Introduction
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INTRODUCTION Ce fonds d’archives provient d’un dépôt effectué par la Fédération du Val-de-Marne du Parti communiste français en 2003. Il comprend des documents relatifs à l’organisation, aux membres et aux actions de la Fédération couvrant une période allant de 1936 à 2003 ; les actions et engagements des années 1960 et 1970 sont plus particulièrement représentées. Contexte historique général Le Parti communiste est constitué en décembre 1920 au Congrès de Tours sous le nom de « Section française de l'Internationale communiste » à la suite de la scission provoquée par le vote de la grande majorité des socialistes appartenant à la S.F.I.O. Ses fondateurs se sont ralliés aux thèses marxistes-léninistes du parti communiste bolchevique, exprimées dans les 21 conditions imposées par la IIIe Internationale. L'application des mots d'ordre de celle-ci fait chuter le nombre des adhérents, ce qui conduit à une isolation et à une implantation réduite à quelques bastions ouvriers : banlieue parisienne (future ceinture rouge), la région minière du Nord et une partie du Centre. Devant la montée du fascisme et du nazisme au début des années 1930 une nouvelle ligne se dessine avec Maurice Thorez au poste de Secrétaire général : alliance avec les socialistes et les radicaux, politique de la « main tendue » aux chrétiens. Cette politique permet l'arrivée au pouvoir du gouvernement de Front populaire en 1936, soutenu par le Parti communiste mais sans sa participation. Des divergences de vue interviennent lors de la guerre d’Espagne (1936- 1939) à la suite de la politique de non-intervention de Léon Blum et de son gouvernement. En 1939, après, la signature du pacte germano-soviétique, le Parti communiste est dissout. Il entre alors dans la clandestinité sous diverses formes. L'invasion de l'U.R.S.S. par l'armée allemande en juin 1941intensifie son action dans la lutte contre l'occupant. Il crée alors les Francs-Tireurs et Partisans, participe en 1943 à la fondation du Conseil national de la Résistance (CNR) et est représenté dans le Gouvernement provisoire d'Alger. En 1945, « le premier parti de France » entre au gouvernement mais guerre froide et répression des grèves par les socialistes au pouvoir font tourner court cette expérience. A la suite du XXe Congrès du Parti communiste soviétique (1956) et de la déstalinisation, Georges Marchais, devenu Secrétaire général, esquisse une nouvelle stratégie avec l'adoption d'une politique de programme commun avec les socialistes (1972). Avec la rupture de l'Union de la gauche en septembre 1977, cette politique échoue, et a des répercussions sur le résultat des élections législatives de 1978. Face à l’érosion en voix communistes et à la progression du parti socialiste, le P.C.F. décide in extremis de soutenir la candidature de François Mitterrand au second tour de l'élection présidentielle de 1981. Pendant trois ans le PCF participe au gouvernement dirigé par les socialistes. Les divergences croissantes avec ces derniers l'amène à se retirer en juillet 1984 et à reprendre le chemin de l'opposition. Le Parti communiste maintient cette position, bien qu’il appelle à voter pour François Mitterrand au second tour de l'élection présidentielle de 1988. 1 En 1994 Robert Hue succède à Georges Marchais à la tête du P.C.F. avec le titre de Secrétaire national. Sous son impulsion, le Parti s'engage sur la voie de la rénovation et de 1997 à 2002, il participe au gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin. Présentation du producteur Dès la création du PCF, des structures régionales sont mises en place comme intermédiaires entre le Comité central et les sections locales. Pour la région parisienne, cette organisation est particulière, évoluant au fil des années et de l’implantation du Parti en banlieue : - de 1921 à 1925, la Fédération de la Seine comprend Paris et sa banlieue ; - de 1925 à 1932 ses compétences s’étendent à l’Oise, la Seine-et-Oise et la Seine-et- Marne ; - en 1932, la Fédération Seine-Sud est créée avec une partie des départements de la Seine et la Seine-et-Oise. - En 1946, la Fédération de la Seine est reconstituée. Elle existe sous ce nom jusqu’en 1953. - De 1954 à 1965, un partage de la Fédération conduit à une structure dite Seine-Sud. - A la suite de la mise en place des départements de la petite couronne en 1964, la Fédération du Val-de-Marne est créée en 1966. Présentation du contenu Le fonds de la Fédération communiste du Val-de-Marne rend d’abord compte de son organisation interne. Elle est composée de quatre instances : le comité fédéral, le bureau fédéral, le secrétariat fédéral, les conférences fédérales. Les rapports et comptes-rendus de séances des trois premières instances offrent une image des compétences de chacune d’entre elles et des questions discutées en séance. Leur rôle est également tourné vers la préparation des conférences fédérales annuelles. Les documents conservés dans le fonds font largement état des débats et problèmes soulevés lors de ces conférences, organisées pour la préparation des congrès du PCF. Outre les relations internes avec l’échelon national du Parti communiste, le fonds montre le rôle centralisateur et d’impulsion de la Fédération dans la politique de remise de cartes au sein du département. Cette question de l’ « organisation », du « renforcement » est régulièrement abordée lors des séances du bureau fédéral ; des bilans d’effectifs et du nombre d’adhésions, nommés « état d’organisation » sont fréquemment réalisés par sections, voire par cellules. Les documents font également état des relations de la Fédération avec un réseau local composé des municipalités communistes, des fédérations des autres partis de gauche, des associations. Les échanges avec les autres partis politiques de gauche sont ponctuels et menés généralement à l’occasion de campagnes électorales. Les associations concernées par ces échanges sont variées, qu’elles soient proches du PCF, et que leur action rejoigne ses préoccupations. Les maires ou conseillers municipaux peuvent faire partie des instances de la Fédération. Ils jouent le rôle de relais et de sources d’informations entre l’échelon local et l’échelon départemental. A l’échelon départemental, la Fédération, avec les informations émanant des sections et des cellules, s’implique dans un certain nombre d’actions relatives aux questions comme les 2 transports avec par exemple la création d’autoroutes ; l’accueil des immigrés, et plus précisément leurs conditions de logement… Le fonds contient des documents généraux sur la situation économique et sociale du département produits par la Fédération. Outre un rôle centralisateur, la Fédération rappelle la position du PCF sur les questions posées, par exemple face aux événements d’août 1968 en Tchécoslovaquie.. L’essentiel du fonds porte cependant sur les campagnes électorales. Il faut d’abord noter que les dossiers des élections municipales (1951-1982), cantonales (1953-1982), législatives organisées avant 1964 (date de la création des nouveaux départements de la région parisienne) peuvent concerner des communes des Hauts-de-Seine du fait du décalage du découpage entre la Fédération Seine-sud et le département du Val-de- Marne. Pour les élections municipales les dossiers sont riches et comportent des documents classiques : liste des candidats, professions de foi, tracts et publications du PCF et des autres partis, affiches… Des tableaux de comparaison entre d’autres élections et des élections antérieures du même types apparaissent dans les dossiers des communes notamment en 1977, du fait de leur nécessaire prise en compte dans les protocoles d’accord passés entre le PC, le PS et le MRG pour l’établissement des listes d’Union de la Gauche et la répartition des sièges entre les partis. Pour certaines circonscriptions, les dossiers sont plus volumineux lorsque l’enjeu est important. La sous-division par commune est alors adoptée. C’est le cas de la 6ème circonscription (Champigny, Nogent, Le Perreux) qui reflète la lutte entre le PCF et le pouvoir « gaulliste » puis « giscardien », les jeux des alliances avec les autres partis de gauche, l’application du programme commun, les enquêtes sur les migrations des voix vers le PS. Certaines élections prennent un relief particulier comme les législatives de 1973 qui marquent l’arrivée de Georges Marchais remplaçant Marie-Claude Vaillant Couturier1, députée, se retirant pour raisons de santé. En vue de cette élection, il organise une visite du département. Guy Poussy2 alors secrétaire fédéral constitue un dossier : immigration, hausse des loyers, affaires locales, scolaires… En 1978 les élections législatives amorcent un tournant pour le PCF : accords avec les candidats socialistes, programmation de réunions en vue de recrutement, polémiques PCF- PS. Les résultats des élections sont finement analysées : comparatifs manuscrits par bureau de vote, analyses poussées sur le report des voix PCF sur le PS dans les villes dirigées par une municipalité communiste, notes au secrétariat… Les dossiers de travail de Guy Poussy, secrétaire fédéral, couvrent la période 1962-1980. Ils portent notamment sur les conférences de sections (1962-1975 ; 1980 ; 1982), les compagnies 1 Elue à partir de 1945 dans le 4ème secteur de la Seine-sud durant les 3 législatures de la Ive République, à nouveau en 1962 et 1967 dans la circonscription de Villejuif jusqu’en 1973. 2. Né en 1934 à Arcueil (Seine). Ouvrier tourneur, il devient délégué syndical CGT en 1951 et adhère au Parti communiste français. Secrétaire de la section de Bagneux, secrétaire à l'organisation pour