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SALLE CLASSÉE ART & ESSAI LABEL JEUNE PUBLIC, RÉPERTOIRE, RECHERCHE & DÉCOUVERTE N° 336 DU 28 NOVEMBRE AU 25 DÉCEMBRE 2012

POPULAIRE Sortie Nationale p.4

Cinéma Éphémère 100 rue Adolphe Pajeaud à Antony NOS RENDEZ-VOUS...

MAIN DANS LA MAIN L’HOMME QUI RIT ERNEST Coup de Cœur en Sortie Nationale p.11 Avant-Première et Débat p.9 ET CÉLESTINE p.3

AUGUSTINE JEAN DE LA LUNE Soirée spéciale Soirée-Débat p.5 Sortie Nationale p.3 COURT-MÉTRAGES p.10 JEUNE PUBLIC

SORTIE NATIONALE NIKO LE PETIT RENNE 2 SORTIE NATIONALE DE KARI JUUSONEN ERNEST ET Film d’animation, Finlande, 2012, 1h17, V.F. CÉLESTINE À PARTIR DE 3 ANS DE BENJAMIN RENNER, Tandis que son père est tou- VINCENT PATAR ET jours absent à sillonner le ciel STÉPHANE AUBIER dans la brigade du Père Noël, Film d’animation, France, 2012, 1h19 Film soutenu par l'AFCAE Niko le petit renne voudrait que ses parents se retrouvent et À PARTIR DE 5 ANS qu’ils forment enfin une vraie Dans le monde conventionnel des ours, il est mal vu de famille… se lier d’amitié avec une souris. Et pourtant, Ernest, gros Après un premier film qui ours marginal, clown et musicien, va accueillir chez lui rencontra un beau succès la petite Célestine, une orpheline qui a fui le monde public, voici le retour de Niko souterrain des rongeurs… dans de nouvelles aventures, A l’origine, « Ernest et Célestine » est une série de un conte de Noël venu du vingt-cinq albums illustrés pour enfants, signés de Nord qui emporte toujours l'adhésion des enfants par ses Gabrielle Vincent. Adapté par l’écrivain Daniel Pen- valeurs universelles, son humour et son énergie. nac et réalisé par le jeune Benjamin Renner associé Si le premier opus racontait l’histoire d’un petit renne qui au duo belge Vincent Patar et Stéphane Aubier (au- voulait retrouver son père qu’il n’avait pas connu, cette teurs de « Panique au village »), cette adaptation fois-ci, Niko va se retrouver dans la situation d’une fa- s’attache à raconter la rencontre entre ces deux mille recomposée. Avec notamment la présence de son personnages que tout oppose. nouveau petit frère, il va devoir apprendre à être moins Le film part d’un constat plutôt sombre (ni Ernest ni egocentrique, plus responsable et à l’écoute des autres, Célestine ne se sentent à leur place dans leur en un mot, à grandir… Mais pour cela, il va aussi falloir univers respectif) pour aller vers un monde plus lu- 2 traverser quelques épreuves et faire quelques rencon- mineux (celui des albums) où les deux héros pour- tres, parfois inquiétantes ou périlleuses ! ront vivre en toute liberté leur amitié. Le film Un film d’animation tout à fait de saison, qui saura séduire les dénonce ainsi avec finesse les préjugés, célèbre jeunes spectateurs par ses jolis paysages enneigés et ses per- l’intelligence de l’amitié et parvient même à placer sonnages à la fois amusants et attachants. quelques piques acerbes et subversives au sein de son discours de tolérance et d’altruisme. On retrouve par ailleurs dans cette réalisation la spontanéité du croquis, la douceur des pastels, la délicatesse des aquarelles de Gabrielle Vincent. Les décors sont autant de tableaux harmonieux et le trait des dessins privilégie l’expressivité des personnages pour mieux cultiver l’émotion. TARIFS 2012 Quant au scénario, il regorge de trouvailles, les TARIF NORMAL : 6,5 € dialogues sont souvent savoureux, le nombre et la TARIF RÉDUIT : 5,5 € pour tous le lundi et le mercredi, et pour les variété des péripéties offrent un rythme enlevé, de étudiants, -18 ans, +60 ans, familles nombreuses, demandeurs d’emploi. quoi ravir les jeunes spectateurs et leurs parents ! Sauf samedi, dimanche et jours fériés. Une fable irrésistible, un véritable enchantement visuel, TARIF ENFANT (-14 ans) : 4 € aux séances indiquées par les logos un des plus tendres et délicieux films d’animation réali- ciné-jeunes, ciné-enfants et touts-petits sés ces dernières années en France. TARIF CINÉ-GOÛTER : 3,50 € (enfants) TARIF GROUPE (+10) : 3 € sur réservation au 01 46 68 79 79 CARTE DU 11 : 4 € • SÉANCE DU DIMANCHE MATIN : 4 € MERCREDI CARTE D’ABONNEMENT (valable pour 2) : 52€ les 10 places (+1 € au 1er achat) 12 DÉCEMBRE SUPPLÉMENT : 1 € DIMANCHE à14h 9 DÉCEMBRE CINÉ-GOÛTER Possibilité d’acheter vos places à 10h30 jusqu’à 7 jours avant la date choisie. En partenariat avec les AVANT-PREMIÈRE Médiathèques d’Antony

TOUTS-PETITS ENFANTS JEUNES POUR TOUS JEUNE PUBLIC SORTIE NATIONALE FRANKENWEENIE JEAN DE LA LUNE DE TIM BURTON DE STEPHAN SCHESCH Film d’animation, Etats-Unis, 2012, 1h27, V.F. Film d’animation, France/All./Irlande, 2012, 1h35, V.F. À PARTIR DE 9 ANS Film soutenu par l'AFCAE Après la mort soudaine de À PARTIR DE 6 ANS Sparky, son chien adoré, le Jean de la Lune s’ennuie tout seul sur la Lune et décide de jeune Victor fait appel au pou- visiter la Terre, mais le Président du Monde, persuadé qu’il voir de la science afin de rame- s’agit d’un envahisseur, le fait pourchasser… ner à la vie celui qui était aussi Tiré de l’album éponyme de son meilleur ami… Tomi Ungerer, le film a été Ce remake grand format et conçu par la même équipe en stop-motion (animation que celle qui avait déjà en volume image par image) adapté, avec succès, « Les d’un court métrage qu’il a trois brigands » du même réalisé en 1984, est l’occa- auteur. sion pour Tim Burton d’un Dans ses récits, Ungerer retour aux origines de son cinéma et de son Art. L’ani- aborde souvent les ques- mation de marionnettes remplace la prise de vue réelle, tions de l’obéissance aveu- de nouveaux personnages font leur apparition et gle et des préjugés. « Jean l’intrigue gagne en "monstruosité", mais on y retrouve de la lune » est une de ses néanmoins l’esprit de ses débuts : le noir et blanc histoires les plus poétiques, charbonneux, la description d’une solitude et d’un ennui où un personnage naïf, doux banlieusard typiquement Burtoniens, mais surtout cette et pacifique, débarque sur terre et fera la décevante noirceur gothique et horrifique si particulière. expérience de l’intolérance et de la bêtise des hommes, Le cinéaste, créateur hors pair, possède également la préférant par la suite retrouver sa solitude, plutôt que sagesse de regarder d’où il vient et de rendre hommage d’affronter l’absurdité de normes sociales fondées sur la à ses ainés, le film est ainsi un magnifique hommage au 3 domination ou le pouvoir. cinéma de genre, auquel Burton fait la plus jouissive des A l’image du livre, le film délivre donc un message révérences à travers de multiples allusions et références, politique, mais fait également preuve d’une très grande des classiques Universal des années 30 (dont évidem- poésie, offrant des moments merveilleux de surréalisme ment « Frankenstein ») jusqu’à ses propres réalisations ! proches des dessins originaux. A ce titre, la promenade À la fois brillant, drôle et touchant, un film inspiré qui joue de Jean de la Lune dans une forêt qu’il découvre pour la sur tous les registres de l’émotion, où l’on retrouve la magie, première fois, est un ravissement d’ombre et de lumière, la folie et la poésie étrange d’un des plus grands réalisateurs de couleurs chatoyantes en contraste avec le noir et le américains de son temps. A ne pas rater ! blanc. La bande son, quant à elle, est tout simplement sublime et d’une très grande variété de styles, ce qui est rare dans un film pour enfants ! Elle crée à elle seule un uni- vers propice à ce voyage dans le monde de l’imaginaire et accompagne toutes les péripéties des personnages sans aucune fausse note. PROGRAMME RÉDIGÉ ET ÉDITÉ PAR LE CINÉMA LE SELECT Une très belle et originale adaptation, un brillant hommage à Cinéma municipal de la Ville d’Antony l’esprit et à l’esthétisme de Tomi Ungerer. A découvrir ! (Programmation et rédaction : Christine Beauchemin-Flot) 100, rue Adolphe Pajeaud – 92160 Antony Tél. : 01 42 37 59 45 - Mail : [email protected] Dépôt légal N°2 -1993 MERCREDI Imprimerie et maquette : Le Réveil de la Marne 03 26 51 59 31 19 DÉCEMBRE Conception graphique : Frédéric Coyère - www.couleurkfé.fr à14h CE PROGRAMME EST TÉLÉCHARGEABLE SUR LE SITE : SÉANCE www.ville-antony.fr/cinema "DU LIVRE AU FILM" Nouvelle adresse En partenariat avec les pendant les travaux de reconstruction Médiathèques d’Antony Cinéma Éphémère - 100 rue Adolphe Pajeaud DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE LA CHASSE DE THOMAS VINTERBERG Avec , , Annika Wedderkopp… Danemark, 2012, 1h51, V.O. Prix d’Interprétation Masculine et Prix du Jury Œcuménique - Festival de Cannes 2012 Grand Prix des lectrices de ELLE Film soutenu par l'AFCAE Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et il s'applique à reconstruire sa relation avec son fils adolescent. Mais quelque chose tourne mal. Presque rien… Quatorze ans après « Festen » (récompensé par le Prix spécial du Jury à Cannes en 98), son premier film issu du Dogme 95 et une carrière américaine ratée, Tho- SORTIE NATIONALE mas Vinterberg signe un drame puissant à l'atmo- POPULAIRE sphère parfois insoutena- DE REGIS ROINSARD ble, qui évoque le spectre Avec Romain Duris, Deborah François, Bérénice Bejo, Nicolas de la pédophilie, l'exclu- Bedos… sion et le regard des France, 2012, 1h51 autres. Le cinéaste retrouve son 4 Printemps 1958. Rose part pour Lisieux où le patron charismatique d'un cabinet d'assurance cherche une meilleur niveau, grâce à un scénario extrêmement bien secrétaire. L'entretien d’embauche est un fiasco mais construit, maintenant le spectateur sous une tension Rose a un don : elle tape à la machine à écrire à une constante (manipulatrice penseront certains) et crée un vitesse vertigineuse… suspense haletant qui continuera bien au-delà de la dernière image de son film. Régis Roinsard, jeune réalisateur venant de la publi- Le réalisateur danois stigmatise le comportement endo- cité, signe un premier film ambitieux et original qui game d'une petite communauté hypocrite, égratigne la puise son inspiration dans les comédies à la Billy bonne société danoise et son système de transparence Wilder, tout en se teintant des références esthétiques policée et retrace la descente aux enfers d'un homme de la série « Mad Men ». victime d'une rumeur (et des instincts grégaires qu'elle Le film fait revivre les années I95O à travers les cham- engendre) et du mensonge. En relatant cette histoire de pionnats de vitesse dactylo (une discipline qu'on ne chasse aux sorcières et de terreur ordinaire, il filme le soupçonnait pas et qui pourtant faillit devenir olym- début d'un engrenage implacable qui conduira cet ensei- pique !), et sur cette route de la gloire, l’amour jouera gnant dans la spirale son rôle… du déclassement et Cette histoire, plus divertissante que sociologique ou du déshonneur, trans- politique, née du désir du réalisateur d’évoquer les 30 formant une victime Glorieuses (avec l’avènement de la société de consom- innocente en paria. mation, l’absence de chômage, les débuts de la publi- Mads Mikkelsen (re- cité en France et le rôle nouveau des secrétaires...), marqué chez James aborde aussi la question de l’émancipation féminine, Bond : « Casino même si le parti pris d’émouvoir et de faire sourire est Royale ») signe, entre assumé avec sincérité et joliesse, dans une reconstitu- effroi et colère, une tion d’époque d’une grande justesse. On est plus dans composition doulou- l’univers des magazines féminins de l’époque et des reuse et d'une ex- feuilletons sentimentaux à l’eau de rose (une couleur trême justesse dans le rôle marquant de cette victime, spirituellement présente dans le film), néanmoins ponc- bouc émissaire qui se bat pour retrouver sa dignité. tué de plaisants clins d’œil à Sirk, Demy ou Hitchcock. Un drame glaçant, poignant et saisissant, remarquablement Une comédie pétillante et espiègle aux accents roma- interprété ! nesques. DU 5 AU 11 DÉCEMBRE APRÈS MAI AUGUSTINE DE OLIVIER ASSAYAS DE ALICE WINOCOUR Avec Clément Metayer, Lola Creton, Felix Armand, India Menuez, Avec Vincent Lindon, Soko (Stephanie Sokolinski), Hugo Conzelmann… Chiara Mastroianni, Grégoire Colin… France, 2012, 2h02 France, 2012, 1h41 Prix du Meilleur Scénario – Mostra de Venise 2012 Semaine de la Critique - Festival de Cannes 2012 De rencontres amoureuses Hôpital de la Salpêtrière, 1885. Le professeur Charcot en découvertes artistiques, voit ses théories sur l'hystérie féminine mises à mal par Gilles et ses amis lycéens sa rencontre avec une jeune femme se prénommant vont devoir faire des choix Augustine... décisifs pour trouver leur place dans l’époque tumul- Inspiré de faits tueuse du début des an- divers réels, ce nées 70… premier long mé- trage ambitieux, A travers l’itinéraire saisissant de mouvementé d’un lycéen force et de matu- parisien, Olivier Assayas rité d'une jeune retrouve la période déjà réalisatrice issue traitée dans « Carlos », de la Fémis, re- mais cette fois-ci, aucun late les travaux terrorisme fou ou vio- du professeur lence aveugle : dans ses engagements politiques ou Charcot (père de sentimentaux, le jeune héros reste dans la générosité et la neurologie moderne, qui bien avant Sigmund l’altruisme. Il est certes pris par l’effervescence militante Freud avait étudié de près l'hystérie) sur Augustine, et fiévreuse de son temps, la tentation de l’anarchisme une jeune femme sujete à des crises qui émeut la libertaire, mais il reste tiraillé entre un engagement sin- communauté scientifique du XIXème siècle. L'intérêt cère vers le gauchisme révolutionnaire et des aspirations 5 du film dépasse cependant la simple évocation artistiques et amoureuses beaucoup plus personnelles. des travaux de Charcot (magistral Vincent Lindon) Le portrait n’est pourtant pas qu’individualiste mais éga- pour se centrer sur les liens troubles qui unissent le lement collectif avec ses copains de révolte et de rêve. professeur à sa malade. Un portrait de groupe donc, plein de nuances et de En s'attachant à la relation triangulaire entre le sensibilité, puisé dans le réel et les souvenirs, mais Professeur, son épouse et sa patiente, la réalisatrice jamais nostalgiques, caricaturaux ou manichéens. On réussit à filmer un sensuel et trouble jeu de pouvoir, sent une permanente empathie du scénariste-cinéaste de manipulation, de séduction et de désir, distillant pour ses personnages, tous incarnés par des acteurs une étonnante tension érotique et anxiogène. et actrices débutants, saisissants de spontanéité et Alice Winocour évite l’écueil du film-dossier ou de la de grâce. reconstitution historique poussiéreuse (avec néan- Le film a également une dimension poétique grâce à la moins un soin particulier porté aux costumes et aux description frémissante, quasi panthéiste de la nature, décors, dont l’hôpital de la Salpêtrière), privilégiant telle qu’elle fut simplement et miraculeusement filmée une atmosphère entre romantisme impressionniste autrefois par Jean Renoir. Plus que les séquences et envolées fantastiques, couplant son propos d'une d’action (manifestations, heurts avec la police, virées lecture féministe et très moderne pour brosser un nocturnes), ce sont les scènes d’amour en plein air qui portrait de femme intemporel. épatent par leur justesse et leur beauté ; la caméra La réalisatrice déconstruit la maladie de l'hystérie, d’Assayas, tel le pinceau d’un peintre impressionniste, comme fantasme masculin, dénonce au détour le sachant rendre avec une fluidité limpide les vibrations voyeurisme, et s'attache à la métamorphose et des éléments mais aussi des cœurs et des corps adoles- l'émancipation de cette jeune patiente, cents. héroïne des temps modernes et Une belle fresque romanesque et autobiographique qui féministe avant l'heure. conjugue amour et révolution dans un hymne à la jeunesse et LUNDI Un premier film maîtrisé, au cinéma. passionnant et passionné qui 3 DÉCEMBRE à 21h explore la relation entre SOIRÉE-DÉBAT Charcot et sa patiente la plus avec le psychiatre célèbre. Jean-Charles PASCAL En partenariat avec l’EPS Erasme DU 5 AU 11 DÉCEMBRE ARGO LE CAPITAL DE BEN AFFLECK DE COSTA-GAVRAS Avec Ben Affleck, Bryan Cranston, Alan Arkin, John Goodman… Avec Gad Elmaleh, Gabriel Byrne, Natacha Regnier, Celine Sallette, Etats-Unis, 2012, 1h59, V.O. Liya Kebede, Hippolyte Girardot… En 1979, au summum de la révolution iranienne, des militants France, 2012, 1h53 envahissent l'ambassade américaine de Téhéran et prennent 52 Américains en otage. Mais au milieu du chaos, six Améri- cains réussissent à s'échapper… Après « Gone Baby Gone » et « The Town », Ben Affleck (derrière et devant la caméra, confé- rant à son personnage mystère et mélancolie) confirme ses talents de réalisateur et signe son film le plus ambitieux et le plus réussi. Il lève le voile sur un épi- sode méconnu de l'his- La résistible ascension d'un valet de banque dans le monde toire des Etats-Unis : féroce du Capital… une opération secrète aussi invraisemblable Le monde impitoyable et destructeur de la finance inter- que véridique. Sur cette nationale mondialisée est le sujet (de dénonciation) du page d'histoire et cette formidable matière scénaris- dernier film du cinéaste engagé Costa-Gavras (« L'aveu », tique, Ben Affleck tisse une fiction haletante et, avec un « Missing », « Le couperet »…) dont le titre est un clin d’œil 6 vrai sens narratif, construit une intrigue riche en rebon- ironique à Karl Marx et qui est adapté d’un roman de dissements, en clin d’œil à l’industrie hollywoodienne Stéphane Osmont, ancien énarque banquier, qui sait donc (offrant ainsi une malicieuse réflexion sur le cinéma). de quoi il parle. Au-delà de la reconstitution soignée, il livre un regard A travers l’aventure mouvementée et l’ascension féroce brillant sur une époque trouble. jusqu’au pouvoir et à la fortune d’un jeune trader (incarné Avec brio et dans la lignée des réalisateurs Pollack ou par Gad Elmaleh), le film est un vrai polar financier (sans Pakula, Affleck met en scène un film d'espionnage d'une policiers mais avec beaucoup de voyous en costume), un grande efficacité, tout en dépassant les codes du genre, western moderne et citadin (sans shérif mais beaucoup de navigant entre comédie, action et thriller. L'humour se hors la loi milliardaires) qui fait froid dans le dos et glace mêle intelligemment au suspense qui réunit à ses côtés l’œil du spectateur. une belle distribution, dont John Goodman. Le marché s'avère le vrai héros (meurtrier) de ce film, avec Ben Affleck livre moins un pamphlet politique qu'une son lot de magouilles, chantages, prévarication, prostitu- variation virtuose et efficace autour du thriller politique tion de luxe, licenciements massifs, profits faramineux, dé- et d'espionnage parfaitement orchestré qui, non content lits d’initié, corruption en tous genres, cupidité généralisée d'être intelligent, joue efficacement la carte du suspense et quasi pathologique. et du divertissement. Autre constat dévastateur et pessimiste, on assiste à l’im- Une histoire in- puissance du politique et à la disparition de toute morale, croyable, mais la logique du profit et du bénéfice tenant lieu de valeurs. vraie, transposée Costa-Gavras se veut l’entomologiste impitoyable, le en un thriller po- sismographe averti d’un tremblement de terre possible en litique et histo- nous montrant déjà les actuelles secousses qui menacent rique palpitant et l’avenir. D’aucuns trouveront peut-être qu’à vouloir trop haletant ! démontrer, la réalité a parfois des allures de cliché et que cela amoindrit le propos (pourtant juste et salutaire). En art, on le sait, le vrai n’est pas toujours vraisemblable. Le grand réalisateur français Costa-Gavras tourne avec efficacité et une sincérité vengeresse ce terrible constat d’une société en péril, un conte où il n’y a plus de fées, de lutins, seulement des sorcières et des monstres. J'ENRAGE DE SON ABSENCE DE SANDRINE BONNAIRE Avec William Hurt, Alexandra Lamy, Augustin Legrand… VENDREDI France, 2012, 1h39 7 DÉCEMBRE à 16h30 Semaine de la Critique - Festival de Cannes 2012. SÉANCE Après dix ans d'absence, Jacques ressurgit dans la vie de Mado, SOUS-TITRÉE à destination des sourds aujourd'hui mariée et mère d’un garçon de sept ans… et malentendants Après avoir réalisé un bouleversant documentaire sur sa sœur autiste (« Elle s’appelle Sabine »), la comédienne Sandrine Bonnaire signe son premier long métrage de fiction, émouvant, profondément humain, dérangeant même parfois, mais toujours sincère et inspiré. La nouvelle cinéaste n’a pas choisi la facilité en s’attaquant à un sujet grave (la paternité et le deuil d’un enfant). On sent que Sandrine Bonnaire s’est pleinement investie dans son sujet qu’elle traite avec simplicité et minimalisme, portant un regard à la fois empathique et honnête envers tous ses personnages qu’elle ne juge jamais. Elle signe un film très personnel sur l'amour et la perte et réussit à filmer délicatement des sentiments impossibles. Le rythme est lent, la parole peu prolixe avec même des silences, des non-dits fréquents. Le jeu des acteurs est lui aussi intériorisé, maîtrisé, à l’image d’une mise en scène dépouillée et allant à l’essentiel sans effets ou excès. A un moment pourtant, la violence l’emporte et l’on songe bien sûr à celui qui révéla à l’écran l’actrice Bonnaire, Maurice Pialat. Un drame humain et sensible, pudique et émouvant sur le deuil et la renaissance qui augure bien d’une carrière parallèle d’actrice-réalisatrice pour Sandrine Bonnaire. TWILIGHT 5 : RÉVÉLATION COLONEL BLIMP (2ème partie) DE ET EMERIC PRESSBURGER DE BILL CONDON Avec Kristen Stewart, Robert Pattinson, Maggie Grace… 7 Avec Roger Livesey, Anton Etats-Unis, 2012, 1h55, V.F et V.O. Walbrook, … Royaume-Uni, 1942, 2h43, V.O. Après la naissance de sa fille, Bella s’adapte peu à peu à sa nouvelle vie de vampire avec le soutien d’Edward… En 1943, le major-général Clive Candy-Wynne se voit ridiculisé Ce nouvel opus clôt une épopée par de jeunes soldats. Il se remé- romancée et cinématogra- more quarante ans de carrière au phique qui a marqué une géné- sein de l’armée britannique… ration de lecteurs/spectateurs qui savoureront avec nostalgie Le sujet principal de cette les ultimes aventures du vam- œuvre méconnue est celui du pire et de sa belle (les autres temps qui passe et d’un homme qui se refuse à en seront soulagés que cette fran- subir les changements, le tout sur fond d’une longue chise lucrative prenne fin). histoire d’amitié, entre un officier anglais et un Alle- Après avoir patienté un an, les mand, durant quatre décennies. Les époques chan- fans pourront donc enfin dé- gent alors que l’officier anglais vieillissant continue de couvrir le dernier épisode de vivre obstinément avec ses anciens idéaux. Son ami cette saga vampirique, où les allemand tente de lui expliquer que l’ennemi d’au- tergiversations du triangle amoureux Bella-Jacob-Edward jourd’hui, le nazisme, n’est plus celui d’hier et qu’il faut laisse place à la guerre ! Ainsi, le film réserve des scènes inévitablement le combattre autrement. de combat musclés, une bataille épique avec une alliance S’il bénéficie par ces détails et son contexte historique entre loups et vampires, des effets spéciaux spectaculaires refusant le manichéisme, d’un scénario très subtil et et des séquences de romance au sentimentalisme toujours d’une grande richesse thématique, « Colonel Blimp » un peu mièvre. Et pour surprendre les spectateurs et leur est aussi sublimé par d’ingénieuses idées offrir un ultime cadeau, le réalisateur leur réserve une de mise en scène, à l’instar de l’intro- surprise (avec néanmoins la bénédiction de l'auteur) : duction brillante de flash-back, et la fin du film s'avère différente de celle du roman et le VENDREDI par un trio de comédiens principaux générique de fin offre un nostalgique album photo revisi- 7 DÉCEMBRE formidables. tant les épisodes précédents. à 20h30 Une œuvre brillante et subtile et un CINÉ-CLUB L'ultime volet de la saga vampirique et la dernière occasion sommet dans l’œuvre de Michael Powell de retrouver sur grand écran le couple Bella et Edward, et d’Emeric Pressbuger. désormais parents. DU 12 AU 18 DÉCEMBRE THÉRÈSE DESQUEYROUX AU-DELÀ DES COLLINES DE CLAUDE MILLER DE CRISTIAN MUNGIU Avec Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier… Avec Cosmina Stratan, Cristina Flutur, Valeriu Andriuta… France, 2012, 1h50 Roumanie, 2012, 2h30, V.O. Film de clôture - Festival de Cannes 2012 Prix du Scénario et double Prix d'Interprétation Féminine Thérèse est une jeune femme libre mais, sans l'avoir choisi, Festival de Cannes 2012. elle épouse Bernard Desqueyroux, issu comme elle d'une Alina revient d'Allemagne pour famille bourgeoise de propriétaires terriens. Insensible aux y emmener Voichita, la seule plaisirs de la chair, insatisfaite intellectuellement, elle se mor- personne qu'elle ait jamais aimée fond au milieu des pins landais, où il ne se passe jamais rien… et qui l'ait jamais aimée. Mais Voichita a rencontré Dieu et en Ce long métrage posthume du amour, il est bien difficile d'avoir regretté Claude Miller (« L'ef- Dieu comme rival… frontée », « La petite vo- leuse »...), nouvelle adaptation Le nouveau film de Cristian du roman de François Mauriac Mungiu, Palme d'Or en 2007 à la réalisation soignée et très pour « 4 mois, 3 semaines, 2 classique, offre une variation jours » nous plonge dans la vie de ce récit puissant, dont la d'un couvent chrétien ortho- structure initiale en flashback doxe (dont il décrit le quoti- est éliminée au profit d’une dien monacal), en s'inspirant d'un fait divers survenu en linéarité qui intensifie la ten- Moldavie qui fit les gros titres de la presse en 2005. sion dramatique. Si on retrouve Une nouvelle fois, le réalisateur roumain traite un sujet l’ambiance sombre et le cy- très vaste sous forme d'épopée intimiste et renoue avec nisme de ce récit puissant sur la condition féminine au les personnages de son précédent film, mais, surtout, le début du XXème siècle, le cinéaste évite l'écueil de la re- même thème : la description au scalpel d'un groupe dont constitution et de l’illustration académique. Le soin pic- l'autorité consiste à détruire au nom du bien commun. Mungiu revient donc avec un nouveau sujet fort qui 8 tural accordé aux décors et costumes, ou les cadrages d’intérieur et d’extérieur, ou encore la très belle lumière, recoupe l’obsession de son auteur : radiographier la loin de glacer le dispositif, cernent au plus près l’enfer- Roumanie d’hier et d’aujourd’hui. La femme est encore mement (au sens figuré puis au sens propre) d’une une fois au cœur des débats qui englobent plusieurs héroïne meurtrie. thématiques, de l’homosexualité féminine à la place de Miller offre un beau rôle de maturité à Audrey Tautou qui la religion en passant par les dysfonctionnements de sait pointer les ambiguïtés de son personnage, meur- l’administration locale. La religion est, ici, sa cible, mais trière et martyre, femme agnostique, réfléchie et stoïque ce pourrait être aussi bien ce pouvoir politique dictato- qui bascule dans une sorte de folie, proche d'une rial qui a plongé son pays, durant des années, dans Madame Bovary. À ses côtés Gilles Lelouch campe son l'aveuglement et l'infantilisme. Il signe un film sur la peur mari, un grand bourgeois lui aussi éloigné des clichés du et l'hypocrisie (ce qui perdure de la Roumanie de Ceau- genre, étonnant en homme amoureux, époux bafoué à sescu), sur l'injustice et l'indifférence et sur l'héroïsme jamais qui souffre de ne pas être aimé en retour, sans de l'amour. En filmant ces amoureuses maudites avec le oublier la toujours parfaite Anais Desmoutier, dans le moins d'érotisme possible, le réalisateur nous donne à rôle d'une jeune amoureuse lumineuse. comprendre par ellipse leur histoire intime. Thérèse Desqueyroux restera dans les mémoires comme le Œuvre magistrale pour certains, ou déroutante pour dernier film de Claude Miller, mais aussi comme une très belle d'autres, ce film ambitieux qui montre les facettes à la adaptation classique et tendue d’une histoire si noire et fois lumineuses et sombres de l'âme humaine évoque et cruelle. interroge sur un sujet passionnant (le fanatisme religieux). Une terrible chronique de la destruction d'un amour, teintée Prochainement... d'une évocation acerbe de la société roumaine. COMME DES FRÈRES DE HUGO GELIN L'HOMME QUI RIT Avec Francois-Xavier Demaison, Nicolas Duvauchelle, Pierre Niney, DE JEAN-PIERRE AMÉRIS Mélanie Thierry… Avec Gérard Depardieu, France, 2012, 1h44 Marc-André Grondin, Emmanuelle Boris, Elie et Maxime : trois hommes, trois générations, au- Seigner, Christa Theret… cune affinité ! Ils se retrouvent coincés néanmoins ensemble France, 2012, 1h30 pendant un long voyage qui les transformera pour toujours... Ursus, un forain haut en cou- Sur fond de road-movie, le récit arpente les routes leurs, recueille dans sa roulotte jusqu'en Corse (les magnifiques paysages de ce voyage deux orphelins perdus dans la ensoleilleront ce mois d’automne) pour nous conter une tempête. Quelques années plus belle histoire, tendre, sincère et touchante, sur l'amour tard, ils sillonnent ensemble les et l'amitié. Si le sujet n'est pas nouveau et reprend bon routes avec un spectacle qui fait nombre d'ingrédients typiques rire et émeut les foules… du genre (trio improbable, En adaptant à l'écran le voyage initiatique, drame de la roman baroque, surréaliste et dense de Victor Hugo, vie...), cette comédie sans pré- le réalisateur Jean-Pierre Améris (« Mauvaises fré- tention ne réinvente rien, mais quentations », « Les émotifs anonymes »...) réalise distille un charme et une fraî- un rêve d'enfant et renoue ainsi avec des thèmes cheur communicatifs. qui hantent son œuvre. Le réalisateur et son co- La sincérité et le naturel des scénariste Guillaume Laurent n'ont pas hésité à comédiens parviennent à tou- prendre des libertés avec le récit initial, privilégiant cher au cœur. Pour son pre- le personnage de Gwynplaine et le portrait d'un mier long métrage, Hugo Gélin adolescent meurtri, remarquablement interprété réunit un joli trio d'acteurs par Marc-André Grondin. masculins, trois hommes que Si le film reste fidèle à l'esprit du livre, cette adapta- tout oppose et sépare mais qu'une jeune femme lie à tion résolument moderne réussit à dépasser la sim- 9 tout jamais par un sentiment fort : le quadragénaire, ple illustration historique en affirmant une vision homme d'affaires surmené, François-Xavier Demaison, le personnelle. Améris cultive une dimension roma- trentenaire, Nicolas Duvauchelle et l’étudiant lunaire de nesque aux allures de conte intemporel, inventant 20 ans, Pierre Niney (jeune pensionnaire de la comédie un univers poétique teinté de fantastique. Il nous française). conte le récit tragique d'une grande histoire Une comédie tendre et généreuse qui conjugue rire et d'amour, fraternelle, romantique, absolue et éter- émotion, un film touchant et sensible à la fois, sur l’amitié nelle. L'intrigue possède aussi une dimension poli- et l’amour. tique et sociale aux accents très contemporains. LUNDI Une fresque romanesque aux 17 DÉCEMBRE à 21h RENGAINE allures de conte de fées, relecture DE RACHID DJAIDANI du célèbre roman de Victor Hugo. AVANT PREMIÈRE Avec Slimane Dazi, Sabrina Hamida, Stéphane Soo Mongo… en présence du réalisateur JEAN-PIERRE France, 2012, 1h15 AMÉRIS Quinzaine des Réalisateurs - Festival de Cannes 2012. Film soutenu par l'AFCAE Dorcy, jeune noir chrétien veut épouser Sabrina, une jeune maghrébine… Fruit de neuf années de travail et tourné dans une économie très légère, ce premier film percutant, fait souffler un vent de liberté et de fraîcheur dans le paysage souvent formaté du cinéma français. A travers le prisme de son vécu, le réalisateur réussit à ancrer sa fiction dans une contemporanéité. En nous contant le désir d'union de deux personnes d'origines différentes, il nous livre son regard sur la difficile mixité et le poids des préjugés. Ce film marque la naissance d'un cinéaste qui s’inscrit dans la droite lignée du Spike Lee des débuts avec « Do the Right Thing ». L'authenticité de « Rengaine » tient à la personnalité de son auteur, autodidacte de 38 ans, formé comme acteur à l'école de Peter Brook et de sa troupe, ainsi qu'à l'énergie et au naturel de ses comédiens. Ce conte urbain qui rejoue les amours compliquées d’un Roméo noir et d’une Juliette musulmane dans le bouillon communautaire du Nord Parisien, affiche une fougue et une in- ventivité dissidente, tout en revendiquant un désir de cinéma vivifiant. Une plongée au cœur des racines du racisme, une ode à la différence, un cinéma-vérité poétique. À découvrir ! DU 19 AU 25 DÉCEMBRE PIAZZA FONTANA Vendredi 21 décembre à 21h DE MARCO TULLIO GIORDANA SOIRÉES SPÉCIALE TARIF Avec Pierfrancesco Favino, Laura Chiatti, Luigi Lo Cascio… UNIQUE Italie, 2012, 2h01, V.O. COURT-MÉTRAGES 5 € Milan, le 12 décembre 1969, une bombe explose sur la Piazza Fontana, faisant 17 morts et 88 blessés. Le commissaire Luigi en présence d’invités Calabresi, chargé de l'enquête, s'oriente vers les milieux extrémistes mais, peu à peu, a la certitude qu’il faut aller Initié en 2011 par le Centre chercher les responsables ailleurs… National du Cinéma et de Marco Tullio Giordana, l’image animée (CNC), Le très connu en Italie pour jour le plus Court est la s'être attaqué à des pro- grande fête du film court qui jets engagés politique- a lieu chaque 21 décembre, ment et socialement jour du solstice d’hiver. (auteur d’un film dénon- çant le pouvoir de la L’occasion de vous présen- mafia, d’un autre sur l'im- ter quelques-uns de nos migration clandestine et coups de cœurs sélectionnés de « Nos Meilleures an- dans le palmarès 2012 des nées », son film le plus po- LUTINS DU COURT METRAGE. pulaire, saga familiale et fresque historique qui par- court plus de 40 ans d'his- toire italienne), apporte • CHAQUE JOUR ET DEMAIN de Fabrice Main un nouvel éclairage à un Lutin du film documentaire drame de l’Italie, aux débuts des années de plomb. • J'AURAIS PU ÊTRE UNE PUTE de Baya Kasmi 10 Par fidélité à Pasolini, le réalisateur a choisi d’intituler Lutin de la meilleure actrice son film, « Piazza Fontana, roman d’un massacre », en • RUBIKA de Claire Baudean er Ludovic Habas hommage à un article du même nom écrit en 1974 dans Lutin du meilleur film d’animation « Corrière della sera » par Pasolini. • JE POURRAIS ETRE VOTRE GRAND-MÈRE Cet attentat, si largement analysé et faisant l’objet d’une de Bernard Tanguy - Lutin du public littérature abondante, est néanmoins resté impuni, la • L'ACCORDEUR de Olivier Treiner justice ayant finalement baissé les bras. Le film de Marco Lutin du meilleur scénario, de la meilleure réalisation, Tullio Giordana a le mérite de nettoyer les blessures. du meilleur son, de la meilleure photo ; Durant tout le film, le réalisateur s’applique à comprendre, César du Meilleur court-métrage sans juger, sans caricaturer, sans désigner de façon binaire • UN MONDE SANS FEMMES de Guillaume Brac les bons des méchants, pour finalement ouvrir la porte à Lutin du meilleur film, Lutin du meilleur acteur ; une autre hypothèse : des coupables possibles, différents Prix du Syndicat Français de la Critique de ceux désignés à l’époque du drame. Le film nous entraîne dans le sillage de l’enquête d’un com- Ce programme nous offre un pèle mêle des productions missaire intègre qui refuse de croire aux solutions trop françaises les plus récentes : comédie, drame, animation, faciles, durant laquelle il croise et sympathise avec un lea- documentaire. der anarchiste pacifiste. Entre thriller politique et récit d’espionnage palpitant, le film, nous fait découvrir un monde trouble et un univers où la raison d’Etat est difficilement compatible avec la justice et le respect des libertés individuelles. Marco Tullio Giordana apporte un éclairage complémentaire à un chapitre noir de l’histoire de son pays et signe un passionnant film historique.

À NOTER DANS VOS AGENDAS • Du 16 au 22 janvier Le FESTIVAL TÉLÉRAMA AFCAE • 7 films à voir ou à revoir • 3 € SORTIE NATIONALE MAIN DANS LA MAIN DE VALERIE DONZELLI Avec Valérie Lemercier, Jérémie Elkaïm, Beatrice De Stael, Valérie Donzelli, Eric Lartigau… France, 2012, 1h25 Quand Hélène et Joachim se rencontrent, ils ont chacun des vies bien différentes, mais une force étrange les unit. Au point que, sans qu'ils puissent comprendre ni comment ni pourquoi, ils ne peuvent physiquement plus se séparer... Après l'excellent et bouleversant « La guerre est déclarée », très beau succès cri- tique et public, la comédienne et réalisatrice Valérie Donzelli signe un nouveau long métrage personnel et original qui repose sur une formidable et ingénieuse idée scénaristique à la fois très visuelle et métaphorique : un baiser volé et un insolite sortilège vont mystérieusement unir deux personnages que tout oppose. Si elle retrouve son comédien fidèle et complice Jérémie Elkaïm (sa muse au masculin), lunaire et touchant en jeune et joli vitrier, Valérie Lemercier, nouvelle venue dans sa famille de cinéma dans un rôle écrit pour elle, revêt le costume de la Directrice de Garnier, autoritaire, parcimonieusement odieuse, descendante directe du personnage qu'elle incarnait sur scène. Les deux personnages enchaînés l'un à l'autre comme deux figures en miroir, frères et sœurs fusionnels, esclaves sans maître et marion- nettes sans montreur, cultivent une dimension comique (étonnante mécanique du duo), tout en empruntant aussi à la tradition du burlesque, digne des comédies hollywoodiennes. Tourné dans les décors exceptionnels de l'Opéra de Paris, dont on découvre ainsi les coulisses (une première depuis un film de Jean Yanne en 75), ce haut lieu de la danse sert de théâtre à la rencontre amoureuse insolite et à l'histoire d'amour naissante de ce couple singulier. Valérie Donzelli mélange intelligemment les genres et varie les registres. Parcouru par un souffle de liberté, le récit oscille entre légèreté et gravité, douceur et noirceur (une ombre funeste plane...). On retrouve dans son nouveau film (co-écrit avec Gilles Marchand) l'énergie bouillonnante, la fantaisie décalée et l'univers singulier et personnel 11 qui parcourent son cinéma. Entre drame et comédie romanesque, conte de fées pop et portrait intime, une histoire d'amour insolite et vibrante, rafraîchissante et pétillante !

LES INVISIBLES DE SEBASTIEN LIFSHITZ Documentaire, France, 2012, 1h55 Sélection Officielle - Festival de Cannes 2012. Des hommes et des femmes, nés dans l'entre-deux-guerres, racontent leurs vies amoureuses… Cinéaste militant, Sébastien Lifshitz (« Plein sud ») brosse les portraits de sep- tuagénaires homosexuels, tout en racontant l'évolution de la société française depuis l'après-guerre. Face caméra, ces témoignages de vieux messieurs et mesdames très tranquilles, urbains ou ruraux, aisés, modestes, intellos ou bergers, souvent attachants ou émouvants, parfois cocasses, racontent leur jeunesse homosexuelle, à une époque où l’on vivait cette différence dans le placard. Tous ces personnages portent beau leur différence, témoignant avec honnêteté, humour et verdeur de la manière dont ils ont pu vivre leur orientation sexuelle, qu’ils mettent en perspective avec les époques qu’ils ont traversées. Ce qui permet au film d’aborder de nombreuses questions rarement évoquées, comme les normes morales de la France des années 1940 à 1960. Et il y a finalement peu de mélancolie ou de regrets, et beaucoup de joie, de fierté, de tendresse, dans ces portraits entrecroisés. Les différents protagonistes interrogés ont tous un certain âge, voire un âge avancé (plus de 80 ans pour certains), ainsi « Les invisibles » est aussi un film très sensible sur le vieillissement et les traces évanouies du passé. Un documentaire beau et puissant, où pour la première fois des hommes et des femmes confient librement leurs amours face caméra. Programme 28 novembre au 25 décembre Les heures indiquées sont celles du début du film.

DU 28 NOVEMBRE AU 4 DECEMBRE Mer. 28 Jeu. 29 Ven. 30 Sam. 1er Dim. 2 Lun. 3 Mar. 4 SORTIE NATIONALE 14h 14h 14h NIKO LE PETIT RENNE 2 1h17 - V.F. 15h30 15h30 SORTIE NATIONALE 16h 19h 10h30(D) 14h 18h30 POPULAIRE 1h51 21h 18h30 21h 21h 17h 18h30 21h LA CHASSE 1h51 - V.O. 18h30 21h 19h 21h 16h15 AUGUSTINE 1h41 • SOIRÉE-DÉBAT avec un psychiatre 17h 17h 19h 21h•

DU 5 AU 11 DÉCEMBRE Mer. 5 Jeu. 6 Ven. 7 Sam. 8 Dim. 9 Lun. 10 Mar. 11 2D 14h FRANKENWEENIE 1h27 - V.F. 14h AVANT-PREMIÈRE ERNEST ET CÉLESTINE 1h19 10h30(D) V.F. 16h 18h15 14h TWILIGHT 5 (PARTIE 2) 1h55 V.O. 21h APRÈS MAI 2h02 18h30 21h 16h 18h30 18h30 LE CAPITAL 1h53 21h 18h30 18h30 14h J'ENRAGE DE SON ABSENCE 1h39 • Séance sous-titrée pour les malentendants 16h30• 21h 16h ARGO 1h59 - V.O. 18h30 16h15 21h 21h CINÉ-CLUB COLONEL BLIMP 2h43 - V.O. 20h30

DU 12 AU 18 DÉCEMBRE Mer. 12 Jeu. 13 Ven. 14 Sam. 15 Dim. 16 Lun. 17 Mar. 18 SORTIE NATIONALE ERNEST ET CÉLESTINE 1h19 14h• 14h 14h • CINÉ-GOÛTER 16h 15h30 15h30 THÉRÈSE DESQUEYROUX 1h50 • Après-Midi Seniors 21h 18h30 18h30 17h 14h• 21h15 COMME DES FRÈRES 1h44 17h30 21h 21h 19h AU-DELÀ DES COLLINES 2h30 - V.O. 20h30 18h 19h 16h 18h30 RENGAINE 1h15 19h30 17h 21h30 17h AVANT-PREMIÈRE L'HOMME QUI RIT 1h30 Soirée-débat avec le réalisateur Jean-Pierre AMÉRIS 21h

DU 19 AU 25 DÉCEMBRE Mer. 19 Jeu. 20 Ven. 21 Sam. 22 Dim. 23 Lun. 24 Mar. 25 SORTIE NATIONALE 14h 10h30 JEAN DE LA LUNE 1h35 - V.F. 14h• 14h30 15h • précédé d’une présentation 15h45 16h SORTIE NATIONALE 16h30 17h30 10h30(D) 14h 17h MAIN DANS LA MAIN 1h25 21h 19h 19h15 21h 19h 18h 21h LES INVISIBLES 1h55 17h 19h 21h PIAZZA FONTANA 2h01 - V.O. 18h30 21h 16h30 18h45 SOIRÉE COURT-MÉTRAGES : LE JOUR LE PLUS COURT 21h Joyeux Noël

COUP DE CŒUR ENFANTS JEUNES POUR TOUS APRÈS-MIDI SENIOR (D) DIMANCHE MATIN : TARIF UNIQUE 4 €

Cinéma Éphémère - 100 rue Adolphe Pajeaud à Antony