UNIVERSITE DE Faculté de Droit, d’Economie – Gestion, des Sciences sociales de développement

Département : DROIT

Mémoire de maîtrise en Droit et Administration publics

T H E M E :

« LE DINAN’I MATSIATRA AMBONY FACE AUX REALITES DANS LA COMMUNE RURALE DE »

Présenté et soutenu publiquement par Monsieur RANDRIAMIHAJA Adrien, le Mardi 29 Décembre 2009.

LES MEMBRES DU JURY : Président : Docteur GOUSSOT Patrice Rapporteur : Madame RANAIVO Elisabeth Assesseur critique : Madame AHOLY Line Sarà

DEDICACE

« Que la gloire, l’honneur et le grand remerciement soient à DIEU Seul, aujourd’hui

et à jamais »

REMERCIEMENT

Ce travail n’aurait pu être arrivé à terme sans le soutien technique, moral et financier de plusieurs personnes. Alors, je leur exprime vivement mes remerciements.

Je voudrais témoigner ma profonde reconnaissance à tout le Personnel administratif et enseignant à la Faculté de Droit de l’Université de Fianarantsoa.

Par ailleurs, j’adresse particulièrement ma gratitude à :

- Monsieur le Président du jury, - Madame le Rapporteur, - Madame l’Assesseur critique .

LISTE DES ABREVIATIONS :

- CAA: ------Chef d’Arrondissement Administratif - CC : ------Comité de Contrôle - CED: ------Comité Exécutif du Dina - DAGT: ------Directeur des Affaires Générales et Techniques - DMA: ------Dinan’I Matsiatra Ambony - DUDH: ------Déclaration Universelle des Droits de l’Homme - OMC: ------Organisme Mixte de Conception - PCD : ------Plan Communal du Développement - PRD : ------Plan Régional du Développement - PV: ------Procès-verbal - QM: ------Quartiers Mobiles - SAG : ------Service des Affaires Générales

SOMMAIRE : INTRODUCTION

PARTIE I : LA NECESSITE DU DINAN’I MATSIATRA AMBONY DANS LA COMMUNE DE MAHATSINJONY

CHAPITRE I : LES INTERETS COMMUNS DES FOKONTANY DE LA COMMUNE

SECTION I : Sur le plan socio-économique §1 : Le Dina, source de solidarité entre les habitants §2 : Sécurisation générale

SECTION II : Collaboration avec la juridiction §1 : Régime juridique du DMA §2 : Rapport entre CED et les autorités administratives et judiciaires

CHAPITRE II : LA MISE EN ŒUVRE DU VONODINA

SECTION I : Règlement de litige §1 : Procédure §2 : Les mesures prises ou sanction SECTION II : Recours à la juridiction §1 : Recours à la force publique ou agent de défense §2 : Recours au tribunal judiciaire

PARTIE II : LES PROBLEMES JURIDIQUES DE LA MISE EN ŒUVRE DU DMA

CHAPITRE I : LES IMPACTS SOCIO-JURIDIQUES

SECTION I : Du point de vue sociologique et institutionnel §1 : Le bouleversement de la vie en société §2 : Le risque de confusion de compétence

SECTION II : Atteinte aux droits et libertés fondamentales §1 : Sanction non-conforme aux Code Pénal et Constitution §2 : Atteinte aux droit de l’Homme et la liberté fondamentale

CHAPITRE II : LES SOLUTIONS ENVISAGEES

SECTION I : Au niveau organisationnel §1 : Révision du texte du DMA §2 : Perfectionnement de compétence de l’organe délibérant

SECTION II : Au niveau socio-juridique §1 : La promotion des fokonolona §2 : L’observation de certains points juridiques et les solutions envisagées par le CED de la Région

CONCLUSION

I NT R O D U C T I O N: La Région de la doit sa dénomination au fleuve MATSIATRA qui la traverse tout au long de son étendue. Elle se trouve dans la Province de Fianarantsoa dont la superficie est de 21.080 km 2 et compte 1.128.833 d’habitants. Son ressort territorial recouvre les sept Districts qui la composent : Fianarantsoa I, , Lalangiana, Isandra, , , .

Les Régions limitrophes délimitant la Région de la Haute Matsiatra sont :

- Au Nord : la Région d’Amoron’i Mania ; - Au Sud : la Région d’Ihorombe ; - A l’Est : la Région de Vatovavy Fitovinany et la Région d’Atsimo Atsinanana ; - A l’ouest : la Région d’Atsimo Andrefana. 1

C’est dans le District de Lalangiana sus-mentionné que se situe la Commune de Mahatsinjony. Elle se trouve à 15 km de la ville de Fianarantsoa et à 5km de la RN7, encerclée par les Communes d’, de , de Sahamabavy et d’Ambalakely. Elle comprend sept Fokontany : Ambatazana, Ambatolahihambana, Amparihibe, Andohananatara, Andranolava, Maromby, Ranoroahina et compte à peu près 16 000 habitants dont la superficie est de 90 km 2. La dénomination de la localité datait sous le règne du Roi Raindratsara dans le royaume d’Ilagnanindro. Ce Roi avait deux filles appelées Razanamboahangy et Rapifoloalina qui ont choisi d’ériger leur village au sommet d’une montagne se trouvant à 8 km au Nord du Chef lieu de » la Commune. Elles s’installent dans ce lieu en disant : « Ici, on peut voir notre père, le Roi ». D’où, le nom de « Mahatsinjony », c'est-à-dire « Mahatsinjo ny Ony ». Car Ony veut dire le Roi. Le premier village occupé par le Bestileo fut créé vers la fin du XIX è siècle au moment où Andrianampoinimerina avait régné. Les campagnes de pacification Merina menées et parachevées ultérieurement amenaient des migrants Ambaniandro. 2

En réalité, la plupart des habitants de la Commune vit de la culture traditionnelle telle que la riziculture, la pisciculture, et autre. Ils pratiquent moins d’élevage de bovidés, mais se penchent beaucoup aux porcins et aux volailles. Au niveau éducatif ; les enfants sont progressivement scolarisés. Il est à noter que presque dans

1 PRD de la Région HM, p. 2 et 4 2 Fiche monographique de la Commune de Mahatsinjony

1 chaque Fokontany, les habitants subissent le problème complexe concernant le « hala-botry » et le « litige foncier ».

La sécurité est l’une des domaines les plus prioritaires pour assurer le développement aussi bien dans le monde rural qu’en milieu urbain. C’est la raison pour laquelle, les Dina locaux censés comme éléments de cette sécurité ont été institués presque dans toute l’Île.

Le Dina existait depuis l’institution de la circonscription administrative de base appelée « fokonolona ». Il se présentait de manière verbale ou écrite et ayant pour but de sauvegarder la valeur éthicospirituelle et socioculturelle, notamment le « fihavanana ».Se définissant comme une convention collective du véritable peuple malagasy, il se caractérise par des disciplines traditionnelles en vue d’harmoniser la vie en société. Il était créé, de ce fait, en fonction de la diversité de la tradition suivant les différentes ethnies. 3

Après l’indépendance, de nombreux textes juridiques étaient adoptés pour maintenir le Dina et améliorer la structure du fokonolona. Dès lors, le Dina doit être adopté par écrit.

Parmi ces textes, il y avait en premier lieu, l’ordonnance n° 62 – 004 du 24 Juillet 1962 fixant les attributions, les responsabilités et les pouvoirs du fokonolona en matière de police générale et de sécurité. A ce titre, le fokonolona peut établir des conventions ou Dina ayant pour objet de prendre des mesures nécessaires pour assurer la mise en œuvre de ses attributions et de ses responsabilités. Ces conventions peuvent avoir une portée sur un hameau, un village, un quartier, une Commune, une sous-préfecture et même plusieurs sous- préfectures, après avoir été approuvées par les autorités administratives compétentes : le Sous-préfet, le Préfet, le Chef de province et le Ministre de l’intérieur. 4

Les infractions aux dispositions de ces conventions légalement faites et approuvées peuvent donner lieu à des réparations pécuniaires ne pouvant pas excéder 10 000 Fr. Les contrevenants ont la faculté de s’en acquitter en journée de travail calculée sur la base du salaire minimum. Au cas où les auteurs de l’infraction ne s’acquitteraient des réparations pécuniaires qui leur ont été infligées, ou des journées de travail correspondantes,

3 Préambule de la loi n° 2001 – 004 du 16 Mai 2001 portant réglementation générale des Dina 4 Art 11 – 13 de l’Ordonnance n° 62 – 004 du 24 Juillet 1962 fixant les attributions, les responsabilités et les pouvoirs du fokonolona en matière de police et de sécurité

2 ils pourront être poursuivis devant la juridiction compétente. Un décret pris en Conseil des Ministres déterminera les peines applicables en la matière.

Le refus constant aux prescriptions des conventions de fokonolona légalement faites et approuvées entraîne le rejet et expulsion du membre de fokonolona.

Parallèlement, l’Ordonnance n°73 – 009 réglementant le « Dinan’asa » fut adopté le 24 Mars1973. Elle a pour objet d’avertir le fokonolona de ne pas se soustraire du travail collectif. Il était écrit, à cet effet, que les membres du fokonolona qui ne peuvent pas participer au travail collectif pour nécessité de service, doivent réparer pécuniairement son absence. 5

L’infraction à cette prescription donne lieu à un Vonodina n’excédant pas 5000 Fr ou par d’autres moyens jugés équivalents. Le Fokonolona doit porter l’auteur du refus de ce Vonodina au Tribunal.

Plus tard, l’Ordonnance n° 73 – 040 du 03 août 1973 régissant le « Dinam- pokonolona » a vu le jour. Elle avait pour objet de rendre mieux claire la démarche à suivre quant à l’élaboration, l’homologation et l’application du Dina, la mise en œuvre du Vonodina, ainsi que le rapport entre le comité de fokontany et la juridiction. 6

A cet égard, le comité de Fokontany organise une Assemblée générale de fokonolona dix jours avant l’adoption du Dina. Ce Dina peut être sur proposition du comité de fokontany, soit du d’au moins le quart des membres du fokonolna. Cette Assemblée générale peut, si besoin est, demander l’assistance des représentants de l’autorité administrative.

Le Dina adopté, signé par la majorité des membres du fokonolona doit être communiqué par l’autorité administrative compétente au Procureur de la République du Tribunal de la Première Instance lequel doit statuer deux mois à compter de la date de réception.

5 Tit II De L’Ordonnance n° 73 - 009 6 Art 41 – 49 de l’Ordonnance 73 - 040

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Le Dina homologué par le Tribunal et visé par le Sous-préfet doit être publié. Cette publication est une responsabilité du Comité de fokontany, soit par voie d’affichage, soit par le kabary ou même par le JORM.

Les infractions aux dispositions du Dina, selon cette Ordonnance, devraient être prouvées par le Comité de Fokontany. Celles-ci donnent lieu au Vonodina ne dépassant pas 5000 Fr. Ce Vonodina peut être acquitté soit en espèce, soit par d’autres moyens visés dans le Dina.

Si les auteurs de l’infraction ne peuvent pas exécuter le Vonodina dans dix jours à partir du délai fixé par le Dina, l’affaire doit être portée par le Comité de Fokontany devant le Tribunal pour application de l’article 472, alinéa 7 du Code pénal 7.

Les parties concernées de la décision du Tribunal ont droit de recours à la juridiction administrative pour annulation du Dina, dans les trois jours à compter de sa publication.

Nombreux Dina étaient nés à partir de la parution de ces Ordonnances. Ainsi, ils y avaient, par exemple, le Dinan’i Sakaraha et au fil des années le Dinan’ny fandriampahalemana, le Dinan’ny Menavozo, le Dinan’ny Mpihary, le Dinan’ny Fianarantsoa II, le Dinan’Iarindrano, le Dinan’Ambatofinandrahana, etc . . . 8

Certes, les avantages communs tirés de ces Dina étaient également l’éradication de l’acte de « dahalo », la réconciliation au niveau de fokonolona, mais ils engendrent de nombreux fléaux sociaux. En effet, les anciens Dina comportent d’une contradiction entre la décision de fokonolona et celle de la juridiction, un abus et un excès de pouvoir de la part de certains responsables et se référent à la loi de Talion 9 ; tandis que les récents Dina parus au temps de la province Autonome de Fianarantsoa comme ceux de F II, d’Iarindrano et d’Ambatofinandrahana subissaient de vive critique du fait qu’ils étaient entachés d’intérêts de minorité, de camaraderie, d’insuffisance de suivi, d’intimidation et d’enrichissement sans cause 10 .

7 « Ceux qui ne seront pas conformes aux conventions de Fokonolona régulièrement approuvées seront punis d’une amende, depuis 400 Ar jusqu’à 30 000 Ar inclusivement et pourront l’être, de l’emprisonnement jusqu’à dix jours au plus. 8 Entretien avec un ancien mémoriste en droit privé Liva . 9 Préambule de la loi 2001-004 10 Interview effectué à Mr le DAGT de la Région sur la radio Tsiry, le 04 Avril 2008

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Dans la Région de Atsimo Atsinanana, on prend l’exemple le plus célèbre qu’est le Dinan’i Menavozo. La terminologie vient de deux mots « mena » signifiant rouge, symbole du sang, et « vozo » ou gorge. Ce Dina avait pour but de réprimer certains actes de banditisme, notamment le hala-botry et le meurtre. A ce terme, tous les auteurs de ces actes étaient infligés d’un coupe-gorge. C’était une peine de mort très sanglante de la part du Fokonolona.

De telles situations, afin que les Dina adoptés dans différents locaux soient améliorés et conformes aux lois en vigueur, une nouvelle loi et des dispositions y afférentes appelées « Modèle type de Dina » ou « Dina lasitra » ont été promulguées, après avoir été concertées dans chaque Faritany pendant quelques périodes. C’est dans le cadre de cette nouvelle loi qu’a vu le jour le Dinan’i Matsiatra Ambony. 11

Actuellement, le Dinan’i Matsiatra Ambony ou DMA émerge dans la Région de la Haute Matsiatra. Ceci a pour objectif principal de rendre uni le Dina régissant l’étendue de cette Région tant en milieu rural qu’urbain, afin que la population vive en sécurité et recherche solidairement le développement de la Région. 12 .

Ce présent Dina comprend onze Chapitres, entre autres la réglementation de l’ordre social dans chaque Fokontany ; le vol de bovidés qui comporte un gros chapitre ; le vol autre que de bovidés ; le feu de brousse ; la réglementation spécifique pour l’eau ; l’atteinte à l’intégrité physique ; le drogue et stupéfiants ; le différend foncier ; l’éducation ; l’application de Dina ; le Vonodina et sa répartition. Son point le plus remarquable c’est que le taux le plus élevé du Vonodina peut aller jusqu’à 400.000 Ar 13 .

La présente loi nous révèle une nouvelle définition. A ce terme, le Dina est une convention collective présentée sous forme écrite, librement adoptée par la majorité des membres du fokonolona âgés de dix-huit ans révolus ou selon le cas, par les représentants désignés de ces membres ou ceux désignés du Conseil de la Commune. 14

11 Préambule de la loi 2001-004 12 Préambule du Dinan’i Matsiatra Ambony. 13 Chapitre XI du présent Dina 14 Art 1 de la présente loi

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Le DMA est nécessaire pour harmoniser la vie sociale et économique et pour restaurer la sécurité en fonction des réalités locales. Il a pour objet d’assurer le développement de la Région partant des Fokontany. A cet effet, ce Dina instaure une discipline collective.

Grâce à ses diverses dispositions, le DMA a un caractère préventif en ce sens que celui-ci contribue à la lutte contre tout acte délictueux 15 . Par ailleurs, il a aussi un caractère répressif dans la mesure où le Vonodina sanctionne les auteurs d’infraction portant préjudice à la tranquillité et la sécurité sociale 16 .

Toutefois, on constate que, du point de vue socio-économique, certaines sanctions ne correspondent pas aux réalités dans la Commune de Mahatsinjony, y compris la coutume, la vie quotidienne, le système éducatif. Par ailleurs, sur le plan juridique, les sanctions appliquées sont, en général, en contradiction avec le respect des droits fondamentaux.

De ce fait, dans notre thème intitulé « le Dinan’i Matsiatra Ambony face aux réalités dans la Commune rurale de Mahatsinjony », nous allons démontrer en première partie la nécessité du DMA et dans la deuxième, nous essayerons d’analyser les problèmes juridiques engendrés par le DMA sur le plan pratique. Des propositions de solutions seront envisagées à cet effet.

15 Chap I – X du DMA 16 Chap XI du DMA

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PARTIE I :::

LA NECESSITE DU DINAN’I MATSIATMATSIATRARA AMBONY DANS LA COMMUNE RURALE DE MAHATSINJONY

La Commune de Mahatsinjony semble trouver un grand espoir sur le présent Dinam-paritra appelé « Dinan’i Matsiatra Ambony ». En effet , les sept Fokontany constituant ladite Commune en tirent beaucoup d’intérêts , surtout dans la mise en œuvre du « Vonodina » , car ce dernier constitue des mesures préventives pour les éléments pouvant porter préjudice à la sécurité sociale .

CHAPITRE I - LES INTERETS COMMUNS DES FOKONTANY DE LA COMMUNE

Quant aux yeux des sept Fokontany, le Dinan’i Matsiatra Ambony ou DMA devient bénéfique, et sur le plan socio-économique, et au niveau collaboration avec la juridiction.

SECTION I - Sur le plan socio-économique :

A cet effet, les points les plus considérables sont, en premier lieu, la solidarité créée par le Dina au niveau du Fokonolona dans la mise en œuvre des mesures prises pour le vol de bovidés et pour la sauvegarde de l’environnement. En second lieu, le DMA réserve une partie essentielle pour la sécurisation générale sur la production agricole et la lutte contre la violence et le chômage.

§1 - Le DINA, source de solidarité entre les habitants :

Grâce au DINA les habitants ne peuvent s’agir individuellement, en matière de sécurité .Pour cela, les Fokontany prennent des mesures appropriées dans le but de maintenir la solidarité. Ainsi, les habitants d’un hameau, ou d’un village doivent s’inscrire sur le registre de recensement du Fokontany. .De plus, ils s’entraident dans certains domaines.

A - Les mesures prises pour le vol de bovidés :

Il est institué au niveau de chaque Fokontany une exécution solidaire appelé « taribahy », ainsi qu’un système d’autodéfense villageoise dit « colonne » ou « kalony » pour la mise en action des hommes valides âgés de 18 à 50 ans.

7 a – Le taribahy :

Le « taribahy », sans être nettement défini dans le DMA, est une exécution solidaire, semble-t-il d’une même famille, y comprises les parents, les enfants, la fratrie, le conjoint ou la conjointe, lorsque le voleur ne dispose pas des bœufs pour la restitution ou leur équivaut en argent ou lorsqu’il est absent au moment de la poursuite 17 .

b – La kalony :

La colonne ou « kalony » consiste en la participation du Fokonolona à la prévention de tout acte de banditisme ou phénomène « dahalo » … . Ainsi s’ajoutent, quant à la recherche des voleurs, la transmission du signal d’alerte, le pistage des traces des voleurs et enfin l’enquête effectuée par le Fokonolona.

B - La sauvegarde de l’environnement :

Le DMA donne une place importante pour l’environnement dans la mesure où il invite le Fokonolona à la préservation des milieux publics, entre autre l’eau et la forêt. A cet effet, il y a deux aspects que l’on va mettre en œuvre : d’un, la lutte contre la dégradation de l’eau et la forêt, de deux, la collaboration du Fokonolona avec les comités spéciaux.

a – La lutte contre la dégradation de l’eau et forêt :

Il est du devoir de Fokonolona de maintenir en bon état tout endroit contenant des plantes utiles et de l’eau : terrain de reboisement ,pâturage ,aires protégées ,canaux d’irrigation ,vannes de distribution des canaux communs ,étangs ,barrages ,bornes fontaines ,bassins ,château d’eau ,puits . Etant donne que, les feux de brousse sont sévèrement réprimés ; les auteurs de quelque incendie que ce soit seront livrés par les membres du Comité local de sécurité du Fokontany aux autorités compétentes sans préjudice de l’application du Vonodina. Mais, lorsque l’auteur de l’incendie demeure inconnu, le Vonodina est applicable au Fokonolona. Dans tous les cas, le Fokonolona est tenu de reboiser le terrain endommagé.

17 D’après l’enquête menée auprès de certains raiamandreny de la Commune de Mahatsinjony.

8 b – La collaboration du Fokonolona avec les comités spéciaux :

Il est à instituer à chaque Fokontany un comité spécial pour l’eau et un autre pour la forêt. 18 Malgré l’existence de ce dernier comité, le Fokonolona peut venir en aide à la dénonciation des malfaiteurs : à l’alerte et à la protection à feu.

§2 – Sécurisation générale :

La plupart des habitants de la Commune de Mahatsinjony se basent pour vivre sur la culture et l’élevage. Ils ne s’inquiètent plus, grâce à l’existence du DMA puisque ceci présente des mesures jugées suffisantes pour sécuriser l’agriculture. De plus, ce Dina moralise le Fokonolona de maintenir l’ordre social et le pousser à travailler de telle sorte que la violence et le chômage soient progressivement diminué

A - La production agricole :

Dans le monde rural, les bovidés sont l’un des principaux biens de la population. C’est pour cette raison que le présent Dina réserve des dispositions assez considérables et sévères pour la sécurité dudit bovidés. IL y aussi des dispositions qui encadrent les cultures en générale, car sachant que l’élevage de bovidés et la culture sont des matières interdépendantes assurant la vie économique rurale.

a – L’importante place réservée à la sécurité de bovidés :

Il est souhaitable que tout parc soit établi suivant la norme 19 , et que les propriétaires soient sensibilisés à la construction d’un « parc commun ». Par ailleurs, afin de mettre en harmonie la circulation du cheptel bovin, ainsi que la vente, certaines prescriptions sont avancées à cet effet : La régularisation de la paperasse et le règlement de la circulation du cheptel bovin.

18 Aux membres de ce comité (président, conseiller, contrôleur, secrétaire) s’ajoutent le policier de l’incendie

19 Parc difficile d’accès aux Dahalo

9 Tout propriétaire doit être en possession d’un « bokin’omby », un passeport de bovidés, un COB ou Certificat d’Origine de Bovidés, un certificat de vaccination, un acte de vente, une photo de chaque bœuf et une autre du propriétaire.

Chaque propriétaire ou éleveur doit inscrire sous peine de l’application du Vonodina, les renseignements utiles sur le signalement de chaque tête de bovidé dans le cahier de contrôle dit « bokin’omby ».

Le « bokin’omby » doit être côté et paraphé par le Chef Administratif d’Arrondissement 20 et établit en quatre exemplaires dont :

- un pour l’intéressé ; - un pour le Fokontany ; - un pour le Chef Administratif d’Arrondissement ; - un pour l’unité de la gendarmerie territorialement compétente ;

Ainsi, nul ne peut prétendre à la propriété d’un bœuf ne figurant pas dans le « bokin’omby », et en cas de déclaration de perte des bœufs non inscrits dans le « bokin’omby », aucune attestation valant autorisation de recherche ne peut être délivrée. De plus, il est à noter que toute modification survenue dans la composition du cheptel au cours de l’année, notamment naissance, mortalité, achat, donation, échange, vente, abattage, vol doivent être portée dans le « bokin’omby ».

Il ne faut pas oublier que l’existence du cahier de contrôle n’est suffisante sans l’obtention du passeport délivré par le Chef Administratif d’Arrondissement et visé par la gendarmerie territorialement compétent 21 . Ceci doit être suivi d’un Certificat d’Origine de bovidés et d’un certificat de vaccination pour faciliter le transfert des animaux.

Pour le contrôle de la circulation, ce qui comprend la transhumance et la commercialisation, il est du devoir du Fokonolona de bien régulariser et maîtriser les papiers y afférents : passeport, COB et autres.

20 Avant, Délégué Administratif d’Arrondissement 21 Modèle type du Dina annexé à la loi 2001 – 004, Article 33 : La circulation du cheptel bovin doit être signalé préalablement auprès des autorités compétentes qui en délivrent une autorisation ou un passeport.

10 Pour la transhumance à l’intérieur du même district, le président du comité local de sécurité du Fokontany délivre une autorisation 22 sur présentation du cahier de contrôle et du troupeau de bœufs. Tandis que pou la transhumance à l’extérieur du district, un passeport auquel est jointe une fiche de signalement des animaux à transférer est délivré par le Chef Administratif d’Arrondissement.

Concernant le déplacement des bœufs destinés à la commercialisation, un passeport avec un complément de passeport est également délivré par le Chef Administratif d’Arrondissement. Le commerce du cheptel bovin ne peut avoir lieu que sur les marchés dits « marchés contrôlés des bestiaux » et dans les zones autorisées par l’autorité compétente. Par conséquent, les bœufs non achetés sur les marchés non contrôlés qui figurent sur le passeport sont présumés d’acquisition frauduleuse.

Lors de l’opération de vente, le vendeur est tenu de transférer le passeport à l’acheteur. La dette convenue au cours du contrat est soumise à une clause spéciale. De plus, le Certificat d’Origine de Bovidés tient un rôle essentiel quant au décès et à l’abattage du bœuf.

. b – La sécurisation de l’agriculture :

A part l’élevage, les habitants de la Commune s’adonnent à l’agriculture. L’aide à l’installation de la paix est, donc, cruciale pour eux, du fait de l’insécurisation foncière dans leur exploitation agricole. A cela, il est institué au niveau de chaque Fokontany un comité spécial pour le règlement du litige foncier 23 . Ce qui affecte tous les fonds de terre non titrés y compris l’héritage, les legs, les terrains mis en valeur non titrés. Certes, il y a le service domanial responsable de l’affaire relative à la propriété foncière, mais le DMA établit un comité spécial qui peut collaborer avec ce service. En effet, le comité se renseigne. A cet égard, le comité s’intéresse au différend résultant de :

- L’introduction abusive dans le fonds litigieux ;

22 Modèle type du Dina annexé à la loi 2001 – 004 du même article : L’autorisation précise les différents lieus de passage et de transhumance. Elle doit recevoir le visa des autorités territorialement compétentes. 23 D’après l’enquête effectuée auprès le président du Comité Exécutif du Dina de la Commune et un membre du Comité Exécutif du Dina du Fokontany d’Andranolava, le litige foncier est un problème majeur local, voire interminable.

11 - La destruction des récoltes et des plantes sur le terrain d’autrui 24 ; - L’insulte et l’atteinte à l’intégrité physique et/ou à la vie suite au différend foncier ;

A cet état de chose, si l’affaire est introduite au Comité Exécutif du Dina, le Conseil spécial organise Assemblée générale pour effectuer une audition publique. Le procès continue jusqu’à la sortie d’une décision finale.

B - La lutte contre la violence et le chômage :

Pour une raison de sécurité, le DMA présente un espace normatif pour la sensibilisation du Fokonolona à réduire le taux de violence et de chômage. En effet, certains aspects sont à éviter : l’atteinte à l’intégrité physique, à la vie et a l’ordre public ; l’analphabétisme ; l’oisiveté 25 .

a – L’atteinte à l’intégrité physique, à la vie et à l’ordre public :

Afin d’éviter l’atteinte à l’intégrité physique , à la vie et à l’ordre public , le DMA commence par l’interdiction du port d’armes non autorisé et aux stupéfiants et prévient toute tentative de désordre sur les marchés publics et lors des fêtes .

Ce qui fait l’objet d’un registre spécial pour enregistrer les armes appartenant à chaque ménage. Dans tous les cas, toute personne désirant acquérir, détenir et porter des armes à feu ou armes blanches doit se conformer aux procédures prévues par les dispositions de la loi n°60-011 du 22 Juillet 1969 et du Décret n°70-041 du 13 Janvier 1970 :

« Seules les personnes régulièrement autorisées peuvent acquérir et détenir de l’armement. L’acquisition s’effectue par : achat dans le commerce ; transaction entre particuliers et dévolution successorale. Seules les personnes majeures , dont l’honorabilité est certaine et dont le comportement n’a donné lieu à aucune

24 Modèle type du Dina annexé à la loi 2001 – 004 , Article 15 : Toute personne prise en flagrant délit de destruction de cultures ou de récoltes sur pied appartenant à autrui est livrée aux autorités compétentes sans préjudice de l’application de Vonodina . 25 Chap I, VI, VII, X

12 observation défavorable , peuvent être autorisées à acquérir et à détenir de l’armement , sous réserve des dispositions particulières à chaque catégorie et de la réalité des motifs invoqués à l’appui de la demande.

Une même personne ne peut détenir qu’une arme de la première, ou de la deuxième catégorie. Aucune possibilité de cumul entre ces deux catégories n’est autorisée. Le nombre de cartouches accompagnant cette arme ne peut dépasser cinquante. L’acquisition ou la détention est soumise à l’obtention préalable d’une autorisation de détention d’armement.

L’autorisation en cause est : soit une autorisation de détention d’arme ou de parties constitutives d’arme, accordée par le Chef de province du domicile ; soit une autorisation de détention de munitions ou de parties constitutives de munitions, accordée par le sous-préfet de domicile. La décision du Chef de province ou l’autorisation du sous-préfet doit être soumise à l’accord préalable du Ministre dont relèvent les forces armées, lorsqu’elle concerne l’armement de première catégorie. Tout titulaire d’une autorisation de détention d’armement ne peut acquérir l’armement pour lequel l’autorisation est accordée qu’auprès de personnes autorisées à faire le commerce ou à céder de l’armement. Cette autorisation de détention d’arme peut être retirée à tout moment, soit du comportement du titulaire ; soit de circonstances graves justifiées par le maintien de l’ordre public. L’autorisation de détention d’arme doit être renouvelée chaque année, entre le 1 er janvier et le 31 mars de l’année en cours, par le sous-préfet du domicile du titulaire. La délivrance de l’autorisation de détention d’arme et ses renouvellements donnent lieu à la perception d’un droit de timbre conformément au code général de l’enregistrement et du timbre.

De plus, les détenteurs d’arme sont assujettis au paiement d’un impôt dans les conditions fixées par le code général des impôts. Le renouvellement de l’autorisation de détention d’arme ne constitue pas un droit. Le comportement du titulaire durant l’année écoulée intervient pour décider de l’opportunité. Dans les cas de transaction entre particuliers, la décision portant autorisation de détention d’arme précise la quantité de munitions cédée avec l’arme ; elle vaut : autorisation de cession pour le cédant ; autorisation d’acquisition pour l’acquéreur .Les transactions d’armement provenant d’héritage font l’objet de modalités particulières fixées par décret.

Les personnes désireuses de porter une arme de deuxième catégorie doivent adresser une demande d’autorisation de port au Chef de province du lieu de leur domicile ou de leur résidence à défaut de domicile à

13 , par l’intermédiaire du sous-préfet ou du délégué général du Gouvernement, préfet de Tananarive pour cette ville. Une demande de port d’arme peut être présentée simultanément avec une demande d’autorisation de détention d’arme.

Toutefois l’autorisation de port d’arme ne sera délivrée qu’après l’acquisition effective de l’arme. Le sous- préfet ou le délégué général du Gouvernement, préfet de Tananarive, pour cette ville, vérifie la demande d’autorisation de port d’arme valable pour l’année en cours ; fait procéder à une enquête sur la personnalité du requerrant ; transmet la demande avec avis motivé au Chef de province sous couvert du préfet. Le Chef de province vérifie la régularité de la demande ; demande les renseignements complémentaires qu’il estime nécessaires ; statue sur l’opportunité d’accorder l’autorisation de port demandée ; prend éventuellement la décision portant autorisation de port d’arme ; ce document précise le nombre de cartouches dont le port avec l’arme est autorisée ( 16 cartouches au maximum ) ; la fait tenir au délégué général du Gouvernement , préfet de Tananarive pour cette ville ; la fait tenir eu sous-préfet par l’intermédiaire du préfet . Le sous-préfet ou le délégué général du Gouvernement, préfet de Tananarive pour cette ville, remet au bénéficiaire la décision portant autorisation de port d’arme.

Cette autorisation est valable pour l’année civile en cours et pour l’année suivante si elle est accordée entre 1 er et le 31 décembre. Le port des armes et leurs munitions est interdit : dans les salles d’audiences des cours et tribunaux quelle que soit la juridiction, les édifices de cultes, les foires, les marchés, les réunions publiques sous réserve des dispositions prises par les Chefs de province en ce qui concerne les armes de chasse, les salles de spectacles ou de jeux, les bureaux de vote. Dans les autres établissements ouverts au public, tels que cafés, restaurants, banques, les armes de 3è catégorie doivent être démontées ou emballées. Elles peuvent être toutefois déposées en lieu sûr dès l’arrivée du porteur et jusqu’à son départ.

Ainsi, après avoir obtenu l’autorisation légale, la dite personne ne doit en faire déclaration auprès du président du Comité local de sécurité du Fokontany à charge par ce dernier de délivrer un récépissé attestant cette déclaration après inscription sur un registre ad hoc ouvert à cet effet. Par conséquent , la détention et/ou le port d’arme sans autorisation légale sont sanctionnés par le Dina sans préjudice de l’application des dispositions des articles 74 à 79 de la loi n° 69 – 011 du 22 Juillet 1969 . Dans le cas d’espèce, le président du Comité local de sécurité du Fokontany en avise immédiatement le chef d’unité de la gendarmerie la plus proche et en rend

14 compte au représentant de l’Etat territorialement compétent. Ainsi, il est interdit de porter en soi, sauf autorisation, des armes ou des objets tranchants ou perçants tels que poignard, sagaie à travers le village.

Grâce au Dina, tout fournisseur de stupéfiants et tout individu qui s’adonne aux stupéfiants (producteur, vendeur, consommateur) est pris en flagrant délit.

Il est interdit de porter en soi, sauf autorisation, des objets visés supra pendant le jour du marché, sur la voie publique ou tout autre lieu public. Toute personne qui participe à un attroupement provoquant des rixes et des troubles sera prise en flagrant délit. De plus, lors des fêtes, spectacles et manifestations diverses, il est interdit de vendre des boissons alcooliques sur les lieux publics sauf autorisation délivrée par les autorités compétentes. Tout individu pris en flagrant délit d’ivresse publique et manifeste qui trouble l’ordre public sera sanctionné par le Dina sans préjudice de l’application des lois et règlements en la matière.

b – L’analphabétisme et l’oisiveté :

En vue de favoriser la lutte contre la violence et le chômage, le DMA prend des mesures appropriées pour la diminution de l’analphabétisme et l’oisiveté.

Il est de droit pour les enfants atteignant l’âge scolaire, de suivre les études à l’école 26 . C’est la raison pour laquelle que sont institués à chaque établissement le FRAM et le FAF. Ils ont pour attribution de faire une enquête au niveau de Fokontany, en contrôlant l’application de la disposition du DMA relative à l’éducation des enfants. Par conséquent, s’ils constatent l’inobservation de ladite disposition ils feront un rapport auprès de la CISCO territorialement compétente.

Chaque individu doit être en possession d’un passeport, une Carte d’Identité Nationale, une copie d’Acte de naissance, une carte de producteur ou varoha pour les personnes qui ne sont plus scolarisées et un carnet de participation sociale. Ici, nous nous intéressons à ce qui concerne la carte de producteur ou « varoha »27 . En milieu rural toute personne valide âgée de 18 à 60 ans doit posséder une carte de producteur établie et délivrée

26 Constitution révisée du 04 Avril 2007, Titre I, Sous – titre II, article 23 et DUDH article 26. 27 L’article 2 alinéas 3 du DMA

15 par le Maire au vue d’un recensement effectué par les soins du président du comité local de sécurité du Fokontany, ou toute autre carte justifiant de son activité 28 .

Il nous importe de définir que toute personne n’ayant ni une carte de producteur, ni des cultures, ni d’occupation nette, ni même un domicile certain est qualifiée oisive. Ce dernier, de ce fait, a toujours tendance à commettre un flagrant délit 29 . Ainsi qu’entre autres le DMA signale les habitants de prendre garde aux détenus qui s’enfuient du milieu carcérale, soit de façon clandestine, soit de manière abusive.

SECTION II - Collaboration avec la juridiction :

Il est à mettre en accent que le Dina a son régime juridique. A son application, il y a des fois un rapport considérable entre le CED et autorités administratives et judiciaires

§1 - Régime juridique du DMA :

Au début le DMA est une quasi-juridiction. Celui-ci ne pouvait exister que par l’appui d’une loi en vigueur. Il nous importe, ainsi, de savoir sa création jusqu’à son homologation et application, sa structure et son organisation.

A - Création, homologation :

La création de Dina s’aboutit normalement à l’homologation avant son application. A ce titre, On débute d’habitude par l’élaboration et l’adoption

28 Loi N° 2001-004 du 16 Mai 2001 29 - Article 13 : Toute personne qui n’a ni domicile certain, ni moyens de subsistance et qui n’exerce habituellement aucun métier ni profession, ainsi que toute personne prise en flagrant délit d’oisiveté sera contrainte à exécuter des travaux d’intérêt général gratuits au bénéfice de la Commune sans préjudice des peines prévues par l’article 271 du Code Pénal. - Article 16 : Toute personne prise en flagrant délit de maraudage est arrêtée et livrée aux responsables du Fokontany pour être ensuite livrée aux autorités compétentes après établissement d’un procès – verbal . Il est de même toute personne prise en flagrant délit de vol d’animaux domestiques d’autrui.

16 a – Elaboration et adoption :

L’initiative des Dina appartient au Fokonolona et à ses représentants. Tout groupement de personnes peut présenter un projet de Dina aux autorités compétentes pour être soumis au Fokonolona ou à ses représentants. Dans l’élaboration de Dina, le Fokonolona peut faire appel aux élus, aux techniciens de l’administration territoriale, au tribunal de l’ordre judiciaire et aux forces de l’ordre territorialement compétentes. Au niveau d’un hameau, d’un village ou d’un Fokontany, le Dina est adopté à la majorité des membres du Fokonolona.

Tout Dina applicable au niveau d’une Commune est adopté à la majorité des représentants dûment désignés par l’ensemble des membres du Fokonolona de chaque hameau, de chaque village et de chaque Fokontany et ceux désignés par le Conseil de la Commune parmi ses membres.

Tout Dina applicable au niveau d’un District, d’une Région est adopté par délibérations concordantes prises par la majorité des représentants visés ci-dessus au niveau de la Commune. C’est ainsi que le DMA adopté le 20 Mars 2007 est l’œuvre d’une Assemblée générale des représentants des entités et structures locales et régionales ,ainsi que des responsables des services déconcentrés de l’Etat directement concerné. Dans cette adoption, y participent précisément les représentants et membres des Fokonolona, les présidents des comités exécutifs de l’ancien Dina, les raiamandreny et notables, présidents de Fokontany, Maires et Chefs de District, Chefs de services déconcentrés concernés, les sociétés civiles représentatives, ainsi que les membres de l’Organisme Mixte de Conception ou OMC de Fianarantsoa.

Si c’est l’élaboration et l’adoption du DMA, comment se déroule son homologation et son application ?

b – Homologation et application :

En principe, le Dina ne revêt une force exécutoire qu’après son homologation par le tribunal de l’ordre judiciaire compétent ou la Cour d’Appel, ainsi que sa publication par voie d’affichage, de « kabary » ou par tout autre mode de publicité.

Dans les trente (30) jours suivant son adoption, le projet de Dina est transmis par les soins du Maire au Conseil municipal ou communal. Le Conseil dispose d’un délai de quinze (15) jours à compter de la date de

17 réception du projet de Dina pour émettre son avis et le transmettre au représentant de l’Etat. Ce dernier fait parvenir le projet de Dina assorti de son avis au tribunal de l’ordre judiciaire territorialement compétent dans un délai de quinze (15) jours. Ce délai court à compter de la date de réception du projet de Dina. Le dossier doit être communiqué au Procureur de la République pour ses conclusions écrites dans le délai de trois (03) jours de sa réception au Parquet. Le Président du Tribunal de Première Instance territorialement compétent ou le juge qui le remplace doit statuer suivant la procédure de référé.

Il est à signaler que le refus d’homologation d’un Dina doit être motivé. Dans tous les cas, les décisions du tribunal territorialement compétent sont susceptibles d’Appel, et ceci doit suivre la procédure d’Appel. La décision d’Appel, en tout état de cause, n’est pas susceptible de pourvoi en cassation. Le Dina homologué est déposé dans chaque village et au bureau du Fokontany pour être consulté par le public.

Aussi, après être communiqué au Monsieur le procureur de la République, près le Tribunal de Première Instance de Fianarantsoa, le 18 Juin 2007, le dossier du DMA est homologué par le Président du Tribunal de Première Instance de Fianarantsoa. Cette homologation a fait l’objet d’une Ordonnance

Régulièrement homologué, le Dinam-paritra s’applique immédiatement sans préjudice des poursuites pénales. Dans tous les cas, les actions en réparation civile sont indépendantes des actions pénales.

Comme le DMA est fait pour tous les habitants dit « Mpiray Dina »30 dans la Région de la Haute Matsiatra , après avis de l’OMC District , il est également applicable dans tous les sept (07) Fokontany de la Commune de Mahatsinjony , District de Lalangiana .

Toutefois, le Mpiray Dina ne peut, en aucun cas, intervenir lors des affaires prises exclusivement par les unités de la gendarmerie.

En comparaison avec les sanctions pénales, le condamné par le Mpiray Dina ou par le Fokonolona est passible de l’exécution de réparations appelée « VONODINA », dans les huit (08) jours à compter du PV 31

30 Selon l’article 74 du DMA, le Mpiray Dina se définit comme l’ensemble de tous les habitants de la Région de la Haute Matsiatra comprenant ceux des 5 Districts et des 82 Communes et leurs Fokontany 31 Voir infra

18 d’application du Vonodina. Pour ce faire le « KABARY » est traditionnellement un outil pour le règlement de l’affaire du Dina.

B - Structure et organisation :

Tout d’abord, il faut une constitution des personnels du DMA et on va mettre clairement l’éthique de leur travail pour assurer le bon fonctionnement dudit DMA.

a – Le Comité Exécutif du Dina ou CED :

Pour l’application d’un Dina régulièrement établi , il est institué au niveau de chaque Fokontany , de chaque Commune et de chaque District d’une même Région un Comité appelé « Comité Exécutif du Dina » dans les conditions fixées par la loi n°2001 – 004 du 27 Juillet 2001 . Selon le cas, ce Comité est chargé d’appliquer le Dina entre :

- Membres du Fokonolona d’un même Fokontany ; - Membres du Fokonolona de deux ou plusieurs Fokontany d’une même Commune ; - Membres du Fokonolona de deux ou plusieurs Communes d’un même District ; - Membres de deux ou plusieurs Districts d’une même Région ;

En principe, pour la constitution des CED, le Fokonolona ou l’ensemble de ses représentants à chaque niveau procèdent à l’élection des membres du bureau du CED.

- Un président, - Un Vice-président, - Un trésorier, - Un Vice trésorier, - Un secrétaire, - Des conseillers aux nombres fixés par l’Article 88 alinéa 2 du DMA (deux pour chaque Fokontany, Commune et District et quatre pour la Région) 32

32 Voir Annexe 1

19 Les membres du bureau exécutif du Dina sont élus parmi les membres du Fokonolona. Une liste arrêtée par l’autorité administrative territorialement compétente constate l’élection desdites personnalité dont la durée du mandat est de un an renouvelable.

L’article 88 du DMA figure certains organes subsidiaires institués au niveau de la Commune et du District :

- Pour la Commune, il faut un Comité de contrôle et de coordination de l’application du DMA - Quant au District, à part le Comité de contrôle, il y a un organe responsable de l’hébergement, un autre pour le contrôle du bokin’omby (deux fois par an) et du document émanant du CAA et du Service Elevage et du Vétérinaire mandataire.

Le DMA est établi dans l’ambition collective de parvenir à l’harmonisation de la vie en société. A cette fin, tous les organes concernés s’efforcent de rechercher les moyens dans la mesure où ils esquissent une piste comportementale sur laquelle doivent marcher les membres du CED. A cet égard, ce dernier doit 33 :

- se plier à la règle encadrant la vérité : être intègre et ayant la crainte de Dieu ; être impartial34 ; - garder la dignité humaine : être délivré de l’ivresse ; - être capable à l’audition des uns et des autres ; - être ouvert à tout le monde ; - avoir l’esprit d’équipe.

Les manquements graves commis par les membres feront l’objet d’une sanction applicable à cet effet :

« Tout membre du CED ayant commis des fautes graves dans l’exercice de ses responsabilités est démis d’office de ses fonctions sans préjudice des poursuites judiciaires. Sont notamment considérées comme fautes graves les cas d’absences répétées non justifiées aux réunions du Comité. Ladite démission d’office est constatée par décision du CAA ou du représentant de l’Etat territorialement compétent conformément à la

33 D’après la Formation effectuée par Monsieur le DAGT de la Région de la Haute Matsiatra du 23 Avril 2OO8 au palais de Région. 34 Il est interdit à tout membre du Comité de prendre part à la délibération d’une affaire qui le concerne ou met en cause les membres de sa famille (Article 25 de la loi n°2001 – 004).

20 délibération du CED et du Mpiray Dina. Par ailleurs , le délit de corruption est refusée par le Dina , car en tout état de cause, toute forme de rétribution, de rémunération, de don en nature demeure formellement interdite pour les autorités administratives, judiciaires, les élus et les forces de l’ordre dans le cadre de l’application des Dina. Celui qui aura reçu ou offert des différentes formes de ces dons sera puni de deux à dix ans d’emprisonnement et d’une amende obligatoire de 3 000 à 300 000 Ariary ».

Par ailleurs, tout détournement, toute destruction, toute aliénation des biens objet du litige, demeurent formellement interdits jusqu’à ce que le CED ou le tribunal ait vidé sa saisine, sous peine des sanctions prévues à l’article 400 et suivants du Code pénal.

b – Attribution et fonctionnement35 :

Concernant leur attribution, celle-ci se présente, selon le titre du personnel : Le président, le Vice- président, le trésorier, le secrétaire, les conseillers, le commissaire au compte :

Quant au Président, il est effectivement le premier responsable de l’application du Dinam-paritra. Il lui est attribué de présider la séance de l’assemblée générale. De plus, il tient la fonction de l’Ordonnateur en ce sens qu’il effectue les dépenses relatives au fonctionnement du comité avec le trésorier et les signent ensemble.

Le Vice-président est le mandataire du Président en cas d’absence de ce dernier. De sa mission, il prépare toutes les tâches nécessaires avant le kabary et il coordonne la surveillance systématique et journalière du village.

Le trésorier a pour tâche de comptabiliser la recette et la dépense du Comité et d’établir un rapport y afférent. Tandis que le secrétaire prépare et envoie la convocation des parties à l’affaire ; il lui est attribué d’établir le PV.

Les Conseillers ont pour tâche de communiquer ou de circuler aux alentours du village. Ainsi, ils sensibilisent les habitants au sujet des différents documents utiles conformément aux articles 3 et 11 du présent Dinam-paritra ; ils discutent et proposent des suggestions.

35 Formation au palais de Région ; Article 90-91 du DMA

21 Le Commissaire au compte, organe non visé dans le DMA, n’a qu’à faire un rapport mensuel du budget du Comité.

Lorsqu’on parle encore de la structure et organisation du DMA ; il ne faut pas oublier que le budget de fonctionnement y tient un rôle inséparable. On va voir, alors, en tant que budget la recette et la charge prise durant ce fonctionnement.

Pour ce qui est de la recette, le CED n’a de source budgétaire propre que le Vonodina. Ceci est encaissé directement au denier du CED.

Quant à la charge, les membres du CED perçoivent une indemnité forfaitaire fixée par le Fokonolona ou la Collectivité territorialement décentralisée. Cette indemnité ou charge élémentaire est supportée par la caisse du Dina constituée par le Vonodina et se répartit comme suit :

- Le 1/5 est pour le CED accomplissant le kabary ; - Le 3/5 est pour la partie subissant de l’objet volé et/ou détérioré ; - Le 1/5 est donné à la victime de blessure et/ou à la famille du décès durant le moment du pistage des malfaiteurs ;

Il est à noter que le 1/5 offert au CED doit se répartir comme suit:

- 30% pour le « mpizaka » ; - 30% pour le Mpiray Dina ; - 20% pour les autorités concernées (ex : le Maire) et l’agent du service de la gendarmerie ; - 20% pour la prévision et l’approvisionnement des pisteurs des voleurs.

Il est à remarquer que, pour quelque raison que se soit, le Comité de l’incendie et les policiers de l’incendie ne perçoivent aucune indemnité.

Les dépenses relatives au fonctionnement du CED sont prises en charges par la caisse du Dina ou la Collectivité territoriale décentralisée, selon le cas, ainsi que les frais occasionnés par le pistage des traces des

22 voleurs, notamment les repas des pisteurs 36 . Toutefois, les villages environnants où passent les pisteurs sont invités de préparer la provision pour eux 37 .

§2 – Rapport entre CED et les autorités administratives et judiciaires :

Le CED pourrait faire appel aux autorités administratives et judiciaires et à la Force de l’ordre dans les cas les plus précis.

A - CED et autorités administratives et judiciaires :

En tant que facilitateur de la tâche du CED, les autorités administratives peuvent venir en aide sur l’affaire concernant le Dinam-paritra. Il y a, en outre, une nécessaire collaboration entre CED et autorités judiciaires.

a – CED et autorités administratives :

Ici, les autorités en question sont le Chef de Fokontany, le Maire, Le Chef de District et le Chef de Région ou leurs représentants légalement autorisés en cas d’absence.

Comme toutes ces autorités sont considérées comme « raiamandreny », le CED ne peut en aucun cas entamer sa fonction sans préalablement obtenir l’autorisation desdites autorités. Leur présence est de plus en plus indispensable durant le « kabary ». Ainsi, il est extraordinaire que si les « raiamandreny » ne sont pas au courant, avant et après, de l’affaire mise au service du CED.

En tant que facilitateur de ce service, ils introduisent ledit « kabary » et peuvent fournir au préalable les renseignements nécessaires à l’affaire.

36 Art 28 de la loi n° 2001 – 004 et art 37 du Modèle Type de Dina annexé à cette loi 37 Art 14 du DMA

23 b – CED et autorités judiciaires :

La juridiction judiciaire peut avoir besoin du CED, lors de la recherche des renseignements sur une affaire, surtout en ce qui concerne le crime. Cette recherche est appelée « enquête préliminaire ». Pour l’effectuer, l’autorité judiciaire consulte le Chef de Fokontany et les membres du CED. De plus, il est à noter que, si la partie demanderesse introduit l’affaire devant à la fois au CED et à la juridiction judiciaire, ces deux organismes ne peuvent s’agir de manière contradictoire, et au moment de la décision finale, l’autorité judiciaire doit surseoir à statuer jusqu’à ce que le CED décide. Et ce pour raison de rendre la décision de la première plus légère par rapport à celle du second.

B – CED et Force de l’ordre :

Certes le concours de la Force de l’ordre est nécessaire pour apaiser l’ambiance défavorable lors du règlement de l’affaire devant le CED, mais il y a, à part, la part inoubliable du quartier mobile.

a – Attribution du quartier mobile et de l’autorité administrative :

Avant d’effectuer le « kabary » , il est attribué aux autorités administratives , par exemple le Chef de Fokontany , le Maire et autres selon le cas , et au quartier mobile de fouiller s’il y a armement aux parties à l’affaire et à l’assistance.

b – Collaboration entre CED et Force de l’ordre :

Le recours à l’encadrement de l’agent de la sécurité publique est présumé indispensable lorsque le CED prévoit un éventuel atmosphère gravement tendu entre les parties pendant le « kabary ».D’ailleurs, pour la plus ample prévention aux malfaiteurs, la gendarmerie peut solliciter le service du CED. C’est le cas par exemple pour le « dahalo » déjà détenu. Il en est de même que le Fokonolona demande au CED de statuer sur l’affaire dudit « dahalo » lorsqu’il s’estime non satisfait à la détention préventive effectuée par la gendarmerie.

24 CHAPITRE II – LA MISE EN ŒUVRE DU VONODINA :

Sans être clairement défini dans le DMA, le Vonodina s’explique soit par la restitution et compensation, soit par une amende. Mais dans certains cas, un condamné pourrait être frappé des deux sanctions.

En tant que Chapitre final, le Vonodina occupe un rôle très crucial dans le règlement de l’affaire mise au service du CED. Si éventuellement, les paries à l’affaire ou l’une d’entre elles ne sont pas satisfaites de la décision du CED, elles pourront avoir recours à la juridiction. On va voir tout de suite dans la Section I le règlement de litige et dans Section suivante le recours à la juridiction.

Section I : Règlement de litige :

Durant le règlement de l’affaire concernant le Dina, le CED ne peut décider seul sans l’assistance du Mpiray Dina, c'est-à-dire l’Assemblée générale du Fokonolona, car le Dina est la justice du Fokonolona. A cet égard, ce dernier peut, de plein droit, donner son avis lors de la délibération du CED avant de prononcer les mesures ou sanctions données au coupable.

§1 - Procédure :

Cette procédure se déroule comme la procédure judiciaire tout en commençant par l’introduction et suivi de l’instruction et la délibération et s’achève par la décision de mise en œuvre du Vonodina.

A – Introduction et instruction de l’affaire :

Le CED ne peut, en principe, statuer l’affaire qu’après avoir saisi par une requête et être autorisé par l’autorité locale d’effectuer le kabary . Ceci comprend l’introduction, l’instruction, la délibération et la décision.

25 a – L’introduction :

Quant à l’introduction, le CED est saisi par une requête au président. Il est acceptable comme requérant une personne, groupe de personnes, représentants .Constatée par une inscription sur un registre ad hoc contre délivrance d’un récépissé au demandeur, la requête doit figurer les renseignements suivants :

- Numéro, heure et date de la demande ; - Nom et prénoms, adresse du requérant et de la partie adverse - Objet et motif de la requête (dans le cadre des onze chapitres du DMA) - Signature.

Les parties sont avisées par convocation écrite de la part président du CED, quinze (15) jours au moins avant le jour fixé pour l’instruction de l’affaire. Il est à signaler, de toutes les façons qu’avant cette convocation, le CED doit adresser une demande d’une Assemblée générale ou kabary fototra aux autorités locales et compétentes (au Chefs de Fokontany et au Chef de District)

b – L’instruction :

Pour ce qui est de l’instruction de l’affaire, la procédure d’application du Dina doit s’effectuer de manière contradictoire 38 . Néanmoins, l’absence de l’une des parties résultant d’une mauvaise foi ou de la détention provisoire par décision du juge ne saurait faire obstacle au déroulement de la procédure d’application du Dina.

L’Assemblée générale statue dans un délai de huit (08) jours au moins et trente (30) jours au plus à compter de la date du récépissé. Cette séance présidée par le président du CED ou le Vice président commence par l’enregistrement des coordonnées des parties, tout en respectant le règlement régissant l’enquête ci-après :

- Le tour de parole doit préalablement être autorisé ; - Toutes les questions ou « F » posées et les réponses ou « V » sont à enregistrer ;

38 Selon la formation des CED des Districts ayant été lieu au palais de Région de la Haute Matsiatra , le 23 Avril 2008 , cette contradiction doit s’effectuer en audience publique , c'est-à-dire qu’ en présence des Mpiray Dina .

26 - Les 99% de la parole des parties sont, autant que possible, à copier ; - Lecture après avoir attendu l’une des parties ou tiers personne ; - Conclusion ; - Confrontation des questions entre les parties et l’assistance ; - Signatures des parties et trois représentants du CED compétent pour authenticité du PV.

Quoi qu’il en soit, le règlement de l’affaire n’aboutit à rien que si les dossiers soient mis en état

B – Délibération et décision :

Après avoir effectué l’introduction et l’instruction de l’affaire, le CED se retire de l’assemblée générale pour se mettre à une phase de délibération 39 avant d’émettre la décision.

a – La délibération :

Aucune autorité administrative, judiciaire, autorité investie d’un mandat électif, ni membres des forces de l’ordre ne doivent intervenir lors de la délibération.

La délibération est déclarée par le biais du kabary . On attend les Mpiray Dina pour l’accorder ou la refuser. Le nombre nécessaire pour l’accorder c’est la moitié des Mpiray Dina .A cet effet, il faut une fiche de présence afin de justifier le quorum.

b – La décision et PV :

Par la suite de la délibération, si la partie défenderesse est vraiment coupable il lui sera déclarée publiquement le Vonodina relatif à sa culpabilité ; Ce Vonodina doit immédiatement être enregistré dans le cahier de délibération dit « bokin’ny fanapahana » signé par les membres du CED présents, côté et paraphé par le CAA ou le représentant de l’Etat territorialement compétent ou les élus, et où sont consignés les PV.

39 Celle – ci se déroule à huit clos

27 Le délai respectif de l’exécution de Vonodina est de huit (08) jours à compter de l’enregistrement de la délibération.

Tout déroulement du règlement de l’affaire doit faire l’objet du PV.

Dès l’introduction de l’affaire jusqu’à la délibération, le PV joue le rôle plus prépondérant. A cela, le Fokonolona et le secrétaire du CED peuvent s’entraider.

En tête du PV, il faut mentionner le timbre 40 , les noms et prénoms des CED compétents et présents durant le règlement de l’affaire, ainsi que le nom du représentant de l’Etat ou de la Collectivité décentralisée présent pendant la séance, par exemple le DAGT.

Le PV doit contenir, par ailleurs, l’infraction du coupable, le débat à huit clos du CED, le Vonodina à appliquer qu’il soit en argent ou en nature, la prolongation du délai du Vonodina demandée par la partie condamnée, la délibération, les signatures du coupable et le chef du taribahy , et enfin la répartition du Vonodina entre les membres du bureau du CED. Ce PV établi en bonne et due forme est adressé au représentant de l’Etat, ay Tribunal compétant, aux élus et notifié à chacune des parties.

Si la teneur du PV est floue ou incomplète, ceci est qualifié d’« insuffisance de charge ». De plus, portée en main d’une personne parmi les Mpiray Dina, une copie de ce PV est adressée au représentant de l’Etat, au tribunal territorialement compétent, aux élus et notifiée à chacune des parties.

Il serait mieux de préciser qu’à côté du PV, il doit y avoir sept (07) cahiers différents pour enregistrer

- les requêtes ; - les récépissés de la requête ; - les affaires touchant le DMA ; - les délibérations ; - les opérations financières du CED ; - la réunion du CED et l’assemblée générale du Fokonolona ;

40 La Région , le District , la Commune , le Fokontany

28 - les courriers (départ et arrivée)

§2 - Les mesures prises ou sanctions :

Toute infraction est passible d’une sanction appropriée suivant son degré.

A - Concernant le vol :

En général, le DMA divise le vol en deux grandes parties : l’un le vol de bovidés tandis que l’autre le « hala-botry ».

a – Le vol de bovidés :

Pour ce qui est du vol de bovidés, nous allons entrer un peu plus en détail les éléments générateurs qui favorisent ce vol :

Un de ces éléments c’est l’établissement du parc non conforme à la norme. Chaque propriétaire en responsable lors de la disparition du bœuf et de la l’effraction du « dahalo » au parc.

Ensuite, le non vigilance d’une personne et même d’un village au contrôle des passages généralement obligés du cheptel bovin appelés « kizo » rend difficile de trouver les traces des voleurs et les bœufs volés.

Par ailleurs, la non effectivité du rôle de « kalony » fragilise la surveillance du village, car tous les hommes valides âgés de 18 à 50 ans constituant de ladite « kalony » ont le devoir d’effectuer des rondes surtout pendant la nuit .De plus, le désintéressement à l’alerte et à la poursuite des voleurs et bœufs volés facilitent à l’acheminement de leur disparition. Il est écrit à cet effet que « le village ayant entendu l’alerte a le devoir de le transmettre sans tarder aux autres villages environnants. Les hommes valides de ce village ont le devoir de procéder immédiatement au pistage des traces des voleurs. Ils ne peuvent s’en soustraire qu’en cas de maladie ou de force majeure.

29 Enfin, l’absence de sévérité au document relatif à la propriété du bœuf rend la circulation de bovidés irrégulière. A cet égard, le Modèle Type de Dina stipule que : « Chaque propriétaire ou éleveur doit inscrire, sous peine de l’application du « vonodina », les renseignements utiles sur le signalement de chaque tête de bovidés dans le cahier de contrôle dit « bokin’omby ». Ce « bokin’omby » doit coté et paraphé par le délégué administratif d’arrondissement et établit en quatre exemplaires dont : un pour intéressé ; un pour le Fokontany ; un pour le Délégué administratif d’arrondissement ; un pour l’unité de la gendarmerie territorialement compétent. L’inobservation de ces dispositions entraîne la mise en fourrière des boeufs non déclarés et l’application du Vonodina. Nul ne peut prétendre à la propriété d’un bœuf ne figurant dans son « bokin’omby ». En cas de déclarations des bœufs non inscrits dans le « bokin’omby », aucune attestation valant autorisation de recherche ne peut être délivrée. Toute modification survenue dans la composition du cheptel au cours de l’année, notamment naissance, achat, donation, échange, vente, abattage, vol, doit être portée dans le bokin’omby ».

L’inobservation des dispositions ci-dessus entraîne l’application du Vonodina pouvant aller de 5.000 Ar jusqu’à 400.000 Ar et autres mesures applicable suivant l’infraction commise. Et par application des dispositions de la loi portant réglementation générale des « Dina » , tout voleur de bœufs ou tout complice de voleurs de bœufs doivent restituer aux propriétaires les bœufs volés ou compléter le nombre manquant sans préjudice de l’application du Vonodina et des poursuites pénales.

Si on va parler, par la suite, du deuxième type de vol qu’est « le hala-botry », on essaie de trouver entre autres les facteurs de ce vol et le cas le plus fréquent dans la Commune de Mahatsinjony.

b – Le hala-botry :

D’après le renseignement obtenu de cette Commune, le défaut de la carte de producteur et le délit d’oisiveté sont les deux traits les plus gigantesques qui mènent les habitants à commettre du « hala-botry » tel que le vol de poulaillers et cultures. Dans ce cas, le Fokonolona ne tente pas encore de porter l’affaire devant le CED, mais il préfère de la régler à l’amiable et de prévenir que lors de la récidive, le Dina sera prêt pour une meilleure sanction.

30 B - Diverses origines d’insécurité sociale :

Il serait mieux d’avancer que les origines d’insécurité sociale se concentrent aux points suivants : le défaut des documents d’identité ; la violence et ses sources, l’anaphabetisme ; le drogue et stupéfiants ; le bouleversement de l’environnement ; l’omission d’asseoir certaines Institutions importantes, le litige foncier. Nous allons maintenant, essayer de les développer une à une :

a – Le défaut de certains documents utiles :

D’abord , le défaut des documents d’identité ci-après rend une personne ou une famille suspecte , car sa situation vis-à-vis la société en est également irrégulière : livret de famille ; passeport ; registre des étrangers ( l’omission d’y inscrire ou de s’y inscrire ) ; registre des hommes valides aux opérations de surveillance du village ; carte d’identité nationale ; copie d’Acte de Naissance ; carnet de participation sociale ; carte de producteur ; registre du Fokontany ( omission de s’y inscrire ) .

b – La violence et autres infractions :

Il est incontestable que la violence due aux infractions suivantes entraîne une perturbation sociale : détention illégale d’armes à feu ; non inscription d’armes à feu dans le registre y afférent ; port d’armes à feu et armes tranchants pendant le jour du marché , des fêtes et manifestations diverses ; mouvements provoquant des troubles et confrontations sociaux ; ivresse pendant le jour du marché , des fêtes et manifestations diverses ; hébergement d’un détenu non muni d’une lettre de liberté provisoire ; hébergement d’une personne oisive sans passeport ; libération illégale d’un détenu ; insulte ; coups et blessures volontaires ; meurtre volontaire.

Ensuite, il se peut que l’analphabétisme puisse être un élément nuisible à la sécurité. En effet, lorsque les enfants atteignent l’âge scolaire et n’entrent pas à l’école, ils deviendraient plus tard oisifs ou délinquants. D’après certaines dispositions sévères du présent Dinam-paritra, le FRAM et le FAF ont pour mission de se renseigner auprès de chaque Fokontany sur les enfants atteignant l’âge scolaire mais non scolarisés sans motif valable.

31 Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la drogue et le stupéfiant jouent un grand rôle dans le bouleversement de la paix sociale. Le DMA est tellement négatif de toute activité à cet effet, telle que culture, trafic, utilisation (consommation, piqûre, etc …).

De plus, l’environnement dégradé devient un problème majeur dans le monde rural et pourquoi pas le monde entier. Heureusement , le Dinam-paritra n’en est pas passif de lutter contre les actes résultant le bouleversement de l’environnement énumérés suivant : obstruction des étangs , des vannes de distribution ; destruction des canaux d’irrigation , des barrages , des matériaux et infrastructures de l’eau , des bornes fontaines , puits et château d’eau ; dégradation de l’eau à proximité de la forêt ; pollution de puits , château d’eau ; intoxication des produits d’eau douce ; feu de brousse ; omission de lutter contre l’incendie .

Enfin, le défaut de personnels oeuvrant le Dina au sein de chaque niveau administratif est un grand obstacle pour son fonctionnement. Ainsi, il faut des comités spéciaux en la matière, entre autres le comité spécial pour l’eau, pour l’incendie et pour le règlement du différend foncier ; comité de réseau ; CED et comité de contrôle et de coordination pour chaque niveau. Il est à noter qu’au dessus de tout, le litige foncier devient une grande question dans la Commune de Mahatsinjony. Mais jusqu’ à présent, les parties aux litiges ne soumettent pas leur affaire au CED, elles préfèrent la régler auprès du Maire et le Chef de Fokontany 41 .

Toutes ces origines d’insécurité mentionnées ci-dessus feront l’objet de Vonodina pouvant aller de 5 000Ar jusqu’à 200 000 Ar et autres mesures jugées applicables. 42

Section II - Recours à la juridiction :

D’un certain cas, le concours du CED avec la Force publique et le tribunal judiciaire est nécessaire dans l’application du Vonodina

41 Voir Annexe 2 42 Voir Annexe 3

32 §1 - Recours à la force publique ou agent de défense :

A ce sujet, l’exécution forcée et le la défense due au dénonciateur sont les deux choses pour lesquelles le CED a besoin de l’agent de la force publique.

A - La réquisition et l’exécution forcée :

La réquisition en question et l’exécution forcée est nécessaire dans l’application du Vonodina surtout lorsque le condamné refuse la décision du CED.

a – L’autorité investie de la réquisition :

Pour assurer le maintien ou le rétablissement de l’ordre public, le représentant de l’Etat territorialement compétent, peut faire appel à la police nationale ou le cas échéant, requérir, dans les formes réglementaires, les unités de la gendarmerie et de l’armée stationnées dans sa prescription.

b – Exécution forcée pour refus de la décision du CED :

En cas de refus d’exécution, le Comité Exécutif du Dina notifie au(x) récalcitrant qu’il sera procédé à l’exécution forcée du Vonodina. A cet effet, le représentant de l’Etat requiert, sans délai, dès qu’il aura reçu notification du refus du Dina, les forces de l’ordre en vue de l’exécution forcée du Vonodina.

B - La défense due au dénonciateur :

Au cours de la recherche du malfaiteur, la dénonciation aide le Fokonolona à découvrir la réalité. A ce titre, le dénonciateur a besoin d’être protégé par la Force publique face à l’éventuelle attaque dudit malfaiteur 43 .

43 D’après l’émission sur la Radio TSIRY, interview faite par un personnel de la Radio, Monsieur RAMIANDRISOA, auprès du DAGT, Monsieur RANARISON.

33 a – La contrainte de la dénonciation :

Toute personne ayant connaissance d’un vol de boeufs doit en aviser immédiatement le Chef du Fokontany à charge par ce dernier d’en informer le Fokonolona. Car il est stipulé que : « Est considéré comme voleur de bœufs et sanctionné comme tel par le Dina quiconque connaissant l’auteur d’un vol de bœufs ne l’aura pas dénoncé aux autorités, ou, connaissant le lieu de son refuge, ne l’aura pas signalé, sans préjudice des sanctions pénales prévues par les lois en vigueur ».

b – L’exigence du DMA pour la défense du dénonciateur

Il est écrit que : « Surtout, lors de l’opération du vol de bovidés, la protection du dénonciateur est de plus en plus indispensable ».

§2 - Recours au tribunal judiciaire :

A part l’Etat qui facilite la mise en ouvre du DMA, la juridiction est toujours prête à s’entraider avec le Fokonolona. Ceci pour deux raisons :

A - Pour incompétence du CED 44 :

Le CED n’est forcément pas compétent pour statuer à toutes les affaires soumises à son domaine. A cet effet, on va aborder certaines affaires sur lesquelles le CED doit les passer aux autres autorités.

a – L’affaire douteuse :

En principe, le CED ne peut également statuer sur une affaire douteuse. Par exemple La question conjugale, y inclus le divorce, l’adultère .Le Maire y serait compétent.

44 Formation des CED au palais de Région , le 23 Avril 2008.

34 b – Le crime résultant de la confrontation entre les parties à l’affaire :

Lorsqu’ il y aurait crime au cours du règlement de l’affaire intentée devant le CED, ce dernier doit surseoir à statuer. Il peut passer cette affaire au tribunal judiciaire territorialement compétent.

B - L’Appel :

L’appel, comme on le sait, est un droit reconnu aux parties au procès. Il en est ainsi les deux adversaires à l’affaire du Dina.

a – Pour non satisfaction sur la décision rendue par le CED :

Si l’une des parties s’estime lésée par la décision rendue par le CED, elle peut recourir au tribunal judiciaire du lieu où les faits ont été commis dans un délai de quinze (15) jours à partir de la décision du comité rendue contradictoirement ou à partir de la date de la notification de la décision rendue par défaut. Dans tous les cas, le recours devant le tribunal judiciaire territorialement compétent ne suspend pas l’exécution du Vonodina.

b – Le déroulement de l’appel :

Le dit tribunal statue en premier et dernier ressort dans un délai de trente (30) jours à compter de la date de la réception de la requête. Les débats dirigés par le président ont lieu au chef lieu du District après audition des membres du CED, du représentant de l’Etat territorialement compétent et des élus. A défaut de comparution du défendeur, le Tribunal statue sur pièce.

35

PARTIE II

LES PROBLEMES JURIDIQUES DE LA MISE EN ŒUVRE DU DMA

7 Appliquer la loi n’est pas facile. Ainsi, dans la mise en œuvre du DMA, il peut y avoir des problèmes à rencontrer, surtout sur le plan socio-juridique. Ces problèmes abordent la brusquerie du présent Dina face à la pratique de vie en société, par exemple au niveau de la coutume, de l’éducation et même à l’environnement, sachant que la plupart des habitants de la Commune sont mentalement de bas niveau. Encore à ce sujet, on va remarquer que quant à l’application de ce Dina, il pourrait y avoir non uniquement une confusion de compétence entre les organes manipulateurs, mais aussi une perturbation aux doits et libertés fondamentales des habitants. Quoiqu’il en soit, nous allons essayer de trouver des solutions appropriées à toutes ces questions.

CHAPITRE I – LES IMPACTS SOCIO – JURIDIQUES

Certains points de ce présent Dinam-paritra ont d’impact négatif aussi bien au niveau sociologique et Institutionnel qu’aux droits et libertés fondamentales.

SECTION I - Du point de vue sociologique et institutionnel :

L’application du DMA comme on vient de mentionner a besoin de tact, car il faudrait chercher si celui-ci est adaptable et faisable part rapport au cible, c'est-à-dire la population. Il est aussi important que les différents organes tels que l’OMC, la kalony et les quartiers mobiles soient en entente.

§1 – Le bouleversement de la vie en société :

On constate que certains textes du DMA portent préjudice à la vie sociale des habitants de la Commune rurale de Mahatsinojny, notamment aux us et coutume, et ne s’accordent avec la réalité lorsqu’on parle de l’environnement et le système éducatif.

A – Atteinte aux us et coutume :

On constate que certains textes du Dina pourraient porter préjudice à la considération de la place du « raiamandreny ou personnes âgées » dans la société traditionnelle malagasy.

37 a – La considération du « raiamandreny ou personnes âgées » :

D’après la structure vécue dans le village d’Ankimba, Fokontany de Ranoroahina, Commune de Mahatsinjony, les hommes âgés environ 50 ans sont respectueusement considérés comme « Raiamandreny ». Ils seraient, en effet, exempts de tout travail pouvant dégrader leur honneur social. Ils restent Commandeurs de leurs fils et les jeunes de la famille, lors d’une organisation sociale Et ce, peut être, pour certaines raisons traditionnellement indiscutable. D’un côté, ils ne doivent plus participer aux travaux dépassant leur état physique, entre autres la surveillance systématique du village durant la nuit et la confrontation avec les ennemies comme le dahalo . De l’autre côté, ils ont tendance de garder spontanément leur réputation sociale. A certain âge, les parents étaient dispensés de travaux, ils pourraient se contenter de donner des instructions, des ordres …Et au cours d’une réunion de famille, les chefs de famille, pères d’enfants ne doivent pas normalement se mêler avec les jeunes célibataires qui prennent place à l’Ouest pour donner la priorité aux mariés lesquels trouvent leur place au Nord…. Ce qui est le symbole d’une différence considération entre les raiamandreny et les jeunes au niveau social 45

b – La préjudice causée de certains textes du DMA :

Il est du devoir des hommes valides de 18 à 50 ans d’effectuer aux opérations de pistage des voleurs et des bœufs volés. Seront frappés du Vonodina ceux qui y abandonnent, sans autorisation et motif valable. 46 Il en est de même, que les hommes valides du village ont le devoir de procéder immédiatement au pistage des traces des voleurs. Ils ne peuvent s’en soustraire qu’en cas de maladie ou de cas de force majeure. Ceux qui refusent d’obtempérer à cette prescription seront sanctionnés par le Dina. Toutefois, certaines catégories de personnes, en raison de la nature de leur fonction, notamment les fonctionnaires et personnels des services publics, les hommes en uniforme, peuvent être libérés de cette obligation 47 .

Alors que si pendant le pistage des voleurs et les rondes effectuées lors de la surveillance du village, ils se mêlent avec les jeunes et en conséquence, ladite réputation serait foulée au pied 48 .

45 LE DROIT DE LA FAMILLE / Ernest NJARA à la Faculté de Droit, Université de Fianarantsoa, pages 37 et 38 46 Art 13 du DMA 47 Art 38 du Modèle Type de Dina annexé à la loi 2001 - 004 48 Enquête menée auprès du Chef de Fokontany de Ranoroahina, Commune de Mahatsinjony, Monsieur RAZAFISAMBATRA Raymond Philibert

38 B - La situation environnementale et le système éducatif :

Le DMA incite les gens de la campagne à bien sauvegarder l’environnement et d’envoyer les enfants à l’école en vue de prévoir l’avenir de la génération. Toutefois, la pénurie devient un grand blocage à cet effet.

a - La difficulté liée à l’environnement :

Le charbonnage constitue une source de revenus rapide et complémentaire pour certains ménages ruraux. Les éleveurs, de leur côté optent une solution facile de ranimer les feux de brousse en vue de disposer des pâturages pour leurs troupeaux 49 . La raison en est que la majorité de la population reste dans la pauvreté. Beaucoup ne trouvent que des solutions rapides et faciles pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne.

b - Le système éducatif :

L’insuffisance du personnel enseignant, des matériels et équipements, le mauvais emplacement de certains établissements sont autant de problèmes liés à l’éducation dans la Commune .Nombreux sont les écoles disposant de classe insuffisante, obligeant l’instituteur à relayer dans une journée deux niveaux de classe. Certains ne possèdent pas des tables bancs suffisants pour l’accomplissement de leurs tâches 50 .

En outre, beaucoup d’enfants habitent loin des établissement scolaires, ex : le CEG, et ils vivent dans la famille laquelle n’a que du budget très limité avec insuffisance alimentaire, d’où difficulté pour les parents d’assurer leur éducation 51 .

§2 – Le risque de confusion de compétence :

. Il est institué au niveau national et à l’échelon des collectivités décentralisées certains organismes chargés d’assurer la défense publique ainsi que l’ordre public économique et social. Ces organismes sont appelés OMC ou Organisme Mixte de Conception. Mixte, car il comprend l’ensemble des autorités de la Défense publique et des autorités civiles en vue d’une collaboration pour l’application du Vonodina.

49 PCD 2008 50 PCD 2004, page 32 51 PCD 2008

39 Toutefois, l’OMC ne peut fonctionner sans la part considérable des quartiers mobiles, organes élus par le Fokonolona et le kalony qui s’entraident intimement pour la sécurité villageoise.

A - L’OMC ou Organisme Mixte de Conception 52 :

Ce qui existe à tous les niveaux territoriaux, mais nous ne nous intéressons qu’aux échelons District et c collectivité décentralisée :

a - A l’échelon District :

L’ OMC est composé par :

- Le Chef de District ; - Le Procureur de la République ou le président du Tribunal ; - Le Commandant d’unité de l’armée populaire ; - Le Commandant d’unité de la Gendarmerie ; - Le Commissaire Chef du commissariat de police.

L’Etat – Major mixte opérationnel s’intègre aux éléments sus – mentionnés et comprend :

- Les unités de l’armée populaire, de la gendarmerie ; - Les éléments de la Police nationale.

b - Au niveau de chaque collectivité décentralisée :

Le président du comité exécutif préside l’organisme mixte de conception qui se réunit sur convocation de son président ou de l’un de ses membres. Il peut demander, si besoin est, le concours des représentants des différents ministères.

52 JORDM du 03 Mars 1984, page 541. Décret n°84 – 056

40 L’Etat-Major est tout près de l’OMC pour collaborer afin que ce dernier puisse réaliser sa tâche dans la mise en œuvre de la sécurité publique 53 :

L’OMC :

• Centralise les informations ; • Analyse la situation ; • Donne les directives générales ; • Donne, si les circonstances l’exigent, les directives précises en ce qui concerne le commandement des unités engagées qui restent sous l’encadrement de leur chef respectif. L’élaboration des ordres d’opération et la coordination des actions se font selon le principe de concertation et dans le sens des directives prescrites de l’organisme mixte de conception. • Réalise les moyens complémentaires éventuels ; • Fait exécuter immédiatement les directives décidées s’il estime disposer des moyens nécessaires pour l’accomplissement de la mission par l’Etat – Major opérationnel ;

L’Etat – Major :

Il exécute les directives et les ordres émanant de l’organisme de conception auquel il rend compte des dispositions prises, du déroulement et des résultats de l’opération ;

La responsabilité des actions et l’animation des Etat – Majors opérationnel incombent à la police nationale pour les villes pourvues de commissariat et à la gendarmerie nationale pour les campagnes et les villes non pourvues de commissariat de police. Le pouvoir central et les collectivités décentralisées participent aux dépenses de fonctionnement des OMC et des EM, suivant des modalités qui seront définies par un texte particulier.

53 Articles 4 à 9 du Décret n°84 – 056

41 B – La « kalony » et les « Quartiers Mobiles » :

Au cours de la mise en pratique du DMA , le « kalony » , organe institué en faveur du Dina , et les QM éléments attachés à la sécurité sociale de chaque Fokontany se collaborent inséparablement . a - La kalony :

Un système d’autodéfense villageoise dit « Colonne » est institué au niveau de chaque Fokontany, lequel consiste à faire la participer le Fokonolona à la prévention de tout acte de banditisme ou phénomène dahalo constituant un fléau pour le développement socio-économique. Ainsi, le Fokonolona peut participer également d’une manière effective à la poursuite, à l’appréhension et à l’audition des suspects ou des malfaiteurs selon le cas.

La Colonne consiste à la surveillance systématique et journalière du village , notamment des lieux suspects , effectuée par tout homme valide désigné à tour de rôle par le Chef du Fokontany suivant l’organisation établie par l’Assemblée générale du Fokonolona sur consultation du Comité de vigilance .

Tout homme valide inscrit dans le registre du Fokontany doit prendre part au tour de surveillance, à l’exclusion des fonctionnaires. Le refus à la participation à la kalony expose à la suspicion et par conséquent est passible d’une sanction décidée par l’Assemblée Générale du Fokonolona sur proposition du comité de vigilance.

Dans l’exercice de leur mission, les hommes de la kalony peuvent se munir d’armes à feu ou d’armes blanches.

Tout ménage doit être en possession d’un sifflet et d’une lampe de poche.

Toute personne ayant connaissance d’un vol de bœufs ou d’autre acte de banditisme doit en aviser le Fokonolona lequel doit rendre compte à l’Officier de police judiciaire ou le Service de la gendarmerie le plus proche .Le Fokonolona doit en même temps prendre toutes dispositions nécessaires à la recherche des traces, le recueil de renseignements et l’organisation de poursuite.

42

Les représentants du Fokonolona ont qualité pour entendre les explications des suspects et des témoins recueillies publiquement. Il est dressé un procès-verbal par un citoyen lettré.

Deux membres du Fokonolona dont le Chef de Fokontany assistent à l’audition des suspects par l’officier de police judiciaire.

En cas d’alerte ou « koka », tout homme valide participe obligatoirement à la poursuite des malfaiteurs. La poursuite est organisée comme suit :

- Une première équipe du Fokonolona dite « Voromahery » entame la poursuite dès la première alerte sans tarder ; - Une deuxième équipe dite « Tohana » procède à la formalité des recherches et à la collecte des vivres avant de rejoindre en renfort la première équipe ; - Une troisième équipe dite « Manda » veille à la sécurité du village.

L’équipe de poursuite munie d’un passeport de poursuite peut pénétrer à l’intérieur de toute propriété ou concession et tout établissement.

Quoiqu’il en soit, il est constaté certaines difficultés dans l’application de la kalony soit par non maîtrise de l’arrêté régissant la matière soit par simple réticence des responsables locaux

b - Les QM :

Le Fokonolona, les membres de comité de vigilance et les QM peuvent apporter leur concours à l’organe de la défense publique, selon les modalités définies par l’Etat-major de conception 54 . A cet égard, une formation a été effectuée par LA POLICE NATIONALE et offerte spécialement aux QM sur toutes les étendues du territoire de la Région de la Haute Matsiatra. Elle porte beaucoup tout d’abord sur leur fonction principale, puis l’accomplissement de leur mission et enfin leur stratégie de fonctionnement. A cette fin, ils

54 Décret N°80-056, article 2 alinéas 36 portant modalité de collaboration entre QM et la Force Publique

43 travaillent avec les autorités territorialement compétentes comme le Chef de Fokontany et le Chef d’arrondissement administratif, ainsi qu’avec les autorités judiciaires.

Pour le maintien de l’ordre et la tranquillité publique au sein du Fokontany et l’Arrondissement administratif, il est confié aux QM de :

◘ Apporter son concours aux CAA et Chef de Fokontany ; ◘ Assurer de façon dynamique : . Le garde de village pendant la nuit ; . Le contrôle de la sortie et de l’entrée des individus (registre des étrangers) ; ◘ Assister le Chef de Fokontany dans sa tâche quotidienne. Ex : convocation, etc. ; ◘ Mettre en harmonie le marché public : la propreté, surveillance des malfaiteurs, règlement des querelles, instruction des usagers du marché. ◘ Rapporter sa tâche aux CAA et Chef de Fokontany.

Quant à l’accomplissement de leur mission, il y a une étroite collaboration avec les agents de sécurité et l’Arrondissement administratif. Ainsi entre autres :

- La délivrance de convocation émanant de la Police ou du Tribunal. - La collecte des renseignements et la transmission de ceux-ci aux agents de sécurité : malfaiteurs, vol, etc. … - La poursuite, arrestation des malfaiteurs ; - La livraison des malfaiteurs aux autorités compétentes ; - L’application de la loi régissant la vie au Fokontany. Ex : la propreté, etc. … ; - La surveillance systématique des quartiers surtout la nuit ; - L’organisation journalière de la garde de village pour chaque nuit ;

Il faut que pour l’accomplissement de leur tâche, les QM doivent avoir une bonne stratégie de fonctionnement. Cette stratégie se caractérise premièrement par la prévention, c'est-à-dire l’évitement de toute tentative de désordre dans toutes les localités. Cette mesure préventive est suivie d’une répression dans la mesure où les QM ne peuvent en aucun cas omettre de rechercher, de poursuivre et même d’arrêter les

44 malfaiteurs. Ils doivent, ainsi, agir jusqu’à rétablir l’ordre public. A cette fin, ils se communiquent nécessairement avec les autorités de la défense publiques.

Prévention :

Pour éviter le fléau social sur la circulation des gens, les biens publics, les fêtes et manifestations diverses, les QM doivent prendre certaines mesures :

◦ Service obligatoire de « patrouille » aux endroits fréquemment suspects (jour et nuit) ; ◦ Sensibilisation des habitants sur la réalisation ; ◦ Sauvegarde de la propreté et de l’hygiène aux endroits tels que le marché, la rue, la cour, les canaux et égouts, etc. … ; ◦ Maintien de l’ordre au marché ; ◦ Blocage des infractions ; ◦ Contrôle de la circulation des individus au sein du Fokontany et Arrondissement ; ◦ Contrôle des passeports et bokim-bahiny ; ◦ Dénonciation aux CAA et Chef de Fokontany, puis rapport aux agents de sécurité ;

Répression :

Les QM sont censés les premiers qui connaissent les malfaiteurs au sein de leur Fokontany ou Arrondissement. Sauf le cas de flagrant délit, ils doivent préalablement recevoir un ordre du Tribunal pour procéder à la répression.

Dans la mission de poursuite, les QM ne peuvent pénétrer à l’intérieur d’une maison, d’un lieu de travail ou dans un bar qu’après avoir obtenu la permission.

Recherche :

• Descente sur terrain ; • S’il y lieu, les QM amènent le(s) blessé(s) à l’hôpital ;

45 • Interdiction de toucher aux choses entourant l’endroit où s’est passé le danger ; • Arrestation sans doute des malfaiteurs et de les amener aux agents de sécurité ; • Protection des malfaiteurs arrêtés ; • Collecte des renseignements au cas où les malfaiteurs disparaissent ; • Communication par téléphone aux CAA, Chef de Fokontany et agents de sécurité pour rapporter le fait; • Contact direct aux agents de sécurité en cas de résistance des récalcitrants.

Collecte des renseignements : Les QM ont beaucoup plus besoin d’un tact lors de son travail d’investigation, car des fois ils doivent découvrir les réalités politiques, économiques et sociales. A ce titre, ils ont pour occupation de :

. Assister directement à la réunion et de constater l’attroupement ou grève, etc. . Savoir faire parler ; . Avoir l’art d’espionner ; . Chercher un informateur ; . Utiliser un appareil enregistreur ; . Faire le sondage d’opinion publique ;

Les renseignements ainsi collectés s’adressent aux autorités concernées telles que le Chef d’Arrondissement Administratif, le Chef de Fokontany, et la Force publique. Par exemple les renseignements concernant un trafic de drogues et stupéfiants ; le vol ou l’effraction se passant au sein du Fokontany ou à l’extérieur ; une ou des personnes suspectes ; etc. …

Il est à signaler que le dénonciateur des renseignements a droit à la protection.

Autres occupations soumises aux QM :

○ Adresser un courrier aux agents de sécurité et délivrer la convocation de la part de ces derniers ; ○ Régler les petites querelles avec le Chef de Fokontany ; ○ Faire respecter la loi en vigueur et le Dina au sein du Fokontany

46 En cas de cadavre trouvé dans un endroit quelconque :

○ Aviser tout de suite les autorités locales ; ○ Sauvegarder le cadavre en attendant l’arrivée de l’agent de la Police et l’expert ; ○ Aider les agents de sécurité dans la recherche du malfaiteur ;

Quant aux personnes évanouies ou gravement blessées :

○ Secourir la personne et l’envoyer à l’hôpital ; ○ Si ce dommage est résulté d’une confrontation, il est possible de séparer les antagonistes ou tout de suite d’arrêter le récalcitrant et le livrer au Chef de Fokontany ;

Lors de l’écroulement d’une maison, éboulement, inondation et incendie :

○ Secourir immédiatement la victime et appeler le service de sauvetage. Ex : sapeurs pompiers ○ Aviser les agents de sécurité et Chef de Fokontany ; ○ Garder ses biens contre les profiteurs.

SECTION II – Atteinte aux droits et libertés fondamentales :

Dans l’application du DMA, on a crainte que certaines sanctions pourraient être en contradiction avec le Code Pénal, la Constitution et le droit à la liberté de circulation.

§1 – Sanction non conforme aux Code Pénal et Constitution :

Certaines Dispositions du DMA restent encore à controverser tant qu’elles ne sont pas assez conformes aux lois en vigueur, notamment le Code Pénal et la Constitution.

47 A - De l’incendie :

Pour approuver que la sanction portée par le DMA sur l’incendie est hors cadre de la loi en vigueur, on va comparer celle qui est dite dans le texte du DMA et celle dans le Code Pénal.

a – Le texte concernant l’incendie dans le DMA :

Il est écrit que chaque propriétaire soit responsable de sa construction habitée , lors de l’évènement désastreux , notamment l’incendie , etc … Il en est de même que s’il y aurait dommage causé par la propagation du feu dont la provenance est incontrôlable , chaque propriétaire d’une construction endommagée y est responsable .

A cet état de chose, l’on constate que ces articles ont effectivement besoin d’interprétation et/ou de clarification.

b – Les Dispositions relatives à l’incendie dans le Code Pénal et l’Ordonnance y afférente :

Dans tous les cas , les prescriptions sus – mentionnées sont , parait – il , non conformes au Code Pénal , car il est écrit 55 : « Quiconque aura volontairement mis le feu à des édifices , . . . , et généralement aux lieux habités ou servant à l’habitation , qu’ils appartiennent ou n’appartiennent à l’auteur du crime , sera puni de mort ….

Quiconque aura mis volontairement mis le feu … à des forêts, bois taillis ou récoltes sur pied, lorsque ses objets ne lui appartiennent pas, sera puni de la peine des travaux forcés à perpétuité.

Celui qui, en mettant ou en faisant mettre le feu à l’un des objets énumérés précédemment et lui-même appartenant, aura volontairement causé un préjudice quelconque à autrui, sera puni des travaux forcés à temps.

Sera puni de la même peine celui qui aura mis le feu sur l’ordre du propriétaire.

55 Art 432 – 436 du présent Code Pénal

48 Quiconque aura volontairement mis le feu ou tenté de mettre le feu … soit à des pailles ou récoltes, en tas ou en meules, soit à des bois disposés en tas ou en stères …, si ces objets ne lui appartiennent pas, sera puni de cinq à dix ans d’emprisonnement.

Celui qui, en mettant ou en faisant mettre le feu à l’un des objets ci-desuus et lui – même appartenant, aura volontairement causé un préjudice quelconque à autrui sera puni d’un emprisonnement de cinq à dix ans.

Sera puni de la même peine, celui qui aura mis le feu sur l’ordre du propriétaire.

Celui qui aura communiqué l’incendie …, en mettant volontairement le feu à des objets quelconques appartenant soit à lui, soit à l’autrui, et placés de manière à communiquer ledit incendie, sera puni de la même peine que s’il avait directement mis le feu à l’un desdits objets.

Dans tous les cas où un incendie volontairement provoqué aura entraîné la mort d’une ou plusieurs personnes ou des blessures ou infirmités …, la peine sera la mort.

La peine sera la même , d’après les distinctions faites en article précédent , contre ceux qui auront détruit volontairement en tout ou partie ou tenté de détruire par effet d’une mine ou toute substance explosible des … , habitations , … et généralement tous objets mobiliers ou immobiliers de quelque nature qu’ils soient .

La menace d’incendier ou de détruire , par effet d’une mine ou de toute substance explosible les objets compris dans l’énumération c’ – dessus sera punie de la peine portée contre menace d’assassinat , et d’après les distinctions établies par les articles 305 , 306 et 307 » .

Il en est de même que d’après les dispositions de l’Ordonnance n°76-030 du 21 août 1976, les feux de brousse sont sévèrement réprimés, les auteurs de quelque incendie que ce soit seront livrés par les membres du Comité de Fokontany aux autorités compétentes sans préjudice de l’application du Vonodina. Lorsque l’auteur de l’incendie demeure inconnu, le Vonodina est applicable au Fokonolona. Dans tous les cas, le Fokonolona est tenu de reboiser le terrain endommagé.

49 B - De la punition :

A cet égard, on parle de la double punition qui également non conforme à la loi constitutionnelle.

a – La double punition :

Tel que visé dans les articles 76 et 82 du présent Dinam-paritra, le DMA est indépendamment applicable par le CED dans la Région, malgré la décision ultérieure du Tribunal judiciaire.

b – Le refus porté par la Constitution :

Il est écrit que « Nul ne peut être puni deux fois pour le même fait »56 . Donc, il est normal qu’un coupable soit puni par seulement l’autorité du DMA ou indépendamment par l’autorité judiciaire.

D’une manière et d’une autre, il y aurait peut – être une risque de contradiction entre les deux décisions, car celle du CED n’est forcément pas identique à celle prise par le Tribunal judiciaire.

§2 – Atteinte au Droit de l’Homme et à la Liberté fondamentale :

Dans ce paragraphe, la question porte sur l’exécution arbitrairement solidaire et la limitation de la liberté fondamentale.

A – Exécution arbitrairement solidaire :

On constate ici que le « taribahy » est pratiquement non conforme à la loi en vigueur.

a – L’exécution solidaire légale :

Tout d’abord , il nous importe de mentionner la teneur de l’article 47 alinéa 2 du_ Chapitre IV , section VI du modèle type du Dina annexé à la loi n° 2001 - 004 : « Si les voleurs ne disposent pas des bœufs pour la

56 Art 13 al 5 de la Constitution révisée en Avril 2007

50 restitution ou leur équivalent en argent , l’affaire sera portée , après délibération du CED devant le tribunal territorialement compétent en vue de l’application des dispositions de l’article 16-bis de l’Ordonnance n° 60 – 106 du 27 Septembre 1960 notamment pour l’exécution solidaire sur les biens du conjoint ou des parents du condamné ». A cet article, il est bien précisé que l’exécution solidaire n’est possible que dans le cadre des biens du conjoint ou des parents du condamné .

b – L’exagération du « taribahy » :

Le texte du DMA prescrit que : « En cas d’insolvabilité du condamné ou lorsqu’il ne pourrait pas exécuter le Vonodina dans les huit (08) jours à compter de l’application du Vonodina, il lui est possible d’appliquer l’exécution solidaire à son même taribahy . Dans ce cas, on peut contraindre ses parents et même son aubergiste à l’exécution solidaire.

De ce fait, la question majeure pouvant se poser c’est sur le fondement juridique de ce que l’on appelle « taribahy »57 , car ceci n’est limité seulement dans le cadre du conjoint et des parents, mais à toute la famille. Dans tous les cas, la Déclaration Universelle du Droit de l’Homme en son article 9 met l’accent que « nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé ». Il en est ainsi que dans le Code pénal malagasy en son article 4 met l’accent que « « nulle contravention , nul délit , nul crime ne peuvent être punis des peines qui n’étaient pas prononcées par la loi avant qu’ils fussent commis ». Aussi, personne, sans avoir commis aucune faute ou infraction, ne peut être poursuivie ou condamnée. Elle ne peut non plus être condamnée par la faute d’autrui qu’à moins qu’elle soit complice. On sait la célèbre maxime : « NULLUM CRIMEN NULLA POENA SINE LEGE ». En outre, les éléments de l’infraction tels que l’élément légal, matériel et moral n’en sont pas constitués.

Par ailleurs, le dit taribahy n’est compatible avec le principe religieux. En effet, il est dit : « Pourquoi dites – vous ce proverbe dans l’Israël ? Les pères ont mangé du raisin vert, est les dents des enfants ont été agacées ? … Le fils ne portera pas l’iniquité de son père et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice de juste sera sur lui et la méchanceté de méchant sera sur lui. 58

57 Le taribahy comprend la famille entière (enquête effectuée auprès du Président CED de la Région et son adjoint) 58 Livre d’Ezéckiel Chap 18 versets 2 et 20

51 B - Limitation de la liberté de circulation :

A cet effet, la liberté la plus affectée c’est la « liberté d’aller et venir ».

a – Certains textes du DMA pouvant porter atteinte à la liberté d’aller et venir :

Le DMA dans son article 3 alinéas 2 et 3 prescrit que de divers registres se trouvent à chaque Fokontany. Parmi ces registres, il y a l’un, appelé « bokim-pokonolona » qui sert à noter l’entrée et la sortie de tout individu résidant dans le Fokontany ; et l’autre dit « bokim-bahiny sert à noter la sortie et l’entrée de toute personne étrangère séjournant la nuit dans le Fokontany. Il est à craindre qu’un jour, le Chef de Fokontany ne sache pas maîtriser le registre. Par conséquent, il risquerait de commettre d’abus d’autorité.

Il en est de même que dans l’article 33, il est écrit que l’individu étant absent dans son village au moment du vol des bœufs sera frappé du Vonodina 100 000 Ar suivi d’une sévère enquête lorsqu’il ne présente pas le motif de son absence et son occupation extérieure durant ce moment.

b – La DUDH et la Constitution stipulant la liberté de circulation :

Ces textes susmentionnés pourraient bafouer le Droit de l’Homme tel que visé dans l’article 13 de la Déclaration Universelle du Droit de l’Homme : « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays ». De même, notre Constitution révisée en Avril 2007, Titre II, sous titre I, article 10 affirme que les libertés, y comprise la circulation, sont garanties à tous.

CHAPITRE II – LES SOLUTIONS ENVISAGEES

Les solutions que nous allons envisager ici portent également sur le plan organisationnel et au niveau socio-juridique.

52 SECTION I – Au niveau organisationnel :

Il est à affirmer qu’on a besoin d’une révision du contenu du DMA et d’un perfectionnement de l'organe délibérant.

§1 – Révision du texte du DMA :

A la lecture, on constate que quelques dispositions aient besoin d’être amendées et que beaucoup de fautes linguistiques soient à corriger sur le texte du DMA . Par ailleurs, certains habitants ont avancé leur besoin d’y insérer certaines disciplines.

A – Amendement du contenu :

Ce qui se ramène à deux points importants : le redressement de l’écriture et la modification de certains textes :

a – Redressement de l’écriture :

Du fait de faute de frappe et de l’inaptitude du secrétaire en langue malagasy, parait-il, on constate beaucoup de fautes d’écriture dans le texte du DMA.

A ce volet du redressement , il nous essentiel de nous conscientiser que la rédaction d’un texte en telle langue a strictement besoin de consulter au spécialiste en la matière , notamment un enseignant et/ou académicien , car la production d’un ouvrage fait partie d’un art. Certes, on est malgache, mais d’un certain temps, on doit se méfier de notre connaissance en notre langue. Alors, en vue d’obtenir un produit sans faille, il faudrait avoir d’une finesse et il est de notre devoir de chercher tous les moyens pour y parvenir.

53 b – Modification de certains textes :

Comme l’adoption du DMA est une œuvre humaine, personne ne peut prétendre que ceci est parfaitement établi, car l’adage affirme que « l’erreur est humaine ». C’est ainsi que certaines dispositions ont besoin d’une modification.

Pour l’article 84, il est écrit que le Maire peut requérir l’exécution forcée, or la loi 2001 – 004 stipule que « pour le maintien ou le rétablissement de l’ordre public, le représentant de l’Etat territorialement compétent peut faire appel à la police nationale ou le cas échéant, requérir, dans les formes réglementaires, les unités de la gendarmerie et de l’armée stationnées dans sa circonscription ».

Quant à l’article 85, on peut poursuivre le même taribahy du condamné notamment ses parents et la personne avec laquelle ce condamné habite lorsque ce dernier n’a pas la possibilité d’exécuter le Vonodina. Néanmoins, l’Ordonnance n°60-106 du 27 septembre 1960 précise que seuls ses parents et son conjoint sont responsables à l’exécution solidaire.

L’article 91 est réellement douteux puisque ceci permet les autorités administratives d’être rétribuées, alors que la loi en vigueur la refuse.

B – L’insertion de certaines disciplines au DMA :

Selon le souhait des certains raiamandreny dans la Commune de Mahatsinjony, il serait mieux d’insérer au DMA le texte concernant le viol et l’adultère.

a – Le viol :

Le viol et le détournement des mineurs sont l’une des origines de la dégradation de la force productive dans le monde rural, cela entraîne une grossesse non désirée et aboutit à un mariage précoce. De ce fait, les petites mamans et petits papas ne peuvent plus continuer leurs études. Ils se concentrent à élever leur bébé

54 précoce résultant dudit viol. Sachant que la majorité des adolescents ou adolescentes dans le milieu n’ont suffisamment pas assez de connaissance en matière de reproduction et en matière sexuelle 59 .

Quoi qu’il en soit, les deux familles concernées pourraient se mettre en mésentente, source de confrontation. En effet, Elle ne sont forcément pas d’accord à unir le petit couple pour plusieurs raisons : l’avenir, la race, le comportement de l’un ou de l’autre de ce couple, les rumeurs sociales, la situation familiale, etc.

Outre l’impossibilité de continuer les études, le harcèlement sexuel pourrait provoquer des dommages, qu’ils soient physiques ou moral, à la victime. Il ne faut pas oublier que la non acquisition d’instruction sur la santé la reproduction des adolescents entraîne la vulnérabilité à ceux-ci à certaines maladies.

Ainsi, la lutte contre le viol et ses ressemblances est opportune et devrait faire partie du DMA.

b – L’adultère 60 :

D ‘après dont on vient de parler, le viol reste pour la plupart des cas une affaire des garçons et des filles. Mais ce n’est pas toujours le cas. Il se peut qu’un homme ou une femme mariée puisse commettre une faute à l’extérieur de son foyer conjugal, soit avec une autre personne déjà mariée, soit avec une personne célibataire. Très fréquemment, cette flagrant faute qualifiée adultère devient une honteuse rivalité entre les hommes ayant une fortune plus ou moins gonflée ; entre les célèbres d’un même ou de différent village ; car du fait de leur situation distincte, ils osent même attirer de manière abusive les femmes d’autrui. Ce n’est pas uniquement le cas des hommes, mais aussi pour certaines femmes. En effet, elles n’ont pas honte d’abandonner leur foyer pour s’unir avec ceux mentionnés ci-dessus. Par conséquent, cette rivalité peut naître une rancune, voire un désordre social. En effet, les mis en jeu se combattent au marché jusqu’à même se tuer ; l’un détruit ou vole les biens de l’autre, y compris les boeufs.

Aussi, la plupart des habitants estime que l’éradication de l’adultère soit l’une des disciplines incluses dans le DMA.

59 Entretien avec Monsieur RANDRIAMPARANY François d’Assise, Conseiller du CED du Fokontany d’Amparihibe 60 Entretien avec Monsieur le Président du CED de la Commune de Mahatsinjony

55

Outre ces deux disciplines, pour éviter des éventuels désastres tels qu’ils se sont passés dans les autres Districts et autre Région, on souhaite insérer dans le DMA :

- La violation de tombeaux ou de sépultures ; - L’outrage à la mémoire des morts et le vol d’ossements ; - Le kidnapping.

§2 – Perfectionnement de compétence de l’organe délibérant :

La fonction du CED nécessite une relation avec l’extérieur tel que l’Administration et l’autorité judiciaire et un niveau d’instruction assez élevé et des renforcements de capacité durant tout le mandat. Ainsi, des critères seraient instaurés pour être éligible et le CED devraient faire souvent appel à des spécialistes pour la formation de ses membres.

A – Le critère d’élection :

Ce critère va mettre au point comme principes fondamentaux le profil intellectuel et le comportement des membres de l’organe délibérant.

a – Profil intellectuel :

Comme l’élaboration du Dinam-paritra est apparemment un travail intellectuel, il serait bon que les membres du CED soient capables à la fois de lire et d’écrire 61 .

En outre, il nous importe de signaler que l’application sans faille du système d’autodéfense villageoise nécessite une campagne de sensibilisation et d’application laquelle requiert une certaine qualité pédagogique pouvant garantir la perception du texte par la population cible 62 .

61 Entretiens avec le Chef de Fokontany de Maromby, Mr RANDRIANANDRASANA Lucien ; Un enseignant suppléant à l’EPP de Talatan’Ambodilalangina, Mr ANDRIANJATOVO Ronald ; Un simple cultivateur, Mr RANDRIAMAMPIONONA Edson Jules. 62 Principe émanant de Mme RABETALIANA Hanta, Ancienne Chef de Région HM

56 Par ailleurs, le savoir lire et d’écrire est très utile, quant au règlement de l’affaire soumise au CED, puisqu’il y a des dossiers à manipuler, la prépondérance du PV et surtout la manipulation des textes contenus dans le présent Dinam – paritra.

b – Comportement attendu de l’organe :

Les membres du CED doivent être appréciés par la population, dans la mesure où ils sont dignes et intègres et ont la capacité de discernement pour instaurer la justice et l’équité.

B – Formation :

Cette formation se concentre uniquement aux CED et « kalony ».

a - Formation des CED :

La formation initiale était déjà effectuée par Le DAGT de Région de la Haute Matsitra pour chaque District. Celle – ci s’appelle « formation en cascade ». Ce qui reste à venir ce sera la formation continue . Cette dernière dépendra de l’évaluation et de l’évolution du DMA à partir de son application et si les circonstances l’exigent. b - Formation de la kalony :

Puisque la kalony est un important outil pour la sauvegarde de la sécurité villageoise, il leur est essentiel de suivre une formation adéquate. A ce terme, un effort a été déjà apporté par une grande autorité de la Gendarmerie 63 . La formation a pour objectif d’acquérir les principes de base 64 et maîtriser les instructions sur la manière dont la kalony doit suivre face aux confrontations avec les ennemis.

Ainsi, L’application de la « colonne » doit être claire et précise : La kalony ne dispose pas d’un bureau permanent, son organisation fonctionnelle incombe au chef de quartier sous la supervision du maire et du CAA.

63 Commandant de Groupement, Colonel RAMIANDRISOA 64 Arrêté n°13 REG/HM du 31 Août 2005

57 En cas d’évènement enregistré dans l’exercice de la kalony, le chef quartier, les Quartiers Mobiles et l’équipe de la kalony ayant constaté les faits dressent un PV en 04 exemplaires destinés au maire, au CAA, au Service de la Gendarmerie et aux archives du Fokontany ;

Les responsables de tous les niveaux sont astreints à un compte rendu mensuel de la sécurité de leurs localités respectives aux instances supérieures ;

Tout convention collective (ex : Dina) relative à la sécurité rurale doit être complémentaire et en harmonie avec le « kalony » ;

La possession d’un sifflet et d’une lampe de poche est obligatoire et doit faire l’objet de contrôle ;

Section II – Au niveau socio – juridique :

Le Fokonolona est censé le premier cible du DMA. Alors, le démarrage et la pérennité de ce Dina dépendent beaucoup de sa conviction. A cette fin, il est nécessaire qu’il soit informé de tout ce qui est du présent Dinam-paritra par voie de sensibilisation. Ensuite, l’Administration est attendue à la recherche d’une solution durable dans la mesure où tous les organes concernés du DMA puissent réaliser leur tâche de façon effective et le Fokonolona ait confiance à eux.

§1 – La promotion des Fokonolona :

Le Fokonolona en question a besoin d’une forte sensibilisation et d’un partenariat durable pour que le DMA soit bien mis en œuvre.

A – Sensibilisation :

Cette sensibilisation a pour but d’implanter l’esprit de solidarité et d’intégrité au Fokonolona. Pour que le Fokonolona soit sensibilisé il faut une conscientisation portant sur l’importance du DMA et après avoir conscientisé, ledit Fokonolona a une grande part à la contribution quant au service du CED.

58 a – La conscientisation des paysans à la mise en œuvre du Dinam-paritra :

La plupart des paysans dans les sept Fokontany de la Commune de Mahatsinjony expriment leur courage grâce à l’existence du présent Dina, car désormais, ils espèrent que les vols, surtout le hala-botry et le chômage vont progressivement disparaître. De plus, malgré le rare cas sur le volet « vol de bovidés », le DMA a avancé sa dure barrière pour bloquer l’éventuel mauvais phénomène ; ainsi que, même s’il y a le poids du Vonodina pesé aux condamnés, ce n’est qu’une balise ou une prévention pour les habitants de se plier aux règles morales et aux louables pistes tracés par le DMA.

Ce qui exige l’effort de la part de chaque autorité locale. Au moins, le maire organise une réunion par trimestre pour l’évaluation du résultat de la mise en œuvre du Dina ; le Chef de Fokontany peut afficher à son bureau le programme journalier concernant le tour de garde de village et cherche le moyen de diffuser l’information sur ce Dina . Mais quoiqu’il en soit, la forte solidarité et les règles morales des habitants sont plus indispensables, car le proverbe malagasy conscientise qu’ « un cornet de substance impure peut polluer un grand réservoir d’eau pure ». C’est la raison pour laquelle qu’il est écrit dans les textes relatifs au Dina certaines dispositions suivantes :

Le Dina édicte des mesures que la population concernée juge nécessaire à l’harmonisation de la vie sociale et économique , ainsi que de la sécurité en fonction des réalités locales pour la mise en œuvre de ses attributions essentielles destinées à assurer l’éducation civique des citoyens dans le cadre d’une structure basée sur l’autogestion populaire de la sécurité , pour promouvoir le développement et le progrès social et instaure une discipline collective afin de préserver l’ordre et la sécurité publique 65 .

Le Fokonolona participe également d’une manière effective à la poursuite, l’appréhension et l’audition des suspects ou des malfaiteurs, selon le cas 66 .

65 Loi n° 2001 – 004 du 27 Octobre 2007, chapitre premier, article 2 66 Arrêté n°13, REG / HM du 31 Août 2005.

59 b – La contribution du demandeur de service du CED :

Au cours du pistage des traces des voleurs et de la poursuite des malfaiteurs, il pourrait arriver une confrontation ardente entre l’attaqueur et les ennemies. Ces derniers peuvent utiliser les moyens de défense tels que les armes tranchantes et l’arme à feu. De ce fait, les pisteurs peuvent grièvement être blessés ou même tués. A cet égard, il est judicieux que quiconque, pour le compte duquel le service de la kalony est offert, devrait contribuer aux dépenses des soins médicaux et ou des rites funérailles de la victime 67

B - Partenariat :

Ce partenariat vise essentiellement l’Etat pour financer le fonctionnement du DMA et implanter un poste avancé dans chaque Commune.

a - L’Etat :

Puisque le hala-botry devient un acte fréquent et préjudiciable pour la majorité du village dans la Commune de Mahatsinjony, il est sollicité aux autorités territorialement compétentes, notamment les Chefs de Fokontany de consolider les mesures prises pour déraciner cette sorte de vol.

Pour le volet « vol de bovidés », certes on peut dire que jusqu’à présent, la Commune connaît très rarement ce phénomène 68 . A cet égard, les paysans souhaitent l’effectivité des actions du pouvoir étatique pour la lutte contre tout éventuel phénomène de dahalo .

b - Implantation d’un poste avancé de la Gendarmerie :

Malgré l’effort apporté par l’Etat par la formation des kalony dans le cadre de l’autodéfense villageoise, la Commune de Mahatsinjony souhaite encore l’implantation d’un poste avancé 69 .

67 Solution proposée par monsieur RALAIVAO Philibert, président CED de la Commune 68 En 2002 : 05 volés ; en 2003 : 06 volés et pendant les quatre dernières années, il n’y avaient plus de vole de bovidés.5 5 (PCD 2OO4 et 2008) 69 Fiche monographique 2008 de la Commune

60 §2 – L’observation de certains points juridiques et les solutions envisagées par le CED de la Région :

Toute Disposition constituant le DMA et son application ne doivent pas être hors cadre de la loi en vigueur. C’est pour cette raison que les responsables du DMA de la Région ont avancé une solution avérée nécessaire pour parvenir au résultat escompté qu’est la sécurité locale.

A - Le respect des Droit positifs et la lutte contre la discrimination :

Il est à éviter la contradiction entre la loi en vigueur et certains textes du DMA, ainsi que toute tentative d’injustice de la part du CED et les autorités collaboratrices.

a - Le respect des Droits positifs :

Afin que le DMA se situe au milieu de la sécurité juridique et en vue d’éviter l’arbitraire, il doit se conformer aux textes en vigueur de la Constitution, du Droit de l’Homme et du droit coutumier, comme on l’a vu supra.

b - La lutte contre la discrimination :

Il est souhaitable que l’application du Dinam-paritra soit à l’abri de tout acte discriminatif : corruption, camaraderie, ethnocentrisme, politisation, favoritisme, etc. Le responsable devrait être fiable et faire régner l’équité, la transparence 70 . En outre, puisque le litige foncier demeure un problème interminable dans la Commune, il est essentiel d’instituer un « guichet foncier » ayant une mission majeure d’opération cadastrale 71 .

B - Les solutions envisagées par le CED de la Région :

Le CED de la Région propose comme solution extrême une clarification sur ce que l’on appelle « Dina » et un règlement interne.

70 Solution proposée par monsieur RAMAMPIONONA Jean Nirina Noël, un résident dans le village d’Iteto, Fokontany d’Ambatazana 71 Fiche monographique 2008 de la Commune, page 5

61 a - La clarification sur ce que l’on appelle DINA :

Cette clarification insiste beaucoup à la définition de « Dina » et prévoit la récidive des problèmes rencontrés.

Pour la Définition de « Dina », il nous importe de rappeler que le Dina est une convention collective présentée sous forme écrite , librement adoptée par la majorité des membres du Fokonolona âgés de dix huit ans révolus ou selon le cas , de ses représentants désignés 72 . Ainsi, le Dina est uniquement une affaire du Fokonolona. Ce dernier est investi du pouvoir de son application. Aucune autorité administrative, judiciaire, ni les forces de l’ordre ne doivent s’y immiscer que si les circonstances l’exigent. Par exemple : l’autorisation de kabary et de l’application du Vonodina ; la poursuite pénale ; la réquisition et l’exécution forcée.

Quant aux problèmes rencontrés, ceux-ci portent sur l’ancien et le présent Dina.

Pour l’ancien Dina il était devenu un outil politique et une source d’enrichissement sans cause. Donc manque de fiabilité. Il ne connaît pas l’affaire des autres circonscriptions territoriales. Le CED travaillait sans être suffisamment contrôlé et il détient plus de pouvoir de décision par rapport au Fokonolona. Pour la partie adverse, son droit de défense n’était effectivement pas respecté. Tandis que pour le présent Dinam-paritra, il y a

- Application du Vonodina sans avoir procédé au kabary ; - Délibération du CED en l’absence du Fokonolona ; - Application du Dina n’étant pas dans le respect du quorum ; - Application du Dina n’étant pas dans le cadre du DMA ; - Sanction appliquée dans une affaire douteuse ; - Immixtion des personnes prescrites par la loi dans l’application du Dina ; - Bœufs désignés à l’exécution du Vonodina non supprimés dans le bokin’omby ; - Paiement non visé dans le DMA. Ex : Droit de plainte ; - Ingérence du CED dans le partage du fonds ; - Recherche d’intervention des autorités même si le kabary a été déjà fait ; - Requête d’une personne au CED non concernée dans l’affaire ;

72 Article premier de la loi n° 2001 – 004

62 - Procédure de l’application non maîtrisée ; - Bokin’ny Dina classé au non responsable, par exemple : au Chef du Fokontany - Refus du CED au règlement de l’affaire ; - Confusion entre le principe juridictionnel et le principe du Dina ; - Manque de communication entre :

· Chaque niveau de CED ; . CED et autorités administratives ; . CED et Justice ; . CED et Quartiers Mobiles et Agents de Défense ;

- Lacune du DMA et vide juridique le concernant.

D’après tous ces problèmes, les responsables du CED de la Région propose une importante solution, notamment le règlement interne :

b - Le règlement interne et l’instauration du Comité de contrôle :

Le Dina vise que la vie en société soit en diapason, et que la sécurité y règne pour parvenir au développement escompté. Ainsi, il est avant tout, demandé au CED de procéder à une conciliation en matière seulement de contravention. Les parties à l’affaire reçoivent une convocation pour se présenter à une négociation au bureau du CED localement compétent. La conciliation doit s’effectuer par écrit et signée par les médiateurs et les parties antagonistes. Il est également interdit d’appliquer le Dina sur une affaire déjà réglée par cette conciliation.

Compétence et éthique du CED :

Le Comité ne peut valablement procéder à la mise en œuvre de l’application du Dina qu’en présence de la majorité absolue de ses membres.

Tous les CED compétents à la mise en œuvre du DMA sont à énumérer ci – après :

63

+ CED au niveau du Fokontany : parties demeurant dans le même Fokontany ; + CED au niveau de la Commune : parties venant de différents Fokontany ; + CED au niveau du District : parties se trouvant dans différentes Commune ; + CED au niveau de la Région : parties du différents Districts.

Il est prescrit au Comité de ne pas refuser l’affaire soumise à sa mission et durant son travail, il ne doit pas être en état d’ébriété.

Si les circonstances l’exigent, les CED hiérarchiquement constitués peuvent s’entraider.

Devoir de l’intéressé du service du CED :

Il peut arriver qu’au départ, la caisse du Comité soit encore vide. A cet effet, l’auteur de la requête est invité à prendre en charge toutes les dépenses du déroulement de service.

Concours des autorités territorialement compétentes :

Le chef de Fokontany, le Maire, le Chef de District, le député, etc … peuvent venir en aide pour faciliter l’application du Dina. Il est interdit, toutefois, pour eux de procéder à l’instruction de l’affaire, ni à la délibération. Tous les dossiers entachés de cette procédure illégale ne sont nuls et de nuls effets.

Régime du « taribahy » :

Ceci est appliqué en matière de l’exécution du Vonodina, y inclus :

. D’abord le condamné. Mais en cas qu’il lui est impossible d’exécuter le Vonodina ; . La famille inscrite dans le carnet de Fokontany (ex : parents, enfants, etc..) ; . L’aubergiste déclarant son hébergement au Chef de Fokontany ; . La fratrie en cas de décès de ses parents, ou s’il est encore célibataire.

64 La requête :

Le demandeur doit s’adresser sa requête au CED territorialement compétent. La requête figure, selon le cas :

; « Meurtre : une requête écrite avec « acte de décès ٭ ; Blessure : plainte complétée par certificat médical et autre preuve tangible ٭ ; .Vol de bovidés : plainte avec passeport de recherche , etc ٭ ; .Différend foncier : plainte et documents justifiant la propriété , etc ٭ . Divers : plainte avec preuve tangible ٭

Cette requête est constatée par un registre ad hoc contre délivrance d’un récépissé au demandeur.

La convocation :

Le CED doit, au préalable, adresser une demande d’autorisation de procéder au kabary au Chef de District. Cette demande est suivie de tout document approuvant les cas énumérés ci – dessus. Le Chef de District en délivre l’autorisation après avoir constaté la réalité et estimé que le kabary ne serait pas une source de trouble implacable social.

Cette autorisation précise la date, l’heure et l’endroit où le kabary peut avoir lieu. Par la suite, le CED envoie la convocation écrite portée en mains du Chef de Fokontany à chacune des parties contre accusé de réception, au moins quinze (15) jours avant l’instruction de l’affaire. Au cas où il y ait refus de convocation, le Chef de Fokontany fait un rapport écrit.

Toutes les pièces réunies, notamment la requête, les documents justificatifs et surtout l’autorisation de procéder au kabary sont délivrées aux :

• CED du Fokontany où demeurent les antagonistes ; • CED de la Commune dans laquelle se situe le Fokontany des parties en cause ; • CED du District dans lequel se trouve la Commune de ce Fokontany ;

65 • CED de la Région ; • Commissaire de police ; • Procureur de la République ; • DAGT ; • Commandant de compagnie de la Gendarmerie ; • Commandant de groupement de la Gendarmerie. Le kabary :

Le kabary doit avoir lieu à l’endroit choisi à l’appréciation du Chef de District ou le Chef de Région après avis du Chef de District. Il se déroule en audience publique et dirigé par le CED territorialement compétent. Il est interdit aux membres du CED de procéder à une instruction de l’affaire concernant leur famille. Dans ce cas, ils peuvent être remplacés, selon le nombre, parmi les vingt (20) personnes inscrites dans la liste spéciale à cet effet, établie par le Fokonolona. Cette liste doit être prête tous les mois de Janvier pour chaque Fokontany.

En principe, l’audience s’effectue de manière contradictoire. Toutefois, l’absence de l’une des parties résultant d’une mauvaise foi ou de la détention provisoire par décision du juge ne saurait faire obstacle au déroulement de la procédure d’application du Dina »73 .

Au début du kabary , il est à présenter les noms de la Région, du District et de la Commune, ainsi que le Fokontany ; la date ; les noms des responsables au règlement du litige, les noms des autorités administratives venant assister à la séance (pour contrôler ou suggérer). On annonce la requête comme suit : « Requête de la part de Monsieur … ou madame … ou mademoiselle … accuse monsieur ou madame ou mademoiselle ….. ».

Le CED est tenu d’enregistrer toutes les questions et réponses durant l’enquête. Et autant que possible, cette enquête doit s’effectuer de manière claire et transparente pour éviter toute sorte d’incertitude.

Le Comité de contrôle et les autres CED n’ont qu’à assister au kabary .

Il est à rappeler que la dernière parole est exclusivement à l’appréciation de l’Assemblée générale du Fokonolona. Celle – ci doit statuer dans un délai de huit (08) jours au moins et trente (30) jours au plus à

73 Art 10 al 3 de la loi 2001 - 004

66 compter de la date du récépissé. A défaut, le demandeur peut soumettre l’affaire au tribunal de l’ordre judiciaire territorialement compétent, dans les cinq (05) jours qui suivent la date d’expiration dudit délai. Le CED tient un registre de délibération côté et paraphé par le Chef Administratif d’Arrondissement ou le représentant de l’Etat territorialement compétent ou les élus, et où sont consignés les procès – verbaux.

La conclusion et la délibération :

Le CED se soustrait du kabary pendant peu de temps pour se mettre à une phase de conclusion. Le Comité de contrôle est toujours là et il peut donner des conseils lesquels le CED peuvent ne pas suivre. Tout cela doit être enregistré.

Par la suite, le Comité est tenu de déclarer devant le Fokonolona ses proposition et raison de délibération. Quoi qu’il en soit, l’action du Comité ne peut s’écarter du cadre des onze (11) Chapitres du DMA.

A la fin, le Fokonolona peut décider par voie de main – levée ou un vote secret.

La délibération doit être enregistrée dans le cahier spécial en la matière appelé « cahier de délibération ».

L’application du Vonodina :

Le CED doit préalablement obtenir l’autorisation de la part de l’autorité territorialement compétente, notamment le Chef de District ou le Chef de Région, afin qu’il procède à l’application de Vonodina . Cette autorisation justifie la légalité et la conformité du kabary et de la délibération au DMA. Si de preuve contraire, le Chef de District ordonne, par un arrêté, la révision de la procédure entachée de faute.

L’exécution et la répartition du Vonodina s’effectuent toujours en présence du Fokonolona 74 , Le refus de cette exécution donne lieu à l’exécution forcée 75

74 Art 90 et 91 du DMA 75 Art 12 de la loi n° 2001 - 004

67 Le Procès – Verbal :

Une copie du PV est adressée aux Procureur de la République, Maire, Chef de District, DAGT.

• Valeur du PV :

- Authenticité ; - Création de l’obligation à tous les signataires ;

• Teneur du PV :

- Motif du litige ; - Noms et prénoms des parties au litige ; - Leurs adresses ; - Date, heure et lieu du fait ; - Date, heure et lieu de l’assemblée générale ; - Noms et prénoms des membres du CED présidant la séance ; - Processus de l’enquête, les témoins et experts, selon le cas et le résultat ; - Déroulement du kabary ; - Proposition de délibération prise par le CED ; - Application du Vonodina ; - Signatures des membres du Fokonolona.

Dans l’attente de l’implantation plus tard du Comité de contrôle appelé « contrôle en cascade », il est précairement constitué à cet effet le CED de la Région et le CED du District, notamment pour le cas criminel, entre autre le meurtre et le vol de bovidés. Ce comité se présente de manière suivante :

◙ CC au niveau de la Commune qui contrôle les CED du Fokontany ; ◙ CC au niveau du District qui contrôle les CED de la Commune ; ◙ CC au niveau de la Région qui contrôle les CED du District et de la Région.

68 Tous les membres du CC sont constitués par :

Tout d’abord, au niveau de la Commune ; par

Chefs de Fokontany, CAA, Maire, deux personnes désignées par l’assemblée générale, deux autres du projet / programme travaillant dans la Commune, Quartiers Mobiles. Ensuite, au niveau du District ; par

Chef de District, projet / programme travaillant au District, deux autres désignées par l’assemblée des maires, OMC District.

Enfin, au niveau de la Région ; par

OMC Région, projet / programme travaillant à la Région, deux personnes désignées par l’assemblée des chefs de District.

Tous les CC sont tenus de faire un rapport concernant l’application du travail des CED dans l’application du Dina. Ce rapport doit être adressé au Comité de coordination du DMA, composé du

○ Sénateur de la Région de la Haute Matsiatra ; ○ Député élu dans la même Région ; ○ Membres du Conseil régional ; ○ Chef de Région.

De même, tous les CED sont tenus de faire un rapport mensuel à leur niveau Supérieur. L’omission de cette tâche peut faire l’objet d'une sanction.

69

C O N C L U S I O N:

74 Face aux réalités dans la Commune de Mahatsinjony, le DMA est certainement nécessaire en ce sens qu’il produit des intérêts communs de chaque Fokontany. Ces intérêts se trouvent sur le plan socio-économique et sur la collaboration avec la juridiction.

Sur le plan socio-économique, les habitants ressentent que le Dina est une source de solidarité dans la mesure où celui-ci consolide non seulement l’entraide villageoise par le biais du « taribahy » et de la « kalony », mais aussi l’implantation d’une rigueur en faveur de la sauvegarde de l’environnement. Pour la sécurité générale, le DMA s’efforce de stabiliser la tranquillité des paysans sur la production agricole. En plus, il intensifie la lutte contre la violence et le chômage.

Au niveau collaboration avec la juridiction, il y a une relation étroite entre les CED et les autorités administratives et judiciaires. Quant à la mise en œuvre du Vonodina, le DMA contient des dispositions très importantes sur le règlement de litige, y inclus le litige foncier qui est fréquent dans monde rural.

Certes, le DMA est bénéfique pour la Commune de Mahatsinjony mais cela n’empêche que des problèmes persistent encore aussi bien au niveau juridique que sociologique. On a constaté à cet égard que certains textes du présent Dina sont encore difficiles à mettre en oeuvre dans le domaine environnemental et éducatif et quelquefois ceux-ci portent atteinte aux droits et libertés fondamentaux.

Il est aussi à craindre qu’à défaut de la formation constante des responsables du Dina, il y aurait un risque de confusion compétence entre l’OMC, la kalony et les quartiers mobiles. Mais quelque soient ces problèmes, des propositions de solutions s’avèrent efficaces et nécessaires entre autres la révision du contenu du DMA et le renforcement de compétence de l’organe délibérant ; la promotion de Fokonolona.

71 ANNEXE 1 LISTE DES MEMBRES DU CED DE LA COMMUNE DE MAHATSINJONY :

PRESIDENT RALAIVAO Philibert

VICE- RAZAFY Martin PRESIDENT

TRESOR RAZAFIMANDIMBINIRINA Jean de Dieu

COMISSAIRE

AU COMPTE RAZAFINDRAKOTO Jean Désiré

SECRETAIRE RAFANOMEZANTSOA Xavier Jean Richard

CONSEILLERS RAMANANDR AIBE Jacques Charles et RAMAMPIONONA Jean Nirina Joël

PRESIDENT RALAIVAO Philibert

ANNEXE 2

LITIGES SOCIAUX 76

Date Origine de Village et FKT Conciliateur Résultat Mesure prise différend

Ambatoharanana -Chef de FKT Positif Règlement à l’amiable 15/03/08 Héritage FKT Andohananatara -Maire assisté par un raiamandreny litigieux -Adjoint au Maire considéré au village

-Chef SAG

05/04/08 Fonds litigieux FKT Andranolava II -Adjoint au Maire Positif Acte écrit authentiquement -Chef SAG

76 Extrait du document au bureau de la Commune de Mahatsinjony

ANNEXE 3 Tableau démontrant le Vonodina 77 :

DESIGNATIONS DES VONODINA APPLICABLE INOBSERVATIOINS DU DINA

A - VOL

I – VOL DE BOVIDES

Parc établi non conforme à la norme  : 5 000 Ar par tête de bovidé et pour chaque contrôle Non participation d’un village au nettoiement du kizo  : 100 000 Ar

Non participation d’une personne au nettoiement du kizo : 10 000 Ar

Non participation d’un village au contrôle du kizo : 100 000 Ar

L’ineffectivité du rôle de la kalony : 200 000 Ar

Omission du responsable et des groupes destinés aux opérations de la surveillance en permanence du village : 10 000 Ar par individu

77 Chap XI du DMA  Difficile d’accès pour les dahalo  Les passages obligés du cheptel bovin

Non participation des hommes valides (18 à 50 ans) à la surveillance des alentours en effectuant des rondes : 100 000 Ar

Omission d’un village d’alerter : 10 000 Ar

Non transmission d’un village du signal d’alerte : 100 000 Ar suivi d’une enquête auprès de chaque village concerné Omission du voisinage de recevoir l’alerte : 100 000 Ar

Non participation du Fokontany ayant reçu l’alerte au pistage des voleurs : 1 encastré

Retard d’un village de transmettre le hazolava : 100 000 Ar suivi d’une enquête sévère

Défaut d’un livre pour la répercussion d’alerte : 20 000 Ar

Omission au pistage des voleurs et des bœufs volés : 50 000 Ar pour le responsable et la personne concernée Abandon au pistage sans motif et autorisation du Mpiray Dina : 100 000 Ar par individu

Passivité du détenteur d’arme à feu au pistage : 100 000 Ar

Tout acte perturbateur et gênant au pistage : Vonodina équivalent à ce qui est applicable au voleur Absence d’une personne n’ayant pas le motif net de son absence et de son local durant le moment du vol : 100 000 Ar suivi d’une stricte enquête

Défaut d’un cahier de contrôle du pistage : 20 000 Ar

Refus de se relayer au pistage et de découvrir les traces : Compensation du bœuf volé (selon le nombre, race ou espèce, qualité) Refus des fonctionnaires de procéder à l’approvisionnement, au rapport immédiat aux autorités hiérarchiques : 50 000 Ar

Omission du village de faire un rapport dans les quarante huit (48) heures et d’informer son renforcement des pisteurs au Quartier Mobile : 50 000 Ar

Insuffisance des pisteurs et omission d’un village de les envoyer : 100 000 Ar par village concerné

Omission du village au pistage : 100 000 Ar

Cahier de contrôle ou « bokin’omby » illégal : 100 000 Ar

Omission s’inscrire dans le « bokin’omby » et déclaration non mise à jour : 100 000 Ar plus fourrière

Omission d’un village d’agir face à la perte de bovidés : Récupération suivant le nombre et la catégorie Bœufs volés trouvés encore vivant : 1 bœuf récupéré en 3

Bœufs volés perdus ou trouvés tués : 1 bœuf récupéré en 4

Si réparation en argent : De 50 000 Ar jusqu’à 400 000 Ar suivant la catégorie

II - LE VOL DIT « HALA-BOTRY »

« Hala-botry » affectant les cultures et petits élevages : Compensation cinq (05) fois plus chère des objets volés et leurs valeurs Défaut de carte de producteur : 10 000 Ar et Travaux forcés pour son compte

Délit d’oisiveté : Travaux forcés pour le compte du Fokonolona

B – DIVERSES ORIGINES D’INSECURITE SOCIALE

I- DEFAUT DES DOCUMENTS UTILES

Livret de famille (famille nucléaire) : Rétention plus 100 000 Ar

Passeport : Rétention plus 5 000 Ar

Registre des étrangers (omission d’y inscrire et/ou de s’y inscrire) : Rétention plus 10 000 Ar

Registre des sortants : Arrestation plus 100 000 Ar

Registre des hommes valides aux opérations de surveillance du village : 10 000 Ar

Carte d’Identité Nationale : 30 000 Ar

Copie d’Acte de Naissance : 200 000 Ar

Carnet de participation sociale : 200 000 Ar

Carte de producteur : Application de la loi en vigueur

Non inscription dans le registre du Fokontany : 100 000 Ar

II – VIOLENCE ET AUTRES INFRACTIONS

Détention illégale et irrégulière d’armes à feu : Rétention plus 100 000 Ar

Non inscription d’armes à feu dans le registre y afférent : Rétention plus 5 000 Ar

Port d’armes à feu et armes tranchantes pendant le jour du marché, des fêtes et manifestations diverses : Rétention plus 10 000 Ar

Mouvements provoquant des troubles et confrontations sociaux : Arrestation plus 100 000 Ar

Ivresse pendant le jour du marché, des fêtes et manifestations diverses : 10 000 Ar

Fêtes et manifestations familiales ou sociales non autorisées : 30 000 Ar

Hébergement d’un détenu non muni d’une lettre de liberté provisoire : 200 000 Ar

Hébergement d’une personne oisive et sans passeport : 200 000 Ar

Libération illégale d’un détenu : Application de la loi en vigueur

Insulte : 1 bœuf encastré

Coups et blessures volontaires : Prises en charges de toutes les dépenses médicales plus 2 bœufs encastrés Meurtre volontaire : Prise en charge de toutes les dépenses funéraires plus 20 bœufs

III- ANALPHABETISME IV – DROGUE ET STUPEFIANT

Cultures des drogues et stupéfiants : Destruction plus 400 000 Ar

Trafic des drogues et stupéfiants : A brûler plus 200 000 Ar

Utilisation : consommation, piqûre, etc. : Destruction plus 100 000 Ar

V – ATTEINTE A L’ENVIRONNEMENT

Obstruction des étangs, des vannes de distribution, destruction des canaux d’irrigation : Réhabilitation plus 20 000A

Destruction des barrages, matériaux et infrastructures de l’eau : Réhabilitation +100 000 Ar

Destruction des bornes fontaines, puits, château d’eau : Prise en charge des dépenses de réhabilitation plus 100 000 Ar Dégradation de l’eau à proximité de la forêt : Reboisement plus 20 000 Ar

Pollution de puits, château d’eau ; intoxication des produits d’eau douce : Curage plus 200 000 Ar

Feu affectant les aires protégées : 400 000 Ar

Feu ravageant un terrain reboisé : 20 000 Ar

Feu dégradant un pâturage : 60 000 Ar

Non participation à l’alerte de l’incendie : 5 000 Ar

Non participation du village à l’alerte : 10 000 Ar

Non établissement d’une protection à feu : 20 000 Ar

Non participation du village à la protection à feu et à l’extinction : 200 000 Ar + reboisement

Personne ne prise en flagrant délit de l’incendie forestière ou feu de brousse : Reboisement + 100 000Ar par ha

Défaut du : Comité spécial pour l’eau et,

Comité et policiers de l’incendie, Comité pour le règlement du différend foncier, Comité du réseau : 40 000 Ar

VI – OMISSION D’SSEOIR CERTAINES INSTITUTIONS IMPORTANTES

Défaut du Comité de contrôle au niveau du Fokontany : 40 000 Ar

Défaut du CED (Fokontany) : 40 000 Ar

Défaut du Comité de contrôle et du coordonnateur au niveau de la Commune : 80 000 Ar

Défaut du CED au niveau de la Commune : 80 000 Ar

Défaut du Comité de contrôle, du coordonnateur et du CED au niveau du District : 160 000 Ar

VII – LITIGE FONCIER

Introduction abusive aux fonds litigieux : 1 boeuf encastré Introduction et destruction des cultures aux fonds litigieux : 2 boeufs encastrés

ANNEXE 4 Tableau démontrant les fautes 78 d’orthographe :

DESIGNATION LIGNES CONTENANT MOTS A CORRIGER LA FAUTE

Préambule 14è Manembatsembana

15è Tsara horina

16è An-tanan-dehibe

17è Amin-pahombia-zana

20è Honenany

21è Maha-olompirenena

23è Hifanome-tanana

Page 3 2è Halalana

78 DMA pages 3 - 25

12è Ahoriny … doro-tanety

15è Hangatahana

28è Hanatanterahana amin’izany

31è Fiara-pitatitra

34è Miverin-dalana Page 4 4è Anatevina

6è Mati-paika

8è Am-pela-tanana

19è Farany izay haingana

33è Hiaran’ny … sokajiana

Page 5 2è et 25è Hanaovana (anaovana)

31è Voafetra ny antoandro

35è Ampahafantarana

Page 6 8è Takian’

Page 7 14è Halalana

25è Faritra harovana

30è et 13è (page 8) Aro-afo

Page 8 1er et 6è Arahana … olon-meloka

21è An-davanandro

26è Hahitana (ahitana)

Page 9 5è Fatsakana

6è Izay tsy maintsy harovana (arovana)

Page 10 3è et 22è Arahana

11è Vovon-javatra

18è Tanterahan’

25è Ampiharina mikasika

30è Novidiana

Page 11 3è Amporisihina ny amin’ny

15è Hiaran’ny

Page 12 2è Lafin’ny

34è Araka izay voalaza any aloha

Page 13

3è Hampiharina (ampiarahina)

9è Hatao (atao)

Page 14 15è Ka ita

17è Toa (toy)

13è Lafin’ny

Page 15 16è, 18è, 20è, 22è Fidiana

Page 16 35è Toa izao

1er Hampiarina

Page 18è 3è Azahoany

11è Fety aman-danonana

Page 19 7è (et 8è page 20) Tsy ita

Page 20 15è Farany izay aingana

Page 23 6è Voahoman’ny

Page 24 12è et 13è Vatony (vantony)

Page 25 9è Fatsakana

16è Mahado-melina

3è Fitroana

9è Maha-tompon’ny

BIBLIOGRAPHIE :

I – TEXTES :

• Déclaration Universelle des Droits de l’homme, adoptée par l’Assemblée Générale de l’ONU • Constitution révisée en Avril 2007 • Loi n° 2001 – 004 DU 16 Mai 2001 portant réglementation des Dina en matière de sécurité • Le présent Code Pénal • Ordonnance n° 62 – 004 du 24 Avril 1962 fixant les attributions, les responsabilités et les pouvoirs du Fokonolona • Ordonnance n° 62 – 001 du 22 Juillet 1962 portant réglementation de l’armement • Ordonnance n° 73 – 009 du 24 Mars 1973 relative à la réglementation du Dinan’asa • Ordonnance n° 73 – 040 du 03 Août 1973 relative aux attributions, responsabilités et pouvoirs du Fokonolona • Décret n° 70 – 041 du 13 Janvier 1970 relatif à l’armement • Décret n° 84 – 056 portant l’Organisme Mixte de Conception • Arrêté n° 13 du 31 Août 2005 portant Organisation de l’autodéfense villageoise et de la participation active du Fokonolona • Le « Dinan’i Matsiatra Ambony » • Le « Dinan’i FII »

II – OUVRAGES :

• Ouvrage intitulé « LE FOKONOLONA araka ireo kabary nataon’i Kôlônely Richard RATSIMANDRAVA 1973 – 1975 », Edition Saint Paul Ambatomena • Livre d’Ezéckiel (La Sainte Bible) • Ouvrage du Professeur NJARA Ernest, intitulé « Le Droit de la Famille »

III – DOCUMENTS :

• PRD

• PCD • Document relatif à la Formation des Quartiers Mobiles (Commissariat de Police Ampasambazaha Fianarantsoa) • Document relatif à la Formation des CED, au Palais de la Région HM, du 23 Avril 2008

IV – ENQUETES ET ENTRETIENS :

• Monsieur Désiré, Chef SAG et Monsieur le Modérateur (personnel de la Commune de Mahatsinjony) • Tous les Chefs de Fokontany de ladite Commune • Les CED de la Région HM, du District de , de la Commune de Mahatsinjony • Monsieur Roger, Secrétaire de la « Justice et Paix » • Monsieur Liva, ancien mémoriste en droit privé • Certains raiamandreny de chaque Fokontany de la Commune de Mahatsinjony

V – REPORTAGE :

• Reportage radiophonique du 04 Avril 2008, sur la radio TSIRY, mené par un journaliste Monsieur Raminadrisoa : interview avec Monsieur Ranarson, DAGT de la Région HM, concernant le « Dinan’i Matsiatra Ambony »

TABLE DES MATIEREES :

INTRODUCTION 1

PARTIE I : LA NECESSITE DU DINAN’I MATSIATRA AMBONY DANS LA COMMUNE RURALE DE MAHATSINJONY

CHAPITRE I : LES INTERETS COMMUNS DES FOKONTANY DE LA COMMUNE .. 7

SECTION I : Sur le plan socio-économique ...... 7

§1 : Le Dina, source de solidarité entre les habitants ...... 7

A – Les mesures prises pour le vol de bovidés ...... 7 a – Le taribahy ...... 8 b – La kalony ...... 8

B – La sauvegarde de l’environnement ...... 8 a – La lutte contre la dégradation de l’eau et forêt ...... 8 b – La collaboration du Fokonolona avec les comités spéciaux ...... 9

§2 : Sécurisation générale ...... 9

A – La production agricole ...... 9

a – L’importante place réservée à la sécurité de bovidés ...... 9 b – La sécurisation de l’agriculture ...... 11 B – La lutte contre la violence et le chômage ...... 12 a – L’atteinte à l’intégrité physique, à la vie et à l’ordre public ...... 12 b – L’anaphabetisme et l’oisiveté ...... 15

SECTION II : Collaboration avec la juridiction ...... 16

§1 : Régime juridique du DMA ...... 16

A – Création, homologation ...... 17 a – Elaboration et adoption ...... 17 b – Homologation et application ...... 18

B – Structure et organisation ...... 19 a – Le Comité Executif du Dina ou CED ...... 19 b – Attribution et fonctionnement ...... 22

§2 : Rapport entre CED et les autorités administratives et judiciaires ...... 23

A – CED et autorités administratives et judiciaires ...... 24 a - CED et autorités administratives ...... 24 b – CED et autorités judiciaires ...... 24 B – CED et Force de l’ordre ...... 25 a – Attribution du quartier mobile et de l’autorité administrative ...... 25 b – Collaboration entre CED et Force de l’ordre ...... 25

CHAPITRE II : LA MISE EN ŒUVRE DU VONODINA ...... 25

SECTION I : Règlement de litige ...... 26

§1 : Procédure ...... 26

A – Introduction et instruction de l’affaire ...... 26 a – L’introduction ...... 26 b – L’instruction ...... 27

B – Délibération et décision ...... 28 a – La délibération ...... 28 b – La décision et PV ...... 28

§2 : Les mesures prises ou sanctions ...... 29

A – Concernant le vol ...... 29 a – Le vol de bovidés ...... 30 b – Le hala-botry ...... 31

B – Diverses origines d’insécurité sociale ...... 31 a – L e défaut de certains documents utiles ...... 32 b – L a violence et autres infractions ...... 32

SECTION II : Recours à la juridiction ...... 33

§1 : Recours à la force publique ou agent de défense ...... 33

A – La réquisition et l’exécution forcée ...... 33 a – L’autorité investie de la réquisition...... 34 b – Exécution forcée pour refus de la décision du CED ...... 34

B – La défense due au dénonciateur ...... 34 a – La contrainte de la dénonciation ...... 34 b – L’exigence du DMA pour la défense du dénonciateur ...... 35

§2 : Recours au tribunal judiciaire ...... 35 A – Pour incompétence du CED ...... 35 a – L’affaire douteuse ...... 35 b – Le crime résultant de la confrontation entre les parties à l’affaire ...... 35

B – L’Appel ...... 36 a – Pour non satisfaction sur la décision rendue par le CED ...... 36 b – Le déroulement de l’Appel ...... 36

PARTIE II : LES PROBLEMES JURIDIQUES DE LA MISE EN ŒUVRE DMA

CHAPITRE I : LES IMPACTS SOCIO-JURIDIQUES ...... 37

SECTION I : Du point de vue sociologique et institutionnel ...... 37

§1 : Le bouleversement de la vie en société ...... 37

A – Atteinte aux us et coutume ...... 37 a – La considération du « raiamandreny ou personnes âgées » ...... 38 b – La préjudice causée de certains textes du DMA ...... 38

B – La situation environnementale et le système éducatif ...... 39 a – La difficulté liée à l’environnement ...... 39 b – Le système éducatif...... 39

§2 : Le risque de confusion de compétence ...... 40

A – L’OMC ou Organisme Mixte de Conception ...... 40 a – A l’échelon District ...... 40 b – Au niveau de chaque collectivité décentralisée ...... 41

B – La « kalony » et les quartiers mobiles ...... 42 a – La kalony ...... 42 b – Les quartiers mobiles ...... 43

SECTION II : Atteinte aux droits et libertés fondamentales ...... 47

§1 : Sanction non conforme aux Code Pénal et Constitution ...... 47

A – De l’incendie ...... 48 a – Le texte concernant l’incendie dans le DMA ...... 48 b – Les dispositions relatives à l’incendie dans le Code Pénal et L’Ordonnance y afférente ...... 48

B – De la punition ...... 50 a – La double punition ...... 50 b – Le refus porté par la Constitution ...... 50

§2 : Atteinte aux droit de l’Homme et la liberté fondamentale ...... 50

A – Exécution arbitrairement solidaire ...... 50 a – L’exécution solidaire légale ...... 51 b – L’exagération du « taribahy » ...... 51

B – Limitation de la liberté de circulation ...... 52 a – Certains textes du DMA pouvant porter atteinte à la liberté d’aller et venir ...... 52 b – La DUDH et la Constituion stipulant la liberté de circulation...... 52

CHAPITRE II : LES SOLUTIONS ENVISAGEES ...... 53

SECTION I : Au niveau organisationnel ...... 53

§1 : Révision du texte du DMA ...... 53

A – Amendement du contenu ...... 53 a – Redressement de l’écriture ...... 53 b – Modification de certains textes ...... 54

B – L’insertion de certaines disciplines au DMA ...... 54 a – Le viol ...... 54 b – L’adultère ...... 55

§2 : Perfectionnement de compétence de l’organe délibérant ...... 56

A – Le critère d’élection ...... 56 a – Profil intellectuel ...... 56 b – Comportement attendu à l’organe ...... 57

B – Formation ...... 57 a – Formation des CED ...... 57 b – Formation de la kalony ...... 57

SECTION II : Au niveau socio-juridique ...... 58

§1 : La promotion des Fokonolona ...... 58

A – Sensibilisation ...... 59 a – La conscientisation des paysans à la mise en œuvre du Dinam-paritra ...... 59 b – La contribution du demandeur de service du CED ...... 60

B – Partenariat...... 60 a – L’Etat...... 60 b – Implantation d’un poste avancé de la Gendarmerie ...... 61

§2 : L’observation de certains points juridiques et les solutions envisagées par le CED de la Région ...... 61

A – Le respect des droits positifs et la luttecontre la discrimination ...... 61 a – Le respect des droits positifs ...... 61 b – La lutte contre la discrimination ...... 62

B – Les solutions envisagées par le CED de la Région ...... 62 a – La clarification sur ce que l’on appelle DINA ...... 62 b – Le règlement interne et l’instauration du Comité de Contrôle79 – 87 ...... 64

CONCLUSION ...... 71 ANNEXES BIBLIOGRAPHIE