Si Beaucaire m’était contée...

A la découverte du château comtal de Beaucaire Petit rappel

Demeure du seigneur et forteresse pour défendre les ha - bitants et les terres du domaine, le château fort apparaît au Xe siècle : c’est alors une simple tour en bois construite sur une colline naturelle ou artificielle, entou - rée d’une palissade et d’un fossé, qui assurent sa défense. Mais cette construction vulnérable au feu et aux jets puissants est remplacée, au XIe siècle par des donjons en pierre de plan carré, puis rond, car cette forme réduit les angles morts et résiste bien mieux aux projectiles de plus en plus puissants. Aux XIIe et XIIIe siècles , les tours et les murailles se multiplient, les fossés deviennent des douves, les murs font jusqu’à 4 mètres d ‘épaisseur... En effet, il faut s’adapter à l’évolution des techniques de siège, pour mieux se défendre ! C’est ce qu’on appelle la poliorcétique.

Les comtes de Toulouse, seigneurs puissants régnant sur Beaucaire, ont érigé une forteresse im - pressionnante !

Quelle est son histoire ? Comment est-elle défendue ? Comment y vivait-on ? Suis-moi là-bas, nous allons le découvrir ! Le château de Beaucaire témoigne de ce développement de l’art de la défense.

Son plan se rapproche du rectangle allongé et se compose de deux secteurs distincts: • Le château proprement dit, construit sur le sommet de la colline à l’est. C’est celui des comtes de Toulouse. • Une grande basse-cour qui s’étend sur le versant ouest de la colline et délimitée par une pre - mière .

Replace sur le plan ces deux espaces.

L’accès au château se fait par trois portes différentes, toutes défendues par des tours : à l’ouest la porte charretière, au nord-est un châtelet d’entrée donnant accès au Rhône, et au sud-est un autre donnant sur la ville.

Entoure les trois entrées sur le plan. Nous allons les emprunter par la suite. Un Peu D’histoire Le site du château est occupé depuis la fin du VIIIe siècle av.n.è., et sous domination romaine, l’ag - glomération se nomme Ugernum . C’est en 1067 qu’apparaît pour la première fois le nom Belcaïre… (belle pierre, beau rocher)

Du château comtal … Depuis 1125 , Beaucaire et son territoire, Les destructions occasionnées par ce siège sont très l’Argence, appartiennent aux comtes de importantes. Toulouse , qui, en 1180 , construisent une Pour remercier les habitants de leur aide, le comte octroie forteresse à l’emplacement d’un castrum . à Beaucaire le statut de Consulat, ce qui veut dire qu’il lui Au siècle suivant , Beaucaire est le théâtre concède une certaine autonomie. Quel privilège ! d’un conflit important : un envoyé du pape venu exiger du comte de Toulouse RaimondVI une attitude plus ferme face aux cathares, est assassiné par un Beaucairois, qui se réfugie au château. Le pape Innocent III lance alors une croi - sade : les seigneurs du Nord partent com - battre l’hérésie dans le sud. Dès 1209 , les Croisés occupent le château, sous le commandement de Simon de Montfort. En août 1216 , le comte Raimond VII as - siège sa propre forteresse occupée avec l’aide des Beaucairois. Simon de Montfort capitule, car sa garnison est affamée et « Le siège de Beaucaire » dans la Chanson de la Croisade. © assoiffée. Bibliothèque Nationale. Cliché Bibliothèque nationale de France.

…à la forteresse royale Le roi de France, Louis VIII , reprend la Croisade en 1225 : il convoite en effet la terre d’Argence, qui lui donnerait une ouverture sur le monde méditerranéen. Battu et excommunié , RaimondVII signe en 1229 le traité de Meaux-Paris, qui rattache le Languedoc à la Royauté française. La ville devient siège d’une sénéchaussée , et une garnison royale occupe le château. Malgré ce retournement de situation, les siècles à venir vont voir de nouveaux sièges du château. Durant la Guerre de Cent Ans (1337-1453), le château s’agrandit, et la ville de Beaucaire double de superficie ! Aux XVe et XVIIe siècles , ce sont de nouveau les Beaucairois qui assiègent leur château, mais en 1632, Louis XIII ordonne le démantèlement de la forteresse. Quand le château devient Monument Historique … La Royauté vend le château à la Commune en 1830 . La cour supérieure du château est aménagée pour les courses taurines, alors que la colline est utilisée comme car - rière et coupée en deux par une voie qui relie le Champ de foire à la ville... Prosper Mérimée, premier inspecteur des Monuments Historiques, est révolté car le site du château est menacé ! En 1846 la chapelle castrale devient Monument His - torique, et la basse-cour du château est aménagée en lieu de promenade pour les Beaucairois. En 1862 , le château est classé, Tu as vu, la colline a été coupée en deux ! et en 1950 , le site tout entier.

À l’assaut de la Forteresse ! Au Moyen-Âge, la technique de guerre la plus employée est celle du siège. Le château de Beaucaire en a subi plusieurs, dont le plus connu est conté avec beaucoup de détails sanglants dans la Chanson anonyme de la Croisade Albigeoise .

Comment assiège-t-on une place forte ?

• on passe par-dessus les murs en • on pénétre par des brèches • on utilise l’artillerie méca - comblant les fossés puis en s’ap - dans les murailles : soit à l’aide nique , qui permet le jet de pro - prochant avec des échelles (très ris - d’un bélier, grosse poutre de jectiles : la baliste , sorte de grosse qué !) ou à couvert grâce aux bois terminée par une tête de arbalète, la pierrière , catapulte beffrois , tours mobiles en bois re - métal, soit en utilisant la sape , lançant des boulets de pierre, et couvertes de peaux mouillées pour qui consiste à creuser les bases le trébuchet, invention du XIIe éviter l’incendie. On y plaçait un des murs, puis à faire sauter les siècle, qui fonctionne grâce à un grand nombre de soldats. fondations. système de contrepoids. À l’assaut de la Forteresse !

Comment se défendre ? A l’époque romane, la défense est conçue comme une série d’obstacles à l’assaillant : fossés, levées de terre, palissade, mu - raille. Mais à la fin du XIIe siècle, la défense devient plus active : l’artillerie mécanique est aussi utilisée par les défen - seurs.

Relie les points entre eux : tu trouveras une arme pour défendre le château :

Tout au long de la visite, nous trouverons les solutions de défense proposées par les constructeurs du château comtal.

Arrêtons-nous près de la base de la tour ronde. Tu es devant la toute première . Devant, un fossé sec de 7 mètres sur 7 protégeait les murailles !

Au fait, quel est le contraire Les tours sont percées d’archères ou d’un fossé sec ? meurtrières, d’où l’on décoche des (indice : il y en a flèches. au château de Tarascon) Tu peux voir que les espaces entre les ______tours sont réduits : pourquoi ? Ì ils ne doivent pas excéder la portée des traits des flèches. Ì ils permettent aux archers de se par - ler par les meurtrières Colorie les différentes parties du château pour les distinguer :

tours pont-levis muraille et créneaux meurtrières chemin de ronde fossé

Mets-toi face à l’ancien pont-levis, et imagine, grâce au mur encore debout à gauche, la hauteur de la muraille et des tours ! À l’époque, les chemins de ronde et le haut des tours étaient équipés de hourds .

Ils servaient à : Ì protéger le chemin de ronde Ì abriter les soldats de la pluie Ì lancer depuis le haut des tours des pierres ou de la chaux Ì embellir les tours et les murs

Et les constructeurs du château ? ? ? En t’avançant vers le mur percé d’une poterne , tu verras que de nombreuses pierres comportent une 1 2 marque gravée. Ce sont des marques de tâcheron s: lors de la construction du château, chaque ouvrier marquait les pierres qu’il posait d’un signe distinc - tif. À la fin de la journée, le contremaître comptait toutes les pierres comportant le même signe, et payait l’ouvrier en conséquence. 3 4

Cherche l’intruse : une de ces marques n’existe pas sur les pierres du château. Laquelle ? En te promenant le long du chemin de la Redoute, arrête-toi juste au-dessous de la tour polygo - nale, et lève les yeux. Tu as vu comme c’est impressionnant ? On dirait une proue de navire !

Retrouve parmi les silhouettes suivantes celle qui correspond.

1

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Le haut de la tour est garni d’un balcon de maçonnerie percé de trous.

Ce sont : On s’en sert pour :

Ì des latrines Ì se promener Ì des mâchicoulis Ì faire ses besoins Ì des hourds Ì lancer des projectiles sur les assaillants Du chemin qui mène à l’entrée nord-est du château, tu peux observer la muraille construite sur la roche. Ici, la colline n’a pas été touchée par l’activité des car - riers, et on peut voir comment les architectes des comtes de Toulouse ont tiré parti de la topographie abrupte, pour en faire une défense quasiment in - franchissable ! Le mur construit au-dessus du vide comporte deux arcs de décharge . Quelle forme ont-ils ?

Coche la bonne case

Pour entrer dans la cour, tu dois emprunter un passage très protégé. En temps de paix, la porte est surveillée par des soldats, mais en cas de siège, on ferme tout !

Et comment ? Par un triple système de défense composé : • de vantaux (battants de porte), • d’une herse , • et d’un ------la vie au chateau

Pas de château médiéval sans donjon C’est un bâtiment réservé à l’usage du seigneur, En tant que forteresse, le château de Beau - et qui sert aussi de réduit défensif. Il comporte, caire est conçu pour abriter une garnison. de bas en haut : Mais il a tout de même servi de lieu de rési - • le cellier , où l’on entrepose les provisions dence : Raimond VII y est né ! • l’ aula , grande salle où il exerce son pouvoir de justice et organise des fêtes Le donjon, tour polygonale qui domine l’en - • la camera , chambre ou appartements privés semble, culmine à 24 mètres de haut depuis • la capella , chapelle réservée à son usage, où le sol de la cour jusqu’au sommet des mer - chaque matin se dit la messe pour sa famille. lons. • et parfois une salle d’arme , reliée aux chemins de ronde En cas de siège, il est le lieu de retranchement ul - time des assiégés.

Qu’est-ce qui pourrait expliquer la forme de cette tour ? Ì elle a été construite par un architecte fantaisiste Ì pour ressembler, vue du bas, à une proue de navire Ì le rocher sur lequel elle est construite est plus ou moins triangulaire

À vrai dire, même les archéologues ne connaissent pas la réponse ! Figure-toi que le rocher aurait sans doute été taillé pour obtenir une forme triangulaire !

Entrons maintenant dans la cour ! Voici un schéma de la tour. Sauras-tu retrouver le nom des pièces, et replacer les images à la bonne place ? Attention, il n’y a que 4 pièces !

a Entrons, entrons... Au premier étage, observe bien les murs, tu y verras b peut-être des traces de peinture à fresque . On pense que Saint Louis et Sainte Marie-Madeleine c y était représentés. Sais-tu que cette dernière est la sainte patronne de la ville ? d

Approche-toi de l’archère gauche du mur oriental : un habitant du château a occupé son temps en gravant sur l’ un chevalier portant casque, lance et bouclier, devant sa monture:

Mais sur ce second dessin, notre dessinateur a fait 5 erreurs... Les trouveras-tu ? Maintenant, retrouvons-nous dans la cour. A tes pieds, tu peux voir des fondations de murs. Pour séparer la cour d’honneur de la basse- cour, un mur s’élevait ici, sur lequel s’adossait une série de bâtiments. Il n’en reste qu’une salle souterraine creusée dans la roche et munie de deux entrées. Quand les archéologues ont fouillé cette zone, ils ont trouvé en particulier : - des fragments de marmites, de cruches et de poteries pour la cuisine, - des os de porc-sanglier, de mouton, de bœuf et même de cheval… Parmi la liste suivante, quelles sont les fonctions que pouvaient remplir les pièces disparues? Ì écurie Ì étable Ì cellier Ì salle de banqet Ì salle de garde Ì Bibliothèque Ì cuisine Ì grenier

Au Moyen-Âge, la pratique de la religion est très ancrée dans la vie quotidienne. C’est pourquoi il existe une chapelle au sein du château : on la nomme « chapelle castrale » . Ses ouvertures sont très limitées : tout comme le reste du château, elle doit être conçue pour la défense. Tu as vu comme elle est très peu décorée ? Pourtant, sur les chapiteaux du clocheton carré, un personnage fantastique est sculpté :

Trouve son nom en coloriant les zones numérotées. J’ai une tête et un buste de _ _ _ _ _ , avec une queue de ______Je suis la _ _ _ _ _ Terminons ensemble la visite, en sortant de l’enceinte de la cour, et descendons par la troisième porte, celle du sud-est.

Celle-ci est aussi bien défendue que l’autre, mais une petite astuce en ren - force la protection : le bossage des pierres, technique utilisée en Orient et rapportée par les Croisés.

Sa fonction est de faire riper les projec - tiles tout en protégeant les joints, sou - vent fragiles.

Peux-tu dessiner quelques pierres de cette porte avec leur bossage ?

La porte à bossage était précédée d’une barbacane de protection supplémen - taire comprenant deux tours et un pont levis.

Mais où est la deuxième tour ?

Complète ce dessin, et tu auras une meilleure idée de l’architecture d’une porte de château fort. La visite est terminée ! En souvenir de cette découverte, dessine ton propre château.

Et surtout, n’oublie pas qu’un château fort sans défense n’est pas un château fort ! En savoir plus : petit lexique en Terre Sainte. Croisade albigeoise : croisade A menée contre l’hérésie des vicomtes d’Albi, Bé - Arc de décharge : arc construit dans une ma - ziers et Carcassonne. çonnerie pour en alléger le poids par une ré - partition de celui-ci sur les côtés. Il est souvent placé au-dessus d’ouvertures car elles fragilisent E le mur. Excommunié : exclu de la communauté catho - lique sur ordre du Pape. C’est la plus grave des Archère : meurtrière primitive, d’où l’on déco - peines canoniques, elle empêche la réception des chait des flèches. sacrements. Assommoir : ouverture défendant généralement une porte,par laquelle on jette des projectiles G Garnison : unité militaire implantée dans une B place forte de manière permanente Barbacane : ouvrage avancé servant à défendre une porte H Bossage : taille de la pierre qui laisse la surface de celle-ci en saillie par rapport à ses arêtes Hourds : galerie en bois placée en surplomb de la muraille et des tours, couvrant le chemin de ronde et comportant un plancher ajouré. C Castrum : dans l’Antiquité romaine, petite ville P ou partie d’agglomération fortifiée. Parement : face visible du mur, constitué de Châtelet : ensemble formé de tours à mâchi - pierres de tailles. coulis, d’un pont-levis et d’une herse, protégeant l’entrée d’une place forte, point le plus vulné - rable. S Chemin de ronde : de pierre percé de Sénéchaussée : lieu de juridiction du sénéchal, créneaux ou fenêtres de tir au sommet des officier exerçant la justice au nom du roi. tours et des murailles. Il peut-être couvert de Siège : ensemble d’actions destinées à s’emparer hourds. Le sol en est percé de trous (mâchi - d’une place forte, d’un château ou encore d’une coulis) par lesquels on peut jeter des projectiles. ville. Au sommet des tours, des toitures de bois res - tent basses, masquées par le parapet surmonté du chemin de ronde. V Croisades : expéditions menées par les Chré - Voûte sur croisée d’ogive : voûte soutenue par tiens contre les hérétiques, en Europe comme deux arcs brisés qui se croisent. Le ministère de la Culture et de la Communication assure depuis 1985 la mise en œuvre d’une politique d’animation et de valorisation du patrimoine et de l’architecture en partenariat avec les collectivités territoriales qui se concrétise par l’attribution d’un label «Villes et pays d’art et d’histoire» (le réseau regroupe aujourd’hui 130 villes et pays d’art et d’histoire). Distinguée par ce label depuis le 6 décembre 2000 et conformément à son engagement, la ville de Beaucaire fait appel à un personnel agréé par le mi - nistère de la culture et de la communication pour organiser des activités de découverte autour du patrimoine. Le service Ville d’art et d’histoire de la commune de Beaucaire, dans son ac - tion éducative, a développé des animations se déroulant en temps scolaire (vi - sites-découvertes à thèmes et ateliers du patrimoine). Afin de rendre ludique la découverte du patrimoine auprès du jeune public, une série de livrets-jeu à thème ont été réalisés, sous le titre «Si Beaucaire m’était contée…».

Déjà parus : • Mythes et légendes • Des animaux sur les murs de la ville • La foire de la Madeleine

Renseignements et inscriptions Service Ville d’Art et d’Histoire tél. 04 66 59 71 34 fax 04 66 59 68 51 www.beaucaire.fr [email protected] A la découverte du château de Beaucaire Itinéraire photographique

barbacane 2 tour polygonale 6 5

1 porte 4

bases de tours 3

entrée

1. La porte charretière située au nord-ouest. Elle était flanquée d’une puissante barbacane (la Redorte). L’accès à la forteresse était ensuite filtré par un fossé sec et un châtelet formé d’un pont-levis et de deux tours rondes, qui ne sont représentées que sur quelques plans du siè- cle dernier.

Emplacement de l’ancien pont-levis Base de l’ancienne enceinte comtale qui s’élevait à 7 mètres

Tour d’angle nord ouest encore en élévation : l’édifice devait être couronné de hourds (trous de boulins sous les ).

Bases des deux tours rondes

PDF created with pdfFactory Pro trial version www.pdffactory.com 2. Les marques de tâcherons Près de la poterne, nous observons quelques marques de tâcherons. Un peu plus loin, sous la courtine nord-est, au pied du rocher qui supporte la tour polygonale, se dressait une barbacane ou porte fortifiée (triplé herse - assom- moir - vantaux) qui protégeait un accès à la forteresse. L’issue vers le Rhône par des ponts et des escaliers fut rui- née en 1216 (grand degré et châtelet d’entrée), anéantie par les barres à mine en 1852.

Exemple de marques de tâcherons sur l’enceinte Courtine nord-est : fortifiée du château Vue de la barbacane

3. Muraille sud-ouest : mur romain et base d’une tour cylindrique. Les vestiges d’un mur romain furent utilisés pour former une enceinte de ce côté. Ce mur est percé d’issues successives de communication protégées par une meurtrière. La base d’une tour cylindrique, fondée du côté extérieur, est encore visible.

Le mur romain : Elévation Dessin O. Lombard

4. Un troisième accès vers la ville se trouvait au sud-est du monument : les vestiges du talus de deux tours rondes constituent les témoins d’un châtelet conduisant à une porte monumentale à bossage. Une herse et un as- sommoir ouvert dans la voûte du passage de la porte suffisaient à interdire l’accès.

Porte à bossage : vue générale Porte à bossage : détail Vestige d’une tour ronde

PDF created with pdfFactory Pro trial version www.pdffactory.com 5. La chapelle castrale

Tous les corps de logis et magasins (une cuisine ; deux celliers ; une salle basse ; le grand degré ; les chambres dites Neuve, de l’ Anglais et du Chapelain ; greniers) qui s’étendaient autrefois entre la chapelle castrale (construite entre 1226 et 1238 ?) et la tour polygonale, et qui s’appuyaient aux courtines formant l’enceinte supérieure ont été détruites en 1632. Cet espace fut complètement nivelé au début du XIXe siècle. La chapelle romane, restaurée au XIXe siècle (1844), comprend un clocheton de plan carré composé d’arcades à baies jumelées. Sur la façade, le chapiteau médian est orné d’un personnage ailé qui semble tenir une lance (saint Michel). Côté Rhône, les chapiteaux médians sont décorés quatre sirènes tenant chacune leurs deux queues. La porte d’entrée est surmontée d’une archivolte décorée d’arcs, de dents de scie et de feuillages. L’intérieur de la chapelle est d’une grande sobriété. Un simple bandeau court à la naissance de la voûte en berceau et gagne, dans les angles du chevet, deux consoles décorées d’oves et de godrons. L’éclairage est assurée par quatre petites baies en plein cintre.

Chapelle castrale : vue générale Détail : clocheton carré Détail : Chapiteau orné de saint Michel

Détail : tympan

Détail : Chapiteau orné d’une sirène bi-caudale

PDF created with pdfFactory Pro trial version www.pdffactory.com 6. La tour polygonale

Au nord-est, la tour polygonale domine l’ensemble. Elle a du être construite en deux temps : la tour primitive aurait connu le siège de 1216 ; la deuxième période correspondant à l’établissement de la croisée d’ogives du deuxième étage et de tout le troisième étage. La hauteur totale de l’édifice est de 24 mètres, depuis le sol actuel de la cour jusqu’au sommet des merlons. Le parapet qui borde la plate-forme terminale de la tour est crénelé et repose sur des mâchicoulis.

Elle renferme quatre pièces: - Un cellier ou salle basse accessible seulement au moyen d’une échelle depuis le premier étage; - Un premier étage dont les murs sont encore décorés de peintures à fresques et d’inscriptions pieuses fortement altérées ; - Un deuxième étage voûté d’ogives, et qui a conservé le manteau d’une cheminée ; - Un troisième étage voûté d’un berceau dissymétrique; il est ajouré d’une archère et d’une baie rectangulaire autrefois grillée dans l’embrasure de laquelle a été aménagé un banc de pierre. Des fixations pour râteliers d’armes laissent supposer que cet étage était une salle des gardes.

Tour polygonale : salle du 1er étage. Figure nimbée qui tient en main des sceptres fleursdelysés et qui pourrait être saint Louis.

Tour polygonale : vue générale Tour polygonale : coupe. Dessin O. Lombard

Tour polygonale : salle du 1er étage. Inscription : Exhortation de sainte Marie-Madeleine aux pécheresses. Tour polygonale : détail Ne desperatis vos Ne désespérez pas Curieuse tête d’animal qui peccare soletis Vous qui vivez dans le péché exemploque meo A mon exemple

Tour polygonale : salle du 2ème étage.

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