Fortification D'agglomération De Saint-Paul
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Provence-Alpes-Côte d'Azur, Alpes-Maritimes Saint-Paul fortification d'agglomération de Saint-Paul Références du dossier Numéro de dossier : IA06002433 Date de l'enquête initiale : 2007 Date(s) de rédaction : 2011 Cadre de l'étude : enquête thématique régionale architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur Degré d'étude : étudié Référence du dossier Monument Historique : PA00080846 PA00080847 Désignation Dénomination : fortification d'agglomération Compléments de localisation Milieu d'implantation : Références cadastrales : Historique Après 1388, la sécession du comté de Nice, placé sous tutelle savoyarde, donne une nouvelle importance stratégique à Saint-Paul, proche de la frontière et dotée d'une enceinte urbaine fortifiée depuis 1363 ou 1367. Avec la réunion du comté de Provence à la couronne de France à la fin du 15e siècle, Saint-Paul confirme son statut de ville royale. Des travaux de réfection de l'enceinte médiévale sont réalisés en 1537. En 1543, la ville devient officiellement place forte royale, l'enceinte bastionnée a probablement été mise en chantier à cette date. En 1546, le chantier est placé sous la direction de Jean de Saint-Rémy, commissaire de l’artillerie, expert en fortification, missionné par François 1er pour l’amélioration ou la réparation des fortifications de plusieurs places de Provence. En 1589, à la faveur des guerres de la ligue, Saint-Paul est occupé par les troupes du duc de Savoie qui fait dresser un projet de nouvelle fortification de la ville par son ingénieur Ascanio Vitozzi. Le projet propose, à l’intérieur de l'enceinte bastionnée existant dans son état définitif, deux options pour la mise en place d’une petite citadelle destinée à tenir en respect les habitants de la ville ; il ne sera pas réalisé. Au début du 17e siècle, la place de Saint-Paul perd de son importance stratégique au profit de la nouvelle fortification portuaire d'Antibes. En 1701, Vauban propose deux projets, non réalisés, d'amélioration de la fortification. En 1705, un nouveau projet est conçu par Antoine Niquet et partiellement réalisé à partir de 1706 : comblement des casemates des deux bastions du front nord et des deux bastions plats du front ouest, achèvement avec rehaussement du rempart de la courtine nord, reprise des flancs des deux demi-bastions du front sud en remplaçant les embrasures des casemates par des créneaux. En 1717, le directeur des fortifications Paul–François de Lozière d’Astier rédige deux avis successifs sur l’état de la fortification de Saint-Paul et les réparations à réaliser. La fortification, faute d'entretien, est en très mauvais état. Il propose la démolition et la reconstruction d'une partie de la courtine ouest, travaillée par les infiltrations. Le projet est représenté dans les mêmes termes en 1724 mais reste également sans lendemain. En 1746, un nouveau projet de réparation de la courtine est dressé par l’ingénieur du génie Légier du Plan. Après cette date, la place forte de Saint-Paul n'est plus entretenue par le Génie ; elle entre dans la catégorie des places dites « abandonnées », officiellement déclassée sous l’Empire. En 1805, la partie menaçante de la courtine centrale du front ouest s’effondre sur une longueur de 30m. La réhabilitation de la place est décrétée le 29 septembre 1832. Plusieurs projets de réparation sont proposés mais seules les réparations jugées indispensables, soit le remontage de la brèche de la courtine ouest et la réparation de la courtine du front Est sont finalement réalisées, en 1837. En 1840, le commandant en chef du génie de la place d’Antibes, Charles-Joseph Clérici, fait réaliser la mise en place de quatre fermetures aux deux portes de ville et l’arrangement des parapets sur les flancs des ouvrages permettant de découvrir le pied des escarpes. 7 octobre 2021 Page 1 Provence-Alpes-Côte d'Azur, Alpes-Maritimes, Saint-Paul fortification d'agglomération de Saint-Paul IA06002433 Devenue stratégiquement inutile après la réunion du comté de Nice à la France en 1860, le poste de Saint-Paul est déclassé officiellement en 1870 et l'enceinte est rachetée par la commune en 1873. Dans les années 1920 un accès automobile en rampe a été aménagé dans le bastion nord-est, au prix d’une percée dans son flanc ouest et du déblaiement partiel de son terrassement. En 1985 l’enceinte a subi une nouvelle percée pour la circulation automobile, dans le flanc du bastion sud- ouest. Une troisième percée, à peu près contemporaine de cette dernière, a été ménagée dans le flanc gauche du saillant du grand front est de l’enceinte, communiquant avec une aire de stationnement automobile crée alors en terrasse au-dehors de ce front est. Période(s) principale(s) : 2e quart 16e siècle Période(s) secondaire(s) : 1er quart 18e siècle, 2e quart 19e siècle Auteur(s) de l'oeuvre : Jean Saint-Rémy de (ingénieur militaire, attribution par travaux historiques), Ascanio Vittozzi (ingénieur militaire, attribution par source), Sébastien Le Prestre de Vauban (ingénieur militaire, attribution par source), Antoine Niquet (ingénieur militaire, attribution par source), Paul–François de Lozière d'Astier (ingénieur militaire, attribution par source), Legier du Plan (ingénieur militaire, attribution par source), Charles-Joseph Clerici (ingénieur militaire, attribution par source) Description L’enceinte bastionnée de Saint-Paul présente un plan polygonal irrégulier étiré en longueur dans le grand axe nord-sud, définissant quatre fronts composés de courtines rectilignes jalonnées de bastions ou d’ouvrages de flanquement saillants, comportant systématiquement des flancs assez peu décollés, à orillons. Elle ne comporte ni fossé, ni dehors, mais deux portes et huit ouvrages ou organes de flanquement (bastions, demi bastions, bastions plats, saillant et redan). Les murailles formant les courtines et les ouvrages de flanquement atteignent une élévation de 12m à 20m, profilée en fruit sur toute sa hauteur actuelle. Le terrassement intérieur du rempart n’a jamais été entièrement achevé. De ce fait, dans le secteur du front sud, dans la moitié sud du front est et dans le tiers sud du front ouest, la face intérieure de l’élévation murale surplombe le sol de la ville intra muros, à la manière des murs d’enceinte médiévaux. Les fronts nord et sud se composent d’une unique courtine encadrée de deux bastions dans le premier cas, et de demi bastions dans le second. Les grands côtés ou fronts est et ouest de l’enceinte comportent chacun trois courtines non alignées articulées par deux ouvrages placés sur les deux angles. Les deux portes de ville sont aménagées chacune dans l’un des deux fronts nord et sud, à l’extrémité gauche de la courtine, à l’abri du flanc retiré et de l’orillon du bastion nord-ouest pour la porte nord et du demi-bastion sud-ouest pour la porte sud. Cette disposition des portes à l’abri des flancs à orillons des bastions est caractéristique en général de la première fortification bastionnée. Les maçonneries du revêtement des courtines et bastions sont mises en œuvre dans l’ensemble en blocage de moellons de calcaire dur de tout venant. La pierre de taille dure et blanc-gris de moyen appareil, à joints fins, est employée en encadrement des portes de ville et en chaînage aux angles saillants des bastions. La tour-porte, de plan rectangulaire, a conservé l’essentiel de son élévation médiévale, caractérisée par un parement en petits moellons sommairement équarris et assisés, avec chaînes d’angle en pierre de taille blanche dure. Le local ouvert à la gorge du premier étage de la tour est voûté en berceau monté en briques avec arc de tête extradossé en pierre. La brique est aussi utilisée pour le haut parapet à trois créneaux de fusillade de la façade. Les autres côtés du mur parapet de la plate-forme haute de la tour-porte sont en blocage, mais percés sur chaque flanc d’un créneau encadré en briques. L’autre tour carrée du front nord médiéval, conservée en retrait de la courtine renaissance, a des parements analogues à ceux de la tour-porte. Elle comporte trois niveaux, le premier voûté en berceau. Son crénelage actuel avec toit en pavillon revêtu de tuiles creuses, fruit d'une restauration du 20e siècle, a remplacé une couverture en simple appentis à faible pente, qui pouvait remonter au 17e siècle. Eléments descriptifs Matériau(x) du gros-oeuvre, mise en oeuvre et revêtement : calcaire, moellon ; calcaire, moyen appareil ; brique Matériau(x) de couverture : tuile creuse Plan : système bastionné Étage(s) ou vaisseau(x) : 1 étage carré Couvrements : voûte en berceau Type(s) de couverture : terrasse, appentis Statut, intérêt et protection Intérêt de l'œuvre : à signaler Protections : inscrit MH partiellement, 1926/05/15, classé partiellement, 1945/02/20 Porte de la ville et tour voisine : inscription par arrêté du 15 mai 1926. Remparts et cimetière avoisinant : classement par décret du 20 février 1945. 7 octobre 2021 Page 2 Provence-Alpes-Côte d'Azur, Alpes-Maritimes, Saint-Paul fortification d'agglomération de Saint-Paul IA06002433 Statut de la propriété : propriété de la commune Etude historique et analyse architecturale Historique, topographie et typologie générale Avant d’être choisie au XVIe siècle pour installer une place forte royale, la ville de Saint-Paul était une petite agglomération fortifiée médiévale, au même titre et à une moindre échelle que Vence. Elle est mentionnée comme castrum à partir du début du XIIIe siècle, avec droits seigneuriaux détenus par une famille chevaleresque éponyme, qui y possède une tour. Le comte de Provence Raymond-Bérenger V accorde en 1227 des franchises communales à la communauté des habitants de Saint-Paul et la gratifie de terres confisquées du fief voisin du Gaudelet. La ville connaît par la suite une prospérité dont témoigne l’acquisition du territoire de Roquefort, qui en accroît le ressort.