GRAND-DUCHE DE MINISTÈRE D'ÉTAT

ULLETIN DOCUMENTATION

14e Année FÉVRIER-MARS 1958

, - SOMMAIRE .

1. Mémorial (Mois de février et mars) . . ï . . . . • . 2

2. Chambre des Députés (Mois de février et mars) , . . . . 3

3. La Politique Etrangère du Grand-Duché de Luxembourg 5

4. La Signature du Traité d'Union Economique Benelux à La Haye 18

5. La Question du Siège des Institutions Européennes. — Visite à Luxembourg de la Commission d'Experts en Matière d'Urbanisme 20

6. Monsieur Paul Wilwertz, Ministre des Affaires Economiques 23

7. Nouvelles diverses 24

8. Nouvelles de la Cour 29

9. Le Mois en Luxembourg (Mois de février et mars) .... 29

SERVICE INFORMATION ET PRESSE 47, RUE NOTRE-DAME LUXEMBOURG Mémorial (mois de février)

Ministère des Finances. cernant la liberté syndicale et la protection du droit syndical; convention concernant l'organi- Un arrêté grand-ducal du 22 janvier 1958 sation du service de l'emploi; convention con- détermine les catégories de fonctionnaires et d'employés, parmi lesquelles le Ministre ayant cernant le travail de nuit des femmes occupées dans ses attributions les dommages de guerre dans l'industrie (revisée en 1948); convention peut choisir ses délégués. concernant le travail de nuit des enfants dans l'industrie (revisée en 1948) ; convention concer- * nant les bureaux de placement payants (revisée en 1949) ; convention concernant l'application Ministère des Affaires Etrangères. des principes du droit d'organisation et de négo- La loi du 22 janvier 1958 approuve l'accord ciation collective. culturel entre le Grand-Duché de Luxembourg et la République Italienne, signé à Luxembourg, * le 3 mai 1956. Ministère d'Etat. Une série de lois en date du 10 février 1958 publiées au « Mémorial » du 27 février 1958 ont Un arrêté grand-ducal du 20 janvier 1958 pour objet l'approbation des Conventions sui- accorde démission honorable à M. Michel Ras- vantes adoptées par la Conférence Internationale quin, Ministre. du Travail: Convention concernant l'institution Par arrêté grand-ducal du 11 février 1958 de méthodes de fixation des salaires minima; M. Paul Wilwertz, Secrétaire d'Etat aux Affaires convention concernant la réglementation de la Economiques, est nommé aux fonctions de Mi- durée du travail dans le commerce et dans les nistre. bureaux; convention concernant la réparation Un arrêté grand-ducal du 13 février 1958 des maladies professionnelles (revisée en 1934); attribue les départements des Affaires Econo- convention concernant l'emploi des femmes aux miques à M. Paul Wilwertz. travaux souterrains dans les mines de toutes catégories; convention fixant l'âge minimum La loi du 15 février 1958 modifie certaines d'admission des enfants aux travaux industriels dispositions de la législation sur les traitements (revisée en 1937); convention concernant l'âge des fonctionnaires et employés de l'Etat. d'admission des enfants aux travaux industriels (revisée en 1937); convention concernant l'exa- * men médical d'aptitude à l'emploi dans l'in- Ministère de l'Agriculture. dustrie des enfants et des adolescents; conven- tion concernant l'examen médical d'aptitude à Un arrêté ministériel du 28 janvier 1958 a l'emploi aux travaux non industriels des en- pour objet la lutte contre l'avortement conta- fants et des adolescents; convention concernant gieux des bovidés et les mesures de pacage des la limitation du travail de nuit des enfants et bovidés. adolescents dans les travaux non industriels; Un deuxième arrêté ministériel du même jour convention concernant l'inspection du travail prescrit certaines mesures dans l'intérêt de la dans l'industrie et le commerce; convention con- lutte contre la tuberculose des bovidés.

Mémorial (mois de mars)

Ministère des Finances. La loi du 17 mars 1958 ouvre au Gouverne- ment un crédit provisoire de 841.706.000 francs Le « Mémorial » du 12 mars 1958 publie le pour les mois d'avril et de mai 1958. relevé des compagnies d'assurances qui, à la date du 1er janvier 1958, sont autorisées à faire des * opérations dans le Grand-Duché de Luxembourg, Ministère des Affaires Etrangères le relevé des compagnies d'assurances qui ne font plus de nouvelles opérations dans le Grand- La loi du 10 février 1958 approuve l'Accord Duché et le relevé des agents d'assurance qui, sur l'échange des mutilés de guerre entre les à la date du 1er janvier Ï958, sont autorisés à pays membres du Conseil de l'Europe aux fins concourir dans le Grand-Duché, au nom d'un de traitement médical, signé à Paris, le 13 dé- tiers, à des opérations d'assurance. cembre 1955.

2 Le « Mémorial » du 10 mars 1958 publie le Ministère d'Etat. relevé des personnes promues, en janvier 1958, dans l'Ordre de la Couronne de Chêne. Un arrêté grand-ducal du 12 mars 1958 règle les délégations de signature par le Gouverne- La loi du 10 mars 1958 approuve l'Accord, ment. signé à Bruxelles le 6 juin 1957 entre le Grand- Duché de Luxembourg et la Belgique, réglant La loi du 17 mars 1958 proroge les mandats l'exécution de l'Accord entre le Grand-Duché des membres des chambres professionnelles pour de Luxembourg et la Belgique, d'une part, et la la durée d'un an. République Populaire Hongroise, d'autre part, * concernant l'indemnisation des intérêts luxem- bourgeois et belges nationalisés en Hongrie, signé Ministère des Transports. er à Budapest, le 1 février 1955. Un arrêté grand-ducal du 5 mars 1958 mo- La loi du 17 mars 1958 approuve la Charte difie et complète l'arrêté grand-ducal du 23 de la Commission arbitrale sur les biens, droits novembre 1955 portant règlement de la circu- et intérêts en Allemagne, instituée par la Con- lation sur toutes les voies publiques. vention sur le règlement des questions issues de la guerre et de l'occupation, signée à Bonn, * le 26 mai 1952, et amendée par le Protocole Ministère du Travail et de la Sécurité sociale. signé à Paris, le 23 octobre 1954. Un arrêté grand-ducal du 15 février 1958 * refixe le maximum de la rémunération de réfé- Ministère de l'Agriculture. rence des employés privés en matière d'assurance contre les accidents. Un arrêté grand-ducal du 15 février 1958 Un arrêté grand-ducal du 26 mars 1958 refixe crée un fonds de compensation pour céréales le maximum du salaire normal journalier en panifiables et établit des taxes pour alimenter matière d'assurance maladie. ce fonds. * • é Ministère des Travaux Publics. Ministère de la Justice. La loi du 22 février 1958 modifie celle du Le « Mémorial » du 19 mars 1958 publie le 13 janvier 1843 sur la compétence des tribunaux relevé récapitulatif des déclarations d'indigénat pour juger les contraventions en matière de et des naturalisations publiées au «Mémorial» grande voirie, et sur les autorisations de faire de l'année 1957. des constructions ou des plantations le long des * routes.

Chambre des Députés (mois de février)

5 février: Réunion de la Commission agricole. employés de l'Etat (N° 674). Suite et fin de Réunion de la Commission des Affaires la discussion générale. Lecture, discussion et Etrangères et Militaires. vote des articles. Vote par appel nominal sur Réunion d'une Section centrale. l'ensemble du projet de loi et dispense du second vote constitutionnel. e 11 février: 13 séance publique. — Dépôt de Réunion du Bureau de la Chambre des plusieurs projets de loi. — Proposition de Députés. candidats au poste vacant de conseiller sup- e pléant à la Chambre des Comptes. — Projet 13 février: 15 séance publique. — Questions de loi ayant pour objet de modifier certaines de l'hon. M. Jean Gremling concernant la dispositions de la législation sur les traite- Banque Centrale à Luxembourg. — Inter- ments et les pensions des fonctionnaires de pellation des hon. MM. Eugène Schaus et l'Etat (No 674). Rapport de la Section cen- Pierre Grégoire au sujet de l'arrêté grand- trale. Discussion générale. — Règlement des ducal du 27 décembre 1957 modifiant et travaux parlementaires. complétant l'arrêté grand-ducal du 23 no- Réunion de la Commission agricole. vembre 1955, portant règlement de la cir- culation sur toutes les voies publiques, res- Réunion d'une Section centrale. pectivement au sujet de l'appareil récepteur- 12 février: 14e séance publique. — Projet de émetteur des véhicules automoteurs. loi ayant pour objet de modifier certaines 19 février : Réunion de la Commission agricole. dispositions de la législation sur les traite- ments et les pensions des fonctionnaires et 27 février: Réunion de la Commission agricole.

3 Chambre des Députés (mois de mars)

4 mars: 16e séance publique. — Dépôt de "deux l'exercice 1958 (N° 684). Rapport de la com- projets de loi. — Règlement des travaux mission spéciale. Lecture et vote des articles. parlementaires. — Projet de loi concernant Vote sur l'ensemble par appel nominal avec le budget des recettes et des dépenses de dispense du second vote constitutionnel. — l'Etat pour l'exercice 1958 (No 665). Rapport Projet de loi concernant le budget des re- de la commission spéciale. Discussion géné- cettes et des dépenses de l'Etat pour l'exer- rale. cice 1958 (N° 665). Continuation de la discus- Réunion de la lre, de la 2e et de la 3e sion des articles. Adoption des articles 84 à Section. 105 du budget des recettes, 1 à 31 et 51 à 85 du budget des dépenses. e 5 mars: 17 séance publique. — Désignation Réunion de la Commission spéciale du de trois candidats au poste de conseiller sup- Budget. pléant à la Chambre des Comptes. — Dé- signation des délégués aux Assemblées de 12 mars: 20e séance publique. — Déclaration de Strasbourg. — Désignation d'une commission M. le Ministre de la Justice. — Projet de loi spéciale pour le projet de loi concernant la concernant le budget des recettes et des dé- réforme du Conseil d'Etat. — Question de penses de l'Etat pour l'exercice 1958 (N° l'hon. M. Urbany relative à l'institution d'une 665). Continuation de la discussion des ar- commission concernant la proposition de loi ticles. Adoption des articles 86 à 258 du sur l'éligibilité des fonctionnaires de l'Etat. — budget des dépenses. — Projet de loi portant Désignation de la commission parlementaire prorogation des mandats des membres des relative à l'étude de l'introduction du signal chambres professionnelles pour la durée d'un acoustique. — Projet de loi autorisant le an (N° 679). Rapport de la Section centrale. Gouvernement à faire les déclarations pré- Lecture et vote des articles. Vote par appel vues aux Art. 25 et 26 He la Convention de nominal sur l'ensemble du projet de loi et sauvegarde des droits de l'homme et des dispense du second vote constitutionnel. libertés fondamentales signée à Rome le 4 novembre 1950 et approuvée par la loi du 13 mars: 21e séance publique. — Projet de loi 29 août 1953 (N<> 566). Rapport de la Sec- concernant le budget des recettes et des dé- tion centrale. Discussion générale. Lecture penses de l'Etat pour l'exercice 1958 (N° et vote des articles. Vote par appel no- 665). Adoption des articles 259 à 463 (4°) minal sur l'ensemble du projet de loi et du budget des dépenses. dispense du second vote constitutionnel. — Projet de loi portant organisation des cadres 18 mars: 22e séance publique. — Projet de loi de l'administration gouvernementale (N° 677). concernant le budget des recettes et des dé- Rapport de la Section centrale. Discussion penses de l'Etat pour l'exercice 1958 (N° générale. Lecture et vote des articles. Vote 665). Adoption des articles 464 à 491 du par appel nominal sur l'ensemble du projet budget des dépenses. de loi et dispense du second vote constitu- Réunion d'une Section centrale. tionnel. — Projet de loi concernant le budget des recettes et des dépenses de l'Etat pour 19 mars: 23e séance publique. — Projet de loi l'exercice 1958 (N° 665). Continuation de la concernant le budget des recettes et des dé- discussion générale. penses de l'Etat pour l'exercice 1958 (N° Réunion d'une Section centrale. 665). Continuation de la discussion des ar- ticles. Adoption des articles 492 à 559 du 6 mars: 18e séance publique. — Projet de loi budget des dépenses. concernant le bu(*get des recettes et des dé- e penses de l'Etat pour l'exercice 1958 (N° 665). 20 mars: 24 séance publique. — Dépôt de plu- Continuation et fin de la discussion générale. sieurs projets de loi. — Projet de loi portant Adoption des articles 1 à 83 du budget des modification de la loi du 8 novembre 1926 recettes. concernant l'organisation des douanes et les traitements et indemnités du personnel (N° 11 mars: 19e séance publique. — Dépôt d'un 680). Rapport de la Section centrale. Discus- projet de loi ayant pour objet a) d'ouvrir sion génerale. Lecture et vote de l'article au Gouvernement un crédit provisoire de unique. Vote sur l'ensemble par appel nomi- 841.706.000,— francs pour les mois d'avril nal avec dispense du second vote constitu- et de mai 1958, et b) de rendre applicables tionnel. — Projet de loi concernant le budget pour la même période les dispositions figu- des recettes et des dépenses de l'Etat pour rant à l'article 2, alinéa 1er, et aux articles l'exercice 1958 (N° 665). Continuation de la 4 à 8 du projet de loi concernant le budget discussion des articles du budget des dé- des recettes et des dépenses de l'Etat pour penses. Adoption des articles 560 à 617. 25 mars: 25e séance publique. — Dépôt d'un dépenses. Adoption des articles 32 à 50 et projet de loi. — Règlement des travaux par- 718 à 734 du budget des dépenses. lementaires. — Projet de loi concernant le e budget des recettes et des dépenses de l'Etat 27 mars: 27 séance publique. — Projet de loi pour 1958 (N° 665). Continuation de la dis- portant modification de la loi du 25 mai cussion des articles du budget des dépenses. 1949 concernant la réorganisation de l'Admi- Adoption des articles 618 à 717. nistration des Contributions et des Accises Réunion d'une Section centrale. (No 678). Rapport de la Section centrale. Discussion générale. Lecture et vote de l'ar- 26 mars: 26e séance publique. — Dépôt d'une ticle unique. Vote sur l'ensemble par appel proposition de loi. — Règlement des travaux nominal avec dispense du second vote cons- parlementaires. — Projet de loi concernant titutionnel. — Projet de loi concernant le le budget des recettes et des dépenses de budget des recettes et des dépenses de l'Etat l'Etat pour l'exercice 1958 (No 665). Rectifi- pour l'exercice 1958 (N° 665). Continuation cation aux articles 37 (5°) des recettes, 179, de la discussion des articles du budget des 356 et 558 (3°) des dépenses. Continuation dépenses. Adoption des articles 735 à 820 et de la discussion des articles du budget des 982 à 997.

La Politique Etrangère du Grand-Duché de Luxembourg

Au cours de la séance de la Chambre des Députés du 26 mars 1958, M. , Président du Gouvernement, Ministre des Affaires Etrangères, a prononcé son discours traditionnel dans le cadre de la discussion budgétaire annuelle, dans lequel il a déter- miné la position du Gouvernement luxembourgeois vis-à-vis des problèmes inter- nationaux. Nous reproduisons ci-après le texte de ce discours:

L'OTAN. Les décisions prises par les chefs de gouver- nement concernent principalement les trois Un des événements les plus retentissants de points suivants: la meilleure coordination de la l'année politique a été la grande conférence de politique étrangère des pays membres de l'OTAN qui eut lieu à Paris du 16 au 19 dé- l'OTAN, les problèmes de la défense et les pro- cembre 1957. Cette conférence, à laquelle la blèmes de la négociation. présence de 15 chefs de gouvernement et notam- Il a été dit et répété que la principale fai- ment du Président Eisenhower donna un éclat blesse de l'OTAN résidait dans son manque de et une signification particuliers, a permis aux cohésion politique. Depuis la session ministé- responsables de la politique atlantique de se rielle de mai 1955, qui avait marqué le point livrer à un examen de conscience et de prendre de départ d'une orientation nouvelle dans la vie une série de décisions d'une importance capitale du Pacte Atlantique en ce sens que pour la pre- pour l'avenir de l'Alliance. mière fois on y avait mis l'accent plus spécia- lement sur son caractère politique, la procédure Depuis la crise de Suez, les divergences d'in- des consultations politiques au sein du Conseil térêt entre Etats membres provoquaient parfois avait fait des progrès indéniables. Le système des incidents ouverts et menaçaient de ce fait s'était révélé particulièrement efficace au cours la cohésion politique de l'Alliance. Ces diffi- des négociations sur le désarmement à Londres, cultés n'auraient probablement pas suffi à en été dernier, où le Conseil servait de point de troubler l'état euphorique dans lequel le monde liaison entre les membres occidentaux de la libre avait recommence à se complaire, mais le Sous-Commission de l'ONU du désarmement: lancement des satellites artificiels soviétiques ré- les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, véla tout d'un coup la gravité d'une situation le Canada et les autres pays de l'Alliance qui où la supériorité stratégique de l'Occident ris- participèrent ainsi activement, quoique de ma- quait d'être compromise d'un jour à l'autre par nière indirecte, aux travaux de la Sous-Com- les progrès de la science russe. mission. En associant à des négociations d'un Le moment était venu de repenser la poli- intérêt mondial leurs partenaires de l'OTAN, tique occidentale et de reprendre les mesures les membres occidentaux de la Sous-Commission nécessaires aussi bien dans le domaine politique contribuaient au renforcement de la solidarité que dans le domaine militaire, afin d'opposer au de l'Alliance en même temps qu'ils renforçaient danger communiste l'unité morale de nos quinze leur propre position à l'égard! de leur interlocu- nations et une puissance militaire adaptée aux teur soviétique auquel ils pouvaient ainsi sou- nécessités nouvelles. mettre des propositions vraiment atlantiques. Malgré ces progrès il arrivait cependant en- partenaires de l'OTAN les responsabilités qu'ils core de temps à autre que, sans que l'OTAN en ont dû jusqu'à présent se réserver par la force eût été préalablement informé, un pays prenait des choses. Du fait de la construction en Europe une décision qui allait à l'encontre des intérêts de rampes de lancement d'engins balistiques de d'un autre Etat membre ce qui ne manquait pas portée moyenne, le pouvoir de représailles qui d'avoir des répercussions fâcheuses sur l'unité demeure actuellement entre les mains améri- et la cohésion de l'Alliance. Je n'ai qu'à rap- caines et, dans une moindre mesure, britan- peler l'épisode de la livraison d'armes à la Tu- niques, passera partiellement dans celles des nisie. Les chefs de gouvernement ont reconnu la membres européens de l'Alliance. Ces derniers nécessité d'empêcher de pareilles situations de n'auront pas encore les moyens de lancer des se reproduire à l'avenir; à cette fin ils ont engins à tête atomique, mais du fait que ceux-ci considérablement perfectionné le mécanisme des se trouveront sur leur territoire, leur confère des consultations politiques. Si donc il n'a pas encore droits spéciaux en ce qui concerne leur utili- été possible d'arriver à une politique commune sation. de l'Occident, on peut affirmer que cette poli- Une conférence des Ministres de la défense se tique est maintenant largement coordonnée. tiendra à Paris en avril prochain. En dehors des La coordination a déjà fourni la preuve de problèmes qui se posent dans le cadre d'une son efficacité à l'occasion des réponses aux meilleure coordination de la défense, les mi- lettres que le Maréchal Boulganine avait adres- nistres étudieront avant tout les propositions sées aux chefs de gouvernement des pays des autorités militaires relatives à l'évaluation membres de l'OTAN. Les quinze gouvernements des besoins minima de forces nécessaires pour ont préféré répondre chacun de son côté plutôt appliquer les directives politiques du Conseil que de se mettre d'accord sur un texte unique. ainsi que les mesures qui seront requises de la Mais si les quinze réponses varient naturellement part de chaque pays membre pour la mise en l'une de l'autre, elles ont toutes été écrites dans œuvre de ces propositions. Cette conférence des le même esprit et elles ne contiennent aucune ministres de la défense n'aura qu'un caractère divergence en ce qui concerne l'attitude des exploratoire et préparatoire; les décisions à Etats à l'égard des problèmes fondamentaux. prendre en ce qui concerne les mesures requises Sans doute le système actuel n'est pas parfait, de la part des pays de l'OTAN, tant sur le plan mais si on le compare à ce qui existait il y a individuel que sur le plan collectif, pour la mise quelques années, on apprécie mieux l'importance en œuvre des propositions soumises par les auto- «Jes progrès réalisés. Si l'on voit un grand pays rités militaires seront ultérieurement discutées comme les Etats-Unis discuter ouvertement cer- en commun. tains aspects de sa politique étrangère avec les Il est probable que ces décisions affecteront représentants de quatorze autres Etats, grands, l'importance et la nature de la contribution à moyens et petits, on comprend le caractère la défense commune de tel ou tel pays membre, rénovateur de cette évolution de la diplomatie mais en ce moment il est encore trop tôt pour occidentale, évolution dont on peut raisonnable- se prononcer à ce sujet. ment espérer que malgré des échecs périodiques Je voudrais ouvrir ici une parenthèse et dire et des revers inévitables elle nous conduira fina- quelques mots sur l'attitude du gouvernement lement vers une politique atlantique commune. en ce qui concerne la contribution militaire du Dans le domaine militaire, les décisions prises Luxembourg à la défense commune. Ce n'est par les chefs de gouvernement rappellent par d'ailleurs pas la première fois que j'en parle, leur ampleur et dépassent encore en importance mais devant les critiques parfois irresponsables celles qui furent prises en 1951 à la conférence je ne me lasserai pas de réaffirmer avec netteté de Lisbonne. les principes qui inspirent notre politique dans Les principales décisions du Conseil en cette cette question. matière concernent la constitution en Europe de Le gouvernement est prêt à fournir l'effort stocks de têtes nucléaires qui seront immédiate- de défense que lui-même et ses alliés de ment disponibles pour la défense de l'Alliance l'OTAN jugent nécessaire dans l'intérêt commun en cas de nécessité, ainsi que la mise à la et qui est compatible avec la situation écono- disposition du Commandant Suprême des Forces mique et démocratique du pays. On veut parfois Alliées en Europe d'engins balistiques de portée faire accroire que le gouvernement a fait du zèle moyenne. L'implantation de ces stocks et de ces en offrant plus que ce qui lui aurait été de- missiles ainsi que leurs conditions d'emploi se- mandé. Rien n'est évidemment plus éloigné de ront déterminées, conformément aux plans de la vérité. Notre pays n'a-t-il pas au sein de défense de l'OTAN, par des accords avec les l'OTAN le service militaire le plus court de tous Etats directement intéressés. Les autorités mili- les pays du continent européen et ses dépenses taires soumettront à bref délai au Conseil leurs pour la défense ne sont-elles pas proportionnel- recommandations sur la mise en service de ces lement moins importantes que celles des autres armes dans l'intérêt de la défense commune. pays? Il résulte de ces décisions qu'à l'avenir les Ceux qui actuellement réclament une réduc- Etats-Unis partageront peu à peu avec leurs tion de notre contribution oublient qu'une di- minution de notre propre effort doit nécessaire- Unies et à quelques autres pays, parmi lesquels ment entraîner un effort accru de la part de nos la Suisse. Alliés, que ce que nous ne ferions pas ce seraient Cette correspondance a continué jusqu'à ce les autres qui devraient le faire à notre place. jour entre l'Union soviétique et les principales J'ai hâte d'ajouter que pour le cas où il serait Puissances occidentales. C'est ainsi que la der- possible de réduire la durée du service militaire nière note des Etats-Unis à l'U. R. S. S. date du sans mettre de ce fait la vie des soldats en 6 mars, et la réponse du 24 mars. Cette cam- danger et sans diminuer l'efficacité de notre pagne épistolaire a été accompagnée d'un grand contribution, le gouvernement n'hésitera pas à nombre de notes diplomatiques, de résolutions, aborder nos alliés dans ce sens. A la lumière des de discours, de déclarations, de conférences de résultats qui se dégageront des études qui sont resse, d'interviews et d'articles de journaux, actuellement en cours et dont M. le Ministre de S'essaierai de dégager de cette volumineuse do- la Force Armée vous a récemment entretenus, cumentation les lignes générales de la politique le gouvernement entreprendra au sein de l'OTAN de part et d'autre, sans oublier toutefois que la toute action qui s'imposera. matière est en évolution constante, comme l'ont Mais je déclare que, pour ma personne, je ne souligné plusieurs changements d'attitude sur- consentirai jamais à réduire le niveau de notre venus au cours des derniers mois et même des apport si les autres pays s'y opposaient, tout derniers jours. comme je m'opposerais à mon tour à des ré- Tous les messages adressés par M. Boulganine ductions injustifiées de la contribution de ces aux chefs de gouvernement des pays de l'OTAN pays, et cela en considération de la situation contiennent un nombre d'idées communes, et internationale. j'en dirai un mot tout à l'heure; mais les argu^ Ce qui doit dominer notre politique étrangère ments et le ton employés varient considérable- c'est que l'Organisation du Traité de l'Atlantique ment selon les destinataires. Nord soit aussi forte que possible et que notre Dans son message, qu'il m'a adressé le 12 pays y soit respecté, parce qu'il fait son devoir. décembre 1957, M. Boulganine souligne les L'OTAN sort renforcé de la conférence de dangers particuliers qui pourraient menacer le Paris. La conscience que les peuples libres ont Luxembourg du fait de l'exiguïté de son terri- de leur interdépendance réciproque s'est traduite toire et de la densité de sa population. Il rap- en des décisions précises, et des mesures con- pelle en même temps les bienfaits de la neutra- crètes ont été prises pour assurer l'indispensable lité dans le passé. coordination politique de l'Alliance ainsi que Il est intéressant de constater comment dans pour augmenter l'efficacité de son système de les différents messages la propagande soviétique défense. a mis l'accent sur la situation et les préoccupa- Je termine ce chapitre sur les travaux de tions particulières de chaque pays, mais il est l'Organisation atlantique en soulignant que, si plus important de s'arrêter aux propositions qui la situation internationale a obligé l'OTAN de sont communes aux notes envoyées aux diffé- prendre, à la conférence de décembre, des rents pays et qui indiquent la conception que les décisions destinées à renforcer la sécurité du dirigeants russes se font d'une conférence au monde libre, les pays du pacte atlantique ont sommet et la manière dont ils entendent régler tenu à réaffirmer leur volonté de paix, qui reste les grands problèmes internationaux. l'âme même de l'Alliance. Malgré l'attitude dé- Quant aux questions de procédure, l'Union cevante de l'Union soviétique, ils ont fait un soviétique avait d'abord rejeté l'idée d'une con- nombre de propositions variées et souples qui férence préparatoire des Ministres des Affaires permettraient à renouer le dialogue avec Etrangères et elle insistait sur la nécessité d'ar- PU. R. S. S. sur le désarmement. river à un accord de principe sur la convocation d'une conférence au sommet avant d'entamer La Conférence au sommet. toute discussion préparatoire. Par contre, les puissances occidentales n'entendaient décider la Ceci m'amène à vous parler du sujet qui do- question de savoir si une conférence doit avoir mine actuellement tous les autres problèmes de lieu que lorsqu'elles connaîtraient les résultats politique internationale, à savoir celui des rela- des travaux préparatoires auxquels elles attachent tions entre, d'une part, le monde communiste une grande importance. En effet, une conférence représenté par l'Union soviétique et ses satellites au sommet qui serait un échec présenterait pour et, d'autre part, les pays d'Europe et d'Amé- la paix du monde des dangers infiniment plus rique du Nord liés par le Pacte atlantique. grands que le fait de ne pas tenir de conférence La question d'une éventuelle conférence au du tout. sommet se trouve au centre du débat politique. Ainsi s'explique l'insistance que tous les pays Dès le 10 décembre dernier, donc avant la occidentaux ont mise à souligner la nécessité réunion des chefs de gouvernement des pays de d'une préparation minutieuse. Ce même souci l'OTAN à Paris, le gouvernement soviétique en- a trouvé son expression dans la résolution que voya une série de notes aux pays de l'Alliance l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe atlantique, à tous les Etats membres des Nations a adoptée le 17 janvier sur les relations entre

7 l'Est et l'Ouest. En attendant, l'Union soviétique J'ai souvent dit à cette tribune que la paix a modifié son point de vue sur une réunion doit être organisée sur une base moins pré- préalable des Ministres des Affaires Etrangères caire que l'équilibre des forces, ou sur ce que et, dans sa lettre du 3 mars au Président Eisen- les inventions récentes nous ont fait appeler hower, M. Boulganine a proposé de réunir ces l'équilibre de la terreur. Cette « pax atomica » Ministres au mois d'avril. caractérisée par l'absence de la guerre basée sur Quant aux participants à une conférence au la crainte, de part et d'autre, du suicide plané- sommet, l'U. R. S. S. envisage plusieurs possibi- taire par l'emploi de la bombe H peut offrir lités: tous les chefs de gouvernement des pays pour le moment une sécurité relative, mais elle appartenant à l'OTAN ou au Pacte de Varsovie n'est pas une solution à long terme. Les pays pourraient y prendre part; ou bien seulement les occidentaux ne cessent de répéter depuis des représentants de quelques-uns de ces pays; ou années avec force et solennité que ce qu'ils encore seulement un chef de gouvernement de cherchent avant tout, c'est le désarmement. De- chaque côté. L'Union soviétique estime égale- puis des années, l'immense machine de propa- ment que la présence de pays tels que l'Inde, gande communiste essaie de créer l'impression l'Afghanistan, l'Egypte, la Yougoslavie, la Suède que c'est l'U. R. S. S. qui dans ce domaine ne et l'Autriche pourrait jouer ce qu'elle appelle un cesse de faire de généreuses propositions, mais « rôle positif ». Il va sans dire que si la pre- qui invariablement se seraient heurtées à la mière solution, à savoir celle d'une participation mauvaise volonté des pays occidentaux. Nous des pays de l'Alliance atlantique était retenue, soutenons qu'en réalité ce sont les peuples libres le Luxembourg serait représenté à la conférence. qui depuis de longues années font inlassablement Quoi qu'il en soit, nous serons en tout état de au bloc soviétique proposition sur proposition cause associés aux travaux de la conférence pour sortir enfin du cercle vicieux de la course comme nous le sommes déjà maintenant à sa aux armements et que c'est l'Union soviétique préparation dans le cadre de l'OTAN, car les qui jusqu'ici a empêché tout progrès dans cette problèmes importants liés à la préparation de voie. Voici ce qu'ont dit en décembre les quinze cette éventuelle conférence, y compris les di- pays de l'OTAN dans le chapitre de leur com- verses propositions faites en vue de diminuer la muniqué consacré au désarmement: tension mondiale, font l'objet d'une étude au «Au cours de cette année (il s'agit de 1957), sein de l'Organisation atlantique. les pays occidentaux participant aux conversa- A mon avis, le mandat d'une réunion prépa- tions de Londres sur le désarmement (les Etats- ratoire des Ministres des Affaires Etrangères Unis, la France, la Grande-Bretagne et le Ca- ne peut pas faire l'objet d'une improvisation de nada) ont présenté à l'Union soviétique, avec dernière heure, mais il devrait être établi par l'accord unanime de l'OTAN, une série de pro- des contacts diplomatiques préalables. J'estime positions concrètes qui, sous la réserve de con- que ce mandat devrait consister à établir l'ordre trôles efficaces, visaient à: du jour d'une conférence au sommet, à se mettre — une réduction des armements de toute na- d'accord sur la procédure et la composition de ture et des effectifs; cette conférence, et à analyser les attitudes prises — l'arrêt de la production de matières fissiles de part et d'autre sur les points de l'ordre du à des fins militaires; jour, dans le but de restreindre le champ des — la réduction des stocks existants d'armes divergences et de révéler les points qui offrent les meilleures possibilités de conduire à un ac- nucléaires; cord entre chefs de gouvernement. — la suspension des essais d'armes nucléaires; — l'adoption de mesures de protection contre S'il n'est déjà pas facile de s'entendre sur les risques d'attaque par surprise. l'objet des conversations préparatoires, il ressort de l'échange de correspondance et de commen- Nous constatons avec regret, ajoutent les quinze taires officiels et officieux que l'établissement de chefs de gouvernement, que ces diverses propo- l'ordre du jour de la conférence elle-même ren- sitions, dont l'acceptation mettrait fin à la course contrera des difficultés réelles. C'est d'ailleurs aux armements et renforcerait la sécurité mon- naturel, car tout ordre du jour est établi en diale, ont été rejetées en bloc par l'Union sovié- fonction de considérations touchant plus ou tique, bien qu'elles aient été approuvées par moins au fond des questions à traiter. 56 pays membres des Nations Unies. » Récemment encore, l'Union soviétique a blo- Les messages du Président Boulganine. qué les négociations sur le désarmement en déclarant sa volonté de boycotter la Commission Il ne m'est pas possible de faire l'analyse de du Désarmement des Nations Unies, composée toutes les propositions de M. Boulganine. Pareille d'abord de 11 pays, mais élargie à 25 par une discussion serait d'ailleurs prématurée alors que forte majorité de l'Assemblée Générale. Mais l'établissement de l'ordre du jour de la confé- malgré les échecs successifs et malgré leur dé- rence n'est encore que dans sa phase initiale. ception les pays de l'OTAN ont déclaré qu'ils Je voudrais seulement m'arrêter à quelques ne négligeront aucune possibilité de réduire les aspects de ces propositions qui touchent aux armements au minimum compatible avec la problèmes de la sécurité et du désarmement. sécurité et qu'ils sont prêts à examiner toute

8 proposition qui permettrait d'arriver à un ac- tale un certain acquiescement. Mais est-ce vrai- cord sur une réduction contrôlée des armements ment chose si importante que de déclarer qu'on de toute nature. renonce à l'usage des bombes atomiques en Mais il est évident que les pays libres ne invoquant que c'est d'autant plus facile à faire peuvent pas accepter et ne doivent pas avancer que cela ne nécessite pas de contrôle? On a tou- des propositions qui mettraient en danger la jours l'air d'oublier que les peuples, y compris sécurité du monde occidental. Ils sont d'ailleurs le peuple russe, ont fait quelque chose de beau- prêts à tenir compte des intérêts légitimes des coup plus que de renoncer à l'emploi de la pays de l'Est qui eux aussi ont le même droit bombe atomique: en adhérant à l'ONU, ils ont à la sécurité. Mais la vraie sécurité ne saurait renoncé à faire n'importe quelle guerre d'agres- être sacrifiée à des accords qui n'offrent qu'une sion. Si quelqu'un est capable de manquer à la illusion de sécurité. Pour l'Occident, le désar- parole qu'il a donnée en signant la Charte des mement est un problème technique dont la Nations Unies et de se livrer à une guerre solution dépend de la possibilité de créer un d'agression, pourquoi faudrait-il croire qu'il se- système de contrôle mettant les participants à rait capable de tenir sa seconde parole, celle un éventuel accord à l'abri de toute surprise. concernant le non-emploi des bombes atomiques ? L'Union soviétique en fait au contraire un Un raisonnement analogue peut être appliqué problème politique. Dans son désir de détenir à la proposition russe relative aux pactes de toujours l'initiative aux yeux d'une opinion non-agression. A ce sujet j'ai écrit dans ma publique à laquelle elle s'adresse par-dessus la lettre du 27 janvier à M. Boulganine ce qui tête de gouvernements, elle met en avant des suit: «Comme le Luxembourg est résolu à propositions simples, voire simplistes, destinées respecter en toute circonstance cet engagement à obtenir le concours de l'opinion pour faire (à savoir celui qu'il a souscrit dans la Charte pression sur les gouvernements. des Nations Unies à ne jamais recourir à l'agres- A cet égard, la proposition soviétique relative sion), il ne voit pas, quant à lui, la nécessité de à la suppression des essais nucléaires est typique. conclure de nouveaux accords de non-agression. » Je ne dis pas que cette proposition ne présente Signer de nouveaux accords ne serait-ce pas pas d'intérêt, mais telle qu'elle est faite, elle n'a manifester indirectement des doutes sur l'effi- rien à voir avec le désarmement. A l'abri de cacité de la Charte des Nations Unies? Comment l'interdiction des tests atomiques, les pays qui ne pas reconnaître dans ce contexte l'importance en ont les moyens pourront accumuler toutes les de la proposition du Président Eisenhower ten- bombes atomiques qu'ils auront continué de dant au renforcement des Nations Unies par une fabriquer et je ne parle pas seulement de limitation du droit de veto, proposition contre l'U. R. S. S., mais de tous les pays capables de laquelle M. Boulganine s'est déjà prononcé caté- produire des armes nucléaires. Si donc sup- goriquement ? primer les tests ne signifie rien du tout du point de vue du désarmement, je reconnais cependant Le Plan Rapacki. que la proposition a une certaine valeur psycho- logique, car il y a intérêt à trouver quelque Je voudrais maintenant dire un mot du fa- chose de facile sur lequel on pourrait se mettre meux plan Rapacki. d'accord, dans l'espoir que cet accord mènerait à des propositions plus substantielles et à une L'idée d'une limitation des effectifs et de détente politique. l'armement dans une zone située au centre de l'Europe n'est pas nouvelle. Mais aujourd'hui Messieurs, tout le monde semble avoir oublié les initiatives Une partie de l'opinion publique accuse la qui se sont fait jour à ce propos depuis 1954: politique étrangère des gouvernements occiden- parmi d'autres initiatives j'en rappelle seulement taux d'être négative et d'être entachée d'immo- deux, le plan Eden et le plan Van Zeeland. Le bilisme. Je dirai au contraire que cette politique plan Rapacki consiste à créer une zone dénu- est positive et progressive, et que malgré les cléarisée. Sur un territoire qui comprendrait la apparences elle est surtout plus audacieuse que République fédérale d'Allemagne, l'Allemagne de la politique soviétique en matière de désarme- l'Est, la Pologne et la Tchécoslovaquie, on dé- ment. En effet, l'Occident est prêt à suspendre ciderait de ne pas produire et de ne pas stocker les expériences nucléaires non pour un an, non d'armes nucléaires et de n'y installer ni pour deux ans, mais pour toujours. Seulement, matériel ni équipement destiné à les utiliser, y comme cette proposition n'a pas d'effet sur le compris les rampes de lancement de fusées. De désarmement, les pays occidentaux ajoutent que plus, les autres Etats s'engageraient à ne pas se l'on doit accepter le contrôle sur les matières servir d'armes nucléaires contre le territoire de fissiles existantes et futures et commencer dès la zone. maintenant à détruire les stocks de bombes L'hostilité initiale que rencontra le plan en atomiques. Europe s'est atténuée un peu lorsque les expli- L'Union soviétique dit qu'il faut renoncer à cations fournies par son auteur laissaient entre- l'emploi des armes nucléaires. Cette proposition voir qu'il ne conduirait pas nécessairement à une aussi semble rencontrer dans l'opinion occiden- reconnaissance formelle de l'Allemagne orientale et qu'il pourrait être assorti de mesures de sont appuyées par une aviation puissante dis- contrôle. Il n'en reste pas moins qu'il comporte posant d'aérodromes bien aménagés. L'aviation à mon avis des dangers réels pour l'Occident et les forces terrestres sont équipées d'armes et que ses implications n'en permettent pas l'ac- nucléaires de toutes sortes. En face de ce dis- ceptation, du moins dans sa forme actuelle. positif de l'Est se trouve ce qu'on appelle le Tout d'abord, du point de vue de la sécurité «bouclier» de l'OTAN qui est formé de troupes générale, le plan n'a pas d'efficacité réelle, car américaines, britanniques et autres représentant on ne diminue pas le risque de guerre en dimi- à peu près 20 divisions. Parmi ces forces se nuant la capacité défensive de tel ou tel pays trouvent des formations américaines spéciales ou de telle ou telle région. équipées d'armes atomiques tactiques et une Sur le plan de la sécurité européenne, les forte aviation tactique s'appuyant sur un ré- autorités compétentes de l'OTAN ont émis un seau d'aérodromes modernes. Ce bouclier cons- avis négatif, parce que interdire aux forces de titue un verrou contre la supériorité numérique l'OTAN en Allemagne de disposer d'armes nu- écrasante des forces du monde communiste et cléaires tactiques est militairement inacceptable. avec l'aviation stratégique il constitue un des piliers essentiels de la stratégie occidentale. D'une part, ces armes existent déjà des deux côtés dans la zone visée par le plan Rapacki, et Or, il est évident que l'idée d'une interdiction elles tendent de plus en plus à devenir purement totale du stockage de toutes les armes nucléaires et simplement des armes conventionnelles. Il dans la République fédérale est fondamentale- est excessif d'exiger que les forces occidentales ment opposée à ce concept du bouclier qui stationnées en Allemagne renoncent à l'emploi jusqu'ici a rempli sa tâche sans défaillance, à de toutes armes nucléaires quelconques — « de savoir préserver la paix. Le Commandant Su- quelque type que ce soit », précise le dernier prême Allié en Europe, le Général Norstad, s'est memorandum polonais — alors qu'il paraît in- exprimé à ce sujet de la façon suivante: «A concevable qu'une armée moderne soit privée de moins que des bases militaires et politiques certaines armes atomiques devenues indispen- n'aient été posées qui éliminent virtuellement sables, telles que les armes anti-avions et l'artil- les dangers d'une guerre, tout accord visant à lerie atomique qui sont des engins de faible interdire le stationnement d'armes tactiques à portée. Sans des armes de cette nature la supé- possibilités atomiques dans le Centre Europe riorité militaire des Soviets deviendrait écrasante mettrait non seulement en danger notre concept étant donné l'importance numérique beaucoup stratégique, mais, je dois le dire en toute honnê- plus grande de leurs forces conventionnelles. teté, nous laisserait pratiquement sans défense.» Voici ce que dit à ce propos un journaliste Avec la disposition du plan Rapacki relative à bien connu dans le journal « Le Monde » du l'engagement de ne pas se servir d'armes nu- 22 février dernier: «Demander aujourd'hui aux cléaires nous voyons réapparaître l'idée, chère Occidentaux de renoncer au stockage de toutes aux Russes, des engagements « moraux » qui ne les armes atomiques sur le territoire allemand, comportent aucune garantie et n'ajoutent rien c'est appeler de leur part une concession sans aux engagements déjà pris dans la Charte des contrepartie réelle. C'est leur demander d'af- Nations Unies. faiblir leur dispositif militaire, en le privant du D'autre part, c'est manquer du réalisme le barrage atomique situé en territoire allemand, plus élémentaire que d'imaginer qu'en cas de et en ramenant le barrage à l'entrée d'un champ conflagration les Russes s'abstiendraient de bom- de bataille par trop mince. En comparaison de barder « atomiquement » l'Allemagne dénucléa- cette concession majeure, l'évacuation des ins- risée, tout en se réservant de détruire par tallations militaires atomiques de Pologne et exemple la Hollande, la Belgique et le Luxem- d'Allemagne orientale paraît d'un intérêt secon- bourg non dénucléarisés, et que les forces de daire, puisque: 1) la Russie avec l'arme absolue l'OTAN ne se serviraient de leurs armes de peut, comme l'a dit M. Khrouchtchev à Minsk, riposte que contre les bases soviétiques au-delà atteindre n'importe quel point de la planète; de la frontière polonaise, en épargnant les bases 2) elle dispose, du Pripet à Vladivostok, du ou les forces adverses dans une Pologne ou une champ de bataille le plus profond que l'on puisse Tchécoslovaquie dénucléarisées. imaginer. » En effet, au-delà de la zone partiel- Du point de vue politique rien, dans le plan lement démilitarisée, le bloc soviétique dispo- Rapacki, ne semble servir la réunification de serait d'un champ de manœuvre d'une profond l'Allemagne, mais tout paraît au contraire deur énorme, tandis qu'en deçà les Occidentaux vouloir en perpétuer la division. Tant que sub- ne disposeraient plus que d'une aire bien étroite. sistera cette division, la sécurité en Europe Il est utile que je rappelle, avant de continuer, restera nécessairement précaire. Vous vous sou- quelle est la conception défensive de l'Occident. venez qu'à la conférence au sommet en juillet L'Union soviétique entretient en Allemagne cen- 1955 à Genève les chefs de gouvernement, y trale un nombre considérable de divisions moto- compris M. Boulganine, étaient d'accord que la risées. En Pologne, dans l'ouest de l'Union sovié- réunification de l'Allemagne devait se faire au tique et dans les pays satellites se trouvent des moyen d'élections libres, en conformité des in- forces non moins importantes. Toutes ces troupes térêts nationaux du peuple allemand et des in-

10 térêts de la sécurité européenne. Vous savez une faille qui risquerait de s'élargir jusqu'à aussi qu'à peine quelques mois plus tard M. l'écroulement total de cette solidarité qui reste Molotov objecta que des élections libres pour- le fondement même de notre sécurité. Même raient nuire aux intérêts communistes, et l'op- s'il était prouvé que la sécurité militaire de nos position soviétique à la réunification est devenue pays puisse être assurée malgré une neutralisa* de plus en plus farouche. Pas plus tard que tion militaire partielle de certains territoires de lundi dernier, l'Union soviétique a une fois de l'OTAN, les conséquences politiques pourraient plus refusé de discuter le problème allemand à être redoutables. la conférence au sommet. Par le plan Rapacki, Tout ceci ne veut pas dire qu'il n'y aurait la Pologne poursuit en ce qui concerne l'Alle- rien à gagner pour la paix par l'établissement magne la même politique que l'U. R. S. S., à d'une zone géographique dans laquelle on éta- savoir le maintien du statu quo. blirait des conditions spéciales de contrôle. C'est Le terme « statu quo » a beau être abstrait, là une idée que l'Occident a lancée bien avant il signifie pour le gouvernement russe des choses que le plan Rapacki fût né. précises. Tout d'abord, comme nous venons de A mon sens, l'intérêt, le seul intérêt qui le voir, la renonciation par l'Occident à toute s'attache à ce dernier, est que pour la première tentative de négociation sur l'Allemagne. En- fois l'Est et l'Ouest pourraient ensemble faire suite, l'acceptation définitive par les Occidentaux l'essai et l'expérience d'un système de contrôle de ce qu'on appelle à Moscou « les conquêtes international. sociales et économiques obtenues par les démo- craties populaires ». Or, un principe fondamen- Les Armes nucléaires. tal de la politique des pays libres est précisément la non-reconnaissance du statu quo européen. Il Je voudrais dire maintenant un mot au sujet s'agit par-là de ne jamais admettre définitive- des armes nucléaires et des rampes de lancement ment que l'Allemagne soit divisée et que de de fusées, sujet qui tient une place importante nombreux pays d'Europe soient privés de leur dans la correspondance échangée ces derniers liberté de se prononcer en toute indépendance mois entre l'Est et l'Ouest. Dans ma réponse à sur le régime qui doit être le leur. Le Conseil M. Boulganine j'ai écrit à ce sujet ce qui suit: de l'Europe a encore récemment affirmé solen- «Une partie de votre lettre est consacrée à nellement son refus de reconnaître définitive- souligner les graves dangers auxquels s'expose- ment l'état de choses actuel. Comme l'a dit à raient, en cas de guerre, les pays qui auraient; Strasbourg le représentant suédois Wistrand: accepté l'établissement sur leur territoire d'ins- «La liberté ne saurait subsister parmi nous si tallations militaires du type le plus moderne et nous acceptions, sans intervenir, qu'elle soit op- de dépôts d'armes nucléaires. Pour ma part, je primée même chez les plus humbles de nos suis convaincu que les conséquences désastreuses frères. » d'une nouvelle guerre frapperaient indistincte- Bien entendu, il ne s'agit pas d'essayer de ment tous les pays, qu'ils soient pourvus ou non modifier le statu quo actuel par la force, et je d'armes nucléaires. Avec vous je suis d'accord l'ai souligné dans ma lettre à M. Boulganine; qu'en présence du développement actuel de la mais j'ai ajouté que «proclamer le statu quo technique militaire on ne peut plus sérieusement comme intangible avant même d'aborder des compter sur une localisation de la guerre et négociations en vue d'arriver à une détente dans qu'un nouveau conflit mondial équivaudrait au les relations internationales équivaudrait à af- suicide de l'humanité tout entière. Nous sommes faiblir considérablement les chances d'arriver conscients qu'en cas de guerre nucléaire le à des compromis pouvant servir de base à la Luxembourg tout comme d'autres pays, et peut- coexistence pacifique. » être plus encore que d'autres pays, risquerait En somme, l'Union soviétique se déclare prête l'anéantissement total. Dans ces conditions, ce à négocier avec les Occidentaux, si ceux-ci ad- ne sont pas les risques particuliers sur lesquels mettent au préalable la faillite de toute la poli- vous avez bien voulu attirer notre attention qui tique qu'ils ont poursuivie au cours des der- pourraient déterminer notre attitude en cette nières années. matière, si jamais nous étions amenés à consi- Il est incontestable qu'il se manifeste en dérer l'éventualité de l'installation d'armements Europe un certain courant d'opinion en faveur nouveaux sur notre territoire. » de ce qu'on appelle le « désengagement ». Ce II résulte tout d'abord de cette réponse que le mot, nouveau dans le vocabulaire politique, dé- problème du stockage d'armes nucléaires straté- signe l'idée qui consiste à vouloir éloigner géo- giques et de l'établissement de rampes de lan- graphiquement les unes des autres les forces des cement de fusées à longue ou moyenne portée blocs opposés et à les éliminer comme facteurs ne se pose pas en ce moment pour notre pays. directs du développement futur des relations Si jamais il se posait, la Chambre en serait politiques sur le continent européen. Mais la saisie et il lui appartiendrait de se prononcer. neutralisation militaire conduit assez vite à la Je voudrais cependant dès maintenant souligner neutralité politique. Or, le désengagement, même divers aspects de la question, car il est indé- partiel, de certains pays de l'OTAN serait une niable qu'il règne à ce sujet un certain désordre première brèche dans la solidarité atlantique, dans les esprits.

11 Je le fais, parce que l'homme de la rue qui ou fronde, arbalète ou tromblon, canons ou connaît mal les problèmes de politique étran- bombes de T.N.T., V 1 et V 2 et fusées nu- gère et à qui l'on n'inculque pas dans nos pays cléaires. des idées toutes faites, risque de se laisser in- Celui qui volontairement renoncerait à équi- fluencer par des affirmations de propagande. per cette armée des armes les plus modernes, Les appels lancés aux populations de l'Ouest par sachant parfaitement qu'un adversaire éventuel l'Union soviétique s'adressent aux sentiments, peut le savoir, me paraît prendre des responsa- aux émotions, à la peur irrationnelle, au désir bilités qui dépassent tout ce qu'on peut imaginer. de sécurité, à l'égoïsme national, mais pas à la Le problème n'est donc pas, si l'on veut être logique et au bon sens. Je tiens cependant à prêt à se défendre avec des armes atomiques et souligner que les remarques que je vais faire en installant des rampes de lancement ou si l'on sont d'une portée générale et ne visent pas la veut assurer cette défense sans ces armes et sans situation militaire de tel ou tel pays. ces installations. Mais l'alternative est simple- Ainsi la thèse qui veut que le risque de la ment la suivante: ou bien l'on est déterminé à mort atomique dans une certaine zone devient défendre en cas de besoin sa liberté et l'on est plus grand du fait que des armes nucléaires y de ce fait conscient que l'on risque de devoir sont stockées et que par contre ce risque di- combattre et peut-être de mourir, ou bien l'on minue, si l'on éloigne ces armes de ce même préfère à ce risque la capitulation sans combat. territoire, ne résiste pas à un examen sérieux. Mais celui qui prétend que l'on peut jouer un Il me semble en effet naïf d'admettre que tour aux réalités politico-militaires et éviter par l'Union soviétique, si elle était décidée à lancer un mauvais armement aussi bien la capitulation une attaque militaire, n'emploierait pas des armes que le risque n'est qu'un démagogue. Si on nucléaires contre une certaine zone, parce qu'il réussit à inculquer aux hommes l'idée que la n'y aurait pas dans cette zone des armes nu- possession d'armes défensives efficaces signifie cléaires destinées à la riposte. La même chose la mort atomique, alors ils cessent de croire que s'applique aux rampes de lancement qui ne sont la guerre peut être évitée autrement que par la qu'une amélioration, un perfectionnement de faiblesse et la capitulation. Et si pareil défai- l'artillerie existante. La neutralité néerlandaise tisme gagne la masse, alors la nation a déjà avant la dernière guerre et l'absence de moyens capitulé dans son for intérieur. de défense efficaces n'ont pas protégé Rotter- Les dirigeants soviétiques répètent constam- dam contre la destruction totale de la part des ment qu'ils ont l'avenir pour eux et que le Allemands. Au contraire, ils ne l'ont que faci- monde occidental est un monde condamné. Il litée. Tout cela est évident et a été dit et n'est pas vrai que le monde occidental est con- redit, mais il ne faut pas se lasser d'y insister damné. Je suis sûr que l'intégration européenne de même que sur des lapalissades comme celle- va permettre dans une mesure inespérée d'ac- ci: De tout temps ceux qui ont constaté que croître les richesses et la vitalité de notre vieux l'armée était nécessaire ont toujours pensé continent et que l'Europe pourra ainsi continuer qu'elle devait être la meilleure possible. C'est le progrès vers un avenir encore meilleur dans une idée qui n'a jamais été mise en doute par le cadre d'une véritable Communauté Atlan- personne. A ce sujet le Général Norstad, Com- tique. mandant Suprême Allié en Europe, s'est exprimé comme suit: Messieurs, «Nous souhaitons — nous faisons des plans Si les divergences qui séparent les pays de en conséquence — que les forces de l'Alliance, l'Est des peuples libres de l'Occident sont mul- quelle que soit leur nationalité, puissent être tiples et profondes, le Gouvernement luxembour- dotées des moyens nécessaires pour s'acquitter geois ne négligera pour sa part aucun effort rapidement et efficacement de la mission qui susceptible de contribuer à la diminution de la leur incombe. tension internationale et à l'amélioration des relations entre l'Union soviétique et le monde Bien qu'il ne s'ensuive pas que toutes les occidental. Résolument décidés à défendre tou- forces de chaque pays doivent être équipées jours la cause de la paix et de la justice, nous d'armes atomiques, ceci signifie cependant que, abordons ensemble avec nos amis et alliés les dans l'intérêt de l'Alliance, les forces qui graves problèmes que réserve l'avenir, sans con- doivent avoir des armes de ce type pour nous fiance excessive, mais également sans méfiance fournir une défense adéquate, doivent effective- exagérée, sans provocation, mais également sans ment être dotées de celles qui sont disponibles. » crainte. Je crois que c'est M. Spaak qui a dit récemment qu'il ne parvient pas à comprendre la position de ceux qui disent: «II faut une armée, mais il faut L'Intégration européenne. qu'elle ne soit pas bien équipée. » Ce raison- La situation actuelle en Europe occidentale nement caractérise une forme de pacifisme qu'on forme un contraste frappant avec l'état de la pourrait appeler « nucléaire ». Le seul pacifisme politique mondiale. Alors que la politique du respectable, comme l'a dit il y a quelques jours monde est lourde de dissensions, l'Europe offre le Premier Ministre britannique, c'est le paci- le spectacle d'un effort de coopération et de fisme intégral qui répudie toutes les armes, arc construction sans précédent vers son intégration.

12 CONSEIL DE L'EUROPE. Comité économique et social, ces organes ne sont L'Europe des Quinze, groupée au sein du pas encore constitués. Conseil de l'Europe, a continue ses activités de Le Gouvernement s'est préoccupé d'autre part manière satisfaisante, quoiqu'il soit bien évident du recrutement des fonctionnaires des nouvelles que les progrès modestes qui sont accomplis au institutions. Il a recueilli un nombre relative- cours de chaque année dans ce cadre plus vaste ment élevé de candidatures qu'il a communi- de la coopération européenne ne sont pas com- quées aux services compétents de ces institu- parables aux réalisations bien plus concrètes et tions. Là évidemment s'arrête notre rôle; les efficaces des Communautés à Six. institutions européennes sont souveraines pour Les débats de l'Assemblée Consultative sont leur organisation intérieure. régulièrement d'une haute tenue et permettent Il est encore trop tôt pour se faire une idée des confrontations utiles des points de vue par- définitive sur la politique suivie par les dif- fois très divergents. Ils contiennent des en- férents organes des nouvelles Communautés, seignements précieux pour la politique à suivre ceux-ci étant avant tout absorbés par les tâches par les quinze gouvernements. Mais il est mal- de leur propre organisation. Les Conseils s'oc- heureusement vrai que sur le plan de I'exécutit cupent actuellement de définir la position de la le fonctionnement de l'institution de Strasbourg Communauté vis-à-vis des Etats tiers. Cet ef- donne lieu à des lenteurs fastidieuses quoique fort se cristallise avant tout autour des relations inévitables, étant donné qu'il s'agit de dégager avec les autres Etats membres du G. A. T. T. et des décisions communes en appliquant, en règle autour des négociations pour une zone de libre générale, le principe de l'unanimité. échange. Des résolutions ont été néanmoins prises au Ces négociations qui tendent à associer les cours de cette année, intéressant tant des pro- autres pays de l'O. E. C. E. aux pays signataires blèmes de politique générale que des questions du Traité de Rome se sont poursuivies tout au relevant du domaine économique, social, juri- long de l'année et, force est de le reconnaître, dique et culturel. Des conventions ont été signées sans résultats appréciables jusqu'à l'heure pré- ayant trait au règlement pacifique des diffé- sente. rends et au régime de la circulation des per- Les difficultés à surmonter sont, en effet, sonnes entre les Etats membres. sérieuses et se situent tant dans le domaine Toutes les activités du Conseil de l'Europe politique qu'économique. sont traitées en détail dans les rapports que Le but essentiel poursuivi par les pays de présente le Comité des Ministres à l'Assemblée l'O. E. C. E. non-signataires du Traité de Rome Consultative lors de ses sessions, en conformité est d'empêcher, par la création d'une zone de du statut. Cette documentation étant à la dispo- libre échange, tout traitement discriminatoire sition de la Chambre, je ne crois pas qu'il soit entre leurs jpays et les Six. Ces pays redoutent, utile d'analyser en ce moment les multiples en effet, que l'établissement de la Communauté problèmes qui font l'objet d'études tant sur le qui permet aux Six de s'accorder un traitement plan parlementaire que gouvernemental. préférentiel, n'ait des répercussions domma- Il me paraît certain que le travail du Conseil geables sur le courant actuel de leurs échanges. de l'Europe gagnera largement en efficacité à Pour parer à ces effets, les pays de l'O. E. partir du moment où la tendance actuelle vers C. E., sur l'initiative du Gouvernement britan- une rationalisation des institutions de la « grande nique, recherchent une association avec le Marché Europe » aura produit ses effets. Il est évident Commun, association appelée communément qu'une éventuelle fusion entre le Conseil de zone de libre échange. l'Europe et l'O. E. C. E. constituerait un nou- veau point de départ pour l'Europe des Quinze Il est important de noter le point commun ou des Dix-Sept. Aussi convient-il de favoriser et les différences essentielles entre le Marché par tous les moyens la coopération étroite entre Commun et la zone de libre échange. ces institutions qui constituent d'ailleurs le point Point commun: dans les deux cas, l'objectif de jonction indispensable entre la « petite » et est de supprimer progressivement à la fois les la « grande Europe ». contingents et les droits de douane, de façon à Je n'ai pas besoin de revenir sur les débats aboutir à la libre circulation des marchandises qui ont occupé la Chambre des Députés, il y a entre les pays. très peu de temps, à propos de l'approbation Les différences sont de deux ordres. Tout des nouveaux Traités européens. Il me reste à d'abord, les pays du Marché Commun ont dé- rendre compte de la période très brève qui court cidé d'adopter progressivement les mêmes droits depuis la ratification de ces Traités au moment de douane vis-à-vis des pays tiers. A la fin de la actuel. Les Traités sont entrés en vigueur à la er période transitoire, les pays de la Communauté date prévue, c'est-à-dire, au 1 janvier de cette auront un tarif extérieur commun. Une voiture année. Ces premiers mois ont été consacrés avant américaine par exemple, en entrant en Belgique, tout à la mise en route successive des différents paiera les mêmes droits qu'en entrant en France organes: Commissions, Conseils et Assemblée ou dans un autre pays de la Communauté des parlementaire; quant à la Cour de Justice et au Six.

13 Dans la zone de libre échange, par contre, il convient de dire que certaines divergences chaque pays garde son propre tarif extérieur. fondamentales ne se manifestent pas seulement Une autre différence fondamentale entre le entre les pays de la Communauté d'une part et Marché Commun et la zone consiste dans le fait les pays de l'O. E. C. E. d'autre part. Des diver- que le Marché Commun a prévu un ensemble gences notables existent également entre les Six d'institutions qui sont sinon l'amorce d'un pou- et ce n'est certes pas la dernière raison pour voir politique commun, du moins d'un pouvoir laquelle les travaux du Comité intergouverne- économique, alors que dans la zone de libre mental se sont enlisés. Une négociation véri- échange chaque participant entend garder sa table et efficace avec les pays de l'O. E. C. E. liberté d'action. présuppose une attitude commune des Six et cette attitude n'est pas encore réalisée à ce jour. Les Six ont en plus assumé de multiples obli- gations les uns envers les autres, dont je ne Les Six sont cependant pleinement d'accord citerai pour mémoire que l'harmonisation des sur un point fondamental: Quelle que soit la charges sociales, l'harmonisation de la concur- solution retenue pour associer les pays de rence, la poursuite d'une politique commerciale l'O. E. C. E. au Marché Commun, cette solution commune, l'association des pays et territoires ne pourra en aucun cas porter atteinte au Traité d'outre-mer, la création d'une banque d'inves- de Rome et à sa conception. tissement, la création d'un fonds social, et j'en Au stade actuel des négociations sur la zone, passe. j'estime qu'il n'est pas nécessaire de vous ex- Le Marché Commun constitue donc un tout poser dans les détails les difficultés majeures équilibré et si l'abolition complète des tarifs et auxquelles une solution devra être trouvée. Je des contingents a pu être prévue, ce n'est que, me bornerai, pour l'instant, à en énumérer parce qu'un ensemble d'autres conditions seront quelques-unes: réalisées simultanément. Les produits agricoles devront-ils faire partie Si les pays de l'O. E. C. E. non adhérents au intégrante de la zone? Marché Commun réclament avec insistance que le rythme de l'abolition tarifaire et contingen- On conçoit la portée de cette question pour taire prévu dans le Traité de Rome s'applique les pays agricoles. Quel intérêt la zone consti- d'une manière strictement parallèle à tous les tuerait-elle encore pour le Danemark par exem- pays de l'O. E. C. E., ils se montrent par contre ple, qui devrait ouvrir ses frontières à l'impor- beaucoup plus réticents pour accepter les autres tation des produits industriels sans trouver une obligations fondamentales du Traité. contrepartie dans le principal secteur où il est exportateur ? Nous touchons là au nœud du problème qui peut s'énoncer comme suit: Dans quelle mesure Il y a encore le problème complexe de l'ori- est-il possible aux Six d'accorder à leurs par- gine des produits. tenaires de l'O. E. C. E. un traitement égal en Dans quelle mesure une harmonisation des matière tarifaire et contingentaire, alors que ces tarifs extérieurs est-elle nécessaire pour éviter pays ne sont pas prêts à assumer les obligations les distorsions et les détournements de trafic? inscrites dans le Traité de Rome? Comment seront établies les règles de con- Dans quelle mesure des discriminations ou currence et qui veillera à la stricte observation des différenciations sont-elles nécessaires? de ces règles? Si pour les pays de l'O. E. C. E. la création Que prévoira la zone dans le domaine de la d'une zone de libre échange devrait, en pratique, coordination de la politique économique dans le se limiter à l'abolition des tarifs et des contin- domaine de l'harmonisation des politiques? gents, les pays de la Communauté européenne Autre problème très important pour le Luxem- estiment, par contre, qu'une conception telle- bourg: Quelles règles spéciales devront être ment étroite leur rendrait extrêmement difficile établies pour inclure le charbon et l'acier dans de faire face simultanément à leurs engagements la zone de libre échange, eu égard aux problèmes contractés et dans le Marché Commun et dans particuliers qui se posent dans ce secteur et la zone. compte tenu de l'existence de la C. E. C. A. ? Vous savez, Messieurs, qu'un Comité inter- gouvernemental, sous la présidence de M. Quelle procédure sera établie pour l'abolition Maudling, examine depuis de longs mois les progressive des droits de douane et des contin- problèmes posés par la création d'une zone de gents? Cette procédure sera-t-elle identique à libre échange. Ces problèmes sont multiples et celle inscrite dans le Traité de Rome? complexes. Un projet anglais a été pris comme II y a enfin le grave problème institutionnel. base de discussion. Deux questions se posent: Dans quelle mesure Sur un certain nombre de questions, un rap- faudra-t-il, en cette matière, innover par rap- prochement des points de vue a pu se réaliser. port au système actuel de l'O. E. C. E. et com- Il n'en demeure pas moins que nombreux sont ment la coordination avec les institutions des les points fondamentaux qui ont à peine été Six pourra-t-elle être assurée? approfondis ou sur lesquels les divergences Cette enumeration des problèmes à résoudre substantielles d'opinion ont été enregistrées. Et est loin d'être complète. 14 Il reste notamment à trouver une solution est toute tracée. Si l'agriculture fait partie in- pour certains pays de l'O. E. C. E. économique- tégrante de la zone, le Luxembourg demandera ment moins développés. à ses partenaires de l'O. E. C. E. le même proto- Ces pays demandent à être autorisés, au cole spécial que celui figurant dans le Traité moins pendant les premiers temps de la zone de Rome. Tous les pays de l'O. E. C. E. ont d'ail- de libre échange, à maintenir leurs propres me- leurs déjà accepté cette dérogation dans le cadre sures protectionnistes tout en profitant de la du G. A. T. T. levée progressive des barrières entravant leurs D'une enquête faite par mon Ministère dans exportations vers les pays membres. le secteur de l'Industrie moyenne il résulte que Si pour la majorité des problèmes énumérés la majorité de nos industries moyennes se dé- aucune solution n'a pu encore être trouvée, il clare en faveur de la création d'une zone de serait injuste néanmoins de minimiser les ré- libre échange. Certaines de nos industries n'ont sultats des travaux du Comité intergouverne- cependant pas caché qu'elles redoutent vive- mental. Ces travaux ont eu le grand mérite ment — une concurrence accrue. d'aborder les problèmes de front, de les serrer Notre industrie sidérurgique a émis des ré- de près et de les poser dans leur vrai contexte serves au sujet de l'inclusion du secteur charbon- et de faciliter ainsi les décisions ultérieures qui acier dans la zone de libre échange. Ces réserves devront intervenir, décisions dans lesquelles s'expliquent et se justifient en raison des pro- l'élément politique pèsera dans bien des cas blèmes particuliers qui se posent dans ce secteur autant que l'élément économique. et compte tenu de l'existence de la C. E. C. A. Pour deux problèmes essentiels et particuliè- Le Traité de la C. E. C. A., en effet, contient des rement difficiles des résultats appréciables ont principes et des règles générales de non-discri- pu être enregistrés et des solutions de compro- mination, de libre accès, de concurrence, d'in- mis s'ébauchent: je veux parler du problème de terdiction des subsides et subventions, des règles l'origine et des institutions. particulières aux cas de pénurie et de crise. Les L'Italie a notamment fait une proposition de pays de la C. E. C. A. peuvent donc difficilement compromis en matière d'harmonisation des tarifs accepter d'accorder aux pays de l'O. E. C. E. la extérieurs, proposition qui, si elle est acceptée, non-discrimination en matière de prix, si ces facilitera grandement les problèmes relatifs à pays ne sont pas prêts à accepter toutes les l'origine des marchandises. autres obligations du Traité de la C. E. C. A. D'autre part, dans le domaine institutionnel, Pour conclure avec le chapitre de la zone de la Grande-Bretagne semble être prête à re- libre échange, vous avez pu constater, Messieurs, noncer au principe de l'unanimité qui est de que le chemin n'est pas facile et que, si l'on règle à l'O. E. C. E. et ceci doit être considéré veut aboutir, il faudra faire des concessions comme une concession substantielle de sa part. réciproques. Ce qui est important dans le déroulement L'attitude du Gouvernement luxembourgeois futur des travaux, c'est que les Six arrivent, et vis-à-vis de la zone de libre échange devra, à cela aussi rapidement que possible, à fixer et mon avis, être déterminée par deux considéra- définir une attitude commune. tions majeures. La France a soumis récemment à ses parte- D'une part, la Communauté économique euro- naires un projet dans lequel elle expose ses vues péenne ne devra pas devenir un bloc protection- sur l'association à la Communauté des autres niste et autarcique et mettre ainsi obstacle à pays européens au sein d'une Union européenne une intégration toujours plus complète de tous de Coopération économique. les pays libres de l'Europe. Le Marché Commun La Commission économique européenne vient ne devra pas encourir le reproche d'être une d'élaborer, elle aussi, un Memorandum qui re- cause de la division de l'Europe et cela à un late sa conception sur les problèmes majeurs moment où l'unité européenne s'avère plus né- posés par la création d'une zone de libre cessaire que jamais. échange. D'autre part, il doit être aussi compris que Ces documents servent de base de discussion la formation de la zone ne pourra en aucune pour dégager une attitude commune des Six. façon mettre en cause ou même retarder l'éta- Il est prévu que les Ministres de la Communauté blissement et le fonctionnement de la Commu- arrêteront cette position commune à la date du nauté à Six. Comme j'ai déjà eu l'honneur de 22 avril prochain. le déclarer à cette tribune, nous considérons en En ce qui concerne plus particulièrement l'in- effet le Marché Commun tel que nous l'avons térêt de l'économie luxembourgeoise à la créa- conçu, non seulement comme un aménagement tion de la zone, je voudrais, pour le moment, économique, mais, au-delà, comme une mesure me borner aux observations suivantes: tendant à l'intégration européenne et nos par- Dans le secteur agricole, les négociations sont tenaires de l'O. E. C. E. devront tenir compte à encore trop confuses pour pouvoir juger du tout moment de cet intérêt primordial qui s'at- régime qui sera réservé à l'Agriculture. tache pour nous à la réussite de la Communauté La position luxembourgeoise en ce domaine instituée par le Traité de Rome.

15 BENELUX. Protocole du 9 décembre 1953, relatif à la politique commerciale, n'étaient pas encore en- Toujours dans la ligne de l'intégration euro- tièrement remplies. Il s'agit notamment des péenne je tiens à relever que le Benelux a reçu accords conclus ou renouvelés avec les pays sa forme définitive par le Traité d'Union „signé suivants: la Tchécoslovaquie, la Bulgarie, la à La Haye, le 3 février de cette année. Turquie, l'Italie, l'Espagne, la France, la Hon- Au cours de l'année 1957, les travaux des grie et l'Allemagne de l'Ouest. organes de Benelux ont été dominés par la En ce qui concerne l'évolution générale de négociation et par la rédaction du texte de ce nos échanges avec l'étranger, les premiers symp- Traité. Avant sa signature définitive il a été tômes d'un ralentissement des affaires sont soumis à l'avis du Conseil consultatif interpar- apparus au Grand-Duché au cours de la seconde lementaire et sa rédaction définitive tient compte moitié de 1957. Ces symptômes se sont précisés des recommandations essentielles reprises dans depuis lors. Une économie ouverte comme la la résolution votée à la fin de la session du nôtre, et aussi dépendante du commerce exté- Conseil interparlementaire. rieur, ne pouvait, en effet, échapper à la pres- Le Traité et ses protocoles annexes ont donc sion de la tendance générale à la récession qui été signés à La Haye, le 3 février 1958, lors se manifeste dans la plupart des pays. d'une cérémonie imposante dans la salle du Rid- derzaal par les Premiers Ministres et les Mi- L'évolution, momentanément moins favorable nistres des Affaires Etrangères des trois pays. des affaires, ne se reflète pourtant pas encore Entre-temps, le gouvernement luxembourgeois a nettement dans les statistiques des échanges déposé le projet de loi portant approbation du commerciaux de l'année 1957. Celles-ci révèlent, Traité d'Union économique et de ses protocoles au contraire, que les importations et les expor- annexes. Ce projet est accompagné d'un exposé tations du Grand-Duché se sont situées à un des motifs commun aux trois pays ainsi que de niveau supérieur à celui atteint en 1956. tous les documents du Conseil consultatif inter- La valeur totale des achats à l'étranger ayant parlementaire relatifs à cette question. toutefois accusé une augmentation nettement supérieure à celle des ventes, le bilan final de Comme j'espère que la Chambre aura, à bref nos échanges extérieurs s'avère en 1957 moins délai, l'occasion de se prononcer sur ce projet, favorable qu'il ne l'était en 1956. je me dispense aujourd'hui d'entrer dans le détail des problèmes que soulève le Traité. L'industrie sidérurgique a su maintenir le rythme de ses exportations de 1956. Les activités du Conseil interparlementaire ne se sont pas limitées à la seule discussion du Les exportations de l'industrie moyenne n'ont, Traité d'Union économique. Depuis sa première dans l'ensemble, pas subi des variations sensibles réunion du 22 février 1957, le Conseil s'est oc- par rapport à 1956. Toutefois, dans plusieurs de cupé également des problèmes que soulèvent ses secteurs on ne cache pas les appréhensions l'unification du droit et le rapprochement cul- quant aux perspectives des affaires pour le turel. Le 10 mars passé, une séance spéciale, à proche avenir. laquelle j'ai assisté avec mes collègues belge et Les investissements se sont considérablement hollandais, a été consacrée à la discussion de la accrus en 1957 et c'est l'industrie de l'acier qui politique extérieure poursuivie par les trois pays. a connu la plus forte expansion en ce domaine. En ce qui concerne la répartition géographique L'activité passée du Conseil montre que cet de nos échanges commerciaux, nous constatons organe est d'une grande utilité dans le domaine que, pour la première fois depuis la guerre, la du rapprochement de nos trois peuples, elle fait Belgique a dû céder le pas à l'Allemagne comme sortir certaines questions de leurs ornières ad- premier fournisseur du Grand-Duché. En effet, ministratives et a contribué ainsi dans une large nos importations en provenance de ce dernier mesure à rendre à l'idée de Benelux un renou- pays ont représenté 36,60 o/o de nos importations veau d'enthousiasme et de prise de conscience totales, alors que notre partenaire de l'U. E. B. L. de la solidarité étroite qui unit nos trois peuples. nous a expédié des marchandises à concurrence Au cours de l'année 1957, l'entité économique de 33,20 o/o. La France reste notre troisième Benelux s'est manifestée par là conclusion d'ac- fournisseur avec 15 o/o, précédant les Pays-Bas, cords commerciaux communs. Ainsi une dizaine dont les livraisons représentent 7,25 o/o de nos d'accords ont-ils été négociés ou prorogés avec importations totales. La Belgique est cependant des pays tiers, à savoir: le Danemark, la Nor- demeurée notre principal acheteur devant l'Al- vège, la Suède, la Grande-Bretagne, la Suisse, lemagne et les Pays-Bas. l'Autriche, le Portugal, le Maroc. Des pour- Au cours de l'année sous revue les courants parlers sont actuellement entamés avec la de nos échanges avec les divers pays n'ont, en Yougoslavie, la Tunisie et la Grèce. général, pas subi de variations notables. Nous Parallèlement aux négociations communes constatons que les pays membres du Marché menées par les pays de Benelux sur le plan Commun continuent, comme par le passé, à commercial, l'U. E. B. L. a continué à négocier nous fournir plus de 90 o/o de notre approvision- des accords commerciaux avec quelques pays à nement, alors que ces mêmes pays absorbent l'égard desquels les conditions exigées par le 60 o/o de nos exportations. Le siège des institutions des Six. en tout cas que dans une matière éminemment I i : politique comme celle du siège il est peu réa- Pour terminer je voudrais dire un mot de la liste de s'enfermer d'avance dans des positions question du siège des institutions européennes. rigoristes en invoquant des principes sacro-saints. Cette question, qui intéresse notre pays de ma- Il est nécessaire de placer les institutions de nière fondamentale, a fait l'objet de contro- manière à leur permettre un travail fructueux verses passionnées dans les milieux politiques et et rationnel. Mais tenant compte des facilités en plus encore, peut-être, dans la presse du pays constant progrès qu'offre la technique moderne, et de l'étranger. peut-on vraiment prétendre que la rationalisa- L'attitude adoptée par le gouvernement est tion implique nécessairement une concentration connue. Je n'en donnerai qu'un bref résumé. absolue? Je n'arrive pas à y croire. Pour ce qui est des négociations futures, le En premier lieu il importait pour le Luxem- gouvernement se trouve dans la position de bourg qu'il soit clairement établi que la décision pouvoir s'en tenir principalement aux garanties prise en 1952, ne prévoyant qu'une installation que lui offre la procédure à savoir en premier à titre précaire du siège de la C.; E. C. A. à lieu que toute décision est soumise à la règle de Luxembourg, est dépassée par les événements, l'unanimité des six gouvernements. La candida- alors qu'aucune nouvelle décision n'a été prise ture de Luxembourg pour le siège unique est par les Six depuis 1952. Luxembourg est donc posée; elle fait l'objet avec les autres candida- devenu le siège de fait de la C. E. G. A., qui ne tures d'une étude d'experts urbanistes; l'As- peut être enlevé à Luxembourg que par un vote semblée de Strasbourg de son côté est appelée à unanime. donner son avis. Il est également reconnu, et ceci est d'une Dans l'état actuel des choses, l'élément qui importance prépondérante, que la présence à dépend entièrement de notre volonté, c'est la Luxembourg de la G. E. G. A. a donné lieu pour présence de la G. E. C. A. à Luxembourg. C'est notre pays à une situation particulière, touchant là la raison pour laquelle le gouvernement a à des intérêts d'ordre tant politique et moral que itérativement manifesté sa volonté de ne pas matériel et que cette situation ne saurait être accepter un départ éventuel de la C. E. C. A. ignorée au moment où est examinée la question Cette attitude est tellement naturelle et évidente de l'établissement des nouvelles institutions et de que les attaques de certains organes de la presse la concentration éventuelle des Communautés étrangère contre la prétendue obstruction lu- des Six en un même lieu. xembourgeoise sont à vrai dire absurdes. Un A aucun moment le gouvernement n'a laissé accord eût-il été possible, si l'on eût fait abs- le moindre doute que si les Ministres des cinq traction de la position négative luxembourgeoise, autres pays décidaient d'établir toutes les insti- je dis non! Car dans ce cas un seul résultat tutions à Luxembourg, le pays les accueillerait aurait été obtenu, à savoir une renonciation comme il a accueilli la C. E. C. A. unilatérale et sans aucune utilité de la part du seul pays qui a dû par la force des choses faire Sous l'influence d'un mouvement d'opinion un ample effort d'adaptation pour permettre issu d'initiatives diverses, les Ministres des six l'installation et le fonctionnement de la pre- pays, lors de leur conférence de janvier, ont mière Communauté des Six. En quoi cette re- admis en principe l'unité de siège pour les ins- nonciation aurait-elle pu rendre un accord plus titutions communes. Dans ces circonstances, la facile, alors que les six gouvernements sont ville de Luxembourg est devenue officiellement divisés sur la ville à choisir et puisqu'il y a candidat pour l'installation de toutes les Com- d'autres candidatures fermes et irréductibles? munautés. Malgré l'adoption du principe de l'unité il Quelle sera l'issue de cette controverse? Per- faudra bien que les six gouvernements abou- sonne ne saurait le dire. Il est clair que l'exis- tissent à une décision concrète, réalisable dans tence et le développement des Communautés ne l'immédiat, pour permettre un fonctionnement sauraient être mis en jeu par l'effet d'un dés- normal des institutions. Or, je dois vous avouer accord persistant dans cette question. II ne serait que pour ma part je ne puis distinguer jusqu'à pas admissible que l'un des six Etats se refuse présent aucun signe qui permettrait d'envisager à participer à la recherche d'une éventuelle avec quelque optimisme la réalisation immédiate solution de compromis. du siège unique. Au contraire, il s'est avéré plus Notons enfin que le gouvernement estime récemment dans les milieux politiques et par- qu'il est tout à fait prématuré de parler du lementaires que la thèse dite de la « concentra- choix d'une « capitale européenne ». Il convient tion régionale » pouvait paraître comme plus en ce moment d'installer les Communautés dans réaliste dans les circonstances actuelles. N'ou- des conditions de travail raisonnables, en tenant blions d'ailleurs pas que cette formule présente compte de considérations de politique générale elle aussi des avantages considérables pour le et notamment, en ce qui concerne notre pays, développement de l'idée européenne. J'estime de la situation de fait existante.

17 La Signature du Traité d'Union Economique Benelux à La Haye

Le 3 février 1958 a eu lieu à La Haye, »daas apparemment dépassés par les événements, et l'historique Salle des Chevaliers du «Binnenhof», nos peuples nous demandent de savoir quelle la signature solennelle du Traité d'Union Eco- est la signification de cette signature qui se place nomique Benelux en présence de la plupart des après la signature et l'entrée en vigueur des ministres et secrétaires d'Etat des trois pays, de grands Traités européens. leurs représentants diplomatiques, d'un grand Nous leur devons une réponse et je vou- nombre de parlementaires de ces mêmes pays drais, avant de la développer, résumer ma et de nombreuses personnalités de la vie pu- pensée en cette réflexion: Les Traités européens blique et du monde économique, des syndicats ne sont encore en ce moment qu'un départ, ainsi que des membres du Comité de rapproche- l'inventaire pour ainsi dire de nos plans et de ment belgo-néerlando-Iuxembourgeois. nos espoirs, alors que le Traité d'Union que La salle qui servit de cadre à cette imposante nous signons aujourd'hui est, avant tout, un cérémonie était richement décorée de fleurs et aboutissement et la codification de nos expé- de plantes vertes. Au centre de la salle, en face riences. du trône royal, une estrade avait été érigée pour N'oublions pas que notre Union est — dans les Chefs des trois Gouvernements et les Mi- certaines limites — une réalité depuis dix ans nistres des Affaires Etrangères. Le Luxembourg déjà. En effet, c'est au début de l'année 1948 y était représenté par M. Joseph Bech, Président que les entraves douanières ont été, une fois du Gouvernement, Ministre des Affaires Etran- pour toutes, abolies entre nos pays. En ceci, les gères. Prirent également part à cette cérémonie auteurs des Traités européens nous ont suivis, M. , Ministre de la Justice, M. par le fait qu'ils ont déclaré que la Commu- , Ministre des Finances, M. le Dr nauté économique européenne est, elle aussi, Emile Colling, Ministre de l'Agriculture, M. "fondée sur une union douanière". Cette union Lambert Schaus, Ambassadeur du Luxembourg plus large sera parfaite, vous le savez, au bout à Bruxelles, et M. Jean-Pierre Kremer, Ambas- d'une période de quinze ans, soit exactement sadeur du Luxembourg à La Haye. un quart de siècle après la date où nous avons Le Chef du Gouvernement néerlandais, en- ouvert, entre nous, nos frontières. touré du Premier Ministre et du Minstre des S'il est vrai que notre Union douanière n'a Affaires Etrangères de Belgique, du Ministre des pas été la première réalisation de ce genre dans Affaires Etrangères des Pays-Bas et du Président l'histoire, on peut affirmer néanmoins que Bene- du Gouvernement luxembourgeois, inaugura la lux est le premier essai de former une union séance académique. Au cours de son discours, dans le système économique moderne, caracté- il rendit hommage à ceux qui ont pris l'initia- risé par la concentration des facteurs écono- tive de cette union au lendemain de la guerre miques et sociaux et par leur interdépendance et il souligna l'importance de la signature du indissoluble, ainsi que par l'intervention de la Traité. politique économique de l'Etat, conçue en fonc- A l'issue du discours de M. Drees, les Chefs tion de programmes établis pour les domaines des trois Gouvernements et les Ministres des les plus divers. Affaires Etrangères procédèrent à la signature Dans ce contexte économique profondément des documents suivants: le Traité d'Union Eco- renouvelé, notre Union s'est développée à la ma- nomique proprement dit; le Traité de transition; nière d'une expérience, dans une sorte de corps l'Accord d'exécution du Traité d'Union Econo- à corps avec les problèmes journaliers soulevés mique; le Protocole de signature; le Protocole par l'élimination initiale des entraves doua- d'échange de lettres; le Protocole d'immunité nières. Il est apparu en effet — et voilà encore des membres du Conseil interparlementaire Be- une leçon dont la Communauté européenne a nelux. pu profiter — que l'ouverture des frontières Ensuite, M. Joseph Bech, Président du Gou- n'est pas, en elle-même, une mesure suffisante vernement, Ministre des Affaires Etrangères, prit pour libérer le commerce, qu'elle entraîne la parole. Nous reproduisons ci-après le texte d'autre part inéluctablement une suite de pro- de ce discours : blèmes et de répercussions dépassant largement le domaine de la libre circulation des biens « Excellences, économiques. Ainsi, la décision de principe que Mesdames, les trois Gouvernements ont prise au cours de la Messieurs, dernière guerre et l'abolition effective des res- On pourrait penser, à première vue, que la trictions aux échanges commerciaux, qui l'a cérémonie de ce jour a quelque chose de para- suivie à quelque distance, nous ont amenés, par doxal. N'est-il pas vrai en effet que nous avons la force des choses, à développer graduellement toujours aimé désigner le Benelux comme le l'Union douanière vers une Union économique modèle et le précurseur d'une intégration euro- complète. Cette pression des faits restera, j'en péenne plus large — et voilà que nous sommes suis sûr, le stimulant permanent qui nous amè-

18 nera au terme de la route tracée dans cet ins- jusqu'aux Traités de Rome qui ont institué le trument. Marché commun. A chaque pas en avant, il a Le Traité de ce jour est le résultat de cet fallu vaincre l'âpre résistance des intérêts par- effort et de cette poussée visant à étendre les ticuliers et des egoïsmes nationaux, parfois tout principes de libération, d'unification et de co- à fait respectables. Ce sera la fierté de nos trois opération à tous les secteurs de l'activité écono- pays d'avoir ouvert la voie à l'unité économique mique, au-delà des échanges matériels, jusque de l'Europe qui redonnera au vieux continent dans le domaine des problèmes sociaux et des la place que doivent lui valoir, dans le monde, activités intellectuelles. Certes, il reste encore les efforts passés de ses peuples, sa science, sa des restrictions provisoires aux grands principes pensée et sa culture. » d'union, il reste des domaines névralgiques où Le dernier discours fut prononcé par M. Van nous avons dû ménager des transitions et des Acker, Premier Ministre de Belgique, qui sou- sauvegardes, même après une expérimentation ligna en particulier l'importance historique de prolongée. Mais toujours est-il que nous pouvons cet événement. arrêter et consolider aujourd'hui, par notre La cérémonie fut clôturée par l'exécution des signature, un résultat appréciable qui est situé hymnes nationaux par la musique militaire néer- bien au-delà des débuts précaires d'il y a dix landaise. et quinze ans. Un déjeuner réunissait ensuite les personna- On imagine mal la somme d'efforts et de lités dans un grand hôtel de Scheveningen. A négociations qui a été dépensée au cours de cette occasion, des toasts furent portés par les cette période expérimentale pour aboutir à ces trois Chefs de Gouvernement à S. M. la Reine formules dont la simplicité relative ne trahit des Pays-Bas, à S. M. le Roi des Belges et à plus guère le labeur patient qui s'y trouve in- S. A. R. Madame la Grande-Duchesse de Luxem- vesti. Je suis heureux de voir réunis aujourd'hui, bourg. M. Drees donna également lecture des à cette occasion solennelle, depuis les premiers télégrammes envoyés à La Haye par les trois pionniers de Benelux jusqu'aux ouvriers de la Souverains. dernière heure qui se sont consacrés à cette tâche. Qu'ils veuillent recevoir, de la part du La journée se termina par une réception or- Gouvernement grand-ducal, l'hommage de sa ganisée par le Comité de Rapprochement belgo- reconnaissance et d'une sincère admiration. A néerlando-luxembourgeois à l'Hôtel de Ville de la même occasion, notre souvenir ému se re- La Haye. tourne vers ceux qui ne sont plus parmi nous pour vivre l'heureuse conclusion de cette Union, * à l'avènement de laquelle ils ont consacré le meilleur de leurs intelligences. Rappelons qu'à l'occasion de la signature du Puisse l'aboutissement de tant de bonne Traité d'Union Economique le journal « Het volonté signifier en même temps un nouveau Vrije Volk » d'Amsterdam publia un message départ. Puisse la consolidation de l'Union, dans de M. Joseph Bech, Président du Gouverne- nos relations mutuelles, nous rappeler également ment, Ministre des Affaires Etrangères. Nous que nous devons être unis et solidaires à l'égard reproduisons ici le texte de ce message à titre du monde qui nous entoure, pour que Benelux de documentation: soit plus que la désignation d'une région géo- « Benelux — voilà près de quinze ans que graphique, plus que le nom collectif pour trois nous en avons conçu l'idée et que nous avons populations dont on se plaît à reconnaître les signé la première convention douanière. Il y a affinités. Que ce soit un complexe indissoluble, dix ans depuis le premier commencement réel; qui sait reconnaître et faire reconnaître, par- c'est en effet au début de l'année 1948 que les delà les intérêts particularistes de chacun des barrières douanières sont effectivement tombées trois Etats, un intérêt commun et une destinée et que le libre échange commercial s'est amorcé partagée. entre nos pays. Mais l'Union douanière d'alors n'était rien qu'un début. Sa mise en œuvre a Mesdames, Messieurs, révélé des problèmes complexes et nouveaux et C'est non seulement en ces occasions privi- elle nous a acheminés graduellement vers le but légiées, mais c'est chaque jour, dans le rythme final d'une union économique complète, c'est-à- continu de leurs banales besognes matérielles, dire d'une communauté au sein de laquelle se que les peuples sentent, mesurent et augmentent trouvent libérés, à la faveur d'un alignement des leur solidarité. A l'heure actuelle, cette idée politiques et des législations, non seulement les pénètre de plus en plus les couches profondes transferts des biens matériels, mais encore les des peuples. courants humains, les prestations de services et Cela n'a pas toujours été ainsi. les flux monétaires. J'ai vécu cette évolution à partir de la C'est cette Union économique complète qui conclusion de l'Union économique belgo-luxem- trouve son cadre dans le Traité du 3 février bourgeoise, dont j'ai été l'un des signataires en 1958. Elle est le résultat d'une expérimentation 1921,en passant par la signature de la Conven- patiente que nous avons poursuivie pendant une tion douanière Benelux en 1944 à Londres, dizaine d'années. Elle n'est pas encore parfaite,

19 il faut en convenir, parce que les grands prin- sont noués et consolidés autour des institutions cipes d'union comportent des restrictions dont de notre Union, d'innombrables relations d'af- la plupart sont transitoires, quelques-unes ce- faires se sont établies grâce aux mesures de pendant permanentes. libération que nous avons prises. Ainsi, l'Union Mais, en réfléchissant à l'histoire de ces an- économique favorise un profond mouvement de nées révolues depuis la signature de la première rapprochement et de pénétration entre nos pays, Convention douanière, en considérant le nom- depuis les sphères de la politique et de l'admi- bre de difficultés que nous avons vaincues, en nistration, jusque dans le domaine des problèmes mesurant la distance parcourue depuis les com- sociaux, des relations culturelles et des liens mencements précaires jusqu'à cette étape finale, simplement humains. j'ai confiance en l'avenir. J'ai confiance que les Bien sûr, nos allégeances nationales sont restrictions transitoires tomberont d'échéance en toujours à l'avant-plan de nos préoccupations, échéance et que les organes de la nouvelle Union mais peu à peu, ces allégeances prennent appui sauront résoudre les problèmes qui sont encore sur la conviction d'une destinée partagée et sur réservés à leur action. J'ai cette confiance d'au- la reconnaissance d'intérêts communs à nos trois tant plus que nous sentons distinctement la pays. De plus en plus, nous sentons et nous pression des faits en direction d'une union éco- agissons en citoyens de cette communauté plus nomique complète. En effet, dans le système large dont nous avons consacré les assises poli- économique et social de notre époque, il n'est tiques et juridiques par la signature du Traité pas possible de s'arrêter à mi-chemin de définitif instituant l'Union économique Benelux. l'unification. L'interdépendance des facteurs qui Puisse ce Traité, qui consolide le résultat de dominent notre économie est si étroite qu'une dix ans d'expérience, marquer un nouveau dé- union douanière pousse inéluctablement vers une part vers un but qui ne réside plus, me semble- libération plus étendue et vers une coordination t-il, dans le domaine des relations entre Etats,, dans tous les autres domaines. mais qui représente une intégration plus pro- Cette interdépendance nous porte même bien fonde dans laquelle les frontières et les diffé- au-delà du domaine économique proprement dit. rences nationales s'estompent et se perdent in- Des liens politiques et administratifs solides se sensiblement. »

La Question du Siège des Institutions Européennes Visite à Luxembourg de la Commission d'Experts en Matière d'Urbanisme

Les 19 et 20 mars 1958, la Commission d'Ex- nements au mois de juin prochain après diffé- perts en Matière d'Urbanisme, chargée d'exa- rentes consultations préalables, miner le problème de l'établissement du siège Convaincu que la Ville de Luxembourg ne des institutions européennes dans une des villes saurait être privée du siège européen qu'elle candidates, a visité la Ville de Luxembourg. détient depuis plus de cinq ans, Estime que sa population, formée dans les La candidature de la Ville de Luxembourg. traditions séculaires des influences culturelles de ses voisins, a toujours cultivé l'esprit européen En effet, au cours d'une séance solennelle qui et a ainsi contribué, au carrefour des peuples, eut lieu le ? mars 1958, le Conseil communal à créer cette ambiance dans laquelle évoluera de la Ville de Luxembourg avait adopté à l'una- au mieux l'union des nations de l'Europe, nimité une résolution concernant sa candidature officielle pour le siège des institutions euro- Rappelle que la Ville de Luxembourg, du fait péennes. Voici le texte de cette résolution: de sa position géographique centrale, des moyens de communication et des possibilités d'héberge- ment, répond à toutes les exigences pouvant « RÉSOLUTION. déterminer le choix des Gouvernements, Le Conseil Communal de la Ville de Luxem- Souligne les grands et fructueux efforts qui bourg, ont été accomplis à Luxembourg, tant par les Vu les conclusions de la Conférence de Paris pouvoirs publics que par les initiatives privées, des Ministres des Affaires Etrangères des 6 et pour assurer aux institutions européennes qui s'y 7 janvier 1958, trouvent déjà les conditions matérielles de tra- Considérant que la question du choix des vail les meilleures, sièges des Communautés Européennes fera l'ob- Relève que les projets d'urbanisation et de jet d'une nouvelle Conférence des six Gouver- construction permettent dès à présent une im-

20 plantation définitive et toute extension future maquette concernant l'aménagement de la cité des institutions européennes, européenne, etc. Prie les Gouvernements des six pays de con- Voici les considérations qui ont été soumises sacrer par une décision définitive la capitale du à l'appréciation des membres de la Commission Luxembourg, qui est prête à entreprendre tous d'Experts dans la plaquette intitulée «Luxem- les efforts supplémentaires nécessaires, comme xembourg, Siège des Institutions Européennes » : siège des institutions européennes, ou du moins « Dans sa séance du 7 mars 1958, le Conseil comme siège définitif de fa Communauté Euro- Communal de Luxembourg a décidé de poser péenne du Charbon et de l'Acier et de l'Eura- la candidature de la Ville de Luxembourg pour tom, si le principe de l'unicité n'était pas être le siège des institutions européennes. Cette réalisé. » candidature est approuvée et appuyée par le La Commission des Experts comprenait un Gouvernement grand-ducal. délégué de chacun des six pays membres de la Luxembourg prit cette décision à la suite du Communauté Européenne. Elle devait soumettre résultat de la Conférence des Ministres des Af- le 30 avril, au Conseil de Ministres, un rapport faires Etrangères du 6 janvier 1958. sur les possibilités offertes par les villes qui ont posé leur candidature officielle en vue de de- De plus, un Mouvement européen très dyna- venir le siège unique des institutions euro- mique, dont les adeptes se recrutent dans les Kéennes. Ces villes sont Bruxelles, Luxembourg, plus larges couches de la population et dans lilan, Monza, Paris (Département de Seine-et- tous les partis, s'inspirant de la traditionnelle Oise), Strasbourg, Stresa et Turin. politique de collaboration et d'amitié internatio- nales du Grand-Duché et exprimant avec con- Le programme de la visite à Luxembourg des viction sa foi dans une Europe unie, a incité les Experts prévoyait une réunion de travail au organes officiels à cette initiative. Ministère des Travaux Publics, en présence de M. le Ministre Victor Bodson. Les experts furent L'attitude que le Luxembourg adopte dans reçus ensuite à l'Hôtel du Gouvernement par la question du siège est le mieux définie dans M. Joseph Bech, Président du Gouvernement, la déclaration que fit le 8 septembre 1957 le Ministre des Affaires Etrangères. A l'issue d'un Président du Gouvernement, M. Joseph Bech: déjeuner offert par le Bourgmestre et les auto- "Le Luxembourg fait ses préparatifs pour ré- rités municipales de Luxembourg eut lieu une pondre, le cas échéant, à toute demande que les visite de la Ville de Luxembourg, de la péri- autres gouvernements pourraient être amenés à phérie immédiate et du site proposé pour l'im- nous faire dans l'intérêt commun de l'Europe plantation des institutions européennes. que nous sommes en train de construire. » A 17 heures, les experts furent reçus à Les raisons qui habilitent Luxembourg au l'Hôtel de Ville de Luxembourg par le Bourg- titre de siège des institutions européennes sont mestre Emile Hamilius et les membres du Col- nombreuses. lège échevinal, MM. Rollinger, Kcenig et Fisch- bach. A cette occasion, des explications sur la Rôle historique. - Situation géographique. candidature de Luxembourg furent données à la Son histoire millénaire a rendu sensibles et Commission par MM. Hamilius et Fischbach, ce apparentes les qualités primordiales dont la dernier présentant en outre le « dossier Luxem- Nature a gratifié le pays. Luxembourg est situé bourg ». Des experts du Gouvernement et de la au point ou se rencontrent le monde germanique Municipalité prirent part à cette réunion d'in- et le monde latin. Il participe également à formation en vue de répondre à toutes les ques- l'essence de l'un et de l'autre. Il représente un tions intéressant les membres de la Commission. passage naturel, une terre de transition entre ces La journée fut clôturée par un dîner offert deux principaux pôles de la civilisation euro- ar le Gouvernement à la Maison de Cassai. péenne. C'est dans ses frontières qu'ont eu lieu, Ee dîner fut présidé par M. Victor Bodson, à des époques différentes, des rencontres histo- Ministre des Travaux Publics. riques d'où serait sortie, à conditions politiques Rappelons que chaque membre de la Commis- plus favorables, une entente de l'Europe occi- sion reçut un dossier contenant toute une série dentale. Et c'est sur son sol qu'ont été jetés de documents techniques sur Luxembourg, no- récemment les premiers fondements de l'Europe tamment: une plaquette intitulée «Luxembourg, nouvelle. Son rôle traditionnel de médiation Siège des Institutions Européennes»; une carte voire de réconciliation le prédestine à une de distances entre l'aéroport de Luxembourg et vocation nouvelle, celle d'offrir aux peuples de les principaux aéroports européens; une vue l'Europe des Six un terrain d'entente et de aérienne de la Ville de Luxembourg; un plan en collaboration permanente. relief de la ville et des environs; un plan d'ex- Terre d'entre-deux, il a réalisé une certaine tension de la ville depuis son origine; un plan synthèse entre ces deux pôles si souvent opposés, historique de la ville et de la forteresse; un tant dans son aspect extérieur que dans la vie plan général de la ville; des cartes géologiques; des habitants. Le paysage diversifié du pays sur un profil géologique du Kirchberg; un plan un espace géographique limité, contient des élé- d'aménagement du Kirchberg; des photos d'une ments familiers aux étrangers venant de l'Est

21 et de l'Ouest qui ont fait au Grand-Duché et à réseau routier et ferroviaire, les télécommuni- sa Capitale une réputation d'hospitalité et d'in- cations sont susceptibles de répondre aux be- timité, parce qu'ils s'y sont sentis chez eux. soins les plus exigeants.

Situation linguistique et esprit international. Climat de travail et de vie. Luxembourg est bilingue et son bilinguisme Elle présente en outre l'immense avantage est un instrument bien précieux qui jouera cer- d'être une ville où le travail de création, de tainement un rôle non méprisable dans le rap- négociation, de contact, de réflexion pourra s'ac- prochement de populations qui sont appelées à complir dans les conditions les meilleures sans vivre l'Europe. L'enseignement et la pratique souffrir ni le dérangement ni l'énervement des des deux langues, de l'allemand et du français, grands centres urbains. Dans cet ordre d'idées, ont permis à ses habitants une attitude com- nous voudrions relever que cette qualité et cet prehensive, sinon une pénétration plus profon- avantage ont été soulignés spontanément et dément humaine de mentalités souvent oppo- publiquement par des hommes qui ont la pra- sées, parfois contraires. Il est certain que ce tique des affaires européennes et qui ont donné bilinguisme ne sera non seulement pratique du le ton à la technique des travaux nouveaux. point de vue administratif et technique, mais Dans une lettre adressée le 11 décembre 1957 peut, dans maintes occasions, être précieux pour aux six gouvernements des Etats membres de la un rapprochement qui doit se faire dans la Communauté, la Haute Autorité a relevé "les réalité de tous les jours. conditions excellentes dans lesquelles elle a pu poursuivre son travail pendant les cinq an- Est-ce le bilinguisme ou plutôt l'exiguïté du nées au cours desquelles ses services ont fonc- territoire luxembourgeois (interdisant à ses habi- tionné à Luxembourg". Notons en passant que tants un chauvinisme poussé) qui ont créé une le caractère provisoire du siège de la C. E. C. A. curiosité s'étendant naturellement sur tout ce n'a pas empêché que plus de 1000 fonctionnaires qui n'est pas nôtre? En tout cas, à Luxembourg et leurs familles aient pu trouver à Luxem- règne un esprit international qui a souvent été bourg, grâce à l'initiative du Gouvernement, de remarqué par nos hôtes. Luxembourg est une la Municipalité et des particuliers, des condi- plate-forme exposée à tous les vents. Une large tions de travail et de logement irréprochables. compréhension de mentalités différentes y est En attendant l'implantation d'une cité adminis- naturelle et spontanée. Non seulement elle ins- trative définitive pour toutes les institutions pire la politique de coopération internationale européennes réunies sur l'emplacement proposé, du Gouvernement, mais elle se retrouve dans la Ville de Luxembourg serait en état, ainsi bien des secteurs de la vie comme un aspect qu'elle l'a fait pour la C. E. C. A., de résoudre à intrinsèque d'une attitude générale. Elle est la pleine satisfaction les problèmes d'hébergement base sur laquelle repose la conviction tranquille tant administratif que privé qui se poseront. et ferme du peuple luxembourgeois que l'Eu- rope doit se faire afin que soit assurée la paix Le cadre naturel du pays offre de larges de tous ses peuples. C'est à cet esprit, prêt au possibilités pour les loisirs et les sports. Aux sacrifice pour la bonne cause que la Commu- activités culturelles qu'offre la Ville de Luxem- nauté Européenne du Charbon et de l'Acier doit bourg, théâtre, conférences, manifestations ar- d'avoir trouvé dans des délais souvent extrê- tistiques, enseignement primaire, secondaire st mement restreints, l'espace qu'il lui fallait pour supérieur, s'ajoute le moyen de retrouver à pro- se déployer et pour exercer son activité. ximité, selon les goûts et les penchants, les attraits des grands centres artistiques et culturels voisins allemands, français, belges et néerlan- Situation géographique. dais. De plus, depuis plusieurs années, la pre- mière réalisation de co-éducation européenne à La ville est située au carrefour des peuples, programmes nationaux intégrés et donnant des presque à égale distance de Bonn, de Bruxelles, diplômes reconnus dans les six pays aux éche- de La Haye, de Paris et commodément at- lons primaire et supérieur a d'ores et déjà fait teignible de Rome, avec qui la relient une com- la preuve de son efficacité et de son excellence. munication directe par chemin de fer et la voie aérienne. Elle se trouve placée exactement Climat politique. au milieu du grand triangle de l'Europe du Nord-Ouest, triangle qui chevauche sur cinq Le peuple qui est travailleur jouit d'un frontières nationales et qui réunit la plus puis- niveau de vie remarquable et vit dans une sante concentration démographique et écono- atmosphère de paix sociale et politique perma- mique du vieux Continent. La ville de Luxem- nente depuis le dernier quart de siècle. Le fait bourg possède, grâce aux sociétés métallur- que le pays représente du point de vue politique giques, industrielles, commerciales et bancaires une faible concentration de puissance, en fait qui y sont établies, un équipement technique et un lieu rêvé pour la naissance et la croissance administratif qui dépasse de loin celui d'une d'organismes nouveaux qui éviteront par-là autre ville de son importance numérique. L'équi- d'être marqués dès le début par des influences- pement de l'aéroport de Luxembourg-Findel, le contrariantes.

22 La Cité Européenne à Luxembourg. Sur le plateau du Kirchberg, un emplacement peut être mis à disposition pour la création Enfin, la possibilité d'extension de la Ville d'une Cité européenne nouvelle et de conception de Luxembourg étudiée par nos urbanistes, offre urbanistique et architecturale hardie et mo- à la future Cité européenne au Kirchberg un derne. L'antithèse ainsi créée entre la vieille emplacement dont les qualités ne sont pas à Ville qui s'est faite au cours des siècles et la dépasser. Il se distingue par le relief et la con- nouvelle Cité bâtie tout d'une pièce, serait bien figuration du sol, par son orientation plein Sud, une opposition, mais une opposition fécondante, par son entourage de verdure et par sa situation renfermant la vision de tout ce que l'Europe a dans le voisinage immédiat de la Ville. Il ïait de vénérable dans son Histoire millénaire et ce face à un des paysages urbains les plus beaux qu'elle peut contenir d'espoirs et de possibilités qu'on puisse trouver: Luxembourg vue de l'Est. dans les années à venir. »

Monsieur Paul Wilwertz, Ministre des Affaires Economiques

En remplacement de Monsieur le Ministre Au cours de sa carrière politique, Monsieur , nommé aux fonctions de Wilwertz a revêtu les postes notamment de Con- Membre de la Commission de la Communauté seiller municipal et d'Echevin de la Ville de Economique Européenne (Marché Commun), M. Luxembourg. Il était Membre du Parlement et Paul Wilwertz, Secrétaire d'Etat aux Affaires il était Président du Parti Ouvrier Socialiste Economiques et au Tourisme, a été nommé Mi- Luxembourgeois. nistre des Affaires Economiques et du Tourisme Monsieur Wilwertz est l'auteur de plusieurs par arrêté grand-ducal du 11 février 1958. études sur des questions sociales, dont «Le Monsieur Paul WILWERTZ est né à Wiltz règlement des conflits et l'organisation des voies le 7 avril 1905. Il fit ses études secondaires au de recours », parue dans la « Revue de Droit Lycée classique de Diekirch et ses études supé- social et des Tribunaux du Travail », et « La rieures aux Facultés de droit des Universités de Généralisation des Allocations Familiales », parue Paris et de Nancy. Après avoir obtenu le di- dans la « Revue des Allocations Familiales », les plôme de Docteur en droit, il fut Avocat-avoué deux en Belgique, ainsi que de nombreuses au barreau de Luxembourg et devint Attaché, autres études, parmi lesquelles nous citons « Les puis Conseiller de Gouvernement au Ministère inévitables lenteurs de la procédure législative du Travail, de la Sécurité sociale et des Mines. en régime de démocratie parlementaire », ré- cemment parue dans le Livre Jubilaire publié à Il devint ensuite Directeur de l'Office National e du Travail. Le 29 juin 1954, Monsieur Wilwertz l'occasion du 100 anniversaire du Conseil d'Etat entra au Gouvernement comme Commissaire Luxembourgeois (1957). Général aux Affaires Economiques. Durant ces Parmi ses distinctions honorifiques mention- dernières années, il fut Président ou Membre nons qu'il est Officier de l'Ordre de la Couronne de nombreuses Commissions gouvernementales, de Chêne; Officier avec Couronne dans l'Ordre Membre du Conseil d'Etat, Président suppléant du Mérite civil et militaire d'Adolphe de Nassau ; du Conseil Arbitral des Assurances Sociales, Titulaire de la Médaille en Vermeil du Président de la Commission sociale permanente. Mérite sportif national; Grand-Croix de l'Ordre Depuis fin 1944, il a été principal délégué dans d'Orange-Nassau des Pays-Bas; Grand-Croix de tous les comités et sous-comites sociaux inter- l'Ordre de Leopold II de Belgique; Grand-Croix nationaux : Benelux, Traité de Bruxelles, O. E. de l'Ordre Al Merito délia Repubblica (Italie); C. E., Conseil de l'Europe, Conférences du Commandeur du Mérite social de France; Com- Bureau International du Travail et Principal mandeur du Mérite Olympique de Finlande; négociateur de conventions ou d'arrangements Officier d'Académie; Titulaire de la Médaille internationaux d'ordre social. Il fut le Délégué d'Honneur d'Or de l'Education Physique de la gouvernemental à la Conférence Internationale République Française. du Travail. Monsieur Paul Wilwertz est encore Président du Comité Olympique Luxembourgeois; Prési- Le 31 décembre 1957, Monsieur Wilwertz fut dent de la Fédération du Sport Cycliste Luxem- nommé Secrétaire d'Etat aux Affaires Econo- bourgeois; Membre du Comité Directeur de miques et au Tourisme, Membre du Gouverne- l'Union Cycliste Internationale; Président de ment et il devint Ministre des Affaires Econo- l'Institut Luxembourgeois des Sciences Admi- miques et du Tourisme le 11 février 1958. nistratives; Ancien Président de l'Union Natio- nale des Etudiants Luxembourgeois. Nouvelles diverses

Au cours du mois de février 1958, la* Com- est résumée dans les lignes suivantes de cet mission d'Echanges Touristiques franco-belgo- appel: luxembourgeoise s'était réunie à l'Hôtel de Ville «Nous soussignés, conscients de nos droits de Metz en présence de nombreux délégués des et de notre responsabilité de citoyens d'un pays trois pays. démocratique, demandons la convocation d'une Du côté luxembourgeois on remarquait M. Assemblée Constituante Européenne à élire au Robert Ginsbach, Secrétaire Général de la Com- suffrage universel et chargée d'élaborer la Cons- mission, Directeur de l'Office National du Tou- titution des Etats-Unis d'Europe, sujette à rati- risme, et M. Georges Wagner, Député. fication par chacun des peuples intéressés. » Dans le bilan des activités passées, les sta- tistiques relèvent qu'au cours de l'année passée * les touristes belges et luxembourgeois représen- taient 33 o/o des touristes étrangers en France Au cours d'une séance solennelle d'intronisa- et 18,5 o/o des visiteurs étrangers de l'Est de la tion qui eut lieu à l'Hôtel de Ville d'Arlon, le France. Tandis que le nombre des touristes fran- 9 mars 1958, M. , Ministre de çais se rendant au Luxembourg avait diminué l'Education Nationale, a été nommé Grand Cor- au cours de la saison écoulée, les touristes fran- don dans l'Ordre de Chevalerie du Haut-de-la- çais et luxembourgeois ont été de 29 o/o en aug- Ville. mentation en Belgique au cours de la même Cet Ordre de Chevalerie fait partie du saison. folklore ardennais. Le jour d'intronisation ayant A l'issue de la réunion, les délégués furent lieu le deuxième dimanche du mois de mars, le les hôtes, de la Municipalité de Metz. A cette conseil de l'Ordre sacre chaque année, à cette occasion, M. P. Durand, représentant le maire date, les nouveaux Grands Cordons au nombre de la Ville de Metz, releva les mérites de M. desquels figurent des personnalités civiles et mi- Robert Ginsbach au sein de la Commission litaires tant de la province du Luxembourg que d'Echanges Touristiques et lui remit la médaille de l'intérieur du pays, voire de l'étranger. de la Ville. L'Hôtel de Ville d'Arlon était décoré des cou- leurs belges et luxembourgeoises, des drapeaux bleu-blanc d'Arlon et rouge-vert de la confrérie Le I«' mars 1958 a eu lieu, à l'Hôtel de Ville folklorique du Haut-de-la-Ville, qu'illustrent les de Luxembourg, l'ouverture solennelle de la Feux-Follets. Campagne pour l'Assemblée Constituante Euro- La cérémonie eut lieu en présence de nom- péenne dans le Grand-Duché, organisée par breuses personnalités, parmi lesquelles on re- l'Union Européenne des Fédéralistes du Luxem- marquait M- Massonnet, Bourgmestre de la Ville bourg, sous le patronage du Mouvement Euro- d'Arlon, Grand Chevalier de l'Ordre, et de M. péen à Luxembourg. Octave Lohest, Gouverneur de la province de La séance d'ouverture a eu lieu en présence Luxembourg, Grand Cordon de l'Ordre. de nombreuses personnalités luxembourgeoises. La même distinction honorifique a été con- M. le Bourgmestre Emile Hamilius prononça l'al- férée à cette occasion à plusieurs autres person- locution de bienvenue. D'autres discours furent prononcés par M. Arthur Calteux, Président de nalités belges. l'Union Européenne des Fédéralistes du Luxem- M. Pierre Frieden a été l'hôte à déjeuner du bourg, M. Enzo Giacchero, Membre de la Haute Gouverneur de la province de Luxembourg à Autorité de la C.E.CA., Président de l'Union l'occasion de sa visite à Arlon et de sa promotion Européenne des Fédéralistes, M. Antoine Wehen- dans l'Ordre de Chevalerie du Haut-de-Ia-Ville. kel, parlant au nom de la section luxembour- geoise du Mouvement socialiste pour les « Etats- * Unis d'Europe », M. Gaston Thorn, au nom du Mouvement libéral pour l'Europe, M. Ernest Réunion Nationale de la Croix-Rouge. Ley, Secrétaire général du Mouvement Européen La troisième réunion nationale de la Croix- à Luxembourg, M. Emile Reuter, Président de Rouge Luxembourgeoise a eu lieu le 9 mars la Chambre des Députés, Président du Mouve- 1958 à Luxembourg sous la présidence de M. ment Européen à Luxembourg. Tony Neuman, Vice-Président de la Croix- Lors de cette campagne pour l'Assemblée Rouge, entouré de M. le Dr Emile Colling, Mi- Constituante Européenne, l'Union Européenne nistre de la Santé Publique, M. le Dr Molitor, des Fédéralistes s'adressa à tous les Luxembour- Directeur de la Santé Publique, MM. Chômé et geois, conscients de leur responsabilité de Peuple Knaff, Vice-Président et Directeur de la Croix- Européen, pour qu'ils répondent nombreux à Rouge, et le Dr Loutsch, Membre du Conseil leur appel, dont la revendication fondamentale exécutif de la Croix-Rouge.

24 Parmi la nombreuse assistance on remarquait Le décès : M. Albert de Beaucourt, Attaché à l'Ambassade de la Princesse Ingeborg de Suède. de France, M. Blanpain, délégué de la Croix- Rouge de Belgique, M. Prost, Bourgmestre de Dans la nuit du 11 au 12 mars 1958 est Grevenmacher, membre du comité de la Croix- décédée à Stockholm, à l'âge de 79 ans, la Prin- Rouge Luxembourgeoise, les médecins-inspec- cesse Ingeborg de Suède, Duchesse de Vestro- teurs MM. les Docteurs Koltz et Duhr ainsi que gothie, mère de la défunte Reine Astrid de Bel- les représentants des sections locales de la Croix- gique et grand-mère de S. A. R. la Grande- Rouge. Duchesse héritière Joséphine-Charlotte de Lu- Rappelons que la séance du matin a été re- xembourg. haussée par la présence de LL. AA. RR. Mon- La Princesse Ingeborg de Suède était la fille seigneur le Grand-Duc héritier et Madame la du Roi Frédéric VIII de Danemark. Elle était Grande-Duchesse héritière. l'épouse de feu le Prince Cari de Suède. Au cours de cette réunion nationale les par- Les obsèques de S. A. R. la Princesse Inge- ticipants ont entendu un rapport présenté par borg de Suède eurent lieu le 19 mars 1958 en M. le Professeur Jean Muller, trésorier de la l'église luthérienne de Storkyrkjan, attenante Croix-Rouge, sur la 19° Conférence Internatio- au Palais royal, en présence de nombreux hôtes nale de la Croix-Rouge tenue à la Nouvelle- royaux, des membres de la famille, du Corps Delhi en 1957; une conférence faite par M. le diplomatique, des membres du Gouvernement Professeur J. L. R. Sacrez, de l'Université de et des hauts dignitaires du royaume. Strasbourg, sur « L'Alimentation rationnelle des La Cour grand-ducale était représentée aux nourrissons » ; une conférence faite par M. le Dr obsèques de S. A. R. la Princesse Ingeborg de Loutsch sur « La lutte contre le cancer » et Suède par LL. AA. RR. Monseigneur le Grand- enfin une conférence faite par M. Schusselé, Duc héritier et Madame la Grande-Duchesse Directeur de la Ligue des Sociétés de la Croix- héritière. Rouge de Genève, sur « La mission actuelle de .;;;'. .* la Croix-Rouge Internationale ». Au début du mois de mars a été inauguré à Outre les personnalités déjà citées on remar- Luxembourg, Place des Bains, en présence de guait à la séance de l'après-midi M. Emile M. le Dr Emile Colling, Ministre de la Santé euter, Président de la Chambre des Députés, Publique, le premier centre d'audiométrie du et M. Jules Salentiny, Président de la Cour Su- Grand-Duché. Ce centre à Luxembourg a pour périeure de Justice. Ajoutons encore qu'en marge but de détecter le degré d'infirmité du sourd et de la réunion les participants ont été reçus à travaillera en étroite collaboration avec le mé- l'Hôtel de Ville de Luxembourg par M. Emile decin traitant. Celui-ci, après son diagnostic, Hamilius, Bourgmestre de la Ville de Luxem- enverra son client au centre où. les recherches bourg, entouré des autorités municipales. seront approfondies grâce aux appareils mo- dernes et où les données du médecin sont com- parées et complétées. Les résultats des diffé- Décès de S. A. R. le Prince Gaétan rents examens sont transmis par le centre au médecin traitant qui prescrira le traitement à de Bourbon de Parme. suivre ou l'appareil à acheter. Un communiqué du Département du Grand Le Ministre de la Santé Publique envisage de Maréchal de la Cour du 10 mars 1958 avait créer un deuxième centre à Esch-sur-Alzette et annoncé que S. A. R. Mgr. le Prince Gaétan de éventuellement un troisième dans une autre lo- Bourbon de Parme était décédé à Mandelieu calité du pays. (Var) le 9 mars 1958. C'est M. le Ministre de Ja Santé Publique qui S. A. R. Mgr. le Prince Gaëtan de Bourbon exposa lui-même la raison d'être et le but du de Parme, frère cadet de S. A. R. Mgr. le Prince nouveau centre d'audiométrie. de Luxembourg, est décédé à Mandelieu, à 5 kilomètres de Cannes. Le décès est survenu à 19 heures, tous les efforts des médecins de l'hôpital du Méridien, de Cannes, s'étant avérés Réunion de VU. C. P. T. E. à Luxembourg. vains. Fin mars et début avrjl 1958, 1'« Union pour S. A. R. Mgr. le Prince Gaëtan de Bourbon de la Coordination de la Production et du Transport Parme était en train de rendre visite à son frère de l'Electricité» (U. C.P. T.E.) a tenu ses as- le Prince Louis. sises à Luxembourg. Le Prince Gaëtan était né le 11 juin 1905 à L'U. G. P. T. E. est un organisme international Pianore (Italie), où il était également domicilié. de coordination de l'exploitation des usines et Là dépouille mortelle resta à l'église du des réseaux électriques de l'Europe occidentale. Suquet jusqu'au 13 mars, date à laquelle a eu Elle groupe en son sein les pays suivants: Ré- lieu l'enterrement au reposoir de Cannes. publique Fédérale d'Allemagne, Autriche, Bel- gique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas et Suisse. .

25 L'U. C. P. T. E. a pour but, entre autres, de tifs Politiques, de la Communauté Israélite du rechercher l'utilisation la meilleure des moyens Grand-Duché et de la Ligue Luxembourgeoise de production et de transport de l'énergie élec- des Mutilés de Guerre 1940-1945. trique existant ou éventuellement à créer; de La réunion internationale de résistants et de favoriser l'augmentation des échanges d'énergie groupements de la résistance a eu lieu dans le entre les différents pays de l'Union; de contri- but de discuter sur le plan international le buer à une meilleure connaissance de la situation roblème des réparations de la part de la Répu- énergétique et des possibilités de transport chez Elique Fédérale d'Allemagne aux victimes du les pays voisins de l'Union, etc. régime nazi. La conférence a abouti à la con- Au cours de leur réunion à Luxembourg, les clusion unanime que la République fédérale participants à la réunion de l'U. C. P. T. E. ont allemande est tenue, tant sur le plan moral que visité les travaux entrepris pour la construction sur le plan juridique, d'indemniser les victimes de la centrale de l'Our ainsi que la centrale des persécutions et leurs ayants droit. électrique à l'usine d'ARBED-Dudelange. Ils La conférence a décidé de constituer un or- furent également reçus par la Haute Autorité gane de coordination et de liaison entre les de la C. E. C. A. et ils étaient les hôtes de M. différentes organisations nationales et interna- Victor Bodson, Ministre des Transports et de tionales, et de donner à ses travaux une large l'Electricité, au cours du banquet de clôture. diffusion en transmettant la résolution finale aux instances internationales telles que I'O.N.U. * et le Conseil de l'Europe, ainsi qu'aux gouver- nements intéressés. Conventions internationales du Travail. Elle a également préconisé que les travaux Le Bureau International du Travail a enre- se poursuivent dans chaque pays par l'élabora- gistré la ratification par le Luxembourg de 16 tion d'un mémoire national contenant l'en- conventions internationales du travail. Les ins- semble des revendications à soumettre aux gou- truments de ratification établis par le Ministère vernements respectifs. des Affaires Etrangères, ont été déposés au B. I. T. au cours du mois de mars par M. Ignace * Bessling, délégué permanent du Luxembourg auprès de l'Office européen des Nations Unies à Le 23 mars 1958 a eu lieu, à Luxembourg, Genève. Ces ratifications portent à 43 le nombre l'assemblée constitutive de 1'« Association Na- des conventions auxquelles le Luxembourg a tionale des Médaillés de la Reconnaissance Fran- donné son adhésion dans le cadre du Bureau çaise ». International du Travail. Cette association, dont le premier président Les instruments ratifiés portent sur les sujets est M. Alphonse Nockels, groupe les médaillés suivants: la liberté syndicale et la protection du de nationalité luxembourgeoise. Rappelons que droit syndical, l'application des principes du la « Médaille de la Reconnaissance Française » droit d'organisation et de négociation collective, a été créée au cours de la première guerre les méthodes de fixation des salaires minima, mondiale. Elle est décernée à ceux qui ont l'organisation des services de l'emploi et de l'ins- mérité de la France au cours des deux guerre» pection du travail, la durée du travail dans le mondiales. commerce et les bureaux ainsi que la réparation des maladies professionnelles. * * Le 26 mars 1958, M. Paul Reuter, Représen- tant Permanent du Grand-Duché de Luxem- Conférence internationale bourg, a déposé entre les mains du Secrétaire des prisonniers politiques. Général du Conseil de l'Europe l'instrument de ratification de l'Accord européen sur l'échange Du 21 au 23 mars 1958 a eu lieu, à Esch- de mutilés de guerre aux fins de traitement sur-Alzette, une conférence internationale des médical. victimes du régime nazi. A cette conférence Cet accord ne prévoit pas seulement l'échange prirent part les délégués de la Belgique, du de mutilés pour traitement, mais aussi l'échange Danemark, de la France, du Luxembourg, des d'informations techniques médicales, la livrai- Pays-Bas et de la Norvège. son d'appareils de prothèse et d'orthopédie et Cette réunion avait été organisée par la Ligue l'échange de personnel médical en vue de par- Luxembourgeoise des Prisonniers Politiques et faire sa formation. Déportés (L.P.P.D.) en collaboration étroite avec L'accord sur l'échange de mutilés de guerre les représentants de l'Association des Parents est entré en vigueur le 1er janvier 1956 et a été des Déportés Militaires, de la Ligue « Ons Jon- ratifié par tous les Etats membres, à l'exception gen », du Groupement Indépendant des Maqui- de la Belgique, de la Grèce, de l'Islande, de» sards et « Les Insoumis », de l'Association des Pays-Bas et de la Turquie. Anciens Combattants de la Guerre 1939-1945, de l'Association des Destitués Politiques et Fugi-

26 L'Association des Journalistes Luxembour- Président du Gouvernement, Ministre des Af- geois, dans son assemblée générale extraordi- faires Etrangères. naire du 31 mars 1958, a désigné les œuvres A l'issue de la réunion le communiqué sui- sociales bénéficiaires du fonds « Vœux de Nou- vant a été publié: vel An ». Les Ministres ont approuvé les conclusions Les listes publiées dans les journaux ont rap- prises lors de la réunion du 19 décembre 1957 porté cette année la somme de 110.600 francs. du groupe ministériel restreint des questions Il a été décidé d'allouer la majeure partie à agricoles. Ces conclusions se rapportent à des l'Œuvre Grand-Duc héritier Jean - Grande- directives destinées à réaliser l'harmonisation Duchesse héritière Joséphine-Charlotte pour la des politiques agricoles ainsi que la libération construction de la clinique pour enfants et d'en de certains produits. faire bénéficier en outre l'Institut Saint-Joseph La partie commune de l'exposé des motifs d'Itzig et l'Association des Aveugles du Luxem- par lequel les gouvernements présenteront le bourg. Traité d'union économique pour ratification aux * Parlements nationaux a été approuvée. Cette partie sera donc identique dans les trois pays. Statistiques démographiques. Conformément à l'esprit et aux objectifs du Traité d'union, les Ministres ont décidé une L'Office de la Statistique générale vient de nouvelle simplification importante de la circu- publier dans son bulletin trimestriel de nou- lation des personnes aux frontières intérieures velles données sur la situation démographique de Benelux. Ces mesures concernent le contrôle du Luxembourg. des personnes, de plus grandes facilités en ma- Les statistiques sur le mouvement naturel de tière de contrôle des bagages et des véhicules à la population au Grand-Duché sont dressées sur moteur. C'est ainsi que la franchise en trafic la base des bulletins établis par les officiers de intra-Benelux sera portée à 150 florins ou 2000 l'Etat civil des communes. Ces bulletins sont francs pour la valeur des objets transportés par rassemblés mensuellement par l'Office de la les voyageurs avec leurs bagages. Les détails de Statistique générale, dont le Bulletin publie cette nouvelle réglementation seront rendus pu- régulièrement les résultats sommaires obtenus. blics incessamment en vue de sa mise en appli- Les statistiques détaillées et définitives sont cation pour le 1er mars 1958. établies annuellement. La nouvelle publication reproduit les principaux résultats définitifs pour les années 1950 à 1956, sous rappel des données Contrôle du trafic des voyageurs fondamentales recueillies depuis 1931. aux frontières de Benelux. Il en résulte qu'au 31 décembre 1956 la po- pulation de droit du Grand-Duché s'est élevée Le 28 février 1958, le communiqué suivant a 313.587 unités contre 311.033 au 31 décembre a été publié dans les pays de Benelux re- 1955 et que d'une année à l'autre elle a donc latif au contrôle du trafic des voyageurs aux frontières des trois pays: augmenté de 2.554 unités ou de 8,21 °/00. Dans cette augmentation interviennent pour un tiers En relation avec l'avis publié après la réunion l'excédent des naissances sur les décès et pour du Comité des Ministres de Benelux, tenue le deux tiers le solde du mouvement migratoire. 15 février 1958, il est porté à la connaissance du public qu'à partir du 1er mars 1958 le con- Il y a lieu de rappeler que dans la moyenne trôle du trafic des voyageurs aux frontières des années 1931-1935 la population de droit communes des pays de Benelux sera assoupli totalisait 301.349 unités pour retomber à 293.300 dans une large mesure. unités dans la moyenne de 1946-1950. Après ce déclin déterminé par les événements de guerre, Tant en ce qui concerne l'importation que elle a de nouveau augmenté constamment en l'exportation des voitures de tourisme, les docu- passant de 300.254 en 1951 à 302.439 en 1952, ments de circulation ne feront plus l'objet d'un a 304.963 en 1953 et à 307.700 en 1954, pour examen systématique. Il ne sera plus procédé atteindre en 1955 et 1956 les chiffres prérap- à la vérification des documents et à l'identifi- pelés. cation des véhicules que dans des cas excep- tionnels. * Sauf pour quelques produits, parmi lesquels les boissons alcooliques et les tabacs, la fran- AUTOUR DE BENELUX. chise de tous droits sera accordée pour les marchandises d'une valeur globale maximum de Comité de Ministres de Benelux. 2000 francs que les voyageurs occasionnels im- portent dans leurs bagages pour leur usage per- Le 15 février 1958, le Comité de Ministres de sonnel. Pour les produits de tabac seront admis Benelux s'est réuni au siège de l'Union doua- librement 100 cigarettes, ou 20 cigares, ou 40 nière néerlando-belgo-luxembourgeoise à Bru- cigarillos, ou 125 grammes de tabac à fumer. xelles, sous la présidence de M. Joseph Bech, Il est rappelé que, comme précédemment,

27 aucune tolérance ne sera admise pour les bois- Seules les personnes qui ont leur résidence sons alcooliques. principale en dehors du territoire de Benelux et qui utilisent leur véhicule à des fins privées peuvent bénéficier de la dispense de document. Aux frontières extérieures de Benelux, en vue Celle-ci n'est donc pas applicable aux véhicules de favoriser le tourisme international, les Gou- qui servent au transport de personnes contre vernements des pays de Benelux envisagent de rémunération ou au transport de marchandises. simplifier, à partir du 1er avril 1958, les for- Le véhicule admis en franchise temporaire ne malités douanières relatives à la circulation des peut rester plus d'un an dans le territoire de véhicules automobiles. Benelux. Il n'est pas permis à une personne Cette simplification impliquerait que la résidant dans le Benelux ni à celle qui, tout en douane ne reclamera plus de triptyques pour ayant sa résidence principale en dehors de ce des voitures de tourisme, les motocyclettes et territoire, y séjourne depuis plus d'un an, d'uti- les vélomoteurs, importés temporairement par liser un véhicule admis temporairement. des touristes venant de tous pays. Pour le surplus, il est interdit de céder le véhicule à un tiers sans autorisation préalable de la douane. Conseil Interparlementaire Consultatif En vue de l'apurement des documents d'ad- de Benelux. S mission temporaire pris en charge par la douane avant le 1er avril 1958, il est recommandé de Le 10 mars 1958, le Conseil Interparlemen- les présenter spontanément à la douane soit à taire Consultatif de Benelux a tenu son assem- l'entrée, soit à la sortie. blée plénière à La Haye dans la salle des séances de la deuxième Chambre des Etats Gé- Les véhicules commerciaux, tels que taxis, néraux. camions, autobus et similaires, ne sont pas visés A l'ordre du jour de cette réunion figuraient par la nouvelle mesure. la discussion du rapport commun sur la coopé- Rien n'est modifié aux dispositions appli- ration entre les trois Etats dans le domaine de cables en ce qui concerne notamment les permis la politique extérieure; l'élection du Bureau et de conduire et l'assurance obligatoire de la res- la confirmation des mandats des présidents de ponsabilité civile. commission; l'élection du greffier et la nomi- Il est envisagé en outre de simplifier la ré- nation définitive du secrétaire permanent ainsi glementation douanière applicable aux véhicules que l'approbation des comptes de 1957 et du a moteur exportés temporairement par des per- budget pour 1958. sonnes établies au Grand-Duché de Luxembourg. M. Luns, Ministre des Affaires Etrangères Entre-temps, les permis de sortie provisoire des Pays-Bas, a fait un exposé au nom des trois 139 B (actuellement en cours) peuvent être con- gouvernements sur le rapport déposé en sep- sidérés comme ayant une durée de validité tembre 1957 au Conseil Interparlementaire de illimitée, aussi longtemps que les véhicules ap- Benelux concernant la coopération des trois pays partiennent aux titulaires de ces documents et dans le domaine de la politique extérieure. que les caractéristiques des véhicules restent inchangées.

Les formalités douanières au sein de Benelux. Le commerce extérieur de Benelux Fin mars 1958, le communiqué suivant a été au cours de l'année 1957. mblié dans les trois pays de Benelux concernant D'après une communication du Secrétariat fes formalités douanières relatives aux véhicules Général de l'Union Douanière Benelux, les im- routiers à moteur des touristes étrangers: portations de Benelux en provenance des pays Dans le but de favoriser le tourisme inter- tiers ont atteint en valeur, au cours de l'année national, les Gouvernements des pays de Bene- er 1957, un montant de fr. 314 989 millions, tandis lux ont décidé de simplifier, à partir du 1 avril que les exportations de Benelux vers les pays 1958, les formalités douanières relatives aux tiers se sont élevées à fr. 253 570 millions. Le véhicules routiers à moteur des touristes étran- pourcentage de couverture s'est chiffré à 80,5 o/o. gers. Les chiffres relatifs à l'importation et à l'expor- A partir de cette date il ne sera plus exigé de tation de l'année précédente ont été respective- triptyque, de carnet de passages en douane ni ment de fr. 293 230 millions et fr. 246 271 miln d'autre document d'importation temporaire pour lions; pourcentage de couverture 84,0 o/o. Com- le séjour passager des voitures de tourisme, parativement à l'année précédente les importa- des motocyclettes et des scooters, qui sont im- tions du Benelux en 1957 accusent donc une matriculés à l'étranger. II en sera de même à augmentation de fr. 21759 millions = 7 o/o et l'égard des vélomoteurs étrangers portant des les exportations un accroissement de fr. 7 299 traces apparentes d'usage. millions = 3 o/o. Le commerce intra-Benelux

28 présente, au cours de l'année 1957, l'image sui- lions et fr. 35265 millions. Par rapport à 1956, vante: importations de l'U.E.B.L. en provenance les importations de l'U. E. B. L., en provenance des Pays-Bas: fr. 24291 millions; importations des Pays-Bas, ont augmenté de fr. 2 931 mil- des Pays-Bas en provenance de l'U. E. B. L. : fr. lions = 14o/o. Les importations des Pays-Bas, 37047 millions. Les chiffres correspondants de en provenance de l'U. E. B. L., se sont accrues de l'année précédente représentent fr. 21360 mil- fr. 1782 millions = 5 o/o en 1957.

Nouvelles de la Cour

Le 15 février 1958, S. A. R. Madame la Le même jour, S. A. R. Madame la Grande- Grande-Duchesse a reçu en audience S. Exe. M. Duchesse a reçu en audience S. Exe. M. E. N. Taher Al-Pachachi, Ministre de l'Irak, qui Lui van Kleffens, Ministre d'Etat, Ambassadeur des a remis les lettres l'accréditant auprès d'Elle à Pays-Bas. titre d'Envoyé Extraordinaire et Ministre Plé- nipotentiaire. ^ Le même jour, S. A. R. Madame la Grande- ' Le 22 février 1958, S. A. R. Madame la Duchesse a reçu M. Hans Fürler, Président, les Grande-Duchesse a nommé Son Chambellan en Vice-Présidents, les Présidents des Groupes Po- service extraordinaire M. Roger Wurth, Notaire litiques, le Secrétaire Général et les Membres à Luxembourg. ^. luxembourgeois de l'Assemblée commune de la Communauté Européenne du Charbon et de Le 26 février 1958, S. A. R. Madame la l'Acier. Grande-Duchesse a reçu en audience de congé S. Exe. M. le Dr Martin Fuchs, Ambassadeur * d'Autriche, et lui a remis les insignes de Grand- Le 17 mars 1958, Leurs Altesses Royales Mon- Croix de l'Ordre de mérite civil et militaire seigneur le Grand-Duc héritier et Madame la d'Adolphe de Nassau. Grande-Duchesse héritière Se sont rendues à * Stockholm pour assister aux funérailles de Un communiqué du Département du Grand S. A. R. Madame la Princesse Ingeborg de Suède. Maréchal de la Cour du 10 mars 1958 annonce que S. A. R. Monseigneur le Prince Gaëtan de * Bourbon de Parme est décédé à Mandelieu (Var) Le 29 mars 1958, S. A. R. Madame la Grande- le 9 mars 1958. La Cour grand-ducale a pris le Duchesse a reçu en audience M. Pierre Frieden, deuil pour une durée de quatre semaines. Ministre d'Etat, Président du Gouvernement. * * Le 12 mars 1958, S. A. R. Madame la Gratide- Duchesse a reçu en audience de congé S. Exe. Le 31 mars 1958, S. A. R. Madame la Grande- M. le Dr Ramon Hernandez-Ron, Ministre du Duchesse a reçu en audience le Rév. P. Michel Venezuela, et lui a remis les insignes de Grand- Riquet, S. J., et lui a remis les insignes de Com- Croix de l'Ordre grand-ducal de la Couronne de mandeur avec Couronne de l'Ordre de mérite Chêne. civil et militaire d'Adolphe de Nassau.

Le Mois en Luxembourg (mois de février)

1er février : « Les Elysées Productions » de Paris Le Comité Directeur de la Confédération présentent au Théâtre Municipal de Luxem- Internationale des Cadres Fonctionnaires se bourg l'œuvre dramatique « Dialogues des réunit à Luxembourg en séance de travail. Carmélites » de Georges Bernanos. L'Amicale des Anciens Prisonniers Poli- 2 février: La Fédération Nationale des Horti- tiques de Sachsenhausen commémore par un culteurs et Jardiniers Luxembourgeois tient service religieux le souvenir des compatriotes son assemblée générale annuelle à Luxem- morts pour la Patrie. bourg. A la Galerie Bradtké à Luxembourg, ver- 3 février: La «Komödie Basel» présente au nissage d'une exposition d'œuvres de l'artiste Théâtre Municipal de Luxembourg «Der peintre luxembourgeois Jean-Pierre Junius. Kreidekreis > de Klabund. La Société Luxembourgeoise d'Hygiène So- 11 février: Sous l'égide de l'Association Luxem- ciale et Scolaire convoque ses membres en bourgeoise pour l'Utilisation Pacifique de assemblée générale statutaire. l'Energie Atomique (ALUPA), M«« Elise Scheuer, professeur de physique au Lycée de 5 février: A la tribune de l'Université Popu- Jeunes Filles à Luxembourg, fait à l'Athé- laire Catholique, M. le Chanoine Bernard née grand-ducal une première conférence sur Craplet fait dans la grande salle du «Carre- le sujet suivant: «Constitution des atomes et four » à Luxembourg une conférence sur le réactions nucléaires ». sujet « Une province privilégiée de l'art ro- man: l'Auvergne». En remplacement de M. le Ministre Michel Rasquin nommé aux fonctions de Membre 6 février: Sous les auspices du Palais des Beaux de la Commission de la Communauté Econo- Arts de Bruxelles, « Exploration du Monde » mique Européenne, M. Paul Wilwertz, Secré- présente au « Carrefour » à Luxembourg taire d'Etat aux Affaires Economiques et au «Hawaii, Iles des Rêves», de Jacques Che- Tourisme, est nommé Ministre aux mêmes garay. ressorts. 7 février: A la salle des conférences de la 12 février: A la Galerie Wierschem, vernissage Chambre des Métiers à Luxembourg, M. de l'exposition d'œuvres de l'artiste peintre Märky, ingénieur, directeur de la société argentin Durando Togo Richard. KERAG, de Richterswil (Suisse), fait une A l'invitation de M. Victor Bodson, Mi- conférence sur le sujet « Allgemeine Orientie- nistre des Transports, la Commission de Liai- rung über Ozonanlagen moderner Trinkwas- son des Associations et Organismes de Pré- serozonierung ». vention Routière, comprenant des délégués Présentation du film documentaire sur la d'Allemagne, d'Autriche, de Belgique, de Ville de Dudelange réalisé par les Studios France, des Pays-Bas et du Luxembourg, se Phil. Schneider en présence de nombreuses réunit à Luxembourg. personnalités, dont M. le Ministre Victor Bodson, M. le Député-Maire Jean Fohrmann, 13 février: Au «Carrefour» à Esch-sur-Alzette, M. Jules Salentiny, Président de la Cour Su- le Cercle de Pédagogie Catholique invite ses périeure de Justice, etc. membres à la conférence faite par M. le professeur P. Gœdert sur le sujet « L'enfant 8 février: A Rodange, la Direction de la Lo- et l'adolescent dans l'œuvre de Graham terie Nationale procède aux opérations du Greene ». e tirage de la 2 tranche 1958. Au Grand Auditorium de Radio-Luxem- A la Galerie Beffa à Luxembourg, vernis- bourg, les « Jeunesses Musicales » organisent sage de l'exposition d'œuvres de l'artiste un grand concert symphonique donné par peintre Théo Kerg. l'Orchestre de Radio-Luxembourg sous la direction de Maître Henri Pensis avec le con- 9 février: En match international comptant cours du pianiste Georgy Sandor et des cho- pour le Championnat International Militaire rales mixtes de Diekirch et de Bettembourg* de Football, la France bat le Luxembourg à Eseh-sur-Alzette par 8:1 buts. 14 février: A l'initiative de A. L.U.P. A., M»* En présence des délégués de 40 clubs et Elise Scheuer, professeur de physique, fait sous la présidence de M. Paul Wilwertz, Se- une seconde conférence à l'Athénée grand- crétaire d'Etat aux Affaires Economiques, se ducal sur le sujet «Production d'énergie à tient à Luxembourg-Ville le Congrès de la l'aide des atomes ». F. S. CL. 15 février: Au Théâtre Municipal de Luxem- Sous la présidence de M. le D1 René Koltz e bourg, les Productions Théâtres Georges Her- se tient à Wormeldange la 64 assemblée gé- bert présentent « Une femme trop honnête » nérale de la Fédération des Arboriculteurs d'Armand Salacrou. Luxembourgeois. L'Amicale des Anciens de Louvain con- 10 février: La « Siegfridia » invite les membres voque ses membres en assemblée ordinaire de l'A. V. à une soirée patriotique au « Volks- à l'Hôtel Alfa à Luxembourg. haus », au cours de laquelle M. Nicolas Margue, Député, ancien Ministre, parle sur le 16 février: En présence de nombreuses person- sujet « Les problèmes européens et le Luxem- nalités, S. Exe. Mgr. Léon Lommel, Evêque bourg ». de Luxembourg, procède à la bénédiction des grandes orgues de l'église S. Pie X de Luxem- En présence de M. Victor Bodson, Ministre bourg-Belair. de la Justice, M. le Député-Maire Antoine Krier remet au nom de la Municipalité 20 février: A la Chambre des Artisans, M. Ca- d'Esch-sur-Alzette le Carnet d'Electeur à mille Frieden, architecte, fait une conférence environ 100 jeunes citoyens ayant atteint sur « Considérations sur l'avenir de l'habitat,, l'âge de 21 ans en 1958. du travail et du trafic ».

30 21 février: A l'initiative de l'Union Royale Belge, berge », une légende dramatique de Fritz M. A. Wauters, ancien Ministre, ancien Am- Hochwselder. bassadeur de Belgique à Moscou et Directeur Le Syndicat d'Initiative de la Ville d'Esch- du Centre d'Etudes des pays de l'Est attaché sur-AIzette, en collaboration avec l'Adminis- à l'Université Libre de Bruxelles, fait au tration Municipale, organise à la salle des Théâtre Municipal à Luxembourg une confé- fêtes de l'Ecole Professionnelle un concert rence sur le sujet «La nouvelle politique symphonique offert par le grand orchestre de économique de l'U. R. S. S. ». Radio-Luxembourg sous la baguette de Henri 22 février: La Caisse Rurale et Viticole de la Pensis et avec le concours du chanteur suisse région mosellane tient son assemblée générale Heinz Rehfuss, basse-baryton. annuelle à Grevenmacher. Les « Amitiés Françaises » organisent au « Carrefour » à Luxembourg une conférence 23 février: A la tribune de l'Université Popu- faite par M. Claude CoIIin Devalaud sur laire Catholique, le R. P. J. Ver net, S. J., « Afghanistan, Royaume d'Asie Centrale ». aumônier général adjoint des Prisons de France, fait au « Carrefour » à Luxembourg 26 février: L'American-Luxembourg Society et une conférence sur le sujet « Criminels pour les « Luxembourg Alumni of American Uni- toujours? ». versities » organisent dans la salle des fêtes Sur invitation de l'Association Luxem- de l'Athénée grand-ducal une conférence faite bourgeoise des Universitaires Catholiques par M. Georges Als, Secrétaire de Légation, (A.V.), le R. P. Michel Riquet, S.J., prêche Assistant à l'Université Libre de Bruxelles, cette année-ci pour la deuxième fois le ca- sur le sujet «Aspects originaux de l'Univer- rême à la Cathédrale de Luxembourg. Le sité aux Etats-Unis ». thème général est le suivant : « La Vierge et Le Cercle Artistique de Luxembourg tient nous ». son assemblée générale statutaire. Le Comité Central de la L. P. P. D. commé- e La Conférence Saint-Luc de l'A. V. orga- more le 14 anniversaire de la mort des 23 nise au « Volkshaus » une conférence faite patriotes fusillés par les nazis au camp de par M. le Dr Félix Worré sur « Istanbul et concentration de Hinzert. le Proche Orient ». L'Association des Girl-Guides Luxembour- Au Lycée de Jeunes Filles à Esch-sur- geoises fête le « Thinking Day » à Esch-sur- Alzette, M. Raymond Warnier fait une con- Alzette en présence de M. le Ministre Victor férence sur « Guillaume Appolinaire à Lu- Bodson. xembourg ». A Luxembourg, assemblée générale statu- taire de l'Association des Anciens Combat- 28 février: Le Service d'Education esthétique tants de la Guerre 1939-1945 et des Forces du Ministère de l'Education Nationale orga- des Nations Unies. nise un cycle de cinq conférences sur l'his- toire de l'art consacrées aux maîtres de la 24 février: Le Mouvement Européen et l'Union peinture française de la fin du XIXe siècle Européenne des Fédéralistes du Luxembourg (époque impressionniste). Ces conférences organisent à Luxembourg une conférence sont faites à l'Athénée grand-ducal par M. faite par M. André Thiery, ingénieur aux Joseph-Emile Muller, Chargé d'Education services de la C. E. C. A., sur le sujet « Les Esthétique. Réalités de l'Intégration Economique Euro- péenne ». Le Comité de l'association «Les Amis de l'Histoire » convoque ses membres en assem- 25 février: Le «Stadttheater Trier» présente au blée générale qui se tient à la salle de réu- Théâtre Municipal de Luxembourg « Die Her- nions des Terres-Rouges.

Le Mois en Luxembourg (mois de mars)

« mars: Au Théâtre Municipal de Luxem- A l'Hôtel de Ville à Luxembourg, ouver- bourg, le R. P. Pire, fondateur de l'Œuvre ture solennelle de la Campagne pour l'As- « Aide aux Personnes Déplacées », prend la semblée constituante européenne entreprise parole au début d'une soirée de bienfaisance par l'Union Européenne des Fédéralistes du organisée au profit de cette œuvre. Luxembourg. L'American-Luxembourg Society réunit ses membres en assemblée générale à Luxem- 2 mars: Au Stade Municipal de Luxembourg, bourg. devant 6.000 spectateurs, les équipes natio-

31 nales de Belgique (B) et du Luxembourg se Madame la Grande-Duchesse héritière José- rencontrent en match de football internatio- phine-Charlotte. nal. Victoire belge par 2:1 buts. Au « Vereinshaus » à Remich, assemblée gé- Sous la présidence de M. Georges Reuter, nérale annuelle de la Centrale Viticole. la Fédération Luxembourgeoise de Tennis A Kœrich, « Journée Cantonale » des Corps tient son congrès annuel à Esch-sur-Alzette. des Sapeurs-Pompiers du Canton de Capellen. 3 mars: Les «Amitiés Françaises» - Section La Ligue Luxembourgeoise pour l'Etude et de Dudelange - organisent en la salle des la Protection des Oiseaux tient son assemblée fêtes de l'Hôtel de Ville à Dudelange une générale à Luxembourg. conférence faite par M. Mario Ruspoli sur le Au « Carrefour » à Luxembourg, le « Let- sujet « La Chasse de la Baleine ». zeburger Chröschtleche Gewerkschafts-Bond (L. C. G. B.) » tient son congrès annuel. 4 mars: A la tribune du Centre Culturel et d'Education Populaire de Bonnevoie, M. l'In- 10 mars: Au Palais de Justice à Luxembourg, génieur en Chef Tony Wehenkel, député, dans le cadre des conférences du Jeune Bar- traite au Casino Syndical le sujet «Les pro- reau, M. René Roblot, doyen de la Faculté blèmes de l'économie de l'énergie au Grand- de Droit de l'Université de Nancy, parle sur Duché ». «La protection des actionnaires dans la juris- prudence contemporaine ». 5 mars: Pour fêter Saint-Thomas, patron de A la tribune des « Amitiés Françaises » à Pax Romana, l'A. L. U. C. organise une con- Luxembourg, M. Jean-Jacques Gautier, cri- férence faite par le R. P. D. Dubarle, O. P., tique dramatique, parle sur « Le métier du professeur de philosophie à l'Institut Catho- critique dramatique ». lique de Paris, sur le sujet «Progrès scienti- fique et conscience chrétienne ». 11 mars: Dans le cadre de la «Journée Euro- L'Union Royale Belge organise au Théâtre péenne 1958 » organisée par le Mouvement Municipal de Luxembourg un concert avec Européen, Don Salvador de Madariaga fait le concours du quatuor à clavier de Luxem- au Théâtre Municipal de Luxembourg une bourg. conférence sur «L'Europe qu'il faudra faire». 6 mars: Dans la salle du «Carrefour» à Lu- 12 mars: Sous le patronage de l'Union Royale xembourg, « Exploration du Monde » présente Belge, MM. Pierre Arty et Gaston Luise ns la conférence faite par M. Jean-Claude Ber- présentent au « Carrefour » à Luxembourg rier sur le thème « Au Royaume de l'Elé- « Enchantement de Bruxelles ». phant Blanc ». 13 mars: Le Cercle de Pédagogie Catholique A la tribune de l'A.L.U.P.A., M. P. Le- d'Esch-sur-Alzette organise une conférence vêque, du Centre d'Etudes Nucléaires de faite par M. Albert Nicklaus, professeur, sur Saclay, fait une conférence en la salle des le sujet « Tests projectifs et pédagogiques ». fêtes de l'ARBED sur « Les applications des radio-isotopes dans l'industrie ». Au cours d'un match comptant pour le Tournoi International Militaire de Football, 7 mars : Le « Stadttheater Trier » donne au l'équipe nationale militaire de Turquie bat Théâtre Municipal de Luxembourg « Der Zi- celle du Luxembourg par 6:2 buts au Stade geunerbaron », opérette romanesque en trois Municipal de Luxembourg. actes de Johann Strauss. e 14 mars: A la tribune de l'A. L. U.C., dans le A Berdorf, tirage de la 3 tranche 1958 de cadre des festivités en l'honneur de Saint- la Loterie Nationale. Thomas, M. le Dr Bernhard Lakebruck, pro- Les « Amitiés Françaises » - Section d'Ech- fesseur à l'Université de Cologne, fait une ternach - organisent une conférence faite par conférence sur le sujet « Der Freiheitsgedanke l'Abbé A. Glory sur « Mes Explorations Pré- in Politik und Philosophie ». historiques dans le Haut-Atlas ». 15 mars: La Ligue des Associations Sportives 8 mars: Le Doyenné de Diekirch organise les Estudiantines Luxembourgeoises (LASEL) traditionnelles « Journées Sociales et Ru- commémore le XX« anniversaire de sa fon- rales », au cours desquelles M. Pierre Frie- dation. Les festivités comprennent un Re- quiem pontifical célébré en l'Eglise Cathé- den, Ministre de l'Education Nationale, de la r Famille et de la Population, prend la parole drale par S. Exe. Mgr. D Léon Lommel, à la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville à Evêque de Luxembourg, et une séance aca- Diekirch. démique, à laquelle assistent de nombreuses- personnalités, dont S. Exe. M. Emile Reuter, 9 mars: Au Casino à Luxembourg, III^ Réu- Président de la Chambre des Députés, MM. nion Nationale de la Croix-Rouge Luxem- les Ministres Dr Emile Colling et Paul Wil- bourgeoise en présence de LL. AA. RR. wertz, Président du Comité Olympique Lu- Monseigneur le Grand-Duc héritier Jean et xembourgeois, et au cours de laquelle un

32 discours est prononcé par M. Pierre Frieden, Research Council », sur le sujet « The Use of Ministre de l'Education Nationale. Radio Isotopes in Medical Research ». Au Théâtre Municipal de Luxembourg, 27 mars: A l'initiative de la Fédération Luxem- première de la Revue 1958 « O Nondikass ». bourgeoise de la Route, une conférence est organisée à la Chambre de Commerce à 18 mars: Le «Stadttheater Saarbrücken» pré- Luxembourg. Au cours de cette conférence, sente au Théâtre Municipal de Luxembourg MM. A. Jacquemart et J. Van Lierde parlent « Der Liebestrank », opéra comique en 2 actes sur l'éclairage public. de Gaetano Donizetti. A la salle des fêtes du Lycée classique à A l'initiative de l'association « Les Amis de Echternach, les « Amitiés Françaises » - Sec- la Grèce », M. le professeur Robert Flasse- tion d'Echternach - et les « Jeunesses Musi- lière fait une conférence sur le sujet « Un cales » organisent un grand récital de mu- organisme international dans la Grèce antique sique avec le concours des Lauréats du - L'Amphictyonie Pylaco-Delphique ». Conservatoire de Bruxelles. 20 mars : Les « Amis de la Musique » invitent à 28 mars: Les Associations Réunies des Ingé- un concert symphonique donné au Théâtre nieurs, Architectes et Industriels Luxembour- Municipal de Luxembourg par «Les Solistes geois invitent à une conférence faite par M. de Zagreb ». le Dr Sylvain Arend, astronome à l'Obser- vatoire Royal de Belgique, à la Chambre de 21 mars: A la tribune de l'A.L.U.P. A., M. Guy- Commerce sur « Les Satellites Artificiels de Charles Tavernier, directeur de la Société la Terre ». belge pour l'Energie Nucléaire « Belgonu- cléaire » traite le sujet « Les tendances ac- 29 mars : Le « Stadttheater Rheydt » présente au tuelles des centrales nucléaires à eau bouil- Théâtre Municipal de Luxembourg « Im lante ». weissen Röss'l », revue-opérette de Ralph Be- natzky. A Esch-sur-Alzette s'ouvre la Conférence Internationale des Victimes du Nazisme or- A Esch-sur-Alzette, conférence faite par M. ganisée par la L. P. P. D. le Professeur Roger Brucher sur le sujet « Sicile, Terre des Contrastes ». 22 mars: La Société des Spectacles Lumbroso 30 mars: L'Union des Sociétés Luxembourgeoises donne au Théâtre Municipal de Luxembourg de Gymnastique (U. S. L. G.) convoque ses dé- «Irma la Douce», comédie musicale d'Alexan- légués au 100e Congrès national qui a lieu au dre Breffort. Casino syndical à Luxembourg-Bonnevoie. L'Association Coloniale Luxembourg-Outre Mer « Luxom » organise un week-end de pro- 31 mars: L'Association luxembourgeoise pour les pagande coloniale au « Carrefour » à Luxem- Nations Unies tient ses assises annuelles sta- bourg. tutaires à Luxembourg. La Fédération des Maîtres-Menuisiers fête Dans le cadre des conférences organisées son Patron, Saint-Joseph, en présence de M. par l'Association Radio-Luxembourg, M. Paul Wilwertz, Ministre des Affaires Econo- Ignace Dujardin, ingénieur, fait une causerie miques. sur «La Télévision Utilitaire». L'Union pour la Coordination de la Pro- 23 mars: Au Palais de la F. I. L. à Luxembourg duction et du Transport de l'Electricité (U. C. s'ouvre une exposition touristique sur la Rou- P. T. E.), groupant des représentants de Bel- manie. gique, d'Allemagne, de France, d'Italie, des Pays-Bas, d'Autriche, de Suisse et du Lu- 25 mars: Avec le concours de la British-Luxem- xembourg, tient des réunions de travail à bourg Society et le British Council, l'A. L. Luxembourg et est reçue officiellement par U. P. A. organise une conférence faite par M. Victor Bodson, Ministre de la Justice, des M. le Dr N. B. Nyant, Directeur du «Medical Travaux Publics et de l'Energie.

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