Année Universitaire 2005-2006 « Les Rites Sont Des Règles De Conduite Qui Prescrivent Comment L’Homme Doit Se Comporter Avec Les Choses Sacrées »
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Université d’Antananarivo Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie Département SOCIOLOGIE ~ Deuxième Cycle Promotion Sortante ~ 4ème Année MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAÎTRISE EN SOCIOLOGIE « LE FANOMPOA BE ET LE FAMADIHANA (Cas d’un Fanompoa be au Doany Miarinarivo à Mahajanga I et d’un Famadihana à Sambaina Antsirabe II) Présenté par ASSOUMACOU Elia Béatrice Membres du Jury : Président : Jean Claude RAMANDIMBIARISON Professeur titulaire Juge : Allain RAPANOËL SOLOFOMIARANA Maïtre de Conférence Rapporteur : François RAJAOSON Professeur titulaire Date de soutenance : 09 Mars 2006 Année universitaire 2005-2006 « Les rites sont des règles de conduite qui prescrivent comment l’homme doit se comporter avec les choses sacrées » Emile DURKHEIM « Toute société humaine est dotée d’une culture spécifique fruit d’une histoire passée et future » Suzy RAMAMONJISOA « La mort finit toujours par triompher » « Pour mieux vivre, il faut préparer la mort » Propos personnels REMERCIEMENTS Nous tenons à exprimer nos profonds et vifs remerciements à toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation du présent ouvrage, plus particulièrement à : o Monsieur Jean Claude RAMANDIMBIARISON, Professeur titulaire, Président du Jury ; Vous avez accepté de présider la soutenance de ce mémoire malgré vos lourdes responsabilités. o Monsieur Allain RAPANOËL SOLOFOMIARANA, Maître de conférence, Juge ; Vous avez accepté de juger ce travail de mémoire. o Monsieur François RAJAOSON, Professeur titulaire, Directeur de recherche ; Vous nous avez accueilli avec bienveillance malgré vos lourdes obligations et vos fréquents déplacements à l’extérieur. durant l’élaboration de cet ouvrage, vous nous avez aussi orienté vers la bonne voie, notamment à chaque étape de l’avancement du travail. Nous ne saurions oublier le Madame le Chef du Département de Sociologie ainsi que tous les enseignants dudit département. Merci infiniment car vous donnez le meilleur enseignement aux étudiants du département. Nous voudrions aussi exprimer notre profonde gratitude à l’endroit de Monsieur Moïse ABDALLAH pour son aide précieuse. Nous tenons à remercier également tous les habitants de Mahajanga et de Sambaina, - Monsieur Soudjay Adeham BACHIR, Sénateur de Madagascar et membre de l’Académie Malgache, qui nous a donné plus d’information concernant l’histoire du royaume Sakalava et tout ce que nous devions savoir sur la région Boeny ; - Monsieur Kassim TOLONDRAZA ou Dadilahy Kassim, un médium qui nous a montré le chemin à suivre pour faciliter nos recherches ; - Monsieur Jean Jacques Jonathan RAZANAKOLONA, professeur à Mahajanga ; - Tous les travailleurs du Doany qui nous a permis d’assister au Fanompoa be sakalava ; - Monsieur Jean Laurent RAKOTOSON, Président du Tribunal Administratif, professeur de Droit à la Faculté DEGS de l’Université d’Antananarivo, qui nous a invité à des Famadihana dans la région de Sambaina Antsirabe. - Et enfin, tous les membres de notre famille, nos parents, nos frères et sœurs qui nous ont supporté financièrement et moralement dans la réalisation de ce travail. Merci de tout cœur ! SOMMAIRE REMERCIEMENTS SOMMAIRE AVANT PROPOS INTRODUCTION METHODOLOGIE Partie I : L’UNIVERS TRADITIONNEL ET LE CHRISTIANISME Chapitre I : Rites et croyances religieuses Section 1 : Sikidy et Fanandroana Section 2 : Fady, taha, fatidrà Section 3 : Le Tromba Chapitre II : La Conception de la mort chez les malgaches Section 1 : La mort et le mort Section 2 : Les secondes funérailles et la terre ancestrale Section 3 : Le culte des ancêtres Chapitre III : Le Christianisme Section 1 : Origine du christianisme Section 2 : Les rites chrétiens Section 3 : D’Andriamanitra à Dieu – vers un Christianisme à la malgache Partie II : EXEMPLES DE COUTUMES FUNERAIRES Chapitre I : Présentation du fanompoa be et du famadihana Section 1 : Description Section 2 : Motivations Section 3 : Dépenses Chapitre II : Ressemblances et Similitudes Section 1 : Relations avec les morts (coutumes funéraires) Section 2 : Respect de l’origine et demande de bénédiction Section 3 : Solidarisme familial Chapitre III : Discordances Section 1 : Nominations Section 2 : Déroulement Section 3 : Les formes Partie III : ANALYSES ET SUGGESTIONS Chapitre I : Analyses et précisions Section 1 : Fanompoa be Section 2 : Famadihana II.Le jour du Famadihana Section 3 : La reconstruction du lien avec les ancêtres Chapitre II : Fonctions sociales Section 1 : Compréhension et analyse du rituel Section 2 : Régulation sociale et ordre social Section 3 : Principe de réciprocité et les trois types de légitimité de la domination Chapitre III : Impacts sur le développement et suggestions Section 1 : Impacts sur le développement de la région Section 2 : Suggestions CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXE 1 : Madagascar Population & Langues ANNEXE 2 ANNEXE 3 LISTE DES TABLEAUX LISTE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES ACRONYMES GLOSSAIRE AVANT PROPOS L’analyse des pratiques religieuses se situe parfois dans la rubrique « Sociologie religieuse et Anthropologie culturelle », et c’est le cas de ce mémoire. Le présent mémoire de maîtrise a été conçu pour aider les malgaches à bien comprendre leurs traditions au moment de l’actuelle modernisation et de christianisation. Il essaie de proposer une problématique sociologique car beaucoup de gens taxent les traditions comme frein pour le développement. Ainsi, l’actuel ouvrage décrit dans ses grandes lignes les orientations des efforts du christianisme pour favoriser le développement socio-économique et culturel, équilibrer les relations avec les traditions et favoriser le bien-être de la population, surtout du point de vue de la croyance et de l’éducation. on y attribue à chaque famille un rôle de stabilisation et d’appui à la conscience (morale). La question qui se pose est : dans quelle mesure le respect des ancêtres peut-il être considéré comme un blocage au développement ? Ce mémoire essaie alors de préciser les solutions à adopter pour que les coutumes traditionnelles jouent véritablement leur rôle d’aide pour le développement socio-économique et non plus comme un simple respect de l’origine ou la peur des ancêtres. Mais avant de suggérer des solutions et des perspectives à mettre en œuvre, il faut disposer d’une vision claire de la tradition et d’une analyse des problèmes soulevés. La sociologie comme toutes les disciplines scientifiques, doit constituer l’axiomatique du sujet qu’elle étudie. Dans cette recherche, on essaie d’analyser et d’approfondir le thème de manière objective et sociologique sans oublier l’approche comparative. Dans la société malgache actuelle, christianisée et occidentalisée, l’étude peut s’orienter sous plusieurs angles. Etudiant au sein du département de Sociologie, l’apprenti chercheur devra accentuer l’étude sous cette dimension sociologique. INTRODUCTION Madagascar est un centre de diversité culturelle et de traditions comme le Alamahady be, Fitampoha ou Fanompoa be, Sambatra, Famadihana, Fandroana, etc. Ces rites, encore pratiqués, méritent d’être analysés sociologiquement. Nous avons comme thème de recherche « Le Fanompoa be et le Famadihana ». Le peuplement de Madagascar remonterait au premier millénaire de notre ère. Les ancêtres malgaches seraient à la fois d’origine malayo-indonésienne et d’Afrique orientale (des bantous originaires de la Tanzanie et du Mozambique actuel). On dit souvent qu’ « il n’y a pas de développement sans changement ». mais il faut s’en méfier car ce n’est pas de n’importe quel changement. Il s’agit ici d’un changement qui va dans le sens du progrès et non pas le contraire. On doit partir d’une situation présente non satisfaisante pour aboutir à une situation future satisfaisante. En d’autres termes, un changement progressif, positif ; toutefois, ce dit changement ne devrait pas être incompatible avec les réalités locales, les civilisations autochtones, mais au contraire, ils doivent s’opérer en synergie tout en respectant certaines adaptations et actualisations exigées par les nouvelles technologies. On s’accorde à reconnaître qu’en dépit du progrès de la science, les chinois n’ont pas relégué dans les musées leur médecine traditionnelle, pourtant leur pays figure actuellement parmi les grandes nations du monde. Comme ce sujet est trop large et délicat, nous n’allons pas nous hasarder à vouloir l’étudier sur tout le territoire de notre île, ; qui est-elle aussi très vaste. Nous nous limiterons, tout simplement au cas du Fanompoa be et du Famadihana. Le premier, le Fitampoha dans le sud (tous les cinq ans) , issu du terme manompo = servir, ne représente plus que le bain des reliques royales, ce qui correspond bien à la dénomination de Fitampoha (bain). Et le second, le Famadihana appelé aussi ati-damba dans la province d’Antananarivo, accompagné de l’incontournable sacrifice de zébus. Le Famadihana (issu du terme mamadika = retourner, renverser, embrouiller, trahir, changer de camp) n’est autre que le retournement des morts qui est un culte d’exhumation des 8 morts (ancêtre). Ces deux coutumes conservent toujours plusieurs types de rites. Et si complexes soient-ils, il est tout de même important de les étudier. Toutefois, nous allons limiter nos recherches uniquement dans la région du Boeny- Mahajanga, plus précisément au Doany Miarinarivo d’Andriamisara Efadahy Manankasina à Tsararano Ambony Mahajanga I et dans la région du Vakinankaratra, plus précisément à Sambaina d’Ambohibary à Antanifotsy Antsirabe II. A partir des discussions que nous avions entreprises avec des connaissances,