BULLETIN DE L’INSTITUT NATIDNAL DES APPELLATIONS D’ORIGINE DES VINS ET EAUX-DE-VIE

v

N° 64 - JANVIER 1958

(Parail tous les trais mois)

138, Avenue des Champs-Elysées ------PARIS ------jW < J-

V:'- • ' ' Â -- - ■*, : TABLE DES MATIÈRES

I. — ETUDES ET DOCUMENTATION

1° Le problème des porte-greffes dans les régions produc-

II. — CONTENTIEUX

1° Vins vinés déclarés abusivement sous une fausse appellation d ’orig in e ...... 1 2° Cour d’Appel de Dijon (arrêt du 14 novembre 19571 ...... 6

III. — PROPAGANDE

1° Le vin de France à la Foire de l’alimentation de Cologne (A.N.U.G.A.) ...... 11 2" Allocution prononcée par son Exc. Mgr Richaud (Archevêque de Bordeaux) ...... 13 3° La Semaine des Vins et Spiritueux français au Danemark.. 16 4° Les dégustations de vins français en Grande-Bretagne .... 20 5° S. E. l’Ambassadeur de France à Berne préside une bril­ lante dégustation commentée ...... 22 6° Nos Bourgognes dégustés et appréciés aux Etats-Unis .... 23 7° Les vins de Francè à l’honneur. Grande réception à Nurem­ berg ...... 24 8° Belle dégustation « Vins de F'rance » à Québec ...... 25 9° Une réception-dégustation des Vins de France à Montréal.. 28 10° Le rayonnement des grands vins de Bordeaux, par M. de Lur-Saluces ...... 31 11° Pendu au cep ! Une corde pour Match et France-Soir 33 — II —

IV. — INFORMATIONS

1“ A la mémoire d’Edouard Barthe ...... 34 2° Réunion du Bureau de l’Office international du vin ...... 35 3° Fédération Internationale des Industries et du Commerce en gros des Vins, Spiritueux, Eaux-de-Vie et liqueurs. Les résolutions adoptées par le Comité directeur ...... 36 •4° Comité Agricole Franco-Allemand (6* session plénière à C ologne) ...... 39 5° Congrès de Vienne de la Ligue Internationale contre la concurrence déloyale ...... 41 6° Aide à l’exportation. Renseignements pratiques ...... • 43 7° Texte du communiqué diffusé par deux organisations viti- c o l e s ...... 46 8° Une lettre de la F.A.V. au Ministre des Finances ...... 47 9° Un marché important : La Sarre ...... 49 10° Déclaration de récolte avec appellations d’origine contrôlée e n 1957 ...... 52 11° Voeu adopté par le Conseil Général de la Gironde le 16-12-57 après avis de la Commission de l’Agriculture ...... 52 12° L’Art ancestral de la taille ...... 54 13° Nouvelles des accords commerciaux ...... 55 14° Note sur la protection de nos appellations d’origine en An­ g le te rre ...... 57 15° Allemagne. Problèmes posés par la protection de nos appel­ lations d’origine, notamment par l’utilisation de mar­ ques allemandes, prêtant à confusion ...... 61 16° Création d’un groupe des « Exportations Françaises » à l’Assemblée Nationale ...... 65 17° 15 millions de bouteilles de mousseux fabriquées en U.R.S.S. 66 18° « Je n’aime pas cette habitude de donner à nos vins des appellations étrangères s>, déclare un Ministre sud-afri­ c a in ...... 67 19° Une opinion allemande ...... 68 ‘20° Le Professeur Giovani Dalmasso, réélu Président de l’Aca­ démie Italienne de la vigne et du vin ...... 69 21° U n e fa u s s e n o te ...... 69

V. — TEXTES OFFICIELS

1® C réa tio n , composition , fonctionnement e t financement db 6 ORGANISMES ...... '...... 71 a) Désignation de la Commission consultative de Surveillance des prix des vins et spiritueux dans le commerce ...... 71 — III — b) Habilitation d’un expert en vue de la délivrance des certi­ ficats d’analyse et de pureté des produits alimentaires ou agricole destinés à l’exportation ...... 72 c) Commission consultative de l’armagnac ...... 73 d) Décret n° 57-1295 du 23 décembre 1957 modifiant le décret n° 54-437 du 16. avril 1954 relatif à l’organisation et au fonctionnement de l’Institut des vins de consommation c o u ran te ...... 73 e) Note du Ministère de l’Agriculture commentant'* le décret ci-dessus (du 23 décem bre 1957) ...... 75 f) Budget de l’Institut des vins de consommation courante. 75 g) Décret du 30 décembre 1957 portant création d’une com­ mission d’étude de l’agriculture dans le cadre du marché com m un ...... 76 h) Arrêté du 18 octobre 1957 portant création à l’Assemblée permanente des présidents des Chambres d’Agriculture d’un Service professionnel agricole international des Chambres d’Agriculture ...... 77 i) Décret n° 57-1164 du 17 octobre 1957 autorisant l’assem­ blée permanente des présidents des Chambres d’Agricul­ ture à percevoir une cotisation extraordinaire pour son service professionnel agricole international des chambres d’A g ricu ltu re ...... 78 j) Entrée en vigueur de traité, instituant une communauté économique européenne ...... 79

D écrets de Contrôle ...... 84 a) Décret du 30 septembre 1957 relatif au blocage et à la commercialisation des vins à appellation contrôlée de la récolte 1957 ...... 84 b) Décret du 30 septembre 1957 relatif au classement des cépages ...... 85 <•) Rectificatif au décret du 30 septembre 1957 relatif au clas­ sement des cépages ...... 105 d) Commentaire officiel du nouveau décret de classement d es cépages ...... 105 e) Décret du 3 octobre 1957 concernant l’appellation con­ trôlée « Côtes du Rhône » ...... 106 f) Rectificatif au décret concernant l’appellation contrôlée «Côtes' du Rhône » ...... 107 g) Décret du 23 octobre 1957, relatif aux appellations contrô­ lées « Banvuls », « Maury », « Côtes d’Agly », « Rive- saltes », « Côtes de Haut-Roussillon » et « Rasteau » . . 108 h) Rectificatif au « Journal officiel » du 27 octobre 1957. Décrets relatifs aux appellations contrôlées « Banyuls » « Maury », « Côtes d’Agly », « Rivesaltes », « Côtes de Haut Roussillon », « Rasteau » et « Grand Roussillon ». 110 *) Décret du 23 octobre 1957 concernant les vins doux natu­ rels et vins de liqueur à appellation contrôlée « Muscat de Rivesaltes » ...... U 0 — IV —

j) Décret du 3 octobre 1957 concernant l’appellation con­ trôlée « Esprit de Cognac » 111 k) Loi n° 57-1286 du 20 décembre 1957 interdisant la fabri­ cation de vins mousseux autres que la « Clairette de D'ie » à l’intérieur de l’aire délimitée ayant droit à cette appellation d’origine contrôlée ...... 112 /) Rendements maxima à l’hectare pour la récolte 1957 .. . • 113 m) Décret du 31 décembre 1957 relatif à fa définition des vins à appellations contrôlées « Anjou », « Rosé d’An­ jou » et « Saumur » 116 n) Décret du 31 décembre 1957 relatif à la définition des vins à appellations contrôlées « Anjou mousseux » et « Saumur mousseux » ...... 121 o) Décret du 31 décembre 1957 relatif à la définition des vins à appellations contrôlées « Anjou rosé de cabernet » et « Saumur rosé de cabernet » ...... 122 p) Avis relatif à l’emploi de la bouteille du type « Vin du R h in » ...... 124 q) Décret du 23 octobre 1957 relatif à l’appellation contrôlée « Grand Roussillon » ...... 125

3° V ins de qualité su pér ieu r e ...... 128 n) Arrêté du 17 septembre 1957 fixant les conditions d’attri­ bution du label « Vins délimités de qualité supérieure » aux vins bénéficiant des appellations d’origine « Vin de Savoie », « Roussette de Savoie » ou « Vin de Savoie- R o u ssette », « Mousseux de Savoie » ou « Vin de Sa­ voie mousseux », employées seulement ou suivies d’un nom de cru ...... 128

4° Régime des vins ...... 132 a) Décret du 30 septembre 1957. Blocage et commercialisation des A. O. C. de 1957 ...... 132 b) Note autographiée n" 4.206 2/3 du 4 octobre 1957. Statis­ tique mensuelle des vins ...... 133 c) Circulaire n° 4247 du 8 octobre 1957 de la Direction géné­ rale des impôts (Contributions Indirectes) concernant l’organisation de la campagne 1957-1958. Possibilités d’ex­ péd itio n ...... 133 d) Décret n" 57-1122 du 11 octobre 1957 modifiant certaines dispositions du décret n° 57-38 du 12 janvier 1957 relatif au blocage et à la distillation obligatoire d’une partie des vins de la récolte de 1956 ...... 1 3 7 e) Blocage et distillation obligatoire do la récolte de 1956. 137 f) Circulaire du Secrétaire d’Etat à l’Agriculture du 11 sep­ tembre 1957 concernant les inscriptions sur les capsules m é ta lliq u es ...... 1 3 8 g) Décret du 23 décembre 1957 relatif à la commercialisation des vins de la récolte 1957 ...... 1 3 8 k Vote n° 5.614 du 27 décembre de la .Direction générale des G.I. sur la commercialisation des vins de la récolte 1957. 139

» — V —

5" P rix d es v in s e t alcools ...... HO a) Arrêté du 21 novembre 1957 concernant les prix des vins. 140 b) Arrêté du 14 décembre 1957 relatif aux prix des boissons soumises au droit de consommation sur l’alcool ...... 140 c) Arrêté du 23 décembre 1957 concernant les prix des vins. 140

6 " P l a n t a t io n s , A r r a c h a g e s , C a d a s t r e v i t i c o l e ...... 1 4 2 a) Note autographiée n° 4.054 2/3 du 25 septembre 1957. Plantations et arrachages de vignes. Résultats divers de la campagne 1956-1957 ...... 142 b) Décret n° 57-1136 du 12 octobre 1957 portaut règlement d’administration publique pour l'application du décret n" 53-077 du 30 septembre 1953 et relatif à l’élaboration du cadastre viticole ...... 143 c) Arrêté n° 57-1187 du 22 octobre 1957 concernant les arra­ c h a g e s d e v ig n e s e n A lg érie ...... 148

7° Régime économique d e l ’a l c o o l ...... 144

8° E xportations ...... 1B2 a) Ministère des Finances, des Affaires économiques et du Plan. Avis aux exportateurs ...... 152 />) Instruction il” 192 B 2/3 du 14 octobre 1957 concernant l’exportation des vins destinés à l'Allemagne ...... 153 c) Arrêté du 16 octobre 1957 relatif aux frais de liquidation des dossiers d’aide à l’exportation des vins de consomma­ tion courante ...... 153 d) Arrêté du 25 octobre 1957 (J.O. du 27-10) concernant la nouvelle contexture des documents présentés à l’appui des déclarations d’exportation ...... 154 «\l Circulaire du Ministère de l’Agriculture relative aux opé­ rations « Exiin-Vins » 154 f) Un communiqué du Secrétariat d’Etat à l’Agriculture .. 156 y) Circulaires n°s 29 et 34 de la Direction des prix sur l’aide à l’exportation des vins de consommation courante .... 157 h) Décision n° 324-2, du 25 octobre 1957 concernant l’aide à l’exportation des vins viués et des vins de consommation c o u ra n te ...... 163 i) Instruction n° 215 B 2/1 et 5/1 du 11 novembre 1957. Remboursement aux Exportateurs. Recoupements à opérer. 163 j) Note autographiée n" 4.597 2/1 du 31 octobre 1957 concer­ nant le certificat d’exportation ...... 164 k) Aide à l’exportation des vins vinés. Décision n° 330-1, du 20 novembre 1957 ...... 165 I) Instruction n'1 240 du 23 décembre 1957 concernant les livraisons en franchisé de la T.V.A. aux exportateurs. Attestations ...... 166 ni) Avis aux exportateurs de vins vinés ...... 4...... 167 n) Avis aux exportateurs. Marchandises prohibées à la sortie. 167 o) Arrêté du 31 décembre 1957 portant modification de l’ar­ rêté du 10 août 1957 relatif à l’abrogation de certains textes concernant l’aide à l’exportation et fixant les me­ sures transitoires ...... lfig p) Arrêté du 31 décembre 1957 relatif au remboursement des charges sociales et fiscales à l’exportation ...... 168

9* V in s doux n a tu r el s e t V ins d e l iq u e u r ...... 169 a) Décision 57/1 du 10 septembre 1957, du Comité interpro­ fessionnel des V. D. N. sur le dépôt des marchés pour enre­ gistrement et visa ...... 1 6 ?» b) Commercialisation des vins doux naturels ...... 170

10* R épre ssio n des fr a u d es ...... 170 n) Arrêté du 15 octobre 1957 portant autorisation d’emploi de diastases pectinolytiques dans la fabrication des cidres e t p o iré s ...... '...... 170 b) Désacidification des moûts en Alsace de la récolte 1957. 170 — VII —

11° DÉBITS DR BOISSONS ...... • 171 «) Instruction n° 216 du 11 novembre 1957. Distribution de boissons par des appareils automatiques ...... 171

12° F isc a l ité ...... 171 a) Nouvelle taxe à la sortie des vins d’Algérie ...... 171 b) Décret n° 57-1268 du 13 décembre 1957 relatif à l’adapta­ tion du régime fiscal des stocks ...... 172 c) D é c re t r e l a t i f à l’a u g m e n ta tio n d e la T . V .A ...... 173

13° Qu es t io n s po sé e s e t r é po n se s des Min is t r e s ...... 171 ia) Licences de débits de boissons ...... 174 b) Stocks et ressources d’alcool ...... 175 c) Sécurité Sociale et lutte contre l’alcoolisme ...... 177 d) « Le Bulletin du Haut Comité contre l’Alcoolisme n’est pas publicitaire ! » 178 e) Arrachage de vignes. Consommation moyenne et impor­ tations de vin. Alcools ...... 179 f) Le Conseil interprofessionnel de PI.V.C.C ...... 180 g) A propos du non-renouvellement du Conseil interprofes­ sionnel de l’I. V. C. C ...... 181 h) Ou va le fonds national de solidarité ? ...... 181 i') Nombre de fonctionnaires travaillant à l’I.N .A .0 ...... 182 j) La production du jus de pommes et du jus de raisin .... 183 k) La taxation des boissons gazéifiées ...... 183 l) Le règlement des livraisons d’alcool vinique ...... 184 m) Coopératives de consommation et coopératives agricoles , 185 n) Section viticole du Fonds de Solidarité agricole et règle­ ment des allocations assurance-vieillesse des agriculteurs. 186 o) Les Coopératives de consommation ...... 188

VI. — BIBLIOGRAPHIE

Bulletin mensuel de l’Office International du Vin ...... 189 Lexique viti-vinicole International (Français-Italien-Espagnol- A llc m a n d l ...... 190 Annuaire de l’Office International du Vin ...... 190 Registre Ampélographique International ...... 191 Répertoire des Stations et Laboratoires de Viticulture et d’Œ nologie ...... 192 Rapports et Actes des Congrès internationaux de la vigne et d u v in ...... 192 En préparation : Atlas mondial de la vigne et du vin ...... 193 Parmi les vins de la Provence et de la Côte d’azur ...... 193 Le vrai problème de l’Alcoolisme ...... 194 — VIII —

VII. — CARNET DU BULLETIN

Nécrologie : Gaston Briand ...... 196 Madame Deramond ...... 198 P au l S en escal ...... 198 Jean Ropars ...... 1 9 9 Distinctions ...... 1 9 9 CAHIERS TECHNIQUES DE L'I. N. A. O. N° 7 " OCTOBRE 1957

Numéros précédents disponibles :

N" 1. — L’Œnologie bourguignonne.

N° 2. — La connaissance des cépages-

N° 3. — La physico-chimie des surfaces et l’arôme des vins fins.

N" 3 bis. — N° 4. — Epuisés.

N 5. — Peut-on provoquer la pluie et empêcher la grêle ?

N 6. — La dégénérescence infectieuse de la vigne-

Le numéro, tiré à part : 100 francs franco

INSTITUT NATIONAL DES APPELLATIONS D'ORIGINE

DES VINS ET EAUX-DE-VIE

138, Avenue des Champs-Elysées - PARIS (8°)

C. C. P. PARIS 2.027-13 .«J CAHIER S TECHNIQUES DE L’I. N. A. 0.

OCTOBRE 1957

Le Problème des porte-greffes dans les régions productrices de vins fins

Inventaire - Com portem ent actuel - Tendances

INSTITUT NATIONAL DES APPELLATIONS D'ORIGINE DES VINS ET EAUX-DE-VIE 138, AVENUE DES CHAMPS-ELYSÉES — PARIS (8® )

Le problème des porte-greffes dans les régions productrices de vins fins

Inventaire - Comportement actuel - Tendances

Dans sa profession de foi du premier numéro des cahiers iechniquesf ll.lS.A.O. avait promis de procéder régulièrement à une sorte d'inventaire des connaissances viticmles. Les Conseillers techniques avaient pris l'engagement de mettre en commun leurs connaissances dans la rédaction de rapports d'ensemble sur des problèmes délicats. Fidèles au rendez-vous , ils publient aujourd'hui leur première étude collective sur les porte-greffes. Ces techniciens ont la sagesse de nous prévenir dans leur avant-propos : il ne s'agit pas d'une étude exhaustive. Comment pourrait-il en être autrement en un temps où les spécialistes eux-mêmes ne se prononcent qu'avec les plus extrêmes réserves ? Telle quelle, l'intention est louable. A notre connaissance, elle est la première tentative du genre. Son ambition est limitée et son succès dépendra avant tout de Vaudience qui lui sera réservée dans les milieux professionnels. Fidèles à leurs méthodes, les conseillers techniques font oeuvre d'équipe et souhaitent avant tout la plus large colla­ boration des praticiens tout comme ils le font dans l’exer­ cice de leur mission quotidienne. Aux éventuels contempteurs nous rappellerons notre pro­ fession de foi du début : « Les cahiers techniques ne préten­ dent à aucune innovation. Ils se proposent simplement d'être

3 un moyen supplémentaire (l'information, de vulgarisation et de conseils ». Les divergences apparentes que d'aucuns ne manqueront pas de relever sont avant tout le résultat de la diversité des jiiilieux d'où émanent ces observations. Nous espérons qu'elles susciteront moins des critiques que des mises au point. En tout état de cause, les conseillers techniques ne visent qu'un but : servir la production de qualité, en prenant pour dogme cette pensée, « Il n'y a que ceux qui ne cher - chent rien qui ne rencontrent jamais l'obscurité ».

1 .N .A .0 .

•I AVANT-PROPOS

La présente étude n‘a pas la prétention d'ctre une mise au point parfaite et définitive. Elle n’a certainement pas le caractère scientifique de certaines publications antérieures. Elle rassemble seulement les idées et les observations d'une vingtaine de techniciens qui se penchent sur le problème de la qualité en matière de vins et ont essayé de mettre à la portée des viticulteurs, sinon des directives précises en matière de choix de porte-greft'es, au moins une doctrine générale dont la mise au point pratique a fait ses preuves dans la plupart des vignobles. Afin d'éviter les équivoques, confusions et erreurs consta­ tées bien souvent au cours de conversations ou d’observations communes avec des vignerons, il nous paraît tout d'abord nécessaire de faire une mise au point sur l’expérimentation et l’observation telles qu’elles sont généralement conçues par la plupart des techniciens et praticiens viticoles. Dans ces matières doivent être recherchées, à chaque remar­ que et avant toute conclusion, les causes nombreuses d'erreurs possibles parmi lesquelles il faut citer plus spécialement l'identité du porte-greffe et certaines circonstances locales dont le jeu nous interdit de généraliser les résultats. En matière d’identification du porte-greffe, le producteur devait jusqu’à ces dernières années s’en remettre à la seule bonne foi de son vendeur. Depuis, les services de la Section de Sélection et Contrôle ont mis un peu d'ordre dans le marché des bois et plants de vignes là où les fraudes étaient nombreuses et importantes. Tous les professionnels n’ont-ils pas entendu parler des histoires de « bois du Rhône » et de « Sagattes ». Nos constatations dans le vignoble confirment ce point de vue et nous amènent à éviter de porter un juge­ ment en l’absence de repousses identifiables du porte-greffe. La conduite de l'expérimentation est une opération extrê- me nient délicate et l'interprétation des résultats demande une spécialisation que n’ont pas la plupart des observateurs. Dans la publication des résultats, les conditions locales ne sont pas suffisamment précisées et l’homogénéité des champs d’essais, par exemple, est très rarement vérifiée. De même la répétition de parcelles identiques dans les champs d’essais n’est en général jamais suffisante pour que la plupart des différences observées soient supérieures à l’erreur moyenne possible. C’est pourquoi la plupart des expérimentations de porte-greffes donnent des résultats de valeur souvent dou­ teuse ; ils doivent être communiqués avec circonspection et jamais pour tirer des conclusions définitives, mais seulement des indications d’ordre général. La France, premier pays viticole du Monde, qualitativement et quantitativement parlant, est, paradoxalement parmi les nations où la vigne est cultivée, celle qui compte le moins de « scientifiques » voués à la recherche viticole. Pourtant beaucoup de nos compatriotes ont attaché leurs noms à l’histoire de la vigne. Si nous possédons encore heureusement des hommes de valeur, leurs possibilités restent très mesurées par rapport à l’importance de notre vignoble. Partant, leurs études doivent rester limitées dans l’espace. Aussi voit-on les services de vulgarisation conduits malgré eux à faire de l’ex­ périmentation, tâche à laquelle ils ne peuvent donner ni les moyens, ni les capacités, ni le temps nécessaires pour obtenir des conclusions absolues. Si leurs intentions sont louables et leur bonne volonté évidente, il est certain par contre que cet « ordre dispersé », pour ne pas dire ce désor­ dre, n’est nullement favorable à l’acquisition de résultats positifs. Dans un autre ordre d’idée, la plupart des expérimen­ tations ou recherches ont rarement pour but essentiel l’amé­ lioration de la qualité de la récolte. Les conseillers techni­ ques de ri.N.A.O., dont la mission est d'observer le vignoble d’appellation contrôlée et de vérifier les résultats en tant que techniciens au service de la qualité, ont jugé nécessaire de faire, de temps à autre, une mise au point sur les prin­ cipaux problèmes techniques posés au vigneron dans le cadre d’une production de vins nobles.

6 Tel est l'objet de la présente étude. Elle veut être seule­ ment un essai, première édition d'un travail renouvelé pério­ diquement grâce aux observations des Conseillers Techniques. Nous faisons appel à toutes les bonnes volontés du monde viticole pour réparer nos erreurs et nous faire part des précisions omises dans le présent opuscule. Nous voudrions que cette publication devienne le noyau de cristallisation autour duquel viendraient s’ordonner les indications données par tous ceux qui s'intéressent aux vins de qualité. Elle suscitera, du moins nous l’espérons, des observations et des critiques — leur absence dénoterait que ces pages manquent d’intérêt. Nous serons très heureux de les connaître et nous sollicitons des lecteurs qu'ils nous en fassent part. Encore une fois cette étude n'a pas la prétention d’être complète (1), elle vise surtout un but pratique orienté vers la production de vins de qualité. Il en est des porte- greffes comme des toilettes : on voit la « mode » changer périodiquement et on a vu l'engouement se porter, par nécessité, sur le Riparia, puis le Rupestris, le 3309 et récemment sur le 5 BB et le 44-53, ces modes étant assorties de variations régionales parfois aussi peu justifiées que la vogue générale. Cela paraît à première Vue et souvent après examen, assez fantaisiste. Aussi voudrions-nous, chaque fois que nous en avons les moyens, renseigner le vigneron avec le plus de précision possible sur le choix de son porte- greffe. Ceci est possible pour certaines régions. Potir d'autres, les résultats acquis et les observations ne sont pas suffisants pour nous permettre d'engager les vignerons sur une voie incertaine. Notre ambition se borne aujourd’hui à tenter de leur donner des idées claires sur les principes qui doivent présider au choix du porte-greffe, espérant avoir, lors d’une prochaine édition, des résultats acquis suffisants pour fixer un choix plus précis. Ce travail est un tout pour atteindre le plus large public

(1) Pour une étude plus scientifique, consulter l’ouvrage : Les porte-greffes en viticulture par Branas, Bernon et Levadoux 1939.

7 viticole possible. Aussi avons-nous rappelé quelques notions générales apparemment superflues. Si nous avons seulement contribué par la présente étude à renouveler l’intérêt des professionnels sur la question des porte-greffes, nous aurons atteint en partie notre but. Nous souhaitons voir cet intérêt se matérialiser, d'une manière ou d’une autre, jusqu'au jour où, ensemble, nous pourrons enfin voir clair dans un problème que met à rude épreuve, depuis un demi-siècle, la sagacité des techniciens et des praticiens. LES QUALITÉS D'UN BON PORTE-GREFFE

a ) LE POINT DE VUE DU VIGNERON.

1 ° Résistance au Phylloxéra

Il est bien évident que l’utilisation du porte-greffe amé­ ricain, dont le but essentiel est la lutte contre le phylloxéra, doit répondre en premier lieu à cet objet. Malgré cette évidence, de nombreuses erreurs ont été faites dans la pratique, eu particulier dans l'utilisation de certains porte-greffes américo-européens. Toutes les espèces américaines n'ont pas une résistance semblable aux attaques de l’insecte. Une échelle a été donnée par Balachowsky et Mesnil (Les insectes nuisibles aux plantes cultivées, Paris, 1935) : — Vitis rotondifolia : résistance absolue (20 sur 20) ; — Vitis Labrusca : aucune résistance (5 sur 20) ; — Vitis Vinifera : aucune résistance (0 sur 20) ; — Vitis Cordifolia : résistant ; — Vitis Cinera : très résistant ; — Vitis Candicans : faible résistance ; — Vitis Riparia : très résistant (18 sur 20) ; — Vitis Rupestris : très résistant (19,5 sur 20) ; — Vitis Berlandieri : résistant (17 sur 20) ; — Hybrides de Noab : moyenne résistance (13 sur 20). En pratique, touses les espèces américaines utilisées cou­ ramment et leurs hybrides ont une résistance satisfaisante au phylloxéra : Riparia, Rüpestris, Berlandieri, Cordifolia. Il n’en est pas toujours de même des hybrides de ces espèces américaines avec les Vitis Vinifera.

9 2° Résistance au calcaire Le Vitis Vinifera sur ses propres racines n'a jamais pré­ senté de déficience grave dans les sols très riches en carbo­ nate de chaux. Il n’en est pas de même lorsqu'il se trouve greffé sur les racines de certaines espèces américaines. Par un mécanisme de précipitation mal établi, le carbonate de chaux du sol empêche l’assimilation du fer et provoque un état maladif appelé chlorose, qui se traduit par une décolo­ ration du limbe des feuilles jusqu'à devenir jaune clair. Dans les cas graves, cette décoloration s’accompagne de rabou­ grissement (cottis) et parfois de la mort de la plante. Il est maintenant établi que les différentes espèces américaines peuvent supporter des doses de calcaire très différentes. Par ailleurs, la proportion totale du calcaire du sol n’est pas une donnée assez précise pour pouvoir juger du comportement du porte-greffe, les calcaires étant plus ou moins solubles et assimilables. De là est née la notion de « calcaire actif », devenue familière aux viticulteurs. Cette partie active du calcaire peut être dosée par une méthode récemment mise au point par M. Drouineau, puis adaptée à la vigne par M. Galet. Elle a permis de préciser les limites de résistance des différents porte-greffes* à l’action du calcaire du sol. Cette méthode est basée sur l’attaque du calcaire par une solution d'oxalate d’ammonium. Si peut-être les indications données par la méthode Drouineau-Galet n'ont pas de valeur réelle d'une façon abso­ lue, elles semblent jusqu'à maintenant avoir donné des résultats sincères et fidèles sur le plan relatif et par consé­ quent sur le plan pratique. M. Galet a donné une échelle d’adaptation des porte-greffes relativement à la proportion de calcaire actif dans le sol (J) :

(I) Les maxima indiqués par M. GA LET représentant les doses de calcaire actif dosées par la méthode DROUINEAU-GALET, au-delà desquelles les porte-greffes en cause risquent d’amener de la chlorose. Toutefois dans certains types de sols nous avons pu constater que ces maxima pouvaient être dépassés sans apparition de chlorose. C’est le cas de la région de la Vaunage aux envi­ rons de Nîmes où des centaines d’hectares de vignoble établi sur Riparia et indemne de chlorose existent sut des sols qui révèlent à la méthode DROU1-

10 Calcaire actif Vialla, Clinton, Noah, Vitis Labrusca ...... 0 - 4 % Riparia Gloire, G.I., 196-17 Cl ...... 0- 6 % 101-14 ï 0- 9 % 44-53 M., 26 G ...... 0-10 % 3309 C...... 0-11 % Aramon Ganzin, 93-5, 1202 ...... 0-13 °/o Rupestris du Lot, 31 Richter ...... , ...... 0-14 % P h én ix ...... 0-16 % 57, 99, 110 Richter ____ .* ...... 0-17 % 5 BB, 420 A, 34 E.M ...... 0-20 % 161-49 ...... 0-25 °/o 41 B, 333 E.M ...... 0-40 % Cette notion de calcaire actif devra être l'une des pre­ mières conditions à observer pour guider le viticulteur dans son choix.

3 ° Résistance à la sécheresse Dans un certain nombre de régions viticoles, en sols légers ou peu profonds et sous des climats relativement secs, la sécheresse est souvent l’un des plus graves ennemis du vignoble. Il faudra donc rechercher parmi les porte-greffes ceux qui se comportent le mieux en terrains secs. On devra distinguer ici selon les types de sols : 1° S’il s’agit de sols secs, mais profonds et légers, il fau­ dra donner la préférence aux porte-greffes à enracinement plongeant, type Rupestris, capables d’explorer les couches profondes du sous-sol et avoir ainsi à leur disposition un plus grand volume d’eau.

NEAU-GALET des proportions de calcaire actif dépassant en général 6 % et atteignant 14 et même 17% . « Inversement, on peut constater de curieuses manifestations de la chlorose calcaire dans des terres dépourvues de calcaire. Ce phénomène se constate en particulier dans les Graves de Bordeaux lorsque la nappe phréatique s’est chargée de calcaire en passant fcur des bancs rocheux situés plus en amont. Il s’agit là d’une chlorose intermittente et qui ne peut se manifester qu’après une longue série pluvieuse (Levadouxl. »

II 2° Eu terrains secs mais peu profonds (cas de certains vignobles méridionaux établis sur une roche mère marneuse ou calcaro-marneuse ), le volume du sol disponible reste forcément limité. En sorte que l'utilisation des porte-greffes puissants du type Rupestris est contre-indiquée. En effet, au printemps, même en Languedoc, l’humidité est toujours satisfaisante. Elle imprime à ces porte-greffes vigoureux un développement du feuillage tel qui détermine un rapport système foliaire/système radiculaire complètement déséqui­ libré. L'évaporation intense de l'été rend alors les vignes beaucoup plus vulnérables à la sécheresse par rapport à des parcelles greffées sur des porte-greffes du type Riparia. Le Cordifolia est réputé comme l’espèce américaine résis­ tant le mieux à la sécheresse. Il commence à être actuelle­ ment utilisé sous la forme de son hybride complexe 44-53. Il est possible que ce porte-greffe présente du point de vue résistance à la sécheresse des qualités supérieures à celles des sujets employés couramment. Toutefois, les expériences faites à ce sujet ne sont pas encore assez anciennes pour permettre un jugement définitif.

4° Développement initial. Le comportement de la vigne pendant les premières années de la plantation paraît avoir sur le choix du porte- greffe une importance relativement grande aux yeux du viticulteur. L’utilisation de certains sujets permet d'obtenir, dès les premières années, une vigne très vigoureuse dont l’apparence flatteuse influence favorablement l’orientation des nouvelles plantations voisines. C’est le cas bien typique de comparaison entre deux Riparia x Berlandieri utilisés actuellement : le 5 BB et le 161-49. Le premier provoque, dès les premières années, un développement beaucoup plus important que le second, d’où la diffusion rapide et peut-être exagérée du premier au détriment du second. Le comportement de la vigne au cours des premières années de plantation doit être apprécié à sa juste valeur. Il ne faut pas lui donner plus d'importance qu’il n'en a. et le léger retard des premières années est souvent très heureu­ sement compensé plus tard par d'autres qualités plus impor­ tantes.

12 5 ° Puissance Dans la plupart des cas, c’est l’évidence même, le viti­ culteur recherchera à obtenir la vigne la plus puissante possi­ ble pour avoir le maximum de productivité. En dehors du fait que chaque porte-greffe n’atteint sa puissance maxima que dans un certain type de terrain, on peut donner en général une idée sur la puissance relative des principaux porte-greffes utilisés. Des études publiées par MM. Branas. Bernon et Levadoux confirment les résultats de la pratique. Les porte-greffes, lorsqu’ils ne sont pas dans des situations où existent des facteurs limitatifs spécifiques (en particulier calcaire actif) se classent dans l’ordre suivant : — Le Riparia est le plus faible ; — Le Rupestris le plus vigoureux ; — Le Berlandieri paraît se situer entre les deux pré­ cédents. Leurs hybrides se situent en général dans des positions intermédiaires entre les parents. Pour différentes causes et en particulier en raison de l’ag­ gravation de la dégénérescence infectieuse, à chaque reconsti­ tution, les viticulteurs ont été incités à rechercher des porte- greffes de plus en plus puissants. C’est pourquoi le Riparia, porte-greffe idéal pour beaucoup de vignobles de vins fins, a presque disparu des nouvelles reconstitutions. Nous ne saurions trop insister sur cette situation néfaste. Elle peut amener à la longue une dégradation de la qualité des pro­ duits obtenus.

b ) POINT DE VUE DU FOURNISSEUR.

Si le vigneron est l’arbitre du choix du meilleur porte- greffe, il n’en est pas moins influencé par les professionnels chargés de lui fournir soit les bois de greffes, soit les racines, soit les greffés-soudés. Les intérêts des uns et des autres ne sont pas forcément convergents et les conseils donnés par les pépiniéristes peuvent ne pas être toujours désintéressés. La présence en plus ou moins grande abondance de telle ou telle variété sur le marché, les différences de cours, peu-

13 vent influencer dangereusement les recommandations des vendeurs à propos de tel ou tel porte-greffç. En dehors des considérations purement économiques résultant de l'offre et de la demande, certaines conditions techniques de produc­ tion peuvent élever le prix de revient d’une façon telle qu'il devient inabordable. Ces conditions sont en particulier le comportement des vignes de pieds mères et la reprise au bouturage et au greffage.

1 3 Comportement des vignes de pieds-mères Les porte-greffes cultivés en vignes de pieds-mères produi­ sent, selon les espèces et les variétés, des longueurs de sarments plus ou moins grandes par unité de surface. Il est bien évident que les prix de vente de ces bois risquent d'être en général inversement proportionnels au volume obtenu. Cette condition a joué un grand rôle dans la diffusion des différents porte-greffes et en particulier certains sujets parti­ culièrement recommandables ont été pratiquement aban­ donnés par suite de l'insuffisance de leur production en bois- greffable. 2° Reprise au bouturage et au greffage La facilité de reprise au greffage et au bouturage est au moins aussi importante que la résistance au phylloxéra. Résister au phylloxéra c’est bien, mais encore faut-il que l’on puisse reproduire les racinés et faire vivre dessus les greffons de son choix. D’où la nécessité d’une reprise satis­ faisante au bouturage et au greffage. . A ce sujet, on doit citer les difficultés d’utilisation du Berlandieri, dont le bouturage est extrêmement difficile en dépit de sa grande résitance au calcaire actif. Le biais a été trouvé dans l’utilisation d’hybrides de Berlandieri avee d’autres espèces. Mais même dans ces hybrides, la reprise au bouturage est plus faible que chez le Riparia, le Rupestris ou leurs hybrides, et l’utilisateur sera sensible à l’augmen­ tation corrélative du prix de revient. La reprise au greffage a fait éliminer à l'origine de la reconstitution un certain nombre d’espèces. Les greffons n'ont pas à ce sujet les mêmes réactions vis-à-vis du porte-greffe ;

11 les différences ont été assez mal précisées jusqu'à présent et chaque type d’assemblage pose un cas particulier. Enfin, il semble que les résultats soient différents selon qu’il s’agit de greffage sur table ou de greffage sur place.

« ) POINT DE VUE QUALITATIF.

Toutes questions physiologiques, techniques et économi­ ques mises à part, le choix du porte-greffe devra concourir, comme les autres moyens employés par le viticulteur, à l’obtention du type de produit recherché. En matière de vins fins, le but de la production étant l’obtention d’un produit de qualité, le choix du porte-greffe devra être dirigé en vue de l’obtention de la qualité maxima possible. La difficulté, en cette matière, réside dans l’impossibilité de doser ou de matérialiser d’une façon mathématique le niveau de qualité d’un vin, cette qualité étant le résultat de facteurs très différents selon les types de vins. Dans la plupart des cas, la qualité gastronomique corres­ pond au degré de maturation le plus élevé possible du raisin à l’intérieur du périmètre de l'appellation. C’est le cas de la grande majorité des vins fins français : Bourgogne, Bordelais, Vallée de la Loire, etc... Il conviendra donc de rechercher dans ces cas les porte- greffes capables d’imprimer au greffon un cycle végétatif relativement court, permettant au phénomène de maturation de commencer assez tôt en été pour pouvoir se prolonger le plus tard possible dans l’arrière-saison. Tel est bien le cas des porle-greffes du type Riparia. Si le but recherché est la récolte de vins dotés d’une certaine fraîcheur, il n’est pas nécessaire d’acquérir un degré de maturité trop élevé et il semblerait que l’on puisse utiliser des porte-greffes plus puissants, à cycle végétatif plus lent. Mais ceci n’est pas valable d’une façon constante dans le temps : si, en année favorable, l’utilisation de tels porte-greffes paraît heureuse, en année défavorable à la maturation, l’excès d'acidité redonne la primauté aux porte-greffes à cycle végétatif court, quitte à vendanger un peu plus tôt les années favorables. Dans les situations où la maturation se fait généralement

15 bien, mais où le vin est issu de différents cépages de maturité différente, il y aura intérêt à compenser les différences des dates de maturation par l'utilisation de porte-greffes rac­ courcissant ou allongeant le cycle végétatif des variétés en cause. Enfin, dans certains cas où la sécheresse est un facteur limitatif au point de diminuer sensiblement la qualité par une mauvaise nutrition du raisin, il sera nécessaire de recou­ rir à des porte-greffes résistants, même si ceux-ci paraissent relativement trop vigoureux. Dans ce cas, l'allongement du cycle végétatif est compensé par une meilleure nutrition du raisin et la qualité finale est souvent supérieure à celle des porte-greffes plus faibles, mais sensibles à la sécheresse. LES DIFFERENTS PORTE-GREFFES.

Au début de la reconstitution, de nombreuses importations «n provenance d’Amérique furent faites et elles portaient soit sur des espèces pures, soit sur des hybrides interspéci­ fiques. Beaucoup de ces porte-greffes ont actuellement disparu du marché, mais nous les retrouvons en petite quantité dans les vieilles vignes. Certains sont restés cantonnés à des régions très limitées (Solonis, Jacquez). Grâce à des semis d’espèces pures ou de croisements inter­ spécifiques. de nombreuses variétés nouvelles furent obtenues, accroissant d’autant la gamme du choix et des possibilités -des porte-greffes. 1 0 Espèces américaines Parmi celles-ci, seul un petit nombre reste utilisé, soit à l’état pur, soit comme géniteur d'hybrides interspécifiques. Riparia : Espèce relativement peu vigoureuse pour terrains frais, fut une des plus employées au début de la reconsti­ tution. Des nombreuses variétés existantes : Riparia Grand Glabre, Riparia violet, Riparia tomenteux, etc..., une seule fait actuellement l’objet d’un usage important, c’est le Riparia Gloire de Montpellier. Rupestris : Espèce très vigoureuse parmi les variétés de laquelle s’est également fait un choix qui s’est porté sur le Rupestris du Lot, à peu près uniquement utilisé actuellement. Berlandieri : Le Riparia et le Rupestris ayant donné lieu à des expériences malheureuses dans les terrains très calcai­ res, les recherches mirent en lumière la résistance de Berlandieri. Malheureusement sa remise au bouturage est •extrêmement mauvaise. Pour pallier à cet inconvénient, de nombreux croisements furent réalisés entre cette espèce et le Riparia ou le Rupestris. Aujourd'hui il est seulement utilisé sous forme d’hybride.

2 17 Le Cordifolia et le Solonis : Ont concouru également à l'obtention d'hybrides interspécifiques.

2 ’ Hybrides

Riparia x Rupestris : Ils possèdent à des degrés divers- des qualités intermédiaires entre leurs deux géniteurs. Les plus courants sont le 3309 G, le 3306 C, le 101-14- M de G. les Riparia x Rupestris de Massanes. Riparia x Berlandieri : Ils sont en général moins vigou­ reux que les Riparia Rupestris, mais possèdent à un degré plus élevé la résistance au calcaire. Le 161-49 C, le 420 A, le 34 E.M., sont les plus connus. Le 5 BB, le 8 B et leurs sélections : S04, etc..., connaissent actuellement une grande vogue, mais ne paraissent pas supérieurs aux précédents, sauf peut-être dans le volume de production des bois et la vigueur. Rupestris x Berlandieri : Les plus connus sont le 99 R et le 110 R. Ils allient en général une puissance assez grande à une bonne résistance au calcaire. Vinifera x Berlandieri : Ce sont ceux qui présentent, au degré le plus élevé, les possibilités d’adaptation dans des sols, très riches en calcaire actif. Le plus employé est le 41 B. Le 333 E.M. et les Berlandieri Colombard 1, 2 et 3 ne sont pas utilisés sur une grande échelle.

3° Hybrides divers Les Rupestris Vinifera 1202 C, 93-5 C, Aramon Rupestris- Ganzin n° 1, sont en voie de disparition, leur résistance phylloxérique n’étant pas toujours satisfaisante. Le 196-17 a été remis à la mode sans que cela paraisse parfaitement justifié. Le 1616 C (Solonis Riparia) est encore employé dans certains sols salés. Le 106-8 M. de G. (Riparia Rupestris Cordifolia) ne semble pas avoir répondu aux espoirs mis en lui au point de vue résistance à la sécheresse. Le 44-53 (Cordifolia Rupestris Riparia) a fait l'objet récemment d’une publicité et d’une diffusion assez larges, sans doute justifiées par une résistance élevée à la sécheresse.

18 ETUDES REGIONALES.

Il uons a semblé intéressant de donner nu aperçu de l’utili­ sation des porte-greffes dans différents centres de production •de vins fins. A cet effet, parmi les régions étudiées, nous avons fait plusieurs groupes : le plus important comprend tous les vignobles extra-méditerranéens, vignobles où, toutes conditions égales par ailleurs, le degré le plus élevé corres­ pond à la qualité maxima possible. Nous traiterons à part le vignoble des Pyrénées-Orientales, où le sol et le climat se conjuguent pour créer une aridité telle que le facteur domi­ nant est celui relatif à la résistance à la sécheresse. De même la région des Côtes-du-RIiône méridionales fait l’objet d’un •chapitre spécial. Ses vins pèchent plus par excès que par manque d’alcool et nous permettent d’envisager la question sous un angle particulier. Nous donnons pour ce vignoble une idée de l'utilisation des porte-greffes en Vètat actuel de l ’encêpagement. Il est probable que si les proportions des différents cépages étaient modifiées dans le sens de la recherche générale des qualités gustatives et non plus seule­ ment de la richesse alcoolique du vin, le problème se rappro­ cherait considérablement de celui posé dans les autres régions.

19 BOURGOGNE.

Types de sols. — Comme beaucoup de régions viticoles. la Bourgogne présente une très grande variété de sols qu'il est nécessaire de classer d'une façon schématique, une étude détaillée ne pouvant entrer dans le cadre de la présente publication. En simplifiant à l’extrême, les terres à vigne bourguignonnes peuvent se ramener à 4 types principaux. 1. — Les terres de couleur rouge. — Elles se rencontrent : — dans l’Yonne, sur les plateaux ou des situations en p.ente faible ; — en Côte-d’Or, dans toute la Côte de Nuits, daus la Côtes de Beaune surtout dans sa partie Nord, dans les Hautes- Côtes en différents points ; — en Saône-et-Loire : dans la partie Est des Côtes Chalon- naises, ainsi qu’un peu partout dans la région de Màcon. Ces terres représentent le résidu de décalcification des calcaires Jurassiques. Formées sur les puissantes assises de ces étages, elles ont pu, soit rester en place, soit être dépla­ cée par des phénomènes naturels (érosion et surtout phéno­ mènes périglaciaires), d’où leur présence à de grandes distances de leur lieu de formation. En général, très pauvres en calcaire, elles en sont parfois exemptes, telles les terres à chailles du pied de la Côte à Nuits-Saint-Georges et Aloxe- C o rto n .. Si elles comportent en coteau et sur les plateaux de nom­ breux cailloux calcaires, ceux-ci proviennent le plus souvent d’un apport postérieur soit par affouillement, soit par résidu d’érosion de parties plus élevées. Ces cailloux, constitués de- calcaire dur, ne changent pratiquement rien à la composition chimique du sol sur le plan agrologique. En principe — sauf exceptions très localisées — ces terrains sont très pauvres en calcaire actif.

20 2. — Les marnes colorées. — Sous ce terme, nous entendons grouper tous les terrains argileux qui ne sont pas de couleur claire. Il s'agit de sols issus soit du Lias, soit du Trias, de couleur gris moyen à gris foncé dans le premier cas, de teintes très variées dans le second, gris, bleu, vert, rouge, etc... Ces terrains sont fréquents dans le partie Ouest des Hautes- Côtes de Beaune et des Côtes Chalonnaises, en de nombreux points du vignoble maçonnais et dans le bas Beaujolais. Il s’agit de terrains lourds et relativement humides, parfois allé­ gés par les éboulis des falaises calcaires qui les dominent dans beaucoup de coteaux. Ce sont des terrains plus profonds, riches et frais que les précédents, rarement riches en calcaire actif. 3. — Les marnes claires. — Il s’agit de terrains de couleur blanche à gris clair, issus des marnes et calcaires marneux du Jurassique supérieur. Ils forment la majorité des pentes du Cliablisien. Très fréquents dans les Hautes-Côtes de Nuits et dans la partie Est des Hautes-Côtes de Beaune, ils recouvrent souvent les hauts de la Côte de Beaune. Ce sont les terres les plus riches en calcaire, quoique dépassant rare­ ment 20 % de calcaire actif. 4. — Les sols granitiques. — Du point de vue qui noua intéresse, nous pouvons mettre dans cette catégorie, outre les arènes granitiques mélangées à plus ou moins d’argile résiduelle, les sols issus de schistes (Morgon), tous types qui constituent la quasi totalité du haut Beaujolais, ainsi que les sols sableux formés sur les arkoses ou les grès du Trias assez fréquents dans la partie Ouest des Côtes Chalon­ naises. Ce terrains, formés d’éléments siliceux ou silicates grossiers, varient entre eux seulement par la proportion d'argile qu'ils comportent. Ils en sont souvent à peu près dépourvus — cette proportion est en rapport direct avec leur fertilité. Ils sont toujours exempts de calcaire. Bien entendu, à l'intérieur de ces types il existe de nom­ breuses variétés et leur mélange par les phénomènes naturels a amené la présence de toutes les formes intermédiaires. Pour rester toujours dans un schéma simple et typique.

21 nous pouvons dire que les terres rouges sont le lieu d'élection du , les marnes celui du Cbardonnay et de l'Aligoté, les sols granitiques celui du ; mais les exceptions à cette règle sont nombreuses.

Les porte-greffes utilisés lors de la 2e reconstitution Après les essais malheureux de la première reconstitution, certains porte-greffes et en particulier la plupart des franco- américains. ont été éliminés du vignoble. Parmi les sujets éprouvés et utilisés depuis plusieurs décades, il ne restait, après la guerre de 1914-1918, que le Riparia et le 3309 C pour les sols peu calcaires, le 41 B pour les terres chloro- santes. La faiblesse réelle du Riparia dans les terrains pauvres, la recherche d'un porte-greffe plus puissant par suite de la dégénérescence infectiéuse, les nombreux échecs dans les nouvelles plantations en raison des fraudes importantes sur les bois de greffe, tout cela a fait peu à peu éliminer le Riparia des nouvelles ' reconstitutions. Le 3309 C a pris alors la place prépondérante et constitue actuellement plus de 50 % du vignoble. Le 41 B continue à être employé, le plus souvent sans raison sérieuse, dans certaines régions, mais l'apparition sur le marché de nouveaux hybrides de Berlandieri et en particulier du 161-49 C, du 420 A M.G. et plus récemment du 5 BB ont diminué très sensiblement son utilisation. Il est intéressant de signaler qu'en Côte-d'Or, les vignes - les plus atteintes par la dégénérescence infectieuse sont souvent greffées sur 41 B. Sa relative sensibilité au phylloxéra doit vraisemblablement accélérer l'évolution de la maladie par l'affaiblissement simultané de la vigne. Le 420 A et le 34 E M ont été utilisés en petites quantités, puis progressivement abandonnés sans raison bien appa­ rente. Le 161-49, par contre, tend à prendre une place de plus eu plus importante, place parfaitement justifiée en raison d’une part de sa remarquable faculté d'adaptation, d'autre part de son avantage sur le 3309 C sur le plan de la qualité des vins.

22 Le 5 BB, dernier venu des hybrides de Berlandieri, a séduit au début les utilisateurs par son développement initial rapide et sa vigueur supérieure à celle de 161-49 C. Il est à craindre que ces qualités soient de graves défauts quant au résultat qualitatif.

Quels sont les portes-greffes qui peuvent être conseillés 1. — Dans les « terres rouges », les « marnes colorées » et les « terrains granitiques » chaque fois que la profondeur du sol et par là sa fertilité sont suffisantes, le Riparia Gloire reste le porte-greffe idéal pour l’obtention de vins de qualité. Il a fait ses preuves et de très -vieilles vignes existent encore. Dans les nouvelles plantations, un peu partout sa réussite est parfaite, pour peu qu’on l’ait planté (lui-même et non pas un faux) sur un sol non infecté par la dégénérescence infectieuse. 2. — Dans la plupart des autres terrains, le 161-49 don­ nera de bons résultats culturaux ainsi qu’une qualité élevée. Sa résistance à la sécheresse et au calcaire, sa précocité le désignent pour remplacer le 3309 C, qui n’a pas sa place dans un vignoble de vins fins. Il devrait normalement occu­ per 80 . % du vignoble. 3. — Dans les rares « marnes claires » où les dosages révèlent plus de 25 % du calcaire actif, le 41 B s’impose en l’absence de sujet plus intéressant en l’état actuel des recherches.

23 FRA NCHË-COMTE.

Le vignoble du Jura est établi sur des sols sé rattachant aux deux types désignés en Bourgogne sous les termes de « terres rouges » et « marnes colorées », le second type étant plus abondant que le premier. Ici les précipitations annuelles sont plus importantes. Ces deux conditions réunies déterminent une fertilité moyenne plus importante, en même temps qu'une présence plus rare de calcaire actif. Cela nous amène normalement à recommander le Riparia Gloire dans les pentes faibles où la couche de terre végétale est épaisse. Dans les pentes fortes à sol de faible profondeur et souvent enrichi en calcaire par les éboulis des falaises cal­ caires, notre préférence ira au 161-49. Dans cette région, l’évolution a été semblable à celle de la Bourgogne, avec toutefois une utilisation plus grande du Rupestris et une évolution beaucoup moins marquée vers le 161-49. La taille « en courgée » utilisée dans cette région impose à la vigne une charge très importante et c’est vraisemblablement pour imprimer toute la vigueur nécessaire que les praticiens ont donné la préférence à des porte-greffes plus puissants, ceci au détriment de la qualité. Les porte-greffes à recommander sont les mêmes qu’en Bourgogne.

2 4 Cil AMPA GNE.

Types de sols Les grands crus ont leurs vignobles sur la craie campa- nienne à bélemnitelles qui surmonte la craie emschérienne à miscrasler. Il existe entre ces deux craies des différences de nature pétrograpliique sans doute faibles, mais capables de jouer un rôle sur la qualité des produits. Les anciens vignerons ont généralement arrêté leurs plantations à la limite des deux craies de constitution différente pour avoir peut-être reconnu une action bienfaisante de l'une et néfaste de i'autre. La masse de cette craie aurait-elle une action drainante et réchauf­ fante pour le sol qu’elle supporte ? Il est possible que cette influence dépende plutôt de la position- topograpliique des deux craies : la craie à micraster affleure au-dessous de l’autre, souvent dans les bas-fonds gélifs ou dans la plaine ; elle fournit donc des expositions moins favorables à la maturité des raisins et à la qualité des vins. Au-dessus de la craie, dans les coteaux de certains grands crus et dans la vallée de la Marne, affleurent les formations tertiaires sur lesquelles est édifiée une partie du vignoble quand l’exposition est favorable. Les formations vont de TEocène à TOligocène et sont composées de divers étages de nature différente : Dans la Vallée de la Marne et la Côte des* Blancs, le Montien se présente sous forme de calcaire « pseudo-pisoli- thique », avec des bancs compacts et des bancs marneux. Dans la Montagne de Reims-Nord, le Thanélien apparaît, avec des sables quartzeux blancs (à Rilly) surmontés de calcaire lacustre e t de marnes à nodules calcaires, épaisses de 3 à 5 mètres (à Ludes-Verzenav ). Le Sparnacien est plus étendu : il s’agit de sables et d'ar­ giles diversement colorés, avec des couches de lignites, de pyrites de fer et de cristaux de gypse. Les couches, épaisses d’une quinzaine de mètres, reposent plus ou moins direc­ tement sur la craie en beaucoup d’endroits. Au-dessus du Sparnacien, l’Ypresien est caractérisé par des sables grossiers dans la Montagne de Reims, et par des sables quartzeux fins et blanchâtres au sud d’Epernay. Le Lutétien affleure seulement dans la Montagne de Reims, près de et Chamery, c’est un calcaire grossier plus ou moins sableux. Le Bartonien inférieur m arin, sableux et gréseux , existe seulement dans la Vallée de la Marne. Au contraire, le Bartonien supérieur lacustre est bien repré­ senté dans la Montagne de Reims, où il donne des marnes e t des calcaires pouvant atteindre 4 mètres d’épaisseur. Dans la Côte des Blancs, ces assises couronnent le plateau tertiaire qui domine la Côte. Le Ludien apparaît dans la Montagne de Reims, avec des marnes marines et un calcaire marneux à Plioladomia Ludensis. L'oligocène est représenté par l’étage Sannoisien , qui donne des argiles à meulière dont les lambeaux coiffent dans quelques régions (Trépail, Avenay) les points hauts de la craie campauienne. Les vignes situées le plus haut dans la série stratigraphique tertiaire semblent être établies sur ces argiles (à Avenay). Un certain nombre de ces formations géologiques appa­ raissent dans les parties hautes des coteaux des grands crus, au-dessue ds la craie. Par contre, dans la Vallée de la Marne, la craie affleure à peine et le vignoble repose entièrement sur ces terrains ter­ tiaires. Les roches-mères sont souvent masquées par une couver­ ture résultant du glissement, le long des pentes, des assises supérieures. Les formations argileuses sont particulièrement aptes à fluer, et nous les retrouvons alors au-dessous de leur niveau normal. Ces dépôts de pente datent de la fin du tertiaire. Les débris arrachés aux diverses assises, et mélangés au

26

à _ cours de leur descente le long des coteaux, viennent fina­ lement se mêler aux produits de l’altération superficieWe de la craie. Certains vignobles sont établis sur la craie à peu près nue ; mais elle est souvent recouverte de dépôts dont l’épais­ seur varie de quelques décimètres à plus d’un mètre. Parfois des limons loessiques récents forment des pla­ cages supplémentaires, notamment dans la vallée de la M arne. La craie a aussi, parfois, donné naissance à une grève (« crayon ») qui tapisse les flancs et le fond des vallon­ nements. La forme d’altération de cette roche remonte aux périodes glaciaires. Elle est constituée de granules de craie de 2 à 5 mm., mêlées à une fine poussière de la même roche. Nous voyons donc que les sols formés sur les pentes de la Côte de l’Ile de France sont extrêmement variés, en raison des différences de nature de la roche-mère et de l'épaisseur des dépôts. Les sols argilo-siliceux sont fréquents, mais on trouve aussi des sols calcaires quand la pente a favorisé l’érosion des dépôts superficiels sur des assises calcaires. Les limons et les « crayons » portent des rendzines très calcaires. Dans le vignoble, la couche arable n’a souvent plus de parenté avec le sol originel, car des apports considérables de terres diverses ont été faits par l’homme pour en amé­ liorer la structure et la fertilité, ou tout simplement pour empêcher la disparition progressive de la terre par ravi­ nem ent. La teneur en calcaire de tous ces sols varie entre de très grandes limites : La zone des grands crus, sur craie, a des teneurs en calcaire actif allant de 20 à 45 %. Au contraire, les sols sur dépôts tertiaires très épais et les sols de la Vallée de la Marne ont des teneurs assez faibles. Enfin, sur les sables et lës argiles, la teneur en calcaire actif peut être nulle. Le Vignoble Aubois est situé sur des coteaux dont les sols résultent de l'évolution des calcaires marneux du kimé- ridgien : terres rouges, pierreuses, assez fortes et fertiles, dont les teneurs en calcaire actif restent assez faibles.

PORTE-GREFFES UTILISES.

a ) Historique

La reconstitution du vignoble par le greffage débuta à la fin du XIXe siècle, au moment de la création de l’Association Viticole Champenoise, parallèlement à la lutte contre le phylloxéra par le sulfure de carbone. Elle ne prit cependant toute son ampleur qu'à partir de 1914. Le vignoble français fut, en effet, conservé assez longtemps, ce qui permit de préparer avec méthode la reconstitution par la greffe et de la commencer pendant que s’éteignaient lentement les anciennes vignes non greffées. Pour cette reconstitution, de nombreux porte-greffes furent utilisés. Dans la vallée de la Marne où eurent lieu les pre­ mières atteintes de phylloxéra, le 3309 convenait bien aux sols assez profonds et pas très calcaires. Grâce à leur résis­ tance à la chlorose, le 1202 C, l’A.R. Ganzin n° 1 furent en faveur jusqu’à la guerre de 1914. A partir de 1905, le 41 B prit chaque année une importance de plus en plus grande, enfin divers porte-greffes comme les Berlandieri X Riparia, 34 EM, 157-11, 420 A, le Solonia X Riparia 1616, etc..., furent également utilisés. L’expérience montra que les Franco-Rupestris ne conve­ naient pas bien à la Champagne. En quelques années après la guerre de 1.914, 1202 fut presque abandonné. Pour éviter la coulure, il exigeait une taille longue qui avait l’incon­ vénient de retarder la maturité et il résistait mal au phyl­ loxéra. Le 420 A procurant de belles récoltes dans des sols pas trop calcaires, continua à être utilisé, de même que le 34 EM. Ce dernier porte-greffe donnant au greffon des grappes grains serrés, est actuellement réservé aux vignes de coteau, où la pourriture n’est pas à redouter. Le Franco X Berlandieri 41 B, dans les grands crus sur

2 8 «raie, et le Riparia X Rupestris 3309 dans les seconds crus moins calcaires, restent en faveur jusqu’à aujourd’hui. Le Riparia X Berlandieri 161-49 a fait son apparition après la guerre de 1914. Il s’est vite répandu et a acquis une grande renommée, en particulier dans la zone complan- tée en cépages blancs, et sur des sols moyennement riches ■en calcaire. Pour la deuxième reconstitution, en cours depuis quel­ ques années, trois hybrides représentent plus de 90 % des porle-greffes utilisés. Ce sont : le 41 B, le 161-49, et 3309. Le 420 A et le 34 EM continuent à jouir d’un certain «rédit auprès des vignerons. De nouveaux porte-greffes, de création assez récente, se sont introduits dans le vignoble champenois ; ce sont les Téléki, dont, seul, le 5 BB est assez répandu. Mais les premiers résultats montrent un excès de vigueur défavorable à une bonne maturité, avec tendance à la coulure. Il est permis de penser que sa faveur sera de courte durée. Signalons aussi le Riparia X Rupestris 3306, utilisé à la place du 3309 dans les sols peu calcaires et humides, situés en haut du coteau près des bois. C'est donc le 41 B le porte-greffe le plus utilisé de nos jours. EN RESUME, les vignerons s’orientent généralement vers l’un de ces porte-greffes qui ont fait leurs preuves, et ils choisissent entre ces hybrides d’après la teneur en calcaire du sol : Si le sol contient plus de 35 % de calcaire actif : 41 B ; Si le sol contient moins de 35 % de calcaire actif : 161-49 ; Si le sol est peu calcaire : 3309. L’emploi du 41 B dans les crus à raisins noirs surtout, semble avoir été trop exclusif. Le vigneron n’a pas assez tenu compte des caractéristiques du sol : il a planté du 41 B presque partout. Or, s’il est reconnu comme excellent dans les sols très cal­ caires, ce porte-greffe a aussi des défauts (retard de maturité, manque de résistance à la sécheresse...). Dans les sols où la teneur en calcaire ne justifie pas son utilisation, il convien­ drait d’employer un porte-greffe mieux adapté. Dans les crus de blancs, le 161-49 concurrence le 41 B partout où le calcaire n’est pas en trop grande quantité dans le sol. Enfin, le 3309 garde ses adeptes avec raison dans un certain nombre de crus où il a toujours donné entière satis­ faction (Vallée de la Marne). Dans les circonstances économiques actuelles, le 41 B étant l’objet d'une demande importante et d’une offre parfois insuffisante, il semble que l’on doive rechercher à lui substi­ tuer d’autres porte-greffes comme le 420 A, le Téléki 5 BB. ou le 335 EM, dans les terrains où il n'est pas indispensable. L’engouement pour le 41 B a fait négliger l’essai et la propagation d’autres variétés de porte-greffes probablement fort intéressantes pour la Champagne. Selon des expériences faites par l’Association Viticole Cham­ penoise. le 333 EM donne des résultats aussi bons et parfois meilleurs que le 41 B : il aurait l'avantage de mûrir plus tôt ses raisins, mais il n’est pas multiplié en pépinière, car il donne trop peu de sarments !

Choix des porte-greffes en fonction du cépage Greffon utilisé C’est là un critère secondaire pour le choix du porte- greffe en Champagne (les premiers étant la teneur du sol en calcaire, puis ses caractéristiques : fertilité, humidité, profondeur...). Cependant certaines constatations peuvent orienter le vigneron vers un porte-greffe plutôt qu’un autre. Eu particulier, l’affinité du 161-49 pour le Chardonuay, telle que l’entendent les vignerons, c’est-à-dire en fonction de la réussite en pépinière, est la base de sou utilisation dans la zone des Blancs. Un autre exemple peut être fourni par le 34 EM, rarement greffé avec du pinot Meunier, auquel il aurait, tendance à donner des grains encore plus serrés, facteur de pourriture.

30 VAL DE LOIRE.

Types de sols

Depuis Pouiily et Sancerre jusqu’à Nantes, le vigne occupe sur les pentes dominant la Loire ou ses affluents des sols très divers susceptibles d’être groupés en quelques types prin­ cipaux. 1° Les sols issus de roches anciennes : granitiques, cris- tallophylliennes, schisteuses, forment une grande partie du Muscadet et de l’Ouest de l’Anjou. Il existe à leur voisinage d’autres formations plus récentes, mais également exemptes de calcaire. Celui-ci existe à l’Ouest d’Angers uniquement sous forme de faluns assez rares dans le vignoble. Ces sols, suivant leur origine et leur situation, présentent des pro­ fondeurs et des richesses variables. Ils sont particulièrement arides sur certains schistes de l’Anjou. 2" Sols issus de craie-tuffeau. — En remontant la Loire, aux environs immédiats d’Angers, apparaissent les forma­ tions de craie-tuffeau dont ltf masse importante se continue sur une grande partie de la Touraine. Ces calcaires, lorsqu’ils n’ont pas été recouverts par d’autres formations, donnent des sols assez légers dont la teneur en calcaire actif est toutefois assez faible et ne dépasse pas 18 à 20 °/o. 3° Sols silico-argileux. — Ces sols existent en Touraine, ils sont issus soit d’argile à silex, soit de limon des plateaux et ont les caractéristiques propres à leur composition. Ils sont souvent associés aux précédents en donnant tous les intermédiaires entre les deux types. Des terrains voisins issus également du crétacé affluent à Pouiily et sont surtout occupés par le Chasselas. 4 e Les sols marneux du Kimiueridgien, semblables à ceux de Chablis, désignés sous le vocable de « Marnes claires », existent à Pouiily, Sancerre et Reuilly. Ils sont en général riches en calcaire actif. 5Ü Les sols issus des calcaires compacts, sols rougis très caillouteux, ont été formés dans la même région sur les étages Sequanien et Portlomdien et la partie calcaire du Kimiueridgien. Ils sont en général peu profonds et assez secs.

L'évolution dans l'utilisation des porte-greffes I/liistoire de la reconstitution est semblable à celle des autres vignobles, l'évolution a été un peu différente selon les régions en raison de l'absence ou de la présence de calcaire clans le sol. A l'Ouest d’Angers, où les sols sont pour la plupart exempts de calcaire ou sinon très pauvres, en particulier sur les Schistes anciens, seuls le Riparia. le Rupestris et le 3309 ont été et sont encore employés d'une façon importante. Le premier, très utilisé au début du siècle, voit sa faveur dimi­ nuer considérablement, alors que le Rupestris continue à être employé en assez forte proportion. Si ce dernier est parfois une nécessité dans certains terrains schisteux particulièrement arides, sa présence n'est pas jus­ tifiée dans beaucoup d'autres situations où nous le retrouvons. A l'Est d'Angers et en Touraine dans nombre de situations, parfois sur la craie-Tuffeau, les mêmes porte-greffes ont réussi et l’évolution a été analogue. Toutefois, la présence de calcaire en dose importante dans certains sols a conduit les viticulteurs à faire appel à des hybrides de Berlandieri sans en avoir toujours, pour autant, pleine satisfaction. Les prati­ ciens ont reproché au 420 A de mal résister à la sécheresse, au 161-49 de présenter de la thvllose les premières années, nu 5 BB de retarder sensiblement la maturité. Ces sujets restent encore d'une utilisation très limitée et semblent ne pas dépasser une proportion de 10 °/o dans les nouvelles plantations. A Sancerre et Pouiily, où les terrains très calcaires sont plus fréquents, l’orientation vers les hybrides de Berlandieri est beaucoup plus accusée, surtout pour le 11 B. Le 161-49. essayé depuis quelques années, donne d’excellents résultats.

32 A Quincey, dans les sables et graviers, le Riparia gloire maintient sa prééminence. Il faut noter que dans toute la Vallée de la Loire, le 101-14 a gardé la faveur de beaucoup de vignerons.

Les porte-greffes à recommander Mis à part certains sols très arides de l’Anjou où le Rupestris est à sa place (sa vigueur étant là heureusement compensée par la faible fertilité du sol), dans toutes les autres situations il semble raisonnable d’abandonner ce porte-greffe. A l’exception de Sancerre et Pouiily, où les marnes Kimméridgiennes exigent l'emploi de 41 B ou du 161-49 (mais il faudrait peut-être y essayer 333 EM), une gamme composée de Riparia Gloire, 101-14 et 161-49, semble offrir un choix suffisant, le premier étant réservé aux situations relativement fertiles et sans calcaire, le second aux sols moins riches peu calcaires, le troisième aux sols calcaires, en particulier à ceux de la Craie-Tuffeau.

33 LA GIRONDE.

Le département de la Gironde possède des vignobles de vins fins sur une très grande variété de types de sols. C'est vraisemblablement un des rares vignobles français où exis­ tent des sols au sens pédologique du mot, c’est-à-dire des terrains suffisamment modifiés par le jeu des conditions climatiques dans leur structure et leur composition, pour n’avoir plus que des rapports lointains avec la roche mère dont ils sont issus. L'un des types de terrains les plus répandus recouvre la majeure partie de la rive gauche de la Garonne. Ce sont les « Graves » : alluvions quaternaires très caillouteuses ayant subi en place des modifications sensibles de leur structure originelle. Des formations sablonneuses existent également en différents points du vignoble. Enfin, les types de terres argileuse ou argilo-calcaires sont très fréquents. Ils sont issus soit d'alluvions anciennes, soit de décomposition sur place de différentes roches mères. Comme dans les autres régions, la reconstitution utilisa au début le seul matériel peu varié dont on disposait à l'époque. L'évolution générale a été semblable à celles des autres vignobles et actuellement, si le Riparia existe encore dans de nombreux terrains où il est parfaitement à sa place, il est loin d’occuper la totalité des secteurs où il est à recommander. Le 3309, comme ailleurs, a pris une place très importante, sans qu’elle soit toujours justifiée pour autant. Dans les sols calcaires et même en dehors de ces situations, le 420 A revêt une grande importance d’implan­ tation. Détail curieux : si les vignobles à vins fins de la moitié Nord de la France ont adopté le 161-49 en matière de Riparia X Berlandieri, le Bordelais, lui, a choisi le 420 A. Cette différence serait, paraît-il. justifiée, de l’avis de certains praticiens, par une meilleure reprise au greffage,

S i le 420 A se comporterait mieux dans le greffage sur place* alors qu’il serait inférieur au 161-49 dans le greffage sur table. Cette théorie ne semble pas vérifiée avec certitude. D'autres porte-greffes ont fait et font encore l'objet de plantations relativement importantes. Le 101-14 se retrouve dans de nombreux sols argileux assez frais. Le 4010 occupe pas mal de situations de Graves humides. Le 41 B. le 333 EM ont été et sont employés encore dans des sols calcaires. Enfin, récemment, comme dans beaucoup de vignobles* des plantations en 5 BB et S04 ont été réalisées dans de» sols calcaires et le 44-53 utilisé dans des situations sèches. Etant donné la grande variété des sols dé la Gironde, il est difficile de donner une conclusion générale sur le choix des porte-greffes pour l’ensemble du vignoble. Nous nous bornerons à donner ici, comme exemple, les conclusions d'un technicien pour la région de Sauternes. « Si nous effectuons dans cette région une coupe Sud-Ouest- Nord-Est passant par Chàteau-Yquem, nous trouverons à partir du Sud-Ouest, après les sables des Landes, une pre­ mière zone à pente faible composée de Graves profondes relativement sèches où le 420 A est parfaitement à sa place. Une zone semblable se retrouve sur une deuxième terrasse, à quelque 30 mètres au-dessous, vers Château-Suduiraut. où également est conseillé l’emploi du 420 A. Entre les deux, des terrains à pente un peu plus forte et de type argileux conviennent parfaitement au Riparia. A la limite entre ces terrains argileux et les deux terrasses des Graves, les zones intermédiaires relativement humides devraient être plantées en 4010 ou 101-14. Au-dessous de la deuxième terrasse, jusqu’à la route nationale 113 environ, la zone de terre rouge formée par des alluvions anciennes sur calcaire à astéries est justiciable du 420 A ». Ces conclusions peuvent assez facilement, semble-t-il, être transposées dans les autres régions du vignoble bordelais. En respectant sensiblement les données de l'expérience et sauf situation spéciale, la gamme : 420 A, 101-14, Riparia. doit, semble-t-il, permettre un choix judicieux pour une bonne adaptation en même temps qu’une obtention de la meilleure qualité possible.

35 REGION DE BERGERAC.

On retrouve dans cette région des sols voisins de certains types existant en Gironde. Les sols climatiques sous forme de sols podzolisés : siliceux en surface avec une zone d’accu­ mulation argileuse à une profondeur réduite (le tran), s’ob­ servent sur différentes formations géologiques, ils sont à réaction acide, donc absolument exempts de calcaire. Des sols argilo-siliceux existent sur les formations dites « sables et graviers du Périgord », ici encore ce sont des terrains dépourvus de calcaire. Enfin il y a également des sols argilo-calcaires ; ils sont issus de différentes formations géologiques calcaires et de molasses. Le Riparia a pris dans cette région une place plus impor­ tante qu'en Gironde, place qu'il continue à occuper, mais qui, semble-t-il, pourrait encore être plus grande. Le 420 A occupe beaucoup de sols argilo-calcaires. Le 3309 et le Rupestris du Lot sont cependant utilisés dans une certaine proportion, alors que leur présence ne paraît nullement justifiée. Le Riparia. dans les deux premiers types de sols, peut être le 101-14 pour les situations les plus difficiles, le 420 A dans le troisième type, devraient suffire au choix des praticiens.

36 COTES DU RHONE SEPTENTRIONALES.

Les types de sols. — Dans le vignoble de la région des Côtes du Rhône septentrionales, il y a deux types de sols bien distincts : les sols granitiques dépourvus de calcaire et les marnes plus ou moins calcaires. 1 ° Les sols granitiques comprennent : o) Les terrains granitiques formés par un granit gneis- sique à cordiérité. Le sol de ces terrains est constitué par des arènes granitiques et gneissiques de formation classique bien connue. Les éléments sont grossiers, le quartz reste intact et les parties argileuses provenant des feldspaths sont entraînées par le ruissellement et s’écoulent dans les ravins a travers les murs de soutènement en pierres sèches ; parfois les arènes sont colorées en jaune ou en brun par de l'oxyde de fer. La teneur en silice du granit décomposé est peu modifiée, alors que la teneur en chaux l’est beaucoup. Ces sols ont une nette réaction acide. Leur pH est parfois infé­ rieur à 5. Ces sols portent les vignobles de Côte-Rôtie, Condrieu. Cornas, de St-Péray ej une partie de l’Hermitage. b) Les terrains caillouteux recouvrent le massif précédent d’un dépôt pliocène formé presque exclusivement de quartzites triasiques alpins rubéfiés et de galets granitiques décomposés et friables provenant pour la plus grande partie d’alluvions glacières de l’Isère. Ces alluvions forment des sols bruns décalcifiés et souvent remaniés. Ce sont les sols d’élection des vignes blanches d'une partie de l’Hermitage et Crozes Hermitage. 2° Sols marneux. — Ce sont des marnes noires schisteuses et des marnes calcaires du Bathonien et du Callovien, sur­ montées par des marnes noirâtres tout à fait semblables aux précédentes et rattachées à l’Oxfordien. Ce sont les sols les plus anciens. Puis cette série marneuse se continue dans le Rauracien et l’Argovien. Avec le Sequanien, encore inar-

37 neux, apparaissent des- calcaires slatifiés. De nouveau les assises marneuses apparaissent avec le Berrassien, le Valan- ginien et l’Hauterivien. Ce sont les sols du Diois qui produisent le vin blanc mous­ seux naturel appelé « Clairette de Die ». Dans cette région nous trouvons des types de sols appelés par les gens de la région : terres rouges, terres grises, terres noires et terres blanches. Les deux dernières seules portent de la vigne. Les terres blanches correspondent soit aux bas éboulis mis à nu et donnent naissance à un sol squelettique, soit à des sols d'érosion des marnes blanches du crétacé. Les terres noires sont également des sols d’érosion, mais elles proviennent des marnes noires du jurassique (bathonien- callovien). Dans ces sols, il faut retenir la continuité de la présence du calcaire, parfois jusqu’à 20 % de calcaire actif, la fré­ quence de l'argile et l’abseuce de toute formation siliceuse.

Porte-greffes utilisés

« La reconstitution de ce vignoble par greffage s’est faite sans difficultés au point de vue du choix des porte-greffes. Le Riparia Gloire de Montpellier, le Rupestris du Lot ou Monticola (ce dernier pour les terrains plus ou moins sensi­ bles à la sécheresse) ont été de beaucoup les plus employés et avec succès en somme. Le Riparia x Rupestris 3309 tend depuis une quinzaine d’années à supplanter les deux porte- greffes précédents. Il donne de très bons résultats d’une façon générale et convient partout, notamment pour les sols plus ou moins argilo-calcaires de l’arrondissement de Die... ». (L'Agriculture de la Drôine, par Am. Desmoulins, 1923-1924). Cette situation est demeurée sensiblement la même à l'heure actuelle avec toutefois une régression du Riparia- Gloire au profit du 3309, plus vigoureux dans les plantations de Vigne sur vigne. De nombreuses fraudes sur cette variété, en particulier avec les « bois du Rhône », ont contribué aussi à l’abandon presque total du Riparia, qui cependant donnait et donne

38 '■encore de très bons résultats, en p articu lier à l’H erm itage avec la Syrah.

Situation actuelle Nous parlerons seulement des vignobles situés au nord ■de la rivière Drôme, les vignobles du Sud pouvant se ratta­ cher pour la Drôme au Vaucluse, pour l’Ardèche au Gard. 3309 : 80 °/o environ. Riparia Gloire : 15 % environ. Autres porte-greffes (Rupestris du Lot, 161-49, 5 BB. 8 B, 44.53) : 5 %.

Porte-greffes recommandés Dans les sols granitiques, le Riparia Gloire de Montpellier a donné de bons résultats au début de la reconstitution en activant la maturité. Par la suite, surtout si on replante vigne sur vigne, cas fréquent dans les. vignobles de Côte- Rôtie, Cornas et PHermitage, où les aires de production des Appellations sont relativement restreintes, il manque un peu de vigueur et peut être remplacé par le 3309. Le 161.19 et le 44.53 sont actuellement à l’essai, ce dernier en parti­ culier semble devoir prendre de l’extension, surtout en association ave la Syrah, cépage coulard et sensible à la sécheresse. Pour les cépages blancs et plus spécialement le Viognier, à Condrieu on employait autrefois le Riparia Gloire, lequel fut remplacé par le Rupestris du Lot et maintenant par le 44.53. Ce cépage se met difficilement à fruit et commence à produire au bout de 5 ou 6 ans. L’emploi du « Lot » comme porte-greffe était une grave erreur, aussi, depuis dèux ans, est-il remplacé très souvent par le 44.53. Dès maintenant il semble devoir donner d’excellents résultats. Dans le Diois, le seul porte-greffe utilisé à l'heure actuelle est le 3309. Avec le muscat il forme une bonne association dans les terrains pas trop riches en calcaire. Ailleurs on pourrait lui substituer le 161.49 et 5 BB. Avec la Clairette, surtout dans la partie Est de l'aire de production, le 3309 devrait être remplacé par le 161.49 ou les téléki 5 BB et 8 B

39 capables de provoquer une maturité plus précoce. La Clai­ rette, cépage tardif, a de la difficulté à mûrir dans ces régions* Il faudrait donc, pour raccourcir son cycle végétatif, l’asso­ cier avec un porte-greffe accélérateur. En résumé, les porte-greffes à utiliser seraient les suivants : 1 Côte-Rôtie, Cornas, Hermitage, St-Péray : Riparia- Gloire en terrains neufs. 3309, 161.49 et 44.53 pour les reconstitutions vigne sur vigne. 2° Condrieu : 44.53 pour le Viognier. 3° Diois : 3309 pour le Muscat en sols peu calcaires : 161.49 ou 5 BB pour le Muscat en sols calcaires : 161.49 ou 5 BB pour la Clairette. COTES-DU-RHONE MERIDIONALES ET SUD-EST.

L'ensemble des éléments naturels de la région des Côtes- du-Rhône favorise la surmaturation, laquelle est aggravée par l'action et l’intérêt apparent de l'homme (achat au degré- hectolitre). Il y a diminution des parfums en raison de l'alcool et disparition de la fraîcheur (la combustion des aci­ des faibles comme l'acide malique provoque, après fermen­ tation, la salification des acides forts : acide tartrique, bitar- trate de potassium). Les Côtes-du-Rhône représentent donc un cas particulier, sans qu’il soit possible de déterminer les limites exactes de la maturation souhaitable, par insuf­ fisance momentanée de documents et de matériel d’expé­ rience. Dans tous les cas. le point maxima de qualité gastronomique se situe au cours de la maturation à un moment antérieur à celui de la qualité physiologique.

Cycle végétatif La recherche de la fraîcheur et des parfums, donc la cueil­ lette supposée précoce, impriment à la durée du cycle végé­ tatif un caractère moins important que dans les vignobles septentrionaux. L’essentiel ne semble pas devoir être de poser en généralité l’importance primordiale de la durée, mais bien plutôt la considération de cette durée par rapport à la cueillette. En effet, que le cycle soit court ou long, les raisins acquiè­ rent toujours ici la maturité physiologique compte tenu de la variété de l’encépagement, seul le souci de vendanger dans le minimum de temps conduit à rapprocher les maturités des cépages précoces et des cépages semi-tardifs dont l'asso­ ciation est considérée comme indispensable. Toutes conditions étant égales, il paraît sage de choisir

41 des porte-greffes à cycle végétatif long pour les cépages précoces, et des porte-greffes à cycle court pour les cépages semi-tardifs.

GRANDES REGIONS VITICOLES.

A 1° Côtes-du-Rliône. — Appellation régionale : Vau- cluse, Gard. Drôme, Sud. 2 0 Châteauneuf-du-Pape. — Appellation locale : Vau- cluse. 3° Rasteau. — Appellation locale : Vaucluse (V.D.N.). V Tavel. — Appellation locale : Gard. B 5° Bellegarde. — Appellation locale : Gard. C 6 Bandol. — Appellation locale : Var. D 7° Cassis. — Appellation locale : Bouches-du-Rhône- E 8° Bellet. — Appellation locale : Alpes-Maritimes.

LES DIFFERENTS TYPES DE SOL.

a ) Géologie. — A l’époque pliocène, le régime conti­ nental se substitue au régime marin. La mer Astienne est déjà peu profonde dans le Comtat et les cours d’eau calmes ont de larges estuaires. C’est à un mouvement épirogénique qu’est dû le retrait définitif des eaux marines, début des trou­ bles atmosphériques importants se traduisant par un régime plus actif des cours d’eau. Les Alpes sont érodées et les blocs arrachés aux flancs des vallées et aux cônes de réception s’éta­ lent en une nappe de cailloux roulés dans toute la région du Bas-Rhône (quartzites d’origine alpine). Les cailloux les plus durs conservent un gros volume et échappent à l’entraînement, ce sont eux qui constituent les hautes ter­ rasses. b ) Aspect pédologique. — « Le micro-climat humide des cavités de calcaire trouve son équivalent dans le climat du sol de la zone des roches silicatées des alluvions fluviatiles anciennes situées à cette époque à la limite du balancement des nappes phréatiques où se produisent les mêmes alté­ rations. C’est par ce phénomène que se forme le dilivium des terrasses engendrant par la suite les sols rouges aux

4 2 -alluvions fluvio-glaciaires » (Bordas : Essai d'agronomie méditerranéenne ). Le phénomène est dû à une désagrégation dont la résul­ tante est une argile résiduelle complexe appelée diluvium dans le cas des alluvions anciennes. Ces phénomènes de désagrégation s’observent aussi sur mollasses. Il résulte de ■ces phénomènes que les sols sur terres rouges appartiennent au type argileux (45 % d’argile), tandis que les sols rouges sur terrasses sont surtout du type sablo-argileux. • Quant aux sols squelettiques, ils se confondent rapidement avec le roc lie-mère sous-jacente, sables, mollasses ou marnes. Ils sont constitués d’éléments fins encore nettement calcaires. La répartition de ces sols se fait de la manière suivante : — Cailloux roulés du diluvium : Cliâteauneuf-du-Pape. — Sols rouges sur terrasse : Tavel, plateaux de Crabail­ leurs, de Vallongue et de Vaucrose). — Calcaires durs (terres rouges) : Plan de Dieu, Bas de Chusclan, zone médiane de Gigondas. — Mollasses et grès, sols squelettiques : majeure partie de Gigondas et Côte de Montmirail, partie de Courtliézon, Tavel et Lirac. — Terres rouges, sols rouges et sols squelettiques : bords de l’Aygues (Cairanne, Ste-Cécile;).

LES PORTE-GREFFES UTILISES.

Historique. — Après le phylloxéra, les vignerons de Vaucluse restèrent quelque temps sans pratiquer le greffage ; ils mirent tous leurs espoirs dans les plants directs amé­ ricains. On trouve dans les écrits de l'époque la trace des plants utilisés. Soit à partir de 1875, Othello. Herbemonl, Secretary, Clinton, Taylor, Jacquez, York Madeira. En réa­ lité, les premières reconstitutions rationnelles furent faites sur Riparia, Solonis, Rupestris, Jacquez. Riparia. — Fut souvent planté en sol trop calcaire, et sous les formes à petites feuilles qui le firent abandonner. A cette époque, le Riparia grand glable était considéré comme le porte-greffe des coteaux, tandis que le Gloire était seulement bon pour la plaine.

43 Rupestris. — Il se répandit assez lentement ; on lui pré­ férait le Jacquez et le Solonis. Le Rupestris fut essayé au début à Ste-Cécile. Carpentras, Bédoin. Morières. Solonis. — Conservé dans les terres argileuses, humides, il fut abandonné en raison de sa faible résistance au phyl­ loxéra. Jacquez. — Le Jacquez se répandit énormément en Vau- cluse. Il en existe encore de nombreux vestiges, surtout dans le Gard (Tavel). Comme en d'autres régions sans doute, d’autres porte- greffes furent essayés au fur et à mesure de leur obtention. En Vaucluse, après que Cbanzit eut établi l’influence du carbonate de chaux, les plantations se firent en fonction du pourcentage de calcaire total, suivant le tableau ci-après (l) : C alcaire Premières plantations 1880 Plantations suivantes 1914 total

0-10 Toutes les vignes R iparia 10- 0 Riparia, Taylor, Viala 3306, 3309 20-30 Jacquez. Rupestris. Solonis 30-40 Champin, Othello 420 A, 34 E. 157 h. Rupestris 40-50 M onticola Ganzin N r 1, 1202 50-60 V. Cinerea. V. Cordifolia 60 Berlaudieri 41 B

Dans les terrains relativement clilorosants, furent essayés par ailleurs le Carignan X Rupestris 404 et le Chasselas X Rupestris 901. En fait, la fertilité des sols étant aussi importante que la proportion de calcaire, le Riparia, les Riparia X Rupestris et l’Aramon Rupestris Ganzin n° 1 furent employés dans les sols d'alluvions fluviatiles. Peu à peu le Rupestris du Lot envahit les terres de coteaux, c’est-à-dire les sols des terrasses caillouteuses et sèches : enfin, dans les terres chlorosantes furent utilisés 41 B

0 ) Le vignoble vauclusien et ses cépages (1914) Zacharewicz.

44 401 et 901 ; ces deux derniers furent rapidement aban­ donnés. La localisation du Rupestris. son extrême vigueur, sa résis­ tance satisfaisante à la sécheresse expliquent la proportion actuelle de 70 à 80 %. Situation actuelle. — Les porte-greffes cités plus haut sont ceux qui furent essayés. Leur utilisation s’étendit plus ou moins selon leurs exigences en relation avec les condi­ tions climatiques. Il nous a paru intéressant de considérer : — les porte-greffes utilisés avant la guerre de 1914-18 ; — les porte-greffes utilisés entre les deux guerres ; — les porte-greffes qui représentent la tendance depuis 1950.

TAVEL Autrefois : Jacquez dans les sols sableux. 70 °/o du vigno­ ble Riparia Gloire dans les sols fertiles et peu secs. Actuellement : les vignes de 30 ans sont sur Jacquez ; les vignes de 20 ans sont sur Gloiae et 3309 ; les vignes de 10 ans sont sur 161-49. Près de 30 % des vignes (vieilles pour la majeure partie) sont sur Jacquez. Tendance : 161-49, 44-53 : 110 R.

GIGONDAS

Autrefois : pratiquement pas de Jacquez ; Riparia Gloire dans les sols profonds ; Rupestris du Lot dans les terrains secs ; Aramon X Rupestris Ganzin n° 1 dans les sols calcaires. Actuellement : R 110 pour remplacer le Rupestris du Lot qui favorise la coulure ; 41 B dans les sols calcaires ; 161-49 en petite quantité ; son utilisation est freinée par le folle- tage fréquent les premières années et sa faible résistance au vent. Tendance : 44-53 là où les sols calcaires sont secs.

CHUSCLAN Autrefois : Jacquez, Gloire, Rupestris, dans les types de sols cités plus haut.

45- Actuellement : Rupestris (1/3), 3309 (1/3), 161-49 (1/3) ; 1 à 2 % d'impuretés dans les achats. Tendance : 161-49 (1/3), 161-49, 3309.

€AI RAPINE Autrefois : Jacquez, Riparia Gloire, Solonis. Actuellement : 161-49, 99 R, 44-53. Il existait aussi des 1202. Les marchands de bois le fraudaient avec des bois d ’Aramon (ventes importantes en Tunisie). Tendance : 99 R et 110 R, 44-53.

SAINTE-CECILE-LES-VIGNES . Autrefois : Rupestris du Lot ; des sujets divers en quan­ tités infimes. Actuellement : Rupestris du Lot pour 80-85 %, quelques 44-53 et 161-49. Tendance : 44-53, 161-49, Rupestris du Lot (pour le Carignan). . Cette situation se retrouve à Châteauneuf-du-Pape, dans le Plan de Dieu et dans la majeure partie des vignobles situés •entre le Rhône et la chaîne de Montmirail et du Tricastin (Suze-la-Rousse, Tulette, Visans, Valréas, Yinsobres, Camaret, Sérignan, Rocliegude, Bouchet). Conseils pour l'avenir. — Considérant les dominantes naturelles, la proportion de calcaire actif, la sécheresse et le vent violent, on peut utiliser suivant les différents sols : 1° Terres assez riches et pas trop sèches, pauvres en ealcaire actif : Riparia Gloire. 2° Sols de terrasses cailloxiteuses et sèches, à mi-pente, maigres : Rupestris du Lot, 110 R. 3° Sols des hauteurs et en général tous les sols très secs : 44-53. 4° Sols argilo-sableux, issus de mollasses et de sables plus ou moins calcaires : 161-49, 41 B, 3309 éventuellement. Vis-à-vis des cépages, la question se pose ainsi : Le grenache ne peut plus être supporté par le Rupestris du Lot en raison des dangers de coulure. Cette association ne peut s’admettre que dans des sols très maigres, où la vigueur,

46 fortement atténuée, ne provoque plus la cléistogamie acci- dentelle de la fleur. Les autres différences seraient dictées par la notion de cycle végétatif et dès lors, classer les cépages cultivés en trois catégories : I Précoces : cinsault. 2° Intermédiaires : grenache, clairette, bourboulène, plant droit, etc... 3 e Semi-tardifs : carignan, mourvèdre. II y a fréquemment, entre cinsault et carignan. et compte tenu du fait que le cinsault ne donne pas de très fortes riches­ ses alcooliques, une différence de maturité de trois semaines, à un mois, soit un délai supérieur à la durée des vendanges. Il paraît donc avantageux d’allonger le cycle des cinsaults. ou de raccourcir celui des carignans et des mourvèdres, à seule fin d’éviter les mises en fermentations' d’un seul cépage. Pour les cépages extrêmes, les porte-greffes suivants peu­ vent être conseillés, toutes choses étant égales : Cinsault. — 110 R. 99 R, Lot, 4-53. 41 B. Carignan, Mourvèdre. — Les Riparia-Berlandieri, les Rupestris-Berlandieri. Le 44-53 n’est pas encore assez utilisé pour le situer exac­ tem ent.

47 ROUSSI LLON.

Le souci dominant, en Roussillon, est dicté par l'obligation légale d'atteindre un degré élevé pour bénéficier de la légis­ lation spéciale sur les vins doux naturels (V.D.N.). Le cépage « maccabéo » est, avec évidemment le « muscat », celui qui donne le produit le plus fin, mais il est moins carac­ téristique de la région. Le grenache noir reste le cépage de base de la vinification spéciale en V.D.N. En Roussillon, les praticiens se sont moins préoccupés, et il faut sans doute le regretter, de l’influence du porte-greffe sur la qualité organoleptique du produit, que des qualités de résistance aux deux fléaux principaux de la région : la sécheresse et la coulure du grenache noir, et même du muscat. Dans certains cas enfin, on a cherché à combattre au moyen du porte-greffe un autre ennemi des viticulteurs catalans, mais beaucoup plus localisé : le Vesperus Xatarti. Si l'on tient compte de tous ces facteurs, l’amélioration des porte-greffes en Roussillon devrait s’orienter vers des types permettant l'obtention à la fois d’un degré élevé, et surtout de la" résistance à la sécheresse et à la coulure. Dans le cas du « maccabéo ». la pourriture constatée presque toujours lors de la vendange n’est pas un mal, si l’on consi­ dère la forte production de ce cépage, à grappe très serrée et gêné de ce fait pour atteindre les 14 degrés en puissance, sans l’intervention de la pourriture (noble s’entend). En dernier lieu, nous noterons que l'insolation excep­ tionnelle de la région du Roussillon et la longueur de la période de beau temps imposent obligatoirement des porte- greffes à débournement normal (sauf pour les cépages coulards, pour lesquels un retard de début de végétation ne peut que favoriser la floraison, point très souvent critique dans les Pyrénées-Orientales.

48 Les types de sol du vignoble roussillonnais Limités au territoire occupé par les vignes bénéficiant de l'appellation d'origine contrôlée, la question « sol », tant au point de vue géologique que pédologique, est relativement sim ple. Les seuls terrains à étudier sont : 10 Ceux que nous appellerons : de montagne. 2° Les terres à aspres. 3° La plaine alluvionnaire récente. 4 Les Corbières et assimilés. 11 y a des divisions bien plus compliquées sur le terrain et un visiteur profane pourrait s’étonner par exemple de l’îlot calcaire de Leucate, aux confins de l’Aude, ou encore de la couleur rouge-fôncé du sol dans la région d’Espira- Opoul, mais ce sont des détails pour lesquels il est toujours possible de trouver des porte-greffes particuliers ; nous n'en parlerons pas dans cet exposé sommaire. 1° Terrains de montagne. — Catégorie assez restreinte, au point de vue vignoble, puisque limitée au « Banyuls » et quelques vignes des contreforts Nord des Albères. Leur nature est primaire, non métamorphique, à base de schistes siluriens. Ils se délitent très facilement et cette terre, au moment des forte^ pluies, a tendance à aller au fond des vallées. La roche-mère est le plus souvent très près de la surface, aggravant d'autant la sécheresse. 2 3 Terres à aspres. — La majeure partie des cépages nobles destinés à l’élaboration de V.D.N. est située sur les Hautes-Aspres du Roussillon, les Basses-Aspres et le Crest. Ces terres ont des origines géologiques souvent différentes : toujours Pliocène, mais soit Plaisancien, soit Astien. Il en résulte une grande diversité de sols, allant des argiles claires aux argiles rouges, en passant parfois par des marnes astiennes. Le caractère principal de ces Aspres est la séche­ resse, et la faculté de rendre à la vigne la chaleur absorbée au cours de la journée, qualité essentielle pour les V.D.N. Dans ces terres à aspres, le caillou est souvent présent, mais ce n'est pas, comme dans certains autres crus, l’élément essentiel de la maturation du raisin pour les raisons de nature de sol indiquées plus haut.

49 3 ' La plaine alluvionnaire récente. — Les parties situées entre les Aspres et la plaine littorale proprement dite, sont d’origine également pliocène, mais les éléments du sol sont plus fins, la terre arable est plus épaisse, silico-argileuse en général, peu calcaire. On constaté parfois la présence de « tuf » calcaire, d’origine secondaire, mais sans grande importance au point de vue viticole, la couleur du sol va du blanc-jaunâtre au gris, en passant par le rouge, favorable à la qualité des vins. 4° Les Corbières et assimilés. — Nous ferons entrer dans nette catégorie, d'une manière très arbitraire, dont nous nous excusons, tous les terrains de la bordure Sud des Corbières, intéressant les crus « Côtes d’Agly » et « Rivesaltes » en partie, et même la vallée de l’Agli, ceci par simple souci de commodité de classification. En réalité, la zone de Baixac-Calce, la partie Ouest du cru Côtes d’Agly, englobant le cru « Maury », devraient faire l'objet d'un paragraphe spécial, en raison de la diversité de leurs terrains géologiques. Par commodité, et aussi à cause de la ressemblance des sols au point de vue pédologique et cultural, nous les mettons ensemble. Terrains secs et chauds par excellence, ils sont à base de schistes albiens, plus dispersés, et entrecoupés d'affleurements de calcaires jurassiques. Ces derniers ne portent pas de vignes en règle générale. La nature des terrains rapproche les vins de la région de ceux de la première catégorie, c’est-à-dire de celle des Banyuls. Et l'on s'explique très bien l'analogie entre les crus de « rouge » Maury et Banyuls. Les eaux de pluie s’infiltrent très rapidement dans le sol délité, et vont rejoindre des rivières souterraines encore presque inconnues des spéléologues, sans profit pour les vignes de la surface. En résumé, les sols du Roussillon sont, dans la partie consacrée à la culture des cépages nobles, favorables à la qualité des produits en raison de leur pouvoir d'absorption de la chaleur, mais leur sécheresse excessive entraîne parfois un dépérissement de la souche et une production maigre, paradoxalement contraire à la concentration en sucre des grains.

50 Les porte-greffes utilisés Au cours de son évolution, depuis la crise phylloxérique, le vignoble du Roussillon a été particulièrement en retard au point de vue du choix des porte-greffes. Toute la région, sans distinction de terroirs, sans préoccupation d’ordre tech­ nique très poussée, employait depuis le début de la recons­ titution du vignoble la Rupestris du Lot, et dans une moindre mesure, le 3309, le 101.14 et le Riparia Gloire (ce dernier surtout dans la Salanque). Le Rupestris, particulièrement vigoureux, était un porte-greffe protée, utilisé aussi bien dans les schistes de Banyuls-sur-Mer que dans les terres calcaires de la plaine ou d’ailleurs. 11 n est pas trop fort de dire que ce fut une erreur com­ mise en son temps par les viticulteurs catalans, en tout cas par la majorité d’entre eux. Le grenache était le cépage principal, beaucoup plus qu'au­ jourd’hui, où nous voyons l'encépagement noble évoluer très sensiblement depuis quelques années, vers le maccabéo (pro­ ductif et moins coulard) et vers les muscats (présentant une plus-value importante sur le marché des V.D.N., tout au moins pour l’instant). Le Rupestris est connu pour sa vigueur et son acclimatement difficile dans certains sols. La plupart du temps, les viticulteurs, dont les grenaches sont greffés sur Rupestris du Lot, doivent tailler très tard, pour éviter l’influence désastreuse de la vigueur de ce plant au moment de la floraison. Mais sa vigueur permettait, à Banyuls tout au moins, de nourrir la souche convenablement. Depuis la guerre, les Ricliter 110 et 99 sont également en vogue, sans que cela soit très indiqué, semble-t-il. pour le grenache. La proportion de R 99 planté en Roussillon est sans doute plus élevée que celle de R 110. Ces plants sont venus remplacer petit à petit le 161-49, très employé, il y a quelques années, dans les Aspres. où il n'a pas donné satis­ faction : 90 % environ des superficies où il était autrefois ont fait place à d'autres porte-greffes. Le 420 A disparaît presque totalement. Le Riparia Gloire a disparu lui aussi, sans qu’il soit besoin d'expliquer pourquoi, quand on voit les terrains roussillon-

51 nais. Le 3309 est encore utilisé, même à Banyuls, mais surtout dans la région des Hautes-Aspres et dans les Corbières et aussi pour le Muscat d’Alexandrie, parfois on concurrence avec le 161-49. Enfin, il y a un engouement certain pour le 44-53, en ce moment ; et en effet c'est un bon porte-greffe des terrains secs, à très bonne reprise au greffage, relativement vigoureux et poussant vite. Il est meilleur dans les terrains schisteux (primaire ou secondaire), mais son emploi reste valable dans les Aspres, à condition que le pourcentage en calcaire actif soit relativement faible.

Quels porte-greffes doivent être utilisés ?

Il faut tenir compte de la diversité des terrains du Roussillon : sous une apparence relativement homogène- au point de vue géologique, la majeure partie des crus, Banyuls mis à part, est extrêmement différenciée au point de vue pédologique. Les affleurements changent souvent en quelques mètres : tel « mas » a de l'eau toute l’année, tel autre souffre de la sécheresse à quelque cent mètres du prem ier. A la lumière de ces données, il est très difficile de donner des conseils utiles et définitifs. Même les essais réalisés en plusieurs points du département sont insuffisants au regard de la diversité des terres. Il faut mettre en garde les viticulteurs catalans contre l’emploi inconsidéré de tel ou tel porte-greffe, en fonction du succès du voisin. Chaque viticulteur devrait compléter les données techniques fournies par les spécialistes et déter­ miner lui-même le porte-greffe à choisir. 1° Dans les terrains de schiste primaire ou secondaire, où le rocher est près de la surface, le Rupestris continue à être employé, malgré la coulure, à cause de sa vigueur et de ses longues racines. Le 44-33 peut et doit être répandu plus qu'il ne l’est à l’heure actuelle dans ces vignobles. 2° Dans les terres à aspres. plus ou moins caillouteuses, non calcaires, le R 99 donne de bons résultats, et il convient aussi au « muscat » selon certains techniciens. En ce domaine, les essais entrepris, il y a quelques années, en raison du

52 nombre croissant des plantations de ce cépage, n ont pas encore donné de résultats, et il apparaît malheureusement un peu prématuré de conseiller un porte-greffe pour le muscat, suivant la région, d’autant plus que le muscat doré à petits grains n'a rien de commun avec le muscat d’Alexandrie par exemple. 33 Dans les terres à aspres, plus ou moins calcaires, telles celles de la région de Baixas, ou même de Leucate, la fidélité au Rupestris semble sujette à caution ; le 44-53 doit donner satisfaction dans les terres craignant la sécheresse, le R 110 également, mais dans une moindre mesure, et plutôt pour le m accabéo. , 43 Dans les terres plus profondes, les Richter et même le 161-49 restent valables pour le grenache, mais tout à fait exceptionnellement. La qualité des V.D.N. est d’ailleurs liée à une terre normalement peu profonde, aussi n’est-il pas besoin d’épiloguer. Dans tous les cas, il faut tenir compte de la maturité du raisin et de la coulure dans le cas du grenache. Ces deux facteurs doivent dominer toutes les autres considérations, avec le souci de choisir un porte-greffe résistant à la sécheresse évidemment.

53 CONCLUSION PRATIQUE.

Nous avous volontairement limité le nombre des porte- greffes cités. Il en existe d'autres dont les qualités culturales sont certainement égales ou supérieures, mais leur emploi et leur présence dans les vignes de pieds-mères sont si limités qu ils ne peuvent être recommandés. Voici quelles sont les superficies approximatives cultivées en pieds-mères : Rupestris du Lot ...... 1.000 lia. 3309 C ...... 600 H a. 41 B ...... 500 H a. 161-49 C ...... 400 Ha. 5 BB ...... 300 H a. 99 R. Riparia Gloire. 44-53 M ...... 200 H a. 110 R, 420 A ...... 100 Ha. 101, 14 MG ...... 50 Ha. Viala. SO 4 ...... 30 Ha. 31 R. 1616 C. 1202 C, 333 EM, 93-5 C, ARG 1, 26 G, Berl. Colombard 5 à 10 Ha. 216-3 Cl. Rip. Rup. de Massannes Glabre et pubescent. ARG. 98 B. 3306 C. 196-17 Cl., 34 EM ...... 2 à 5 H a. 57 R. 125 AA, 4010 Cl, Phénix ...... 1 à 2 H a. D’autre part, pour un avenir plus lointain, le choix est limité à la liste des sujets dont la reproduction est autorisée : le décret du 25 mai 1955 nous en donne l’état : Rupestris du Lot, Riparia Gloire de Montpellier, 34 EM, 333 EM. 3309 C, 161-49 C, 1616 C, 420 AM G, 101-14 MG, 41 B MG, 99 R. 110 R, 5 BB, 8 B, SO 4. 44-53 M, 216-3 Cl. 196-17 Cl, 4010 Cl. Ruggeri 140, Paulsen 1045, Paulsen 1103, Paulsen 1447, Viala. Dans la plupart des vignobles de vins fins, cette liste peut être réduite aux suivants : Riparia Gloire pour les meilleures terres ;

54 101*14 MG* qui marque un nei avantage qualitatif sur 3309 C ; 161-49 C ; 420 A ; Et en cas de nécessité imposée par la teneur en calcaire, 333 EM ou 41 B, le premier étant peut-être préférable au second. Que doit donc faire le vigneron ? Lorsque le sol est calcaire, un dosage du calcaire actif s'impose avant toute considération. De son résultat dépendra la limitation du choix. L’observation des parcelles voisines est un critérium dans la mesure où ces observations sont justes. Avant toutes choses le porte-greffe des vignes observées doit être iden­ tifié par un spécialiste. Pour eela il suffit de laisser les repousses du sujet. Sur les vignes assez âgées où l’obser­ vation est la plus profitable, le nombre de ces gourmands est eu général assez élevé pour permettre l’identification et juger l’hétérogénéité possible de la plantation. La constatation de taches jaunes dans le vignoble n'im­ plique pas forcément la présence de sols chlorosants : 80 °/o des taches de chlorose qui nous sont signalées relèvent des manifestations de la dégénérescence infectieuse et sont iden­ tifiées comme de la panachure. Les études de la maturation des raisins, dont la pratique se généralise dans le vignoble de vins fins, permettent de juger de la qualité des produits obtenus. Elles confirment le principe de base qui doit guider le viticulteur dans le choix du sujet : recherche d'une puissance relativement faible associée à un cycle végétatif court, condi­ tion indispensable pour l’obtention du maximum de qualité possible. Enfin, sur le plan cultural. il est nécessaire de planter u n porte-greffe sain portant un greffon sain sur un sol sain. Nous ne saurions trop insister sur le danger que présente pour le vignoble de vins fins la dégénérescence infectieuse dont la forme ultime est le court-noué accompagné de stérilité. — Porte-greffe sain : c’est une condition relativement facile à remplir. Le viticulteur doit exiger dans les livraisons

55

56

420 A Millardet et de Grasset en haut : feuille adulte normale ; en bas : feuille de la base d’un rameau.

(réd. 1/2). 3309 Couderc ; en haut : jeune feuille en bas : feuille adulte

60 Rupestris du Lot (réd. 1/3).

D’après « Cépages et Vignobles de France ». Tome I de M. P. Galet, chef de travaux de viticulture à l’Ecole nationale d’Agriculture de Montpellier avec l’aimable autorisation de l’au­ teur à qui 1T.N.A.O. présente tous ses remerciements.

6 Î

S.A.R.L. BUGUET-COMPTOUR - MAÇON

INSTITUT NATIONAL ------DES APPELLATIONS D'ORIGINE DES VINS ET EAUX DE VIE

II. — CONTENTIEUX

VINS VINES DECLARES ABUSIVEMENT SOUS UNE FAUSSE APPELLATION D'ORIGINE Intervention justifiée de l'I. N. A. O.

NOTE On appelle « vinage » ou « alcoolisation », l’adjonction d'alcool au vin. Cette adjonction est, en principe interdite, sauf pour les vins destinés à l’exportation. * ** Les Ets. C..., négociants en vins à M.j. avaient reçu, en Juin 1955, d ’une firme allemande, une com m ande de 2.720 hos de vin viné « Mâcon » (eau-de-vie acquit blanc). Par lettres des 20 et 27 juin 1955, les Ets C... adressaient à la firme allemande une confirmation de vente ainsi libellée : « 2/720 hos. environ de vin viné « Mâcon ». Les Ets. C... avaient donc reçu nettement commande de Vin Viné Mâcon rouge. Mais, au lieu de livrer ce qui leur avait été expressément commandé et ce qu’ils s’étaient engagés à fournir, à savoir du Mâcon Viné (eaux-de-vie acquit blanc)*-ils firent expédier des vins n’ayant incontestablement pas droit à l’appel­ lation « Mâcon », puisque d’une part, ils ne titraient pas le degré minimum exigé pour cette appellation et que d’autre part, en partie du moins, ils ne provenaient pas de la région de Mâcon. étant fait observer que ces vins avaient été vinés non

1 pas avec de l’eau-de-vie de vin (acquit blanc), mais avec de l’alcool neutre de betterave (acquit rose). Les Ets C... avaient ainsi contrevenu à l’art. 8 de la loi du G niai 1919, en vendant sciemment des vins sous une appella­ tion inexacte. Rappelons qu’aux termes de la jurisprudence de la Cour de Cassation, l’art. 8, paragr. 3 de la loi du G mai 1919 s’applique dès que l’appellation inexacte a été apposée sur une pièce ser­ vant à l'identification du produit, sans qu’il soit besoin que l’apposition ait lieu sur le produit lui-même (Cass. 8 avril 1938; G. P. 1931-1-821; Cass. 15 décembre 1955). Il était d’évidence que, dans le bon de commande et dans l’acceptation du bon de commande, s’était trouvé identifié le produit qui devait être livré, à savoir non pas n’importe quel vin, mais 1111 vin de Mâcon Viné (eau-de-vie de vin acquit blanc). IJn autre produit que celui qui était ainsi identifié dans le contrat ayant en fait été expédié aux clients, les Ets Gr­ avaient donc bien vendu un vin sous une appellation, qu’ils ne pouvaient ne pas savoir inexacte. D’autre part, les Ets C... avaient contrevenu à l’art. l"r de la loi du 1 r août 1905- En livrant à leurs clients qui leur avaient demandé du Mâcon, et auxquels ils s’étaient engagés à vendre du Mâcon, un produit qui n’était pas du Mâcon, les Ets C... les avaient évidemment trompés, comme ils les avaient trompés en vinant leur vin autrement qu’avec une eau-de-vie provenant de la distillation du vin. Ils avaient également enfreint les dispositions de l’art. 2 de la loi du 26 mars 1930, aux term es duquel seront punis des peines prévues par l’art. lfr de la loi du lor août 1905, ceux qui, par tous moyens, auront faire croire pour 1111 produit, à une origine différente de sa véritable origine. Pour se défendre, les Ets C... soutenaient que le terme « Mâcon s n’impliquait pas, lorsqu’il s’agit de vins vinés, que les vins devaient avoir droit à l’appellation « Mâcon » ou pro­ venir exclusivement de la région de Mâcon. D’après eux, le nom de « Mâcon », accompagnant l’indication du vin viné, indiquait simplement le lieu du vinage, la législation sur les appellations d’origine n’étant plus applicable quand il s’agit de vins vinés. Ce moyen de défense était très discutable, puisque l’appel­ lation « Mâcon » qui a fait l’objet d’un décret de contrôle, ne peut jamais être employée pour la dénomination d’un vin, si ce produit ne remplit pas, soit au point de vue territorial, soit au point de vue degré, soit au point de vue cépage, les condi­ tions prévues au décret de contrôle. Dès lors, quand un négociant vend du vin de Mâcon, il ne peut livrer sous cette appellation que du vin remplissant les- dites conditions. D’autre part, il paraissait insoutenable de prétendre qu’un client qui spécifie, ou fait spécifier sur sa commande « Vin de Mâcon s>, ne désire pas recevoir uniquement du vin de Mâcon et que l’on puisse, sans le prévenir, lui livrer du vin du Midi ou d’ailleurs, le lieu de vinage n’intéressant en rien l’acheteur. Les Ets C... objectaient également que les importateurs alle­ mands ne faisant pas état, pour la vente des alcools extraits de ' ces vins vinés, d’une appellation d’origine, cette indication n’avait pas de valeur pour eux. Il s’ensuivait donc qu’ils n’avaient pas été trompés. Mais, si l’origine du vin avait été indifférente aux clients allemands, on ne voit pas pourquoi ils auraient spécifié qu’ils voulaient du vin de Mâcon, et non pas un autre vin. Les acheteurs avaient été manifestement trompés, et, même s’il avait été établi que C... ne les avait pas trompés ou tenté de tromper, le délit de l’art. 8 de la loi du 6 mai 1919 n’en sub­ sistait pas moins, la Cour de Cassation ayant précisé dans son arrêt du 23 juillet 1931 (G. P. 1931-2-609), que le délit dudit ar­ ticle 8 doit être retenu dès qu’il y a eu sciemment (ce qui est le cas en l’espèce), mise en vente d’un produit sous une appella: tion d’origine inexacte, alors bien même qu’il n’était pas établi qu’il y. aurait eu tromperie de l’acheteur.

Le Tribunal Correctionnel de Beaune, dans un jugement du 13 juillet 1956, avait condam né sévèrem ent les Ets C.... à 300.000 frs d’amende pour avoir trompé leurs contractants sur les qualités substantielles et sur l’origine de la marchandise vendue, mais avait débouté l’I.N.A.O. de sa constitution de partie civile, pour le motif que les Ets C... n’étaient pas cou­ pables de l’infraction à la réglementation sur les appellations d ’origine. L’I. N. A. O. interjeta appel. L’I. N. A. O. fit observer qu’il est de principe constant que son intervention est justifiée, alors que les infractions, objet de la prévention, constituaient exclusivement des infractions â la loi de 1905, à condition toutefois qu’il apparaissait que ces infrac- lions étaient «le nature à causer préjudice aux appellations d ’origine. C’est ainsi notamment, que sa constitution de partie civile était recevante et fondée dans une poursuite où le prévenu était inculpé d’avoir vendu un « I.lâcon s authentique, mais glycé­ rine, cas auquel seule la loi de 1905 pouvait être invoquée â son encontre et où, pourtant, le préjudice causé à l’appellation Mâcon » était indiscutable. En l’espèce, le Tribunal Correctionnel de Beaune déclarait que les Ets. C... avaient trompé leurs contractants sur l’origine, en leur vendant un produit fabriqué avec un vin qui n’était pas du Mâcon. Le bien fondé de la constitution de partie civile de 1 T . N. A. O. devait logiquement découler de cette seule consta­ tation, alors qu’il était par ailleurs indiscutable que les agisse­ ments du prévenu avaient eu pour effet de priver le marché du véritable « Mâcon », d’un débouché très important, et par conséquent, de constituer une grave concurrence déloyale, au préjudice «le tous les protlucteurs de ladite appellation. C’était au surplus par erreur que les premiers Juges avaient estimé «pi'il n’y avait pas eu infraction à la loi sur les appella­ tions d’origine, motif pris de ce que « le produit vendu par les Ets. C... ne serait pas du vin, mais un produit industriel ayant un degré alcoolique très supérieur au vin de table, puisque ad­ ditionné d’un produit étranger ». Il n’en restait pas moins que le marché passé entre les par­ ties portait sur un produit qui devait être composé d’un vin de Mâcon, que le mot « Mâcon » était bien accolé dans la conven­ tion des parties, à un vin et non pas à un autre produit, et que, par suite, il ne constituait pas une simple expression, mais bien une appellation «l’origine vinicole, à savoir l’appellation « Mâcon ». 11 était sans intérêt, une fois le vinage effectué, que le pro­ duit ait perdu ou non l'appellation « Mâcon ».' 11 n’en restait pas moins que, dans leur engagement, les Ets. C... avaient affirmé qu’ils allaient employer du vin de Mâcon pour opérer leur vinage, alors qu’en réalité, ils n’avaient employé que des vins sans appellation et impropres â la consommation. Ils se trouvaient tlonc avoir nanti d’une appellation inexacte le vin ayant servi de base au produit vendu; ce qui constituait l’infraction à l’art. S de la loi du C m ai 1919. D’autre part, l’T. N. A. O. faisait observer qu’en vertu de l’art. 23 «lu décret du 30 juillet 1935, il était habilité à se cons­ tituer partie civile dans les mêmes conditions «pie les Syndi­ cats Professionnels, et qu’aux termes de l’art. 2 du Livre 111 du Code du Travail, les Syndicats Professionnels peuvent, devant toutes juridictions, exercer tous les droits réservés à la partie civile relativement aux faits portant préjudice direct, ou indi­ rect, à l’intérêt collectif de la profession qu’ils représentent. A la différence de certaines autres Associations, notamment les Fédérations de Chasseurs, constituées en application de la loi du 29 juin 1941, et ayant un objet limité, l’I. N. A. O. pouvait exercer les droits de la partie civile toutes les fois qu’un fait apparaissait eonnne ayant causé un préjudice, soit direct, soit simplement indirect, à l’intérêt collectif défendu. La Cour Suprême avait du reste maintes fois jugé que le fait par un prévenu, d’accoler à un vin une appellation d’origine inexacte, constituait ce préjudice direct, ou en tout cas indi­ rect, dont l’I. N. A. O. était recevablc à dem ander réparation. C’est ainsi notamment, que dans une poursuite où le prévenu, sans commettre aucune fraude sur le terrain de la loi de 1905, avait vendu sous le nom d’Anjou, un Anjou d’origine, mais

La Cour d’Appel de Dijon, dans un arrêt du 14 novembre 1957, a réformé le jugement du Tribunal Correctionnel de Beaune en date du 13 juillet 1956, en élevant de 300.090 à 500.000 frs le m ontant de l’amendé infligée aux Ets. C...., consa­ crant la gravité de l’infraction qu’on leur reprochait, et décla­ rant recevable et fondée la constitution de partie civile de l’I. N.A;0., en partant de ce principe que si « les délits de tromperie retenus à la charge des Ets. C... ne concernaient pas directement l’appellation d’origine « Mâcon », ils visaient cependant les qualités substantielles d’un produit dont le vin d’appellation contrôlée « Mâcon » a du constituer, s’il n’avait point été fraudé, l’un des composants essentiels ». « En privant ce vin d’un débouché qui lui était assuré, les agissements délictueux des Ets. C... avaient nui aux intérêts collectifs que représentait l’I. N. A. O. ». En conséquence, la Cour a alloué 20.000 frs de dommages-intérèts à l’I. N. A. O. Jean ROY.

COUR D'APPEL DE DIJON Arrêt du 14 Novembre 1957

(I. N. A. O. contre C...)

Attendu qu’il est constant que les Etablissements Georges C... ont reçu des firmes W..., les 19 et 23 juin 1955, des commandes, pour la première, de 22.000 litres environ de « Vin région Mâcon, rouge, viné eau-de-vie acquit blanc 23° » et, pour la seconde, de 250.000 litres environ de « Vin viné Mâcon, rouge, eau-de-vie acquit blanc 23" »; que, par lettres des 20 et 27 juin 1955 — dont photocopies sont versées à la procédure — la Maison C... a conclu ces marchés en ces termes, à l’égard de M... : « Nous avons l’honneur de vous confirmer la vente que nous vous faisons aux conditions suivantes et ci-contre de 220 hectolitres environ vin viné rouge 23° « Vin de Mâcon », et à l’égard de R... : « Nous avons l’honneur de vous confirmer la vente que nous vous faisons aux conditions suivantes et ci- contre de 2.500 hl environ Vin viné Mâcon rouge, eau-de-vie acquit blanc 23° » ; que cependant, ainsi qu’il appert d’un procès-verbal dressé le 15 décembre 1955 par deux inspecteurs du Service de la Répression des Fraudes, les vins entrant dans la composition du produit livré non seulement n’avaient pas droit à l’appellation « Mâcon », comme ne titrant que de G à 8 degrés, mais provenaient même en partie d’autres régions, spécialement du Midi, du Chalonnais et de l’Ain; que le pré­ venu reconnaît au surplus que l’alcool utilisé par la Société dont il est le gérant pour le vinage des vins vendus à la firme R... était non de l’alcool de vin circulant sous le lien d’acquits blancs, mais de l’alcool extra-neutre reçu sous acquit rose; Attendu que, saisi de ces faits, le Tribunal correctionnel de Dijon a, par un jugement contradictoire du 13 juillet 1956, relaxé C... de la prévention d’avoir sciemment vendu aux deux firmes précitées, mis en vente ou en circulation, des produits naturels ou fabriqués portant une appellation d’origine ine­ xacte, mais l’a en revanche condamné à 300.0000 francs d’amende pour avoir, de mauvaise foi, trompé ses deux contrac­ tants sur l’origine de la marchandise et encore les Etablisse­ ments (R... sur la nature, les qualités substantielles, la composi­ tion de celle-ci; que la même décision a débouté la Fédération des Grands Crus de Bourgogne et l’Institut National des Appel­ lations d’origine de leurs constitutions de parties civiles; Attendu que toutes les parties en cause ont relevé appel de cette décision; que ces appels sont réguliers en la forme; Sur l’action publique. En ce qui concerne l’infraction aux dispositions de l’article 8 de la loi du G m ai 1919 sur les appellations d’origine. Attendu que de l’exposé des faits qui précède, il ressort que le marché passé par C... avec les deux firmes allemandes préci­ tées portait non point sur du vin de Mâcon, mais sur un pro­ duit industriel dont ce vin ne devait constituer que l’une des composantes et qui ne ' bénéficiait, par lui-même, d’aucune appellation d’origine; d’où il suit qu’à bon droit les premiers juges l’ont relaxé de ce chef de la prévention; En ce qui concerne les infractions à la loi du l r août 1905 sur les fraudes. Attendu qu’au soutien de son appel, C... expose qu’il n’a nul­ lement dissimulé à ses acheteurs la qualité réelle de la mar­ chandise vendue; qu’en effet ni les pièces de régie ni les fac­ tures afférents aux livraisons litigieuses ne portaient mention — 8 — ni de la provenance du vin entrant dans la composition du mé­ lange ni de l’origine de l’alcool utilisé; que, bien mieux, la couleur rose de l’acquit sous lequel circulait la dilution devait renseigner pleinement le destinataire sur le fait qu’elle n’était point à base d’alcool vinique; qu’au surplus et jusqu’à la date du 15 décembre 1955, les industriels allemands savaient que, quelles que fussent les indications portées aux titres en confor­ mité de la législation de leur pays, il ne pouvait leur être ex­ pédié, du fait de la réglementation française, (pie des vins vinés avec de l’alcool extra-neutre; Mais attendu que la vente est parfaite par l’accord des par­ ties contractantes sur la chose et sur le prix; que cet accord a été définitivement fixé par l’échange entre elles des lettres de commande et de confirmation précitées, spécifiant les unes et les autres aves netteté que le marché conclu portait sur une dilution alcoolique de vin de Mâcon; qu’il apparaît que cette précision d’origine a été considérée par les parties comme une cause essentielle de la vente; que livrant sciemment à ses deux clientes, en exécution de ce contrat, un mélange alcoolisé dans la composition duquel n’entrait pas du vin ayant droit à la dénomination de Mâcon, mais du vin titrant de 7 degrés à 8 degrés 5 et provenant en partie du Midi, du Chalonnais ou de l’Ain, C... les a trompées sur l’origine de la marchandise vendue; que la circonstance qu’il n’a point avisé ses contrac­ tantes de cette non-conformité à leurs commandes confirmées et qu’il a omis de préciser dans ses factures l’origine du vin utilisé pour composer le mélange, démontre, à suffisance, sa mauvaise foi; Attendu que s'il est constant que l’alcool vinique et l’alcool extra-neutre circulent sous les liens, le premier, d’acquits blancs, le second, d’acquits roses, il est également certain qu’aucune de ces pièces n’est utilisée pour la circulation des dilutions alcooliques auxquelles sont réservés les acquits du Modèle 2 A bis, de couleur rouge; qu’ainsi la couleur du titre ne peut renseigner le destinataire sur les composantes exactes de ces dernières marchandises; Qu’au surplus — contrairement aux allégations du prévenu — il lui était facile de se procurer, à un prix plus élevé il est vrai, « l’alcool ayant droit à l’acquit blanc » nécessaire à la fabri­ cation d’un produit conforme à la convention des parties, ainsi qu’il appert de l’instruction n" 1 2/3 de l’Administration des Contributions Indirectes, en date du l,r janvier 1951; Qu’il est, dans ces conditions, suffisamment établi qu’en li­ vrant sciemment à la firme R... un vin viné avec de l’alcool extra-neutre, en exécution d’un contrat dont l’une des clauses essentielles et déterminantes l’obligeait à n’utiliser que de l’alcool circulant sous acquits blancs, C... a trompé son contrac­ tant sur la nature et les qualités substantielles de la marchan­ dise; que sa mauvaise foi se déduit ici encore, de ce qu’il n’a à aucun moment tenu l’acheteur au courant de la non confor­ mité à la commande du produit expédié et de ce qu’il n’en a fait nulle mention dans ses factures; Attendu qu’il existe en faveur du prévenu des circonstances atténuantes, que, toutefois, les premiers juges ont apprécié avec une insuffisante sévérité la gravité des faits délictueux retenus et qu’il échct d’augmenter dans une sensible mesure le montant de l’amende qui doit les sanctionner; Sur l'Action civile. A l'égard de l'Institut National des Appellations d’origine des Vins et Eaux-de-vie et de la Fédération Régionale des Grands Crus de Bourgogne. Attendu que l’I. N. A. O. et la F. R. G. C. B. sont habilités à se constituer parties civiles relativement aux faits portant un préjudice direct ou indirect aux intérêts collectifs qu’ils repré­ sentent; Attendu que si les délits de tromperie retenus à la charge de C.... ne concernent pas directement l’appellation d’origine « Mâcon », ils visent cependant les qualités substantielles d’un produit dont le vin d’appellation contrôlée Mâcon eût dû constituer, s’il n’avait point été fraudé, l’une des composantes essentielles; qu’en privant ce vin d’un débouché qui lui était assuré, les agissements délictueux de C.... ont nui aux intérêts collectifs que représentent les demandeurs; Que la Cour est en possession d’éléments d’appréciation suf­ fisants pour faire une juste appréciation des préjudices qui doivent être fixés pour chacun d’eux à 20.000 francs; Par ces motifs, et ceux non contraires, adoptés comme tels, des Premiers Juges; La Cour, Reçoit en la forme les appels interjetés par l’Institut Na­ tional des Appellations d’Origine des Vins et Eaux-de-Vic, par la Fédération Régionale des Grands Crus de Bourgogne, par le sieur Verneuil, es-qualité de Président de la Fédération des Vi­ — 10 —

ticulteurs Charentais, par le prévenu et par le Ministère public, du jugement du Tribunal correctionnel de Dijon en date du 13 juillet 1956; Sur l’Action publique, Confirme la décision déférée : — en ce qu'elle a relaxé C..., de la prévention d ’avoir à M..., de Juin à Septembre 1955* mis en vente ou en circulation, vendu aux firmes W... et W..., des produits naturels ou fabri­ qués portant une origine qu’il savait inexacte; — et en ce qu’elle Ta déclaré coupable d’avoir, dans les conditions de temps et de lieu précités; 1° trompé ses co-contractants, susnommés, sur l’origine de la marchandise à eux vendue; 2° trom pé sa co-contractante W... R.... sur la nature et les qualités substantielles de la marchandise à elle vendue, en lui livrant, comme étant un vin viné avec de l’alcool de vin, du vin viné avec de l’alcool extra-neutre; Emendant sur l’application de la peine, le condamne en ré­ pression à 500.000 francs d’amende; Condamne C.... aux dépens, ceux d’appel liquidés à la somme de : 12.353 francs, en ce non compris : 570 frs pour droit de Poste; Fixe à un an la durée de la contrainte par corps. Sur l'Action civile, Réformant, Reçoit les constitutions des parties civiles de l’Institut Na­ tional des Appellations d’Origine des Vins et Eaux-de-Vie et de la Fédération Régionale des Grands Crus de Bourgogne; Condamne C.*.. Raymond à payer à chacune desdites parties civiles, en réparation du préjudice à elles causé par les délits susqualifiés, la somme de : 20.000 francs de dommages-intérèts; Le condamne aux dépens de leurs interventions.

(Avocat de 1*1. N. A. O. : M* Fyot). INSTITUT NATIONAL ------DES APPELLATIONS D'ORIGINE DES VINS ET EAUX DE VIE

III. — PROPAGANDE

LE VIN DE FRANCE A LA FOIRE DE L'ALIMENTATION DE COLOGNE (ANUGA)

Dégustation monstre

La Foire de l’Alimentation de Cologne (ANUGA 1957) du 26 septembre au 6 octobre 1957, inaugurée par le Ministre fé­ déral du Ravitaillement et de l’Agriculture, Dr Lübke, compre­ nait une participation française qui était la plus importante de toutes celles étrangères, avec 1560 mètres carrés avec 118 expo­ sants dans le pavillon et 90 autres dans la foire. En outre, un grand magasin de la ville distribuait les produit français exposés. Le Comité National de Propagande des Vins de France avait apporté une importante contribution aux efforts de l’Associa­ tion pour la propagande des produits agricoles, qui groupe 30 organisations spécialisées et avait organisé pour les conférences de presse, les personnalités, et le nombre imposant des visi­ teurs, un stand de 300 m2, vaste pièce tapissée de roseaux tressés et garnie de piles de conserves, de jambons, de bou­ teilles de vins prometteuses et de fromages appétissants. Au centre, un très grand bar. Le principe adopté était celui de la dégustation payante de vin et de fromage. Ce fut un gros succès (plus de 20.000 consommateurs). Des déjeuners arrosés de vins choisis ont été organisés pour toutes les branches de l’alimentation et ont réuni les profes­ — 12 —

sionnels des deux pays et la Presse, autour de M. Lefort, chef des Services commerciaux français en Allemagne; de M. Fau- riol, attaché «à Cologne et de ses adjoints, MM. Vernier et Le- page» que nous devons remercier tout spécialement pour tous les efforts qu’ils ont déployés. Le 4 octobre s'est déroulée avec succès une journée française en la présence de MM. Chaban-Delmas et Sourbet, anciens Mi­ nistres. Mais le clou, si l’on peut dire, fut la dégustation monstre de vins fins et fromages de France, dans la vaste salle du Restaurant principal de la Foire, avec (500 convives pré­ sents, triés sur le volet parmi des listes soigneusement établies. Une grande euphorie s’est établie avec les vins suivants venus de France : Pouilly-Fuissé 1953, Corbières, Château Pichon- Longueville (Baron), Pauillac 1952, Châteauneuf-du-Pape, Châ­ teau Rayas 1952, Banyuls vieille réserve précédant les cham ­ pagnes et accompagné de fromages sélectionnés par la Confé­ rence Nationale Brillat-Savarin du Taste-Fromage. Les vins furent commentés par M. Marceron et M. le Maire de Cologne, intronisé dans la confrérie fit un discours humo­ ristique. Le retentissement de ces manifestations françaises a été très grand. Elles ont touché un nombreux public de consomma­ teurs et d’amateurs et les échos s’en prolongent. M. Fauriol, attaché commercial, a bien voulu d’ailleurs écrire aux Directeurs de l’I.N.A.O., du C.N.P.V. et de l’A.P.P.A., à la date du 14 novembre les lignes suivantes : « Je ne voudrais pas terminer cette lettre sans vous dire combien a été grand le retentissement de la dernière dégusta­ tion.- Son ampleur, sa majesté, je dirai même le choix des vins, (pii a permis de s’évader des sentiers souvent bien battus, ont vivement impressionné vos invités. Enfin, cette manifestation n’a pas eu seulement un écho momentané, mais s’est inscrite profondément dans l’esprit de chacun, et j'ai quotidiennement la possibilité de vérifier les traces durables qu’elle a laissées, on particulier par les nombreuses demandes reçues par ces ser­ vices et concernant les vins dégustés et aussi d’autres crus. Mais le fait que d’autres villes allemandes, telles Düsseldorf, viennent solliciter d’elles-mêmes l’organisation de notre part de nouvelles manifestations de ce genre, n’est-il pas en somme la meilleure démonstration de cette réussite ? Je le crois en ce qui me concerne et en vous transmettant tous les compliments et les remerciements que de nombreux — 13 — participants m'ont prié de communiquer encore une fois aux organisateurs de la dégustation ANUGA 1957. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de ma considération distinguée ». Maurice MARCERON.

ALLOCUTION PRONONCEE PAR SON EXCELLENCE MONSEIGNEUR RICHAUD, Archevêque de Bordeaux

en Téglise de Cadillac, le 28 septembre 1957

Chers Messieurs, Mes Frères,; Vous n'ignorez pas qu’à plusieurs reprises, nos livres saints ont utilisé le thème de la vigne. Vous savez que Jésus Lui-même a osé se définir : « Je suis la vraie vigne. » (}), Les prophètes recourent très souvent à la comparaison de la vigne pour dési­ gner le peuple d’Israël que le Seigneur a entouré de soins vraiment affectueux, mais qui a déçu ses espérances. Aussi laisse-t-il s’abattre sur lui tous les châtiments. « Que je chante à mon ami le chant de mon amour pour sa vigne » (2). s’écrit le prophète Isaïe. Mon ami avait une vigne Sur un coteau fertile. Il la bêcha, la retourna, il y planta du muscat. » Nous pourrions dire qu’il a eu tort; il aurait mieux fait de planter du Bordeaux, quelques ceps de la Connétablie de Guyenne. Il est vrai que le mot hébreu signifie du « raisin ver­ meil ». Le nôtre a bien cette couleur. Mais le prophète de continuer : « Au milieu, il y bâtit une tour, il y creusa même une cuve. Il en espérait des raisins, mais elle lui donna du verjus. » Vous voyez, Messieurs, que les écrivains sacrés s’intéressent — 14 — aux travaux et aux tribulations des vignerons. L’auteur inspiré se met quelquefois en colère, quand ils arrachent trop vite. Isaïe fait dire à Dieu : « Eh bien ! je vais vous apprendre ce que je vais faire de ma vigne : en ôter la haie pour qu’on la broute, en abattre le mur pour qu'on la piétine. Qu’elle soit saccagée, non plus taillée, ni cultivée; Sur elle : épines et ronces ! J’interdirai aux nuages d’y laisser pleuvoir la pluie. » 11 s’agissait du peuple d’Israël, infidèle à son Dieu, adorant les idoles des nations païennes. C’est pourquoi nous trouvons un Psaume qui est une véri­ table prière pour la vigne. Or Jésus, dans sa vie mortelle, s’est servi des psaumes pour prier. Il est même mort après en avoir entonné un. 11 a donc récité le psaume 79", en pensant à son peuple évidemment, le peuple juif et tout le peuple chrétien. Mais, Créateur et Hoi de toutes choses, 11 n’a pas pu ne pas songer aux vignes cultivées par les hommes, d’autant plus qu’il devait se servir de leur fruit pour son grand sacrement. Jésus n’a, d’ailleurs, institué son Eucharistie qu’après avoir dit à ses apôtres avec mélancolie : « Voici que je ne boirai jamais plus du produit de la vigne jusqu’au jour où je boirai le vin nouveau dans le royaume de Dieu. ». Ainsi, pour le Sau­ veur, mourir, c’est ne plus boire de vin... 11 l’aimait donc ? Et Il ne devait aimer que le bon. Car, lorsque miraculeusement, aux noces de Cana, Il en a rempli six grandes urnes, c’était, suivant la remarque de l’ordonnateur du banquet, du meilleur. Je vous lis, donc, la prière pour la vigne qui se trouve dans notre Psautier : 0) « Seigneur, Vous avez fait sortir d’Egypte une vigne... Vous avez préparé le sol pour elle... Les montagnes étaient couvertes de son ombre, et de ses pampres les cèdres de Dieu... Pourquoi avez-vous rompu ses clôtures ? Tout passant du chemin la grapille, Le sanglier des forets la ravage... » C’est le rappel de la délivrance d’Israël, de son établissement en Palestine, puis des sanctions infligées par le Seigneur à son peuple. Aussi le psalmiste implore-t-il la miséricode divine :

(1) Jean. XV, 1. — 15 —

« Dieu des armées, revenez ! Regardez du haut des deux et voyez ! Visitez cette vigne : protégez-la... Que Votre main soit sur l’homme de votre droite ! » Oh ! c’est bien le cri que nous lançons vers le Ciel, après nos gelées, après la grêle, après l’ouragan, après nos sinistres viti- coles. Mais la suite du psaume nous indique à quelle condition nous serons protégés, même dans nos intérêts matériels. « Désormais, Seigneur, nous ne nous éloignerons plus de Vous » Ne serait-ce pas là, mes frcres, la cause de beaucoup de ca­ tastrophes et de la plupart de nos épreuves ? Sans doute la grêle et le gel ne font guère de distinction entre la valeur morale et religieuse des propriétaires des diffé­ rents vignobles qu’ils ravagent. Car il y a, ne l’oublions pas, des responsabilités collectives. Il est difficile de jeter la pierre à son voisin et de lui reprocher la paille qu’il a dans l’œil. Les fautes des individus sont, pour une bonne part, la conséquence de toute une mentalité ambiante. Aux déformations générales de la conscience, qui n’a pas apporté sa contribution ? Ne faut- il pas des punitions massives pour qu’une collectivité soit amendée ? C’est pourquoi, au lieu de gémir, lorsque nous sommes frappés par quelque infortune, ou quelque cataclysme, commençons par reconnaître nos défaillances et nos déviations. Profitons de l’événement qui nous frappe que pour_nous faire réfléchir et pour nous faire changer de conduite. Y arriverons-nous tout seuls ? Nous sommes si faibles et si inconstants ! Nous arriverons bien à reconnaître nos fautes, mais il nous est plus difficile de les regretter : nous ne vou­ drions pas rompre avec ce qui nous y a entraînés. Alors, comme le Psalmiste encore, écrions-nous : « Seigneur Dieu des armées, faites nous, Vous-même, revenir à Vous ! Faites luire votre face et nous serons sauvés ! » Telle est la prière, Chers Membres de la Connétablie, dont j’ai l’honneur d’être le grand aumônier et à qui j'ai le plaisir de donner ce soir un Chapelain en la personne de Monsieur le Doyen de Cadillac, telle est, je vous le dis bien simplement, la prière que je suis venu faire ici pour vous : que la face du

(2) Is, V, 1. (1) Ps. 79. 9* fin. — 1 (ï —

Seigneur luise à vos yeux, que la beauté de son Evangile appa­ raisse à vos esprits dans toute sa splendeur, si bien que vous ne vous écartiez plus de sa loi I Alors vous serez sauvés, vous dominerez vos épreuves. Elles serviront même à votre salut ! Amen. (L’Union Girondine, Octobre 1957).

LA SEMAINE DES VINS ET SPIRITUEUX FRANÇAIS AU DANEMARK

A l’occasion de négociations commerciales qui eurent lieu à Copenhague en mai dernier, la délégation française avait obtenu des autorités danoises un accord de principe, pour l’émission d’un contingent exceptionnel de vins et spiritueux, si une expo­ sition était organisée à Copenhague. Ce contingent devait être prélevé sur le poste « divers » de l’accord. L’initiative de cette manifestation a été prise par M. Henri Beaujard, conseiller commercial près l’ambassade qui a obtenu à cette occasion des autorités danoises l’autorisation d’impor­ ter un contingent exceptionnel de 120 millions de francs de vins et spiritueux français qui s’ajouta au contingent normal qui est insuffisant pour répondre à la demande de la clientèle danoise. Le Danemark bien que n’ayant que 4.500.000 habitants, est traditionnellement un excellent débouché pour les vins et les spiritueux français. La clientèle danoise apprécie en particulier les cognacs et les vins fins. L’exposition qui s’intégrait dans une « Semaine des vins de France » a eu lieu du 6 au 12 novembre, dans les salons du restaurant « Nimb » à Copenhague. Elle a été organisée du côté danois, par l’association des négociants importateurs de vins et spiritueux au Danemark, l’association des agents en vins et la « Vinbrachens Fropaganda », que préside M. Sigurd- Müller; ces groupements en très étroite coopération avec notre actif conseiller commercial, B. Beaujard. Du côté français, les organismes qui ont participé à l’organisation étaient le Comité' National de Propagande en faveur du vin, la Commission d’Ex- portation des vins de France, le Bureau National du Cognac, le Syndicat du Commerce d’Exportation des vins et spiritueux et le Centre National du Commerce Extérieur. — 17 —

Les frais occasionnés par l’exposition ont été supportés, pour une très grande partie, par les professionnels danois, et, pour le reste, par les organisations françaises et plus particulière­ ment par le Comité National de Propagande en faveur du vin. L’exposition se présentait sous forme d’une salle principale comportant huit tableaux en rèlief du plus bel effet plastique, décoratif et... attractif dont le but était d’indiquer comment s’harmonisent certains mets et les différentes catégories de vins. Au centre de la salle, un motif de décoration « Le bouquet des vins de France » synthétisait la production de nos différentes régions. Au fond, sur une scène, était dressée une très belle carte vinicole de la France. Dans une longue galerie attenante étaient présentés les vins couramment vendus au Danemark. Enfin, dans une rotonde attenant à la salle principale, des « tourelles de château » encadraient des grandes photogra­ phies de vignobles des diverses régions. Près de la salle, un bar avait été installé où les visiteurs pouvaient déguster, à prix réduits, des vins ou des apéritifs. L’exposition a reçu pendant les six jours plus de 6.000 visi­ teurs, ce qui est considéré par les professionnels danois comme un résultat remarquable, d’autant que plusieurs autres exposi­ tions avaient lieu en même temps à Copenhague. M. Jean Bourdeillette, ambassadeur de France a inauguré, le 6 novembre, cette exposition intitulée « Galerie des Vins et Spiritueux de France » qui resta ouverte jusqu’au 12 novembre dans le cadre de la « semaine des vins de France s. Quatre représentants de la « Commanderie du Bontemps de Médoc », vêtus de la robe de velours et du bonnet de la Com­ manderie, MM. Deramond et Marceron entouraient M. Bour­ deillette lorsqu’il prit la parole pour faire l’éloge des vins fran­ çais. L’ambassadeur a émis le vœu que cette exposition con­ tribue à améliorer les échanges entre la France et le Danemark. Donnons ici, de larges extraits de son allocution, d’une belle venue : « Les stands que vous voyez ne feront d’ailleurs qu’orienter vers les principales régions productrices les visiteurs qui de­ vront ensuite apprendre à mieux connaître leurs inépuisables richesses. Cette exposition ne pouvait avoir d’autre ambition que de mettre en valeur une très petite partie de notre produc­ tion. C’est avec le temps et c’est sur place, au cours de voyages en France, que l’on peut se rendre compte de l’étonnante variété de nos vins dont la gamme s’étend des plus prestigieux pro­ duits du Bordelais, de la Bourgogne et de la Champagne jusqu’aux abondantes récoltes de puissants terroirs tels que le

2 — 18 —

Languedoc, le Roussillon, l’Algérie, en passant par tous les crus charmants ou agréables dont la réputation reste locale et qui sont l’un des grands plaisirs des voyageurs. « Ce n’est pas seulement d’ailleurs le caractère commercial et pratique de cette exposition qui me réjouit, mais l'intérêt qu’elle présente d’un point de vue général. Apprécier mieux nos vins, c’est en effet pénétrer davantage dans l’esprit de nos provinces, c’est avancer ainsi dans la connaissance de la France elle-même. « Pour nous Français, nos vins ne représentent pas seule­ ment une valeur marchande. Ils représentent une valeur natio­ nale qui a profondément marqué notre civilisation. La gastro­ nomie française, qui est pour nous un art véritable et l’une de nos gloires, s’est développée en fonction de l’existence de nos vins. C’est la richesse et la variété de ceux-ci qui ont constam­ ment inspiré nos chefs. Et c’est un lieu commun de souligner la parenté qui existe entre les vins et les cuisines provinciales, qu’il s’agisse de la Bourgogne, de la Touraine ou de l’Alsace. C’en est un autre de rappeler que la grande cuisine française, qui s’est efforcée d’ennoblir et de spiritualiser les nourritures terrestres, est née dans la région de Bordeaux, au contact de vins d’antique réputation qui réservent aux gourmets des pos­ sibilités d’une telle étendue que toutes les combinaisons pos­ sibles du goût s’offraient aux créateurs de notre cuisine. « Mais ce n’est pas seulement sur notre gastronomie que les vins français ont eu leur influence. C’est sur l’équilibre phy­ sique et même sur l’épanouissement spirituel de notre peuple. Parler en France des vins, c’est toucher aux domaines de la civilisation, de l’art, de la littérature et de l’éthique elle-même. « Rassurez-vous. Je n’ai ni le temps ni le désir de vous acca­ bler d’une documentation livresque. Il n’est pas question pour moi de retracer le passé de nos vins, de vous montrer leur im­ portance tout au long de notre histoire, de déterminer leur in­ fluence, de citer tous les grands hommes de notre vie politique ou de notre littérature qui, sur le mode plaisant ou grave, ont parlé du vin. Ce serait un très édifiant mais bien long florilège. Souvenons-nous seulement que le vin, qui peut être considéré comme l’essence même d’un terroir, a participé à la formation de nos provinces, de notre peuple et de la France tels que nous les connaissons. Je tiens cependant, en passant, à réfuter les absurdes cri­ tiques suivant lesquelles l’alcoolisme serait le fruit de la con­ sommation habituelle du vin. Rien n’est plus faux et chacun — 19 — sait que, malgré les statistiques plus ou moins falsifiées ou mal comprises, l’abus de certains alcools est le principal respon­ sable et que les régions vinicoles sont les moins atteintes par le fléau. Loin de mener à l’ivrognerie grossière, l’amour bien entendu du vin doit inciter à la délicatesse dans le choix des aliments et par conséquent à la modération. Le vin est non seulement un agent de civilisation, mais aussi de bonne santé physique et morale. Je ne m’appuierai que sur deux autorités scientifiques incontestées. C’est Pasteur qui nous dit que « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons », c’est le professeur Landouzy qui déclare justement : « Un litre de vin contient la huitième partie de la ration alimentaire de l’homme et les neuf dixièmes de sa bonne humeur ». Je citerai pnfin cet adage de l’une des grandes autorités de notre gastro­ nomie, Brillat-Savarin qui écrit : « Ceux qui s’indigèrent et qui s’enivrent ne savent ni boire, ni manger ». Honorer le vin français, c’est honorer une civilisation, un mode de vie, un idéal de raffinement et de délicatesse qui n’a cessé d’être le nôtre et que nous sommes heureux de voir nos amis comprendre et apprécier. » En liaison avec l’exposition, avait lieu une « Semaine des vins de France » qui se traduisait essentiellement par un concours de vitrines et par des soirées de gala dans les res­ taurants. Ce concours avait été organisé d’une part par les épiciers et les marchands de tabac (ces derniers vendent aussi des vins et spiritueux au détail) et, d’autre part, entre les boutiques spé­ cialisées dans le commerce des vins. Des centaines de magasins danois ont participé à ce concours qui avait ainsi constitué une propagande de tout premier ordre. De même les soirées aux Vins de France organisées dans de nombreux restaurants, ou furent attribués des prix compre­ nant notamment des voyages dans les régions vinicoles françaises. M. Beaujard, notre dynamique Conseiller commercial doit être félicité et remercié de toute l’activité qu’il a déployée pour le succès de cette Semaine des vins de France à Copenhague, qui a obtenu le plus franc succès. Maurice MARCERON. 20 —

LES DEGUSTATIONS DE VINS FRANÇAIS EN GRANDE-BRETAGNE

Les expositions et dégustations des vins français, présentés par le Comité National de Propagande des vins de France, en collaboration avec les Associations locales de négociants bri­ tanniques se sont déroulées avec un plein succès, organisées par MM. J. Walter Thompson et C* Ltd, conseillers en publi­ cité du Comité de Propagande. La Wine and Spirit Association of great Britain y joue un rôle important que nous n’aurons garde d’oublier. Glasgow d’abord, puis Southport, Belfast et Leeds ont été successivement le théâtre de ces dégustations qui ont un effet remarquable sur les ventes d’avant Noël.

GLASGOW Une dégustation de vins de France a été offerte le 8 octobre à Glasgow. Elle avait été organisée par la Licensed Grocer’s Associaation avec le Comité National de propagande en faveur »lu vin. Plus de mille personnes ont pu déguster des vins de toutes les régions de France. A la sortie, un verre de champagne leur était présenté. Le président de la Licensed Grocer’s Association, M. Halliday a parlé de l’époque (avant la grande vogue du whisky) pendant laquelle le bordeaux était la boisson natio­ nale de l’Ecosse. Il a ajouté que le vin de France devenait de plus en plus populaire en Ecosse. Les boutiques vendant des vins à Glasgow ont particulière­ ment mis en valeur les vins de France dans leurs vitrines. M* Forestier, attaché agricole près l’Ambassade de France, a fait parvenir ses remerciements aux organisateurs de cette mani­ festation réussie. SOUTHPORT Dans cette ville, une manifestation importante fut tenue dans la grande salle de l’Hôtel du Prince de Galles, 000 personnes environ y assistèrent. Les invités qui avaient â leur tête le — 21 —

Maire de Southport, M"‘* Daisy Bamber, représentaient l’admi­ nistration, la profession et le monde des affaires de Southport. M. Clem Pâtisson, vice-président de l’Association des Négo­ ciants en Vins et Spiritueux du Lancashire et M. Arthur Stir- ling, président délégué de l’Association accompagnèrent Ma­ dame le Maire à travers l’Exposition-Dégustation. Celle-ci exprima sa stupéfaction devant l’alignement et la variété des vins français exposés, elle éprouva un coup de foudre pour les vins rosés offerts. Des jeunes filles, habillées de vieux costumes provinciaux, ajoutaient une note pittoresque à cette manifesta­ tion en tous points réussie. BELFAST A Belfast, c’est bien plus d’un millier d’invités qui suivirent les quatre Sessions de l’Exposition. Dégustation de deux jours, tenue au Grand Central Hôtel. Présentée en coopération avec le commerce des vins de l’Ulster, cette réception, comme celle de Southport, fut non seulement très largement suivie par les négociants en vins, mais aussi par des représentants de la vie politique, professionnels et industriels de l’Irlande du Nord. Le magnifique succès obtenu devrait être partagé par MM. Per­ reau, Consul de France à Belfast, R.C. Me Kimm, le dynamique secrétaire du Conseil Antiprohibitionnistc de l’Ulster, et M. Ro­ bin Kinahan de la Maison Lyle and Kinahan. M. Pouchard, attaché commercial à l’Ambassade de France à Londres représentait le Conseiller commercial Français. 11 s’attira un beau succès en prononçant un discours étincelant d’esprit où il évoqua le rôle des vins de France, dans les indus­ tries de Belfast. Il souhaita dans son speech que des milliers' de navires soient construits à Belfast et que tous soient lancés avec « le baiser d’une bouteille de Champagne ».

LEEDS C’est peut-être l’exposition-dégustation de Leeds qui fut la plus brillante. Elle se déroula à l’Hôtel de Ville et en plus des 30 vins français et Champagne offerts à la dégustation, un choix de plus de 40 fromages y figurait. Le Lord-Maire de Leeds et la Mairesse avaient fait aux organisateurs l’honneur de venir et ils s’intéressèrent très aimablement aux vins et aux fro^ mages. Les honneurs de l’Exposition-Dégustation leur furent faits par le Président de l’Association des Négociants en Vins et Spiritueux du Yorkshire M. A. Garnet-Shepard et par M. T. Porter, président honoraire. La dégustation eut une significa­ tion poussée pour un grand nombre de femmes d’invités. Cetté — 22 — propagande des daines est une ligne de conduite que suit l’As­ sociation du Yorkshire depuis que l’on s’est aperçu que, dans cette région, elles s’intéressaient fortement aux vins. Quatre représentants français du Comité National de Propagande en faveur des produits laitiers avaient organisé une très belle exposition de fromages. Habillés des grandes robes vertes et des chapeaux aux trois cornes de la Confrérie Nationale Bril- lat-Savarin du Taste Fromage, c’étaient MM. Robineaux, Pa- jolce, Androuet et Payen. L’Ambassade Française était repré­ sentée par \IM. Forrestier et Korouedan. Des vins de Bordeaux, d’Alsace, de Champagne, de Bourgogne, d’Algérie, du Languedoc et du Roussillon, des Côtes-du-Rhône et d’Anjou furent servis par des étudiants français en costumes nationaux. Le succès de cette dégustation incombe une fois de plus îi la collabora­ tion de l’Association Professi: nnelle locale.

S. E. L'AMBASSADEUR DE FRANCE A BERNE PRESIDE UNE BRILLANTE DEGUSTATION COMMENTEE

C’est à M. J. Hugues, notre actif conseiller commercial à Berne, que nous devons l’initiative et une grande part de la réalisation d’une remarquable dégustation de nos grands vins qui s’est déroulée le 28 novembre dernier, dans la capitale fédé­ rale au Kursaal, sous la présidence effective de Son Excellence Etienne Dennery, ambassadeur de France en Suisse. Le Comité National des Vins de France, PI.N.A.O., l’Associa­ tion Nationale suisse des amis du vin, et l’Union suisse des fromages avaient uni leurs efforts pour le succès de cette ma­ nifestation. Plus de 300 personnalités suisses, autorités fédérales, canto­ nales et municipales, hauts fonctionnarise, industriels, négo­ ciants, banquiers, hôteliers, restaurateurs professionnels des vins, directeurs et administrateurs de fromageries, journalistes de la presse et de la radio, se pressaient dans la salle aux revê­ tements boisés, autour de petites tables fleuries, devant une cristallerie impeccable. A l’entrée, des cartes de nos régions vinicoles et une belle table de présentation vins et fromages les avaient accueillis. Après M. Deramond, directeur du C. N. P. V. qui magnifia le 23 — vin et remercia nos hôtes, M. Dupuis, président central suisse des amis du vin et M. Langhard, président de l’Union suisse des fromages célébrèrent cette nouvelle et très ancienne alliance gastronomique. M. Marceron fit la présentation d’ensemble des vins et com­ menta chacun des crus choisis avec soin pour le public de connaisseurs. Anjou rosé de Cabernet; Château Pontet Canet 1952; Saint- Emilion Château La Gaffelière-Naudes 1953; Château Latour 1953; Beaujolais Fleurie 1955; Beaune Clos des Mouches 1952- 1953; Romanée Saint-Vivant 1953 (Les quatre journaux); Chà- teauneuf du Pape 1952; Sauternes Château Suduiraut 1945; Banyuls Côte Rocheuse vieille réserve; Muscat de Frontignan V.D.L. Après cette série de grande classe, la satisfaction était géné­ rale, et nos hôtes helvétiques furent alors invités à poursuivre la dégustation selon leurs goûts et leurs préférences, proposi­ tion qui recueillit on l’imagine, le plus vif succès. Il faut remercier vivement M. Hugues, conseiller commercial et son adjoint M. Diebold, de tous les soins qu’ils ont apportés à une réussite qui a récompensé leurs efforts. Cette propagande de haute tenue vient à son heure, comme l’indique l’étude que nous publions au chapitre « Informa­ tions s>. Les vins de France doivent défendre leur place sur le marché suisse qui leur est actuellement disputée. Merci aussi à nos bons amis suisses du vin, et â l’Union des fromages qui ont contribué pour leur part à cette soirée mé­ morable. Ajoutons que dans la matinée, une première dégustation commentée avait réuni autour des mêmes crus sélectionnés, les conseillers commerciaux et secrétaires de toutes les ambassades accréditées à Berne. M aurice MARCERON.

NOS BOURGOGNES DEGUSTES ET APPRECIES AUX ETATS-UNIS

Une dégustation de vins de Bourgogne, s’est tenue le 3 oc­ tobre dernier à l’Hôtel Barbizon, Plaza de New-York, sous le double patronage de M. F. Peter, Conseiller Commercial de l’Ambassade de France et du Comité National des Vins de France, avec le précieux concours de nombreux importa­ teurs de vins français aux U.S.A. Cette manifestation organisée par tables séparées, chaque importateur présentant la gamme de vins de Bourgogne de son choix, a remporté un vif succès. Elle a fait suite à une présen­ tation de vins rosés de Provence d’avril dernier, elle-même fort réussie. Les invités — plus de 350 — étaient des représentants de la presse, de la radio, de la télévision, de la Société des Somme­ liers récemment fondée aux U.S.A. Certains membres du chapitre new-yorkais de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin ont honoré de leur présence cette dégustation. Le matériel publicitaire du G.N.P.V., de l’I.N.A.O., et du Co­ mité Professionnel du Bourgogne a été judicieusement diffusé et a retenu l’attention d’un public toujours plus curieux de parfaire sa documentation sur la Bourgogne viticole et sur les vins de France.

Les Vins de France à l'honneur

GRANDE RECEPTION A NUREMBERG

Quatre cents personnalités, américaines et allemandes, ré­ pondaient le 11 décembre dernier, à l’invitation qui leur avait été adressée par M. Federlé, consul de France à Nuremberg, et par les présidents de l’I.N.A.O. et du Comité National des Vins de France. C’est dire l’afïluence exceptionnelle de cette réception. Elle était aussi une manifestation d’amitié, car M. Federle, par son activité économique et culturelle, avait fait de son Consulat, dans tous les sens du terme, un centre de rayonnement français. Malheureusement, pour des raisons économiques qui, en l’es­ pèce, nous paraissent regrettables, le Consulat de France à Nu­ remberg doit fermer ses portes fin décembre. Dans cette circonstance, la dégustation des vins de France a revêtu un caractère d’exceptionnelle importance et a rem­ porté un succès considérable que la Presse unanime a souligné dans ses colonnes. A l’heure fixée, les convives envahirent en masse les Salons et les bureaux fleuris du Consulat, bouquets et cadeaux en mains — ‘25 — destinés au Consul, Conseillers municipaux, Corps consulaire. Professeurs d’Université; Officiers généraux et Intendants amé­ ricains et allemands, Hauts fonctionnaires, Commerçants, Hôte­ liers et Restaurateurs, Membres des Chambres de Commerce et de l’Industrie, Journalistes, occupaient solidement les locaux du Consulat, jusque sur les marches des escaliers. Après avoir écouté les allocutions et commentaires en alle­ mand et en anglais, de M. Marceron et de M. Kuhn, attaché commercial à Francfort, diffusés par hauts-parleurs et radio, les convives se livrèrent aux joies d’une dégustation où toutes les régions de France étaient brillamment représentées. Les vins se succédèrent dans les verres de cristal, autour d’un abondant buffet. L’accent fut mis sur les vins mousseux français (Saumur, Vouvray, Blanquette de Limoux), encore peu connus dans cette région du Nord de la Bavière, et qui trouvèrent le chemin des palais et des cœurs. Le Banyuls et l’Armagnac terminèrent la série, et la soirée se prolongea fort tard dans l’euphorie générale. Cette réussite n’a été possible que grâce au dynamisme de M. le consul Federlé, gastronome éminent lui-même, et cuisi­ nier à scs heures, qui a mis les locaux, du personnel et du ma­ tériel ù la disposition des vins de France, ainsi que son réseau d’importantes amitiés et relations. Nous lui renouvelons nos vifs remerciements ainsi qu’à M. Pierre-Pliilippe Kuhn, attaché com­ mercial auprès duquel il est muté à Francfort. Nous espérons avoir le plaisir de les retrouver tous deux pour d’autres initia­ tives au service des vins de France. Maurice MARCERON.

BELLE DEGUSTATION « VINS DE FRANCE» A QUEBEC

Une nouvelle réception-dégustation a été organisée à Québec, le 21 novembre dernier, par le Comité National des Vins de France, avec la collaboration des services du conseiller com­ mercial à Montréal, et du consul général de France à Québec. C’est la troisièm e depuis 1955. En voici le compte rendu détaillé de M. P. Brassac, le dis­ tingué et dévoué secrétaire du Comité National au Canada : « Cette réunion s’est tenue dans les locaux de la Faculté de Commerce mis gracieusement à la disposition des organisateurs par le recteur de l’Université Laval. « Commencée à 20 h. 30, la soirée s’est prolongée jusqu’à 1 heure du matin. « Environ 400 personnes ont été invitées à cette manifesta­ tion, dames comprises. Près de 300 ont été effectivement pré­ sentes, dont un membre du gouvernement provincial de Québec. « La liste des invités avait été minutieusement élaborée en retenant les suggestions du consul général de France à Québec, de M. Boulet, professeur à l’Université Laval et de M. Desjar­ dins, vice-président de la section de Québec de l’Association des Ingénieurs du Canada. La moitié des invités était composée d’ingénieurs; l’autre moitié, de professeurs de l’Université Laval, d’industriels, de commerçants, de hauts-fonctionnaires ainsi que de journalistes et de délégués de Radio-Canada. » Voici la liste des 13 vins offerts (blancs secs, rouges et rosés, blancs doux, mousseux et Champagne) sélectionnés par le Co­ mité Canadien : Gewurtztrarainer - Jacobert. Sylvaner - Léon Beyer. Pouilly Fuissé - Bichot. Graves - Hanappier-Peyrelongue. Château Meyney - Cordier. Beaujolais Vieux - Collin Bourisset. Hermitage Rouge - Chapoutier. Sauternes - Evariste Dupont. Grapy d ’Anjou. Vouvray - Marc Brédif. Vicomte de Castellane. Pommery Bru. Brut Impérial Moët et Chandon. « Cette soirée a recueilli l’appréciation particulièrement élo- gieuse des invités tant en ce qui concerne son organisation que la qualité des vins et des canapés présentés. « Au cours de la dégustation, un chanteur canadien, M. Jac­ ques Labrecque, a animé la soirée en chantant plusieurs chan­ sons françaises et canadiennes évoquant le thème du vin. « La pièce avait été décorée par les soins des Services Offi­ ciels français du Tourisme à l’aide, notamment, d’affiches tou­ ristiques en couleur accrochées aux murs. « Sur deux tables, avait été disposé un important lot de bro­ chures de propagande sur les vins de France, parmi lesquelles celle récemment publié par notre Comité. — 27 —

« Une fois de plus, cette manifestation, placée sous le signe ■de l’amitié franco-canadienne soutenue par quelques bonnes bouteilles, s’est révélée un grand succès. « Par ailleurs, elle a eu un heureux prolongement, quelques jours après, grâce à M. Robert Hollier, directeur des Services Officiels Français du Tourisme qui a participé, le lundi 25, no­ vembre, à une émission de télévision à Québec, au cours de laquelle il a été interviewé sur le thème de nos vins. A cette occasion, il a rappelé la dégustation du 21 novembre, à la Fa­ culté de Commerce, et a invité les personnes désireuses d’ob­ tenir des renseignements sur cette question, à s’adresser au Comité des Vins de France, à Montréal. Cette émission a eu un tel succès que plus de 40 appels téléphoniques ont été adressés à la station de radio alors que M. Hollier était encore en train de parler. D’autre part, cette émission a suscité une telle marque d’inté­ rêt que les Services du Conseiller Commercial à Montréal, reçoi­ vent chaque jour, depuis le 25 novembre, plusieurs lettres demandant de la documentation sur les vins, des précisions sur les différents crus, la manière de les boire, les verres à em­ ployer, etc.... « La conclusion à tirer de ce genre de manifestation est l’in­ térêt très vif qu’elle suscite et qu’elle se justifie par la nécessité d’une propagande et d’une publicité collective en vue de main­ tenir et développer la vente de l’un de nos principaux produits -d’exportation dans ce pays. Nos vins et spiritueux trouvent en effet un débouché croissant sur ce marché et la répétition annuelle de dégustations dans les principales villes du Canada n’est pas sans contribuer à attirer l’attention sur nos produits et à en développer la consommation. Les chiffres suivants des exportations françaises de vins au Canada (à l’exclusion des eaux-de-vie et liqueurs), sont un encouragement à persévérer •dans cette voie : Valeur en millions de fr. 1954 529 1955 588 1956 609 1957 (6 mois) 371

Cette action fort utile n’a été réalisable que grâce à la com­ préhension du Comité National de Propagande en faveur du vin ». — 28 —

Et nous ajouterons pour notre part, grâce aussi au dévoue­ ment et à la compétence de tous nos amis du Comité Franco- Canadien, groupés autour de M. le président Treuil, conseiller commercial de l’Ambassade de France à Ottawa, dont les efforts persévérants pour favoriser l’expansion économique des vins français sur ce marché, méritent tous les éloges et les plus vifs encouragements. J. DERAMOND, Directeur du Comité National de Propagande en faveur du vin.

UNE RECEPTION-DEGUSTATION DES VINS DE FRANCE A MONTREAL

Les services du Conseiller Commercial à Montréal nous ont communiqué le compte rendu de la dernière réception-dégus­ tation des vins de France tenue dans cette ville. Une nom­ breuse assistance est venue apporter ses encouragements et son amitié aux organisateurs, montrant ainsi tout l’attachement du Canada pour la France et pour l’un de ses plus beaux produits : le vin. Le Comité National des Vins de France (Section Canada) a offert une réception-dégustation le 3 décembre 19i>7 à l’Hôtel Ritz Carlton, de Montréal. Les Services du Conseiller Commer­ cial de France à Montréal ont assumé la charge d’organiser cette manifestation avec le concours du Directeur des Services Officiels du Tourisme Français (M. Hollier), du Directeur de l’Hôtel Ritz Carlton (M. Contât) et d’un des membres les plus actifs du Comité (M* Dclage). Le nombre des personnes invités à cette réception s’est élevé à 550, dames comprises, les personnes effectivement présentes ont été évaluées à environ 400. Le choix des invités est une partie capitale de l’organisation de ce genre de manifestation. Il s’agit, en effet, d’exercer une action de propagande auprès des personnes qui ne connaissent pas ou connaissent mal le vin en général et les vins français en narticulier. Les Services du Conseiller Commercial se sont donc attachés à inviter surtout des éléments choisis parmi les Canadiens Anglais, habitués aux alcools forts (whisky, gin, cocktail, etc...). — 29 —

Cette année, le Comité désireux d’atteindre une nouvelle ■couche de la société montréalaise a porté son choix plus par­ ticulièrement sur l'élément Canadien Anglais : banquiers, cour­ tiers en bourse, financiers et avocats. A ces invités se sont ajou­ tés quelques personnalités Canadiennes Françaises, les membres les plus influents de notre colonie, ainsi que des journalistes et délégués de la radio et de la télévision canadiennes. Parmi les personnes qui ont répondu à notre invitation, il conviendrait de mentionner M. Sarto Fournier, élu récemment Maire de Mon­ tréal, et dont la venue à cette réception était le premier contact avec les Services officiels français dans cette ville. Une conférence de presse s’est tenue une demi-heure avant le début de la dégustation. Les membres du Comité se sont entretenus avec les journalistes auxquels a été exposée l’action du Comité au Canada et le put d’une manifestation du genre de celle qui allait se dérouler quelques instants plus tard en vue de faire connaître et apprécier nos vins parmi la popula­ tion canadienne. A cette conférence de presse a été présentée la Reine' canadienne des Vins de France 1957, MI,e Thérèse Laporte, cantatrice d’origine canadienne connue à la scène comme à la radio et à la télévision. MUe Laporte a d’ailleurs chanté en France pendant deux ans plusieurs opérettes. Celle-ci s’est pliée avec beaucoup de bonne grâce à plusieurs interviews qui ont été reproduits les jours suivants tant dans les journaux qu’à la radio et à la télévision. Pour obtenir la collaboration de la presse écrite ou parlée au Canada, il est en effet nécessaire de monter un programme d’attractions, la censure et les mœurs de ce pays interdisant aux journalistes de présenter une chronique dont le thème principal repose sur la consommation de boissons alcooliques. La réception proprement dite et la dégustation qui ont eu lieu dans la salle de bal de l’hôtel, ont commencé à 5 h. 30, suivant un ordre de déroulement précisé dans un programme qui a été remis à l’entrée à chaque invité. A ce programme était jointe une petite brochure « Vins de France », en français ou en anglais, suivant la langue de l’invité. Cette brochure éditée par le Comité National des Vins de France « Section Canada », a pour but d’expliquer ce qu’est le vin, comment il doit être conservé et servi, et donne quelques conseils pratiques aux Ca­ nadiens pour leur permettre d’en effectuer l’achat dans de bonnes conditions. M. Vibien, Conseiller Commercial, et M. Brassac, Secrétaire du Comité des Vins, recevaient les invités à leur entrée dans la salle de bal. Celle-ci avait été décorée spécialement par les - 30 — soins de la direction de l’hôtel. Chaque région viticole avait un comptoir où étaient présentés des spécimens des crus offerts à la consommation : Alsace, Bourgogne, Bordeaux, Côtes du Rhône, Anjou, Touraine, Champagne. Des cartes des régions vinicoles et des affiches touristiques françaises décoraient les murs. Au milieu de la salle avait été monté un buffet abondam­ ment garni en victuailles. Le service des vins était assuré par des garçons circulant parmi les invités et présentant chacun deux bouteilles de vins différents. Vingt-six crus ont été ainsi offerts à la consommation des invités dont ci-joint la liste. L’éla­ boration de cette liste est toujours assez délicate, car il convient de tenir compte de plusieurs facteurs : choix limité aux vins inscrits au prix courant du Monopole de la Province de Québec, goût de la clientèle locale, influence des agents-représentants de ces vins, composition des listes de vins offerts les années pré­ cédentes, etc.... De plus, une certaine harmonie doit présider à ce choix : vins blancs, rouges, rosés, pétillants, mousseux et champagnes. Enfin, un certain sélectisme doit se manifester dans le choix des vins de chaque région vinicole. Au milieu de la dégustation, vers 6 h. 30, a été présentée l’attraction qui a constitué le clou de cette manifestation. M11® Thérèse Laporte a été couronnée Reine canadienne des Vins de France par le Conseiller commercial à la suite d’une allocution conçue en termes spirituels et prononcés par M. Delage. La Reine ensuite, entourée de huit demoiselles d’honneur habil­ lées en costumes des provinces françaises, chanta plusieurs morceaux classiques et chansons sur le thème du vin. Des pré­ sents furent offerts à la Reine par quelques généreux dona­ teurs, conscients de l’intérêt publicitaires de leur geste : par­ fums, cristaux, livres, vins, etc. Cette attraction remporta le plus vif succès et contribua à donner une note de gaieté de bon aloi à la dégustation qui s’est prolongée jusqu’à 8 h. 30. Les invités ont manifesté à plusieurs, reprises leur satisfaction d’avoir participé à cette réception qui constitue chaque année un événement qui marque dans la vie sociale de Montréal. Cette dégustation a eu un prolongement efficace dans le grand public grâce aux émissions radiophoniques et télévisées qui ont eu lieu les jours suivants et qui atteignent près de 400 mille personnes. Il n’est pas douteux qu'une manifestation de ce genre a une très large résonnance dans un public habitué à sortir constamment les multiples formes de la propagande pu­ blicitaire. Son attention étant ainsi attirée d’une manière spec­ taculaire sur nos vins, il devient automatiquement un consom­ — 3 1 — mateur en puissance qui, tôt ou tard boira des vins français.. Enfin, un aspect non négligeable de cette dégustation réside dans le fait social qui rehausse le prestige de notre pays à la faveur d’une manifestation où le goût et le raffinement français se mêlent étroitement.

LE RAYONNEMENT DES GRANDS VINS DE BORDEAUX

par B. de LUR-SALUCES

Le Midi de la France passe à bon droit, semble-t-il, pour avoir valu à notre pays le plus éclatant de son prestige en tout ce qui touche à l’art dt gourmet. Foie gras des Landes, ortolans de la Chalosse, cassoulet de la Haute-Garonne, truifes du Péri­ gord, cèpes de la Gascogne, rien n’y manque. Or, est-il nécessaire de le préciser, carte gastronomique et carte vinicole françaises ne sont au fond qu’une seule et même chose. Tout divorce entre la bonne chère et le bien-boire répu­ gnerait à notre sens de l’harmonie. Il n’est pas de gourmet véritable qui ne soit doublé d’un cenophile, comme il n’est pas de restaurant de grande carte, vraiment digne d’être qualifié de la sorte, sans une cave de grand renom. Le modèle des caves, on l’a souvent dit, c’est dans les pays du Nord qu’il le faut chercher. La Belgique, la Hollande, la Suède, et la Norvège, l’Europe centrale en ont toujours eu de merveilleuses, admirablement conditionnées, parfaitement fraî­ ches, suffisamment humides. Mais la palme en revenait très certainement jadis à certains celliers de l’ancienne Russie, terre bénie de l’hospitalité,-où l’on se piquait d’offrir à l’invité n’importe quel millésime de n’importe quel vin. Véritables mu­ sées dignes d’un Sardanapale, tous nos grands Bordeaux y figu­ raient en première ligne. On y trouvait nos opulents Médoc au grand complet, jusqu’à tel Château-Lafite dont Dostoïevski a fait, dans l’Idiot, l’objet d’un curieux Iarçin. Fallait-il un Graves rouge sur vos pirochki, un Première-Côtes sur votre chachlik, un Loupiac, un Sainte-Croix-du-Mont sur votre koulibiak, ils répondaient à votre appel. Nos Pomerol, nos Saint-Emilion, rien n’y manquait. Nos Barsac et nos Sauternes y réchauffaient les cœurs, et l’on savait les boire. Car, bien loin d’en faire, à l’instar de tant de profanes de l’heure actuelle, de simples vins de — 32 — dessert, c’est sur de plantureux turbots sauce mousseline, sur de délicats filets de sole à la Demidof, sur d’onctueux foies gras, qu’on répandait leur or. Faut-il rappeler ce Haut-Sau­ ternes,, dont les Deux Propriétaires de Tourgueniev se pourlé­ chent dans ses Récits d’un chasseur, tout en devisant le plus gravement du monde sur Adam Smith et la question sociale ? Il n’est pas jusque dans Pouchkine, le grand poète de cet immense pays, que cet engouement pour les vins de Bordeaux ne trouve sa trace. Voici ce qu’en pensait Eugène Onièguine, l’un de ses héros. Cousin de Childe Harold transplanté sur les bords de la Né va, atteint lui aussi par le « mal du siècle », c’est au vin de Bordeaux qu’il demandera secours : C’est toi,, lui dit-il, le frère Qui, dans le chagrin, le malheur, Compagnon sans réserve et pour la vie, Et toujours prêt à nous aider, Comme à partager notre peine. Vive le bordeaux, notre ami ! Faut-il nous étonner dès lors qu’une « Académie du vin de Bordeaux » f1) se soit, depuis une dizaine d’années, consacrée à ce consolateur des poètes, comme à cet inspirateur de tous les arts, en assurant le soin de son illustration, comme de sa défense, et que s’y trouve rassemblé tout ce qu’a fourni Bor­ deaux, en fait de notoriétés, aux sciences, aux lettres, aux arts de l’heure actuelle ? L’année 1855 a vu dresser par la chambre de commerce de Bordeaux, sur l’ordre du prince Napoléon, cousin de l’empe­ reur et commissaire général de l’Exposition universelle de cette année-là, le fameux Classement qu’elle a suscité, mettant en relief un certain nombre de vins blancs et rouges, de Sau­ ternes, de Barsac et du Médoc. Or telle est la vogue de ce Clas­ sem ent que son centenaire, il y a deux ans, s’est vu célébré spontanément dans le monde entier par le Wine Society Dining Club de Londres, par les Sociétés épicuriennes de la Pennsyl­ vanie et du New-Jèrsey, par les groupements d’œnophiles qui prospèrent un peu partout. Les Graves et les Saint-Emilion ont fait l’objet de classe­ ments plus récents, mais appelés à des rayonnements du même ordre. L'Académie du Vin de Bordeaux groupe la fine fleur de toutes ces élites, tandis que le Conseil interprofessionnel coiffant l’en­ semble des organismes professionnels locaux, tant de la produc-

(1) 1, Cours du Trente-Juillet, Bordeaux. — 33 — tion que du commerce, travaille à conjuguer les étroi ts de tous, tant sur le plan technique que sur le plan économique et social, pour que ce rayonnement, fruit d’un labeur constant, se pour­ suive et se développe sans répit à travers le inonde. (Le Monde, 11 janvier 1958).

PENDU AU CEP ! Une corde pour MATCH et FRANCE-SOIR

« Match » rend compte avec force photos — excellentes d’ailleurs — de la remise du prix Nobel à M. Albert Camus. L’une des photographies représente justement M . Albert Camus au côté de la Reine Louise, et voici la légende : « Albert Camus avait pour voisine la Reine Louise. Au dîner, les vins étaient français, mais le champagne allemand. » Ainsi « Match » ne sait pas qu’il n’y a pas de champagne allemand, il n’y a de champagne que le champagne français qui s’appelle « champagne » tout court, et qui est produit dans des conditions bien déterminées et dans la Champagne viticole. « Champagne » est une appellation d’origine et une des plus belles, des plus glorieuses. Une bonne corde pour « Match » afin qu’il l’apprenne !

* * * El nous pendrons au cep également « France-Soir » qui dif­ fuse la note suivante : « Une bouteille de champagne et une bouteille de cognac français des Caves de.Péron, ont été vendues 31.000 et 26.000 fr. au Mont-de-Piété de Buenos-Aires. » (France-Soir, 24 dé­ cembre). Dame, point n’est besoin de préciser cognac « français » ! Même remarque que pour le champagne. Nous savons bien que nos appellations sont usurpées dans bon nombre de pays étrangers, mais ce n’est pas une raison pour que les Français ne réagissent pas. France d’abord. Messieurs ! Surtout quand on s’appelle : France-Soir ! Le Chevalier de Service.

3 INSTITUT NATIONAL ------DES APPELLATIONS D'ORIGINE DES VINS ET EAUX DE VIE

IV. - INFORMATIONS

A LA MEMOIRE D'EDOUARD BARTHE

Le 18 septembre 1957, Béziers a rendu un hommage ému el solennel à la mémoire d'un de ses illustres enfants, Edouard Barthe, questeur de la Chambre, et champion de la vigne et du vin en France et dans le monde. Le Monument a été érigé grâce à la « Société des Amis d’Edouard Barthe » présidée par le Baron Le ltoy de Boiscaumarié, son successeur à la Présidence de l’Office In­ ternational du vin. Il a été réalisé par le sculpteur Courbier avec le buste en bronze, d’une parfaite ressemblance dû au sculpteur Magron. Après la réception à l’hôtel de ville, le monument fut inau­ guré en présence d’une foule considérable d’amis, de personna­ lités, de viticulteurs et de professionnels du vin, plus particu­ lièrement de la région méridionale. Grâce aux disques, une interview du tribun permit à l’assis­ tance recueillie et étreinte par l’émotion d’entendre sa voix. Successivement, M. Eugène Causse, vice-président de la Foire internationale de la vigne et du vin, M. Félix Martin, président de l’Association de propagande pour le vin, M. le Baron Le Roy, président de l’O.I.V., et de l’I.N.A.O., et M. Emile Claparède, sénateur maire de Béziers et président du Comité National de propagande en faveur du vin, célébrèrent les mérites de l’ami, du chef, du législateur et exaltèrent son œuvre dont le souvenir est impérissable. M. M. REUNION DU BUREAU DE L'OFFICE INTERNATIONAL DU VIN

Le Bureau de l’Office International du Vin s’est réuni les 19 et 20 décem bre 1957 à Paris. En l’absence du Baron Le Roy, la présidence était assurée par M. Milisavljevic, professeur à l’Université de Novi-Sad (You­ goslavie). Le Bureau entendit le rapport d’activité du directeur et prit connaissance avec satisfaction de la collaboration de plus en plus étroite de l’O.I.V. avec des organisations intergouvememen­ tales et internationales et des accords passés à ce sujet. Après avoir réglé les questions administratives, il mit au point le fonctionnement des 3 grandes Commissions Techniques Permanentes de la Viticulture, de l’Œnologie et produits de la vigne, et enfin des Affaires Economiques, présidées respective­ ment par les professeurs Dalmasso (Italie) et Guerassimov (U.R.S.S.) et par M. Hohl (Suisse). Les très nombreux sujets d’étude ont été répartis entre ces commissions qui vont se mettre rapidement à l’œuvre. Naturellement, les sous-commissions existantes (Registre am- pélographique, Atlas mondial de la vigne et du vin, Coordina­ tion des recherches pour l’épreuve des fongicides de synthèse. Dégénérescence infectieuse de la vigne, Lexique viti-vinicole, Unification des méthodes d’analyses et d’appréciation des vins, Vins spéciaux, Prix de revient, Statistiques viti-vinicoles, etc.), continuent à fonctionner et connaîtront même, étant donné les circonstances une activité accrue. Leur action sera seulement mieux épaulée par les Commissions Permanentes dont les mem­ bres sont désignés pour une longue durée, et qui assureront la pérennité de certains travaux très complexes et s’étendant sur une longue période. Le Bureau a procédé ensuite à un échange de vues sur le IV* Congrès de l’O.I.V. qui aura lieu en 1959. Cette manifestation d’une très grande importance internationale comprendra 4 sec­ tions : Viticulture, Technologie, Pathologie et Economie viti- cole. En dehors des nombreuses communications scientifiques qui y seront faites, les principaux rapports porteront sur la ra­ tionalisation de l’exploitation viticole (sujet très vaste englo­ bant notamment les questions de plantation, de taille et de — 36 — conduite du vignoble, de fumure, de mécanisation...) sur la sta­ bilisation des vins doux par tous procédés physiques, chimi­ ques et biologiques, sur les services d’avertissement contre les accidents météorologiques et les attaques parasitaires de la vigne, enfin sur les phénomènes économiques propres à la viti­ culture et les mesures capables de les modifier dans un sens favorable. Etant donné l’ampleur de ces questions, il était nécessaire qu’elles fussent décidées dès maintenant et mises aussitôt à l’étude. Pour terminer, le Bureau a fixé l’or.Ire du jour de sa 38' Ses­ sion plénière qui aura lieu en septembre prochain. On y discutera les rapports administratifs traditionnels dont le plus important est consacré à la situation mondiale de la viticulture, on y entendra d. exposés sur ces sujets bien déli­ mités (notamment les dégâts du gel en 195(5-1957) et des rap­ ports seront présentés concernant la méthodologie de l’expéri­ mentation viticole, la discipline de la culture des producteurs directs, la mise au point des caractéristiques que doivent pré­ senter les raisins de cuve, de table ou destinés â la fabrication du jus, et enfin l’organisation des services de prévention et de répression des fraudes pour les produits de la vigne. Le nombre et l’importance des questions dont est saisi l’O.I.V. et que reflète en partie le programme très chargé de ces Ses­ sions et de ses Congrès, le fait que plusieurs pays viticoles demandent à participer à nouveau à ses travaux ou à adhérer à la convention internationale qui l’a créé montrent ô quel point les gouvernements et les techniciens de la vigne et du vin apprécient son activité et expliquent le développement de celle-ci.

Fédération internationale des industries et du commerce en gros des vins, spiritueux, eaux-de-vie et liqueurs LES RESOLUTIONS ADOPTEES PAR LE COMITE DIRECTEUR VII' session, Paris)

I. UNIFORMISATION DES REGLEMENTATIONS Après examen du rapport présenté sur les diverses législa­ tions relatives aux appellations d’origine, la Fédération Inter­ nationale : — charge sa Commission d’Uniformisation des Réglementa­ tions de poursuivre, scion le plan qu’elle a établi, l’étude comparative de ces législations en vue de préparer leur harmonisation; — exprime à nouveau son désir de voir prendre en considé­ ration par les organismes intéressés le projet de définition des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie qu’elle a établi en 1954; — approuve le projet d'arrangement international concernant la protection des appellations d’origine et leur enregistre­ ment international établi par le Bureau International pour la Protection de la Propriété Industrielle (de Berne); — décide de présenter à l’examen de sa prochaine Assemblée Générale une proposition tendant à ce que soit organisé, un « colloque » groupant les spécialistes et experts qui, dans divers organismes, étudient les questions relatives aux appel­ lations d’origine, en vue de leur permettre de confronter leurs travaux, en ce qu’ils concernent les Vins et eaux- de-vie ; — fait spécialement confiance à la Chambre de Commerce In­ ternationale pour l’étude générale de ce problème. i

• * • •*; I H. — COMMUNAUTE ECONOMIQUE EUROPEENNE Après avoir pris connaissance du rapport établi par M. Loui§ de Longueau. la Fédération Internationale : — se félicite de constater que la période de transition prépa­ rant la réalisation de la « Communauté Economique Euro­ péenne », pourra s’ouvrir au début de l’année 1958; — confirme la position prise par sa dernière Assemblée Géné­ rale à Luxembourg, notamment en ce qui concerne la sau­ vegarde de la liberté commerciale et la défense des droits de la libre entreprise dans le cadre de la dite communauté; — demande aux Associations membres : 1°) de s’employer à défendre, dans leurs pays respectifs, la cause des Industries et du Commerce des Vins et Spiritueux; 2") de fournir au Secrétariat Général, sur sa demande, tous les éléments dont il aura besoin pour préparer l’harmonisa­ tion et l’unification progressive des conditions de fabrication et de commercialisation de ces produits, conformément aux directives données par le Comité Directeur. — 38 —

III. — DEFENSE DE LA FONCTION COMMERCIALE Après audition du rapport présenté par M. Rudolf Schafranek (Autriche), la Fédération Internationale : -—• décide de s’associer à la défense du Commerce Européen, menée au sein du Conseil des Fédérations Commerciales d'Europe, en prévision d’une Communauté Economique et d’une zone européenne de libre échange; — décide de réunir, pour l’usage de ses Membres, le maximum de documentation permettant de suivre, au sein de la Com­ mission de Défense de la fonction commerciale la mise en place des nouvelles institutions; — dénonce par avance les mesures dirigistes non justifiées par des circonstances exceptionnelles, ainsi que toutes faveurs particulières accordées à certaines formes de distribution, de telles mesures apparaissant susceptibles d’enlever leur raison d’être et d’annuler les effets bienfaisants de ces nou­ velles institutions.

IV . _ PROPAGANDE INTERNATIONALE Conformément aux conclusions du rapport présenté, au nom de sa Commission de Propagande, par M. Edmond Love, la Fé­ dération Internationale : — recommande une fois de plus à toutes les Associations mem­ bres de contribuer à la diffusion du graphisme « VIN-JOIE- SANTE », notamment à l’occasion de la prochaine Exposi­ tion Internationale de Bruxelles; — se félicite de voir, par des personnalités particulièrement autorisées, dénoncer les abus des statisticiens et les erreurs de diagnostics médicaux en matière d’alcoolisme; — décide de poursuivre la recherche de la vérité sur les pro­ blèmes de l’alcoolisme, en mettant en relief les qualités ali­ mentaires reconnues au vin par de nombreuses autorités médicales.

V. — ORGANISATION DE LA 7° ASSEMBLEE GENERALE (Bruxelles, 28-30 mai 1958). Répondant à l’invitation de la Confédération Nationale Belge, le Comité Directeur confirme son intention d’organiser la 7’ Assemblée Générale de la Fédération Internationale à Bruxelles du 28 au 30 m ai 1958. — 39 —

Les Associations Membres sont invitées à faire connaître avant le 15 mars 1958 les questions particulières qu’elles souhaiteraient voir mettre à l’ordre du jour.

COMITE AGRICOLE FRANCO-ALLEMAND : 6 SESSION PLENIERE A COLOGNE

Le Comité Agricole franco-allemand a tenu sa 6" session plé- nière à Cologne les 12 et 13 novembre 1957. Il a approuvé défi­ nitivement le protocole établi à l’issue de la 5e session plénière tenue à Nice en Avril 1957 0). Les deux délégations sont par­ venues d’un commun accord aux conclusions suivantes, d’après le communiqué publié à l’issue des travaux :

I. — Institutions du marché commun : Nécessité d’une étroite coopération entre les institutions de la Communauté et les or­ ganisations professionnelles agricoles, et notamment présence de personnalités à la Commission Européenne, désignation des membres agricoles du Comité économique et social sur propo­ sition des organisations professionnelles (pour un nombre de sièges en rapport non seulement avec les effectifs de la popu­ lation agricole mais tenant compte également de la complexité et du nombre des problèmes agricoles); consultation des orga­ nisations professionnelles agricoles pour le recrutement aux postes supérieurs des services administratifs de la Commu­ nauté (les deux délégations ont convenu de se consulter réci­ proquement en vue de leur action à cet égard); création de commissions consultatives composées de délégués désignés par Jes organisations professionnelles pour assister les services administratifs dans l’étude de l’harmonisation des législations. II. — Conférence des Etats membres ; Les deux délégations renouvelleront leur intervention, auprès de leurs gouvernements respectifs pour obtenir que les délégations appelées à parti­ ciper à la conférence des Etats prévue comprennent des repré-

(1) Cf. Agra-Presse n° 482 du 13 avril 1957 « Actualité Profession­ nelle.».. sentants des organisations professionnelles et soient assistées par des experts agricoles désignés par celles-ci. Pour préparer les travaux de cette conférence, le Comité agricole franco-alle­ mand a décidé de créer un groupe d’experts qui se concerte­ ront avec les experts des autres pays partenaires, de façon à parvenir dans la plus large mesure possible, sur les points essentiels, à un accord unanime des agriculteurs des six pays. III. - Politique agricole commune ; Nécessité d’assurer aux agriculteurs des pays membres un niveau de vie équivalent à celui obtenu dans les autres branches d’activité et de sauve­ garder le mode d’exploitation familial (Ag. P.).

CONGRES DE VIENNE DE LA LIGUE INTERNATIONALE CONTRE LA CONCURRENCE DELOYALE Septembre 1957

Le programme de ce Congrès comportait l’étude de la ques­ tion suivante : « Indications de provenance » et « Appellations d’origine ». Leur protection par la législation de quelques Etats et par des Traités internationaux. Projets et discussions tendant au développement ultérieur de cette protection. La notion de la désignation générique sur le plan de la concurrence déloyale. * ** 11 faut noter que la question ainsi posée comportait l’étude de la protection des appellations d’origine et des indications de provenance de tous les produits, agricoles et industriels, et non seulement de celles des vins et eaux-de-vie. De nombreux pays non viticoles n’étant pas directement intéressés à la pro­ tection des appellations d’origine de vins et eaux-de-vie, la créa­ tion d’un mouvement en faveur de la protection de toutes les appellations d’origine rendra le but visé par l’I.N.A.O. plus aisé à atteindre. — 41 —

Le rapport présenté au nom du groupe français, avait été établi par nos soins, et il rappelait les principaux éléments de la législation française concernant les appellations d’origine : dispositions résultant des Traités internationaux, législation générale s’appliquant à toutes les marchandises, réglementation particulière à certains produits, notamment celle relative aux appellations d’origine des vins et eaux-de-vie. — En ce qui concernait la question relative aux désignations génériques, ce rapport insistait en particulier sur le fait que l’usurpation ne peut pas faire tomber une appellation d’origine dans le domaine public. — Le rapport général, établi par une personnalité autri­ chienne avec laquelle 1T.N.A.O. entretient les meilleures rela­ tions, développait d’une manière très objective la thèse que nous soutenons et ses conclusions étaient tout à fait conformes aux vues françaises. — Après une discussion animée à laquelle .\1. Devlétian prit part au nom de 1T.N.A.O., pour rappeler les raisons pour les­ quelles il n’était pas possible d’admettre que les appellations d’origine puissent être usurpées dans certains pays sous pré­ texte qu’elles auraient soit-disant acquis un caractère géné­ rique, et pour insister sur le fait que le retour en arrière (c’est- à-dire ln cessation d’usurpation grâce à l’application ou à l’adoption de législation) était non seulement souhaitable, mais aussi possible, et qu’il avait déjà été obtenu dans divers pays dont l’Italie, la Grèce...., une résolution fut adoptée, qui corres­ pond à ce que nous avions demandé et nous donne toute satis­ faction. — Nous donnons en annexe le texte de cette résolution en signalant qu’elle est très favorable aux différents projets éla­ borés par le Bureau International pour la protection de la Pro­ priété Industrielle, de Berne, relatifs à l’amélioration de la pro­ tection internationale des appellations d’origine 0).

QUESTION NOUVELLE N° 4

— Les différentes législations nationales concernant les ap­ pellations d’origine. — La notion de désignation générique sur le plan de la concurrence déloyale.

(1) C<*s projets ont été examinés lors des séances de l'I.N.A.O. des 24 et 25 avril 1ÎÎ57 (R. 2131 et G annexes). — 42 —

Rapporteur international : Dr Christian (Autriche). Motion adoptée après présentation du rapport. Le Congrès, après avoir entendu le rapport du Dr Christian, constate que dans un grand nombre de pays, la protection des indications de provenance, y compris des appellations d’origine, fait l’objet de dispositions législatives générales et particulières, permettant d’assurer d’une manière plus ou moins efficace, leur protection contre toute utilisation abusive, constate que cette protection n’est pas toujours satisfaisante sur le plan international, et que des améliorations seraient souhaitables pour permettre d’assurer une protection aussi complète que possible conformément au vœu émis par la Ligue Internationale contre la concurrence déloyale lors du congrès de Paris, constate que du point de vue économique, l’emploi d’indica­ tions de provenance 011 d’appellations d’origine fausses ou fal­ lacieuses, a des conséquences particulièrement graves, leur abus constituant une des formes les plus flagrantes de la concur­ rence déloyale, constate que les différents projets élaborés par le Bureau International de Berne et notamment celui prévoyant un arran­ gement international sur la protection des appellations d’ori­ gine et leur enregistrement international, présentent un intérêt incontestable et que leur adoption permettra de réaliser un progrès très important sur le plan de la protection des appel­ lations d’origine, Souhaite qu’il soit tenu compte des propositions du Bureau international de Berne, dans les efforts faits pour améliorer la protection sur le plan international des lindications de prove­ nance et des appellations d’origine, Décide de poursuivre sur le plan de l’information l’étude de l’évo­ lution de la protection des appellations d’origine sur le plan international et dans les législations des différents pays, mem­ bres ou non de la Ligue. — 43 —

AIDE A L'EXPORTATION

Modifications apportées depuis le 10 août 1957 aux différents régimes d'aide à l'exportation

Renseignements pratiques

I. — REGIME GENERAL Les remboursements de charges fiscales (mensuellement) et de charges sociales et fiscales assises sur les salaaires (trimes­ triellement) sont su pprim és par un arrêté ministériel du 10 août 1957 (J. O. du 11 août). Les exportations faisant l’objet de contrats libellés en d evi­ ses donnent lieu à un Versement de 20 % (décret n° 57-910 et arrêté du 10 août 1957. J. O. du 11 août 1957, pages 7928 et 7929). Ce versement est perçu par tout vendeur de devises (après rapatriement et cession des devises provenant des ex­ portations) au, moment de l’encaissement de la contre-valeur en francs de ces devises.

IL — REGIME TRANSITOIRE (Arrêté du 10 août 1957. J.O . du 11 août, page 7931, et déci­ sion ministérielle du 24 août 1957 : Avis aux Exportateurs, publié au J. O. du 25 août, page 8350). L’ancien régime (remboursements de charges fiscales et de charges sociales) peut être appliqué aux exportations réalisées jusqu’au 31 décembre 1957. NON CUMUL. — Toutefois, si l’exportateur a bénéficié du versement de 20 %, deux hypothèses doivent être envisagées : 1° Le versement de 20 % est supérieur aux rembourse­ ments éventuels de charges fiscales et de charges sociales : ces remboursements ne pourront être obtenus; 2° Les remboursements (ancien régime) seraient supérieurs au versement de 20 V© ; ils seront mandatés, mais leur mon­ tant sera diminué du versement de 20 %. (Ce cas sera vraisem­ blablement exceptionnel dans le département). — 44 —

III. — REGLEMENT DES DOSSIERS RELATIFS A DES EXPORTATIONS EFFECTUEES DU 1" OCTOBRE 1956 AU 31 DECEMBRE 1957

1° Dossiers réglés avant le 11 août 1957 : a) Exportations ayant donné lieu à rapatriement de devises qui ont été cédées avant le 11 août 1957 : L’exportateur n’a pas bénéficié du versement de 20 %. Au­ cune révision des remboursements ne sera opérée. b) Exportations ayant donné lieu à rapatriement de devises cédées après le 10 août 1957 : L’exportateur a bénéficié à la fois de l’ancien régime d’aide à l’exportation et du versement de 20 %. Le Service des Enquêtes Economiques sera avisé du verse­ ment de 20 % (par l’envoi des formules 104 ou 104 bis). Des ordres de reversement seront alors adressés aux expor­ tateurs intéressés (ou bien des précom ptes seront opérés sur les sommes qui leur seraient dûes à la suite de la liquidation de dossiers en cours de règlement). TRES IMPORTANT : 2° Dossiers en instance de règlement (régularisation) : Aucun mandatement ne sera effectué jusqu’à régularisation de ces dossiers (qu’ils soient relatifs à des exportations réali­ sées du 1" octobre 195(5 au 10 août 1957, ou depuis le 11 août 1957). Pour opérer cette régularisation, adresser au Service des En­ quêtes Economiques, pour chaque dossier mensuel de rembour­ sement des charges fiscales : a) Pour les exportations facturées en devises : les formules Kl'f (règlements en devises étrangères) ou 101 bis (règlements par débit d’un compte étranger en francs), ou les duplicata de ces documents, certifiés conformes aux originaux par les in­ termédiaires agréés auprès desquels la vente des devises a été effectuée; (il suffit, pour chaque dossier mensuel, de trans­ mettre toutes les formules 104 et 104 bis relatives à des ces­ sions de devises effectuées avant le 11 août, et de faire con­ naître en même temps la liste des avis d’exportation corres­ pondant à des ventes dont le règlement s’est effectué ou s’ef­ fectuera avec bénéfice du versement de 20 %); b) Pour les exportations facturées en Francs Français, les contrats de vente justifiant des clauses de règlement en francs français, ou, à défaut, des copies de factures relatives à ces. exportations. CAS PARTICULIER. — Les dossiers mensuels de charges fiscales compris dans un même trimestre ont été mandatés. Mais le dossier trimestriel de charges sociales et fiscales n'a pas été réglé. POUR OBTENIR CE REGLEMENT, adresser aux Services îles Enquêtes Economiques, pour chacun des dossiers mensuels de charges fiscales déjà réglés (et relatifs aux 3 mois du trimestre considéré), les mêmes documents que ci-dessus, prévus pour la régularisation : — Formules 104 ou 104 bis (pour cessions de devises avant le 11 août); — Déclaration faisant connaître les avis d’exportation pour lesquels le versement de 20 % a été ou sera perçu; — Contrats ou factures de vente pour les exportations en francs Irançais. AUCUN DOSSIER NE POURRA ETRE REGLE TANT QUE CES DOCUMENTS N’AURONT PAS ETE PRODUITS.

IV. — AIDE A L’EXPORTATION DES VINS DE CONSOMMATION COURANTE (ET VINS VINES)

Décisions interministérielles du 30 septembre 1957 : Avis aux Exportateurs publié au J.Q. du 8 octobre 1957, page 9(542). Le régime d’aide à l’exportation en vigueur jusqu’au 8 oc­ tobre 1957 (et qui était basé sur Je volume des vins exportés) est suspendu. Cependant, il reste applicable, à titre transitoire, aux expor­ tations enregistrés en Douane, jusqu'au 31 décembre 1957 (Q. Mais il ne pourra pas se cumuler avec le versement de 20 % institué par le décret n” 57-910 du 10 août 1957. (Mêmes prin­ cipes, à cet égard, que ci-dessus : page 1, § II, « REGIME TRANSITOIRE NON CUMUL ». On observera toutefois qu’en ce qui concerne les vins le bénéfice de l’ancien régime d’aide à l’exportation pourra être plus avantageux que le versement de 20 %).

(1) Pour les Vins Vinés exportés à destination de l’étranger, cette date est remplacée par celle du 31 octobre 1957. (Décision Interminis­ térielle du 17 octobre 1957. Avis aux exportateurs publié au J. O. du 20 octobre). — 46 —

REGLEMENT DES DOSSIERS ANTERIEURS ET POSTERIEURS AU 8 OCTOBRE 1957

1° Dossiers déjà réglés ; Dispositions identiques à celles in­ diquées ci-dessus : pages 1 et 2, § III. 1° a et b; 2° Dossiers en instance de règlement : Dispositions analo­ gues à celles indiquées ci-dessus : page 2, 2° a et b, en rem­ plaçant « remboursement de charges fiscales » par « aide à l’exportation des vins de consommation courante s, et « avi& d’exportation s> par « certificats D 46-53 ». AUCUN DOSSIER NE POURRA ETRE REGLE TANT QUE LES DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES INDISPENSABLES N’AURONT PAS ETE PRODUITS. Angoulème, le 17 octobre 1957. Le Directeur départemental des Enquêtes Economiques, M. MARCHADIER.

TEXTE DU COMMUNIQUE DIFFUSE PAR DEUX ORGANISATIONS VITICOLES (F.A.V. ef Fédération des V.C.C.)

Les Conseils d’Administration de la Fédération Nationale des Producteurs de Vins de Consommation Courante et de la Fédé­ ration des Associations Viticoles ont tenu une réunion com­ mune le jeudi 19 décembre à leur siège, à Paris. Il a été notamment procédé à un long et minutieux ejeamen de la situation du marché du vin à l’aide des chiffres des res­ sources et des besoins de la campagne en cours. La Viticulture estime que, compte tenu des stocks de report des années précédentes, les quantités de vin existantes doivent permettre d’alimenter normalement les divers postes d’utilisa­ tion jusqu’à la fin de la campagne. Elle s’élève avec force : e) contre les rumeurs actuelles qui tendent à faire croire que les vignerons ne veulent pas livrer leur vin, alors que les en­ quêtes effectuées permettent d’affirmer avec certitude qu’une — 47 — partie importante (te la récolte, dépassant bien souvent 50 % dans certains départements, pour atteindre 70 p. 100, a été commercialisée depuis les vendanges; 2) contre toute menace de violation de la législation viticole dont elle demande, au contraire, la stricte application. La Viticulture s’oppose énergiquement à toute taxation du vin à la propriété, et rappelle que les cours actuels constituent la réévaluation normale d’un produit vendu pendant six années en-dessous de son prix de revient, en face d’une récolte anor­ malement faible. Enfin, la Viticulture demande au Gouvernement de publier, sans délai, 1) le texte rétablissant le dernier paragraphe de l’ancien ar­ ticle 77 du Code du Vin relatif aux prestations viniques, et demandé par elle depuis plus de deux mois. 2) le décret d’organisation de la campagne qui permettra au commerce, par le déblocage total de la récolte, de prendre li­ vraison des importantes quantités de vin achetées par lui et détenues à la propriété.

UNE LETTRE DE LA F. A. V. AU MINISTRE DES FINANCES

Nous reproduisons ci-dessous les ternies de la lettre que la Fédération des Associations Viticoles de France a adressée au ministre des Finances. « Au nom de la Fédération des Associations Viticoles et de la Fédération Nationale des Producteurs de Vins de Consom­ mation Courante, nous nous devons d’élever les plus vives pro­ testations contre l’arrêté du 21 novembre bloquant, au détail, les prix des vins de consommation courante et sur ses réper­ cussions sur les prix à la propriété. Nous n’ignorons pas que vous avez eu le souci d’éviter une mesure plus préjudiciable encore, la taxation à tous les stades de la commercialisation, et nous vous en savons gré. Mais il est cependant de notre devoir de vous faire part de l’inquiétude de nos mandants : les vignerons producteurs de vins de consommation courante qui ont eu, au cours de ces dernières campagnes, à supporter de lourds sacrifices pour - 48 — l’assainissement du marché, sacrifices qui ont gravement com­ promis la gestion de leurs exploitations, se voient, cette année, imposer une entrave à la liberté des transactions. Or, depuis sept annéesces viticulteurs ont mal vendu leur vin, à des prix de marché souvent inférieurs aux prix de revient,\ les frais de culture et le coût de ta vie augmentant sans cesse, ont obligé le viticulteur à hypothéquer son capital et ont entraîné une stagnation technique dans un monde en progrès croissant dans tons les autres domaines de l’activité écono­ m ique. Le blocage des vins an détail entraînera inévitablement une baisse des cours à la propriété alors que la récolte se présente comme extrêmement déficitaire : jDans la métropole, les prévisions des directeurs des services agricoles sont chaque mois plus pessimistes : 34.500.000 hecto­ litres en octobre, 32.125.000 hectolitres en Novembre (alors que la moyenne des sept dernières récoltes ressort à 55.780.799 hec­ tolitres, soit une diminution de plus de 40 c/c). La diminution de ta production nationale (métropole et Algérie) ressortira à 35 % environ. La rareté du produit a donc entraîné une hausse qui a pu paraître d’autant plus forte que les prix étaient anormalement bas au cours des campagnes précédentes. Nous vous rappelons qu’au début de la campagne 1948-49, les cours avaient atteint 400 frs; à la suite de divers événe­ ments, dont les restrictions de crédit, ils étaient redescendus à 300 frs. Vous-même, en tant que ministre de V agriculturé, aviez alors rétabli Véchelonnement, et les cours remontèrent ju sq u ’à 450 et 500 frs. La campagne suivante, le prix plancher était de 260 frs, le prix plafond de 400 francs. Depuis lors, lés frais de culture n’ont cessé d’augmenter, les prix de vente de diminuer. Il a fallu attendre le mois de juin dernier pour retrouver le cours de 400 frs, pratiqué sept années plu s tôt. Devant l’importance du déficit de la récolte et la nécessité pour le viticulteur de faire face à des frais d’exploitation sans cesse croissants, la hausse est inévitable, souhaitable même, si l'on veut éviter la pénurie et l’inculture pour les années d venir. Nous devons préciser que le vigneron est généralement un agriculteur monoculteur, donc un consommateur, tant en ce qui concerne les produits nécessaires à son exploitation qu'à ceux de sa vie quotidienne. Il est tributaire de l’étranger pour ses produits anticryptogamiques, qu’il paiera donc 20 % de plus. Il ne bénéficiera plus de la ristourne de 15i % sur le ma­ — 49 — tériel importé. Il a dù faire face à de nouvelles hausses de sa­ laires, chiffrées à 30 % depuis le début de 1957. Rappelons enfin l’importance du vin non seulement dans l’économie intérieure, mais aussi pour notre commerce exté­ rieur. La production viticole représente 300 milliards à la pro­ priété, 600 m illiards à la commercialisation , ses exportations, 60 milliards,, et certaines économies régionales sont entièrement liées à son activité. Pour toutes ces raisons, la Fédération des Associations Viti­ coles et la Fédération Nationale des Producteurs de Vins de Consommation Courante vous demandent instamment de n’en­ visager aucune mesure ayant pour effet de compromettre l’avenir de notre production, notamment à la veille de l’ouverture du marché commun européen. Nous attirons votre attention, enfin sur le fait que, en main­ tenant artificiellement bas le prix d’un produit rare, le gouver­ nement en augmente la consommation au risque de provoquer une rupture de stocks en fin de campagne. En conclusion, la viticulture estime que le blocage du prix du vin de consommation courante au détail qui aboutirait, à plus ou moins longue échéance, à un nivellement du prix de vente à la propriété, est inacceptable. Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre., l’assurance de nos sentiments de h~ute considération. Le Président de la F. A. V., P. SICARD. Le Président de la F.N. des V.C C., G. HERAIL.

UN MARCHE IMPORTANT LA SARRE Ce que tout exportateur doit savoir

Avec le concours du conseiller commercial français à Sarre- bruck, le Centre National du Commerce Extérieur vient d’édi­ ter une petite brochure d’une vingtaine de pages intitulée :«Un marché important : La Sarre ».

4 — 50 —

Dans cette brochure gentiment illustrée, d’une manière à la ifois humoristique et attrayante, les auteurs ont réussi de façon très sérieuse à rappeler aux lecteurs la place importante de la clientèle sarroise dans le commerce de la France. Ce rappel étant fait, ils répondent ensuite aux questions qui viennent à l’esprit de l’exportateur français.

SI VOUS FIGUREZ PARMI EUX, SAVIEZ-VOUS QUE : ... La Sarre achète en France pour quelque 185 milliards de frs par an, soit presque autant que l’Algérie et bien plus que n’importe lequel de nos clients étrangers ? ... nulle part hors de France, on ne trouve, sur une aussi faible superficie, une pareille concentration de consommateurs de produits français ? ... le statut de la Sarre a été modifié par le traité francb- allemand du 27 octobre 1956 ? ... l’union monétaire et douanière franco-sarroise disparaîtra avant deux ans, mais qu’un régime de faveur subsistera pour les échanges franco-sarrois ? ... le marché sarrois, essentiel pour la France, lui reste donc entièrement accessible ? ... vous avez donc toutes les chances de conserver vos débou­ chés en Sarre ou de vous en ouvrir de nouveaux ? La Sarre présente donc pour les exportateurs français un réel intérêt : en effet, peuplée d’un million d’habitants, elle occupe une faible superficie moins de la moitié d’un département français. Cette densité exceptionnelle favorise les échanges commerciaux. Si la Sarre est un pays industriel très riche, son agriculture occupe une place secondaire. Elle ne se nourrit elle-même, en effet, que deux mois sur douze. L’agriculture française est donc bien placée pour participer aux dix mois restants. De plus, chose importante, la Sarre est facilement accessible à la France. Sarrebruck la capitale est à 70 km de Metz sur la grande ligne Paris-Francfort. En raison de l’exiguïté du territoire, la pros­ pection commerciale y est facile.

QUE VENDRONS-NOUS EN SARRE ? La France vend pour environ 185 milliards de francs de pro­ duits en Sarre. C’est un chiffre considérable qui porte sur les marchandises les plus variées. En premier lieu, la France est le principal fournisseur de produits alimentaires : environ 50 milliards de francs par an, céréales, viande, produits laitiers oléagineux, fruits et légumes. — 51 — sucre, vins et alcools, conserves biscuiterie, pâtes alimentaires, etc... Le reste se répartit entre les textiles (20 milliards) desf produits de notre industrie mécanique et électrique (20 mil­ liards également), des produits charbon-acier, des verreries, des produits chimiques les plus divers, etc...

EVOLUTION I)E LA SITUATION ECONOMIQUE SAlt 1101 SE Depuis 1948, la France et la Sarre forment une union écono­ mique avec une monnaie commune : le franc et une absence totale de barrière douanière. Mais avec le traité franco-allemand d’Octobre 1956, la Sarre a été réincorporéc le l 'r janvier 1957 à la République Fédérale d’Allemagne. Cette réincorporation est uniquement politique et ne deviendra pas économique avant la lin de 1959. D’ici là, le commerce franco-sarrois, s'effectuera aussi librement et simple­ ment qu’entre deux départements français. Le rattachement économique effectué, le franc sera remplacé par le dcutschmark, mais un régime de Faveur subsistera pour les échanges franco-sarrois. En outre, comme les ventes françaises s’effectueront non plus sur le marché intérieur, mais sur le marché extérieur, les pro­ duits français bénéficieront, par rapport à la situation actuelle, des avantages supplémentaires attribués d’une manière géné­ rale aux exportations. Ainsi l’exportateur français en Sarre pourra vendre moins cher qu’il n’y vend actuellement et moins cher qu’il ne vçnd en Allemagne.

NOUS DEVONS FAIRE UN EFFORT COMMERCIAL EN SARRE La Sarre est actuellement encore un marché protégé par une barrière douanière commune à la France et à la Sarre. Le jour où cette barrière sera levée, le produit français sera directe­ ment exposé en Sarre à la concurrence allemande et à la concur­ rence des produits étrangers importés en Allemagne. Il y a donc un risque certain contre lequel la France doit se défendre, mais elle dispose à cet effet d’armes solides. Une manifestation des plus intéressantes et mise à la dispo­ sition des exportateurs français : c’est la Foire de la Sarre, foire internationale d’échantillons qui se tient en avril ou en mai de chaque année. Le Centre National du Commerce Extérieur, 10, avenue d’Iéna, Paris, se tient ù la disposition des exportateurs pour tous ren­ seignements utiles. N’omettons pas en terminant, de signaler un des intérêts le — 52 — plus grand du marché sarrois : celui de servir de ban d’essai pour le marché commun et d’offrir des possibilités pour explo­ rer le marché allemand.

DECLARATIONS DE RECOLTE AVEC APPELLATIONS D'ORIGINE CONTROLEE en 1957

Pour la bonne information de no- lecteurs, nous publions ci- dessous la statistique des déclarations de récolte avec appella­ tions contrôlées en 1957. Nous attirons l’attention de nos lecteurs sur le fait que, excep­ tion faite de 1945 où le volume de la récolte eu cause n’a atteint que 2.933.000 hl., c’est la plus faible depuis l’institution du régime des vins à appellations contrôlées. Gironde ...... 1.288.000 hl. Maine-et-Loire 242.000 hl. Côte-d’Or 98.000 hl. Indre-et-Loire . 56.000 hl. Jura ...... 10.000 hl. Vienne ...... 4.000 hl. Saône-et-Loire 123.000 hl. Loir-et-Cher .. 14.000 hl. Muscadet ___ 101.000 hl. Bhônc ...... 260.000 hl. Vaucluse ----- 215.000 m. Pyr.-Oricnt. ... 387.000 hl! Oordogne .... 148.000 hl. Basses-Pyr. . .. 4.800 hl. Tarn ...... 97.000 hl. Aude ...... 63.000 hl. .Marne ...... 102.000 hl. 3.272.800 hl.

VŒU ADOPTE PAR LE CONSEIL GENERAL DE LA GIRONDE LE 16-12-57 APRES AVIS DE LA COMMISSION DE L'AGRICULTURE

Le Conseil Général de la Gironde, ayant décidé à l’unanimité de ses membres, moins une abstention, de faire bénéficier le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux d’une subven­ tion de dix millions au titre du budget 1958 et s’étant d’ores et — 53 — déjà prononcé favorablement sur le principe d’une subvention complémentaire de quarante millions au titre du budget addi­ tionnel. Entend par cet important effort donner aux Pouvoirs publics le témoignage formel de l’intérêt qu’il porte à cet organisme et souligner sa satisfaction des résultats obtenus par lui dans le cadre de la mission qui lui a été confiée par la loi du 18 août 1948. Donne à cette décision le caractère d’une énergique protes­ tation contre les conclusions de la Commission Barangé qui, sous couvert d’une remise en ordre des taxes parafiscales, a suggéré la suppression du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux et d’autres organismes analogues, créés ces dernières années par le Parlement pour répondre à des besoins évidents. S’élève contre de telles conclusions qui ont été arrêtées sans que soit appréciée la réalité des choses et sans qu’une étude soit entreprise, avec le concours des intéressés, sur les résultats obtenus au point de vue économique. Considère que le C.I.V.B. au sein duquel l’Assemblée dépar-. tcmentale, par sa délégation statutaire, apporte à l’Interprofes- sion son plus entier concours et y exerce efficacement la repré­ sentation des intérêts généraux, doit conserver sans modifica­ tions d’aucune sorte, la structure décidée par le Parlement. Se refuse à adm ettre un quelconque changem ent à cette striic-:- ture qui pourrait être décidé par le biais de dispositions régle­ mentaires, voire même législatives qui ne seraient pas la consé-, quence d’un débat spécial, analogue à celui qui a précédé l’in­ tervention de la loi du 18 août 1948. Déclare qu’il se verrait contraint, s’il en allait autrement, de prendre l’attache des autres Conseils Généraux intéressés par l’existence et le fonctionnement des Conseils Interprofession­ nels Vinicoles et d’envisager avec eux toutes mesures de nature à faire comprendre aux Pouvoirs publics la nécessité de les maintenir sans changement. Invite enfin le C.I.V.B. à faire toute diligence pour obtenir des Ministres des Finances et de l’Agriculture l’homologation de nouvelles cotisations tenant compte à la fois des très faibles récoltes 1956 et 1957 et du coût de la propagande dans les Pays étrangers qui constituent pour le Vin de Bordeaux les marchés auxquels une longue tradition lui donne vocation particulière d’accès, avec ce que cela comparte de dépenses publicitaires. Recommande à MM. les Parlementaires girondins de tout mettre en œuvre pour l’aboutissement de cette homologation sur laquelle les professionnels bordelais sont d’accord et qui, — 04 —

intervenant à bref délai, permettrait de limiter à due concur­ rence, l'effort que l'Assemblée départementale, fidèle à sa con­ ception de l’intérêt général, a cru devoir accorder par sa ré­ cente décision.

L ART ANCESTRAL DE LA TAILLE

D’après Ovide, l’inventeur de la taille de la vigne fut un bouc échappé qui brouta avec gourmandise les jeunes pousses de quelques ceps. Où le bouc était passé, les raisins furent beaux et la récolte plus abondante. Pourtant il s’agissait d’une taille tardive. C’est le même exploit que Pausanias attribue à un âne. Ces grands auteurs de l’antiquité refusent, comme on le voit, de supposer l’homme assez intelligent pour avoir découvert seul le procédé sans lequel il n’y aurait pas de viticulture. D’autres affirment (sans documents précis, hélas) que l’inven­ teur de la taille est Noë en personne. C’est moins humiliant pour les vignerons. Quoi qu’il en soit, l’art de tailler a été porté à sa perfection en Gironde. Il comporte des secrets, des tours de mains, un arsenal de maximes qui se transmettent de père en fils depuis deux millénaires. Mais aussi, faut-il reconnaître qu’il s’agit d’un art auquel se sont intéressés chez nous, non de simples cornupèdès mais des génies comme Montesquieu lui-même. Nos compatriotes Charles Dormonta et Emile de Perceval, entre autres, ont déjà dit ce qui peut être dit sur les activités vigneronnes du célèbre Président. Jean Balde, le docteur Mau­ riac, Dzeimeris, de Roquette-Buisson et surtout, le docteur Ey- laud dans son « Montesquieu chez ses notaires de la Brède » ont aussi épuisé le sujet. C’est grâce à eux que nous savons dans les moindres détails, comment on taillait chez le baron de Secondât. On laissait deux flèches » (Montesquieu pourtant bon patoisant, n’employait pas le mot « aste ») deux « flèches » ou drageons sur lesquels le nombre d’yeux relevait d’une arithmétique savante selon la vigueur ou l’âge du « cep ». Chaque pied était justiciable d’une taille appropriée : on l’abaissait quand il s’élevait, on le rele­ vait s’il avait tendance à s’abaisser et la flèche était toujours choisie dans le sens du labour. L’auteur de « l’Esprit des Lois » — 55 —

■exigeait une taille très hâtive ; Sitôt après les vendanges pour le rouge et, pour le blanc, aux premiers jours du printemps. Il ne fallait pas que la sève s’écoulât en pleurs sous la blessure de la serpe. Après la taille faite par les hommes, c’était l’enlèvement des bois coupés et la confection des « javelles ». Un petit chef- d’œuvre ces javelles pour la réalisation duquel il fallait des doigts agiles de femme. C’était bien plus réjouissant à voir que l’actuel fagot de sarments lié grosso-modo. De nos jours, les vignerons n’ont plus le temps de fignoler. Malgré les tracteurs, malgré le fil de fer qui accélère le « sé- caillage » malgré tout un splendide outillage, c’est la vérité : Ils n’ont plus le temps. Qu’avons-nous fait, dans l’ère de la technique, de ce capital « Temps » grâce â quoi nos ancêtres ont produit tant de mer­ veilles ? Le paysan en court mantelet qui, au tympan des cathédrales, taille sa vigne depuis quatre ou cinq siècles, pourrait peut-être nous répondre. (Extrait de la Feuille vinicole de la Gironde.)

NOUVELLES DES ACCORDS COMMERCIAUX

Accord franco-finlandais Un accord commercial entre la France et la Finlande a été signé le 23 décembre. Il est valable du lor janvier au 31 décem­ bre 1958. La valeur du contingent des vins et spiritueux français a été fixée à un milliard de francs.

* **

L’accord avec la Pologne a été prorogé avec une augmenta­ tion de 25 pour cent des contingents. Des négociations com­ menceront bientôt pour son renouvellement. Notons que le nouveau tarif brésilien est entré en vigueur. Nos vins « bénéficient » d’un tarif plus élevé que les vins d’Es­ pagne et du Chili. Cependant la discrimination fiscale qui avait pour résultat de taxer très lourdement les produits importés a été supprimée. — 56 —

Autres accords renouvelés : avec le Danemark (11 millions de couronnes), la Hongrie, la Tchécoslovaquie.

Accord commercial franco-espagnol Un accord commercial franco-espagnol est intervenu le 19 novembre, valable du 1“ novembre au 31 octobre 1958. Il comporte, à l’exportation, des vins de Champagne et d’ap­ pellation contrôlée, des spiritueux et alcoolats pour une valeur de 70 millions de francs. A l’importation, on relève des vins de Xérès, Malaga et autres vins de liqueur similaires et vins d’appellation contrôlée d’une valeur semblable. Il a été convenu entre les deux délégations que les contin­ gents inscrits aux postes n° 15 de la liste « A » et n° 55 de la liste « B », seraient ouverts en trois tranches successives de 25, 25 et 20 millions de francs chacune. Afin d’éviter que des licences d’exportation de Xérès et Ma­ laga, vins de liqueurs similaires et vins d’appellations contrô­ lées délivrées par les autorités espagnoles ne correspondent pas aux licences d’importation délivrées pour les mêmes produits par les autorités françaises, il a été convenu que chaque fois qu’une licence d’importation sera visée par le ministère fran­ çais de l’Agriculture, celui-ci en informera les autorités espa­ gnoles par l’intermédiaire du Conseiller commercial de France à Madrid. De leur côté, les autorités espagnoles appliqueront le même système en ce qui concerne l’importation des « vins de Cham­ pagne, vins d’appellation contrôlée, spiritueux et alcoolats », et informeront le ministère français de l’Agriculture, par la Voie du Conseiller espagnol de l’Economie extérieure à Paris. Il sera procédé périodiquement à l’examen du montant des licences d’importation délivrées de part et d’autre, s’il apparaît (t ce moment qu’un déficit trop important existe au détriment de l’une ou de l’autre partie, il sera possible à celle-ci de sus-t pendre la délivrance de toute nouvelle licence d’importation jusqu’à ce que le déficit constaté ait été comblé par l’autre partie.

Les échanges franco-soviétiques en vins et spiritueux Un accord commercial à long terme entre l’U.R.S.S. et la France a été signé en Février 1957. Il règle les échanges de marchandises et préxoit la fixation annuelle des contingents. — 57 —

Un protocole signé à Moscou à la fin décembre a fixé les con­ tingents pour la période l'r janvier - 31 décembre. Les postes « Produits de consommation » ont été recon­ duits : ils comportent à l’exportation des vins et des cognacs et à l’importation, des vins et des spiritueux, sans indication de valeurs. Ces produits pourront être également exportés et importés au titre du poste « Produits divers » qui figure sur la liste des exportations françaises pour une valeur de 840 mil­ lions de francs et sur la liste des exportations soviétiques pour une valeur de 525 millions de francs.

NOTE SUR LA PROTECTION DE NOS APPELLATIONS D'ORIGINE EN ANGLETERRE

Seules quelques-unes de nos appellations d’origine y sont actuellement usurpées : Champagne, Sauternes, Chablis et Bur- gundy (traduction en langue anglaise de Bourgogne) Ces appellations d’origine ne peuvent d’ailleurs être usurpées qu’accompagnées d’un correctif indiquant l’origine véritable du vin, par exemple « Australian »... Depuis longtemps, nous sommes intervenus en Angleterre pour essayer d’obtenir une modification de cette situation, et aussi pour faire cesser divers abus : étiquetage incorrect, pu­ blicité tendancieuse,... pouvant faire du tort à nos appellations d’origine de vins et eaux-de-vie. Grâce à la pression que nous avons exercée et aux nom­ breuses démarches que nous avons elïectuées, nous avons ob­ tenu un certain nombre de résultats positifs, mais ces résultats sont fragmentaires et nous n’avons pas obtenu entière satis­ faction. Notre action est rendue très difficile par suite de l’insuffi­ sance de la législation, du caractère particulier de la procé­ dure britannique, ainsi que de l’absence de Services de Ré­ pression des Fraudes. En dehors de ces difficultés, sur lesquelles nous n’avons évi­ demment que peu de prise, nous nous heurtons également : 1°) d’une part, à l’opposition brutale des Représentants des 58 —

Dominions tels que l’Australie (dont les producteurs usurpent nos appellations d’origine) qui ont une grande influence (x). 2°) et d’autre part à l’absence d’un appui effectif des négo­ ciants britanniques qui sont également très influents et qui dans l’ensemble estiment qu’il n’y a pas lieu de modifier la situation actuelle. Nous essayons de résoudre ces difficultés et nous surveillons attentivement le marché britannique pour intervenir chaque fois que possible. — Parmi les affaires que nous avons actuellement en cours, il en est une particulièrement importante qui concerne la mise en vente sur le marché britannique d’un vin mousseux espagnol, étiqueté « Spanish Champagne Perelada » (« Champagne Es­ pagnol »). Une intervention amiable auprès de l’importateur britan­ nique, ainsi qu’une intervention en Espagne — où notre appel­ lation d'origine « Champagne » doit être protégée conformé­ ment à la loi — ne nous ayant pas permis de faire cesser ces abus, nous avons étudié avec notre Conseiller Commercial à Londres quelles étaient les autres solutions qui nous restaient possibles en Angleterre. 11 convient de signaler que plusieurs importateurs britanni­ ques ont fait part au C.I.V.C. de leurs inquiétudes devant les répercussions défavorables à « Champagne » que cette fraude pouvait avoir et ils ont souhaité qu’une action soit entreprise. Cette action est nécessaire, car comme le dit très justement ïiotre Conseiller Commercial ù Londres : « une absence de réaction de notre part entraînera dans les prochains mois, comme divers indices le montrent, l’apparition d’autres « Cham­ pagnes Espagnols » ou de « Champagnes Allemands » ; d’au­ tres suivront. Cette nouvelle concurrence menée à l’aide de moyens finan­ ciers importants comme on peut le constater avec le « Pere­ lada », introduira sur le marché une gamme étendue de pro­ duits, des mousseux espagnols bon marché aux mousseux alle­ mands de très bonne qualité qui tous profiteront de l’attrait exercé par l’appellation « Champagne », ... et il ajoute :

(1) Pour illustrer l’intérêt avec lequel ces représentants des Domi­ nions suivent les efforts faits en faveur de la protection internatio­ nale des appellations d’origine, pour essayer de les contrecarrer, nous renvoyons au texte d’un article publié dans la revue anglaise « The Wine & Spirit/Review » (n° du 23-8-57) et qui a été repris dans le bulletin de Septembre de l’O. I. V. — 59 —

« De plus ce renoncement peut prendre une signification qui dépasse le cas du « Champagne » pour s'étendre à toutes nos appellations d’origine. »

* **

Cette action pourrait être entreprise soit sur le plan judi­ ciaire, soit sur le plan administratif.

L’action judiciaire.

Le fait que nous pourrions compter sur l’appui et éventuelle­ ment l’intervention des professionnels britanniques constitue un argument très favorable à une action devant les tribunaux. Par ailleurs, il s’agit d’agissements relativement récents et de ce fait, les usurpateurs ne pourront pas se retrancher derrière un de leurs arguments habituels, à savoir l’ancienneté de l’usage et les « droits » — soit-disant — acquis. Si nous gagnions ce procès, nous pourrions obtenir les trois résultats suivants : 1°) Nous ferions cesser aussitôt un abus particulièrement grave et nous empêcherions le renouvellement de tels agisse­ ments, aussi bien pour l’appellation Champagne que pour nos autres appellations. 2Ü) Nous aurions fait trancher en notre faveur la question de la recevabilité de l’I. N. A. O. devant les Tribunaux anglais. 3°) Enfin nous disposerions d’une jurisprudence favorable qui ne pourrait que faciliter notre action pour l’amélioration de la protection de nos appellations d’origine en Angleterre et même dans d’autres pays de l’Empire britannique. En cas d’échec, ces avantages se retourneraient évidemment contre nous soit partiellement, soit en totalité, selon la décision. L’inconvénient le plus grave réside dans le risque d'éprouver de plus grandes difficultés à l’avenir pour protéger nos appel­ lations d’origine. Il nous est évidemment dill’icile de prévoir avec assurance l’issue d’un tel procès. En liaison avec notre Conseiller Com­ mercial à Londres, deux consultations juridiques ont été deman­ dées à des avocats britanniques spécialistes, l’une par l’I.N.A.O., l’autre par le C.I.V.C. Les deux consultations concordent et concluent à la possibi­ lité d’une intervention judiciaire soit dans la procédure pénale, — 60 — soit dans la procédure civile, avec « des chances raisonnables de succès s>. La décision à prendre concerne les points suivants : 1) Faut-il intervenir par la voie d’un procès judiciaire dans cette affaire de vente de mousseux espagnols comme « Spanish Champagne Perelada s> ? 2) Cette intervention doit-elle être faite : a) Par un importateur britannique ou un exportateur français en jonction avec I’I.N.A.O. b) Faut-il demander en outre au C.I.V.C. d’intervenir ? Une deuxième action semble théoriquement possible. Elle consisterait à intervenir auprès des autorités britanniques, l’ac­ tion judiciaire pouvant même n’être effectuée qu’en cas d’écliec. Cette solution aurait évidemment l’avantage de ne pas pré­ senter les mêmes risques qu’un procès, mais par contre, elle serait très probablement beaucoup plus lente dans son effet, ce qui risquerait de laisser se développer les usurpations et les abus. Et de plus, bien que nous soyons très partisans de démar­ ches auprès des autorités britanniques pour obtenir sur le plan général une amélioration de la protection de nos appellations d’origine f1), nous ne croyons pas que dans la situation actuelle de la réglementation et de l’organisation administrative britan­ nique, une démarche permette d’obtenir un résultat positif dans une affaire de fraude particulière, comme celle dont il est question dans cette note.

(1) Depuis plusieurs années, nous avons demandé que des démar­ ches pressantes soient faites auprès des autorités britanniques pour attirer leur attention sur la grande importance que la France attache au problème de la protection de ses appellations d’origine, et pour obtenir une amélioration de la situation actuelle en ce qui concerne la protection de nos appellations d’origine de vins et eaux-de-vie; mais jusqu’à présent, ces démarches n’ont pas été effectuées. — 61 —

ALLEMAGNE Problèmes posés par la protection de nos appellations d'origine, notamment par l'utilisation de marques allemandes prêtant à confusion

— Le Traité de Versailles a imposé à l’Allemagne la recon­ naissance du principe de la protection des appellations d’ori­ gine. Bien que la rédaction de ses articles 274 et 275 qui concer­ nent cette question soit très satisfaisante, il est difficile de les invoquer à la fois pour des questions d’opportunité et parce que l’on ignore la valeur juridique actuelle de ce Traité, la si­ tuation juridique résultant de la succession des différents Etats qui ont précédé l’Allemagne actuelle n’est en effet pas très claire. Par ailleurs, ce texte qui lie des gouvernements n’est pas d’application directe dans des actions judiciaires. — Pratiquement les seuls accords qui, en matière d’appella­ tion d’origine, lient la France et la République Fédérale d’Al­ lemagne sont l’Arrangement de Madrid relatif à la répression des fausses indications de provenance et la Convention d’Union de Paris. — La loi allemande ne permet dans le commerce des vins l’utilisation de. désignations géographiques que pour indiquer l’origine des produits. Ainsi nos appellations d’origine ne peu­ vent pas être utilisées pour indiquer des types de vin. Par ailleurs la loi allemande ne permet pas que les vins français — ainsi que les vins portugais — soient vendus avec une indication relative à leur origine si ils ont été coupés avec des vins d’une origine différente. On peut donc estimer que sur le plan des principes, la loi allemande est satisfaisante. — Les difficultés que l’I.N.A.O. rencontre en Allemagne sur • le plan juridique proviennent du fait que les prescriptions de la loi allemande relatives aux appellations d’origine ne sont pas aussi détaillées que la législation française et que la loi allemande sur le vin est antérieure au décret-loi du 30 juillet 1935 qui a créé en France les appellations d’origine contrôlées. Néanmoins la plupart des affaires dans lesquelles nous avons eu à intervenir ont eu une issue satisfaisante; la note relative à la protection de l’appellation d’origine Champagne donne à ce sujet quelques exemples. — En ce qui concerne la répression îles abus, une des prin­ cipales raisons qui gênent notre action réside dans la difficulté d’avoir des renseignements précis sur certains agissements qui, quelquefois, trouvent leur origine en France. Très fréquem­ ment, des professionnels se plaignent à l’I.N.A.O. de faits qui leur causent un grand préjudice. Mais malheureusement dans la plupart des cas, ils refusent de donner, même à titre stricte­ ment confidentiel, les quelques indications permettant d’iden­ tifier les*coupables français ou allemands. A différentes reprises, l’attention de l’I.N.A.O. a été attirée par l’emploi en Allemagne de marques prêtant à confusion, d’autant plus qu’elles s’adressent à des consommateurs moins avertis de ces questions que les consommateurs français. Certaines de ces marques prêtaient à confusion avec des ap­ pellations d’origine contrôlées dont elles étaient inspirées. Parmi, celles-ci, on peut citer « Croix du Mont », « Entre les (Monts », « E ntre Deux Verres », etc.... Soit en entrant en relations avec l’utilisateur d’une telle marque, soit en faisant intervenir l’administration allemande, l’I. N. A. O. peut provoquer la cessation de tels agissements lorsqu’il en a connaissance. C’est ainsi que les deux marques citées précédemment « Croix du Mont » et « Entre les Monts » ne sont plus employées, l’utilisateur de la dernière ayant de plus été condamné par un tribunal allemand. Dans les autres cas, une enquête est actuellement faite par l’administration allemande pour déterminer le véritable res­ ponsable. D’autres marques sont constituées par un nom de château et utilisées pour d’autres vins que ceux provenant de l’exploita­ tion viticole de ce nom. Il faut distinguer plusieurs cas : 1°) Nom d’un château, précédé du mot château (cas de la marque Château Bellevue). Il est possible de soutenir que la loi allemande s’oppose à de telles pratiques qui ont pour effet de tromper le consommateur allemand. • 2°) Marque de fantaisie précédée du mot château (ou des mots clos, domaine, etc.... Une telle marque a également pour effet d’induire le consom­ mateur allemand en erreur en lui faisant croire que le vin qui lui est présenté provient d’une exploitation de ce nom, parfai­ tement déterminée et qu’il est exempt de tout coupage avec des vins récoltés sur d’autres propriétés. 3°) Nom d’un château employé comme marque de fantaisie, sans être précédé du mot château (Vin du Paradis par exemple 03 alors qu'il existe un Château du Paradis, ou Beausoleil alors qu’il existe un Château Beausoleil, etc...). Il est difficile de soutenir que le consommateur allemand est trompé sur l’origine du produit car ainsi présentée, la marque n’évoque pas pour lui l’idée d’une exploitation déterminée. Il semble plutôt qu’il s’agisse d’un problème de marques. — Pour certaines de ces marques, l’enregistrement du Ser­ vice allemand de la Propriété industrielle a été sollicité. L’I.N.A.O. a déjà eu l’occasion d’être en relations avec lui sili­ ces problèmes et des démarches sont actuellement en cours pour éviter que cet organisme ne donne sa sanction à de telles m arques (N. B.). — D’autres abus consistent dans l’emploi d’appellations d’ori­ gine contrôlées françaises pour des vins n’y ayant pas droit. C’est ainsi qu’une maison de Hambourg a mis récemment dans le commerce, sous le nom de Graves de Vayres, des quan­ tités importantes de vins de consommation courante. 11 serait souhaitable que dans des cas comme celui-là, l’I.N.A.O. inter­ vienne devant les tribunaux en tant que partie civile pour obtenir une condamnation exemplaire. Une telle intervention n’est possible en Allemagne qu’en prenant la loi contre la con­ currence déloyale comme base de la plainte et en vertu de cette loi, le plaignant doit produire des offres émanant de la maison poursuivie pour le produit incriminé. Dans ce cas par­ ticulier, il n’a pas encore été possible de rassembler ces docu­ ments. — Dans d’autres cas, des vins partent île France comme vins de consommation courante et arrivent en Allemagne munis d’une appellation d’origine contrôlée grâce à une double factu­ ration de certains négociants français exportateurs d’accord avec certains importateurs allemands. Les moyens existent d’apporter la preuve de semblables pro­ cédés, mais l’exportateur français ne manque jamais de faire valoir comme excuse qu’il en a envoyé des factures en blanc (parfois signées) à ses clients, lesquels par la suite, y ont porté les appellations litigieuses et qu’il ne saurait par conséquent être tenu pour responsable de cette traude. Cette excuse ne saurait être retenue. Une fraude de ce genre portant sur des quantités importantes vient d’être mise en évidence. — Il faut également noter les procédés de certains exporta­ teurs français qui donnent une indication d’origine à des vins de consommation courante, notamment dans les prix courants et offres de vente qu’ils envoient en Allemagne. Certains de — 64 — ces documents portent par exemple Chablis Konsunrwein, Vins de la région de Bordeaux, Bordeaux avec et sans appellation contrôlée, etc.... De telles offres nuisent grandement aux négociants exporta­ teurs qui se refusent à utiliser de tels procédés et constituent à l’égard de ces derniers de véritables actes de concurrence déloyale. Bien qu’il soit très difficile de se procurer ces docu­ ments qui se trouvent en Allemagne en la seule possession des professionnels, nous avons pu récemment, dans plusieurs cas, les fournir aux services français de contrôle et, ainsi, leur per­ mettre d’agir. Lorsqu’un vin français importé en Allemagne, est accompagné d’une facture portant une indication impliquant qu’il est ori­ ginaire d’une région dont le nom constitue une appellation d’origine contrôlée, il est très difficile d’empêcher par la suite qu’il soit vendu en Allemagne sous cette appellation d’origine (les mots « appellation contrôlée » ne figurant alors pas sur l’étiquette). Cela résulte de’la thèse de certains juristes allemands qui interprètent la législation allemande en prétendant que la seule condition imposée par celle-ci pour faire figurer Bordeaux par exemple sur l’étiquette d’un vin est qu’il soit originaire de la région de Bordeaux et qu’il n’est pas nécessaire qu’il réponde aux autres conditions imposées p ar la loi française. L’I.N.A.O. s’efforce de combattre cette thèse notamment en faisant res­ sortir qu’elle ne tient pas compte des nécessités du contrôle et il a réussi à faire partager son point de vue par quelques-uns des laboratoires allemands les plus importants. En liaison étroite avec l’Adm inistration Française, l’I.N.A.O. poursuit des démarches pour obtenir la reconnaissance offi­ cielle, par l’Allemagne, des appellations d’origine contrôlées françaises. Tous ces exemples m ontrent que dans l’ensemble, l’I.N.A.O. réussit à faire cesser la plupart des abus dont il a pu avoir con­ naissance; mais il faut reconnaître que ces résultats ne sont en général obtenus qu’avec des difficultés considérables, hors de proportion avec l’évidence des fraudes poursuivies, et qu’il reste encore des problèmes importants à résoudre. La reconnaissance officielle des appellations d’origine contrô­ lées et en particulier celle des volants d’acquit correspondants, ainsi qu’une coopération officielle plus grande entre l’I.N.A.O. et les Services allemands intéressés, simplifieraient et ren­ draient plus efficace notre action pour une protection aussi «tendue que possible des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie de France. Nous avons déjà fait des démarches dans ce sens depuis de longues années déjà (en fait dès que notre intervention a été possible), mais malgré le concours que nous avons obtenu des administrations françaises compétentes, nous n’avons pas eu entière satisfaction sur tous ces points. Il semble que nous nous heurtions à la mauvaise volonté, sinon à l’hostilité de certains services allemands qui apportent tous les moyens dilatoires possibles. Il convient de signaler cependant qu’une instruction toute récente (n° 192 B 2/3 du 14 octobre 1957) de l’Administration Française des Contributions Indirectes indique que les Services du Ministère Allemand de l’Agriculture ont décidé d’exiger la présentation par les importateurs, aux services allemands du volant annexé aux acquits 2 A bulle accompagnant les vins des­ tinés à l’étranger. Logiquement, nous pourrions donc espérer que la recon­ naissance des volants correspondant aux appellations contrô­ lées suivra à brève échéance.

N.B. — Signalons en passant que le problème des marques se posera avec acuité lorsque le Traité de Marché Commun Européen commencera à entrer effectivement en application, c’est-à-dire dans 5 ou 6 ans au moins. Comment les marques déposées dans un pays donné seront-elles admises dans les autres ? Une marque, prononcée à l’italienne, peut avoir un aspect trompeur en Italie et licite en France (ex. Finsec) ; le mot Bellevue, en France, ne provoque aucune idée qualitative, alors qu’en Allemagne, il évoque l’idée de vin fran­ çais, c’est-à-dire de vin supérieur, etc ..... Indiquons à ce sujet que l’Administration allemande n'enregistre les marques composées de mots français qu’en émettant la réserve qu’elles ne seront utilisées que pour des vins français.

CREATION D'UN GROUPE « DES EXPORTATIONS FRANÇAISES » A L'ASSEMBLEE NATIONALE

Sur l’initiative de M. Bernard Manceau, député paysan de Maine-et-Loire, un groupe dit « d’amitié de la qualité et des — 66 — exportations françaises », a été créé au Palais-Bourbon. Son bureau est ainsi constitué : — Président : M. Bernard Manceau (paysan). — Vice-Présidents : MM. Guy Desson (soc.) et Roland Du­ mas (U.D.S.R.). — Secrétaires : MM. Paul Gosset (P.R.P.) et Louis Puy (ind.). Le groupe s’est fixé comme objectif le développement des exportations françaises de qualité par une intensification des efforts sur les marchés extérieurs et par la propagande pour l’expansion économique.

15 MILLIONS DE BOUTEILLES DE MOUSSEUX FABRIQUEES EN U. R. S. S. pendant le premier semestre 1957

MOSCOU. — La production de mousseux en U.R.S.S. pendant le prem ier sem estre 1957 a atteint 15 millions de bouteilles, annonce le journal « Troud ». La plus grande usine, celle d’Ar- temievsk, dans le bassin du Donetz, en Ukraine, a produit pen­ dant cette période 1 million de bouteilles. Dans trois ans, cette usine, actuellement en voie d’agrandissement, atteindra la pro­ duction annuelle de 5 millions de bouteilles. Les caves de l’usine sont installées dans des carrières aban­ données où la température se maintient à 12 degrés aussi bien au cours de l’hiver rigoureux ukrainien que pendant l’été. Selon le journal, le mousseux soviétique est conservé en bou­ teilles à l’usine pendant trois ans avant d’être mis en vente. Regrettons que dans la transmission de cette nouvelle, l’Agence France Presse utilise l’appellation « Champagne s> au lieu du mot mousseux. — 67 —

« JE N'AIME PAS CETTE HABITUDE DE DONNER A NOS VINS DES APPELLATIONS ETRANGERES » déclare un ministre sud-africain

Le ministre des Terres domaniales (minister of Lands) de l’Union sud-africaine a récemment, à Johannesburg, mis en accusation les hauts prix pratiqués dans les restaurants pour les vins nationaux. 11 a déclaré qu’une commission avait été créé pour enquêter sur le problème des prix. « J’espère qu’il en résultera que le vin sera vendu aussi bon marché que la bière, a-t-il poursuivi. Si l’on continue à prati­ quer les prix actuels, l’avenir de nos vins sera compromis. Ils méritent un avenir brillant. » Le ministre a indiqué que les hôteliers font un bénéfice de 7 pence sur une bouteille de bière vendue 1 shilling 4 pence, mais qu’ils veulent un bénéfice de 7 shillings 6 pence sur une bouteille de vin vendue 10 shillings. « Nous désirons encourager la consommation du vin, a-t-il ajouté, mais comment pouvons-nous y parvenir avec ces prix ? On peut se procurer un bon vin à 2 shillings à Johannesburg, mais les hôteliers n’en veulent pas, estimant leur bénéfice insuf­ fisant ». Parlant des appellations, le ministre des Terres domaniales a dit notamment : « Nous avons des vins « type allemand » présentés sous des noms allemands qui sont stupides. Moins ils sont prononçables, plus cher est le prix. Ils sont vendus de 10 sh. à lô sh. Ne les achetez pas. Il est possible d’acheter de véritables vins du Rhin qui sont moins chers que les pseudo vins allemands qui sont bons mais trop chers. « Je n’aime pas cette habitude de copier les vins étrangers. Nous devons être fiers de nos vins sud-africains, et les vendre sous des appellations sud-africaines. Il n’y a aucun intérêt à imiter le Porto qui ne peut être produit que dans le Douro, à imiter le champagne, le bordeaux, le bourgogne ou le vin de Moselle ». Bravo, M. le Ministre ! — 68 —

UNE OPINION ALLEMANDE

Noire confrère île Mayence, la « Deutsche Wcin Zeitung » rend compte d’une réunion de la Fédération des exportateurs de vins allemands. On apprend par ce compte rendu que les exportations allemandes continuent à progresser. Elles ont atteint au cours du premier semestre de 1957 : 44.000 hecto­ litres (valeur 1(5.000.000 de DM) contre 42.000 hl (valeur 13 mil­ lions de DM) de la période correspondante de 1950. Cette progression a réjoui l’économie viti-vinicole allemande, mais celle-ci ne mésestime pas les dangers que présente pour l’Allemagne, une dévaluation du franc français et notamment aux (J.S.A., où l’on rem arque déjà les conséquences des récentes mesures prises par la France. Les perspectives demeurent cependant bonnes dans la zone dollar et elles promettent beau­ coup dans le cadre du marché commun. Dans son rapport sur l’exportation, M. Fahrschon a souligné les dangers des fluctuations des prix, fluctuations que l’étran­ ger ne comprend pas et qu’il refuse d'admettre. Le commerce a fait des efforts immenses pour limiter à la vente la hausse des prix à la production; il a ainsi joué son rôle de régulateur et sauvé à la viticulture l’avenir du marché étranger. La propagande devra être intensifiée. On a organisé des dé­ gustations officielles au Japon et aux U.S.A.; ces dégustations sont utiles; les exportations de vins allemands à destination du Japon atteignent déjà 300.000 DM. En Suède, on avait présenté un film sur le vignoble et le vin allemand et les succès de cette manifestation ne se sont pas fait attendre. Actuellement on tourne un nouveau film en couleur; il sera diffusé en Grande- Bretagne et aux U.S.A. A la Foire internationale de Bruxelles, où l’on n’admettra pas de propagande d’entreprises privées, mais l’Allemagne construira une « Weinstube » (auberge du vin allemand). M. Sehrbrock s’est plus particulièrement préoccupé des ré­ percussions du marché commun et a conclu sur la base des chiffres des récoltes de 1956, que les six pays signataires avaient produit au total (l’Algérie comprise) : 135.600.000 hl., alors que les 174 millions 200.000 habitants n’ont consommé que 119.400.000 hl, d’où un excédent de 16.200.000 hl. Le conférencier ne croit pas que la consommation puisse encore augmenter en France et en Italie et il ne compte que sur — 69 — une progression relative et lente dans les autres pays. .Si le marché commun avait fonctionné cette campagne, il aurait sans doute disposé d’un excédent de 11 millions d’hectolitres. Or, il se trouve à présent que cet excédent n’aurait, de loin, pas suffi à assurer un stock de sécurité pour la mauvaise année vinicole de 1957. Mais cette mauvaise récolte de 1957 rend encore plus indispensable l’union des pays d’Europe afin que marché international et marchés nationaux soient mieux équilibrés. Marcel LAUGEL. (Extrait de la Revue de presse de la Journée vinicole).

Le professeur GIOVÂNI DÂLMÂSSO REELU PRESIDENT DE L'ACADEMIE ITALIENNE DE LA VIGNE ET DU VIN

Le professeur Giovanni Dalmasso a été réélu, à Sienne, pré­ sident de l’Académie de la Vigne et du Vin pour 1957-1959. Le professeur Nino Breviglieri et le baron Luigi Iticasoli ont été élus vice-présidents. Le Conseil de l’Académie a été renouvelé. Ont été élus : les professeurs Italo Cosmo, Mario Tofani, Alberte Pirovano, Vis- cardo Montanari, Guiseppe Dell’Olio, Etore Garino-Canina, Nino Folonari, Alfredo Mazzei, le comte Guido Ricardi-Can- diani, les professeurs Pier Giovanni Garoglio, Mario Mattia et le baron Carmelo Nicolosi Asmundo.

UNE FAUSSE NOTE

Le Comité « Prestige de la France » attribue son diplôme au Comité national de Défense contre l’alcoolisme, pour le re­ mercier, semble-t-il, d’avoir diffamé et permis de calomnier la France. — 70 —

Nous ne croyons pas, quant à nous, que les articles inspirés par le Comité national antialcoolique, et qui ont paru dans Look, Newsweek et autres Réalités, aient servi le prestige de la France. 11 n’y a qu’à voir la saine vague de protestations qui s’est levée dès leur parution. C’est la conscience française qui a réagi spontanément : l’homme de la rue, le négociant, l’in­ tellectuel, le parlementaire, le maire de la petite commune rurale.... Tous ont dit : Non, la France n’est pas un peuple d’alcooliques. La France est une nation en pleine progression. Nos vins et nos spiritueux défendent le renom de la qualité française... Et pour jeter une fausse note dans ce beau chœur national, le Comité Prestige de la France, félicite et récompense les détracteurs de la Nation. A lui la palme du grotesque et du ridicule. INSTITUT NATIONAL ------DES APPELLATIONS D'ORIGINE DES VINS ET EAUX-DE-VIE

V. — TEXTES OFFICIELS

1 ) CREATION, COMPOSITION, FONCTIONNEMENT ET FINANCEMENT DES ORGANISMES

Désignation de la Commission consultative de Surveillance des prix des Vins et Spiritueux dans le commerce.

Par arrêté du 7 octobre 1957, la commission consultative instituée pour la surveillance des prix dans la vente des vins et des spiritueux siège au secrétariat d’Etat à l’Agriculture, sous la présidence du secrétaire d’Etat ou de son délégué. Elle est composée ainsi qu’il suit : REPRESENTANTS DE LA PRODUCTION MM. Chevalier, secrétaire général de la Fédération des associations vinicoles ; Gaujal, président de la Fédération nationale des distilleries coopéra­ tives ; Hérail, président de la Fédération nationale des producteurs de vin de consommation courante ; Lamour, président de la Fédération des vins délimités de qualité supé­ rieure ; Martin, président de la Confédération nationale des coopératives vini- coles ; Sicard, président de la Fédération des vignerons de la région d’Oran. REPRESENTANTS DU COMMERCE MM. Bideault, président de l’Union nationale des débitants de boissons. Boutet, président du syndicat des industries et commerces en gros des vins et spiritueux de Paris et de la région parisienne ; Ducerf, président de la Chambre syndicale parisienne du commerce en détail des vins et boissons à emporter ; — 72 —

Ferchaux, président de l’Union des syndicats de l’industrie hôtelière de la Seine ; François, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière, président de la Confédération nationale des industries et commerces en gros des vins et spiritueux. PERSONNALITES VITICOLES MM. Claparède, président du Comité national de propagande en faveur du vin ; Le Roy, président de l’institut national des appellation d’origine des vins et eaux-de-vie. REPRESENTANTS DE L’ADMINISTRATION Le directeur général de l’Agriculture au secrétariat d’Etat à l’Agri­ culture, ou son délégué. Le directeur des Affaires criminelles et des grâces au ministère de la justice, ou son délégué. Le directeur du commerce intérieur au secrétariat d'Etat à l'industrie et au commerce, ou son délégué. Le directeur des prix au secrétariat d’Etat aux Affaires économiques, ou son délégué. Le directeur général des Impôts au secrétariat d’Etat au Budget, ou son délégué. L’inspecteur général, chef du service de la répression des fraudes au secrétariat d’Etat à l’Agriculture, ou son délégué. Le secrétariat de la commission sera assuré par Mlle Rondin, inspec­ teur de la répression des fraudes. Les membres de la commission sont nommés pour deux ans. Leur mission pourra être renouvelée. Dans le mois qui suivra la publication du présent arrêté au Journal Officiel, ils devront faire connaître au secrétaire d’Etat à l’Agriculture le nom du délégué chargé de les suppléer, le cas échéant, aux réunions de la commission. (J. O. du 19 octobre 1957).

Habilitation d’un expert en vue de la délivrance des certi­ ficats d’analyse et de pureté des produits alimentaires ou agricoles destinés à l’exportation.

Par arrêté du 7 octobre 1957, est habilité à délivrer les certificats d'analyse et de pureté des produits alimentaires ou agricoles destinés à l’exportation, dans tous les cas où des conventions spéciales ne désignent pas des experts ayant seuls qualité pour le faire : I. — Vins et spiritueux ; III. — Huiles et corps gras alimentaires ; XI. — Produits agricoles ou alimentaires non spécifiés dans l’arrêté du 8 décembre 1954. — 73 —

M. Gouny, directeur de la station agronomique de Dijon, agréé pour la répression des fraudes. f /.O . du 19 octobre 1597).

Commission consultative de l’armagnac.

Par arrêté du 27 novembre 1957, l’article 1er de l'arrêté du 26 août 1957 est complété comme suit in fine :

« 3e Le président de l’Institut national des appellations d’origine ou son représentant ».

Décret n 57-1295 du 23 décembre 1957 modifiant le décret n° 54-437 du 16 avril 1954 relatif à l’organisation et au fonctionnement de l’Institut des vins de consommation courante.

Art. l"r. — L’article 2 du décret susvisé du 16 avril 1954 est mo­ difié comme suit : « Le conseil interprofessionnel comprend, outre son président nommé par décret pour une durée de trois ans : « 1° Vingt viticulteurs producteurs de vins de consommation courante ; « Un viticulteur producteur de vins délimités de qualitésupérieure ; « Un viticulteur producteur de raisin de table ; « Un représentant de l’institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie ; « Deux présidents de chambre d’agriculture désignés sur proposition de l’assemblée permanente des présidents de chambre d’agriculture ; « Deux exploitants agricoles désignés sur proposition de la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles ; « Six producteurs ou négociants en bois et plants devigne, dont un représentant des coopératives et un hybrideur obtenteur ; « Un conditionneur de jus de raisin ; « Onze commerçants en vins, dont dix commerçants en gros et un commerçant de détail ; « Un représentant des coopératives de consommation ; « Un négociant exportateur de raisins de table ; « Un courtier en vins ; « Un courtier gourmet ;

Note du Ministère de l’Agriculture commentant le décret ci-dessus) du 23 décembre 1957).

«P ar décret n" 57-1295 en date du 23 décembre 1957 (J. O. du 24 décembre 1957; et relatif à l’organisation et au fonctionnement de l’Ins­ titut des Vins de consommation courante, une modification a été apportée aux articles 2 et 4 du décret du 16 avril 1954. Cette modification porte particulièrement sur la représentation des différentes professions au sein du Conseil interprofessionnel et sur la composition de la commission permanente. C’est qu'en effet, l’article 23 du décret n° 53-977 du 30 septembre 1953 portant création de l’Institut des Vins de consommation courante avait attribué à cet organisme des missions essentiellement techniques, ayant pour buts principaux l’arrachage des vignes, l’établissement du cadastre viticoie, le contrôle de la réglementation ayant trait à l’emploi des cépages et à la commercialisation des bois et plants de vigne. Son organisation fixée en fonction de ces objectifs par le décret n° 54-437 du 16 avril 1954 prévoyait, en particulier, une représentation pro­ fessionnelle des producteurs beaucoup plus importante que celle du Commerce. Or, le décret n° 54-1019 du 14 octobre 1954 complétant le décret u” 53-977 du 30 septembre 1953, a chargé l’Institut des Vins de consom­ mation courante de nouvelles missions économiques antérieurement remplies par divers organismes dont certains présentaient une composition paritaire en ce qui concerne les représentants de la production et du commerce. Les membres de l’Institut des Vins de consommation courante devant être renouvelés, il est apparu opportun d’adjoindre au Conseil Interpro­ fessionnel et à la Commission permanente de cet organisme, des person­ nalités spécialement compétentes en matière de commercialisation et d’exportation des vins afin de réduire le déséquilibre entre la représen­ tation de la production et celle du commerce. En outre, il pourra être créé parmi les Commissions spécialisées prévues par le règlement intérieur de l’Institut des Vins de consommation courante, une commission économique chargée de l’examen des questions entrant dans les nouvelles attribution économiques de l’Institut des Vins de consommation courante ; cette commission pourrait comprendre un même nombre de représentants dela production et de représentants du commerce. Egalement, le règlement intérieur de l’Institut des Vins de consom­ mation courante doit être modifié en vue de fixer les conditions suivant lesquelles sera portée à la connaissance des ministres intéressés la répartition des votes des membres du Conseil interprofessionnel de la Commission permanente afin qu’apparaisse la position des différents groupes profes­ sionnels et de chacun de leurs représentants. Ce sont ces dispositions qui font l’objet du décret n°57-1295 du 23 décembre 1957. »

Budget de l’Institut des vins de consommation courante. « J. O. » du 1er janvier 1958, Par arrêté interministériel du 26 novembre 1957, les prévisions tant en recettes qu’en dépenses du budget primitif pour 1957 de l’Institut des vins de consommation courante sont arrêtées à la somme de 8.721.000.000 francs.

Par arrêté du 26 novembre 1957, la décision portant report à 1957 d’un crédit de 520.767.452 francs resté disponible sur le budget de 195& de l’Institut des vins de consommation courante a été approuvée.

Décret du 30 décembre 1957 portant création d’une com­ mission d’étude de l’agriculture dans le cadre du marché commun.

Art. lor. -— Il est créé auprès du ministre de l’agriculture une commission d’étude de l’agriculture dans le cadre du marché commun. Art. 2. — Cette commission est chargée d’étudier les problèmes que pose l’entrée de l’agriculture française dans le marché commun et de préparer la conférence des Etats membres sur l’agriculture, qui doit se réunir dès la mise en vigueur du traité. Art. 3. — Cette commission se réunit sous la présidence du ministre de l’agriculture, assisté du secrétaire d’Etat à l’agriculture. Elle comprend : Le ministre des affaires étrangères et le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères ; le ministre de l’intérieur ; le ministre des finances, des af­ faires économiques et du plan ; le ministre de l’industrie et du commerce ; le ministre de la France d’outre-mer ; le ministre du travail et de la sécurité sociale ; le ministre de l’Algérie ; le secrétaire d’Etat aux affaires économiques ; le secrétaire d’Etat à la marine marchande, ou leurs représentants ; Les présidents des commissions de l’agriculture de l’Assemblée na­ tionale, du Conseil de la République, de l’Assemblée de l’Union française du Conseil économique ; Les rapporteurs pour avis sur le traité instituant la Communauté économique européenne, des commissions de l’agriculture de l’Assemblée nationale, du Conseil de la République, de l’Assemblée de l’Union fran­ çaise et de la commission des affaires économiques et du plan du Conseil économique ; Le commissaire général du plan de modernisation et d’équipement ; Le secrétaire général du comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne ; Le secrétaire général du comité économique interministériel ; Le directeur général de l’agriculture au ministère de l’agriculture ; Le directeur général des eaux et forêts au ministère de l’agriculture ; Le directeur général du génie rural et de l’hydraulique agricole au ministère de l’agriculture ; • Le directeur des affaires professionnelles et sociales au ministère de l’agriculture ; Le directeur des études et du plan au ministère de l’agriculture ; Douze personnalités représentant la production agricole et le com- mercc des produits agricoles nommés par le ministre de l’agriculture après avis des organisations professionnelles intéressées. Art. 4. — Le ministre de l’agriculture est chargé de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Arrêté du 18 octobre 1957 portant création à l’Assemblée permanente des présidents des Chambres d’Agriculture d’un Service professionnel agricole international) des Chambres d’Agriculture.

Article premier. — Il est institué à l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture un service professionnel agricole international. Art. 2 — Dans le cadre des dispositions des articles 506, 541 et 542 du Code Rural, le service a pour objet de procéder à l’établissement d’une documentation, à l’élaboration d'études et de projets d’avis sur les questions d'intérêt agricole concernant les relations extérieures de la h rance. Sont notamment visées les questions touchant aux incidences du traité instituant la Communauté économique européenne sur la protession agri­ cole, le commerce extérieur, la balance des payements et les questions sus­ ceptibles d’être posées dans les mêmes domaines par l’institution éventuelle d’une zone de libre échange. Art. 3 — Le service est administré par un Comité de gestion com­ posé du Président du Conseil de Direction, Président, du Président de l’Assemblée Permanente des Présidents des Chambres d7\gricu.ture, des Commissaires du Gouvernement (.finances et agriculture) auprès de l’As­ semblée Permanente des Présidents des Chambres d'Agriculture et du Directeur du service- Art. 4. — Le Conseil de Direction assure l’orientation générale des travaux du service. 11 arrête les projets d’avis qui sont présentes. Le Conseil est composé de douze membres désignés par le Comité Permanent général de l’Assemblée Permanente des Présidents des Cham­ bres d’Agriculture. Les fonctionnaires désignés par le Ministère de l’Agriculture ont accès de droit aux séances du Conseil de Direction. Le Conseil de Direction peut constituer des groupes de travail spécia­ lisés. Art. 5- — Le Directeur du Service est désigné par le Comité Per­ manent général de l’Assemblée Permanente des Présidents des Chambres d’Agriculture sur propositions du Conseil de Direction. Art. 6. — Outre les ressources qui pourront lui être affectées en vertu de l’article 545-1 du Code Rural, le service professionnel agricole international peut recevoir des subventions. — 78 —

Art. 7. — Le budget spécial du service sera élaboré par le Comité de gestion. Il sera soumis à l’approbation du Comité permanent général de l’Assemblée Permanente des Présidents des Chambres d’Agriculture voté par l’Assemblée Permanente et annexé au Budget de l’Assemblée Perma­ nente des Présidents des Chambres d’Agriculture- En cours d’exercice, il pourra être établi un budget additif soumis aux mêmes règles que le budget spécial primitif. Art. 8. — Aucune dépense ne pourra être engagée que par le Pré­ sident de l’Assemblée Permanente des Présidents des Chambres d’Agri­ culture dans la limite des crédits ouverts et sur avis du Commissaire du Gouvernement (Finances). Le Président de l’Assemblée Permanente des Présidents des Cham­ bres d’Agriculture est chargé de la liquidation et de l’ordonnancement des dépenses ainsi que de l’établissement et de la transmission à l’agent comptable des titres de recettes. Art. 9. — L’ordonnateur tiendra un registre des dépenses engagées où seront inscrits, au fur et à mesure de leur émission, les désignations et montant des mandats de dépenses. Il tiendra également un livre où seront enregistrées les émissions de titres de perception- Art. 10. — Les opération de recettes et de dépenses seront effectuées par l’agent comptable de l'Assemblée Permanente des Présidents des Chambres d’Agriculture et décrites dans des comptes distincts de ceux concernant les opérations de l’Assemblée Permanente. Art. 11. — En fin d’exercice, il sera établi pour les opérations du service, un compte administratif spécial qui sera annexé au compte admi­ nistratif général de l’Assemblée Permanente des Présidents des Chambres d’Agriculture et soumis aux mêmes règles que ce dernier. Art. 12. — Le premier exercice financier du service commencera le 1er janvier 1958 ; il sera soumis aux mêmes délais que celui de l’Assem­ blée Permanente des Présidents des Chambres d’Agriculture- (J.O. du 22 octobre 1957.)

Décret n° 57-1164 du 17 octobre 1957 autorisant l’assemblée permanente des présidents des Chambres d’Agriculture à percevoir une cotisation extraordinaire pour son ser­ vice professionnel agricole international des chambres d’Agriculture.

Article premier. — L’Assemblée permanente des présidents des chambres d’Agriculture est autorisée à percevoir chaque année, à partir de 1958, une cotisation extraordinaire établie : Dans les départements autres que ceux du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, sur la même assiette que les décimes prévus à l’article — 79 —

1607 du code général des impôts, dans la limite d’un décime supplémen­ taire au maximum ; Dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, sur la même base que l’imposition additionnelle prévue à l’article 115 de l’ordonnance n° 45-2522 du 19 octobre 1945, dans la limite d’un taux maximum de 0,045 %. Le produit de cette cotisation sera inscrit en recettes et en dépenses au budget de chaque chambre départementale d’agriculture et reversé par elle à Rassemblée permanente des présidents des chambres d’agriculture. Art. 2. — Le produit de la perception prévue à l’article premier ci- dessus est affecté au esrvice d’utilité agricole créé par l’assemblée perma nente des présidents des chambres d’agriculture et dénommé Service pro­ fessionnel agricole international des chambres d’agriculture- Art. 3. — Le ministre des finances, des affaires économiques et du plan, le secrétaire d’Etat à l’équipement et au plan agricoles et le secré­ taire d’Etat au budget sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française. (J. O. du 20 octobre 1957.)

Entrée en vigueur de traité instituant une communauté éco­ nomique européenne.

Le traité instituant une communauté économique européenne, signé le 25 mars 1957 à Rome, entre en vigueur à compter du Ier janvier 1958 A cette occasion nous croyons utile de publier in-extenso les articles 38 à 47 inclus du titre II, qui concerne l’agriculture. Art. 38. — 1 — Le marché commun s’étend à l’agriculture et au commerce des produits agricoles. Par produits agricoles on entend les produits du sol, de l’élevage et de la pêcherie, ainsi que les produits de première transformation qui sont en rapport direct avec ces produits. 2 — Sauf dispositions contraires les articles 39 à 46 inclus, les règles prévues pour l’établissement du marché commun sont applicables aux pro­ duits agricoles. 3 — Les produits qui sont soumis aux dispositions des articles 39 à 46 inclus sont énumérés à la liste qui fait l’objet de l’Annexe II du présent Traité. Toutefois, dans un délai de deux ans à compter de l’entrée en vigueur de ce Traité, le Conseil, sur proposition de la Com­ mission, décide à la majorité qualifiée des produits qui doivent être ajoutés à cette liste. 4 — Le fonctionnement et le développement du marché commun pour les produits agricoles doivent s’accompagner de l’établissement d’une politique agricole commune des Etats membres- Art. 39. — 1 — La politique agricole commune a pour but : a) D’accroître la productivité de l’agriculture en développant le progrès technique, en assurant le développement rationnel de la pro­ — 80 — duction agricole ainsi qu’un emploi optimum des facteurs de production, notamment de la main-d’œuvre ; b) D'assurer ainsi un niveau de vie équitable à la population agri­ cole, notamment par le relèvement du revenu individuel de ceux qui tra­ vaillent dans l’agriculture ; c) De stabiliser les marchés ; d) De garantir la sécurité des approvisionnements ; c) D ’assurer des prix raisonnables dans les livraisons aux consom­ mateurs. 2 — Dans l’élaboration de la politique agricole commune et des méthodes spéciales qu’elle peut impliquer, il sera tenu compte : a) Du caractère particulier de l’activité agricole, découlant de la structure sociale de l’agriculture et des disparités structurelles et natu­ relles entre les diverses régions agricoles ; b) De la nécessité d’opérer graduellement les ajustements opportuns ; c) Du fait que, dans les États membres, l’agriculture constitue un secteur intimement lié à l’ensemble de l’économie. Art. 40. — 1 — Les Etats membres développent graduellement pen­ dant la période de transition, et établissent au plus tard à la fin de cette période, la politique agricole commune. 2 — Ën vue d’atteindre les objectifs prévus à l’article 39, il sera établi une organisation commune des marchés agricoles. Suivant les produits, cette organisation prend l’une des formes ci-après : a) Des règles communes en matière de concurrence ; b) Une coordination obligatoire des diverses organisations nationales du marché ; c) Une organisation européenne du marché 3 — L’organisation commune sous une des formes prévues au para­ graphe 2 peut comporter toutes les mesures nécessaires pour atteindre le* objectifs définis à l’article 39, notamment des règlementations des prix, des subventions tant à la production qu’à la commercialisation des différents produits, des systèmes de stockages et de report, des mécanismes communs de stabilisation à l’importation ou à l’exportation. Elle doit se limiter à poursuivre les objectifs énoncés à l’article 39 et doit exclure toute discrimination entre producteurs ou consommateurs de la Communauté. Une politique éventuelle des prix doit être fondée sur des critères communs et sur des méthodes de calcul uniformes. 4 — Afin de permettre à l’organisation commune visée au paragraphe 2 d’atteindre ses objectifs, il peut être créé un ou plusieurs fonds d’orien­ tation et de garantie agricoles. Art. 41. — Pour permettre d’atteindre les objectifs définis à l’article 39, il peut notamment être prévu, dans le cadre de la politique agricole commune : a) Une coordination efficace des efforts entrepris dans les domaines de la formation professionnelle, de la recherche et de la vulgarisation agronomique, pouvant- comporter des projets ou institutions financés en commun ; b) Des actions communes pour le développement de la consomma­ tion de certains produits. Art. 42. — Les dispositions du chapitre relatif aux règles de con­ currence ne sont applicables à la production et au commerce des produits — 81 — v agricoles que dans la mesure déterminée par le Conseil, dans le cadre des dispositions et conformément à la procédure prévues à l’article 43, parag.aphes l et 3, compte tenu des objectifs énoncés à l’article 39. Le Conseil peut notamment autoriser l’octroi d’aides : a) Pour la protection des exploitations défavorisée par des condi­ tions structurelles ou naturelles ; b) Dans le cadre de programmes de développement économique. Art. 43. — 1 — Afin de dégager les lignes directrices d’une poli­ tique agricole commune, la Commission convoque, dès l’entrée en vigueur du Traité, une conférence des Etats membres pour procéder à la con­ frontation de leurs politiques agricoles, en établissant notamment le bilan de leurs ressources et de leurs besoins. 2 — La Commission, en tenant compte des travaux de la Confé­ rence prévue au paragraphe I, présente, après consultation du Comité économique et social et dans un délai de deux ans à compter de l’entrée en vigueur du présent Traité, des propositions en ce qui concerne l’éla­ boration et la mise en oeuvre de la politique agricole commune y compris la substitution aux organisations nationales de l’une des formes d’organi­ sation commune prévues à l’article 40. paragraphe 2, ainsi que la mise en oeuvre des mesures spécialement mentionnées au présent titre. Ces propositions doivent tenir compte de l’interdépendance des ques­ tions agricoles évoquées au présent titre. Sur proposition de la Commission et après consultation de l’Assem­ blée, le Conseil, statuant à l’unanimité au cours des deux premières étapes et à la majorité qualifiée par la suite, arrête des règlements et des direc tives, ou prend des décisions sans préjudice des recommandations qu’il pourrait formuler. 3 — L’organisation commune prévue à l’article 40, paragraphe 2, peut être substitué aux organisations nationales du marché, dans les con­ ditions prévues au paragraphe précédent, par le Conseil statuant à la majorité qualifiée : a) Si l’organisation commune offre aux Etats membres opposés à cette mesure et disposant eux-mêmes d’une organisation nationale pour laproduction en cause, des garanties équivalentes pour l'emploi et le niveau de vie des producteurs intéressés, compte tenu du rythme des adap­ tations possibles et des spécialisations nécessaires, etc. b) Si cette organisation assure aux échanges à l’intérieur de la Communauté des conditions analogues à celles qui existent dans un mar­ ché national. 4 — S’il est créé une organisation commune pour certaines matières premières, sans qu’il existe encore une organisations commune pour les produits de transformation correspondants, les matières premières eiî cause utilisées pour les produits de transformation destinés à l’exportation vers les pays tiers peuvent être importées à l’extérieur de la Communauté. Art. 44. — I — Au cours de la période de transition, pour autant que la suppression progressive des droits de douane et des restrictions quantitatives entre les Etats membres est susceptible de conduire à des prix de nature à mettre en péril les objectifs fixés à l’article 39, il est permis à chaque Etat membre d’appliquer pour certains produits, d’une façon non discriminatoire et en remplacement des contingents, dans une mesure qui n’entrave pas l’expansion du volume des échanges prévu à l’article 45, paragraphe 2, un système de prix minima au-dessous desquels les importations peuvent être :

6 — 82 —

— soit temporairement suspendues ou réduites ; ■—• soit soumises à la condition qu’elles se fassent à un prix supérieur au prix minimum fixé pour le produit en cause. Dans le deuxième cas, les prix minima sont fixés droits de douane non comprix. 2 — Les prix minima ne doivent pas avoir pour effet une réduction des échanges existant entre les Etats membres à l’entrée en vigueur du présent Traité, ni faire obstacle à une extension progressive de ces échan­ ges. Les prix minima ne doivent par être appliqués de manière à faire obstacle au développement d’une préférence naturelle entre les Etats membres. 3 — Dès l’entrée en vigueur du présent Traité, le Conseil, sur pro­ position de la Commission, détermine des critères objectifs pour l’établis­ sement de systèmes de prix minima et pour la fixation de ces prix. Ces critères tiennent compte notamment des prix de revient natio­ naux moyens dans l’Etat membre qui applique le prix minimum, de la situation des diverses entreprises à l’égard de ces prix de revient moyens, ainsi que de la nécessité de promouvoir l’amélioration progressive de l’exploitation agricole et les adaptations et spécialisations nécessaires à l’intérieur du marché commun. La Commission propose également une procédure de révision de ces critères, pour tenir compte du progrès technique et pour l’accélérer, ainsi que pour rapprocher progressivement les prix à l’intérieur du marché commun. Ces critères, ainsi que la procédure de révision, doivent être déter­ minés à l’unanimité par le Conseil au cours des trois premières années suivant l’entrée en vigueur du présent Traité. 4 — Jusqu’au moment où prend effet la décision du Conseil, les Etats membres peuvent fixer les prix minima à condition d’en informer préalablement la Commission et les autres Etats membres, afin de leur permettre de présenter leurs observations. Dès que la décision du Conseil est prise, les prix minima sont fixes par les Etats membres sur la base des critères établis dans les conditions ci-dessus. , Le Conseil, statuant à la majorité qualifiée sur proposition de la Com­ mission, peut rectifier les décisions prises si elles ne sont pas conformes aux critères ainsi définis. 5 — A partir du début de la troisième étape et dans le cas où pour certains produits il n’aurait pas encore été possible d’établir les critères objectifs précités, le Conseil, statuant à la majorité qualifiée sur propo­ sition de la Commission, peut modifier les prix minima appliqués à ces produits. 6 — A l’expiration de la période de transition, il est procédé au relevé des prix minima existant encore. Le Conseil statuant sur proposition de la Commission à la majorité de 9 voix suivant la pondération prévue à l'article 148, paragraphe 2, alinéa I, fixe le régime à appliquer dans le cadre de la politique agricole commune. Art. 45. — 1 — Jusqu’à la substitution aux organisations nationales de l’une des formes d’organisation commune prévues à l’article 40, para­ graphe 2, et pour les produits sur lesquels il existe dans certains Etats membres : — des dispositions tendant à assurer aux producteurs nationaux l’écou­ lement de leur prod«i£&«c et des besoins d’importation.

I — 83 —

— le développement des échanges est poursuivi par la conclusion d’ac­ cords ou contrats à long terme entre les Etats membres et les pays exportateurs. Ces accords ou contrats doivent tendre progressivement à éliminer toute discrimination dans l’application de ces dispositions aux différents producteurs de la Communauté. La conclusion de ces accords ou contrats intervient au cours de la première étape ; il est tenu compte du principe de réciprocité. 2 — En ce qui concerneles quantités, ces accords ou contrats prennent pour base le volume moyen des échanges entre les Etats membres pour les produits en cause pendant les trois années précédant l’entrée en vigueur du présent Traité, et prévoient un accroissement de ce volume dans la limite des besoins existants en tenant compte des courants com­ merciaux traditionnels. En ce qui concerne les prix, ces accords ou contrats permettent aux producteurs d’écouler les quantités convenues à des prix se rapprochant progressivement des prix payés aux producteurs nationaux sur le marché intérieur du pays acheteur. Ce rapprochement doit être aussi régulier que possible et complè­ tement réalisé au plus tard à la fin de la période de transition. Les prix sont négociés entre les parties intéressées, dans le cadre des directives établies par la Commission pour l’application des deux alinéas m précédents. En cas de prolongation de la première étape, l’exécution des accords ou contrats se poursuit dans les conditions applicables à la fin de la quatrième année à compter de l'entrée en vigueur du présent Traité, les obligations d’accroissement des quantités et de rapprochement des prix f étant suspendues jusqu’au passage à la deuxième étape. Les Etats membres font appel à toutes les possibilités qui leur sont offertes en vertu de leurs dispositions législatives, notamment en matière de politique d’importation, en vue d’assurer la conclusion et l’exécution de ces accords ou contrats. 3 — Dans la mesure où les Etats membres ont besoin de matières premières pour la fabrication de produits destinés à être exportés en dehors de la Communauté en concurrence avec les producteurs de pays tiers, ces accords ou contrats ne peuvent faire obstacle aux, importations de matières premières effectuées à cette fin en provenance de pays tiers. Toutefois, cette disposition n’est pas applicable si le Conseil décide à l’unanimité d’octroyer les versements nécessaires pour compenser l’excès du prix payé pour des importations effectuées à cette fin sur la base de ces accords ou contrats par rapport aux prix rendu des mêmes fournitures acquises sur le marché mondial. Art. 46. — Lorsque dans un Etat membre un produit fait l’objet d’une organisation nationale du marché ou de toute règlementation interne d'effet équivalent affectant dans la concurrence une production similaire dans un autre Etat membre, une taxe compensatoire à l’entrée est appli­ quée par les Etats membres à ce produit en provenance de l’Etat membre ou l’organisation où la règlementation existe, à moins que cet Etat n’appli­ que une taxe compensatoire à la sortie. La Commission fixe le montant de ces taxes dans la mesure néces­ saire pour rétablir l’équilibre ; elle peut également autoriser le recours à d’autres membres dont elle définit les conditions et modalités. — 84 —

Art. 47. — En ce qui concerne les fonctions à accomplir par le Comité économique et social en application du présent titre, la section de l’agriculture a pour mission de se tenir à la disposition de la Commis­ sion en vue de préparer les délibérations du Comité conformément aux dispositions des articles 197 et 198.

2 ) DECRETS DE CONTROLE

Décret du 30 septembre 1957 relatif au blocage et à la com­ mercialisation des vins à appellation contrôlée de la récolte 1957.

Art. I"r. — Les vins de la récolte 1957 ne pourront sortir des chais des producteurs sous une appellation d’origine contrôlée avant le 15 décembre 1957. Toutefois, la commercialisation de certains vins traditionnellement consommés dès la fin de la vinification ou en cours de fermentation est autorisée antérieurement au 15 décembre 1957 suivant les dispositions prévues aux articles 2 et 3 ci-après. Art.2. — Les vins bénéficiant de l’une des appellations contrôlées suivantes pourront être expédiés librement de la propriété à partir du 10 novembre prochain, au vu d’une autorisation délivrée par le conseiller technique local de l’Institut national des appellations d’origine, après avis d’une commission de dégustation désignée par l’institut national des appel­ lations d’origine sur proposition du syndicat viticole représentatif de l’appellation intéressée : Vins rouges et rosés : Beaujolais et Beaujolais supérieur. Beaujolais suivi du nom de la commune d’origine ou Beaujolais- Villages. Côtes-du-Rhône (vin de café). Vins rosés : Anjou, Saumur, Touraine. Vins blancs : Bourgogne. Bourgogne grand ordinaire, Bourgogne aligoté. Mâcon, Mâcon supérieur et Mâcon suivi du nom de la commune d’origine. Art. 3. — Les vins à appellations contrôlée « Qaillac » pourront être commercialisée à l’état d" vin* doux filtrés à partir d’une date qui sera fixée par le secrétaire d’Etat à l’agriculture. Les expéditions de la propriété seront subordonnées à une autori­ sation délivrée par le conseiller technique de l’institut national des appel­ lations d’origine, après contrôle de la qualité et présentation de la fiche d’encépagement. — 85 —

Les vins doux devront présenter une richesse alcoolique totale (acquise et en puissance) correspondant à 10,5" avec un minimum de 7° d’alcool acquis. Ils ne devront pas contenir, lors de la mise à la consommation, une dose d’anhydride sulfureux libre supérieure à 25 milligrammes par litre et une dose d’anhydride sulfureux total supérieure à 300 milli­ grammes par litre. Les quantités ainsi expédiées entreront en compte dans le calcul du rendement maximum à l’hectare. Art. 4. — Le secrétaire d’Etat à l’Agriculture est chargé de l'exé­ cution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la Répu­ blique française. (J .O . du 5 octobre 1957)

Décret du 30 septembre 1957 relatif au classement des cépages.

Art. Ier. — Les dispositions de l’article 1er du décret n° 55-1193 du 8 septembre 1955 sont abrogées et remplacées par les dispositions suivantes à compter du 1er septembre 1957 :

A in Cépages recommandés. Peu productifs : Altesse, Pinot gris, Ravas 6. Moyennement productifs : Aligoté, , Chasselas (.1), Camay à jus blanc, Kuhlmann 188-2 (Maréchal Foch), Landot 244, Malvoisie du Pô, Marsanne, Mondeuse (Molette noire), Pinot noir fin, Poulsard, Syrah, Seyve Viilard 5276. Productif : Jacquère. Cépages autorisés. Moyennement productifs : Chasselas (1), Gamays teinturiers, Melon (Muscadet), 'Seibel 5455, ‘Seibel 8357. Productifs : Molette blanche, Seyve Viilard 18315.

A l l i e r Cépages recommandés. Peu productifs : Pinot gris, Pinot noir, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Cot, Gamay à jus blanc, Melon (Muscadet), , Tressallier. Cépages autorisés. Peu productifs : Ravat 6, ‘Seibel 10173 Moyennement productifs : Chenin blanc, ’Gamays teinturiers, Gris meunier, Landot 244, Muscadelle, *Seibel 5455, *Seibcl 8357, Seibel 8745, * Seibel 11803, Seibel 13666, Seyve Viilard 5276. Productifs : Goujet, Grolleau, Saint-Pierre doré.

(1) Chasselas : recommandé uniquement pour le pays de Gex, au­ torisé ailleurs. — S C -

A l p e s ( B a s s e s -) Cépages recommandés. Peu productifs : Aspiran noir, Barbaroux, Cabernets, Malvoisie du Roussillon, Morrastel à jus blanc, Muscat blanc et rouge à petits grains, Mourvèdre, Picardan Roussanne de 1 ain, I ibourenc, Viognier. Moyennement productifs : Aubun, Bourboulenc, Carignan blanc, Cinsault, Clairettes, Grenache blanc, Grenache gris, Grenache noir, Macabeu, Malbec, Marsahne, Mauzac blanc, Mauzac rouge, Piquepoul blanc, Piquepoul rouge. Plant droit. Plant du Four (Téoulier), Rolle, Sémillon, Syrah, Vaccarèse. Productifs : Carignan noir, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, Couderc 7120, Espagnol, Espanenc, Mourvaison, 'Seibel 6357, 'Seyve Viilard 23657. Productifs : 'Aramon, 'Seyve Vil'.aid 12375, Seyve Viilard 18315, Terret blanc, Terret bourret, Terret noir, Valdiguié.

A l p e s ( H a u t e s -) Cépages recommandes. Peu productifs : Aspiran noir, Barbaroux, Cabernets, Malvoisie du Rousillon, Mollard, Morrastel à jus blanc, Mourvèdre, Muscat blanc et rouge à petits grains, Picardan, Roussanne de Tain, 1 ibourenc, Viognier. Moyennement productifs : Aubun, Bourboulenc, Carignan blanc, Cinsault, Clairettes, Espanenc, Grenache blanc, Grenache gris, Grenache noir, Macabeu, Malbec, Marsannc, Mauzac blanc Mauzac rouge, Pique­ poul blanc, Piquepoul rouge. Plant droit. Plant du Four (Téoulier). Rolle, Sémillon, Syrah, Vaccarèse. Productifs : Carignan noir, Ugni blanc. Cépages autorisés. Peu productifs : Gouni (Plan de Céas), Pinot, Chardonnay. Moyennement productifs : “Alicante H. Bouschet, “Couderc 7120, Espagnol, Grassen, Mourvaison, “Seibel 8357, ‘Seyve Viilard 23657. Productifs : ‘Aramon, 'Seyve Viilard 12375, 'Seyve Viilard 1831 5, Terret blanc, Terret bourret, Terret noir, Valdiguié.

Alpes-M aritim es Cépages recommandés. Peu productifs : Aspiran noir, Barbaroux, Cabernets, Malvoisie du Roussillon, Morrastel à jus blanc, Mourvèdre, Muscats blanc et rouge à petits grains, Picardan, Roussanne de Tain, Tibourenc, Viognier. Moyennement productifs : Aubun. Bourboulenc, Braquet, Calitor, (Pécoui Touar) Carignan blanc, Cinsaut, Clairettes, Espanenc, Grenache blanc. Grenache gris. Grenache, noir, Macabeu, Marsanne, Mauzac blanc, Mauzac rouge, Piquepoul blanc, Piquepoul rouge, Plant droit, Plant du Four (Téoulier), Rolle, Sémillon, Syrah, Vaccarèse. Productifs : Carignan noir, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : Alicantc H. Bouschet, Couderc 7120, Espagnol, Fuella néra, Mourvaison, 'Seibel 8357, 'Seyve Viilard 23657. Productifs : ‘Aramon, 'Sewe Viilard 12375, “Seyve Viilard 18315, Terret blanc, Terret bourret, Terret noir, Valdiguié.

A r d è c h e (L’arrondissement de Tournon en entier et les cantons de : Antraigues, — 87 —

Buzet, Chomerac, Courounon, Montpezat-sous-Bauzon, Privas, Saint- Etienne-de-Lugdares, Saint-Pierreville, Thueyts, Valgorge et la Voulte-sur-Rhône.) Cépages recommandés. Peu productifs : Grenache noir, Pinot gris, Ravat 6, Roussanne de Tain, Viognier. Moyennement productifs : Aligoté, Carignan noir, Chardonnay, Gamay à jus blanc, Marsanne, Pinot noir fin, Syrah. Cépages autorisés. Moyennement productifs : Chasselas, ‘ Gamays teinturiers, Kuhl- mann 188-2 Maréchal Foch, *Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seyve Viilard 5276, *Seyve Viilard 23657. Productifs : Durif, Seyve Viilard 18315, Terret blanc, Terret bourret, Terret noir.

ARDÈCHE (Les cantdns de : Aubenas, Bourg-Saint-Andéol, Joyeuse, Largentière, Rochemaure, Vallon-Pont-d’Arc, les Vans, Vileneuve-de-Berg, Viviers.) Cépages recommandés. Peu productifs : Malvoisie du Rousillon, Mourvèdre, Muscats blanc et rouge à petits grains. Moyennement productifs : Aubun, Bourboulenc, Cinsaut, Clairettes, Grenache blanc, Grenache gris. Grenache noir, Grenache rouge violacé, Macabeu, Mauzac blanc, Mauzac rose, Piquepoul blanc, Piquepoul noir, Plant droit, Syrah. Productifs : Carignan blanc, Carignan noir, Marsanne, Muscat d’Alexandrie, Ugni blanc. Cépages autorisés. Peu productifs : Morrastel à jus blanc. Moyennement productifs : ‘Alicante H. Bouschet, ‘Couderc 7120, 'Seibel 8357, ‘Seyve Viilard 12309, ‘Seyve Viilard 12375, *Siyve Viilard 23410, ‘Seyve Viilard 23657. Productifs : ‘Aramon, ‘Seyve Viilard 18283, ‘Seyve Viilard 18315, ‘Terret blanc, ‘Terret bourret, ‘Terret noir, Valdiguié.

A r i è g e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Duras, Fer Servadou, Sauvignon. Moyennement productifs : Cinsaut, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Grenache noir, Jurançon noir, Mauzac blanc, Mauzac rose, Mérille, Merlot noir, Muscadelle, Ondenc, Sémillon, Syrah, Tannat. Productifs : Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : ‘Alicante H. Bouschet, Aubun, Chenin blanc, ‘Gamays teinturiers. ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, Seyve Viilard 12309, ‘Seyve Viilard 5276, ‘Seyve Viilard 12375, ‘Seyve Viilard 23410, ‘Seyve Viilard 23657. Productifs : , Seyve Viilard 18283, ‘Seyve Viilard 18315, Valdiguié.

A u b e Cépages recommandés. Peu productifs : Pinot blanc vrai. Moyennement productifs : Aligoté, Arbanne, Chardonnav Gamay à jus blanc, Gougenot, Petit Mesiier, Pinot noir fin, . Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, ‘Ravat 6. Moyennement productifs : Gamays teinturiers. Melon, Bachet, Seibel, 5455, Seyve Viilard 5276 Productifs : Seibel 13666. A u d e (A l'exception des cantons de : Belpech, Castelnaudary-Nord, Castel- naudary-Sud, Fanjeaux, Salles de l’Hers.) Cépages recommandés. Peu productifs : Malvoisie du Roussillon, Mourvèdre, Muscat blanc à petits grains, Muscat rouge à petits grains. Moyennement productifs : Aubun, Bourboulenc, Cinsaut, Clairettes, Grenache blanc, Grenache gris, Grenache noir. Grenache rouge violacé, Macabeu, Mauzac blanc, Mauzac rose, Piquepoul blanc, Piquepoul noir, -Plant droit, Syrah. Productifs : Carignan blanc, Carignan noir, Marsanne, Muscat, d’Alexandrie, Ugni blanc. Cépages autorisés. Peu productifs : Morrastel à jus blanc. Moyennement productifs : ‘Alicante H. Bouschet, ‘Couderc 7120, ‘Seibel 8357, ‘Seyve Viilard 12309, ‘Seyve Viilard 12375, *Seyve Viilard 23410, ‘Seyve Viilard 23657. ^ Productifs : ‘Aramon, ‘Sèyve Viilard 18283, *Seyve Viilard 18315, ‘Terret blanc, ‘Terret bourret, T erret noir, Valdiguié.

A u d e (Les cantons de Belpech, Casteinaudary-Nord, Castelnaudary-Sud, Fanjeaux, Salles de l’Hers.) Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet tranc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Malvoisie du Roussillon, Mourvèdre Muscat blanc à petits grains. Muscat rouge à petits grains, Sauvignon. Moyennement productifs : Bourboulenc, Cinsault, Clairettes, Cot, (Malbecy, Grenache blanc. Grenache gris. Grenache noir, Grenache rouge violacé, Gamay à jus blanc, Jurançon noir, Macabeu, Mauzac blanc, Mauzac rose, Mérille, Merlot noir, Muscadelle, Négrette (Ragoû­ tant, Dégoûtant), Ondenc, Piquepoul blanc, Piquepoul noir, Plan droit, Sémillon, Syrah, i annat. Productifs : Carignan blanc, Carignan noir, Marsanne, Muscat d’Alexandrie, Ugni blanc. Cépages autorisés. Peu productifs : Morrastel à jus blanc. Moyennement productifs : ‘Alicante H. Bouschet, Aubun, Chenin blanc, ‘Couderc 7120, ‘Gamays teinturiers, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, Seibel 11803, ‘Seyve Viilard 12309, ‘Seyve Viilard 12375, ‘Seyve Viilard 23410, Seyve Viilard 23657. Productifs ‘Aramon, ‘Seyve Viilard 18283, ‘Seyve Viilard 18315, ‘Terret blanc, ‘Terret bourret, 'Terret noir, Valdiguié. A v e y r o n Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Morrastel à jus blanc, Sauvignon. — 89 —

Moyennement productifs : Carignan noir, Chardonnay, Chenin blanc, Cinsaut, Clairettes, Cot (Malbec), Courbu noir, Gamay à jus blanc, Grenache noir, Jurançon noir, Mauzac blanc, Mauzac rose, Mérille, Merlot noir, Mouyssagués, Muscadeiie, Négrette (Ragoûtant, Dégoû­ tant), Ondenc, Pinot noir fin Sémillon, Syrah, Tannat. Productif : Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, Aubun, 'Gamays teinturiers, 'Seibel 5455, 'Seibel 8357,Seibel 8745, 'Seyve Viilard 5276, Seyve Viilard 12309, 'Seyve Viilard 12 375, 'Seyve Viilard 23410 'Seyve Viilard 23657. Productifs : Aramon (I), Seyve Viilard 18283, 'Seyve Viilard 18315, Terret blanc, Terret noir, Valdiguié.

Bouches-du-Rhône (A l’exception des communes d’Arles, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Saintes-Marie-de-la-Mer.) Cépages recommandés. Peu productifs : Aspiran noir, Barbaroux, Cabernets, Malvoisie du Roussillon, Morrastel à jus blanc, Mourvèdre, Muscat blanc à petits Îrains, Muscat rouge à petits grains, Picardan, Roussanne de 1 ain, ibourenc, Viognier. Moyennement productifs : Aubun, Bourboulenc, Calitor (Pécoui Touar), Carignan blanc Cinsaut, Clairettes, Grenache blanc, Grenache gris, Grenache noir, Macabeu, Marsanne, Mauzac blanc, Mauzac rouge, Piauepoul blanc, Piquepoul rouge, Plant droit, Plant du Four (léoulier), Rolle, Sémillon, Syrah, Vaccarèse. Productifs : Carignan noir, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, 'Couderc 7120, Espagnol Espanenc, Mourvaison, 'Seibel 8357, 'Seyve Viilard 23657. Productifs : 'Aramon, 'Seyve Viilard 12375, 'Seyve Viilard 18315, Terret blanc, Terret bourret, Terret noir, Valdiguié. Bouches-du-Rhône (Communes d’Arles, Port-St-Louis-du-Rhône et Stes-Maries-de-la-Mer.) Cépages recommandés. Peu productifs .- Malvoisie du Roussillon, Mourvèdre, Muscat blanc à petits grains, Muscats rouge à petits grains. Moyennement productifs : Aubun Bourboulenc, Cinsaut, Clairettes, Grenache blanc. Grenache gris, Grenache noir, Grenache rouge violacé. Macabeu, Mauzac blanc, Mauzac rose, Piquepoul blanc, Piquepoul noir, Plant droit, Syrah. Productifs : Carignan blanc, Carignan noir, Marsanne, Muscat d’Alexandrie, Ugni blanc. Cépages autorisé*. Peu productif : Morrastel à jus blanc. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, 'Couderc 7120, 'Seibel 8357, 'Seyve Viilard 12309, ‘Seyve Viilard 12375,- 'Seyve Viilard 23410 ‘Seyve Viilard 23657. v Productifs : 'Aramon, 'Seyve Viilard 18283, 'Seyve Viilard 18315, 'Terret blanc, 'Terret bourret, 'Terret noir, Valdiguié. (1) Autorisé uniquement pour l’arrondissement de Millau, toléré ailleurs. C a n t a l (Arrondissements d’Aurillac et de Mauriac : même encépagement que celui du département de l’Aveyron.) (Arrondissement de Saint-Flour : même encépagement que celui du département de la Haute-Loire.)

C h a r e n t e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Lenc de l’El, Mourvèdre (Balzac noir), Sauvignon. Moyennement productifs : Gamay à jus blanc, Mauzac blanc, Mauzac rose, Melon (Muscadet), Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc. Productifs : Cot (Malbec), Colombar, Merlot blanc, Merlot noir, Metternich, Sémillon, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, Beaujolais (Abou- riou), Cinsaut, 'Gamays teinturiers, Mauzac noir, Muscadelle, Montils, 'Seibel 5455, 'Seibel 8357, Seibel 8745, Seyve Viilard 12309, 'Seyve Viilard 12375, 'Seyve Viilard 23657. Productifs : Bouchalès (Grapput), 'Folle blanche, Folle noire, Grolleau, Jurançon blanc, Jurançon rouge, Mérille, Meslier Saint- François, 'Seyve Viilard 18283, 'Seyve Viilard 18315.

Charente-M aritim e (Même encépagement que celui de la Charente.)

C h e r . Cépages recommandés. Peu productifs : Pinot gris, Pinot noir, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Gamay à jus blanc. Melon (Muscadet), Romorantin. Cépages autorisés. Peu productifs : Ravat 6. Moyennement productifs : Chasselas, 'Gamays teinturiers, Landot 244,, Muscadelle, Seibel 5455, Seibel 8745, Seibel 10878, Seyve Viilard 5276, Sémillon. Productif : Saint Pierre Doré. CORRÈZE Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Lenc de l’El, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Gamay à jus blanc, Mançin de Corrèze, Mauzac blanc, Mauzac rose, Melon (Muscadet), Muscadelle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc, Veraot petit. Productifs : Bouchalès (Grapput), Cot (Malbec), Merlot blanc, Merlot noir, Metternich, Sémillon, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, Beaujolais, (Abou- riou), Cinsaut, 'Gamays teinturiers, Mauzac noir, Seibel 5455. 'Seibel 8357. Seibel 11803, 'Seyve Viilard 12375, 'Seyve Viilard 23410, 'Seyve Viilard 23657. Productifs : Colombar, Folle noire. Grolleau, Jurançon blanc, Ju­ rançon rouge, Mérille, Meslier Saint-François, 'Seyve Viilard 18283, 'Seyve Viilard 18315. — 91 — v

C o r s e Cépages recommandés. Peu productifs : Aléatico, Riminèse. Moyennement productifs : Carignan, Cinsaut, Grenache, Malvoisie (Vermentino), Muscat blanc à petits grains, Muscat rouge à petits grains, Nicllucio, Sciacarello. Cépages autorisés. Moyennement productifs : Barbarossa, Garbesso, Genoveso. Productifs : Carcajolo, Pagadébido.

C ô t e - d ’or Cépages recommandés. Peu productifs : Pinot gris, Ravat 6. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay (Auvernat), Gamay à jus blanc, Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, Melon (Muscadet), Pinot blanc vrai, Pinot meunier, Pinot noir fin. Cépages autorisés. Peu productif : Kuhlmann 192-2 Léon Millot. Moyennement productifs : 'Gamays teinturiers, "Landot 244, “Ober- lin 595, "Seibel 5455, "Seibel 8357.

D o r d o c n e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Lenc de l'El, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Beaujolais (Abouriou), Gamay à jus blanc, Mauzac blanc, Mauzac rose, Melon (Muscadet), Muscadelle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc, Verdot petit. Productifs : Bouchalès (Grapput), Colombar, Cot (Malbec), Merlot blanc, Merlot noir. Metternich, Sémillon, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : "Alicante H. Bouschet, Cinsaut, "Gamays teinturiers, Mauzac noir, "Seibel 8357, Seibel 11803, "Seyve Viilard 12375, "Seyve Viilard 23410. "Seyve Viilard 23657 Tannat. Productifs : Folle noir Grolleau, Jurançon blanc, Jurançon rouge, Mérille, Mestier, Saint François, “Seyve Viilard 18283, "Seyve Viilard 18315, Valdiguié, Verdot Colon, Verdot gros.

D o u b s Cépages recommandés. Peu productif : Pinot gris. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay (Auvernat). Gamay à jus blanc, Pinot blanc vrai, Pinot meunier, Pinot noir fin, Poulsard, Riesling, Savagnin blanc, Trousseau. Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, Ravat 6. Moyennement productifs : "Gamays teinturiers,Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, Landot 244, Melon (Muscadet). Seibel 5455, Seibel 8365, Seyve Viilard 5276.

D r ô m e (Arrondissement de Valence et de Die.) Cépages recommandés. Peu productifs : Grenache noir, Muscat blanc à petits grains, Muscat noir à petits grains, Pinot gris, Roussanne de Tain. Moyennement productifs : Aligoté, Carignan noir, Chardonnay, Clairettes, Gamays à jus bianc, Landot 244, Marsanne, Pinot noir tin, Syrah. Cépages autorisés. Moyennement productiis : y-iuuun chasselas, 'Gamays teinturiers, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, Seyve Viliard 5276, Seyve Viilard 12375, Seyve Viilard 23410, "Seyve Viilard 23657. Productif : Seyve Vniard 183l5.

D rô ME (Arrondissement de Nyons.) (Même encépagement que celui du département du Vaucluse.)

G ard Cépages recommandés. Peu productifs : Malvoisie du Roussillon, Mourvèdre, Muscat blanc à petits grains, Muscat rouge à petits grains. Moyennement productifs : Aubun, Bourboulenc, Cinsaut, Clairettes, Grenache blanc, Grenache gris, Grenache noir, Grenache rouge violacé, Macabeu, Mauzac blanc, Mauzac rose, Piquepoul blanc, Piquepoul noir, Plant droit, Syrah. Productiis : Carignan blanc, Carignan noir, Marsanne, Muscat d’Alexandrie, Ugni blanc. Cépages autorisés. Peu productif : Morrastel à jus bianc. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, *Couderc 7120, ‘Seibel 8357, ‘Seyve Viliard 123(J9, 'Seyve Viilard 12375, ‘Seyve Viliard 23410, 'Seyve Viliard 23657. Productifs : ‘Aramon, 'Seyve Viilard 18283, 'Seyve Viilard 18315, 'Terret blanc, ‘Terret bourret, ‘Terret noir, Valdiguié.

G a r o n n e ( H a u t e -) Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Morrastel à jus blanc, Sauvignon. Moyennement productifs : Cinsaut, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Grenache noir, Jurançon noir, Mauzac blanc, Mauzac rose, Mérille, Merlot noir. Muscadelle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant;, Ondenc, Sémillon, Syrah, Tannat. Productif : Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, Aubun, Chenin blanc, 'Couderc 7120, ‘Gamays teinturiers, Milgranet, 'Seibel 8357, Seibel 8745, 'Seibel 11803, Seyve Viilard 12309, 'Seyve Viilard 12375. 'Seyve Viliard 23410. ‘Seyve Viliard 23657. Productifs : Folle blanche, Seyve Viliard 18283, ‘Seyve Viliard 18315, Valdiguié.

G e r s Cépages recommandés. Peu productifs : Arrufiat, Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Mansenc petit, Mansenc gros Sauvignon. Moyennement productifs : Baroque, Chenin blanc, Cinsaut, Clai­ rettes, Cot (Malbec), Courbu blanc, Courbu noir. Gamay à jus blanc. Grenache noir. Jurançon noir, Mansenc rouge, Mauzac blanc, Mauzac — 93 — rose, Mérille, Merlot noir, Muscadelle, Négrette (Ragoûtant, Dégoû­ tant), Ondenc, Sémillon, Syrah, lannat. Productifs : Baco 22 A (I), Meslier Saint-François, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : ‘Alicante H. Bouschet,Aubun, Blanc Dame, Couderc 7120, ‘Gamays teinturiers, ‘ Seibel 8357, Seibel 8745, ‘ Seibel 11803, Seyve Viliard 12309, "Seyve Viliard 12375, 'Seyve Viliard 23410, ‘Seyve Viliard 23657. Productifs: ‘ Baco 22 A (1), Colombar, Folle blanche, Grolleau, "Jurançon blanc, Seyve Viliard 18283, ‘Seyve Viliard 18315, ‘Valdi­ guié.

G ir o n d e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet tram., wu-w.net Sauvignon, Fer Ser­ vadou, Lenc de l’El, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Baroque, Beaujolais (Abouriou), Gamay à jus bianc, Mauzac blanc Mauzac rose, lVleion (Muscadet), Musca­ delle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc, Verdot petit. Productifs : Bouchalès (Grapput), Colombar, Cot (Malbec), Merlot blanc, Merlot noir, Metternich, Sémillon, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, Cinsaut, ‘Gamays teinturiers, Mauzac noir, Montils, Seibel 5455, "Seibel 8357, Seibel 11803, ‘Seyve Viliard 12375, "Seyve Viilard 23410, ‘Seyve Viliard 23657. Tanat. Productifs : Folle noire, Grolleau, Jurançon blanc, Jurançon rouge, Mancin Mérille, Meslier Saint-François, Pignon, Saint-Macaire, ‘Seyve Viliard 18283, ‘Seyve Viliard 18315, Valdiguié, Verdot colon, Verdot gros.

H é r a u l t (Même encépagement que celui du département du Gard.) toutefois, le Terret blanc est classé recommandé productif dans les communes de Pomerols, Marseillan, Pinet, Méze et Florensac.

I n d r e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet blanc, Cabernet Sauvignon, Pinot gris, Pinot noir, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Arbois, Chardonnay, Chenin blanc, Cot, (Malbec), Gamays à jus blanc, Gascon, Gris meunier, Landot 244, Melon (Muscadet), Pineau d’Aunis, Romorantin. Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, ‘Seibel 10173. Moyennement productifs : Chasselas, ‘Gamays teinturiers, Musca­ delle, Seibel 4986. ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seibel 13666, Seyvç Viliard 5276.

(I) Le Baco 22 A est recommandé uniquement pour la région des Sables^ Fauves, c’est-à-dire le Bas-Armagnac augmenté de la partie de la I énarèze située à l’Ouest de l’Auzone est au Sud de la Gélise ; pour le reste du département, le Baco 22 A est autorisé sans abattement des droits de replantation dans la limite de 50 p. 100 de 1 encépagement d’une exploitation viticole donnée. — 94 —

Productifs : ‘Grolleau, Meslier Saint-François, Saint-Pierre doré* • Seyve Viliard 18283, Seyve Viliard 18315.

I n d r e - e t -L o ir e Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Pinot gris, Pinot noir, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligotc, Arbois, Chardonnay, Chenin blanc, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Gris meunier, Landot 244, Melon (Muscadet), Pineau d’Aunis, Romorantin. Productifs : Folle blanche (1). Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, ‘Seibel 10173^ Moyennement productifs : ‘Gamays teinturiers, 'Seibel 5455, 'Seibel 8357, Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seibel 13666, Seyve Viilard 5276. Productifs : ‘Grolleau, Meslier Saint-François, Seyve Viliard 18283, Seyve Viliard 18315.

I s è r e Cépages recommandés. Peu productifs : Altesse, Pinot gris, Ravat 6, Roussanne de. Tain, Viognier. _ Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Clairettes, Gamay à jus blanc, Landot 244, Marsanne, Mondeuse (Molette noire). Persan. Pinot noir fin, Riesling, Seyve Viliard 5276, Syrah, Traminer, Verdesse. Productif : Jacquère. Cépages autorisés. Moyennement productifs : Chasselas, ‘Gamays teinturiers, Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, 'Seibel 5455, ‘Seibel 8357, ‘Seibel 13053, Serva- nin, ‘Sevve Viliard 23410, ‘Seyve Viilard 23657. ■* Productifs : Durif, Etraire de l’Adui, Joubertin.

J u r a Cépages recommandés. Peu productif : Pinot gris. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay (Auvernat), Gamay à jus blanc, Pinot blanc vrai. Pinot meunier. Pinot noir fin, Poulsard, Savagnin blanc. Trousseau. Cépages autorisés. Moyennement productifs : Beclan petit, ‘Gamays teinturiers, Kuhl­ mann 188-2 Maréchal Foch, Melon (Muscadet), Seibel 5455, Seyve Viliard 5276.

L a n d e s (A l’exception de l’aire délimitée Armagnac.) Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou* Lenc de Messanges blanc, Sauvignon. Moyennement productifs : Baroque, Claverie, Gamay à jus blanc, Mauzac blanc, Mauzac rose. Melon (Muscadet), Muscadelle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc, Raffiat de Moncade, Tannat, Verdot petit,

(1) Folle blanche. — Recommandé uniquement dans le canton de Richelieu, à l’exclusion de la commune de Ligré. — 95 —

Productifs : Bouchalès (Grapput), Cot (Malbec), Merlot blanc, Merlot noir, Metternich, Sémillon, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : ‘Alicante H. Bouschet, Beaujolais (Abou- riou), Cinsaut, Clairettes, ‘Gamays teinturiers, Mauzac noir, ‘Seibel 8357, ‘Seyve Viliard 12375, ‘Seyve Viliard 23410, ‘Seyve Viliard 23657. Productifs : ‘Baco 22 A, Colombar, Folle noire, Grolleau, Jurançon blanc, Jurançon rouge, Mérille, Meslier Saint-François, ‘Seyve Viliard 18315, valdiguié.

L a n d e s (Aire délimité Armagnac.) Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Sauvignon. Moyennement productifs : Baroque, Chenin blanc, Cinsaut, Cot (Malbec), Courbu noir Gamay à jus blanc Grenache noir, Mauzac blanc, Mauzac rose, Merlot noir, Muscadelle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc, Raffiat de Moncade, Sémillon, Syrah, Tannat, Verdot petit. Productifs : Baco 22 A, Meslier Saint-François, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : Aubun, Claverie, "Couderc 7120, ‘Gamays teinturiers, ‘Jurançon noir, ‘ Mérille ‘Seibel 8357, Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seyve Viliard 12309, ‘Seyve Viliard 12375, ‘Seyve Viliard 23410, ‘Seyve Viliard 23657. Productifs : Colombar Folle blanche, Seyve Viilard 18283, 'S e y v e Viliard 18315, ‘Valdiguié.

L o ir -e t -C h e r Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Pinot gris, Pinot noir, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Arbois, Chardonnay, Chenin blanc, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc. Gascon, Gris meunier, Landot 244, Melon (Muscadet), Pineau d’Aunis, Romorantin. Productif : Meslier Saint-François. Cépages autorisés. Peu productif : Seibel 10173. Moyennement productifs : ‘Gamays teinturiers, Seibel 4896, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seibel 13666, ‘Seyve Viliard 5276. Productifs: ‘Grolleau, Seyve Viliard 18315.

L o ir e Cépages recommandés. Peu productifs : Pinot gris, Ravat 6, Viognier. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Gamay à ju» blanc, Landot 244, Marsanne, Pinot noir fin, Syrah. Cépages autorisés. Peu productif : Seibel 10173. Moyennement productifs : ‘Gamays teinturiers, ‘Jacquère (Cugnette), Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seibel 8745. Seyve Viliard 5276. Productifs : Durif, Seyve Viliard 18315. — 96 —

L o ir e ( H a u t e -) Cépages recommandés. Peu productif : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, Pinot gris, Ravat 6. Moyennement productifs : Aiigote, uhaidonnay, Camay à jus blanc, Landot 244,, Pinot noir fin. Cépages autorisés. Peu productif : Seibel 10173. Moyennement productifs : Chassels ‘Gamays teinturiers, Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seyve Viliard 5276 Productif : Seyve Viliard 18315.

L o ir e -A t l a n t iq u e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabe.iiti tran^, s_aue.net Sauvignon, Pinot gris, Pinot noir, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Chenin blanc, Cot (Malbec), Gannay à jus blanc, Landot 244, Melon (Muscadet), Pineau d’Aunis, Romorantin. Productif : Folle blanche. Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, ‘Seibel 10173. Moyennement productifs : ‘Gamays teinturiers, Gris meunier, ‘Seibel 5455 ‘Seibel 8357, Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seyve Viliard 5276. Productifs : Grolleau, Seyve Viliard 18315. Cépages autorisés à condition que l’ensemble d’entre eux ne dépasse pas 25 p. 100 de 1 encépagement d’une exploitation après leur plantation. Productifs : Baco 1, Baco 22 A, Seibel 7053, Seyve Viliard 15151, Seyve Viliard 23410.

L o ir e t Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Pinot gris, Pinot noir, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Arbois, Chardonnay, Chenin blanc, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Gascon, Gris meunier, Landot 244, Melon (Muscadet), Pineau d’Aunis, Romorantin. Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, Seibel 10173. Moyennement productifs : Chasselas, ‘Gamays teinturiers. Seibel 4986, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seibel 13666, ‘Seyve Viliard 5276. Productifs : Grolleau, Meslier Saint-François, Saint-Pierre doré, Seyve Viliard 18283, Seyve Viliard 18315.

L o t Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Lenc de l’El, Sauvignon. Moyennement productifs : Beaujolais (Abouriou), Cinsaut, Clai­ rettes, Cot (Malbec), Courbu noir, Gamay à jus blanc, Grenache noir, Jurançon noir, Mauzac blanc, Mauzac rose, Mérille, Merlot noir, Musca­ delle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc, Sémillon, Syrah, Tannat. Productif : Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : ‘Alicante H. Bouschet, Aubun, Chenin — 97 — blanc, 'Gamays teinturiers, 'Seibel 8357, Seibel 8745, 'Seibel 11803, Seyve Viilard 12309, 'Seyve Viliard 12375, 'Seyve Viliard 23410, 'Seyve Viliard 23657. Productifs : Folle blanche, ‘Seyve Viliard 18283, 'Seyve Viliard 18315, Valdiguié.

L o t - e t -G a r o n n e (A l’exception de l’arrondissement de Nérac.) Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Lenc de l’El, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Baroque, Beaujolais (Abouriou), Gamay à jus blanc, Mauzac blanc, Mauzac rose, Melon (Muscadet), Musca­ delle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc, Tannat, Verdot petit. Productifs : Bouchalès (Grapput), Cot (Malbec), Merlot blanc, Merlot noir, Metternich, Sémillon, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, Cinsaut, Clai­ rettes, 'Gamays teinturiers, Mauzac noir, 'Mérille, Seibel 5455, 'Seibel 8357, Seibel 11803, 'Seyve Viliard 12375, 'Seyve Viliard 23410, ‘Seyve Viliard 23657. Productifs : Colombar, Folle noire, Grolleau, Jurançon blanc, Jurançon rouge, Meslier Saint-François, 'Seyve Viliard 18283, 'Seyve Viliard 18315, Valdiguié.

L o t - e t -G a r o n n e (Arrondissement de Nérac.) Cépages recommandés. Peu productifs : Arrufiat, Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Lenc del’El, Sauvignon. Moyennement productifs : Baroque, Beaujolais (Abouriou), Cot Malbec), Cinsaut, Courbu blanc, Gamay à jus blanc, Grenache noir, iurançon noir, Mauzac blanc Mauzac rose, Mérille, Merlot noir, Musca­ delle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc, Syrah, Tannat, Sé­ millon. Productifs : Bouchalès, (Grapput), Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : ‘Alicante H. Bouschet, Aubun, Blanc Dame, Chenin blanc, 'Couderc 7120, 'Gamays teinturiers 'Seibel 8357, Seibel 8745, 'Seibel 11803, Seyve Viliard 12309, 'Seyve Viliard 12375, 'Seyve Viliard 23410, 'Seyve Viliard 23657. Productifs : 'Baco 22 A, Colombar, Folle blanche, Grolleau, Juran­ çon blanc, Seyve Viliard 18283, 'Seyve Viliard 18315, 'Valdiguié.

M a in e - e t -L o ir e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Pinot gris, Pinot noir, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Chenin blanc, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Landot 244, Melon (Muscadet), Pineau d’Aunis, Romorantin. Productif : Folle blanche. Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, 'Seibel 10173. Moyennement productifs : 'Gamays teinturiers, Gris Meunier, 'Seibe 5455, 'Seibel 8357, 'Seibel 11803.

7 — 98 —

Productifs : Grolleau, Seyve Viliard 18315. Cépages autorisé à condition de ne pos dépasser 25 p. 100 de l’encé- pagement d’une exploitation après plantation : Baco I.

M a r n e ( H a u t e -) Cépages recommandés. Peu productif : Pinot gris. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay (Auvernat), Gamay à jus blanc, Pinot blanc vrai, Pinot meunier, Pinot noir fin. Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, Ravat 6. Moyennement productifs : 'Gamays teinturiers, Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, Landot 244, Melon (Muscadet), 'Oberlin 595, Seibel 5455, *Seibel 8357, Seyve Viliard 5276.

M e u r t h e - e t -M o s e l l e Cépages recommandés. Peu productif : Pinot gris. Moyennement productifs : Aligoté, Aubin blanc, Auxerrois de Laquenexy, Chardonnay (Auvernat), Gamay à jus blanc, Gamay de Toul, Pinot blanc vrai, Pinot meunier. Pinot noir fin. Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, Ravat 6. * Moyennement productifs : Aubin vert, Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, Landot 244, 'Oberlin 595, Seibel 5455, Seyve Viliard 5276.

M e u s e Cépages recommandés. Peu productif : Pinot gris Moyennement productifs : Aligoté, Aubin blanc, Auxerrois de Laquenexy, Chardonnay (Auvernat), Gamay à jus blanc, Gamay de Toul, Pinot blanc vrai, Pinot meunier, Pinot noir fin. Cépages autorisés. Peu pioductifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, Ravat 6. Moyennement productifs : Aubin vert, Gamays teinturiers, Kuhl­ mann 188-2 Maréchal Foch, Landot 244, 'Oberlin 595, Seibel 5455, Seyve Viliard 5276.

M o s e l l e Cépages recommandés. Peu productif : Pinot gris. Moyennement productifs : Aligoté, Aubin blanc, Auxerrois de Laquenexy, Chardonnay (Auvernat), Gamay à jus blanc, Gamay de Toul, Gewurztraminer, Pinot blanc vrai, Pinot meunier. Pinot noir fin, Riesling. Productif : Sylvaner. Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, Ravat 6. Moyennement productifs : Aubin vert, Gamays teinturiers, Kuhl­ mann 188-2, Maréchal Foch, Landot 244, 'Oberlin 595, Seibel 5455, 'Seibel 8357, Seyve Viliard 5276. Productifs : Abondant blanc, Elbling, Muller Thurgau.

- — 99 —

N iè v r e Cépages recommandés. Peu productifs : Pinot gris, Pinot noir, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Landot 244, Melon (Muscadet), Romorantin. Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, 'Seibel 10173. Moyennement productifs : Chasselas, ‘Gamays teinturiers. Gn; meunier. Seibel 4986, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 5357, Seibel 8745, ‘Seibe: 11803. Seibel 13666, Seyve Viilard 5276. Productif : Grolleau.

P u y - d e -D ô m e Cépages recommandés. .Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, Pinot gris, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Gamay à jus blanc, Landot 244, Noir Fleurien, Pinot noir fin, Tressalier (Sacy). Cépages autorisés. Moyennement productifs : Chasselas, "Gamays teinturiers, Kuhl­ mann, 188-2 Maréchal Foch, Portugais bleu, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seyve Viliard 5276. Productif : S e y v e Viliard 18315.

P y r é n é e s (B a s s e s -) Cépages recommandés. Peu productifs : Arrufiat, Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Mansenc petit, Mansenc gros, Sauvignon. Moyennement productifs : Baroque, Camaralet blanc, Chenin blanc, Cinsaut, Clairettes, Cot (Malbec), Courbu blanc, Gamay à jus blanc, Grenache noir. Jurançon noir, Mansenc rouge, Mauzac blanc, Mauzac rose, Mérille, Merlot noir, Muscadelle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc, Pinot noir fin, Raffiat de Moncade, Sémillon, Syrah, Tannat, Verdot petit. Productifs : Ugni blanc. Cépages autorisés. Peu productif : Ravat 6. Moyennement productifs : ‘Alicante H. Bouschet, Arrouya, Aubun, Blanc Dame. Claverie, 'Gamays teinturiers, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, 'Seibel 11803, ‘Seyve Viliard 12375, ‘Seyve Viliard 23410, Seyve Viliard 23657. Productifs: Folle blanche, Grolleau, 'Jurançon blanc, ‘Meslier Saint-François, Seyve Viliard 18283, ‘Seyve Viliard 18315.

P y r é n é e s ( H a u t e s -) Cépages recommandés. Peu productifs : Arruffiat, Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Mansenc petit Mansenc gros, Sauvignon. Moyennement productifs : Baroque, Camaralet blanc, Chenin blanc. Cinsaut, Clairettes Cot (Malbec), Couibu blanc, Gamay à jus blanc. Grenache noir, Jurançon noir, Mansenc rouge. Mauzac blanc, Mauzac rose, Mérille, Merlot noir, Muscadelle, Ondenc, Pinot noir fin, Raffiat de Moncade Sémillon, Syrah. Tannat. Productifs : Meslier Saint-François, Ugni blanc. — 1ÜÜ —

Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, Arrouya, Aubun, Bianc Dame, Claverie, *Gamays teinturiers, Seibel 5455, * Seibel 8357. Seibel 8745, ’Seyve Villard 5276, Seyve Villard 12309, ‘Seyve Villard 12375, ’Seyve Villard 23410. 'Seyve Villard 23657. Productifs : Colombar, Folle blanche, Grolleau, Jurançon blanc, Seyve Villard 18283, ’Seyve Villard 18315.

P y r é n é e s -O r ie n t a l e s (Même cncépagement que celui du département du Gard.)

R h i n ( B a s ) Cépages recommandés. Peu productifs : Muscat blanc à petits grains, Pinot gris. Moyennement productifs : Aligoté. Auxerrois de Laquenexy, Char- donnay (Auvernat), Chasselas, Gamay à jus blanc, Klevner de Heiii- genstein, Knipperlé, Muscat rose. Muscat Ottonel, Pinot blanc vrai. Pinot meunier, Pinot meunier, Pinot noir fin, Riesling, Traminer. Productif : Sylvaner. Cépages autorisés. Moyennement productif : Melon (Muscadet). Productifs : Abondant blanc, Bouquettraube, Goldriesling, Muller Thurgau.

R h i n ( H a u t -) (Même encépagement que celui du département du Bas-Rhin.)

R h ô n e Cépages recommandés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, Pinot gris, Ravat 6, Viognier. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Gamay à jus blanc. Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, Landot 244, Marsanne, Pinot noir, fin, Seyve Villard 5276, Syrah. Cépages autorisés. Moyennement productifs : Chasselas, 'Gamays teinturiers, 'Oberlin 595, ’Seibel 5455, Seibel 10878. Toutefois, pour l’arrondissement de Lyon, la liste des cépages auto­ risés moyennement productifs est complétée par le cépage Seibel 1000.

S a ô n e ( H a u t e -) (Même encépagement que celui du département de la Haute-Marne-)

S a ô n e -e t -L o ir e Cépages recommandés. Peu productifs : Pinot gris, Ravat 6. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay (Auvernat), Gamay à jus blanc, Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, Melon (Muscadet), Pinot blanc vrai, Pinot meunier, Pinot noir fin. Cépages autorisés. Peu productif : Kuhlmann 192-2 Léon Millot. Moyennement productifs : 'Gamays teinturiers, Landot 244, 'Oberlin 595, 'Seibel 5455, Seibel 8357. — 101 —

S a r t h e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Pinot gris, Pinot noir, Ravat 6, Sauvignon. Miyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Chenin blanc, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Landot 244, Melon (Muscadet), Pineau d’Aunis, Romorantin. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, ‘Seibel 10173. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Gamays teinturiers, Gris meunier, 'Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, Seibel 13666. Productif : Grolleau-

S a v o ie Cépages recommandés. Peu productifs : Altesse, Bergeron, Malvoisie de Chautagne, Pinot gris, Ravat 6. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Gamay à jus blanc, Landot 244, Marsanne, Mondeuse (Molette noire), Persan, Pinot noir fin, Syrah, Verdesse. Productif : Jacquère. Cépages autorisés. Moyennement productifs : Chasselas, Corbesse, ‘Gamays teinturiers, ‘Seibel 5455, Seyve Villard 5276, ‘Seibel 8357. Productifs : Etraire de l\Adui, Molette blanche.

S a v o ie ( H a u t e -) Cépages recommandés. Peu productifs : Altesse, Gringet Kuhlmann 192-2 Léon Millot. Pinot gris, Ravat 6. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Chasselas, Gamays à jus blanc, Landot 244, Marsanne, Mondeuse (Molette noire), Persan. Pinot noir fin, Syrah. Productif : Jacquère. Cépag es autorisés. Peu productif : Seibel 10173- Moyennement productifs : ‘Gamays teinturiers, Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seyve Villard 5276. Productif : Molette blanche.

S è v r e s ( D e u x -) Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Mourvèdre, Pinot gris, Pinot noir, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Chenin blanc, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Landot 244, Melon (Muscadet), Pineau d Aunis, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Romorantin. Productif : Folle blanche. Cépages autorisés. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, ‘Seibel 10173. Moyennement productifs : ‘Gamays teinturiers, Gris meunier, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357. Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seibel 13666, Sémiilon, Seyve Villard 5276. — 102 —

Productifs : Colombar, Grolleau, Meslier Saint-François, Seyve Villard 18283, Seyve Villard 18315.

T a r n Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Duras, Fer Servadou, Lenc de l’El, Morrastel à jus blanc, Prunelard, Sauvignon- Moyennement productifs : Carignan noir Cinsaut, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Grenache noir. Jurançon noir, Mauzac blanc, Mau- zac rose, Mérille, Merlot noir, Muscadelle, Négrette (Ragoûtant, Dégoû­ tant), Ondenc, Portugais bleu (I), Précoce bousquet, Sémillon, Syrah, Tannat. Productif : Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, Aubun, Chenin blanc, ‘Couderc 7120, ‘Gamays teinturiers, Milgranet, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seyve Villard 12309, ‘Seyve Villard 12375. Seyve Villard 23410, ‘Seyve Villard 23657. Productifs : Folle blanche, Seyve Villard 18283, ‘Seyve Villard 18315, ‘Valdiguié.

T a r n -e t -G a r o n n e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Fer Servadou, Morrastel à jus blanc, Sauvignon. Moyennement productifs : Cinsaut, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Grenache noir, Jurançon noir, Mauzac blanc, Mauzac rose, Mérille, Merlot noir, Muscadelle, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Ondenc, Sémillon, Syrah, Tannat- Productif : Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : ‘Alicante H. Bouschet, Aubun, Chenin blanc, ‘Couderc 7120, ‘Gamays teinturiers, Milgranet, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seyve Villard 12309, ‘Seyve Villard 12375. ‘Seyve Villard 23410. ‘Seyve Villard 23657. Productifs : Folle blanche, Seyve Villard 18283, ‘Seyve Villard 18315, Valdiguié.

V a r Cépages recommandés. Peu productifs : Aspiran noir, Barbaroux, Cabernets, Malvoisie du Roussillon, Morrastel à jus blanc, Mourvèdre, Muscat blanc à petits grains. Muscat rouge à petits grains, Picardan, Roussane de Tain, Tibou- renc, Viognier.

(1) Le Portugais bleu est recommandé uniquement dans la zone suivante : a) Cantons de : Cadalen, Gaillac, Lisle-sur-Tarn, Rabastens, Cas- telnau-de-Montmiral, en totalité : b) Cantons d’Albi, Graulhet, Lavaur : les communes situées dans ces cantons et limitrophes des cantons a et, en plus, les communes de Saint- Jean-de-Rives'et de Lugan ; c) Canton de Villefranche-d’Albi : les communes de Cambon et de Cunac. — 103 —

Moyennement productifs : Aubun, Bourboulenc, Calitor (Pécout Touar), Carignan blanc, Cinsaut, Clairettes, Grenache blanc, Grenache gris, Grenache noir, Macabeu, Marsanne, Mauzac blanc, Mauzac rouge, Piquepoul blanc, Piquepoul noir. Plant droit. Plant du Four (Téoulier), Rolle, Sémillon, Syrah, Vacarèse. Productifs : Carignan noir, Ugni blanc. Cépages autorisés. Moyennement productifs : ‘Alicante H- Bouschet, ‘Couderc 7120, Espagnol, Espanenc, Mourvaison, ‘Seibel 8357, Seyve Villard 23657. Productifs : ‘Aramon, ‘Seyve Villard 12375, Seyve Villard 18315. Terret blanc. Terret bourret, Terret noir, Valdiguié.

V a u c l u s e (Même encépagement que celui du département du Var, à l’exception du Calitor « Pécoui-Touar ».)

V e n d é e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Pinot gris, Pinot noir, Ravat 6, Sauvignon, Traminer. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Chenin blanc, Cot (Malbec), Gamay à jus blanc, Landot 244, Melon (Muscadet), Précoce de Malingre, Négrette (Ragoûtant, Dégoûtant), Romorantin. Productifs : Folle blanche, Colombar (1). Cépages autorisés. Peu productif : Kuhlmann 192-2 Léon Millot. Moyennement productifs : ‘Gamays teinturiers, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357, Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seibel 13666, Seibel 10878, Seyve Villard 5276. Productifs : Colombar (1), Grolleau, Seyve Villard 18283, Seyve Villard 18315, Seyve Villard 23410- Cépages autorisés à la condition que l'ensemble d’entre eux ne dépasse pas 25 p. 100 d’une exploitation après leur plantation : Productifs : Baco I, Baco 22, Seibel 7053.

V ie n n e Cépages recommandés. Peu productifs : Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Pinot gris, Pinot noir, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté, Chardonnay, Chenin blanc, Cot (Malbec), Gamay à jus bianc, Landot 244, Melon (Muscadet), Plant de Dissay, Pineau d’Aunis, Romorantin. Productif : Folle blanche. Peu productifs : Kuhlmann 192-2 Léon Millot, ‘Seibel 10173. Moyennement productifs : ‘Gamays teinturiers, Gris meunier, ‘Seibel 5455, ‘Seibel 8357. Seibel 8745, ‘Seibel 11803, Seibel 13666, Sémillon, Seyve Vilard 5276- . . . Productifs : Colombar, ‘Grolleau, Meslier Saint-François, Seyve Villard 18283, Seyve Villard 18315.

(1) Colombar : recommandé uniquement dans le canton de Fon- tenay-le-Comte ; autorisé dans le reste du département. — 104 —

V o s g e s (.Même encépagement que celui du département de la Meuse. )

Y o n n e Cépages recommandés. Peu productifs : Pinot gris, Ravat 6, Sauvignon. Moyennement productifs : Aligoté. Chardonnay (Auvernat), Gamay à jus blanc, Kuhlmann 188-2 Maréchal Foch, Melon (Muscadet), Pinot blanc vrai, Pinot meunier, Pinot noir fin, (Roblot). Cépages autorisés. Peu productif : Kuhlmann 192-2 Léon Millot. Moyennement productifs : César, 'Gamays teinturiers, Landot 244, Sacy (Tressalier), Seibel 5455, Seibel 10868. Productif : Grolleau-

D épartements d e l ’A l g é r ie Cépages recommandés. Peu productifs : Aligoté, Cabernet franc, Cabernet Sauvignon, Che­ nin blanc, Malvoisie du Roussillon, Morrastel à jus blanc, Mourvèdre, Pedro Ximénes, Pinot Chardonnay, Pinot gris (Tokay d’Alsace), Pinot noir fin, Sauvignon, Sémillon, Syrah. Moyennement productifs : Carignan, Cinsaut, Clairette pointue, Fa- ranah, Grenache blanc, Grenache noir, Macabeu, Marsanne, Mauzac blanc, Mauzac rose. Merseguerra, Muscat blanc à petits grains, Muscat rouge à petits grains, Muscat de Frontignan, Muscat d’Alexandrie. Cépages autorisés. Moyennement productifs : 'Alicante H. Bouschet, Aubun, 'Seibel 8357. Productifs : Aramon, Clairette égreneuse, Plant X ou- plant Rico, Terret blanc, Terret bourret, Terret noir, Seyve Villard 12309, Seyve Villard 12375, Toustain (plant romain), Ugni blanc. Art. 2. — Le deuxième alinéa de l’article 2 du décret n" 55-1193 du 8 septembre 1955 est complété par les dispositions suivantes : « La proportion de Gamay Fréau, peut cependant atteindre 50 p- 100 dans les départements de l’Indre, du Loir-et-Cher et du Loiret. t> Art. 3. — Le présent décret est applicable à l'Algérie. Art. 4 — Le ministre des finances, des affaires économiques et du plan,, le ministre de l’Algérie, le secrétaire d’Etat à l’agriculture et le secrétaire d’Etat à l’Algérie sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française et inséré au Journal officiel de l’Algérie.

( J. O du 5 octobre 1957.) — 105 -

Rectificatif au décret du 30 septembre 1957 relatif au classement des cépages.

Page 9057, Ardèche, au lieu de : « Courouron », lire : <( Coucou- ron ». Page 951 I, Isère, Cépages autorisés, moyennement productifs, au lieu de : « 'Seibel 13053 », lire : «Seibel 13053 » ; Haute-Loire, Cépa­ ges autorisés, moyennement productifs, au lieu de : « Chassels », lire : « Chasselas ». Page 9512, .Lot-et-Garonne (arrondissement de Nérac), Cépages autorisés, moyennement productifs, au lieu de : « Chemin blanc », lire : « Chenin blanc » ; Maine-et-Loire, Cépages recommandés, moyennement productifs, au lieu de : « Chemin blanc », lire : « Chenin blanc ». Page 9513, Nièvre, Cépages autorisés, moyennement productifs, au lieu de : « 'Seibel 5357 », lire : « 'Seibel 8357» ; Hautes Pyrénées, Cépages recommandés, peu productifs, au lieu de : « Dansenc gros », lire : « Mansenc gros » ; Cépages autorisés, moyennement productifs, au lieu de : « Seibel 5455 », lire « 'Seibel 5455 » ; Saône-et-Loire, Cépages autorisés, moyennement productifs, au lieu de : « 'Landet 244 », lire : « 'Landot 244 », au lieu de : « Seibel 8357 », lire : « 'Seibel 8357 ».

Commentaire officiel du nouveau décret de classement des cépages.

Le Bulletin d’information du Ministère de l'Agriculture publie le commentaire ci-après : Un décret du 30 septembre 1957 portant classement des cépages de raisins de cuve a paru au Journal officiel du 5 octobre ; il se substitue à celui du 8 septembre 1955 sur le même sujet. Ce décret, pris sur la proposition de l’Institut des vins de consom­ mation courante a pour but essentiel de poursuivre l’amélioration de l’en- cépagement du vignable. Le décret de 1955 avait institué un classement des cépages dans chacun des départements viticoles qui avait reçu de façon générale l’ap­ probation des milieux professionnels. A l’application, il s’est avéré que quelques retouches étaient néanmoins nécessaires. Après consultation des diverses Commissions départementales et régionales de l’I. V. C. C. des modifications peu nombreuses et de faible importance sont obtenues, qui ont été concrétisées par le décret du 30 septembre 1957. Le contenu du décret du 8 septembre 1955 n’a pas subi de remaniement profond mais des ajustements de détail et il est permis d’espérer qu’ils favoriseront l’encépagement du vignoble français. Au moment où la saison des travaux de plantation de la vigne va commencer, il n’est pas inutile de rappeler que la loi distingue : — des cépages recommandés, — des cépages autorisés, — 106 —

— des cépages tolérés. Ces derniers ne peuvent être plantés. Pour les deux premières catégories le classement a été établi par les textes d’application, à l’échelon du département. Il existe donc pour chaque département viticole une liste de cépages recommandés et une liste de cépages autorisés. Lorsqu’un viticulteur, disposant d’un droit de replantation, veut planter une vigne, il peut exercer intégralement son droit s’il utilise uniquement des « Recommandés » par contre le droit est réduit de 30 p. 100 de sa superficie, si le viticulteur plante des cépages seulement « Autorisés ». Entre ces deux catégories se trouve une troisième, dotée d’un régime particulier : celle des cépages dont le nom est précédé d’un astérique. Ceux-ci sont des cépages « autorisés » dont l’emploi est cependant possible dans une limite plus large que les sept dixièmes du droit de replantation mis en oeuvre. Les variétés à astériques peuvent être utilisées par une superficie corres­ pondant intégralement au droit de replantation si, après la plantation, la surface totale occupée dans le vignoble de l’exploitation, tant par la vigne déjà en place que par celles nouvellement établies, ne comprend pas plus de 50 % d’autorisés ou tolérés. L’attention des viticulteurs est attirée sur le fait qu’au moment des déclarations de plantation, qui doivent être effectuées un mois à l’avance, à la recette buraliste, ils doivent préciser la catégorie et l’origine des plants utilisés ainsi que le nom et l’adresse des fournisseurs de ceux-ci. Un arrêté du 20 mai 1957, paru au Journal officiel du 13 juin, a précisé les mentions à faire apparaître dans les nouvelles formules de déclarations. •

Décret du 3 octobre 1957 concernant Tappellation contrôlée « Côtes du Rhône ».

Article premier. — L ’article premier du décret du 19 novembre 1937 définissant les conditions de contrôle des vins à appellation « Côtes du Rhône », modifié par les décrets des 10 juillet 1948 et 9 février 1954, est modifié ainsi qu’il suit : « Seuls ont droit à l’appellation contrôlée « Côtes du Rhône » les vins^ rouges, rosés et blancs qui, répondant aux conditions ci-après énu­ mérées, ont été récoltés à l’intérieur du territoire administratif ci-dessous désigné, dans les communes, parties de communes ou parcelles ayant fait la preuve de l’usage local, loyal et constant de l’appellation, à l’exclusion de tous les terrains d’alluvions modernes : « Département de 1*Ardèche. — Communes de : Andance, Arras, Bourg-Saint-Andéol, Charnas, Châteaubourg, Cornas Félines, Guilherand, Glun, La Voulte, Lemps, Limony, Mauves, Ozon, Sarras, Sécheras, Serrières, Saint-Désirat, Saint-Etienne, Saint-Jean-de-Muzols, Saint-Julien- en-Saint-Alban, Saint-Just-d’Ardèche, Saint-Marcel-d’Ardèche, Saint- Martin-d’Ardèche, Saint-Péray, Toulaud, Tournon, Vion. « Département de la Drôme. — Communes de : Beaumont, Mon- teux, Bouchet, Chanos-Curson, Crozes-Hermitage, Frome, Gervans, Lar- nage, la Roche-de-Glun, Livron, Mercurol, Pont-de-l’Isère, Rochegude, — 107 —

Rousset, Saint-Maurice-sur-Eygues, Saint-Pantaléon, les Vignes, Saint- Uze, Serves, Suze-la-Rousse, Tain-l’Hermitage, Taulignan, Tulette, Vinsobres. « Département du Gard. — Communes de : Bagnols, Castillon-du- Gard, Caviliargues, Chusclan, Codolet, Connaux, Domazan, Estézargues, Fournès, Gaujac, Laudun, Le Pin, Lirac, Montfrinc, Orsan, Pont-Saint- Esprit, Pujaut, Rochefort, Roquemaure, Sabran, Sauveterre, Saze, Saint- Alexandre, Saint-Etienne-des-Sorts, Saint-Geniès-de-Comolas, Saint-Ger- vais, Saint-Hilaire-d’Ozihan, Saint-Laurent-des-Arbres, Saint-Marcel-de- Careiret, Saint-Michel-d’Euzet, Saint-Nazaire, Saint-Paul-les-Fonts, Saint- Pons-la-Calm, Saint-Victor-la-Coste, Tavel, Tresques, Vénéjean, Ville- neuve-les-Avignon. u Département de la Loire. — Communes de : Chavanay, Mallevai, Saint-Michel, Saint-Pierre-de-Bœuf, Vérin. « Département du Rhône. — Communes de : Ampuis, Condrieu, Tupin. « Département de Vaucluse. — Communes de : Avignon, Beaumes- de-Venise, Bédarrides, Bollène, Buisson, Cairanne, Camaret, Caumont, Châteauneuf-de-Gadagne, Châteauneuf-du-Pape, Courthézon, Gigondas, Jonguerettes, Jonquières, Lagarde-Paréol, le Rasteau, Mondragon, Moriè- res, Orange, Piolenc, Roaix, Sablet, Sarrians, Séguret, Serignan, Sorgues, Sainte-Céci!e-les-Vignes, Saint-Marcellin, Saint-Roman-de-Malegarde, Saint-Saturnin, Travaillan, Uchaux, Vacqueyras, Vaison-la-Romaine, Val- réas, Védènes, Villedieu, Violés, Visan. « Les limites de l’aire de production ainsi définie seront reportées sur le plan cadastral des communes intéressées par les experts désignés par le comité directeur de l’Institut national des appellations d’origine et le tracé établi par leurs soins sera, après approbation par l’Institut national des appellation d’origine, déposé dans les mairie des communes intéressées ». Art. 2. — L’article 7 du décret du 19 novembre 1937 définissant les conditions de contrôle des vins à appellation « Côtes du Rhône » est complété ainsi qu’il suit : a L’emploi des pressoirs donnant des produits de mauvaise qualité, et notamment des pressoirs continus du type actuel, est interdit. » Art.3. — Le secrétaire d’Etat à l’agriculture est chargé de l’exécu­ tion du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française. (J. O. du 8-/0-1957.)

Rectificatif au décret concernant l’appellation contrôlée « Côtes du Rhône ».

Rectificatif au Journal officiel du 8 octobre 1957 : page 9616, 2* colonne, article 1er, 4° alinéa, 2' ligne, au lieu de : « Frome », lire : « Erôme » ; 4' ligne du même alinéa, au lieu de : « Saint Pantaléon les Vignes », lire : « Saint-Pantaléon-les-Vignes » ; et le 5’' alinéa, 6* ligne, au lieu de : « Saint-Hilaire-d’Ozihan », lire : « Saint-Hilaire-d’Ozilhan ». — 108

Décret du 23 octobre 1957, relatif aux appellations contrô­ lées « Banyuls », « Maury », « Côtes d’Agly », « Rive- saltes », « Côtes de Haut-Roussillon » et « Rasteau ».

Article premier. — L’article 4 des décrets du 6 août 1936 définis­ sant les conditions de contrôle des vins à appellation « Banyuls », •• Mau ry », « Côte d’Agly », « Rivesaltes » et « Côtes de Haut-Roussillon ». et l’article 4 du décret du 5 janvier 1944 définissant les conditions de contrôle des vins à appellation « Rasteau », sont modifiés sinsi qu'il suit : « Les vins ayant droit à l’appellation contrôlée susvisée devront être vinifiés selon l’une des deux méthodes suivantes donnant un degré alcoo­ lique minimum de 15° d’alcool acquis : « 1) Vinification en vins doux naturels. — Vins obtenus avec des moûts possédant obligatoirement une richesse en sucre minimum de 252 gr. par litre correspondant au moins à 14° d’alcool en puissance dans lesquels a été fait, en cours de fermentation, un apport, évalué en alcool pur, de 5 % au minimum et de 10 % au maximum d’alcool titrant au moins 90° donnant aux vins faits une richesse minimum totale de 21° 5 (alcool acquis et en puissance) avec un minimum de 15" d’alcool acquis ; «2 ) Vinification en vins de liqueur. — Vins obtenus avec des moûts possédant obligatoirement une richesse en sucre minimum de 234 gr. par litre correspondant au moins à 13° d’alcool en puissance dans lesquels a été fait avant ou en cours de fermentation, un apport d’alcool titrant au moins 90° donnant aux vins faits une richesse minimum de 21 °5 (alcool acquis et en puissance) avec un minimum de 15" d’alccool acquis. « L’appellation contrôlée susvisée sera donnée aux vins vinifiés comme ci-dessus : « En rouge. — Par la macération du moût avec la pulpe du rai­ sin durant tout ou partie de fermentation. « En rosé ou en blanc. — Par la fermentation des moûts séparés de la pulpe avant tout commencement de fermentation. « L’emploi de la dénomination « rancio » à la suite du nom de l’appellation est réservée aux vins doux naturels et aux vins de liqueur à l’appellation contrôlée susvisée qui, vinifiés dans les conditions ci-dessus, en raison de leur âge et des conditions particulières à ce terroir, ont pris le goût dit « de rancio ». « Les opérations de mutage doivent être effectuées avant le 31 dé­ cembre de l’année de récolte des moûts. Toutefois, des compléments de mutage restent autorisés à toute époque de l’année tant sur les vins de la récolte que sur ceux des récoltes antérieures, à la condition expresse que ces correctifs ne portent pas à plus de 10 % du volume des moûts traités la quantité totale d’alcool pur utilisée pour le mutage et les compléments de mutage. « Des surmutages à l’aide d’eau-de-vie de vin peuvent être opérés par les élaborateurs sur les lots de vins doux naturels présentant, après mutage, le degré alcoolique minimum exigé. L’addition d’eau-de-vie de vin ne doit pas porter à plus de 10 % du volume des moûts la quantité totale d’alcool pur utilisée pour le mutage et le surmutage. « Toute opération d’enrichissement autre que le mutage et les sur- mutages dans les conditions visées ci-dessus, et spécialement toute opération de chaptalisation, concentration ou congélation, même dans les limites légales, est interdite sous peine de faire perdre le droit à l’appellation contrôlée pour le vin sur lequel elle aurait été pratiquée. — 109 —

n Les vendanges des jeunes vignes ne pourront servir à l’élaboration du vin à appellation contrôlée susvisée, qu’à partir de la quatrième feuille du greffon (celle-ci non comprise) après greffage sur place ou après mise en place des racinés-greffés. Article 2. — L’article 5 des décrets des 6 août 1936 définissant les conditions de contrôle des vins à appellations « Banyuls » et « Maury » est modifiée ainsi qu’il suit : « L’appellation contrôlée susvisée n’est applicable que dans, la limite de 30 hectolitres de moût par hectare de vigne en production. «Cette limite peut-être modifiée chaque année par décision du Comité directeur de l’Institut national des appellations d’origine des Vins et eaux-de-vie suivant la quantité et la qualité de la récolte, après consul­ tation d’un Comité de 5 membres nommés par d’institut national des appel­ lations d ’origine des vins et eaux-de-vie sur la proposition du syndicat de défense le plus représentatif de l’appellation contrôlée en cause adoptée par une Assemblée générale du Syndicat « Les augmentations du rendement de base ne sont accordées qu’en année exceptionnelle où qualité et quantité se présentent simultanément. « Les quantités excédentaires sont déclassées. Toutefois, des déroga­ tions individuelles peuvent être accordées par l’Institut national des appel­ lations d'origine des vins et eaux-de-vie après vérification de la qualité de la récolte et des conditions de production. Les demandes devront être présentées avant le 15 décembre de l’année de la récolte ». Article 3. — L’article 5 des décrets du 6 août 1936, définissant les conditions de contrôle des vins à appellation « Côtes d’Agly », « Rive­ saltes » et « Côtes du Haut-Roussillon » et l’article 5 du décret du 5 jan­ vier 1944, définissant les conditions de contrôle des vins à appellations « Rasteau », sont modifiés ainsi qu’il suit : « L’appellation contrôlée susvisée n’est applicable que dans la limite de 35 hectolitres de moût par hectare de vigne en production. « Cette limite peut être modifiée chaque année par décision du Comité directeur de l’Institut national des appellations d'origine des vins et eaux-de-vie suivant la quantité et la qualité de la récolte, après consul­ tation d’une commission de 5 membres nommés par l’Institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie sur la proposition du syn­ dicat de défense le plus représentatif de l’appellation contrôlée en cause, adoptée par une Assemblée générale dudit syndicat. u Les augmentations de rendement de base ne sont accordées qu’en année exceptionnelle où qualité et quantité se présentent simultanément. « Les quantités excédentaires sont déclassées. Toutefois des déro­ gations individuelles peuvent être accordées par l’Institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie après vérification de la qualité de la récolte et des conditions de production. Les demandes de­ vront être présentées avant le 15 décembre de l’année de la récolte ». (/.O . du 27 octobre 1957.) — 110 —

Rectificatif au « Journal officiel » du 27 octobre 1957. Décrets relatifs aux appellations contrôlées « Banyuls », « Maury », « Côtes d’Agly », « Rivesaltes », « Côtes de Haut Roussillon », « Rasteau » et « Grand Rous- sillon ».

Page 10267, 2" colonne, article l 'r, 5e alinéa, 2” ligne, au lieu de : « ci-dessus», lire : « ci-dessous» ; 12" alinéa, 3e ligne, au lieu de «celle- ci non comprise », lire : « celle-ci comprise » ; article 2, 1 ” ligne, au lieu de : « des décrets des 6 août 1956 », lire : « des décrets du 6 août 1956 » ; y alinéa, 4e ligne au lieu de: «consultation d'une consom­ mation », lire : « consultation d'une commission ». Page 10269, article 4 du décret du 23 octobre 1957 relatif à l’appel­ lation contrôlée « Grand Roussillon », 4“ alinéa, au lieu de : « ci-dessus » lire : « ci-dessous ».

Décret du 23 octobre 1957 concernant les vins doux natu­ rels et vins de liqueur à appellation contrôlée « Musca» de R ivesaltes ».

Article premie'r. — L’article 4 du décret du 29 août 1956 définissant les conditions de contrôle des vins à appellations « Muscat de Rivesaltes ». est modifiée ainsi qu’il suit : « Les vins ayant droit à l’appellation contrôlée « Muscat de Rive­ saltes » devront être vinifiés selon l’une des deux méthodes suivantes donnant un degré alcoolique minimum de 15" d’alcool acquis et laissant subsister la quantité minimum de sucre par litre précisée ci-après : « 1 ) Vinification en vin doux naturel. — Vins obtenus avec des moûts possédant obligatoirement une richesse en sucre minimum de 252 gr. par litre correspondant à 14" d’alcool en puissance dans lesquels a été fait en cours de fermentation un apport, évalué en alcool pur, de 5 % au minimum et de 10% au maximum d’alcool titrant'au moins 90° donnant aux vins faits une richesse minimum totale de 21° 5 (alcool acquis et en puissance) avec un minimum de 15" d’alcool acquis et de 85 gr. de sucre ; « 2) Vinification en vins de liqueur. — Vins obtenus avec des moûts possédant obligatoirement une richesse en sucre minimum de 234 gr. par litre correspondant au moins à 13" d’alcool en puissance dans lesquels a été fait, avant toute fermentation, un apport, évalué en alcool pur, de 15 % au minimum d’alcool titrant au moins 90" conservant au vin la totalité de sucre naturel du moût, cette quantité de sucre ne pouvant être inférieure à 185 gr. par litre. « Toute opération d’enrichissement autre que la mutage dans les conditions visées ci-dessus et spécialement la chaptalisation, la concentra­ tion ou la congélation, même dans les limites légales est interdite sous peine de faire perdre le droit à l’appellation contrôlée pour le vin sur lequel elle aurait été pratiquée. — 111 —

j< Les vendanges des jeunes vignes ne pourront servir à l’élaboration du vin à appellation contrôlée « Muscat de Rivesaltes » qu’à partir de la quatrième feuille du greffon (celle-ci comprise), après greffage sur place ou après mise des racinés-greffés ». Article 2. — L’article 5 du décret du29 août 1956 définissant les conditions de contrôle des vins à appellation « Muscat de Rivesaltes » est modifié ainsi qu’il suit : « L’appellation contrôlée « Muscat deRivesaltes » n’est accordée que pour les vins produits dans la limite d’un rendement de 28 hectolitres de moût à l’hectare. « Un rendement supérieur à 28 hectolitres entraîne la perte de l’appellation contrôlée « Muscat de Rivesaltes » pour toute la récolte du déclarant, celle-ci pouvant ' toutefois bénéficier de l’appellation « Grand Roussillon ». « Des dérogations individuelles peuvent être accordées par l’Institut national des appellations d’origine des vins et - eaux-de-vie après véri­ fication de la qualité de la récolte et des conditions de production. Les demandes devront être présentées avant le 15 décembre de l’année de la récolte ». Article 3. — L’article 6 du décret du 29 août 1956 définissant les conditions de contrôle des vins à appellation « Muscat de Rivesaltes » est complété ainsi qu’il suit : « Les vins à appellation contrôlée « Muscat de Rivesaltes » ne pourront sortir des chais des producteurs avant le 15 décembre de l’année de la récolte ». (/. O. du 27 octobre 1957.)

Décret du 3 octobre 1957 concernant l’appellation contrôlée « Esprit de Cognac ».

Article premier. — L ’article 2 du décret du 11 mars 1938 défi­ nissant l’appellation contrôlée « Esprit de Cognac » est modifié ainsi qu’il suit : « Pour avoir droit à l’appellation contrôlée « Esprit de Cognac » le « produit obtenu devra présenter un titre alcoolique compris entre 80 « et 85” ». Art. 2. — Le Secrétaire d’Etat à l’Agriculture est chargé de l’exé­ cution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la Répu­ blique Française. (J.O. du 8-10-1957.) 112

Loi iT 57-1286 du 20 décembre 1957 interdisant la fabrica­ tion de vins mousseux autres que la « Clairette de Die» à l’intérieur de l'aire délimitée ayant droit à cette appel­ lation d’origine contrôlée (1).

Article premier. — A partir de la promulgation de la présente loi, toute fabrication de vin mousseux autre que la « Clairette de Die » est interdite à l’intérieur de l’aire délimitée ayant droit à cette appellation contrôlée. Toutefois, les dérogations pourront être accordées par arrêté du mi­ nistre de l’agriculture sur propositions conjointes de l’institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie et du syndicat de défense de u Clairette de Die », aux négociants et producteurs produisant les mous­ seux ordinaires « Clairette-Muscat ). Pour pouvoir bénéficier de ces dérogations, les négociants et pro­ ducteurs intéressés devront obligatoirement réunir les conditions suivantes : 1°) N’employer, pour la fabrication de leurs mousseux, que des cépages « Clairette » et « Muscat » ; 2°) N’utiliser, - pour cette fabrication, que des raisins ou des vins achetés aux vignerons produisant dans l’aire délimitée ayant droit à l’appel­ lation « Clairette de Die » ; 3U) Présenter leurs vins mousseux dans des bouteilles ne pouvant prêter à aucune confusion avec celles contenant le vin mousseux ayant droit à l’appellation « Clairette de Die » ; 1 étiquette de ces bouteilles devra préciser qu’il s’agit d’un vin mousseux ordinaire, produit en cuve close. Les raisins, moûts et vins utilisés pour la fabrication des mousseux définis ci-dessus, ne pourront circuler qu’avec une autorisation délivrée par le conseiller technique régional de l’Institut national des appellation d’ori­ gine des vins et eaux-de-vie. Art. 2. — Dans les quinze jours qui suivront la promulgation de la présente loi, les négociants en vins mousseux établis dans l’aire géogra-

(I) Loi no 51-1286. Travaux préparatoires. Assemblée nationale : Proposition de loi (n" 7576 rectifié) ; Rapport de M. Gau au nom de la commission des boissons (numé­ ro 10449) ; Adoption sans débat le 26 juin 1955. Conseil de la République : Proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale (n" 347, année 1955) ; Rapport de M. Péridier au nom de la commission des boissons (nu­ méro 51, S. O. 1955-1956) ; Discussion et adoption le 25 octobre 1955. Assemblée nationale : Proposition de loi modifiée par le Conseil de la République (numé­ ros 11718 et 51 [3e législature]) ; Rapport de M. Tourne au nom de la commission des boissons (nu­ méros 2229 et 6037) ; Adoption sans débat le 13 décembre 1957. — 113 — phique de production du vin d'appellation contrôlée « Clairette de Die » seront tenus de déclarer à l’administration des contributions indirectes leurs stocks de bouteilles de vins mousseux dont la fabrication est inter­ dite par l’article I er ci-dessus. Un délai d’un an, à compter de la promulgation de la présente loi, sera accordée aux détenteurs de ces vins mousseux pour l’écoulement desdits stocks. Art. 3. — Les infractions aux dispositions de la présente loi seront punies d’un emprisonnement d’un mois au moins et d’un an au plus et d’une amende de 2.000 francs au moins et 50.000 francs au plus ou de l'une de ces deux peines seulement. Elles seront constatées par les agents chargés de la répression des fraudes et par les fonctionnaires des contributions indirectes. Elles seront poursuivies et réprimées suivant les formes prévues en matière de contribution indirectes. La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat. (/. O. du 20 décembre 1957.)

Rendements maxima à l’hectare pour la récolte 1957.

(Modifications décidées par le Comité directeur de 1*1. N. A. O. dans sa séance du 5 Novembre 1957. (1)

BOURGOGNE

D é p a r t e m e n t d e l ’Y o n n e Bourgogne ...... 15 hl au lieu de 45 Bourgogne grand ordinaire 15 hl au lieu de 45 Bourgogne Aligoté ...... 15 hl au lieu de 45 Bourgogne passe tout grain 15 hl au lieu de 45 Chablis grand cru ...... 20 hl au lieu de 35 Chablis et Chablis premier cru ...... 25 hl au lieu de 40 Petit Chablis ...... 25 hl au lieu de 40

D é p a r t e m e n t d e l a C ô t e -d 'O r et les communes de Saône-et-Loire suivantes : Dezize-lès-Maranges, Cheilly-lès-Maranges et Sampigny-lès-Maranges. Bourgogne ...... 40 hl au heu de 4l> Bourgogne grand ordinaire ...... 40 hl au lieu de 45 Bourgogne Aligoté ...... 40 hl au lieu de 45 Bourgogne passe tout grain ...... 40 hl au lieu de 45

(I) Seules sont indiquées les modifications, les rendements des autres appellations restent inchangés pour la récolte 1957. Ils sont indiqués par le décret du 24 novembre 1955.

8 114

DEPARTEMENT DE S a ÔNE-ET-L0IRE (sauf les trois communes mentionnées ci-dessus)

B ourgogne ...... , ...... 40 hl au lieu de 45 Bourgogne grand ordinaire ...... 40 hl au lieu de 45 Bourgogne Aligoté...... 40 hl au lieu de 45 Bourgogne passe tout grain ...... 40 hl au lieu de 45 G iv ry ...... 25 hl au lieu de 40 M ercu rey ...... < ...... 20 hl au lieu de 35 M o n tag n y ...... 20 hl au lieu de 40 R u lly ...... 25 hl au lieu de 40 Mâcon (vins rouges) ...... 35 hl au lieu de 50 Mâcon supérieur (vins rouges) ...... 35 hl au lieu de 45 Mâcon (vins blancs) ...... 40 hl au lieu de 50 Mâcon supérieur (vins blancs) ...... 40 hl au lieu de 45 Pouilly-Fuissé, Pouilly-Vinzelles et Pouilly-Loché. . 35 hl au lieu de 45 B eau jo lais ...... 35 hl au lieu de 50 Beaujolais supérieur ...... 30 hl au lieu de 45 Beaujolais villages ...... 30 hl au lieu de 45 Saint-Amour ...... 25 hl au lieu de 40 MouÜn-àVent ...... 25 hl au lieu de 40

DEPARTEMENT DU R h ÔNE

Beaujolais ...... 35 hl au lieu de 50 Beaujolais supérieur ...... 30 hl au lieu de 45 Beaujolais villages ...... 30 hl au lieu de 45 M o u lin -à-V en t ...... 2 5 hl a u lieu de 40 B rouilly ...... 25 hl au lieu de 40 C hénas ...... 25 hl au lieu de 40 Chiroubles ...... 25 hl au lieu de 40 Côtes-de-Brouilly ...... 25 hl au lieu de 40 F leurie ...... 25 hl a u lieu de 40 Juliénas ...... 25 hl au lieu de 40 M orgon ...... 25 hl au lieu de 40

DEPARTEMENT DE LA GiRONDE

B ordeaux ...... 40 hl au lieu de 50 Bordeaux supérieur ...... 35 hl au lieu de 40 M édoc ...... 2 0 hl a u lieu de 38 Haut-Médoc ...... 20 hl au lieu de 36 L istrac ...... 20 hl au lieu de 36 M a rg au x ...... 20 hl au lieu de 34 M oulis ...... 20 hl au lieu de 36 P a u illa c ...... 28 hl au lieu de 34 Saint-Julien ...... 28 hl au lieu de 34 Saint-Estèphe ...... 25 hl au lieu de 36 Graves et Graves supérieurs ...... 25 hl au. lieu de 40 C érons ...... 25 hl au lieu de 40 S auternes ...... 12 hl au lieu d e 25 pour les communes de Preignac et Barsac 16 hl au lieu de 25 pour les communes de Bommes, Fargues et Sauternes. B arsac ...... 12 hl au lieu de 25 Entre-deux-Mers ...... 40 hl au lieu de 50 Premières-Côtes-de-Bordeaux (vins rouges) ...... 28 hl au lieu de 40 (vins blancs) ...... 32 hl au lieu de 40 Côtes-de-Bordeaux-Saint-Mac ire ...... 35 hl au lieu de 42 Graves-de-Vayres ...... 35 hl au lieu de 42 Sainte-Foy-Bordeaux ...... 30 hl au lieu de 45 Loupiac ...... 20 hl au lieu de 40 Sainte-Croix-du-Mont ...... maintenu à 40 Blaye ou Blayais ...... 40 hl au lieu de 45 Côte-de-Blaye ...... maintenu à 42 Premières-Côte-de-Blaye 40 hl au lieu de 42 Côte-de-Bourg (vins rouges) ...... 40 hl au lieu de 50 (vins blancs) ...... maintenu à 40 Côtcs-de-Fronsac ...... 30 hl au lieu de 42 Côtes-Canon-Fronsac ...... 30 hl au lieu de 42 Poinerol ...... 25 hl au lieu de 40 Lalande-de-Pomerol corn, de Lalande-de-Pomerol 6 hl au lieu de 40 commune de Néac ...... 18 hl au lieu de 40 Néac ...... 18 hl au lieu de40 Saint-Emillion ...... 20 hl au lieu de 42 Lussac-Saint-Emillion ...... 20 hl au lieu de 42 Montagne-Saint-Emillion ...... 20 hl au lieu de42 Parsac-Saint-Emillion ...... 20 hl au lieu de 42 P.uisseguin-Saint-Emilion 20 hl au lieu de 42 Saint-Georges-Saint-Emilion ...... 20 hl au lieu de 42 Sables-Saint-Emillion ...... 12 hl au lieu de42

D é p a r t e m e n t d e la D o r d o g n e Bergerac ...... 30 hl au lieu de 50 Montravel, Côtes-de-Montravel et Haut-Montravel. 30 hl au lieu de 40 Monbazillac ...... 10 hl au lieu de 40 Pécharmant ...... 30 hl au lieu de 40 Rosette ...... *...... 30 hl au lieu de 40

D é p a r t e m e n t d u L o t - e t -G a r o n n e Côtes-dc-Duras ...... 30 hl au lieu de 40

D é p a r t e m e n t d u T a r n g ai|iac 35 hl au lieu de 40 Gaillac Premières C ôtes...... 30 hl au lieu de 35

C ô t e s -d u -R h ô n e Côtcs-du-Rhônc ...... 30 hl au lieu de50 Châteauneuf-du-Pape ...... 20 hl au lieu de 35 ^.avel ...... 20 hl au lieu de 35 Airac ri ' ...... 20 hl au lieu de35 Cote-Rotie 20 hl au lieu de 35 Condrieu ...... 20 hl au lieu de 30 oamt-Joseph ...... 25 hl au lieu de 40 £°.ma* ...... 30 hl au lieu de 35 Samt-Peray ...... 30 hl au lieu de 40 Hermitage 25 hl au lieu de 40 Crozes-Hermitage ...... 25 hl au lieu de40 — 116 —

V a l l é e d e l a L o ir e Muscadet ...... 15 W au |îeu

A n j o u e t S a u m u r Anjou et Saumur (vins blancs) ...... 40 hl au lieu de 45 (vins rouges) ...... 30 hl au heu de 5U (vins rosés) 40 hl au lieu dé 50 Anjou rosé de Cabernet , .. et Saumur rosé de Cabernet ...... 30 hl au lieu de 40 Anjou-Côteaux-de-la-Loire ...... 25 hl au heu de 30 Côteaux-du-Layon ...... 25 ni au heu de 30 Côteaux-de-l’Aubance ...... 25 il au heu de 3U Quarts-de-Chaume ...... 20 hl au lieu de 22 Savennières 20 hl au heu de 25

T o u r a in e Touraine ...... 20 hl au lieu de 45 Touraine Amboise, Touraine Mesland et Touraine Azay-le-Rideau ...... 20 hl au lieu de 45 Vouvray ...... 15 hl au lieu de 45 Montlouis ...... 20 hl au lieu de 45 Bourgueil 20 hl au lieu de 40 Saint-Nicolas-de-Bourgueil ...... 20 hl au lieu de 35 Chinon ...... 18 hl au lieu de 40

D épartements : N iè v r e ,-C h e r e t I n d r e Blanc fumé de Pouil’y 10 hl au heu de 45 Pouilly-sur-Loire ...... 10 hl au lieu de 40 Quincy ...... 6 hl au lieu de 45 Reuilly ...... ••...... 10 hl au lieu de 35 Sancerre ...... ’ 15 hl au lieu de 35

Décret du 31 décembre 1957 relatif à la définition des vins à appellations contrôlées « Anjou », « Rosé d’Anjou » et « Saumur ».

Le président du conseil des ministres, Sur le rapport du ministre de l’Agriculture et du secrétaire d’Etat à l'Agriculture. Vu la loi modifiée et complétée du T r août 1905 sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises et des falsifications des den­ rées alimentaires et des produits agricoles; Vu la loi modifiée et complétée du 6 mai 1919 sur la protection des appellations d’origine; — 117

Vu les articles 20 et suivants du décret du 30 juillet 1933 relatif au marché du vin et au régime économique de l’alcool; Vu la loi du 13 janvier 1938 complétant les dispositions du décret du 3U juillet I9 j 5 sur les appellations contrôlées, modifiée par la loi du 3 avril 1942; Vu le décret du 3 avril 1942, complété par le décret du 21 avril 1943; Vu les décrets des 14 novembre 1936, 9 septembre 1937, 13 janvier 1938, 16 mars 1943 (art. 20 et 21), 24 novembre 1955 concernant les vins à appellations contrôlées « Anjou », « Anjou-Saumur » et « Saumur »: Vu le décret du l'or juin 1956 concernant les vins pétillants à appel­ lations contrôlées « Anjou », « Saumur », « Montlouis », « 1 ou- raine » et « Vouvray »; Vu la délibération de l’institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie en date du 23 juillet 1957, Décrète :

T it r e I or. — Anjou e( rosé d’Anjou. Art. Tr. — Seuls ont droit à l’appellation contrôlée « Anjou » et. lorsqu’il s’agit de vins rosés, à l’appellation « Rosé d’Anjou » les vins (blancs, rouges et rosés) qui. répondant aux conditions énumérées ci-après, ont été récoltés à l’intérieur du territoire administratif ci-dessous désigné, à l’exclusion des terrains d’alluvions modernes et des terrains non consacrés à la culture de la vigne en raison des usages locaux : Département de Maine-et-Loire. — Communes d’Allones, Ambillou- le-Château, Andard, Angers, Antoigné, Artannes-sur-Thouet. Aubigné- Briand, Bagneux, Baracé, Beaulieu Blaison. Bouchemaine, Bourgneuf- en-Mauges, Bouzillé, Brain-sur-Allonnes, Brain-sur-l’Authion. Brézé. Brigné, Briollay, Brissac, Brossay, Cernusson, Chacé, Chalonnes-sur- Loire, Champ-sur-Layon, Champtocé, Champtoceau, Chanzeaux, Charcé, Chaumont-d’Ànjou, Chavagnes-les-Eaux, Chaudefons, Cheffes, Chemel- lier, Chemillé, Chênehutte-les-Tuffeaux, Cizay-la-Madeleine, Clêré-sur- Layon Concourson, Cornillé-les-Caves, Coron. Courchamps, Coutures. Dampierre-sur-Loire, Daumeray, Denée, Denezé-sous-Doué, Distré. Douces. Doué, Drain Durtal Ecuillé, Epieds Faveray-Machelles. Faye- d’Anjou, Feneu Fontaine-Millon Fontrevault, Forges, Gennes, Gohiers. Gonnord. Grézillé, Huillé Ingrandes Joué-Etiau, Juigné-sur-Loire, l’Ab­ baye. la Chapelle-Saint-Florcnt, la Chapelle-sur-Oudon. la Fosse-de-Tignc, la Jumellière. la Membrolle-sur-Longuenée, Landemont, la Plaine, la Pom- meraye, la Possonicre la Salle-de-Vihiers, la Varenne, la Voide, le Cou- dray-Macouard, le Marillais le Mesnil-en-Vallée. le Puy-Notre-Dame, les Alleuds les. Cerqueux-sous-Passavant, les Ulmes, les Verchers, le Thoueil le Vaudelnay. Lezigné. Liré, Louerre, Lourcsse-Rocheminière, Lué-en-Baugeois, Luigné. Martigné-Briand, Meigné-sous-Doué, Méron, Montiean Montfort Montigné. les Rairies, Montilliers, Montreuil-Bellay. Montreuil-sur-Loir, Montsoreau, Mozé-sur-Louet. Murs Neuillé. Notre- Dame-d’AUençon Noyant-la-Plaine. Nueil-sur-Layon Parnay, Passa­ vant-sur- Lavon, Pellouaille-les-Vignes Pruillé, Quincé. Rablay, Roche- fort Rou-Mnrson Saint-Aubin-de-Luigné. Saint-Barthélémy, Saint-Clé- ment-de-la-Place, Saint-Gvr-en-Bourg Saint-Ellier, Sainte-Gemmes-sur* Loire Saint-Florent-le-Vieil, Saint Georges-sur-Loire, Saint-Georges-sur- Lavon Sa'nt-C.eoTges-des-Seot-Vo'es Saint-Germain-des-Prés, Saint-Hi- laire-dù-Ro!s S»;nt-HiIa're-Saint-Florent, Saint-Jean-des-Mauvrets, Saint- Just-sur-Dive, Saint-Lambert-du-Lattav, Saint-Laurent-de-la-Plaine, Saint* — 118 —

Laurent-du-Mottay, Sainl-Macaire-du-Bois, Saint-Melaine-sur-Aubance, Saint-Rémy-la-Varenne, Saint-Saturnin-sur-Loire, Saint-Sigismond, Saint- Sulpice-sur-Loire, Saint-Sylvain-d’Anjou, Saulgé-i'Hôpital, Saumur, Sa- vennières, Somloire, Souceiles, Soulaire-et-Bourg, Soulaines-sur-Aubance, Soulanger, Souzay, Tancoigné, Tiercé, Tigné, Thouarcé, T rémont, Iré- lazé, Trèves-Cunault, Turquant, Varennes-sur-Loire, Varrains, Vauchré- tien, Verrie, Vihiers. Département des Deux-Sèvres. — Communes d'Argenton-l’Eglise, Bagneux, Bouillé-Loretz, Bouillé-Saint-Paul, Brion, Cersay, Louzay, Vlauzé-Thouarsais, Saint-Cyr-la-Lande, Sainte-Radegonde, Sainte-Verge Saint-Léger-de-Montbrun, Saint-Martin-de-Mâcon, Saint-Martin-de-San- zay, Saint-Pierre-à-Champs, Thouars, Tourtenay. Département de la Vienne. — Communes de Berrie, Curçay, Glé- nouze, Pouançay, Ranton, Saix, Saint-Léger-de-Montbriilais, Ternay. Les limites de l’aire de production ainsi définie seront reportées sur le plan cadastral des communes intéressées par les experts désignés par le co­ mité directeur de l’institut national des appellations d’origine et le tracé établi par leurs soins sera, après approbation par l’institut national des appellations d’origine, déposé dan les mairies intéressées. Art. 2. — Les vins ayant droit à l’appellation contrôlée « Anjou » doivent provenir des cépages suivants, à l’exclusion de tous autres : Pour les vins blancs : chenin blanc ou pineau de la Loire; Pour les vins rouges : cabernet franc, cabernet-sauvignon, pineau d’Aunis; Pour les vins rosés : cabernet franc, cabernet-sauvignon, pineau d’Aunis, gamay, côt, groslot. Art. 3. — Les vins ayant droit à l’appellation contrôlée « Anjou » doivent provenir de moûts contenant au minimum avant tout enrichissement: Pour les vins blancs : 162 grammes de sucre naturel par litre et présenter, après fermentation, un degré alcoolique minimum de 9,5“ ; Pour les vins rouges, 180 grammes de sucre naturel par litre, et pré­ senter après fermentation un degré alcoolique minimum de 10° ; Pour les vins rosés, 153 grammes de sucre naturel par litre, et pré­ senter après fermentation un degré alcoolique minimum de 9" ; Pour les vins rosés pétillants, 162 grammes de sucre naturel par litre, et présenter un degré alcoolique minimum de 9,5" avant la fermentation en bouteilles.

T it r e II . — Saumur. Art. 4. — Seuls ont droit à l’appellation contrôlée .« Saumur » les vins (blancs et rouges) qui, répondant aux conditions énumérées ci-après, ont été récoltés à l’intérieur du territoire administratif ci-dessous désigné, à l’exclusion des terrains d'alluvions modernes et des terrains non consa­ crés à la culture de la vigne en raison des usages locaux : Département de Maine-et-Loire. Communes d’Antoigné, Artannes, Bagneux, Brézé, Brossay, Chacé, Cizay-la-Madeleine, le Coudry-Ma- couard, Courchamps, Dampierre, Distré, Epieds, Fontevrault, Méron, Montreuil-Bellay, Montsoreau, Parnay, le Puy-Notre-Dame, Saint-Cyr- en-Bourg, Sainl-Hilaire-Saint-Florent, Saint-Just-sur-Dive. Saumur, Sou­ zay, Turquant, les Ulines, Varrains, le Vaudelnay et les Verchers (partie). Département des Deux-Sèvres. — Commune de Tourtenay. Département de la Vienne. —• Communes de Berrie, Cursay, Gle- nouze, Pouançay, Ranton, Saint-Léger-de-Montbrillais, Saix et Temay. — 119 —

Les limites de l’aire de production ainsi définie seront reportées sur le plan cadastral des communes intéressées par les experts désignés par le comité directeur de l’institut national des appellations d’origine et le tracé établi par leurs soins sera, après approbation par l’institut national des ap­ pellations d’origine, déposé dans les mairies des communes intéressées. Le nom de Champigny peut être adjoint à celui de l’appellation « Saumur » pour les- vins rouges provenant des communes de Souzay, Chacé, Dampierre, Parnay, Saint-Cyr-en-Bourg, Saumur et Varrains. Le nom de Champigny doit être placé après celui de Saumur et im­ primé en caractères dont les dimensions, aussi bien en hauteur qu’en lar­ geur, ne doivent pas dépasser celles des caractères de l’appellation d’ori­ gine « Saumur ». Artè 5. — Les vins ayant droit à l’appellation contrôlée « Saumur » doivent provenir des cépages suivants, à l’exclusion de tous autres : Pour les vins blancs, chenin blanc ou pineau de la Loire; Pour les vins rouges, cabernet franc, cabernet-sauvignon, pineau d’Aunis. Art. 6. — Les vins ayant droit à l’appellation contrôlée « Saumur » doivent provenir de moûts contenant au minimum avant tout enrichisse­ ment : Pour les vins blancs, 170 grammes de sucre naturel par litre et pré­ senter après fermentation un degré alcoolique minimum de 10°. Ces vins doivent présenter une teneur en sucre restant au plus égale à 10 grammes par litre; Pour les vins rouges, 180 grammes de sucre naturel par litre et pré­ senter après fermentation un degré alcoolique minimum de 10°.

TlTRE III. —- Dispositions communes.

Art. 7. — Les appellations contrôlées « Anjou » et « Saumur » ne sont accordées que dans les limites de : Pour les vins blancs, 45 hectolitres; Pour les vins rouges, 40 hectolitres. Toutefois., pour les vins rosés à appellation contrôlée •,< Anjou », cette limite peut atteindre 50 hl par hectare de vigne en production. Ces limites peuvent être modifiées chaque année par décision du comité directeur de l’institut national des appellations d’origine des vins et eaux- de-vie suivant la quantité et la qualité de la récolte, après consultation d’une commission de cinq membres nommés par l’institut national des ap­ pellations d’origine sur la proposition du syndicat de défense le plus repré­ sentatif de l’appellation contrôlée en cause adoptée par une assemblée générale dudit syndicat. Les augmentations du rendement de base ne sont accordées qu’en année exceptionnelle où qualité et quantité se présentent simultanément. Les quantités excédentaires sont déclassées. Toutefois, des dérogations individuelles peuvent être accordées par l’institut national des appellations d’origine après vérification de la qualité de la récolte et des conditions de production. Les demandes doivent être présentées avant le 15 décembre de l’année de la récolte. Les vendanges des jeunes vignes ne peuvent servir à l’élaboration du vin à appellation contrôlée qu’à partir de la quatrième feuille (celle-ci comprise) après greffage sur place ou après mise en place des racinés- greffés. — 120 —

Art. 8. — Dans le délai d’un an, des propositions tendant h préciser une réglementation de la taille et de la densité des plantations devront être faites à l’Institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie par la fédération générale des syndicats viticoles de l’Anjou. Art. 9. — Les vins ayant droit à l’une des appellations contrôlées dé­ finies au présent décret doivent provenir de raisins récoltés à bonne matu­ rité et vinifiés conformément aux usages locaux. Ils bénéficient de toutes les pratiques œnologiques actuellement autorisées par les lois et règlements en vigueur, sauf la concentration qui est interdite. La qualification « pétillant » peut être utilisée conjointement avec les appellations contrôlées « Anjou » ou « Saumur » pour les vins blancs et avec l’appellation contrôlée « Anjou » ou « Rosé d’Anjou » pour les vins rosés, présentant une fermentation secondaire en bouteilles et préparés à l’intérieur des aires de production ainsi définies pendant un délai qui ne peut être inférieur à un an. L’habillage des bouteilles ne doit prêter à aucune confusion avec celui des vins mousseux. Le bouchon doit être du même type que celui utilisé pour les vins tranquilles; il peut être maintenu par un lien, mais non recouvert d’une plaque. Le surbouchage ne peut pas dépasser 6 cm. de hauteur totale. L’emploi de collerette ou de tout habillage supplémentaire allongeant le surbouchage est interdit dans la présentation des bouteilles de vins pétillants à appellations contrôlées «. Anjou », « Rosé d’Anjou » et « Saumur ». Art. 10. — Les vins pour lesquels sera revendiquée l’une des appel­ lations contrôlées définies au présent décret ne peuvent être déclarés après la récolte, offerts aux consommateurs expédiés, mis en vente ou vendus sans que dans la déclaration de récolte, dans les annonces, sur les pros­ pectus, étiquettes, factures, récipients quelconques, l’appellation considérée soit accompagnée de la mention « appellation contrôlée » en caractères très apparents. Les vins déclarés après la récolte avec l’appellation « Saumur » ne peuvent être vendus sous l’appellation régionale « Anjou ». Art. 11. — L’emploi de toute indication ou de tout signe susceptible de faire croire à l’acheteur qu’un vin a droit à l’appellation contrôlée « Anjou » ou à l’appellation contrôlée « Saumur ». alors qu’il ne ré­ pond pas à toutes les conditions fixées par le présent décret, sera poursuivi, conformément à la législation générale sur les fraudes et sur la protection des appellations d’origine (art. 1er et 2 de la loi du 1er août 1905, art. 8 de la loi du 6 mai 1919, art. 13 du décret du 19 août 1921, complété par le décret du 30 septembre 1949, sans préjudice des sanctions d’ordre fiscal, s’il y a lieu. Art. 12. — Les décrets modifiés des 14 novembre 1936 et 9 septem­ bre 1937 concernant les appellations « Anjou », « Anjou-Saumur » et « Saumur » sont abrogés. Art. 13. — Le ministre de l’agriculture et le secrétaire d’Etat à l’agri­ culture sont chargés de l’exécution du présent décret, qui sera inséré au Journal officiel de la République française. (/. O. du 5 janvier 1958). — 121 —

Décret du 31 décembre 1957 relatif à la définition des vins à appellations contrôlées « Anjou mousseux » et « Saumur m ousseux ».

Le président du conseil des ministres, Sur ie rapport du ministre de l'agriculture et du secrétaire d’Etat à l’agriculture, Vu la loi modifiée et complétée du 1"' août 1905 sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises et des falsifications des denrées alimentaires et des produits agricoles; Vu la loi modifiée et complétée du 6 mai 1919 sur la protection des appellations d’origine ; Vu les articles 20 et suivants du décret du 30 juillet 1935 relatif au marché du vin et au régime économique de l’alcool; Vu la loi du 13 janvier 1938 complétant les dispositions du décret du 30 juillet 1935 sur les appellations contrôlées, modifiée par laloi du 3 avril 1942; Vu le décret du 3 avril 1942, complété oar le décret du 21 avril 1948; Vu les décrets des 14 novembre 1936, 9 septembre 1937, 13 janvier 1938, 14 mai 1938, 16 mars 1943 (art. 20 et 21), 24 novembre 1955 con­ cernant les vins à appellations contrôlées « Anjou », « Anjou-Saumur » et « Saumur »; Vu la délibération de l’institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie en date du 23 juillet 1957, Décrète : Art. lor. — Seuls ont droit à l’appellation contrôlée « Anjou mousseux » ou à l’appellation contrôlée « Saumur mousseux » les vins qui, répondant aux conditions ci-après, ont été récoltés sur le territoire suivant : Appellation « Anjou mousseux ». Aire de production de l’appellation « Anjou » définie par l’article 1'“ du décret du 31 décembre 1957. Appellation « Saumur mousseux ». a) Département de Maine-et-Loire. Arrondissement de Saumur : cantons de Saumur-Sud, Montreuil- Bellay, Doué-la-Fontaine et Gennes en totalité. Canton de Saumur Nord-Est ; communes de Saumur, Allonnes, Brain-sur-Allonnes, Neuillé, Varennes-sur-Loire. Canton de Vihiers : communes de Vihiers. Aubigné-Briand, Cer- nusson, les Cerqueux-sous-Passavant, Cléré-sur-Layon, Coron, la Fossc- de-Tigné, la Plaine, Montilliers, Nueil-sur-Layon. Passavant-sur-Layon. Saint-Hilaire-du-Bois, la Salle-de-Vihiers, Somloire, Tancoigné, Tigné, Trémont, le Voide. b) Département de la Vienne. Communes de Berrie, Curçay, Glenouze, Pouançay, Saint-Léger-de- Montbrillais, Saix, Ternay. c) Département des Deux-Sèvres. Communes d’Argenton-l’Eglise. Bagneux, Bouillé-Loretz, Bouillé- Saint-Paul, Brion-près-Thouet, Cersay, Louzy, Mauzé-Touarsais, Saint- 122

Cyr-la-Lande, Saint-Martin-de-Sanzay, Saint-Pierre-à-Champs, Sainte- Radegonde, Sainte-Verge, Thouars, Tourtenay, Saint-Léger-de-Mont- brun, Saint-Martin-de-Mâcon. Art. 2. — Les vins blancs ayant droit à l’appellation contrôlée « An­ jou mousseux » ou à l’appellation contrôlée « Saumur mousseux » de­ vront provenir des cépages suivants : Cépage principal : chenin blanc. Cépages accessoires : cabernets, cot, gamay, groslot, pineau d’Aunis. La proportion des vins blancs de cépages rouges ne devra pas excé­ der 60 p. 100 de la cuvée. Les vins rosés ayant droit à l’appellation « Anjou mousseux > de­ vront provenir des cépages cabernets, cot, eamay, groslct, pineau d’Aunis. Art. 3. — Toutes les autres conditions et notamment celles qui visent le degré alcoolique à la production et le rendement n aximum, tant pour les vins blancs que pour les vins rosés, restent cc'les fixée- par le décret du 31 décembre 1957 définissant l’appellation « Anjou ». Les vins déclarés sous l'appellation contrôlée « Anjou » récoltés dans l’aire de production de l'appel!-*.;on « Saumur mousseux » pourront être destinés à la préparation des saumur mousseux, et les vins déclarés sous l’appellation contrôlée « Saumur s* pourront être destinés à la pré­ paration des anjou mousseux. Art. 4. -— Les vins ayant droit à l’appellation contrôlée « Anjou mousseux » ou à l’appellation contrôlée « Saumur mousseux » devront présenter un degré minimum de 9.5" d’alcool avant l’adjonction de la li- ueur de tirage, et de 10,5° d’alcool avant l’adjonction de la liqueur 3'expédition. Ils devront avoir été obtenus par seconde fermentation en bouteilles et entièrement manipulés à l’intérieur de leur aire de production respective. Art. 5. — Les dispositions du décret du 14 mai 1938 sont abrogées. Art. 6. — Le ministre de l’agriculture et le sous-secrétaire d’Etat à 1 agriculture sont chargés de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française. (/. O. du 5 janvier 1958).

Décret du 31 décembre 1957 relatif à la définition des vins à appellations contrôlées « Anjou rosé de cabernet » et « Saumur rosé de cabernet ».

Le président du conseil des ministres. Sur le rapport du ministre de l’Agriculture et du secrétaire d’Etat à l’Agriculture, Vu la loi modifiée et complétée du 1' " août 1905 sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises et des falsifications des denrées alimentaires et des produits agricoles; Vu la loi modifiée et complétés du 6 mai 1919 sur la protection des appellations d’origine; 123 —

Vu les articles 20 et suivants du décret du 30 juillet 1935 relatif au marché du vin et au régime économique de l’alcool; Vu la loi du 13 janvier 1938 complétant les dispositions du décret du 30 juillet 1935 sur les appellations contrôlées, modifiée par la loi du 3 avril 1942 ; Vu le décret du 3 avril 1942, complété par le décret du 21 avril 1948; Vu le décret du 18 octobre 1950 définissant les appellations contrô­ lées « Anjou rosé de cabernet », « Anjou-Saumur rosé de cabernet » et « Saumur rosé de cabernet »; Vu la délibération de l’institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie en date du 23 juillet 1957,

Décrète : Art. Ier. — Seuls ont droit à l’appellation contrôlée « Anjou rosé de cabernet » et « Saumur rosé de cabernet » les vins rosés qui, répondant aux conditions ci-après, ont été récoltés sur le territoire suivant : Appellation « Anjou rosé de cabernet » : aire délimitée de l’ap­ pellation « Anjou » définie à l’article 1er du décret du 31 décembre 1957. Appellation « Saumur rosé de cabernet » : aire délimitée de l’ap­ pellation « Saumur » définie à l’article l'er du décret du 31 décembre 1957. Art. 2. — Les vins ayant droit aux appellations susvisées devront provenir des cépages suivants, à l’exclusion de tous autres : cabernet-sau­ vignon et cabernet franc. Art. 3. — Les vins ayant droit aux appellations susvisées devront provenir de moûts contenant au minimum et avant tout enrichissement 187 grammes de sucre naturel par litre et présenter, après fermentation, un degré alcoolique minimum de 11 degrés d’alcool acquis. Art. 4. — Les appellations contrôlées faisant l’objet du présent décret ne seront accordés que dans la limite de 40 hl. par hectare de vigne en production. Cette limite pourra être modifiée chaque année par décision du comité directeur de l'institut national des appellations d’origine des vins et eaux- de-vie, suivant la quantité et la qualité de la récolte, après consultation d’une commission de cinq membres nommés par ce comité directeur sur proposition de la fédération générale des syndicats viticoles de l’Anjou. Les quantités de vins excédentaires sont déclassées, sauf justification reconnue valable après enquête de l’institut national des appellations d’ori­ gine. Les jeunes vignes ne pourront entrer dans le décompte de la surface plantée qu’à partir de la quatrième feuille (celle-ci comprise) après gref­ fage sur place ou après mise en place des racinés-greffés. Art. 5. — Les vins ayant droit aux appellations susvisées devront pro­ venir de vignes qui auront été taillées conformément aux dispositions ci- après : La taille Guyot simple est seule autorisée, le long bois portant sept yeux francs au maximum et le courson deux yeux francs. On pourra conserver sur le vieux bois une ou deux attentes taillées à deux yeux. Sur les ceps vigoureux ou coulards, la taille Guyot double pourra être employée, les deux longs bois portant six yeux francs au maximum et un ou deux coursons taillés à deux yeux francs. Art. 6. — Les vins ayant droit aux appellations contrôlées susvisées devront provenir de raisins arrivés à bonne maturité, récoltés par tries suc- — 124 — ccssives et vinifiés conformément aux usages locaux. Ils bénéficieront de- toutes les pratiques œnologiques actuellement autorisées par les lois et rè­ glements en vigueur, à l’exclusion de la concentration qui est interdite. Art. 7. — Les vins pour lesquels aux termes du présent décret, sera revendiquée l’appellation « Anjou rosé de cabernet » ou « Saumur rosé de cabernet » ne pourront être déclarés après la récolte, offerts aux con­ sommateurs, exédiés. mis en vente ou vendus sans que dans la déclaration de récolte, dans les annonces, sur les prospectus étiquettes, factures réci­ pients quelconques l’appellation susvjsée soit accompagnée de la mention « appellation contrôlée » en caractères très apparents. Les vins déclarés après la récolte avec l’appellation « Saumur rosé de cabernet s> ne pourront être vendus sous l'appellation régionale « An­ jou rosé de cabernet ». Art. 8. — L’emploi de toute indication ou de tout signe susceptible de faire croire à l’acheteur qu’un vin a droit à l’appellation contrôlée « Anjou rosé de cabernet » ou « Saumur rosé de cabernet » alors qu’il ne répond pas à toutes les conditions fixées par le présent décret sera pour­ suivi conformément à la législation générale sur les fraudes et sur la pro­ tection des appellations d’origine (art. I 'r et 2 de la loi du 1er août 1905* art. 8 de la loi du 6 mai 1919, art. 13 du décret du 19 août 1921 com­ plété par le décret du 30 septembre 1949, sans préjudice des sanctions d’ordre fiscal, s’il y a lieu. Aït. 9. — Le décret du 18 octobre 1950 définissant les appellations contrôlées « Anjou rosé de cabernet » et « Anjou-Saumur rosé de ca­ bernet » ou « Saumur rosé de cabernet » est abrogé. Art. 10. — Le ministre de l’agriculture et le secrétaire d’Etat à l’agri­ culture sont chargés de l’exécution du Drésent décret, qui sera inséré au Journal officiel de la République française. (J. O du 5 janvier 1958^ -

Avis relatif à l’emploi de la bouteille du type « Vin du Rhin ».

Le décret n" 55-673 du 20 mai 1955 relatif à l’emploi de la bouteille du type « Vin du Rhin » (Journal officiel du 22 mai 1955) prévoit, dans son article 2, qu’un arrêté pris sur avis d’une commission spéciale établira la liste des appellations d’origine des vins qui pourront être vendus dans ces bouteilles conformément à des usages anciens, loyaux et constants. Les demandes tendant à faire reconnaître l’existence de ces usages, qui devront remonter au moins à l’année 1947, au profit de telle ou telle appellation d’origine d’un vin, devront être adressées dans le délai d’un mois à dater de la publication du présent avis, au secrétariat de la com­ mission susvisée (service de la répression des fraudes), 42 bis, rue de Bour­ gogne, Paris (7e). — 125 —

Ces demandes pourront être complétées, dans un délai de deux mois à partir de la même publication, par tous renseignements relatifs àl’an­ cienneté des usages et à leur caractère loyal et constant. (/. O. du 9 janvier 1958).

Décret du 23 octobre 1957 relatif à l’appellation contrôlée « Grand Roussillon ».

Le président du conseil des ministres, Sur le rapport du ministre des finances, des affaires économiques et du plan et au secrétaire d'L.tat à l'agriculture, Vu ( article Zl de la loi du | j avril 1893; Vu la loi modifiée et complétée du I août 1905 sur la répression des fraudes dans la vente des marenandises et des falsifications des denrées alimentaires et des proauits agricoles; Vu la loi modifiée et complétée du 6 mai 1919 sur la protection des appellations d’origine; Vu les articles 20 et suivants du décret du 30 juillet 1935 relatif au marché du vin et au régime économique de l’alcool; Vu la loi du 13 janvier 1938 complétant les dispositions du décret du 30 juillet 1935 sur les appellations contrôlées, modifiée par la loi du 3 avril 1942; Vu le décret du 3 avril 1942, complété par le décret du 21 avril 1948; Vu la loi n° 831 du 28 août 1942 relative au régime fiscal des vins doux naturels, modifiée par la loi du 13 août 1947; Vu l’article 3 du décret du 19 août 1921, modifié par l’article 2 du décret du 9 septembre 1934; Vu le décret du 31 janvier 1930 portant règlement d’administration publique pour l’application de la loi du 1 r août 1905 en ce qui concerne le commerce des vins de liqueur, des vermouths et des apéritifs à base de vin; Vu les décrets du 6 août 1936 définissant les conditions de contrôle de» appellations « Banyuls » « Maury », « Rivesaltes », « Côte» d’Agly » et « Côtes de Haut-Roussillon »; Vu le décret du 5 août 1938 définissant les conditions de contrôle de l’appellation « Grand Roussillon »; Vu la délibération de l’institut national des appellations d’origiue du 6 février 1957, Décrète : Art. l''r. — Ont droit à l’appellation contrôlée « Grand Roussil­ lon » les vins doux naturels et les vins de liqueur qui, répondant aux conditions énumérées ci-après, ont été récoltés dans les territoire» déli­ mité» des appellations contrôlées « Maury », « Rivesaltes », « Côtes d’Agly » et Côtes de Haut-Roussillon ». Auront droit en outre à l’appellation contrôlée « Grand Roussillon », et à celle-ci seulement, s’ils répondent aux conditions du présent décret, le» vins déclarés avec l’appellation « Muscat de Rivesaltes » et prove­ nant des territoires délimités des appellations contrôlées ci-dessus énumé­ rées, qui n'auraient pas obtenu le certificat délivré par la commission de dé­ gustation, en application de l’article 6 du décret du 29 août 1956. Art. 2. — Les vins ayant droit à l’appellation contrôlée « Grand Roussillon » devront obligatoirement provenir ces cépages suivants, à l’ex­ clusion de tous autres : Cépages principaux : Muscat, Grenache. Maccabeo, Malvoisie. Cépages accessoires : Carignan, Palomino (Xérès). La proportion des cépages accessoires ne pourra excéder 10 p. 100 de l’en- cépagement total. Art. 3. — Les vignes produisant le vin à appellation contrôlée « Grand Roussillon » devront être taillées conformément aux dispositions ci-après : La seule taille autorisée est la taille courte. La vigne conduite en go­ belet ou en éventail peut porter un maximum de sept coursons taillés à deux yeux francs. Le Grenache étant sujet à la coulure pourra être taillé au début de l'année, mais dans le cours de celle-ci, il devra être retaillé suivant le mode exposé ci-dessus. Art. 4. — Les vins ayant droit à l'appellation contrôlée « Grand Roussillon » devront être vinifiés selon l'une des deux méthodes suivantes donnant un degré alcoolique minimum de 15" d’alcool acquis. 1" Vinification en vins doux naturels. — Vins obtenus avec des moûts possédant obligatoirement une richesse en sucre minimum de 252 grammes par litre correspondant au moins à 14" d'alcool en puissance dans lesquels a été fait, en cours de fermentation, un apport, évalué en alcool pur, de 5 p. 100 au minimum et de 10 p. 100 au maximum d’alcool ti­ trant au moins 90° donnant aux vins faits une richesse minimum totale de 21 °5 (alcool acquis et en puissance) avec un minimum de 15" d’alcool acquis. 2" Vinification en vins de liqueur. — Vins obtenus avec des moûts possédant obligatoirement une richesse en sucre minimum de 234 grammes par litre correspondant au moins à 13" d’alcool en puissance dans lesquels a été fait, avant ou en cours de fermentation, un apport d’alcool titrant au moins 90" donnant aux vins faits une richesse minimum totale de 21 "5 (alcool acquis et en puissance) avec un minimum de 15° d'alcool acquis. L’appellation contrôlée « Grand Roussillon » sera donnée aux vins vinifiés comme ci-dessus : En rouge : par la macération du moût avec la pulpe du raisin durant tout ou partie de la fermentation. En rosé ou en blanc : par la fermentation des moûts séparés de la pulpe avant tout commencement de fermentation. La dénomination « Grand Roussillon-Rancio » est réservée aux vins doux naturels et aux vins de liqueur à appellation contrôlée « Grand Roussillon » qui, vinifiés dans les conditions ci-dessus, ont, en raison de leur âge et des conditions particulières à ce terroir, pris le goût dit « de rancio ». Les opérations de mutage doivent être effectuées avant le 31 décembre de l’année de récolte des moûts. Toutefois, les compléments de mutage res­ tent autorisés à toute époque de l’année tant sur les vins de la récolte que sur ceux des récoltes antérieures, à la condition expresse que ces correctifs ne portent pas à plus de 10 p. 100 du volume des moûts traités la quan­ tité totale d’alcool pur utilisée pour le mutage et les compléments de mutage. — 127

Des surmutages à l'aide d’eau-de-vie de vin peuvent être opérés par les élaborateurs sur les lots de vins doux naturels présentant après mutage le degré alcoolique minimum exigé. L’addition d’eau-de-vie de vin ne doit pas porter à plus de 10 p. I0U du volume des moûts la quantité totale d'alcool pur utilisée pour le mutage et le surmutage. toute opération d’enrichissement autre que le mutage et les surmu­ tages dans les conditions visées ci-dessus, et spécialement toute opération de chaptalisation, concentration ou congélation, même dans les limites légales, est interdite sous peine de faire perdre le droit à l'appellation contrôlée pour le vin sur lequel elle aurait été pratiquée. Les vendanges des jeunes vignes ne pourront servir à l’élaboration du vin à appellation contrôlée « Grand Roussillon » qu’à partir de la quatrième feuille du greffon (celle-ci comprise) après greffage sur place ou après mise en place des racinés-greffés. Art. 5. — L’appellation contrôlée « Grand Roussillon ÿ n’est appli­ cable que dans la limite de 35 hectolitres de moût par hectare de vigne en production. Cette limite peut être modifiée chaque année par décision du comité directeur de l’institut national des appellations d’origine des vins et eaux- de-vie suivant la quantité et la qualité de la récolte, après consultation d’une commission de cinq membres nommés par l’institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie, sur la proposition du syn­ dicat de défense le plus représentatif de l’appellation contrôlée en cause r adoptée par une assemblée générale dudit syndicat. Les augmentations du rendement de base ne sont accordées qu’en année exceptionnelle ou qualité et quantité se présentent simultanément. Les quantités excédentaires sont déclassées. Toutefois, des dérogations individuelles peuvent être accordées par l’institut national des appellations t d’origine des vins et eaux-de-vie après vérification de la qualité de la ré­ colte et des conditions de production. Les demandes devront être présen­ tées avant le 15 décembre de l’année de la récolte. Art. 6. —- Les vins à appellation contrôlée « Grand Roussillon s> sont intégralement bloqués à la propriété jusqu’au I"1' mai de l’année qui suit celle de leur élaboration. A cette date, le déblocage portera sur trente pour cent du montant de chaque déclaration de récolte. Trente pour cent seront débloqués au l r septembre de l’année qui suit celle de la récolte. Vingt pour cent au I 1 janvier de la deuxième année qui suit celle de la récolte. Vingt pour cent au Tr septembre de la deuxième année qui suit celle de la récolte. Les stocks ainsi conservés devront être mentionnés dans les déclara­ tions de stock et ,de récolte avec l’indication de l’année de production. Art. 7. — Les vins pour lesquels, aux termes du présent décret, sera revendiquée l’appellation contrôlée « Grand Roussillon » ne pourront être déclarés après la récolte, offerts aux consommateurs, expédiés, mis en vente ou vendus sans que. dans la déclaration de récolte, dans les an­ nonces. sur les prospectus, étiquettes, factures, récipients quelconques, l’appellation susvisée soit accompagnée de la mention « appellation con­ trôlée » en caractères très apparents. Art. 8. — L emploi de toute indication'ou de tout signe susceptible de faire croire à l’acheteur qu’un vin a droit à l’appellation contrôlée — 128 —

« Grand Roussillon » alors qu’il ne répond pas à toutes les conditions fixées par le présent décret sera poursuivi conformément à la législation générale sur les fraudes et sur la protection des appellations d’origine (art, Ier et 2 de la loi du l “r août 1905 art 8 de la loi du 6 mai 1919, art. 13 du décret du 19 août 1921. complété par le décret du 30 sep­ tembre 1949) sans préjudice des sanctions d’ordre fiscal s’il y a lieu. Art. 9. — Le décret du 5 août 1938 relatif à l’appellation contrôlée « Grand Roussillon » est abrogé. Art. 10. — Le secrétaire d’Etat à l’agriculture est chargé de l’exécu­ tion du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la Répu­ blique française. (/. O. du 27 octobre 1957).

3 ) VINS DE QUALITE SUPERIEURE

Arrêté du 17 septembre 1957 fixant les conditions d’attri­ bution du label « Vins délimités de qualité supérieure » aux vins bénéficiant des appellations d’origine « Vin de Savoie », « Roussette de Savoie » ou « Vin de Savoie- Roussette », « Mousseux de Savoie » ou « Vin de Sa­ voie mousseux », employées seulement ou suivies d’un nom de cru.

Article premier, — Seuls peuvent être mis en vente et circuler en vue de la vente sous l’appellation d’origine « Vins de Savoie », « Rous­ sette de Savoie », « Vins de Savoie-Roussette », Mousseux de Savoie » ou « Vin de Savoie mousseux » accompagnée de la mention « Vins déli­ mité* de qualité supérieure » les vins qui, bénéficiant en vertu de la loi du 6 mai 1919, modifié par la loi du 22 juillet 1927, de cette appel­ lation d’origine, seront assortis d’un label dans les conditions fixée# au présent arrêté. Mention de ce label avec son numéro sera portée mr las titres de mouvement. Art. 2. — Les conditions auxquelles doivent répondre ces vins saat les suivantes : /. — Aire de production A. Appellation «Vins de Savoie», «Roussette de Savoie» au « Vin de Savoie-Roussette », « Mousseux de Savoie » ou « Vin de Sa­ voie mousseux » : Fréterive, Saint-Pierre d’Albigny, Saint-Jean de la Porte, Cruet. Arbin, Montmélian, Francin, Chignin, Saint-Jeoire-Prieuré, Saint-Alban- Leysse (Monterminod). — 129 —

Les Marches, Chapareillan, Myans, Apremont, Saint-Baldoph. Le Bourget du Lac (Charpignat), Brison-Saint-Innocent, Saint- Germain-la-Chambotte (Challière), Chindrieux, Ruffieux, Serrières-en- Chautagne, Motz. Lucey, Jongieux, Yenne, Billième, Saint-Jean-de-Chevelu. Frangy, Desingy, Musiège, Vanzy, Chaumont, Chessenaz, Challonge, Usinens, Clarafond. Sciez (Marignan), Thonon (Ripaille). Ayse, Marignier, Bonneville, la Côte-d’Hyot. B. — Appellation « Vin de Savoie » suivie d’un nom de cru suivant : 1° Saint-Jean-de-la-Porte : territoire délimité de la commune; 2" Cruet : territoire délimité de la commune ; 3° Arbin : territoire délimité de la commune ; 4" Montmélian : territoire délimité des communes de Montmélian et Francin ; 3° Chignin et Chignin-Bergeron : territoire délimité de la commune ; 6° Abymes : territoire délimité des communes des Marches, Chapa­ reillan, Myans, Apremont ; 7° Apremont! : territoire délimité des communes d’Apremont, les Marches (Saint-André), Saint-Baldolph ; 8° Charpignat : territoire délimité de la commune du Bourget-du Lac ; 9° Chautagne : territoire délimité des communes de Chindrieux, Ruffieux, Serrières-en-Chautagne, Motz ; 10° Marignan : territoire délimité de la commune de Sciez ; 110 Ripaille : territoire délimité de la communes de Thonon-les-Bains ; 12° Ayse : territoire délimité des communes d’Ayse, Marignier, Bon­ neville et la Côte-d’Hyot ; 13° Sainte-Marie-d’Alloix (Isère; : territoire délimité de la commune. C. — Appellation « Roussette de Savoie » ou « Vin de Savoie-Rous­ sette » suivie d’un nom de cru : I * Marestel ou Marestel-Altesse : territoire délimité pour ce cru, de Jongieux et Lucey ; 2® Monterminod : territoire délimité de la commune de Saint-Alban- Leysse ; 3° Monthoux : territoire délimité de la commune de Saint-Jean-de- Chevelu ; 4® Frangy : territoire délimité des communes de Frangy, Desingy, Musiège, Vanzy, Chaumont, Chessenaz, Challonge, Usinens, Clarafond ; D. — Appellation « Mousseux de Savoie » ou « Vin de Savoie mousseux » suivi du nom de cru : Ayse : territoire délimité des communes d’Ayse, Marignier, Bonne- ville et a Côte-d’Hyot. L’aire de production ainsi définie sera délimitée par des experts dési­ gnés par le Comité directeur de l’Institut national des appellations d’ori­ gine des vins et eaux-de-vie et les plans établis par leurs soins seront, après approbation de l'Institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie, déposés à la mairie des communes intéressées.

//. — Encépagemenl A. — Appellation régionale « Vin de Savoie » ;

9 — 130 —

a) Vins rouges et vins clairets ou rosés : Camay noir à jus blanc Mondeuse persan, Pinot avec accessoirement 20 p. 100 au maximum des cépages blancs désignés ci-dessous : b) Vins blancs : Aligoté, Altesse, Bergeron ou Darbin, Jacquère, Petitq-)Sainte-

IV. — RENDEMENT Les vins doivent être produits dans la limite des rendements suivants par hectare de vigne en production : Vin de Savoie : 45 hl. Vin de Savoie suivi d’un nom decru : 40 hl. Roussette de Savoie ou Vin de Savoie — Roussette : 32 hl. Roussette de Savoie ou Vin de Savoie — Roussette suivi d’un nom de cru : 30 hl. Les quantités excédentaires sont déclassées. Art. 3. — La délivrance du label prévu à l’article 1er est subor­ donnée à la dégustation et à l’analyse préalable d’un échantillon du vin pour lequel est réclamé le bénéfice de la mention « Vin délimité de qualité supérieure ». La dégustation est faite par une commission dont les membres sont désignés par l'Institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie sur proposition du syndicat viticole chargé de la défense de 1 appellation et de la fédération nationale des vins délimités de qualité supérieure. L’analyse doit être effectuée par un laboratoire officiellement agréé pour la répression des fraudes par le ministère de l’agriculture. La validité maxima d’utilisation de ce label par le producteur est fixé à trois mois. Un règlement intérieur du syndicat viticole intéressé, approuvé par l’Institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie, déter­ minera la procédure à suivre pour la délivrance des labels et des vignettes attestant l’existence de ces labels et précisera les mentions qui devront être portées sur ces documents. Les modèles du label et de la vignette à utiliser seront annexés à ce règlement intérieur. Art. 4. — Lorsque les vins bénéficiant de l’appellation d’origine « Vin de Savoie », « Roussette de Savoie » ou « Vin de Savoie — Rous­ sette », « Mousseux de Savoie » ou « Vin de Savoie mousseux » seront offerts au public expédiés en vue de la vente ou vendus sous la mention «Vins délimités de qualité supérieure », l’appellation d’origine devra être accompagnée de ladite mention en caractères apparents dans les prospec­ tus, affiches, annonces et tous moyens de publicité, sur les étiquettes et et récipients quelconques ainsi que sur les factures et pièces de régie. Une vignette délivrée dans les conditions déterminées dans le règle­ ment intérieur visé à l’article 3 du présent arrêté devra apposée par les embouteilleurs sur les récipients bouchés contenant ces vins. Art. 5. — L’emploi de toute indication ou de tout signe suscep­ tible de faire croire à l’acheteur qu’un vin a droit à l’appellation d’origine accompagnée de la mention en cause, alors qu’il ne répond pas à toutes les conditions fixées par le présent arrêté, sera poursuivi conformément à la législation générale sur la répression des fraudes et sur la protection des appellation d’origine, sans préjudice des sanctions d’ordre fiscal s’il y a lieu. Art. 6. — Les arrêtés des 16 février 1952, 26 novembre 1954 et 25 mars 1955 sont et demeurent abrogés. Art. 7. — Le directeur général de l’agriculture et l’inspecteur général, chef du service de la répression des fraudes au secrétariat d’Etat à l’agriculture, seront chargés de l’exécution du présent arrêté. (/.O . du 24-9-57.) — 132 —

4 ) REGIME DES VINS

Décret du 30 septembre 1957. Blocage et commercialisation des A. O. C. de 1957.

Art. r r. — Les vins de la récolte 1957 ne pourront sortir des chaisj des producteurs sous une appellation d’origine contrôlée avant le 15 dé­ cembre 1957. Toutefois, la commercialisation de certains vins traditionnellement consommés dès la fin de la vinification ou en cours de fermentation est auto­ risée antérieurement au 15 décembre I9i7 suivant les dispositions prévues aux articles 2 et 3 ci-après. Art. 2. — Les vins bénéficiant de l’une des appellations contrôlées suivantes pourront être expédiés librement de la propriété à partir du 10 no­ vembre prochain, au vu d’une autorisation délivrée par le conseiller tech­ nique local de l’institut national des appellations d’origine, après avis d’une commission de dégustation désignée par l’institut national des appellations d’origine sur proposition du syndicat viticole représentatif de l’appellation intéressée : Vins rouges et rosés : Beaujolais et Beaujolais supérieur. Beaujolais suivi du nom de la commune d’origine ou Beaujolais-Vil­ lages. Côtes-du-Rhône (vins de café). Vins rosés : Anjour, Saumur, Touraine. Vins blancs : Bourgogne, Bourgogne grand ordinaire, Bourgogne aligoté. Mâcon, Mâcon supérieur et Mâcon suivi du nom de la commune d’origine. Art. 3. — Les vins à appellation contrôlée « Gaillac » pourront être commercialisés à l’état de vins doux-filtrés à partir d’une date qui sera fixée par le secrétaire d’Etat à l’agriculture. Les expéditions de la propriété seront subordonnées à une autorisation délivrée par le conseiller technique de l’institut national des appellations d’origine, après contrôle de la qualité et présentation de la fiche d’encépa- gement. Les vins doux devront présenter une richesse alcoolique totale (acquise et en puissance) correspondant à 10“5, avec un minimum de 7° d’alcool acquis. Ils ne devront pas contenir, lors de la mise à la consommation, une dose d’anhydride sulfureux libre supérieure à 25 milligrammes par litre et une dose d’anhydride sulfureux total supérieure à 200 milligrammes par litre. Les quantités ainsi expédiées entreront en compte dans le calcul du rendement maximum à l’hectare. Art. 4. — Le secrétaire d’Etat à l’Agriculture est chargé de l’exécu­ 133 — tion du présent décret, qui sera publié au « Journal Officiel s de la Ré­ publique française.

Note autographiée n° 4.206 2/3 du 4 octobre 1957. Statistique mensuelle des vins.

De nombreuses hésitations s’étant produites, au cours de la dernière campagne, sur la manière de présenter les renseignements statistiques rela­ tifs aux distillations de vins et de lies effectuées sous le régime des bouil­ leurs de cru, l’Administration a décidé de revenir sur la faculté, qui avait été accordée à certaines divisions, de ne fournir ces renseignements que tous les 4 mois. En conséquence, à partir de la statistique établie au titre du mois de septembre écoulé, les chiffres se rapportant aux distillations de l'espèce devront figurer chaque mois sur le relevé 161. Il est rappelé que les quantités en cause doivent être comprises dans les sorties de la propriété et émargées « pour mémoire » (mois, antérieurs, total) dans la colonne « observation » dudit relevé (Cf. instruction n" 28 B du 18 février 1957).

Circulaire n° 4247 du 8 octobre 1957 de la Direction générale des impôts (Contributions Indirectes) concernant l’orga­ nisation de la campagne 1957-1958. Possibilités d’expé­ dition.

L’organisation du marché viticole au début de campagne découle des principes posés par l’article l"r du décret du 30 septembre 1953. Ce texte accorde à tout récoltant la faculté d’expédier au titre de la récolte nouvelle une quantité de vins ordinaires fixés à 15 hls par hectare de vigne commune en production, avec minimum de 50 hls par exploita­ tion. Quant au solde, il est immobilisé dans les chais des producteurs à titre prévisionnel au plus tard jusqu’au 15 janvier suivant la récolte, à moins qu’il n’ait été statué avant cette date sur le blocage définitif d’une partie de ladite récolte. Les crédits d’expédition ainsi ouverts n’englobent pas les vins béné­ ficiant d’une appellation d'origine contrôlée ou d'un label de qualité supé­ rieure, qui sont soumis à une réglementation particulière.

I. — REGIME DES VINS ORDINAIRES. Ce régime est caractérisé par son automatisme; les dispositions du premier alinéa de l’article 1er du décret du 30 septembre 1953 s’appli­ quent, en effet, de plein droit sans qu’il soit nécessaire de prendre un texte pour libérer les vins en début de campagne. Par vins ordinaires, on doit comprendre les vins du pays, les vins à — 134 — appellation simple, quelle que soit, la forme sous laquelle ils se présentent (vins faits, moûts ou vendanges). En sont donc exclus : — les vins bénéficiant d’une appellation contrôlée, — les vins délimités de qualité supérieure. Aucune modification n’étant intervenue dans la législation au cours de la précédente campagne, le service se reportera pour le calcul de la fraction libérée aux dispositions de la N. A. n" 4653 du 8 septembre 1955 (B.O.C. I. n° 38 du 19 septembre), lesquelles conservent leur valeur. Dérogations au blocage prévisionnel. En règle stricte, le blocage prévisionnel ne devrait comporter aucune exception. Mais certaines dérogations ont été admises, soit afin de faciliter la vinification, soit pour tenir compte des transformations subies par les vendanges et les moûts et rendant ces produits impropres à la consomma­ tion en nature sous forme de vin, soit, enfin, pour éviter l’expédition sur le marché de bouche de certains déchets de cave. Ces dérogations, dont la liste est limitative, sont énumérées ci-après : 1”) Expéditions de vendanges à des marchands en gros vinificateurs, 2") Envois de moûts ou de vins par des récoltants à des façonniers sous le régime du transit, 3") Expéditions de moûts de raisins à des fabricants de jus de fruits ou à des préparateurs de moûts concentrés à plus de 10 %, 4") Livraisons de vins en vinaigrerie, 5U) Envois de vendanges ou de moûts à des préparateurs de mistelles, 6") Livraisons de vins aux fabricants de vins de liqueur, vermouths et apéritifs à base de vin, 7°) Expédition des lies et de vins fragiles en distillerie. II. — REGIME DES VINS DELIMITES DE QUALITE SUPE­ RIEURE. En application de l’article 15 du décret n" 55-671 du 20 mai 1955, les vins bénéficiant du label des vins délimités de qualité supérieure sont bloqués à la propriété jusqu’au 30 novembre prochain inclus. Ce blocage n’interdit toutefois pas l'fexpédition de vendanges à des marchands en gros vinificateurs ou l’envoi de moûts ou de vins par les récoltants à des façonniers sous le régime du transit. A partir du I r décembre 1957, dès lors qu’ils auront obtenu le label syndical, les vins délimités de qualité supérieur pourront être commercia­ lisés librement. L'attention des producteurs des vins de l’espèce doit cepen­ dant être attirée sur le fait que si, comme leur permet le texte précité ils expédiaient la totalité de leur production de 1957, ils ne seraient pas dis­ pensés de leurs prestations d’alcool afférentes à la dite année. III. — REGIME DES VINS A APPELLATION D’ORIGINE CONTROLEE. Aux termes du dernier alinéa de l’article l,r du décret n° 53-977 du 30 septembre 1953, les vins bénéficiant d’une appellation d’origine contrôlée sont bloqués à la propriété suivant la réglementation qui leur est propre. Ainsi, contrairement à celui des vins ordinaires, le régime des vins nobles nécessite la publication d’un décret fixant, pour chaque campagne, la levée du blocage spécial aux vins à appellation contrôlée. Pour les vins de la récolte 1957, ce texte est paru au Journal Officiel du 5 octobre page 9.507. Après avoir posé le principe général du blocage — 135 — des vins nobles jusqu’au 15 décembre prochain, ce décret, date du 30 sep­ tembre 1957, prévoit des dérogations afin de permettre la commercialisation anticipée de certains vins consommés traditionnellement dès la fin de la vinification ou en cours de fermentation. A : Blocage : Tolérance. Tous les vins à appellation d’origine contrôlée autres que ceux béné­ ficiant des régimes des vins primeurs ou des vins doux exposés ci-après (Chapitre B et C) sont bloqués à la propriété jusqu’au 15 décembre 1957. 1 outefois, ce principe comporte plusieurs exceptions destinées à faci­ liter la vinification ou l’élevage des vins nobles. a) Expéditions de vendanges nobles à des marchands en gros vini­ ficateurs. Les négociants intéressés doivent prendre l’engagement de se substi­ tuer aux viticulteurs pour la conservation des vins, le volume à retenir étant déterminé par application du rendement forfaitaire (1 hl. de vin pour 130 kgs de vendanges). b) Expéditions de moûts et de vins servant à la préparation du champagne et des vins mousseux à appellation contrôlée. c) Expéditions de moûts ou de vins par des récoltants à des façon­ niers sous le régime du transit. d) Expéditions de moûts à des négociants dans les régions où les viticulteurs ne sont pas agencés pour la vinification sur place (vins de Crépy notamment). Dans les cas de l’espèce, la délivrance des acquits est subordonnée à la présentation d’une autorisation émanant du conseiller technique local de l’I. N. A. o . e) Transferts de blocage. Les transferts de blocage entre producteurs et négociants sont auto­ risés dès la période des vendanges pour permettre l’élevage des vins à appellation d’origine contrôlée. Ces opérations sont soumises aux conditions suivantes : 1°) L’enlèvement des vins de chez les récoltants est subordonnée à l’autorisation écrite du conseiller technique local de l'I. N. A . O., cet agent étant chargé, au préalable, de s’assurer de la qualité des vins à expédier. 2°) Les acquits à caution levés à la sortie de la propriété doivent porter la mention « Vins soumis au blocage chez le destinataire »; ils ne peuvent pas être échangés en cours de transport. 3°) Les vins ayant fait l’objet de transferts demeureront bloqués chez les destinataires jusqu’au 15 décembre 1957. Cette mesure ne s’op­ pose pas au mélange de vins de même appellation ou au logement en commun de vins reçus de différents vignerons, de façon à permettre leur élevage. Cependant, les vins en cause ne peuvent pas être transférés chez un autre négociant. 4°) Au vu des mentions figurant sur les acquits à caution, le service exerçant les marchands en gros destinataires tient, sur les feuillets réservés aux charges du portatif 50 A, un compte d’ordre permettant de suivre l'introduction et le stockage de ces vins. 11 s’assure à l’aide de ce compte et du registre spécial d’entrées et de sorties des boissons à appellation d’ori­ gine servi par le négociant, que les vins ainsi pris en charge ne sont pas livrés à la consommation ou exportés avant le 15 décembre dé chaque campagne. * — 136 —

Les dispositions qui précèdent sont éventuellement applicables aux vins d’Alsace dans les conditions prévues au cours des campagnes anté­ rieures. B : Vins primeurs. Aux termes de l'article 2 du décret précité du 30 septembre 1957, les vins bénéficiant de l’une des appellations contrôlées suivantes pourront être librement expédiés de la propriété à partir du 10 novembre prochain, au vu d’une autorisation délivrée par le conseiller technique local, de l’I.N.A.O. et qui devra être présentée à la recette buraliste, ladite auto­ risation étant subordonnée à l’avis d’une commission de dégustation dési­ gnée par l’I.N.A.O. sur proposition du syndicat viticole représentatif de l’appellation intéressée. a) Vins rouges et rosés : Beaujolais et Beaujolais supérieur, Beau­ jolais suivi du nom de la commune d’origine ou Beaujolais villages, Côtes du Rhône (vins de café). b) Vins rosés : Anjou, Saumur, Touraine. c) Vins blancs : Bourgogne, Bourgogne grand ordinaire, Bourgogne aligoté, Mâcon, Mâcon supérieur et Mâcon suivi du nom de la commune d’origine. On remarquera que les vins à appellation d’origine « Muscadet s>, « Muscadet de Sèvre et Màine » et « Muscadet des Coteaux de la Loire » n’ont pas été repris parmi la liste des vins primeurs. Dès lors, ces vins bloqués jusqu’au 15 décembre prochain, ne pourront sortir, avant cette date de la propriété à destination du négoce que sous le régime des transferts de blocage (Cf. supra A - c). C. Vins doux : Aux termes de l’article 3 du décret du 30 septembre 1957, les vins à appellation contrôlée « Gaillac » pourront être commercialisés à l’état de vins doux filtrés à partir d’une date qui sera fixée par le Secrétaire d’Etat à l’Agriculture. Les expéditions de la propriété sont subordonnées à une autorisation délivrée par le conseiller technique de l’I.N.A.O. après contrôle de la qualité et présentation de la fiche d’encépagement. Les vins doux devront présenter une richesse alcoolique totale (acquise et en puissance) correspondant à 10°5 avec un minimum de 7° d’alcool acquis. Ils ne devront pas contenir, lors de la mise à la consommation, une dose d’anhydride sulfureux libre supérieure à 25 milligrammes par hecto­ litre et une dose d’anhydride sulfureux total supérieure à 300 milligrammes par litre. Les quantités ainsi expédiées entreront en compte dans le calcul du rendement maximum à l’hectare.

* ** En application de l’article 3 précité, une décision du Secrétaire d’Etat à l’Agriculture, en date du 4 octobre courant, autorise la commercialisa­ tion anticipée des vins doux filtrés de Gaillac. Par suite, les vins de Gaillac doux répondant aux conditions définies ci-dessus peuvent être expédiés dès réception de la présente instruction sous le lien de titre de mouvement de couleur verte. Ceux-ci devront porter la mention « Gaillac-doux s> et ils ne seront délivrés qu’au vu de l’autori­ sation établie par le Conseiller technique local de l’I.N.A.O. (,M.O.C.I.. 21 octobre 1957). - 137 —

Décret n" 57-1122 du 11 octobre 1957 modifiant certaines dispositions du décret n° 57-38 du 12 janvier 1957 relatif au blocage et à la distillation obligatoire d’une partie des vins de la récolte de 1956.

Article 1 r. — Les producteurs sont autorisés à disposer librement des quantités de vins bloquées à la propriété en application des dispositions de l’article l*r du décret n° 57-38 du 12 janvier 1957, modifié par l’ar­ ticle 1 *r du décret n° 57-782 du 13 juillet 1957. Art. 2. — Les producteurs visés à l’article l"r du décret n” 57-38 du 12 janvier 1957 restent tenus de fournir au service des alcools les pres­ tations d’alcool de vin prévues par les articles 2 et 3 dudit décret et cal­ culées par référence au blocage prescrit à l’article 1'" (ancien) du même décret. Art. 3. - Le décret n" 57-782 du 13 juillet 1957 est abrogé. Art. 4. — Le secrétaire d’Etat à l’Agriculture, le ministre de l’Al­ gérie, le secrétaire d’Etat à l'Algérie, le ministre des Finances, des Af­ faires économiques et du Plan, le secrétaire d’Etat au Budget et le secré­ taire d’Etat aux Affaires économiques sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal Officiel de la République française. (/. O. du 12 octobre 1957.).

Blocage et Distillation obligatoire de la récolte de 1956.

Le décret n" 57-1122 du 11 octobre 1957, publié au Journal Officiel du 12, page 9775, portant modification des décrets n” 57-38 du 12 jan­ vier et 57-782 du 13 juillet, édicté de nouvelles dispositions relatives au blocage et à la distillation obligatoire des vins de la récolte de 1956. A. BLOCAGE : L’article premier du décret n° 57-1122 autorise les producteurs à dis­ poser librement des quantités de vin bloquées à la propriété en application des articles premiers des deux décrets précités. En fait, le blocage des vins de la récolte de 1956 se trouve donc levé. Par suite, ces vins peuvent être expédiés à toute destination. Toutefois, conformément aux prescriptions de l'article 125-5" du Code du Vin et de l’article 45 du décret du 30 septembre 1953, la libre disposition des vins pourra être refusée aux producteurs n’ayant pas encore apuré leurs prestations d’alcool de vin et d’alcools viniques des récoltes 1956 et antérieures. B. DISTILLATION OBLIGATOIRE : 11 résulte des dispositions de l’article 2 du décret n" 57-1122 du 11 octobre, que la suppression du blocage n’a aucune répercussion sur la dis­ tillation obligatoire de la récolte de 1956, les producteurs de vins ordi­ naires ou de vins délimités de qualité supérieure restant tenus de fournir — 138 — les prestations d’alcool de vin à eux imposées par les articles 2 et 3 du décret du 12 janvier dernier. Les impositions notifiées aux intéressées ne doivent donc pas être mo­ difiées. (B. O. C. /. du 28 octobre 1957).

Circulaire du Secrétaire d’Etat à l’Agriculture du 11 sep­ tembre 1957 concernant les inscriptions sur les capsules métalliques.

L ’usage de plus en plus répandu des capsules métalliques, soit déchi- rables, soit dites « bouchons-couronnes », dans le commerce des vins de consommation courante, rend nécessaire la fixation des conditions dans lesquelles les inscriptions portées sur ces systèmes de fermeture pourraient dispenser de l’emploi d’étiquettes. Dans les établissements où s’exerce le commerce de détail des vins, rien ne s’oppose à ce que la dénomination de vente et le titre alcoolique figurent sur les capsules. Cependant, suivant la règle déjà admise en ce qui concerne les bouchons de liège, si les bouteilles possèdent une étiquette, celle-ci doit comporter l’indication du degré alcoolique. La question a été soulevée de savoir si l’étiquetage des vins de pays et des vins importés, tel qu’il est prévu par le décret du 8 février 1930, ne ne pourrait pas être remplacé par des inscriptions sur les capsules métal­ liques. Je ne considérerais pas contraire à l’esprit du règlement l’inscription sur les capsules des mentions prescrites, lorsque les bouteilles n’auraient aucune étiquette. Cette inscription devrait alors être bien lisible, en lettres de couleur noire sur un fond blanc rectangulaire, et être ainsi libellée : « Vins de pays provenant du canton de.... (avec indication du nom du canton) * pour un vin de pays, ou « Vin de... (avec indication du pays de produc­ tion) » pour un vin importé. En outre, le degré alcoolique devrait figurer sur les capsules. Vous voudrez bien porter à la connaissance des intéressés cette ma­ nière de voir.

Décret du 23 décembre 1957 relatif à la commercialisation des vins de la récolte 1957.

Art. 1er. — Les producteurs de vins de consommation courante et de vin* délimités de qualité supérieure ne sont soumis ni au blocage ni à la distillation obligatoire au titre de la campagne viticole 1957-1958. Art. 2. — Les vins importés en franchise des droits de douane à partir des pays bénéficiant de contingents spéciaux sont également dispensés de blocage. — 139 —

Art. 3. — Le ministre de l’Agriculture, le ministre des Finances, des Affaires économiques et du plan, le ministre de l’Algérie, le secrétaire d’Etat aux Affaires économiques et le secrétaire d’Etat au budget sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au « Journal officiel s> de la République française. (/. O. du 24 décembre 1957).

Note n 5.614 du 27 décembre de la Direction générale des C. I. sur la commercialisation des vins de la récolte 1957.

Le « J. O. » du 24 courant publie p. 11.706, un décret en date du 23 décembre 1957 relatif à la commercialisation des vins de la récolte 1957. Fins métropolitains et algériens. L’article premier de ce texte stipule que les producteurs de vins de consommation courante et de vins délimités de qualité supérieure ne seront soumis ni au blocage ni à la distillation obligatoire. Par suite, en application des dispositions de l’article l*p, 1° alinéa du décret n" 53-977 du 30 septembre 1955, le blocage prévisionnel cessera d’avoir effet à la date d’application du décret du 23 décembre 1957. Il en est de même des dérogations accordées dans le cadre dudit blocage. Comme le blocage de la récolte de 1956 a été levé par le décret n° 57-1122 du 11 octobre 1957, tous les vins en la possession des viticul­ teurs. quelle que soit l’année de leur production, peuvent, donc, être expé­ diés à toute destination, sans autre restriction que celle prévue par les ar­ ticles 125-5° du Code du Vin et 45 du décret du 30 septembre 1955 à l’égard des viticulteurs n’ayant pas apuré leurs prestations d’alcool de vin ou d’alcools viniques des récoltes 1956 et antérieures. Fins marocains et tunisiens. Aux termes de l’article 2 du décret du 23 décembre 1957, le* vins originaires du Maroc et de Tunisie et importés en franchise des droits de douane dans la limite des contingents réglementaires échappent également au blocage. (« B. O. C. /. » du 6 janvier 1958). — 140 —

5 ) PRIX DES VINS ET ALCOOLS

Arrêté du 21 novembre 1957 concernant les prix des vins.

Article 1or. — Les prix limites de vente aux consommateurs des vins autres que ceux bénéficiant d’une appellation d’origine contrôlée ou d’un label de vin délimité de qualité supérieure, ne peuvent être supérieurs, toutes taxes comprises, à ceux pratiqués à la date d’entrée en vigueur du présent arrêté. Art. 2. — Par dérogation aux dispositions de l’arrêté n" 23-716 du 27 août 1957, les marges commerciales des vins à appellation d’origine contrôlée, des vins délimités de qualité supérieure ayant obtenu le label réglementaire et des vihs doux naturels (avec ou sans appellation d’ori­ gine contrôlée) peuvent être librement débattues entre vendeurs et ache­ teurs à tous stades de la distribution. (/. O. du 22 novembre 1957).

Arrête du 14 décembre 1957 relatif aux prix des boissons soumises au droit de consommation sur l’alcool.

Art. I"r. — Par dérogation aux dispositions de l’arrêté n° 23.716 du 27 août 1957, les prix des boissons soumises au droit de consommation sur l’alcool peuvent être librement débattus entre acheteurs et vendeurs, tant à la production qu’à l'importation et aux différents stades de la distri­ bution. Art. 2. — Toutes les dispositions de la réglementation des prix qui ne se rapportent pas directement à la fixation proprement dite des prix demeurent applicables aux produits visés à l’article 1" ci-dessus. (B.O.S.P. du 17-12-57).

Arrêté du 23 décembre 1957 concernant les prix des vins.

Art. l" . — Les prix à la production des vins rouges de consomma­ tion courante ne peuvent être supérieurs à ceux résultant de la dernière mercuriale établie, par chacune des commissions de cotation de la région méridionale, avant le 22 décembre 1957. — 141 —

Art. 2. — Les prix limites de vente aux détaillants et aux consom­ mateurs des vins rouges de consommation courante titrant au maximum : 10” pour les vins vendus « en litre bouché »; et lî° pour les vins vendus « à la tireuse », ne peuvent être supérieurs toutes taxes comprises à ceux qui résultent de l’application des dispositions de l’arrêté nD 23-815 du 21 novembre 1957. Art. 3. — Par dérogation aux dispositions de l’arrêté n° 23-716 du 27 août 1957, les marges commerciales des vins autres que ceux visés à l'article 2 ci-dessus peuvent être librement débattues entre vendeurs et acheteurs à tous les stades de la distribution. Art. 4. — Les dispositions de l’arrêté n° 23-815 du 21 novembre 1957 cessent d’être applicables. (/. O. du 25 décembre 1957). 6°) PLANTATIONS, ARRACHAGES, CADASTRE VITICOLE

Note autographiée n" 4.054 2/3 du 25 septembre 1957. Plantations et arrachages de vignes. Résultats divers de la campagne 1956-1957.

L’Administration rappelle que les divers résultats et renseignements statistiques afférents aux opérations de la campagne 1956-1957, consignés sur les imprimes du modèle 160, doivent lui être adressés, sous le timbre du y Bureau de la 2" Division, pour le 10 octobre prochain au plus tard. Tous les imprimés en service ne tenant pas compte des modifications apportées à la réglementation par le décret du 30 septembre 1953 et les textes subséquents, il conviendra soit d’utiliser les états du tirage le plus récent (Avril 1956), soit d'aménager les rubriques figurant au verso des imprimés des modèles antérieurs. En toute hypothèse, il conviendra de fournir les renseignements suivants : A. — P l a n t a t io n s . 1. Plantations de remplacement ordinaires, c’est-à-dire consécutive à des arrachages, non comprises les plantations de vignes pieds-mères; 2. Plantations pour la consommation personnelle des viticulteurs dans la limite de 25 ares; pour cette rubrique, il y aura lieu d’indiquer le nombre de plantations réalisées et la superficie correspondante. 3. Plantations destinées à la production de vins à appellations d’ori­ gine contrôlée. 4. Plantations de vignes pieds-mères; il est rappelé que ces planta­ tions peuvent être effectuées en remplacement d’un arrachage d’une super­ ficie équivalente soit d’une vigne à fruits, soit d’une vigne pied-mère plantée ou non avant l’entrée en vigueur de la loi n° 385 du 29 juillet 1943; par ailleurs, ces plantations sont subordonnées à l’obtention d’une autorisation sanitaire délivrée par les Services agricoles chargés de la protection des végétaux. Si ces formalités n’avaient pas été remplies, il conviendrait de le signaler, en donnant tous renseignements utiles, afin que l’Administration puisse en informer à toutes fins utiles le département de l’Agriculture. 5. Compensations d’arrachages contre indemnités (ces surfaces devant être comprises dans celles énoncées à la rubrique 1.).

B. — A r r a c h a g e s e f f e c t u é s a u c o u r s d e l a c a m p a g n e 1956-57. 1. Arrachages ordinaires en distinguant ceux souscrits avec un enga­ gement décennal de non-replantation. 2. Arrachages contre indemnités (décret du 23 novembre 19573. (B . O . C ./. du 7-10-1957). — 143

Décret n° 57-1136 du 12 octobre 1957 portant .règlement d’administration publique pour l’application du décret n° 53-077 du 30 septembre 1953 et relatif à l’élaboration du cadastre viticole.

Article premier. — Pour toute nouvelle plantation de vigne, la fiche d’encépagement prévue à l’article 23 (4°) du décret susvisé du 30 sep­ tembre 1953 est établie sur la base de la déclaration de plantation prévue à l’article 37 du même décret. Art. 2. — En vue de la tenue du cadastre viticole : 1° Les maires transmettent à l’institut des vins de consommation cou­ rante la partie intéressant ledit cadastre de la déclaration de récolte prévue à l’article 44 du décret susvisé du 30 septembre 1953; 2° L’administration des contributions indirectes ou, en Algérie, celle des contributions diverses, transmet à l’institut un exemplaire des déclara­ tions d’arrachage et de plantation prévues à l’article 57 du même décret. Art. 3. — Des arrêtés interministériels fixent, en tant que de besoin, les modalités d’application du présent décret. Art. 4. — Le ministre des Finances, des Affaires économiques et du Plan, le secrétaire d’Etat à l’Agriculture, le secrétaire d’Etat au Budget, le ministre de l’Algérie et le secrétaire d’Etat à l’Algérie sont chargés de l’exécution du présent décret, chacun en ce qui le concerne, qui sera publié au « Journal officiel s* de la République française et au « Journal offi­ ciel » de l’Algérie. (/. O. du 15 octobre 1957).

Arrêté n° 57-1187 du 22 octobre 1957 concernant les arra­ chages de vignes en Algérie.

Article premier. — L’article 7 du décret n" 54-1168 du 23 no­ vembre 1954,, modifié et complété, est complété par les dispositions sui­ vantes : « Toutefois, en ce qui concerne le territoire algérien, les constats d’arrachages pourront être établis soit par : « Les agents des Contributions diverses. Service de la Viticulture, ayant au moins le grade de contrôleur; « Les ingénieurs des Services agricoles et ingénieurs des travaux agricoles; « Les inspecteurs et inspecteurs adjoints du Service de la Répression des Fraudes, ou, en cas d’impossibilité reconnue pour les fonctionnaires de ces ca­ tégories, par tous autres agents spécialement désignés par le Préfet ». Article 2. — Le ministre de l’Algérie, le secrétaire d'Etat à l’Algérie et le secrétaire d’Etat à l’Agriculture sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application du présent décret qui sera publié au Journal Officiel de la République Française et au Journal Officiel de l’Algérie. (/.O . du 27 octobre 1957.) — 144 —

7 ) REGIME ECONOMIQUE DE L’ALCOOL

Arrêté du 14 octobre 1957 fixant le contingent d’alcool de mélasses pour la campagne 1957-1958.

Art. premier. — Le contingent d’alcool de mélasses pour la cam­ pagne 1957-1958 est fixé à 675.000 hectolitres. Art. 2. — Le prix d’achat des alcools de mélasses du contingent de la campagne 1957-1958 est déterminé par l’application du coefficient 0,62 au prix de l’alcool rectifié extra-neutre de betteraves du contingent de cette même campagne. Le prix d’achat des alcools de mélasses excédentaires est fixé à 30 % du prix des alcools de mélasses du contingent. Art. 3. — Un arrêté du ministre des finances, des affaires écono­ miques et du plan et du secrétaire d’Etat à l’agriculture fixera ultérieu­ rement les conditions de répartition du contingent d’alcool de mélasses. Art. — Le directeur du Service des Alcools est chargé de l’exé­ cution du présent arrêté. cl . o . du 16-10-1957)

Arrêté du 15 octobre 1957 portant application, pour la cam­ pagne 1957-1958, du décret du 30 janvier 1957 autorisant le service des alcools à consentir des prêts de campagne, en vue de l’encouragement de la fabrication de produits non alcoolisés à partir du raisin pour l’alimentation humaine.

Article premier. — Le montant total des prêts que le service des alcools peut accorder à toute personne physique ou morale en vue d’en­ courager la fabrication de produits non alcoolisés à partir du raisin est fixé à 450 millions de francs pour la campagne 1957-1958. Ces prêts s’imputent sur les crédits du compte spécial de la viticulture. Art. 2. — Les demandes de prêts doivent être adressées au service des alcools. II, rue de l’Echelle à Paris (Tr) , le 15 novembre 1957 au plus tard. Art. 3. — Le taux d’intérêt applicable aux prêts dont il s’agit est égal à 5 %. — 145 —

Art. 4. — Le Directeur du Service des Alcools est chargé de 1 application du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française. (/. O. du 16 octobre 1957.)

Instruction n 199 B 2/3 du 28 octobre 1957 du service des Contributions indirectes concernant la réglementation des cessions d'alcool d’Etat.

La circulaire de codification du régime économique de l’alcool, en date du 1er août 1951, expose au chapitre IV du titre IV les modalités de cession des alcools réservés à l’Etat. Or, le Service des Alcools vient de notifier aux établissements habi­ lités à livrer l’alcool du monopole — à l’exception des « sous-intermé­ diaires agréés » par l’Administration des Contributions Indirectes — le nouveau règlement auquel ils doivent se conformer, à compter du l*r no­ vembre 1957, pour procéder aux cessions d’alcool d’Etat. I. — Cessions directes Rien n est changé aux conditions essentielles dans lesquelles il est procédé aux cessions directes, celles-ci restant subordonnées à la délivrance par le Service des Alcools d’une autorisation de livraison (ou « bon de cession »). II. — Livraisons faites par les intermédiaires agréés Comme par le passé, certains négociants entrepositaires et certains distillateurs, dits « intermédiaires agréés » pourront, sur leur demande, être admis par la Régie commerciale, à procéder, sans son autorisation, à la vente des alcools du monopole, sauf à rendre compte de leurs opérations de ventes, quinzaine par quinzaine. Les conditions à remplir pour obtenir cette facilité sont toutefois mo­ difiées ainsi qu’il suit : I * Les intermédiaires agréés du Service des Alcools n’ont plus à constituer, en valeur acquittée, de stocks d’alcools de rétrocession aux prix pratiqués suivant la nature des industries consommatrices. Mais ils doivent demander, moyennant cautionnement, le bénéfice d’un crédit de de paiement dans la limite duquel ils peuvent faire des livraisons à leur clientèle personnelle. Aux termes du règlement susvisé, le crédit de paiement autorisé forme le crédit d’un compte qui est suivi par le Service des Contributions Indi­ rectes et débité au fur et à mesure des cessions d’alcool. Pour permettre la tenue de ce compte d’ordre par le Service chargé de la surveillance des établissements agréés, le Service des Alcools lüi adresse directement une ampliation de la décision par laquelle il consent le crédit demandé. Le montant indiqué est inscrit au crédit de ce compte et ne doit pas être dépassé par la valeur, i

10

d — 146 —

2° A l’expiration de chaque quinzaine, l’intermédiaire agréé rend compte au Service des Alcools des ventes d’alcool à imputer sur le crédit de paiement accordé : a) par un état des üentes n° 7 établi en trois exemplaires dont l’un sera remis au Receveur-buraliste des Contributions Indirectes qui le fera parvenir d’urgence au chef local de service après s’être assuré, par poin­ tage, de sa conformité avec les souches des registres d’acquits et de congés ; b) par un état de quinzaine n° 6 nouveau modèle, mentionnant seu­ lement dans les colonnes correspondant à chacun des prix de cession pra­ tiqués les quantités globales livrées aux concessionnaires. Cet état qui se substitue à l’ancien modèle n° 6 sera, comme lui, visé par le Service local des Contributions Indirectes. (Document à annoter : circulaire de codification sur le régime éco­ nomique de l’alcool, notamment paragraphes 416 et 417.) (.B.O.C.I . du 28 octobre 1957)

Arrêté du 25 novembre 1957 fixant les cours moyens de cer­ taines eaux-de-vie pendant le troisième trimestre 1957 et nouveaux taux de la redevance prévue par l’article 384 du code général des impôts.

Article premier. — Les cours moyens d'eaux-de-vie de Cognac, d’Ar­ magnac, des esprits de Cognac, des rhums et tafias naturels, des kirschs, tels qu’ils ressortent des prix pratiqués, pour ces diverses catégories d’alcools, respectivement sur les places de Cognac, Condom, Marseille, Bordeaux, Le Havre, Strasbourg et Fougerolles, pendant le troisième trimestre 1957, sont arrêtés ainsi qu’il suit : Eaux-de-vie de Cognac ...... 50.209 fr. Esprit de Cognac ...... 51.667 fr. Eaux-de-vie d’Armagnac ...... 46.660 fr. Rhums te tafias naturels ...... 29.715 fr. Kirschs ...... 205.000 fr. Ces prix s’entendent à l’hectolitre d’alcool à 100° Gay-Lussac et à la température de 15° centigrades. Art. 2. — Pour les eaux-de-vie et alcools visés à l’article précédent et servant aux usages énumérés à l’article 384 du code général des im­ pôts, la redevance prévue par ce dernier article comporte les taux suivants, fixés par hectolitre d’alcool pur : 1 ° Eaux-de-vie ayant droit à l’appellation contrôlée« Cognac », uti­ lisées à la fabrication de liqueurs ou apéritif : néant ; 2° Eaux-de-vie ayant droit à l’appellation contrôlée « Espritde Co­ gnac », utilisées à la préparation de vins mousseux : néant. 3° Eaux-de-vie ayant droit à l’appellation contrôlée « Armagnac », utilisées à la fabrication de liqueurs ou apéritifs : néant. — 147

4° Rhums et tafias naturels entrant dans la composition de grogs ou punchs : 1.885 fr. ; 5° Kirchs entrant dans la composition de grogs ou punchs : néant. Art 3. — Le directeur général des impôts est chargé de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française. (/. O. du 28 novembre 1957.)

Décision n' 328-2, du 15 novembre 1957, fixant la soulte applicable aux produits à base d’alcool.

Par décision n° 5182 du 4 novembre 1957, le directeur du service des alcools a fixé le prix moyen des rhums d’après les prix « délivrés sous douane » à 29.715 francs l’hectolitre à 100". Compte tenu des dispositions de l’arrêté du 24 août 1957 fixant à 31.500 fr. l’hectolitre d’alcool pur le prix de cession des alcools pour la fabrication des apéritifs, la soulte à percevoir en vertu de l’article 387 du code général des Impôts sur les produits à base d’alcool ne titrant pas plus de 65° et originaires des départements d’outre-mer ressort, par hectolitre d’alcool pur, à 1.785 francs pour la période comprise entre le 1" octobre 1957 et le 31 décembre 1957.

Instruction n 242 B 2/3 du 23 décembre 1957 sur le con­ trôle de la qualité des alcools livrés au Service des Alcools

Le Service trouvera ci-après les modifications apportées par le Ser­ vice des Alcools aux conditions de recette des Alcools livrés à l’Etat, notifiées par l’instruction n” 194 B du 21 octobre 1957. Ces modifications concernent uniquement les alcools d’origine vini- cole, dont les conditions de recette sont désormais les suivantes : — Alcool rectifié extra-neutre : Sans changement par rapport aux conditions précédemment fixées pour les alcools de toutes origines. — Flegmes haut degré provenant de la* mise en œuvre de marcs et lies complètes, à l’exception des alcools de vins de lies ayant droit à la qualification d ’alcools de vins : Force réelle à 15° C : 90°. Limpide. — Flegmes haut degré de vins et alcools de oins de lies ayant droit à la qualification d’alcools de vins : Force réelle à 15° C-: 90°. Flegmes bas degré provenant de la mise en œuvre de vins, marcs et lies complètes ; — 148 —

Aucune condition de recette n’est exigée pour lés deux catégories de flegmes bas degré : flegmes possédant une force réelle supérieure à 70° et flegmes possédant une force réelle comprise entre 50° et 70°. Mauvais goûl : Sans changement. (B .O .C ./. du 23-12-1957)

Conditions de production et de payement des alcools de pommes ou de poires et des alcools de cidres ou de poirés pour la campagne 1957-1958.

Article premier. — Pour la campagne 1957-1958, le volume d'alcools de cidres ou de poirés susceptible d’être acquis par l’Etat est fixé à 70.000 hectolitres. Sur ce volume, une quantité maximale de 40.000 hectolitres pourra être fabriquée au cours de la deuxième période de production prévue à l’article 13 du décret n” 53-1004 du 7 octobre 1953, modifié par les décrets n° 55-1245 du 23 septembre 1955 et n° 56-1063 du 20 octobre 1956. Art. 2. — La production d’alcools de pommes ou de poires ne pourra être autorisée au cours de la campagne 1957-1958 que dans les cas exceptionnels où les fruits n’auraient pu trouver d’autre destination, et sur autorisation spéciale du service des alcools. Les quantités ainsi produites seront payées aux prix fixés par l’ar­ rêté du 20 octobre 1956 pour les alcools de pommes et de poires produits au cours de la période du 16 octobre 1956 au 15 novembre 1956, soit : 10.790 fr. par hectolitre pour l’alcool rectifié extra-neutre ; 10.340 fr. par hectolitre pour les flegmes titrant au minimum 90° ; 9.640 fr. par hectolitre pour les flegmes titrant moins de 90°. Art. 3. — La marge industrielle allouée aux distillateurs d’alcools de cidres ou.de poirés, pour la campagne 1957-1958, est fixée à 2.315 fr. par hectolitre d’alcool pur rectifié extra-neutre. Art. 4. — Les cidres utilisés à la fabrication des alcools devront être payés aux producteurs sur la base de : 120 fr. le degré-hectolitre pour la première période de production ; 227 fr. le degré-hectolitre pour la deuxième période de production ; 210 fr. le degré-hectolitre pour la troisième période de production. Art. 5. — Les prix des alcools de cidres ou de poirés produits dans la limite du contingent visé à l’article lL'r et des autorisations individuelles de fabrication sont fixés comme suit, par hectolitre d’alcool pur mesuré à la température de 15 degrés centigrades, et pour chacune des périodes de productions visées ci-après : Du 1“r au 20 septembre 1957 : Francs Récolte extra-neutre ...... -315 Flegmes titrant au minimum 90° ...... Flegmes « « 70" ...... 3-165 Flegmes « " 50“ ...... Flegmes titrant moins de 50 iz.zco

I — 119 —

Du 15 novembre 1957 au 15 juin 1958 : Rectifié extra-neutre ...... 25.015 Flegmes titrant au minimum 90° ...... 24.565 Flegmes « « 70° 23.865 Flegmes « « 50° 23.615 Flegmes titrant moins de 50° ...... 22.965 Du I " juillet au 25 août 1958 : Rectifié extra-neutre ...... 23.315 Flegmes titrant au minimum 90" ...... 22.865 Flegmes « « 70° 22.165 Flegmes « « 50° 21.915 Flegmes titrant moins de 50° ...... 21.265 Art. 6. — Les prix ci-dessus s'appliquent aux alcools obtenus par la mise en œuvre de cidres titrant au minimum 4°, et donnant, par quin­ zaine, 4,50 litres d’alcool pur par hectolitre. Art. 7. — Les prix prévus aux articles 2 et 5 pour les alcools rec­ tifiés extra-neutres répondant aux conditions de recettes exigées, s’appli­ quent à la totalité de ces alcools, à condition que la proportion d’alcools mauvais goût n’excède pas 18 % de la quantité d’alcools bon goût recon­ nus conformes aux prescriptions du cahier des charges du service des alcools. Les alccols mauvais goût produits en excédent de cette proportion sont payés au prix des flegmes titrant au minimum 90°. Art. 8. — Les accords intervenus entre les organismes professionnels intéressés, approuvés par le service des alcools et acceptés par la com­ mission de la pomme du conseil supérieur des alcools, sont obligatoirement applicables. Art. 9. — Le service des alcools fixera les conditions de paiement, d'emmagasinage et d’enlèvement des alcools. Art. 10. — Le directeur du service des alcools, le directeur géné­ ral des impôts et le directeur général de l’agriculture sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française. (/. O. du 27 décembre 1957.)

Arrêté du 19 décembre 1957 portant modification de l’arrêté du 20 octobre 1956 fixant les conditions de production et de payement des alcools de pommes et de poires, des alcools de cidres et de poirés pour la campagne 1956- 1957.

Article unique. — L'article 2 de l’arrêté du 20 octobre 1956 fixant les conditions de production et de payement des alcools de pommes et de poirés pour la campagne 1956-1957, est remplacé par les dispositions suivantes : — 150 —

« La marge industrielle allouée aux distillateurs d’alcool de pommes et de poires au cours de la campagne 1956-1957 est fixée à 4.900 fr. par hectolitre d’alcool pur, pour une production basée sur soixante jours de travail. Une réfaction de 5 % sur le montant de la marge sera appliquée à la production réalisée à partir du soixante et unième jour. » (Le reste sans changgement.) (/. O. du .27 décembre 1957.)

Note autographiée n 4.523 2 3 du 29 octobre 1957. Prix de cession. R eprise des stocks.

Un arrêté ministériel du 24 août 1957, portant modification des prix de cession de certaines catégories ci alcool d’Etat, avait notamment relevé, de 3.536 fr. à 5.000 fr. l’hectolitre d’alcool pur, le prix de cession de l’alcool destiné à être dénaturé par le procédé général en vue de la livrai­ son aux usages ménagers. L’application de ce nouveau tarif, qui avait été suspendue jusqu’à nouvel avis en ce qui concerne le marché intérieur, les départements et terri­ toires d’Outre-mer (cf. N. A. n° 3.779 du 31 août 1957, reproduite au B. O. C. I. n° 36 du 9 septembre deviendra effective le l”r novembre 1957 à zéro heure. A cette date également entreront en vigueur, pour les alcools de l’espèce, les dispositions de la note autographiée n° 3.737 2/3 du 27 août 1957, reproduites au B. O. C. I. n° 35 du 2 septembre et relatives à la reprise des stocks découlant de l’augmentation de prix intervenue. En conséquence, le point de départ du délai donné aux dénaturateurs pour déposer la déclaration spéciale prévue en la matière est le l*r no­ vembre 1957 au lieu du lpr septembre et cette déclaration indiquera, d’une part, le stock moyen d’alcool de la catégorie susvisée afférent à la période comprise entre le l*r novembre 1956 et le 31 octobre 1957, d’autre part, les quantités de cet alcool détenues à la date du 1er novembre 1957 à zéro heure. (B .O .C .l. du 11 novembre 1957.)

Note autographiée n 4.598 2/3. Redevance spéciale sur certains alcools libres instituée par l’article 384 du Code général des impôts.

Un arrêté ministériel qui paraîtra prochainement au Journal officiel doit fixer, d’une part, les cours moyens des eaux-de-vie de Cognac, d’Ar- magnac, des Esprits de Cognac, des rhums et tafias naturels et des kirschs tels qu’ils ressortent des prix pratiqués pour ces diverses catégories d’alcool pendant le troisième trimestre 1957, d’autre part, les taux respectifs de la redevance spéciale prévue à l’article 384 du Code général des Impôts - 151 — sur les produits de l’espèce lorsqu’ils servent aux usages limitativement énumérés audit article. Applicables dès réception de la présente note, ces taux sont les suivants, par hectolitre d’alcool pur : — Eaux-de-vie ayant droit à l’appellation contrôlée « Cognac » utilisées à la fabrication de liqueurs ou apéritifs : néant. — Eaux-de-vie ayant droit à l’appellation contrôlée « Armagnac » uti­ lisée à la fabrication de liqueurs ou apéritifs : néant. — Alcools ayant droit à l'appellation contrôlée « Eesprit de Cognac » utilisés à la préparation de vins mousseux : néant. — Rhums et tafias naturels entrant dans la préparation de grogs ou punchs : 1.880 fr. — Kirschs entrant dans la préparation de grogs ou punchs : néant. La redevance générale prévue à l’article 382 du Code reste fixée à 20.228 fr. 8 ) EXPORTATIONS

Ministère des Finances, des Affaires économiques et du Plan. Avis aux exportateurs.

Par décision interministérielle du 30 septembre 1957 a été fixé ’e régime d’aide à l’exportation applicable aux vins de consommation cou­ rante. Le présent avis a pour objet d’informer les exportateurs du contenu de cette décision. I. — Le versement de l’aide à l’exportation prévue par l’article 11 du décret n° 55-56 du 13 janvier 1955 est suspendu à compter de la date de la publication du présent avis. II. — En conformité avec les dispositions du décret n° 57-910 du 10 août 1957 et des dispositions réglementaires subséquentes, à titre tran­ sitoire, les exportateurs auront la faculté de demander le versement de l'aide à l’exportation visé au paragraphe précédent pour les quantités de vins, de moûts et de jus de raisins qui auront fait l’objet d’une déclaration de douane de sortie au plus tard le 31 décembre 1957. Lors de la liquidation, il sera tenu compte des sommes dues au titre du versement institué par le décret n” 57-910 du 10 août 1957. III. — Pour les jus de raisins ayant fait l’objet d’une déclaration de douane de sortie le 31 décembre 1957 au plus tard, le montant de l’aide à l’exportation auquel les exportateurs pourront prétendre en appli­ cation du paragraphe 2 du présent avis sera égal à la différence entre : D’une part, le montant de l’aide à l’exportation visée au paragra­ phe premier du présent avis, majoré d’une somme égale au rembourse­ ment des charges sociales et fiscales assises sur le salaire et des charges fiscales sur le chiffre d’affaires dont les exportations de l’espèces béné- ciaient antérieurement au 10 août 1957 et d'autre part, les sommes dues au titre du versement institué par le décret n° 57-910 du 10 août 1957. IV. — Les dispositions des paragraphes 2 et 3 ci-dessus sont appli­ cables aux exportations ayant fait l’objet d’une déclaration de douane de sortie avant la date de publication du présent avis et qui auront donné lieu au versement prévu par le décret n° 57-910 du 10 août 1957. En ce qui concerne les exportations pour lesquelles le mandatement de l’aide visée au paragraphe premier du présent avis est déjà intervenu, le montant de l’aide sera modifié dans les conditions prévues aux paragra­ phes 2 et 3 ci-dessus. Des ordres de reversement seront émis à l’encontre des exportateurs pour les sommes qu’ils auront perçues en excédent. V. — Les dispositions du présent avis sont applicables à l’Algérie. (/. O. du 8 octobre 1957.) — 153 —

Instruction n° 192 B 2/3 du 14 octobre 1957 concernant l’exportation des vins destinés à l’Allemagne.

Pour prévenir les fraudes sur les vins et faciliter le contrôle de la qualités des produits importés en Allemagne Fédérale, les services du Mi­ nistère allemand de l’Agriculture ont décidé d’exiger la présentation, par les importateurs, aux services douaniers allemands, du volant annexé aux acquits 2 A bulle accompagnant les vins destinés à l’étranger. Ce volant, qui sera détaché de l’acquit par le Service des Douanes du point de sortie et remis à l’exportateur qui le fera parvenir au desti­ nataire étranger, comportera les énonciation habituelles : désignation des contenants, marques des fûts, etc... L’appellation simple attribuée aux vins pourra, bien entendu, être mentionnée à la demande de l’expéditeur. Si le vin n’a pas droit à une appellation ou si celle-ci n’est pas reven­ diquée la colonne « appellation » sera barrée d’un trait oblique. Par ailleurs, les noms et adresses des destinataires allemands devront être indiqués tant sur l’acquit que sur le volant.

L’attention des exportateurs sera appelée sur cette formalité nouvelle imposée aux importateurs allemands et sur la nécessité qui leur incombe de fournir, lors de la levée de l’acquit, les noms et adresses exacts des destinataires afin que le volant puisse être rempli en conformité avec les énonciations de l’acquit. (B.O.C.I . du 14 octobre 1957.)

Arrêté du 16 octobre 1957 relatif aux frais de liquidation des dossiers d’aide à l’exportation des vins de consom­ mation courante.

Article premier. — L’article 4 (1°) de l’arrêté susvisé du 25 juillet 1957 est annulé et remplacé par les dispositions suivantes : « Il est ouvert au ministre des finances, des affaires économiques et du plan, pour 1957, un crédit de 250 millions de fr. applicable aux articles ci-après du chapitre 44-13 : « Remboursement de charges fiscales et so­ ciales à certaines activités industrielles et agricoles » du budget des finances et des affaires économiques (III : Affaires économiques) : Art. 2. — Liquidation des dossiers: dépenses de matériel : 500.000 fr. Art. 3. — « Aide à l’exportation des vins métropolitains et algé­ riens de qualité loyale et marchande ne bénéficiant pas d’une appellation d’origine contrôlée et de moûts concentrés ou non : 249.500.00*0 fr. » Art. 2. — L’article 4 du second arrêté susvisé du 25 juillet 1957 est annulé et remplacé par les dispositions suivantes : « Il est ouvert au ministre des finances, des affaires économiques et du plan, pour 1957, un crédit de 800 millions de fr. applicable aux — 154 — articles ci-après du chapitre 44-13 : « Remboursement de charges Escales et sociales à certaines activités industrielles et agricoles » du budget des finances et des affaires économiques (III : Affaires économiques) : Art. 2. — Liquidation des dossiers : dépenses de matériel : 1.600.000 fr. Art. 3. — Aide à l’exportation des vins métropolitains et algériens de qualité loyale et marchande ne bénéficiant pas d’une appellation d’ori­ gine contrôlée et de moûts concentrés ou non :798.400.000 fr. » (/. O. du 23-10-1957)

Arrêté du 25 octobre 1957 (J. O. du 27-10) concernant la nouvelle contexture des documents présentés à l’appui des déclarations d’exportation.

Article premier. — La date d’utilisation obligatoire des liasses de documents à présenter à l’appui des déclarations d’exportation instituées par l’arrêté du 24 juillet 1957, fixée au l*r novembre 1957 par l’article 3 de * ce même arrêté, est reportée au \fT janvier 1958.

* **

NOTE AUT. n" 4.597 du 31 octobre 1957. * Par N. A. n° 3.300 du 26 juillet 1957 (1) l’Administration a notifié au Service les nouvelles modalités d’application de la réglementation rela­ tive aux exportations, en particulier la création d’une liasse unique de documents comprenant le certificat d’exportation. En vertu de l’arrêté du 24 juillet 1957, l’emploi de la nouvelle liasse devenait obligatoire à compter du 1er novembre 1957. Un arrêté du 26 octobre 1957 (2) reporte au 1" Janvier 1958, la date d'utilisation obligatoire de la liasse précitée. Dès lors, jusqu’à cette date, les redevables pourront justifier de leurs exportations par la repré­ sentation des anciens imprimés valant certificat d’exportation.

Circulaire du Ministère de l'Agriculture relative aux opérations « Exim-Vins »

Comme suite à l’avis paru au Journal officiel, du 24 octobre 1957, les modalités d’importation, en procédure de dérogations commerciales,

(1) B .S .D .F . n” 160. page 493. (2) Voir ci-dessus. — 155 —

■de vins en provenance d’Espagne et de divers pays de l’Europe de l’Est, sont fixées dans les conditions ci-après :

I. — Conditions générales. Toute exportation à destination d’un pays de l'U. E. P. ou de la zone dollars et réglée en devises correspondantes peut donner droit aux importations suivantes : a) Pour 1 hl. de vin exporté, importation de 2 Kl de vin ; b) Pour 1 hl. de jus de raisin exporté, importation de 2 hl. de vin (pour les jus concentrés, le volume de conversion sera retenu).

II. — Conditions particulières aux exportations. Le bénéfice de ces opérations s’applique uniquement au cas d’expor­ tation préalables de produits d’origine française (Métropole ou Algérie) •et à condition qu’il s’agisse : a) soit de vins de consommation courante, sans appellation contrôlée (n° TD : Ex. 22,05 A ), vins mousseux, sans appellation contrôlée (n° TD : Ex. 22,05 C), c’est-à-dire de vins circulant sous acquit «bulle» (y compris des vins vinés de moins de 15°), à l’exclusion, notamment de tous vins d’appellation contrôlée, de vins vinés de plus de 15°, etc. — soit de jus de raisin, concentré ou non (n° TD : Ex. 20,07 A, Ex. 20, 07 Bd). b) de marchandises ayant fait l’objet d’une déclaration de sortie de douane postérieurement au 8 octobre 1957. c) d’expéditions pour lesquelles ne sera pas demandé le bénéfice de l’aide à l'exportation prévu par l'avis au Journal officiel du 8 octobre 1957.

III. — Conditions particulières aux importations. a) Les demandes d’importation ne pourront porter que sur des vins de consommation courante, uniquement à destination de la France métro­ politaine (même s’ils viennent en contre partie d’exportations faites direc­ tement d’Algérie), vins originaires et en provenance des pays suivants : Espagne, Yougoslavie, Roumanie, Hongrie, Bulgarie, Turquie, etc. b) Le règlement ne pourra être prévu qu’en francs ou en devise du pays de provenance ; c) La durée des validités des licences sera limitée à deux mois.

IV. — Présentation des dossiers. Les demandes de licences d’importation, rédigée sur modèle AC, devront être déposées au Secrétariat d’Etat à l’Agriculture, service des Echanges et Marchés agricoles, 9 bureau (78, rue de Varenne, Paris (5*), dans un délai maximum de 30 jours suivant l’exportation. Lorsqu'une de­ mande de licence se référera à plusieurs exportations échelonnées, la date de la première expédition sera celle prise en considération. Toutefois, à titre transitoire, et jusqu’au 25 novembre inclus, seront examinés les dossiers concernant les exportations faites depuis le 9 octobre. — 156 —

Les demandes de licences devront être accompagnées obligatoirement des pièces justificatives suivantes : 1) des engagements de change correspondant aux exportations ; 2) du certificat de sortie D. -46/53, visé par le Service des Douanes, attestant la réalité de l’exportation et indiquant les quantités, volumes et les valeurs des produits exportés, ainsi que leur nature, par référence au tarif des droits de douane. Ce document devra nécessairement porter dans la case prévue à cet effet, les numéros d’engagements de change correspondants. — Pour les jus de raisins concentrés, les intéressés devront joindre au document D 46/53 un certificat de contrôle (prévu par le arrêtés des 23 février 1948 et 30 mai 1949), précisant notamment le volume de base mis en œuvre pour obtenir la quantité de produit concentré ayant fait l’objet de l’exportation. 3) d'un engagement de l’exportateur attestant qu’il a renoncé pour les expé­ ditions en cause au bénéfice de l’aide en francs prévue par l’avis du 8 octobre 1957 ; cet engagement devra être visé par le Service des enquêtes économiques dans le ressort duquel se trouve le siège social de l’entreprise intéressée. 4 ) dans le cas où les documents d'importation ne seraient pas établis au nom de l’exportateur, le dossier devra, en outre, contenir une dési­ gnation par ce dernier, du bénéficiaire du droit à l’importation (avec -* indication du volume de l’exportation). Les quantités figurant sur un même certificat de sortie D. 46 ne pourront faire l’objet d’aucun fractionnement. Les demandes de licences d’importations dûment instruites seront a transmises par le ministère de l’Agriculture à l’Office des Changes (4* sous-direction) qui les délivrera directement à l’intéressé. Les présentes dispositions sont applicables aux exportations faites jusqu’au 31 décembre 1957, date prévue pour la suppression de l’aide à l’exportation. Elles feront l’objet pour la période ultérieure d’un nouvel examen dont les intéressés seront informés en temps utile. •

Un communiqué du Secrétariat d’Etat à l’Agriculture.

Le déficit de la récolte viticole dû à deux années consécutives de gel et la hausse du prix du vin à la production, causée par ce déficit, risquent de compromettre nos possibilités d’exportation, souligne dans un commu­ niqué, le secrétaire d'Etat à l’Agriculture. Il est cependant indispensable que les courants commerciaux vers l’étranger, difficilement développés pen­ dant ces dernières années soient maintenus ; ils intéressent à la fois l’équi­ libre du marché du vin en année normale, l’amélioration de notre balancç commerciale en devises et notre position future dans le Marché Commun. » « Pour maintenir un minimum d’exportation de vins courants qui bénéficiaient d’un régime d’aide sensiblement modifié par une décision inter­ ministérielle du 30 septembre 1957, il a été décidé de n’autoriser des im­ portations de vins qu’en contre-partie d’exportations préalables. — 157 —

« Une circulaire précisant les modalités d’exécution de ces opérations, sera portée incessament à la connaissance des intéressés, poursuit le com­ muniqué (1). Elle prévoit notamment, moyennant la renonciation au béné­ fice de l’aide à l’exportation prévue par le décret du 13 janvier 1955, mo­ difié par la décision du 30 septembre 1957, que toute exportation d’un hectolitre de vin importé pour une exportation d’un hectolitre de vin, la proportion est portée à 3 hectolitres de vin importé pour une exportation d’un hectolitre du jus de raisin. « Les exportations devront être faites vers des pays de la zone U. E. P. ou dollars et les importations devront provenir de pays qui ne présentent pas un « clearing » créditeur à l’égard de la France. Le communiqué précise enfin : « Les intéressés disposeront d’un délai de 30 jours à compter de leur date d’exportation pour déposer leurs demandes et de deux mois pour réaliser les importations correspondantes. » •

Circulaires n°s 29 et 34 de la Direction des prix sur l’aide à l’exportation des vins de consommation courante.

Note n° 29. Un avis publié au /. O. du 8 octobre 1957 a fait connaître aux exportateurs le contenu d’une décision interministérielle du 30 septem­ bre 1957 affectant, compte tenu des dispositions du décret n° 57-910 du 10 août 1957, l’aide à l’exportation des vins de consommation courante prévue par l’article 11 du décret 55-56 du 13 janvier 1955 et définie par des décisions interministérielles subséquentes. Un nouvel avis publié au J.O. du 20 octobre 1957 a informé les inteéressés du contenu d’une décision interministérielle en date du 17 octo­ bre 1957, laquelle dans le cadre des dispositions évoquées ci-dessus, a édicté une mesure spéciale en ce qui concerne les vins vinés exportés à destination de l’étranger. La présente instruction a pour objet de dégager : 1* les principes des textes en examen ; 2° les règles de liquidation des dossiers — imputation du versement de 20 % et répétition de l’indû.

I. — P r i n c i p e s . Selon les termes du paragraphe I de l’avis aux exportateurs du 8 oc­ tobre 1957, le versement de l’aide à l’exportation prévue par l’article 11 du décret n° 55-56 du 13 janvier 1955 est suspendu à compter de la date de publication de l’avis dont il s'agit. Cette suspension est la conséquence même du décret n° 57-910 du 10 août 1957 relatif au régime des échanges et des règlements extérieurs à la zone franc.

( I) N. D. L. R. — Il s’agit bien entendu, de la circulaire ci-dessus. — 158 -

D'où cette conclusion immédiate que les dispositions du paragraphe II de l’avis aux exportateurs du 8 octobre 1957 laissent leur plein effet, dans le cadre des mesures transitoires aux exportation de vins de consommation courante, de moûts et de jus de raisins réalisées vers les T. O. M. et l’Union française, à l’aide à l’exportation prévue par l’article 11 du décret 55-56 du 13 janvier 1955 et par des décisions interministérielles subséquentes. Dans la mesure où le paragraphe II de l’avis aux exportateurs du 8 octobre 1957 fait obstacle à un cumul des avantages de l’aide à l’expor­ tation des vins de consommation courante et du versement de 20 % ins­ titué par le décret n°57-910 du 10 août 1957, les contrats d’exportation de vins de consommation courante, de moûts et de jus de raisins libellés en en francs français (facturation en cette devise) continuent à bénéficier de l'aide dont il s’agit, aoec plein effet, dans le cadre de mesures transitoires (c’est-à-dire sous la condition d’une déclaration de sortie souscrite au plus tard le 31 décembre 1957). Ces mesures transitoires (paragraphe II) posent le principe que, pour des exportations de vins, de moûts, de jus de raisins réalisées à compter du 8 octobre 1957, jusqu’au 31 décembre 1957, la suspension de l’aide spéciale prévue au paragraphe premier ne fait pas sentir ses effets, sauf à tenii compte éventuellement du versement de 20 %. Cependant,selon les termes d’un avis aux exportateurs du 20 octobre 1957,la date du 31 décembre 1957 ci-dessus visée est remplacée par celle du 31 octobre 1957, en ce qui concerne les vins vinés exportés à desti­ nation de l’étranger. Les vins vinés dont il s’agit doivent s’entendre de vins vinés à plus de 15° centigrades d’alcool. En conséquence, les exportateurs de vins sim­ plement remontés (vins vinés de moins de 15° centigrades d’alcool) peuvent demander le bénéfice des mesures transitoires prévues au paragraphe II de l’avis aux exportateurs du 8 octobre 1957.

II. — R è g l e s d e liquidation — I m p u t a t io n d u v e r s e m e n t d e 20 % ET RÉPÉTITION DE L’iNDU : 10 Mesures transitoires. Dans le cadre des mesures transitoires fixées au paragraphe II de l’avis aux exportateurs du 8 octobre 1957, les exportateurs auront la fa­ culté de demander le bénéfice de l’aide spéciale à l’exportation pour les vins de consommation courante et produits assimilés, instituée par l’article 11 du décret n° 55-56 du 13 janvier 1955 et dans les conditions prévues par les décision interministérielles des 19 mars et 25 avril 1955 modifiées (avis aux exportateurs des 10 avril et 28 avril 1955). Les mesures transitoires courant du 28 octobre 1957, la liquidation de l'aide spéciale, en ce qui concerne les exportations réalisées à destination de pays extérieurs à la zone franc, sera subordonnée à la présentation de formules 104 ou 104 bis de manière que le versement de 20 % effectué sur le produit du rapatriement des devises afférent auxdites exportations puisse être imputé sur le montant de l’aide. Le cas échéant et pour éviter tout retard dans la liquidation définitive et le mandatement du solde, les exportateurs pourront demander le bénéfice de la procédure libérale pré­ vue à la note n°25 du 27 septembre 1957 (cf. également note n" 27 du 23 octobre 1957, titre I, 1°). Dans ce cas et sauf les espèces visées plus loin, le délai de six mois sera apprécié du début du mois de référence. Toujours dans le cadre des mesures transitoires, des dispositions appro­ priées de l’avis aux exportateurs (paragraphe III) du 8 octobre 1957 — 150 — indiquent les modalités de calcul qui permettront aux exportateurs de jus de raisin (position tarifaire Ex. 20-07 A et B) de prétendre à l’aide à l’exportation, telle qu’elle est prévue au paragraphe II dudit avis (dispo­ sitions combinés des alinéas 1 et 2). Le montant de cette aide sera égal à la différence entre : — d’une part, le montant de l’aide spéciale à l'exportation des vins de consommation courante instituées par l’article 11 du décret n" 55-56 du 13 janvier 1955, majorée d’une somme égale au remboursement des charges sociales et fiscales sur le chiffre d’affaires. — et, d’autre part, les sommes dues au titre du versement institué par le décret n" 57-910 du 10 août 1957. On rappellera que, dans le cadre du régime général de rembourse­ ment des charges sociales et fiscales, les exportations de jus de raisin ouvraient un droit au remboursement des charges sociales et fiscales assises sur les salaires et au remboursement des charges fiscales assises sur le chiffre d'affaires au taux de 5 % applicable à la valeur de facture. Les mêmes modalités de calcul que ci-dessus seront utilisées également, en ce qui concerne les exportations de raisins frais, non forcés de vendange (position tarifaire Ex 08-04) et de moûts de raisins frais non concentrés (.position tarifaire Ex 20-07 A ). On rappellera ici également, que le béné­ fice que pouvaient retirer les exportateurs pour la livraison des produits en cause à l’étranger dans le cadre du régime général de remboursement des charges sociales et fiscales s’analysait comme suit : — remboursement des charges sociales et fiscales assises sur les salaires ; — remboursement de la taxe unique de circulation au taux de 2 fr. 75 par litre. Bien entendu, la liquidation des droits dans les cas qui viennent d’être évoqués devra être faite dans le cadre du trimestre calendaire. Pour l’ap­ plication de la mesure libérale prévue à la note n" 25 du 27 septem­ bre 1957, le délai moyen de six mois sera apprécié comme il est dit à la note n" 28 du 23 octobre 1957, titre I, 1”. 2° Double emploi. Selon les dispositions de l’alinéa premier du paragraphe IV de l’avis aux exportateurs du 8 octobre 1957, l’imputation du versement de 20 % doit être faite sur le montant de l’aide spéciale calculée par application des taux correspondant (1.250 fr. ou 1.000 fr. l’hl. selon le cas) aux quantités exportées avant le 8 octobre 1957, dès lors que le versement de 20 % a été payé par l’intermédiaire agréé lors de la cession des devises se rapportant aux exportations de l’espèce. Remarque. — La référence a une déclararation de douane de sortie souscrite avant la date du 8 octobre 1957 a ici pour conséquence du point de vue de l’imputation du versement de 20 % l’application rétroactive à compter de leur date d’effet (11 août) des dispositions de l’article 2 de l’arrêté du 10 août 1957 portant abrogation de certains textes relatifs à l’exportation et fixant les mesures transitoires. Dans ces conditions, les mesures d’application pratique prévues en l’espèce, dans le cadre du régime général de remboursement des charges sociales et fiscales (cf. note n"’ 22 et 25) trouvent ici leur application^ 3° Répétition de l'indû. Il en est de même pour la répétition de l’indû, En effet, selon les dispositions de l'alinéa 2 du paragraphe IV de l'avis aux exportateurs du

i — 160 —

8 octobre 1957 pour ce qui concerne les exportations au sujet desquelles le mandatement de l’aide spéciale à l’exportation de vins de consommation courante est déjà intervenu, le montant de l’aide sera modifié dans les con­ ditions prévues aux paragraphes 2 et 3 dudit avis, c’est-à-dire compte tenu du versement de 20 % effectué à compter du 11 août 1957. On se trouve donc, ici, dans la même situation que celle définie d’une part à l’article 3 de l’arrêté du 10 août 1957 portant abrogation de certains textes relatifs à l’aide à l'exportation, d’autre part au paragraphe IV de l’avis aux expor­ tateurs du 25 août 1957 (cf. également les notes n‘” 22 et 25). » * *

En raison de ce qui a été dit ci-dessus sous la rubrique remarque et comme en tout état de cause un solde créditeur semble devoir être dégagé au profit de l’exportateur après imputation du versement de 20 %, il n’y a pas lieu de faire une situation' particulière, au regard de la constitution des dossiers, aux exportations libellées en devises réalisées entre le Ier et le 8 octobre. Il sera donc rendu compte de ces exportations dans un dos­ sier du mois reprenant toutes les opérations d’octobre. Toutefois, pour tenir compte des espèces suivantes : exportations facturées en francs français, exportations vers les T. O. M., qui peuvent se manifester dans l’activité d’un exportateur en même temps que des exportations libellées en devises, ou passera outre à la règle du dossier unique (voir à ce sujet les prescrip­ tions de la note n” 25 de la Direction des Prix).

Note n° 34 de la Direction des prix et des enquêtes économiques du 6 décembre 1957. AIDE A L’EXPORTATION CAS SPECIAUX et VINS de CONSOMMATION COURANTE La présente note a pour objet, d’une part, de compléter sur divers points les notes précédentes, et, d’autre part, d’apporter certaines précisions sur la procédure de liquidation des dossiers de remboursement. I. — Exportations réalisées par l’intermédiaire de commissionnaires. L ’établissement par les commissionnaires- des duplicata des formules 104 ou 104 bis, ou les extraits de facture, destinés à être produits par leurs commettants à l’appui de leurs dossiers représentant dans certains cas, un travail considérable, l’administration a, dans un but de simplification, déci­ dé de mettre en oeuvre la procédure ci-après : A. — Cas des factures libellées en devises. Dans le cas où les exportations étant effectuées par l’intermédiaire d'un commissionnaire ayant souscrit l’engagement de change, ou la licence d’exportation, correspondant auxdites exportations, l’envoi rassemble des marchandises appartenant à plusieurs expéditeurs domiciliés dans le même département, le commissionnaire établira, pour chacun de ses commettants et pour la part qui le concerne, une attestation dans la forme prévue à l’annexe I de la note n° 25 du 27 septembre 1957. Les attestations de l’epèce relatives à un même engagement de change, ou à une même licence d’exportation, seront groupées et adressées par le commissionnaire intéressé, — 161 —

à la Direction départementale compétente, en même temps qu’un exemplaire unique de la ou des justifications de rapatriement (formule 104 ou 104 bis) afférentes audit engagement de change ou à ladite licence. En cas de production de duplicatum ce dernier devra être certifié conforme à l’ori­ ginal par l’intermédiaire agréé qui a opéré la vente des devises. Dans l’hypothèse où les exportations réalisées sous le couvert d’un même titre d’exportation (engagement de change ou licence d’exportation) rassemblent des marchandises appartenant à des fournisseurs domiciliés dans des départements différents , le commissionnaire adressera au chef de service de chacun des départements intéressés : — les attestations dans la forme susvisée concernant les exportateurs du département ; — les justifications de rapatriement dans les mêmes conditions que ci-dessus ; —r de plus, à titre de contrôle du bordereau récapitulatif faisant res­ sortir globalement, pour chaque département, la contre-valeur en francs français figurant sur les attestations délivrées. Le total de ce borde­ reau récapitulatif devra donc représenter l’ensemble des opérations faites pour le compte des exportateurs domiciliés dans les divers dé­ partements intéressés. B. — Cas de factures libellées en francs français. Les dispositions reprises au § A ci-dessus seront appliquées « mutatis mutandis » aux opérations de l’espèce, remarque étant faite qu’au cas par­ ticulier, les attestations susvisées seront remplacées par les extraits de facture individualisant la part revenant à chaque fournisseur (cf. note n" 25 du 27 septembre 1957). Par ailleurs et pour que le secret des affaires réalisées par le com­ missionnaire soit respecté, le destinataire des marchandises pourra être dé­ signé sur le duplicatum de la facture globale joint aux extraits précités par l’utilisation de la contre-marque qui figure déjà sur les avis d’expor­ tation correspondants.

II. — Cas des exportations dont le montant est inférieur à 200 mille fr. Les exportations d’une Valeur globale inférieure à 200.000 fr. sont, en principe, dispensées des formalités de l’engagement de change et de la domiciliation. Elles ne donnent pas toujours lieu à la délivrance d’une attestation de rapatriement modèle C x 5, ou d’une formule bancaire 104 ou 104 bis. En conséquence, il a été décidé que les opérations de l’espèce qui feraient l’objet de déclarations en douane enregistrées avant le 1er jan­ vier 1958, ou d’une attestation dernière date, continueraient à bénéficier sans condition nouvelle du régime d’aide à l’exportation qui leur était propre. Les dossiers y afférents sont donc liquidés sans tenir compte des formules de rapatriement qui pourraient éventuellement être présentées au service. On notera que les exportations d’un montant supérieur à 50.000 fr. soumises à l’observation d’un prix plancher (cognacs, armagnacs, eaux-de- vie ou brandies, champagne, exportés à destination de tous pays ; vins d’appellation contrôlée « Bordeaux n exportés à destination des Etats-Unis) donnent lieu à la souscription d’un engagement de change. Toutefois, il a été admis, en accord avec la Direction des relations économiques exté­ rieures, que les dispositions ci-dessus seraient appliquées aux exportations

n — 162 — des produits dont il s’agit dès lors que la valeur globale des produits exportés sous couvert d’expédition postale visée par le service des postes avant cette d’un même engagement de change reste inférieure à 200.000 fr. Mais il demeure entendu qu’une exportation partielle mentionnée à un avis d’exportation pour un montant inférieur à 200.000 fr. alors qu’elle est partie d’un ensemble constituant au total, une exportation d’une valeur globale supérieure à 200.000 francs et ayant, de ce fait, entraîné la souscription d’un engagement de change, devra donner lieu à l’application des dispositions des notes n" 22 et suivantes relatives aux moyens de con­ trôle propres à éviter le cumul du versement de 20 % et des avantages résultant des différents régimes d’aide à l'exportation.

III. — Aide à l’exportation des vins de consommation courante. Aux termes du titre II de l’avis aux exportateurs publié au /. O. du 8 octobre 1957, les exportateurs ont la faculté de demander à titre transitoire, le versement de l’aide à l’exportation des vins de consommation courante pour les quantités de vins, de moûts ou de jus de raisin qui auront fait l’objet d’une déclaration de douane de sortie au plus tard le 31 décembre 1957. Ce même texte dispose que, lors de la liquidation, il sera tenu compte des sommes dues au titre du versement institué par le décret n° 57-910 du 10 août 1957. A cet égard, la note n° 29 du 26 octobre 1957, précise que ces * mesures transitoires posent le principe que pour les exportations réalisées du 8 octobre 1957 au 31 décembre 1957 la suppression de l’aide prévue au titre I de l’avis aux exportateurs précité ne fait pas sentir ses effets, sauf à tenir compte, éventuellement, du versement de 20 %. I Il en résulte que les exportations effectuées vers les départements et territoires d’outre-mer (à l’exclusion, bien entendu, de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie) et les exportations réalisées par les services officiels (Intendance maritime, Intendance de l’Armée de terre et Compagnie Géné­ rale Transatlantique) continuent à bénéficier jusqu’au 31 décembre 1957 de l’aide dont il s’agit. Lesdites opérations ne sont pas, en effet, effectuées à destination des pays extérieurs à la zone franc et les dossiers constitués à ce titre doivent être liquidés selon lès modalités antérieures. Quand aux opérations d’avitaillement (vins embarqués comme pro­ visions de bord sur navires ou avions ou livrés dans les magasins installés à bord des navires où avions), elles continuent à ouvrir droit au bénéfice de l’aide au taux de 1.250 fr. par hectolitre sauf à tenir compte, éven­ tuellement, du versement de 20 %. La preuve de la non-perception de celui-ci ou, le cas échéant, celle de son montant, résultera de la production, soit d’une facture libellée en francs français, soit d’une formule bancaire 104 ou 104 bis. 163

Décision n" 324-2, du 25 octobre 1957 concernant l’cide à l’exportation des vins vinés et des vins ds consommation courante.

Références au « Moniteur Officiel du Commerce et de d’industrie » : Avis du 20 octobre 1957 : M . O .C .I. n" 1943, du 23 octobre 1957, p. 3346. Avis du 8 octobre 1957 : M . O .C .I. n° 1939, du 9 octobre 1957, p. 3187. Décisions n° 320-1, du 10 octobre 1957 : M. O. C ./. n" 1943, du 23 octobre 1957, p. 3348. Un avis aux exportateurs du 20 octobre modifie, en ce qui concerne les vins vinés exportés à destination de l’étranger, les dispositions de l’avis du 8 octobre 1957. Pour les vins de l’espèce (n" Ex 22-07 B du tarif), le versement de l’aide à l’exportation ne pourra être demandé, à titre transitoire, que pour les quantités qui auront fait l’objet d’une déclaration de sortie enregistrée au plus tard le 31 octobre 1957. Dès lors, ne devront être visés, en ce qui concerne ces vins, que les certificats de sortie D. 46-53 déposés à l’appui de déclarations de sortie enregistrées jusqu’à cette date, les dispositions de la décision n° 320-1 (D /l) du 10 octobre 1957 demeurant applicables aux autres vins suscep­ tibles de bénéficier, à titres transitoire, de l’aide à l’exportation, ainsi qu’aux vins vinés exportés vers d’autres destinations que l’étranger. Les dispositions dont il s’agit sont applicables à l’Algérie. (M.O.C.I. du 9 novembre 1957.)

Instruction n 215 B 2/1 et 5/1 du 11 novembre 1957. Remboursement aux Exportateurs. Recoupements à opérer.

Des vérification opérées a posteriori ont permis d’établir que des fraudes importantes étaient parfois commises au préjudice du Trésor sous le couvert des demandes de remboursement en matière d’exportation. Dans les cas de l’espèce, les dossiers présentés au Service compor­ taient bien les certificats d’exportation attestant la sortie des marchandises, ainsi que des factures d’achat d’apparence régulière, mais la T. V. A. n’avait en fait été acquittée que sur une faible proportion de la valeur déclarée en Douane — et d’ailleurs fictive — seuls les derniers intermé­ diaires ayant effectivement soumis à l’impôt leur marge bénéficiaire, d’im­ portance en fait négligeable. Pour mettre un terme à ces agissements, l’Administration a décidé, d’une part, de proposer une modification de l’article 1756 du C. G. I., afin de rendre solidairement responsables, du point de vue fiscal, tous les intermédiaires qui participent à l’escroquerie (la portée de la mesure sera commentée en temps utile) et, d’autre part, de subordonner le rem­ boursement de la T. V. A. à une enquête préalable dans tous les cas suspects. A cet effet, on peut admettre que la décision de remboursement soit prise par le Directeur départemental sur simple avis favorable du Service local, lorsque celui-ci peut normalement écarter tout soupçon de fraude (.redevable honorablement connu, titulaire de la carte d’exportation ou ayant fait l'objet d'investigations récentes démontrant *a régularité de ses opérations...), mais la décision du Directeur devra, par contre, être précé­ dée d’une enquête permettant de s’assurer de la réalité et de la portée exacte de l’exportation (.origine, nature, quantité des marchandises, vaieur soumise à la F. V. A.) dans tous les cas où le doute sera permis (rede­ vable nouveau ou exportateur occasionnel par exemple). Ces enquêtes qui seront 'essentiellement fondées sur des recoupements remontant jusqu’au fabricant des produits considérés et permettant de vérifier que la taxe dont le remboursement est demandé a été correctement acquittée à chaque stade, pourront donc nécessiter des investigations s éten­ dant à l’ensemble du territoire. Aussi bien, la décision a-t-c.h été prise de faire centraliser et ins­ truire les demandes d’enquête par une brigade spécialement habilitée à cet effet de la Direction des Enquêtes et Vérifications Nationales. Cette brigade pourra soit opérer ejle-même des recherches indispensables, soit demander le concours des agent; locaux. Dans ce dernier cas les demandes d’intervention seront en principe adressées aux Directeurs départementaux qui apprécieront quel service doit en être chargé (brigade de recoupement, brigade de vérification, service d’assiette) ; cependant, si un complément d’enquête était nécessaire, la Brigade Nationale correspondrait directement avec le service expéditeur des premiers renseignements. En pratique, dès lors que la décision aura été prise de subordonner un remboursement à une enquête préalable, il appartiendra au Chef divi­ sionnaire : — de faire effectuer directement les recoupements intéressant les fournis­ seurs installés dans sa division ; - si l’opération doit être poursuivie sur d’autres points du territoire, d’adresser le dossier (ou sa copie) à la Direction des Enquêtes et Véri­ fications Nationales, Service des Recoupements, 10, rue de Lincoln, Paris (8") ; d’attendre pour statuer, les conclusions de la Brigade spécialisée. L’attention des agents devant participer aux recoupements de l’espèce sera, bien entendu, appelée sur la nécessité de procéder dans le moindre délai possible aux investigations qui leur sont demandées. (B. O .C .I. du 11-11-1957)

©

Note autographiée n 4.597 2/1 du 31 octobre 1957 concer­ nant le certificat d’exportation.

Par N. A. n" 3.300 2/1 du 26 juillet 1957, l’Administration a notifié au Service les nouvelles modalités d’application de la réglementation — 165 — relative aux exportations, en particulier la création d’une liasse unique de documents comprenant le certificat d’exportation. En vertu de l’arrêté du 24 juillet 1957, l’emploi de la nouvelle liasse devenait obligatoire à compter du l''r novembre 1957. Un arrêté du 26 octobre 1957 (J.O. du 27, page 10.265) reporte au P r janvier 1958, la date d’utilisation obligatoire de la liasse précitée. Dès lors, jusqu’à cette date, les redevables pourront justifier de leurs expor­ tations par la représentation des anciens imprimés valant certificat d’ex­ portation. (B. O .C .I. du 11-11-1957)

Aide à l'exportation des vins vinés. Décision n" 330-1, du 20 novembre 1957.

Les vins simplement remontés (vins vinés à moins de 15" d’alcool) bénéficient, jusqu’au 31 décembre 1957, du régime spécial d’aide à l’ex­ portation prévu pour les vins de consommation courante. En conséquence, le service des douanes continuera, jusqu’à cette date, à signer les certificats de sortie D 46-53 annexés aux déclarations de sortie. En casd’application de cette procédure, il sera évidemment tenu compte, lors de la liquidation, des sommes dues au titre du versement de 20 % institué par le décret 57-910 du 10 août 1957 (M. O.C.I. ri" 1923-24 du 14 août 1957, p. 2623).

Décision n° 330-1, du 20 novembre 1957. Aux termes de la décision n" 324-2 du 25 octobre 1957 (A 1. O.C .I. R° 1948, du 9 novembre 1957, p. 3535), l’aide à l’exportation a été sus­ pendue le 31 octobre 1957 en cequi concerne les vins vinés exportés à destination de l’étranger. En accord avec la direction des relations économiques extérieurés, l’administration précise que les vins vinés dont il s’agit doivent s’entendre des vins vinés à plus de 15" centigrades d’alcool. En conséquences, les exportateurs de vins simplement remontés (vins vinés à moins de 15” centigrades d’alcool) peuvent demander jusqu’au 31 décembre 1957 le bénéfice des mesures transitoires prévues par l’avis aux exportateurs du 8 octobre 1957 et qui ont fait l’objet de la décision n" 320-1 (D /l) du 10 octobre 1957 (M. O .C .I. n" 1943, du 23 octo­ bre 1957, p. 3348). (M. O. C.\I. du 4 décembre 1957.) 1ÜÜ —

Instruction n 240 du 23 décembre 1957 concernant les livrai­ sons en franchise de la T. V. A. aux exportateurs. Attes­ tations.

C. G. /. : Art. 266 et 269 — Instruction ri’ 240 du 23 décembre 1957 Code annoté : Série T. V .A . n° 269-011 et Série E .I. n" 272-007 Pour obtenir de leurs fournisseurs la livraison en franchise de la T .V .A . des produits qu’ils destinent à l’exportation (art. 266 C. G. I.), les exportateurs doivent délivrer à ceux -ci une attestation comportant les mention;, prévues à l’article 269, § 2, Code Général des Impôts et sou­ mises au visa du Service local des Contributions Indirectes dont dépen­ dent ces exportateurs. Au moment où le Service va être appelé à viser les attestations affé­ rentes à l’année 1958, l’Administration croit devoir rappeler et préciser ses instructions en .la matière. I " L ’attestation de l’article 269, § 2, Code Général des Imnôts doit être établie en double exemplaire. L’un d’eux est classé au dossier de l’exportateur qui l'a établi. Le second est, après visa du Service, restitué à l’exportateur qui l'adresse à son fournisseur pour que celui-ci puisse, en ’le produisant à l’appui de sa comptabilité, justifier l’exonération de sa livraison. 2° Libellé de l'attestation. — L’attestation n’a pas à être libellé pour ^ un montant déterminé d’achats en franchise, lorsque l’exportateur a présenté une caution illimitée pour garantir l’impôt afférent à tous ses achats en franchise. Dans tous les autre cas, elle doit être chiffrée. L’Administration en­ tend revenir, à cet égard, sur le régime libéral qui pouvait être en vigueur dans certaines divisions, de façon à permettre au Service de s’assurer qu’il n’y a pas de dépassement, soit du contingent légal d’achat en franchise, soit du montant d’impôt cautionné. Ainsi, chaque attestation devra comporter, outre les mentions prévues à l’article 269, § 2, l’indication de la somme à concurrence de laquelle le fournisseur est autorisé à livrer en franchise. Bien entendu, cette somme peut être afférente à plusieurs commandes s de l’exportateur. Il est même admis qu’un exportateur bloque chez un ou plusieurs fournisseurs l’inté­ gralité de ses possibilités d’achats en franchise, et achète ainsi hors taxes des marchandises qui seront livrées à l’intérieur pourvu que soit respectée la corrélation en valeur entre achats en franchise et ventes à l’exportation. 3° Rôle du service. — Le Service tiendra un compte des achats en franchise de chaque exportateur. Au crédit du compte figurera le montant des exportations de l’année préceédente, et, le cas échéant, le montant correspondant à la somme d’impôt cautionnée. Le total des exportations de l’année précédente résul­ tera de la récapitulation des mentions y afférentes des déclarations CA 3. corroborée pour les redevables peu connus du Service, par la représen­ tation des certificats d’exportation de l’année précédente. Au débit du compte seront portées les sommes figurant sur les attes­ tations visées par le Service, ainsi que celles portées sur les A 1 2 transmis par la Douane au fur et à mesure de d’arrivée de ces documents. Chaque inscription au débit comportera un numéro d’ordre qui sera reporté sur les deux exemplaires de l’attestation avant que l’un soit classé au dossier et l’autre remis à l’exportateur. — 167 —

Lorsqu’un exportateur aura atteint le plafond de ses achats en fran­ chise autorisés, le Service, avant tout nouveau visa, devra obtenir la pré­ sentation d’une caution. Il conviendra également de s’assurer périodiquement de la régularité du dépôt des déclarations des exportateurs et du paiement des droits éventuellement exigibles sur leurs ventes à l’intérieur. En cas de retard persistant, il conviendra de surseoir à tout visa en attendant le retour à une situation régulière, soit la présentation d’une caution. (B.OC.I. du 23-12-1957.)

Avis aux exportateurs de vins vinés.

En vue de l’attribution de licences d’exportation de vins vinés, les exportateurs seront invités à faire parvenir au plus tard le 13 janvier 1957 au ministère de l’Agriculture, service des échanges et marchés agricoles, 9* bureau, 78, rue de Varenne, à Paris (7*) : I ° Les engagements de change qu’ils ont obtenus en ce qui concerne les produits considérés au cours de la période s’étendant du l*r septem­ bre 1954 au 31 août 1956. Ces documents devront être accompagnés d’un état récapitulatif indi­ quant le tonnage total exporté. 2* Une déclaration indiquant, pour chaque engagement de change, l’origine des vins. (J.O. du 1er janvier 1958.)

Avis aux exportateurs. Marchandises prohibées à la sortie.

(Additif à l’avis aux exportateurs publié au Journal officiel du 3 janvier 1956 et aux textes subséquents.) Sont ajoutés à la liste fixée par l’avis aux exportateurs du 3 janvier 1956 et modifiée par les avis des 29 et 31 mars, 2 mai, 6, 22 et 27 juillet, 13 septembre, 12 octobre et 18 décembre 1956, 7 février, 4 avril, I *r et 29 août, 14 et 15 septembre, 18 octobre, 1er novembre et 7 dé­ cembre 1957 les marchandises reprises au tableau ci-après, lesquelles sont de nouveau soumises à la formalité de la licence. Ex 22-07 B. : Autres boissons fermentées : — Titrant en alcool total (acquis et en puissance) : 15° ou plus ; ------Vins vinés. Continuera toutefois, à titre transitoire, à être effectuée sans licence — 108 — l’exportation des marchandises figurant au tableau ci-dessus pour lequelles il sera justifié qu’elles ont été expédiées directement pour l’étranger ou la Côte française des Somalis avant la date d’insertion du présent avis au Journal officiel. (J.O. du 31-12-1957.)

Arrêté du 31 décembre 1957 portant modification de l’arrêté du 10 août 1957 relatif à l’abrogation de certains textes concernant l’aide à l’exportation et fixant les mesures transitoires.

Article premier. — L’article 2 de l’arrêté du 10 août 1957 portant abrogation de certains textes relatifs à l’aide à l’exportation et fixant les mesures transitoires est abrogé et remplacé par les dispositions suivantes : <( Art. 2. — A titre de dispositions transitoires, les textes visés à l’article précédent demeurent applicables aux exportations en simple sortie et réexportation en suite d'admission temporaire après transformation qui feront l’objet d’une déclaration de douane de sortie enregistrée au plus tard le 15 février 1958. Il sera toutefois tenu compte, lors de la liqui­ dation, des sommes perçues au titre du versement institué par le décret n° 57-910 du 10 août 1957.» Art 2 .— Les dispositions de l’article l*r de l’arrêté du 10 août 1957 relatives aux produits repris à l’annexe de ce texte sont abrogées. A titre de mesures transitoires, elles demeurent toutefois applicables aux exporta­ tions en simple sortie de réexportations en suite d’admission temporaire qui feront l’objet d’une déclaration de douane de sortie enregistrée au plus tard le 15 février 1958.

(J.O. du l*r janvier 1957.)

Arrêté du 31 décembre 1957 relatif au remboursement des charges sociales et fiscales à l’exportation.

Article premier. — L’article 2 de l’arrêté du 10 août 1957 portant abrogation de certains textes relatifs à l’aide à l'exportation et fixant les mesures transitoires est abrogé et remplacé par les dispositions suivantes : « Art. 2. — A titre de dispositions transitoires, les textes visés à l’ar­ ticle précédent demeurent applicables aux exportations en simple sortie et réexportations en suite d’admission temporaire après transformation qui feront l’objet d’une déclaration de douane de sortie enregistrée au plus tard le 15 février 195.8 II sera toutefois tenu compte, lors de la liquidation des sommes perçues au titre du versement institué par le décret n" 57-910 du 10 août 1957.» Art. 2. — Les dispositions de l’article I " de l’arrêté du 10 août 1957 relatives aux produits repris à l’annexe de ce texte sont abrogées. A titre de mesures transitoires, elles demeurent toutefois applicables aux exporta­ tions en simple sortie et réexportations en suite d’admission temporaire qui feront l’objet d’une déclaration de douane de sortie enregistrée au plus tard le 15 février 1958. Art. 3. — L’article 2 de l’arrêté du 26 octobre 1957 portant abro­ gation de l’arrêté du 21 septembre 1957, relatif à l’aide à l’exportation des produits textiles, et fixant les mesures transitoires, est abrogé et rem­ placé par les dispositions suivantes : « Art. 2. — A titre de dispositions transitoires, le texte visé à l’ar­ ticle précédent demeure applicable aux exportations en simple sortie et réexportations en suite d’admission temporaire après transformation qui feront l’objet d’une déclaration de douane de sortie enregistrée au plus tard le 15 février 1958. Il sera toutefois tenu compte, lors de la liqui­ dation des sommes perçues au titre du versement institué par le décret n° 57-910 du 10 août 1957. » {J.O. du l-r janvier 1958)

9 ) VINS DOUX NATURELS ET VINS DE LIQUEUR

Décision 57/1 du 10 septembre 1957, du Comité interprofes­ sionnel des V. D. N. sur le dépôt des marchés pour enre­ gistrement et visa. « A partir de la présente campagne viticole, et, en tout état de cause, a compter du 10 septembre 1957, tous les marchés passés sur les vins actuellement détenus en propriété, qu’il s’agisse de contrats ou de lettres de confirmation., entre propriétaires récoltants, ou coopératives de vinifi­ cation de conservation et de distribution de Fins Doux Naturels à appel­ lation d'origine contrôlée et de Vins de Liqueur à Appellation d’origine contrôlée, produits dans la même aire d’appellation, et négociants en gros de ces mêmes vins, seront déposés au Comité Interprofessionnel pour enre­ gistrement et visa. Les pièces doivent être remises au Siège du Comité dans les trois jours de la réalisation des marchés. Les marchés conclus depuis le 10 septembre 1957 devront être enre­ gistrés au plus tard le 15 novembre. L ’enlèvement du vin des chais des producteurs est subordonné à la présentation d’une pièce correspondant à l’enregistrement précité, com­ portant visa des Services du Comité. — 170 —

Commercialisation des vins doux naturels.

Par arrêté du 9 octobre 1957 a été homologuée la décision n° 57-1 du Comité interprofessionnel des vins doux naturels concernant l’obliga­ tion de déposer pour enregistrement et visa, tous les contrats passés, à partir du 10 août 1957, concernant les achats de vins doux naturels détenus en propriété. (J.O. du 17 octobre 1957.)

10 ) R E PR E SSIO N D E S FR A U D E S

Arrêté du 15 octobre 1957 portant autorisation d’emploi de diastases pectinolytiques dans la fabrication des cidres et poirés.

Article premier. — Est autorisé pour la clarification des cidres et poirés l’emploi de diatases pectinolytiques pures, exemptes de tout produit toxique ou antiseptique, de tout germe pathogène et additionnées de sub­ stances propres à l'alimentation, telles que les sucres et chlorures de sodium, à l’exclusion d’autres éléments minéraux. Art. 2. — Toute personne ou toute entreprise se livrant à la fabri­ cation en vue de la vente ou à l’importation de diastases autorisées à l’arti­ cle l*r ci-dessus doit effectuer au service de la répression des fraudes (ministère de l’agriculture), en double exemplaires, une déclaration indi­ quant, avec son nom et son adresse, la dénomination de vente et la com­ position du produit, ainsi que la provenance de la diastase. Art. 3. — L’inspecteur général, chef du service de la répression des fraudes, et le directeur général de la santé publique sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française. (J. O. du 20-10-1957.)

Désacidification des moûts en Alsace de la récolte 1957.

Un arrêté en date du 24 octobre 1957 autorise exceptionnellement jusqu au 15 décembre 1957 l’addition de carbonate de chaux pur ou de tartrate neutre de potasse pur aux moûts trop acides destinés à la vinifi­ cation et récoltés dans les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. — 171 —

11) DEBITS DE BOISSONS

Instruction n" 216 du 11 novembre 1957. Distribution de boissons par des appareils automatiques.

La question a été posée de savoir si la vente, au moyen d’appareils automatiques, de petits tiacons d’alcool de menthe, présentés sous forme d’échantillons de faible capacité (quelques millilitres auxquels est joint ou non un morceau de sucre), est compatible avec les dispositions de l’ar­ ticle 13 du Code des Débits permettant, sous certaines conditions, la dis­ tribution par de tels appareils des seules boissons des premier et deuxième groupes. En égard aux termes stricts du texte susvisé, le département de la Santé Publique a estimé que la vente de ce produit par des distributeurs automatiques devait être interdite. Cette décision vaut évidemment pour tous les produits alcooliques similaires non exclusivement médicamenteux qui, s’ils peuvent parfois être employés comme remède, n’en constituent pas moins des spiritueux ordi­ naires imposables au droit général de consommation, sans qu’il y ait à considérer si la vente desdits produits par des détaillants rend ces derniers passibles ou non du droit de licence.

12 ) FISCALITE

Nouvelle taxe à la sortie des vins d’Algérie.

Le Journal officiel d'Algérie a publié une décision du 10 septembre 1957, instituant une redevance au profit de la caisse de compensation des prix dont l’article I er est ainsi rédigé : « Une redevance d’un pour cent de la valeur des vins d’origine algé­ rienne, exportés sur toutes destinations, est instituée au profit de la Caisse Algérienne de compensation des prix. « Cette redevance sera perçue par le Service des Douanes et recou­ vrée comme en matière de douane. » — 172 —

Décret n 57-1268 du 13 décembre 1957 relatif à l’adaptation du régime fiscal des stocks.

Article premier. — Les règles fiscales relatives à l’évaluation des stocks fixées par le décret susvisé du 7 mai 1952 (art. 001 à 0015 de l’annexe II du code général des impôts) sont modifiées conformément aux articles ci-après. Art. 2. — Le stock indispensable servant de base au calcul de la réduction maximum applicable à la clôture de chaque exercice avant le 1er janvier 1955, forfaitairement fixé : a) Pour les matières premières brutes ainsi que, le cas échéant, poul­ ies produits et approvisionnements ayant donné lieu à l’option prévue à 1 article 9 du décret n" 52-510 du 7 mai 1952 à la moyenne des quan­ tités de ces matières et produits inventoriés à la clôture de l’exercice 1956, s’il s’agit d’entreprises relevant de l’impôt sur le revenu des personnes physiques ou à la clôture du dernier exercice arrêté avant le l 'r octobre 1957, s’il s’agit d’entreprises passibles de l’impôt sur les sociétés, le stock indispensable est ajusté d’après la moyenne des stocks existant à la clô­ ture des cinq derniers exercices précédant celui pour lequel la révision a été effectuée. Art. 3. — a) Les révisions périodiques prévues à l’articles 4-1 du décret du 7 mai 1952 susvisés ont lieu désormais, pour toutes les entreprises, à la clôture des exercices clos au cours de la même année. Ces révisions ne sont effectuése que tous les dix ans, la première ne devant avoir lieu, pour toutes les entreprises, qu’à la clôture des exercices arrêtés en 1965 : b) En cas de révision périodique du stock indispensable ou de ré­ vision exceptionnelle opérée en application de l’article 4-2, alinéa 1or, du décret du 7 mai 1952, le nouveau stock indispensable est déterminé d’après la moyenne des stocks existant à la clôture des cinq exercices an­ térieurs. c) En ce qui concerne les entreprises dont le stock indispensable est exprimé en quantités, la révision exceptionnelle prévue à l’article 4-2, 21 alinéa, du décret du 7 mai 1952 ne sera de droit que lorsqu’il aura été constaté au cours de trois exercices consécutifs de douze mois, pour l’ensemble des produits compris dans le stock indispensable, une modifi­ cation d’au moins 20 % des quantités produites par rapport à la moyenne des quantités fabriquées durant les années retenues en vue de la déter­ mination de ce stock. Dans ce cas le pourcentage moyen d’augmentation ou de réduction constaté pour les trois exercices au stock indispensable précédemment fixé ; toutefois, le nouveau stock indispensable sera limité, s'il y a lieu à la moyenne des stocks inventoriés à la clôture desdits exer­ cices. Art. 4. — a) La réduction maximum applicable à la clôture de chaque exercice ne pourra pas dépasser le montant de la réduction qui, en suivant les règles instituées à l’article 2 du présent décret n° 57-806 du 19 juillet 1957, aurait pu être effectivement appliquée en franchise d’im­ pôt à la clôture de l’exercice 1956 ou, ce qui concerne les entreprises passibles de l’impôt sur les sociétés, au dernier exercice arrêté avant le l*r octobre 1957, augmentée ou diminués des variations de prix inter­ venues postérieurement. — 173 —

Toutefois, sans préjudice en ce qui concerne le système indiciaire •de l’application des dispositions de l’article 38 (§ 3, 4' alinéa) du code général des impôts, les hausses de prix intervenues au cours de l’exescice 1957 ou du premier exercice arrêté postérieurement au 30 septembre 1957 selon le cas, seront retenues à concurrence de 85 % seulement de leur montant. A partir de l’exercice suivant, les variations de prix seront déterminées •d’après la moyenne des prix des deux derniers exercices ; b) Pour l’application de l’article 10 du décret n" 52-510 du 7 mai 1952, la décote ou dotation déjà constituée au titre de l’exercice 1956, ou en ce qui concerne les entreprises passibles de l’impôt sur les sociétés, du dernier exercice arrêté avant le l*r octobre 1957 s’entend de la ré­ duction qui a été effectivement appliquée en franchise d’impôt à la clôture dudit exercice. Art. 5. — En cas de révision du stock indispensable, la réduction maximum ne pourra dépasser, à la clôture de l’exercice pour lequel la ré­ vision aura été effectuée et de chacun des exercices suivants, la réduction •qui aura été appliquée en franchise d’impôt à la clôture de l’exercice pré­ cédant la révision, augmentée ou diminuée des variations de prix inter­ venues postérieurement et calculées dans les conditions fixées par l’ar­ ticle 7 du décret n° 52-510 du 7 mai 1952. Toutefois les dispositions de l’alinéa précédent ne seront pas appli- > cables, sous les conditions et dans les limites qui seront fixées par arrêté du ministre des finances, des affaires économiques et du plan et du secrétaire d’Etat au budget, aux entreprises pour lesquelles la durée de rotation du stock est normalement supérieure à douze mois. t Art. 6. — Les dispositions du présent décret s’appliqueront pour la première fois aux résultats de l’exercice 1957, pour les entreprises relevant de l’impôt sur les personnes physiques, ou du premier exercice clos après le 30 septembre 1957 pour les entreprises relevant de l’impôt sur les sociétés. Art. 7. — Le ministre des finances, des affaires économiques et du plan et le secréatire d’Etat au budget sont chargés, chacun en ce qui le concerne, le l’exécution du présent décret, qui sera publié a,u Journal of­ ficiel de la République française. (J.O. du 14-12-1957.)

Décret relatif à l’augmentation de la T. V. A.

Le Journal officiel du 29 décembre a publié le décret portant le taux de la taxe sur la valeur ajoutée à 27,50 % sur un certain nombre de mar­ chandises dont les boissons spiritueuses et les boissons gazéifiées. Toutefois, l’article 4 de ce décret précise : « Le taux de 27,50 % est réduit à 24,50 % en ce qui concerne les affaires visées à l’article 2 et portant sur les marchandises qui sont déjà — 174 — assujetties à la taxe spéciale ou au droit de consommation prévus aux articles 283 et 403 du Code Général des Impôts, à l'exception des boissons gazéifiées, pour lesquelles le taux de 27.30 % est réduit à 23 %. » En conséquence, les spiritueux supportent la taxe sur la valeur ajou­ tée au taux de 24,50 %. Signalons, d’autre part, un article 7 du même décret : « Un décret réglera les conditions dans lesquelles des allègements de la charge supplémentaire résultant de l'application des taux majorés prévus aux articles qui précèdent pourront être accordés compte tenu des résultats obtenus en matière d’exportation vers l’étranger.

13°) QUESTIONS POSÉES ET REPONSES DES MINISTRES

Licences de débits de boissons.

M. Paquet expose à M. le Ministre de l’Intérieur que l’article 29 du code des débits de boissons précise « qu’aucune personne, aucune société ne peut, sous réserve des droits acquis, posséder ni exploiter directement ou indirectement ou par commandite plus d’un débit de boissons à consommer sur place des deuxième, troisième et quatrième catégories ». Il arrive qu’un débitant de boissons possesseur d'une licence de troi­ sième catégorie, achète soit par voie de translation dans la commune où il réside, soit par transfert touristique, une licence de quatrième catégorie, mais qu’au moment où il implante celte licence dans son établissement, il n’a pas encore pu trouver d’acquéreur de sa précédente licence; il serait utile de savoir si l’article précité du code des débits de boissons trouve son application dans ce cas, l’intéressé « possédant deux licences, mais n ex­ ploitant et n’étant propriétaire que d’un seul débit ». Dans la négative, quel est le délai légal permettant au débitant de boissons de céder sa licence de troisième catégorie. (Question du 14 mai 1957). REPONSE. — Sous réserve de l’appréciation souveraine des tribu­ naux, la prohibition édictée par l’article 29 du code des débits de boissons ne semble concerner que la possession et l’exploitation de plusieurs débits de boissons et non la simple possession de plusieurs licences, titres d’ordre fiscal. Ne paraît donc pas tomber sous le coup de la loi la personne phy­ sique ou morale qui, possédant, comme dans l’hypothèse visée par l’hono­ rable parlementaire, un débit de boissons, achèterait, exclusivement dans un but de transfert, un autre débit de boissons et effectuerait régulièrement et concurremment l’opération dans le cadre des dispositions des articles 34 ou 39 du code susvisé. 11 ne saurait être question d’imposer un délai pour céder la licence dé- 175 — tenue auparavant et qui se trouve remplacée par celle du débit transféré. Toutefois, conformément aux dispositions de l’article 44 dudit code des délits de boissons, la licence initialement possédée cessait d’être valable à la fin de l’année qui suit ledit transfert et ne pourrait, en conséquence, être cédée après l’expiration de ce délai. Cette réponse n’est valable que sous réserve d’un examen plus exact des circonstances de cas d’espèce auquel se réfère l’honorable parlemen­ taire.

Stocks et ressources d’alcool.

M . Chômant demande à M . le ministre des finances des affaires éco­ nomiques et du plan : 1” Quel est l’état, en hectolitres des stocks d'alcool au 15 juin 1957; 2° Quelles sont les prévisions des stocks d’alcool, en hectolitres, pour la fin de la campagne actuelle, au 31 octobre 1957 ; 3° Quelles sont les ressources d’alcool en hectolitres, prévues par le service des alcools pour la campagne 1957-1958, en betteraves, mélasses, pommes, cidre, marc, vin, etc., et quels sont les besoins auxquels le service aura à faire face pendant ladite campagne, tant sur le marché intérieur qu’en ce qui concerne les exportations de produits fabriqués; 4° Dans le cas où les prévisions de ressources en alcool pour la cam­ pagne prochaine seraient inférieures aux besoins nationaux et à Vexporta­ tion de produits fabriqués, quelles mesures il envisage de prendre pour équi­ librer les ressources et les ventes du service des alcools; 5° Si malgré ces mesures, les ressources en alcool s’avèrent insuffi­ santes, le service des alcools envisage-l-il pour la campagne prochaine, de réduire les ventes d’alcools aux différents secteurs nationaux et, dans ce cas, à quels secteurs a-t-il l’intention d’appliquer ces réductions, quelle serait leur importance par rapport aux consommations de la campagne actuelle dans ces mêmes secteurs. (Question du 3 juillet 1957). Le ministre lui a fait parvenir la réponse ci-après : 1° Au 15 juin 1957. les stocks d’alcool du monopole exprimés en hectolitres d’alcool pur s’établissaient comme suit : Métropole ...... 1.470.000 hl. Algérie ...... 120.000 hl. 1.590.000 hl. 2° Stocks d’alcool à la fin de la campagne 1956-1957 (31 août 1957) et au 31 octobre 1957 : Stocks au 31 août 1957 : Métropole ...... 1.065.000 hl. Algérie ...... 59.000 hl. 1.124.000 hl. Stocks au 31 octobre 1957 : Métropole ...... 1.084.000 hl. Algérie ...... 55.000 hl. 1.139.000 hl. — 176 —

y Production d’alcool prévue pour la campagne 1957-1958 et éva­ luation des besoins : a) Production : Il est encore difficile à cette époque de l’année de procéder sans risque d’erreur à une évaluation assez précise de la produc­ tion d’alcool pour la campagne 1957-1958, tout particulièrement en ce qui concerne les alcools de prestations viniques. Il convient, d’autre part, de souligner que, par suite de la faiblesse de la dernière récolte de Vin, le Gouvernemnt s’est abstenu de décider la livraison obligatoire d’alcools de vin de prestation. Sous la réserve formulée ci-dessus, il semble que les résultats de la campagne ne devraient pas s’écarter sensiblement des chiffres suivants ; Alcools de betterave 1.300.000 hl. Alcools de mélasse ...... 670.000 hl. Alcools d’origine vitic 260.000 hl. Alcools d’origine cidric ...... 20.000 hl. Alcools divers ...... 20.000 hl. 2.270.000 hl. A cette production s'ajouteront 23.000 hectolitres d’alcool de vin im­ portés du Portugal au début de la campagne. Les ressources du monopole en alcool de cette origine risquaient en effet d etre insuffisantes pour satis­ faire les besoins des élaborateurs de vins vinés destinés à l'exportation, car, pour cette campagne, en raison de l’absence de prestations d’alcool de vin, * le service des alcools ne sera guère alimenté en alcool de cette qualité et ne disposera que de son stock en début de campagne, majoré toutefois des quelques livraisons d’alcool de vin faites sous couvert de prestations d’al­ cool vinique. Le total des ressources dégagées au cours de la campagne sera dans ces conditions de l’ordre de 2.290.000 hectolitres. * b) Evaluation des besoins de la campagne (métropole et Algérie) : Usages nobles (marché intérieur et exportation de produits fabriqués) ...... 730.000 hl. Usages industriels ...... 1.180.000 hl. Usages domestiques ...... 560.000 hl. Exportations sur les territoires de la zone franc. 30.000 hl. 2.500.000 hl. En dépit de l’exceptionnelle médiocrité de la récolte de la plupart des productions alcooligènes et de la faiblesse du stock de report, le mo­ nopole pourra satisfaire les besoins de la campagne 1957-1958 et les deux premiers mois de la campagne 1958-1959 au cours desquels la nouvelle production ne sera pas encore disponible. Diverses mesures ont en effet été prises en vue d’encourager les productions d’alcool les moins chères et limiter les cessions dont l’intérêt ne semblait pas incontestable; 3° Les mesures destinées à encourager certaines productions d’alcool et dont l’incidence a été retenue dans l’évaluation donnée ci-dessus des ressources de la campagne sont les suivantes : relèvement du prix d’achat par la Régie des alcools viniques de prestations et encouragements à la livraison d’alcool ayant droit à l’acquit « alcool de vin »; augmentation du contingent d’alcool de mélasse à l’intérieur du contingent global de 2.100.000 hectolitres prévu pour les alcools de betterave et de mélasse; suspension des exportations de mélasse, à l’exception de celles résultant des contrats en cours; report et compensation en matière d’alcool de bet­ teraves. — 177 —

D'autre part, un relèvement de la marge des distillateurs de betterave est actuellement envisagé. S’ajoutant à l'augmentation du prix de la bette­ rave de distillerie, cette mesure entraînera une augmentation du prix d’achat des alcools de betteraves par le monopole. Quant aux mesures destinées à réduire certaines consommations, elles s’établissent comme suit : suppression définitive des livraisons à la carbu­ ration; maintien de la prohibition des exportations d’alcool en nature; éta­ blissement d’un double secteur pour les alcools réactionnels ; fixation à 450.000 hectolitres du volume maximum d’alcool susceptible d’être vendu dans la métropole pour les usages ménagers durant la période du 1er no* vembre 1957 au 31 octobre 1958. C’est grâce à ces aménagements que la consommation s’établira à 2.500.000 hectolitres environ.

Sécurité Sociale et lutte contre l’alcoolisme.

M. Courrier a demandé à M . le secrétaire d'Elat au travail et à la Sécurité sociale s’il est exact que la Sécurité i, sociale fournit des fonds à certains organismes d'information, de propagande, de lutte contre l’alcoo­ lisme et, dans Vaffirmative, quels sont ces organismes et quelles sont les sommes ainsi versées pour chacun d’eux en 1952, 1953, 1954, 1955 et 1956 (.Question du II juillet 1957). REPONSE du Ministre : Dans le cadre de l’action sanitaire et sociale, menée selon les direc­ tives que le comité technique d’action sanitaire et sociale est légalement appelé à définir, les Caisses de Sécurité sociale et d’Allocations familiales participent directement et indirectement à la lutte contre l’alcoolisme. C’est ainsi qu’elles sont, d’une manière générale, amenées à collaborer active­ ment avec les organismes ou institutions spécialisées dans cette lutte. En ce qui concerne plus spécialement l’information et la prévention antialcooliques, les caisses de sécurité sociale sont en rapport avec des orga­ nismes tels que les centres départementaux et jnterdépartementaux d’éduca­ tion sanitaire, le Comité national et les Comités départementaux de défense contre l’alcoolisme, l’Alliance nationale contre la dépopulation (qui axe en grande partie son action sur la lutte anti-alcoolique), la Croix bleue... ou avec des groupements locaux (Face à l’alcoolisme. La Vie libre, la Croix d’or, etc...) Leur collaboration avec ces organismes est à la fois technique et finan­ cière. Elles participent aux travaux des centres et comités (représentation dans les organismes de gestion, participation aux journées d’études, etc.). Elles se munissent auprès d’eux des instruments de propagande (tracts, affi­ ches, revues) dont elles ont la possibilité d’assurer la diffusion. Elles par­ ticipent financièrement à leur fonctionnement sous forme de subventions, soit d'un caractère général, soit à l’occasion d’activités particulières (expo­ sitions projections cinématographiques). Des enquêtes ont été menées pour les années 1955 et 1956, sur la par­ ticipation des organismes de Sécurité sociale à la lutte anti-alcoolique, mais leurs activités dans ce domaine et plus spécialement au regard de la pro­ pagande peuvent difficilement être chiffrées; les dépenses en résultant s’in­ sèrent, en effet, dans les dépenses plus générales' d’éducation sanitaire, sans

12 — 178 — compter l’action propre des caisses dans le fonctionnement quotidien de leurs services. En soulignant donc la portée très relative des chiffres et en faisant toutes réserves sur les erreurs inévitables d’une récapitulation sommaire l’exploitation des enquêtes fait apparaître un effort accru des organismes de Sécurité sociale en faveur des comités de défense contre l’alcoolisme : 6.500.000 fr. environ en 1956 au lieu de 840,000 fr, environ en 1955. En outre, et pour cette même année 1956, 18 millions environ sont allés soit aux centres départementaux d’éducation sanitaire pour leur action antialcoolique, soit aux autres groupements mentionnés plus haut. En face de ces dépenses, il y a lieu de mettre le coût de l’alcoolisme. L’honorable parlementaire n’ignore pas les chiffres donnés dans la seconde enquête publiée par le comité d’enquête sur les coût et le rendement des services publics. Le coût de l'alcoolisme, en France, a été évalué à 215 milliards de dépenses publiques, dont la répartition s’analyse ainsi : sécu­ rité sociale 115 milliards justice et services pénitentiaires 9 milliards; assis­ tance imputable à l’alcoolisme : Etat, 33 milliards départements et com­ munes, 36 milliards : dépenses hospitalières imputables à l'alcoolisme à l’exception des prix de journée, 22 milliards.

« Le Bulletin du Haut Comité contre l’Alcoolisme n’est pas publicitaire ! »

M . Courrier demande à M. le sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil s'il esttime normal et justifié que le Bulletin d’information, édite par le haut comité d'étude et d’information sur l alcoolisme, aonne — nu­ méro 10, avril et mai 1957 — une liste de fabricants importateurs, ven­ deurs et exploitants d'appareils de distributions de boissons utilisables dans les entreprises industrielles et commerciales auxquels il apporte ainsi une sorte de publicité officielle, qui semble incompatible avec la mission parti­ culière de ce haut' comité (Questions du 11 juillet 1957.) REPONSE. — Il est apparu, à l’issue d’études faites sur les causes de l’alcoolisme en milieu de travail, sous l'autorité du haut comité d’étude et d’information sur l’alcoolisme, par les services du travail et de la main- d’œuvre et les services de médecine du travail que, dans de trop nombreux cas, des salariés astreints à des conditions de travail pénibles n’étaient pas mis en mesure d’étancher leur soif. Avec l’appui de M. le ministre des affaires sociales, de M. le secrétaire d’Etat au travail et à la Sécurité sociale et de M. le Secrétaire d’Etat à la Santé publique et à la population, le haut comité d’étude et d’information sur l’alcoolisme s’est efforcé de faire connaître les procédés utilisés dans certaines entreprises pour remédier à cette situation et contribuer ainsi à une incontestable amélioration des conditions de travail. Les efforts d’information déployés dans ce sens, par le haut comité entrent dans le cadre de la mission qui lui a été assignée par l’article l r du décret n" 54-1156 du 13 novembre 1954 (article 92 du code des mesures concernant les débits de boissons et la lutte contre l’alcoolisme). Ils ont suscité un vif intérêt de la part de chefs d’entreprises, de services sociaux, de comités d’entreprises, de comités d’hygiène et de sécurité et d’organismes syndicales se traduisant par de nombreuses deman­ des de renseignements adressées au haut comité. C’est pour y répondre que — 179 —

le haut comité a publié la liste dont fait état l’honorable parlementaire, liste qui, contenant, sans aucun commentaire, les noms de tous les indus­ triels et commerçants spécialisés qui se sont signalés au haut comité direc­ tement ou par leurs organisations professionnelles, ne saurait, en aucune manière, être assimilée à un document Dublicitaire. (J. O. Assemblée Nationale du 1 r octobre 1957.) •

A rrachage de vignes. Consommation moyenne et importations de vin. Alcools.

M. Moÿnet demande à M . le ministre de l’Agriculture : 1° A quelle dépense correspond l'ensemble de la campagne d’arra­ chage des vignes; 2° Quelle est la consommation moyenne de vins en France, la pro­ duction moyenne pour la dernière période connue et l'importance en quan­ tité et en argent des importations de vin à prévoir. 3° Quel est le coût de l’opération entraînée par le décret n° 53-703 du 9 août 1953 relatif au régime économique de l’alcool et portant orga- » nisation d'un plan sucrier et des textes d’application. 4" Quelle est l’importance en volume et en devises des importations d’alcools et de sucre pour les années 1956 et 1957 (Questions du 3 octobre • 1957). k REPONSE. — 1 ° Les règlements d’indemnités d’arrachages effec­ tués jusqu’au ! 'f novembre 1957 s’élèvent au total à 14.743.167.000 francs. 2“ La consommation taxée du vin pour les années 1952 à 1956, a été annuellement et en moyenne de 47.5 millions (métropole et Algérie). Elle ne cesse de crpître, elle atteindra et même pourrait dépasser en 1957, 51 millions d’hectolitres. La consommation en franchise très variable d’une année à l’autre, atteint en moyenne 14,3 millions d’hectolitres. Les utilisations diverses du vin (eaux-de-vie, apéritifs, besoins indus­ triels et exportations) ont absorbé de 5 à 7 millions d’hectolitres en moyenne au cours de la même période (déduction faite de la distillation obligatoire). La production moyenne des cinq dernières récoltes (1952-1956) a’est élevée à 72 3 millions d’hectolitres; elle est, ainsi, sensiblement égale à celle des douze années d’avant-guerre (1928-1939) qui s’était élevée à 73,4 mil­ lions d’hectolitres en moyenne. Les opérations de centralisation des décla­ rations de récolte étant en cours, il n’est pas possible de déterminer actuel­ lement et avec certitude les disponibilités de la présente campagne qui s’avère cependant déficitaire. Dans ces conditions, il est impossible de prévoir en quantité et en va­ leur, l’importance des importations de vins devant être réalisées selon la procédure des dérogations commerciales en application d’un arrêté publié au « Journal officiel » du 24 octobre 1957. 3® Le décrétai" 53-703 du 9 août 1953 prévoyait notamment la réduc- tion des achats d alcool par 1 Etat au niveau des besoin normaux de la consommation et la révision du régime des prix d’achat. Une partie .des économies procurées par l'application de ces mesures devait être affectée — 180 — d’une part à l’indemnisation des distilleries dont l’activité allait se trouver diminuée ou supprimée; d’autre part, au financement de l’écoulement de 300.000 tonnes de sucre sur l’Union française. Des textes complémentaires (décrets des 23 février 1954, 13 novembre 1954. 20 mai 1955) sont venus préciser l’engagement de l’Etat en la ma­ tière : transferts de betteraves des distilleries sur les sucreries, exportation de sucre provenant des transferts, indemnisation des distilleries d’alcool de betterave, etc. Au regard des dépenses supportées par l’Etat au titre des années 1953- 1954, 1954-1955, 1955-1956 pour l’achat des alcools de betterave et de mélasse, l’écoulement du sucre et l'indemnisation des distilleries, il importe de faire figurer : les recettes provenant de l’économie réalisée par les ré­ ductions ou suppressions de droits d’alcool, ainsi que les ventes d’alcool aux. utilisateurs. La régie commerciale des alcools (ministère des finances) peut seule fournir ces derniers renseignements. A. — 1" Dépenses de l’Etat pour l’assainissement du marché du sucre (.1953 à 1956 inclus) : 39.638 millions de francs; 2° Dépenses de l’Etat pour l’achat des alcools de betterave et de mé­ lasse (même période de référence) : 22.550 millions de frs. 3" Dépenses de l’Etat pour indemnisation des contingents d’alcool de betterave : 8.840 millions de francs. B. —- Importations d’alcool. Il n’y a pas eu d'importation d’alcool à ma connaissance, en 1956. Pour 1957, certaines opérations seraient en cours (voir régie commerciale des alcools). C. — Importation de sucre. Pas d’importation en 1955-1956. En 1956-1957, importation sur la métropole de 70.000 tonnes de sucre cris­ tallisé. Prix moyen d’achat à la tonne : 58.000 frs caf soit 4 milliards de francs environ. Ces importations ont donné lieu à un reversement de près de 753 millions de péréquation au Trésor. •

Le Conseil interprofessionnel de PI. V. C. C.

Un député demande à M . lé secrétaire d’Etat à iAgriculture com­ ment sont désignés les membres du Conseil interprofessionnel de l’institut des vins de consommation courante. A quelle date aura lieu leur nomina­ tion. Quel est l’organisme qui est consulté, avant toute décision touchant aux problèmes viticoles et vinicoles, en vertu de la loi. (Question du 17 sep­ tembre 1957.) REPONSE. — Les membres du Conseil interprofessionnel des vins de consommation courante avaient été nommés, pour trois ans, par arrêté en application du décret numéro 54-437 du 16 avril 1954. Au moment où devait être renouvelé le mandat des membres de ce conseil, il est apparu souhaitable de modifier certaines dispositions du décret du 16 avril 1954 afin de tenir compte des attributions économiques de cet organisme. Dès ue le projet de décret portant ces modifications aura reçu l’avis du conseil 3'Etat et aura été revêtu de la signature des ministres intéressés, il sera pro­ cédé à la nomination des membres du Conseil interprofessionnel. En vertu du décret n'1 53-977 du 30 septembre 1953 relatif à l’organisation et à — 181 l'assainissement du marché du vin et à .l’orientation de la production viti- cole, la commission consultative de la viticulture a été supprimée. Les fonc­ tions de cet organisme ainsi que celles précédemment dévolues au Comité national interprofessionnel d’exportation des vins de consommation cou­ rante ont été confiées, d’une part, à l’institut des vins de consommation courante et, d’autre part, à l’Institut national des vins et eaux-de-vie à appellation d’origine contrôlée en ce qui concerne respectivement les vins délimités de qualité supérieure, les vins de consommation courante et leurs dérivés et les vins à appellation d’origine contrôlée Ces deux organismes sont légalement habilités en vue d’être consultés pour les problèmes écono­ miques et techniques les concernant, ce qui n’empêche nullement de recourir à la consultation de tout organisme public ou privé compétent en la ma­ tière. (/. O. du 5 novembre 1957.'

A propos du non-renouvellement du Conseil Interprofessionnel de l’I.V. C. C.

M. Badie, député de l'Hérault , par voie écrite, a demandé au secré­ taire d'Elal à l'Agriculture « s'il est dans ses intentions de ne pas nommer le nouveau conseil interprofessionnel de l’Institut des vins de consommation courante et de se passer désormais de ses avis reconnut pourtant comme particulièrement qualifiés ».

REPONSE. — Les membres du Conseil interprofessionnel de l’ins­ titut des vins de consommation courante avaient été nommés pour trois ans. par arrêté pris en application du décret n" 54-437 du 16 avril 1954. Au moment où devait être renouvelé le mandat des membres de ce conseil, il est apparu souhaitable de modifier certaines dispositions du décret du 16 avril 1954 afin de tenir compte des attributions économiques de cet organisme. Dès que le projet de décret portant ces modifications aura reçu l’avis du conseil d’Etat et aura été revêtu de la signature des ministres intéressés, il sera procédé à la nomination des membres du Conseil interprofessionnel. Il sera alors de nouveau possible au secrétaire d’Etat à l’Agriculture, de consulter l’institut des vins de consommation courante comme le prévoit le décret n" 54-1019 du 14 octobre 1954 complétant le décret n" 53-977 du 30 septembre 1953 relatif à l'organisation et l’assainissement du marché du vin et à l’orientation de la production viticole.

Ou va le fond national de solidarité ?

7488. — M . Engel rappelle à M. le secrétaire d'Etat au Budget qu en Juin 1956, le Parlement a voie un certain nombre d’impôts spéciaux devant fournir des ressources d’un montant de 140 milliards destinées à assurer le financement du Fonds national de solidarité. Il s'agissait , en par­ 182 ticulier, d'une majoration des surtaxes sur les apéritifs , de l’institution d'une taxe sur les véhicules à moteur et de la majoration d'un décime de la taxe proportionnelle et de la surtaxe progressive. D’après les informations qui avaient été fournies alors au Parlement, 4.500.000 travailleurs devaient ainsi percevoir, chacun 31.200 francs par an d'allocation. Or, à l'heure actuelle, les informations font état de 2.500.000 bénéficiaires qui auraient adressé une demande à leurs caisses de vieillesse respectives pour obtenir l’allocation. Il lui demande quelle destination a été donnée aux ressources qui se trouvent ainsi inemployées; si ces fonds ont été versés au budget général sans en aviser le Parlement, ou bien, s’il p a eu des moins-values fiscales telles que les rentrées d’impôts ont à peine suffi pour assurer le fonctionnement du Fonds national. (Question du 2 juillet 1957). REPONSE. — L’information concernant le nombre de bénéficiaires, dont fait état l’honorable parlementaire, n’est pas fondée. En effet, au 1" septembre 1957, les demandes d’allocation supplémentaires s’élevaient à 3.350.000. Compte tenu des délais habituellement nécessaires pour qu’un régime d’allocation vieillesse parvienne à son stade normal de fonctionne­ ment, il est probable qu’un chiffre voisin de 3.500.000 allocations sera atteint à la fin de 1957. Pour couvrir les dépenses entraînées par l’appli­ cation de la loi du 30 juin 1956, un crédit de 140 milliards a été effecti­ vement ouvert au budget du ministère des Finances (charges communes) pour l’année 1957. L’utilisation de cette somme se présentera de la manière suivante : sur la base des prévisions indiquées plus haut, les subventions forfaitaires aux différents régimes et services débiteurs de l’allocation, qui, il faut le rappeler, sont calculées de manière à couvrir les frais de gestion et à laisser éventuellement aux organismes un boni dans le cas d’une exacte application de la loi, atteindront 115 milliards; en plus du versement de ces subventions, le fonds doit faire face à de nombreuses charges légales (.majoration prescrite par la loi du 27 mars 1956, contribution au fonds spécial d’aide aux personnes âgées en Algérie; versement au titre de la sur­ compensation des prestations familiales agricoles prévue par la loi du 29 décembre 1956; extension du bénéfice de l’allocation supplémentaire aux invalides, infirmes, aveugles et grands infirmes en vertu de la loi du 2 août 1957 ; frais de gestion de la caisse des dépôts et consignations, chargée du fonctionnement du fonds). Le montant global de ces diverses charges étant de l’ordre de 25 milliards, le crédit budgétaire de 140 milliards ouvert pour 1957 au titre du Fonds national de solidarité se trouvera par consé­ quent entièrement épuisé. (/. O. Assemblée Nationale, séance 3 octobre 1957).

Nombre de fonctionnaires travaillant à l’I. N. A. O.

M . Pierre Pommier, député poujadisle, aOait demandé le 21 mars 1957,au Secrétaire d Etat au Budget, le nombre de fonctionnaires ayant travaillé pour le compte de V I.N .A .O . au cours de l’année 1956. REPONSE. — Un seul fonctionnaire en service détaché a travaillé pour le compte de PI. N. A. O. en 1956. Par ailleurs, une brigade des 183

Appellations d’origine dépendant du Service de la Répression des Fraudes comporte, dans son effectif, cinq fonctionnaires. (/. O. des débats, 19 octobre 1957.)

La production du jus de pommes et du jus de raisin.

Un député demande à M . le secrétaire d'Etat quels sont les chiffres de consommation intérieure du jus de pomme et du jus de raisin, année par année, pendant les années 1936 à 1956. (Questions du 25 septembre 1957.) REPONSE. — Les données statistiques relatives au jus de fruits ne permettent pas jusqu’en 1950 de faire la discrimination entre les dif­ férentes sortes de jus de fruits. La consommation de jus de fruits, très faible avant la guerre, a progressé rapidement au cours de celle-ci pour retomber ensuite rapidement. Depuis 1950, elle n’a cessé de progresser.

Consommation en France de jus de raisin et de jus de pomme Années Jus de Jus de Années Jus de Jus de raisin pomme raisin pomme 1950 ...... 21.300 151 1954 ...... 18.000 6.778 1952 ...... 23 100 200 1955 ...... 40.000 4 000 1953 ...... 37.000 254 1956 ...... 50.000 30.000 (/. O. du 8 novembre 1957, séance du 5-11-1957.)

La taxation des boissons gazéifiées.

Un sénateur fait part à M. le secrétaire d’Etat au Budget de son étonnement concernant la taxation des boissons gazéifiées préoue par le décret ministériel du 29 juillet 1957, n" 57-845. Il semble, en effet, sur­ prenant que des produits de grande consommation deciennenl ainsi plus taxés que les bijoux, les pierres précieuses, les fourrures, les truffes ou les foies gras. Il lui demande s’il ne s’agit pas d’une erreur, et quand il compte la rectifier. (Question du 16 août 1957.)

REPONSE. — Avant la mise en vigueur du décret n° 57-845 du 29 juillet 1957 les boissons gazéifiées étaient, comme les divers objets ou aliments de grande valeur énumérés par l’honorable parlementaire, soumises à la taxe sur la valeur ajoutée au taux de 19,50 % ; en outre, elles sup­ portaient la taxe spéciale, au taux de 3,40 %, prévue par l’article 283 du 184 —

Code Général des Impôts. Ledit décret a porté à 23 % le taux de la taxe sur la valeur ajoutée qui leur est applicable, et à 25 % celui dont sont frappés les autres produits cités ; ainsi, ce texte n’a pas eu pour effet de surtaxer les boissons gazéifiées par rapport aux bijoux, pierres pré­ cieuses, etc. ; mais, au contraire, a ramené de 3.40 % à 1,40 % l'écart de taxation existant entre ces deux catégories de produits. (/. O. Conseil de la République 8-11-57.)

Le règlement des livraisons d'alcool vinique.

M . Bernard Paumier signale à M. le ministre des Finances, des Affaires économiques et du plan, le cas d'un grand nombre de viticul­ teurs qui n’ont pas perçu, ou très tardivement, le montant des prestations d'alcool vinique qui leur sont ducs. Il est fréquent que les distillateurs con­ servent par devers eux, pendant un certain temps, le prix des alcools livrés alors que le Service des Alcools verse, dès livraison, un acompte im­ portant. Il lui demande quelles mesures il entend prendre pour activer le règlement de ces livraisons. (Question du 18 septembre 1957.)

REPONSE. — Les règlements des prestations d’alcool vinique, qu’il s’agisse de versements d’acomptes ou de payements définitifs, sont obligatoirement versés à l’établissement qui livre cet alcool à la régie com­ merciale. En général, les alcools réservés à l’Etat, fournis par les viti­ culteurs de la vallée de la Loire, sont livrés par l’intermédiaire du collec­ teur régional agréé par le Service des Alcools. Dès l’expédition, ce col­ lecteur adresse au Service des Alcools un bordereau de livraison au vu duquel l’acompte est mandaté. Le collecteur, qui reçoit les fonds au bout d’une dizaine de jours, les répartit aussitôt entre les divers distillateurs ambulants aux coopératives producteurs de l’alcool. Les règlements définitifs ne peuvent intervenir qu’autant que le service des alcools est en possession des états récapitulatifs de fin de campagne précisant les diverses affectations à donner aux alcools. C ’est ainsi que, pour la campagne 1955-1956, les îèglements définitifs n’ont pu être réalisés qu’au mois de janvier dernier. Toutefois, pour les livraisons de flegmes représentant des alcools viniques de prestation dont il s’agit, le montant de l’acompte est proche du prix défi­ nitif de ces alcools pour la campagne 1956-1957, acompte : 6.000 fr. ; prix définitif : 6.540 fr. Les distillateurs font remarquer que le prix de revient de l’alcool est souvent égal, sinon supérieur, au prix d’achat de l’alcool par la régie commerciale, car les opérations de distillation, prin­ cipalement réalisées en ateliers publics avec de petits appareils, sont tou­ jours plus onéreuses.C’est pour tenir compte de cette situation que la loi n° 57-877 du 2 août 1957 (/. O. du 3 août 1957) a revalorisé le prix d’achat des alcools viniques en modifiant certaines dispositions du décret n® 54-956 du 14 septembre 1954. En exécution de ce texte, les alcools viniques de prestation de la campagne 1957-1958 seront payés à un prix au plus égal à 80 % du prix des alcools de marcs du contingent au lieu de 70 %, ce prix étant fixé par référence au prix des alcools de betteraves de la campagne en cours et non de la campagne précédente. Ces dispo- — 185 — sitions ont permis au service des alcools de porter, à compter du 1er sep­ tembre 1957, l’acompte à 8.000 fr. par hectolitre d’alcool pur contre 6.000 fr. pour la précédente campagne. En outre, afin d’accélérer les rè­ glements définitifs des alcools viniques de la campagne 1956-1957, le Service des Alcools a demandé à tous les ramasseurs agréés de lui adresser les états d’affectation le 31 octobre 1957, au lieu du 31 décembre comme précédemment. Il reste que le Service des Alcools ne dispose d’aucun moyen susceptible d’accélérer le règlement par les distillateurs des pres­ tations dues aux viticulteurs.

Coopératives de consommation et coopératives agricoles.

M. de Menthon demande à M . le ministre de l’agriculture si : 3e une coopérative de consommation peut prendre l’appellation agricole et être agréée par le secrétaire d’Etal à l’agriculture afin de bénéficier des lois sociales agricoles, des exonérations de taxe d’assurance, des prêts de la caisse agricole de crédit, alors quelle n’a en fait, aucun caractère spéci fiquement agricole, quelle effectue des ventes au public, ayant environ 50 % de clientèle non agricole et quelle élimine même de sa répartition des bénéfices les produits agricoles, objet principal de l’achat des agri­ culteurs. (Question du 3 octobre 1957.)

REPONSE. — Une coopérative fonctionnant dans les conditions indiquées ne pourrait être agréée par le ministère de l’agriculture et si elle avait obtenu l’agrément, celui-ci devrait lui être retiré, conformément aux dispositions de l’article 596 du code rural. En effet, aux termes de l’article 556 de ce code, ne peuvent être membres d’une coopérative agricole que des personnes physiques ou morales qui sont agriculteurs ou qui possèdent des intérêts entrant dans son champ d’action. D’autre part, l’article 550 prévoit deux formes de coopératives agricoles se livrant à des achats ou à des ventes pour le compte de leurs adhérents, à savoir : a) celles qui font ou facilitent toutes les opérations concernant la production, la transformation, la conservation ou la vente de produits agricoles et forestiers provenant des exploitations de leurs sociétaires ; b) celles qui procurent à leurs seuls sociétaires les animaux, les instru­ ments et les produits nécessaires à leurs exploitations, étant entendu qu’elles peuvent fabriquer ou préparer tous les produits nécessaires, notamment des aliments composés pour le bétail ou des engrais. Enfin, l’article 3 du décret n° 65-667 du 20 mai 1955 a abrogé tous les textes législatifs ou réglementaires autorisant les coopératives agri­ coles à faire des opérations avec des usagers non agricoles ; cet article prévoyait en outre un délai de deux ans (qui a expiré le 20 mai 1957) pour permettre aux sociétés intéressées de se mettre en règle avec, cette dis­ position. (/.O . du 17 décembre 1957.)

13 186 —

Section viticole du Fonds de Solidarité agricole et règlement des allocations assurance-vieillesse des agriculteurs.

Nous reproduisons ci-après le texte d’une intervention de M. Sempe, sénateur du Gers, lors d’une récente séance du Conseil de la République, et de la réponse faite par M. Jean-Raymond Guyon, secrétaire d’Etat au Budget :

DEUX QUESTIONS DE M. SEMPE.

« Mes chers collègues, je voudrais poser deux questions à M. le M i­ nistre des Finances. FONDS DE SOLIDARITE AGRICOLE La première concerne le produit du prélèvement effectué sur les recou­ vrements opérés au litre de la taxe unique sur les vins. Nous avons le souci d'alimenter la section viticole du fonds de solidarité et vous savez que, conformément aux dispositions de l'article 679 du code rural et du décret n° 56-937 du 17 septembre 1956, les prêts spéciaux contractés par les viticulteurs peuvent faire l'objet d'un allègement par la section viticole du fonds national de solidarité agricole. Pour lui permettre de remplir sa mission, la section viticole a été ini­ tialement dotée du produit de la majoration du droit de circulation de 5 fr. par hectolitre fixée par l’article 1620 du code général des impôts. La loi du 4 août 1956, article 202, a en outre affecté à la section viticole, à concurrence de 20 fr. par hectolitre, le produit de la taxe unique sur le vin. La section viticole dispose ainsi de ressources d’un montant de 1.250 mil­ lions. Compte tenu des seuls prêts jusqu’à présent consentis, c’est une somme voisine de deux milliards de francs qui sera nécessaire au titre de la cam­ pagne précédente. Pour la prochaine campagne, les charges doivent être évaluées au moins à deux milliards et demi, chiffre qui se trouvera d’ailleurs vraisemblablement dépassé du fait de l’octroi de nouveaux prêts dans les mois à venir. Pour que la section viticole soit à même de jouer pleinement son rôle, ses ressources devraient être plus que doublées. La commission des boissons du Sénat avait prévu l’élévation de 5 fr. à 40 fr. de la majoration du droit de circulation, le prélèvement de 20 fr. de la taxe unique étant par ailleurs maintenu. Il semble que cette solution n’ait pas l’agrément du Gouvernement. M . le ministre de l’Agriculture et M . Jean-Raymond Guyon, secré­ taire d’Elat au budget, qui est spécialement intéressé par cette question, puisque représentant d’un département viticole réputé, auraient indiqué que le gouvernement était disposé à déposer un texte qui répondrait aux préoc­ cupations des viticulteurs . Je Voudrais recevoir l’assurance que ce texte sera déposé et que, de toute façon les fonds nécessaires seront dégagés des recettes du titre V Ifl. ALLOCATIONS ASSURANCE VIEILLESSE AGRICOLE : Je Voudrais également poser une question relative aux ressources affectées au régime de l’assurance vieillesse agricole. Chacun de nous a pu apprécier la lenteur avec laquelle les allocations supplémentaires sont attribuées aux bénéficiaires du fonds national de solidarité et aussi aux - 187 — vieux salariés. Il est pénible de constater, dix-huit mois après l’entrée en vigueur de la loi instituant ce fonds, que de très nombreux oieillards n'ont pas perçu les suppléments ou ne connaissent pas encore la décision qui sera prise à leur sujet. Des textes législatifs ont été déposés à VAssemblée nationalepar M. Baurens. Ils prévoient que cette allocation supplémentaire pourra être perçue par les deux agriculteurs dont le revenu cadastral ancien n'était pas supérieur à 500 fr. En effet, dans de très nombreux départements où la révision cadastrale a été faite, le coefficient moyen de majoration a été respecté ; dans d'autre, aussi nombreux et souvent plus dépourvus de res­ sources, ce coefficient de majoration a été porté de 60 à 100. Il ne peut être préjuge de la décision qui sera prise par nos Assemblées. Cependant, il y a lieu de penser que le texte proposé sera Volé et qu’ainsi un nombre plus important d'agriculteurs bénficiera de l'allocation supplé­ mentaire. Nous voudrions recevoir l'assurance que les crédits inscrits au titre FIII suffiront en tout état de cause et permettront aux caisses intéressées de ne plus retarder le règlement des arriérés et de la liquidation des dos­ siers en instance. Telles sont les deux questions que je coulais soumettre à M . le minis­ tre. J’espère que les réponses qu’il me fera me donneront satisfaction et que les vieux, à la Veillé Je, Noël, recevront une bonne nouvelle qu’ils acceuilleront avec joie et reconnaissance.

LA REPONSE DE M. J.-R. GUYON M. le secrétaire d’Etat au budget. Je demande la parole. M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’Etat au budget. M. le secrétaire d’Etat au budget. Je voudrais répondre à M. Sempe sur le financement de la section viticole du fonds de solidarité qui fut créé par la loi du 8 août 1950. Ce fonds est alimenté comme vous l’a rappelé notre collègue, par une taxe additionnelle de 5 fr. par hectolitre sur les droits de circulation. Ce sont là des ressources initiales. Par la suite, la loi du 4 août 1956 (art. 102) permet de prélever 20 fr. sur le produit de la taxe unique. Elle a ainsi gonflé les recettes de la section viticole. Aujourd'hui, la couverture des annuités d’emprunt ne permet plus avec les fonds existants de désintéresser les viticulteurs. Vous demandez à juste titre de vouloir bien alimenter le fonds par des ressources nouvelles. Vous savez, M. le Sénateur, que depuis le mois de juillet dernier, le Ministres des Finances a étudié cette question et a cherché quelles res­ sources seraient susceptibles d’alimenter le fonds. Nous avons d’abord songé à l'aggravation de la taxe additionnelle sur le droit de circulation ensuite à un nouveau prélèvement sur la taxe unique ; enfin à une subvention. Je dois vous dire que je parle sous le contrôle du ministre des finan­ ces. Nous avons écarté la subvention, une nouvelle ponction sur le produit de la taxe unique ; il reste dons une taxe additionnelle aux droits de cir­ culation et la taxe de 5 fr. initiale prévue par la loi d’août 1950. Quel sera le taux de cette taxe additionnelle ? 11 peut être de 20 fr., il peut être de 25 fr. Je ne pense pas que M. le Ministre des Finances ait encore arrêté sa décision. Mais il doit le faire incessamment d’après ce qu’il m’a dit ce matin. En tout état de cause, M. le Ministre des Finances, d’accord en cela avec M. le Ministre del’Agriculture, déposera un projet de loi vers la fin de cette année ou dans les premiers jours de l’année prochaine 188 — pour essayer d’alimenter le fonds de solidarité (section viticole) et donner ainsi satisfaction à l’ensemble des viticulteurs de ce pays. M. Sempe. Je vous remercie M. le Ministre, et je prends acte de joie de vos déclarations. » •

« Les Coopératives de consommation ».

Un député se référant à la réponse donnée le 14 mai 1957 à la question écrite n" 5.848, demande à M . le Ministre du travail et de la Sécurité Sociale : ]").s’il est en mesure de lui donner l’assurance que les règles concer­ nant l'imposition des bénéfices provenant des ventes au public effectuées par les coopératives de consommation sont effectivement appliquées et que toutes instructions utiles ont été données, à cet effet, aux contrôleurs des Contributions Directes ; 2°) si les coopératives de consommation sont dans l’obligation de répartir les bénéfices correspondant aux ventes aux sociétaires sur l’en­ semble de ces ventes ou bien ont-elles la faculté, ainsi que le pratiquent un grand nombre de coopératives, d ’affecter ces bénéfices à une seule bran­ che de leur ventes, une telle manœuvre constituant un véritable dumping contre le commerce privé dans la branche où la répartition est effectuée ; 3°) une coopérative de consommation peut-elle prendre d’appellation « agricole » et être agréée par le secrétaire d’Etat à l’Agriculture afin de bénéficier des lois sociales agricoles, des exonérations de taxes d’assu- rdnces, des prêts de la caisse agricole de crédit, alors quelle n’a, en fait, aucun, caractère spécifique agricole, qu'elle effectue des Ventes au public ayant environ 50 % de clientèle non agricole et quelle élimine même de sa répartition des bénéfices les produits agricoles, objet principal de l’achat des agriculteurs. (Question du 3 octobre 1957.) REPONSE. — I" et 3°) Les questions posées par l’honorable par­ lementaire ne relèvent pas de la compétence du ministère du travail et de la sécurité sociale ; la première est du ressort de M. le ministre des Finan­ ces, des affaires économiques et du plan, la seconde de celui de M. le Ministre de l’agriculture ; 2° l’article 15 de la loi du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération dispose expressément que nulle répartition ne peut être opérée entre les associés si ce n’est au prorata des opérations traitées avec chacun d’eux ou du travail founi par lui ; de son côté, l’ar­ ticle 23 de ladite loi prévoit expressément que les coopératives sont tenues, sous risque d’encourir les pénalités prévues aux articles 479 et 480 du code pénal, de fournir, sur réquisition des contrôleurs ou des agents désignés par les Ministres dont elles relèvent, suivant leur nature, toute justification permettant de vérifier qu’elles fonctionnent conformément à la loi et qu’elles doivent notamment leur communiquer, à cet effet, leur comptabilité appuyée de toutes les pièces justificatives. Il ne leur est donc pas possible d’affecter à une seule branche de leur vente les bénéfices correspondant à l’ensemble des ventes faites aux sociétaires. (/. O. A. N.27 novembre 1957.) INSTITUT NATIONAL ------DES APPELLATIONS D'ORIGINE DES VINS ET EAUX DE-VIE

VI. — BIBLIOGRAPHIE

Publications de VOFFICE INTERNATIONAL DU VIN 11, rue Roquépine, Paris 8".

BULLETIN MENSUEL DE L'OFFICE INTERNATIONAL DU VIN

Le Bulletin de l’O. /y V. qui paraît, sans interruption depuis trente ans, peut être considéré, à juste titre, comme l’une des plus anciennes publications internationales spécialisées. Parmi les rubriques, citons : Les Informations (monographies des pays viticoles, culture de la vigne dans le monde, production du vin, etc.). Les Statistiques (superficies en vigne, productions, importa­ tions et exportations des principaux pays producteurs et con­ sommateurs). I>a Législation internationale. La Revue de la presse viti-vinicole internationale. Le Bulletin publie également, dans leur texte intégral, tous les rapports présentés aux Congrès internationaux de la Vigne et du Vin, aux sessions et aux réunions des Commissions tech­ niques de l’O. I. V. Cette publication, par la richesse de sa matière, constitue l’une des plus utiles collections de documentation internatio­ nale viti-vinicole. Prix de l’abonnement annuel : a) Pays participants ...... 2.0(H) fr. b) Autres pays ...... 4.000 fr. 190 —

LEXIQUE VITI-VINICOLE INTERNATIONAL ( Français-Italien-Espagnol-Allemand )

La difficulté de s’entendre sur la signification en différentes langues des termes techniques ou même sur le sens des termes particuliers à certains pays est un écueil fréquemment ren­ contré. D’où la nécessité de ce Lexique viti-vinicole. L’ouvrage est composé de quatre versions : française, ita­ lienne, espagnole et allemande*. Chacune d’elles comprend plus de 1.200 termes, leurs définitions et leurs équivalents dans les trois autres langues. Un volume, de 280 pages, élégamment présenté sous format com m ode de 12 x 18 centimètres, relié toile. P rix : 800 francs (port compris).

ANNUAIRE DE L'OFFICE INTERNATIONAL DU VIN

imprimé sur papier « bible » pur chiffon, format 12 x 18. relié ou broché, cet ouvrage de 890 pages comprend une docu­ mentation officielle des plus complètes dans le domaine de la viti-viniculture et notamment : La Législation en vigueur dans les différents pays. Les Statistiques de la production, des superficies cultivées en vignes, du commerce d’importation et d’exportation, de la con­ sommation et des prix des vins, etc. Les droits de Douane. Les principales Appellations d'origine des vins dans le monde. Les listes et adresses d 'Organismes officiels et de Groupe­ ments viticoles et du Négoce du Vin dans le monde. Un liste des Journaux et Revues viti-vinicoles. Enfin, le texte complet du statut viticole français codifié et mis à jour par les soins de l’0.1. V. La dernière édition de cet Annuaire date de 1951. 11 est com­ plété par un appendice publié en 1954 qui comprend les réfé­ rences d e Bulletins de l’O. I. V. dans lesquels a paru toute docu­ mentation entre ces 2 dates. — 191 —

P rix de l’ouvrage et de son supplément : Pour les pays membres : B roché ...... 1.000 fr. Relié ...... 1.100 fr. Pour les pays non membres : B roché ...... 1.700 fr. Relié ...... 1.800 fr. (Port compris.)

REGISTRE AMPELOGRAPHIQUE INTERNATIONAL

L’édition de cet important ouvrage est une entreprise de longue haleine nécessitant une large contribution scientifique des stations et laboratoires de tous les pays viticoles. Son but est de fournir tant au viticulteur qu’au chercheur, un document de travail, un instrument d’identification de cé­ pages d’un intérêt indiscutable. L’O. I. V., centre d’étude de questions se rattachant à la cul­ ture de la vigne et dont une des tâches principales est la réu­ nion d'une documentation aussi complète que possible de toutes les parties du monde, était l’Organisation la mieux indi­ quée pour entreprendre cette œuvre considérable. La publication du Registre ampélographique international est en cours. L’ouvrage paraît en fascicules séparés. Chaque fascicule constitue la fiche d’un cépage clone, com­ porte sa description, des illustrations indispensables à son iden­ tification et de brèves indications sur ses caractéristiques. Une liste complète des monographies parues est publiée tous les mois dans le Bulletin de l’O. I. V. Prix ; Le fascicule de 4 à 10 pages, format 16 X 24 : 75 frs. L’abonnement pour les 50 premiers fascicules envoyés au fur et à mesure de leur parution : 3.350 francs. — 192

REPERTOIRE DES STATIONS ET LABORATOIRES DE VITICULTURE ET D'ŒNOLOGIE

Ce volume rassemble les principaux renseignements sur les stations et laboratoires de recherches de viticulture et d’œno­ logie des pays membres de l’O. I. V. Pour faciliter sa consultation, la matière a été distribuée en deux parties : Viticulture et Œnologie. Dans chaque partie, les pays ont été classés en suivant l’ordre alphabétique de leurs noms français. Tout développement superflu a été éliminé pour rendre les indications claires et comparables. Le Répertoire comprend les dénominations et adresses exac­ tes de l’établissement, les nom et adresse du directeur, le pro­ gramme général de travail ou les questions à l’étude, les publi­ cations périodiques, etc... Un volume, de 107 pages, format 16 X 24, broché (épuisé). Une nouvelle édition est en préparation.

RAPPORTS ET ACTES DES CONGRES INTERNATIONAUX DE LA VIGNE ET DU VIN

Ces congrès réunissent tous les trois ans les personnalité les plus éminentes de la viticulture et de l’œnologie. Les rapports et communications constituent périodiquement la mise au point la plus parfaite de nombreux problèmes tech­ niques, économiques, législatifs ou humains qui se posent dans tous les pays. Ils sont réunis ainsi que les vœux, les recom­ mandations ou les résolutions qui en furent la conclusion, dans des volumes séparés dont il reste encore disponible un nombre assez réduit.

« Rapports et Actes du VI* Congrès : Athènes, 24 août - 2 sep­ tembre 1950 ». Deux volumes brochés de 768 et 656 pages, respectivement, form ai 16 X 24. Prix : 2.000 francs chaque volume.

« Rapports et Actes du VIF Congrès : Rome, 13-20 sep­ tembre 1953. 1

— 193 —

Trois volumes brochés de 377, 1.026 et 482 pages, respecti­ vement, format 16 X 24. Prix : Volume I (épuisé); 2.000 francs le volume II : 2.000 frs le volume III.

« Rapports et Actes du VIII° Congrès : Santiago du Chili, 21 m ars-2 avril 1956. Un volume broché de 362 pages, format 16 X 24. Prix : 2.000 francs. (Le volume II est en préparation).

EN PREPARATION : ATLAS MONDIAL DE LA VIGNE ET DU VIN

Important ouvrage qui comprendra les cartes viticoles de tous les pays complétées par de nombreuses indications statis­ tiques sur les superficies cultivées en vignes, la production, etc.

PARMI LES VINS DE LA PROVENCE ET DE LA COTE D'AZUR

Voici une nouveauté que l’on a plaisir à signaler. Sous une fraîche couverture, c’est un guide spécialement conçu pour le touriste qui ne voudrait, pour rien au monde, négliger les vins qui s’offrent à lui au cours de son voyage. Ce touriste a d’in­ nombrables imitateurs C’est dire le succès qui attend ce guide. Il « prend » le tou­ riste au moment où il laisse derrière lui le Rhône, ses coteaux, ses vins et découvre la Provence : Palette, Cassis, Bandol, fières appellations contrôlées dont s’enorgueillissent ces terres qui produisent les fameux Côtes-de-Provence. Bellet est sur son che­ min et il tiendra à voir les vignobles qui produisent le vin du Comté de Nice qui possède la seule appellation contrôlée de cette région. Une carte aisée à déchiffrer lui donnera les points de repère qui faciliteront sa randonnée vinicole. Un texte résumé lui fournira les indications désirables pour chacun des crus. Enfin. 194 — il lira avec intérêt la présentation des vins des Côtes-de-Pro- vence par le Comte de Rohan-Chabot et celle du vin Bellet par M. Jean Bagnis. Le tourisme vinicole est fort heureusement à la mode. Ce guide consacré à la Provence et à la Côte d’Azur sert bien la propagande de cette région et celle de leurs vins. Edité par Louis Larmat, ce guide est le quatrième d’une série qui comprend déjà les guides des vins de Bordeaux, de Bour­ gogne, des Gôtes-du-Rhône. Vendu, comme les précédents, au prix de 200 frs franco, il constitue à peu de frais un indispensable compagnon de voyage. S’adresser Service librairie de « La Journée Vinicole », 7, rue Dom-Vaissette, Montpellier. C.C.P. 423 Montpellier.

USEZ ET FAITES LIEE l’ouvrage du Docteur J. BOREE, Médecin-chef des Hôpitaux Psychiatriques de la Seine

« LE VRAI PROBLEME DE L'ALCOOLISME » Mensonges des statistiques Réfutation d'un mythe

UN OUVRAGE SENSATIONNEL !

En vente dans toutes les librairies (Diffusion Hachette). Erreur, contre-vérités, exagérations poussées jusqu’à l’ab­ surde. Voilà ce dont l’antialcoolisme est depuis longtemps cou­ pable. Le Français qui consomme un demi-litre de vin par jour se trouverait, notamment, dans la situation d’un homme ayant bu 18 litres un quart d’alcool pur à 100 degrés en douze mois. Nous n’avons pas attendu le livre sensationnel du docteur Jacques Borel pour réfuter, au nom du bon-sens, cette propa­ gande scandaleuse qui a déjà fait tant sens, la révolte instinc­ tive contre le parti-pris et l’esprit de système ont beau être la position fondamentale du grand public devant les graves accu­ sations formulées à l’encontre du vin, c’est une position que l’allure pseudo-scientifique de certaines allégations pouvait, à la longue, ébranler. 195

Le mérite du docteur Jacques Borel, en publiant son « vrai problème de l’alcoolisme », est donc de démasquer l’ignorance foncière des ennemis du vin, de pulvériser leurs slogans et de les renvoyer ù leur mythe. Pour la première fois, il dévoile l’inconcevable légèreté avec laquelle furent établies les statistiques de l’alcoolisme en France et souligne leur fausseté. Dans la plupart des régions viticoles, on ne s’est jamais beaucoup inquiété des chiffres fan­ tastiques appelés en témoignage par des hygiénistes compila­ teurs et sans compétence. La gratuité des calculs tendant à prouver que la France est une nation ayant atteint « son point de saturation éthylique » nous apparaissait à travers leur in­ vraisemblance. On avait peut-être tort de croire que cette gra­ tuité et cette invraisemblance étaient également évidentes pour tout le monde. D’autre part, tout en ayant la conviction de ce que les faits cités en référence par les antialcooliques étaient interprétés d’une façon erronnée, on pouvait supposer que les faits, en cette matière, ne pouvaient pas entrer dans la cons­ truction d’un raisonnement irréfutable et vraiment scientifique. Nous disions, comme Poincaré : « Si le vin était nuisible pour l’homme, il y a longtemps que ça se saurait. » Grâce au docteur Jacques Borel, médecin-chef des hôpitaux psychiatriques de la Seine, nous savons maintenant que les faits invoqués contre le vin n’étaient pas des faits mais des appa­ rences. Il y avait erreur au départ, plus qu’erreur, invention pure, diagnostic fabuleux, auto-suggestion et falsification ma­ thématique. Pourtant il faut dépasser ici, la satisfaction d’assister à la confusion des adversaires du vin, il faut dominer les sentiments d’ironie que nous inspire, par exemple, la dénonciation, par le docteur Jacques Borel, des dangers de la lactophilie. Car son livre a une valeur qui dépasse elle-même le sujet. Il rétablit, dans un Pays qui l’avait oublié, le prestige de la pensée cartésienne. INSTITUT NATIONAL ------DES APPELLATIONS D'ORIGINE DES VINS ET EAUX DE VIE

V II.—-CARNET DU BULLETIN

Gaston BRIAND

La veille de Noël, est mort M. Gaston B r i a n d , secrétaire gé­ néral de la Fédération des Viticulteurs Charentais depuis plus de 30 ans. Viticulteur éclairé, M. B r i a n d était une des principales nota­ bilités charentaises, membre du Bureau de la Fédération des. Associations viticoles dont il fut le Président, il était le délégué permanent des Charentes à l’I.N.A.O. depuis sa création. Il faudrait des pages pour citer toutes les dispositions qui ont été prises grâce à ses interventions. Il a constamment prôné une politique de qualité qui a gran­ dement contribué à développer les ventes de Cognac, ce qui a permis aux Charentes de traverser sans trop de difficultés la grave crise viticole qui a sévi au cours de ces dernières années. J1 a conservé toute son activité jusqu’à ses derniers jours et il a eu la satisfaction, avant de s’éteindre, d’assister cette année’ à la revalorisation des produits charentais et dans la dernière chronique qu’il a publiée dans le « Vrai Cognac s> qu’il avait créé et dont il était le rédacteur en chef, il s’exprimait ainsi : « Et nous disons aux jeunes qui ne croyaient plus à la reva­ lorisation, revenez à l’espoir. Avec un produit comme le Cognac qui a conquis tous les pays du monde, vous marcherez au succès et vous verrez que le Cognac n’a jamais trompé ceux qui lui ont fait confiance. » Cette dernière pensée, ce cri d’espoir, peut être considéré comme son testament professionnel qui dicte leur devoir, à — 197 —

■ceux, qui demain, assumeront après lui, la direction des des­ tinées charentaises. A ses obsèques, des éloges funèbres ont été prononcés par MM. Abeille, préfet de la Charente; Dr Audebert, conseiller gé­ néral; M. Pierre Verneuil, président de la Fédération des Viti­ culteurs charentaire, M° Maurice Guérive, et M. Henri Coquil- laud, directeur du Bureau National du Cognac, qui tous ont évoqué éloquemment et avec tristesse la noble figure et l’oeuvre exemplaire du président Gaston Briand. M. le Marquis de Lur-Saluces, au nom du Président Le Roy et de H.N.A.O. a prononcé les paroles suivantes : M adame, « La maladie a malheureusement empêché M. le Baron Le Boy, président de l’Institut National des Appellations d’ori­ gine, de conduire à sa dernière demeure notre grand ami, M. Briand, lui-même vice-président de cet Institut. Il m’a donc chargé de le remplacer ici. Et, si je le fais, c'est avec toute l’émotion que peut donner aux amis du cher col­ lègue que nous pleurons une fin aussi rapide, aussi brutale pour tous ceux qui l’aimaient. Je suis entré à l’Institut National des Appellations d’origine longtemps après M. Briand. Il s’était trouvé, lui, depuis le pre­ mier jour, aux côtés du fondateur de cet organisme, M. Joseph Capus. Apprécié de tous pour son amabilité extrême,- pour son inlassable générosité, écouté en raison de sa compétente toute particulière, respecté pour cette loyauté absolue qui formait le fond de son caractère, il était à tout moment consulté, mis à contribution, appelé à dégager la solution la plus misonnable, en tout ce qui touchait au Cognac, ou qui se rapportait aux Spiritueux de France, dans leur ensemble. Les bienfaits de cette collaboration sont donc appelés à rendre féconde,- longtemps encore, au sein de l’Institut National des Appellations d’origine, cette action qui portait en elle- même tant de garants de sa pérennité et qui,, partout où. elle s’est exercée, a inspiré tant de principes auxquels on devra constamment recourir pour demeurer dans la ligne droite. Voilà, Madame, ce dont je voulais vous domier la pleine assu­ rance, en espérant que la claire perspective de cette longue survie dans nos cœurs et dans nos travaux, sera pour vous de quelque consolation. •»

L’I.N.A.O. renouvelle à la famille du grand disparu ses con­ doléances attristées. 198 —

Madame DERAMOND

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès- survenu le dimanche 15 décembre 1957 de Mmo D e r a m o n d , épouse de M. Jacques D e r a m o n d , directeur du Comité National des Vins de France.

Nous renouvelons à notre ami M. Jacques D e r a m o n d le tém oi­ gnage de notre profonde sympathie et nos vives condoléances.

Paul SENESCAL

M. P aul S é n e s c a l , Inspecteur Agréé de la Répression des Fraudes, affecté à la Brigade Nationale de Contrôle des Appel­ lations d’Origine, est décédé brutalement le 7 novembre 1957 et a été inhumé le 12 novembre. Né à Saint-Chignan le 7 février 1884, il était entré le 1 r oc­ tobre 1937 à la Brigade Nationale de Contrôle des Appellations d’Origine alors que se créait ce service en application du Dé­ cret-loi du 30 juillet 1935 sur les Appellations contrôlées. M. P aul S é n e s c a l a participé aux travaux de la Brigade pré­ citée jusqu’à ces dernières années où il prit, sa retraite. Mais pour autant, il ne cessa pas d’accorder une collaboration par­ tielle à l’Institut National des Appellations d’Origine où ses connaissancss et son jugement étaient fort appréciés. Il sera regretté de l’Administration de la Répression des Fraudes et de l’Institut National des Appellations d’Origine à qui il a donné presque 20 ans de sa vie. Il sera également regretté par tous ses chefs, notamment de MM. Murât, Robton et Quittanson qui avaient reconnu en lui l’étoffe d’un excellent fonctionnaire et enfin par tous ses collègues. Toutes les per­ sonnes qui Pont connu l’appréciaient et ses amis déplorent sa disparition. M . Paul S é n e s c a l avait fait les 2 guerres comme combattant. 11 était titulaire de nombreuses décorations, notamment de la Légion d’Honneur et de la Rosette du Mérite Agricole. L’Institut National des Appellations d’Origine présente à sa famille ses condoléances émues et sincères. —- 199

Jean ROPARS

M. Jean R o p a r s , Inspecteur de la Répression des Fraudes de la Brigade des A. O., chargé à ce titre de toute la Région du Nord, est décédé le 13 décembre 1957, après une longue et dou­ loureuse maladie. M. Jean R o p a r s , âgé de 61 ans était l’un des membres les plus anciens de la Brigade des AO, créée par arrêté du 29 juin 1937. 11 était entré à cette Brigade sensiblement à la même date que son collègue et ami M. Paul S e n e s c a l décédé le 7 novembre 1957. Ces deux hommes unis par une amitié profonde avaient com­ mencé leur action ensemble à la Brigade et ils se sont éteints presque en même temps.

M. Jean R o p a r s avait fait la Guerre de 1914-18, puis celle de 1939-45. Retenu prisonnier dans un offlag pendant toute la durée de la guerre, M. Jean R o p a r s était revenu très fatigué. Cependant, il avait tenu à reprendre ses fonctions et dans celles- ci faisait certainement plus que son devoir. Titulaire de nom­ breuses décorations tant civiles que militaires notamment de la Légion d’Honneur, M. Jean R o p a r s était estimé tant par l’Administration de la Répression des Fraudes, que par l'Ins­ titut National des appellations d’origine et que par ses col­ lègues. Discipliné, travailleur, sérieux, compétent, et parfaite­ ment au courant des problèmes de son métier, il était l’un des meilleurs éléments de cette Brigade des AO, dont on se plaît, par ailleurs, à reconnaître la valeur. Il laissera parmi ses Chefs, ceux qui ont travaillé ou vécu à côté de lui, parmi ses collègues, le souvenir d’un homme dont la voix bourrue cachait un cœur d’or.

Nous présentons à M"1' R o p a r s , à son fils et à toute sa famille nos condoléances sincères et émues.

DISTINCTIONS

Lors de son voyage en Amérique latine, notre Président a reçu à Santiago-du-Chili, en présence des membres du Gouver­ nement, la cravate de Commandeur de l’Ordre du Mérite de O’Higgins. — 200 —

Un récent décret signé du Général A r a n b u r u , lui a également conféré la Croix d’Officier de l’Ordre du Libérateur San Mar­ tin. L’insigne lui a été remis le 29 novembre, à l’Ambassade à P aris, p ar M; M e r c i e r , Ministre de l’Agriculture de la Répu­ blique Argentine.

Le Président Jean F r a i s s e , du C.N.V.S. a été promu dans l'ordre de la Légion d’Honneur depuis la parution du dernier bulletin.

Nous lui renouvelons nos sincères félicitations.

* **

Nous sommes heureux d’annoncer que dans sa récente et der­ nière session, l’Académie d’Agriculture de France a décerné un diplôme aux trois auteurs de l’ouvrage « La protection des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie et le commerce îles v in s », MM. Qu i t t a n s o n , C i a i s et V a n h o u t t e .

Nous rappelons que cet ouvrage avait déjà mérité le diplôme ^ «l’Honneur de l’Office International du vin. Nous savons à quelle somme remarquable de travail corres­ pondent les deux ouvrages en question, et combien ils ont été utiles aux producteurs, aux commerçants, aux Administrations, aux différents Services s’occupant des appellations, aux Magis­ trats, aux Juristes, et aux amateurs de bons vins. Nous présentons à cette occasion tour nos compliments et félicitations aux heureux diplômés et particulièrement à M. Quittanson, Chef de la Brigade Nationale de contrôle des appellations d’origine viticole et cidricole.

S.A.R.L. BUGUET-COMPTOUR - MAÇON

Prix annuel de l'abonnement : 700 fr. - Le numéro : 200 fr.

La reproduction partielle ou totale des articles et de la documentation insérés dans ce bulletin n’est autorisée que sous réserve de la mention : « Extrait du Bulletin de 1’Instilut National des Appellations d’Origine des Vins et Eaux-dc-Vie. » Le Directeur-Gérant responsable : H. PESTEL.

Dépôt légal : imprimeur n° 57, éditeur n° 36. 10r trimestre 1958

S.A.R.L. BUGUET-COMPTOUR - MAÇON