Le Célèbre Ministre Des Finances De Louis XVI. LS 22/07/1777 À M. De Limay1. I
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110-170 € 1 - Jacques Necker: (1732-1804), le célèbre ministre des finances de Louis XVI. L.S. 22/07/1777 à M. de Limay1. Il a choisi M. Desvaux pour remplacer M. Devoglie2, à cause de l’ancienneté de ses services et pour rendre justice à ceux de son correspondant. « J’ai arrêté qu’en attendant qu’il vienne une inspection générale à vaquer, vous serez chargé d’inspecter votre généralité [Tours], celle d’Orléans et celle de Poitiers… » Il le prie de prioriser sa tournée sur les travaux des Ponts et Chaussées et ceux des ports maritimes de son nouveau département. 1p in-folio, bon état. 1Jean Cadet de Limay (1732-1802) deviendra inspecteur général des Ponts et Chaussées en 1780 puis sera chargé sous la Révolution de la direction des canaux d’Orléans et du Loing. 2Jean Baptiste de Voglie (1724-1777), ingénieur des Ponts et Chaussées et ingénieur en chef de la généralité de Tours, est alors fort malade. Il décédera trois mois après ce courrier. Il est à l’origine de l’actuel pont de Saumur et contribua à l’encyclopédie Diderot & d’Alembert sur le sujet des ponts. 230-340 € 2 - Charles Eugène de Lorraine, prince de Lambesc: (1751-1825), colonel propriétaire du Royal-Allemand, tristement célèbre pour la charge qu’il fit aux Tuileries le 12 juillet 1789. Rare P.A.S. De Lorraine Prince de Lambesc en français, Trèves 29/05/1790, en-tête manuscrit de la Cavalerie Etrangère du Royal Allemand. Mémoire pour le comte de La Tour du Pin afin d’obtenir un congé au baron de Speth, major en second de son régiment, 1p in-folio, bon état. Joint Important imprimé d’époque donnant le résumé général du procès du prince de Lambesc en 1790, « accusé d’être violemment, à la tête d’une troupe armée, dans les jardins des Tuileries, le 12 juillet dernier [1789], et de s’y être rendu coupable d’un assassinat dans la personne d’un citoyen qui s’y promenait paisiblement et sans armes… ». Volume de 127+30p in-8 reliées par cordon. Légères usures, état très correct. 2300-3400 € 3 - 14 juillet 1789: Les PREMIÈRES HEURES de la RÉVOLUTION. Lettre d’un particulier lyonnais -probablement employé à l’octroi- à son frère, procureur fiscal de Dye (adresse et MP de Lyon au verso), datée de Lyon le 14 juillet 1789. Il le rassure sur la révolution qu’il vient de vivre, « nous avons cependant passé 4 à 5 jours dans une grande consternation, on a incendié tous les bureaux des employés et depuis cette époque on ne paye point d’entrée1 (…) Il est arrivé plusieurs régiments, cela a pu tranquilliser en tout environ 36 à 40 des séditieux, on en a pendu quelques-uns avant-hier2 ; il faut être retiré à 9 heures du soir parce que la troupe a ordre de faire feu sur tout ce qui serait tenant à la sédition et on craint d’être confondu parmi ces derniers. » Puis l’auteur rédige un court mais exceptionnellement rare témoignage des premières heures de la Révolution Française dans la capitale3 : « Il vient d’arriver un courrier extraordinaire de Paris qui nous a annoncé à 8 heures du matin que M. Necker vient d’être enlevé et conduit hors du royaume4 (…) Il y a 40.000 hommes de troupes étrangères aux environs de Versailles et Paris. Tout Paris est dans une triste position, on prétend qu’il y a plus de 350.000 parisiens qui ont pris les armes5 ; on attend un autre courrier extraordinaire ce soir… » 1p in-4. Bon état. 1 Du 30 juin au 4 juillet, violentes émeutes à Lyon visant à la suppression du droit d’octroi ; les émeutiers saccagèrent les bureaux des fermiers généraux. 2Le régiment suisse de Sonnenberg fut appelé pour défendre l'arsenal menacé d'être pillé. Le calme revint finalement, et plusieurs émeutiers furent exécutés. 3Il n’existe partiquement aucun courrier parvenu jusqu’à nous qui soit à la fois daté du 14 juillet 1789 et qui parle des premiers évènements de la Révolution ! 4Cette nouvelle du renvoi de Necker, ministre fort populaire, notifiée le 11 et apprise le 12 par les parisiens, est déformée ici en « enlèvement » (il était en fait parti immédiatement à Bruxelles). Ce renvoi fut le déclencheur de la première grande émeute et donc une des causes majeures du soulèvement du 14 juillet. 5La première action révolutionnaire en masse des parisiens : suite au renvoi de Necker, le 12 juillet à 11h, harangué par Camille Desmoulins, le peuple s’insurge et défile en un cortège tumultueux dans Paris. Dans la nuit du 12 au 13, un jour avant la prise de la Bastille, la foule incendie 40 des 50 barrières d’octroi qui entourent la capitale... 1100-1700 € 4 - Du 14 au 20 juillet 1789: JOUR J + 6. Superbe L.A.S. de Le Paige de Bar (probablement un cousin du chef chouan), à son oncle l’homme de loi parisien Charles-Pierre Le Paige de Sanois (17 ?- 1801 / adresse au verso avec MP Neufbrisach, et cachet de cire aux armes de la famille), 20 juillet 1789. Très bon texte sur les évènements qui viennent de se dérouler dans la capitale depuis moins d’une semaine. Le Paige s’est fort inquiété de la santé de ses oncles pendant les troubles qui les environnaient quoique « nos alarmes exagéraient peut-être les dangers, mais je les regardais comme communs à tous, et ce n’a été que lorsque j’ai vu l’ordre admirable uni à la milice parisienne que j’ai commencé à respirer et à espérer (…) Le nombre des individus désirant le changement était grand au régiment… » Il a lu et relu à ses camarades la lettre de son père qui racontait tout ce qui s’était passé. « …Je ne plains aucune des deux victimes, Mrs. de Launay et de Flesselles1 qui étaient coupables de trahison, mais je suis bien fâché que ceux qui le sont réellement plus, qui avaient conseillé au roi un parti aussi violent, qui narguaient la foule des 400 milles habitants de Paris, ne semblaient mépriser leur suffrage comme leur faveur, ne soient pas punis comme ayant perverti l’esprit d’un roi bon mais faible… » Il évoque ensuite les Etats-Généraux dont « les motions ont été si sages, si nuancées, que l’on attend leurs décisions comme la régénération de la patrie… » Il a par ailleurs de nombreuses fois entendu blâmer le régiment des Gardes Françaises, mais il estime pour sa part que « c’est à lui seul que l’on doit le jour heureux de tout cecy. Leur démarche devait être héroïque ou méprisable. Si le parti contraire eut prévalu, ils eussent pu être blâmés ; la réussite les rend célèbres. Quant à moi, je n’ai jamais cru qu’ils auraient refusé de marcher, mais bien qu’ils n’eussent pas tiré2. Le roi a bien fait d’aller au milieu de sa Nation… » Il poursuit sur le Tiers Etat. Tout ce qu’il a entendu dire de ses projets ne peut se raconter, « ils devaient s’emparer des propriétés, détrôner le roy ; on voit au contraire ce menu peuple sortir de sa fureur pour venir au- devant de son maître pour l’exalter et se rassasier de sa vue, le combler de vœux… » Il termine en demandant des nouvelles sur le régiment des Gardes Françaises, « les officiers ont-ils gardés leurs mêmes places dans ce régiment vraiment national. On disait ici que l’on voulait le donner à M. le Vte de Noailles. Du reste, que devient-il, car il y servait… » 3p in-8 d’une fine écriture. TBE. 1Le gouverneur de la Bastille et le prévôt des marchands. 2Le 14 juillet 1789, sur six compagnies des Gardes françaises présentes à Paris, cinq se joignent à la foule et prennent part à la prise de la Bastille. 110-170€ 5 - Jacques de Flesselles: (1730-1789), le dernier prévôt des marchands assassiné le 14 juillet 1789 avant son jugement, accusé d’entretenir des relations avec la cour et de tromper le peuple. L.S. 07/12/1760 à un greffier. « Il m’est survenu des affaires, monsieur, qui m’empêcheront de travailler mercredi au soir à la Bastille ; ce sera pour jeudi matin neuf heures précises. J’en préviendrai M. Bassard au premier conseil… » ½ p in-4, TBE. Joint gravure ancienne de son assassinat, 26x20cm, TBE. 230-340 € 6 – Vainqueurs de la Bastille: P.S. des administrateurs de police et Garde Nationale, 08/02/1793, en-tête et vignette Commune de Paris. Certificat en faveur de Guillaume Antoine Goisset qui « est l’un des vainqueurs de la Bastille compris dans l’état dressé par l’assemblée nationale constituante au mois de juin 1790… » Contresignée par le maire Nicolas Chambon de Montaux (1748-1826). Cachet de cire bien marqué de la place de Paris, 1p in-4, bon état. Note : il semble que ce même Goisset, âgé de 30 ans et lieutenant de canonniers, fut accusé huit mois plus tard de faux témoignages dans l’affaire Lauzanne et condamné à 20 ans de fer (gazette des tribunaux nov. 1793 à avril 1794, & Moniteur du 8 frimaire an II) 170-230 € 7 – Vainqueurs de la Bastille: P.S. du commissaire ordonnateur, agent supérieur du département de Paris, 4 fructidor an II (22/08/1794), en-tête imprimé bureau général du recrutement, Force Armée de Paris. Certificat en faveur du citoyen Derruder « porté sur les contrôles de la formation de la 35° division de gendarmerie N ale à pied dite des Vainqueurs de la Bastille… » Vignette au bonnet phrygien, cachet de cire avec fêles -mais lisible- de l’agent supérieur, 1p in-4, bon état.