Louis De Funès
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Louis de Funès Pour les articles homonymes, voir Funès. 1.1 Enfance et formation Louis de Funès Article connexe : Famille de Funès. Louis de Funès sur le tournage du film Le Gendarme et les Extra-terrestres, en 1978. Issu d'une famille ruinée de la noblesse castillane[3], Louis de Funès est le troisième enfant de Carlos Luis de Funes Louis de Funès (de son nom complet Louis Germain de Galarza (1871 - Malaga, 19 mai 1934[4]) et Leonor So- David de Funès de Galarza) est un acteur français né le to Reguera (Ortigueira, 21 janvier 1878 - Montmorency, 31 juillet 1914 à Courbevoie (Seine) et mort le 27 janvier 25 octobre 1957[n 2]), arrivés d’Espagne en 1904 après 1983 à Nantes (Loire-Atlantique)[n 1]. que son père eut enlevé sa mère, la famille de la grande Ayant joué dans plus de cent quarante films, il est l'un des bourgeoisie de celle-ci (le père de Leonor est un grand acteurs comiques les plus célèbres du cinéma français de avocat de Madrid) s’opposant tout d'abord à leur union la seconde moitié du XXe siècle et le champion incontes- puis acceptant finalement de la doter confortablement[5]. té du box-office français des années 1960 jusqu'au début Ses deux aînés sont Marie (Maria Teolinda Leonor Mar- des années 1980 : il attire plus de 270 millions de specta- garita), née à Courbevoie le 20 juillet 1907 et morte à teurs dans les salles[1]. C'est également le champion des Paris le 28 octobre 1993, mariée en secondes noces avec audiences télévisées, avec un cumul de plus de 400 mil- le réalisateur François Gir, et Charles (Carlos Teolindo lions de téléspectateurs en France, avec la rediffusion de Javier), né à Courbevoie le 12 septembre 1908 et « mort ses 90 films les plus célèbres. pour la France » à Rethel le 20 mai 1940 (soldat au Après presque vingt ans sur les planches ainsi que devant 152e régiment d'infanterie), « fauché par une mitrailleuse les caméras dans de nombreux seconds rôles, il impose allemande[4] ». son personnage de Français moyen impulsif, râleur, au Personnage un peu fantasque[n 3], son père, qui ne peut franc-parler parfois dévastateur, aux mimiques et verbi- plus exercer sa profession d’avocat depuis son installa- gérations muettes. C'est dans les années 1950 qu'il s’est tion en France, s’improvise diamantaire avant de partir fait connaître du public avec les films Ah ! les belles bac- plusieurs années au Venezuela, « dans l'espoir de faire chantes (1954), La Traversée de Paris (1956) et Comme prospérer ses affaires[6] », d'où il revient rongé par la un cheveu sur la soupe (1957). tuberculose avant de mourir seul en Espagne en 1934. Sa Dans les deux décennies qui suivent, on le retrouvera mère, en revanche, est le premier professeur de comédie dans une suite de succès populaires, parmi lesquels : de Louis : Pouic-Pouic (1963), Le Gendarme de Saint-Tropez (1964) et ses suites, la trilogie Fantômas (1964), Le Corniaud « Il arrivait à ma mère de me courser autour (1965), La Grande Vadrouille (1966), Le Grand Restau- de la table en criant « Yé vais té touer ». Dans rant (1966), Oscar (1967), Les Grandes Vacances (1967), sa façon d’être et d’agir, elle possédait, sans le Le Petit Baigneur (1967), Hibernatus (1969), Jo (1971), savoir, le génie des planches[7].» La Folie des grandeurs (1971), Les Aventures de Rabbi Ja- cob (1973), L'Aile ou la Cuisse (1976), La Zizanie (1977) — Louis de Funès et La Soupe aux choux (1981). Il a également adapté quelques scénarios et coréalisé avec Jean Girault L'Avare Elle lui donne également ses premières leçons de piano en 1980. à l’âge de 5 ans[8]. Le jeune Louis passe toute son en- fance à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), où il fré- Outre la France, les films de Louis de Funès ont connu un quente l'école Jules-Ferry. grand succès dans divers pays européens, et notamment en Russie, du temps de l'URSS[2] ; sa popularité mettra En 1930, à 16 ans, après des études secondaires moyennes quelques années avant de traverser l'Atlantique. au lycée Condorcet et sur les conseils de son frère, deve- nu fourreur, de Funès entre à l’École professionnelle de la fourrure, située près de la place de la Bastille, mais il en est renvoyé pour chahut[6]. Il travaille ensuite chez plusieurs fourreurs, exerce successivement différents mé- 1 Biographie tiers, mais, à cause de ses renvois systématiques et par las- situde de ses frasques professionnelles, ses parents l’ins- 1 2 1 BIOGRAPHIE crivent en 1932 à l’École technique de photographie et de Dans le petit rôle du portier du cabaret Le Paradis, il pro- cinéma, située à deux pas de son domicile, où il choisit la nonce sa première réplique à l'écran en voyant un client section cinéma[9]. Dans les cours, il a notamment pour (interprété par Pierre Larquey) qui essaye de passer à tra- condisciple Henri Decaë qui fut, bien plus tard, directeur vers une porte fermée : « Ben, il a son compte celui-là, au- de la photographie sur plusieurs de ses films. jourd’hui ! » L'acteur enchaîne dès lors silhouettes, figu- rations et petits rôles. Quelquefois, il incarne même plu- « Louis de Funès était quelqu'un qui n'était sieurs personnages dans un même film, comme pour Du pas expansif à la ville. Chaque fois que nous Guesclin de Bernard de Latour, en 1948, où il tient tour à nous rencontrions pour un nouveau film, il me tour les rôles de mendiant, de chef de bande, d'astrologue [18] redisait quelques formules chimiques apprises et de seigneur . En 1949, il joue dans Pas de week-end à l'ETPC vingt ou trente ans auparavant, en pour notre amour, une comédie conçue autour du ténor- 1933, dont ce nom de produit qui le faisait hur- vedette de l'époque, Luis Mariano ; de Funès y tient le rôle ler de rire, « hyposulfide de soude ». Ceci en secondaire du domestique-pianiste du baron (joué par imitant le professeur strict qui nous en enseigna Jules Berry), ce qui lui permet d'accompagner à l'écran les propriétés... C'était comme une connivence des airs d'opérettes et autres morceaux de facture clas- [n 4] entre nous[10] !» sique, mais également de jazz . — Henri Decaë 1.3 L'ascension Finalement, il est renvoyé pour incendie volontaire[11]. Commence alors un cycle de périodes de chômage et En 1950, il est pianiste-comédien dans la troupe Les d’emplois d’où il finit toujours par se faire renvoyer[12]. Burlesques de Paris de Max Révol lorsque Sacha Gui- « Après avoir abandonné ses études secondaires, mon try lui confie plusieurs petits rôles, notamment dans La père avait exercé toutes sortes de petits métiers. Je me Poison (1951), Je l'ai été trois fois (1952), Si Paris nous demande s’il ne les enjolivait pas un peu dans ses inter- était conté (1955) et surtout La Vie d'un honnête homme views car à la maison il n'en parlait jamais », expliquera (1953), où il a un rôle un peu plus consistant de valet son fils Olivier de Funès[12]. de chambre « obséquieux et fourbe, presque inquiétant l'espace d'un plan[19] ». Dans ce film, son personnage s’af- fine un peu plus — « il apparaît « au naturel », sans gri- 1.2 Premiers pas sur scène mace ni moustache[19] » — et il est associé pour la pre- mière fois à Claude Gensac. En 1952, il rejoint la troupe En 1942, à l’âge de 28 ans, il décide de devenir comédien, des Branquignols dirigée par Robert Dhéry, bien que les et s’inscrit au cours Simon, réussissant son concours d’en- circonstances de la rencontre entre de Funès et Dhéry va- trée grâce à une interprétation d’une scène des Fourberies rient considérablement en fonction des auteurs. Il débute de Scapin, de Molière[13]. Même s’il n’y fait qu’un court d’abord dans la revue Bouboute et Sélection. passage[14], il croise dans le cours d'autres apprentis co- médiens, comme Daniel Gélin, qui lui permet de débuter « En 1952, mon père jouait La Puce à plus tard dans la pièce L'Amant de paille de Marc-Gilbert l'oreille de Feydeau [...]. À la fin de la représen- Sauvajon. tation, mon père courait au petit théâtre Vernet [...] pour apparaître dans le premier sketch de Bouboute et Sélection [...] puis, il reprenait le « Un hasard prodigieux. Je descendais d’un métro pour rejoindre le cabaret où il incarnait wagon de première dans le métro et Daniel Gé- un clochard[20] » lin, déjà croisé au cours René-Simon, montait dans un wagon de seconde. La porte allait se refermer lorsqu’il me crie : « Téléphone-moi — Olivier de Funès demain. J’ai un petit rôle pour toi[13] ». » Puis il officie dans Ah ! les belles bacchantes en 1953. Cette revue obtient un grand succès[21] – deux années de — Louis de Funès représentations – et contribue à le faire connaître[22]. De plus, intégré dans une troupe dédiée au comique, l’acteur Daniel Gélin donnera cependant une version un peu dif- va perfectionner sa technique. Il tourne ses premiers films férente de leur rencontre sur le quai de métro dans son [15] en couleurs l’année suivante dans l’adaptation à l’écran du autobiographie . À côté de quelques petites figurations spectacle par Jean Loubignac, mais aussi dans La Reine théâtrales, l’acteur se démène pour gagner sa vie grâce à Margot de Jean Dréville, tourné avant, mais sorti en salles ses activités de pianiste, donnant parfois des cours le jour, [16] après.