UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION Fahaizana sy Fanahy

DEPARTEMENT D’ECONOMIE 

MEMOIRE DE MAITRISE ES SCIENCES ECONOMIQUES

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Présenté et soutenu par : RAHARINONY Lanto Manantenasoa

PROMOTION 2006-2007

Sous la direction de :

Encadreur Enseignant Encadreur Professionnel Monsieur LEMIARY Monsieur RAMAMPIANDRA Enseignant Chercheur Daniel à l’Université de Toamasina Planificateur Régionale de développement

Année 2008 24 Octobre 2008 1

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET ACRONYMES METHODOLOGIE INTRODUCTION……………………………………………………………………………5 Première partie : La région Haute Mahatsiatra et les politiques de développement rural ...... 8 CHAPITRE PREMIER : CARACTERISTIQUES ECONOMICO-SOCIO CULTURELLES DE LA REGION HAUTE MAHATSIATRA ...... 9 SECTION I : PRESENTATION DE LA REGION HAUTE MAHATSIATRA ...... 9 SECTION II : DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES ...... 11 SECTION III : SITUATION ECONOMIQUE ...... 17 CHAPITRE II : L’ECONOMIE RURALE ET LE CONTEXTE DE LA PAUVRETE ...... 21 SECTION I : ANALYSES DE FONCTIONNEMENT DE L’EXPLOITATION ...... 21 SECTION II : LES POTENTIALITES ET CONTRAINTES DE LA REGION ...... 28 SECTION III : MISE EN EVIDENCE DE LA PROBLEMATIQUE DE LA PAUVRETE RURALE ...... 34 CHAPITRE III : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL ET LE PSDR ...... 40 SECTION I : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL ...... 40 SECTION II : CONTRIBUTION DES PP ONG DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL ...... 41 SECTION III : PRESENTATION DE L’OP, GTDR ET DU PSDR ...... 42

Deuxième partie : La place du projet et leurs impacts auprès des Organisations Paysannes ...... 47 CHAPITRE PREMIER : PORTEES ECONOMIQUES, SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES ...... 48 SECTION I : PRESENTATION DES ACTIVITES ...... 48 SECTION II : ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET AUPRES DES BENEFICIAIRES ...... 49 SECTION III : LES ENJEUX D'UNE REFLEXION SUR LE PROJET ...... 69 CHAPITRE II : PERENNISATION DES SOUS PROJETS ET APPROPRIATION PAR LES OP DES APPROCHES TECHNIQUES ...... 72 SECTION I : LES FACTEURS DE VIABILITE ...... 72 SECTION II : PERENNISATION DES SOUS-PROJETS ...... 74 SECTION III : APPROPRIATION DES TECHNIQUES PAR LES OP ...... 79 CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D'AVENIR ...... 85 SECTION I : PROPOSITION D'ACTIONS DE RELANCE ...... 85 SECTION II : SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR ...... 91

CONCLUSION ...... 100

ANNEXES ………………………………………………...…………………………...……………101 BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………..………..….…...... ….. 110 LISTE DES TABLEAUX ………………………………………….……………….....….…....….. 112 LISTE DES FIGURES ……………………………………………………………...…...... …….…113 TABLE DES MATIERES ………………………………………………..………………………..114

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REMERCIEMENTS

Cet ouvrage aurait pu rester inachevé sans le concours bienveillant de nombreuses personnes à l’égard desquelles nous tenons à exprimer notre sincère et perpétuelle gratitude. Que tous ceux qui ont concouru, de près ou de loin, dans la réalisation de ce travail retrouve dans ces lignes notre entière reconnaissance, notamment :  Monsieur LEMIARY, notre Enseignant- Encadreur, qui, malgré ses lourdes responsabilités, a manifesté un plaisir à nous encadrer, aider et suggérer dans l’accomplissement de ce travail.  Monsieur RAMAMPIANDRA Daniel, notre encadreur professionnel, qui n’a pas ménagé ses efforts à suivre de près nos travaux, de bien vouloir nous encadrer, guider, conseiller et de faire des remarques constructives et des suggestions.  Les membres du corps enseignant de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Toamasina qui ont suivi minutieusement notre formation universitaire et qui ont su inculquer, avec un encadrement enrichissant, les connaissances de base nécessaires pour la réalisation du présent ouvrage.  A tous les personnels de PSDR qui nous ont aidés à savoir plus sur le fonctionnement de l’organisme.

Enfin, nous ne pourrons terminer cette page de remerciement sans dédier à nos parents, à nos frères et sœurs, notre gratitude pour leur soutien moral et financier. Nous tenons à les assurer qu’un immense souvenir ineffaçable leur est réservé pour le restant de notre vie.

RAHARINONY Lanto Manantenasoa

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LISTE DES ABREVIATIONSABREVIATIONS,, DES SIGLES ET ACRONYMES

AGR : Activité génératrice de Revenus AUE : Association des usagers de l’eau CCE : Cahier de Charges Environnementales DRDR : Direction Régionale du Développement Rural GCV : Grenier Communautaire Villageois GPS : Groupement Producteur Semencier GTDR : Groupe de Travail pour le Développement Régional IMF : Institution Micro Finance INSTAT : Institut National de Statistique MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche MPI : Micro Périmètre Irrigué ONG : Organisation Non Gouvernementale OP : Organisation paysanne PADR : Plan d’Action pour le Développement Rural PCD : Plan Communal de Développement PNDR : Programme National pour le Développement Rural PPONG : Programmes Projets et Organisation Non Gouvernementale PRD : Programme Régional de Développement PRDR : Programme Régional de Développement Rural PS : Partenaire Stratégique PSDR : Projet de Soutien pour le Développement Rural RC : Renforcement de Capacité SAHA : Sahan’Asa Hampandrosoana ny eny Ambanivohitra SP : Sous Projet SRA : Système de Riziculture Amélioré SRI : Système de Riziculture Intensif TBS : Taux Brut de Scolarisation TIAVO : Tahiry Ifamonjena amin’ny Vola

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MMMMMMEEEEEETTTTTTHHHHHHOOOOOODDDDDDOOOOOOLLLLLLOOOOOOGGGGGGIIIIIIEEEEEE

La méthodologie empruntée pour la réalisation de notre recherche consiste en premier lieu à identifier et collecter les informations existantes aux niveaux des acteurs concernés par l’activité. Des organisations paysannes, des différentes entités et institutions ont été contactées pour l’obtention des données. Les informations sont ensuite analysées à chaque niveau pour situer l’état actuel.

L’observation directe et les entretiens ont constitué les principaux modes de recueil d’informations sur terrain. L’enquête menée à travers des questionnaires conférer à l’annexe I a permis de collecter des données aussi bien qualitatives que quantitatives afin d’identifier les éventuels impacts des sous-projets auprès des organisations paysannes partenaires du projet PSDR. L’enquête sus mentionnée nous a aussi permise de savoir comment les paysans ont pu modifier leur pratiques agricoles en fonction des moyens de productions auxquels ils peuvent avoir accès, les contraintes auxquelles ils doivent faire face, et les alternatives solutions déjà expérimentées ou envisagées pour palier à ces contraintes.

Nous avons rencontré des problèmes pour l’obtention des informations. En effet, le temps disponible pour les collectes des données sur terrain et auprès des entités concernées est trop limité. Il faut aussi noter la non disponibilité de certains membres des organisations paysannes pour l’entretien et de certain document ont été également une contrainte.

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INTRODUCTION

« Une plus grande proportion de la population est pauvre, donc si nous connaissions la situation économique des pauvres, nous en apprendrions plus sur ce qui ne va réellement pas dans l’économie. La plupart des pauvres dans le monde tirent leur revenu de l’agriculture, donc si nous savions l’économie de l’agriculture, nous en apprendrions beaucoup sur l’économie de la pauvreté »

Nous allons emprunter cette citation de Schultz qui est aussi vrai aujourd’hui qu’en 1979 lorsqu’il commença son exposé en tant que lauréat du prix Nobel d’Economie il y a presque un quart de siècle pour parler d’un pays en développement comme 1, lequel se trouve confronté à une situation économique semblable qu’il a évoquée dans son discours. Cependant, il existe de nombreux moyens permettant la réduction de la pauvreté dans le milieu rural dont l’approche projet qui est un instrument du développement agricole par excellence laquelle Madagascar a choisie afin de réaliser le scénario d’une croissance accélérée à travers le développement du secteur agricole, secteur qui non seulement occupe la majorité des ménages- ruraux et pauvres mais également, offre un excellent potentiel pour la résolution de certains problèmes les plus pressants du Pays – pauvreté aiguë, insécurité alimentaire.

Ceci étant, des programmes et projets spécifiques ont été mis en place pour mettre le pays sur la voie de la croissance, comme le Projet de Soutien au Développement Rural (PSDR) visant les ménages ruraux en augmentant leurs revenus par le biais de sous- projet considéré comme des activités génératrices de revenus.

Les bénéfices de la croissance économique, les investissements tant financiers qu’humains et la mise à la disposition des intrants aux pauvres sont largement répandus dans la Région Haute Mahatsiatra. En tenant en compte des milliards de dollars injectés annuellement dans les aides au développement, nous savons que l’impact réel de ces projets sur les pauvres est à peine perceptible. Partant d’un programme ou projet spécifique, l’intervention produit-elle les bénéfices escomptés. Quel a été son impact global sur la population cible ? Est-ce que l’intervention a-t-elle atteint la population cible ? Les ressources sont-elles dépensées de façon efficiente ? Les réponses à toutes ces questions ont

1 CHRIS BARRET, BART MINTEN : « politiques, agriculture et pauvreté à Madagascar », Cornell University, INSTAT, 2003, p. 104 6 inspiré le thème du présent Mémoire intitulé : «Enjeux et impacts du projet de développement dans la région Haute Mahatsiatra, cas du PSDR ». L’intérêt de ce thème consiste à apporter des réponses sur l’évaluation d’impact, à chercher une approche mesurant les effets d’une intervention de projet, particulièrement critique dans des pays en développement où les ressources sont rares et que chaque dollar dépensé doit aspirer à maximiser son impact sur la réduction de la pauvreté.

Le développement du thème comportera deux grandes parties : la première partie est consacrée à la présentation de la Région Haute Mahatsiatra, retraçant ainsi ses caractéristiques et la politique de développement rural mise en œuvre. La deuxième et dernière partie essaie d’une part de déterminer les enjeux et impacts éventuels des sous- projets, tant sur le plan socio-économique que sur le plan environnemental. D’autre part elle tente de présenter les conditions de la pérennisation et l’appropriation des sous-projets par les paysans. Ainsi, l’on doit suggérer quelques recommandations et perspectives d’avenir.

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LLLLLLaaaaaa rrrrrrééééééggggggiiiiiioooooonnnnnn HHHHHHaaaaaauuuuuutttttteeeeee MMMMMMaaaaaahhhhhhaaaaaattttttssssssiiiiiiaaaaaattttttrrrrrraaaaaa eeeeeetttttt lllllleeeeeessssss ppppppoooooolllllliiiiiittttttiiiiiiqqqqqquuuuuueeeeeessssss ddddddeeeeee ddddddéééééévvvvvveeeeeellllllooooooppppppppppppeeeeeemmmmmmeeeeeennnnnntttttt rrrrrruuuuuurrrrrraaaaaallllll

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CHAPITRE PREMIER : CARACTERISTIQUES ECONOMICO-SOCIO CULTURELLES DE LA REGION HAUTE MAHATSIATRA

Une vue d’ensemble de l’économie locale est nécessaire pour définir et piloter correctement des interventions de développement afin de définir des orientations dans lequel on intervient. Il s’agit d’avoir une représentation simplifiée de la réalité de la Région, objet de ce premier chapitre.

SECTION I : PRESENTATION DE LA REGION HAUTE MAHATSIATRA §1. Situation géographique

Faisant partie des Hautes Terres centrales de Madagascar, la Région Haute Mahatsiatra est située entre 45,51° et 47,41° longitude Est et 20,68° et 22,21° latitude Sud.

La région partage les mêmes frontières avec :

• La Région de l’Amoron’ i Mania au Nord • La Région d’Ihorombe au Sud • Les Régions de Vatovavy Fitovinany et Sud Est à l’Est • Les Régions d’Atsimo Andrefana et de Menabe à l’Ouest

§2. Identification et structure administrative

La région Haute Mahatsiatra compte sept District : Fianarantsoa, , , , Isandra, . Elle est composée de 82 communes dont 3 urbaines et 79 Rurales.

§3. Caractéristiques physiques

Si l’on considère ces espaces, on peut globalement distinguer trois sous régions naturelles par rapport à l’altitude et au relief : • La partie Orientale, à topographie indécise, correspondant à la surface de transition entre la falaise Tanala et les Hautes Terres centrales. Les bas fonds marécageux constituent une réserve superficiaire importante, mal exploitée, pour la riziculture ; • Les Hautes Terres centrales, correspondant à la partie méridionale du pays Betsileo. Zone densément peuplée présentent un relief montagneux sillonnées par des

9 vallées plus ou moins étroites. Cette région, à relief tourmenté, offre des paysages de rizières en gradins typiques, dénommés tahalaka ; • Les parties occidentales et australes offrent un paysage de grandes plaines et pénéplaines propices à l’élevage et à l’extension de la riziculture (vaste plaine de et de Zomandao). Le climat y est de type tropical d’altitude à deux saisons bien distinctes : la saison chaude et pluvieuse (novembre – avril) et la saison sèche et fraîche (mai – octobre). Dans la haute terre centrale, et à mesure qu'on descend vers le Sud, on remarque une augmentation des températures jusqu'à 20°C. Le même phénomène est observé, aussi bien du centre des hautes terres vers l'Ouest que vers l'Est, respectivement de 16°C à 25°C et de 16°C à 21°C. Le gradient de température est moins élevé dans le sens Nord-Sud que dans les sens Centre-Est ou Centre-Ouest.

A. Hydrographie

L’hydrographie de la Région de Haute Mahatsiatra est caractérisée par le Bassin versant du MANGOKY. Le réseau hydrographique de ce bassin versant prend sa source dans les régions de la Haute Mahatsiatra et d'Ihorombe (rivières Manantanana - Zomandao et Ihosy). Sa superficie totale est de 55.750 km² et il se déverse dans le canal du Mozambique une fois récupéré par le fleuve MANGOKY. Les principaux cours d’eau sont : Mitody, Manambaroa et Fanindrona Fisakana traversant Fandriana et Manandriana.

B. Type de sol et végétation

La région de Haute Mahatsiatra est caractérisée par des sols ferralitiques jaunes/rouges et rouges, de superficies assez importantes, mais discontinues. L’on remarque en outre la présence de sols ferrugineux tropicaux couvrant la partie centrale de la région de la Haute Mahatsiatra, et des îlots d’association de sols ferralitiques rouges et jaunes/rouges et des sols faiblement ferralitiques et ferrisols dans la partie occidentale et australe. La région est caractérisée par la prédominance de grandes superficies de savanes. Les parties ouest sont caractérisées par l’abondance de pâturage naturel dans lequel des bestiaux se disséminent. La partie Est, abritant des zones forestières, dont le Corridor séparant les hautes terres et le littoral, est propice à la valorisation des ressources naturelles, à l’action environnementale et à la promotion du tourisme.

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SECTION II : DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES §1. Structure de la population A. Densité

Le tableau ci-dessous présente la répartition de la population dans la région et la superficie de chaque district ainsi que leur densité respective.

Tableau 1 : Répartition de la population dans chaque district

Population résidente Superficie totale District Densité (hbts/km 2) 2002 (km 2) Fianarantsoa 137.151 138,70 988,80 Isandra, Vohibato, 430.371 1.176,10 103,05 Lalangina Ambalavao 200.478 4.686 42,78

Ambohimahasoa 223.895 1.963,10 114,05

Ikalamavony 88.287 1.0016, 9 8,81 Haute Mahatsiatra 1.080.182 20.980,8 51,48

Source : Monographie de District. 2005

Les Districts les moins peuplés sont ceux d’ (8,81 hbts/km 2) et d’Ambalavao (42,78 hbts/km 2). Les Districts d’Isandra, Vohibato, Lalangina, les plus peuplés disposent presque 40% de la population résidente dans la Région.

B. Croissance démographique

L’évolution de la population de la région entre 1999 et 2002 figure dans le tableau suivant :

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Tableau 2 : Evolution de la population

Taux Population Population Evolution de la District d’accroissement résidente 1999 résidente 2002 population en % Fianarantsoa 109.260 137.151 27.891 25.58 Isandra, Vohibato, 326.520 430.371 103.851 31.8 Lalangina Ambalavao 143.947 200.478 56.531 39.3

Ambohimahasoa 149.452 223.895 74.443 49.8

Ikalamavony 52.406 88.287 45.751 68.5 Haute 781.585 1.080.182 298.597 38.2 Mahatsiatra Source : DIRA Fianarantsoa 2005

Le taux d’accroissement de la population est, par définition la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité. Dans la région, ce taux est nettement supérieur à la moyenne possible à Madagascar qui est actuellement de l’ordre de 30‰ par an. De 1999 à 2002, le taux d’accroissement est de 38‰ dans la région c’est-à-dire une moyenne annuelle de plus de 12% ou 120‰. La population d’Ikalamavony connait un taux d’accroissement relativement élevé (68,5%). Le plus faible taux est aperçu dans le district de Fianarantsoa avec un peu plus de 25%.

Cette constatation peut s’expliquer par l’évolution des conditions sanitaires dans les quatre coins de la Haute Mahatsiatra. Et les cas de Fianarantsoa reflètent les conséquences de la question planning familial qui commence à intéresser les gens en milieu urbain, grâce aux différentes campagnes de conscientisation. Par contre, les pures traditions persistent encore en milieu rural.

C. Composition et répartition de la population

La répartition de la population par milieu urbain et milieu rural figure dans le tableau qui suit :

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Tableau 3 : Répartition de la population urbaine et population rurale

Population Population District Taux urbain Taux rural urbaine rurale Fianarantsoa 137.151 - 100 0 Isandra, Vohibato, - 430.371 0 100 Lalangina Ambalavao 23.419 177.059 11.7 88,3

Ambohimahasoa 14.200 209.695 6,3 93,7

Ikalamavony 17.382 70.905 19,7 80,2 Haute Mahatsiatra 192.152 888.030 17,8 82,2

Source : Monographie du district 2005

La majorité de la population de la région (82,2%) vit en milieu rural. Le taux d’urbanisation s’élève à 17,8%. Le District d‘Ikalamavony se distingue par un taux d’urbainisation relativement élevé. C’est le résultat des éventuelles émigrations vers le centre ville des gens qui fuient l’insécurité régnant en milieu rural.

La répartition de la population par classe d’âge : la population est très jeune (moins de 18 ans), surtout dans les districts d’Isandra, Vohibato, Lalangina, Ikalamavony et Ambalavao puisqu’on rencontre un taux s’élevant à plus de 70%, tandis qu’Ambohimahasoa et Fianarantsoa, les moins de 18 ans sont respectivement de l’ordre de 55%.

§2. Dimension éducative

A. Contexte général

Généralement, l’aspect social reflète exactement l’aspect économique. Une interdépendance des deux aspects est significative. Le développement des ressources humaines à l’intérieur d’un pays favorise la croissance économique. En d’autres termes, la mise en valeur des ressources humaines est l’une des bases structurelles de l’économie. Elle contribue directement à l’augmentation du revenu en améliorant la qualification et la capacité productive. La corrélation positive entre le niveau d’instruction des travailleurs et la rentabilité des investissements est effective. La diffusion de la technologie liée à la croissance moderne n’est possible que s’il existe un potentiel plus élevé d’apprentissage. Tout ceci montre à quel point l’éducation est indispensable au processus de développement.

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B. Situation de l’éducation

Le tableau suivant montre les différents aspects de l’éducation dans la région.

Tableau 4 : Les indicateurs faisant ressortir l’efficacité du système éducatif dans la région. Année 2006/2007

Niveau I Niveau II Niveau III Rubrique public privé public privé public privé Effectifs Elèves 185.139 58.875 36.796 12.757 4.816 5.413 Nombre 970 472 87 56 10 17 établissements Nombre total des 4.512 1.642 1.258 592 295 287 enseignants Nombre de salles 3.892 1.448 597 301 105 106 Ratio élève/maître 43 39 37 23 24 26 Ratio élève/salle 48 41 62 42 46 51

Taux brut de 107 34 30 11 6 6 Scolarisation Taux d’accès 121 37 33 11 5 7

Taux 46 17 15 7 3 4 d’achèvement Source : DREN Haute Mahatsiatra 2007

Le taux de scolarisation dans la région est assez élevé au cours de l’année scolaire 2006/2007. De l’entrée tardive dans le système éducatif d’une part, et du niveau élevé du redoublement d’autre part, découle une rétention anormale dans le cycle primaire, caractérisée par des taux Brut de Scolarisation (TBS) dépassant le 100%. Le taux de scolarisation diminue au fur et à mesure que le niveau d’étude s’élève. Au niveau de l’enseignement secondaire, celui-ci diminue davantage du faite de l’arrêt de la scolarité.

L’abandon scolaire constitue une des causes de déperdition scolaire. Contrairement au redoublement scolaire qui allonge la durée de scolarité, il a pour effet inverse. Selon l’enquête effectuée par INSTAT 1, cinq catégories de raisons d’abandon ont été identifiées :

• les raison dépendant de l’enfant lui-même : l’enfant veut se marier, veut travailler, ou atteint par l’infirmité physique etc., • les raisons issues des parents : les enfants doivent travailler ou aider leurs parents ; études improductives pour les parents,

1 INSTAT, « Tableau de board Fianarantsoa », 2003, p. 31 14

• les raisons financières, • les causes dépendant de l’offre : école fermée, manque d’enseignants, école éloignée, capacité d’accueil limitée, • les autres raisons.

Dans le milieu rural, l’insuffisance de l’offre est considérée comme cause principale de l’abandon scolaire.

Une population alphabétisée a beaucoup plus de chance de se développer dans la mesure où elle peut avoir accès à toutes informations nécessaires à son insertion économique laquelle constitue un facteur important de son développement. Ne sont pas déclarés analphabètes, ceux qui savent lire et faire un petit calcul, ceux qui ont été scolarisés de quatre ans et plus. Le taux est très faible, de l’ordre de 46.6% dans la zone rurale. Cet indicateur montre que plus de 60% des habitants en milieu rural sont analphabètes. L’on peut conclure que de telle situation, pour les paysans, rend difficile la mise en œuvre des approches menées, donc du suivi du processus de développement par les intervenants en milieu rural.

§3. Dimension sanitaire

A. Les nombres de centres de santé dans chaque district Tableau 5 : Nombre de centre de soins par district

District CHDI et II CSBI CSBII Total Fianarantsoa 1 5 23 28 Isandra,Vohibato, 1 6 36 42 Lalangina Ambalavao 1 8 26 34 Ambohimahasoa 1 3 22 25 Ikalamavony 1 3 8 11 Total en % 5 25 115 140 Source : Direction Provincial de la Santé de Fianarantsoa 2004

Les habitants des Districts d’Isandra, Vohibato, Lalangina semblent mieux soignés car ils disposent d’infrastructures sanitaires plus nombreuses. Le District d’Ikalamavony qui est le plus nécessiteux : ceci du fait du retard socio-économique accusé de ce District par rapport aux autres, sans parler des instabilités et d’insécurités de tous ordres.

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B. Le ratio population/personnel soignant

L’effectif du personnel médical diffère d’un district à un autre. Le tableau suivant montre une grande nuance entre les nombres concernant chaque district.

Tableau 6 : Effectif du personnel médical et de la population cible dans la région

Para Personnel Population District Médecin Médecin/population médical d’appui cible Fianarantsoa 29 48 5 137.151 1/4700 Isandra,Vohibato, 42 62 4 430.371 1/10.200 Lalangina Ambalavao 8 6 2 200.478 1/25.000 Ambohimahasoa 24 35 3 223.895 1/9.300 Ikalamavony 10 26 2 88.287 1/8.800 Haute 113 177 16 1.080.182 1/9.500 Mahatsiatra Source : Direction Provincial de la Santé de Fianarantsoa 2004

Le nombre de médecin opérant dans la région s’annonce très faible. Par exemple à Ambalavao, 1 médecin assure le traitement de 25.000 habitants. C’est à Fianarantsoa que le ratio médecin population semble le plus acceptable. Pour les autres districts, le rapport avoisine le 1/10.000.

On note l’insuffisance de médecins, agents paramédicaux occupant la plupart des postes sanitaires des communes rurales.

D’après ce qu’on a pu constater précédemment, on peut dire que le domaine éducation connaît un problème d’insuffisance d’enseignants face à un surnombre d’effectifs. On devrait alors améliorer la qualité de service et la quantité des enseignants pour parvenir à un bon résultat. Dans le domaine santé, le nombre de centres de soins, d’hôpitaux et de médecins ainsi que l’effectif du personnel administratif n’arrivent pas encore à satisfaire le nombre des patients. Aussi, une remise en cause de la situation pourrait-elle donner un nouveau souffle à la Région. La santé de la population, en effet contribue pleinement à son développement aussi bien social qu’économique. Tous les efforts déployés jusqu’à maintenant dans la vie sociale ne demandent qu’à être multipliés. La campagne de l’alphabétisation, en particulier doit s’intensifier dans tous les coins concernés.

En guise de conclusion, aucun développement durable ne peut avoir lieu, si nous ne disposons pas d’assez de capital humain apte à s’intégrer dans le processus.

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SECTION III : SITUATION ECONOMIQUE

Pour connaitre la situation économique de la Région, nous allons nous référer aux données issues des divers secteurs économiques tels L’agriculture, l’industrie et l’artisanat.

§1. L’agriculture

Nous allons aborder de façon plus détaillée ce paragraphe dans le prochain chapitre. Dans les paragraphes qui suivent, nous nous contenterons seulement de voir un aperçu général. Dans la Région de Haute Mahatsiatra, comme dans les autres régions de Madagascar et selon les informations émanant de l’INSTAT, la grande majorité de la population malgache vit dans le milieu rural et travaille dans l’agriculture, ce qui reflète bien l’économie dans l’ensemble. En 2000, 80 % des ménages exercent une activité agricole, activité principale. Le secteur rural est le secteur essentiel de l’économie malgache avec près de 45% du PIB et représente les moyens de subsistance pour les 75 % de la population. L’agriculture, l’élevage et la pêche rapportent les produits suffisants pour la population locale. Cependant, on remarque le gaspillage de ressources naturelles (déforestation, etc.), l’insécurité dans certaines localités, l’état vétuste des infrastructures routières et l’insuffisance de cadres techniques. Par conséquent, les richesses locales sont mal gérées.

Cette Région, réputée par une forte densité de population rurale, rencontre des problèmes majeurs en ce qui concerne l’acquisition de terrain. On sait que l’aménagement de nouveaux terrains cultivables et l’utilisation de nouvelles techniques de production pourraient ensemble affermir l’essor économique.

Une instabilité de rendement agricole se fait aussi sentir dans la Région. Un encadrement technique continu et intense des agriculteurs s’avère indispensable afin que ceux-ci puissent améliorer convenablement leur production. Parallèlement à ce volet Agricole, des cadres en miniature issus des Associations et des ONG existent quoiqu’insuffisants.

En ce qui concerne l’élevage, la situation régionale ne semble pas meilleure. Il doit faire face actuellement à de nombreux problèmes qui entraînent la dégradation de la production : la recrudescence des épidémiques affectant les bétails, l’insécurité qui règne

17 dans certaines localités de la Région, le niveau technique restant encore au stade traditionnel, raison pour laquelle très peu de jeunes s’orientent vers la pratique d’élevage.

§2. Industrie

L’industrie qu’on rencontre surtout dans les centres urbains et leurs environs, n’arrive pas encore à atteindre l’envergure qu’on attend d’elle.

Pourtant le secteur d’activité le plus prépondérant est celui du secteur tertiaire : commerce et de service. Le tableau suivant le démontre. Tableau 7: Répartition d’activité régionale des établissements créés en 2005 selon les secteurs d’activité dans Haute Mahatsiatra

Secteur d’activité Effectif en % Secteur primaire 0.2 Secteur secondaire 0.2 Secteur tertiaire 99.6 Total 100 Source : INSTAT 2005

Les opérateurs économiques s’investissent en masse dans le secteur tertiaire. Les investisseurs dans le secteur primaire et secondaire sont minoritaires. Les branches d’activités les plus créatrices d’entreprises sont le commerce (47.9%), viennent ensuite les transports (35.2%) et puis les autres branches (16.9%). L’industrie existant est d’obédience agricole. Cependant, les établissements et entreprises permettant de traiter les produits du secteur agricole, à la base de l’économie régionale, sont rares 1.

La répartition des entreprises industrielles par activités autres que la décortiquerie et la rizerie est présentée par le tableau suivant :

1 ONEF et MENRS:« études socio-économiques sur la région Haute Mahatsiatra », septembre 2004, p.47. 18

Tableau 8: Effectif des entreprises industrielles par district en %

District pourcentage Fianarantsoa 72 Isandra,Vohibato, Lalangina 16 Ambalavao 3 Ambohimahasoa 8 Ikalamavony 0 Total en % 100 Source : Monographie 2004

Cette répartition prouve encore la nette différence en matière d’industrie entre centre urbain et zone rurale : la présence des activités industrielles fait défaut dans le monde paysan.

Le fonctionnement de la majeure partie des industries dépend de la production agricole. Cependant, bien que cette situation semble appropriée au secteur agricole qui domine l’activité, le nombre actuel des industries de transformation agricoles reste insuffisant pour faire face à la surproduction dans certaines localités de la région : prune à Ambohimahasoa, tomates à Ambalavao, gros oignon à Ikalamavony.

§3. L’artisanat

On observe différents types d’entreprises artisanales dans la région. Les filières coupe et couture et broderie demeurent jusqu’à présent la spécialité des femmes. La construction des bâtiments et ouvrage bois restent réservés aux hommes.

Les District d’Isandra, Vohibato et Lalangina gardent la tradition dans l’artisanat féminin basé sur la vannerie (paniers, chapeaux, nattes de sol, etc.). La production est surtout destinée aux marchés locaux, et orientée vers les besoins du monde rural. Ambalavao est le haut lieu de deux spécificités locales :

• Les lamba « arindrano », qui sont des tissus typiquement Betsileo fabriqués à partir de la soie ; des activités de promotion de la sériciculture destinée à la production de matière première sont en cours de lancement. • La fabrique de papier antemoro

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Destinés essentiellement pour les marchés urbains, les articles les mieux finis peuvent trouver quelques débouchés à l’exportation, cette filière restant contrôlée par les collecteurs artisans urbains et les intermédiaires.

Le tableau ci-après fait apparaître la situation de l’artisanat au sein de la Région. Tableau 9: Effectif des entreprises artisanales dans la Haute Mahatsiatra

Groupe Nombre Coupe, couture et broderie 150 Travail du bois, ébéniste 30 Bâtiment’ travaux public 32 Mécanique et ouvrage métallique 17 Total 229 Source : Monographie 2004

Par conséquent, les filières broderie, couture, menuiserie tiennent une place importante dans l’artisanat régional.

En somme, on constate que la Région possède d’importantes potentialités d’activités économiques. Ces activités prometteuses donneront un brillant avenir en milieu rural à condition que la densité de la population, la sécurité sociale, les conditions climatiques favorables à la diversification des cultures, soient simultanément remplies. Tout dépend d’un encadrement à la fois effectif et renforcé du milieu rural, et d’une meilleure organisation de l’appareil administratif. L’industrie qu’on rencontre surtout dans les centres urbains et leurs environs, n’arrive pas encore à atteindre l’envergure qu’on attend d’elle. De même l’artisanat reste à un stade plus ou moins traditionnel. Il manque de véritables techniques de production.

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CHAPITRE II : L’ECONOMIE RURALE ET LE CONTEXTE DE LA PAUVRETE

Toute intervention en milieu rural repose sur une analyse explicite ou implicite de la situation qui permet d’identifier les facteurs défavorables et de proposer des actions modifiant ces facteurs. De la justesse du diagnostic dépend, en partie de la pertinence des actions : si l’on se trompe dans l’analyse d’un problème, il est peu probable qu’on arrive à le résoudre. Or, les situations agraires sont très diversifiées. Une bonne capacité d’analyse des situations est donc nécessaire. Dans cette partie, nous essayerons de relever les contraintes majeures qui seront analysés dans ce deuxième chapitre.

SECTION I : ANALYSES DE FONCTIONNEMENT DE L’EXPLOITATION

§1. Agriculture

A. Superficie

La Région s’étend sur 20.980 km2 dont 1164,8 km2, soit 5,6% seulement est cultivée par rapport à la superficie physique totale.

Les terres cultivables sont mal exploitées par les cultivateurs qui peuvent encore élargir leur champ d’action en aménageant le maximum de terrain possible. Ces derniers se contentent toujours de leurs petits lopins de terre qu’ils ont hérités de génération en génération. En général, leur technique de production laisse à désirer 1. Heureusement certains paysans pratiquent la culture en relief pour mieux se subvenir.

Dans la Région, la superficie cultivée paraît très faible pour Ikalamavony, pourtant le district le plus vaste, à raison de 1,1% et d’Ambalavao, 5.6% .Et dans les autres districts, le taux dépasse, légèrement le cap de 10%. Cette situation reflète le retard accusé pour Ikalamavony vis-à-vis des autres localités de la région sur le plan économique.

La figure suivante montre la proportion des surfaces cultivées et forestières vis-à-vis de la superficie totale.

1 DUFUMIER MARC : « Les projets de développement agricole », CTA KARTHALA, 1996, p. 44 21

Figure 1: Répartition de la superficie physique

Source : FTM 2001

B. Exploitation agricole a) Les catégories de cultures.

La riziculture constitue le système de base de la production vivrière de la région, elle représente 52% de la superficie cultivée. Elle est suivie de loin par la plantation de manioc (14%) et la culture du haricot (8%), de maïs (8%), patate douce (8%). Les autres cultures de diversification alimentaire sont : l’arachide (3%), la pomme de terre (2%).

Le potentiel en agriculture commerciale existe par endroit, mais peu valorisé. La région a vocation spécifique en culture de rentes et industrielles telles que la vigne , le thé, le tabac et le café. Malheureusement, aucune de ces filières n’est pour l’instant suffisamment développée pour créer un véritable sursaut dans le développement industriel et la croissance économique de la région. Pourtant, les cultures maraîchères et fruitières avec un avenir prometteur sont relativement anciennes et assez répandues sur les hautes terres centrales.

b) Mode d’exploitation agricole

Les principales cultures rencontrées dans les communes sont le riz en première place. Viennent ensuite les cultures vivrières. Le mode de production des exploitants utilise les bas-fonds et les bassins versants : les parcelles des bas fonds sont plantées de riz et les travaux sont exécutés manuellement avec des outils rudimentaires comme la bêche. La charrue est réservée pour les grandes parcelles.

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En exploitant les terres de bas-fond et des bassins versants pour produire, les paysans utilisent la technique traditionnelle, ils transforment en terrasses les terres des versants des collines favorables à l’irrigation pour la riziculture.

L’adoption des facteurs d’intensification agricole tels que les semences sélectionnées, les intrants et les techniques culturales améliorées concerne essentiellement les systèmes rizicoles.

Tableau 10: Fréquence d’utilisation de quelques intrants et techniques améliorées de production agricole

Intrants/techniques Utilisation Utilisation régulière occasionnelle Repiquage du riz 79 1 Equipement agricole non traditionnel 69 11 Cultures de contre saison sur rizières 45 27 Cultures sur tanety en courbes de niveau 33 24 Engrais chimiques 33 23 Variétés améliorées du riz 23 20 Pesticides/herbicides 20 26 Semis direct du riz sur rizière en boue 19 20 Système de riziculture intensive (SRI) 23 20 Source : INSTAT 2003

c) Modes de tenure foncière

Bien que la possession de la terre soit un facteur déterminant de la richesse, sur le plan national, elle ne constitue pas le seul indicateur de prospérité agricole dans le monde rural malgache. La plupart des terres des ménages sont héritées. Elles sont acquises par leurs propriétaires par voie de succession. La population accordent une valeur importante à la terre, la plupart des transactions dans les marchés des terres son plutôt des ventes faites par les propriétaires en cas de force majeure. Dans les villages, les gens vendent leurs terres seulement pour faire face à des dépenses relatives aux funérailles, enterrements, aux cérémonies, événements familiaux, à l’acquisition des nourritures ou au remboursement de dette 1. Le métayage et le fermage existent mais concernent en général peu de paysan.

1 Freudenberger K., “livelihoods without livestock”, LDI Madagascar, 1998, p 23. 23

Cependant, ces mécanismes de redistribution jouent principalement en faveur des ménages moyens ou riches 1. Ces modes de faire-valoir ne touchent qu’environ une infime partie des ménages. Le système de partage est l’origine du morcellement des terres familiales en des parcelles de petite taille surtout rizicoles.

C. Source de revenu

Les AGR sont les activités professionnelles des ménages qui leur procurent une source de revenus. La contribution de l’agriculture aux revenus monétaires est définie comme la part moyenne de l’ensemble des revenus des ménages d’une commune générée par la vente des productions agricoles, cultures vivrières et cultures de rente confondues. La contribution des activités non agricoles aux revenus monétaires est définie comme la part moyenne de l’ensemble des revenus des ménages générée par les activités autres que la vente des produits Agricoles. Il s’agit principalement : du salariat agricole, du salariat dans le secteur industriel et manufacturier, de l’artisanat, du commerce, de la préparation ou transformation d’aliments et de l’exploitation forestière, du transport, du tourisme, de l’hôtellerie 2.

Les ménages ruraux ne peuvent pas vivre uniquement des revenus des activités agricoles. Des activités temporaires ou à plein temps constituent autant des sources importantes de revenus pour la plupart d’entre eux (travaux de champs, charpenterie, menuiserie, maçonnerie).

La source principale de revenu se trouve dans le secteur agricole (75%) : l’agriculture d’abord (avec une prépondérance de la part des cultures vivrières), le salariat agricole et l’élevage après. En général, l’exploitation agricole fournit la plus grande part des revenus des ménages ruraux. Elle représente plus de la moitié de sources de revenus. Malgré le fait que la part de ces activités peuvent être significatives, elles concernent peu le ménage en terme de sources de revenus.

D. Sécurité alimentaire

La région est globalement déficitaire de 77.500 tonnes de paddy en riz de consommation. La production régionale permet de couvrir les 72% des besoins de la

1 Dorosh et al. : « Structure et facteurs déterminants de la pauvreté à Madagascar », Cornel University, INSTAT, 1998, p 55. 2 SIRSA, « Atlas des données structurelles concernant la sécurité alimentaire, région Haute Mahatsiatra », mars 2006, p. 31. 24 population. Le District d’Ikalamavony est excédentaire. Les District Ambalavao et Ambohimahasoa sont proches de l’autosuffisance. Le déficit est profond concernant les quatres District Fianarantsoa, Isandra, Vohibato et Lalangina.

Tableau 11: L’état de la sécurité alimentaire dans chaque district

Production population Besoin en Taux de Excédent (+) paddy paddy (tonne) satisfaction Déficit (-) (tonne) En paddy (t) Fianarantsoa 4.450 136.917 30.122 15 -25.672 Isandra,Vohibato, 74.960 560.330 123.273 61 -48.313 Lalangina Ambalavao 45.220 246.947 54.328 83 -9.108 Ambohimahasoa 43.848 241.675 53.169 82 -9.321 Ikalamavony 33.310 83.743 18.423 181 14.887 Haute Mahatsiatra 201.788 1.269.612 279.315 72 -77.527 Source : PRD 2005

La disponibilité apparente dans le tableau ci-dessus est théorique. Dans la pratique les paysans vendent des récoltes de paddy plus qu’ils n’en laissent en stock. La part moyenne de riz auto consommée par les paysans est estimée à 69% tandis que la part mise sur le marché est à 25% 1. Ce qui entraîne dans bien de cas une hémorragie non négligeable des stocks de sécurité des riziculteurs et des zones entières de production. Il n’est pas surprenant de voir des ménages qui s’engouffrent dans des pénuries en riz de consommation durant la période de soudure. Ainsi, la plupart des ménages modèrent leur consommation et gèrent leur stock de façon à assurer leur alimentation le plus longtemps possible. Les autres utilisations (don, semences, redevances, frais de cultures, remboursement de gages) absorbent une part significative de la production rizicole.

Le déficit est comblé par :

• Du riz importé des communes excédentaires, des autres régions pour le milieu urbain, voire même de riz importé dénommé : stock tampon.

1 INSTAT, 2004 25

• Des compensations inter-communales et de la diversification alimentaire des ménages en autres produits vivriers tels que le manioc, la patate douce, le maïs, et la pomme de terre pour le milieu rural • La sous alimentation pour les catégories de la population la plus vulnérable qui ne dispose ni assez de produits vivriers pour subvenir à leurs propres besoins, ni le pouvoir d’achat pour en acheter durant la période de soudure.

Tableau 12: Taux de prévalence de l’insécurité alimentaire

Insécurité alimentaire Insécurité alimentaire chronique saisonnière Isandra,Vohibato, Lalangina 10 à 17% 46 à 62% Ambalavao 10 à 17% 36 à 46% Ambohimahasoa 10 à 17% 36 à 46% Ikalamavony Inférieur à 3% 24 à 36% Source : PRD 2005

Seul le district d’Ikalamavony est épargné de l’insécurité alimentaire chronique. L’insécurité alimentaire saisonnière y existe toutefois à un taux de prévalence de 24 à 36%. Les autres districts sont frappés par l’insécurité chronique avec un taux de prévalence variant de 10 à 17%. L’insécurité alimentaire saisonnière sévit dans le district de Fianarantsoa à 46-62%, dans les districts d’Ambalavao et d’Ambohimahasoa à 36-46%.

On se sert des recettes provenant de la vente du riz, après la récolte pour faire face dépenses relatives à l’exploitation rizicole et autres dépenses familiales. Pendant la période de soudure, le manioc est vendu à faible quantité pour l’acquisition de produits de première nécessité car il sert à compléter les aliments. Et les légumes servent à la consommation familiale après leur vente sur le marché.

La volaille et le porc procurent aux ménages un revenu pendant la période de soudure. Les produits d’élevage constituent une forme d’épargne utilisée pendant la période de soudure pour l’acquisition d’autres produits alimentaires. Néanmoins, Le revenu tiré de l’élevage reste très limité, voire insignifiant. Elle ne contribue au maximum à courir les 25% des revenus, mais très rarement les 50%. L’élevage de bovin ne produit que des revenus

26 limités destinés à combler les grosses dépenses imprévues ou aux achats de nouvelles têtes de bovins 1.

E. Epargne et emprunt a) Epargne

L’épargne reste une pratique chez un grand nombre de ménages. La proportion est de 50% quelque soit leurs forme. La forme la plus répandue est monétaire, en système « bas de laine », les autres sous formes de bétail mais elle est plus particulièrement moins significatifs dans les autres districts autre celle d’Ikalamavony.

Les institutions financières attirent peu de ménages épargnants, du moins là où elles ont des caisses proches : moins de 10% de ménages sont intéressés. Une des causes entravant la pauvreté est l’inexistence d’un secteur financier, crédit rural adéquat pour financer les AGR, surtout en milieu rural.

b) L’emprunt

Très peu de ménages ont une propension à l’emprunt. C’est l’une des causes du blocage du développement dans le secteur primaire. Force est donc de constater qu’une part significative du portefeuille de crédit des IMF va à l’agriculture. Cependant, la portée des chiffres doit être relativisée : • les volumes de crédit offerts sont faibles face aux besoins de financement de l’agriculture, • les IMF se cantonnent dans une stratégie de grande prudence par rapport à l’agriculture, et limitent la part de portefeuille de crédit qui y est dévolue ; dans les perspectives actuelles, l’augmentation du crédit à l’agriculture est donc liée d’une part à la croissance des IMF qui est lente et émaillée de crises, et d’autre part, au renforcement de la confiance entre les secteurs agricoles et microfinance par le demande diversifiée (crédit moyen et long terme, épargne adaptée, assurances, etc.)2.

§2. Système élevage Deux types d’élevage dans les exploitations sont en vigueur : l’élevage à cycle long (zébus) et l’élevage à cycle court (les porcs et les volailles).

1 PRD 2005 2 WAMPFLER B., BARON C., « Microfinance, banques commerciales : Quels partenariats pour le financement de l’agriculture », Séminaire international Dakar, 21 janvier 2002.p. 24 27

Elevage de zébus : bien que le zébu ait une valeur sociale, les paysans l’utilisent surtout pour les travaux agricoles. Il est utilisé comme bœufs de trait pour le labour et le piétinement au moins une paire de zébus utilisent le fumier pour les parcelles rizicoles s’il y a une intégration riziculture-élevage, comme des vaches laitières et des bœufs viandeux.

Petit élevage : les porcs et la volaille constituent le petit élevage. L’élevage de volaille est de type extensif. L’élevage des porcs est moins important dans les exploitations Betsileo.

SECTION II : LES POTENTIALITES ET CONTRAINTES DE LA REGION

La région de Haute Mahatsiatra est dotée d’une solide potentialité pour une croissance accélérée de l’agriculture qui permet d’atteindre une productivité élevée, avec une flexibilité suffisante pour répondre à l’évolution de la demande du marché. Cependant, à côté des potentialités, des contraintes subsistent et rendent le développement local difficile.

§1. Les contraintes et potentialités par district

A. Districts d’Isandra, Vohibato, Lalangina a) Potentialités

• Zone favorable à la viticulture et au maraîchage, • Zone d'actions de développement local, • Présence du centre multiplicateur semencier, b) Problèmes majeurs

• Persistance du phénomène des vols de bétail et d’insécurité sociale en général (zone Ouest), • Manque de maîtrise de l'eau, • Défaut d'entretien des infrastructures routières. B. District d’Ambalavao

On distingue deux zones différenciées :

• la partie Ouest du district avec ses larges pâturages naturels est favorable à la pratique de l'élevage extensif de bovins, raison pour laquelle Ambalavao, est classé le deuxième marché de bestiaux de l’île après Tsiroanomandidy ;

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• la partie Est est réputée par ses unités de production vin, et sa tradition artisanale (fabrique de papier antemoro, élevage de soie Ambatry, tissage de lamba landy, pratique de la forge). a) Potentialités

• Réserves foncières aménageables importantes, • Zone à potentialité viticole importante, • Renommée de la filière tissage artisanal (lamba landy) avec en amont élevage de verre à soie (Ambatry et murier), • Potentialité touristique à développer (Parc National Andringitra) : Ecologies Ecotourisme, • Zone de culture de tabac industriel, • Ressources minières (fer, corindon, granit rose, chaux). b) Problèmes majeurs

• Insécurité des zones de production due aux dahalo, • Faibles rendements agricoles, • Sous-équipement social (santé et éducation), • Sériciculture en régression, • Problèmes de l’eau : eau pour la culture (riziculture surtout) et eau de distribution locale. C. District d’Ambohimahasoa

La zone potentiellement la plus riche, située au Sud-Ouest (zone viticole de ) est plutôt orientée par Fianarantsoa. La cuvette intramontagnarde d'Ambohimahasoa attire les activités d'exploitation forestière au détriment de la vocation agricole et agro-industrielle qui constituait auparavant le principal atout économique de la région.

a) Potentialités

• Zone à vocation affirmée pour la culture fruitière, • Présence d'un centre multiplicateur semencier, • Région favorable à la culture du blé, • Présence d'un établissement agro-industriel sous forme potentielle,

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• Station forestière d’Ialatsara certifiée « bio », avec ses produits agricoles : miel, huiles essentielles. b) Problèmes majeurs

• important déficit en riz, • Régression des activités de la filière agro-alimentaire, • Déboisement important. D. District d’Ikalamavony

A part la bande orientale (, , Sakay), le district est remarquable par l'étendue de ses vastes pâturages et plaines cultivables. L'ensemble de la région est favorable à la polyculture (riz, maïs, manioc, arachide, gros oignons) et l'élevage extensif de bovins, de porcins et de volailles.

a) Potentialités

• Réserves en terres cultivables et pâturages, • Ressources minières (fer, béryl, tourmalines, autres), • Grenier à riz de la région et avenir proche en tout point de vue. b) Problèmes majeurs

• Manque d'infrastructures urbaines, • Insuffisance et dégradation des infrastructures routières, • Enclavement des zones productrices, • Insécurité liée aux vols de bovidés, • Sous-équipement en structures sanitaires et scolaires.

§2. Synthèse des potentialités et des contraintes

A. Potentialités

La région dispose d’abondantes mains d’œuvres agricoles à utiliser rationnellement en vue de promouvoir les différentes cultures notamment les cultures de rente (café, plante aromatique et médicinale, l’arboriculture fruitière) et les cultures maraîchères, les cultures vivrières, et surtout la riziculture.

Même si le contexte global du développement est contrasté et complémentaire d’une zone à une autre, les secteurs productifs principaux restent toujours axés sur l’agriculture et

30 l’élevage. L’agriculture est partout dominée par les cultures vivrières. On constate une évolution positive, mais lente, vers la diversification en cultures de rentes et industrielles plus ou moins spécifiques à la région : la vigne, le thé, et le tabac, les plantes aromatiques et médicinales. L’élevage est dominé par le cheptel bovin dans la partie Ouest (Ikalamavony) et Sud (Ambalavao) et le petit élevage à cycle court aux partie Centre et à l’Est (avec ses quatres districts et Ambohimahasoa).

La région dispose d’une immense possibilité de croissance et de développement dans tous les secteurs :

• La complémentarité des sous régions, caractérisée par des potentialités naturelles variées (climat, sols, rivières, etc.). La diversification des orientations agricoles et agro industrielles est prometteuse. • L’existence d’une population ingénieuse, réceptive et laborieuse, et une main d’œuvre abondante ayant une forte tradition dans le secteur agricole, servant de leviers importants dans l’extension. L’application de nouvelles techniques de production dans ce secteur est significative. • De fortes potentialités encore peu exploitées dans la partie occidentale et australe : ressources minières, grandes étendues de plaines à sols arables, cheptel bovin ont besoin d’être investies. • Une très grande richesse en biodiversité et un corridor forestier assurant les ressources en eau et les fonctions hydrologiques existent à l’est de la Région. • La diversité culturelle peu valorisée par manque de structure et d’organisation pour son expression et l’adhésion des jeunes constitue une richesse démontrant une fois de plus, la spécificité régionale. • L’existence de projets de soutien travaillant dans des domaines divers et variés de la sécurité alimentaire, de l’ouverture à l’économie de marché, de la sécurisation sociale et humaine, de la gouvernance locale nécessite une recherche action participative des cadres.

En somme, les potentialités peuvent se résumer comme suit :  Potentialités Humaines : • Taux d’alphabétisation assez élevé ; • Solide tradition agricole ; • Assez Forte densité de population rurale ; • Existence de mains d’œuvre.

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 Potentialités physiques : • Climat favorable à la possibilité de diversification de spéculations agricoles relatives à l’agriculture ; • Infrastructure assez développée par rapport à d’autres régions ; • Réseau hydraulique permettant le développement des cultures irriguées.  Potentialités économiques : • Existence de grandes villes ; • Taux d’encadrement du milieu rural assez élevé ; • Infrastructures sociales assez développées dans les zones urbaines. B. Contraintes

a) Des tendances lourdes

Un certain nombre de tendances lourdes pèsent sur la région de Haute Mahatsiatra :

• Les infrastructures économiques et sociales, ainsi que les services d’appui au développement urbain et rural sont insuffisantes et très mal réparties dans l’espace. La disparité en indices de développement entre les différents sous régions est forte. Elles sont particulièrement très nettes dans les secteurs sociaux tels que l’éducation, la santé et la sécurité. On note une insuffisance d’infrastructures de base, de services d’appuis, d’équipements et de main d’œuvre pour l’exploitation des vastes potentialités du Moyen Ouest. • Le réseau de pistes ramifié partant de la RN.7 s’avère insuffisant pour l’intégration des zones périphériques dans la croissance régionale. Il souffre de la carence en densité de pistes de desserte praticables sur toute l’année. Les voies de communications qui relient directement les régions limitrophes, sans passer par la RN.7 sont quasi inexistantes. • Le secteur agricole contribue à raison de plus de 75 % à la formation des revenus de la population. Le secteur évolue dans une économie d’auto subsistance et est handicapé par l’absence de tissus agro industriels et alimentaires forts, moteurs d’un véritable sursaut pour ouverture à l’économie de marché. • La forte pression démographique, l’exiguïté des terrains et la difficulté d’extension des superficies cultivées sur les Hautes Terres sans amélioration significative de rendement agricole restent des problèmes épineux auxquels on doit faire face. Par conséquent, les contraintes majeures de la région sont résumées comme suit :

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b) Les contraintes majeures de la région de Haute Mahatsiatra

 Sur le plan économique

• Economie de subsistance : faible intégration dans l’économie de marché • Faible compétitivité des produits agricoles : productivité faible (riz, mine), qualité médiocre (vannerie….), activités en régression (vigne), produits non concurrentiel • Economie de spéculation : foisonnement de petites activités commerciales et du troc • Peu de transformation des produits agricoles et miniers • Insuffisance d’infrastructures économiques (route, piste de desserte, énergie, télécommunication, marché, tourisme…) • Enclavement et inaccessibilité de plus de 70 % des communes surtout la de la zone occidentale de la Région • Peu de création d’emplois, augmentant ainsi le chômage  Sur le plan social

• Insécurité dans les zones rurales, liée surtout au vol de bovidés • Prévalence des maladies endémiques et non endémiques liées à l’utilisation de l’eau non potable. Accès limité de la majorité de la population aux soins médicaux, insuffisance d’infrastructure et de personnel médicaux. • 48,8% de la population rurale et 30,5% de la population urbaine sont encore analphabètes, la déscolarisation, la déperdition scolaire, le taux d’achèvement scolaire de 23,2%, l’insuffisance de la formation technique et professionnelle et la formation universitaire à la carte très limitée en sont les causes, sans parler des documents (livres) et des infrastructures adéquates mises à disposition.

 Sur le plan de la gouvernance locale

• Dysfonctionnement et insuffisance des capacités des institutions décentralisées et déconcentrées • Défaillance du système judiciaire • Appropriation et pérennisation des approches participatives des paysans quasi- fictives

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On peut dire d’après ce qui précède que nul ne peut nier la faiblesse du niveau de vie de la population dans la région Haute Mahatsiatra. Pourtant, la région dispose de potentialités diverses et variées dont la mobilisation de ces ressources permet d’asseoir un développement intégré et durable. Jusqu’à l’heure actuelle, ces potentialités sont encore peu exploitées et la mise en œuvre des différents plans et la synergie des acteurs sont attendues.

SECTION III : MISE EN EVIDENCE DE LA PROBLEMATIQUE DE LA PAUVRETE RURALE

La pauvreté est liée à des facteurs nécessitant une réflexion, une action, voire une collaboration étroite entre dirigeant et paysans. L’on peut citer, entre autres :

A. Les activités

L’Agriculture est largement tributaire des régimes de pluie, et les techniques culturales utilisées conditionnent le rendement de la riziculture. Le zébu reste l’outil de travail par excellence avant que les paysans n’aient accès aux intrants agricoles modernes (engrais, matériels agricoles, produits phytosanitaires). Les cultures vivrières (manioc, patate douce, haricot et maïs, etc.) sont avant tout destinées à l’autoconsommation dans les Hautes Terres. La Moyenne Ouest est très favorable à la culture de manioc et d’arachide. Les unités de transformation et les moyens de transport sont des facteurs bloquant pour les paysans sur l’extension des cultures.

Bref, les aléas climatiques, l’approvisionnement en intrants pour l’investissement, l’absence d’un tissu industriel et la paralysie des échanges internes, freinent considérablement les efforts du développement du secteur primaire et entraînent une dégradation des revenus des paysans.

B. L’insuffisance des infrastructures

a) Infrastructures hydrauliques

On a souvent considéré que l’extension des superficies irriguées posait avant tout un problème de financement et d’ingénierie. Cependant, au fur et à mesure de la réalisation de barrage, on s’est aperçu que l’infrastructure agricole est sous-utilisée. Les ingénieurs peuvent construire les barrages et les canaux principaux, mais il appartient aux paysans de

34 procéder à leur maintenance. La politique d’entretien et de maintenance doit aller de pair avec l’acquisition d’une quelconque infrastructure 1.

b) Les infrastructures routières

Les coûts du transport constituent un obstacle à l’exploitation de l’économie d’échelle. L’absence de bonnes routes ne fait que freiner, voire empêcher l’acheminement des produits agricoles à cause du coût trop élevé du déplacement.

Effectivement, d’importante zone productive dans la Région est totalement dépourvue de routes et reste isolée du monde extérieur pendant la saison de pluie, ce qui empêche le marché local de fonctionner. Ces types de contrainte ne peuvent pas facilement se spécialiser dans de cultures destinées à la vente dans des grandes villes ou à l’exportation.

C. L’accès aux marchés

L’obstacle le plus important pour les paysans de s’intégrer à l’économie de marché tient sans doute aux difficultés d’accès aux marchés. Aux manques d’information et capacité de négociation avec les opérateurs économiques s’ajoutent les problèmes des infrastructures rurales. Les paysans se trouvent dans l’incapacité d’écouler leurs produits. L’accès intérieur comme extérieur, est solidaire des communications écrites, radiophoniques voire télévisuelles.

D. L’insécurité foncière

En fait, l’insécurité foncière relève essentiellement de l’incapacité des structures domaniales à répondre aux nombreuses demandes de reconnaissance des droits sur le sol et à gérer les mutations foncières. La solution aux problèmes n’est que l’immatriculation privative et individuelle quoique assez limitée.

La procédure de concession débouchant sur l’immatriculation foncière, telle qu’elle est pratiquée habituellement, reste lourde, chère et complexe. L’insécurité foncière est un élément parmi d’autres qui bloque les processus d’intensification agricole et la gestion des ressources naturelles.

1 MALCOLM GILLIS, « Economie de développement », De Boeck university, 1993, p. 600 35

E. La fluctuation du prix des produits

Mis à part le problème de transport, la fluctuation du prix dans les produits agricole constitue une autre insécurité envers les cultivateurs. Elle constitue un risque, d’autant plus que si la baisse brutale du prix du produit cultivé a lieu au moment de la récolte. Les paysans doivent dépendre lors de la vente des produits, du cours en vigueur.

La chute de prix d’un produit, notamment en cas de la hausse simultanée des prix PPN, risque d’entraîner la baisse des revenus de la famille paysanne au dessous du niveau indispensable à la survie. Le crédit peut remettre la famille à flot, mais le taux d’intérêt sont pour un simple paysan est trop exorbitant. Et une fois endetté, il risque de n’être jamais en mesure de rembourser ses créanciers et perdre la terre offerte par lui en garantie. Les paysans optent pour devenir tributaires d’une seule culture et de consacrer une partie de leur terre à la production alimentaire indispensable à leur famille.

F. La source de financement

La première solution pour aborder le problème posé, pour l’apport au monde rural, du capital suffisant assurant un développement, consiste à créer des institutions financières.

A cause du taux d’intérêt trop élevé et les différentes procédures pour des institutions financières. Plus la moitié des ménages paysans se tournent vers le secteur informel. Quelque soit la source de financement, les taux d’intérêt sont habituellement très élevés et le montant octroyé est faible, elle tourne autour de 18% dans les banques et 30% dans les institutions financières 1. Ainsi l’exploitant ne fait appel à eux que lorsqu’ils se trouvent au pied du mur. En plus, les réseaux des institutions financières, malgré leur dynamisme et leurs services innovants touchent encore à petite échelle le monde rural, leur place dans le financement de l’Agriculture reste donc faible. 94.6% de crédit octroyé sont dans le commerce contre 5.4% dans la production. Une faible proportion d’exploitant seulement sollicite de crédit pour l’investissement. Il ne leur emprunte pas pour acheter davantage d’engrais ou un nouvel équipement mais pour faire face aux dépenses de la consommation alimentaire quotidienne ou dans des évènements familiaux quelconques. Alors que les dépenses de ce type ne seront que rarement suffisantes pour permettre le remboursement d’emprunt assorti d’intérêt exorbitant.

1 LAPENU CECILE, CERISE. « Financement de l’agriculture familiale dans le contexte de la libéralisation, financement de l’agriculture : quelle contribution pour la micro finance », 2002, p. 34 36

G. Le service de vulgarisation

Le service étatique se désengage et cède la place aux ONG, association. La plupart des systèmes de vulgarisation reposent néanmoins sur l’existence d’agents de terrain spécialement recrutés à cet effet : les vulgarisateurs. Les agents de vulgarisation ont théoriquement pour tâche de fournir aux agriculteurs les informations dont les paysans ont besoin et de les former éventuellement à l’emploi des techniques qui leur conviennent le mieux 1. Le problème est qu’il est souvent difficile de recruter en grand nombre des agents ayant les qualifications requises et acceptent les conditions de travail sur terrain. Les techniciens qualifiés trouvent facilement des emplois mieux rémunérés en dehors des services de vulgarisation.

Le fait est que les vulgarisateurs censés conseiller les paysans n’ont plus souvent qu’une formation technique souvent théorique, quelque peu insuffisant et trop rapide. Leur crédibilité envers des agriculteurs diminue et des incompréhensions entre le paysans et vulgarisateurs ne cessent alors de se multiplier. Souvent certains agents de terrain adoptent une attitude autoritaire.

H. Faiblesse de la demande effective

Les paysans souffrent de la faiblesse des revenus de la population, à laquelle s’ajoute l’augmentation de l’offre par rapport à la demande des denrées alimentaires.

La stagnation de la demande effective a des effets négatifs sensibles sur le comportement des paysans. Ceux-ci ne sont pas incités à produire davantage à augmenter leur production, donc à adopter les nouvelles techniques susceptibles d’accroître leur productivité. Ainsi les paysans se sont avant tout attachés à assurer leur subsistance.

La contraction de l’activité des marchés ruraux s’est accompagnée de celle des redevances et recette fiscales perçues auprès des commerçants par les autorités locales. De ce fait, il est devenu difficile pour les autorités locales d’entretenir l’infrastructure des marchés et, plus encore, d’investir dans la modernisation.

1 ROBERT CHAMBERS, ARNOLD P., LORI ANN THRUPP, les paysans d’abord, CTA KARTHALA, 1994, p. 67 37

I. Les Us et Coutumes

On dit couramment que le système agricole traditionnel est l’émanation des paysans qui, depuis des siècles, applique les mêmes méthodes de culture. Cette opinion sous-entend qu’il est difficile pour les agriculteurs traditionnels d’effecteur des changements rapides qui pourraient élever la productivité et l’efficacité de leur activité.

Il importe de bien garder à l’esprit que le fonctionnement de l’exploitation agricole ne revêt pas qu’une dimension économique. L’analyse du comportement des êtres humains ne peut se limiter à leur dimension d’ homo economicus . On a souvent rencontré qu’à l’intérieur des exploitations familiales, surtout dans les sociétés structurées autour de familles élargies dont les membres possèdent des statuts complexes et différenciés, les comportements des individus visent parfois à asseoir leur place dans la société. Ils ne peuvent se réduire à des logiques économiques. Par exemple, le chef de ménage veillera en priorité à ce que certaines dépenses socialement obligatoires soient effectuées comme les dépenses somptuaires occasionnées par les funérailles. Viennent seulement après celles de l’accumulation de l’exploitation agricole.

J. Les approches techniques

Compte tenu des techniques existantes, les exploitants traditionnels tirent la production maximale des intrants dont ils disposent ou produisent à un niveau donné en utilisant le minimum d’intrant. Pour la plupart des ménages, le prix élevé des engrais minéraux est le premier motif de la non utilisation de ces intrants. L’éloignement des points de vente en est une autre cause significative comme le cas du district d’Ikalamavony. L’emploi du compost est très rare alors que celui du fumier aussi compte un taux pas suffisamment élevé en terme de nombre de ménage. Mais nombreux aussi ceux qui évoquent le manque de formation technique en général.

La protection phytosanitaire n’est pas non plus une pratique courante, en dépit des nombreuses déclarations de maladies et d’attaques sur les cultures. Les paysans ressentent en général la nécessité de protéger leurs cultures pour accroître la production. Les produits phytosanitaires sont parfois disponibles sur le marché local, mais il manque souvent à ces paysans les moyens financiers pour les acquérir. L’affirmation que ces produits sont coûteux n’est généralement pas justifiée par les arguments économiques, du moins en terme de rentabilité.

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Tout compte fait, il n’est guère surprenant si les agriculteurs s’accrochent aux techniques traditionnelles cité dans le cadre des techniques traditionnelles 1. Celles-ci ont pour caractéristique majeure à la lenteur de changement. Les agriculteurs ne sont pas en mesure de s’adapter en permanence à l’évolution des méthodes agricoles, ils peuvent plutôt expérimenter pendant de longues périodes techniques diverses, jusqu’à ce qu’ils trouvent la méthode adaptée à la technique donnée. Par exemple, un ou deux exploitants plus audacieux finiront par mettre ce type de méthode à l’essai ; le succès de cette technique amènera leurs voisins à l’observer et l’adopter.

Ce phénomène s’explique par le retard au niveau de l’éducation dans le monde rural. Vu le faible niveau d’instruction des paysans, la transmission des moyens de production modernes serait difficile.

L’approche que nous avons exposée relève de celle de l’économie de l’exploitation agricole. Nous avons vu comment les facteurs humains s’interfèrent au fonctionnement économique des exploitations familiales. L’on doit tenir compte de tout cela pour bien cerner les enjeux et les contraintes majeures et de bien choisir les politiques appropriées.

1 A. W. VAN DEN BAN, H.S. HAUKINS, J.H.A.M., « La vulgarisation rurale en Afrique », CTA KARTHALA, 1995, p. 125. 39

CHAPITRE III : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL ET LE PSDR

Le développement Agricole était surtout, il y a 20 ans, l’affaire de l’Etat. Les services ou ses sociétés publiques intervenaient directement auprès des paysans. Ils leur apportaient tout ce dont ils ont besoin : infrastructures, technologies, intrants, crédits, etc. leur mode d’action privilégiait les projets de grande dimension.

Aujourd’hui, de multiples acteurs entrent en jeu, entre autres les organisations paysannes, les PPONG et les autres opérateurs privés pour atteindre l’objectif de la politique laquelle nous allons aborder dans ce présent chapitre.

SECTION I : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL

La Politique Générale de l’Etat a confié à la primature, par le biais de l’Equipe Permanente de Pilotage du Plan d’Action pour le Développement Rural l’élaboration du Programme National pour le Développement Rural (PNDR) qui doit intégrer toutes les interventions en cours dans le secteur. C’est à partir de ce PNDR, que chaque région concevra son PRDR en appui avec le GTDR, et par la suite le Plan Communale pour le Développement au profit de chaque commune. Essayons de jeter un coup d’œil à chacun de ces plans :

§1. LE PNDR

Soucieux des conditions de vie en milieu rural, le gouvernement a élaboré le PNDR. Il constitue un document de référence qui précise les orientations politiques et stratégiques en matière de développement rural, capitalise les réponses actuelles, met en exergue la coordination et la mise en cohérence des interventions des divers partenaires techniques et financiers, et fournit les éléments de suivi évaluation stratégique et opérationnelle. Le développement rural doit être ainsi géré d’une façon dynamique et orientée vers le marché. Le PNDR se propose de retenir cinq orientations : • Promouvoir la bonne gouvernance au sein du secteur de développent rural • Faciliter l’accès au capital et aux facteurs de production • Améliorer la sécurité alimentaire et augmenter la production et la transformation agricoles • Valoriser les ressources naturelles et préserver les facteurs naturels de production • Développer les marchés et organiser les filières

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§2. LE PRDR

La région Haute Mahatsiatra est à vocation agro-sylvopastorale. Le milieu rural dispose de fortes potentialités nécessitant un programme pour gérer et promouvoir son développement.

Le PRDR est un programme consensuel élaboré par toutes les parties prenantes pour planifier et harmoniser les actions à entreprendre en milieu rural. Il est cadré de différents documents et textes nationaux en vigueur, dont le MAP, le PNDR et les autres programmes et politiques sectoriels nationaux.

§3. LE PCD

Quant au PCD, celui-ci concerne la commune rurale : conçu et élaboré par la commune, il sert de guide en essayant de chercher les moyens mis en œuvre pour le développement de la commune.

SECTION II : CONTRIBUTION DES PP ONG DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL

L’Etat a laissé une grande autonomie aux divers intervenants le soin de promouvoir l’investissement, de contribuer à l’approvisionnement en intrants et en matériels, de poursuivre la conduite des systèmes de production agricole et d’orienter la commercialisation des produits. D’autres acteurs sont mieux placés et plus efficaces pour assumer certaines fonctions 1 telles que le renforcement de capacité. Néanmoins, il appartient à l’Etat de créer et garantir un climat économique plus favorable pour que les paysans eux- mêmes aient intérêt à poursuivre les objectifs définis.

Leur support se concentre sur l’appui technique, financier, organisationnel, institutionnel et social. Citons quelque apport de ces PP ONG auprès des bénéficiaires pouvant être des associations, des OP, de communautés de base ou des communes :

• Contribution à la réduction de la pauvreté par l’amélioration de la productivité et compétitivité en milieu rural, à travers des investissements. • Assurer les services bancaires, par épargne et crédit. Par exemple le crédit agricole pour la production et Grenier Communautaire Villageois (GCV). C’est le cas d’IMF.

1 RICHARD BLANCHE NIRINA, « Cours de la théorie économique », 2006 41

• Diffusion de la technique de production améliorée, conseil à l’exploitation, renforcement des capacités par l’augmentation de la capacité opérationnelle • Contribution à la réduction de l’insécurité alimentaire sur la population vulnérable, par l’amélioration de la qualité et la disponibilité des aliments. • Amélioration de la situation nutritionnelle des enfants et femmes allaitantes, amélioration du statut nutritionnel communautaire, éducation nutritionnelle. • Création d’emploi : développement de l’AGR et appui à la promotion groupement paysans. • Sécurisation foncière. • Appui aux investissements communaux par la mise à disposition de fonds dans le budget de la Commune. • Conservation et valorisation de l’importance et de la qualité des ressources naturelles pour permettre une croissance économique durable et une meilleure qualité de vie dans les sites potentiels.

SECTION III : PRESENTATION DE L’OP, GTDR ET DU PSDR

§1. Présentation des organisations paysannes

Depuis des décennies et de manière formelle et intense surtout ce dernier temps, les organisations paysannes deviennent des partenaires indispensables, voire incontournables, de toute intervention dans le milieu rural. Les OP représentent, pour les organismes de développement, des interlocuteurs devant leur permettre d’atteindre des objectifs qu’ils se fixent en matière d’intervention.

Il constitue une des stratégies de développement socio-économiques adoptées. Des PPONG de développement y ont recours pour les actions d’animation rurale, de vulgarisation agricole et d’intensification de la production ou d’amélioration des services, de renforcement de capacités techniques, organisationnelles, institutionnelles. Ils interviennent même récemment dans le domaine de la sauvegarde de l’environnement physique et naturel et de la gestion des services sociaux.

A. La diversité des formes d’organisation en milieu rural

On peut distinguer cinq catégories d’OP :

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• Le groupe de l’association producteur, qui vise l’amélioration de la production agricole de ses membres. C’est la catégorie la plus répandue, car elle présente plus la moitié des ménages à vie associative. • Les associations d’usagers de l’eau (AUE), qui s’occupent de la gestion des réseaux hydro agricoles. • Les associations de crédit : Il s’agit pour la plupart des institutions financières mutualistes ou non mutualistes. Parmi les IMF, la plus répandue est le réseau mutuel TIAVO, vient après le CECAM. Ils sont dévolus au secteur rural et se centre sur le financement de l’activité agricole, il mobilise l’épargne volontaire.

B. Leurs caractéristiques

Chaque OP est spécifique, mais dans l’ensemble, ils ont des caractéristiques communes, entre autre :

• L’inexistence du statut pour la majorité des OP ; • Insuffisance des appuis pour les OP en matière de gestion et d’organisation ; • Faible capacité de négociation des OP pour affronter les problèmes d’approvisionnement et de commercialisation des produits ; • Non implication de certaines OP à collaborer avec les structures et organismes d’appui intervenant dans la région ; • Insuffisance de crédit rural pour les OP (GCV, petit matériel, intrant, etc.) entraînant des résultats insuffisants et non palpables des groupements. Jusqu’à ce moment, les organisations professionnelles appelés GPS ne couvrent qu’une petite partie de la Province de Fianarantsoa. Leur regroupement en association professionnelle leur permet l’équilibrage des forces sur le plan économique rural, ils pourront ainsi négocier sur le même pied d’égalité que tout autre opérateur économique. Leurs activités se situent à tous les niveaux :

• en amont de la production : fourniture d’intrants de matériels agricoles ; encadrement des producteurs ; expérimentation. • pendant la production : culture, entretiens • en aval de la production : collecte des produits ; stockage et vente.

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§2. Présentation du GTDR Le GTDR est une plateforme régionale regroupant les représentants des acteurs intervenants dans le cadre du développement rural régional. Les cinq catégories d’acteurs qui composent les Plates-formes GTDR sont les organisations paysannes, les opérateurs économiques, les PPONG, les services techniques déconcentrés et les autorités locales y compris les autorités Régionales.

Les missions attribuées aux GTDR dans le cadre de la mise en œuvre du PRDR sont :

• Organisation et Animation des concertations régionales • Suivi de l’opérationnalisation des référentiels • Pilotage du suivi et d’harmonisation des interventions des parties prenantes dans le cadre de la mise en œuvre du PRDR. • Alimentation du Système d’information Régionale

§3. Présentation du Projet de Soutien au Développement Rural

A. Description générale

Le Projet de Soutien au Développement Rural est conçu pour assister le Plan d'Action pour le Développement Rural (PADR), approuvé en 1999 par le Gouvernement de Madagascar pour promouvoir la croissance de la production agricole, la sécurité alimentaire dans les zones rurales. La contribution du PSDR à ce programme, s'attache à augmenter les revenus et réduire la pauvreté tout en préservant les ressources naturelles de base.

Le Projet est couvert par l'Accord de Crédit 3524-MAG en date du 22 juin 2001, entre la République de Madagascar et l'Association Internationale de Développement. Le projet est prévu terminer à la fin de 2008.

La mise en œuvre est supportée par des partenaires stratégiques (PS), elles assistent une ou plusieurs entités bénéficiaires dans tous les aspects relatifs à la préparation, à la bonne exécution des sous-projets, et à la formation de base des entités bénéficiaires 1.

Les entités bénéficiaires seront des groupes organisés en association de producteurs, d’éleveurs, ou plus généralement d’organisations paysannes parmi les plus pauvres ou les plus vulnérables, en zones rurales ou en zone urbaine à vocation agricole.

1 Manuel de procédure du projet PSDR, 2007 44

B. Les objectifs généraux du PSDR

Les objectifs généraux du PSDR sont: • de contribuer à la mise en œuvre du Programme d'Appui au Développement Rural; • d'accroître les revenus et réduire la pauvreté en zones rurales ou en zones urbaines à vocation agricole; • de prendre les mesures lors de l'exécution du Projet pour préserver les ressources naturelles; • d'encourager le développement d'activités tendant à relever les revenus. C. Les différentes composantes

Pour atteindre de ces objectifs, le PSDR contribue à la revitalisation de l’économie rurale en identifiant des politiques et des mécanismes institutionnels, en appuyant le développement des groupes communautaires. Le projet comprend 4 composantes :

• La composante A : appui aux investissements productifs • La composante B : recherche agricole • La composante C : appui institutionnel et politique de développement • La composante D : gestion du projet Cependant, notre étude ne s’intéresse qu’à la composante A laquelle on va le décrire ci-après.

a) Description de la composante A

Pour ce faire, le PSDR initie des activités au profit des OP. Ces activités s’articulent autour de 4 sous composantes d’appui aux investissements productifs. Le nombre des SP est de nombre de 512 dont 81 dans A1, 410 dans A2 et 21 dans A3. Le projet touche au total 7.850 ménages ruraux. La population dans le monde rural touchée par le PSDR est 10.4%. La proportion de communes intervenues concerne 72.1% dans l’ensemble.

Le classement des activités de base ainsi que le nombre des SP et le nombre de foyer touché se fait sous les catégories suivantes :

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Tableau 13: Classement des activités dans la région Haute Mahatsiatra

Nombre de SP intervenu dans la Nombre de Sous composante région Haute foyer touché Mahatsiatra A1 PROJETS D'INFRASTRUCTURES PRODUCTIVES A11 Aménagements hydro-agricoles 53 1410 A12 Construction d'unités de traitement ou 6 91 de transformation A13 Infrastructures de stockage 20 405 A14 Couloirs & Aires de vaccination 1 47 A15 Abreuvoirs 1 7 A16 Tueries - - A17 Infrastructures halieutiques & aquacoles - - A2 ACTIVITES AGRICOLES A21 Elevages divers 64 845 A22 Cultures commerciales 304 3910 A23 cultures fruitières 3 271 A24 Pêche et aquaculture 15 289 A25 Apiculture 23 286 A26 Sériciculture 1 16 A27 Activités alternatives - - A3 ACTIVITES NON AGRICOLES A31 Couture et broderie 9 128 A32 Vannerie, tissage 8 100 A33 Atelier bois, menuiserie 1 13 A34 Atelier fer et outillage agricole 2 19 A35 Production de matériaux de construction 1 12 A4 APPUI AUX ORGANISATIONS PAYSANNES A41 Assistance à l'élaboration de plans communautaires de développement A42 Renforcement des capacités des OP : en matière technique, d'agribusiness, de gestion financière et de gestion socio organisationnelle. A43 Renforcement de capacités des PS avec la sensibilisation et l'incitation à l'épargne. A44 Renforcement de capacités des OP en épargne, y compris assistance et formation pour faciliter l'accès aux financements à la disposition des organisations paysannes A45 Prise en compte des mesures de protection des ressources naturelles et de la mise en oeuvre d'activités environnementales Source : PSDR 2007

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CHAPITRE PREMIER : PORTEES ECONOMIQUES, SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES

La mise en place du SP entraîne des modifications au niveau de l’économie. Ces modifications seront positives dans la mesure où le projet sera avant tout créateur d’emplois. Les effets induits, notamment les richesses qu’il générera, contribueront à la redynamisation de l’économie locale dont certains qualifient de assoupie 1. Nous allons voir dans ce chapitre les impacts du projet afin d’apprécier l’ensemble de ses effets sur son environnement et de mettre en exergue les raisons qui ont conduit à ces résultats. Pour se faire, nous allons voir respectivement la présentation des activités et les éventuels impacts du projet.

SECTION I : PRESENTATION DES ACTIVITES

§1. Identification des activités

Notre étude ne couvre pas tous les SP cités dans la première partie mais définie en nombre limité de quelques échantillons activités :

• Projets d’infrastructures productives : l’aménagement hydro-agricoles, la construction d’unités de transformation (la décortiquerie), l’infrastructure de stockage. • Activités agricoles : élevages divers, cultures commerciales, cultures fruitières, apiculture, pisciculture • Activités non agricoles : couture, broderie, vannerie, tissage, atelier bois, menuiserie, outillage agricole

§2. Echantillon étudié

Nous avons basé essentiellement aux SP qui sont en phase d’exécution ou en phase de réception provisoire. En effet, ceux qui sont en phase de formulation ne sont pas pris en compte.

Pour que l’échantillon soit représentatif, il faut que la taille de l’échantillon représente plus de 30% de la population statistique à étudier. Pour le cas présent, le nombre de SP effectivement financés tourne autour de 512 dont 81 dans la sous-composante A1 (Projets d’infrastructure productive), 410 dans A2 (Activité agricole) et 21 dans A3 (Activités non

1 JUDY L. BAKER, « Evaluation de l’impact des projets de Développement sur la pauvreté ». Banque Mondiale, Washington, D.C., mai 2000, p. 80 48 agricoles). Alors la taille de l’échantillon doit être donc supérieure à 150. Pourtant nous n’avons pris que 109 SP. Nous aurions même pu en observer plus mais les coûts et le temps, ne le permettent pas vu l’état des routes en milieu rural. Ces 109 SP sont répartis dans les 6 districts et concerne 48 communes rurales dans la région Haute Mahatsiatra, comme le tableau ci-dessus le montre. Les détails sont figurés dans l’annexe II et annexe III.

Tableau 14: Répartition de nombres d’OP par chaque district intervenu

District Nombre de communes Nombre des groupements concernées paysans Isandra 7 14 Vohibato 7 18 Lalangina 11 28 Ambalavao 9 11 Ambohimahasoa 13 32 Ikalamavony 1 6 Source : individuel 2008

SECTION II : ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET AUPRES DES BENEFICIAIRES Pour une conception plus élargie de l’étude de l’impact, les aspects suivants sont mis en exergue : portée socio-économique, les effets directs et les effets induits 1 des SP au niveau des membres bénéficiaires.

§1. Les effets directs

A. De l'infrastructure productive au niveau des AUE

a) concernant le MPI

L'impact économique dans ce domaine n'est pas encore tangible, mais susceptible d'avoir un aspect positif ultérieurement si on tient compte de l’augmentation de production de riz et d’une extension permise des surfaces irriguées par les aménagements. Parmi les membres des AUE enquêtés, on a constaté un accroissement de la productivité affichant ainsi une augmentation de plus de 100% par rapport à celle de l'avant projet, une fois que le problème du non maîtrise de l'eau est résolue. Sans que l’on puisse considérer ces résultats

1 Guide pour l’évaluation, Commission des Communautés Européennes. Europe Aid Office de Coopération. Fév. 2001, p. 17 49 comme parfaits, il semble néanmoins que ceux-ci ne concernent pas la majorité des membres des AUE.

Les activités de l'entretien du MPI ont été retenues comme principale activité des AUE. Pourtant, bon nombre de membres n'assument pas cette responsabilité. En plus, aucun versement n'a été effectué par la majorité des membres alors que la cotisation sert à entretenir l'ouvrage pour sa pérennité. Cette cotisation reste fictive, elle n'a pas encore été versée dans la caisse de l’association pour la plupart des membres.

Au fur et à mesure de la réalisation d’un barrage, il devient de plus en plus clair que la capacité d'irrigation de cette infrastructure est sous-employée. Les ingénieurs pouvaient construire les barrages et les canaux principaux, mais il appartient aux cultivateurs de rentabiliser les investissements réalisés.

Le projet a induit un coût total qui dépasse des milliards d'Ariary alors que les impacts directs de l'investissement sur la production par des centaines des ménages concernés ne sont pas encore concrétisés au moment de notre enquête. Mais nous estimons que cela va venir au fil du temps puisque la plupart des réhabilitations et des constructions viennent d’être achevés.

Par contre, de nombreuses activités sont déjà en cours et auront probablement des impacts significatifs sur la production: les formations paysannes sur la diffusion de la technique SRA et SRI, les appuis techniques aux groupements et/ou unions, et la diffusion de variétés de semences améliorées.

La viabilité des innovations techniques n'est cependant pas encore assurée au moment de notre enquête dû fait que les problèmes qui leur préoccupent le plus sont l’approvisionnement des intrants et divers matériels agricoles ainsi que l'application des techniques modernes même si la maîtrise de l'eau figure parmi les priorités des paysans.

L’intervention du PSDR limité dans le temps n’empêche tout de même les paysans membres de l'AUE à faire partie des associations producteurs afin qu’ils bénéficient des soutiens extérieurs face aux diverses contraintes. La décision appartiendra bien sûr aux paysans. Il faut noter que le processus de développement procure largement de temps, voire même des années. Ce n'est pas étonnant s'il est difficile de parvenir à un développement rapide car on ne crée pas en quelques années des organisations paysannes viables et pouvant fournir eux- mêmes les capitaux nécessaires.

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b) Concernant le GCV

Le GCV est une des formes de l'épargne mais en nature : pouvant être de paddy, des produits de culture de rente. Le but est d’alléger la période de soudure en riz, en particulier dans les zones vulnérables permettant son stockage. On vise à priori les ménages ruraux à mieux assurer l’autosuffisance en riz et à améliorer leur capacité à stocker leur récolte pour assurer la consommation familiale annuelle. En outre, le stockage évite de vendre le produit pendant la récolte à un prix très bas et d'acheter à un prix élevé pendant la période de soudure. Auparavant, ils produisent sans pour autant bénéficier des valeurs ajoutées justes et équitables par rapport aux efforts. De plus, les paysans n’ont plus besoin de recourir à l'emprunt ou à l'achat des produits alimentaires pendant cette période ni même les acheter à des prix inabordables.

Pendant l'enquête qu'on a faite sur le terrain, on a observé que le stock ne permet pas d'assurer leurs besoins jusqu'à l'arrivée de la prochaine campagne. Leur motivation principale concerne plutôt les imprévus sociaux et non économiques, tels que les dépenses relatives aux funérailles, enterrements, aux événements familiaux du village, motifs de plus la moitié des membres. L’importance des coutumes et les activités socioculturelles pèsent lourd aussi bien sur la mentalité des gens que sur le développement économique en général : beaucoup de dépense dans les activités socioculturelles, moins de fonds réservés aux investissements tels : achats des équipements et matériels agricoles. De même, ils gaspillent trop de temps dans les activités socioculturelles aux dépens des activités rémunératrices de revenu.

Souvent la tradition et les coutumes risquent de rendre la situation des paysans encore plus vulnérable. D’emblée, le changement de comportement au détriment de vision économique ne sera pas du jour au lendemain mais va procurer du temps : les us et coutumes nécessitent une étude pratique ultérieure.

On a remarqué aussi que le GCV profite à la fois les autres paysans non membres de l'association : ces derniers peuvent stocker leur part dans le GCV et dégagent par la suite des revenus supplémentaires pour l'association.

B. Des activités Agricoles et non agricoles au niveau des OP

On a évalué la contribution du SP auprès des OP par des indicateurs mesurant le niveau de performance des différents groupements.

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a) Avancement du SP

L’avancement du SP se caractérise par le fait que les groupements ont pu atteindre dans le cycle de production. On a stratifié en 3 niveaux de performance:

• Niveau avancé : celle qui est en phase de croisière c’est à dire qui dégage un chiffre d’affaire très élevé • Niveau moyen : entamé, mais en légère difficulté • Niveau faible : entamé, mais en difficulté

Figure 2 : Proportion des OP dans chaque niveau d’avancement du SP

Source : individuel 2008 Dans l’ensemble, plus de 80% du SP n’ont pas atteint le niveau avancé, près de la moitié du SP sont entamé en difficulté et 39% en légère difficulté. Par contre, un peu moins de 16% seulement sont en phase de croisière. Cependant, cette proportion varie d’une activité à l’autre laquelle nous allons voir ci-après.

Les figures successives que nous allons voir ci-après font ressortir chaque niveau d’avancement par chaque activité. L’analyse du niveau d’avancement du SP à travers le cycle de production dégage des disparités entre l’agriculture et l’élevage.

1) Dans le niveau faible

Figure 3: Répartition par chaque activité pour le niveau faible

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Source : individuel, 2008 Dans la figure 3, on remarque que plus la moitié de l’activité élevage sont dans cette section, contre 23% seulement dans l’activité agricole et de 14% en activité non agricole. Les détails sur la raison de cet échec seront expliqués ultérieurement.

2) Dans le niveau moyen

Dans la figure ci-après, on enregistre une forte proportion d’OP cultivateur qui représente un pourcentage de 55%. La culture vivrière et de culture maraîchère ont donné des résultats assez satisfaisants. En revanche, l’élevage n’indique que 34% dans le niveau moyen. Mais d’une vue général, les deux semblent avoir le même effet dans le niveau moyen.

Figure 4: Répartition par chaque activité pour le niveau moyen

Source : individuel, 2008

3) Dans le niveau avancé

Tandis que pour le niveau avancé, les deux paraient comparables, 50% contre 44%. Toutefois, c’est toujours l’activité agricole qui emporte le plus. 53

Figure 5: Répartition par chaque activité pour le niveau avancé

Source : individuel 2008

En ce qui concerne l’activité non agricole qui représente seulement 8% de la totalité du SP, on peut dire que la plupart d’entre eux sont au niveau moyen et faible. En fait, la commercialisation des produits requiert une bonne stratégie marketing et des qualités des produits.

On peut dire d’après ce qui précède que la plupart des SP est peu réussite laquelle on a observé par une proportion suffisamment élevé dans le niveau moyen et faible. En outre, c’est l’élevage qui représente la masse dans ces niveaux. On assiste alors à un échec en ce qui concerne l’élevage. Cependant, on peut apprécier l’efficacité du côté de l’activité agricole qui confirme un résultat plutôt acceptable dont la raison sera évoquée ci-après.

b) Avancement du SP à chaque indice de maturité générale

On a classifié les différents niveaux dans le tableau suivant : Tableau15 : Le classement de chaque volet dans les différents indices de maturité

Socio-organisationnelle Avancé Motivé, dynamique, bien organisé, mature Moins avancé Même cas que précédent mais se trouve en légère difficulté Moyen Vie associative acceptable Faible Vie associative fragile ou faible Très faible Association dissoute Agribusiness Avancé Chiffre d’affaire et reconstitution de fond élevé

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Moins avancé Chiffre d’affaire et reconstitution de fond assez élevé Moyen Chiffre d’affaire et reconstitution de fonds moyen Faible Chiffre d’affaire faible et aucune reconstitution de fond Très faible Aucun chiffre d’affaire et reconstitution de fond Technique Avancé Maitrise de technique reçue Moins avancé Moyennement maîtrisé Moyen Combinaison de la technique moderne et traditionnelle Faible Adoption faible Très faible Aucune adoption Source : individuel, 2008

1) Avancement de l’agriculture à chaque indice de maturité générale i) Maturité socio-organisationnelle selon les différents niveaux de performance

A propos de l’évolution de la maturité socio-organisationnelle, c’est une des indicateurs qui entre en jeu pour déterminer le degré du succès des SP. La vie associative est importante au point que cela puisse promouvoir les activités.

Dans les activités agricoles, on observe que 16 sur 39 SP sont au niveau moyen et 13 sur 39 sont au niveau moins avancé laquelle nous allons voir dans la figure suivante (détail conférer dans l’annexe IV).

Figure 6: Nombre d’OP selon l’indice de maturité en socio-organisation

Source : individuel, 2008 55

Ceci justifie la réussite en ce qui touche cette activité. La raison s’explique par le fait que :

• Le pourcentage des membres qui ont la même vision et même objectifs par rapport aux SP est assez élevé. Elle représente 62% de la totalité de l’OP ; • Une forte cohésion, des motivations et de dynamisme existent à travers les membres ; • Les règlements intérieurs sont respectés ; • La gestion sur la répartition des tâches est bien organisée, qu’il n’y ait pas de désaccord sur la prise de responsabilité, que chaque membre soient conscients de la responsabilité qu’ils ont engagés, qu’une réalisation sur la planification des activités a été accompli et que le calendrier cultural soit respecté. • La gestion est transparente, parmi les 39 OP enquêtées, 21 OP ont aboutit à mettre en place une gestion transparente surtout dans la gestion financière et 19 entre eux prennent des décisions par concertation en Assemblée General ; • Les OP qui sont en partenariat avec les autres organismes institutionnelle d’appui, et des structures d’encadrements, disposent d’importante séries d’expériences sur la collaboration avec ses PPONG ont aboutit à un bon résultat puisque qu’ils bénéficient plusieurs appuis venant de l’extérieur, aussi bien des appuis techniques, que financiers sans parler des renforcements des capacités ;

• Celles qui ont été crée depuis des années peuvent résister aux divers chocs. Pour une OP, plus elle bénéficie d’énorme somme d’argent, moins elle est efficace.

Nous pouvons conclure qu’une vie associative mature est une des clés pour la réussite d’un projet.

ii) Maturité générale en agri-business selon les différents niveaux de performance

Figure 7: Nombre des OP selon l’indice de maturité en agri-business

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Source : individuel, 2008

On constate que 28% d’OP dans l’activité agricole ont un niveau faible, contre 35% dans le niveau avancé et moins avancé et de 23% dans le niveau moyen. Ce résultat montre un bon effet du projet. Plusieurs facteurs peuvent être l’explication de cette situation surtout pour ceux du niveau faible :

• Les problèmes sont liés à une faiblesse du chiffre d’affaire. elle représente une forte proportion avec un chiffre de 29 OP sur 39, laquelle 10 d’entre eux sont dans le niveau très faible; • La commercialisation a tendance vers une gestion individuelle, concernant ainsi 30% des OP. Le manque d’organisation en période de vente se fait aussi ressentir au niveau de ces OP ; • A ces problèmes s’ajoute la non reconstitution de fond, 53% des OP figurent dans cette section alors que cette reconstitution de fonds est nécessaire dans la continuation des activités. La plupart ne connait pas l’utilité de ce système.

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• Une grande part de bénéfice est consacrée à la consommation, la notion de réinvestissement est encore floue, ce dernier ne figure pas dans leur prioritaire. Une confusion a été constatée entre l’épargne et le réinvestissement. En outre, les montants tant au niveau de l’épargne qu’au réinvestissement sont très faibles. La proportion à consommer est par contre élevée.

Mais ceci ne concerne qu’un faible parti des OP agriculteurs. Le nombre d’OP dans le niveau moyen et celui dans le moins avancé, permettent d’apprécier la réussite de l’agriculture dans le domaine de l’agri-business. La raison peut être déduite d’une forte proportion d’OP œuvrant une vie associative assez mature et des techniques de production bien maîtrisées, d’une bonne stratégie de commercialisation, des efforts pour la reconstitution de fonds revolving et fonds d’épargne. Tous ces facteurs s’associent et, on est sûr d’atteindre un niveau élevé en chiffre d’affaires.

iii) Maturité générale en technique selon les différents niveaux de performance

Figure 8: Nombre des OP selon l’indice de maturité en technique

Source : individuel, 2008

A propos du volet technique, 38% sont dans le niveau moyen et 35% dans le niveau avancé et moins avancé. On peut en déduire que le volet technique affiche un résultat satisfaisant. La raison est due à une maîtrise parfaite de technique adoptée. Les OP rencontrent peu de difficulté dans la réalisation car la pratique est assez courant et connu par les paysans, et n’exige pas des diverses manipulations techniques pendant leur réalisation, ce qui est différent dans le cas de l’élevage. Le seul problème qui se pose est aléas climatique,

58 soit par une sécheresse, soit par l’inondation auxquelles 41% OP est confronté à ce même problème.

Mais n’empêche tout de même que 35% ont des problèmes en approvisionnement des intrants comme les semences et les engrais et 41% souffrent de l’insuffisance de compost. La non maîtrise de l’eau de l’irrigation surtout en période de repiquage aussi se manifeste, concernant ainsi 2 OP parmi les 5 OP qui pratique la riziculture.

Compte tenu des techniques existantes, les exploitants tirent la production maximale des intrants dont ils disposent ou produisent à un niveau donné en utilisant le minimum d’intrants. Car pour la plupart des paysans, le prix élevé des engrais minéraux et celui des semences améliorées sont les raisons pour lesquelles on n’utilise pas ces produits. Cependant, le fait d’affirmer que ces intrants sont chers exclut en aucune façon leur utilisation s’ils vont améliorer le rendement : la justification technique le confirme.

Nombreux aussi ceux qui évoquent le manque de formation aux techniques de fertilisation. L’emploi du compost est très rare. L’éloignement du point de vente est significativement signalé comme le cas du district d’Ikalamavony.

Par surcroît, l’insuffisance sinon le manque de niveau technique pratiqué est une des raisons de l’échec. Les OP n’acquièrent pas toutes les formations nécessaires pour bien mener ces SP. La protection phytosanitaire n’est pas non plus une pratique courante, en dépit des nombreuses déclarations de maladies et d’attaques sur les cultures. Les paysans ressentent en général la nécessité de protéger leurs cultures pour accroître la production, les produits phytosanitaires sont parfois disponibles sur le marché local, mais il manque souvent chez les paysans les moyens financiers pour les acquérir. Toutefois, la subvention du PSDR se limite au montant accordé au début de projet, en conséquence d’autres charges qui ne figurent pas dans la ligne budgétaire devraient sortir de la maigre caisse de l’association, ce qui rend difficile le succès au niveau technique.

2) Avancement à chaque indice de maturité générale concernant l’élevage i) Maturité générale en socio-organisation selon les différents niveaux de performance

Nous avons cité au début de cette section que l’élevage représente la plus forte proportion dans l’avancement du SP dans le niveau faible car il exprime plus la moitié de l’ensemble du SP (voir annexe V pour plus de détail).

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Figure 9: Nombre des OP selon l’indice de maturité en socio-organisation

Source : individuel, 2008

Concernant le volet socio-organisation, parmi les 47 SP enquêtés, 32% sont dans le niveau faible contre 19% dans le niveau moyen et 27% dans le niveau moins avancé. La majorité de l’OP est confrontée à une vie associative fragile et ne sont pas vivement motivé, surtout pour le SP canard mulard car celui-ci s’avère difficile et exige beaucoup de conditions pour sa réussite. Deux choses se manifestent, ou il change en d’autres activités, ou garde son SP, et voilà l’échec ! Ceci est dû surtout par le non maîtrise dans la conduite d’élevage et/ou l’insuffisance permanente d’intrants.

A ces problèmes évoqués ci-dessus s’ajoutent l’existence des membres opportunistes ; des paysans s’associent dans le seul but d’obtenir le financement venant du PSDR. Des OP sont engendrées d’un fruit de hasard. De plus, le mauvais choix du SP se fait sentir et qui va aboutir à un changement de SP en d’autres activités.

Au niveau gestion : l’incapacité des membres à élaborer le compte d’exploitation et à servir des cahiers comptables a été observée. Des fois, les chiffres ne sont pas toutefois mises à jour ou mal remplies, souvent faute de production. La plupart des membres ne savent pas l’utilité de gestion comptable. L’abandon des membres aux activités communes est flagrant pour l’ensemble des OP. Pourtant de l’autre côté, ils se contentent de ne s’occuper que de soi-même : aucun soucis de la gestion commune. En plus, concernant l’écoulement du produit, chaque membre agit selon les moments qui lui conviennent. Ainsi l’individualisme règne. Ils ne se rendent pas compte de l’avantage du groupe. On se trouve alors face à une vie associative qui se dégrade.

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Le fait de ne pas réaliser un compte d’exploitation prévisionnel ainsi que le bilan d’ouverture engendre une certaine difficulté et une désorientation sur la réalisation des activités. La faiblesse de l’organisation interne entraîne la déstabilisation de la gestion de leurs activités et de leur gestion financière.

On peut certes citer que pour certains groupements, la formation et les outils de gestion sont belle et bien acquis mais pour raison de mauvaise foi ou de paresse, ils ne veulent pas les appliquer volontairement.

Bref, l’insuffisance des capacités organisationnelles et institutionnelles fait défaut au sein des OP du monde rural.

ii) Maturité générale en agri-business selon les différents niveaux de performance

Figure 10: Nombre des OP selon l’indice de maturité en agri-business

Source : individuel, 2008

Celui-ci dépend en grande partie de la vie associative de l’OP et de la technique utilisée. La figure ci-dessus fait ressortir une proportion très élevée dans le niveau faible et niveau très faible qui représente plus la moitié de l’ensemble de l’OP. Par contre, 27% seulement sont dans le niveau moyen et de 19% dans le niveau avancé et moins avancé.

On peut en apercevoir que la plupart des SP ont aboutit à des fiascos. Ceci est dû par une faible vie associative et surtout à des techniques non maîtrisées. Plus la moitié des OP se trouvent dans l’incapacité de reconstituer de fonds revolving à cause du niveau faible du chiffre d’affaires. Ceci étant, l’objectif d’atteindre une augmentation de revenu de 30% n’est

61 pas obtenu en ce qui concerne l’élevage si on réfère bien sûr dans l’ensemble des OP car on quand même observé quelque SP réussite parmi ces 47 OP. C’est le cas de l’OP TVH, l’OP ANJAMIRAY dont le projet constitue leur principale source de revenu.

iii) Maturité générale en technique selon les différents niveaux de performance

Figure 11: Nombre des OP selon l’indice de maturité en technique

Source : individuel, 2008

Un grand nombre très significatif d’OP (48%) se trouve dans le niveau faible et niveau très faible. Cette phénomène est dû en premier lieu par la non maîtrise des techniques, vient ensuite l’insuffisance des intrants puisque l’approvisionnement des provendes est trop pesante pour les caisses de l’OP, étant donné la hausse de prix de celui-ci sur le marché. En plus, l’association se contente du financement du PSDR pour la continuation du projet quand il se trouve dans de difficultés.

La disponibilité en matières premières est souvent un frein important au développement des élevages. Les provendes qui constituent presque obligatoirement la base alimentaire ne sont pas toujours disponibles pour l’alimentation des animaux.

L’alimentation représente généralement entre 70 et 80% du coût de production des animaux puisqu’elle utilise pour partie des matières premières très chères et des additifs coûteux. Le déséquilibre des ratios alimentaires entraîne immédiatement des baisses de production sensibles et pénalisantes pour l’éleveur. Il faut donc que la qualité des aliments soit aussi constante et proche des besoins alimentaires des animaux que possible.

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Les paysans non avertis s’aventurent à remplacer les provendes à l’autre alimentation sans se soucier de la valeur nutritive. D’où le désastre : maladies des animaux, ponte des œufs sans éclos. L’inexistence des soins prophylactiques renforce également la mortalité des cheptels. L’élevage est voué à la catastrophe : aucun bénéfice, diminution du nombre de cheptel : les obstacles demeurent insurmontables.

En ce qui concerne la pisciculture et l’apiculture, risquent de subir les effets des aléas climatiques. Pour la pisciculture, le principal problème se situe au niveau d’approvisionnement en eau, particulièrement en période sèche caractérisé par le tarissement de l’étang par l’évapotranspiration, de débordement d’eau qui emporte les poissons durant la période de pluie est fréquente si l’entretien n’est pas suffisant. Quant à l’apiculture, les difficultés rencontrées sont la fuite de l’essaim dû à la fumée de fabrication de charbon de bois, de l’insuffisance de fleurs étalées pour alimenter les abeilles toute l’année, de la non maîtrise de la technique du peuplement, l’existence de maladie comme le champignon, l’attaque de bambara et oiseau, l’emplacement malsain et insalubre (proche des porcs à bœufs), la pluviométrie élevée, la sécheresse, et le feu de brousse. A l’inégalité de résultat de capture s’ajoute les problèmes techniques non maîtrisés d’où découragement les autres membres à continuer l’activité apicole.

Les problèmes liés à la formation : le temps est souvent jugé insuffisant par les OP pour apprendre les techniques modernes. L’adoption d’une nouvelle technique exige suffisamment de temps dans l’assimilation pour bien la maîtriser. Non seulement, le temps consacré fait défaut mais aussi la formation qui est rapide et non détaillé ne leur convient le mieux. Le manque de pratique se fait sentir aussi pour la plupart des éleveurs sans parler du retard des intrants pour la pratique. La formation s'impose d'autant plus que des techniques préconisées, ils exigent un certain laps de temps d’apprentissage. La formation pratique devrait être renforcée par l'assistance des techniciens agricoles, à l'occasion des expérimentations ou des démonstrations habituelles. Du fait que la pratique est occasionnellement accomplie après la formation théorique, certains membres ont des doutes d’adopter intégralement les techniques recommandées (réticence des membres envers l'itinéraire technique recommandé).

Après constat de visu, l’on s’aperçoit que les paysans ayant accès à des formations techniques suffisantes et complètes aura un résultat prometteur mais avec le temps, ils peuvent s’approprier des méthodes avant d’être convaincus : le changement de comportement prend du temps.

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Ils peuvent plutôt expérimenter pendant de longues périodes les techniques diverses, jusqu'à ce qu'ils trouvent la méthode adaptée à la technique donnée. Même si la formation a été bien faite dans tous les domaines, les OP sont toujours fragiles. Un suivi systématique est nécessaire jusqu'à ce que l'association ait acquis un niveau pratique assez crédible pour gérer son projet. Or les intervenants de cette activité sont en nombre insuffisant et ne disposent pas assez de temps, ce qui empêche d'atteindre les objectifs prévus.

Bref, il semble bien que les paysans ne peuvent pas se satisfaire de messages techniques. Ainsi il leur faut en toutes circonstances procéder à des adaptations ou ajustement pour que les techniques et les matériels proposés puissent effectivement s'intégrer et assumer leurs fonctions dans leurs propres systèmes de culture et d'élevage. C’est ce qu’on appelle l’appropriation.

Des fois les formateurs expliquent aux Agriculteurs ce qu’ils doivent faire et partent, laissant aux intéressés de deviner, si le gain à tirer de l'exploitation de la nouvelle idée vaut le risque d'échec. Cependant, les OP souhaitent discuter avec eux mais rares sont le cas où les vulgarisateurs sont capables de répondre à bon escient et en temps opportun aux diverses préoccupations de chacun des catégories de paysans.

Outres les recommandations techniques, la formation doit tenir compte d’autres aspects telle le marketing, le conditionnement, le stockage, etc. Une telle formation est impérative si l'on veut aider les OP à mener avec rigueur leurs propres expérimentations.

Des complications surviennent aussi au niveau de la communication entre les formateurs et les OP. Si l'on considère les paysans comme de simples groupes cibles, conservateurs, routiniers et incapables de modifier leurs techniques de production de leur propre initiative, les prestataires de services exerçant une pression constante sur les OP, ces dernières vont perdre rapidement toute capacité de dialogue et vont manifester très vite leur méfiance à l'égard de ces prestataires. Face à de tel situation et attitude qui paraissent souvent aux OP hiérarchisées et oppressantes, ceux-ci évitent de faire part de leur opinion en toute franchise. Très vite, l’échec du SP commence à s’alarmer.

II convient donc de redéfinir le rôle des techniciens à la campagne. Pour remplir convenablement leur tâche de conseiller, ces derniers doivent être capables de dialoguer avec les OP sur la totalité des problèmes qui leur seront présentés. Cela ne veut pas dire qu'ils disposent nécessairement toujours des réponses aux questions qui leur sont posées.

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Ils doivent être capables d’examiner concrètement les problèmes avec les agriculteurs pour aider ceux-ci à trouver progressivement les solutions adéquates, en faisant ou non appel aux spécialistes concernés. Les OP ont besoin de techniciens, de meilleure qualité, capables d'assumer les tâches de conseillers et d'assistants techniques.

§2. Les effets induits du projet

A. Portée socio-économique

On peut signaler quelques impacts dans ce sous paragraphe. On n'a pas pu observer de façon très claire et nette les effets induits qui en découlent étant donné le projet n'a pas duré que cinq ans. Les impacts de SP sont encore limités mais peuvent être croissant. Par contre, on peut certes citer quelques portées, entre autres :

a) L’amélioration de niveau de vie

Pour les ménages pauvres, l’impact se traduit plutôt en terme de diminution de la vulnérabilité économique, d’amélioration de la sécurité alimentaire, et d’augmentation ponctuelle de la capacité de production. Cependant pour la majorité des pauvres, des faibles impacts ont été constatés vu qu’ils sont encore vulnérables à des facteurs perturbants leur activités tant exogènes qu’endogènes.

Pour les ménages moyens et aisés, l’impact se traduit plutôt en terme d’augmentation d’investissement et donc d’amélioration à moyen et long terme de la capacité de production et d’accumulation.

On sait pertinemment que les cibles des projets de développement sont les paysans pauvres. Mais en pratique, on s'est aperçu que ce sont les paysans de classe moyenne qui bénéficient davantage et ont des privilèges quant à la réalisation du SP. La raison est simple : les mieux instruits sont attribués souvent parmi les leaders de l’association, ayant alors des avantages significatifs comparativement à ceux qui n’ont pas assez de niveau d’instruction. Notons qu'on ne peut pas attendre à un paysan illettré la charge d'une gestion comptable.

Il est vrai qu’une amélioration de condition de vie a été constatée, à cause d'une source de revenu stable. On notera certes que ceci n’est pas représentatif dans l’ensemble des OP pendant le moment notre enquête. Aussi, cet effet n'est pas assez suffisant pour apporter des changements palpables dans les conditions de vie dans le milieu rural car le projet ne touche

65 qu'une partie du ménage rural. On a aperçu que le développement se traduit plutôt par la modernisation de l’agriculture, mais ne s’est pas accompagné d’une réelle mutation aux bénéficiaires, en particulier l’amélioration de leur cadre et de leur mode de vie, sans rupture ni régression sociale.

b) La satisfaction au niveau du SP

Le projet fournit des réponses adaptées aux priorités et aux principales attentes des bénéficiaires, tel qu’étayé par un pourcentage de 77% de bénéficiaire, ils affirment que les SP initiés répondent en grande partie à leur attente, sans aucune indication sur leur satisfaction. Ceux qui ont réussi dans leur SP seulement ont déclaré satisfait de leur SP.

c) Le changement dans leur comportement

Ces OP seront aussi progressivement poussées à s’engager dans la voie d’un changement radical de la mentalité, ceux-ci ont réussi à développer leur capacité d’affronter, seuls les obstacles alors qu’avant ils ont été sensibles à la moindre épreuve. Ils laissent petit à petit ces habitudes coutumières et l’activité économique a pris place dans leur vie quotidienne. Ceci ne touche qu’une partie insignifiante de la totalité des OP enquêtées.

d) L’acquisition de diverses formations

Les OP parviennent à se professionnaliser de plus en plus en matière de technique, de commercialisation et de diversification de leurs débouchés et ainsi l’élargissement de ses activités.

Une amélioration des compétences des OP en matière de marketing, de gestion des produits, d’organisation, d’amélioration de la qualité des produits et de leur conditionnement ont été observés.

Les paquets techniques de formation et d’encadrement développés à l’intention des OP ont résulté en une maturation organisationnelle et à un relèvement des capacités techniques des membres caractérisé par une forte adoption par les bénéficiaires des techniques modernes enseignées. Toutefois, une adoption ne sous entend pas une maîtrise de la technique pour certaines OP, puisqu’il se peut qu’ils adoptent les techniques mais ils ne sont pas en mesure de les bien maîtriser du bout des doigts.

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Les équipements et infrastructures dotés par le projet ont favorisé un regain d’intérêt pour la modernisation des activités surtout l’élevage.

e) Le développement de la filière

Le développement de la filière est l’une des innovations apportées par le PSDR dans l’optique d’une valorisation des potentialités régionales tout en intensifiant la production orientée vers le marché. Plusieurs cas de relance des filières ont été constatés, dont la relance de la filière riz. L’option stratégique privilégiée par le projet est celui d’intensifier et de diversifier les AGR en faveur des groupes les plus vulnérables. Ceci constitue un levier fondamental pour la réduction progressive du pourcentage de la population rurale vivant en dessous du seuil de pauvreté caractérisé par une amélioration de la qualité de vie, de diversification des activités de production, d’une réduction de la période de soudure et de l’insécurité alimentaire.

f) Le développement de quelques spéculations innovantes

La création d'un GPS aussi a été constatée. L’OP ne se limite pas non seulement sur l'intensification rizicole ou celle de la culture vivrière mais aussi de subvenir au besoin en approvisionnement en semences par leur propre production, pour ses membres et pour les autres OP. Étant donné que l'évolution du système de culture par l’application des techniques innovées, la lutte contre les ennemis de culture, etc. exigent la présence des semences améliorées et des techniques appropriées. Les autres OP en peuvent se procurer sans se déplacer plus loin.

De même pour la pisciculture, l’association est prête à ravitailler les autres groupements en alevins.

g) L'accès à une vitrine

L'accès à une vitrine pour faire connaître ces produits en serait un des impacts attendus surtout pour la filière riziculture. Leurs périmètres constituent un site de vitrine des paysans de la région de Haute Mahatsiatra aussi bien du point de vue technique par l’adoption et la maîtrise du SRI que du point de vue social par l’augmentation des productions et des revenus de tous les agriculteurs des communautés toutes entières.

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h) La considération de l’approche genre

La priorité accordée au développement de SP favorables à l’accès des femmes, en milieu rural, aux revenus est une approche adéquate à la réduction de la pauvreté. La dynamique positive qui est observée à travers la participation active des femmes dans l’association (avec plus de 32% de femmes) et la réussite de leur SP attestent la pertinence et la considération de l’aspect genre dans la stratégie d’intervention du projet.. Les artisans des fibres végétales ont vu leurs chiffres d’affaires en hausse sur le marché local et des perspectives sont en vue sur le marché international. Grâce à la participation de ces associations à des manifestations économiques. Beaucoup ont vu leur condition de vie s’améliorer.

i) La promotion de relation avec les IMF

Les efforts engagés par le projet pour l’adhésion des OP et de leurs membres aux IMF constituent l’une des garanties de la viabilité financière ultérieure des SP et de leur pérennisation. Les résultats obtenus sont probants, au regard de l’évolution positive du nombre d’OP qui y adhère. On a compté que plus la moitié des OP enquêtées déclarent adhérer à des IMF.

j) L’implication des autorités locales

L’implication des autorités communales dans tout le cycle de projet leur a permis de prendre des initiatives pour faciliter la création d’association et pour appuyer le montage des projets, et mobiliser les bénéficiaires pour la réalisation des apports.

De plus, de nombreuses communes ont pris l’initiative de mettre en place des dispositifs pour la pérennisation des SP : mise en place de comités d’entretien des infrastructures et l’élaboration de conventions (DINA) relatives à la maintenance.

B. Portées environnementales

La collaboration entre l'OP et le PSDR exige un minimum de respect de l'environnement, ce qui est d'ailleurs un des conditions nécessaires pour obtenir un financement. Chaque OP doit avoir un CCE à respecter. Par ailleurs, il est stipulé dans l'accord entre le PSDR et l'OP relatif au financement. Parmi ces obligations, on cite :

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• Le reboisement en amont du bassin versant, • La pratique de la DRS (Défense et Restauration des sols) • L’abandon de la pratique de la culture sur brûlis et les feux de brousse, afin d'éviter la réduction du débit de l'eau, • La réduction de la pollution de l'environnement.

On a constaté que les effets induits du respect du CCE :

• a diminué la culture sur brûlis, qui sont presque inexistants aux alentours des terrains occupés par ces OP car parmi les OP qu'on a enquêtées, 48% n’optent plus cette pratique. De plus elle est interdite par la loi. • a encouragé les OP et les autres paysans à adopter le reboisement systématique : la statistique relative à cette activité reste officieuse • a permis aussi l'acquisition sur la protection des parcelles de culture par l'utilisation de courbe de niveau par le biais de la formation sur la protection de l'environnement. • a permis la conversion du CCE en Dina reconnu au niveau communal

L'application des règlements intérieurs pose des contraintes dans l'ensemble des OP. Comme les OP ne respectent pas ces consignes, par négligence, ou par manque de sensibilisation des membres de son importance au SP. La plupart des membres appartiennent à une même famille, ce qui rend difficile de les appliquer. Les paysans hors de l’OP se sentent libres vis-à-vis de ces règlements intérieurs : il est difficile d’appliquer à eux aussi ces règlements. D’où l'élaboration du Dina auprès des autorités locales.

SECTION III : LES ENJEUX D'UNE REFLEXION SUR LE PROJET

En premier lieu, on peut considérer que la réussite d'un SP dépend énormément :

• d’une vie associative mâture : des membres motivés, dynamiques, cohérents, se sentent responsables, et reçoivent de temps en temps des renforcements de capacités auprès des autres institutions d'appui et des structures d’encadrement existant appelé à être de proximité de la DRDR. Les associations qui ont été instituées bien avant l'arrivée du SP sont plus expérimentées concernant la filière, ce dernier ne fait que développer leur acquis.

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L’idée peut se résumer comme suit : Figure 12 : Réussite du SP : quelques facteurs

Source : individuel, 2008

Quant à l'échec du SP, ceci incombe à des responsabilités partagées de parties prenantes ; car la défaillance du bon déroulement de ces SP provient :

• Soit des bénéficiaires, à cause :  d’une vie associative faible marquée par :  le non respect de la clause des règlements intérieurs,  la non implication aux certaines structures et organisations de développement intervenant dans la région,  l’existence des conflits internes, des membres opportunistes (Des statuts ont été rédigé dans le seul but d'avoir de financement auprès de PSDR, ainsi, certains membres ne sont même pas motivés, n’avaient ni désir, ni attention pour la réussite du projet mais de tirer profit de l'intérêt que cela pourrait lui apporte).  une organisation de travail mal organisée,  d'une faible maîtrise de la technique,  d’un manque de débouché lors de la vente des produits,  d’un mauvais choix du SP, le choix pouvant être le fruit du hasard,  de manque d'expérience sur la filière. Au moindre obstacle, ils ne sont pas capables de résoudre les problèmes même insignifiants.

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• Soit de la part des partenaires stratégique : ils essaient de minimiser le coût de leur prestations soit en limitant la durée de leur descente sur terrain, soit en recrutant des personnels non qualifiés en la matière ; et par conséquent les formations techniques ne sont pas tenu en toute intégrité et la continuité de l'encadrement se trouve dès lors à une rupture abusive. • Soit venant du PSDR : l’insuffisance de suivi et évaluation. Il y a lieu de remarquer à ce propos que le manque du personnel pour cette fonction est très significatif. De ce fait l'assiduité des intervenants n’est pas vérifiée de façon systématique alors que le contrôle permet d’évaluer si le programme a été bien réalisé comme il a été planifié auparavant. A cette contrainte s'ajoute le retard du blocage de financement auprès des OP, et même s'il arrive à temps, ceci n’arrive pas au moment opportun. • Soit d'autres facteurs exogènes , tel que les cataclysmes naturels, le cas lié au mécanisme du marché d'échanges comme la hausse imprévisible de prix des biens d'équipement et des intrants agricoles (provende, semence...) sur le marché rendant difficile l’atteinte des objectifs prévus et met en cause la vision future du SP. La figure résume ce qui vient d’être confirmé. Figure 13 : L’échec d’un SP : quelques facteurs

Source : individuel 2008

Ces remarques ne sous-entendent guère une perception négative du projet, bien loin de là, mais attirent seulement l'attention sur les effets possibles de sa mise en œuvre et la causes de ces effets afin de mieux investir dans l'avenir. Les points positifs de ce projet sont aussi nombreux.

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CHAPITRE II : PERENNISATION DES SOUS PROJETS ET APPROPRIATION PAR LES OP DES APPROCHES TECHNIQUES

SECTION I : LES FACTEURS DE VIABILITE

§1. Concept du développement durable

Selon le concept de développement durable défini par la Commission Mondiale pour l'Environnement et le Développement, le développement durable est comme « un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs» 1. Il associe trois objectifs : efficacité économique, équité sociale et préservation de l'environnement.

La viabilité de SP doit être envisagée dans toutes les formes d'examen préalable. On peut affirmer qu'un projet est viable lorsqu'il est en mesure de procurer au groupe cible des avantages durant une longue période, une fois que l'essentiel de l'aide extérieur fournies par les donneurs a pris fin. Par le passé, faute de n’avoir pas tenu suffisamment compte d’un certain nombre de facteurs critiques de réussite, des projets ne sont pas parvenus à produire des bénéfices durables. La qualité n’est donc pas un principe à n’envisager que juste avant la fin du projet, elle doit être présente à l’esprit dès la planification 2. §2. Les facteurs de viabilité

L’expérience montre que la viabilité à long terme des bénéfices du projet dépend des facteurs énumérés ci-dessous : • Appropriation par les bénéficiaires, • Politique de soutien, • Technologies appropriées, • Aspects socioculturels, • Egalité entre homme et femme, • Protection de l’environnement, • Capacités institutionnelles et de gestion. • viabilité économique et financière Les critères de durabilité y afférents généralement acceptés sont les suivants :

1 «Notre Avenir à Tous », rapport de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement (commission Brundtland), Les Éditions du Fleuve, 1989, traduction française de «Our Common Future », 1987. 2 Gestion du cycle de projet : Approche intégrée et cadre logique Commission des Communautés Européennes. Fév. 1993, p. 22 72

• Accès à l'information, • Les séances d’informations formatives, • L'éducation, • La communication pour le changement de comportement (CCC), • La formation à l'Environnement et au Développement, • La participation des populations : approche participative, • L'intégration des femmes dans le processus : approche genre, • La recherche d'un système de production rationnel, • L’équilibre des bassins versants, • La sécurisation des espaces de production, incluant la sécurisation foncière, • La conservation et le respect de la biodiversité : gestion rationnelle des ressources naturelles et de biodiversité, • La disponibilité et qualité des sols cultivables : protection et fertilisation des sols • Le maintien de l'état de santé des populations • La préservation de la sécurité des biens et des personnes On peut le récapituler dans la figure suivante :62 Figure 14 : Les facteurs de viabilité

Source : CCD 2001

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SECTION II : PERENNISATION DES SOUS-PROJETS

§.1 La pérennisation des activités

La pérennisation est un aspect souvent négligé des programmes de développement. La longue histoire assistance au développement a montré que trop de projet et programme commencent avec solennités pour finir dans un gémissement et tomber rapidement dans l'oubli. Ceci est aussi vrai pour nombre de projet de développement agricole. Dans bien de cas, ces projets sont initiés par des tiers bailleurs de fonds et l'on se préoccupe peu de mettre en place un mécanisme qui le permette de poursuivre le projet tout seuls ou en partenariat avec d'autres parti prenantes après que les premiers bailleurs sont sortis de scène. Mais les coûts et le financement ne constituent pas les seuls obstacles à la pérennisation : celle-ci doit être basée sur quatre aspects : l'économie, le social, la politique, et la technologie.

A. La pérennisation économique et financière

Elle se rapporte à la capacité du SP à assurer le financement à long terme les activités mettant en œuvre les techniques appropriées. La rentabilité est un aspect majeur car les investissements sont habituellement importants. Ainsi, on devrait avoir en vue de collaborer avec les autres institutions surtout dans le renforcement de capacité et des divers appuis venant de ces partenaires pour permettre au projet de s’autofinancer à long terme une fois que le projet PSDR s'achève.

Il faudrait consolider les acquis : organisation de voyage, de visites, présentation à des foires dans le cadre de la mondialisation de l'économie et face à la concurrence inéluctable, approfondissement de la notion de norme et de qualité, sans pour autant laisser de côté la diffusion et la vulgarisation des connaissances techniques commerciales.

La recherche de source de financements impliquant la participation des membres rend la pérennisation économique des activités.

B. La pérennisation sociale

La pérennisation des structures semble primordiale. Elle dépend à priori du bon fonctionnement des activités au sein de l’association. La relation avec d'autres institutions est à recommander afin de mieux développer les actions à entreprendre et pour responsabiliser les leaders de l’association à collaborer et à s'ouvrir à d'autres partenaires. C’est l’importance de la Gestion relationnelle du Projet.

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Elle exige une implication collective. Un projet n'existe pas dans un espace vide. Pour qu'il réussisse, il faut qu’il y ait la contribution des membres, la participation des dirigeants et la collaboration des parties prenantes. L’innovation doit impliquer la participation de chacun, afin d’aboutir à l’objectif préconisé. La socio-organisation reste le facteur primordial dans une quelconque réalisation d’activité.

Les deux impératifs de base du succès d’un projet sont : la pérennisation et l’appropriation. Bref, les membres de l’OP doivent donc comprendre le processus du développement par la sensibilisation, la conscientisation et la responsabilisation.

C. La pérennisation politique

Une des plus grande menaces qui pèsent sur un projet mettant en œuvre des innovations est la résistance au changement. Si les paysans refusent d’adopter l’innovation quelque soit leur raison alors on a du mal à enclencher le projet, et encore moins devenir une pratique durable à long terme. De l'autre côté, les autorités locales doivent comprendre le processus du projet, les exigences y afférentes au niveau de l'OP telles que l'amélioration des infrastructures routières, l’amélioration de l’éducation et l’instruction des enfants et des jeunes, l’instauration des marchés de proximité, l’amélioration de la santé et la protection sociale.

D. La pérennisation technologique

En adoptant la nouvelle approche technologique, on est sûr d’obtenir un rendement meilleur. L’adoption d’une méthode exige des outils plus appropriés. Aussi doit-on tenir en compte non seulement les coûts, les matériels et équipements modernes, mais aussi la connaissance des paysans à les utiliser. L’entretien de ces outils et équipement demande une formation ou renforcement de capacité.

§2. Les moyens mis en œuvre pour la viabilité du SP

Compte tenu des problèmes cités précédemment, et pour la viabilité du SP, on doit tenir compte les efforts de chaque partie prenante, en l’occurrence :

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A. De l’organisation paysanne a) Côté socio-organisationnel et institutionnel • Appuyer et accompagner les membres dans l'élaboration du compte de l'exploitation avant le démarrage de la campagne et l'amélioration de la capacité des membres dans la commercialisation des produits ; • Améliorer la capacité d'ouverture de l'OP avec le monde extérieur concerné par la filière et favoriser son épanouissement vers une structure professionnelle et pérenne ; • Sensibiliser les OP à payer les cotisations qui permettent de renforcer le compte de l'association pour le fond revolving afin de pouvoir continuer les activités ; • Intensifier le RDC organisationnel nous paraît primordial afin de pouvoir suivre pour un ou deux cycles de production au minimum, quelque soit la filière, tout en appuyant sur le marketing qui est un handicap majeur des associations.

b) Côté technique • Consolider les acquis par la formation technique et encadrement des OP, surtout pour l'élevage qui demande une maîtrise parfaite de technique adopté ; • Renforcer le suivi technique en matière de conduite d'élevage ; • Améliorer les conditions de la production agricole ; • Sensibiliser les OP sur les normes à appliquer. • Une formation sur l'amélioration de la qualité des produits sera encouragée car la normalisation est l'un des éléments constitutifs indispensables pour avoir une place sur le marché tant intérieur qu’extérieur. L'accent devrait être mis tout particulièrement sur l'élaboration et l'adoption de normes internationales si les OP veulent cibler le marché mondial, donc l’exportation. L'élaboration et l'utilisation de normes ouvertes, compatibles et axées sur la demande qui tiennent compte des besoins des usagers et des consommateurs constituent un élément capital pour développer la filière. • Appuyer les OP dans la commercialisation par des stratégies marketing et des marchés locaux et de les orienter à collaborer avec des institutions telles que le BCI (Business Center Ivoharena, en collaboration avec la chambre de Commerce. Elle a pour but de relancer la commercialisation des produits des OP, particulièrement sur la commercialisation extérieure).

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Bref, une formation sur l'organisation de la filière de l'amont à l'aval devrait être appuyée.

c) Côté économique • Augmenter le volume de production assez suffisante pour réduire l'insuffisance alimentaire et pour augmenter le revenu des paysans. Ceci va de pair avec un accroissement de la productivité. • Encourager les OP à s'intégrer dans des institutions financières telles que les IMF afin de faciliter l'accès au financement et que ceux-ci répondent aussitôt aux besoins des producteurs en allégeant les procédures d’acquisition de fonds. L’adhésion permet de réaliser des investissements ou d’utiliser des intrants, étant donné que la disponibilité en trésorerie est un facteur limitant pour les paysans qui adoptent des innovations.

d) Côté environnemental

Une prise de conscience non seulement sur nécessité d'œuvrer pour un accroissement de la productivité mais aussi sur la limitation des dommages environnementaux pour parvenir à une croissance agricole durable doit être renforcée.

B. Des partenaires stratégiques • Augmenter la durée de formation organisée par les PS ; • Designer un technicien spécialiste pour chaque volet du projet ; • S’efforcer d’avoir une attitude correcte: ils doivent être objectifs et désintéressées ; • Savoir sélectionner les PS formateurs sur la base de leurs expériences et de préférence des PS habitant dans la zone de prestation ; • Orienter toute formation théorique vers une formation pratique pour une meilleure assimilation de la part des paysans.

C. Du PSDR

Le suivi et évaluation doivent être renforcés le long du cycle de la production afin que les OP puissent continuer les activités avec assurance étant donné qu'ils sont souvent vulnérables aux divers chocs. Le partenaire financier doit avoir l’obligeance de faire parvenir le financement au moment opportun pour subvenir aux besoins immédiats tenant compte du calendrier cultural.

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§3. Les moyens mis en œuvre pour la viabilité des infrastructures productives

A. L’infrastructure agricole

L'entretien constitue la principale activité pour la pérennisation des ouvrages. Ainsi, l'association devrait effectuer des entretiens périodiques des ouvrages, tels que le curage des canaux qui doit être réalisé au moins une fois par an. Les cotisations doivent être renforcées car elle constitue la seule source de financement permettant d'alimenter la caisse et par suite d'entretenir l'ouvrage en cas de dégâts. En d'autres mots, il faut motiver les membres. Concernant le DINA, il faudrait l'appliquer : une éducation permanente doit être réalisée avant d’appliquer les règlements.

La pérennisation des infrastructures productives exige une structure de gestion mettant en œuvre le processus de bonne gouvernance et le professionnalisme dans l'exploitation des infrastructures.

Nous suggérons également de mettre en place un véritable suivi évaluation en partenariat avec les associations du micro périmètres réhabilités. Cela permettra d'affiner la mesure des impacts économiques et sociaux des investissements réalisés.

Une meilleure concertation entre l'équipe irrigation et l'équipe développement agricole est à ce égard encouragée afin que les gains de productivité permis par les réhabilitations et/ou construction des MPI soient mieux exprimés.

Ainsi, on devrait mettre l'accent sur cinq points :

• RDC organisationnelles et institutionnelles des OP : redynamisation des membres ; sensibilisation des OP quant aux règlements intérieurs et DINA • Pérennisation des ouvrages par entretiens périodique • Adoption des techniques culturales: suivi et amélioration de la maîtrise d'eau ; pratique des SRI-SRA • Protection de l'environnement : reboisement sur les alentours de l’ouvrage pour éviter la destruction de celui-ci, ainsi que les ensablements des canaux et des les bas-fonds. • Formation des responsables sur la connaissance de base indispensable pour préserver et entretenir les ouvrages dont ils ont la charge : protection environnementale, maintenance des barrages et canaux. L'objectif de la formation étant de transférer du savoir, du savoir faire et du savoir être aux membres des AUE afin qu'ils les approprient progressivement et deviennent professionnels dans l'exercice de leurs fonctions.

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Dans les villages où la majorité des familles sont déficitaires en riz, l'activité de ce volet d’irrigation nous semble pertinente en matière de sécurité alimentaire. L'axe principal devrait se concentrer sur la diffusion de techniques agricoles : intensification de la riziculture, promotion des cultures maraîchères pour ne citer que ces exemples.

B. GCV et l'unité de transformation

Pour une amélioration du revenu des OP, une étude de marché tourné vers la synergie d'action et la complémentarité de fonctions possibles entre les OP et les opérateurs économiques doivent être examinée de prêt pour la pérennisation du système car une fois que ceci est résolu, on n'aura plus de problème pour l'écoulement de ces produits. L'implication des responsables de la commune pour la surveillance des activités de stockage et la multiplication relationnelle de l'association ou de la coopérative est primordiale pour cette pérennisation. Le transfert des compétences en cascade devrait être poussée c'est à dire la formation des leaders paysans, précède celle des membres bénéficiaires, étant entendu que ce paysans pilotes ont déjà reçu des directives et sont capables de les transmettre aux autres membres.

SECTION III : APPROPRIATION DES TECHNIQUES PAR LES OP

§1. Concernant l'artisanat

L’organisation de la filière et la commercialisation des produits doivent être développées. L’artisanat nécessite un RDC pour améliorer et diversifier les produits en matière de design, norme et qualité. Cette amélioration des produits permettra d’élargir leurs débouchés tant pour le marché local que pour le marché extérieur. Cette démarche équivaut en matière d’artisanat à un changement d’esprit et de mentalité. Parallèlement, l’innovation en matière de gestion, de l’équipement, de matière première respectant l’environnement, occupe une place importante dans l’exercice du métier d’artisan 1. Ces appui peuvent porter sur :

• La mise en place de formations techniques permettant d’améliorer les produits intermédiaires et finis, tant par la qualité que la quantité ; • Le développement des matériels et équipements modernes pour l'amélioration de la qualité des produits ;

1 ONUDI, « filière soie : synthèse des travaux, journée de la soie », 13 au 15 novembre 2007, p. 10 79

• L’amélioration de l'approvisionnement des intrants car ceci s'avère les principaux problèmes des OP : une action d'accompagnement technique des OP dans leur recherche pour la maîtrise et la bonne gestion des ressources est plus qu’obligatoire ; • Le développement de la coopération technique entre artisans devrait mettre en route pour être en mesure de répondre à une série des demandes quantitatives. La synergie technicienne est toujours fructueuse ; • La mise en œuvre d'action de commercialisation collective: représentants multicartes, boutiques communes, grandes surfaces sera encouragée ; • L’élargissement du marché au niveau régional n’est pas à exclure.

§2. Concernant l’agriculture

A. Concernant la riziculture

Dans tous les cas, on devrait renforcer sur l'intensification de la production rizicole par l'application des méthodes culturales plus performantes vers un rendement encore plus élevé 1. L'utilisation de semences améliorées n'est pas encore généralisée au niveau des producteurs. Les propositions convergent vers :

 Entretenir, réhabiliter et aménager les périmètres irrigués et les bassins versants  L'aménagement des rizières en gradins caractérise le pays du Betsileo afin de profiter l’extension des surfaces rizicoles  la maîtrise d'eau : par amélioration de l'irrigation et entretiens des réseaux hydroagricoles  Renforcement de la capacité techniques et de gestion des AUE  Mettre en place des dispositifs d'approvisionnement des producteurs en facteurs de production (semence, engrais, charrue, herse....)  Approvisionnement en engrais des producteurs  Apport en équipements aux producteurs  RDC technique de compostage : disponibilité en fertilisant organique  L'utilisation des semences de variétés améliorées  Mise à disposition des magasins d'approvisionnement de proximité afin d'assurer la disponibilité et accessibilité aux intrants et matériels pour les producteurs

1 GTDR, Document programme pour la mise en œuvre de la révolution verte, 2007 80

 Concevoir et renforcer les systèmes de financement du secteur  Développer le partenariat avec les IMF pour financer la riziculture  Développer le partenariat pour financer le stockage de riz  Renforcer l'intensification de la production rizicole  Produire et diffuser des semences certifiées  Adopter et faire adopter des techniques culturales plus performantes par exemple la vulgarisation le SRI/SRA  Relancer la mécanisation agricole,  Mettre en place des techniciens assurant l'encadrement des producteurs, et renforcer les capacités de ces techniciens  Renforcer la gestion post récolte des produits  Mettre en place du système GCV  Implanter de rizerie/décortiquerie au niveau des communes  Améliorer le traitement post récolte de riz  Dynamiser la culture contre saison pour une meilleure qualité des rizières aux prochaines cultures et pour une activité connexe de génération de revenus et augmentation de produits alimentaires

II s'agit d'intensifier la production et de promouvoir un investissement plus important de la part des OP par une plus grande disponibilité des intrants à des prix abordables.

L'amélioration de l'accès au crédit une fois que le financement du PSDR s'achève est de même recommandée. La mise en relation des OP avec les organismes financiers pour la pérennisation de ces activités, ainsi que l'amélioration des conditions de commercialisation doivent être lancées.

B. La culture de contre saison • Fourniture de service de proximité (produits phytosanitaires, matériels, etc.) • Approvisionnement par des centres semenciers ou GPS en semence certifiée en vue d’une semence améliorée. • Utilisation d’engrais et de produit phytosanitaire pour un meilleur rendement • Soutien à la vulgarisation de la culture de pomme de terre

• Renforcement de la capacité technique des producteurs • Recherche de partenariat pour l'encadrement intégré de la filière amont et en aval

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• Professionnalisation des producteurs : normes, qualités,emballage, conditionnement et stockage • Amélioration de la compétitivité de la production §3. Concernant l’élevage A. La pisciculture La pisciculture en étang peut être considérée comme une partie intégrante des systèmes de production agricole où la maîtrise de l’eau est assurée. Son intégration se situe aux niveaux : • d’une meilleure utilisation de l’espace, • d’une meilleure valorisation de l’eau, • d’une valorisation des sous-produits agricoles, • du recyclage des déchets et effluents d’élevage, • de la restitution d’engrais pour les cultures.

Le développement de la pisciculture pourrait s’articuler autour des axes suivants :  Intégration de la pisciculture aux systèmes de production agricole Les problèmes de disponibilité en eau et de sa gestion doivent inciter les responsables du développement rural à intégrer chaque fois que cela est possible. Par ailleurs, la gestion de l’eau devrait améliorer et n’est plus considérer cette activité comme accessoire.  Niveau de technicité de pisciculteur et professionnalisme La pratique de la pisciculture exige un minimum de technicité au-dessus duquel les résultats obtenus soient suffisants pour rémunérer la force de travail investi et valoriser la terre et les éventuels intrants (aliments. engrais, alevins...). Compte tenu de l’absence de tradition en matière d’élevage piscicole, l’effort de formation et de suivi doit, en tout cas dans un premier temps, porter sur un petit nombre de pisciculteurs motivés et si possible regroupés géographiquement. La qualité de l’encadrement est déterminante.  Crédit La détermination du montant et des modalités du crédit présupposent une connaissance des capacités d’autofinancement et des possibilités de financement informel. Le crédit permet en effet de mobiliser le capital, la force de travail. Une fois que la pisciculture est en régime de croisière, pour le cas de la pisciculture artisanale de petite production marchande par exemple, l‘opérateur n’a plus besoin d’avoir recours au crédit. Par contre, ce crédit reste indispensable dans le cas d’une pisciculture de type filière pour le financement des intrants (crédit de campagne). 82

 Gestion, organisation et commercialisation La gestion pose souvent de gros problèmes à des paysans illettrés et n’ayant pas bénéficié à la formation. En pisciculture, l’alimentation peut représenter jusqu’au 50% des frais d’exploitation: il s’agit donc d’un poste très important qui requiert une gestion rigoureuse, le regroupement géographique, structurel des pisciculteur permet une meilleure valorisation d’infrastructures telles que l’ouvrage d’irrigation, le matériel d’exploitation, la magasin de stockage, etc. Le problème de commercialisation se pose mais pas véritablement celui de débouché, il convient tout de même être vigilent sur l’adéquation entre coûts de production du poisson de pisciculture et pouvoir d’achat de la clientèle pour chaque situation. Une organisation devrait mettre en place pour conserver au produit ce qui fait son originalité par rapport aux produits de la pêche généralement meilleure marchée : disponibilité programmable et fraîcheur. Une connaissance du marché et la promotion du produit de la pisciculture sont devenues des actions indispensables à mener pour sa pérennisation 1. Il est vivement recommandé aussi de faire des reboisements intensifs en amont des bassins versants contre toute dégradation surtout l'ensablement de l'étang, pour la pérennisation du SP. L'insécurité constitue aussi un autre obstacle majeur pour atteindre l'objectif prévu. Les OP doivent alors renforcer le suivi, le gardiennage jour et nuit.

A part le but lucratif de la filière piscicole, l’amélioration de la qualité de l’alimentation des poissons, ne doit passer sous silence, ils devraient être riche en calcium et en vitamines. Aussi doit-on encourager les OP à s’intéresser à la pisciculture.

B. L’apiculture

Suite à la période de sécheresse, la production rizicole se dégrade, la période de soudure va durer longtemps, le revenu des ménages diminue alors que les dépenses ménagères augmentent à cause de l'augmentation des prix des produits agricole. La population s'attaque alors à l'exploitation charbonnière, seule solution provisoire de cette pénurie. Ce qui provoque la présence du gaz carbonique dans la fumée charbonnière amenant la fuite des colonies d'abeilles.

1 Fiches techniques d’élevage tropical, production animal, memento de l’agronomie, CIRAD- GRET, 2002, p. 925. 83

Pour l'apiculture, il faut planter des espèces mellifères aux alentours de la ruche telles que l’eucalyptus, l’arbre fruitier, les fleurs et autres arbres mellifères car les abeilles les recherchent pour leur alimentation.

Comme mesure d'atténuation de ce fléau, on devrait entamer à la mise à la disposition de résolution avec les participations effectives des acteurs de développement locaux et les autorités locales comme l'élaboration du DINABE.

C. Les autres séries d’élevages

L’objectif des éleveurs est de maîtriser les conditions de production afin d’obtenir une quantité de produits optimale en fonction des facteurs de production mis en jeu. Les systèmes d’élevage demandent de nombreux facteurs de production. Ils sont réalisés à partir de capital, d’intrants et de main d’œuvre. Il exige la maîtrise de la conduite technique. On doit mettre l’accent sur :

• L’alimentation Il est essentiel de maîtriser l’approvisionnement en aliment pour éviter toute rupture et permettre la distribution régulière de ratio, même si une hausse du prix de provende se présente. Il est essentiel que l’éleveur respecte les apports en fonction des besoins établis pour un objectif de production car le déséquilibre des ratios alimentaires entraîne immédiatement des baisses de production sensibles et pénalisante pour l’éleveur. • La santé La santé doit être contrôlée par des opérations de prophylaxie obligatoires. L’éleveur doit respecter et être informé d’un calendrier de prophylaxie vis-à-vis des maladies. L’attention sur la santé doit être faite. Une observation quotidienne attentive doit permettre de détecter rapidement une maladie et d’intervenir.

• Le logement et l’hygiène

Les animaux doivent être adaptés pour fournir des conditions favorables d’alimentation, de repos et doit constituer un environnement sanitaire convenable. L’hygiène conditionne en grande partie l’état des animaux et est important pour la qualité des produits.

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CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D'AVENIR

L'accent sera mis sur l'analyse du secteur agricole. L'impact des réformes mises en œuvre, les contraintes faisant obstacles à la croissance et les politiques proposés nécessitent une analyse et une large diffusion auprès des OP. Ces politiques doivent apporter d'immenses bénéfices dans la région, tant par l'accélération de la croissance et l'augmentation du revenu que par la réduction de la pauvreté et celle de l'insécurité alimentaire.

Pour éliminer les contraintes qui freinent le développement en général et la croissance agricole et pour rendre des systèmes d'exploitation plus durables, il est souvent nécessaire d'appliquer des stratégies intégrées en tenant compte de l’aspect technique, commercial, législatif, éducatif, humain et se donner la priorité à la bonne gestion des ressources naturelles.

SECTION I : PROPOSITION D'ACTIONS DE RELANCE

II parait nécessaire de s'attaquer d'abord les causes des difficultés les plus importantes telles qu'elles ont été mises en évidence auparavant. Il faut essayer d'éliminer les différentes contraintes qui sont à la base de la plupart des mauvais résultats.

L'expérience nous apprend que ces faiblesses sont de 2 ordres :

• La mise en place d’un projet sous-entend l’existence du milieu favorable et des conditions appropriées au projet suggéré.

• Et qu'on ne soumet pas à des disciplines nécessaires pour prendre des décisions aux moments voulus : le suivi et évaluation risquent d’être tardifs : aucune amélioration en cours de route n’existe.

On doit mettre en place quelques stratégies pour le développement, nous préconisons par ailleurs ce qui suit :

§1.Optimiser les appuis aux producteurs

La collaboration avec une OP et la construction progressive d’un partenariat durable supposent la prise en compte de la situation laquelle se trouve l’organisation. Cela suppose :

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A. Faciliter la communication au sein de l’organisation

Dès que l’OP se multiplie, elle est confrontée à des problèmes de communication interne. Ces problèmes s’amplifient au fur et à mesure que l’organisation se structure à des différentes échelles géographiques, que son volume d’activité augmente et que ses domaines d’action se diversifient.

• Renforcer la communication interne

La circulation des informations est toujours difficile dans des organisations dont les adhérents sont majoritairement analphabètes. La qualité de la communication interne influe sur l’efficacité de l’organisation. La remontée des informations de base vers le sommet est indispensable pour remettre l’ajustement permanent des objectifs et des programmes d’action. L’accès des membres à l’information est nécessaire à la cohésion des OP, qu’elle concerne l’action des responsables, l’existence d’une contrainte ou d’une opportunité, etc.

La communication ne devrait pas se limiter à la circulation de l’information, elle doit faciliter et alimenter des débats internes au sein de l’OP, indispensables pour que les membres puissent s’approprier ses orientations, et en être partie prenante.

Une communication interne efficace peut accroître le nombre des membres actifs, favoriser l’identification d’enjeux communs, maintenir ou augmenter l’intérêt pour l’action collective.

• Définir des mécanismes de circulation d’information

Les membres devraient apprécier toutes les actions qui facilitent et élargissent leur accès à l’information technique, économique, juridique, institutionnelle. L’information doit être fiable, objective et alimenter la réflexion au sein de l’OP, il est important qu’elle soit diffusée le plus largement possible.

B. Appuyer la gestion

La gestion matérielle et financière de certaines OP devrait être renforcée. Puisque le manque de transparence alimente nombre de suspicions. Le manque de transparence résulte souvent de facteur technique, les responsables hésitent parfois à divulguer le montant des ressources externes obtenues.

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La formation à la gestion est donc une condition nécessaire mais pas suffisante pour changer les pratiques en la matière. L’élaboration d’outil comptable ne doit pas se faire indépendamment d’une réflexion sur l’organisation comptable. Elle doit être cohérente et devrait donc être réfléchie avec l’ensemble des responsables de l’OP.

L’appui à la gestion et le contrôle gagnent dans certains cas à être séparés, si l’appui est en effet la suite logique de la formation, le contrôle inclut, pour sa part, une dimension de sanction.

La rigueur de la gestion est une condition de crédibilité des OP. Elle est impérative pour les OP qui prétendent assumer des responsabilités croissantes. Il convient cependant d’éviter d’imposer de l’extérieur des normes de gestion dont l’utilité n’est ressentie. Il s’agit plutôt de créer des conditions favorables à un membre volontaire des organisations à de telles démarches.

Il faudrait définir et respecter les modalités de financement par la mise en cohérence des textes (statut et règlements intérieurs). A ce stade, il parait utile d’éviter le plus possible le formalisme et les faux semblants, et de mettre l’accent sur le fait que la règle définie collectivement doit être appliquée impérativement.

Enfin, au-delà de la transparence des comptes, il est important de mettre en évidence l’utilisation qui peut être faite de résultats comptables c'est-à-dire le bénéfice pour gérer les activités.

C. Elargir la participation des membres à la vie de l’organisation

Il n’en reste pas moins vrai qu’une organisation tire en grande partie sa force de la participation active de ses membres, de leur adhésion à des objectifs communs dont ils se sentent partie prenante 1.

Ainsi, il faut laisser à côté la marginalisation de certaines catégories des membres dans la prise de décision. Une attention particulière doit être apportée aux points suivants :

1 PIERRE RONDOT, MARIE HELENE COLLION, l’organisation paysanne, leur contribution au renforcement de capacité rurale et à la réduction de la pauvreté, the world bank group, 2001, p.507 87

• Renforcer la capacité de prise de parole des membres

Des disparités importantes existent entre les membres et les responsables, ces derniers disposants d’une expérience, d’une information, d’une formation souvent supérieure à la moyenne. L’exercice de la responsabilité accroît en outre l’écart entre les producteurs et les responsables des OP. Ces disparités ne peuvent pas disparaître du jour au lendemain. Certaines mesures peuvent cependant contribuer à les réduire, tels la décentralisation des fonctions des tâches, un accès accru des adhérents à l’information et à la formation, etc.

Il s’agit, en fait, progressivement, de permettre aux adhérents de base de prendre plus d’initiatives et de responsabilités, ce qui a aussi pour corollaire qu’ils rendent compte à des responsables, en droit d’être plus exigeants.

• Prêter attention aux catégories les plus marginalisées.

Encore faut-t-il leur donner les moyens d’acquérir cette capacité. On devrait leur prêter attention en les écoutant puis en proposant des actions et des formations spécifiques, en attirant également l’attention des responsabilités sur l’importance de ces catégories.

D. Soutenir les organisations pour négocier avec les acteurs extérieurs

Les OP sont de plus en plus souvent invitées à participer à des concertations plus ou moins formalisées, qui regroupent différents acteurs pour définir de nouvelles règles du jeu. Il s’agit de négociation commerciale, de cadres de concertation sectorielle autour d’une filière.

Ces concertations ou négociations se déroulent parfois dans des conditions peu favorables aux organisations qui n’ont pas accès aux informations nécessaires. Les OP ont donc de plus en plus souvent besoin d’appuis pour améliorer leurs capacités de négociation. Elles doivent impérativement choisir d’elle-même ce dont elles ont besoin. Ces appuis peuvent porter sur :

• La participation des OP à la définition du cadre et des modalités de négociation. • Identification des acteurs susceptibles d’être concernés par la négociation.

Il est important que les résultats des négociations soient portés à la connaissance des membres et soient, si nécessaire, soumis à leur approbation. Cela nécessite alors parfois, de la part des responsables de l’organisation, des négociations internes pour que le compromis

88 négocié avec les acteurs extérieurs soit compromis, accepté et les engagements pris respectés.

La négociation ne peut être réalisée que par les acteurs économiques concernés. Une structure d’appui aux OP ne peut donc négocier à leur place.

E. Consolider les acquis

La formation des responsables et des membres des OP est une priorité sans cesse répétée, sans que les moyens mobilisés soient toujours à la hauteur des ambitions affichées. Si l’élargissement de l’accès des producteurs à des formations de qualité et à la diversification de l’offre constitue d’impératives nécessités, il convient cependant d’être conscient que la formation n’est pas la réponse à toutes les difficultés que rencontrent les OP ni à tous les dysfonctionnements qui les affectent.

A cet effet, il importe qu’une attention particulière soit apportée sur :

• La formation technique : elle garde toute son actualité qu’il s’agisse d’une formation agricole proprement dite ou de l’acquisition de compétences très diverses induites par l’acquisition de certains équipement (entretien, maintenance, réparation ). • La formation à la gestion : l’acquisition d’instrument comptable est certes indispensable mais elle est facilitée quand elle s’inscrit dans un apprentissage permettant l’évaluation et l’analyse des activités menées, des facteurs à prendre en compte pour faire des choix. • L’alphabétisation : elle demeure une priorité dans beaucoup d’endroits, car c’est un puissant moyen d’émancipation pour la population concernée. Il est essentiel que l’alphabétisation s’inscrive dans un projet de formation plus général. • L’analyse de l’environnement des exploitations agricoles.

La formation doit leur permettre d’anticiper les changements et de maîtriser le processus d’augmentation les facteurs de productions dans le respect de l’équilibre environnementaux.

F. Nécessité d’une authenticité de l’OP

Pour être authentiques, les OP doivent au moins respecter quelques principes suivants :

• La libre adhésion : l'adhésion sous la contrainte est un grand échec car les membres qui ne participent pas à leur gré aux activités de leur association résistent d'une façon ou 89 d'une autre aux initiatives de l’organisation et cette résistance plus ou moins active contribue toujours à gêner le fonctionnement de l’OP au point même de décourager les autres membres les plus enthousiastes. • Intérêt mutuel : les paysans ne participent activement à une organisation que s'ils y trouvent chacun leur intérêt. Les OP doivent donc se constituer autour d'un objectif clairement définis et parfaitement conçus par leurs adhérents, même si ce paysan s’adhère à diverses organisations (groupe d'entraide, coopérative de commercialisation, AUE...) dans lesquelles il peut côtoyer des agriculteurs différents.

§2. Mieux asseoir l'efficacité des partenaires stratégiques

Il faudrait prévoir à la formation systématique des PS en matière d'approches, de procédures. L'appui insuffisant des prestataires, ajoutés à la relative faiblesse d'assimilation des OP, à leur niveau de développement hétérogène, aux limites en matière de capacité de développement institutionnel justifient la nécessité d’adopter une politique de renforcement soutenu des capacités adaptée aux besoins pratiques des OP pour la pérennisation.

Ils doivent en mesure de conjuguer des objectifs de valorisation des savoirs et de réponse aux attentes exprimées par les paysans sinon les paquets techniques peuvent conduire les paysans à de véritables impasses économiques.

§3. Renforcer le suivi des opérations

On pourrait élaborer un système réaliste de suivi et d'évaluation à la fois quantitative et qualitative, qui utilise des indicateurs statistiques comparables, afin de suivre les progrès réalisés, par référence aux objectifs.

Suite aux expériences de gestion et aux recommandations successives formulées par les différents partenaires, des réels efforts devraient déployés par l'UNEP (Unité Nationale d’Exécution du projet) dans l'amélioration de l'exécution du projet à travers l'instauration d'un système de suivi plus rigoureux. Généralement, l'échec des actions menées sur certains SP vient surtout du manque d'encadrement technique et de suivi systématique des structures.

II est souhaitable qu'il y ait un appui conseil et suivi permanent à la mesure des besoins imminents constatés par les acteurs locaux concernés pour consolider et renforcer les acquis pendant le cycle de production. La collaboration entre le PSDR et les acteurs régionaux dans l'exécution du suivi, reste insuffisante : il faudrait donc envisager un suivi

90 systématique de l'exécution des SP. Un nombre suffisant du personnel technique sera indispensable afin de mieux cerner toutes les zones d'intervention qui est largement étendu.

Pour l'AUE, il est recommandé d'impliquer les collectivités territoriales Décentralisées dans le suivi des AUE surtout, dans l’application du DINA, le règlement des conflits, malversation, détournement fréquents et tous autres problèmes liés à la gestion de l'association.

Le succès de l'approche dépendra de la cohérence des politiques proposées, de la prise de conscience locale, de la nécessité de changement. Les politiques proposées devront susciter sur le changement de comportements chez les paysans aussi bien sur la mentalité que sur la pratique. Toutefois on ne devrait pas oublier que le changement n'aura pas lieu que si les acteurs en retirent des avantages plus importants.

SECTION II : SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR

Les enjeux du développement rural se posent également en terme de choix en matière de politique agricole, en définissant la place de l’agriculture familiale et de l’agriculture industrielle, la place des cultures d’exportation et des cultures vivrières, le contrôle des importations alimentaires, le développement de la transformation des produits agricoles et alimentaires. Ces orientations, qui ne s’excluent évidemment pas les unes des autres, supposent néanmoins des politiques volontaristes décidées et gérées en partenariat avec les organisations paysannes.

§1. Orientation vers les autres secteurs

Si l'on veut que le projet ait un effet sur la croissance agricole, il ne suffît pas d'y apporter des améliorations ponctuelles afin d'éviter les mauvais investissements. II faudrait réorienter de manière fondamentale la politique des investissements agricoles sur la base de la stratégie proposée et mettre l'accent sur l'efficacité de l'exécution. La réorientation ne devra pas se limiter au seul secteur agricole, mais elle servira à assurer l'investissement des divers secteurs de manière à éliminer les obstacles génériques à la croissance agricole.

A. Contribuer à l’amélioration de l’éducation

L'éducation est un puissant catalyseur de croissance, car elles permettent de réaliser des gains d'efficacité et de productivité. A cet égard, le développement de la société de 91 l'information est important pour la croissance de l'ensemble de l'économie : la politique la plus bénéfique sera vraisemblablement celle qui encourage les investissements productifs.

Il n'est guère possible d'assurer une formation, même la plus élémentaire, à des paysans analphabètes. Et il va de soi que l'alphabétisation en langue maternelle doit être un axe prioritaire dans les projets destinés aux agriculteurs. L'important est de procéder rapidement à une alphabétisation fonctionnelle en partant directement, de ce pourquoi les agriculteurs ont effectivement intérêt à savoir lire et écrire.

Chacun devrait avoir la possibilité d'acquérir les compétences et la connaissance nécessaire pour pouvoir jouer un rôle actif et en tirer pleinement parti des nouvelles possibilités. La formation et du développement des ressources humaines doivent être encouragé. La prise de conscience et la maîtrise de notion de base sont, à cet égard essentielles 1.

L'alphabétisation est absolument nécessaire pour que les paysans soient en mesure de lire les brochures techniques, faire des comptes de leur exploitation, mener à bien des expérimentations, etc. C'est au niveau des mesures et du calcul que l'alphabétisation a le plus grand rôle à jouer et celui-ci doit donc aller de pair avec l'apprentissage de ces notions élémentaires, indispensables pour le progrès technique.

B. Favoriser l’accès sur le marché

L'essor économique s'accompagne habituellement de l'élargissement et du perfectionnement de ce réseau de marchés ruraux et celui-ci exerce à son tour une influence importante sur la productivité agricole. Le développement du rôle du marché passe par la spécialisation, et celle-ci dépend des économies d'échelle, du faible coût des transports et du caractère acceptable du risque.

a) Partager l’information et les analyses sur les filières 1) Les systèmes d’information sur les marchés Les systèmes d’information contribuent à la transparence du fonctionnement des marchés. Les enquêtes mises en place concernent généralement les produits agricoles et les principaux intrants. Elles permettent de relever les prix pour des qualités diverses, aux différents stades de la filière : production, collecte, demi-gros, gros, détail. Cette collecte

1 L’éducation pour tous : tenir notre engagement respectif, cadre d’action du Dakar, forum mondial sur l’éducation, 26 au 28 avril 2000, p. 24. 92 d’informations est réalisée auprès des divers types d’opérateurs et sur les marchés les plus représentatifs. La restitution des informations constitue un élément stratégique du dispositif. Il faut veiller à bien cibler le public et à présenter l’information sous des formes adaptées et facilement accessibles. Il est également important de mettre en place des formations qui permettent aux organisations professionnelles d’utiliser les informations proposées au mieux de leurs intérêts. 2) Les observatoires de filières Les observatoires des filières poursuivent un double objectif : • fournir aux pouvoirs publics des éléments pour définir et suivre leurs politiques ; • permettre aux différents acteurs de la filière de mieux connaître et analyser leur environnement économique, et contribuer ainsi à l’instauration d’un dialogue.

Ces observatoires rassemblent et synthétisent des informations, effectuent des analyses périodiques et réalisent des investigations ponctuelles sur différents thèmes. La nature des informations produites est définie en fonction des besoins des utilisateurs. En termes opérationnels, il s’agit avant tout pour ces observatoires de mettre en réseau les différentes institutions qui détiennent des informations sur la filière, de collecter et d’analyser ces informations, d’en réaliser des synthèses et ensuite de les diffuser. Les observatoires proposent les types d’informations et d’activités suivants : • les publications hebdomadaires diffusent les prix relevés sur les marchés ; • les publications trimestrielles diffusent des informations sur le marché international des produits agricoles concernés, sur la politique nationale et régionale du commerce extérieur, sur les volumes importés et sur les modalités de distribution de l’aide alimentaire et en intrants. L’objectif de ce type de publication est double : fournir une information conjoncturelle aux organisations professionnelles et aux opérateurs privés, afin qu’ils puissent adapter leur stratégie en conséquence, et permettre aux pouvoirs publics de suivre la conjoncture de la filière ; • des rapports annuels sur la situation des filières sont diffusés b) Jouer la «qualité» pour améliorer la compétitivité d’un produit

En réaction à la standardisation des produits, les consommateurs commencent à faire preuve d’une demande beaucoup plus différenciée qu’autrefois. Les critères de qualité prennent une importance grandissante, avec notamment une demande croissante pour des

93 produits garantissant les origines, les conditions de production et les technologies de transformation. Cette évolution conduit à une segmentation progressive des marchés : la qualité permet à la filière qui la met en œuvre d’imposer un prix de vente plus élevé pour son produit. La maîtrise de la qualité nécessite de pouvoir garantir un niveau spécifié de qualité dans la durée. Cette maîtrise, complexe, repose sur plusieurs éléments :  de bonnes conditions d’information sur les marchés et un niveau de compétences technico-économiques adéquat chez tous les acteurs ;  une concertation étroite entre les différents opérateurs de la filière ;  des conditions d’infrastructures et de services suffisantes : crédit, conditionnement, stockage, transport, livraison, etc.  des politiques sectorielles stables favorisant la maîtrise de la qualité : législation commerciale cohérente et appliquée, services d’appui (recherche, vulgarisation), outils d’aide à l’innovation c) Améliorer l’état de l’infrastructure routière

Le pouvoir public peut prendre des mesures pour réduire à la fois les coûts de transport par la maintenance et la construction des routes. Les investissements routiers qui font baisser les charges. Les ruraux assez pauvres travaillent souvent dans des zones éloignées où le coût du transport renchérit le prix des intrants et fait baisser le prix de vente de leurs produits commercialisables. Simultanément, les consommateurs verront diminuer leur prix d’achat de biens agricoles. Pour les routes rurales, on ne peut pas tout faire en même temps. Il faut donc examiner au niveau régional lesquelles sera les plus aptes à déclencher un impact important sur la production rurale. Une évaluation des coûts par rapport aux bénéfices attendus servira à prioriser la séquence d’investissements publics routiers. d) Promouvoir l’organisme local

Elle est bénéfique pour la commercialisation des produits si on veut cibler le marché national et/ou international. Le but est de faciliter les OP à accéder sur le marché de façon à ce que leur produit soient connus par les opérateurs privées et faciliter l’échange entre ce dernier avec l’OP.

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e) Tenir compte l’existence des intermédiaires

Le pouvoir public peut également prendre des mesures qui favorisent l'essor du commerce rural. Le gouvernement a rarement bien compris le rôle des commerçants ruraux, les multiples intermédiaires qui assurent la fonction d'un système commercial. Ils voient dans ceux-ci des exploiteurs qui font écran entre le producteur et le consommateur, ils abaissent le prix payé au producteur, augmentent celui qu'acquitté le consommateur et engrangent d'énormes profits qu'ils tirent de leur monopole. Les intermédiaires méritent d’être soumis à une étude ultérieure : leur présence indispensable ou non ?

C. Promouvoir la sécurisation foncière

On sait que la garantie de l’accès aux ressources notamment la terre est un lien essentiel entre la sécurisation alimentaire, la gestion durable des ressources, la paix et la sécurité. Cette relation constitue la nécessité de promouvoir l’immatriculation foncière à savoir l’immatriculation individuelle, l’ODOC, et récemment celui du guichet foncier. L’insécurité foncière limite les investissements, lorsque les droits de propriété sont inexistants ou mal garantis, les paysans ne peuvent pas être assurés de cueillir le fruit de ces efforts. Au lieu de restituer le sol, ils l’épuisent et donc de compromettre les moyens d’existence de la génération futur. La contrainte foncière devient de jour en jour plus forte en raison de la croissance démographique, et se pose aujourd’hui le problème de l’absorption du surplus de la main-d’œuvre agricole par le système de production rizicole traditionnel, qui est pourtant fortement consommatrice de main-d’œuvre familiale 1. Probablement, la sécurité foncière devrait figurer l’un des domaines à prioriser dans le milieu rural dû fait l’ampleur des problèmes et son importance pour le développement rural

D. Améliorer les services d'appui

Il faut qu’il y ait une cohérence dans la réalisation des actions amenées par les différents organismes d’appui. Etant donnée que chaque organismes et structures adoptent ses propre approche, une coordination s’avère ainsi nécessaire au niveau de ces intervenants : partage des responsabilités par organismes selon les communes d'intervention. Cette coordination constitue un préalable pour la mise en œuvre des grandes lignes d'action. En conséquence, chaque structure d'encadrement établira un plan d'action qui sera soumis au

1 TEYSSIER : « Quelques éléments pour un programme de sécurisation foncière », Banque mondiale, coopération française, 2OOO, p. 16 95 comité technique. Le but est d’harmoniser les interventions et que les OP puissent gérer et réaliser ses activités malgré les différentes approches de ces organismes.

Au niveau partenaire financier, il devrait : renforcer ses capacités de suivi, d'évaluation et d'analyse de la situation des OP, créer un service de vulgarisation agricole professionnel et faire qu'un nombre maximum d'exploitants agricoles aient accès à une source pluridisciplinaire de conseils. Ils doivent également faire des efforts concertés pour pouvoir bénéficier d'une formation régulière, et accéder à des spécialistes, disposant du matériel voulu, assez mobiles pour faire leur travail de manière efficace et rentable.

E. Améliorer la contribution de la micro-finance dans l’agriculture

Selon une étude faite par FOFIFA, plus de 80% de crédit octroyé sont dans le commerce. Tout cela explique d’une part que les emprunteurs ruraux, même agriculteur, marquent souvent une préférence pour l’investissement dans des activités commerciales plutôt qu’agricoles et que d’autre part, les IMF se montrent prudentes à l’égard de ce type de financement. Ainsi, on devrait mettre en œuvre les voies et innovations techniques, financières, institutionnelles, de nature à repousser ces contraintes.

a) En amont, moderniser et sécuriser le secteur agricole Les services financiers ne peuvent être utilisés efficacement et rentabilisés que dans un contexte économique favorable. Or, le secteur agricole est, un secteur à haut risque, faiblement organisé et mal régulé. Sa modernisation, sa sécurisation sont donc des enjeux majeurs qui doivent accompagner toute politique de financement. b) Renforcer globalement le secteur micro finance Pour que ce secteur puisse assurer le changement d’échelle nécessaire au financement de l’agriculture, il lui faut d’abord renforcer ses capacités actuelles (en nombre), sa professionnalisation, sa sécurisation, son appropriation locale, processus qui nécessitent des appuis financiers, mais surtout du temps. c) Améliorer l’adaptation de l’offre à la demande agricole

L’offre de crédit est souvent mal adaptée aux caractéristiques du secteur agricole à raison de son taux d’intérêt élevé et de démarche difficile à accéder. Plus de 90% des volumes de crédits octroyés à l’agriculture par les IMF sont des crédits à court terme utilisés pour les intrants, la main d‘œuvre, campagne etc. et une faible fraction seulement dans le crédit à moyen terme et le long terme.

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Améliorer la connaissance des activités agricoles, sa diffusion au sein des IMF et son application à l’élaboration de nouveaux produits financiers adaptés aux situations des paysans est donc un enjeu important pour le crédit agricole. §2. La nécessité d’une vision générale systématique à long terme

Le développement durable implique une vision globale. Le concept de développement durable implique que soient intégrés dans un cadre stratégique macroéconomique tous les aspects qui le déterminent et le sous tendent à savoir les aspects : économique, politique, social, sociologique, environnement et technologie.

A. Encourager l’autonomisation des femmes

Le travail à faire favorisant l’autonomisation des femmes et leur entière pleine et participation, à égalité avec les hommes est encouragé. Très souvent, on s’adresse aux hommes et considèrent que c’est à lui qu’il faut transmettre les messages techniques et la formation. Or, les travailleurs agricoles sont en grande partie réalisés par les femmes. Des programmes spécifiques de vulgarisation, orientés vers les femmes et appuyés par des femmes, doivent donc être encouragés afin de mieux prendre en compte les besoins spécifiques.

B. Insérer les jeunes dans la profession

L’insertion professionnelle des jeunes, notamment de ceux qui retournent au village faute d’emplois en ville et qui, après avoir suivi des formations secondaires, sont susceptibles de jouer un rôle dans le développement local.

C. Cibler les besoins de la population pauvre

Il faut revoir le ciblage des bénéficiaires. Il en est de même pour le mode d'intervention suivant le degré d'enclavement et de pauvreté des zones d'implantation des SP. On constate que les paysans dans la classe moyenne et aisé bénéficient souvent des avantages par rapport aux paysans de classe vulnérable. Les leçons apprises des expériences précédentes pourraient être mises à profits pour une étude plus approfondie des conditions requises. Enfin, pour assurer la réussite des interventions en vue de réduire la pauvreté, il est important de continuer à écouter directement les pauvres, de telle sorte qu’ils soient impliqués dans un processus réellement participatif.

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D. Améliorer la sécurité alimentaire

L’accès aux denrées alimentaire n’est pas difficile pour la majorité de la région de Madagascar à l’encontre de cette crise alimentaire mondiale. Aussi, incroyable que cela puisse paraître, le pays reste épargné par les émeutes de la faim, du moins à ce moment. Les marchés traduisent l’abondance en produits vivriers en cette période de récolte, ils sont accessibles à cette saison. D’ailleurs, la période critique commence en général à partir du mois d’octobre. Pourtant, l’apparence est toutefois trompeuse car même si les produits vivriers sont abondants sur le marché, la population ne mange pas à sa faim. D’après les statistiques publiées par le FAO, à l’occasion du sommet mondial à Rome, sept millions de malgaches sont malnutris 1. Et même si la production rizicole a connu une hausse de 25% pendant ces trois dernières années, elle reste encore insuffisante pour assurer les demandes nationales (rapport national de suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement). Pour les paysans malgaches, améliorer les systèmes de sécurité alimentaire englobe la production, le stockage, la distribution et la commercialisation, le pouvoir d’achat et la nutrition. Jusqu’ici les accroissements de production agricole ne sont pas liés à des gains de productivité mais à l’extension des superficies cultivées qui est limitée face à l’accroissement de la pression démographique 2. Des projets ont été entrepris pour palier ces problèmes, mais leurs actions ne sont guère suffisants pour satisfaire le nombre croissant des couches défavorisées touchées par l’insuffisance alimentaire.

Des mesures doivent être prises, soit par des filets de sécurité, soit par des aides structurelles. Les efforts déployés par le PAM (Programme Alimentaire Mondial ) et les subventions venant de la banque mondiale illustrent bien la première intervention, elle permet de fournir des denrées alimentaires à la couches de population la plus vulnérable, donc une intervention ponctuelle. Quant à la banque mondiale, elle consiste à opter une solution pour le long terme telle que la promotion des cultures contre saison censées offrir une alternative et/ou un complément au riz, à travers des subventions auprès des paysans. L’augmentation de la production permet de résoudre cette impasse et d’amoindrir le choc extérieur.

1 Gazette de la grande île, n° 01590 2 Midi de Madagascar, n° 7554 98

A noter que Madagascar adhère à l’initiative de la FAO intitulée « initiative on soaring food price ». Conformément à la politique actuelle du gouvernement en matière de sécurité alimentaire, ce programme d’appui aux agriculteurs pour l’importation d’intrants à bon prix (Par exemple l’allègement fiscal ), constitue une forme de subvention indirecte.

Bref, la crise alimentaire nous attire l’intention sur la nécessité d’investir dans l’agriculture face à l’augmentation de la population. Aussi, doit-on rappeler que la part du budget consacré à l’Agriculture est de l’ordre de 6 à 7%.

Au delà de la faim qui est la suprême pauvreté pour les humains, le contexte est tel que les inégalités se font de plus en plus criantes vis-à-vis d’une couche sociale très différente. Ceci n’est qu’en réalité qu’une interpellation du régime qui n’a aucune politique de redistribution de revenus. Avec un taux de croissance économique 6.2% en 2007, un taux supérieur au taux démographique, les richesses crées devrait profiter à la population. Alors que c’est n’est pourtant le cas avec une 49% des pauvres qui vivent dans la misère.

En guise de conclusion, le succès du projet ne sera possible qu'avec un soutient actif de la part des bailleurs de fonds et des autres parties prenantes car le gouvernement ne pourra à lui seul fournir les ressources financières et humaines requises aux paysans. Pourtant plus qu’il reste une structure de parrainage.

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CCCCCCOOOOOONNNNNNCCCCCCLLLLLLUUUUUUSSSSSSIIIIIIOOOOOONNNNNN

Arrivant à terme de la présente étude, à la fois descriptive et analytique qui se rapporte à l’étude des impacts du projet PSDR dans la région Haute Mahatsiatra, nous pouvons conclure que ses impacts auprès des bénéficières se sont faits peu sentir sur les conditions de vie des bénéficiaires en raison des enjeux dont des facteurs exogènes indépendants de l’intervention du projet peuvent compromettre les objectifs prévus. Cependant, nous ne pouvons pas ignorer ses apports tant financiers que techniques et le renforcement des capacités qui ont contribué de façon significative sur l’amélioration de niveau de vie de certains paysans.

Ses impacts possèderont un aspect positif compte tenu des recommandations précédemment élucidées. L’appropriation et la pérennisation des sous projets dépendent d’une vie associative mature tant au niveau organisationnel qu’institutionnel, d’un accroissement des facteurs de production, d’une maîtrise de la technique adoptée et de l’accès sur le marché. Il est souhaitable qu’il y ait un appui conseil et suivi permanent par le PSDR à la mesure des besoins imminents constantes par les acteurs locaux concernés pour consolider et renforcer les acquis pendant le cycle de production. Quant aux partenaires stratégiques, ils doivent en mesure de conjuguer des objectifs de valorisation des savoirs et de réponse aux attentes exprimées par les paysans.

Toutefois, qu’il soit entendu que le projet PSDR ne peut à lui seul impulser le développement rural. Son rôle consiste à accroître les revenus des paysans à travers l’AGR, à ce titre si l’on veut que le projet ait un effet sur le développement rural, il ne suffit pas d’y apporter des améliorations ponctuelles, il faudrait réorienter la politique des investissements agricoles vers les autres secteurs de manière à éliminer les obstacles génériques à la croissance agricole : réhabilitation des infrastructures rurales, développement du marché, amélioration de l’éducation, renforcement du tissu agro-industrielle, l’accès à des facteurs de production, tout en veillant à la formation et au renforcement des capacités des paysans.

Quelque soit les voies pour sortir de la pauvreté. Il n’existe toujours pas de formules simples pour réduire la pauvreté dans les milieux ruraux. La solution ne consiste pas à trouver la voie précise à suivre, car elle variera clairement dans le temps, dans l’espace et même chez les individus dans un même lieu et au même moment.

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La clef est plutôt l’existence d’une voie de sortie de la pauvreté, une stratégie laquelle on peut amorcer une croissance grâce aux moteurs sectoriels permettant de produire des impacts économiques d’envergure, à travers le partenariat privé/public. Combinées, ce partenariat va créer une force motrice pouvant favoriser la réduction appréciable de la pauvreté en milieu rural.

En attendant la contribution effective de ce partenariat, on peut dire avec certitude dès maintenant, que l’investissement est le moteur qui fera démarrer ces mécanismes. Si on veut améliorer la dynamique en cours, il faut investir pour disposer des moyens économiques, humains et techniques permettant d’améliorer la productivité dans le secteur agricole et par la suite d’accroître la croissance économique. Il appartient à nous de prendre en main notre avenir en mettant en valeur nos capacités, et notre volonté d’agir.

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AAAAAANNNNNNNNNNNNEEEEEEXXXXXXEEEEEESSSSSS

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ANNEXE I : Fiche d'enquête

RENSEIGNEMENT GENERAUX Intitulé du projet : Nom du bénéficiaire Nombre de membre Localisation Coût total : OBJECTIFS Quels sont vos objectifs au début du projet? A ce moment ? Est- ce que vous avez parvenu à réaliser les objectifs qui sont assignés prioritairement ? Quels sont les objectifs qui ne sont pas réalisés ? Pourquoi ?

Sur le plan économique  Sentez-vous une amélioration de condition de vie ?  Parlez-moi de votre situation avant projet et comparer à votre situation aujourd'hui  Comment répartissez-vous les revenus : consommation, épargne, investissement ?  Y a t il des créations d'emplois pour les autres secteurs d'activité ? Quels sont ces secteurs ?  Quel est le volume de production pour l'année dernière ? Par rapport aux autres années (diminution ou augmentation)  Disponibilité en main d'œuvre : insuffisant ? Disponible ? Pas du tout ?  Quelles sont les modifications des divers systèmes de production sur 1. le changement technique 2. l'approvisionnement des intrants 3. la consommation des intrants 4. l'accroissement ou diminution de la production  Est ce que l'association possède de fond d'épargne ?  Est ce que chaque membre ressentit une amélioration ou seulement à l'association

Commercialisation  Le marché est il potentiel ?  Comment répartissez vous les produits ? entre consommation et vendu sur le marché  Disposez-vous au moins un point de vente sur le marché local ?  Quelle est la quantité moyenne vendue par jour ?Par mois ?Par semaine  Est-ce que vous vendez vos produits hors zone ?  Votre mode de commercialisation : avec revendeur ou intermédiaire  Parlez-moi la qualité de votre produit

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Socio organisationnelle (évolution sur le rapport social)  Que constatez-vous sur la solidarité villageoise ? des renforcements ?des dissolutions ? Sur la nouvelle forme d'entraide, modalité de prise de décision, conflit, sur la communication entre membre  Quant est t-il sur le rapport de dépendance à l'égard des autres catégories sociales ?  Comment répartissez vous les taches ?  Parlez-moi de la place de la femme dans l'activité  Votre association travaille t il avec d'autres institutions ou partenaire financier ? Nature ? Sur quoi? Avec qui ? Pourquoi ?  Le projet ne semble t il pas porter atteinte aux traditions ?

Sur le plan nutrition et santé  Existe-t-il une augmentation de la consommation alimentaire et état nutritionnel ?  Y-t-il des nouvelles disponibilités en aliments et leur diversité éventuellement accrue ?

Sur le pian environnementale  Constatez-vous une modification de votre activité sur l'environnement ?  Quelles sont ces activités susceptibles d'être sources d'impact dans le processus de réalisation du projet ?  S'agit t il d'un impact positifs ou négatifs ?  Quel sont les impacts possibles ?  Quelles mesures prendre pour les atténuer ?  Qui prendra en charges ces mesures ?

Appréciation globale  Etes vous satisfait du sous projet ?pourquoi ?  Que recommandez vous pour pérenniser votre sous projet ?

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ANNEXE II : Répartition de l’OP par chaque SP dans les lieux d’intervention

Nom du bénéficiaire Localisation Commune District MIADRIANJARASOA Andrainjo Ambohimahasoa Micro Alakamisy périmètre HARIN'EL Safata Lalangina Ambohimaha irrigué AVOTRA Akolahy Lalangina

MIARAMIZOTRA Alakamisy Itenina Vohibato GCV FPM Befeta Befeta Ambohimahasoa Décortiquerie FPM Befeta Befeta Ambohimahasoa FVM Ambalamidera Ambalamidera Isandra VOHITROMBY Ambalamahasoa Lalangina Arboriculture TONTOLO MAINTSO Tambohonandriana Ivoamba Lalangina FIVOARANA Antsahamaina Isandra Ankarinarivo Autres culture FANILO Ambalavao Isandra manirisoa

VMV Ambatovaky Androy Lalangina SOAFIANATRA Ankaramena Ankaramena Ambalavao SAOPENO Soanimiray Ambalavao MANANTENASOA Fiadanana kalalao Ambohimahasoa SOAMIAFARA Volavolaina Ambohimahasoa FIMPIMA SOAFEFY Soanierana Ambohimahasoa FITIA Befeta Befeta Ambohimahasoa MITSINJO Ambatolampy Befeta Ambohimahasoa MITSINJO Anjomarano Vohibato ALV Ambatoteraka Vohibato SOAHIAVOTANA Anosy kalalao Ambohimahasoa Culture vivrière FIRAISANKINA NO HERY Vohitraomby Ambohimahasoa et culture de EZAKA Ambodiharana Camp robin Ambohimahasoa SALEMA VAOVAO Camp robin Camp robin Ambohimahasoa MIARAMANDROSO Ambalazaha Vohibato Alakamisy JCT Tambohivo Lalangina Ambohimaha ANTSIKARO Fangodahy Ivoamba Lalangina FENOMANANA Ambalatsileo Isandra AINGASOA lasana Befeta Ambohimahasoa MANOVOSOA Tsimanarirazana Befeta Ambohimahasoa MANIRISOA Ambohimanana Itsara Ambalavao SANTATRA IRAIVATSY Lomay Besoa Ambalavao SOAFIANATSA Ambalatiaray Befeta Ambohimahasoa FANAVOTANA lasana Befeta Ambohimahasoa MANIRISOAM-PONENANA Andrare Fiadanana Ambohimahasoa SOAFIANARANA Ampitanombifotsy Morafeno Ambohimahasoa Riziculture AMI Vohitsambo Befeta Ambohimahasoa VONONA Ambalamahavelona Isandra LAZAN’ISANDRA Soamiandrizafy Nasandratrony Isandra FMTK FANILO Sahanala Ambinaniroa Ambalavao

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Soja MIVOATSA Ambodivohitra Ikalamavony Ikalamavony FANIRIANTSOA Manakarongana Alatsinainy lalamarina Lalangina MAMPITA Ambodivohitra Ikalamavony kalamavony Oignon MTTSINJOSOA Isahy Tangimaso Befeta Ambohimahasoa ATRIKA Ampanivana Ikalamavony Ikalamavony Apiculture EZAKA Ankazotana Alatsinainy Ambalavao SOANIMIRAIHINA Tanamay Vohibato SOATANTELY Ampitana Ambohimahasoa TSINJOEZAKA Fiadanana Fiadanana Ambohimahasoa MANIRISOA ampaharihibe Lalangina TAMBATRA Samihandro Lalangina MIARINA Ivoamba Ivoamba Lalangina KHLOVA Alatsinainy lalamarina Alatsinainy lalamarina Lalangina MIARAMTTA Soamiandrizafy Nasandratrony Isandra FTTATA Fiadanana Fiadanana Ambohimahasoa Pisciculture TARATRA Nasandratrony Nasandratrony Isandra ANJAMIRAY Anjà laritsena Ambalavao RANOMAMY Tambohonanjaky Ambalavao Ambalavao AVOTRA Andovoka Androy Lalangina FITAMIAM Antamiana Lalangina SOAMIARADIA Maroaomby Ambohimahasoa AINGAVAO Ambohipierenana Ambohimahasoa Ambohimahasoa FTTARIKANDRO Ambodivohitra Ikalamavony Ikalamavony AINGA centre Mahasoabe Lalangina vache laitière MANAJAELA Itsanganall Alakamisy Lalangina Ambohimaha MEVAMIVOATSA Maroharona Nasandratrony Isandra HERIMTTAMBATRA Ambaiboho Mahasoabe Lalangina MITADISOA Iharanatany Ambalamahasoa Lalangina MAMPANEMBONA Benangana Isandra MIAVOTSA Ankofoka Ambalakely Lalangina TARATRA Fariambohitra Ampitana Ambohimahasoa Poule TVH Ambatosoall Andranovorivato Vohibato pondeuse TTS LIAM-PIVOARANA Ambatosoall Andranovorivato Vohibato

LOVASOA Arodinta Talata Ampano Vohibato TOMBOTSOA Antoetra Ampitana Ambohimahasoa SOAHASANDRA Andohanankona Ankafïna Ambohimahasoa FANARENANA Ambohimiadana Anjoma Ambalavao FIRAEANA NO HERY Beanana Ambalavao AINGA Alarobia Mahasoabe Vohibato SOAMDRAY Tezambato Taindambo Lalangina VOLAMIARINA Fandrandava Lalangina MANIRISOA Talatalboaka Alakamisy Lalangina Ambohimaha MIAHY Ankerana Ambohimahasoa MANIRISOA Talataiboaka Lalangina AVOTRA Ambatolahimavo Ambalakely Lalangina

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Canard FlVETM Manongona Mahaditra Vohibato mulard' SOAFITADY Soaronena Vohibato

VONJISOA Tsimanavakavaka Befeta Ambohimahasoa AMPELA MIVOATSA Volamena Ambalakely Lalangina VAHATRA Antamiana Sahambavy Lalangina FIOMBONATSOA Atnbohîmahasoa Anjoma Itsara Isandra FANANTENANA Fotodalina Ikalamavony Ikalamavony Couture et AINGA Londrano Soatanana Isandra broderie TSARADRO Anjoma Anjoma Ambalavao vannerie, ANDRY MDIARISOA Ankosy Fandrandava Lalangina tissage, FALY Anosivato Mahasoabe Vohibato FIBETIMA Ranorohina Mahatsinjony Lalangina HANITRINIALA Ananalava Vohiposa Ambohimahasoa FVM Alatsinainy Andoharanomaintso Isandra MANIRISOA Ampitana Ampitana Ambohimahasoa Atelier (bois, FITIA TSY MIFANARY Anjoma Itsara Anjoma Itsara Isandra outillage FIAVOTANTSOA Ikalamavony Ikalamavony Ikalamavony agricole) Source : individuel 2008

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ANNEXE III : Localisation géographique des communes concernées par les SP

Source : SSE Haute Mahatsiatra 2005

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ANNEXE IV : Répartition des OP en différent niveau selon leur maturité en général concernant l'agriculture (Score : niveau avancé : 5; Niveau moins avancé : 4; Niveau moyen : 3; Niveau faible : 2 ; Niveau très faible : 1)

Socio- Nom du bénéficiaire Agri-business technique organisation OP_MIARAMANDROSO 5 5 5 OP_LAZANISANDRA 5 5 4 OP_SOAFIANARANA 4 5 5 OP_MITSINJO 5 4 3 OP_VONONA 4 5 3 OP_SALEMA VAOVAO 3 4 4 OP_EZAKA 3 4 4 OP_SOAFIANATSA 5 3 3 OP.FANILO 4 3 4 OP_MANIRISOAMPONENANA 3 4 3 OP_MANANTENASOA 4 4 3 OP_FIRAISANKINA NO HER Y 3 3 5 OP_AMI 3 2 5 OP_MANIRISOA 4 2 3 OP_FENOMANANA 4 2 4 OP_ATRIKA 4 4 3 OP_JCT 3 1 5 OP_SANTATRA IRAIVATSY 4 3 3 OP.SOAMIAFARA 3 4 4 OP_SOAHIAVOTANA 5 2 3 OP_FANAVOTANA 4 2 3 OP_MANOVOSOA 4 4 2 OP_ATSIKA RO 4 2 4 OP_SOAFIANATSA 3 4 3 OP_SOANIMERAY SAOPENO 3 3 3 OP_ALV 3 3 5 OP_TONTOLOMAINTSO 3 1 4 OP_VOHTTROMBY 4 1 3 OP_FTMTK FANILO 4 4 1 OP_MTTSINJO 3 3 2 OP_FIMPIMA SOAFEFY 3 3 2 OP _FITIA 2 1 3 OP_MITSINJOSOA 2 2 3 OP_FIVOARANA 2 2 3 OP_FANIRIANTSOA 2 2 3 OP_MIVOATSA 3 3 2 OP_VMV 3 2 1 OP_AINGASOA 2 1 2 OP_MAMP1TA 2 2 2 Source : individuel 2008

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ANNEXE V : Répartition des OP en différent niveau selon leur maturité en générale concernant l'élevage (Score : niveau avancé : 5; Niveau moins avancé : 4; Niveau moyen : 3; Niveau faible : 2 ; Niveau très faible : 1)

Socio- Nom du bénéficiaire Agri-business technique organisation OP-TARATRA 5 5 5 OP-ANJAMIRAY 4 5 5 OP_RANOMAMY 3 3 4 OP_AVOTRA 2 4 4 OP_FITAMIAM 5 4 5 OP_SOAMIARADIA 3 1 2 OP_AINGAVAO 4 2 4 OP_FTTARIKANDRO 4 3 4 OP.AINGA 2 2 2 OP_TVH 4 5 5 OP_TTS LIAM-PIVOARANA 5 4 4 OP_LOVASOA 2 3 4 OP.TOMBOTSOA 1 1 2 OP-SOAHASANDRA 2 1 2 OP_FANARENANA 2 1 2 OP_FIRAISANA 1 2 3 OP_AINGA 2 1 1 OP_SOAMIRAY 3 2 3 OP_VOLAMIARINA 1 2 2 OP_MANIRISOA 1 1 1 OP_MIAHY 2 1 2 OP_MANIRISOA 1 1 2 OP_AVOTRA 2 2 3 OP_FIVETM 4 4 3 OP_SOAFTTADY 2 2 2 OP_VONJISOA 3 1 2 OP_AMPELA MIVOATSA 2 2 4 OP_VAHATRA 4 3 2 OP_FIOMBONATSOA 3 2 1 OP_FANANTENANA 2 1 2 OP_MANAJAELA 5 5 5 OP_MEVAMIVOATSA 4 4 4 OP_HERIMITAMBATRA 3 3 2 OP_MITADISOA 3 3 3 OP_MAMPANEMBONA 2 2 2 OP_MIAVOTSA 4 3 3 OP_TARATRA 4 3 3 OP_EZAKA 4 3 5 OP_SOANIMIRAIHINA 3 2 2 OP_SOATANTELY 4 3 2 OP_TSINJOEZAKA 2 3 5 OP_MANIRISOA 4 3 4 OP_TAMBATRA 3 2 2 OP_MIARINA 2 1 2 OP_KH LOVA 2 1 1 OP_MIARAMITA 2 2 2 OP_FTTATA 4 3 4 Source : individuel 2008

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BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

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ROBERT CHAMBERS, ARNOLD P., LORI ANN, les paysans d’abord : Les innovations des agriculteurs et la recherche agronomique, CTA KARTHALA, 1994, p 367.

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition de la population dans chaque district ...... 11 Tableau 2 : Evolution de la population...... 12 Tableau 3 : Répartition de la population urbaine et population rurale ...... 13 Tableau 4 : Les indicateurs faisant ressortir l’efficacité du système éducatif dans la région. Année 2006/2007 ...... 14 Tableau 5 : Nombre de centre de soins par district ...... 15 Tableau 6 : Effectif du personnel médical et de la population cible dans la région ...... 16 Tableau 7: Répartition d’activité régionale des établissements créés en 2005 selon les secteurs d’activité dans Haute Mahatsiatra ...... 18 Tableau 8: Effectif des entreprises industrielles par district en % ...... 19 Tableau 9: Effectif des entreprises artisanales dans la Haute Mahatsiatra ...... 20 Tableau 10: Fréquence d’utilisation de quelques intrants et techniques améliorées de production agricole ...... 23 Tableau 11: L’état de la sécurité alimentaire dans chaque district ...... 25 Tableau 12: Taux de prévalence de l’insécurité alimentaire ...... 26 Tableau 13: Classement des activités dans la région Haute Mahatsiatra ...... 46 Tableau 14: Répartition de nombres d’OP par chaque district intervenu ...... 49 Tableau15 : Le classement de chaque volet dans les différents indices de maturité ...... 54

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LISTES DES FIGURES

Figure 1: Répartition de la superficie ...... 22 Figure 2 : Proportion des OP dans chaque niveau d’avancement du SP ...... 52 Figure 3: Répartition par chaque activité pour le niveau faible ...... 52 Figure 4: Répartition par chaque activité pour le niveau moyen ...... 53 Figure 5: Répartition par chaque activité pour le niveau avancé ...... 54 Figure 6: Nombre d’OP selon l’indice de maturité en socio-organisation ...... 55 Figure 7: Nombre des OP selon l’indice de maturité en agri-business ...... 56 Figure 8: Nombre des OP selon l’indice de maturité en technique ...... 58 Figure 9: Nombre des OP selon l’indice de maturité en socio-organisation ...... 60 Figure 10: Nombre des OP selon l’indice de maturité en agri-business ...... 61 Figure 11: Nombre des OP selon l’indice de maturité en technique ...... 62 Figure 12 : Réussite du SP : quelques facteurs ...... 70 Figure 13 : L’échec d’un SP : quelques facteurs ...... 71 Figure 14 : Les facteurs de viabilité ...... 73

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TTTTAAAABBBBLLLLEEEE DDDDEEEESSSS MMMMAAAATTTTIIIIEEEERRRREEEESSSS

REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET ACRONYMES METHODOLOGIE INTRODUCTION……………………………………………………………………………5

Première partie : La région Haute Mahatsiatra et les politiques de développement rural ...... 8 CHAPITRE PREMIER : CARACTERISTIQUES ECONOMICO-SOCIO CULTURELLES DE LA REGION HAUTE MAHATSIATRA ...... 9 SECTION I : PRESENTATION DE LA REGION HAUTE MAHATSIATRA ...... 9 §1. Situation géographique ...... 9 §2. Identification et structure administrative ...... 9 §3. Caractéristiques physiques ...... 9 A. Hydrographie ...... 10 B. Type de sol et végétation ...... 10 SECTION II : DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES ...... 11 §1. Structure de la population ...... 11 A. Densité ...... 11 B. Croissance démographique ...... 11 C. Composition et répartition de la population ...... 12 §2. Dimension éducative ...... 13 A. Contexte général ...... 13 B. Situation de l’éducation ...... 14 §3. Dimension sanitaire ...... 15 A. Les nombres de centres de santé dans chaque district ...... 15 B. Le ratio population/personnel soignant ...... 16 SECTION III : SITUATION ECONOMIQUE ...... 17 §1. L’agriculture ...... 17 §2. Industrie ...... 18 §3. L’artisanat ...... 19 CHAPITRE II : L’ECONOMIE RURALE ET LE CONTEXTE DE LA PAUVRETE ...... 21 SECTION I : ANALYSES DE FONCTIONNEMENT DE L’EXPLOITATION ...... 21 §1. Agriculture ...... 21 A. Superficie ...... 21 B. Exploitation agricole ...... 22 C. Source de revenu ...... 24 D. Sécurité alimentaire ...... 24 E. Epargne et emprunt ...... 27 §2. Système élevage ...... 27 SECTION II : LES POTENTIALITES ET CONTRAINTES DE LA REGION ...... 28 §1. Les contraintes et potentialités par district ...... 28 A. Districts d’Isandra, Vohibato, Lalangina ...... 28 B. District d’Ambalavao ...... 28 C. District d’Ambohimahasoa ...... 29 D. District d’Ikalamavony ...... 30

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§2. Synthèse des potentialités et des contraintes ...... 30 A. Potentialités ...... 30 B. Contraintes ...... 32 SECTION III : MISE EN EVIDENCE DE LA PROBLEMATIQUE DE LA PAUVRETE RURALE ...... 34 A. Les activités ...... 34 B. L’insuffisance des infrastructures ...... 34 C. L’accès aux marchés ...... 35 D. L’insécurité foncière ...... 35 E. La fluctuation du prix des produits ...... 36 F. La source de financement ...... 36 G. Le service de vulgarisation ...... 37 H. Faiblesse de la demande effective ...... 37 I. Les Us et Coutumes ...... 38 J. Les approches techniques ...... 38 CHAPITRE III : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL ET LE PSDR ...... 40 SECTION I : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL ...... 40 §1. LE PNDR ...... 40 §2. LE PRDR ...... 41 §3. LE PCD ...... 41 SECTION II : CONTRIBUTION DES PP ONG DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL ...... 41 SECTION III : PRESENTATION DE L’OP, GTDR ET DU PSDR ...... 42 §1. Présentation des organisations paysannes ...... 42 A. La diversité des formes d’organisation en milieu rural ...... 42 B. Leurs caractéristiques ...... 43 §2. Présentation du GTDR ...... 44 §3. Présentation du Projet de Soutien au Développement Rural ...... 44 A. Description générale ...... 44 B. Les objectifs généraux du PSDR ...... 45 C. Les différentes composantes ...... 45 Deuxième partie : La place du projet et leurs impacts auprès des Organisations Paysannes ...... 47 CHAPITRE PREMIER : PORTEES ECONOMIQUES, SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES ...... 48 SECTION I : PRESENTATION DES ACTIVITES ...... 48 §1. Identification des activités ...... 48 §2. Echantillon étudié ...... 48 SECTION II : ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET AUPRES DES BENEFICIAIRES ...... 49 §1. Les effets directs ...... 49 A. De l'infrastructure productive au niveau des AUE ...... 49 B. Des activités Agricoles et non agricoles au niveau des OP ...... 51 §2. Les effets induits du projet ...... 65 A. Portée socio-économique ...... 65 B. Portées environnementales ...... 68 SECTION III : LES ENJEUX D'UNE REFLEXION SUR LE PROJET ...... 69 CHAPITRE II : PERENNISATION DES SOUS PROJETS ET APPROPRIATION PAR LES OP DES APPROCHES TECHNIQUES ...... 72 SECTION I : LES FACTEURS DE VIABILITE ...... 72 §1. Concept du développement durable ...... 72 §2. Les facteurs de viabilité ...... 72 SECTION II : PERENNISATION DES SOUS-PROJETS ...... 74 §.1 La pérennisation des activités ...... 74 A. La pérennisation économique et financière ...... 74 116

B. La pérennisation sociale ...... 74 C. La pérennisation politique ...... 75 D. La pérennisation technologique ...... 75 §2. Les moyens mis en œuvre pour la viabilité du SP ...... 75 A. De l’organisation paysanne ...... 76 B. Des partenaires stratégiques ...... 77 C. Du PSDR ...... 77 §3. Les moyens mis en œuvre pour la viabilité des infrastructures productives ...... 78 A. L’infrastructure agricole ...... 78 B. GCV et l'unité de transformation ...... 79 SECTION III : APPROPRIATION DES TECHNIQUES PAR LES OP ...... 79 §1. Concernant l'artisanat ...... 79 §2. Concernant l’agriculture ...... 80 A. Concernant la riziculture ...... 80 B. La culture de contre saison ...... 81 §3. Concernant l’élevage ...... 82 A. La pisciculture ...... 82 B. L’apiculture ...... 83 C. Les autres séries d’élevages ...... 84 CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D''AVENIR ...... 85 SECTION I : PROPOSITION D'ACTIONS DE RELANCE ...... 85 §1.Optimiser les appuis aux producteurs ...... 85 A. Faciliter la communication au sein de l’organisation ...... 86 B. Appuyer la gestion ...... 86 C. Elargir la participation des membres à la vie de l’organisation ...... 87 D. Soutenir les organisations pour négocier avec les acteurs extérieurs ...... 88 E. Consolider les acquis ...... 89 F. Nécessité d’une authenticité de l’OP ...... 89 §2. Mieux asseoir l'efficacité des partenaires stratégiques ...... 90 §3. Renforcer le suivi des opérations ...... 90 SECTION II : SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR ...... 91 §1. Orientation vers les autres secteurs ...... 91 A. Contribuer à l’amélioration de l’éducation ...... 91 B. Favoriser l’accès sur le marché ...... 92 C. Promouvoir la sécurisation foncière ...... 95 D. Améliorer les services d'appui ...... 95 E. Améliorer la contribution de la micro-finance dans l’agriculture ...... 96 §2. La nécessité d’une vision générale systématique à long terme ...... 97 A. Encourager l’autonomisation des femmes ...... 97 B. Insérer les jeunes dans la profession ...... 97 C. Cibler les besoins de la population pauvre ...... 97 D. Améliorer la sécurité alimentaire ...... 98 CONCLUSION ...... 100

ANNEXES………………………………………………………………..………………..101 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………..…….…...…..110 LISTE DES TABLEAUX………………………………………….…………….………..112 LISTE DES FIGURES……………………………………………………….……………113 TABLE DES MATIERES………………………………………………..………………..114

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