Comme pour illustrer le proverbe "à tout malheur, quelque chose est bon", suite au décès de , TF1 a rediffusé le premier film de la trilogie de la 7e compagnie. Déprogrammer un film hollywoodien pour rendre hommage à un comédien français n'était pas arrivé depuis bien longtemps. C'est dire l'importance que tenait Pierre Mondy dans l'espace culturel français. Homme de

théâtre, de télévision et du cinéma, rarissimes sont ceux qui n'ont pas entendu parler de lui ou ne l'ont pas vu jouer, jusque dans les jeunes générations. Bien sûr, on peut critiquer le choix du film choisi pour lui rendre hommage. Certains auraient préféré revoir les longue jambes de Mireille Darc, mais la 7e compagnie reste un incontournable de sa carrière, comme le Gendarme de Saint-Tropez, dans lequel il failli jouer, le fut pour d'autres.

Mais la trilogie de la 7e compagnie tient une place bien à elle dans l'espace culturel

français. Elle est un hymne à la France des antihéros et Pierre Mondy en est le héros.

La 7e compagnie commence par une France en déroute, qui fuit les bombes et se cache dans les bois. La 7e compagnie n'est pas une unité d'élite, constituée de commandos lourdement armés allant au feu sans peur. Elle est une unité de transmission, un lien entre un terrain mouvant et un état-major qui recule au fur

et à mesure que le front se rapproche.

Dans La 7e compagnie le Chef Chaudard,

Tassin, et Pithiviers ne sont pas non plus des va-t-en-guerre, ils sont les acteurs malgré eux d'une France en guerre. C'est par hasard qu'ils se retrouvent seuls devant prendre des initiatives, se battre, affronter l'ennemi et même tuer. Le tueur, il est professionnel, c'est Tassin, un presque émigré au coeur tendre se battant pour la France. Pithiviers, ce cantonnier fier de son métier m'en rappelle un autre. C'était en 1983, au

service militaire, lui aussi était cantonnier, lui aussi était fier. Il ne savait ni lire ni

écrire mais voulait faire son service militaire comme les autres.

Il le fit et y apprit à lire et à écrire. Le chef Chaudard aussi est fier de son métier de quincailler. Mais il fait plus dans l'ustensile de cuisine dit-il. Lui aussi m'en rappelle d'autres croisés ici et là. Comme lui et comme eux, moi aussi, il m'arrive,

non pas de gonfler mon CV, mais de mettre en avant ceci ou cela, plus valorisant. C'est en cela que le chef Chaudard et ses acolytes nous sont sympathiques, ils nous ressemblent. Comme pour mieux les rendre antihéros, leur a mis un vrai guerrier à coté en la personne du bel aviateur bourreau des coeurs délaissés pour cause de guerre.

A eux tous, ils ne gagneront pas la guerre mais aideront la France à se battre pour sa liberté et sa dignité. D'audaces en gaffes, ils retourneront à la vie civile dans

le troisième film. Dans une France au double visage, ils resteront eux-mêmes, simples, faisant simplement leur métier.

La simplicité des moeurs, l'amour de leur métier et le sens du devoir sont leurs guides de film en film. Antihéros, leur entourage l'est aussi. La simplicité et la discrétion sont aussi les maîtres mots et la protection de ces résistants du

quotidien. Eux ont choisi de se battre vraiment, à leur façon, pour leur liberté, leur dignité mais aussi pour celle des autres. C'est en cela que la 7e compagnie est intemporelle. Elle nous rappelle que ce n'est pas forcément ceux qui se montrent

à la télévision, monopolisent les micros des radios, s'affichent en pleine page dans les journaux qui font que la vie s'améliore. Les antihéros comme le chef Chaudard, Tassin et Pithiviers, ils sont des milliers et plus dans la France d'aujourd'hui. Ils n'ont pas fait de grandes écoles, ils n'ont pas de

grandes responsabilités, mais ils sont fiers de ce qu'ils sont et font. Eux aussi sont discrets et vivent avec des moeurs simples dans une France compliquée à l'avenir aussi incertain qu'en temps de guerre.

D'ailleurs la guerre n'est pas si loin quand ils ouvrent leur journaux, radios et télévisions. Plaisanter, rire puis s'arrêter dans un silence d'excuse, comme Pithiviers

voyant un cimetière en haut du mur, sont des moments déjà vécus, en croisant un fauteuil roulant ou un brancard par l'un dans un hôpital, par l'autre au détour d'un couloir.

Voilà pourquoi des acteurs comme Pierre

Mondy vont nous manquer et que l'on regardera à nouveau avec plaisir ses films, désuets pour certains, mais si rafraichissants pour tous ceux qui aspirent à une vie simple d'antihéros dans un monde pacifié.

Film de 1973

Durée : 91 minutes

Ecrit et réalisé par Robert Lamoureux chez Gaumont International

Musique originale de Henri Bourtayre

Acteurs principaux:

- Jean Lefebvre (Pithivier)

- Pierre Mondy (Chaudard)

- Aldo Maccione (Tassin)

- Pierre Tornade (Dumont)

- Robert Lamoureux (Blanchet)

- Eric Colin (Duvauchel)

- Jacques Marin (l'épicier)

- Paul Bisciglia (le père)

- Alain Doutey (Carlier)

- Robert Dalban (le fermier)

- Florence Blot (la doctoresse)

Lors de la débâcle de juin 1940, la septième compagnie de transmission, camouflée dans un bois, est capturée par les Allemands. Seuls trois hommes partis en éclaireurs échappent à l'ennemi : les soldats Pithiviers (Jean Lefebvre) et

Tassin (Aldo Maccione) et le sergent-chef

Chaudard (Pierre Mondy).

Pithiviers, Tassin et le sergent-chef

Chaudard établissent une liaison téléphonique entre leur position d'observation et le bois où la 7e compagnie est regroupée.

Malheureusement le fil traversant la route, s'étant soulevé lors de l'abattage d'un arbre, bloque une colonne allemande qui a tôt fait de comprendre la situation et d'encercler la 7e compagnie.

S'ensuivent alors de nombreuses tentatives des trois soldats pour ressortir du piège dans lequel ils sont tombés. Ils rencontrent le lieutenant Duvauchel (Érik

Colin), pilote de chasse dont l'avion a été abattu, et qui prend le commandement du groupe. Par hasard, en passant dans une bourgade, ils croisent une dépanneuse de

chars allemande et sont forcés par une maladresse de Pithiviers de se battre.

Surpris par leur présence, les Allemands n'ont pas le temps de répondre et sont tués par Tassin. Les quatre hommes prennent alors le véhicule et pendant leur escapade vers le front, tentent de comprendre le fonctionnement du véhicule, en particulier du canon positionné au- dessus du chauffeur.

Par un pur hasard ils sont aiguillés sur le mauvais chemin et rattrapent une colonne de prisonniers français surveillés par des

soldats allemands, qui n'est autre que la

7e compagnie.

Le trio les dépasse et force les Allemands qui les surveillent à avancer plus vite devant leur véhicule, laissant sans surveillance les soldats français, qui s'empressent de disparaître dans le bois longeant la route. Ainsi la 7e est libérée.

Le fim se termine sur une scène se déroulant quatre ans plus tard, en juin

1944, depuis un avion piloté par le lieutenant Duvauchel, les trois compères sont parachutés sur la France. Pithiviers

ayant glissé dans l'avion (la glissade est un ressort comique récurrent du film), les trois hommes tombent prématurément de l'appareil.

Anecdotes :

Robert Lamoureux a écrit son film en se basant sur une partie de son histoire personnelle vécue pendant la débâcle de juin 1940. Comme dans les autres films qu'il a réalisés, Robert Lamoureux joue un rôle dans Où est passé la Septième compagnie ?, celui d'un personnage secondaire, le Colonel Blanchet.

Le scénario situe les héros dans la forêt de Machecoul (Loire-Atlantique). En réalité, le film n'a pas été tourné à

Machecoul ; la majorité des scènes ont été tournées dans le sud de la région parisienne, dans les Yvelines et en

Essonne, dans les environs de Cerny et La

Ferté-Alais, ainsi que vers Jouars-

Pontchartrain et Rochefort-en-Yvelines.

La célèbre scène de l'épicerie a quant à elle été tournée à Bazoches-sur-Guyonne.

Les blindés allemands sont en fait des modifications en contreplaqué sur la base

du char américain M24 Chaffee, les semi- chenillés sont maquillés sur la base des

Halftracks américains de la Seconde

Guerre mondiale de type M3.

La scène du combat aérien de Duvauchel a

été très probablement tournée près de La

Ferté-Alais, où se situe la collection d'avions anciens de Jean Salis. Comme il n'existait plus aucun avion de chasse français de 1940 en état de vol, ce sont plusieurs North American T-6 Texan, avion d’entraînement militaire américain de 1937, qui tiendront lieu d'avions

français (probablement un Bloch MB.152) et de ses adversaires allemands

(probablement des Messerschmitt Bf

109), grâce à des peintures de camouflage et marquages adéquats. On notera

également l'apparition furtive d'un

Messerschmitt Bf 108 Taifun construit sous licence en France dans l'immédiat après-guerre par la SNCAN.

La scène finale du parachutage est basée sur un fait réel : Des parachutistes SAS français furent parachutés en Bretagne par groupes de trois, dès la nuit précédant

le débarquement du 6 juin 1944 et les jours suivants, pour neutraliser le réseau ferré breton dans le cadre du débarquement en Normandie. Avec cette réserve que les héros du film sautent en plein jour et sont vêtus d'uniformes américains, alors que les paras de la

France libre, intégrés dans les SAS,

étaient équipés d'uniformes anglais et sautaient de nuit.

Répliques célèbres :

- Alors comme ça, vous vous battez dans la forêt de Machecoul...

- On se bat, on se bat, c'est plutôt qu'on est comme une espèce de poste avancé, quoi. Dans le cas que... comprenez, une supposition, que les Allemands reculent, crac, on est là!

- Pour les empêcher de reculer...

- Non, pour euh..., la tenaille quoi.

- La tenaille, oui... Je vous demande ça parce que, aux dernières nouvelles, les

Allemands sont déjà 30 kilomètres au sud de Machecoul.

-Tiens, oh dites-donc, ils foncent, hein.

- Ils foncent, oui. Alors si je comprends

bien, vous êtes 30 kilomètres derrière les

Allemands, à attendre qu'ils reviennent, en somme.

- Voilà! Enfin, voilà... pour l'instant. On va pas attendre des années, évidemment.

- Je m'en doute. Surtout qu'ils peuvent reculer par un autre chemin...

- Eh oui!

- Déjà qu'ils sont pas passés par là pour descendre, on voit pas pourquoi ils passeraient par là pour remonter...

- Oh ça, vous savez, quand on recule...

- Nous fouloir fin rouche

- On foudrait aussi à mancher, pour quatre. Fite, fite, on est pressés

- Attention, che fais me fachir!

- Le chef, qui est assis là, a dit: si tu fas pas chercher la bouffe, on fa tirer du canon tans ta boutique!

- Fous afez du à l'ail? Mon ami, il feut du à l'ail

- Attention, écartez-fous, on fa manoeufrer...

Ecrit et réalisé par Robert Lamoureux et

Jean-Marie Poiré chez Gaumont

International

Musique originale de Henri Bourtayre

Acteurs principaux:

- Jean Lefebvre (Pithivier)

- Pierre Mondy (Chaudard)

- Henri Guybet (Tassin)

- Pierre Tornade (Dumont)

- Jackie Sardou (Crouzy)

- Robert Lamoureux (Blanchet)

- Erik Colin

- Bernard Dheran

- Jean Rougerie

- Jacques Monod

La suite des aventures du trio de la septième compagnie lors de la débâcle de juin 1940 : Tassin, Chaudard et Pithiviers

échappent aux Allemands et sont recueillis en caleçon par la mère Crouzy qui leur fournit des uniformes d'officiers français abandonnés par leurs détenteurs pendant la débâcle. Nos trois héros se font arrêter à nouveau et ils sont conduits dans un château où une grande partie de l'état- major français est détenue. Les trois bidasses, devenus officiers malgré eux, sont sur le point de faire évader tous ces

officiers quand, malencontreusement, alors qu'ils referment la porte derrière eux, plusieurs arbres s'écroulent et bloquent la sortie, obligeant les officiers à rebrousser chemin. Quant aux trois soldats, ils se retrouvent enfin libres.

S'ensuit une petite série d'évasions à chaque fois sous l'œil médusé de leur supérieur le capitaine Dumont qui ne comprend pas comment font ces trois tocards pour s'évader.

Anecdotes :

Le film débute lors de l’échappée des

membres de la 7e compagnie dans la forêt alors que le premier film finit lors du débarquement allié de 1944.

Henri Guybet, qui obtient là son premier rôle important, remplace au pied levé Aldo

Maccione qui était trop gourmand concernant son cachet d'acteur.

Le film commençant par un résumé du premier opus, Robert Lamoureux, qui commente ce résumé, a dû faire et refaire toutes les prises du premier volet qui contenaient Aldo Maccione afin qu'elles soient jouées par son successeur Henri

Guybet.

Pour les besoins de la scène dans la rivière, Robert Lamoureux n'a pas pu reconstituer la scène en studio et pour tourner en plein hiver dans les eaux glacées de l'Epte, il fit mettre des câbles sous l'eau pour que les trois compères s'y attachent et puissent avancer.

Une suite sera tournée, La Septième

Compagnie au clair de lune, troisième et dernier film de la série de la septième compagnie

Le film a été tourné, en partie, au château

de Vigny. D'autres scènes ont été tournées à Jouy-le-Moutier, dans les environs de Gasny (scènes de la rivière),

Cormeilles-en-Parisis (scènes des souterrains) et dans les environs de

Santenoge (scènes du train).

Le passage secret derrière la tapisserie emprunté par les protagonistes pour sortir du château n'existe pas.

Comme le premier film, On a retrouvé la septième compagnie est troisième au box- office français1 pour l'année 1975 avec 3

740 209 entrées.

Dans les deux premiers films montrant des soldats français de 1940, on leur fait porter systématiquement des chemises jaune sable à col pointu, françaises, mais de 1947, jamais vues en 1940, mais que les anciens d'Algérie (1954-62) ont bien connues.

La locomotive à vapeur, visible à la fin du film, est la 140-C-38 de la série de locomotives 140-101 à 370 État ou 140 C

SNCF, une des dernières locomotives à vapeur en service à l'époque en France pour le compte de la CFTA de Gray,

utilisée pour le film et qui fut ainsi sauvée de la destruction. Elle est propriété du

Chemin de Fer Touristique Limousin-

Périgord qui a achevé sa remise en état fin

2013 et prévoit de la remettre en service régulier pour l'été 2014.

Répliques célèbres :

Chaudard

"Mais non, mais non, j'vais pas traverser pour ça, j'vais vous les lancer"

"Je cherchais le marteau!"

"Ca fait, ça fait que les grades doivent

être respectés, un point c'est tout"

"On fait pas faire des mouvements respiratoires à un type qui a les bras cassés..."

"Tant pis, on tamponne!"

Pithivier

"Remarquez, chef, si y'a d'la bouffe dans les environs, vu qu'on ouvre, on sera les premiers servis!"

"si j'connaissais l'con qui a fait sauter l'pont..."

"Pas chaud, chaud, hein Tassin?"

"Ca, c'est con"

"De ce côté-ci, chef, les Allemands ont l'air plus gentils que ce côté-là"

"T'as rien compris, l'exemple, c'est quand le plus chef donne au moins chef, pas le contraire, hein chef..."

"Parti tout seul... Nous pas les mêmes, nous Lebel... Parti tout seul"

"Ben oui, mais j'étais petit, hein"

Tassin

"Si on mangeait avant d'aller ouvrir, chef?"

"On nous a bombardé par en-dessous,

chef"

"Là haut, trop chaud"

"Ca y est chef, on est encore évadés"

"Moi comprire"

Dumont

"Ah oui, ça, on ne les voit pas en train de capturer!"

"Evidemment, on ne sait pas en quoi ils vont se déguiser cette fois-ci, mais ils vont sûrement trouver quelque chose..."

"On n'a pas fini de manger des sardines..."

"Château vieux !"

"En éclaireurs, ils sont perdus"

Blanchet

"Je raccroche et je décroche, bien mon général !"

"Pour un pont courant, entre le viaduc et la passerelle, quoi"

Le fritz

"Groupir, il faut reste groupir !"

Film de 1977

Durée: 90 minutes

Ecrit et réalisé par Robert Lamoureux

chez Gaumont International

Musique originale de Henri Bourtayre

Acteurs principaux:

- Jean Lefebvre (Pithivier)

- Pierre Mondy (Chaudard)

- Henri Guybet (Tassin)

- Gérard Jugnot (Gorgeton)

- Gérard Hérold (Commandant Gilles)

- André Pousse (Lambert)

- Patricia Karim

1942, zone occupée. Après avoir été démobilisés, Tassin, Pithiviers et le chef

Chaudard s'en sont retournés à leur vie

d'avant. Chaudard a repris la direction de sa petite quincaillerie provinciale, entre son épouse, Suzanne, et des très (voire même trop) régulières visites de son beau- frère Gorgeton (Gérard Jugnot) qu'il ne supporte plus. Il entretient également par intérêt de bonnes relations avec Lambert

(André Pousse), le chef de la milice locale qui lutte contre les forces judéo- maçonniques et recherche le commandant

Gilles, l'un des chefs de la Résistance locale. Alors que Chaudard doit recevoir la visite de Tassin et Pithiviers, venus passer

quelques jours de vacances pour évoquer le bon vieux temps de la 7e compagnie, il est loin de se douter que son beau-frère cache avec la complicité de Suzanne le commandant Gilles dans son cellier.

Par hasard, Tassin entend Suzanne et le commandant Gilles échanger des mots de passe, et prend cette conversation pour une conversation d'amants. Gilles part faire du repérage à la colline voisine s'entrainer à donner les signaux lumineux pour l'arrivée prochaine d'un avion des forces libres. Peu après, Chaudard

emmène ses hommes visiter les collines de son enfance. Un résistant apporte cependant le message que l'opération que le commandant Gilles venait superviser est annulée, et ce dernier décide de partir.

Pendant ce temps, Lambert, qui a reçu des informations sur l'opération des résistants, rassemble des soldats sur la colline. Le chef Chaudard et ses hommes retournent à la colline à la tombée de la nuit pour braconner des lapins au collet.

L'avionneur prend leur lanterne pour le signal des résistants et se pose sur la

colline, où Lambert espère prendre Gilles vivant. Le pilote de l'avion croit que

Chaudard et ses hommes sont les trois aviateurs anglais qu'il doit évacuer et les couvre pour qu'ils puissent entrer dans l'avion. Le pilote est tué dans un échange de tirs avec les soldats. Tassin, Pithiviers et Chaudard poussent l'avion par sa queue pour se protéger. Les soldats allemands qui les poursuivent se prennent les pieds dans les collets à lapin. L'avion dévale la pente et percute la camionnette des soldats. Les Allemands, qui ont retrouvé

les papiers laissés par Chaudard et ses hommes, pénètrent dans la quincaillerie.

Gorgeton, prévenu par téléphone, fait

échapper Suzanne. Le commandant Gilles découvre dans le journal la photographie des « trois dangereux terroristes » et la nouvelle selon laquelle ils auraient ficelé des Allemands au fil de fer et fait s'écraser en piqué en avion, causant la mort de quinze soldats allemands. Pendant ce temps, des résistants retrouvent les trois pilotes anglais, cachés dans la sacristie d'une chapelle abandonnée.

Chaudard et ses hommes, en fuite, se retrouvent dans la même chapelle. Le résistant s'y est rendu à cause du coup d'éclat de Chaudard, à cause de quoi les

Allemands fouillent les environs et pourraient découvrir les Anglais avant que l'autre passeur, qui ne devait se venir que plus tard, ne se présente. Chaudard et ses hommes parlent avec le résistant qui doit faire passer les pilotes anglais en zone libre, mais qui ce dernier refuse de s'occuper d'eux, arguant que ses contacts ne s'occupent que de pilotes, en raison des

risques élevés. Les Anglais se débarrassent de leurs uniformes,

Chaudard et ses hommes les récupèrent et se déguisent et attendent le second passeur, avec lequel ils se dirigent vers la zone libre. Mais le passeur découvre qu'il s'agit d'une imposture et les abandonne au milieu de la forêt. Chaudard et ses hommes tentent de traverser le fleuve qui les sépare de la zone libre mais échouent.

Chaudard veut rentrer chez lui s'occuper de sa femme, mais Pithiviers et Tassin l'en découragent, lui révélant les mots doux

que Tassin a cru entendre sa femme

échanger un amant dans le cellier. Ils se cachent dans un lavoir au bord du fleuve, où le commandant Gilles venait récupérer un paquet de la Résistance. Gilles prend les trois héros pour les chefs du réseau de résistance Attila. Chaudard frappe Gilles croyant avoir affaire à l'amant de sa femme, mais après explication, Gilles cache les trois chez un docteur de village.

Ce dernier, également impressionné par leurs faits d'armes publiés dans le journal, leur propose de dérober des documents et

tampons à la Kommandantur, pour pouvoir confectionner de faux documents. Le mécanicien qui prépare leur voiture pour cette opération confie aux docteurs deux autres fugitifs, qui ne sont autres que

Gorgeton et Suzanne. Cette dernière appelle Chaudard « Attila ». L'opération à la Kommandantur tourne court, car

Lambert reconnait immédiatement les trois fugitifs. Après une course-poursuite,

Chaudard et ses hommes se cachent dans une sablière. Lambert qui essaie de les arrêter s'ensevelit sous du sable par

accident, et les trois hommes peuvent s'échappent sur une barque. De l'autre côté, au quai de l'embouchure du fleuve, ils tentent sans succès de s'introduire dans la ville. Ils s'enfuient sur un bateau de pêche, le Colibri, dans l'intention de se rendre en Angleterre. Chaudard, qui a le mal de mer et ne contrôle pas ses mouvements, relâche par inadvertance les filets du bateau en pleine mer. Des mines posées par les Allemands se prennent dans les filets. Chaudard, qui pilote temporairement le navire mais ne tient pas

la barre correctement, laisse celui-ci faire demi-tour, alors que la boussole cassée et ne leur indique pas l'erreur. Les trois hommes continuent leur périple et sont heureux de voir la terre, mais se rendent vite compte qu'ils sont revenus au même endroit. Lambert, qui a survécu au sable, s'embarque sur une navette rapide allemande, allant à la poursuite des trois hommes. Le commandant Gilles, qui suit les

évènements depuis la plage, voit le Colibri revenir et suppose qu'ils sont revenus poser des mines dans cette zone. À ce

moment, le bateau des poursuivants allemands et de Lambert coule après avoir explosé sur une mine charriée par les filets du Colibri, alors que ce dernier repart pour l'Angleterre. Le commandant

Gilles est confiant que les Anglais feront tout leur possible pour que Suzanne puisse passer en Angleterre et retrouver son héros de mari.

Anecdotes :

C'est le dernier volet de la trilogie des aventures de la septième compagnie après

Mais où est donc passée la septième

compagnie ? (1973) et On a retrouvé la septième compagnie (1975). Le film marque néanmoins une rupture par rapport aux deux premiers, qui se situent dans la continuité l'un de l'autre (le second film démarre exactement où s'est arrêté le premier et on y retrouve l'ensemble des personnages). L'histoire se déroule cette fois deux ans plus tard et ne subsistent plus que les trois personnages principaux

(Chaudard, Tassin et Pithiviers), rendus à la vie civile.

De fait, plusieurs incohérences se glissent

entre les deux premiers volets et le troisième :

Chaudard se prénomme Louis dans les deux premiers volets, on peut voir sur la devanture de sa quincaillerie qu'il s'appelle désormais Paul.

Dans le premier film, Chaudard dit en parlant de sa femme, en montrant la photo de sa quincaillerie complètement trempée après sa chute dans l'eau, "mais qu'est-ce qu'elle va dire Paulette." Dans le troisième film, madame Chaudard se prénomme

Suzanne.

Quand dans le premier film le chef

Chaudard se languit de sa fameuse quincaillerie, il fait savoir qu'elle est "à

Vesoul". Or de multiples éléments du dernier film (le journal, les sablières, la fuite vers l'Angleterre...) indiquent que la ville où se situe la quincaillerie se trouve aux abords de la Loire, à proximité de l'embouchure, donc bien loin de la Haute-

Saône.

Un même acteur, Konrad von Bork, joue deux rôles différents entre le premier et le troisième film : de commandant dans la

Wehrmacht dans Mais où est donc passée la septième compagnie ?, il est devenu colonel dans la SS dans La septième compagnie au clair de lune.

On peut de la même manière remarquer certaines erreurs historiques. Par exemple, alors que l'histoire se passe en

1942 en zone occupée, la Kommandantur est censée abriter des miliciens. Or la milice ne fut créée qu'en janvier 1943 et son action était alors limitée à la zone libre.

La Kommandantur dans le film est en fait

l'hôtel de ville de Maule, dans les Yvelines.

La scène de la sablière a été tournée avec le concours de la Compagnie des sablières de la Seine.

La traversée du fleuve en barque laisse apercevoir à un moment la palme du plongeur qui la pousse de l'autre côté, alors que c'est Chaudard qui est à la manœuvre de la gaffe.

La séquence en Bretagne a été tournée dans le port de Dahouët, à Pléneuf-Val-

André.

Plusieurs scènes ont été tournées à Brie-

Comte-Robert, où est située la quincaillerie.

Une scène est demeurée célèbre en raison de ses conditions de tournage : celle de la gifle que donne le chef de la milice à l'un de ses hommes, dans un bureau de la

Kommandantur. Il fallut en effet refaire la prise une bonne dizaine de fois. Excédé,

André Pousse finit par gifler réellement

Jean-François Dérec, qui ne s'y attendait absolument pas. Cette dernière prise était tellement criante de vérité qu'elle fut retenue pour le montage du film.

Le film se classe 12e au box-office français1 pour l'année 1977 avec 1 792

134 entrées, loin du carton des deux autres films de la trilogie qui ont fait chacun près de 4 millions d'entrées.

Répliques célèbres :

"Ah, la tête du chef quand il va nous voir, tu penses, deux ans"

"Moi, j'pense surtout à la tête de sa femme, c'est après-demain qu'on devait arriver, pas aujourd'hui"

"Mais puisqu'on est libres plus tôt que prévu, autant en profiter, et puis la femme

du chef, quand elle verra ce qu'il y a dans le sac, elle fera pas la tête longtemps...

C'qui faut, c'est arriver gaiement, comme si de rien n'était. Tiens, c'est là!"

Tassin: "Elle marche pas votre lampe chef"

Pithivier: "Et le couteau coupe pas"

Chaudard: "Tape au cul"

Pithivier: "C'est pas ça qui va l'affûter"

Chaudard: "Tape au cul de la lampe"

Tassin: "C'qui faudrait pour l'Angleterre, c'est un bateau pas trop grand, pas trop petit"

Chaudard: "Oui, ça la couleur on s'en fout!"

"Alors chef, du mazout y'en a?"

(d'une voix très malade)"...partout..."

Tassin: "C'est pas du tout comme chez nous, hein chef?"

Chaudard: "Regardez, on voit le drapeau anglais!"

Pithivier: "Vous êtes sûr que c'est le drapeau anglais, ça chef?"

Interview Pierre Mondy

Quels sont vos rapports avec le public ?

- J'ai toujours eu de très bons rapports avec le public. En fait, les gens ne font pas grande différence entre l'acteur et l'homme que je suis.

Il faut dire que vous avez toujours su garder votre simplicité...

- Oui, c'est ma nature. Je ne vais pas

changer à mon âge ! En fait, je pense que

ça vient de mon éducation.

Pierre Mondy, est-ce votre vrai nom ?

- Non. Pour tout vous dire, mon vrai nom est Pierre Cuq. Mondy est le nom de jeune fille de ma grand-mère maternelle.

Tout au long de votre belle carrière, quels sont les souvenirs et les rencontres qui vous ont le plus marqué ?

- Il y en a plein. Parmi les rencontres, il y a entre autres Marcel Achard, René Allio,

Joël Santoni, sans oublier .

Avec Poiret, nous avons fait du théâtre ensemble pendant 23 ans ! J'ai aussi fait trois films avec Henri Verneuil. Ce sont de superbes souvenirs. Parmi les rencontres importantes, il y a aussi Yves Montand et

Simone Signoret. Et bien sûr, on ne peut pas citer tout le monde mais j'ai eu la chance de faire une multitude de rencontres exceptionnelles.

Quel conseil donneriez-vous aujourd'hui à un jeune qui veut devenir comédien ?

- En ce qui me concerne, j'ai étudié au

Cours Simon. Mais ce que je pense avant tout, c'est que pour devenir acteur, il faut

être fabriqué pour ce métier et l'aimer au point d'en accepter autant les inconvénients que les avantages.

En vous voyant, on a l'impression qu'il n'y a que des avantages ?

- Oui, parce que j'aime mon métier et par conséquent, je n'y trouve que du bonheur !

Vous semblez prendre plaisir à revenir à la comédie de temps en temps...

Malgré 14 ans de polar avec Cordier, j’insiste sur le fait que c’était du « divertissement policier », j’ai quand même une grosse connotation d’acteur et de metteur en scène de comédie. J’ai joué ou monté tous les grands Feydeau... Donc je reviens aux sources. D’ailleurs dans la foulée du Temps est à l’orage, mon vrai

bonheur a été de tourner dans la dernière saison de Kaamelott. J’y incarnais César et je me suis régalé !

En tant qu’acteur aguerri aux comédies,

êtes-vous du genre à distiller des conseils

à la jeune génération avec laquelle vous tournez ?

En fait, je suis très « discipliné ». Ce qu’on me demande de faire, je le fais. S’il me vient une idée, pour un bout de dialogue, j’ai des réminiscences, qui ne sont pas

obligatoirement de moi. J’ai même placé une réplique de mon ami Jean Poiret dans

Le temps est à l’orage.

Allez-vous être attentif à l’audience réalisée par la fiction ?

Ça fait toujours plaisir de voir que le public suit. Ça serait idiot de dire le contraire ! Après il faut toujours voir ce qu’il y a en face. Et là, on a la série FBI. Ca marche mais il y a des lundis où TF1 a fait mieux ! Et puis on a Johnny Hallyday sur la

3...

Que ce soit avec Les Cordier ou dans des fictions unitaires, vous êtes quand même depuis abonné aux succès d’audience...

Avec Les Cordier, juge et flic, on faisait un championnat. Là, pour un unitaire, c’est la coupe. Vous passez ou vous sortez ! Une série, on a parfois du mal à s’installer, mais on peut fidéliser. On a vécu une époque bénie avec Les Cordier Juge et Flic, c’était

épatant. Maintenant les unitaires, c’est

différent. Avec La femme tranquille avec

Line Renaud sur France 3, on a bien performé sur un sujet dramatique. Il y a quelques années avec Joseph, on avait obtenu 10.7 millions ! C’était énorme. Sur d’autres fictions où je m’étais bien amusé comme La visite pour France 2, on n’a pas performé, car c’était peut-être trop chronique, autour d’un événement plutôt que des situations de comédie.

Les Cordier, juge et flic occupent désormais une large place dans votre carrière. Mais Cordier atteint-il la

popularité de Chaudard de la 7e compagnie

?

Oh ça non ! Je pourrais être tous les commissaires du monde, cela ne remplacera jamais le sergent-chef

Chaudard (rires). Aujourd’hui encore, des gens me font la nage de Chaudard en me croisant, d’autres me citent certains textes du film. Alors croyez-moi, les gens ne m’appellent pas du tout Commissaire

Cordier mais Chaudard (rires).

Cela ne vous agace t-il pas avec le temps ?

Ah non surtout pas ! Il ne faut jamais cracher en l’air sur des trucs qui vous ont apporté du succès. Il faut être très lucide et très clair. Quand on a fait la 7e compagnie, on a jamais pensé que ca serait un tel succès et qu’on allait taper la timbale ! Suite au succès de la précédente rediffusion à la télévision, je me rappelle encore du SMS de TF1 qui me disait « Tu te rends compte 9 millions en plein mois d’août ! ».

Pour conclure avec le cinéma, comment vous êtes-vous retrouvé à doubler la voix d’Ugo Tognazzi dans La cage aux folles ?

Ils avaient eu une idée bizarre. Le producteur italien, je crois, souhaitait faire prendre à Ugo Tognazzi une voix avec un accent italien. Mon ami Pierre

Santini l’a donc doublé en français avec l’accent italien. Et au final, ils ont vu que cela ne le faisait pas du tout. Du coup,

Michel Serrault a dit à Edouard Molinaro

(réalisateur du film, ndlr) : « Demande à

Pierrot » Et croyez-moi, je l’ai fait tout seul, et ça n’a pas été évident du tout !

Interview de Jean Lefebvre

COURRIER SENIOR : " Vous êtes né à

Valenciennes, vous êtes donc du Nord ; que pouvez-vous nous dire de votre région ? "

JEAN LEFEBVRE :

En effet, je suis de Valenciennes ... C'est peut-être par ce que je suis d'içi que je dis ça ... mais ce n'est pas vrai, tous les comédiens le disent : le meilleur public est celui du Nord et de la Belgique.

Ici, on a pas besoin de descendre dans la salle et de chatouiller le public !

Pourtant notre région a connu des moments durs, des crises économiques... , mais lorsque les gens du Nord décident de s'amuser, ils oublient tout et profitent du moment présent sans se soucier du reste.

C'est là que réside toute leur force et c'est ce qui fait d'eux un public exceptionnel.

C.S : " C'est donc pour vous un moment

fort, cette tournée dans le Nord ? "

J.L : Pour moi, c'est un plaisir, c'est le meilleur moment de la tournée.

Il y aussi d'autres régions formidables où l'on prend beaucoup de plaisir à jouer lorsque l'on est comédien.

Mais le Nord reste le Nord dans mon coeur !

C.S : " Vous avez passé deux ans aux

états-Unis, que pouvez-vous nous dire de cette expérience ?"

J.L : Le meilleur public, c'est l'Amérique. j'ai vécu deux ans aux États-Unis avec l'équipe de Robert DHÉRY, pour "La Plume et ma Tante".

A New-York, le public est délirant. Le rideau n'est pas encore ouvert et le public rigole déjà !

C.S : " Quand êtes vous venu la première

fois au Théatre Municipal d'Anzin ? "

J.L : La première fois, j'avais douze ans, j'étais venu voir le spectacle de Ray

Ventura.

J'avais demandé une place pas trop loin.

On m'avait trouvé une place au quatrième rang, je vois encore la place.

Si ce jour là, on m'avait dit que je serais là où ils sont, je ne l'aurais pas cru ! C'est marrant et curieux le destin.

J.L : Tout à fait. Je connais de jeunes qui aiment ce métier et qui me demandent ce qu'il faut faire pour être pistonné. Or, la question n'est pas là. Il faut avant tout avoir un don. Un don se travaille ; ça vient du ciel mais ça se travaille.

Un peintre ne devient pas grand peintre du jour au lendemain !

On a la chance d'être doué mais il faut

énormément travailler.

Ce qui est magnifique dans ce métier, c'est que l'on apprend tous les jours et en plus, moi j'ai eu la chance d'apprendre avec des grands : Gabin, Ventura, Bourvil

...

C.S : " Est-ce difficile de faire rire ?"

J.L : Oui, c'est difficile. Je pense même que c'est plus difficile de faire rire que de faire pleurer.

Moi, je veux faire rire les gens. Je reçois

des lettres de personnes qui me disent avoir oublié leur problème pendant la pièce. C'est là tout mon travail. On est avant tout là pour le public et pour le faire rire ; c'est primordial.

Un jour, un producteur m'a proposé un rôle dramatique et j'ai refusé. Il suffit d'acheter tous les jours le journal pour voir des choses tristes. Moi, je veux faire rire les gens.

C.S : "Quel est votre plus beau souvenir

dans votre carrière ? "

J.L : Pour le cinéma, mon meilleur souvenir reste celui où j'ai tourné avec Jean Gabin

... Il fallait le connaître, c'était un homme curieux, qui avait un talent fou et avec qui j'ai appris énormément.

Lino Ventura était aussi quelqu'un de formidable ... Je garde aussi un excellent souvenir de Louis de Funès, pendant le tournage des fameux "Gendarmes" : on tournait au mois de mai, à Saint Tropez, on

travaillait certes beaucoup mais c'était quand même des vacances.

C.S : " A trente minutes de rentrer en scène, avez-vous le trac ? "

J.L : Non, plus maintenant. Au début, je l'avais beaucoup. je me posais des tas de questions comme : est-ce que la pièce va plaire ?... Mais maintenant, j'y vais sereinement.

Interview d’Henri Guybet

- Nous allons bien évidemment évoquer le tournage de la trilogie de "La Septième

Compagnie", quel souvenir gardez vous de tout ça ?

- Oh, c'était un tout autre univers.

J'adorais Robert Lamoureux, c'est en partie lui qui m'a donné envie de faire le métier que je fais ! A l'époque, je tournais pas mal pour la Gaumont et un jour on m'a annoncé : "tu vas jouer dans "La Septième

Compagnie" pour remplacer Aldo

Maccione". Je me suis dit "Reprendre le rôle d'un acteur, ça va être un flop" et finalement ça a été un véritable succès !

On a un véritable trio qui s'est formé, une vraie bande de briscards, c'était merveilleux, j'étais entouré de gens qui avaient du talent et on faisait des trucs que les enfants rêvent de faire comme conduire une locomotive ou tirer à la mitraillette. Il y avait toujours ce sens de la comédie franchouillarde mais moi ça me plaisaît, je me sentais bien ! Aujourd'hui d'ailleurs, après ces grands succès, les

gens m'appellent Salomon ou Tassin dans la rue, c'est touchant (rires)! Mon dentiste m'a d'ailleurs fait le coup récemment en me disant "Vous êtes juif ?"

(rires) ! D'ailleurs la trilogie a bien marché en Allemagne, ça leur faisait plaisir de voir des soldats français en anti-héros et voir la victoire de l'Allemagne (rires) !

Lamoureux était très précis, il gueulait car

Lefèbvre arrivait toujous en retard et ne savait pas son texte. Il était très méticuleux et exigeant, avec une écriture formidable ! Il y avait, comme sur le

tournage de "Rabbi Jacob" une humeur formidable, qui donnait envie de jouer et de se faire plaisir ! C'est d'ailleurs différent du théâtre ou l'on voit d'emblée les réactions du public. Au cinéma, on ne peut pas tout de suite savoir, on n'est pas maître de son jeu, il y a des choses qui seront coupées ou pas, on ne sait jamais ce que le résultat final donnera !

- Au cours de votre carrière, être

étiqueté Tassin ou Salomon n'a pas un été un poids ?

- Je dis toujours que ce qui aurait été rébarbatif c'est de n'être rien ! Non je n'ai aucune raison de me plaindre de ça. Au contraire grâce à ça la dame des postes est très aimable avec moi (rires) ! Même si d'autres choses ont bien moins marché je me suis essayé à différents genres, différents rôles, et je suis fier de les avoir interprétés.

- Robert Lamoureux nous a récemment quittés [ndlr : le 29 octobre 2011], quelle image garderez-vous de lui ?

- Celle d'un homme de talent, d'un auteur qui écrivait très bien et qui nous laisse quelques chefs d'œuvre. Je garde une tendresse pour lui car "La Septième

Compagnie" a contribué à ma carrière.

Un homme qui a partagé un ris de veau financière avec Paul Meurisse, mangé des pieds de mouton avec Jean Gabin et bu de la gnôle avec Lino Ventura ne peut relever que du mythe. Depuis 1951, année de son premier rôle au cinéma, Jean Lefebvre, aujourd'hui 82 ans, a incarné le Français de catalogue. Monsieur Jean Lefebvre a

été tour à tour Paul Volfoni dans les

Tontons flingueurs, Léonard Michalon dans

Ne nous fâchons pas, maréchal des logis

Fougasse dans la série des Gendarmes et

Pitivier dans la 7e Compagnie. Jean

Lefebvre, ancien élève du Conservatoire de musique de , a tourné 131 films et joué au théâtre 900 fois Pauvre France, en tenant le rôle de Victor Tabouré, teinturier à Limoges.

La carrière de ce Nordiste, que son père

«voyait en pharmacien», débute sous

Vincent Auriol. Elle se poursuit toujours sous Jacques Chirac. L'année dernière, le

Président l'appelle pour lui demander de ses nouvelles, vu que Jean est de son bord

: «Allô ! Je voudrais parler à la bête d'Afrique», fait le Président. «C'est lui-

même», répond Jean Lefebvre en clignant de l'oeil à sa femme. Voici donc l'histoire qui tire des larmes au président Chirac.

Lefebvre incarne un chasseur de lions.

Ouagadougou ? Non, ce sera Saint-Paul- de-Vence, tranche l'avaricieux producteur. Mais où trouver un lion ?

Louons celui du zoo à la semaine, assure le metteur en scène. Il faut ensuite une gazelle qui servira d'appât. Comment trouver une gazelle dans les Alpes-

Maritimes ? La production, jamais à court d'idées, tond le cul d'une chèvre. «Le lion

n'y verra que du feu, plantera ses crocs et vous, Jean, vous ferez alors feu», s'entend dire Lefebvre, qui transpire alors abondamment. Et le lion ?, presse le

Président, qui n'en peut plus. Ignorant la chèvre, le roi des animaux tente de fuir en traversant un cours d'eau au bord duquel un pêcheur fait jouer son bouchon sans se douter que derrière lui le producteur, à bout de nerfs, vient de tuer net le roi des animaux et, par là même, de couler son film. Voyant son moulinet se dévider sur la tête d'un lion dérivant, le pêcheur, un

ancien adjudant des colonies, tombe à la renverse. Jean, habillé en Pancho Villa, le ranime et l'homme a alors cette phrase admirable : «Ah ! Dis donc, j'ai bien cru que c'était le palu qui me reprenait.» Le

Président explose. Que penser de tout cela ? Que Jean Lefebvre serait malheureux en acteur shakespearien:

«Moi, c'est le populaire. Je suis payé pour faire rire, pas pour faire chialer.» Robert

Lamoureux, 84 ans, est assez d'accord avec cette idée, mais juge l'homme sévèrement : «Pour être totalement franc,

ce n'était pas marrant de travailler avec lui sur le tournage de la 7e Compagnie.

D'abord, il fallait le sortir du lit... Ensuite,

Jean, c'est deux coups de téléphone en vingt-cinq ans ! En fait, il a passé sa vie à la table de baccarat. Quand il jouait au théâtre, il claquait la recette à Enghien.»

Jean a eu beau «être fort en calcul», il n'a jamais su compter sur ses doigts. Et c'est bien là la dimension comique de l'affaire.

Si bien que le fisc saisit sa maison dans le

XVIe : «Ils venaient dans la loge et

étouffaient mon cachet.» Sa fortune tient

alors dans une boîte de biscuits. En douce, il se fait quand même un petit Loto, histoire de garder la main. Un jour de

1999, son buraliste toque au carreau et lui apprend qu'il vient de toucher 15 millions.

Lefebvre, méfiant, entrouvre la porte et dit, croyant aux huissiers : «J'aime pas qu'on se foute de ma gueule !» Le buraliste insiste, déjà un pied dans l'entrebâillement : «Sois pas con ! Ouvre

!» L'administration fiscale se paye, une nouvelle maison est achetée et madame

Brigitte, sa quatrième épouse, ancienne

reine de beauté de Basse Normandie, femme énergique et gaie, et qui avait déjà son Jeannot bien en main, peut enfin tenir son homme avec une laisse assez courte.

Car, depuis, c'est Brigitte qui compte les sous. Quand Jean s'éloigne, la maison sonne de partout comme une caserne de pompiers. Car Jean a toujours eu la réputation d'un grand coureur.

Aujourd'hui, Jean voit le temps qui file :

«Plus je vieillis, plus je me rapproche de

Dieu, c'est très curieux. Je suis le dernier de la scène de la cuisine des Tontons

flingueurs. Blier ? Mort. Francis Blanche ?

Mort. Lino ? Mort. Et Dalban ? Mort aussi.

Les gens du métier m'ont oublié. Tous mes amis du Nord sont morts aussi, ou presque, et dire que mes enfants ne viennent plus me voir. Ah ! Les enfants, quand c'est petit, c'est mignon tout plein.

Mais quand ça grandit...»

La vie chez les Lefebvre n'est pas rose tous les jours. Bien sûr, il y a cinq perroquets qui font la conversation. Puis il y a quatre chiens, trois chats et des canards. C'est une vraie ménagerie. Il y a

même un tigre du Bengale - en peinture - et un éléphant d'Afrique taillé dans un tronc. Brigitte regarde son mari et dit :

«Jean, voyez-vous, n'est pas drôle du tout. Il peut rester une journée sans dire un mot. Pas vrai, Jean ?» Et lui qui s'en remet pour tout à Brigitte, répond : «Si, c'est bien vrai.» Jean a une irrésistible disposition à la pitié pour les bêtes, qui l'éloigne des hommes. En fin d'après-midi,

Jean pose enfin ce chien qui tiendrait dans la poche d'un veston, noue son foulard, vérifie dans le miroir l'effet de ses yeux

de cocker, et remonte sur scène pour jouer les Jumeaux. La pièce tourne en ce moment en province et les acteurs ne sont pas à la noce. Jean perd son texte, et quand il le retrouve c'est pour le hacher menu. Le public est tout à sa joie car il vient voir le farceur de la famille. Et que disent les spectateurs lors des rappels ?

«Vas-y Pitivier !» Il y a quelque chose d'enfantin dans cet homme qui jouera la comédie à plat ventre s'il le faut, mais qui jouera : «Pas question d'arrêter», se fâche-t-il. Henri Guybet pose un regard

très tendre sur Lefèbvre-Pitivier : «Si

Jean faisait le vieux clown qui pleure, il ne ferait pas un fauteuil ! Pourquoi les gens viennent toujours ? Ils viennent voir le personnage des films de Lautner et de

Lamoureux.» Guybet poursuit : «J'ai toutefois peur que Jean fasse la pièce de trop, comme un boxeur ferait le combat de trop...» Jean Lefebvre est le reflet d'une France disparue qui se gondolait devant les complets imbéciles. Il faut pour cela ne jamais être solennel dans l'humour.

Lefebvre fait ça merveilleusement bien

depuis cinquante ans. C'est connu, il n'a jamais fait dans le détail : «Qu'est-ce que j'ai pu faire comme merdes !». Du temps du premier mari de Brigitte, celui-ci s'écriait à chaque fois qu'il voyait Jean

Lefebvre à la télé : «Tiens, v'là mon rival!»

Puis, un jour, Brigitte s'est retrouvée veuve et Jean sans rival. C'était l'époque où Lefebvre se remettait d'une grosse dépression. Il venait en effet de tuer de rire deux personnes coup sur coup : une apoplexie eut raison d'une dame au théâtre et le coeur d'un monsieur a lâché

en apercevant Michalon dans son poste. La veuve du téléspectateur a alors pris sa plus belle plume : «Monsieur, je ne vous félicite pas, mon mari est mort de rire à cause de vous.» Ce sont choses qui donnent définitivement de la dimension à un acteur.

BONUS

Les textes exhaustifs consacrés au

Grandissimo Aldo sont rares sur les web et les bibliothèques avares d'ouvrages sur sa vie extraordinaire. Aussi surprenant que cela puisse paraître, aucun Docteur d'Université, aucun thésard, aucun Maître de Conférence n'a jamais écrit la moindre ligne sur Aldo La Classe ! C'est à ce genre

d'oublis que l'on constate tristement la déliquescence du système universitaire français. Parce que pour étudier de vieux textes à la con, ou isoler quelques risibles molécules en vue de « lutter contre des maladies » et « créer des vaccins », y'a du monde, mais pour faire connaître la carrière extraordinaire d'Aldo Maccione au plus grand nombre, là, y'a plus personne

! Bravo, les gars ! C'est à vous dégoûter de payer des impôts, tiens...

Bref, oublions ces tristes potaches et concentrons-nous sur le Signor Maccione.

Le petit Aldo est né le 27 novembre 1935

(bien que des biographies le rajeunissent pudiquement en le faisant naître le 24 janvier 1949) à Turin, Italie. Le jeune aspirant comédien commence à faire du théâtre en amateur dans son école avant de se frotter aux cabarets de la capitale piémontaise, où il exerce modestement comme fantaisiste au cours des années

1950. L'imprésario Aldo Zanfrognini le met ensuite en relation avec quatre autres jeunes amuseurs turinois (Gerry Bruno,

Elio Piatti, Jack Guerrini et Gianni Zullo).

Les cinq compères, à l'instigation de leur manager, forment bientôt une troupe de music-hall : les Brutos. Le principe des numéros brutesques est simple, et l'on pourrait même dire que leur comique s'adresse non seulement aux jeunes spectateurs, mais même aux enfants encore à naître : un gentil blondinet tente d'interpréter des chansons romantiques, tandis que quatre comparses, autour de lui, multiplient les grimaces insanes.

Malgré un style d'humour qui, aujourd'hui, aurait plutôt tendance à provoquer des

suicides en masse chez les personnes visionnant leurs sketches, les Brutos remportent un franc succès et, grâce à

Bruno Coquatrix, s'exportent hors d'Italie, animant les entractes à l'Olympia, puis passant régulièrement à la télévision française où ils sont des habitués de l'émission « La Piste aux

étoiles », ancêtre du « Plus grand cabaret du monde ». Ils assurent la première partie de Johnny Hallyday en 1962, tournent en France, en Belgique, au

Canada… C'est dans ce dernier pays qu'ils

croisent une autre troupe de déconneurs, les Problèmes – futurs Charlots – qui avoueront s'être inspirés des Brutos pour leurs premiers sketchs.

Jean Sarrus, nostalgique, confesse : « Au

Canada, on avait rencontré un groupe italien avec lequel nous avions sympathisé, les Brutos. L'idée de la scène est née de les voir en action. Devant, il y avait un chanteur sérieux, Jacques, blond et plutôt play-boy, mais derrière c'était la Cour des

Miracles. Un petit vieux, un autre qui louchait, un troisième avec une dent de

travers, et, surtout l'idiot du village incarné par Aldo Maccione. Il faisait toutes sortes de grimaces, et on trouvait

ça vraiment irrésistible. Au début, on les a vachement copiés. On faisait comme eux…

» Sans les Brutos, la culture française n'aurait peut-être jamais engendré les

Charlots. Pensez-y, et imaginez avec effroi le vide de notre patrimoine culturel si Aldo n'avait pas existé !

Les Brutos ne sont bientôt plus que quatre, avec le départ du blondinet. Pour le grand écran, et sous la direction de

Marino Girolami, ils tournent ensemble « I

Magnifici Brutos del West » (« Les

Terreurs de l'Ouest »), une parodie de western-spaghetti dont ils partagent l'affiche avec Darry Cowl, mais s'exportent moyennement au cinéma.

C'est bientôt au tour d'Aldo Maccione de prendre le large, laissant à leur sort les

Brutos qui continueront l'aventure jusqu'au début des années 1970 avant de se reformer vingt ans plus tard pour la joie des masochistes les plus gravement atteints.

Avec deux autres compères - l'ahuri Rico et le nabot Nico il grande -. Aldo fonde un trio comique, les Tontos. L'équipe de fantaisistes se produira plusieurs années sur scène, notamment en Espagne, et jouera dans « La Grande Maffia » de

Philippe Clair, aux côtés de Francis

Blanche. C'est la première rencontre d'Aldo avec celui qui va devenir l'un de ses metteurs en scène d'élection : car le leader des Tontos tend désormais de plus en plus à délaisser le cabaret pour le cinéma. Repéré par Claude Lelouch, il joue

en solo dans « Le Voyou », avec Jean-Louis

Trintignant en 1970. C'est en 1972, toujours devant la caméra de Claude

Lelouch, qu'il explose réellement en tant qu'acteur solo dans « L'Aventure, c'est l'aventure », aux côtés de Lino Ventura et

Jacques Brel. C'est la première fois qu'il exhibe à l'écran sa célèbre démarche chaloupée de séducteur de pacotille, qui contribuera à son succès. Philippe Clair prétendra plus tard avoir inventé la démarche dans le spectacle « Purée de nous z'ôtres », Aldo la lui ayant

odieusement piquée. D'autres en attribuent plutôt la paternité à Alberto

Sordi. Nous laisserons à de plus fins exégètes le soin d'élucider le mystère de la paternité de la démarche « la classe » et noterons simplement, pour l'anecdote, que le rôle d'Aldo fut initialement proposé

à un jeune homme aux prétentions d'acteur : Bernard Tapie !

L'année suivante, Aldo est à l'affiche de «

Mais où est passée la 7e Compagnie ? » de

Robert Lamoureux où il joue le personnage du soldat Tassin aux côtés de Jean

Lefebvre et Pierre Mondy. Il laissera son rôle à Henri Guybet dans les suites que connaîtra le film. Il est à noter qu'en

1976, il tourne en Italie sous la direction de Enzo G. Castellari dans « La Grande débandade » où, aux côtés d'Ursula

Andress en Joséphine, il interprète un général Bonaparte que l'historien Jean

Tulard s'offusquera de voir déjà « aussi empâté qu'à Sainte-Hélène ».

Durant les années 1970, Aldo Maccione se partage entre la France et l'Italie Dans son pays natal, on le voit donner la réplique

à Edwige Fenech dans des films relevés comme « Lâche-moi les jarretelles », « La

Toubib se recycle » ou « Reste avec nous, on s'tire ». Mais notre homme penche de plus en plus du côté de l'Hexagone : en effet, s'il reste confiné aux rôles secondaires dans son pays natal – où il est tout de même un visage relativement connu de la sexy-comédie, le bel Aldo trouve chez nous un excellent filon, en interprétant une caricature grotesque du dragueur italien, tel que l'imaginent les spectateurs français, et devient une

vedette à part entière. Il est notamment le partenaire de dans « Je suis timide mais je me soigne », puis «

C'est pas moi c'est lui ».

Au tournant des années 1980, le mythe

Maccione tient la France en haleine. Aldo devient l'icône du séducteur italien et brise les cœurs de millions de femmes à travers le monde qui rêvent de concupiscence et d'adultères avec « Aldo

La Classe ». Des milliers de mariages se brisent et une vague de stupre s'abat sur la France. Le Pape Jean Paul II lance sa

fameuse encyclique « De Magno Aldo

Concupiscentis » (qui reste toutefois ignorée de bien des théologiens). Aldo accède aux cimes du box-office, au point que des distributeurs français peu scrupuleux vont chercher au fond de la corbeille de vieux films italiens où notre héros tenait des seconds rôles, pour les proposer ensuite au public français comme des nouveaux films avec Aldo en vedette.

C'est surtout sa collaboration avec

Philippe Clair qui marque sa carrière et le porte au pinacle. Après « Tais-toi quand tu

parles », c'est le gigantesque triomphe de

« Plus beau que moi tu meurs », où notre homme use et abuse de son image de séducteur bouffon, qui vient clairement assurer à Aldo « la Classe » ses galons d'acteur nanar. Malgré une collaboration parfois houleuse – Philippe Clair, dans une interview accordée au magazine « Brazil » en février 2009, dresse un portrait assez détestable d'un Aldo Maccione caractériel, multipliant les caprices de diva et mettant une ambiance terrible sur les plateaux – Aldo est désormais une

sorte d'interprète-fétiche pour le roi de l'humour franco-judéo-portnawak.

Christian Gion, convaincu qu'Aldo est un grand acteur et voulant le prouver « en lui offrant une bonne comédie », vient encore enfoncer le clou avec « Le Bourreau des

Cœurs ». Ouf, sauvé ! Dire qu'il avait commencé avec Lelouch et tourné avec

Marcello Mastroianni ! Grazie Santa

Madonna !!! Quand on pense qu'il aurait pu devenir un acteur sérieux et faire de bons films…

Durant la décennie 1980, Aldo aura croisé

les plus grands du cinéma comique : Edwige

Fenech, Michel Galabru, Darry Cowl,

Francis Perrin, Jean-Marc Thibault,

Marthe Villalonga, et a marqué de son empreinte de géant et de sa démarche de félin l'humour franco-italien. Mais même les meilleures choses ont une fin et l'étoile d'Aldo finit par pâlir au box- office. En 1987, Philippe Clair et lui ont la fausse bonne idée de tourner une suite à «

Plus beau que moi tu meurs », intitulée «

Si tu vas à Rio… tu meurs ». Mais en cinq ans à peine, les goûts du public ont évolué

et le film connaît un net échec. Deux ans plus tard, les compères remettent le couvert avec « L'Aventure peu ordinaire d'un papa peu ordinaire », tentative de passer à un comique plus subtil : l'insuccès est encore plus patent signe que le règne sur le box-office français d'un Aldo

Maccione lui-même lassé de son personnage de « la classe » est bel et bien terminé.

En 1991, Aldo tente de renouer avec le succès dans la série "Aldo tous risques", mais l'alchimie ne fonctionne plus. Le

public s'est lassé de ses prestations dans le rôle de l'Italien-dragueur de service, d'autant qu'il n'a plus véritablement le physique de ce rôle. Maccione s'est laisse pousser la panse dans des proportions alarmantes, laissant dans l'affliction des dizaines d'admiratrices nostalgiques de sa période « Bourreau des Cœurs » au beau torse velu.

Continuant de travailler des deux côtés des Alpes, Maccione tient occasionnellement des seconds rôles dans des films qui n'ont plus grand-chose à voir

avec sa nanardesque période française. On le voit aux côtés d'Asia Argento dans «

Perdiamoci di vista » (inédit en France) en

1994, jouant avec Romane Bohringer dans

« La femme de chambre du Titanic » en

1998, dans le rôle d'un Parrain de la Mafia dans « La leggenda di Al, John e Jack »

(inédit en France) en 2002... Elle est loin la grande période Philippe Clair !

Retiré dans sa villa niçoise, Il Grande Aldo coule une paisible semi-retraite, tournant ici ou là ce dont il a vraiment envie, en se remémorant sa dolce vita en France… En

2005, Aldo nous revient avec un peu d'embonpoint mais toujours autant de classe dans "Travaux", de Brigitte Roüan aux côtés de Carole Bouquet et Jean-

Pierre Castaldi. Ma, qual'è il segreto di quest'uomo ? Hé, la classe, bambino, la classe !

FIN