À Madagascar P
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Comité scientifique Afrique contemporaine Marc Aicardi de Saint-Paul (politologue) Jacq ues Alibert (Association pour l'étude des problèmes d 'oinre-mer) Equipe de rédaction Jacques Binet (Universite de Paris IV) François Gaulme Jean du Bois de Gaudusson (Univ ersité Monresquieu-Bordeaux IV) (direc reur scientifique Gérard Chambas (CERo l-CNRS) el rédacteur en chef) Gérard Conac (Universite de Paris 1) Jean-Yves Coutat P ilippe Decraene (politologu e) Anne-Mar ie Barbey-Beresi Michel Gaud (socio-économiste) Philippe Hugo n (Université de Paris X) Max Jalade (joum eliste) Edmond Jouve (Université de Paris 1) Concept ion graphique François Kerhuel (Agence française de développement) Intégral Concept - Pippo Lionni Bernard Pécriaux (ancien administrateur civil au ministère de la Coopéra ion) Laurence Porgès (IRo) Avertissem ent au lect e ur Roland Pourtier (Universit éde Paris 1) Les opinions exprimées Gérard Prunier (CNRS) dans les articles n'engagent Alfred Schwar tz (lRo) que leurs auteurs. Ces articles ne peuvent être reproduits sans autorisation. Celle-ci doit être demandée à La Documentation française 29-31. quai Voltaire 75344 Paris Cedex 07 © La documentation Française Un fonds docume nta ire En sooucsson ce la IQi du 1 1mars 7957 sur l'Afrique (ar. 4 T) er du code de /a propriete Ùl!effecJuv/le • à la bibliothèque (accè s libre) dù 1~ ltJi/fe: 1992. fOu te reproductJon parfieffe 011 touteIl usage cottecut de la présente . au Centre de documentation puDf!cattOfi ost str.ctemeruinterdi:e internationale, COI S~1 1 S 8LJtorisarron expresse de teaaea r. (sur rendez-vous - Tél. 01 40 1572 18) Il est rsocete Il cet égard Q.l6l'usage ab uSif 29-31, quai Voltaire 75007 Paris e: cosecu!do ln oh IOCOpte me,' el1dan(Jer l'~qIJil;bre ecoooovoue des Circuits AU lIVre. 1 • Sommaire • Madagascar après la tourmente : regards sur dix ans de transitions politique et économique Introduction Afrique Croissance économique et crise politique: contemporaine Madagascar refuse-t-elle le développement? p. 3 N' 202-203 avrs-sept 2002 Fran~i. Roubaud Sommaire Première partie • Les enjeux politiques et sociaux : la démocratie ne se décrète pas 1991-2002 : le difficile apprentissage de la démocratie p. 15 Jean·Eric Rakotoari.a Le pouvoir judiciaire au cœur de la crise institutionnelle à Madagascar p. 27 André Roger Presse et développement à Madagascar: quand la société établie prend la relève d'une censure officiellement abolie p. 45 Chri.tian Chadefaux Les relations entre « ethnies .. à Madagascar: une problématique souvent mal posée p. 55 Janine Ramamonji~a Seconde partie • Un essor économique en question • la croissance ne suffit pas Madagascar à la croisée des chemins: la croissance durable est-elle possible? p. 75 Mireille Razafindrakoto et Françoi. Roubaud Quel avenir pour les paysans de Madagascar? p. 93 Jean-Hel'Yé Fra.lin Les sociétés rurales de l'Ouest malgache: des transformations profondes et complexes p. 111 Emmanuel Faul'DUx TVA et agriculture: Madagascar, un cas emblématique p. 133 Catherine Araujo BolVean. Gé",rd Chamba. et Emilienne Rapanon Les entreprises franches à Madagascar: atouts et contraintes d'une insertion mondiale réussie p. 147 Mireille Razafind",l/;oto et F",nçoi. Roubaud • Chronologie 16 décembre 2001 - 15 mars 2002 p. 165 • Ecrits sur l'Afrique Ouvrages et monographies par régions et par pays p.189 par thèmes p. 196 Livres reçus p. 200 Introduction Croissance économique et crise politique : Madagascar refuse-t-elle le développement? François Roubaud .. Comme de nombreux pays du continent africain, Madagascar s'engage au début des Afrique années 1990 dans un processus de démocratisation. Sous la pression de la rue, les contemporaine Malgaches mettent fin à près de vingt ans de régime socialiste dirigé par le président N' 202-203 Ratsiraka. Après un formidable mouvement de contestation populaire et pacifique, six avnl-sept. 2002 mois de grève générale (1991), un gouvernement de transition, l'adoption d'une nouvelle Introduction Constitution, des élections présidentielle et législatives transparentes (1992-1993), Madagascar aborde une nouvelle étape de son histoire. Didier Ratsiraka et son parti, l' AREMA (Association pour la renaissance de Madagascar), sont balayés. Albert Zafy et le mouvement des Forces vives s'installent au pouvoir. 3 11 s'agit en réalité d'un double processus de transition: politique, bien sûr, mais aussi économique. Depuis le milieu des années 1980, contraint par une crise économique et financière sans précédent, le régime a amorcé un virage à 180 degrés de sa stratégie économique. Avec la bénédiction des bailleurs de fonds, il se plie aux exigences de l'ajustement structurel. Les autorités renoncent à leur projet antérieur d'économie administrée par la puissance publique, pour adopter la voie de la libéralisation et de l'économie de marché. La transition politique des années 1990 ne fera que conforter cette nouvelle orientation. Début 2001, à l'heure où l'idée de préparer un numéro spécial de la revue Afrique contemporaine prenait corps, il s'agissait avant tout de faire le point sur cette décennie de transitions, en analysant la trajectoire récente de Madagascar sur les deux fronts, politique et économique. Un tel projet éditorial se justifiait pour plusieurs raisons. Depuis la publication en 1993 du dossier spécial de la revue Politique africaine consacré aux événements politiques (1), aucune tentative de synthèse n'avait été entreprise pour tirer le bilan de l'expérience malgache, notamment en direction du public francophone. Ces années de silence ne permettaient pas de prendre la mesure de la richesse d'une période de profonds bouleversements. Non seulement l'originalité de l'expérience malgache était largement méconnue, mais elle était aussi mésestimée. Du côté politique, malgré les progrès indéniables accomplis sur les voies de la démocratisation, Madagascar n'apparaissait jamais en matière de libertés civiles et politiques dans le palmarès des pays africains. Pourtant, en 1996, combien de ces derniers pouvaient se targuer d'avoir réalisé une double alternance électorale, dans des conditions raisonnables de transparence? Même dans le contexte de désillusions profondes sur la portée réelle des transitions politiques sur le continent, Madagascar méritait plus le • Économiste, DlAL (Développement et insertion internationale). 1RD, Paris. (1) F. Raison-Jourde (coord.), « Madagascar », Politique africaine. n° 52, Arnbozontany - Karthala, Paris, 1993, p. 3-101. « label démocratique» que de nombreux pays en développement, où les exigences internationales se montraient beaucoup moins fermes. Dans le domaine économique, le diagnostic était à l'avenant. Ainsi, contre toute vraisemblance, le rapport Economie Freedom ofthe World (2) pour l'année 2000 classait Madagascar aux derniers rangs mondiaux en matière de libertés économiques (droits de propriété, stabilité macroéconomique, intégrité de l'administration, etc.). La Grande Ile n'y côtoyait que des pays en guerre et des régimes autoritaires (Sierra Leone, Rwanda, Burundi, République démocratique du Congo, Congo-Brazzaville, Guinée Bissau, Myanmar, Algérie, Syrie, Albanie, Ukraine). Les raisons de ce désintérêt relatif et de cet ostracisme sont multiples : repli isolationniste de la scène internationale, déshérence des institutions universitaires locales, etc. Par un curieux parallèle, même le champ particulièrement actif et foisonnant des spécialistes français de Madagascar semblait avoir subi le contrecoup de l'éloignement politique des deux pays. Cet assoupissement général était encore plus flagrant dans le domaine de l'analyse économique. Pourtant, au moins deux facteurs incitent à creuser dans cette direction. D'une part et de façon structurelle, la trajectoire économique de Madagascar Afrique reste une énigme. Les études internationales portant sur les facteurs explicatifs de la contemporaine croissance sur longue période et sur un vaste échantillon de pays conduisent en général à N° 202-203 avril-sept. 2002 écarter Madagascar. qui apparaît comme un « point aberrant ». La croissance (ou la décroissance) malgache refuse obstinément de se laisser « expliquer» par les variables Introduction classiques (travail, capital, progrès technique) et moins classiques (politiques publiques, qualité des institutions, hétérogénéité ethnique, etc.). On en revient toujours aux mêmes questions, déjà formulées en leur temps par les administrateurs coloniaux: pourquoi ce 4 pays apparemment si généreusement doté par la nature est-il si pauvre ~ Faut-il invoquer la fatalité pour expliquer cette succession de promesses non tenues. Ce mystère économique semble répondre en écho au mystère des origines: d'où viennent les Malgaches et depuis quand sont-ils arrivés dans l'île? D'autre part, depuis plusieurs années, la conjoncture économique nationale semblait s'être dégagée à tel point que les plus optimistes rêvaient déjà d'une croissance à deux chiffres. • 1997 : le feu passe au vert. Après quatre décennies de régression quasiment ininterrompue du niveau de vie, la croissance redevient positive. Certes inégalement répartie, elle ira en s'accélérant au cours des cinq années suivantes, jusqu'à frôler les 7 % en 2001. Parallèlement, sur le front politique. après une première moitié des années 1990 particulièrement mouvementée, faite d'errements politiques, de majorités introuvables et d'un empêchement présidentiel, le retour au pouvoir de Didier Ratsiraka par la voie des urnes fin 1996, puis la consolidation progressive de sa majorité dégageaient des marges de manœuvre