DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE Parcours 3: Géographie & Economie

LES DIMENSIONS GEOGRAPHIQUES DE LA

VULGARISATION DES ENGRAIS DE GUANOMAD DANS LES SOUS-ESPACES DE FISAKANA

Mémoire pour l’obtention de MASTER II Présenté par : RAZAFINDRAKOTOTSIAMBAINA Miadana Ezekiela

Sous la direction de : Monsieur Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA Maître de conférences

26 Janvier 2018

DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE Parcours 3: Géographie & Economie ------==cOc==------

LES DIMENSIONS GEOGRAPHIQUES DE LA VULGARISATION DES ENGRAIS DE GUANOMADDANS LES SOUS-ESPACES DE FISAKANA

Mémoire de MASTER II Présenté par : RAZAFINDRAKOTOTSIAMBAINA MiadanaEzekiela

Sous la direction de : Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA Maître de conférences

Membres du jury :

 Président : Madame RAMAMONJISOA Josélyne, Professeur Emérite  Rapporteur : Mr. Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maître de conférences  Juge : M. Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maître de conférences

Année Universitaire : 2016 – 2017 26 Janvier 2018 REMERCIEMENTS

Le présent mémoire n’aurait pu aboutir sans de nombreuses collaborations. Je tiens personnellement à adresser mes remerciements à toutes les personnes qui ont contribué de prèsou de loin â la réalisation de ce travail. Aussi, ma reconnaissance va de prime à l’endroit de mon rapporteur. Monsieur Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, maître de conférences, qui par la pertinence de ses analyses, m’aconsciencieusement accompagné durant tout la phase de finalisation de cette étude. Madame RAMAMONJISOA Josélyne, Professeur Emérite, qui a bien voulu nous faire l’honneur deprésider ce mémoire et Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, maître de conférences en Géographie qui a bien voulu consacrer une partie de son temps à l’examen de ce travail. Par ailleurs je tiens à remercier tout particulièrement:  Monsieur Christian RAHELISON, Superviseur Réseau et Consommateurs, auprès du siège social de l’entreprise GUANOMAD.  Les trois responsables de distributeurs locaux dans la commune urbaine de , commune rurale de Sahamadio et commune rurale d’.  Toutes les personnes qui m’ont prêté assistance durant chaque phase d’élaboration de ce mémoire. Enfin et pas des moindres, je ne saurai commencer cette soutenance sans adresser ma gratitude à toute ma famille ainsi que les proches amis qui au-delà de leur présence ont su apporter le soutien nécessaire dont ce travail en avait besoin tant bien moralement que financièrement jusqu’à son aboutissement complète.

i SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... i SOMMAIRE ...... ii RESUME ...... iv TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... v LISTE DES TABLEAUX...... v LISTE DES PHOTOS...... v LISTE DES CROQUIS...... vi ACRONYMES ...... vii LEXIQUE ...... viii

INTRODUCTION GENERALE ...... 1 Partie I : « LES CONTEXTES ET LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE : CADRAGE ET MISE EN CONTEXTE DE LA ZONE D’ETUDE ET DE L’INTERET DU SUJET » ...... 3 CHAPITRE I : CONCEPTS DU MILIEU ...... 4 CHAPITRE II : CONCEPTS DU SUJET ...... 17 Conclusion de la Première Partie ...... 26

Partie II : « ANALYSE ET INTERPRETATION SPATIALE DE CIRCUITS ET DISPOSITIFS DE DISTRIBUTION ET DE VULGARISATION DES ENGRAIS GUANOMAD DANS LA ZONE D’ETUDE » ...... 27 Chapitre III : LE SOUS-ESPACE DE FISAKANA ET L’ENTREPRISE GUANOMAD ...... 28 Chapitre IV : EMPREINTES SPATIALES DE CIRCUITS DE COMMERCIALISATION ET DE DIFFUSION DES ENGRAIS GUANOMADS DANS LE FISAKANA ...... 38 Conclusion de la Deuxième Partie ...... 48

Partie III : « CAPITALISATION DE TOUS LES PARAMETRES QUI POURRAIENT DEFINIR LE DEVENIR DES ENGRAIS GUANOMAD DANS LE SOUS-ESPACE DE FISAKANA » ...... 49

ii Chapitre V : « VULGARISATION ET APPROPRIATION PAYSANNE A L’ECHELLE NATIONALE » ...... 50 Chapitre VI : PROBLEMES ET PERSPECTIVES ...... 58 Conclusion de la Troisième Partie ...... 65

CONCLUSION GENERALE ...... 66 BIBLIOGRAPHIE ...... 69 WEBOGRAPHIE ...... 71 ANNEXES ...... 72 Annexe 3 : extrait d’article ...... 73 Annexe 2 : Tableau récapitulatif de tous les produits de l’entreprise GUANOMAD ...... 76 Annexe 1 : QUESTIONNAIRES ...... 78

TABLE DES MATIERES ...... 80

iii RESUME Fisakana est l’appellation de la partie orientale du pays Nord Betsileo. Elle est également appelée « District de Fandriana » sur le plan administratif. Elle comprend 15 divisions administratives matérialisées par les 15 Communes dont Fandriana est la capitale en tant que commune urbaine. Cependant, notre étude se concentre essentiellement sur trois secteurs. Il s’agit de , Sahamadio, et Fiadanana. Mais, on a dû rajouterdeux autres Communes :Fandriana et Imito grâce à la localisation des distributeurs des engrais GUANOMADdans ces Communes. L’entreprise GUANOMADest lepremier producteur des engrais à base de Guano à et dans l’Océan indien. Elle produit six types d’engrais issus de la fiente de chauve- souris. Il s’agit de GUANOMAD, GUANOFERTI-N, GUANOFERTI-K, GUANOSOL, COQUE DE CACAO, TOURTEAU DE RICIN. En outre, elle est fondée à Madagascar en 2006, par un ex expert-comptable dont l’objectif est d’accroître la productivité agricole, de protéger l’environnement et de réduire l’insécurité alimentaire. Et elle est considérée comme partenaire de la révolution verte à Madagascar. L’engrais GUANOMADà 100% biologique,a un avantage comparatif par rapport aux engrais chimiques ou minéralogiques. La vulgarisation des engrais GUANOMADS dans le Fisakana se fait d’une manière bien formalisée aussi bien du point de vue organisationnel que spatial. Il y a trois distributeurs situés dans la commune urbaine de Fandriana, dans la commune rurale d’Imito et danscelle de Sahamadio. A l’échelle régionale, les distributeurs des engrais guanomadssont au nombre de quatre. Il s’agit d’, d’Andina, de Fandriana et d’Imito. Sahamadio n’est qu’un distributeur temporaire pour l’ensemble de la région. Par rapport à la région Vakinakaratra, le taux de distribution d’Amoron’i Mania est faible. On y compte 42 distributeurs. Dans tous les cas, l’étude de la vulgarisation de GUANOMADdans le sous-espace de Fisakana a été faite suivant une approche filière en géographie où beaucoup d’acteurs interviennent : PME, association des paysans, points de vente et ménages. A l’échelle nationale, les distributeurs des engrais guanomadssont inégalement répartis. La partie Nord et celle du Sud de Madagascar ne disposent d’aucun distributeur. On a privilégié les régions avec lisibilité d’encadrement et d’animation.

Mots clés : Fisakana, GUANOMAD, engrais minéralogique, révolution verte, vulgarisation.

iv TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES TABLEAUX Tableau n°1 : population par Commune en 2001 Tableau n°2 : le coût des engrais guanomads en 2016 Tableau n°3 : le coût des engrais guanomads en 2017 Tableau n°4 : Comparaison de nombre de distributeurs à l’échelle nationale Tableau n°5 : les catégories des paysans cibles Tableau n°6 : les engrais produits à Madagascar Tableau n°7 : les principaux types des engrais utilisés dans le Fisakana

LISTE DE FIGURE Graphe : les principaux acteurs des engrais guanomads de Fisakana

LISTE DES PHOTOS Photo n°1 : Pont reliant Atsimondrano et Avaradrano Photo n°2 : La traversée du fleuve Mania à Sahamadio Photo n°3 : Des vaches laitières et des bœufs races locales Photo n°4 : Type d’aviculture Photo n°5 : Aménagement des versants, des Tanety et des bas-fonds Photo n°6 : Lac d’Imiry Photo n°7 : Vue panoramique du lac d’Imiry Photo n°8 : Etablissement destiné à l’artisanat Photo n°9 : Guano mélangé avec du calcaire Photo n°10 : Les larges vallées d’Avaradrano et d’Atsimondrano Photo n°11 : La riziculture d’Antatabe Photo n°12 : Les cultures pluviales sur les versants Photo n°13 : Hameaux d’Ambanimiarina plaqué sur les versants inférieurs Photo n°14 : Culture maraîchère Photo n°15 : Les trois distributeurs dans le Fisakana

v LISTE DES CROQUIS Carte n°1 : Localisation de la zone d’étude Carte n°2 : Les zones d’intervention de l’entreprise GUANOMAD à Madagascar Carte n°3 : Localisation des trois points de distribution des engrais guanomad dans le Fisakana Carte n°04 : La répartition spatiale des consommateurs dans l’ensemble de Fisakana

vi ACRONYMES

AFD : Agence Française de Développement Ar : Ariary BTM : BankynyTantsahaMpamokatra DAML : Databank AgrifundMager Ltd DAP : Di-Ammonium Phosphate FaFaFi : FanatsaranaFambolenasyFiompiana FAO : Food and Agriculture Organization FMI : FondsMonétaire International JIRAFI : JirosyRanonyFisakana Kg : kilogramme Km : kilomètre KOJIMA : Koperativan’nyJiafotsy Malagasy LMD : Licence Master Doctorat M I : Master one M II : Master two MAP : Madagascar Action Plan NPK : Azote, Phosphate, Potassium ONG : Organisation Non Gouvernementale PAM : Programme Alimentaire Mondial PME : Petites et Moyennes Entreprises RN : Route Nationale VAHR : Variété Améliorée à Haut rendement t/ha : tonnes par hectare

vii LEXIQUE

Agriculture durable : C’est une agriculture qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Autosuffisance alimentaire : le fait de disposer de quantités suffisantes de nourritures. Autosubsistance : le fait de ne consommer que ce que l’on produit. Culture vivrière : les cultures qui servent à la nourriture des agriculteurs et de la population d’une région. Fumiers : mélange de litière et de déjections des animaux, servant d’engrais. Insécurité alimentaire : situation dans laquelle la population n’a pas une quantité suffisante d’aliments pour être en bonne santé et mener une vie active. Intensification : ensemble des techniques et des intrants qui permettent d’intensifier la production, c’est-à-dire d’augmenter les quantités produites sans étendre les surfaces utilisées. Irrigation : technique qui consiste à fournir de l’eau aux plantes quand elles en ont besoin, par des procédés exigeant une maîtrise de l’eau. Malnutrition : état physiologique anormal causé par des carences, des excès et des déséquilibres quantitatifs et qualitatifs de l’alimentation. Productivité : valeur ou quantité produite par actif. Rendements : rapports entre les volumes produits et la surface utilisée pour les produire. Un rendement s’exprime en quintaux à l’hectare lorsqu’il s’agit de productions végétales. En comparant les rendements avec les moyens humains et techniques mis en œuvre, on apprécie la productivité de l’activité.

viii INTRODUCTION GENERALE

Suite à la concentration sur les cultures de plantation depuis longtemps dans les pays africains, ils se retrouvent tributaires de l’importation des céréales et de l’aide alimentaire. De plus,le taux d’accroissement de la population est supérieur à celui de l’expansion de la production agricole. Cette situation a été constatée depuis les années 70. Notons que l’économie de bon nombre de pays africains repose sur l’agriculture et que la plupart de ces pays se trouvent en Afrique au sud du Sahara. En outre, l’insécurité alimentaire, la malnutrition, et la pauvreté caractérisent ces pays africains au sud du Sahara. Cela se manifeste par la présence des Organisations Internationales des Nations Unies, en vue de lutter contre la faim et d’aider à la modernisation de l’agriculture dans les pays en développement, comme le FAO et le PAM. En comparaison avec d’autres pays, tels que la Chine et l’Inde, qui ont succès dans leur agriculture, celle des pays africains reste à la traîne. Ce succès est le résultat de la maîtrise des technologies de la révolution verte, et de la mise en œuvre des politiques agricoles qui ne se limitent pas aux pays en développement mais peuvent s’étendre dans les pays pauvres. Grâce à l’utilisation des variétés à haut rendement (blé, riz), à l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires, leurs activités agricoles se sont rapidement progressées. C’est pourquoi le présent mémoire de Master s’intéresse à une zone représentant l’aspect général de l’agriculture des pays pauvres en Afrique au sud du Sahara. Il s’agit ici du sous- espace de Fisakana regroupant trois communes rurales (Milamaina, Sahamadio, Fiadanana) dans le district de Fandriana. Situant sur les coordonnées de 20°14’04’’ latitude Sud et 47°22’11’’ longitude Est.Pour la restauration et le développement de l’agriculture, réalisés par l’entreprise GUANOMADqui essaie de vulgariser ses produits partout à Madagascar, notre zone d’étude n’est pas exclue de l’implantation de ses points de distribution. L’intitulé de ce mémoire de Master porte sur « Les dimensions géographiques de la vulgarisation des engrais de GUANOMADdans les sous-espaces de Fisakana. » Dans ce cadre, la problématique s’articule sur la question suivante : « Quels sont les facteurs géographiques qui influent la distribution des engrais GUANOMADdans les sous- espaces de Fisakana ? ». A partir de cette question centrale, quelques questions secondaires se posent afin de mieux interpréter le fondement du thème :

1 Quel est le fondement du concept et la notion des engrais de GUANOMAD? Comment s’organise le circuit de vente des engrais de GUANOMAD dans le sous-espace de Fisakana et quels sont les paramètres géographiques qui influencent ce processus ? Quelles sont les difficultés de la diffusion des engrais de GUANOMAD dans le sous- espace de Fisakana ? Quelles sont les solutions et les perspectives des engrais de GUANOMAD dans le sous- espace de Fisakana ?

Cette recherche permettra de comprendre l’importance de la révolution verte dans les pays pauvres et partage le même avis que d’autres chercheurs pour la priorisation du développement de l’agriculture dans les pays sous-développés tel que le cas de Madagascar. En outre, l’objectif de cette recherche est de montrer l’efficacité de l’utilisation des engrais GUANOMAD et de sensibiliser les paysans malgaches à les utiliser dans leur agriculture. Pour la réalisation de cette recherche, notamment en Géographie, on a adopté les démarches suivantes. D’abord, on a fait l’exploration bibliographiquejouant un rôle essentiel puisque toutes les informations nécessaires au sujet en dépendent. Ensuite, il y a les collectes des informations sur terrains qui se traduisent par l’enquête à l’aide des questionnaires contribuant à se procurer les données importantes. Enfin, les travaux cartographiquesqui ne doivent pas être négligés, surtout en Géographie,ainsi que les travaux de rédaction. A l’issue de la capitalisation et du dépouillement des informations reçues, on a procédé au travail de rédaction sous un plan à trois parties : 1. Les contextes et la méthodologie de la recherche : cadrage et mise en contexte de la zone d’étude et de l’intérêt du sujet ; 2. Analyse et interprétation spatiale des circuits et dispositifs de distribution et de vulgarisation des engrais GUANOMAD dans la zone d’étude ; 3. Capitalisation de tous les paramètres qui pourraient définir le devenir des engrais GUANOMAD dans le sous-espace de Fisakana.

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Partie I

« LES CONTEXTES ET LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE : CADRAGE ET MISE EN CONTEXTE DE LA ZONE D’ETUDE ET DE L’INTERET DU SUJET »

3 CHAPITRE I : CONCEPTS DU MILIEU

I.1. LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE

I.1.1 Localisation administrative et géographique de la zone d’étude :

Fisakana ou Fandriana-Fisakana est un des Districts de la région Amoron’i Mania qui se situe à 20° 14’ 04’’de latitude Sud et 47° 22’ 11’’ de longitude Est avec une altitude moyenne de 1300 mètre. Elle se trouve à 42 km au Nord-Est d’. Pour le joindre, à partir de la capitale, il faut passer par l’axe principal de la RN 7 en prenant la bifurcation de la RN 41, quelques kilomètres avant l’entrée de la ville d’Ambositra au niveau d’Ikelikampona. Autrement dit, elle est la région située dans la marge orientale du pays Betsileo nord et constitue une frontière entre la région d’Amoron’i Mania et la façade côtière orientale. Par conséquent, Fandriana, le centre urbain qui représente le pôle d’attraction et de desserte locale se trouve approximativement à 300 km de la capitale avec une route en mauvais état en empruntant la RN 41. Pour ce qui est de la zone d’étude, il s’agit de trois communes rurales : Milamaina, Sahamadio, et Fiadanana situant dans le Sud-Est de la commune urbaine de Fandriana. Elle est d’accès facile puisque les deux communes rurales : Milamaina et Sahamadio sont traversées par la RN41. Même si elle se termine à Sahamadio, il est également facile de joindre Fiadananaavec une route secondaire praticable. En outre, elle est entourée de trois communes rurales : à l’Ouest , au Sud Mahazoarivo, et à l’Est se trouve . Fandriana qui porte l’image du territoire de Fisakana est réputée pour la prédominance des activités agricoles fondées sur la riziculture irriguée avec l’enracinement de pratique traditionnelle de polyculture vivrière et dupolyélevage d’appoint. Ce secteur se caractérise également par une densité rurale très forte avec une moyenne de 90 hab/km². En plus, ce sous- espace de la marge orientale de l’Amoron’i Mania s’identifie également par le produit du terroir issu de la fabrication du rhum artisanal « d’Ambodivoara » et de la pratique enracinée « de Famadihana » ou retournement des morts annuellement pendant la saison sèche.

4 Carte n° 01 : localisation de la zone d’étude

Source : arrangement de l’auteur, novembre 2016.

5 I.1.2 Historique du sous-espace de Fisakana :

La formation toponymique de « Fisakana » trouve son origine selon la tradition orale du fleuve Fisakana qui draine le pays dans sa partie méridionale. Il traverse plus précisément la commune rurale de Sahamadio qui était la capitale de Fisakana pendant la colonisation française à Madagascar. Actuellement, ce n’est plus Sahamadiola capitale mais Fandriana, qui est devenue commune urbaine de deuxième catégorie en 2011. Il y a un dicton célèbre et qui fait la renommée de Fisakana : « Nyterakyfisakanatsahanim-boay », signifiant littéralement « Les natifs de Fisakana ne sont pas des proies pour les caïmans ». En outre, dès que l’on entre dans la ville de Fandriana, on s’apercevra de ce symbole sous forme de caïman avec deux stylos fermant son museau, qui signifie également que les originaires de Fisakana s’attèlent beaucoup à l’instruction de leurs progénitures. En effet, au temps de royaume, les activités de sa population locale avaient lieu autour du fleuve Fisakana et ont été florissantes, particulièrement la pêche des écrevisses et l’orpaillage. Pour protéger son peuple contre les caïmans, le roi avait fait venir un marabout qui les rendait inoffensifs. On dit depuis que le caïman ne les mange plus.

6 Photo n° 01 : pont réliant Atsimondrano et Avaradrano

Source : cliché de l’auteur, septembre 2017

Photo n° 02 : la traversée du fleuve Mania à Sahamadio

Source : cliché de l’auteur, septembre 2017

7 I.1.3. Les activités économiques de Fisakana I.1.3.1. Une activité économique basée sur le secteur primaire Le secteur primaire domine désormais l’économie de l’ensemble deFisakana. Même si sa capitale, Fandriana, est devenue commune urbaine en 2011, son économie demeure une économie ruralisée. Les principales activités économiques y sont l’élevage de vache laitière, l’aviculture, et l’agriculture. A part cela, des activités peu développées comme l’artisanat et le tourisme ysont pratiquées.

I.1.3.1.a. L’élevage de vaches laitières En 2008, on a constaté que l’élevage de vaches laitières est frappé par la diminution des animaux et par la mauvaise qualité des races. C’était la pie Rouge Norvégienne qui a été introduite pour l’amélioration de la production de lait. Ces races arrivent à produire 5 à 10 litres par jour. Les produits sont destinés à fabriquer de l’yaourt et à vendre de lait frais sur place. Malheureusement, la pie Rouge Norvégienne a disparu actuellement puisque l’opération de métissage de cette dernière n’existe plus. Par conséquent, le litre de laits obtenus par jour ont diminué de 2 à 3 litres. Il ne reste plus que les races locales aujourd’hui qui constituent un handicap à la filière lait. Cette tendance devient de plus en plus grave. Et s’il n’y aura pas de nouvelle mesure prise, par exemple :la création d’une association ou d’une coopérative pour l’amélioration de l’élevage de vaches laitières et la réintroduction de nouvelles races, la filière lait risque de disparaitre à jamais.

8 Photo n° 03: des vaches laitières et de zébus de race locale

Source : cliché de l’auteur, septembre 2017

9 I.1.3.1.b. L’aviculture Presque tous les ménages pratiquent l’aviculture, une activité économique prospère, etque les habitants de Fisakanaen tirent profits. Il existe désormais un marché de volailles où des collecteurs en achètent par centaine de têtes (poules, coqs, canards, dindons etc.) et dont le prix varie de 3000 à 10 000Ar. Ils utilisent de grands paniers aérés dans lesquels les poules, les coqs, les canards, les dindons ont été entassés. Ils ont été transportés de la ville de Fandriana vers Antananarivo pour alimenter le marché de volailles. En outre, les poules pondeuses sont très rentables, grâce à l’existence de nouvelles races qui peuvent pondre des œufs par jour. A la différence des races locales, ces dernières sont fragiles puisqu’elles requièrent beaucoup de techniques. On les nourrit avec des provendes, leurs poulaillers ont besoin d’être confortables et leurs traitements doivent être réguliers. Sinon, elles risquent de disparaitre. Plusieurs éleveurs ont essayé de pratiquer l’élevage de poules pondeuses mais ils ont toujours échoué alors que les races locales, capables de vivre dans des conditions précaires n’arrivent pas à répondre à leurs besoins. Par conséquent, même si l’aviculture est une activité très répandue dans le Fisakana, elle reste médiocre.

Photo n° 04 :type del’aviculture

Source : cliché de l’auteur, septembre 2017

10 I.1.3.1.d. Les activités agricoles de Fisakana Comme la plupart des régions de Madagascar, Fisakana est également une région à vocation agricole. Les terres cultivables s’étendent sur les bas-fonds marécageux transformés en rizière, et sur le tanety où les cultures pluviales sont pratiquées. Du point de vue géographique, l’agriculture est considérée comme le secteur à promouvoir pour déclencher l’essor économique de Fisakana. Cependant, Fisakana ne pratique pas à la fois les cultures industrielles (la canne à sucre, le coton et le tabac) et les cultures d’exportations (vanille, café, girofle), les principales cultures que l’on y trouve sont les cultures vivrières. La riziculture figure parmi les principales cultures vivrières à Fisakana, on y retrouve également la culture de maniocs, de patates douces, des fruits et légumes. Soulignons que l’agriculture de Fisakana est une agriculture d’autosubsistance. En effet, en période de soudure, les habitants ne disposent pas de quantités suffisantes de riz, ils doivent donc recourir aux produits de substitution (manioc, patate douce…). Cela signifie qu’elle n’assure pas suffisamment l’autosuffisance alimentaire de la population de Fisakana.

11 Photo n° 05: aménagements des versants, des tanety et des bas-fonds.

Source : cliché de l’auteur, septembre 2017

12 I.1.4. Des activités économiques peu développées L’artisanat et le tourisme sont également des activités économiques que l’on peut rencontrer àFisakana.

I.1.4.a. Les activités touristiques Madagascar dispose de nombreux atouts touristiques : un climat chaud, de belles plages, une faune, une flore et des paysages variés. Même si le nombre de touristes arrivés à Madagascar a diminué pour des raisons d’insécurité et de la crise politique qui s’est répétée plusieurs fois, notre pays accueille toujours des touristes chaque année. Le tourisme est le deuxième secteur d’activité pourvoyeur de devises et une source de richesses importantes pour notre pays. Il fournit également des emplois. Et pour accueillir les touristes, il faut mettre en place les infrastructures y afférentes, par exemple des aéroports, des hôtels, des restaurants, des équipements de loisirs… Ainsi, grâce aux parcs nationales et aux réserves, biens de régions tirent profit de l’activité touristique alors que certaines sont privées de cette opportunité. Fisakana fait partie donc des régions qui ne sont pas bénéficiaires des bienfaits des activités touristiques. En fait, elle est une région à destination non attractive. Cependant, elle dispose des richesses touristiques mais seuls les nationaux s’y intéressent. On distingue tout de même trois sites touristiques qui pourraient être aménageables à Fisakana. D’abord, on a le lac d’Imiry situant dans la commune urbaine de Fandriana, ensuite la colline de Kiriokaqui est un site historique où il y a des vestiges archéologiques. Elle culmine à 1 400m d’altitude. Chaque 29 septembre, des touristes étrangers et nationaux y viennent pour faire un culte ou pour voir tout simplement la tradition y attachée. Enfin, la grotte naturelle dit Zohy de Fandanana est également un site historique. Située à 7 km au Nord de Fandriana, elle forme un tunnel de 12 km de long reliantFandanana à la commune de Malakialina. En dépit de l’existence des potentialités touristiques, le tourisme estun secteur peu pourvoyeur d’emploi ni de revenu pour la population locale puisqueFisakana ne dispose même pas des équipements pour accueillir des touristes.

13 Un des sites touristiques aménageables Photo n° 06 :Lacd’Imiry

Source : cliché de l’auteur, septembre 2017

Photo n° 07 : vue panoramique de lac Imiry

Source : cliché de l’auteur, septembre 2017

14 I.1.4.b. L’artisanat

Depuis la fermeture de la KOJIMA dans les années 80, l’artisanat a connu une récession. Elle était un centre de regroupement et de vente des produits artisanaux. Les artisans y produisaient et vendaient des chapeaux en paille, des nattes, des sacs etc. Cette activité faisait vivre une soixantaine d’employés quand elle était en pleine expansion. Actuellement, elle n’est plus comme elle l’était. Les autorités communales l’ont transformé en un centre socio-culturel. Des événements culturels tels que les karaokés, les bals, les spectacles y prennent leurs places. Malgré les désirs des artisans désirant la réouverture de la KOJIMA, l’artisanat de Fisakana ne pourra pas se développer ainsi qu’apporter d’impact positif sur son économie si l’on tient encore à l’ancien système. C’est-à-dire elle a été fermée pour des raisonsfinancières, la non utilisation de machines, de produits affaiblis en quantité ainsi que la mauvaise gestion et la négligence de la qualité des produits mis en vente. Cependant, une nouvelle alternative s’est produite. Tout en répondant à la demande des artisans, la commune urbaine de Fandriana a décidé de transformer la TRANOBE qui n’est pas loin de KOJIMA en hangar. Elle est destinée à la vente des produits artisanaux. On y trouve tous les samedis des vendeurs venant des communes environnantes de Fisakana. Ils commencent à vendre leurs produits à partir de 4heures du matin puisque des collecteurs arrivent également de bonne heure pour trier la bonne qualité. Par conséquent, l’artisanat donne une nouvelle espérance pour le développement économique de Fisakanasi cette tendance se progresse de manière efficace.

15 Photo n° 08 : établissements déstinés à l’artisanat KOJIMA TRANOBE

Marché des produits artisanaux à l’intérieur de TRANOBE

Source :clichésde l’auteur, septembre 2017

16 CHAPITRE II : CONCEPTS DU SUJET II.1.a. Définition de la révolution verte La révolution verte est une politique de transformation des agricultures des pays en développement ou des pays les moins avancés fondée principalement sur l’intensification de variété de céréales à hauts potentiels de rendements. Elle est également une enveloppe technologique contenant des éléments importants : VAHR de deux céréales de base : riz et blé, irrigation ou maîtrise de l’approvisionnement en eau et meilleure utilisation de l’humidité, engrais et pesticides, techniques agronomiques associées. En outre,l’Inde était le berceau de la révolution verte en 1966. Puis la Chine, l’Amérique latine ont suivi son exemple. Depuis ce temps, le domaine de l’agriculture dans ces pays a connu des progrès importants. L’objectif de la révolution verte est de réduire l’insécurité alimentaire et d’accroitre la productivité agricole ainsi que les revenus des paysans.

II.1.b. Définition de l’engrais GUANOMAD

Engrais organique issu des fientes des chauves-souris, ils ne contiennent aucune substance chimique qui dégrade couramment le sol lorsque les agriculteurs cessent de l’utiliser. Ainsi, selon ses utilisateurs, au début, les engrais minéralogiques produisent réellement ses effets mais après deux ou trois années de récoltes, le sol n’est plus productif car les produits chimiques contenus dans les engrais ne contribuent pas à améliorer les éléments nutritifs du sol. De plus, le sol soumis à une forte utilisation des engrais chimiques ne se restitue plus sans ces derniers. Cependant, cette forte dépendance peut être évitée en utilisant d’autres engrais sans dégrader les sols. Ainsi, GUANOMAD, engrais 100% biologique est conforme à l’attente de la conservation des sols. Comme on l’a vu précédemment, il s’agit d’engrais organiques issus des fientes des chauves-souris. Ses composantes comprennent de l’azote, des nitrates (ce qui aide les plantes à croitre), des phosphores (pour reconstituer les sols), des fongicides (pour combattre les maladies des plantes). Tels sont en général les éléments constitutifs des engrais guanomad. En outre, ils sont utilisés comme du fumier universel pour l’entretien des sols ou comme un agent pour faciliter la croissance de plantes dans les secteurs d’horticulture, de l’agriculture et de la pêche (pour fertiliser les plantes d’étang comme les algues et les planctons dont s’alimentent les poissons).

17 II.1.c.GUANOMAD : un des éléments de la technologie de la révolution verte GUANOMADest une technologie de la révolution verte pour fertiliser les sols dont l’application contribue à la progression de la productivité des travaux agricoles. Elle permet de garantir la sécurité alimentaire, notamment dans les pays où la population est en situation d’insécurité alimentaire. Il est établi que son utilisation permet les progressions de rendements et des revenus. Donc, Madagascar, un pays insulaire et économiquement agricole, peut améliorer ses activités agricoles en utilisant lesGUANOMADS.

Photo n° 09: GUANO mélangé avec du calcaire

Source : GUANOMAD, octobre 2016

Au cours des 50 dernières années, Madagascar n’a pas réussi à faire de son agriculture un moteur de développement. Malgré les efforts déployés et le défi relevé par les différents gouvernements successifs, si on ne cite que le Plan d’Action de Madagascar (ou PAM 2007- 2012) et les différentes sensibilisations aussi bien du ministère de l’agriculture que des ONG

18 agricoles, Madagascar se rattache toujours à l’importation de ses denrées alimentaires. Cependant, l’entreprise GUANOMADa osé dire que : « L’avenir de Madagascar réside dans son agriculture qui est la seule solution à la crise alimentaire ». Ainsi, GUANOMAD, partenaire de la révolution verte à Madagascar est prête à relever le défi. Avec ses produits, les activités agricoles peuvent devenir prospères, la sécurité alimentaire sera garantie, le rendement sera élevé, et les sols ne seront pas dégradés car le GUANOMADne contient aucune substance chimique.

II.1.d. Etymologie du GUANO :

Guano provenant du « quechua wanu », est le nom donné aux excréments des oiseaux marins et des chauves-souris. Il peut être utilisé en tant qu’engrais très efficace, en vertu de sa grande concentration en composés azote. Les sols manquants de matières organiques peuvent alors être rendus bien plus productifs. Le guano est constitué principalement d’acide citrique, de protéines, d’oxalate d’ammonium, de nitrate, de phosphore et de certains sels impuretés. La concentration en azote a fait du guano au XIXème siècle une importante ressource stratégique. De plus, une des qualités de cet engrais provient du subtil mélangé entre l’acidité des excréments et le sol calcaire (basique), cet engrais est accepté dans le cahier des charges de l’agriculture biologique. Le guano contient 16% d’azote. Il est intéressant pour les sols froids, et dont le réchauffement est tardif, sa minéralisation est rapide et peut entraîner des coprophages appelés guano biés.

19 II.2. LES DEMARCHES DE LA RECHERCHE II.2.1.Démarrage de travaux de recherche II.2.1.a.Les objectifs de la recherche Que ce soit dans les pays développés,dans les pays en développement ou dans les pays pauvres, les engrais jouent un rôle important pour la fertilisation du sol. Ils contribuent largement à restituer les éléments minéraux ou organiques en voie de disparition dans le sol. En effet, il faut recourir à ses utilisationspuisqu’il n’est plus possible aujourd’hui de laisser la terre en repos. Cela s’explique par la croissance de la population dans le monde, c’est-à-dire le taux d’accroissement de la population devient supérieur à celui de la production alimentaire. Pour nourrir la population mondiale, il faut améliorer la capacité de la production alimentaire d’une manière durable non seulement pour la génération d’aujourd’hui mais aussi il conviendrait de tenir compte des besoins de la génération future. C’est-à-dire, le monde a besoin d’une agriculture durable. Ainsi, l’utilisation des engrais est indispensable pour l’amélioration des rendements agricoles mais sa surutilisation pourrait avoir un impact négatif. Quant à ce présent mémoire de Master, il s’agit de l’étude des engrais GUANOMAD, 100% biologique. Plusieurs disciplines les ont déjà traitées, dans un temps et dans un lieu donné(Economie, Gestion, Agronomie etc.) mais cette fois-ci, notre objectif estde les traiter avec une approche géographique. C’est-à-dire, d’une part, nous essayons de cartographier d’abord la localisation de la zone d’étude, et puis la localisation de trois points de distributions des engrais GUANOMAD, ensuite la répartition spatiale des clients et enfin la carte d’approche comparative au niveau national. D’autre part, cette recherche consiste à l’établissement de la carte de distribution des engrais de GUANOMADpartout à Madagascar pour contribuer au prochain projet de recherche concernant les GUANOMAD. En outre, l’année dernière (2016), dans le cadre du Dossier en M1, il a été déjà traité mais seulement dans son contexte global sans une étude approfondie. Donc, cette étude cadre dans la logique de continuité des études en M1 et M2.Mais en M1, il s’agit d’une analyse axée plutôt sur les démarches et la compréhension globale du thème. C’est pourquoi, nous les avons traités superficiellement en M1. Outre cela, son intitulé est différent de celui de ce présent mémoire de Master même s’ils traitent tous les deux les engrais de Guanomad. Il s’agissait de « la Révolution verte : vulgarisation des engrais GUANOMADdans les sous-espaces de Fisakana. ».

20 II.2.1.b. Les raisons du choix du thème et de la zone d’étude : Il existe de nombreux thèmes importants pouvant être traités mais chaque chercheur peut choisir son thème en fonction de ses motivations. Ici,l’étude des engrais de GUANOMADa été choisie comme sujetvu qu’il s’agit d’un thème représentant un intérêt pour les technologies de la révolution verte qui joue un rôle important dans la réduction de l’insécurité alimentaire, de l’accroissement des revenus des paysans et de la productivité agricole. Nous vivons dans un pays pauvre dont le développement devrait partir de la valorisation de l’agriculture. En outre, l’installation de l’entreprise GUANOMADS.A à Madagascar nous encourage à traiter ce thème car il est moins difficile de récolter des informations et des bases de données nécessaires à la recherche. C’est également une opportunité de faire connaissance avec une telle grande entreprise dont la renommée ne s’est pas limitée à l’échelle nationale mais s’est étendue à l’échelle internationale. Pour ce qui est de la zone d’étude dont je suis originaire, les activités agricoles sont les principales ressources de revenus des paysans. Mais à cause des problèmes environnementaux surtout la dégradation des sols conduisant au mauvais rendement des cultures et la pauvreté, les paysans agriculteurs souffrent de l’insécurité alimentaire. Bref, la principale raison qui m’incite à choisir ce thème et cette zone d’étude est également d’apporter ma contribution au développement du pays Fisakana à travers ce mémoire de master

II.2.2.Les étapes de la recherche II.2.2.1.Exploration bibliographique Ce thème a été étudié suivant des étapes bien définies, c’est-à-dire, on a d’abord consulté des documents spécialisés et des ouvrages généraux, afin de recueillir un maximum de données et des informations plus pertinentes concernant ce thème. On a aussi exploré des ouvrages universitaires qui sont disponibles dans un site web appelé « thèse malagasy en ligne ». Notons que ce dernier facilite beaucoup les travaux de recherche puisque tous les mémoires de master et thèses de doctorat des universitaires malgaches ysont enregistrés, grâce à la collaboration de l’université d’Antananarivo avec l’AFD. Cependant, il a fallu consulter des ouvrages généraux auprès de différentes bibliothèques : bibliothèque de Géographie, bibliothèque universitaire, bibliothèque de la science de l’agronomie. Sans oublier la consultation des bases de données en ligne permettant d’obtenir davantage des idées, et des informations sur le thème traité ainsi que

21 les connaissances obtenues des cours dispensés par les enseignants chercheurs en géographie depuis la première année.

II.2.1.a. Les documents spécialisés

Nombreux sont les documents spécialisés traitantla zone d’étude mais celui qui porte un intérêt certain pour le thème est le mémoire de maîtrise1en géographie intitulé : « Implantation spatiale de l’église luthérienne dans le betsileo nord : La FLM dans le secteur du FisakanaAvaradrano, District de Fandriana. » Celui-ci permet de comprendre le concept de la zone d’étude et illustre bien l’origine de son appellation. (de l’activité agricole mais on peut comprendre le mode de vie de la population de Fisakana à travers les enquêtes sur leurs ressources de revenus qui nous ont aussi permis de comprendre leur).Avec ce dernier, on arrive également à comprendre facilement la signification de Fisakana. Certes, il ne traite pas leniveau de pouvoir d’achat. Un autre document spécialisé de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Département agriculture permet de connaître la caractéristique de notre zone d’étude au niveau de la région Amoron’i Mania. En fait, il s’agit d’un mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme d’ingéniorat en agriculture. Intitulé « Possibilité de développement de la riziculture dans la région d’Amoron’i Mania ». Il souligne que la région est à vocation agricole et la principale activité est la riziculture. De plus, il permet de distinguer les différents systèmes de culture, la riziculture sur tanety et sur les bas-fonds, la transformation de versant en terrasse pour les autres cultures. Le document spécialisé qui constitue une source d’information pour la réalisation de cette recherche est encore issu de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (Département agriculture). Il traite spécialement les engrais de l’entreprise de GUANOMADà l’exemple de GUNOMAD et GUANOTSAR. Certes, les expériences qui ont été réalisées ont eu lieu dans la région d’Itasy mais elles nous ont fait comprendre l’importance de leurs utilisations. Un mémoire de fin d’études en vue d’obtenir le diplôme d’ingénieur agronome qui s’intitule : « Contribution à l’étude économique de la fertilisation du sol : cas de l’utilisation du GUANOMADet du GUANOTSAR sur la culture de riz sur les Hautes Terres de Madagascar ».

1RABEARISAONA ValimbavakaMirado. Mémoire de maîtrise en Géographie (2005).

22 II.2.1.b. Le site web de l’entreprise GUANOMAD Le site webnous a fourni beaucoup de documents spécialisés qui ont permis d’obtenir des informations nécessaires, telles que la naissance de l’entreprise, les divers produits qu’elle offre, et ses objectifs, etc. Depuis l’année dernière, cette recherche s’est rattachée beaucoup à l’utilisation de base des données en ligne de ce site web. Cependant,nous avouons que non seulement son site web nous parait utile mais nous avons recouru à quelques sites web parlant exclusivement des engrais que ce soit organiques ou minéralogiques.

II.2.1.c. Les autres sources de documents

On a dû recourir à des documents qui traitent les notions de base pour déterminer le contexte du sujet. Prenons exemple, l’article écrit par Michel GRIFFON intitulé, « Révolution verte, Révolution Doublement verte, quelles technologies, institutions et recherche pour les agricultures de l’avenir »traiteà la fois les succès et les limites de la révolution verte. Il souligne que la population mondiale est supérieure à la production alimentaire, donc il a suggéré que l’on doive recourir à une autre révolution verte qui est une alternative appelée la révolution Doublement verte.

L’ouvrage deLeBOURDIEC F. figure parmi les documents qui parlent de l’aspect géographique de la riziculture malgache.On peut y trouver l’aspect général de l’agriculture partout à Madagascar. Cet ouvrage se concentre sur la riziculture mais il permet de détecter les problèmes auxquels sont confrontées les régions rizicoles. On peut le consulter auprès de la bibliothèque de géographie de l’Université d’Antananarivo. Même s’il est moins spécialisé par rapport à ce thème, nous avons dû le lire pour comprendre l’évolution de la production du riz à Madagascar. De plus, du point de vue géographique, c’est un ouvrage qui met en évidence la répartition spatiale de la riziculture malgache et qui permet d’expliquer les facteurs de sa répartition.

23 II.2.2. Les travaux sur terrain II.2.2.1. Les enquêtes Une pré-enquête a déjà été effectuée lors de l’élaboration du Dossier en M1, et nous sommes arrivés à collecter des données élémentaires permettant d’avoir certains résultats. Pour que nos résultats de recherche soient pertinents et fiables, nous avons dû effectuer une enquête pour ce présent mémoire de master. Notre zone d’étude est constituée par les trois sous-espaces de Fisakana mais nous avons dû ajouter deux autres pour faire une enquête. Il s’agit de la commune urbaine de Fandriana et la commune rurale d’Imito. Cela s’explique bien par l’implantationtardive desdistributeurs de l’entreprise GUANOMADdans ces Communes. Ainsi, l’enquête s’est déroulée dans cinq Communes. Nous avons mené l’enquête d’une part, auprès de chaque distributeur qui a permis de déterminer d’abord la composante structurelle, ensuite la composante fonctionnelle, et enfin la composante dynamique des engrais de GUANOMAD. D’autre part, auprès des ménages utilisant surtout les GUANOMADS. Tout cela a permis d’aboutir à un taux d’échantillonnage souple c’est-à-dire en fonction de catégorie de personnes.

II.2.2.2 Les travaux cartographiques

La cartographie est fondamentale dans le domaine de la géographie. C’est un outil indispensable pour la localisation d’un fait ou d’un phénomène. Elle diffère la géographie d’autres disciplines scientifiques. Plusieurs moyens permettent de réaliser une carte en géographie : on a le SIG, la télédétection, la photo-interprétation, … Mais actuellement, le plus pertinent est le SIG. Pour ce qui est de ce mémoire de master, toutes les cartes sont réalisées à l’aide du SIG.

II.2.2.3. Les travaux de la rédaction :

Il s’agit des étapes de dépouillement et de traitement des informations, ainsi que la rédaction proprement dite du mémoire.

24 II.3.1. Méthodologie de collectes des données : II.3.1.1. Entretien avec les personnes ressources : L’entretien avec le responsable de l’agence locale de l’entreprise GUANOMADa permis les collectes des informations et des données utiles, et a facilité le déroulement de la recherche en matière des engrais guanomad. En outre, les entretiens avec quelques agriculteurs dans la zone d’étudeviennent étoffer les informations pour la rédaction de ce mémoire. Malgré leurs réticences, on a réussi à les convaincre. La plupart des personnes ressources ont été des agriculteurs qui avaient presque la même réponse en matière des engrais guanomad. Par conséquent, les informations et les données obtenues aussi bien du responsable de l’agence locale que des cultivateurs locaux ont beaucoup aidé à la réalisation de cette recherche.

II.3.2. Les limites de la recherche Au cours de la réalisation de ce dossier de recherche, quelques problèmes sont survenus et qui ont empêché le bon déroulement du travail. Il s’agit du problème technique et du problème d’accessibilité auprès de la zone d’études. En outre, le manque de documents, le refus de personnes ressources de répondre à certaines questions, leur réticence à notre égard ont engendré l’insuffisance de certains éléments d’informations.

25 Conclusion de la Première Partie

La première partie est consacrée, d’une part à la localisation de la zone d’études et aux aspectsgéographiques de l’ensemble du sous-espace de Fisakana. On a évoqué surtout la localisation géographique de la zone d’études qui se situe à 20° 14’ 04’’ latitude Sud et à 47° 22’ 11’’ longitude Est. Elle est située sur la marge orientale du pays du Betsileo Nord. Administrativement, elle est connue sous le nom de district de Fandriana comprenant 15 Communes. On l’appelle aussi « Fisakana », une dénomination tirée du nom du fleuve qui traverse le pays et qui constitue maintenant l’identité territoriale de la zone géographique de Fandriana.Fisakana est une région où les activités économiques sont essentiellement basées sur le secteur primaire, plus particulièrement les activités agricoles basées sur la civilisation du riz. La riziculture constitue la principale culture vivrière qui est une culture d’autosubsistance. D’autres cultures vivrières existent, et jouent un rôle essentiel,surtout durant la période de soudure. D’autre part, le contexte, la notion, le concept du sujet et la démarche de la recherche ont été évoqués en tant que thème de base de cette recherche. Nous avons essayé de conceptualiser tous les termes qui devraient être très proches du sujet tels que la révolution verte, les engrais de GUANOMAD, les guanos. En outre, nous avons aussi détaillé les ouvrages spécialisés et non spécialisés qui contribuent largement à la réalisation de ce présent mémoire de master. Cette première partie nous a aussi permis de présenter les limites du sujet qui rendent certains résultats mitigés. Bref, le parcours géographie et économie se spécialise dans les activités économique d’une région à une autre et c’est bien pourquoi, nous avons essayé de faire connaître dans le premier chapitre les conditions géographiques du milieu et les activités économiques qui caractérisent l’ensemble du Fisakana.

26

Partie II :

« ANALYSE ET INTERPRETATION SPATIALE DE CIRCUITS ET DISPOSITIFS DE DISTRIBUTION ET DE VULGARISATION DES ENGRAIS GUANOMAD DANS LA ZONE D’ETUDE »

27 Chapitre III : LE SOUS-ESPACE DE FISAKANA ET L’ENTREPRISE GUANOMAD

III.1. Les conditions géographiques de la zone d’étude III.1.1. Les données physiques du sous-espace de Fisakana : Les données physiques du sous-espace de Fisakana se rattachent à celles de l’ensemble du pays Fisakana. Cependant, nous essaierons de dégager ce qui caractérise celles de la zone d’étude.

III.1.1.a.Le relief Le pays Betsileo est un pays de montagne dont l’ensemble est situé entre 1000 et 2000 mètres d’altitudes. Il est également formé par un paysage d’alvéoles granitiques. C’est pourquoi trois types de relief se dégagent dans le district de Fandriana: les montagnes, les collines, et les vallées. Dans ce district, le paysage est caractérisé par des chaînes de montagnes granitiques, séparées entre elles par des vallées plus ou moins encaissées. Pour ce qui est de notre zone d’étude, le relief se distingue par de larges vallées, des chaînes de montagnes et des collines. A partir de la commune rurale de Milamaina jusqu’à la partie nord de Sahamadio, s’étend un couloir de bas fondconsacré à la riziculture. La chaîne de montagne de Manangana se prolonge de façon rectiligne dans le secteur oriental de Milamaina et qui se culmine à 1 788m. L’immense vallée d’Avaradrano et d’Atsimondrano ont le point le plus bas à 1250m d’altitude. La colline de Tsiakarindambo et de Babay se culmine près de 1 700 m d’altitude.

III.1.1.b. L’hydrographie Le fleuve Mania a drainé le sous-espace de Fisakana. Pendant la saison pluvieuse, il sort de son lit majeur et inonde l’immense vallée d’Atsimondrano et d’Avaradrano. C’est ainsi que toutes les rizières sont submergées et cela se produit le plus souvent au moment de la récolte.

III.1.1.c. Le climat Le climat est de type tropical caractérisé par deux saisons biens tranchées avec une période pluvieuse.

28  Les précipitations : Fandriana-fisakana ne connait pas de véritable saison sèche : de petites pluies fines ou des crachins se manifestent pendant l’hiver et durant l’été, de gros orages accompagnés de grêles ne sont pas rares. L’humidité est très importante par rapport au reste du pays Betsileo. Et la totalité des pluies tout au long de l’année est de 1345,3mm.

 Les températures : Au point de vue thermique, Fandrianafisakana est le secteur le plus oriental qui accuse les températures les plus basses et par conséquent, les moyennes les plus faibles. Pendant les mois chauds, la température diurne dépasse rarement 26° et elle tombe la nuit jusqu’à 14° et même à 13°2 en novembre.

III.2.1. Les données humaines du sous-espace de Fisakana : III.2.1.a. Histoire de la population et migration : L’origine du peuplement de Fisakana ou FandrianaFisakanaa été favorisée par l’existence de la plaine fertile appelée actuellement « Vatambe ». C’était des habitants du pays Merina à la recherche de terre agricole qui y vinrent dans le but de mettre en valeur cette plaine fertile. Cependant, du point de vue géographique, Fisakana fait partie du territoire betsileo et le groupe ethnique autochtone dominant est le Betsileo. Outre cela, la plupart des groupes ethniques vivant à Madagascar, sont rencontrées dans la commune dont les plus fréquentes sont les Merina qui sont des commerçants et des hôteliers/restaurateurs, et résidents de la ville de Fandriana. Commune relativement saturée en expansion humaine.Fandriana est un des plus anciens foyers de migration pour des départs définitif ou saisonnier de sa population. Les paysans partent à destination d’autres régions de l’île (Moyen Ouest, Lac Alaotra, Nord-Ouest, etc.) plus propices à l’agriculture (plus d’espace, plus de fertilité des sols). Les intellectuels et les opérateurs économiques partent pour travailler ailleurs, ou exercer et résider à l’extérieur du pays comme la France.

29 III.2.1.b.Nombre de la population dans chaque Commune Comme tant d’autres œkoumènes, la population dans l’ensemble du pays Fisakana est inégalement répartie. Il est composé de 15 Communes (14 rurales et une urbaine) dont la densité de la population est de 85 habitants par km². Le nombre d’habitant de chaque commune varie de 3000 à 29 000 habitants. Cela montre que Fisakana est fortement peuplé. D’après le tableau n° 01, il paraît que la population de Fisakana est mal répartie. En effet, on distingue les Communes fortement peuplées, moyennement peuplées, et faiblement peuplées. Pour ce qui est de la zone d’étude, elle figure parmi les communes rurales moyennement peuplées.

Tableau n°01 : population par Commune en 2001 Communes Nombre d’habitants Fandriana 29 000

Sandrandahy 28 000

Imito 28 000

Tsarazaza 26 000

Miarinavaratra 19 000

Sahamadio 17 000

Mahazoarivo 17 000

Fiadanana 14 000

AlakamisyAmbohimahazo 9 000

Betsimiositra 8 000

Ankarinoro 7 000

Milamaina 7 000

Tatamalaza 3 000

TOTAL 212 000

Source : monographie de district de Fandriana, 2010

30 III.3.1. Les caractéristiques des activités agricoles dans le sous espace de Fisakana: La zone d’étude est une portion spatiale de la région d’Ambositra-Fandriana qui s’étire sur une quarantaine de kilomètres et dont les paysages apparaissent aérés, c’est-à-dire que ces paysages se caractérisent par des versants et des micro-bassins ainsi que des larges vallées. La situation agricole de chaque entité spatiale dans cette région d’Ambositra-Fandriana se ressemble. En effet, les systèmes de culture qui en distinguent sont la culture irriguée qui se fait dans les larges vallées et les micro-bassins ainsi que la culture sèche qui domine les hauts des versants et les versants inférieurs. La riziculture est la principale activité agricole. Pour cela, les riziculteurs y investissent beaucoup pour obtenir un rendement élevé, c’est-à-dire qu’ils doivent recourir au rapport massif d’engrais, que ce soit chimique ou fumier naturelle ou d’autres. Plus souvent, la riziculture est fortement soumise à l’utilisation des engrais chimiques. Ainsi, ces larges vallées et ces micro-bassins sont entièrement aménagés en rizière aux parcellaires presque réguliers. Cependant, il apparait que les sociétés rurales de tout le secteur d’Ambositra-Fandriana souffrent d’un déficit chronique de riz, qui contraint les riziculteurs à des activités complémentaires finalement peu variées avant de recourir à la solution extrême : l’émigration. En outre, l’ensemble des rizières et des champs secs constituent la taille réelle de l’exploitation agricole dans la région d’Ambositra-Fandriana. Elle oscille autour de 40 ares par ménage, ce qui représente deux ou trois parcelles par ménage alors que le rendement oscille autour de 2 et 2,5 tonnes de paddy, pourtant la production est souvent insuffisante. De plus, le développement de la culture sèche est lié étroitement à la taille de l’exploitation rizicole et tout le village se trouve déjà encerclé de champs secs. Donc la totalité de la taille d’exploitation agricole dans la région d’Ambositra-Fandriana ne dépasse pas de 1,2 ha.

III.3.2. Les paysages agraires du sous espace de Fisakana : Ci-dessous, quelques photos illustrant quelques aspects majeurs du paysage agraire dans le sous-espace de Fisakana. La photo n° 10 démontre le fleuve Fisakana qui traverse la commune rurale de Sahamadio et de part et de l’autre côté du fleuve s’étendent les larges vallées d’Avaradranoet d’Atsimondrano. La photo n° 11 représente les parcelles rizicoles d’Antatabe où les paysans de la commune rurale de Fiadanana pratiquent la riziculture. Antatabe est souvent soumis à l’inondation pendant la saison pluvieuse si bien que les paysans sont obligés d’attendre la baisse du niveau de l’eau avant de passer à la récolte. La photo n° 12 présente la culture

31 pluviale du sous-espace de Fisakana. Les hauts versants et les versants inférieurs sont principalement consacrés à la culture sèche. Et la photo n° 13 montre le type d’habitat qui caractérise principalement le sous-espace de Fisakana. Bref, deMilamainaàFiadanana, la pratique agricole est presque identique.

Photo n° 10: les larges vallées d’Avaradrano et d’Atsimondrano

Source: Google earth, 2013

Photo n° 11: la riziculture d’Antatabe

Source : cliché de l’auteur, octobre 2016

32 Photo n° 12: les cultures pluviales sur lesversants

Source :cliché de l’auteur, octobre 2016

Photo n° 13: hameaux d’Ambanimiarina plaquée sur le versant inférieur

Source : cliché de l’auteur, octobre 2015

33 III.4. GUANOMAD : UNE ENTREPRISE LEADER DANS SON DOMAINE III.4.1.La naissance de l’entreprise : L’établissement GUANOMADa été fondé par un entrepreneur malgache1. L’entreprise est le premier producteur des engrais fondés sur des fientes de chauves-souris à Madagascar et même dans l’Océan Indien. Grâce à des dizaines d’espèces de chauves-souris endémiques dont le« Pteropusrufus », la roussette de Madagascar, se réfugiant dans de grottes, elle y exploite leurs fientes et les transforme en engrais organiques riches en azote, qui peut être mélangé à des dépôts de calcaire en provenance d’un vaste réseau de grottes du pays.

III.4.1.a. Les marques des produits de l’entreprise Elle a ses propres marques que l’on peut en distinguer plusieurs types, plus précisément trente, à savoir notamment, outre Guanomad, on a Guanotsar, engrais 100% Bio (un mélange de guano de chauve-souris et d’oiseau), Guano barren 100% Bio (un mélange de phosphate naturel et de guano d’oiseau de mer), Cocque de cacao par Guanomad, et Guanoferti-P GUANOMADetc.… De plus, ses marques sont conformes aux normes nationales et internationales. Et cette création de marques s’explique par le désir de faire la concurrence à l’échelle mondiale. Outre la création de marque et la position concurrentielle qu’elle occupe sur son marché créneau, la PME a également amélioré son profil en utilisant un site web professionnel (en anglais et en français), la télévision, la radio, et l’affichage extérieur sans oublier les plates-formes de réseau sociaux comme Twitter, Facebook, Flickr, et Youtube. Au cours des 10 années d’existence, tous les efforts déployés par l’entreprise ont été un succès. La commercialisation de ses produits ne s’est pas limitée à l’échelle nationale mais s’est étendue à l’échelle internationale. Par exemple, près de 50% de ses produits ont été exportés vers l’Union Européenne, l’Amérique du Nord, et plus récemment l’Afrique alors que le reste a été commercialisé dans le pays. En outre, l’entreprise privilégie les foires commerciales et a participé au Pavillon africain de Biofach, une des foires internationales les plus grandes du monde pour l’industrie des aliments biologiques.

1 Erick RAJAONARY est le fondateur de l’entreprise GUANOMAD S.A à Madagascar en 2006. Il était un expert- comptable mais lorsqu’il a décidé de changer de carrière et de commencer à exploiter les fientes de chauves-souris pour fabriquer des engrais organique, il est devenu chef d’entreprise.

34 III.4.1.b. Une entreprise industrielle

L’activité de l’entreprise GUANOMADS.A est une activité industrielle. Elle exploite la matière première, fientes des chauves-souris dans de différentes grottes (près de 120 grottes en 2014), plus précisément dans la ville portuaire de Tuléar. Pour transporter ces matières premières, la PME doit investir beaucoup dans le transport puisque Antananarivo (capitale de Madagascar) se trouve à 1000 km de la ville de Tuléar. Cependant, grâce au capital d’environ 100 000 dollars US, elle s’est dépassée le coût élevé du transport. En outre, au début, le chef d’entreprise a embauché des travailleurs pour commencer à exploiter le guano et le transporter à Antananarivo. Durant cette période, Mr RAJAONARY a utilisé sa demeure comme bureau, la cour qui entoure sa maison est devenue un centre de stockage et d’emballage d’engrais. Les produits étaient emballés à la main dans des sacs de 50 kg, 5 kg, 2,5 kg.

Pendant sa première année d’activité, GUANOMADqui s’est plus tard transformé en une usine moderne à Antananarivo où le guano soumis à des analyses afin d’en garantir la qualité continue, a vendu 400 tonnes d’engrais. Deux années plus tard (en 2008), l’entreprise en avait vendu 13 000 tonnes. De plus, durant la même période, GUANOMADa produit entre 350 000 et 450 000 tonnes de guano par an et employé près de 100 travailleurs à plein temps, y compris un spécialiste des chauves-souris et d’autres spécialistes industriels.

III.4.1.c. Les objectifs de l’entreprise

 Protéger l’environnement :

La dégradation des sols, le mauvais rendement des cultures, la pollution des eaux souterraines, le déboisement et le risque d’extinction de la faune et flore sont les problèmes environnementaux communs dans plusieurs pays du monde. Ainsi, pour remédier à ces problèmes environnementaux, GUANOMADdonne une solution : une agriculture biologique qui garantit la qualité du sol et de la nappe phréatique sans nuire aux faunes et flores environnantes.

 Garantir la sécurité alimentaire :

Le faible rendement, la plupart des habitants vivent sous le seuil de la pauvreté (moins de 2 dollars US par jour), la mauvaise condition de santé, la malnutrition chronique, en particulier

35 chez les enfants sont les points communs de tous les pays pauvres et traduisent le résultat de l’insécurité alimentaire. Pour Madagascar, la remise en état de la sécurité alimentaire s’appuie sur l’utilisation de l’engrais GUANOMAD car il est l’une des technologies de la révolution verte pouvant garantir l’accroissement de la sécurité alimentaire. En outre, les stratégies de GUANOMADpour accroître la sécurité alimentaire ont été conformes à l’engagement pris par le Gouvernement malgache de relancer l’économie rurale et urbaine du pays, ainsi que pour l’environnement. Pour cela, un programme national appelé MAP réalisé avec Marc RAVALOMANANA avait plusieurs objectifs dont la mise en place d’une agriculture durable et d’une sécurité alimentaire au moyen d’une révolution verte.

Photo n° 14: cultures maraîchères

Source : cliché de l’auteur, octobre 2016

Montrant l’efficacité de l’utilisation des engrais GUANOMADdans le sous-espace de Fisakana. La culture maraîchère fait la renommée de la commune rurale de Sahamadio, plus précisément dans le Fokontany d’Ankaditany (situé à l’Ouest de Sahamadio). Tous les jours, les paysans originaires d’Ankaditany parcourent 10 km pour vendre dans la ville de Fandriana des produits maraîchers.

36 Carte n° 02: la zone d’intervention de la GUANOMADà Madagascar

Source : confection de l’auteur, septembre 2017

37 Chapitre IV : EMPREINTES SPATIALES DE CIRCUITS DE COMMERCIALISATION ET DE DIFFUSION DES ENGRAIS GUANOMADS DANS LE FISAKANA

IV.1.Des circuits des commercialisations bien structurés

Ce chapitre vise à répondre directement à la problématique sur la dimension spatiale de la vulgarisation des engrais de GUANOMAD dans le sous-espace de Fisakana. Il s’agit de procéder à l’analyse des paramètres géographiques afin d’expliquer les impacts spatiaux de la vulgarisation des engrais GUANOMAD et de la desserte spatiale de ce produit qui vise à améliorer les activités agricoles dans la zone d’étude.

Carte n° 03 : localisation de trois points de distribution des engrais GUANOMAD

Source : confection de l’auteur, septembre 2017

38 Photo n° 15: Les trois distributeurs dans le Fisakana

Fandriana

Imito

Sahamadio

Source : clichés de l’auteur, septembre 2017

39 Carte n° 04: la répartition spatiale des clients dans l’ensemble de Fisakana

Source : confection de l’auteur, septembre 2017

40 Grâce à l’introduction de nouveaux engrais GUANOMADdans le district de Fandriana, les paysans peuvent améliorer leurs activités agricoles par l’augmentation des rendements. La mise en place des distributeurs dans chaque Commune permet une large diffusion de ses produits. Notons que les distributeurs de Fandriana, de Sahamadio et d’Imito sont tous installés presque en une même année (en 2007 pour Fandriana et Imito, alors qu’en 2015 pour Sahamadio). Selon le croquis n°04, on a pu constater qu’il y a des Communes où le taux de consommation des guanomads est très élevé et moyennement élevé, alors que celui des autres est fortement faible. En fait, il varie de 80% à 10%. La commune urbaine de Fandriana, et la commune rurale de Miarinavaratraen sont les plus grands consommateurs. Imitoest également considérée comme de grands clients après Fandriana et . Sahamadio, Fiadanana, Mahazoarivo et Ankarinoro ont le taux de consommation le plus bas. C’est-à-dire l’hémisphère sud de Fisakana est peu influencé par l’utilisation des guanomads. Cette situation est expliquée d’une partpar le pouvoir d’achat des paysans. En effet, le kilo des guanomads ne cesse d’augmenter depuis peu. L’année dernière, un kilo de guanomads coûtait 1000Ar dans tous les distributeurs(Fandriana, Sahamadio, Imito)alors que depuis la première moitié de l’année 2017, il s’élève jusqu’à 1300Ar.

IV.2. Evolution du kg des guanomads en 2016 et en 2017 D’autre part, le manque de sensibilisation qui se traduit par la prédominance d’autres engrais, à savoir NPK, DAP, UREE, ZEZIKA TAOLANA, constitue cette faible consommation des guanomads. Tant pour Fandriana que pour Sahamadio ainsi que pour Imito, ces derniers sont omniprésents. Avant l’arrivée de guanomads à Fisakana, les paysans avaient longtemps l’habitude de les utiliser. De plus, les fumiers issus des excréments des bœufs sont utilisés par la plupart des paysans surtout dans la commune rurale de Sahamadio et Fiadanana. En effet, lors des travaux sur terrain, nous avons amené des enquêtes auprès des paysans qui ont expliqué que les guanomads sont favorables à leurs cultures mais le manque de sensibilisation entraine le non recours massif à ses utilisations si bien que peu des paysans les utilisent désormais. Certes, les distributeurs deguanomads s’efforcent de faire connaitre ses produits à chaque fois que le TSENABE a lieu toute l’année mais les résultats obtenus ne sont pas encore satisfaisants d’après le responsable distributeur de Fandriana. Selon ce dernier : nous avons souvent participé au

41 TSENABE pour expliquer aux paysans comment utiliser les engrais guanomads et pour répondre aux questions qu’ils ont posées. Tout cela se fait à l’aide de grandes sonorisations pour attirer l’attention des passants.

Tableau n° 02 : Le coût des engrais guanomads en 2016

Distance par rapport à Prix de vente par kg Localisation Volume de stock (tonne) Antananarivo (km) (Ariary)

FANDRIANA 290 6 1000

SAHAMADIO 308 2 1000

IMITO 209 4 1000

Source : enquêtes personnelles, octobre 2016

Tableau n° 03 : Le coût des engrais guanomads en 2017

Distance par rapport à Prix de vente par kg Localisation Volume de stock (tonne) Antananarivo (km) (Ariary)

FANDRIANA 290 6 1200

SAHAMADIO 308 2 1200

IMITO 209 4 1300

Source : enquêtes personnelles, septembre 2017

42 IV.3. Aperçu de la consommation au niveau régional IV.3.1.Le dynamisme de la consommation à Vakinakaratra En général, Fisakana ne dispose que de trois distributeurspour ses 15 communes. Normalement, chaque commune devrait en avoir un mais comme nous le savions, le manque de sensibilisation et la faiblesse du pouvoir d’achat des paysans ne permettent pas l’extensiondes distributeurs dans chaque commune dont le nombre doit nécessairement multiplier pour faciliter l’accès des paysans aux guanomads. De ce fait, les utilisateurs sont obligés de rejoindre exclusivement ces trois distributeurs au moment voulu. Chaque responsable a expliqué que des clients issus des communes environnantes s’y approvisionnent. Ainsi, même s’ils veulent acheter 50 kg ou 100 kg deguanomads, ils ne peuvent pas en avoir pour des raisons de transports, ils se contentent du sac de 5kg. En outre, ils constatent que guanomadssont favorables à leurs cultures mais les écarts entre là où il y a le distributeur et les clients des communes environnantes freinent l’accès des paysans aux guanomads. Par exemple, des paysans originaires des communes ruralesMahazoarivo, et AlakamisyAmbohimahazo doivent se rendre à Imito afin de se procurer des guanomads. Il en est de même pour le reste. Remarquons tout de même que le transport (taxi-brousse ou charrette tirée par les bœufs) est très rare et coûte cher dans cette partie sud deFisakana.Selon l’explication du responsable dedistributeur d’Imito, un sac de 50 kg des guanomads vaut une place d’un voyageur c’est-à-dire si son frais est de 5000Ar, il en est de même pour un sac de 50 kg. En revanche, à l’échelle nationale,certaines régions à Madagascar disposent de plus de 10 distributeurs. La dynamique de l’espace pourrait en être l’un des facteurs. Dans la région Vakinakaratra par exemple, on compte plus de 42distributeurs. Notons que Vakinakaratra est une région volcanique qui est très favorable à l’activité agricole que l’on n’ait pas guère besoin d’engrais. Il suffit de tourner la terre et puis, de procéder immédiatement à la culture. Cependant, elle est parsemée de quarantaines de distributeurs.

43 Tableau n°4 : Comparaison de nombre de distributeurs des Engrais Guanomad à l’echelle nationale. Province Région Nombre de distributeur FIANARANTSOA Amoron’i Mania 4 ANTANANARIVO Vakinankaratra 42

Source : confection de l’auteur, septembre 2017

IV.3.2. Approche filière en géographie de la distribution des engrais guanomads IV.3.2.a.Les principaux acteurs des engrais GUANOMADde Fisakana En outre, guanomads ne se trouvent que dans quatre provinces de Madagascar ; Antananarivo, Fianarantsoa, Toamasina, et Majunga qui accèdent aux produits de l’entreprise grâce â l’installation des points de distribution alors que Diégo et Tuléar n’en bénéficient pas encore (voir croquis n°2). Notons que 50% des guanomads sont pour les marchés locaux et 50% pour l’exportation. En fait, l’entreprise doit faire appel à l’exportation à cause de la faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs locaux.

IV.3.2.b. Analyse de la filière de la distribution Le graphe ci-dessous présente les différents acteurs des engrais GUANOMADdans le Fisakana. En amont, la PME est le producteur exclusif des engrais GUANOMADpartout à Madagascar. La production commence par la collecte des fientes de chauve-souris dans des grottes, par exemple à Tuléar. Puis elles sont transportées à Antananarivo pour s’être transformées en engrais organique. De cela, l’entreprise produit plusieurs types d’engrais. Notons que tous les engrais produits ne sont pas disponibles dans chaque distributeur à Madagascar. Dans le Fisakana par exemple, nous ne trouvons que GUANOMADalors qu’il y a le GUANOSOL, GUANOTSAR etc. Il y a une agence à Ambositra, entant que chef-lieu de la région Amoron’i Mania, la PME est le fournisseur exclusif dans la région. Ainsi, Fisakana avec ses trois distributeurs, est devenu un acteur spatial essentiel dans la diffusion des guanomads. Le distributeur de Fandriana y est installé en 2007 au cours duquel deux distributeurs se sont formés, celui de Sahamadio et de FaFaFi de Miarinavaratra. Quant au point de vente de Sahamadio, il est considéré comme un distributeur bien situé puisqu’elle est une des communes agricoles dynamiques. Le point de vente d’Imito est également créé en 2007, il fournit non seulement la commune d’Imito elle- même mais aussi plusieurs communes environnantes.

44 Schéma n° 01 : les acteurs de la filière GUANOMAD à Fisakana

LA PME

AGENCE AMBOSITRA

DISTRIBUTEUR DISTRIBUTEUR IMITO FANDRIANA

DISTRIBUTEUR SAHAMADIO

FAFAFI ASSOCIATION ASSOCIATION MIARINAVARATRA PAYSANNE PAYSANNE D’AKARINORO BETSIMIOSITRA

TANIKETSA

Ménage Ménage Ménage

Source : confection de l’auteur, septembre 2017

45 IV.3.2.c. Catégories des paysans cibles IV.3.2.c.1. Les associations paysannes : Près de50% de produits de GUANOMADont été exportés à l’étranger, le reste estcommercialisé dans le pays. La plupart des paysans de Fisakana s’organisent en association pour alléger les charges qui pèsent sur un seul paysan voulant améliorer ses activités agricoles. Ces associations paysannes sont les premiers cibles des points de vente de Fisakanapuisqu’ils sont les seuls capables de consommer jusqu’à plus de 25 tonnes des produits. D’après les responsables, chaque année, ils achètent au moins 30 tonnes pour leurs activités agricoles, leur commandeest de 20 tonnes au minimum. Celui de Fandriana est souvent soumis à une forte commande, ainsi il doit faire appel à l’agence d’Ambositraqui dispose d’énorme quantité d’engrais.

IV.3.2.c.2. Les petits exploitants Les ménages représentent les petits exploitants. Malgré l’existence de l’association paysanne, certains ne veulent pas y adhérer. Ils sont encore nombreux et financent les activités agricoles avec leurs propres fonds. Cependant, ils constituent un des clients potentielsdes engrais GUANOMADdans le sous-espace de Fisakana, ils achètent en détail. Selon l’explication d’un cultivateur, l’engrais GUANOMADest très favorable à sa riziculture et à d’autres cultures qu’il pratique mais le problème est que son pouvoir d’achat est faible pour en procurer. Tous les ans, au moment de la remise en culture de la terre, il achète au maximum 5 kilogrammes d’engrais guanomad. Selon encore ses dires, cela n’est pas tout à fait suffisant par rapport aux terrescultivables dont il dispose, et qui sont d’environ plus de 1 hectare, il doit quand même les cultiver. C’est pourquoi, il doit recourir à l’utilisation d’autres engrais naturels ou des fumiers.

46 Tableau n° 04 : les catégories de paysans cibles Tonne Distributeurs FANDRIANA SAHAMADIO IMITO Associations Ankarinoro TANIKETS 20 à 30 paysannes Betsimiositra A FAFAFI Miarinavaratra 0,05 à Ménages Petits exploitants Petits exploitants Petits exploitants 0,10 Source : enquêtes personnelles, septembre 2017

47 Conclusion de la Deuxième Partie

La zone d’étude est caractérisée par ses propres conditions géographiques (humaines et physiques). En tant que sous-espace, ses caractéristiques sont liées fortement à l’ensemble de Fisakana. Cependant, nous avons essayé de dégager la particularité de la zone d’étude, plus particulièrement du point de vue géographique. Il conviendrait de noter que Fisakana est désormais formée par 15 Communes constituant un circuit de commercialisation bien organisé des engrais guanomads. Avec les trois points devente, la distributiondes guanomads devient de plus en plus facile. Durant la première décennie (2007- 2017), guanomads ont dû faire face à la fois à la réticence des paysans et à la concurrence aux autres engrais (NPK, UREE, DAP, ZEZIKA TAOLANA). En tant que filière, ils constituent des acteursbienorganisés et bien structurés. En amont, il y a le système de production et de conditionnement de l’entreprise GUANOMAD qui se fait depuis Antananarivo. Puis, en aval, on assiste à un cascade de distribution plus complexe à l’instar de l’agence Ambositra qui fournit tous les distributeurs de la région d’Amoron’i Mania, à savoir les trois points de distribution de Fisakana. Particulièrement pour l’ensemble de Fisakana, les associations paysannes et les petits exploitants constituent les principaux consommateurs. Mais les points essentiels de cette deuxième partie se rapportent surtout à l’interprétation spatiale du processus de vulgarisation. Ce passage apporte une réponse concrète à la problématique : « Comment les engrais GUANOMAD ont conquis les marchés de consommation des engrais dans le sous-espace de Fisakanaet en quoi les facteurs géographiques (ou les dimensions géographiques) conditionnent la carte de distribution spatiale des engrais au niveau de la zone d’étude.»

48

Partie III

« CAPITALISATION DE TOUS LES PARAMETRES QUI POURRAIENT DEFINIR LE DEVENIR DES ENGRAIS GUANOMAD DANS LE SOUS-ESPACE DE FISAKANA »

49

Chapitre V : « VULGARISATION ET APPROPRIATION PAYSANNE A L’ECHELLE NATIONALE »

V.1.Généralité sur la politique économique de l’approvisionnement en intrant à Madagascar

V.1.1. Politique économique libérale Dans une politique économique, l’intervention de l’Etat n’est pas souhaitable sauf dans la fonction régalienne. Ce sont les secteurs privés qui interviennent largement aux activités économiques. Cette politique économique contribue à la croissance et au développement. Ainsi, il existe quatre contributions : d’abord, la privatisation, la dérèglementation des institutions nettes, la libéralisation du commerce qui contribuent à une allocation optimale des ressources aux différentes activités, acteurs et territoire par le principe du marché. Et puis, le désengagementdu pouvoir public favorise la concurrence entre les activités, les entreprises et le territoire et l’encouragement du secteur privé. Ensuite, les opportunités d’action socio- économique de l’Etat augmentent avec son désengagement puisque cela permet de libérer des ressources financières publiques. Enfin, la liberté d’entreprendre et la liberté économique en général doivent entrainer une plus grande production des richesses étant donné que la croissance économique et le développement doivent concerner tous les acteurs d’une façon égalitaire. Ainsi, le secteur d’approvisionnement en intrant à Madagascar est totalement libéralisé. En effet, l’Etat n’intervient ni dans la détermination des quantités, ni dans la fixation des prix. Seulement, le gouvernement à travers le ministère de l’Agriculture s’est toujours impliqué dans le secteur intrant en important lui-même et en subventionnant le prix de cession au niveau des paysans. En outre, les grandes sociétés de production de canne à sucre, de coton ou de tabac, elles aussi, importent directement la majorité des intrants dont elles ont besoin. Généralement, ce sont les sociétés privées qui assurent les importations et la distribution mais il y a peu de distribution de proximité et de commerce de détail : environ 15 distributeurs et 250 commerçants (grossistes et détaillants) en tout et dont la majorité se trouvent dans les grandes villes d’Antananarivo, d’Antsirabe, de Fianarantsoa et du Lac Alaotra. Donc plus de 60% des exploitants agricoles rencontrent des difficultés pour l’approvisionnement en intrants.

50 On constate à part cela que le marché d’intrants, surtout l’engrais, est pour ainsi dire, étroit et incertain, les quantités restent relativement faibles. Il est difficile dans ce cas de négocier des prix intéressants. En fait, en 2006, l’objectif est d’augmenter la production agricole de 100% en cinq ans, donc le gouvernement malgache veut tripler l’utilisation d’engrais et s’est doté d’une stratégie nationale engrais. La stratégie a été validée au Conseil du gouvernement du 19 décembre 2006 et comporte quatre axes principaux : d’abord, mobiliser à l’échelle nationale tous les acteurs concernés, et travailler à la mise en place d’un cadre réglementaire favorable au développement des opérateurs privés du secteur engrais. L’objectif à terme est le retrait définitif de l’Administration de toutes les opérations de production, de distribution et de commercialisation d’engrais. Et puis, utiliser rationnellement les engrais, et donc développer des systèmes productifs durables et rentables. Cela nécessite le renforcement des services d’appui à la production. Ensuite, améliorer l’accès au financement en instaurant un système de crédit permettant à tous les acteurs de disposer de fonds (importateurs, grossistes, distributeurs, organisations des producteurs, producteurs agricoles). Enfin, professionnaliser la commercialisation et mettre ainsi en place un système d’approvisionnement durable (distributeurs formés, normes établies, système d’information, appuis à l’installation dans les zones enclavées).

V.1.2. Le secteur d’approvisionnement en engrais à Madagascar Il existe de nombreux engrais1 à Madagascar : d’une part, ceux en provenance des pays étrangers tels que l’Afrique du sud, Belgique et Maurice, c’est-à-dire Madagascar est importateur des engrais. D’autre part, quant à la production locale, on compte sept types d’engrais produits à Madagascar comme le montre le tableau ci-après : Cependant, l’utilisation des engrais à Madagascar est encore marginale. En effet, l’accès aux engrais est encore difficile mais si l’on veut améliorer la productivité agricole, l’utilisation massive d’engrais constitue une des solutions. Il conviendrait d’améliorer l’accès aux engrais parce que c’est une nécessité.

1Rapport provisoire intrants

51 Tableau n° 05 : les engrais produits à Madagascar

Types d’engrais Producteurs Poulailler GIROFLE ET DENREES DE MADAGASCAR Taroka BIOTECH Amendement calcaire SOMADEX Guano issu de la fiente GUANOMAD, MIMA de chauve-souris Fumier de ferme Résidu de ferme Azolla ONG RAMILAMINA Source : enquête personnelle, septembre 2017

V.1.3. Analyse de résultats des enquêtes sur l’appropriation paysanne Avant 2007, Fisakana n’avait connu que les engrais minéralogiqueset les fumierssur lesquels l’intensification en était totalement basée. Particulièrement dans notre zone d’étude, on estime que 70% de paysans utilisent désormais les fumiers. Lors de l’enquête auprès de ces paysans, ils expliquent que l’élevage de bœuf et des volailles leur permettent de fournir assez d’engrais. Cependant, ils ont constaté que les cultures des paysans utilisant des engrais minéralogiques sont meilleures que les leurs. D’ailleurs, notons que les engrais sont constitués de produits chimiques, les sols doivent être soumis à une dégradation progressive. Selon l’explication des paysans, les engrais minéralogiques sont efficaces mais ils ont un impact négatif. Actuellement, non seulement, les fumiers, et les engrais minéralogiques sont introduits à Fisakana mais il en existe plusieurs types. Ainsi, la vulgarisation des engrais guanomads remonte en 2007 à Fisakana. Ce sont des engrais qui sont biologiques 100% naturels dont les fonctions sont de restituer les sols, d’accroitre le rendement agricole et de protéger la culture contre les maladies. Telle est en général, la propriété des engrais guanomad. Durant la première décennie, les guanomads ne sont plus un mot nouveau pour les paysans. C’est-à-dire, les utilisateurs deguanomads n’ont cessé d’augmenter. Comme nous venons de voir, les catégories des paysans cibles sont constituées par les associations paysannes et les petits exploitants. En fait, ils sont actuellement à la disposition des paysans de Fisakana. En outre, l’objectif de l’entreprise est de promouvoir le secteur des

52 activités agricoles de Madagascar par l’utilisation de ses produits. Certes, 50% de ses produits sont destinés au marché local du fait de la faiblesse du pouvoir d’achat de la population rurale malgache, mais on constate que ces taux n’ont jamais diminué. Cela s’explique par la pénurie des guanomads auprès des distributeurs. Par exemple, chaque distributeur de Fisakanaa connu surtout en 2016 une pénurie qui a duré au minimum 15 jours. Ainsi, on constate que l’offre a tendance à être inférieure à la demande. Selon l’explication du responsable de la distributionde Fandriana, certains clients ont acheté plus de 2 tonnes, ce qui entraine rapidement l’insuffisance de stockage. Pour cela, il a fallu recourirà l’agence d’Ambositra pour satisfaire les besoins des clients.

Tableau n° 06 : les principaux types des engrais utilisés dans leFisakana Engrais Types

Minéralogiques NPK, DAP, Urée

Organiques GUANOMAD, TAOLANA

Fumiers Excréments de bœufs et de volailles

Source : enquêtes personnelles, septembre 2017

V.2. Niveau de connaissance sur l’utilisation des engrais V.2.1. Technique culturale

La riziculture irriguée est la principale culture vivrière à Milamaina, Sahamadio et Fiadanana. Les paysans y investissent beaucoup pour améliorer la productivité rizicole en adoptant une approche technique innovante, l’utilisation d’engrais et de semences améliorées ainsi que l’irrigation en font partie. Les rizières s’étendent sur les bas-fonds et sur certains versants. A la fin de la saison sèche, ils commencent à préparer les champs. D’abord, la terre doit être tournée à l’aide de la bêche ou de la charrue tirée par les bœufs et puis, ils attendent avec impatience l’arrivée des pluies parce qu’ils ne peuvent pas procéder à l’étape suivante sans eaux. Le manque d’eau retarde souvent la mise en culture des parcelles. En effet, la maitrise de l’eau est encore un problème majeur dans ces trois sous-espaces de Fisakana. Ensuite, on procède à l’épandage des engrais et enfin, le riz est semé dans de petites parcelles (les

53 pépinières) et au bout de trois semaines environ, les plants sont prêts à être repiqués. Pendant ce temps, des labours et des hersages répétés transforment la terre des rizières en boue. Après le repiquage effectué à la main, il faut surveiller le niveau de l’eau dans la rizière.

En outre, l’utilisation des engrais favorise l’accroissement de la productivité agricole alors que les paysans de ces trois sous-espaces se contentent des fumiers. Peu de paysans ont accès aux engrais minéralogiques et organiques. Ils remarquent tout de même que ces derniers sont favorables à la riziculture mais ils n’ont pas le courage d’en utiliser à cause de l’élevage de bœufs, des porcins et des volailles qu’ils pratiquent. Des efforts ont été déployés pour qu’ils puissent avoir accès aux intrants. On a introduit le NPK, DAP, Urée, GUANOMADmais on constate que le taux d’utilisation d’engrais dans les sous-espaces de Fisakanareste encore faible.

V.2.2. Le taux d’utilisation des engrais En général, selon plusieurs études déjà effectuées, l’utilisation des engrais à Madagascar est marginale1. Dans les pays en développement dont Madagascar, la consommation d’engrais minéral et organique est faible. Notons que depuis l’année 70, il y a eu une baisse tendancielle, et la dose moyenne théorique d’utilisation est inférieure à la moyenne : de l’ordre de 6 à 8 kg/ ha1. De plus, seulement 5 à 6% des surfaces totales cultivées bénéficient d’engrais minéraux. C’est-à- dire la dose moyenne réelle d’utilisation est relativement faible : de l’ordre de 75 à 85 kg/ha.

Dans notre zone d’étude, le taux d’utilisation d’engrais GUANOMADest très faible. Lors de l’enquête auprès du distributeur à Sahamadio, il affirme que seuls 10% des paysans utilisent ces engrais. Ainsi, on constate quele taux d’utilisation dans la commune rurale de Sahamadio est très faible. La taille maximale d’une propriété est entre 1 ha et 1,20 ha dans la région d’Ambositra-Fandriana2. . Cependant, à Fiadanana, un cultivateur ayant 9 neuf rizières, environ 86 ares, n’utilise que 5kg d’engrais GUANOMADpour l’ensemble de ses rizières. Par contre, les doses normales d’engrais GUANOMADdoivent être respectivement 0,6 et 0,7t/ha qui permettent

1Cours sur l’approche filière agricole en MII 2Le BOURDIEC F. (1968) Aspect géographique de la riziculture malgache

54 respectivement d’obtenir des rendements de 9,92 et 9,28t/ha3. Il explique que les guanomads sont mélangés avec d’autres engrais pour compléter les doses manquantes.

En comparaison avec la commune rurale d’Imito, le taux d’utilisation d’engrais GUANOMAD est supérieur à celui de notre zone d’étude. Selon l’explication du responsable du point de vente, environ 70% des paysans d’Imito utilisent les guanomads. Non seulement pourla riziculture maiségalement pour la culture de contre saison telle que les pommes de terres. La riziculture se fait sur le bas-fond en alternant avec la culture de pommes de terre qui sontaussi cultivées sur le versant et le tanety. En effet, aussi la riziculture et la culture des pommes de terre sur le bas-fond que la culture des pommes de terre sur le versant et le tanety utilisent des engrais guanomads.

V.2.3. Degré d’accessibilité V.2.3.a. Pouvoir d’achat Le prix du kilo des engrais guanomads dans les trois points de vente de Fisakana connait de grandes différences. Imito enregistre le plus cheravec 1300Ar le kiloalors que Fandriana et Sahamadio ont le même prix à 1200Ar. Par contre, le pouvoir d’achat des paysans du sous- espaces de Fisakana semble faible par rapport au prix du kilo des guanomads. La plupart des paysans qui utilisent les guanomads sont des salariés, des retraités ou non, ainsi quedes petits commerçants détaillant des produits de premières nécessités. Certes, il y en a d’autres mais ils sont rares. Pourtant, leurs accès aux engrais guanomads ne sont pas encore satisfaisants. Un paysan qui utilise des engrais guanomads a été enquêté de son revenu mensuel. Il nous a avoué qu’il touche chaque mois 500 000Ar. Il a souligné que cette somme doit être divisée en quatre parts. C’est-à-dire 150000Ar pourses deux fils qui étudient à l’Université pour subvenir leurs besoins pendant un mois ; 70000Ar doit être envoyé à sa belle-fille et à son fils à titre d’aide puisqu’ils sont tous les deux en train de finir leurs études. Et 80000Ar pour lui et sa femme. Donc, seulement 200 000Ar est destiné à l’agriculture. Il a souligné que pendant la période de la culture, il n’achète au total que 10kg d’engrais guanomads puisque l’achat d’engrais n’est pas la seuledépense dans le domaine de l’agriculture. C’est-à-dire qu’il est obligé d’embaucher des

3RAMANANJANAHARY Harivony Blandine (2007-2012), Contribution à l’étude économique de la fertilisation biologique du sol : cas de l’utilisation de GUANOMAD et de Guanotsar sur la culture de riz sur les Hautes terres de Madagascar, mémoire de fin d’étude en vue d’obtenir le diplôme d’Ingénieur Agronome.

55 paysans pour réaliser toutes les activités relatives àl’agriculture telles le labour, les hersages, les sarclages, etc. En outre, notre zone d’étude n’a aucune association paysanne qui favorise l’accès aux intrants alors leur implantation dans une Commune réduit les dépenses des paysans voulant profiter de l’utilisation des engrais guanomads. Par rapport à cela, on constate que les paysans de ces sous-espaces de Fisakana ont dû mal à les procurer suffisamment. A Fisakana, les paysans de la commune rurale de Miarinavaratra en bénéficient. Certes, nous n’avons pas mené une enquête auprès des paysans de cette Commune mais nous savons quel’accès des paysans aux engrais GUANOMADy est facile que dans notre zone d’étude. Pour les autres qui n’ont pas accès aux guanomads, ils sont des simples paysans qui ne vivent que de l’agriculture. Ils n’ont pas d’autres activités si bien qu’il est difficile pour eux d’y avoir accès. Nous avons enquêté plusieurs agriculteurs qui n’utilisent pas les engrais guanomadset il ressort de l’enquêteque le faible pouvoir d’achat ne leur permet pas d’en procurer. Ils se plaignent de la cherté des guanomads.Cependant, certains d’entre eux touchent 4000Ar par jour du travail qu’ils effectuent auprès des ménages. Donc, il serait difficile pour eux d’avoir accès aux engrais GUANOMAD puisque s’ils trouvent un travail par jour, on estime que leur revenu mensuel varie de 80 000Ar à 100 000Ar.

V.2.3.b. Poids de la pauvreté rurale Les pays de l’Afrique au sud du Sahara sont caractérisés par la pauvreté qui constitue une contrainte économique et la population rurale enest remarquablement touchée. Par contre, les pays développés ou en développement connaissent dessuccès dans l’agriculture. Notonsque l’amélioration de l’agriculture est le levier du développement économique dans tous les milieux ruraux du monde. Mais ce n’est pas le cas que l’on rencontre dans la plupart des pays de l’Afrique au sud du Sahara dontla moitié des habitants gagne moins de 2 dollars par jour pour vivre. En outre, même gratuite, l’école demeure inaccessible pour des enfants dont le travail est nécessaire à la survie familiale, et l’analphabétisme les condamne à la pauvreté. Pour ce qui est de notre zone d’étude, la population rurale est remarquablement touchée par la pauvreté. Le niveau de vie des paysans est faible vu qu’ ils ne disposent même pas de 2 dollars par jour. Par conséquent, plusieurs jeunes arrêtent leurs études très tôt. La plupart d’entre eux quittent l’école à l’âge de 15 ans puisque lire et écrire sont suffisants. Ils arrêtent les

56 étudessoit pour aider leurs parents aux travaux des champs soit ils quittent les villages pour trouver un emploi en ville ou rejoindre la partie Ouest de Madagascar comme Tsiroanomandidy pour se consacrer à l’agriculture. On constate que les enfants n’ont pas accès à l’école. Cette pauvreté se manifeste également par l’insécurité alimentaire. Certes, notre zone d’étude est à vocation agricole mais l’insuffisance d’aliments pour être en bonne santé et pour mener une vie active constitue un grand problème. Les habitants ne mangent que deux fois par jour si bien que la population rurale est victime de la malnutrition. En période de soudure, selon l’explication d’un père d’une famille paysanne, on mange des patates douces qui se succèdent souvent avec des maniocs à la place de déjeuneret on ne mange du riz que le soir. En outre, le central hydroélectrique de JIRAFI se trouve à Sahamadio,Fiadanana et le reste de la partie Sud-Est de Fisakana devrait avoir accès à l’électricité mais désormais cette partie n’a jamais bénéficié de l’électrification. Sahamadio, Milamaina et Fandrianaétaient les trois Communes bénéficiaires de l’électricité de JIRAFI. Malheureusement, ce central ne fonctionne plus pour des raisons techniques. Par conséquent, notre zone d’étude est totalement dépossédée de l’électricité si bien que le poids de la pauvreté s’y aggrave. Seule la commune urbaine de Fandriana accède à l’électricité grâce à l’HIER. A part cela, l’existence du Lycée agricole à Sahamadio devrait être un atout puisque plusieurs sortants de ce Lycée ont une expérience dans l’activité agricole. Quand ils ont fini leurs études, ils quittent Sahamadio sans y retourner pour former les paysans agricoles. Par conséquent, ils manquent de connaissances pour améliorer la productivité agricole, mais l’économie de ces sous-espaces repose sur l’agriculture. Ils ne peuvent pas vendre leurs produits agricoles puisque le rendement reste faible. En effet, la surface agricole cultivée est moins vaste certes, mais s’il y a des formations pour les agriculteurs sur place, on peut espérer un bon résultat. Par exemple, le recours à l’intensification pourrait être très utile. En tant que sous-espace rizicole, la pauvreté devrait être vaincue puisque le riz est une filière agricole très importante à Madagascar dont plusieurs régions en profitent. En revanche, la riziculture de notre zone d’étude reste une culture d’autosubsistance mais le taux d’accroissement de la population augmente. Ainsi, toutes les ressources considérées comme porteurs de développement ne sont pas valorisées, si bien que la pauvreté persistedans ces sous- espaces de Fisakana.

57 Chapitre VI : PROBLEMES ET PERSPECTIVES VI.1.Les problèmes de la diffusion des engrais guanomads La vulgarisation des engrais guanomads fait face à plusieurs problèmes dans le Fisakana. Après 10ans de vulgarisation, les engrais guanomads sont encore loin d’y être l’engrais numéro un. La réticence des paysans est remarquable à l’égard des guanomads. Cela s’explique par l’existence des engrais guanomads contrefaits. A Imito, par exemple, plusieurs agriculteurs en étaient victimes alors que le point de vente d’Imito est le distributeur exclusif dans la commune rurale elle-même et les communes rurales environnantes. Par contre, des guanomads contrefaits étaient disponibles en 2016, surtout à Imito. Ces derniers ont entrainé la dégradation de la production agricole de plusieurs paysans. Comme nous le savions, il n’y a qu’un seul produit de l’entreprise GUANOMADpartout dans le Fisakana, d’où le GUANOMAD. Par contre, dans certaines régions, il y a les GUANOTSAR, GUANOBARREN etc. A Sahamadio, la réticence des paysans s’explique par la variation de la couleur des engrais guanomads. Au début, cette couleur était marron foncé, plus tard elleest transformée en jaune. Mais les sacs qui les contiennent portent le même logo de l’entreprise guanomad. Lors de l’enquête auprès des responsables de point de vente local, ils ont l’habitude de les utiliser qui était très efficace et favorable à la culturedu riz, des patates douces et des maniocs. Plus tard, ils n’étaient plus comme ils étaient auparavant. Les patates sont devenues amères à cause dutsatoka1. En outre, la pénurie des engrais GUANOMAD fontrecourir à l’utilisation des autres engrais. Ainsi, les paysans ne peuvent pas faire attendre leurs cultures au moment de la mise en culture des champs ou des rizières.En 2016 par exemple, il y avait pénurie des engrais guanomads durant quinze jours dans le distributeur de Fandriana. Or la commune urbaine de Fandriana possède beaucoup de clients, c’est-à-dire le taux d’utilisation des engrais guanomads y est supérieur aux autres communes. Non seulement,ce distributeur de Fandriana est victime de la pénurie, mais celui d’Imito et de Sahamadioest également frappé par cette pénurie. Par conséquent, le taux d’utilisation des engrais guanomads diminue. Les paysans préfèrent utiliser les fumiers plutôt que les guanomads.A Fiadanana, on estime que 5% des agriculteurs utilisent les guanomads. Certes leurs pouvoirs d’achats sont faibles mais l’aide ou la subvention aux paysans pour se procurer des engrais GUANOMADn’existe pas.

1C’est une maladie qui atteint les patates douces

58 VI.1.1.L’absence de l’aide et des subventions La faiblesse du pouvoir d’achat des paysans de Madagascar empêche l’accès aux engrais guanomads. Pour cela, la PME a dû cibler le marché d’exportation. Etant un pays pauvre, Madagascar dépend de l’aide publique de la Banque mondiale, du FMI, de l’Union européenne pour financer les secteurs d’activités économiques. Pour aider les paysans agricoles à accéder aux engrais guanomads, la PME s’est associée avec des organismes de l’Etat comme la Direction générale pour le développement rural, un département du Ministère malgache de l’agriculture, qui accordait des subventions aux paysans pour acheter des produits de Guanomad. La région d’Itasy en a déjà bénéficié. Par contre, cette subvention n’a pas duré longtemps à cause de la crise politique dans le pays entre 2009 et 2010. Cependant, elle a collaboré avec des partenaires industriels qui lui ont accordé des fonds de DAML qui est un groupe international multipartite de capitaux privés spécialisés dans l’agriculture et la production d’aliments. Ce fonds a été créé pour les PME sur le Continent à l’appui de la production et de la transformation des produits alimentaires. Ainsi, GUANOMADa réussi à obtenir de ce fonds, environ 2,8 millions sur cinq ans pour accroître sa capacité de production qui a permis d’octroyer une aide directe aux agriculteurs locaux pour utiliser les produits de la PME*. En revanche, les agriculteurs de Fisakana n’ont jamais bénéficié ni des aides ni des subventions aux PME. Ils utilisent leurs propres fonds pour s’en procurer. Suite au pouvoir d’achat très faible, l’achat des engrais guanomads est limité. L’absence de l’aide et des subventions dans le Fisakanaen constituent la récession de la distribution. On peut considérer que le taux d’utilisation des engraisguanomads augmentera s’il y a tentative de les subventionner et de les aider. Mais désormais, l’accès des paysans de Fisakana aux engrais guanomads est limité par cette faiblesse du pouvoir d’achat qui devient une contrainte économique dans ces sous-espaces.

* Madagascar : la vie des entreprises GUANOMAD disponible sur : https://fr.allafica.com/stories/201508071106.htm

59 VI.1.2. Problèmes de transports

En général, les problèmes du système de transport sont constitués par les éléments suivants : d’abord, le manque de politiques et stratégies cohérentes et adaptées à l’exécution des accords nationaux, sous- régionaux et régionaux. Le délabrement des réseaux de transports,la faiblesse de leur connectivité et la vétusté de large partie des infrastructures.L’inadéquation des capacités des ressources humaines et institutionnelles ; insuffisance des mains d’œuvres qualifiées et des institutions ayant les capacités requises. Ensuite, les effets négatifs sur l’environnement c’est-à-dire les problèmes environnementaux du secteur du transport sont liés à la construction des routes et des voies ferrées qui détruisent les forêts, l’écosystème, engendre la dégradation des sols et provoquel’érosion. Enfin, la cherté du transport. L’insuffisance de la sureté et de la sécurité des transports et de l’information statistique pour la planification. Comme nous le savions, le transport joue un rôle important pour le désenclavement d’une région à une autre. A Fisakana, seule la RN41 est goudronnée, elle mesure 42 kmavec la RN7 jusqu’à la commune urbaine de Fandriana, le reste est encore secondaire. La RN 41 est vitale pour Fisakana mais l’absence de l’entretien a entrainé le démantèlement decette route. Elle est parsemée des trous si bien que la circulation devient difficile. Cela provoque l’élévation du coût de transport puisque au lieu de parcourir ce trajet en une heure auparavant, cela prend aujourd’hui au minimum une heure et demi ou même deux heures. En outre, le mauvais état de la route rend souvent les moyens de transports en panne dont une des pièces abimées coûte cher, ce qui se répercutenégativement sur le frais de déplacement. Le transport de Fisakana est monomodal. Il s’agit du transport routier : minibus1, charrettes, moto, pousse-pousse, etc. Tels sont les moyens de transports qui assurent les déplacements des marchandises et des voyageurs. Il y existe plusieurs coopératives2 c’est-à-dire Fisakana a des transportsintercommunaux entreSahamadio et Fandriana, entre Fandriana et Miarinavaratra ; des transports régionaux, il s’agit essentiellement de Fandriana à Ambositra, de Fandriana à Fianaratsoa, et des transports nationaux deFandriana à Antananarivo, de Fandriana à Antsirabe. Ainsi, le transport des engrais guanomads est effectué par les moyens de transports communs. Selon l’explication de chaque responsable des distributeurs de Fisakana, un sac de 50

1Sprinter, mazda, TOYOTA 2AFA EXPRESSE, FIFITAFA, CONTRE-AFA, KOFIAM, etc

60 kg équivaut au frais d’un passager3. En effet, l’entreprise GUANOMADne met pas un véhicule à la disposition de chaque distributeur qui devrait être destiné à la fois pour faire la livraison à domicile pour les clients quiachètent des engrais GUANOMADen tonne et à transporter les marchandises de l’entreprise entre les distributeurs et le fournisseur. De ce fait, le service de la distribution des engrais guanomads dans le Fisakana n’est pas conforme aux normes.

VI.1.3.Les problèmes de la situation géographique de Fisakana Fisakana est la région la plus orientale du pays du Betsileo Nord qui est caractérisé par des conditions géographiques moins favorables aux activités économiques et à l’installation de l’homme. Une situation géographiquequi constitue une contrainte à son développement. Il se peut que des études ne constatent pas que cette situation géographique est un des facteurs qui retardent le développement économique de Fisakana. C’est pour cette raison que ce présent mémoire affirme que le district de Fandriana est totalement délaissé du fait de sa position géographique.La migration de la population de Fisakana vers la partie Ouest de Madagascar témoigne la difficulté rencontrée par la population puisque le rendement agricole de Fisakana est médiocre compte tenu de l’infertilité des sols et de l’exiguïté des surfaces cultivables. On constate que celle-ci se répercute négativement sur plusieurs secteurs. Par exemple, le secteur tertiaire comme des universités, la banque(BTM), la justice de première instance, y avaient été décentralisées mais cela n’a pu pas durer longtemps.

VI.1.4. Les problèmes sociologiques

Le comportement social de la population rurale de Fisakana reste traditionnel en termes d’évolution. En effet, si les paysans agriculteurs de l’Inde ou de la chine ont connu du succès dans leurs agricultures, ils se sont intéressés essentiellement à l’évolution de la technologie agricole des pays développés dans le domaine de l’agriculture.Ainsi, la révolution verte débutée en 1960 dans ces pays a apporté l’accroissement des revenus, l’améliorationde la productivité agricole et assure la sécurité alimentaire. Par contre, le niveau de connaissance des paysans agriculteurs des sous espaces de Fisakana concernant l’agriculture reste encore faible. De plus,

35000Ar entre Fandriana et Ambositra, 3000Ar entre Ambositra et Imito, 1000Ar entre Fandriana et Sahamadio

61 ils ne maîtrisent même pas les technologies de la révolution verte même si elles sont entre leurs mains. Par conséquent, le secteur agricole ne se développe pas dans les sous-espaces de Fisakana tant que la population rurale ne s’intéresse pas aux technologies de la révolution verte.

VI.2. SOLUTION VI.2.1. Renforcement et amélioration de la vulgarisation des engrais GUANOMAD VI.2.1.a. Multiplication du nombre des distributeurs Le nombre des distributeurs de Fisakana doit être multiplié, au moins six distributeurs devraient yêtreimplanté, d’ici à 2027 puisque pendant la première décennie, la PME est arrivée à en implanter trois. Ainsi la nouvelle localisation des distributeurs devrait être respectivement implantéedans la commune rurale de Miarinavaratra, d’Ankarinoro et de puisque ces trois Communes rurales sont très éloignées des distributeurs déjà installés. Notons que Miarinavaratra figure parmi les principaux consommateurs communaux des engrais guanomads dans le Fisakana mais ses utilisateurs sont obligés de rejoindre le distributeur de Fandriana.Il en est de même pour Ankarinoro puisqu’elle a une association paysanne.

VI.2.1.b. Renforcement de l’accès des paysans agriculteurs aux engrais guanomads L’objectif de la PME est de rendre l’agriculture malgache comme moteur de développement par l’utilisation de ses produits. Ainsi, l’accès aux engrais guanomads devrait être facilité en subventionnant et en aidant financièrement ses utilisateurs.Il s’agit d’une solution qui permet aux exploitants agricoles d’y accéder parce qu’ils se plaignent de la cherté des engrais guanomads compte tenu de la faiblesse du pouvoir d’achat. C’est-à-dire qu’il faudrait appuyer aux organisations, aux acteurs concernés par le problème identifié en amont ou en aval de la filière engrais guanomad. En outre, le prix du kilo devrait être identique dans chaque distributeur d’une même région. Comme nous le savions, à Imito, un kilo d’engrais GUANOMADcoûte 1300Ar alors qu’à Fandriana et à Sahamadio, il est de 1200Ar. Outre cela, le volume du stock devrait augmenter pour résoudre la pénurie qui se répète fréquemment. En effet, la PME doit réellement augmenter le volume de la production. Il faudrait aussi renforcer la sensibilisation qui est très importante pour la vulgarisation de leurs produits puisque la faiblesse du taux d’utilisation des engrais guanomads dans le Fisakana résulte de l’absence de cette dernière. Les

62 quelques panneaux publicitaires dans la ville de Fandriana ne suffisent pas à lancer les engrais guanomads. Il devrait y avoir des formations et des expériences comme ce qui était faite dans la région Itasy auprès des agriculteurs pour qu’ils connaissent ses utilités.

VI.3. PERSPECTIVES VI.3.1. Perspective pour la première décennie

Pendant la première décennie, le coût des engrais GUANOMADdans chaque distributeur de Fisakanane cesse d’augmenter. 2017 est la dernière année de la première décennie qui a connu l’augmentation la plus élevée dont le taux d’utilisation diminue dans le Fisakana.

Ainsi, pour la prochaine décennie, il faut améliorer l’accès aux engrais guanomads. L’installation d’une agence partout à Madagascar est très stratégique c’est-à-dire, l’existence d’un distributeur des engrais guanomads dans une Commune ou dans une Région est en fonction d’un projet agricole organisé par une ONG dont les conditions de lisibilités doivent être conformes à l’exigence de la PME, comme Formaprod dans la région Amoron’i Mania. Ambositra a une agence grâce à ses conditions de lisibilités de projet d’après le Superviseur Réseau et Consommateurs de l’entreprise Guanomad. En effet, l’implantationdes distributeurs des engrais guanomadsdans toutes les Régions résulte de la collaboration avec un organisme chargé du développement agricole. En fait, la distribution des engrais guanomads dépend totalement des projets agricoles. Par contre, plusieurs Régions ne disposent pas encore d’agencepour distribuer ses produits (voire carte n°2). Certes, la vulgarisation y arrive mais il est nécessaire d’implanter des distributeurs.

VI.3.2. L’intervention de l’Etat Le gouvernement à travers le Ministère de l’agriculture devrait renforcer l’appui aux paysans agriculteurs malgaches pour faciliter l’accès aux intrants. Il y avait déjà une collaboration entre le Ministère de l’agriculture et la PME pour subventionner les paysansafinqu’ils puissentavoir accés aux engrais guanomads. Actuellement, les subventions octroyées par le gouvernement ont disparu suite auxcrises politiques 2009 et 2010. La faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs nécessite l’appel au gouvernement poursubventionner de nouveau les paysans agriculteurs malgaches. Cette intervention de l’Etat est souhaitable même si

63 la politique économique du secteur d’approvisionnement des engrais à Madagascar est libéralisée. Les agriculteurs ont dû mal à approprier les engrais guanomads à cause de la pauvreté. L’intervention de l’Etat serait considérée comme la clé à l’accès des paysans à l’utilisation des engraiset dont l’objectif sera d’accroitre et d’améliorer la productivité agricole.

VI.3.3. La compétitivité des engrais guanomads GUANOMAD, est une marquede qualité et reconnu internationalement. L’entreprise a enregistré plus de 30 marques1, cequi est très important pour l’avenir et qui constitue ses fonds de commerce. Dans le Fisakana, les engrais guanomads font face à la concurrence avec la NPK, l’Urée, la DAP, qui sont tous des engrais minéralogique ou chimique et qui se répercutent négativement sur le sol après deux ou trois ans d’utilisation. Actuellement, la dégradation du sol entraine de grandes polémiques en matière de l’environnement. Cependant,le coût de la restitution du sol est très onéreux mais le taux d’accroissement de la population par rapport au taux d’accroissement de la production agricole ne permet pas de mettre la terre au repos. L’inconvénient de l’utilisation des engrais non biologiques risque également d’exterminer la faune et la flore, et pollue la nappe phréatique. Ainsi, la protection de l’environnement dépend totalement des engrais guanomads, 100% biologique, qui améliorent la structure et la fertilité du sol et stimule la vie biologique du sol, riche en azote pour la croissance végétative des plantes ; riche en potassium pour la production des fruits ; riche en matières organiques pour entretenir la fertilité durable du sol ; riche en matières organiques et éléments nutritifs pour le jardinage ; engrais d’origine végétale à effet répulsif sur les insectes terricoles nuisibles. Tels sont, en général, les propriétés des engrais guanomads. Il importe que les agriculteurs des Fisakana veillent sur l’avenir de leurs activités agricoles. Ils doivent utiliser des engrais mais des engrais qui prévoient la durabilité de l’agriculture et qui protègent l’environnement. GUANOMADest la solution pour la restitution du sol et peut rendre le sol fertile. En outre, l’utilisation des engrais GUANOMADest la transition vers l’agriculture durable. Les générations futures devront hériter les fruits des efforts des générations présentes.

1Source : www.guanomad.com

64 Conclusion de la Troisième Partie

Cette troisième et dernière partie du mémoire est basée sur la mise en perspective du processus de vulgarisation des engrais GUANOMAD dans le sous-espace de Fisakana et à Madagascar. Il s’agit principalement de voir quelles sont les limites et les contraintes en vue de projeter vers le devenir de l’utilisation et de l’appropriation de ces engrais dans la zone d’études. Dans ce cadre, le secteur d’approvisionnement des intrants à Madagascar est libéralisé c’est-à-dire, l’intervention de l’Etat n’est pas réellement souhaitable sauf pour la fonction régalienne. Il existe plusieurs types d’engrais à Madagascar : ceux d’origine étrangère et ceux de production locale. Les engrais importés sont en provenance de l’Afrique du Sud, Belgique et Maurice. NPK, Urée, DAP, ZEZIKA TAOLANA, GUANOMADsont les principaux types d’engrais disponibles dans les sous-espaces de Fisakana. Le taux d’utilisation des engrais GUANOMADy est très faible compte tenu de la pauvreté et du faible pouvoir d’achat des paysans. La pauvreté s’aggrave et la population rurale vit en dessousdu seuil de la pauvreté (2 dollar par jour) et victime de l’insécurité alimentaire ainsi quede la malnutrition. La distribution des engrais guanomads fait face à de nombreux problèmes et des obstacles, comme la réticence des exploitants agricoles à son égard, la préexistence des engrais minéralogiques, la faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs et la pauvreté de la population rurale. Dans l’ensemble du pays Fisakana, seul trois distributeurs assurent la vulgarisation des engrais guanomads. Il faut améliorer l’accès des exploitants agricoles des sous espaces de Fisakana aux engrais guanomads à l’aide de l’intervention de l’Etat (subventionner les exploitants agricoles), appuyer l’organisation paysanne pour la continuité d’accès aux engrais guanomad, renforcer le projet agricole qui permet l’installation des distributeurs dans les sous- espaces de Fisakana.

65 CONCLUSION GENERALE

Le processus de vulgarisation des engrais de GUANOMAD au sein de la zone d’études se fait principalement par un relais de distribution via les points de vente locale. Milamaina, Sahamadio et Fiadanana constituent les secteurs cibles dans l’ensemble du sous-espace de notre zone d’étude. Cependant, il a fallu ajouter deux sous-espaces, il s’agit de la commune urbaine de Fandriana et de la commune rurale d’Imito. L’entreprise GUANOMADy a commencé à distribuer ses produits à partir de l’année 2007. Les points de la distribution se trouvent dans la commune urbaine de Fandriana, dans la commune rurale d’Imito, et dans celle de Sahamadio. Ils peuvent distribuer les engrais guanomads grâce à une agence qui se trouve à Ambositra. Pour l’ensemble de la région Amoron’i Mania, on y compte seulement quatre distributeurs : à Ilaka centre, à Andina, à Imito et à Fandriana. Selon l’explication du Superviseur Réseau et Consommateur, Sahamadio ne figure pas encore parmi les distributeurs de la région Amoron’i Mania. Les facteurs de la répartition des distributeurs des engrais dans le sous-espace de Fisakana sont d’une part, l’existence de l’agence des engrais GUANOMADà Ambositra ; d’autre part, le projet agricole sous la direction de FORMAPROD. Ainsi, la PME ne peut pas distribuer partout à Madagascar ses produits sans une agence et surtout l’illisibilité des conditions du projet agricole. Elle doit collaborer avec des ONG agricole ayant des projets, avant d’implanter un point de distribution dans une Région. Mais il y a vraiment un sérieux défi à relever pour l’utilisation massive des engrais à cause notamment des facteurs géographiques et sociologiques. L’agriculture de Fisakana se caractérise par un faible taux d’utilisation des engrais guanomads avec moins de 10 kg par hectare pour Milamaina, Sahamadio, et Fiadanana. Les exploitants agricoles ont l’habitude d’utiliser les fumiers mais la productivité et la production agricole ne s’accroissent pas guère. L’amélioration passe par l’utilisation des engrais de qualité. GUANOMAD, producteur des engrais issus de la fiente des chauves-souris, produit des engrais qui répondent à l’attente des exploitants agricoles du sous-espace de Fisakana. Cependant, de nombreux producteurs ne sont pas en mesure d’acheter les engrais guanomads pour fertiliser leurs cultures. Cela s’explique par le coût élevé des engrais guanomads et leur non disponibilité dans toutes les localités de Fisakana et le problème d’accessibilité des producteurs aux engrais guanomad.

66 Les conséquences immédiates de cette faible utilisation des engrais guanomads dans ces trois Communes ciblées par l’étude dans le Fisakana se traduisent par de faibles rendements de la production, une prévalence de la malnutrition, une pauvreté rurale et une insécurité alimentaire. D’ailleurs, cette situation ne concerne pas seulement les sous-espaces de Fisakana, mais plusieurs régions à Madagascar sont également concernées. En outre, à l’échelle nationale, le nombre de distributeurs de la région Amoron’i Mania est strictement inférieur à celui de la région Vakinakaratra. On y compte 42 distributeurs, ce qui témoigne du faible taux de distribution des engrais guanomads à Amoron’i Mania. Par contre, plusieurs régions à Madagascar ne disposent d’aucun distributeur si on ne cite que DIANA, SOFIA, ANOSY, IHOROMBE, ATSIMO-ANDREFANA. En d’autres termes, les distributeurs des engrais guanomads se concentrent essentiellement dans la partie centrale de Madagascar, la partie Nord et Sud ne bénéficie pas encore de la distribution. De point de vue géographique, on constate que les distributeurs des engrais guanomadssont inégalement répartis à Madagascar. En effet, la densité de la distribution distingue trois catégories de régions à Madagascar : région à forte distribution, région moyennement acquis et région faiblement vulgarisée par les engrais GUANOMAD. Ainsi, le rôle de l’Etat malgache est primordial afin de renforcer l’accès des paysans producteurs aux engrais GUANOMAD. Par exemple, le gouvernement sénégalais est allé dans ce sens. Pour eux, l’engrais joue un rôle déterminant dans la recherche de l’amélioration de la production agricole au niveau des rendements des cultures. C’est pour cela que le gouvernement du Sénégal accompagne l’effort d’utilisation d’engrais à travers la subvention de plus de 90 000 tonnes au titre de la campagne 2012-2013. Cette bonne initiative mérite application à Madagascar pour promouvoir les activités agricoles puisque l’utilisation des engrais a considérablement augmenté le rendement des cultures et permet d’apporter aux végétaux les éléments nutritifs dont ils ont besoin, parfois absents des différents substrats ou présent en trop faible quantité. Mais il est conseillé de faire une étude préalable du sol, afin de raisonner l’utilisation des engrais et optimiser le rendement agricole.

67

BIBLIOGRAPHIE

68 BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

72 .Annexe 1 : QUESTIONNAIRES

QUESTIONNAIRE : AU RESPONSABLE DE POINT DE DISTRIBUTION Nom Prénom Sexe masculin féminin

1. Quand est-ce que ce point de distribution est fondé ici ? 2. Quel type d’engrais de l’entreprise GUANOMADest disponible chez vous ? 3. Combien en coûte le kilo ? Est-ce que vous accordez d’en vendre aux consommateurs la moitié d’un kilo ? 4. Quelle est la haute saison des engrais guanomads ici ? 5. Pensez-vous que tous les exploitants agricoles dans cette commune utilisent les engrais guanomads ? 6. Quelles sont les catégories des paysans cibles ? 7. Est-ce qu’il y a des clients issus des communes environnantes qui achètent des engrais guanomads jusqu’ici ? 8. Etes-vous le seul distributeur des engrais guanomads dans cette commune ? 9. Est-ce-qu’il existe d’autres engrais disponibles dans cette commune ? Lesquels ? 10. Les engrais guanomads sont-ils compétitifs par rapport à eux ? 11. Entre les trois distributeurs des engrais guanomads dans le Fisakana, y-a-t-il un regroupement par mois ? 12. Qui est votre fournisseur des engrais guanomad : l’Agence Ambositra ou le siège social ? 13. Combien de tonnes par an sont les engrais guanomads vendus chez vous ? 14. Est-ce qu’il y avait des pénuries des engrais guanomads chez vous ? 15. Quel auraitété son impact ? 16. Quels sont les problèmes de la diffusion des engrais guanomads ici ? 17. Quelles solutions proposez-vous pour résoudre ces problèmes ? 18. Quelles sont vos messages ?

73 QUESTIONNAIRE : MENAGE Commune Village Nom Parent Enfant Autres Caractéristique du ménage Nombre de personne dans le ménage Milieu d’activité du ménage Agriculture Activités Caractéristiques Riziculture Surface Production Destination Culture pluviale Surface Production Destination Culture maraîchère Surface Production Destination

Culture fruitière Surface Production Destination

Elevage Elevage Bovin Porcin Volailles Nombre de tête Destination

74 Quelle es la situation annuelle de vos revenus ? Sources de revenus Recette moyenne annuelle Vente de produits agricoles Salariat agricole Emprunts Vente de produits Artisanales Autres

Est-ce que vous utilisez les engrais de GUANOMAD? OUI NON Pourquoi ? Dans quels points de vente avez-vous l’habitude d’acheter l’engrais GUANOMAD? D’après vous, le prix du kilo des engrais de GUANOMADest-il abordable ? Est-ce que vous êtes membres d’une association paysanne consommateur des engrais de GUANOMAD? OUI NON Pourquoi ?

75 .Annexe 2 : Tableau récapitulatif de tous les produits de l’entreprise GUANOMAD NOMBRE TYPE PROPRIETE

Un engrais exceptionnel ! il améliore la structure et la 1 fertilité du sol et stimule la vie biologique du sol

Guano riche en azote pour 2 la croissance végétative des plantes

Guano riche en potassium 3 pour la production des fruits

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Guano riche en matières 4 organiques pour entretenir la fertilité durable du sol

Paillis organique d’origine végétale, riche en matières 5 organiques et éléments nutritifs pour le jardinage

Engrais d’origine végétale 6 à effet répulsif sur les insectes terricoles nuisibles

Source :Guanomad

77 .Annexe 3 : extrait d’article

« L’IMPORTANCE DE L’UTILISATION DES ENGRAIS »

Les engrais sont utilisés pour fertiliser le sol. Ils permettent d’apporter aux végétaux les éléments nutritifs dont ils ont besoin, parfois absents des différents substrats ou présents en trop faible quantité. Ils permettent d’augmenter la production et d’améliorer la qualité des cultures en générale. Grâce aux engrais, nous pouvons améliorer la fertilité des sols pauvres qui ne cessent de se dégrader sous l’effet de la surexploitation.

Toutefois, les engrais minéraux, apportent seulement à la plante, les éléments nutritifs directement assimilables, mais ne modifient pas les propriétés physico-chimiques du sol. Ces engrais, ont une action rapide. Les engrais sont utiles pour la croissance des végétaux, mais pour la sauvegarde de l’environnement, mieux vaut opter pour des engrais naturels, parce que les engrais minéraux utilisés en grande quantité, acidifient d’avantage le sol, polluent le sol et la nappe phréatique. En effet, de l’engrais minéral en trop grande quantité, ne peut pas être contenue dans le sol, et s’infiltre alors vers les nappes phréatiques ou cours d’eau.

Par contre, les engrais naturels ou organiques apportent non seulement de la nourriture au sol pour la plante, mais améliorent également les propriétés physico-chimiques du sol. Ils peuvent aussi avoir une action rapide, avec les engrais organiques liquides. Les engrais organiques sont efficaces, ils ne brûlent pas les plantes et ne polluent ni le sol, ni l’air, ni les eaux.

Les engrais organiques, apportent au sol, l’humus et tous les éléments nécessaires à la croissance des plantes. L’humus rend le sol mieux labourable, augmente sa perméabilité, sa capacité de rétention en eau et en éléments nutritifs. Ces engrais organiques, sont le fumier, le compost, le paillis et les engrais verts.

En effet, le fumier est obtenu par la fermentation d’excréments et de la litière d’animaux. C’est un bon fertilisant du sol. Certains animaux donnent du fumier plus riche que d’autres (en ordre décroissant: volaille, cheval, mouton, chèvre, bovin, porc).

78 Le compost, est le résultat de la décomposition d’un mélange de débris végétaux: déchets ménagers ou gadoues, cendres, herbes, feuilles, paille, tourteaux d’arachide, de coton, etc. Cependant la qualité du compost dépend pour beaucoup, de la qualité du tri.

Le compost a un rôle alimentaire, qui réside dans la fourniture progressive des éléments nutritifs aux plantes, il améliore l’activité biologique du sol, renforce l’efficacité des engrais minéraux apportés, restaure la fertilité du sol, limite le lessivage, améliore la résistance des plantes aux maladies et augmente les rendements.

Le paillis consiste à étendre sur le sol du semis et autour des plantes une couche de paille, d’herbes, de tiges de maïs, etc. Après quelques temps, le paillis pourrit et donne de l’humus. L’engrais vert est une plante enfouie sur place pour enrichir le sol. Les racines et les tiges des légumineuses comme les haricots et l’arachide sont un excellent engrais vert.

Enfin, l’engrais organique liquide, peut être appliqué sur le sol ou sur les feuilles selon les besoins des plantes, du niveau de fertilité des sols et surtout selon le type d’engrais. Il a un pouvoir germinatif rapide, il améliore la résistance des plantes aux maladies, augmente les rendements et améliore aussi la fertilité du sol.

Les engrais jouent donc un rôle très déterminant pour améliorer la production agricole. Mais, il est conseillé de faire une étude préalable du sol, afin de raisonner l’utilisation des engrais et optimiser le rendement agricole.

Par Dr AKA Consultant Agronome Agrici.net

79 TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i SOMMAIRE ...... ii RESUME ...... iv TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... v LISTE DES TABLEAUX...... v LISTE DES PHOTOS...... v LISTE DES CROQUIS...... vi ACRONYMES ...... vii LEXIQUE ...... viii

INTRODUCTION GENERALE ...... 1 Partie I : « LES CONTEXTES ET LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE : CADRAGE ET MISE EN CONTEXTE DE LA ZONE D’ETUDE ET DE L’INTERET DU SUJET » ...... 3 CHAPITRE I : CONCEPTS DU MILIEU ...... 4 I.1. LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE...... 4 I.1.1 Localisation administrative et géographique de la zone d’étude : ...... 4 I.1.2 Historique du sous-espace de Fisakana : ...... 6 I.1.3. Les activités économiques de Fisakana ...... 8 I.1.3.1. Une activité économique basée sur le secteur primaire ...... 8 I.1.3.1.a. L’élevage de vaches laitières ...... 8 I.1.3.1.b. L’aviculture ...... 10 I.1.3.1.d. Les activités agricoles de Fisakana ...... 11 I.1.4. Des activités économiques peu développées ...... 13 I.1.4.a. Les activités touristiques ...... 13 I.1.4.b. L’artisanat ...... 15 CHAPITRE II : CONCEPTS DU SUJET ...... 17 II.1.a. Définition de la révolution verte ...... 17 II.1.b. Définition de l’engrais GUANOMAD...... 17 II.1.c.GUANOMAD : un des éléments de la technologie de la révolution verte ...... 18

80 II.1.d. Etymologie du GUANO : ...... 19 II.2. LES DEMARCHES DE LA RECHERCHE ...... 20 II.2.1.Démarrage de travaux de recherche ...... 20 II.2.1.a.Les objectifs de la recherche ...... 20 II.2.1.b. Les raisons du choix du thème et de la zone d’étude : ...... 21 II.2.2.Les étapes de la recherche ...... 21 II.2.2.1.Exploration bibliographique ...... 21 II.2.1.a. Les documents spécialisés ...... 22 II.2.1.b. Le site web de l’entreprise GUANOMAD ...... 23 II.2.1.c. Les autres sources de documents ...... 23 II.2.2. Les travaux sur terrain ...... 24 II.2.2.1. Les enquêtes ...... 24 II.2.2.2 Les travaux cartographiques...... 24 II.2.2.3. Les travaux de la rédaction : ...... 24 II.3.1. Méthodologie de collectes des données : ...... 25 II.3.1.1. Entretien avec les personnes ressources : ...... 25 II.3.2. Les limites de la recherche ...... 25 Conclusion de la Première Partie ...... 26

Partie II : « ANALYSE ET INTERPRETATION SPATIALE DE CIRCUITS ET DISPOSITIFS DE DISTRIBUTION ET DE VULGARISATION DES ENGRAIS GUANOMAD DANS LA ZONE D’ETUDE » ...... 27 Chapitre III : LE SOUS-ESPACE DE FISAKANA ET L’ENTREPRISE GUANOMAD ...... 28 III.1. Les conditions géographiques de la zone d’étude ...... 28 III.1.1. Les données physiques du sous-espace de Fisakana : ...... 28 III.1.1.a.Le relief ...... 28 III.1.1.b. L’hydrographie ...... 28 III.1.1.c. Le climat...... 28 III.2.1. Les données humaines du sous-espace de Fisakana : ...... 29 III.2.1.a. Histoire de la population et migration :...... 29 III.2.1.b.Nombre de la population dans chaque Commune ...... 30 III.3.1. Les caractéristiques des activités agricoles dans le sous espace de Fisakana: ...... 31

81 III.3.2. Les paysages agraires du sous espace de Fisakana : ...... 31 III.4. GUANOMAD : UNE ENTREPRISE LEADER DANS SON DOMAINE ...... 34 III.4.1.La naissance de l’entreprise : ...... 34 III.4.1.a. Les marques des produits de l’entreprise ...... 34 III.4.1.b. Une entreprise industrielle ...... 35 III.4.1.c. Les objectifs de l’entreprise ...... 35 Chapitre IV : EMPREINTES SPATIALES DE CIRCUITS DE COMMERCIALISATION ET DE DIFFUSION DES ENGRAIS GUANOMADS DANS LE FISAKANA ...... 38 IV.1.Des circuits des commercialisations bien structurés ...... 38 IV.2. Evolution du kg des guanomads en 2016 et en 2017 ...... 41 IV.3. Aperçu de la consommation au niveau régional ...... 43 IV.3.1.Le dynamisme de la consommation à Vakinakaratra ...... 43 IV.3.2. Approche filière en géographie de la distribution des engrais guanomads ...... 44 IV.3.2.a.Les principaux acteurs des engrais GUANOMADde Fisakana ...... 44 IV.3.2.b. Analyse de la filière de la distribution ...... 44 Schéma n° 01 : les acteurs de la filière GUANOMAD à Fisakana ...... 45 IV.3.2.c. Catégories des paysans cibles ...... 46 IV.3.2.c.1. Les associations paysannes : ...... 46 IV.3.2.c.2. Les petits exploitants ...... 46 Conclusion de la Deuxième Partie ...... 48

Partie III : « CAPITALISATION DE TOUS LES PARAMETRES QUI POURRAIENT DEFINIR LE DEVENIR DES ENGRAIS GUANOMAD DANS LE SOUS-ESPACE DE FISAKANA » ...... 49 Chapitre V : « VULGARISATION ET APPROPRIATION PAYSANNE A L’ECHELLE NATIONALE » ...... 50 V.1.Généralité sur la politique économique de l’approvisionnement en intrant à Madagascar 50 V.1.1. Politique économique libérale ...... 50 V.1.2. Le secteur d’approvisionnement en engrais à Madagascar ...... 51 V.1.3. Analyse de résultats des enquêtes sur l’appropriation paysanne ...... 52 V.2. Niveau de connaissance sur l’utilisation des engrais ...... 53 V.2.1. Technique culturale ...... 53

82 V.2.2. Le taux d’utilisation des engrais ...... 54 V.2.3. Degré d’accessibilité ...... 55 V.2.3.a. Pouvoir d’achat ...... 55 V.2.3.b. Poids de la pauvreté rurale ...... 56 Chapitre VI : PROBLEMES ET PERSPECTIVES ...... 58 VI.1.Les problèmes de la diffusion des engrais guanomads ...... 58 VI.1.1.L’absence de l’aide et des subventions ...... 59 VI.1.2. Problèmes de transports...... 60 VI.1.3.Les problèmes de la situation géographique de Fisakana ...... 61 VI.1.4. Les problèmes sociologiques ...... 61 VI.2. SOLUTION ...... 62 VI.2.1. Renforcement et amélioration de la vulgarisation des engrais GUANOMAD ...... 62 VI.2.1.a. Multiplication du nombre des distributeurs ...... 62 VI.2.1.b. Renforcement de l’accès des paysans agriculteurs aux engrais guanomads ...... 62 VI.3. PERSPECTIVES ...... 63 VI.3.1. Perspective pour la première décennie ...... 63 VI.3.2. L’intervention de l’Etat ...... 63 VI.3.3. La compétitivité des engrais guanomads...... 64 Conclusion de la Troisième Partie ...... 65

CONCLUSION GENERALE ...... 66 BIBLIOGRAPHIE ...... 69 WEBOGRAPHIE ...... 71 ANNEXES ...... 72 Annexe 3 : extrait d’article ...... 73 Annexe 2 : Tableau récapitulatif de tous les produits de l’entreprise GUANOMAD ...... 76 Annexe 1 : QUESTIONNAIRES ...... 78

TABLE DES MATIERES ...... 80

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