Rome Et La Méditerranée Occidentale Jusqu'aux Guerres Puniques Nouvelle Clio
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ROME ET LA MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE JUSQU'AUX GUERRES PUNIQUES NOUVELLE CLIO L'HISTOIRE ET SES PROBLÈMES COLLECTION FONDÉE PAR ROBERT BOUTRUCHE ET PAUL LEMERLE ET DIRIGÉE PAR JEAN DELUMEAU ET CLAUDE LEPELLEY ROME ET LA MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE JUSQU'AUX GUERRES PUNIQUES JACQUES HEURGON MEMBRE DE L'INSTITUT PROFESSEUR A LA SORBONNE PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE A la mémoire d'André Biganiol ISBN 2 13 045701 0 ISSN 0768-2379 Dépôt légal — 1 édition : 1969 3 édition mise à jour : 1993. mai © Presses Universitaires de France, 1969 108, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris AVANT-PROPOS On voudrait retracer ici la formation et les premiers dévelop- pements des peuples qui, à l'époque protohistorique et archaïque, sont apparus autour du bassin occidental de la Méditerranée, en Italie et en Sicile, en Gaule, en Espagne et dans l'Afrique du Nord. Ce sera aussi et surtout l'histoire, replacée dans son cadre naturel, des origines de la puissance romaine qui, longtemps inaperçue au milieu de civilisations plus affirmées dont elle était tributaire, soumettrait un jour tous ces peuples à sa loi. Nous nous arrêterons au moment (264) où Rome, ayant conquis l'Italie à l' exclusion de la Gaule Cisalpine et des îles, a procédé ainsi à une première unification de la péninsule; elle se révèle alors au monde grec comme le seul État capable de le relayer dans sa lutte séculaire contre Carthage, et inaugure pleinement une poli- tique méditerranéenne. Cette étude, dans ses ambitions limitées, ne saurait remplacer d'excellents ouvrages, telle la Conquête romaine d'A. Piganiol, dont la 5 édition (1967), réaffirmant des conclusions antérieures, vient néanmoins d'être entièrement refondue et mise à jour. La nôtre a été conçue et rédigée au milieu d'une crise profonde que traverse, pour ces hautes époques, l'histoire de l'Antiquité, et sur laquelle il y a lieu de s'expliquer dès maintenant : l'examen des sources traditionnelles a abouti, sur de très nombreux points, à des impasses; l'archéologie apporte chaque jour des données nouvelles qui, une fois digérées, achemineront, on peut l'espérer, vers la solution de nombreux problèmes. Et d 'abord, il faut reconnaître qu'un siècle de critique — et d'hypercritique (1) — malgré les progrès considérables qui ont (1) Infra, 378 sq. été faits dans l'établissement des textes et la connaissance des langues et des monuments, n'a réussi que dans quelques cas privilégiés (1) à résoudre définitivement les grandes questions que l'autorité de Mommsen avait laissées pendantes ou qui se sont rouvertes après lui. Ainsi, dans un débat récent, les structures de la société romaine au début de la République, avec la signification de la lutte entre plèbe et patriciat, opposent encore diamétralement et irréductiblement deux savants d'une égale autorité (2). On avait vu naître en revanche un grand nombre de synthèses souvent artificielles dont on a pu chaque fois déceler l'arbitraire, et qui ont fini par produire chez beaucoup un sentiment de confusion et de découragement : en sorte qu'une tendance à revenir, de guerre lasse, à la tradition telle quelle, jugée plus saine que ces constructions forcées, a engendré çà et là un non moins regrettable « hypocriticisme ». Dans cette situation difficile, qui inviterait la plupart du temps l'historien à suspendre son jugement, interviennent les acquis inespérés et les promesses inépuisables des sciences auxi- liaires, la linguistique et surtout l'archéologie; les perfectionne- ments de la technique des fouilles ont multiplié les trouvailles; des méthodes plus précises, entre autres l'étude stratigraphique des gisements, ont fécondé la recherche; d'ailleurs de nouveaux champs d'action ont été ouverts par la reconstruction des villes sinistrées, les grands travaux de l'urbanisme, la mise en valeur des surfaces cultivables : il en résulte une extraordinaire moisson qui n'est pas toujours tout de suite classée ni même publiée, et sous laquelle notre connaissance hésitante des éléments de base paraît quelque- fois ployer, mais qui du moins renouvelle les perspectives, confirme ici la tradition (3), dégage là des vérités scandaleuses (4), jette (1) Par exemple les origines de la monnaie romaine, infra, 347 sq. (2) A. MOMIGLIANO, Osservazioni sulla distinzione fra patrizi e plebei; A. ALFÖLDI, Zur Struktur des Rômerstaates im 5. Jahrhundert v. Chr., dans les Entretiens XIII de la Fondation Hardt, 1966. (3) Découverte d'établissements phéniciens préhelléniques dans l'Espagne méridionale, infra, 138 sq.; d'un habitat du VIII siècle au Palatin, infra, 82 sq.; d'une dédicace du VI siècle aux Dioscures à Lavinium, infra, 180; d'inscriptions punico-étrusques à Pyrgi, infra, 110. (4) Non-antériorité des nécropoles albaines par rapport à celles de Rome, qui ne saurait être une colonie d'Albe, infra, 74 sq. en tout cas les fondements d'une future histoire authentique de la Rome primitive dans l'Occident méditerranéen. L 'heure, en ce domaine de l'histoire, est à l'analyse; il s'agit de reprendre les fils d'une tradition longtemps dénaturée par l' esprit de système, de démêler ce qu'elle offre de sain, de retenir les interprétations les plus prudentes qui ont été fournies de nos jours, de les comparer aux révélations actuelles de l'archéologie. Tout, dans l'exposé, demeurera problématique. Mais on souhaite que cette mise au point des problèmes, tels qu'ils se posent en 1968, permette au lecteur de se placer le plus possible sur la ligne de la recherche contemporaine. PREMIÈRE PARTIE LES MOYENS DE LA RECHERCHE BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE I. — HISTOIRES GÉNÉRALES Dans l' Histoire générale publiée sous la direction de G. GLOTZ, on consultera principalement : [1] A. MORET, Histoire de l'Orient, t. II : II et I; millénaires. Les Empires : rivalités des Égyptiens, Sémites, Indo-Européens. [2] G. GLOTZ-R. COHEN, Histoire grecque, t. I : Des origines aux guerres médiques; t. II : La Grèce au V siècle; t. III : Le IV siècle; la lutte pour l'hégémonie. L3J E. PAIS-J. BAYET, Histoire romaine, t. I : Des origines à l'achèvement de la conquête. [4] G. BLOCH-J. CARCOPINO, Histoire romaine, t. II : La République romaine de 133 avant J.-C. à la mort de César. Dans la collection « Peuples et Civilisations » : [5] A. PIGANIOL, La conquête romaine, 5 éd., Paris, 1967. Dans la collection « Clio » : [6] A. PIGANIOL, Histoire de Rome, 5 éd., Paris, 1962. En outre : [7] F. ALTHEIM, Römische Geschichte, 2 vol., Francfort, 1951-1953. [ 8] J. BELOCH, Griechische Geschichte, 8 vol., Strasbourg, 1893-1904; 2 éd., 1912-1927. [9] ID., Rômische Geschichte bis zum Beginn der punischen Kriege, Berlin, 1926. [10] G. de SANCTIS, Storia dei Romani, t. I-II : La conquista del primato in Italia, 2 éd., Florence, 1956-1960. [II] L. PARETI, Storia di Roma, t. I, Turin, 1951. [12] H. H. SCULLARD, A History of the Roman World (753-146 B.C.), 3 éd., Londres, 1961. (1) Les abréviations des titres de périodiques sont celles de l'Année philolo- Les références renvoient sauf exception à la dernière édition des ouvrages cités II. — HISTOIRE DE LA RELIGION [13] G. WISSOWA, Religion und Kultus der Römer (Handbuch der Altertumswis- senschaft, V, qu'il faut pratiquer dans sa 2 éd., Münich, 1912), demeure l'ouvrage fondamental : mise au point très sûre des données. [14] K. LATTE, Römische Religionsgeschichte, qui lui a été substitué en 1960 dans la même collection, n'a pas la même valeur d'instrument de base, mais est riche de suggestions. [15] A. GRENIER, Les religions étrusque et romaine, Paris, 1948, se recommande par un effort, qu'annonce le titre, pour faire sa part à l'héritage étrusque, par le souci de reproduire les textes, par la précision bibliographique. F. ALTHEIM a renouvelé depuis 1930 l'histoire de la religion romaine, qu'il a particulièrement étudiée dans ses rapports archaïques avec la Grèce et dans son contexte italique : [16] ID., Griechische Gôtter im alten Rom, Religionsgeschichtliche Versuche und Vorarbeiten, 22, 1, Giessen, 1930; [17] ID., Terra Mater, RGVV, 22, 2, Giessen, 1931. Il y a plusieurs histoires de la religion romaine de : [18] F. ALTHEIM, Römische Religionsgeschichte, 3 vol., Berlin (coll. Göschen), 1931; 2 éd., 1956; de la première on possède une version en anglais : [19] ID., A History of Roman Religion, trad. par H. MATTINGLY, Londres, 1938. [20] ID., Römische Religionsgeschichte, 2 vol., Baden-Baden, 1951. On citera encore les deux importants ouvrages suivants : [21] J. BAYET, Histoire psychologique et politique de la religion romaine, Paris, 1957, avec une analyse remarquable de la mentalité religieuse latine. [22] G. DUMÉZIL, La religion romaine archaïque, Paris, 1966, où l'auteur fait la synthèse de ses recherches de mythologie comparée et poursuit les sur- vivances indo-européennes dans la conscience et le rituel des Romains. Ajoutons : [23] A. PIGANIOL, Recherches sur les jeux romains, Strasbourg, 1923. [24] H. WAGENVOORT, Roman Dynamism, Studies in ancient roman thought, language and custom, Oxford, 1947 : étude sur les éléments irrationnels de la religion romaine. Voir encore [744] ; [753-765]. III. — GÉOGRAPHIE ET TOPOGRAPHIE On retiendra surtout les deux grands atlas de : M. BARATTA-P. FRACCARO-L. VISINTIN, Atlante storico, Novare, 1954. H. BENGSTON-V. MILOJCIC, Grosser historischer Weltatlas, I : Vorgeschichte und Altertum, 3 éd., Munich, 1953, avec index. On recommandera particulièrement l'atlas de poche de J. PERTHES, Atlas antiquus, avec index, nombreuses éditions, Gotha. Pour la topographie de Rome : [25] G. LUGLI, Roma antica. Il centro monumentale, Rome, 1946. [26 ] ID., Monumenti minori del Foro romano, Rome, 1947. [27] ID., Fontes ad topographiam ueteris Vrbis Romae pertinentes, Rome, 1952-1965 : 6 volumes parus : I. Topographie générale de Rome; II. Le Tibre et les eaux; IV; VI; I ; VIII. Les régions de Rome. Hors série : Mons Palatinus, 1960. [28]S.B. PLATNER-T. ASHBY, A topographical dictionary of ancient Rome, Londres, 1929 ; réimp., 1966.