient dféchapper de Justesse au poteau d'exécutlon après tortures par la Gestapo. Le 25 août, "Je pars en tractlon avèc Max, Cqnbaldieu et deux autres en dé- tachement précurseur du déplacement gue va effectuer Ia Conrpagnledlrigée vers Ia frontière espagnole. Nous passons à Glnontr Auch, Mirande et Vlc-en-Blgorre pour atteindre PuJo, où nous attendons en valn féna."

(119) "Poulets" = renforts en hommes B.A.L. - Cl. Berger 178

*ÊËd!n .^ I n*.or*". lfmrrJC i 'tio Srrfl (pvaepecr i (*lurrs \ xhD FnârTnrrG,rlI P'?Élrct3'

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Le 26 août, "nous repartons par Tarbes et Pau. Nous couchons dans un local qui vient drêÈre abandonné par lee Boches. Si lron avalt le Ëeîps, on pourrait falre une collecte relativement fructueuse. En tout cas, aucune trace nl de la Compagnle, ni des Allenands. En coure de route, nouÉt eûnes une énotionr car sur une partle droite de Ia natlonaler flous vines arrlver, en face de nous, une traction portant le camouflage bariolé caractéristique deE véhiculcs ennemie. Nous nous apprêtions à la nitralller et ce n'est gu'au tout dernier nomenÈ que nous vines gu'il nry avait dans ce véhicule qurune jeune fenmte, charnante, nals dont lrl.nsouciance avait faillt tui coûter la vle."

LE 27 août, "nous débarquons à Carnbo où sont arrivés déJà des éléments du Corps Franc Pornlès. .le rencontre Maurice de St Clar et les deux frères fourisseau. Noua repartons le nême jour pour Navarrenx, où nous reÈrouvons enfin Ia Iéna. Celle-ci nous emmèneJusgurà eeyrehorade, où elle est cantonnée. Je suis muté de ta lère à Ia 4ène Section, sergent-chef Maillier est avec moi. Lrenplol du tenps de chaque Jour est eimple et évidenÈ : nanoeuvres et instructions. Nous pCrmes deux ou trois fols noue baigner dans le Gave. Chacun de nous a perçu une chenise kakir un pantalon iden.relativement élégantr uûê paire de chaussuresr les sacro- salntes nroltetlères, un calot, un casgue français, le bidon, Ia ganelle et le quart. Un jour, branle-bas de combat, car les Allenands seralent à Dax, nais la reconnaisgance qui y est envoyée ne trouve rien."

r€ 29.aott 1944, Charles P1eis constatant I'excellent recrutement dee A1- saciens et lorrains et de nombreux autochtones désirant se joindre à leurs amis réfugiés autour de Pau, constitue une nouvelle unité, la "Ccûrpagnle Nêy", recru- tée par Paul Meyer depuis le 24 août (I20), qu'lL confie au Capltalne de Réserve Bljon. tê regroupement ereffeetue à peyrehorade (Landes).

(120) Quelques nomsdes preniers volontaires, dont le départ donne lleu parfols à dee scènes émouvantes : "Vous me le protégerez et ne le ranènerez sain et sauf..." : Devillers, Entz, Fischer, Ro6, Martin (qui tomberadrun canion)r êtc... B.À.L. - Cl. Berger 179

pour eux, la guerre colnmence: "... La colline est couverte de vignes. CresÈ traitre. Un homrnecasqué passe furtivement, une mltraillette au polng. I1 regarde, scrute, semble satisfait et fait un signe. Son groupe suit, un honmeaprès ltautre. Ils se plaquent au sol. une main cueille un beau raisln doré. Et la progresslon continue sans accrochage" Douzê honrnesavancent i encore un raisin gu'un gourmand va sarrourer à la hâte. TouÈà coup un coup de feu, un autre... Mals la marcheen avant reprend jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés par un feu nourrl, gui, cependant ne brlse pas leur ferme résolutlon d'aller là-haut vers le hameauqu'iI faut pren- dre à lrassaut. Ils franchissent barrières et grlllages, arrlvent à la premlère maison, escaladent Ie mur drenceinte, travergent la cour, sèment Ia panlque dans la rue, tlrent par ci, pâr là, dlsparaiseent, reparalssent, s'écllpsent encore. Le6 coups de feu sont partout à la fois... Deux heures plus tardr trente six gail- lards sortent du café où ils se sont rafralchls Joyeusementet descendent au can- tonnenent, heureux de la manoeuvred'lnstructlon nontée pour exercer, à blanc' la cohésion des cadres et de Ia troupe (121). Dans le soir qui descend, on entend ce refrain : "A Peyrehorade, c'est la vie de château Ah I que ce fut chouette, je n'en dls pas plus 1on9. On nous donna des pantalons Et nous brûIârnes nos nunitlons Ah I oui, c'est pas marrant, Les boches foutent le canP. "

Sinultanénent pleis forrne une 3ème Compagnle, - gui sera baptlsée "Klébero -, à Auch dans le Gers. Il en a chargé Monsieur Dldlerjean, avocaÈ dlrecteur du se- cour6 National en relation avec le Colonel Schlesser et le CqnnandanÈ Lesur du 2ène Dragon. Il est appuyé par le Dr Studer et du Sous-Préfet replié de Rlbeau- villé, Monsieur Dechristé, chargé du Servlce des Réfugiés, dont Ia secrétaire egt Madenoiselle Fernande Hacnonn elIe-mêne en Llaison avec Soeur Paulaine. Le Lieu- tenant Alfred Llnder de I'ex*2ène Dragon drAuch est nornné par Pleie Capitaine commandantla "Conpagnie Kléber" (114). *

On ne saurait passer sous sllence ce qul fut consldéré par les reeponsables du Batalllon Metz conne une catastrophe, guir pour courte qufelle fuÈ du 22 août au 9 septembre L944, n'en demeuralt pas molns grave' pulsgu'eIle auralt pu les priver de partlclper à la libération de I'AIsace (L221. LeE Compagniee avalent en effet eu conme nisslon prenière d'interdlre le franchlsseeent de la frontlère fran- co-espagnole du secteur de Biaritz-Hendaye à des éIérnents polltico-mllitaires ln- déslrables. A force de démarches et de véritables ruses, le prlnclpe de Ia marche vers lrEst fut accepté par les autorltés régionales du Sud-Ouest, gul ne rroulalent à aucun prix se désaisir des effectlfs alsaclens-lorralns. CeÈte déclsion à pelne arrachée, 11 fallut combattre le projet de dlrlger les unltés de la Brlgade vers Bordeaux, où, encerclées, les troupes du Reich résistèrent longtemps à lrlngtar des autres ttpoches". Janais personne nra su très exactement gut fûÈ mêfé à quol pour obtenlr que les alsaciens-Iorrains soient autorisés, - et non pas appelée -, à combattre dans les Vosges et en Alsace. La décision finale est Ie falt drune égulpe de rrolontalres

(12I) Ce ne fut pas du temps perdu étant donné les vrais combats auxquels ils seront soumis dans les vosges et en Alsace ll22l I1 restera toujours au coeur de certains reÉtponsableslramertune de nravol'r pas pu partlclper, nê fut-ce que eymboliquenrent, à la Libératlon de la Lorraine. B.A.L. - Cl. Berger 180

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et de patriotes constituée dans Ia clandestinité et les dangers. Cette fraternité d'arne et cet esprit de solidarité, à quelques exceptions près, demeurera vivace quarante ans après la grande aventure du CoIoneI Berger.

Le 2 septembre L944, "la Conpagnie léna est nise en route pour Hendaye où elle arrive 1,après-nidi après avolr passé par Bayonne et Saint-Jean-de-Luz. Nous sonrnesrépartis dans un certain nombre drhôtels et de pensions de famille et, en ce gui me concerne, je suis à la pension Zorlona avec Maillier. Toutes les nuits nous sommesde garde à la frontière espagnole. Un soir, l'ensemble de Ia Compa- gnie est nis en alerte et dirigé vers le Consulat espagnol d'Hendaye. D'après ce que l,on nous dit, iI semble gue les Consuls espagnols de Pau et Tarbes aient été kidnappés par des Àllemands fuyant en Espagne. Personnellement je suis de gar- de à Ia grille donnant sur la route en corniche. J'ai réquisitionné un fauteuil de jardin en osier, ma stên et mes grenades à manche sont Posées devant mol et en face il y a I'Océan avec au fond les lumières de Fontarabie et les flonflons dtun bal populaire espagnol."

Le 3 septembre 1944, Ie ConrmanclantFFI Pleis constitue par devant I'Inten- dant de Ière cl.asse du service Général de Toulouse-Loubeng le "Groupement Régio- na1 des Alsaciens-Iprrains" conformément à I'article premier du décret du 8 janvier 1935 et falsant suite au téIégramme du G.Q.G. ùlac Ferson à Brame et Bargue No 13.844 du 3 sePtembre 1944. Une revue d'effectif est présentée au ColoneJ. NoeÈinger cotnmandant la Sub- division de Toulouse. Il y a I'Etat-l'{ajor avec Pleis, chef du 3ème Bataillon' son Comrnandanten second !,!eyer, Thielen - Trésorier, Nuffer - auto, Collalne - appro- visionnement, Schneider - médecin et Bockel - aurnônierr âvêc quatre Conpagnies. B.A.L. - CI. Berger I8l

La lère Conpagnie, Capitaine FFI Argence, est lssue dea naquls du Gers. La 2ème Compagnle, Capltalne Bljon, est colnpoEée de gens et de réfugiés de la ré- glon de pau. La 3ème Compagnie, Capitaine FFI Llnder' regroupe ceux de la ré91on drAuch. La 4ème Compagnle, Capitaine FFI Fischern rassemble à I'orlglne trente F.T.P. du Iot (114).

Crest ce jour-Ià que le Capitaine Paul Meyer rencontre pour la prenlère foie Ie couple Collalne (123). Benjamin, originaire de vitry-le-François, "un co- losse sentimental", unijambiste par accldent de la clrculation' dlrige tout depuis son appartement de La rue Tenponnière à loulouse. 11 risque quotldlennement sa vie depuis de longues années. En effetr dès 19390Benjamin Collalne crée "1tÀmlcale des Gensde lrEstn, dont le but est de.créer eÈ de gérer bénévolement' sans aucun soutien gouvernemen- tal, des pernanencegdfaccueil de lorrains et d'alsaciens dans les gares SNCF drÀgen, de Toulouse et de Narbonne. Quoiqu'inquiété par la police de Vichy, le couple Collaine traneforme en 1942 son donicile de Centre de secours et drenÈralde en P.C. clandesÈin, où passeront gockel, Pleis et tant drautres commeJean Gulnand et Riedinger qu'un accident entre Toulouse et Montâubanempêchera de rejolndre les conbattants de Ia Brigade. La "Rue temponière" est drune actlvlté débordante I recueilllr, héberger et achemlner sott sur la SNCASE(Soctété Aéronautigue du Sud- Est) où Collalne esÈ Chef de Servlce, tes réfractaires au SlO (500)r solt vers les maquis ou IrEspagne les soldats évadés drAllemagne et les avlateurs alllés abattuE. Collalne fournit au Colonel Noetinger pendant ce temPs-là des flches de dénrobtll- gatlon (1.OOO)et établit envlron 1.500 fausses cartes d'ldentlté. par allleurs, il fait acheniner sur Londres des renselgnements aéronautiquesr balieÈiques (V 2) et milltalres. I1 ravltaitle les maquls. I1 déjoue les plèges tendus par la Ges- tapo Jusqu'en 1944. 11 devra alors se réfugler dans le Gere. Son éguipe et 1u1- mêne Jejolndront Ie Batalllon Plels à I'lontaubanpour continuer ouvertement le combat jusquren Alsace.

C'est à Toulouse, au Café de la Paixo place du Capitole, que P1els rêncontre Peltre, adjoint drAncel de Dordogne, puis celul-ci en vue de désigner d'un corunun accord le futur chef de 1a Brlgade Indépendante Allace-Lorraine.

Le 5 septenbret Ie Capitaine Meyer se rend à aiarrltz-Hendaye Pour amener les Compagnies Iéna et Ney à Montauban, mouvement qul se fera le lendernain' La joie se llt sur le visage de chacun et on pl-ie bagage au matin avec entrain eans oublier certains ravitalllements précieux trouvés sur place dans les réservee d'alcool abandonnéês par les allanands. Le groupement gagne Peyrehorade.

Le 7 septembre, "la léna flle sur Montauban. Quant à moi, je vais avec un canlon à Saint-Caudens, où je fus au Lycée, chercher de I'essence avec Max, Donde- linger, Sternberg et Roby corEne chef de détachement. Ce voyage fut inutlle, car nous n'avons pas trouvé dtessence. En outre, au retour, le véhlcule esÈ Èornbéen panne et nous couchong dane Ia nature."

(f23) DtadameCollaine, née Madeleine Galllaguet à Gùnont en 1902 est décédée en 1982 à Colmar. EIle fut enterrée à Riquewihr auPrès de son nari, qui lra- valt précéaô te 5 mal 1955. Les amicallstes de la Brigade lravaient, appe- Iée affectueusemenÈ "Mimi" B.A.L. - Cl. Berger 182

Le I septenbre, "après réparation' nous rePartons en direction de Pujo afln de prendre nos paquetages. La Compagnie est déjà loin. Par llirande, Àuch et Fleu- râ11c€r où nous passons chez nes parents, nous arrlvons dans la nuit à Montauban et rejolgnons 1à Ia léna. Le lendemain notre équiPernent se conplète peu à peu' car nous touchons un pantalon et une vegte ainsi qu'un celnturon et une caPe. Le soir, et pour Ia première fois depuis longtenps, nous allons au cinéma". (Un de la léna)

Le 10 septembre L944' le ColoneL Noetinger passe en revue le 3ème Batalllon à MonÈauban, caserne Pomponne et Gulbert. C'est Ie grand départ. A I h lrensemble de La Compagnie quitte Ie caserne- ment sur de magnifiques GMCde Ia lère Armée. Nous passons par Cahors, Soul.llac et arrivons le soir à Ussel où nous couchons. Ce fut une belle étaPe de 280 Km narquée par dee réceptlons slmpathiques de la part des populations (mon camarade se t,rouvait beaucoup de "cousines"). Les gens nous prennent pour des américains avec noa canions.

aenjarnln Collaine (124) écrira un mot pour le bulletin de la Brigade Alsace- Iorraine juste guelques heures avant de nourlr le 5 mars 1955 à Colmar : 'rJrai bonne nine à l0 heures ce dimanche 3 septenbre L944, lorsque de I'escalier de la cour de la cagerne de la Ponponne à Mautauban, je vois défiler les G.M.C. gorgés dressence et remplig drune troupe kaki flanbant neuve qui hurlait à gui mleux nleux le "c-hant du Maqulsard'r. 'Jean-Marie Breil, Galyr Gabriel, PiIIot, Ernest Leclerc, Alphonse et autres guerriers, dont j'étals, comnencenÈleur "épopée" en restant "en carafes" auprès de deux chevrolets Èransformés en gazogènes par Ia S.N.C.A.S.E. à laquelJ.e nous les avions volés, Jean-Marie, GaIy et moi. videE de charbon de bols et d'huiIe, ils se trouvaient relégués dans le fond de la cour du quartier, alors qu'hier, avant 1'arrivée dee G.M"C., nous étions I'orgueil du bataillon parce gue les seuls véhicules autonobiles. "Alors Ie CommandantPleis stapproche de mol et me tend la nain : "Au revoir. - Conunentau revoir ? dls-je, nais je pars avec vous t - Pas question' d'abord ll n'y â pas suffisatnment de place et avec vos béqullles vous ne pouvez raisonnable- ment pas suivre.o'Je pense en moi-mêmequ'un bégulllard ne peut rehausser le pres- tige du batailton, alers que J'avais teLlenent espéré ceÈte heurerpour courir sus aux boches, qui mravalent tant fait souffrir pendant cing ans t ne serait-ce pas une lâcheté que d'abandonnèr en vue de combats posslbles ces innombrables cotnpa- trlotes auxquels j'avais tant prêché la résistance. Et Plels de poursulvre : "D'abord vous n'avez ni charbon de bois, ni hulle. En aurlez-vous, vous ne pourriez pas suivre à 80 à I'heure derrlère nos GMC. Rentrez à Toulouse avec vos hoffinee et rros camiong." Puis après un échange de mots gui n'étalent pas dignes de notre ami- uEh tié, il ajoute en rejolgnant exédé sa voiture ; I bien, débroulllez-vous Pour rejoindre Ussel. " "Bientôt Ie dernier GIiICdisparalt à nos yeux. Nous nous retrouvons, les deux équipages des gazos, habillés ou plutôt accoutrés d'unlformes flambants neufs, ajustés commeseule lfArnée Française sait hablller ses enfants. Dans les mains une mitraillette que Ia plupart ne savaient par quel bout prendre, nais donÈ la vue complétait notre assurance, des casques gue nous avions touchés sans coiffes et dont Ie fond s'appuyait sur le crâne ou les bords sur les oreilles nous don- naienÈ avec un peu drinagination I'alr méchants et résolus.

ÏI2îj-ffiit ses récits : 'rDonQuichotte" B.A.L. - Ct. Berger I83

"Nous étions trois mosellans, un neusien, un toulousaln, un pyréréen et rnoi- mêmechanpenols entêté. Nuffer avait lndlqué un dépôt d'huile laissé par le Capi- talne Bijon à la caserne Gulbert ; cornne tous J.es tuyaux, il étalt creuvé eÈ la réserve roulait dans I'un des GMC! Déranger un dimanche 1rE.M.-FFI est une enÈre- prise hasardeuse, nais en fln de compte, j'obÈiens un bon de charbon de bols du Capitaine Dupré, montalbanais, responsable du 4ème Bureau. "En descendanÈ 1'escalier monumental, j'entends une annonce faite à la TSF : "fl est recherché le Lieutenant Collaine de Ia Brigade Àlsace-torraine stationné dans Ia région de Montauban. S'étant rendu coupable du vol de deux camlons Chevro- Iet équipés en gazogèneso la Gendarnerie et toutes IeB autorités aont prlées de le mettre en état d'arrestation sur le champ et d'informer Ia Préfecture de la Haute-Garonne". népétée à plusleurs reprises sur un Èon gui nous agsourdiÈ, je crols gue tout f immeuble va crouler sur Ia tête. Galy, lrnperturbable ne regarde sans un mot. Nous sonnea drautant moins fiers que notre canlon stationne devant la porte portant, peintes sur les portières, Ies inltiales de la S.N.C.A.S.E. pro- prlétaire des deux Chevrolets. Ce1ui de Pi11ot, revêtu des mêmes inscrlptlons roule en vllle à la recherche d'huile. Si personne des audlteurs n'ldentifle I'un ou l'autre, il faudralt incontestablement que nous ayons le ciel et tous sea anges avec nous. "Le planton gardien, figé au bas de Itescalier se nontrait très intéressé par lrannonce de la radlo. I1 devait être concierge ou pollcier dans le civil : "Dltes donc, vous avez enÈendu Ia radio ? - Oul t mais crest un peu tard, car lI y a quelqueE heures gue la Brigade a prls La route de Royân t - Ah t its vont à Royan ? Vous âtes de la Brigade aussi nrest-ce pas ? - oui, je les rejoins. - Oh ben I qu'ils courent après." Et après quelques phrases et souhaits de bonne chance, nous partons, Gal-y et moi, ën nous efforçant de ne pas courlr et draller ranger notre camlon dans une petite rue derrière la poste où nous avons' Pillot et noi, rendez-vous au Café du mêrnenom. "Pour conble de nal.heur, Pillot a rangé le 2ème Chevrolet le long du trot- toir de Ia terrasse. Je vais lui dire de trouver rrn endroit plus discret pour ga- rer le corps du délit alors qu'iI mrannonce avoir trouvé dans un garage 20 litres... d'essence - ce gui pour un gazogène ne manguait pas d'originalité. Pendant ce temps ilean-trlarie est chez le charbonnler pour apprendre par un volsin que celui-ci est parti à la pêchêr cê qui était son droit le plus strict, nais conpliquait sln- gullèrement notre situation. - IL ne manquait plus à Jean-Marie gue de nous rap- porter un sac drastlcots au lieu et place du charbon tant attendu. Mais non, ce fut bien du charbon. Pour clore nous nous en\royons un pasti6... "Nous roulons vers Caugsade où un bistrot slmpathique nous accueil.le. rl est plus drune heure et Les émotions nous ont "creusés". Cregt donc autour d'un canembert - nous en avions trouvé un - gue nous nous attablons avec guelques Ii- tres de rouge. Nous reprenons Ia route et juste avant Ceffonds le camion de têÈe s'arrête pile et jtentends : "Ce sont les canLons Co1laine ?" Mon sang ne fait qurun tour et me tournant vers Galy qui était mon chauffeur accornpagnéde Gabrlel, je m'elpare de ma mitraiLlette en leur murmurant r "Si ce sont les flicg à la re- cherche des camions de la C.N.C.A.S.E., il fâut passer coûte que coûte". Le premier camlon nous cache le ou les interlocuteurs" Plllot, chef du-dit véhicule a Le bon esprit de répondre à côté de la question nous donnant alnsi guelgue répit. Puls deux civlls, dont Bernard Metzr s'avancent en souriantetnotre crainte s'envole effa- çant nos instincts guerriers. Il s'agit de déLéguer 1'un des deux canions pour prendre quelque part un dépôt de vivres et de nunitions. Jfenvoie Jean-Marle avec le sien, car j'avais prévu un léger détour à Chanberret, près de Brive où jrespé- rals gurun copain nous ravitaill'erait en pommesde terre. Là, la mamandu copain nous annonce que ceLul-ci est parti se cacher dans une fErne pour échapper à un groupe F.T.P. appartenant au farneux Guingouin gui terrorise la région. Elle nous'1 donne toutes précisions pour Ie retrouver. Au moment de nous remettre en route' B.A.L. - CI. Berger I84 grande Je rois notre camion entoUré d'un groupe de maquiaards avec à sa tête une brlngue de fille en uniforme d'A.F.À.T. r gui me demandece gue nous transportons... On ignore ce qui sregt alors passé, le récit de Don quichotte s'arrêtant 1à. En tous cas ce détachemenÈgazo rejoindra la colonne de la Brigade. Le LieuÈenant Collaine et son équipe participeront largement à tous les conbâËs.

Ils venalent de Marseille.

Bennetz chargé de rasgembler les alsaclens-lorrains de la réglon ne réusslra pas à créer un grouPe sollde et rejoindra Ia Dordogne dès nai 1944.

Ils venalent de Belfort.

Àutour de Belfort se forment des maquis en dehors du GMA-Sud. Ils vont être durement pourchassés par les allenands obligeant un bon nonbre de résistants à se réfugier en Suisse. Peu d'hommes trouveront le chemin de la Brlgade Berger. Ils srintègreront à d'autres formations sous d'autres écuasons et avec drautres chefs, qui combattront pour rècouvrer leurs terreB au prlx du sang. 11 ne sled pas de comparer le sacrlflce des uns à celui des autres, putsgu'll fut, dans un mêmebut, la llbération de la Patrie.

Le 6 sePtembre L944, les rescapés des maguis de BelfoÈt rejoignent la lère Armée Française sous les ordres du Comrandant Pierre Dufay, jeune prêtre dynanique de t,rente guatre ans ayant beaucoup dtascendant sur ses hotnmes. Au Centre de ral- liement des FFI du lerrltoire fixé à Lure, le Lleutenant Guillaume esconpte ras- sembler une "Deml-Brigade BeLfort."

Le 13 octobre, Ie CommandantDufay conÈacte le CoIOnel Berger en vue drune intégratlon de ses Unltés dans Les rangs de la Brigade Alsace-Lorraine. Le Lieute- nant Roncon est chargé de consbituer un "ColunandoBelfort" à CuIt en Haute-Saône.

Le 16 novembre' au noment où Les Alliés rêprennent l',offengive, Le capitalne Àubert mène une formation à Belfort encore sous le feu des batteries allenandes lnstallées au Château. Dès que sa présence nreËt plus nécessaire dans cette ville iI Libère la troupe, gui rejoint sous les ordres du LieutenanÈ Roncon la Brigade déjà rendue à Strasbourg. Le conmandement du "CommandoBelfort" intégré au Batail- lon Mulhouse passe au Capitaine Jean-.Iacques Dollfus après le décès traglque du CommandantDufay le 3I décenbre à plobsheim.

Ils revenaient de Suisse.

En Savoie, Georges tente d'organiser Ia résistance des alsaciens et des lor- rains se Èrouvant en Savoie" IL établlt son PC à rhonon, nais faute dreffectlfs - renonce. En juillet 1942, iI pose alors des jalons en Suisse, où affluent des alsaciens insounls franchissant Ia frontlère alsacienne pour échapper au péril de leur vie aux allemands. Ils sont mal accueiUis et internés par les autorlÈés hel- B.A.IJ. - CL. Berger 185 vétlques dans des "catnps de trlage" où lls sont mêlés à des polonais, des tchèques, deg autrichiens, des allemands anti-nazis souvent conununlstes, des avlateurs al- Ités tombés en parachute et d'autres compatriotea aouvent ex-officlers de rensei- gnement grlllés ou résistants recherchés. Le statut de réfuglé politlque ne leur est accordé quren cas ile réel danger de mort, Iès "tourlstes et les réfuglés" étant lmpitoyablenent refoulés par des chemlns détournés vers la France. La Sulsse est truffée d'esplons de toutes les pulssances mondiales et cratnt dea représall- Ies nazies sous forme d'invaslon de son territolre. ceorge6. t{é à Colmar }e ler aott 1904, Georges Ernest Charles apparÈient en réalité aux Services spéciaux français. Fln décembre 1942 il est arrêté à la fron- tlère franco-espagnole et incarcéré au Fort du Hâ, puis transféré guatre mols après à la prison de Fresne. "Libéré, il est nomné adJoint au chefde la RéslsÈan- ce d'Alsace et constltue des groupes dans le Périgord, Ie Llmousln et lrAquitaine. En Novembre 1943, 11 est chargé de mettre sur pied une Unlté regroupanÈ les alsa- ciens et les mosellans évadés en Sulsse, où iI pénètre dlfflcllenent Ie 6 jutn 1944 et fait rapatrler à partir du 21 septembre 1944 les éléments, qul vont consÈltuer sous ses oldres Ie ,'GMA" (125). Cc texte est tlré drune attestatlon de Marceau en date du 27 décembre 1944. Georges ne ralliera janais Malraux. Son action est à I'origine de nombreuses confuslons dans les E.È1. entre la Brigade Indépendante Alsace-Lorralne du Colonel Berger, la Derni-Brlgade Alsace et lcrraine forrnée au quartier Gribeauval à Clermont- Ferrand en octobre 1944, le Groupeent Mobile d'Alsace du Conmandant Georges, le Batalllon Katz, le Bataillon Rhln et Moselle, etc... ce dernier rejolndra cependant I'unité Malraux à la fin des combats pour Ia défense de Straebourg. Tout cela esÈ une vraie boutellle à encre, ehacun, après la guerre prétendant à I'authentlcité et à la prlorité de création par rapport aux autres oubliant que tous furent enga- gés pour le même idéal patriotlque. *

Pour revenir au sujet des origines gulsses de la réslstance alsacienner €I I l - pruntons une citatlon du Lleutenant de Réserve Pierre Jaeger : "Au pértl de ma vie, j'al passé le 9 mai L943 la frontlère vers la Sulsse à Annernasse-Collonge sur Satève et al rencontré le flls Daladier, les deux flls François PonceÈ, Ies frères Lehn, HauÈer, Pollack, Welgs, le Conte de Leusseu allas Eafa, représentant officie- du Gouvernement Provisoire dc Ia Républlque drAlger... Mon Père Jules-Albert fonde avec quelgues sulsses francophllos "lrAlde Fraternelle aux Réfugiés f'rançais en Suisse", ce guron peut considérer colnne I'enbryon de la "Conpagnle drA1Eace-Iorraine" puisque dès qu'aût lleu le débarquement une vlngtaine, sous leg ordres de Lehn, rejolndra Annecy à pied. Jren fus."

Ils venalent de Lyon,

Gerhards est responsable d'un échelon alsace-lorraine, mais son entreprlse nraboutira pas à la créatlon d'une Unité conbattante autonome.

Un futur "Ancien de Donon", après avolr particlpé dans Ie cadre du "Batalllon FFI Rhône-Nord" à la ltbération Ce Lyon Le 3 septerobre, eet lnforné dtune note in- vitant "les alsaciens et les lorrains des anciens maquis du nhône à rejoindre une Unité en formation au Bourget-du-Lac en Savoie, comtrrceéeunlguement d'orlginalres des trois départements annexés". ffi scp (r.Boo honnres) B.A.L. - Cl. Berger 186

"Je n,imaginais qu!il s'aglssait drune troupe de parachutlstes devant être Largués derrière les llgnes allenandes, dans les Vosges Par exernple. Cela effra- yalt nes canarades et notamment des maquisarda rusaea gul avalent reJoint notre canp clandestln dans le Beaujolais. Ils ne dirent en sabtr franco-allemand : "Nichs 9uÈ parachute". Mals jrétais décidé à particlper le plus vlte posslble à Ia 11bé- ratlàn de ma province natale et je prls congé du gatalllon Rhône-Nord"' ,,Àrrivé au Bourget-du-Lac j'aporenda qurll nrexiste aucune Unlté d'alsaclens- lorralns dans Ia localité. Après de longues recherchee, je découvre gue la forma- tion a déménagé et se trouve à CnamUéry, caserne Galbert, 9ue Je rejoin8 en auto- stop. Jry suis accuellli par le Lleutenant Neff et Je reçois mon paguetage et un be} uniforme des défunÈs GMR. Ltatmosphère à la caserne est très sympathigue. I1 nrest plus questlon de parachutlstes, nals de Chasseurs. Pour passer le temp6 nous falsons du naniement d'arnes, dès corvées, du pas cadencé, tâches courantes pour "bidasses'r de toutes les arnées du rnonde ; nais nouË aonmes également affectés à !a garde de femnes plus ou noins collaboratricesr toutes coiffées drun foulard ar- tlstement roulé autour de la tête, dont le crâne est tondu. tpendant les quartiers Libres, je vals avec Serge Bromberger et le tapls- sler décorateur Meyer boire un petit verre de rhun au Café du Conunercer soug les arcades. Nous nous racontons nos aventures anÈérieures, Èoutes dlfférentes, malE toutes aussi passionnantes. Et ce nrest gu'un début..." *' IIs venaient des Savoies.

La Résistance des savoyards est Légendaire. Elle fut exernplalre drabord dans le cadre de I'Armée d'armistice et des Chantiers de Jeunegse, qui permettent par Ia sulte la fornation de nombreux maquis, dont ceux des Glières eÈ du Vercors entreront dans I'Histoire de la France par leur courage, leur hérolsme et leurs morts. Les rescapés de ces hécatombes provoquées par 1'armée hitLérienne, Ia Gestapo et des complicités françaises fort regrettables, congerveront un {touvenir frater- nel des deux compagnies de volontaires alsaciens et lorrains constituant Ie "Ba- taillon Mulhouse" de la Arlgade Indépendante Alsace-Iorraine du Colonel,Berger. *

IÊ fil conducteur de Ia chronologle de la formaÈion du Bataillon Mul.house est constltué par des documents administratifs officiels et authentiques raaaem- blés de 1940 à 1945 par le Lieutenant d'Artillerie de Réserve Léon Neff. Ils dé- nontrenÈ I'incertltude dr:s Etats-Major régionaux quant à I'affectation et à I'em- ploi des alsaciens et des lorralns des deux Savoiesr gue Lron s'acharne vainement de rassembler à la Base Aérienne du Bourget-Le-Lac sous la responsabilité du Com- mandant Gouy recevant, des notes de service du Gouverneur de Lyon, le Colonel drEscour et nême du Lieutenant-Colonel Valette d'Oziol, qui veut nonter une unlté à Clernont-Ferrand. téon Neff est à la Caserne Curlal à Chanbéry depuis le 9 décembre 1940 dans le cadre du Bureau départemental de dérnobilisation, dont il prend le commandement le 7 janvier 1941 entouré du sous-offlcier en congé d'arrnistice Faquin et des agents militaires Girot, Rounejon et Vuillernet. Unê note "secret" du 15 novembre 1942 lul enJoint, "en prévision drune arrivée éventuelle en Savoie de troupes allenandes de préparer de nouvelles fiches de démobilisatlon pour tous les évadés alsaciens-lorralns et étrangers èngagés dans lrArnée française. Sur ces fiches ne figurera pas J.a qualiÈé d'évadé..." B.A.L. - CI. Berger 187

Le 26 août tgla, "le Lieutenant de réserve Neff Léon est mis à la disposi- tlon du Commandantdu Centre de Oémoblllsatlon commeTrésorier du Centre. Cet officier est par allleurs le représentant A.S. de la Connrlsslon réduite chargée d,un premier examen des dossiers d'arrestation à soumettrê au Comité d'Epuratlon". (126) *

Le 27 août 1944, octave Landwerlln qui appartlent à Ia Réslstance Alsace et aux naguis de Haute-Savoier entame depuis Ànnecy des démarches de "portée hls- torique et politique parce que, les Troupes Alliées étant aux portes de lrAlEace et dà la l,çltrainu, il irnporte avanÈ tout d'effacer dans le plus bref délal les traceg de la propagande allenande... L'A!.sace et la Icrraine dans lrattente de revoir la France depuls quatre années seralent profondérnent déçues si les premlè- res troupes foulant son sol ne seraient pas des trouPes françalses. 11 faut que Ie Haut CommandementAtllé prenne des mesures pour gue des Unités françaises solent pour Ie moins nêlées aux Unités alliées et à la tête des troupes françai- aes un Bataillon ou une Légion fornée exclusivement d'Alsacicns et de Iorratns.o

Le 30 août 1944, la pensée de Landwerlin est précieée dans un "projet de constitution drune Unité d'Alsaciens-IorraLns" conununiquéà nefe à Chambéry sous forne de Note de Service slgnée illisible, mais "lue et approuvée" Par Bayard, Chef de la Zone Àlplne ; "La plupart des combattants F.f.I. originalres des trole départements (ttaut-ntrin, Bas-Rhin et Moselte) demandent à être reconstitués en une unlté combattante spécifiquernent alsaclenne et lorraine. Pour I'avenir de I'idée française en Aleace et en Lorraine, il seralt bon qurune unité partlcullè- rernent représentative de notre petlte patrie combatte dans les armées allléee et flgure au milieu d'e1les lors de leur ent.rée dans nos trols départements déllvrés. "Le premier Bataillon de Chasseurs à pled tenait garnlson à Strasbourg i au titre de lrarmée de 1'armistlce, il était à Belley. Cette unité comprenait près de 200 jeunes qens alsaciens ou lorralns qui avaient quitté leur petiÈe patrie pour sei,rir sous le drapeau françai6. Dans les autres batalllons de La ré91on - Zèrneà,luJurieux - 10ème à tteuville - 6ème à crenoble - 13ème à Chambéry - 27èrne à annecy - se trouvaient égalenrent nombre de nos conrPatriotes. Pour les six unltés, on peut, les estimer à plus drun mlllier. Sur ce nombre, plus de I'a moitlé certainenent font partie des F.F.I. parmi lesquels se trouvent encore de nonbreux autres alsaciens et lorrains. ,,fI serait donc relatlvement faclle de reconstltuçr une unité spéclfiquement composée de nos compaÈrlotes, posaédant déjà une lnstruction nllltaire et ayant été au feu, eÈ jrinslste pour que cette unlté soit le ler B.C. Quant à la question des cadres, stil ne devait pas se trouver suffisanunent d'officlers alsaciens et lorrains, iI ne manguerait pas de savoyards désireux de les compléter. La radlo de lpndres (émission de 2l h 15 le 29 août -' de t h 05 le 30 août 1944) nous apprend d,ailleurs la mise sur pied de nouvelles unités à paris, en Normandie et en Bretagne. La créatlon de cette unité dans Ie but particulier gue nous ProPoEons me paralt donc indtspensable et bien dans La ligne du Gouvernenent Proviaolre de la France."

Le ler septembre' Gabriel Hocguard, Maire de Metz écrit d'Annecy au Général de Lattre de Tassigny, Commandanten Chef d*s Forces Françaises du Sud : "J'espère que ce mot vous uppoit.ru la voix de Metz pour vous dlre notre Joie, notre fierté, nos féLicltatlons. C'egt la voix de ceux qui sont icl, et de ceux qui sont encore

lL26') F.F.I. - Départeme,ntde Savoie - Ier Bureau - Note de Service No 18 du 27 août t9ae du Conmandantdes FFI de Savoie, P.o. le Chef de Batalllon de Lavareille, chef drE.M" B.À.L. - Cl. Berger I88

Ià-bas. Mais je voudrais aussi vous falre une propositloho D€ très nonbreux com- patrioÈes lorrains, aussl blen qu'alsaciens' sont éparpillés dans les corps francs des FFI. Je n'al pas besoln de vous cllre gue s'lL étalt possible, ces jeunes gens seralent encore plus ardents et pour cause' gue leurs conPatrlotes des autres provinces. "De toutes parts me viennent des demandesinstantes, si compréhensibles après tout ce qu'lls ont souffert pendant quatre ans, denandes qul tendent à ce que soient constltués des corps de Lorrains et drAlsaciene. Je n'y verrais qu'avan- tages tnoraux, militalres et de haute portée politlque. Ce seralt de vrais corps d'élite qui, s'ils pouvatent entrer les prenlers en Alsace et en Iorraine, seraienÈ Ie térnoignage Ie plus éninent du patriotisne et de La ftdélité de nos dteuxprovln- ces. Ce pourrait être les embryonsdu rnagnifique l51ème, du ler Bt de Chaseeurs de Strasbourg et du 152èmede CoÙnar. "Mon déveloplæmentest bref, mais auprès de vous' non Général, 11 n'y a pas à y insister. Je vals tâcher de toucher le Général Koenig dans ce sens' nais vous y aurez certaineaent plus de facitités que nol. Je pense pouvolr blentôt vous re- cevoir à lteÈ2, où nos concitoyens fêteront avec le coeur que voua lnaglnez lranclen Colonel du 151ème."

Le 3 septembre, Ie Général Cochet, cornrnandantles FFI du Sud-Est, se basant sur un ordre de créer de nouvelles Unltés du GouvernernentProvisolre de Ia Francê' inforne le Chef de la Zone Alpine, le Colonel Descours, ce cette possibillté en ce gui concerne les alsaclens-lorralns comptant aux effectifs des fornatlons FFf des Deux Savoies. I1 pense à un bataillon sfÉcifiquenent représentatif de la Moselle et des deux départements du Rhin, qui pourrait accompagnGr au feu les arnées al- llées, conttibuer ainsl à la libération de lrAlsace et de Ia lorralne eÈ rentrer sur leurs terres en vainqueurs. 11 fait appel aux volontalres' gui devront adres- ser leur dcnande à 1'8.M.-FFI-Ier Bureau à Charnbéry(Savoie) ou à Annecy (Haute- Savoie).

Le 4 septenbre 1944' est une journée décisive. octave Landwerlln, après avoir obtenu 1'autorisatlon du Colonel Nizler, commandant les FFI de Haute-Savole, se rend, accorûpagné de Jules-Albert, Jaeger, auprès Cu Général Conmandant en Chef de la lère Arnée Française alors à lix-en-Provence. De Lattre accepte d'emblée la nise sur pied drune "Compagnle Alsace-Iærraine" à Annecy avec une Possibilité de recrutetnent à chambéry. pour aboutir rapidetsento Landwerlin est entouré à Annecy d'une équipe déci- dée et dynamlque formée de KuLlmann, de Dopff et de Lehn. Ce dernier prend le com- rnandenent de 1'unité en fornation, à Annecy ce sera ensuite Dopff.

Le 9 septenbre, parvlent l'ordre du Ministre de la Guerre de créer des Cen- tres drAccuei' "-r de rùgrouper les originalres drAlsace et de lorralne. On cons- tate que les ,-rr,éressés n'ont pas aÈtendu ces instructions pour se compter et se porter volontaires dans des Unités conbattantesn même si quelques exceptions vou- dront gue certalns se constituent en groupem€intsadministratifs.

*

A Ia suite des interventlons d'Octave LanCwerlin et de la Note de Servlce du 3 septembre L944, deux unités d'alsaciens-lorrains (1271 sont regroupées dans un Bataillon de Volontaires sous les ordres du Comnandant KulLmann, gui établit

(127) Note de Servlce Nô 47 du 11 septembre 1944 du Chef Régional FFI Descours enjoignant aux formations de Ia Région Milltaire de prélever au maximum six honmes, dont un gradé, pât Compagnie FFI. B.A.L. - Cl. Berger 189 son pC à la Caserne Barbot à Charnbéry. LrUnité est nise sur pied pratiquenent par le Lleutenant FFI Charles HoIl (128), le LieUtenant Neff et LeS sous-Lleutenants Alexandre Jesel (L291 et Michel ltoll étant ses adjolnts. Ce bataillon, après son départ, deviendra le "Bataillon Mulhouse" qui serâ conflé au ComnandanbRené DoPff.

La lère Compagnie du Bataillon, qui sera bapttgée "Compagnie vleil-Arnatd", esg forrnée à Annecy sous le cormtandementdu Lieutenant Lehn, offlcier dractive. Au départ, les guatre sectlon sont respectivemenÈ colturandée8par les Lieutenants Dopff (130), plcard (131), Gerber et Ed1inger. DoPff et Edlinger seront renplacés par la suite par les Lieutenânts Lehn et Royer

Cette Compagnle comprend les éléments de la Section de Comnandement du Ba- taillon sous leg ordres du Lieutenant Polack. Le Chef de Section Landwerlin est Officier de Lialeon. La Médecln-Capltaine Jacob dirlge Ie Servlce de Santé. l,e Lieutenant Galleron exerce les fonctlons drOfficler des Détalls et Ie Sous- Lieutenant Grosfllex celles du Service Auto. L'effectlf du Bataillon sera de L50 honunes"gui ont tous falÈ de Ia Résle- tance effective". IIs Eont engagés FFI de trois mols. Leur hablllenent conslste en unifornes, vareuees et pantalons kakls, pas de capotes. Ils ne dlsposent pas d rrmes. ',Sur ordre du Généra] De Lattre De Tassigny' ces honuflessont rassemblés à p.tlnecy depuis le 8 septembre L944 et attendent lrordre de mouvemenÈ. Les carnions piqnis p.r fu 3èrne Bureau pour le 9 septembre n'étant pas venus chercher l'Unltér (I32) Ia Conpagnie fera nouveltnt par ses propres moyens sur Dijon le 20 septembre". D'après le témolgnage d,un ancien de Vieil-Arnanc, Ie mouveaent sracconplira par vole ferrée.

La 2ène Compagnie du Bataillon est constltuée à Charnbéry et sera appelée ,,Donon". Le Lieutenant Schunacher en prendra le commandement. Son adJolntr le Sous-Lleutenant Thlriono rejolndra Bonboillon (Haute Savoie) le 5 novembre 194t1 avec vlngt neuf sous-officiers et hommesde trouPe dlspoeant d'un car, d'une ca- mlonette et d'une moto. IJe Cmnandant Kullnann avait dû retarder leur départ drun jour en raison de Ia vlsite du Général De Gau}le à Chanbéry, lrunlté rendant lee honneure.

ultérleurenent le Batalllon Mulhouse du Conmandant Dopff srétoffera d'une 3ème Compagnie "Belfort" du ConunandantPlerre Dufay et du Capitalne Jean-ilacgues Dollfus.

ffilr, Président du GERAT,-savoie(Groupement,des nxpulsés et Réfugiés d'Alsace eÈ de lorraine) (L29) Le Chef .Iesel est Compagnonde France (130) FTP du Secteur de thonon-Evian (131) FFI de Haute-savoie (Grange Migerand) (132) Compte renclu du LleutenanÈ Charles HolI étaUti à uâcon le 19 septembre 1944 B.A.L. - CI. Berger 190

Commepour touÈes les unités iseues de la clandestinlté, la récupératlon de lrarmement poee un sérleux problème à la "Conpagnle Alsace-Lorraine" de Haute- Savoie. 11 faut se rappeler gue les fusils de chasse avalent été confisgués : on devra Les récupérei-dans les nairles. Quant aux arnes de pol'ng de nodèIes bien dlvers, cachées ou enterrées dans de bonnes conditlons de conselvation dang des chiffons lnblbés d'huile ou dans des boltes métalliques étanches, elles falsalent cruellement défaut aux jeunes maguisards. Enfin" I'armenent récupéré sur les al- Iemands, Ies miliciens et parfols dans les ttéÉts drarmes et chez les gendarrêsr étalt de modèles telLement hétéroclitesr gue les nunitlons ne pouvaient pa8 6er- vir à I'engenble drun groupe : leur ravitaillenenÈ en munltiong lndispensable pour Be servlr des armes posait donc des problèmes ineolubles. LeE parachutages ne sésolvaient pas grand chose. Un ancien du ComnandoVieil-Armand, raconte ce qui se passalt en Haute- Savoie : ,,Sans doute nous avlons pu à force d'adresse, de cuLot et nême de procé- dés douteux, équlper notre unité d'unifornes et de matériel de campenent honogènes et mêmed'un pàrc à voitures, gui malgré ses nombreux défauts nous Pernit d'envl- Bâger notre premler bond en avant, mais ce n'étalt évidenment pas avec les quel- ques stens et revolvers du maquis gue nouÉrpouvlons envisager de représenter une force combattante dlgne d'intérêt et surÈout draction. "Or, à l'époque, nous étions démangés par le souci légitime de reconduire nal- no6 oppresseurs 3uJqu. chez eux et nous voyions avec une certaine inqulétude gré tôut, le sucàès foudroyant des arnées A[iées rernontant le Rhône vers I'A1- sace et ta frontlère. I1 fallalt absolurnent se falre accePter avant lrarmlstlce allenand, dans une unité, tout en gardant, coltunenous le déslrlong' noÈre carâc- tère al ',ruée en masse". Puisque Annecy tardàit à nous donner satlsfactlon, noue prlment donc la route de Bourg-en-Bresse, étape à la linite de notre rayon drac- tlon autonobite. I1 aurait sans doute fallu encore attendre longtenps à Aourg qu'une autorlté milltaire veuille bien nous donner satisfaction (11 semble gue que les arnes pour certalns lntendants, soient plutôt des décorations de nagasin des instruments de légitime défense), si notre esprit fouineur et terriblement lmpatient nravait découvert certains lndices exploitables. "A force de recherches en effet, j'avais retrouvé une vieille connaissance, gendarme dans le civil, pour le meilleur des hasards à aourg. Mls au courant de nos soucls celui-ci m'alda beaucoup dans nes recherches et c'est alnsi quril nous fut permis de découvrlr que Bourg-en-Bresse avalt bénéficié d'un parachutage d'armes anglaises qul n'avaient janais servi nals gue divers clan3 de la résls- tance locale se cachatent mutuellement tout en refugant d'en falre bénéficier le reste. IL restalt à découvrlr très discrèternent lremplacenent et lee responsables de ces dépôts constitués et de manoeuvrer pour se falre octroyer une part du na- tériel pour le salut de la patrle. Ce fut difficile et la pluPart des officlers et hornmede la Conpagnie ne surent pas le premier mot de I'affalre, qul dura trois jours. A force de visltes, nous arrivâmes au but et blenÈôt les 220 hommes purent toucher 10 FM anglais, 2OOfusils, de très ncnnbreuxsacs de carèouches, une vlngtalne de Stenr des grenadesr etc... "Ce fut une jole lndescriptlble eÈ pour ma Part Je m'octroyais autonatlque- ment un FM et une Sten avec lesguels Je fis toute Ia campaqne. Tandis gue les au- tres fourbisealent, manoeuvraient ou attendaient en des occupations diverses le grand jour de la montée en ligne. Ce succès ne me suffisatt pas. Attaché au bureau de l.Unlté, je tenais absolument à ce qu'elle ne manqua de rlen. nn renlflant dans les rues jravals eu la conviction gu'on pourralt encore améIlorer notre équi- pement. rl nous nanquait en particulier du matérieL optique. Le hasard voulÛ que I'opticien de Bourg alt été arrêté commemillclen et que son père, gardlen de la boutique, encore tout tremblant d'une réeente vigite dqnlclliaire, ait blen vou- lu m,ouvrir. 11 ne restait pre6que. plus rien, mais je sentais gue ce n'était pas tout. Il fatlut une journée uncore de diplomatle pour circonvenlr notre bonhorune B.A.L. - Cl. Berger 19I

en falsant appel à ses devoirs patrlotiques et aux diverees possibilités drune intervention éventuelle de maqulaardE. Une douzâine de boites de junelles sorti- rent donc bientôt des parôls. Ce n'étalt rnalgré tout que des Jumelles de galltlée Eans grand lntérêt... mals à défaut d'autre chose. "Je partis donc vers les bureaux de f intendance milltalre où par bonheur, on prit ma demande de bon de réqulsition avec un intérêt mi-moqueur, mi-blenvell- lant, et crest muni d'un bon de réqulsltion règlernentalre gue je revins trouver notre homme. Celul.cir enfln convaincu de neg intentions honnêtes et patrloÈiques retrouva, "par hasard sans doute", un lot de nouvelles jumelles prismatiques tout à fait intéressanteg. Lorsgue Je rendls le bon à 1'lntendancè, duement rem- pll, cee Messleurs n'en crûrent pas leurs yeux, nais je ne leur en dis pas plus, craignant une souEtraction lnopportune. Ce fut une nouvelle fêÈe au retour à no- tre P.C. Désornals chaque chef de section et son adjoint avait aes yeux. "Je suis persuadé gue tout cet éguipenent alt pesé dans la déclslon du Com- nandement de nous adnettre rapldenent à la Ière Armée Française au lieu de subir le sort du GMAdlrtgé sur Ie Valdahon ou doarrlver après Ia vrale batallle conme Rtrln et Moselle. On me chine parfois pour non amour des arnes de jadis et non à tort : Landwerlln mra même appelé le soldat Ie nleux arné de toute lrArmée Fran- çalse : 1l n'est arrlvé de portcr à la foig un FM, une Sten, un revolver, guatre grenades, du plastic eÈ un polds très important de munltions, sans cornpter rton paquetage réguller. Mais Je sais lrefforÈ que cette dotatlon en armement nou8 a coûté et ce qu'll signlflait. S'il a pu rendre au boche une partle des €t t u n r o . gue nous avlons dû eublr, j'eD suls satlsfalt."

Le 10 septenbre' Charles Holl et Jesel adressent de Chambéry au Colonel Descours un compte rendu concernant "la nise sur pled drune formatlon composée drAleaciens et de Iorralns destlnée à cornbattre aux côtée de l'Arnée Françalse pour la ltbératlon du territoire" et qul se résune ainei : nle Général De Lattre De Tasslgny accepte de prendre les honmes tels que, Ies armera et les encadrera selon l'entretien avee le Général à Mâcon le 7 septembre f944 à 11 h 30." Ils décrlvent les dlfficultés provenant du o'fait gue Ie Lt Herrenechmldt, adjolnt au Lieutenant Colonel Nlzier, est opposé à 1'ldée, arguânt du falt gue 1'Allenagne ayant infligé un Èraitenent particulier à I'Alsace et à la l,orratne, la France doit au contraire éviter tout particularlsroe. Cette opposltion eet drallleurs en contradlction avec la lettre de l4È1Hccguardr malre de Metz' et Weyll présldent du G.E.R.A,L. Ilaute-Savoie, à M. Herrenschnldt.o "En concluslon Ie Lieutenant-Colonel de Galbert demande lee ordres du Colonel Descours appllcables à touÈe la Zone Alplne et qul pourralent se concré- tiser ainsi : les formatlons FFI de la zone Alplne feront appel aux Alsaciens et aux Iorralns volontaires ;nur être regroupés dans une untté spéctfiquement re- présentatlve des trois départernents destlnés à conbaÈtre avec 1'armée "8". Les unités pourron! détacher de Leurs effectlfs au naximum un gradé et cinq hoilnes par compagnie."

Tout va cependant s'arranger, puisque le 20 septenbre a lieu la vlsite drin- corporatlon avec trols rnédeclns et un infirmier. Le 2l septernbre, iL règne pour viell-Armand à lnnecy une atmosphère lourde, secrète jusqu'à 1l h. Il se trame guelgue chose. Nous somnes conaignés au lycée B.Â.L. - CI. Berger 192 avec interdiction de conmunlqueravec I'extérieur. C'est alors le rassemblenent en tenue de campagne,puis loinspection. A 14 h, nouveau rassemblement. La 4ème section falt son apparition. A 17 h 30, départ du lycée à pied à travers la vllle vers la gare. A 18 h, d*vant Ia gare de narchandises, le Lleutenant-Colonel Î'liz1er nous passe en revue et nous remet à Èous l.'insigne de Savoie en remerclement de I'atdâ apportée à la ltbération de Ia province dradoption avant de libérer lrAl- sace et la lorraine.

Le 22 septembre' à O h 50, le traln démarre. Arrivée à Chambéryà 5 h t nous reJolgnons la caserne du 13ènreet couchons dans des lits. Au lever à I h 30, la coùr est plelne de véhicules anérlcaine sans essence. A 14 h 30, défllé dans les rUes de Charnbéryaux chants dU maquis et de "VOusn'agrez pâ9...r'

Le 23 sePtembre î lever 4 h 30, départ 5 h 30. A tO h 30, nous sommesà Anbérieu lAinl et trouvons des noirs américains gui nous fonÈ rire et avec les- quels nous fraternisong vite. Lresprit de rapine conmence."Ventre affamé nta pas d'orei1les". Le systène D srinstalle. PulEquele ravito nregt pas facile à assu- lêrr loue l,assurâns noue-mêmes.Tout eeÈ bon. Ce qui ne 8e mangepas s'échange chez l,habltant pour du ravitalllement. Nous paEEonsà Pont drAln : tout le villa- ge est brûIé, le pont S.N.C.F. sauté. Nous faisons les cobayes : noua gommesdans ie premler 8 chevaux en long. PIus de loco devant et on Pousse notre wagon. Rlen à gàuche, rlen à droite du wagononous sommescotnmè sur un f11. En-dessous' des llt pour refaire un pont. .ngin" araéricalns, bullo pell*teuse, etc.. " nettoient le Le reste du train nous sult trreuà peu et sur I'autre berge, une nouvelle loco nous attend pour }a suite et pour nous tirer. Là, nous comprenonÉ! Ia charge de nos wagons sur une vole de secours faisait fléchir le tout et à partlr du mllieu un câble nous a fait remonter de I'autre côté" A 13 h, nous débarquons à aourg- en-Bresse. Nou6 cantonnons dans un canp de translt des SlO et prlsonniers rapa- triés. Les affiches nous occupènt une bonne partle 3e la eolrée : 1I' y avait dee consells d'hyglène, de piqûres, etc... Aucunravito n'eEt prévu. A trols' nous mangeonsau restaurant, avec quel argenÈ ? Chacun Ee débroullle.

Le 24 septembre' ont lleu des nesEes, FFI à I0 h et AL à tl h 30' Je ren- contre un ancien camaradede classe parlslen, 11 y en a un autre à Bourg' gui est médecln FTp i je n,arrlve pae à te reiolndre nalgré toute ma bonne volonté. Nous avons pourtant été quatre àns au collège ensemble. Au cours de lraprès-nldl, les distractlonE ! théâtre, folklore et nuslque i lI fa.ut nous occuper' slnon tous Ies convois amértcatne se feront vider au paBsage. 11 y a beaucoupd'essence et nous en manguonsénormément.

Le 26 septembre, un groupe est partl "récupérer" de6 artnes pour la Compagnie. 11 en revlent blen gai, juste avant le repas de rnidi. Le bruit clrcule qu'il a fallu dee menaceesèrieuses at même'plus gue sérieuses" f)our les avolr. L'après- mldi, dletributlon des armeso les fuslls et Ft4sont anglais lpara), le reste des Sten. Je reçois le fusll 83258"

Le 27 septenbre, à I h, albarguement' mais le départ nres! qu'à 16 h : c'est ItArmée. pendanÈceÈte longue attente, nous BommeBténolns de "fauche9" organlsées. Tout un convol est délesté de ses Jerrycans. Les nôtres vont leur aider un monent' puls travalllent pour notre Comnando.A Châlons, plus prudents, nous tnendions no- tre repas aux anerlos, mals en mâmetemp5, il y a des "pongtions". B.A.,IJ.- Cl. Berger 193

Lte 28 sePtembre, à 2 h du natln' noug sommesà ltouchard (Jura). Il nry a tou1ours pas de dlstrlbutlon de vt'rres. Cette fois, la prospection se falt métho- diquernent. f." d.rnler échelon est gravi malgré Ia garde noire qui tire sur tout ce qui pille, tout ce qui bouge : "VenÈre creux crie fanine" et le convol volsin éta;t un convol de ravltalllenent US, il sera blen plus 1é9er pour repartir. Les scellés des portlères restent entlers, maig par le plancher avec de la patience; il y a de Ia place pour glisser savon, saucisson, jambon, Iard eÈ café. Les fu- rneuie recherchent Ie tabacr rnais cette denrée nrest pae dans ce convoi. Sur la vole Sud, 11 y a une rane de prisonniers Mongols avec leurs bêtes. Lee nalns bien goldats flneg de ceux-ci prouveraient ce gu'on murmure : 11 y a des femnes parml ces réglrnents de "SauvaqeB''' Le 29 sePtembrer un traln de I chevaux en long pleln de Thabors eù Goum est stationné à côté du nôtre. L'après-midl, tlrage au sort. La 3èmesection egt déslgnée pour les premières lignes et partira Èn canion. Ce voyage est interrornpu à 9 Xm de trlouchard. Un camion rtâquisitlonné ne gupporte pas La charge de la sec- Èion. Àu croisanent de route avec SaIiDSr url pneu éclate. Lâ section rejolnt Chaltly à pied par un chemin de terre. Là, nous éprourronsde véritables difficul- tés poùr tàtre ce chemln. Nous avons conpris ce gue veut dire "paguetage lourd", mals à notre âger tout e6t possible, et jarnals, ô janais, nous nraurlong laissé nl arnes, ni munltlons, nl ravito en route. Chacun avait une gurcharge de plus de 20 Kg sur le dos. Lê6 brancardlers ont dû déployer leur matériel et faire les bêtes de sonne. J'en al vu se relayer avec Ie brancard en plus de leur surchârge propre : des "supernen". Ià, nos prises de guerre nouÊ Eervent car PerEonnenë pense plus à nous. Nous aonmesau haneau de Chal1ly. * Le 10 ocÈobre 1944' Ie Colonel Berger conrnandantla Brigade Alsace-Icrraine "Aux Arnées" donne lrordre de nouvenent à la "Conpagnie Savole" du Bataillon Alsaclen-Iorrain statlonnée à Chambérypour se transporter à Montureux-les-Baulay en Haute-Saône. Ce déplacement se fera par route le 16 octobre. La Compagniede- vra être munle de trols jours de vivres. .Nous enbarquons au petit Jour, dans des canions à gazogènetrnusaifs et à Ia llrnlte de la pànrru. f,a vltessé *oy"nn" est de lrordre de 25 Kg/h. Sl blen qu'à 8 heures du solr nous ne gomm€quràPollgny. On nous héberge. ,,Le lendemaln, nouveau départ pour atteindre Ie eolr un petit village au bord de la Saône : Montureux-lel-gaulay où noe guartlers sont réservés au château. Ce château nra certee rlen à rrolr avec Versallles et dans lrensemble il esÈ plutôt déIabré, abandonnésans doute par son proprlétalre depuls un certaln nonbre de lustres. Nous soNnnesimpatlents de nous battre et de rejoindre nos camaradesqui sont engagés du côté du Thillot. Mals aucun ordre de marche ne vlent. En attendant' nous faisons des exercices dans la campagnèfranc-cotttoise sous la directlon dee Lieutenants Schunacher, Holl et Nondler' ,,Un passer vielte Jour se présente une équlpe de médeclns qui nous fait la d'lncOrporation. f,â plUpaft drentre nous egt "Bon pour Ie Servlce" i néanmolns, il y . qu.lques élimlnés que nous consolons contnenous Pouvons... A Ia sulte de ceÈÈe vlslte noua contractons notre engagenent "1rcur Ia durée de la guerre" avec 1a restrlctlon jusqu'à Ia llbératlon totale des départementsannexéE." (Un Ancien de Donon). B.À.t. - CI. Berger 194

A la base arrièrer cê mêmel0 octobrer le Chef de Bataillon KullnâDhr cottt- nandant le ,'Détachenent IrostcurEeur" du Batalllon uulhouge, - en accord avec le CqnnandantThévenot du Centre de Démoblllsatlon -, charge le Lieutenant Neff du ,,Bureaude Renselgnenent et drHablllement" et lul confie eimultanénent la respon- gabiltté de la "Compagnlede Dépôt" à ChamMry.

L,e 6 novembreL944' leE Lleutenants Charles Holl et Léon Neff rendent conp- te au Commandantdes FFI de Savoie Planche et au Comnandantde Lavarellle de ce gue "Ie Bataillon de VolontalrC AlsaclenE et lprralns, constitué soue le conunan- denent du Chef de Batalllon Kullmann, a reJolnt la Brlgade Alsace-Iprralne (Colo- nel Berger) falsant partle de lrArnée Française pour constltuer la DernleBrlgacle "Mulhouse". La lère Cornpagniea falt mouvementà la date du 25 septembre, l'E.M. du Batalllon, la 2èrneCompagnle le 15 octobre Bur tlontureux-les Baulay et le dé- tachement postcurseur Ie 6 novenbre Bur llugier en llaute-Saônel.

Le 16 novenbre L944, Ie l,ieutenant Neff est destlnatalre de Ia Décislon du Mlnistre de la Guerre (133) : "Le Groupementd'Alsaclens et de Iorralns stationnés sur le terrltoire de la l3ème Régton ùlllltalre est affecté à la Ière Armée Fran- çaise. Le mouvements'exécutera en accord avec le Généra1 corunandant la Ière Arnrée Françalee et le Colonel connandant la 13èmeRéglon Mllltalre". Sl.gné : Diethelrn Cet ordre ne senble pas s'adregger à Ia Brlgade Berger, gui est déJà aux arnées.

Le 24 novenbre, le Lleutenant Neff est muté à lrE.M. de la arlgade Alsace- Iorralne. Un ordre de mlssion du Chef de Bataillon de Lavareille, conmandantla Eubdlvlston de ChanrbéryeÈ du Cqurrandantdu DétachementPostcurseur du Batalllon Savoie - Brigade A1sace-Lorralne, charge Neff dtétabtlr le lendemaln avec Ia Slnca 5 4?I0 tW 4 Ia lialson avec le P.C. du Colonel Oziolr conunandantla peml- Brigade Al8ace-Iorralne et le Capitaine ponthell. Cfest une ultlne confuslon ad- mlnlstratlve. Le Lleutenant Neff rejolndra le ler décembre1944 lrE.M. de la Brlgade Mal- raux où 11 prendra le cmnandemenÈde la CompagnledrEtat-Major (134) à Strasbourg. Du 5 avrll au 15 nal 1945 le Lleutenant Neff cmrnandera lrOrgane Liquida- Èeur de la Brlgade (135). Le 28 malr iI slgnera Ie Procès-Verbal de Renise drAr- chives au Bureau de Conptabtlité néglonale de la l0ène Région (136) puls Ie ' 29 mal, lI partlra en perniasion de détente de hult Jours et llbérable de quinze Joura. Sa fiche de démobillsation No 205 eet datée du 22 juln 1945.

ffiab.M11.signéCo1one1MasEon,chefduCablnetMi1lta1redu Mlnlstère de la Guerre (134) Note de Servlce No 540/T. signé Jacquot (I35) Ordre de mlsslon - SP.50.012 du 5 avril 1945 du Chef de Bataillon HaberÈ' Chef drE.M. de la erlgade Alsace-Lorraine (136) Exécution des Notes de Servlce No 2015/L/T/l du I mars 1945 du Général De Lattre relative à Ia dissolution de la Brlgade Indépendante Alsace-Iorralne et No 3630/L/BE/2 du 23 avrll 1945, la première décidant "1ê renvoi dans leurs foyers des engagés volontalres de la Brlgade qui avalent slgné un engagement comportant Ia clause restrictlve pour militaires alsaclens et lorrains" B.A.L. Cl. Berger 195

quitÈons pas la savole sans fredonner sa chanson du naguis

Refrain Adleu t clocher de mon village Vers le maquls le PIus sauvage, Je dois partlr, exilé désornals, Bien loin du nonde et de ce1le que j'aimaig, Mals dans mon coeur jrai votre lmage, Qul me donnera force et courager De rester seul et de vivre en proscrlt, Adleur je pars et je prends le rnaquis. 1. Conne Matéo, le jeune Corser Pour échapper à son destln, Pleln de vigueur et pleln de force' Partit du village un natin. Il avalt Ie coeur lourd gans doute, De sren aller conme un fuyardr En se retournant sur Ia routet It dit dans un dernier regardl 2. Uals Matéo le coeur sl tendre, Aimait la jeune Angelita, c'étâit d'ailleurs pour Ia défendre' QuriI pratique la vendetta. EIle lui jura d'être fidèIe, Et de lrattendre jusgu'à son retour' fI I'avait cru car c'est trPur elle' Qu'11 disait partout Ie coeur lourd: 3. Par une belle nuit sans luner Au village' 11 est revenu, Devant Ia porte de sa bruner I1 vlt un autre, un lnconnu. Son coeur a beau crier vengeance, Ayant trop de chagrln désormais, Vers le naguis le Plus sauvage, Il est repartl désemParé" Refraln flnal Adieu I clocher de non village, Vere Ie maquis le PLus sauvage, Je dois partir m'exiler désorrnais, Bien loin du nonde et de celle que j'almals. Pour une femne t,rès volage, Cornblen de fols à leur image, Avec les plus légendaires des bandlts, Sont désormais les vrais héros Qu maguls. B.A.L. - Cl. Berger 196

un dernler mot.

André Malraux, revenant dans la clalrière de Durestal s'adressera une fois de plus aux enfants pour leg assurer que ce gu'avaient falt leurs pèrg9 "q'ptai! pas si mal". rl associe alors deux souvenirs bien préçisï'falts"de lrandeur - émouvante . "euand nous avons dû escortêr vers le PanÈhéonle chaf qut eqlp-ortait les cendres de Jean Moulln, il y avait un grana çie*i de iunè et noue nQus reconnais- sione tous à sa vague clarté, Puis on a allumé les torches eÈ nous avois distin- gué nos cheveux blancs. Alors vos enfants ont pris les torches et escorté les cendres dans Ie'plétinement des chevaux de la Garde qui présentait les armes et Ie reflet de la lune enchantée sur les sabres.. " "Ce que furent les premiers maguis, alors gue, dans l'armée française' - que I'on avait tenue quelques années plus tôt pour la prenière du nonde -, il ne restait que le souvenir des nuages obliques faits de Ia poussière des armées vaincues et du pétrole en feu. Ces premlers maguis, la lutte contre Ie travall obligatoire ne les avait paË encore peuplésr les prenlers parachutages Les avaient à peine arnés. Quelquee revolvers, quelques centalnes d'hommeà guatre pattes dans les bols, un drapeau fait de trols nousselines nouéeg. Il y avalt des Alsaciens êt des lorrains, parce gue beaucoupd'organlsatlons de leurs provlnces étaient repllées sur des départernents du Centre. De Èous ces homnes-làr on peut vratment dire qu'lls onÈ naintenu la France avec leurs nalns nues. L'imnensité du givre sous la lune et les guetteurs à l'écoute des abolements gui se rapprochaienÈ quand avançalent les troupes allemandes. Ils n'étaient rien de PIus que les honmesdu "non". "Mais le "non" du maquisard obscur collé à la terre pour sa première nult de mort suffit à faire de ce pauvre type Ie compagnonde Jeanne, drAntigone et de prornéthée.L'esclave dit toujours "oui". Les premiers naquisards avaient des ârnes de légionnaires, les derniers avaient des âmesde soldats plus nornbreuxchaque senalne. Armés, désormais par les parachutagesqui se succédalent, jusqu'à l'é- poque où conmençale parachutage des bazookag, où les champlgnonsmulticolores qul descendaient du ciel nocturne n'apportèrenÈ plus seulenent nos misérablee mitralllettes, mais lee lance-torpllles qul allatent nous permettre de nous op- poser aux chars. Et blentôt ce sera Ia reddition de toutes les troupes allemandeE de Corrèze. "Alors comtnenceIa destruction des moyensde comrnunlcatlonentre le Midi et les chanps de batallle de Nornandle et la guérilla contre les divisions cuiras- sées qui, côntraintes au transport par un chenin de fer à voie unique, seront dé- cirnéespar 1'aviation alliée. eussltôt après, nos maguis devlennent Ia Brigade A1Eace-Iorraine.' (néf. Christiane Moullnler - Pérlgueux - 2 mal L9721

"Notre avent,ure fut de constituer une fraternité aglssante, nals une frater- nité ouverte à tous ceux gu'un autre feu, gurune autre souffrance avalent visltés bien plus profondénrent. Le message de Ia Brigade ne doit pas être dlmlnué. I1 est celui de tout le peuple d'Alsace et de torranne et de toute la Natlon françalse, puisque les conpagnona de bien des provlnces s'étalenÈ rnêlés à nos rangs. 11 a appartenu à cette Unité de résuner le gens total et véridigue de la souffrance de ce peuple placé aux plus déchlrantes charnières de la clvlllsaÈion, de ce peuple aesoiffé de liberté et soucieux d'lncarner ses rêves" B.A.L. - CI. Berger 197

',Crest pour celà gue Je vous dls à tous : Alsaciens et Lorrains, nes amis' où que vous ayez vécu ces heures solennelles, lisez les pages ardenÈes de votre histolre rapportée par les combattants de Ia Erigade. Etablissez enfln les liens secrets et brûlants des coeur5 au plus intime de notte totale comnunauté. Ols- persés dans l'Europe entière et dans le nonde entier, nous marchons tous vera une fraternité plus grande. "Amis de la Brigade, votre sort tragique et redoutable fut malgré Èout ce- Iui d'hommespriviléglés, car voua avez agi dans La lunière. Votre comnuneaven- ture fut une école providentielle et la conflrnation de votre foi. La pureté.et Ia force qui vous animèrent ne sont pas réservées aux jours où Ia détresse et la joie Ee donnent la maln tout près des cadavres. Vous avez fait une expérlence que peu d'hqnnes savent mener Jusqu'au bout. Contre toute espérance raisonnabler vous avez voulu votre tiberté et celle de la nation. Relisez les pages de voÈre jeunesse ardente et consldérez la grandeur de la foi qui était en vous. Àvez-voùs terminé tout ce que voug juriez alors de faire ?" (H. Florent)

npilogue.

Dans certains llvres rel.atant la guerre 1939-1945' on ne trouve aucune al- lusion à Ia Brigade Indépendante A1sace-Lorraine. Leurs auteurs ne sont pas des- cendus à un échelon de combat aussi nodeeter cepêndânt que bout dépendalt de lraction sur le terrain et au contact constant avec ltennemi. Cette rnodestie €s t une "margue invisible et pourtant réelle, gui flotte au véhicule de chacun des nembres dÈ I'Amicale des Anclens de la Brigade. Elle dlt le souvenlr attaché pour 1'éternlté à leur soixante Officlers, Sous-Officiers eÈ ChaSseurs "morts au Chanp d'Honneur" tr)our la France, sa liberté et sa grandeur.

VI

L'Hlstoire de la Brlgade Indépendante Alsace-Lorralne comprend un sixième chapltre sous forne d'annexes. Les statisÈiques, llstes et tableaux sonÈ aussl précls que I'ont perrnis les renselgnements en possesslon de lrauteur' 9ul remer- cie tous ceux qul ont blen voulu les lui fournir.

A Cêci"Leel. à noa en6ail1Â A n?/ScùnpûgnÙna )>r'"' PauI Meyer Lleutenant-Colonel Honoraire - Guebwiller en octobre 1984 - HTSTO'Î:EOE NLA SRTGAOETI,IOE?EIO#{TE AISAEE.TORRAIAJE'' lsui,te 7l

Votu LrtouvQ/tezen atu.exedu No 193-lI-84 ta (in du chapîltte U : 'tAvanl,In 9tigade", Le ctnpîltte Ul eonpterwvrldas tableauc âfuf,L6Li4uQÀ !0fuû, u pno- clnin bulleiln du 4ënre.tuinettae 19t4. ^uu. Veuillez conÂuyut ce tt&tAQÂtren dllendûlt. de pouvoitt ,têJtnii en un aoil. doanenl, qu'i.l vouÂâuta {aû.Le de ne,l,iut et. de nelfie W 2a âtti,tz utu let aechuæhutpilLni Ùo'sbu.tletitu pdtu^ dê,gu,l,iLttwnenl.deWi,r iirl 1982. Paiùe de bien vouloi.ttnectidiut I'HiÂttiie de IaB'l.L convrzâru.t t nA/o..ot ?. 140- Renvoi l71l : ëaûte ttolttin Butttu.ndt' let run "llatiine Butttandtll ?. 142 - Le 6 juin lq44 - Aènepaaa4aophe : cottnigat dirlai uAptèt I'wpttahlon det che.6a,rmre têotgani.ulion aapide a'êioi.t inpotilet' lat. Iiat de : " une aê.ôagani,ulioËaapi-de a' indoæ' l- P, 143- Le 1 iuin - 4ëneLigne s cowigul ainai"A4è,t quelquu pêaipê&Let, Let wi,tâ,t Cu Lot deviosuent.F.T.P. lu LLur de ntel uni.îit de L'Ert deviertnent TTTU I ttLc P, 143- Le 21 lwln 1944QÂt. à êutilte ou Liet de l! iuin 1944n P, l4S - ùatu nIIt vercient. de Clumonl-FeÀtuntd't,Aèrne Wqaehe, ëatile : "Le lî lanviut 1943del in(otnattoru ptêni,aeÀâuL h âituation en Allace aont ttto"tumi.tolà Bauwtd l,lefz W L'funôniut del Scotû,o?otl HeU, qui aeloindaa C&utnont-Fwtonden oeJnbæpoua æu*btalte à L'iræoipouùon de donceun e^ouped'ani l95al de Sr@, laa4ut't'âe" âouâ,t)L6unavffidtowe - diou,tet Ie denvoi lqial P. l4t - Renvoi'st

95a rmjae de en l9t0l Qt ChaiAQ le6l Si uouaavez do-sobauvaLtont à $onrnûut au auiel, de 2a lèrneauifu, iruudvez-lot aua celle laûlle rcae el aenvo1ez-Inà Potû MEyER 116l aue Thë.odoteOecb - 68500GUEgtrlLLERl . ÈÀt. Cl.lrgr rrt tfORlt A\, (FIAMP D'tlOYl.ÉUR louR tA FRANCÉ t9lh- rlqS uobr Elfâl Bàri lJ.tt.21 ,2€ r . \ r lrôit.erl DurncQ 619r E.oa.lt .ttiô {{ hÉrn I onr.l* râlu tËil, b.ol.rt l+or.tr tùt'r I Ctrr.sr Dcrnrf lcild tt osie 0Q.{0.hq lrfn I Srû'rl Erfûiouan Zùnsri0.tr,? E6.{r. ll Drlôsrlrrt t 5oultrllrhfi t[..|. trt ErunnlrnLrc JùraÀr 0e.|'.qq Dur lrli &r$ærdstt :?.0* qr ,t10. qrr Co*c lrnd t{Àl$!ch CrdHn lrafhir lhiltrart sq lilrrr tlmî Dlsr d'rltrr tËludtrdrlC Focfry6) loufA liraet ttilvelr4qg &nnrtrrariro Iibtuilhr sl 6?rrth.imtt) .DulrVhrl*ùJ &ctrç'h 15 nôôhÊirvr rd@ fnrnrrmf Flrnr nhrt Ddht gô hrrngurCtl ldht âaarllr Frig.Êro)rrÉih tdnVtt 8rrantgl (9) tn ,t lr âDitnir.c ïarÙ R ltllrfh ilrfuEncÀr ÊorrorrhfrrrpCxt( [?l1 5p frih, arl3$r,r 6euhir0r)hf^nrl Dudrornnn*9t 6urot (}âr$pr Gitrdiô !"Êrl3 lorny æ 6iranrh r*Ckh Ë*ny g? 5?r$nt €orrâalrhrirrr âuq!æLnur 6rËhnf,ryrsit E'..d.lft Slrrrrrrlsije 6dcr GGaf*O'.$ 6ur'donhre t4.05. ârr*nnÏlrrç |4'aE't'tt a|llr&rdo É'r ,?!|rnt Itachry Nt'Aù o|. Fqrtrrn{ $ Q3.oe-ht ît*ohcitn htât n {g4r*. tlcitrt:it oQ ilda J+ jo.t?.qç Shastorn{61) hgkr Clrrrur llsll (rnrt.r . o)..t1tloerlach6E 4.tl.W 0*ttrrnenlso Dott/vf lntrrrrd.ô.Lælïlc-b,rns[ùc'l,gôt,ct.guiÊorlsor.rlu 2 fûnù, trhnddfroûdcasrrha I lritdr 3bo'b3lrtqrrt(euûlgwnt . ^ .r- .. { aud i; d; ;l-àl eË;i&*p - inrhmtde'tùdloxb 5 ùrltr b oto.trr'na,n owt*rt 5 - inlunr.di frrrdrcrrrcrrr 3 Dt''ô ùa..lnn*pamaæcÀriiF-brÉlalirdgrls0lrrt{d4dd.ùrlu*rj t lnrùt l,ro. t,rtf,

lhnrrclult trrn ll. Xrtagl E|ôt.trr eltrratt lcrrf fd.i Cfrrr r llivlrlL frardUt taol &rrtr:ro.lç t .f{.latl faUcaæ{ âùr( ffrrrr gtdhr llortlot ln* 0}.ra.lrr adi&rsrôrl lô,Ol'.{t ?tolrhrrrn tl.5.r,r llùir taro ,tlUâi fltÈlâLriô 6t tt.tl.ror U/rrlo,ûtr ldru tlrnr (l'lrrol )rSâ t'-ol, ff.{O.ll ntgredilrar U., &tc lûnoorr trrf Îîtûq û u&aa4 o tadulr (lrra l.Coth nr1nrnf b':t*,ft"r,rr CfÉhrl.ntrrt (r!rùæ ôrnr trt*JHnAù)o @17 tr.h.Duç(1) çlÀrn Olrtalrr Lrv.lllr. ttrct Rln'$uur6tr 1\tr{rot Al Ètl1 Ghl.rarr t4lùn to' gi{SsfA} fnouâæ txta 6rntr torn'hqûr rthl l&rt.44 otEt$tqlt 6? oùor.rt CËt|.in 0) F;imt til o r4ûrfrr âhÊ tltflrlf hlr{'rern tr t&.|l" Eilhrcôrf ûûtf f"lonrul1;'Rfn 06.10.tl 0aviP,Crc€a ù!.1& ttl Folrlnftn atraâf lloËr.rhlËl â\#h o8.oI.r|thâ$çn'çgq qt.tr.0I ldluàaf ' €lax.rr? otrùtrrrtlarrr It.0D.o3 Bullrog$C68 0tt.l0. ltf Rlrrrtrrrrril1 Arlrrrr tlral0Le ,tor. $ êlùoûro}51 nrrnrrânt Ê.br{ Afil.frr hrou lx+rf f+gc[r,t tâ$æurr,u tilorr3hrilF AIt( c,|,|titr Pââa,rbàLsrâ lô.osts luwbt&elrtrûr Ploùohain b.h â|cd eaâct[m tl.AÇ.tf BanlEarr"2A brtfù.fnp 8rx Ctta0..rt (llht îctlbjllq*l- 3À6f er à!æyrbL,r{ ,nnanr Aùr( ?$03.all erd'lt/rr Jallrirr t*ùr d..ttr.lt dr"ts$$hr/êg5? M 5it!4 nàârii ,I.o|.a q!f,{n fltlr1æ Shinrnclz Ârtoàr roQLotUù|ff6tp',îù3? ôDrlrl Sbtrùto{ n}Frrl 1r".rg-râÈûis16 ctoËl âar F.|a. l|| Èrrfidtt(a t? tl.ll. url l&. b'aÈnrrl' hrit *10.ùr, S0rti[rct3 tt o.{q e.iltDnArrnP grt( ôionl04 Tslnlr rdd .ltt0ï.{t tnadrgu.$aart 06.u.Ir brrtp (tl htry |aû'rÛr4 VtnG rsnàri4 tE o?.6; &udh ctr t}oÇ.w t|afarù6 lhr ôrruur arhel &ili f$rt. tb Z[.ll. ll] RâFch. Dnon 'âËar

I lb{rilrr SrtnrrrllÂtruiôoacg llcrrd tl Ùt{dtn. bouro.rr À Rrtnelrtrrrr I I I hâhÉ, fædlirrarv bb.r.lt. Ê0!plr.Irrr, h ol.rt.tf rw,eJrrtËr àgdfsfrô tt lhlt.r tkroab 2lr.o1...i çl-lrsrranF -trrtûrlt$fdru $lltr ndtùrt.frtrt6r fl Sittb[ DæHabæruh,b.ot.13-6s,6 r,rtrurl I Ol.r.ttl.f|l,ûh.trr 6 Croxtrtûrr( | Shrils{ inhwâd ri 3h*6oor{ ? lïrlil0À 6tærCb lr..rr.qr I trçx;;s[-hdpûfrlûri I *Cer t.r t I Yr'&,^ catr da.rgdriànr lrt lflrrll ahrrrnâ b 0).ro'bl ol r lrrhon'rdÀ ÀtÈl(r'roh tÈt. Gl$.tlr aor. l4oRTs PouR tA FRANeq .DAB.r. . E T4/METZ , vlEtl--âill.MAND cN nr*higCritùl îrtchel llhri A$ôt 66rlu Ewhh 5gtf,otrttfnûn llWrot Er.^/sTRâSDOUR6 vEcplrN CËAàrpù* fultre t* 6eotfaDcnncù: S lntt ÉeYcrrn.rtll Ch?llôsÉFrltz IENA. ftrftùnnc EdrihKi Ctflr..r'Pa.rr Hivsrt er Peulaa6ru&jac Uiltrtncrrr, trrtllfngs

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P. 199 : - (*Ue un aenvoi * enfute llothe4 et. HQit.tz el inAe^i^e au baa du eadae à. gauche aotu hel coâorrr'iel coueÂpott'M'tû2.6 t * Hanrtlldacô.L lî.0?.20 - Sûtoabouag67 - 16.03.45 - SttaÂbouagllSl Vieil-tanatd - Cluaaaut - dotu h fê,gende lnenvoi'sl WëÀ : 12 Hehû2, notz)t : 13. Hamniihmê, tle 16.03.45'à UAhiieh-Gna(|erutnden

?. 200 : - daine un aenvoi * enitte Houdot 8,t, UtL6 et, ivtxttitte u baa du eadne à guche aou.ahel coùotmel coutelpondafi'tP-t : t Hug Ro6ut - Beut4on l9l - hfu,thoute-- Chattatl - dtûA Ia hê.gende ldenvoi.al aptëa t . - inltwA à Afh.inclt 9. Hug btetaê. le l?,11.44 àùowwrnttie - hoapi'tolJÂê.à 402 Bext4on - aecLLiiaL pou^ Tainba And^A, 6êne eolonne I EARKat ,LLat'de va.hu {Àt.8. : ,te Sugent-ehei Tilnba, nortp,tlanenl. bleuê à Danptwttie, appaûzrui,t à 7n aecLlon du Sout-L,tettsuttt BEIJTZI.

P. 201: - conphâ.tut Viei,t-Annwd, âou Ettntin poJt ; Cha. fWteo] Hamr

?. 202: - coanigut 60 noatt pat 3 62 - oaigine 6? : 7 lu LLat de 6l - cine,Ltètte Be-nn4,on: 5 lu lieu Ce 4l piat - uni,tâ. ViQib-butwd : .2 lau de | | - Ch, 37 lou liat de 35l. P. 213 : - dloutut : De-snoulin - fthnuihutt Luaien e.t Janicot ' Jazgat Piuue - Monenu.- hMllut Atd,^A

P. 214 : - aloutut LACR?IXl&op. I dans Ia colonne WTZ Qtltte Hahn el Litrdut tlt.f . : i'satu du rwqwi,t de Uutgt, i.f" QÂt a66eÉê, à ta Cie Coruèze e.t gnièvurenl. ble:stë. le tut ocTnbae 1944 att Col det Foulehetl - conttigut aou.sl'lu"lhouÂt : Gubutl Lt let rwn Gubutl ...f ,.. P. 215: - L&laL îffFART Joaeph

P. 216: - tLuluL ?ERNY - naûut MoREAUAndiA, Âaitan doubteenptoi eval..l,ltJLLER leonphLl*tt : Atld/',ll - ;AA iôiti l^n ti iUlttouÂe lêtnit, Sutgent,^^voi^P, 220col.owte, ltulJroutel - ;jô,tls, LA}RO1I'XJean Aapinant Melz entue kûItnow e't LasÀuieh P. 219 : - aiou,tUt le non de LACR}IX- tçtpittottl.dotu Ia. cohowtQ.|tn Meiz, Aâloirrtt ou ehe(a de aee'LLonlapnû Rù'nhaqutl - cowigul aout L/rr-(hluÂt: Aubutl Lt let non Gutbutl :. S.gt P. 220 : - aioutett daru 2a eolovtne S/ulaÂb.oulg ^Aetpg [il.B. : appaûerwi't au Cotrwwnd,ovi2'U'Aluafidl

P, 221 : - aloutett dan la colonne Vieil-lmand : Hatnnll. - Ch^,

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P. 6 - 3ëne 5 t izmplaLut ce îzxtz pilt :. tui eZ iuÔ.t, i.t q urf, citnq oilfu.iua lCdt Du6q!.,.Capi.taine't Benetz, Fiauèxetet'pettt e, Lt Stiei(.- l, douze dou"a-oilirietu U,Âpii@ Le4en- Oelz ge^, Ad! udailf-che6 80âô t,' Adi unafi \q4lleng4, SutgenLt - eheda, OiÂÂ, aur6uû eifdinba, SugenaoEuvtatd, Wûboit, FAuttelr. Fne4.utrrutlt, Giaatdin ef, c1ûdonl, délx @potLilLx-eheÇal\eil ef..Trc,illatdl , qtaite capoaauxl&,turutut, Ranhou,iteime* ef Sfu4ttbutg.l,,dutx clta.taana ae tarc ekaae l\daln4 er' sin17.6il Qr Ûtente æpt ehoaaQu^â' AIIIQ!19--?g-i!ô-98!912E--!WE-?EA0-^I!E-LEL9E=LQ884I!E: lsuilt lll CfrnL^a|'ifi. get dêta;Jt concaunnl ln vie de ln Conrygnie ViQil-Armtd du Mlaillon llulhouÂe, paiène de voru aepoatettaul "nêilexianlt' du -aU Lieûuutlt, Gutbutt- laeel.,i|iut cho4ue.(0il quele fuxfe de L'Hi.atoine de fa EIALconpottn ton rcn e,t eÆ A.cttft Catbul Wu?À dan le WùenI bu,(lQ,t'inNo lgî-71-85. Reûi(ist'tou ai outt -et t'lufuttt r-D. ll t 30 aeptenrbae- (in du zènleç, ëutbe ætûenenl t de rctu del Wf,Aæa'unraloa.ngu @otrt..," ly Liry,4?, RgOAneWERé;i^;ri-ààiffitolotul,' CIe ZOULVSÀ lttLgPUI.ôt. ' - ra.{4cFabte eFvL(âa1,2';è.t "'iaboi"tur,er .wL ,n WLRutvgi l6bl , iàB;i-htr"jrr'àit' a i ou 4 Gowu lconpo4lruietlconpotat .algSttienÂ.ffi l6g.vaniua ou |aittatsitu .Wp&ti6a dan1cafuu ou evec enît' ûtenpnl (nanga,itl, g. aee,i-lÂiat t ' M nil,Lat de In baltilAe, le CoIoneJ Jatquot '-- tS : Zèmef - @ pl un g.a4 d9 La 2,ë{e.se#|un cubut de vieil-At:wttd' {wi....' lut I'Lat de 3 . r o de In p. 16 : ll octobae Ie 4ène { u enLiu lon nacontttea!Âai que âon 6trm' - du-Lt. Gutbutt l&tlettin No Ie tnxte de ce 3 nu,iln, lel C'ê'trtlutttc 'o. 22 : 22 octnbne - auwlatut 5 wt "aL W J Le ltinillae de Ia' Stwe AndiL.Ùie;thQtn ionL à vêtoux l? KTnS.E. de Reniaunorûloù un dô.tadte- . nenl, de In Baiaadedesnd ket hornwta aout Ùet otdaet du CoMant Cll'rrnaon.Oe Aaît&.teexvtine u. u.il.t{ottion de b terwe de In t)Loupe." p.- 75 : 3A dêco-nbne- Si1ne5 - aiouist à ltne au,tte ocetryl'Lon conaiatL à pëthut ' iTytit e,,, hùo)t cffircïftoi.d" t "Potultd p,t'i,te hidtniae, 2e Co-IonelEuLgaL dëleuun Xe lènduwin au PCdu Cohone'LOio, cornmn' danf, Le @oupernentTryoaaine à Abenhoi.ilt." p. tll: 2 ianviUt - a,ioutut un \ùne f r "Le COlonelgio qui,tlz te Secteut poun ' U PeilLe.-Pigttfte.'l ttCe p. tt t en 6in de r !oua-Ià, 3 lanviut 1945,Oe Gaûle 0ulme ,t ),Le6 mai 1985,Ie Et Pauthet'Li lC'uefuil'tutl ,o. lZ7 : +__ aiou,tpttu awwoi lô0ll : n de l'etuub,le ; fa, S-tà-1cedevienl alntt t'loruunentNa.tionat de In' Bttigode. l2 conpoate'tet notlr det 62 nottt llnaugnof i-ont I nni 1986l. Hi*oirrar, h gnl*?hddF,"tdùrtt Âlsx?- tor.rriht

Commonttreljc,r" t'tlirtoirc ù làB.|,A-L 7 ll rtur ct ortocilldda nrinr 4s tatdiar nspt*rfl&s I &rùt6onrtitrrrnt t'l&loic

t' ?lrc? glrcçl.girwrg'rt to lr eanrrrùfgrfrilrerra f&rûtoûl ao trfariL"-. pfï&, frbr* b fffûrarrrr.odbô hrl ndcf 5. hElh4.lrntrânr to Durlûdoemtûtc (/ætù. b sc lluih idnn rr fÉnrt 3"l.li") rilbir{n'rl:at ' .f' trlrrrrilcttn hr àtÈûiru,clr urrohrFËæt*3 3t lrnnrbn ÉI. t. hr.ntirr? ,! fr * $rlG rrrfnrrËrrù.b roârir,lnùgdp. ultrf rlr;if t w -auhtrlJtnd[ft [à ;*mrnlrrrrf$il çùil ,r .drJnr rnârfl i hlrr;ùFlrt'rr ôcfnl|rrr lr -rçJrrr rrr 6dh {ùlr rttafirhlbùû rldlrbr, rlr; q

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