UNIVERSITEgr DE TOAMASINA FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DEPARTEMENT D’ECONOMIE   

Fahaizana sy Fanahy

MEMOIRE DE MAITRISE ES SCIENCES ÉCONOMIQUES

CONTRIBUTION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE AU DEVELOPPEMENT DE LA REGION

(Cas du Réseau TIAVO)

Présenté et soutenu par :

Jacques Rostand TSILANIZARA

PROMOTION : 2007 – 2008

Sous la direction de :

Encadreur Enseignant : Encadreur Professionnel :

Monsieur Henri ANDRIAMARO- Monsieur Rinah Francis RAOELISON, HARIMANANTSOA,

Enseignant chercheur à l’université Directeur Mutuelle du réseau TIAVO de Toamasina

Date de soutenance : 17 Février 2010

1

UNIVERSITEgr DE TOAMASINA FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DEPARTEMENT D’ECONOMIE   

Fahaizana sy Fanahy

MEMOIRE DE MAITRISE ES SCIENCSCIENCESES ÉCONOMIQUES

CONTRIBUTION D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE AU DEVELOPPEMENT DE LA REGION HAUTE MATSIATRA

(Cas du Réseau TIAVO)

Présenté et soutenu par :

Jacques Rostand TSILANIZARA

PROMOTION : 2007 – 2008

Sous la direction de :

Encadreur Enseignant : Encadreur Professionnel :

Monsieur Henri ANDRIAMARO- Monsieur Rinah Francis RAOELISON, HARIMANANTSOA,

Enseignant chercheur à l’université Directeur Mutuelle du réseau TIAVO de Toamasina Ambalavao

Date de soutenance : 17 Février 2010

1

SOMMAIRE

REMERCIEMEMTS LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES METHODOLOGIE INTRODUCTION Partie I : CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA REGION HAUTE MATSIATRA ...... 10 Chapitre I : ETAT DES LIEUX DE LA REGION HAUTE MATSIATRA ...... 11 Section 1 : SITUATION GEOGRAPHIQUE ...... 11 Section 2 : SITUATION DEMOGRAPHIQUE ...... 11 Section 3 : CARACTERISTIQUES SOCIALES...... 13 Section 4 : POTENTIALITES ECONOMIQUES ...... 18 Chapitre 2 : LE DEVELOPPEMENT DE LA REGION ...... 22 Section 1 : LA POLITIQUE GENERALE DU DEVELOPPEMENT DU PAYS ...... 22 Section 2 : PLAN GENERAL DU DEVELOPPEMENT DE LA REGION ...... 23 Section 3 : PROGRAMME REGIONALES DU DEVELOPPEMENT DE LA REGION HAUTE MATSIATRA ...... 24 Chapitre 3 : PRESENTATION GENERALE DE LA MICROFINANCE ...... 36 Section 1 : CONTEXTE DE LA MICROFINANCE A ...... 36 Section 2 : ENVIRONNEMENT DE LA MICROFINANCE A MADAGASCAR ...... 41 Section 3 : TYPOLOGIE DU SYSTEME ...... 50 Partie II : LA MICROFINANCE TIAVO AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT ..... 63 Chapitre 1 : PORTEES ECONOMIQUES, SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES .. 64 Section 1 : PRESENTATION DES ACTIVITES ...... 64 Section 2 : IMPACTS DE LA MICROFINANCE SUR LES INDICATEURS ECONOMIQUES ...... 80 Section 3 : ANALYSE SOCIO-ORGANISATIONNELLE ...... 83 Chapitre 2 : LA MICROFINANCE TIAVO ET LES DISTRICTS DE LA REGION HAUTE MATSIATRA ...... 86 Section 1 : TIAVO ET LES DISTRICT DE I , , , ISANDRA ...... 86 Section 2 : LA MICRO FINANCE TIAVO ET DISTRICT D’ , , AMBALAVAO ...... 90 Section 3 : VUE D’ENSEMBLE DE LA MICROFINANCE TIAVO ET LA REGION 93 Chapitre 3 : PERSPECTIVES D’AVENIR ET RECOMMANDATIONS ...... 96 Section 1 : EVALUATION ET L’AVENIR DE LA MICROFINANCE ...... 96 Section 2 : CONTRAINTES ET RECOMMANDATIONS ...... 99 CONCLUSION ...... 111 BIBLIOGRAPHIE ...... 113 LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... 115 TABLE DES MATIERES ...... 116

2

REMERCIEMEMTS

Le présent mémoire est le couronnement de notre cursus universitaire à la faculté de droit, des sciences économiques et de gestion de l’université de Toamasina. Sa réalisation n’aurait pu avoir lieu sans la participation et la contribution de certaines personnes à qui nous adressons nos vifs et sincères remerciements. Il va de soi qu’une liste exhaustive n’est possible. Toutefois, permettez-nous de citer entre autres : Notre encadreur enseignant, Monsieur ANDRIAMARO-RAOELISON Henri, Enseignant Chercheur à l’Université de Toamasina, qui, malgré ses lourdes responsabilités, a fait preuve de dévouement tout au long de notre recherche et de notre formation Universitaire. Qu’il veuille bien agréer l’expression de notre gratitude. J’exprime également ma reconnaissance à Monsieur HARIMANANTSOA Rinah Francis, Directeur mutuelle du réseau TIAVO Ambalavao, notre encadreur professionnel, qui m’a bien accueilli et m’a donné le meilleur de lui-même pour ses conseils, la transmission de ses connaissances et le suivi de mes travaux, malgré ses lourdes tâches et responsabilités. Tous les membres du corps enseignant ainsi que les personnels administratifs de l’Université de Toamasina, qui ont assuré indéfectiblement notre formation et, qui nous ont permis d’accéder à notre niveau actuel de connaissance. Que tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à l’élaboration du présent ouvrage, y trouvent nos vives reconnaissances ». Enfin, nous ne saurions terminer cette page de remerciements sans exprimer notre gratitude la plus considérable à nos parents, à nos frères et à nos sœurs pour leurs aides financières et leur soutien moral lors de notre vie estudiantine.

Jacques Rostand

3

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

ADeFI : Action pour le Développement et de Financement des micros entreprises AECA: Association d’Epargne et de Crédit Autogérée AFD : Agence Française de Développement AGEPMF: Agence d’Exécution de Projet Micro Finance AIM: Association des Institutions de Micro finances non mutualistes AMB: Asa Mampidi-bola APEM : Association pour la Promotion des Entreprises APIFM: Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualiste ARO: Assurances Réassurances Omni branche BFV- SG : Banky Fampandrosoana ny Varotra Société Générale BMOI : Banque Malgache de l’Océan Indien BNI: Banque Nationale des Industries BOA: Bank Of Africa BTM : Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra CAE : Crédit Avec Education CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuelle CEM: Caisse d’Epargne de Madagascar CHD I : Centre Hospitalier Décentralisé niveau I CIDR: Centre International de Développement et de Recherche CNaPS: Caisse Nationale de Prévoyance Sociale CNMF : Coordination Nationale de la Microfinance CP: Commité de Pilotage CSB I : Centre de Santé de Base niveau I CSB II : Centre de Santé de Base niveau II CSBF: Commission des supervisions Bancaires et financière DAT: Dépôt à Terme DAV: Dépôt à Vue DID: Développement International DesJardins DM : Directeur Mutuelle DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale DSNM : Documents des Stratégies Nationales de la Microfinance

4

EAM: Entreprendre à Madagascar EF2C : Education Fondamentale de second cycle ES : Enseignement Supérieur FENU : Agence Française de Développement FFH: Freedom From Hunger FIDA : Fonds International de Développement Agricole FITIA : Firaisam-paritry ny TIAVO FMA ; Fikambanana Miray Antoka GCV: Grenier Communautaire Villageois GMA: Global Microentrepreneursihp Awards ICAR: International Crédit Agricole et Rurale IFM : Institution Financière Mutualiste IMF : Institution de MicroFinance INSTAT : Institut National de la Statistique IPPTE : Initiative des Pays Pauvres Très Endettés IRAM: Institution de Recherche et Application des Méthodes LVM: Location Vente Mutualiste MAEP: Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche MAMA: Mutuelle d’Assurance Malagasy MAP : Madagascar Action Plan MCA: Millenium Challenge Account MEFB: Ministère de l’Economie des Finances et des Budgets MNT : Maladie Non Transmissible MPME : Micro Petites et Moyennes Entreprises MPME : Micro Petites et Moyennes Entreprises NTIC : Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Economique OFP: Organisation Financière de Proximité ONG : Organisation Non Gouvernementale OTIV : Ombona Tahiry Ifampindramana Vola PAIQ: Programme d’Appui aux Initiatives de Quartier PAMF: Projet d’Appui à la Micro Finance PESF: Programme d’Elévation du Secteur Financier PIB : Produit Intérieur Brut 5

PME : Petite et Moyenne Entreprise PMI : Petite et Moyenne Industrie PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PRD : Plan Régional de Développement RAF : Responsables Administratifs et Financiers ROR : Réseau d’Observatoires Ruraux SA : Société Anonyme SARL: Société A Responsabilité Limité SBM: State Bank of Mauritius SDF : Systèmes Financiers Décentralisés SIPEM: Société d’Investissement pour la Promotion des Entreprises SNMF : Stratégie Nationale de la Microfinance SRA: Système Rizicole Amélioré SRI: Système Rizicole intensifié TBS : Taux Brut de Scolarisation TIAVO : Tahiry Ifamonjena Amin’ny Vola TPE: Terminal de Payement Electronique TTS/FF: Trosa Tsotra Fambolena sy Fiompiana TTS/VRTM: Trosa Tsotra Varotra Madinika TTS: Trosa Tsotra TVM: Trosa Vehivavy Malagasy UCB: Union Commercial Bank UE: Union Européenne URCECAM : Union Régionale des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel WOCCU: Conseil Mondial des Coopératives de Crédit

6

METHODOLOGIE

Arrivé à la réalisation de cet ouvrage, nous avons adopté plusieurs méthodes d’approche que nous allons expliciter ci-dessous : La méthodologie empruntée consiste en premier lieu à identifier et collecter les informations existantes aux niveaux du contexte socio-économique de la région Haute Matsiatra afin de mettre en évidence une relation considérable entre celui-ci et les institutions de microfinance. Les informations sont ensuite analysées à chaque niveau pour situer l’état actuel. Nous procédons ensuite à la collecte des données concernant le domaine de la microfinance à Madagascar ainsi que celle des pays en voie de développement à partir des documents manuels, des documents électroniques et en rendant dans diverses institutions financières existantes à Madagascar, en particulier à Fianarantsoa et ses environs. L’analyse de ces données est en référence à nos cours et les connaissances théoriques acquises durant notre cursus universitaire. Nous sommes rendus à des Districts de la région Haute Matsiatra comme Ambohimahasoa et Ambalavao pour profiter à tenir des conversations, avec les responsables hiérarchiques au niveau des caisses mutuelles du réseau et avec les paysans tout en gardant une grande sérénité afin d’attirer leurs susceptibilités. Ces derniers sont souvent des agriculteurs et des éleveurs. Cependant, certains problèmes ont été rencontrés lors de la collection des données comme l’insuffisance des informations exactes des encours de crédits liées au secret professionnel de l’institution ; ceci entraine un manque de précision en termes d’analyse financière.

7

INTRODUCTION

Le développement tant espéré par le pays du Tiers-Monde ne pourrait être atteint sans une lutte efficace contre la pauvreté. Celle-ci est une préoccupation majeure non seulement de la communauté internationale qui s’est fixée de réduire de moitié la pauvreté avant 2015, mais aussi et surtout des pays en développement qui sont les plus concernées. Madagascar, encore classé parmi les pays les plus pauvres très endettés (éligible à l’initiative pour les pays pauvres très endettées : IPPTE), relève maintenant le défi d’éradiquer par tous les moyens ce fléau. Il vise ainsi à réduire la pauvreté de moitié en mettant en œuvre des structures adéquates et des différentes organisations qui permettent d’accroître les indices économiques du pays. Ainsi la pauvreté est due à l’insuffisance de revenu dont l’emploi est la principale source, il s’ensuit que la création d’emploi productif s’avère primordial pour lutter contre celle ci. La lutte contre la pauvreté est donc une lutte pour la création d’emplois productifs. En vue de contribuer à l’émancipation de ce problème qu’on trouve ici l’idée menée par la microfinance, étant donné sa définition comme : une activité d’offre a titre habituel de service financier de proximité à des personnes physiques ou morales n’ayant généralement pas accès au système bancaire traditionnel . Ce sont des services d’épargnes et de crédits nécéssaires pour promouvoir ou soutenir les activités génératrices de revenus et permettant à cette catégorie de population d’améliorer son niveau de vie, d’atteindre une meilleure intégration sociale et d’accéder à un développement humain durable. Selon l’article 3 de l’ordonnance numéro 2005-016 du 29 septembre 2005 relative à l’activité et au contrôle des institutions de microfinance. Les institutions de microfinance peuvent être mutualistes, ou non mutualistes. La microfinance mutualiste : une personne morale fondée sur des principes de coopération, de solidarité et d’entraide mutuelle ayant principalement pour objet de collecter d’épargne de ses membres où de consentir du crédit. La mutualiste a comme principes généraux de la libre adhésion des membres sauf réstriction prévue au statut : la non limitation du nombre des membres, l’égalité des droits et l’obligation de chaque membre au niveau des IMF de base, tous les membres ont le même droit quelque soit le nombre de parts qu’il détient et pas de procuration pour ce vote, sauf le cas prévu dans le statut, la limitation de service financier aux seuls membres. Elle a une vision plus élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d’argent, etc.) et une clientèle plus étendue également.

8

La microfinance à Madagascar compte un nombre important d’acteurs qui couvrent différents champs d’activités. Le financement est encore assuré essentiellement par les bailleurs de fonds, mais tend à l’être de plus en plus par l’épargne et les banques locales .Celles-ci refinancent les SFD et prennent directement des participations dans certains SFD L’institution financière chargée de la microfinance cherche donc à mettre en place un ensemble d’outils au service des acteurs en matière de financement et d’emprunt aux petites et moyennes entreprises (PME) privées locaux et surtout dans le milieu rural. C’est dans cette optique que l’étude a été menée pour promouvoir le développement économique du pays en termes de financement, en assurant la promotion des PME, en améliorant l’emploi informel et un outil d’aide à la décision qui peut orienter les acteurs économiques en matière d’emploi et de formation par la définition des actions et l’appui à la mise en œuvre. L’analyse de ces situations a permis de mettre à jour une image un peu souple, une image multiforme reflétant la diversité des réalités vécues par l’institution financière. Sur ce point, notre travail de recherche est axé sur la participation au développement du pays de la microfinance. Nous avons pris le cas de la microfinance d’une certaine région. Ainsi que notre recherche s’intitule : « Contribution d’une institution de microfinance au développement de la région Haute Matsiatra (cas du réseau TIAVO). » Les contextes socio-économiques nous conduisent à formuler la problématique : est ce que la microfinance contribue vraiment au développement économique de la région voir même de la nation ? Pour mieux cerner cette question, nous adoptons le plan binaire. La première partie concerne le contexte socio-économique de la région Haute Matsiatra. Sur ce, nous aborderons l’état de lieu de la région, le développement de la région ainsi que la présentation générale de la microfinance à Madagascar. La deuxième partie est consacrée à l’étude de la microfinance TIAVO au service du développement. Nous présenterons les portées économiques, sociales et environnementales, ses acquis professionnels ainsi que sa limite dans le domaine de champs d’action et enfin nous aborderons les perspectives d’avenir et quelques recommandations.

9

Partie I :

CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA REGION

HAUTE MATSIATRA

10

Chapitre I : ETAT DES LIEUX DE LA REGION HAUTE MATSIATRA Section 1 : SITUATION GEOGRAPHIQUE §1.Situation géographique Faisant partie des Hautes Terres centrales de Madagascar, la Région Haute Mahatsiatra est située entre 45,51° et 47,41° longitude Est et 20,68° et 22,21° latitude Sud. La région partage les mêmes frontières avec : • La Région de l’Amoron’ i Mania au Nord • La Région d’ au Sud • Les Régions de et Sud Est à l’Est • Les Régions d’Atsimo Andrefana et de à l’Ouest §2. Identification et structure administrative La région Haute Mahatsiatra compte sept District : Fianarantsoa I, Ambalavao, Lalangina, Vohibato, Isandra, Ambohimahasoa, Ikalamavony. Elle est composée de 82 communes dont 3 urbaines et 79 Rurales. Section 2 : SITUATION DEMOGRAPHIQUE Le tableau ci-dessous présente la répartition de la population dans la région et la superficie de chaque district ainsi que leur densité respective. Tableau n◦ I : Répartition de la population dans chaque district Population Superficie Densité District résidente 2002 totale (km 2) (hbts/km 2) Fianarantsoa 137.151 138,70 988,80 Isandra, 430.371 1.176,10 103,05 Vohibato, Lalangina Ambalavao 200.478 4.686 42,78 Ambohimahas 223.895 1.963,10 114,05 oa Ikalamavony 88.287 1.0016, 9 8,81 Haute 1.080.182 20.980,8 51,48 Mahatsiatra Source : Monographie de District. 2005

11

Les Districts les moins peuplés sont ceux d’Ikalamavony (8,81 hbts/km 2) et d’Ambalavao (42,78 hbts/km 2). Les Districts d’Isandra, Vohibato, Lalangina, les plus peuplés disposent presque 40% de la population résidente dans la Région. §1.Croissance démographique L’évolution de la population de la région entre 1999 et 2002 figure dans le tableau suivant : Tableau n◦ II : Evolution de la population Taux Population Population Evolution de la District d’accroissement résidente 1999 résidente 2002 population en % Fianarantsoa 109.260 137.151 27.891 25.58 Isandra, Vohibato, 326.520 430.371 103.851 31.8 Lalangina Ambalavao 143.947 200.478 56.531 39.3 Ambohimahasoa 149.452 223.895 74.443 49.8 Ikalamavony 52.406 88.287 45.751 68.5 Haute 781.585 1.080.182 298.597 38.2 Mahatsiatra Source : DIRA Fianarantsoa 2005 Le taux d’accroissement de la population est, par définition, la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité. Dans la région, ce taux est nettement supérieur à la moyenne possible à Madagascar qui est actuellement à l’ordre de 30‰ par an. De 1999 à 2002, le taux d’accroissement est de 38‰ dans la région, c’est-à-dire une moyenne annuelle de plus de 12% ou 120‰. La population d’Ikalamavony connait un taux d’accroissement relativement élevé (68,5%). Le plus faible taux est aperçu dans le district de Fianarantsoa avec un peu plus de 25%. Cette constatation peut s’expliquer par l’évolution des conditions sanitaires dans les quatre coins de la Haute Mahatsiatra. Et le cas de Fianarantsoa reflète les conséquences de la question de planning familial qui commence à intéresser les gens en milieu urbain, grâce aux différentes campagnes de conscientisation. Par contre, les pures traditions persistent encore en milieu rural.

12

§2.Composition et répartition de la population La répartition de la population par milieu urbain et milieu rural figure dans le tableau qui suit : Tableau n◦ III : Répartition de la population urbaine et population rurale Population Population District Taux urbain Taux rural urbaine rurale Fianarantsoa 137.151 - 100 0 Isandra, Vohibato, - 430.371 0 100 Lalangina Ambalavao 23.419 177.059 11.7 88,3 Ambohimahasoa 14.200 209.695 6,3 93,7 Ikalamavony 17.382 70.905 19,7 80,2 Haute Mahatsiatra 192.152 888.030 17,8 82,2 Source : Monographie du district 2005 La majorité de la population de la région (82,2%) vit en milieu rural. Le taux d’urbanisation s’élève à 17,8%. Le District d‘Ikalamavony se distingue par un taux d’urbainisation relativement élevé. C’est le résultat d’éventuelles émigrations vers le centre ville des gens qui fuient l’insécurité régnant en milieu rural. La répartition de la population par classe d’âge : la population est très jeune (moins de 18 ans), surtout dans les districts d’Isandra, Vohibato, Lalangina, Ikalamavony et Ambalavao puisqu’on rencontre un taux s’élevant à plus de 70%, tandis qu’Ambohimahasoa et Fianarantsoa, les moins de 18 ans sont respectivement de l’ordre de 55%. Section 3 : CARACTERISTIQUES SOCIALES La composition ethnique par sous préfecture n’est pas chiffrable. La majorité de la population de la Région sont des Betsileo. On note seulement la présence de quelques autres groupes (Merina et Antandroy) dans chaque sous – préfecture. §1. Dimension éducative A. Contexte général Généralement, l’aspect social reflète exactement l’aspect économique. Une interdépendance des deux aspects est significative. Le développement des ressources humaines à l’intérieur d’un pays favorise la croissance économique. En d’autres termes, la mise en valeur des ressources humaines est l’une des bases structurelles de l’économie.

13

Elle contribue directement à l’augmentation du revenu en améliorant la qualification et la capacité productive. La corrélation positive entre le niveau d’instruction des travailleurs et la rentabilité des investissements est effective. La diffusion de la technologie liée à la croissance moderne n’est possible que s’il existe un potentiel plus élevé d’apprentissage. Tout ceci montre à quel point l’éducation est indispensable au processus de développement. B. Situation de l’éducation Le tableau suivant montre les différents aspects de l’éducation dans la région. Tableau n◦IV: Les indicateurs faisant ressortir l’efficacité du système éducatif dans la région. Année 2006/2007 Niveau I Niveau II Niveau III Rubrique public privé public privé public privé Effectifs Elèves 185.139 58.875 36.796 12.757 4.816 5.413 Nombre 970 472 87 56 10 17 établissements Nombre total 4.512 1.642 1.258 592 295 287 des enseignants Nombre de 3.892 1.448 597 301 105 106 salles Ratio 43 39 37 23 24 26 élève/maître Ratio élève/salle 48 41 62 42 46 51 Taux brut de 107 34 30 11 6 6 Scolarisation Taux d’accès 121 37 33 11 5 7 Taux 46 17 15 7 3 4 d’achèvement Source : DREN Haute Mahatsiatra 2007 Le taux de scolarisation dans la région est assez élevé au cours de l’année scolaire 2006/2007. De l’entrée tardive dans le système éducatif d’une part, et du niveau élevé du redoublement d’autre part, ceux-ci découlent d’une rétention anormale dans le cycle primaire, qui est caractérisé par le taux Brut de Scolarisation (TBS) dépassant le 100%. Le taux de scolarisation diminue au fur et à mesure que le niveau d’étude s’élève. Au niveau de l’enseignement secondaire, celui-ci diminue davantage du faite de l’arrêt de la scolarité.

14

L’abandon scolaire constitue une des causes de déperdition scolaire. Contrairement au redoublement scolaire qui allonge la durée de scolarité, il a pour effet inverse. Selon l’enquête effectuée par l’INSTAT 1, cinq catégories de raisons d’abandon ont été identifiées : • les raison dépendant de l’enfant lui-même : l’enfant veut se marier, veut travailler, ou atteint par l’infirmité physique etc., • les raisons issues des parents : les enfants doivent travailler ou aider leurs parents ; études improductives pour les parents, • les raisons financières, • les causes dépendantes de l’offre : école fermée, manque d’enseignants, école éloignée, capacité d’accueil limitée, • les autres raisons. Dans le milieu rural, l’insuffisance de l’offre est considérée comme cause principale de l’abandon scolaire. Une population alphabétisée a beaucoup plus de chance de se développer dans la mesure où elle peut avoir accès à toutes informations nécessaires à son insertion économique laquelle constitue un facteur important de son développement. Ne sont pas déclarés analphabètes, ceux qui savent lire et faire un petit calcul, ceux qui ont été scolarisés de quatre ans et plus. Le taux est très faible, de l’ordre de 46.6% dans la zone rurale. Cet indicateur montre que plus de 60% des habitants en milieu rural sont analphabètes. L’on peut conclure que de telle situation, pour les paysans, rend difficile la mise en œuvre des approches menées, donc du suivi du processus de développement par les intervenants en milieu rural. §2. Dimension sanitaire A. Les nombres de centres de santé dans chaque district Tableau n◦ V : Nombre de centre de soins par district District CHDI et II CSBI CSBII Total Fianarantsoa 1 5 23 28 Isandra,Vohibato, Lalangina 1 6 36 42 Ambalavao 1 8 26 34 Ambohimahasoa 1 3 22 25 Ikalamavony 1 3 8 11 Total en % 5 25 115 140 Source : Direction Provincial de la Santé de Fianarantsoa 2004

1 INSTAT, Tableau de bord Fianarantsoa,2003 15

Les habitants des Districts d’Isandra, Vohibato, Lalangina semblent mieux soignés car ils disposent d’infrastructures sanitaires plus nombreuses. Le District d’Ikalamavony qui est le plus nécessiteux : ceci du fait du retard socio-économique accusé de ce District par rapport aux autres, sans parler des instabilités et d’insécurités de tout ordre. B. Le ratio population/personnel soignant L’effectif du personnel médical diffère d’un district à un autre. Le tableau suivant montre une grande nuance entre les nombres concernant chaque district. Tableau n◦ VI : Effectif du personnel médical et de la population cible dans la région Personnel Population District Médecin paramédical dentiste Médecin/population d’appui cible Fianarantsoa 29 48 5 2 137.151 1/4700 Isandra,Vohibato, 42 62 4 2 430.371 1/10.200 Lalangina Ambalavao 8 6 2 1 200.478 1/25.000 Ambohimahasoa 24 35 3 1 223.895 1/9.300 Ikalamavony 10 26 2 1 88.287 1/8.800 Haute 113 177 16 7 1.080.182 1/9.500 Mahatsiatra Source : Direction Provincial de la Santé de Fianarantsoa 2004 Le nombre de médecin opérant dans la région s’annonce très faible. Par exemple à Ambalavao, 1 médecin assure le traitement de 25.000 habitants. C’est à Fianarantsoa que le ratio médecin population semble le plus acceptable. Pour les autres districts, le rapport avoisine le 1/10.000. On note l’insuffisance de médecins, les agents paramédicaux occupent la plupart des postes sanitaires des communes rurales. D’après ce qu’on a pu constater précédemment, on peut dire que le domaine éducatif connaît un problème d’insuffisance d’enseignants face à un surnombre d’effectifs. On devrait alors améliorer la qualité de service et la quantité des enseignants pour parvenir à un bon résultat. Dans le domaine sanitaire, le nombre de centres de soins, d’hôpitaux et de médecins ainsi que l’effectif du personnel administratif n’arrivent pas encore à satisfaire le nombre des patients. Aussi, une remise en cause de la situation pourrait-elle donner un nouveau souffle à la Région ? La santé de la population, en effet contribue pleinement à son développement aussi bien social qu’économique. Tous les efforts déployés jusqu’à maintenant dans la vie

16 sociale ne demandent qu’à être multipliés. La campagne de l’alphabétisation, en particulier doit s’intensifier dans tous les coins concernés. Emplois des chefs de ménages Les ménages ruraux exercent essentiellement dans le secteur agricole (plus de 80 %), et secondairement dans les métiers de l’artisanat (Fianarantsoa II, Ambohimahasoa), de l’administration ou de l’entreprise (Fianarantsoa II, Ambalavao). Même en milieu urbain comme Fianarantsoa I, le secteur agricole représente encore 15 % des emplois des chefs de ménage, et se trouve en troisième position après les services commerciaux et les métiers de l’artisanat. Le recensement des communes 2003 INSTAT confirme que ces tendances n’ont pratiquement pas changé en dix ans. Plus de 90% des communes vivent de l’agriculture, et 84% de la population travaille encore dans le secteur. Tableau n◦VII : Tableau des emplois des chefs de ménages Principales occupations professionnelles % Chef District des chefs de ménages ménage Fianarantsoa I - Personnel des services et vendeurs de magasin & marché 19 - Artisans et ouvriers des métiers de type artisanal de marché 18 - Agriculteurs et ouvriers qualifiés de l'agriculture 15 - Ouvriers et employés non qualifiés d'entreprise 10 - Professions intellectuelles et scientifiques 9 - Conducteurs d'installation 8 - Professions intermédiaires 8 - Employés de type administratif 6 Vohibato, - Agriculteurs et ouvriers qualifiés de l'agriculture 82 Lalangina, - Artisans et ouvriers des métiers de type artisanal de marché 9 Isandra - Ouvriers et employés non qualifiés d'entreprise 5 Ambalavao - Agriculteurs et ouvriers qualifiés de l'agriculture 82 - Ouvriers et employés non qualifiés d'entreprise 10 Ambohimahasoa - Agriculteurs et ouvriers qualifiés de l'agriculture 87 - Artisans et ouvriers des métiers de type artisanal de marché 7 Ikalamavony - Agriculteurs et ouvriers qualifiés de l'agriculture 94 Source : Monographie de la Région Haute Matsiatra 2006

17

Section 4 : POTENTIALITES ECONOMIQUES Pour connaître la situation économique de la Région, nous allons nous référer aux données issues des divers secteurs économiques tels l’agriculture, l’industrie et l’artisanat. §1. L’agriculture Dans la Région de Haute Mahatsiatra, comme dans les autres régions de Madagascar et selon les informations émanant de l’INSTAT, la grande majorité de la population malgache vit dans le milieu rural et travaille dans l’agriculture, ce qui reflète bien l’économie dans l’ensemble. En 2000, 80 % des ménages exercent une activité agricole, activité principale. Le secteur rural est le secteur essentiel de l’économie malgache avec près de 45% du PIB et représente les moyens de subsistance pour les 75 % de la population. L’agriculture, l’élevage et la pêche rapportent les produits suffisants pour la population locale. Cependant, on remarque le gaspillage de ressources naturelles (déforestation, etc.), l’insécurité dans certaines localités, l’état vétuste des infrastructures routières et l’insuffisance de cadres techniques. Par conséquent, les richesses locales sont mal gérées. Cette Région, réputée par une forte densité de population rurale, rencontre des problèmes majeurs en ce qui concerne l’acquisition de terrain. On sait que l’aménagement de nouveaux terrains cultivables et l’utilisation de nouvelles techniques de production pourraient ensemble affermir l’essor économique. Une instabilité de rendement agricole se fait aussi sentir dans la Région. Un encadrement technique continu et intense des agriculteurs s’avère indispensable afin que ceux-ci puissent améliorer convenablement leur production. Parallèlement à ce volet Agricole, des cadres en miniature issus des Associations et des ONG existent quoiqu’insuffisants. En ce qui concerne l’élevage, la situation régionale ne semble pas meilleure. Il doit faire face actuellement à de nombreux problèmes qui entraînent la dégradation de la production : la recrudescence des épidémiques affectant les bétails, l’insécurité qui règne dans certaines localités de la Région, le niveau technique restant encore au stade traditionnel, raison pour laquelle très peu de jeunes s’orientent vers la pratique d’élevage.

18

§2. Industrie L’industrie qu’on rencontre surtout dans les centres urbains et leurs environs, n’arrive pas encore à atteindre l’envergure qu’on attend d’elle. Pourtant le secteur d’activité le plus prépondérant est celui du secteur tertiaire : commerce et de service. Le tableau suivant le démontre. Tableau n◦VIII: Répartition d’activité régionale des établissements créés en 2005 selon les secteurs d’activité dans la région Haute Mahatsiatra Secteur d’activité Effectif en % Secteur primaire 0.2 Secteur secondaire 0.2 Secteur tertiaire 99.6 Total 100 Source : INSTAT 2005 Les opérateurs économiques s’investissent en masse dans le secteur tertiaire. Les investisseurs dans le secteur primaire et secondaire sont minoritaires. Les branches d’activités les plus créatrices d’entreprises sont le commerce (47.9%), viennent ensuite les transports (35.2%) et puis les autres branches (16.9%). L’industrie existant est d’obédience agricole. Cependant, les établissements et les entreprises permettant de traiter les produits du secteur agricole, à la base de l’économie régionale, sont rares. La répartition des entreprises industrielles par activités autres que la décortiquerie et la rizerie est présentée par le tableau suivant :

19

Tableau n◦IX: Effectif des entreprises industrielles par district en % District pourcentage Fianarantsoa 72 Isandra,Vohibato, Lalangina 16 Ambalavao 3 Ambohimahasoa 8 Ikalamavony 0 Total en % 100 Source : Monographie 2004 Cette répartition prouve encore la nette différence en matière d’industrie entre centre urbain et zone rurale : la présence des activités industrielles fait défaut dans le monde paysan. Le fonctionnement de la majeure partie des industries dépend de la production agricole. La moitié des recensées appartiennent à ce groupe 1 Cependant, bien que cette situation semble appropriée au secteur agricole qui domine l’activité, le nombre actuel des industries de transformation agricoles reste insuffisant pour faire face à la surproduction dans certaines localités de la région : prune à Ambohimahasoa, tomates à Ambalavao, gros oignon à Ikalamavony. §3. L’artisanat On observe différents types d’entreprises artisanales dans la région. Les filières : coupe et couture et les broderies demeurent jusqu’à présent la spécialité des femmes. La construction des bâtiments et les ouvrages bois restent réservés aux hommes. Les District d’Isandra, Vohibato et Lalangina gardent la tradition dans l’artisanat féminin basé sur la vannerie (paniers, chapeaux, nattes de sol, etc.). La production est surtout destinée aux marchés locaux, et orientée vers les besoins du monde rural. Ambalavao est le haut lieu de deux spécificités locales : • Les lamba « arindrano », qui sont des tissus typiquement Betsileo fabriqués à partir de la soie ; des activités de promotion de la sériciculture destinée à la production de matière première sont en cours de lancement. • La fabrique de papier antemoro Destinés essentiellement pour les marchés urbains, les articles les mieux finis peuvent trouver quelques débouchés à l’exportation, cette filière restant contrôlée par les collecteurs artisans urbains et les intermédiaires. Le tableau ci-après fait apparaître la situation de l’artisanat au sein de la Région.

20

Tableau n◦ X : Effectif des entreprises artisanales dans la Haute Mahatsiatra Groupe Nombre Coupe, couture et broderie 150 Travail du bois, ébéniste 30 Bâtiment’ travaux public 32 Mécanique et ouvrage métallique 17 Total 229 Source : Monographie 2006 Par conséquent, les filières broderie, couture, menuiserie tiennent une place importante dans l’artisanat régional. En somme, on constate que la Région possède d’importantes potentialités d’activités économiques. Ces activités prometteuses donneront un brillant avenir en milieu rural à condition que la densité de la population, la sécurité sociale, les conditions climatiques favorables à la diversification des cultures, soient simultanément remplies. Tout dépend d’un encadrement à la fois effectif et renforcé du milieu rural, et d’une meilleure organisation de l’appareil administratif. Les activités économiques de la Région Haute Mahatsiatra se sont d’obédience agropastorale. Et malgré les enjeux et les contraintes, l’agriculture représente un domaine intéressant et prometteur dans la Région. L’on devrait l’exploiter. L’industrie qu’on rencontre surtout dans les centres urbains et leurs environs, n’arrive pas encore à atteindre l’envergure qu’on attend d’elle. De même l’artisanat reste à un stade plus ou moins traditionnel. Il manque de véritables techniques de production.

21

Chapitre 2 : LE DEVELOPPEMENT DE LA REGION Section 1 : LA POLITIQUE GENERALE DU DEVELOPPEMENT DU PAYS La politique générale du développement du pays adopte le concept du Plan d’Action pour Madagascar ou MAP, une stratégie pour laquelle le gouvernement a instauré en vue de mieux coordonner le processus de développement et de faire un saut qualitatif pour la réduction de la pauvreté. Le MAP est un plan qui définit la feuille de route et le priorité de la nation de 2007 à 2011, à savoir ses objectifs: • La gouvernance responsable Vise un gouvernement à qui chaque citoyen ainsi que la communauté internationale peuvent faire confiance. Les membres de la fonction publique seront intègres, efficaces, et fonctionneront d’une manière professionnelle dans leurs activités et dans la prestation des services au peuple. • L’infrastructure reliée A l’objectif de relier la Nation en construisant des routes de qualité, des chemins de fer, des ports, des aéroports et en mettant en place des systèmes de technologie de l’information dans tout le pays pour soutenir le processus de développement rapide, la facilitation des entreprises et du commerce, la communication entre les citoyens et les visiteurs, et pour assurer que le niveau de vie et l’accès pour tous aux ressources et au savoir général s’améliorent. • La transformation de l’éducation Mettre en place un système éducatif de normes internationales en terme de qualité et d’efficacité, qui stimule la créativité et aide nos apprenants à transformer leurs rêves en réalité, et qui fournit à Madagascar les ressources humaines nécessaires pour devenir une nation compétitive et un acteur performant de l’économie mondiale. • Le développement rural Le développement rural dynamique et la réduction effective de la pauvreté sont à la base des efforts du gouvernement. La prospérité des régions rurales à travers une révolution verte augmentera substantiellement la production agricole. Des centres d’agrobusiness seront institués pour assister dans les formations et la satisfaction des besoins tels que l’irrigation, les semences, les engrais et les installations de stockage

22

• Santé, planning familiale et lutte contre le VIH/SIDA Une population en bonne santé pourra contribuer au développement de la nation et mener de longues et fructueuses vies. Ainsi la résolution des problèmes de malnutrition et du paludisme et la tendance de la propagation du VIH /SIDA; l’accessibilité à l’eau potable. la taille moyenne de la famille malgache sera réduite, grâce à l’éducation et la fourniture de services de santé. • L’économie à forte croissance Madagascar aura une économie à forte croissance avec un taux de croissance atteignant entre 7% et 10% en 2012 et que le secteur privé soit fort et diversifié. Le gouvernement fournira les conditions fondamentales pour améliorer l’environnement des affaires. Sur ce, la nation pourra faire face aux défis de la mondialisation et capitalisera sur ses avantages compétitifs. • Environnement Madagascar deviendra un leader mondial dans le développement et l’utilisation des meilleures approches pour la protection de l’environnement. Après de nombreuses décennies d’exploitation et de négligence, la tendance commence à inverser. L’objectif est de rendre de nouveau une « île verte ». En engageant à prendre soin, aimer et protéger l’environnement • La solidarité nationale Nous continuerons à forger une identité nationale forte et unifiée qui respecte et valorise la multitude de cultures et de traditions de tout le peuple Malagasy, et qui promet la participation et le partenariat. Que le peuple sera fier de son identité, pourra faire face aux défis de notre ère et participera pleinement au développement de Madagascar. C’est dans cette optique que la politique générale de l’état a cerné son programme par l’instauration du programme MAP qui concerne le peuple Malagasy. « …Pour atteindre nos objectifs, nous devons changer une partie de nos valeurs, habitudes et priorités. Ensemble, nous y parviendrons. Pour réussir, nous devons accorder une importance particulière aux fondations humaines du MAP, qui sont à la base du changement ». Section 2 : PLAN GENERAL DU DEVELOPPEMENT DE LA REGION Depuis quelques années, la lutte contre la pauvreté est devenue le centre de la politique générale de la plupart des Etats d’Afrique et même pour Madagascar. Le plan général du développement de la région Haute Matsiatra en est l’objectif d’éradiquer ce fléau

23 par le biais de la connaissance du contexte socio-économique de la région et à l’identification des filières porteuses.

Les principes de base C’est un processus de réflexion, de concertation et de coordination dans lequel la participation de tous les concernés est fondamentale. Le PRD devrait prendre en compte les perspectives de toutes les parties prenantes et des bénéficiaires de base. La réussite du PRD dépend non seulement de la qualité des documents produits, mais aussi et surtout de sa lisibilité pour que chacun puisse s’identifier et se positionner dans le contenu du plan. C’est un processus itératif qui nécessite une adaptation progressive par rapport aux opportunités et aux menaces qui se présentent. C’est dans ce sens que l’intérêt du PRD est triple. Section 3 : PROGRAMME REGIONALES DU DEVELOPPEMENT DE LA REGION HAUTE MATSIATRA . La région Haute Matsiatra a son propre programme de développement pour palier le marasme économique et promouvoir les indicateurs de développement humain et ainsi de veiller le bon fonctionnement du contexte social qu’environnemental qui caractérise la région. Le Plan régionale de développement (PRD) défini les Stratégies opérationnelles au niveau des domaines transversaux que nous allons énumérer de façon généralisée. §1.Investissements de base à caractère économique A. Infrastructures de communications : routes, chemin de fer, voie aérienne Objectif Assurer l’accessibilité de toutes les zones à polarités économiques en 2015, et densifier la liaison entre les régions, afin d’améliorer la performance en matière de croissance économique. Stratégies : • Densification des pistes de dessertes pour l’écoulement des produits et stimulation des échanges entre les communes • Désenclavement des communes et intégration économique avec les pôles urbains et suburbains • Démultiplication des communications directes avec les autres régions par la création de nouveaux axes routiers d’intérêt national, sans passer par la RN7 • Création d’un nouvel aéroport d’envergure internationale à Ambalavao pour le développement du secteur tourisme sur l’axe sud.

24

• Promotion de la participation des bénéficiaires dans la gestion des infrastructures (services de cantonnement • Promotion des Moyens intermédiaires de transport amélioré B. Infrastructures productives : réseaux hydro agricoles Objectif : Accroître les superficies irriguées afin d’augmenter la production rizicole (en superficie et en rendement) et diversifier les systèmes rizières (riz, pisciculture, culture de contre-saison) Stratégies : • Construction et réhabilitation de barrages • Sécurisation des investissements par des activités de protection et aménagement des bassins versants (reboisement, luttes contre les feux de brousse, gestion de pâturage …) • Assurance d’une meilleure Gestion des ressources en eau : code de l’eau, AUE … • Systématiser la constitution de fonds destinés à l’entretien des infrastructures (sentiments d’appropriation) • Optimisation de l’utilisation des ressources : hydro-électricité et réseau hydro- agricole C. Infrastructures (et services) économiques amont/aval de la production (Approvisionnements agricoles, Marchés, Stockage, Transformation) Objectifs : Accroître la valeur ajoutée des produits agricoles et non agricoles. Stratégies : • Renforcement du réseau des services d’approvisionnements agricoles par l’intermédiaire des organisations paysannes et/ou du partenariat avec le privé : - Producteurs et distributeurs de matériel végétal (semences de riz, de pomme de terre, plants de café, autres cultures), matériel animal (alvins, centre de monte en élevage laitier, etc.) - Magasins d’intrants agricoles et de produits vétérinaires • Promotion des implantations industrielles en transformation des produits agricoles et non agricoles

25

• Promotion des entreprises familiales et des petits métiers du secteur secondaire et tertiaire (transformation artisanale, transport, collecte et commercialisation des produits, fabrication de petits matériels, etc.) • Augmentation de la capacité d’accueil et amélioration des supports logistiques des marchés urbains (Fianarantsoa, Ambalavao, Ambohimahasoa) et inter communaux • Appui à la professionnalisation des producteurs et renforcement des capacités à la négociation • Multiplication des silos et greniers communaux D .Electrification rurale Objectif : Augmenter le taux de couverture en électrification afin d’inciter les investissements dans les zones à polarités économiques consolidées et à renforcer d’une part, et de réduire le coût par l’augmentation de nombre d’abonnés, d’autre part. Stratégie : • Adéquation entre projet d’électrification et de développement économique. • Facilitation de la participation du secteur privé dans la gestion des unités d’électrification rurale. • Développement de la participation des bénéficiaires dans les investissements • Optimisation des ressources. • Développement des sources d’énergie renouvelable. §2. Sécurisation humaine et sociale A. Domaine de la santé Santé de proximité et pour tous Objectif : Dans trois ans, au moins 70 % de la population est couverte par des services de santé de proximité, soit par des postes sanitaires fixes, soit par des stratégies mobiles d’interventions. Stratégies : • Réduction de la disparité géographique par une meilleure répartition des infrastructures sanitaires et du personnel soignant

26

- Amélioration de la couverture sanitaire à poste fixe par des nouvelles constructions, ré-ouvertures et réhabilitations de CSB - Amélioration de la couverture sanitaire de la population des zones enclavées ou excentriques à faible densité de population par des stratégies mobiles d’interventions • Amélioration de la disponibilité et l'accessibilité des médicaments - IEC sur les méfaits de l’automédication - Réorganisation de la participation financière de la catégorie de population la plus vulnérable au niveau des formations sanitaires - Multiplication et renforcement des mutuels de pharmacies communautaires • Soutien au partenariat « Public – Privé – Confession Collectivité/communauté » pour le renforcement d’ensemble du système sanitaire Face au développement du recours aux tradi-praticienx, renforcer l’IEC pour l’augmentation du taux de fréquentation des CSB par la création de mutuelle de santé au niveau des CSB

B. Les grands problèmes et les principales maladies de santé publique Objectif : Améliorer la prise en charge des principaux problèmes et maladies de santé publique, afin de réduire de façon significative la sévérité et l’incidence de ces maladies (surtout les transmissibles) sur la vie active de la population. Indicateurs : • Taux de prévalence de la lèpre : 1 cas pour 10 000 Habitants dans trois ans (en 2007) • Taux de morbidité des enfants de moins de 5 ans, vus en consultation externe pour le paludisme : maîtrisé à 20 % • Taux de complications graves de tuberculose, bilharziose et cysticercose • Taux de létalité et durée de flambées dans les principaux foyers de : Peste, Choléra, Grippe, Dysenterie, Tungose et Rage • Taux de prévalence VIH/SIDA : maîtrisé à 1,66% (taux actuel) Stratégies : • Soutien à la protection de la population contre les maladies transmissibles - Eradication de la Lèpre et de la Filariose Lymphatique : renforcement des actions de prévention et des luttes

27

- Lutte contre les maladies endémo-épidémiques : le paludisme, la tuberculose, la bilharziose, la cysticercose, les maladies émergentes et ré-émergentes, la peste • Soutien à la protection de la population contre les maladies non transmissibles (MNT) - Lutte contre les MNT émergentes, liées à l’évolution des modes de vie et des comportements - Lutte contre les autres MNT telles que le cancer, les maladies cardio- vasculaires, les troubles mentaux, les affections bucco-dentaires et oculaires sont prises en charge • Soutien à la protection de la population contre le SIDA - Information, éducation et communication - Multiplication rapide des centres de dépistage et surveillance épidémiologique des IST/VIH - Création d’un environnement propice à une lutte multi sectorielle et locale efficace - Prise en charge des cas d`IST et des PVVIH C. Santé de l’enfance Objectif : Améliorer la prise en charge intégrée de la santé de l’enfance et des problèmes associés Stratégies : • Programme élargi de vaccination des enfants • Programme élargi de lutte contre la malnutrition des enfants : - Prévention de la malnutrition (activités de surveillance nutritionnelle communautaire, IEC sur les bonnes pratiques en nutrition) - Prise en charge des problèmes sévères de la malnutrition des catégories sociales les plus vulnérables • Promotion de l’intégration de la santé scolaire au niveau des CSB - IEC et promotion du label « Ecole Santé » - Identification des CSB pionniers et mise en œuvre • Soutien au partenariat « Public – Privé – Confession - Collectivité/communauté »

28

D. Santé de la reproduction des adolescents et des mères Objectifs : Améliorer la prise en charge intégrée des problèmes de la reproduction des adolescents et des mères. Stratégies : • Soutien au renforcement du programme de SRA (cadre institutionnel, actions préventives, multiplication et diversification des canaux alternatifs des services SR, qualité de prestation de service en SRA) • Soutien au développement du programme de Planning Familial (accessibilité/disponibilité des prestations de PF ; utilisation effective des prestations de PF ; système d'intégration pour la disponibilité et la sécurité des produits contraceptifs mis en place à tous les niveaux) • Soutien au partenariat « Public – Privé – Confession - Collectivité/communauté » E. Amélioration de l’accès à l’eau potable Objectifs : • Atteindre 100% de taux de desserte en eau potable pour tous les chefs- lieux de communes • Réduire les pathologies dominantes liées à la consommation d’eau insalubre • Réduire le temps passé à l’accès à l’eau, afin que les ménages puissent avoir plus de temps à consacrer à la vie active Stratégies : • Renforcement des liens déjà établis en partenariat technique et financier, et soutien au redéploiement géographique des projets • Recherche de partenariat pour les nouveaux projets et/ou les nouvelles communes non encore servies en eau potable • Soutien au renforcement des capacités des collectivités et des communautés de base dans l’identification, la formulation, la réalisation et la pérennisation des projets en adduction d’eau potable.

29

F. Domaine de l’Education Education fondamentale Objectif : Assurer en 2015 un taux net de scolarisation supérieur à 90 % en éducation fondamentale de premier cycle pour l’ensemble des communes. Stratégies : • Réduction de la disparité géographique par une meilleure répartition des infrastructures scolaires et du personnel enseignant (en renversant les priorités en faveur des zones excentriques les plus défavorisées) - Construction de nouvelles écoles - Extension et/ou réhabilitation des anciennes écoles - Normalisation des ressources humaines, logistiques et matérielles des écoles • Soutien pour la création d’une condition cadre favorable à l’adhésion effective des élèves et des parents d’élèves aux activités scolaires (toutes les communes sans exception) • Rattrapage du retard en scolarisation primaire par un programme soutenu d’alphabétisation fonctionnelle pour réduire l’illettrisme au niveau des personnes adultes • Soutien au partenariat « Public – Privé – Collectivité » pour le renforcement de l’éducation et la bataille contre l’illettrisme des adultes G. Performances scolaires en enseignement général Objectif : Réduire de moitié, dans une période de trois ans, le taux actuel de déperdition scolaire à chaque niveau d’éducation Stratégies : • Densification des implantations des établissements scolaires de proximité de niveau EF2C et ES • Soutien au développement des ressources en personnel enseignant et d’inspection (formation continue, renforcement des suivis, motivations, etc.) • Soutien pour la création d’une condition cadre favorable au bon fonctionnement des activités scolaires (matériels pédagogiques, cantines scolaires, centres d’internat, bibliothèques, activités para scolaires, etc.) • Soutien au partenariat « Public – Privé – Collectivité » pour le renforcement d’ensemble du système éducatif

30

H. Enseignement technique et formation professionnelle Objectif : Favoriser l’insertion des jeunes à la vie active, par le soutien à la réforme et au développement des formations spécialisées Stratégies • Etat des lieux : système d’enseignement existant, marché du travail, besoins réels en offre et demande d’emploi. • Soutien à la réforme du système pour que la formation spécialisée devienne de plus en plus un outil efficace au service de la profession et du développement • Renforcement et/ou réorientation du système existant • Création de nouveaux établissements d’enseignements techniques et centres de formations professionnelles dans les différents métiers, en favorisant les implantations déconcentrées en faveur du milieu rural • Soutien au partenariat « Public – Privé » incitatif à la participation active du monde professionnel à la formation/réinsertion et à l’emploi des jeunes. • Appui à l’insertion professionnelle des élèves sortants des centres professionnels I. Enseignement supérieur et formations qualifiantes Objectif : Préparer les étudiants à la profession des cadres et à l’entreprenariat par le renforcement de l’enseignement supérieur, en développant davantage les formations qualifiantes aux managers et à la haute technologie Stratégies : • Soutien à la réforme de l’enseignement supérieur dans un double optique : o Amélioration du système académique existant o Promotion du système qualifiant pour l’insertion professionnelle • Soutien au partenariat « Public – Privé » incitatif à la création d’instituts universitaires privés et/ou à l’insertion des jeunes en stage de formation ou à l’emploi. • Création d’un centre de ressources pour l’enseignement universitaire et la recherche

31

§3. Services d’appui à la production A. Information, Communication et Télécommunications Objectif : Augmenter l’accès des communes rurales aux informations économiques et à la télécommunication afin de soutenir le développement de leurs activités économiques. Stratégies : • Densification du réseau de téléphonie et amélioration des prestations en services de NTIC • Promotion de l’Information de proximité : radios locales, centres de documentation et d’information au niveau des communes • Développement des systèmes d’information et des observatoires ruraux : prix et marchés, sécurité alimentaire, revenu & pauvreté • Renforcement de l’opérationnalité de la Chambre de Commerce, d’Agriculture et des organisations professionnelles de représentation • Renforcement du partenariat public privé. B. Sécurisation foncière Objectif : • 100% des terres valorisées par des cultures de rente (tabac, vigne, thé, plantes aromatiques, reboisement sont titrés d’ici 2008 ; • 75 % des occupations foncières de la région sont titrées d’ici 2015. Stratégies : • IEC sur les textes et règlements en matière d’appropriation foncière • Mise en place des guichets fonciers communaux et intercommunaux, et renforcement de leurs capacités et, ceux des services techniques • Soutien au renforcement du système collectif/groupé d’immatriculation foncière • Soutien à la mise à jour des textes fonciers sur les immatriculations individuelles • Prise en compte de la pratique traditionnelle et de la dimension socioculturelle du concept « tanindrazana », en matière foncière. • Accélération du processus de titrage des Réserves foncières

32

C. Système de financement, d’épargne et de crédit Objectif : Le système de financement, d’épargne et de crédit est diversifié et différencié en fonction du contexte local et des besoins réels des différentes catégories de la population. Indicateurs : • Nombre de communes couvertes par le dispositif de financement • Taux de pénétration par catégorie de financement • Nombre de PME/PMI et de coopératives/groupements d’intérêts économiques bénéficiaires Stratégies : • Développement du système mutualiste d’épargne et de crédit à vocation économique, et de son refinancement par les institutions bancaires ou des fonds spéciaux de développement (type IFM classique) Destination prioritaire : zones à polarités de croissance économique consolidée et les communautés paysannes ayant des activités ouvertes à l’économie de marché

• Promotion du système communautaire d’épargne et de crédit à vocation sociale (sécurisation sociale et alimentaire), et de son refinancement par des fonds spéciaux à visage humain (type TSINJO AINA Betsileo ou TIAVO) Destination prioritaire : zones à polarités de croissance économique à renforcer, et les communes et/ou les catégories de population les plus vulnérables • Renforcement du système de financement pour la création et le fonctionnement des PME et PMI (type ADeFi et BOA) Destination prioritaire : activités du secteur primaire, secondaire et tertiaire en zones urbaines et suburbaines Accroissement des volumes de financement pour les PMI/PME. • Soutien à l’amélioration de la proximité, de la disponibilité et de l’accessibilité des services - Adaptation/différenciation par rapport au contexte local (spécificité des pôles, catégories de communautés, clients individuels) - Responsabilisation des paysans sur le système de crédit : démystification du système de crédit - Mise en place d’une nouvelle forme de fonds de garantie

33

- Intégration de l’assurance dans le crédit • Recherche d’organisations professionnelles capables de promouvoir d’autres alternatives de services et de produits financiers : - IEC sur la promotion des investisseurs locaux, régionaux, nationaux, étrangers - Plaidoyer pour l’agrément des coopératives d’épargne et de crédit. - Recherche et instauration de synergie entre les organismes financières : banques, mutuelles, bailleurs… - Mise en place d’une structure financière entre les banques et les petites mutuelles de crédit Tableau n◦XI : Eléments pour la mise en œuvre Opportunités Diversité des organisations financières de proximité (OFP) existantes, de la population ciblée et des activités mises en œuvre : • ADéFI : IFM ; financement des micros entreprises ; octroi de crédit et collecte d’épargne • BOA : SA ; tout public ; crédit et épargne (institution, micro fiance, entreprises, particuliers) • CEM : SA ; tout public ; collecte d’épargne • TIAVO : IFM ; groupes les plus défavorisés ; collecte d’épargne et octroi de crédit • TSINJO AINA Betsileo : projet (Action de Carême Suisse) ; les plus démunis ; auto subvention des besoins quotidiens par une caisse d’épargne intérieure sans aucun apport extérieur • MIARAMITANTANA : Programme Tany Meva avec l’ONG Fitaratra ; communautés paysannes ; éducation et sensibilisation sur la protection de l’environnement Risques et • Microfinance : Inexistence de texte juridique en dehors menaces institutions financières mutualistes • Enclavement des communes rurales et/ou faiblesse des activités économiques monétarisées ne favorisent pas la rentabilisation des activités de la microfinance • Faiblesse de la culture du crédit (individuel et communautaire) chez les paysans : méfiance, honte d’emprunter, mauvaise foi aux

34

remboursements, individualisme, etc. • Insuffisance et/ou coût relativement élevé des ressources financières pour le refinancement et l’extension des activités de micro crédit • Le manque ou l’absence de garantie de la part des paysans • Le retard du déblocage • Le manque de coordination des interventions Priorités (*) • Plateforme d’échange entre organismes financiers et acteurs • Mise en place d’une structure financière entre Banque et les petites mutuelles de crédit • IEC pour la promotion des investisseurs locaux, régionaux, nationaux ou étrangers • Consolidation des acquis Source : Région Haute Matsiatra

C’est dans cette optique que la PRD de la Région haute Matsiatra présente la considération et la place importante des institutions de la microfinance sur le processus de développement de celle-ci. Notamment il s’agit ici d’une étude préalable du réseau TIAVO, une institution de microfinance y existante. Ce qui nous permet de suivre l’illustration plus détaillée au prochain chapitre, en tous ce qui concerne la connaissance générale sur l’historique, l’évolution et les activités de la microfinance à Madagascar, plus particulièrement le cas de la Région Haute Matsiatra.

35

Chapitre 3 : PRESENTATION GENERALE DE LA MICROFINANCE Il convient de faire un tour d'horizon concernant le secteur étudié, avant d'entamer le sujet. Il est nécessaire en effet de délimiter le secteur microfinance tant dans l'espace que dans le temps. Pour ce faire, il y a d'abord la présentation de l'origine du secteur, l'évolution historique et le concept relatif au secteur microfinance. Section 1 : CONTEXTE DE LA MICROFINANCE A MADAGASCAR

§1. Historique de la microfinance à Madagascar L’historique de la microfinance comporte trois périodes distinctes : avant 1990, de 1990 à 1995 et de 1996 à nos jours. L’origine de la microfinance à Madagascar remonte près d’une vingtaine d’années. Les défaillances du système bancaire en milieu rural ont favorisé la création des Institutions de microfinance (IMF) à partir de 1990 à Madagascar. - Avant 1990, aucune institution de microfinance n'existait encore à cette époque. Néanmoins, la BTM, Banque Nationale depuis 1976 et reprise en 1999 par la Bank Of Africa (BOA) dans le cadre de sa privatisation, était la seule banque qui intervenait dans le secteur de la microfinance. Mais ses activités dans ce domaine étaient limitées à l'octroi de crédit aux paysans et n'atteignaient qu'une frange limitée de la population rurale. L'intervention de cette banque en faveur du secteur de la Microfinance s'est toutefois maintenue après sa récente privatisation. - De 1990 à 1995 : phase d’émergence des IMF. L’émergence des IMF a été surtout favorisée par la conjugaison des interventions de trois entités :  Les bailleurs de fonds,  Le Gouvernement,  Les Agents d’Implantation et de Développement ou opérateurs et ayant assuré l’encadrement technique des IMF. - De 1996 à nos jours : la phase de développement et de croissance. Cette phase a été marquée par :  L’extension géographique et la consolidation des réseaux préexistants.  La mise en place de la Cellule de Coordination Nationale des microfinances (CNMF) et l’élaboration du Document de Stratégie Nationale de la Microfinance (DSNM).

36

La nouvelle loi relative à l’activité et au contrôle des Institutions de Microfinance (loi N° 2005-016). L’intégration de la microfinance dans le secteur financier formel est bien amorcée à Madagascar. On perçoit un intérêt grandissant du secteur bancaire traditionnel pour participer au développement de la microfinance, dans la mesure où il tend à ne plus voir celle-ci comme une marge du secteur financier mais comme un véritable marché. En effet, le secteur bancaire traditionnel représente la majorité des actifs dans le secteur financier, mais lorsque l’on considère le nombre d’emprunteurs, la microfinance est désormais la principale source de services financiers pour les Malgaches. La microfinance à Madagascar compte un nombre important d’acteurs qui couvrent différents champs d’activités. L’offre est assurée par de nombreux fournisseurs de services financiers. On recense un total de 477 points d’institutions financières mutualistes appelées Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), mais aussi d’institutions financières non mutualistes, rejoints récemment par au moins une banque. Les premières implantations des SFD datent du début des années 1990 et se sont formalisées peu après : en 1993 pour les CECAM (Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuelle), et en 1994 pour les OTIV (Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola). La BOA (Bank of Africa), anciennement BTM (Bankin’Ny Tantsaha Mpamokatra), possède un réseau important et un contact avec le monde rural qui en fait à présent l’un des acteurs importants de la microfinance (tant pour la distribution directe de services que pour le refinancement du réseau). Les services financiers sont aussi offerts à travers des institutions publiques comme la Caisse d’Epargne de Madagascar, et Paositra Malagasy (La Poste malgache).

§2. Situation du secteur financier et de la microfinance à Madagascar . A. Le marché de la microfinance. Comme pour toute entreprise, une micro entreprise requiert un certain capital pour fonctionner et se développer. Par définition, une personne démunie a des ressources limitées et par conséquent, il est évident que chaque petit entrepreneur a besoin d’un financement extérieur pour ses activités. La plupart de ces financements proviennent de sources informelles du fait que le secteur financier a encore des difficultés à pénétrer à ce niveau d’entrepreneurs. Il existe 25 millions d’entreprises non officielles à Madagascar (UNDP/ILO : 1994) qui occupent approximativement 5 millions de personnes gagnant en moyenne moins de 132$ par

37 an. Les 80% de ces entreprises se trouvent dans les zones rurales et 50 % d’entre elles sont dirigées par des femmes. La plupart des entreprises (surtout les MPME et les informelles) s’implantent dans des régions suburbaines. C’est dans ces régions qu’elles peuvent trouver une clientèle modeste, qui assurera la bonne marche de leurs affaires. Ces MPME agissent dans différents domaines tels que l’artisanat, le commerce, la transformation des fruits, ... Plus de la moitié des entreprises, ayant répondu à l’enquête de l’ONUDICNI en Août 1997 sur les besoins des entreprises industrielles à Madagascar, ont cité la difficulté Problème de financement : un des problèmes majeurs du secteur privé Le secteur privé est confronté à de nombreux problèmes. Malgré l’environnement incertain, il essaie à tout prix d’y faire face. Le problème de financement est au cœur de ses préoccupations. - Monde urbain : des relations avec les banques comme étant un problème majeur. En outre les banques sont biens connues par leurs procédures compliquées et des formalités lourdes. Elles réclament des garanties en bonne et de la forme, ce qui n’est toujours évident pour ces MPME. Les taux d’intérêt affichés, ainsi que le délai de mise en place de crédit trop long découragent plus d’une. Les micros entreprises n’ont pratiquement pas accès au système bancaire. Les Petites et Moyennes Entreprise rencontrent aussi la même difficulté. Récemment les moyens adéquats aux MPME sont disponibles auprès de quelques banques, mais les conditions d’accès ne sont pas à la portée de tout le monde. Ces MPME sont souvent à court de moyens financiers. Or cela a des répercussions sur leurs activités. En effet premièrement, le financement sera nécessaire pour l’achat des matériels techniques. Ces derniers sont très chers alors qu’ils peuvent accroître la productivité, augmentant par conséquent la production. De plus les MPME, pour se conformer aux normes et pour faire face à la concurrence, doivent utiliser la technologie pour améliorer la qualité de leurs produits. De plus les MPME ont besoin de financement pour le fonds de roulement. Faute de trésorerie, ces entreprises ne pourront pas régler les tiers (Etat, Fournisseurs de matière première…..). Ceci ralentit et empêche même la continuation de leurs activités. - Monde rural : Le secteur rural est un secteur important de l’économie malgache. Il représente en 2000, près de 43% du PIB. Le taux de croissance du secteur primaire reste médiocre par rapport aux autres secteurs.

38

Au niveau national, les ruraux demeurent les plus pauvres. L’accès au crédit formel semble impossible et les 21 % recourent au crédit informel1. Le secteur informel occupe une place prépondérante dans le financement rural. Il est caractérisé par la souplesse des formalités et des conditions de remboursement. Le crédit est mis à la disposition de l’emprunteur en peu de temps après l’accord. Il est aussi possible, ce qui est rare, que les crédits soient dépourvus d’intérêt et de garanties (prêts familiaux ou amicaux). Il sert à financer des besoins d’urgence sociaux (santé, éducation,….). En moyenne, les tiers des ménages ruraux seraient informellement endettés (d’un montant moyen de 156$ par an, de taux d’intérêt allant de 100 à 250% l’année). Le secteur bancaire est peu intéressé par le crédit rural même s’il est impliqué dans des opérations d’exploitation (vanille, café). Les crédits sont essentiels pour la survie des paysans. L’entretien d’une ferme(ou d’une surface cultivée) exige un moment assez élevé. Entre autres, les agriculteurs doivent acheter des outils agricoles (charrues,…) et de semences de qualité pour améliorer leur rendement. Ils doivent aussi participer à l’implantation des ouvrages communautaires (bassin, barrage,…). Ces crédits serviront aux éleveurs de soigner et de vacciner leurs bêtes. Selon le ROR, une forte demande de crédit agricole reste insatisfaisante (43% des ménages ruraux sont des demandeurs non satisfaits). Compte tenu de cela, le Gouvernement s’est engagé dans une politique de développement du système de financement décentralisé (SFD) et de l’institution de microfinance (IMF). Ainsi le monde rural a connu un effort d’élargissement de réseau bancaire et de réseau d’institution de microfinance. Il faudrait, pour satisfaire la demande, multiplier par 8 l’offre actuelle de crédit (c’est à dire de 7-8 million de $ à 56-60 million de $). Problématiques de développement du secteur financier et de la microfinance Depuis 1995, des reformes ont été entreprises dans le secteur financier. Le secteur est maintenant caractérisé par : Une politique monétaire libéralisée (notamment la libéralisation de change) Un secteur bancaire libéralisé (privatisation, arrivée de nouvelles banques) Une loi bancaire n°95-030 du 25 février 1995 et loi n°96-020 du 4 septembre 1996 sur les Institutions Financières Mutualistes, qui règlementent le système, sous la supervision de la CSBF

1 Source : Réseau d’Observation Ruraux 39

B. Secteur financier Malgré les différentes reformes, le secteur financier de Madagascar reste précaire. L’offre n’arrive pas à satisfaire la demande qui ne cesse de s’accroître. Le système classique financier comporte : • La banque centrale de Madagascar • Sept banques commerciales : BFV-SG/BMOI/BNI-CL/BOA/MB/SBM/UCB • Outre la CBM, les autres banques sont toutes affiliées à des banques étrangères. • Deux établissements financiers : Caisse d’Epargne de Madagascar/ Centre des Chèques Postaux. Ces deux établissements ne sont pas soumis à la loi bancaire. • Quatre établissements d’assurance et de sécurité sociale : NY HAVANA, ARO, MAMA, CNaPS. Malgré que la BOA, BNI-CL et la BFV- SG aient une couverture nationale, la densité du réseau est encore très faible. Au 31 décembre 2002, les 7 banques comptaient 106 agences bancaires pour environ 208 300 clients et employaient 20 884 agents. Les 35 % de ces agences bancaires se trouvent dans le capital. Elles opèrent essentiellement dans le domaine commercial. Les dépôts collectés ainsi que les crédits sont de court et moyen terme (85 % du total). L’intervention du secteur bancaire dans le domaine de la microfinance est quasi-inexistante. Seul la BOA y participait activement. Récemment, la poste malgache a créé le produit << tsinjo lavitra>> pour participer dans la collecte d’épargne.

C. La microfinance. L’effort du gouvernement d’améliorer le secteur financier et d’augmenter le réseau de microfinance, demeure médiocre. En effet, la mise en place des lois concernant les activités des IMF n’a pas suffi à accroitre le taux de couverture nationale de la microfinance. On rencontre des disparités dans l’implantation des Institutions de Microfinance. La plupart d’entre elles se trouvent dans les zones suburbaines et urbaines. Elles se limitent dans quelques provinces (la plupart à Antananarivo et à Fianarantsoa) La clientèle des Institutions de microfinance est composée en majorité par des paysans et des micros entreprises. Elle reste faible par rapport à la population qui a besoin de financement. Les femmes sont encore minoritaires et sont marginalisées dans le secteur. 40

La mobilisation de l’épargne est très difficile, la mentalité et les traditions y sont pour beaucoup de choses et la conception de la richesse reste primaire. La majorité des paysans pensent que seuls les bétails, la terre constituent la richesse. L’argent n’est qu’une futilité pour eux, nécessaire aux besoins quotidiens. Section 2 : ENVIRONNEMENT DE LA MICROFINANCE A MADAGASCAR §1.Cadre juridique et institutionnel

A. Concernant la législation Vu la LOI N° 96-020 du 04 septembre 1996 portant réglementation des activités et organisation des institutions financières mutualistes à Madagascar présente la capacité d’exercice de leurs activités sur le territoire nationale et au contrôle des établissements de crédit. La loi a qualifié d’institution financière mutualiste, un groupement de personnes physiques ou morales, doté de la personnalité morale, sans but lucratif, fondé sur les principes de coopération, de solidarité et d’entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter l’épargne de ses membres et /ou de consentir du crédit à ceux-ci.

B. Constitution d’une IMF La constitution de l’IMF comme la création de toute entreprise a des différentes étapes à suivre pour qu’elle soit agréée ou reconnue par l’Etat. Ils sont donc : i. Premièrement passer au guichet unique chargé du guide aux opérateurs ii. Ensuite, il faut un enregistrement auprès de l’INSTAT pour la numérotation ou l’identification de l’institution. iii. Après l’introduction au registre commerciale au tribunal du chef lieu de la commune d’implantation. iv. Enfin, la procuration de l’agrément, tant qu’il s’agit ici d’une institution financière, il va falloir déposer les documents auprès de la CSBF. §2.Différents types des IMF A Madagascar les IMF sont classées systématiquement en deux grandes catégories à savoir les institutions financières Mutualistes et les institutions financières non mutualistes. Les IMF mutualistes sont regroupées au sein d’une association professionnelle : « Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes : APIFM »

41

Les IMF Non Mutualistes sont regroupées au sein d’une association professionnelle : « Association des Institutions de Micro Finance Non Mutualistes : AIM » A. L’association professionnelle des institutions financières mutualistes (APIFM) La microfinance mutualiste : une personne morale fondée sur les principes de coopération, de solidarité et entraide mutuel ayant principalement pour objet de collecter l’épargne de ses membres où de consentir du crédit. La mutualiste a comme principe généraux la libre adhésion de membre sauf restriction prévue au statut, la non limitation du nombre des membres, l’égalité des droits et obligation de chaque membre au niveau des IMF de base, chaque membre ayant droit et a une seule quelque soit le nombre de parts qu’il détient, mais pas de procuration pour ce vote, sauf cas prévue dans les statuts, la limitation de service financier aux seules membres. L'APIFM est une organisation professionnelle autonome de droit privé. Elle constitue à côté de l'association des banques, l'une des sections de l'Association Professionnelle des Etablissements de Crédit de Madagascar. Elle a été créée le 12 mars 1998 par les principaux réseaux mutualistes d'épargne et de crédit de Madagascar. Elle constitue la structure de représentation professionnelle et de défense des intérêts collectifs des Institutions Financières Mutualistes (IFM), dont les membres sont : • ADEFI (Association pour le Développement et le Financement des micro-entreprises) • AECA (Association d’Epargne et de Crédit Autogérées) • OTIV (Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola) • TIAVO (Tahiry Ifamonjena Amin’ny Vola) • CECAM (Caisse d’Epargne et de Crédit) Mutuelles, Coopératives et Associations Mutualistes d'épargne et de Crédit. Pour renforcer son efficacité et mener à bien ses activités de représentation et de gestion de service d'intérêts communs, ses membres l'ont dotée d'une structure permanente sous la forme d'un Secrétariat Général responsable devant le Conseil d'Administration et l'Assemblée Générale des membres. B. Activités et services de l'APIFM - Représentation et lobbying de la profession auprès des autorités, du secteur privé et des partenaires au développement, - Appui à l'élaboration des dossiers d'agrément des Institutions Financières Mutualistes (IFM),

42

- Édition de notes techniques d'information sur la législation et la réglementation applicable aux activités des IFM. Le Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la pêche (MAEP), qui a cédé au MEFB la responsabilité de la microfinance, garde toutefois la responsabilité de plusieurs composantes de crédit dans des projets de développement ruraux. Les démarches et formalités administratives relatives à l'exercice de la profession - Édition de guides techniques sur les normes prudentielles et les règles de gestion, - Vulgarisation des principes mutualistes, - Collecte et communication des données statistiques sur les réseaux d'IFM, - Organisation d'ateliers de formation et d'information, - Participation à l'élaboration du cadre juridique et de supervision des activités des IFM, - Codification des règles de déontologie de la profession, - Centre de documentation. Les réseaux membres Réseau des Associations d'Epargne et de Crédit Autogérées (AECA): 3 membres Réseau des Mutuelles d'Epargne et de Crédit (OTIV): 4 membres Réseau des Mutuelles d'Epargne et de Crédit (TIAVO): 1 membre Réseau des Caisse d'Epargne et de Crédit Agricole Mutuelles (CECAM): 6 membres Réseau des bureaux de crédit (ADéFI) : 1 membre Organisation et fonctionnement de L'APIFM L'APIFM a adopté la forme associative selon l'ordonnance n°60-133 portant régime général des associations. Elle est structurée comme suit : *Assemblée Générale* est l'organe suprême de l'APIFM. Elle réunit l'ensemble des délégués élus au sein de chaque Institution Financière Mutualiste membre. Elle est investie des pouvoirs les plus étendus pour orienter et définir la politique de l'Association Professionnelle. Elle est l'organe chargé d'adopter le plan d'actions et le programme d'activités et de voter le budget, sur proposition du Conseil d’Administration. *Les ressources de l'APIFM* L'APIFM est une association indépendante. Elle doit mobiliser les ressources lui permettant de fonctionner et de mener à bien ses activités. Ces ressources sont constituées par les cotisations de ses membres, les subventions, les dons, les rémunérations de certaines de ses interventions.

43

Les cotisations versées annuellement par les membres devraient à terme couvrir le fonctionnement du Secrétariat Général et assurer la représentation permanente de l'APIFM ainsi que les prestations et services réguliers au profit de ses membres. A côté de ce budget du fonctionnement l'APIFM, mobilise des ressources complémentaires auprès de partenaires intéressés au développement de la microfinance à Madagascar. Ces ressources lui permettent de renforcer ses services et ses activités au profit de ses membres mais également de développer l'information, la promotion et la défense des intérêts de la profession au niveau national et international. C. L’association professionnelle des institutions financières non mutualistes (AIM) Les institutions non mutualistes sont regroupées au sein de l’association des Institutions de Microfinance Non Mutualistes (AIM), créée en 1999. Le Ministère de l’Economie des Finances et du Budget (MEFB) est le ministère de tutelle pour la micro finance .La coordination est assurée par le gouvernement essentiellement grâce à la Coordination Nationale de la Microfinance (CNMF) et qui dépend du MEFB à travers le Direction du Trésor. Une Stratégie Nationale de la Microfinance (CNMF) a été approuvée par tous les acteurs en 2004. Son coordinateur est basé au MEFB tandis qu’un comité de pilotage de la SNMF regroupe les principaux acteurs. Enfin, certains investisseurs privés nationaux et internationaux s’impliquent aussi. Un grand nombre de ces financiers travaillent directement avec des prestataires de services nationaux et internationaux pour appuyer les fournisseurs de services financiers. La microfinance de type non mutualiste, est basée sur le principe d’association prévue par l’ordonnance 60 – 133 du 3 Octobre 1960, sous forme d’organisation ONG prévue par la loi 96 030 du 14 Août 1997 ou SARL / Société Anonyme, prévue par l’ordonnance 2003 - 036 du 10 Décembre 2003. Les membres de l’association AIM sont: • SIPEM , qui a été créée en 1990 à Antananarivo. Son rayon d'action est limité à 30 Km. • VOLA MAHASOA /CIDR , créée en 1993 et implantée dans la partie Sud de l'Ile, à Tuléar. • APEM /PAIQ, créée en 1987, intervient par système de partenariat sur Antananarivo et Tuléar.

44

• EAM , initiée sous forme de projet en 1990, transformée en Association de droit malgache en 1996, elle a acquis la pérennisation financière depuis la fin de l'année 1998. • CEM , la plus ancienne Institution Financière qui pratique le volet épargne orientée vers la population ayant des bas revenus. Les autres institutions qui ne sont pas encore membres de ces deux associations sont : • HAINGONALA • MAHAVOTSE, nouvellement venu et qui s'opère dans la partie Sud de Madagascar • MICROCRED • PAMF (Première Agence de Microfinance) Il est à noter que les structures non mutualistes n'existent pas en milieux ruraux.

§3. Rôles de l’Etat sur le contrôle d’activité de la microfinance A. Lois et réglementations L’Etat par l’intermédiaire de la Commission de Supervision Bancaire et Financier s’occupe essentiellement de la supervision du bon fonctionnement du secteur financier à Madagascar. Elle veille à l’application des règles prudentielles. Elle s’occupe aussi des agréments des institutions de microfinance. Ainsi des lois ont été élaborées pour veiller au contrôle des activités des établissements de crédit : - loi n° 95-030 du 22 février 1996 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit dite « loi bancaire », la présente Loi vise tout d'abord à définir les « activités de microfinance » (articles 3 à 7), - La loi n° 96-020 portant réglementation des activités et organisation des institutions financières mutualistes régit la mise en place et le fonctionnement de ces institutions - LOI N°- 2005 - 016 DU 29 septembre 2005 relative à l'activité et au contrôle des institutions de microfinance.. L'Etat malgache a décidé de faire de la microfinance un instrument privilégié de réduction de la pauvreté pour diminuer le niveau de celle-ci de moitié en dix ans, conformément aux objectifs de développement du millénaire. Pour la majorité de la population malgache qui n'a généralement pas accès aux services des établissements de crédit traditionnels, la microfinance est censée contribuer à

45 l'amélioration de son niveau de vie pour lui permettre une meilleure intégration sociale, et l'accès à un développement humain durable B. Les acteurs du secteur microfinance à Madagascar Tutelle et coordination du secteur - La Coordination Nationale de la Microfinance (CNMF) rattachée au Ministère des financeset du Budget - Le Comité de Pilotage(CP) de la SNMF, regroupant les représentants des principaux acteurs (État, Associations professionnelles, Bailleurs de fonds) Supervision et contrôle - Une nouvelle loi bancaire a été promulguée en 1995, qui donne la responsabilité de la supervision bancaire. La Commission de supervision Bancaire et Financière (CSBF) de la Banque Centrale : délivrance d’agrément, contrôle et surveillance du respect de la réglementation. Représentation des réseaux d’IMF Les associations professionnelles: défense des intérêts de leurs membres, diffusion des meilleures pratiques, gestion de base de données. Financement et investissement Les Bailleurs de fonds traditionnels, bilatéraux et multilatéraux: AFD, Banque mondiale, FENU, FIDA, MCA PNUD, UE, USAID, Inter coopération Suisse, … Refinancement des IMF par les banques BOA, BNI, BFV-SG, … Les services d’appui Les opérateurs ou assistantes techniques: ACEP, DID, GRET, ICAR, INTERAIDE, Planet Finance… Les cabinets et consultants, (études, audit, formation ….) C. Evènement de la microfinance à Madagascar Le secteur de la microfinance à Madagascar avait traversé des évènements incontournables marqués sur leurs évolutions et leurs mises à jour. - 04 octobre 2007 : Atelier d' "Actualisation et d'Alignement de la Stratégie Nationale de microfinance au Madagascar Action Plan". Suite à l'évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de microfinance, ledit Atelier a réuni une centaine de participants au Hilton Madagascar (actuellement Carlton) pour la réactualisation de la SNMF et son alignement aux directives du MAP qui a fixé comme objectif d’ atteindre un taux de pénétration de 13% en 2012.

46

- 06 février 2007 : Atelier de lancement à Madagascar du "Livre Bleu des Nations Unies pour la construction de secteurs financiers accessibles à tous" au Hilton Madagascar (actuellement Carlton). - 05 - 06 - 07 décembre 2006 : Atelier de formation sur le Plan Comptable des Etablissements de Crédit 2005 (PCEC 2005). La Coordination Nationale de la microfinance a organisé un Atelier de formation intitulé "Le Plan Comptable des Etablissements de Crédit 2005 (PCEC 2005)" en faveur de 12 représentants des Institutions de microfinance membres de l'APIFM et de l'AIM. La formation s'est déroulée du 05 au 07 décembre 2006 à l'Espace Dera Antananarivo et a été assurée par le Cabinet Fivoarana Mazars. - 12 au 16 novembre 2006 : Sommet Global du micro-crédit à Halifax Canada Une forte délégation malgache composée de six personnes membres du Comité de Pilotage de la Stratégie Nationale de microfinance a participé au Sommet Global du micro-crédit à Halifax au Canada du 12 au 16 novembre 2006. Les deux principaux objectifs du Sommet ont été les suivant : 1. Œuvrer ensemble pour garantir que 175 millions des familles pauvres dans le monde, particulièrement les femmes, puissent accéder au crédit pour créer leur auto -emploi et qu’ils puissent bénéficier d’autres services financiers et commerciaux d’ici la fin de 2015, 2. Travailler ensemble pour s’assurer que 100 millions des familles les plus pauvres au monde franchissent le cap de un dollar par jour et vivent dans la dignité, en respect des droits de l’homme, d’ici 2015. - 17 octobre 2006 : Journée Internationale de l'élimination de la pauvreté Le secteur de la microfinance a participé activement à la célébration de la Journée Internationale de l'élimination de la pauvreté qui s'est tenue au Ministère des Affaires Etrangères à Antananarivo le 17 octobre 2006. La Coordination Nationale de la microfinance, avec les représentants de l'APIFM et de l'AIM ont tenu un stand pour faire connaître davantage aux visiteurs le secteur microfinancier à Madagascar. Sous l'initiative du FENU, une conférence sur "L'inclusion Financière en Afrique" s'est tenue à Dakar Sénégal du 05 au 06 juin 2006. Une forte délégation malagasy a participé à cette conférence, conduite par Monsieur Le Ministre de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche. - Une réunion du Comité de Pilotage de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de microfinance s'est tenue le 16 mai 2006 à l'Immeuble Negresky Ambatonakanga Antananarivo. Ont été à l'ordre du jour :

47

• l'état d'exécution de la Stratégie Nationale de microfinance • le cadre légal et réglementaire (nouvelle loi 2005-016) • élection du nouveau Président du Comité de Pilotage. - Un Atelier de Formation sur "la mise en place de l’approche crédit avec éducation au sein des institutions de microfinance" a été organisé par la Coordination Nationale de la microfinance / Volet microfinance PNUD en collaboration avec l'Association des Femmes Maires de Madagascar du 02 mai au 05 mai 2006 à La Résidence Antananarivo Madagascar. Ayant participé à cet atelier une trentaine de responsables d'Institutions de microfinance et une vingtaine de Maires (en majorité des femmes). La formation a été dispensée par deux consultants de Freedom From Hunger (FFH). - Un concours des meilleurs micro-entrepreneurs (Global Microentrepreneurship Awards - GMA) a été organisé par le PNUD/FENU et la Coordination Nationale de la microfinance. Onze micro-entrepreneurs et des Institutions de microfinance ont été primés au cours d'un événement qui s'est déroulé à la Gare Soarano Antananarivo le 07 décembre 2005. Cette manifestation a clôturé officiellement la célébration de l'Année Internationale du micro- crédit" à Madagascar. Le prix du Meilleur Micro-entrepreneur de l'Année 2005 a été décerné à Monsieur Randriamanazaka Vally Claude qui vient de Fianarantsoa et dont l'entreprise se spécialise entre autres dans la fabrication et la maintenance de pièces de rechange pour les matériels agricoles et de production. - La cinquième Conférence Annuelle du Réseau Africain de microfinance (AFrican MIcrofinance Network - AFMIN) s'est tenue au Hilton Madagascar du 05 au 09 décembre 2005. Le thème débattu a été : "Produits innovants et stratégies pour l'expansion des services de microfinance aux pauvres en Afrique et dans le monde". - La Coordination Nationale de la microfinance a pris part à la réunion des Maires Francophones dont le thème était "Ville et microfinance" qui s'est tenue à Antananarivo du 24 au 27 novembre 2005. - Dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de la Francophonie, le secteur de la microfinance a été sollicité pour prendre part aux différentes manifestations programmées. Ainsi, une conférence-débat a été organisée à la Salle de Conférence du Ministère des Affaires Etrangères à Anosy le 21 mars 2005 et dont le thème a été "Les conditions d'octroi de crédit en microfinance". Les 24 et 25 mars 2005 se sont tenus au Motel Anosy deux journées portes ouvertes sur les activités de microfinance à Madagascar. Les Institutions de microfinance ont exposé leurs 48 offres de produits et services. Cette manifestation était une occasion pour le grand public de mieux comprendre les rouages du secteur microfinancier. Ces deux manifestations entrent bien sûr dans le cadre de la célébration de "2005, année internationale du microcrédit". - La mise en œuvre de la Stratégie Nationale de la microfinance à Madagascar est en bonne voie. La Coordination Nationale de la microfinance et le Comité de Pilotage de la Stratégie, avec l'appui des partenaires, ont organisé le 23 mars 2005 dernier la "Table Ronde des Bailleurs de Fonds de la microfinance à Madagascar". Le Ministre de l'Economie, des Finances et du Budget ainsi que celui de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche ont ouvert solennellement la séance. Ont participé activement à cette Table Ronde les Bailleurs de Fonds du secteur, des Intervenants et Acteurs. - Une mission du Fonds d'Equipement des Nations Unies (FENU) a séjourné à Madagascar du 19 au 23 avril 2005. Elle a été conduite par MM Peter Kooi, Directeur de l'Unité de microfinance du FENU et Fodé Ndiaye, Directeur Technique Régional de l'Unité Régionale de microfinance du FENU pour l'Afrique Australe et Orientale. Tableau n◦XII. Politique du Gouvernement relative à la microfinance à Madagascar Résultats obtenus ou But ou Objectif de la Politique Expression de la Politique prévisibles (0) (1) (2) - Consolidation de la stabilité - Politique de reforme du secteur - Libéralisation des taux macroéconomique Financier d'intérêt et le taux de change - Renforcement des services - Modernisation de la législation - Elimination des contrôles sur publics Bancaire le crédit - Stimulation de l'investissement - Ouverture du secteur à privé l'investissement privé - Privatisation des banques de l'Etat - Privatisation des Sociétés d'assurance en domaine public - Faire lever les contraintes - Engagement à promouvoir et à - Mise en place d'un cadre d'accès aux services financiers développer le secteur de la réglementaire pour assurer le microfinance développement des initiatives en microfinance et pour assurer la sécurité des dépôts. - Préparation d'une loi réglementant des activités des institutions de microfinance non mutualistes. - Appui aux initiatives privées - Développement des institutions - Extension des services de la permettant de faciliter l'accès de microfinance dans un cadre microfinance sur l'étendue du aux services financiers de libre marché sans impose le territoire. contraintes particulières sur la 49

fixation des taux d'intérêt. Source : Fonds économiques des Nations Unies (FENU / Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Mission d'appui à la Réorientation du Projet d'Appui à laMicrofinance (Antananarivo : FENU/PNUD, 1999)

Nous avons vu précédemment de façon plus brève la généralité de la microfinance à Madagascar. La section suivante nous permettra de mieux cerner l’étude sur la typologie du système d’une certaine institution. Pour cela nous avons pris le cas du réseau TIAVO : une institution de microfinance de type mutualiste existante dans la région Haute Matsiatra.

Section 3 : TYPOLOGIE DU SYSTEME §1.Origine et évolution de l’institution financière TIAVO

A. Historique Le cadre de notre étude concerne le réseau TIAVO : il a été crée en 1996 avec l’initiative de la banque mondiale et du gouvernement malgache, dans le cadre du projet Microfinance qui consiste à mailler le territoire malgache de réseau mutualistes à caractères provinciaux. Le réseau TIAVO a débuté ses activités à la fin du premier trimestre 1996. La méthodologie mise en œuvre par le WOCCU (1996-1998), puis par une gestion intérimaire de l’AGEPMF (Janv.-Oct.1999), était centrée sur la mobilisation de l’épargne, sans recours au refinancement externe. Ceci explique une faible activité de crédit du Réseau jusqu’en 1999. L’IRAM qui a repris la gestion du Réseau à partir de la fin de l’année 1999, a introduit une nouvelle politique de crédit davantage orientée vers la satisfaction des besoins de financement des populations rurales les plus défavorisées. A partir de lignes de crédit externes qui sont venues compléter la mobilisation (en forte croissance) de l’épargne, de nouveaux types de crédit ont été introduits, avec des conditions d’accès assouplies (crédit Tosika, crédit stockage, crédit groupement,…) et un produit de crédit destiné à des groupes de caution solidaire de femmes (Crédit avec éducation) a connu un développement important. A la fin de l’année 2000, le réseau TIAVO compte 23 caisses mutuelles affiliées à une Union FITIA, avec 4 820 membres (en hausse nette de 904 membres, après fermeture de (caisses). En janvier 2001, il a obtenu son agrément.

50

L’encours d’épargne a progressé de 57 % et s’élève à la fin de l’année à 320 Million d’Ariary. L’encours de crédit porte sur 934 crédits et s’élève à 1,6 milliards au 31 décembre 2000. Il est en progression de 134 % par rapport à l’année précédente, pour les caisses encore en activité à cette date. Pendant cette année, 1 697 crédits ont été accordés, pour un montant total de 420 000 000 Ariary, soit 167% des montants accordés dans le réseau entre 1996 et 1999(hors caisses fermées). En 2006 ; 53 caisses implantées à 4/5 en zone rurale 400 élus et 150 salariés des caisses et du Réseau 26 268 membres 1,8 milliards d’Ariary d’épargne 1,03 milliards d’Ariary d’encours de crédit Sans subvention, en consolidé, le Réseau est déficitaire de près de 60 Millions d’Ariary mais le réseau des caisses est excédentaire de 11 Millions d’Ariary Les agriculteurs représentent 50% des administrateurs des caisses de base TIAVO.

Depuis 2007, le partenariat avec ICAR (International Crédit Agricole et Rural) a été entamé. Son évolution jusqu’en 2008 est marqué par :  Porter le taux de pénétration de 3% en 2004 à 7% en 2008  Multiplier par 5 (cinq) l’encours de crédit d’ici 2008 avec une bonne maîtrise des risques  Atteindre l’autonomie financière avant subvention à la fin de la même année : augmentation de PNB (Produit Net Bancaire) et maîtrise des charges

Le réseau TIAVO est une institution de Microfinance mutualiste qui s’implante à Fianarantsoa, elle s’étend dans 4 Régions qui sont : Haute Matsiatra, Ihorombe, Vatovavy Fitovinany et Atsimo Antsinanana avec 75 caisses actuellement pour l’ensemble du réseau. Pour la région Haute Matsiatra, elle est présente dans 7 districts avec 22 151 membres, dont 11 216 hommes, 8 804 femmes, et 2 131 personnes morales. Le réseau TIAVO a des intérêts économiques, sociaux et politiques pour la région haute Matsiatra. On dit économique car elle finance les grands et petits commerces, et les agricultures. On dit social car sa présence entraîne la solidarité des paysans par le biais du stockage de paddy qui se font en groupe,

51 entraînant un changement de mentalité. On dit politique parce que pour les dirigeants locaux la présence des caisses TIAVO, est un signe de dynamisme et améliore ses images politiques sur le développement de leur commune.

B. Zone d’intervention Le réseau TIAVO se divise en deux grandes parties: La partie des Hauts Plateaux et celle du Littoral. Viennent ensuite les 11 Mutuelles (6 pour les hauts plateaux et 5 pour le littoral) composées de plusieurs sections: Pour les Hauts plateaux Tableau n◦XIII : Tableau des Mutuelles et ses sections sur les Hauts plateaux MUTUELLES SECTIONS MATSIATRA MIRAISOA Ambohimahasoa ville (Caisse) (Ambohimahasoa) Isaka (Guichet) (Guichet) (Caisse) (Caisse) (Caisse) (Caisse) Morafeno (Caisse) MATSIATRA MIARAMANDROSO Ambalavao ville (Caisse) (Ambalavao) (Guichet) (Caisse) (Guichet) (Caisse) (Guichet) (Guichet) (Caisse) AINGASOA Ikalamavony ville (Caisse) (Ikalamavony) Ambatomainty (Guichet) SOAFAGNINA Fianarantsoa ville (Fianarantsoa) Hery (Caisse) Talatamaty (Guichet) Ambalapaiso (Guichet) (Caisse)

52

Sahambavy (Caisse) (Caisse) Andremizaha (Caisse) (Caisse) Masoabe (Caisse) (Caisse) (Caisse) (Caisse) (Caisse) (Caisse) Itsara (Caisse) (Guichet) (Guichet) TANALA MIRAY Ifanadina ville (Caisse) (Ifanadina) Manapatrana (Guichet) Ranomafana (Guichet) Tolongoina (Guichet) Ikongo (Guichet) FIOMBONAN’I BARABE Ihosy ville (Caisse) (Ihosy) Sakalalina (Guichet) Zazafotsy (Guichet) Ambia (Guichet) Ranohira (Guichet)

Source: TIAVO Fianarantsoa année 2008

53

Tableau n◦ XIV : Tableau des Mutuelles et ses sections sur les littorals Pour le littoral

MUTUELLES SECTIONS VATOVAVY FITOVINANY Mananjary ville (Caisse) (Mananjary) Antsenavolo (Caisse) Tanambao (Guichet) Tsiatosika (Guichet) FITOVINANY AVARATRA Manakara ville (Caisse) (Manakara) Sahasinaka (Caisse) Marofarihy (Caisse) Andranomainty (Guichet) Ampasimanjeva (Guichet) AMBAHIVE Vohipeno ville (Caisse) (Vohipeno) Lokomby (Caisse) Andemaka (Caisse) Bekatra (Guichet) AGNAMBAHY SAFATRA Farafangana ville (Caisse) (Farafangana) Vondrozo (Guichet) Tsarafara (Guichet) MENAGNARA Vangaindrano vile (Caisse) (Vangaindrano) Lopary (Caisse) Matanga (Caisse) Vohitrambo (Caisse) Masihanaka (Guichet)

Source : TIAVO Fianarantsoa année 2008

§2. Structure organisationnelle A la fin de l’année 2001, le réseau TIAVO comptait 6 223 membres et se structurait en 27 caisses mutuelles affiliées à une union (FITIA, agréée en février 2001). Il mobilise un encours d’épargne de plus de 2 milliards, pour un encours de crédit de 940 millions de FMG. Depuis sa création, le réseau a accordé 4 624 crédits pour un montant total de 5,6 milliards de FMG.

54

L’union FITIA est une structure de type société à capital variable. Elle est dirigée par un conseil d’administration constitue de 9 présidents de caisses, élus en assemblée générale. L’union est dotée d’une caisse centrale pour sa fonction d’intermédiation financière au sein du réseau. C’est elle qui gère les excédents de trésorerie des caisses de base et qui refinance les caisses conformément à la politique de crédit du réseau. Les services techniques de l’union sont assurés par l’unité de promotion, qui regroupe une trentaine de salaries et assure les services de suivi, de formation, d’appui et de contrôle des mutuelles, sous la direction du conseil d’administration de l’union. Chaque caisse du réseau est régie par des statuts et un règlement intérieur commun à tout le réseau. Elle est gérée par un caissier, employé par la caisse, et par trois comités (comité d’administration, comité de crédit et comité de surveillance) qui constituent de membres élus des caisses. Les dirigeants de la caisse sont élus en assemblée générale. Les caisses doivent se conformer à la politique générale du réseau en matière d’épargne et de crédit. Elles sont autonomes sur l’octroi des crédits et sur leur gestion interne. Elles sont cependant soumises à l’application de normes de gestion communes au réseau.

A. Organigramme de l’union Actuellement, l’organisation de l’Union à été réorganisée autours des offres de services de TIAVO sur sa population cible La fonction Secrétariat Général a été ainsi supprimée et deux postes de Directeur d’exploitation ont été crées. Les deux Directeurs d’exploitation auront pour fonction principale le pilotage de l’exploitation de produits financiers et activités connexes du Réseau TIAVO. Toutes les fonctions d’appuis et de maitrise de risques sont pilotées directement par le Directeur Général

55

Schéma n◦ 1 : Organigramme de l’union

DG

DAF DIREX L DIREX HP RAHAJA HELVETIUS HERIZO

RAF PLATEAU EPARGNE MARKETING EPARGNE MARKETING RPC CONNEXE CONNEXE HELSON ANDRY HERY YOUSSOUF/NORO

SUPERVISEUR MPME ET SUPERVISEUR MPME ET RAF LITTORAL R.A.I PART PART SYLVIA CHRISTIAN NICOLE BOSCO

CAISSIER CENTRAL SUPERVISEUR agri SUPERVISEUR agri DRHFCL RIJA/NORO VINCENT MICHEL

SUPERVISEUR C.A.E SUPERVISEUR CAE RCG LAURETTE ANNABELLE NOELSON

OUTIL METHODES OUTIL METHODES LIVA

Source : TIAVO Fianarantsoa 2008 DG : Directeur Général D/A.F : Directeur Administratif et Financier M.P.M.E : Micro Petites et Moyennes Entreprises RCP : Responsable en Contrôle Permanent R.A.I : Responsable d’Audit et Inspection C.A.E : Crédit Avec Education RCG : Responsable de contrôle de gestion

55

B. Organigramme des mutuelles - Les Mutuelles ont été réorganisées autours des offres de services de TIAVO sur sa population cible. - Le directeur mutuel est chargé du développement de la mutuelle en assurant la maitrise du couple rentabilité/risque. Ainsi, il est administré la mutuelle dans le respect de statut, le règlement intérieur et assure la bonne gouvernance. - Le responsable administratif et financière a pour fonction de : • Déterminer les stratégies opérationnelles du secteur financier et administratif. • Développer, gérer et suivre avec soucie de l’efficacité et de la rentabilité. • Sécuriser les informations comptables et financières. -Le responsable de crédit est chargé de la bonne gestion et la qualité de porte feuille de prêt de la mutuelle. Schéma n◦ 2: Organigramme des mutuelles

D M

R AF R C

ANALYS TE COM PTABLE AUX M .P .M .E ET AS SISTANT P AR TICU LIE R

ANALYS TE AG RICULTURE

E PARGNE Source : TIAVO Fianarantsoa 2008 DM : Directeur Mutuelle MPME : Micro Petite et Moyenne Entreprise RAF : Responsables Administratifs et Financiers RC : Responsable de crédit

56

C. Organigramme des sections Les sections seront classées en quatre catégories selon les niveaux d’activités. Pour cette classification, les critères suivants seront retenus : Les caractéristiques de chaque catégorie : Les caisses de catégorie 1 : Cette catégorie est caractérisée par le volume d’activité commercial importante Schéma n◦ 3: Organigramme des sections

CAISSE URBAINE NIV 1 CAISSE URBAINE NIV 2 CAISSE RURALE

CHEF DE CAISSE CHEF DE CAISSE CAISSIERE PRINCIPALE

ANALYSTE JUNIOR ANALYSTE JUNIOR ANALYSTE JUNIOR CHARGE DU CREDIT AUX CHARGE DU CREDIT AUX CHARGE DU CREDIT AUX PARTICULIERS ET DE LA PARTICULIERS ET DE LA PROFESSIONNELS ET DE CAISSE CAISSE LA CAISSE

GUICHETIER 1 GUICHETIER GUICHETIER

ANALYSTE JUNIOR ANALYSTE JUNIOR ANALYSTE JUNIOR CHARGE DES CREDITS CHARGE DE L'EPARGNE CHARGE DE CREDIT AUX AUX AGRICULTEURS ET ET DE LA PROSPECTION PROFESSIONNELS DU MAGASIN DE STOCKAGE GUICHETIER 2 AGENT DE CREDIT AGENT DE CREDIT

ANALYSTE JUNIOR CHARGE DU CREDIT AUX PROFESSIONNELS

AGENT DE CREDIT Source : TIAVO Fianarantsoa 2008 §3.Typologie du système

A. L’environnement du reseau : Opportunités : - L’appui de l’Etat en tant que projet mis en place par l’État Malagasy avec la Banque Mondiale - L’existence d’un environnement légal et réglementaire plutôt favorable - La mise en place par l’état de la Coordination Nationale de la microfinance - L’adoption d’une stratégie nationale de microfinance dirigée par un comité de pilotage incluant les structures de supervision et les partenaires privilégiés du réseau Intervention presque exclusive dans des régions à forts besoins en services financiers et surtout en crédit

57

Menaces - La province d’intervention est, officiellement, la plus pauvre du pays et faiblement monétarisée - La fin de la phase I du projet microfinance et les incertitudes sur son avenir - Le manque de visibilité immédiate sur la stratégie de structuration des réseaux AGEPMF - L’incertitude sur la poursuite à compter de l’année 2006 des subventions d’équilibre versées par l’AGEPMF - Le réseau est Mono bailleur et en est tributaire - La concurrence, à force inégale d’autres IMF plus solides, réelle et future (CECAM, ADEFI, …) Forces - Le réseau TIAVO est une Institution Financière Mutualiste agréée par la Banque Centrale le 2 février 2001, - Il assure une forte couverture de la province de Fianarantsoa avec ses 39 caisses dont 3/4 en zone rurale. - Le réseau a confirmé avec ses expériences sa bonne gouvernance d’entreprise, et sa capacité d’innovation et d’appropriation qui a permis de forte mutation (délégation crédit, cotation des caisses, clarification des rôles entre élus et salariés, professionnalisation des caisses, refinancement en risque, ….). - L’activité CAE du réseau TIAVO est internationalement reconnue - Le réseau dispose d’un schéma directeur des caisses claire et opérationnel Faiblesses - Le réseau est encore déficitaire - La méthodologie basée sur l’épargne préalable qu’il a adopté a été un frein à son développement - Les ressources financières pour développer l’activité crédit sont insuffisantes, - Ainsi que la structuration de l’offre crédit qui ne répond pas toujours aux besoins réels des emprunteurs (nature, durée…) - La maîtrise de l’ensemble du processus crédit est également insuffisante - Il présente encore des besoins en expertise et en formation Pour l’avenir du Réseau, les dirigeants du Réseau se sont fixés les objectifs suivants comme priorité à partir de l’année 2006

58

OBJECTIFS - Renforcer la crédibilité et la solvabilité du réseau - En s’associant avec des partenariats solides et de référence - En mobilisant le cas échéant des fonds propres et des ressources financières adaptées - Poursuivre la consolidation du réseau et assurer sa pérennité - Permettre un accès à des compétences et à de l’expertise - Évoluer vers une approche multi bailleurs - Développer dans des bonnes conditions l’activité crédits - Avoir une politique claire et stable au niveau des ressources humaines MOYENS - Apport en capitaux et en ressources financières : montage d’une structure financière dont l’union FITIA, structure politique, sera son actionnaire principal : - Avec une forme juridique dans le cadre de la législation, une structure qui devra être agréée par la CSBF, avec la participation d’autres actionnaires comme les: -SAFA (Crédit Agricole) - Autres partenaires avec une approche éthique - Opérateurs locaux - Financiers/partenaires - Banque Mondiale, FERT, UE, AFD, banques - Affectation des résultats pour la consolidation de la structure - Transfert de compétence en matière de gestion professionnelle et bancaire : renforcement des ressources humaines (élus et techniciens) en compétence crédit, contrôle interne et en gestion financière : accompagnement technique des opérateurs et formation tout en adoptant une politique d’entreprise - Développement des crédits orientés vers l’agriculture et l’économie rurale - Garantie du respect de l’identité mutualiste du Réseau TIAVO et la possibilité de développer des partenariats diversifiés - Instances de décisions claires et séparation nette des rôles politiques des rôles techniques et financiers.

59

B. Condition d’accessibilité L’accessibilité dans le réseau TIAVO est conditionnée par l’adhésion des intéressés afin de permettre à leurs tours d’avoir accès aux services offerts par l’institution. Cette condition s’avère conforme à la norme du principe mutualiste.

a- Adhésion Pour être membre, la personne avec qui pourrait adhérer dans l’institution est toute personne physique ou morale ayant la capacité d’exercice et de jouissance. Les dossiers à fournir sont :  Photocopie légalisé du CIN  3 photos d’identités récentes  Tenant compte de la catégorie de l’IMF mutualiste, les membres doivent, après la fourniture du dossier ci-dessus, verser annuellement la somme de 7000 Ariary. Votre qualité de membre vous permet de : bénéficier des services financiers de TIAVO, participer aux assemblées générales de votre caisse où sont débattues les politiques d’épargne et de crédit et élire vos représentants aux comités de gestion de la caisse (ou vous faire élire) La participation : les membres se choisissent et s’organisent pour fournir des services d’épargne et de crédit à la communauté. En principe, les membres doivent épargner avant de recevoir un prêt. Afin d’encourager l’autonomie des bénéficiaires, quelque soit une société collective ou individuelle, une formation initiale est prévue pour les membres. Les cotisations versées annuellement par les membres devraient à terme couvrir la partie du fonctionnement du réseau ainsi que les prestations et services réguliers au profit de ses membres b- Octroi de crédit Exigence de garantie en cas de prêts La garantie sert à couvrir une partie ou la totalité des prêts. Cette garantie peut être réalisée de différentes façons. La garantie matérielle est exigée aux clients individuels. Pour les transactions avec les IFM, leur solvabilité constitue l'une des garanties. La précarité de leur situation financière incite les bailleurs de fond à garantir les prêts demandés par les IFM durant la phase d'implantation. Le garantie se manifeste matériellement à l’ordre de 150% du crédit octroyé et la totalité de la part sociale se repartie comme suit :

60

• Dépôt de garantie (DG) à l’ordre de 20%, uniquement pour le crédit particulier et à retourner à la fin de l’exercice • Frais de dossier (FD) à l’ordre de 2,5% • La part sociale variable (PSF) au montant de 5% du crédit octroyé Autrement dit, la garantie se manifeste financièrement au montant de 27,5% calculé à partir de la somme des parts sociales pour le crédit particulier d’où PS= DG+FD+PSF et 7,5% pour les autres types de crédits (crédit professionnel et crédit agriculteur) d’où PS= FD+PSF L’IMF TIAVO présente Ainsi une politique concernant la procédure à suivre lors du processus d’octroi de crédit c'est-à-dire que l’emprunteur doit suivre les étapes suivantes : • dresser une demande de prêt • élaborer le projet à financer • il faut suivre les commissions exigées et les formations fournies par l’institution et enfin, procéder à l’octroi du crédit Les prêts, très fréquents, peuvent se faire dans des conditions dits usuraires avec des taux à l’ordre de 3%. Remboursement L’institution a fixée le taux de remboursement avec un taux de 3% selon le mode de remboursement souhaitée par l’emprunteur que ce soit mensuel ou bimestriel…ou conformément à la capacité de remboursement des membres mais limité dans 12 mois soit 1 an. L’institution prévoit aussi un intérêt de retard de 2 % par mois en cas de retard de remboursement. Tableau n◦ XV : Tableau de Récapitulation des taux d’intérêts

MODE DE CALCUL TAUX COLLEGE

PARTICULIERS DEGRESSIF 3%

PROFESSIONNELS DEGRESSIF 3%

AGRICULTEURS DEGRESSIF 3%

Source : TIAVO Fianarantsoa 2008

61

c- Le réseau TIAVO et la nouvelle technologie Le Réseau TIAVO pour que leur activité suit le nouvelle Technologie et pour les rapidités de leur travail, a installé des nouveaux logiciels, l’ORCHID Microfinance. C’est un ensemble de modules informatiques pour la gestion des crédits, de l’épargne, des dépôts, et la comptabilité d’une Institution de Microfinance. Il est basé sur des outils libres tels que MYSQL, PHP, APACHE avec revenu sous linux….. Les fonctionnalités c’est la gestion de la clientèle, la gestion du crédit, la gestion de l’épargne, la gestion de la comptabilité générale analytique et budgétaire, la taille minimum et maximum de portefeuilles gérés par ce logiciel .C’est en nombre de crédit, nombre de dépôts, c'est-à- dire illimité, la langue interface c’est le Français, le mode de fonctionnement c’est en réseau (local ou distance). Le Réseau TIAVO emploie ce nouveau logiciel pour qu’il y ait une bonne gestion de la clientèle, épargne, crédit, comptabilité générale, indique et budgétaire et pour éviter toute sorte de détournement du fond qui est le plus fréquent à tous les IMF. Donc, si le Réseau TIAVO emploie une nouvelle Technologie, c’est pour la rapidité de son Travail. Cette rapidité a des Impacts sur le développement du secteur microfinance dans la Région. Par exemple, si les clients sont satisfaits par la rapidité de leurs crédits, ils ont intérêt à épanouir ses activités et même sensibiliser leurs entourages sur l’importance d’une telle institution dans l’amélioration du niveau de vie. Cette culture aux crédits entraîne le développement du réseau et même de la région. En plus, la microfinance TIAVO est l’une des banques de proximités marquées par ses 75 caisses réparties dans 4 régions. Deuxièmement, son rapidité quant au traitement du dossier de crédit qui va de quinze jours à un mois. Troisièmement l’allègement de la procédure d’adhésion. Quatrièmement le remboursement de crédit est négociable chez TIAVO selon la possibilité de l’emprunteur. Cinquièmement les clients ont des larges choix de types de crédit. Enfin la microfinance TIAVO offre de plusieurs prestations mises à la disposition des membres (DAT, DAV, transfert d’argent, etc.)

62

Partie II :

LA MICROFINANCE TIAVO AU SERVICE DU DEVELO PPEMENT

63

Chapitre 1 : PORTEES ECONOMIQUES, SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES L’analyse de la situation du secteur Microfinance en matière de développement de la Région Haute Matsiatra poste sur l’étude de l’accès de la population et des membres aux services dudit secteur. Les services concernent évidemment l’épargne et le crédit mais l’étude mettra l’accent sur l’octroi de crédit : œuvre principal de la microfinance envers les pauvres.

Ce chapitre relève les impacts de la microfinance liés au développement économique même de la région. Section 1 : PRESENTATION DES ACTIVITES

§1. Objectifs et missions La mission de TIAVO consiste à offrir des services financiers d’épargne et de crédit à ses membres. En plus, il fixe des visions plus larges et des misions à remplir tels que : - Offrir des services de microfinance et connexes à la population de l’ancienne province de Fianarantsoa. - Viser, dans nos régions d’implantations, à satisfaire les besoins financiers de segments de marché mal ou non desservis dans une perspective de développement - Cibler exclusivement parmi les besoins identifiés le segment qui possède une capacité d’endettement pour le crédit et à un volume suffisant pour rendre viable et pérenne le service pour l’épargne. - S’assurer que les services et les concours apportent une amélioration mesurable pour le bénéficiaire au niveau individuel, au niveau de son ménage et au niveau de son entreprise -TIAVO définit par capacité d’endettement la bonne foi, la faculté et la volonté pour un groupe, un individu, une entité de générer suffisamment de trésorerie pour rembourser le crédit en temps voulu. En termes de service d’épargne, le volume identifié devrait être en quantité suffisante de sorte à ce que les coûts inhérents à sa gestion puissent être absorbés par la fructification autorisée et sécurisée de celui-ci - Réserver donc nos concours à des particuliers, à des professionnels et à des agriculteurs à revenus modestes n’ayant pas un accès aisé aux institutions bancaires - Proposer une gamme aussi complète que possible de service financier - Faire en sorte que les caisses TIAVO disposent d’un personnel qualifié, courtois et prolixe en conseil, discret et respectant à toute épreuve les principes de confidentialité

64

- L’ objectif est d’atteindre à horizon 2011 :100 000 adhérents constitués de 30% de femmes , de collecter Ar 5 milliards d’épargne et octroyer Ar 20 milliards de crédit dont 60% à des agriculteurs . Disposer d’un réseau dense et de proximité avec 100% Implantations rentables - En remplissant ces missions, le réseau veut être un acteur de référence en matière de financement dans ses régions d’implantation, référence en terme de professionnalisme, référence en terme d’impact ; une valeur sure, synonyme de sécurité de défi et de fierté pour ses adhérents, ses élus, ses techniciens et sa Région.

Graphique n◦ 1 : Evolution du nombre des membres

54000 5000052000 51110 4600048000 4200044000 3800040000 40144 3400036000 34 301 3000032000 2600028000 2200024000 23 913 1800020000 13 954 18 628 1400016000 1000012000 60008000 20004000 6 2238 408 35800 4 820 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 juin- 2007 2008 05

Source : Réseau TIAVO Fianarantsoa D’après une analyse synchronique de l’évolution du réseau TIAVO, la courbe nous montre une progression importante des membres. Cette évolution met en évidence la pertinence de la microfinance à l’égard du processus du développement de la région, par le biais des services financiers offerts. Elle permet ainsi d’estimer l’avenir du réseau au niveau des taux de pénétrations qui sont respectivement élevés au cours du temps.

§2. Les Crédits

A. Les crédits à court terme aux professionnels Des prêts de trésorerie ordinaires accordés individuellement à tous les membres sont destinés à financer les opérations afférentes au développement des activités de petits commerces (TTS/VRTM) et à financer les besoins en trésorerie pour le développement du

65 commerce (TTS/VRT) dans les zones d’interventions. Pour les crédits à court terme un apport de 20% de l’emprunteur est exigé. Complété par une garantie en matière d’une valeur de 100% du montant sollicité, le prêt est accordé sur approbation du comité de crédit conformément à la politique de délégation en vigueur dans le réseau. La durée de prêt est ajustée suivant la rentrée financière de l’emprunteur et ne doit dépasser le délai maximum de 12 mois. L’emprunteur paie la part sociale variable (PSV) et le Frais d’instruction du dossier lors de l’octroi du prêt il paie également le capital et les intérêts dus à l’échéance et cette échéance doit correspondre avec l’entrée des revenus de l’emprunteur. Ce prêt s’adresse à tous les membres de TIAVO susceptibles d’avoir besoin de l’un de ces crédits et remplissant des critères conformes aux conditions dans le manuel de procédure en vigueur des réseaux, notamment : être membre de TIAVO et ayant payé la part sociale fixe, être parrainé par, au moins, un élu de proximité, avoir la bonne moralité, ayant participé aux séances de formation sur les conditions d’octroi. Ce prêt dispensé par la caisse de Base aux nouveaux emprunteurs : n’ayant pas de crédit en retard plus de 30 jours pour les précédents mois afin de respecter l’objet du prêt, démontrer que l’emprunteur a une source de revenus suffisante pour acquitter à tenue le prêt, de montrer que l’emprunteur a l’expérience et le savoir faire en la matière, démontrer sa capacité de remboursement. Il faut que le client accepte les règlements de TIAVO, les crédits professionnels à court terme comme caractéristiques de maximum de 12 mois, une garantie matériel équivalent a une valeur de .100% du montant sollicité, la quotité à financer par TIAVO est 80% du besoin de financement, débloqué en une seule fois. Le Frais de dossier est de 2.5 % du montant initial payable lors du versement du prêt, la part sociale variable est 5% du montant initial payable lors du versement du prêt, le taux d’intérêt mensuel est de 30% calculé sur le solde du restant dû, l’intérêt moratoire mensuel est de 2% calculé sur base du capital restant du en retard fois le nombre de jours de retard divisé par trente. Le remboursement est selon le plan de trésorerie du projet, le TIAVO peut exiger le remboursement total du prêt à l’annulation des que le membre ne respecte plus ses engagements. Enfin, la procédure d’octroi n’est pas conforme aux procédures d’octroi en vigueur dans le réseau. Les crédits générateurs de revenu : Ce sont des prêts de trésorerie ordinaires accordés individuellement aux membres, ils sont destinés à financer les opérations des activités génératrices de revenu (TTS/ AMB, TTS/FTT) dans les zones d’interventions. L’apport est de 0%, mais la garantie en matériel est d’une valeur de 100% du montant sollicité. Le prêt est accordé sur approbation du comité de crédit conformément à la politique

66 de délégation en vigueur dans le réseau. La durée du prêt est ajustée suivant la rentrée financière de l’emprunteur et ne doit dépasser une durée maximale de 12 mois. L’emprunteur paie la part sociale variable (PSV) et le frais d’instruction du dossier lors de l’octroi du prêt. Il paie également le capital et les intérêts dus à l’échéance, et cette échéance doit correspondre avec l’entrée de revenus de l’emprunteur. Ce prêt s’adresse à tous les membres professionnels de TIAVO susceptibles d’avoir besoin de l’un de ces crédits répondant aux critères d’admissibilité, qui se conforment aux conditions dans le manuel des procédures en vigueur du réseau. Il faut être membre de TIAVO et ayant payé la part social fixe, être parrainé, par au moins, un élu de proximité, avoir la bonne moralité. Il faut aussi participé aux séances de formations sur les conditions d’octroi de prêt, n’ayant pas de crédit en retard plus de 30 jours, respecter l’objet du prêt, démontrer que l’emprunteur ait une source de revenus suffisante pour acquitter à terme le prêt. L’expérience de l’emprunteur, son savoir faire en la matière, sa capacité de remboursement, doivent être démontrés, ainsi que sa volonté de respecter les règlements TIAVO. La durée maximale est de 12 mois, la garantie matérielle équivaut à une valeur de 100% du montant sollicité, la quotité à financer par TIAVO 80% du besoin de financement , avec le déblocage à une seule fois, frais d’administration est de 2.5% du montant initial payable lors du versement du prêt, le part social variable est de 5% du montant initial payable lors du versement du prêt, le taux d’intérêt mensuel est de 3% calculé sur le solde restant dû , l’intérêt moratoire mensuel est de 2% calculé sur la base capital restant dû en retard fois le nombre du jour de retard divisé par 30. Le remboursement selon le plan de trésorerie du projet. TIAVO peut exiger l’annulation ou le remboursement total du prêt dès que le membre ne respecte plus les règlements concernant les procédures d’octroi qui sont conformes aux procédures d’octroi en vigueur dans le réseau. Le crédit FMA/CAE est un prêt de trésorerie ordinaire accordé individuellement par l’intermédiaire de groupe et à caution solidaire. Il est destiné à financer les opérations pour le développement des activités génératrices des revenus de groupe vulnérable dans les zones d’intervention. La particularité de ce crédit, le groupe emprunteur bénéficie de formations en matière de gestion, de planning familial etc.… Le dépôt de garantie de 10% à 20% du groupe emprunteur est exigé, complété par une caution solidaire, le prêt est accordé sur approbation du comité de crédit et conformément à la politique de délégation en vigueur dans le réseau, la durée du prêt est ajustée suivant la rentrée financière de l’emprunteur et ne doit pas dépasser une durée maximale de 05 mois, l’emprunteur paie la part sociale variable (PSV) et le frais d’instruction du dossier lors de

67 l’octroi du prêt, il paie également le capital et les intérêts dus à l’échéance et cette échéance doit correspondre avec l’entrée des revenus de l’emprunteur. Ces prêts s’adressent au groupe ou association à caution solidaire susceptible d’avoir besoin du crédit FMA/CAE répondant aux critères d’admissibilité qui sont conformes aux conditions dans les manuels des procédures en vigueur du réseau. C’est ainsi qu’il faut être membre de TIAVO et ayant payé la part social fixe : être parrainé par au moins un élu de proximité, avoir la bonne moralité, ayant participé aux séances de formation sur les conditions d’octroi de prêt dispensée par la caisse de base aux nouveaux emprunteurs : n’ayant pas de crédit en retard plus de 30 jours pour les précédents mois. Le groupe doit aussi respecter l’objet du prêt, démontré que l’emprunteur ait une source de revenus suffisants pour accepter à terme le prêt, l’emprunteur s’engage à assister aux formations et éducations dispensées par les animatrices de TIAVO. Démontrer sa capacité de remboursement et le respect des règlements de TIAVO sont aussi nécessaires. Les caractéristiques du FMA/CAE est d’une durée maximale de 05 mois, d’une garantie financière de 10% pour la 1ère génération et de 20% pour la 2ème génération, le quotité à financer par TIAVO est de 100% du besoin de financement , le déblocage est en une seule fois, le frais d’administration est de 2,5% du montant initial payable lors du versement du prêt, le part social variable (PSV) est de 5% du montant initial payable lors du versement du prêt. Le taux d’intérêt mensuel est de 4% calculé sur le solde restant dû ; l’intérêt moratoire mensuel de 2% calculé sur la base capital restant dû en retard fois le nombre de jour de retard divisé par 30. Le remboursement hebdomadaire, TIAVO peut exiger l’annulation ou le remboursement total du prêt dès que le membre ne respecte plus les engagements, enfin les procédures d’octroi doivent se conformer aux procédures d’octroi en vigueur dans le réseau.

B. Les crédits particuliers Le réseau TIAVO offre un crédit de trésorerie ordinaire accordé individuellement aux membres. Ils sont destinés à financer, d’une part les opérations à l’accélération de l’habitation (TTS/Fon) pour une réhabilitation, réparation ou construction d’une habitation et d’autre part à financer les dépenses de consommation de ménage (TTS/Fon) pour achat de meubles, achat d’électro - ménager, frais de voyage, etc. Ceci a pour objectif de satisfaire les besoins de la population dans les zones d’intervention. Le dépôt de garantie de 20% du montant sollicité est exigé sur le dépôt à vue (DAV) de l’emprunteur, pour que le dossier de crédit soit recevable et puisse être étudié. Le prêt est accordé sur approbation du comité de crédit et conformément à la politique de délégation en vigueur dans le réseau. La durée du

68 prêt est ajustée en fonction de la rentrée financière de l’emprunteur et peut aller jusqu’à une durée maximale de 12 mois. L’emprunteur paie la part sociale variable (PSV) et le frais de dossier, également le capital et les intérêts dus à l’échéance. Cette échéance doit correspondre avec l’entrée des revenus de l’emprunteur. Ce prêt s’adresse à tous les membres particuliers de TIAVO susceptibles d’avoir besoin de l’un de ces crédits répondant aux critères d’admissibilité qui se sont conformes aux conditions dans le manuel de procédure en vigueur du réseau. Notamment : être membre de TIAVO au moins 2 mois d’ancienneté, être de la bonne moralité, ayant participé aux séances de formation sur les conditions d’octroi de prêt dispensée par la caisse de base et aux nouveaux emprunteurs n’ayant pas de crédit en retard plus de 30 jours pour les précédents mois, respecter l’objet du prêt, démontrer que l’emprunteur a une source de revenus suffisante pour acquitter à terme le prêt. Démontrer sa capacité de remboursement, respecter les règlements de TIAVO. Les caractéristiques des crédits au moyen terme aux particuliers sont d’une durée maximale de 24 mois. Il faut aussi une garantie financière de 20% appelée dépôt de garantie, la garantie matérielle équivaut à une valeur de 100% du montant sollicité. La quotité à financer par TIAVO est de 100%, le déblocage est fait d’une seule fois, le frais d’administration est de 2.5% du montant initial payable lors du versement du prêt. La part sociale variable (PSV) est de 5% du montant initial payable lors du versement du prêt. Le taux d’intérêt mensuel est de 3% calculé sur le solde restant. L’intérêt de retard est fixé à 2% calculé sur la base du capital restant dû au retard fois le nombre de jours de retard divisé par 30, l’emprunteur est tenu de faire le remboursement mensuel. Enfin, TIAVO peut exiger l’annulation du remboursement total du prêt des que le membre ne respecte plus les engagements.

C. Les crédits à court terme Ce sont des prêts de trésorerie ordinaire accordés individuellement aux membres, ils sont destinés, d’une part à dépanner les besoins en trésorerie (TVT), et d’autre part à financer les dépenses engagées face à la rentrée scolaire comme les frais généraux, frais d’écolage, achats de fourniture scolaires etc.… Afin de satisfaire les besoins de la population dans les lieux d’interventions. Le dépôt de garantie de 20% est exigé complété par une garantie en matière d’une valeur de 100% du montant sollicité, le prêt est accordé sur approbation du comité de crédit conformément à la politique de délégation en vigueur dans le réseau. La durée maximale du prêt est de 01 mois pour le crédit de dépannage et de 03 mois pour le crédit scolaire. L’emprunteur paie la part

69 social variable (PSV) et le frais d’instruction du dossier lors de l’octroi du prêt, il paie également le capital et les intérêts dus à l’échéance et cette échéance doit correspondre avec l’entrée des revenus de l’emprunteur. Ce prêt s’adresse à tous les membres particulières de TIAVO susceptibles d’avoir besoin de l’un de ces crédits en répondant aux critères d’admissibilité qui sont conformes aux conditions dans le manuel des procédures en vigueur du réseau et il faut noter : être membre de TIAVO au moins 2 mois d’ancienneté, avoir de bonne moralité, ayant participé aux séances de formations sur les conditions d’octroi de prêt dispensée par la caisse de base aux nouveaux emprunteurs, n’ayant pas de crédit en retard plus de 30 jours pour le 12 précédents mois , respecter l’objet du prêt, démontrer que l’emprunteur a une source de revenus suffisants pour s’acquitter à tenue de prêt, démontrer sa capacité de remboursement et doit respecter le règlement de TIAVO. Il faut avoir une garantie matérielle équivaut à une valeur de 100% du montant sollicité. La quotité à financer par TIAVO est de 100% du besoin de financement, le déblocage se fait d’une seule fois, le frais d’administration de dossier est de 2.5% du montant initial payable lors du versement du prêt. La part sociale variable est de 5% du montant initial payable lors du versement du prêt, le taux d’intérêt mensuel est de 3% calculé sur le solde restant dû. L’intérêt moratoire mensuel est de 2% calculé sur la base du capital restant dû à la retard fois le nombre de jours de retard divisé par 30. Le remboursement de ce crédit est mensuel. Le TIAVO peut exiger le remboursement total du prêt dès que le membre ne respecte plus les engagements. Enfin la procédure d’octroi de ce crédit se conforme aux procédures d’octroi en vigueur dans le réseau.

D. Le crédit Agriculture a) Le crédit faisances valoir (TTS/FF) Ce type de crédit semble à la trésorerie ordinaire accordée individuellement au membre. Ils sont destinés à financier les opérations culturelles, les intérêts et les petits équipements en vue de supporter les diverses productions agricoles dans les zones d’interventions. La garantie matérielle exigée est de 100%, avec un prêt accordé sur approbation du comité de crédit et conformément au politique de délégation en vigueur dans le réseau. La durée du prêt s’ajuste suivant la rentrée financière de l’emprunteur et ne doit pas dépasser une durée maximale de 08 mois. L’emprunteur paie la part sociale variable (PSV) et le frais d’instruction du dossier lors de l’octroi du prêt. Il paie également le capital et les intérêts dus à l’échéance et cette échéance correspondent avec l’entrée des revenus de l’emprunteur.

70

Ce prêt s’adresse aux agriculteurs susceptibles d’avoir besoin du crédit CAE et répond aux critères d’admissibilité qui sont conformes aux conditions dans le manuel des procédures en vigueur du réseau, notamment être membre de TIAVO et ayant payé la part sociale fixe, être parrainé par au moins un élu de proximité, avoir de bonne moralité, ayant participé aux séances de formations sur les conditions d’octroi de prêt dispensé par le caisse de base aux nouveaux emprunteurs. N’ayant pas de crédit en retard de 30 jours pour le 12 précédents mois, respecter l’objet du prêt, démontrer que l’emprunteur n’ait une source de revenus suffisante pour acquitter à tenue de prêt, démontrer sa capacité de remboursement. Il faut que l’emprunteur respecte les règlements de TIAVO. Les crédits productifs agricoles à court terme ont comme caractéristiques : la durée maximale est de huit mois, la garantie matérielle est de 100% du montant sollicité par l’emprunteur, le quotité à financer par TIAVO est de 100% du besoin de financement, le déblocage est en une seule fois, le frais d’administration est fixé au 2.5% du montant initial payable lors du versement du prêt. La part sociale variable (PSV) est de 5% du montant initial payable lors du versement du prêt. Le taux d’intérêt mensuel est de 3% calculé sur le solde restant dû. L’intérêt moratoire mensuel est de 2% calculé sur la base capitale restante de la fois du nombre de jours de retard divisé par 30, le remboursement est fait suivant le plan de trésorerie. L’institution peut exiger l’annulation ou le remboursement total du prêt dès que le membre ne respecte plus les engagements. Enfin les procédures d’octroi doivent se conformer aux procédures d’octroi en vigueur dans le réseau. b) Le crédit grenier communautaire villageoise (GCV) Le crédit GCV est un des services financiers offerts par le réseau TIAVO pour permettre aux agriculteurs se trouvant dans sa zone d’intervention ; de ne pas vendre à bon marché et aux spéculateurs leurs produits agricoles pendant la période de récoltes .Il s’agit donc d’un crédit à vocation agricole ciblant les vrais producteurs. TIAVO n’octroie aucun crédit GCV pour les collecteurs afin de protéger les vrais agriculteurs. Le crédit contracté par un collecteur est classé dans la catégorie des crédits professionnels. Ce type de crédit a ses caractéristiques particulières afin de mieux cerner l’activité agricole des producteurs membres, ainsi il doit répondre aux critères envisagés par l’institution vis-à- vis le processus des stockages. Ce sont : - La responsabilité des membres stockeurs est bien définie et claire, - Les mécanismes de fonctionnement du magasin de stockage sont connus par les membres stockeurs,

71

- Les mécanismes et condition d’obtention du crédit qui sont clairs et connus par les membres stockeurs, - Les dates de stockage et de déstockage fixées par TIAVO sont connues et acceptées par les membres stockeurs. - Les dirigeants de la section et les techniciens de TIAVO sont chargés d’informer et de former les membres stockeurs potentiels sur leurs rôles et leurs responsabilités avant et durant le stockage, et sur les conditions de déblocage du crédit stockage et les procédures à suivre pour bénéficier du crédit stockage, au cours des réunions d’information organisées par la caisse Ainsi ils sont chargés de former les membres stockeurs sur leurs rôles et responsabilités dans la réalisation de l’opération stockage (c’est à dire de la préparation du magasin, aux opérations de stockage et de déstockage) lors d’une réunion de formation organisée par TIAVO. Malgré tout, les techniciens de TIAVO et le Comité de suivi de la section, fixent trois dates maximum. La date de stockage doit correspondre à la date de déblocage des crédits et celle de déstockage, puis la date de remboursement des crédits. La demande de crédit des membres doit être faite conformément aux demandes habituelles et analysées selon les mêmes procédures (demande de crédit, analyse de la demande et contrat de prêt). La demande de crédit doit préciser : - La date de déblocage souhaitée. Cette date doit être établie avec l’agent de crédit qui communique la date retenue par le stockeur. - Le poids et la nature du produit (ex : paddy ou autre) à stocker et le montant du crédit demandé en fonction de la valorisation du paddy retenu pour le stockage. Exemple : 300kg de paddy à 500Ar le kg (prix sur le marché) donne droit à un crédit de 300*300Ar =90000 AR. Les quantum sont 60% du prix sur le marché. L’analyse de la demande de crédit doit être faite avec le plus d’attention afin d’éviter tous les risques d’impayés de la part de l’emprunteur. Les garanties matérielles à inscrire sont les stocks de paddy que le demandeur prévoit de déposer. La vérification des garanties se fera au moment du dépôt des sacs de paddy dans le magasin, en présence d’au moins un élu TIAVO et un technicien. Durée de stockage: Minimum 3 mois et Maximum 9 mois Le crédit GCV fait par des non agriculteurs (collecteurs….) est enregistré et comptabilisé à court terme professionnel

72

NB : Tout emprunteur ayant déjà un crédit en cours ne pourra pas obtenir un crédit stockage sans avoir l’autorisation du Conseil d’Administration de la Mutuelle. Un membre considéré comme non fiable ou douteux, n’aura pas automatiquement de crédit. Le contrat de prêt doit être rempli conformément à la pratique habituelle et à tous les renseignements demandés. Le contrat de prêt stockage est différent des autres contrats de prêts. Il comporte des clauses spécifiques à remplir et à faire signer par l’emprunteur. Il prévoit au maximum 9 mois de stockage. L’octroi du crédit n’est autorisé qu’après pesage du produit et mis en sacs vente. Il est à noter qu’un emprunteur ne peut faire qu’un seul stockage pour le même jour de stockage. Mais l’emprunteur peut choisir de stocker en une fois, deux fois ou trois fois maximum aux dates de stockage fixées. Le stockage partiel correspondant au remboursement total des intérêts fixés sur le contrat et le remboursement partiel du capital peut être autorisé. Mais pour une meilleure gestion du magasin de stockage, les sociétaires du même magasin doivent se mettre d’accord pour la date du déstockage partiel. L’emprunteur, un élu de la section, un technicien du réseau et tous les membres stockeurs doivent obligatoirement être présents durant le dépôt du GCV dans le magasin et le déblocage du crédit. Dans ce cas, une personne parmi les précitées ne pourra être excusée ce jour, au risque d’annuler l’opération de stockage du jour. Aussitôt le pesage terminé, on procède au marquage des sacs de chaque stockeur pour éviter les éventuelles confusions. Il faut marquer sur chaque sac les indications ci-après : Nom du stockeur ;Fokontany/Village ;Numéro des sacs par ordre d’arrivée ; Poids du sac ; Date de stockage ; Date de déstockage. On prend à titre d’exemple, le sac de RAIVO stocké le 16 mai2007 : RAIVO/Ambalabe/S1/76Kg/16 Mai/16 Sept) C’est seulement à ce moment que l’agent de crédit peut procéder au montage du dossier de crédit. En terme de sécurité du magasin, il appartient aux membres stockeurs d’organiser le tour de gardiennage entre eux. A ce sujet, une réunion de tous les membres stockeurs est à organiser par le comité de la section avant l’opération de stockage proprement dite. Un cahier de gardiennage avec date, faisant objet de la passation de service à chaque tour de garde est à remplir par les gardiens sortants et signés par ces derniers et les gardiens entrants,

73 mentionnant tout ce qui s’est passé le jour de gardiennage. Le magasin doit être gardé 24 heures sur 24. Certains éléments sont aussi à la charge des membres stockeurs : • L’apport des madriers ou bois ronds pour l’entreposage des sacs ; • L’entretien du magasin ; • Les autres éléments liés à la gestion du stock et à l’entretien du magasin. L’Opération de déstockage total n’est autorisée qu’après remboursement total du crédit, à la caisse auprès du guichetier et après livraison du quitus de remboursement par celui- ci. A la fin de la durée de stockage, toujours en présence des deux entités, le déstockage a lieu suivant les dates fixées et après vérification du quitus par le guichetier sur la situation de l’emprunteur. Avant de rendre les sacs à son propriétaire, celui-ci doit présenter un quitus délivré par le guichetier, et un élu doit procéder à la vérification du quitus confronté à la fiche d’entrée en stock et des informations marquées sur les sacs. L’agent de crédit remet le cahier de gestion du magasin. Pour chaque dossier de crédit GCV ; 7,5% du crédit est demandé au stockeur comprenant le frais de dossier et la part sociale variable. La durée maximale de stockage est de 9 mois.

E. Le crédit Location Vente Mutualiste Le crédit Location vente mutualiste est régi par la loi numéro 2004-052 du 28 janvier 2005 sur le crédit Bail, ce sont des prêts d’investissements accordés individuellement aux membres. Ils sont destinés à financer les opérations d’acquisitions des divers matériels de consommation (LVM particulière) ou matériels de production (LVM professionnelle) ou de matériels de production agricole (LVM agriculteur) en vue de supporter les besoins en la matière dans les zones d’interventions. Le crédit est octroyé à un sociétaire c'est-à-dire demandeur ou utilisateur qui s’engage à payer les loyers convenus et à maintenir en bon état le bien loué, pour qu’il s’équipe, à titre professionnel ou privé, à sa demande, sous la forme d’un contrat de location prévoyant : la mise en disposition du bien en contrepartie du paiement de loyer c'est-à-dire le capital avancé par TIAVO plus les intérêts ; le transfert de la propriété se fait à la fin de la location. La location vente mutualiste nécessite l’apport d’un premier loyer par le demandeur comme contribution au projet, preuve de la rentabilité de ces activités et le gage de son sérieux, la location de TIAVO est totalement finie dès que l’ensemble des loyers a été payés. TIAVO est propriétaire de l’équipement jusqu’au paiement

74 du dernier loyer. La durée maximale est de 24 mois, le 1er loyer est de 20% à du montant sollicité, la garantie matérielle est de 50% à 100% du crédit. Le crédit a une part sociale variable de 5% du crédit demandé (réf) Le frais de dossiers est de 2.5% Le crédit location vente mutualiste ne nécessite pas de dépôt de garantie. L’intérêt mensuel est de 3% sur le capital restant dû. L’intérêt moratoire mensuel est de 2% calculé sur la base du capital restant dû à la retard fois le nombre de jours de retard divisé par 30. Le remboursement doit être mensuel. La location vente mutualiste est un crédit nouveau chez TIAVO. Les démarches commerciales entreprises par le Réseau, pour promouvoir son nouveau produit, sont : - Réponse aux demandes spontanées (guichet et terrain) des membres - Organisation des réunions d’information, - Campagnes d’affichage et de transmissions radiophoniques, - Proposition de ce nouveau crédit aux anciens emprunteurs fiables, - Démarches de prospection c'est-à-dire chercher des gens qui sont intéressés par la location vente mutualiste. Le critère le plus important est la qualité de l’emprunteur qui demande le crédit. Est-ce quelqu’un de sérieux en qui on peut avoir confiance ? Quelle est sa situation (patrimoine, expérience, épargne, rentabilité de son activité). Les techniciens du réseau TIAVO essaient de s’interroger sur son projet, la pertinence, la rentabilité, la cohérence avec la situation actuelle, plan de financement, budget prévisionnel. Enfin il convient d’analyser la capacité et le calendrier de remboursement possible. Dernier point, la garantie pour l’octroi de crédit de location vente mutualiste, il faut 7 étapes que les techniciens du TIAVO doivent suivre pour préparer le rendez vous. Certaines informations nécessaires pour compléter le dossier de demande sont disponibles dans la section locale. Il faut les noter pour les vérifier lors de l’entretien : données personnelles, relation avec TIAVO, historique de crédit : • Il faut notamment être alternatif à l’historique de la relation entre l’emprunteur et TIAVO. • Deuxièmement, l’entretien avec le client permet de prendre connaissance de sa situation, de son projet et de sa demande et de compléter le formulaire de demande de crédit. Il est primordial de veiller à la cohérence des données par rapport à la profession, à la région, à la situation personnelle, de comparer la situation antérieure, l’existant et le projet. Il faut que le technicien du TIAVO soit alternatif à ce que toutes les dépenses et la recette soient prises en compte et de vérifier que le sociétaire maîtrise bien son projet. 75

• Troisièmement effectuer pour les recoupements et les vérifications de toutes les données fournies par le demandeur. On doit faire l’objet de recoupement pour vérifier leur cohérence. Il faut interroger : le conjoint, les parents, les voisins, les fournisseurs, les clients, la parraine, le Fokontany…. Les cas doivent être relevés et expliqués : éviter la fausse analyse : Quelle incidence sur le budget prévisionnel ? Une visite sur terrain permet d’apprécier la popularité et la moralité du sociétaire et de vérifier la situation patrimoniale. Si l’objet du crédit est un matériel d’occasion, il faut vérifier que le prix de vente ne soit pas exigé, il faut être utile de solliciter une expérience. Les élus peuvent être un appui efficace à ces demandeurs. • Quatrièmement, analyse et finalisation : le travail d’analyse doit aboutir à un jugement argumenté de la demande Peut-on faire confiance à ce sociétaire ? Pourquoi? Son projet est il bon ? Pour quelles raisons ? Pourrait t- il payer ses loyers ? Comment? Les garanties proposées sont elles appropriés et suffisantes ? Quand le jugement de l’agent de crédit est arrêté, il peut finir de compléter le formulaire de demande en veillant à ce que le dossier soit complet comme les pièces justificatives, signature, facture…). • Cinquièmement la présentation au responsable. Le responsable crédit pose un regard neuf et critique sur la demande. L’objectif est de vérifier la cohérence des données, s’interroger sur le projet, le prévisionnel, comparer par rapport à des références, poser toutes les questions possibles. Le responsable crédit valide l’aspect technique du dossier. Sixièmement, la commission de crédit, les élus sont des personnes qui ont l’expérience de la réalité quotidienne et qui sont proches des sociétaires. Ils sont mieux placés pour confirmer la moralité du sociétaire, et son insertion dans le quartier, son expérience et l’intérêt de son projet, la qualité des garanties offertes. Les administrateurs valident l’aspect humain du dossier, le critère le plus important: l’aspect de crédit doit toujours informer son client de la décision de la commission, en lui expliquant la décision surtout quand sa demande a été refusée, ajournée ou partiellement Septièmement acceptée. Enfin la réalisation du crédit, lorsque la décision d’engagement locale a été validée par la mutuelle et l’Union, il faut préparer l’octroi de crédit, l’achat du bien et la mise en location : vérifier la disponibilité du bien et son prix, convenir d’une date d’achat avec le vendeur, l’emprunteur et un élu, établir le contrat de prêt lors de l’achat d’un véhicule. La mutation est à demander au nom de la mutuelle (à la charge du sociétaire) avant l’achat.

76

Graphique n◦ 2 : Evolution de l’encours de crédit en million d’Ariary

8 000 Encours Octrois 6 000 Nbre d'octroi

4 000

1 900 2 574 2 000 717 1420 424 478 895 887 1 035 348 573 607 0 37 213 177 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 mars-06

Source : Réseau TIAVO Fianarantsoa * L’encours de crédit continue à monter, l’octroi ne concerne que le 1er trimestre 2006.D’après cette représentation graphique, on constate que l’activité de crédit présente une forte croissance. 7972 §3. L’Epargne En général l’épargne se définit comme une partie de revenu qui, pendant une période donnée, n’est pas consacrée à la consommation. Au sens courant, « épargner » signifie faire des économies, mettre en réserve, ainsi l’épargne c’est un dépôt autre que les apports en capital, les droits d’adhésion et les cotisations, avec le droit d’en disposer dans le cadre de leurs activités, à charges pour elles de les restituer. TIAVO propose deux types d’épargnes : Dépôt à terme et dépôt à Vue : A. Dépôt à terme Le dépôt à terme, c’est un fonds reçus de leurs membres par les institutions de microfinance mutualiste selon l’article 6 de l’ordonnance numéro 2005-016 du 29 septembre 2005 relative à l’activité et au contrôle des institutions de microfinance, il est sous forme de dépôt d’épargne volontaire qui se fait sur contrat pour la détermination de la durée et le montant déposé parce que le DAT génère de l’intérêt pour le client déposant, le taux d’intérêt varie suivant le montant déposé et la durée du contrat.

77

Tableau n◦XVI : Tableau des intérêts des dépôts Dépôts Intérêt sur le dépôt de Intérêt sur le dépôt de Intérêt sur le dépôt de 3 à 5 mois 6 à 11 mois 12 à 18 mois -2 000 000 Ar 6% par an 7,5% par an 9% par an (05 par mois) 2,25% - 3 mois 3% -4 mois 3,75% - 5 mois  0,75 % par mois

De 2 000 000 7,5% par an 9% par an 10,5% par an à 1,86% - 3 mois 2,25% - 3 mois 2,61% - 3 mois 10 000 000 2,48% -4 mois 3% -4 mois 3,48% -4 mois (0,62 par mois) 3,1% - 5 mois 3,75% - 5 mois 4,35% - 5 mois  0,62 % par mois  0,75 % par mois  0,87 % par mois

+ de 10 000 000 9% par an 9% par an 12% par an 2,25% - 3 mois 2,25% - 3 mois 3% - 3 mois 3% -4 mois 3% -4 mois 4% -4 mois 3,75% - 5 mois 3,75% - 5 mois 5% - 5 mois  0,75 % par mois  0,75 % par mois  1% par mois Source : TIAVO Fianarantsoa, année 2008 Bref, L'épargne à terme est un produit qui permet au membre de placer une certaine somme d'argent et tirer en moyenne une rémunération de 0,5% par mois. Le montant minimum est fixé à 10 000 Ariary pour une durée de deux mois.

78

B. Le dépôt à vue Le dépôt à vue c’est une épargne volontaire sans restriction, sans intérêt et libre mouvement. Les dépôts obligatoires, les dépôts de garantie, les sommes d’argent mises à la disposition de l’Institution de micro finance aux fins d’octroi de crédit ne sont pas considérées comme « épargne ».

C. Les services connexes Les services connexes à la microfinance selon l’article 7 de l’ordonnance numéro 2005- 016 du 29 septembre 2005 relative à l’activité et au contrôle des institutions de microfinance sont les opérations de virement interne, pour le compte de la clientèle, effectuées au sein d’une institution de microfinance ou au sein d’une même institution de micro finance ou au sein d’une réseau mutualiste ; la location de coffre fort ; les prestations de conseil et de formation ; les virements de crédit habilités à effectuer ces opérations à Madagascar Graphique n◦ 3 : Evolution détaillé de l’épargne en million d’Ariary

2 000 1 800 DA V 1 600 DA T DG 1 400 1 343 1 277 1 200 1 131 1 000

800 749 600 400 447 300 200 209 90 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 mars-06

Source : Réseau TIAVO Fianarantsoa

Le réseau TIAVO dispose d’un large choix de crédit en fonction du projet présenté par l’emprunteur. On constate également un effort pour faciliter l’accès au financement TIAVO par le fait que l’épargne au préalable a été supprimée pour les catégories d’agriculteurs et pour les professionnels. Cette décision témoigne la volonté de TIAVO de contribuer encore plus dans le monde rural et professionnel pour que l’impact économique de ces prêts puisse être tangible au niveau de sa zone d’intervention . L’épargne collectée renforce la disponible en liquidité pour permettre à la caisse de faire l’octroi de crédit. Ainsi l’évolution des épargnes s’avère un indicateur de développement de la caisse. La capacité de répondre à la demande de

79 crédits dépend de la disponibilité en liquidité de la caisse et en cas d’insuffisance de la liquidité, la caisse peut recourir au refinancement de crédits de l’Union FITIA.

Section 2 : IMPACTS DE LA MICROFINANCE SUR LES INDICATEURS ECONOMIQUES

En qualité d'outil de développement, le secteur microfinance devrait contribuer au changement de niveau de vie de la population. Ainsi, l'évolution de l'incidence de pauvreté constituerait un baromètre d'efficacité de cet outil dans une Région quelconque.

§1. Effets directs de la microfinance

A. Les impacts sur les revenus Le recours au système de crédit à travers les institutions de microfinance a montré la volonté des gens à combler leurs besoins financiers, à améliorer leurs vies quotidiennes ou pourquoi pas de sortir définitivement de la situation où ils vivent actuellement. Ils sont indéniables que les bénéficiaires de crédit cherchent, avant tout, à tirer des avantages des emprunts contractés par leurs utilisations dans des activités génératrices de revenu, dont la finalité leur procure les revenus espérés. Le revenu est le montant tiré de l’exploitation de l’activité par son exploitant. Ce revenu inclut le fonds utilisé dans l’entreprise mais aussi les bénéfices qui s’ensuivent. Selon chacun, son utilisation peut, de plusieurs façons, être affecté directement à des dépenses non rattachées à l’activité de base ou être réinvesti. Sur ce dernier point, la réutilisation du revenu dans l’activité entraîne à cet effet des modifications. De ce fait, les aspects modifiés sur l’activité pourraient être constatés sous plusieurs formes. D’après l’enquête effectuée par le projet MICROSTART aux bénéficiaires concernant l’impact de la microfinance en termes de revenu : • 77 % d’entre elles pensent que le crédit a permis de diversifier les articles. • 38% affirment une augmentation de volume de leurs activités, et par conséquent l’accroissement du nombre de clients consommateurs. • Pour 6% l’utilisation du crédit a permis d’accéder à une nouvelle catégorie de clients ou fournisseurs (10 %). Pour cette catégorie de bénéficiaires l’injection du crédit dans l’activité quotidienne a entraîné des clientèles à revenus plus aisés. • 10% des clients des IMF de la région ont pu acquérir un meilleur équipement ou matériel pour répondre aux besoins ou pour renouveler ceux inutilisables. Ce cas est très

80 fréquent pour les PME, qui suis aux effets positifs des crédits, ont pu améliorer leurs machines de service. • 10% des membres bénéficiaires ont répondu que les IMF leur permettent d’acheter au comptant donc moins cher, mais aussi d’éviter les petits crédits habituels. • 6% affirment qu’ils étaient en mesure de constituer un stock à un coût très bas de son produit mais aussi d’éviter les approvisionnements fréquents à des prix variés. • 3% des participants, à travers les bénéfices tirés de l’activité principale peuvent s’occuper de leurs activités secondaires déjà existant. • 10% ont pu débuter dans de nouveaux secteurs d’activité. Comme illustration, les secteurs élevage et agriculture ont été pratiqués pour la première fois par certaines bénéficiaires pratiquant déjà le commerce.

B. Les impacts sur le niveau de vie Un effet de la microfinance sur le niveau de vie est tout ce qui conduit au changement positif. La manière dont chacun perçoit l’impact suite à la fructification du crédit diffère selon les priorités de changement que chacun veut avoir dans sa vie. Ce changement est aussi tributaire du degré des bénéfices se transformant en leurs utilités ou non. De 1993 à 2003 les ratios de pauvreté de la population de la Province Autonome de Fianarantsoa croissent de 74,2% à 85,5%. Ce fait démontre la croissance de nombre des pauvres dans cette province. En général dans la Province Autonome de Fianarantsoa et dans la Région Haute Matsiatra en particulier, cette situation devrait être la conséquence de non ou très faible pénétration du secteur microfinance dans la population pauvre. Donc, il est prouvé dans cet angle d'observation que la population de la Région Haute Matsiatra n'a effectivement pas d’accès dans le secteur microfinance. De tout cela, on peut classer les impacts sur le niveau de vie en deux catégories bien distinctes : les impacts sur les habitudes quotidiennes et sur les investissements majeurs à temps.

C. Les impacts sur les habitudes quotidiennes Ce genre d’impacts est forcément, au niveau de l’amélioration des conditions de vie et aussi bien que le mode vie de la population. Tout ce que l’homme ressent en premier car il concerne l’évolution du quotidien sans même que cela ait été imaginé. La façon dont l’impact apparaît sur la vie est progressive, et par conséquent à long terme. Il est surtout le fruit d’une accumulation sans que celui-ci n’arrive à une certaine importance pour changer radicalement le niveau de vie

81

En général, on a pu constater que la priorité accordée par les gens de la région au niveau du changement est l’alimentation familiale, ensuite vient le bien-être de leur enfant 1. • 38% des membres bénéficiaires de la microfinance pensent que les effets d’une amélioration ou d’un réel changement au niveau de vie ne se constatent pas encore, au contraire, les gens ressentent beaucoup d’austérité dans leur vie quotidienne en pensant au remboursement régulier du crédit contracté. Les statistiques des bénéficiaires au monde rural ayant connu un impact positif sur le niveau de vie sont comme suit : • 54% ont affirmé que leurs enfants ont pu avoir leur goûter au quotidien, ce qui n’était pas le cas auparavant. • 45% ont pu changer les habitudes alimentaires journalières en qualité pour 36%. • Pour 36%, l’impact a été constaté au niveau de la scolarisation, car même si l’envie d’envoyer les enfants à l’école s’est faite sentir auparavant, le manque de moyens n’a pas permis aux parents de le faire, où pour 18% cet impact se caractérise par le fait de changer leurs enfants dans un établissement plus renommé et sérieux. • Pour 9% des participants au crédit, le changement a été marqué au point de vue vestimentaire. Ils ont pu se changer les vêtements quotidiennement. La lessive devient une habitude au moins une fois par semaine si tel n’était pas le cas auparavant. • 9% ont pu résoudre leurs problèmes financiers sans l’aide des autres personnes.

D. Les impacts sur les investissements majeurs à temps En général, ce genre d’impacts n’est constaté qu’après plusieurs cycles des emprunts donc après avoir fait fructifier et refructifier à plusieurs reprises l’argent. En effet les investissements se font avec les bénéfices accumulés, ou bien si les emprunteurs ont décidé de faire un important prêt. En principe, ce type d’impact ne vient qu’après avoir sentir certaines évolutions dans les habitudes quotidiennes. Il est logique de s’améliorer dans un ordre croissant La différence réside dans ce qui est au départ ou de l’utilité à prioriser, sur les bénéficiaires ayant investi : • 50% des investissements sont tournés vers l’acquisition des biens meubles des équipements divers • 25% ont acquis des immobilisations incorporelles (maison, terrain)

1 Projet MICROSTART mars 2007 82

§2.Effets liés de la microfinance au niveau de l’épargne Dans la région de Haute Matsiatra la collecte de petite épargne est effectuée par les deux entités à savoir : le réseau TIAVO et la CEM (Caisse d’épargne de Madagascar). Pour le réseau TIAVO, les produits d’épargnes tournent autour des deux produits qui sont : Le DAV ou dépôt à vue (un dépôt que le déposant peut retirer à tout moment) et le DAT ou dépôt à terme (un dépôt dont le déposant ne peut pas mobiliser qu’au moment de l’expiration du délai fixé) Le dépôt à vue et le livret d’épargne restent les plus dominants par rapport aux autres types d’épargne. Les gens préfèrent toujours commencer par ce genre d’épargne simple et mobile. Ils veulent s’assurer de la fiabilité des services avant de s’investir plus. Ils sont plus rassurés en sachant qu’ils peuvent retirer leurs argents plus facilement en cas de besoin sans attendre une échéance. D’une démonstration économique on tire que c’est le surplus de revenu qui donne l’épargne. Plus le revenu est élevé plus l’épargne s’accroît. En effet, grâce aux bénéfices engendrés et à la formation reçue avec le crédit, on réalise une épargne. La vision des bénéficiaires est différente à ce sujet mais leurs affirmations tendent à reconnaître l’utilité d’épargne. Pour les uns, avant de voir le coté montant, ils n’ont pas eu conscience auparavant de la nécessité d’épargne, le crédit leurs emporte cet << état d’esprit>>. Pour d’autres, l’épargne n’est pas un phénomène nouveau, seulement maintenant, certaines personnes arrivent à économiser plus qu’avant, certaines arrivent à épargner <> choses qu’elles essayaient mais n’ont pas réussi à faire tout seul auparavant. Son utilisation peut être différente selon les clients, à partir sa transformation en investissement productif du point de vue économique, elle peut être aussi envisagée pour d’autres destinations comme pour des paliers à des incertitudes et de risques des familles malgaches (maladies, décès, …).

Section 3 : ANALYSE SOCIO-ORGANISATIONNELLE

§1. TIAVO face au développement social Le réseau TIAVO œuvre pour le développement social à travers des actions multisectorielles et intégrées. La finalité est de contribuer à la réduction de la pauvreté. Le réseau TIAVO a des objectifs d’enrayer le processus de paupérisation de la population, mettre en place les moyens, matériels et financiers nécessaire afin d’améliorer les conditions de vie dans la région et garantir la pérennité des actions menées et les infrastructures réhabilités,

83 construites dans le cadre d’un développement intégré. Contribuer à la réalisation de l’objectif national de l’autosuffisance en riz, accroître la production agricole, augmenter l’exploitation des produits vivriers vers la Région de Haute Matsiatra, augmenter les revenus des populations cibles et améliorer leurs conditions d’existence. Pour l’atteinte de ces objectifs, TIAVO ont des actions comme la réhabilitation des infrastructures rurales, le développement rural et la gestion du projet, renforcement institutionnel. Pour combler les lacunes de la pauvreté dans les régions de Haute Matsiatra, TIAVO essaie d’améliorer les conditions de pauvreté et de fragilité agro- écologique qui restent sévère. Il constituerait un axe majeur de cette nouvelle phase afin que le plus pauvres soient ciblés et que les communautés, les organisations paysannes et les élus locaux puissent prendre en main leur développement de manière autonome et durable à l’issue du projet. En plus, TIAVO ont des objectifs spécifiques qui seraient de renforcer les capacités locales de planification à base de gestion du développement économique et social, de conception et mise en œuvre de projets et d’absorption de financement ruraux, et appuyer les initiatives locales contribuant au développement social, promouvoir le développement d’un système de production agricole durable, mieux valoriser la production en contribuant à la réduction des coûts de transaction commerciale et des pertes après récoltes ainsi qu’au maintien à la commercialisation, faciliter de manière durable l’accès aux services financiers de la population rurale. Dans le but de faciliter d’une manière durable les accès de la population rurale aux services financiers mais surtout en réponse aux besoins d’intervention et de financement ruraux, TIAVO prévoit de mettre en œuvre l’idée aux promotions de la mise en place d’un service financier de proximité adapté aux besoins de la population ciblée.

§2. Approche psychologique En réalité la présence du réseau TIAVO entraîne un changement de mentalité de la population de la région Haute Matsiatra en termes de mode de vie. Auparavant les gens n’osent pas faire de crédit, ils pensent avoir un crédit comme une chose indigne, c’est une honte. Ce changement de mentalité se manifeste actuellement par l’augmentation remarquable des crédits offerts par les institutions y existantes, ce qui détériore effectivement l’ancienne habitude. En plus, auparavant, les paysans vendent leurs récoltes aux collecteurs locaux à bas prix au cours de la période de la moisson. Actuellement, grâce au crédit GCV du TIAVO, certains ménages préfèrent stocker leurs récoltes afin de les vendre à bon prix durant la période de soudure. Prenons par exemple le cas de Madame Patricia, membre de la caisse

84 d’Ambalapaiso Fianarantsoa I. Au début cette dame n’a obtenu qu’un crédit CAE d’un montant de 30 000Ar en 2004, actuellement elle a le moyen et la capacité de faire un crédit de 4 000 0000Ar pour son commerce de friperie, c’était son troisième crédit chez TIAVO, elle affirme que grâce à TIAVO elle a pu acheter des terrains et améliorer son commerce. L’intérêt socio-culturel se présente comme suit : le paysan n’aura plus à se dessaisir de ses biens hérités de ces ancêtres en les cédants aux créanciers, mais pourrait par contre les réhabiliter pour son confort et son bien-être. En fin, l’existence d’une institution comme le réseau TIAVO incite les gens à avoir l’esprit de solidarité, la cohésion du groupe par l’intermédiaire du crédit destiné à financer les activités des organisations paysannes. Du côté environnementale, grâce au relèvement de leurs niveaux de vie et par l’incitation du réseau à des activités diverses, les paysans perdront l’habitude de décimer la forêt pour la production du charbon de bois, source de revenus en période de soudure. L’Institution contribue dans ce cas à la protection de l’environnement.

§3. Acquisition de diverse formation Le réseau TIAVO a aussi pour mission de former les membres intéressés aux crédits offerts pour qu’ils puissent gérer ses entreprises, d’augmenter leurs capacités d’autofinancement et favoriser leurs promotions de relation avec les organisations ce qui renforcent leurs capacités d’entreprendre. C’est surtout dans le monde rural que le problème d’incapacité s’impose, ce qui permet au réseau de fournir un apprentissage afin de favoriser leurs connaissances dans le monde des affaires. Le crédit avec éducation de TIAVO est reconnu internationalement, son CAE présente comme : "UNE EXPERIENCE DE DEVELOPPEMENT PHARE" dont les résultats restent encore encourageants car : - Près de 171 Associations de Crédit en juin 2006 soit au total plus de 2470 femmes financés et formés actuellement par TIAVO. - Un encours de crédit de 168 millions d'ARIARY (840 millions de FMG) en 2006 - Selon le PNUD (Enquête 2002) les résultats qualitatifs sont à la hauteur des résultats quantitatifs grâce à: l’Émancipation de la femme, l’amélioration du niveau de vie de la famille, l’amélioration du statut de la femme, Lutte contre le SIDA

85

Chapitre 2 : LA MICROFINANCE TIAVO ET LES DISTRICTS DE LA REGION HAUTE MATSIATRA La Région Haute Matsiatra est subdivisée en sept districts et 81 communes. Avec une superficie physique 1 de 20.959km 2, une population totale de 1269612 habitants et une densité démographique moyenne de 61 habitants au km 2, la région est relativement vaste et très hétérogène en matière de population et démographie. Le développement du secteur microfinance TIAVO est palpable. Ce chapitre permet d’analyser les informations concernant la susceptibilité de la microfinance à chaque District par le biais de l’évolution des encours des crédits ainsi que ses potentialités respectives. Section 1 : TIAVO ET LES DISTRICT DE FIANARANTSOA I , VOHIBATO, LALANGINA, ISANDRA §1. TIAVO et le District de Fianarantsoa I Le District de Fianarantsoa I est couvert de 3 caisses de bases qui sont les caisses TIAVO HERY, Talatamaty et Ambatolahikisoa. Au cours de l’année 2008, TIAVO a octroyé des crédits particuliers pour une valeur de 68 740 000 Ariary marqué par un maximum de 14 910 000 Ariary au le mois de Novembre, un minimum de 3 850 000 Ariary au le mois de Décembre. En termes de crédit avec éducation, l’octroi de s’élève à 11 200 000 Ariary, ce qui nous permet de conclure une évolution presque pertinente sur ce type de crédit. La majeure partie des membres envisagent les crédits avec éducation pour ses caractères défavorisés par les autres types de crédits. Le crédit professionnel est marqué par le crédit commercial, transport et sur les crédits qui ont des sources de revenu. L’octroi enregistré sur ce type de crédit s’élève au montant de 349.045.500 Ariary avec une augmentation de 82.446.000 Ariary par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est caractérisée par la période de moisson à Fianarantsoa aux alentours du mois de Mars. Les gens ont recours à la collection du riz et aux ventes de confection ce qui leur semble pertinemment lucratif. En général, les crédits octroyés diminuent relativement au recours des gens à la recherche de nourriture pour leur survie à la période de soudure. Or le crédit professionnel (crédit commercial) tend à diminuer et même à être suspendu par le fait de diminution du pouvoir d’achat de la population pendant cette période.

1 Plan Régional de Développement (ARD) de la Région Haute Matsiatra Annexe (Fianarantsoa : 2005), p.2. 86

Concernant le crédit à faisances valoir, il semble moins fréquent dans le district de Fianarantsoa I à cause du caractère citadin de la population. Malgré tout ce type de crédit trouve son octroi sur la valeur de 25.931.402 Ariary en 2008 par les clients situés à la périphérie comme la commune Vatosola, Manolafaka, …dans ces communes le prêt est destiné à financer la culture de légumes notamment au mois de Février et de Juin début du calendrier de la culture. Quant au crédit de stockage ou le grenier communautaire, la population y recours rarement à cause de son caractère urbain et la quasi-totalité consomme directement les produits agricoles. Au cours de l’année 2008, l’octroi de ce type de crédit est relativement bas avec un montant de 4.275.600 Ariary soit 2.793.000 Ariary pour la caisse TIAVO HERY et 1.482.000 Ariary pour la caisse Talatamaty.

§2. TIAVO et le District d’Isandra A Isandra, TIAVO recouvre 6 caisses qui sont : Andoharanomaintso, Andremizaha, Nasandratrony, Soatanana, Befeta et . La section d’Andoharanomaintso excelle par rapport à presque toutes les autres sections. Au terme de crédit particulier, si Isandra enregistre au total 20.228.000 Ariary au cour de l’année 2008 ; grâce à la préférence des paysans des maisons en tuiles et en tôles, la commune d’Andoharanomaintso détient le record de demande de crédit avec un montant d 3.906.000 Ariary. Tandis que les mentalités ancestrales des habitants de Nasandratrony en se penchant pour des maisons traditionnelles l’entrainent à un niveau de demande assez bas : 200.000 Ariary Concernant le crédit professionnel, l’institution enregistre un encours de crédit au montant de 29.717.000 Ariary. La plus grande part de demande de 1.327.000 Ariary est effectuée par la commune d’Andoharanomaintso. La raison en est que ce type de crédit s’avère très compatible à la production rizicole. Le collecte de produits locaux (paddy, P.P.N), les petits commerces et les échanges des marchandises contre les produits agricoles est très en vigueur. Et ce sont surtout les petits commerçants qui sont bénéficiaires de la situation à presque cent pour cent. Contrairement au cas d’Andoharanomaintso, la commune d’Andremizaha est dépourvue de marché assez grand pour se livrer à des échanges de ce genre. D’où les paysans n’osent pas adapter ce type de crédit professionnel par peur de subir une perte. C’est encore le cas au terme de crédit faisances valoir, Andremizaha ne tient que 4.156.950 Ariary au cours de l’année 2008 contre 95.923.000 Arirary de Befeta, donnant ainsi

87 un montant de 150.512.050 Ariary octroyés par la caisse d’Isandra. Le fait est qu’à Befeta, les paysans emploient déjà des techniques modernes telles que la SRI, SRA et NPK. En plus, ils n’ont aucun problème d’irrigation de rizière ; tandis qu’à Andremizaha, les techniques sont encore rudimentaires tes que les engrais traditionnels. Enfin, enregistre un octroi de 153.265.774 Ariary de GCV avec 49.467.000 Ariary par Andoharanomaintso, 30.904.000 Ariary par Befeta, 15.001.500 Ariary par Nasandratrony et 4.005.000 Ariary par Andremizaha. Ces différentes parts d’octrois s’expliquent comme suit : celle d’Andoharanomaintso est assurée par la préférence de stockage de récolte à la vente aux collecteurs locaux. C’est l’inverse pour le cas d’Andremizaha car les paysans n’ont aucune autre source de revenu à part la riziculture. Pour les paysans du district d’Isandra, le lancement de GCV est très favorable car il leur évite de vendre leurs récoltes à bas prix aux collecteurs. Et tous ces avantages sont financés par TIAVO grâce à con octroi de crédit de montant de 153.265.774 Ariary contre 510 tonnes de paddy, soit la moitié des récoltes de ce District. D’où l’idée de dire que le réseau est un véritable tremplin pour Isandra

§3. TIAVO et le District de Vohibato TIAVO est caracterisée par six sections dans le district de Vohibato : section Talata Ampano, Mahasoabe, Alakamisy Itenina, Mahaditra, Vohitrafeno et Andranomiditra. Dans ce district, c’est Mahaditra qui enregistre la plus grande part d’encours : 7.015.000 Ariary car les habitants optent pour les maisons modernes. Tandis qu’étant une commune nouvellement créée en 2007, Andranomiditra se trouve sur le dernier rang. A savoir que la demande totale de crédit dans ce district s’élève à 29.638.200 Ariary. En termes de crédit avec éducation, c’est uniquement la commune rurale de Talata Ampano qui s’y intéresse. Les paysans y sont très solidaires. Ce qui implique l’existence des associations des femmes, d’où le montant octroyé qui s’élève à 2.265.000 Ariary. Concernant le crédit professionnel, l’octroi de crédit auprès de TIAVO dans ce district atteint le montant de 36.370.000 Ariary dont 15.050.000 Ariary effectué par les clients d’Alakamisy Itenina qui s’intéresse au commerce et aux carrières minières à Vohitsaivo. Faute de marché, Vohitrafeno n’effectue qu’une très faible part de cet octroi car la création de la commune est très récente. A remarquer que dans ce District de Vohibato, TIAVO excelle daans l’octroi de crédit de faisances valoir dont le montant maximum est de 110.494.900 Ariary au cours de l’année 2008. La raison en est que les citoyens y sont à majorité paysans (98%) et vivent uniquement

88 de l’agriculture. La commune de Mahasoabe effectue l’octroi de 55.737.000 Ariary précédée par Alakamisy Itenina avec le maximum d’octroi. Ce fait se justifie par le mode de culture en vigueur c'est-à-dire l’utilisation de l’urée proposée par TIAVO lui-même. Finalement, en terme de GCV, ce District cède, en 2008, 8.316,6 tonnes de paddy contre 78.316.600 Ariary de crédit dont 24.314.600 Ariary équivalent de 2.431,4 tonnes effectuée par Vohitrafeno et 120.000 Ariary seulement assuré par Andranomiditra.

§4. TIAVO et le District de Lalangina Le District de Lalangina contient deux sections dont celle de et d’Alakamisy Ambohimaha. En termes de crédit particulier, au cours de l’année 2008, le réseau TIAVO enregistre un montant total de 97.239.600 Ariary. La commune rurale d’Alakamisy Ambohimaha détient le montant maximum de 6.860.000 Ariary car les habitants préfèrent les maisons modernes. Tandis que ceux de la commune rurale de Sahambavy sont pour les maisons traditionnelles. Pour le crédit à court terme professionnel, l’octroi s’élève à 8.540.600 Ariary. Dans la commune d’Alakamisy Ambohimaha, l’hôtellerie est très prospère grâce à son emplacement au bord de la RN7. Pour le cas de Sahambavy, la demande de crédit atteint 3.210.600 Ariary et cet octroi est insuffisant pour financer le secteur tourisme dans la commune à cause de monopole pour l’investissement de certains grands hôtels tel que le Lac Hôtel. En termes de crédit faisances valoir, l’octroi est de 47.878.000 Ariary. Alakamisy Ambohimaha effectue la plus grande part : 29.416.000 Ariary car les paysans s’intéressent aux cultures suivants les pratiques d’aujourd’hui comme l’emploi d’engrais chimiques le SRI et le SRA. Contrairement à cela, Sahambavy se penche plutôt pour les cultures traditionnelles malgré l’animation de la DRDR de l’équipe de région Haute Matsiatra. Cette commune effectue un octroi de 18.642.000 Ariary qui parait insuffisant pour le financement de la riziculture. Au terme de GCV, la demande atteint le montant de 30.539.000 Ariary dont 23.481.000 Ariary effectué par Alakamisy Ambohimaha et 6.698.000 Ariary par Sahambavy. Pour cette dernière, étant donné l’existence d’autres sources de revenus que le paddy, les paysans préfèrent plutôt vendre leurs récoltes aux collecteurs qu’à TIAVO. Le District de Lalangina est fréquemment victime de cyclone, d’où l’insuffisance de rendement agricole. C’est alors incontestable que TIAVO est un facteur de développement pour ce District car elle assurée d’une part le développement économique par l’achat des

89 engrais, la mécanisation agricole et d’autre par le développement social par la sensibilisation des paysans à renoncer au stockage non lucratif. Section 2 : LA MICRO FINANCE TIAVO ET DISTRICT D’ IKALAMAVONY, AMBOHIMAHASOA, AMBALAVAO

§1. TIAVO et le District Ikalamavony TIAVO est l’un des organismes financiers dans le District d’Ikalamavony : les sections Ikalamavony ville et Ambatomainty. Pour le crédit à court terme particulier, les clients de ce District effectuent un octroi de 13.569.000 Ariary dont 13.209.000 Ariary par la population d’Ikalamavony qui s’interèsse peu à l’investissement mais plus à l’agriculture et 369.000 Ariary effectués par Ambatomainty. En terme de crédit professionnel, TIAVO enregistre un encours de 23.382.000 Ariary. Cet octroi est marqué par 18.332.000 Ariary d’Ikalamavony ville où la plupart des clients sont des commerçants qui ne sont pas originaires de la ville. Pour la commune d’Ambatomainty, l’octroi de crédit s’élève à 5.050.000 Ariary. Cette augmentation est due au lancement de carrière minière locale. En terme de crédit à faisances valoir, la demande est de 38.244.000 Ariary. Pour Ikalamavony ville, la demande s’élève à 36.619.000 Ariary dont la plupart est pour financer la riziculture mais aussi la culture d’oignon. Concernant la commune d’Ambatomainty, l’hostilité envers les nouvelles techniques justifie leur faible part d’octroi de montant de 1.625.000 Ariary seulement. Enfin, s’agissant du crédit stockage GCV. L’octroi atteint le montant de 133.714.423 Ariary. Ce haut niveau est effectué en grande partie par Ikalamavony qui est l’un des greniers et le premier stockeur de la région Haute Matsiatra. Certains paysans du District optent pour la vente aux collecteurs tandis que d’autres ont l’initiative d’effectué leurs GCV auprès du réseau afin de prévoir la période de soudure. A Ambatomainty, le GCV est un fait nouveau d’où leur faible part de 10.537.900 Ariary. Tenant des difficultés des réseaux routiers, on peut dire que TIAVO est une opportunité et un mécanisme de développement économique pour le District car les gents peuvent accéder aux systèmes comme TIAVO pour leurs épargnes et leurs crédits.

§2. TIAVO et le district d’Ambohimahasoa Le District d’Ambohimahasoa contient huit sections : Morafeno, Manaandroy, Vohiposa, Ambihimasoa ville, Ambalakindresy, Camp Robin, Sahave et Isaka. Au terme de crédit particulier, les clients d’Ambohimasoa ville effectuent un octroi de 17.050.000 Ariary auprès du mutuel d’Ambohimasoa. Ce fort octroi est versé à la caisse du 90 centre ville où les clients s’intéressent aux constructions modernes. Le plus faible octroi à la caisse Morafeno qui n’est que 200.000 Ariary s’explique par le fait que le peuple est encore à mentalités ancestrales. Au terme de crédit professionnel, le mutuel d’Ambohimahasoa encaisse un montant de 141.490.000 Ariary. Pour la caisse d’Ambohimahasoa ville, la demande s’élève à 102.531.000 Ariary. Ceci est dû à l’emplacement de la ville qui se trouve au bord de a RN7. La plupart des clients qui demandent de crédit sont des hôteliers grâce à la bonne réputation d’accueil qui est favorable pour l’hôtellerie. Au terme de crédit CAE, le mutuel enregistre un encours de 11.030.000 Ariary dont 7.090.000 Ariary pour la caisse d’Ambohimahasoa ville d’où le développement du secteur artisanal qui est une activité très lucrative et compatible à la situation géographique de la ville. La plupart de ces membres de la FMA sont des artisans à Ambohimahasoa. Pour certtaines caisses, elles n’accordent pas de crédit FMA car les membres n’ont pas d’activités stabless à remarquer que la section Isaka ne s’interresse ni au crédit professionnel ni au CAE. Pour le crédit faisances valoir, la demande remonte à 89.311.500 Ariary marqués par Ambohimahasoa ville de montant de 37.191.000 Ariary dont la plupart des clients habitent en ville tout en pratiquant l’agriculture. Par conséquent, ils ont besoin de ce crédit pour le financement. Ce fort octroi est suivit par Morafeno, Ambalakindresy et Camp Robin. Au cours de l’année 2008 ce crédit est en vigueur afin de rétablir les lieux ravagés par les rats l’année prétendante. Finalement, la caissse d’Ambohimahasoa reçoit de demande de GCV de montant de 93.869.700 Ariay dont 23.274.500 Ariary effectués par Ambohimahasoa ville suivi par Camp Robin : 32.202.500 Ariary puis Morafeno etMananddroy.

§3. TIAVO et le District d’Ambalavao Le district d’Ambalavao est constitué de huit sections : Andranovorivato, Ambalavao, Ambinanindovoka, Iaritsena, Ambohimahamasina, Besoa, Sendrisoa, Vohimiarina. Au terme de crédit particulier, le mutuel TIAVO Ambalavao enregistre une demande de crédit montant de 73.553.100 Ariary. Le montant de 57.062.100 Ariary, presque la totalité de crédits octroyés au près du mutuel est effectué par les clients d’Ambalavao ville. Ce fort octroi est alloué à la construction des maisons modernes et ce crédit intéresse beaucoup les membres locals. Au second rang c’est la commune d’Ambinanindovoka avec un montant de 10.421.000 Ariary.et 70.000 Ariary seulement est demandé par la commune de Vohimarina à cause de leurs préférences des maisons traditionnelles.

91

Au terme de crédit professionnel, après la ville d’Ambohimahasoa, c’est la ville qui s’intéresse le plus à ce type de crédit avec un octroi de montant de 104.890.700 Ariary. Pour Ambalavao ville, l’octroi s’élève à 81.602.700 Ariary, un montant marqué surtout par la ville d’Ambalavao qui connaît un développement en matière commercial grâce au marché des bovidés tous les mercredis et aussi grâce à sa situation de grande ville de tabac de Madagascar. Après Ambalavao, c’est la commune d’Ambohimahamasina avec un octroi de 7.490.000 Ariary. Et en dernier lieu se trouve la commune de Vohimiharina avec un montant de 710.000 Ariary seulement. Si on parle de CAE, le réseau d’Ambalavao enregistre un encours de montant de 12.460.000 Ariary dont 11.900.000 Ariary pour Ambalavao ville. Ambalavao est actuellement l’un des mutuels à forte taux de pénétration car il dispose d’animateur permanent pour sensibiliser la population. Au terme de crédit faisances valoir, la demande de crédit est environ de 84.078.400 Ariary pour le réseau. La part de la commune d’Ambalavao ville est de 26.014.500 Ariary. Celle de la commune de Besoa est la plus minime. La population est à majorité paysanne, par conséquent, la grande partie des crédits octroyés est utilisée pour le financement de l’agriculture : achat d’engrais et d’autres matériels agricoles. Au terme de crédit stockage GCV, pour le district d’Ambalavao, l’encours de crédit au cours de l’année 2008 est de 103.610.390 Ariary dont la plus grosse somme est effectuée par la commune de Vohimarina qui est dû aux difficultés des infrastructures routières. Les paysans préfèrent le stockage GCV au lieu de transporter à Andranovorivato pour vendre. Après cette commune suit la commune de Sendrisoa avec un montant de 5.383.800 Ariary maqué par la présence des collecteurs qui font des prêts contre du riz lors de la période de soudure. Enfin, la microfinance TIAVO occupe une place importante grâce à sa structure à caractère agricole d’autant plus qu’elle est la seule institution financière présente à Ambalavao.

92

Section 3 : VUE D’ENSEMBLE DE LA MICROFINANCE TIAVO ET LA REGION

§1. Taux de pénétration du secteur microfinance dans la Région Haute Matsiatra Le taux de pénétration est l'un des indicateurs de développement du secteur microfinance. Il constitue aussi un indicateur d'accès des pauvres dans ce secteur. Le taux de pénétration est le rapport de nombre de membres du secteur par le nombre total de la population. Dans la Région Haute Matsiatra, le nombre de taille moyenne de ménage 1 ou le nombre de chefs de familles est de 230839 en 2005 et le nombre total de membres du secteur microfinance est actuellement de 51110 personnes d'où le taux de pénétration est de 22,14 % (avec la taille moyenne 2 de ménage de 5,5 et la population de la Région Haute Matsiatra 3 de 1128833 habitants). Ce taux de pénétration reste encore faible par rapport à ceux des autres Institutions de la microfinance. Le taux de pénétration de 22,14 est encore minime vis-à-vis de l’importance de nombre de pauvres au sein de la Région. Ceci montre encore un manque de capacité de la microfinance existant dans la Région d’atteindre la population pauvre. A cet effet, la majorité de la population n'a effectivement pas d’accès dans le secteur microfinance pour la Région Haute Matsiatra, ceci reste un point à améliorer. Le faible taux de pénétration constaté dans le district de Fianarantsoa I devrait être la conséquence de l’insuffisance et le très faible revenu de la majorité des ménages dans ce district par rapport aux autres districts chefs lieu de Provinces Autonomes de Madagascar. Ceci est dû à l’insuffisance voire à l’absence des activités porteuses de revenu et d’emploi pour la majorité de la population de ce district. Les six autres districts de la région Haute Matsiatra (Isandra, Vohibato, Lalangina, Ikalamavony, Ambalavao et Ambohimahasoa) ont aussi des faibles taux de pénétration du secteur Microfinance par rapport aux autres régions de Madagascar. Cette situation est d’abord expliquée par leur lieu d’appartenance : zone rurale. Cela peut expliquer aussi par l’absence de culture de rente et le faible rendement de culture vivrière et l’insuffisance de culture de contre saison ainsi que le non développement de l’élevage dans ces districts. L’avantage des districts de Ambohimahasoa et Ambalavao avec leurs taux de pénétrations un peu élevés par rapport à ceux de Vohibato, Isandra, Lalangina et Ikalamavony, est que: (i) ces deux districts ont de commune urbaine traversée par la route

Vice Primature chargée des Programmes Economiques, Ministère des Transports, de Travaux Publics et d'Aménagement du Territoire (VIPTM), Document stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) mise à jour (Antananarivo : VIPTM, Juin 2005), p. 2 Plan Régional de Développement PRD Haute Matsiatra. p.14 3 INSTAT / DSM 93 national N°7, (ii). Le district d’Ikalamavony est désavantageux d’un éloignement et de l’absence des voies d’accès être les communes. Il est à souligné que ces districts ont l’incidence de pauvreté1 le plus élevé (88,3%) dans tout Madagascar. Il est démontré encore une fois ici qu’il y a corrélation entre taux de pénétration du secteur microfinance et le niveau de l’incidence de pauvreté. Dans ces districts, plus l’incidence de pauvreté est le plus grande (88,3%), moins le taux de pénétration de la microfinance est le plus petit.

§2.TIAVO et la révolution verte

Quand on parle de développement économique de la région Haute Matsiatra, on parle également du développement de l’agriculture. Dans le secteur Révolution verte, le Réseau TIAVO prend l’initiative pour le Développement .Il est désigné comme organisme financier pour la gestion du fond un milliard d’ariary octroyé par le pouvoir central .L’objectif de la Révolution verte est d’avoir l’autosuffisance alimentaire par le biais du doublement de la production rizicole en particulier pour l’année à venir. La Révolution verte concerne tout ce qui touche le secteur alimentaire : manioc, riz, carotte, pomme de terre, etc.… Pour la région Haute Matsiatra, le riz est un produit à la fois économique, social et politique, c’est ainsi le produit de première nécessité. Il occupe une place importante dans tous les domaines de la vie des Betsileo. En 2007, la production de paddy est de 218000 tonnes avec surface exploitée de 33000 ha. Ce rendement reste encore insuffisant pour la Région. Sur ce, le Gouvernement lance le programme d’action pour le développement rural, par le biais des divers projets de développement comme la facilitation à l’accès de crédit, l’opération d’engrais, l’opération des petits matériels agricoles, les mesures d’exemption fiscale au matériel et équipement agricole pour avoir le rendement 486000 tonnes pour le 33 000 ha. Malgré l’initiative du pouvoir centrale pour la production et la commercialisation du riz, Il apparait diverses contraintes, comme les contraintes physiques, techniques, économiques. - Les contraintes physiques : une météorologie défavorable : dépression ou cyclones tropicaux et amplitude de variation des pluies (inondations, recherche), l’enclavement des zones de production, la détérioration de l’environnement naturel et la saisie de fertilité des sols, l’état défaillant des irrigations, la mauvaise nature de l’eau. - Les contraintes techniques : le faible Taux d’équipement, la faible application d’itinéraires Techniques améliorés due aux problèmes de communication.

1 Institut National de la Statistique (INSTAT) Direction des Statistiques des Ménages, Enquête auprès des ménages 2002. Rapport Principal (Antananarivo : INSTAT, Novembre 2003), p.20. 94

- Les contraintes économiques : dont coûts élevés des mains d’œuvres écarté et cherté, faible diversité des instruments financiers, sûreté des terres et Insécurité foncière dont la complexité de la procédure d’acquisition des Terres, le coût élevé d’acquisition des titres, éloignement du service des Domaines et la lourdeur du Traitement des dossiers. Déficience des marchés ruraux du riz et la compartimentation du marché dont une forte intégration verticale dans la commercialisation intermédiaire, stratégie d’autoconsommation et aversion pour le risque financier. Enfin, l’insécurité de l’exploitation agricole constitue également des contraintes pour le développement rizicole. Depuis l’année 2007, le réseau offre à tous les Paysans de la Haute Matsiatra, un crédit sur les engrais, les Matériels agricoles, Motoculteur par les biais des fonds pour la Révolution Verte. L’octroi de ce crédit est selon la politique de crédit du TIAVO, c'est-à-dire considéré comme crédit nouvelle : Payement de la Part Sociale variable, majoré de taux d’intérêt de 3%, la durée maximale suit la politique de crédit du TIAVO selon les types de l’objet de crédit. Au cours de l’année 2007, le montant des crédits agricultures octroyés par TIAVO s’est élevé à 1 250 194 973 ariary. Ce qui démontre la place qu’accorde cet établissement aux paysans. Viennent ensuite les crédits professionnels avec 805 506 400 ariary et les crédits particuliers avec un montant total de 229 814 500 ariary. Soit un total de crédits octroyés tout au long de l’année 2007 de l’ordre de 2 285 515 873 ariary.

Schéma n◦ 5. Cycle de l'Approche par structure d'Epargne et de Crédit Autogéré

Epargne Crédit Investissement Refinancement

Source : Centre International de Développement et de Recherche

95

Chapitre 3 : PERSPECTIVES D’AVENIR ET RECOMMANDATIONS

Le développement du secteur microfinance TIAVO est palpable. Il est dû au dynamisme des caisses de base. Le développement entraîne des contraintes au niveau des caisses. Pour l'équilibre des caisses, l'effectif moyen par caisse a une valeur minimale. Or les infrastructures et la densité de la population limitent la marge de manœuvre du secteur microfinance. Ce chapitre examine les contraintes qui peuvent mettre en relief le développement du secteur Microfinance dans la Région et avance quelques recommandations.

Section 1 : EVALUATION ET L’AVENIR DE LA MICROFINANCE

§1.Évaluation • Evaluation du niveau de développement et de l’accessibilité du secteur financier national. Un état des lieux du développement du secteur financier et de la nature des marchés financiers doivent servir le point de départ à la discussion. On doit notamment porter sur le degré d’intégration des populations pauvres ainsi que sur le niveau actuel d’accessibilité et d’utilisation des services financiers. On doit également comprendre une expertise du cadre légal et réglementaire, qui peut être plus ou moins favorable, de la solidité des marchés financiers et de la performance des diverses institutions. Comprendre la nature et l’étendue de la demande en produits financiers parmi les populations pauvres et à faibles revenus est fondamental pour déterminer les produits et services nécessaires sur le marché, et peut également renseigner sur le type organisationnel le mieux adapté pour fournir ces produits et services. Au cours des consultations qui ont précédé la rédaction du présent Livre bleu, une organisation membre d’un réseau international a fait l’observation suivante : « Une vision politique favorable aux pauvres doit se fonder sur la connaissance et la compréhension du secteur, pour éviter que les pouvoirs publics ne fassent plus de mal que de bien dans leurs politiques de microfinance ». • Analyse des obstacles. Une autre étape fondamentale consiste à analyser en profondeur les éléments à même d’entraver ou de favoriser la réalisation de la vision. Où se situent les obstacles et les difficultés ? Quels sont les changements nécessaires ? Ces obstacles peuvent se situer au niveau des politiques générales, de la législation, des réglementations et des directives. Il peut également s’agir d’insuffisances en matière d’infrastructures, de communications et de technologies. Par ailleurs, la faiblesse des

96 capacités institutionnelles et humaines peut lourdement entraver le développement du secteur financier. Chacun de ces domaines peut être influencé par le développement du secteur financier formel et de ses infrastructures, par l’évolution générale des institutions et des ressources humaines du pays, et par l’aptitude des consommateurs à exprimer leur demande en services financiers. • Collaboration avec des partenaires externes. L’intervention de partenaires externes peut être utile pour renforcer les capacités analytiques et confronter les diverses options politiques à des expériences et points de vue internationaux, ainsi qu’à des pratiques reconnues. Les programmes d’évaluation du secteur financier (PESF) du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale sont des instruments de plus en plus utilisés pour évaluer la dimension de « développement » du secteur financier. En outre, les intervenants nationaux tireront parti de la consultation de recommandations, guides et conclusions élaborés par divers réseaux et institutions à l’échelon international. Il existe un certain nombre de références internationales en matière de bonnes pratiques.

§2.L’avenir de la microfinance La microfinance à Madagascar est encore jeune et fragile : Jeune puisqu’elle est en pleine évolution et dynamique. Fragile car le système présente des défaillances qui ne lui permettront pas d’espérer la pérennité souhaitée ; la pression au recouvrement n'est pas fiable, bon nombre d'emprunteur ne peu pas être responsabilisé, pourtant c'est à travers les prêts que les IMF constituent son principales produit, les quatres dimensions de pérennisations qui assurent la viabilité sont encore fragiles : viabilité technique, viabilité financière, viabilité institutionnelle et viabilité sociale Par ailleurs, vu l’analyse des institutions de la microfinance à Madagascar, étant donné son évolution depuis son existence jusqu’à nos jour, on peut aussi déduire que la perspective d’avenir du secteur microfinance pourra avoir une meilleur situation sur des conditions adéquats au bon fonctionnement du secteur même, par le biais de : - la politique générale de l’Etat sur les IMF, - la politique générale des dirigeants et les responsables respectifs au niveau interne de l’institution - ainsi que la diversification des partenaires en termes d’appui financier et même technique.

97

Dans toute situation, la détermination des interventions politiques adaptées est généralement plus aisée lorsqu’elle découle d’un processus d’apprentissage itératif. En conclusion, l’accès aux services financiers de tous les segments de la population ne peut être amélioré que si les stratégies sont transformées en mesures politiques efficaces. Pour ce faire, il convient d’accorder une attention particulière à l’inclusion des pauvres dans les systèmes financiers aujourd’hui et demain. Ce qui pourra nourrir le développement du secteur financier dans son ensemble. Ensuite, en augmentant les opportunités économiques des personnes pauvres et à faibles revenus, elle contribuera aussi à leur intégration dans le développement économique global. Troisièmement, un développement tenant davantage compte des plus démunis sera plus rapide, puisqu’une augmentation plus générale et durable des revenus des ménages pauvres se traduira par une croissance supplémentaire des marchés et économies nationales. Enfin, une croissance économique équilibrée est soutenue une aide à favoriser la pérennité politique et le progrès social. Quant au réseau TIAVO en particulier :  Le Réseau a atteint les principaux objectifs de performance qui lui a été fixé et a abouti son informatisation  TIAVO pourra surmonter à partir de l’année 2006 ses obstacles au développement grâce au financement AGEPMF 2006 et le partenariat IRAM-ICAR  La réussite totale de son développement et de sa pérennisation reste toutefois tributaire de la poursuite de l’appui de l’État Malagasy et de la Banque Mondiale  TIAVO a aussi une vision d’intensifier le Réseau: continuer la création des guichets pour arriver à 92 points de ventes. Perspective d’expansion vers le sud (Toliary)  Mise en place de l’Établissement Financier: Financement de l’AT dont la mission est la mise en place de la caisse centrale: durée idéale 2 ans  Renforcement des compétences des cadres malagasy et des élus (formation)

98

Tableau n◦ XV : Tableau du Plan des affaires TIAVO jusqu’en 2011

(Affaires 2003-2011 Business Plan)

Montant en MILLIERS d'AR 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Nb de caisses 40 40 43 46 46 46 46 46 46 Nb de guichets - 1 20 37 40 46 46 46 46 Nombre total d'épargnants 13 954 18 054 23 904 30 666 36 446 40 617 45 288 50 519 56 378

Nb d'agents 50 60 74 77 73 74 76 80 84

Effectifs siège 39 41 47 48 48 48 48 48 48 Total des effectifs réseau 89 101 121 125 121 122 124 128 132 Source : TIAVO Fianarantsoa 2008

Section 2 : CONTRAINTES ET RECOMMANDATIONS

§1. Contraintes remarquables du réseau

A. Au niveau de l’éducation Vu la faiblesse du niveau d’étude dans les zones rurales, les gens hésitent à se rendre auprès des institutions. De plus, la plupart des paysans pensent que le fait d’emprunter est un acte honteux. Ceci provoque un blocage pour eux avant même de se renseigner sur les bienfaits des produits proposés par les microfinances. La sensibilisation demeure plus difficile avec les gens qui n’ont pas assez de connaissance. Ils ont peur de ne pas être à la hauteur de gérer une activité. Cette incapacité à ne pas pouvoir assurer le risque lié au projet constitue un problème majeur.

B. Au niveau de l’administration et de l’ institution Les paysans ont de difficulté à fournir les garanties exigées par les institutions financières. Certaines exigent des formalités fastidieuses pour pouvoir octroyer des crédits. Le non possession des titres fonciers et de propriété constitue un obstacle pour ceux qui veulent se lancer dans le secteur. C’est surtout dans le monde rural que ce problème s’impose. Les terres passent en possession d’une génération à une autre sans papier légal.

99

Le vol et le détournement de fonds appariaient fréquemment, ceux-ci diminuent la confiance des déposants envers les institutions. Ils préfèrent thésauriser leurs épargnes que de les confier à une institution financière insecurisée. Les institutions n’arrivent pas encore à couvrir les endroits les plus éloignés de la région du Bétsileo. L’enclavement et la mauvaise infrastructure augmentent le coût d’opportunité et par conséquent diminue la motivation des paysans à se rendre auprès des institutions.

C. Au niveau de la culture En général, le fait d’emprunter envers quelqu’un pour les Betsileo ressemble à une défaite face à la lutte quotidienne de la vie menée par tout le monde. Ainsi, même s’il y a une opportunité de besoin de financement, dans leurs activités de production, ils n’osent pas s’endetter pour s’enrichir. Bref, la culture de crédit n’atteint pas encore la plupart de la population de la région Haute Matsiatra. Et donc, la domination de la tradition dans cette région constitue un obstacle au développement de la microfinance mais aussi à la lutte contre la pauvreté. En effet, les gens s’obstinent aux rites et habitudes des ancêtres. C’est une honte de ne pas pouvoir les honorer, à l’exemple de retournement des morts ou famadihana. Ces coutumes comme le famadihana, le lanonana ou festivités font l’objet des dépenses ostentatoires et généralement improductives. Les paysans s’engagent alors à demander des crédits pour les réaliser. Néanmoins, selon l’économiste américain Hirschmann, de tels comportements festifs sont causés par les problèmes de frustration de tous les jours, à l’exemple de pénurie alimentaire dont les conséquences sont la malnutrition, la sous- alimentation. Ceci constitue un énorme risque pour le bénéficiaire d’abord car les crédits accordés ne seront pas affectés à des opérations productives génératrices de bénéfices. Certes il y a la tradition de « atero ka alao » c’est à dire « verser et tirer »mais celle-ci n’est pas sûre de pouvoir combler les dépenses engagées. Donc le risque de non remboursement est très élevé. Par la suite, l’institution qui a octroyé ces crédits va rencontrer des problèmes au niveau de recouvrement car ses clients deviennent insolvables. Et même s’ils ont les moyens, ils préfèreront thésauriser leur épargne en attendant le moment voulu au lieu de les placer dans les institutions de microfinance.

100

§2. les faiblesses au niveau du système financier

A. Faiblesse des IMF en general Une des particularités de la microfinance à Madagascar est la relative fragilité des IMF. Cette fragilité est décrite dans la partie ci-dessous, en utilisant notamment des comparaisons avec les statistiques obtenues par le Micro Banking Bulletin (MBB) qui regroupe des informations financières sur les institutions de microfinance. • Problème de gouvernance. Il existe un grave problème de gouvernance au sein des institutions mutualistes qui constituent la grande majorité des IMF à Madagascar. L’ensemble du marché s’en trouve par conséquent fragilisé. Plusieurs difficultés apparaissent: - Le bénévolat peut entraîner un manque de motivation chez certains élus ainsi que des départs fréquents avant la fin de mandat. Le besoin de mener des activités rémunérées n’est pas toujours compatible avec leur mission. - Le niveau de formation des dirigeants, ainsi que leurs compétences souvent insuffisantes en gestion et en finance, ne leur permet pas de remplir correctement leurs fonctions. - Des comportements sociaux contraires à la mutualité existent; favoritisme dans l’octroi de crédit, malversations et mauvais exemples dans le remboursement du crédit. Les mutuelles sont par conséquent souvent mal gérées. Les relations entre les techniciens salariés et les élus sont parfois tendues, en particulier en ce qui concerne la prise de décisions et la répartition des tâches au sein des caisses. • Manque de systèmes et de contrôles internes. En période de croissance cette faiblesse pose des risques accrus, et beaucoup de personnes interrogées nous ont parlé d’un nombre important de détournements. Les systèmes d’information et de gestion (SIG) informatisés sont encore peu répandus. Même si les procédures étaient mises en place, il est difficile de faire un suivi rapproché de l’activité. Ce manque de moyens techniques est doublé par la difficulté à mettre en place un contrôle interne efficace, dû aux manques de moyens humains et financiers. • Rareté des ressources humaines. Le recrutement et la gestion des ressources humaines représentent un défi pour les IMF à Madagascar et plus particulièrement pour ceux implantés en milieu rural. La rareté du

101

personnel qualifié entraîne des coûts importants en recrutement et en formation. Il est particulièrement difficile de trouver du personnel qualifié en zone rurale ou d’en faire venir des villes. Difficultés à atteindre la pérennité financière hors subvention. • Fragilité des prestations de services aux IMF Les prestations fournies aux IMF demeurent généralement assez faibles et dépendent d’éléments externes qui fragilisent leur pérennisation. • Insuffisance de prestataires de services nationaux qualifiés. La taille restreinte du marché malgache, et le manque de personnes formées expliquent le fossé observé entre l’offre et la demande en prestataires et consultants nationaux. L’offre est insuffisante pour plusieurs types de services tels que le contrôle interne, le conseil en management (par exemple : plans d’affaires), les SIG et la comptabilité. • Problèmes d’accès à la formation. Il existe plusieurs causes au manque d’accès des IMF aux formations. Tout d’abord, l’offre en formation est peu visible et mal coordonnée. Par conséquent, les formations sont parfois offertes simultanément et les thèmes sont parfois redondants. L’offre de formation reste trop centralisée à Antananarivo. Il existe une vraie demande pour des formations plus facilement accessibles pour les IMF implantés dans des régions enclavées, ce qui leur permettrait de réaliser des économies en temps de travail et en frais de déplacement. Les subventions des projets des bailleurs font parfois concurrence aux prestations du secteur privé. • Transfert de compétence limitée. On constate un vrai manque de transfert des compétences dans l’assistance technique provenant de l’étranger. Ainsi, les formations se succèdent sans vraiment s’intégrer au sein des IMF. On parle parfois de pérennisation des prestataires de services plutôt que des IMF. Il est néanmoins possible que les IMF ne fassent pas toujours tout leur possible pour considérer la formation comme un investissement continu et indispensable à leur pérennité. • Visibilité et poids limité. Les associations professionnelles ne semblent pas avoir assez de poids quand il s’agit de défendre les intérêts de la profession. En revanche, les avantages de la microfinance et son mode de fonctionnement ne sont pas assez diffusés et connus, ni auprès des autorités, ni auprès des bailleurs de fonds, ni auprès du public en général, ni même parfois auprès des

102

IMF. Cette méconnaissance peut nuire au développement de la microfinance (par exemple la croyance que le microcrédit propose des taux usuraires, la subvention à l’achat d’intrants, ou la bonification des taux d’intérêt). • Absence de statistiques globales, standardisées et régulières. Les statistiques sur les IMF et leurs activités disponibles auprès de la CSBF, des associations professionnelles, de la CNMF et de certains projets sont partielles et ne se recoupent pas. On peut par exemple noter que pour élaborer des statistiques de ce rapport, l’équipe a dû réconcilier des données divergentes provenant de l’APIFM, de l’AIM et de l’AGEPMF. • Absence de centrale des risques. Le manque d’information sur les clients et leur comportement financier entraîne des coûts et risques pour les IMF. En l’absence d’une centrale de risques, les IMF prennent des décisions sans avoir une information complète sur l’historique de leur clientèle, ce qui augmente le danger d’impayés, et le risque que les clients empruntent à plusieurs IMF à la fois. Il existe néanmoins un début de partage d’information sur les mauvais payeurs, sous l’égide de l’APIFM. Par ailleurs la CSBF, avec l’appui de FIRST et de MCA mène une étude sur les options de faisabilité d’une centrale de risque (ce point est indiqué dans les recommandations). • Faiblesses au niveau macro Malgré les progrès en infrastructures essentielles, la situation macro-économique reste instable. Cette instabilité a des implications directes sur la microfinance et le secteur financier en général par la hausse des taux directeurs des banques et la concurrence des bons du trésor. Les IMF placent ainsi parfois en bons de trésor plutôt qu’en crédit tandis que l’inflation augmente les charges d’exploitation de celles-ci. Enfin, la dévaluation de plus de 30% de l’ariary en 2004 et 2005 a eu des conséquences négatives sur le remboursement d’emprunts des IMF en monnaie forte et sur les achats de biens importés nécessaires à l’activité (véhicules, informatique, etc.). La fragilité structurelle de l’agriculture pose également un problème avec des conséquences directes pour l’ensemble des acteurs de la microfinance. Augmenter les productions et productivités agricoles requiert un grand nombre d’interventions différentes. Bien entendu, les investissements financiers sont essentiels, mais l’amélioration des infrastructures et des techniques agricoles, le règlement du problème du foncier, l’organisation du monde rural ainsi que la transformation, la distribution et la

103 commercialisation des produits agricoles, sont également importants pour rendre l’agriculture malgache plus productive. Toutefois, il existe une certaine incohérence, entretenue par les bailleurs, dans la politique de financement à l’agriculture: la nécessité d’augmenter rapidement la production génère une pression sur les IMF afin qu’ils prêtent en dépit des risques et de leur manque de capacité interne. Le besoin d’agir rapidement sert souvent de justification pour le recours à de mauvaises pratiques en microfinance qui, à terme, mettent en danger la pérennité des IMF, sans pour autant régler le problème agricole. En rendant les IMF plus vulnérables, ces mesures pourraient avoir pour conséquence de ralentir l’accès des pauvres aux services financiers. • Supervision par la CSBF encore faible. L’organisme de supervision est en place mais l’équipe spécialisée en microfinance est encore relativement réduite pour la tâche et manque de moyens. Une conséquence de cette situation est le temps prolongé que prennent l’instruction et la délivrance des agréments. La loi couvrant la microfinance est approuvée, mais les décrets d’application restent à rédiger. Certaines règles prudentielles et/ou leur application doivent par ailleurs se rapprocher des standards internationaux. Par exemple, plusieurs IMF suivent leur portefeuille à risque uniquement à 90 jours, durée trop longue pour la mesure efficace du risque de produits essentiellement courts comme les microcrédits. • Système judiciaire inefficace. L’équipe a recueilli de nombreux témoignages sur des actions délictueuses (détournements) peu ou pas punies. La lenteur des procédures judiciaires et leurs coûts élevés (droits pour les hypothèques), en particulier en ce qui concerne les exécutions de sûretés, met en péril l’équilibre des IMF. D’une façon plus générale, l’absence fréquente de titres de propriété valable et d’autres garanties réelles constituent un obstacle au développement de la microfinance

B. Les facteurs de faible taux de pénétration Diverses raisons peuvent expliquer la faiblesse de taux de couverture du réseau dans la région Haute Matsiatra. D’ailleurs, on peut distinguer les causes externes et les causes internes au secteur. • Offre ne répondant pas entièrement à la demande

104

La demande de crédit n’est pas assez couverte, en particulier en ce qui concerne le crédit à moyen et à long terme. On constate aussi un nombre limité d’emprunteurs, ce qui est dû à plusieurs raisons: - des insuffisances méthodologiques, par exemple l’exigence de garanties réelles que les clients pauvres ont du mal à fournir; - l’attractivité du placement des actifs en Bons du Trésor (BTA) par rapport aux portefeuilles de crédits avec des taux d’environ 20%; et le fait que les dépôts soient pour la plupart à court terme n’incite pas les IMF à octroyer des crédits à moyen et à long terme • Un taux d’intérêt encore élevé : 2 à 3 % /mois Le taux d’intérêt affiché par le réseau est loin d’être abordable et incitatif. Ce qui équivaut à 24 à 36 %/an, soit 2 à 3 fois supérieur au taux bancaire. Ce taux diminue le nombre de clients, pourtant toujours croissant. Seuls, ceux qui « ont des affaires qui marchent » peuvent y accéder. Cependant l’on sait bien que les gens qui ont de bons projets (à moyen ou à long terme) sont peu chanceux d’obtenir des prêts. Il faut aussi souligner que ce taux élevé, constituera plus tard pour les MPME des charges assez considérables. • Un problème de mobilisation de l’épargne Le faible revenu des Malgaches (surtout les paysans) ne leur permet pas de concevoir la notion d’épargne. Le peu d’argent qu’il gagne, ils préfèrent le garder chez eux pour prévoir les mauvais jours. L’analphabétisation qui sévit notamment dans le milieu rural, nuit leur confiance aux étrangers (ici les IMF) par peur d’être berné par ces derniers. Puis la majorité des Malgaches perpétue les coutumes. Ils considèrent comme leurs ancêtres que seuls le nombre de tête de zébu (bétail), la surface de terres cultivables (rizière), les bijoux composent la richesse. Tout ceci additionne au manque d’information, ne fait qu’amplifier la réticence des paysans envers les IMF. • La culture de paiement Les paysans en général n’ont pas encore la culture de paiement, ils pensent que le crédit est un droit de tout citoyen et qu’il n’est pas par conséquent, nécessaire de le rembourser. Diverses pratiques, politiques et sociales, ont introduit chez eux ce sentiment, devenu généralisé pour toute la population rurale.

105

Autrefois les paysans sont accoutumés à recevoir un crédit de la part de la banque publique (BOA), aujourd’hui clos. Le crédit en question est au faible taux d’intérêt, et est accompagné par une facilitation d’achat de fertilisants. De plus les produits étaient rachetés à un prix supérieur à celui prévalant sur le marché. Les paysans habitués à ces genres de subvention, ne se soucient plus de rembourser leurs prêts. • Le taux d'emprunteurs s'avère également un indicateur d'accès des pauvres au secteur microfinance, c'est le nombre d'emprunteurs rapporté au nombre de ménage. Dans la Région Haute Matsiatra ce taux est de 1,619%. C'est un taux extrêmement faible. Il justifie encore une fois l'existence de problème d'accessibilité de la population pauvre au secteur microfinance dans la Région Haute Matsiatra, ce qui est dû à l’insuffisance des emplois productifs.

§3. Recommandations A. Au niveau de l’institution et de l’administration

• Lancement d’un terminal de payement électronique : La microfinance TIAVO pour que les réseaux puissent suivre le développement technologique dans le monde financier actuellement, TIAVO devrait avoir un projet d’installation du terminal de paiement électronique (TPE). Il sera marqué par l’utilisation de carte puce pour chaque membre et les caisses peuvent utiliser des cartes puce même dans le périphérique de Haute Matsiatra à condition que les caisses soient couvertes par le réseau Zain. Le système de paiement par porte monnaie électronique dont le support est la carte à puce permet à chaque client détenteur de la carte : De payer par carte des achats effectués auprès de commerçants équipés, de faire des retraits d’argent dans les distributeurs automatiques de billets, et de faire des dépôts et retraits d’argent dans les caisses de la TIAVO équipés d’un terminal de paiement électronique (TPE). La carte à puce TIAVO est donc un porte- monnaie électronique dans le quel est stocké une valeur d’argent qui est au choix : - prépayée par le client auprès de la caisse de TIAVO, via un versement en espèces ou par débit de son compte, - créditée par TIAVO émettrice, selon un mode pré autorisé c'est-à-dire un rechargement automatique mensuel plafonné au montant du crédit programmé par TIAVO. Les avantages sont donc :

106

- La capacité à retirer rapidement de l’argent dans les distributeurs automatique de billets entraine une disponibilité permanente des comptes soit 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, permet d’accéder rapidement aux informations du compte ainsi que ce service peut être utile notamment dans le cas d’une émission de carte au profit d’un tiers, par exemple la mère de la famille pour ses dépenses mensuelles. Du point de vue de TIAVO, le système de pré- paiement électronique diminue les risques de fraude et d’erreurs dans la mesure où les opérations manuelles et les transactions physiques d’argent sont réduites. - Les charges de gestion sont réduites et TIAVO gagne en efficacité opérationnelle et financière. Dans la capacité des TIAVO de s’approprier et d’intégrer la dimension monétique dans leurs opérations, les porteurs à adopter des moyens de paiement moderne au détriment des espèces, les commerçants qui doivent faire l’acquisition d’un terminal de paiement automatique (TPE). Ce type de service s’adresse plutôt à une clientèle vivant au milieu urbain appartement à la classe moyenne ou aisée des TIAVO qu’à une clientèle à faible revenu dont la barrière de coût sera plus forte. L’évolution des mentalités semble aussi un facteur déterminant du succès de ce nouvel outil. • Inciter les IMF à assainir et mieux suivre le portefeuille. Financer une assistance technique spécifique aux IMF pour régler ce problème au plus vite: (i) mettre en place des plans de récupération de portefeuille qui comprennent des procédures exceptionnelles de récupération d’impayés, la création d’équipes dédiées au recouvrement, l’établissement de cibles et des systèmes de motivation pour ces équipes; (ii) financer des études des causes des impayés, pour mieux y remédier et mieux les prévenir. • Au niveau de service d’engagement sur le dossier de crédit : il faut que le technicien du réseau font de suivi sur le dossier de crédit de caisse d’épargne car certains ne suivent pas l’ordre légal, on prend un exemple : la loi dicte que c’est le 33% du revenu de l’emprunteur sont autorisés pour faire le remboursement de leur prêts, certains agents de crédits octroi de crédit, or presque la moitié du revenu de l’emprunteur est destinée pour le remboursement du TIAVO. • Au niveau du recouvrement, le réseau TIAVO doit améliorer sont mode de recouvrement dans les caisses de bases, car souvent les agents de crédit du réseau TIAVO font des abus lors du recouvrement « exécution forcée », or la loi n’autorise pas l’emprunteur à saisir les biens des débiteurs sans l’autorisation du tribunal.

107

• Au niveau du service audit et inspection le réseau TIAVO doit installer un inspecteur vérificateur à chaque mutuelle pour éviter tous les risques éventuels, en réalité un inspecteur doit passer à la caisse au moins une fois par semaine, le cas du réseau TIAVO, les inspecteurs se regroupent au siège. • Au niveau du service administration et financier le service doit devrait fournir u game de formation sur les nouveaux recrus (guichetier et caissier) car ils sont souvent moins qualifiés. Ce manque de formation des agents entraîne des risques aux erreurs en matière de comptabilité du réseau. • Etablir des fonds de garantie. Cet outil souvent controversé devra être piloté avec prudence et professionnalisme, en insistant sur l’effet de levier, le partage de risques, et en évitant les effets pervers potentiels (par exemple, négligence du suivi de remboursement). • Enfin au niveau de l’infrastructure, il faut que le réseau TIAVO dans ses propres caisse de base procède à des infrastructures comme les magasins de stockages à son propre nom, car souvent, le réseau TIAVO pratique encore ses stockages de GCV dans la propriété du débiteur elle-même, ceci pourra entrainer des incidences sur la securité des produits suivi d’une perte.

B. Au niveau social

• Au niveau social, en terme marketing, le réseau TIAVO devrait améliorer la qualité du lancement des nouveaux produits, le cas de crédit LVM par le biais de la sensibilisation et la qualité des formations aux paysans qui sont encore insuffisants et pourront entrainer la rigidité du taux de pénétration. • Au niveau du contrat, le contrat du TIAVO demande l’autorisation de l’époux pour l’octroi du crédit, même si dans certains cas, l’emprunteur n’est légalement pas marié. Or, en matière de régime matrimoniaux malgache, il y a les biens communs des époux, les biens propres de l’époux autrement dit bien acquis avant le mariage. Et en cas de saisie des biens pour le non payement de prêts, l’époux peut faire opposition sur ses propres biens.

C. Au niveau de l’Etat

• Bien que les recommandations s’adressent aux IMF, elles ne pourront pas être mises en place sans une coopération étroite de celles-ci avec les acteurs clés de la microfinance que sont les praticiens, le secteur privé et le gouvernement.

108

- Continuer à mettre en relation les IMF avec les banques et les investisseurs privés, puis les préparer à la négociation en leur donnant des exemples de contrats. - Encourager l’accès des IMF aux notations financières (ratings) en accédant aux formations et aux subventions du Fond de Notation ou en utilisant le fond multi-bailleurs pour financer ces activités. Un rapport de notation apporte de la transparence et constitue un outil clé pour accéder aux capitaux privés des investisseurs et des banques. • Appuyer la réforme du système judiciaire. La réforme du système foncier et judiciaire demande des investissements à long terme. En plus d’un soutien permanent à cette réforme, on devrait se pencher en particulier sur les dossiers en cours comme l’avant-projet de loi sur les garanties concernant l’extension des procédures de nantissement et de gages ou le Plan National Foncier. • Financer un séminaire sur le rôle du secteur public dans la microfinance. On pourrait s’inspirer des modules de formation existants sur le rôle du gouvernement dans la microfinance afin de réaffirmer les rôles respectifs des secteurs privés (opérationnel) et publics (environnement et réglementation). www.cgap.org/direct/ressource . Un séminaire pourrait servir à divulguer les notions déjà inscrites dans le cadre de la SNMF. • Mettre en application le rôle du MEFB comme unique ministère de tutelle. On doit inciter le gouvernement à confirmer le rôle exclusif du MEFB dans la conception et la gestion quotidienne des programmes. Toute activité de microfinance, même lorsqu’elle prend la forme de composantes dans des programmes gérés par le MAEP doit rentrer sous la tutelle du MEFB. De plus, on doit s’assurer que le projet qui inclut une composante financière, en milieu urbain, agricole ou rural, intègre les bonnes pratiques de la SNMF. En ce qui concerne le grand nombre d’organes de coordination impliqués dans la microfinance, on devrait concentrer le soutien à la CNMF au sein du MEFB. • Promouvoir la Coordination Nationale en tant que facilitateur. La CNMF n’a pas de rôle de direction à jouer. On devrait aider la Coordination Nationale à établir la priorité de ses responsabilités telles que - la bonne coordination - la diffusion des bonnes pratiques en travaillant étroitement avec l’ensemble du comité de pilotage auprès des instances de décision gouvernementales comme l’Assemblée Nationale et le Sénat, la Présidence, etc.

109

Ce rôle de facilitateur permettra ainsi au secteur privé d’offrir des services financiers et des services d’appui aux IMF, et à la CSBF de jouer pleinement son rôle de supervision et réglementation. - Renforcer la capacité de la CSBF • Aider à la mise en œuvre d’une organisation efficace de supervision. On doit aider la CSBF à mieux organiser ses services, par exemple pour la délivrance et l’instruction des agréments, la centralisation des données, la formation des inspecteurs, la coordination avec les services de contrôle interne des IMF et sociétés d’audits. Il peut s’agir de formation, mais aussi d’équipements, d’appui technique, etc. • Appuyer l’élaboration et la diffusion des décrets et des notes d’instructions relatives à la nouvelle loi. Cette tache urgente nécessite un appui technique concret de la part des bailleurs. Avec l’appui de la Banque Mondiale par exemple, la CSBF pourra continuer à examiner les expériences dans le monde et en cherchant à les adapter à la situation locale. On doit faire en sorte que le gouvernement adopte les décrets et les notes d’instruction sans trop tarder afin d’éviter une période de vide juridique.

110

CONCLUSION

La Région Haute Matsiatra compte beaucoup sur l'appui des institutions de la microfinance mutualistes (IFM) pour lutter contre la pauvreté et aider au développement économique de la Région. Initialement, prévu pour résoudre le problème de financement du monde rural, la microfinance se présente aujourd'hui comme moyen approprié pour réduire la pauvreté à Madagascar. Le développement de la microfinance s'effectue en trois phases. Le projet pilote où l'objectif est l'émergence du mouvement mutualiste à Madagascar. Cet objectif se traduit par l'implantation des IMF, d'épargne et de crédit en milieu rural. La deuxième phase s'est distinguée par l'élaboration des textes régissant les activités et les organisations des IMF, dans la troisième phase la consolidation des réseaux existants et l'invention d'autres formes d'institutions de microfinance constituent les principaux objectifs. Parmi ces nouvelles formes figurent les Institutions Financières Non Mutualistes (IFM) dont la principale mission est de venir en aide aux microentreprises. Les nouvelles orientations qui se dessinent, laissent apparaître la volonté d'encourager les couches les plus pauvres tels que les femmes intégrées à l’IFM par le système de crédit avec éducation. En tout état de cause, les personnes pauvres et à faibles revenus veulent des services financiers répondant à leurs besoins en vue de mieux gérer leurs ménages et leurs entreprises. Ces besoins ne sont guère surprenants : des services financiers pratiques, abordables, souples, disponibles de manière permanente et sûrs. Pour la construction de secteurs financiers accessibles à tous, un défi fondamental reste à relever : élargir la capacité des établissements de détail à servir les personnes exclues ou mal desservies. La forme juridique et la structure de propriété ne déterminent pas nécessairement l’échelle d’activité, l’efficience, l’efficacité et la pérennité de l’institution. Les différents types de prestataires de détail ont chacun leurs forces et leurs faiblesses, leurs difficultés et leurs atouts, y compris la gamme de produits qu’ils peuvent offrir. L’orientation commerciale d’une organisation ne l’empêche pas forcément de fournir des services financiers de qualité aux pauvres ; de même, la vocation sociale d’une organisation ne garantit pas qu’elle serve les pauvres efficacement. En fait, il existe un lien direct entre la rentabilité (que ce soit pour une institution à motivation sociale ou commerciale) et l’échelle d’activité : les institutions rentables ont prouvé qu’elles pouvaient atteindre nettement plus de clients pauvres que ceux qui ne le sont pas. Les politiques gouvernementales ainsi que l’appareil législatif et réglementaire peuvent entraver la construction de secteurs financiers accessibles à tous, mais ils peuvent

111

également être des instruments de réorganisation et de revitalisation du secteur financier, en ciblant plus particulièrement les questions relatives à l’intégration de la microfinance dans le secteur financier. Des choix essentiels doivent être faits à l’égard du positionnement politique du gouvernement, du rôle de l’État dans l’intermédiation financière et de l’élaboration de mesures fiscales incitatives pour le développement d’un secteur financier qui sert particulièrement les pauvres. Actuellement, la présence du réseau TIAVO a des impacts sur le développement de la région, un développement économique marqué par le service financier de proximité par excellence ; un service qui touche le finance de l’économie en générale, particulièrement le monde rural, par le fait qu’il participe au changement de mentalité des paysans ainsi qu’au développement socio-économique remarquable. Il joue aussi un rôle à la diminution de la thésaurisation qui est l’un des facteurs qui tue l’économie, à la disparition des usuriers et les « vary maintso » ayant pratiqués par les agents exclus par le système bancaire traditionnel tels que les banques. Cependant, les banques ne sont pas convaincues que la microfinance constitue un créneau pour leur activité. Les raisons évoquées sont les coûts élevés du programme de microfinancement et l'insuffisance de législation en matière de microfinance. En effet, les opérations de crédits sont nombreuses mais les montants sont faibles. Le coût d'intervention en cas de litige dépasse rapidement le montant à recouvrer. Le réseau TIAVO projette cependant d'étendre leur activité d'ici l'an 2010 pour atteindre un taux de pénétration de 10% des familles. Il compte sur la réduction de la hauteur de garantie pour assurer leur crédit.

112

BIBLIOGRAPHIE

I - OUVRAGES GENERAUX • BAIROCH Paul, Développement, Encyclopédie Economique, Economica 1990 • BOUSSARD Jean Marc, Economie de l’agriculture, Economica 1997 • GELEDAN Alain, Sciences économiques et sociales, Edition BELIN, Paris Avril 1999 • DROUIN Jean-Claude : « sciences économiques et sociales », édition HATIER Paris 2000 ; • MOURJI Fouzi et all : « le développement face à la pauvreté, Réseau analyse économique et développement », édition ECONOMICA/AUF/CRDI, France 2006 ; • Dictionnaire économique et science social, 4 e édition NATHAN, 1998 • HUGON Philippe, GENTIL Dominique : Le financement décentralisé, Edition PUF 1996 • LELART Michel : La pratique d’épargne et de crédit dans les pays en voie de développement, Edition AUPELF, 1990 • LAPENU Cécile, WAMPFLER Betty : Le microfinancement dans les pays en développement, Evolution, théorie et pratique, Edition CIRAD, 1997 II- COURS THEORIQUES • Monsieur MODONGY Rolland : « cours économie de développement », Université de Toamasina, 2007. • Monsieur RAROVOSON Seth Arsène : « cours économie rurale », Université de Toamasina, 2007 • Madame RICHARD Blanche Nirina : « cours théorie économique », Université de Toamasina, 2007. • Monsieur ZAFALY Marie Edmé : « cours technique bancaire », Université de Toamasina, 2007. III – MEMOIRES DE MAITRISE  HARIMANANTSOA Rinah Francis, « Acquis et limites de la microfinance » (Cas de la région Haute Matsiatra », mémoire de maîtrise es sciences économiques, 94 pages.  HAJARIVONY Jimmy François, « Projet d’implantation d’une institution de microfinance dénommée FIAVOTANA » dans la région Haute Matsiatra (commune rurale Mahasoabe), mémoire de maîtrise es sciences de gestion, 110 pages.  RASOANJANAHARY Julie Eva, « Analyse économique de la microfinance et du développement rural dans le district de Marovoay.», mémoire de maitrise es science économique, 82 pages.

113

II – DOCUMENTS, JOURNAUX OU PERIODIQUES • La gazette de la grande île du vendredi 05 novembre 2004 • La gazette de la grande île du vendredi 28 novembre 2008, n°1735 : microfinance, un taux de pénétration à 9.25 % cette année. • Loi n°95-030 relatives à l’activité et au contrôle des établissements de crédits • Loi n°96-020 réglementation des activités et organisation des IFM • Gramen Bank, performance and sustainability World bank discussion n°306 Khander, S.R, Khalily (1995) • Le secteur informel et les institutions de microfinance en Afrique de l’ouest Document technique de la Banque Mondiale n°342 (1996) Dossier préparatoire des journées d’études IRAM 7-8 September 2001 • Analyse du cadre juridique et réglementaire pour la microfinance Chemonics international /USAID Madagascar • Rapport d’activités 2002 et perspectives 2003 : FERT Madagascar Organisation professionnelle agricole de coopération internationale pour le développement • Atelier de concertation nationale sur la microfinance rurale 28 au 30 Janvier 2003 Ministère agriculture, de l’élevage et de la pêche Mars 2000 IV - SITES WEB • www.cgap._technical_guides04 • www.lamicrofinancement.cirad.frl • www.lamicrofinance.mg • www.apifm.mg

114

LISTE DES ILLUSTRATIONS Tableau n° I : Répartition de la population dans chaque district………………………….. 11 Tableau n° II : Evolution de la population…………………………………………………... 12 Tableau n° III : Répartition de la population urbaine et population rurale...………………... 13 Tableau n° IV: Les indicateurs faisant ressortir l’efficacité du système éducatif dans la région. Année 2006/2007……………………………………………………………. 14 Tableau n° V : Nombre de centre de soins par district……………………...………….. ….. 15 Tableau n°VI : Effectif du personnel médical et de la population cible dans la région…….. 16 Tableau n° VII : Tableau des emplois des chefs de ménages………………..……………... 17 Tableau n°VIII: Répartition d’activité régionale des établissements créés en 2005 selon les secteurs d’activité dans Haute Mahatsiatra………………………………………………….. 19 Tableau n° IX: Effectif des entreprises industrielles par district en %...... 20 Tableau n°X : Effectif des entreprises artisanales dans la Haute Mahatsiatra……………… 21 Tableau n°XI : Eléments pour la mise en œuvre…………………………………………… 34 Tableau n° XII : Politique du Gouvernement relative à la microfinance à Madagascar……. 49 Tableau n° XIII : Tableau des Mutuelles et ses sections………………………………...... 52 Tableau n°XIV : Tableau des Mutuelles sur les littorals...... 54 Tableau n° XV : Tableau de recapitulation des taux d’interêt...... 61 Tableau n° XVI: Tableau des inetrêt de depôts...... 78

LISTES GRAPHIQUES ET DES SCHEMAS Liste des graphiques Graphique n°1 : Evolution du nombre des membres…………………………………...... 65 Graphique n°2 : Evolution de l’encours de crédit en million d’Ariary …………………….. 77 Graphique n°3 : Evolution détaillé de l’épargne en million d’Ariary……… ..…………….. 79 Liste des schémas Schéma n°1 : Organigramme de l’union………………………………………………...... 55 Schéma n°2: Organigramme des mutuelles………………………………………………… 56 Schéma n°3 : Organigramme des sections………………………………………………… 57 Schéma n°5 : Cycle de l’approche par structure d’épargne et de crédit autogérés………… 95

115

TABLE DES MATIERES SOMMAIRE REMERCIEMEMTS LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES METHODOLOGIE INTRODUCTION Partie I :CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA REGION HAUTE MATSIATRA ...... 10 Chapitre I : ETAT DES LIEUX DE LA REGION HAUTE MATSIATRA ...... 11 Section 1 : SITUATION GEOGRAPHIQUE ...... 11 §1.Situation géographique ...... 11 §2. Identification et structure administrative ...... 11 Section 2 : SITUATION DEMOGRAPHIQUE ...... 11 §1.Croissance démographique ...... 12 §2.Composition et répartition de la population ...... 13 Section 3 : CARACTERISTIQUES SOCIALES...... 13 §1. Dimension éducative ...... 13 A. Contexte général ...... 13 B. Situation de l’éducation ...... 14 §2. Dimension sanitaire ...... 15 A. Les nombres de centres de santé dans chaque district ...... 15 B. Le ratio population/personnel soignant ...... 16 Section 4 : POTENTIALITES ECONOMIQUES ...... 18 §1. L’agriculture ...... 18 §2. Industrie ...... 19 §3. L’artisanat ...... 20 Chapitre 2 : LE DEVELOPPEMENT DE LA REGION ...... 22 Section 1 : LA POLITIQUE GENERALE DU DEVELOPPEMENT DU PAYS ...... 22 Section 2 : PLAN GENERAL DU DEVELOPPEMENT DE LA REGION ...... 23 Section 3 : PROGRAMME REGIONALES DU DEVELOPPEMENT DE LA REGION HAUTE MATSIATRA ...... 24 §1.Investissements de base à caractère économique ...... 24 A. Infrastructures de communications : routes, chemin de fer, voie aérienne ...... 24 B. Infrastructures productives : réseaux hydro agricoles ...... 25 C. Infrastructures (et services) économiques amont/aval de la production ...... 25 D .Electrification rurale ...... 26 §2. Sécurisation humaine et sociale ...... 26 A. Domaine de la santé ...... 26 B. Les grands problèmes et les principales maladies de santé publique ...... 27 C. Santé de l’enfance ...... 28 D. Santé de la reproduction des adolescents et des mères ...... 29 E. Amélioration de l’accès à l’eau potable ...... 29 F. Domaine de l’Education ...... 30 G. Performances scolaires en enseignement général ...... 30 H. Enseignement technique et formation professionnelle ...... 31 I. Enseignement supérieur et formations qualifiantes ...... 31 §3. Services d’appui à la production ...... 32 A. Information, Communication et Télécommunications ...... 32 B. Sécurisation foncière ...... 32 C. Système de financement, d’épargne et de crédit ...... 33

116

Chapitre 3 : PRESENTATION GENERALE DE LA MICROFINANCE ...... 36 Section 1 : CONTEXTE DE LA MICROFINANCE A MADAGASCAR ...... 36 §1. Historique de la microfinance à Madagascar ...... 36 §2. Situation du secteur financier et de la microfinance à Madagascar ...... 37 A. Le marché de la microfinance...... 37 B. Secteur financier ...... 40 C. La microfinance...... 40 Section 2 : ENVIRONNEMENT DE LA MICROFINANCE A MADAGASCAR ...... 41 §1.Cadre juridique et institutionnel ...... 41 A. Concernant la législation ...... 41 B. Constitution d’une IMF ...... 41 §2.Différents types des IMF ...... 41 A. L’association professionnelle des institutions financières mutualistes (APIFM) ...... 42 B. Activités et services de l'APIFM ...... 42 C. L’association professionnelle des institutions financières non mutualistes (AIM) ...... 44 §3. Rôles de l’Etat sur le contrôle d’activité de la microfinance ...... 45 A. Lois et réglementations ...... 45 B. Les acteurs du secteur microfinance à Madagascar ...... 46 C. Evènement de la microfinance à Madagascar ...... 46 Section 3 : TYPOLOGIE DU SYSTEME ...... 50 §1.Origine et évolution de l’institution financière TIAVO ...... 50 A. Historique ...... 50 B. Zone d’intervention ...... 52 §2. Structure organisationnelle ...... 54 A. Organigramme de l’union ...... 55 B. Organigramme des mutuelles ...... 56 C. Organigramme des sections ...... 57 §3.Typologie du système ...... 57 A. L’environnement du reseau : ...... 57 B. Condition d’accessibilité ...... 60 c- Le réseau TIAVO et la nouvelle technologie ...... 62 Partie II :LA MICROFINANCE TIAVO AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT ...... 63 Chapitre 1 : PORTEES ECONOMIQUES, SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES .. 64 Section 1 : PRESENTATION DES ACTIVITES ...... 64 §1. Objectifs et missions ...... 64 §2. Les Crédits ...... 65 A. Les crédits à court terme aux professionnels ...... 65 B. Les crédits particuliers ...... 68 C. Les crédits à court terme ...... 69 D. Le crédit Agriculture ...... 70 E. Le crédit Location Vente Mutualiste ...... 74 §3. L’Epargne ...... 77 A. Dépôt à terme ...... 77 B. Le dépôt à vue ...... 79 C. Les services connexes ...... 79 Section 2 : IMPACTS DE LA MICROFINANCE SUR LES INDICATEURS ECONOMIQUES ...... 80 §1. Effets directs de la microfinance ...... 80

117

A. Les impacts sur les revenus ...... 80 B. Les impacts sur le niveau de vie ...... 81 C. Les impacts sur les habitudes quotidiennes ...... 81 D. Les impacts sur les investissements majeurs à temps...... 82 §2.Effets liés de la microfinance au niveau de l’épargne ...... 83 Section 3 : ANALYSE SOCIO-ORGANISATIONNELLE ...... 83 §1. TIAVO face au développement social ...... 83 §2. Approche phycologique ...... 84 §3. Acquisition de diverse formation ...... 85 Chapitre 2 : LA MICROFINANCE TIAVO ET LES DISTRICTS DE LA REGION HAUTE MATSIATRA ...... 86 Section 1 : TIAVO ET LES DISTRICT DE FIANARANTSOA I , VOHIBATO, LALANGINA, ISANDRA ...... 86 §1. TIAVO et le District de Fianarantsoa I ...... 86 §2. TIAVO et le District d’Isandra ...... 87 §3. TIAVO et le District de Vohibato ...... 88 §4. TIAVO et le District de Lalangina ...... 89 Section 2 : LA MICRO FINANCE TIAVO ET DISTRICT D’ IKALAMAVONY, AMBOHIMAHASOA, AMBALAVAO ...... 90 §1. TIAVO et le District Ikalamavony ...... 90 §2. TIAVO et le district d’Ambohimahasoa ...... 90 §3. TIAVO et le District d’Ambalavao ...... 91 Section 3 : VUE D’ENSEMBLE DE LA MICROFINANCE TIAVO ET LA REGION 93 §1. Taux de pénétration du secteur microfinance dans la Région Haute Matsiatra ... 93 §2.TIAVO et la révolution verte ...... 94 Chapitre 3 : PERSPECTIVES D’AVENIR ET RECOMMANDATIONS ...... 96 Section 1 : EVALUATION ET L’AVENIR DE LA MICROFINANCE ...... 96 §1.Évaluation ...... 96 §2.L’avenir de la microfinance ...... 97 Section 2 : CONTRAINTES ET RECOMMANDATIONS ...... 99 §1. Contraintes remarquables du réseau ...... 99 A. Au niveau de l’éducation ...... 99 B. Au niveau de l’administration et de l’ institution ...... 99 C. Au niveau de la culture ...... 100 §2. les faiblesses au niveau du système financier ...... 101 A. Faiblesse des IMF en general ...... 101 B. Les facteurs de faible taux de pénétration ...... 104 §3. Recommandations ...... 106 A. Au niveau de l’institution et de l’administration ...... 106 B. Au niveau social ...... 108 C. Au niveau de l’Etat ...... 108 CONCLUSION ...... 111 BIBLIOGRAPHIE ...... 113 LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... 115

118