Historique Du Développement De L'activité Le Musée Hannon Est Amené À Être Une Institution Autonome Placée Sous L'aut
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Historique du développement de l’activité Le musée Hannon est amené à être une institution autonome placée sous l’autorité du conservateur du musée Horta et entretenir une étroite collaboration avec le musée Horta (stratégie, transfert de compétence, synergie, modèle économique). Il s’agit, dans un premier temps, de rappeler l’historique du musée Horta. La maison Horta a été achetée en 1961 par la commune de Saint-Gilles grâce à l’initiative de Jean Delhaye, élève de Horta et ardent défenseur de l’œuvre de son maître. Il ouvre ses portes en 1969 et, en 1971, l’atelier contigu construit par Horta est acheté. A l’époque, le musée ouvre les après-midis pour les visiteurs individuels et les matinées pour les groupes. S’agissant d’une maison-musée aux espaces réduits, le nombre de visiteurs se doit d’être limité. En 1981, Françoise Aubry devient conservatrice. Reprenant les objectifs de son prédécesseur : expositions (Paul Dubois, Jean-Charles Detallante) et nombreuses publications scientifiques, elle se lance parallèlement dans une ambitieuse politique d’acquisitions (grâce au soutien des Amis du musée Horta) et, surtout, dans une restauration menée par l’architecte Barbara Van der Wee entre 1989 et 2014. Cette restauration, permet de rendre à la maison une partie de son lustre et l’enracine plus durablement comme une maison-musée avant d’être - comme c’était le cas avant cette restauration – un musée dédié uniquement à la vie et à l’œuvre de Horta. Françoise Aubry dote également le musée de tous les outils nécessaires pour en faire un centre de recherche de qualité : quasi-exhaustivité des archives encore subsistantes sur Victor Horta, bibliothèque spécialisée sur l’Art nouveau européen. Elle est, de plus, l’une des chevilles ouvrières du Réseau Art nouveau Network, fondé il y a 20 ans, qui réunit les villes européennes riches d’un important patrimoine Art nouveau afin de créer projets de recherches, expositions et outils pédagogiques. Depuis 2010, grâce à un soutien de la Région de Bruxelles Capitale, Thierry Mondelaers – responsable des publics - développe des activités pédagogiques pour les enfants et les publics moins familiarisés avec la culture. Enfin, depuis 2016, le musée s’est enrichi d’une extension disposant d’un espace d’exposition aux normes muséales et d’une salle d’archives avec un parfait contrôle hydrométrique et de température. La partie administrative a déménagé dans ce nouveau bâtiment, permettant aux visiteurs d’accéder à des espaces autrefois non visibles, au sein de la maison-atelier. Le précieux travail fourni par Françoise Aubry a porté ses fruits puisque la fréquentation du musée a constamment augmenté entre 1969 et 2018 (voir chiffres détaillés plus bas). En 2018, le musée a été visité par plus de 60.000 personnes. Le public, composé à 84 % d’étrangers, se rend à la maison Horta par le bouche-à-oreille. La première campagne de communication n’a eu lieu qu’en 2019 et jamais au musée, il n’y eut une personne responsable de cette fonction. Le nouveau conservateur, Benjamin Zurstrassen, a pris ses fonctions le 1er novembre 2018 ; l’occasion de créer de nouveaux statuts confirmant que le musée est bien une Asbl non communale, même si un tiers du Conseil d’administration est composé de représentants de la commune. Les bâtiments et les collections appartiennent à la commune bien qu’une part non négligeable des meubles et des archives sont des dépôts de la Fondation Jean Delhaye. Les objectifs du musée Horta pour les cinq années à venir sont les suivants : • Une exposition historique au printemps et une autre dédiée à un créateur contemporain en automne. Les thématiques de ces expositions à venir s’organisent autour des thématiques suivantes : arts appliqués, ornement, architecture, oeuvre de Horta, Art nouveau et Art Déco. • L’ouverture de nouveaux espaces dans le bâtiment historique et une attention particulière au volet didactique grâce au soutien du Fonds Baillet Latour. • Un programme de chantiers de collection afin d’améliorer les conditions de conservation et les inventaires des moulages en plâtres, plans, dessins, photographies anciennes pour donner la possibilité au public d’un accès en ligne aux collections du musée. • Un programme de restauration. • Un soutien constant aux activités pédagogiques. • Un renforcement des activités du Centre de recherche par l’intermédiaire d’un colloque annuel en lien avec l’exposition et par des publications. • Un renforcement des partenariats avec certains acteurs privés, lesquels seraient amenés à soutenir la rénovation de l’hôtel Hannon ou son fonctionnement. Il s’agit donc d’en faire un lieu de référence à Bruxelles autour de trois thèmes forts : Victor Horta, l’Art nouveau ainsi que les Arts appliqués. Dans ce cadre, l’hôtel Hannon se présente comme un complément essentiel à l’activité du musée Horta. Si Horta joue un rôle majeur dans l’inconscient collectif et dans l’identité bruxelloise, il n’est cependant pas le seul “fondateur” d’un Art nouveau qui trouva sa première expression à Bruxelles : Paul Hankar, Henry van de Velde et Gustave Serrurier-Bovy ont également joué un rôle de pionniers. Si leur style les sépare nettement de Victor Horta, ces trois grands créateurs ont tous en commun leur lien avec l’architecture, ainsi que des créations dans le domaine des arts appliqués. Ce seront ces trois grands précurseurs qui prendront place au premier étage de l’hôtel Hannon. Ainsi le musée Hannon est essentiel non seulement pour le développement du musée Horta mais également pour le développement de la politique muséale en matière d’Art nouveau de Saint-Gilles et de la Région de Bruxelles Capitale. Le couple de musées Horta-Hannon offrira à la Région de Bruxelles Capitale un pôle généraliste sur l’Art nouveau. La thématique de l’Art nouveau est pour l’instant défendue par le musée Horta sur quatre plans : • Le Centre de Recherche (colloques et bibliothèque). • L’inscription du musée au sein d’autres organisations (telle le Réseau Art nouveau). • L’offre de visites guidées couplées avec une promenade dans le quartier sur le thème de l’Art nouveau. • Un programme d’expositions régulièrement consacrées à l’Art nouveau de manière plus générale. Dans ce cadre, l’ouverture du musée Hannon est le “chaînon manquant” d’une politique muséale plus ambitieuse et plus généraliste concernant l’Art nouveau, les arts appliqués et l’architecture tant belges qu’étrangers. Historique de l’hôtel Hannon L’hôtel Hannon est considéré à juste titre comme un chef-d’œuvre architectural de l’époque Art nouveau. Il est érigé par Jules Brunfaut en 1902 sur base des recommandations de son commanditaire Edouard Hannon. Brunfaut, l’un des architectes les plus doués de sa génération, n’a jusqu’alors construit que dans le style éclectique. C’est à la demande d’Edouard Hannon qu’il conçoit une œuvre Art nouveau. D’abord ingénieur pour le groupe Solvay, Hannon gravit les échelons jusqu’à en devenir administrateur puis gérant. Il participe à l’expansion internationale du groupe (USA, Canada, Russie). Sa position lui permet de voyager fréquemment. Amateur d’art et photographe pictorialiste de grand talent, il réalise un reportage photographique sur les différentes maisons qui lui plaisent afin de préciser sa commande à Brunfaut. Il semble que ce soit surtout Octave Van Rysselberghe (frère du peintre Théo) qui l’inspire (hôtel Otlet, hôtel de Brouckère). La parcelle, située au croisement de l’avenue Brugmann et de l’avenue de la Jonction, nécessite une édification en coin. Le recours à la pierre blanche et aux briques vernissées donne à cet édifice toute sa particularité. En effet, loin de recourir au quasi-classicisme de Van Rysselberghe, Brunfaut propose une interprétation toute personnelle en accentuant l’angle formé de trois travées, en proposant un léger recul à la façade côté avenue de la Jonction, juste au-dessus du jardin d’hiver. Enfin les montants et les corniches sont parcourus de colonnettes et de moulures qui apportent à ce bâtiment toute la délicatesse nécessaire. Le plan est également intéressant : les différentes pièces rayonnent autour du hall central d’où s’élève le monumental escalier orné d’une fresque du peintre français Paul-Albert Baudouin. Le décor intérieur, dont une grande partie a malheureusement disparu lors de l’abandon de l’hôtel au tournant des années 1980, était particulièrement soigné (pochoir, peinture, papier-peint, vitraux). Ce qui demeure a été en partie restauré, mais des travaux complémentaires sont encore nécessaires. Hannon ne manque pas de faire réaliser l’aménagement intérieur selon ses goûts; des goûts qui le mènent plus vers l’Art nouveau français que belge. C’est ainsi que Gallé réalise une grande partie de l’ameublement et des luminaires. Lors du départ des descendants Hannon vers 1970, ces derniers récupèrent une partie du décor initial et font don de certaines pièces à des institutions françaises : la chambre à coucher au musée de l’école de Nancy et la salle à manger au musée des Arts décoratifs de Paris. Leur départ correspond à une sombre période pour le bâtiment aux mains d’un entrepreneur peu scrupuleux qui envisage de raser. La commune de Saint-Gilles, afin de sauver le bâtiment, l’achète et lance une campagne de restauration à la fin des années 1980. Le lieu est ensuite occupé par l’atelier Contretype qui y organise nombre d’expositions sur la photographie jusqu’en 2014. Depuis le départ de l’Asbl Contretype en 2014, l’hôtel Hannon est sans destination. Lorsqu’au début 2018, l’appel est lancé pour le recrutement d’un conservateur qui prendrait la succession de Françoise Aubry au sein du musée Horta, il est également demandé aux candidats de réfléchir au futur de l’hôtel Hannon.