Les îles de l’océan Indien INDIANOCÉANIA

sélection de la Bibliothèque de Toulouse dans le cadre du festival Rio Loco 2017 SOMMAIRE

2 Introduction ...... 7 Carte des Îles de l’océan Indien ...... 10 Lexique & instrumentarium ...... 12

Musiques ! ...... 18 Archipel des Comores ...... 18 • Mayotte...... 22 Archipel de Zanzibar et Tanzanie ...... 24 • Archipel de Zanzibar ...... 24 • Tanzanie ...... 26 Archipel des Mascareignes ...... 28 • Île de La Réunion ...... 28 • Île Maurice ...... 35 • Île Rodrigues ...... 37 Archipel des ...... 38 ...... 39 ET DU CÔTÉ DES ENFANTS… ...... 45

Découvertes culturelles ...... 47 Voyages et récits...... 47 Photographies ...... 50 Histoire ...... 54 Arts ...... 57 ET DU CÔTÉ DES ENFANTS… ...... 58

Littératures & cinémas ...... 60 Littératures ...... 60 • Archipel de Zanzibar et Tanzanie ...... 60 • Comores ...... 61 • Madagascar...... 62 • Île de La Réunion ...... 63 • Île Maurice ...... 66 Bandes dessinées ...... 68 Cinémas ...... 72 ET DU CÔTÉ DES ENFANTS… ...... 74

S’inspirer pour créer ...... 77 Saveurs ...... 77 Flore et faune ...... 79 Volcans ...... 81 Généalogie...... 81 Zoom sur… Un instrument : le kayamb ...... 34 Les langues ...... 52 Les Réunionnais de la Creuse ...... 56 Une saveur : la vanille ...... 78

Remerciements ...... 83 3 ÉDITO

4 ap au Sud vers l’ancienne mer des Indes pour cette édition 2017 Cde Rio Loco. La large malle de ce festival culturel navigue cette année vers les latitudes lointaines et solaires de l’océan Indien. Un sacré périple empli de découvertes qui alimentèrent bien de récits littéraires révélant par exemple Les Secrets de la mer Rouge.

Entre lumières orientales et australes, des îles mosaïques convoquent l’imaginaire, délivrent des mystères, émerveillent… Richesses de civilisations, de peuples multiples !

En association étroite avec la Bibliothèque de Toulouse, Rio Loco 2017 déploie un projet invitant au rêve. Dans le sillage des livres, levons l’ancre vers ces territoires maritimes du bout du monde.

Jean-Luc MOUDENC Maire de Toulouse Président de Toulouse Métropole

5 INTRODUCTION

Pour découvrir l’ensemble de nos sélections, dont la sélection 2017 Rio Loco, rendez-vous sur www.bibliotheque.toulouse.fr, rubrique « collections » > « nos dernières sélections ». Rio Loco Dans le cadre de le Mozambique Lusophonie 2012, a fait l’objet d’une sélection, à retrouver également sur notre site ou dans les bibliothèques de Toulouse.

6 près la sélection 2016 consacrée aux mondes celtiques, la Bibliothèque de AToulouse poursuit cette année avec l’océan Indien : Madagascar, archipels des Mascareignes, des Comores et des Seychelles, Zanzibar, Tanzanie, Mozambique.

Embarquons pour un voyage de carte postale à l’autre bout du monde : terres luxuriantes et exubérantes aux couleurs vives et chatoyantes, plages de sable fi n avec une eau bleue turquoise et de cocotiers qui ravissent notre imaginaire. Mais on pense aussi aux pirates, à l’esclavage, à la traite des noirs, aux colonisations, à l’émigration… C’est l’autre réalité plus complexe et issue d’une longue histoire de ce vaste territoire entre Afrique, Inde, Moyen-Orient et Chine.

Cette histoire, souvent douloureuse, a forgé des peuples riches de culture, de mixité et de métissage qui sont des bouillons de création. La langue créole en est un exemple remarquable.

Loin de viser l’exhaustivité, cette sélection s’attache à montrer les riches facettes de ces îles et terres : musiques, découvertes culturelles, littératures et cinémas, création… Découvrez aussi des zooms sur des points culturels incontournables tels que les langues, le kayamb ou les Réunionnais de la Creuse.

Durant le festival, les bibliothèques vous concocteront des sélections comportant des ouvrages de références, des incontournables ou des nouveautés récemment achetées spécifi quement pour l’édition 2017 de Rio Loco.

Sur notre catalogue en ligne, accessible depuis notre site, vous trouverez également quelques sélections conseillées par les bibliothécaires.

Tous les documents cités dans les pages qui suivent, sont empruntables dans le réseau des bibliothèques de la ville.

Bon voyage…

La Bibliothèque de Toulouse

7 8 es éditions Antillas (2013) et Caribe (2014) du festival Rio Loco ont ouvert Lla voie aux territoires d’Outre-Mer sur la carte du Monde : la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane. En 2017, le festival qui se déroulera sur la Prairie des Filtres du 15 au 18 juin terminera cette trilogie avec une thématique consacrée aux îles de l’océan Indien. Cette année est l’occasion de mettre en valeur l’extraordinaire richesse artistique et culturelle des îles telles que Madagascar, Zanzibar, les Seychelles, l’archipel des Comores avec Mayotte, les Mascareignes avec l’île Maurice, Rodrigues et La Réunion. Terre-racine, terre de résistance et de créolie conjuguant traditions et innova- tions, créations et métissages, Rio Loco Indianocéania se veut une magnifi que invitation. Un voyage dans des univers qui se sont façonnés en véritable kaléi- doscope des sons contemporains. Un héritage aux infl uences sociales multiples et métissées. Îles intenses, îles Monde où des populations de toutes les origines – européennes, africaines, malgaches, indiennes, annamites, malaises, chinoises – se trouvent réunies dans ces contrées ultra marines. Îles d’histoires et sentiers de la mémoire, îles qui renferment des richesses natu- relles et humaines exceptionnelles avec, dans le respect des différences, un art de vivre ensemble, d’échanger, de parler de nos identités et surtout avec cette envie de nous faire rêver.

Tendez l’oreille au souffl e des grands vents de cet océan-là.

Grandir n’est rien d’autre que d’oublier une part du secret, du rêve… Nir gran… rienk oubli in bout lo sekré, limazinèr… Mikaël Kourto – extrait de Kozman – Kabarèr | 2007 (La Réunion)

Hervé Bordier Directeur du festival Rio Loco Direction des musiques Actuelles – Mairie de Toulouse

9 10 11 Debaa : pratique soufi e des femmes mahoraises. Les chants religieux sont LEXIQUE accompagnés d’un ensemble de percussions et d’une danse très lente du haut du corps et des mains.

ET INSTRUMENTARIUM EWI (Electronic Wind Instrument) : instrument à vent électronique permettant de piloter un synthétiseur par conductivité.

Afi ndrafi ndrao : quadrille interprété par plusieurs artistes, adapté aux Fonkèr (fond du cœur) : équivalent de la saudade portugaise, c’est un état genres musicaux en vogue à Madagascar. d’âme propre au réunionnais qui laisse transparaître les émotions.

Ba gasy : chant à répons (cf. ci-après) du peuple Merina vivant sur les Gabusi : chant et danse pratiqués dans les Comores. Ils s’accompagnent hauts plateaux du centre de Madagascar. Chaque chant ressemble à une au luth à cinq cordes : le gabus. L’origine est Yéménite et ce sont les fundis petite pièce de théâtre rappelant les vraies valeurs. (maîtres) qui en transmettent les techniques.

Banaike : chant et danse des paysans Androy (Sud de Madagascar). Les Hira gasy : théâtre populaire qui se joue à Madagascar et qui allie rythmes miment les états de leur bien le plus précieux, le zébu, avec force aussi chants et danses. Les musiciens sont situés au centre, les acteurs de halètements ou de raclements de gorge. et les chanteurs sont sur les côtés. Le répertoire comprend de longs chants moralisateurs, les relira, et des chants légers parlant de la vie Beko : à l’origine, musique religieuse de funérailles malgaches. Le chant quotidienne, les zanakira. improvisé raconte la vie du défunt. De nos jours, il est devenu une chanson sociale à caractère moralisateur. Horija ou rija : petite pièce malgache chantée ou déclamée sur un thème d’actualité, sous forme de louange ou de satire. Bobre : arc musical (instrument primitif, dérivé de l’arc de guerre, de la vaste famille des cordophones) avec pour résonateur une calebasse. Il Ilimba : un des multiples noms du piano à pouce (famille des peut être pincé. À La Réunion, il est toujours frappé avec des baguettes de lamellophones), joué par l’ethnie Gogo de Tanzanie, d’origine bantoue. bambou. Jijy ou jihe : chant saccadé, improvisé, chanté, parlé et inventé par les Bora : style de danse et de chant féminin des Comores avec tari (tambour), esclaves au XVIIIe siècle. L’ancêtre du rap selon les Malgaches. battements des mains, pour tous les moments festifs : mariage, naissance… Kabosy : petite guitare rectangulaire malgache en bois ou en fer.

Cajon : d’origine péruvienne, caisse en forme de parallélépipède. Au dos, Kandza : danse religieuse des Comores. Les hommes dansent dans les un trou permet au son de sortir. Il se joue avec les mains et les pieds. rues aux sons des tambours, les femmes dansent en des endroits plus retirés, formant de longues chaînes très serrées, accompagnées aussi de Chant à répons : chant alterné entre un soliste et un ou plusieurs autres percussions. chanteurs. Katsa : maracas en bambou d’origine malgache. Chutney : musique de fête villageoise du Nord-Est de l’Inde, implantée et transformée par les diasporas Bhojpuris dans de nombreuses régions Kayamb ou Maravane : rendez-vous page 34 ! de l’Océanie et également à l’île Maurice. Au contact des autres émigrés, des descendants d’esclaves, cette musique fusionne avec les danses Kidumbak : musique et chant énergiques et populaires des classes européennes, le séga (cf. ci-après), jusqu’aux musiques électroniques. défavorisées de Zanzibar, essentiellement liés aux fêtes de mariage. Serait Cette créolisation s’arrête à la musique et à la danse ; les chansons restent l’origine du (cf. ci-après). en langue bhojpuri.

Daf : tambour sur cadre à une seule membrane équipé de cymbalettes.

12 Debaa : pratique soufi e des femmes mahoraises. Les chants religieux sont accompagnés d’un ensemble de percussions et d’une danse très lente du haut du corps et des mains.

EWI (Electronic Wind Instrument) : instrument à vent électronique permettant de piloter un synthétiseur par conductivité.

Fonkèr (fond du cœur) : équivalent de la saudade portugaise, c’est un état d’âme propre au réunionnais qui laisse transparaître les émotions.

Gabusi : chant et danse pratiqués dans les Comores. Ils s’accompagnent au luth à cinq cordes : le gabus. L’origine est Yéménite et ce sont les fundis (maîtres) qui en transmettent les techniques.

Hira gasy : théâtre populaire qui se joue à Madagascar et qui allie aussi chants et danses. Les musiciens sont situés au centre, les acteurs et les chanteurs sont sur les côtés. Le répertoire comprend de longs chants moralisateurs, les relira, et des chants légers parlant de la vie quotidienne, les zanakira.

Horija ou rija : petite pièce malgache chantée ou déclamée sur un thème d’actualité, sous forme de louange ou de satire.

Ilimba : un des multiples noms du piano à pouce (famille des lamellophones), joué par l’ethnie Gogo de Tanzanie, d’origine bantoue.

Jijy ou jihe : chant saccadé, improvisé, chanté, parlé et inventé par les esclaves au XVIIIe siècle. L’ancêtre du rap selon les Malgaches.

Kabosy : petite guitare rectangulaire malgache en bois ou en fer.

Kandza : danse religieuse des Comores. Les hommes dansent dans les rues aux sons des tambours, les femmes dansent en des endroits plus retirés, formant de longues chaînes très serrées, accompagnées aussi de percussions.

Katsa : maracas en bambou d’origine malgache.

Kayamb ou Maravane : rendez-vous page 34 !

Kidumbak : musique et chant énergiques et populaires des classes défavorisées de Zanzibar, essentiellement liés aux fêtes de mariage. Serait l’origine du taarab (cf. ci-après).

13 Kora : composée de luth et de harpe. Elle est fabriquée dans une demi calebasse pour caisse de résonance et de vingt-et-une cordes.

Likembe : autre nom du piano à pouce au Congo et en Tanzanie.

Maloya : inventé par les esclaves, ce style musical est chanté et dansé à La Réunion pour glorifi er les ancêtres, et raconter aussi la vie quotidienne. Il se joue avec des percussions : le roulèr (cf. ci-après), le triangle, le bobre (cf. plus haut), le kayamb (cf. page 34). Peu apprécié de l’autorité coloniale française, il fut interdit en 1946. François Mitterrand leva l’interdiction en 1981. Depuis 2009, le maloya fait partie du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.

Marovany : cithare malgache fabriquée dans une caisse en bois ou en tôle. Il a un son plus grave et plus sourd que la valiha (cf. ci-après).

Maulidi : chant religieux célébrant la naissance du Prophète. Il est aussi pratiqué pour les fêtes de mariage à Zanzibar et dans les Comores.

M’biwi : danse de femmes qui doit son nom aux petits bâtons de bambou frappés l’un contre l’autre.

M’godro : chant populaire des Comores, qui remonte au XIXe siècle. Les thèmes touchent à la vie quotidienne, au mariage, aux cérémonies de possession… Il s’accompagne du luth gabusi (cf. plus haut). De nombreux chanteurs mahorais (Mikidache, M’toro Chamou, Babadi…) manient ce rythme allié à des textes plus modernes.

Moringue : danse de combat réservée aux hommes semblable à la capoeira brésilienne, présente à La Réunion et semblable au tomoi malais, à Madagascar. Après s’êt re présentés à l’assistance, les combattants (toujours en duel) se lancent dans une lutte à mains nues.

Morlon : tambour cylindrique à deux membranes, dont la tension se règle par des cordes entourant le fût. Il est frappé par un bâton dans la main droite et à main nue sur sa face gauche.

Moutia : chant et danse sensuels des Seychelles, d’origine africaine et malgache, pratiqués au son des tambours.

M’shago ou M’shago taarab : musique moderne, populaire et électrifi ée. Elle fut créée en réaction à la main mise du taarab (cf. ci-après) par la haute société.

14 Musiki wa dansi : littéralement « musique pour danser » en swahili, est un genre musical de Tanzanie dérivé des congolais.

Nanga ou Inanga : cithare d’Afrique de l’Est, longue pièce de bois creusée en forme de cuvette, avec une douzaine d’incisions à chaque rebord, pour maintenir les cordes, au nombre de huit maximum.

Ndzendze ou Dzenze : cithare rectangulaire avec des cordes sur une face ou deux, équipée d’un résonateur en calebasse. C’est aussi un chant polyphonique interprété par les hommes abordant l’amour, la mort, la jalousie. Répandu aux Comores.

N’goma : terme bantou, qui désigne le chant, la danse et le tambour dans les pays et les îles de l’océan Indien. Le tambour assez haut est terminé par un pied que l’on enterre pour le stabiliser.

Pikèr : ensemble de un à trois nœuds de bambou sur lesquels on frappe à l’aide de deux baguettes. Il peut être joué sur pied ou posé à terre.

Qanun : cithare sur table, à cordes pincées, répandue dans le monde entier.

Qasidah : forme poétique en arabe et chantée (épique ou religieuse).

Ravane : pièce maîtresse du séga sur l’île Maurice et aux Seychelles. Tambour sur cadre de bois de goyave à une seule membrane en peau de chèvre que l’on a chauffée pour améliorer sa résonance.

Renitra : musique populaire du Sud de Madagascar.

Roulèr (rouleur) : barrique sur laquelle une peau de bœuf tendue est cloutée. Les chanteurs de maloya (cf. plus haut) l’enjambe à tour de rôle pour le battre.

Salegy : il accorde le séga (cf. ci-après) des îles de l’océan Indien, avec des danses africaines comme la rumba et le benga. Du salegy sont sortis d’autres genres musicaux tels que le basesa et le tsapiky (cf. ci-après).

Sambe : musique et danse des Comores. Elle se danse en ronde aux mariages et aux rassemblements du vendredi soir. Lente au début, la danse s’accélère au fur et à mesure que les percussions s’emballent.

Sati : bidon en fer blanc ou simple feuille de tôle roulée ou pliée en forme de caisse, percuté par des baguettes de bois de goyavier. Il peut être joué sur pied.

15 Séga : musique et danse des îles Mascareignes, créées sur l’île Maurice par les esclaves africains. Elle se danse en faisant glisser les pieds sans jamais les lever, sur un rythme de percussions africaines mâtiné de salsa et de calypso.

Servis kabar : cérémonie animiste d’origine malgache. À La Réunion, les kabars ressemblent à des concerts où les touristes et les habitants dansent le maloya (cf. plus haut) et le séga (cf. ci-dessus).

Shigoma : danse traditionnelle originelle de Zanzibar, réservée aux hommes célébrant les grands mariages mahorais. Les danseurs forment un cercle au milieu duquel des tambours rythment la cadence.

Shimaoré ou mahorais : langue bantoue, apparentée au swahili (Afrique de l’Est), parlée sur l’île de Mayotte.

Sodina : à Madagascar, nom générique de fl ûtes droites en bambou, à embouchure terminale, d’origine indonésienne.

Taarab ou Twarab : dans un concours de chant, musiciens et chanteurs improvisent sur des airs connus. Les paroles, le plus souvent ironiques et pleines d’esprit, sont un prétexte à toutes les moqueries mais aussi, à transmettre divers messages codés aux oreilles qui savent entendre. Alors qu’à Zanzibar, les taarabs restent caustiques, aux Comores, les twarabs sont le plus souvent organisés dans les mariages avec des paroles écrites pour la circonstance.

Tambour malbar : peau de chèvre tendue sur deux cercles métalliques avec des cordes. Très utilisé dans les cérémonies tamoules à La Réunion.

Tari : tambour sur cadre à une seule membrane.

Tsapiky : musique ternaire rapide, rythmée et envoûtante, jouée en toute occasion festive ainsi que pour la transe lors des cérémonies d’exorcisme à Madagascar.

Valiha : cithare tubulaire en bambou répandue à Madagascar, originaire d’Indonésie.

Vièle izeze : vièle à deux cordes ayant une calebasse pour caisse de résonance.

Wadaha : autrement appelée la danse du pilon, le wadaha est une danse de femmes aux Comores. Il s’agit de danser et de piler en rythme.

16 Dans les pages qui suivent, les instruments ou expressions présentés dans ce lexique/ instrumentarium SERONT SUIVIS D’UN *.

17 MUSIQUES !

Les îles de l’océan Indien sont riches de sonorités, de danses et d’instruments de musique. Avec les mouvements migratoires, ces musiques ont été essaimées aux quatre coins du monde. Mais n’ou- blions pas que leurs origines venaient du continent africain.

Musiques de toutes les Afriques Gérald Arnaud, Henri Lecomte • Éditions Fayard | 2006 Les musiques africaines ont pris, depuis vingt ans, une importance consi- dérable sur les scènes du monde entier et plus spécialement dans l’es- pace francophone. En , elles représentent plus d’un quart des CD enregistrés et plus de la moitié des programmations de concerts. Les plus grandes vedettes de la world sont Africaines. Ce livre propose un « guide de voyage musical » de l’ensemble du continent avec un chapitre très bien documenté sur l’océan Indien.

ARCHIPEL DES COMORES

Situé dans le canal du Mozambique, l’archipel est principalement formé par la Grande Comore, Moheli et Anjouan. Les Arabes appelaient l’archipel Jazîrat al-Qamar, littéralement les « îles de la lune », d’où le pays tire son nom actuel. 350 000 Comoriens sont dispersés dans le monde, dont 200 000 en France. Cette diaspora en France est concentrée autour de Marseille/Aix, Paris, Lyon, Nice et Dunkerque, Marseille apparaissant pour l’ancien président des Comores comme étant la cinquième île des Comores.

Sambe Comores Compilation Dizim • Records | 2000 Cet présente la nouvelle génération des artistes comoriens de mshago*. Le twarab* est toujours présent, mais électrifié et modernisé. Les chants s’engagent, à juste titre, dans la critique sociale, très proche du répertoire sambe*.

18 * Pensez à consulter le lexique p. 12 Comores : les îles de la lune Abou Chihabi • Playasound | 1998 Compositeur-interprète très engagé, Abou Chihabi se fait connaître dans les années 1970. Il crée, avec son groupe Folkomor Ocean, une musique folk sous influences R’n’B et rock. Les chants engagés mais non violents sont en shingazidja (comorien).

Comores : chants de femmes Zaïnaba • Buda musique | 2005 Zaïnaba Ahmed, la « voix d’or », se consacre ici à un répertoire plus tradi- tionnel, le bora*. Aux Comores, pays de culture musulmane, les femmes chantent pour véhiculer l’Histoire nationale et célébrer les grands événe- ments de la vie.

Chants soufis des Comores Ali Amani • Buda musique | 2008 Célébrant le patrimoine soufi, cette musique permet aux croyants d’accé- der à l’élévation spirituelle. Cet album rend hommage au Cheikh Ali Ama- ni de la Confrérie Shaduli, dont la beauté des voix et l’énergie des disciples contribuent à entretenir ce legs religieux.

Musiques traditionnelles de l’île d’Anjouan : Comores Compilation • Auvidis | 1994 À Anjouan, les fêtes constituent les rares occasions de musique et de danse. Pour la naissance du Prophète, hommes et femmes, séparés, pra- tiquent le kandza*.

Caresse de l’âme Nawal • Jade | 2011 La diva pop et très mystique, Nawal, fusionne les polyphonies bantoues, les chants soufis, le twarab* et l’afro-rock. L’artiste s’accompagne à la gui- tare et au gabus*.

Chants de lune et d’espérance Mwezi Waq • Buda musique | 2013 Le groupe Mwezi Waq, collectif comorien à géométrie variable de musi- ciens virtuoses et mené par le chanteur Soeuf Elbadawi, rend hommage à la musique profane et religieuse en mêlant des chants anciens et des créations actuelles.

* Pensez à consulter le lexique p. 12 19 Ntsobwe Maalesh • Musique à Mayotte | 2012 Othman Mohamed Elyas adopte le surnom de « Maalesh », expression arabe qui signifi e « ce n’est pas grave ». Il reprend des chansons folk an- ciennes et inédites en compagnie du multi-instrumentiste à cordes Jean Wellers, de formation classique et jazz. La dualité des cordes résonne à merveille avec le côté arabisant, twarab*, ou afro-oriental.

The Shape of broken heart Imany • Think Zik | 2011 Imany, Française d’origine Comorienne, commence sa carrière comme mannequin aux États-Unis. Fan de la chanteuse Tracy Chapman, elle ren- contre le producteur Malick Ndiaye (qui a découvert Ayo). Lassée du man- nequinat, elle se lance dans la chanson avec des textes en anglais dans un style folk et soul.

Heza Chébli Msaïdie • Sina Performance | 2013 Né dans une famille de musiciens, Chébli Msaïdie arrive à Marseille dans les années 1980. Il crée un groupe puis poursuit une carrière solo. À l’image du métissage de son île, il mélange le patrimoine comorien avec les musiques noires comme la rumba congolaise, le funk et la soul.

Origines Ahamada Smis • Colombe | 2013 Coup de cœur de l’Académie Charles Cros en 2014, Ahamada Smis, slameur marseillais, explore l’héritage arabo-bantou de l’océan Indien. Au croisement des musiques hip-hop et des musiques traditionnelles, il offre une vision personnelle et poétique faite de douceur et de forte identité.

Cosmopolitanie Soprano • Parlophone | 2014 Soprano, né à Marseille de parents comoriens, débute dans le rap avec les où l’on retrouve aussi , son cousin. En 2007, il sort son premier album solo Puisqu’il faut vivre. Membre de l’école d’IAM, il est depuis devenu un rappeur à succès connu pour ses textes positifs.

20 * Pensez à consulter le lexique p. 12 Mélancolique anonyme Soprano • Éditions Points | 2015 Saïd M. Roumbaba, plus connu sous le nom de Soprano, est né de parents comoriens dans les quartiers Nord de Marseille. Remarqué par Akhena- ton, de ses premiers freestyles sur K7 à la création du label Street Skillz, Soprano raconte son parcours jusqu’à la consécration. Il revient sur sa « mélancolie », son histoire, ses racines africaines. C’est aussi l’histoire d’une réussite, entre amis, un éloge du rêve et de la persévérance pour tous les jeunes de quartiers défavorisés.

Le Rohff game Rohff • Mooneyez Corp | 2015 Rohff, de son vrai nom Housni Mkouboi, né en 1977 à Madagascar, est un rappeur français d’origine comorienne. Membre de la Mafi a k’1 Fry, col- lectif de rappeurs issus de la banlieue parisienne, Rohff se fait connaître dans les années 1990. Inspiré par le style hardcore, il connaît le succès avec son deuxième album La vie après la mort. Il est considéré comme l’un des meilleurs rappeurs de sa génération.

Avenue de St Antoine Alonzo • Def Jam | 2016 Alonzo, de son vrai nom Kassim Djae, né en 1982 à Marseille, est un rappeur français d’origine comorienne. Cousin de Soprano, il débute avec les Psy 4 de la Rime. Il se lance également dans une carrière solo et a déjà quatre à son actif. Il prend part à de nombreux featurings avec d’autres stars du rap français comme , Booba ou encore .

21 MAYOTTE Officiellement nommée département de Mayotte depuis 2011, Mayotte est aussi une Région d’Outre-Mer française ainsi qu’une région ultrapériphérique de l’Union Européenne depuis 2014. Néanmoins, l’Union des Comores revendique toujours Mayotte. Située dans l’archipel des Comores entre l’Afrique et Madagascar, sur une très ancienne route maritime, Mayotte est un carrefour où se croisent de nom- breuses influences. Au début du XXe siècle, la presque totalité de la population est sunnite. La culture mahoraise, de tradition matriarcale, s’est construite à partir d’éléments africains, arabo-persans, indonésiens, malgaches et occiden- taux. Chacune de ces origines a laissé des traces dans la musique mahoraise et dans ses instruments.

Debaa : chant des femmes soufies Compilation • Radio France | 2010 Cette compilation de chants à répons* et de danses mystiques se base sur les poèmes épiques écrits par Debaa, historien yéménite du XVe siècle. Ces orchestres de femmes, magnifiquement parées, sont composés d’un chœur exprimant sans tabou les chants soufis enracinés dans la vie quo- tidienne ainsi que d’un ensemble assis de percussionnistes de tari* et de daf*.

Île de Mayotte : musiques, danses et instruments traditionnels Compilation • Takamba | 2010 Collectage du paysage musical mahorais effectué en 2007. À chacun son rythme et sa danse : le shigoma*, le moringue*, le m’godro*, le gabusi* pour les hommes ; le debaa*, le m’biwi*, la wadaha* pour les femmes. La facture et l’exécution des instruments tels que le ndzendze* (dzendze), le gabus*, les m’biwis* font l’objet d’un DVD.

Mgodro gori Mikidache • Cobalt | 2006 Mgodro gori est le troisième album de ce chanteur et guitariste. Fidèle à ses origines malgaches, chantant en shimaoré*, Mikidache est entouré de l’accordéoniste Régis Gizavo et du guitariste M’toro Chamoudu. L’album évoque le rythme m’godro et l’Afrique si proche… Il interpelle aussi ses compatriotes sur la tolérance vis-à-vis des émigrés comoriens.

22 * Pensez à consulter le lexique p. 12 Mahaba Diho • Mosaïc Music | 2007 L’artiste francophone fusionne l’afro-rock, le reggae et les traditions mahoraises, en shimaoré* ou en français. Il s’accompagne d’instruments du monde entier et il est l’un des rares musiciens de ndzendze* (luth pri- mitif). L’album est une synthèse de ce métissage africain et européen.

Punk islands M’Toro Chamou • Quart de Lune | 2016 Auteur, compositeur et interprète originaire de Mayotte, Chamsidi Mo- med, devenu M’Toro Chamou à la scène, vit à La Réunion depuis quelques années. « M’Toro » signifie historiquement « celui qui refusait l’escla- vage ». Ses musiques traditionnelles et afro-rock évoquent l’absence d’avenir et le malentendu identitaire qui perdure sur l’île.

Le chat et la souris Babadi • Active | 2002 Originaire de Mayotte, Babadi étudie à Grenoble en 1990 et décide de faire connaître son île avec sa musique. Son quatrième album est un retour vers le reggae roots, avec choeur, cuivres, percussions et le son subtil d’une guitare. Chaque titre évoque les tensions politiques. « C’est pour moi le retour au rythme roots et mystique du reggae des origines. Aujourd’hui, le reggae rentre au bercail “Afrique”, ce continent qui a vrai- ment besoin de la rédemption car il a perdu et son identité et son histoire ».

Martyr’s blues : Baco meets Manjul Baco • Nocturne | 2003 Emprisonné à quinze ans en Tanzanie car il souhaitait rejoindre la France à pied depuis Mayotte, Baco Mourchid a suivi une formation d’ingénieur du son à l’Opéra de Paris et mixe lui-même ses albums. Avec le Français multi-instrumentiste Manjul, ils ont enregistré dans les studios parisiens de Zenah Music cet album indéniablement « rasta-mystique ». Les seize titres qui le composent sont en fait huit titres chantés en créole, français et anglais par Baco avant d’être déclinés en dub.

* Pensez à consulter le lexique p. 12 23 Kinky station Baco Hiriz • Hiriz Records | 2010 Baco et ses amis du Hiriz créent un reggae qui sort des entrailles de la capitale, avec ses sons, son métro, sa frénésie, ses esprits… Quatorze titres comme le nombre des lignes de métro parisien, qui rendent hommage aux passagers célèbres tels que Gainsbourg, Antonin Arthaud et aux il- lustres inconnus.

Tama Anyme • Autoproduit | 2004 La ligne directrice de l’album Tama reste le m’godro* de Mayotte. La chan- teuse Anyme y incorpore de sa voix claire du maloya*. Cet album est une occasion pour le néophyte de découvrir les rythmes entraînants de l’océan Indien.

ARCHIPEL DE ZANZIBAR ET TANZANIE

ARCHIPEL DE ZANZIBAR Zanzibar, en swahili « Funguvisiwa ya Zanzibar », est un archipel de l’océan In- dien situé en face des côtes tanzaniennes, formé de trois îles principales (Un- guja, Pemba et Mafia) et de plusieurs petites îles. Zanzibar, l’île aux épices, fut la plaque tournante de l’esclavage pendant deux siècles vers les Mascareignes. L’Histoire a donc mêlé les ethnies, leurs cultures et leurs religions. C’est l’islam sunnite qui continue de façonner la société. Le métissage a inventé une mu- sique d’extase africano-arabo-indienne, le taarab*, interprété par les hommes et les femmes.

The diva of Zanzibari Bi Kidude • Buda musique | 2007 Toute sa vie, elle chantera de sa voix gutturale, le taarab*, évoquant les métissages de l’île sous influence arabe, africaine, indienne. Cette figure extraordinaire se produisait aussi bien dans les rues que sur scène avec orchestre de cithare, flûte, luth, accordéon, violoncelle, contrebasse, violon et youyous de chœur de femmes. Lors de son enterrement, à l’âge de cent- deux ans, des centaines d’hommes l’ont accompagnée.

24 * Pensez à consulter le lexique p. 12 Zanzibara 6 Mtendeni Maulid Ensemble • Buda musique | 2012 Cet ensemble, fondé dans les années 1960, s’exprime dans un style vi- suellement et acoustiquement impressionnant, avec percussions, qasi- dah* en swahili et transe typique de la dévotion religieuse soufie, appelée « maulidi* ya homu ».

The music of Zanzibar : taarab Culture Musical Club • Ace records | 1989 Culture Musical Club a été créé pour l’Indépendance en 1958. Il est au- jourd’hui l’un des orchestres de taarab* les plus prolifiques. Ses répéti- tions sont même devenues une attraction touristique à Stone Town. Plu- sieurs membres du Club se produisent dans des groupes de kidumbak* (beaucoup plus festif et moins religieux).

Zanzibar : music of celebration Compilation • Topic | 2011 Ces enregistrements réalisés en 1989-1990, lors de réelles célébrations et de répétitions pour de grands événements, montrent un aperçu pointu des pratiques ethniques et religieuses de cette île où la femme musul- mane tient une place importante culturellement.

Chungu Rajab Suleiman & Kithara • Buda musique | 2013 Rajab Suleiman, joueur de qanun*, et le quintet Kithara, spécialiste du n’goma* et du kidumbak*, renouent avec la gouaille de Bi Kidude. Hu- mour et bonne humeur nous éloignent du mystique.

Memoirs of an arabian princess : sounds of Zanzibar Rajab Suleiman & Kithara • Winter & Winter | 2014 Un taarab* instrumental en l’honneur de Sayida Salme, née princesse d’Oman et de Zanzibar en 1844 et décédée Emily Ruete en 1924. C’est son père qui serait à l’origine de cette musique arabo-indienne.

* Pensez à consulter le lexique p. 12 25 TANZANIE La Tanzanie, en swahili « Tanzania » et « Jamhuri ya Muungano wa Tanzania », est un pays d’Afrique de l’Est situé en bordure de l’océan Indien. La Tanzanie actuelle est née de l’union du Tanganyika et de Zanzibar en 1964, peu de temps après leur indépendance respective vis-à-vis du Royaume-Uni. Elle est membre du Commonwealth et des Nations Unies depuis 1961. C’est un pays vaste et diversifié avec plus de cent-vingt groupes ethniques. Difficile de privilégier un genre musical !

Tanzania instruments : Tanganyika 1950 Compilation • SWP Records | 2003 Ce disque compile les enregistrements historiques illustrés par les flûtes de Pan, les tambours n’goma*, les cithares nanga* des maîtres-musiciens et les notes métalliques du likembe*.

Chants des Wagogo et des Kuria Hukwe Ubi Zawose • INÉDIT | 2011 Cet album, interprété par Hukwe Ubi Zawose « the voice », offre en pre- mière partie les chants polyphoniques et les hoquets des Wagogo (peuple des plateaux) accompagnés à la vièle izeze* et au lamellophone ilimba*. En deuxième partie, suivent les chants pastoraux des Kuria par Werema Masiaga Chacha.

Maasai hip hop X Plastaz • Out Of Here | 2004 X Plastaz est un groupe de rap basé à Arusha depuis 1996. Maasai Mere- ge, toujours vêtue d’une étoffe rouge, chante en maa (langue maasai), les autres membres en swahili. Leur style mêle hip-hop, musiques tradition- nelles et reggae. Leurs corps s’expriment par des ondulations de haut en bas, pieds joints.

Masika Mbaraka Mwinshehe & Orchestra Super Vulcano • Buda musique | 2015 Le guitariste et chanteur Mbaraka et son Super Vulcano deviennent l’or- chestre de danse le plus connu en Afrique de l’Est dans les années 1970. IIs inventent le style masika, un vent frais et euphorique mêlant le taarab* et les sonorités d’Amérique du Sud.

26 * Pensez à consulter le lexique p. 12 Hot in dar Compilation • Buda musique | 2009 Enregistrements épiques des années 1978-83 des orchestres profession- nels de Dar-es-Salaam et de leur musiki wa dansi*, jusqu’à leur disparition, faute de moyens. Pour remplir les salles, il fallait de la bière et de la varié- té, puis venaient le répertoire en swahili, des tubes personnels ou des jazz bands des années 1950-60.

Koka koka sex battalion Vijana Jazz Band • Sterns | 2011 Suite des enregistrements épiques des années 1975-80 et de la musiki wa dansi* en swahili, avec synthé et boîtes à rythmes.

Bongo fl ava : swahili rap from Tanzania Compilation • Out Of Here | 2005 Hip-hop rassemblant tous les genres musicaux de l’océan Indien avec les rappeurs les plus connus : Juma Nature, Wagosi wa kaya, Prof. Jay.

* Pensez à consulter le lexique p. 12 27 ARCHIPEL DES MASCAREIGNES

Les Mascareignes sont situées dans le Sud-Ouest de l’océan Indien, à environ mille kilomètres au large de la côte orientale de Madagascar. C’est un archipel de l’océan Indien formé de trois îles principales, l’île de La Réunion, l’île Maurice et l’île Rodrigues, ainsi que de plusieurs petites îles proches. Cet archipel est partagé entre deux pays : la France, avec La Réunion, et Maurice, avec le reste de l’archipel. ÎLE DE LA RÉUNION Bien avant d’être un département français, La Réunion était terre d’esclaves, terre métissée, puis terre colonisée. Tous ces hommes venus d’horizons dif- férents ont dû s’inventer une société et une culture. Et c’est la musique et la danse qui les ont réunis : pour chanter, le créole réunionnais issu du français, du malgache, du tamoul et du portugais, et pour danser, le maloya*, d’origine afro-malgache, et le séga*, plus européen.

Hors sol Grèn Sémé • Washi Washa | 2016 Ce groupe réinvente le blues réunionnais. Le maloya* et le créole accom- pagnés du raclement incessant des graines du kayamb* se mêlent aux rythmes rock et dub des percus, des guitares et du synthé. Carlo de Sacco slame chante accompagné des musiciens, Bruno Cadet, Mickaël Beaulieu, Allan Tincrès et de Jean-Philippe Georgopoulos.

Ti mardé Firmin Viry • Label Bleu | 1998 Firmin Viry est l’un des défenseurs de l’identité créole et sauveur du ma- loya*. Chroniquant la nostalgie des pays perdus, les travaux des esclaves coupeurs de cannes, le temps qui passe auprès de la famille et des amis, cet album folk offre la totalité de la transmission instrumentale du genre : le roulèr*, le bobre*, le triangle et le kayamb* (cf. page 34).

Zelvoula Granmoun Lélé • Marabi | 2003 Granmoun Lélé fait partie des anciens, de ceux qui pratiquent le ma- loya* des premiers temps avec son instrumentation : tambours en tous genres, pikèr*, sati*, tambour malbar*. L’artiste et son « big band » familial chantent des mélodies créoles où se dégagent un parfum de liberté et de spiritualité. À la manière d’un griot, il est le passeur pour la nouvelle génération.

28 * Pensez à consulter le lexique p. 12 Granmoun Lélé : la voix des ancêtres : biographie officielle So-y-sen Maumont, Willy Philéas • Éditions Orphie | 2014 Ce livre présente le parcours du chanteur réunionnais (1930-2004), en partant de son enfance jusqu’à l’empreinte qu’il a laissée aux futures gé- nérations, en passant par la célébrité à l’âge de vingt-et-un ans, ses pre- mières compositions à l’adolescence… Il a débuté en chantant dans les cérémonies en hommage aux ancêtres, puis se révélera dans le maloya*, un genre musical majeur de La Réunion, dont il est devenu une figure marquante.

Claude Vinh San et le Jazz Tropical Claude Vinh San • Takamba | 2009 Ce disque compile les enregistrements de 78 tours et de vinyles remas- térisés. Avec son roulé poussé (accordéon) et son orchestre Jazz Tropical, Claude Vinh San a régné sur le monde des bals populaires réunionnais de 1957 à 1971. Il donnera ses lettres de noblesse à la chanson créole où les rythmes du monde fricotent avec le maloya* et le séga*.

Pilé, grillé, guitare Narmine Ducap • Narada | 2005 Compositeur de séga* décédé en 2015, Narmine Ducap place la guitare électrique au centre de ce genre. Dans les années 1960 à 1970, il est l’un des musiciens les plus sollicités par les studios, car il était en capacité d’accompagner n’importe quel chanteur au pied levé.

Vavanguèr (rêveur) Alain Peters • Takamba | 2008 Dans les années 1970, l’homme aux pantalons à pois et à la crinière de rocker semblait promis à un franc succès. Illuminé par l’amour de la mu- sique et de la chanson créole, il est toutefois consumé par le rhum. La pro- fession l’abandonne. Une crise cardiaque le foudroie à quarante-trois ans. Le label Takamba, du nom de l’instrument à percussion qu’Alain Peters affectionnait, réédite les enregistrements de ce poète maudit. Le DVD contient un entretien rare de 1991 et une partie de son dernier concert de 1994.

* Pensez à consulter le lexique p. 12 29 Sanker Nathalie Natiembé • Harmonia Mundi | 2005 S’accompagnant d’un triangle, de l’accordéoniste malgache Régis Gizavo et du chanteur mauricien Lélou Ménar, Nathalie Natiembé chante a cap- pella. C’est au Mozambique qu’elle découvre les racines du maloya* et qu’elle l’enrichit de rythmes afro-caribéens, maghrébins et des musiques de l’océan Indien.

Tous les enfants Ousanousava • Baster productions | 2008 Collectif mythique réunionnais créé par Jules Joron en 1984, spécialiste des musiques festives créoles.

Dans l’fond d’l’îlet Vanessa Payet • Machine | 2010 Dans cet album écrit et composé par la princesse d’un séga* endiablé, Vanessa Payet, toulousaine d’adoption, rend hommage au quartier du Bé- zaves à St Joseph et surtout à sa grand-mère.

In colors Toguna • Safiko | 2011 Toguna est un groupe de renommée internationale. Leurs chansons sont en créole ou en anglais et leur signature est un mélange de musique traditionnelle, de rock et de reggae avec guitare slide, batterie, cajon* et kayamb*.

Ayolam Pascal Samy • Debs Music | 2013 Né à Toulouse en 1976, Pascal Samy grandit à La Réunion et fait partie de différents groupes locaux. En 2004, il commence une carrière solo dans le maloya* un peu revisité.

32 desanm Ziskakan • Sakifo Records | 2013 Fondé en 1979 par son leader Gilbert Pounia, Ziskakan est un groupe phare du rock maloya* depuis quarante ans. La musique est Malgache ou Indienne, les percussions sont Africaines et les chansons sont en créole.

30 * Pensez à consulter le lexique p. 12 Mogador Lo Griyo • Autoproduit | 2013 Cet album instrumental, piloté par Sami Pageaux-Waro, fils de Danyel Waro, porte l’ancien nom de la ville d’Essaouira au Maroc. Jouant d’une multitude d’instruments, les trois musiciens nous offrent un voyage dans le monde et dans les genres musicaux. On y croise des touches calmes, des envolées rock, un saxo jazz, une bonne sauce électro pour lier le tout en conservant, ou en restituant, un superbe son organique et chaleureux.

Traditionnel mêm Kiltir • Autoproduit | 2013 Kiltir est un groupe familial de maloya* traditionnel, nommé aussi speed maloya, aux limites de la transe, qui a fait ses débuts dans les servis ka- bar*. Depuis 1997, Kiltir se produit sur les scènes, essentiellement pour sauvegarder et transmettre la musique créole aux générations futures.

Mayok flér Zanmari Baré • Cobalt | 2013 En 1981, le maloya* repasse sur les ondes. Zanmari Baré entend les an- ciens, Firmin Viry, Alain Peters, Danyel Waro. Il décide de faire son propre maloya*, pur et volcanique, venant du fonkèr*, évoquant le « gran bon- dyé », le « mari brizé » ou le « piment krazé » avec une instrumentation classique au roulèr* et au kayamb*.

Mon zanfan Davy Sicard • Sony Music | 2014 Ce maloya* « kabosé » de blues et de pop est une parenthèse rêveuse et nostalgique de l’enfance de Davy Sicard, accompagné d’un roulèr*, d’un kayamb* et d’une guitare. D’une apparente légèreté, le fil conducteur est la quête d’identité.

Metisse maloya Johann Berby • Aio Artists | 2014 Johann Berby revisite et mixe les rythmes maloya* avec la pop et les mu- siques du monde. Sa curiosité musicale passe aussi par le jazz et la mu- sique classique indienne et l’amène à collaborer avec Trilok Gurtu, dont il sera membre pendant cinq ans ainsi que Jan Garbarez, Vieux Farka Touré, Juan Carmona et tant d’autres.

* Pensez à consulter le lexique p. 12 31 Milé sèk milé Lindigo • Hélico | 2014 Fidèle à l’atmosphère mystique du maloya*, l’album est enregistré en trois jours dans une cour remplie d’enfants, d’adultes et de moringueurs (lutteurs). Sa musique festive, dans la pure tradition des servis kabar*, est une invitation à se secouer aux rythmes du kayamb*, du morlon* et d’une vingtaine d’instruments faits maison.

Santié papang Maya Kamaty • Sakifo Records | 2014 Maya Kamaty est la première femme lauréate du prix Alain Peters et du prix des musiques de l’océan Indien en 2014. Ce disque offre des ballades délicates aux accents de blues et de soul, chantées d’une voix limpide en créole ou en français.

Gatir René Lacaille èk Marmaille • Do Bwa | 2015 L’accordéoniste, guitariste et chanteur créole, spécialiste du séga*, revient avec sa Marmaille. Cet album est tantôt plein d’humour, sur les affres du mariage dans Gatir, d’autodérision dans Lo tandon et d’ironie dans Père fuzion qui dénonce la pratique des subventions « colons » détournées. Longue vie à cette histoire de famille.

Jidé Jean-Didier Hoareau • Cobalt | 2015 Né en banlieue parisienne la musique créole coulant dans ses veines, Jean-Didier Hoareau a de qui tenir, puisqu’il fait partie de la famille Waro. Son maloya* élégant, appuyé par toutes les percussions réunionnaises, flirte avec le rap et le jazz.

L’Orkès Péï Ker Ourio • CC production | 2015 Enregistré en public le 5 juillet 2014 au Paris Jazz Festival, l’Orkès Péï est un Orchestre pays composé de brillants musiciens réunis par l’harmoniciste Olivier Ker Ourio. Celui qui est parfois salué comme « seul vrai successeur de Toots Thielemans » rend ainsi hommage à son île natale par une al- liance de compositions et de traditionnels en proposant un disque, élu « Choc » de Jazz Magazine, à la sauce maloya*.

32 * Pensez à consulter le lexique p. 12 Kind of Zoo Christophe Zoogonès • Gaya | 2015 La pochette sur fond noir + le titre = un clin d’œil à Miles Davis + un tigre. Influencé par le jazz rock et la world, notamment le maloya*, le flûtiste réunionnais joue aussi de l’EWI*, instrument à vent électronique et du kayamb*, percussion typique de la musique réunionnaise. Il s’est entouré de Grégory Privat au piano, de Bernard Permal à la basse et d’Emmanuel Félicité à la batterie, pour produire un premier album directement promu « Choc » de Jazz Magazine.

Larg pa lo kor Christine Salem • Zamora éditions | 2016 Dans ce troisième album en solo, la reine du maloya* s’évade vers le blues, le rock et le séga*, toujours en créole. Quoi de plus naturel que d’unir blues et maloya* car les racines de ces chants d’esclaves sont Africaines. La chanteuse-chamane s’envole vers des contrées plus apaisées, accom- pagnée par la voix légère de Rosemary Standley du groupe Moriarty.

Soul sega sa : segas from the 70’s Compilation • Bongo Joe | 2016 Aux XVIIIe et XIXe siècles, les esclaves s’évadent de leur quotidien grâce à la musique ; c’est le séga* d’influence mozambicaine et malgache. Dans les années 1970, les instruments amplifiés débarquent et remplacent violons et accordéons. Des arrangeurs de génie inventent des polyrythmies séga* soul sur clavier, guitare, ravanes*, triangle, maracas…

Zanz in lanfer Wati Watia Zorey Band • Air Rytmo | 2016 Hommage des « zoreil » au chantre de l’âme réunionnaise, Alain Peters. Le groupe Moriarty (dont Rosemary Standley), la rockeuse Marjolaine Karlin, la violoniste Jennifer Hut et le saxophoniste Rémi Sciuto se transforment en collectif pour reprendre quelques chansons dans la langue du cœur : le créole. Un ange en enfer, de Danyel Waro, inaugure cet album lumineux.

* Pensez à consulter le lexique p. 12 33 ZOOM SUR... Un instrument : le kayamb Sans doute l’instrument de musique le plus original de la famille des idiophones. Il serait originaire du Mozambique sous le nom de « chikiste », aurait transité à Madagascar sous le nom de « raloba », pour finir à La Réunion. Ce sont les esclaves des plantations qui en jouent. Les principaux matériaux viennent de la canne à sucre : un cadre rectangulaire, ren- forcé en son milieu par une traverse sur lequel on fixe deux cloisons de hampes de fleurs de cannes. À l’intérieur, on introduit des graines, des bouts de verre, des pièces, suivant l’inspiration. Trois tresses en fibre de vacoa terminent le kayamb. Le joueur secoue et ba- lance énergiquement l’instrument pour obtenir un raclement tout à fait caractéristique. La « couleur sonore » est fonction de la dimension de la caisse de résonance, de la quantité et de la qualité des graines. C’est Danyel Waro, artiste toujours militant de la cause créole, fabricant d’instruments, qui en est le spécialiste.

Bwarouz Danyel Waro • Cobalt | 2002 Dans ses chansons, il évoque notamment le sort des Réunionnais exilés en métropole par l’ordonnance prise en 1960 par le Premier ministre Michel Debré. L’artiste a voulu un album plus lent, plus intime, avec des chansons a cappella qui rappellent que sa voix est son principal outil.

Aou amwin Danyel Waro • Cobalt | 2010 Cet album présente pour la première fois des collaborations avec des ar- tistes d’univers très différents alors même que la musique et les textes de Danyel Waro restent très ancrés dans la culture réunionnaise. Outre le groupe corse A Filleta, Waro invite le chanteur sud-africain Tumi sur une reprise de Mandela en 2002.

34 * Pensez à consulter le lexique p. 12 ÎLE MAURICE Au cœur des Mascareignes, l’île Maurice est peuplée de nombreuses commu- nautés métissées : indienne, créole, malgache, mûlatre, asiatique. Deux récents festivals, le Festival International Kreol et le Kaz’Out Muzik Festival, visent à pro- mouvoir les musiques actuelles et émergentes telles que le séga*, les chansons bhojpuri ou bollywoodiennes.

Histoire d’une musique métisse à l’île Maurice : chutney indien et séga Bollywood Catherine Servan-Schreiber • Riveneuve éditions | 2010 À l’île Maurice, la rencontre entre les musiques africaines, européennes et indiennes a donné naissance à un nouveau style « épicé, piquant, ex- plosif » : le chutney*. De la musique indienne dévotionnelle aux dernières évolutions du séga Bollywood, l’effervescence du chutney* et de ses or- chestres est commenté par l’auteure. Des textes de chansons en langue indienne et en créole sont présentés et traduits. Une discographie est jointe.

Francis Thomé, compositeur créole Claudie Ricaud • Éditions L’Harmattan | 2013 Pianiste précoce, Francis Thomé quitte tout jeune son île natale, Mau- rice, et connaît la réussite comme musicien et compositeur en France. Le parcours du pianiste sera salué non seulement comme membre de cette formidable lignée de grands musiciens issus du Conservatoire, mais aus- si comme compositeur de plus de quatre-cents œuvres. Thomé est aussi représentatif de ces nombreux musiciens créoles venant des anciennes colonies françaises et attirés par le Conservatoire de Paris.

Île Maurice : hommage à Ti Frère Ti Frère | 1989 Le chanteur mauricien Jean-Alphonse Ravaton, alias Ti Frère (1900-1992), est le créateur de plus de deux-cents ségas* et pionnier du renouveau du séga-ravanne.

* Pensez à consulter le lexique p. 12 35 Le meilleur de : vol. 2 Cassiya • Atoll music | 2012 Le groupe Cassiya, ex Zenfan Cassis, chante la famille, les enfants, la mi- sère, sur des rythmes séga* et .

Zistar revoltan Kaya • Discorama | 1997 Kaya, de son vrai nom Joseph Réginald Topize, est considéré comme le créateur du seggae, genre issu de la fusion du reggae et du sega*.

Soul sok séga : séga sounds from 1973-1979 Compilation • Strut Records | 2016 Le label londonien réédite dans cette compilation des raretés soul et funk enregistrées en 45 tours dans les années 1970 à l’île Maurice. Ce disque met à l’honneur des musiciens insulaires tels que Ti L’Afrique, Georgie Jo, connectés à leurs racines avec des touches de musiques afro, pop, rock et jazz.

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36 * Pensez à consulter le lexique p. 12 ÎLE RODRIGUES D’origine volcanique, l’île se situe à 560 km à l’Est de Maurice. Presque isolée au milieu de l’océan Indien, elle présente la particularité d’avoir un lagon d’une surface deux fois supérieures à celle des terres émergées. Elle fait partie de la République de Maurice et jouit d’un statut d’autonomie depuis 2002. Le séga* rodriguais, joué à l’accordéon diatonique, est l’un des trésors de l’île.

Île Rodrigues : vol.1, voix et tambours Île Rodrigues : vol.2, accordéon Compilation • Takamba | 2002 Fruit du collectage d’une ethnomusicologue québécoise, ces deux al- bums se consacrent aux traditions de l’île. Le premier volume compile du séga* tambour, très rapide et typiquement Africain avec des chants a cappella interprétés par des femmes. Le deuxième volume met à l’hon- neur le ségakordéon, amené par les colons. Avec l’héritage des quadrilles parisiens du XIXe siècle, les musiciens jouent des polkas, des valses et des scottish dans un style métissé.

Evidences : best of Ras Natty Baby • Mosaïc Music | 2003 Originaire de Rodrigues, Ras Natty Baby et son groupe les Natty Rebels popularisent le seggae, un style de musique qui mélange sega* et reggae. Il est, avec le Mauricien Kaya, l’une des fi gures de cette musique. Ras Natty Baby chante en créole, en français et en anglais, en alternant des textes revendicatifs et des morceaux plus légers.

* Pensez à consulter le lexique p. 12 37 ARCHIPEL DES SEYCHELLES

Les Seychelles, ou en créole seychellois « Sesel » et « Repiblik Sesel », sont un archipel de cent-quinze îles (dont une artificielle), situé dans l’océan Indien et rattaché au continent africain. C’est une république trilingue (anglais, créole, français), dont l’île principale est Mahé. Les Seychelles furent « visitées » par les Arabes, les Français, les Anglais et quelques pirates. La musique s’est donc enrichie d’influences européennes, avec les danses de cour, africaines, avec le moutia*. Les musiques de maîtres et d’esclaves font maintenant bon ménage : violon et ravane* (tambour) jouent ensemble, et le chant s’est créolisé !

Seychelles : musiques oubliées « des îles » Compilation • Ocora | 1989 À l’image des origines diverses des populations des Seychelles, cet enre- gistrement présente les danses et les musiques émouvantes issues d’un fond malgache, africain, anglais, irlandais et écossais.

Seychelles nouvelles tendances Compilation • Alabianca | 1999 La musique la plus populaire est le séga*, rythme ardent et sensuel. Il est souvent teinté de reggae, la musique des rebelles. Gotty Farabeau est un peu le chef de ce seggae. L’héritage européen se manifeste dans les kam- tolé : musiques et danses champêtres dérivées de la valse, de la scottish et de la contredanse.

38 * Pensez à consulter le lexique p. 12 MADAGASCAR

Madagascar, ou en malgache « Madagasikara’ » et « Repoblikan’i Madagasikara », est un État insulaire d’Afrique, constitué d’une grande île de l’océan Indien que le canal du Mozambique sépare du reste du continent. C’est la cinquième plus grande île du monde après l’Australie, le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo. Madagascar « l’île rouge » possède une faune et une flore uniques, sa propre musique et ses propres danses. De nombreux instruments traditionnels sont encore utilisés au cours des fêtes et des cérémonies. La vraie musique malgache est apparentée aux rythmes afro-asiatiques et aux polyphonies. L’afindrafindrao* et le salegy* en constituent les principales danses etles principaux rythmes.

Madagascar : les chants d’une île Victor Randrianary • Cité de la musique/éditions Actes sud | 2001 À travers les rythmes de salegy* des bals poussières, les grands rituels, les jeux polyphoniques et l’utilisation d’instruments tels que la valiha* « nationale » et l’accordéon, ce livre-disque éclaire les origines de la mu- sique malgache (africaine, indonésienne, comorienne). Des artistes qui pratiquent les formes les plus traditionnelles aux musiciens engagés des années révolutionnaires, comme Bessa et , l’auteur montre toutes les formes de développement des musiques malgaches.

Musique des Sakalava Menabe : hommage à Mama Sana MCM | 2000 Collectage des musiques de possession, de chants de funérailles, de mu- siques des rites dynastiques, de guitares kabosy*, de cithares valiha* et marovany*, de flûtes, de tambours et de chants d’adolescents. Cet album présente les ultimes enregistrements de Mama Sana qui, cinquante ans durant, chanta et joua de la valiha* pour l’une des familles princières du royaume. Conservant encore sa vigueur et sa verve, elle avait quatre- vingt-quinze ans lors de ces enregistrements.

Chants et danses en Imérina Rakoto Frah • Arion | 2000 Flûtiste et compositeur de hira gasy* (musique du haut plateau de l’Imé- rina), Rakoto Frah est considéré comme le meilleur joueur de sodina*.

* Pensez à consulter le lexique p. 12 39 Les Surfs à l’Olympia Les Surfs • RDM éditions | 2015 Groupe mythique dans les années 1960, les Surfs ont connu un rayon- nement international durant la période yé-yé. Accumulant les passages à la télévision et les hits à succès, le groupe s’est fait une place d’hon- neur dans le panthéon des plus grands groupes de variété française de l’époque. Ils ont partagé la scène avec Tom Jones, Jacques Brel, Les Supre- mes, Enrico Macias, Les Rolling Stones, Oscar Peterson ou encore Stevie Wonder.

L’aventure des Surfs : souvenirs d’un groupe vocal malgache Rocky A. Harry Rabaraona • Éditions L’Harmattan | 2014 L’auteur de ce récit a fait partie du groupe mythique originaire de Ma- dagascar, les Surfs, qui fit carrière jusqu’en 1971, date de leur séparation. En tournée avec Sheila pour trente spectacles, ce groupe vocal formé de quatre frères et de deux sœurs Rabaraona, va connaître le succès aux cô- tés des nombreuses stars de la chanson française des années 1960. C’est leur histoire et celle de l’un des protagonistes qui nous est racontée ici, enrichie des anecdotes les plus savoureuses.

Salala Salala • Melodie Ste | 1998 M’basalala Zafimaneva Randriamazoto, fondateur du mythique trio Sala- la, est aujourd’hui chanteur au sein du groupe nantais K’bossy. Salala est le groupe vocal le plus célèbre de sa génération. K’Bossy prend le même chemin, en témoigne son invitation début 2015 sur la scène de la Philhar- monie de Paris par le groupe Moriarty.

Tiharea Tiharea • Music & Words | 2004 Trio féminin a cappella créé en 1997 par Talike Gelle, Tiharea chante le beko* en antandroy (dialecte du Sud). Elles mêlent à leurs voix des sons gutturaux et des halètements, qu’on appelle rimotse, dansent pieds nus les banaike*, mangononoke, tsinjabe, tsimoniny et tsotsoboke. Quelques percussions et cordes s’invitent parfois : les langoro (tambour de guerre malgache), les katsa*, les kabosy* et la mandoline.

40 * Pensez à consulter le lexique p. 12 Bamboos of masoala Justin Vali • Cinq Planètes | 2005 Justin Vali est le spécialiste de la cithare valiha* dont la sonorité rappelle la kora* et le clavecin. Initié à cet instrument par son père dès l’âge de cinq ans, il se révèle être un instrumentiste exceptionnel et développe son propre style musical. Ambassadeur de la musique malgache, Justin Vali sillonne les scènes du monde et se produit aux côtés des plus grands, comme Peter Gabriel, Kate Bush ou l’accordéoniste basque Kepa Junkera.

Tany Malaza Fenoamby • Nocturne | 2006 En passant par le rock sud-africain, le séga*, le maloya*, le regassy et le rap, Marius Fontaine, leader du groupe Fenoamby, visite des registres multi- ples avec sa voix rauque des chanteurs de bars malgaches. Fenoamby regorge d’énergie et de joie de jouer. La formation promet de percer en métropole après le plébiscite reçu dans de nombreux festivals, dont les Francofolies.

Madagascar All Stars Madagascar All Stars • Cinq Planètes | 2009 Madagascar All Stars est formé de six artistes qui défendent les valeurs de leur pays sur les scènes du monde entier : Marius Fontaine, véritable homme-orchestre, Régis Gizavo, fameux accordéoniste, Justin Vali au va- liha*, Érick Manana, guitariste passionné et chanteur lumineux, Dama au chant, guitare et harmonica et le percussionniste David Mirandon au tambour haïtien. Une aventure humaine et musicale, pleine d’échanges et de bonne humeur !

Afindrafindrao Oladad • Lemur Records | 2010 Créé en 1997, le groupe a commencé en faisant exclusivement du rap. Vers 2004, ils introduisent la horija* dans leurs compositions, la musique tra- ditionnelle des Betsileo. Remise au goût du jour par des nouveaux et rythmés, par des nouvelles paroles rajoutées, la horija* nou- velle génération de Oladad tourne aujourd’hui en boucle sur les stations radiophoniques de tout Madagascar !

* Pensez à consulter le lexique p. 12 41 Ilakeke Régis Gizavo • Cinq Planètes | 2012 Un accordéon endiablé, une voix vibrante, des rythmes transcendants : Régis Gizavo est incontestablement le plus époustouflant des accordéo- nistes malgaches. Sa musique vient du blues de Louisiane, des rythmes effrénés d’Afrique du Sud et de la culture malgache avec le renitra* ou le tsapiky* particulièrement. Il a également participé à six albums de l’en- semble corse I Muvrini.

Ahona Ny Ho Avi Iraimbilanja • Autoproduit | 2012 Icônes du rock malgache depuis le milieu des années 1980, Niry, Batata, Papay, Roger et leurs camarades mettent toujours le feu trente ans après. Leur truc ? Un son proche des Stones et de Santana certes, mais allongé de rythmes locaux comme le banaike* du grand Sud. Si son nom est ins- piré d’une unité monétaire depuis longtemps disparue, Iraimbilanja n’en reste pas moins une valeur sûre du rock malgache !

Mila Anao Eusèbe Jaojoby • Buda Records | 2012 Eusebe Jaojoby est l’un des fondateurs du salegy* et sans aucun doute son interprète le plus renommé. Au début des années 1970, le public veut des rythmes pop mais Eusèbe intègre progressivement des éléments de la culture traditionnelle malgache. Il la revisite avec des instruments électriques qui remplacent la kabosy* à quatre cordes, l’accordéon et les percussions en hochet. Le salegy* moderne est devenu aujourd’hui la mu- sique fédératrice de Madagascar.

Songs from madagascar Hanitra Ranaivo • Arc Music | 2013 La musique de Hanitra Ranaivo couvre un large spectre de la musique tra- ditionnelle des hauts plateaux, tels que l’hira gasy* et le kalon’ny fahiny, aux sonorités occidentales et afro-cubaines. La voix solo est soutenue par les percussions.

Fototse Racines Roots Teta • Balafomanga productions | 2013 Surnommé le guitariste aux doigts de fée, Teta commence à rencontrer une renommée internationale depuis qu’il a remporté le prix Découverte RFI en 2013. Son deuxième album navigue entre jazz et blues, tsapiky* et improvisations.

42 * Pensez à consulter le lexique p. 12 Havaoziko Ambondrona • Dosol | 2013 Si les Dizzy Brains font un tabac à l’étranger, c’est le groupe Ambondrona, avec un registre plus soft, qui règne sur la pop à Madagascar depuis 2001. Leur nom est celui d’un quartier des hauts de Tananarive où ont vécu les membres fondateurs du groupe. Passant des ballades au rock le plus dy- namique, en malgache mais aussi en anglais, leurs six albums parlent d’amour, d’amitié et de la vie.

Femmes originales Tence Mena • TM Prod | 2013 Souvent comparée à Rihanna, la musique de Tence Mena, essentielle- ment composée de jijy* traditionnel et de salegy*, est rythmée par sa voix chaude et puissante. À travers ses chansons, elle dénonce toutes les formes de discrimination. Elle mène une révolution douce, emmenée par la musique et la danse, pour que « les femmes soumises par les hommes » se réveillent, partent travailler, « cessent d’attendre les hommes tout le temps ».

Live à l’Olympia Mahaleo • Laterit productions | 2013 Mahaleo s’est constitué en 1975, à Antsirabe, au moment de la vague de manifestations qui ont abouti à la fin du pouvoir néo-colonial. Le groupe réalise une fusion entre les musiques traditionnelles et les musiques amplifiées occidentales. Mahaleo porte une parole contestataire etre- vendicatrice, tout en véhiculant des valeurs d’amour et d’amitié. Il est le premier groupe malgache à se produire à l’Olympia en 2007.

Feedback Madagascar Compilation • Arc Music | 2015 Cette compilation propose un large éventail de musiques traditionnelles et nouvelles de la scène malgache. Une partie de l’argent des ventes de cet album est reversé au TREEMAD (programme de reboisement de Ma- dagascar).

* Pensez à consulter le lexique p. 12 43 Hazo Kely Seheno • Laterit productions | 2016 La perle électro-world de Madagascar impose son style atypique dans un mélange subtil de sonorités élec tro, pop, blues ou indiennes qui se mêlent au swing sensuel malgache. Neuf titres chantés en malgache et en anglais, où Seheno aborde les thèmes de la séparation, de la contem- plation de la nature, de l’avidité que suscite le pouvoir de l’argent et de la quête de la paix intérieure. Si Björk avait une petite sœur sous les tro- piques, il se pourrait que ce soit Seheno !

Out of the cage Dizzy Brains • X Ray productions | 2016 Le groupe de rock garage Dizzy Brains se fait connaître aux Trans Musi- cales de Rennes en 2005. Le rock à Tananarive est clairement underground. Les thèmes abordés dans leurs textes sont la corruption, l’insécurité, la précarité et l’absence de perspectives à Tana, l’absence de liberté sexuelle et la censure. Il chante en anglais et en malgache.

44 * Pensez à consulter le lexique p. 12 ET DU CÔTÉ DES ENFANTS...

Imanga & le taxi-brousse : un enfant d’aujourd’hui dans une île de l’océan Indien Rossy, photographies de Sécyl • Pro-Rossy éditions | 2010 Au fi l des pages de ce très bel album photo, Sécyl nous fait partager les rencontres qui ont parsemé son voyage à Madagascar. Rossy invente pour l’occasion une histoire en musique où la douceur du malgache alterne avec des chants en français et où guitare et accordéon font écho à des instruments plus traditionnels. Loin des clichés, les auteurs nous invitent à découvrir des instantanés de vie, les réalités et les aspirations d’un Ma- dagascar humain et authentique.

L’île de La Réunion : rondes, comptines et berceuses Yela • Arb Music | 2010 L’excellente collection Terres d’Enfances du Label Arb Music collecte les berceuses, les comptines et les chansons enfantines du monde entier. Yela est aux commandes de ce volume dédié à l’île de La Réunion et elle interprète en créole, non sans espièglerie, le patrimoine jeunesse de l’île, aux sons d’une formation typique de la région : guitare, basse et percus- sions. Le livret en créole et en français permet de goûter à toutes les sa- veurs de ce répertoire tendre, drôle et parfois mélancolique.

Le chant des enfants du monde : vol. 14, Madagascar, chants de brousse Arion music | 2004 Très attachés à leurs traditions, les enfants malgaches ont appris de leurs parents et ancêtres à rythmer, par des chants traditionnels, toutes les étapes de leur quotidien. Voici leurs voix !

45 Ticoulitintin : chansons et berceuses de La Réunion Joëlle Ecormier, musique de Pat’Jaune, illustrations de François Gonthier • Océan éditions, collection jeunesse | 2007 Les frères Gonthier sont aux commandes de ce livre-CD complètement « yab » (du nom des habitants des hauts de La Réunion) : musiques, ar- rangements et même illustrations. Reprises du folklore enfantin ou sur des textes de Joëlle Écormier, une vraie « yab » elle aussi, les chansons des Pat-jaune nous racontent l’île en anecdotes et en rythmes. Alors en route pour les îles et « si soleil pouac-pouac/Rouv’ton parasol ». Découvertes culturelles

46 DÉCOUVERTES CULTURELLES

Bien que l’Histoire y ait marqué son empreinte douloureuse, les îles de l’océan Indien sont terres de métissages, de mixité et présentent des identités culturelles fortes de tradition et de modernité.

VOYAGES ET RÉCITS

Embarquez pour un voyage à pied, à bateau ou en train dans les îles de l’océan Indien pour un dépaysement assuré, ponctué de terres volcaniques et luxuriantes !

L’île Maurice en 200 questions-réponses Daniel Vaxelaire • Éditions Orphie | 2008

La Réunion en 200 questions-réponses Enis Omar Rockel • Éditions Orphie | 2007

Mayotte en 200 questions-réponses Marie Céline, Yves Moatty • Éditions Orphie | 2011

En 200 questions-réponses est une collection de guides touristiques de la maison d’édition Orphie, spécialiste de la France d’Outre-Mer depuis 1984. L’écriture de ses ouvrages est confiée à des auteurs locaux qui ra- content leur île en éclairant toutes ses facettes : climat, géographie, his- toire, faune, flore, hommes, religions et coutumes. Ainsi familiarisé avec ces curiosités insulaires, il est très difficile de résister à l’envie d’aller y voir de plus près par soi-même.

47 Destination Madagascar Film documentaire présenté par Philippe Gougler • Step by Step productions | 2014 À Madagascar, Philippe Gougler part à la rencontre des habitués d’un pe- tit train de voyageurs. Il découvre les combats de zébus, entre rodéo et course landaise. Il emprunte ensuite le Trans Lémurie Express qui dessert, une seule fois par jour et sans se presser, les villages reculés du pays. Dans le centre du pays, le passionné découvre une des dernières Micheline en- core en fonctionnement dans le monde. Il emprunte enfin une ligne qui traverse la forêt tropicale entre cascades, falaises et tunnels.

Guide encyclopédique de La Réunion : découvrir, comprendre, venir Daniel Vaxelaire • Éditions Orphie | 2016 À la fois encyclopédie et guide de voyage, cet ouvrage permet la décou- verte de l’île de La Réunion. Un découpage en chapitre aborde l’île sous des aspects divers. Pour tout savoir sur l’histoire, la littérature, l’économie et l’environnement, cet ouvrage est indispensable. Bien illustré, il fournit aussi des conseils pratiques pour partir et nous offre une belle invitation au voyage.

La Réunion Film documentaire de Xavier Lefebvre, écrit par Laurent Martein • Gédéon programme | 2014 Partez à la découverte des Réunionnais avec ce film documentaire d’une petite heure. Il s’agit d’un véritable voyage et de précieuses rencontres avec quelques « personnages ». Chacun à leur tour, ils vous font décou- vrir les atouts de la végétation, l’originalité des productions locales ou encore l’art créole. Du café d’exception, au mobilier urbain 100 % écolo en passant par le théâtre avec son cadre naturel et sa tradition réinventée… ce DVD regorge de trésors.

48 Balade à Madagascar Gaston • Éditions Orphie | 2011

Balade à Mayotte Gaston • Éditions Orphie | 2006

Pour les éditions Orphie, l’auteur de bandes dessinées Alain Rémy utilise le pseudonyme de Gaston et devient carnettiste. Voyageant seul (Mayotte) ou avec deux amis (Madagascar), il excelle à relater de façon très humo- ristique ses rencontres ou des faits historiques, à glisser ses remarques au passage sur la flore, les coutumes et les conditions de vie dans ces îles au moyen d’une gamme de techniques graphiques associant le dessin à la photographie et au croquis, le noir et blanc à la couleur.

Un an autour de l’océan Indien Antoine Calvino • Éditions Phébus | 2011 Antoine Calvino rêve toujours d’ailleurs. Dès qu’il est en âge de partir, il parcourt dans un premier temps l’Europe. En 2009, libre de tout engage- ment professionnel et personnel, il décide de faire un périple autour de l’océan Indien durant une année. De ce voyage naîtra un blog où l’auteur rassemble textes et photos qui seront publiés ensuite sous la forme d’un récit de voyage.

Le négrier de Zanzibar : voyages, aventures et combats Louis Garneray • Éditions Payot | 1993 Aventurier, corsaire, peintre de la marine et écrivain français, Ambroise Louis Garneray est né en 1783 et mort en 1857. Sa carrière maritime s’est déroulée dans l’océan Indien. Ses souvenirs, qu’il relate sous forme de mé- moires, font de lui le précurseur du roman d’aventures maritimes et une source d’informations sur la flibuste. À vingt ans, il s’engage à bord d’un navire marchand. Le voyage le long des côtes de l’Inde sera une suite de péripéties rocambolesques entre mutinerie, naufrage et pirates.

49 PHOTOGRAPHIES

Les voyages s’immortalisent en photographies. Découvrez les images de toute beauté fixées sur papier pour vous ravir les yeux. Partez à la rencontre des pay- sages et des habitants.

Océan Indien Anne-Marie Cattelain Le Dû • Éditions du Chêne | 2011 Sur l’océan Indien, longtemps appelé mer des Indes, s’éparpillent des mil- liers d’îles, toutes plus évocatrices d’aventures, d’échanges, de rêves, de paysages à la beauté sauvage et d’odeurs suaves. Les photographies de cet ouvrage, sélectionnées dans le fonds de la prestigieuse agence Gam- ma Rapho, sont organisées en dix thématiques. Chacun de ces clichés a su saisir avec talent ce que la nature et les hommes offrent aux yeux du voyageur ébloui.

La Réunion : nature intense Photographies d’Arnaud Späni • Éditions Ouest-France | 2015 On appelle La Réunion « l’île intense »… Ce département d’Outre-Mer réunit des paysages aussi variés que spectaculaires, passant des forêts luxuriantes aux plages de sable noir volcanique. C’est également une île métissée où Africains, Indiens, Tamouls, Malgaches et Comoriens se sont mélangés au fil des siècles, donnant une population créole aux traditions multiples. Partez donc à la découverte de ce joyau de l’océan Indien, à tra- vers les yeux du talentueux photographe qu’est Arnaud Späni.

Rodrigues intime Anne Debever, Jacques Chatelain • Riveneuve éditions | 2014 Au cœur de l’océan Indien, l’île Rodrigues fait partie de l’archipel des Mascareignes avec La Réunion et Maurice. Cet ouvrage très bien illustré présente, au-delà des paysages, la vie des habitants, des portraits de la société rodriguaise et une immersion au cœur de l’île.

50 Tanzanie Laurent Renaud, Bertrand Martel • Éditions Cacimbo | 2010 Du cratère du Ngorongoro aux plaines de Serengeti, en passant par le fleuve Rufiji et les étendues arides du parc de Ruaha, ce livre offre une découverte de la Tanzanie, présentée comme un pays sauvage à l’avenir incertain. Découvrez les paysages grandioses et la faune variée de ces quatre réserves tanzaniennes grâce aux magnifiques photos des auteurs, agrémentées d’esquisses monochromes de Bertrand Martel. Petit bonus, un récapitulatif des animaux observés nous renseigne sur la fréquence de leur présence.

Anthologie de la photographie africaine et de l’océan Indien Pascal Martin Saint Léon • Éditions Revue Noire | 1999 Cet ouvrage est un premier approfondissement de la photographie du continent africain intégrant l’océan Indien. À aucun moment il n’est ques- tion de définir « une photographie africaine », juste d’essayer d’embras- ser les techniques et pratiques connues à ce jour, sans chercher à anti- ciper d’un style ou d’une identité particulière. Un somptueux travail qui n’est pas exhaustif, ni encyclopédique, mais qui donne à voir et mieux connaître un continent, autrement.

Madagascar : fragments de vie Pierrot Men • No Comment® éditions | 2014 Photographe humaniste, Pierrot Men transmet sa vision de Madagascar à travers des photographies chaleureuses et généreuses. À la frontière de l’art et de la peinture sociale, ses images témoignent de la beauté des paysages malgaches et de la richesse humaine des habitants de l’île rouge. L’univers photographique de Pierrot Men est indissociable de Ma- dagascar : il s’est attaché à donner une bouffée d’émotion à chacun de ses clichés.

51 ZOOM SUR..… Les langues Par les métissages de populations d’origines diverses, de nombreuses langues se côtoient aujourd’hui dans l’océan Indien : le français, l’anglais, le créole réunionnais, le créole mau- ricien, le créole rodriguais, le créole seychellois, le malgache, le mahorais et des dialectes comoriens. À Zanzibar et en Tanzanie, c’est le swahili qui est usité. Phénomène linguistique d’importance considérable, le créole en particulier s’est formé au contact des langues pour en former une nouvelle : c’est le créole mascarin, ou bourbonnais, qui caractérise la langue parlée dans le Sud-Ouest de l’océan Indien.

Voici une petite sélection d’ouvrages (hors français et anglais).

Madagascar Guide de conversation malgache (livre + CD) • Éditions Assimil | 2010

Le malgache, super pack : 100 leçons complètes et progressives Solotiana Nirhy-Lanto Ramamonjisoa, Narivelo Rajaonarimanana • Éditions Assimil | 2011

Île Maurice Le créole mauricien de poche Arnaud Carpooran • Éditions Assimil | 2002

La Réunion Créole réunionnais Gillette Staudacher • Éditions Assimil | 2015

52 Mi koz kréol : initiation en sourires et chansons au créole de La Réunion Christophe Exiga, Daniel Honoré, Daniel Vaxelaire • Éditions Orphie | 2013

Mayotte et autres îles de l’archipel des Comores Dictionnaire mahorais-français, français-mahorais Sophie Blanchy • Éditions L’Harmattan | 1996

Dictionnaire français-comorien (dialecte shindzuani) Mohamed Ahmed-Chamanga • Éditions L’Harmattan | 1997

Zanzibar et Tanzanie Swahili express : pour voyager au , en Tanzanie Michel Laplace-Toulouse • Éditions du Dauphin | 2011

J’apprends le swahili Aurélia Ferrari • Éditions Karthala | 2012

Dictionnaire kiswahili-français et français-kiswahili Georges Mertens • Éditions Karthala | 2012

53 HISTOIRE

L’océan Indien est un gigantesque foyer de cultures et de civilisations. C’est aussi le carrefour d’aires culturelles dont les contacts, les interpénétra- tions et les chocs ont, au cours de l’histoire « ancienne » de cet océan, modelé la physionomie de ses rivages et des pays qui le bordent.

Le grand livre de l’histoire de La Réunion vol. 1, Des origines à 1848 et vol. 2, de 1848 à l’an 2000 Daniel Vaxelaire • Éditions Orphie | 2016 Daniel Vaxelaire, grand spécialiste de La Réunion, nous propose dans ces deux volumes une histoire complète de l’île. Riches en documentation et en illustrations, ces livres présentent cette région du monde sous divers aspects : événements historiques, repères chronologiques ou encore per- sonnages célèbres et anecdotes.

Les esclaves noirs : pour une histoire du silence Hubert Gerbeau • Éditions Les Indes Savantes | 1993 À partir d’archives artistiques comme les chants, la danse, les proverbes ou encore les contes, Hubert Gerbeau raconte l’histoire de la traite et de l’esclavage dans l’océan Indien. Face au peu de témoignages des esclaves, l’auteur tend à redonner la parole en analysant les traces de leur mémoire culturelle. Cet historien et écrivain a notamment reçu pour sa thèse L’es- clavage et son ombre : l’île Bourbon aux XIXe et XXe siècles le prix du Comité pour la Mémoire de l’Esclavage.

Pirates et corsaires à l’île Maurice Denis Piat • Les Éditions du Pacifique | 2014 Chassés des Caraïbes à la fin du XVIIe siècle, les mauvais garçons des mers se réfugient dans les îles de l’océan Indien pour y commettre leurs for- faits. De Maurice en particulier, ils partent à l’abordage de navires venant d’Arabie et d’Asie aux cargaisons très attrayantes. L’épopée de ces pirates, forbans, flibustiers, corsaires, tous écumeurs de mers, plus cruels et rusés les uns que les autres, est retracée avec précision et richement illustrée de toutes sortes de documents iconographiques.

54 Madagascar : idées reçues sur la Grande Île Patricia Rajeriarison, Sylvain Urfer • Éditions du Cavalier bleu | 2016 Patricia Rajeriarison est Malgache et Sylvain Urfer est Français. Dans cette réédition chez le Cavalier bleu, les deux auteurs ont croisé leur regard sur Madagascar pour donner une vision qui se veut réaliste de l’île, tout en cassant les idées reçues. Alors, si vous croyez que Madagascar est une île sans aucun souci ou si vous voulez en savoir plus sur l’unité nationale ou la culture malgache, vous devez lire ce livre !

Le cri des pauvres : ne pas se dérober Père Pedro • Balland éditions | 2015 Pablo Opeka, ou Père Pedro, est né en 1948 en Argentine. Ordonné prêtre en 1975, ce lazariste a, au cours de ses voyages, été touché par la misère qui frappe les plus démunis. C’est à Madagascar qu’il choisit de créer sa propre fondation : Akamasoa. Cette association vient en aide aux plus pauvres de la population malgache depuis plus d’un quart de siècle. Cet ouvrage est un recueil de textes du religieux appelant à ne pas rester im- passible devant le malheur des autres.

55 ZOOM SUR..… Les Réunionnais de la Creuse ARTS Cet épisode de l’histoire française, très connu à La Réunion, est communément appelé l’af- Les îles de l’océan Indien sont riches de créativité (arts traditionnels ou contem- faire des Enfants de la Creuse ou des Réunionnais de la Creuse. De 1963 à 1982, 1 630 enfants porains), tant dans les matières utilisées que dans les formes : sculpture, archi- réunionnais « abandonnés ou non » et immatriculés de force par les autorités françaises à la Direction départementale des Affaires sanitaires et sociales, furent déplacés par les au- tecture, art urbain… torités dans le but de repeupler les départements métropolitains victimes de l’exode rural, comme la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère et les Pyrénées-Orientales.

Enfants en exil Arts anciens de Madagascar Bertrand Goy • 5 Continents éditions | 2015 Ivan Jablonka • Éditions du Seuil | 2007 Cet ouvrage rend un hommage à la riche et diverse production artistique Entre 1963 et 1982, la DDASS de La Réunion a transféré 1 630 enfants en métropole. Ces enfants abandonnés, ou retirés à leurs parents, furent traditionnelle de Madagascar. Un long travail de recherche a été effec- confi és à des familles de régions rurales. Solitude, déracinement, ra- tué dans les collections publiques et privées, à travers le monde. Cette cisme, chômage : tous ont souffert de cet exil forcé. Quarante ans plus recherche a facilité la réunion des peintures et des sculptures les plus tard,le scandale éclate. L’échec de cette opération d’État est raconté ici par caractéristiques et les plus esthétiques de cette culture peu encensée Jablonka qui conclut : « la migration des pupilles réunionnais n’est pas un jusqu’à présent. dérapage ; elle est une institution républicaine ». Cases créoles de La Réunion Une enfance volée Photographies de Jean-Michel Ruiz, Cécile Tréal • Jean-Jacques Martial • Éditions des Quatre chemins | 2003 Éditions Plume | 2001 Dans les années 1960, des centaines d’enfants réunionnais ont été arra- À La Réunion comme ailleurs, l’architecture refl ète la société et sa ri- chés de leur île et envoyés en France pour repeupler les campagnes. Le récit chesse : traditions, culture, climat… Ce sont les charpentiers de marine bouleversant de Jean-Jacques Martial témoigne du drame qu’il a vécu. Il qui, les premiers, construisirent les maisons coloniales. Ils utilisent pour explique aussi les raisons qui l’ont poussé à être le premier à porter plainte la construction les matériaux disponibles sur l’île : le bambou, la terre, la contre l’État français, avant d’être rejoint par d’autres victimes, et le long pierre, le manguier… Ce livre invite à la découverte de cette différence ar- combat qu’il a mené avant d’obtenir en 2014 la reconnaissance offi cielle de la responsabilité de l’État français. chitecturale sans négliger l’aspect sociologique de l’espace créole. Kreyol factory : des artistes interrogent les identités créoles Collectif d'auteurs • Éditions Gallimard | 2009 Est-ce une action impossible que de questionner les identités des mondes créoles au moment où la notion d’identité échappe à toute défi nition unique ? Les mondes créoles sont pluriels même s’ils partagent une his- toire, celle de l’esclavage et de la colonisation. Plasticiens, photographes et romanciers de l’océan Indien se trouvent ici réunis pour témoigner de leurs origines et du sens qu’ils donnent aujourd’hui à notre monde.

56 ZOOM SUR..… Les Réunionnais de la Creuse ARTS Cet épisode de l’histoire française, très connu à La Réunion, est communément appelé l’af- Les îles de l’océan Indien sont riches de créativité (arts traditionnels ou contem- faire des Enfants de la Creuse ou des Réunionnais de la Creuse. De 1963 à 1982, 1 630 enfants porains), tant dans les matières utilisées que dans les formes : sculpture, archi- réunionnais « abandonnés ou non » et immatriculés de force par les autorités françaises à la Direction départementale des Affaires sanitaires et sociales, furent déplacés par les au- tecture, art urbain… torités dans le but de repeupler les départements métropolitains victimes de l’exode rural, comme la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère et les Pyrénées-Orientales.

Enfants en exil Arts anciens de Madagascar Bertrand Goy • 5 Continents éditions | 2015 Ivan Jablonka • Éditions du Seuil | 2007 Cet ouvrage rend un hommage à la riche et diverse production artistique Entre 1963 et 1982, la DDASS de La Réunion a transféré 1 630 enfants en métropole. Ces enfants abandonnés, ou retirés à leurs parents, furent traditionnelle de Madagascar. Un long travail de recherche a été effec- confiés à des familles de régions rurales. Solitude, déracinement, ra- tué dans les collections publiques et privées, à travers le monde. Cette cisme, chômage : tous ont souffert de cet exil forcé. Quarante ans plus recherche a facilité la réunion des peintures et des sculptures les plus tard,le scandale éclate. L’échec de cette opération d’État est raconté ici par caractéristiques et les plus esthétiques de cette culture peu encensée Jablonka qui conclut : « la migration des pupilles réunionnais n’est pas un jusqu’à présent. dérapage ; elle est une institution républicaine ». Cases créoles de La Réunion Une enfance volée Photographies de Jean-Michel Ruiz, Cécile Tréal • Jean-Jacques Martial • Éditions des Quatre chemins | 2003 Éditions Plume | 2001 Dans les années 1960, des centaines d’enfants réunionnais ont été arra- À La Réunion comme ailleurs, l’architecture reflète la société et sa ri- chés de leur île et envoyés en France pour repeupler les campagnes. Le récit chesse : traditions, culture, climat… Ce sont les charpentiers de marine bouleversant de Jean-Jacques Martial témoigne du drame qu’il a vécu. Il qui, les premiers, construisirent les maisons coloniales. Ils utilisent pour explique aussi les raisons qui l’ont poussé à être le premier à porter plainte la construction les matériaux disponibles sur l’île : le bambou, la terre, la contre l’État français, avant d’être rejoint par d’autres victimes, et le long pierre, le manguier… Ce livre invite à la découverte de cette différence ar- combat qu’il a mené avant d’obtenir en 2014 la reconnaissance officielle de la responsabilité de l’État français. chitecturale sans négliger l’aspect sociologique de l’espace créole. Kreyol factory : des artistes interrogent les identités créoles Collectif d'auteurs • Éditions Gallimard | 2009 Est-ce une action impossible que de questionner les identités des mondes créoles au moment où la notion d’identité échappe à toute définition unique ? Les mondes créoles sont pluriels même s’ils partagent une his- toire, celle de l’esclavage et de la colonisation. Plasticiens, photographes et romanciers de l’océan Indien se trouvent ici réunis pour témoigner de leurs origines et du sens qu’ils donnent aujourd’hui à notre monde.

57 ET DU CÔTÉ DES ENFANTS... Comment vivent les enfants du bout du monde ? Dans quel environnement ? Quels sont les contes et légendes qui les construisent et les accompagnent ?

Aina, Lalatiana et Alisoa vivent à Madagascar Dorine Leleu • Éditions De La Martinière Jeunesse | 2008 Grâce à la collection Enfants d’ailleurs, découvrez la vie quotidienne de trois enfants malagaches, mais également la vie de leur pays, son histoire politique, sociale et religieuse. Car dans cette grande île pluri-ethnique et culturelle, d’une grande richesse naturelle, les contrastes sont importants entre les habitants. D’une grande richesse documentaire, ce livre offre un panorama complet et passionnant de la vie de ces enfants du bout du monde.

Contes et légendes de Madagascar Galina Kabakova • Éditions Flies France | 2012 La collection Aux origines du monde regroupe des contes inédits de tous les pays, qui « permettent de comprendre comment chaque culture explique la création du monde et les phénomènes les plus quotidiens ». Dans ce volume, les contes proposés invitent curieux ou conteurs profes- sionnels à la découverte des origines malgaches des hommes, des ani- maux ou des plantes. Recueillis à Madagascar au XIXe siècle, ces contes sont accessibles aux jeunes comme aux adultes.

Madagascar, l’île rouge/Le secret de Fano Céline Castelain, illustrations d’Antoine Guilloppé • Éditions PEMF & Cie | 2006 Côté face, Madagascar, l’île rouge : une lecture documentaire pour dé- couvrir les richesses de cette île - géographie, faune, fl ore, présentation des différentes tribus et traditions, de l’artisanat, avec un peu de cuisine, d’agriculture et de pêche. Côté pile, Le Secret de Fano : une lecture littéraire d’un conte traditionnel, narrant les aventures de Fano, jeune Malgache de la tribu des Vezo, parti à la découverte des secrets cachés de la forêt.

58 Comores : quatre îles pour un archipel Yasmine Guenniche, photographies de Yohanne Lamoulère, dessins de Yous • Éditions Grandir | 2007 Ce joli format carré à la mise en page claire présente avec beaucoup d’élé- gance l’archipel des Comores : son histoire, sa faune, sa fl ore et sa vie au quotidien. Les très belles photographies de Yohanne Lamoulère, alternant couleur, noir et blanc, portraits, paysages, ainsi que les illustrations d’un natif de l’île, font de ce petit documentaire une introduction réussie à la vie des Comores.

Contes et légendes des Comores Salim Hatubou • Éditions Flies France | 2004 Dans la collection Aux origines du monde, les éditions Flies France se sont penchées sur les contes et les légendes des Comores. La marmite aux histoires contient de nombreuses traditions orales d’une veillée à l’autre, d’une chanson à l’autre, sur les mots, les animaux, les lieux… D’origine comorienne, le conteur Salim Hatubou a réuni dans ce volume qua- rante-huit contes et légendes pour les vrais amateurs du genre.

Zafy et Tam : enfants du métissage Nathalie Boquien, illustrations de Claude Grollimund • Éditions Siloë | 2008 Madagascar est une terre de contrastes où se mêlent des peuples issus de plusieurs continents. Le métissage entre Africains, Arabes, Chinois, In- diens et Européens participe d’une culture riche et diverse. Dans ce do- cumentaire illustré raconté comme une fi ction, Zafy et Tam, deux jeunes enfants de l’île, découvrent les origines multiples et les différences eth- niques, religieuses et culturelles des peuples qu’ils côtoient, sans pour autant les connaître.

Férox de Madagascar Catherine Fauroux, illustrations de Patricia Legendre • Éditions l’école des loisirs | 1999 Voici un documentaire sur le fossa avec des images à l’aquatinte délicate et un récit incisif qui donne des renseignements variés et précis sur l’ani- mal et son milieu. Genette mais si proche des félins, Férox est en tout cas un terrible chasseur. Doté d’une agilité et d’une vitesse d’exécution surprenantes à terre comme dans les arbres, il opère seul, ne laissant que peu de chances à ses proies. Avis aux petits mammifères et aux oiseaux, souvent victimes de ce danger qui rôde dans la nuit malgache !

59 LITTÉRATURES & CINÉMAS Par leur histoire et le mélange des populations aux cultures diverses, les îles de l’océan Indien regorgent de créativité, d’imaginaire et d’histoires à raconter et à filmer.

LITTÉRATURES

L’océan Indien a vu naître des textes aussi anciens et féconds que Les Mille et Une Nuits. Ce texte raconte les voyages réels et fantastiques du marchand Sind- bad dans cet océan baigné par les moussons et les cyclones. Cet espace met en relation les commerçants et les richesses des Indes, d’Afrique, de Chine et d’autres pays comme Madagascar, Maurice, les Comores et La Réunion. Il est caractérisé par une très grande diversité de peuples, d’imaginaires et de litté- ratures.

ARCHIPEL DE ZANZIBAR ET TANZANIE

Près de la mer Abdulrazak Gurnah, traduit de l’anglais par Sylvette Gleize • Galaade Éditions | 2007 1994. Saleh Omar, originaire de Zanzibar, est à la douane avec un faux passeport, sans visa d’entrée : il est demandeur d’asile. Près de la mer parle d’apprentissage de la perte, de la quête d’identité, d’honneur, de trahi- son et de vengeance. C’est aussi l’histoire d’une Afrique où les destins se confondent avec l’Histoire empreinte des mythes de l’océan Indien. De Zanzibar à la péninsule arabique et jusqu’à l’Occident, Omar égrène ses souvenirs, réinventant le passé dans le souci de sa propre vérité. Lauréat du Prix RFI Témoin du monde 2007

Terre aride : une histoire d’amour Elieshi Lema, traduit de l’anglais par Fernand Fortuné • Présence Africaine Éditions | 2016 Doreen, enseignante, scrute ses relations avec les femmes, collègues ou membres de sa famille et analyse ses relations avec les hommes, dont son frère. C’est l’occasion pour l’auteure de cette fiction d’exposer une réflexion féministe et indépendante. Un classique de la littérature tanza- nienne de langue anglaise.

60 COMORES

Anguille sous roche Ali Zamir • Éditions Le Tripode | 2016 Quelque part dans l’océan Indien, une jeune femme se noie. Ses forces l’abandonnent mais sa pensée, tel un animal sur le point de mourir, se cambre : dans un ultime sursaut de vie et de révolte, la naufragée nous entraîne dans le récit de sa vie… « Roman aussi étourdissant qu’envoû- tant, qui n’est pas sans rappeler L’ Art de la joie de Goliarda Sapienza par la beauté de son héroïne et la force de sa langue, Anguille sous roche est un miracle littéraire ».

Tout doit disparaître Mikaël Ollivier • Éditions Thierry Magnier | 2007 Qu’est-ce qui est le plus dur ? Suivre ses parents mutés à l’autre bout du monde et s’adapter à une société étrangère ou survivre au retour en mé- tropole après quatre ans d’absence ? Hugo fait cette expérience pendant ses années de collège, passées à Mayotte, avec ses parents et sa sœur. Si son adaptation à Mayotte est difficile, c’est son retour en France, où il sera confronté à la société de consommation et son cortège de dérives, qui le fera basculer dans la révolte et la résistance.

XXI, revue d’information grand format n° 34 Nouvelle : « Micmac à Mayotte » Éric Lemasson • printemps 2016 Dans la revue XXI du printemps 2016, comme dans chaque numéro, une fiction est donnée à lire. Autour de la mort de Roukia, dix-neuf ans, une enquête policière traverse le monde de la drogue, sa corruption et ses trafics en terre mahoraise. Comme à chaque fois, XXI invite le lecteur à « aller plus loin » : la réforme de 2009, qui a fait de Mayotte le 101e dépar- tement français, une analyse sur l’explosion démographique, un focus sur le thème « Justice et délinquance », des suggestions de romans…

61 MADAGASCAR

Nour, 1947 Raharimanana • Éditions Le Serpent à plumes | 2001 En 1947, au lendemain de l’insurrection malgache, un homme, fuyant la répression coloniale, se réfugie dans une île abandonnée aux ronces et aux mangroves. Croyant l’île inhabitée, il découvre avec stupeur que des enfants, attirés par l’horizon, se jettent des hauteurs des falaises pour s’écraser contre les récifs. Né à en 1967, Jean-Luc Raharima- nana a écrit de nombreux poèmes, nouvelles et pièces de théâtre, une œuvre influencée par la littérature orale et la mythologie malgache.

Pirogue sur le vide et autres nouvelles David Jaomanoro • Éditions de l’Aube | 2006 Les personnages de ces nouvelles sont tous des enfants qui tentent d’échapper à leur destin et de se construire un avenir. Comme Assiata, à peine pubère, qui décide de transformer sa nuit de noces avec un incon- nu en séance de torture, ou Ndzaka Lapiné, championne d’apnée de six ans, qui échappe au naufrage du bateau clandestin qui devait la mener de Madagascar à Mayotte. Dans ses textes, le nouvelliste et dramaturge David Jaomanoro (1953-2014) donne la parole aux « laissés pour compte ».

Lalana Michèle Rakotoson • Éditions de l’Aube | 2002 Naivo et son ami, Rivo, dévoré par le sida, fuient Antananarivo et sa mi- sère pour offrir au mourant la mer, celle qui lui permettra de retrouver ses ancêtres dans la paix. Un voyage terrible, qui traverse l’île de Madagascar. Michèle Rakotoson, née en 1948 à Antananarivo, est également auteure de plusieurs pièces de théâtre. Après avoir été professeur de lettres et journaliste, elle est revenue vivre à Madagascar. Elle a été récompensée pour l’ensemble de son œuvre par l’Académie Française.

Œuvres complètes Jean-Joseph Rabearivelo CNRS/Présence Africaine éditions | 2010 (vol. 1) et 2012 (vol. 2) Poète, journaliste, critique, romancier, historien et traducteur, Jean-Jo- seph Rabearivelo (1901-1937) a exercé une influence décisive sur la littéra- ture malgache. Les deux volumes regroupent son journal longtemps tenu secret pour son caractère sulfureux, sa correspondance ainsi que son oeuvre poétique, ses récits, ses pièces de théâtre et ses essais. Passeur de langues, Rabearivelo s’est autant passionné pour la langue et la culture françaises qu’il s’est attaché à promouvoir la littérature malgache.

62 Nouvelles de Madagascar Magellan & Cie éditions/Courrier international, Miniatures | 2010 Raharimanana, Jean-Pierre Haga, Alexandre Malala, Johary Ravaloson, Es- ther Randramamonji et Magali Nirina Marson ont écrit ces nouvelles qui permettent d’aborder la réalité malgache, ou plutôt quelques facettes de la diversité de l’île rouge. La pauvreté, le tourisme et ses conséquences, la corruption sont au centre de ce recueil.

Trois vies d’Antoine Anacharsis Alex Cousseau • Éditions du Rouergue | 2012 Appelons-le Anacharsis, mais sachez qu’il a autant de noms que de vies. Il est né en 1831, sur Nosy Boraha, une petite île au large de Madagascar. À son cou, il porte un mystérieux médaillon et dans ce médaillon, une carte au trésor qui le mène autour du monde dans une quête aventu- reuse. Mais écoutez-le plutôt vous raconter ses trois vies : esclave à Anti- gua, baleinier au Cap-Horn, voleur à New-York. Et le trésor ? Écoutez bien les récits d’Anacharsis…

ÎLE DE LA RÉUNION

Que deviennent les enfants quand la nuit tombe ? Jean-Paul Nozière • Éditions Thierry Magnier | 2013 Bertille a seize ans et veut devenir détective privée avec son père. Mais d’abord, il faut finir de retaper la vieille ferme que la famille vient d’ache- ter dans un hameau perdu. C’est sans compter le crâne qu’elle trouve en creusant le sol de la grange… Cinquante ans plus tôt, au milieu de l’océan Indien, la vie de deux enfants, Anélie et Ylisse, va changer du tout au tout. Laissez-vous embarquer dans ce roman à cheval sur deux époques, deux lieux et suivez les fils tendus entre ces deux extrêmes.

63 Poèmes barbares Charles-Marie Leconte de Lisle • Éditions Gallimard | 1993 Si vous aimez Baudelaire, vous adorerez le recueil de poèmes de cet autre parnassien réunionnais. Et s’il n’y avait qu’un seul poème à mémoriser et chanter, ce serait Le Manchy paru en 1862 : « Sous un nuage frais de claire mousseline, Tous les dimanches au matin, Tu venais à la ville en manchy de rotin, Par les rampes de la colline.

La cloche de l’église alertement tintait ; Le vent de mer berçait les cannes ; Comme une grêle d’or, aux pointes des savanes, Le feu du soleil crépitait. »

Chasseur de Noirs Daniel Vaxelaire • Éditions Flammarion | 2000 1740, l’île Bourbon est une colonie française où les esclaves fuyant les pro- priétés des blancs sont nommés les « marrons ». Guillaume Brancher, à la veille de sa condamnation, raconte comment il est devenu chasseur de noirs. Il traque ces fuyards jusque dans les cirques et les « hauts » de l’île de La Réunion où il finit, un jour, par se faire capturer. À leur contact, il découvre une fraternité qui l’incite à les défendre contre les propriétaires terriens. Roman historique incontournable !

Cocos-de-mer et autres récits de l’océan Indien : nouvelles Monique Agénor • Éditions Le Serpent à plumes | 2000 Ce recueil de nouvelles mêle mythes, rituels et personnages des îles de Madagascar, de La Réunion, de Maurice, des Seychelles, des Comores et de Rodrigues. Chaque intrigue fait la part belle au métissage où le sur- naturel côtoie des légendes ancestrales. L’auteure réunionnaise, égale- ment comédienne et réalisatrice de documentaires, donne à sentir et à entendre la culture de chaque île dans une langue savoureuse.

64 Bonbon piment Mariella Righini • Éditions Grasset | 2004 Ava-Marie Constant, journaliste parisienne en congrés à Saint-Denis de La Réunion, se laisse envoûter par un avocat et par la magie de l’île. Elle décide d’écrire une suite au roman de Georges Sand, Indiana. Au cours de ses multiples séjours, elle enquête sur l’envoi dans la Creuse d’un millier d’enfants réunionnais placés par la DDASS entre 1960 et 1980. Entre ro- man sentimental et reportage, cette lecture vous donnera envie de visiter l’île de La Réunion ou de relire Georges Sand.

L’empreinte française Jean-François Samlong • Éditions Le Serpent à plumes | 2005 Un fils de petit pêcheur reçoit en héritage l’amour de la culture créole. Sa grand-mère, une sang-mêlée, l’éduque en lui transmettant la culture française. Ce métissage nourrit sa passion pour la littérature franco- phone qu’il enseigne et la Créolie qu’il défend. Ce récit autobiographique se transforme en un roman d’initiation amoureux et érotique. L’auteur y chronique habilement le quotidien cocasse de son modeste quartier en convoquant les croyances populaires et le souvenir de son grand-père.

Penser maillée Murièle Modély • Éditions du Cygne | 2012 Une langue incarnée tisse un fil autour de Jeanne et de l’île.

« Dans l’île Le rouge est plus rouge Le rose est plus rose Le soleil ne fait pas plisser les yeux Il se ramasse, s’enroule Et se jette d’un bond Sur les feuilles De combavas De vacoas De badamiers Il instille son sang Chaud, pourpre, parfumé Les couleurs franches Épaississent la sève et donnent Ce rouge plus rouge Ce rose plus rose Qui déchirent le regard d’un coup de sabre L’œil comme une goyave fendue Pleure des grains dorés dans une mer fuchsia »

65 Kapali. La légende du Chien des cannes et autres nouvelles fantastiques créoles J. William Cally • Éditions L’Harmattan | 2005 Voici six nouvelles fantastiques inspirées par les croyances et l’imaginaire créoles par le précurseur du bébètik, mouvement littéraire réunionnais. Inspirée du folklore, celle qui donne son titre à l’ouvrage, met en scène un être mi-chien mi-homme qui rôde dans les champs de cannes à sucre à la nuit tombée. Ceux qui ne veulent pas écouter les conseils des vieux Créoles s’en repentiront…

Nouvelles de La Réunion Magellan & Cie éditions, Miniatures | 2013 Cette petite anthologie de la littérature réunionnaise présente, en six nouvelles, autant d’auteurs contemporains. Insularité, discrimination ra- ciale, famille, sont des thèmes abordés dans ces textes. La nature specta- culaire de cette île est, elle aussi, un personnage omniprésent. Des biogra- phies des auteurs figurent en fin d’ouvrage.

ÎLE MAURICE

Paul et Virginie Bernardin de Saint-Pierre • Le Livre de Poche | 2008 Madame de La Tour et Marguerite, installées dans l’île de France, actuelle île Maurice, vivent simplement et élèvent ensemble leurs enfants, Paul et Virginie, loin des dangers de la civilisation. Mais l’hypocrisie et la ja- lousie du monde civilisé les rattrapent. Écrivain du XVIIIe siècle, Bernardin de Saint-Pierre voyagea beaucoup. Sensible à la nature, nostalgique d’un paradis perdu, il fréquenta Jean-Jacques Rousseau et peut être vu comme un précurseur du romantisme. Un classique à (re)lire.

Voyage à Rodrigues Jean-Marie Gustave Le Clezio • Éditions Gallimard | 1986 En écrivant son roman Le Chercheur d’or, l’auteur s’était inspiré d’aven- tures vécues par son grand-père. Dans ce journal, il raconte son voyage à l’île Rodrigues sur les traces de ce dernier. Prix Nobel de littérature en 2008, Le Clezio est né à Nice en 1940. Il est issu d’une famille émigrée à l’île Maurice au XVIIIe siècle. Cette terre d’élection nourrit son imaginaire durant toute l’enfance. Il n’y retournera cependant qu’à l’âge de quarante ans. À lire aussi Sirandanes, devinettes mauriciennes.

66 Nouvelles de l’île Maurice Magellan & Cie éditions, Miniatures | 2007 Recueil de nouvelles d’auteurs représentatifs de la littérature mauri- cienne francophone : Shenaz Patel, Vinod Rughoonundun, Ananda Devi… Une littérature ayant pour thème, certes l’exotisme, mais aussi le métis- sage, les conflits sociaux et raciaux. Des éléments biographiques enri- chissent le recueil.

Le sari vert Ananda Devi • Éditions Gallimard | 2009 Dans une maison de Curepipe, sur l’île Maurice, se tisse une tragédie familiale entre un médecin âgé à l’agonie, sa femme, sa fille Kitty et sa petite-fille Malika, qui tourne à la violence. Née à l’île Maurice en 1957, l’auteure vit aujourd’hui en Suisse. Son œuvre, à la fois tragique et poé- tique, explore les méandres de l’âme humaine parfois avec une violence extrême. C’est une figure incontournable parmi les auteurs de l’océan In- dien. À lire aussi Ève de ses décombres (2006).

Ceux qu’on jette à la mer Carl de Souza • Éditions de l’Olivier | 2001 Des clandestins chinois se sont embarqués sur le Ming Sing vers l’eldo- rado américain. Cette traversée, avec escale à Maurice, les plongent dans un enfer. Interrogation sur l’exil, sur ces êtres condamnés à tout perdre parce qu’ils ont rêvé d’une vie meilleure. Né à l’île Maurice en 1949 où il vit, l’auteur, après des études scientifiques, enseigne la biologie et arrive tard à l’écriture. Il s’intéresse à l’actualité de son pays, en témoigne son livre Les jours Kaya (2000).

La noce d’Anna Nathacha Appanah • Éditions Gallimard | 2005 Pendant la noce d’Anna, sa mère se souvient de la jeune femme qu’elle a été, différente de sa fille d’aujourd’hui, de ses rêves, de ses espoirs. L’en- fance d’Anna resurgit avec le souvenir du père, absent. Et un autre bon- heur survient dans la nuit. Née à Maurice en 1973, l’auteure vit en France. Ses livres évoquent l’Inde, Maurice mais aussi la femme. À découvrir aussi son dernier livre Tropique de la violence (2016) qui se déroule à Mayotte et Le Dernier frère (2007) couronné par plusieurs prix.

67 Le dernier frère Nathacha Appanah • Éditions Points | 2008 « Nous étions deux enfants du malheur accolés l’un à l’autre par miracle. » Raj, soixante-dix ans, se souvient… Soixante ans plus tôt, l’Atlantic dé- barque à Port-Louis. À son bord, se trouvent 1 500 juifs refoulés de Pales- tine et déportés à l’île Maurice. Parmi eux, David, dix ans, deviendra le plus grand ami de Raj. Englué dans la violence de son propre univers, Raj ne prendra conscience de tout cela que beaucoup plus tard… Cette histoire d’amitié se déroule dans une part méconnue de l’Histoire mauricienne.

BANDES DESSINÉES

Pas le temps de lire ? Envie d’en savoir plus sur les îles de l’océan Indien ? Cette sélection de bandes dessinées est faite pour vous !

Fantômes Blancs Tome I, Maison rouge Tome II, Bénédicte Appollo, Li-An • Éditions Vents d’Ouest | 2005, 2006 Île bourbon, 1904. À la mort de son père, Maxime, le fils du maître, re- vient au domaine de Maison rouge accompagné de François, le fils de sa nènène. Il entreprend de construire un aéroplane dont François sera le pilote. Ce dernier, assailli par des visions fantomatiques, harcelé par des chasseurs de trésor alcooliques et nostalgique de son amour resté à Paris, se pose beaucoup de questions existentielles. Ce récit onirique écrit par deux Réunionnais retrace en filigrane l’histoire et les coutumes de l’île.

La Pès Rekin 2 vol. Stéphane Presle, Jérôme Jouvray • Éditions Futuropolis | 2010, 2011 Ce récit noir et intimiste écrit avec des dialogues en créole fait découvrir un aspect peu idyllique de La Réunion. Loin des plages et des paysages de rêve, l’île se révèle un lieu dur et violent. Comme les vies de Nelson, un gamin des bidonvilles, et de Phil, un pêcheur de requins prêt à tout pour gagner de quoi vivre. Entre ciel bleu et misère sociale, l’auteur, originaire de La Réunion, tisse son intrigue à grands renforts de flashbacks. Le dessin et la colorisation portent le rythme et l’émotion.

68 Quartier Western Tehem • Des Bulles dans l’Océan éditions | 2010 Sous des dehors faussement naïfs de BD animalière au trait rond noir et blanc, Tehem livre un road movie décapant à La Réunion. Dans une société créole complexe et multi-ethnique des années 1970, les personnages se croisent, se déchirent ou s’entretuent pour des raisons diverses. Le par- cours de chacun éclaire une parcelle de l’histoire et complète les récits précédents. Tehem, père de Tiburce, héros réunionnais, offre une épatante reconstitution d’un proche passé nimbé d’une atmosphère de roman noir.

Tiburce Tehem • Éditions Glénat | 2010 Tiburce, jeune habitant de l’île de La Réunion, est le héros de cette série de bande dessinée. Dans de courts gags de trois cases, c’est toute la culture et les différents clichés existant sur l’île qui s’offrent aux lecteurs, jeunes comme adultes, avec un humour dévastateur. Salomé, qui a emménagé à La Réunion avec ses parents, est une « zoreil » (nom donné à ceux qui viennent de la métropole) et elle ne cesse de s’étonner des trouvailles far- felues de Tiburce et des petites manies des habitants.

Putain d’Afrique Anselme Razafindrainibe •Éditions L’Harmattan, collection BD | 2011 Avec un trait incisif et caricatural, Razafindrainibe, représentant mémo- rable de la vitalité de la bande dessinée malgache, se livre à une charge féroce contre la situation de l’Afrique contemporaine, en y dépeignant les maux qui l’affligent : ingérences étrangères, dictature, socialisme tropical, simulacres de démocratie et sous-développement. L’auteur, mort en 2011, fit durant vingt-cinq ans la joie des lecteurs de la presse quotidienne de son pays.

Les contes de Morne plage d’après l’œuvre de Malcolm de Chazal Pov, Christophe Cassiau-Haurie, Thierry Permal, Dwa [et al.] • Éditions L’Harmattan, collection BD | 2016 Créés oralement par Malcolm de Chazal en 1957, Les contes de Morne plage ont été publiés en 2012 par une maison d’édition locale. L’adaptation réa- lisée ici par des scénaristes et dessinateurs mauriciens et malgaches est riche d’univers graphiques très différents, qui rendent hommage au fé- cond artiste mauricien. Ces récits, où l’onirisme et la magie l’emportent sur le réel, est le premier album collectif de BD d’auteurs de l’océan Indien à être publié en Europe.

69 Un marron 2 vol. 1, Caf’la bou - 2, Louise Denis Vierge • Des Bulles dans l’Océan éditions | 2014-2016 1799, Île Bourbon. Ulysse, alias Caf la bou, s’évade de la plantation où il est esclave et devient un marron, un de ces affranchis volontaires qui, re- tirés dans les montagnes, vivent de razzias. Lors de l’une d’elles, il enlève une femme et décide de vivre avec elle dans la forêt. Parsemé de détails historiques et anthropologiques avérés, le travail d’écriture et de dessin de l’auteur rend hommage aux mœurs des esclaves malgaches et leur confère une humanité niée par le système esclavagiste.

Sous le tamarinier de Betioky : la véritable histoire de Jean Piso, maître de l’accordéon à Tuléar Geneviève Marot • Éditions La Boîte à bulles | 2015 Jean Piso, accordéoniste du groupe Ny Malagasy Orkestra, porte haut les couleurs de Madagascar à travers le monde. L’auteure a fait sa connais- sance alors qu’elle accompagnait le groupe sur la route, pour réaliser les visuels de leurs prochains CD et affiches. Jean Piso lui a conté son en- fance : sa découverte de l’accordéon, les jeux, les incidents entre enfants et plus généralement la vie dans un petit village du Sud de Madagascar, Betioky. Et Geneviève Marot a mis ces souvenirs en images aquarellées.

Droit du sol Charles Masson • Éditions Casterman | 2009 Une barque en provenance des Comores, chargée de clandestins, dont Yasmina une femme enceinte, fait naufrage au large de Mayotte. Sur trente-trois personnes, quatorze périssent et sept sont portées disparues. De son dessin au trait épais en noir et blanc, l’auteur observe et note les destins de ces Français du bout du monde avec des cadrages renforcant l’expression d’un geste ou d’un sentiment. Une BD réaliste sur l’immi- gration dans les territoires d’Outre-Mer, où les ingrédients autobiogra- phiques sont perceptibles.

70 Balade au bout du monde : intégrale du quatrième cycle Tomes 13 à 16 Makyo, Laval NG • Éditions Glénat | 2012 Laval NG est un jeune dessinateur mauricien découvert par Pierre Makyo à l’occasion d’un festival de BD à La Réunion. Ce quatrième cycle de Balade au bout du monde est son premier travail de dessinateur de BD. La série relate sur un mode fantastico-ésotérique les pérégrinations d’Arthis Joli- non, un jeune photographe.

Les esclaves oubliés de Tromelin Sylvain Savoia ; d’après les recherches de Max Guérout, Thomas Romon et leur équipe • Éditions Dupuis | 2015 L’île des Sables, un îlot perdu au milieu de l’océan Indien… En 1761, un navire y fait naufrage avec à son bord une « cargaison » d’esclaves mal- gaches. Seul l’équipage blanc trouve place dans une embarcation de for- tune, abandonnant une soixantaine d’esclaves. Quinze ans après, le che- valier de Tromelin récupérera huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois. Une fois connu en métropole, ce « fait divers » sera dénoncé par Condorcet et les abolitionnistes.

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71 CINÉMAS

L’océan Indien accueille de nombreux festivals cinématographiques tels que le Festival du film de l’océan Indien, La Réunion, Maurice, le Festival international du court métrage de Maurice, le Festival du film d’Afrique et des îles, ou FIFAI sur l’île de La Réunion. Fondé en 1996, ce festival se déroule au Port et récom- pense les meilleurs films de réalisateurs originaires des Caraïbes, d’Afrique et de l’océan Indien.

Adieu à tout cela Emmanuel Parraud • Petit à Petit production et Tarmak films | 2011 Filmé avec pudeur, ce moyen-métrage montre l’attachement d’une jeune fille à La Réunion. Emmanuel Parraud nous emmène dans un monde fait de nature et de vrais sentiments. Les paysages y sont magnifiques, les acteurs sincères. Le spectateur découvre ici une part du cinéma mé- connu et un style d’écriture particulier : le moyen-métrage. Souvent considéré comme un tremplin pour les jeunes réalisateurs, les courts et moyens-métrages sont aujourd’hui plus remarqués dans le septième art.

Ady gasy Lova Nantenaina • Laterit productions | 2014 Ady gasy représente un système de débrouille où tout objet, le plus pe- tit soit-il, est susceptible d’être recyclé, d’engendrer une seconde vie. Le peuple malgache résiste ainsi à la crise avec créativité et humour. Les paysans deviennent des artistes, tout en transmettant une culture orale où la musique traditionnelle a une place prépondérante. Souvent drôle, d’une finesse et d’une intelligence inégalées face au problème actuel de la surconsommation, ce film documentaire reste incontournable.

Hatari ! Howard Hawks • Paramount Pictures | 1962 Tanganyika, Tanzanie. Des aventuriers menés par Sean Mercer (John Wayne) chassent les animaux sauvages et les vendent aux zoos. Le groupe est bousculé par la présence de deux femmes : la photographe Dallas et la jeune Brandy. Si Hatari ! a les attributs d’un film d’aventures, le réalisateur Howard Hawks s’intéresse plus aux personnages et à leur romance, transformant les spectaculaires scènes de chasse en paren- thèses dans leur vie sentimentale. Une comédie romantique au pied du Kilimandjaro, en somme.

72 La Sirène du Mississippi François Truffaut • Les Films du Carosse, Les Productions Artistes Associés et Produzioni Associate Delplios | 1969 Montrer ainsi Jean-Paul Belmondo, dans le rôle d’un homme ravagé par la passion, prouve que François Truffaut sait filmer l’amour. Dans sa lenteur et sa grâce propres à son cinéma, il nous fait découvrir le personnage de Julie, joué magnifiquement par Catherine Deneuve, qui se montre petit à petit au travers de ses mensonges. Truffaut sait filmer les paysages. Il l’avait montré au travers de ses précédents films et le prouve ici avec La Réunion, jouant beaucoup sur les seconds plans.

Signature. Intégrale Hervé Hadmar, Marc Herpoux • Cinétévé | 2011 Sandrine Bonnaire et Sami Bouajila forment un duo extraordinaire dans cette série française de six épisodes. Ce thriller psychologique noir se dé- roule sur l’île de La Réunion. Toman, qui a assisté à la mort de ses parents à l’âge de cinq ans, tue à son tour ceux qui maltraitent les enfants. Un jour, une journaliste demande son aide pour retrouver un ami disparu. Dans un décor somptueux, une traque commence, d’où personne ne sor- tira indemne…

Madagascar Eric Darnell • DreamWorks Animation | 2005 Lorsqu’un lion, un zèbre, une girafe, un hippopotame et une poignée de pingouins psychotiques fuient leur zoo new-yorkais pour secourir l’un des leurs, l’aventure s’écrit avec un grand A. Et lorsque le destin les réunit sur l’île de Madagascar, ils doivent apprendre en formation accélérée les rudiments de la vie sauvage. Un film d’animation à l’humour décapant !

Manu Payet au Bataclan Manu Payet | 2008 Manu Payet débute sur les ondes radio de NRJ, à La Réunion, avant de devenir humoriste, acteur, puis réalisateur. Dans son one man show, enre- gistré en 2008 au Bataclan, il raconte sa jeunesse à La Réunion, sa famille, sa peur de l’avion, son nouveau statut de « vedette » et chante son tube Preterit. C’est drôle, rythmé et tendre à la fois. Il fait désormais la fierté de sa mère, non pas pour sa célébrité, mais pour sa maîtrise du volant sur le rond point de l’Étoile de Paris !

73 ET DU CÔTÉ DES ENFANTS...

Les jumeaux de l’île Rouge Brigitte Peskine • Éditions Bayard jeunesse | 2014 Adoptés à leur naissance et élevés en France par un couple aimant, Cléa et Brice, jumeaux malgaches, vivent différemment leur adolescence : l’un peine à sortir de sa timidité et l’autre est en pleine rupture. Afi n de les ai- der à mieux appréhender leurs racines et leur identité, leurs parents leur offrent de passer un été à Madagascar. Ce roman épistolaire, véritable hymne à la tolérance, nous fait découvrir une facette totalement mécon- nue de cette île, ses coutumes et ses traditions.

Fenêtre animée sur Madagascar Fabrice et Jiva Razafi ndralambo •Laterit productions | 2009 Voici quatre courts-métrages d’animation entièrement réalisés à Mada- gascar auto-produits par les frères Razafi ndralambo. Presque sans pa- roles, les histoires racontent pourtant avec éloquence une vision inédite, et pourtant bien réelle, de la société malgache. Les dures conditions de vie côtoient le fantastique avec beaucoup d’émotion. La genèse de chaque fi lm est racontée dans les bonus par les auteurs, éclairant le spectateur de leur patience et de leur motivation dans cette réalisation.

L’île oubliée Jacqueline Heissat • Dadoclem éditions | 2012 Perdue au milieu de l’océan Indien, cette île n’avait pas de nom. Ses seuls habitants étaient les papangs, les margouillats, les pailles en queue… et les dodos. Tous vivaient paisiblement dans ce petit paradis, jusqu’à l’arri- vée des hommes… Dans ce conte, l’auteure narre la révolte de la nature sur la folie destructrice des hommes. Prétexte à un peu d’histoire, ce récit accompagné de magnifi ques gravures aux couleurs contrastées nous en- traîne à la découverte de l’île de La Réunion.

Le zébu né d’un œuf d’oiseau de paradis : un conte de Madagascar Muriel Bloch, illustrations de Zaü • Éditions Gallimard jeunesse | 2006 Un jour la petite Faravavy trouve dans la forêt un œuf d’oiseau de pa- radis. Elle le cache au creux d’un rocher et chaque jour le regarde gros- sir, jusqu’à son éclosion… À sa grande surprise, il en sort un zébu ! Elle en prend soin en cachette, jusqu’au jour où sa famille découvre l’animal… Ce conte doux-amer, qui nous vient de Madagascar, est magnifi quement illustré de couleurs vives. Il est accompagné d’un CD où l’histoire est lue par l’auteure sur fond d’instruments traditionnels malgaches. 74 Le voyage du poisson : d’après un conte recueilli dans le village de Chiconi à Mayotte Régine Joséphine, illustrations de Justine Brax • Éditions du Baobab | 2008 Jeune pêcheur de l’île sous la lune, Siyaka ramène un jour dans ses fi lets deux fi , deux poissons aux couleurs chatoyantes. Il donna le plus gros à sa mère, mais hésita sur le sort du plus petit… Devait-il lui rendre sa liberté au risque de ne plus le revoir ? Parsemé de mots chantants et exotiques, ce conte mahorais interroge les jeunes lecteurs sur la notion de liberté et d’amitié. Qu’est-ce qu’un bassin d’où l’on ne voit qu’un petit bout de ciel, par rapport à l’immensité eni- vrante de l’océan ?

Le miracle du lagon : d’après un conte recueilli à Mayotte Anne Ferrier, illustrations de Arnaud Hug • Éditions du Baobab | 2009 Pour rapporter le poisson capable de redonner le sourire à son frère, Ma- riama s’apprête à affronter des obstacles. Parvenant à éviter de contrarier Mutukufu, le dieu de la mer, la voilà aux prises avec la jalousie de jeunes garçons. C’est au terme de cette lutte, entre mondes terrestre et aqua- tique, que le lagon de Mayotte verra le jour. Servi par une écriture sensible et poétique, de belles illustrations pleine page aux couleurs océaniques, ce conte est un aller simple pour l’archipel des Comores.

Le secret de l’oranger : d’après un conte traditionnel recueilli à Mayotte Anne Lauricella, Izou • Éditions du Baobab, collection Bilboquet | 2011 Adapté d’un conte traditionnel de Mayotte, ce livre est l’occasion pour Anne Lauricelle de conter la beauté de la faune de l’île, de faire ressen- tir la douceur de l’air et de découvrir des mots nouveaux. Cette histoire d’amour et de jalousie est mise en image par Izou qui fait vibrer les rouges pour mieux faire ressortir la blancheur de Kalimuti, la fi ancée née d’un oranger.

75 Trois contes vagabonds Salim Hatubou, illustrations de Dominique Maes • Éditions Flies France | 2005 Ce petit recueil de trois contes nous entraîne aux Comores, à Zanzibar et au Kenya, trois pays très proches géographiquement. Impregné de la culture de ces pays, Salim Hatubou explique pourquoi les zébus sont bossus et l’origine des étoiles ou du mot « ziwa » au Kenya, qui signifi e lac. Ponctué par une comptine et un jeu de mains, ce livre allie humour, exotisme et ludisme !

76 S’INSPIRER POUR CRÉER

Les îles de l’océan Indien donnent de quoi renouveler, découvrir et s’enrichir de nouvelles cultures pour ensuite laisser exprimer son imaginaire et son esprit créatif.

SAVEURS

Épices, fruits exotiques, riz, poissons, vanille… offrent des ingrédients variés et succulents pour des cuisines aux saveurs indiennes, africaines et créoles.

Ma cuisine de Madagascar William Chan Tat Chuen • Jean-Paul Rocher éditeur | 2010 Né à Madagascar, l’auteur de cet ouvrage est spécialiste des cultures et rituels alimentaires. La cuisine malgache est une cuisine métissée, épicée et colorée. Cuisine de subsistance d’abord, mais aussi cuisine qui accom- pagne les rituels de la vie. Parmi les ingrédients de base, on retrouve les rougails, les achards mais aussi le zébu. La céréale incontournable est le riz nature. La preuve : à Madagascar, on ne vous invite pas à déjeuner, mais on vous invite à partager le riz (« Manasa mihinam-bary ») !

Cuisine de l’île de La Réunion Sophie Gastrin • Éditions Eyrolles | 2015 L’île de La Réunion est un île métissée et gourmande. La cuisine réunion- naise est marquée par le mariage entre les saveurs chinoises, africaines, françaises, malgaches et indiennes. La journaliste Sophie Gastrin, ambas- sadrice d’honneur de l’île, nous fait découvrir cette richesse colorée et épicée. Dans ce livre, vingt-cinq célébrités originaires de l’île nous invitent à leur table et nous font découvrir leurs souvenirs culinaires, tout en par- tageant leurs recettes réunionnaises.

77 Mayotte Éditions Orphie | 2010 Initiez-vous à la cuisine de Mayotte, île française de l’archipel des Co- mores située dans le canal du Mozambique. La cuisine mahoraise, de tra- dition musulmane, comme le reste des Comores, est une cuisine influen- cée par l’Afrique. À Mayotte, la cuisine est simple et utilise des ingrédients principalement locaux : poissons, légumes et fruits. À la fois saine et exo- tique, c’est une cuisine idéale qui vous fera du bien. Parmi les viandes uti- lisées, on retrouve le cabri, le bœuf et le poulet. Miam. À table !

ZOOM SUR..… Une saveur : La vanille Le vanillier est originaire du Mexique. Hernando Cortez, le Conquérant du Mexique, fut in- vité par l’Empereur aztèque Montezuma à déguster dans des gobelets d’or du chocolat parfumé à la vanille. Malgré le soin que prirent les Aztèques pour cacher le secret de l’arôme de la boisson, les Conquistadores le découvrirent vite. Dès 1510, la vanille était importée en Espagne puis en France en 1604. Au début du XIXe siècle, des plants furent expédiés à Java, à La Réunion et à Maurice pour y tenter leur culture. Mais en l’absence de pollinisation naturelle par un insecte du mexique, la culture s’est avérée impossible. La première pollini- sation artificielle fut réalisée en 1836 au jardin botanique de Liège par Charles Morren, puis en 1837 par le français Neumann. C’est en 1841, qu’un jeune esclave réunionnais, Edmond Albius, imagina le procédé encore utilisé de nos jours. Ce fut, dès 1848, l’essor de la culture à l’île de La Réunion, aux Seychelles en 1866, à Madagascar en 1871 et aux Comores en 1891.

La vanille Tim Ecott • Éditions Noir et Blanc | 2004 Venez explorer autrement l’océan Indien… à travers l’histoire de la vanille. Une odyssée autour du monde qui, sous forme d’une enquête, fait escale à Madagascar, à La Réunion ou encore aux Seychelles pour vous faire dé- couvrir les origines de cette orchidée si prisée. L’auteur livre un panorama historique, géographique et gastronomique d’une plante, véritable gousse d’or noir. Un livre à vous mettre les papilles en ébullition tant l’arôme fort et corsé de la vanille s’en dégage !

La vraie couleur de la vanille Sophie Chérer • Éditions l’école des loisirs | 2012 En 1829, un propriétaire d’une plantation de l’île Bourbon élève le bébé d’une esclave décédée en couche. Il le prénomme Edmond et lui transmet sa passion de la botanique. À onze ans, Edmond découvre comment fé- conder la vanille. Avec ce roman basé sur la vie d’Edmond Albius, l’auteure lui rend hommage et dénonce l’injuste spoliation de son invention. Terrible portrait de l’esclavagisme et de sa barbarie. Une ode à la liberté, à l’égalité et un récit passionnant sur la tragique histoire d’un génie méconnu.

78 FLORE ET FAUNE

Le climat tropical de l’océan Indien permet le développement d’une flore exu- bérante et luxuriante ainsi que d’une faune unique. Ce qui fait de cette région un des points chauds de la biodiversité mondiale.

Les plantes médicinales réunionnaises d’aujourd’hui Roger Lavergne • Éditions Orphie | 2011 Passionné de plantes endémiques, Roger Lavergne, Docteur en Botanique Tropicale Appliquée, signe un petit manuel pratique et très abordable pour tous ceux qui veulent déguster, sous forme de tisanes, quelques plantes les plus usitées et les plus accessibles que la nature offre gé- néreusement à La Réunion. Des fiches illustrées présentent l’emploi, les bienfaits et l’origine des plantes que l’on trouve sur les marchés et dans les jardins de l’île. Un vrai « précis » de phytothérapie « pays » !

Jardins de La Réunion : l’amour extrême des plantes Isabelle Specht • Éditions Orphie | 2010 L’île de La Réunion, terre fertile au relief montagneux particulièrement accidenté, offre des paysages contrastés et une flore d’une extrême ri- chesse. Isabelle Specht explore des jardins d’agrément de la plus humble case à la plus luxueuse des maisons créoles. La diversité végétale, l’agen- cement, les couleurs, embellissent les lieux. Le jardin créole est à la fois abondance, profusion et générosité. Un lieux unique qui témoigne de la passion des Réunionnais pour les plantes et le jardinage.

Sentiers botaniques à l’île de La Réunion Yves Buscail, Roger Lavergne • Éditions Orphie | 2010 Partez à la découverte de la biodiversité des chemins de randonnées de La Réunion. Ce guide pas comme les autres raconte les plantes que vous êtes susceptibles de rencontrer si vous vous engagez sur certaines pistes de randonnées de la belle île. La botanique de dix-huit lieux est ainsi dé- crite, dans une invitation atypique à « herboriser » une végétation riche et variée. Une balade instructive et ludique à la découverte de la flore réunionnaise.

79 Oiseaux des îles de l’Océan Indien : Madagascar, Maurice, Réunion, Rodrigues, Seychelles, Comores Ian Sinclair, Olivier Langrand • Éditions Delachaux et Niestlé | 2014 Ouvrage de référence, cette nouvelle version porte sur les caractéristiques, le comportement, les milieux favoris et la description géographique de 502 oiseaux de l’océan Indien. Des indications sont notamment propo- sées pour trouver les meilleurs lieux d’observation. Les illustrations pré- cises refl ètent la richesse d’un plumage parfois multicolore et montrent combien la diversité d’espèces est remarquable dans cette région du monde. Il ne manque que leurs chants pour être totalement transporté !

80 animaux endémiques de La Réunion et des Mascareignes Dominique Martiré • Éditions Orphie | 2013 Dans l’archipel des Mascareignes, de nombreuses espèces sont endémiques. On ne les trouve donc que dans cette partie de l’océan Indien. Volontairement non exhaustif mais richement illustré par de nombreuses photos, ce guide montre cette faune unique au monde. En parcourant ces pages, vous partirez à la découverte du lézard vert de Manapany, du grillon du volcan ou de la mouche des fruits des Mascareignes et de bien d’autres espèces que vous croiserez lors de vos balades dans l’archipel.

RAPPEL PRATIQUE ! www.bibliotheque.toulouse.fr Tous les documents cités sont disponibles dans les bibliothèques de Toulouse > vérifi ez les disponibilités sur le catalogue en ligne et foncez dans votre bibliothèque habituelle > trouvez la bibliothèque la plus proche > empruntez les documents pendant 3 semaines (prêt renouvelable deux fois), dans la limite de 16 documents, avec votre carte d’abonné de la Bibliothèque de Toulouse.

80 VOLCANS

Guide des volcans d’Outre-mer Pascal Richet • BRGM éditions, Belin | 2007 Situé sur l’île de La Réunion, culminant à 2 600 mètres, le piton de la Fournaise est un des volcans les plus actifs du monde. La dernière grande éruption (l’éruption du siècle) date de 2007. Ce guide très complet, nous présente cette histoire tumultueuse et les caractéristiques géologiques de La Réunion. Cartes, photographies et itinéraires nous montrent com- ment les éruptions et l’érosion ont donné à cette île son relief et ses pay- sages spectaculaires.

GÉNÉALOGIE

Retrouver sa famille dans les territoires de l’océan Indien : La Réunion, Maurice, Madagascar et autres îles, comptoirs de l’Inde Frédéric Deleuze • Éditions Archives et culture | 2016 Généalogistes en herbe ou confi rmés ? Votre enquête est souvent un par- cours laborieux mais passionnant. Ce guide vous orientera dans vos ex- plorations parmi les fonds d’archives d’Outre-Mer, grâce à la présentation de divers outils, notamment numériques, vous permettant de retrouver vos aïeux.

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Remerciements

Ils ont participé à cette sélection avec passion…

Djamila Abdelmalek Éléonore Dumas Melvyn Olivier Brigitte Aipar Claire Fauché Marie Paraire Marine Alonzo Stéphanie Fauché Clémence Poquet Mary-Josée André Danièle Fumat Céline Prével Nadège Barreaud Boris Galonnier Christine Puig Inge Besson Lucie Grélard Vidal Rojas Lydie Bottier Brigitte Gueninchault Marion de Savignac Typhaine Bourez Nadia Heldhili Barbara Serafi ni Chantal Carol-Ballester Martine Itier-Coeur Renaud Soreda Charlotte Cazaubon Élodie Lavielle Karine Taine Émilie Charrier Amandine Minnard Franck Tiégo Sophie Commenge Mouna Nasser Nathalie Zekry Mathilde Couffi gnal Aurélie Netter

Merci également à toute l’équipe du festival Rio Loco.

Ours

Coordination : Amandine Minnard Suivi de rédaction et de publication : Marie Mortier Création graphique, mise en page, réalisation : ogham Visuel Rio Loco : Jean-Marc Lacaze Impression : imprimerie Ménard Tirage : 5 000 exemplaires, novembre 2016

Merci à Clutch, partenaire de cette sélection 2017.

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