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Séquences La revue de cinéma

Federico Fellini Léo Bonneville

Numéro 127, décembre 1986

URI : https://id.erudit.org/iderudit/50757ac

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Éditeur(s) La revue Séquences Inc.

ISSN 0037-2412 (imprimé) 1923-5100 (numérique)

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Citer ce document Bonneville, L. (1986). . Séquences, (127), 27–31.

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Elle était là. Devant nous. Toute fraîche. Toute réjouie. Gelsomina. Cabiria. Giulietta. Ginger. Ce clown démaquillé avec une larme qui lui barre le sourire. Giulietta Masina. Cette actrice qu'on retrouve trop peu souvent dans les films de son mari, Federico Fellini. Et tout à coup, il est apparu sur un immense écran. Ciâo Federico. Ciâo Giulietta. Et l'interview a commencé. À distance. Une interview exceptionnelle. Pleine d'indiscrétion, d'aplomb, d'ironie. Et Federico Fellini n'élude rien. Il répond à tout. Avec humour. Avec sincérité. Avec spontanéité. Interview inoubliable où les réponses nous faisaient mieux connaître ce monstre du cinéma, dont les audaces retenues et les créations démesurées n'ont de sens que dans le baroque et l'imaginaire.

Séquences remercie sincèrement Téléglobe Canada qui lui a remis les cassettes afin de faire profiter ses lecteurs des propos de Federico Fellini exprimés le jour de la clôture du dernier Festival des films du monde.

Léo Bonneville

DECEMBRE 1986 INTERVIEW

Un journaliste - Dans votre dernier film, Ginger et Fred, il y a une confrontation entre la télévision privée et le cinéma. FILMOGRAPHIE Je voudrais savoir pourquoi vous en avez contre la télévision privée.

1951 : Les Feux du Federico Fellini -Jen 'ai rien contre la télévision privée; j'en ai contre certains programmes des télévisions privées. Je music-hall [Luci suis un cinéaste et je m'exprime par le cinéma, en faisant des films. Et, évidemment, je ne peux pas être content de voir del varieta] mes films constamment interrompus par des tranches de salami, des fromages, des bas, des désodorisants... Donc, la chose 1952 : Courrier du coeur [Lo m'a indigné et j'en ai pris prétexte pour faire un film, qui n 'est pas un film contre la télévision. Mais c 'est un film qui cherche sceicco bianco] à raconter la société d'aujourd'hui, le monde dans lequel nous vivons et ce qui s'y passe. Ce n 'est donc pas un film contre 1953 : Les Vitelloni [I quelque chose. C'est plutôt un film en faveur de quelque chose, c'est-à-dire en faveur du respect de Thommme, de la gentillesse, Vitelloni] 1953 : L'Amour à la de la courtoisie, des sentiments et aussi de la tradition. ville [L'amore in Donc, mon film est une histoire d'amour qui cherche à montrer les côtés les plus impolis, les plus grossiers, les plus citta, 3e sketch] désagréables, les plus inquiétants que la vie de chaque jour nous fait voir continuellement d'une manière parfois si 1954 : décourageante. 1955 : 1957 : Les Nuits de - Pourquoi n'êtes-vous pas ici avec votre femme à Montréal? Cabiria [Le notti di Cabiria] - Je commence aujourd'hui même un film, et je considère que c'est de bon augure de parler avec les futurs spectateurs 1960 : La Douceur de de mon nouveau film. Il m'était absolument impossible d'être là avec vous. Et je le regrette. Car je sais, je sens, je devine vivre [La dolce votre affection et votre sympathie. vita] 1962 : Boccace 79 [2e Je regrette aussi de déranger les cameramen et d'obliger à créer cette structure de science-fiction pour établir cette sketch] communication. Je me sens quelque peu embarrassé qu'il faille requérir l'aide de 1000 personnes, peut-être, pour répondre 1963 : Huit et demi [Otto e mezo] d'une manière aussi insatisfaisante à vos questions. 1965 : Juliette des De toute manière, cela répond aussi à l'aimable salutation du directeur du festival. Et je puis promettre d'être là Tannée esprits [Giulietta degli spiriti] prochaine. Donc, ce sera beaucoup plus facile si nous nous parlons face à face, d'une manière amicale. 1968 : Histoires extraordinaires - Pourquoi avez-vous mis quinze ans avant de remettre Giulietta Masina à l'écran? Est-ce que c 'est elle qui refusait [Tre passi nel vos rôles ou vous qui ne lui offriez pas de rôles? delirio, 3e sketch] - Elle coûte trop ! Mes films sont de petits films et je ne peux pas avoir de grande vedette. 1969 : Fellini-Satyricon [Fellini NoniPourmoi, Giulietta est une très bonne actrice. Elle pourrait tenir plusieurs rôles. Mais je suis fixé à la voir d'une certaine Satyricon] façon: c 'est une femme clown. Sa qualité d'actrice la meilleure, c 'est son expressivité mimique. Il faut donc que j'aie l'inspiration, 1970 : Les Clowns [] ou la chance, ou l'opportunité d'un nouveau personnage qui ne répétera pas les autres. 1973 : - Elle est peut-être difficile à diriger? On dit - je ne sais pas si c 'est un mythe ou une réalité -, mais on dit que vous 1976 : Le Casanova de Fellini [Il Casa­ traitez les acteurs en marionnettes. Est-ce vrai? Si ce n 'est pas vrai, quelle est la réalité? nova di Federico Fellini] - Dire que les acteurs sont des marionnettes, c 'est un compliment, (rires) C'est une petite blague. Mais je crois avoir toujours 1978 : Répétition eu un bon rapport avec les acteurs, parce que j'aime les acteurs. d'orchestre [Prova Je veux dire que j'ai un excellent rapport avec eux, mais ce n 'est pas parce que je les traite comme des marionnettes. Je d'orchestra] ne crois pas qu'un acteur soit au courant de tout ce que je pense moi-même de ce que doit être son personnage. C'est 1980 : La Cité des pourquoi, j'ai une plus grande sympathie pour ce genre d'acteur qui n'interfère pas dans la création du personnage. Je femmes [La citta délie répète que j'ai toujours eu un excellent rapport avec les acteurs. Déjà enfant, je les considérais comme des êtres semi- donne] divins. La première fois que j'ai vu des acteurs de théâtre sur la scène, vêtus et maquillés, et qui racontaient des histoires d'amour ou des drames et qu 'à la fin un grand rideau de velours les faisait disparaître, je ne réussissais pas à comprendre 1983 : Et vogue le navire [E nave où ils s'en allaient. va] 1985 : Ginger et Fred Comme je n'arrivais pas à comprendre, plus tard, quand je suis allé au cinéma, où aboutissaient ces têtes énormes, ces [Ginger e Fred] belles lèvres et ces grands yeux... À la fin, on allumait la lumière et il n'y avait plus rien.

SÉQUENCES No 127 INTERVIEW

Donc, il m'est resté comme un complexe d'admiration envers l'acteur, parce que je le crois capable de vivre une autre dimension. Mais au-delà de ces balivernes plus ou moins littéraires, j'ai de la sympathie pour les acteurs pour une raison plus fondamentale encore. L'acteur me permet de rendre vivant le personnage qui habitait dans ma tête comme un fantôme, tandis que j'imaginais une histoire. Je voyais des personnages, je vivais avec eux des mois et des mois, écrivant la mise en scène. Ils étaient convaincants, ces personnages; je les aimais, mais vraiment où vivaient-ils? Dans mon imagination. Et voici que soudain l'acteur lui donne un visage, il prend une voix et donc il est vivant. Cela m'oblige à une reconnaissance totale envers l'acteur. Mes rapports avec l'acteur sont faits d'admiration et de reconnaissance. Car ils concrétisent mes phantasmes. Et je travaille avec eux merveilleusement. Je suis un montreur de marionnettes, et le montreur de marionnettes et les marionnettes doivent vivre ensemble heureux, comme faisaient les marionnettes qui vivaient dans la boutique de Pinocchio. Fellini vu par Pierre Étaix - J'aimerais savoir où vous en êtes dans votre projet d'adaptation de L'Amérique de Kafka, et qu'est-ce qui vous intéresse spécialement dans ce roman. - Jusqu'à présent, ce n'est qu'un projet. Peut-être en terai-je un film après celui que j'ai commencé ce matin même. Ce que j'aime dans ce livre merveilleux, — merveilleux comme les autres de ce géant qu'est Kafka —, c'est le fait que Kafka a écrit L'Amérique sans rien connaître de l'Amérique et sans y être jamais allé. Avec son génie, il a vu l'Amérique, les Américains, l'ambiance américaine, la cruauté, l'atmosphère clownesque, les enfants, les vieillards, les bois, les rues, les maisons, d'une manière si profonde et si vraie, que je pense que c 'est exactement ce que j'aimerais faire. On m'a souvent offert de faire des films en Amérique, et tout le monde est quelque peu surpris que je n'accepte pas d'aller dans la terre qui a pratiquement inventé le cinéma. En fait, j'ai ressenti beaucoup d'émotion chaque fois que je suis allé à New York, à Los Angeles, aux États-Unis. Et j'ai des émotions visuelles et beaucoup d'images. Mais, pour moi, c'est impossible de réaliser, là, un film sur l'Amérique. J'ai donc été présomptueusement attiré par le fait que, comme Kafka a écrit un grand livre sur l'Amérique sans y être jamais allé, j'aimerais faire un film, à ma manière ambitieuse et un peu folle, un film sur l'Amérique dans les studios de Cinecittà à . C'est ce qui m'attire dans ce projet. Mais je ne sais pas si je le réaliserai.

- Je voudrais vous demander d'où vous prenez votre inspiration pour vos films? Est-ce que madame Masina vous inspire? - Oui, évidemment. Je n 'aurais jamais fait La Strada, Les Nuits de Cabiria, Juliette des Esprits et même Ginger & Fred... Elle est une vraie inspiration de ces films, car j'ai pensé, j'ai écrit ces films parce que je suis habité par sa figure, par son image. Pour ça, elle est la véritable inspiratrice des films que j'ai tournés avec elle.

- J'aimerais savoir quel est exactement le projet que vous avez mis en route ce matin. - J'aimerais bien le savoir moi-même. C'est une aventure un peu risquée. J'espère que les producteurs n'écoutent pas. Mais on m'a assuré que cette transmission n'était destinée qu'au Canada. La strada C'est donc une aventure risquée dans le sens que je tente (une aventure périlleuse et même très ambitieuse) de raconter ce qui m'arrive au moment même où cela m'arrive. Certes, aussi le temps de le mettre en ordre et de l'exprimer. Ensuite de raconter le moment de l'organisation pour l'exprimer. Et d'une troisième manière la façon dont je l'exprime après l'avoir organisé. C'est donc comme une cabriole continuelle sur soi-même entre la réalité et Timagination.J'ai l'impression d'avoir été assez confus... Mais c'est ce que je voulais dans cette explication.

- D'après vous, quel est le rôle du cinéma? Que pensez-vous du cinéma contemporain? - Le rôle du cinéma, c 'est un rôle culturel, comme la bonne littérature a aussi un rôle culturel, celui d'améliorer et de nourrir l'esprit. Je crois que ceci est la voie royale du cinéma: créer une culture, donner de la nourriture aux personnes. Cela peut se faire aussi par le divertissement. Mais le bon cinéma, c 'est aussi quelque chose qui parle le langage universel, qui parle

DECEMBRE 1986 INTERVIEW

de l'histoire de l'humanité et du mystère de la vie. Je pense qu'un bon film peut soulager notre désespoir, notre solitude. Un bon film peut être un véritable ami, comme un bon livre ou comme toute forme d'expression artistique. - Et le rôle du cinéma contemporain? - C'est presque impossible de répondre à cette question. Qu'est-ce que c'est le cinéma contemporain? De quel pays? De quel metteur en scène? Le cinéma contemporain, je crois qu'il doit être toujours plus beau que par le passé, toujours plus ambitieux, parce que l'image est devenue omniprésente. Nous sommes entourés, bombardés d'images. Nous avons non seulement les films, mais aussi la télévision et les cassettes. Nous avons donc besoin de beaucoup plus de bons films, de beaucoup plus de bonnes histoires, de beaucoup plus de bons auteurs et de bons réalisateurs de films. Plus que dans le passé. Je ne pense pas que nous puissions agir, vivre ou avancer sans ces continuels bombardements d'images. Nous mangeons des images: nos yeux, notre cerveau, notre sang, notre corps sont à toute minute touchés par des images. Nous ne voyons plus la réalité elle-même, mais nous voyons la réalité à travers des images. Nous avons créé une telle dépendance par rapport aux images, qu 'il est extrêmement important d'inventer de belles images, de raconter de bonnes histoires, d'avoir Amarcord la volonté les uns envers les autres d'utiliser cette nouvelle sorte de réalité, qui est la réalité du film, la réalité des images... et qui est devenue plus importante que la réalité comme nous la connaissions autrefois.

- Que pensez-vous de l'état du cinéma italien en ce moment? - Je suis un réalisateur italien. Je fais des films en Italie. Je suis donc obligé d'être plein d'espoir. Autrement, mon travail n'aurait aucun sens. Je veux croire que le cinéma italien est vivant et que nous trouverons une nouvelle voie, que nous serons capables de connaître une nouvelle renaissance. C'est mon opinion. Je suis bien obligé de dire cela parce que, à côté de moi, il y a monsieur Carmine Cianfaroni qui est le président des producteurs. (Rires) - Les psychologues, en général, sont unanimes sur le fait que c 'est très difficile, presque impossible, de vivre avec un génie. On voudrait savoir comment madame Masina a fait pendant toutes ces années-là? Elle ne veut pas nous répondre. - Sérieusement, vous croyez que je me considère comme un génie? - On ne le pense pas, on le sait!

- Merci! Je le pense aussi. Si vous voulez parler de mon mariage avec Giulietta, actrice, femme et copine idéale de ma vie, je dois admettre que c'est possible de travailler et de vivre ensemble, année par année. Mais jusqu'à maintenant, notre union, avec tous les aspects de friction et d'obscurité inévitables, je dois dire que c 'est une union très vivante, très forte. Et je crois que la meilleure preuve, Affiche de Fellini pour le ce n'est pas le fait que nous sommes encore ensemble, mais c'est le dernier film que j'ai fait. C'est le témoignage le plus Festival de Cannes (1 982] efficace que si deux personnes travaillent bien ensemble, c'est qu'elles se trouvent bien ensemble. Ça va, Giulietta? (Madame Masina: O.K.)

- Quand vous tournez un film, il est viable (ou actuel) à ce moment-là. Mais quelle longueur de vie peut avoir cette production dans les salles commerciales? Habituellement, nous la voyons à la télévision quelques années plus tard. Combien de temps le film moyen demeure-t-il utile (actuel) sur le marché?

- Quand City Lights ou Gold Rush, ou les histoires tragiques de Buster Keaton... et tous les grands classiques du cinéma, passent à la télévision, tout le monde est reconnaissant à la télévision de les présenter. Nous devons admettre que si, derrière un film, il y a l'imagination, l'art et la sensibilité d'un poète, ces films sont éternels.

- Je ne sais pas si vous avez le temps d'aller au cinéma. Mais quand vous allez voir des films américains, est-ce que vous pensez que le cinéma américain est un bon cinéma, actuellement?

SEQUENCES No INTERVIEW

- Avant tout, le cinéma américain, c'est le cinéma tout court! En Italie, les gens de ma génération, nous sommes nés avec le cinéma américain. Et vous avez une idée de ce qu 'est le cinéma à travers les films américains, qui sont spectaculaires, très bien écrits, très bien réalisés, avec un aspect professionnel, sous tous ses aspects: le scénario, le metteur en scène, les techniciens, les actrices, les décorateurs. Même le cinéma américain actuel, je parle des films de Spielberg, de Lucas, même ces films sont un effort pour redonner au cinéma son aspect merveilleux. Pour cette raison-là, je pense que c'est un bon cinéma, qu 'il mérite notre respect à cause de son côté professionnel et aussi pour le respect que le cinéma américain a du spectateur. Ces films essaient de divertir; ils n 'oublient jamais que quelqu 'un qui veut parler aux autres, doit être clair, doit être puissant, doit être intéressant, doit être merveilleux. Si, en plus, c'est un artiste, son intention est la perfection. Car un artiste, avec l'argent, avec les studios, avec l'aide de la grande industrie cinématographique, peut exprimer le meilleur de lui-même avec une grande liberté. Encore maintenant, je crois que c'est un bon cinéma. Je parle en général, car je dois admettre que je ne suis pas un amateur de cinéma. Je vois très peu de films. Je dois l'admettre avec une certaine honte. Je ne vais pas au cinéma. Mais ce n 'est pas absolument nécessaire pour quelqu 'un qui vit au cinéma, qui crée des films, Dessin de Fellini d'aller voir des films. J'ai beaucoup de respect pour ces jeunes réalisateurs qui cherchent à ramener le public (au cinéma) avec leurs grands spectacles. - De tous les films que vous avez tournés, lequel vous tient le plus à coeur? Quel est celui que vous préférez? - En fait, celui qui me tient à coeur et non celui que je considère le meilleur. Cela est presque impossible. D'abord parce que je ne les ai presque plus revus. Il me manque donc ce recul qui permet un regard objectif. Voyons un peu. Certainement La strada. Dans ma mémoire, c'est un film dont je me souviens avec sympathie. Et aussi. , Otto e mezzo, Amarcord, Casanova, Ginger et Fred. Je ne saurais choisir. Mais je suis en train de m'amuser pour éluder la question. Si je dois n'en nommer qu'un, je dirais Otto e mezzo (8 1/2). - Un film autobiographique? - Mais tout ce que nous faisons est autobiographique. Ce n 'est pas autobiographique dans le sens anecdotique. Mais c 'est autobiographique comme tous les autres, même Ginger et Fred est très autobiographique. C'est l'autobiographie de mes ressentiments, de mes nostalgies, de mes inquiétudes, de mes désespoirs, de mon besoin de rêver. Tout est autobiographie. C'est presque impossible de sortir de notre vie. La vie, c'est seulement la mémoire que nous avons de la vie. Les mémoires sont les résumés de la vie. Et la mémoire, c'est le fondement de la création d'un rêve. 8 1/2

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